Dika Akwa Monographie Sur La Nationalité BASA-1
Dika Akwa Monographie Sur La Nationalité BASA-1
Dika Akwa Monographie Sur La Nationalité BASA-1
Le sacré=NKAMBOG
La force= KWAKWE
La richesse =MBOMBOG
Vous trouverez plus de détails sur le peuple BASSA dans cette étude du
professuer DIKA AKWA ,intitulée « Monographie sur la nationalité Basa » et
extrait de l’ouvrage
La Rédaction de Litenlibassa.com
1
MONOGRAPHIE SUR LA NATIONALITE BASA
DGRST
INSTITUT DE SCIENCES HUMAINES
YAOUNDE CAMEROUN -1980
SOMMAIRE
2
Migrations…………………………………………………………………..7
Diaspora Basa……………………………………………………………..11
1-Tétrarchie du Bas-Territoire………………………………...36
Le Palier du Vieux-Cameroun…………………………39
Les Basa constituent l’une des plus vieilles et les plus importantes
nationalités de l’Afrique noire dont les Basa du Cameroun ne forme qu’un
peuple racial. Nous allons essayer de les présenter dans le plan de l’histoire
comme de l’anthropologie sociale, tout en s’efforçant de dégager les grandes
lignes de la religion de Nyambe chez les Basa et, partant de l’insertion de l’être
Basa dans le cosmos.
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I-HISTOIRE DES BASA
D’où viennent les Basa ? Quatre termes résument leur histoire : Put,
Hikoa, Arbasa et Ngog- lituba
Il est écrit quelque part dans la bible que parmi les peuples chassés par les
juifs au moment où ils prennent pied sur la terre de Canaan, il y avait les Basa.
S’agit-il des Basa qu’on devait voir par la suite éparpillés sur le continent
Africain ? Il est trop tôt pour répondre à cette question. Mais ce que l’on sait
manière certaine, c’est que les traditions Basa les plus sacrées chez les Basa la
Mpasu (Basa de la rivière) du Zaire parlent d’un pays d’origine et d’un ancêtre
nommé Put ou Puta dont elles situent le berceau dans la partie nord- orientale
du continent Africain. Si on remonte très rapidement les périodes historiques,
on décèle que parmi les quatre grandes nations de l’antiquité dans laquelle les
négro-africains collaient leur existence, alors que l’ Afrique subsaharienne était
encore le domaine exclusif des pygmées, il y a la nation Put ou Pwanit connue
comme étant le pays des dieux des Egyptiens ; là ou ils allaient chercher
l’encens et le bois précieux. Ce Punt a déjà été identifié dans d’autres travaux
au Put des Basa ; il comprenait en tant qu’Etat deux parties essentielles : Put
proprement dit et le Saba, Etat qui resta longtemps incorporé dans l’Ethiopie
ancienne ou Nubie , dont la capitale fut un moment Méroë.
On sait que ce pays devait arracher son indépendance sous l’impulsion des
Habasa dont le terme a été corrompu en Abyssin. Il y a de fortes chances à en
croire la tradition que les Basa constituaient un rameau important de cette
nationalité Habasa. Ils auraient donc vécu dans la partie du pays qui s’étend sur
la rive asiatique de la mer rouge, jusqu’aux environs de Canaan, avec les Habasa
ou Abyssin du Nord-Est. On sait que ceux-ci se sont signalés dans l’histoire
avec l’avènement d’un Etat puissant dont la capitale prit le nom d’Axoum et
dont le début pourrait se situer à l’époque du roi Salomon d’Israël vers 995-993
avant notre ère et sous le règne de Ménélik, fils de Balki -Rem (Lem) de Saba.
Par des indéniables et fréquents contacts avec leurs cousins de l’ Arabie
Bienheureuse, notamment les Yéménites du nord, les Basa et nombre d’autres
peuples bantous établis sur la rive orientale de la Mer Rouge semblent avoir subi
diverses pressions des sémites blancs, apparus dans l’histoire autour du XVe
siècle avant notre ère. De ce métissage résulteraient les Habasa proprement dits
que sont les Abyssins de la rive africaine de la Mer Rouge. Un document juif du
IIe siècle révèle que les princes Habasa, conquérant une partie du proche -
orient, se distinguaient de leurs sujets par la couleur « très sombre » de leur
peau (1). .Alors que sur place il faudrait attendre le IIIe siècle pour voir la
véritable expansion de ce qui allait être Abyssinie ou pays des Habasa, sous le
règne de Endibi Kadar Négus Nagasta, le rois des rois.
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Le mouvement des migrations de l’ensemble des peuples se référant à Put
a commencé deux siècle plus tôt, sous le règne de Zos-Kale, pour soustraire le
pays de Put ou Puta de la domination étrangère, notamment de celles des
peuples qui répandaient l’influence héllénistique dérivant de l’Egypte colonisée.
Ce mouvement qui devrait entraîner certains habitants du pays de Punt et les
descendants probables de ce grand ancêtre qu’est Put portait le nom de puta-
Ponda ; ce qui veut dire en bantou l’ère de Put. Ces émigrants sont arrivés aux
abords du Lac Tchad vers le IIIe siècle de notre ère et auraient donné naissance
à la première entité politique des Basa entre le plateau de Baoutchi (Nord du
Nigéria) et Dikwa (extrême nord du Cameroun).Cette plaque tournante que les
traditions Bassa du Sud-Cameroun ont fixé par le terme Hirkwa (Hikoa), a dû
servir de métropole à un vaste empire appelé Arbasa, terme que les
navigateurs des XVe et XVIe siècle devaient transformer en Baffa ,Bafia et
finalement Biafra.
Il faut noter que l’établissement des Basa aux abords du Lac Tchad a été
précédé par l’implantation des Sow ou Sao légendaires qui auraient produit les
Budouma, et une bonne partie des Kotoko au nord, les Baso, les Bulu et les
Badouma dans le sud, les Laobé en Afrique occidentale, les Akoko au Nigéria et
dans la région des grands Lacs, et les Baso qui englobent les Bakoko du
Cameroun. Avant ceux-là, la région était occupée par les les Néo-nubiens
fugitifs de Méroê, qui ont diffusé le fer en Afrique centrale à partir du Soudan
nilotique dès le Ve siècle avant notre ère et dont les descendants sont
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Toupouri,Matakam, Sara, Ndobo-Bamiléké, Mossi etc…et les frères tels que les
Sarakollé sont les fondateurs de l’Empire du Ghana. Les quinze mille pièces et
la monnaie trouvées dans la région des abords du Lac Tchad par les
archéologues offrent un témoignage saisissant de ce que les Sow et les Basa qui
sont devenus à jamais les compagnons, ont élaboré dans le cadre de leur société
contemporaine entre la bénoué , affluent du Niger et le Lac Tchad.
MIGRATIONS
Les auteurs et spécialistes repérèrent les lieux dits Basa (réserve) et Um-
Usuda, temples très connus au bas de Méroë, comme ayant été la marque du
passage des Basa en Nubie avant leur bond au Cameroun. En effet Basa
demeure le nom de l’ethnie, Um désignant l’une de ses trois plus importantes
confréries.
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Il est connu de toutes les littératures historiques anciennes qu’entre le
Ve et le VIe siècle avant notre ère, une populeuse communauté vivait dans la
partie méridionale de la Nubie, au soudan nilotique. Cette communauté était
celle des Phout ou Put. Ainsi qu’il est fait cas dans un certain nombre de
traditions, ce sont les Sao légendaire qui les ont chassés de la Nubie pour le
Darfour. Pendant qu’ils essayaient de s’organiser sur place ou de se répandre en
direction du Sud par le couloir oriental, les Sow qui constituaient l’arrière-
garde du mouvement migratoire dit Mande les avaient précédés en direction du
Lac Tchad, ayant déjà dans leurs bagages culturels les éléments de langues
Bantu. Après le Darfour, le mouvement Puta-Ponda a-t-il atteint le Nord de
l’Afrique, c’est -a- dire la Numidie avec ses deux royaumes Massi (Massicycle)
et Massa (Massacycle) et la Mauritanie (Algérie orientale).
Il est à peu près certains que les rameaux noirs venant de l’Abyssinie et
passant par la Nubie et le Darfour, ont métissé les berbères à cette époque. Si le
mouvement Puta-Ponda a gagné la lisière septentrionale du désert, il est connu
que le mouvement croissant des révoltes berbères qui y prit pied à la fin du IIè
siècle et au début du IIIe siècle, a pu rendre vains tous les efforts d’implantation
et de concentration de ces peuples. Que les Bassa soient partis du Darfour ou
du Nord, Il est certain que les Baso (Bakoko, Mbang…) incorporés aux Sao des
abords du Lac Tchad, ont enregistré l’insertion de ceux-ci dans leur sol au
temps de leur 42e ancêtre nommé Mbem Soye, tandis que l’occupation des
Ngala , parmi les quels comptent les Dwala , s’est faite du temps de leur 52 e
ancêtre nommé Dikoukame . En égalant un siècle à trois ancêtres, ce
renseignement des Baso nous permet de situer l’arrivée des Basa au Nord-
Cameroun à la fin du IIe siècle ou au début du IIIe siècle de notre ère.
D’après les données que nous tenons aussi bien des traditions orales des
peuples que les témoignages des géographes et historiens arabes, on sait que la
région des abords Nord et Sud du Lac Tchad a été peuplé du Néolithique au
XIXe siècle sans interruption. Les pygmées y ont exercé leur hégémonie
jusqu’au Ve siècle avant notre ère, date à partir de laquelle les Néo-nubiens
diffuseur du Fer y ont progressivement élaboré les confédérations étatiques
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connues telles que le Goudour, Djabi, Ankazar et Koura. Les Néo-nubiens à
leur tour, devraient y laisser choir leur hégémonie dès le IIIe siècle ou le IIe
siècle avant notre ère au profit de l’empire Ngesimba, impérium des hommes-
léopards, des Sow ou Sao légendaires. Quand les Basa arrivèrent dans la région,
ils entrèrent dans le système se conciliant d’abord de bonnes relations avec les
Sow dont ils cherchaient systématiquement la protection.
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de métamorphoser en empire du Bornou,après leur victoire contre les Sow non-
islamisés qui partageaient la scène politique avec eux. Contre l’expansion de
l’Islam et du Bornou d’autres peuples s’étaient organisées entre temps dans
l’espace compris entre le Kanem et le massif de l’Adamaoua. Parmi ces petits
Etats, on comptait le Mandara nés au XIIe siècle, La confédération des 14 états
Kotoko qui se substitua à l’Etat Tsanaga au XIVe siècle,et le royaume Abouni
ou Mabouni qui représentait la poussée vers le Sud des Mboum, Djoukoum et
Beti. La guerre entre l’armée Mboum parvenue au sommet au massif de
l’Adamaoua est les Basa est resté légendaire et c’est à partir de cette époque
que date la diaspora Basa vers le Zaïre, l’Afrique de l’ Est et l’ Afrique
Occidentale.
La victoire des Mboum, des Djoukoum et des Beti sur les Basa permit aux
premiers d’ériger l’Empire du Rifoum composé de quatre royaumes dans le
massif de l’Adamaoua du XVe au XVIIIe siècle, en absorbant une partie des
Basa et des Sow et en refoulant d’autres vers le Sud-Cameroun. Aux seconds
d’édifier l’empire du Kororafa qui englobait jusqu’au début 19e siècle la
majorité des Basa du Nigéria. La descente de ceux des Basa qui se dirigeaient
vers le Sud-Cameroun se fit sous la conduite d’un célèbre guerrier du nom de
Ngue-Nanga. C’est lui qui amena le groupe jusqu’à la grotte de Ngog-Lituba
au début du XVe siècle, les avant-gardes y étaient installés depuis le XIIIe
siècle. Les Basa firent de la grotte sacrée le symbole de leur autochtonie. Car
après avoir chassé les Basemlak, les Basek, les Pongwé, les Bapounou, les Baya
et autres peuples aujourd’hui réfugié au Gabon, ils se sont donnés le statut de
maîtres de la terre .Du XVe au XIXe siècles, les Basa du cameroun
s’organisèrent en une confédération, le Mbog Basa, appelé aussi Biafra par les
navigateurs européens. Nous le désignons, quant à nous , par Bas- Biafra pour
le distinguer des autres Etats anciens.
LA DIASPORA BASA
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-Ki-Wom : Celui destiné aux travaux des champs avec ses 14
enfants
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-non loin de là, du coté du Nigéria de l’Ouest, sur la rive droite de
Kadouna, un autre peuple Basa un territoire assez vaste ;
-du coté du Logone, parmi les Masa que la tradition fait remonter du
massif de l’Adamaoua, à leur emplacement actuel où ils ont rencontré et métissé
les Mousgoum, il y a une ethnie Bahiga qui revendique une origine Basa ; on dit
que deux enfants sont nés de Bahiga, ce nom typiquement Basa, Bahiga ; le
premier était Magas, le fondateur des Bahiga proprement dits, tandis que le
second du nom de Arbasa ou Argasa donna naissance aux Yikatone
Mais il faut noter que ces Basa là on été en partie absorbés par d’autres
peuples. En effet les recherches généalogiques ont mis en relief le
soubassement racial des Bamilékés de ce qu’on appelle la zone du palmier à
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huile de Diboun à Foutouni et de Fomopia à Bana ; les diffuseurs du palmier à
huile ont tous été des Basa durant les 17 e et 18e siècles. Non seulement les
Bamilékés eux-mêmes parlent d’un important groupe pré-établi qu’ils nomment
M’basa, mais encore il est donné d’observer que dans la puissante chefferie de
Bana par exemple, le plus grand quartier conquis s’appelle Basa. Par ailleurs, il
est fréquent de trouver dans les chefferies des généalogies où les deux premiers
noms à partir de l’ ego sont bamiléké, tandis que le reste est Basa ; donnons
l’exemple
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1-Nyomb : avec les log Mangaa, Ndog Tindi,Log Ntomb,Log Basog,log
Ngond….
4-Ou : concernant les Log Tindi, Log Bayeck, Ndok Lem, Log Kat, Log
Nwanag, Mangaa 2e branche…ces deux groupes descendent respectivement de
Nkol et de Ou, fils de Bilong, fils de Ngas,fils de Ngog, fils de Ngué Nanga
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9-Les Sop ou descendants de Mode Sop basa ,nom du célèbre Modi
Soppo du wangara :Bakembè, log Ot-sop, Ndog Lii ou Ndog Ot de Yabassi ,
LogSop, Log bilem , Ndog manjan, Nti-sop éparpillés parmi les bati ba Non
,Ndog Bati de Douala, etc…
10- Les Mbelek dont les tribus les plus répresentatives sont les Ndog Sul,
Ndog Kama de Yabassi et les Ndog Kama de Pouma…
Dans les log Besu de Douala,les log Timos, Log Nkol (dont le héros Ngog
Bilong a fait l’objet d’une publicationde MM joseph MBOUI et Pierre Ngidjol
Ngidjol en 1967), Mwenkok, log basèmel etc…
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et des vagues successives du peuplement de cette vieille métropole que chaque
quartier possède en général trois noms correspondant à trois lignages dont un
basa, un sow-bakoko, et un duala, par exemple :le quartier Bonadjidjé à Deido
fut d’abord Log Besu puis Yagbè. Le quartier de Bonamouang fut d’abord Log
Bakeng puis Yadimban…
Il importe de souligner que chacune des ces dix sous –ethnies basa avait
une fonction déterminée : commerciale, politique,ou religieuse etc…et ce n’est
pas un hasard que l’épopée de Hitong Lingom se réfère constamment aux
produits d’importations et d’exportations tels
que :Fusils,Poudre,gâchette,défenses d’éléphants sel etc..Cela tient du fait que
les Ndog Makoumag étaient spécialement chargés du Commerce chez les Basa.
Ceci nous amène à brosser le tableau de l’organisation politique traditionnelle
des Basa du groupe concerné au Cameroun.
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II-ORGANISATION POLITIQUE DES BASA
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Le contrôle de l’espace et des hommes a donné lieu chez les Basa à une
organisation à quatre paliers : le premier concerne la communauté raciale Basa
en tant que telle, c'est-à-dire les dix sous-ethnies que nous avons énumérées. Le
deuxième palier concerne les Basa insérés dans une fédération avec une partie
des tribus Baso que les contingences historiques ont amené à être des
Bassaphones. Le troisième palier nous montre les Basa insérés dans une
confédération s’étendant à tout le littoral camerounais dit Sawa. A ce niveau,
les Basa en tant que peuple racial et résidentiel opéraient avec les Baso-Bakoko
et les Ngala-Dwala, voire Ewondo-Beti qui se sont aventurés sur les routes du
sel vers la côte. Mais c’est surtout autour des trois grands peuples que s’organisa
la spécialisation des groupes de l’ensemble économique et politique qui fait dire
à rené Gouellain ce qui suit :
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Bonabéri sous le nom de Hickory ; ce terme dérive de Hiko-Oli, le titre du chef
Basa de cette cité.
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huit phases de la lune est restée sans changement dans la conception du monde
spatio-politique des Basa. Hormis le Babimbi, ces huit secteurs sont :
Il est à noter que chez les Duala, par exemple, la configuration spatiale
coïncide avec la configuration ethnique au point qu’on est en présence d’un
arbre généalogique étendu sur le sol, les proches parents vivant cote à cote et les
groupes parentalement éloignés s’éloignant du port de Douala sur le plan
d’occupation du sol. Les Basa ont un autre mode d’occupation du sol en ce sens
que la contrée Babimbi constitue pour eux le macrocosme auquel se réfèrent les
huit régions que nous avons énumérées. Toutes les branches cadettes de ces
sous-ethnies s’éparpillent à travers les huit secteurs cosmo-militaires afin
chacun reçoive les lignages des dix sous-ethnies. Il se trouve ainsi réalisé un
terroir-macrocosme : le pays Babimbi qui renvoie à huit secteurs mésocosmes.
Par ailleurs chaque sous-ethnie étant représentée dans chaque secteur, nous
voyons tout de suite apparaître les grappes de familles se réclamant de la
branche aînée restée en pays Babimbi à coté d’un lieu sacré. Par exemple pour
les Baken, la branche ainée Ndog Baken est resté à Babimbi , la sous-ethnie est
représentée dans le No-Nlon par la tribu Ndog njèè Baken, dans le Ngombolo
par les Ndog Baken de Douala , du coté de kidibiang par les Log Bakena une
branche des Log Dikid ; à Bikok également les Log Dikid etc…
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D’ores et déjà, deux remarques s’imposent à notre réflexion. D’abord une
telle distribution ethno-spatiale nous dispense d’une organisation de type
pyramidale avec un chef unique qui renvoie aux chefs subalternes ; et cette
organisation se fonde sur une démocratie réelle du fait qu’elle requiert la
participation de tous les groupes au pouvoir. Les Basa , face aux autres peuples
du Vieux- Cameroun, se sont imposés tout au long de l’histoire qui va du XVe
au XIXe siècle comme un peuple de législateurs défendant la démocratie au
point de se refuser volontairement tout pouvoir royal. Donc l’organisation
politique des Basa à quatre paliers nous met en présence d’une unité de
superposition dont les plus petites sous-unités se trouvent englobées par celle un
peu plus grandes ; on va ainsi du microcosme au macrocosme en passant par
deux mésocosmes de la façon suivante
A ce niveau les Basa se sont donnés une constitution du peuple qui laisse
l’impression que leur communauté s’isole par rapport aux groupes
apparentés ou voisins. Cela tient du fait que les structures socio-
politiques conçues concernent exclusivement ceux qui appartiennent à la
communauté Basa sui sanguinis et non pas aux Bassaphones. Cette
organisation des peuples consiste en 10 ethnarchies
a) Lilom ou ethnarchie.
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joue le role de Grand-prêtre, chef des fonctions religieuses ; de Législateur et de
censeur, gardien des us et coutumes ; et de grand patriarche. Son pouvoir se
trouve légitimé par l’emplacement de sa chefferie à coté d’un lieu sacré, lieu de
communication entre la communauté des vivants et celles des ancêtres et des
dieux. Si on excepte la grotte de Ngog-lituba au cœur de la contrée Babimbi et
dont la garde incombe à la tribu Baso ba likol (groupement non Basa), les dix
autres lieux sacrés reparti en fonction desdites ethnarchies, sous la garde des dix
chefferies aînées donne le tableau de correspondance ci-après
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7) Sop Bakembè rivière Djouel
La tribu raciale donne souvent lieu à une chefferie tribale, dont le chef se
réfère à un ancêtre situé au 11 e ou 12e palier généalogique. la différence avec le
Nka-Mbog qui se réfère à un ancêtre situé au 15 e voire 20e niveau du palier
généalogique consiste dans le fait que le chef lihaa porte le titre de Hond Bako
(hache des pygmées) qui signifie qu’il est maître et prêtre en titre de la terre
qu’il détient sous son pouvoir les Bako (pygmées) premiers d occupants du sol
que ses ancêtres ont délogés. Il préside le conseil de la chefferie tribale. Le
pouvoir étant bicéphale, le chef a son homologue chargé plus
spécifiquement des fonctions religieuses :le prêtre supérieur de la terre que l’on
nomme Nsisi
La chefferie tribale connaît à son tour des paliers dans son organisation.
On y distingue notamment le Sas, sous tribu organisée sur une sous-chefferie
supérieure. Le Liten, lignage correspondant généralement à une chefferie de
village. Il y a lieu de noter ici que contrairement à l’organisation de l’ethnarchie
bamiléké de l’ Ouest-cameroun ,au sein de laquelle les chefferies se
hiérarchisent par rapport à la chefferie même et aussi en fonction du nombre de
paliers généalogiques auxquels se réfèrent son chef et son sous-chef,
l’organisation de l’ethnarchie basa se révèle nettement plus démocratique en ce
sens que la chefferie tribale a le même type de lien avec la chefferie aînée que la
chefferie de la sous-tribu ou la chefferie du village, à la seule différence que ces
deux dernières vivent de manière autonome par rapport à la contrée de leur tribu
d’origine.
Celle-ci a à sa tête un chef qui porte le titre de Hond-Kena (la hache qui
tranche).Comme son nom l’indique, il est arbitre de l’unité administrative et
parentale ainsi constitué ; il préside le conseil du Sas. Il a pour homologue le
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Mpodol, véritable parlementaire voire le défenseur des jeunes et des causes des
moins privilégiés auprès des tenants de la gérontocratie.
d) Le Liten.
A l’image du Sas qui est censé l’englober, le Liten a son propre chef le
Mbombog : patriarche ou chef du lignage. Il est la pièce maîtresse de
l’organisation socio-politique. Il est élu Par les chefs de famille (basan mbay). Il
se pose en intermédiaire entre la réalité visible et la réalité invisible, en digne
représentant de l’ancêtre fondateur.Son rôle est surtout d’arbitrer les différends,
d’officier en qualité de prêtre de la terre. Il convoque en oraison la grande
messe lignagère en cas de maladie en cas de maladie, de calamité ou de lutte
contre le sorcier ; il s’agit du Saymbog. Le conseil lignager investit le
Mbombog et peut le déchoir, prononce également l’exclusion du groupe de tout
membre auteur de meurtre, décide la vengeance du préjudice causé à un membre
du groupe. Le successeur du Mbombog, l’aîné des fils de la branche aînée au
lignage, n’est toujours pas le fils du Mbombog défunt ; triomphera celui que la
consultation de l’oracle aura avantagé. Au moment du sacre l’intéressé reçoit la
peau de panthère , un collier d’amulettes, un chasse-mouches servant de sceptre
à ce gardien de la paix, un bâton et un bracelet en cuivre font de lui le lieutenant
de la divinité –ciel. Nous pouvons donc conclure avec l’auteur des « Eléments
du Droit coutumier Basa », imprimé à Berlin en 1896, nous nommons J.
Kohler que :
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les privilèges apportés au Chef, il importe de mentionner les cadeaux rituels ;
mais il n’existait pas d’impôts à proprement parler dans l’ethnarchie comme
dans la chefferie lignagère Basa. Lorsqu’ on tuait une bête à la chasse on était
tenu de donner un quartier au chef, de même que la cuisse d’un cochon lui
revenait de droit et une part du produit de pêche ou de culture. Ceci se justifiait
par l’obligation qu’avaient les membres du lignage de se concilier des bonnes
relations des mânes des ancêtres. Les Bakugi (sing. nkugi). Aussi bien à sa mort
puisqu’il rentrait dans l’ordre des ancêtres différenciés, sa tombe était tenu
sécrète. Ce qui conduisait à l’enterrer ailleurs que sous le mausolée qu’on
implante dans sa cour pour assouvir la curiosité du public. L’annonce du décès
avait lieu neuf jours avant l’élection et l’investiture du nouveau chef. Les
cérémonies funèbres étaient importantes et contribuaient à rénover les rapports
sociaux.
e) Le Likoda li Mbog
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dans l’assemblée de l’escargot : le Likoda li Nkoo. Tous les membres du groupe
ne participaient pas aux assemblées du peuple, il y a donc lieu de distinguer les
catégories sociales dans cet univers où elles n’apparaissent pas de prime abord.
Rappelons qu’il existait deux catégories sociales. La plus privilégiée est celle
des Bed Mbog : authentiques originaires. Elle regroupe deux classes sociales :
D’un côté les Ngweles ou le sang pur, la noblesse terrienne, parmi laquelle se
regroupaient tous ceux qu’on peut appeler les Bed Lon ou agents de l’ Etat
(Nkambog, Mbombog, Hikombog, Nsisi etc…). De l’autre les Nem Nkon ou la
nature :Demi sang pur qui englobait l’ensemble des descendants des 167 tribus
qui ont jadis composé la nationalité Basa en dehors des familles cheffales
constituants les Ngweles. Ils exercent les fonctions subalternes et secondaires
auprès des Bed Lon.
a) Le Ngué
Cette confrérie est entre les mains des Baso. La tribu Basa ba Likol
fournit le monophysite, tandis que la tribu Ndog Besol tenait le San-Malangué
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ou le grand stratège, chef politique et militaire. Cette confrérie détenait le
pouvoir exécutif. Elle fournissait des policiers ruraux hiérarchisés selon les
paliers. Allant des Basan-Ngué ou stratèges aux Ngué-Ngué sorte de gendarmes
ou agents d’exécution. Le gouvernement de la fédération est aux mains du San-
Malangué, grand stratège entouré de neuf Ngué-Buwé, devins archontes,
cesdits personnages constituant le Nko-Ngué ou gouvernement. La langue
administrative et liturgique de toute la Fédération était le Sow (ou mè-biè- nè),
élément cabalistique et véhicule d’une sous-culture privilégiée.
b) Le Mbog
c) Le Um Nkoda Ntong
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Par ces organismes les Basa arrivaient ainsi à définir chez les groupes
voisins non Basa ce qu’on pourrait appeler le tribunal de Grande Instance.
d) Le Kwakwe
Confrérie militaire par excellence, tout le pays Basa étant organisé comme
nous l’avons vu plus haut en huit secteurs territoriaux correspondants au
huit phases de la lune dont l’animal totem est la panthère. Cette confrérie
militaire et unique avait également huit secteurs correspondants aux huit
sections territoriales. Les secteurs militaires étaient placés sous le contrôle
du sous-peuple qu’on pourrait dire marginal du fait que ses tribus ne
siégeaient pas à Babimbi parmi les Nka-Mbog ou ethnarques. Il s’agit
des Mbelek qui comprenaient essentiellement les Ndog-Sul et les Ndog-
Koma. Afin d’assurer l’organisation de la défense et de la survie des
Basa, les tribus de cette ethnie se distribuaient parmi les peuples voisins
aux Basa. A chacun des quatre cardinaux correspondait u chef de secteur
militaire et unique qui porte le titre de Mbog-si. Le grand chef de tous
étant le Ntap. La famille Song –Ntap au sein des Ndog-Soul se présente
en gardienne de toutes les fonctions religieuses de la colline sacrée dite
Hikoa Njambe non loin de Makak. Elle avait le privilège d’officier pour
les huit Mbogsi ayant jeté leur dévolu sur le pays Basa en tant que tel.
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Judiciaire Um Nkoda Ntong 7 Basan Um(grands
Juges,chefs des
Chambres
judiciaires
29
LOG BAKEM, NDOG BONG,LOG NYIG
NDOG PA
HOM
NOO
MAKOUMB
KANG
LOG HENDE , MANGA, LOG NGOND,
NDOG NJEE, LOG NTOMB, NDOG TINDI
NTOMB III
A NOS JOURS
NTOMB I
NGOG
LOG BISU, LOG KUO, LOG BAGI,
LOG NKOL, NDOG NEM, NDOG TJOG
NGANA
NKOL
NKANDO
NGAS
LOG BAKOO, NDOG KOMA, NDOG SUL,
BILONG
NKWANG
NDOG KOK, NDOG KAMA
BOT
MBIT
NDOG SUL
NGUE
NANGA
OU
LOG BAEG,
NDOG KOK LOG BAKEE, LOG KAT,
NDOG LEM,
KOMALOG NWANAG
NKWANG
30
LOG BAKENG, LOG BASUMBU, LOG DIKID
KILA
LOG HEEGA, LOG MBEN, NDOG NGOND
BAKENG
NDOG NGWANG, NDOG NJE
ITJEK
NOO
MAMANG
BASI
LOG BANOL, LOG BALAK, LOG BITEK,
LOG LINDA, NDOG POL
MBANG
JOL
MBANG
MBOU
NDOG BEA NDOG BATJEG, NDOG KOBE
ARBRE GENEALOGIQUE DES BASSA DE NGOG LITUBA
SOP
MAKEMBE
BAKEMBE, NDOG BATI, LOG BILEM, L
LOG LII, NDOG NTII, LOG OT, LOG SOP
NSAA NYOMB BASINKOL MBELEK OU BAKENG MBASA JOL SOP
NGOMBOLO
31
-les Ndog Hem de Douala-Deido, à l’emplacement de l’actuel stade
omnisports, en pleine côte, dans le pays des derniers envahisseurs Ngala-Dwala,
fournissaient héréditairement le tétrarque -premier des septentrionaux.
-les Ndog Hem de Yabassi , dans l’arrière-côte , en plein pays des seconds
occupants Baso lato sensu opéraient sur un autre plan, ayant la charge de
l’administration de la confrérie Ngambi-disè, divination terrienne, qui serfait de
soutènement à l’action du premiers des septentrionaux
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portait le titre de Hiko-oli. Basa il devait être de la tribu Ndog Bong de la sous-
tribu Nsaa-Ngombolo. L’arbre symbolisant son pouvoir se trouve encore debout
de nos jours ; il fut cédé au XIXe siècle au roi Duala Bellè Ba Doo ou Bell 1er
par le contre roi Bassa de la sous-tribu Bonamatoumbè (Ndog-Bong). L’arbre
passant aux mains de la dynastie des Duala Bell, l’institution de la Contre-
Royauté Basa à Douala prit fin. Toutefois elle légitime chez les Ngala-Duala
l’existence d’une double royauté, l’autre étant Douala-Akwa.
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territoire proto-national. Enfin le volet de l’Etat-Puissance avec l’affirmation
d’un impérium politique,sacerdotal et culturel. Il s’agit en gros de ce que les
Basa appellent Lon, c'est-à-dire l’ Etat.
A côté des deux poliarques Basa, le vice- roi de l’extérieur des Bamoun
appelé Ngwanyi-mfon ma yeyap résidant à Nseng Akwa-nord, et le chef
délégué à Bali- Douala Bell- de la puissante principauté de Bali, jouaient un
rôle identique. Les deux autres poliarques étaient l’un Baso de la tribu Ndog
Bakalag avec résidence à Ndokoti Bassa-Douala, et l’autre Baya d’une branche
aujourd’hui assimilée par les gens de Bonendale. Ici la confrérie Ngomkok des
Basa de la côte avait charge d’orchestrer les activités des poliarques Basa et
Baso et de régler leurs rapports politiques avec le reste du Vieux-Cameroun
2- Au niveau de l’ Etat-Administration
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dix-sept autorités supérieures régentaient cinq chaînes réorganisant les
confréries d’une manière différente de celle des confédérations de la tétrarchie
du Littoral. A ce niveau sept confréries constituaient une phylé dont la
principale servait de soutènement au pouvoir du phylarque (Likon), deux
étaient au service respectifs des deux préfets de l’arbre de vie, les quatre autres
étaient rattachées aux quatre vince-préfets qui assistaient les préfets de leurs
réseaux dans les diverses régions. S’y ajoutaient huit confréries ayant à leur tête
huit nomarques ou grands maîtres administratifs. Au total chacune de ces cinq
chaînes réorganisant les confréries utilisaient quinze hautes autorités.
Au- dessus d’elles se trouvait comme clé de voûte pour ainsi dire de
l’organisation, le chancelier des phylés résidant dans la métropole . Dans
l’exercice de ses fonctions, ce chef suprême de l’administration s’ adjoignait un
vice-chancelier Yuningee - littéralement le Toucan du Ngee- de la tribu des Log
Kuo , mélange des Ngala-Douala et des Ndog Mbelek Basa, dont l’implantation
à Babimbi ,du côté de Ndom, garantissaient la mainmise de la confrérie Mungi
sur les exécutifs locaux. Celui-ci présidait au fameux Ngee-njon, sorte de cour
martiale Basa. Si le chancelier, les phylarques, les préfets de l’arbre de vie et les
vice-préfets recouraient au Mungi pour commander, tandis que le Yuni-ngee ou
vice-chancelier recourait au Ngee, en revanche les huit autorités Basa des
quarante nomarques des gradins tiraient leur force de la confrérie Nkunku,
police d’espionnage, corporation des tambourineurs.
La religion n’a jamais créé l’Etat, mais elle est toujours nécessaire au
pouvoir politique pour légitimer et pérenniser ce que la force a mis en place.
Les Basa l’ont tant et si bien compris qu’à tous les échelons de l’organisation
que nous venons d’étudier, un corps de prêtres attachés aux lieux sacrés doublait
le corps des responsables économiques et politiques . Mieux les Basa
parachevaient leur agencement social par une institution originale. En effet au
sommet de l’édifice se trouve placé le Pemnjee, ou la Panthère Invincible.
On aurait tort de voir en lui le chef suprême des Basa dans un monde où
l’attachement farouche à la démocratie s’est traduit par l’adoption d’un
multicéphalisme rigoureux. Donc le Pemnjee est seulement à la tête d’un
secteur ; la part de souveraineté dont il est détenteur complète celles des autres
élus du peuple. A ce personnage incombe d’animer les sacerdotes, de veiller à
la concordance de l’ordre cosmique et de l’ordre social pour que règne la paix et
que les dieux contribuent à la prospérité du groupe. A ce titre, il était le premier
intercesseur des hommes auprès de Dieu (Nyambe). La confrérie Ngwa qu’il
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préside se voulait d’une part l’Eglise des hommes-Panthères officiant pour Dieu
à travers les divinités Lune (Son) et la terre (Si) et d’autre part l’académie de la
langue Basa.
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LES RESPONSABLES BASSA DE LA GROTTE DE NGOG LITUBA
A LA PENETRATION EUROPEENNE (1400-1886)
PEMNJEE
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LES RESPONSABLES BASSA DE LA CONFEDERATION DU LITTORAL
(OU SAWA)
NYAMSI
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L’INSERTION DES BASA DANS LE COSMOS
Comme toute filiation qui suppose une communauté des ancêtres et des
parents à plusieurs paliers, mais dont le propre est de grappeler autour d’un
arbre généalogique, Dieu ( Nyambe) est la fois une unité de superposition et une
unité de juxtaposition des parents entre eux ou, pour tout dire une unité dans la
diversité. Dès lors il n’est pas étonnant que les Basa aient jugé utile de le
concevoir comme Un multiple de formes. Ainsi selon qu’on le considère dans
sa transcendance ou comme sa toute puissance , Dieu portera le nom de
nyambe ; dès lors qu’on l’ appréhende comme créateur et ancêtre primordial,
celui que l’on situe à l’origine du Simngan, il sera nommé Hilolomb. Dans un
autre contexte Dieu en tant que générateur portera le nom de Bel, ainsi que le
révèle Francesco Arnato dans
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son étude intitulée Les croyances des Basa. Mais Dieu étant hors des
hommes et bien au dessus d’eux se présente paradoxalement comme imprégnant
ces mêmes hommes par un de ces éléments qui est la puissance enveloppante et
fécondatrice, Nyam. Ainsi étant en tout un chacun, il suit de près le cours de
l’évolution humaine ; il connaît les maux de l’humanité et prend le visage de la
lune-mère qui panse les blessures des humains. Dieu est enfin Mongo, le char
qu’on assimile généralement à une haute montagne. Il porte et défend et prend
par la même occasion l’allure du dieu de la guerre.
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ténèbres, la poussière, l’espace, l’océan céleste (ou ensemble de nuages) formant
un couple avec l’océan primordial (ou ensemble des choses de l’univers).
A l’ennéade divine s’ajoute la dixième qui est à la fois fils des divinités et
fils de Dieu. Mais c’est avant tout un homme qui, par ses actes gratuits a pu
enrayer l’anthropie dans la société, usant des actes de Promethée mal enchaîné,
rencontrant des suffrages des collectivités, se rendant subitement compte que
quelque chose s’était dégradée et qu’il fallait le changer. Il est hissé au rang de
héros civilisateur et, de là, il gravit les autres paliers supérieurs : ceux de
l’homme Dieu et de fils de Dieu. Les Basa ne conçoivent pas cette dixième
divinité, qui hérite de l’ennéade et se pose en intermédiaire entre elle et les
hommes, comme née du saint esprit. Il la saisit au contraire dans son humaine
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condition, la canonise à cause des exploits, la sanctifie puis la déifie. Il admet
cependant que cet homme devenu Dieu est au dessus de lui et sert de régulateur
du monde. Mort, il est remplacé par un autre qui sera toujours la même divinité
aux multiples visages. Ainsi porte elle le nom de Lolo-le dieu devenu
souterrain- dont le lieu de culte principal se trouve être Song-Lolo, à l’endroit
même où Pemnjee réunissait ses neuf disciples, Les Nkambog.
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