Bataillebanzikertttt

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La bataille de Manzikert (en turc : Malazgirt Meydan Muharebesi ;

en grec moderne : Μάχη του Μαντζικέρτ) eut lieu le 26 août 1071.


L’armée byzantine de l’empereur Romain IV Diogène y fut mise en
déroute par celle du sultan seldjoukide Alp Arslan près de la ville de
Manzikert (ou Mantzikert), actuellement Malazgirt, en Turquie, au
nord du lac de Van. Cette défaite fragilisa considérablement
l'Empire byzantin dans la région.

La bataille est le point culminant des tensions grandissantes entre


l'Empire byzantin, qui est parvenu au faîte de sa puissance au
milieu du xie siècle après d'importantes conquêtes en Orient, et les
Seldjoukides qui sont devenus la force dominante du monde
musulman. Les Byzantins, fragilisés par des querelles internes
persistantes après l'extinction de la dynastie macédonienne,
comptent sur Romain IV Diogène pour stabiliser la frontière
orientale soumise aux raids des Turcs. Le général, devenu
empereur en 1068, mobilise un effort militaire important et mène
plusieurs campagnes sans grands succès.

Finalement, en 1071, il regroupe une grande armée dans l'espoir de


remporter une victoire décisive, capable tant de sanctuariser les
provinces orientales que de légitimer son pouvoir encore récent. En
face, le sultan Alp Arslan ne souhaite pas véritablement une guerre
à grande échelle contre les Byzantins et est ouvert à une trêve
mais, quand il apprend l'offensive de Romain IV, il se porte à sa
rencontre.

L'affrontement, incertain dans son déroulement exact, se déroule


près de l'importante forteresse de Mantzikert, tout juste reconquise
par les Byzantins. Romain IV, qui a envoyé une part notable de son
armée mener des opérations dans les alentours, décide de
combattre l'armée d'Alp Arslan. Néanmoins, lâché par une partie de
ses troupes, notamment celles d'Andronic Doukas, et fragilisé par
une tactique sûrement trop téméraire, il est vaincu et surtout fait
prisonnier par le Sultan.

Si cette bataille a souvent été vue comme un tournant décisif dans


l'histoire du Moyen-Orient médiéval, puisqu'elle ouvre sur la
conquête de l'Anatolie par les Turcs, elle n'est pas une catastrophe
militaire. Les Byzantins souffrent de pertes réduites et Romain IV
est rapidement libéré au prix d'un accord relativement clément.
Seulement, sa capture a suf à mettre à bas une légitimité encore
fragile et quand il tente de revenir à Constantinople, il se heurte à
un coup d'État mené par les Doukas qui l'obligent à céder le trône.
Ainsi, c'est bien en ouvrant un nouveau chapitre dans les guerres
civiles byzantines du xie siècle que la bataille de Mantzikert entraîne
l'effondrement de l'Orient byzantin, plus que par son résultat
militaire direct.

Sources
Les sources qui nous renseignent sur la bataille de Mantzikert sont
principalement byzantines. Parmi elles, la chronique de Michel
Attaleiatès occupe une importance notable car il accompagne
l'armée en campagne, en tant que logothète de l'armée. Il a
notamment pu assister aux échanges entre les généraux et son
discours, s'il est favorable à Romain IV, ne tourne pas non plus au
panégyrique. En effet, il critique certains de ses choix, d'autant plus
qu'il s'est fait le partisan d'autres orientations que Romain n'a pas
suivies. Dans l'ensemble, si certains historiens estiment que son
parti pris peut entacher la véracité de son propos, il reste souvent
considéré comme la source la plus able5. Michel Psellos est l'autre
grand historien de la période mais il est fondamentalement hostile à
Romain IV puisqu'il participe au complot qui le renverse. Surtout, il
ne livre que peu de détails sur la bataille en elle-même. Nicéphore
Bryenne est le ls du général homonyme qui participe à la bataille.
S'il s'appuie beaucoup pour sa chronique sur Michel Psellos, il a pu
béné cier des éclairages de son père à propos du déroulement de
la bataille. Des sources ultérieures s'attardent aussi sur la bataille
comme les textes de Matthieu d'Édesse, dont l'exactitude souffre de
la distance temporelle avec l'événement et sont souvent empreintes
d'hostilité envers les Byzantins, coupables selon eux d'avoir voulu
leur imposer le chalcédonien et donc victimes de la colère divine.
De plus, la partie de la chronique de Michel le Syrien à propos de la
bataille est largement erronée. Les sources musulmanes et turques
sont aussi mobilisées mais aucun texte contemporain ne décrit la
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bataille. Le plus ancien, celui d'Al-Qalanisi, est particulièrement
bref. Les autres sources musulmanes sont souvent en partie
romancées et racontent que l'empereur est capturé par un esclave
qui a failli être exclu de son armée et qui pourrait être d'origine
byzantine6.

Le contexte

En jaune l'Empire byzantin avant Mantzikert, en 1025, presque au maximum


de son extension médiévale. En 1045, l'acquisition d'Ani renforce la
présence byzantine dans les provinces arméniennes, directement au contact
de l'Empire seldjoukide.
En jaune l'Empire après Mantzikert, en 1076, sous Michel VII Doukas.
La bataille de Mantzikert s’inscrit dans la montée en puissance des
Turcs. Quelques décennies auparavant, ils se sont emparés de
Bagdad et sont devenus la principale puissance militaire du monde
musulman, s’opposant notamment aux Fatimides d’Égypte. Dans le
même temps, des troupes turques lancent régulièrement des raids
sur les possessions les plus orientales de l’Empire byzantin. Ce
dernier est alors à l’apogée de sa puissance depuis le viie siècle et a
récemment mis la main sur des provinces arméniennes dans la
région du lac de Van. Il est redevenu une puissance militaire de
premier ordre, susceptible notamment de mettre au pas les émirats
musulmans frontaliers de Syrie, comme les Hamdanides d’Alep.

Dans un premier temps, les sultans turcs ne cherchent pas


véritablement à conquérir des terres byzantines mais voient dans
ces raids une occasion de pillages et donc de butins. En outre,
l’Empire byzantin connaît des dif cultés intérieures du fait de
l’extinction de la dynastie macédonienne entre la mort de Basile II
et celle de Théodora, dernière représentante de cette famille en
1056. Dès lors qu’aucun prétendant légitime ne peut émerger, les
rivalités s’af rment entre les grandes familles impériales,
désireuses de s’emparer du pouvoir suprême. Ces querelles, qui
tournent parfois à la guerre civile, détournent l’armée de la défense
des frontières, assaillies en Orient mais aussi en Occident, par les
Petchénègues – autre peuple turc – dans les Balkans ou les
Normands en Italie.

En 1067, Constantin X Doukas s’éteint. Représentant de la


puissante famille des Doukas, il espère établir une nouvelle
dynastie, incarnée par ses enfants, dont le futur Michel VII.
Néanmoins, ce dernier ne semble pas avoir l’envergure pour
gouverner et la régence passe de facto à sa mère, Eudocie
Makrembolitissa. Néanmoins, les principales autorités byzantines
(le Sénat, l’armée, le patriarche) s’accordent sur la nécessité d’une
autorité forte sur le trône impérial pour combattre les menaces
pressantes aux frontières de l’Empire. Le choix se porte sur Romain
Diogène, général réputé, qui épouse Eudocie, laquelle est déliée du
serment fait à son mari de ne pas se remarier.
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D’emblée, la priorité du nouvel empereur est de combattre les
Turcs. Il réorganise l’armée et tente de rétablir les contingents
locaux, issus des thèmes, les provinces de l’Empire et qui ont été
délaissés depuis plusieurs décennies. Il compte s’appuyer avant
tout sur des forces indigènes plutôt que sur des mercenaires
indisciplinés et coûteux. En outre, il voit dans cette guerre
l’occasion d’af rmer sa légitimité face à ses concurrents,
notamment les Doukas. En 1068 et 1070, il mène plusieurs
campagnes, parfois en personne, jusqu’aux con ns orientaux de
son Empire. En dépit de quelques succès, il ne remporte pas de
victoires décisives. En face, les Turcs sont des troupes mobiles, qui
opèrent des raids parfois profonds mais sont dif ciles à intercepter.
En outre, leurs razzias nissent par appauvrir gravement les
provinces arméniennes7.

Deux stratégies s'opposent alors parmi les généraux de l'Empire.


Certains plaident pour l'abandon des terres les plus à l'est, en
particulier les provinces arméniennes acquises le plus récemment,
pour se concentrer sur la défense du cœur de l'Anatolie. D'autres,
principalement d'origine arménienne, estiment au contraire qu'il faut
assurer l'intégrité de l'ensemble du territoire impérial.

Du côté des Seldjoukides, Alp Arslan n’a pas de projet de conquête


contre l’Empire byzantin. Son objectif principal est la destruction du
califat fatimide du Caire. Il prolonge ainsi la politique de son
prédécesseur, Toghrul-Beg, visant à assurer la défense du califat
abbasside, dont le sultan tient la consécration de son pouvoir, et de
l’orthodoxie sunnite8. En 1070, c’est contre les Fatimides d’Égypte
qu’il mène son armée et d’abord en Syrie contre l’émir d’Alep,
vassal de ces derniers.

Forces en présence
Du côté des Byzantins, Romain IV mobilise une très grande armée,
parmi les plus importantes de l'histoire byzantine récente9 car il
souhaite obtenir un succès d'ampleur. Les estimations varient et
restent nécessairement en partie imprécises. Celles issues des
sources médiévales sont généralement largement exagérées,
puisqu'elles vont jusqu'à 40 000 hommes. L'ensemble de l'armée
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byzantine, qui pourrait compter autour de 100 000 hommes, n'est
évidemment pas mobilisée10. Des troupes restent en garnison pour
défendre les frontières, y compris en Syrie où le dux d'Antioche
conserve une force substantielle qui ne rejoint pas Romain11. En n,
les mercenaires de Robert Crispin restent en retrait et leur chef est
con né à Abydos12. En outre, sur la totalité de l'armée présente
durant la campagne, plusieurs contingents ne participent pas à la
bataille proprement dite car ils sont envoyés aux alentours de
Mantzikert pour remplir différentes fonctions (éclairage, défense de
positions clés etc.). Dans tous les cas, l'armée mobilisée pour la
campagne va probablement 40 000 à 60 0009 hommes, ce qui
représente une force de grande importance pour l'époque, sachant
qu'il faut probablement y rajouter la cohorte de non-combattants qui
accompagnent toute armée en campagne et qui pourrait en
l'occurrence comprendre autour de 20 000 hommes13. Elle
comprend des troupes étrangères, dont un contingent d'Ouzes,
parfois quali és de Scythes par les sources étrangères. Les
Arméniens composent aussi une part substantielle de l'armée. Les
troupes de la partie européenne de l'Empire sont présentes et sont
commandées par Nicéphore Bryenne, de même qu'une bonne
partie de celles d'Orient, même si seules les tagmata de
Cappadoce sont citées. Romain peut aussi s'appuyer sur des
contingents d'élite, dont une partie de la garde varangienne ou
l'unité des Scholes. Par conséquent, les mercenaires sont peu
nombreux puisque les Ouzes et les Arméniens habitent au sein de
l'Empire. C'est là une des caractéristiques fortes de la politique
militaire de Romain de se reposer prioritairement sur des troupes
indigènes14. Néanmoins, des contingents petchénègues et francs
(autour de 500), sous la conduite de Roussel de Bailleul font partie
de l'expédition, ainsi qu'une unité de Germains, les Nemitzoi. En n,
il semble que l'armée byzantine soit accompagnée d'importantes
armes de siège13.

Au-delà de Romain IV qui fait campagne en personne, l'armée


byzantine comprend plusieurs généraux d'importance dont
Nicéphore Bryenne, parmi les commandants militaires les plus
réputés de l'époque au sein de l'Empire. Andronic Doukas est aussi
l'un des principaux. Il appartient à la famille des Doukas,
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globalement défavorable à Romain qui, à leurs yeux, prend la place
de Michel Doukas, le ls de l'impératrice Eudocie Makrembolitissa.
Nicéphore Basilakios est dux de Théodosiopolis et rejoint l'armée
de Romain IV quand elle arrive en Orient tandis que Roussel de
Bailleul est le commandant du puissant corps de mercenaires
francs et normands, que les Byzantins peinent régulièrement à
contrôler. Joseph Tarchaniotès est un autre général réputé. En n,
un général moins connu, Théodore Alyatès, fait aussi partie de
l'état-major. C'est un Cappadocien proche de l'empereur15. En
revanche, Romain écarte certains commandants connus mais dont
la loyauté n'est pas garantie, à l'image de Nicéphore Botaniatès.

La connaissance de l'armée seldjoukide est plus réduite du fait du


manque de sources. Elle est dirigée en personne par le sultan. Il
s'agit donc d'une force importante et non de simples groupes de
pillards. Elle est principalement composée d'archers à cheval, dans
la lignée des forces nomades et est donc caractérisée par sa
grande mobilité et sa capacité à évoluer en unités autonomes les
unes des autresHA 1. Quant à ses effectifs exacts, ils sont dif ciles à
évaluer, si ce n'est que les Byzantins disposent d'une importante
supériorité numérique, ce qui situerait l'armée turque autour des
15 000 hommes.

La campagne de Manzikert
Romain prépare son expédition pendant l’hiver 1070-1071. Au
printemps, il réunit son armée et progresse à travers l’Asie Mineure
par Sebasteia (Sivas) jusqu’à Theodosioupolis (Erzurum) où il
arrive n juin. La progression ne se fait pas en toute sérénité car
des soldats byzantins, notamment des Nemitzoi, se rendent
coupables de pillages auprès de la population civile et sont
sévèrement châtiés16. À Théodosiopolis, Romain achève la
concentration de ses forces et ordonne aux hommes de se munir
de suf samment de ravitaillement pour deux mois de campagne,
conscient que les pillages incessants des Turcs ont appauvri la
région de Manzikert11. Dans le même temps, il poursuit son activité
diplomatique auprès d'Alp Arslan, pour le convaincre d'abandonner
ses visées agressives contre l'Empire. Selon plusieurs historiens
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comme Paul Markham, c'est une manœuvre de Romain pour
distraire le sultan du théâtre byzantin et l'inciter à se porter sur
d'autres fronts, en particulier contre les Fatimides. Ainsi, en
persuadant son adversaire qu'il désire la paix, Romain peut espérer
le prendre par surprise et reprendre plus aisément les positions
perdues en Arménie. C'est une réussite car son ambassade
envoyée en février obtient la conclusion d'une trêve alors même
qu'Alp Arslan assiège Édesse. Elle prévoit notamment la restitution
de la cité de Manzikert en échange du retour de Hiérapolis sous le
giron seldjoukide. C'est la preuve que le sultan turc ne souhaite pas
un con it de grande envergure contre les Byzantins et il consent à
se retirer et se porte en Syrie pour investir Alep, une ville tenue par
les Fatimides17,18.

Mais deux mois plus tard, en mai, le sultan reçoit une deuxième
ambassade de Romain qui, cette fois-ci, exige la restitution des
forteresses prises en Arménie, dont Manzikert, en échange de la
forteresse de Hiérapolis (Manbij en Syrie), sous la menace d’une
guerre en cas d’échec des négociations. Au même moment, le
sultan apprend l’arrivée de l’armée byzantine en Arménie.
Considérant cette avance comme une menace d’invasion
imminente, il lève le siège d’Alep et se dirige en toute hâte vers
l’Est mais sans que les Byzantins n'aient réellement conscience de
l'importance de l'armée qui se rapprochent d'eux19.

Une fois arrivée à Théodosioupolis, Romain IV commence à viser


plusieurs positions clés de la région du Vaspourakan, autour du lac
de Van. Son objectif principal est la forteresse de Mantzikert, tout
juste conquise par les Turcs mais il envoie aussi les mercenaires
petchénègues, puis francs, dirigés par Roussel de Bailleul, dans les
environs de Khliat, autre position stratégique sur le lac. Ces deux
cités sont primordiales pour assurer la défense des provinces
extérieures de l'Empire, en verrouillant la région du haut
Euphrate20. Ensuite, il se dirige en personne devant Mantzikert. Là,
il envoie un autre contingent, particulièrement important et
comprenant des effectifs expérimentés, soutenir les mercenaires à
Khliat. C'est le général Joseph Tarchaniotès qui commande cette
force, qui va cruellement manquer à Romain IV. En effet, ce dernier
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estime avoir largement les troupes suf santes pour prendre
Mantzikert, ce qu'il fait grâce à l'action des soldats arméniens, qui
agissent semble-t-il sans en référer à l'état-major impérial. Quant à
Tarchaniotès, il préfère battre en retraite vers l'ouest21. Attaleiatès
laisse entendre qu'il a fui le combat mais rien ne permet d'être
certain qu'il a effectivement été en contact avec les troupes d'Alp
Arslan et qu'il a opté pour le repli22.

À ce stade, l'armée impériale est donc amputée d'unités


importantes. Néanmoins, Romain IV dispose de troupes encore
solides, notamment les mercenaires ouzes, souvent quali és de
Scythes dans les sources, mais aussi les Arméniens,
particulièrement nombreux, ainsi que des effectifs bulgares. Quant
aux troupes ethniquement byzantines, il s'agit des tagmata
d'Occident de Nicéphore Bryenne et probablement des tagmata
d'Orient, dont seul celui de Cappadoce est mentionné. En n,
Andronic Doukas dirige le corps d'élite des archontes. Aucune
source ne donne de chiffres crédibles et Jean-Claude Cheynet
estime qu'il pourrait avoir eu jusqu'à 60 000 hommes autour de lui,
partant du principe que Nicéphore Bryenne dirige près de
15 000 hommes, soit le quart de l'armée puisqu'il compose le anc
gauche.

Quoi qu'il en soit, une fois la ville de Mantzikert conquise, Romain


IV a écho de l'avancée d'une armée turque. Son camp est alors
disposé juste à l'extérieur de Mantzikert, sur les rives d'un petit
af uent du Murat Su. Le théâtre des opérations est une région
plutôt montagneuse avec une sorte de steppe rocailleuse autour de
Mantzikert, bien connue des Turcs qui y lancent régulièrement des
raids alors que l'état-major byzantin, y compris Romain IV, a
sûrement une connaissance plus réduite du terrainHA 2.

La bataille
Le 24 août, Alp Arslan est désormais tout proche de l'armée de
Romain IV et des premiers accrochages sont relatés. C'est d'abord
le corps d'armée de Nicéphore Bryenne qui s'avance mais il se
rend rapidement compte que c'est l'avant-garde de l'armée du
sultan qui arrive et non de simples bandes turcomanes, ce qui le
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contraint à battre en retraite. Toutefois, les renforts de cavalerie
dirigés par Nicéphore Basilakès tombent dans une embuscade
après s'être aventurés imprudemment à la poursuite d'éléments
ennemis feignant une retraite, et le général byzantin est fait
prisonnier21,HA 3. Quand Nicéphore Bryenne arrive pour le secourir,
il est déjà trop tard et les Turcs se sont retirés. De nouveau, il est
contraint de faire face à des opérations de harcèlement qui
compliquent sa retraite mais il réussit à manœuvrer suf samment
habilement, à l'aide de contre-attaques, pour faire fuir l'adversaire
sans que celui-ci ne soit parvenu à l'encercler. Il s'agit là d'un
sérieux avertissement pour les Byzantins et Nicéphore Bryenne
semble même avoir été blessé par des archers turcs au cours de la
journée. Romain IV prend conscience du danger et décide de se
porter lui-même en avant des Turcs. Seulement, ces derniers ont
de nouveau quitté le champ de bataille et quand la soirée arrive,
l'empereur doit se résigner à attendre le lendemainHA 4. La mobilité
des Seldjoukides constituent bien le principal dé pour les
Byzantins, comme lors des précédentes campagnes. Ils ne
parviennent que rarement à les surprendre et à les intercepter,
subissant le plus souvent leurs actions. Ainsi, dans la nuit, un raid
est mené contre le contingent des Ouzes, particulièrement exposé,
qui est pris par surprise. Cet assaut suf t à susciter la panique dans
le camp byzantin, même si les hommes d'Alp Arslan se retirent
presque aussi vite qu'ils sont arrivés.

Le 25 août, un engagement oppose deux détachements byzantins


et turcs, alors que ces derniers tentent de prendre le contrôle de la
rive opposée au camp impérial, sans succès. En dépit de ce
modeste succès, la position byzantine est fragilisée par la désertion
de la plupart des Ouzes. Le même jour, l'empereur reçoit une
ambassade en provenance de Bagdad, envoyée par le calife en
personne mais Romain émet de telles conditions à toute trêve
qu'aucun accord n'est possible. Il est envisageable qu'il ait
soupçonné une ruse d'Alp Arslan pour gagner du temps et, dans
tous les cas, il semble suf samment con ant dans ses forces pour
aller au combatHA 5,23.
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C'est le 26 août qu'intervient la bataille principale. L'heure est
tardive quand l'affrontement s'annonce. L'armée byzantine est
répartie comme suit : Romain IV dirige le centre avec les régiments
impériaux autour de lui, dont un corps de la garde varangienne et
un grand nombre de soldats arméniens ; à gauche, Nicéphore
Bryenne commande les troupes d'Occident, et, à droite, Théodore
Alyatès les troupes d'Orient. En n, Andronic Doukas a la charge de
l'arrière-garde, tandis que des unités de mercenaires ouzes et
petchénègues sont sûrement positionnées sur les ancs. Harcelés
par les Seldjoukides qui opèrent avec une grande mobilité et des
armes de jet, Romain IV progresse imprudemment quand il se rend
compte qu'il s'est trop éloigné de son camp et des autres corps
d'armée. Lorsqu'il décide d'un regroupement, les Seldjoukides
passent à l'attaque et, selon Bryenne, dispersent d'abord l'aile
droite. Par la suite, Andronic Doukas, plutôt que de porter secours à
l'empereur, décide de battre en retraite, ce qui contribue à semer la
panique dans les rangs byzantins, peut-être exacerbée par la
décision de Romain de revenir en arrière. En n, l'aile gauche
semble aussi mise à rude épreuve et contrainte au repli. Romain IV
se retrouve alors isolé et encerclé. Le récit de la bataille, s'il peut
être tracé dans les grandes lignes, reste en partie mystérieux dans
son déroulement exact. Alors que Michel Attaleiatès laisse à penser
qu'il n'y a pas réellement eu de bataille à grande échelle, Nicéphore
Bryenne dresse un tableau plus classique de l'affrontement. Les
historiens, notamment Jean-Claude Cheynet, tendent à suivre
Attaleiatès qui peut prétendre à une réelle proximité avec
l'événement24.

Si les récits divergent quelque peu, un fait capital est


incontournable. L'empereur est bel et bien capturé. Les
circonstances exactes de sa reddition font l'objet de précisions
variables. Attaleiatès attribue sa capture à une blessure à la main,
alors que Nicéphore Bryenne insiste sur sa capture après la mort
de son cheval. Les sources musulmanes mettent l'accent sur le rôle
d'un simple soldat (un ghulam) dans la capture de l'empereur25.

Les tactiques mises en œuvre


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Les turcs seldjoukides pratiquaient le combat traditionnel des
peuples de la steppe, fait de harcèlements, de fuites simulées a n
de rompre la cohésion de l’ennemi pour l’entraîner dans des
embuscades. C’est cette tactique que le sultan seldjoukide va
imposer à son adversaire à Manzikert comme le décrit notamment
Nicéphore Bryenne (petit- ls homonyme du Nicéphore Bryenne de
la bataille et époux d’Anne Comnène).

Face à elle, l’armée byzantine avait développé depuis des siècles


une tactique propre à contrer cette forme de guerre. Elle reposait
avant tout sur le maintien de la cohésion des troupes réparties en
corps qui se soutiennent mutuellement et qui forment une véritable
forteresse mobile contre laquelle des cavaliers légers sont
impuissants tant qu’elle reste unie. Romain IV Diogène, en général
expérimenté ne devait pas l’ignorer. Mais au matin du 26 août, la
cohésion de son armée a déjà été largement ébranlée.

Cette rupture de la cohésion de l’armée byzantine aggravée par la


trahison d’Andronic Doukas, commandant l’arrière-garde, conduit
l'armée byzantine à sa déroute.

Les pertes
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Romain IV prisonnier d'Alp Arslan26
Longtemps, la bataille de Mantzikert a été considérée comme un
affrontement décisif lors duquel l'armée byzantine souffre de pertes
importantes, ce qui expliquerait l'effondrement rapide de la défense
de l'Asie Mineure et sa conquête subséquente par les Seldjoukides.
Pourtant, si la capture de l'empereur constitue un grave revers pour
les Byzantins, ils semblent avoir souffert de pertes limitées sur le
strict plan militaire. En effet, une bonne partie des troupes
engagées par Romain IV dans la campagne ne sont pas partie
prenante de l'affrontement, en premier lieu le contingent de Joseph
Tarchaniotès, apparemment fort de plusieurs milliers d'hommes au
moins. En outre, plusieurs corps d'armée présents autour de
Romain IV souffrent de pertes limitées, comme l'arrière-garde
commandée par Andronic Doukas qui se retire sans combattre ou
les troupes de Nicéphore Bryenne, apparemment peu engagées et
que l'on retrouve quelques années plus tard dans les Balkans
contre les Petchénègues. En n, même les forces d'Attalyatès ont
probablement pu se replier en ordre puisqu'une partie d'entre elles
se regroupent autour de l'empereur quand celui-ci est libéré27,HA 6.
Ce sont surtout les troupes directement proches de l'empereur qui
souffrent le plus, soit qu'elles aient été tuées, soient qu'elles aient
été constituées prisonniers. La faiblesse de ces pertes peut
s'expliquer par l'heure avancée de l'affrontement qui favorise une
retraite sous couvert de la nuit, tandis que des soldats byzantins ont
probablement trouvé refuge dans la forteresse de Mantzikert, tout
juste reprise28. En n, les troupes turques ont sûrement préféré jeter
leur dévolu sur le pillage des richesses du camp impérial. En
l'occurrence, les pertes matérielles et nancières sont effectivement
lourdes pour l'Empire29,HA 7.

La suite des événements con rme que l'appareil militaire byzantin


est plutôt solide puisque Romain IV s'appuie rapidement sur des
troupes substantielles issues des régions les plus orientales de
l'Empire et qui tentent de soutenir sa reconquête du trône. Ainsi,
John Markham chiffre les pertes à 8 000 hommes, un nombre
certes important mais loin de constituer un désastre30. Jean-Claude
Cheynet est encore plus optimiste car il rappelle qu'une bonne part
des prisonniers sont libérés. Il se risque à une approximation de 5 à
10 % de pertes par rapport à l'effectif complètement mobilisé pour
la campagne, soit moins de 8 000 hommes. Selon lui, « l'armée de
Romain a donc été plus dispersée que détruite »31.

En dé nitive, si la capture de l'empereur est évidemment une perte


terrible pour les Byzantins, peu de personnages de haut rang sont
mentionnés dans les pertes. On peut citer l’epi ton deeseon Léon et
le protoasékrètès Eustratios Choirosphaktès qui sont tués, tandis
que Basile Malésès, logothète des eaux, est capturé32. Nicéphore
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Basilakès peut aussi être ajouté à cette courte liste, puisqu'il a été
fait prisonnier un peu avant la bataille.

Conséquences

L'Empire seldjoukide quelques années après la victoire de Mantzikert.


Sur l'empire grec
Une fois l'accord conclu entre Alp Arslan et Romain IV, ce dernier
peut se rendre en terre byzantine reprendre son trône, car les
Doukas ont mis à pro t la détention et l'absence de l'empereur pour
mettre la main sur l'Empire33. Le césar et chef de famille Jean
Doukas se rend à Constantinople dès qu'il apprend la défaite et
décide de rétablir les droits de Michel VII Doukas comme seul
dirigeant de l'Empire. Il semble avoir contraint l'impératrice Eudocie
Makrembolitissa à signer l'acte de destitution de Romain IV, alors
que l'impératrice ignore encore le sort de son mari et il mobilise une
armée dès qu'il est mis au courant du retour de son adversaire34.

Romain IV est rapidement en mesure de rassembler une force


substantielle à ses côtés, mais il est vaincu une première fois par
les Doukas et contraint à hiverner en Cilicie, non-conquise par les
Seldjoukides (voir Philaretos Brakhamios). Au printemps 1072, il
doit se rendre, est aveuglé35, exilé et meurt des suites de ses
blessures. Ces événements ont au moins autant de conséquences
que la bataille en elle-même36 car la chute de Romain IV rend
fi
caduc le traité conclu par lui avec Alp Arslan ; les Seldjoukides se
sentent libres de reprendre leurs raids. Du côté des Byzantins, le
règne de Michel VII est fragile, l'empereur lui-même est réputé
faible et incompétent. C'est la porte ouverte aux rébellions et aux
complots et l'armée byzantine, quoique toujours puissante, se
consacre bientôt plus à des affrontements fratricides qu'à la
défense de la frontière orientale assaillie. La révolte de Nicéphore
Botaniatès en 1077-1078 est l'archétype de ces soulèvements qui
mobilisent une part importante de l'armée et, au-delà, conduisent
au recrutement des mercenaires turcs qui ne tardent pas à pro ter
de l'occasion pour s'installer de plus en plus loin vers l'ouest. Ainsi,
à l'avènement d'Alexis Ier Comnène en 1081, qui parvient à
stabiliser l'Empire et à conserver le pouvoir jusqu'en 1118, les trois
quarts de l'Anatolie sont conquis presque sans combattre par les
Turcs. Seuls des gouverneurs locaux ont parfois su opposer une
résistance plus ou moins éphémère mais, abandonnés par le
pouvoir central, ont ni par céder37. Malgré les efforts des
Comnènes, l'Empire byzantin ne parvient pas à se remettre de ses
pertes territoriales, et un État turc musulman, le sultanat de Roum,
s'installe dans la durée en Anatolie centrale autour d'Icônion : la
Turquie moderne le considère comme sa matrice.

Sur l'empire arabe


Même si les Seljouk se prétendent vassaux du calife de Bagdad,
celui-ci n'a plus guère qu'une suzeraineté formelle ; l'empire arabe
perd en fait le pouvoir en Syrie et en Palestine, entre autres. Un
raid égyptien se réempare de Jérusalem en 1099, mais pour
quelques mois seulement, avant l'arrivée des croisés. Un siècle
plus tard, quand les croisés sont repoussés par Saladin (qui est lui-
même un Kurde), il agit comme général au service des Seljouk de
Damas.

Déclenchement des croisades


Les Seljouk prennent possession d'une grande partie de l'Asie
mineure. Ils interrompent les routes de pèlerinage qui
traditionnellement menaient les chrétiens d'Europe vers Jérusalem,
qu'antérieurement les Arabes n'interdisaient pas. En réaction contre
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le pouvoir turc Seljouk, la papauté lance la première croisade a n
de rouvrir ces routes de pèlerinage ; elle s'empare de Jérusalem en
1099.

Analyse stratégique
La bataille a fait l'objet de multiples analyses et, si son déroulement
exact est imprécis, les causes de la victoire turque sont
relativement bien appréhendées. Elles tiennent principalement à
l'importante division des forces du côté des Byzantins, puisque
Romain IV envoie de nombreux contingents mener des actions
dans la région du lac de Van, qui sont autant de renforts précieux
qui ne sont pas à sa disposition lors de l'affrontement. Sûrement a-
t-il négligé la menace de l'armée d'Alp Arslan dont il n'a pas mesuré
l'importance. Plus largement, le renseignement a manqué du côté
des Byzantins et ce n'est que le 24 août qu'ils réalisent l'ampleur de
la menace. Le rôle de Joseph Tarchaniotès a beaucoup été débattu
car il est proche de la route qu'emprunte Alp Arslan. Pour autant, il
ne prévient ni ne rejoint Romain IV. Néanmoins, il est dif cile de
mesurer la responsabilité exacte du général byzantin, qui pourrait
ne pas avoir eu les moyens d'intervenir. Le rôle d'Andronic Doukas
semble plus clair dans le déroulement des événements car son
repli contribue à la débâcle byzantine et il pourrait s'agir d'un acte
de trahison envers un empereur mésestimé des DoukasHA 8.

Postérité
Du fait de son rôle, réel ou supposé, dans l'invasion de l'Anatolie
par les Seldjoukides, la bataille de Manzikert a joui d'une très
grande postérité, en particulier dans le monde turco-musulman où
elle demeure considérée comme un acte fondateur de la Turquie.
Les références à la bataille font partie de la mémoire historique
turque, à l'image de la prise de Constantinople en 1453, comme en
témoignent les nombreuses célébrations qui accompagnent la date
du 26 août, anniversaire de l'événement38,39. Différents symboles
témoignent de la portée de l'événement et de sa résonance dans le
monde turc. Ainsi, la mosquée de Çamlıca, la plus grande de
Turquie, inaugurée en 2019 à Istanbul dispose de quatre minarets
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d'une hauteur de 107,1 mètres, faisant directement écho à la date
de la bataille (1071)40.

Notes
• (en)John Haldon, The Byzantine Wars, The History Press,
2013 (ISBN 978 0 7524 9652 8)
1. « The terrain over which the battle […] where needed, act
independently »

2. « Whatever the reason for this loss […] a signi cant disadvantage to
the Romans »

3. « On the morning after the occupation […] but he himself was


captured »

4. « The emperor now realized […] to withdraw to his camp »

5. « Next Morning, 25 August […] if he could bring them to battle »

6. « Although the imperial army had dissolved […] news of the


emperor's death in the battle »

7. « The reasons for these relatively light […] after the emperor's
release »

8. « It was at this point […] the remaining divisions to abandon the eld »
1. Haldon 2001, p. 173.
2. Jean-Claude Cheynet, Mantzikert: un désastre militaire?, Bruxelles,
Revue internationale des études byzantines, 1980, p. 426
3. Haldon 2001, p. 172.
4. Haldon 2001, p. 180.
5. Sur les débats à propos de la présence effective de Michel Attaliatès lors
de la bataille, voir Vratimos 2013, p. 829-840, qui estime qu'il est
vraisemblablement resté à l'intérieur du camp le jour de l'affrontement
dont il n'aurait donc pas été un témoin direct.
6. Voir notamment Cahen 1934, p. 613-642.
7. Jean-Claude Cheynet, Mantzikert: un désastre militaire?, Bruxelles,
Revue internationale des études byzantines, 1980, p. 417-418
8. Roux 1984, p. 153.
9. Cheynet 1980, p. 426.
10. Jean-Claude Cheynet, « Les effectifs de l'armée byzantine aux xe –
xiie siècles », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 152, 1995 (lire en
ligne [archive]), p. 332-333.
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11. Cheynet 1980, p. 422.
12. Cheynet 1980, p. 421.
13. Nicolle 2013, p. 40.
14. Cheynet 1980, p. 424-425.
15. Nicolle 2013, p. 21-22.
16. Vratimos 2019, p. 534.
17. Markham 2005, p. 7.
18. Nicolle 2013, p. 34-35.
19. Kaldellis 2017, p. 248.
20. Nicolle 2013, p. 30.
21. Markham 2005, p. 8.
22. Cheynet 1980, p. 423.
23. Kaldellis 2017, p. 247.
24. Cheynet 1980, p. 427.
25. Nicolle 2013, p. 82.
26. Çoban, R. V. (2020). The Manzikert Battle and Sultan Alp Arslan with
European Perspective in the 15st Century in the Miniatures of Giovanni
Boccaccio's "De Casibus Virorum Illustrium"s 226 and 232. French
Manuscripts in Bibliothèque Nationale de France. S. Karakaya ve V.
Baydar (Ed.), in 2nd International Muş Symposium Articles Book
(p. 48-64). Muş: Muş Alparslan University. Source [archive]
27. Cheynet 1980, p. 228.
28. Cheynet 1980, p. 429-430.
29. Nicolle 2013, p. 83.
30. Markham 2005, p. 9-10.
31. Cheynet 1980, p. 430-431.
32. Nicoletta Duyé, « Un haut fonctionnaire byzantin du xie siècle : Basile
Malésès », Revue des études byzantines, vol. 30, 1972 (lire en
ligne [archive]), p. 167-168.
33. Kaldellis 2017, p. 248-249.
34. Kaldellis 2017, p. 249.
35. Alain Ducellier, dans Le Drame de Byzance : idéal et échec d'une société
chrétienne, Hachette Littérature, collection Pluriel, 1998.
(ISBN 978-2012788480) (Critique [archive] de la Revue des études
byzantines) explique que si l'Empereur sait lire les desseins de Dieu, se
révolter contre lui est une révolte contre Dieu et le révolté est un ennemi
de Dieu (θεομάχος / theomáchos), voire un sacrilège (καθοσίωσις /
kathosíôsis chez Michel Attaleiatès lors de la révolte de Constantin
Doukas contre Nicéphore Ier). Si l'Empereur perd, c'est qu'il est
« aveugle » face aux desseins de Dieu, et c'est lui qui devient un ennemi
de Dieu. C'est pourquoi, plus d'une fois, les vaincus furent physiquement
aveuglés.
36. Kaldellis 2017, p. 249-251.
37. L'Empire a perdu la majeure partie de l'Anatolie, mais non la quasi-totalité
comme le montre par erreur le cartographe américain William Shepherd
en 1926 dans son Atlas historique (carte [1] [archive], reprise [2] et
modernisée Bataille de Manzikert#/media/Fichier:Seljuk Empire locator
map.svg avec cette erreur).
38. Geneviève-Léa Raso, « La quête identitaire de l'Etat turc : Etats, nations,
nationalismes de 1839 à nos jours [archive] », Université Côte d'Azur,
2017, p. 335.
39. Marianne Kerdat, « Que s'est-il passé lors de la bataille de Manzikert, le
26 août 1071 ? », Le Petit journal, 2018 (lire en ligne [archive])
40. Louis Vasseur, « Inauguration de la plus grande mosquée de
Turquie [archive] », Le Petit journal, 6 mai 2019 (consulté le 25 octobre
2020)
Voir aussi
Articles connexes
• Siège de Nicée (1097)
• Guerres byzantino-seldjoukides
• Liste des batailles de l'Empire byzantin
Bibliographie
• Michel Attaleiatès, Histoire, Bonn ( Corpus Scriptorum
Historiae Byzantinae ), 1853, p. 147-167
• Nicéphore Bryenne, Histoire, éd. P. Gautier, Bruxelles, 1975,
p. 111-119
• John Julius Norwich : Histoire de Byzance (trad. de l'anglais),
Paris, Perrin, coll. « Tempus », 1999 (réimpr. 2002), 506 p.
(ISBN 2-262-01890-1),
• (en) John Haldon, The Byzantine Wars : battles and
campaigns of the Byzantine era, Stroud/Charleston, Tempus,
2001, 160 p. (ISBN 0-7524-1795-9), p. 112-127
• Jean-Paul Roux, Histoire des Turcs : deux mille ans du
Paci que à la Méditerranée, Paris, Fayard, 1984, 389 p.
(ISBN 2-213-01491-4)
Études
• Claude Cahen, « La campagne de Mantzikert d’après les
sources musulmanes », Byzantion, vol. 9, 1934, p. 613-642
• Jean-Claude Cheynet, « Manzikert : un désastre militaire ? »,
Byzantion, vol. 50, 1980, p. 410-438 (lire en ligne [archive])
fi
• Étienne Copeaux, Espaces et temps de la nation turque.
Analyse d'une historiographie nationaliste 1931-1993, Paris,
1997, p. 190-230.
• Étienne Copeaux, « Les prédécesseurs médiévaux d'Atatürk.
Bilge kaghan et le sultan Alp Arslan », dans Figures mythiques
des mondes musulmans, Revue des mondes musulmans et
de la Méditerranée, 2000, 217-243 p. (ISBN 2-7449-0130-X, lire en
ligne [archive])
• (en) Ian Heath (ill. Angus McBride), Byzantine armies,
886-1118, London, Osprey, coll. « Men-At-Arms » (no 89),
1979, 40 p. (ISBN 978-0-850-45306-5), p. 24-28
• (en) Carole Hillenbrand, Turkish Myth and Muslim Symbol:
The Battle of Manzikert, Edinburgh University Press, 2007
(ISBN 9780748631155)
• E. Janssens, La bataille de Manzikert (1071) selon Michel
Attaliatès, dans Annuaire de l’Institut de Philologie, Bruxelles,
XX, 1973, p. 291-304
• (en) Anthony Kaldellis, Streams of Gold, Rivers of Blood: the
Rise and Fall of Byzantium, 955 A.D. to the First Crusade,
New York, Oxford University Press, 2017 (ISBN 978-0190253226)

• (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium,


New York et Oxford, Oxford University Press, 1991, 1re éd., 3
tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208).
• (en) Paul Markham, « The Battle of Mantzikert: Military
Disaster of Political Faluire ? », De Re Militari - The Society for
Medieval Military History, 2005, p. 1-34 (lire en ligne [archive])* (en)
David Nicolle, Manzikert 1071 : the Breaking of Byzantium,
Bloomsburry Publishing, 2013 (ISBN 9781780965048)
• (en) Jonathan Shepard, « Byzantinorussica », Revue des
études byzantines, Paris, vol. 33, 1975, p. 211-225
• (en) Antonios Vratimos, « Was Michael Attaleiates Present at
the Battle of Mantzikert ? », Byzantion, vol. 109, 2012,
p. 829-840
• (en) Antonios Vratimos, « Joseph Tarchaneiotes and the Battle
of Mantzikert (1071) », Al-Masaq, 2019, p. 156-168
• (en) Antonios Vratimos, « Romanos IV Diogenes' Attitude
towards his Troops », Mediterranean Journal of Humanities,
vol. IX/2, 2019, p. 529-537
• (en) Antonios Vratimos, « Revisiting the Role of the Armenians
in the Battle of Mantzikert », Reti Medievali Rivista, vol. 21,
2020, p. 73-89
• (tr) Çoban, R. V. (2020). The Manzikert Battle and Sultan Alp
Arslan with European Perspective in the 15st Century in the
Miniatures of Giovanni Boccaccio's "De Casibus Virorum
Illustrium"s 226 and 232. French Manuscripts in Bibliothèque
Nationale de France. S. Karakaya ve V. Baydar (Ed.), in 2nd
International Muş Symposium Articles Book (p. 48–64). Muş:
Muş Alparslan University. Source [archive]

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