CM Nutriton Du Sportif777
CM Nutriton Du Sportif777
CM Nutriton Du Sportif777
Raphaël LECA
www.culturestaps.com
Pourquoi une bonne alimentation ?
Pour la santé = « état de total bien être physique,
mental et social » (OMS, 1946) «Que ton
alimentation soit ta première médecine » (Hippocrate,
5e siècle av. J.-C.).
De nombreuses études scientifiques confirment que
nous construisons notre santé grâce à une alimentation
variée et équilibrée, avec notamment des effets positifs
ou négatifs envers :
le cancer,
les maladies cardiovasculaires,
l’ostéoporose,
le diabète,
l'obésité,
l’hypercholestérolémie.
Pourquoi une bonne alimentation ?
chez le sportif en particulier
La nutrition participe à la recherche de la
meilleure performance sportive :
Maximiser les réserves d’énergie et notamment de
glycogène.
« Réparer » les dommages musculaires consécutifs à
l’effort physique.
Optimiser la récupération post-effort.
Prévenir les troubles digestifs à l’effort.
Prévenir les carences qui diminuent le
rendement musculaire.
Prévenir la déshydratation.
Rechercher un gain de masse musculaire.
Effet ergogénique ?
Plan du cours
1. Les nutriments
2. Les bases d’une alimentation équilibrée
3. Que se passe-t-il à l’effort physique ?
4. Les bases de l’alimentation du sportif
5. L’alimentation avant, pendant, et après
l’effort
6. Compléments d’informations sur la nutrition
du sportif
7. Conclusion : les principales erreurs
alimentaires / la complexité de la nutrition
PARTIE 1
Présentation des
nutriments
Ouvrage que je conseille
pour accompagner cette
première partie :
Yuka, Le guide de
l’alimentation saine,
Marabout, Hachette
Livre, Paris, 2021.
Les nutriments
o Les aliments sont des substances complexes qui
renferment des éléments de base appelés
nutriments. Ces nutriments sont indispensables au
bon fonctionnement des cellules (énergie,
métabolisme, réparation, multiplication).
7. Les oligo-éléments
Les glucides
o Ce sont les sucres (encore appelés hydrates de
carbone car composés d’hydrogène, de carbone et
d’oxygène). Leur rôle principal est d’apporter de l’énergie.
o Il se partagent en :
o Glucides simples = monosaccharides (glucose,
fructose, galactose) et disaccharides (saccharose =
sucre de table, lactose, maltose). Une à deux unité de
base
présents dans les aliments à saveur sucrée =
miel, confiture, bonbons, glaces, sodas, etc.
o Glucides complexes = amidon (abondant règne
végétal) et glycogène (peu abondant règne animal). Plus
de 3 unités de base
présents dans les céréales, féculents, légumineuses :
pâtes, riz, quinoa, pain, pomme de terre, lentilles, etc.
o Entre les deux des glucides « intermédiaires » =
certains polymères de glucose produits
artificiellement comme la maltodextrine.
présents dans les boissons de l’effort.
Les glucides
Les acides gras trans (au moins une double liaison carbone)
sont plus dangereux. Ils se forment durant le processus
d’hydrogénation. Ils augmentent le taux de cholesterol
LDL et abaissent le taux de cholestérol HDL aug. très
imp. du risque de maladies cardiovasculaires (favorise le
dépôt de plaques d’athérome dans les vaisseaux).
o La consommation d’AGT n’est pas nécessaire et nuit à la santé.
o Sources : margarine, pates à tartiner, pâtisseries et biscuits
industrielles, quiches et pizzas industriels, barres de céréales,
viennoiserie, biscuits d’apéritif, crèmes glacés…
o Lire si la liste des ingrédients comprend les termes « huile
(ou graisse) hydrogénée » ou « partiellement hydrogénée ».
Les protides
o Cette famille regroupe les protéines, les
peptides et les acides aminés. Les protéines
sont constitués d’un ensemble d’acides
aminés disposés en chaînes. Il existe 22
acides aminés différents qui entrent dans la
composition des protéines, dont 8 sont des
acides aminés essentiels (l’organisme ne peut les
fabriquer, l’alimentation doit donc les apporter).
o On distingue :
1.Les vitamines hydrosolubles (= solubles dans
l’eau) qui ne peuvent pas être stockées dans
l’organisme (excès éliminé dans les urines) =
vitamines B1, B2, B3 (PP), B5, B6, B8, B9, B12 et
vitamine C.
e
production d’énergie (cycle de Krebs) légumineuses, levure de bière
i B8
glucose et du glycogène
Métabolisme cellulaire du glucose.
levure, céréales, cacao, légumineuses
Foie, rognon, œuf, levure, légumes
t
Croissance cellulaire secs, champignons, flore intestinale
m C 110
mg/j
Système immunitaire, absorption du fer,
synthèse de X hormones, cicatrisation,
Fruits et légumes verts frais (kiwis,
agrumes, cassis, fraise, chou…)
i
pouvoir antioxydant
Les fibres C
E
Son de blé 47,5
alimentaires
R Pain complet 8,5
E
Flocons d'avoine complets 11,3
A
L Riz blanc 3,0
E
Apports S Pain blanc 2,7
Nutritionnels LE Haricot blanc 25,5
Recommandé GU
Pois chiche 15,0
MI
(ANR) en fibres : NE Lentille 11,7
• 38 grammes par US
ES Petit pois 6,3
jour pour les Artichaut 8,6
L
hommes ; E
Carotte 3,7
G
• 25 grammes par U Pomme de terre 3,5
jour pour les M
Chou vert 3,4
E
femmes. S Laitue 1,5
(notre consommation Tomate 1,4
journalière moyenne est Groseille 8
F
de seulement 20 g/jour) R Pruneau 7
U
Banane 3,4
I
T Poire 2,4
S
Fraise 2,1
Pomme 1,4
PARTIE 2
Les bases d’une
alimentation
équilibrée
Les principes
o Une ration alimentaire doit être :
o quantitativement suffisante pour
compenser les dépenses énergétiques de
l’organisme.
o qualitativement équilibrée afin d’apporter
dans les bonnes proportions les nutriments
dont l’organisme a besoin.
Les principes
Le métabolisme de base
Le métabolisme de base désigne les besoins énergétiques
minimums dont l'organisme a besoin (besoins
incompressibles pour les fonctions vitales et les
oxydations cellulaires).
Le métabolisme de base est calculé pour un individu au
repos. Il est influencé par plusieurs facteurs comme le
sexe, l'âge, l'activité thyroïdienne, le poids et la taille de
la personne. Le métabolisme de base est moins important
en avançant en âge.
Le métabolisme basal moyen pour un homme est de
1500 calories et de 1300 calories par jour pour une
femme.
Estimation par l’équation de Harris & Benedict (1994):
homme : MB = 13,707 X poids (kg) + 492,3 X taille (m) –
6,673 X âge (an) + 77,607
femme : MB = 9,74 X poids (kg) + 172,9 X taille (m) –
4,737 X âge (an) + 667,051
https://www.calculersonimc.fr/autres-calculs/metabolisme-de-base.html
Les principes
o La dépense énergétique journalière (DEJ) varie
en fonction du métabolisme de base, de la
thermorégulation, de la digestion des aliments,
et surtout de l’activité physique :
o Environ 2400 Kcal/jour pour un homme à
l’activité physique réduite (femme 1900 Kcal) =
environ 30 kcal/j/kg.
o Environ 3000 Kcal/jour si 1 heure d’activité
réduite à modérée.
o + de 5500 Kcal pour des pratiques sportives
éprouvantes (jusqu’à 7000-8000 Kcal/jour pour
une étape du Tour de France).
En course à pied la dépense énergétique est d’environ
1 kcal/kg/km
soit autour de 3000 kcal sur un marathon pour un individu de 70 kg
Les principes
o Part souhaitable de la
répartition des
macronutriments dans
l’apport énergétique Lipides Glucides
(en % de l’apport 35 à 40 à
énergétique nécessaire). 40% 55 %
https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2019/01/dp-reco-nutritionnelles-220119.pdf
Les nouvelles recommandations de 2019 : en résumé
https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2019/01/dp-reco-nutritionnelles-220119.pdf
Les nouvelles recommandations de 2019 : en résumé
https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2019/01/dp-reco-nutritionnelles-220119.pdf
En pratique
1. A valeur énergétique égale, 4 prises alimentaires
sont préférables à 3 : petit-déjeuner, déjeuner,
goûter, diner (mais éviter le grignotage).
2. Essayer autant que possible de se mettre à table
à horaires réguliers ( stabilité des cycles
biologiques).
3. Prendre son temps pour manger (car le signal de
satiété de l’estomac prend du temps pour informer
le cerveau).
A supprimer
Les acides gras trans (graisses hydrogénées ou partiellement hydrogénées)
Que se passe-t-il à
l’effort physique ?
A l’effort…
1. Une dépense énergétique entrainant une déplétion
des réserves en substrats énergétiques,
notamment en glycogène (300g dans le muscle + 100g
dans le foie), avec une risque d’hypoglycémie.
• A droite micro
déchirures (cercles) à la
suite d’un exercice
excentrique prolongé.
A l’effort…
4. Une perturbation de l’équilibre acide-base avec une
acidification + ou - importante de l’organisme
(conséquence de la libération de protons H+). Cette
acidification perturbe la contraction musculaire
(glissement des ponts d’actine et myosine), ainsi que
l’activité des enzymes impliquées dans la fourniture
d’énergie. A long terme elle peut favoriser certaines
pathologies.
https://www.denisriche.fr/
Préambule (lutter contre une idée reçue)
Un aliment est dit « gras » quand sa teneur en matière
grasse en supérieure à 10 g pour 100 g de produit.
Les principes (D.Riché)
2. Les lipides : ne pas apporter plus de 25%
d’énergie sous forme de lipides, mais satisfaire
les besoins en acides gras essentiels (omega-3
surtout).
Eviter les sauces grasses, les fritures (max 1 fois tous les 10
jours, et jamais les 3 ou 4 jours avant une épreuve : frire
idéalement avec de l’huile de coco, éventuellement de l’huile
de tournesol, éviter le beurre).
o Risques :
o Carence en certains aminés aminés (moins
bonne qualité des protéines végétales).
o Carence en fer car le fer non héminique est
moins bien absorbé.
o Carence en vitamine B12 (exclusivement
contenue dans les denrées animales).
Pour les végétariens
6 conseils pour les sportifs végétariens :
1. Ne jamais concevoir de repas sans céréales ni
légumes secs.
2. Pour les protéines, l’union fait la force :
combiner des légumes secs avec des céréales
ou du soja pour obtenir tous les acides aminés
essentiels (compléter les uns par les autres).
3. Terminer les repas par un laitage (de préférence
fermenté : yaourt, lait de chèvre ou de brebis).
4. Ajouter régulièrement de la levure de bière ou
du germe de blé.
5. Préférer le pain complet au pain blanc (meilleure
densité nutritionnelle).
6. Saupoudrez de persil ou ajouter du jus de citron
les végétaux riches en fer (la vitamine C favorise
l’absorption du fer).
Et le véganisme ?
X.Bigard, C.-Y.Guezennec
Nutrition du sportif,
Masson, 3e édition, 2017.
Avant une épreuve
La nutrition avant une épreuve
poursuit 4 objectifs principaux :
1. Assurer la formation des réserves
d’énergie optimales (= maximiser les
réserves de glycogène).
2. Garantir le parfait état du tissu
musculaire, et préparer à une bonne
récupération.
3. Eviter tout problème digestif.
4. Prévenir les déficits minéraux et
effacer toute fatigue consécutive à la
préparation.
Avant une épreuve
1. Assurer la formation des réserves d’énergie
optimales (glycogène).
La proportion de glucides peut monter à 70% dans
les trois jours qui précèdent une compétition.
Évolution de la glycémie
au cours de l’exercice à 75
% de VO2 max, chez un
sujet soumis à trois types
de régimes préalables,
d’après Hultman [18].
Les flèches représentent
le temps de maintien de
l’exercice, et montrent la
relation entre l’apport
alimentaire en hydrates de
carbone et la performance
au cours de l’exercice de
longue durée.
CHO : glucides.
Avant une épreuve
1. Assurer la formation des réserves d’énergie
optimales (glycogène).
Avant une épreuve
Avant une épreuve
Trois principes :
Déjeuner :
o Carottes râpées ou céleri (moins acides que tomates)
o Pâtes ou riz ou purée (portion « raisonnable »).
o Poulet ou poisson (sans sauce).
o 1 yaourt allégé.
o 1 tarte aux pommes (sans crème) ou 1 compote.
Avant : la ration d’attente
o Pour les sportifs anxieux ou stressés, une ration
d’attente est indispensable car avant l’épreuve
ceux-ci consomment un % important de leurs
réserves de glycogène en activant les cycles futiles.
Colorimétrie urinaire
Pendant une épreuve
La nutrition pendant une épreuve
poursuit 3 objectifs principaux :
1. Hydrater pour prévenir ou ralentir la
déshydratation
2. Prévenir l’hypoglycémie et retarder
la déplétion du glycogène.
3. Prévenir l’hyponatrémie.
L’ensemble sans occasionner de troubles
digestifs ce qui suppose une absorption
facile.
Pendant une épreuve
1. Hydrater pour prévenir la déshydratation
Le sportif en cours d’épreuve est très mal renseigné
sur ses besoins en eau. Lorsqu’il éprouve une
sensation de soif, c’est déjà trop tard état de
déshydratation + ou - important.
Donc hydratation indispensable dès lors que l’effort
dépasse 30 minutes.
L’eau sucrée (solution hypo- ou isotonique) est plus
rapidement assimilée au niveau intestinal que l’eau
pure (environ 40 à 60 g/l).
L’hydratation à l’effort doit s’effectuer dès le début de
l’exercice, puis à intervalles réguliers par petites
gorgées (l’estomac ne peut ingérer en une fois un volume
supérieur à 1 litre, ce qui invite aux prises fractionnées :
100 à 200 ml toutes les 15 min.).
Température optimale entre 10 et 15° C.
Pendant une épreuve
2. Prévenir l’hypoglycémie et retarder la déplétion
du glycogène
L’alimentation à l’effort doit apporter des glucides afin de
constituer un carburant d’appoint et préserver les stocks de
glycogène le plus longtemps possible (exercice dépassant
60/90 minutes d’effort continu ou intermittent).
Surtout sous une forme liquide (boisson) ou semi-liquides
(gel) : pas nécessaire d’ingérer des aliments solides pour
des épreuves qui ne dépassent pas 3-4 heures d’effort.
Boisson idéale à base de polymères de glucose =
maltodextrine (mélange de glucides à base de blé ou de
maïs) présente dans toutes les boissons de l’effort
(avantage = bien assimilée + goût peu sucré).
Dosage de la concentration en sucres pour que la boisson
soit isotonique et bien absorbée (autour de 50g/l). Mais
adaptation selon la température ambiante : la boisson
devient hypotonique en conditions de forte chaleur pour
privilégier la compensation des pertes hydriques.
Un principe = tester la boisson de l’effort avant à
l’entraînement.
Pendant une épreuve
Pendant une épreuve : s’alimenter
selon la durée de l’effort
Intérêt de la
combinaison
glucose + fructose
(2:1 ou 3:1) par
rapport à glucose
seul ou eau seul.
Pendant une épreuve
Glucides 16 g Zinc 40 ug
Effets recherchés
o Amélioration de la capacité du muscle à oxyder les
graisses pour fournir de l’énergie,
o donc « apprendre » à l’organisme à épargner les stocks
de glycogène.
Applications de terrain
Alléger la charge de travail (70% de VMA ou PMA),
Durée de l’effort courte.
Technique de rinçage de la bouche = se rincer la bouche
avec une boisson énergétique mais sans l’avaler c’est
un « leurre » pour le cerveau.
Apports protéiques suffisants (privilégier un repas post-
entrainement riche en acides aminés),
Toujours en alternance avec des séances d’entraînement à
forte disponibilité en glucides attention aux confusions
entre périodisation des apports glucidiques (alternance de
séances à forte et faible disponibilité en glucides), et
régime pauvre en glucides (régime « law carb » mais c’est
autre chose !).
Les principales
erreurs alimentaires
Le caractère très
complexe de la
nutrition
Les principales erreurs alimentaires
(G.Guillaume, 2015)
o Guide nutritionnel des sports d’endurance. Denis Riché. Paris, Vigot, 2e édition, 1998.
o 180 recettes performance et santé du coureur. Denis Riché, VO2 diffusion, Paris, 2003.
o Nutrition & performances sportives. MC Ardle, De Boeck Université, Paris & Bruxelles,
2004.
o Nourrir l’endurance : alimentation et nutrition des sportifs d’endurance. M.Ryan & A.Muratore.,
De Boeck, Paris, 2007.
o Nutrition. (Les cours de L2-L3 médecine). Collège des enseignants de nutrition, Masson, Paris,
2014.
o L'alimentation du sportif en 80 questions. Denis Riché, Vigot, 2e édition revue et corrigée, Paris,
2015.
o Nutrition du sport, Heather Hedrick Fink et Alan E.Mikesky, De Boeck Supérieur, 2018.