Cours Nutrition
Cours Nutrition
Cours Nutrition
Faculté Polydisciplinaire
Béni Mellal, Maroc
Partie I
Pr.Majdouline BELAQZIZ
Nutriments
Le terme de nutriment désigne tout composé assimilable contenu dans les aliments et qui
peut être utilisé par l'organisme soit directement (fructose) soit après digestion (protéines)
pour nourrir les cellules, produire de l’énergie ou des molécules complexes. Les nutriments
sont définis par leur nature chimique (organique ou inorganique) et leur rôle
physiologique. Ils peuvent être regroupés selon les quantités nécessaires en macro- et
micro-nutriments.
Les macronutriments énergétiques sont les glucides et les lipides, les
macronutriments « bâtisseurs » sont les protéines des aliments.
Les micronutriments sont les éléments minéraux (macro, micro ou oligoéléments)
et les vitamines.
L'eau ne figure pas dans cette classification. Son caractère essentiel et ses
propriétés physicochimiques et physiologiques éminentes conduisent à lui
réserver une place à part.
Statut en vitamines et en oligo-éléments
Le statut en vitamines et en oligo-éléments concerne l'état du sujet vis-à-vis de ces
constituants. Il est évalué par les examens cliniques, biologiques et biochimiques.
Digestion
Ensemble des processus mécaniques, physiques et chimiques de la dégradation des
aliments en nutriments qui permettent aux substances et molécules assimilables de
franchir la paroi intestinale et de passer dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques pour
être utilisées ou stockées par l’organisme.
Rendement digestif
Le rendement digestif, est la fraction réellement retenue par l'organisme après digestion et
absorption d'un nutriment s'exprime par le coefficient d'utilisation digestive ou CUD.
Exemple : vous mangez 100 g de riz qui sont assimilés entièrement (ou absorbés) dans le
sang, c'est à dire que l'on ne retrouve aucune trace de la digestion de ce riz dans les selles,
on dit : le CUD est de 100. Ce coefficient peut varier en fonction de l'aliment :
De la texture (plus il est liquide plus il est haut),
Teneur en fibre (plus il en est riche, plus le transit est rapide, plus l'assimilation est
difficile),
Traitement thermique (plus ou moins cuit).
La biodisponibilité désigne la disponibilité d'un nutriment à son site d’utilisation cellulaire.
Elle dépend de l'absorbabilité ou faculté pour un constituant d’être absorbé par le tube
digestif et des divers systèmes de reconnaissance dont sont pourvues les cellules pour
identifier un substrat (exemple des récepteurs cellulaires du glucose et de leur contrôle par
l'insuline). La présence conjointe d'un nutriment avec une autre substance particulière
peut augmenter la biodisponibilité de ce nutriment et, donc, son assimilation par
l'organisme ou, au contraire, la diminuer. Ex. le lactose augmente la biodisponibilité du
calcium présent dans le lait. Certaines plantes, bien que riches en protéines, contiennent
des facteurs antinutritionnels, comme les tanins, qui se complexent aux protéines, les
rendant non-disponibles à l'assimilation.
Facteurs anti-nutritionnels
Eléments présents en petites quantités dans un aliment qui peuvent diminuer l'activité
métabolique, la biodisponibilité et la digestibilité (rendement digestif) des nutriments.
Facteur limitant
Notre code génétique interdit tout remplacement d'un acide aminé (AA) par un autre.
Ainsi, une quantité insuffisante voire l'absence d'un AA dans l'apport alimentaire suffit à
ralentir la synthèse protéique. Il va être le facteur limitant des autres AA. Par exemple, la
lysine que l'on trouve dans les céréales, graines et fruits oléagineux mais aussi la
méthionine ou la cystéine que l'on trouve dans les légumineuses ou tubercules.
Satiété
La satiété est une sensation que l'on ressent lorsque nous n'avons plus faim. L'hormone
qui régule ce système est sécrétée par les cellules intestinales : la cholécystokinine qui
partage les informations à l'hypothalamus. Comment cela fonctionne t-il ? Le taux de
l'hormone grimpe dans le sang après avoir mangé et reste élevé entre les repas, ce qui
réduit l'envie de manger. Lorsque le taux de l'hormone diminue, le cerveau l'interprète
comme un signal de début de faim. Recommandation : mâcher les aliments 32 fois car le
sentiment de satiété met 20 min à arriver au cerveau.
Valeur biologique
Indicateur surtout utilisé pour les protéines. Il permet de mesurer la valeur qualitative d’un
nutriment pour l’organisme humain. Plus cette valeur (en %) est élevée, plus la valeur de la
protéine est grande et plus l’organisme en retiendra pour la formation de ses propres
protéines. La viande a une valeur biologique élevée car elle est très similaire aux protéines
humaines. Les protéines issues des céréales ont, quant à elles une valeur moindre car elles
doivent d’abord être transformées avant d’être assimilées. La valeur biologique peut être
accrue par la combinaison de certains aliments
Calorie
Unité de mesure de la quantité de chaleur. Elle correspond à l’énergie nécessaire pour
élever de 1° C la température de 1 g d’eau. Afin de mesurer les dépenses énergétiques de
l’organisme ou pour exprimer la valeur énergétique d’une quantité déterminée d’un
aliment donné, on exprime les résultats en kilocalories (Kcal) ou en kilojoules (kJ). Le joule
est l’unité servant à mesurer l’énergie dans le système international d’unités de mesure : 1
kcal = 4,185 kJ
Valeur énergétique
C'est la quantité d'énergie pouvant en être retirée d'un aliment via la digestion par
oxydation de certains nutriments. Elle est exprimée en kilojoules (kJ) ou en kilocalories
(kcal) :
1 gramme de protides et de glucides = 4 Kcal ou 17 kJ
1 gramme de lipides = 9 Kcal ou 38 kJ
1 gramme d'alcool (éthanol) = 7 Kcal ou 29 kJ
Valeur nutritionnelle
Figure sur l'étiquette alimentaire d'un produit mais ce n'est pas une information à
privilégier puisqu'elle ne tient pas compte de l'ANC (Apport Nutritionnel Conseillé) en
fonction de l'âge, du sexe et de l'activité. Pour exemple, si vous consommez 4 litres de
boisson gazeuse + 400 g de pain vous avez ingurgité 2700 Kcal mais vous n'avez pas pour
autant couvert vos besoins nutritionnels journaliers (valeur nutritive).
Valeur nutritive
C'est l'aptitude d'un aliment à satisfaire nos besoins nutritionnels en protéines, glucides,
lipides, vitamines et minéraux. Cette information figure sur l'étiquette alimentaire d'un
produit. Elle tient compte de l'ANC en fonction de l'âge, du sexe et de l'activité. Cette
donnée est celle à retenir.
Besoin énergétique
Quantité d’énergie alimentaire à fournir à l’organisme sous forme de macronutriments
(protéines, glucides et lipides) pour compenser les dépenses en énergie. Il se compose du
métabolisme de base (énergie nécessaire au maintien de la vie de l’individu au repos) et
des dépenses d’énergie liées à la thermorégulation, à la digestion et au travail musculaire.
Chez les enfants et les adolescents, il faut encore ajouter les dépenses liées à la croissance,
comme chez la femme enceinte ou allaitante celles nécessaires au développement du
fœtus ou à la production du lait maternel. Le besoin énergétique varie surtout en fonction
du poids, du sexe, de l’âge, de l’état physiologique et de l’activité physique.
Besoin nutritionnel
Concept qui concerne principalement les individus. Le besoin d'un nutriment donné ou en
énergie est défini comme la quantité de ce nutriment ou d'énergie nécessaire pour assurer
l'entretien (ou la maintenance), les fonctionnements métabolique et physiologique d'un
individu en bonne santé. Le besoin est évalué le plus souvent dans des conditions
expérimentales en laboratoires (par classe d'âge et pour chaque sexe) par la méthode des
bilans sur un nombre limité de sujets. A partir de ce type d'études est évalué le besoin
nutritionnel moyen.
Bilan énergétique
C'est la différence entre les apports et les dépenses. On parle de bilan énergétique
équilibré quand les apports sont égaux aux dépenses. Dans ces conditions, on obtient une
stabilité pondérale. Dans le cas contraire, il y a prise ou perte de poids.
Apport journalier recommandés (AJR)
Les Apports Journaliers Recommandés sont des valeurs journalières déterminées par les
spécialistes en nutrition des principaux nutriments que nous devons consommer chaque
jour : glucides, minéraux ou encore vitamines par exemple. Respecter ces
recommandations permet d’éviter les carences. Les AJR ne prennent pas en considération
l’âge ou le sexe ou les niveaux d’activité physique particuliers. Elles peuvent différer des
ANC.
Apport Nutritionnel Conseillé (ANC)
C'est la quantité moyenne des nutriments à fournir par personne et par jour pour satisfaire
les besoins d’un groupe d’individus ou d’une population donnés et favoriser ainsi un bon
état de nutrition. Les ANC visent à assurer la couverture des besoins de 97,5 % d'un groupe
de population. Ils doivent être considérés comme des repères et non comme des normes
strictes.
Additif alimentaire se dit de toute substance qui n'existe pas normalement dans les
aliments mais qui y est ajoutée en faible quantité pour maintenir ou modifier certaines de
leurs propriétés nutritionnelles, organoleptiques ou technologiques. Les additifs
alimentaires peuvent être naturels ou synthétiques. Leur présence doit être signalée sur
l'emballage, dans la liste des ingrédients souvent sous forme d'un code du type Exxx ou
SINxxx ; E (pour Europe) ou SIN (pour Système international de numérotation) suivie d'un
nombre de trois chiffres ; Les principales catégories d'additifs alimentaires sont :
les colorants (E100 à E180) : chlorophylles, caroténoïdes, rouge de betterave,
safran...
les conservateurs (E200 à E297), destinés à contrôler ou à empêcher le
développement de certains micro-organismes;
les antioxydants (E300 à E321) : vitamine C et ses sels de sodium, de calcium et de
potassium, vitamine E ;
les émulsifiants-stabilisants (E322 à E495) : lécithine (E322), mono et diglycérides,
acide alginique, agar-agar, sorbitol, pectines...
les acidulants : acide citrique, acide fumarique ;
les épaississants : gomme arabique, agar-agar, carboxyméthylcellulose ; ¾
les exhausteurs de goût (E620 à E637) : glutamate monosodique (E621);
les levains : phosphate de calcium ;
les édulcorants : xylitol, sorbitol, mannitol...
Les additifs alimentaires sont sujets à une réglementation de plus en plus sévère,
notamment les additifs synthétiques dont certains sont soupçonnés d'être
cancérigènes.
3- Composition Corporelle
La composition corporelle est définie comme 'le pourcentage de masse osseuse, de
graisse, d'eau et de muscle dans le corps humain'.
Les nutriments énergétiques : Notre corps a constamment besoin d’énergie. Pas
seulement pour marcher, courir et faire des efforts physiques, mais aussi tout simplement
pour respirer, faire circuler le sang, faire battre le cœur, et assurer le bon fonctionnement
de notre cerveau. Les protéines, les glucides et les lipides sont des nutriments qui
apportent cette énergie à notre corps. On les appelle d’ailleurs des nutriments
énergétiques. Les besoins énergétiques d’un adulte sont estimés à environ 2000
kilocalories par jour. Idéalement, les besoins en énergie devraient être couverts pour
environ la moitié par les glucides, un tiers par les lipides et le reste par les protéines. Les
nutriments énergétiques n’apportent pas tous le même nombre de calories. Les glucides et
les protéines ont un apport énergétique de 4 kilocalories par gramme, alors que les lipides
en fournissent plus du double. Un gramme de lipides apporte 9 kilocalories. Les nutriments
qui ne sont pas immédiatement utilisés pour répondre aux besoins énergétiques de notre
corps sont mis en réserve. Les glucides sont stockés dans le foie et les muscles, alors que
les lipides sont stockés dans le tissu adipeux. Le corps a besoin de ces réserves pour une
raison très simple. La dépense énergétique de notre corps est continue, alors que l’apport
en nourriture ne l’est pas.
Les nutriments non énergétiques :
3-1. Eau
L’eau est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme. Elle est le
principal élément constitutif des cellules, tissus et organes du corps humain. Le
corps ne peut pas en produire suffisamment par son métabolisme ou en obtenir
assez à partir des aliments pour couvrir ses besoins quotidiens. Il est donc essentiel
de faire particulièrement attention à la quantité d’eau que nous buvons chaque
jour, pour assurer nos besoins hydriques quotidiens et éviter ainsi tout risque de
déshydratation qui a un impact direct sur notre état de santé. Recommander des
apports hydriques suffisants est aussi important que conseiller une alimentation
équilibrée ou la pratique d’une activité physique.
Le maintien de l’hydratation est important pour notre santé physique et mentale.
Notre corps est constitué essentiellement d’eau et ses rôles au sein de notre
organisme sont multiples :
rôle de construction : l’eau est un élément constitutif du corps humain. Elle est
présente dans toutes les cellules, les tissus et les compartiments intra et
extracellulaires.
rôle chimique : l’eau est à la fois un solvant, un milieu de réactions, un réactif et un
produit de réactions chimiques. C’est aussi un produit du métabolisme oxydatif.
rôle de transport : l’eau est le constituant majeur du sang. Elle transporte les
nutriments aux cellules et aide à éliminer les déchets du corps.
rôle de thermorégulation : l’eau aide à maintenir le corps à bonne température, lors
de l’exposition à de fortes chaleurs ou de grands froids.
Le contenu en eau de notre organisme diminue avec l’âge, passant de 75 % du poids
corporel chez les nourrissons à 60 % chez les adultes et 50 % chez les personnes
âgées. Mais cette teneur en eau peut également varier en fonction du sexe et de la
condition physique de chaque individu.
Chaque jour, notre organisme va éliminer environ 2,5 litres d’eau par la respiration,
les urines, la sueur... pour que l’organisme continue à fonctionner correctement, il
faut quotidiennement lui apporter, via les aliments et les boissons, une quantité
d’eau équivalente à celle qu’il perd. C’est ce que l’on appelle le maintien de la
balance hydrique. Le corps est capable de fabriquer un peu d’eau, à hauteur de 0,3
litre, c’est l’eau endogène. Les aliments fournissent quant à eux environ 0,7 litre
d’eau par jour. Pour couvrir la totalité des besoins naturels, il est donc essentiel de
boire.
Les pertes en eau : les voies principales de perte d’eau sont les reins, la peau et le
système respiratoire (celles du système digestif sont minimes). En moyenne, un
adulte sédentaire vivant en climat tempéré perd :
- 1 à 2 litres sous forme d’urine
- 450 ml d’eau par la perspiration insensible (eau s’évaporant à travers la peau)
- 250 à 350 ml d’eau par évaporation via le système respiratoire
- environ 200 ml d’eau par les fèces
Il faut également noter qu’en cas de maladie et de diarrhée les pertes d’eau
peuvent augmenter considérablement.
Les apports en eau : ils sont nécessaires pour équilibrer les pertes citées ci-dessus.
Ils proviennent de 3 sources principales
- l’eau produite par le métabolisme du corps humain : elle provient de l’oxydation
des macronutriments. Cette eau endogène représente environ 250 à 350 ml par
jour chez des individus sédentaires
- l’eau provenant des aliments : les quantités varient de 500 ml à 1 litre en moyenne
par personne et par jour, selon les modes alimentaires de chacun. En effet, les
aliments peuvent contenir de 40 à 80 % d’eau, les fruits et légumes étant les plus
riches en eau.
- l’eau apportée par la boisson (eau et autres liquides à contenu élevé en eau) : il est
essentiel de boire 1,5 litre d’eau par jour. L’eau est la seule boisson indispensable à
l’organisme, toutefois les jus de fruits, le thé, le café, les infusions peuvent
contribuer aux apports hydriques.
3-2 Protéines
On appelle protéines les nutriments apportant des radicaux azotés. Leur rôle
principal est de constituer les protéines enzymes qui accomplissent dans
l’organisme toutes les fonctions métaboliques.
b) Acides aminés
Leur formule générale est COOH NH2 R-CH avec deux fonctions essentielles : acide
(COOH) et amine (NH2)
Ils sont donc le constituant de base de toutes les protéines en étant reliés par les
liaisons peptidiques.
Le plus simple est le glycocolle. Il en existe une vingtaine qui intéressent le
métabolisme humain. Parmi ceux-ci on peut distinguer ceux que l’homme ne peut
synthétiser lui-même (acides aminés essentiels) et qu’il doit obligatoirement
trouver dans son alimentation (figure 2).
Polypeptides
Ils sont formés par la réunion de deux, trois acides aminés ou plus : selon le cas il
s’agit de dipeptide, tripeptide ou polypeptide.
-
f) Besoins quantitatifs
En matière de besoins protéiques, il y a lieu de distinguer les notions de besoin minimal,
d’apport protéique de sécurité, d’apports réellement consommés et d’apport optimal.
Besoin minimal
Le besoin minimal est une donnée de physiologie humaine expérimentale : lorsqu’un sujet
reçoit en abondance tous les nutriments à l’exception des seules protéines, après quelques
semaines d’adaptation, il suffira de 0,20 g/kg/j d’une protéine de référence telle que le
blanc d’œuf pour équilibrer son bilan d’azote. Cette donnée n’a en fait aucune signification
nutritionnelle pragmatique, car cette adaptation se fera au prix d’une dénutrition
protéique initiale, ce qui aura diminué les performances de l’organisme.
Apport protéique de sécurité
La FAO et l’OMS ont proposé en 1973 l’apport protéique de sécurité : cet apport est de
0,57 g/kg/j : il s’agit toujours d’un apport minimal mais prévoyant des marges de sécurité,
de telle sorte que la presque totalité d’une population adulte puisse se trouver en équilibre
du bilan d’azote. En fait, cet apport de sécurité est lui aussi une construction artificielle, et
les chiffres proposés sont inférieurs à ce qui est consommé spontanément par tous les
groupes humains étudiés.
Apports réellement consommés
Les apports réellement consommés sont compris entre 10 et 15 % de la ration calorique :
entre 10 et 12 % dans les populations à forte activité physique et grosses consommatrices
d’aliments énergétiques ; autour de 14-15 % dans les populations citadines du monde
occidental. Ainsi la consommation moyenne du Français est d’à peu près 2 200 kcal, soit
330 kcal d’origine protéique (80 g protéines ou 1,3 à 1,4 g/kg/j de poids corporel). Il
n’existe aucune démonstration scientifique montrant que cet apport élevé soit un apport
optimal, en termes de performance, de santé, de bien-être et de longévité, mais le
contraire n’est pas démontré non plus. Aussi est-il raisonnable de considérer que le
comportement alimentaire spontané de populations humaines en bonne santé est proche,
empiriquement de l’apport optimal. En pratique, l’apport protéique doit être supérieur ou
égal à 55 g de protéines pour les femmes, et supérieur ou égal à 70 g de protéines pour les
hommes (sauf dans le cas particulier de l’insuffisance rénale).
g) Besoin qualitatif
Il est défini comme le besoin en chacun des acides aminés indispensables. Ces acides
aminés ne sont pas fabriqués, ou fabriqués en quantité insuffisante, par l’organisme.
L’absence de l’apport d’un seul de ces acides aminés empêchera la synthèse protéique et
entraînera la négativation du bilan d’azote.
Acides aminés indispensables
Tableau 2 : Besoins quotidiens en acides aminés indispensables
Un apport protéique large comprenant par moitié des protéines d’origine animale suffit à
assurer à l’ensemble de la ration protéique une valeur biologique satisfaisante ; en
revanche, il faudra apporter une attention particulière à l’apport de tous les acides aminés
indispensables :
lorsque l’apport protéique est globalement réduit (régime des insuffisants rénaux
ou régime des anorexiques) ;
lorsqu’il est constitué exclusivement, ou presque, de protéines d’origine végétale
(régimes végétarien ou végétalien), dont la valeur biologique est médiocre.
h) Valeur biologique des protéines des aliments usuels
La valeur biologique d’une protéine est son aptitude à équilibrer à elle seule le bilan
d’azote lorsque tous les autres nutriments ont été fournis en quantité adéquate. Elle
dépend de sa richesse en acides aminés indispensables. L’acide aminé manquant ou fourni
en quantité insuffisante par une protéine donnée s’appelle le facteur limitant primaire (si
on compensait par l’adjonction à une protéine donnée l’acide aminé manquant, facteur
limitant primaire, apparaîtrait alors un déficit relatif en un autre acide aminé ou facteur
limitant secondaire). Étant donné la composition des protéines des aliments usuels, seuls
les trois acides aminés suivants sont susceptibles d’être limitants : le tryptophane, la lysine
et la méthionine. D’une façon générale les protéines d’origine végétale contiennent une
quantité insuffisante de lysine ; en revanche, les protéines d’origine animale contiennent
en quantité adéquate tous les acides aminés et lorsque leur ingestion est large, la
connaissance des facteurs limitants présente peu d’intérêt pratique.
Les glucides sous forme de glucose sont un substrat énergétique utilisable par toutes les
cellules, indispensables à certaines. Pourtant le stock en est très faible, quelques minutes
sous forme de glucose, quelques heures sous forme de glycogène hépatique et musculaire.
Dans l’organisme les glucides ont deux origines:
alimentaire directe après transformation ;
métabolique (par néoglucogenèse à partir des acides aminés).
a) Structure et classification
Monosaccharides
On appelle monosaccharides les hydrates de carbone qui ne peuvent plus être dédoublés
par hydrolyse. Les hydrates de carbone dont la chaîne compte 3, 4, 5, 6, etc., atomes de
carbone sont respectivement appelés « trioses », « tétroses », « pentoses », « hexoses »,
etc. En règle générale, les monosaccharides se trouvent sous forme cyclique (furanose et
pyranose).
Exemple :
b) Le Glucose
L’absorption est particulièrement rapide : en solution et lorsque le sujet est à jeun, plus
des trois quarts sont absorbés en moins de 45 minutes. Le glucose est un élément
énergétique privilégié puisque toutes les cellules peuvent l’utiliser. Certaines d’entre elles,
les cellules cérébrales, les cellules médullaires rénales et les globules rouges, ne peuvent
dans des conditions normales utiliser que du glucose. La cellule cérébrale peut utiliser un
autre substrat énergétique, les corps cétoniques, mais seulement après un jeûne
glucidique de 4 ou 5 jours.
Métabolisme
Certains acides aminés dits acides aminés glucoformateurs (ils constituent à peu près la
moitié de la masse des acides aminés corporels) et le glycérol résultant de l’hydrolyse
lipidique aboutissent à la néoglucogenèse. Ce glucose, ainsi que le glucose alimentaire
après absorption, est soit utilisé immédiatement dans les deux voies de la glycolyse, soit
stocké dans le foie et les muscles après glycogenèse.
Glycolyse
La glycolyse aérobie fournit l’énergie nécessaire à la synthèse de l’ATP, forme sous laquelle
l’énergie est utilisée par les cellules. La glycolyse anaérobie spécifique du muscle à l’effort
accomplit la même fonction avec un rendement très faible car elle s’arrête au glycérol et à
l’acide lactique, métabolites intermédiaires qui devront être réutilisés par le foie. Les acides
lactique et pyruvique, métabolites intermédiaires de la glycolyse, servent de substrats, s’il y
a excès de glucose, à la synthèse des lipides. Au total la glycolyse fournit 668 kcal/molécule
(dont le PM est de 180), soit 4,1 kcal/g de glucose.
Glycogène
Pour des raisons d’osmolarité, l’organisme ne peut constituer des réserves importantes de
glucides sous forme de glucose libre. Le glycogène formant des réserves est un
polysaccharide de poids moléculaire de plusieurs millions. Il est exclusivement composé de
molécules de D-glucose liées entre elles par des liaisons 1-4 et 1-6. Les chaînes principales
sont constituées de molécules liées par la liaison 1-4, le branchement de chaînes latérales
se faisant par des liaisons 1-6 (figure 5)
Il peut se présenter comme tous les oses sous forme pyronique ou furonique. Il est
lévogyre d’où le nom de lévulose.
Absorption
Le fructose est ingéré sous deux formes:
une forme directe, le fructose des fruits ou du miel ;
une forme où il est associé au glucose, constituant le saccharose. C’est cette forme
qui est la source la plus importante de fructose. La vitesse d’absorption est lente,
environ 40 % de celle du glucose.
Métabolisme
Le fructose est phosphorylé dans le foie. Le fructose-1-phosphate est scindé en deux
trioses : D-glycéraldéhyde et phosphodihydroacétone. Ces deux trioses peuvent alors soit
rejoindre le cycle de Krebs, soit être utilisés pour la néoglucogenèse. Ainsi son utilisation ne
nécessite-t-elle pas d’insuline.
L’orge, le maïs, le soja, le blé germé, le cidre, la bière, les condiments composés en
contiennent.
d) Galactose
Sa formule est :
a) Définition
Polysaccharides cytoplasmiques
On distingue deux types de fibres dont les rôles physiologiques sont différents:
Fibres solubles
La pectine, les gommes et les mucilages sont les fibres solubles. Elles
présentent trois propriétés principales :
Hydrosolubles
Leur ingestion entraîne la formation d’un gel visqueux qui modifie le métabolisme des
glucides et des lipides en diminuant leur biodisponibilité. Enles enserrant dans un magma,
l’action des enzymes digestives s’en trouve réduite ;
Fermentescibles
Une fois dans le côlon, elles produisent, par l’action des bactériescoliques, des acides gras
volatiles à chaîne courte. Ceux-ci ont des vertus :
-protectrices contre certains cancers, notamment coliques ;
-immunitaires, par un renforcement du système immunitaire intestinal (SII) ;
-métaboliques, Un apport élevé en fibres solubles peut induire une diminution du taux de
LDL-cholestérol sanguin (jusqu’à 10 à 20 % de sa valeur initiale). Encore faut-il, pour
bénéficier de ces vertus, consommer des fibres solubles en quantité suffisante et sur une
longue durée.
Satiétogènes
Elles réduisent la vitesse de vidange gastrique et donnent une sensation de plénitude
gastrique. Leur consommation permet le contrôle des prises alimentaires (action sur la
sécrétion de GLP-1).
Fibres insolubles
La cellulose, l’hémicellulose et la lignine sont les fibres insolubles. Elles aussi présentent
trois propriétés principales :
régulatrices du transit intestinal. Elles accélèrent le transit par leur effet ballast, en
stimulant le péristaltisme et la force de contraction colique. Elles participent ainsi à la
réduction de la symptomatologie des différents troubles intestinaux ;
« détoxifiantes». Associées aux fibres solubles qui diluent les différents polluants
toxiques absorbés, elles assurent, par l’augmentation de la vitesse du transit, un moindre
contact de ceux-ci avec les muqueuses digestives, et ainsi une moindre absorption ;
métaboliques. L’activation du transit permet aussi une diminution de l’assimilation des
glucides et des lipides, et notamment la recapture du cholestéroldes acides biliaires.
Tous les végétaux contiennent des fibres solubles et insolubles, mais dans des proportions
variables. La répartition doit être de 1/3 des apports en fibres solubles (essentiellement la
pulpe des fruits et légumes frais) et 2/3 en fibres insolubles (l’enveloppe des fruits et
légumes et des graines : haricots, petits pois, le son des céréales…).
En raison de la petitesse de sa molécule par rapport à celle des acides gras, le glycérol
représente à peine la 10e partie du poids des glycérides ; en valeur calorique, il en
représente seulement la 25e partie.
C) Acides gras
Le radical est constitué par une chaîne linéaire d’atomes de carbone, de longueur variable
(de 4 à 30 C, selon l’acide), sur chacun desquels sont fixés en principe deux atomes
d’hydrogène (un seul, s’il existe à ce niveau une double liaison). À un bout, la chaîne se
termine par un groupe méthyle CH3. À l’autre bout, elle s’achève par un carboxyle COOH,
porteur de la fonction acide.
Exemple : acide laurique
Seuls les acides gras naturels présentant un intérêt alimentaire seront étudiés, ce qui
limite aux acides à chaîne non ramifiée, dotés d’un seul carboxyle COOH (ces acides sont
dits « monocarboxyliques ») et possédant un nombre pair d’atomes de carbone (les acides
gras à nombre impair de carbone existent, mais sont rares dans la nature). Des acides gras
peuvent être distingués selon plusieurs facteurs.
c) Degré d’insaturation
Il s’agit du nombre de doubles liaisons présentes dans la chaîne carbonée : on distingue
alors les acides gras saturés et les acides gras insaturés. Les acides gras saturés sont ceux
dont toutes les liaisons internes sont saturées et dont le radical comprend deux atomes
d’hydrogène pour chaque atome de carbone. Leur formule générale est : CH3 (CH2) n
COOH (n étant un nombre pair, variable de 4 à 30). Les acides gras insaturés comportent un
peu moins d’atomes d’hydrogène que le double du nombre de leurs carbones. Dans la
formule la plus simple (et la plus fréquente) deux carbones voisins ont perdu chacun un
atome d’hydrogène. Ainsi, deux des forces de liaison internes de la molécule ne sont pas
saturées : il y a double liaison et l’acide est dit insaturé. Certains acides comportent une
seule double liaison (ils sont dits monoinsaturés) ; d’autres en comptent 2, 3, 4, 5 ou même
6 (ce sont les acides polyinsaturés). Ce qu’on appelle « double liaison » est une liaison libre,
qui confère à la molécule une réactivité plus grande. La quantité d’iode (indice d’iode)
captée par une matière grasse permet de connaître le nombre de doubles liaisons
présentes dans les acides gras donc la proportion d’acides insaturés qu’elle contient.
L’hydrogénation consiste à saturer les doubles liaisons par des atomes d’hydrogène. Elle
transforme un acide insaturé en acide saturé, le point de fusion s’élève (ainsi, une « huile »
liquide se transforme en « graisse » solide) ; d’autre part, le produit rancit moins puisqu’il
ne peut plus se former d’aldéhydes. Cette hydrogénation lorsqu’elle est incomplète produit
autant de trans que de cis. Or, les trans sont un facteur de risque cardiovasculaire.
d) Longueur de la chaîne
La longueur de la chaîne est due au nombre d’atomes de carbone contenu dans la
molécule. Tous les acides courts (jusqu’à C10) sont liquides alors qu’ils sont solides à partir
de C12. Jusqu’à C12 inclus, on les nomme TCM (triglycérides à chaîne moyenne). Ces
mêmes acides sont solubles dans l’eau au-dessous de C10 et insolubles au-dessus.
L’hydrolyse digestive des triglycérides à chaîne moyenne est plus complète et plus rapide
que celle des TCL, quelle que soit la quantité de lipase disponible ; elle peut avoir lieu
même en l’absence de lipase. L’absorption des TCM ne nécessite pas la présence de bile car
les acides gras moyens sont hydrosolubles. Une fois absorbés ils passent par la veine porte,
et dans le foie ils sont très rapidement oxydés. Ils peuvent assurer les besoins organiques
de l’organisme même s’ils constituent la seule source d’apport énergétique. Par opposition
schématique, les TCL ont une hydrolyse lente et des micelles sont indispensables à leur
absorption ; ils passent par le canal thoracique ; leur oxydation hépatique est beaucoup
plus lente ; ils participent à la constitution des réserves adipeuses.
e) Configuration structurale de la chaîne
Pour les acides insaturés, la configuration structurale de la chaîne joue un rôle : forme cis
(plus fréquente) et trans (plus rare) par référence à la forme cis, les trans provoquent un
accroissement de la cholestérolémie. La présence de la double liaison représente un point
faible. La molécule insaturée prend généralement une forme repliée sur elle-même : c’est
la forme dite cis. Plus rarement, elle se déplie et s’étend en longueur : c’est la forme trans.
On obtient ainsi des isomères géométriques, chimiquement semblables, mais dotés de
propriétés différentes.
e)Acides gras les plus répandus
Les acides gras saturés les plus répandus dans la nature sont les acides palmitique (C16) et
stéarique (C18), accessoirement les acides myristique (C14) et laurique (C12).
Les acides gras monoinsaturés les plus répandus sont l’acide palmitoléique en C16, et
surtout l’acide oléique en C18, principal constituant des huiles végétales, mais que l’on
trouve également en abondance dans les graisses animales fluides (graisses d’oie,
d’homme). L’acide oléique représente à lui seul 30 % des acides gras fournis par
l’alimentation.
Besoins
Le besoin en sodium, pour un sédentaire, en climat tempéré, est de l’ordre de 1 g de
NaCl/24 h. L’actuel excès de l’apport est lié à un appétit spécifique génétiquement
programmé. Or, l’excès de l’apport en sodium est corrélé à la fréquence des hypertensions
artérielles dans la partie de la population génétiquement sensible. La majorité à une
grande tolérance à l’égard de l’apport sodé.
Sodium dans l’organisme
L’organisme contient 142 mEq de sodium par litre d’eau extracellulaire et moins de 10
mEq par litre d’eau intracellulaire. Au total, le sodium échangeable est de l’ordre de 2 500
mEq. Approximativement 1000 mEq se trouvent dans le compartiment osseux, très
lentement échangeables. Lorsque le capital sodique est diminué, soit par perte digestive
(vomissements, diarrhée, drainage ou fistule), soit par perte cutanée excessive
(transpiration), soit par néphropathie tubulaire, insuffisance surrénalienne ou emploi de
diurétiques, il y a une déshydratation extracellulaire nécessitant une compensation par
augmentation d’apports.
Excrétion
La perspiration respiratoire ne s’accompagne pas de pertes en sodium. L’excrétion fécale
est négligeable, la perspiration cutanée entraîne une perte de sodium négligeable dans un
environnement thermique modéré. Dans une atmosphère très chaude, ou lors d’un
exercice physique intense, l’élimination cutanée peut atteindre plusieurs grammes par
jour. L’élimination urinaire est d’une extrême efficacité : au cours d’un régime désodé strict
chez un sujet normal, il y a un fort hyperaldostéronisme et l’élimination de sodium descend
en dessous de 1 mEq par litre.
b) Potassium
Le potassium plasmatique ne représente que 0,8 % du potassium corporel, il s’agit
pourtant du seul compartiment facilement accessible. La kalicystie (concentration
intracellulaire en potassium) ne peut être appréciée qu’indirectement soit par la méthode
du bilan, soit par la mesure du potassium échangeable, soit à partir de la concentration
interglobulaire du potassium.
Apports
Le potassium est ubiquitaire, on en trouve de fortes concentrations aussi bien dans la
viande que dans les légumes. La carence d’apport n’exis²te pas ; il n’existe pas non plus
d’appétit spécifique.