Corrections 2020 Dictionnaire Peul Santé HT

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 609

Dictionnaire peul du corps et de la santé (Diamaré,

Cameroun)
Henry Tourneux

To cite this version:


Henry Tourneux. Dictionnaire peul du corps et de la santé (Diamaré, Cameroun). KARTHALA,
pp.616, 2007, Dictionnaires et Langues. �halshs-00327682�

HAL Id: halshs-00327682


https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00327682
Submitted on 20 Jun 2021

HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est


archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents
entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de
teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires
abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
DICTIONNAIRE PEUL
DU CORPS ET DE LA SANTÉ
La précédente édition de ce dictionnaire (2007)
avait été publiée par les éditions Karthala avec le concours
de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
dans le cadre du Prix Kadima.

© Henry TOURNEUX, 2020


COMMUNICATION POUR LE DÉVELOPPEMENT
Henry TOURNEUX
avec la collaboration de

BOUBAKARY Abdoulaye
HADIDJA-KONAÏ Gayaou
FAKIH Ousmane

Dictionnaire peul
du corps et de la santé
(Diamaré, Cameroun)

Deuxième édition, revue et corrigée


avec l’assistance d’ABDOULAYE Oumarou Dalil

Communication pour le développement


Maroua (Cameroun)
à Assia et Madina
Introduction

Dans le cadre de la Province de l’Extrême-Nord (Cameroun), qui


compte à elle seule environ 2,5 millions d’habitants, nous avons mené
une recherche dans le domaine de la santé, portant sur les conceptions
et représentations du corps et de la maladie en fulfulde. Nous avons
aussi abordé les termes concernant la psychologie et les valeurs de la
société, dans la mesure où ils ont un rapport avec le corps. L’approche
est de type encyclopédique, et les entrées sont illustrées d’extraits d’inter-
views ou d’autres citations, en langue originale et en traduction. Nous
n’avons pas cherché à éliminer les contradictions entre les dits des uns et
des autres pour en tirer un tableau artificiellement unifié. Il s’en dégage
donc un système un peu flou, sans doute, mais un système quand même,
bien représentatif de la réalité.
L’ouvrage vise principalement à répondre aux besoins de commu-
nication notamment dans les domaines de la prévention du sida, de la
lutte contre le paludisme et la tuberculose, et concernant les campagnes
de vaccination, qui rencontrent jusqu’à présent peu d’écho dans la
population. La connaissance des sémiologies populaires est aussi très
importante dans la perspective d’une amélioration des relations entre
personnels de santé et usagers. Le personnel soignant est, dans une
certaine proportion (15% ?), étranger à la région et n’a pas véritable-
ment accès aux conceptions locales. Le personnel soignant originaire
de la région, quant à lui, a du mal à faire le départ entre ce qu’il a appris
dans le cadre des écoles d’infirmiers et ce qu’il a reçu de sa tradition
familiale ou ethnique. Il n’a pas non plus nécessairement une connais-
sance approfondie du fulfulde.
La langue peule est la langue véhiculaire de la région. C’est la langue
supra-ethnique par excellence. De par son histoire, elle ne véhicule pas
uniquement la culture peule telle que l’on peut la rencontrer au Mali ou au
Niger. Par le biais de l’assimilation culturelle et religieuse, de nombreux
groupes « autochtones » sont devenus Peuls au cours des deux siècles
écoulés. En retour, ces non-Peuls d’origine ont importé dans la culture
peule une partie de leurs conceptions et de leurs pratiques. On peut donc
estimer, de ce point de vue, que la langue peule du Diamaré porte main-
tenant une sorte de culture synthétique ou syncrétique, représentative à la
fois des traditions peules et des traditions « païennes » et non islamiques
de la région.

7
DICTIONNAIRE PEUL DU CORPS ET DE LA SANTÉ

Méthode
Le lexique présenté ici comporte environ 1 500 entrées principales, dont
375 verbes, et plus de 700 sous-entrées. Il a été recueilli au cours
d’enquêtes de terrain, menées en 2004-2006. Des enquêteurs se rendaient
sur le terrain avec un magnétophone à cassette, et interviewaient diverses
catégories de personnes sur un thème préalablement défini. Nous avons
retenu les catégories de personnes suivantes, qui nous sont apparues rapi-
dement comme les plus pertinentes : homme et femme du commun, guéris-
seur et guérisseuse traditionnels, marabout, personnel de santé. Les bandes
étaient ensuite intégralement transcrites et traduites. C’est de là qu’ont été
tirées la majorité des phrases peules contenues dans l’ouvrage. Nous avons
aussi dépouillé les publications en langue peule (dialecte du Diamaré).
Au cours de la rédaction des fiches (dans une base de données infor-
matisée), la langue était homogénéisée et corrigée, car nous avions le souci
de produire un ouvrage de référence dans le domaine de la santé, et non
pas de fournir un échantillonnage de la variabilité des usages linguistiques
dans le Diamaré. Ce n’est donc pas la variété véhiculaire de la langue que
nous avons retenue, mais la variété authentiquement peule, fût-elle parfois
teintée d’usages modernes.
Au fil des enquêtes, nous avons recueilli certains mots qui ne figurent
pas dans les dictionnaires actuels ; nous les avons inclus ci-après même
s’ils n’ont pas de rapport particulier avec le thème de l’ouvrage.

Avertissement
Les données contenues dans ce livre ne constituent en aucun cas un
corpus valide du point de vue de la bio-médecine, même quand elles ont
été recueillies de la bouche de personnels de santé. Nous n’avons pas voulu
gommer les contradictions, ni même les conceptions manifestement erro-
nées de ce point de vue. De cette façon, nous pensons avoir fourni à l’utili-
sateur un panorama réaliste des conceptions et représentations du corps et
de la maladie que se font les uns et les autres. À partir de là, il sera plus
facile de communiquer dans le domaine et d’éviter les malentendus ou les
ambiguïtés.
La partie concernant les traitements traditionnels des maladies ne figure
que très partiellement dans ce volume, car un autre ouvrage a été consacré
à la pharmacopée1. En annexe, nous donnons à titre indicatif, l’inventaire
d’un étal de guérisseur tel que nous avons pu le relever à Maroua.

1. TOURNEUX Henry et YAYA Daïrou, avec la collaboration de BOUBAKARY Abdoulaye,


2017, Dictionnaire peul encyclopédique de la nature (faune / flore), de l’agriculture,
de l’élevage et des usages en pharmacopée (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index
médicinal et d’un index français-fulfulde, Yaoundé, CERDOTOLA, 778 p.
8
INTRODUCTION

Ordre alphabétique
L’ordre alphabétique du peul est le suivant : a, b, ɓ, c, d, ɗ, e, f, g, h, i, j, k,
l, m, n, ŋ, o, p, r, s, t, u, v, w, y, ƴ, z. On voit donc que les prénasalisées (mb,
nd, ng, nj) et la nasale palatale (ny) n’ont pas de place attitrée : elles sont
interclassées respectivement parmi les mots à initiale « m » et « n ». On ne
tient pas compte de l’occlusive glottale à l’initiale : non seulement elle n’est
pas notée, comme le préconisent les recommandations de Bamako (1966),
mais l’ordre alphabétique l’ignore. Les voyelles longues sont classées comme
deux voyelles identiques qui se suivraient.

Abréviations
Catégories grammaticales des entrées du dictionnaire

adj. adjectif n.d.v. nom dérivé verbal


adv. adverbe n.p. nom propre
intens. intensificateur n.v. nom verbal
interj. interjection part.v. participe verbal
loc. v. locution verbale prép. préposition
n. nom quant. quantifieur
n.c. nom composé s.n. syntagme nominal
n.d. nom dérivé v. verbe
n.d.a. nom dérivé adjectival v.d. verbe dérivé

Autres abréviations et symboles

cf. se reporter à
CMAO Centres médicaux d’Afrique de l’Ouest
CSI centre de santé intégré
et al. et autres auteurs
ibid. même référence
i.e. c’est-à-dire
invar. invariable
IST infection sexuellement transmissible
litt. littéralement
MST maladie sexuellement transmissible
plur. pluriel
qqch. quelque chose
qqn quelqu’un
s.d. sans date de publication mentionnée
sing. singulier
syn. synonyme
var. variante
> donne
< vient de
* forme ancienne
/ opposition singulier/pluriel (en fulfulde)
// expressions ou formes équivalentes
9
DICTIONNAIRE PEUL DU CORPS ET DE LA SANTÉ

Annexe

Plan de l’étal d’un herboriste (gangirre leɗɗe)


Maroua, marché de l’Abattoir, 3 décembre 2004
(relevé par Boubakary Abdoulaye)

Les numéros 1-9 constituent la façade de l’étal.

1 2 3 4 5 6 7 8 9
10 11 12 13 14 15 16
17 18 19 20 21 22 23
24 25 26 27 28 29 30
31 34 35 36
32 37
33 38

10
INTRODUCTION

1 écorces de Sterculia setigera laalaaje boɓori


2 écorces de Ficus platyphylla laalaaje dundeehi
3 écorces de Sclerocarya birrea laalaaje eeri
4 écorces d’Anogeissus leiocarpus laalaaje kojoli
5 écorces de Ceiba pentandra laalaaje bantaahi
6 gingembre sec citta-afo joorɗe
7 écorces de Boswellia dalzielii laalaaje andakeehi
8 écorces de Khaya senegalensis laalaaje ɗaaleehi
9 écorces de Ficus ingens laalaaje ceekeehi
10 écorces de Prosopis africana laalaaje kohi
11 feuilles d’Abrus precatorius haako belɗamhi
12 feuilles et brindilles de Mollugo haako buubelhi
nudicaulis
13 fruits de Combretum aculeatum ɓiɓɓe biriiji-jiire
14 écorces de Securidaca longepedunculata laalaaje aalali
15 écorces d’Acacia tortilis laalaaje ɓulɓi-boɗeehi
16 feuilles de Ficus glumosa wiskeeho
17 feuilles de Combretum glutinosum ɗoojo
18 Physalis angulata paalelhi
19 Tephrosia bracteolata maraguwaahi
20 Chrysanthellum americanum teppel-poola
21 (plante non identifiée, nom en wandala) urvare-haada
22 tiges de Leptadenia hastata jaraawol
23 Dichrostachys nutans juuta-gi’alhi
24 feuilles de Cenchrus biflorus haako hebbere
25 graines de Vigna unguiculata nyebbe
26 feuilles d’Acacia gerrardii haako ɓulɓi-ɓaleehi
27 Striga hermonthica duuli
28 coquille d’escargot hoosooru
29 piquants de porc-épic (Hystrix cristata) gi’e saŋalde
30 peau de céphalophe de Grimm laral hamfurde
31 bec de petit calao hunnduko kilikokkowal
32 crottin d’éléphant bu’e nyiiwa
33 grigris divers layaaji
34 peau de hérisson (Erinaceus albiventris) laral camnagel
35 produits en poudre leɗɗe namaaɗe
36 cornes de bouc luwe njawdi mbaala
37 peau de varan terrestre laral huutooru
38 carapace de tortue gumbal huunyaare

11
Remerciements
Je remercie vivement tous ceux qui, tant au Cameroun qu’en France,
m’ont apporté leur amitié, leur compétence, leur soutien et leur aide tout
au long de ce travail.

Monsieur le Délégué Provincial à la Santé (Extrême-Nord) m’a accordé


toutes les autorisations nécessaires pour pouvoir enquêter auprès des per-
sonnels médicaux de la Province et il m’a présenté aux responsables de ses
Districts de Santé, qu’il en soit remercié.

Seïny Boukar Lamine, coordonnateur général du PRASAC2, ainsi que


Noé Woïn, chef de Centre régional de recherche agricole pour le
développement (IRAD3 de Maroua) et directeur provincial de la Recherche
et de l’Innovation, m’ont accordé généreusement leur soutien logistique et
amical lors de la phase de recherche sur le terrain.

Marc-Éric Gruénais (IRD4), alors responsable de l’unité de recherche


« Acteurs et systèmes de santé en Afrique », m’a accueilli chaleureu-
sement dans son équipe et m’a donné les moyens nécessaires pour
mener à bien mon projet. Je lui en suis infiniment reconnaissant.

François Rivière, alors représentant de l’IRD au Cameroun, a veillé à


ce que je ne sois pas pénalisé par mon éloignement de Yaoundé. Je le
remercie aussi pour l’intérêt qu’il a manifesté envers mon travail.

Bernard Caron et Martine Vanhove, successivement directeurs du


LLACAN (Langage, langues et cultures d’Afrique noire), laboratoire qui fait
partie de l’UMR 8135 (CNRS-INALCO 5 ), ont bien voulu me laisser migrer
temporairement vers l’IRD et m’impliquer dans des activités de recherche
débouchant sur des applications pour le développement.

Le LLACAN (dirigé par Mark Van de Velde et Yvonne Treis) a continué


de me soutenir lors de la révision de la présente édition.

2. Pôle régional (CEMAC) de Recherche appliquée au développement des savanes


d’Afrique centrale (N’Djaména, Tchad).
3. Institut de recherche agricole pour le développement (Cameroun).
4. Institut de recherche pour le développement (France).
5. Unité mixte de recherche associant le Centre national de la recherche scien-
tifique et l’Institut national des langues et civilisations orientales (France).
13
DICTIONNAIRE PEUL DU CORPS ET DE LA SANTÉ
Christian Chanard, ingénieur au LLACAN, avec sa compétence et sa
disponibilité généreuse habituelles, m’a conseillé et aidé en permanence
dans le domaine informatique et je l’en remercie beaucoup.

Le fer de lance de ma petite équipe à Maroua était constitué de trois


collaborateurs principaux : Boubakary Abdoulaye, qui m’a surtout assisté
dans la mise en forme en fulfulde des exemples de l’ouvrage ; Hadidja
Konaï, qui a su avec beaucoup d’élégance et d’efficacité, conduire nombre
d’interviews et d’enquêtes ; et Fakih Ousmane, qui s’était fait une spécialité
de l’interview des grands-mères et des guérisseurs traditionnels. Je n’oublie-
rai pas non plus Bouhari Adama, qui a fait une partie de la route avec nous,
réalisant d’excellentes interviews.

Je rends hommage aux centaines de collaborateurs et collaboratrices


occasionnels qui ont accepté aimablement de se laisser interviewer, et aux
personnels de santé du Diamaré qui ont bien voulu répondre à nos solli-
citations. Sans eux, notre dictionnaire n’aurait été qu’un squelette sans vie.

Je dis toute ma reconnaissance à Aliou Mohamadou, professeur de


peul à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Paris),
qui a accepté d’assurer la relecture du texte de la première édition de ce
dictionnaire, et à Abdoulaye Oumarou Dalil qui a pris le relais pour
cette deuxième édition.

Je remercie enfin l’Organisation internationale de la Francophonie


qui a pris en charge financièrement l’édition originale et qui m’a gratifié
du Prix Marcel Kadima pour la promotion des langues africaines et
créoles.

J’ai une pensée émue pour Alfâ Ibrâhîm SOW, qui est décédé à
Conakry, en Guinée, pendant que je travaillais à Maroua sur ce dic-
tionnaire. C’est lui qui m’a ouvert les yeux sur les beautés et subtilités
de la langue peule. Dans mon esprit, il est associé pour toujours à Pierre-
Francis Lacroix, dont il était l’assistant aux Langues Orientales quand
j’y faisais mes études.

Je rends aussi hommage au regretté Père Dominique NOYE (1914-


1983), sans le travail pionnier duquel ce travail n’aurait pas été possible,
et à Fadimatou Bogno (1964-2013) qui m’a fait partager sa profonde
connaissance de la culture et de la langue peules.

14
Bibliographie sommaire

ABDOULAYE Oumarou Dalil (éd.), 1988, Mbooku. Poésie peule du Diamaré


(Nord-Cameroun), Paris, L’Harmattan, 189 p.
ABDOURAHAMANOU, HAMADOU Yaya et ADAMOU Mohaman, 1995, La pharma-
copée traditionnelle peule du Diamaré (Maroua, Cameroun), manuscrit,
25 p.
ALIOU Mohamadou, 1994, Classificateurs et représentation des propriétés
lexicales en peul, parlers de l’Aadamaawa, Paris, Les Documents de
Linguistique Africaine, 239 p.
ARNOTT David W., 1970, The Nominal and Verbal Systems of Fula, Oxford,
Clarendon Press, XIV + 432 p.
BALDI Sergio, 2008, Dictionnaire des emprunts arabes dans les langues de
l’Afrique de l’Ouest et en swahili, Paris, Karthala, 620 p.
BAUMGARDT Ursula, 2000, Une conteuse peule et son répertoire : Goggo
Addi de Garoua, Cameroun, Paris, Karthala, 552 p.
BONNET Doris et JAFFRÉ Yannick (dir.), 2003, Les Maladies de passage :
Transmission, préventions et hygiènes en Afrique de l’Ouest, Paris,
Karthala, 512 p.
CERCP, 1998, Pullorama 1, Pulaaku, [Cahier du Cercle d’études et de réflexion sur
la culture peule], Yaoundé, 76 p.
CYFFER Norbert, 1994. English-Kanuri Dictionary, Cologne, R. Köppe, XIII +
226 p.
CYFFER Norbert et HUTCHISON John (éd.), 1990, Dictionary of the Kanuri lan-
guage, Dordrecht / Nigeria, Foris / University of Maiduguri, XX +
200 p.
DAHIROU, (2004), L’Enseignement de la culture peule par les proverbes, vol. 1,
s.l. [imprimé au CPDLC de Garoua), VI + 66 p.
DOMART André et BOURNEUF Jacques (dir.), 1976, Petit Larousse de la Méde-
cine, 2 vol., Paris, Larousse, 8 + 995 p.
EGUCHI Paul Kazuhisa (éd.), 1974, Miscellany of Maroua Fulfulde (Northern
Cameroon), Tokyo, ILCAA, X + 211 p., 1 carte hors texte.
––––––, 1996, Fulbe Folktales of Northern Cameroon I : Stories told by Baaba
Zandu, Kyoto, Nakanishi Printing Co, 458 + 330 p.
––––––, 1997, Fulbe Folktales of Northern Cameroon II : Stories told by
Baaba Zandu, Kyoto, Nakanishi Printing Co, 604 + 438 p.
––––––, 1998, Fulbe Folktales of Northern Cameroon III : Stories told by
Baaba Zandu, Kyoto, Nakanishi Printing Co, 644 + 474 p.
FATOUMATA Sanda-Oumarou, 1982, Contribution à l’étude de la pharmacopée
peulh du Diamaré (Nord-Cameroun), Thèse de doctorat en Pharmacie,
Dakar, Faculté de Médecine et de Pharmacie, XXI + 96 p.
GOTTSCHLIGG Peter, 1994, « Fulbe and fulfulde », Borno Museum Society News-
letter, 17-18, p. 5-20.
ISSA A. et LABATUT Roger, 1973, Sagesse des Peuls nomades, Yaoundé, CLÉ.
15
DICTIONNAIRE PEUL DU CORPS ET DE LA SANTÉ
JAFFRÉ Yannick et OLIVIER DE SARDAN Jean-Pierre (dir.), 1999, La Construction
sociale des maladies : Les entités nosologiques populaires en Afrique
de l’Ouest, Paris, PUF, 376 p.
JULLIEN DE POMMEROL Patrice, 1999, Dictionnaire arabe tchadien – français,
suivi d’un index français-arabe et d’un index des racines arabes. Paris,
Karthala, 1 640 p.
LACROIX Pierre-Francis, 1962, « Distribution géographique et sociale des parlers
peul du Nord-Cameroun », L’Homme 2, n° 3, p. 75-101.
LAST Murray, « The importance of knowing about not knowing: Observations from
Hausaland », dans The Social Basis of Health and Healing in Africa,
dirigé par Steven FEIERMAN et John M JANZEN, p. 393-406, Berkeley /
Los Angeles / Oxford, University of California Press.
LOZET J. et MATHIEU C., 1990, Dictionnaire de science du sol, avec index anglais-
français, Paris, Technique et Documentation-Lavoisier, VII + 384 p.
MAHMOUDOU Djingui et HOLTEDAHL Lisbeth 2001, « La magie ‘têtue’: La per-
sistance de l’incompréhension », Ngaoundéré-Anthropos 6, p. 63-98.
MAZER André et SANKALÉ Marc (dir.), 1988, Guide de médecine en Afrique et
océan Indien, Paris, EDICEF, 639 p.
MOHAMMADOU Eldridge, 1976, L’Histoire des Peuls Férôbé du Diamaré :
Maroua et Petté, Institute for the Study of Languages and Cultures of
Asia and Africa, Tokyo, VIII + 409 p.
NEWMAN Paul et NEWMAN Roxana Ma (compil.), 1977, Modern Hausa-English
Dictionary, Ibadan - Zaria, Oxford University Press, XIII + 153 p.
NOYE Dominique, 1971, « Les coutumes du mariage chez les Foulbé du Nord-
Cameroun », Camelang 3, p. 59-70.
––––––, 1974, Cours de foulfouldé. Dialecte peul du Diamaré, Nord-Cameroun,
Maroua, Mission catholique / Paris, P. Geuthner, 382 p.
––––––, 1976, Blasons peuls : Éloges et satires du Nord-Cameroun, Paris, P.
Geuthner, 192 p.
––––––, 1983, Bâba Zandou raconte. Contes peuls du Cameroun, Paris, CILF-
EDICEF, 155 p. [textes bilingues].
––––––, 1989, Dictionnaire foulfouldé-français, Garoua / Procure des Missions,
Paris, P. Geuthner, XV + 425 p.
OLIVIER DE SARDAN, Jean-Pierre, 1982, Concepts et conceptions songhay-zarma
(histoire, culture, société), Paris, Nubia.
PARIETTI Giuseppe, s.d. [1997], Dictionnaire français-foulfouldé, et index foul-
fouldé, complément au dictionnaire foulfouldé-français de Dominique
Noye, Guidiguis (Cameroun), Mission catholique, 488 p.
––––––, 2018, avec la collaboration d’Henry Tourneux, Dictionnaire fulfulde-
français / français-fulfulde (Dialect[e] peul [du] Diamaré, Cameroun) ;
illustrations de Christian Seignobos, Pessano con Bornago, Mimep-
Docete, 1352 p.
PRUDHOMME Christophe et D’IVERNOIS Jean-François, 2004 (3e éd.), Diction-
naire des maladies à l’usage des professionnels de santé, Paris,
Maloine, XXV + 528 p.
QUEVAUVILLIERS Jacques, SOMOGYL Alexandre et FINGERHUT Abe, 2005,
Dictionnaire médical de poche, Paris, Masson, 6 + 516 p.
REGIS Helen A., 2003, Fulbe Voices : Marriage, Islam, and Medicine in Northern
16
BIBLIOGRAPHIE
Cameroon, Boulder, Westview, XXIV + 176 p.
SAÏBOU Nassourou, 2014, Le Hiirde des Peuls du Cameroun, Yaoundé, Éditions
Clé, 272 p.
SCHÖNENBERGER Anne-Marie et NOYE Dominique, 1977, Recueil français-peul
de termes médicaux et de phrases usuelles, Maroua, Mission catho-
lique, 30 p.
SCHÖNENBERGER Anne-Marie et PARIETTI Giuseppe, 2001, Foulfouldé médical,
Maroua-Petté, 84 p.
SEIGNOBOS Christian, 1979, Stratégies de survie dans les économies de razziés.
Matières grasses et civilisations agraires, N’Djaména, Université du
Tchad, 120 p.
SEIGNOBOS Christian et TOURNEUX Henry, 2002, Le Nord-Cameroun à
travers ses mots : Dictionnaire de termes anciens et modernes,
Paris, IRD / Karthala, 334 p.
SEYDOU Christiane, 1998, (avec la coll. de D.W. Arnott, H. Bocquené, F.
Fagerberg-Diallo, F.S. Kâ, M. McIntosh, O. Ndoudi, A.M. Yattara),
Dictionnaire pluridialectal des racines verbales du peul, peul-français-
anglais / A Dictionary of Verb Roots in Fulfulde Dialects, Fulfulde-
French-English, Paris, Agence de la Francophonie, Karthala, LIII +
898 p.
SODÉCOTON / DPGT, 2000, Soins aux bébés : Hakkilango ɓikkon peeton, Livret de
post-alphabétisation, traduit par Yaya Daïrou, Garoua, 28 p.
TANTCHOU Josiane Carine, 2011, « TOURNEUX Henry, 2007, Dictionnaire peul
du corps et de la santé (Diamaré, Cameroun) », Journal des africa-
nistes 81-1, p. 270-273.
TOURNEUX Henry, 1993, « La perception des pictogrammes phytosanitaires
par les paysans du Nord-Cameroun », Coton et Fibres Tropicales,
48, fasc. 1, p. 41-48.
––––––, 1999, « Les animaux supports de génies chez les Peuls du Diamaré »,
dans L’Homme et l’animal dans le bassin du lac Tchad, dirigé par
Catherine BAROIN et Jean BOUTRAIS, p. 263-275, Paris, Éditions
IRD.
––––––, 2005, « Les préparations culinaires chez les Peuls du Diamaré
(Cameroun) : Approche étymologique », dans Ressources vivrières
et choix alimentaires dans le bassin du lac Tchad, dirigé par
Christine RAIMOND, Olivier LANGLOIS et Éric GARINE, p. 289-318,
Paris, IRD, (Colloques et séminaires).
––––––, 2006, La Communication technique en langues africaines : L’exemple de
la lutte contre les ravageurs du cotonnier (Burkina Faso / Cameroun),
Paris, Karthala, 158 p.
–––––– (dir.), 2008, Langues, cultures et développement en Afrique, Paris :
Karthala, 309 p.
––––––, 2009, Le Baptême peul du VIH, cérémonie en quatre journées, Maroua
(Cameroun). Chanson destinée à vulgariser le nom peul du VIH,
Paroles de Henry Tourneux, Boubakary Abdoulaye et Hadidja Konaï,
Musique d’Alfa Barry, [Paris, Karthala], ISBN 978-2-8111-0278-4,
24 p. [Livret accompagnant un CD musical].
––––––, 2010, « Évaluation de la communication en matière de risques liés à
17
DICTIONNAIRE PEUL DU CORPS ET DE LA SANTÉ
l’utilisation des pesticides au Nord-Cameroun », dans Sociétés,
environnement, santé, dirigé par Nicole VERNAZZA-LICHT, Marc-Eric
GRUÉNAIS et Daniel BLEY, Marseille, IRD Éditions, coll. « Objectifs
Suds », p. 171-185.
––––––, 2010, « Traditional healing of fevers as practiced by the Fulani of
Northern Cameroon », Folia Orientalia 45-46, p. 331-340.
TOURNEUX Henry, BOUBAKARY Abdoulaye, HADIDJA KONAÏ G., 2011,
Communiquer en Afrique sur l’infection par le VIH, français-fulfulde,
Marseille, IRD Editions, 96 p. + 1 CD musical.
TOURNEUX Henry, BOUBAKARY Abdoulaye, HADIDJA KONAÏ G. (trad et adapt.),
2012, En ayna ɓikkon men booɗɗum en laatina ɓe ɓe mara semmbe,
(Traduction-adaptation de « Gardons bien nos enfants et rendons-les
forts », [Niamey] Unicef), Maroua, Croix-Rouge française, 36 p.
TOURNEUX Henry et BOUBAKARY Abdoulaye, 2017, « Un prêche islamique sur
la prévention de l’infection par le VIH », dans Rites et religions dans le
bassin du lac Tchad, dirigé par Émilie GUITARD et de Walter VAN
BEEK, p. 49-68, Paris, Karthala ; Leyde, Afrika-Studiecentrum ; coll.
« Hommes et sociétés ».
TOURNEUX Henry et HADIDJA KONAÏ G., 2016, « Linguistic and cultural pitfalls
of patient-carer communication in the official health care structures of
North Cameroon », Studies of the Department of African Languages
and Cultures 50 [Varsovie], p. 71-82.
TOURNEUX Henry et IYÉBI-MANDJEK Olivier, 1994, L’École dans une petite
ville africaine (Maroua, Cameroun) : L’enseignement en milieu
urbain multilingue, Paris, Karthala, 330 p.
TOURNEUX Henry et MÉTANGMO-TATOU Léonie (dir.), 2010, Parler du sida
au Nord-Cameroun, Paris, Karthala, 277 p.
TOURNEUX Henry, ROTHMALER Eva et TCHOKOTHE Rémi (éd.), 2012, Man
and Health in the Lake Chad Basin, L’Homme et la santé dans le
bassin du lac Tchad, Proceedings of the 14th Mega-Chad Con-
ference, Man and Health in the Lake Chad Basin, Bayreuth
Allemagne (15-17 April 2010), Cologne, R. Köppe, coll. « Topics
in Interdisciplinary African Studies », 202 p.
TOURNEUX Henry et YAYA Daïrou, 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de
la nature, Paris, Karthala / Wageningen, CTA / Montpellier, CIRAD,
548 p.
TOURNEUX Henry et YAYA Daïrou, 1999, Vocabulaire peul du monde rural :
Maroua-Garoua (Cameroun), Paris / Karthala ; Garoua / D.P.G.T., 248 p.
TOURNEUX Henry et YAYA Daïrou, 2017, avec la collaboration de BOUBAKARY
Abdoulaye, Dictionnaire peul encyclopédique de la nature (faune /
flore), de l’agriculture, de l’élevage et des usages en pharmacopée
(Diamaré, Cameroun), suivi d’un index médicinal et d’un index
français-fulfulde, Yaoundé, CERDOTOLA, 778 p.
WALL Lewis L., 1988, Hausa Medicine : Illness and Well-Being in a West African
Culture, Durham et Londres, Duke University Press, XXII + 370 p.
WARD Darrell, 2002, Comprendre le VIH/SIDA : Le guide de l’AmFAR, (traduit de
l’américain par Antoinette Lambert [éd.], Pierre Lambert et Benoît
Latour), Paris, Nouveaux Horizons, XVII + 409 p.
18
Filmographie

HADIDJA KONAÏ G. et TOURNEUX Henry (auteurs scientifiques), 2011, La Boule


de sorgho ; Prise de vues : Henry Tourneux ; Montage : Arghyro
Paouri ; Durée 00:12:30:00 ; Deux versions : 1. commentaire en
français ; 2. commentaire en fulfulde ; Production : Villejuif,
Langage, langues et cultures d’Afrique noire (UMR 8135 – CNRS –
INALCO) / Cultures, langues, textes (UPS 2259 – CLT).
TOURNEUX Henry (auteur scientifique et prise de vues), 2011, Danser pour les
génies, Montage : Arghyro Paouri, Durée : 34:19:09, Production :
Villejuif, Langage, langues et cultures d’Afrique noire (UMR 8135 –
CNRS – INALCO) / Cultures, langues, textes (UPS 2259 – CLT).
TOURNEUX, Henry et Hadidja Konaï (auteurs scientifiques), 2014, Le Gavage
du nourrisson au Nord-Cameroun, Prise de vues : Henry Tourneux ;
Montage : Franck Guillemain, Henry Tourneux ; Durée : 9 :31 ;
Production : Cultures, Langues, Textes (CNRS ; UPS 2259 – CLT).

19
DICTIONNAIRE FULFULDE - FRANÇAIS
afotooɗo
A
aamta (v.)
► se réchauffer (après avoir eu froid)
Fajira dabbunde, sey goɗɗo aamta booɗɗum lutta wurtaago.
Le matin de saison froide, on doit bien se réchauffer avant de sortir.

abooki / abooki’en – o/ɓe (n.) ; < hausa [àbookii] « ami, compagnon »


► colporteur
Le mot désigne tous les petits vendeurs ambulants, mais aussi les
prestataires de menus services qui vont à la recherche du client
(tailleurs d’ongles, cireurs de chaussures).

abudallaalaawo – ngo (n.) ; < arabe [abd-Allah] « serviteur de Dieu »


► grand lit métallique à deux places, agrémenté de miroirs circulaires et de
pommeaux dorés

adda-jamɗi – o (n.c.)
« sœur aînée / ? »
► femme libre (surnom plaisant) ; cf. ajabaajo
Adda-jamɗi, gite kelkel ba ngaajiri jamɗe !
La femme libre aux yeux écarquillés, semblables à des résidus de
tamisage de fer ! (Jeu de mots entre jamɗi et jamɗe.)

afo / afɓe – o/ɓe (n.d.v.)


► premier-né
Ko waɗ maa a paataaɗo bana afo ? (Injure)
Pourquoi es-tu aussi idiot qu’un premier-né ?
Ɓurnal afɓe fuu ɗon njuri bana ɓikkon maama.
La plupart des premiers-nés fanfaronnent comme des enfants élevés
par leurs grands-parents. (Les grands-parents sont particulièrement
indulgents vis-à-vis de leurs petits-enfants et les laissent faire tout ce
qu’ils veulent.)

afoo (v.)
► avoir son premier-né ; cf. dikkoo
Ko o jooɗii, o walaa ɓinngel, sey hikka ɗoo o feni afaago.
Il/Elle n’avait encore jamais eu d’enfant, ce n’est que cette année
qu’il/elle a eu son premier-né.

afotooɗo / afotooɓe (part.v.) ; < afoo


► femme qui va accoucher pour la première fois

23
agaajo
agaajo / aga’en – o/ɓe (n.) ; < wandala
► vendeur ambulant de produits pharmaceutiques frauduleux ; cf. giilnoowo
leɗɗe
Njarmi parasetamool bee kompirmee ndamba daneeji ɗi coodmi
haa aga’en.
J’ai avalé du paracétamol et des comprimés blancs contre le ‘rhume’,
que j’ai achetés chez les vendeurs ambulants.
Nyawɓe ɗuuɗɓe ɗon ngarda lopitaal bee leɗɗe ɓe coodata haa
aga’en. Ɓe ɗon njara ɗe, ɗe nafaay. Sey min ɗon tawa muskilaaji
ɗe ngaddanta nyawɓe. (Singoï Alawa, infirmier, Meskine, 25-03-
04)
De nombreux patients viennent au dispensaire avec des médicaments
qu’ils ont achetés chez les vendeurs ambulants. Ils les prennent, mais
ils ne sont pas efficaces. Nous constatons qu’ils n’apportent que des
problèmes aux malades.
Miin agaajo, kartoŋ lekki fuu ɗon warda bee notiis mum. To mi
janngi notiis, mi heɓtan kuugal lekki man. To goɗɗo tinndini yam
ko naawata mo, mi heɓtan nyawu maako. Suy, mi hokka mo
kurgun. (Alioum, 24 ans, vendeur ambulant de médicaments,
mandara, scolarisé jusqu’en sixième, Maroua, 18-03-04)
Moi, vendeur ambulant, chaque boîte de médicaments arrive (chez
moi) avec sa notice. Une fois que je l’ai lue, je sais à quoi sert le
médicament en question. Lorsque qqn m’explique ce qui lui fait mal,
je sais sa maladie. Ensuite, je lui donne le médicament.

agulaajo / agula’en – o/ɓe (n.) ; < giziga


► gaucher, gauchère ; cf. nannano

ajabaajo / ajaba’en – o/ɓe (n.) ; < arabe [‘azab] « célibataire, non mariée »
► femme libre ; syn. adda-jamɗi, tanndaajo / tannda’en ; cf. kecco-
ajabaajo
Ce terme d’origine arabe désigne les femmes libérées des liens du
mariage, soit par un veuvage, soit par un divorce. Il ne s’applique donc
pas aux jeunes filles non mariées. Dans le langage courant, il a souvent
un sens proche de « prostituée ». La femme libre, cependant, à la
différence de la prostituée européenne, est indépendante et n’a pas de
comptes à rendre à un souteneur.
– Tannel am ngeel jaajaalel ; ɗuuɗa ferooɓe, famɗa suɓtooɓe !
– Ajaba’en bee worɓe ! (Devinette, cf. Noye 1968)
– Mon petit savonnier se promène beaucoup ; nombreux sont ceux qui
en font tomber les fruits, rares sont ceux qui les ramassent.
– Les femmes libres et les hommes.
(La femme libre, par définition, n’a pas de port d’attache, elle se

24
Alla
déplace donc fréquemment. Nombreux sont les hommes qui la cour-
tisent, mais il y a parmi eux peu de candidats au mariage.)

Aksidaaŋ / Aksidaaŋji – nga/ɗi (n.) ; < français « accident »


► accident de la circulation ; cf. sababu
To a hulan waɗgo Aksidaaŋ, taa wa’’a kilanndoo.
Si tu as peur d’avoir un accident, ne monte pas sur une moto-taxi.

al’aada – ka (n.) ; < arabe [al ‘aada] « la coutume »


► coutume
► règles, menstrues (euphémisme) ; syn. hayla, tuundi, etc.

alaama / alaamaaji – ka/ɗi (n.) ; < hausa [àlaamàa] « signe, symbole »,


< arabe [‘ l m] « signe, trace »
► signe, symptôme, marque
Alaama lekki nyaameteeki diga pinndi. (Prov., Boubakary
Abdoulaye, 21-10-04)
L’arbre fruitier se reconnaît dès la floraison. (Litt. : le signe de l’arbre
comestible (existe) dès les fleurs.)
► façon révélatrice
Daga yiigo alaama o yottorii ɗoo, naa ɗum goɗɗo marɗo munyal.
Rien qu’à voir sa façon d’arriver, (on sait que) ce n’est pas qqn de
patient.

albalaawol / albalaaji – ngol/ɗi (n.) ; < arabe [b l w] « catastrophe »


► calamité, catastrophe naturelle
Albalaaji ɗon njippoo foddee no yimɓe ngeddirta Alla.
Les calamités s’abattent sur les gens en fonction de leur désobéissance
envers Dieu. (Litt. : les calamités descendent d’après la façon dont les
gens désobéissent à Dieu.)

alerzii – nga (n.) ; < français « allergie »


► allergie
Dokteer wi’i ɗum alerzii, ngam malla ɓanndu am yiɗaa leɗɗe
moɗeteeɗe, malla boo leɗɗe ɗe moɗmi ɗee baatɗe. (Paul Hankiday,
CSI de Gazawa, 21-07-04)
L’infirmier a dit que c’était une allergie, soit que mon organisme ne
supporte pas les médicaments que j’ai avalés, soit que les
médicaments que j’ai avalés étaient périmés.

Alla – o (n.p.) ; < arabe [’ l h] « Dieu »


► Dieu
Woodi bee woodaa fuu Alla mari. (Prov.)
Richesse et pauvreté dépendent de Dieu. (Avoir et ne pas avoir
25
alluha
également, c’est Dieu qui le possède.)
Jawmiraawo hokki, Jawmiraawo hooci, barka laatanoo innde
Jawmiraawo ! (Job 1,21)
Dieu (le Seigneur) a donné, Dieu a repris, que le nom de Dieu soit
béni !
Alla wadda baroowo, wadda gidoowo, ɓe mbi’ata. (Dou., prosti-
tuée, 26 ans, Hardé, Maroua, 17-01-06)
Dieu amène l’assassin, et il amène (aussi) le secoureur, dit-on.
To Alla ardini goɗɗo dow luttuɓe kam, sey o laatoo jiddere. (Prov.)
Si Dieu accorde la première place à qqn, il doit pouvoir tout supporter.
(Litt. : Si Dieu a placé qqn en tête par rapport au reste, il faut qu’il
devienne un tas d’ordures.)
Jiire wi’i : « Alla ɗon boo, ndikka waande ɓadoo ». (Prov.)
L’écureuil dit : « Dieu existe, bien sûr, mais il vaut mieux que la
termitière soit à côté ». (Un soutien puissant mais éloigné ne vaut pas
une aide modeste mais à portée de main.)
Mo yettataa Alla, nyaama-wulaajo. (Prov.)
Celui qui ne remercie pas Dieu, c’est comme s’il brûlait sa nourriture.
(C’est le comportement de l’ingrat qui est stigmatisé ici. Il ne
reconnaît pas la valeur de ce qu’on lui a donné.)
Alla suure cuurngal tiŋeere, hisne kacceenga maare. (Prov.)
Que Dieu te revête d’un vêtement (semblable à celui) de l’oignon,
(mais) qu’il te protège de sa mauvaise odeur. (On demande a Dieu une
protection renforcée, formée de couches multiples comme celles de
l’oignon, mais dénuée des inconvénients propres à l’oignon.)
Ƴamgo ko ɓurata ɗum semmbe boo, ɗum yeddugo Alla. (Prov.)
Demander à Dieu ce qui dépasse vos capacités, c’est aussi lui
désobéir. (Il ne faut pas demander à Dieu des choses qui vous
dépassent.)
Alla wijataa wijaaye meere. (Prov.)
Dieu ne retourne pas sans raison les cornes de la vache aux cornes
tombantes. (Les infirmités sont une punition divine.)
Ɗum Alla hisnata goɗɗo sida, naa konndoom.
C’est Dieu qui empêche (d’avoir) le sida, pas le préservatif.
Worɓe ngiɗaa konndoom. Ɓe mbi’e, na sey to Alla muuyi goɗɗo
nyawata. (D., prostituée, 25 ans, Domayo, Maroua, 16-01-06)
Les hommes ne veulent pas de préservatif. Ils vous disent que qqn ne
devient malade que si Dieu le veut.

alluha / alluhaaje – ka/ɗe (n.) ; < hausa [àllo] < arabe [l w h¬]
► tablette coranique
Ndotti, sey nannda alluha.
Un vieux doit ressembler à une tablette coranique (i.e., comme la
26
animateer
tablette, pour tenir, il doit s’adosser à un mur).
● alluha njamndi
► tablette coranique miniature en métal (généralement en fer, parfois en

cuivre) (Ces tablettes miniatures sont utilisées lors du traitement des


personnes possédées par des génies ginnaaji.)

amibiyaas – nga (n.) ; < français « amibiase »


► amibiase
Ce mot n’a cours qu’en milieu hospitalier (hôpitaux, dispensaires,
centres de santé). Cf. eemoral.
To goɗɗo haartake haa lesdi meere, ndeen buubi njooɗake dow
toon, ɓaawo man, ɗi njehi haa nyaamdu innu, o nyawan. Feere, ɗum
laatoto amibiyaas. (Ahidjo, infirmier à l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
Si qqn crache par terre après s’être raclé la gorge, que des mouches se
posent là-dessus et qu’ensuite elles aillent sur la nourriture de qqn, il
sera malade. Parfois, cela donne (litt. : devient) une amibiase.

amiiɓ – nga (n.) ; < français « amibe »


► amibes
Ce terme est employé par les personnels médicaux. Pour le commun,
il s’agit de gilɗi.
Amiiɓ, kanjum ɓuri ɗuuɗgo nder reedu. Ɗi cumpitan tetekol,
waɗa dizanterii. (Ahidjo, infirmier à l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
Les amibes, c’est ce qu’il y a en grand nombre dans le ventre. Ils
percent l’intestin et provoquent la dysenterie.

anemii – nga (n.) ; < français « anémie »


► anémie ; cf. ƴiiƴam
Terme employé par les personnels médicaux et répété par certains
patients. Pour le commun, une personne anémiée est qqn qui n’a pas
assez de sang. Cf. ƴiiƴam.

animateer / animateer’en – o/ɓe ; < français « animateur »


► animateur
● animateer-debbo
► animatrice (litt. : animateur femme)
La Délégation à la condition féminine recrute des animatrices char-
gées de rencontrer les femmes dans leurs quartiers en y organisant des
réunions pour les « sensibiliser » à divers problèmes (nécessité de
vacciner les enfants, de se rendre régulièrement à la consultation
prénatale, etc.) Elles vont aussi dans les hôpitaux et les centres de
santé à la rencontre des mères.

27
ankilostoom
ankilostoom – nga (n.) ; < français « ankylostome »
► ankylostome
Ce ver n’est connu sous ce nom que des personnels médicaux. Il est
classé parmi les gilɗi.
Woodi ngilkon ɓe mbi’ata ankilostoom. Kon pamaron, kon ɗon
takki dow tetekol, njara ii’am innu. (Ahidjo, infirmier à l’hôpital de
Bogo, 13-08-04)
Il y a des petits vers qu’on appelle ankylostomes. Ils sont tout petits,
ils adhèrent à l’intestin et boivent le sang de la personne.
Gilɗi ankilostoom tawataake bee koyɗum, sey geeraaɗe maaji
min tawata nder coofe loorɗe. Kanji kam ɗi ɗon peɗi nder teteki,
ɗi ɗon njara ƴiiƴam tan. Ɗi ɗon cosɓina geeraaɗe nder teteki,
ndeen geeraaɗe ɗee ɗon ngurtodoo bee coofe loorɗe. Ɗum ɓoslan
reedu goɗɗo boo.
To goɗɗo marɗo gilɗi ankilostoom bu’i koo haa ladde, geeraaɗe
ɗee naastan lesdi. To ndiyam toɓi, ɗe ngiilotoo dow ndiyam, ɗe
ndiman gilɗi. To ɗi potootiri bee giilotooɗo kosɗe cooke, ɗi
naastan nder maako. To naasti goɗɗo, riman geeraaɗe fahin,
wurtodoo bee coofe. (Hamadou Bouba, infirmier laborantin, CMAO
Meskine, 05-05-04)
Les ankylostomes ne se trouvent pas facilement, on trouve seulement
leurs œufs dans les selles. Eux, ils sont accrochés dans l’intestin et ils
boivent le sang uniquement. Ils pondent des œufs dans l’intestin, puis
ces œufs sortent avec les selles. Cela donne des coliques à la personne.
Lorsqu’une personne infestée par les ankylostomes défèque même en
brousse, ces œufs pénètrent dans le sol. Lorsqu’il pleut, ils se
déplacent au hasard sur l’eau et donnent des vers. Lorsque (ces vers)
rencontrent par hasard qqn qui se promène pieds nus, ils pénètrent en
lui. Quand ça pénètre dans une personne, ça donne des œufs à nouveau
et ça sort avec l’urine.

ankool – nga (n.) ; < français « alcool »


var. : arkool
► alcool pharmaceutique
Haa nyawndaago ɓikkon, min kuuwtinirtaa ankool bana mawɓe,
ngam ankool naawan jamum. (Jean-Marc Aminou, 28 ans,
infirmier guiziga, Meskine, 01-04-04)
Pour soigner les enfants, nous n’utilisons pas d’alcool comme avec
les adultes, parce que l’alcool fait très mal.

annda (v.)
► savoir, connaître
Anndi anndaa, anndan ; anndaa anndi, anndataa. (Prov.)
Celui qui sait qu’il ne sait pas saura ; celui qui ne sait pas (mais qui
28
aparee(wa)
dit qu’)il sait, ne saura pas.
Anndanɗo ma, Alla, maaya ! (Prov.)
Celui qui te connaît, par Dieu, qu’il meure ! (Vous souhaitez la mort de
celui qui connaît tout de vous, notamment vos secrets inavouables.)

anndal / annde – ngal/ɗe (n.d.v.) ; < annda


► connaissance, savoir
► au pluriel, savoir magique (bénéfique ou maléfique)
Yimɓe feere ɗon paddoo bee annde maɓɓe ɓinngel pamarel ngel
lebbi ɗiɗi malla tati nder reedu, baakin haa lebbi ɗuuɗɗi
hiddeeko ngel ɓesdoo, ngam kisnuki baaweteengel en’ente.
Waatoo ɓe kippa reedu bee annde. Ɓe ɗon kaɗa rewɓe boo malla
worɓe danygo boo. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle,
Meskine, 18-08-04)
Grâce à leur savoir magique, certaines personnes bloquent pendant
plusieurs mois éventuellement, l’évolution d’un fœtus/ embryon qui a
déjà deux ou trois mois, afin d’éviter à un enfant porté sur le dos d’être
victime de en’ente (la maladie infantile qui affecte un bébé qui tète
encore sa mère alors que celle-ci a une nouvelle grossesse).
C’est-à-dire que ces personnes tournent la grossesse à l’envers grâce
à leur science (i.e. ils/elles mettent le fœtus à l’envers pour l’empêcher
de se développer). Elles sont capables également d’empêcher des
femmes ou des hommes d’avoir des enfants.

annduɗo / annduɓe – o/be (part.v.) ; < annda


► spécialiste, initié, personne qui détient la connaissance de choses cachées
(non accessibles au commun des mortels)

anoskopii – nga (n.) ; < français « anuscopie » ; cf. aparee


antibiyotiik – nga (n.) ; < français « antibiotique »
► antibiotique
Ce mot est maintenant connu de tous.
Min ndokka ɓe antibiyotiik gal ko laarani kuuduuje. (Mana Gara-
ndji, 44 ans, infirmier toupouri, Maroua, 12-04-04)
Nous leur donnons des antibiotiques pour les plaies.

antimoraal – nga (n.) ; < français « anti + moral »


► euphorisant, anxiolytique
Lorsque l’on emploie ce terme, on fait référence à l’alcool ou aux
stupéfiants.

aparee(wa) / apareeji – nga/ɗi (n.) ; < français « appareil »


► appareil

29
apoloo
● aparee anoskopii
► anuscope
● aparee fuufgo / apareeji fuufgo
► pulvérisateur (litt. : appareil à pulvériser)

● aparee laargo coofe loorɗe bee cewɗe fuu


► microscope (litt. : appareil pour regarder les selles et les urines)

● aparee puufreteenga / apareeji puufreteeɗi


► pulvérisateur (litt. : appareil avec lequel (ça) se pulvérise)

● aparee tansiyooŋ ou aparee laargo tansiyooŋ


► tensiomètre

apoloo – nga (n.)


► conjonctivite virale épidémique
Tire son nom du programme américain d’exploration de la Lune
(Apollo), la première épidémie de cette conjonctivite ayant coïncidé
avec le premier atterrissage de la navette spatiale sur la lune (20 juillet
1969).
Nyawu apoloo ɓuutnan gite, woojinan ɗe boo.
La conjonctivite virale fait gonfler les yeux, elle les fait rougir aussi.

arge – ɗam (n.) ; < arabe [‘ r q] « alcool »


► alcool de fabrication artisanale
Tokkitaniiɗo yargo arge fuu, hunnduko mum woojan coy.
Tous ceux qui boivent régulièrement de l’alcool ont (les muqueuses
de) la bouche très rouge(s).
Ɓe ɗon kurga [nyawu daande] bee arge. To ɓe keɓi ngurtotooɗam
aran, ɓe ndokka ɓinngel wooɓa seeɗa, ndeen, ɓe ngujana ngel
daande maagel. (Djebba, ménagère, Maroua, avril 2004)
On soigne (la méningite) avec de l’alcool (de fabrication artisanale).
Une fois que l’on s’est procuré du cœur de chauffe (premier alcool à
sortir de l’alambic lors d’une distillation), on en donne un peu à boire
à l’enfant, puis, on lui frotte le cou avec.
Woodi mbal ɓe mbi’ata arge. To goɗɗo tokkake yargo ɗam, ɗam
defan heŋre, nyolnan nde. Kanjum ɓe mbi’ata kaŋseer. (Gaïvaï
Ganava, infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
Il y a une boisson alcoolisée qu’on appelle arge. Si qqn en boit
régulièrement, cela lui cuira le foie et le fera pourrir. C’est ce qu’on
appelle cancer.

arkool Cf. ankool


asaangal / asaale – ngal/ɗe (n.)
► hanche ; au pluriel, bassin

30
ayna
Rewɓe feere, asaale maɓɓe paaɗi daga aran. Doktoor ayna ɓe to
lebbi danygo maɓɓe ciki, o seeka ɓe nyannde ɓesngu. (Maïramou,
assistante gynécologue, hôpital provincial de Maroua, 25-08-04)
Certaines femmes ont d’avance le bassin trop étroit. Le médecin
surveille leur terme et il les opère le jour de l’accouchement.

asngol / asli – ngol/ɗi (n.)


► race, ethnie
Lesdi Kamaru ɗon mari asli feere feere jur.
Le Cameroun compte de nombreuses ethnies différentes.

aspirateer / aspirateerji – nga/ɗi (n.) ; < français « aspirateur »


► aspirateur (utilisé en obstétrique)

aspuroo – nga (n.) ; < nom de marque


► à l’origine, comprimé d’Aspro ; désigne actuellement toutes les sortes
d’aspirine ; cf. empisi

astomaa – nga (n.) ; cf. estomaa


ataasoŋ – nga (n.) ; cf. taasoŋ
awsa (v.)
► être affaibli

awsere / awse – nde/ɗe (n.d.v.) ; < awsa


► léger mal (de ...)
Awsere reedu haɗi mo wurtaago hannde.
Un léger mal de ventre l’a empêché(e) de sortir aujourd’hui.

awsina (v.d.) ; < awsa


► affaiblir
Nyawu sonndaaru ɗoo awsini mo.
Le sonndaaru l’a affaibli(e).

ayiibe / ayiibeeji – nga/ɗi (n.) ; < hausa [aib¡À] « faute »< arabe [‘ y b] « honte »
► tort, faute
Ɓinngel maayi, ammaa daada maagel walaa ayiibe, ngam nyawu
man hurgataako.
L’enfant est mort, mais ce n’est pas la faute de sa mère, car la maladie
en question est incurable.

ayna (v.)
► garder, protéger ; surveiller, contrôler

31
azal
azal – o (n.) ; < arabe cf. [’ j l] « délai, temps fixé, durée de vie »
► destin, mort
Geɗal bee azal luutataake. (Prov.)
La destinée et la mort, on n’y échappe pas.

B
baaba / baabaaji – o/ɗi (n.)
► père
To baaba maayi, bappaanyo boo maya. (Prov.)
Si le père meurt, l’oncle paternel n’a qu’à mourir (aussi). (Une fois le
père mort, l’oncle paternel n’a plus d’utilité, puisque, même du vivant
du père, il n’est pas très attaché à ses neveux et nièces.)
Enɗam daada bee ɓinngel kam, na baaba hawti ɗum. Baaba
aynata daada bee ɓinngel ; o yiɗi ɓe ɓe ɗiɗo fuu. Ko debbo yi’ata
woni ɗuuɗɗum, ko numata woni pamarum. Debbo bee ɓinngel
fuu, gorko mari ɓe. Debbo boo, ɓinngel tan o yiɗi. Ɗoo kam a
laari baaba ɓurata yiɗgo ɓinngel. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout
peul, Petté, 31-05-04)
L’affection de la mère pour l’enfant, c’est le père qui l’a scellée. C’est
le père qui veille sur la mère et l’enfant. Il les aime tous les deux. La
mère est au courant de (litt. : voit) beaucoup de choses (concernant
son enfant), mais sa réflexion est réduite (litt. : ce qu’elle pense est
peu). La femme et l’enfant, c’est le mari qui les possède. Quant à la
femme, elle n’aime que son enfant. Ainsi, tu vois que c’est le père qui
aime le plus l’enfant.

baaba-saare / baaba-saare’en – o/ɓe (n.c.)


« père de la concession »
► père de famille, homme marié qui a des enfants
Baaba-saare, baaba caari. (Prov.)
Le père de famille est responsable des mauvaises actions qui peuvent
être commises par ses enfants et par son/ses épouse(s). (Litt. : le père
de famille est le père des diarrhées. Jeu de mots saare/caari.)
Baaba-saare-hon, taa ron. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Des pères de famille minables, n’hérite pas !
Woodi mo ngondumi jonta, baaba-saareejo, ammaa gite maako
ɗuuɗi. Sey min puɗɗa huuwtinirgo konndoom, ngam, tagu
anndaa, taa nyannde feere mi heɓra nyawu sida gal maako. (Ky.,
26 ans, prostituée, Domayo, Maroua, 22-01-06)
Il se trouve que je vis actuellement avec un père de famille, mais il
cherche trop les femmes. Il faut que nous nous mettions à utiliser le
préservatif, car, on ne sait jamais, il ne faudrait pas qu’un jour j’aie le
32
baatal
sida avec lui.

baalamwol / baalamji – ngol/ɗi (n.)


► rites magiques, réservés aux seuls initiés, qui permettent, grâce à des
sacrifices appropriés, de guérir certaines affections comme celles qui sont
causées par la sorcellerie, les génies, etc.
Mi meeɗɗo yiigo ɓe ɗon ngaɗa baalamji nyawu huutooru. (Dada
Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
J’ai eu l’occasion de voir faire les rites magiques (destinés à soigner)
la ‘maladie du varan’.
Kooba ɗum sayɗaanu, ngam to innu wari nga, sinaa ɓe ngaɗa
baalamji. To ɓe ngaɗaay fuu, ginnawol ngool naatan innu barɗo
nga. Kusel maaga boo, ɓe ɗon ngaɗira lekki kabba. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 20-03-05)
L’hippotrague est un « diable », car si qqn la tue, on doit obligatoi-
rement faire des rites magiques. Sinon, ce djinn pénètrera dans la
personne qui a tué (l’hippotrague). Avec sa chair, on fait un remède
contre la syphilis.

baaldal – ngal (n.d.v.) ; < waaloo


« fait de passer la nuit avec (qqn) »
► coït, accouplement, relations sexuelles (euphémisme)
« L’action liée au sexe comme l’accouplement est appelée baaldal (le
fait de passer la nuit ensemble) ou mooɓootiral (le rapprochement)
ou encore giidal (l’entrevue) et sunna (de l’arabe ‘obligation
conjugale’). » (CERCP 1988, p. 54)
O wela-baaldal jemma. (Eguchi 1974, p. 102)
Elle fait bien l’amour la nuit.

baasil-kook – nga (n.) ; < français « bacille de Koch »


var. : baasil-dekook
► bacille de Koch
Terme employé uniquement dans les établissements de santé dispo-
sant d’un laboratoire.
Innde gilɗi sonndaaru, baasil-kook.
Les ‘germes’ de la tuberculose s’appellent « bacilles de Koch ».

baatal / baate – ngal/ɗe (n.)


► aiguille, seringue ; cf. tufirɗum
► injection (à l’aide d’une aiguille), piqûre
Doptorhon keson koon, kon anndaa koo tufgo baatal !
Ces jeunes petits infirmiers, ils ne savent même pas faire une
injection !

33
baatal
Baate lopitaal njiiji mo kosngal.
Les injections (qu’il/elle a reçues) à l’hôpital/dispensaire lui ont
paralysé la jambe.
● baatal ɓilaawal
► perfusion (litt. : injection suspendue) ; syn. perfizyooŋ

● baatal ɗanninanngal
► injection provoquant une anesthésie générale (litt. : piqûre qui fait

dormir)
Nyawɗo mo waawataa baatal ɗanninanngal, ɓe tufa mo baatal
goɗngal.
Le patient qui ne supporte pas l’anesthésie générale, on lui fait une
autre injection.
● baatal nder i’al dungal
► anesthésie péridurale (litt. : injection de l’os de l’extrémité inférieure de

la colonne vertébrale)
Nyawɗo [oo], ɓe tufa mo baatal [...] haa ɓaawo deydey lonkoƴol
nder i’al dungal. Ndiyam man naasta nder maagal. Ɓaawo man,
ceeketeeɗo maatataa naawreenga, ngam reeta ɓanndu maako gal
les ɗoo fuu waatan. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul,
Maroua, 15-04-04)
Le patient, on lui fait une (...) injection dans la colonne vertébrale,
dans les vertèbres lombaires. Le liquide y pénètre. Ensuite, la per-
sonne qu’on opère ne sent plus la douleur, parce que toute la moitié
inférieure de son corps est inerte.
● baatal ndiyam
► perfusion (litt. : injection d’eau) ; syn. perfizyooŋ

Goɗɗo feere kam, to paɓɓooje maako ngarti, sey ɓe ɓilana mo


baate ndiyam.
Il y a des gens, dès que leur paludisme revient, il faut qu’on leur fasse
des perfusions.
● baatal tooke ou baatal ɗaare
► sérum antivenimeux (litt. : injection (contre) le poison/venin ; injection

de contre-poison)
► sérum ou vaccin antitétanique

► vaccin injectable (cf. vaksee)


● baatal minizii
► vaccin antiméningococcique

Ɓe tufi mo baatal minizii.


On l’a vacciné contre la méningite.
● baatal sonndaaru ou baatal besezee
► vaccin antituberculeux, vaccin BCG

34
babal
● baatal vat
►vaccin antitétanique
► produit injectable ; syn. lekki tufeteeki
To nyawɗo wardi bee baatal maako, o hollammi karne maako, mi
laara deydey miligiraam noy tufanmoomi, mi fuɗɗa tufgo mo.
(Baïnou Priscilla, 38 ans, aide-soignante lakka, Maroua, 21-04-04)
Quand le malade apporte son produit à injecter, il me montre son
carnet (de santé) pour que je voie combien de milligrammes je dois
lui injecter avant que je lui fasse l’injection.
● baate
► douleurs provoquées par des aiguilles envoyées dans le corps par sorcel-

lerie (litt. : aiguilles)


● neldugo goɗɗo baate
► (litt. : envoyer des aiguilles à qqn)

Cette expression renvoie à l’activité sorcière. Le sorcier est réputé


capable d’envoyer à distance des aiguilles dans le corps de sa victime,
provoquant chez elle des douleurs dont la cause ne peut être détectée
par la biomédecine. Il y a des guérisseurs spécialisés qui savent com-
ment extraire ces aiguilles du corps. Cf. reeza. « (Cette opération)
consiste à envoyer par des procédés mystiques plusieurs aiguilles dans
le corps de la future victime. Lorsqu’il y aura assez d’aiguilles dans le
corps de la victime, elle tombe(ra) malade et (mourra) par la
suite. » (Djingui et Holtedahl, 2001, p. 77 note)

baawol / baa’wi – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < waawa


► placenta (s’emploie normalement pour les femelles d’animaux) ; cf.
minyiraawo
baawol ngool, to ngol aarti
en cas de placenta prævia
● baawol aartungol
► placenta prævia (litt. : placenta qui précède)

babal / babe – ngal/ɗe (n.)


► endroit
● babal jaɓɓaago
► accueil, service d’accueil
Nyawɓe hesɓe aartira haa babal jaɓɓaago tawon.
Les nouveaux malades passent d’abord par le service d’accueil.
● babal seekgo
► champ opératoire (litt. : endroit qu’on opère)

To ɓe ɗon ceeka goɗɗo, to ɓe ɓoorti mo, ɓe mballina mo dow


taabal, ɓe cudda mo bee leppi dollaaɗi ɗi ngalaa mukurooɓji. Sey
babal seekgo tan wangata. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier
35
baɓɓol
peul, Maroua, 15-04-04)
Lorsque l’on opère qqn, après l’avoir déshabillé et couché sur la table
(d’opération), on le couvre avec des draps stériles lavés à 100° (litt. :
draps bouillis qui n’ont pas de microbes). Seul le champ opératoire est
visible.

baɓɓol – ngol (n.)


► aube
No jemma juutiri fuu, baɓɓol ɗon wadda hoore. (Prov., Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 15-10-04)
Aussi longue que soit la nuit, l’aube apparaîtra.

bagarmi – ngu (n.)


« Baguirmi » (ancien empire situé au Tchad)
► hémorroïdes externes avec thrombose
On soigne cette affection en incisant le vaisseau thrombosé avec un
couteau.

bakterii – nga (n.) ; < français « bactérie »


► bactérie
Terme employé par les laborantins et certains personnels médicaux.
Pour le commun, se confond sous l’étiquette de gilɗi.
Nyawu nguu, ɗum bakterii waddata ngu.
Cette maladie, c’est une bactérie qui la provoque.

balawal / balawe / balbe – ngal/ɗe (n.)


► épaule
Mi jooɗodake bee maako balawal bee balawal.
Je suis resté assis avec lui épaule contre épaule.
Ko yaali yam bee maako, min lukkindira balbe mi saaloo.
Je me fiche pas mal de lui / d’elle, je le/la bouscule d’un coup d’épaule à
l’épaule et je passe (litt. : nous nous bousculons les épaules (et) je passe).

balingoo (v.) ; < arabe (cf. arabe tchadien [bâlix] « nubile, adulte », P. Jullien de
Pommerol 1999, p. 240)
► atteindre l’âge de la puberté ; syn. nyuufoo
Ɓikkon feere, to ɗon balingoo, na kon ndaara koo hooseere kon
ndoondotoo.
Certains enfants, quand ils arrivent à l’âge de la puberté, ont l’impression
qu’ils seraient capables de porter une montagne sur la tête.

balma (v.)
► blesser à l’arme blanche

36
batte
Jawmu saare balmi gujjo haa junngo, koo ngam o daɗi boo.
Le propriétaire de la maison a blessé le voleur à la main, bien qu’il se
soit échappé.
To ɓe tuurtini bumɗo kam, na mo o heɓi fuu, o balman noon.
Si l’on fait sortir un aveugle de ses gonds, il est capable de blesser
n’importe qui.

bannde – nga (n.) ; cf. leppol


bantus / bantusji – nga/ɗi (n.) ; < français « ventouse »
► ventouse en verre ; cf. luwal
● tiggugo bantus
►poser des ventouses (litt. : planter des ventouses)
► ventouse obstétricale
To ɓesngu saati, min ɗon naastina bantus, min kippa dow hoore
ɓinngel, min pompa. (Yéwé, infirmier accoucheur, CMAO Meskine,
27-08-04)
Lorsque l’accouchement est difficile, nous introduisons une ventouse
obstétricale que nous retournons sur la tête de l’enfant, et nous faisons
le vide en pompant (litt. : nous pompons).

baraajalla / baraajalla’en – o/ɓe (n.) ; < arabe [faraj allah] « récompense //


consolation de Dieu »
var. : baraaji-alla / baraaji-alla’en ;
► élève mendiant d’école coranique
On surnomme ainsi les élèves d’école coranique qui mendient dans
les rues, envoyés par leurs marabouts. Ils abordent les passants en
disant : « Baraaj Allah ! ».

barka – ka (n.) ; < arabe [baraka] « bénédiction, prospérité, bonheur »


► chance en toute circonstance (accordée par la faveur divine ; quoi que la
personne entreprenne, elle réussira) ; cf. saa’a

barkanteewu Cf. nyawu


basiil – nga (n.) ; < français « bacille »
► bacille ; cf. ngilngu
Terme employé uniquement par les laborantins et certains personnels
médicaux. Pour le commun, se confond sous l’étiquette de gilɗi.

batte – ɗe (n.)
► traces (laissées par une maladie), séquelles, conséquences
Batte nyawu nguu kaɗi mo yargo kosam.
Suite à cette maladie, il ne peut plus boire de lait.

37
bawla
► symptôme (permettant de reconnaître une maladie)

bawla (v.) ; < arabe [b w l] « urine »


► aller à la selle, aller aux toilettes, déféquer ; cf. bu’a
Ce mot est neutre et dégagé de toute connotation fâcheuse. Son
étymon arabe signifie « urine ».

bawle – ɗe (n.) ; < arabe [b w l] urine


► urine (terme savant) ; cf. coofe

baybayɗi Cf. waywayko


beccal / becce – ngal/ɗe (n.)
► côte (anatomie)
Yimɓe ɓe becce joweeɗiɗi maa toonyataako yam, sakko aan mo
beccal gootal !
Si les gens riches ne me cherchent pas noise, à combien plus forte
raison toi, qui es misérable ! (Litt. : Les gens à sept côtes ne me
cherchent pas noise, encore moins toi qui n’as qu’une seule côte !)
Mi ɗon sonndoo haa becce am aaroo, ɗe naawa. (Aminatou Seïny,
18 ans, ménagère mousgoum, 28-05-04)
Je tousse tellement que mes côtes se resserrent et me font mal.
INSULTES
Beccal baamma teema !
La côte de ton père !
Becce baamma !
Les côtes de ton père !
● becce hooseere
► flanc de montagne (litt. : côtes de montagne)

beɗakkanaayel / beɗakkanaahon – ngel/kon (n.d.)


► petit morceau (de tissu ou de natte)

beɗel / mbeɗon – ngel/kon (n.) ; < beɗol


« petite plaque »
► gonflement induré situé au niveau de l’estomac (entre les côtes et le
nombril) ; cf. liflifa, ndinkiri
Certains informateurs, de Meskine notamment, prennent beɗel pour
synonyme de nanol, ce qui est manifestement une erreur. Le second se
situe à gauche, au niveau de la rate, le premier, au niveau de l’épigastre.
Liflifa serait synonyme de beɗel d’après des femmes enquêtées. Un
guérisseur de Petté (Abdouramane Modibbo) dit cependant que c’est une
affection différente, bien que sise à peu près au même endroit dans le
corps. De même, ndinkiri serait une variante différente de beɗel d’après
38
beɗel
cet informateur. Un guérisseur de Gazawa nous a dit que beɗel était
synonyme de nyawu ɓernde. Cependant, il semble que beɗel se voie de
l’extérieur, contrairement à nyawu ɓernde.
Beɗel ɗon jooɗoo hakkunde ɓernde bee jaabuuru. Ɗum gilɗi
puɗɗata ngel. (Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-
04)
Le beɗel se situe entre l’épigastre et le nombril. Ce sont les vers qui
le provoquent.
Beɗel ɗon nder reedu. Ɗum gilɗi ɗisotoo haa heŋre, tufa nde.
Kanji ɗiin, ɓurna fuu, min tawata nder mongorooje nyolɗe.
Buubi ngaddata ɗi haa nyaamdu. (Mana Galé, guérisseur, Louggol-
Mindif, 21-05-04)
Le beɗel se trouve dans la région épigastrique. Ce sont des vers qui
se fixent sur le foie et qui le piquent. Ceux-ci, la plupart du temps,
nous les trouvons dans les mangues pourries. Ce sont les mouches qui
les apportent dans la nourriture.
Liflifa, sey innu dawa nannga nga ; to tokkake nanngugo nga
fajiri fuu, nga saayan nder ɓanndu. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Le liflifa, on doit le « prendre » (i.e. le masser) tôt le matin ; si on le
« prend » régulièrement chaque matin, il disparaîtra (en rentrant) dans
le corps.
Beɗel ɗon noone ɗiɗorje : beɗel gorgel bee beɗel dewel. Beɗel
gorgel ɗoo, haa timmitorde becce woodi kuungel feere, naa ɗum
iƴal kam, ammaa, ngel daneeyel tal. To ngel nyawi, ngel ɗon juuta
haa ngel yottoo jaabuuru goɗɗo. To ngel yottake jaabuuru, goɗɗo
yamɗitittaa. Beɗel dewel boo, ɗon jooɗoo sera becce. To a meemi
ngel, a tawan ngel bana tamseere. (Abdouramane Modibbo,
guérisseur à Petté, 25-06-04)
Il y a deux sortes de beɗel : un b. mâle et un b. femelle. Le b. mâle...,
à l’extrémité des côtes, il y a une petite chose (appendice xiphoïde)
qui n’est pas vraiment un os, mais qui est toute blanche. Quand elle
est malade, elle s’allonge jusqu’à atteindre le nombril de la personne.
Quand le nombril est atteint, la personne ne peut (plus) guérir. Le
beɗel femelle, quant à lui, il réside à côté des côtes. Quand on le
touche, on a l’impression que c’est comme un beignet plat de riz et de
farine.
DIAGNOSTIC
To goɗɗo woodi beɗel, ɓe ngula kusel abalay, ɓe ƴakkina mo,
beɗel wangan. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 20-03-05)
Lorsque (l’on pense que) qqn souffre de beɗel, on lui grille de la
viande de Patas (singe rouge), on la lui fait manger et le beɗel se
manifestera.

39
beero
TRAITEMENT
To haa mi hurga beɗel, mi ƴaran reedu nyawɗo. To ƴiiƴam ɗon
wurtoo, mi yigga toomndi suudu bee citta. Ndeen to ɗum simti
nder reedu toon, gilɗi ɗii piistoto diga heŋre, ɗi naasta teteki.
Ndeen mi hokka mo seɓre ɗaaleehi dollaaki o yara. Ɓaawo ɗoon,
o saaran gilɗi ɗii fuu, ɗi ɗon bana ndamba. (Mana Galé, guérisseur,
Louggol-Mindif, 21-05-04)
Pour soigner le beɗel, je scarifie l’épigastre du patient. Lorsque le
sang coule, je frotte (sur les scarifications) de la suie et du piment.
Ensuite, lorsque cela a filtré dans l’épigastre, les vers se détachent du
foie et pénètrent dans les intestins. Alors, je donne à boire au (patient)
une décoction d’écorce fraîche de caïlcédrat. Après ça, il évacue tous
les vers dans une diarrhée, ils ressemblent à des mucosités nasales.

beero / weerɓe – o/ɓe (n.)


► rebouteux ; syn. jokkoowo
Beero haa Mura, bee gaadal o jokkata yewre.
Le rebouteux de Mora, c’est avec du Cissus quadrangularis qu’il
réduit les fractures.

beluuhi / beluuje – ki/ɗe (n.d.v.) ; < wela


► rasoir « coupe-chou » ; bistouri ; cf. laɓi

benteere / benteeje – nde/ɗe (n.) ; < hausa [bàntee] « pagne »


► cache-sexe masculin
Derkeejo nafoowo, iga haɓɓugo benteere.
Un garçon serviable, (on le reconnaît) déjà à sa façon d’attacher son
cache-sexe. (Prov., Dahirou 2004, p. 24)

besezee Cf. baatal


bijilol / bijili – ngol/ɗi (n.)
► natte de cheveux, tresse de cheveux
Hakkee gaasa maako njuutka, to o moorake, bijili maako ɗon
meema balbe.
Elle a les cheveux tellement longs que, lorsqu’elle se fait coiffer, ses
tresses lui touchent les épaules.

binndol / binndi – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < winnda


► écrit
Au pluriel, désigne des écrits coraniques tracés sur une tablette et rincés
à l’eau. Le liquide ainsi chargé est bu à des fins magiques ou thérapeu-
tiques. Nous traduisons parfois par « rinçures de versets coraniques ».

40
bonniingel
● binndi faamu
► versets lavés destinés à augmenter l’intelligence

biroŋsiit Cf. buroŋsiit


biroo – nga (n.) ; < français « bureau »
► bureau, institut, service
● biroo ekkitingo kuuɗe
► service de formation (litt. : bureau d’enseignement des travaux)

birooŋs Cf. burooŋs


bismoo (v.) ; < arabe ; cf. arabe tchadien [bismi] « invocation de Dieu » (abréviation
de [bismillah])
► prononcer la formule bismillaahi, « au nom de Dieu ! »
Walaa e ginnawol walaa. Koo nder suudu ngol naastan, caka
dammugal, dow be’’itte. Ngol wara ngol saɓɓa, wallina ɓinngel
maagol. To a wari haa mbaaloɗaa ni, ngaɗaa bismillaahi, suy ngol
lusitoo, ngol sotta. Kanjum ɓe mbi’i to haa mbaaloɗaa, sey
mbismooɗaa. »
Il n’y a pas d’endroit sans djinn. Il pénètre même dans la maison, au
milieu de la porte, sur le lit. Il vient y étendre la couche de son enfant.
Dès que vous venez pour vous coucher, vous devez dire
« bismillâhi », alors il recule et vous laisse la place. C’est pour cela
qu’on dit qu’il faut, lorsqu’on va se coucher, prononcer la formule
« bismillâhi ».

biƴƴe Cf. wiƴƴere


bobbokol / bobboki – ngol/ɗi
► fanon de vache
► double menton

bojji Cf. boyol


bone – o (n.)
► malheur, souffrance
Bone, baaba hakkiilo. (Prov., cf. Dahirou 2004, p. 51)
La souffrance est la mère (litt. : le père) de la sagesse.
Ɓaawo bone, sey belɗum.
Après la souffrance, le plaisir.

bonniingel / mbonniikon – ngel/kon ; < wonna


« (enfant) qui s’est gâté »

41
bonnjokru
● bonniingel yeeso danyeego
► mort-né macéré (litt. : (enfant) qui s’est gâté avant d’être mis au monde)

bonnjokru / bonnjokji – ndu/ɗi (n.)


► sac
► estomac (employé généralement pour désigner l’estomac d’une personne
corpulente) ; cf. reedu
To weeti, on nyaami on kebbini bonnjokji mon ni, suy on ɗon
ɗaanii tan.
Le matin, vous ne faites que de manger et de vous remplir la panse,
puis vous dormez.

bordeeljo / bordeel’en – o/ɓe (n.) ; < français local « bordelle » (prostituée)


< français « bordel » (maison de passe)
► prostituée ; syn. sista ; cf. ajabaajo
Ce terme désigne la prostituée « professionnelle », à distinguer de la
« femme libre » qui n’est pas forcément vénale.
Miin kam, diga ngarmi Marwa, mi ɓurataa worɓe ɗiɗo jem-
maare. (Am., prostituée, 16 ans, Domayo, Maroua, 03-03-06)
Moi, depuis que je suis à Maroua, je ne dépasse pas deux hommes par
nuit.

bordeelku – ngu (n.d.) ; < français local « bordelle » (prostituée)


► prostitution ; cf. waancuru
Mi janngaay lakkol jur, baaba am salii, o wi’i ɓinngel debbo, to
janngi lakkol, waɗan bordeelku. O wurtini innde ɓikkon rewɓe
fuu lakkol. (Mi., 25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Je n’ai pas été longtemps à l’école, mon père a refusé ; il disait que si
une fille allait à l’école, elle deviendrait une prostituée... (Rires) Il a
fait sortir toutes ses filles de l’école.

bordodol – ngol (n.)


► rectum
Il semble que ce mot désigne aussi le sphincter anal.
Bordodol maako nyaamtake.
Il a un prolapsus rectal. (Litt. : son rectum / sphincter anal s’est mangé.)

boyol / bojji – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < woya


► pleur (utilisé généralement au pluriel en fulfulde comme en français)
bojji weelo
pleurs de faim
bojji nyawu
pleurs causés par la maladie

42
budurwaajo
bu’a (v.)
► chier, aller à la selle, déféquer ; cf. daaba
Le terme est considéré comme vulgaire en fulfulde.
« Pour se soulager de tout besoin (miction, défécation), on doit s’assurer
qu’on est à l’abri de tout regard. L’exigence de se soustraire à la vue
d’autrui est encore plus rigoureuse pour la femme. Celle-ci doit dispa-
raître complètement du regard des autres. Les selles font l’objet de plus
de dissimulation, pour l’homme comme pour la femme. Il est préférable
d’éviter de les faire hors de chez soi. Aussi prend-on la précaution de
consommer très sobrement des aliments, voire même de s’en abstenir
quand on se trouve en voyage, afin d’éviter de compromettre son
honorabilité suite à des indispositions digestives.
Cette précaution prise de camoufler l’acte de défécation se retrouve
même dans les jeux des enfants, qui sont ainsi conditionnés dès leur
bas âge. Il existe en effet un petit jeu qui consiste à couvrir de raille-
ries, en criant ooncoga, un des leurs surpris en train de déféquer dans
un endroit exposé aux regards. » (CERCP 1998, p. 51)
Bu’a ɗoon, nyaama ɗoon, sey dabba. (Prov.)
Chier et manger au même endroit, il n’y a que l’animal (à faire ça).
Funyake bu’aay, yi’aama semti. (Prov.)
Il/elle a retroussé son vêtement (mais) n’a pas chié : on l’a vu et il a
eu honte.
Funyake bu’aay maa semti, sakko funyake bu’i. (Prov.)
Retrousser son vêtement sans chier, cela fait honte, a fortiori
retrousser son vêtement et chier.
O ɗon bu’a morle-morle.
Il/elle chie des petites crottes.
► en chier (vulgaire), en baver, en voir de toutes les couleurs
To waandu bu’aay boo, jawmu ngesa bu’an. (Prov.)
Si ce n’est pas le singe qui en chie, ce sera le propriétaire du champ.
(Si vous ne faites pas de mal au singe, c’est lui qui vous en fera.)
● bu’a-jogoo
► redouter (litt. : chier-tenir)

To duumol naasti ni, mi ɗon bu’i-jogii bee paɓɓooje, sey to peewol


acci. (Maïramou Youssoufa, patiente au CSI de Dargala, 10-06-04)
Dès le début de la saison humide, je redoute le ‘paludisme’, jusqu’à
la fin du froid humide.

buddel / mbuddon – ngel/kon (n.)


► petit repli de chair qui fait saillie à la pliure de la face externe du poing
fermé

budurwaajo / budurwa’en – o/ɓe (n.) ; < hausa [bùdurwaa] « jeune fille


43
bu’e
nubile non mariée »
► jeune fille vierge
Haa gite ɓiɗɗo debbo ɓe paamrata to gorko wonni mo. [...] Ɓe
ɗon poondira heɓtugo boo bee yeeraande gertogal malla nde
jaawngal ; waatoo ɓe naastina nde haa les maako. To nde salake
wurgo, ɗoo kam o meemaaka, to nde wuri boo, o meemaaɗo.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04).
C’est dans les yeux de la fille que l’on sait si un homme l’a déflorée.
(...) On essaie aussi de savoir avec un œuf de poule ou de pintade ;
c’est-à-dire, on l’enfonce dans son sexe. S’il refuse de passer, alors,
elle est intacte, et s’il passe, on l’a touchée.
Yeeso ɓangal, budurwaajo ndikka saloo baaldal dow huuwtinirgo
bee konndoom.
Avant le mariage, mieux vaut que la jeune fille refuse d’avoir des
relations sexuelles plutôt que d’utiliser le préservatif.

bu’e – ɗe (n.d.v.) ; < bu’a


► excrément, merde, étron ; cf. coofe, nyaama
– Leggal doƴƴii, baali ndoggi !
– Bu’e ! (Devinette)
– Un bois est tombé, les moutons ont bombé !
– L’étron !
(L’excrément, en tombant, fait fuir les mouches – sans doute pas pour
longtemps.) (Remarquer le jeu de mots entre doƴƴii et ndoggi que
nous avons essayé de rendre par « tomber/bomber [aller très vite,
foncer].)
– Mallum doƴƴoo, ɓikkon ɗon mbooka !
– Bu’e ! (Devinette, Noye 1974, p. 300)
– Le marabout tombe, les enfants crient !
– L’étron !
(Cette devinette est particulièrement irrévérencieuse. Le marabout y
constitue une métaphore de l’étron, et ses élèves sont les mouches à
merde.)
Laamu kam, koo ngu bu’e, belɗum. (Prov.)
Le pouvoir, même celui qu’on exerce sur ceux qui chient, c’est bon.
(Le proverbe fait allusion à la fonction du laamɗo bu’e, litt. : « chef
des excréments », dont le rôle était de pourchasser ceux qui faisaient
leurs besoins n’importe où.)
To a faali bu’e, ndeen ɗe kaccete. (Prov.)
Si tu prêtes attention à de la merde, c’est alors que tu vas la sentir
(litt. : qu’elle va t’empuantir).
Bu’e cukki caarol. (Prov.)
L’étron empêche la diarrhée de sortir. (Le puissant assure protection
au plus faible.)
44
bumɗo
Bu’e naawi mo. (Noye 1989, p. 45a)
Il fut pris d’un besoin pressant d’aller à la selle. (Litt. : les excréments
lui firent mal.)
● bu’e bosiiɗe
► selles trop molles

● bu’e caatuɗe
► selles dures

● bu’e dakamɗe
► étrons, selles consistantes

● bu’e loorɗe
► gros étrons, grosses selles

► sécrétion solide
● bu’e noppi
► cérumen (litt. : sécrétion des oreilles)

bulook / bulookji – nga/ɗi (n.) ; < français « bloc »


► bloc opératoire, salle d’opération ; syn. suudu seekgo

bumbumre / bumbumje – nde/ɗe (n.)


► mont de Vénus, pénil, région pubienne de la femme (terme tabou en
fulfulde)
Gorko danyan, debbo danyan,
Alla naalanam buuɗaare !
Mi sikkano ɗum bumbumre
Asee boo, ɗum gooroore !
(Chanson, Mamma Bobbo Abbaasi, fillette peule qui avait 14 ans en
1991, Maroua)
L’homme met au monde, la femme met au monde,
Que Dieu me maudisse le vaurien !
Je croyais que c’était un mont de Vénus,
Alors qu’il s’agissait d’une noix de kola !

bumɗo / wumɓe – o/ɓe (part.v.) ; < wuma


► aveugle
Bumɗo, nde relli gite, wi’i gite kaccuɗum. (Prov., Dahirou 2004,
p. 63)
L’aveugle, comme il n’en a pas, dit que les yeux sont des choses qui
puent.
To bumɗo heɓi dawgo, e ɗowoowo heɓi ka. (Prov.)
Si l’aveugle doit partir de très bonne heure, c’est avec (son) guide
qu’il peut le faire.
To bumɗo wi’i dawan, sey to ɗowoowo jaɓi. (Prov., Hamadou

45
bunkaaru
Bouba, Maroua, 22-03-06)
Si l’aveugle dit qu’il veut partir de grand matin, encore faut-il que
(son) guide soit d’accord.
To bumɗo wi’i fiɗete, o ɗon yaaɓi hayre. (Prov.)
Si un aveugle dit qu’il va te lancer (un caillou), c’est qu’il a le pied
sur un caillou.
Halluɓe piynata bumɗo galaaji. (Prov., Tourneux et Yaya 1998,
p. 333)
Ce sont les gens méchants qui font battre les pois de terre par un
aveugle.
Bumɗo tufa, Alla wurna. (Prov.)
L’aveugle pique (l’aiguille) et Dieu poursuit l’ouvrage (litt. : fait
passer).

bunkaaru / bunkaaji – ndu/ɗi (n.) ; cf. bu’rudu


buroŋsiit – nga (n.) ; < français « bronchite »
var. : biroŋsiit
► bronchite (terme employé en milieu hospitalier et dans les dispensaires) ;
cf. sonndaaru, ndamba
Ndamba ɗon tagamma ɗiɗi : biroŋsiit bee pinemonii. [...]
Biroŋsiit ɗon nannga dow ɗaɗi bumsuɗe goɗɗo, waɗa ndambaaji
nder toon. To goɗɗo ɗon foofa, a ɗon nana ɗum. To nga nanngi
goɗɗo ɗoo, o nanan ɓanndu maako ɗon wula, hoore naawa, o ɗon
sonndoo boo. (Yaya, infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-04)
Il y a deux sortes de ndamba : la bronchite et la pneumonie. (...) La
bronchite attaque les « conduits » des poumons et y met des
mucosités. La personne a une respiration bruyante (litt. : lorsque la
personne respire, on l’entend). Quand (la bronchite) attaque la
personne, celle-ci sent son corps chauffer, elle a mal à la tête et elle
tousse également.

burooŋs – nga (n.) ; < français « bronches »


var. : birooŋs
► bronches ; cf. ɗaɗol
Ce terme est un monstre du point de vue de la phonologie du fulfulde,
qui n’autorise pas la présence de deux consonnes consécutives dans
une même syllabe. La forme phonologisée serait [buroos], avec
dénasalisation de la dernière syllabe ; mais elle serait homophone
d’un autre emprunt déjà existant (« brosse »).
Birooŋs, ɗum ɗaɗi bumsuɗe. (Yaya, infirmier, hôpital de Bogo, 29-
06-04)
Les bronches sont les « conduits » des poumons.

46
buudoo
buroos / buroosji – nga/ɗi (n.) ; < français « brosse »
► brosse
● buroos limce
► brosse à habits
● buroos nyii’e
► brosse à dents en plastique

● buroos paɗe
► brosse à chaussures

● leggal buroos
► brosse à dents en plastique (litt. : bois brosse)

bu’rudu / bu’ruɗi – ndu/ɗi (n.) ; cf. buurudu


buubel / mbuubon – ngel/kon (n.d.) ; < mbuubu
► moucheron

buucoonde / buucooɗe – nde/ɗe (n.)


► articulation du fémur à l’os iliaque
► douleur à l’articulation du fémur et de l’os iliaque

buudeejo / buude’en – o/ɓe (n.d.v.) ; < buudoo


► marabout pratiquant la magie
Ce genre de marabout, grand fabricant de grigris, exerce une activité
contraire à la religion. Il est donc l’objet de l’opprobre des personnes
pieuses, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une abondante clientèle,
notamment dans la population féminine.
To goɗɗo yehi haa buudeejo, o jaɓi ko o wi’i mo noon, o huuw-
tiniraay, juule maako njaɓataake baakin balɗe cappan nay.
Si qqn se rend chez un marabout pratiquant la magie et qu’il croie
simplement à ce qu’il lui dit, même s’il ne le met pas en pratique, Dieu
refusera d’écouter ses prières pendant quarante jours environ (litt. :
ses prières ne seront pas acceptées environ quarante jours).
Buude’en, ɓe aarta ɓe kolle kaayeefiiji gonɗi haa maa hiddeeko
ɓe mbuude.
Les marabouts charlatans commencent par te dévoiler (litt. : montrer)
des choses étonnantes te concernant avant de t’escroquer.
● kuugal buude
► « maraboutage » (litt. : travail de marabout magicien)

buudoo (v.)
► « marabouter » (qqn)
Daga ɓe mbuudii mo, o heɓtaay hakkiilo maako.
Depuis qu’on l’a marabouté, il n’a plus sa tête.
47
buulol
► réaliser pour (qqn) une opération prétendument magique

buulol (n.d.a.) ; < wuul-


► calvitie frontale (idée d’espace net, dégagé) ; cf. fellere
Ɓe mbii to goɗɗo waɗi buulol, o riskan.
On dit que si qqn a une calvitie frontale, il deviendra riche.
To kuugal goɗɗo ƴami numgo jur, o waɗan buulol.
Si le travail de qqn exige beaucoup de réflexion, il aura une calvitie.
Buulol goɗngol danydeteengol.
Certaine calvitie frontale est de naissance.
buuriiɗo / buuriiɓe (part.v.) ; < buuroo
► vieille fille (litt. : (femme) qui n’a pas trouvé d’acheteur)

buuroo (v.)
► être encore célibataire (pour une femme, à un âge où elle devrait
normalement être déjà mariée)
Le sens de base de la racine verbale est « rester invendu, ne pas
trouver d’acheteur (pour une marchandise) ».

buurudu / buuruɗi – ndu/ɗi (n.d.v.) ; < bu’a


var. bu’rudu ; « (ce) par où l’on chie »
► anus ; cf. duburu, les ; syn. ndunnaaru, ndunna, rummoodu, bunkaaru,
loomoondu
– Abba turoo, ndu weelta !
– Demoowo ! (Devinette, cf. Eguchi 1974, p. 28.)
– Abba se penche, « il » est plus haut !
– Le cultivateur.
Cette devinette très amusante a une réponse inattendue. En effet, le
« il » en question est l’anus. Le cultivateur, penché dans son champ
pour travailler avec la houe, a effectivement les fesses en l’air...
« Waawam taata meemam ndunna » waɗataa. (Prov.)
Porter qqn sur le dos sans lui toucher les fesses, impossible ! (Litt. :
« Porte-moi sur le dos sans me toucher le derrière » est impossible.
C’est un(e) enfant qui prononce la partie de la phrase qui se trouve
entre guillemets ; il/elle s’adresse à sa belle-mère (épouse du père qui
n’est pas la mère) pour lui signifier qu’elle n’est pas sa mère.)
Ɓe ɗon ndanya ɓikkon feere walaa babal bu’e. Ɗum kuugal
bulook. Ɓe ceekan kon haa reedu, ɓe ngurtina bordodol gal
reedu, ndeen ɓinngel ngeel bu’a gal toon. Haa to waɗi lebbi
baakin tati, min lorna bordodol ngool nder reedu min ngurtina
gal buurudu bana woɗɓe. (Abba Abossolo, infirmier, CMAO
Meskine, 28-04-04)
On met parfois au monde des enfants sans anus (litt. : il n’y a pas
48
ɓaawo
d’endroit pour les excréments). Cela relève du bloc opératoire. On
leur ouvre (litt. : déchire) le ventre, on leur sort le rectum par le ventre,
puis l’enfant peut faire ses besoins par là. Au bout d’environ trois
mois, on remet le rectum dans le ventre et on le fait ressortir par l’anus
comme pour les autres.
INSULTES
Buurudu baamma !
L’anus de ton père !
Buurudu danko !
Anus en caoutchouc !
Buurudu yaama !
L’anus de ta mère !
Buurudu gi’al !
Anus (pointu comme une) épine !
Buurudu laɓi !
Anus tranchant ! (Litt. : anus en couteau ! Se dit à un enfant qui use
trop rapidement ses fonds de culotte.)
Ɓinngel ngeel, buurudu reeza !
Cet enfant a l’anus en lame de rasoir ! (Ut supra.)

buutol / buuti – ngol/ɗi (n.)


► cache-sexe
► garniture périodique ; syn. garnatiir, waflaare ɓinngel
Ɓaawo to ɓinngel wurtake, ɓe kaɓɓana daada maagel buutol.
(Yéwé, infirmier accoucheur, CMAO Meskine, 27-08-04)
Après la sortie de l’enfant, on attache à la mère une garniture.

ɓaaca (v.)
► boitiller
O ɗon ɓaaca kosngal seɗɗa seɗɗa.
Il boitille un peu.

ɓaawo – ngo (n.)


► dos
Ɓinngel ɗon ɗaanii dow ɓaawo daada maagel.
L’enfant dort sur le dos de sa mère.
Ɓaawo, naawɗum.
Le dos, c’est qqch. qui peut faire souffrir.

49
ɓaawo-suudu
darnugo ɓaawo
avoir le dos droit
juutgo ɓaawo
avoir un long dos
waawgo ɓinngel haa ɓaawo
porter un enfant sur le dos
● hoya-ɓaawoojo
► personne porte-bonheur (litt. : au dos léger)

► sexe féminin (euphémisme)


debbo juuta-ɓaawoojo
femme au sexe profond
debbo ramma-ɓaawoojo
femme au sexe peu profond
► partie postérieure
● ɓaawo daande
► nuque (litt. : partie postérieure du cou)

ɓaawo-suudu (n.c.)
« arrière de la maison »
► toilettes, cabinets
Endroit aménagé pour faire sa toilette et soulager ses besoins naturels.
Généralement à ciel ouvert, clôturé d’un sekko. « Le ɓaawo suudu,
littéralement ‘le derrière de la case’ (toilettes), est un (...) espace
intime strictement réservé à l’occupant ou aux occupants de la case.
De manière générale, hommes et femmes (à l’exception des époux),
parents et enfants utilisent des toilettes séparées. C’est ainsi que dans
un saare peul, on compte autant de ‘toilettes’ que de cases. » (CERCP
1998, p. 53)
Ɓaawo-suudu sey laaɓa tum.
Il faut que les toilettes soient toujours propres.
Mo caarol naawata ɗaɓɓitittaa ɓaawo-suudu. (Prov.)
Celui qui a la chiasse ne cherche pas les toilettes.

ɓakka (v.)
► enduire avec, mettre une couche de (onguent, pommade) sans frotter
To laatake yewre nde ƴiƴe campiti, to mi ɓakki gaadal ngaal, ɗe
njoototoo kalkal. (Amadou Taïbé Boulama, guérisseur, Mogom-
Mindif, 24-05-04)
En cas de fracture comminutive, si je mets dessus une couche de ce
géophyte, (les os) reprennent leur place exacte.

ɓalee- (adj.)
► noir, mélanoderme
50
ɓanndu
Ɓaleejo ɓalwa-ngaandi !
Noir à l’esprit borné ! (Litt. : noir qui est noir de cerveau.)

ɓalina (v.d.) ; < ɓal-


► noircir, teindre en noir
● ɓalingo hunnduko
► noircir les lèvres (extérieurement et intérieurement)
On pique les lèvres avec une petite botte d’épines de Balanites et on les
enduit de charbon de Balanites pulvérisé, mélangé à du beurre frais.
Tuppee tullita. (Dicton)
(Litt. : on est piqué et on devient pire.) Explication du sens littéral :
une jeune fille se fait tatouer la bouche en noir, pensant ainsi devenir
plus belle ; en fait elle enlaidit. Sens métaphorique : telle jeune fille
qui est déjà devenue grande a pourtant un comportement plus mauvais
que celui qu’elle avait étant plus jeune.

ɓanndu / ɓalli – ndu/ɗi (n.)


► corps, organisme
Ɓanndu walaa seɓitto. (Prov.)
Le corps n’a pas de parties marginales (litt. : de bordure). (Toutes les
parties du corps sont importantes et la douleur d’un doigt peut être
aussi terrible que celle de la tête.)
Noy mbaaɗaa, e ɓalel. (Prov.)
Votre état de santé se lit sur votre physique. (Litt. : comment es-tu,
(c’est) sur le petit corps.)
Ɓanndu ɓii-Aadamaajo ɗon bana moteer : walaa huunde jooɗii
meere, koo ɗume fuu ɗon bee kuugal mum. (Mal Hamadou,
marabout, Bogo, 28-06-04)
Le corps humain est comme un moteur : il n’y a rien d’inutile
(dedans), chaque chose a sa fonction.
Ɓanndu maako ɗon naawa daga ceeɗu naasti.
Depuis que la saison sèche et chaude a commencé, il/elle a mal
partout.
Ɓanndu maako woondu, nde huuduure ndee hommbi law.
Son organisme est sain (litt. : son corps est bon), puisque la plaie a
cicatrisé rapidement.
Ɓanndu maako ɗon hoyi. (Élisabeth Kaltoumi, CSI de Makabay,
Maroua, 23-06-04)
Elle se sent bien. (Litt. : son corps est léger.)
Ɓanndu maako timmi.
Il/elle est extrêmement maigre. (Litt. : son corps est fini.)
Ɓanndu am teddi.
Je me sens lourd (i.e. je suis très fatigué). Je ne me sens pas bien.
51
ɓaŋa
● naawral ɓanndu
► douleur dans tout le corps
● heɓtugo ɓanndu
► recouvrer la santé (litt. : retrouver le corps)

● waɗgo ɓanndu
► prendre du poids, grossir

● ɗigga-ɓannduujo
► personne qui a la peau douce

● hacca-ɓannduujo
► personne qui sent mauvais

► personne qu’on ne peut sentir

● loora-ɓannduujo
► personne corpulente

● sewa-ɓannduujo
► personne mince

● uppa-ɓannduujo
► personne obèse (litt. : qui a le corps gonflé)

● waata-ɓannduujo
► personne amorphe (litt. : qui a le corps mort)

Yiite tawataa waata-ɓannduujo. (Prov.)


Le feu n’atteint pas de personne amorphe. (Aussi amorphe soit-il,
l’amorphe ne l’est plus quand il est en danger.)
● wela-ɓannduujo
► personne qui a bon caractère

ɓaŋa
► épouser (une femme)
Oon mo walaa beembal eta. (Prov.)
Celui qui n’a pas de grenier doit acheter (son grain) au marché.
(L’homme qui n’est pas marié est obligé d’aller tout le temps chercher
des femmes.)
Ɓaŋɗo nyannde juulde fuu ɓaŋan nyidduɗo. (Prov.)
Chaque homme qui se marie un jour de fête épousera un laideron.
(Le jour de la fête, toutes les femmes sont belles ; même les plus laides
se donnent belle apparence.)
Wamnde ɓangal, nde acca ɓaŋaaɗo, nde yaha e daada saare.
(Eguchi 1974, p. 96)
L’âne du mariage, il laisse la mariée et s’en va chez la première
épouse. (Autrefois, hommes et choses étaient transportés à dos d’âne.
Notamment lors des mariages, c’est cet animal qui portait la mariée et
ses effets. L’âne de cet énoncé est conforme à sa réputation d’entê-
tement ; au lieu de conduire la mariée où il doit la conduire, il va
52
ɓellere
ailleurs, et met la mariée en situation délicate.)

ɓaŋee (v.)
► être mariée (femme)

ɓaŋtoo (v.d.) ; < ɓaŋa


► se mettre debout
Haa amin, goɗɗo fotaay wi’a fakat ɗum huunde kazaare fuɗɗani
mo nyawu nguu. [...] Nyalde woɗnde, to goɗɗo heɓi ɓaŋtake, o
jamo ; to o waawaay ɓaŋtaago boo, na o yamɗaay. (Abakar
Ibrahim, hospitalisé à Petté, 24-06-04)
Chez nous, personne ne peut dire avec certitude que c’est telle chose
qui lui a donné telle maladie. (...) Si, un jour, la personne arrive à se
mettre debout (le matin), c’est qu’elle est en bonne santé ; mais si elle
ne le peut pas, c’est qu’elle n’est pas en bonne santé.

ɓattarre / ɓattatte – nde/ɗe (n.)


► cicatrice ; chéloïde
Walaa leɗɗe ittanɗe ɓattatte, ammaa feere, ɓe ɗon ɓakka njumri
ngam taa kusel fuɗa dow maare [...]. (Ousmanou Hamarwabi, 57
ans, guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Il n’y a pas de remèdes pour enlever les cicatrices, mais parfois, on
enduit de miel (la lésion) pour éviter que la chair ne bourgeonne (litt. :
pousse) dessus (...).
To haa ɓe itta ɓattarre dow ɓanndu, ɓe kooca ndiyam ƴuufanɗam
dow leggal guleteengal, ɓe ɓakka dow maare. To ɓe tokkake
yiggugo ni, nde waatan. (Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
Pour enlever une cicatrice, on prend la mousse (qui sort) d’un bois qui
brûle et on l’en enduit. Si on la frotte ainsi régulièrement, elle
disparaîtra (litt. : mourra).

ɓellere / ɓelle – nde/ɗe (n.)


► graisse
Mi yiɗi ma, ɓellere ɓernde am !
Je t’aime, mon/ma chérie(e) !
(Litt. : je t’aime, graisse de mon cœur/épigastre.)
Gaduuru wi’i : miin oon wi’ete mo gantaaka marɗo ɓellere.
(Mantoore gaduuru)
Le cochon dit : c’est moi qu’on appelle « le gras qu’on n’a pas
engraissé » (litt. : qui n’a pas été élevé). (Éloge du porc)
To ɓellere ɗuuɗi haa ɓanndu goɗɗo, nanngan ɓernde, sukka
laawol ƴiiƴam saalortoo. Ndeen, ƴiiƴam ɗaam luttan haa ɓernde,
nde ɓuuta, ɗaɗi ƴiiƴam saalortoo ɗoo boo ɓuuta. Yeeso, kosɗe bee
juuɗe goɗɗo oo fuu ɓuuta. Sey ɓe ceeka mo ɓe itta ɓellere ndee,
53
ɓennda
to naa noon kam fuu, o maayan. (Gaïvaï Ganava, infirmier chef, CSI
de Gazawa, 03-08-04)
Lorsque qqn a trop de graisse, cela affecte le cœur, et cela bouche la
voie par où passe le sang. Puis, ce sang reste dans le cœur, (le cœur)
enfle, les vaisseaux par où passe le sang enflent aussi. Le visage, les
pieds et les mains de la personne gonflent également. On doit l’opérer
pour ôter cette graisse, sinon elle mourra.

ɓennda (v.)
► mûrir
Hakkee mongorooje ɗee oolɗataa, goɗɗo heɓtataa ɓenndugo
maaje.
Du fait que ces mangues ne jaunissent pas (en mûrissant), on ne sait
pas quand elles sont mûres.
► être mature, avoir atteint son plein développement
Rewɓe maranɓe haala yaake ɓesnugo, ɗum rewɓe famarɓe
maranɓe duuɓi ngattaa sappoo e jowi malla sappoo e jeego, sey
ɓe ayna ɓe, ngam ɓe ɓenndaay, cuuɗi-ɓikkon maɓɓe ɓenndaay.
(Yéwé, infirmier accoucheur, CMAO Meskine, 27-08-04)
Les femmes qui ont des problèmes lors de l’accouchement, ce sont les
jeunes femmes de moins de quinze ou seize ans, on doit veiller de près
sur elles, car elles ne sont pas matures, leur utérus n’est pas mature.
► être bien cuit
Ɓenndugo nyiiri hokkan njamu ɓanndu.
Une bonne cuisson de la boule procure la santé.
► être « blindé » (immunisé contre le mauvais sort et la sorcellerie)
Ɓenndugo gaynaako ɗoo waɗi laɓi nyaamataa mo.
C’est grâce à sa protection magique que le berger n’est pas blessé par
le couteau. (Litt. : c’est le « blindage » du berger qui fait que le
couteau ne le mange pas.)
To a meemi hifinoore ɓennduɗo, to a waɗi saa’a, ndo’’oɗaa, to a
waɗaay saa’a, ngaɗaa ginnawol.
Si tu touches le bonnet de qqn qui est « blindé », si tu as de la chance,
tu tomberas par terre, si tu n’en as pas, tu deviendras fou.

ɓenndal – ngal (n.d.v.) ; < ɓennda


► cuisson
● ɓenndal ɓanndu
► immunisation contre le mauvais sort, en français local « blindage » (litt. :
cuisson du corps)

ɓenndaloore / ɓenndalooje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < ɓennda


► fruit ; syn. plur. ɓibbe leɗɗe

54
ɓernde
Ɓinngel nyawngel teko, sey nyaama ɓenndalooje bee nyaamdu
woondu. (Hammawa Djouldé, infirmier, Dogba, 10-05-04)
L’enfant qui a la coqueluche doit manger des fruits et de la bonne
nourriture.

ɓenndina (v.d.) ; < ɓennda


« faire cuire »
► procurer une protection magique à (qqn), immuniser (qqn) contre le
mauvais sort
Ɓenndingo ɓanndu ɗoo, ngam goɗɗo yahan lesɗe goɗɗe, ɓe nelda
mo baate feere. Ɗoo sey o heɓa leɗɗe karamɗe bee binndi, o jilla o
yara, hoynanan mo. Karamɗe ɗoo, ngam ɓe nanngataa ɗe bee jun-
ngo. (Goggo Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
On assure une protection magique à qqn qui va dans des pays étran-
gers, (pour le cas où) on lui « envoie des aiguilles ». Pour ça, il faut
qu’il ait des remèdes interdits (par la religion) ainsi que des (rinçures
d’)écrits (coraniques) ; il doit mélanger (le tout) et le boire, cela lui
fera du bien. Interdits, parce qu’on ne les prend pas à la main.

ɓerna (v.) ; < cf. ɓernde


► se fâcher
Le siège de la colère est dans le cœur ɓernde.
Innu ɓernan waɗa waagaare, ammaa ɓernataa waɗa jawdi.
(Prov., Modibo Bello Amadou)
En se fâchant, on peut faire un tas de tiges de mil, mais pour devenir
riche, on ne doit pas se fâcher. (L’énervement ou la colère ne peuvent
amener de grands bénéfices, car, de toute façon, la prospérité est un
don de Dieu.)

ɓernde / ɓerɗe – nde/ɗe (n.)


► cœur
► région épigastrique
Ɓernde ɗon huuwa kuugal pompo. Kayre ndeen senndata ƴiiƴam
haa nder ɓanndu ɓii-Aadamaajo. (Mal Hamadou, marabout, Bogo,
28-06-04)
Le cœur travaille comme une pompe. C’est lui qui répartit le sang dans
le corps humain.
Ɓernde senndata ƴiiƴam haa nder terɗe goɗɗo. Ƴiiƴam ɗon
mooɓtii haa nder maare, nde hooca seɗɗa, nde yaara haa heŋre.
Nde hooca ƴiiƴam saltee, nde yaara haa bumsuɗe, nde lorna
henndu haa toon. Kanjum faartata ƴiiƴam haa babe goɗɗe ngam
nafgo ɓanndu. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de CSI de Douroum,
20-08-04)
C’est le cœur qui répartit le sang dans les muscles de la personne. Le
55
ɓernde
sang s’amasse dans (le cœur), qui en prend un peu et l’envoie au foie.
Le cœur prend le sang impur (litt. : le sang sale) et l’envoie dans les
poumons et ramène de l’oxygène (litt. : de l’air) (qu’il prend) dans les
poumons. C’est cela qui chasse le sang en divers endroits pour les
besoins du corps.
To ƴiiƴam huuwi nder ɓanndu, doole ɗam loroo haa ɓernde haa
ɗam hoo’a henndu laaɓndu feere. (Adama Ousmanou, infirmier au
CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Lorsque le sang a joué son rôle dans l’organisme (litt. : a travaillé dans
le corps), il doit obligatoirement retourner au cœur pour reprendre de
l’oxygène (litt. : pour prendre d’autre air propre).
Bee ɓernde ɓanndu huuwtinirta, haa toon ƴiiƴam mooɓtotoo
hiddeeko ɗam sankitoo nder terɗe goɗɗe. Nde hooca ƴiiƴam bee
saltee mum yaara haa bumsuɗe, diga toon, hooca henndu.
Kanjum yiilnata ƴiiƴam haa heɓa naasta nder ɓanndu gal ɗaɗi.
(Gaïbaï Ganava, infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
C’est grâce au cœur que le corps fonctionne, c’est là que le sang se
regroupe avant de se disperser dans les autres membres. Il prend le
sang avec ses impuretés et l’emmène dans les poumons, où il prend
de l’oxygène (litt. : de l’air). C’est ça qui fait circuler le sang pour
qu’il puisse pénétrer dans le corps par les vaisseaux sanguins.
Ɓernde am ɗon doha [/ sicca / soofa].
J’ai envie de vomir. // J’ai la nausée.
Ɓernde am sukki.
Je souffre de dyspnée. J’ai du mal à respirer. (Litt. : mon ‘cœur’ est
bouché.)
► estomac
Ɓernde am ɗon fitinammi.
J’ai des embarras gastriques. (Litt. : le ‘cœur’ me dérange.)
Ɓernde am ɗon wula.
J’ai des brûlures d’estomac. (Litt. : le ‘cœur’ me brûle.)
To haa ɓe kurga wulgo ɓernde, goɗɗo dolla seɓre ɗaaleehi o yara.
To ɗum nafaay mo, o ƴakka nduuda. (Mal Bouba Haman,
guérisseur, Dow-Maayo Mindif, 21-05-04)
Pour soigner les brûlures d’estomac, on boit une décoction d’écorces
de caïlcédrat. Si cela ne marche pas, on croque une grosse larve de
coléoptère nduuda.
To goɗɗo nyaami nyaamdu, [ɓernde] senndindirta booɗɗum bee
kalluɗum. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Quand qqn a mangé, c’est (l’estomac) qui sépare ce qui est bon de ce
qui est mauvais. (I.e. : c’est l’estomac qui opère le tri parmi les
aliments, envoyant dans le sang la partie nutritive et dans l’intestin le
reste.)
56
ɓernde
► le ‘cœur’ est le siège des sentiments et des intentions
Nder ɓernde woni ko wooɗi bee ko halli fuu, goonga, fewre bee
faasikaare fuu. [...] Ɓernde wi’ata goɗɗo o waɗa huunde. (Sadou
Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
C’est dans le cœur que se trouvent le bien et le mal, la vérité, le
mensonge et l’hypocrisie. (...) C’est le cœur qui dit à la personne de
faire (telle) chose.
Nelal, ɓanndu siwtake, ɓernde siwtaaki. (Prov.)
Quand on fait faire qqch. par un autre, on se repose, mais on n’a pas
le cœur/l’esprit tranquille. (Litt. : envoyer (qqn à sa place), le corps se
repose, le cœur ne se repose pas.)
Ɓernde maako taƴi.
Il / elle sursauta (litt. : son cœur se coupa).
Ɓernde maako de’’aay.
Il / elle est inquiet / inquiète. (Litt. : son cœur n’est pas calme.)
Ɓernde maako feeri.
Il / elle eut une attaque cardiaque (litt. : son cœur éclata).
Ɓernde maako metti.
Il / elle est fâché(e) (litt. : son cœur s’est fâché).
mettingo goɗɗo ɓernde
contrarier qqn
Ɓernde maako waalake.
Il / elle est très calme (litt. : son cœur est couché).
Gujjo sufti yam ɓernde.
Le vol que j’ai subi m’a traumatisé(e). (Litt. : le voleur m’a retiré le
cœur.)
Kuugal ɓernde, numgo. Kayre ndeen watta anniyaaji goɗɗo fuu.
(Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 27-04-04)
Le rôle du cœur, c’est de penser. C’est donc de lui que sortent tous les
projets de la personne.
Ɓernde, kayre wi’ata huuw booɗɗum malla kalluɗum. Kanjum
ɓe mbii nde ganyo gendaaɗo. Nde wi’e mbar goɗɗo, wujju,
njeenu, fuu ɓernde ndeen. Ammaa, to a jaalake nde, walaa ko
ngaɗataa. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-07)
Le cœur, c’est lui qui dit : « travaille bien ou mal ». C’est pourquoi on
dit qu’il est l’ennemi intérieur (litt. : l’ennemi qui vit avec). Il te dit de
tuer qqn, de voler, de commettre l’adultère, tout cela, c’est le cœur.
Mais, si tu l’emportes sur lui, tu ne feras rien (de ce qu’il te pousse à
faire).
Ko ɓernde yiɗi, ɓalel leebura. (Prov., Boubakary Abdoulaye,
Maroua, 15-10-04)
Ce que le cœur décide, le corps l’exécute. (Litt. : ce que le cœur veut,
57
ɓernde
le petit corps est un manœuvre.)
Ɓernde, ɗum taƴre kusel nder ɓanndu. To nde wooɗi, luttuɗum
fuu wooɗa, to nde halli, luttuɗum fuu halla. (Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 15-10-04)
Le cœur est un (simple) morceau de chair dans le corps. (Cependant,)
s’il est bon, tout le reste sera bon, s’il est mauvais, tout le reste sera
mauvais.
Mi yiɗi mo haa nder ɓernde am.
Je l’aime de tout mon cœur.
De là découlent de nombreux composés ou dérivés :
● ɓalwa-ɓerndeejo
► qqn de méchant (litt. : personne noire de cœur)

● faaɗa-ɓerndeejo
► qqn d’irascible (litt. : personne étroite de cœur)

● feeco-ɓerndeejo
► qqn de calme et d’indulgent (litt. : personne vaste de cœur)

● laaɓa-ɓerndeejo
► qqn d’honnête (litt. : personne propre de cœur)

● waata-ɓerndeejo
► qqn de lâche ou de paresseux (litt. : personne morte de cœur / courage)

● wooɗa-ɓerndeejo
► qqn d’honnête (litt. : personne bonne de cœur)

● yaaja-ɓerndeejo
► qqn de calme et d’indulgent (litt. : personne large de cœur)

● yoora-ɓerndeejo
► qqn de courageux (litt. : personne sèche de cœur)

► qqn de très méchant

Ɓernde rewɓeere Hammadu mari ; keyɗum bee ɗum he’aay


woyaneego fuu, o woyan noon.
Hamadou est une femmelette (litt. : a un cœur de femme) ; il lui suffit
d’un rien pour pleurer.
► ‘cœur’, siège de la pensée intime
Kubar ɓernde kam, diga haa yeeso janngete.
L’état du cœur se lit sur le visage. (Litt. : la nouvelle du cœur, c’est à
partir du visage qu’elle est lue.)
Ɓernde kam na ɗum ganyo gondaaɗo.
Le cœur, c’est un ennemi avec lequel on cohabite. (C’est du cœur que
proviennent les mauvaises pensées et les mauvaises intentions.)
Ko o numi haa ɓernde maako ?
À quoi pense-t-il en son for intérieur ?
Bumɗo ɗon heɓta laawol bee njayawri ɓernde maako. (Boubakary
58
ɓesɗo
Abdoulaye, Maroua, 15-10-04)
L’aveugle retrouve son chemin grâce à sa lumière intérieure.
Ɓe mbi’i ɗum mistiriijo nyaami mo ɓernde.
On dit que c’est un sorcier qui lui a « mangé » le cœur.
► courage
● margo / woodgo ɓernde
► être courageux, ne pas se laisser arrêter par les difficultés (litt. : avoir du

cœur / courage)
● margo ɓernde mbaroogaare
► être intrépide (litt. : avoir un cœur de lion)

● waɗgo ɓernde
► faire le fier (litt. : faire le cœur)

Mo walaa wattaa ɓernde. (Boubakary Abdoulaye, Maroua, 15-10-04)


Celui qui n’a rien ne doit pas faire le fier. (Ceci est un encouragement
au respect de la hiérarchie qu’impose la richesse.)

ɓesda (v.d.) ; < ɓes-


► ajouter, augmenter (transitif)
● ɓesdugo debbo ou ɓesdugo les debbo
► faire une épisiotomie à une femme (litt. : augmenter (le sexe d’) une
femme)
To ɓinngel ɗon wurtoo, les debbo oo seeki ngam ngel loori, min
ɓesda les maako bee mekefje, foddee ngel wurtoo. (Hamidou Adji,
35 ans, aide-soignant mofou, CSI de Makabay, Maroua, 06-09-04)
Lors de l’expulsion de l’enfant (litt. : lorsque l’enfant sort) et que le
sexe de la femme se déchire parce que (le bébé) est trop gros, nous lui
(i.e. à la femme) faisons une épisiotomie avec des ciseaux avant qu’il
(i.e. le bébé) sorte.

ɓesdee (v.d.) ; < ɓes-


► être augmenté
► subir une épisiotomie (femme)
Debbo oo ɓesdaama.
La femme a subi une épisiotomie.

ɓesdoo (v.d.) ; < ɓes-


► augmenter (intransitif)
► avoir une déchirure du périnée (femme)
Debbo oo ɓesdaaɗo.
La femme a une déchirure du périnée.

ɓesɗo / ɓesɓe (part.v.) ; < ɓes-


► accouchée, femme qui a accouché récemment
59
ɓesna
Ɓesɗo sey yiiwoo, yara ndiyam ngulɗam.
La nouvelle accouchée doit se laver et boire de l’eau chaude.
To debbo ɓesni kesum, taa o nyaama haako lakasko, sey kuuje
dokkanɗe ɓanndu semmbe, kuuje marɗe nafuuda haa ɓanndu,
bana gertogal, tumat, nebbam, leeɓol, kusel fuu. Taa boo o
manngoo kuuje bee saltee. To o nyaamaay welko, kosam ɗuu-
ɗataa, ɗam selban bana ndiyam, feere boo tekkan bana mbordi.
Sey to o yari lekki tawon hiddeeko ɗam jootoo, sinaa noon, ɗum
mbaran ɓinngel bee law. (Didja épouse Ousmanou, guérisseuse
peule, Dargala, 09-06-04)
Lorsqu’une femme est nouvellement accouchée, elle ne doit pas
manger de sauces fades, (mais) seulement des choses qui donnent de
la force au corps, des choses utiles au corps, comme le poulet, les
tomates, l’huile, le beurre et la viande. Elle ne doit pas non plus avoir
l’habitude d’employer des ustensiles sales. Si elle ne consomme pas
des sauces savoureuses, elle n’aura pas beaucoup de lait, il sera liquide
comme de l’eau, ou parfois sera épais comme du pus. Il faudra
d’abord qu’elle prenne un remède avant qu’il redevienne comme il
faut, sinon, cela fera mourir l’enfant rapidement.

ɓesna (v.d.)
► accoucher ; cf. danya
O ciki lebbi ɓesnugo.
Elle est arrivée au terme de sa grossesse. (Litt. : elle a atteint le total
des mois de grossesse.)
To debbo ɓesni, sey jooɗoo balɗe joweeɗiɗi nder suudu fuɗɗa
wurtaago.
La femme qui a accouché doit rester sept jours à l’intérieur de la
maison avant de sortir.
– Noy paamrataa hannde a ɓesnan ɗoo ?
– Reedu am naawan, ndu waylitoo, ɓinngel iirtoo. Mi naawra
ɓaawo jokka yeeso fuu. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère
mousgoum, Petté, 28-05-04)
– Comment sais-tu que tu vas accoucher aujourd’hui ?
– Mon ventre me fait mal, il se retourne, le bébé bouge pour sortir.
J’ai mal du dos jusqu’au bas-ventre.
► mettre au monde (une fille)

ɓesngu – ngu (n.d.v.) ; < ɓesna


► accouchement (par voie basse)
Nde o reedi fuu, yimɓe maako ɗon kultorii hakkee ɓesngu maako
caatungu.
Chaque fois qu’elle est enceinte, sa famille est inquiète parce qu’elle
accouche avec difficulté.
60
ɓiɗɗo
ɓesnina (v.d.) ; < ɓesna
► faire accoucher
Ɓurna rewɓe fuu mbi’a ɓe ngiɗaa gorko ɓesnina ɓe haa lopitaal ;
gooto gooto noon jaɓata wargo, ngam ɓe mbi’a gorko tiimataa
debbo goɗɗo. Kanjum waɗi koo kilo fuu ɓe ngiɗaa wargo.
(Aïssatou Mal Dandi, CSI de Meskine, 20-07-04)
La majorité des femmes disent qu’elles ne veulent pas qu’un homme
les fasse accoucher à l’hôpital ; il n’y en a que quelques-unes à
accepter de venir parce qu’elles disent qu’un homme ne doit pas
regarder avec insistance la femme d’autrui. C’est pour cela qu’elles
ne veulent pas venir même à la consultation prénatale.

ɓesninoowo / ɓesninooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < ɓesna


► accoucheuse, sage-femme, matrone

ɓeta (v.)
► constiper
Ce verbe implique aussi l’idée de ballonnement.
Kosam ɗon ɓeta mo.
Le lait le constipe.

ɓetoo (v.)
► être constipé et ballonné (pour le ventre)
To o yari kosam fuu, reedu maako ɓetoto.
Chaque fois qu’il/elle boit du lait, il/elle est constipé(e).

ɓewlita (v.)
var. : ɓeylita
► avoir des nausées
Miin kam, lebbi jeenay fuu, mi tuutan, ɓernde am ɗon ɓeylita haa
mi danya.
Quant à moi, pendant les neuf mois (que dure ma grossesse), je vomis
et j’ai des nausées jusqu’à l’accouchement.

ɓiɗɗo / ɓiɓɓe – o/ɓe (n.)


► enfant (garçon ou fille)
► fils, fille
On se souviendra que, dans le français local, un enfant est
nécessairement un garçon. On entendra par exemple : « J’ai deux
enfants et une fille ».
Ɓiɗɗo ɓiɗɗiiɗum.
L’enfant est une chose qui se serre (i.e. que l’on doit serrer contre soi
et chérir). (On aura remarqué le jeu de mots en fulfulde.)

61
ɓii
Sooba baaba naa sooba ɓiɗɗo. (Prov., Modibo Bello Amadou)
L’ami du père n’est pas l’ami du fils.

ɓii / ɓiɓɓe – o/ɓe (n.)


► fils de, fille de
Subaanallaahi e cooɗɗo ɓiyum ! (Prov.)
Dieu nous garde de devoir racheter notre propre enfant !
(Si un homme libre a épousé une femme de condition serve, il doit
racheter son/sa propre enfant pour qu’il/elle devienne libre.)
Subaanallaahi e nyaamɗo ɓiyum ! (Prov.)
Dieu nous garde de devoir manger notre propre enfant !
(Si un homme épouse une femme qui a dépassé l’âge de faire des
enfants, il perd son temps avec elle, car il n’aura plus d’enfants, c’est
donc comme s’il « mangeait » les enfants qu’il pourrait avoir.)
Reedu ɓiyiiko Umaru, walaa ko huuwaay mo.
Quand elle était enceinte de son fils Oumar, elle en a vu de toutes les
couleurs. (Litt. : la grossesse de son fils Oumar, il n’y a rien qu’elle
ne lui ait fait subir.)
● ɓii reedu
► parent par le sang

● ɓii kinta
► parent par alliance ou par adoption

Naa ɗum ɓiyiiko reedu, ɗum ɓiyiiko kinta.


Ce n’est pas son propre fils / sa propre fille, c’est son fils adoptif / sa
fille adoptive.

ɓii-Aadama / ɓiɓɓe-Aadama
► être humain (litt. : fils/fille d’Adam)
Ɓii-Aadama, ɗum taggere mboodi. (Prov.)
L’être humain est un serpent lové (litt. : un rouleau de serpent).
Walaa ko heƴata ɓii-Aadama sey woodaa. (Prov.)
Il n’y a rien qui puisse satisfaire l’homme, sauf quand il n’a rien.

ɓila (v.)
► suspendre, accrocher
O ɓilani yam gaari gal kine. (Bouba Djam, CMAO, Meskine, 26-07-
04)
Il m’a alimenté par une sonde nasale. (Litt. : il m’a suspendu de la
bouillie par le nez.)
● ɓilgo perfizyooŋ / ndiyam / baatal
► poser une perfusion (litt. : suspendre une perfusion)

62
ɓinngel
ɓinngel / ɓikkon (ou) ɓikkoy – ngel/kon (n.d.)
► enfant (garçon ou fille)
Pamarel hannde, manngel janngo. (Prov.)
Le petit d’aujourd’hui est le grand de demain.
Sooba baaba, naa sooba ɓinngel. (Prov.)
L’ami du père n’est pas l’ami de l’enfant. (Il ne peut y avoir les mêmes
relations entre le père et son ami qu’entre l’ami du père et l’enfant.)
● ɓinngel danyaangel / ɓikkon ndanyaakon
► enfant nouveau-né

● ɓinngel guttungel
► bébé que l’on peut sortir au grand air (litt. : enfant séché)

Le nouveau-né est fragile et on ne peut l’exposer au soleil ou au vent.


Au bout d’une quarantaine de jours, on considère qu’il a suffisamment
« séché » pour pouvoir sortir.
● ɓinngel kebbidinngel
► enfant né à terme (litt. : enfant qui a tout accompli)

L’expression ne fait pas référence au fait que l’enfant aurait tous ses
membres bien formés, mais au fait qu’il a passé le temps régle-
mentaire des neuf mois dans le sein maternel.
● ɓinngel keccel / ɓikkon keccon
► nouveau-né (litt. : enfant frais)

● ɓinngel laawol / ɓikkon laabi


► enfant de la rue

L’expression, calquée sur le français, a été mise en circulation par les


ONG spécialisées. Il y a, en réalité, très peu d’enfants de la rue
proprement dits à Maroua. Même ceux que l’on voit traîner à longueur
de journée ont un lieu d’hébergement pour la nuit.
● ɓinngel ngel hebbidinaay
► enfant prématuré (litt. : enfant qui n’a pas tout accompli)

● ɓinngel maama
► enfant élevé par ses grands-parents (litt. : enfant de grand-parent)

Ɓurnal afɓe fuu ɗon njurii bana ɓikkon maama.


La plupart des premiers-nés fanfaronnent comme des enfants élevés
par leurs grands-parents. (Les grands-parents sont particulièrement
indulgents vis-à-vis de leurs petits-enfants et les laissent faire tout ce
qu’ils veulent.)
● ɓinngel musinanngel / ɓikkon musinankon
► nourrisson, enfant à la mamelle

● ɓinngel reedu / ɓikkon reedu (on peut dire simplement ɓinngel)


► embryon ; fœtus (litt. : enfant du ventre)

Diga nder reedu, ɓinngel ɗon naftoroo bee ƴiiƴam daada. (Gaïbaï
63
ɓira
Ganava, infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
Dès le ventre (maternel), l’enfant se sert du sang de sa mère.
To ɓinngel cikni terɗe maagel fuu, daada maagel nawnake malla
lukkitake haa reedu, wonnan ɓanndu maagel. Kanjum tawataa
ndegoo ɓinngel junngo ɗon leli daga danyeeki, malla hoore ɗon
juuti. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Lorsque le fœtus a atteint son développement complet (litt. : a
complété tous ses membres), que sa mère s’est blessée ou qu’elle s’est
frappé le ventre, cela abîme le corps (du fœtus). C’est pour cela que,
parfois, vous trouvez un enfant dont le bras est tordu de naissance, ou
dont la tête est (trop) allongée.
● ɓinngel ƴoƴngel
► enfant éveillé, qui commence à comprendre ce qui se passe dans son

environnement (litt. : enfant astucieux)


► fœtus (cf. supra)
● ɓinngel caalitinngel
► enfant à terme dépassé (litt. : enfant qui a fait plus que nécessaire)

► fruit (d’un arbre ou d’une plante) (le pluriel est alors ɓiɓɓe et non ɓikkon)
► (au pluriel) graines
► intérieur (d’un fruit)
Dunya ɓinngel mongoro ; mbooɗaa e nyaamgo, ngel sola. (Prov.)
Le monde est (comme) un noyau de mangue ; agréable à consommer,
mais il (vous) tombe (des mains). (On prend plaisir à sucer le noyau
de la mangue, mais il vous glisse généralement des mains avant que
vous ayez pu le finir.)
► graine (à l’intérieur d’un fruit)

ɓira (v.)
► traire (un animal) ; tirer (du lait)
To kosam debbo wonnake, o dolla haako jammbal-joohi, o yara
o yarna ɓiyiiko. Ndeen o ɓira kosam ngonɗam nder enɗi maako.
O ɓira jur haa hoore maako naawa. (Djebba, ménagère, Maroua,
avril 2004)
Lorsque le lait d’une femme est mauvais, elle doit faire une décoction
de feuilles d’Ocimum canum, en boire et en faire boire à son enfant.
Ensuite, elle doit tirer le lait qui se trouve dans ses seins. Elle doit en
tirer beaucoup, jusqu’à ce qu’elle ait mal à la tête.

ɓoccol / ɓocci – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < ɓocca


► cravache, chicote
ɓoccol dow ɓuudi (Dicton, Dahirou 2004, p. 51)
un coup de cravache sur un abcès

64
ɓoosta
● ɓoccol ɓaawo
► colonne vertébrale (litt. : cravache du dos)

ɓoccoonde / ɓoccooɗe – nde (n.d.v.)


► testicule (euphémisme) ; syn. haloore ; cf. hallere
Ce mot est très probablement à mettre en rapport avec le thème verbal
ɓocc-in- que l’on trouve notamment en pulaar (Sénégal) et dans des
parlers peuls du Mali et du Nigeria (Seydou 1998, p. 74), qui signifie
« pondre un œuf ».

ɓollere / ɓolle – nde/ɗe (n.)


► gonflement local douloureux consécutif à une piqûre d’insecte ou à une
maladie de peau
Goɗɗo feere, to nyuunyu ŋati mo, ɓollere maajum waɗan mbordi.
Certains, lorsqu’ils sont mordus par une fourmi (Pachycondyla sp.),
la piqûre s’infecte.

ɓoloo (v.)
► peler (intransitif)
Goɗɗo to nyawi tarzagiire yamɗiti, ɓanndu maako ɗon ɓoloo.
Lorsque qqn guérit d’un tarzagiire, son corps pèle.

ɓoltoo (v.d.) ; < ɓola


► peler (intransitif)
To tarzagiire nanngi goɗɗo, o nyaanyoto, ɓaawo man ɗum futta.
[...] Kosɗe fuu ɓoltoo. (Gaw Bello, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Lorsque le tarzagiire affecte une personne, elle se gratte, ensuite, cela
donne des vésicules. (...) Les deux jambes pèlent.

ɓooɓa (v.)
► désenfler, diminuer de volume
To innu yewi kesum, babal maajum ɓuuta tawon, swi, to ɗon
yamɗitani, ngal ɓooɓa.
Lorsque qqn se fait une fracture, l’endroit commence par enfler, puis,
quand cela guérit, l’endroit désenfle.
Ɓe tufi yam baate waɗan jeetati, ndeen ɓuudi dow hoore ɓooɓi.
(Oumarou Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
On m’a fait peut-être huit injections, puis l’enflure sur la tête a
diminué de volume.

ɓoosta (v.)
► écorcher, arracher la peau

65
ɓoostannde
ɓoostannde / ɓoostanɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < ɓoosta
► égratignure, écorchure

ɓoostoo (v.)
► s’écorcher
A anndi to yiite wuli ma junngo malla kosngal, to a waɗi ndiyam
haa babal ngaal, ɓoostoo [...]. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de
CSI de Douroum, 20-08-04)
Vous savez que si vous vous êtes brûlé à la main ou à la jambe et que
vous versez dessus de l’eau, cela va faire partir la peau (litt. :
s’écorcher) (...).

ɓoroo (v.)
► tomber (poils ou cheveux)
To ko’el-suka waɗi ɓinngel, [...] feere kam maa, gaasa [hoore
maagel] ɓoroo. (Astawabi, 55 ans, ménagère peule, Petté, 26-05-04)
Lorsqu’un enfant a le ko’el-suka, (...) parfois même, ses cheveux
tombent.

ɓosla (v.)
► tordre
► provoquer/subir une douleur analogue à une torsion
Ɓernde am ɗon ɓosla.
J’ai des crampes d’estomac. (Litt. : mon ‘cœur’ se tord.)
Gilɗi daneeji ɓoslan reedu, caarnan boo. (Ousmanou Hamarwabi,
guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Les ténias provoquent dans le ventre des douleurs analogues à une
torsion, ils donnent aussi la diarrhée.

ɓoyre / ɓooƴe – nde/ɗe (n.)


► rein
To goɗɗo yari ndiyam, ɗam naasta nder ɓanndu gal ƴiiƴam. To
ƴiiƴam yottake nder ɓooƴe, ɗam sakoo. Ɓooƴe ciiwa ƴiiƴam goo,
ɗe ngurtina ndiyam, ndeen, ɗam jippoo nder suudu cille. Ɓooƴe
ɗon bana satoo. To ɗe keewi cille, ɗe njippoto nder suudu
cille.Yaake to suudu cille heewi, ɗum naawa goɗɗo, suy o yaha o
silla. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-
04)
Lorsque qqn boit de l’eau, elle pénètre dans l’organisme par le sang.
Lorsque le sang atteint les reins, il se filtre. Les reins filtrent le sang
et font sortir de l’eau. Ensuite, celle-ci descend dans la vessie. Les
reins sont comme un château d’eau. Lorsqu’ils sont pleins d’urine,
celle-ci descend dans la vessie. Quand la vessie est pleine, la personne
a envie d’uriner et elle va pisser.
66
ɓuudi
ɓula (v.)
► sourdre, jaillir (eau)
► être gorgé de lait (sein)
To ɓinngel musini kosam daada mbonniiɗam, ngel saaran
ndiyam ndiyam, reedu maagel naawan, ngel jaɓataa musingo
fahin, suy enɗi daada ɓula keewa. (Aminatou Seïny, 18 ans,
ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Lorsque l’enfant tète un mauvais lait maternel, il a une diarrhée très
liquide, il a mal au ventre et ne veut plus téter ; ensuite, les seins de sa
mère se gorgent de lait et se remplissent.

ɓunndu / ɓulli – ndu/ɗi (n.)


► puits

ɓusoo (v.)
► résister à la douleur, faire preuve d’endurance
Sey goɗɗo oo laatoo o ɓusotooɗo.
Il faut que la personne en question soit résistante à la douleur.

ɓuudi / ɓuule – ndi/ɗe (n.d.v.)


► enflure, gonflement (douloureux et localisé)
Mot souvent utilisé au pluriel lorsque l’enflure n’est pas localisée très
précisément du fait de son caractère interne. Cette enflure
douloureuse, susceptible de se déplacer, est considérée comme une
manifestation de caayoori ou de peewri.
To ɓuudi looftake nder ɓanndu, yaawan mbargo bee law.
Si l’enflure entre profondément dans le corps, elle sera rapidement
mortelle.
Nyawu ɓuule, na ɗum caayoori woni sababu maagu.
La maladie de l’enflure, c’est le caayoori qui en est la cause.
● ɓuudi caayoori
► enflure provoquée par le caayoori (elle contient du pus), abcès

● ɓuudi giigal
► enflure qui se produit aux articulations (notamment dans la région du

canal inguinal)
● ɓuudi peewri ; syn. ɓuudi juwe
► enflure provoquée par le peewri (gonflement de type rhumatismal ou

arthritique)
« Rhumatisme articulaire avec enflure et inflammation, ainsi
dénommé (ɓuudi juwe) parce qu’on le soigne en l’incisant (yuwa :
transpercer) » Noye 1989, p. 416 b.
Caayoori ngonndi ɓuutan bana ɓuudi peewri. Ammaa, ɓuudi
peewri wurtataako gal dow, sey ummaago koppi waɗgo les.
67
ɓuulde
(Oumarou Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
Il existe un caayoori qui produit une enflure comme par exemple
l’enflure de peewri. Mais elle n’apparaît pas sur la partie supérieure
du corps, seulement à partir des genoux en descendant vers le bas.
Goɗɗo amin to ɗon bee ɓuudi juwe, min cuma mo bee laɓi gulki.
[...] To ɓe cumi pellel man, laral ittoto, suy innu yamɗiti.
(Oumarou Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
Lorsque qqn de chez nous a une enflure causée par le peewri, nous la
cautérisons avec un couteau brûlant. (...) Une fois qu’on a cautérisé
l’endroit, la peau s’en va et la personne est guérie.
● ɓuule hoore
► enflure de la tête, empêchant de voir et d’entendre (Noye 1989, p. 60b)

Appartient à la sous-catégorie de ɓuudi caayoori.


► abcès (produit par le caayoori)
Ɓuudi to waɗi mbordi, waɗaay alaama fusgo, ɓe kooca ragareyel
bu’e pallaandi, ɓe coofna, ɓe kawta bee kilbu ngulaaɗam, ɓe
takka dow maari. Suy, ɗum worɗa. To noon walaa, ɓe kooca ɓe
tappa nyewre bee kilbu, ɓe coofna, ɓe takka dow hunnduko
maari. Ko o takki dow toon man, nyaama laral dowwal, fooɗoya
mbordi, suy hunnduko man tesa. (Ammaré, 62 ans, ménagère
peule, Dogba, 12-05-04)
Quand un abcès contient du pus, et qu’il n’a pas l’air d’être prêt à
percer, on prend le petit bout des crottes de margouillat, on les
mouille, on y ajoute du natron brûlé, avant de coller (le tout) sur le
centre (litt. : la bouche) de l’abcès. Puis (l’abcès) va mûrir. Dans le
cas contraire, on écrase un niébé avec du natron, on mouille ça et on
le colle sur le centre (de l’abcès). Ce que l’on colle dessus attaque la
peau de dessus (l’abcès), aspire le pus et (l’abcès) crève (litt. : sa
bouche perce).

ɓuulde / ɓuule – nde/ɗe (n.) ; < ɓuuta


► loupe, excroissance, kyste, polype
► tumeur
● ɓuulde nyawu ngaɗanngu ɗaɗi
► tumeur cancéreuse

ɓuuta (v.)
► enfler localement (enflure douloureuse portant sur un secteur localisé
d’un membre ou d’une partie du corps) ; cf. uppa
► être enflammé, avoir une inflammation
Hallere am woore ɗon uppi, hannde waɗan balɗe jeego. Meere
noon nde fuɗɗi nde ɗon naawa, ɓaawo man, nde ɓuuti. [...] Aran
kam, mi tammino ɗum caayoori waɗi yam, njarmi leɗɗe caayoori,
ammaa walaa daama. (Yaya D., hospitalisé à Petté, 28-05-04)
68
caarol
L’un de mes testicules a enflé, cela va faire six jours aujourd’hui. Sans
aucune raison, il a commencé à me faire mal après s’être enflammé.
(...) Au début, je croyais que j’avais le caayoori, j’ai pris les remèdes
du caayoori, mais il n’y a pas eu d’amélioration.
Ɓanndu am ɗon ɓuuti-ɓuuti, ɗon nyaanya boo seɗɗa seɗɗa to
jemma waɗi, ammaa ndu wulaay kam ; sey ɓuudi ndii ɗon
ɓesdoo. Ɗum fuɗɗi yam keenya fajira. Mi ɗonno tappa birikje
zandarmeejo feere. Ndeen, teema simo naasti yam nder ɓanndu.
Yimɓe mbii kanjum nyaanyatammi. Dopta boo wii teema woodi
huunde ŋati yam, malla boo gilɗi ŋati yam, ammaa, naa simo
kam. (Bayang Globzana, patient, CSI de Dargala, 14-06-04)
J’ai des boursouflures sur le corps et ça démange aussi un tout petit
peu la nuit, mais je n’ai pas de fièvre ; il n’y a que cette enflure qui
augmente. Cela m’a pris hier matin. J’étais en train de fabriquer les
parpaings d’un gendarme. Alors, peut-être que le ciment m’est entré
dans le corps. Les gens m’ont dit que c’est ça qui me donne des
démangeaisons. L’infirmier, lui, m’a dit qu’il y avait peut-être qqch.
qui m’avait piqué (mordu), ou que des chenilles m’avaient piqué, mais
que ce n’était sûrement pas le ciment.

C
caagal / caale – ngal/ɗe (n.)
► jonction entre les côtes et la colonne vertébrale

caarol – ngol (n.d.v.) ; < saara


► chiasse, diarrhée ; cf. doggere, eemoral, sida
Ce mot est considéré comme grossier en fulfulde et doit être évité. En
plus de la diarrhée courante (!), on distingue trois sortes de diarrhées :
caarol bee ƴiiƴam, ou diarrhée dysentérique, caarol ndiyam, ou diar-
rhée aiguë, caarol bee ndamba ou diarrhée muqueuse. La diarrhée que
nous avons dite « courante » est souvent perçue comme l’expulsion par
le corps d’une maladie interne. Elle est donc non seulement appréciée,
mais souvent recherchée et provoquée par toutes sortes de laxatifs.
Nyamaande bu’e, sey caarol. (Prov.)
Pour se venger d’un mal, on doit en rendre un pire. (Litt. : le rembour-
sement de la merde, (c’est) seulement la chiasse.)
To ɗum caarol sida, min tawan geeraaɗe sida nder coofe nyawɗo.
Nyawu sida boo, en anndi hurgataako. (Malama Ngazara, infir-
mier, CMAO, Meskine, 26-04-04)
Si c’est une diarrhée de sida, nous trouvons les ‘germes’ (litt. : œufs)
de sida dans les selles du patient. Le sida, nous savons que cela ne se
soigne pas.
69
caayoori
caayoori / caayooje – ndi/ɗe (n.d.v.)
► « inflammation »
Étymologiquement, le nom dérive d’une racine verbale (saay-) qui
signifie « disparaître sans laisser de trace ». Lorsque l’on parle de
caayoori sans plus de précision, on fait référence à une affection
interne généralisée et non localisée. Elle est censée se déplacer en
permanence dans le corps et aller causer des maux localisés (maux de
dents, maux d’oreilles, maux de gorge, furoncles, etc.) Sa
caractéristique principale est une sensation de chaleur et de douleur
localisées dans tel ou tel organe ou dans telle ou telle partie du corps
(interne ou externe). Le froid excessif aussi bien que la chaleur
excessive font sortir le caayoori de son repaire. Le caayoori apparaît
notamment à la surface externe du corps sous forme d’enflure
(ɓuudi) ; lorsque cette enflure se produit à une articulation, on parle
non pas de simple ɓuudi caayoori, mais de ɓuudi giigal.
Ɓe ɗon ƴeewnoo nyawu nguu « caayoori » ngam ndi saayan. Ndi
saaya, ndi wurtoo gal ɗoo, fahinta, ndi saaya, ndi wurtoo gal to’o.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
On appelle cette maladie « caayoori » parce qu’elle disparaît sans
laisser de trace. Elle disparaît et réapparaît ici ; à nouveau, elle
disparaît et réapparaît là.
Caayoori jooɗataako pellel gootel. Tum ndi ɗon yiiloo noon bana
gilɗi. (Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Le caayoori ne reste pas en place. Il se déplace en permanence
comme les vers.
A ɗon waanca bana caayoori nder ɓanndu. (Boubakary
Abdoulaye, 04-08-04)
Tu te balades comme le caayoori dans le corps ! (I.e. tu ne peux pas
rester en place.)
DESCRIPTION ET CAUSES
Kala ɓii-Aadamaajo fuu woodi caayoori bee tarzagiire nder
ɓanndu. To ɗum halli, ɗum wurtoo dow ɓanndu. (Dada Bouba, 35
ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Chaque être humain possède en lui le caayoori et le tarzagiire.
Lorsqu’ils s’aggravent, ils sortent sur le corps.
Caayoori ɗon asli ɗiɗorjo. Caayoori ngordi, kayri ndiin mari pelle
ɗiɗi haa ɓanndu goɗɗo : haa nyaale bee haa jokke daande. Ndi ɗon
mari yeeraande boo jooɗotoonde dow i’al. [...] Ɗiɗaɓri, ɓe ɗon
mbi’a ndi kaɓɓorgel. Kayri boo haa daande goɗɗo ndi woni, ndi
nanngira boo gal nder. Haa yaasi kam, koo ko goɗɗo yi’ata,
ammaa gal nder, goɗɗo waawataa moɗgo, koo ndiyam o waawataa
yargo. (Abdouramane Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
Il y a deux espèces de caayoori. Le caayoori mâle, c’est celui qui
70
caayoori
occupe deux endroits dans le corps : l’aine et les articulations du cou.
Il possède aussi un œuf qui est posé sur un os. (...) Le deuxième
s’appelle kaɓɓorgel (litt. : jouguet). Lui, c’est au cou qu’il se trouve
et il attaque aussi par là. De l’extérieur, il est invisible, mais, à
l’intérieur, la personne ne peut pas avaler, elle ne peut même pas boire
de l’eau.
(Manifestement, l’interviewé n’a abordé que la première partie de sa
dichotomie. Il parle seulement du caayoori mâle. Il s’agit
probablement du caayoori qui sort sous la forme d’un nodule
(ganglion) ou d’une boule douloureuse (glande). L’autre variété,
caayoori ndewri, doit être celle qui se manifeste sous la forme d’un
gonflement douloureux (abcès), dépourvu de contours nets.)
Goɗɗo feere, to ɓanndu mum nani bana cuurɗe caski, caayoori
nanngan mo. Goɗɗo feere boo, to yiilake nder naange jamum,
caayoori nanngan mo. Yaake feere, ɓanndu mum wurtina ɓuule
noon. To caayoori saati, ndi uppa, ndi worɗa, sey ɓe tuppa ndi.
Yaake feere, ndi ummoo daga dow hoore haa ndi jippoo les,
nannga terɗe fuu. Feere ɓuuta haa yeeso, haa gite maɓɓoo.
Caayoori waancan nder ɓanndu fuu. Ammaa wakkati ndi
hallata, sey ceeɗu ŋereetu. To innu nyalli nder naange, faaman
ɗum daga nder cille mum. To ndi nanngi daande, goɗɗo heɓataa
moosindaago maa. (Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul, Maroua,
10-09-04)
Pour qqn, s’il sent l’odeur d’une fumée comme celle du Faidherbia,
le caayoori va le prendre. Pour un autre, s’il s’est trop promené au
soleil, le caayoori va le prendre. Parfois, il sort simplement des
furoncles sur le corps. En cas de caayoori sévère, il enfle, il donne du
pus et on doit le percer. Parfois, il part de la tête jusqu’en bas et prend
tous les membres. Parfois, il gonfle (localement) le visage au point
que les yeux se ferment. Le caayoori se promène dans tout
l’organisme. Mais le moment où il devient grave, c’est seulement au
pire moment de la saison chaude. Si qqn passe la journée au soleil, il
se rendra compte (qu’il a le caayoori) à partir de ses urines. Lorsque
(le caayoori) prend le cou, la personne ne peut absolument pas avaler
sa salive.
Ɗum peewol fuɗɗani yam caayoori hoore. Nyannde maajum, mi
waal waalde, ndiyam boo ɗon toɓa, suy cuddiimi leeda, noon
peewol nanngiri yam. Ɓaawo man, caayoori jokki. (Oumarou
Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
C’est le froid humide qui m’a causé de caayoori hoore. Le jour où
c’est arrivé, je passais la nuit dans l’enclos à bétail et la pluie tombait ;
je me suis alors couvert avec un plastique, et c’est ainsi que le froid
humide m’a pris. Ensuite, le caayoori s’y est enchaîné.
Yimɓe fuu ɗon mari caayoori. Goɗɗo feere, peewol wurtinta ndi,
71
caayoori
goɗɗo feere boo naange, ammaa, ko ngiimi kam, ɗum gilɗi puɗ-
ɗata ndi. To gilɗi haahaande calake huunde, ɗum laatotoo caa-
yoori. (Haman et Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Tout le monde a le caayoori. Chez l’un, c’est le froid humide qui le
fait sortir, chez un autre, le soleil, mais, d’après ce que je vois, ce sont
les vers qui en sont la cause. Quand les vers de la vésicule biliaire
refusent quelque chose (une nourriture), c’est cela qui devient le
caayoori.
Caayoori wanyi kuuje peewɗe peewɗe bana ndiyam gilasee,
yiilaago nder naange, roondaago doŋle tedduɗe, fuu ndi yiɗaa.
Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Le caayoori déteste les choses très froides comme l’eau glacée, la
promenade au soleil, le fait de porter de lourdes charges, tout cela, il
n’en veut pas.
To mi nyaami liɗɗi muuɓalaaji, ɗum ummitinan caayoori am ndii
jonta ni. Haa amin ɗoo, ɓurna yimɓe fuu bana nii. To goɗɗo
mettake liingu muuɓalaawu, ɗum jaanyanan mo caayooori.
(Abdoulaye Farikou, Peul hospitalisé à Bogo, 01-07-04)
Lorsque je mange des silures (Clarias), cela réveille immédiatement
mon caayoori. Chez nous, la plupart des gens sont comme ça. Si qqn
goûte un silure, cela va lui causer le caayoori.
Diga sawoora, caayoori, doggere fuu, ɗum gilɗi ngaɗata ɗum.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 20-03-05)
Que ce soit la ‘jaunisse’, la diarrhée ou le caayoori, ce sont les ‘vers’
qui en sont la cause.
PRÉVENTION
To haa goɗɗo hisa caayoori, sey o acca waancugo nder naange
wakkati to nge fetti, o ɗaɓɓita ɗowdi o siwtoo. (Mal Djamo, 38 ans,
commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
Pour éviter le caayoori, on doit cesser de se promener au grand soleil
et on doit chercher de l’ombre pour s’y reposer.
Sammeere huɗo wajaalo, gi’e puri-dutalhi, ginngille-saabeere,
ginngille-maayo, hawta ɗum fuu, una, loowa nder ndiyam,
yiiwoo, yara, ndeen caayoori yaalataa goɗɗo sam. (Mal Aladji
Abba, guérisseur, Dir, 24-05-04)
Un panicule de Cymbopogon giganteus, des piquants de Dicoma
tomentosa, des pieds d’Echinops spp., on met tout ça ensemble, on le
pile, on le met dans de l’eau, on se lave avec (ce macéré), on en boit,
puis le caayoori n’affectera plus du tout la personne.
TRAITEMENT
Yaake duumol, leɗɗe caayoori ɗon ɗuuɗi, ammaa wakkati ceeɗu,
ɗe ɗuuɗaay. Deydey to ladde weeti, leɗɗe feere ɗon ɗe ɓe mbi’ata
72
caayoori
paalelhi. Goɗɗo soofna bee kilbu, yara wujoo. Buubelhi, soofna
nder korel bee kilbu, yara. Jaawjaawngelhi, kanki kam ɓe cigoto
ki, ammaa, ko annduɓe ki kuldata ki ngam ki jaawki. To ɓuudi
waɗi goɗɗo, to ɓe takkani mo ki, ɓuudi ndii sankititto. To ki salake,
ɓuudi ɓurta nanngugo daande. Kanjum waɗi naa mo kala jogotoo
ki. Ki ɗon nder kare, ammaa yimɓe kulan ki. Bee gaari ɓe nga’rata
ki. (Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
En saison humide, les remèdes du caayoori sont nombreux, mais en
saison sèche, il n’y en a pas beaucoup. Au moment qui suit la récolte
de sorgho repiqué [litt. : lorsque la brousse est claire, i.e. passe de la
nuit (végétation abondante) au jour (végétation rare)], il y a d’autres
remèdes, (comme celui) qu’on appelle Physalis. On le fait tremper
avec du natron, on boit (le macéré) et on se frotte avec. Le Mollugo
nudicaulis, on le fait tremper dans une petite louche avec du natron,
et on boit (le macéré). Jaawjaawgelhi, c’est lui que l’on conserve,
mais ceux qui le connaissent en ont peur, parce que c’est un remède
qui agit vite. Si qqn a un furoncle et qu’on applique sur lui ce remède,
le furoncle disparaît. Si le remède ne marche pas (litt. : refuse), le
furoncle redouble son attaque au cou. C’est pour cela que ce n’est pas
tout le monde qui le (i.e. le remède) détient. Cette plante se trouve
dans les terrains à sorgho repiqué, mais on la redoute. On la met dans
la bouillie.
Caayoori, ndi fuu maari ndi ngoori, to ndi jogake hoore maa,
malla noppi, sey ndollaa leɗɗe man tan. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Le caayoori est unique, qu’il affecte la tête ou les oreilles, il suffit que
vous fassiez les décoctions ad hoc.
– Leɗɗe caayoori ɓe limtata feere feere jur ngam hurgugo ndi
kaayri tan, sey ɓe kooca leɗɗe ɗee fuu maaje ?
– Fuu yahan, ammaa, to a fuɗɗi ki, sey timminaa ki foddee naas-
taa goɗki, ngam koo to a yamɗiti, a anndaa kiyeehi yamɗitini
ma. Sey munyaa nyalde bee ki aartirɗaa fuɗɗirgo. To ki nafaay,
cannjaa goɗki. (Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-
05-04)
– On énumère de nombreux remèdes rien que pour soigner le
caayoori ; doit-on les prendre tous ? (Question de Hadidja K.)
– Tous marchent, mais, si vous commencez par celui-ci, vous devez
le finir avant d’en commencer un autre, car, même si vous guérissez,
vous ne saurez pas lequel vous a guéri. Vous devez attendre une
journée avec celui par lequel vous avez commencé. S’il n’est pas
efficace, passez à un autre.
Mi ɗon dolla maraguwaahi, boɓori bee juuta-gi’alhi, mi yara.
Tagu wi’a haa caayoori man hoyna. (Salamatou Souki, Petté, 28-
05-04)
73
caayoori
Je fais une décoction de Tephrosia bracteolata, de Sterculia setigera,
de Dichrostachys nutans, et je la bois. Je me dis que cela va soulager
le caayoori.
Leɗɗe caayoori ɗon jur. Feere ɓe ɗon kooca leɗɗe Ɓaleeɓe ɓe
coofna, bana maraguwaahi, ɓe ndolla ɓe njara, bana hurvara-
haada, ɓe coofna ɓe njara ɓe nguja her nokkuure ɓuunde man.
(Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
Il y a beaucoup de remèdes pour le caayoori. Certains prennent des
médicaments indigènes qu’ils font tremper, comme le Tephrosia
bracteolata, ils le font bouillir et en boivent (la décoction), ou comme
le hurvara-haada qu’ils font tremper, qu’ils boivent et dont ils
frottent l’endroit enflammé.
Caayoori, to ɗon haa pellel goɗngel feere ndi siwaa ɓuuɗgo
tawon, pellel ngeel wulan jaw. To ɓe keɓti, ɓe itta maraguwaahi,
ɓe ndolla bee jaɓɓe. Ɓe ngaɗa mbusiri bee gawri njigaari, goɗɗo
oo yara. Caayoori ndii saakoo malla boo ndi mooɓtoo pellel
gootel. (Abdouramane Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
Le caayoori, lorsqu’il se trouve en un endroit particulier et qu’il n’a
pas encore provoqué d’enflure, cet endroit fait très mal (litt. : est très
chaud). Lorsque l’on comprend (qu’il s’agit de caayoori), on prend
du Tephrosia bracteolata que l’on fait bouillir avec des tamarins.
(Avec ce décocté) on fait une bouillie de sorgho rouge, que la
personne doit boire. Le caayoori en question se disperse ou bien il se
concentre en un seul point.
To caayoori ɓuuti, waɗi yitere, worɗi, ɓe tuppa ndi, suy mbordi
wurtoo ; ammaa, haa lopitaal, ɓe tufa baate, ɓe ndokka lekki ndi
saakoo. To ndi saakake, kanjum fuɗɗata kaŋseer ; nanataa
kaŋseer ɗoo, ɗum caayoori. (Femme inconnue, Lopéré, Maroua, 25-
11-04)
Lorsque le caayoori a gonflé, qu’il a fait émerger le bourbillon et qu’il
a fait du pus, on le perce, et le pus sort. Mais, à l’hôpital, on fait des
piqûres, on donne un médicament et il se disperse. Une fois qu’il s’est
dispersé (dans le corps), c’est cela qui cause le cancer ; ce que l’on
entend (appeler) « cancer », c’est le caayoori.
To goɗɗo heɓi lekki caayoori, o silla ndi malla o bu’a ndi, malla
boo ndi ɓuuta ɓe tuppa. (Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua,
23-11-2004)
Lorsque qqn a pris le remède du caayoori, il l’évacue dans ses urines
ou dans ses selles, ou bien encore, il gonfle et on le perce.
● caayoori daande
► angine (litt. : inflammation du cou) ; syn. nyawu daande 1

Goɗɗo marɗo caayoori daande waawataa moɗgo koo ɗume, [...]


nder daande tan naawral woni. (Dankala, laborantin, Maroua, 05-
04-04)
74
caayoori
La personne qui a le caayoori du cou/gorge ne peut rien avaler ; (...)
c’est dans la gorge seulement que se trouve le mal.
Ɓe ɗon kurgira caayoori daande bee moccuki balol malla boo
gaarawol, ɓaawo man soofna ngol, suy o yara. (Abdouramane
Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
On soigne le caayoori du cou/gorge en faisant une incantation
coranique et en crachotant sur une foliole de palmier ou sur un fil, puis
on trempe dans l’eau (la foliole ou le fil) et (le malade) boit (cette eau).
● caayoori enndu
► inflammation du sein

● caayoori hoore
► inflammation de la tête

● caayoori i’e
► inflammation des os

Caayoori ngonanndi nder i’e, kayri ndiin seekata ɗe. (Baba


Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
L’inflammation qui se trouve dans les os, c’est elle qui cause une
douleur très forte et permanente (dans les os).
● caayoori noppi
► otite (litt. : inflammation des oreilles)

Caayooje noppi, ɓe ɗon kurgira ɗum bee yowtere ibbi. Wakkati


to ɓe ɗon itta nde, koo to nyawɗo man waawataa wa’’aago, o heɓa
jamo wa’’anoo mo, itta nde. Ammaa, taa nde meema lesdi. Ɓe
kuuwtiniran bee heccere man koo bee yoornde man fuu. Yoornde
kam, o hooca o dolla, o waɗira mbusiri njigaari, o ɓesda jaɓɓe o
yara. Innu to waɗi bana nii, o yi’an borɗe ɗon ila. Suy, noppi man
njamɗita. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
L’otite, on la soigne avec du gui de Ficus sycomorus. Quand on le
cueille, même si le malade ne peut pas grimper (dans l’arbre), il faut
qu’une personne en bonne santé y monte pour le lui cueillir.
Cependant, (le gui) ne doit pas toucher le sol. On emploie du (gui)
frais aussi bien que du sec. Le sec, on en fait un décocté avec lequel
on prépare une bouillie de sorgho rouge, on y ajoute du tamarin et on
boit (cette bouillie). Si l’on fait comme ça, on verra le pus s’écouler
(de l’oreille). Après, les oreilles seront guéries.
● caayoori nyiiƴe
► carie dentaire avec abcès

TRAITEMENT
Haa ɓe kurga caayoori nyiiƴe, ɓe ɗon ndolla haako lekki feere,
nyawɗo oo o suddoo dow fayannde ndee, o maɓɓita hunnduko
maako dow maare, suy gilɗi ɗon caama. (Daada Bouba, 35 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04).
Pour soigner la carie dentaire avec abcès, on fait bouillir une certaine
75
caayoori
plante, le malade se couvre (avec un tissu) au-dessus de la marmite, il
ouvre la bouche au-dessus, puis les ‘vers’ tombent un à un.
Walaa e caayoori naawataa, gite, nyiiƴe... Feere ɗoo, ngilkon ɗon
peeton peeton naasta nder nyiiƴe, ɗon nyaama nyaama nii haa
nyaama ɗaɗi nyiiƴe goo. To nyaami ni, doole ko ɗum ɓuuta, ngam
ngilkon koon nyaanyan bana madam-calka, malla siikre
ŋonyotoo larel dowyel. Nii caayoori nyiiƴe wa’i, ammaa, ndi
walaa wakeere e ndi yaataa. (Asta Fidjondé, 60 ans, ménagère
peule, Dogba, 22-09-04)
Il n’y a d’endroit où le caayoori ne fasse mal : les yeux, les dents...
Parfois, de tout petits vers pénètrent dans les dents, ils mangent
continuellement jusqu’aux nerfs des dents. Quand ils ont mangé (ça),
ça enfle obligatoirement, car ces petits vers grattent comme le
cancrelat ou le grillon qui rongent l’épiderme. C’est ainsi qu’est le
caayoori des dents, mais il n’y a pas d’endroit où il n’aille (se loger).
Kurgun caayoori, mi tefa yowtere caski, mi seɓoya boɓori, mi
hawta mi dolla. Nyawɗo yara nyalɗe ɗiɗi tan. (Djougoudoum Adji,
guérisseur guiziga, Dourga-Godola, 01-06-04)
Pour soigner le caayoori, je cherche du gui de Faidherbia albida, je
vais chercher de l’écorce fraîche de Sterculia setigera, je mets tout ça
ensemble et je le fais bouillir. Le malade doit boire ça pendant deux
jours seulement.
► furoncle (cf. ngeemuure)
Le furoncle n’est qu’une manifestation locale du caayoori ou du
peewri.
Ɓe ɗon tuppa caayoori to worɗi bee njamndi ngulaandi bee yiite.
To waɗi bana nii, caayoori hulan loortaago. (Goggo Damdam, 65
ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
On perce le furoncle, quand il est mûr, avec un fer chauffé au feu. Si
l’on fait ainsi, le furoncle (caayoori) aura peur de revenir.
Yitere naawata yam. Ɗum fuɗɗi boo daga dabbunde. Wakkati
haa ɗum fuɗɗa, ɓuudi ummii diga dow hoore am haa jippii nder
gite, ɓuudi caayoori. Nde ndi jippii nder gite boo, ɗe maɓɓi,
njaami lopitaal Dargala. Ɓe tufi yam baate waɗan jeetati, ndeen
ɓuudi dow hoore ɓooɓi. Sey lutti dow yitere, ammaa, ndi sottaay
dow toon haa caftumi ngarmi haa ɗoo. Caayoori ɓuutan koo gal
toy fuu, ammaa ndi am gal hoore ndi yiɗi wangirgo. (Oumarou
Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
J’ai mal à l’œil. Cela a commencé à la saison froide. Lorsque cela a
débuté, une enflure douloureuse est partie de ma tête pour descendre
dans les yeux, une enflure de caayoori. Lorsqu’elle est descendue
dans les yeux, ils se sont fermés, et je suis allé au dispensaire de
Dargala. On m’a fait peut-être huit injections, puis l’enflure sur la tête
a diminué de volume. Il ne reste plus que (l’enflure) sur l’œil, mais
76
caɗawyel-dubbuɗe
elle n’a pas bougé, si bien que j’en ai eu marre et que je suis venu ici.
Le caayoori peut provoquer une enflure n’importe où, mais le mien,
c’est sur la tête qu’il aime apparaître.
To haa ɓe kurga caayoori ngordi, ɓe ngaɗa leeɓol dow yeeraande
maari. To nde fusi nde wurtoo [...], babal ngaal yamɗita. So naa
noon, to goɗɗo wi’i o seeki haa o wurtina nde, nde doggan, nde
dilla pellel feere. Bana nii boo, nde yamɗitittaa law. [...] Ɓe tuppa
caayoori to ndi nanngi babal ngal worɗi. To ɓe nguli bee yiite, nge
yaha nge sumpita babal ngaal. (Abdouramane Modibbo, guérisseur,
Petté, 25-06-04)
Pour soigner le caayoori mâle, on met du beurre sur son œuf. Quand
il perce et qu’il sort (...), l’endroit guérit. Dans le cas contraire, si la
personne dit qu’elle l’a incisé (litt. : déchiré) pour le faire sortir, il va
s’enfuir et partir. Alors, il ne guérira pas rapidement. (...) On perce le
caayoori quand il affecte un endroit qui contient du pus. Si on le
cautérise (litt. : si on le brûle avec du feu), le feu transpercera l’endroit.

caɗawyel-dubbuɗe – ngel (n.c.)


var. : caɗooyel-dubbuɗe ; « petite maladie de peau du fumier »
► maladie de peau sp.
DESCRIPTION
Caɗawyel-dubbuɗe, ɗum fuufre futtannde dow laral, ɗon yaha
yaajgo haa waɗa bana taarde dow laral ɓanndu. Ɗum nyawu
nannganngu ɓikkon adoohon dubbuɗe na’i ɓaawo man kon
ngiiwataako. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul,
Dogba, 28-04-04)
La « petite maladie de peau du fumier », c’est des petits boutons qui
forment une éruption sur la peau ; ils vont en s’étalant jusqu’à former
un rond sur la peau. C’est une maladie qui affecte les enfants qui
transportent le fumier de vaches et qui ne se lavent pas après.
Caɗawyel-dubbuɗe, ɗum fuufre wurtotoo dow ɓanndu goɗɗo,
waɗa taarɗe bana waalde na’i. To nde wurtake, nde ɗon nyaanya,
ɗon nyaama gaasa boo. Ɗum saɗawre fuɗɗata ɗum. (Haman et
Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
La « petite maladie de peau du fumier », ce sont des petits boutons qui
forment une éruption sur la peau ; ils font des ronds qui ressemblent à
l’enclos à bétail. Quand ils sortent, ils font tomber (litt. : ils mangent)
les cheveux également. C’est le saɗawre qui en est la cause.
TRAITEMENT
Ɓe ɗon kurgira ngel bee ƴarki haa pellel man bee koskon
mbaɓɓattu.
On la soigne en scarifiant l’endroit atteint avec des pattes de criquet.
Goɗɗo tefa cakitittoongel rubbunde nagge, itta tis goo, wuja haa

77
cakaare
pellel caɗooyel-dubbuɗe. (Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-
04)
La personne doit chercher la pointe qui couronne la bouse de vache,
en prendre un tout petit peu et en frotter l’endroit atteint par la maladie
en question. (Lorsqu’une vache bouse, le dernier lâcher est constitué
d’un petit berlingot qui vient se ficher au centre de la bouse déjà étalée
sur le sol.)
To caɗawyel-dubbuɗe nanngi innu, ɓe ɗon njiiɓa dubbuɗe na’i
bee leeɓol, ɓe nguja haa pellel ngeel. (Haman et Sannda Oumarou,
guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Lorsque la « petite maladie de peau du fumier » affecte qqn, on
mélange de la bouse de vache avec du beurre frais et l’on en frotte
l’endroit (atteint).

cakaare – nde (n.d.) ; < caka


« (partie) médiane »
► taille (partie du corps), ceinture ; syn. haddorde

caklungol / cakluɗi – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < sakla


► cas compliqué, cas difficile, cas embarrassant
Tagamma cakluɗi ɗii, min mbaawataa hurgugo.
Des cas difficiles comme cela, par exemple, nous ne pouvons les
soigner.

calka / calkaaji – ka/ɗi (n.) ; < hausa [sálgáa] « latrines »


► cabinets, lieux d’aisance, latrines, W.-C. ; syn. ngaska bu’e ; cf. ɓaawo-
suudu
Mbu’en nder calkaaji tan !
Chions seulement dans les cabinets !

caylaaɗo / saylaaɓe – o/ɓe (part.v.) ; < saylee


► (personne) bête, stupide

ceeɗu / ceeɗuuji – ngu/ɗi (n.d.v.) ; < seeɗa


► saison sèche et chaude (de février à mai)

ceekgol / ceekli – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < seeka


► déchirure
► opération chirurgicale
● ceekgol ɓesngu
► césarienne (litt. : opération d’accouchement)

ceekol – ngol (n.d.v.) ; < seeka


► déchirure
► douleur violente et continue
78
ciiɓoowu
● ceekol kosɗe
► forte douleur dans les jambes

ceekoowo / seekooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < seeka


► celui/celle qui déchire
● ceekoowo yimɓe
► chirurgien (litt. : celui qui déchire les gens)

ciiɓoowu / ciiɓooji – ngu/ɗi (n.d.v.) ; < siiɓoo


« (maladie / vers) qui suce » (comme on suce un os)
► (toute maladie / tout parasite) qui cause un amaigrissement
Cette appellation préexistait à l’apparition du sida, puisque bien
d’autres maladies sont susceptibles de faire maigrir le malade,
notamment l’ankylostomiase. Dans l’usage actuel, désigne souvent le
sida. Dans le milieu hospitalier, désigne exclusivement le sida.
Nyawu ciiɓoowu ɗon bana tagamma ɓanndu seekata ɗoo, malla
boo to a nyaami huunde ɓanndu maa wanyi nde, kanjum ɗum ɓe
mbi’ata ciiɓoowu, ngam ɓanndu maa ɗon timma noon. (Mal
Saïdou, 65 ans, marabout peul, Boula, 09-09-04)
La maladie de ciiɓoowu est comme si le corps se fendait, ou bien,
(comme) si tu as mangé qqch. que ton corps déteste, c’est cela qu’on
appelle ciiɓoowu, car ton corps maigrit complètement.
Nyawu ciiɓoowu, ɗum hoddiroore. Daga ɓooyma boo ngu ɗon.
To ngu nanngi goɗɗo, kusel ɗon rufa, fooƴa haa warta bana
leggel. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
La maladie de ciiɓoowu, c’est une décision divine. Elle existe depuis
bien longtemps. Quand elle affecte qqn, sa chair fond (litt. : s’écoule),
il maigrit et devient (sec) comme une tige de bois.
► SIDA ; cf. sida
Nyawu ciiɓoowu woodi gilɗi. Kanji ɗiin njahata naata nder ii’am
innu, ndeen, ɗi mbonna mo ii’am. Dokta’en ɗon ƴeewnoo ɗi
« viris ». To gorko hawti bee debbo marɗo ciiɓoowu, malla boo
gorko oon mari ngu, suy raaɓa oya. Feere boo, to goɗɗo yahi
lopitaal, ɓe loowani mo ƴiiƴam marɗo ciiɓoowu, ngu raaɓan mo.
Malla boo, to ɓe ƴari goɗɗo malla ɓe pemmbi mo o ɗonno bee
ciiɓoowu, to ɓe pemmbi goɗɗo feere nii bee reeza maajum, suy
ngu nanngan mo. Reeduujo to ɗon mari ngu, ngu raaɓan ɓinngel
mum wakkati danygo. Wakkati ɓesnugo ɓe ndokka debbo oo
leɗɗe feere o moɗa. To o ɗon moɗa ɗe, ndegoo foti ɓinngel daɗa,
nyawu nanngataa ngel. Ammaa, haa ko min ngi’ata, nder ɓikkon
nayon ndanyaakon, gootel tan wurtotoo woodaa ciiɓoowu. Feere
boo, to ɓe ngiɗi haa ɓinngel hisa, ɓe ceeka daada, ɓe ngurtina
ngel. To ɓe ngaɗi bana nii, ngel hisan margo nyawu ciiɓoowu
nguu. (Dr Gottingar, médecin-chef de l’hôpital de Bogo, 05-07-04)
79
ciiɓoowu
La maladie du sida a des ‘germes’. Ce sont eux qui pénètrent dans le
sang de la personne, puis ils lui altèrent (litt. : gâtent) le sang. Les
médecins les appellent « virus ». Si un homme a des relations
sexuelles avec une femme qui a le sida, ou si c’est l’homme qui l’a,
alors, elle/il contamine l’autre. Parfois, lorsque qqn va à l’hôpital et
qu’on lui transfuse (litt. : verse) du sang contaminé (litt. : ayant le
sida), il sera contaminé par (le sida). Ou encore, lorsque l’on scarifie
qqn qui a le sida ou qu’on le rase, dès que l’on rase une autre personne
avec ce rasoir, elle sera contaminée (litt. : (le sida) la saisira). Si une
femme enceinte a le sida, celui-ci contaminera l’enfant lors de
l’accouchement. Au moment d’accoucher, on donne à la femme
divers médicaments à avaler. Si elle les prend, il se peut parfois que
l’enfant échappe (à la contamination) et que la maladie ne l’affecte
pas. Mais, d’après nos constatations, sur quatre nouveaux-nés, un seul
sortira indemne. Parfois, si l’on veut que l’enfant échappe (à la
contamination), on opère la mère et on le fait sortir. Si l’on fait ainsi,
(l’enfant) échappera au sida.
ORIGINE
Nyawu sida ɓe mbi’ata jonta ɗoo, fuu Alla jippini ngu. Ɓooyma,
ɗum ciiɓoowu ɓe mbi’ata ngu. To ngu nanngi goɗɗo, ɗum ɗon
worɗa bee doggere boo. Innu ɗon timma-timma noon, waatoo o
warta njokkon-njokkon.
La maladie du sida, comme on dit maintenant, c’est Dieu qui l’a
envoyée sur terre (litt. : qui l’a fait descendre). Autrefois, on l’appelait
ciiɓoowu. Quand elle affecte qqn, la personne a des boutons infectés
(litt. : elle mûrit) ainsi que la diarrhée. La personne maigrit complè-
tement, elle devient squelettique (litt. : elle devient petites articula-
tions petites articulations, i.e. rien que des os).
Hanndeere ndee, en ngeewtan haala nyawu ngu ɓe mbi’ata
ciiɓoowu. Kangu nguun ɓillata duniya hannde. Ngu walaa gal
men ɗoo ɓooyma, ammaa, jonta ɗoo, ngu sampitake her duniya
fuu. Gal lesɗe Nasaara’en ngu wanngiri. Haa samarooka’en boo
ɓe tawɓe ngu, waatoo gorko maa sey bee gorko yaadata, debbo
boo bee debbo bana mum. Ɓe tawɓe ngu fahin haa wuykooɓe bee
baate. Waatoo ɓe mooɓtoo ɓe jur. Gooto hooca baatal tufoo,
hokka feereejo boo tufoo, bana nii ɓe pat haa ɓe piilta. Sey nii
noon nyawu ciiɓoowu naastiri ɓe. Nasaara’en ndaari, caka yimɓe
limtuɗen ɗoo, nyawu ngootu ɓe mari. Ɓe tuutan, ɓe caaran, ɓe
pooƴa foddeeko ɓe maaya. Daga duuɓi noogaas, ngu wanngiri
haa maɓɓe. Sey hannde ngu jokki en haa ɗoo. (Gueye, infirmier
CSI de Meskine, 24-06-04)
Aujourd’hui, nous allons causer de la maladie qu’on appelle sida.
C’est elle qui perturbe le monde actuellement. Elle n’existait pas chez
nous autrefois, mais maintenant, elle est répandue dans le monde
80
ciiɓoowu
entier. C’est en Europe qu’elle est apparue. On la trouve aussi chez
les homosexuels, c’est-à-dire un homme qui va seulement avec un
homme, ou une femme (qui va) avec une femme comme elle. On la
trouve encore chez les drogués qui se piquent (litt. : ceux qui se
saoulent avec des piqûres). Ils se réunissent nombreux. L’un prend
une seringue et se pique, il la donne à un autre qui se pique, et comme
ça jusqu’à ce qu’ils aient fait le tour complet. Voilà comment le sida
entre en eux. Les Blancs ont constaté que, parmi les gens que nous
avons cités, c’est une seule maladie qu’ils ont. Ils vomissent, ils ont la
diarrhée, ils maigrissent avant de mourir. Depuis vingt ans, (le sida) a
fait son apparition chez eux. C’est aujourd’hui seulement qu’il nous a
rejoints ici. (Cette citation, tirée d’un entretien éducatif conduit par un
infirmier lors de consultations prénatales, est typique de la mauvaise
adaptation du message au public visé. En effet, il ne s’adressait qu’à
des femmes enceintes, a priori peu concernées par la question de
l’homosexualité, d’une part, et qui ignorent même l’existence de
drogués qui se piquent avec des seringues. Ces considérations, ainsi
que la prétendue origine européenne de la maladie, ne peuvent que
détourner l’attention des femmes en question des vrais risques
qu’elles encourent.)
TRANSMISSION
Nyawu ciiɓoowu ɗon naastira yimɓe gal reeza, mooɓodal gorko
bee debbo, hokkugo goɗɗo ƴiiƴam to ɗam laaraaka booɗɗum,
ngam ƴiiƴam to ɗon mari ngu raaɓan goɗɗo mo walaa ngu.
Debbo marɗo reedu to ɗon mari ngu, raaɓan ɓinngel mum, ngam
ƴiiƴam daada kanjam ɓinngel huuwtinirta. Ammaa, laabi naas-
tinanɗi nyawu nguu haa ɓinngel ɗuuɗɗi. To luuwe nanngi daada,
ngel ɗon ɗaɓɓita laawol wurtaago, ɗum naastan ngel, malla boo
haa taƴgo jaabuuru. Ɗoo kam sey paamon sonaa to daada maagel
ɗon mari nyawu nguu. Haa gal kosam boo, ngu raaɓan wakkati
ɓinngel to ɗon musina. (Gueye, infirmier, CSI de Meskine, 24-06-
04)
Le sida entre dans les gens par les lames de rasoir, les relations
sexuelles entre homme et femme, le don de sang lorsque celui-ci n’a
pas été bien contrôlé, car si le sang contient (le sida), cette maladie
contaminera la personne qui ne l’a pas. La femme enceinte qui l’a
contaminera son enfant, car c’est le sang de la mère qu’utilise l’enfant.
Mais les voies par lesquelles cette maladie pénètre dans l’enfant sont
multiples. Lorsque les douleurs saisissent la mère et que l’enfant
cherche le passage pour sortir, cela peut entrer en lui, ou bien égale-
ment lors de la section du cordon ombilical. Cela, nous devons com-
prendre (que cela ne se produit) que si la mère a la maladie. Par le lait
aussi, (le sida) pourra contaminer l’enfant lorsqu’il tète.

81
ciiɓoowu
DIAGNOSTIC
Meere noon walaa no goɗɗo heɓtira ciiɓoowu, sey to ɓe njaari
nyawɗo oo haa daarorgal. Ammaa, feere boo, to a tiimi mo, a
heɗitake, a i’i mo reedu, a laari her naawata mo, a laari sifa
maako, tuutgo, saargo, sonndaago bee nyaanyaago, bee duurgo,
a nanndinan ngu bee ciiɓoowu. Ammaa, haa paamaa fakat, sey to
a yaari mo haa radiyoo. (Amadou Roufaou, infirmier à l’hôpital de
Petté, 28-05-04)
Il n’y a pas moyen de reconnaître facilement le sida, sauf si l’on
conduit le malade à la radioscopie. Mais, parfois, si vous le regardez
attentivement, si vous l’écoutez (avec le stéthoscope), si vous lui
appuyez sur le ventre, si vous voyez là où ça lui fait mal, si vous voyez
son aspect, ses vomissements, sa diarrhée, sa toux, ses démangeaisons
et la durée (de sa maladie), vous penserez que cela ressemble au sida.
Mais pour en être absolument sûr, vous devez le conduire à la radio.
TRAITEMENT
Lekki ciiɓoowu [i.e. sida] caɗki jamum, ammaa, to nyawu nguu
gasaay haa ɓanndu goɗɗo, to o ɗon nyaama nyaamdu woondu, o
ɗon haɓda bee leɗɗe Ɓaleeɓe, ngu torrataa mo law. Worɓe ngu
ɓurata jaggugo law. [...] Ko fuɗɗata ngu, ɗum gilɗi. To reedu
maako salake huunde, warta o ɗon tuuta, o ɗon saara. To goɗɗo
nyawɗo ngu, o mooɓodake bee jamo, ngu raaɓan mo. Kanjum
waɗi mbiimi ɗum gilɗi. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 30-04-04)
Il est très difficile de soigner le sida, mais, quand il n’est pas installé
depuis longtemps chez le malade, si celui-ci a une bonne alimentation
et qu’il se débrouille avec les remèdes indigènes, la maladie ne le
gênera pas rapidement. Ce sont surtout les hommes que (le sida)
maltraite rapidement. (...) Ce qui le cause, ce sont des ‘vers’. Si l’esto-
mac de la personne refuse certaine nourriture (litt. : une chose), celle-
ci vomit et a la diarrhée. Lorsque qqn souffre de cette maladie et
qu’il/elle couche avec une personne saine, la maladie contaminera
cette dernière. C’est pour cela que j’ai dit que ce sont des ‘germes’
(qui la causent).
To reeduujo wari haa amin, ko min aartata laargo, to o woodi
nyawu ciiɓoowu malla gaaye. To min ndaari to o woodi ngootu
caka maaji, min ndokka mo lekki haa o heɓa ngu de’’ita. (Atchibi
Thérèse, aide-soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Lorsqu’une femme enceinte vient nous voir, la première chose que
nous examinons, c’est si elle a le sida ou la syphilis. Si nous constatons
qu’elle a l’une de ces maladies, nous lui donnons un médicament pour
qu’elle puisse la calmer.
COMPORTEMENT À ADOPTER VIS-À-VIS DE LA MALADIE
To haa ɓe ngaddana kala debbo fuu faddoode nyawu ciiɓoowu,
waɗataako. Ammaa, kala debbo reeduujo fuu, to ngu meemi mo,
82
ciiɓoowu
ɓe poti ɓe kaɗa ngu yottaago ɓinngel. Ɗoo boo, sey to o warlawi
lopitaal ɓe ndaari ƴiiƴam maako. Ɓurna ko yimɓe paamaay kam,
to ɓe ndaari goɗɗo ɗon tuuta, ɗon saara, ɗon fooƴa, ɓe mbi’a ɗum
ciiɓoowu. Ammaa, to gilɗi ɗiin kanji tan naasti mo, na o walaa
ciiɓoowu tawon. O ɗon bana ngaaɗen, o nyaaman, o yaran, walaa
ko sannjata haa maako. Ɓe mbi’i to goɗɗo yiɗaa mooɓodal
jamum bee jananɓe, ɗum laatataako nyawu ciiɓoowu haa waɗa
duuɓi jeeɗiɗi, koo ngam o ɗon mari gilɗi ɗii nder ɓanndu maako
boo. Onon boo, ɓe mbi’i min to on ngari kilo, sey min ngaazina
on dow haala nyawu ciiɓoowu. To ɓe ndaari ƴiiƴam debbo oo ɗon
bee maagu, ɓe mballita mo ɓe ayna mo boo taa ngu naasta ɓinngel
maako. Waatoo, kala debbo reeduujo fuu sey waɗa teste, ngam
aynugo ɓinngel maako taa ngu naasta ngel. Rewɓe feere boo
ngiɗaa min paamana ɓe to ɓe ɗon bee gilɗi ɗii na ɓe ngalaa. Taa
ɓe kultora ngam walaa paamanɗo kuuɗe maajum sey doktoorjo
daarɗo mo tan. O wi’ataa ka boo koo moy a woodi gilɗi ciiɓoowu.
Sirri ɗon haa maaka. To ɓe tawi gilɗi ɗii haa maa, ɓe ndokkete
lekki moɗaa. Nyannde luuwe nanngi ma boo, ɓe ndokkete goɗki
moɗaa. To a danyi, woodi siroo ɓe tammii hokkugo ɓinngel
maaɗa boo yara. To ngel waɗi lebbi sappoo e jeetati, ɓe ndaara
ƴiiƴam maagel. Ɓe tawan ngel, kangel kam, ngel walaa nyawu
ciiɓoowu. (Gueye, infirmier CSI de Meskine, 24-06-04)
Il est impossible de prévenir le sida auprès de chaque femme. Mais
chaque femme enceinte, si le sida l’a touchée, on peut empêcher qu’il
atteigne l’enfant. Là aussi, il faut qu’elle vienne vite au centre de santé
et qu’on examine son sang. Ce que les gens interprètent mal,
généralement, quand ils voient qqn vomir, avoir la diarrhée et maigrir,
ils disent que c’est le sida. Mais si ce sont seulement les ‘vers/germes’
du sida qui sont entrés en lui/elle, il/elle n’a pas encore le sida. Il/elle
est comme nous, il/elle mange, il/elle boit, rien ne change en lui/elle.
On dit que si qqn n’aime pas trop les relations sexuelles hors couple
(litt. : avec des personnes de l’extérieur), le sida ne se manifestera pas
(chez lui/elle) avant sept ans, même s’il/elle a les ‘vers/germes’ du
sida en lui/elle. Quant à vous, on nous a demandé de vous donner des
conseils relatifs au sida quand vous venez à la consultation prénatale.
Si l’on constate que le sang de la femme est contaminé, on l’aide et
on la surveille afin que (la maladie) ne pénètre pas chez son enfant.
C’est-à-dire, il faut que chaque femme enceinte fasse le test (de
dépistage) pour veiller à ce que son enfant ne soit pas contaminé.
Certaines femmes n’aiment pas qu’on sache à propos d’elles si elles
ont ces ‘vers/germes’ ou non. Elles ne doivent pas avoir peur, car
personne n’en sera informé sauf l’infirmier qui les examine. Il ne dira
à personne que vous avez le sida. C’est une chose qu’on garde secrète.
Si l’on trouve ces ‘vers/germes’ en vous, on vous donnera des
remèdes à avaler. Le jour où les douleurs vous prendront, on vous en
83
ciici
donnera encore un autre à avaler. Quand vous aurez accouché, il y a
un sirop qu’on pensera à donner à boire à votre bébé. Quand celui-ci
aura dix-huit mois, on examinera son sang. On constatera que lui n’a
pas le sida.
Ko ngiɗmi wiigo on, itton nder ko’e mon ko ɓe mbi’ata to goɗɗo
mari nyawu ciiɓoowu, o walaa kurgun, sey maaygo tan luttani
mo. To o waɗi teste maako, ɓe tawi ngu ɗon haa maako, ɓe
mballitan mo, ɗum juttinan mo boo balɗe, o maayataa bee law.
Kanjum ngiɗmi wiigo on hannde ndee, ngam moy fuu sey waɗa
hakkiilo haala nyawu ciiɓoowu. Taata maɓɓaare haɗa mo waɗgo
teste maako. O acca kulol boo. No min ngiɗi kam, sey kala garɗo
kilo fuu waɗa teste mum. (Gueye, infirmier CSI de Meskine, 24-06-
04)
Ce que je veux vous dire, c’est d’ôter de votre tête ce que l’on dit
lorsque qqn a le sida, (à savoir) qu’il ne peut se soigner (litt. : il/elle
n’a pas de remède) et qu’il ne lui reste qu’à mourir. Si (la personne)
fait son test et qu’il se révèle positif, on va l’aider, cela allongera sa
durée de vie (litt. : ses jours) et elle ne mourra pas rapidement. Voilà
ce que je voulais vous dire aujourd’hui, afin que chacune fasse
attention au sujet du sida. Il ne faut pas que, par bêtise, (une femme)
n’aille pas se faire dépister. Elle ne doit pas avoir peur. Ce que nous
voulons, en fait, c’est que chaque femme qui vient à la visite prénatale
fasse son test.

ciici – nde (n.)


► zizi de garçon incirconcis (langage enfantin) ; syn. guugu

ciiciyel / ciicihon – ngel/kon (n.d.) ; < ciici


► prépuce
► verge d’incirconcis

cille – ɗe (n.d.v.) ; < silla


► urine, pisse (terme vulgaire en fulfulde comme en français) ; cf. coofe
– Maayɗo gasanɗo !
– Cille ! (Devinette, Eguchi 1974, p. 27 ; Noye 1974, p. 300)
– Un mort qui creuse (le sol pour s’enterrer lui-même) !
– L’urine.
(Le jet d’urine creuse le sable.)
Cille ɗon naawammi / ɓilla yam.
J’ai envie de pisser. (Litt. : la pisse me fait mal / me dérange.)
Cille ɓinngel keccel kaɗataa juulde.
L’urine d’un bébé (de moins de six mois) n’empêche pas de faire la
prière. (Elle n’est pas cause de souillure. Autrement dit, si le bébé
pisse sur sa mère, celle-ci peut faire sa prière sans être obligée de

84
cille-naange
recommencer ses ablutions.)
Cille maa ma a wurtaaki, mi nele a yaataa ?
Tu n’es même pas sorti de tes couches, je t’envoie faire une
commission et tu n’irais pas ? (Litt. : tu n’es même pas sorti de ton
urine, je t’envoie et tu ne vas pas ?)
O hultori haa o hebbini sirla maako cille.
Il a eu tellement peur qu’il a trempé son pantalon (litt. : qu’il a rempli
son pantalon d’urine).
Alla halke bana cille sonndu !
Que Dieu te fasse disparaître comme l’urine de l’oiseau !
ilnugo cille
pisser (litt. : faire couler de la pisse)
joortugo cille
pisser debout en un flux abondant

cille-naange (n.c.)
« urine (qui brûle comme le) soleil »
► cystite, infection urinaire
► bilharziose urinaire

Toute maladie provoquant des douleurs à la miction est appelée cille-


naange. Il peut donc s’agir d’une infection urinaire, d’une gonococcie
ou d’une bilharziose (schistosomiase). Le nom même de la maladie
oriente vers une cause banale, qui exonère le/la malade atteint de
gonococcie de révéler à son/sa partenaire les conditions réelles dans
lesquelles il/elle a contracté la maladie.
Ndopta wii ɗum sompis nyawmi, ammaa goram wii yam ɗum
nyawu cille-naange. (Patiente, CSI de Dargala, 10-06-04)
L’infirmier m’a dit que c’est une gonococcie que j’ai, mais mon mari
me dit que c’est une infection urinaire.
DESCRIPTION
Gilɗi ɗon ɗisi yam nder reedu gal les jaabuuru. Jokke am boo fuu
ɗon naawa. Ɓurna kam, to coofe ɓilli yam, reedu am sey naawa
tawon, hiddeeko mi silla bee naawɗum. Zakari am ɗon wula bana
yiite, ɗum ɗon naawa yam, koo nder kosɗe fuu ɗon wula jaw
wakkati mi ɗon soofa. Jonta ɗi ngiɗaa mi mettoo nyaamdu
wulndu. To mi nyaami ni, sey ɗum ɓurta naawgo. Yimɓe mbii
ɗum gilɗi cille-naange. Dopta boo wii ɗum nyawu sompis. Mi
anndaa boo no ngu wardi. (Patient, CSI de Dargala, 11-06-04)
J’ai des vers qui se sont plantés dans le ventre en dessous du nombril.
J’ai mal aussi à toutes les articulations. La plupart du temps, quand
j’ai envie de pisser, mon ventre commence par me faire mal avant que
je pisse péniblement. Mon pénis chauffe comme le feu, cela me fait
mal et même dans les pieds cela brûle lorsque je pisse. Maintenant,
85
cille-naange
(les vers) refusent que je goûte un mets chaud. Dès que j’en mange
un, cela augmente la douleur. Les gens disent que ce sont les vers de
cille-naange. L’infirmier, quant à lui, dit que c’est la chaude-pisse. Je
ne sais pas comment c’est venu.
CAUSES : POINT DE VUE TRADITIONNEL
To goɗɗo yari ndiyam saltee, malla boo nyalli nder naange,
ɓanndu maako wulan haa nder reedu fuu wula jaw. Ndeen,
ndiyam saltee goo dillan nder suudu-cille, sukka laawol cille ;
ɓaawo ɗoon, ɗe keɓataa laawol wurtaago, sey ɗe ɗon cimta simti-
simti noon. Goɗɗo oo boo yiɗi ɗe ngurtoo ɗe fuu maaje, ammaa,
laawol ɗon sukkii haa hoore guugu maako. To o ŋa’’inake bee
semmbe, ƴiiƴam aardoo. To haa mi hurga ngu, mi ɗaɓɓita ɗaɗi
zaraaji, mi dolla ɗi bee leeɓol, mi hokka mo o yara. To o nyalli ni,
o sillan kalkal. (Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-
06-04)
Si qqn boit de l’eau sale ou qu’il passe la journée au soleil, son corps
chauffe au point que tout l’intérieur de son ventre devient brûlant.
Ensuite, l’eau sale se dirige vers la vessie et obstrue l’urètre (litt. : la
route de l’urine) ; après, (l’urine) ne trouve pas de passage pour sortir
et elle filtre goutte à goutte seulement. La personne, elle, veut qu’elle
s’évacue complètement, mais le passage est bouché au niveau de la
tête de son zizi. Si la personne fait des efforts violents (i.e. si elle se
raidit avec force), c’est du sang qui (sortira) en premier. Pour soigner
cette (maladie), je cherche des racines de Leptadenia hastata, je les
fais bouillir avec du beurre frais et je lui fais boire ça. Au bout d’une
journée seulement, il pissera normalement.
Nasaara’en kam ɗon mbi’a woodi gilɗi ndokkata cille-naange,
ammaa minin Ɓaleeɓe kam, min ɗon mbi’a ɗum ndiyam saltee
bee naange ngaddata ngu. Bana ceeɗu, to goɗɗo yari ndiyam bee
saltee, o nyalli haa naange, ngu nanngan mo. Feere boo raaɓan to
goɗɗo marɗo ngu silli, aan boo a yaaɓi. (Mana Galé, guérisseur,
Louggol-Mindif, 21-05-04)
Les Blancs disent qu’il y a des vers qui donnent le cille-naange, mais
nous, les Noirs, nous disons que c’est l’eau sale et le soleil qui le
provoquent. À la saison chaude, par exemple, si qqn boit de l’eau sale
et qu’il passe la journée au soleil, cela l’affectera. Parfois aussi cela
s’attrape par contagion (litt. : se transmet) lorsqu’une personne
atteinte de cette (maladie) pisse et que vous, vous marchiez dedans.
To goɗɗo ɗuuɗɗini waancugo nder naange, ƴiiƴam maako selban,
marataa ɗacce. Feere naastan suudu-cille, wurtodoo bee cille
maajum. Feere boo, to goɗɗo meeɗaay yargo ndiyam maayo
malla ndiyam okoloore, o yari, gilɗi maako tuurtan, ndeen ɗam
jippoo nder suudu-cille, woojina ɗe, to o ɗon silla ɗum naawan
mo, sakko ma to ɗe kawti bee ƴiiƴam kam. (Mal Salé, guérisseur,
86
cille-naange
Mindif, 22-05-04)
Lorsque qqn a trop marché au soleil, son sang se fluidifie, il n’a pas
de viscosité (litt. : de colle). Parfois, il pénètre dans la vessie et sort
avec l’urine. Parfois encore, lorsque qqn qui n’en a pas l’habitude boit
de l’eau du fleuve ou de la mare artificielle, ses vers vont se rebeller
et (l’eau) va descendre dans la vessie et rendre (l’urine) rouge, et
quand il pissera, cela lui fera mal, encore plus si (l’urine) se mélange
avec le sang.
To goɗɗo yari ndiyam salteejam, ɗam fuu ɗam naastan nder
suudu-cille. To saltee ngaa dekki haa les toon, to nga ɗuuɗi bee
ceeɗu, ɗum hokkan nyawu ngu ɓe mbi’ata cille-naange. Woodi
ko hokkata nyawu nguu bee duumol boo, waatoo to goɗɗo ƴakki
agoygoyooru maran nyawu cille-naange. (Dada Mamma,
accoucheuse traditionnelle, Zala, 12-08-04)
Lorsque qqn boit de l’eau sale, elle pénètre toute dans la vessie.
Lorsque ces saletés forment un dépôt important au fond (de la vessie)
et que l’on est en saison sèche et chaude, cela donne la maladie qu’on
appelle cille-naange. Il y a (autre chose) qui donne cette maladie en
saison humide également, à savoir, si qqn mange un batracien sp., il
aura le cille-naange.
CAUSES : POINT DE VUE DES INFIRMIERS
Cille-naange ɗon mbangina batte mum haa goɗɗo, sey to naange
ɗuuɗi. Ammaa, naa naange jaanyata nyawu man ; ɗum ndiyam
mbaaliiɗam nder weendu, malla boo nder maayo. To innu
lummbi ɗam bilaa paɗe ni, cille-naange ndaaɓan ɗum, ngam gilɗi
ɗi o tawata nder ndiyam man naastiran gal burɗe ɓanndu maako.
Bana nii to faɓɓi, nyawu man jaanyana mo sababuuji. O maatan
to o ɗon silla, ɗum ɗon wula mo, to o yeebake, ragare cille man
tokkitina ii’am.
Feere to neeɓi hurgaaki, haɗan goɗɗo danygo. (Bouba Vondou,
infirmier, Wouro-Tchédé, 06-04-04)
Cille-naange se manifeste uniquement par grand soleil. Mais, ce n’est
pas le soleil qui provoque cette maladie ; c’est l’eau qui a stagné dans
une mare, ou dans un mayo. Si qqn la traverse sans chaussures, il va
attraper cille-naange parce que ses vers qu’il trouve dans l’eau vont
pénétrer par les orifices de son corps. Si (la maladie) dure, elle lui
causera des problèmes. Il/elle sentira en urinant que ça le/la brûle, et
s’il/elle néglige (de se soigner), du sang sortira après l’urine. Si cela
reste longtemps sans soin, cela empêchera la personne d’avoir des
enfants.
Gilɗi [cille-naange] ɗon geɓe ɗiɗi. Goɗɗi ɗon nder coofe loorɗe,
ammaa ɗum gilɗi cille-naange. Goɗɗi feere boo ɗon tawee nder
suudu-cille man noon. (Bouba Vondou, infirmier, Wouro-Tchédé,
06-04-04)
87
cillitorol
Les ‘vers’ (de cille-naange) sont de deux sortes. Les uns sont dans les
selles, mais ce sont des ‘germes/vers’ de cille-naange. Quant aux
autres, ils se trouvent seulement dans la vessie.
[L’infirmier fait allusion à la bilharziose intestinale (vers qui sont dans
les selles) et à la bilharziose urinaire (vers qui sont dans la vessie)].
To bana goɗɗo ɗon yiiloo kosɗe cooke duumol, gilɗi cille-naange
naastan mo gal kosɗe ; malla to goɗɗo marɗo geeraaɗe silli,
ndiyam ilni, yahan naasta nder koonyolli. To naasti, hoonyoldu
boo sosɓinan gilɗi maajum nder ndiyam, e to goɗɗo ɗon waanca
kosɗe cooke nder ndiyam ɗaam, gilɗi ɗii naastan mo. To ɗi naasti
nder kosɗe, ɗi tokkoto gal laawol ƴiiƴam, naastan nder suudu
cille. Ndeen, kanji boo, ɗi ngaɗa geeraaɗe nder suudu nduu. To
goɗɗo ɗon silla, sillidan bee geeraaɗe bee ƴiiƴam, ɗum naawan
boo. (Hamadou Bouba, infirmier laborantin, CMAO Meskine, 05-05-
04)
Si, par exemple, qqn se promène nu-pieds à la saison des pluies, les
‘vers’ de cille-naange (bilharziose) vont pénétrer en lui par les pieds ;
ou bien, si qqn qui a des œufs (de ces vers) pisse et que l’eau emporte
ça, cela ira pénétrer dans des escargots. Une fois qu’ils sont dedans,
l’escargot fera éclore ses ‘vers’ dans l’eau, et si qqn se promène pieds
nus dans cette eau, les ‘vers’ en question entreront en lui. Une fois
qu’ils sont entrés dans les pieds, ils suivent la voie du sang et pénètrent
dans la vessie. Ensuite, eux aussi font des œufs dans la vessie. Lorsque
la personne pisse, elle pisse en même temps des œufs et du sang, et
cela fait mal.
TRAITEMENT
To cille nyawɗo ɗon wurtodoo bee ƴiiƴam, mi hokka mo seɓre
liitaahi-wuro heccere o ƴakka haa neeɓa. To walaa ƴiiƴam boo,
mi dollana mo ɗaɗi zaraaji o yara. (Mal Salé, guérisseur, Mindif,
22-05-04)
Lorsque l’urine du malade sort avec du sang, je lui donne de l’écorce
fraîche de Ficus polita qu’il doit mâcher pendant un certain temps.
S’il n’y a pas de sang, je lui fais une décoction de racines de
Leptadenia hastata.

cillitorol – ngol (n.d.v.) ; < silla


► incontinence d’urine

cilloowo / sillooɓe (part.v.) ; < silla


► pisseur ; énurétique

cirit (adv. idéophonique)


► (chier) de petites crottes, ou par petites quantités
To a ɗon bee nyaamooji, a bu’ataa dakamɗe, ɗe ɗon ngurtoo cirit

88
ciwto
cirit noon.
Si vous avez des oxyures, vous ne chiez pas des étrons, mais ça sort
en toutes petites quantités.

ciwto / siwtuɓe – o/ɓe (n.d.a.)


► jumeau, jumelle
Siwtuɓe barkante’en daga Alla. Baaba bee daada keɓan barka bee
jawdi. (Dada Mamma, accoucheuse traditionnelle, Zala, 12-08-04)
Les jumeaux sont bénis par Dieu. Leurs père et mère auront
bénédiction et richesse.
Teema to gorko mooɓodake bee debbo mum o silli nde ɗiɗi,
kanjum watta siwtuɓe. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
C’est peut-être lorsqu’un homme a des relations sexuelles avec sa
femme et qu’il éjacule deux fois que cela donne des jumeaux.
● siwtuɓe nannduɓe
► jumeaux homozygotes, jumeaux univitellins (litt. : jumeaux qui se

ressemblent)
● siwtuɓe ɓe nanndaay
► jumeaux hétérozygotes, jumeaux bivitellins (litt. : jumeaux qui ne se

ressemblent pas)
Ɗum anniya Alla oon hokkata debbo siwtuɓe. To goɗɗo woodi
dabare danygo siwtuɓe, o danyan siwtuɓe corok, ammaa, walaa
dabare maajum. [...] To debbo looti, hawti bee gorko, o reedan.
To ɗum ɓinngel gootel, o meetataa lootgo, sey to o danyi. Ammaa,
to ɗum siwtuɓe, ɓaawo haylugo maako bee hawtugo bee gorko, to
waɗi lewru wooru, o lootan fahin ngam ɓinngel goɗngel, kanjum
waɗata haa o faama law. Bee noon fuu, rewɓe woɗɓe kam paa-
mataa sam. [...] To ɓinngel gootel, reedu debbo saalataako lebbi
jeenay, to ɓesdi boo nyalɗe nay koo jowi ; ammaa to siwtuɓe kam,
reedu maako cikan lebbi sappo. To reedu siwtuɓe ciki lebbi
jeeɗiɗi, o tampan, o waawataa waancugo. [...] Danygo siwtuɓe
nannduɓe, ɗum risku. To ɓe nanndaay boo, ɗum torra ngam ɓe
narrataa. Arano, maran baaba, cakitiiɗo boo maran daada,
ndeen ɓe kaajootiran. To arano halli, o mbara daada, gerdinaaɗo
oya. To cakitiiɗo halli, o mbara baaba, gerdinaaɗo oya. Ndeen, ɓe
njooɗoo bilaa baaba bee daada hiddeeko ɓe narra. Ndeen, kamɓe
ɓeen keɓata jawdi baaba bee daada. Siwtuɓe ngonataa meere. Ɓe
ɗon bee hikma. Bee numooji maɓɓe ɗiin, ɓe mbardirta saaro’en
maɓɓe. Foti ɓe mbumna goɗɗo yaasi to mettini ɓe ɓernde. Ɓeen
kam, baaba umrataa ɓe. [...] Siwtuɓe nannduɓe boo, ɓe narran,
ɓe mardan baaba bee daada fuu kalkal. Walaa oo mo oya. Hikma
maɓɓe boo waddanan daada bee baaba risku. Ammaa, kamɓe
boo, ɓe ngiɗaa saajoojo maɓɓe, ɓe mbaran mo to o danyaama ni.
Baaba bee daada boo, taa mettina ɓe ɓernde, ngam gooto maɓɓe,
89
ciwto
to ɓernde metti, maayan meere noon. [...] Ɓe ngaɗanan saaro’en
maɓɓe ko ngiɗi, kamɓe boo ɓe ngaɗan ko ɓe ngiɗi. Ɓe koltina ɓe
limce nannduɗe, ɓe ngiɗida ɓe kalkal, ɓe ngaɗana ɓe al’aadaaji
maɓɓe, ɓe ndokka ɓe kuuje feere feere jur, dokke ɗeen cottinta
kalleeli maɓɓe. Koo to ɓe mawni, ɓe ɓaŋan malla ɓe ɓaŋdana ɓe
nyalde woore. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle, Meskine,
18-08-04)
C’est la volonté de Dieu qui donne à une femme des jumeaux. Si qqn
avait le moyen d’avoir des jumeaux, il ne mettrait au monde que des
jumeaux, mais ce moyen n’existe pas. (...) Si une femme s’unit à un
homme après avoir eu ses règles, elle sera enceinte. Si (elle est
enceinte) d’un seul enfant, elle n’aura plus de règles jusqu’à l’accou-
chement. Mais en cas de grossesse gémellaire, après avoir eu ses
règles et s’être unie à un homme, au bout d’un mois, elle aura de nou-
veau ses règles pour un autre enfant, c’est ce qui fait qu’elle comprend
rapidement (qu’elle aura des jumeaux). Malgré ça, il y a des femmes
qui n’y comprennent rien. (...) S’il y a un seul enfant/embryon, la gros-
sesse de la femme ne dépassera pas les neuf mois, ou si cela les
excède, ce sera de quatre ou cinq jours ; mais, en cas de jumeaux, sa
grossesse atteindra les dix mois. Quand une grossesse gémellaire
atteint les sept mois, (la mère) s’épuise et elle ne peut plus se déplacer.
Avoir des jumeaux qui se ressemblent, c’est un gage de chance. S’ils
ne se ressemblent pas, au contraire, c’est une souffrance car ils ne
s’entendront pas. Le premier s’attachera (litt. : aura) au père, le
suivant, à la mère, ensuite, ils seront jaloux entre eux. Si le premier
est méchant, il tuera sa mère qui est préférée par l’autre. Si le suivant
est méchant, il tuera son père, qui est préféré par l’autre. Alors, ils
resteront sans père et sans mère avant de se réconcilier. Ensuite, ce
sont eux qui auront les biens du père et de la mère. Des jumeaux ne
restent pas inactifs. Ils savent ce qu’ils font (litt. : ils ont de la
réflexion). C’est avec calcul qu’ils tuent leurs géniteurs. Il arrive
qu’ils rendent aveugle une personne extérieure (à la famille) si celle-
ci les a contrariés. Ceux-là, leur père ne peut les commander. (...)
Quant aux jumeaux qui se ressemblent, ils s’entendent entre eux, ils
s’attachent à leurs père et mère de façon égale. Aucun n’a de préfé-
rence particulière. Leur action réfléchie porte chance à leur mère et à
leur père. Mais eux, cependant, ils n’aiment pas leur puîné, ils le font
mourir à la naissance. Leur père et leur mère ne doivent pas non plus
les contrarier, car s’il est contrarié, l’un d’entre (les jumeaux) mourra
sans raison particulière. (...) Ils accomplissent les désirs de leurs
parents, ceux-ci à leur tour font ce que (les jumeaux) désirent. Ils leur
procurent des vêtements qui se ressemblent, ils les aiment de façon
égale, ils leur font tout en commun (litt. : ils leur font leurs coutumes),
ils leur offrent des tas de choses, et ce sont ces cadeaux qui les font
modifier leur comportement méchant. Quand ils sont devenus adultes,
90
comri
ils se marient ou on les marie le même jour.
Siwtuɓe feere, daga daada maɓɓe danyaay ɓe, ɓe ngaran ɓe
ndaara pasali saare ndee. To ɓe ndaari ɓe mbaawan jooɗaago, ɓe
ndanya ɓe. Kamɓe ɓe ndanyan ɓe nde njoweeɗiɗi nder ngeendam
maɓɓe. To goɗɗo ɓillani ɓe, ɓe nanngan mo gite. Sinaa to o tuubi
hiddeeko ɓe njoofa mo. Siwtube feere boo, ɓe ɗon ndaara haala
nyawuuji nannganɗi siwtuɓe. Ɓe ndaaran boo ko waɗata yeeso.
(Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Certains jumeaux, avant que leur mère les mette au monde, viennent
examiner la situation de la famille. S’ils voient qu’ils peuvent y
demeurer, on les accouche (i.e. ils acceptent de venir au monde). Eux,
on les accouche sept fois dans leur existence. Si qqn les importune, ils
le prennent aux yeux. Il lui faut demander pardon avant qu’ils le
relâchent. Certains jumeaux également sont spécialistes des maladies
des jumeaux. Ils prévoient aussi l’avenir.
Siwtuɓe feere wooɗɓe, feere boo halluɓe ; kanjum waɗi ɓe mbi’i
ndikka to ɓe kawti gorko bee debbo dow gorko bee gorko, malla
boo debbo bee debbo. (Bello, guérisseur traditionnel, Dogba, 24-09-
04)
Certains jumeaux sont bons, d’autres mauvais. C’est pour cela qu’on
dit qu’il vaut mieux des jumeaux dizygotes (litt. : s’ils réunissent
garçon et fille) que des jumeaux homozygotes (litt. : garçon et garçon
ou fille et fille).
Siwtuɓe worɓe ɗiɗo kippidittaa kifinooje bee baaba maɓɓe.
Baaba hippoo hifinoore, ɓe kippoo hifinoore, waɗataa. Baaba
kam sey dilla, malla boo ciwtel gootel dilla. Ammaa waɗataa ɓe
ɗiɗo fuu ɓe suka’en, ɓe ɗon ngondi bee baaba gooto. Ammaa
rewɓe kam, walaa ko waɗata. (Bello, guérisseur traditionnel,
Dogba, 24-09-04)
Deux jumeaux de sexe masculin ne peuvent porter de bonnet en même
temps que leur père. Que le père porte un bonnet et qu’ils portent un
bonnet, cela ne se fait pas. Soit le père meurt (litt. : s’en va), soit l’un
des jumeaux. Mais il est impossible qu’ils arrivent à l’adolescence
tous les deux leur père étant vivant. Pour ce qui est des filles, il ne se
passe rien.

coddungol / codduli – ngol/ɗi (n.)


► tendon d’Achille

comri – ndi (n.d.v.) ; < soma


► fatigue
Hakkee comri, o nyalli ɗaanaago.
À cause de la fatigue, il a passé la journée à dormir.

91
coofe
coofe – ɗe (n.d.v.) ; < soofa
► excreta (euphémisme ; litt. : mouillures)
Les termes cille « urine » et bu’e « merde » sont considérés comme
indécents et on les remplace par les euphémismes suivants :
● coofe cewɗe
► urine (litt. : mouillures fines)

● coofe loorɗe
► selles (litt. : mouillures grosses)

Mi ɗon nana coofe.


J’ai envie d’aller aux toilettes.

coowoowri / coowoowe – ndi/ɗe (n.)


► contenu de l’estomac (bol alimentaire) (coowoowri reedu) et de l’intestin
(coowoowri teteki)
Teteki piɓi, ɓuuti gal wakeere dow, coowoowri ɗon lutti nder
suudu mum. Cille boo ɗon nder suudu mum. (Bouba Djam, CMAO,
Meskine, 26-07-04)
(J’étais) constipé, et (j’avais) les intestins de dessus gonflés, leur
contenu restait à l’intérieur. L’urine aussi restait dans la vessie.

cufu / cufi – ngu/ɗi (n.)


► moustique (Anophèle, Culex, Aedes)
L’anophèle Anopheles spp. (Diptera, Culicidae, Anophelinae), vecteur
du paludisme, a besoin d’eaux dormantes propres pour se reproduire.
Le Culex (C. pipiens fatigans Wied. et C. spp., Diptera, Culicidae,
Culicinae), par contre, affectionne les eaux sales et les puisards remplis
d’eaux stagnantes souillées. Il importune beaucoup les dormeurs, en
ville. L’Aedes pique de jour. Traditionnellement, on ne distingue pas
ces moustiques les uns des autres. Nous proposons ci-dessous trois
néologismes susceptibles d’aider à le faire.
● cufu ciiwu / cufi ciiwi
► Aedes aegypti L. et Aedes spp. (litt. : moustique rayé)

● cufu paɓɓooje / cufi paɓɓooje // cufu ndiyam laaɓɗam / cufi ndiyam


laaɓɗam
► Anopheles spp., moustique du paludisme // moustique de l’eau propre

● cufu ndiyam saltee


► Culex spp., moustique des eaux usées (litt. : moustique de l’eau sale)

Ŋateego cufu naaway bana wookgo maagu haa nofru.


La piqûre du moustique est moins douloureuse que son bruit à
l’oreille. (Litt. : Être piqué par un moustique ne fait pas aussi mal que
son cri à l’oreille.)

92
cuutirgel
Cufi nyawnan paɓɓooje. Mbaalee nder sannge !
Les moustiques donnent le paludisme. Passez la nuit sous une
moustiquaire ! (Message diffusé pour inciter la population à dormir
sous une moustiquaire. Le problème est que l’on dort volontiers sous
une moustiquaire pour se protéger des Culex, bruyants et à la piqûre
douloureuse, mais qu’en cas de présence d’Anophèles, très dangereux
mais indolores et non bruyants, on ne ressent pas la nécessité de se
mettre à l’abri.)
Woodi cufu, to ngu ŋati goɗɗo, tooke maagu naasti nder ƴiiƴam,
ndeen, ɗum nyawna mo nyawu paɓɓooje bee minizii. (Mamaï
Viatang, infirmier, chef de CSI de Douroum, 20-08-04)
Il existe un moustique, quand il pique (litt. : mord) qqn, son venin
pénètre dans (son) sang, puis, cela lui donne le paludisme ou la
méningite.
cukku – ngu (n.d.v.) ; < sukka
► asthme ; cf. peewri-cukku

cukkuri – ndi (n.)


► cendres résultant de la combustion de plantes salines
► sel ou saumure obtenue par lixiviation de cendres d’origine végétale
Ingrédient utilisé en cuisine et en pharmacopée.

cukkuure – nde (n.d.v.) ; < sukka


« (?) qui obstrue »
► asthme ; syn. peewri-cukku ; cf. peewri

cunal – ngal (n.)


► mauvaise odeur corporelle
On dit qu’un enfant mal lavé à sa naissance sentira mauvais toute sa
vie.
To cunal ɗon haa goɗɗo, no o yiiworii fuu, o accataa haccugo.
Lorsque qqn sent mauvais naturellement, il aura beau se laver, il ne
cessera pas de sentir mauvais.

cuutirgel / cuutirkon – ngel/kon (n.d.v.) ; < suuta


var. : cuutorgel ; « (petite chose) avec laquelle on donne un lavement » (à
qqn)
► poire à lavement
À l’origine, gourde utilisée pour administrer des lavements. Désigne
aussi la poire à lavement en caoutchouc, que l’on trouve au marché.
Lekki gilɗi, koocaa kofelhi, coofnaa, loowaa nder cuutirgel. (Bah
Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Le remède des vers (intestinaux) : tu prends du Trichilia emetica (en
poudre), tu le mouilles et verses (le liquide) dans une poire à lavement.
93
cuutol
cuutol – ngol (n.d.v.) ; < suuta
► lavement

cuutorgel / cuutorkon – ngel/kon (n.d.v.) ; < suutoroo


« (petite chose) avec laquelle on prend (soi-même) un lavement »
► poire à lavement ; cf. cuutirgel

cuƴa / cuƴo – nga/ko (n.d.) ; < suƴre


► grosse bosse sur le dos, dans la partie supérieure de la colonne vertébrale

D
daaba (v.)
► faire des selles (pour un nourrisson)

daabe – ɗe (n.d.v.) ; < daaba


► selles de nouveau-né

daaɓoral – ngal (n.d.v.) ; < raaɓa


► transmission (d’une maladie), contagion
Taa kawte ɓinngel jamel bee nyawngel, ngam hisgo daaɓoral
nyawuuji.
Ne mettez pas ensemble un enfant en bonne santé et un enfant malade,
pour éviter la contagion.
Gendal daaɓoral. (Prov., cf. Dahirou 2004, p. 19)
Vivre ensemble influence. (Litt. : vivre ensemble est une contagion.)

daada / daada’en – o/ɓe (n.)


► mère
To a naasti waalde a tawaay janngooyel, faartu gaynaako.
(Langage ésotérique)
Si tu entres (de nuit) dans l’enclos à bétail et que tu n’y trouves pas de
lucioles, chasse le berger. (Si l’enfant ne pète pas pendant son
sommeil, c’est que sa mère ne l’a pas bien nourri : il faut donc la
chasser. À la saison des pluies, on allume des feux de bois dans
l’enclos à bétail pour que la fumée écarte les insectes. Les vaches, qui
ont bien brouté de l’herbe verte pendant la journée, pètent abon-
damment. Et l’on dit que lorsqu’elles pètent, le feu lance des étincelles
(évoquées par les lucioles dans la phrase). S’il n’y avait pas ces
étincelles, on pourrait en induire qu’elles n’ont pas bien pâturé
pendant la journée, et donc que leur berger est incompétent.)
► cause, source (d’une maladie)
Nyaamooji ngonete daadaaji tanndaw. To ɗi kurgake ni, tanndaw
94
daama
boo hurgake. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Ce sont les oxyures qui sont la cause du tanndaw. Dès qu’on les
soigne, le tanndaw guérit lui aussi.

daadaare – nde (n.d.) ; < daada


► partie principale, partie mère, siège (d’une maladie)
To gilɗi jalɓalji nanngi goɗɗo, ɗi naawan mo haa o wulina. Ɗi
njooɗoo bana wowlere nde weeti fuu. Daadaare ndee boo ɗon haa
caka cak reedu goɗɗo haa jaabuuru. (Boubakary, marabout,
Doualaré, Maroua, 23-11-2004)
Quand qqn a des ascaris, ils le font souffrir au point de lui donner de
la fièvre. Ils se mettent en une sorte de boule tous les matins. Leur
siège se trouve exactement au milieu du ventre, au nombril.
● daadaare gilɗi daneeji
► tête du ténia, scolex

daada-cimatel – ngel (n.c.)


► annulaire (litt. : mère du petit doigt)

daada-ɓikkon / daada-ɓikkon’en – o/ɓe (n.c.)


► mère de famille

daadiraawo / daadiraaɓe – o/ɓe (n.d.) ; < daada


► mère ; cf. daada

daaginne – ɗe (n.)
► boutons infectés du cuir chevelu

daama – ka (n.) ; < hausa [daamaa] « chance, occasion, possibilité »


► amélioration de l’état de santé
O waɗi daama.
Il/elle va mieux.
Alla waddane / hokke / ɓesdu / tabitin daama !
Que Dieu améliore ton état ! (Litt. : que Dieu t’apporte / te
donne / augmente / établisse une amélioration.) (Souhait que l’on
adresse à un malade.)
Saa’i feere, goɗɗo marɗo sonndaaru to fuɗɗi moɗgo leɗɗe
hurgaago, o timmintaa lebbi jeego man fuu, to o heɓi daama
seɗɗa ni, o acca hoocugo leɗɗe. (Wassalné Joseph, infirmier, CMAO
Meskine, 27-04-04)
Parfois, si la personne atteinte de tuberculose commence à prendre un
traitement (par voie orale), elle ne le fait pas pendant les six mois
(requis), dès qu’elle ressent un petit mieux, elle arrête de prendre les
médicaments.

95
daande
● daama Fulɓe
► état de santé plus grave qu’on ne le dit (litt. : le mieux des Peuls)
Un Peul dira toujours que cela va mieux, même si la personne concer-
née est à l’article de la mort. Cela fait partie du bon comportement tel
qu’il est régi par le pulaaku.

daande / daaɗe – nde/ɗe (n.)


► cou
Doole noon daande roondorii hoore. (Prov., Boubakary Abdoulaye,
Maroua, 15-10-04)
C’est par force que le cou porte la tête. (Le cou n’a pas le choix.)
Cooɗuwal wi’i to guusa boo, naa ka daande. (Prov., Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 22-10-04)
Le héron cendré dit : d’accord pour plaisanter, mais pas avec le cou.
Nyawu minizii, ɗum daande goɗɗo ngu nanngata.
La méningite, c’est au cou qu’elle attaque.
Daande am waylitittaako.
J’ai le cou raide (litt. : mon cou ne se retourne pas).
● daande junngo
► poignet (litt. : cou de la main)

Koo moy o nanngi haa daande junngo, teetataako.


S’il/elle attrape n’importe qui par le poignet, (la personne) ne pourra
pas s’échapper.
● daande korlal
► cou-de-pied (litt. : cou de la partie inférieure de la jambe)

► gorge
► voix
Daga nango daande, mi anndi a ɓii wayne.
Rien qu’au son de (ta) voix, je sais que tu es le fils d’un tel.

daaro / daarooji – nga/ɗi (n.) ; < hausa [daao] « grande cuvette ou grand bol
en cuivre jaune »
► bassin, bassine
● daaro leeso / daarooji leece
► bassin hygiénique (litt. : bassin de lit)

daaroowo (n.d.v.) ; < laara


► voyant, devin
To ɓe ciirake goɗɗo, a laaran hakkiilo maako sannjake. Fuɗɗam
man, sey ɓe njaara mo haa daaroowo, o laara to fakat ɓe ciiri mo
hiddeeko o ittana mo siiri oo to o waawan. (Gadjiwa, guérisseur,
Dogba, 28-04-04)
Lorsque l’on a jeté un sort à qqn, vous verrez que son hakkiilo a
96
daaynindira
changé. Pour commencer, il faut le conduire chez un « voyant » pour
qu’il voie si on lui a vraiment jeté un sort, avant que (ce voyant) puisse
lui enlever ce sort s’il en est capable.

daarorgal / daarorɗe – ngal/ɗe (n.d.v.) ; < laara


► miroir
Daarorgal goɗngal huɗan goɗɗo.
Certains miroirs insultent la personne (qui s’y regarde). (Les miroirs
de mauvaise qualité déforment l’image de ce qu’ils reflètent.)
► microscope
Doktoor tufi yam haa hoondu junngo, o hooƴi ƴiiƴam bee tuuɗe
seeɗa, o yaari haa daarorgal o laari, ndeen o wi’i yam ɗum
sonndaaru. (Abakar Ibrahim, hospitalisé à Petté, 24-06-04)
Le « docteur » m’a piqué à un doigt de la main et il m’a pris un peu
de sang et de salive, il a emporté ça au microscope et il l’a examiné,
puis il m’a dit qu’il s’agissait de tuberculose.
► appareil à radioscopie
► lunettes (au pluriel)
Ndopta’en gite ɗon ndokka yimɓe ɓe ndarataa booɗɗum
daarorɗe.
Les ophtalmologues prescrivent des lunettes à ceux qui ne voient pas
bien.
Yimɓe feere ɗon mbi’a taa tokka waɗaago daarorɗe, ɗe njaɓtan
mbeldi gite.
Il y a des gens qui disent de ne pas porter régulièrement des lunettes,
(car) elles réduisent l’acuité visuelle.
To a waɗaaki daarorɗe, a timmidaay.
Si tu ne mets pas de lunettes, il te manque quelque chose. (Conseil
d’élégance)
Ɓiiraa bumɗo mo daarorɗe !
Espèce d’aveugle à lunettes ! (Insulte)

daarorgel / ndaarorkon – ngel/kon (n.d.v.) ; < daarorgal


► loupe, verre grossissant
Bee daarorgel bee tostilam ɓe ndaardiri yiitere am nyawnde.
(Boulo Soudani, 70 ans, ménagère peule, Petté, 27-05-04)
C’est avec une loupe et une lampe torche qu’ils ont examiné mon œil
malade.

daaynindira (v.d.) ; < daayoo


► espacer
● daaynindirgo ɓikkon / ɓesli
► espacer les naissances (litt. : espacer les enfants / les accouchements)
97
dabbunde
Haa amin ɗoo, woodi no ɓe ndaaynindirta ɓesli. Ɓe kollan
reedu’en no ngatta, naa bana haa pattule bana ɓe mbi’ata haala
haɗgo danygo. (Bernadette Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 23-07-
04)
Chez nous, on sait comment espacer les naissances. On explique aux
femmes enceintes comment faire, (ce n’est) pas comme (on le pré-
tend) au quartier où l’on dit qu’il s’agit d’empêcher d’accoucher. (Le
planning familial est généralement mal perçu par les femmes qui ont
le sentiment qu’on veut, plus ou moins contre leur consentement, les
empêcher d’avoir autant d’enfants que Dieu peut leur en donner.)

dabbunde / dabbuɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < dabba


► saison sèche et froide (de novembre à fin janvier)

daɗa (v.)
► s’échapper

daɗi-kartuus / daɗi-kartuus’en – o/ɓe (n.c.)


► réfugié tchadien (litt. : a échappé aux balles)
On a donné ce surnom peu amène aux Tchadiens qui ont fui leur pays
lors de la chute du général Malloum (1979) et qui sont venus se
réfugier au Cameroun. On les accuse volontiers de toutes sortes de
maux.

dajje – ɗe
► poison (d’origine naturelle), venin ; cf. tooke
Gaw’en ndollidan kuri maɓɓe bee dajje.
Les chasseurs traditionnels font bouillir leurs flèches dans un poison
(végétal).
Dajje mboodi haa caka ɓaawo ngoni.
Le venin du serpent se trouve dans sa colonne vertébrale.

dakam- (adj.)
► savoureux, qui a du goût
Naa ɗum huunde dakamre ndokkuɗaa yam, sakko mbi’aa yoo a
wajatam.
Ce n’est pas une chose bien fameuse que tu m’as donnée, comment
peux-tu t’en vanter [devant moi] ?

dakkaare – nde (n.d.v.) ; < dakkoo


► malpropreté, manque d’hygiène
Daliila dakkaare, haa tuundi fuɗi haa daande maako. (Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 03-08-04)
Il/elle est d’une telle malpropreté que la crasse sort de son cou !

98
danngo
Ko fuɗɗata nyawu tanndaw, ɗum dakkaare daadiraaɓe.
Ce qui cause le tanndaw, c’est le manque d’hygiène des mères.

dammugal / dammuɗe – ngal/ɗe (n.)


► porte
● dammugal rennga
► col de l’utérus (litt. : porte de l’utérus)

dandanndi – ndi (n.d.a.) ; < ran-


► cheveux blancs
To ko’el-suka waɗi ɓinngel, [...] feere kam maa, gaasa [hoore]
waɗa dandanndi tal, ka ɓoroo. (Astawabi, 55 ans, ménagère peule,
Petté, 26-05-04)
Lorsqu’un enfant a le ko’el-suka, (...) parfois même, ses cheveux
deviennent tout blancs et tombent.

danko – nga ; < hausa [dan¥oÀo] « caoutchouc »


► caoutchouc, matière plastique
► préservatif ; cf. konndoom
Ngam hulgo sida e yiɗgo njeenu, yimɓe caawa zakari maɓɓe bee
danko hiddeeko ɓe mooɓodoo.
En raison de la peur du sida et du goût pour les relations sexuelles hors
mariage, les gens enveloppent leur pénis dans un préservatif avant de
s’accoupler.
► sonde urinaire
Nyawɗo to fiɓake, ndopta’en ngaɗana mo danko haa o heɓa no o
sillira.
Quand un malade n’arrive pas à uriner, les infirmiers lui posent une
sonde pour qu’il puisse le faire.
Ɓe ngaɗani yam danko ngam wurtingo cille diga nder suudu
maaje baakin balɗe ɗiɗi.
On m’a posé une sonde pour faire sortir l’urine de la vessie pendant
environ deux jours.

danndariya – o (n.) ; < emprunt ; cf. samarookaajo


danngo / dawɗe – ngo/ɗe (n.)
► cuisse
Leesa-danngo nanantaake. (Prov., Modibo Amadou Bello)
La personne à la cuisse basse, on ne l’écoute pas. (On ne tient pas
compte de la parole d’une personne de basse condition sociale.)

99
danya
danya (v.)
► engendrer
Ndaa ko danydee, walaa ko yendee. (Prov.)
Voilà un être avec qui on peut avoir des enfants, mais pas avec qui on
peut vivre. (Si l’on épouse une femme peule, on peut avoir de beaux
enfants, mais il est difficile de garder la mère.)
Lawlawku maa bana mbasu maccuɗo : danya, Fulɓe naftoroo.
Ton obstination ressemble à un pénis d’esclave : il engendre (des
enfants), (mais ce sont) les Peuls qui (en) profitent. (Les enfants
d’esclaves deviendront à leur tour des esclaves, au service de leur
maître.)
Daga to ɓikkon danyaaka, gal baaba kon ngoni, ngam daada kam
ɗon bana iraada booro jaɓ-siga, waatoo o jaɓɓoo mani baaba
waɗa ɓinngel. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Avant que les enfants naissent, c’est du côté du père qu’ils se trouvent,
car la mère ressemble à un simple réceptacle (litt. : un sac « prends et
garde »), c’est-à-dire qu’elle accueille le sperme du père qui fait
l’enfant.
Ɗum gorko yaaranta debbo ɓinngel. Haa gorko ɓinngel woni.
Ɓaawo balɗe cappan nay, to o hawti bee debbo, o waɗan reedu.
(Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
C’est l’homme qui amène l’enfant chez la femme. C’est chez
l’homme que se trouve l’enfant. Au bout de quarante jours, s’il s’unit
à la femme, elle sera enceinte.
To gorko silli nder debbo, ɗum yaha ɗum jooɗoyoo haa suudu ɓin-
ngel, waɗa ƴiiƴam. Ɓaawo balɗe cappan nay, ɗum warta heƴƴere.
To ɗum laatake morlere, kadi boo laatoo taƴre kusel, kadi boo ɗum
laatoo koskon bee njuukon, bee ngiton. Waɗa lebbi jeenay fod-
deeko debbo danya. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Quand l’homme éjacule dans la femme, cela va rester dans l’utérus et
former du sang. Au bout de quarante jours, cela devient un caillot.
Ensuite, cela devient un morceau de chair, puis cela se transforme en
petits pieds, en petits bras et en petits yeux. Il faut neuf mois avant que
la femme mette au monde.
Haa Giziga’en waɗooɓe kuli, ɓe ɗon ngaɗa al’aada maɓɓe ngam
haa ɓe ndanya gorgel malla dewel. Ammaa, mi anndaa woɗɓe
kam. Feere, ɗum jaabanoo ɓe kuli maɓɓe hakkunde maɓɓe bee
Alla. Naa kala moy fuu to waɗi ni heɓan noon goo. (Dada Habiba,
accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Chez les Guiziga faiseurs de sacrifices traditionnels, ils ont certaines
pratiques à eux pour avoir un garçon ou une fille. Mais je ne connais
pas d’autres (populations qui fassent ça). Parfois, ces pratiques
marchent entre eux et Dieu. Tout le monde ne pourra pas obtenir le
100
danya
même résultat en faisant ainsi. (DH évoque des pratiques magiques
qui permettent de choisir le sexe du bébé à naître.)
Haa hannde mi danyaay.
Jusqu’à présent, je (homme ou femme) n’ai pas eu d’enfant.
Goɗɗo to danyi kam, koo maayi na majjaay. (Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 22-10-04)
La personne qui a eu un enfant, même si elle meurt, elle ne disparaît
pas.
Danygo wonete lekki waade. (Boubakary Abdoulaye, Maroua, 22-
10-04)
Faire des enfants, voilà le remède à la mort.
Danya wanya na waɗataako. (Boubakary Abdoulaye, Maroua, 22-
10-04)
Mettre au monde des enfants et les haïr, ça ne se fait pas.
► mettre au monde (un garçon), donner naissance à (un garçon) (pour une
femme) Cf. ɓesna.
Dans la pratique actuelle, il y a peu de locuteurs à faire vraiment la
différence entre danya pour un garçon et ɓesna pour une fille.
Innu maayan e danyi, maayataa e danyaa. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
On peut mourir là où l’on a donné naissance, mais pas où l’on est né.
(Une personne âgée pourra vivre avec ses enfants, il n’y a qu’eux qui
seront capables de l’aider.)
Ɓikkon am ɗiɗon ndanymi haa saare. Woodi debbo feere
keeddiɗɗiraawo amin wallimmi feere maako fer. Walaa ko o
ɓorni haa junngo fuu, ɓaade o haɓɓanimmi reedu bee adikko. O
ɗon biɗɗa gal les haa o heɓa o wallita ɓinngel wurtaago. (Damdam
Haman, CSI de Meskine, 29-06-04)
J’ai mis au monde mes deux enfants à la maison. Il y a une voisine à
nous, toute seule, qui m’a aidée. Elle n’avait pas de gants (litt. : elle
ne portait rien aux mains), mais elle m’a attaché le ventre avec un
foulard. Elle appuyait dessus vers le bas pour aider l’enfant à sortir.
Jaawal danyni rawaandu mbumkon. (Prov.)
Par précipitation, la chienne a mis bas des (chiots) aveugles. (Litt. : la
précipitation a fait mettre bas des petits aveugles à la chienne.) (Les
chiots sont aveugles à la naissance ; cela est dû, dit-on plaisamment,
au fait que leur mère a été trop pressée de mettre bas et qu’elle n’a pas
attendu qu’ils soient à terme.)
● faddaago danygo ou faddaago reedu
► pratiquer le planning familial (litt. : empêcher les naissances/empêcher

la grossesse)
Cette expression est à bannir si l’on veut faire la promotion du

101
danygol
planning familial. Voir daaynindira.
Mi meeɗaay faddaago reedu, ammaa mi ɗon nana ɓe ɗon mbi’a
baate bee leɗɗe man ɗon. Miin kam, mi meeɗaay numgo bana nii,
ngam ɓikkon am njownjowndindiraay, mi haaɓaay boo, kon
ɗuuɗaay sakko mi faddoo danygo. (Doudou Farikou, ménagère
peule, 39 ans, Petté, 24-05-04)
Je n’ai jamais pratiqué le planning familial (litt. : empêché une gros-
sesse), mais j’entends dire qu’il y a des piqûres et des médicaments
pour ça. Quant à moi, je n’ai jamais eu cette idée, car mes enfants ne
s’empilent pas les uns sur les autres, je ne suis pas fatiguée (d’accou-
cher) non plus, (mes enfants) ne sont pas nombreux au point que
j’empêche une (nouvelle) naissance.
● fofgo danygo
► induction de l’accouchement (litt. : provoquer la mise au monde)

danygol – ngol (n.d.v.) ; < danya


► maternité, fait de donner naissance à un enfant
Daaynindirgo danygol, ɗum waatango hoore mum hakkiilo.
Espacer les naissances, c’est agir avec sagesse.

danyna (v.d.) ; < danya


► faire accoucher
Haa saare ndanymi, ammaa ɓe ƴeewnuɓe danynooɓe haa lopitaal
ndanynimmi. (Djara Bouba, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
C’est chez moi que j’ai accouché, mais on a fait appel à des
(infirmiers) accoucheurs de l’hôpital qui m’ont accouchée.

danynoowo / danynooɓe – o/ɓe (n.d.) ; < danya


► accoucheur, accoucheuse

danyorde Cf. nyalaade


darja – ka (n.) ; < arabe [daraja] « rang »
var. : daraja
► valeur ; degré, stade
● darja nyawu
► stade d’une maladie, niveau de gravité d’une maladie

darna (v.d.)
► mettre droit, redresser
► arrêter
● darnugo ƴiiƴam
► stopper une hémorragie (litt. : arrêter le sang)

102
debbo
darnde ; < daroo
► taille
Yaaɓgo nyorgo boo, ɗum ɓesdugo darnde. (Prov.)
Monter sur un van également, c’est accroître sa taille. (Le peu qu’on
reçoit vaut mieux que rien.)
Rewɓe famɗa-darnde’en, waatoo darnde maɓɓe leesta dow meetir
gootel bee cappan jowi, marata sababu haa ɓesngu. (Amadou
Haman, infirmier accoucheur, hôpital provincial, Maroua, 26-08-04)
Ce sont les femmes de petite taille, i.e. dont la taille est inférieure à
150 cm, qui auront des problèmes à l’accouchement.

daroo (v.)
► être debout
Gujjo jooɗiiɗo oon waɗi dariiɗo darii wujji.
C’est un voleur assis qui a permis à qqn qui était debout de se tenir
debout et de voler. (Dicton qui signifie qu’un voleur emploie souvent
un complice qui détourne l’attention de sa victime.)
Dariiɗo to wi’i haa waaloo, do’’oto. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Si la personne qui est debout veut se coucher directement, elle va
tomber. (Si l’on veut se coucher alors qu’on est debout, on commence
par se pencher, puis on s’agenouille, etc.)
Mo walaa ko mari, walaa e darii. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Celui qui ne possède rien n’a pas où se tenir. (Il n’a pas de place dans
la société.)
► s’arrêter

daviyee – nga (n.)


► davier (instrument de chirurgie orthopédique et dentaire constitué par une
forte pince et utilisé pour réduire les fractures et pour extraire les dents
[Domart et Bourneuf (dir.), 1976, p. 276])
Min ɗon mari daviyee, kanga min njogortoo i’e ; nga ɗon bana
pees. (Oumarou Amadou Yaya, infirmier, hôpital de Maroua, 18-08-
04)
Nous avons un davier ; c’est avec lui que nous tenons les os ; il
ressemble à une pince.

debbo / rewɓe – o/ɓe (n.)


► femme
Ndikka halla debbo dow wooɗa waaye. (Prov.)
Mieux vaut une épouse laide qu’une jolie maîtresse.
Dewel, be’el, fuu fotan kal.
E ammaa, dewel ɓuran be’el,
Ngam dewel defan ko’el be’el
103
debbo
Kanjum ɓurdi be’el. (Eguchi 1974, p. 86)
Petite femme, petite chèvre, c’est pareil.
Cependant, la petite femme surpasse la petite chèvre
car la petite femme peut cuire la petite tête de la petite chèvre,
voilà pourquoi elle surpasse la petite chèvre.
Tokkiiɗo debbo, boo debbo. (Prov.)
Celui qui obéit à une femme est une femme lui aussi.
Debbo maraay hoore mum, sakko o yaha kilo bilaa anndaangal
gorko maako. (Élisabeth Kaltoumi, CSI de Makabay, Maroua, 23-06-
04)
La femme n’est pas autonome (litt. : ne se possède pas elle-même),
comment pourrait-elle donc aller à la visite prénatale à l’insu de son
mari !
Rewɓe, ginnaaji.
Les femmes sont des « diables ».
A daayoo tato rewɓe : juutngel, bee dammugel, bee ɓaleyel
kurum. Juutngel, debbo daayiiɗo wuro mum, maa boo, mo wuro
mum’en daayiiɗum. Suy o wi’e o ruumataa o yiitoyaay
banndiiko’en ; pooɗpooɗtiron, caftaa ngaɗanaa mo jahaangal o
dilla, njooɗoɗaa ɓaawo maako numaa noy noy nduumrataa bilaa
debbo, ɓaartaa labbe maaɗa njaɓɓitoɗaa yimɓe maa. Ɓaawo
maaɗa, waabiliire toɓa, ɓe aawa, aawre arande daɗi maa. To haa
ka tullita, waaye’en maako, gooto ɓaaroo lekki, fiɗe kawlewol.
O’o kam, juutngel feret wi’ete.
Ndaaren ɗiɗaɓo boo, debbo dammuɗo mo keedduɗon. A
marataa sirri hakkunde maaɗa bee esa’en. Ko nyalli haa saare
maa waalan haa saare maɓɓe. Ko waali haa saare maa nyallan
haa saare maɓɓe. A ɗon yaha dow esa’en, a walaa sirri.
Ngaraa, ndaaren deyel ɓaleeyel kurum boo. To a ɓaŋi a wurtake,
ngartaa tawaa o dilli yeetoyaago haa keedde. O liirino gawri boo,
tawaa be’i, maa boo gertooɗe, ɗon nyaama ndi, maa boo ɗon
mbiɗitoo ndufa. (Prov. et commentaire : Modibo Bello Amadou)
Tu dois te tenir à l’écart de trois femmes : la longue, la courte et la
noiraude. La longue, c’est une femme qui est éloignée de son propre
village ou dont le village est loin. Alors, elle te dit qu’elle ne passera
pas la saison des pluies sans aller revoir sa famille ; vous vous disputez
et tu finis par lui accorder un voyage ; et tu restes après son départ à
réfléchir à la façon dont tu vas bien pouvoir passer la saison des pluies
sans femme, tu reprends tes lances et tu vas dire au revoir à ta famille.
Après ton départ, une grande pluie tombe et (les gens) font les
semailles, tu rates les premières semailles. Pour aggraver la situation,
l’un de ses amants se cache sous un arbre et te décoche une flèche.
Cette (femme)-ci, on l’appelle la longue.
Voyons donc la deuxième, la courte (dont la famille est) voisine de
104
de’’irre
chez vous. Il n’y aura pas de secret entre toi et tes beaux-parents. Ce
qui se passe chez toi dans la journée se retrouve le soir chez eux. Ce
qui se passe chez toi la nuit se retrouve chez eux le lendemain (litt. :
le jour). Tu vis (litt. : tu vas) avec tes beaux-parents et tu n’as pas
d’intimité (litt. : tu n’as pas de secret).
Viens, regardons aussi la noiraude. Si tu sors après l’avoir épousée, à
ton retour tu viens constater qu’elle est partie causer chez les voisins.
Elle avait étalé du mil au soleil, et tu constates que les chèvres ou les
poules sont en train de le manger, ou bien qu’elles jardinent dedans et
qu’elles le font tomber par terre.
● debbo boowɗo danygo
► femme multipare (litt. : femme qui a l’habitude d’enfanter)

● debbo-yaasi / rewɓe-yaasi
► maîtresse, amante (d’un homme marié) (litt. : femme de l’extérieur)

deɓlekeere / deɓlekeeje – nde/ɗe (n.)


► lobule de l’oreille
Rewɓe tufa deɓlekeeje maɓɓe haa ɓe ɓila yeri.
Les femmes se percent les oreilles pour y accrocher des boucles.

dediis – nga (n.) ; < français « D 10 »


► drogue en comprimé, aux vertus hallucinogènes (consommée notamment
par les voyous)
defriiza (v.) ; < français « défriser »
var. : defiriiza
► défriser (les cheveux)

defriizoo (v.) ; < français « défriser »


var. : defiriizoo
► se défriser (les cheveux)

deftere / defte – nde/ɗe (n.)


► livre, registre, cahier
● deftere maanda
► registre d’inscription

degiree / degireeji – nga/ɗi (n.) ; < français « degré »


► degré
Nyawɗo, ɓanndu mum ɗon wula haa yottoo degiree cappan nay.
Le malade, sa température atteint les 40°.

de’’irre – nde (n.d.v.) ; < de’’a


► calme, tranquillité

105
dendene
dendene – ɗe (n.)
► polype nasal (?)
To goɗɗo mari dendene, hoore maako naawan, ɗum ƴiiƴam
mooɓtii haa nder kine maako, ɗam wostataako ; ɗam ɗon mooɓtii
haa deydey tiinde. Ɗum ƴiiƴam nyawɗam ɗaantii. Koo ngoɗɗam
feere njamam wari, tawan ɗam ɗon ɗaanii, ɗam man boo heɓataa
saaloo. To haa ɗam wurtoo, sey wogga paaɓa dow tiinde maako.
(Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Lorsque qqn a un polype dans le nez, il a mal à la tête ; c’est le sang
qui s’est massé dans son nez et qui y stationne ; cela se masse jusqu’au
niveau du front. C’est du mauvais sang qui est coagulé. Même si
d’autre bon sang vient, il trouvera celui-là qui stagne et il ne pourra
pas passer. Pour que le (mauvais sang) sorte, il faut frotter un gros
crapaud sur le front (du malade).

derkeejo / derke’en – o/ɓe (n.d.a.) ; < derk-


► jeune (garçon ou fille) de 6 à 17 ans ; cf. sukaajo
Yaake mi derke, a wiino yam : « Kine ndamba ! ».
Hannde nde mawnumi, mbiiɗaa yam : « Mi wara, ngeewten ! »
Ngeewta kayeeha ngeewteten haa nder suudu ?
Ngeewta kayeeha ngeewteten haa dow leeso ?
(Chanson de Koula Kayéfi)
Quand j’étais jeune, tu m’avais dit : « Nez morveux ! »
Aujourd’hui que je suis grande, tu me dis : « Je viens, causons ! »
Quelle conversation aurons-nous dans la chambre ?
Quelle conversation aurons-nous sur le lit ?

diiltaare – nde (n.d.v.) ; < diiltee


► bosse sur le dos ; déformation anatomique qui provoque une diminution
de la taille de la personne atteinte

diina – ka (n.) ; < arabe [dîn] « religion »


► religion
Neɗɗo fuu nder lenyol ma’aa ganyɗo diina,
wany mo koo baaba accu moo wi’ o ɗal maa.
Quiconque, dans ta famille, déteste la religion,
déteste-le. Fût-ce ton père, abandonne-le et dis-lui de te laisser.
(Haafkens 1983, p. 340-341. Les formes ma’aa et moo sont allongées
pour des raisons prosodiques, imposées par la versification.)
Rewɓe ɓornotooɓe limce ɓaleeje bee gite fuu ɗon caloo wargo
danya haa lopitaal, ngam diina haɗi hollugo temmbu goɗɗo. Ɓe
mbi’a diina haɗi ɗum. Koo vaksee ɓe ngaɗataa. (Bernadette
Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Les femmes qui s’habillent en noir jusqu’aux yeux refusent de venir
106
dirɓa
accoucher au centre de santé car la religion interdit de montrer sa
nudité. Elles disent que la religion l’interdit. Elles refusent même la
vaccination.

dimaro / rimarɓe – o/ɓe (n.d.a.) ; < rim-


► femme stérile
Ɓe ngartira debbo dimaro.
On a stérilisé la femme. (Litt. : on a ramené la femme stérile.)
To debbo fooɗan tabaa, o danyataa sam ngam ƴiiƴam maako
marataa semmbe deydey haa o hayla, o reeda. (Gaïbaï Ganava,
infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
Si une femme fume, elle n’aura pas d’enfants car son sang n’aura pas
la force nécessaire à la menstruation et à la grossesse.

dinee – nga (n.) ; < français « dîner »


► préparation à base de mangues vertes, de petit piment en poudre, de sel,
d’huile végétale, de cubes Maggi
Ce sont les jeunes (dès sept ou huit ans) qui préparent et consomment
le dinee, le matin ou le soir, ou matin et soir. Les fillettes qui ont pris
l’habitude de le consommer continueront éventuellement même après
leur mariage. Au début, on prend cela comme un en-cas ou un coupe-
faim, et cela va parfois jusqu’à devenir un substitut de repas.
Nyawuuji jonta naa ɗum mistiri’en. Yimɓe nyawɓe ɓernde. Ɓe
ɗon cannja nyaamduuji. Ɓe ɗon kawta mongoroyel keccel,
mannda, citta... En ɗon ndaara ɓikkon men ɗon nyaama ɗum,
kon ngaɗa dinee. Ɗum nyawnan kon boo. Daada maakon,
kanjum nyaamata daga bee reedu, noy ɓikkon mardata njamu ?
(Femme inconnue, Lopéré, Maroua, 25-11-04)
Les maladies actuelles ne sont pas dues aux sorciers. Les gens sont
malades du ‘cœur’. Ils changent leur alimentation. Ils mélangent de la
mangue verte, du sel, du piment... Nous voyons nos enfants manger
ça, ils font un « dîner ». Cela les rend malades également. Leurs
mères, c’est ça qu’elles mangent depuis leur grossesse ; comment les
enfants pourraient-ils être en bonne santé ?

dirɓa (v.)
► écraser, réduire en pâte
► digérer (un aliment)
Reedu dirɓaay nyaamdu.
L’estomac n’a pas digéré. (Litt. : l’estomac n’a pas écrasé la
nourriture.)
Feere boo, nyaamdu lakasndu hawta bee naange. Gilɗi reedu
mbaawataa dirɓugo, sey ɗi tuuta, ndeen goɗɗo oo boo saara. (Mal
Saïdou Djakaou, guérisseur guiziga, Ligazang-Loubour, 23-05-04)
107
diwna
Parfois aussi, une nourriture insipide s’ajoute à (la chaleur du soleil).
Les vers intestinaux ne réussissent pas à digérer (litt. : écraser) (la
nourriture), alors ils la vomissent et la personne, elle, a la diarrhée.

diwna (v.)
► trembler, grelotter, trembloter, frissonner
To dabbunde saati, yimɓe fuu mbaala diwnugo.
Quand la saison froide est rigoureuse, tout le monde passe la nuit à
grelotter.
To o yi’i debbo ni, o ɗon diwna noon.
Dès qu’il voit une femme, il ne fait que trembler.
To nayeeku naasti ni, goɗɗo ɗon diwna feere mum noon.
Quand la vieillesse est arrivée, la personne ne fait que trembloter.
● diwnugo ɓanndu
► tremblement (physique)

diwtina (v. d.) ; < diwa


► faire sursauter

diwtora (v.d.) ; < diwa


► sursauter
To ɓinngel ɗon diwtora to ngel ɗaanake, ɗum ginnawol hulnata
ngel. Sey ɓe mocca ngel malla boo ɓe ɓilana ngel layaaru.
Lorsqu’un enfant sursaute dans son sommeil, c’est qu’un génie lui fait
peur. Il faut crachoter sur lui en récitant des versets coraniques, ou
bien lui suspendre (au cou) une amulette. (Le rêve ou l’action de
sorciers peuvent aussi faire sursauter l’enfant.)

diyabeet – nga (n.) ; < français « diabète »


► diabète (nom moderne de la maladie appelée couramment nyawu
sukar) ; cf. nyawu-sukar

dizanterii – nga (n.) ; < français « dysenterie »


► dysenterie (à flagellés, amibienne ou bacillaire) ; cf. eemoral
Terme employé par les personnels médicaux et par certains patients
qui les répètent. Pour le commun, on parle de eemoral.
Amiiɓ, kanjum ɓuri ɗuuɗgo nder reedu. Ɗi cumpitan tetekol,
waɗa dizanterii. (Ahidjo, infirmier à l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
Les amibes, c’est ce qu’il y a en grand nombre dans le ventre. Ils
percent l’intestin et provoquent la dysenterie.

do’’a (v.) Cf. doƴƴa

108
doktoor
doggere – nde (n.d.v.) ; < dogga
► diarrhée (euphémisme ; litt. : courante) ; cf. caarol
Le « mauvais lait » de la mère donne la diarrhée à l’enfant, de même
que les gilɗi (vers intestinaux, amibes).
Diga sawoora, caayoori, doggere fuu, ɗum gilɗi ngaɗata ɗum.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 20-03-05)
Que ce soit la ‘jaunisse’, la diarrhée ou le caayoori, ce sont les ‘vers’
qui en sont la cause.
Doggere wartiri mo koo semmbe seɗɗa o walaa.
La diarrhée l’a affaibli(e) au point qu’il/elle n’a plus la moindre force.
Goɗɗo feere kam, nyannde to doggere mum darake ni, o yamɗiti.
Pour certain(e)s, le jour même où leur diarrhée s’arrête, ils/elles sont
guéri(e)s.
TRAITEMENT
To ɓinngel ɗon doggina, hooca soofna ɗacce, yarna ngel. Feere
boo, jiiɓa kuroori-farin bee ndiyam cookam, yarna ngel, ngam
haa ngel heɓa bu’e maagel caata. (Djebba, ménagère, Maroua, avril
2004)
Lorsqu’un enfant a la diarrhée, on prend de la gomme arabique dis-
soute dans de l’eau et on la lui fait boire. Parfois, on délaie de la farine
de blé dans de l’eau et on fait boire (ça) à l’enfant afin que ses selles
durcissent.

doggina (v.d.) ; < dogga


► avoir la diarrhée (euphémisme ; litt. : faire courir) ; cf. saara
Ɓinngel maako acci doggingo.
Son enfant a cessé d’avoir la diarrhée.
Naa sey nyaamooji ngaɗata goɗɗo doggina. Haa yimɓe, to ɓinngel
fuɗɗi doggingo ni, ɓe kaadana nyaamooji. (Bimoutch Ndjidda, 44
ans, infirmier guiziga, Dogba, 27-04-04)
Ce ne sont pas seulement les oxyures qui donnent la diarrhée. Pour les
gens, dès qu’un enfant a la diarrhée, on accuse les oxyures.
● doggingo ndiyam
► avoir une diarrhée aiguë

doha (v.)
► avoir envie de vomir, avoir la nausée ; syn. sicca ; cf. ɓernde

dokta, dokteer Cf. doktoor


doktoor / doktoor’en – o/ɓe (n.)
var. : dofta, dokta dokteer, dopta, dopteer, doptoor, ndopta
► médecin, infirmier, aide-soignant
109
doktoor
Nyawu am nguu, to a ƴami annduɗo fuu, o wi’ete ɗum caayoori.
[...] Ammaa, nde doktoor wi’i ɗum sonndaaru, accumoomi o ɗon
hurgammi. Ɓe njaarimmi haa suudu nyawɓe sonndaaru, ɓe ɗon
ngiiwammi leɗɗe, ɓe ɗon ndokkammi boo ɗe mi moɗa. Ammaa,
miin kam, diga doktoor wi’i ɗum sonndaaru, mi meeɗaay ɗojjugo
koo nde woore. (Ibrahim Ahmadou, hospitalisé à Petté, 23-06-04)
Ma maladie, si vous demandez à n’importe qui qui s’y connaît, il vous
dira que c’est le caayoori. (...) Mais, lorsque le docteur a dit que
c’était la tuberculose, je l’ai laissé me soigner. On m’a conduit dans
le pavillon des tuberculeux, on m’a lavé avec des produits, on m’en a
aussi donné à avaler. Mais, quant à moi, depuis que le docteur a dit
que c’était la tuberculose, je n’ai jamais toussé une seule fois. (Le
patient conteste le diagnostic du médecin/infirmier, mais se laisse
quand même soigner pour voir. La suite de l’interview nous dit que le
traitement contre la tuberculose ne lui a apporté aucun soulagement.)
Haa amin, to nyawu saati jamum fuu, sey min njaha haa dopta.
Jotta ɗoo, ko naawi fuu, sey dopta’en, bana nyawu to warti sey ɓe
ceeka, malla goɗɗo sillataa, na sey dopta’en mbaawata nyaw-
ndaago. (Oumarou Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
Chez nous, chaque fois qu’une maladie est très grave, il faut que nous
allions voir le « docteur ». Actuellement, pour tout ce qui fait mal, il
n’y a que les « docteurs », comme une maladie qui exige une opé-
ration, ou lorsque qqn ne pisse pas, il n’y a que les « docteurs » qui
puissent guérir ça.
Kollaa doptoor lammbayel takkiingel her faandu lekki !
Montre au « docteur » l’étiquette collée sur la bouteille de produit !
● doktoor baalanɗo kuugal
► infirmier/médecin de garde (litt. : qui passe la nuit au travail)

● doktoor ɓikkon
► pédiatre

● doktoor gite
► ophtalmologue

● doktoor hoore
► psychiatre

● doktoor laboratuwaar
► laborantin, laborantine

● doktoor nyiiƴe
► dentiste

● doktoor parmasiin
► pharmacien, pharmacienne

● doktoor rewɓe
► gynécologue

110
doƴƴa
dola (v.)
► avoir faim (individuellement) ; cf. weelo
Noye (1989, p. 85a) cite ce verbe à la voix passive : doleego.
Gilɗi jalɓalji bee gilɗi daneeji, nder sompoode ɗi njooɗotoo. To ɗi
ndoli, ɗi mba’’itoo haa ɓernde. Kanjum waɗata goɗɗo ɗon nana
dolo meere meere. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 29-04-04)
Les ascaris et les ténias, c’est dans les gros ventres qu’ils demeurent.
Quand ils ont faim, ils remontent jusqu’au ‘cœur’ (zone épigastrique).
C’est pour cela que la personne a faim sans raison.

dolla (v.)
► faire bouillir
● leppi dollaaɗi
►draps lavés à 100°
► cuire à l’eau
► faire une décoction de (plantes médicinales)
Ɓe ndolla haako haa ko maata.
On fait bouillir la feuille jusqu’à ce qu’elle donne du goût (à l’eau).

dolla-yara – ki (n.c.)
► décoction à boire, décocté (litt. : [on] fait bouillir / [on] boit)

dolo – ngo (n.)


► faim (ressentie par un individu)
Dolo ɗon naawa yam.
J’ai faim. (Litt. : la fait me fait mal.)

do’’oo (v.) ; cf. doƴƴoo


doos – nga (n.) ; < français « dose » ; cf. ketol
dopta, dopteer, doptoor ; cf. doktoor
doƴƴa (v.)
var. : do’’a
► faire tomber
Semmbe njanan do’’antaa ma mo marɗaa haaje. (Prov., Modibo
Bello Amadou)
La force de qqn d’autre ne fera pas tomber pour toi celui que tu as
envie (de faire tomber). (Il faut compter sur ses propres forces plutôt
que sur celles des autres.)
Mo Alla do’’i, to a wi’i a ɓaŋtan, on ndo’’odotto. (Prov., Modibo
Bello Amadou)
Celui que Dieu a fait chuter, si tu dis que tu vas le relever, vous allez
111
doƴƴoo
tomber tous les deux.

doƴƴoo (v.)
var. : do’’oo
► tomber, faire une chute, être entraîné à terre en perdant son équilibre ; cf.
yana
To leeso faaɗi, ɓii njanan do’’oto. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Si le lit est étroit, le fils d’autrui tombera à terre. (S’il n’y a pas de
place pour tout le monde, ceux qui ne font pas partie du premier cercle
resteront dehors.)

duburu – ndu (n.) ; < arabe [dubur] « derrière, fesses, cul »


► anus (euphémisme)
Ce mot offre un cas amusant où la forme euphémique duburu,
d’origine arabe ([dubur] « derrière, fesses »), est une métathèse de la
forme taboue, peule, bu’rudu / buurudu, litt. : « ce par où l’on
chie ». En outre, le mot [dubur] est considéré comme grossier en
arabe !

duguduguraare – nde (n.)


► hydrocèle touchant un seul testicule
Cette affection, quand elle est à un stade avancé, amène la personne à
marcher penchée du côté atteint.

dungal / duŋɗe – ngal/ɗe (n.)


► vertèbres lombaires
Nyawɗo mo waawataa baatal ɗanninanngal, ɓe tufa mo baatal
goɗngal haa ɓaawo deydey lonkoƴol nder i’al dungal. Ndiyam
man naasta nder maagal. Ɓaawo man, ceeketeeɗo maatataa
naawreenga, ngam reeta ɓanndu maako gal les ɗoo fuu waatan.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Le patient qui ne supporte pas l’anesthésie générale, on lui fait une
autre injection dans la colonne vertébrale, dans les vertèbres lom-
baires. Le liquide y pénètre. Ensuite, la personne qu’on opère ne sent
plus la douleur, parce que toute la moitié inférieure de son corps est
inerte.
► coccyx
To dungal yewi, na jokkataako law.
Lorsque le coccyx est fracturé, il ne se ressoude pas facilement.
Dungal baamma !
Le coccyx de ton père ! (Insulte)

dunnaaru / dunnaaji – ndu/ɗi (n.) ; cf. buurudu

112
duumol
dunya (v.)
► repousser, écarter
Ɓanndu marndu sida waawataa dunyango hoore mum nyawuuji,
koo laatiiɗi gondaaɗi.
L’organisme atteint du sida ne peut pas résister aux maladies (litt. :
écarter de soi les maladies), même les plus courantes.
dunya(aru) – ndu (n.) ; < arabe [d n w] ; cf. arabe tchadien [dunya] « vie terrestre,
monde d’ici-bas » ; var. duniyaaru
► vie sur terre, bas monde
Dunya : duur ndaaraa. (Prov.)
La vie sur terre : quand tu y auras passé du temps, tu verras. (Litt. :
reste longtemps (et) vois.) (Celui qui vit longtemps aura l’occasion de
comprendre bien des choses.)
Yimɓe dunya, ɓe mbi’e : « Bu’ ! », ɓe mbi’e : « Oftu ! » (Prov.,
Modibo Bello Amadou)
Les gens de ce monde te disent : « Chie ! », (puis) ils te disent :
« Ramasse ! »
Kiita dunya reenataa alaahira. (Prov.)
Le jugement (des actions) d’ici-bas n’attend pas l’au-delà. (Ce que
l’on fait sur terre obtient sa sanction sur cette terre. Le bien est
récompensé ici-bas et le mal est puni ici-bas.)
Laamu kurgun dunya. (Prov.)
Le pouvoir est une panacée. (Litt. : le pouvoir est le remède de ce
monde.)
Dunya gabde geeto. (Prov.)
La vie est le tanin (litt. : gousses d’Acacia nilotica) du vivant. (C’est
la vie qui tanne la peau de l’être vivant. Les cuirs à tanner passent par
trois bains successifs d’eau contenant des gousses d’Acacia nilotica
wabdere. Cf. Tourneux et Yaya 1987, p. 155.)

duppa / ndupp- (v.)


► être rachitique
► être d’apparence frêle, fluette
Ɓinngel to nyaamataa booɗɗum haa nderkaaku mum, duppan.
Quand un enfant ne mange pas bien dans sa jeunesse, il sera fluet.
Goɗɗo mawɗo noon, to o duppuɗo, ndaaraa mo bana ɓinngel.
Il/elle est adulte, mais comme il/elle est d’apparence frêle, on le/la
prendrait pour un(e) enfant.

duumol – ngol (n.d.v.) ; < ruuma


► saison humide (incluant la saison des récoltes) ; cf. ndunngu
Beaucoup de gens ne font plus de distinction entre saison humide

113
ɗaaleejam
(duumol) et saison des pluies (ndunngu).
Taa jooɗa kine mahol bee duumol.
Ne t’assois pas à côté d’un mur pendant la saison des pluies.
● duumol culumlugum
► en plein milieu de la saison humide

Ɗ
ɗaaleejam – ɗam (n.d.) ; < ɗaaleehi
► huile de caïlcédrat

ɗaamol / ɗaami – ngol/ɗi (n.)


► rate ; cf. nanol
Ɗaamol, ɗum taƴre noon, nde ɗon juuti, nde ɗon bana ƴiiƴam to
mooɓtake. (Abdouramane Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
La rate, c’est un simple morceau (de chair), allongé, qui ressemble à
du sang caillé.
Ɗaamol ɗon ɗakkii meere noon. Koo ngol waati boo, walaa ko
waɗata. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
La rate est simplement plaquée comme ça. Même si elle ne fonctionne
plus, cela n’a pas d’importance.
Kuugal ɗaamol, senndugo ƴiiƴam mbooɗɗam bee kalluɗam. Ngol
nelda ƴiiƴam mbooɗɗam gal ɓernde. Kalluɗam boo, huuwa
kuugal feere. (Mal Hamadou, marabout, Bogo, 28-06-04)
Le rôle de la rate, c’est de séparer le bon sang du mauvais. Elle envoie
le bon sang au cœur. Quant au mauvais, il a un autre rôle.
Kuugal ɗaamol, mooɓtugo gilobil-ruus baatɗi. [...] To ngol naw-
nake, ɓe itta ngol ɓe ngudina. Walaa ko waɗata goɗɗo, o maa-
yataa [...]. Yimɓe jur ɗon nganca bilaa ɗaamol haa reedu. Koo to
« globules rouges » mbaati boo, ɗi ndoƴƴoo nder bonnjokru ;
ɓaawo ɗoon, ɗi ngurtoo gal bu’e. (Gaïvaï Ganava, infirmier chef,
CSI de Gazawa, 03-08-04)
Le rôle de la rate, c’est de rassembler les globules rouges morts. (...)
Si elle a été blessée, on l’enlève et on la jette. Il n’arrivera rien à la
personne, elle ne mourra pas (...). Beaucoup de gens se promènent
sans rate. Même si des globules rouges sont morts, ils tomberont dans
l’estomac, puis ils seront évacués avec les selles (litt. : ils sortiront du
côté des selles).
Ɗaamol woni yenaande gilobil-ruus. To gilobil-ruus mbaati, kangol
namata ɗi, ngam taa ɗi njooɗoo haa reedu. (Mamaï Viatang, infirmier,
chef de CSI Douroum, 20-08-04)
La rate est le cimetière des globules rouges. Quand les globules rouges
meurent, c’est elle qui les écrase pour qu’ils ne restent pas dans le ventre.
114
ɗaccere
ɗaanoo (v.)
► dormir
Aartuɗo ma ɗaanaago aartete fingo. (Prov.)
Celui qui s’endort avant toi se réveillera avant toi. (La personne âgée
a plus de connaissance que la plus jeune.)

ɗaantoo (v.d.) ; < ɗaanoo


► se rendormir
To goɗɗo saftaay ɗaanaago jemma, ɗaantoo fajira.
Quand on ne dort pas suffisamment la nuit, on se rendort le matin.
► se coaguler, cailler (sang)
ƴiiƴam ɗaantiiɗam
du sang coagulé, un caillot de sang

ɗaare / ɗaaje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < ɗaha


► remède antivenimeux, contre-poison

ɗaayoowu / ɗaayooji – ngu/ɗi (n.d.v.) ; < ɗaaya


« (ver) qui n’est pas grave »
► ver intestinal censé causer les coliques du nourrisson (employé générale-
ment au pluriel) ; syn. cf. koyoowu / koyooji

ɗabba (v.)
► poser une compresse chaude
To goɗɗo silɓake, o ɗabba babal maajum bee ndiyam ngulɗam.
Lorsque qqn s’est fait une entorse, il doit poser sur l’endroit une
compresse d’eau chaude.
► apaiser, calmer, soulager
Ndaa suudu ɗabbugo naawe ɗe lekki waawaay hurgugo fuu.
Voici la pièce où l’on soulage toutes les douleurs que les médicaments
n’ont pu guérir. (Dit d’une salle de kinésithérapie.)

ɗaɓɓa (v.)
► apaiser
To haa lopitaal kam, walaa kurgun maagu, ammaa ɓe ɗabban
noon.
À l’hôpital, il n’y a pas de remède pour cette (maladie), ils l’apaisent
seulement.

ɗaccere / ɗacce – nde/ɗe (n.)


► gomme végétale qui cristallise en séchant
► substance collante, glu ; cf. taari

115
ɗaɗol
ɗaɗol / ɗaɗi – ngol/ɗi (n.)
► racine
Ɗaɗi maako meemi ndiyam.
Il vit dans de bonnes conditions matérielles. (Litt. : ses racines ont
touché l’eau.)
► nerf, tendon
Ƴakkugo ɗaɗi kusel hokkan semmbe.
Manger les tendons de la viande donne de la force.
Ɗaɗi daande maako ɗon naawa mo.
Les muscles du cou lui font mal.
O fuu maako o ɗaɗi, hakkee bone.
Tout son corps n’est que tendons, du fait de la souffrance.
Ngaandi to waɗi umroore, ɗaɗi ɗiin njaarata nde nder ɓanndu
haa goɗɗo heɓa huuwa ko ngaandi ƴami mo. (Adama Ousmanou,
infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Lorsque le cerveau émet un ordre, ce sont les nerfs qui le transportent
dans le corps pour que la personne puisse exécuter (litt. : travailler) ce
que le cerveau lui demande.
● ɗaɗi maatinanɗi
► nerfs sensitifs (litt. : nerfs qui font ressentir, qui informent)

► muscle (par métonymie)


[Ii’am] hokkata ɗaɗi innu semmbe. (Adama Ousmanou, infirmier
au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
C’est (le sang) qui donne aux muscles (leur) force.
● ɗaɗol ɓaawo / ɗaɗi ɓaawo
► muscle(s) du dos

► vaisseau sanguin, veine, artère


Ɗaɗi nayeeku ngurtake e maako.
Il a les veines saillantes dues au grand âge. (Litt. : les veines de la
vieillesse sont sorties de lui.)
Giiɗo ɗaɗi mum fuu yi’i bone mum. (Prov.)
Celui qui voit ses veines a souffert. (Le fait que la personne a les
veines saillantes prouve qu’elle a beaucoup souffert.)
To mistiri’en nanngi ɓernde goɗɗo, ɓe ciiɓoo ɗaɗi maako, waatoo
ƴiiƴam maako ɓe njarata.
Lorsque les sorciers se sont emparés du ‘cœur’ de qqn, ils sucent ses
veines, c’est-à-dire que c’est son sang qu’ils boivent.
● ɗaɗol daande serawol / ɗaɗi daande seraaji
► artère carotide interne (litt. : vaisseau du cou latéral)

► conduit interne de faible diamètre

116
ɗeɗɗa
● ɗaɗi bumsuɗe
► (1) bronches ; (2) veines pulmonaires ; (3) artères pulmonaires

ɗakkudi – ndi (n.)


► gencive ; cf. woowo
Goɗɗo to tawi ɗakkudi maako fuɗɗi ɓalwugo, o ɗaɓɓita mannda-
kiiki, o nyaanca ɓikkon follere o nama ɗigga tilik, o mukkoo fajira
bee asira. Nyalɗe jonta ɗoo, o nyaarta warkeeho lammuko, o
dolla o wuufa ndiyam maako. Zaman mannda-fite boo, goɗɗo
soofna ɗam o wuufa fajira bee asira. (Goggo Damdam, 65 ans,
guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Lorsque qqn voit que sa gencive commence à noircir, il cherche du
sel mannda-kiiki, il grille des graines d’Hibiscus sabdariffa et les
écrase parfaitement, (puis) il met (ça) dans sa bouche matin et soir.
De nos jours, on arrache des feuilles amères de Piliostigma
reticulatum, on les fait bouillir et l’on garde en bouche le décocté. À
l’époque du sel de cuisine, on le mouille et on le garde en bouche
matin et soir.

ɗannina (v.d.) ; < ɗaanoo


► faire dormir ; pratiquer une anesthésie générale sur (qqn)
Minin ɗanninooɓe, min ɗannina seeketeeɓe ngam taa ɓe maata
naawɗum. (Mama Garandji, 44 ans, infirmier toupouri, Maroua, 12-
04-04)
Nous, les anesthésistes, nous anesthésions ceux qui doivent être
opérés, afin qu’ils ne sentent pas la douleur.

ɗanninoowo / ɗanninooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < ɗaanoo


► anesthésiste (litt. : endormisseur)
To ceekoowo ɗon seeka, minin ɗanninooɓe, min ɗon gal hoore mo
ɓe ceekata. Min ɗon ndokka mo henndu wallitanndu mo foofgo.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Lorsque le chirurgien opère, nous, les anesthésistes, nous sommes à
la tête de celui qu’on opère. Nous lui insufflons (litt. : donnons) de
l’oxygène (litt. : de l’air) pour l’aider à respirer.

ɗeɗɗa (v.)
► étrangler
[Ngilngu] nguu ɗon ŋelina yam noon, sorkammi, mi sonndoo
seeɗa, mi ɗon nana bana to huunde ɗeɗɗi goɗɗo nii ɗon jooɗii.
(Asta Fidjondé, 60 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Ce (ver) n’arrête pas de me chatouiller, il m’étouffe, je tousse un peu,
je sens comme si quelque chose (m’)étranglait sans lâcher prise.

117
ɗeeɗa
ɗeeɗa (v.)
► blesser superficiellement, érafler

ɗemngal / ɗemɗe – ngal/ɗe (n.) ;


► langue ; cf. ŋaƴa
– Ɗaccere Ngala moɗataako, tuutataako !
– Ɗemngal ! (Noye 1974, p. 300)
– La gomme de Ngala ne s’avale ni ne se recrache.
– La langue.
No ngiɗruɗaa kusel fuu, a ƴakkataa ɗemngal maa. (Prov., Dahirou
2004, p. 32)
Tu as beau aimer la viande, tu ne croqueras (pourtant) pas ta langue.
Ɗemngal losan laɓi, waatan laɓi.
La langue peut déclencher une guerre ou y mettre fin. (Litt. : la langue
fait dégainer et rengainer.) (Prov.)
Mi ŋattake ɗemngal am.
Je me suis mordu la langue.
Ɗemngal am futti.
J’ai des cloques sur la langue.
Ɗemngal culal o mari.
Il a la langue couverte de petits points rouges (ou noirs). (Litt. : il a la
langue tachetée.)
Innu nyiɓan koo etas bee ɗemngal.
Avec la langue, on peut construire même une maison à étage. (On peut
tout faire en paroles, mais il n’est pas sûr qu’on puisse le faire en
réalité.)
Mi naastintaa ɗemngal am haa haala ka laaranaay yam.
Je ne me mêle pas d’une affaire qui ne me concerne pas. (Litt. : je ne
fais pas entrer ma langue dans une affaire qui ne me regarde pas.)
Nafuuda ɗemngal kam jur. En ɗon mbolwira bee daliila maagal.
Kangal senndindirta malla laɓɓinta ko mbolweten. Kangal
senndindirta nyaamdu welndu bee lakasndu. Kangal yaarata
nyaamdu nder kondondol. (Gaïbaï Ganava, infirmier chef, CSI de
Gazawa, 03-08-04)
La langue sert à beaucoup de choses. C’est au moyen d’elle que nous
parlons. C’est elle qui distingue ou qui clarifie ce que nous disons.
C’est elle qui distingue la nourriture savoureuse de la nourriture fade.
C’est elle qui conduit la nourriture dans la gorge.
● ɗemngal cinndal
► langue fourchue ; métaphore : « hypocrite »

● ɗemngal el’eldu
► langue de varan aquatique ; métaphore : « hypocrite »

118
ɗemngal
● ɗemngal jaabanaangal
►langue à laquelle (Dieu) répond ; métonymie : « personne de bien qui
voit toutes ses demandes exaucées par Dieu »
● ɗemngal mboodi
► langue de serpent (belle à voir mais dangereuse) ; métaphore :

« hypocrite »
● ɗemngal bumngal
► jeteur de mauvais sorts (litt. : langue aveugle)

● darna-ɗemngaljo
► qqn qui s’exprime avec clarté (litt. : personne à la langue droite)

● ɗigga-ɗemngaljo
► qqn de bienveillant dans ses paroles (litt. : personne à la langue douce)

● ramma-ɗemngaljo
► qqn de peu loquace (litt. : personne courte de langue)

● tedda-ɗemngaljo
► qqn doté d’une élocution lente (litt. : personne lourde de langue)

► personne incapable de s’exprimer au moment où il le faudrait

● wela-ɗemngaljo
► qqn de mielleux (litt. : personne à la langue douce)

► voix (sens métonymique)


Mi ɗon maata ɗemngal Saali haa ɗoo.
J’entends d’ici la voix de Sali.
► façon de parler
Ɗemngal maako laaɓaay.
Il parle mal. (Litt. : son parler n’est pas propre.)
Aliyum hooci ɗemngal baaba maako cee.
Alioum a pris exactement la façon de parler de son père.
► (souvent au pluriel) mauvaises langues (dont les effets sont analogues à
ceux du mauvais œil)
Haa men enen juulɓe, walaa mistiraaku nyaamgo goɗɗo. Ɗem-
ngal woni mistiraaku : « Wayne, a yi’an ! », Alla jaaboo. Ɗem-
ngal ngaal, ko mbiiɗaa fuu waɗan. Malla ngaɗaa haala bee goɗ-
ɗo, mbi’aa mo : « Alla meerte, Alla haɗe belɗum ! » O huuca o
do’’oo, o nafataa, kuuje maako kalki. Ɗoo woni ɗemngal nanngi,
ammaa, dunya waddi mistiri’en.
Chez nous les musulmans, il n’y a pas de sorcellerie mangeuse
d’hommes. C’est la mauvaise langue qui constitue la sorcellerie :
« Un tel, tu vas voir ! », et Dieu réalise ta menace (litt. : Dieu répond).
Cette mauvaise langue, tout ce qu’elle dit se réalise. Ou bien, si tu fais
une histoire avec qqn et que tu lui dises : « Que Dieu te réduise à rien,
que Dieu te prive de tout agrément ! » Il rentre chez lui et il tombe, il
ne peut (plus) rien faire, tous ses biens sont perdus. C’est dans un cas
119
ɗereewol
comme ça qu’on dit que la langue a attaqué (litt. : pris), mais, le
monde actuel a amené les sorciers.
To yimɓe ɗon mbolwa kalluka dow goɗɗo, ɗum jiiɓan mo. Feere
kam, goɗɗo saawtan, dilla ladde. Ammaa, to goɗɗo oo wari haa
am, mi darnan mo. Ko ɓe mbolwata fuu yaalataa mo sam. Mi
seɓa ɗemɗewal bee nanniwal, mi suurna mo. (Mal Salé, guérisseur,
Mindif, 22-05-04)
Lorsque l’on dit du mal de qqn, cela le perturbe (litt. : l’embrouille).
Parfois, la personne devient folle et part en brousse. Mais, si cette
personne vient me voir, je l’arrête. Rien de ce qu’on a dit (d’elle) ne
l’atteindra. Je prends de l’écorce fraîche de ɗemɗewal et de nanniwal
et je lui fais des fumigations.
Ɗemɗe ngoni e maako.
Il est victime des mauvaises langues. (Litt. : les (mauvaises) langues
sont sur lui.)
Ɗemɗe ngibbinan lekki dariiki maa, sakkonta ɓii-Aadamaajo.
(Boubakary Abdoulaye, Maroua, 20-10-04)
Les mauvaises langues peuvent faire tomber même un arbre, à plus
forte raison une personne.
Ɗemɗe ngaɗi ɓinngel maako garsa.
Les mauvaises langues ont provoqué le garsa chez son enfant.

ɗereewol / ɗereeji – ngol/ɗi (n.)


► feuille de papier, bordereau, fiche ; cf. binndol
● ɗereewol siga
► fiche de stock

ɗereeyel / ɗereehon – ngel/kon (n.d.) ; < ɗereewol


► petite feuille de papier
► sachet en papier (contenant un médicament ou un produit phytosanitaire) ;
cf. sase

ɗingere / ɗinge – nde/ɗe (n.)


► érection du pénis (mot tabou)
Ɓe mbi’i to goɗɗo moɗi « Viagra », ɗingere mum semmbiɗan
jamum.
On dit que si qqn avale du Viagra, son érection sera très forte.

ɗingina (v.d.)
► bander, entrer en érection (mot tabou) ; cf. ummina
To gorko fiji bee debbo ni, na ɗinginan.
Dès qu’un homme s’amuse avec une femme, il bande.

120
ɗomka
ɗisal – ngal ; < ɗisa
► point de côté
Cette douleur perçante qui se produit entre les côtes est attribuée à la
piqûre d’un ascaris (jalɓalwu).
Jalɓalji, kanji tufata haa becce, ɓe mbi’a ɗum ɗisal.
Les ascaris, ce sont eux qui provoquent une douleur perçante aux
côtes, ce que l’on appelle « point de côté ».
Hakkee o doggi daga daayiiɗum haa ɗisal ɗisi mo.
Comme il est venu de loin en courant, un point de côté l’a transpercé.

ɗojja (v.)
► tousser (toux occasionnelle ou peu forte) ; cf. sonndoo

ɗokkere – nde (n.)


► induration sous-cutanée douloureuse
Pour faire disparaître cette induration, qui peut se localiser n’importe
où dans le corps, il faut frapper trois fois la tête d’un(e) esclave sans
que l’esclave en question sache pourquoi on le/la frappe.

ɗokko / ɗokkuɓe – o/ɓe (n.d.a.)


► borgne
To weeti weli : bumɗo e fannyunde, ɗokko e geeƴaali. (Prov.)
Le matin est bon (pour tout le monde) : l’aveugle qui tâtonne, et le
borgne qui tourne la tête pour regarder.
Haa wuro wumɓe, ɗokkuɓe laamɓe.
Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. (Proverbe français)
Ɗokko ganyo Alla.
Le borgne est ennemi de Dieu.

ɗomka – ka
► soif
Weelo bee ɗomka ɗaɓɓa wargo yam. (Noye 1989, p. 100a)
La faim et la soif vont me faire mourir.
Innu munyan weelo, ammaa munyataa ɗomka.
On peut supporter la faim, mais pas la soif.
Mo ɗomka naawata kam, koo ƴeewi faayaalo boo, wi’a ɗum
ndiyam.
Celui que la soif torture, même s’il aperçoit au loin un mirage, il dit
que c’est de l’eau.
► désir sexuel
Ɗomka debbo naawatammi.
Le désir de femme me fait souffrir.

121
ɗowdi
ɗowdi / ɗowle – ndi/ɗe (n.)
► ombre, ombrage
L’ombre revient souvent, dans les interviews, comme une cause de
maladies. En fait, il s’agit en partie d’une métaphore (ombre = inac-
tivité). La personne qui a bien/trop mangé n’aime pas bouger et elle
reste à l’ombre. Les nourritures grasses qu’elle a consommées vont se
figer dans son corps et y provoquer des troubles. Au contraire, chez
celui/celle qui va travailler au soleil après avoir mangé, les graisses
vont se dissoudre et être évacuées par la transpiration.
Wallin nyawɗo her ɗowdi !
Allonge le malade à l’ombre !
Ɓiiraa ɗowdi duɓɓi, ɗuwaay hoore mum maa, sakko ɗuwa
goɗɗo !
Fichue ombre de rônier, incapable de s’abriter elle-même, comment
abriterait-elle autrui ! (Litt. : fichue ombre de rônier, ne s’abrite même
pas elle-même, a fortiori abriter qqn.) (La cime du rônier projette une
petite ombre, mais loin de son propre stipe.)
Ko jaanyata sawoora, ɗum yiɗgo nebbam, ɗowdi bee mongoro.
(Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-05)
Ce qui provoque la ‘jaunisse’, c’est le goût pour le gras, l’ombre et les
mangues.

ɗoyngol / ɗoyɗi – ngol/ɗi (n.)


► sommeil
Ɗoyngol walaa nyamaande, koo nder ndiyam a ɗaanotoo.
Le sommeil ne fait pas de crédit (i.e. ne patiente pas), tu dormiras
même dans l’eau (si le moment est venu de dormir).
Ɗoyɗi bojel o ɗaanortoo.
Il dort à la façon du lièvre (i.e. les yeux ouverts).
O ɗon ɗaanii ɗoyɗi lugguɗi.
Il est en train de dormir profondément (litt. : de sommeils profonds).
● sooynde ɗoyɗi
► manque de sommeil

ɗoyru (n.d.v.) ; < ɗojja


► toux ; cf. sonndaaru
Ɗoyru teko iwataa daga nder ɓernde, ammaa ɗon nannga haa
kondondol. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-04)
La toux de la coqueluche ne provient pas de la poitrine (litt. : de la
région épigastrique), mais elle attaque au fond de la gorge.

ɗuwoo (v.)
► s’abriter, se mettre à l’abri
122
eemoral
Ɗuwaago nde heltataa, ndikka ɗuwtaago. (Prov., Tourneux et
Yaya 1998, p. 178)
Plutôt que de s’abriter d’une pluie qui n’en finit pas, mieux vaut sortir
de l’abri.

E
eemoo (v.)
► pousser en ahanant, faire des efforts pour expulser (selles, bébé) ; syn.
otta
Reeduujo eemoo haa soma foddeeko danya.
La femme se fatigue à pousser en ahanant avant d’accoucher.

eemoral – ngal (n.d.v.) ; < eemoo


► ténesme rectal, épreintes
► diarrhée sanglante
► dysenterie (à flagellés, amibienne ou bactérienne) ; cf. dizanterii
Dans son premier sens, le mot renvoie à des douleurs analogues à celles
que l’on peut ressentir lorsque l’on a un besoin pressant d’aller à la selle,
et que l’on pousse sans toutefois que rien ne vienne. Ce genre de dou-
leurs alterne avec des émissions de selles muqueuses (caarol ndamba)
et sanglantes (caarol bee ƴiiƴam). Traditionnellement, le caractère
définitoire d’eemoral n’est donc ni la diarrhée muqueuse, ni la diarrhée
sanglante, mais les contractions douloureuses qui viennent après.
Au dispensaire, dans la bouche des infirmiers, le mot est devenu syno-
nyme de « dysenterie », dont le symptôme principal est la diarrhée
sanglante.
DESCRIPTION
To caarol ɗon jilli bee ƴiiƴam kam, ɗum eemoral. (Hamadou Bello,
agent de santé, CSI de Kaliao, 16-03-04)
Lorsque la diarrhée est mélangée à du sang, il s’agit d’une dysenterie.
CAUSES
To doggere nanngi goɗɗo, o ɗon yara ndiyam peewɗam, ɗum
wartan eemoral. Bana to reedu ɗon naawa, innu yara ndiyam
ngulɗam, ɗum hoynan. (Baba Aladji, guérisseur, Lopéré, Maroua,
26-11-04)
Lorsque qqn a la diarrhée et qu’il boive de l’eau froide, cela se
transformera en diarrhée sanglante. En cas de douleurs abdominales,
la personne doit boire de l’eau chaude, cela donnera une amélioration.
TRAITEMENT
To haa daadiraaɓe kurga eemoral ɓikkon, ɓe ɗon nama ƴulɓe
boɗeeje ɓe njilla ɗe bee kosam, suy ɓe njarna kon. (Amadou Mana,
123
eertoo
cultivateur, Meskine, 30-03-04)
Les mères, pour soigner la dysenterie chez les enfants, écrasent des
braises et les mélangent à du lait, puis elles leur font boire ça.

eertoo (v.)
► boiter du fait d’une différence de longueur entre les jambes
Kosngal maako jokki kam, ammaa o ɗon eertoo.
Sa fracture de la jambe a été réduite, certes, mais il boite. (Litt. : sa
jambe est raboutée, certes, mais il boite.)

egzameeŋ Cf. ezameeŋ


ekarteer – nga (n.)
► écarteur (instrument servant à maintenir écartées les lèvres d’une plaie,
les parois d’une cavité naturelle, les muscles au cours d’une amputation,
etc. (Quevauvilliers 2005, p. 162)
Woodi ekarteer nga ɓe maɓɓitirta reedu wakkati to ɓe ceeki
goɗɗo ngam haa ɓe keɓa ɓe ndaara nder maaru. (Oumarou
Amadou Yaya, infirmier, hôpital de Maroua, 18-08-04)
Il y a les écarteurs avec lesquels on maintient le ventre ouvert (litt. :
on ouvre le ventre) lorsque l’on opère qqn, afin de pouvoir examiner
l’intérieur.

ekogarfii – nga (n.) ; < français « échographie »


var. : ekogirafii
► échographie
► échographe, appareil à échographie
Gal wakeere reedu’en, min ɗon mari ko ɓe mbi’ata ekogirafii.
Ɗum laarani to debbo wari o wi’i ɓinngel maako dimmbataako
nder reedu, min ndaara to ngel geetel. (Atchibi Thérèse, aide-
soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Dans le secteur des femmes enceintes, nous avons ce qu’on appelle
un échographe. Cela entre en jeu quand une femme arrive en disant
que son bébé ne bouge pas dans son ventre : nous regardons (avec ça)
s’il est vivant.

ela (v.)
► blesser à la tête
Soobaajo maako eli mo bee hayre.
Son camarade l’a blessé à la tête avec un caillou.

eloodu / elooɗi – ndu/ɗi (n.d.v.) ; < ela


► blessure à la tête
● eloodu muukaaru
► bosse sur la tête, consécutive à un coup (litt. : blessure à la tête sans
124
empisi
ouverture)
● eloodu ƴiiƴamru
► blessure sanglante à la tête

Ɗum ɓattarre eloodu daga mi ɓinngel.


C’est la cicatrice d’une blessure à la tête qui date de mon enfance.

elta (v.)
► dresser (un animal)
► éduquer (un enfant), le mettre dans le droit chemin
Haa woɗɓe, fiygo ɗoo wonataa nder eltugo ɓinngel, nder bononda
ɗum woni ; ammaa nasiya, kanjum woni booɗɗum. (Aladji
Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Selon certains, les coups ne font pas partie des méthodes éducatives
(litt. : ne sont pas dans l’éducation de l’enfant), mais de celles qui
perdent (l’enfant) ; mais les bons conseils, voilà ce qui est bien.

emoroyiiɗ – nga (n.) ; < français « hémorroïdes »


► hémorroïdes ; syn. cf. bagarmi
Ko naawata yam, ɗum emoroyiiɗ. [...] Haa ɗum fuɗɗa yam, to mi
ɗon bu’a, huunde feere ɗon wurtoo haa ndunna am. Bee maajum
keɓtirmi ɗum emoroyiiɗ naawatammi. Nde ndaarmi dopta boo,
o wi’i yam ɗum emoroyiiɗ. [...] Nde dopta seeki yam, o hefi pellel
maajum, ɗum waɗi daama seeɗa. Kuucumi puɗɗititmi kuugal
am bana ɓooyma. Balɗe nay ɓaawo ɗoon, ɗum fuɗɗiti. Maƴƴan-
nde noon, ɓanndu am timmi. Jonta boo, mi ɗon haɓda bee leɗɗe.
Mi waɗi daama ɓuri naane. Ɗum ƴakkugo biriiji kecci bee yargo
kosam fuɗɗani yam ngu. (Abba B., hôpital de Petté, 27-05-04)
Ce qui me fait souffrir, ce sont les hémorroïdes. (...) Quand cela a
commencé, lorsque j’allais à la selle, il y avait quelque chose qui
sortait à mon anus. C’est comme ça que j’ai compris que je souffrais
d’hémorroïdes. Lorsque j’ai vu le « docteur », il m’a dit que c’étaient
des hémorroïdes. (...) Lorsqu’il m’a opéré, il a raclé l’endroit, cela a
produit un léger mieux. Je suis rentré reprendre mon travail comme
avant. Quatre jours plus tard, cela a recommencé. En un clin d’œil,
j’étais anéanti. Maintenant, je m’en sors avec des médicaments.
L’amélioration est supérieure à celle d’avant. C’est la consommation
d’arachides fraîches et de lait qui m’a causé cette maladie.

empisi – nga (n.) ; < emprunt


► aspirine vendue par les colporteurs ; cf. aspuroo
Ce nom provient de l’acronyme MPC, qui devait correspondre, à une
époque, à un nom commercial. Actuellement, le nom est devenu géné-
rique et désigne des comprimés comprenant un mélange d’aspirine et
de caféine. Consommé avec du Coca-Cola ou du Nescafé, devient un
125
enɗam
puissant excitant. L’une des marques vendues couramment actuel-
lement est « Drastin Plus », de fabrication nigériane.

enɗam – ɗam (n.)


► lait maternel ; cf. kosam
Ɓikkon am ɗon torriree bee enɗam am. (Dada Bouba, 35 ans, mé-
nagère peule, Dogba, 22-09-04)
Mes enfants souffrent de mon lait. (Litt. : mes enfants sont dérangés
par mon lait.)
► lait (d’un végétal)
► affection

en’ente – ɗe (n.)
► maladie infantile qui affecte un bébé qui tète encore sa mère alors que
celle-ci a une nouvelle grossesse ; cf. reeduujo
Le dictionnaire du P. Noye donne une autre définition de cette mala-
die : « état maladif d’un enfant sevré prématurément (un an, un an et
demi, par suite d’une nouvelle grossesse de la mère) » (Noye 1989,
p. 19b). La mère dont l’enfant est victime de cette maladie subira une
forte réprobation sociale.
Ɓinngel am ɗon bee en’ente. Ngel ɗon fija ammaa ɓanndu maagel
ɗon timma. Ngel waalan wookgo, ngel jaɓataa waalaago sam.
Haa amin Fulɓe, ɓe ɗon mbi’a teema mi ɗon bee reedu, ngel ɗon
ɗakkii yam boo. Yeeso maagel boo yamo. [...] Kanjum ɓe mbi’i
teema en’ente nanngi ngel. Ngam to daada reedu, ɓinngel ɗon
ɗakkii mo, o waawan ngel, ɓanndu maagel ɗon timma, ɗum
waɗan en’ente. Koo haa lopitaal fuu, ɓe kaɗi ngel musingo ngam
mi ɗon bee reedu lebbi tati. Sey kadi nde ɓe taƴi ngel kosam goo,
ɓanndu maagel tulliti. (Doudou Farikou, 39 ans, ménagère peule,
Petté, 24-05-04)
Mon enfant a le en’ente. Il joue, mais il s’amaigrit (litt. : son corps
finit). Il passe la nuit à crier et il ne veut pas rester couché. Chez nous
les Peuls, on dit que je suis sans doute enceinte et que l’enfant est trop
attaché à moi (litt. : trop proche). Il a l’air en bonne santé. (...) C’est
pour ça qu’on dit qu’il a sans doute le en’ente. En effet, si la mère est
enceinte, que l’enfant lui est trop attaché, qu’elle le porte sur le dos,
qu’il s’amaigrit, cela cause le en’ente. Même à l’hôpital, on lui
interdit de téter parce que je suis enceinte de trois mois. Bien qu’on
lui ait supprimé le lait, son état empire (litt. : son corps est devenu
pire).
Kala debbo marɗo ɓinngel musinanngel, taata yaawa reedgo
goɗngel, ngam en’ente nanngan ngel. Koo to ngel suftaama ngel
acci musingo, taata daada maagel waawa ngel, sinaa noon, ngel
nyawan en’ente. To en’ente nanngi ngel, ngel fooƴan, ngel tuutan,
126
enndu
ngel saaran, ngel yiɗaa nyiiri bee gaari fuu. Ɓurna fuu, ngel
maayan. [...] Mi woodi nyiindere jiire. To mi haɓɓani ngel haa
daande ni, koo ɗum en’ente, koo ɗum nyiiƴe puɗata, fuu
nyawnataa ngel sam. (Didja épouse Ousmanou, guérisseuse peule,
Dargala, 09-06-04)
Toute femme qui a un enfant à la mamelle doit éviter de tomber
enceinte à nouveau, car le en’ente affecterait l’enfant. Même quand il
est sevré et qu’il a cessé de téter, sa mère ne doit pas le porter sur le
dos, sinon, il aura le en’ente. S’il a ça, il maigrit, il vomit, il a la
diarrhée, il ne veut ni « boule » ni bouillie. Généralement, il meurt.
(...) J’ai une dent d’écureuil. Dès que je la lui attache au cou, qu’il
s’agisse de en’ente ou de poussée dentaire, rien ne le fera souffrir.
TRAITEMENT
Mi tefa ɓokko, mi hamƴida bee geeraaɗe ɗiɗi, mi wulna ɗum bee
yiite, mi nyaamna ɓinngel. Ɓaawo ɗoon, mi tefa kusel gajeeren-
gasi, mi dolla, mi yarna ngel, mi yiiwa ngel, ngel nyaama kusel
luttungel, suy ngel looran. (Mana Hododok, guérisseur, Godola, 9-
04-04)
Je cherche des feuilles de baobab, j’y écrase à la main deux œufs, je
chauffe ça au feu et je le fais manger à l’enfant. Ensuite, je cherche du
jarret (de bœuf) et je le cuis à l’eau ; je fais boire (le bouillon) à
l’enfant et je le lave avec, puis il mange la viande qui reste ; alors il
grossira.
PRÉVENTION MAGIQUE
Yimɓe feere ɗon paddoo bee annde maɓɓe ɓinngel pamarel ngel
lebbi ɗiɗi malla tati nder reedu, baakin haa lebbi ɗuuɗɗi
hiddeeko ngel ɓesdoo, ngam kisnuki baaweteengel en’ente.
Waatoo ɓe kippa reedu bee annde. (Dada Habiba, accoucheuse
traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Grâce à leur savoir magique, certaines personnes bloquent pendant
plusieurs mois éventuellement, l’évolution d’un fœtus/embryon qui a
déjà deux ou trois mois, afin d’éviter à un enfant porté sur le dos d’être
victime de en’ente. C’est-à-dire qu’ils tournent la grossesse à l’envers
grâce à leur science (i.e. ils mettent le fœtus à l’envers pour
l’empêcher de se développer).

enndu / enɗi – ndu/ɗi (n.)


► sein, mamelle
Ɓe mbi’i to ɓinngel ɗon musina waaƴi, sey daada maagel tuuta
dow enndu mum. To o woowino tuutgo dow maaru o tuutaay, ndu
ɓuutan. Ammaa, to o woowaayno, walaa ko watta. (Ayya Farikou,
39 ans, ménagère peule, Petté, 07-05-04)
On dit que si l’enfant rote en tétant, il faut que sa mère crache sur son
sein. Si elle avait l’habitude de le faire et qu’elle ne le fait pas, le (sein)
127
enndu
enflera. Mais si elle n’en avait pas l’habitude, il ne se passera rien.
Kosam enndu daada ɓuran kosam Nasaara nafgo ɓinngel keccel.
Le lait maternel est meilleur pour le nourrisson que le lait en poudre.
Daada hokka ɓinngel mum enndu, ngel musina !
Que la mère donne le sein à son enfant pour qu’il tète !
Barka enndu daada maa, accu haɓre !
Au nom du sein de ta mère, arrête de te battre !
O waɗi enɗi.
Elle a les seins formés.
Debbo mo walaa enɗi dasataa worɓe.
Une femme qui n’a pas de seins n’attire pas les hommes.
Mi ɓaŋi budurwa nii enndu !
J’ai épousé une fille qui a une sacrée poitrine !
Budurwaajo heɓaay gorko haa enɗi mbaali.
La fille n’a pas eu de mari avant que ses seins tombent.
A ndottiijo, daaya marɓe enɗi ɓe ngalaa enɗam ɓee !
Tu es vieux ; éloigne-toi de celles qui ont des seins mais pas
d’affection !
enɗi dariiɗi cir
des seins bien dressés
● faandu enndu / paali enɗi
► un sein bien rond (litt. : une gourde de sein)

● fuɗgo enɗi
► apparition des seins (expression trop directe pour être employée en

société ; cf. iiwa)


● musingo enndu
► téter

● namgo enɗi
► écraser les seins

Pour favoriser la montée du lait, ou pour faciliter l’allaitement, on


pince le sein entre des tiges de mil ou entre des bâtons (bâton pour
remuer la boule, par exemple) ; deux sont placés dessous, et on fait
rouler l’autre dessus en appuyant, tout en versant de l’eau très chaude
dessus.
INSULTES
enɗi baaji
seins raplapla (litt. : seins en (forme de) lanières d’écorce)
enɗi mbeewa
seins (en pis) de chèvre

128
ernii
enta (v.d.)
► sevrer
To haa daada enta ɓinngel, sey ngel waɗa duuɓi ɗiɗi.
Pour qu’une mère sèvre son enfant, il faut qu’il ait deux ans.
To daada ɗon enta ɓinngel mum, o wuja enɗi maako citta.
Quand une mère sèvre son enfant, elle enduit ses seins de piment.
● ɓinngel entaangel / ɓikkon entaakon
► enfant sevré

enteeki (n.v.) ; < entee


► sevrage, fait d’être sevré
Enteeki maagel daga siwaa ɗoo duppini ngel.
Un sevrage trop précoce l’a rendu rachitique.

entuki (n.v.) ; < enta


► sevrage, fait de sevrer, fait de cesser d’allaiter
Ɓaawo entuki maako seɗɗa noon, o hooci reedu.
Très peu de temps après avoir cessé d’allaiter, elle est tombée
enceinte.

ernii – nga (n.) ; < français « hernie »


► hernie
Ce terme d’introduction récente a tendance à remplacer, pour les
patients qui fréquentent un hôpital, les appellations traditionnelles.
Cf. fuloodu.
DESCRIPTION
Waɗi duuɓi nay ko gilɗi ɗii nanngiri yam. Haa ɗi puɗɗammi, mi
ɗon huuwa haa ladde. Ngilngu nanngi yam haa nyaalde. Ndeen
ngu yaaltaay. Ngartumi nde’’umi. Ɗum ciki lebbi sappoo e ɗiɗi
maatumi ngu fahin. Ɓe mbi’i yam mi yaha lopitaal, suy mbiimi
ɗum ngilngu meere. Ɓaawo man, ngu fuɗɗiti, ɗum waɗi wowlere,
ɗum ɗon ɓesdoo kadi haa ɗum ɓuri yam semmbe. [...] Nyannde
ɗum fuɗɗa nanmi ngilngu wooki, ɓaawo man ngu jeeɗii, ammaa,
walaa ko ngu waɗi yam nyannde ndee kam. [...] Aran kam, lekki
lopitaal koo gooti mi hooƴaay, sey fulɓeehi. Ɓe ndokki yam seɓre
eedi, ndollumi, bee gaari njigaari njarmi, ndeen ki nafaay, ngilngu
nguu ɓesdaaki, ustaaki. Suy caftumi, ngarmi lopitaal. [...] Nde
ngiidumi bee dopta, o wi’i o seekatam. Miin boo njaɓmi haala
maako. Ɓaawo man, o seeki yam buttuli ɗiɗi, gal les reedu. [...] Haa
amin ɗoo kam, goɗɗo huuwan kuugal caatungal, o yaran ndiyam
okolooje, naa o anndaa gal gilɗi ɗii naastirta mo. Daga mi waraay
lopitaal, ɓe ɗon mbi’a yam ɗum gilɗi ernii. (Hamidou Haman,
hospitalisé à Petté, 28-05-04).
129
es’es
Voilà quatre ans que les ‘vers’ m’ont affecté. Quand ils ont com-
mencé, je travaillais aux champs. Un ‘ver’ m’a pris à l’aine. Ensuite,
il n’est pas revenu. Je suis rentré me reposer. Il s’est passé douze mois
avant que je le sente à nouveau. On m’a dit d’aller à l’hôpital, (mais)
je me disais que c’était un simple ver. Ensuite, cela a recommencé et
cela a formé une boule et cela a augmenté jusqu’à ce que je n’en puisse
plus. (...) Le jour où cela a commencé, j’ai entendu le ‘ver’ crier, puis
il s’est tu, mais il ne m’a rien fait ce jour-là. (...) Auparavant, je n’avais
pas pris le moindre médicament d’hôpital, seulement des remèdes
peuls. On m’avait donné de l’écorce fraîche de Sclerocarya birrea
(médication censée éliminer les oxyures), j’en ai fait une décoction
que j’ai bue avec de la bouillie de sorgho rouge, mais cela n’a rien
donné, ce ver n’a ni augmenté ni diminué. Alors, j’en ai eu assez et je
suis allé à l’hôpital. (...) Quand j’ai vu le docteur, il a dit qu’il
m’opérait. Et moi, j’ai accepté. Ensuite, il m’a opéré des deux côtés,
au bas-ventre. (...) Chez nous, on travaille dur, on boit l’eau des mares
et l’on ne sait pas par où ces ‘vers’ entrent. Avant de venir à l’hôpital,
on me disait que c’était les ‘vers’ de la hernie (que j’avais).
CAUSES
Ɗum sukar fuɗɗata ernii. Ɗam mooɓtoo mooɓtoo haa uppa.
Bana to innu yari ɗam jur, o huuwataa kuugal koo ngaleewal, haa
nyaale maako fuu ɓuuta, sey ɓe ceeka. (Haman et Sannda
Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
C’est le sucre qui provoque la hernie. Il s’accumule en masse, jusqu’à
faire un gonflement. Si, par exemple, qqn boit beaucoup de (boissons)
sucrées, il ne pourra faire le moindre travail, même ses aines gonfle-
ront, et il devra être opéré.

es’es (quant.) : cf. nyawu


estomaa – nga (n.) ; < français « estomac »
var. : astomaa
► brûlures d’estomac ; syn. nyawu ɓernde
To nyalwi mi nyaamaay, estomaa am wartan.
Si à neuf heures du matin je n’ai pas mangé, mes brûlures d’estomac
reviennent.

ezameeŋ – nga (n.) ; < français « examen »


var. : egzameeŋ
► examen de laboratoire
To debbo wari waɗgo kilo, min kiloto mo bilaa ceede jur. Min ɗon
njoɓna mo teemerrewol bee booro bee reeta jey ezameeŋ. [...]
Ndegoo, to debbo wari yoɓi ceede kilo, o walaa ɗe ezameeŋji, o
ɗon wi’a les maako ɗon nyaanya, kuuje daneeje ɗon ngurtoo haa

130
faamu
toon, min mbi’a mo o sooda suuseet juuɗe tan min ndaara ɗum,
min keɓana mo lekki kurganki mo. (Bernadette Godwé, CSI de
Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Quand une femme vient passer la visite prénatale, nous la lui faisons sans
qu’elle ait à payer une grosse somme. Nous lui prenons cinq cents francs
plus mille cinq cents pour les examens. (...) Parfois, lorsqu’une femme
vient, qu’elle paie la consultation mais qu’elle n’a pas l’argent pour les
examens et qu’elle dit que son sexe la démange, qu’il en sort des choses
blanches, on lui dit d’acheter des gants seulement ; nous examinons la
chose et nous lui trouvons le remède qui la soigne.

F
faaldu – ndu (n.)
► prolapsus utérin (?)
Cette maladie serait provoquée par une trop grande activité sexuelle
de la femme ou par des relations sexuelles avec un homme qui a un
trop gros sexe.

faama (v.) ; < arabe [fahima] « comprendre »


► comprendre
► diagnostiquer
No min paamirta nyawu teko ɗon haa ɓinngel, ngel sonndotoo
[...].
Nous diagnostiquons la coqueluche chez un enfant par sa toux.
Ɗum koyɗum faamgo nyawu meece.
Il est facile de diagnostiquer la rougeole.

faamu – ngu (n.) ; < arabe [fahm] « intelligence, compréhension »


► intelligence / faculté de connaître et de comprendre ; cf. hakkiilo
Le faamu est l’une des composantes de hakkiilo. Il existe des ali-
ments qui sont censés augmenter le faamu (la huppe) ou le diminuer
(la tête de poisson).
Hakkee nde o ɗon mari faamu, tum o paasan.
Comme il est intelligent, il réussit toujours (ses examens).
Mallum’en mbinndanan goɗɗo binndi o yara haa hakkiilo maako
ɓesdoo.
Les marabouts écrivent des versets à boire pour augmenter l’intel-
ligence de la personne.
Faamu haa hoore woni. To ɓernde maa ɗon haa huunde, hoore
maa ɗon faama. Ammaa to nde walaa haa ɓernde maa, hoore
maa jogataako nde. Numo ummoo haa ɓernde waata haa hoore
ngam yonki kiin boo, to ɗon wurtoo, ƴiwa gal les, waɗa dow, ngam
131
faamu
ko woni nder fuu wurtotoo gal yaasi. Koo ƴiiƴam boo, gal les
ummotoo waata gal dow. Kanjum to goɗɗo faamaay ko ɓe mbi’i
mo ni, ɓe mbi’a « Aahaa ! Hoore maako woodaa », malla boo
« Hakkiilo woodaa ». (Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba,
07-05-04)
L’intelligence se trouve dans la tête. Si ton ‘cœur’ se porte sur qqch.,
ta tête le comprend. Mais si (la chose) ne se trouve pas au niveau du
‘cœur’, ta tête ne la retiendra pas. La pensée émerge au niveau du cœur
et se dirige vers la tête, car le souffle vital également, s’il sort, il vient
d’en bas et se dirige vers le haut, car tout ce qui est à l’intérieur sort à
l’extérieur. Même le sang, il émerge du bas et se dirige vers le haut.
Si qqn ne comprend pas ce qu’on lui dit, on dit « Voilà ! Il n’a pas de
tête (i.e. il n’est pas intelligent) ! » ou « Il n’a pas de hakkiilo. »
Haa ɓinngel heɓa faama, ɓe keɓana ngel teeɗeendu nder ladde
ndu tawetee, ndu ɗon siika jemma. To a nanngi ndu, ŋoccitaa
lonngere loowaa ndu nder maare, tamaa, suy moɗnaa ɓinngel
bilaa waacitaago sam. Ɓinngel moɗa ndu bee yonki maaru. Ndu
yahan ndu waata nder reedu. Feere boo, ɓe ɗon kawta ɗaɗi
ganjannji bee binndi, ɓe ngaɗira lekki faamu. Ɓe puɗɗan
waɗango ɓinngel lekki kii wakkati o fuɗɗi janngugo ni. Malla
boo, sey to ɓe tawi o takki, ɓe ngaɗana mo ki. Yimɓe feere boo
ɗon njarna ɓinngel taɓɓe. To ɓe itti ɗe, ɓe njoorna, ɓe nama. Suy,
ɓe njilla ɗum nder binndi ngel yara. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
30-04-05)
Pour que l’enfant ait de l’intelligence, on lui prend une cigale trouvée
en brousse et qui stridule la nuit. Quand vous l’avez capturée, coupez
une bouchée de « boule », enfoncez-y la, faites-en une boulette, puis
faites-la avaler tout rond à l’enfant (litt. : sans mâcher). L’enfant doit
l’avaler vivante. Elle ira crever dans son estomac. Parfois encore, on
mélange des racines de Mimosa pigra avec des « rinçures » d’écrits
coraniques et on fait avec ça un « remède » (qui donne) de l’intel-
ligence. On donne à l’enfant ce remède dès qu’il commence à étudier.
Ou bien, si l’on constate qu’il est « bouché » (litt. : collé), on le lui
administre (également). Certaines personnes font avaler à l’enfant des
bulbes de nénuphars. Une fois qu’on les a déterrés, on les fait sécher et
on les écrase. Puis, on mélange cela avec des « rinçures » d’écrits
coraniques pour qu’il le boive.
To ɓinngel haari jamum, ɗum sargan mo janngugo, bana nii
ƴakkugo gooro boo. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 30-04-04)
Quand un enfant se gave de nourriture, cela le gêne dans son étude,
de même que la consommation de noix de kola.
► connaissance, compréhension, résultant de l’exercice de l’intelligence

132
faddoo
To innu suklanake huunde jamum, o maranan nde faamu.
Si qqn porte beaucoup d’intérêt à qqch., il en acquerra la connais-
sance.

faarde / paare – nde/ɗe (n.)


var. : paarooɗe (toujours pluriel)
► tache de dépigmentation (due à une maladie de peau) (en ce sens, mot
employé au pluriel)
Nyawu metemetelde waɗa paare paare dow hoore.
La teigne provoque des taches blanches un peu partout sur la tête.
► macule hypochromique de la lèpre
Innu to baaba mum kuturuujo no, kanyum boo ɗon nana ɓanndu
mum ɗon seeka, malla boo lamlame saɗawre ngurtake, paarooɗe
paarooɗe mbanngi her innu, o anndi nyawu kuturaaku nanngi
mo. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
La personne dont le père était lépreux, et qui sent son corps se
« déchirer », ou (qui voit) les taches blanches de la lèpre sortir, ou des
macules hypochromiques (taches blanches) apparaître sur elle par-ci
par-là, elle sait qu’elle est atteinte de la lèpre.

faasko – ko (n.)
► poils pubiens (terme tabou) ; cf. laɓruha
O fuɗi faasko.
Il/elle a des poils au pubis.

faatoo (v.d.) ; < fa’a


► mourir (fœtus ou bébé)
Ce terme euphémique signifie étymologiquement que l’enfant est
reparti d’où il venait.
Ɓinngel ngeel cikaay asaweere, ngel faatake.
Le bébé n’a pas atteint (l’âge d’)une semaine et il est mort.

faɓɓoore / paɓɓooje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < faɓɓa ; cf. paɓɓooje


faddoo / padd- (v.)
► empêcher de passer, barrer le passage à, arrêter (qqch. ou qqn qui avance)
Faddaago ɓuran nyawndiigu.
Mieux vaut prévenir que guérir. (Prov.)
Ɗum gilobil-bulaaŋ faddanto ɓanndu mukurooɓji.
Ce sont les globules blancs qui protègent le corps des « microbes »
(litt. : qui empêchent au corps les microbes).
Paddee nyawu sida. Fakat sida ɗon nder Kamaruu !
Protégez-vous contre le sida. Il existe bel et bien au Cameroun !

133
faɗɗa
● faddaago danygol
► pratiquer la contraception (litt. : empêcher la mise au monde)
– To a yiɗi faddaago danygo, noy ngattaa ?
– Tagu nder wuro kam naa anndaa, sey wara ƴama goggo Almari
nde o woodi leɗɗe man. To o woodaa boo, sey kaɓdaa noon, haa
Alla haɗɗini fuu. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum,
Petté, 28-04-05)
– Si tu veux éviter d’avoir un enfant, comment fais-tu ?
– Nous autres, au village, nous ne savons pas, nous devons venir
demander à Tante Anne-Marie, puisqu’elle a le médicament pour ça.
Si elle n’en a pas, tu dois te débrouiller comme ça (i.e. accepter les
grossesses comme elles viennent) tant que Dieu n’a pas mis un terme
(à ces grossesses).

faɗɗa
► assommer, faire perdre connaissance
Do’’aago maako daga dow lekki faɗɗi mo.
Il s’est assommé en tombant du haut de l’arbre.

faɗɗee (v.d.) ; < faɗɗa


► être assommé, perdre connaissance, tomber dans le coma
Yimɓe piyi gujjo haa o faɗɗaa.
Les gens ont frappé le voleur au point qu’il a perdu connaissance.

faɗɗere / paɗɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < faɗɗa


► évanouissement, coma, perte de connaissance
Ko o do’’ii, o ɗon nder faɗɗere.
Depuis sa chute, il est dans le coma.
Ɓinngel marngel teko, to ɗon sonndoo, haa ngel waɗa faɗɗere ziŋ.
(Dada Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba)
L’enfant qui a la coqueluche tousse jusqu’à complet évanouissement.
► épilepsie (au pluriel)
Nyawu paɗɗe yaawan wartugo les ndiyam bee les yiite.
L’épilepsie se manifeste de nouveau rapidement près de l’eau ou du
feu.
Paɗɗe, ɗum nyawu ginnaaji.
L’épilepsie est une maladie provoquée par les djinns.
To goɗɗo woodi paɗɗe, ɗum faamotoo bee koyɗum, ngam to
neeɓi fuu, o do’’oto, o nanndan bee maayɗo. Nyannde feere, ɗum
waɗan mo nde ɗiɗi. Kanjum ɓe nanndini nyawu nguu bee
ginnawol. Ɓe ndanydan goɗɗo bee maagu. Ngu ƴiwrataa meere.
(Malama Ngazara, infirmier, CMAO Meskine, 26-04-04)
Lorsque qqn a l’épilepsie, cela se reconnaît facilement car souvent il
134
faɗo
tombe comme mort. Cela peut lui arriver deux fois par jour, parfois.
C’est pour cela que l’on compare cette maladie à la folie (provoquée
par les djinns). On peut l’avoir de naissance. Elle ne se manifeste pas
accidentellement (i.e. ce n’est pas une maladie qui s’attrape comme
une autre).
Woodi nyawu henndu feere ɓe mbi’ata paɗɗe. Kanjum boo ɗum
giilol. Ɗum henndu meere noon waɗata ngu. Innu faaydoto ngu
bana ginnawol. To ngu nanngi innu, o eftoo o do’’oo, o ɗon joorda
boo. To ngu gasi haa goɗɗo, ngu foti ngu naastina mo nder yiite
malla nder ndiyam, o maaya. Ngam to ngu nanngi mo, o nanataa
naawɗum koo tis goo. To innu woodi nyawu paɗɗe, ɓe kaɗan mo
ɓadaago yiite bee ndiyam. Nyawu nguu foti ngu raaɓa. To ƴiiƴam
maɓɓe ngootam, koo ɓe ɗon ndaaynindiri boo, ngu raaɓan. Ngam
to piyaagol henndu maako yaali innu ni, oon boo foofi ni, ngu
raaɓan. Malla boo to o ŋati mo, ngu raaɓan mo bana to haa-
ŋaandu ŋati mo. Ndeen, goɗɗo oo o saawta bana marɗo paɗɗe.
Nyawu paɗɗe, ɓe ɗon nyawndoo ngu. To lewru darake fuu, ngu
wartan to ɓe kurgaay ngu. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-04)
Il y a une sorte de folie qu’on appelle « épilepsie ». C’est (une forme
de) vertige. C’est un esprit qui en est la cause. La personne le trouve
sous forme de djinn. Quand (l’épilepsie) s’empare d’une personne,
celle-ci se dresse et retombe, elle bave également. Quand l’épilepsie
s’est installée chez la personne, il se peut qu’elle la fasse entrer dans
le feu ou dans l’eau et qu’elle meure. Car quand (l’épilepsie) affecte
qqn, il n’a aucune sensation de douleur. Lorsque qqn est épileptique,
on l’empêche de s’approcher du feu et de l’eau. Il arrive que (cette
maladie) soit contagieuse. Lorsque (deux personnes, dont l’une est
épileptique) ont le même sang, même si elles ne sont pas à proximité
l’une de l’autre, la maladie passera de l’un à l’autre. Car dès que l’air
expiré par (le malade) passe à côté de qqn et que celui-ci le respire, il
est infecté. Ou bien, si (le malade) mord (qqn), il infectera celui-ci
comme si c’était un chien enragé qui l’avait mordu. Ensuite, la
personne en question deviendra folle comme un épileptique.
L’épilepsie se soigne. À chaque nouvelle lune, elle revient si on ne la
soigne pas.

faɗɗitee (v.d.) ; < faɗɗee


► reprendre connaissance
Ko min njehi lopitaal, o anndaa e o woni, sey hannde o faɗɗitaa.
Depuis que nous sommes allés à l’hôpital, il ne sait pas où il se trouve,
il n’a repris ses esprits qu’aujourd’hui.

faɗo / paɗe – ngo/ɗe (n.)


► chaussure, sandale
135
fagamre
Ɓe njaaɓataa mawɗo bee paɗe.
On ne passe pas devant un aîné avec ses chaussures (aux pieds).
(CERCP 1988, p. 43)
● paɗe teppere gi’el
► chaussures à talons aiguilles (litt. : talon petite épine)

● paɗe juuta-teppereeje
► chaussures à talons hauts

Doktoor’en ɗon mbi’a rewɓe reedu’en, faɗɗaago paɗe juuta-


teppereeje wooɗaay. (Gueye, infirmier, CSI de Meskine, 24-06-04)
Les médecins disent aux femmes enceintes qu’il n’est pas bon de
porter des chaussures à talons hauts.

fagamre / pagame – nde/ɗe (n.)


► branche du maxillaire inférieur
► mâchoire inférieure (au pluriel) (syn. i’e galaŋal)
O fooƴi haa pagame maako ngurtake.
Il/elle a maigri au point qu’il/elle a la mâchoire saillante.
Nannganam pagame maa booɗɗum, miin naa mi ngorgi maa.
Fais bien attention à ta mâchoire, moi, je ne suis pas de ta classe d’âge.
(I.e. je risque de te gifler.) (Menace)

faka-bone – nga (n.c.)


► protège-x (litt. : écarte le malheur)
● faka-bone kine
► masque de protection (litt. : écarte le malheur du nez)
Wakkati fuufgo lekki, sey ngaɗoɗaa faka-bone kine.
Au moment de pulvériser le produit, tu dois te mettre un masque de
protection.
● faka-bone moto
► barres de protection sur une moto

falannde / palanɗe – nde/ɗe


► pas (mesure de longueur)
Jahaangal ngal duuɓi, bee falannde fuɗɗirte. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Un voyage de (plusieurs) années, c’est par un pas qu’on le commence.

faloo (v.)
► être bloqué, subir une constriction qui empêche de fonctionner
Ɓernde am ɗon faloo.
Je ressens une oppression/constriction cardiaque.
Reedu am ɗon faloo.
Je suis constipé. (Litt. : mon ventre est bloqué.)
136
fawda
► avoir une occlusion (intestinale ou des voies urinaires)
[...] To hayre nyiɓake gal cille tokkotoo, goɗɗo oo, diga o ɗon silla
seɗɗa seɗɗa ni, haa ɗe acca wurtaago sam. Warta sey ɓe ceeka
mo, ɓe itta nde. Ɓe ɗon mbi’a nyawu nguu boo « falaago ». [...] To
hayre ndee falake, sey seekeego tan. (Amadou Roufaou, infirmier,
hôpital de Petté, 28-05-04)
(...) Si la pierre se forme du côté par où passe l’urine, (voici ce qui
arrive à) la personne : elle commence par pisser par petites quantités,
pour finir par ne plus pisser du tout. Il ne reste qu’à l’opérer et à
enlever (le calcul). On appelle aussi cette maladie une occlusion (des
voies urinaires). (...) Si la pierre est bloquée, on doit obligatoirement
se faire opérer.
To reedu falake, ɗum tetekol ɓoslotoo. Ngol fiɓoo bana to goɗɗo
haɓɓi ngol. To min ceeki innu maajum, min piista ngol, feere boo,
min tawa pellel ngeel nyoli, sinaa min kuusa ngel, ndeen min
njokka ɗi. (Oumarou Amadou Yaya, infirmier, hôpital de Maroua,
18-08-04)
Quand il y a une occlusion intestinale, c’est que l’intestin s’est entor-
tillé. Il est noué comme si on l’avait attaché. Lorsque nous opérons
qqn qui a ça, nous dénouons (l’intestin) ; parfois, nous constatons que
l’endroit est putréfié, nous l’excisons, puis nous recousons (litt. :
rejoignons) (les deux bouts de l’intestin).

famɗa (v.)
► être en trop petite quantité, manquer
● famɗugo ƴiiƴam
► anémie (litt. : manque de sang)

farawre / parawe – nde/ɗe (n.)


« poisson Tilapia »
► sexe féminin (langage enfantin)

farji – ɗi (n.)
► sexe féminin ; cf. kuttu
Ce terme d’origine arabe permet d’éviter le nom peul des organes
sexuels de la femme, ressenti comme extrêmement grossier.

fata (v.)
► bouillonner (marmite de pâte)
► gargouiller (ventre)

fawda – nga (n.) ; < anglais


► poudre de talc

137
fawƴere
To putte ngaɗi ɓinngel, ɓe ngujana ngel fawda.
Quand un enfant a des boutons, on lui passe du talc (sur le corps).

fawƴere / pawƴe – nde/ɗe (n.)


► poche des eaux
Koo pawƴe ma’a maa a wurtaaki, a nanataa haala.
Tu n’es même pas encore sorti(e) de ta poche des eaux, et tu n’obéis
pas !

fawƴina (v.d.) ; < fawƴere


► perdre les eaux

fayfayru – ndu (n.d.v.) ; < faya


► embonpoint
L’embonpoint passerait pour le signe d’un manque de contrôle de soi.
Dans le français local, « embonpoint » a une connotation très positive,
au contraire, évoquant la parfaite santé ; il ne contient pas le sème de
« poids excessif ».
Fayfayru maa ɗoo, ɗum njamu boo ?
Ton embonpoint est-il (un signe de) bonne santé ?
Haa toy kaɓɓuɗaa haaɗgo bee fayfayru maa bana gaduuru ɗoo !
Quand décideras-tu d’en finir avec ton embonpoint de porc ! (Insulte)

feɗeendu Cf. feɗeengo


feɗeengo / peɗeeli – ngo/ɗi (n.)
var. : feɗeendu
► ongle
Saltee feɗeengo nyawnan.
La saleté qu’il y a sous les ongles rend malade.
Ɓinngel ŋaasdi yeeso mum fuu bee peɗeeli maagel.
L’enfant s’est griffé tout le visage avec ses ongles.
Ittanam sankara gooroore am ɗoo bee feɗeendu maa nduu na.
Enlève-moi donc avec ton ongle la partie mauvaise de ma noix de
kola !

feera (v.)
► éclater (spontanément), s’ouvrir (capsule végétale)
Ɓernde maako feeri.
Il a eu une crise cardiaque (et il en est mort).
Yiide maako feeri mo ɓernde.
L’amour qu’il a pour elle le met hors de lui (litt. : lui a fait éclater le
cœur).

138
feewtina
feewa (v.)
► refroidir (intransitif)
Ko wuli fuu feewan. (Prov.)
Tout ce qui est chaud se refroidira. (Au plus fort d’une mauvaise
situation, on doit se dire que les choses s’apaiseront un jour ou l’autre.)

feewna (v.d.) ; < feewa


► rafraîchir
● feewnugo ɓernde
►se calmer (litt. : rafraîchir le cœur)
Accam mi feewna aka ɓernde am kam bee kokayel !
Laisse-moi au moins me calmer avec un petit Coca !
● feewnugo ɓernde dow goɗɗo
► l’emporter sur qqn (litt. : refroidir (son) cœur sur qqn)

► faire la toilette mortuaire de (qqn)


Gorko feewnataa debbo, debbo boo feewnataa gorko, ammaa to
ɓinngel, peewnuɗo fuu kal. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-
05-04)
Un homme ne peut faire la toilette mortuaire d’une femme, et une
femme non plus ne peut faire la toilette mortuaire d’un homme, mais
quand il s’agit d’un enfant, n’importe qui peut lui faire sa toilette
mortuaire. (Cependant, le mari peut faire la toilette mortuaire de sa
femme et vice versa.)
Ɓooyma kam, ɓe ɗon peewnira maayɗo bee jammbal-joohi.
Ammaa, nde jonta duniya feri, ɓe ɗon kuuwtinira bee hurnaaho
malla boo saabul. No ɓe ngatta boo, ɓe kooca hurnaaho malla
jammbal-joohi, ɓe kamƴa nder ndiyam ɓe lootira maayɗo. En
poti mbi’en maa jonta kam, sey saabul bee urdi ɓe ngatta. (Baba
Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Autrefois, on faisait la toilette mortuaire avec Ocimum canum. Mais,
comme maintenant le monde s’est modernisé, on se sert de feuilles de
jujubier (Z. spina-christi) ou de savon. On prend des feuilles de
jujubier ou d’O. canum que l’on triture dans l’eau avec laquelle on
lave le mort. On peut dire que, de nos jours, on n’emploie que du
savon et du parfum.

feewtina (v.d.) ; < feewa


► refroidir, rafraîchir
► calmer
Nyawu nguu walaa lekki, ammaa sey ko feewtinta ngu.
Il n’y a pas de remède qui soigne cette maladie, on peut seulement la
calmer.

139
fellere
fellere / pelle – nde/ɗe (n.)
► calvitie circulaire au sommet du crâne ; cf. buulol
To a heeddi e doondoowo, aan boo a waɗan fellere. (Prov.,
Hamadou Bouba, Maroua, 22-03-06)
Si tu es voisin d’un porteur, toi aussi tu auras une calvitie au sommet
du crâne. (Le porteur pose sa charge sur la tête.)

feer – nga (n.) ; < français « fer »


► fer (constituant de l’hémoglobine)
Aucun lien n’est fait entre ce fer et le métal. Le terme est employé
uniquement dans le cadre hospitalier.
Ɓiɓɓe leɗɗe, kanje ndokkata reeduujo ƴiiƴam, hokkan ɓinngel
boo ƴiiƴam. Nder ɓiɓɓe leɗɗe, feer woni. (Bernadette Godwé, CSI
de Dougoï, 23-07-04 ; conseils prodigués aux femmes présentes lors
de la consultation prénatale)
Les fruits, c’est ce qui donne du sang à la femme enceinte ainsi qu’à
l’enfant. Dans les fruits, il y a du fer.

fera (v.)
► avoir l’esprit ouvert, être civilisé
Cooko perɗo ɓuran marɗo kumiiɗo. (Prov.)
Celui qui n’a rien mais dont l’esprit est ouvert vaut mieux que celui
qui a et dont l’esprit est bouché.

fergere / perge – nde/ɗe (n.d.v.) ; < ferga


► heurt du pied contre un obstacle
● fergere salwaare
► heurt du pied contre une souche de sorgho

fertina (v.) ; < ferta


► égayer, mettre dans de bonnes dispositions
● fertingo ɓanndu
► prendre de l’exercice physique (litt. : égayer le corps)
Ɓurna [keŋe mawɗe] haa maygida’en ngoni, ammaa, jaroowo
bone malla pijoowo balooŋ marataa heŋre mawnde, ngam ɓe ɗon
pertina ɓalli, ƴiiƴam de’’ataa haa babal gootal. (Mamaï Viatang,
infirmier, chef de CSI de Douroum, 20-08-04)
La plupart (des gros foies) se rencontrent surtout chez les riches, alors
qu’un malheureux ou un footballeur n’auront pas de gros foie, car ils
ont de l’exercice physique (litt. : ils égaient le corps) et leur sang ne
stagne pas.

140
fiɗa
fesa (v.)
► faire une marque triangulaire sur la peau en y appliquant un fer chaud
► faire des pointes de feu

fetta (v.)
► éclater (abcès, pneu)
Nde huuduure ɗoo fetti na, mbordi ili jur.
Quand la plaie infectée a éclaté, il s’en est écoulé beaucoup de pus.

feƴƴa / peƴƴ- (v.)


var. : fe’’a
► donner un coup tranchant oblique
► ressentir une douleur analogue à celle que peut provoquer un coup de
hache
Haa ɓesngu boo, ɓaawo am feƴƴi wakkati ɓinngel ɗon wurtoo.
(Djamila Haman, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Lors de l’accouchement, je ressens comme un coup de hache dans les
reins lorsque l’enfant sort.

feƴƴoo (v.)
► survenir à l’improviste
Mi anndaa ko waddata nyawu nguu, ngu feƴƴoto noon.
Je ne sais pas ce qui provoque (litt. : amène) cette maladie, elle
survient à l’improviste.

fiɓoo (v.)
► souffrir d’une rétention (de selles / d’urine), d’où être constipé, souffrir
d’une rétention d’urine
Goɗɗo to fiɓake, o soofataa, sey ɓe ceeka mo ngam gaasawol
yaata faloo haa nder suudu-cille, sukka laawol maaje. (Abdou-
ramane Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
Lorsque qqn souffre d’une rétention d’urine, il ne pisse pas et on doit
l’opérer, car il y a un poil qui va s’incruster dans la vessie et qui
bouche le canal urinaire.

fiɓre / piɓe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < fiɓa


« nouage »
► rétention (de selles / d’urine), d’où constipation, rétention d’urine
● fiɓre sompis
► difficultés urinaires causées par la gonococcie

fiɗa (v.)
► tirer, lancer (une flèche, un caillou, etc.)
► procurer une douleur lancinante

141
fiifa
Hoore am ɗon fiɗa.
J’ai une douleur lancinante dans la tête.

fiifa (v.)
► souffler par le nez pour faire sortir (la morve) ; se moucher ; cf. nyitta
Originellement, traduit le geste qui consiste à se comprimer une narine
avec le doigt et à souffler pour déboucher l’autre, ou à comprimer les
deux narines avec les doigts légèrement au-dessus des ailes du nez, et
à souffler pour les déboucher. Maintenant, le verbe peut s’employer
même si l’on se sert d’un mouchoir ou d’un tissu pour se moucher.
Hakkee fiifgo ndamba bee juuɗe, o ɓoostidi kine maako fuu.
Il s’est tellement mouché avec les doigts (litt. : mains) qu’il s’est mis
le nez complètement à vif (litt. : il a complètement écorché son nez).
Goɗɗo perɗo nder leppol fiifata.
La personne civilisée se mouche dans un tissu.

fiita (v.) ; < fiɗa


► battre (cœur)
Pargal ndoggumi ndaɗmi rawaandu ɗoo, ɓernde am ɗon fiita.
À la vitesse à laquelle j’ai couru pour échapper au chien, j’avais le
cœur qui battait.
► produire des élancements douloureux

fija (v.)
► jouer, s’amuser
● fijirgo zakari
►se masturber (homme) (litt. : jouer avec le pénis)
► avoir des relations sexuelles (euphémisme)
Mi ɗon ayna hoore am taa sida nannga yam. To a fijaay bee
worɓe jur kam, na a ɗon ayni hoore maa ? (Dou., prostituée, 24
ans, Domayo, Maroua, 25-02-06)
Je me surveille, de peur d’attraper le sida. Si tu ne t’amuses pas avec
beaucoup d’hommes, n’est-ce pas que tu te surveilles ?

fillinoo (v.)
► gonfler au maximum (avec risque d’éclatement) ; cf. uppa
Naawral ndamba huuɓidinan ɓanndu fuu muuɗum. Masalan,
hoore seekan, ɗaɗi daande pillinoo, becce boo naawa. (Djebba,
malade, CSI de Makabaye, 24-03-04)
La douleur du ndamba recouvre tout le corps. Par exemple, la tête se
fend, les nerfs du cou sont prêts à éclater, les côtes également font
mal.

142
fofa
fina (v.)
► se réveiller
To innu yiɗi dawgo na, sey fina daga baɓɓol siwaa.
Si qqn veut partir de bonne heure, il doit se réveiller avant l’aurore.
Aartuɗo maa ɗaanaago aartete fingo. (Prov.)
Celui qui s’endort avant toi se réveillera avant toi.
(La personne âgée a plus de connaissance que la plus jeune.)

finta (v.) ; < fina


► se réveiller à nouveau
► reprendre connaissance après une anesthésie générale
Ɓe ɗon mbi’a nyawɓe feere ɗon pinta daga ɓe timminaay seekgo
ɓe. Kay, ɗum haalaaji noon ! Minin, min ɗon poonda ndiyam
baatal man bee semmbe maako ngam taa o fina min timminaay
kuugal. To min ndaari o ɗon dimmboo, min ɓesda baatal feere.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04).
On dit qu’il y a des patients qui se réveillent avant que l’on ait fini de
les opérer. Ce ne sont que des racontars ! Nous, nous ajustons (la
quantité de) liquide injecté à la corpulence (de la personne) afin
qu’elle ne se réveille pas avant que nous ayons fini. Si nous voyons
qu’elle bouge, nous faisons une injection supplémentaire.

fiya (v.)
► battre, frapper
Haa woɗɓe, fiygo ɗoo wonataa nder eltugo ɓinngel, nder bononda
ɗum woni ; ammaa nasiya, kanjum woni booɗɗum. (Aladji
Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Selon certains, les coups ne font pas partie des méthodes éducatives
(litt. : ne sont pas dans l’éducation de l’enfant), mais de celles qui
perdent (l’enfant) ; mais les bons conseils, voilà ce qui est bien.

fofa (v.)
► causer, provoquer
Yiɗgo janande fofata nguyka. (Boubakary Abdoulaye, Maroua, 25-
10-04)
C’est la convoitise pour le bien d’autrui qui cause le vol.
Yargo kosam lammuɗam fofani mo paɓɓooje.
Le fait de boire du lait fermenté lui a donné le paludisme.
Jillindirgo nyaamdu fofani mo naawral reedu.
Le mélange d’aliments lui a donné mal au ventre.

143
follitoo
follitoo (v.)
► pâlir
To a woodi gilɗi daneeji, a follitittoo, yeeso maa boo uppan.
(Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 29-04-04)
Quand vous avez le ténia, vous devenez pâle et votre visage gonfle.

fooɓre / pooɓe – nde/ɗe (n.)


► fesse ; syn. rubbere
Ɗum toonyaare yirlinta mo pooɓe maako ɗoo.
C’est par provocation qu’elle roule des hanches (en marchant). (Litt. :
c’est la provocation qui lui fait tourner ses fesses.)

fooɗa / pooɗ- (v.)


► aspirer, inspirer ; cf. yara
● fooɗgo tabaa
► fumer (litt. : aspirer du tabac)

foofa (v.)
► respirer, inspirer
● foofrugo dow dow
► respirer avec difficulté (litt. : respirer par-dessus par-dessus)
► s’essouffler
Kuugal pamaral ni, ɓinngel ɗon foofra dow dow. (Hamaoua
Djouldé, infirmier, Dogba, 10-05-04)
Pour un tout petit travail, l’enfant (qui a eu une coqueluche sévère)
s’essouffle.
● foofrugo hunnduko
► respirer par la bouche

● foofrugo kine
► respirer par le nez

● foofrugo les
► péter (euphémisme) (litt. : respirer par le bas)

● foofa-lorna
► bien respirer (litt. : inspirer / renvoyer), i.e. être en vie

To Alla jaɓi, mi ɗon foofa lorna, ɓikkon am njarataa bone.


Si Dieu le veut, je respire bien (i.e. je suis en vie), mes enfants ne
souffriront pas.

foofaango / poofaali – ngo/ɗi (n.d.v.) ; < foofa


► respiration
Margo kine, kanyum jey foofaango. (Prov.)
Si l’on a un nez, c’est pour respirer (et non pour faire joli).

144
fottana
fooyre – nde (n.d.v.) ; < fooƴa
var. fooƴre
► maigreur
Ko nyaamete yi’ataa fooyre maa ;
no a fooyri fuu kadi, o nyaamete.
(Sannda Oumarou ; cf. Dahirou 2004, p. 32)
Ce qui veut te manger ne voit pas ta maigreur ;
Aussi maigre que tu sois, il te mangera. (Ce n’est pas parce que tu es
maigre que celui qui veut te manger ne le fera pas.)

fooƴa (v.)
► maigrir
Mi fooƴi mi warti bana kuɗel, ammaa, reedu kam ɗon uppi noon.
(Bouba Djam, CMAO, Meskine, 26-07-04)
J’ai maigri et je suis devenu comme un brin d’herbe, mais mon ventre
ne faisait qu’être enflé.

fooƴre – nde (n.d.v.) ; cf. fooyre


forta (v.)
► tendre (la main, le bras, la jambe)
Nyallaa waancugo, a jokkataako ganyo maa, ammaa to a forti
junngo maa ni, dow maako. (Prov.)
Tu te déplaces toute la journée sans rencontrer ton ennemi, mais
quand tu étends la main, c’est sur lui (que tu tombes). (Il ne faut pas
aller loin pour chercher celui qui vous veut du mal.)

fortoo (v.)
► s’allonger, s’étendre
Forta dow taabal !
Allonge-toi sur la table !

fotoo / fotooji – nga/ɗi (n.)


var. fotowol
► photographie, illustration photographique

fotowol / fotooji – ngol/ɗi (n.) ; cf. fotoo


fottana (v.d.) ; < fota
► plaire à
Noy ngaɗataa bee gorko oo to o tawi a fottani mo ?
Qu’est-ce que tu fais avec le monsieur si par hasard tu lui plais ?

145
fuloodu
fuloodu / pulooɗi – ndu/ɗi (n.)
► hernie abdominale ou inguinale ; cf. ernii
DESCRIPTION
To goɗɗo nyawi fuloodu, kusel reedu maako wurɗitoo, suy tetekol
wurtoo. Ndu ɗon nanngira goɗɗo haa les reedu gal wuttudu
nyaamru malla nandu, koo maa gal guttuli ɗiɗi fuu. [...] To goɗɗo
seekaay ndu law, ndu mbaran, ngam tetekol wurtoto, ndeen
nyobboo. To nyobboyake, pellel maajum nyolan, waɗa wurde,
ndeen ko nyaamɗaa fuu ɗon rufa nder reedu. (Hamadou Yaya, 17
ans, aide-soignant guiziga, Meskine, 07-04-04)
Quand qqn a une hernie abdominale, les muscles de son ventre se
percent puis l’intestin sort. Cela affecte la personne au bas-ventre du
côté droit ou du côté gauche, ou même des deux côtés à la fois. (...) Si
l’on n’opère pas rapidement, (la hernie) peut être mortelle, parce que
l’intestin sort, puis se plie. Après être resté plié un certain temps,
l’endroit se décompose et il se forme un trou, puis tout ce que vous
mangez se déverse dans le ventre.
CAUSES
To ɓe taƴi jaabuuru, babal ngaal maɓɓaaki booɗɗum, ɗum
uppan, laatoo fuloodu. Ndeen teteki ngurtoo gal toon. Feere boo,
to haa reedu goɗɗo woodi wakeere tampunde, nde uppan, seeka
feere mum, ndeen teteki ngurtoo. [...] Sey ɓe ngadda haa amin
min lorna min nyoota babal ngaal. (Chef de District de santé de
Mindif, 21-05-04)
Lorsque l’on coupe le cordon ombilical et que l’endroit ne se referme
pas bien, cela gonfle et devient une hernie. Ensuite, les intestins
sortent par là. Parfois, si le ventre de la personne a un côté faible, il
gonfle et se déchire seul, puis les intestins sortent. (...) Il faut qu’on
l’amène chez nous pour que nous fassions rentrer (l’intestin) et que
nous cousions l’endroit.
Fuloodu ɗon waɗa haa deydey nyaale, waatoo ɗum gilɗi ɓuutata
[...] (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
La hernie se localise à l’aine, c’est-à-dire que des vers produisent un
renflement (...)
Ko fuɗɗata fuloodu, ɗum kuugal boneewal bee sooynde nyaamgo
booɗɗum. Koo ndottaaku boo tampinan ɓanndu, ndeen ɗum
waɗa fuloodu. Haa les reedu ɗoo, walaa kusel marngel semmbe,
sey nyarɓaɓi paddotoo kuuje reedu. Haa derke’en cuklaniiɓe
haala rewɓe, boo nyawan ngu, ngam nde weeti fuu, ɓanndu
maɓɓe ɗon tampani kuugal man. Tokkoo haa les reedu maɓɓe
boo tampa, waɗa fuloodu. [...] Nyawu nguu ɗon nafar ɗiɗorjo :
ngootu ɗon warda bana limtuɗen ko saalii, ɗiɗaɓu boo ɗon warda
daga maama’en goɗɗo. (Hamadou Yaya, 17 ans, aide-soignant
146
furtoo
guiziga, Meskine, 07-04-04)
Ce qui cause la hernie, c’est le travail pénible et le défaut d’alimen-
tation. Même la vieillesse fatigue l’organisme et (peut) provoque(r) la
hernie. Le bas-ventre n’a pas de muscles solides, il n’y a que des
peaux flasques qui retiennent le ventre. Même les jeunes qui s’oc-
cupent des affaires avec les femmes l’attrapent, parce que, chaque
matin, leur corps est épuisé par cette activité. Cela va jusqu’à ce que
leur bas-ventre aussi soit épuisé et que cela donne une hernie. (...)
Cette maladie est de deux sortes : la première vient de la façon que
nous avons décrite ci-dessus, la deuxième est héréditaire.

fumat – nga ; < français « pommade »


► pommade en tube ou en flacon ; cf. lekki

funcere / punce – nde/ɗe (n.)


► gland du pénis (terme tabou) ; cf. keeƴooyel ; syn. hoore mbasu

funya (v.)
► retrousser, retourner un repli cutané
To a funyi dubbe ɓinngel, asira malla jemma, a tawan ngilkon
ndaneehon nyaamata ngel. (Habiba Garga, 54 ans, ménagère daba,
Zileng-Bappa, 31-03-04)
Si vous retroussez l’anus de l’enfant le soir ou pendant la nuit, vous
constaterez que ce sont de petits vers blancs qui le (dé)mangent.

funyoo (v.)
► retrousser un vêtement
Funyake bu’aay semti. (Prov.)
Retrousser son vêtement sans chier, c’est la honte. (Litt. : (on) a re-
troussé son vêtement, (on) n’a pas chié, (on) a honte.) (On escomptait
un bienfait ou un soulagement d’un geste difficile à accomplir, car
mettant en jeu son amour-propre, et il ne s’est rien produit, seule en
reste l’humiliation.)

furtoo (v.)
► avoir les yeux exorbités
Purtol gite haɗtaa hoore nyaameego. (Prov. ; Modibo Bello
Amadou)
Ce n’est pas parce qu’une tête a les yeux exorbités qu’elle ne sera pas
mangée. (Litt. : Avoir les yeux exorbités n’empêche pas une tête
d’être mangée.) (Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité même devant
qqn qui se fait menaçant.)
O ɗon sonndoo haa gite maako purtoo. (Yaya Haman, infirmier
guiziga, 27 ans, Meskine, 25-03-04)
Il tousse au point que les yeux lui sortent de la tête.
147
fur-
fur- (adj.)
► gris
● puro / furɗuɓe
► pauvre (litt. : (personne) grise, i.e. qui n’a pas les moyens de se mettre de
l’huile sur le corps)

fusa
► percer (pour un gros abcès)

fustere / puste – nde/ɗe (n.)


► pet silencieux ; cf. fuutere
Sukkugo ndu ɓaawo fustere nafataa. (Prov.)
Inutile de se boucher l’anus une fois que le pet est parti. (Litt. : Le
boucher après un pet est inutile.)

futta (v.)
► former des vésicules
Mi waddi ɓinngel am ngel ɗon saara, ngel ɗon tuuta, ngel yiɗaa
nyiiri, koo gaari ngel yiɗaa. To ngel musini boo, ngel tuutda ɗam
fuu, haa hunnduko maagel futti. Woɗɓe kam mbii ɗum en’ente :
ndaa boo ngel ɗon mari duuɓi ɗiɗi bee reeta. Baaba maagel wii
ɗum paɓɓooje. Faɓɓi ngel ɗon bana nii, ɓanndu ɗon timma,
ammaa, tuure bee ngel salii musingo ɗoo waɗi asaweere jonta.
Nde ndopta laari hunnduko maagel ɗon futti, o wii ɗum paɓ-
ɓooje. (Aminatou Bouba, CSI de Dargala, 10-06-04)
J’ai amené ma fillette qui a la diarrhée, qui vomit et qui refuse de
manger ; même la bouillie, elle n’en veut pas. Si elle tète, elle vomit
tout et des vésicules se sont formées dans sa bouche. Certains disent
que c’est le en’ente : voilà pourtant qu’elle a deux ans et demi. Son
père dit que ce sont les fièvres / le paludisme. Il y a longtemps qu’elle
est comme ça et qu’elle maigrit, mais pour ce qui est des vomis-
sements et du refus de téter, cela fait une semaine aujourd’hui (que ça
dure). Lorsque l’infirmier a vu sa bouche, il a dit que c’était le palu-
disme.
On remarquera dans cet interview, le rapport que la mère établit
implicitement entre paɓɓooje et faɓɓi.

futta-laya – nga (n.c.)


« (ça) donne des vésicules et (ça) se propage »
► affection cutanée dans laquelle apparaissent des vésicules sur la peau, qui
se propagent dès que l’une d’entre elles éclate
Les vésicules, en éclatant, propagent la maladie plus loin.

148
fuuli
futtere / putte – nde/ɗe (n.d.v.) ; < futta
► vésicule, petit bouton, ampoule, cloque
Nyawuuji jur ɗon ngurtina putte dow ɓanndu bana ngaadiga. Putte
ngaadiga loorɗe-loorɗe caawɗe ndiyam, bana gawe gawri ; ɗe
nanndaay bee putte gulɗum malla putte meece. (Bouba Vondou,
infirmier, Wouro-Tchédé, 06-04-04)
Il y a de nombreuses maladies qui donnent des vésicules sur le corps,
la varicelle, par exemple. Les vésicules de la varicelle sont très
grosses, comme des grains de mil, et remplies d’un liquide incolore ;
elles ne ressemblent pas aux boutons de chaleur ni aux boutons de la
rougeole.

fuufa (v.)
► souffler (avec la bouche ou avec un soufflet)
► pulvériser (un produit traitant)
Taata accu ɓikkon puufa lekki !
Ne laisse pas les enfants pulvériser le produit !
► pousser dru
To ɓinngel fuɗɗi nyuufaago, laɓruha boo fuɗɗa fuufgo.
Dès que l’enfant commence sa puberté, les poils pubiens commencent
aussi à pousser dru.

fuufre / puufe – nde/ɗe (n.d.v.)


► vésicule, papule, petit bouton
To ceeɗu warti, ɓurnal ɓalli ɓikkon fuu ngaɗan puufe.
Quand revient la saison sèche et chaude, la plupart des enfants ont des
petits boutons sur le corps.
● puufe borɗuɗe
► pustules (litt. : vésicules mûres)

● puufe muukaaje
► éruption sèche (litt. : vésicules fermées)

● puufe wulweende
► bourbouille, boutons de chaleur (litt. : vésicules de transpiration)

● daada puufe
► bouton qui commande l’apparition des autres (litt. : mère des boutons)

fuuli – nga (n.) ; < emprunt


► affection douloureuse, localisée entre le cœur et le diaphragme, soignée
par la pose de ventouses
TRAITEMENT
Ɓurnal fuu, ɓe ɗon nyawndoo fuuli bee tiggugo bantuus. [...]
Nyawndaago fuuli wurtinan haa innu bana mo yiite wuli. Babal
149
fuuta
man waɗa paali paali loofta ndiyam. (Goggo, ménagère peule,
Dogba, 04-05-04)
Généralement, on soigne le fuuli en posant des ventouses. (...) Le
traitement de fuuli (par ventouses) fait sortir chez la personne qqch.
qui ressemble à une brûlure par le feu. L’endroit est couvert de petites
ampoules remplies de liquide séreux.
Ɓe ɗon nyawndoo fuuli bee bordooɗe baali, nyawɗo soofna ɗe
yara. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
On soigne la maladie de fuuli avec des crottes de mouton ; le malade
les fait macérer (dans de l’eau) et boit (le liquide obtenu).
Nyawɗo fuuli dolla cille na’i bee kosam penndiiɗam yara. (Goggo,
ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Le malade souffrant de fuuli doit faire bouillir de l’urine de vaches
avec du lait fermenté et boire (ça).

fuuta (v.)
► péter (terme à éviter)
Goɗɗo to nyaami haari fuu na fuutan.
Toute personne qui a mangé à satiété doit péter.
To a ƴakki galaaji, a yiɗi a salii fuu, na a fuutan.
Si vous mangez des pois de terre, que vous le vouliez ou non, vous
péterez.
Puutɗo tikkani nanɗo. (Eguchi 1974, p. 92)
Celui qui a pété s’est fâché contre celui qui l’a entendu.

fuutere / puute – nde/ɗe (n.d.v.) ; < fuuta


► pet
– Ɗoo guumel, ɗoo boo guumel, bojel saaloo ɗoon fureɗ !
– Fuutere ! (Devinette ; cf. Eguchi 1974, p. 27)
– Ici un petit buisson, là aussi un petit buisson, un lièvre y passe,
frout !
– Le pet !
– Parak walaa laalaaje !
– Fuuteere ! (Devinette, Eguchi 1974, p. 27)
– Crac ! Mais il n’y a rien de cassé !
– Le pet ! (Litt. : laalawal désigne un débris de calebasse.)
A ɗon maɓmaɓta bana fuutere nder deɗo.
Tu tournes autour du pot (pour dissimuler qqch.) comme un pet
(emballé) dans une peau (d’animal).
Ndul maa naa ndul ?
Ndul Kari Waaja !
Asta biɗbiɗo,
Biɗitooyel lesdi,
150
gaamaangel
Heɓtanam lee
Moy waɗi ngel mber ?
Damdam waɗi ngel mber
Caka harde. (Cf. Eguchi 1974, p. 65-66)
C’est ton pout, n’est-ce pas ?
Le pout de Kari Waza !
Asta la fouilleuse,
La petite refouilleuse du sol !
Trouve-moi donc
Qui a fait ce petit prout !
C’est Damdam qui a fait ce petit prout
Au milieu du désert.
Dans cette traduction, nous avons employé le mot « pout » pour
traduire le fulfulde ndul. Dans les deux cas, il s’agit d’un terme
enfantin iconique, évoquant le derrière et l’anus. De même, « prout »
a été utilisé pour traduire mber.
Ce petit texte est une comptine enfantine avec laquelle on cherche à
démasquer le responsable d’un pet. L’enfant qui récite le texte pointe
le doigt sur un enfant à chaque syllabe ou groupe de syllabes. Celui /
celle sur lequel / laquelle tombe la dernière ligne (caka harde) est
écarté(e) du groupe, et l’on reprend le test avec ceux qui restent. Le
dernier ou la dernière qui reste est considéré(e) comme celui ou celle
qui a pété. Il/elle se fait alors frapper par les autres et doit s’enfuir pour
leur échapper.

fuyre Cf. fuƴre


fuƴa (v.)
► écraser entre ses ongles (puce, pou, bouton, point noir)
Maama ɗon fuƴa tenɗi dow hoore taaniiko.
La grand-mère écrase les poux sur la tête de sa petite-fille.

fuƴre / puƴe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < fuƴa


var. : fuyre / puƴe
► bouton, papule

G
gaamaangel / ngaamaakon – ngel/kon (n.d.v.) ; < waama
► enfant/fœtus conçu
● gaamaangel faatiriingel
► mort-né frais, fœtus avorté

151
gaancoowo
gaancoowo / waancooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < waanca
var. gancoowo / wancooɓe
► prostitué(e) (euphémisme ; litt. : personne qui se promène), personne qui
pratique le « vagabondage sexuel »
Foti to gorko maa gaancoowo, keɓon sida. Noon to debbo
waancan boo, ɓe keɓan nga. (Kt., prostituée, 24 ans, Domayo,
Maroua, 22-02-06)
Il se peut que ton mari pratique le vagabondage sexuel, et vous aurez
le sida. De même, si la femme se prostitue, ils l’auront.

gaarawol / gaaraaji – ngol/ɗi (n.)


► fil
Gaaraaji nyootirɗi ɓanndu ɗon nafar ɗiɗi : ɗi ɓe nyootirta laral
dowwal feere, ɗi nderwal boo feere. Ɗi ɓe nyootirta gal nder ɗoo,
kanji kam ɓe piistataa ɗi, ɗi ngartan kusel. (Oumarou Amadou
Yaya, infirmier, hôpital de Maroua, 18-08-04)
Les fils avec lesquels on recoud le corps sont de deux sortes : ceux
avec lesquels on recoud l’épiderme, et ceux avec lesquels on fait des
sutures internes. Ceux avec lesquels on fait des sutures internes, on ne
les enlève pas (litt. : détache pas), ils se transforment en chair (fils
auto-résorbants).

gaari – ndi (n.) ; < hausa [gàaríi] « farine » ; cf. mbusiri


gaasa / gaasaaji – ka/ɗi (n.)
► pilosité, poils
Sans autre précision, gaasa désigne généralement la chevelure. D’après
D. Noye (1989, p. 133), les poils sont classés en deux catégories : (1) les
poils visibles (gaasa mbanguka), gaasa hoore « cheveux », tiimeelo
« sourcils », baybayɗi « cils », wakkude « barbe » ; (2) les poils cachés
(gaasa cuuɗiika), gaasa naafki « poils axillaires », laɓruha « poils
pubiens ».
gaasa ɗigguka
cheveux soyeux
gaasa morle-morleeha
cheveux crépus
gaasa nasaaraaha
cheveux d’Européens (lisses et longs)
gaasa ŋa’’iniika
cheveux rêches
Gaasa doomruuha fuɗi her maako.
Un duvet a poussé sur son sexe. (Litt. : des poils de souris ont poussé
sur lui/elle.)
152
gaaye
Ɓaleeha fagganoo ndaneeha. (Prov.)
Les (cheveux) noirs doivent économiser pour les (cheveux) blancs.
(Quand vous êtes jeune, vous devez économiser pour assurer vos
vieux jours.)
● gaasa hoore
► chevelure, cheveux (litt. : pilosité de la tête)

● gaasa kine
► poils du nez

To goɗɗo fooɗi henndu, koo ndu ɗon bee saltee, ɗe paloto dow
gaasa goo. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-
09-04)
Lorsque l’on respire de l’air, même si celui-ci contient des saletés,
elles seront bloquées sur les poils.
● gaasa les
► poils du pubis (litt. : pilosité d’en bas)

● gaasa naafki
► pilosité axillaire, poils des aisselles

TRAITEMENT
Ɓe ɗon nguja nebbam kaareeje haa fuɗna gaasa. Feere boo, ɓe
ɗon ngula leeɓreehi kawta bee leeɓol, nguja dow hoore haa gaasa
fuɗa. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Pour faire pousser les cheveux, on oint (le cuir chevelu) d’huile de
karité. Parfois, on brûle du Stylosanthes fruticosa, on en mélange (les
cendres) avec du beurre frais et l’on en oint le cuir chevelu pour faire
pousser les cheveux.
Goɗɗo wula daago bali o hooca ndoondi man, o jiiɓa bee leeɓol, o
wuja dow hoore maako haa juttina gaasa. Ammaa, jonta, ɓe mbii
leeɓol kaccuɗum, ɓe ngiɗaa, sey ɓe ngaɗa teema bee fumat.
(Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
On brûle une natte en folioles de palmier, on en prend la cendre, on la
malaxe avec du beurre et on en oint le cuir chevelu pour faire allonger
les cheveux. Mais, actuellement, on dit que le beurre frais, ça sent
mauvais, on n’en veut pas, et on met peut-être une pommade.

gaaye – ɗe
► syphilis (stade secondaire, caractérisé par des éruptions cutanéo-
muqueuses) ; cf. kabba
DESCRIPTION
Les personnels de santé interviewés semblent confondre syphilis et
autres affections sexuellement transmissibles (comme la gonococcie).
Gaaye futtan bana tagamma puufe. Ɓanndu fuu ɗum nanngata.
Futta bana iranda puƴe. Ammaa gal les innu ɗum aartirta tawon,

153
gaaye
ɗum waɗa puufe hiddeeko ɗum wa’’oo dow ɓanndu maako.
Nyawu nguu ɗum nyawu les. (Haman et Sannda Oumarou,
guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
La syphilis apparaît sous forme d’éruption cutanée. Tout le corps est
atteint. Cela donne de petits boutons semblables à des vésicules. Mais
cela commence par les parties génitales de la personne : cela donne
des vésicules avant de monter sur le (reste du) corps. C’est une
maladie sexuellement transmissible.
To gaaye nanngi goɗɗo, haa dow zakari maako wurtinta puufe,
ɓaawo man nannga gal nder boo. To goɗɗo ɗon soofa, o nanan
naawreenga ; koo o ɗon mooɓodoo bee debbo maako, o maatan
naawreenga. (Hamadou Yaya, 17 ans, aide-soignant guiziga,
Meskine, 06-04-04)
Lorsque qqn est atteint de syphilis, c’est sur sa verge que sortent des
boutons, ensuite, cela attaque à l’intérieur. Lorsqu’il urine, il ressent
une douleur ; de même, lorsqu’il couche avec sa femme, il ressent une
douleur.
Nyawu gaaye waɗan kuuduhon haa dubbe debbo, ɗum nyawnan
boo. To ɓe kurgaay ngu law, koo to o danyi, ɓinngel maako
wurtotoo bee nyawu, feere kam ngel maayan. (Atchibi Thérèse,
aide-soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
La syphilis donne de petites plaies dans le sexe de la femme, et cela
fait mal. Si on ne la soigne pas rapidement, lorsqu’elle accouchera,
son bébé naîtra avec la maladie, il pourra même mourir.
TRANSMISSION
Nyawu gaaye ɗon nannga mawɓe gal mooɓodal. Ngu nanngan
worɓe bee rewɓe fuu. Ngu ɗon raaɓa ɓikkon to kuuwtiniri
taawulji daadiraaɓe maɓɓe. Kanjum ɓe mbi’ata taa ɓikkon
kuuwtinira taawul saaro’en maɓɓe, ngam koo to woodi nyawu
dow toon boo, taa ngu raaɓa ɓe. To gorko nyawi gaaye, sey o
hurga bee rewɓe maako fuu. (Hamadou Yaya, 17 ans, aide-soignant
guiziga, Meskine, 06-04-04)
La syphilis est contractée par les adultes lors de relations sexuelles.
Elle touche aussi bien les hommes que les femmes. Elle contamine les
enfants dans le cas où ils utilisent les serviettes de toilette de leur mère.
C’est pour cela que l’on dit que les enfants ne doivent pas se servir de
la serviette de leurs parents, de peur que, dans le cas où la maladie
serait dessus, elle ne les contamine. Quand un homme a la syphilis, il
doit se soigner en même temps que toutes ses femmes.
SÉQUELLES
Batte gaaye, to goɗɗo acci ngu gasi haa muuɗum, gaasa hoore
maako pat saaman, haɗan mo danygo. Ammaa to o hurgake daga
law, walaa batte feere. (Hamadou Yaya, 17 ans, aide-soignant
guiziga, Meskine, 06-04-04)
154
gaddol
Si qqn laisse la syphilis s’installer chez lui, comme séquelles, il perdra
ses cheveux et ne pourra plus avoir d’enfants. Mais s’il se soigne tôt,
il n’y a pas de séquelles particulières.

gaddol – ngol (n.d.v.) ; < wadda


► éclampsie ; syn. ŋaƴƴinol
Woodi nyawu feere nanngata reedu’en, ngu ɓe mbi’ata gaddol.
Ngu ɗon ŋaƴƴina ɓe, ɓe ŋata ɗemɗe maɓɓe, feere boo ɓe ɗon
mbolwa noon, malla boo ɓe mbolwataa sam. Yimɓe to ɓe ndaari
bana nii, ɓe mbi’a ɗum mistiraaku. (Adamou Ousmanou, 48 ans,
infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Il y a une maladie qui affecte les femmes enceintes, que l’on appelle
éclampsie. Elle leur donne des convulsions, elles se mordent la
langue, certaines ne font que parler, d’autres, au contraire, ne disent
absolument rien. Quand on voit ça, on parle de sorcellerie.
Nyawu gaddol, ɗum nyawu reedu’en. Ngu waɗataa gorko malla mo
walaa reedu. Reeduujo sey tokkoo yaalɗirgo babal kilo. Dokta’en
ndaara kilo maako ɗoo, ɓe paama haala gaddol. Ɓe ɗon ayna lewru
fuu yaharde ɓanndu maako haa lebbi man cika. To ɓe ndaari kilo
maako ɗon ɓesdoo seeɗa seeɗa, o marataa ngu, ammaa, to lewru
fuu, o ɓesdorake bee kilo tati malla nay, tansiyooŋ boo ɗon ɓesdoo,
ɗoo kam, sey ɓe kakkilana mo booɗɗum ngam ɗuuɗgo kilo bee
ɗuuɗgo tansiyooŋ jaanyata gaddol. (Adamou Ousmanou, 48 ans,
infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
L’éclampsie est une maladie de femmes enceintes. Elle n’affecte ni
l’homme ni la femme qui n’est pas enceinte. La femme enceinte doit
se rendre régulièrement à la consultation prénatale. Les personnels de
santé vérifieront son poids, afin d’évaluer les risques d’éclampsie
(litt. : pour comprendre l’affaire d’éclampsie). Ils surveillent men-
suellement l’évolution de son corps jusqu’au terme des (neuf) mois.
S’ils constatent que son poids augmente petit à petit, elle ne l’aura pas,
mais si chaque mois elle prend trois ou quatre kilos, et que sa tension
monte, alors, ils doivent lui accorder une attention particulière parce
que c’est l’excès de poids et de tension qui provoquent l’éclampsie.
To debbo marɗo nyawu gaddol ciki lebbi ɓesnugo, hoore maako
seekan, ngi’aa kosɗe maako uppi, to a tiggi koolel dow maaje,
tawaa luggere lofitake, ɗoo kam hollinan ɗum gaddol. (Adamou
Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Quand une femme atteinte d’éclampsie est arrivée au terme de sa
grossesse, elle a très mal à la tête, vous voyez que ses jambes ont enflé
(œdème sous-cutané) et si vous plantez un doigt dedans, vous
constaterez qu’il y laisse une marque en creux (signe du godet), ce
sont les symptômes (annonçant) l’éclampsie.
Faddaago gaddol, ɗum yaago waɗgo kilo, ngam to kilo bee
155
gaɗɗal
tansiyooŋ ɗon ɓesdoo, dokta’en keɓan ko ɓe mbi’ata nyawɗo
man gal ko laarani ko o nyaamata bee ko o accata ngam taa
ɓinngel loora jamum. Ɓe kaɗan mo nyaamgo mannda, kuuje
newsuɗe bana ɓellere, kusel payngel, ngam taa o ɓesda kilo
maako. To o ɗon nyaama belɗum, sargan ɓinngel wurtaago.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Pour prévenir l’éclampsie, on va effectuer la visite prénatale ; en effet,
si le poids et la tension montent (trop), les personnels de santé sauront
quoi dire à la malade en ce qui concerne ce qu’elle doit manger et ce
à quoi elle doit renoncer pour que l’enfant ne grossisse pas trop. On
lui interdit de manger du sel, des choses huileuses comme la graisse,
la viande grasse, de peur qu’elle ne prenne (trop de) poids. Si elle a
une alimentation trop riche (litt. : si elle mange des bonnes choses),
cela gênera la sortie de l’enfant.

gaɗɗal / gaɗɗe – ngal/ɗe (n.)


► excrément (humain), crotte ; syn. waɗɗere / gaɗɗe
Ce mot est un terme correct que l’on peut employer pour remplacer
bu’e.
– Leggal bum ! baali aroo !
– Gaɗɗal ! (Devinette)
– Un bois fait boum ! (en tombant), les moutons se précipitent !
– La crotte !
(La crotte tombe par terre et les mouches se précipitent dessus.)
Cewngel loora-gaɗɗe !
Le petit mince aux grosses crottes ! (Insulte)

gaggirre / gaggiɗɗe – nde/ɗe (n.)


var. : waggirre
► molaire
Nyannde to innu fuɗidi gaggiɗɗe fuu, ndeen woni o mawni.
Le jour où quelqu’un a toutes ses molaires, c’est alors qu’il est devenu
adulte.

galaŋal / galaŋe – ngal/ɗe (n.)


► partie latérale du visage (joue et maxillaire inférieur) (Noye 1989, p. 130a)
Zaman naane, ŋara’en fuu ƴaran galaŋe maɓɓe.
Autrefois, tous les Peuls Ngara se scarifiaient les joues.
● i’al galaŋal
► branche du maxillaire inférieur

● i’e galaŋal ; syn. pagame


► maxillaire inférieur

156
garsa
gancoowo / wancooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; cf. gaancoowo
gangirre / gangirɗe – nde/ɗe (n.)
► plate-forme sablée
● gangirre leɗɗe
► étal d’herboriste (litt. : plate-forme de plantes médicinales)
Les « tradipraticiens » qui ont pignon sur rue s’installent derrière de
petits étals rectangulaires surélevés et recouverts de sable, sur lesquels
ils disposent les plantes médicinales qu’ils vendent ainsi que les autres
ingrédients d’origine animale qui servent aux traitements tradi-
tionnels. Dans la ville de Maroua, ce sont les Wandala (Mandara) qui
ont le quasi-monopole de cette activité. Ils exercent sous le contrôle
d’un représentant provincial autoproclamé des tradipraticiens.

garnatiir – nga (n.) ; < français « garniture »


► garniture périodique, serviette hygiénique ; cf. buutol

garsa – (1) – ka (n.)


► « (...) faiblesse générale d(u) petit enfant attribuée au fait qu’il est trop
regardé par d’autres personnes » (Noye 1989, p. 132b)
Le mot vient probablement du tamashek (à moins que l’on ne puisse
prouver que cette langue l’a emprunté à une autre). Dans le Diction-
naire touareg du Mali de J. Heath (Paris, Karthala, 2006) on trouve
en effet [gæÀrsha] « mauvais œil, mauvaise langue ».
C’est le regard (trop) affectueux (gite giɗooje) ou trop appuyé qui est
responsable de la maladie. Bien plus qu’une faiblesse générale, elle
peut entraîner de véritables infirmités. Elle commence à se manifester
aux yeux, sans provoquer de chassie ni les faire rougir. Cependant,
plusieurs des personnes interviewées disent que la chassie est l’un des
signes qui accompagnent le garsa. La maladie, non mortelle, peut
exceptionnellement toucher également des adultes, chez qui elle
provoque une paralysie des jambes (Mama Kaltoum, ménagère,
Dogba, 05-05-04). Il existe de nombreux grigris pour protéger le bébé
de cette affection. On peut aussi, avec du kohol, lui tracer un petit trait
noir vertical entre les sourcils.
La tendance, dans les centres de santé, est de réduire le sens de ce mot
à « conjonctivite ».
To innu danyi ɓinngel booɗngel, sey o nyukka ngel taa daarɗe
ngaɗa ngel garsa.
Lorsque qqn a eu un bel enfant, il doit le cacher de peur que les regards
ne lui donnent le garsa.

157
garsa
DESCRIPTION
● garsa gite
► garsa oculaire
● garsa nguuroowa
► garsa déformant (cause des déformations du cou, de la bouche, de la

langue) (litt. : garsa qui fait pencher)


Nyawu garsa wuuran koo goɗɗo mawɗo.
Le garsa peut déformer même un adulte.
● garsa ƴakkoowa nder i’e
► garsa qui provoque des douleurs intermittentes dans les os (litt. : garsa

qui croque les os)


Noone garsa nanngata ɓinngel, nafar tati. Garsa nguuroowa ɗon,
garsa ƴakkoowa nder i’e ɗon, bee garsa mboynoowa ɓinngel, nga
ɓe mbi’ata garsa gite. Gite ɓinngel ɗon laaɓi tal, ammaa, a tawan
gototti ngaɗa mbordi-mbordi. Garsa nder i’e boo, ɓinngel ɗon
woya noon a anndaa ko woni nder maagel, waatoo i’e ɗon ceeka
noon ba tagamma to peewri nanngi mawɗo. Garsa nguuroowa
boo, ɗum gite daada daarooje ngel haa wuura ngeldaande.
(Oubboré Saliou, 48 ans, ménagère guidar, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Il y a trois sortes de garsa qui affectent l’enfant. Le garsa déformant
(litt. : qui fait pencher), le garsa qui croque dans les os, et le garsa qui
fait pleurer l’enfant, c’est ce dernier que l’on appelle garsa des yeux.
Les yeux de l’enfant sont très blancs, mais on remarque de la chassie
purulente. Dans le cas du garsa dans les os, l’enfant ne fait que pleurer
sans que tu saches ce qu’il a, cela veut dire que ses os se fendent
comme dans le cas du peewri de l’adulte. Le garsa déformant, lui, ce
sont les yeux de la mère qui regardent (l’enfant) si bien que son cou
se penche. (Oubboré Saliou, 48 ans, ménagère guidar, Zileng-Bappa,
12-03-04)
CAUSES
To daada bee baaba ɗon ndaara ɓinngel jamum, ngel nyawan
garsa. To a nyalli jalnugo ngel malla fijgo bee maagel, ngel
nyawan garsa. Sey ŋataa newre junngo maa haa hooyna ka, si naa
noon, ngel waala woygo ngam yiide baaba bee daada naasti ngel.
(Falmata Ousman, ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Si une mère et un père regardent trop un bébé, il attrapera la maladie
(appelée) garsa . Si tu passes la journée à le faire rire ou à jouer avec
lui, il attrapera la maladie garsa. Il faut que tu te mordes la paume de
la main pour l’atténuer, sinon, (l’enfant) passera la nuit à pleurer parce
que l’amour du père et de la mère sont entrés en lui.
Garsa daada malla garsa baaba nanngata ɓinngel. Ammaa daada
ɓuran, ngam wakkati to o ɗon ekkitina ngel jalgo, ngel jalan
jamum, suy ngel waɗa garsa ; ngam daada ɓurata jogaago ngel.
158
garsa
(Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Le garsa de la mère ou celui du père affecte l’enfant. Mais celui de la
mère est le pire, car quand elle lui apprend à rire et qu’il/elle rit
beaucoup, il/elle fera le garsa ; en effet c’est la mère qui le/la tient le
plus (dans ses bras).
TRAITEMENT
Huuntooɓe ɗon kuunta fajira bee asira, mocca ngel fajira bee
asira haa balɗe jeeɗiɗi malla jeetati garsa ittoo. Nyawu garsa kam
hurgataako haa lopitaal, sey haa wuro. (Oubboré Saliou, 48 ans,
ménagère guidar, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Les guérisseurs de garsa (litt. : les dénudeurs) dénudent (l’enfant)
matin et soir, crachotent sur lui matin et soir en prononçant des
formules, cela pendant sept ou huit jours afin que le garsa disparaisse.
La maladie de garsa ne se soigne pas à l’hôpital, mais
seulement au village. (Oubboré Saliou, 48 ans, ménagère guidar,
Zileng-Bappa, 12-03-04)
Garsa to waɗi ɓinngel, [...] to haa ka hurgoo, sey yaagorgol
maagel wurtoo bee armawal baaneewo yowa ngal dow ɓaawo
daande maagel. (Ayya Farikou, 39 ans, ménagère peule, Petté, 07-
05-04)
Lorsqu’un enfant a le garsa, (...) pour soigner cette (affection), il faut
qu’une tante paternelle sorte avec un manche de houe et le pose
derrière le cou de (l’enfant).
Ɓe ɗon kurgira garsa sey bee binndi tan, malla boo moccugo.
Ɗum binndi « Laa hawla » ɓe mbinndata nde tati. To ka sottaay,
ɗoo kam naa ɗum garsa. (Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul,
Dogba, 07-05-04)
On soigne le garsa uniquement avec des écrits (coraniques) ou par
des incantations accompagnées de crachotements. Ce sont les
écritures de Laa hawla que l’on écrit par trois fois. Si la maladie ne
s’en va pas, alors, c’est qu’il ne s’agit pas de garsa.
Itta haako bee ɓikkon rima-jogoohi, hawta bee ƴiƴe cakkinaaɗe
haa labatuwa, dolla, yiiwa ɓinngel. To Alla muuyi, garsa accan
ngel. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
On prend des feuilles et des fruits de rima-jogoohi, on les associe à
des os jetés à l’abattoir, on fait bouillir et l’on lave l’enfant avec. Si
Dieu le veut, le garsa quittera l’enfant.
Ɓe ɗon kurgira garsa bee gaasa ɓinngel ka ɓe peni femmbugo mo.
Ɓe motta hottollo hawtaade bee gaasa kaa, ɓe kaɓɓana ɓinngel
ngeel gaarawol haa pooɓe maagel. (Asta Fidjondé, ménagère peule,
Dogba, 22-09-04)
On soigne le garsa avec les premiers cheveux qu’on lui a rasés. On
file ensemble du coton avec ces cheveux et on attache ce fil sur les
fesses (i.e. autour des reins) de l’enfant.
159
garsa
On emploie aussi le Commiphora africana pour soigner la maladie,
ainsi que des amulettes. D’après Gadjiwa (guérisseur, Dogba, 23-09-
04), on peut également soigner l’affection en lavant les yeux avec une
décoction de feuilles d’Acacia nilotica (gawaari) et de Cassia
goratensis (yaageehi). On peut encore prendre des fumigations au-
dessus de la vapeur de ce décocté.

garsa (2) (v.) ; < emprunt


► donner le garsa (à un enfant)
Ee, debbo, na a garsi ɓinngel maa !
Éh, femme, tu as donné le garsa à ton enfant !

gawjo / gaw’en – o/ɓe (n.) ; < songhay


► chasseur traditionnel, exerçant aussi un rôle de guérisseur
Ce type de guérisseur fait appel à la pharmacopée pour soigner les
malades, mais il dispose aussi de moyens magiques.

geɗal / geɗe – ngal/ɗe (n.d.v.) ; < yeɗa


► part
► sort réservé à qqn, destinée
Geɗal bee azal luutataake. (Prov.)
La destinée et la mort, on n’y désobéit pas.

gendal – ngal (n.d.v.) ; < yena


► cohabitation, fait de vivre avec (qqn)
Gendal bonɗo nanndi e yiite nyaande. (Prov.)
La cohabitation avec une personne méchante est semblable à la
(démangeaison) brûlante (que cause) la bale (du sorgho).

gi’al / gi’e – ngal/ɗe (n.)


► épine

giɗɗe – ɗe (n.d.v.) ; < yi’a


► vue
Giɗɗe maako pamɗiti. (Noye 1989, p. 408b)
Sa vue a baissé.
Bumɗo, nde sooyi giɗɗe, wi’i gite kaccuɗum. (Prov., Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 25-10-04)
Comme l’aveugle est dépourvu de la vue, il dit que les yeux puent.
Bee giɗɗe gite am ngiimi fijirde balooŋ haa telee.
J’ai vu le match de foot à la télé de mes propres yeux.

giggirɗum – ɗum (n.d.v.) ; < yigga


► ce avec quoi on brosse/frotte ; syn. goggirɗum

160
gilobiil
● giggirɗum ɓanndu
► éponge végétale (litt. : (ce) avec quoi on frotte le corps)
● giggirɗum nyii’e ; syn. buroos nyii’e
► brosse à dents (cf. siwaakewal) (litt. : (ce) avec quoi on frotte les dents)

Giggirɗum nyii’e wonete kurgun nyii’e, ngam ɗum loggitan innde


ko woni nder nyii’e fuu, bana nyaamdu luttandu ɗoo fuu wurtotoo,
ɗe laaɓa tal. Nyaamdu salteeru fofata nyaamooji nder nyii’e haa ɗe
cola, haa fuɗɗana galaŋe naawral nofru, na giggirɗum itta nga.
Gannye boo, ɓe ɗon ngoggira ngam ɗe kaaɗɗe. (Goggo Damdam, 65
ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
C’est la brosse à dents qui est le remède des dents, car elle cure toutes
sortes de choses qui se trouvent (entre) les dents, par exemple tous les
restes de nourriture sortiront, (les dents) seront toutes propres. Les
déchets de nourriture sont la cause des (vers) mangeurs qui (entrent)
dans les dents et qui les font tomber ; (cela va) jusqu’à provoquer dans
les mâchoires le mal d’oreilles ; seule la brosse (à dents) enlève ce
(mal). Le neem aussi, on frotte avec parce qu’il est amer.

giidal – ngal (n.d.v.) ; < yi’a


« le fait de se voir ensemble »
► coït, relations sexuelles, accouplement (euphémisme) ; cf. baaldal

giigal – ngal (n.) ; cf. ɓuudi


giilnoowo leɗɗe / yiilnooɓe leɗɗe – o/ɓe (s.n.) ; < yiilna
► vendeur ambulant de remèdes ; cf. agaajo
[...] giilnoowo leɗɗe kaaɗɗe wii : « To a tokkanake belɗum, a
yahan Dursungo ! » (Boubakary Abdoulaye, 30 ans, peul, Maroua,
04-08-04)
(...) le marchand ambulant de médicaments amers dit : « Si vous man-
gez régulièrement des bonnes choses, vous aboutirez (au cimetière de)
Doursoungo ! »

giilol – ngol ; < yiila


► vertiges
Mi gaɗɗo layaaru ɓilmi dow hoore haala giilol. (Damdam, ména-
gère peule, Petté, 27-05-04)
J’ai fait une amulette que j’ai accrochée sur (ma) tête contre les vertiges.

gilngel / ngilkon – ngel/kon (n.d.)


► petit ver ; cf. ngilngu

gilobiil / gilobiilji – nga/ɗi (n.) ; < français « globule »


► globule sanguin

161
gilobil-bulaaŋ
gilobil-bulaaŋ / gilobilji-bulaaŋ – nga/ɗi (n.) ; < français « globule
blanc »
var. gulobul-bulaaŋ
► globule blanc
Ɗum gilobil-bulaaŋ faddanto ɓanndu mukurooɓji.
Ce sont les globules blancs qui protègent le corps des « microbes ».

gilobil-ruus / gilobilji-ruus – nga/ɗi (n.) ; < français « globule rouge »


var. gulobul-ruus
► globule rouge
Kuugal ɗaamol, mooɓtugo gilobil-ruus baatɗi. [...] To ngol naw-
nake, ɓe itta ngol ɓe ngudina. Walaa ko waɗata goɗɗo, o maa-
yataa [...]. Yimɓe jur ɗon nganca bilaa ɗaamol haa reedu. Koo to
« globules rouges » mbaati boo, ɗi ndoƴƴoo nder bonnjokru ;
ɓaawo ɗoon, ɗi ngurtoo gal bu’e. (Gaïvaï Ganava, infirmier chef,
CSI de Gazawa, 03-08-04)
Le rôle de la rate, c’est de rassembler les globules rouges morts. (...)
Si elle a été blessée, on l’enlève et on la jette. Il n’arrivera rien à la
personne, elle ne mourra pas (...). Beaucoup de gens se promènent
sans rate. Même si des globules rouges sont morts, ils tomberont dans
l’estomac, puis ils seront évacués avec les selles (litt. : ils sortiront du
côté des selles).
Ɗaamol woni yenaande gilobil-ruus. To gilobil-ruus mbaati,
kangol namata ɗi ngam taa ɗi njooɗoo haa reedu. (Mamaï
Viatang, infirmier, chef de CSI Douroum, 20-08-04)
La rate est le cimetière des globules rouges. Quand les globules rouges
meurent, c’est elle qui les écrase pour qu’ils ne restent pas dans le
ventre.
Gilobil-ruus ɗon nder ƴiiƴam ɓanndu haa wakeere ɓernde. Kanji
ɗiin ustanta en nyawuuji haa ɓanndu. Ɗi ɗon ƴakka mukurooɓji
haa nder ƴiiƴam. Woodi mukurooɓji mawɗi nyaaɗɗi bana
vibirooŋji bee gilɗi sida ɗi mbaawan mbargo gilobiilji ɗii. To ɗi
mbaati, goɗɗo maayan nyalaade woore, ngam kanji njogii
ɓanndu heedi njamu. Haa goɗɗo nyaamanɗo booɗɗum, gilobiilji
maako maran semmbe. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de CSI
Douroum, 20-08-04)
Les globules rouges se trouvent dans le sang du côté de l’estomac. Ce
sont eux qui diminuent en nous les maladies. Ils mangent les microbes
(qui sont) dans le sang. Il existe des microbes gros et forts, comme les
vibrions (cholériques) et les ‘germes’ du sida, qui peuvent tuer ces
globules. Quand ils sont morts, la personne décède en un seul jour, car
ce sont (les globules rouges) qui détiennent la santé de l’organisme.
Chez une personne qui mange bien, les globules (rouges) ont de la
force.
162
ginnawol
ginnaaɗo / yinnaaɓe – o/ɓe (part.v.) ; < yinnee, < arabe [jinn] « djinn, génie »
► fou, folle
Le mot est dérivé du mot arabe jinn, « génie ». La folie est une
affection provoquée par un ou des génies qui s’empare(nt) de la
personne.
Innu yiɗaa danygo ginnaaɗo, ammaa yiɗi laargo ginnaaɗo ɗon
fija. (Prov., Modibo Bello Amadou)
On n’aime pas être le père ou la mère d’un fou (litt. : mettre au monde
un fou), mais on aime regarder jouer un fou. (Il y a des choses que
l’on n’aimerait pas faire soi-même, mais on est content qu’il y ait des
gens à le faire à sa place.)

ginnawol / ginnaaji – ngol/ɗi (n.) ; < arabe [jinn] « djinn, génie »


► génie, djinn (appelé « diable » en français local) ; cf. henndu
Les djinns sont plus actifs au village et en brousse qu’en ville. Ce qui
explique qu’à Maroua, on y fasse moins référence qu’en brousse pour
expliquer certaines pathologies. Les explications de la médecine
moderne réduisent aussi leur valeur herméneutique.
Aran, to junngo malla kosngal goɗɗo waati, yimɓe ɗon mbi’a
ɗum ginnawol nanngi mo, asee ɗum taasoŋ. (Baba Aladji,
guérisseur, Lopéré, Maroua, 26-11-04)
Auparavant, lorsque qqn avait le bras ou la jambe paralysés, on disait
que c’était un djinn qui s’était emparé de lui, alors que c’est (le résultat
de) l’hypertension.
Anniya ɓuran ginnawol saatugo. (Prov.)
La détermination est plus forte que le djinn.
Gaabiiɗo sappo, kanko woni mawɗo yinnaaɓe. (Prov.)
Celui qui s’oppose à dix personnes (litt. : celui qui dit non à dix), c’est
lui le chef des djinns.
(Il faut être fou pour penser avoir raison contre dix.)
Kala ginnawol fuu ɗon bee innde mum, ammaa, miin kam, mi
anndaa inɗe maaji, sey laamɗo maaji, waatoo Idiriisa bee waaye
mum Naana. Ngam bee maaji kuuwdanmi. To mi ɗon fiya
geegeeru am, kanji aardotoo, ndeen goɗɗi boo tokkoo haa ɗi
ngamda bee debbo gonɗo yeeso. Sey to mi timmini kuugal am ɗi
puɗɗata dillugo. Mi anndi to ginnaaji timmi haa debbo oo yaake
to o suɓtindirta fiyre geegeeru, fuu o waman noon, e o nanan boo
ko yimɓe mbi’ata mo fuu. (Ardo Banana, Zala, 12-03-04)
Chaque génie a son nom, mais moi, je ne les connais pas, sauf (celui
de) leur chef Idrissa et (de) sa compagne Nana. Car c’est avec eux que
je travaille. Lorsque je joue de ma vièle, ce sont eux qui se manifestent
en premier, puis d’autres suivent, jusqu’à ce qu’ils dansent avec la
femme qui se trouve devant. C’est seulement lorsque j’ai terminé mon
163
ginnawol
travail qu’ils commencent à s’en aller. Je sais que les génies ont quitté
la femme lorsqu’elle danse sur tous les airs de la vièle et qu’elle
entend tout ce qu’on lui dit.
Marɗo ginnaaji haa hoore mum yiɗaa hoolo koo ngo mbaggu, koo
ngo algayta, ngam to o nani ngo, o fuɗɗan tallaago dow lesdi, haa
to ngo timmi. Yaake feere boo, ginnaaji gonɗi haa hoore maako
ɓernan, ndeen ɗi nyawna mo. Hiddeeko o yamɗita, sey to ɓe
coodanii ɗi mbaala, mbeewa, malla boo gertogal, ndaneewa,
ɓaleewa malla boo mboɗeewa. Feere boo ɓe coodana ɗi limce
daneeje bee mbuuloore bee sawru njamndi goo. (Ardo Banana,
Zala, 12-03-04)
(La femme) possédée par les génies (litt. : qui a des génies sur sa tête)
n’aime pas le son du tambour ni de la chalemie, car, lorsqu’elle les
entend, elle se met à ramper par terre tant que la musique ne cesse pas.
Parfois, les génies qui se trouvent en elle se fâchent et la rendent
malade. Avant qu’elle guérisse, il faut qu’on leur achète un mouton,
une chèvre ou une poule, blancs, noirs ou rouges. Parfois aussi, on
doit lui acheter des vêtements blancs, un chapeau de paille et un bâton
en fer.
To a yiɗi laargo a woodi ginnawol na a woodaa, malla to ɓe
ciirake ma na malla ɓe ciiraaki, mba’’ooɗaa dow suudu hon-
ndorde. To nde wa’’ake ma, a walaa ginnawol, ɓe ciiraaki ma,
ammaa, to nde salii wa’’aago ma, a woodi ginnawol malla boo ɓe
ciiriiɓe ma. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Si tu veux savoir si tu es possédé ou non, ou bien si on t’a jeté un sort
ou non, monte sur une fourmilière à fourmis Messor. Si elles montent
sur toi, tu n’es pas possédé et l’on ne t’a pas ensorcelé ; mais si elles
refusent de monter sur toi, tu es possédé ou on t’a jeté un sort.
To ginnaaji nanngi goɗɗo nder zulwiire, ɗi ɗon ta’a kine ; feere
boo nannga mbarataa, sigoo goɗɗo man baakin balɗe jeeɗiɗi,
malla duuɓi jeeɗiɗi.
Si les génies s’emparent de quelqu’un dans un trou d’eau (du
« mayo »), ils lui coupent le nez ; certains, cependant, s’emparent de
la personne et ne la tuent pas : ils la retiennent pendant environ sept
jours, ou sept ans.
Goɗɗo, to ginnaaji acci mo o wurtii, o ɗon laatoo mallum, waatoo
o huuwdan bee ginnaaji, o hurgan nyawɓe.
Dans le cas où les génies relâchent la personne (dont ils s’étaient
emparés), celle-ci devient marabout ; c’est-à-dire qu’elle « travaille »
avec les génies, et soigne les malades.
Goɗɗo feere, ginnawol ɗon timmina mo ɓanndu, ngol ɗon yara
mo ƴiiƴam. To ɓe ɗon mbinndana mo, o ɗon yara binndi,
ginnawol ngool heɓi ko ngol yiɗi, o yamɗita. (Mme Iya, ménagère,
Zileng-Bappa, 06-11-04)
164
ginnawol
Telle personne, son djinn l’assèche complètement (litt. : lui finit le
corps): il lui boit le sang. Si on (marabouts) lui écrit (des versets
coraniques) et qu’il boit (les rinçures de ces) écrits, le djinn ayant ce
qu’il aime, (la personne) guérit.
Nder ginnaaji ɓurɗi nanngugo yimɓe, woodi ngol ɓe ƴeewnotoo
Dudduru. Kangol fijirta rewɓe to ɗon ɗaanii, ndeen, ngol wonna
ɓe reedu. Woodi feerewol ɗon wi’ee Bakka. Kangol boo, ngol
yinna neɗɗo, laatoo ginnaaɗo caylaaɗo, yaran giya, waɗan kuuje
kalluɗe fuu, huuwan boo kuugal ngal walaa nafuuda. (Boubakary,
marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Parmi les djinns, qui possèdent (litt. : attrapent) en majorité les gens,
il y a celui que l’on appelle Dudduru. C’est lui qui s’amuse
(euphémisme) avec les femmes pendant leur sommeil, puis qui les fait
avorter. Il y en a un autre qui s’appelle Bakka. C’est lui qui rend fou
la personne : elle devient folle et idiote, elle boit des boissons
alcoolisées, elle commet toutes sortes de mauvaises actions et pose
des actes irrationnels (litt. : travail qui n’a pas d’utilité).
Walaa e ginnawol walaa. Koo nder suudu ngol naastan, caka
dammugal, dow be’’itte. Ngol wara ngol saɓɓa wallina ɓinngel
maagol. To a wari haa mbaaloɗaa ni, ngaɗaa bismillaahi, suy ngol
lusitoo, ngol sotta. Kanjum ɓe mbi’i haa mbaaloɗaa, sey
mbismoɗaa.
Il n’y a pas d’endroit sans djinn. Il pénètre même dans la maison, au
milieu de la porte, sur le lit. Il vient y étendre la couche de son enfant. Dès
que vous venez pour vous coucher, vous devez dire « Bismillâhi », alors
il recule et vous laisse la place. C’est pour cela qu’on dit qu’il faut,
lorsqu’on va se coucher, prononcer la formule « Bismillâhi ».
Debbo ɗoo yiɗaa worɓe : ginnawol te’i mo.
Cette femme n’aime pas les hommes : elle est l’épouse d’un djinn.
Daada am ɗon bee ginnawol. O waala wookgo, o ɗaanataako. Daga
min naastaay misiyooŋ, baaba am yaari mo haa mallum feere
daayiiɗum. O wi’i mo ɗum henndu fiyi mo. O huuwani mo, boo
nafaay, sey ngol ɗon tuurta noon. Ɓaawo man, min naasti
misiyooŋ. Ɓe ɗon toranoo mo haa waɗani mo daama. Min potaay
min njaha haa mallum goo fahin, ngam min naasti misiyooŋ.
Ma mère est possédée d’un ‘diable’. Elle crie toute la nuit et ne dort
pas. Avant que nous ne devenions chrétiens, mon père l’a emmenée
très loin chez un marabout. (Celui-ci) lui a dit que c’était un esprit qui
l’affectait. Il l’a traitée (litt. : il a travaillé pour elle), mais ça n’a rien
donné, (l’esprit) ne faisait que se rebiffer davantage (litt. : il se
rebellait seulement). Ensuite, nous nous sommes convertis au chris-
tianisme. Ils ont fait pour elle des prières de supplication et son état
s’est amélioré. Nous ne pouvons plus retourner chez le marabout,

165
ginnawol
parce que nous nous sommes convertis. (Mme Baïtam, 54 ans, ména-
gère mofou, Meskine, 24-03-04)
Goɗɗo heɓtataa noy ginnawol naastirta reedu’en. Feere waɗa
bana duluuru, ɗon saaloo ; haa babal ndu saalii, goɗɗo heɓtataa,
suy goɗɗo wara yaaɓa. Feere jemma, feere boo caka jemma, fuu
goɗɗo yaaɓan e ginnawol saalii. Ammaa, anndaa noy ngol
naastirta reeduujo, suy ɗum wanga haa ɓinngel tan. (Aminatou
Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
On ne sait pas comment un génie peut entrer dans une femme
enceinte. Certains ont la forme d’un tourbillon qui passe ; et on ne sait
pas par où il est passé ; ensuite, qqn vient marcher (sur l’endroit par
où est passé le génie). Parfois la nuit, ou à minuit, à tout moment, qqn
risque de marcher sur le passage d’un génie. Mais on ne sait pas
comment il entre dans une femme enceinte, puis cela se manifeste
chez l’enfant seulement.
Ɓe ɗon kaɗa goɗɗo jooɗaago caka dammugal, ngam ginnaaji ɗon
tokkoroo gal toon.
On interdit de s’asseoir en travers d’une porte, car c’est le passage des
djinns (litt. : les djinns passent par là).
Ɓe ɗon mbi’a dawaaɗi ngi’an ginnaaji. To ɗi ɗon tokkii mboha
huunde nde a yi’aay, ɗum ginnawol. To a yiɗi yiigo ko ɗi ngi’ata,
koocaa gototti maaji takkaa haa gite maa.
On dit que les chiens voient les djinns. Quand ils poursuivent en
aboyant une chose que tu ne vois pas, c’est un djinn. Si tu veux voir
ce qu’ils voient, prends de la chassie de leurs yeux et colle-la dans les
tiens.
To haa ginnawol naasta innu, sinaa toonyiiɗo ngol malla boo mo
ngol toonyii. To goɗɗo toonyake ngol, ngol ittataako ; to ɓe itti
ngol boo, ittuɗo ngol hisataa naateego ngol. Ammaa, to kangol
toonyii kam, ɓe mbaawan hurgugo ngol bee koyɗum. [...] Bana
jemma, to innu sakkini huunde malla hayre o bismaaki, foti ɗum
fiɗoya ɓinngel ginnawol, suy ngol naata mo ; feere boo, jooɗaago
caka dammugal to manngariba waɗi, malla boo doggugo yaake
manngariba. (Baba Aladji, guérisseur, Lopéré, Maroua, 26-11-04)
Pour qu’un djinn pénètre en qqn, il faut que la personne le provoque
ou au contraire que ce soit le djinn qui la provoque. Dans le cas où
c’est la personne qui l’a provoqué, on ne pourra le faire partir (litt. : il
ne s’enlèvera pas) ; si on le chasse (litt. : si on l’enlève), cependant,
celui qui l’a chassé ne manquera pas d’être possédé (à son tour). Mais,
si c’est (le djinn) qui a cherché querelle, on pourra soigner facilement
(le possédé). (...) La nuit, par exemple, si qqn jette qqch. ou une pierre
sans dire « Bismillah ! », il se peut que cela aille frapper l’enfant d’un
djinn et qu’alors celui-ci pénètre dans (la personne qui a jeté l’objet) ;
parfois aussi (la même chose se produit) lorsque l’on s’assoit sur le
166
ginnawol
seuil de la porte après l’heure de la prière du début de la soirée, ou
lorsque l’on court à cette même heure.
Ginnaaji ngalaa nder berni, ngam haraka ɗuuɗi, sey haa ladde.
Ɗi ngiɗaa njayawri boo.
Il n’y a pas de djinns en ville, car il y a beaucoup de bruit ; il n’y en a
qu’en brousse. Ils n’aiment pas la lumière non plus.
Hurgooɓe ɓoccanɓe yinnaaɓe haa ɓe ngurtina ginnaaji, miin
kam, mi jaɓaay ka. (Mal Aminou, marabout-bonnetier, Doualaré,
Maroua, 23-11-04)
Ceux qui soignent les fous en les fouettant pour faire sortir les djinns,
moi, je ne puis l’accepter.
DIAGNOSTIC
To ginnawol nanngi goɗɗo, ɓe keɓtataa ɗum ngoleewol sinaa to
ɓe njaari mo haa annduɓe. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-04)
Quand un djinn s’est emparé de qqn, on ne sait duquel il s’agit avant
de conduire (la personne) chez les spécialistes.
► folie (souvent employé au pluriel en ce sens) causée par les génies, folie
en général ; cf. henndu, hoore
O waɗi ginnawol.
Il/elle est devenu(e) fou/folle.
Daga yiigo ƴamɗe ngoodaa, ginnawol suuli mo. (Sannda Oumarou)
Dès qu’on (le/la) voit, on ne se pose pas de questions : il/elle est
fou/folle (litt. : la folie s’est posée sur lui/elle).
Fuɗɗam ginnawol, dagam jorde yi’ete, diga yiigo, ƴamɗe
ngoodaa, ginnawol suuli mo. (Sannda Oumarou)
Le début de la folie, on le constate dès que qqn bave (litt. : se voit dès
la bave) ; dès qu’on voit ça, on ne se pose plus de questions (litt. : dès
la vue, il n’y a pas de questions), la folie s’est posée sur la personne.
Yareego cobbal naawaay ba takkeego ginnaaji. (Prov., Modibo
Bello Amadou)
Se faire boire son lait aux boulettes de mil ne fait pas souffrir autant
que de se faire prendre pour un idiot.
Ɓooyma ɓe ɗon mbi’a ginnawol hurgataake haa lopitaal, ammaa,
jonta kam, ɓe ɗon njaara yinnaaɓe ɓe ɗon njamɗita. (Asta
Fidjondé, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Autrefois, on disait que la folie ne se soignait pas à l’hôpital, mais
maintenant, on y emmène les fous et ils guérissent.
Ɓe ɗon mbi’a to goɗɗo ƴaɓɓake dasinorgol mboodi, o waɗan
ginnawol. Koo bana debbo reeduujo ƴaɓɓake ngol, to o teetake, o
waɗaay ginnawol kanko, ɓinngel ngel o danyata kam waɗan ngol.
(Mal Aminou, marabout bonnetier, Doualaré, Maroua, 23-11-04)

167
giraam
On dit que si qqn enjambe une trace de serpent, il devient fou. Si par
exemple une femme enceinte enjambe (une trace de serpent) et qu’elle
y échappe (i.e. que cela n’entraîne aucune conséquence pour elle),
qu’elle ne devient pas folle elle-même, l’enfant qu’elle mettra au
monde sera fou, lui.
Yaaranam ginnaaji maa haa ɓe kellante toon.
Va me faire tes bêtises ailleurs, là où cela amuse les gens ! (Litt. :
Emmène ta folie là où l’on t’applaudira.)
ginnawol genaale
diable de cimetière (litt. : génie de tombes) (insulte qui se dit d’une
personne agitée)
► démon (dans la Bible) ; syn. ruuhuwol
Ammaa Yeesu umri ginnawol, yamɗitini ɓinngel goo, hokkiti ngel
baaba maagel. (Luc 9,42)
Mais Jésus commanda au démon, guérit l’enfant et le rendit à son
père.

giraam / giraamji (ou) giraamje – nga/ɗi ~ ɗe (n.)


► gramme (unité de poids)
Her kawtal lekki puufeteeki, woodi giraamji lekki dimi seeɗa
nder liitir gootel.
Dans la formulation du produit à pulvériser, il y a quelques grammes
de matière active par litre.

goɗɗo / woɗɓe – o/ɓe (n.d.)


► personne humaine, être humain, quelqu’un ; cf. yimɓe ; syn. innu, neɗɗo
Habar kaajaawa :
Nga ƴeeɓa ba goɗɗo,
Nga yurnoo ba goɗɗo,
Nga maɓɓita ba goɗɗo,
Nga naasta, nga linya, ba goɗɗo
Nga waaloo, nga ummoo, ba goɗɗo
Gite boɗeeje coy ba goɗɗo
Nga yeecitoo ba tagu. (Eguchi 1974, p. 88-89)
Histoire de la vieille chèvre :
Elle marche sur la pointe des pieds, comme une personne,
Elle tend le cou pour voir à l’intérieur, comme une personne,
Elle ouvre (la porte) comme une personne,
Elle entre, elle inspecte (les lieux) comme une personne,
Elle se couche, elle se lève comme une personne,
(Elle a) les yeux rouges comme une personne,
Elle tourne la tête par-derrière comme une personne.

goggirɗum – ɗum (n.d.v.) ; < wogga, cf. giggirɗum


168
guddo
gonngol / gonɗi – ngol/ɗi (n.)
► larme
Lugga-giteejo ndikka fuɗɗilawa bojji. (Prov.) (Boubakary Abdou-
laye, Maroua, 26-10-04)
Celui qui doit aller chercher loin ses larmes, mieux vaut qu’il com-
mence à se lamenter tôt. (Celui qui a du mal à pleurer doit se mettre
en situation de pleurer nettement à l’avance, afin de pouvoir pleurer
au moment qu’il faut.)
Aan oo maa hoya-gonɗiijo, koyka bee ka hoyaay fuu a woyan.
Toi qui as les larmes faciles, pour un oui ou pour un non tu pleures
(litt. : aussi bien pour une chose facile que pour une chose qui n’est
pas facile, tu pleures). (Remarquer les nombreuses allitérations en
[oy] contenues dans cette phrase, qui relève d’un style très recherché.)

gonoo – nga (n.) ; < français « gono(coccie) »


► gonorrhée, blennorragie, chaude-pisse ; cf. koros ; syn. [nyawu] koros,
sompis

gorko / worɓe – o/ɓe (n.)


► homme ; mari
● gorko-yaasi / worɓe-yaasi
► amant (d’une femme mariée) (litt. : homme de dehors)

gorsi Cf. ngilngu


gotottol / gototti – ngol/ɗi (n.)
► chassie, sécrétion visqueuse collant les cils et les paupières
To ɓinngel nyawi garsa, ngel waalan woygo, ngel nyallan woygo.
Gite maagel uppa, ɓuuta, ammaa ɗe ngattaa gototti. To ɗe ngaɗi
gototti kam, ɗum nyawu Alla, naa ɗum garsa. (Aladji Abdou, 50
ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Quand un enfant a le garsa, il pleure nuit et jour. Ses yeux enflent et
gonflent, mais ils ne forment pas de chassie. S’ils en ont, il s’agit
d’une maladie ordinaire, mais pas de garsa.
● gotottol mbordi-mbordi
► chassie purulente

guddo / wudduɓe – o/ɓe (n.d.a.) ; < wudd-


► estropié (manchot, unijambiste)
Weeti weli, bumɗo e pannyaali, guddo e geƴaali. (Prov.)
La matinée est bonne : l’aveugle tâtonne et l’unijambiste se dandine.
(Dès qu’il fait jour, chacun retrouve ses activités habituelles.)
bumɗo mo daarorɗe, guddo mo kalagaaje
un aveugle à lunettes, un manchot à bracelets (expression employée
169
gulobul-bulaaŋ
pour décrire une situation où les choses sont à l’inverse de ce qu’elles
devraient être).

gulobul-bulaaŋ / gulobulji-bulaaŋ – nga/ɗi (n.) ; < français « globule


blanc » ; cf. gilobil-bulaaŋ

gulobul-ruus / gulobulji-ruus – nga/ɗi (n.) ; < français « globule rouge » ;


cf. gilobil-ruus

gulol – ngol (n.d.v.) ; < wula


► brûlure, sensation de brûlure
● gulol ɓernde
► brûlures d’estomac
To ɓernde goɗɗo ɗon wula, mi tefa heŋre mbeewa, mi una kilbu
laaciijam, o ƴakkida bee maare bilaa wulgo malla defgo. Ɗum
hurgan mo nyaldere woore tan. (Djougoudoum Adji, guérisseur
guiziga, Dourga-Godola, 01-06-04)
Lorsque qqn a des brûlures d’estomac, je cherche un foie de chèvre,
je pile du natron fibreux, et (le malade) doit le manger avec le foie non
grillé et non cuit. Cela le soignera en une seule journée.

gulɗum – ɗum (n.d.v.) ; < wula


► chaleur, température élevée

gumbal / gumbe – ngal/ɗe (n.)


► calebasse sphérique, gourde
● gumbal hoore ou gumbal ngaandi
► crâne (litt. : calebasse de la tête / calebasse du cerveau)

gurtaaki Cf. wurtoo


gurwullol / gurwulli – ngol/ɗi (n.)
► bourrelet de graisse au niveau de la ceinture ou sur les hanches
Ɓanndu maako fuu ngurwullo, mbi’aa paaɓa nayeewa.
Il/elle est couvert(e) d’énormes bourrelets de graisse, on dirait un gros
vieux crapaud. (Insulte)

gut – nga (n.) ; < français « goutte »


► maladie de la goutte
Nyawu gut nanngi mo.
Il est atteint de goutte.

guugu – nga (n.)


► zizi (langage enfantin) ; syn. ciici

170
haaɗa
guuguyel – ngel (n.d.)
► zizi, quéquette, sexe de petit garçon (langage enfantin) ; syn. ciici

guykuɗo / wuykuɓe – o/ɓe (part.v.) ; < wuyka


► ivrogne, soûlard
Rewɓe wuykooɓe, no ɓe njardi bone fuu, tikkataa.
Les femmes d’ivrognes, quelle que soit la souffrance qu’elles
endurent, ne délaissent pas le foyer conjugal. (On sous-entend que les
ivrognes ont une forte puissance sexuelle.)

haabu – ngu (n.)


● haabu biriiji
► pellicule rouge ou rose de l’arachide (sa macération, prise par voie orale,
serait un puissant abortif)
● haabu masarru ; syn. gaasa masarru
► barbe de maïs

● haabu mboɗeewu
► barbe de maïs rouge

● haabu ndaneewu
► barbe de maïs blanche

haaɗa (v.)
► être amer
L’amer a un pouvoir dispersant. Il permet de diluer dans le corps les
substances nocives qui ont tendance à s’accumuler ici ou là.
Tokkiiɗo nyaamgo belɗum nyawan. Sey kaaɗɗum hurgata bel-
ɗum. Kanjum giilnoowo leɗɗe kaaɗɗe wii : « To a tokkanake
belɗum, a yahan Dursungo ! » (Boubakary Abdoulaye, 30 ans, peul,
Maroua, 04-08-04)
Celui qui mange régulièrement des bonnes choses tombera malade. Il
n’y a que l’amer pour contrebalancer (litt. : soigner) le savoureux.
C’est pourquoi le marchand ambulant de médicaments amers dit : « Si
vous mangez régulièrement des bonnes choses, vous aboutirez (au
cimetière de) Doursoungo ! »
Innu to manngake leɗɗe meeɗen kaaɗɗe ɗee, ɗe cankitan daga
nebbamho koo, kuujeeji belɗi belɗi ɗoo, ƴiiƴam ɗaantiiɗam ɗoo.
(Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Si qqn a l’habitude de consommer nos remèdes amers, ceux-ci disper-
seront (dans son corps) aussi bien les mauvaises choses grasses que
toutes ces diverses choses sucrées (qui se trouvent dans l’alimentation
171
haahaande
moderne), ainsi que le sang coagulé.

haahaande / kaakaaɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < haaɗa


var. kaaɗkaaɗngel ; (litt. : la très amère)
► vésicule biliaire ; cf. nyaama
Ɗum haahaande fofata tuutgo bana keefam. Maataa ɓernde maa
ɗon ɓosla, ɗon ɓosla haa tuutaa, fuu ɗum haahaande watta ɗum.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-07)
C’est la vésicule biliaire qui fait vomir la bile, par exemple. Tu sens
que ton ‘cœur’ se « tord » jusqu’à ce que tu vomisses, tout cela, cela
vient de la vésicule biliaire.

haaje – nga (n.) ; < arabe [h¬ w j], cf. arabe tchadien [hâja] « besoin »
► besoin, envie
● humtugo haaje
► aboutir à ses fins
● waɗgo haaje mum
►faire ce que l’on a prévu de faire
►faire ses besoins (aller aux toilettes)
► éjaculer (euphémisme)

Ko yaali kumtuɗo haaje mum e caakaaki luumo ? (Prov.)


La fermeture (litt. : la dispersion) du marché, qu’est-ce que ça peut lui
faire à celui qui a fait ce qu’il avait à faire ?
► désir, notamment désir sexuel
To gorko oo, o tawi mi fottani mo, o wi’a o woodi haaje am, o
yaarammi min njaroya. (Mr., 14 ans, prostituée, Domayo, Maroua,
03-03-06)
Si par hasard je plais à l’homme et qu’il me dit qu’il a envie de moi,
il m’emmène boire.
Koo wakkati on ɗon nder haaje timmi, gorko walaa konndoom,
noy ngaɗataa ?
Si vous êtes sur le point de coucher ensemble et que l’homme n’a pas
de préservatif, comment vas-tu faire ?

haala – ka (n.)
► parole
Ɓurɗo ma haala jaɓtete jawdi baaba maa. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Celui qui te dépasse en bagout t’arrachera l’héritage (litt. : les biens)
de ton père.
Haala maako ndiyam silaawo.
Sa parole, c’est (comme) de l’eau dans un panier. (On ne peut se fier
à ce qu’il/elle dit.)

172
haana
Aartuka aarti, cakitiika maayri mone. (Prov.)
La première (parole) est là pour commencer, (mais) c’est dans la
dernière que se dévoile (litt. : meurt, i.e. termine) ce qu’on a sur le
cœur. (In cauda venenum.)
Nan arana. (Prov.)
Écoute la première (parole) ! (Quand on vous fait plusieurs
propositions, prenez la première et ne compliquez pas les choses en
allant de l’une à l’autre.)
Mi waawataa haala ngoota bana gimol bumɗo.
Je n’aime pas entendre toujours la même chose, comme une rengaine
d’aveugle. (On ne peut accepter indéfiniment les mêmes explications
ou admettre les mêmes excuses.)
Wi’i wi’i kam, sey huucana jawmum.
Il ne faut pas se fier aux on-dit, mais remonter à la source de
l’information. (Litt. : le on-dit on-dit, il faut qu’il retourne chez son
propriétaire.)
● ɗuuɗa-haalaajo
► personne qui parle trop

Ɗuuɗa-haalaajo wonnortaake kam, ammaa marataa asirri. (Prov.)


La personne qui parle trop ne pâtira de rien, mais elle n’aura aucune
intimité. (La personne qui parle avec tout le monde bénéficiera de
facto de certains conseils qui lui éviteront des ennuis, mais elle n’aura
de secret pour personne.)
► affaire, palabre, histoire

haali – o ; < arabe [h¬ w l], cf. arabe tchadien [hâl] « caractère, état »
► caractère
Woodaa suuɗi haali. (Prov.)
Le dénuement masque le caractère. (Suivant le moment et suivant
l’état de sa fortune, une même personne présente une facette différente
de son caractère.)
● wona-haaliijo / wona-haali’en
► personne qui a mauvais caractère

Wona-haali woyata ngootaaku. (Prov., Modibo Bello Amadou)


C’est la personne au mauvais caractère qui pleure la solitude. (Personne
n’aime rester en compagnie d’une personne acariâtre, elle se retrouve
donc seule le jour où elle aurait besoin de compagnie ou d’aide.)
● wooɗa-haaliijo / wooɗa-haali’en
► personne qui a bon caractère

haana (v.)
► être convenable, convenir, être bien

173
haara
Innu anndi kaanngol noon, haɓɓata waandu ɓoggol her reedu.
(Dicton)
La personne sait bien ce qu’il convient (de faire), (mais) elle attache
la corde du singe au ventre. (Normalement, on attache un animal par
le cou, mais pour plus de sûreté, dans le cas du singe, on le ceinture
au ventre.)
Koo moy to sakkan kaanngol, o sakkan tekke. (Prov., Modibo
Bello Amadou)
Celui qui s’adresse à son interlocuteur avec respect, fournit les bases
d’une relation agréable. (Litt. : Toute personne qui place dessous une
(parole) convenable, il place en dessous des coussinets de portage.)
(Kaanngol est accordé avec le mot konngol, « parole », qui est sous-
entendu ; il crée avec lui une sorte de jeu de mots virtuel.)

haara (v.)
► être rassasié, avoir mangé et bu à satiété
Nyaamɗo ko nyaamɗaa, anndi ko kaarɗaa. (Prov.)
Celui qui a mangé ce que tu as mangé sait de quoi ton ventre est
rempli.
Nyaamii haaraay, ɓiiri boo haarataa. (Prov.)
(Celui qui) a encore faim après avoir mangé, (ce n’est pas) en raclant
le fond (de la marmite) qu’il sera rassasié.
To a hokki kaarɗo, joga sawru. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Si tu donnes (à manger) à celui qui n’a plus faim, prends un bâton !
(En effet, celui qui n’a plus besoin de rien fera la fine bouche sur tout
ce qu’on pourra lui présenter.)
Mo luttaay haaraay. (Prov.)
Celui qui n’a rien laissé (dans le plat), (c’est qu’)il n’est pas rassasié.
(La politesse veut qu’on laisse au moins une part de nourriture dans
le plat commun à la fin du repas. On peut cependant ne rien laisser du
tout. Le proverbe peut signifier que celui qui n’est pas capable de
satisfaire ses propres besoins est incapable de subvenir à ceux de qqn
d’autre.)
To daada nyaamaay haari, ɗum waɗan nyawu haa suudu-
ɓinngel, ngel teetoo kangel boo. (Mme Oubbo, Zileng-Bappa, 01-
06-04)
Lorsque la mère (femme enceinte) ne mange pas à satiété, cela cause
une maladie dans l’utérus et l’enfant lui-même se détache.
► être enceinte (langage détourné)
Debbo oo haari.
La femme est enceinte.

174
haɓɓa
haarannde – nde (n.d.v.) ; < haara
► satiété
Lorsqu’on a (trop) mangé et que l’on se sent (trop) rassasié, si cela
peut se faire, on « diminue la satiété » (jippina/usta haarannde) en
consommant une crudité (fruit, feuilles etc.).
Hesre haarannde, hiinde boo haarannde. (Prov.)
Le présent ne doit pas faire oublier le passé. Ce n’est pas parce que
qqn t’aide maintenant que tu dois oublier ceux qui t’ont aidé par le
passé. (Litt. : (la satiété) nouvelle est une satiété, (la satiété) ancienne
aussi est une satiété.)
Sigaago bu’e e reedu, naa ɓesdugo haarannde. (Tourneux et Yaya
1998, p. 411-412)
Stocker les excréments dans le ventre n’accroît pas la satiété.

haartoo (v.)
► se racler la gorge (avant de cracher, éventuellement) ; cf. tuuta
Gilɗi sonndaaru ɗon ngiiloo nder henndu tan. Feere nyawɗo ngu,
to haartake tuuti haa lesdi, ɗum jillootiran bee collaaje. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
Les germes de la tuberculose se déplacent (litt. : se promènent) seule-
ment dans l’air. Parfois, lorsqu’un tuberculeux se racle la gorge et
crache par terre, cela se mélange avec la poussière (de l’air).

haatummeere / kaatummeeje – nde/ɗe (n.)


► tableau (dans un livre), encadré

haɓɓa / haɓɓ- (v.)


► attacher, ficeler
● haɓɓugo junngo
►prendre la tension (litt. : attacher le bras)
To mi yehi kilo, ɓe mballina yam dow taabal, ɓe poonda reedu am
ɓe ndaara, ɓe kaɓɓa junngo boo. (Zakiatou Ousmanou,
brodeuse peule, 19 ans, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Quand je vais à la consultation prénatale, on m’allonge sur une table,
on me mesure le ventre et l’on prend ma tension.
► faire un pansement
To woodi kuuduuje, mi haɓɓa.
S’il y a des plaies, j’y mets des pansements.
Huuduure sookre noon, min ɗon lalla nde foddeeko min kaɓɓa
nde. To laatake ɗum huuduure marnde mbordi, min ceeka nde
tawon, min ngurtina ndi. Ɓaawo man, min kaɓɓa nde kayre boo.
(Djidda Haman, aide-soignant, Dogba, 03-05-04)
Une plaie simple, nous la lavons avant d’y mettre un pansement. S’il
175
hacitoo
s’agit d’une plaie infectée, nous l’incisons d’abord et nous en faisons
sortir le pus. Ensuite, nous y mettons également un pansement.

hacitoo
► prendre le repas du matin
Koo moy her waali hacitittoo. (Prov.)
Chacun déjeune là où il a passé la nuit. (On doit se contenter de ce que
l’on a à sa portée.)

haddorde / kaddorɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < haddoo


« (endroit) où l’on attache (le pagne, la ceinture)
► taille, ceinture ; syn. cakaare

haftoo (v.)
► se lever brusquement
► se réveiller en sursaut

hakkiilo – ngo (n.)


► esprit, intelligence, jugement ; cf. hoore, ngaandi
« (...) intelligence qui permet à la fois le bon usage des choses et le
bon usage des hommes, puisqu’elle englobe l’habileté pratique et la
prévoyance d’une part, la connaissance de l’homme et la prudence
d’autre part. » (Issa et Labatut 1973, p. 45)
Le hakkiilo est hérité de la mère. Une mère qui en est dépourvue,
mettra au monde des enfants qui n’en auront pas non plus. (Ahmadou
Farikou, éleveur, Maroua, 13-07-07).
« L’homme intelligent, marɗo hakkiilo, comprend son semblable,
que celui-ci soit proche ou étranger. Il sait observer et découvrir ses
désirs, ses goûts, sa personnalité. En conséquence, il se comporte de
manière à ne pas gêner ni blesser autrui. Le hakkiilo suppose aussi
prudence et mesure. Marɗo hakkiilo (...) est pondéré et fait attention
à tout ce qu’il dit ou fait. Le hakkiilo signifie enfin sagesse. Marɗo
hakkiilo respecte scrupuleusement les convenances, il maîtrise les
bonnes manières (o annduɗo kaanɗi) ; bref, il observe les règles de
la vie sociale. » (CERCP 1998, p. 40)
Les saignements de nez diminuent le hakkiilo (cf. tuƴƴam), de même
que l’absorption de nourritures ou de liquides trop chauds.
On peut restaurer un hakkiilo qui a été affaibli ou détérioré, mais on
ne peut l’accroître par aucune méthode. On peut cependant améliorer
le faamu (cf. faamu), qui est l’une des composantes du hakkiilo.
To goɗɗo ɗon yerdii saa’i malla gooro, maran hakkiilo saatungo ;
o ɓernan meere meere. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de CSI de
Douroum, 20-08-04)
Si qqn aime trop le thé ou la noix de kola, il aura un hakkiilo dur ; il
176
hakkiilo
se fâchera sans raison.
Tagu to naati callungol duɓɓe, darnde moɗoto, hakkiilo kam
moɗataako. (Prov., Modibo Bello Amadou ; Tourneux et Yaya 1998,
p. 82)
Celui qui pénètre dans une forêt de palmiers doum, sa taille y sera
engloutie, mais pas son intelligence. (Un pauvre parmi les riches ne
peut compter se faire remarquer par sa richesse ; en revanche, il pourra
rivaliser d’intelligence avec eux.)
Sonndu ɗon dow lekki boo, hakkiilo kam her nyaande. (Prov.)
L’oiseau est perché sur un arbre, mais il a l’attention sur la bale.
Hakkiilo am ittake [...]. (Noye 1989, p. 145a)
J’avais perdu la tête (litt. : mon esprit s’était enlevé) (Façon de
s’excuser après avoir fait une bêtise).
Naastee hakkiilo mooɗon ! (Noye 1989, p. 145a)
Reprenez vos esprits (calmez-vous) ! (Litt. : entrez dans votre
hakkiilo.)
Ndikka waatango leɗɗe puufeteeɗe hakkiilo, dow nyawgo.
Mieux vaut manier avec précaution les produits à pulvériser
(pesticides) plutôt que d’être malade. (Litt. : mieux vaut faire attention
aux produits à pulvériser plutôt que d’être malade.)
Ndottiijo sey juttina hakkiilo.
Le vieux doit réfléchir à long terme (Litt. : le vieux doit allonger son
hakkiilo.)
Ngaatanee gorko oo hakkiilo, o gujjo.
Faites attention à ce type, c’est un voleur.
Hakkiilo koo juɗrugo biriiji o walaa.
Il/elle n’a même pas assez d’intelligence pour griller des arachides.
(Insulte)
Hakkiilo innu nder hoore woni, numo boo nder ɓernde sigotoo.
(Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
L’intelligence de la personne, c’est dans la tête qu’elle se trouve, et
les pensées, c’est dans le cœur qu’elles sont stockées.
Hakkiilo haa nder ngaandi woni. To haa paamaa goɗɗo woodi
hakkiilo, daga haa kuuɗe maako keɓtataa, o yaawataa, o ɗon
waɗa kuugal fuu bee de’’eende. [...] Taaskitanaago huunde, haa
hakkiilo ɗum woni : goɗɗo feere siftoran ngam o ɗon mari
ngaandi ndaneeri, goɗɗo feere boo siftortaa ngam ngaandi maako
ɓaleeri. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 27-
04-04)
Le hakkiilo, c’est dans le cerveau qu’il se trouve. Pour savoir si qqn
en a, c’est d’après ses actions que tu le comprendras, il ne se presse
pas, il fait tout ce qu’il a à faire avec calme. (...) La mémoire, c’est
dans l’esprit (hakkiilo) qu’elle se trouve ; un tel se souvient parce
177
hakkiilo
qu’il a un cerveau blanc, un tel ne se souvient pas parce qu’il a un
cerveau noir.
Haa hakkiilo ɓinngel woota, sey nder janngirde. Waatoo ɓe kawta
lesdi juulirɗe jeeɗiɗi feere feere jumɓaaje bee binndi. Ɓe ngafa
ɓinngel ɓe njarna ngel.To ngel jaɓataa yargo, ɓe taka haako bee
kawte ɗee malla boo ɓe ngaɗan nder mbusiri. Ɓinngel ngeel no
hoore maagel saati ɗoo fuu, ngel wartan nder hakkiilo maagel.
(Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Pour restaurer le hakkiilo d’un enfant, il n’y a de solution qu’à l’école
coranique. Par exemple, on mélange de la terre de sept mosquées
principales différentes (litt. : mosquées où l’on fait la prière du
vendredi) avec des rinçures d’écrits coraniques. On force l’enfant à
boire (cela). S’il ne veut pas, on prépare une sauce avec le mélange
(qu’on vient de décrire), ou on l’incorpore dans de la bouillie.
L’enfant, aussi têtu qu’il soit, retrouvera son hakkiilo.
To debbo danyi, sey o nyaama leɗɗe ɓe mbi’ata koode-iwaahi bee
leggal-tooke. O itta haako maaje, o loowa, to o ɗon waɗana
ɓinngel ngulɗam tum haa cika lewru. Bana nii, ngel maran
hakkiilo ɗuuɗngo. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-04)
Quand une femme met au monde un enfant, il faut qu’elle consomme
des plantes que l’on appelle Celosia trigyna et Strophantus
sarmentosus. Elle prend des feuilles de ces plantes et les met dans
l’eau lorsqu’elle en chauffe pour (laver) l’enfant, et ce pendant un
mois. De cette façon, l’enfant aura beaucoup de hakkiilo. (On peut
être surpris de voir entrer dans la composition de ce bain une plante
extrêmement toxique, utilisée pour faire le poison de flèches. Plus
surpris encore d’apprendre que la mère doit en consommer.)
To ɓinngel ɗon tokkii ƴakkugo galaaji, ɗum ɓesdan hakkiilo.
(Mana Hododok, guérisseur, Godola, 09-04-04)
Si un enfant a l’habitude de manger des pois de terre, cela lui
augmentera le hakkiilo.
● hakkiilo ɗiɗorwo
► état de dérangement mental n’allant pas jusqu’à la folie (litt. : esprit

divisé par deux) ; par euphémisme, désigne la folie


● ittaago hakkiilo
► perdre connaissance, s’évanouir

► attention, prévoyance, perspicacité, pondération


To a rimndi dimngal, walaa ko yaali ma, sey njowaa memla.
(Prov., Hamadou Bouba, 22-03-06)
Si tu as chargé une charge (sur un âne) et que tu t’en fiches, il faut que
tu poses par-dessus une demi-mesure (de grain). (Il ne faut jamais être
d’une désinvolture totale dans ce que l’on fait, mais toujours prévoir

178
hallere
une petite marge de sécurité, une provision supplémentaire quel-
conque.)

halla / kall- (v.)


► être mauvais, être de mauvaise qualité ; être méchant, être grave (maladie),
être dangereux (produit)
Ɗum nyawu kallungu.
C’est une maladie grave.
Leɗɗe puufeteeɗe e li’eeji, kalluɗe.
Les produits à pulvériser sur les cotonniers sont dangereux.

halleende – nde (n.d.v.) ; < halla


► méchanceté
Aawu mbooɗeengi ngam keɓaa ɗum fuɗan maa.
Aawɗo halleende fuu wonii wonnoraamaa. (Haafkens 1983,
p. 336-337)
Sème le bien, afin d’obtenir qu’il pousse pour toi.
Pour tous ceux qui sèment le mal, leur méchanceté fera leur malheur.
(L’allongement vocalique de maa et wonnoraamaa s’explique par
des raisons prosodiques liées à la versification.)
Halleende lornan jawmum ɓaawo ɓaawo haa ɓaawo ɓuraaɗo.
La méchanceté ramène son auteur en arrière, derrière le dernier des
derniers.

hallere / kalle – nde/ɗe (n.)


► testicule (terme tabou)
Kalle ngaddata halleende. (Prov.)
Ce sont les testicules qui apportent la méchanceté. (Les pulsions
sexuelles sont à l’origine de nombreux crimes. Noter le jeu de mots
kalle / hallee(nde).
Ko tagu ƴeeɓanta nder maayo fuu, ngam taata kalle mum coofa ;
to ɗe coofi kam, yaaɓdi boo kal ! (Prov., Tourneux et Yaya 1998,
p. 287)
Quiconque marche précautionneusement dans le fleuve, c’est pour ne
pas se mouiller les testicules ; mais une fois qu’ils sont mouillés, on
n’a qu’à avancer carrément.
To kalle ngalaa, goɗɗo ƴummintaa sakko haa yahana debbo.
Semmbe zakari fuu haa maaje woni. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
23-09-04)
Sans testicules, un homme n’aura pas d’érection, a fortiori (il ne
pourra pas) coucher avec une femme. Toute la force du pénis réside
dans (les testicules).
Haa les am ɗon naawata. Hallere am woore ɗon uppi, hannde

179
haloore
waɗan balɗe jeego’o. Meere noon nde fuɗɗi nde ɗon naawa,
ɓaawo man nde ɓuuti. [...] Aran kam, mi tammino ɗum caayoori
waɗi yam, njarmi leɗɗe caayoori, ammaa walaa daama. Suy,
caftumi ngarmi lopitaal. (Yaya D., hospitalisé à Petté, 28-05-04)
C’est au bas-ventre que j’ai mal. L’un de mes testicules a enflé, cela
va faire six jours aujourd’hui. Sans aucune raison, il a commencé à
me faire mal après s’être enflammé. (...) Au début, je croyais que
j’avais le caayoori, j’ai pris les remèdes du caayoori, mais il n’y a
pas eu d’amélioration. Alors, je suis allé à l’hôpital.
kallal hayre
testicule dur comme pierre
● kalla
► testicule atteint d’hydrocèle (litt. : gros testicule) ; cf. ɓoccoonde, haloore,

wokoloore
INSULTES
kalle joldu
testicules de lémurien (probablement très petits)
loora-kalle
(individu) couillu

haloore / halooje – nde/ɗe (n.)


► testicule (euphémisme)
Est-ce un dérivé de halaago « désigner qqch. pour en prendre
possession ou pour le réserver) ? Alors le pluriel serait kalooje.

hamƴa (v.)
► masser en pétrissant (un bourrelet adipeux, par exemple, ou une
induration)
To gilɗi [jalɓalji] nyiɓi haa ɓernde, ɗum waɗan ndinkiri. [...] To
ɗum waɗi ndinkiri, sey goɗɗo manngoo hamƴugo ɓernde mum.
(Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
Lorsque les vers (ascaris) ont construit (leur demeure) dans la zone
épigastrique, cela crée une plaque dure. (...) Quand cela a formé une
plaque dure, la personne doit se masser en permanence la zone
épigastrique.
To haa ɓe kamƴa nanol, sey to ngol pamarol. To ngol waɗi ɓin-
ngel, ɓe kamƴa ngol fajira to ɓinngel ngeel fini daga ngel haci-
taaki. To goɗɗo meemi ni, tawan ngol ngol ɗon waalii bana sawru
nder reedu, ammaa, to goɗɗo mawni, hamƴugo hurgataa ngol.
(Abdouramane Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
On ne masse une rate douloureuse que lorsqu’elle est petite. Si elle
affecte un enfant, on la masse le matin au réveil de l’enfant, avant qu’il
déjeune. Si on la palpe, on constate qu’elle ressemble à un bâton posé

180
hayla
dans le corps, mais, quand la personne est devenue grande, le massage
ne la guérit pas.

hara (v.)
► ronfler
Innu to haran aarti ma ɗaanaago, na a ɗaanataako fahin.
Si une personne qui ronfle s’endort avant toi, tu ne dormiras plus du
tout.

harɓaande / karɓaale – nde/ɗe (n.)


► articulation de la hanche
Haa harɓaande o sokkitii.
Il/elle a une luxation de la hanche.

harka (v.) ; < arabe [h¬ r k], cf. arabe tchadien [haraka] « bruit, vacarme »]
► faire du bruit ; syn. cf. fata
Reedu maagel ɗon harka.
Son ventre fait du bruit. (Il a des gargouillements intestinaux.)

harsere / karse – nde/ɗe (n.d.v.) ; < harsa


► amulette enveloppée dans de nombreux fils
Cette amulette, contrairement à layaaru n’est pas emballée dans du
cuir, mais dans des fils de coton.

hawta (v.)
► réunir, rassembler
► s’accoupler
To ɓe kawti, gorko silla debbo, kanjum waɗoyta ɓinngel haa
debbo. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-07)
Une fois qu’ils se sont accouplés, l’homme éjacule dans la femme, et
c’est ça qui va faire un enfant en elle.
● hawtugo bee konndoom
► avoir des rapports protégés (litt. : s’accoupler avec un condom)

● hawtugo cookum
► avoir des rapports non protégés (litt. : s’accoupler sans rien)

hayla – ka (n.) ; < hausa [hailàa] « menstruation » <arabe [h¬ y d¬] « menstrues »
► règles, menstrues (mot savant et donc euphémique) ; cf. yi’a ; syn.
al’aada, lootgol, tuundi
To debbo hawtaay bee gorko, geeraaɗe maako tan naatata nder
suudu-ɓinngel. Hayla goo wara lalla suudu nduu. (Adama Ous-
manou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Quand une femme n’a pas eu de relation sexuelle avec un homme,
seuls ses ovules pénètrent dans l’utérus. Les règles viennent donc
181
hayre
nettoyer l’utérus.
To debbo ƴaɓɓini lewru, waatoo to hayla maako waraay haa
lewru saalake, o faama o waɗi reedu. (Aminatou Seïny, 18 ans,
ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Quand une femme a dépassé le mois, c’est-à-dire si ses règles ne sont
pas venues quand le mois est passé, elle doit comprendre qu’elle est
enceinte.
● daraago hayla
► ménopause (litt. : arrêt des règles)

hayre / kaaƴe (ou) kaa’e – nde/ɗe (n.)


► pierre, caillou, morceau de pierre dure
● hayre yargo tooke ou hayre ɓaleere
►« pierre noire » (litt. : pierre pour boire le poison)
(En fait de pierre, il s’agit de fragments d’os calcinés.)
Ɓe ɗon kurgira ŋatooje mboodi malla yaare bee hayre [ɓaleere]
ɓe takkata haa babal ŋataangal. [...] Ɓe ƴara babal man bee reeza
malla boo bee laɓi ƴara nde tati malla nay haa ƴiiƴam wanga. Suy
ɓe takka nde. To nde timmini yargo tooke, nde solan feere maare.
Ɓe kooca, ɓe loowa nde nder ɓiraaɗam deydey leryel haa nde
wurtina tooke goo fuu. Ɓaawo man, ɓe lallitoo nde bee ndiyam,
ɓe liira nde. Suy, ɓe ngaata nde nder siga maare. (Ammaré, 62 ans,
ménagère peule, 12-05-04)
On soigne les morsures de serpent ou de scorpion avec une pierre
(noire) que l’on colle à l’endroit de la morsure. (...) On fait trois ou
quatre scarifications à cet endroit avec une lame de rasoir ou un
couteau, jusqu’à ce que le sang apparaisse. Puis, on colle (la pierre)
dessus. Quand elle a fini d’aspirer (litt. : de boire) le venin, elle se
détache (litt. : tombe) seule. On la prend et on la met dans (un bol) de
lait frais pendant une bonne heure pour qu’elle dégorge tout le venin.
Ensuite, on la rince avec de l’eau et on la fait sécher au soleil. Enfin,
on la remet dans son étui.
► calcul rénal, vésical, biliaire
Haa mi wara lopitaal, mi ɗon maata bana [cille-naange] naawa-
tammi. Ɗum ɗon haɗa yam sillugo. To mi jooɗake haa mi silla,
cille ɗee ngurtoo seeɗa noon. Nde ngarmi, dopta’en ɓilani yam
tiyooji mi ɗon sillira gal toon. Ɓaawo man, ɓe ceeki yam. [...] Ɓe
ngurtini hayre nder ɓanndu am. Hayre ndee, dopta wi’i yam
seeɗa seeɗa haa nde hawti nde warti hayre. Ko hawti nde boo,
ɗum salteeji ɗi njaranmi nder ndiyam. Kanji ɗiin mooɓtotoo nder
suudu cille. (B.H., hospitalisé à Petté, 26-05-04)
Au moment où je venais à l’hôpital, j’ai ressenti comme la douleur

182
hayre
d’une infection urinaire. Cela m’empêchait de pisser. Si je m’accrou-
pissais (litt. : si je m’asseyais) pour pisser, l’urine ne sortait qu’en
petite quantité. Quand je suis arrivé, les infirmiers m’ont installé une
sonde pour que j’évacue l’urine par là (litt. : pour que je pisse par là).
Ensuite, on m’a opéré. (...) On a retiré de mon corps un caillou (i.e. un
calcul). Ce caillou, le docteur m’a dit qu’il s’est constitué petit à petit.
Ce qui l’a constitué, ce sont les saletés que j’ai bues dans l’eau. Ce
sont elles qui se sont rassemblées dans la vessie.
Dopta wurtini hayre nder sompoode nyawɗo feere. Haa toon cille
mooɓtotoo hiddeeko ɗe ngurtoo. Hayre ndee boo, nder toon nde
woni. Nde ɗon haɗa mo sillugo. Ɓe ɗon mbi’a ɗum calcul vésical.
Calcul ngaa foti nga waɗa haa ɓooƴe malla boo haa haahaande.
To hayre waɗi nder ɓanndu fuu, ɓe ɗon mbi’a ɗum calcul. [...]
Naa ɗum hayre bee goonga, ammaa haa ndiyam goɗɗo yarata
ɗum [...] to ɗam siiwake ngam ɓooƴe ɗum kata. Ɗe ɗon ciiwa
kuujeeji goɗɗi naata nder ƴiiƴam. Kuujeeji ɗi nafataa boo, naata
suudu cille, haa goɗɗo heɓa wurtinira ɗi gal toon. Haa nder suudu
cille boo, woodi ko ɓanndu wudinta, woodi boo ko ndu hooƴata.
Haa nder kuujeeji ndu wudinta, to kuuje ɗee neeɓi nder cille, ɗe
ɗon kawtindira, salteeji ɗii fuu mooɓtindiroo pellel gootel,
takkindiroo laatoo bana hayre. Ammaa, huunde ndee waɗan
duuɓi e duuɓi hiddeeko nde laatoo hayre mawnde haa ɗum haɗa
goɗɗo sillugo.
Yimɓe to ndaari mbi’a ɗum siiri, ɓe ciirake goɗɗo, ɓe loowani mo
hayre nder ɓanndu. Koo moy fuu foti ɗum waɗa mo. Ammaa
feere boo, koo hayre ndee ɗon nder goɗɗo, nde torrataa mo ngam
nde jooɗaaki dow laawol cille. Goɗɗo oo faamataa o woodi hayre,
sey to ɓe ndaari mo haa ekogirafi. Ammaa, to hayre ndee nde
nyiɓake gal cille tokkotoo, goɗɗo oo, diga o ɗon silla seɗɗa seɗɗa
ni, haa ɗe acca wurtaago sam. Warta sey ɓe ceeka mo, ɓe itta nde.
Ɓe ɗon mbi’a nyawu nguu boo « falaago ». [...] To hayre ndee
falake, sey seekeego tan. Leɗɗe feere boo ɗon to hayre ndee
famarde. To goɗɗo yari ɗe, nde yaha, ɗe pusa hayre ndee, suy
goɗɗo silla nde. (Amadou Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-
05-04)
Le docteur a sorti une pierre de la vessie d’un malade. C’est là que
l’urine se rassemble avant de sortir. Cette pierre, c’est là qu’elle se
trouvait. Elle l’empêchait de pisser. On appelle ça « calcul vésical ».
Le calcul peut (aussi) se placer dans les reins ou dans la vésicule
biliaire. Si une pierre se forme n’importe où dans le corps, on l’appelle
« calcul ». (...) Ce n’est pas une vraie pierre, mais c’est dans l’eau
qu’on l’absorbe (...), lorsque cette eau se filtre, car les reins sont un
filtre. Ils filtrent les diverses choses qui entrent dans le sang. Les
choses qui ne servent à rien pénètrent dans la vessie de façon à ce que
la personne puisse les évacuer par là. Dans la vessie se trouve aussi
183
hayru
bien ce que le corps rejette que ce qu’il garde. Les choses qu’il rejette,
si elles restent longtemps dans l’urine, elles s’agrègent, et toutes ces
saletés se regroupent ensemble, forment une concrétion (litt. : se
collent ensemble) et deviennent comme une pierre. Mais cela prend
des années avant que cette chose ne devienne une grosse pierre qui
puisse empêcher qqn de pisser.
Si les gens voient ça, ils disent que c’est un sortilège, que l’on a jeté
un sort à la personne, qu’on lui a versé une pierre dans le corps. Cela
peut arriver à n’importe qui. Mais parfois, même si qqn a cette pierre
en lui, elle ne le fera pas souffrir parce qu’elle n’est pas située sur le
canal urinaire. La personne ignorera qu’elle a un calcul, à moins qu’on
ne le lui montre à l’échographie. Mais si cette pierre se forme du côté
par où passe l’urine, (voici ce qui arrive à) la personne : elle
commence par pisser par petites quantités, pour finir par ne plus pisser
du tout. Il ne reste qu’à l’opérer et à enlever (le calcul). On appelle
aussi cette maladie une occlusion (des voies urinaires). (...) Si la pierre
est bloquée, on doit obligatoirement se faire opérer. Il existe
cependant des médicaments (que l’on peut utiliser) lorsque la pierre
est petite. Si la personne les prend, (la pierre) partira ; les médicaments
vont désintégrer (litt. : faire éclater) la pierre, et ensuite, la personne
l’évacuera par l’urine (litt. : la pissera).

hayru / hayruuji – o/ɗi (n.) ; < arabe [x y r], arabe tchadien [xêr] « bien, bonheur »
► chance (sens voisin de saa’a)

heɓta (v.d.) ; < heɓa


► avoir de nouveau, retrouver
● heɓtugo hoore mum
►sortir d’affaire
►recouvrer la santé, se rétablir (après une maladie)
Daga njarmi ndiyam toɓatoɓaalam, mi heɓtaay hoore am sam.
Depuis que j’ai bu de l’eau de pluie, je n’ai pas retrouvé la santé.
► avoir des relations sexuelles (euphémisme)

Walaa ko o majjinaay haa debbo oo hiddeeko o heɓta hoore


maako.
Il n’y a pas de dépense qu’il n’ait faite pour cette femme avant de
coucher avec elle.
► comprendre
Jonta kam, mi heɓti dabare maaɗa.
Maintenant, j’ai compris comment te manœuvrer.

184
helnya
hecc- (adj.)
► frais, tendre, vert, non mûr
● ɓinngel keccel / ɓikkon keccon
► nouveau-né
● kuuje kecce
► « choses fraîches »

Sous cette appellation sont classés tous les aliments (fruits, légumes,
céréales) fraîchement récoltés (comme les arachides nouvelles, le
maïs nouveau, le sorgho nouveau, carottes, aubergines amères) ou pas
tout à fait mûrs (mangues vertes, goyaves vertes)... que l’on a l’habi-
tude de consommer crus comme des friandises. Tous ces aliments, qui
ne sont pas arrivés totalement à maturité et qui contiennent un excès
de « fraîcheur », sont nuisibles à la santé lorsqu’on les consomme en
l’état.

heɗitoo (v.d.) ; < heɗoo


► écouter attentivement
► examiner (qqn) au stéthoscope
[...] To a tiimi [nyawɗo oo], a heɗitake, [...] a nanndinan ngu bee
ciiɓoowu. (Amadou Roufaou, infirmier à l’hôpital de Petté, 28-05-04)
(...) Si vous regardez attentivement (le malade), si vous l’examinez
avec le stéthoscope, (...) vous penserez que (sa maladie) ressemble au
sida.
heɗitaago ɓernde ɓinngel
écouter (au stéthoscope) le bruit du cœur de l’enfant (ou du fœtus)

heɗoo (v.)
► écouter

heede – nde (n.)


► douleur à la hauteur de l’abdomen (Noye 1989)

hella (v.)
► frapper avec le plat (de la main, par exemple, ou d’une planche, d’un livre
etc.)
Hellan debbo maa, taa hellan waaye. (Prov.)
Applaudis ta femme, n’applaudis pas ta maîtresse. (Prodigue des
encouragements à ton épouse seulement.)
● hellugo juuɗe
► frapper des mains, battre des mains, applaudir

helnya (v.)
► couper les ongles de (qqn), tailler les ongles de (qqn)
Mawɓe ɓooyma mbi’ata ɓe kelnyataa ɓikkon keccon ngam taa
185
helnyoo
kon laatoo nguyon. [...] Ammaa woodi no ɓe ittirta peɗeeli
ɓikkon. Ɓe njo’’inana kon nyorgo marngo gawri malla boo
njaareendi, suy kon ɗon laanya, bana nii, peɗeeli maakon ittotoo.
(Asta Fidjondé, ménagère, Dogba, 22-09-04)
Les grandes personnes d’autrefois disaient qu’on ne coupe pas les
ongles des bébés de peur qu’ils ne deviennent voleurs. (...) Mais il y
avait une façon d’enlever les ongles des enfants. On posait devant eux
un van contenant du mil ou du sable grossier ; puis, ils remuaient (ça
avec la main) et, de cette façon, leurs ongles s’enlevaient.

helnyoo (v.)
► se tailler les ongles
Helnyaago haa abooki’en foti jaanyana goɗɗo nyawu sida.
En se faisant tailler les ongles chez les colporteurs, on peut attraper le
sida.

henndu / keni – ndu/ɗi (n.d.)


► vent
► air
Henndu kilimatizer feewndu delem haa goɗɗo diwna.
L’air du climatiseur est si froid qu’on grelotte.
Henndu ceeɗu wulndu jaw.
L’air de la saison chaude est brûlant.
● henndu laaɓndu
► oxygène (litt. : air propre)

To ƴiiƴam huuwi nder ɓanndu, doole ɗam loroo haa ɓernde haa
ɗam hoo’a henndu laaɓndu feere. (Adama Ousmanou, infirmier au
CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Lorsque le sang a joué son rôle dans l’organisme (litt. : a travaillé dans
le corps), il doit obligatoirement retourner au cœur pour reprendre de
l’oxygène (litt. : pour prendre d’autre air propre).
► air comprimé
► gaz
► oxygène ; syn. osizeen, henndu laaɓndu
To ceekoowo ɗon seeka, minin ɗanninooɓe, min ɗon gal hoore mo
ɓe ceekata. Min ɗon ndokka mo henndu wallitanndu mo foofgo.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Lorsque le chirurgien opère, nous, les anesthésistes, nous sommes à
la tête de celui qu’on opère. Nous lui insufflons (litt. : donnons) de
l’oxygène pour l’aider à respirer.
► esprit de la brousse, proche des djinns
► folie légère (euphémisme)

186
heŋre
O waɗi henndu.
Il/elle perd un peu la boule. (Litt. : il/elle est devenue vent.)

heŋre / keŋe – nde/ɗe (n.)


► foie
Heŋre, kayre mari semmbe. To a ɗoofi koo laasol dow heŋre ni,
goɗɗo maayan. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Le foie, c’est lui qui détient la force. Si tu en retires ne serait-ce qu’un
poil, la personne va mourir.
Haa heŋre semmbe ɓanndu woni. Kayre mooɓtata vitamiin
ɓanndu fuu. To heŋre goɗɗo ɗon mawni, o waawataa huuwgo, o
teddan, o maran ƴiiƴam jur, o nyawnyawɗo boo. Ɓurna man haa
maygida’en ɗum woni, ammaa, jaroowo bone malla pijoowo
balooŋ marataa heŋre mawnde, ngam ɓe ɗon pertina ɓalli,
ƴiiƴam de’’ataa haa babal gootal. (Mamaï Viatang, infirmier, chef
de CSI de Douroum, 20-08-04)
C’est dans le foie que réside la force de l’organisme. C’est lui qui
rassemble tous les éléments nutritifs du corps. Lorsque qqn a le foie
qui augmente de taille, il ne peut travailler, il (se sent) lourd, il a trop
de sang, il est toujours malade également. Cela se rencontre surtout
chez les riches, alors qu’un malheureux ou un footballeur n’auront pas
de gros foie, car ils ont de l’exercice physique (litt. : ils égaient leur
corps) et leur sang ne stagne pas.
To innu ummake her nyawu, ɓe mbi’a mo o tokkoo nyaamgo
heŋre.
Quand qqn relève de maladie, on dit qu’il doit manger régulièrement
du foie.
To goɗɗo tokkake yargo [arge], ɗam defan [mo] heŋre, nyolnan
nde. (Gaïvaï Ganava, infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
Si qqn boit régulièrement (de l’alcool), cela lui cuira le foie et le fera
pourrir.
Ko naastinta kaŋseer nder heŋre, ɗum bana yiɗɓe yargo arge
tokkindira yargo, suy ɗum wulan heŋre. To goɗɗo meemtake,
ɗajje kuucitan dow heŋre ; to ɓe njaawɗaaki hurgugo oon man,
ɗum wulan heŋre maako, o maaya. Feere boo, bana lekki hottollo,
to goɗɗo yari, neeɓi seɗɗa, wulan mo heŋre, o maaya. Koo to
goɗɗo oo ɗomka nanngi mo jur, o heɓaay ndiyam yargo, heŋre
maako yooran, ndeen o maaya. Kaŋseer heŋre kam, naa ɗum
huuduure bana haa ɓernde ; kayre kam, nde wulan bee wulgo.
Kanjum nde hurgataako. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de CSI de
Douroum, 20-08-04)
Ce qui fait pénétrer le cancer dans le foie, c’est, par exemple, ceux qui
aiment boire de l’alcool et qui en boivent régulièrement, alors, cela
leur brûle le foie. Lorsqu’une personne a été mordue par un serpent
187
hersumku
(litt. : a été touchée [euphémisme]), le venin se dirige vers le foie ; si
on ne la soigne pas rapidement, cela lui brûle le foie et elle meurt.
Parfois encore, si qqn absorbe par exemple des pesticides destinés au
cotonnier, son foie se dessèche et il meurt. Même si qqn a très soif et
qu’il n’a pas d’eau à boire, son foie va se dessécher et il mourra. Le
cancer du foie, ce n’est pas une plaie comme (le cancer de) l’estomac ;
(le cancer du foie) produit une sensation de brûlure (litt. : brûle avec
brûlure). C’est pourquoi il est incurable.

hersumku – ngu (n.) ; < emprunt d’origine non identifiée


► malchance
To ɓe kaadani goɗɗo hersumku, o laatoto o hersumjo noon.
Si l’on taxe qqn de malchance, il deviendra malchanceux.

heƴƴere / keƴƴe – nde/ɗe (n.)


► caillot (de sang)
Hoore maako naawi haa o ɗon tuƴƴa keƴƴe ƴiiƴam.
Il a tellement mal à la tête qu’il saigne des caillots de sang par le nez.
Sonndaago man yaake feere ɗon jilli bee keƴƴe ƴiiƴam, yaake feere
boo, ɗon wurtina bana mbordi. (Amadou Roufaou, infirmier, hôpital
de Petté, 28-05-04)
Sa toux, parfois, est mélangée à des caillots de sang, parfois encore,
elle sort comme du pus.
► embryon
To gorko silli nder debbo, ɗum yaha ɗum jooɗoyoo haa suudu
ɓinngel, waɗa ƴiiƴam. Ɓaawo balɗe cappan nay, ɗum warta
heƴƴere.
Quand l’homme éjacule dans la femme, cela va rester dans l’utérus et
former du sang. Au bout de quarante jours, cela devient un embryon
(litt. : caillot).

hiɗa (v.)
► interrompre (la respiration)
O hiɗi poofɗe maako.
Il a interrompu sa respiration.

hiɗoo (v.)
► s’interrompre (pour la respiration)
Poofɗe maako kiɗake.
Sa respiration s’est interrompue.
To goɗɗo hoyɗi nder ɗoyngol ɓe ɗon muuki mo, malla boo hoore
maako muti nder ndiyam, poofɗe maako kiɗotoo, o haftoo.
Lorsque qqn rêve dans son sommeil qu’on l’empêche de respirer ou qu’il
a la tête sous l’eau, sa respiration s’interrompt et il se réveille en sursaut.
188
hippa
hiika (v.)
► respirer bruyamment et avec difficulté
[To ɓinngel ɗon mari ndamba,] to ngel ɗon foofa, ngel ɗon hiika,
a ɗon maata wiɓɓere maagel ɗon waɗa hurr, hurr, hurr. (Aladji
Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
(Lorsque le bébé a le ndamba,) il respire bruyamment et avec
difficulté, on entend sa poitrine faire hour, hour, hour !

hiinya (v.)
► examiner sous toutes les coutures (en regardant ou en palpant)
Hiinya hiinyitoo jaanyana goɗɗo tawgo toɓɓe ɓaleeje nder kosam
ɓiraaɗam. (Prov.)
À force d’examiner et de réexaminer, on trouvera des points noirs
dans le lait frais.

hiira (v.)
► veiller, passer la première partie de la nuit
► s’amuser la nuit (implique la fréquentation de bars et de filles pour un
homme, et inversement)
To weeti ni, mi dilli sippoygo haa kolbos. Jemma boo, mi hiiroya.
(Ky., 26 ans, prostituée, Domayo, Maroua, 22-01-06)
Dès qu’il fait jour, je vais tenir une cabine téléphonique (litt. : je vais
vendre au détail dans une cabine téléphonique). La nuit, je vais
m’amuser.

hinere / kine – nde/ɗe (n.)


► narine
(Pour le sens du pluriel, voir sous kine.)

hippa (v.)
► tourner à l’envers, retourner
● hippugo reedu
► bloquer momentanément le développement du fœtus dans le ventre
maternel
L’idée est que l’on retient l’enfant prisonnier sous un récipient
retourné ; cette opération magique est effectuée par les marabouts.
Ɓe ɗon paddoo to debbo yiɗaa danygo, malla safti, malla boo yiɗi
daaynindirgo ɓikkon, bee kippuki reedu. Sey mallum’en ɓeen
paamata ɗum. (Ramatou, 25 ans, ménagère mofou, Petté, 25-05-04)
On bloque (la grossesse) si la femme ne veut pas d’enfant, ou si elle
en a suffisamment, ou encore si elle veut espacer les naissances, en
tournant le ventre à l’envers. Seuls les marabouts peuvent savoir
comment faire ça.

189
hippoo
hippoo (v.)
► se coucher sur le ventre
Ɓe kaɗan reedu’en hippaago malla tellaago. (Aïssa Tchari, ani-
matrice à l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
On interdit à la femme enceinte de se coucher sur le ventre ou sur le
dos.
Ɓe ɗon kaɗa yimɓe waalaago hippoo, ngam ɗum mbaalndi yimɓe
nder Yiite.
On interdit aux gens de se coucher sur le ventre, car c’est la façon de
se coucher des gens en Enfer.
► attaquer par surprise (une ville...)
Nyawu sida hippoto sooje’en ɓanndu.
Le sida s’attaque aux défenses immunitaires de l’organisme.

hirƴindira nyii’e (loc. v.) ; syn. ƴakkindira nyii’e


► grincer des dents
Lorsque qqn grince des dents en dormant, on lui introduit du sable
dans la bouche pour le faire cesser. Grincer des dents est signe de mort
ou de malheur.

hisa (v.)
► éviter (un danger), échapper à (un danger)
Ndikka hula hisa, dow worɗa heɓee. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Mieux vaut avoir peur et s’en tirer que de jouer au brave et se faire
avoir.

hoɓɓudu – ndu (n.)


► occiput
A fuɗi kusel hoɓɓudu.
Tu as engraissé de la nuque. (Litt. : tu as poussé de la chair de nuque.)
(Compliment ou moquerie adressé à un homme qui a engraissé.)

hoddiroore / koddirooje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < hoddira


► décision divine, destin
Nyawu ciiɓoowu, ɗum hoddiroore. Daga ɓooyma boo ngu ɗon.
To ngu nanngi goɗɗo, kusel ɗon rufa, fooƴa haa warta bana
leggel. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
La maladie de ciiɓoowu, c’est une décision divine. Elle existe depuis
bien longtemps. Quand elle affecte qqn, sa chair fond (litt. : s’écoule),
il maigrit et devient (sec) comme une tige de bois.

hoɗɗee (v.)
► être sevré

190
hoondu
Ko ɓinngel ngeel hoɗɗaa, ngel nyaamataa, sey ngel ɗon woya noon.
Depuis que cet enfant est sevré, il ne mange pas, il ne fait que de
pleurer.

hofru / koppi – ndu/ɗi (n.d.v.) ; < hofoo


► genou
● le’el hofru
► rotule (litt. : petite écuelle du genou)

holɓunde / kolɓule – nde/ɗe (n.)


► cheville
Ndiyam nder maayo ngoo saalaaki kolɓule.
L’eau dans ce « mayo » ne dépasse pas les chevilles.

holla / koll- (v.)


► montrer
► expliquer

hommba (v.)
► ourler, coudre un ourlet
► cicatriser
Ɓanndu maako woondu, nde huuduure ndee hommbi law.
Son organisme est sain (litt. : son corps est bon), puisque la plaie a
cicatrisé rapidement.

hooloo (v.)
► avoir confiance en, se fier à
Bee nyawu sida, taata goɗɗo hooloo sifaaji sam.
Avec le sida, il ne faut absolument pas se fier aux apparences.
hoondu / kooli – ndu/ɗi (n.)
► doigt
Naawreenga hoondu ɓurdan naawgo.
Le mal au doigt est le plus douloureux.
● hoondu simarru, syn. [koolel] cimatel
► auriculaire

● hoondu daada simarru


► annulaire (litt. : doigt mère de l’auriculaire)

● hoondu caka-kooliiru
► médius (litt. : doigt au milieu des doigts)

● hoondu sappordu
► index (litt. : doigt avec lequel on pointe)

● hoondu wordu / hoondu baabaaru


► pouce (litt. : doigt mâle / doigt père)

191
hoore
hoore / ko’e – nde/ɗe (n.)
► tête
La tête est le siège de l’intelligence.
Hoore walaa ko jogotoo, sey ngaandi bee nganyaandi. (Prov.,
Modibo Bello Amadou)
La tête ne contient rien, sauf le cerveau et la méchanceté. (Jeu de mots
entre « cerveau » et « méchanceté » en fulfulde.)
Acca nyiiwa dow hoore mum, wi’a fiɗɗanan goɗɗo miiroowu dow
hoore. (Dicton)
(On) laisse un éléphant sur sa propre tête, et (on) dit qu’on va
épousseter une petite fourmi Pheidole de la tête de qqn.
Bana no hoore maako mawniri, noon o mardi faamu boo.
À la façon dont sa tête est grosse, (on peut dire) qu’il est très
intelligent.
Nyaamaay hoore bu’i gaasa.
Il/elle n’a pas mangé la tête, mais il/elle a chié les cheveux. (La
personne subit les conséquences d’une action qu’elle n’a pas
commise.)
Hoore am ɗon fiɗa.
J’ai des élancements dans la tête.
Hoore am ɗon seeka.
J’ai très mal à la tête. (Litt. : ma tête se déchire.)
Hoore gooro naawatammi.
Le manque de noix de kola me donne mal à la tête. (Litt. : c’est la tête
de kola qui me fait mal.)
Mi yiɗaa waƴƴeego hoore.
Je n’aime pas que l’on se fiche de moi (litt. : être monté sur la tête, i.e.
que l’on me monte sur la tête).
dakam haa caka hoore
un plaisir (que l’on ressent) jusqu’au milieu du crâne (peut se dire
notamment de la jouissance sexuelle)
● hoya-hooreejo
► personne qui porte bonheur / chance (litt. : à la tête légère)

Hoya-hooreejo suumtani yam luumo am.


Mon premier client m’a porté chance. (Litt. : un porte-chance a été le
premier à mon marché.)
● yoora-hooreejo
► qqn de tenace, de têtu (litt. : personne sèche de tête)

► qqn qui a la tête dure (rien de ce qu’on lui dit n’entre dans sa tête)

192
hoore
► extrémité supérieure
● hoore mbasu ; syn. funcere
► gland du pénis
► intelligence (métaphore)
O mari hoore.
Il/elle est intelligent(e).
O walaa hoore.
Il/elle n’a pas d’intelligence.
► maux de tête
hoore paɓɓooje
maux de tête causés par le ‘paludisme’
Hoore paɓɓooje naawan ɓaawo, ɓaawo daande [...] (Mal Djamo,
38 ans, commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
Les maux de têtes causés par le ‘paludisme’ (sont accompagnés de)
maux de dos et de nuque...
to hoore man ɗon wartiwartina
si les maux de tête reviennent en permanence
● hoore wuttuduure
► migraine (litt. : maux de tête relatifs à un côté)

Ɗum gilɗi hoore naawata nde gal wuttudu. Ɓe ɗon mbi’a ɗum
hoore wuttuduure, ngam to hoore innu ɗon naawa, wuttudu
wooru tan naawata. Wuttudu nduya boo koo ko maatata. (Haman
et Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Ce sont les « vers de la tête » qui font mal (à la tête) d’un côté. On dit
que c’est la migraine, car, lorsque la personne a mal à la tête, un seul
côté (lui) fait mal. L’autre côté, lui, ne ressent rien du tout.
► expression du réfléchi
Koo moy ɗon haɓana hoore mum.
Chacun se débrouille pour soi.
O wari hoore maako.
Il s’est fait du mal à lui-même. (Litt. : il a tué sa tête.)
O waɗanaay hoore maako maa, sakko o waɗane.
Il ne l’a même pas fait pour lui-même, à plus forte raison il ne le fera
pas pour toi.
To a yiiwotoo nde weeti fuu, a laafnan hoore maa [...] (Fadimatou,
Maroua, 03-04-04)
Si vous vous lavez chaque matin, vous vous appauvrirez (...).
Mi yiɗi hoore am.
Je tiens à la vie. (Litt. : j’aime ma tête.)
● aynugo hoore
► se surveiller (litt. : surveiller la tête)

193
hoore
Mi ɗon ayna hoore am taa sida nannga yam. To a fijaay bee
worɓe jur kam, na a ɗon ayni hoore maa ? (Dou., prostituée, 24
ans, Domayo, Maroua, 25-02-06)
Je me surveille, de peur d’attraper le sida. Si tu ne t’amuses pas avec
beaucoup d’hommes, n’est-ce pas que tu te surveilles ?
● nanngugo hoore
► se contrôler (litt. : saisir la tête)

● yoofgo hoore
► ne pas se contrôler (litt. : relâcher la tête)

► (de sa) propre initiative


To a yahani hoore maa ɓuran.
Si tu y vas de toi-même, ça vaudra mieux.
Naa miin wii mo o wara, kanko oon wari bee hoore maako.
Ce n’est pas moi qui lui ai dit de venir, c’est lui qui est venu de sa
propre initiative
► autonomie
Debbo maraay hoore mum, sakko o yaha kilo bilaa anndaangal
gorko maako. (Élisabeth Kaltoumi, CSI de Makabay, Maroua, 23-06-
04)
La femme n’est pas autonome (litt. : ne possède pas sa tête), comment
pourrait-elle donc aller à la visite prénatale à l’insu de son mari !
► personne humaine
Alla accu hoore maa jam !
Que Dieu t’accorde la paix !
baroowo ko’e
assassin (litt. : tueur de têtes)
Hoore waalii.
La personne est décédée. (Litt. : la tête est couchée.)
Kosɗe njahan haa hoore waalotoo. (Prov., Boubakary Abdoulaye,
Maroua)
Les pieds vont là où la personne (litt. : la tête) se couchera. (Ce sont
vos propres pas qui vous conduisent à l’endroit où vous mourrez.)
► bonne santé
● jogaago hoore / heɓgo hoore
► être en bonne santé (litt. : tenir la tête / avoir la tête)

► esprit, génie, djinn (euphémisme)


O bee hoore.
Il est possédé d’un esprit.
Hoore maako warti.
L’esprit qui le/la possède est revenu.

194
hoowowre
O waɗi hoore.
Il est fou. (Euphémisme)
► cause
Naane maa, hoore baaba maako yimɓe cemtata.
Avant, c’est à cause de son père qu’on le respectait (litt. : qu’on avait
de la retenue). (Cela signifie que, maintenant que son père n’est plus là,
on n’a plus aucune raison de se gêner pour lui faire des reproches.)
Hoore baaba maako ɓe cemtirta mo.
C’est à cause de son père qu’on a pitié de lui.
INSULTES
Hoore maa saati bana ɓii njaaluujo.
Tu as la tête aussi dure que celle d’un fils de bâtard.
Ɓiiraa ko’a !
Espèce de grosse caboche !
Hoore yaa maa !
La tête de ta mère !
Hoore dagileere !
Tête de grande calebasse !
Hoore gannga kura !
Tête de gros tamtam !
Hoore harde !
Tête chauve ! (litt. : tête de terrain stérile)
Hoore saɓɓo poola !
Tête chauve ! (litt. : tête de nid de pigeon)
Hoore tapaare !
Tête énorme ! (litt. : tête de rocher)

hoorre / koode – nde/ɗe (n.)


► étoile

hoowee (v.)
► être épousée pour la première fois
mo hoowaaka ƴamɗo layaaru ɓesngu (Dicton ; Dahirou 2004,
p. 41)
la (fille) qui n’a jamais été épousée et qui demande un grigri pour
l’accouchement

hoowowre / koowoowe – nde/ɗe (n.)


► insecte volant (terme générique) ; cf. koowoyel
Les paysans opposent, au sein des ravageurs des cultures, les insectes
volants, koowoowe, aux autres ravageurs animés non volants, gilɗi.

195
hottollo
hottollo – ko (n.)
► coton
hottollo suuwaako nder ankool
coton imbibé d’alcool

hoyɗa (v.)
► rêver
To a yiɗi fewre, waala hoyɗu. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Si tu aimes le mensonge, couche-toi et rêve !
To innu ɗon numa dow huunde malla boo o yeewtani nde ko
ɗuuɗi bee naange, jemma to o ɗaanake, o hoyɗan ko o numata
bee ko o nyalli yeewtango.
Si qqn pense à qqch. ou qu’il en parle beaucoup dans la journée, la
nuit, quand il dort, il rêvera à ce à quoi il pense et à ce dont il a passé
la journée à parler.
Koo goɗɗo mawɗo to nyalli laargo kuuje, jemma to o ɗaanake, o
diwtoran malla boo o hoyɗa kuuje ɗee. Bana nii, ɓinngel keccel
boo, kuuje gonɗe nder reedu daada maagel, to ngel ɗon laarta ɗe,
ngel diwtora, sey to kuuje dunya ngari cottini kuuje ngel laaranno
nder reedu daada maagel. Ammaa, no ɓe mbi’ata ngel laari
Annabo’en, ɗoo kam fuu ɗum deftere fulɓe rewɓe. Ɗum bolwe
meere noon. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Même un adulte, s’il passe la journée à voir des choses, la nuit,
pendant qu’il dort, il sursautera ou il rêvera de ces choses. De même,
le petit bébé également, s’il revoit les choses qui se trouvent dans le
ventre de sa mère, il sursaute ; (il en est ainsi) jusqu’à ce que les
réalités du monde extérieur ne viennent se substituer à ce qu’il voyait
dans le sein maternel. Mais, quand on dit que (le bébé) a vu les
prophètes, tout cela, ce sont des histoires de bonnes femmes. Ce ne
sont que de simples paroles.
Goɗɗo to ɗon hoyɗa na’i, ɓe mbi’i mistiri’en. Dawaaɗi boo, ɓe
mbi’i ɗum ɗemɗe banndiiko’en, koo ɓe manan mo, koo ɓe kuɗan
mo, malla boo koo ɓe ngeewtan innde maako noon. To innu hoyɗi
mboodi ŋati mo, ɗum mistiriijo, koo o nanngaay mo, o ɗon wolwa
innde maako, ngam to innu hoyɗiri mboodi, ɗum ɗemngal goɗɗo
dow maako. To innu hoyɗi kusel, puccu, wamnde, fijirde, koyɗol
ngool weelaa. Naa wooɗaay, ammaa ɗum mayiti. To goɗɗo hoyɗi
ɗon fija, o yahan o saanoya. To o hoyɗi giri dankali boo, ɗum
genaale. To o hoyɗi waagaare gawri, ɗum mayiti, koo o saa-
noyaay boo, o fotootiran bee mayiti oo. To o hoyɗi o ɗon maha
loope, fuu ɗum mayiti, o yahan o saanoya. Ammaa to goɗɗo hoyɗi
nyiindere mum soli, naa yeewtino ka naange, naa nde ɗon naawa
mo, o hultori taa nde sola, ɗoo kam hooreejo maako mal maayan.
(Asta Fidjondé, 60 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
196
huɗo
Quand on rêve de vaches, on dit que ce sont les sorciers (qui rôdent
autour de soi). Les chiens, on dit que ce sont les langues des membres
de la famille, soit qu’ils disent du bien de vous, soit qu’ils disent du
mal de vous, soit simplement qu’ils prononcent votre nom. Quand on
rêve qu’on a été mordu par un serpent, c’est un sorcier, même s’il ne
vous a pas encore attrapé, il prononce votre nom, car lorsque l’on rêve
de serpent, cela veut dire que la langue de qqn est sur soi. Quand on
rêve de viande, de cheval, d’âne, de jeu, ce n’est pas un bon rêve. Non
que ce soit mauvais, mais (cela annonce) des funérailles. Quand on
rêve que l’on joue, (cela veut dire) qu’on va aller présenter ses
condoléances (à des gens en deuil). Quand on rêve de billons de
patates douces également, (il s’agit) de tombes. Quand on rêve de
bottes de mil, il est question de deuil, même si l’on ne se rend pas aux
salutations (de deuil), on se trouvera face à ces funérailles. Quand on
rêve que l’on fait une construction en terre, il s’agit aussi de
funérailles, et l’on ira y présenter ses condoléances. Mais si qqn rêve
qu’il a perdu une dent, qu’il n’avait pas parlé de ça au cours de la
journée (précédente), qu’elle ne lui fait pas mal, et qu’il a peur qu’elle
tombe, une personne importante de la famille va sûrement mourir.

hoytina (v.d.) ; < hoya


► rendre plus facile
► décontracter
Min njamna aparee iltirasooŋ haa yiite Sonel. Min ɗisa zeŋ haa
maaga. Ɓaawo ɗoon, min takka hoore zeŋ haa babal silɓere.
Ndeen ɗum hoytina ɗaɗi ɓanndu, ɗum naawataa cilɓiiɗo oo
fahin. (Hodébné Ruben, aide-soignant, CMAO Meskine, 27-04-04)
On branche l’appareil à ultrasons sur le courant électrique. Nous
fixons dessus une plaque de zinc (?). Ensuite, nous appliquons l’ex-
trémité de la plaque de zinc à l’endroit de l’entorse. Alors, cela décon-
tracte les muscles, et le blessé (litt. : la personne qui a l’entorse) n’aura
plus mal.

huɓɓa (v.)
► (s’)allumer, (s’)enflammer
► être brûlant de fièvre
Haa ko anndumi, to goɗɗo nyawi sonndaaru, o sonndoto ɓurna
fuu jemma jemma, ɓanndu huɓɓan, o wulinan boo. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
D’après ce que je sais, lorsque qqn souffre de la tuberculose, il tousse
surtout la nuit, son corps est brûlant et il transpire.

huɗo / huɗooji – ko/ɗi (n.)


► herbe, plante herbacée
En peul, on répartit tous les végétaux entre deux classes, lekki et
197
hula
huɗo, qui recouvrent à peu près la dichotomie ligneux / herbacées.

hula (v.)
► avoir peur (de), craindre, redouter
Ko kulataa to faarti ma, a doofloto mo cemtataa. (Prov., Modibo
Bello Amadou)
Sous l’emprise de la peur, tu peux oublier les convenances. (Litt. : Si
ce qui te fait peur te pourchasse, tu pourras bousculer qqn que tu
respectes.)
Sukkunde suuɗataa kulɗo. (Tourneux et Yaya 1998, p. 422)
Le fourré ne cache pas le poltron. (La personne peureuse n’aura pas
confiance, même si elle bénéficie de la meilleure protection.)
To mo mbeewa hulaay yaago jemma, mo fowru boo hulataa.
(Prov., Modibo Bello Amadou)
Si celui qui a une chèvre n’a pas eu peur de marcher la nuit, celui qui
a une hyène n’aura pas peur non plus.

humoo (v.)
► être bouché, avoir l’esprit lent et lourd
Cooko perɗo ɓuran marɗo kumiiɗo. (Prov.)
Celui qui n’a rien mais dont l’esprit est ouvert vaut mieux que celui
qui a et dont l’esprit est bouché.

hunnduko / kunnduɗe – ko/ɗe (n.)


► bouche
Hunnduko hallini mboodi. (Prov.)
Sans sa gueule, le serpent ne serait pas méchant. (Litt. : la bouche (du
serpent) a rendu le serpent méchant.)
Yaare fiɗi hunnduko limtoowo.
Le scorpion a piqué la pipelette à la bouche. (Pour quelque temps, on
n’aura plus personne pour énumérer les potins.)
No nyiɓre saatiri fuu, junngo majjataa hunnduko. (Prov.)
(Boubakary Abdoulaye, Maroua, 15-10-04)
Aussi épaisse que soit l’obscurité, la main ne rate pas la bouche.
Hunnduko woowko nyaamgo, koo nyannde juulde ko nyaaman.
(Prov.)
Une bouche habituée à manger, même le jour de la fête (de fin de
ramadan), elle mangera. (Quand on respecte le jeûne du ramadan, on
n’est pas encore capable de manger normalement le jour de la fête de
clôture du jeûne. En revanche, celui qui ne respecte pas le jeûne
mange ce jour-là normalement.)

198
hunnduko
Caftinɗo hunnduko mum fuu caftaaɗo banndum’en. (Prov.,
Modibo Bello Amadou)
Celui qui assure sa propre subsistance (litt. : celui qui satisfait sa
propre bouche), sa famille est dégoûtée de lui. (La famille n’aime pas
voir qqn s’autonomiser.)
Hunnduko les nyaamna hunnduko dow. / Ko les nyaamna ko
dow.
La bouche d’en bas nourrit la bouche d’en haut. / Celle d’en bas
nourrit celle d’en haut. (Allusion transparente à l’activité de la
prostituée.)
Na hunnduko kon haɓɓata jawmum.
C’est la bouche qui emmène son propriétaire en prison (litt. : qui
attache son propriétaire).
Hunnduko sukar/mannda, ɓernde kilbu.
Bonnes paroles, mauvais cœur (litt. : bouche sucrée/salée, cœur de
natron, i.e. hypocrite)
Laskal hunnduko haɓɓata jawmum.
La personne qui tient des propos provocateurs est elle-même la source
de ses malheurs. (Litt. : c’est la mauvaiseté de la bouche qui attache
son propriétaire.)
Diga nyawu nguu nanngi mo, hunnduko o foofrata.
Depuis qu’il a cette maladie, c’est par la bouche qu’il respire.
● margo hunnduko
► tenir habituellement des propos provocateurs (litt. : avoir la bouche)

► être capable de se défendre en cas d’accusation

● margo kunnduɗe ɗiɗi


► tenir un double langage (litt. : avoir deux bouches)

► lèvre cf. tonndu


● hunnduko dow
► lèvre supérieure

● hunnduko les
► lèvre inférieure

► extrémité
● hunnduko enndu
► mamelon (litt. : extrémité du sein)

► émergence du bourbillon
Caayoori waɗi hunnduko / yitere.
Le bourbillon du furoncle a émergé. (Litt. : l’inflammation a fait une
bouche / un œil.)

199
hurga
► métonymie pour « personne parlante »
hunnduko bu’e
personne qui profère des insultes ou des grossièretés dès qu’elle ouvre
la bouche (litt. : bouche de merde)
● maɓɓirɗum hunnduko
► pot-de-vin (litt. : ce avec quoi on ferme la bouche)
INSULTES
Hunnduko maa nyaama bu’e.
Que ta bouche mange de la merde ! (Malédiction légère à l’adresse de
qqn qui émet de mauvais souhaits à votre égard ou à qui vous en
voulez pour une raison ou pour une autre.)
Juuta-hunnduko / Juuta-ko !
Museau de singe ! (litt. : longue bouche)

hurga (v.) ; < kanuri [*kurgûn] « remède » > [kurwûn]


► guérir, soigner, traiter (une maladie ou un malade) ; syn. nyawndugo
Ngu kurguɗaa yamɗi, a hurgaay boo yamɗan. (Prov.)
La (maladie) que tu as soignée est guérie, (mais) même si tu ne l’avais
pas soignée, elle aurait guéri. (La situation se serait arrangée même si
vous n’aviez rien fait.)
Fowru, to ndu anndi hurgugo caarol, ndu hurga hoore maaru le !
(Prov.)
Si l’hyène sait soigner la diarrhée, qu’elle se soigne donc elle-même !
Ko hurgi Buuba mbarata Hamman. (Prov.)
C’est ce qui a guéri Bouba qui tuera Hamman. (Il ne faut pas chercher
à imiter autrui en toute chose.)
Wannjam’en kurgan nyawu teko.
Les barbiers soignent la coqueluche.
Diga mi waraay lopitaal, mi ɗon yara lekki sawoora. Mi tammino
teema ɗum kanga. Tawmi ɗum hurgataa : mi walaa sawoora.
(Yinda Hamadou, patient au CMAO de Meskine, 16-04-05)
Avant de venir au centre médical, je prenais le remède de la jaunisse.
Je pensais que c’était peut-être ça. J’ai constaté que cela ne me
guérissait pas : je n’ai pas la jaunisse.

hurgoo (v.) < hurga


► se soigner
Ɓe ndilliri mo Pette hurgaago.
On l’a emmené(e) à Petté pour se (faire) soigner.
Mi hurgorto bee leɗɗe Ɓaleeɓe.
Je me soigne avec les remèdes indigènes.
[Hiddeeko ɓe njaha lopitaal], ɓurna nyawɓe fuu ɗon poonda
200
huuduure
yargo leɗɗe Ɓaleeɓe. Ɓe ɗon mbi’a nyawu feere kurgun mum
walaa haa lopitaal, sey ngu hurgoroo bee leɗɗe Ɓaleeɓe. (Adama
Ousmane, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 29-03-04)
(Avant de se rendre au dispensaire), la plupart des malades essaient
de prendre des remèdes indigènes. Ils disent que certaines maladies
ne se soignent pas à l’hôpital (litt. : leur médicament n’est pas à
l’hôpital), mais qu’elles se soignent uniquement avec les remèdes
locaux.

huudu – ndu (n.)


► manche de louche en calebasse

huuduure / kuuduuje – nde/ɗe (n.)


► plaie, ulcère (interne ou externe)
Ɓiɗɗugo huuduure janande, naa ɗum ngorgu. (Prov. ; Dahirou
2004, p. 31)
Appuyer sur la plaie d’autrui, ce n’est pas ça le courage.
Kuuduuje kuturaaku ɗon kacca dus.
Les ulcères causés par la lèpre sentent très mauvais.
Kosɗe maako fuu ɗon keewi kuuduuje nefre.
Il a les pieds couverts de plaies répugnantes.
Yimɓe ɗon ngarda bee kuuduuje sababuuji, kuuduuje kiiɗɗe,
feere kam kuuduuje kaŋseer bee ɗe nyawu sukar. Ammaa, ɓe
anndaa ɗe kalluɗe, ɓe kaɓɓa ɗe bee haakooji haa ɗe nyola.
(Sannda Haman, infirmier, Pitoaré, le 10-03-04)
Il y a des gens qui viennent avec des blessures provoquées par des
accidents de la route, des vieilles plaies, ou même des ulcères
cancéreux ou diabétiques ; mais ils ne savent pas qu’elles sont graves
et ils les enveloppent avec des feuilles au point que cela pourrit.
CAUSES
Fofoodu kuuduuje ɗon warda gal laabi ɗuuɗɗi : to innu nyaami
ko ɓernde maako wanyi, jaanyanan mo ɓuule. Kanje boo, ɓaawo
ɗoon, ɗe ngarta kuuduuje. Salteeji noon ngaɗan kuuduuje, ndaa
nefre fuu. To kosam daada wonnake, ɓinngel acci musingo, enɗi
maako keewan kosam, swi ɗi naawan, ɗi ngaɗan huuduure.
(Djidda Haman, aide-soignant, Dogba, 03-05-04)
La cause des plaies a de multiples origines : si qqn mange une
nourriture qui le dégoûte, cela lui donnera des abcès. Ceux-ci
deviendront des plaies. Le manque d’hygiène provoque des plaies, la
répugnance également. Lorsque le lait de la mère est altéré et que
l’enfant a cessé de téter, ses seins se gorgent de lait et deviennent
douloureux, puis ils forment une plaie.
● huuduure marnde mbordi
► plaie infectée (litt. : plaie ayant du pus)

201
huuntoo
● huuduure nde ɗaɗi
► plaie cancéreuse, cancer (litt. : plaie qui a des racines)
● huuduure sookre
► plaie non infectée

TRAITEMENT
Ɓooyma, yimɓe ɗon kurga huuduure bee lesdi ceɗaandi ndi ɓe
ukkata nder maare.
Autrefois, on soignait une plaie avec de la terre tamisée que l’on
versait dedans. (Boubakary Abdoulaye, Maroua, 26-08-04)
Kuuduuje ɗon nafar feere feere. Huuduure wonnde ɗon neeɓa
haa waɗa ɓikkon. Ɓe ɗon kurgira ba ɗee ɗoo bee haako lekki ɓe
mbi’ata ŋapappi. Ɓe una ko, ɓe cammina nder maare. Ɗum
naawan kam, ammaa to innu munyi, nde takkoo, ɓaawo man nde
yoora. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
Il existe toutes sortes de plaies. L’une d’elles dure au point de se
multiplier (litt. : faire des enfants). On soigne celle-ci avec la feuille
d’un arbre appelé ŋapappi. On la pile et on en répand (la poudre) dans
(la plaie). Cela fait très mal, certes, mais si vous le supportez, (la plaie)
va se refermer (litt. : se coller), puis sécher.

huuntoo (v.d.) ; < huuna


► peler (intransitif)
Ɓaawo wujugo lekki dow ɓuulde, nde tesa, mbordi ila, suy laral
man huuntoo.
Après avoir frotté le remède sur l’endroit gonflé, celui-ci se perce, le
pus sort, puis la peau pèle.

huusa (v.)
► couper un morceau (de viande)
● huusgo jaabuuru
► couper le cordon ombilical
To haa ɓe kuusa jaabuuru ɓinngel danyaangel, sey annduɗo
jokkere maajum ; ɓe kuusataa koo toy fuu. (Sadou Bongo, guéris-
seur, Dogba, 23-09-04)
Pour couper le cordon ombilical d’un nouveau-né, il n’y a que celui
qui en connaît la jointure ; on ne coupe pas n’importe où.

huuwa (v.)
► travailler
► lancer un mauvais sort à (qqn)
Ɓe kuuwi mo.
On lui a lancé un mauvais sort.

202
iltirasooŋ
I

i’al / i’e – ngal/ɗe (n.)


var. : ƴiƴal / ƴiƴe
► os
● i’al ɓaawo
► colonne vertébrale (litt. : os du dos)

● i’al daande
► vertèbres cervicales (litt. : os du cou)

To i’al daande yewi, sey maaygo, ɗum hurgataako. (Mama


Garandji, 44 ans, infirmier toupouri, Maroua, 12-04-04)
Lorsque les vertèbres cervicales sont brisées, c’est la mort, cela ne se
guérit pas.

ii’am / ii’amji (ou) iiƴam / iiƴamji – ɗa/ɗi (n.) ; cf. ƴiiƴam


iida (v.)
► produire un bruit continu
Noppi am ɗon iida.
Mes oreilles bourdonnent. J’ai des bourdonnements d’oreilles. J’ai
des acouphènes.

iirtoo (v.d.) ; < iiroo


► bouger (dans le ventre) pour chercher la sortie (enfant, diarrhée)
– Noy paamrataa hannde a ɓesnan ɗoo ?
– Reedu am naawan, ndu waylitoo, ɓinngel iirtoo. Mi naawra
ɓaawo jokka yeeso fuu. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère
mousgoum, Petté, 28-05-04)
– Comment sais-tu que tu vas accoucher aujourd’hui ?
– Mon ventre me fait mal, il se retourne, le bébé bouge pour sortir.
J’ai mal du dos jusqu’au bas-ventre.

iiwa (v.)
► avoir les seins qui commencent à pousser (terme décent en fulfulde)
Ɓinngel ɗoo fuɗɗi iiwgo.
Cette enfant commence à avoir des seins.

iiwo – ngo (n.d.v.) ; < iiwa


► puberté (pour une fille)

iltirasooŋ – nga (n.) ; < français « ultrasons »


► ultrasons

203
innde
● aparee iltirasooŋ
► appareil à ultrasons
Min njamna aparee iltirasooŋ haa yiite Sonel. Min ɗisa zeŋ haa
maaga. Ɓaawo ɗoon, min takka hoore zeŋ haa babal silɓere. Ndeen
ɗum hoytina ɗaɗi ɓanndu, ɗum naawataa cilɓiiɗo oo fahin. Kala
fajiri fuu, min ngaɗana mo ɗum, haa nyannde kosngal maako
yamɗiti. (Hodébné Ruben, aide-soignant, CMAO Meskine, 27-04-04)
On branche l’appareil à ultrasons sur le courant électrique. Nous
fixons dessus une plaque de zinc (?). Ensuite, nous appliquons l’ex-
trémité de la plaque de zinc à l’endroit de l’entorse. Alors, cela décon-
tracte les muscles, et le blessé (litt. : la personne qui a l’entorse) n’aura
plus mal. Tous les matins, nous lui appliquons ce traitement jusqu’à
la guérison de son pied.

innde / inɗe – nde/ɗe (n.)


► nom
Ɓe coomtataa innde mawɗo.
On n’appelle pas un aîné par son nom propre. (CERCP 1988, p. 43)
● innde soorude
► nom commercial (litt. : nom de vente)

► espèce
[...] Rubbunde am ndee, inɗe leɗɗe fuu, woodaa ko walaa haa toon.
(...) Dans mon crottin (dit l’éléphant), toutes les espèces d’arbres se
retrouvent sans exception. (Noye 1976, pp. 52-53.)
► réputation
Innde maaɗa yehi har inndeeri maaɗa yahaay. (Prov., Modibo
Bello Amadou)
Ta réputation est allée plus loin que (l’annonce de) la cérémonie au
cours de laquelle on t’a donné ton nom. (Les actions réalisées par la
personne la font davantage connaître que l’annonce de la cérémonie
de dation du nom, qui reste confinée à un cercle de parents et de
voisins.)

innu – o (n.) ; < hausa [ibnùu] « fils » < arabe [ibn] « fils »
► personne humaine, être humain ; cf. goɗɗo

ipertaasoŋ – nga (n.) ; < français « hypertension »


► hypertension
Mette to ɗuuɗi haa goɗɗo, ɗum waɗan mo ipertaasoŋ. (Mamaï
Viatang, infirmier, chef de CSI Douroum, 06-05-04)
Lorsque qqn se fait trop de souci, cela lui donne de l’hypertension.
To goɗɗo ɗon yerdii saa’i malla gooro, maran hakkiilo saatungo ;
o ɓernan meere meere. Kanjum woni ipertaasoŋ. (Mamaï Viatang,
infirmier, chef de CSI Douroum, 20-08-04)
204
isterokoop
Si qqn aime trop le thé ou la noix de kola, il aura un hakkiilo dur ; il
se fâchera sans raison. C’est cela l’hypertension.

ipotaasoŋ – nga (n.) ; < français « hypotension »


► hypotension
To goɗɗo ɗon yerdii sukar, ɗum hokkan mo ipotaasoŋ. (Mamaï
Viatang, infirmier, CSI Douroum, 06-05-04)
Si qqn aime trop le sucre, cela lui donne de l’hypotension.

ireetir cf. laawol >laawol cille


isla (v.)
► éternuer
To ndamba yiɗi naastugo goɗɗo, o isla tawon.
Quand le ndamba menace qqn, celui-ci commence par éternuer.

islere / isle – nde/ɗe (n.d.v.) ; < isla


► éternuement
Islere ndotti’en feere ɗon doggina ɓikkon.
La façon d’éternuer de certains vieux fait fuir les enfants.

ispekiloom – nga (n.) ; < français « speculum // spéculum »


var. espekiloom
► speculum
To les reedu debbo ɗon naawa, min loowa ispekiloom nder dubbe
maako. (Vina Albert, laborantin, Makabaye, 06-09-04)
Lorsqu’une femme souffre du bas-ventre, nous introduisons un
speculum dans son vagin (litt. : dans ses fesses).

istafilokook – nga (n.) ; < français « staphylocoque »


► staphylocoque
Ɗum gilɗi ɗi ɓe mbi’ata istafilokook ngaɗata pinemonii. (Chef de
District de santé de Mindif, 21-05-04)
Ce sont les ‘germes’ que l’on appelle staphylocoques qui causent la
pneumonie.

istatoskoop Cf. tetekoop


isterokoop – nga (n.) ; < français « streptocoque »
var. : istirotokook
► streptocoque
Woodi gilɗi ɓe mbi’ata isterokoop bee menengokoop. (Yaya,
infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-04)
Il y a des ‘germes’ qu’on appelle streptocoques et méningocoques.

205
isteteskoop
Ɗum gilɗi istirotokook ngaɗata pilmoneer bee buroŋsiit. (Chef de
District de santé de Mindif, 21-05-04)
Ce sont les streptocoques qui causent les pneumopathies et les
bronchites.

isteteskoop cf. tetekoop


istirotokook cf. isterokoop
ittirɗum – ɗum (n.d.v.) ; < itta
► outil pour enlever
● ittirɗum gi’e
► pince à échardes
Haa ndotti’en wuro kam, a tawan cuuɗi laɓe maɓɓe ɗon mari
ittirɗum gi’e.
Chez les vieux du village, vous remarquerez que les fourreaux de leurs
couteaux comportent une pince à échardes.
● ittirɗum ngeldaande
► instrument chirurgical avec lequel on pratique l’uvulectomie

iyeende / iyeele – nde/ɗe (n.)


► pluie

jaabuujo / jaabu’en – o/ɓe


► personne qui a une hernie ombilicale

jaabuuru / jaabuuji – ndu/ɗi (n.)


► nombril
Jaabuuru woni caka cak ɓanndu ɓii-Aadama.
Le nombril est situé exactement au centre de la personne humaine.
Jaabuuru na reeta ɓiɗɗo-Aadama ; caka cak ndu woni, ndu
sennda dow bee les fuu fota kal kal. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
23-09-04)
Le nombril se trouve au milieu de la personne humaine ; il est
exactement au centre et il sépare le haut du bas en parts égales.
Yimɓe ɗon kurgira jaabuuji ɓikkon bee lekki ki ɓe tiggata haa les
giraamje. Ɓe kooca haako ɓe ngula, ɓe ɓiɗɗa nder jaabuuru.
(Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
On soigne l’ombilic des enfants avec une plante que l’on repique au
pied des jarres à eau. On en prend les feuilles, on les chauffe et on en
presse (le jus) dans le nombril.
206
jaangol
● jaabuuru rewru
►nombril creux (litt. : nombril femelle)
● jaabuuru wordu
► nombril saillant, hernie ombilicale (litt. : nombril mâle)

► cordon ombilical
Nyaamdu ɓinngel kam sey ko daada nyaami, saaloroo gal
jaabuuru maagel. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle,
Meskine, 18-08-04)
La nourriture de l’enfant est constituée de ce que sa mère mange, et
(cela) passe par son cordon ombilical.
Autrefois, on tranchait le cordon ombilical du nouveau-né avec une
lamelle d’écorce de tige de sorgho (ciifol).
To haa ɓe kuusa jaabuuru, ɓe ngaɗa leggel bee hottollo foddee ɓe
kuusa bee reeza. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Pour couper le cordon ombilical, on met un bâtonnet avec du coton
avant de le couper avec une lame de rasoir.
Feere ɗaɓɓitaa moto-kilanndoo, a heɓataa bee law. Ɓinngel
wurtoo, sey koocaa ngel, ngaataa nder daaro, njaaraa haa lopitaal
ɓe ta’a jaabuuru. (Maïba Hélène, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Parfois, tu cherches une moto-taxi et tu n’en trouves pas rapidement.
L’enfant sort, tu dois le prendre et le mettre dans une grande cuvette,
et l’emmener au centre de santé pour qu’on lui sectionne le cordon
ombilical.
Haa Cere ɓe kuusi jaabuuru am.
C’est à Tchéré que je suis né(e) (litt. : que l’on m’a coupé le cordon
ombilical).
Jaabuuru taari nde ɗiɗi haa daande ɓinngel.
Le cordon a fait une double circulaire autour du cou de l’enfant.
Jaabu kuluulu !
Nombril protubérant ! (Insulte)

jaahilaaku – ngu (n.d.) ; < hausa [jaah¡Àlii] « personne ignorante ou analphabète »


< arabe [j h l] « ignorant »
var. jaahilaare, jaahiliiku
► analphabétisme
Har jotta, jaahilaaku ɗon ɓesdoo nder duniyaaru, daliila laafere
e ɗuuɗki ɓiɓɓe-Aadama.
Actuellement, l’analphabétisme se développe dans le monde, à cause
de la pauvreté et de la croissance démographique.

jaangol – ngol (n.)


► froid sec

207
jaanya
jaanya (v.)
► ramener (des animaux du pâturage)
► causer, provoquer

jagga (v.)
► atteindre un seuil élevé de gravité chez (qqn) (pour une maladie)
To laatake minizii jaggi goɗɗo, ngu accan batte [...]. (Yaya Haman,
infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
Si la méningite atteint un seuil élevé de gravité chez une personne,
elle lui laissera des séquelles (...).
► rendre impuissant (sexuellement) (euphémisme)
Nyawu nanngi mo haa ngu jaggi mo o fuɗɗi maaygo.
Il a été pris par la maladie au point qu’elle l’a rendu impuissant et qu’il
est mort ensuite.

jala (v.)
► rire ; se moquer de
Le rire ne peut se donner libre cours dans la société peule, qu’entre
égaux. Dans les autres cas, il sera interprété comme un manque de
respect ou comme une moquerie.
To Pullo jali kam, sey nganyaandi.
Quand le Peul rit, en fait, c’est d’un rire méchant (litt. : seulement de
méchanceté).
Doondiiɗo jalataa geftirɗo. (Prov.)
Celui qui porte une charge ne doit pas se moquer de celui qui a laissé
tomber (la sienne).

jalɓa / njalɓ- (v.)


► germer, sortir le germe (sans que les feuilles ne soient encore visibles) ;
cf. fuɗa

jalɓalwu / jalɓalji – ngu/ɗi


var. jalɓu / jalɓi, ngilngu jalɓalwu ; (litt : « (ver) en forme de germe »)
► ascaris ;
Au pluriel, jalɓalji désigne l’ascaridiose.
To goɗɗo do’’ake haa maaya, jalɓalji mbaalindira naasta nder
ɓernde. (Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Lorsque qqn est sur le point de mourir (litt. : est tombé pour mourir),
les ascaris s’entrelacent (litt. : se couchent imbriqués ensemble) et
pénètrent dans l’épigastre.
Jalɓi, ɗum kurgun. Goɗɗo annduɗo hooca malla tura-hunnduko
malla mboɗeewu coy, liira ngu, yoora, nama, yara bee ndiyam.
Suy, ɗum yaha ɗum nafa gilɗi goɗɗi. (Gaw Abdou, Lopéré,
208
jawaabu
Maroua, 24-11-04)
Les ascaris constituent un remède. Le connaisseur doit en prendre un
qui a la bouche de travers (litt. : penchée) ou un très rouge, l’étaler au
soleil, le faire sécher, le piler, et avaler (ça) avec de l’eau. Ensuite,
cela va « soigner » les autres vers.

jalɓu / jalɓi – ngu/ɗi (n.) ; cf. jalɓalwu


jam – o (n.) ; < arabe [j m m] « reposer, pacifier »
► paix, tranquillité
Le mot se retrouve dans la réponse aux salutations dans lesquelles on
demande si la personne et les siens sont en bonne santé.
Fagga jam taa jam jaɓore. (Dicton)
Garde (précieusement) la paix de peur qu’elle ne t’échappe.
Laawol jam daayataako. (Prov.)
Une bonne route (une route sûre) n’est jamais longue. (La voie la plus
directe, si elle est périlleuse, peut être moins bonne qu’une voie plus
longue mais plus sûre.)

jamna (v.)
► incendier
● jamnugo ladde
►faire un feu de brousse, mettre le feu à la brousse
► allumer (un appareil chauffant)
Min njamna aparee iltirasooŋ haa yiite Sonel. (Hodébné Ruben,
aide-soignant, CMAO Meskine, 27-04-04)
On branche l’appareil à ultrasons sur le courant électrique.

jarnirgel / njarnirkon – ngel/kon (n.d.v.) ; < yara


► petit récipient avec lequel on mesure la quantité de bouillie de sorgho
natronée destinée au bébé

jaroowo / yarooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < yara


► ivrogne, alcoolique
Jaroowo semtataa, miijataako.
L’ivrogne n’a ni pudeur ni crainte.

jawaabu – ngu (n.) ; < arabe [j w b] « répondre »


► réponse
► résultats d’examens médicaux
Min kurgi ɓinngel daga jawaabu wartaay.
Nous avons soigné l’enfant avant d’avoir les résultats des analyses.

209
jeeɗoo
jeeɗoo (v.)
► se taire
Mo haala wari, yejjititno jeeɗaago. (Dicton ; CERCP 1988, p. 56)
Celui que la discussion a tué avait oublié de se taire. (Façon de faire
comprendre à qqn qu’il n’est pas bon de trop parler.)

jibbina (v.)
► engendrer, mettre au monde ; cf. danya
Ɗum moyjo jibbini ma haa lesdi Marwa ɗoo ?
Qui t’a mis au monde ici à Maroua ? (Qui sont tes parents ?)

jiija – ka (n.d.v.) ; < jiijoo


► infirmité ; cf. nyawu
To innu ɗon mawna, jiija maako boo ɗon yaha tullititgo.
Au fur et à mesure que la personne vieillit, son infirmité s’aggrave.

jiijannde – nde (n.d.v.) ; < jiijoo


► paralysie d’un membre
Ɓe ɗon mbi’a nyawu jiijannde waatoo to terɗe goɗɗo jiijake wa-
keere woore. (Zebaï Sada, aide-kinésithérapeuthe, Meskine, 30-03-04)
On parle de paralysie d’un membre lorsque les membres de qqn sont
paralysés d’un seul côté.

jiijiiɗo / jiijiiɓe – o/ɓe (part.v.) ; < jiijoo


► infirme, handicapé

jiijoo (v.)
► être infirme, estropié, handicapé
To innu jiijake kam, na nakkasa waɗi.
Lorsque qqn est infirme, il a sûrement qqch. qui manque (dans le
corps).

jilligaraajo / jilligara’en – o/ɓe (n.d.v.) ; < jilla


► métis
On reconnaît dans ce mot la racine verbale jill- « mélanger ».

jimmitoo (v.)
► se pencher sur
Rewɓe ɗon mbi’a ɓe ngiɗaa gorko jananno jimmitoo dow maɓɓe.
(Djamila Haman, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Les femmes disent qu’elles ne veulent pas qu’un homme autre que
leur mari (litt. : un homme étranger) se penche sur elles.

210
jokkere
jippina (v.d.) ; < jippoo
► faire descendre
► éjaculer (euphémisme)
Bee konndoom, gorko jippintaa law.
Avec le préservatif, l’homme n’éjacule pas vite.

johaajo / joha’en – o/ɓe (n.)


► jeune enfant, qui n’a pas encore atteint l’âge de raison
► personne attardée mentalement
Johaajo to fantini, tuggu koppi poton. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Si un attardé mental agit de façon anormale (litt. : exagérée),
agenouille-toi à sa hauteur. (Il ne faut pas hésiter à agir dans le même
registre que lui ; s’il t’insulte, insulte-le ; s’il te lance des pierres,
lance-lui-en aussi, etc. )

jokka / njokk- (v.)


► joindre les extrémités, abouter, raccorder, souder
► réduire (une fracture)
Goɗɗo mo anndanaay yewre, to wi’i jokkan, na nyolnan nde.
Si qqn qui ne s’y connaît pas en fractures dit qu’il va la réduire, il va
simplement la faire pourrir.
To goɗɗo yewi, ɓe ƴeewnoo yam mi hurgoya mo. To woodi yewre
ɓe njokkoyno haa babal feere, jokkaaki booɗɗum, mi jokkita, mi
jokka kesum. (Amadou Taïbé Boulama, guérisseur, Mogom-Mindif,
24-05-04)
Lorsque qqn s’est fait une fracture, on m’appelle pour que j’aille le
soigner. S’il y a une fracture que l’on a réduite ailleurs et qui n’a pas
été bien raboutée, je la re-fracture (litt. : je la disjoins) et je la raboute
à nouveau.
To haa ɓe keɓta kosngal man jokki na malla jokkaay, ɓe ngaɗa
radiyoo.
Afin de savoir si (la fracture de) la jambe est réduite ou non, on fait
une radio.

jokkere / jokke – nde/ɗe (n.d.v.)


► jointure, articulation
● wartugo njokkon-njokkon
► devenir squelettique (litt. : revenir petites articulations petites articu-
lations)
To nyawu sida nanngi goɗɗo, ɗum ɗon worɗa, bee doggere boo.
Innu ɗon timma-timma noon, waatoo o warta njokkon-njokkon.
Quand le sida affecte qqn, la personne a des boutons infectés (litt. :

211
jokkoowo
elle mûrit) et aussi la diarrhée. La personne maigrit complètement,
elle devient squelettique.

jokkoowo / jokkooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < jokka


► rebouteux

jonte-jemma – ɗe (n.c.)
« les fièvres de la nuit »
► perlèche, érosion inflammatoire avec fissure des commissures labiales
Pour la soigner, on conseille de boire du lait fermenté mélangé à des
bourgeons apicaux tendres, pilés ou non, de Capparis sepiaria.
(Abdourahamanou et al. 1995)

jooɗoo (v.)
► s’asseoir ; rester
Ko mawɗo jooɗii ƴeewi, ɓinngel darii ƴeewataa. (Prov., Dahirou
2004, p. 10)
Ce que l’adulte réussit à voir assis, l’enfant ne peut l’apercevoir étant
debout.
Jahanɗo nyaaman geɗal jooɗiiɗo. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Celui qui marche peut manger la part de celui qui est assis.
Ko saalii, to baaba ɗon jooɗii, ɓinngel fotaay jooɗoo jiimta mo,
malla boo ɓe njooɗodoo.
Auparavant, quand le père était assis, l’enfant ne pouvait pas s’asseoir
plus haut que lui, ni s’asseoir avec lui.
To goɗɗo ɗon jooɗii, a fotaay ndarooɗaa dow maako ; malla
njooɗoɗaa potaa bee maako, malla boo ko leestata her o jooɗii.
Lorsque qqn est assis, vous ne pouvez rester debout devant lui ; ou
bien vous vous asseyez au même niveau que lui, ou bien plus bas que
lui.

joonde / joole – nde/ɗe (n.d.v.)


► position assise, façon de s’asseoir
► vie, façon de vivre
► réunion
Jawmu risku, joonde fowru. (Prov.)
Le chanceux vit comme l’hyène. (L’hyène récupère les charognes et
les carcasses abandonnées par des animaux plus importants qu’elle.)

joorda (v.)
► saliver, baver
To [nyawu paɗɗe] nanngi innu, o eftoo o do’’oo, o ɗon joorda boo.
(Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Quand (l’épilepsie) s’empare d’une personne, celle-ci se dresse et
212
junngo
retombe, elle bave également.

joorde – ɗe (n.d.v.) ; < joorda


► bave, salive
Fuɗɗam ginnawol, dagam joorde yi’ete,
diga yiigo, ƴamɗe ngoodaa,
ginnawol suuli mo. (Sannda Oumarou)
Le début de la folie, on le constate dès que qqn bave
(litt. : se voit dès la bave) ;
dès qu’on voit ça, on ne se pose plus de questions
(litt. : dès la vue, il n’y a pas de questions),
la folie s’est posée sur la personne.

joosnirɗam – ndam (n.d.v.)


« (liquide) avec lequel on dissout »
● joosnirɗam lekki
« (liquide) avec lequel on dissout le produit traitant »
► solvant (dans un pesticide, par exemple)

Joosnirɗam lekki, ɗum jiiɓruɗum lekki dimi.


Le solvant est ce avec quoi on mélange la matière active.

junngo / juuɗe – ngo/ɗe (n.)


► main, bras
Junngo sooko janngataa yiite. (Prov.)
On ne peut aller chercher du feu sans rien en main. (Litt. : la main vide
ne va pas chercher du feu. I.e., on n’a rien sans rien.)
Hammadu nokki biriiji jur junngo, o hokki yam.
Hamadou a pris un bonne poignée d’arachides et me les a données.
Kanko kam, junngo maako naawngo her moorgo.
Elle, elle fait mal quand elle tresse (les cheveux).
To ɓinngel danyaama, ngel wurtoto ngel ɗon tamndi njuukon
maagel ; ɓe mbii ɗum alkawal ngel jogii.
À sa naissance, l’enfant sort avec ses petits poings fermés ; on dit que
c’est le contrat conclu devant Dieu qu’il tient. (On dit que l’enfant,
avant de naître, a reconnu Allah comme Dieu et qu’il a promis de
l’adorer.)
Junngo maa bana kine nelɓere.
Ta main est comme un pédoncule de fruit d’ébénier (Diospyros
mespiliformis). (Tu as la main crochue : tu es pingre.)
● feewgo junngo her moorɗi
► ne pas faire mal quand on tresse (les cheveux)

● hawtugo junngel junngel


► s’entraider (litt. : réunir une petite main une petite main)

213
junngo
● jogoraago (goɗɗo) ɓaawo junngo
► n’avoir aucune estime pour (qqn) (litt. : prendre qqn sur le revers de la
main)
● jogoraago (goɗɗo) juuɗe ɗiɗi
► avoir beaucoup d’estime pour (qqn) (litt. : prendre qqn à deux mains)

● juttingo junngo
► voler (euphémisme ; litt. : allonger la main)

● juuta-junngo
► voleur (adj.) (euphémisme ; litt. : qui a la main longue)

● yiidugo juuɗe
► donner un pot-de-vin (litt. : se voir / se rencontrer avec les mains)

● junngo nyaamo / junngo nano (ou) junngo agulaawo


► main droite / main gauche

Nano loota nyaamo, nyaamo loota nano. (Prov., Dahirou 2004, p. 54)
La gauche lave la droite, la droite lave la gauche.
● junngo dow junngo
► de main en main

● junngo e junngo
► la main dans la main

Min caanindiri junngo e junngo.


Nous nous sommes salués en nous serrant la main.
► de la main à la main, en mains propres

Mi yaarani mo ɗereewol maako junngo e junngo.


Je lui ai porté sa lettre en mains propres.
► au comptant

A soodan mbuuloore am junngo e junngo na ?


Tu peux acheter mon chapeau en payant comptant ?
► en flagrant délit

Mi nanngi gujjo am junngo e junngo.


J’ai attrapé mon voleur la main dans le sac.
● ɓaawo junngo
► dos de la main, revers de la main

Bee ɓaawo junngo o fiyi mo.


Il l’a frappé d’un revers de main.
● nanngugo junngo
► déflorer (une jeune fille) lors de la nuit de noces (euphémisme ; litt. :

prendre la main de)


● wartugo junngo
► menstrues (euphémisme ; litt. : retour de la main)

214
juulna
► main, métonymie pour « personne »
Taa wannyootir bee junngo ɓurngo maa semmbe ! (Prov., Modibo
Bello Amadou)
Ne taquine pas qqn qui est plus fort que toi !
Kifinooje man fuu, junngo wooto nyooti ɗe.
Tous ces bonnets ont été cousus par la même main.
Mi wi’a daada ɓinngel taa o fijira ngel meere meere, taa boo
juuɗe ɗuuɗa dow maagel.
Je dis à la mère de l’enfant de ne pas jouer avec lui à tout moment, et
qu’il n’y ait pas non plus trop de personnes à le manipuler.
► générosité (main qui donne)
Junngo suranan ɓalel. (Prov.)
La générosité (vis-à-vis d’autrui) est une protection (pour soi).
Junngo ɓiran koo kosam mbarooga. (Prov., Boubakary Abdoulaye,
Maroua, 20-10-04)
En donnant, on peut arriver à traire même une lionne.
● saata-junngo
► pingre, avare (litt. : qui a la main dure)

Junngo wayne saati bana kine nelɓe.


Ce type est d’une pingrerie rare. (Litt. : la main du type est dure
comme le pédoncule de fruits de Diospyros mespiliformis.)
► sorcellerie (euphémisme)
Junngo, kalluɗum.
La sorcellerie, c’est mauvais.
● waɗgo goɗɗo junngo
► lancer un mauvais sort à qqn

To ɓe ngaɗi goɗɗo junngo, min keɓtan. Feere ɓe mbi’a ɗum


henndu, junngo maako ɗon seeka, malla boo kosɗe maako. Ngam
huuweego junngo waɗan goɗɗo bana ginnawol, goɗɗo feere boo
bana piyal. Junngo bee kosngal waata. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Lorsque l’on a lancé un mauvais sort à qqn, nous nous en rendons
compte. Parfois, on dirait que c’est la folie et son bras lui fait très mal,
ou bien ses pieds. En effet, le mauvais sort rend la personne comme
folle, ou parfois (lui donne) une crise. Le bras et la jambe se
paralysent.
● kuugal junngo
► pratique de la sorcellerie (litt. : travail de la main)

juulna (v.d.) ; < juula


► circoncire

215
juulnoo
juulnoo (v.d.) ; < juulna
► se faire circoncire
Zaman naane, to haa ɓinngel juulnoo, sey ngel laatoo ngel hulataa
waalaago feere maagel.
Autrefois, pour qu’un garçon puisse se faire circoncire, il fallait qu’il
soit devenu capable de dormir seul sans avoir peur.

juwe Cf. ɓuudi

kaaɗkaaɗngel / kaaɗkaaɗkon – ngel/kon (n.d.v.) ; < haaɗa


var. : haahaande ; (litt. : la petite très amère)
► vésicule biliaire

kaaramaajo / kaarama’en – o/ɓe (n.) ; < emprunt


► sorcier ; cf. mistiriijo

kaaramaaku – ngu (n.d.) ; < emprunt


► sorcellerie ; cf. mistiraaku

kaartudi – ndi (n.d.v.) ; < hartoo


► crachat contenant des mucosités bronchiques, molard, glaviot
Tagu no fantiri ɗuuɗgo haala fuu, moɗataa kaartudi, tuutan ndi
kaayri kam. (Prov.)
Aussi excessivement bavard que puisse être qqn, il n’avalera pas un
molard, il le crachera, en vérité.
Ɓe kooƴi kaartudi am, ɓe njaarimmi radiyoo, ɓe kooƴi ƴiiƴam am
fuu. Ammaa haa ɓe paama ɗum sonndaaru, haa kaartudi ɓe tawi
ngilkon. (Aminatou Seïny, ménagère mousgoum, 18 ans, Petté, 28-
05-04)
On a pris mon crachat, on m’a conduite à la radio, on a aussi prélevé
mon sang. Mais, ce qui leur a fait comprendre qu’il s’agissait de tu-
berculose, c’est le crachat dans lequel ils ont découvert des ‘germes’.

kabba – ka (n.) ; < cf. hausa [¥aabaa] « douleur ressentie dans tout le corps »
► syphilis au stade tertiaire
Il n’existe pas de terme générique englobant les trois stades de la
syphilis. Le kabba est conçu comme une maladie distincte de la
syphilis (au stade caractérisé par des éruptions cutanéo-muqueuses),
mais cependant lié par un lien de causalité.
Kabba, ɗum nyawu ngu timmataa. Ɗum gaaye ndimata ngu. To
gaaye nanngi innu o hurgake, kabba boo nannga mo koppi, o
216
kaloo
waawataa yaago. Jokkuɗe fuu naawan. (Haman et Sannda
Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
La syphilis tertiaire est une maladie qui ne finit pas. C’est la syphilis
de stade secondaire qui en est la cause. Quand la syphilis secondaire
a affecté une personne et que celle-ci est guérie, la syphilis de stade
tertiaire l’affecte aux genoux : elle ne peut plus marcher. Elle a mal à
toutes les articulations.

kaɓɓorgel (n.d.v.) ; < haɓɓa


« petit joug, petite chose avec laquelle on attache »
► variété de caayoori ngordi ; cf. caayoori
Caayoori ɗon asli ɗiɗorjo. [...] Ɗiɗaɓri, ɓe ɗon mbi’a ndi
kaɓɓorgel. Kayri boo haa daande goɗɗo ndi woni, ndi nanngira
boo gal nder. Haa yaasi kam, koo ko goɗɗo yi’ata, ammaa gal
nder, goɗɗo waawataa moɗgo, koo ndiyam o waawata yargo.
(Abdouramane Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
Il y a deux espèces de caayoori. (...) Le deuxième s’appelle kaɓ-
ɓorgel » (litt. : jouguet). Lui, c’est au cou qu’il se trouve et il attaque
aussi par là. De l’extérieur, il est invisible, mais, à l’intérieur, la
personne ne peut pas avaler, elle ne peut même pas boire de l’eau.

kacceenga – nga (n.d.v.) ; < hacca


► mauvaise odeur
● kacceenga hunnduko
► mauvaise haleine
Kacceenga hunnduko ɗon nafar tati : tampere yiggugo nyii’e ɗon,
nyawu nyii’e, waatoo nder maaje nyoli ; feere boo, daga nder
reedu maako, teema dammugal laabi maaje jaasɗum. Ko woni
nder reedu ɗon wurtoo to hawti bee poofɗe, ɗe piyi goɗɗo ni, innu
maata kaccuɗum. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-
05-04)
Il y a trois sortes de mauvaise haleine : cela peut être la paresse de se
brosser les dents, ou que parmi celles-ci il y en a de pourries ; ou
encore, (elle provient) du fond du ventre, il y a peut-être un espace
interdentaire (trop) large (qui empêche de faire barrage). Ce qui se
trouve dans le ventre sort et quand cela se mêle à la respiration, cela
frappe directement la personne (qui est en face) et elle sent une
mauvaise odeur.

kalaba – nga (n.) ; < emprunt d’origine indéterminée


► argile commercialisée en petits morceaux, consommée notamment par les
femmes enceintes

kaloo (v.) ; < français « caler »


► bloquer, se bloquer
217
kalsiyoom
Cet emprunt français fait florès même auprès des unilingues. Il
remplace le verbe falaago.
To goɗɗo fooɗi henndu, koo ndu ɗon bee saltee, ɗe kaloto dow
gaasa goo. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-
09-04)
Lorsque l’on respire de l’air, même si celui-ci contient des saletés,
elles seront bloquées sur les poils.

kalsiyoom – nga (n.) ; < français « calcium »


► calcium
Ɓurnal kam fuu, min ɗon mbi’a yewɓe ɓe nyaama nyaamdu mar-
ndu kalsiyoom. (Mana Garandji, 44 ans, infirmier toupouri, Maroua,
12-04-04)
Le plus souvent, nous disons aux victimes de fractures de manger des
aliments contenant du calcium.

kalu / kaluuji – nga/ɗi (n.)


► chose que l’on mange en dehors des repas, en-cas
Kaluuji fuu bana ko nanndi biriiji kecci, masarji, ngaɗan paɓ-
ɓooje. (Boubakary Abdoulaye, 30 ans, peul, Maroua, 02-08-04)
Toutes les choses que l’on mange en dehors des repas, comme les
arachides nouvelles, les (épis de) maïs, provoquent le ‘paludisme’.

kaŋseer / kaŋseerji – nga/ɗi (n.) ; < français « cancer »


var. : kaseer
► cancer ; syn. huuduure nde ɗaɗi
Le nom de cette maladie a été répandu dans le cadre de la bio-
médecine.
Nyawu kaŋseer ɗon nanndi bana waande : to a fusi nde, janngo
ni nde ƴuufa. Kaŋseer boo bana nii wa’i. To a itti nga, faɓɓi seɗɗa
ni, baakin koo lebbi ɗiɗi malla tati, ngi’aa ngu fuɗɗiti torrugo
nyawɗo man. Nyawu kaŋseer seekataako. (Adamou Ousmanou, 48
ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Le cancer ressemble à une termitière : si vous la détruisez, le
lendemain elle est réédifiée. Le cancer également est comme ça. Si
vous l’enlevez, un tout petit peu après, soit deux ou trois mois, vous
verrez qu’il a recommencé à faire souffrir le malade. Le cancer ne
s’opère pas.
Woodi mbal ɓe mbi’ata arge. To goɗɗo tokkake yargo ɗam, ɗam
defan heŋre, nyolnan nde. Kanjum ɓe mbi’ata kaŋseer. Koo
kuuje bana dajje, lekki hottollo, ɗoo fuu waɗan kaŋseer. (Gaïvaï
Ganava, infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
Il y a une boisson alcoolisée qu’on appelle arge. Si qqn en boit régu-
lièrement, cela lui cuira le foie et le fera pourrir. C’est ce qu’on appelle
218
kaŋseer
cancer. Même des choses comme le poison, le pesticide destiné au
cotonnier, tout ça donne le cancer.
To caayoori ɓuuti, waɗi yitere, worɗi, ɓe tuppa ndi, suy mbordi
wurtoo ; ammaa, haa lopitaal, ɓe tufa baate, ɓe ndokka lekki ndi
saakoo. To ndi saakake, kanjum fuɗɗata kaŋseer ; nanataa
kaŋseer ɗoo, ɗum caayoori. (Femme inconnue, Lopéré, Maroua, 25-
11-04)
Lorsque le caayoori a gonflé, qu’il a fait émerger le bourbillon et qu’il
a fait du pus, on le perce, et le pus sort. Mais, à l’hôpital, on fait des
piqûres, on donne un médicament et il se disperse. Une fois qu’il s’est
dispersé (dans le corps), c’est cela qui cause le cancer ; ce que tu
entends appeler « cancer », c’est le caayoori.
CAUSES
To bana a ɗon yara kafee bee yiite, fotootira boo yiite ngee wuli
ma, ndeen a yari ndiyam saƴƴannde noon, kanjum waɗata
kaŋseer. A anndi to yiite wuli ma junngo malla kosngal, to a waɗi
ndiyam haa babal ngaal, ɓoostoo, noon haa reedu boo. (Mamaï
Viatang, infirmier, chef de CSI de Douroum, 20-08-04)
Si par exemple vous buvez du café brûlant et qu’il arrive que cela vous
cause une brûlure (interne), puis que vous buviez de l’eau (froide)
immédiatement après, c’est cela qui cause le cancer. Vous savez que
si vous vous êtes brûlé à la main ou à la jambe et que vous versez
dessus de l’eau, cela va faire partir la peau (litt. : s’écorcher), c’est la
même chose dans l’estomac.
Ko naastinta kaŋseer nder heŋre, ɗum bana yiɗɓe yargo arge
tokkindira yargo, suy ɗum wulan heŋre. To goɗɗo meemtake,
dajje kuucitan dow heŋre ; to ɓe njaawɗaaki hurgugo oon man,
ɗum wulan heŋre maako, o maaya. Feere boo, bana lekki hottollo,
to goɗɗo yari, neeɓi seɗɗa, wulan mo heŋre, o maaya. Koo to
goɗɗo oo ɗomka nanngi mo jur, o heɓaay ndiyam yargo, heŋre
maako yooran, ndeen o maaya. Kaŋseer heŋre kam, naa ɗum
huuduure bana haa ɓernde ; kayre kam, nde wulan bee wulgo.
Kanjum nde hurgataako. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de CSI de
Douroum, 20-08-04)
Ce qui fait pénétrer le cancer dans le foie, c’est, par exemple, ceux qui
aiment boire de l’alcool et qui en boivent régulièrement, alors, cela
leur brûle le foie. Lorsqu’une personne a été mordue par un serpent
(litt. : a été touchée [euphémisme]), le venin se dirige vers le foie ; si
on ne la soigne pas rapidement, cela lui brûle le foie et elle meurt.
Parfois encore, si qqn absorbe par exemple des pesticides destinés au
cotonnier, son foie se dessèche et il meurt. Même si qqn a très soif et
qu’il n’a pas d’eau à boire, son foie va se dessécher et il mourra. Le
cancer du foie, ce n’est pas une plaie comme (le cancer de) l’estomac ;
(le cancer du foie) produit une sensation de brûlure (litt. : brûle avec
219
kapsol
brûlure). C’est pourquoi il est incurable.

kapsol / kapsolji – nga/ɗi (n.) ; < français « capsule »


► gélule
Yimɓe ɗon nyawndoo kuuduuje [marɗe mbordi] bee kapsol nga
ɓe coodata haa aga’en. Ɓe kooca kuroori kapsol man, ɓe ukka
nder huuduure man haa nde heɓa nde yoora. (Djidda Haman, aide-
soignant, Dogba, 03-05-04)
Les gens soignent les plaies (infectées) avec des gélules qu’ils
achètent chez les vendeurs ambulants. Ils prennent la poudre contenue
dans la capsule et la versent dans la plaie afin qu’elle puisse sécher.

kardiyaakjo / kardiyaak’en – o/ɓe (n.) ; < français « cardiaque »


► un, une cardiaque (terme employé par les personnels soignants)
To ɓernde goɗɗo somi difgo ƴiiƴam, kanjum wonete o kardi-
yaakjo. (Adama Ousmane, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 29-03-04)
Quand le cœur de qqn est fatigué de tirer le sang, c’est cela qui définit
un cardiaque.

karfa – ka (n.) ; < arabe [h¬arf] « tranchant (d’un couteau, d’une épée) »
► sortilège, opération magique destinée à désunir deux personnes qui,
jusqu’alors, étaient en bons termes (mari/épouse, père/fils, mère/fille,
patron/employé, etc.)
► séparation de deux personnes liées par alliance, parenté, amitié, etc.,
obtenue par des moyens magiques (par exemple en incorporant de la
poudre de feuilles d’indigotier ɓaleeriiho dans la sauce consommée par
l’une des personnes)

karne / karneeji – nga/ɗi (n.) ; < français « carnet »


var. : karne / karneeje
► carnet

kaseer Cf. kaŋseer


kaseet / kaseetji – nga/ɗi (n.) ; < français « cassette »
► vidéo-cassette
Kaseetji ɓe ngaddi jonta ɗoo mbonni yimɓe. (Mn., 25 ans,
prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
Les vidéo-cassettes qu’on a apportées de nos jours ont perverti les
gens.
● kaseet radiyoo
► cassette audio

kaske / kaskeeji – nga/ɗi (n.) ; < français « casque »


► casque
220
kayweejo
Ko haani, ba’’otooɗo moto fuu, sey mara kaske.
Normalement, tous ceux qui montent sur une moto doivent avoir un
casque.

kawda – ka (n.)
► grigri qui protège contre les flèches et les balles
Haa ɓe ngaɗa kawda, ɓe ɗon kawta alooru bee ɓiɓɓe golommbi,
ɓiɓɓe saginaaje, ɓiɓɓe ɓale-ɓaleehi, ɓe nama ɗum bee bu’e
njamndi. Ɓe kooca kuroori ndii, ɓe ngaɗa layaaru. To goɗɗo ɓili
ndu, koo ɗume heɓataa mo. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 20-03-
05)
Pour faire une protection magique contre les flèches et les balles, on
associe un pique-bœuf avec des graines de Stereospermum kunthi-
anum, de saginaahi, de ɓale-ɓaleehi et on pile (le tout) avec des
scories de fer. Avec cette poudre, on fait un grigri. Celui qui le porte
au cou, rien (aucun projectile) ne pourra l’atteindre.

kawsu – nga (n.) ; < français « caoutchouc »


► caoutchouc, matière plastique
● kawsu juuɗe
►gants en caoutchouc, gants isolants (litt. : caoutchouc pour les mains)
► préservatif ; syn. cf. konndoom
To paanyo debbo ɗon waɗa njeenu, o wara min mballa mo bee
sawariiji ngam taa o reeda, malla taa nyawu nannga mo. To
waaye maako ɗon ɓorna kawsu saa’i baaldal, o reedataa ; nya-
wuuji boo bana gaaye, koros, fuu nanngataa mo. (Gaïbaï Ganava,
chef du CSI de Gazawa, 04-05-04)
Si une jeune femme a des relations sexuelles avant son mariage, il faut
qu’elle vienne pour que nous l’aidions par des conseils à ne pas être
enceinte ou à ne pas attraper de maladies. Si son ami porte un préser-
vatif au moment de coucher (avec elle), elle ne sera pas enceinte, et
les maladies comme la syphilis, la gonococcie, aucune ne l’affectera.

kawsuwol / kawsuuji – ngol/ɗi (n.)


► tuyau en plastique

kawyeejo Cf. kayweejo


kaye / kayeeji – nga/ɗi (n.) ; < français « cahier »
► cahier
● kaye inɗe nyawɓe
► registre des patients (litt. : cahier des noms de malades)

kayweejo / kaywe’en – o/ɓe (n.) ; < hausa [hauyaa] « petite houe »


var. kawyeejo
221
kayweeku
► villageois, villageoise
Pour le Peul citadin, c’est le prototype de l’imbécile ou, du moins, de
l’ignorant.
Kayweejo reedu kaywaawu ; yaara gertogal mum luumo, sooda
liɗɗi. (Prov.)
Villageois, ventre de sacoche d’âne ! Il emporte sa poule au marché
(pour la vendre) et achète du poisson ! (On se défait d’un bien de
qualité pour en acquérir un inférieur. Noter le jeu de mots
kayweejo/kaywaawu)

kayweeku – ngu (n.d.) ; < kaywe (hausa)


► rustrerie, manque d’éducation et de connaissance
Ginnawol hurgoto, kayweeku hurgataako.
La folie se soigne, pas la rustrerie.

kecco-ajabaajo / heccuɓe-ajaba’en – o/ɓe (n.c.)


« petite jeune (qui est une) femme libre
► jeune fille de mœurs libres
Le terme s’applique à des jeunes filles qui n’ont jamais été mariées et
qui ont un comportement répréhensible dans le domaine sexuel.

keeci – ɗi (n.)
► reins, bas du dos
Ɓe anndi waandu ɗon bee daande, ɓe mbaɗa ɓoggol e keeci. (Prov.)
On sait que le singe a un cou, (mais) on lui passe une corde aux reins.
(Normalement, on attache un animal par le cou, mais dans le cas du
singe, pour plus de sûreté, on lui passe une corde autour des reins.)

keefam – ɗam (n.)


► bile
Nyawɗo paɓɓooje, to o tuuti keefam ni, o yamɗiti.
Celui qui a un accès de ‘paludisme’, dès qu’il a vomi de la bile, il est
guéri. (Boubakary Abdoulaye, Maroua, 07-07-04)

keetol / keeti – ngol/ɗi (n.)


► ligne de suture qui rejoint l’anus au scrotum (anatomie masculine)
► par euphémisme : gros pénis (anatomie masculine)

keeƴooyel – ngel ; < heeƴa


► affection localisée qui ronge le gland du pénis

kelnyoowo / helnyooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < helnya


► tailleur d’ongles
Le tailleur d’ongles parcourt les rues avec son matériel de manucure/
222
ketol
pédicure (petits ciseaux, alcool, eau de Javel, éponge).
Helnyooɓe nder wuro ɗoo fuu yaasi-lesdi’en.
Les tailleurs d’ongles de toute la ville sont des étrangers.

ketol / keti – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < heta


► dose, mesure
(En français local, il faut se méfier lorsque l’on veut utiliser le mot
« dose » et le verbe « doser » dans leur sens en français standard.
« Dose » ne sera pas compris comme « quantité déterminée d’un
produit » et « doser » ne signifiera pas « déterminer la dose d’un
produit », mais comme, respectivement, « une forte dose de » et
« donner ou mettre une forte dose de ».)
Le mot ketol est concurrencé par un emprunt au français, doos. Il n’a
pas la valeur stricte qu’on lui donne dans la médecine moderne, car il
n’existe pas de mesure étalon dans le domaine de la pharmacopée
traditionnelle.
« Les guérisseurs vous diront toujours de prendre deux ou trois gorgées
du décocté avant le bain ou bien de boire deux ou trois louches de
macéré alors que ces louches existent sous différentes dimensions, il
n’y a pas de référence ou de modèle types. De même lorsqu’il s’agit
d’emploi de poudre, ils recommandent également de prendre une ou
deux pincées qui varient d’un individu à l’autre.
Ainsi, l’on arrive à l’échec du traitement par des doses insuffisantes qui
ne servent à rien ou aux doses fortes qui conduisent à l’intoxication
aiguë.
En effet, la quantité du solvant utilisé pour faire la macération ou la
décoction n’est jamais précisée, et souvent on observe des accidents
mortels à la suite d’absorption du décocté très concentré.
Il est à noter, non seulement que cette notion n’est pas encore maîtrisée
par les guérisseurs, mais aussi que l’ignorance de nos populations sur
l’importance des doses thérapeutiques aggrave ce problème.
C’est ainsi que certains patients, ayant observé l’effet positif d’un
produit en abusent en espérant obtenir une guérison immédiate, mais
aboutissent plutôt à une intoxication.
Notons que ce genre de raisonnement s’observe même au niveau de la
thérapeutique moderne » (FATOUMATA Sanda-Oumarou 1982, p. 31).
Haatummeere ndee ɗon holla en seeɗa no semmbe leɗɗe foti nder
keti boowaaɗi huuwtinireego.
Ce tableau nous donne une idée de (litt. : nous montre un peu)
l’efficacité que peuvent avoir les produits traitants aux doses
couramment utilisées.
To a wi’i doktoor a ɗon hurgira koros bee ɗaɗi zaraawol, o wi’e :
« Noy noy goɗɗo huuwtinirta bee huunde nde walaa doos ? »
Abdouramane Modibbo, guérisseur à Petté, 25-06-04)
223
kiikook
Si vous dites à un « docteur » que vous soignez la gonococcie avec
des racines de Leptadenia, il vous dit : « Comment donc peut-on
employer une chose qui n’est pas dosée ? »

kiikook (interj.)
► onomatopée imitant le bruit de la respiration de l’enfant atteint de
coqueluche (bruit appelé « chant du coq ») ; cf. teko
To ɓinngel maa ɗon mari teko, a nanan ngel ɗon sonndoo noon,
maataa boo nder toon ‘kiikook !’, suy ɓaawo man ngayraa nango
ngel ɗon sonndoo, ngel waaloo zin ! (Dada Bouba, 35 ans, ménagère
peule, Dogba)
Si votre enfant a la coqueluche, vous l’entendez qui ne fait que
tousser, (et dans ses quintes de toux), vous saisirez « kiikoo ! », puis,
vous ne l’entendrez plus tousser, il s’évanouit.

kiikol – ngol (n.d.v.) < hiika


► bruit fort de respiration, respiration bruyante

kiiroowo / hiirooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < hiira


► noctambule (m. ou f.) qui court les bars et les partenaires sexuels

kilam / kilamji – ngam/ɗi (n.) ; < français « clamp »


► clamp (pinces employées soit pour comprimer les parois d’un conduit ou
d’une cavité afin d’empêcher le contenu de s’en échapper, soit pour
empêcher une hémorragie ou pour maintenir temporairement un organe
dans la position désirée (Quevauvilliers 2005, p. 105)
Caka kuuje ceekruɗe, woodi kilamji ɗi ɓe nanngirta teteki.
(Oumarou Amadou Yaya, infirmier, hôpital de Maroua, 18-08-04)
Parmi les instruments chirurgicaux, il y a les clamps avec lesquels on
arrête les intestins.

kilbu – ɗam (n.) ; < kanuri [*kŒlbù] > [kŒlwù] « natron »


► natron
Carbonate de sodium hydraté Na2CO3, 10H2O, à saveur piquante,
faisant vivement effervescence avec HCl dilué. (Lozet et Mathieu
1990.) Très utilisé en cuisine ainsi qu’en médecine humaine et
animale.
Ndollam ɓinngel, sey ɓe ndollida ɗam bee kilbu.
L’eau de sorgho (que l’on donne à) l’enfant, on doit la faire bouillir
avec du natron.
Kilbuyel maa halki nder bordooɗe baali. (Dicton)
Ton petit morceau de natron s’est perdu dans les crottes de moutons.
(Ce que tu as fait ne se voit pas, c’est comme si tu n’avais rien fait.)
No ɗum fuɗɗiri yam, reedu am aarti wutti, ndu tirzi kaŋ.
224
kilo
Ƴakkumi kilbu, suy ndu sankiti bee koyɗum. (Bouba Djam, CMAO,
Meskine, 26-07-04)
Au commencement, mon ventre s’est mis à enfler, il était
complètement bloqué (litt. : attaché). J’ai croqué du natron, et il s’est
dégonflé (litt. : dispersé) facilement.
● kilbu laaciijam
► natron d’apparence fibreuse

Réputé tuer les vers intestinaux. On en fait prendre au nouveau-né


pour le débarrasser des koyoowu qui le font pleurer.
To innu nisɓake kilbu laaciijam, hoore mum accan naawgo.
Si qqn prise du natron fibreux (réduit en poudre), il n’aura plus mal à
la tête.

kilediis – nga ; < français « clé de dix »


► prise de la tête sous le bras (dans la lutte)
Vient du français « clé de dix », qui désigne un outil de serrage utilisé
en mécanique.
O waɗi mo kilediis.
Il lui a bloqué la tête sous le bras.

kiliniik / kiliniikji – nga/ɗi (n.) ; < français « clinique »


var. : kilniik
► clinique, établissement hospitalier privé
Nde nyawu nguu fuɗɗi yam, njaami kiliniik Dugoy. Ɓaawo man,
ɓe neldi yam Miskin.
Dès que j’ai ressenti les premières atteintes de cette maladie [litt. : dès
que cette maladie m’a commencé(e)], je suis allé(e) à la clinique de
Dougoy. Ensuite, on m’a envoyé(e) à Meskine.
Hurgaago haa kilniik, caɗɗum.
C’est cher de se soigner dans une clinique.

kiliyaaŋ / kiliyaaŋ’en – o/ɓe (n.) ; < français « client »


► vendeur habituel, fournisseur habituel
► client
Jemma, yaa le haa Dow-Maayo ɗoo, ngi’aa ɓikkon rewɓe ɗon tali
dow buuwol ndeena kiliyaaŋ. (W., 22 ans, prostituée, Baoliwol,
Maroua, 22-01-06)
La nuit, tu n’as qu’à aller à Domayo voir les filles alignées sur la rue,
attendant les clients.

kilniik – nga (n.) ; < français « clinique » ; cf. kiliniik


kilo / kilooji – nga/ɗi (n.) ; < français « kilo »
► kilogramme, poids (exprimé en kg)
225
kilo
Dokta’en ndaara kilo [reeduujo] ɗoo, ɓe paama haala gaddol [...]. To
ɓe ndaari kilo maako ɗon ɓesdoo seeɗa seeɗa, o marataa ngu,
ammaa, to lewru fuu, o ɓesdorake bee kilo tati malla nay, tansiyooŋ
boo ɗon ɓesdoo, ɗoo kam, sey ɓe kakkilana mo booɗɗum ngam
ɗuuɗgo kilo bee ɗuuɗgo tansiyooŋ jaanyata gaddol. (Adamou
Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Les personnels de santé vérifieront le poids (de la femme enceinte),
afin d’évaluer les risques d’éclampsie (litt. : pour comprendre l’affaire
d’éclampsie). (...) S’ils constatent que son poids augmente petit à
petit, elle ne l’aura pas, mais si chaque mois elle prend trois ou quatre
kilos, et que sa tension monte, alors, ils doivent lui accorder une
attention particulière parce que c’est l’excès de poids et de tension qui
provoquent l’éclampsie.
► proportion, taux
Woodi kilo deydey no sukkar wonata nder ƴiiƴam. Huunde suk-
lantoonde haala kilo sukkar, mi ɗon seka ɗum ɗaamol. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
Il doit y avoir une proportion exacte de sucre dans le sang. La chose
qui se charge de la question de proportion de sucre, je pense que c’est
la rate.
► pesée
► bascule, balance, pèse-personne
► visite prénatale
Debbo maraay hoore mum, sakko o yaha kilo bilaa anndaangal
gorko maako. (Élisabeth Kaltoumi, CSI de Makabay, Maroua, 23-06-
04)
La femme n’est pas autonome, comment pourrait-elle donc aller à la
visite prénatale à l’insu de son mari !
Miin kam, gorko am ni haɗatam yaago kilo, ngam sey dow duŋa-
yeere maako goɗɗo wonata. (Haoua Madouva, CSI de Meskine, 23-
06-04)
Moi, mon mari m’interdit d’aller à la visite prénatale, car je ne dois
rien faire sans sa permission (litt. : c’est sous sa permission qu’est la
personne).
Rewɓe feere ngiɗaa wargo kilo, teema worɓe maɓɓe kaɗata ɓe,
malla boo ɓe nduŋanaaki ɓe ɓe ngara, ngam worɓe feere ɗon
mbi’a to ɓe tufi debbo baate goɗɗe feere, ɗum hokkan mo
nyawuuji bana masalan rufgo reedu. (Isseyé Madeleine, CSI de
Meskine, 29-06-04)
Certaines femmes ne veulent pas venir à la visite prénatale peut-être parce
que leur mari les en empêche ou qu’il ne les autorise pas à venir, car
certains hommes disent que l’on fait aux femmes certaines injections qui
leur donnent des maladies, comme l’avortement, par exemple.

226
kilo
Rewɓe feere ngiɗaa haala kilo ngam ɓe maɓɓitaaki. So naa noon,
ɓe ngaran. A anndi to goɗɗo janngaay boo, anndataa nafuuda
kilo. (Mme Agatha, CSI de Dougoï, Maroua, 26-07-04)
Certaines femmes ne veulent pas entendre parler de visite prénatale
car elles ne sont pas éduquées. Autrement, elles y viendraient. Tu sais
que lorsque qqn n’a pas été à l’école, il ne saisit pas l’utilité de la visite
prénatale.
Rewɓe reedu’en feere, koo worɓe maɓɓe ndokki ɓe ceede « Nje-
hee kilo ! », ɓe njaataa. Ɓe mbi’a ko Alla hoddiri kam, innu yehi
yahaay fuu, ɗum waɗan. Ɗume kilo nafata ? (Habiba Hamidou,
CSI de Makabay, Maroua, 24-06-04)
Certaines femmes enceintes, même si leur mari leur donne de l’argent
(en leur disant :) « Allez à la consultation prénatale ! », elles n’y vont
pas. Elles disent que ce que Dieu a décidé, qu’on y aille ou qu’on n’y
aille pas, cela arrivera. À quoi sert (donc) la visite prénatale ?
To debbo reeduujo wari kilo, min njaɓɓoo mo, min ɗaɓɓita
laargo joonde ɓinngel nder reedu, min ndaara haala poofɗe
maagel boo, min ɗaɓɓita boo debbo oo to walaa sukar nder ƴii-
ƴam bee taasoŋ, min ndaara gite maako boo. (Hamidou Adji, 35
ans, aide-soignant mofou, CSI de Makabay, Maroua, 06-09-04)
Lorsqu’une femme enceinte vient à la consultation prénatale, nous
l’accueillons, nous essayons de voir la position du bébé dans le ventre,
nous examinons son rythme cardiaque (litt. : nous regardons la
question de sa respiration [i.e. la respiration du bébé]), nous exa-
minons aussi si la femme n’a pas de sucre dans le sang ni de tension,
et nous lui examinons les yeux également (examen de la conjonctive
pour déceler des signes d’anémie).
Reeduujo sey tokkoo yaalɗirgo babal kilo. Dokta’en ndaara kilo
maako ɗoo, ɓe paama haala gaddol. (Adamou Ousmanou, 48 ans,
infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
La femme enceinte doit se rendre régulièrement à la consultation
prénatale. Les personnels de santé vérifieront son poids, afin d’évaluer
les risques d’éclampsie (litt. : pour comprendre l’affaire d’éclampsie).
Ɓe ɗon ngaɗa kilo ngam haa ɓe ndaara noy ɓikkon reedu’en
nga’i nder reedu bee to woodi ko yahaay boo, ngam ɓikkon feere
mbaalataako dow laawol. Rewɓe feere boo maran sababuuji nder
ɓalli maɓɓe toon. (Aïssa Tchari, animatrice à l’hôpital de Bogo, 13-
08-04)
On effectue une visite prénatale pour voir comment sont placés les
bébés dans le ventre des femmes enceintes et aussi (pour voir) s’il y a
qqch. qui ne va pas, car certains enfants ne sont pas placés correctement.
Certaines femmes également ont des problèmes anatomiques.
Hanndeere ndee, to debbo yahataa kilo o wari haa o danya,
ɓinngel maako waɗi sababuuji, doktoor’en cuklantaako mo fuu,
227
kiloo
ngam ɓe mbi’a ɓe paamataa ko haɗi ngel wurtaago. (Mme Oubbo,
Zileng-Bappa, 01-06-04)
Actuellement, si une femme ne va pas à la consultation prénatale,
qu’elle arrive près d’accoucher et que son bébé ait des problèmes, les
infirmiers/médecins ne s’occuperont pas du tout d’elle car ils disent
qu’ils ne savent pas ce qui empêche l’enfant de sortir.

kiloo (v.d.) ; < kilo


► peser sur une bascule, une balance ou un pèse-personne
► faire passer la visite prénatale à (qqn)
To debbo wari waɗgo kilo, min kiloto mo bilaa ceede jur. Min ɗon
njoɓna mo teemerrewol bee booro bee reeta jey ezameeŋ. Ɗoo
kam, nde ngarɗaa fuu min kilete, walaa ceede goɗɗe feere min
ƴamete. (Bernadette Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Quand une femme vient passer la visite prénatale, nous la lui faisons
sans qu’elle ait à payer une grosse somme. Nous lui prenons cinq cents
francs plus mille cinq cents pour les examens. Ainsi, chaque fois que
vous venez, on vous passe la visite, on ne vous demande aucune
somme supplémentaire.

kinal – ngal (n.d.) ; < kine


► nez droit

kine – ɗe (n.) ; < hinere ; (en fait, historiquement, hinere est un singulatif tiré du
pluriel kine ; [P. Gottschligg, communication personnelle])
► nez
Kine am ɗon ila [ndamba] ou kine am ɗon njuurta.
J’ai le nez qui coule.
Kine am cukki.
J’ai le nez bouché.
Nder henndu, goɗɗo foti foofa gilɗi ɗi njaanyana mo nyawu.
Kanjum waɗi kine goɗɗo ɗon bee gaasa nder toon. To goɗɗo
fooɗi henndu, koo ndu ɗon bee saltee, ɗe paloto dow gaasa goo.
(Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Dans l’air, la personne peut respirer des ‘germes’ qui lui provoqueront
une maladie. C’est pourquoi il y a des poils dans le nez. Lorsque l’on
respire de l’air, même si celui-ci contient des saletés, elles seront
bloquées sur les poils.
Mo miijaaki ŋatgo kine maa bee ndamba, taa miija ŋatgo
rummoodu maako bee bu’e. (Prov. ; Dahirou 2004, p. 56)
Celui qui n’a pas hésité à mordre ton nez morveux, (toi) n’hésite pas
à mordre son cul merdeux.
Haaje kine foofaango. (Prov.)
La raison d’être du nez, c’est la respiration.
228
koɗo
Margo kine, kanyum jey foofaango. (Prov.)
Si l’on a un nez, c’est pour respirer (et non pour faire joli).
● leggal kine
► os du nez (litt. : bois du nez)

INSULTES
O walaa kine ba caaɗngu.
Il n’a pas plus de nez qu’une bête crevée.
Ɓiiraa kine maa ɗon paŋtii bana gaduuru ɗoo !
Tu as des narines énormes comme celles d’un porc !
Kine yaa maa !
Le nez de ta mère !
faŋtoo-kine
qui a le nez évasé (litt. : qui est largement ouvert du nez)
kine fuufordu
nez très long (litt. : nez de grande flûte)
kine mbamnga comnga
nez de bourrique fatiguée
kine ndamba
nez morveux
kine tunkusa
nez plat (litt. : nez de tourteau d’arachide)

kiniin / kiniinji – nga/ɗi (n.) ; < français « quinine »


► comprimé ; syn. kompirmee, moɗeteeki
Kiniinji Nasaara ndeƴƴitinan nyawuuji tan, ɗi nyawndataa. (Ba
Ilah, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Les comprimés des Européens calment les maladies mais ne les
guérissent pas.

kiste – nde (n.) ; < français « kyste »


► kyste ; cf. ɓuulde
► kyste amibien
Le terme n’est employé que par les personnels de santé qui ont
l’occasion de les observer ou de les opérer : laborantins (kystes
amibiens), radiologues (kystes ovariens)...

koɓru / koɓji – ndu/ɗi (n.) ; < anglais « cup » ; cf. kopru


koɗo / hoɗɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < hoɗa
► visiteur, hôte de passage (en français local « étranger »)
Koɗo, maccuɗo jawmu saare. (Prov.)
L’hôte est à la merci de celui qui le reçoit. (Litt. : le visiteur est

229
ko’el-suka
l’esclave du maître de la concession.)
Mbarooga boo woodi koɗa na ? (Prov.)
Y a-t-il un endroit où le lion ne soit chez lui ? (Litt. : le lion quant à
lui est-il un hôte/invité ? I.e. : le lion est partout chez lui.)
To a yiɗaa koɗo maaɗa neeɓa, weernu mo dow tapaare. (Prov.,
Modibo Bello Amadou ; Tourneux et Yaya 1998, p. 432-433)
Si tu ne veux pas que ton hôte s’éternise, installe-le sur une dalle de
rocher.

ko’el-suka – ngel (n.c.)


« petite tête du jeune homme »
► maladie infantile touchant la suture fronto-pariétale du crâne
DESCRIPTION
Ko’el suka seekan hoore ɓinngel geɓe ɗiɗi.
La maladie de ko’el-suka fait éclater en deux (litt. : déchire) la tête de
l’enfant.
Nyawu ko’el-suka, ɗum hoore ɓinngel sennditittoo deydey
nguɗumre. Ɓinngel to ɗon mawna, hoore boo ɗon uppa. To ɓe
kurgaay ngu, hoore maagel ɓura ngel semmbe. Wakkati ɓe
ndanyi ɓinngel ngeel, hoore maagel peetel, ammaa, ngel ɗon
mawna, nde ɗon ɓesdoo. [...] Haa fuɗɗam maagu, a yi’an
nguɗumre maagel ɗon fiita, nde yollitoo. A yi’an ngaska haa
babal maare. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul,
Dogba, 27-04-04)
Dans la maladie de ko’el-suka, la tête de l’enfant se divise en deux au
niveau de la fontanelle. Lorsque l’enfant grandit, sa tête enfle. Si on
ne soigne pas (cette maladie), sa tête deviendra trop lourde pour lui.
À la naissance, il avait une tête toute petite, mais au fur et à mesure
qu’il grandit, elle augmente. (...) Au début de la maladie, on voit la
fontanelle (de l’enfant) battre, et elle s’enfonce. On voit un trou à sa
place.
To ko’el-suka waɗi ɓinngel, a yi’an ɓanndu maagel ɗon timma,
ngel ɗon saara, ɗaɗi hoore ɗon ngurti, ƴiƴe caka maare ɗon
cennditi, nguɗumre ɗon yulkiti ; feere kam maa, gaasa maare
waɗa dandanndi tal, ka ɓoroo. (Astawabi, 55 ans, ménagère peule,
Petté, 26-05-04)
Lorsqu’un enfant a le ko’el-suka, on voit qu’il maigrit beaucoup (litt. :
son corps finit), il a la diarrhée, les « nerfs » de sa tête ressortent, les os
du milieu (de la tête) se séparent, la fontanelle s’affaisse ; parfois même,
ses cheveux deviennent tout blancs et tombent.
To ɓinngel nyawi ko’el-suka, ɓanndu maagel timman, hoore boo
looran, feere kam, nguɗumre yulkitittoo. Ammaa, to kuuduuje
mbangi dow hoore maagel, caɗɗum haa ngel yamɗita. Ɗum

230
ko’el-suka
mbaran. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Lorsqu’un enfant a le ko’el-suka, il maigrit (litt. : son corps finit), sa
tête grossit, parfois, la fontanelle s’affaisse. Mais, lorsque des plaies
apparaissent sur sa tête, il est difficile qu’il guérisse. C’est mortel.
CAUSES
Ko jaanyata ko’el-suka, ɗum hooƴgo ɓinngel keccel wurtina ngel
diga ngel siwaa. To henndu fiyi ngel deydey nguɗumre, bee to
henndu naasti nder noppi maagel, kanjum waɗata nyawu nguu.
Ngam hoore ɓinngel ɗelmi jamum. Haa amin ɗoo boo, goɗɗo
feere anndaa haala ɓikkon, o ɗon fijira ngel haa hoore maagel
sennditoo. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba,
27-04-04)
Ce qui provoque le ko’el-suka, c’est le fait de faire sortir un nouveau-
né trop tôt. Si le vent le frappe sur la fontanelle, et si le vent lui entre
dans les oreilles, c’est cela qui provoque cette maladie. En effet, la
tête du bébé est très mince. Chez nous aussi, certains ne connaissent
rien aux enfants, ils jouent avec jusqu’à ce que leur tête se sépare en
deux.
TRAITEMENT
Ɓe ɗon ɗaɓɓita urdi nyaaɗndi ɓe nguja dow nguɗumre ɓinngel,
ɓe nguja leɗɗe petinaari-gorki haa babal cennditiingal ɗoo.
(Mama Kaltoum, ménagère, Dogba, 05-05-04).
On cherche un parfum très fort que l’on frotte sur la fontanelle de
l’enfant, et l’on oint l’endroit fendu avec (?) de (plante non
déterminée).
Ɓe ɗon nama yowtere geelooki kawta bee urdi suwa [ndi ɗon
bana ɓikkon tinyeeje], ɓe keɓa leeɓol, ɓe njiiɓda ɗum, suy ɓe
tokkoo wujango hoore ɓinngel haa ɗum hoyna. To ɓe ɗon ngiiwa
ngel, taata ɓe loota hoore maagel baakin asaweere. To asaweere
fiilti, ngu yamɗitaay, ɓe lalla nde, ɓe puɗɗita wujugo feere fahin.
[...] Mi wi’a daada ɓinngel taa o fijira ngel meere meere, taa boo
juuɗe ɗuuɗa dow maagel. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans,
guérisseur peul, Dogba, 27-04-04)
On écrase du gui de Guiera senegalensis en association avec urdi
suwa (litt. : parfum d’Arabe) (il ressemble aux graines d’oignon), on
prend du beurre frais et on malaxe le tout ; puis, on en frotte la tête de
l’enfant jusqu’à ce qu’il y ait amélioration. Quand on lave (l’enfant),
on ne doit pas lui mouiller la tête pendant environ une semaine. Au
bout d’une semaine, si la maladie n’est pas guérie, on rince (la
fontanelle) et l’on frotte de nouveau (la tête). (...) Je dis à la mère de
l’enfant de ne pas jouer avec lui à tout moment, et qu’il n’y ait pas
non plus trop de personnes à le manipuler.

231
kokaa
Bismillaahi !
Aw tummu
Awtiimi tummu
Tawmi tummu
Tawtumi tummu e junngo Alla !
Alla jey tummu, miin jey goonga
Bana tummitoomi jotta e lesdi
Ba teppere yaa sulkummi jotta e lesdi.
Ko tawmi saayake, ko tawmi saayi.
Mi fiɗɗa gite, mi dimmba nder ... (?)
(Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
(Exemple de formule secrète employée pour soigner le ko’el-suka.
Certains membres de phrase sont compréhensibles, mais d’autres non.
Le dernier mot de la formule manque. Il a été omis volontairement par
l’informateur.)
Lekki ko’el-suka, sey goɗɗo heɓa geelooki bee ɓikkon urdi-
sulaaɓe, kon ɗon bana ɓikkon gubuɗo. Nyaancaa kon haa kon
ɓennda, kawtaa namaa kon bee geelooki, njiiɓaa ɗum pat bee
leeɓol haa horde. Horde ndee boo, sey ngewaa huudu maare. Suy,
njo’’inaa, tokkoɗaa ɓakkango ɓinngel haa hoore maagel. Ɓaawo
ɗoon, a yi’an ƴiƴe hoore maagel kawti, caarol taƴi, tuure darake,
ɓinngel boo acci woygo. (Dada Bouba, 35 ans, ménagère peule,
Dogba, 22-09-04)
Pour soigner le ko’el-suka, il faut prendre du Guiera senegalensis avec
des graines d’Hyptis spicigera, elles ressemblent aux graines de
Ceratotheca sesamoides. Grillez-les bien, écrasez-les avec le G. sene-
galensis, mélangez le tout avec du beurre frais dans une louche en
calebasse. La louche, il faut en briser la poignée. Ensuite, posez (la
louche) et enduisez régulièrement la tête de l’enfant (avec la pommade
obtenue). Ensuite, vous verrez les os de son crâne se recoller, sa diar-
rhée et ses vomissements cesser et l’enfant ne pleurera plus.
[To haa ɓe kurga ko’el-suka], yimɓe feere ɗon takka hurnaaho
dow nguɗumre ɓinngel, ammaa, miin kam, mi ƴaran babal ngaal
bee reeza, mi taƴa ɗaɗol ngonngol dow toon. Ndeen, ngel yamɗita.
(Hamadou Amada, guérisseur, Gazawa, 04-05-04)
(Pour soigner la maladie de la fontanelle), certains appliquent des
feuilles de Ziziphus spina-christi sur la fontanelle de l’enfant, mais
moi, je scarifie l’endroit avec une lame de rasoir et je sectionne la
veine qui se trouve là. Ensuite, l’enfant guérit.

kokaa – ɗam (n.) ; < anglais


► Coca-Cola
Yargo kokaa ɓesdan ngorgaaku.
La consommation de Coca-Cola augmente la puissance sexuelle.
232
koleraa
(Pour cela, on mélange dans le Coca un sachet-dose de Nescafé.)

kolaraa Cf. koleraa


kolbos / kolbosji – nga/ɗi (n.) ; < anglais
► cabine téléphonique, « call-box » ; syn. cuurel telefoon
To weeti ni, mi dilli sippoygo haa kolbos. Jemma boo, mi hiiroya.
(Ky., 26 ans, prostituée, Domayo, Maroua, 22-01-06)
Dès qu’il fait jour, je vais tenir une cabine téléphonique (litt. : je vais
vendre au détail dans une cabine téléphonique). La nuit, je vais
m’amuser (litt. : veiller).

kolbostiik – nga ; < français « colle » + nom de marque « Bostich »


► colle Bostich
Reniflée par les drogués. Provoque des hallucinations.

koleraa – nga (n.) ; < français « choléra »


var. : kolaraa, koloraa
► choléra
On appelle aussi cette maladie nyawu saltee, « la maladie de la
saleté ».
DESCRIPTION
Nyawɗo koleraa tuutan, saaran. Caarol maako bana kodde
daneeje tal, malla ndiyam maaroori. Ɓanndu maako wulaay.
(Mahama Idrissa, 51 ans, infirmier mandara, Maroua, 09-04-04)
Le malade atteint de choléra vomit et a la diarrhée. Sa diarrhée
ressemble à de la farine blanche ou à de l’eau de riz. Il n’a pas de
fièvre.
TRANSMISSION
Ko hokkata koleraa, ɗum nyaamgo kuuje kecce ɗe lallaaka yaake
duumol. To gilɗi ɗon nder toon, goɗɗo nyaami, nga nannga mo
tan. Yimɓe feere boo mbu’ataa dow calka, ɓe mbu’a haa maayo.
To goɗɗo yari ndiyam maayo, koleraa raaɓa mo. [...] To goɗɗo
saari haa pellel meere, buubi njooɗake dow toon, ɗi cotti ɗi
njooɗoyake dow nyaamdu malla dow junngo goɗɗo, to o lootaay
juuɗe maako o nyaami, ngu raaɓa mo. (Mahama Idrissa, 51 ans,
infirmier mandara, Maroua, 09-04-04)
Ce qui donne le choléra, c’est de manger des choses crues et non
lavées à la saison des pluies. Si (ces choses) contiennent des ‘germes’
et que qqn les consomme, il attrapera le (choléra). Certaines personnes
ne chient pas dans les toilettes, mais dans le mayo. Si qqn boit de l’eau
du mayo, il attrapera le choléra (litt. : le choléra l’infectera). (...)
Lorsque qqn fait la diarrhée à même le sol, les mouches se posent
dessus et partant de là, elles vont se poser sur de la nourriture ou sur
233
koloba
la main de qqn ; si cette personne ne se lave pas les mains avant de
manger, il attrapera le (choléra).

koloba / kolobaaji – nga/ɗi (n.) ; cf. kolobaaru


kolobaaru / kolobaaji – ndu/ɗi (n.) ; < anglais « crowbar », via le hausa
kwálábáa ; var. koloba
► bouteille
● kolobaaru nyifgo yiite
► extincteur (litt. : bouteille pour éteindre le feu) ; syn. nyifruɗum

koloraa Cf. koleraa


kompirmee / kompirmeeji – nga/ɗi (n.) ; < français « comprimé »
► comprimé ; syn. kiniin, moɗeteeki
● kompirmee sida ; syn. lekki (nyawu) sida
► antirétroviraux (litt. : comprimé(s) / remède du sida)
Les personnes infectées par le VIH ne prononcent qu’avec réticence le
mot sida. En français, elles parleront de « calmants » pour désigner
les antirétroviraux, et en fulfulde, elles emploieront le mot komprime
ou lekki sans autre précision.

kondondol / kondondi – ngol/ɗi (n.)


► trachée + œsophage, à partir du fond de la cavité pharyngale
To ngeldaande juuti jamum nder daande ɓinngel, ngel meema
haa kondondol, ngel sonndoto bana marɗo sonndaaru malla boo
ba marngel ndamba, ngel tuutan. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans,
guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Si la luette devient trop longue dans la gorge de l’enfant, elle touche
le fond de la cavité pharyngale, (l’enfant) tousse comme qqn qui a une
bronchite (sonndaaru) ou un rhume, et il vomit.
● kondondol nyiiri
► trachée-œsophage par où passent les aliments solides

● kondondol ndiyam ; syn. moɗorgol


► trachée-œsophage par où passent les liquides

Kondondol, ngol ndiyam feere, ngol nyiiri boo feere ; kanjum to


innu ɗon yara ndiyam, ɗam naasti gal ngol nyiiri, o sorkoto.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-07)
La « trachée-œsophage », il y a d’un côté celle pour l’eau, et de l’autre
celle pour la nourriture ; c’est pour cela que, lorsque qqn boit de l’eau
et qu’elle entre dans la « trachée » pour la nourriture, il s’étouffe.
Pour Hawa Saïdou, guérisseuse à Palar (Maroua), la trachée-
œsophage est double. L’un des conduits, le kondondol proprement
dit, sert de passage à la nourriture solide (nyiiri). L’autre, appelé
234
konndoom
moɗorgol, sert au passage des liquides.

konndoom / konndoomji – nga/ɗi (n.) ; < français « condom »


► préservatif, capote, condom ; syn. danko, kawsu
Kawsuwa ngaa, nga ɓillan jamum, wallaahi ! A nanataa belɗum.
Gorko oo ɗon suklii jogii nga noon taa nga yooftoo. Ndey
paamɗon ko ngaɗoton kadi ? Nde ɗum haɗan nyawu gorko taa
naasta debbo, ndikka bee maaga noon. Miin kam, wiigo goonga
noon, mi yiɗaa nga. Taa nyannde feere nga ɗagga nder reedu
goɗɗo, ɗum warta fahin seeki-seeki. (Ky, 26 ans, prostituée,
Domayo, Maroua, 22-01-06)
Ce fichu préservatif, il est très gênant, vraiment ! Vous ne ressentez
aucun plaisir. L’homme passe son temps à le tenir pour qu’il ne tombe
pas. Comment donc serez-vous à ce que vous faites ? (Mais) comme
cela empêche la maladie de l’homme d’entrer dans la femme, mieux
vaut quand même l’utiliser. Moi, à vrai dire, je ne l’aime pas. Il ne
faudrait pas qu’un beau jour il reste accroché dans le ventre de qqn et
que ça devienne un cas d’opération !
To haa faddoo nyawu koros, sey to goɗɗo waalodotto bee rewɓe
jur ɓornoo konndoom. (Vina Albert, infirmier, Makabaye, 15-04-04)
Pour barrer la route à la gonococcie, celui qui couche avec beaucoup
de femmes doit mettre un préservatif.
Ɓooyma, mi waɗataa bee konndoom, ammaa jonta kam, moy foti
yoofa hoore mum ? Doole huuwtinira bee maaga (A., prostituée,
25 ans, Domayo, Maroua, 16-01-06)
Auparavant, je faisais sans préservatif, mais maintenant, qui peut se
laisser aller ? On doit obligatoirement s’en servir.
Koo gorko hokkete ɗume, taa jaɓ waɗgo cookum. To on kawti,
wakkati o rufi mani maako, sey cannjon konndoom foddee puɗ-
ɗiton, sonaa noon nga fettan. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo,
Maroua, 17-01-06)
Quoi que puisse te donner un homme, n’accepte pas de faire (l’amour)
sans protection. Quand vous couchez ensemble, lorsqu’il a éjaculé,
changez de préservatif avant de recommencer, sinon, il éclatera.
To mi hoolaaki goɗɗo, min ngaɗa bee konndoom ; mo am saare
boo, min ngaɗa cookum. (Da., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua,
24-01-06)
Si je n’ai pas confiance en la personne, nous faisons (l’amour) avec
un préservatif ; quant à mon homme (litt. : celui de la maison), nous
faisons (l’amour) sans rien.
Wakkati hawtugo, miin dawrata haala konndoom. Mi wi’a gorko
o ɓorna nga. Gorko kam jaɓataa. O wi’e ɗume waɗi mo, malla a
nani o nyawɗo, kanko kam, cookum noon o yiɗi, ɓanndu maako
yamru. (A., prostituée, 25 ans, Domayo, Maroua, 16-01-06)
235
konndoom
Au moment de coucher ensemble, c’est moi qui propose le préservatif.
Je dis à l’homme de le mettre. L’homme refuse. Il vous demande ce
qu’il a, ou si vous avez appris qu’il est malade ; (il dit) que lui, il veut
le faire sans rien, et qu’il est en bonne santé.
A anndi noy ɓe ngaatirta konndoom na ?
Sais-tu comment on met le préservatif ?
Woodi konndoom ngaɗaanga noon ngam rewɓe.
Il existe un préservatif fait spécialement pour les femmes.
To gorko waati konndoom, waaye malla debbo maako numan o
nyawɗo.
Si un homme met le préservatif, sa copine ou son épouse penseront
qu’il est malade.
To gorko aarti wurtini konndoom, o seki ma, o hoolaaki ma. (Mn.,
25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
Quand un homme commence par sortir un préservatif, (c’est qu’) il a
des doutes à ton sujet et qu’il n’a pas confiance en toi.
Konndoom iirnan yimɓe haa daakaareeku.
Le préservatif encourage les gens à la débauche.
Sukaajo sey huuwtinira tum bee konndoom hiddeeko o ɓaŋa.
Le jeune homme doit toujours utiliser le préservatif avant le mariage.
Haa lopitaal coodanmi konndoom am, ngam nga dow laawol ɗon
fetta law. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
C’est à l’hôpital (ou au centre de santé) que j’achète mes préservatifs,
car ceux qu’on vend dans la rue éclatent vite.
Konndoom foti lutta faloo nder debbo.
Le préservatif peut rester coincé dans la femme.
Yimɓe pat, jotta ɗoo, sey konndoomwa ngaan ɓe kuuwtinirta.
Innu ɗon hultori taa nga ɗagga nyannde feere nder reedu goɗɗo.
(Go., prostituée, 25 ans, Hardé, Maroua, 18-01-06)
Actuellement, tout le monde utilise ce fichu préservatif. On peut
craindre qu’un beau jour il ne reste accroché dans le ventre de qqn.
Ndegoo, ɓe ɗon ngaata konndoom gal nyoƴƴi mum noon tahon.
Parfois, on met le préservatif du mauvais côté (i.e. à l’envers) d’abord.
Konndoom haɗan kala nyawu les fuu.
Le préservatif empêche (d’attraper) toutes les maladies sexuellement
transmissibles.
Konndoom haɗan waɗgo reedu.
Le préservatif empêche la grossesse.
To paanyo debbo ɗon waɗa njeenu, o wara min mballa mo bee
sawariiji ngam taa o reeda, malla taa nyawu nannga mo. To
waaye maako ɗon ɓorna kawsu saa’i baaldal, o reedataa. Nya-
wuuji boo bana gaaye, koros, fuu nanngataa mo. (Gaïbaï Ganava,
236
konndoom
chef du CSI de Gazawa, 04-05-04)
Si une jeune femme a des relations sexuelles avant son mariage, il faut
qu’elle vienne pour que nous l’aidions par des conseils à ne pas être
enceinte ou à ne pas attraper de maladies. Si son ami porte un préservatif
au moment de coucher avec elle, elle ne sera pas enceinte. Les maladies
comme la syphilis, la gonococcie, aucune ne l’affectera.
Jotta kam, sey debbo gancoowo fuu waata konndoom nder booro
mum, ngam worɓe jur ngiɗaa konndoom. Ɓe ngejjita bee haɓ-
ɓere haa heɓa ngaɗon cookum. Haa kawton ni, mbi’aa mo :
« Ndaa ngel am ɗon », to on ɗiɗo fuu, on ngalaa konndoom ;
wakkati man, ɗoo kam, doole ngaɗon cookum, ngam nde jur
huunde ndee waɗi yam bana nii. Miin kam jonta ɗoo, sey miin
ɓornanta gorko oo konndoom, ngam koo nganyaandi, gorko feere
foti sumpita konndoom ngaa, ngam waddane toskaare. (C.,
prostituée, 24 ans, Lopéré, Maroua, 23-01-06)
Maintenant, il faut que toute prostituée mette des préservatifs dans son
sac, car beaucoup d’hommes ne veulent pas de préservatif. Ils oublient
délibérément (d’en prendre) pour pouvoir (coucher) sans rien. Dès
que vous vous unissez, vous (leur) dites : « Tiens, moi j’en ai un » ;
mais si à ce moment-là aucun d’entre vous n’en a, alors, vous devez
coucher ensemble sans protection, comme cela m’est arrivé bien des
fois. Moi, maintenant, c’est moi qui mets le préservatif à l’homme,
car, par méchanceté, certains peuvent le percer afin de vous humilier.
To innu salake konndoom, o laaɓaay, min paasita waaldaago. (D.,
25 ans, prostituée, Domayo, Maroua, 16-01-06)
Si qqn (i.e. un homme) refuse le préservatif, c’est qu’il n’est pas net,
et nous laissons tomber la relation sexuelle.
Hannde kam, ɓurna fuu rewɓe ndawrata dow konndoom, ngam
a liman nder worɓe njowo, gooto yiɗi konndoom. Gorko to hooci
ma, on ndilli oberze, o wi’e kanko o anndaa waɗgo bee kon-
ndoom. Foddee ndillon boo, mbi’aa mo : « Waddu ceede
konndoom » malla boo to o woodi konndoom. O saloo sam, o
yiɗaa. O wi’e kanko kam o waalorte cookum, ɓanndu maa ɗon
wooɗi, o sekaay ma. To a waamake, ngurtoɗaa ndillaa, kanko boo
o wurtoo o dilla. To a waamaaki boo, ngaɗon meere noon. Sey
debbo kam jogoo konndoom mum, sonaa noon, worɓe keɓi ko
ngiɗi. (Mi., 25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
De nos jours, ce sont surtout les femmes qui proposent le préservatif ;
en effet, sur cinq hommes, un seul en veut. Lorsqu’un homme vous
emmène à l’auberge, il vous dit que lui, il ne sait pas faire (l’amour)
avec le préservatif. Avant que vous partiez, donc, vous devez lui dire
de vous donner l’argent (pour acheter) le préservatif, ou (lui
demander) s’il en a. Il refuse, il ne veut pas. Il vous dit que lui, il veut
coucher avec vous sans protection, que vous êtes belle, qu’il ne doute
237
konngol
pas de vous. Si vous n’êtes absolument pas d’accord, allez-vous en, et
lui aussi qu’il s’en aille. Si vous ne refusez pas, faites donc (l’amour)
sans protection. Il faut qu’une femme ait ses propres préservatifs,
sinon, les hommes feront (litt. : auront) ce qu’ils veulent.
► berlingot d’alcool de mauvaise qualité
Ce conditionnement bon marché distribué par certains commerçants
permet même à de jeunes enfants de consommer de l’alcool. Nous
avons vu des présentoirs de cette marchandise disposés à leur portée,
directement sur le trottoir.

konngol / konngi – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < honnga


► parole blessante
Ɓoccol yamɗitan e ammaa konngol yamɗitittaa. (Prov.)
Le coup de chicotte peut guérir, mais pas la parole blessante.
Huuduure yamɗitan, konngol yamɗitittaa. (Prov.)
Une plaie peut guérir, pas une parole blessante.

koowoyel / koowoohon – ngel/kon (n.d.)


► petit insecte ; cf. hoowowre

kooƴe – ɗe (n.)
► faim matinale ; cf. weelo
Haa yaasi wuro, bee mbaalndi ɓe ngewrata kooƴe.
Au village, c’est avec de la « boule » qui a passé la nuit que l’on fait
son petit déjeuner (litt. : que l’on rompt la faim matinale).

kopru / kopji – ndu/ɗi (n.) ; < anglais « cup »


var. koɓru / koɓji – ndu/ɗi ; kop / kopji – nga/ɗi
► gobelet

korlal / korle – ngal/ɗe (n.)


► partie antérieure de la jambe, « avant-jambe »
Dow wujugo korlal janannal, ndikka wujugo korlal mum. (Prov.)
Plutôt que de frotter une jambe étrangère, mieux vaut frotter sa propre
jambe. (Charité bien ordonnée commence par soi-même.)
Walaa accanɗo korlal mum moyta janannal. (Prov.)
Il n’y a personne qui laisse sa propre jambe pour caresser celle d’un
autre.
O fiytake ndu korlal.
Il s’est donné lui-même un coup de (bâton) sur la jambe. (Il voulait
frapper sur autre chose ou sur qqn d’autre, mais c’est lui qui a été sa
propre victime.)

238
koros
koros – nga < emprunt
► blennorragie, gonococcie ; syn. gonoo, sompis ; cf. nyawu
Ko saalii, ɓurna njeenooɓe fuu ɗon nyawa koros.
Auparavant, la plupart des amateurs de relations sexuelles illicites
avaient la gonococcie.
Yimɓe ɗon mbi’a nyawu koros ɗum nyawu rewɓe.
On dit que la gonococcie est une maladie (transmise par) les femmes.
DESCRIPTION
To debbo nyawɗo koros, a tawan kalisooŋ maako tum ɗon soofi,
ɗum huunde nanndunde nyallunde wurtotoo haa maako. Sey
feere jaanyana mo naawreenga les reedu. (Vina Albert, infirmier,
Makabaye, 15-04-04)
Quand une femme a la blennorragie / gonococcie, on constate que son
slip est toujours mouillé ; il y a qqch. qui ressemble à du lait caillé qui
sort d’elle. Souvent cela lui donne des douleurs dans le bas-ventre.
To goɗɗo wari wi’i o waawataa sillugo, malla to o silli, mbordi
ɗon sakitoo bee ƴiiƴam seɗɗa, min mbi’a mo ɗum koros o nyawi.
[...] Nyawu nguu aartan wangugo haa gorko, ngam laawol gootol
tan o mari, ɗum zakari o hawtirta bee debbo, gal toon boo o
sillirta. Ammaa debbo oo, to ngu naasti mo, waɗan lebbi jeego’o
foddeeko ngu wanga, ngam o ɗon mari laabi ɗiɗi feere feere,
laawol mooɓodal bee laawol sillugo. (Hamadou Yaya, 17 ans, aide-
soignant guiziga, Meskine, 07-04-04)
Si qqn vient dire qu’il ne peut pas pisser ou que l’urine est suivie de
pus et d’un peu de sang, nous lui disons qu’il a la gonococcie. (...)
Cette maladie se manifeste en premier chez l’homme, car il ne
possède qu’un seul canal, c’est le pénis avec lequel il s’unit à la femme
et par où il urine également. Mais la femme, quand elle est infectée
(lit.: quand elle (maladie) est entrée en elle), cela peut prendre six mois
avant que la maladie se manifeste, parce qu’elle a deux canaux
séparés, le vagin et l’urètre.
CAUSES
Kuuje ɗiɗi ngaddata koros. Aran, to innu yiiwrake bee sooso
marɗo koros ; ɓaawo man, ko ɓurata waddugo ngu, waaldaago
bee nyawɗo koros. (Vina Albert, infirmier, Makabaye, 15-04-04)
Il y a deux choses qui donnent la blennorragie/gonococcie. Premier
cas, si qqn se lave avec une éponge contaminée ; deuxième cas, ce qui
donne le plus souvent cette (maladie), c’est de coucher avec qqn qui
l’a.
Ko watta [= waɗata] nyawu koros, ɗum jeengo bee goɗɗo nyawɗo
ngu. Feere boo, to goɗɗo hawti bee debbo koo jamo, to o jippake
ni, o telloo, ndeen mani luttunoonga goo lortoo nder ɓanndu
maako, suy jaayana mo koros. [...] To mani man lortake nder
239
koros
ɓanndu maako, nga huucataa haa suudu maaga, nga yaha nga
jooɗoo haa pellel feere, suy nyola. To nyoli, yaha yeeso yeeso,
ndeen ila, laatoo koros. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur
peul, Dogba, 27-04-04)
Ce qui provoque la gonococcie, c’est de commettre l’adultère avec
une personne qui l’a. Parfois, si qqn s’unit à une femme même en
bonne santé, quand il descend, il se couche sur le dos, et le sperme qui
reste retourne dans son corps, puis lui donne la gonococcie. (...)
Lorsque le sperme retourne dans son corps, il ne rentre pas dans son
compartiment (vésicule séminale), il va rester ailleurs puis il se
décompose. Cette décomposition se développe, puis coule et se
transforme en gonococcie.
Sompis, ɗum nyawu lesre. Maniiji feere feere mooɓtotoo haa nder
toon haa ɗum sukka laawol cille. Ɗi mooɓtoto haa yimɓe yiɗɓe
waalodaago bee rewɓe feere feere jur. Nde goɗɗo oo yiɗi sillugo
fuu, kanjum wurtotoo. O soofan meere meere boo. Ɗum naawan
boo. (Mal Saïdou Djakaou, guérisseur guiziga, Ligazang-Loubour,
22-05-04)
La gonococcie est une maladie vénérienne. Des spermes divers s’a-
massent là-dedans (chez l’homme) jusqu’à ce que ça bouche l’urètre.
Ils s’amassent chez les (hommes) qui aiment coucher avec beaucoup
de femmes différentes. Chaque fois que (l’homme) veut pisser, c’est
ça qui sort. Il pisse souvent, aussi. Cela fait mal également.
To goɗɗo waalodake bee debbo haa o somi, mani boo salii wur-
taago, to o jippake, ɗum fuɗɗan wurtaago, ammaa ɗum yotta-
taako yaasi mbasu, ɗum selan laawol feere, laatoo mbordi. Koo
to o ɗon waalodoo bee debbo goɗɗo, o timminaay rufango mo
mani, ɓe tawdi ɓe, ndeen o ummoto o dogga bee luttuɗum mani
nder mbasu. Luttuɗum man selan laawol, laatoyoo mbordi. To
mani laatake mbordi, ɗum tamoyto bana hayre. To waɗi haa
jeeɗiɗi, maɓɓan laawol cille. Koo bu’e fuu ngurtataako. Ndeen
goɗɗo oo, o wi’an ɗum fiɓre. To mani ngaa seli naasti suudu-cille,
hawtan kalkal bee cille ɗee, ndeen, haɗan ɗe wurtaago. Sey
mbordi noon wurtotoo. O maatan bana njaareendi nder toon.
Ɗum naawan. To neeɓi, nyaamtan mbasu. To ɗum fiɓre boo, to
waali o sillaay bee o bu’aay, o maayan tan. (Mal Aladji Abba,
guérisseur, Dir, 24-05-04)
Si qqn couche avec une femme jusqu’à être fatigué et que le sperme
refuse de sortir, s’il descend (de dessus la femme), cela commencera
à sortir, mais cela n’atteindra pas l’extérieur du pénis, cela prendra
une autre route et deviendra du pus. De même, s’il couche avec la
femme de qqn, qu’il n’a pas fini de lui verser son sperme et qu’on les
trouve ensemble, alors, il se lève et s’enfuit avec le reste du sperme
dans le pénis. Ce reste (de sperme) bifurquera et s’en ira devenir du
pus. Quand le sperme est devenu pus, cela va former une boule (dure)
240
kosam
comme une pierre. Quand cela arrive à sept, cela bouche l’urètre.
Même les selles ne peuvent pas sortir. Alors, la personne dit qu’il
s’agit d’une occlusion. Lorsque le sperme bifurque et pénètre dans la
vessie, il se mélange avec l’urine et les empêche de sortir. Il ne sort
que du pus. Il a l’impression qu’il y a comme du sable là-dedans. Cela
fait mal. Si cela dure, cela (lui) rongera petit à petit le pénis. En cas
d’occlusion, après une nuit sans pisser et sans chier, il mourra.
PRÉVENTION
To a yiɗi hisgo koros, sey kulanaa hoore maa, malla kuuwraa bee
kawsu, malla boo, to a hawti bee debbo, to a timmini, ummoɗaa
njahaa ɓaawo-suudu, lallaa zakari maa. To Alla muuyi, a hisan
ngu. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 27-04-
04)
Si tu veux éviter la gonococcie, tu dois te méfier ou employer un
préservatif, ou bien encore, lorsque tu t’es uni à une femme, quand tu
as fini, tu vas à la toilette rincer ton pénis. Si Dieu le veut, tu l’éviteras.
TRAITEMENT
To goɗɗo ɗon silla mbordi, mi dolla seɓre dukuuhi-ladde bee
seereehi, hokka mo o yara. [...] To ɗum fiɓre sompis, o dolla seɓre
tanni bee daɗi urdi-sulaaɓe bee haako gannye, o yara. Ɗum
fiistoo mo, neeɓataa sam. Ɓaawo ɗoon, o saaran jur haa o fooƴa.
(Mal Aladji Abba, guérisseur, Dir, 24-05-04)
Lorsque la personne pisse du pus, je lui fais prendre une décoction
d’écorce fraîche d’Annona senegalensis et de Combretum molle. (...)
En cas de difficultés urinaires causées par la gonococcie, (le malade)
doit prendre une décoction d’écorce fraîche de Balanites aegyptiaca,
de racines d’Hyptis spicigera et de feuilles d’Azadyrachta indica.
Cela le libérera sans délai. Ensuite, il aura une forte diarrhée au point
de maigrir.

kosam / kosamji – ɗam/ɗi (n.)


► lait
– Ndiyam ndaneejam ɗam nguufo raneewo.
– Kosam !
– Une eau blanche dont l’écume est blanche.
– Le lait ! (Devinette, Noye 1971, p. 69)
To ɓinngel fuɗɗi musingo, reedu maagel naawan tawon, ngam
gilɗi mbooftinaay, sakko maa to aartiri kosam nagge. To kosam
daada wurtaaki law, sey ɓe ndolla kosam nagge ɓe ndokka ngel,
to naa noon kam, ngel maayan. To ɓe ndokki ngel boo, saa’i ngel
fuɗɗata yargo kosam daada, reedu maagel naawan masin. Goɗ-
ngel maa waɗan ndamba, daliila kosam nagge ɗaam, to ɗam
dollaaki jur. To reedu maagel ɗon naawa, ɓe toɓɓana ngel ndi-
yam coofnaaɗam bee haabiiru, wujana ngel ɗaaleejam haa
241
kosam
jaabuuru, toɓɓana ngel njumri nder hunnduko, waɗana daada
fuu bana nii. (Didja, épouse Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala,
09-06-04)
Quand le bébé commence à téter, il commence par avoir mal au ventre
car (ses) vers (cf. koyoowu) ne sont pas habitués (au lait), encore moins
s’il commence à boire du lait de vache. Si le lait de la mère ne monte
pas rapidement (litt. : ne sort pas vite), on doit faire bouillir du lait de
vache pour l’enfant, sinon, il mourra. Si on lui donne (du lait de
vache), quand il se mettra à téter sa mère, il aura très mal au ventre.
Certains auront un ndamba, parce que le lait de vache n’aura pas été
bien bouilli. Quand le bébé a mal au ventre, on lui instille (dans la
bouche) un macéré de Momordica charantia, on lui frotte le nombril
avec de l’huile de caïlcédrat, on lui verse quelques gouttes de miel
dans la bouche et on fait de même à la mère.
● kosam daada ; syn. cf. enɗam
► lait maternel

Kosam daada hisnan ɓinngel keccel nyawuuji.


Le lait maternel protège le nourrisson contre les maladies.
● kosam daada mbonniiɗam ; syn. mulla, murla
► lait maternel de mauvaise qualité ; cf. nyawu > nyawu kosam

DIAGNOSTIC
To haa heɓta kosam daada wonnake, hooca ɗam loowa nder
laalawal, sakkina nyuunyu nder maajam. To ngu waati maa, ɗam
wonnake. Naafki daada boo nyaanyan, enɗi boo uppa, ɗi ila.
(Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Pour savoir si le lait de la mère est mauvais, on en met dans un tesson
de calebasse et on y jette une petite fourmi noire (Pachycondyla sp.).
Si elle meurt, le lait est mauvais. (Par ailleurs), la mère a des
démangeaisons aux aisselles, ses seins enflent et coulent.
Goɗɗo feere boo hooƴa wulna njamndi haa yiite. Hooƴa toɓɓa
kosam dow maari. To ɗam njamam, ɗam saalotoo, ɗam diirtoo
haa lesdi, ammaa to ɗam nyawɗam, ɗam diirtataako, ɗam ɗon
jooɗii babal gootal noon dow njamndi maajum ƴuufa. (Aladji
Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
On peut aussi prendre et faire chauffer un fer au feu. On fait tomber
dessus quelques gouttes de lait. S’il est sain, il glisse par terre, mais
s’il est mauvais, il ne glisse pas, il reste sur place sur le fer et
bouillonne.
To kosam debbo wonnake, enɗi maako ɓulan jur jur, kosam
maako warta bana ndiyam ; to goɗɗo mettake ɗam, maatan bana
citta. Koo o hooci nyuunyu o loowi nder maajam, ngu waatan.
(Mamma, hospitalisée avec son bébé à Bogo, 28-06-04)
Lorsque le lait d’une femme est gâté, ses seins coulent beaucoup, son
242
kosam
lait devient comme de l’eau ; si l’on y goûte, on dirait du piment.
Même si on y plonge une fourmi Pachycondyla, elle crève.
CAUSES
Ɓikkon am ɗon torriree bee enɗam am. Mi anndaa to ɗum say-
ɗaan, to ɗum nyawu nanngata kon. Ko paamanmi kam, ɗum say-
ɗaan, ngam, to mi danyi ɓinngel debbo, ɗum tullan. (Dada Bouba,
35 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Mes enfants souffrent de mon lait. Je ne sais si c’est un diable ou une
maladie qui les prend. Ce que je crois, c’est qu’il s’agit d’un diable,
car, lorsque j’accouche d’une fille, cela empire.
Kosam daada feere ɗon wonnoo to lewru ɗon daroo, goɗɗo feere,
to ndu waɗi leelewal ; goɗɗo feere boo, to ndu ɗon muta, ndu waɗi
nyiɓre. (Adji, ménagère, Dogba, 24-05-04)
Le lait de certaines mères se gâte lors de la lune ascendante (nouvelle
lune), pour d’autres, c’est à la pleine lune (litt. : lorsqu’elle luit) ; pour
d’autres encore, c’est à la fin du mois lunaire (litt. : lorsqu’elle se
couche) et que la nuit est noire.
Ɓe ɗon mbi’a to lewru wari daraago bee to ndu wari timmugo,
wurde ɗon sukkitoo haa enndu debbo. [...] Woodi burɗe dow
hunnduko enɗi. Gal maaje kosam wurtotoo to debbo ɓesni. To ɗe
cukkitake wakkati daraago lewru malla boo mutki maaru, kosam
debbo wonnoto. (Mamma, hospitalisée avec son bébé à Bogo, 28-06-
04)
On dit que, lors de la lune ascendante ou à la fin du mois lunaire, un
trou se forme dans le sein de la femme. (...) Il y a des trous sur les
mamelons. C’est par là que sort le lait lorsque la femme accouche.
S’ils se débouchent à l’apparition ou à la disparition de la lune, le lait
de la femme se gâte. (Par ce trou coule en abondance un liquide qui
ressemble à de l’eau. C’est lui qu’on appelle « mauvais lait » et qui
donne la diarrhée à l’enfant.)
To debbo ƴaɓɓake kuuje goɗɗe malla o nyaami nyaamdu feere,
ɗum wonnan mo kosam. Ƴaɓɓaago bana nyaande gawri,
dubbuɗe bamɗe malla dubbuɗe pucci, ɗum wonnan kosam. [...]
Nyaamdu boo, bana ƴakkkugo mbay kecca, malla nyaamgo
haako lakasko, ɗoo fuu wonnan kosam. (Mamma, hospitalisée avec
son bébé à Bogo, 28-06-04)
Si une femme enjambe certaines choses ou mange certaine nourriture,
cela lui gâte son lait. Le fait d’enjamber par exemple de la bale de
sorgho, du crottin d’âne ou de cheval, cela gâte le lait. (...) Pour ce qui
est des aliments, manger du manioc cru, par exemple, ou une sauce
insipide, tout cela gâte le lait. (De même, la consommation
d’aubergine amère kuyta, selon Asta Fidjondé, ménagère peule,
Dogba, 22-09-04.)
To debbo ɗon bee ɓinngel musinangel, saa’i feere kosam maako
243
kosam
wonnoto, waatoo ɗam selba, feere boo ɗam tekka bana mbordi.
To ɗam warti bana nii, ɗum neeɓataa mbargo ɓinngel. Ko
waɗata ɗum boo, debbo oo ɗon ƴakka biriiji kecci, kanjum
tekkinta kosam bana mbordi. [...] Feere boo, daada nyaamataa
haako welko. Kosam ɗaam selba bana ndiyam. Ɗam walaa
nafuuda gal ɓinngel. Kanjum boo saarnan ngel, ngel tampan, suy
ngel maaya. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-04)
Quand une femme a un bébé au sein, il arrive que son lait se gâte,
c’est-à-dire qu’il devient trop fluide ou bien qu’il est épais comme du
pus. Quand il devient comme ça (i.e. trop épais), cela ne tarde pas à
faire mourir l’enfant. Ce qui provoque cela, c’est que la mère mange
des arachides fraîches, c’est ça qui rend le lait épais comme du pus.
(...) Parfois aussi, la mère ne mange pas de bonne sauce. Le lait
devient fluide comme de l’eau. Il n’est pas nourrissant (litt. : n’a pas
d’utilité) pour l’enfant. C’est cela qui lui donnera la diarrhée, il
s’affaiblira, puis il mourra.
TRAITEMENT EN CAS DE LAIT DE MAUVAISE QUALITÉ
To haa ɓe nyawnda ɗam, ɓe kooca lesdi ngonanndi les ndoondi
kaatinɗe. Ɓe njilla ndi bee ndiyam nder laalawal, ɓe nguja dow
enɗi maako. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté,
28-05-04)
Pour soigner le (mauvais lait), on prend de la terre qui se trouve sous
la cendre du foyer. On la mélange avec de l’eau dans le tesson de
calebasse et l’on enduit les seins de (la mère avec la boue obtenue).
Debbo mo kosam mum wonnii, o defa haako kosamhi bee haako
baggamhi, o hawta bee kusel heŋre bee nebbam, o nyaama baakin
balɗe ɗiɗi, ndeen kosam maako meetataa wonnaago sey to
ɓinngel maako mawni. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-04)
La femme dont le lait est gâté doit cuire des feuilles de kosamhi et de
Cochlospermum tinctorium ; (puis) elle y ajoute du foie et de l’huile,
et elle consomme cela pendant environ deux jours ; ensuite, son lait
ne pourra plus se gâter avant que son enfant ait grandi.
Kuugal jammbal-joohi gootal noon : ɓe nyawndirta kosam
mbonniiɗam. Leɗɗe feere boo ɗon, masalan bana silamkatiihi,
dukuuhi, yowtere dundeehi, seɓre ceekeehi, yowtere nammaa-
reehi, itta dolla, daada yiiwoo, yarna ɓinngel. Ceekeehi daneehi
fuu, ɓe ceɓa ɓe ndolla, ɓe ciiwa, daada yiiwoo, yara, yarna ɓinngel
boo, yiiwa ngel. Feere boo ɗon kofelhi, ɓe njilla bee njumri, ɓe
mustina ɓinngel. Ɓe ɗon ceɓa kaabi-koonaahi ɓe ndolla ɓe njarna
ɓinngel. (Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
L’Ocimum canum sert à une seule chose : soigner le mauvais lait. Il existe
également d’autres remèdes, comme Chrozophora senegalensis, le
papayer, le gui de Ficus platyphylla, l’écorce fraîche de Ficus ingens, le
gui de Bauhinia rufescens ; on en fait une décoction, la mère se lave avec
244
kosam
et en fait boire à l’enfant. Le Ficus thonningii également, on en prend
l’écorce fraîche que l’on fait bouillir, (puis) on verse le décocté (en
empêchant les parties solides de passer), la mère se lave avec, en boit, en
fait boire à l’enfant et le lave avec. Parfois, il y a aussi le Trichilia
emetica ; on le mélange avec du miel et on le donne à l’enfant avec le
doigt. On prend de l’écorce fraîche de Commiphora kerstingii que l’on
fait bouillir et que l’on fait boire à l’enfant.
To kosam debbo wonnake, o dolla haako jammbal-joohi, o yara o
yarna ɓiyiiko. Ndeen o ɓira kosam ngonɗam nder enɗi maako. O
ɓira jur haa hoore maako naawa. Ɓaawo man, to kosam ɗaam ɓuli
ni, ɗam woo’tan. (Djebba, ménagère, Maroua, avril 2004)
Lorsque le lait d’une femme est mauvais, elle doit faire une décoction
de feuilles d’Ocimum canum, en boire et en faire boire à son enfant.
Ensuite, elle doit tirer le lait qui se trouve dans ses seins. Elle doit en
tirer beaucoup, jusqu’à ce qu’elle ait mal à la tête. Ensuite, le lait qui
sortira sera redevenu bon.
To kosam daada wonnake, heɓa nammaareehi bee jammbal-
joohi, hawta dolla, lummba ɓinngel. (Ayya Farikou, 39 ans,
ménagère peule, Petté, 07-05-04)
Lorsque le lait de la mère est altéré, on prend (des feuilles de) Bau-
hinia rufescens et d’Ocimum canum que l’on fait bouillir ensemble, et
l’on assoit l’enfant (dans le décocté).
To debbo ɓesɗo ɗon seka kosam maako yiɗi wonnaago, o dolla
haako nalle, o yara, o yiiwoo, o lalla enɗi maako. (Astawabi, 55
ans, ménagère peule, Petté, 26-05-04)
Quand une accouchée pense que son lait va se gâter, elle doit faire
bouillir des feuilles de henné, boire (le décocté) et se laver avec, et
rincer ses seins avec.
To kosam [daada] wonnake, o hooca jammbal-joohi koo joorki
koo kecci, o dolla bee kilbu, o yara, o lalla enɗi maako. (Adji,
ménagère, Dogba, 24-05-04)
Lorsque le lait (de la mère) est mauvais, elle prend de l’Ocimum
canum soit sec soit frais, elle le fait bouillir avec du natron, (puis) elle
boit (le décocté) et se lave les seins avec.
Min ɗon kaɗa daada ɓikkon’en yarnugo kon leɗɗe Ɓaleeɓe. [...]
Ɓurna leɗɗe ɓe kuuwrata fuu, ɗum haala kosam. Ɓe mbi’a
kosam maɓɓe wooɗaay, malla boo ɗam timmi, sey ɓe ndolla leɗɗe
maajum ɓe njara, ɓe njarna kon, asee ɓe anndaa ɗum torran kon.
To ɓe ngari haa amin, min tawa kosam maɓɓe walaa ko waɗi
ɗam. Ɓurnal nyawuuji ɓe limtata haa fattude ɗoo fuu, min ɗon
tawa ɗum sooynde nyaamdu tan waɗta ɗi. (Atchibi Thérèse, aide-
soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Nous interdisons aux mères de faire boire à leurs enfants les remèdes
indigènes. (...) La plupart des remèdes qu’elles utilisent concernent le
245
kosam
lait. Elles disent que leur lait n’est pas bon ou qu’il est tari, qu’elles
doivent préparer le remède adapté, le boire et le faire boire aux
enfants ; en fait, elles ignorent que cela les fait souffrir. Quand elles
viennent nous voir, nous constatons que leur lait est normal. La
plupart des maladies que l’on recense au quartier, nous constatons
qu’elles sont causées par la sous-alimentation seulement.
To kosam debbo wonnake, o hooƴa ɓikkon duukuuje, o hawta bee
gawri majeeri, o nama, o waɗira gaari bee kuroori maajum, o
yara. To o waɗi saa’a kam, kosam maako wootan. (Mamma,
hospitalisée avec son bébé à Bogo, 28-06-04)
Lorsque le lait d’une femme est gâté, elle doit prendre des graines de
papaye avec du sorgho repiqué à grains blancs, écraser (le tout) et en
faire une bouillie qu’elle boira. Si elle a de la chance, son lait
redeviendra bon.
[To kosam daada wonnake], o heɓa haako gaadal tinyeerewal, o
una bee gawri majeeri, o harnoo gaari, o yara haa o haara,
ammaa, o yarnataa ɓinngel. Ɓaawo man, enɗi maako laaɓan tal,
suy o hokka ɓinngel maako musina. (Dada Bouba, 35 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
(Lorsque le lait de la mère est « gâté »), elle doit se procurer les
feuilles d’un géophyte qui ressemble à l’oignon, les piler avec du
sorgho repiqué à grain blanc, en faire une bouillie qu’elle boira
jusqu’à satiété, cependant, elle n’en fera pas boire à l’enfant. Ensuite,
ses seins deviendront très « propres », et elle (les) donnera à téter à
l’enfant.
Ɓe ɗon kurgira to kosam wonnake bee haako gillaahi malla boo
haako dukuuhi. Danyɗo itta ko, dolla, yara, lalla enɗi mum. (Asta
Fidjondé, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
En cas de mauvais lait, on soigne avec des feuilles de Kigelia africana
ou de Carica papaya. L’accouchée en prend, les fait bouillir (dans de
l’eau), boit le décocté et se lave les seins avec. (On notera que ces
deux végétaux, le « saucissonnier » et le papayer ont des fruits dont la
forme évoque celle des seins.)
To kosam wonnake, mi itta haako dukuuhi, mi wogga dow enɗi
debbo oo. Taa boo o ƴeewnoo innde haako koo, ngam to o
ƴeewnake, ko nafataa fahin. Mi ittoya fahin boo lekki belɗamhi,
mi dolla, o yara bee ɓinngel maako baakin nyalɗe ɗiɗi. Ndeen
ɗam wootan. (Didja épouse Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala,
09-06-04)
Si le lait est « gâté », je cueille des feuilles de papayer et je les frotte
sur les seins de la femme. Il ne faut pas qu’elle prononce le nom de
cette feuille, car, si elle le faisait, elle perdrait son efficacité. Je vais
encore cueillir la plante Abrus precatorius, je la fais bouillir, elle et
son enfant en boivent (le décocté) pendant environ deux jours. Puis,
246
kosngal
(le lait) redevient bon.
TRAITEMENT EN CAS DE LAIT TROP PEU ABONDANT
Sooynde nyaamdu timminta kosam. To debbo yiɗi ɗam ɓula, sey
o harnoo mbusiri o yara nde weeti fuu, taa o senndira bee maari.
Ɓesnuɗo mo walaa kosam, hooƴa haako dubaaho hecco, o nama
bee kilbu, o jiiɓa bee ndiyam, o siiwa, suy o yara ndiyam man, o
lalla enɗi maako. Ndeen, o toɓɓa ɓinngel maako boo. Feere boo,
ɓe ɗon coofna mannda haako, ɓe njara seeɗa nde weeti fuu haa
kosam ɓula. (Adji, ménagère, Dogba, 24-05-04)
C’est le manque de nourriture (i.e. une alimentation insuffisante) qui
fait tarir le lait. Si la femme veut avoir (du lait), elle doit préparer une
bouillie et la consommer chaque matin, sans interruption. La nouvelle
accouchée qui n’a pas de lait doit prendre des feuilles fraîches de
Balanites aegyptiaca, les écraser avec du natron, mélanger le tout
dans de l’eau, verser doucement de façon à laisser la partie solide au
fond du récipient, et boire le liquide (ainsi obtenu), puis se frotter les
seins avec. Ensuite, elle doit aussi en faire tomber quelques gouttes
(dans la bouche de) l’enfant. Parfois, on mouille du sel de cuisine et
l’on en boit un peu chaque matin pour avoir du lait.
● kosam goŋgoŋ
► lait en boîte

Jotta ɗoo, doole ɓinngel nyawa, ngam ngel heɓataa ndollam, sey
kosam daada maagel, sey ndiyam ɓaleejam haa ngel yaha lebbi
baakin tati nay ɓe ndokka ngel mbusiri cookri malla marndi
sukar, malla hanndeere ndee, mbusiri cookri bee maaroori. Ɓe
ɗon mbi’a maaroori ɗon mari vitamiin. Margo vitamiin kam
walaa ko ɓuri njigaari, muskuwaari bee muuri ; kanjum waddata
njamu ɓinngel keccel. (Oubboré Saliou, 48 ans, ménagère guidar,
Zileng-Bappa, 12-03-04)
Actuellement, l’enfant est malade obligatoirement, car il ne prend pas
de bouillon de sorgho natroné, mais seulement le lait de sa mère et de
l’eau pure jusqu’à trois ou quatre mois où on lui donne de la bouillie
simple ou sucrée, ou encore, de nos jours, de la bouillie simple avec
du riz. On dit que le riz est riche en vitamines. Pour ce qui est des
vitamines, rien ne vaut le sorgho pluvial rouge, le sorgho repiqué et le
petit mil hâtif. Voilà ce qui procure la santé au bébé.

kosngal / kosɗe – ngal/ɗe (n.)


► pied, jambe ; cf. yaaɓirde, mayramwal
Kosɗe njahan haa hoore waalotoo. (Prov., Boubakary Abdoulaye,
Maroua)
Les pieds vont là où la personne (litt. : la tête) se couchera. (Ce sont
vos propres pas qui vous conduisent à l’endroit où vous mourrez.)

247
kosngal
Kosngal woni mbanndiigu. (Prov.)
Les visites (que l’on se rend) entretiennent la parenté. (Litt. : la jambe
est un lien de parenté.)
Kosngal haa lesdi, mboodi boo haa lesdi. (Prov.)
Le pied est par terre, le serpent aussi est par terre. (Il faut toujours être
sur le qui-vive ; le danger n’est jamais loin.)
Kosɗe pure ɓuran dubbe pure. (Prov.)
Pieds sales valent mieux que derrière sale. (C’est le fainéant qui se
salit le derrière en restant assis sans rien faire.)
O heɓti kosɗe maako jam.
Sa grossesse s’est bien passée. (Euphémisme ; litt. : elle a retrouvé ses
jambes comme il faut.)
To debbo yiɗaa waaldaago bee gorko maako, o waalindira kosɗe,
malla o hokkita mo ɓaawo.
Si une femme ne veut pas coucher avec son mari, elle croise les
jambes ou lui tourne le dos.
● ɓernde kosngal ou nder kosngal
► plante du pied (litt. : le ‘cœur’ du pied ou l’intérieur du pied)

● caka kosɗe
► sexe (euphémisme ; litt. : entre les jambes)

Min ɗon ndaara caka kosɗe reedu’en fuu haala nyawuuji goɗɗi.
(Bernadette Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Nous examinons également le sexe des femmes enceintes relati-
vement à certaines maladies.
● daande kosngal
► cou de pied

● danki kosngal ou ɓaawo kosngal


► dessus du pied (litt. : le hangar du pied ou le dos du pied)

● aaroo-kosɗeejo
► (personne) aux jambes arquées (litt. : (qqn) qui est arqué de jambes)

Ɓiiraa aaroo-kosɗe, koo nyiiwa maa saalotoo caka maaje !


(Injure)
Espèce de pattes arquées, un éléphant passerait au milieu !
► trace (de pas)
– Toy ko cafɗaa ? – Colli njari.
– Toy koskon ? – Henndu wili. (Hammadou Bouba, 21-07-05)
– Où est (l’eau) que tu as puisée ? – Les oiseaux l’ont bue.
– Où sont les empreintes (de ces oiseaux) ? – Le vent les a effacées.
(On dit cela pour évoquer une personne qui a dilapidé l’aide qu’on lui
avait accordée et qui se perd en explications oiseuses.)

248
koyoowu
► au sens métaphorique, « exemple, modèle »
Ɓinngel yaaktoto kosngal baaba mum.
L’enfant suit l’exemple de son père.

koyɗol / koyɗi – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < hoyɗa


► rêve, songe
Ɓe ɗon mballina gordoohi haa les filoore ɓinngel ngam taa say-
ɗaan hulna ngel, malla boo taa ngel hoyɗa koyɗi kalluɗi.
On pose un couteau de cuisine sous l’oreiller de l’enfant pour que le
diable ne l’effraie pas et qu’il ne fasse pas de mauvais rêves.
To goɗɗo hoyɗi na’i ɗon kawa mo, ɗoo kam mistiriijo nyaami mo.
To o hoyɗi ɗi ɗon paarta mo, o fiiri gal dow, ɗoo boo o heɓaay
mo, o yiɗi nyaamgo mo ammaa o heɓaay mo. Kanjum ɓe mbi’i
na’i kam kaarama’en. To goɗɗo hoyɗi dawaaɗi, ɗum ɗemɗe
ɗuuɗi dow maako. To mboodi ŋati mo boo, kaarama’en keɓi mo.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-07)
Si qqn rêve que des bœufs le heurtent, c’est qu’un sorcier l’a
« mangé ». S’il rêve qu’ils le chassent et qu’il s’envole, c’est que (le
sorcier) ne l’a pas eu, il voulait le « manger » mais il ne l’a pas eu.
Voilà pourquoi on dit que les bœufs sont sorciers. Si l’on rêve de
chiens, cela signifie que l’on a beaucoup de mauvaises langues après
soi. Si un serpent vous mord, c’est que les sorciers vous ont eu.
To goɗɗo hoyɗi o ɗon nder wuro manngo, malla o ɗon juula,
malla o ɗon caka yimɓe, koyɗol ngool booɗngol. Booɗngol fahin
to o hoyɗi o ɗon tiitii fuunaange, o ɗon dilla haa tawoya yimɓe.
To goɗɗo hoyɗi o ɗon nder maayo, malla o ɗon dogga nder ladde,
malla o ɗon yolloo nder lugge, ɗii kam kalluɗi. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 23-09-07)
Si qqn rêve qu’il se trouve dans un grand village, qu’il prie, ou bien
qu’il se trouve au milieu de gens, c’est un bon rêve. Bon encore s’il
rêve qu’il est tourné vers l’Est et qu’il va trouver des gens. Si qqn rêve
qu’il se trouve dans un fleuve, qu’il court en brousse ou bien qu’il
tombe dans des creux, ces rêves sont mauvais.

koyoowu / koyooji – ngu/ɗi (n.d.v.) ; < hoya


« (ver) qui n’est pas grave »
► ver intestinal censé causer les coliques du nourrisson (employé généra-
lement au pluriel) ; syn. ɗaayoowu / ɗaayooji
En fait, ce sont des gaz intestinaux qui provoquent ces coliques chez
les bébés. Le terme est euphémique ; en effet, on ne veut pas dire
clairement que l’enfant a des ‘vers’ (gilɗi), mais c’est bien de cela
qu’il s’agit dans l’esprit de ceux qui emploient le mot. La racine
verbale hoy- exprime la notion d’être faible, léger, pas difficile etc.
D’après M. Ahidjo, infirmier à l’hôpital de Bogo, le terme peut
249
kullugal
désigner un « péristaltisme exagéré ». Cf. kilbu > kilbu laaciijam.
To ɓinngel fuɗɗi musingo, reedu maagel naawan tawon, ngam
gilɗi mbooftinaay, sakko maa to aartiri kosam nagge. (Didja,
épouse Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala, 09-06-04)
Quand le bébé commence à téter, il commence par avoir mal au ventre
car (ses) vers ne sont pas habitués (au lait), encore moins s’il
commence à boire du lait de vache.
Koyooji, ɗum gilɗi ɗi ɓe ngiɗaa wiigo ɗi ɗum gilɗi. Kanjum waɗi
ɓe mbi’ata ɗum koyooji malla boo ɗaayooji naawata ɓinngel.
(Asta Fidjondé, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Les koyooji, ce sont des vers que l’on ne veut pas désigner comme
tels. C’est pour cela qu’on dit que ce sont les koyooji ou les ɗaayooji
qui font souffrir l’enfant.
Koyooji nanngan les reedu ɓinngel. Ngel ɗon wooka noon, daabe
maagel boo ngurtotoo gerle-gerle bana tagamma noomeeri. Sey
hooca soofna hoore jaabuuru goo, yarna ngel.
Les vers koyooji attaquent l’enfant au ventre. Il ne fait que crier, ses
selles ont la forme de petits grains semblables, dirait-on, à des grains
de sésame. Il faut prendre et faire tremper la partie du cordon ombi-
lical (qui est tombée) et faire boire (à l’enfant l’eau de trempage).
(Oubboré Saliou, ménagère, 48 ans, Zileng-Bappa, 12-03-2004)
Nyawu koyooji nanngan ɓinngel keccel, naa manngel. Feere to
ɓinngel danyaama, ngel ɗon woya noon. Ko watta ɗum boo, ngam
yaake daada maagel reedu ɗon nyaama lesdi. To haa ngel acca
woygo, sey ɓe nokka lesdi ndii seeɗa to ɓinngel fuɗɗi woygo ni,
soofna yarna ngel. So naa noon boo, ɗaɓɓita coowoowri saŋalde,
ɓe coofna, ɓe njarna ngel, ngel accan woygo. (Aladji Abdou, 50
ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
La maladie des koyooji affecte le nourrisson, pas le bébé plus grand.
Parfois, à sa naissance, l’enfant ne fait que de pleurer. La cause de
cela, c’est que, lors de sa grossesse, sa mère mangeait de la terre. Pour
que le (petit bébé) arrête de pleurer, on doit prendre une petite poignée
de cette terre (que la mère mangeait) lorsque l’enfant se met à pleurer,
on la fait tremper et on fait boire à l’enfant (l’eau en question).
Autrement, on cherche le contenu du gros intestin d’un porc-épic, on
le fait tremper (dans le l’eau) et on fait boire ça au bébé : il va cesser
de pleurer.

kullugal / kulluɗe – ngal/ɗe (n.)


► mamelon du sein, tétin ; syn. hunnduko enndu

kurgoowo / hurgooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < hurgoo < kanuri ; cf. hurga
► guérisseur
Ce type de guérisseur fait appel à la pharmacopée pour soigner les
250
kurgoowo
malades. Ceux d’entre eux qui se présentent sous l’étiquette de « tradi-
praticiens » (en français), sont généralement de véritables charlatans,
exploitant la crédulité populaire. Parmi tous les soignants, on peut
distinguer :
(1) kurgoowo ɓikkon (guérisseur / guérisseuse d’enfants) ; c’est
généralement un barbier ou une vieille femme spécialisés dans les
pathologies spécifiques aux enfants ; ils peuvent parfois soigner aussi
bien les adultes ;
(2) kurgoowo bee leɗɗe Ɓaleeɓe (guérisseur / guérisseuse avec les
remèdes indigènes) ; ce peut être un homme ou une femme ; on
l’appelle généralement du simple nom de kurgoowo ; c’est le
guérisseur traditionnel ;
(3) kurgoowo ginnaaji (guérisseuse / guérisseur de djinns) ; c’est
souvent une femme, mais cela peut aussi être un homme, qui agit
comme un médium entre les génies et le patient, établit son diagnostic
et prescrit un traitement après consultation d’un génie particulier ;
cf. ginnawol ;
(4) wannjamjo (barbier) ; c’est toujours un homme. Outre ses
activités de barbier, il circoncit les garçons, pratique l’uvulectomie,
scarifie les nouveau-nés et les rase ;
(5) kurgoowo dabbaaji (guérisseur de bétail) ; le rôle est tenu par un
homme qui pratique une médecine vétérinaire en tout point parallèle
à celle que pratique le guérisseur des humains ;
(6) jokkoowo ou beero (rebouteux) ; c’est un homme (l’exercice de
cet art nécessite souvent l’utilisation de la force physique) qui
traite les entorses et fractures ; il peut aussi soulager les abcès en les
incisant et en les curant ;
(7) ɓesninoowo (accoucheuse) ; traditionnellement, c’est toujours
une femme, qui assiste les parturientes ;
(8) mallum (marabout), homme ou femme, spécialiste du Coran, qui
soigne en crachotant sur le/la malade en prononçant des formules
coraniques, ou qui lui fait boire des rinçures d’écrits coraniques ;
(9) buudeejo (c’est le « charlatan » de la littérature coloniale) ; c’est un
homme qui soigne par des procédés magiques peu conformes avec
l’orthodoxie islamique ; il peut éventuellement instrumentaliser le
Coran également ; la profession prospère et fait vivre de nombreux
marabouts dévoyés. Leurs activités comportent, outre le soin aux
personnes, la divination (prédiction de l’avenir, explication
d’événements passés, filtres d’amour ou de séparation, talismans de
toute nature...). Ceux qui pratiquent ce genre d’activités n’aiment pas
être appelés buudeejo ; ils se présentent sous le titre de mallum.
Les personnels des centres de santé ou des hôpitaux se trouvent regroupés
sous la dénomination de doktoor (nombreuses variantes phonétiques). Il
suffit généralement de porter une blouse blanche pour mériter le titre. On
voit ainsi de simples membres du personnel d’entretien promus au rang
251
kurgun
de doktoor lorsque l’infirmier proprement dit est absent. Réglemen-
tairement, médecins, infirmiers, aides-soignants et personnel d’entretien
devraient porter des tenues différentes.
Miin, mi kurgoowo. Mi wamndan ginnaaji, mi jokkan gewe, mi
rimnan dabbaaji, mi nyawndan boo deeɗi ɓikkon. (Ardo Banana,
Zalla, 12-03-04)
Moi, je suis guérisseur. J’organise des danses pour les génies, je réduis
les fractures, je fais mettre bas les animaux, je soigne aussi les (maux
de) ventre des enfants.

kurgun – o (n.) ; < kanuri [*kurgûn] > [kurwûn] « remède »


► remède, médication ; syn. cf. lekki
Nyawu Alla waɗi fuu jippiditto bee kurgun mum.
Toutes les maladies naturelles sont créées (litt. : descendent) avec
leurs remèdes.
To goɗɗo hokki ma kurgun, koo ɗume o hurgete. To a aardini
innde Alla, walaa ko ndokkataa goɗɗo hurgaaki. (Goggo Damdam,
65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Si qqn te donne un remède, quelque (maladie) que ce soit, (ce remède)
te guérira. Si tu prononces d’abord le nom de Dieu, il n’y a aucun
remède que tu prescriras à qqn qui ne le guérira pas.

kusa-limsa – nga (n.c.)


« grosse viande du gros vêtement »
► bourrelet de graisse au niveau de l’épigastre
C’est dans ce bourrelet que peut se développer le ndinkiri.

kusel / kuselji – ngel/ɗi (n.)


► viande
Kusel keccel bee liɗɗi kecci, taata neeɓa nder gulɗum.
Il ne faut pas que la viande et le poisson frais restent exposés à la
chaleur.
● kusel ɓanndu (cf. ɗaɗol)
► muscles

To ƴiiƴam hooci henndu nder ɓernde, ɗam jippoo nder kusel


ɓanndu. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-
09-04)
Lorsque le sang a pris de l’oxygène (litt. : de l’air) dans le cœur, il
descend dans les muscles.
● kusel nderyel
► viscères (d’une personne) ; abats (d’un animal) ; (litt. : chair de

l’intérieur)

252
kuttu
kuta (v.) ; < kuturu < hausa [kuturuu] « lèpre »
► mutiler (lèpre)
Tarzagiire waɗan kuuduuje ammaa kutataa [...]. (Dada Bouba, 35
ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Le tarzagiire provoque des plaies mais ne mutile pas (à la différence
de la lèpre) (...).

kuttu / kutti – ngu/ɗi (n.)


► vagin (terme tabou en fulfulde)
Le terme peul est considéré comme très grossier et ne peut être
employé sans précautions. On lui substitue l’emprunt à l’arabe farji
qui joue le rôle de terme scientifique, sans connotation gênante, ou
des euphémismes comme laawol mooɓodal (litt. : voie de l’union),
ou encore des locutions qui désignent sans plus de précision la zone
urogénitale.
To a tokkanake kuttu kam, koo toggoore laaɓnde a marataa.
Si tu passes ton temps après le vagin, tu ne posséderas même pas une
tunique propre.
kuttu ɗaccereewu
vagin contenant des mucosités qui forment une croûte en séchant
kuttu ndiyamwu
vagin mouillé
kuttu ci’oowu
vagin qui coule
Lugga-kuttu !
Vagin profond !
Wela-kuttu
Vagin agréable !
INSULTES
Kutta !
Gros vagin !
Yaaja-kuttu !
Vagin (trop) large !
Faaɗa-kuttu !
Vagin (trop) étroit !
Hacca-kuttu !
Vagin puant !
Laska-kuttu !
Vagin insipide !
Kuttu yaa maa !
Le vagin de ta mère !
253
kuttu-pallaandi
kuttu-pallaandi (n.c.)
« vagin de margouillat »
► mycose infectée localisée à la pliure des orteils des enfants
Cette affection est particulièrement fréquente en saison des pluies.

kuturaaku – ngu (n.d.) ; < kuturu < hausa)


► lèpre ; cf. saɗawre, kuturu

kuturu – ngu (n.) ; < hausa [kuturuu] « lèpre »


► lèpre ; syn. nyawu kuturu ; cf. nyawu
Ce terme construit sur un emprunt au hausa est monosémique : il ne
désigne que la lèpre et aucune autre maladie de peau humaine. Cette
maladie se classe dans le groupe de saɗawre. Appliqué au domaine
végétal, le mot peut désigner une maladie du cotonnier (nyawu
kuturu li’eere), provoquée par les Acariens, principalement par le
Tarsonème, Polyphagotarsonemus latus (Banks).
kuturu dow nduppu
lèpre sur rachitisme (Dicton) (Une catastrophe qui s’ajoute à une
situation déjà grave.)

kuturuujo / kuturu’en – o/ɓe (n.d.) ; < kuturu (hausa)


► lépreux

kuudi – nde (n.d.v.) ; < huɗa


► insulte
De nombreuses insultes sont fondées sur des particularités anatomiques
présentées par la personne visée. Elles peuvent être entièrement inno-
centes lorsqu’elles s’adressent à une personne avec laquelle on entretient
une relation de parenté à plaisanterie. Dans les autres cas, elles constituent
un exutoire à la mauvaise humeur ou au mépris.

kuultorga-darnde – nga (n.c.)


► toise (litt. : [chose] avec laquelle on mesure la taille)

kuuntoowo / huuntooɓe – o/ɓe (part.v.)


► guérisseur de garsa ; (litt. : dénudeur) ; cf. garsa

kuutol / kuuti – ngol/ɗi (n.)


► pénis (très grossier en fulfulde, plus encore que mbasu) ; cf. mbasu

kuvees – nga (n.) ; < français « couveuse »


► couveuse
To debbo ɓesni diga wakkati siwaa, kanko kam, walaa ko waɗata
mo ; ammaa ɓinngel, sey min ngaata ngel nder kuvees ngam ngel
heɓa taa ngel maaya. (Gorsou, infirmier accoucheur, hôpital de
254
laalaata
Bogo, 02-07-04)
Lorsque la femme accouche prématurément (litt. : avant que cela soit
le moment), pour elle, il ne lui arrive rien (de mal) ; mais l’enfant,
nous devons le placer dans une couveuse pour qu’il ne meure pas.

kuyeer / kuyeerji – nga/ɗi (n.) ; < français « cuiller »


► cuiller, cuiller à soupe
► cuillerée
Utilisée comme mesure de volume/capacité par certains guérisseurs.

kuyeer-kafee / kuyeerji-kafee – nga/ɗi (n.c.) ; < français « cuiller à


café »
► cuiller à café
Utilisée comme mesure de volume/capacité par certains guérisseurs.

laaɓa (v.)
► être propre
Mi laaɓaay.
J’ai mes règles (femme). (Euphémisme ; litt. : je ne suis pas propre.)

laacel / laacon – ngel/kon (n.d.) ; cf. laasel


laafuɗo / laafuɓe – o/ɓe (part.v.) ; < laafa
► pauvre, personne démunie
Mo walaa ngel mum boo, debbo mum maama mum, leɗɗe mum
bambammbe, haako mum follere. (Prov.)
Celui qui n’a pas un sou vaillant (litt. : qui n’a pas sa toute petite
chose), sa femme est (comme) sa grand-mère (i.e. elle le prend pour
un gamin), son bois (de feu), le Calotropis, sa sauce, l’oseille de
Guinée.
Laafuɗo, ɗum yelleere, tappa ŋoola. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Le pauvre, c’est une noix de palmier doum : on tape dessus et on la
grignote.

laalaata (v.)
► dépérir, faire dépérir
Nyawu nguu laalaati mo haa miin maa, mi ɗon nefa mo.
La maladie l’avait fait tellement dépérir que même moi, j’éprouvais
de la répulsion face à elle. (L’interviewée parlait de sa tante.)

255
laalawal
laalawal / laalaaje – ngal/ɗe (n.)
► écorce sèche

laam – ngel ; < français « lame »


► lame de rasoir ; syn. lazuwaar, reeza ; cf. reeza
► lamelle de verre (pour examens de laboratoire)
Laam, ɗum ɗon ba tagamma viitirji laardugo gilɗi. (Warang
Edmond, 31 ans, laborantin massa, Meskine, 19-03-04)
La lamelle, cela ressemble à des vitres par où l’on regarde les
‘germes’.

laara (v.)
► voir, regarder, examiner
O ɗon laarammi bee gite faasikiije.
Il me regarde d’un air fourbe.
Yimɓe mbaalan laargo fijirde haa yolnde laamɗo.
Les gens passent la nuit à regarder la fête devant la chefferie.
Haa mi laare.
Je vais t’examiner. (Dit par un médecin ou un infirmier à un patient.
Dans le français local, on dit : « Je vais te consulter ».)
O yehi laargo ndopta.
Il est allé voir/consulter un médecin/infirmier.
● laargo debbo
► examiner une femme, notamment pratiquer un toucher vaginal (euphé-

misme employé en milieu hospitalier)


● laargo gite
► (dans le cadre de la consultation prénatale) examiner la conjonctive pour

déceler d’éventuels signes d’anémie (litt. : examiner les yeux)


Min ɗon ndaara gite reedu’en haala ƴiiƴam. (Bernadette Godwé,
CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Nous examinons les yeux des femmes enceintes, relativement à
l’anémie (litt. : relativement au sang).
● laargo santimeetir
► contrôler la dilatation du col de l’utérus (litt. : regarder les centimètres)

To debbo luuwaaɗo wari, waatoo daga ɗum fuɗɗi naawgo mo


seɗɗa seɗɗa, min ndaara deydey santimeetir noy o mari. (Amadou
Haman, infirmier accoucheur, hôpital provincial, Maroua, 26-08-04)
Lorsqu’une femme qui a des douleurs arrive, c’est-à-dire dès qu’elle
commence à avoir un peu mal, nous contrôlons la dilatation de son col
d’utérus.
● laargo to woodi ko lutti nder reedu
► pratiquer une révision utérine (litt. : regarder s’il reste quelque chose

256
laawol
dans le ventre)

laaroowo / laarooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < laara


► infirmier consultant
Laaroowo ƴama nyawɗo ko naawata mo. Masalan : Ɗume
naawete ? O limta o limta, o winnda ɗereewol. To ka ƴami laargo
coofe loorɗe bee cewɗe, malla ƴiiƴam, ɓe ndaaroya haa muku-
roskoop. (Hammawa Djouldé, infirmier, Dogba, 03-05-04)
L’infirmier consultant demande au malade ce qui le fait souffrir. Par
exemple : De quoi souffres-tu ? (Le patient) énumère (ses symp-
tômes), afin que (le consultant) écrive une ordonnance. Si le cas
nécessite un examen de selles, d’urine ou de sang, on ira faire
l’examen au microscope.

laartoo (v.d.) ; < laara


► vérifier, contrôler
● laartaago suudu ɓinngel
► pratiquer une révision utérine (litt. : vérifier le compartiment de l’enfant)

laasel / laacon – ngel/kon (n.d.)


var. : laacel
► petit poil, filament

laasol / laaci – ngol/ɗi (n.)


► long poil, cheveu

laasoljo / laasol’en – o/ɓe (n.d.) ; < laasol


► personne malchanceuse (litt. : personne à longs poils)

laawol / laabi – ngol/ɗi (n.)


► route, voie, passage, canal
● laawol ɓinngel (1)
► trompe de Fallope (litt. : voie de l’enfant)
To ɓinngel naastan nder rennga, tokkoto laawol muuɗum ammaa
to ngel wari ngel darake caka-cak laawol, ngol fetta, ƴiiƴam
looftoo nder reedu daada. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier
peul, Maroua, 15-04-04)
Lorsque l’enfant (en fait, l’embryon) pénètre dans l’utérus et qu’il
emprunte son passage (litt. : qu’il suit sa route [i.e. qu’il emprunte la
trompe de Fallope]), s’il s’arrête en plein milieu et que la trompe (litt. :
la route) éclate, le sang se répand à l’intérieur du ventre de la femme.
● laawol ɓinngel (2) ou laawol suudu ɓinngel
► col de l’utérus (considéré comme voie de passage) (litt. : voie de l’enfant,

ou voie du compartiment de l’enfant [utérus])

257
laboratuwaar
Laawol ɓinngel maɓɓitake.
Le col de l’utérus est dilaté (litt. : ouvert).
Laawol ɓinngel maɓɓidittaaki.
Le col de l’utérus est incomplètement dilaté (litt : n’est pas complè-
tement ouvert).
Rewɓe feere, suudu-ɓinngel maɓɓe tampundu. Ɓe ngara daga
lebbi maɓɓe cikaay, feere lebbi tati malla nay. Doktoor laara ɓe,
o maɓɓa laawol suudu ɓinngel ; bee gaaraaji o waarata ɗum. Sey
to ciki lebbi jeetati o ittata gaaraaji ɗii, debbo danya walaa
sababu sam. (Maïramou, assistante gynécologue, hôpital provincial,
Maroua, 25-08-04)
L’utérus de certaines femmes est en mauvais état. Elles viennent avant
d’être à terme, parfois à trois ou quatre mois (de grossesse). Le
médecin les examine et il ferme le col de l’utérus ; c’est avec des fils
qu’il le fait. Ce n’est qu’après le huitième mois qu’il enlèvera ces fils
pour que la femme accouche sans aucun problème.
● laawol mani
► canal spermatique

● laawol mooɓodal
► vagin (litt. : voie de l’union)

● laawol poofɗe
► voies respiratoires (litt. : voie de la respiration)

● laawol sillugo ou laawol cille


► urètre (litt. : canal de l’urine)

[...] debbo oo, [...] o ɗon mari laabi ɗiɗi feere feere, laawol
mooɓodal bee laawol sillugo. (Hamadou Yaya, 17 ans, aide-soignant
guiziga, Meskine, 07-04-04)
(...) La femme (...) a deux canaux séparés, le vagin et l’urètre.

laboratuwaar – nga (n.) ; < français « laboratoire »


► laboratoire d’analyses ; cf. suudu
● goɗɗo laboratuwaar / yimɓe laboratuwaar ; syn. lincitoowo
nyawuuji
► laborantin, laborantine
Yimɓe laboratuwaar ɓeen cenndindirta gilɗi.
Ce sont les laborantins/laborantines qui distinguent les « germes / vers ».

laɓa (v.)
► raser
To a laari ɓe laɓi deerɗa joorɗum, aan yaaw soofnu hoore maa !
(Prov., Modibo Bello Amadou)
Si tu vois qu’on a rasé ton frère à sec, va vite te mouiller la tête, toi !

258
laggita
laɓi / laɓe – ki/ɗe (n.)
► couteau
● laɓi latiriik
► bistouri électrique

laɓo-laɓoongel – ngel (n.d.v.) ; < laɓa


► appendice iléo-cœcal ou vermiculaire ; cf. penndisiit
To reedu ɗon naawa gal wakeere nyaamo, yaake feere ɗum laɓo-
laɓoongel naawata.
Lorsque l’on a mal au ventre du côté droit, c’est parfois l’appendice
qui fait mal.
Laɓo-laɓoongel haa tetekol loorngol woni, ɗon nanndi bana
biccel.
L’appendice se trouve dans le gros intestin ; il ressemble à une petite
queue. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-
04)

laɓruha – ka (n.)
► poils pubiens ; syn. faasko
To ɓinngel fuɗɗi nyuufaago, laɓruha boo fuɗɗa fuufgo.
Dès que l’enfant commence sa puberté, les poils pubiens commencent
aussi à pousser dru.
A semtataa bana mo laɓruha muuɗum ɗon nyaanya.
Tu n’as pas de pudeur, comme celui dont les poils pubiens le
démangent (et qui se gratte en public).

ladde – nde (n.)


► brousse
● maɓɓugo goɗɗo ladde
► empêcher (magiquement) qqn de prospérer (litt. : fermer la brousse à
qqn)

laddeejo / ladde’en – o/ɓe (n.d.) ; < ladde


► habitant de la brousse, broussard
Minin ladde’en, ɓurnal amin fuu anndaa ko fofata nyawuuji, sey
nyawndiigu maaji min anndi. (Ibrahim Ahmadou, hospitalisé à
Petté, 23-06-04)
Nous, les broussards, la plupart d’entre nous ignorent ce qui cause les
maladies, nous connaissons seulement leur traitement.

laggita (v.d.) ; < lagga


var. : loggita
► retirer (qqch.) qui est resté coincé

259
lakas-
O laggiti kusel caka nyiiƴe maako haa ƴiiƴam waɗi.
Il s’est fait saigner en décoinçant la viande (qui était restée) entre ses
dents. (Litt. : il a décoincé la viande entre ses dents jusqu’à ce que le
sang se fasse.)
► curer (les saletés qui se trouvent entre les dents, dans les oreilles, dans le
nez)
Giggirɗum-nyii’e wonete kurgun nyii’e, ngam ɗum loggitan
innde ko woni nder nyii’e fuu [...]. (Goggo Damdam, 65 ans,
guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
C’est la brosse à dents qui est le remède des dents, car elle cure toutes
sortes de choses qui se trouvent (entre) les dents (...).

lakas- (part.v.) ; < laska


► fade, insipide ; cf. wela
Les sauces fades sont considérées comme peu nutritives. Elles seront
dites « fades » si elles manquent de matière grasse, de sel et de viande
ou de poisson frais. Le contraire de haako lakasko est haako welko.
To debbo ɓesni kesum, taa o nyaama haako lakasko, sey kuuje
dokkanɗe ɓanndu semmbe, kuuje marɗe nafuuda haa ɓanndu,
bana gertogal, tumat, nebbam, leeɓol, kusel fuu. (Didja épouse
Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala, 09-06-04)
Lorsqu’une femme est nouvellement accouchée, elle ne doit pas
manger de sauces fades, (mais) seulement des choses qui donnent de
la force au corps, des choses utiles au corps, comme le poulet, les
tomates, l’huile, le beurre et la viande.

lakkitoo (v.)
► avoir les dernières convulsions qui précèdent la mort

lalla (v.)
► laver (des ustensiles)
► nettoyer (une plaie, les seins, la zone génito-urinaire)
● lallugo reedu (debbo)
► faire un curage utérin (à une femme), une révision utérine, ou un curetage
utérin (suite à un avortement)
Ɓurna fuu, sey to debbo rufi reedu nde ɗiɗi malla nde tati foddee
ɓe lalla reedu maako, ngam woodi ko luttata nder toon. Yaake to
ɓinngel nyoli nder reedu boo, ɓe ɗon lalla. Feere to walaa ko lutti
geleŋ nder toon, ɓe ɗon ngurtina bee junngo, ammaa to lutti jur,
ɓe ngurtinira bee jamɗe. (Amadou Haman, infirmier accoucheur,
hôpital provincial, Maroua, 26-08-04)
La plupart du temps, il faut qu’une femme ait avorté deux ou trois fois
avant qu’on ne lui fasse un curage utérin, car il y a des résidus (dans
l’utérus). Lorsque le fœtus s’est décomposé dans le ventre, on fait
260
lamma
aussi un curage. Parfois, s’il ne reste pas grand chose (dans l’utérus),
on le fait sortir à la main, mais s’il reste beaucoup (de résidus), on les
fait sortir avec des (outils) métalliques.
Ɓe tufimmi baate, suy ɓinngel acci dimmbaago nder reedu.
Ɓaawo balɗe seeɗa, ndu rufi. Ɓaawo ɗoon, ɓe lallanimmi haa
lopitaal, ngaɗmi reedu wonndu woondu. (Dada X, CSI de Meskine,
01-07-04)
On m’a fait des injections, et le fœtus a cessé de bouger dans mon
ventre. Quelques jours plus tard, j’ai avorté. Ensuite, ils m’ont fait un
curetage utérin à l’hôpital et j’ai eu autre grossesse normale (litt. : une
autre grossesse bonne).
Nde njaami lopitaal mannga, limtanmi ɓe ko saalii, suy ɓe mbi’i
ɓe lallan reedu nduu haa ndu woota. Nii noon, ɓe naastini huunde
feere nii nder reedu am, ɓe ɗon kefa, ɓe ɗon kefa. Naawreenga
kam taa ƴam ! Ɗum naawimmi waanee luuwe. Ɓaawo ɗoon, ɓe
kaɓɓi ndu, suy ƴiiƴam ɗon wurtoo, ɗon wurtoo. (Dada X, CSI de
Meskine, 01-07-04)
Quand je suis allée à l’hôpital provincial, je leur ai expliqué en détail
ce qui s’était passé, et alors ils m’ont dit qu’ils allaient me faire un
curetage utérin pour que (l’utérus) redevienne en bon état. Ainsi donc,
ils ont introduit quelque chose dans mon ventre et ils grattaient,
grattaient. La douleur, je ne t’en parle pas ! Cela m’a fait plus mal que
d’accoucher ! Après, ils m’ont attaché le ventre et je saignais
abondamment.

lamlame – ɗe (n.)
► taches blanches sur la peau
Il peut s’agir de simples mycoses, rattachées à tarzagiire. Si l’on
désigne par là des taches de lèpre, on doit préciser lamlame saɗawre.
Innu to baaba mum kuturuujo no, kanyum boo ɗon nana ɓanndu
mum ɗon seeka, malla boo lamlame saɗawre ngurtake, paarooɗe
paarooɗe mbanngi her innu, o anndi nyawu kuturaaku nanngi
mo. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
La personne dont le père était lépreux, et qui sent son corps se
« déchirer », ou (qui voit) les taches blanches de la lèpre sortir, ou des
macules hypochromiques (taches blanches) apparaître sur elle, elle
sait qu’elle est atteinte de la lèpre.

lamma (v.)
► être acide ; être salé ; être piquant
Mannda wiitataako : « Mi lammuɗo ». (Prov.)
Le sel ne dit pas de lui-même qu’il est salé.
Wulweende naasti yam gite, ɗon lamma.
La sueur m’est entrée dans les yeux et ça (me) pique.
261
lammbayel
lammbayel / lammbahon – ngel/kon (n.d.) ; < anglais
► étiquette

langal / laŋɗe – ngal/ɗe (n.)


► clitoris (terme tabou)
Langal daada maa // langal yaa maa.
Le clitoris de ta mère ! (Insulte)

laral / lare – ngal/ɗe (n.)


► peau ; cuir
Le mot désigne aussi bien la peau d’une personne ou d’un animal
vivants que la peau tannée (cuir) ou simplement arrachée de l’animal
abattu.
To a nani suudu baali wuli, taa ƴam lare. (Prov.)
Si tu apprends que la case des moutons a brûlé, ne demande pas les
peaux.
● larel dowyel
► épiderme (litt. : petite peau de dessus)

[...] Ngilkon koon nyaanyan bana madam-calka, malla siikre


ŋonyata larel dowyel. (Asta Fidjondé, 60 ans, ménagère peule,
Dogba, 22-09-04)
(...) Ces petits vers grattent comme le cancrelat ou le grillon qui
rongent l’épiderme.

lata (v.)
► donner des coups de pied
Ŋatataa, latataa, nafataa, ndikka ŋata, lata, nafa. (Eguchi 1974,
p. 92)
(Plutôt que) ce qui ne mord pas, qui ne donne pas de coups de pieds
et qui ne sert à rien, mieux vaut ce qui mord, ce qui donne des coups
de pied et qui sert à qqch. (On parle ici de la femme. À une femme
d’une docilité parfaite mais qui ne fait rien, il vaut mieux préférer une
femme agressive et méchante, mais qui rend des services.) (Remar-
quer le rythme de cet énoncé : trois anapestes / ndikka / trois fois deux
brèves.)

latiriik – nga (n.) ; < français « (courant) électrique »


► courant électrique, électricité
Latiriik nanngi mo.
Il/elle a été électrocuté(e). (Litt. : l’électricité l’a pris(e).)

lawlawku – ngu (n.d.) ; < law


► précipitation, comportement désordonné et précipité

262
laƴa
Lawlawku maa bana mbasu maccuɗo : danya, Fulɓe naftoroo.
Ton obstination ressemble à un pénis d’esclave : il engendre (des
enfants), (mais ce sont) les Peuls qui (en) profitent. (Les enfants
d’esclaves deviendront à leur tour des esclaves, au service de leur
maître.)
laya (v.)
► se propager (dans l’organisme ou dans un groupe)
L’idée est celle d’une propagation analogue à celle d’une plante ram-
pante ou lianescente.
Nyawu sida nder ɓanndu layan.
Le sida est une maladie évolutive.

layaaru / layaaji – ndu/ɗi (n.)


► amulette enveloppée dans du cuir, grigri
Goɗɗo waɗataa layaaru haa hisa sida. To o waɗi kam, jey reen-
hoore. Jonta, to gorko ɗon bee layaaji, to hooci debbo, ɗi kollan mo,
les maako ɗoo ƴummataako to debbo ɗon bee nyawu. [...] Rewɓe
feere boo ɗon mari layaaji taa ɓe ndeeda. Ɓe kawtan bee gorko nde
ɓe ngiɗi fuu, ɓe ndeedataa, sey to ɓe itti layaaji ɗii. Layaaji noon
ngam sida, mi anndaa, ammaa worɓe kam ɗon ngaɗa layaaji fad-
doode maɓɓe ngam ɗi paddotoo nyawu bana gaaye bee gonoo. (Mi.,
25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
On ne met pas d’amulette pour se protéger du sida. Si l’on en met, c’est
pour se protéger des mauvais sorts. Maintenant, quand un homme a des
grigris, s’il « prend » une femme, ils lui révéleront des choses sur elle
(litt. : ils la lui montreront) et il ne bandera pas si la femme est malade.
(...) Il y a aussi des femmes qui ont des grigris pour ne pas tomber
enceintes. Elles peuvent coucher avec un homme autant de fois qu’elles
le veulent, elles ne seront pas enceintes, à moins qu’elles n’ôtent ces
grigris. Un vrai grigri contre le sida, je n’en connais pas, mais les
hommes font des grigris de protection pour se prémunir de maladies
comme la syphilis et la gonococcie.

lazuwaar – ngel (n.) < français « rasoir »


► lame de rasoir ; syn. laam, reeza ; cf. reeza
Outil polyvalent qui a peu souvent l’occasion d’être assujetti à un
rasoir. Le barbier le manie avec dextérité, à mains nues, pour raser,
scarifier, tailler les ongles, etc. ; la sage-femme s’en sert pour couper
le cordon ombilical ; le réparateur de chambres à air gratte le
caoutchouc avec ; l’écolier s’en sert comme taille-crayon, etc.

laƴa (v.)
► boiter

263
leeda-ndiyam
Aali laƴaay maa, yaataa juulirde, sakko nde laƴi. (Prov.)
Même quand il ne boitait pas, Ali n’allait pas à la mosquée, à plus
forte raison quand il boite.

leeda-ndiyam – nga (n.c.)


« plastique (contre) l’eau »
► imperméable ; syn. toggoore ndiyam

leeɓol / leeɓi – ngol/ɗi (n.)


► beurre frais
Le beurre, frais ou fondu, outre son usage purement alimentaire, est
considéré comme un médicament. Il entre dans la composition de
quantité de remèdes traditionnels, qu’il s’agisse de potions ou d’on-
guents. Voir Seignobos 1979, p. 54.

leɗɓaajo / leɗɓa’en – o/ɓe ; cf. lelɓaajo


leɗɓaaku – ngu (n.) ; cf. lelɓaaku
leggal / leɗɗe – ngal/ɗe (n.)
► bois (matière), bois à brûler, bois de feu

lekki / leɗɗe – ki/ɗe (n.)


► arbre, ligneux
Lekki nyaameteeki daga pinndi. (Prov.)
L’arbre (aux fruits) comestible(s) (se reconnaît) dès la floraison. (Par
exemple, on sait dès son plus jeune âge si un enfant fera plus tard du
bien à ses parents.)
Dans ses sens suivants, le mot est analogue au grec φάρμακον (phar-
makon). Le Bailly définit ainsi le terme grec : « toute substance au
moyen de laquelle on altère la nature d’un corps, toute drogue salu-
taire ou malfaisante, d’où (1) drogue médicinale, médicament, remède
préparé ; (2) drogue malfaisante (a) poison, (b) préparation magique ;
(3) drogue pour teindre, teinture ». On verra que seule l’acception (3)
n’est pas attestée en fulfulde.
► remède, médicament (syn. kurgun), produit traitant
Lekki jaɓi. / Lekki jaɓaay.
Le remède a convenu (au malade). / Le remède n’a pas convenu (au
malade). (Litt. : le remède a accepté / n’a pas accepté.)
Walaa lekki ki haandaay hokkeego sinaa lekki mbaranki innu,
malla boo ciirotooki innu. [...] Lekki walaa karamki, sinaa to ɓe
ngaaran ki bee huunde haramre nde haanaay innu nyaama.
(Haman et Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Le remède qui n’est pas bon à donner, c’est celui qui sert à empoi-
sonner ou à ensorceler. (...) Il n’y a pas de remède interdit, sauf ceux
264
lekki
que l’on confectionne avec des choses interdites que personne ne doit
consommer.
Jillindirgo leɗɗe wooɗaay ; ngam nder nokkuure amin, hiddeeko
nyawɓe ngara lopitaal, ɓe ɗon njaha haa mallum’en tawon, ɓe
njaɓa leɗɗe. To ɓe ngari lopitaal boo, ɓe ngiɗi to min tufi ɓe ni,
ɓe keɓa daama wakkatiyel man noon. Woɗɓe feere boo, koo to ɓe
ngari lopitaal, ɓe ɗon ngarda bee leɗɗe maɓɓe. Min mbaawataa
haɗgo ɓe. To min ngaylitake ni, yimɓe maɓɓe ndokka ɓe leɗɗe
maɓɓe. To min mbinndi lekki ki nafaay, sey min mbi’a ɓe ɓe
njaha ɓe kaɓda bee leɗɗe Ɓaleeɓe, ngam nyawuuji feere fuu,
leɗɗe Ɓaleeɓe ɓuran hurgugo bee law. (Bimoutch Ndjidda, 44 ans,
infirmier guiziga, Dogba, 27-04-04)
Il n’est pas bon de mélanger les (types) de médicaments entre eux. En
effet, dans notre secteur, avant que les malades aillent à l’hôpital, ils
se rendent d’abord chez les marabouts pour se faire prescrire (litt. :
recevoir) des remèdes. Quand ils viennent à l’hôpital, ils veulent que,
dès qu’on leur fait une piqûre, ils aient une amélioration presque
instantanément. Certains, parfois, bien qu’ils viennent à l’hôpital,
apportent leurs propres médicaments. Nous ne pouvons les en
empêcher. Dès que nous tournons le dos, leurs gens leur donnent leurs
(propres) médicaments. Lorsque nous faisons une prescription qui ne
donne pas de résultats, nous leur disons simplement d’aller se dé-
brouiller avec les remèdes indigènes, car presque toutes les maladies
se soignent plus rapidement avec les remèdes indigènes.
● lekki aga
► médicament vendu par les marchands ambulants

● lekki baatki / leɗɗe baatɗe


► médicament périmé (litt. : remède mort)

● lekki baroohi / leɗɗe barooje


► poison, produit toxique (litt. : produit tuant)

● lekki baroohi ɓanndu


► produit pour anesthésie locale, anesthésique local (litt. : remède tueur de

corps)
● lekki baroohi tooke
► sérum antitétanique (litt. : remède tueur de poison)

● lekki Ɓaleeɓe / leɗɗe Ɓaleeɓe


► remède traditionnel (litt. : médicament des Noirs), remède indigène

● lekki ɓiɗɗeteeki (cf. fumaat)


► onguent ou pommade en tube (litt. : produit qu’il faut presser)

● lekki cippal / leɗɗe cippal ou lekki luumo


► remède magique pour attirer les clients (litt. : remède de vente au détail

// remède de marché)

265
lekki
● lekki comri
► vitamine C (litt. : remède de la fatigue)
● lekki coofnaaki
► macéré (litt. : remède mouillé)

● lekki cuurneteeki
► remède fumigatoire (litt. : remède à être enfumé)

● lekki doggere
► antidiarrhéique (litt. : remède de la courante)

● lekki dollaaki
► décocté, décoction (litt. : remède bouilli)

● lekki dolla-yara / leɗɗe dolla-yaraaje


► décocté, décoction (litt. : remède on bout on boit)

● leɗɗe dow laawol


► médicaments vendus par les vendeurs ambulants (litt. : médicaments sur

la route)
● lekki ɗaanaago
► somnifère (litt. : remède pour dormir)

● lekki ɗanningo
► produit pour anesthésie générale, anesthésique général (litt. : remède

pour faire dormir)


● lekki ɗemɗe
► remède contre les mauvais sorts (litt. : remède des langues)

● lekki eemoral
► anti-amibien

● lekki gilɗi
► vermifuge (litt. : remède des vers)

● lekki gite ɓiɗɗi-ɓiɗɗi


► pommade ophtalmique (litt. : remède des yeux à presser)

● lekki gite toɓɓi-toɓɓi


► collyre ophtalmique (litt. : remède des yeux en gouttes)

● lekki hoore
► aspirine, paracétamol (litt. : remède de la tête)

● lekki jareteeki / leɗɗe jareteeɗe


► potion (litt. : remède à être bu)

● lekki kawda
► médication conférant une protection magique

● lekki ki walaa nafuuda


► remède inefficace (litt. : remède qui n’a pas d’utilité)

● lekki koowoowe // lekki baroohi koowoowe


► insecticide (litt. : produit traitant des insectes // produit qui tue les

insectes)
266
lekki
● lekki kosam (cf. kosam)
► médication pour l’allaitement (litt. : produit traitant du lait), galactogène
ou destiné à améliorer la qualité du lait
● lekki kuuduuje
► bleu de méthylène et autres désinfectants (litt. : remède des plaies)

● lekki maama
► remède traditionnel (litt. : remède des grands-parents)

● lekki mistiri’en
► remède anti-sorcellerie (litt. : remède des sorciers)

● lekki moɗeteeki // lekki moɗi-moɗi


► médicament à prendre par voie orale (litt. : médicament à avaler)

● lekki naawreenga
► antalgique (litt. : remède contre la douleur)

● lekki nafoohi / leɗɗe nafooje


► remède efficace

● lekki ndamba
► remède contre les affections des voies respiratoires supérieures

● lekki nyaaɗki / leɗɗe nyaaɗɗe


► remède fort (qui peut donc être douloureux)

● lekki nyaanyaare
► médicament antiprurigineux (litt. : remède de la démangeaison)

● lekki (nyawu) sida ; syn. kompirmee sida


► antirétroviraux (litt. : remède / comprimé(s) du sida)

Les personnes infectées par le VIH ne prononcent qu’avec réticence le


mot sida. En français, elles parleront de « calmants » pour désigner
les antirétroviraux, et en fulfulde, elles emploieront le mot lekki ou
kompirmee sans autre précision.
● lekki nyiiƴe
► remède contre les maux de dents

● lekki paɓɓooje
► antipaludéen

● lekki parmasiin // lekki Nasaara


► produit pharmaceutique (litt. : médicament de pharmacie // médicament

des Européens)
Lekki parmasiin hurgan law, ammaa coggu maaki naawi.
Les produits pharmaceutiques guérissent rapidement, mais ils coûtent
cher.
● lekki riiwre
► antidiarrhéique (litt. : médicament de la diarrhée)

● lekki puufeteeki / leɗɗe puufeteeɗe)


► médicament à pulvériser, aérosol

267
lelbaajo
● lekki silɓere
►produit anti-inflammatoire (litt. : remède de l’entorse)
● lekki tufeteeki / leɗɗe tufeteeɗe ou lekki tufi-tufi / leɗɗe tufi-tufi
► médicament injectable ; syn. baatal

● lekki woowo
► bleu de méthylène (litt. : remède de woowo)

● lekki wuji-wuji / leɗɗe wuji-wujiije // lekki wuja-wuja / leɗɗe wuja-


wujaaje
► onguent (litt. : remède à oindre)

► philtre magique, « fétiche »


To ɓe maɓɓi goɗɗo ladde, o walaa keɓal koo gal toy fuu. To haa
ɓe ngaɗa lekki kii boo, ɓe kooca lesdi kosɗe maako, malla boo her
pellel o silli. Maɓɓeego ladde waɗan goɗɗo ba ɗiɗorjo, ammaa,
ɗum laatantaako mo bana nyawu. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 28-
04-04)
Lorsque l’on « ferme la brousse à qqn », il ne gagne rien nulle part.
Pour faire ce « fétiche », on prend de la terre dans ses empreintes de
pas ou à l’endroit où la personne a uriné. Le fait d’être victime de ce
mauvais sort pourra perturber mentalement la personne, mais cela ne
se transformera pas pour elle en maladie.

lelbaajo / lelba’en – o/ɓe (n.)


var. : leɗɓaajo / leɗɓa’en
► personne atteinte de strabisme

lelbaaku – ngu (n.)


var. : leɗɓaaku
► strabisme

lelu – ngu (n.)


► méningite ; cf. minizii

lenyol / leƴƴi – ngol/ɗi (n.)


► lignage, famille étendue
Ɓaaroo lenyol, dampa hoosere, yibba. (Prov., Modibbo Bello
Amadou)
(Celui qui) est adossé à une grande famille, (s’)il donne un coup de
pied dans une montagne, elle s’effondre.

leppol / leppi – ngol/ɗi (n.)


► bande de tissu
● leppol bannde
►bande Velpeau
► drap
268
les
leppi dollaaɗi ɗi ngalaa mukurooɓji
draps stériles lavés à 100° (litt. : draps bouillis qui n’ont pas de
microbes)

les (adv.)
► en bas, en bas de
Employé comme euphémisme pour désigner les « parties honteuses ».
« Le les se compose des organes génitaux et de l’orifice anal. Il doit
être maintenu caché en tout lieu et en tout temps. Ainsi, l’on remar-
quera que c’est un geste automatique de se couvrir le sexe, ne serait-
ce que de la main, si on se sent exposé au regard d’autrui. La femme,
même en se lavant, doit avoir un morceau de pagne sur elle. (...) Tout
ce qui sort du les (pet, urine, selles) est considéré comme une souillure
déshonorante. » (CERCP 1998, p. 49-50)
« Le sexe et tout ce qui a rapport au sexe n’est pas désigné par son
propre nom, mais par des euphémismes, des périphrases ou des mots
étrangers (mots arabes notamment, comme zakari pour le sexe mâle
et farji pour le sexe femelle), bien que le sexe, les faits et les actions
liés au sexe aient leurs noms propres en langue peule. » (CERCP 1998,
p. 53)
Ko les nyaamni ko dow, subaana ! (Prov.)
Si (la bouche) du bas nourrit celle du haut, Dieu nous en garde ! (I.e.:
Dieu nous préserve de la prostitution !)
Koo moy tokkanii les leesan. (Prov.)
Celui qui est après le sexe s’abaisse. (Litt. : quiconque est après le bas
s’abaissera.)
To les goɗɗo waati daga danyeeki maako, ɗoo kam, dabare walaa.
Ammaa, to o ɗon haɓa bee goɗɗo nanngi mo les, ndeen ɗe calii
huuwgo malla koo laruura ngoɗnga, ɗoo kam mi waawan deydey
ɗe kuuwa. Mi ɗon mari ɓiɓɓe leɗɗe semmbe-debboohi bee teppel-
foondu namaaɗe. O tokkoo yargo bee gaari tum haa asaweere,
fajira bee asira, ndeen o acca. Ɗoo to neeɓi, ɗe ngartan bee hak-
kiilo. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-04)
Lorsque le sexe d’une personne ne fonctionne pas de naissance, en ce
cas, il n’y a rien à faire. Mais si au cours d’une bagarre, qqn lui a saisi
le sexe et qu’ensuite ça refuse de fonctionner, ou pour toute autre
raison, alors, je peux bien faire en sorte que ça fonctionne. Je possède
des graines en poudre de Crossopteryx febrifuga et de Chrysanthellum
americanum. (La personne) doit en prendre régulièrement dans de la
bouillie pendant une semaine, matin et soir, puis arrêter. Au bout de
quelque temps, ça reviendra progressivement.
● les reedu
► le bas-ventre

269
lesdi
lesdi / lesɗe – ndi/ɗe (n.d.)
► sol, terrain, terre (surface)
► région, pays
► terre (matière)
To a hoo’i kosɗe maa, a nyaayri gite,
taa waaba sam, lesdi heewete gite. (Sannda Oumarou.)
Si tu te prends les pieds et que tu te frottes les yeux (après),
sois absolument sûr que tu auras de la terre plein les yeux.
Reeduujo to ɗon nyaama lesdi, haa ɓinngel ɗum woni. Waatoo
ngel ɗon nder reedu, ngel wi’a daada maagel : « Nyaam ɗuum ! »
Masalan ɓinngel feere yiɗi daada mum nyaama lesdi, ammaa,
haɗa mo nyaamgo liɗɗi, kusel. Waatoo kuuje ɗe kaanaay o
nyaama sam, ngi’aa o ɗon nyaama. Ɗoo kam, ɓinngel ngeel wa-
ɗata noon. Ngam to o wi’i o nyaaman ko ɓinngel yerdaaki ni, o
tuuta ɗum pat, ammaa to o nyaami ko ngel yerdii, ɓanndu maako
ɗon hoyi. (Élisabeth Kaltoumi, CSI de Makabay, Maroua, 23-06-04)
Si une femme enceinte mange de la terre, cela vient de l’enfant. Par
exemple, il se trouve dans le ventre et il dit à sa mère : « Mange ça ! »
Tel enfant, par exemple veut que sa mère mange de la terre, mais il
lui interdit de manger du poisson et de la viande. Par exemple, des
choses qu’il ne convient pas du tout qu’elle mange, tu la vois en
manger. Cela, c’est de la faute de l’enfant. Car si (la femme) dit
qu’elle va manger ce dont l’enfant n’a pas envie, elle va tout vomir,
mais si elle mange ce qui lui plaît, elle se sent bien.

lewru / lebbi – ndu/ɗi (n.)


► lune ; mois
Lebbi am ciki.
Je suis arrivée à terme (de ma grossesse). (Litt. : mes mois sont
complets.)

liflifa – nga (n.) ; cf. beɗel


liibatoowo – ngo (n.) ; < français « lit bateau »
► lit bas à montants en bois, dépourvu de pieds
À distinguer du lit bateau du français standard, qui désigne un lit dont
les deux extrémités se relèvent en formant une courbe.

liinguyel / liinguhon – ngel/kon (n.d.) ; < liingu


► mollet, muscle gastrocnémien
Étymologiquement, le mot signifie « (chair) en forme de poisson ».

270
lincitoowo
liitir / liitirji – nga/ɗi (n.)
var. : liitirru
► litre (mesure de capacité)

liitirru / liitirji – ndu/ɗi (n.) ; cf. liitir


likkirre – nde (n.d.v.) ; < likkiƴa
► hoquet
Nyannde ndee, pinmi fajira, nanmi huunde feere ɗon fiɓi dow
wiɓɓere am. Huunde ndee boo, diga dow wiɓɓere ɗoo haa jokkoyi
daande am fuu ɗum fiiltini. Sinaa ɗum accidi yam bee likkirre
tan. (Abdoulaye Farikou, Peul hospitalisé à Bogo, 01-07-04)
Ce jour-là, je m’éveillai le matin et je sentis une chose qui s’attachait
sur ma poitrine. Cette chose s’enroulait depuis le haut de ma poitrine
jusqu’à aller atteindre tout mon cou. Cela m’a seulement laissé avec
un hoquet.
To haa ɓe ndarna likkirre goɗɗo, ɓe kulna mo. Feere kam, to
ɓernde maako taƴi ni, nde accan.
Pour arrêter le hoquet chez qqn, on lui fait peur. Parfois, dès que (la
personne) sursaute, cela s’arrête.

likkiƴa (v.)
► hoqueter, avoir le hoquet

limce – ɗe (n.)
var. : lumce
► vêtements
Lalliraa lumce maa bee ndiyam cookam ngam hannde alamiisa
haa keɓaa njaadiraa jum’aare. (Goggo Damdam, 65 ans, guéris-
seuse peule, Dogba, 07-05-04)
Rincez vos vêtements avec de l’eau pure (i.e. sans savon) car aujour-
d’hui c’est jeudi, pour que vous puissiez les porter (litt. : aller avec)
vendredi.

lincita (v.d.) ; < cf. linya


► scruter, chercher à tout savoir
To a ɗuuɗɗini lincititgo koo haa nder kosam ɓiraaɗam, a tawan
toɓɓe ɓaleeje.
À trop scruter ce qu’il y a dans le lait frais, tu finiras par y trouver des
taches noires. (Prov., Boubakary Abdoulaye, Maroua, 08-07-04)

lincitoowo / lincitooɓe – n.d.v. ; < lincitoo


► scrutateur, inspecteur

271
lisaafi
● lincitoowo nyawuuji ; syn. goɗɗo laboratuwaar
► laborantin (litt. : scrutateur de maladies)
To haa mi heɓta nyawɗo ɗon mari paɓɓooje, sey mi yerɓa mo haa
lincitoowo nyawuuji laara ƴiiƴam maako. To o tawi gilɗi nder
ƴiiƴam man, mi heɓtan paɓɓooje ɗon naawa mo. (Yaya Haman,
infirmier guiziga, 27 ans, Maroua, 25-03-04)
Pour savoir si un patient a le paludisme, je dois l’envoyer chez le
laborantin pour qu’il lui fasse un examen de sang. S’il trouve des
« larves » dans le sang, je sais qu’il a le paludisme.

lisaafi – o / nga (n.) ; < arabe [h¬ s b] « compte, calcul »


► calcul, compte
► posologie
Yimɓe jur ɗon nyawndoo bee ko’e mum : ɓe ɗon cooda leɗɗe haa
wuro [...], ɓe ɗon moɗa ɗe bilaa lisaafi.
Beaucoup de gens pratiquent l’automédication : ils achètent des médi-
caments au quartier (...), ils les prennent sans respecter la posologie.
(Guitili Joseph, infirmier guiziga, 44 ans, Maroua, 29-03-04)

loggita Cf. laggita


lojita (v.d.) ; < loja
► entrer dans l’œil de (qqn) (pour un corps étranger)
Gite am naawaay, walaa boo ko lojiti yam.
Je n’ai pas mal aux yeux et aucun corps étranger n’y est entré.

lonkoƴol / lonkoƴe – ngol/ɗe (n.)


► bride (du cheval)
● lonkoƴol ɓaawo
► colonne vertébrale

loofti / loofte – ki/ɗe (n.d.v.) ; < loofta


► suppositoire
● loofti gal ɓaawo
► suppositoire (litt. : suppositoire du côté de derrière)
● loofti gal yeeso
► ovule vaginal (litt. : suppositoire du côté de devant)

looftoo (v.)
► prendre un lavement

loomoondu / loomooɗi – ndu/ɗi (n.) ; cf. bu’rudu


loora (v.)
► être gros, grossir
272
lootgol
To debbo loorɗo danyi, ɓinngel maako boo looran, ngam o
kaarɗo, ɓinngel boo kaarngel. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-
04)
Si une grosse femme met au monde un enfant, celui-ci sera gros car
elle mange à satiété, et l’enfant aussi.

loota (v.)
► laver (habits, mains, pieds...)
● lootgo reedu
►purger, être laxatif (litt. : laver le ventre)
► avoir ses règles (euphémisme)
To lewru darake debbo lootaay ni, o annditan o reedu.
Si un mois se passe sans qu’une femme voie ses règles, elle sait qu’elle
est enceinte.
Rewɓe feere, deeɗi maɓɓe ɗon naawa to ɓe ɗon loota. [...] Ɗum gilɗi
jalɓalji taggotoo haa les deeɗi maɓɓe, haɗa ƴiiƴam wurtaago. To ɓe
njari leɗɗe naawral reedu, gilɗi ɗii campitoo laatoo kusel nder ɓalli
maɓɓe. (Djebba, ménagère, Maroua, avril 2004)
Certaines femmes ont mal au ventre quand elles ont leurs règles. (...)
Ce sont les ascaris qui s’enroulent dans leur bas-ventre et qui
empêchent le sang de sortir. Si (ces femmes) prennent le remède
contre le mal de ventre, ces vers se dispersent et se transforment en
chair dans leur organisme. (I.e., les ascaris sont digérés par le corps,
qu’ils contribuent à nourrir.)

lootgol – ngol (n.d.v.) ; < loota


► règles, menstrues (euphémisme) ; syn. al’aada, hayla, tuundi
Ce nom pour les règles est construit sur la racine pour « laver ».
Baaldal debbo bee gorko ɓaawo lootgol fuɗɗata ɓinngel, ngam
lootgol ngool lallata suudu-ɓinngel. (Yéwé, infirmier accoucheur,
CMAO Meskine, 27-08-04)
Ce sont les relations sexuelles entre un homme et une femme après la
période des règles qui sont à l’origine de l’enfant, car les règles rincent
l’utérus.
To debbo ɗon maandii lootgol maako, to lewru ƴaɓɓitini ni, o
faaman o ɗon bee reedu. (Zakiatou Ousmanou, brodeuse peule, 19
ans, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Si la femme se souvient exactement (de la date) de ses règles, dès
qu’un mois est dépassé, elle sait qu’elle est enceinte.

273
loowa
loowa (v.)
► verser (dans un contenant)
● loowango goɗɗo ƴiiƴam
►faire une transfusion sanguine à qqn
[...] Haa lopitaal mannga, ɓe kooƴan ƴiiƴam haa baaba malla haa
daada, ɓe loowana ngel. (Bimoutch Ndjidda, 44 ans, infirmier
guiziga, Dogba, 27-04-04)
(...) À l’hôpital provincial, ils prennent le sang du père ou de la mère
et le lui transfusent.
Feere boo, to goɗɗo yahi lopitaal, ɓe loowani mo iiƴam marɗo
ciiɓoowu, ngu raaɓan mo. (Dr Gottingar, médecin-chef de l’hôpital
de Bogo, 05-07-04)
Parfois, lorsque qqn va à l’hôpital et qu’on lui transfuse (litt. : verse)
du sang contaminé (litt. : ayant le sida), il sera contaminé par (le VIH).
► introduire (une sonde, un speculum, un corps étranger...)
To les reedu debbo ɗon naawa, min loowa ispekiloom nder dubbe
maako. (Vina Albert, laborantin, Makabaye, 06-09-04)
Lorsqu’une femme souffre du bas-ventre, nous introduisons un
speculum dans son vagin (litt. : dans ses fesses).
To ɗum mawɗo boo, mi hamƴa haako kaccu-kaccunga bee
mannda-kiiki, mi loowana mo gal dubbe haa neeɓa, wula ɗe
booɗɗum booɗɗum hiddeeko o itta, ndeen ɗum yamɗitan.
(Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri, Dourga-Godola, 01-06-04)
Dans le cas d’un adulte (atteint d’oxyurose), je froisse des feuilles de
Cassia occidentalis avec du sel mannda-kiiki, je lui fourre ça dans
les fesses (pour qu’il le garde) pendant un bon moment, et que cela lui
chauffe très fort l’anus (litt. : les fesses) avant qu’il l’enlève, puis, ça
guérit.

looƴoo (v.)
► avoir des spasmes comme pour vomir, sans toutefois vomir ; cf. tuuta

lopitaal – nga (n.) ; < français « l’hôpital »


► dispensaire, centre de santé
Duniyaaru sannjake ; jonta kam, sey lopitaal, ammaa ɓooyma, na
leɗɗe ɓe kuuwtinirta.
Le monde a changé ; maintenant, il n’y a que le centre de santé, mais
autrefois, ce sont les plantes médicinales qu’on utilisait. (Falmata
Ousman, ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Nde tawmi asawe bee alat fuu kuugal walaa haa lopitaal, ɓe
coodani yam lekki haa kanti nder luumo too, ndeen moɗmi.
Ammaa, bee man fuu, mi heɓaay daama ɓanndu am. (Nassourou
Abdou, patient au CSI de Dargala, 14-06-04)
274
lopitaal
Lorsque je me suis rendu compte que le samedi et le dimanche, on ne
travaillait pas au centre de santé, on m’a acheté un remède à la
boutique du marché, et je l’ai avalé. Mais, malgré tout, je n’ai pas eu
d’amélioration.
Yaaru nyawɗo lopitaal !
Conduis le malade à l’hôpital / au centre de santé !
Rewɓe feere mbi’a worɓe ndanynata haa lopitaal, ndikka to
rewɓe bana maɓɓe ndanynata ɓuran, ngam haa saare sey rewɓe
ndanynata, sinaa to huunde ndee ɓuri semmbe noon ɓe ngaddata
lopitaal. (Maïramou Oumarou, ménagère peule, 25 ans, CSI de
Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Certaines femmes disent que ce sont des hommes qui font accoucher
au centre de santé, mais qu’il vaut mieux que ce soient des femmes
comme elles, car, à la maison, seules les femmes font accoucher ; ce
n’est qu’en cas de difficulté qu’on les emmène au centre de santé.
Ceede ɓuri huuwgo haa lopitaal kam, ngam to a walaa ceede, a
danyan ammaa ɓe cuklantaa ma. (Doudja Dédéssé, CSI de Meskine,
02-07-04)
L’argent compte beaucoup à l’hôpital, car si tu n’en as pas, tu
accoucheras (certes), mais on ne s’occupera pas de toi.
To a ƴami debbo feere ngam ɗume o ɓesnataa haa lopitaal, o wi’e
ɗum cukle meere. Gorko wonnan ceede meere. Ndikka ɗe o mari
ɗee, o soodana ɓe nyaamdu ɓe nyaama. (Maïramou Djidda, CSI de
Meskine, 19-07-04)
Si tu demandes à certaine femme pourquoi elle n’accouche pas à
l’hôpital, elle te dira que cela crée des problèmes inutiles. Son mari ne
gaspillera pas son argent sans raison. Mieux vaut qu’avec ce qu’il a il
leur achète à manger.
● lopitaal ngomnati
► centre de santé public

Haa lopitaal ngomnati, ɓe cuklantaako nyawɗo booɗɗum. Ɓe ɗon


ngeebi kuuɗe maɓɓe, walaa ko yaali ɓe. (W., clinique de la CNPS,
14-07-04)
Dans les centres de santé publics, ils ne s’occupent pas bien du
malade. Ils sont négligents, ils s’en fichent.
● lopitaal mannga
► hôpital provincial (litt. : grand hôpital)

● lopitaal misiyooŋ ou lopitaal njappa


► centre de santé confessionnel (chrétien)

● lopitaal pamara
► centre de santé (litt. : petit hôpital)

Jonta ɗoo, caɗɗum haa debbo wara ɓesna gal lopitaal mannga
noon. To o wari boo, woodi sababu o mari, sinaa noon, sey o
275
lopitaal
fuɗɗira gal lopitaal pamara foddee o yottoo haa amin. Sey to
huunde man saati jamum ɓe ngerɓititta mo haa amin. (Amadou
Haman, infirmier accoucheur, hôpital provincial, Maroua, 26-08-04)
Actuellement, il est difficile qu’une femme vienne directement accou-
cher à l’hôpital provincial. Si elle y vient, c’est qu’elle a un problème,
autrement, elle commencera par un centre de santé avant d’arriver
chez nous. C’est seulement lorsque le cas est très difficile qu’on nous
le transfère.
Ɓurna fuu, rewɓe ƴummataako ngara ndanya haa lopitaal
mannga, ngam ɓe ndaara haala ceede. Ɓe mbi’a ɗe ɗuuɗi jamum,
malla ɓe coodan kuuje danyruɗe ɗuuɗɗe jamum. Ammaa, gal
lopitaalhon pamaron, ɓe ƴamataa ɓe ceede geleŋ, ɓe ɓuraay
ƴamgo ɓe booro. Ndaarmi boo annduɓe kuuɗe ɗee ngalaa haa
maɓɓe. To ɓe ndanyni ɓe ɓe ndaari ɓinngel jippataako, malla
ƴiiƴam ɗon rufa jur, ɓe ngadda ɓe haa amin ɗoo. A yi’i foddee ɓe
njottoo ni, ƴiiƴam timmi. Bana woodi debboojo ɓe ngaddunoo
balaaɗe caaliiɗe, ƴiiƴam maako timmi. O wari, min mballini mo
dow taabal, o waɗaay koo minit cappan tati o maayi. Ammaa,
ɓurna ko mbari mo kam, hiddeeko min ɗaɓɓita ƴiiƴam nanndu-
ɗam bee ɗam maako, neeɓi. Gorko boo walaa ceede. Kanjum
bososel maayde maako. Hawti boo ɓe neeɓi bee maako haa
lopitaalyel goo. (Amadou Haman, infirmier accoucheur, hôpital
provincial, Maroua, 26-08-04)
La plupart du temps, les femmes ne décident pas de venir accoucher à
l’hôpital provincial pour des raisons d’argent. Elles disent que c’est trop
cher ou qu’elles devront acheter trop de fournitures pour l’accou-
chement. En revanche, dans les centres de santé, on ne leur demande
pas une somme conséquente, on ne leur demande pas plus de mille
francs. Mais je constate que chez eux, il n’y a pas de spécialistes. Quand
ils les accouchent et qu’ils constatent que l’enfant ne descend pas ou
qu’il y a hémorragie, ils nous les amènent. Tu comprends qu’avant
même qu’elles arrivent ici, elles n’ont plus de sang. Par exemple, il y a
une femme qu’on nous a amenée les jours passés, elle n’avait plus de
sang. Quand elle est arrivée, nous l’avons allongée sur la table, mais
elle est morte en moins de trente minutes. Cependant, la cause prin-
cipale de sa mort, c’est que cela a pris du temps avant que nous trou-
vions du sang compatible avec le sien. Son mari également n’avait pas
d’argent. Voilà la cause de sa mort. S’ajoute à cela le fait qu’ils ont
traîné au centre de santé.
● lopitaal pirivee
► centre de santé privé, clinique

Haa lopitaal pirivee, to innu huuwataa booɗɗum, ɓe ngurtina mo.


(Maïramou Ibrahim, clinique de la CNPS, 14-07-04)
Dans les centres de santé privés, si qqn ne fait pas bien son travail, on
276
luuɗu
le renvoie.

lortoo (v.d.) ; < looroo


► faire demi-tour
► récidiver (pour une maladie)
Nyawuuji bana ngaadiga, meece, teko, ndagga, fuu to nanngi
goɗɗo nde woore, meetataa lortaago. (Mama Dja, guérisseuse,
Dogba, 24-05-04)
Des maladies comme la varicelle, la rougeole, la coqueluche, la
variole, n’affectent la personne qu’une seule fois, elles ne récidivent
pas.

loygal / loyɗe – ngal/ɗe (n.)


► clavicule
O fooƴi haa loygal maako wurtake.
Il/elle a maigri au point qu’il/elle a les clavicules saillantes.

lukkannde / lukkanɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < lukka


► ecchymose
La nouvelle technique employée pour soigner les ecchymoses
consiste à les enduire de cirage (siras).

lukkere / lukke – nde/ɗe (n.d.v.) ; < lukka


► coup direct (porté avec le poing fermé)
Walaa ko lukkere waɗata mbaaliiɗam. (Prov.)
Un coup ne peut rien faire à l’eau dormante.

lummba (v.)
► baigner, donner un bain à
« Baigner » implique une immersion dans l’eau, contrairement au
sens du mot en français local, qui signifie simplement « faire la toilette
(de qqn) ».

lummboo (v.)
► être au milieu
● lummbaago debbo
► coucher avec une femme (euphémisme)

luuɗa (v.) ; < arabe [l w t¬] « homosexuel »


► être homosexuel (homme)

luuɗu – ngu (n.) ; < arabe [l w t¬] « homosexuel » (du nom biblique de Lot)
► homosexualité
(Au départ, ne désigne que l’homosexualité masculine ; actuellement,

277
luuɗuujo
a été étendu à l’homosexualité féminine.)
Sarɗiiji lesdi Kamaru kaɗi kuugal luuɗu.
Les lois camerounaises interdisent la pratique de l’homosexualité.
● gaɗoowo luuɗu / waɗooɓe luuɗu
► homosexuel, lesbienne

Yimɓe waɗooɓe luuɗu, zaman maɓɓe Alla yangiti ɓe bee yangada


ɗiɗorwa : Jibiriilu wayliti lesdi hippi ɓe, ɓaawo man, kaaƴe daga
nder jahannamaaye toɓi dow kala moy fuu. (Prêche de Ramadan,
Maroua, octobre 2006)
Les sodomites, à leur époque, Dieu leur a infligé deux châtiments :
l’ange Gabriel a retourné la terre et les y a ensevelis, ensuite, des
cailloux sortant du feu de l’enfer sont tombés sur chacun d’entre eux.
Ɓurnal ko ɗuuɗɗini waɗooɓe luuɗu, ngam ɓe mbi’i kuugal man
waddan ceede.
Ce qui multiplie le nombre de ceux qui pratiquent l’homosexualité,
c’est que l’on dit que cela rend riche (litt. : apporte de l’argent).

luuɗuujo / luuɗu’en – o/ɓe (n.d.) ; < luuɗu


► homosexuel ; lesbienne

luuwe – ɗe (n.d.v.) ; < luuwee


► douleurs de l’accouchement
► travail
► contractions utérines
To luuwe nanngi debbo, ɓaawo mum naawa, les reedu mum ɗon
haƴƴa, ɓinngel ɗon waylitoo. To ngel de’’iti boo, koo ko o nanata,
sey to ɗum fuɗɗiti fahin. (Habiba Daddoum, CSI de Meskine, 21-06-
04)
Lorsque les douleurs de l’accouchement s’emparent d’une femme,
elle a mal au dos, son bas-ventre craque, l’enfant se retourne. Quand
il se calme, elle ne sent plus rien, jusqu’à ce que cela reprenne.
To haa annditaa a danyan, luuwe nannge, reedu ɗon ŋata noon,
les reedu ɗon ŋaasa bana ɓe ɗon taƴe bee laɓi, ɓaawo ɗon naawee
bana ɓe ɗon coppe bee kupkup, suy ɓaawo ɗoon, ndaaraa ndiyam
ɗon rufa haa les maa. (Damdam H., CSI de Meskine, 29-06-04)
Ce qui t’informe que tu vas accoucher, (c’est le fait) que les douleurs
te prennent, tu ressens des élancements dans le ventre, des griffures
dans le bas-ventre comme si on te coupait avec un couteau, tu as mal
au dos comme si on te donnait des coups de machette ; ensuite, tu vois
de l’eau couler de dessous toi.
Debbo ɗoo ɓesni fajira ɓaawo luuwe caatuɗe.
La femme a accouché ce matin après avoir beaucoup souffert.

278
maaliido
Luuwe cannjaaki.
Le travail est stable. (Litt. : le travail ne s’est pas modifié.)
► tranchées utérines (contractions douloureuses après l’accouchement)
Debbo ɓesna walaa sababuuji fuu, ammaa, ɓaawo ɓesngu, o
maatan naawreenga luuwe kam. (Damdam H., CSI de Meskine, 29-
06-04)
Une femme peut accoucher sans aucun problème, mais, après
l’accouchement, elle ressentira des tranchées utérines.

luuwee (v.)
► ressentir les douleurs de l’accouchement, être en travail
To debbo luuwaaɗo wari, waatoo daga ɗum fuɗɗi naawgo mo
seɗɗa seɗɗa, min ndaara deydey santimeetir noy o mari. (Amadou
Haman, infirmier accoucheur, hôpital provincial, Maroua, 26-08-04)
Lorsqu’une femme qui a des douleurs arrive, c’est-à-dire dès qu’elle
commence à avoir un peu mal, nous contrôlons la dilatation de son col
d’utérus (litt. : combien de centimètres elle a exactement).

luwal / luwe – nga/ɗe (n.)


► corne
► ventouse en corne
Mi tiggi luwal, ndiyam mooɓtii. Nde tiggititmi, ɗum hoyni. Am-
maa ɓe mbi’i yam nde mi waɗi duuɓi, sey mi acca tiggugo luwal,
ngam taa nyaldere feere, huunde wonnde wurtoo. (Damdam,
ménagère peule, Petté, 24-05-04)
J’ai posé une ventouse, et de l’eau s’est amassée. Lorsque j’ai enlevé
(la ventouse), cela m’a soulagée. Mais l’on m’a dit que, comme je suis
déjà âgée (litt. : j’ai fait des années), il faut que j’arrête de poser des
ventouses, de peur qu’un jour une chose autre (que de l’eau) ne sorte
(de mon corps).

maagani – nga (n.) ; < hausa [maagànii] « médicament, remède »


► médicament, remède ; cf. lekki
Ce terme d’origine haoussa concurrence un peu, dans les sens
indiqués, le fulfulde lekki, dont l’acception est plus large.
Maagani ngaŋ man haa ɗoo !
Ici le remède pour une bien dure ! (Cri de vendeur ambulant vantant
un remède contre l’impuissance.)

maaliido – nga (n.) ; < emprunt d’origine indéterminée


► amputation spontanée du petit orteil (aïnhum)
279
maama
Yaake feere, koolel kosɗe ɗon ɓuuta meere noon. To goɗɗo oo
faamaay, o wi’an ɗum yamɗitan, ammaa, ɗum nyaamtan ƴiƴal
koolel ngeel, feere haa ta’a ngal. Nyawu nguu waɗataa mbordi
boo. To goɗɗo nyawi maaliido, mi tappa gaadal-paalelhi mi tak-
kana mo dow koolel maako. Ɓaawo asaweere ni, ɗum yamɗitan,
heɓataa nannga ƴiƴal boo. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-04)
Parfois, le petit doigt du pied enfle sans raison. Si la personne n’y prête
attention, elle dira que ça va guérir, mais cela va ronger petit à petit l’os
du petit orteil, allant parfois jusqu’à le couper. Cette maladie ne produit
pas de pus. Lorsque qqn a cette maladie, je bats un gaadal-paalelhi et
j’applique ça sur son petit orteil. Dès qu’une semaine s’est écoulée, cela
guérit et cela ne pourra plus attaquer l’os non plus.
Maaliido ɗum nyawu pe’’otoongu dow maccuɓe laamɓe. Sinaa
maccuɓe tan ɗum nanngata. (Haman et Sannda Oumarou, Dogba,
21-03-05)
Le maaliido est une maladie qui survient inopinément chez les
esclaves de chefs. Elle n’affecte que les esclaves.

maama / maama’en – o/ɓe (n.)


► grand-parent (grand-père, grand-mère)
► ancêtre
► marchand de ferraille
Le terme désigne en principe des étrangers (Sénégalais ou Maliens)
qui parcourent la ville à la recherche de métaux à acheter, notamment
l’aluminium destiné à la fabrication des marmites. Il réparent égale-
ment les récipients troués, fabriquent des tamis et des marmites. Ils
aiguisent les couteaux et disposent parfois d’une machine à coudre
portative. Ils ne résident pas en permanence dans la ville, mais y font
périodiquement étape.

maandoo (v.)
► se souvenir exactement de
To debbo ɗon maandii lootgol maako, to lewru ƴaɓɓitini ni, o
faaman o ɗon bee reedu. (Zakiatou Ousmanou, brodeuse peule, 19
ans, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Si la femme se souvient exactement de (la date de) ses règles, dès
qu’un mois est dépassé, elle sait qu’elle est enceinte.

maata (v.)
► sentir, se sentir (goût, odeur)
Mannda maati haa haako koo.
Il y a suffisamment de sel dans cette sauce. (Litt. : le sel se sent dans cette
sauce.)

280
maaya
► ressentir (une douleur)
Ɗume maatataa ?
De quoi souffres-tu ? (Litt. : qu’est-ce que tu ressens ?)
Waɗi nyalɗe tati ko ɓinngel fuɗɗi maatugo reedu.
Voilà trois jours que l’enfant a commencé à avoir mal au ventre.
Min ɗon kurgira nyawɓe foddee ko ɓe maatata. (Bello Youssoufa,
chef du CSI de Dargala, 15-06-04)
Nous soignons les malades d’après ce qu’ils ressentent. (Nous
donnons aux patients un traitement symptomatique.)

maaya (v.)
► mourir ; cf. faatoo, yana
Pullo maayran mbaala-mbaala. (Prov., Yaya Daïrou, Maroua)
Un Peul doit mourir comme un mouton. (Le mouton meurt sans bruit.)
Hulgo maaygo haɗataa maaygo. (Prov., Modibo Bello Amadou)
La peur de la mort n’empêche pas de mourir.
Yerima yiɗi laamu, yiɗaa baaba maaya. (Prov.)
Le prince (fils du chef) veut le pouvoir, (mais) ne veut pas que son
père meure. (Pour avoir une chose, on doit renoncer à une autre.)
Karammbaaniijo aartan nyawɗo maaygo. (Prov.)
Celui qui s’occupe de ce qui ne le regarde pas mourra avant le malade.
Mo maayaay na yiima esum. (Prov.)
Celui qui n’est pas mort verra un jour ou l’autre son parent par
alliance. (Tant qu’on est vivant, on peut avoir l’espoir de faire qqch.)
Daga to luttani goɗɗo balɗe cappan nay haa o maaya, dabbaaji
bee leɗɗe fuu anndi.
Dès qu’il ne reste plus que quarante jours à vivre à qqn, les animaux
(bétail) et les arbres le savent tous.
Yaa jam maa, taa ɓadam, sakko mi laatoo sababu timmitingo
ma !
Va tranquillement, ne t’approche pas de moi, de peur que je ne sois la
cause de ta mort ! (Phrase adressée par les arbres ou les animaux à une
personne dont ils savent qu’il ne lui reste plus longtemps à vivre.)
To balɗe debbo timmi kam, to haa o ɓesna koo haa lopitaal, koo
haa saare, fuu na o maayan. Walaa huunde feere anndumi kam.
Ɗum Alla hoddiri noon. (Mme Agathe, CSI de Dougoï, Maroua, 27-
07-04)
Lorsqu’une femme a vécu les jours qu’elle avait à vivre (litt. : lorsque
les jours de la femme sont finis), qu’elle accouche à l’hôpital ou à
domicile, de toute façon elle mourra. Je ne connais rien d’autre. C’est
Dieu qui en décide.

281
maayarle
maayarle – ɗe (n.) ; < maaya
► mortalité importante, nombreuses morts
Ko waɗata maayarle haa ɓesngu, ɗum nyawuuji, yeebaare dok-
teer’en, feere boo sooynde ƴiiƴam. (Yéwé, infirmier accoucheur, CMAO
Meskine, 27-08-04)
Ce qui provoque une mortalité importante à l’accouchement, ce sont
les maladies, la négligence du personnel médical et parfois le manque
de sang.

maayde – nde (n.d.v.) ; < maaya


► la mort ; syn. waade
Maayde ina ɗoon gabaati maa hakkilan ndee,
koo nyalawma nde ukkotoo koo bo jemma.
La mort est là devant toi, prête-lui attention.
Pendant la journée elle surgira, ou bien pendant la nuit.
(Haafkens 1983, p. 336-337) (Le morphème ina est spécifique du
pulaar du Fuuta Tooro [Note d’Aliou Mohammadou].)

maayɗo / maayɓe – o/ɓe (part.v.) ; < maaya


► un mort, une morte
Innu to maayi, koo nyawu nguye mbari mo, ɓe kuuna junngo bee
leppol, feere ɓe ngaɗa haa kooli tati junngo agulaawo, ɓe cena
maayɗo. Ɓe ngaɗana mo nanngarɗam, ɓe ngogga nyiiƴe maako
bee koolel cakaayel kuunaangel. Ɓaawo man, ɓe ngiiwa ɓanndu
man fuu, ɓe kuuna junngo to ɓe ɗon ngogga mo bee saabulu, ɓe
ɗon ndufa ndiyam daga hoore haa jippoo ɓanndu fuu. [...] Gorko
feewnataa debbo, debbo boo feewnataa gorko, ammaa to ɓinngel,
peewnuɗo fuu kal. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Quand qqn est mort, de quelque maladie que ce soit, on enveloppe la
main avec un tissu, parfois on enveloppe trois doigts de la main
gauche et on purifie le mort. On lui fait les ablutions (rituelles), on lui
frotte les dents avec le majeur protégé (par une bande de tissu).
Ensuite, on lui lave tout le corps, on protège (également) la main
lorsqu’on le frotte avec du savon, (puis) on lui verse de l’eau depuis
la tête jusqu’à tout le corps. (...) Un homme ne peut faire la toilette
mortuaire d’une femme, et une femme non plus ne peut faire la toilette
mortuaire d’un homme, mais quand il s’agit d’un enfant, n’importe
qui peut lui faire sa toilette mortuaire.

maɓɓa (v.)
► fermer, couvrir
● maɓɓugo goɗɗo ladde
► empêcher (magiquement) qqn de prospérer (litt. : fermer la brousse à
qqn)
282
maɓmaɓtere
To ɓe maɓɓi goɗɗo ladde, o walaa keɓal koo gal toy fuu. To haa
ɓe ngaɗa lekki kii boo, ɓe kooca lesdi kosɗe maako, malla boo her
pellel o silli. Maɓɓeego ladde waɗan goɗɗo ba ɗiɗorjo, ammaa,
ɗum laatantaako mo bana nyawu. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 28-
04-04)
Lorsque l’on « ferme la brousse à qqn », il ne gagne rien nulle part.
Pour faire ce « fétiche », on prend de la terre dans ses empreintes de
pas ou à l’endroit où la personne a uriné. Le fait d’être victime de ce
mauvais sort pourra perturber mentalement la personne, mais cela ne
se transformera pas pour elle en maladie.

maɓɓita (v.d.) ; < maɓɓa


► ouvrir ; cf. maɓɓa
● maɓɓititgo gite, hunnduko, junngo
► ouvrir les yeux, la bouche, la main
Maɓɓitit hunnduko, fooɗ ɗemngal haa mi laara ngeldaande !
Ouvre la bouche et tire la langue pour que je voie ta luette !
● maɓɓititgo hoore
► éveiller l’intelligence (litt. : ouvrir la tête)

Janngugo lakkol maɓɓitan hoore.


Aller à l’école, cela éveille l’intelligence.
● maɓɓititgo kosɗe
► écarter les jambes

● maɓɓititgo noppi
► ouvrir les oreilles (dans le sens de « bien écouter »)

maɓɓitoo (v.) ; < maɓɓita


► être éduqué, être civilisé
Rewɓe feere ngiɗaa haala kilo ngam ɓe maɓɓitaaki. So naa noon,
ɓe ngaran. A anndi to goɗɗo janngaay boo, anndataa nafuuda
kilo. (Mme Agatha, CSI de Dougoï, Maroua, 26-07-04)
Certaines femmes ne veulent pas entendre parler de visite prénatale
car elles ne sont pas éduquées. Autrement, elles y viendraient. Tu sais
que lorsque qqn n’a pas été à l’école, il ne saisit pas l’utilité de la visite
prénatale.

maɓmaɓtere – nde (n.d.v.) ; < maɓmaɓta


► hésitation, indécision, tergiversation
Maɓmaɓtere, fuutere nder deɗo. (Prov.)
L’hésitation, un pet (enveloppé) dans une peau d’animal. (Le pet
enveloppé dans une peau y reste prisonnier. De même, celui qui tergi-
verse est incapable d’agir.)

283
maja
maja (v.)
► se contracter involontairement et de façon anormale (paupière), clignoter,
tressaillir
To yitere goɗɗo ɗon maja, ɓe mbi’i malla o yi’an mo o wayri
laargo, malla boo o woyan.
Lorsque qqn clignote des yeux, on dit qu’il va voir une personne qu’il
n’a pas vue depuis longtemps, ou qu’il va pleurer.
To debbo reedi kesum, o nanan reedu maako ɗon maja, waatoo
to o waalake, o waɗi siriw, o maatan ndu ɗon waɗa mut mut mut
haa deydey suudu ɓinngel. (Mme Oubbo, Zileng-Bappa, 01-06-04)
Quand une femme est nouvellement enceinte, elle sent son ventre se
contracter involontairement, c’est-à-dire que, quand elle est couchée
tranquillement, elle sent qu’il fait mout mout mout dans l’utérus.

makiyaas – nga (n.) ; < français « maquillage »


► éclaircissement de la peau
● waɗgo makiyaas
►se traiter la peau avec des produits éclaircissants, cf. sojjita
Certaines femmes ont pris l’habitude de se décolorer la peau en
l’enduisant de laits de toilette éclaircissants (Rapidclair, Immédiat-
clair, etc.) additionnés de lotions concentrées, éventuellement de
même marque. Celles qui n’ont pas les moyens de se payer la lotion
la remplacent par de la « glycérine verte », dont l’effet est réputé puis-
sant. Il existe aussi un produit incolore ou orangé (Action Rapid, par
exemple), vendu en petits flacons (200 francs CFA) que l’on applique
sur le visage avec un tampon d’ouate (son effet éclaircissant est ins-
tantané ; il contient des acides lactique, citrique et glycolique), ainsi
qu’un gel en tube (Top Gel). Une dernière solution, pour celles qui
ont de l’argent, consiste à se faire injecter à forte dose des produits
destinés à l’origine à faire disparaître localement les marques cica-
tricielles.
Debbo boɗeejo, kanko wonete booɗɗo.
La femme au teint clair (litt. : rouge ; en français local ‘brune’), c’est
elle qui est belle.
On dit que la peau traitée avec l’un de ces produits se fragilise et ne
cicatrise pas, en cas de blessure. Pour cette raison, les femmes ne les
emploient pas sur le ventre (partie du corps qui a le plus de chance de
se faire opérer).
Debbo gaɗanɗo makiyaas, to ɓe ceeki mo, o yamɗitittaa.
La femme qui se décolore la peau, lorsqu’on l’opère, elle ne guérit pas
(i.e. la cicatrisation ne se fait pas).
► produit (lait, lotion, pommade) destiné à éclaircir la peau ; syn. nebbam
makiyaas
284
mannda-fite
● wujaago makiyaas
► s’enduire (la peau) avec des produits éclaircissants

mani – o / nga ; < hausa [màniyy¡ÀÀi] « sperme » < arabe [minan] « sperme »
► sperme (terme correct) ; syn. rare nuɗfa
Mani, ɗum mbosam. [...] To a walaa mani, a danyataa. To a
wa’’ake debbo, mani ngaan cillataa yaha haa debbo waɗa
ɓinngel. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Le sperme, c’est de la moelle. (...) Sans sperme, tu n’auras pas d’en-
fant. Lorsque tu couches avec une femme, c’est ce sperme que tu éja-
cules et qui va dans la femme pour faire un enfant.
Kala debbo mo Alla ɗawaay ɗum danygol fuu lootan. Lootol
ngool boo ƴiwan diga ɓanndu debbo oo. Ndeen, to o hawti bee
gorko, nuɗfa gorko naastan nder suudu-ɓinngel, ƴiiƴam debbo
boo wurtotoo yaasi. Kanjum fuɗɗata ɓinngel. To debbo oo ɗon
loota, suudu-ɓinngel maɓɓitoo, nuɗfa gorko naasta toon, ammaa,
to o lootaay kam, suudu-ɓinngel maɓɓitittaako. To maɓɓitaaki
boo, nuɗfa gorko heɓataa laawol naastirgo suudu-ɓinngel. (Dada
Mamma, accoucheuse traditionnelle, Zala, 12-08-04)
Toute femme à qui Dieu ne refuse pas d’avoir des enfants, a des
règles. Ces règles proviennent du corps de la femme. Ensuite, si elle
s’unit à un homme, le sperme de l’homme pénètre dans l’utérus, le
sang de la femme sort également. C’est cela qui sera à l’origine de
l’enfant. Lorsque la femme a ses règles, l’utérus s’ouvre, le sperme de
l’homme y entre, mais, si elle n’a pas de règles, l’utérus ne s’ouvre
pas. S’il ne s’ouvre pas, le sperme de l’homme ne trouvera pas de
passage pour entrer dans l’utérus.

mannda – ɗam (n.) ; < kanuri [maÁndaÁ] « sel »


► sel (notamment sel de cuisine)
Mannda wiitataako : « Mi lammuɗo ». (Prov.)
Le sel ne dit pas de lui-même qu’il est salé.
E mannda walaa, bannda walaa. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Là où le sel fait défaut, (c’est comme là où) l’on n’a pas de membre
de sa famille. (On souffre si l’on doit manger sans sel.)
Goɗɗo meeɗaay mannda, mannda siwtoo, haako mum wela.
(Prov., Modibo Bello Amadou)
Pour qqn qui n’est pas habitué au sel, le sel est sans importance, (et il
trouve que) sa sauce est savoureuse.

mannda-fite – ɗam (n.c.) ; < kanuri ; cf. supra


► sel iodé de cuisine
En solution dans de l’eau chaude, utilisé pour faire des bains de
bouche en cas de maux de dents.
285
mannda-kiiki
mannda-kiiki – ɗam (n.c.) ; < kanuri [maÁndaÁ cigŒÁ] « variété de sel »
► sorte de sel
To ɓe ta’ani ɓinngel ngeldaande, ɓe murna ngel mannda-kiiki.
(Dada Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba)
Quand on coupe la luette d’un enfant, on lui fait sucer du sel mannda-
kiiki.

marabbaawa / marabbaaji – nga/ɗi (n.d.) ; < marabbaare


► grande tunique
Nde doktoor’en naastini yam suudu feewndu, ɓe ɓornimmi
marabbaawa maɓɓe ngaa, suy ɓe ceeki yam yitere. (Doudou
Farikou, 65 ans, ménagère peule, Petté, 28-05-04)
Quand les infirmiers m’ont fait entrer dans la pièce climatisée, ils
m’ont fait revêtir leur grande tunique, puis ils m’ont opéré l’œil.

Marwa (n.p.)
► Maroua
Marwa ngura,
Adda gure,
Mbaawaa ngaraa,
Maraa ngaraa.
Mbaaloɗaa e njaareendi,
Nyaamaa maaroori,
Njalaa nganyaandi.
Maroua, la grande ville,
La sœur aînée des villes,
Viens-y avec ton savoir,
Viens-y avec ton avoir,
Couche-toi dans le sable,
Mange du riz,
Et ris méchamment.
(Les habitants de Maroua affectionnent les nourritures de luxe (riz),
passent leur temps couchés sans rien faire, à dire du mal des autres.)
Marwa yiɗi ginnaaɗo, yiɗaa danygo ginnaaɗo.
Maroua aime (voir) le fou, (mais) n’aime pas en mettre au monde.
Marwa ɓii reeza, laɓan ɗeeɗataa.
Maroua est une petite lame de rasoir, qui rase alors qu’elle ne coupe
pas. (Le rasage avec une lame qui ne coupe pas est douloureux.)

mawɗo / mawɓe – o/ɓe (n.d.a.) ; < maw-


► adulte, grande personne
► supérieur hiérarchique, personne importante

286
maƴƴannde
Mo walaa mawɗo soobra bee marɗo. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Celui qui n’est pas sous la protection d’un « grand » doit lier amitié
avec un riche.

mawna (v.d.) ; < maw-


► grandir (en taille ou en dignité)
Ɓii faafa mawnataa. (Prov.)
Le lambin (litt. : le fils de la lenteur) ne progresse pas.

mayaba – ka (n.) ; < emprunt d’origine non identifiée (D’après P. Jullien de


Pommerol 1999, p. 854), le mot [mayâba] « ce qui porte chance, porte-bonheur,
charme » est employé dans l’arabe du Bas-Chari. Cependant, il n’est rattachable à aucun
étymon arabe.)
► séduction, pouvoir de séduction vis-à-vis du sexe opposé

mayiti – o (n.) ; < arabe [m w t], cf. arabe tchadien [mayyit] « mort, décédé »
► deuil, cérémonie consécutive à un décès, qui se déroule après l’inhu-
mation
To innu hoyɗi kusel, puccu, wamnde, fijirde, hoyɗirgo ɗum
welaa. Naa wooɗaay, ammaa ɗum mayiti. (Asta Fidjondé, 60 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Quand on rêve de viande, de cheval, d’âne, de jeu, ce n’est pas un bon
rêve. Ce n’est pas que ce soit mauvais, mais (cela annonce) des
funérailles.

mayramwal – ngal (n.d.) ; < kanuri [mayram] « princesse »


« (jambe) de princesse »
► gonflement permanent et indolore d’une seule jambe ; éléphantiasis
affectant une seule jambe

maƴƴa (v.)
► cligner des yeux
[Diga ɓe ceeki yam yitere], walaa ko maatanmi, sey babal ɓe
meemi maatanmi ɗon naawa ; to mi maƴƴi ni, nde ɗon ŋata.
(Didjatou Amadou, 60 ans, ménagère peule, Petté, 27-05-04)
(Depuis que l’on m’a opérée de l’œil), je ne ressens rien, sinon que
l’endroit que l’on a touché me fait mal ; lorsque je cligne des yeux, (je
ressens) un élancement (dans cet œil) (litt. : il se mord).

maƴƴannde – nde (n.d.v.) ; < maƴƴa


► temps d’un clin d’œil
Maƴƴannde noon, ɓanndu am timmi. (Abba B., hôpital de Petté,
27-05-04)
En un clin d’œil, j’ai complètement maigri.

287
mbabbaajo
mbabbaajo / mbabba’en – o/ɓe (n.d.) ; < babba
► papa-poule
Le nom vient de mbabba qui signifie « âne » dans le pulaar du
Sénégal. On considère que le père qui s’occupe d’un enfant comme le
ferait sa mère est un idiot.
Baaba kam ɗuuɗaay wamndugo ɓinngel bana daada maagel.
Minin ɓooyma’en kam, min cemtan ɓinngel, ammaa, goɗɗo feere
to danyi ni, mbabbaajo kam, ɗon jogii ngel noon. (Gaw Abdou,
Lopéré, Maroua, 24-11-04)
Le père ne fait pas beaucoup sauter l’enfant dans ses bras comme sa
mère. Nous les anciens, nous gardons notre réserve vis-à-vis de l’en-
fant, mais, certain, dès qu’il a eu un enfant, (il devient) un papa-poule
et le prend (dans ses bras).

mbal – ɗam (n.) ; < tchadique


► bière de mil
► boisson alcoolisée
Pallaandi nde yari mbal, wi’i wolwan bolle mboodi. (Prov.)
Quand le margouillat a bu de la bière, il dit qu’il parle la langue des
serpents. (Certaines personnes se donnent des airs supérieurs à leur
condition dès qu’il y a eu une petite amélioration à leur sort.)

mbasu / basi – ngu/ɗi (n.)


► pénis (très grossier) ; syn. kuutol ; cf. keetol
Ce terme ne peut être employé dans un langage respectueux.
– Cawel bee jollooji ɗiɗi !
– Mbasu bee kalle ! (Devinette, Eguchi 1974, p. 29)
– Un bâtonnet avec deux gourdes !
– Le pénis et les testicules.
Lawlawku maako, mbi’aa mbasu maccuɗo : danya, Fulɓe
naftoroo.
Son obstination, on dirait un pénis d’esclave : il engendre, (mais) ce
sont les Peuls qui bénéficient (de sa progéniture).
Mbasu woni baaba-saare.
C’est le pénis qui est le père de famille. (Si le mari n’assure pas son
« devoir conjugal », il n’aura aucune autorité chez lui.)
ɗigga-mbasu
dont le pénis est doux au toucher
juuta-mbasu
dont le pénis est long
ramma-mbasu
dont le pénis est (trop) court

288
mbooɗeenga
waata-mbasu
impuissant (litt. : dont le pénis est mort)
INSULTES
basel koolel cimatel
zizi de la taille d’un vermicelle (litt. : petit pénis (de la taille) du petit
doigt)
Mbasu wamnde !
Pénis d’âne !

mbeelu – ndu (n.)


► ombre portée
– Mi widdoo maayo, mi widditoo maayo, deɗel am soofataa !
– Mbeelu ! (Devinette, Noye 1974, p. 300)
– Je contourne le fleuve, je le contourne de nouveau, sans que mon
cache-sexe en cuir soit mouillé !
– L’ombre portée !
(Si qqn longe un fleuve, il arrive un moment où son ombre sera
projetée dans l’eau ; lui, pourtant, ne sera pas mouillé.)

mbiinam – ɗam (n.)


► flaque d’eau qui se forme en début de saison des pluies (qui collecte donc
toutes les saletés accumulées pendant la saison sèche)
L’eau de ces flaques est considérée comme très mauvaise pour les
animaux domestiques, à plus forte raison pour l’homme.
To ndabbaawa yari mbiinam, fayataa fahin, koo a ɗon gantoo nga.
Un animal qui boit dans une flaque d’eau de début de saison des pluies
ne grossira plus, même si on l’engraisse.

mbinƴu / binƴi – ngu/ɗi (n.)


► lente, œuf de pou (employé généralement au pluriel)

mboɗa / boɗaaji – nga/ɗi (n.)


► interdit, tabou
Ɓaŋrugo bee deerɗum, ɗum mboɗa.
Le fait de se marier avec son frère / sa sœur est un interdit.

mbooɗeenga – nga (n.d.v.) ; < wooɗa


► bonté
Innu to fisdi bee booɗɗo maa, o ɓurtoo mo mbooɗeenga. To o fisdi
bee kalluɗo boo, o ɓurtoo mo halleende.
Celui qui joue avec qqn de bon deviendra meilleur que lui. De même,
s’il joue avec qqn de méchant, il deviendra plus méchant que lui.

289
mbordi
mbordi / borɗe – ndi/ɗe (n.)
► pus

mbosam – ɗam (n.d.v.) ; < wosoo


► moelle (des os)
La moelle osseuse est conçue comme un lubrifiant pour les
articulations.
To goɗɗo yiiwake a wari a yaaɓi her o yiiwii man kosɗe cooke
bilaa paɗe, a waɗan mooƴooƴo. To a darake baakin minti seeɗa
koo ɗiɗi, tawaa kosɗe maa ŋa’’inake malla boo mbosam man
ɗaanake. Ndeen a waawataa yaaɓgo. Sey ndimmbinaa ngal haa
neeɓa hiddeeko mbosam ɗaam warta. (Mal Bouba Haman, guéris-
seur, Dow-Maayo Mindif, 21-05-04)
Si qqn s’est lavé et que vous veniez marcher pieds nus, sans chaus-
sures, à l’endroit où il s’est lavé, vous aurez des fourmillements (dans
les jambes). Si vous restez debout quelques minutes, même deux,
vous constaterez que vos jambes sont devenues raides ou que la
moelle s’est ankylosée (litt. : endormie). Alors, vous ne pouvez plus
poser le pied par terre. Il faut que vous fassiez bouger la jambe (avec
la main) pendant un instant avant que la moelle revienne.
● mbosam i’al ɓaawo ou mbosam ɓaawo
► moelle épinière (litt. : moelle de l’os du dos ou moelle du dos)

Ɓe ɗon mbi’a [minizii] nyawu daande, ngam to ngu nanngi i’al


ɓaawo, ngu naasta nder mbosam maagal, yaha nder ngaandi.
(Yaya Haman, infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
On appelle (la méningite) « maladie du cou », car elle attaque la
colonne vertébrale, entre dans la moelle épinière et pénètre dans le
cerveau.

mbumndam – ɗam (n.d.v.) ; < wuma


► cécité
Mbumndam waɗi yam noon tan, meere noon ɗam fuɗɗi. (Boulo
Soudani, 70 ans, ménagère peule, Petté, 27-05-04)
La cécité m’a atteinte comme ça, elle a débuté sans raison.

mburuutu / buruuti – ngu/ɗi (n.)


► filaire de Médine, ver de Guinée
To haa mi hurga mburuutu, mi ta’a ngu, ndeen mi takka ɓikkon
jaaɓe unaakon kon mbeewa malla mbaala ƴakki tuuti. (Hamadou
Amada, guérisseur, Gazawa, 04-05-04)
Pour soigner le ver de Guinée, je le coupe, puis j’applique dessus des
graines de Ziziphus mauritiana pilées, qu’une chèvre ou un mouton
ont croquées et recrachées.

290
me’a
mbusiri – ndi (n.)
► bouillie ; syn. gaari
To ɓinngel heƴi yargo mbusiri, mi waɗana ngel ndi, mi yarna
ngel. Mi dolla njigaari bee kilbu bee biriiji mi yarna ngel.
(Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Lorsque l’enfant arrive à boire de la bouillie, je lui en prépare et je la
lui fais boire. Je fais bouillir du sorgho pluvial rouge avec du natron
et de l’arachide, et je lui fais boire ça.

mbuubu / buubi – ngu/ɗi (n.)


► mouche (en particulier Musca domestica vicina Macquart (Diptera,
Muscidae)
... Miin mbuubu, mi jooɗataako har huunde seniinde, sey her
nyidduɗum bana am, walla har kaccuɗum bana am.
Moi, mouche, je ne me pose pas sur une chose propre, mais seulement
sur ce qui est malpropre comme moi, ou sur quelque chose qui pue
comme moi. (Noye 1976, p. 136-137.)
● mbuubu bu’e / buubi bu’e
► mouche métallique, Chrysomyia putoria (Wied.) (Diptera, Callipho-

ridae) (litt. : mouche à merde)


« Pond sur les excréments et vient également se reposer fréquemment
sur la nourriture et la boisson qu’elle peut contaminer » (Mouchet et
Rageau 1962-1963, p. 88) ; syn. coka-coɗkala.
● mbuubu kusel / buubi kusel
► mouche verte, Lucilia cuprina Wied. (Diptera, Callophoridae) (litt. :

mouche à viande)
« Mouche verte, dont les larves (asticots) se développent sur les
viandes en décomposition ; elles peuvent quelquefois vivre dans la
chair meurtrie autour des plaies des animaux et, plus rarement, de
l’homme, provoquant des myiases secondaires » (Mouchet et Rageau
1962-1963, p. 88).

mbuunya – nga (n.)


► mycose entre les orteils

mbuustu – ngu (n.d.v.) ; < wuusta


► infirmité
Walaa mbuustu kallungu ni bana wumgo. (Didjatou Amadou, 60
ans, ménagère peule, Petté, 27-05-04)
Il n’y a pire infirmité que d’être aveugle.

me’a (v.)
► bégayer

291
meece
meece – ɗe
► rougeole
To ɓinngel nyawi meece, ɓe kaɗa ngel nyaamgo nebbam bee
wurtaago haa henndu. Ngel ɗon waalii nder suudu tan. Koo
yeewtugo bee yimɓe maa, ɓe kaɗa ngel. Nebbam boo to ngel
nyaami, puufe ngurtoto nder ɓanndu maagel, feere haa yitere,
feere haa heŋre, feere boo haa ɓernde. Ammaa, to ɗe ngurtake
haa heŋre, kurgun man woodaa. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans,
guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Quand un enfant a la rougeole, on lui interdit de manger (une nour-
riture) huileuse et de sortir. Il doit seulement rester couché dans la
maison. On lui interdit même de parler. S’il mange qqch. de huileux,
il aura des boutons partout, parfois à l’œil, parfois au foie, parfois
aussi au cœur. Mais, si (ces boutons) sortent sur le foie, (le mal) est
irrémédiable.
Ɗum koyɗum faamgo nyawu meece. Puufe wulweende ngurtoto
haa ɓanndu goɗɗo, o sonndoto, ɓanndu maako wulan, hoore
wulan, o tuutan, gite boo mboojan. To a tawi goɗɗo malla ɓinngel
bana nii kam, taa sek sam, ɗum meece. Ɗum nyawu nannganngu
ɓurna fuu ɓikkon pamaron. Mi anndaa ko jaanyata ngu kam,
ammaa, to ngu nanngi gootel nder fattude, sey ɓe ngiiwa ngoɗkon
fuu ngam faddaago ngu. Ngu ɗon nyawna bee ceeɗu tan.
Ɓe ɗon mbi’a ngu « nyawu baariki » ngam sey ɓe maɓɓa nyawɗo
ngu nder suudu haa to heɓi daama. To haa mi hurga ngu, mi tefa
ɓikkon kurnaaje puɗankon, mi hawta bee jaɓɓe, bee parawe
joorɗe, mi una, mi waata nder ndiyam, mi yiiwa mo. Sey haako
follere bilaa cukkuri, bilaa mannda o nyaamata. Taata o mettoo
welko sam.
[To haa mi faddoo ngu gal ɓikkon], mi woodi bu’e nyiiwa, mi
soofna ɗe nder tummude, mi yiiwa ɓikkon baɓɓol. Taata boo kon
ngiiwoo feere, sey to waɗi nyalɗe tati hiddeeko kon ngiiwoo bee
ndiyam noon. (Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-
06-04)
Il est facile de reconnaître la rougeole. Des boutons de chaleur sortent
sur le corps de la personne, elle tousse beaucoup, son corps chauffe, sa
tête chauffe, elle vomit, ses yeux deviennent rouges également. Si vous
trouvez une personne ou un enfant en cet état, n’ayez aucune hésitation,
il s’agit de la rougeole. C’est une maladie qui affecte principalement les
petits enfants. Je n’en connais pas la cause, mais, si elle touche un seul
(enfant) dans le quartier, il faut laver tous les autres à titre préventif. Elle
ne sévit qu’en saison sèche.
On l’appelle « maladie de l’administration » (i.e. maladie exigeant la
mise en quarantaine) car on doit isoler (litt. : enfermer) le malade dans

292
meece
une pièce jusqu’à ce que son état s’améliore. Pour soigner cette (ma-
ladie), je cherche des drageons de jujubier (Ziziphus spina-christi), j’y
ajoute des tamarins, des « carpes » Oreochromis sèches, je pile ça, je
le mets dans de l’eau et je lave (le malade avec ce macéré). Il ne doit
manger que de la sauce d’Hibiscus sabdariffa sans sel de potasse ni
sel de cuisine. Il ne doit pas goûter le moindre mets savoureux.
(Pour en protéger les enfants) je possède du crottin d’éléphant ; j’en
trempe dans une calebasse et je lave les enfants avec ça à l’aurore. Ils
ne doivent se laver avec rien d’autre, et ce n’est qu’au bout de trois
jours qu’ils peuvent se laver avec de l’eau ordinaire.
TRAITEMENT TRADITIONNEL
To goɗɗo nyawi meece, ɓe takana mo haako wanko bee cukkuri.
Feere boo, o nyaama parawe joorɗe, malla boo cuurnaaɗe. O
yiiwataako, sey to ɗe puufi. Ɓe kaɗan mo nyaamgo kuuje
newsuɗe bee kusel. Ɓe ɗon coofna jaɓɓe bee tiŋeere ɓe toɓɓana
mo nder gite, ngam taa o ɗaanoo, daada puufe ɗee wurtoroo nder
gite. To nde wurtorake gal gite, o wuman. Ammaa sey naange
noon ɓe toɓɓanta mo, jemma kam ɓe kaɗataa mo ɗaanaago. To
meece ɗee koyɗe, balɗe joweeɗiɗi ni, goɗɗo fuɗɗan yiiwaago bee
nyaamgo ko o yiɗi fuu. To meece ɗee caati, goɗɗo jooɗoto baakin
balɗe sappoo e nay hiddeeko ɓanndu maako fuɗɗa ɓoltaago. To
ndu fuɗɗi ɓoltaago, o hooca yaɓɓo, o dolla, o yiiwoo, suy nyawu
nguu timmi. Feere boo, to wakkati puufe ɗee ngurtodake, ɓe
nama njigaari, ɓe njiiɓa kuroori maari bee ndiyam, ɓe nguja mo.
Meece feere boo, to puufe ngurtake, ndeen ɗe lortake, ɗe naasti,
ɗoo kam meece ɗee kalluɗe jamum, ngam to ɗe lorake nder
ɓanndu, hurgugo ɗe caatan jamum. Yimɓe kam ittan tammunde
hurgugo mo. (Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
Lorsque qqn a la rougeole, on lui prépare une sauce de Celtis
integrifolia avec du sel de potasse. Autrement, il doit manger des Tilapia
secs ou passés rapidement sur le feu (litt. : fumés, mais il ne s’agit pas ici
de poisson fumé). Il ne doit pas se laver avant l’éruption des boutons. On
l’empêche de manger des choses huileuses ainsi que de la viande. On
trempe des tamarins avec des oignons et l’on instille des gouttes (de cette
macération) dans les yeux (du malade) pour qu’il ne dorme pas et que la
« mère des boutons » ne sorte pas par les yeux. Si elle sort par les yeux,
(le malade) deviendra aveugle. Cependant, on ne lui instille ces gouttes
que pendant la journée, la nuit, on ne l’empêche pas de dormir. Si la
rougeole est bénigne, au bout de sept jours environ, le malade recom-
mencera à se laver et à manger ce qu’il désire. Si la rougeole est grave, la
personne restera environ quatorze jours avant que son corps ne com-
mence à peler. Quand il commence à peler, (le malade) doit faire bouillir
des feuilles de tamarinier et se laver avec le décocté, ensuite, la maladie
est guérie. Parfois, au moment où a lieu l’éruption de boutons, on écrase

293
meece
du sorgho rouge, on mélange la farine obtenue avec de l’eau et l’on en
frotte (le malade). Parfois encore, quand l’éruption a lieu, elle fait demi-
tour et rentre (dans le corps) ; alors, cette rougeole est très grave, car si
elle retourne dans le corps, il est très difficile de la soigner. On perd
l’espoir d’une guérison.
To puufe meece calake wurtaago, goɗɗo hooca nama tiŋeere, suy
yiggana ɓinngel dow ɓanndu. Ndeen, ɓe cudda ngel ngam taa
henndu meema ngel. To henndu fiyi ngel, puufe ɗee ngurtidit-
taako. To waali ni, puufe ɗee fuu ɗe ngurtodotto. Malla boo,
goɗɗo nyaanca maarooga haa nga wooja coy, suy loowa ndiyam
nder toon. To ɗam ƴuufi ni, o siiwa ɗam, o yarna ɓinngel ngeel.
Kanjum boo wurtinan puufe. (Djebba, ménagère, Maroua, avril
2004)
Lorsque les papules de la rougeole refusent de sortir, on écrase de
l’oignon et l’on frotte le corps de l’enfant avec. Puis on le couvre pour
que les courants d’air ne le touchent pas. Si un courant d’air le touche
(litt. : frappe), les papules ne pourront pas sortir en totalité. Après une
nuit, toutes les papules sortiront. Ou bien, on porte à incandescence
du sable fin et l’on verse de l’eau par-dessus. Après ébullition, on la
filtre et on la fait boire à l’enfant en question. Cela fera également
sortir les papules.
To nyawu meece nanngi goɗɗo, o yarataa ndiyam peewɗam, sey
ngulɗam. To o yari peewɗam, o maayan. Ɓe maɓɓa mo nder
suudu. Nyiiri maako boo, sey haako follere bee parawe joorɗe. O
nyaamataa cukkuri sam. Saa’i feere boo, gite maako mboojan
coy, ndeen, sey ɓe toɓɓana mo ndiyam follere nder maaje. To ɓe
toɓɓanaay mo, o wuman. Nyawu meece nanngataa goɗɗo nde
ɗiɗi. To nanngi nde woore, meetataa sam. (Mana Hododok,
guérisseur, Godola, 9-04-04)
Lorsque qqn attrape la rougeole, il ne doit pas boire d’eau froide, mais
seulement de l’eau chaude. S’il boit de l’eau froide, il mourra. On
l’enferme dans une chambre. Comme nourriture, il ne doit prendre
que de la sauce d’oseille avec des carpes sèches. Il ne doit pas du tout
consommer de sel végétal. Parfois, ses yeux deviennent très rouges ;
alors, on doit y instiller des gouttes de jus d’oseille. Si on ne le fait
pas, il deviendra aveugle. La rougeole ne s’attrape pas deux fois. Une
fois qu’on l’a eue, cela ne recommence plus.
TRAITEMENT MODERNE
To ɓinngel nyawi meece, min ɗon mbi’a daada maagel waɗana
ngel gaari maatundi biriiji bee sukar, o nyaamna ngel boo kuuje
belɗe, ngam ɓurna nyawuuji bana ɗii ɗoo fuu, ɗum sooynde
nyaamdu woondu waɗata ɗi. (Yaya, infirmier, hôpital de Bogo, 29-
06-04)
Quand un enfant a la rougeole, nous disons à sa mère de lui faire de
294
melƴindoo
la bouillie avec suffisamment d’arachide et de sucre, et de lui faire
manger de bonnes choses, car, la plupart des maladies de ce genre sont
dues à une sous-alimentation.

meema (v.)
► toucher, palper
To haa ɓe kamƴa nanol, sey to ngol pamarol. [...] To goɗɗo meemi
ni, tawan ngol ngol ɗon waalii bana sawru nder reedu, ammaa, to
goɗɗo mawni, hamƴugo hurgataa ngol. (Abdouramane Modibbo,
guérisseur, Petté, 25-06-04)
On ne masse une rate douloureuse que lorsqu’elle est petite. (...) Si on
la palpe, on constate qu’elle ressemble à un bâton posé dans le corps,
mais, quand la personne est devenue grande, le massage ne la guérit
pas.

meemtannde – nde (n.d.v.) ; < meemtoo


► morsure de serpent (euphémisme)
Littéralement : fait de toucher (qqch.). On ne dit pas ce qui est touché,
car le simple fait de prononcer le mot « serpent » est potentiellement
dangereux.

meemtoo (v.d.) ; < meema


► se toucher soi-même
► être mordu par un serpent (euphémisme)
To goɗɗo meemtake, ɓe ɗon ƴara pellel ngeel, ndeen ɓe takka
hayre ɓaleere ngam haa yara dajje ɗee fuu. To ɓe tappi mboodi
ndii, ɓe ceekan ndi, ndeen ɓe ndokka meemtiiɗo heŋre maari o
moɗa. (M. Walko, infirmier, CMAO, Meskine, 24-03-04)
Lorsque qqn a été mordu par un serpent, on scarifie l’endroit et l’on
colle dessus la « pierre noire » pour qu’elle aspire tout le venin. S’ils
ont tué le serpent, ils l’ouvrent et donnent son foie à la victime pour
qu’elle l’avale.
Ɓe mbi’i to meemtiiɗo ɗaanake, o maayan. (Doudou Abdou,
hôpital de Méri, 14-07-04)
On dit que si la personne mordue par un serpent s’endort, elle meurt.
To goɗɗo meemtake, dajje naastan nder ƴiiƴam, njaha ngula
ɓernde bee heŋre. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle,
Meskine, 18-08-04)
Lorsque qqn a été mordu par un serpent, le venin pénètre dans son
sang et va lui brûler le cœur ainsi que le foie.

melƴindoo (v.)
► sortir et rentrer la langue plusieurs fois
To ɓinngel nyawi nyawu huutooru, ngel fooƴan, ngel ɗon
295
menengokoop
melƴindoo, nanndita bee huutooru. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
20-03-05)
Lorsqu’un enfant a la ‘maladie du varan’, il maigrit, il sort et rentre la
langue de façon irrépressible, il ressemble au varan.

menengokoop – nga (n.) ; < français « méningocoque »


► méningocoque
Woodi gilɗi ɓe mbi’ata isterokoop bee menengokoop. (Yaya,
infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-04)
Il y a des ‘germes’ qu’on appelle streptocoques et méningocoques.

metemetelde – nde (n.)


► teigne tondante, mycose du cuir chevelu ; cf. daaginne, faarde
DESCRIPTION
Metemetelde ɗon waɗa taarkon taarkon, nyaama gaasa, hefa
hefa ; feere haa waɗa kuuduuje. (Goggo, ménagère peule, Dogba,
04-05-04)
La teigne fait des petits ronds un peu partout, fait tomber les cheveux
et met à nu (litt. : racle) (le cuir chevelu) ; parfois, cela va jusqu’à
donner des plaies.
TRAITEMENT
On peut faire saigner les plaques du cuir chevelu atteintes et les
enduire du latex produit par le Calotropis procera (bambammbi).
Yimɓe ɗon nyawnda metemelde bee leɗɗe jur. Ɓooyma no ɗoo,
ɓinngel marngel metemetelde yaha wujja dottirgal yaagorgol
mum, ɓe ngula ngal, ɓe kawta ndoondi man bee leeɓol, ɓe nguja
dow hoore maagel.
Feere boo, ɓe tappa hurnaaho ɓe kawta bee kilbu, ɓe nguja dow
hoore maagel. Ɓe ɗon ngula ɓikkon baskooje, nama kon, nguja
dow hoore maagel. Ɓe ɗon ƴara dow metemetelde man bee koskon
mbaɓɓattu. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
On soigne la teigne avec de nombreux remèdes. Autrefois, l’enfant
atteint de teigne allait voler à sa tante paternelle un morceau de cale-
basse à prendre la boule dans la marmite ; on le brûlait, on mélangeait
la cendre avec du beurre frais et on lui en frottait le cuir chevelu.
Parfois, on bat des feuilles de jujubier (Ziziphus spina-christi), on les
mélange avec du natron et on lui en frotte le cuir chevelu. On grille des
gombos, on les écrase et on lui en frotte le cuir chevelu. On scarifie la
partie atteinte par la teigne en se servant de pattes de criquets.

metta (v.)
► être fade, sans saveur
► être fâché
Goɗɗo feere, to ɓernde mum metti ni, foti o maaya ngam ƴiiƴam
296
miligiraam
mooɓtoto nder maare, ɓaawo ɗoon, foti nde feera, o maaya. (Mal
Abdou, guérisseur peul, Bogo, 01-07-04)
Certaine personne, dès qu’elle se fâche (litt. : dès que son cœur est
fâché), il se peut qu’elle meure car son sang se masse dans le cœur,
ensuite, il se peut qu’elle ait une crise cardiaque (litt. : que (le cœur)
éclate) et qu’elle meure.

mettam-ɓeram – ɗam (n.c.)


► irritation ; tension nerveuse, tension psychologique excessive
Ce type d’irritation qui perturbe la circulation sanguine (le sang
s’amasse dans la cavité cardiaque) est censé être à l’origine de l’arrêt
cardiaque.

metteenga / metteeli – nga/ɗi (n.d.v.) ; < metta


► soucis, chagrin
To metteeli ɗuuɗi, uppinan ɓernde. (Mal Saïdou Djakaou,
guérisseur guiziga, Ligazang-Loubour, 23-05-04)
Quand on a beaucoup de soucis, cela fait enfler le cœur.

miijoo (v.)
► hésiter, craindre
Jaroowo semtataa, miijataako.
L’ivrogne n’a ni pudeur ni crainte.

miira (v.)
► trotter (insectes)
► avoir des fourmillements, des picotements ; cf. mooƴooƴo
► picoter
Nyawu fuɗɗiri yam gal hoore, ɓaawo man, ɓanndu am ɗon
naawa, suy kosɗe njaɓi ɗon miira noon. (Oubbo Abdou, 45 ans,
ménagère peule, Petté, 27-05-04)
Ma maladie a commencé par la tête, puis, j’avais mal partout, ensuite,
mes jambes s’y sont mises et j’y ressens des fourmillements.

mikiroskoop, mikuroskoop Cf. mukuroskoop


miligiraam – nga ; < français « milligramme »
► milligramme
Kuugal am, tufgo nyawɓe baate maɓɓe. To nyawɗo wardi bee
baatal maako, o hollammi karne maako, mi laara deydey mili-
giraam noy tufanmoomi, mi fuɗɗa tufgo mo. (Baïnou Priscilla, 38
ans, aide-soignante lakka, Maroua, 21-04-04)
Mon travail consiste à injecter aux patients leurs piqûres. Quand le
malade apporte son produit à injecter, il me montre son carnet (de
santé) pour que je voie combien de milligrammes je dois lui injecter
297
minizii
avant que je lui fasse l’injection.

minizii – nga (n.) ; < français « méningite »


► méningite ; syn. lelu, nyawu daande
CAUSES
Minizii, ɗum nyawu naange, ngam sey ceeɗu to saati, ngu nan-
ngata yimɓe. [...] Gilɗi minizii ɗon nganca wakkati naange, ɗi
naastan gal kine innu to ɗon foofa. [...] Nyawu man ɗon fe’’oo
duumol boo, ammaa sey haa nokkuuje salteeje. (Yaya Haman,
infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
La méningite est une maladie du soleil, car ce n’est qu’en pleine
saison sèche et chaude qu’elle affecte les gens. (...) Les ‘germes’ de la
méningite se promènent quand il y a du soleil ; ils entrent par le nez
de la personne qui respire. (...) La maladie peut arriver inopinément
en cours de saison des pluies également, mais seulement dans les
endroits sales.
DESCRIPTION
Ɓe ɗon mbi’a ngu nyawu daande, ngam to ngu nanngi i’al ɓaawo,
ngu naasta nder mbosam maagal, yaha nder ngaandi. Suy darna
i’al daande cir, feere boo, hokka innu hakkiilo ɗiɗorwo. (Yaya
Haman, infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
On l’appelle « maladie du cou », car elle attaque la colonne vertébrale,
entre dans la moelle épinière et pénètre dans le cerveau. Puis elle raidit
les vertèbres cervicales (litt. : l’os du cou) ; parfois, elle rend la
personne folle.
Goɗɗo marɗo minizii, o wi’ete o ɗon tuuta, tuure man boo
wardan bee caarol marngol ii’am. O ɓesdan wiigo ma daande
maako naawan, hoore seekan, ammaa haa tabitina fakat ɗum
minizii, sey laara coofe maako bee ii’am maako. (Yaya Haman,
infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
Celui qui a la méningite, il vous dit qu’il vomit, et que ses vomis-
sements sont accompagnés de diarrhée sanguinolente. Il vous dira
encore qu’il a mal au cou, que sa tête lui fait horriblement mal, mais,
pour établir de façon certaine qu’il s’agit de méningite, il faut pra-
tiquer un examen de selles et de sang (du patient).
To ɓinngel ɗon mari minizii, ɗum sargan nguɗumre maagel ; ngel
warta ngel ɗon saara noon. A foti nanndidinaa ngu bee nyawu
feere. (Yaya Haman, infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
Quand un enfant a la méningite, cela lui dérange la fontanelle ; il ne
fait qu’avoir la diarrhée. On peut confondre (la méningite) avec une
autre maladie.
To laatake minizii jaggi goɗɗo, ngu accan batte, waatoo ngu
mbaran reeta ɓanndu goɗɗo, wuttudu man huuwataa fahin.

298
minyiraawo
(Yaya Haman, infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
Si la méningite est sévère, elle laisse des séquelles, par exemple, elle
peut paralyser la moitié du corps, ce côté ne fonctionnera plus.
DIAGNOSTIC
To minizii nanngi innu, hoore mum naawa, daande daroo cir. To
bana ɓinngel pamarel, nguɗumre ɗon uppa, ammaa to mawɗo,
nde uppataa. Ɓaade hoore naawa haa gonɗi ila. To min ndaari
bana nii, min mballina mo, min ɓaŋta kosɗe maako dow. To ɗum
naawaay mo, naa ɗum minizii, ammaa, to ɗum naawi mo, ɗum
minizii. Nyawu minizii nanngan diga ngaandi goɗɗo, tokkoo
ɗaɗol ɓaawo haa nannga kosɗe. To min tawi kosɗe maako
ɓaŋtataako, min poŋsona haa ɓaawo maako, min pooɗa ndiyam
nder i’al ɓaawo maako. To min tawi ɗam warti bana mbordi,
fakat ɗum minizii, ngam ndiyam ngondam nder i’al ɓaawo, to
woodaa nyawu, ɗam ndaneejam. (Yaya, infirmier, hôpital de Bogo,
29-06-04)
Quand la méningite attaque qqn, il a mal à la tête et il a le cou raide.
Quand il s’agit d’un bébé, sa fontanelle enfle, mais, chez les grands,
elle n’enfle pas. En fait, (le patient) a mal a la tête au point qu’il verse
des larmes. Quand nous voyons cela, nous l’allongeons et nous lui
soulevons les jambes. Si cela ne lui fait pas mal, ce n’est pas la
méningite, mais si cela lui fait mal, c’est la méningite. La méningite
attaque depuis le cerveau, poursuit par la moelle épinière jusqu’aux
jambes. Si nous constatons que ses jambes ne se soulèvent pas, nous
lui ponctionnons le dos, nous aspirons le liquide de sa colonne verté-
brale. Si nous constatons qu’il est devenu comme du pus, à coup sûr,
il s’agit de méningite, car le liquide qui se trouve dans la colonne
vertébrale, en l’absence de maladie, est blanc (i.e. incolore).
TRAITEMENT
To nyawu daande nanngi ɓinngel, daande maagel ɗon darii cir,
nde dimmbataako sam. Ɓe ɗon kurga ngu bee arge. To ɓe keɓi
ngurtotooɗam aran, ɓe ndokka ɓinngel wooɓa seeɗa, ndeen, ɓe
ngujana ngel daande maagel. To ɓe ngaɗi bana nii, ngel
yamɗitan, koo ngel yahaay lopitaal. (Djebba, ménagère, Maroua,
avril 2004)
Si la méningite affecte un enfant, son cou devient raide, il ne peut plus
du tout bouger. On soigne (la méningite) avec de l’alcool (de fabri-
cation artisanale). Une fois que l’on s’est procuré du cœur de chauffe
(premier alcool à sortir de l’alambic lors d’une distillation), on en
donne un peu à boire à l’enfant, puis, on lui frotte le cou avec. Si l’on
fait ainsi, (l’enfant) guérira même s’il ne va pas à l’hôpital.

minyiraawo / minyiraaɓe – o/ɓe (n.)


► cadet, cadette
299
minyiraawo
► placenta ; syn. minyiraayel ; cf. baawol
Minyiraayel suddi ɓinngel diga nder suudu maagel. Diga nder
maagel ɓinngel fuɗɗirta mawnugo. Kangel hawti jaabuuru
ɓinngel bee suudu ɓinngel diga nder reedu. (Gaïbaï Ganava,
infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
Le placenta couvre l’enfant dès que celui-ci se trouve dans l’utérus.
C’est de là (à partir du placenta) que l’enfant commence à grandir.
C’est (le placenta) qui raccorde le cordon ombilical de l’enfant avec
l’utérus dans le ventre.
Minyiraayel woni yeeraande feetotoonde daga nder reedu, naasta
nder suudu-ɓinngel. Ɗum fuɗɗan nder toon bana jey gertogal
boo. Koo to ɓinngel mawni, ciki lebbi jeenay boo, ɗum ɗon suddi
ngel nder reedu toon. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle,
Meskine, 18-08-04)
Le placenta est l’œuf/ovule qui se détache du ventre et qui entre dans
l’utérus. Tout part de là comme pour la poule. Même quand le fœtus
est devenu grand et a atteint les neuf mois, c’est ça qui le recouvre
dans le ventre.
To ɓinngel wurtake, woodi ko suddata ngel haa suudu maagel,
daga nder reedu daada maagel. Ɗuum ɓe mbi’ata minyiraawo.
Sey ɗum wurtodoo bee ɓinngel fuu, ngam to ɗum wurtaaki,
debbo oo maayan. To ɗum salii wurtaago, ɓe ƴeewnoo yam, mi
hokka mo lekki. Mi nama ɓikkon tijja-naangeehi, gato-baali,
citta, kilbu laaciijam, haako goye joorɗe, ndeen o mura. To neeɓi
seɗɗa ni, huunde ndee wurtoto, sola, feere kam, haa naawa mo
reedu. (Didja, épouse Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala, 09-06-
04)
Lorsque l’enfant sort, il y a une chose qui le couvre dans l’utérus
depuis qu’il est dans le ventre de sa mère. On appelle ça le placenta.
Il faut que ça sorte en même temps que l’enfant, parce que, autrement,
la femme meurt. Lorsque cela refuse de sortir, on m’appelle et je
donne un remède (à la femme). J’écrase des graines de Crotalaria
retusa, des gousses de Faidherbia albida, du piment, du natron
fibreux, des feuilles sèches de Cyperus articulatus, puis elle suce ça
(dans sa bouche). Peu de temps après, cette chose sort et tombe ;
parfois même, ça va jusqu’à lui faire mal au ventre (tellement le
remède est efficace).
To minyiraayel salii wurtaago, ɓe ngaɗa gubuɗo haa junngo, ɓe
naastina ngo, ɓe ngurtina ngel. (Damdam Haman, CSI de Meskine,
29-06-04)
Lorsque le placenta refuse de sortir, on met du Ceratotheca
sesamoides sur la main, on la met dans (l’utérus) et on le fait sortir.
To minyiraawo wurtake, min ndaaran booɗɗum foddee min
ndokkita rewɓe, ngam teema woodi ko luttata nder reedu ; taa
300
minyiraawo
min ngejjita huunde nder toon, ngam to minyiraawo lutti koo
seeɗa nder reedu daada, ƴiiƴam rufan jur. (Yéwé, infirmier
accoucheur, CMAO Meskine, 27-08-04)
Lorsque le placenta est sorti, nous l’examinons bien, avant de le
rendre aux femmes, car il en reste peut-être un peu dans le ventre ; il
ne faut pas que nous oubliions qqch. à l’intérieur, car s’il reste la
moindre parcelle de placenta dans le ventre de la mère, elle aura une
hémorragie importante.
Miin kam, to mi danyi, minyiraawo tokkoo. To ɗum wurtake,
dokteer’en caawa ndokkita, ɓe njaha ɓe uwa nder saare.
(Maïramou Oumarou, ménagère peule, 25 ans, CSI de Dougoï,
Maroua, 27-07-04)
Moi, quand j’accouche, le placenta suit. Quand il sort, les infirmiers
l’emballent et le rendent, et on va l’enterrer à la maison.
to minyiraawo aarti wurtaago [...]
en cas de placenta prævia (litt. : si le placenta sort en premier)
● minyiraawo aartuɗo
► placenta prævia (litt. : placenta qui précède)

Yaake feere, ƴiiƴam debbo reeduujo ɗon ila, darataako. Ɗum


minyiraawo takkitii. To ɗum waɗi bana nii, min njo’’ina debbo oo
o siwtoo, min ndokka mo leɗɗe haa o heɓa o yamɗita. [...] To
ƴiiƴam ɗon tokkii ila, min ɗon tawa minyiraawo aarti ɓinngel.
Minyiraawo ɗon haa les, ɓinngel boo haa dow. To waɗi bana nii,
danygo kam woodaa, sey ɓe ceeka mo, ngam ɓinngel ngeel heɓa
wurtoo. (Atchibi Thérèse, aide-soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Parfois, la femme enceinte a une hémorragie (litt. : le sang de la
femme enceinte coule et ne s’arrête pas). C’est dû au placenta qui s’est
décollé. En ce cas, nous faisons asseoir la femme pour qu’elle se
repose et nous lui donnons des médicaments pour qu’elle puisse
guérir. (...) Si l’hémorragie continue (litt. : si le sang continue de
couler), nous constatons qu’il s’agit d’un cas de placenta prævia (litt. :
que le placenta est passé devant l’enfant). Le placenta est en bas et
l’enfant en haut. En ce cas, l’accouchement est impossible, on doit
l’opérer pour que l’enfant puisse sortir.
Ko fuɗɗata sababuuji haa ɓesngol debbo, ɗum huuwgo kuuɗe
caatuɗe. Rewɓe feere ɗon kuuwa jamum, feere’en boo danyi ɓikkon
jur, yaake feere boo, paɓɓooje ɗuuɗi haa ɓanndu, kanjum waɗi min
tokkotoo aynugo reedu’en daga to ɓe ndeedi kesum. Ammaa jey
minyiraawo jooɗotoo haa les ɗoo, ɗum ɗuuɗaay. (Atchibi Thérèse,
aide-soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Ce qui cause des problèmes lors de l’accouchement de la femme, c’est
le fait d’effectuer de durs travaux. Certaines femmes travaillent
beaucoup, d’autres ont (déjà) eu beaucoup d’enfants, parfois encore,
elles sont fortement impaludées (litt. : le paludisme est abondant dans
301
mistiraaku
le corps), voilà pourquoi nous surveillons continuellement les femmes
enceintes dès le début de la grossesse (litt. : depuis qu’elles sont
enceintes nouvellement). Mais les cas de placenta prævia sont rares.

mistiraaku – ngu (n.d.) ; < mistiri (emprunt)


► sorcellerie ; syn. kaaramaaku
Feere ɓe ndanydan goɗɗo bee mistiraaku. Feere boo o soodan,
malla to o soobiri bee kaaramaajo o yiɗi mistiraaku, o hokka mo
ngu. Coodɗo oo to o nyaami, o anndaa tuutgo. Mistiri’en feere, to
ɓe nyaami goɗɗo, ɓe iran ɓernde maako, feere’en boo nyaaman
nde. Nyaamaaɗo feere, ɓe iran ɓernde maako baakin duuɓi tati
malla nay haa nder ngaska, malla boo ɓe ɓila nde dow lekki,
malla boo, ɓe cigoo nde nder weendu. Nyaamaaɗo ɓernde oo, o
fayataa, o maayataa, o ɗon nii noon. Ɓe ɗon njara mo ƴiiƴam,
ɓanndu maako boo ɗon naawa ndey fuu. (Gadjiwa, guérisseur,
Dogba, 30-04-04)
Certains sont sorciers dès la naissance (litt. : parfois on met au monde
qqn avec la sorcellerie). Parfois aussi, on l’achète, ou si on est ami avec
un sorcier, il peut vous la donner. Celui qui l’a achetée, s’il « mange »
(qqn), il ne peut pas le relâcher (litt. : le vomir). Certains sorciers, quand
ils ont « mangé » qqn, ils lui enterrent le cœur ; d’autres le « mangent ».
Certaine victime (litt. : certain mangé), ils lui enterrent le cœur dans un
trou pendant environ trois ou quatre ans, ou ils l’accrochent dans un
arbre, ou encore, ils le gardent dans une mare. La victime dont le cœur
a été « mangé » maigrit, mais elle ne meurt pas, elle végète (litt. : elle
est ainsi seulement). Ils lui boivent son sang, et elle a mal partout en
permanence.
Mistiraaku ɗon bee goonga dow duniya. Ngam mistiri’en ɓe ɗon
nder pattule, to ɓinngel nyawi seeɗa, ɓe ngaɗa dabareeji maɓɓe,
ɓe tampina ngel, suy ɓe nyaama ngel. (Bimoutch Ndjidda, 44 ans,
infirmier guiziga, Dogba, 27-04-04)
La sorcellerie existe vraiment en ce monde. Comme il y a des sorciers
dans les quartiers, lorsqu’un enfant est un peu malade, ils lui font leurs
manigances, ils l’épuisent, puis ils le « mangent ».
Gaadal tinyeerewal ɗon hurga mistiraaku. To mistiriijo nanngi
goɗɗo, ɓe kawta gaadal bee ƴulɓere yiite, ɓe tappa, ɓe ngaɗa nder
ndiyam ngulɗam, ɓe njarna mo, ɓe nguja mo ɓanndu fuu.
Wakkati to o yari ni, o yi’an mistiriijo man, malla ɗon jogi ɓernde
maako, malla boo ɗon tappa hoore maako. Ngam maajum ɓe ɗon
mbi’a ngal « gaadal mistiri’en ». Ammaa, njamu goɗɗo noon na,
haa Allah. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Le géophyte qui ressemble à l’oignon soigne la sorcellerie. Lorsqu’un
sorcier s’est emparé de qqn, on met ensemble le géophyte avec des
braises, on les bat et on met (le tout) dans de l’eau chaude ; on fait boire

302
mistiriijo
(ça) à (la victime) et on lui en frotte tout le corps. Dès qu’elle a bu (le
breuvage), (la victime) voit le sorcier, soit que (celui-ci) tienne son cœur
entre ses mains, soit qu’il soit en train de lui taper sur la tête. C’est pour
cela que l’on appelle ce (géophyte) « géophyte des sorciers ».
Cependant, la santé de la personne dépend de Dieu.
Laabi kaaramaaku bee ginnaaji feere feere. Karamaajo, ɓernde
o nanngata ; ginnawol boo sakla goɗɗo gal hoore. (Gaw Abdou,
Lopéré, Maroua, 24-11-04)
Les voies de la sorcellerie et celles des djinns diffèrent. Le sorcier,
c’est au ‘cœur’ qu’il attaque ; le djinn, lui, trouble la personne au
niveau de la tête.

mistiriijo / mistiri’en – o/ɓe (n.) ; < emprunt


► sorcier ; syn. kaaramaajo
Filu mistiri’en, oo nyaama ɓinngel oya, oya boo nyaama ɓinngel oo.
Le commerce des sorciers : l’un « mange » l’enfant d’un tel, celui-ci
à son tour « mange » l’enfant du premier. (On dit que les sorciers
mangent entre eux leurs propres enfants.)
Mistiriijo, to hooƴi nyamaande kusel ɓii goɗɗo, yoɓran kusel
ɓiyum. (Fadimatou B., Maroua, 09-10-2004)
Si le sorcier prend à crédit la chair de l’enfant d’une personne, il
remboursera avec la chair de son propre enfant. (Même le sorcier a
tort de prendre qqch. à crédit, car cela lui coûtera très cher.)
Ɓe ɗon mbi’a mistiriijo timmitinan goɗɗo mo balɗe mum njottake
tan. Naane maa, luttani mo lewru bee balɗe sappo haa o maaya. To
balɗe maako juutɗe, innu yaran bone noon, maayataa.
On dit qu’un sorcier achève seulement la personne qui a atteint le
terme de ses jours. En principe, il lui resterait un mois et dix jours à
vivre. Si son espérance de vie est (plus) grande, elle souffrira
simplement, mais elle ne mourra pas.
Mistiri’en ɗon ndaara ko woni nder reedu goɗɗo. Ɓe ndaaran
noy teteki mbaalorii bee no ɗi nga’i fuu. To goɗɗo ɗon huɗa ɓe,
nyaama ɓe neɗɗaaku, wi’a ɓe kanko kam, ƴiiƴam mum kaaɗɗam,
ɗoo kam, ɓe nyaamataa mo.
Ɓe ɗon mari sonndu mistiraaku nder ɓanndu. Wakkati to ndu
wurtake, jawmiiru ɗon bana maayɗo, ngam walaa ko o anndi
sam. Sey to ndu warti, o fintata, o heɓta hakkiilo maako. Sonndu
maajum to wurtake jemma, ndu ɗon huɓɓa yiite nyifa. To goɗɗo
heɓi ukki njaareendi dow maaru, ndi yaha ndi naasta haa nder
gite jawmiiru.
Les sorciers regardent ce qu’il y a dans le ventre de la personne. Ils
regardent comment sont disposés les intestins et de quelle couleur ils
sont également. Si qqn les insulte, les déshonore, leur dit que lui, il a
le sang amer, ils ne le mangeront pas.
303
mistiriijo
Ils possèdent un oiseau de sorcellerie dans le corps. Lorsqu’il sort, son
propriétaire est comme mort, et il n’est plus conscient de rien. C’est
seulement lorsque (l’oiseau) rentre qu’il se réveille et qu’il retrouve
ses esprits. Lorsque cet oiseau sort la nuit, il émet du feu par
intermittence. Si qqn réussit à lui lancer du sable, celui-ci va entrer
dans les yeux de son propriétaire.
Nannganɗe misitiri’en ɗon feere feere jur. Feere to ɓe nanngi
goɗɗo, koo haa ngeewtidaa bee maako, a heɓataa. Nyiiƴe maako
ɗon aari kaŋ, koo haa maɓɓitaa hunnduko maako, a waawataa.
Doole sey mi suurna mo lekki hiddeeko ɗum yoofta mo seeɗa.
Goɗɗo feere, a tawan mo o ɗon yiiloo, o ɗon sinka ɓernde. Goɗɗo
feere boo, ɗon waalii, hoore ɗon naawa, ɓanndu suurtan, malla
jokkuɗe maako fuu ɗon mbaati. Ɗoo kam fuu, to min ndaari bana
nii, min tammoo ɗum mistiri’en. Feere boo a tawan goɗɗo oo ɗon
waalii bana maayɗo. To mi suurni mo lekki, o ƴummoo o ƴama :
« Ɗume waɗi ? » Ɗoo kam fuu kuuɗe mistiri’en. (Ousmanou
Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 27-04-04)
Les attaques des sorciers sont très variées. Parfois, quand ils s’emparent
de qqn, même si vous voulez discuter avec lui, vous n’y arriverez pas.
Il serre les dents fort ; même si vous tentez de lui ouvrir la bouche, vous
ne le pourrez pas. Je suis obligé de l’enfumer avec un remède avant que
cela le relâche un peu. Parfois, vous trouverez que la personne se
déplace (i.e. vaque à ses occupations), mais qu’elle se plaint du cœur.
Parfois, la personne est couchée, elle a mal à la tête, elle a le corps
brûlant, ou toutes ses articulations sont sans force. Dans tous les cas où
nous faisons des constatations de ce genre, nous pensons que ce sont les
sorciers (qui sont en cause). Parfois, vous trouverez la personne
couchée comme si elle était morte. Lorsque je l’enfume avec un
remède, elle se lève en demandant : « Que se passe-t-il ? » Tout cela,
c’est l’œuvre des sorciers.
To mistiriijo nyaami goɗɗo, o tuutataa mo, sey to ko o fuɗɗiri
nyaamgo mo waɗi baakin lebbi ɗiɗi. Ngam kusel maako daga o
nanngi ngel, o ɗon sigi ngel, haa ngel nyoli. Koo to o tuuti mo,
goɗɗo man nafataa, o maayan. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans,
guérisseur peul, Dogba, 27-04-04)
Lorsqu’un sorcier a mangé qqn et qu’il ne le relâche pas (litt. : qu’il
ne le vomit pas), c’est seulement quand il s’est passé environ deux
mois depuis qu’il a commencé à le manger. Car sa chair, depuis qu’il
s’en est emparé, il la garde (dans la terre) jusqu’à ce qu’elle pourrisse.
Même s’il le relâche (alors), il ne sera plus en bon état et il mourra.
(Si le sorcier garde sa victime plus de deux mois, elle est
définitivement perdue.)
Kaaramaajo, haa ɓernde goɗɗo o nanngata. Nanaa goɗɗo oo ɗon
sinka ɓernde, nde ɗon naawa meere noon, walaa ko o nyaami. Sey
304
mistiriijo
to mi waɗani mo leɗɗe, mi faaman kadi ɗum mistiri’en nanngi
mo. Lekki kii boo, bee aalali, malla boo yowtere baɗaadi, o hawta
o waɗa layaaru, suy o ɓila haa ɓanndu maako, malla haa limce
maako. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 30-04-04)
Le sorcier attaque la personne au ‘cœur’. Vous apprenez que qqn se
plaint du ‘cœur’, qu’il lui fait mal sans raison, alors qu’il n’a rien
mangé (de nocif). Il faut que je lui fasse des philtres magiques pour
savoir si ce sont des sorciers qui s’en sont pris à lui. Ce philtre (est
composé) de (racines de) Securidaca longepedunculata et de gui de
Commiphora africana ; il rassemble (ces ingrédients) et en fait une
amulette, puis il l’accroche sur lui ou sur ses vêtements.
Mistiri’en feere ɗon nannga ɓernde. Kanjum waɗi to ɓe nanngi
goɗɗo, o woyran ɓernde maako, nde ɗon naawa bana nde
yuppoto ; goɗɗo feere, ɗum aartirana mo hoore naawa, ɓaawo
man, ɗum huucita haa ɓernde. (Mme Iya, ménagère, Zileng-Bappa,
06-11-04)
Certains sorciers attaquent (litt. : saisissent) le ‘cœur’. C’est pourquoi,
quand ils ont attaqué qqn, (celui-ci) souffre du ‘cœur’ (litt. : il pleure
avec son cœur), il lui fait mal comme s’il se renversait ; chez une autre
personne, cela commence par un mal de tête, puis, cela retourne au
‘cœur’.
DÉTECTION DU SORCIER
To kaaramaajo nanngi goɗɗo, ɓe cuurni mo lekki, o feeftan mo
[...]. To nyaamaaɗo oo ɗon waalii, ɓe koo’a gaadal ceembal, ɓe
tappa ngal bee ƴulɓe yiite, bee gawri majeeri, ɓe loowa ɗum nder
korel kesel bee ndiyam, ɓe ngooɓna mo, toɓɓana mo haa noppi
boo seeɗa, suy o feefta nyaamɗo mo. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
30-04-04)
Lorsqu’un sorcier a pris qqn, on enfume (sa victime) avec un remède,
et il le dénoncera (...). Quand la victime est couchée, on prend du
Cissus quadrangularis, on l’écrase (litt. : on le frappe) avec des
braises ainsi qu’avec du sorgho repiqué à grains blancs, on verse cela
dans une petite louche neuve et on y ajoute de l’eau, on le lui fait boire,
on lui en verse quelques gouttes dans les oreilles, puis il dénonce celui
qui l’a « mangé ».
To ɓe nanngi mistiriijo, ɓe piyra mo bee leɗɗe bambammbe,
ngam leɗɗe feere fuu, o yoofataa. Ɓaawo to ɓe njarni mo bone,
sey o defa follere, o laanya bee junngo maako, o nyaamna
nanngaaɗo maako. To o mistiriijo, o nanataa yiite. To o waɗi
bana nii, o tuuti ɓernde ndee. Feere boo, o lalla les maako bee
naafɗe maako, o yarna goɗɗo oo mo o nyaami. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 30-04-04)
Lorsqu’on arrête un sorcier, on le frappe avec des bois de Calotropis
procera, car (si c’est avec) d’autres bois, il ne relâchera pas (sa victime).
305
mocca
Après qu’on l’ait fait souffrir, il faut qu’il prépare une sauce d’Hibiscus
sabdariffa (oseille de Guinée), qu’il la remue à la main et qu’il la fasse
manger à sa victime. S’il est sorcier, il ne sent pas la brûlure (litt. : le
feu). S’il fait ainsi, (c’est qu’)il a relâché (litt. : vomi) le ‘cœur’ (de sa
victime). Parfois, il rince son sexe et ses aisselles et fait boire (l’eau de
rinçage) à la personne qu’il a « mangée ».
To mistiriijo wii o nyaamataa, ɓe njaara mo yolnde laamɗo, ɓe
nanngina mo, ɓe caawa mo ba maayɗo, sey lutta hoore tan. Ɓe
ngadda tonteere, o hunoo : to mi mistiriijo, Alla, reedu am uppa
ba toontere. Ɓaawo man, o taha nde bee ɗemngal maako. Bana
nii, to o meeti nyaamgo ni, reedu maako uppa, suy o maaya.
Si un sorcier dit qu’il n’en est pas un (litt. : qu’il ne mange pas), on le
conduit à l’entrée de la concession du chef, on lui fait les ablutions
rituelles, on l’emballe comme un mort, en ne laissant voir que la tête.
On apporte le tambour de la chefferie pour qu’il prête serment dessus :
« Si je suis sorcier, par Dieu, que mon ventre gonfle comme un
tambour ! » Ensuite, il doit le lécher avec la langue. De cette façon,
dès qu’il recommencera à pratiquer la sorcellerie (litt. : à manger), son
ventre gonflera et il mourra.
PROTECTION CONTRE LA SORCELLERIE
Haala mistiraaku ɗum goonga, ngam to a nani ɓe mbi’i wayne
mistiriijo, yar lekki. To a yari ki, a yehi haa ɗakki maako, to o
mistiriijo fuu, o sottoto pellel ngeel. To a heɓi lekki kii a jo’’ini,
koo paatuuru boo waran nyaama ki, ngam ndu hulan haala
mistiri’en. (Baba Aladji, guérisseur, Lopéré, Maroua, 26-11-04)
Les affaires de sorcellerie sont à prendre au sérieux, et si vous
apprenez qu’un tel est sorcier, prenez un remède. Quand vous l’aurez
bu et que vous irez près de lui, s’il est vraiment sorcier, il quittera
l’endroit. Si vous possédez ce remède et que vous le posez (quelque
part), le chat lui-même viendra le manger, car (lui aussi) redoute la
sorcellerie.

mocca (v.)
► crachoter sur (qqn ou sur soi-même) en prononçant des formules (ma-
giques ou coraniques), à des fins thérapeutiques ou pour se protéger des
êtres malfaisants (sorciers ou ‘diables’)
Ɓe ɗon kurgira garsa sey bee binndi tan, malla boo moccugo. [...]
To ka sottaay, ɗoo kam naa ɗum garsa. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
On soigne le garsa uniquement avec des écrits (coraniques) ou par
des incantations accompagnées de crachotements. (...) Si la maladie
ne s’en va pas, alors, c’est qu’il ne s’agit pas de garsa.
Ɓe ɗon kurgira caayoori daande bee moccuki balol malla boo
gaarawol, ɓaawo man soofna ngol, suy o yara. (Abdouramane
306
mooltoo
Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
On soigne le caayoori du cou/gorge en faisant une incantation cora-
nique et en crachotant sur une foliole de palmier ou sur un fil, puis on
trempe dans l’eau (la foliole ou le fil) et (le malade) boit (cette eau).

moccoore / moccooje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < mocca


► formule coranique que le marabout prononce sur un malade avant de cra-
choter sur lui

mode – ɗe (n.) ; cf. nyaamoowu


► oxyures
► prurit anal provoqué par les oxyures

moɗa (v.)
► avaler, prendre par voie orale

moɗeteeki – ki (part.v.) ; < moɗa


► comprimé (à avaler) ; syn. kiniin, kompirmee

moɗorgol – ngol (n.d.v.) ; < moɗa


« (canal) par où on avale »
► œsophage ; cf. kondondol

mooɓodal – ngal (n.d.v.) ; < mooɓoo


► relations sexuelles (euphémisme ; litt. : le fait de se réunir) ; cf. baaldal

mooɓoo (v.)
► se rassembler, se réunir
► avoir des relations sexuelles (euphémisme)
To gorko mooɓodake bee debbo mum nyannde alarba, to
fotootiri o reedi, o danyan ɓinngel paataangel, malla guyel, malla
boo barooyel ko’e. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Si un homme a des relations sexuelles avec sa femme un mercredi et
que par hasard elle tombe enceinte, elle mettra au monde un enfant
paresseux, voleur ou assassin.

mooɓootiral – ngal (n.d.v.) ; < mooɓoo


« le fait de se réunir »
► coït, relations sexuelles (euphémisme) ; cf. baaldal

mooltoo (v.d.) ; < mooloo


► demander protection à Dieu
To goɗɗo ɗon ɗaanoo o mooltaaki, o hoyɗan koyɗi kalluɗi.
Si qqn dort sans avoir demandé à Dieu sa protection, il fera de
mauvais rêves.

307
moosindoo
moosindoo (v.)
► avaler sa salive
To caayoori nanngi daande, goɗɗo heɓataa moosindaago maa.
(Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
Lorsque (le caayoori) prend le cou, la personne ne peut absolument
pas avaler sa salive.

mooyta (v.) ; cf. moyta


mooƴooƴo – ngo ; < mooƴa
► picotements, fourmillements ; cf. miira
Ce mot est à mettre en relation avec le verbe mooƴa « être mangé par
les termites », et avec le nom mooƴu « termites ». Comme le français
« fourmillements », il évoque l’impression que l’on a d’avoir de petits
insectes qui se promènent dans le membre atteint.
Mi ɗon maata bana mooƴooƴo nder reedu am. (Oubbo Abdou, 45
ans, ménagère peule, Petté, 27-05-04)
Je ressens comme des picotements dans mon ventre.
To goɗɗo yiiwake a wari a yaaɓi her o yiiwii man kosɗe cooke
bilaa paɗe, a waɗan mooƴooƴo. To a darake baakin minti seeɗa
koo ɗiɗi, tawaa kosɗe maa ŋa’’inake malla boo mbosam man
ɗaanake. Ndeen a waawataa yaaɓgo. Sey ndimmbinaa ngal haa
neeɓa hiddeeko mbosam ɗaam warta. (Mal Bouba Haman, guéris-
seur, Dow-Maayo Mindif, 21-05-04)
Si qqn s’est lavé et que vous veniez marcher pieds nus, sans chaus-
sures, à l’endroit où il s’est lavé, vous aurez des fourmillements (dans
les jambes). Si vous restez debout quelques minutes, même deux,
vous constaterez que vos jambes sont devenues raides ou que la
moelle s’est ankylosée (litt. : endormie). Alors, vous ne pouvez plus
poser le pied par terre. Il faut que vous fassiez bouger la jambe (avec
la main) pendant un instant avant que la moelle revienne.

moyta (v.)
var. : mooyta
► caresser
Walaa accanɗo korlal mum moyta janannal.
Il n’y a personne qui laisse sa propre jambe pour caresser celle d’un
autre.

moytitoo (v.d.) ; < moyta


var. : mooytitoo
► se caresser soi-même

308
mulla
mukkoo (v.)
► mettre (qqch.) dans la bouche
« Ndaa mukka ! » ɓuran « Ndaa wakka ! » (Prov., Modibo Bello
Amadou)
« Tiens, mets ça dans la bouche » vaut mieux que « Tiens, mets ça sur
l’épaule ! » (Il est préférable de recevoir de la nourriture toute prête
plutôt qu’une houe pour cultiver ; dans ce dernier cas, il faudra
travailler et attendre longtemps avant d’avoir de quoi se mettre sous
la dent.)
mukurooɓ / mukurooɓji – nga/ɗi (n.) ; < français « microbe »
var. : mukuroop
► germe pathogène invisible à l’œil nu (microbe, bactérie, bacille, amibe) ;
cf. ngilngu
Ndiyam luggere koo ndiyam ɓunndu, to a yii ɗam, ɗam laaɓɗam ;
ammaa, ɗam ɗon bee mukurooɓ eemoral bee gilɗi.
L’eau du marigot et même celle du puits paraissent propres ; mais,
elles contiennent les germes de la dysenterie et des vers.

mukuroskoop / mukuroskoopji – nga/ɗi (n.) ; < français « microscope »


var. : mikiroskoop, mikuroskoop
► microscope
laardugo bee mukuroskoop
examiner au microscope
Min kooca coofe loorɗe, min njilla bee ndiyam, njo’’ina nder
mikiroskoop. Suy min njurnoo min ndaara gilɗi maajum. (Sali,
laborantin, Dogba, 27-04-04)
Nous prenons les selles, nous les diluons dans de l’eau et nous les
posons dans le microscope. Puis, nous regardons à travers et nous
observons les ‘germes’ qu’elles contiennent.

mulla – ɗam (n.) ; < emprunt


var. : murla
► mauvais lait maternel ; cf. kosam, ndagasi ; syn. kosam daada mbon-
niiɗam
Est appelé « mauvais lait » un lait de consistance anormale (trop
liquide et aqueux, ou trop épais et infecté). Le nourrisson qui tète ce
« mauvais lait » tombera malade et, dans bien des cas, mourra. Ce mot
de mulla est peu connu. Les femmes assimilent le colostrum
(ndagasi) à ce mauvais lait. En conséquence, elles refusent systéma-
tiquement de le donner au nouveau-né. Elles préfèrent lui faire boire
de l’eau (souvent polluée).
O ɗon bee mulla.
Elle a un mauvais lait.
309
mumta
mumta (v.)
► essuyer, torcher

mumtirgal / mumtirɗe – ngal/ɗe (n.d.v.) ; < mumta ; cf. mumtorgal


► torche-cul ; papier hygiénique (du point de vue de l’agent, « ce avec quoi
on torche »)
Mumtirgal paataaɗo, sey leggal wutaandu ;
koo ɓoosti mo rummoodu, o nanataa. (Sannda Oumarou.)
L’imbécile n’a d’autre torche-cul que la rafle de maïs ;
même si ça lui écorche le trou de balle, il ne le sent pas !

mumtoo (v.)
► s’essuyer, se torcher
Jawmu rawaandu mumtata rawaandu na, walla kayru ?
A’’aa, rawaandu mumtataako, sey Alla.
Alla mumtata rawaandu, naa kayru, naa jawmiiru. (Eguchi 1974,
p. 90)
Est-ce le maître du chien qui le torche, ou est-ce le chien lui-même ?
Non, le chien ne se torche pas, c’est Dieu (qui le torche).
C’est Dieu qui torche le chien, pas lui, ni son maître.

mumtorgal / mumtorɗe – ngal/ɗe (n.d.v.) ; < mumta ; cf. mumtirgal


► torche-cul (du point de vue de celui qui se torche) ; « ce avec quoi on se
torche »)
– Jawgel am payngel, mi hirsa ngel, mi ɗala laɓi dow maagel !
– Bu’e bee ciifol ! (Devinette ; cf. Eguchi 1974, p. 27)
– J’ai un petit bouc gras ; je l’égorge et je laisse le couteau dessus !
– Les excréments et la bande d’écorce de tige de mil (qui sert de
torche-cul).
Mumtorgal paataaɗo, sey leggal wutaandu. (Sannda Oumarou,
chanson)
Le torche-cul de l’imbécile, uniquement la rafle de maïs.

munya (v.)
► patienter, avoir de la patience, être patient
Ndaa Alla munyɗo, ndaa goɗɗo munyataa ;
sey nyannde janngo Alla oo ƴamtete,
innu ɓii-Aadamaajo, Alla oo nanngete ! (Sannda Oumarou.)
D’un côté, (on a) un Dieu patient, de l’autre, un homme qui ne l’est
pas ;
c’est seulement le jour suivant (i.e. le jour du Jugement dernier) que
Dieu te réclamera (qqch.),
fils d’Adam, Dieu se saisira de toi !

310
mura
munyal – ngal (n.d.v.) ; < munya
► patience, endurance, calme, stoïcisme
C’est l’une des vertus peules cardinales. « L’homme doté de munyal
assume une parfaite maîtrise de soi. Il est calme, il sait dominer ses
émotions en toute circonstance. » (CERCP 1998, p. 39)
To munyal ɗon, kuɗol yaran ndiyam julwiire. (Prov., cf. CERCP
1988, p. 40)
Avec de la patience, on peut vider un trou d’eau avec une paille.
To munyal ɗon, hoondu yaran gaari. (Prov.)
Avec de la patience, on peut boire de la bouillie avec le doigt.
Koo coofol boo, hoondu yaran, to bee munyal kam. (Prov.)
Même un étang, on peut le boire avec le doigt si l’on a de la patience.
Munyal defan hayre. (Prov.)
Avec de la patience on peut cuire une pierre. (Litt. : la patience peut
cuire une pierre.)
Ɗaɓɓugo ko heɓataa kam, ndikka accugo. (Prov.)
Plutôt que de rechercher ce que l’on ne peut avoir, mieux vaut y
renoncer.
Ɗiɗo ngewata tummude. (Prov.)
C’est à deux qu’on casse une calebasse. (Si une seule personne se
fâche et qu’elle ne trouve personne en face d’elle pour faire de même,
il n’y aura pas de dégât.)
Jaawal to rimi, gootel ; munyal, kanyum, siwtan. (Prov., Modibo
Bello Amadou)
Si la rapidité met bas, (elle donne) un seul petit ; la patience, elle,
donne des jumeaux.

munyu-munyu (adv. idéophonique)


► en grattouillant
Nyaamooji ɗon ngurtoo nyaama ndunna munyu-munyu.
Les oxyures sortent pour manger l’anus en grattouillant.

mura (v.)
► sucer (qqch.) en (le) mettant entièrement dans la bouche ; cf. musina
To ɓe ta’ani ɓinngel ngeldaande, ɓe murna ngel mannda-kiiki.
(Dada Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba)
Quand on coupe la luette d’un enfant, on lui fait sucer du sel mannda-
kiiki.
► pratiquer une fellation
Ɓe mbi’i koo murgo hokkan sida. Ɓooyma, mi ɗon mura cookum,
jotta ɗoo sey bee konndoom murananmi ɓe. (Mn., 25 ans,
prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
311
murla
On dit que même la fellation donne le sida. Auparavant, je pratiquais
des fellations sans protection, (mais) maintenant, je ne la leur fais
qu’avec préservatif.

murla – ɗam (n.) ; cf. mulla


murtaare / murtaaje – nde/ɗe (n.) ; < emprunt d’origine indéterminée
► pot à pommade
On récupère les pots à vaseline ou à pommade pour s’en servir comme
de ventouses.
Innu marɗo fuuli tigga bantus : o huɓɓa yiite nder murtaare, suy
o hippa dow ɓanndu maako.
La personne souffrant de fuuli (se) pose des ventouses : elle allume
du feu dans la ventouse et la pose (litt. : retourne) sur elle.

musina (v.) ; < arabe [m s¬ s¬], arabe tchadien [massa] « sucer »


► téter ; sucer
Sooynde daada, musini maama. (Prov.)
Faute de mère, il/elle a tété (sa) grand-mère.
A faaman ɓinngel peetel nyawngel, a tawan ngel musintaa
booɗɗum ; koo a yarni ngel, ngel yarataa booɗɗum ba foroy.
(Falmata Ousman, ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
On sait que le bébé est malade quand il ne tète pas bien ; ce qu’on lui
fait boire, il ne le prend pas aussi bien qu’avant.
Sey ɓinngel keccel musina daada lebbi jowi ; kosam daada ɓur-
dan mawningo ɓinngel.
Il faut que le nourrisson tète sa mère pendant cinq mois ; le lait
maternel est ce qu’il y a de meilleur pour faire grandir l’enfant.
To ɓinngel wooki ni, daada maagel hokka ngel musina haa ngel
haara. Taa jaɓta enndu bee law, ngel haaraay ni, o itta ngel.
(Bernadette Godwé, infirmière, CSI de Dougoï, Maroua, 23-07-04)
Dès que le bébé crie, sa mère doit lui donner la tétée jusqu’à ce qu’il
soit repu. Elle ne doit pas retirer le sein trop tôt ; tant qu’il n’est pas
repu, elle ne doit pas l’enlever.

musindoo (v.d.) ; < musina


► déglutir

musinirde / musinirɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < musina


« (dent) avec laquelle on tète »
► incisive (ces dents poussent avant le sevrage, d’où leur nom)

312
muziik
muskilawol / muskilaaji – ngol/ɗi (n.) ; < arabe [š k l], arabe tchadien
[muškila] « problème, ennui »
► problème, difficulté ; syn. cf. sababu
Nyawɓe ɗuuɗɓe ɗon ngarda lopitaal bee leɗɗe ɓe coodata haa
aga’en. Ɓe ɗon njara ɗe, ɗe nafaay. Sey min ɗon tawa muskilaaji
ɗe ngaddanta nyawɓe. (Singoï Alawa, infirmier, Meskine, 25-03-
04)
De nombreux patients viennent au dispensaire avec des médicaments
qu’ils ont achetés chez les vendeurs ambulants. Ils les prennent, mais
ils ne sont pas efficaces. Nous constatons qu’ils n’apportent que des
problèmes aux malades.

mustalanta – nga (n.) ; < nom de marque


► Mentholatum (baume mentholé à base de paraffine)
To haa yimɓe kisa minizii, ɓe ngaɗa mustalanta haa kine maɓɓe
wakkati naange ceeɗu bee collaaje. [...] To innu foofi gilɗi minizii,
ɗi ngaran ɗi kaaɗa haa dow nebbam ɗaam. Ɗi keɓataa ɗi njottoo
haa nder ɓanndu. (D’après Yaya, infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-
04)
Pour que les gens évitent (d’attraper) la méningite, ils se mettent du
Mentholatum dans le nez par temps de soleil et de poussière en saison
sèche et chaude. (...) Si la personne inhale des ‘germes’ de méningite,
ceux-ci s’arrêtent sur cette huile. Ils ne peuvent atteindre l’intérieur
du corps.

muuɗa (v.)
► manger (qqch. de tendre ou de granuleux)
Ɓikkon feere boo ɗon muuɗa lesdi, ɗoo fuu nyawnan tanndaw.
(Habiba Garga, 54 ans, ménagère daba, Zileng-Bappa, 31-03-04)
Certains enfants également mangent de la terre, ça aussi, ça donne le
tanndaw.

muuka (v.)
► fermer la bouche et le nez de (qqn) avec la main, boucher les voies
respiratoires
Lorsque qqn s’est évanoui, pour le faire revenir à lui, on lui bouche
les voies respiratoires.

muukaajo / muuka’en – o/ɓe (n.d.v.) ; < muuka


« celui/celle qui est fermé de la bouche »
► sourd-muet

muziik – ka (n.) ; < français « musique »


► musique

313
naafki
Muziik ɗum giya njardeteeka gal noppi.
La musique, c’est une boisson alcoolisée bue par les oreilles. (Les
musulmans les plus rigoristes proscrivent la musique, qu’ils classent
parmi les excitants.)

naafki / naafɗe – ki/ɗe (n.)


► aisselle, creux axillaire ; cf. kilediis
Palɗo yaare her naafki mum anndi her sigii wicco maare. (Prov.)
Celui qui a coincé un scorpion sous son bras sait où il a garé sa queue.
Nde o ɓuran mo semmbe, o fali hoore maako les naafki.
Comme il est plus fort que lui, il lui a coincé la tête sous le bras.
Gaasa les naafɗe maako ɗoo, a mooran.
Les poils de ses aisselles, tu les tresserais (tellement ils sont longs).
● hacca-naafki
► qui pue des aisselles

naange – nge (n.)


► soleil

naasta (v.)
► entrer dans
► reprendre leur place (fragments d’os fracturé)
Ƴiƴe ɗee naastan feere maaje to bee gaadal ngaal kam.
Ces (fragments d’)os vont se remettre en place tout seuls si on emploie
ce géophyte.

naawa (v.)
► faire mal à (qqn)
Ɗume naawete ?
De quoi souffres-tu ? (Litt. : qu’est-ce qui te fait mal ?)
Naawɗum hurgata naawɗum.
On guérit le mal par le mal. (Litt. : c’est ce qui fait mal qui soigne ce
qui fait mal.)
► faire mal (intransitif), être douloureux, être pénible
Gaɗel naawaay bana gaatel. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Le coup donné est moins douloureux que le coup reçu. (Jeu de mots
entre gaɗel et gaatel.)
Waɗeego naawaay bana waateego. (Prov., Abdoulaye Oumarou
Dalil)
Le fait d’encaisser est moins douloureux que le fait de subir une
314
nafa
vengeance. (Jeu de mots entre waɗeego et waateego.)
Ɓalli fuu ɗon naawa to ceeɗu naasti.
Tout le monde souffre au moment de la saison sèche et chaude. (Litt. :
tous les corps font mal...)
Ɓanndu maako to ɗon naawa, haa mbi’aa o waɗi ginnawol.
Quand il/elle souffre, on dirait qu’il/elle devient fou/folle.

naawral – ngal (n.d.v.) ; < naawa


► douleur ; syn. naawreenga
● naawral ɓaawo
► mal de dos
● naawral ɓanndu (cf. ɓanndu)
► douleur dans tout le corps

● naawral ɓernde
► douleurs dans la poitrine (litt. : douleur de cœur/épigastre)

► peine, douleur morale

● naawral gite
► conjonctivite

● naawral hoore
► maux de tête ; migraine

● naawral noppi (cf. noppi)


► maux d’oreilles, otite

● naawral nyiiƴe
► maux de dents

● naawral reedu (cf. reedu)


► maux de ventre

naawreenga – ka (n.d.v.) ; < naawa


► douleur ; syn. naawral
● naawreenga ɓaawo
► mal de dos
● naawreenga ɓernde
► douleur dans la région épigastrique (litt. : douleur de cœur/épigastre)

nafa (v.)
► être utile, servir, rendre service
► être rentable
► être efficace
Lekki kii nafataa.
Ce remède est inefficace.
Lekki kii nafan ɗaare.
Ce remède est un bon contre-poison.
315
nakan
Ŋatataa, latataa, nafataa, ndikka ŋata, lata, nafa. (Eguchi 1974,
p. 92)
(Plutôt que) ce qui ne mord pas, qui ne donne pas de coups de pieds
et qui ne sert à rien, mieux vaut ce qui mord, ce qui donne des coups
de pied et qui sert à qqch. (On parle ici de la femme. À une femme
d’une docilité parfaite mais qui ne fait rien, il vaut mieux préférer une
femme agressive et méchante, mais qui rend des services.)

nakan – nga (n.) ; < cf. arabe tchadien [anxara’] « avoir très peur, s’inquiéter »
► anxiété, angoisse, sentiment d’impuissance
To goɗɗo mettini ma ɓernde, hakkiilo maa fiyake, a heɓaay ko
ngaɗɗaa mo, nakan ngaan naawete. (Mal Abdou, guérisseur peul,
Bogo, 01-07-04)
Lorsque qqn t’a énervé (litt. : t’a fâché le cœur), tu es interloqué (litt. :
ton esprit est frappé), tu es incapable de lui faire qqch., c’est ce senti-
ment d’impuissance qui te fait souffrir.
Nakan maaygo ɓiyiiko suklii mo.
L’angoisse (causée par) la mort de son fils / de sa fille le taraude.
O fuu maako nakan, hannde balɗe tati baali maako njaanyaay.
Il est mort d’angoisse, voici trois jours que ses moutons ne sont pas
rentrés.

nana (v.)
► percevoir (un son ou une odeur), sentir, entendre
Ɓe ɗon mbi’a dabbaaji ɗon nana ko maayɗo wi’ata, sinaa ɓiɓɓe-
Aadama’en bee ginnaaji ngoni nanataa ko o wi’ata.
On dit que les animaux entendent ce que le mort dit ; il n’y a que les
humains et les djinns qui n’entendent pas ce qu’il dit.
Aran to ɓe ɗon nyaanca kusel, daga to a ɗon naasta saare ndee, a
nanan uureenga.
Autrefois, quand on grillait de la viande, avant même d’entrer dans la
concession, vous en sentiez la bonne odeur.
Nofru nanan ko wanyi.
L’oreille peut entendre ce qui l’indispose (litt. : ce qu’elle déteste).
► comprendre
To ɓanndu wuli, ɓuran noppi nango. (Prov., Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 28-10-04)
La peur (provoquée par un châtiment ou une expérience négative
récents) a plus d’efficacité que les simples paroles que l’on peut vous
adresser. (Litt. : le corps qui a eu chaud comprend mieux que les
oreilles.)
► prêter l’oreille à (qqn / qqch.)

316
nanol
To a ɗon nana ko yimɓe mbi’ata, a luttan feere maa.
Si tu prêtes l’oreille aux on-dit, tu resteras seul(e).

nannano / nannanɓe – o/ɓe (n.d.a.) ; < nan-


► gaucher, gauchère ; syn. agulaajo
Un mari dont l’épouse est gauchère ne peut consommer la cuisine
qu’elle prépare.

nannga (1) (v.)


► prendre, attraper, saisir, affecter
En français, on attrape une maladie, alors qu’en fulfulde, c’est la
maladie qui vous attrape.
Meece, ɗum nyawu nannganngu ɓurna fuu ɓikkon pamaron.
La rougeole est une maladie qui affecte principalement les petits
enfants.
Ɗum huunde noon nanngi mo.
Il/elle a attrapé qqch. (I.e.: on ne sait pas de quelle maladie il/elle est
atteint(e).)
► être efficace, marcher (médicament)
Innde lekki ki ɓe njarni mo fuu nanngaay.
Aucun des médicaments qu’on lui a fait prendre n’a marché.

nannga (2) (v.)


► faire des ablutions rituelles
To a facci ndiyam haa nisɓoɗaa a nani ɗam kaccuɗam, ɗam nan-
ngataa. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Si tu verses un peu d’eau pour que tu l’aspires par le nez et que tu
sentes qu’elle pue, (cette eau) ne convient pas pour les ablutions.

nanngarɗam – ɗam (n.d.v.)


► ablutions rituelles
To goɗɗo walaa nanngarɗam, juulataa.
Qqn qui n’a pas fait ses ablutions ne peut pas prier.

nano – ngo (n.adj.) ; < nan-


► main gauche ; cf. junngo

nanol (n.d.) ; < nan-


► rate douloureuse ; cf. ɗaamol
Étymologiquement, signifie « (organe) allongé situé du côté
gauche ».
DESCRIPTION
Nyawu nanol uppinan yeeso ɓinngel, sewnan koskon, mawninan
317
nanol
reedu boo.
La maladie de la rate fait gonfler le visage de l’enfant, lui amincit les
jambes et lui fait gonfler le ventre également.
DIAGNOSTIC
To [nanol] ɗon naawa goɗɗo, ɓanndu maako suurtan ; feere boo,
ɓinngel fooƴan ; to ɓe meemi reedu maagel wakeere nandu, a
tawan ɗum saati. To ɓinngel ɗon darii, ɗum meemataako, sey to
ngel ɗon waalii nyobbii kosɗe hiddeeko paamaa ɗum. (Singhoï
Ousmane, infirmier, Meskine, 05-04-04)
Lorsque (la rate) fait souffrir qqn, son corps est brûlant, parfois,
l’enfant maigrit ; si l’on touche son ventre du côté gauche, on constate
que c’est dur. Lorsque l’enfant se met debout, on ne peut palper la
chose, il faut qu’il soit allongé avec les jambes repliées pour qu’on la
détecte.
CAUSES
Nanol haa ɗaamol ngol nanngata. To nyaamdu salake, gilɗi ngara
cornoo les maagol ; ngol uppa, ngol mawna, suy reedu ɓetoo. To
haa ngol hoyna, sey goɗɗo heɓa leeɓol, hayna ngol, yara, ngol
hoynan. Koo ndottiijo, koo derkeejo waɗan daama. [...] Ko fuɗ-
ɗata ngol, ɗum nyaamdu, ngam nyaamdu wonndu feewndu, won-
ndu boo wonniindu. Kuuɗe rewɓe ɗon cenndindira ; nyiiri
kecciri waɗan nyawu reedu, noon mbusiri kecciri boo. Goɗɗo
noon ngi’aa mo gole ɗon uppi, mbi’aa o haari, asee maa nyiiri
kecciri o nyaamata, o ɗon bee nyawu reedu. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Nanol affecte la rate. Lorsque la nourriture est refusée (par l’orga-
nisme), les vers viennent se glisser dessous (la rate) ; elle enfle, elle
augmente de volume, puis le ventre se bouche. Pour soulager (la rate),
il faut prendre du beurre frais, le faire fondre et le boire, elle sera
soulagée. Vieux ou jeune, (chacun) ira mieux. (...) Ce qui provoque (la
rate douloureuse), c’est l’alimentation, à savoir une nourriture froide ou
une nourriture avariée. Les femmes ne font pas toutes leur travail (i.e.
la cuisine) de la même façon ; une boule mal cuite fera mal au ventre,
de même une bouillie mal cuite. Vous voyez qqn qui a les joues
gonflées, vous diriez qu’il est rassasié, alors qu’il mange une boule mal
cuite et qu’il a une maladie de ventre.
To a nyaami huunde nde ɗaamol yiɗaa, waɗan nanol. Nanol, ɗum
gilɗi naastata les ɗaamol, ɓaawo man, ɗi ɓaŋta ngol. Ɗaamol ɗon
ɗisi haa becce goɗɗo, gilɗi ɗon ciiɓoo ƴiiƴam maako. (Goggo,
ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Quand on mange qqch. que la rate n’aime pas, cela provoque des
douleurs de rate. La rate douloureuse, ce sont des ‘vers’ qui pénètrent
sous la rate et qui, ensuite, la soulèvent. La rate se coince (entre) les
côtes de la personne, et les ‘vers’ lui sucent le sang.
318
nanol
To ɓinngel pamarel ngel cikaay lebbi tati, to ɓe njarni ngel gaari
bee biriiji, ngel waɗan nanol. Koo derkeejo boo, to ɗon yerdii
biriiji kecci, o nyawan nanol. To ɓinngel woodi nanol, reedu
maagel ɗon uppi tum, ngel yiɗaa nyaamdu. Ƴiiƴam ɓanndu
maagel boo ɗon ɓalwi seɗɗa. To ngel ɗon jala, reedu nduu
naawan mo. To ngel doggi, ngel nanan naawreenga reedu gal
wakeere nande. Ngam maajum ɓe ƴeewni nyawu nguu nanol. To
mi hamƴi reedu maagel, mi meeman huunde saatunde bana hayre
nder reedu, wakeere nande. (Djougoudoum Adji, guérisseur
guiziga, Dourga-Godola, 01-06-04).
Quand à un bébé de moins de trois mois on fait boire de la bouillie à
l’arachide, il aura la rate douloureuse. Même un garçon, s’il aime
manger des arachides crues, il aura la rate douloureuse. Lorsqu’un
enfant a la rate douloureuse, son ventre est gonflé en permanence et il
n’a pas d’appétit. Son sang également est un peu noir. Quand il rit, il a
mal au ventre. Quand il court, il ressent une douleur au ventre du côté
gauche. C’est pour ça qu’on appelle cette maladie (maladie) « de
l’organe allongé du côté gauche ». Si je lui masse le ventre, je sens au
toucher une chose dure comme un caillou dans le ventre, du côté
gauche.
CONSÉQUENCES
Batte man haa ɓinngel, ngi’aa reedu maagel mawni, koskon ɗon
cewi, yeeso boo ɗon uppi. Nyawu man waɗan, innu nyaami
nyaamaay fuu, reedu ɗon toonti ba balooŋre. (Goggo, ménagère
peule, Dogba, 04-05-04)
Ses conséquences chez l’enfant : on voit son ventre grossir, ses petites
jambes mincissent, et son visage enfle. Avec cette maladie, que l’on
mange ou non, le ventre est gonflé comme un ballon.
To goɗɗo hurgaaki booɗɗum, nanol man ɗon mawna haa haɗa
mo foofgo, ɗum yaran ƴiiƴam boo. Kuuje nder reedu keɓataa
feecaago. (Singhoï Ousmane, infirmier, Meskine, 05-04-04)
Si (le patient) n’est pas bien soigné, la rate grossit au point de gêner
la respiration ; cela provoque aussi une anémie (litt. : cela boit le
sang). Les organes internes n’ont plus la place pour être à l’aise.
TRAITEMENT
Ɓe ɗon ƴara reedu ngam hurgugo nanol, ammaa sey waawɓe ɗum
ƴarata haa deydey babal ngol woni. Nanol man acca siiɓaago
ƴiiƴam goɗɗo. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
On scarifie le ventre pour soigner la rate douloureuse, mais il n’y a
que les spécialistes à scarifier exactement là où se trouve la rate. La
rate cesse (alors) de sucer le sang de la personne.
Ɓe ɗon nannga nanol man ɓiɗɗa haa ngol sampitoo. (Singhoï
Ousmane, infirmier, Meskine, 05-04-04)
On saisit la rate douloureuse et on appuie dessus jusqu’à ce qu’elle
319
nanol
soit ramollie.
To haa ɓe kamƴa nanol, sey to ngol pamarol. To ngol waɗi
ɓinngel, ɓe kamƴa ngol fajira to ɓinngel ngeel fini, daga ngel
hacitaaki. To goɗɗo meemi ni, tawan ngol ngol ɗon waalii bana
sawru nder reedu, ammaa, to goɗɗo mawni, hamƴugo hurgataa
ngol. (Abdouramane Modibbo, guérisseur, Petté, 25-06-04)
On ne masse une rate douloureuse que lorsqu’elle est petite. Si elle
affecte un enfant, on la masse le matin au réveil de l’enfant, avant qu’il
déjeune. Si on la palpe, on constate qu’elle ressemble à un bâton posé
dans le corps, mais, quand la personne est devenue grande, le massage
ne la guérit pas.
Nanol, sey innu dawa nannga ngol ; to tokkake nanngugo ngol
fajiri fuu, ngol saayan nder ɓanndu. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
La rate douloureuse, on doit la « prendre » (i.e. la masser) tôt le
matin ; si on la « prend » régulièrement chaque matin, elle disparaîtra
(en rentrant) dans le corps.
Mi kurgirɗo ɓinngel am nanol bee yowtere bambammbi. Nde
unmi nde, kawtumi bee kosam, njarnumi ngel, suy ngol itti. Feere
boo, ɓe ɗon ƴara nanol, ɓe ngula ngol bee yiite. Ɓe kooca cannjol
ɓe cumpita ngol, ɓe ngaɗa hottollo, ɓe mburwa bee semmbe haa
yiite waɗa, suy ɓe njo’’ina ngol haa babal nanol woni. Annduɓe
ɗon mbi’a dow gite nanol ngool ɓe njo’’inta. (Astawabi, 55 ans,
ménagère peule, Petté, 26-05-04)
J’ai soigné mon enfant de nanol avec du gui de Calotropis procera.
Une fois que je l’ai pilé et associé à du lait et que je le lui ai fait boire,
(la maladie) est partie. Parfois, on scarifie la rate et on y fait des
pointes de feu (litt. : brûle avec du feu). On prend une tige de Sesbania
pachycarpa, on évide (le bout) et l’on y met du coton, (puis) on la fait
tourner énergiquement (en frottant l’une contre l’autre les paumes de
la main) jusqu’à ce que cela s’enflamme, puis on pose (le bout de la
tige enflammée) à l’emplacement de la rate. Les initiés disent que
c’est sur les yeux de la rate qu’ils la posent.
Mi hokka nyawɗo nanol mannda-kiiki o mura nyaldere, ngam
haa sankita tamre wonnde nder reedu maako. Janngo man, mi
ƴara mo bee reeza. Ƴiiƴam ɓaleejam fuu wurtoo. Ndeen mi
yiggana mo toomndi suudu, ɗum yamɗitan. (Djougoudoum Adji,
guérisseur guiziga, Dourga-Godola, 01-06-04)
Je donne au malade qui a la rate douloureuse du sel mannda-kiiki
pour qu’il en suce pendant une journée afin de disperser le rond qui se
trouve dans son ventre. Le lendemain, je le scarifie avec une lame de
rasoir. Tout le sang noir sort. Puis je lui frotte dessus de la suie, et cela
guérit.
To haa mi hurga nanol, mi ƴara babal ngaal bee reeza kesel, mi
320
nawna
tigga luwal, mi fooɗa ƴiiƴam, mi wurtinira ɗam gal maagal.
Ndeen, mi woodi eedo unaako, o mura, ndeen o saara nyawu
nguu. (Hamadou Amada, guérisseur, Gazawa, 04-05-04)
Pour soigner la rate douloureuse, je scarifie l’endroit avec une lame
de rasoir neuve, je pose une ventouse en corne et j’aspire le sang que
je fais sortir par là. Ensuite, j’ai des feuilles de Sclerocarya birrea
pilées que (le patient) doit sucer, puis il évacue la maladie par une
diarrhée.

Nasaaraajo / Nasaara’en – o/ɓe (n.) ; < arabe [nas¬âra] « chrétien »


► Européen, Européenne
Nasaara waddi kumpa, hoori kubar. (Prov.)
Le Blanc est venu avec son secret et il est reparti avec une information.
(Quand l’Européen arrive, on ne connaît pas son intention. Quand il
repart, on ne la connaît pas davantage, mais lui, il a obtenu
l’information qu’il recherchait.)

navakiin – ki (n.) ; < nom de marque


► nivaquine
Moɗgo navakiin jur nyaanyan goɗɗo.
Le fait de prendre trop de Nivaquine provoque des démangeaisons.
Feere reedu’en ɗon cooda navakiin haa lopitaal, ɓe moɗa baakin
jur. Ɓe mbi’a haa ɗum yaha rufa ɓinngel, sey mbara ɓe kamɓe
ɓeen. (Mme Agatha, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Parfois, des femmes enceintes achètent de la nivaquine à l’hôpital et
elles en avalent une bonne quantité. Elles disent que c’est pour
avorter, et ça les tue elles-mêmes.

nawliraawo / nawliraaɓe – o/ɓe (n.)


► coépouse
Mbiimi miin kam teema ngam nawliraaɓe ɗuuɗɓe nder saare
ɗuuɗɗini nyawuuji, waatoo to gooto mari nyawu ni, raaɓan
luttuɓe. Ceerceerle bee teeteele boo ɗuuɗi jamum. (Bernadette
Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Moi je me dis que c’est peut-être parce qu’il y a de nombreuses
coépouses dans la famille que les maladies (sexuellement transmis-
sibles) sont si nombreuses, c’est-à-dire que dès que l’un/l’une a une
maladie, il/elle contamine le reste. Les mariages et les divorces à
répétition abondent également.

nawna (v.d.) ; < naawa


► faire souffrir (qqn), faire mal à (qqn) ; rendre douloureux
Fuɗɗam huuduure ndee kam, haa balooŋ ɓe nawni mo.
L’origine de cette plaie, c’est qu’on lui a fait mal au football.
321
nawnoo
Doktoor ɗon nawna baate mum.
L’infirmier fait mal quand il pique.

nawnoo (v.d.) ; < naawna


► se faire mal, se blesser
To ɓinngel cikni terɗe maagel fuu, daada maagel nawnake malla
lukkitake haa reedu, wonnan ɓanndu maagel. (Dada Habiba,
accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Lorsque le fœtus a atteint son développement complet (litt. : a
complété tous ses membres), que sa mère s’est blessée ou qu’elle s’est
frappé le ventre, cela abîme le corps (du fœtus).

nayeejo / nayeeɓe – o/ɓe (n.d.a.) ; < nayee-


► personne âgée (homme ou femme), vieillard, vieille ; cf. ndottiijo
Hannde ndee a nayeejo, ndikkane to a suklanake diina maa.
Maintenant, tu es vieux/vieille, mieux vaut que tu t’occupes de ta
religion.
Nayeejo sooba waade.
Le vieillard est le compagnon de la mort.

nayeeku – ngu (n.d.a.) ; < naye-


var. nayeewu
► vieillesse, grand âge
Waade munyi boo, nayeeku kam munyataa. (Prov.)
La mort patiente, mais pas la vieillesse. (Si la mort peut attendre avant
d’intervenir, la vieillesse, elle, arrive automatiquement, le moment
venu.)

ndagasi – ɗam (n.) ; < hausa


► colostrum
Haala kosam boo, daga [ndagasi] mbi’oton ɗoo, kanjam ndok-
koton ɓinngel musina, ngam ɗam fotan kalkal bee vaksee ɓe
ngaɗanta ɓikkon ɗoo. [...] Ngam to a hokki ɓinngel musini [nda-
gasi], kosam kam paca-paca foddee balɗe ɗiɗi. Ammaa, haa amin
ɗoo, ɓe ndokkataa ndagasi, sey ɓinngel woya woya feere balɗe
tati. Sey ndiyam ɓe toɓɓanta ngel. Bana nii ɗoo wooɗaay. Ɗum
waddanan ngel sababuuji. Haa lopitaal, ɓe ɗon kaɗa on hokkugo
ɓikkon keccon ndiyam. On nanataa, mbi’on taa daande maagel
yoora. (Bernadette Godwé, infirmière, CSI de Dougoï, Maroua, 26-
07-04)
Pour ce qui est du lait (maternel), dès (l’apparition de) ce que vous
appelez (colostrum), c’est cela que vous devez donner à téter à l’en-
fant, car il est l’équivalent du vaccin qu’on fait aux enfants. (...) Car
si vous le donnez à téter à l’enfant, le lait (proprement dit) sera

322
ndamba
abondant en moins de deux jours. Mais ici chez nous, on ne donne pas
le colostrum, et on laisse l’enfant pleurer sans arrêt pendant parfois
trois jours. On ne lui verse que des gouttes d’eau dans la bouche. Cette
façon de faire n’est pas bonne. Cela donnera des problèmes (à l’en-
fant). Au centre de santé, on vous interdit de donner de l’eau aux
nouveau-nés. Vous n’obéissez pas, vous dites qu’il ne faut pas que sa
gorge se dessèche. (En fait, cette infirmière a employé le mot de
murla « mauvais lait » pour parler du colostrum. Elle ne fait ainsi que
renforcer les femmes dans la croyance que le colostrum est néfaste
pour l’enfant.)

ndagga – nga (n.)


► variole
Par euphémisme, on appelle aussi cette maladie kuunga, « la grande
chose ». (Noye 1989, p. 69a)
Jonta kam, nyawu ndagga majjiti. Ko ɓe mbi’i min haa ɗereeji,
to ngu nanngi goɗɗo, puufe loorɗe loorɗe ngurtotoo haa yeeso
muuɗum. To ngu yamɗiti, ngu accan kuuduuje haa kala pellel
marngel puufe fuu. To kuuduuje boo njamɗiti, ɓattatte ɗe
ittataako luttata haa toon. (Bajavak Wechenek, 37 ans, infirmier
mafa, Maroua, 15-04-04)
Actuellement, la variole a disparu. D’après ce que l’on nous en a dit
dans les livres, lorsque qqn l’attrape, de très grosses pustules sortent
sur son visage. Lorsque la maladie guérit, elle laisse des plaies à
chaque endroit où il y a eu des pustules. Lorsque ces plaies guérissent,
il reste des cicatrices indélébiles.

ndamba – ka (mot d’origine tchadique, probablement ; cf. mafa [madama]


« morve »)
► rhume, rhino-pharyngite accompagnée de bronchite, sinusite
Ndamba désigne toutes les affections des voies respiratoires supé-
rieures (nez, gorge, bronches) non accompagnées d’inflammation (en
ce cas, cf. caayoori). L’écoulement nasal n’est pas nécessairement
présent dans le cas de ndamba.
Nde ndamba nanngi mo ɗoo, o waali sonndaago.
Comme il est enrhumé, il a passé la nuit à tousser.
Ndamba ɗon tagamma ɗiɗi : biroŋsiit bee pinemonii. [...] Koo
peewri cukku ɗoo fuu, min ɗon mbi’a ɗum ndamba. (Yaya,
infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-04)
Il y a deux sortes de ndamba : la bronchite et la pneumonie. (...)
Même le peewri cukku (asthme), nous l’appelons ndamba.
Ɓinngel am ɗon saara bee nguufo-nguufo. Ɓanndu maagel ɗon
wula. Puufe wulweende ngurtake haa maagel. Waɗi nyalɗe tati
ko ngel fuɗɗi maatugo reedu. Dokta wii ɗum buroŋsiit woni haa
323
ndamba
maagel ngam ngel ɗon saara bee nguufo ndamba. (Palama, CSI de
Dargala, 11-06-04)
Mon fils a une diarrhée mousseuse. Il a de la fièvre. Des boutons de
chaleur sont sortis sur lui. Depuis trois jours il a mal au ventre. L’infir-
mier a dit que c’est la bronchite parce qu’il a une diarrhée de glaires
mousseuses. (On remarque ici que des selles glaireuses [caarol
ndamba] sont un symptôme de bronchite [ndamba]. L’infirmier
donne un nom scientifique de « bronchite », mais il a à l’esprit le
terme ndamba.)
CAUSES
Ndamba ɗon naasta ɓikkon keccon wakkati to daada maakon
reedu ɗon waala yaasi ni, sakko maa yaake saawawre. To o ɓesni
ɓinngel ngeel maran ndamba. To ngel ɗon foofa, ngel ɗon hiika,
a ɗon maata wiɓɓere maagel ɗon waɗa hurr ! hurr ! hurr !
(Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Le ndamba affecte les bébés du simple fait que leur mère, quand elle
était enceinte, dormait dehors, ou pire, qu’il y avait de la rosée. Quand
elle accouche, l’enfant aura le ndamba. Le bébé respire bruyamment
et avec difficulté, on entend sa poitrine faire hour ! hour ! hour !
To goɗɗo ƴakki jaaɓe, ndamba nanngan mo. To collaaje keewi
nder reedu maako, ɗum waɗan mo ndamba. Kuroori gawri bee
kuroori bu’e dabba, to tiɗɗake nder reedu maako, nyawnan mo
ndamba. To o ƴakki biriiji ɗi ndefaaka, nyawnan mo ndamba.
(Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Si qqn mange des jujubes sauvages (de Ziziphus mauritiana), il aura
le ndamba. S’il a le ventre rempli de poussière, il aura le ndamba. Si
la farine de mil et la poudre/poussière d’excréments d’animaux
s’entasse dans son ventre, cela lui donnera le ndamba. S’il mange des
arachides non cuites, cela lui donnera le ndamba.
To goɗɗo ɗon foofa collaaje, ɗe keewi nder bumsuɗe, ɗe nyolan,
ndeen, ɗe cukka laawol poofɗe. Goɗɗo foofra bone-bone. Kanjum
nanataa ndamba nanngi goɗɗo. O sonndoto boo, feere kam maa
o tuuta bee ƴiiƴam. (Dada Mamma, accoucheuse traditionnelle, Zala,
12-08-04)
Si qqn respire de la poussière plein les poumons, (cette poussière) va
pourrir et obstruer les voies respiratoires (litt. : la route de la respi-
ration). La personne respirera avec beaucoup de difficulté. C’est ça (qui
se passe) quand tu apprends que le ndamba a pris qqn. Il/elle tousse
fort, également, parfois même il y a du sang dans ce qu’il/elle vomit.
Bumsuɗe ndokkata ɓernde henndu, ngam haa nde sankita
ƴiiƴam. Kanje njogotoo ƴiiƴam bee saltee ɗam ɓernde wurtinta
fuu. To saltee mooɓtake jur, kanjum hokkata ndamba. (Gaïvaï
Ganava, infirmier chef, CSI de Gazawa, 03-08-04)
Ce sont les poumons qui donnent de l’oxygène (litt. : de l’air) au cœur
324
ndamba
pour que celui-ci puisse répartir le sang (dans l’organisme). Ce sont
eux qui retiennent tout le sang sale que le cœur rejette (litt. : fait sortir).
Lorsque (ces) impuretés se sont accumulées en quantité, c’est cela qui
donne le ndamba.
TRAITEMENT
Goɗɗo to mari ndamba, o dolla haako goyoof bee haako fore, o
nyeɗa ndiyam man to waywi, o ɓesda sukar, o yara. (Goggo,
ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Lorsque qqn a un rhume, il doit faire bouillir des feuilles de goyavier
et d’Eucalyptus, il en puise un peu lorsque ça a bouilli, il ajoute du
sucre et il boit (le décocté).
Nyawɗo ndamba feewna leeɓi moɗa, suy ndamba man worɗa ;
malla boo, o soofna jaɓɓe bee tinyeere, o yara, ndamba man
nyola. (Mama Kaltoum, ménagère, Dogba, 05-05-04)
Celui qui a un rhume doit refroidir des boulettes de beurre et les
avaler, ensuite, les mucosités nasales et bronchiques mûrissent (i.e. se
liquéfient) ; autre remède, on fait macérer des tamarins avec de
l’oignon et l’on boit (ça), les mucosités pourrissent (i.e. se liquéfient).
Kurgun ndamba, hooca gabde laddeeje, tinyeere, jaɓɓe, soofna,
yara. To o ɗon yara, o maatan bana ɗum ɗon nanngi mo wiɓɓere,
ɗon ɓilla hoore, ɗoo kam fuu, ɗum hoynan. Koo sonndaago man,
hoytan. Poofɗe boo ngartan o foofa booɗɗum. (Ammaré, 62 ans,
ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
Le remède de ndamba, c’est de prendre des gousses d’Acacia nilotica
de brousse, un oignon, des tamarins, de faire macérer le tout et de le
boire. Lorsqu’on boit (ce macéré), on a l’impression que cela vous
prend la poitrine, que cela serre la tête, mais tout ça, ça va s’atténuer.
La toux, aussi forte soit-elle, s’apaisera. La respiration reviendra à la
normale.
To haa mi hurga ndamba, mi ittoya haako goyoof, haako fore bee
leemuuje, mi dolla, mi hokka nyawɗo o yara. (Ousmanou
Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Pour soigner le ndamba, je vais cueillir des feuilles de goyavier et
d’eucalyptus, ainsi que des citrons, je les fais bouillir et je fais boire
(cette décoction) au malade.
● ndamba derke’en ou ndamba ɓikkon
► coqueluche (litt. : ndamba des enfants) ; syn. de teko

● ndamba peewri
► rhume provoqué par un coup de froid

To duumol waɗi, goɗɗo yari ndiyam peewɗam, ndamba nanngan


mo. Kanjum ɓe mbi’ata ka ndamba peewri. (Ousmanou
Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
À la saison des pluies, si qqn boit de l’eau froide, il aura le ndamba.
325
ndaneeri gite
C’est cela qu’on appelle ndamba peewri.
► mucosités nasales et bronchiques, morve
Ɗum gilɗi hoore ngaɗata ndamba. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
23-09-04)
Ce sont les ‘vers’ de la tête qui produisent la morve.
Ndamba, na ɗum mannda ɓikkon.
La morve, c’est le sel des enfants.
► glaires
O ɗon tuuta ndamba-ndamba.
Il/elle vomit des glaires.
● caarol ndamba
► diarrhée glaireuse (litt. : diarrhée de mucosités)

Mi ɗon saara ndamba-ndamba.


J’ai une diarrhée glaireuse.
To ɗum caarol ndamba, mi tawataa gilɗi, ammaa ngol ɗon wur-
todoo bee ndamba. (Malama Ngazara, infirmier, CMAO Meskine, 26-
04-04)
En cas de diarrhée glaireuse, on ne trouve pas de vers, mais elle sort
avec des mucosités.

ndaneeri gite – ndi (s.n.) ; < ran-


« (grain) blanc des yeux »
► cataracte
To ndaneeri gite neeɓi haa goɗɗo, wumnan.
Si la cataracte reste longtemps chez qqn (sans être soignée), elle rend
aveugle.
DESCRIPTION
Yitere am seekaande nananmi naawata. Nde ɗon maɓɓi waɗan
duuɓi ɗiɗi jotta kam. Aran kam, mi ɗonno yi’a turum-turum haa
ɗum safti ɗum maɓɓi noon. [...] Mi ɗon suuɗa nyawu nguu, mi
wi’aay ngu, mi ɗon haɓda bee laargo turum-turum noon her
duuɓi ɗiɗi ɓaawooji ɗoo ; yimɓe paami mi yi’ataa. Suy ɓe
koocimmi ɓe ngaddi yam lopitaal, ɓe ceeki yam. [...] Ko fuɗɗani
yam nyawu nguu, ɗum wulweende loowotoonde nder gite : mi
roondi mi dilli masin, koo leɗɗe mi roondake walla cammeeje
karal ; fuu ɗum bone naasti hoore. Wulweende ɗon dogga, sey
feere kam ila naasta gite. Ammaa fuu nii ɗum bone ngu fuɗɗirta ;
seeɗa seeɗa ni ngi’aa ɗum ɗon furɗa bana naargewol waɗi, haa
ɗum maɓɓa. (Didjatou Amadou, 60 ans, ménagère peule, Petté, 27-
05-04)
L’œil qu’on m’a opéré, c’est lui qui me fait mal. Il ne voit pas (litt. :
il est fermé) depuis deux ans maintenant. Au début, je voyais flou et
finalement, j’ai perdu la vue (litt. : cela s’est fermé). (...) Je dissimulais
326
nderkaaku
cette maladie, je n’en parlais pas, je me débrouillais en voyant flou au
cours de ces deux années passées ; (mais) on a compris que je n’y
voyais plus. Alors, on m’a amenée à l’hôpital et l’on m’a opérée. (...)
Ce qui m’a occasionné cette maladie, c’est la sueur qui coulait dans
les yeux : je portais sur la tête (du grain) au moulin, ou même du bois
ou des panicules de sorgho repiqué ; tout cela c’est de la souffrance
qui est entrée dans ma tête. La sueur coulait et parfois elle ruisselait
dans les yeux. De toute façon, c’est la souffrance qui cause (cela) ;
petit à petit, vous voyez que (la vue) s’assombrit comme quand il y a
un nuage noir, jusqu’à l’obscurité totale (litt. : jusqu’à ce que cela se
ferme).
TRAITEMENT
Ɓe ɗon kurgira ndaneeri bee haahaande moɗa-baaliiri. Ɓe kooca
tis goo, ɓe coofna, suy, ɓe toɓɓa nder yitere nyawnde. Ɓaawo
man, goɗɗo heɓa pinaari ngordi, jake, kilbu bee citta cewɗe, o
hawta ɗum o wula, o nama, o loowa nder finordu. Jemma ala-
miisa, to o wari waalaago, o hooƴa pinaari ndii, o waɗa haa yitere
maako. Ɗum naawan jamum kam. O woya haa o safta. Janngo
boo, o fina yitere ɗiɗaɓre. Ɓaawo man, o munya sey jemma alat,
o finoo fahin. To ndaneeri ndii ittake, ndi meetataa lortaago,
ngam lekki kii bana ki nyaaɗiri ni, noon ki mardi semmbe boo.
(Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
On soigne la cataracte avec du fiel de python. On en prend un tout
petit peu, on le mouille et on fait goutter dans l’œil malade. Ensuite,
la personne doit se procurer du khôl « mâle », des cauris, du natron et
du piment-oiseau ; elle doit mettre tout ça ensemble, le brûler,
l’écraser et le verser dans le petit pot à khôl. Le jeudi soir, au moment
du coucher, elle prend ce khôl et en met dans son œil. Cela fait très
mal, en vérité. (La personne) pleure jusqu’à n’en plus pouvoir. Le
lendemain, elle met du khôl au deuxième œil. Ensuite, elle doit
attendre jusqu’au dimanche soir pour se remettre du khôl. Si cette
cataracte est partie, elle ne reviendra plus, car ce remède, autant il est
rude, autant il est puissant.

ndeera / ndeero – nga/ko (n.d.) ; < reedu


« gros ventre »
► estomac ; cf. nyaama

nderkaaku – ngu (n.d.) ; < derk-


► jeunesse (de 6 à 17 ans environ) ; cf. sukaaku
Nderkaaku, laamu laafuɗo. (Prov.)
La jeunesse, c’est le pouvoir du pauvre.
(Quand on est jeune, on se sent fort même si on est pauvre.)

327
ndewaaku
ndewaaku – ngu (n.d.) ; < rew-
► qualités féminines
O walaa ndewaaku.
Elle n’a pas les qualités qu’on attend d’une femme.

ndiimaaku – ngu (n.d.a.) ; < riim- < arabe [dimmi] « protégé »


► liberté acquise par affranchissement
Ndiimaaku walaa meere. (Modibo Bello Amadou)
Il n’y a pas d’affranchissement gratuit.

ndimu – ngu (n.d.) ; < rim-


► liberté, condition d’homme libre (par opposition à celle de captif ou
d’affranchi) ; cf. ndiimaaku
Ndimu ɓuran koo ɗume fuu welgo.
La condition d’homme libre est plus agréable que tout.

ndinkiri – ndi (n.)


► « endroit où le sol est très dur (dans un champ de karal où le plantoir ne
peut pas s’enfoncer) » (Noye 1989, p. 83a)
► plaque indurée provoquée par une colonie d’ascaris installés dans la
région épigastrique ; cf. beɗel
Ndinkiri ɗon tekkina ɓernde, nawnan reedu boo. (Goggo, ména-
gère, Dogba, 04-05-04)
Le ndinkiri provoque un épaississement au niveau épigastrique, il
provoque aussi des douleurs abdominales.
To gilɗi [jalɓalji] nyiɓi haa ɓernde, ɗum waɗan ndinkiri. Nyawu
nguu ɓe tufata bee yiite. [...] To ɗum waɗi ndinkiri, sey goɗɗo
manngoo hamƴugo ɓernde mum. To fajira waɗi, o yara gaari
ngaɗaandi bee kilbu laaciijam bee safraari. Ndeen, o hamƴa
ɓernde maako, ammaa, taa o hamƴa bee semmbe. To o tokkake
hamƴugo, o nana gilɗi ɗii ɗon mboya nder ɓernde maako. (Mama
Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
Lorsque les vers (ascaris) ont construit (leur demeure) dans la zone
épigastrique, cela crée une plaque dure. Cette affection, on la traite
par des pointes de feu (litt. : on la perce avec du feu). (...) Quand cela
a formé une plaque dure, la personne doit se masser en permanence la
zone épigastrique. Le matin, elle doit boire de la bouillie faite avec du
natron fibreux et du sorgho à grains jaunes. Ensuite, qu’elle se masse
l’épigastre, mais doucement. Si elle le masse régulièrement, elle
entend les vers crier dans son épigastre.

ndiŋaajo / ndiŋa’en – o/ɓe (n.)


► personne avare, égoïste

328
ndiyam
Ndiŋa ɓaaru baaji. (Prov.)
L’avare est un carquois en écorces. (On ne peut prendre de flèches
dans un tel carquois, car elles restent accrochées aux aspérités des
parois en écorce.)
Mo hokkaay ma ɓuraay ma. (Prov., Hamadou Bouba, Maroua, 22-
03-06)
Celui qui ne te donne rien n’est pas supérieur à toi. (C’est par sa
générosité que l’on peut faire preuve de supériorité.)

ndiyam / ndiyamji – ɗam/ɗi (n.)


► eau, eau de pluie ; cf. mbiinam, toɓatoɓaalam
Njaren ndiyam laaɓɗam ; kuuwtiniren bee ndiyam laaɓɗam nder
kuuɗe defgo bee yiiwaago.
Buvons de l’eau propre et servons-nous d’eau propre pour la cuisine
et la toilette.
● ndiyam ɓaleejam
► eau pure (sans adjonction de quoi que ce soit ; litt. : eau noire)

Ne correspond évidemment pas à une eau bactériologiquement pure.


Ɓaleejam ƴoyɗam. (Langage détourné)
Litt. : (l’eau) simple est rusée. Qqn vous propose de l’eau à boire
quand vous arrivez chez lui (il est de coutume d’offrir de l’eau au
visiteur), mais par cette petite phrase, vous lui faites comprendre qu’il
n’est pas bon de mettre de l’eau dans un ventre vide, c’est-à-dire qu’il
vous faut manger qqch. avant de pouvoir boire.
● ndiyam ɓunndu
► eau de puits

● ndiyam cookam
► eau simple (sans adjonction de quoi que ce soit ; litt. : eau vide)

● ndiyam dampel
► eau de forage à pédale

● ndiyam diŋiiwol
► eau qui se trouve dans le fossé dont on a extrait la terre nécessaire pour

l’élévation de la diguette (champ de sorgho repiqué)


● ndiyam gilasee
► eau glacée

● ndiyam kalluɗam
► eau non potable (litt. : eau mauvaise)

● ndiyam luggere
► eau de marigot

● ndiyam maayo
► eau du fleuve (puisée dans le cours du fleuve)

329
ndiyam
● ndiyam ndaneejam
►pertes blanches (litt. : eau blanche)
Rewɓe feere mbi’a ndiyam ndaneejam ɗon rufa her maɓɓe. Ɗoo
kam fuu laarani nyawuuji nannganɗi farji rewɓe. (Maïramou,
assistante gynécologue, hôpital provincial, Maroua, 25-08-04)
Certaines femmes disent qu’elles ont des pertes blanches (litt. : que de
l’eau blanche coule d’elles). Tout cela a trait aux maladies des organes
génitaux des femmes.
● ndiyam okoloore
► eau des petites mares artificielles creusées dans les champs de sorgho

repiqué
● ndiyam tangi
► eau minérale en bouteille (à l’origine, eau minérale de marque Tangui)

● ndiyam tiyoo
► eau du robinet

● ndiyam waawru maayo


► eau puisée dans un séane (trou creusé dans le lit du fleuve asséché)

● ndiyam weendu // ndiyam beeli


► eau de mare(s)

● ndiyam yargo
► eau à boire (mais pas forcément potable)

● ndiyam maaroori
► eau de riz (eau de cuisson du riz)

► jus (de fruit)


● ndiyam hooyooro, ndiyam hoyoro
► décoction de sépales d’Hibiscus sabdariffa rouge, karkadé

● ndiyam leemun
► jus de citron (sucré)

► liquide
● ndiyam caawaaɗam nder reedu
► kyste abdominal (litt. : eau enveloppée dans le ventre) (Hammawa

Djouldé, infirmier, Dogba, 03-05-04)


● ndiyam fawƴere
► liquide amniotique (litt. : eau de la poche des eaux)

To debbo ɗon danya haa saare, o torroto jamum, ngam to wak-


kati ɓinngel waɗi, ngel ɗon saawa ndiyam haa hoore. Foddee ɗam
fusa, o soman, o tampan waanee, ammaa to haa lopitaal, to ɓe
njaari junngo, ɓe tawi ndiyam ni, ɓe itta ɗam, suy o torrataako
fuu, o ɓesna. (Mme Oubbo, Zileng-Bappa, 01-06-04)
Lorsqu’une femme accouche à la maison, elle souffre beaucoup, car
lorsque arrive pour l’enfant le moment (de sortir), il est enveloppé

330
ndondonu
d’eau sur la tête. Avant que cette (poche d’)eau ne rompe, elle se
fatigue, elle s’épuise complètement, mais au centre de santé, dès que
(les infirmiers) passent la main et qu’ils trouvent cette (poche d’)eau,
ils l’enlèvent, et (la femme) ne souffre plus, elle accouche.
Nde min ɗon ngaɗa dabare dillugo lopitaal, min ngi’i ndiyam goo
fusi. Suy, ɓe lorni yam nder saare, ɓesnumi. (Isabelle Kaltoumi, CSI
de Makabay, Maroua, 20-06-04)
Alors que nous cherchions un moyen pour aller au centre de santé,
nous avons vu que (la poche des) eaux s’était rompue. Alors, on m’a
ramenée à la maison et j’ai accouché.
● ndiyam fawƴere ɓaleejam
► liquide méconial (litt. : eau noire de la poche des eaux)

► colostrum (il existe un nom technique en fulfulde, emprunté au hausa,


mais il semble peu connu) ; cf. ndagasi
Nyannde to a danyi, koo to a ɓiɗɗi enɗi maa, ndiyam wurtoto tis
goo tis goo, walaa kosam kam. To waɗi baakin balɗe ɗiɗi malla tati,
ndiyam wurtoo jur jur ; ɓaawo man, kosam boo wurtoo kadi.
(Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Le jour où tu mets au monde (un enfant), même si tu presses tes seins,
il en sort un tout petit peu d’eau, mais il n’y a pas de lait. Au bout de
deux à trois jours, l’eau sort en quantité ; ensuite, le lait aussi sort.
► sperme (euphémisme)
To [gorko] hoyɗi o ɗon waɗa mooɓodal, ndeen, ndiyam maako
ili, fajira waɗi o lallaay ɗam, ɗum laatoto nyawu. (Baba Aladji,
guérisseur, Lopéré, Maroua, 26-11-04)
Si (l’homme) rêve qu’il a une relation sexuelle, que son sperme (litt. :
eau) se répand et que jusqu’au matin il ne le lave pas, cela se
transformera en maladie.

ndollam – ɗam (n.) ; < dolla


► bouillie légère donnée au nourrisson, eau de sorgho natronée
Mot dérivé du radical verbal (doll-) « faire bouillir, faire cuire dans un
liquide ». Selon Tourneux et Yaya (1998, p. 329), le mot désigne une
« eau de sorgho natronée ». On cuit du sorgho concassé dans de l’eau
additionnée de natron ; après cuisson, on tamise pour séparer le
liquide du solide. La partie liquide, appelée ndolliri ou ndollam, est
donnée aux bébés. La partie solide entrera dans la préparation appelée
mbammbakam, qui est donnée aux plus grands.

ndolliri – ndi (n.d.v.) ; cf. ndollam


ndondonu / dondoni – ngu/ɗi (n.d.v). ; < rona ; cf. tenngu
« (pou) qu’on se passe de génération en génération »
► petit parasite du cuir chevelu
331
ndopta
De couleur blanche quand il est à jeun, il devient rouge quand il est
gorgé de sang. Il est très difficile de s’en débarrasser.

ndopta / ndopta’en – o/ɓe (n.) ; cf. doktoor


ndottaaku – ngu (n.d.)
► vieillesse, grand âge, respectabilité accordée par l’âge
Ndottaaku nder taaku. (Dicton, Boubakary Abdoulaye)
La vieillesse (se passe) dans la souffrance. (Noter le jeu de mots en
fulfulde)
Ndottaaku zinayre, nyalla wulgo ladde, warta waala nder booro.
(Prov., Modibo Bello Amadou)
La respectabilité (dont bénéficie) le briquet, (il la doit au fait) de
passer la journée à incendier la brousse et de revenir passer la nuit
dans le sac.

ndottiijo / ndotti’en – o/ɓe (n.)


► personne âgée (de sexe masculin ; à partir de 45 ans) ; cf. nayeejo
– Guuriiki do’’i dariiki !
– Ndottiijo ! (Devinette, Eguchi 1974, p. 28)
– Un (arbre) penché a fait tomber un (arbre) droit.
– Le vieillard !
(Le vieillard, malgré sa décrépitude physique, l’emporte sur le jeune
homme.)
Rawaandu wi’i : « Ndikka tawgo ndotti’en teemerre dow tawgo
derkeejo gooto ».
Le chien dit : « Mieux vaut trouver cent vieux qu’un seul jeune ! »
(Le vieux ne se préoccupe pas du chien, il ne risque donc pas de lui
faire du mal, contrairement au jeune.)
Her ndotti waalii ƴeewi, ɓinngel koo darii ƴeewataa. (Prov.)
Ce qu’un vieux arrive à voir étant couché, un enfant, même en étant
debout, ne l’apercevra pas. (La faiblesse physique d’une personne
âgée n’empêche pas qu’elle dépasse les plus jeunes en clairvoyance.)
Nyeɗee diga beeli ɓeeɓaay ! (Prov., Tourneux et Yaya 1987, p. 360)
Puisez avant que les mares ne soient à sec ! (Il faut recueillir la sagesse
et les connaissances des anciens avant qu’ils meurent.)
Ndotti naa ndottee ngaddee. (Prov.)
(Litt. : le vieux n’est pas « retirez (une portion de boule) de la marmite
et apportez-la ».) Il y a des choses que le vieux est encore capable de
faire par lui-même.

ndunna – nga (n.d.) ; < ndunnaaru ; cf. buurudu

332
nebbam
ndunngu – ngu (n.d.v.) ; < ruuma
► saison des pluies, première partie de la saison humide (duumol)

nduppu – ngu (n.d.v.) ; < duppa


► rachitisme
► apparence frêle, fluette
Ɓinngel to nyaamataa booɗɗum haa nderkaaku mum, nduppu
nanngan ngel.
Quand un enfant ne mange pas bien dans sa jeunesse, il sera fluet.
Goɗɗo mawɗo noon, to o duppuɗo, ndaaraa mo bana ɓinngel.
Il/elle est adulte, mais comme il/elle est d’apparence frêle, on le/la
prendrait pour un(e) enfant.

nduuda – nga (n.)


► larve (de coléoptère) qui se développe dans le fumier ; syn. mannda-
gertooɗe
Il s’agit très probablement de la larve de bousier (Helicopris hama-
dryas (Fabricius) et Anachalcos convexus Boheman (Coleoptera,
Polyphaga, Scarabaeidae, Coprinae).
[Haa ɓe kurga sawoora], yimɓe feere ɗon kamƴa nduuda nder
ndiyam, ɓe njilla nder saa’i malla boo nder kosam ɓe njara.
(Ammaré, ménagère peule, 62 ans, Dogba, 12-05-04)
(Pour soigner la ‘jaunisse’ sawoora), certains pressent une larve de
bousier dans de l’eau qu’ils mélangent à du thé ou du lait pour le boire.
On peut aussi prendre cette larve et en aspirer le contenu (cru) pour
soigner la ‘jaunisse’. Heureusement, il suffit de le faire une seule fois.
(Mamadou Sadou, 45 ans, chasseur peul, Dogba)
Mangé aussi pour soigner les brûlures d’estomac (naawral ɓernde).
(Mal Bouba Haman, guérisseur, Dow-Maayo Mindif, 21-05-04)
Ɓe kawtan teppel-poola bee bakureehi, ɓe ndolla. Ndeen, ɓe ɓiɗɗa
nduuda nder toon, nyawɗo sawoora tokkoo yargo. (Gadjiwa, guéris-
seur, Dogba, 20-03-05)
On fait bouillir ensemble (des feuilles de) Chrysanthellum ameri-
canum et de Sarcocephalus latifolius. Ensuite, on écrase dedans une
larve de bousier et le patient atteint de ‘jaunisse’ doit boire (cela)
régulièrement.

nebbam / nebbamji – ɗam/ɗi (n.)


► matière grasse (à l’exclusion du beurre), huile (végétale)
● nebbam biriiji
► huile d’arachides
● nebbam ɗaaleejam
► huile de caïlcédrat

333
neɗɗaaku
● nebbam kaareeje
► huile de karité (fabriquée plus au sud)
● nebbam liɗɗi
► huile de poisson

● nebbam makiyaas
► produit (lait, lotion, pommade) destiné à éclaircir la peau ;

syn. makiyaas
● nebbam masarji
► huile de maïs (fabriquée à Ngaoundéré)

● nebbam palme
► huile de palme (fabriquée dans le sud du pays)

neɗɗaaku – ngu (n.d.) ; < neɗɗo


► dignité personnelle
Koo moy kanyum fe’’anta hoore mum sawru neɗɗaaku.
La dignité personnelle, c’est chacun qui se la donne. (Litt. : c’est
chacun qui coupe pour soi le bâton de dignité.)
Ndikka asar jawdi dow nyaameego neɗɗaaku. (Prov.)
Mieux vaut subir une perte matérielle que de perdre sa dignité
personnelle. (Litt. : mieux vaut une perte de richesse que de se faire
manger sa dignité.)

neɗɗo – o (n.) ; cf. goɗɗo


► personne humaine, être humain
► quelqu’un

nefa (v.)
► éprouver de la répulsion pour (qqch. ou qqn)
Woodi yaapenndo am feere nyawi sida. [...] Nyawu nguu laalaati
mo haa miin maa, mi ɗon nefa mo. Ɓooyma ɗoo, mi ɗonno yaha
lootana mo defana mo. Nde nyawu nguu tulliti, accumi yaago fuu
haa maako. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
J’avais une tante maternelle qui avait le sida. (...) La maladie l’avait
fait tellement dépérir que même moi, j’éprouvais de la répulsion face
à elle. Avant, j’allais lui faire sa lessive et sa cuisine. Quand la maladie
s’est aggravée, j’ai complètement cessé d’aller la voir.

nefre / nefe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < nefa


► répugnance que l’on éprouve à la vue ou au toucher de certaines choses
(excréments ou cadavre qui flottent dans l’eau, contenu d’un égout ou
d’un caniveau, etc.)
► éruption de petites plaies suite à la vue ou au toucher de choses répu-
gnantes
Ce phénomène se produit davantage à la saison des pluies, mais pas
334
ngaadiga
uniquement. Il implique la présence de matières organiques en dé-
composition dans l’eau. La victime ressent dans l’immédiat une
violente nausée, qui la pousse éventuellement à cracher par terre ; par
la suite, elle pourra avoir des démangeaisons dans tout le corps (suite
à une simple vue de choses répugnantes) ou sur la partie qui a été en
contact même indirect avec ces choses (pieds ou mains qui ont trempé
dans l’eau). Elle subira également une éruption de petites plaies,
appelées aussi nefre/nefe.
Évidemment, les victimes se recrutent parmi les personnes qui sont
habituées à la propreté ; celles qui n’ont aucun sens de l’hygiène
restent insensibles à cette affection.
Kosɗe maako fuu ɗon keewi kuuduuje nefre.
Il a les pieds couverts de plaies répugnantes.

nelda (v.)
► envoyer
To min ndaari min mbawataa hurgugo nyawɗo, min mbinndana
mo ɗereewol, ndeen, min nelda mo lopitaal mannga. (Adama
Ousmane, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 29-03-04)
Lorsque nous voyons que nous ne pouvons pas soigner un malade,
nous lui écrivons une note et nous l’envoyons à l’hôpital provincial.

newre / newe – nde/ɗe (n.)


► paume de la main
Mi anndi mo bana diidi newre. (Noye 1989, p. 263b)
Je le connais comme le creux de ma main (litt. : comme les lignes de
la paume de la main).
No kaɓdirɗaa bee pale maa fuu, a wartan haa nder newre junngo
am ɗoo.
Tu auras beau ruser, mais je t’aurai. (Litt. : quelles que soient les ruses
avec lesquelles tu te battras, tu reviendras dans la paume de ma main.)
Ko nyallataa huuwgo fuu ɗon warta haa nder newre junngo am
ɗoo.
Tout ce que tu fais dans la journée, j’en suis informé (litt. : cela revient
dans la paume de ma main).
O wuyki koo her newre maako o yi’ataa.
Il est tellement ivre qu’il ne voit même pas (ce qui est) dans la paume
de sa main.

ngaadiga – nga (n.)


► varicelle
Ngaadiga ɗon wurtoo nder ɓanndu bana putte-putte caawɗe
ndiyam. Masalan, woore man to pusi, meemi jamo ni, raaɓan.
Gilɗi nyawu man boo ɗon tawee nder pinndi leɗɗe. (Bouba
335
ngaandi
Vondou, infirmier, Wouro-Tchédé, 06-04-04)
La varicelle sort sur le corps sous forme de petites vésicules pleines
de liquide incolore. Si, par exemple, l’une de ces vésicules éclate et
que (son contenu) touche qqn en bonne santé, cela l’infectera. Les
‘germes’ de cette maladie se trouvent dans les fleurs des arbres.
Ngaadiga to yeebaama, puufe man njaanyanan innu sababuuji
goɗɗi, bana tagamma futtere wurtoo haa nder yitere, malla boo
hokka mo ndamba kalluka, sey ɗum yaha hawta nyawuuji ɗuuɗɗi
haa maako. (Bouba Vondou, infirmier, Wouro-Tchédé, 06-04-04)
Si l’on néglige (de soigner) la varicelle, les vésicules provoqueront
chez la personne d’autres problèmes ; par exemple, une vésicule
pourra sortir dans (son) œil ou (cela) pourra lui donner un mauvais
rhume, et cela risque de faire venir en lui de nombreuses (autres)
affections.
TRAITEMENT
To putte ngaadiga ngurtake haa goɗɗo, ɓe caawa mo nder
tekkaaje. O ɗon waalii ufnii nder maaje haa to ɗe ngurtodake
ngaɗi mbordi, ɗe ɓalwi. (Goggo Damdam, ménagère, Doga-
Maoundé, 25-09-04)
Lorsque les vésicules de la varicelle sortent chez qqn, on l’enveloppe
dans des chiffons. Il reste emballé dedans jusqu’à ce que (les
vésicules) soient toutes sorties, qu’elles aient formé du pus et qu’elles
aient noirci.
To ngaadiga ɗon naawa goɗɗo, o dolla haako lekki hoorreehi, o
yiiworoo tum haa cika asaweere, ndeen nga yamɗita. (Mal Salé,
guérisseur, Mindif, 22-05-04)
Lorsque qqn a la varicelle, il doit faire bouillir des feuilles de
Polycarpaea corymbosa et se laver avec ça pendant une semaine ;
alors, la maladie guérit.
Mi woodi bu’e ngeelooba, mi soofna, mi yiiwa nyawɗo ngaadiga
nyalɗe ɗiɗi. (Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-
06-04)
J’ai du crottin de chameau, je le trempe dans l’eau et je lave le malade
atteint de varicelle pendant deux jours (avec cette eau).

ngaandi – ndi (n.)


► cerveau
Ngaandi ndiin jogi hakkiilo. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-
09-04)
Le cerveau, c’est lui qui détient le hakkiilo.
To goɗɗo do’’ake do’’ere naawnde, to ngaandi maako dim-
mbake, na hakkiilo walaa. To ngaandi dimmbake, goɗɗo anndaa
ko huuwata. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 30-04-04)

336
ngeemuure
Lorsque qqn fait une mauvaise chute et que son cerveau a été ébranlé,
il n’a plus de hakkiilo. Lorsque le cerveau a été ébranlé, la personne
ne sait pas ce qu’elle fait.
Ngaandi to waɗi umroore, ɗaɗi ɗiin njaarata nde nder ɓanndu
haa goɗɗo heɓa huuwa ko ngaandi ƴami mo. (Adama Ousmanou,
infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Lorsque le cerveau émet un ordre, ce sont les nerfs qui le transportent
dans le corps pour que la personne puisse exécuter (litt. : travailler) ce
que le cerveau lui demande.
● ɓalwa-ngaandi
► crétin (litt. : qui est noir de cerveau)

Innu ngaandi ɓaleeri faamataa ko ɓe njannginta mo.


Un crétin ne peut pas comprendre ce qu’on lui enseigne.
► intelligence (par métonymie)
Yimɓe ɗon mbi’a ƴakkugo galaaji jur ɓesdan ngaandi.
On dit que le fait de manger des pois de terre augmente l’intelligence.
(La surface fripée du pois de terre peut évoquer l’aspect externe du
cerveau.)
Ɓurna yimɓe marɓe ngaandi fuu caɗnataa dunya maɓɓe.
La plupart des personnes intelligentes ne se compliquent pas la vie.

ngaŋ (adv. idéophonique)


► (érection) bien rigide
Maagani ngaŋ man haa ɗoo !
Ici le remède pour une bien dure ! (Cri de vendeur ambulant vantant
un remède contre l’impuissance)

ngaska / gasɗe – ka/ɗe (n.d.v.) ; < wasa


► trou (creusé)
► caverne (pulmonaire)
To min ngaɗi tetekoop, min tappa bee juuɗe dow wiɓɓere. [...] To
ɗon yoofti boo, min paaman ɗum laarani bumsuɗe, waatoo waɗi
ngaska, malla boo nyaamtake. (Chef de District de Santé de Mindif,
21-05-04)
Lorsque nous utilisons le stéthoscope, nous tapons avec les mains sur
la poitrine. (...) Si (le son) résonne (litt. : sonne creux), nous savons
que cela concerne les poumons, c’est-à-dire qu’il y a une caverne ou
(que le poumon) se détruit (litt. : se mange).

ngaydoore / ngaydooje – nde/ɗe (n.)


► mâchoire inférieure

ngeemuure / ngeemuuje – nde/ɗe (n.)


► furoncle
337
ngeendam
Le furoncle peut être dû à un accès de caayoori ou de peewri. Il
résulte soit d’un excès de chaleur, soit d’un excès de froid humide.
Ngeemuure ɓuuti mo haa les danngo, koo yaago maa o waawataa.
Un furoncle lui a poussé (litt. : gonflé) sous la cuisse, il n’arrive même
pas à marcher.

ngeendam – ɗam (n.d.a.) ; < yeh-


► vie

ngeldaande – ngel (n.c.)


« la petite de la gorge »
► luette ; région anatomique où est située la luette
Woodi kusel fuɗata haa yeeso ɗemngal gal wakeere dow. To goɗ-
ɗo maɓɓiti hunnduko, ɗum yi’oto. Ɓurna man fuu, ɗum kuuje
dakam ndokkata goɗɗo nyawu nguu. To haa mi hurga ngu, mi
woodi jamngel bana wafdu, cewngel, mi sorna ngel nder hun-
nduko, ndeen mi ta’a. To ngel juutaay boo, mi hokka mo leɗɗe
noon haa o yamɗita. To mi ta’i kusel ngeel, mi hokka mo mannda-
kiiki o mura fajiri bee asiri. Ndiyam boo sey ngulɗam o yarata.
To ngel mawnaay boo, mi hokka goɗɗo oo casko unaako o mura,
bee woodi ko kawtanmi toon. Ammaa, to waɗi nduubu fuu, ngel
lortoto, sey to mi ta’i ngel, ndeen ngel meetataa sam. (Hamadou
Amada, guérisseur, Gazawa, 04-05-04)
Il y a une (petite) chair qui pousse derrière la langue, en haut. Lorsque
l’on ouvre la bouche, cela se voit. La plupart du temps, ce sont les
nourritures savoureuses qui donnent cette maladie. Pour la soigner, j’ai
un petit fer mince, qui ressemble à une faucille ; je le passe dessous (la
luette) dans la bouche, puis je coupe. Quand elle (i.e. la luette) n’est pas
très longue, je donne simplement à la personne des remèdes pour
qu’elle guérisse. Après avoir coupé cette (petite) chair, je donne à la
personne du sel mannda-kiiki à sucer matin et soir. Elle ne doit boire
que de l’eau chaude. Si (la luette) n’est pas grande, je donne à la
personne des feuilles de Faidherbia albida pilées à sucer, et j’y ajoute
encore qqch. Mais au bout d’un an, (la luette) revient et je dois la
couper ; alors, elle ne repoussera plus.
Woodi kuungel feere ɗon nder daande, ɓe mbi’ata ngeldaande.
To ngel juuti jamum nder daande ɓinngel, ngel meema haa
kondondol, ngel sonndoto bana marɗo sonndaaru malla boo ba
marngel ndamba, ngel tuutan. Ɓe poti ɓe taƴa ngeldaande man
malla boo ɓe piɓa lekki ɓe ngaɗa harsere ɓe ɓila haa daande. To
ɓe tokkake bana nii, hiddeeko lekki man [yoora], ngeldaande boo
famɗiti. Jonta kam warta [walaa ko o maatata] haa poofɗe
maako, ngel accan nyaanygo mo daande. Suy, o acca sonndaago.
(Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Il y a une petite chose qui se trouve dans la gorge, on l’appelle
338
ngilngu
« luette ». Si elle devient trop longue dans la gorge de l’enfant, elle
touche le fond de la cavité pharyngale, (l’enfant) tousse comme qqn
qui a une bronchite ou un rhume, et il vomit. On peut couper la luette ;
ou bien, on peut nouer un remède dans une amulette que l’on suspend
au cou. Si l’on suit cette dernière méthode, avant même que le remède
(ait séché), la luette a diminué de taille également. Dorénavant, il ne
sentira plus aucune gêne respiratoire, et (la luette) cessera de lui
gratouiller la gorge. Puis il cessera de tousser.
To ɓinngel ɗon sonndoo jamum, sey ɓe taƴa ngeldaande haa ngel
acca sonndaago. Feere boo, to ngeldaande ɗon ɓilla, ɓe njuɓɓa
ɓiɓɓe dundeeje ɓe ɓilana ngel bana layaaru haa daande. Ɓe ɗon
njuɓɓa wumsunde haa karlel ɓe ɓilana ngel ; wakkati to kusel
man yoori, ngeldaande boo timmi. (Mama Kaltoum, ménagère
peule, Dogba, 12-05-04)
Quand un enfant tousse trop, on doit lui couper la luette pour qu’il
cesse de tousser. Parfois, si la luette cause une gêne, on enfile des
figues de Ficus platyphylla que l’on suspend au cou de l’enfant
comme une amulette. On enfile du mou (de mouton) sur une
cordelette qu’on lui suspend (au cou). Lorsque la viande est sèche, la
luette aussi.
Yimɓe ɓooyma ɗon kurgira ngeldaande bee dundeeje.
Les gens d’autrefois soignaient la luette avec des sycones de Ficus
platyphylla.
To a yaari ɓinngel maa haa wannjam, o iƴa ɗemngal maagel bee
leggel maako, suy o naastina kuungel maako bana wafdu, o joma
ngeldaande, o fooɗa, suy, ngel ittake. Ɓaawo man, ɓe njarna ngel
ndiyam ngulɗam, ɓe murna ngel boo mannda-kiiki haa ngel
yamɗita. (Dada Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba)
Quand on emmène son enfant (souffrant de la luette) chez le barbier,
il lui appuie sur la langue avec son petit bois, puis il introduit sa petite
chose qui ressemble à une faucille, il attrape la luette, il tire, puis elle
s’enlève. Ensuite, on fait boire à l’enfant de l’eau chaude et on lui fait
aussi sucer du sel mannda-kiiki jusqu’à guérison.

ngilngu / gilɗi – ngu/ɗi (n.)


► ver ; cf. ankilostoom, sistozoom
Le concept de ngilngu est très large. Il inclut aussi bien les larves
d’insectes que les vers intestinaux et tous les germes pathogènes
invisibles à l’œil nu. On distingue les « vers du ventre » ou vers
intestinaux, que l’on peut éventuellement éliminer par des remèdes, et
les « vers du corps » qui, eux, sont à demeure dans l’organisme tant
que la personne est vivante. Les « vers du ventre » peuvent migrer
hors du ventre et se loger dans le dos, dans l’épigastre, à l’aine, etc.
Ils quittent alors leur statut de « vers intestinaux » pour accéder à celui
339
ngilngu
de « vers du corps ».
Le milieu médical moderne a augmenté l’extension du sens de
ngilngu en y ajoutant tous les micro-organismes invisibles à l’œil nu
mais décelables au microscope optique (Plasmodium, amibes, bac-
téries, bacilles) ou électronique (virus).
Ɓe ndanydan goɗɗo bee gilɗi, ammaa, saa’i feere, ɗi ɗon ngaɗa
fitina. Nyaamdu maaji sey ko reedu maa luttanta ɗi. Ammaa, aan
boo, to dolo nanngi ma, ɗi timminan ko woni nder reedu maa. Ɗi
peɗoo dow kusel ɓanndu, ɗi ciiɓe. Gilɗi daneeji nyaamtan teteki
maa, ɗi ŋoccitan. Gilɗi jalɓalji boo, ɗisoo nder heŋre, ɗi nyaa-
mtan. Ciiɓooji boo ciiɓotoo ƴiiƴam maa. (Ousmanou Hamarwabi,
guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
On naît avec des vers, mais, parfois, ils se rebellent. Pour nourriture,
ils ont seulement ce que ton estomac leur laisse. Mais toi aussi, si tu
as faim, ils terminent ce qui se trouve dans ton estomac. Ils
s’enfoncent dans la chair et ils te sucent. Les ténias attaquent tes
intestins et se servent dedans. Quant aux ascaris, ils s’enfoncent dans
le foie et l’attaquent. Les vers suceurs, eux, sucent ton sang.
Walaa innu mo walaa gilɗi. To ɗi kawti bee ko ɗi nganyi ni, ɗi
ummitoo. Lekki maaji boo, sey kaaɗɗum. To goɗɗo ɗon maata
reedu mum ɗon naawa, ɗum gilɗi ngatta noon. Ɓe njarna mo
kaaɗɗum. Leɗɗe kaaɗɗe ngonete nafuuda gilɗi. Gilɗi kam
timmataa haa ɓanndu, ɓaade ɗi accan naawgo noon, ngam to
gilɗi timmidi haa ɓanndu ni, goɗɗo boo maayan. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Il n’existe personne qui n’ait pas de vers. Lorsque ceux-ci viennent à
rencontrer ce qu’ils détestent, ils se réveillent. Pour s’en soigner, il n’y
a que l’amer. Lorsque qqn sent que son ventre lui fait mal, ce sont les
vers. On doit lui faire avaler qqch. d’amer. Les remèdes amers, voilà
ce qui convient pour les vers. Il y aura toujours des vers dans le corps,
seulement, ils peuvent cesser de faire mal, car s’il n’y a plus du tout
de vers dans l’organisme, la personne meurt.
To gilɗi mbaatdi nder ɓanndu goɗɗo, o walaa yonki, ngam
foddeeko goɗɗo maaya, ko woni nder reedu maako fuu waatdan.
(Mme Iya, ménagère, Zileng-Bappa, 06-11-04)
Lorsque tous les ‘vers’ sont crevés dans le corps de qqn, il n’est (plus)
vivant, car avant que la personne meure, tout ce qui se trouve dans son
ventre crève.
To nyannde wakkati maaygo goɗɗo waɗi, to o ɗon maaya, ɓe
nanan gilɗi ɗii mbooki. To ɗi njeeɗake ni, goɗɗo oo boo timmi.
(Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-2004)
Lorsque est arrivé pour qqn le jour de sa mort, pendant son agonie, on
entend ces vers crier. Une fois qu’ils se sont tu, la personne en
question est morte également.
340
ngilngu
To ɓe ndokki goɗɗo lekki gilɗi, o saaran ɗi haa o saara suudu
maaji fuu, ammaa, gilɗi maajum zaata noon kam [i.e. gilɗi
ɓanndu], o saarataa ɗi. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Si l’on donne à qqn un remède contre les vers, il les évacuera par une
diarrhée, il évacuera même leur gîte, mais les vers proprement dits
(i.e. vers du corps), il ne les évacuera pas par une diarrhée.
Gilɗi mbaran innu law, ngam ɗi tufan heŋre. (Femme inconnue,
Lopéré, Maroua, 25-11-04)
Les ‘vers’ tuent rapidement, car ils percent le foie.
TRANSMISSION
Seuls les personnels médicaux savent que les vers sont contagieux.
Pour le commun des mortels, nul ne sait comment on les attrape. Ils
font partie des affections que toute personne a dès sa naissance.
Yimɓe ɗon mbi’a nder ɓiraaɗam malla ƴakkugo biriiji kecci
goɗɗo heɓata gilɗi. (Yaya, infirmier, Bogo, 28-06-04)
Les gens disent que c’est (en buvant) du lait frais ou en mangeant des
arachides crues que l’on attrape des vers.
Gilɗi ndaaɓan, ngam ɗi ngoodi geeraaɗe. To goɗɗo meemi
huunde marnde geeraaɗe maaji, ndeen o lootaay juuɗe maako, o
meemi nyaamdu, o nyaami ndu, ɗum raaɓan mo. (Yaya, infirmier,
Bogo, 28-06-04)
Les vers sont contagieux, car ils ont des œufs. Lorsque qqn touche
quelque chose qui a leurs œufs, qu’il ne se lave pas les mains et qu’il
touche de la nourriture et la mange, cela l’infectera.
VARIÉTÉS DE VERS
Nafar gilɗi ɗon jur. Woodi jalɓi, daneeji, jalɓi marɗi kunnduɗe
ɗiɗi, jalɓi cillanɗi nyaamooji. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-2004)
Il existe de nombreuses sortes de vers. Il y a les ascaris, les ténias, les
ascaris à deux bouches et les ascaris qui pissent des oxyures.
● gilɗi ɓanndu
► vers du corps

● gilɗi ɓaawo
► litt. : vers du dos ; ce sont des ascaris qui sont censés aller se loger dans

la région lombaire.
To gilɗi ɗon naawa goɗɗo ɓaawo, o nanan bana ngo ɗon nyooti.
Yaake feere boo, ɗi ndarna ɓaawo ngo daroo cir. Kurgun man
kam, sey o ɗaɓɓa seereehi, o duufa ɗigga tilik, o heɓa holsere o
dolla, o hooƴa kuroori duufre goo, o sammina nder nebbam o
dimmba, o tokkoo yargo jemma fuu. (Goggo Damdam, 65 ans,
guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Lorsque les vers font mal au dos, on ressent comme si le dos « se
coud » (i.e.: cela pique et réduit la mobilité). Parfois, ils rendent le dos
341
ngilngu
complètement raide. Pour soigner cette (affection), il faut chercher du
Combretum molle et le réduire en poudre en le pilant ; on prend aussi
une patte (d’animal) que l’on cuit à l’eau, ainsi que la poudre (de
Combretum) écrasée dans un mortier, on la saupoudre dans la graisse
(du bouillon de patte) et on agite ; on boit cela régulièrement toutes
les nuits.
Gilɗi jalɓalji, ɓaawo ɗi nanngata. To ɗi nanngi goɗɗo ɓaawo, haa
jooɗoo maa bone, haa yaha maa bone noon. Ɗi naasta ƴiƴe ɓaawo,
suy ɗi nyoota. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Les ascaris, c’est au dos qu’ils attaquent. Quand ils attaquent le dos,
pour s’asseoir, c’est un problème, pour marcher c’est un problème. Ils
pénètrent dans les os du dos, puis ils les cousent.
● ngilngu ɓernde
► ver de la poitrine/région épigastrique

Nom donné à l’ascaris quand il sort des intestins pour aller attaquer la
région épigastrique et pulmonaire. Le ‘ver’ logé dans cette partie du
corps est notamment responsable de l’asthme (peewri-cukku).
To peewri-cukku ɗon naawe, woodi ngilngu nanngete ɓernde.
Suy, to a jooɗake ni, a ɗon foofa bee bone, a ɗon hiika noon.
(Femme inconnue, Lopéré, Maroua, 25-11-04)
Lorsque vous souffrez de l’asthme, il y a un ver qui vous a attaqué au
‘cœur’. Ensuite, dès que vous vous asseyez, vous respirez avec diffi-
culté, vous respirez très difficilement.
Mi ɗon nana huunde ɗon yiiloo nder ɓernde am. Nde ɗon tufa
yam bana to goɗɗo hooƴi duweere ɗon tufammi ɓernde. Nde daga
nyannde ngilngu nguu wurtorii gal hunnduko am, ɓernde acci
ɓillugo yam. (Ibrahim Ahmadou, hospitalisé à Petté, 23-06-04)
Je sentais quelque chose qui se promenait dans ma poitrine (région
épigastrique). Cela me piquait comme si qqn avait pris une alène et
me piquait la poitrine. À partir du jour où ce ver est sorti par ma
bouche, j’ai cessé d’avoir mal à la poitrine (litt. : le ‘cœur’ a cessé de
me déranger). (Le patient a précisé auparavant qu’il s’agissait d’un
ascaris.)
To innu, gilɗi ɗon naawa mo ɓernde, o hooca seɓre malla ɗaɗol
bakureehi, o hawta bee kilbu laaciijam, o soofna, o yara. Ɗum
kurgun gilɗi musinanɗi ɓernde. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule,
Dogba, 12-05-04)
Lorsque les vers provoquent des douleurs épigastriques, on doit
prendre de l’écorce fraîche ou une racine de bakureehi qu’on associe
à du natron d’aspect fibreux, on fait tremper (le tout) et l’on boit (le
macéré). Voilà le remède des vers qui sucent le ‘cœur’.
To goɗɗo ɓernde muuɗum ɗon naawa, na a anndaa to ɗum
mistiriijo nyaami mo malla to ɗum gilɗi ɓillata mo. Ndeen mi
342
ngilngu
hokka mo gaadal mistiraaku. To mi yi’i ɗum accaay ɓillugo mo,
mi hokka mo lekki gilɗi ɓernde. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba,
29-04-04)
Lorsque qqn souffre de douleurs épigastriques (litt. : a mal au
« cœur/région épigastrique »), tu ne peux pas savoir si c’est un sorcier
qui l’a mangé ou si ce sont les ‘vers’ qui le dérangent. Alors, je dois
lui donner le géophyte de la sorcellerie (Cissus quadrangularis). Si je
constate que cela ne cesse pas de le gêner, je lui donne le remède des
« vers de l’épigastre ».
Bana ko anndumi kam, ɗum gilɗi peɗotoo ɓernde, nyaama nde,
waɗa nde burɗe burɗe. To goɗɗo yaawaay, ɗum mbaran mo law.
Ɓurna man, to goɗɗo wooftini reedu mum nyaamdu bee saa’iije,
ɓaawo ɗon o tokkitinaay, ndeen to saa’i waɗi bana ko woowa,
gilɗi mboyan, ɗi ngiɗi nyaamdu. To ɗi ngiilake nder teteki haa
neeɓi ɗi keɓaay nyaamdu, ɗi ɗisoo nder ɓernde, loga nde. So naa
to goɗɗo nyaami nyaamdu welndu, ndeen burɗe goo maɓɓoo. To
ɗe maɓɓaaki, taa o nyaama huunde bee cittaaje, ngam to meemi
ɓernde, wulan bana yiite. To ɗuuɗi, mbaran ɓernde ndee. Ndeen,
o maayan ngam gilɗi ɗii luttan toon. To haa lopitaal kam, walaa
kurgun maagu, ammaa ɓe ɗabban noon. Miin kam, to mi hooci
kilbu laaciijam, mi dolli bee nduuda bee ɗaɗi wajaalo, mi yarna
mo . Ndeen, ɗum mbaran gilɗi peɗiiɗi haa ɓernde goo fuu. (Mal
Aladji Abba, guérisseur, Dir, 24-05-04)
D’après ce que je sais, ce sont les vers qui s’accrochent à l’épigastre
(‘cœur’), le mangent et y font des trous un peu partout. Si la personne
ne se dépêche pas (de se soigner), cela la tuera rapidement. La plupart
du temps, si la personne a habitué son estomac à manger à heures
(régulières) et qu’elle n’a pas respecté (ces horaires), si l’heure
habituelle arrive, les vers vont pleurer (car) ils veulent manger. S’ils
se baladent dans les intestins pendant un certain temps sans trouver de
nourriture, ils se fixeront à l’épigastre (‘cœur’) et le creuseront par-
dessous. Si la personne mange une bonne nourriture, alors, les trous
se refermeront. S’ils ne se referment pas, (la personne) ne doit pas
manger une chose pimentée, car si cela touche l’épigastre, cela brûlera
comme du feu. S’il y a beaucoup (de piment), cela tuera la personne.
Puis elle mourra parce que les vers vont rester là (dans le ‘cœur’). À
l’hôpital, il n’y a pas de remède pour cette maladie, ils l’apaisent
seulement. Quant à moi, après avoir pris du natron fibreux, je le fais
bouillir avec une grosse larve de coléoptère et des racines de
Cymbopogon giganteus, et je fais boire ça (au malade). Alors, cela tue
tous les vers accrochés à l’épigastre.
Gilɗi ɗon musina yam ɓernde.
J’ai des tiraillements dans l’estomac. (Litt. : les vers me sucent dans
la région épigastrique.) (On dit cela lorsque l’on n’a pas mangé le

343
ngilngu
matin et que l’estomac se rebiffe. On pense que ce sont les vers qui se
manifestent à l’intérieur parce qu’on ne leur a rien donné à manger.)
Gilɗi ɗon ɗisii haa ɓernde am.
J’ai un point de côté. (Litt. : les vers se sont enfoncés dans mon
épigastre.)
● ngilngu ciiɓoowu / gilɗi ciiɓooji ; syn. moderne ankilostoom
► ver suceur (ankylostome), ver hématophage

Ngilngu ciiɓoowu ɗon siiɓoo ƴiiƴam. Ɓanndu goɗɗo oo wulan,


diwnan, fooƴan, sey o ɗon tokkii yargo ndiyam noon. (Ousmanou
Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Le ver hématophage suce le sang. Le corps de la personne chauffe,
tremble, maigrit ; elle boit de l’eau sans arrêt.
Nde tokkiimi wuttaago, nummi teema ɗum gilɗi ciiɓooji.
Fotootiri boo ɓanndu am ɗon ustoo jur jur. (Bouba Djam, CMAO,
Meskine, 26-07-04)
Comme je continuais à avoir (le ventre) enflé, j’ai pensé que c’étaient
peut-être les ankylostomes. Cela coïncidait aussi avec un fort
amaigrissement (litt. : mon corps diminuait beaucoup beaucoup).
● ngilngu fuloodu // ngilngu ernii ; cf. ernii
► ver de la hernie

On pense que la hernie est provoquée par une accumulation de vers


qui forment une boule sous la peau du ventre ou de l’aine.
● (gilɗi) gorsi
► gonococcie (litt. : vers en forme de nœud coulant)

On pense que ces vers s’enroulent à la base du pénis et bloquent ainsi


l’évacuation de l’urine.
Gilɗi gorsi kaɗan goɗɗo soofgo. To ɗi tuurti, her joonde ɗi
nanngirta mo. Ɓe ɗon kurgira nyawu nguu bee seɓre gabdi
dollaande, yara. To Alla hoyni, o yamɗitan. (Mama Dja, guéris-
seuse, Dogba, 24-05-04)
Les « vers en forme de nœud coulant » empêchent la personne d’uriner.
S’ils se rebellent, ils l’attaquent quand elle est en position assise. On
soigne cette maladie avec de l’écorce fraîche d’Acacia nilotica que l’on
boit en décoction. Si Dieu soulage (le malade), il guérira.
Gorsi ŋatan innu, koo caka yimɓe o ɗon nyaanyoo noon hakkee
ɗi ɗon ŋata naawɗum. (Hawa Saïdou, guérisseuse, Palar, Maroua,
25-03-05)
Les (vers) de la gonococcie mordent la personne ; même en public,
celle-ci ne fait que de se gratter parce que leur morsure est
douloureuse.
● ngilngu hoore
► ver de la tête

344
ngilngu
On connaît aussi sous ce nom la larve d’Œstrus ovis L. (Diptera,
Œstridae, Œstrinae) cf. Tourneux et Yaya 1998, p. 337.
Gilɗi hoore ɗon nder hoore innu, bana gilɗi goɗɗo yi’ata nder
hoore dabbaaji. A yi’an feere to ɗi isli ni, gilɗi ɗii ngurtoo gal kine.
[...] Ɗum ngaandi innu waɗata gilɗi hoore. Ammaa, ɗi naastataa
bana gilɗi nyaamooji naastata haa goɗɗo. Bana gilɗi reedu ɗii,
naa goɗɗo heɓan ɗi gal yaasi. Ɓe ndanydan innu bee maaji.
(Haman et Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Les « vers de la tête » se trouvent dans la tête de la personne ; (ils
ressemblent) aux vers que l’on peut voir dans la tête des animaux.
Vous pouvez parfois les voir sortir par le nez lorsque les (animaux)
éternuent. (...) C’est le cerveau de la personne qui génère (litt. : fait)
les « vers de tête ». Mais ils ne pénètrent pas comme le font les
oxyures. De même que les vers intestinaux, on ne les reçoit pas de
l’extérieur. La personne naît avec.
Ɗum gilɗi hoore ngaɗata ndamba. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
23-09-04)
Ce sont les ‘vers’ de la tête qui produisent la morve.
Nanaru maa ba ngilngu hoore. (Boubakary Abdoulaye, Maroua,
23-07-04)
Tu n’es pas capable de rester tranquille : on dirait que tu as un ver
dans la tête. (Litt. : ton indiscipline, comme un vers dans la tête.)
● ngilngu kosam
► (litt. : ver du lait)

Maladie spécifique des bergers peuls qui se nourrissent exclusivement


de lait. On dit que le fait de trop boire de lait frais donne des vers, non
que ce lait contienne lui-même des vers, mais c’est l’excédent de lait
dans le corps qui se transforme en vers.
● ngilngu nyaamoowu / gilɗi nyaamooji cf. nyaamoowu
► oxyure (litt. : ver mangeur ; appelé ainsi car il provoque des déman-

geaisons dans la région anale)


Les oxyures ne sont pas classés dans les vers intestinaux (gilɗi reedu).
Ils sont réputés venir de l’extérieur du corps et le contaminer en
passant par l’anus. Certains disent pourtant que les oxyures sont
produits (excrétés) par les ascaris. Les démangeaisons anales dues à
des hémorroïdes sont aussi attribuées aux oxyures.
● gilɗi weelo
► « vers de la faim » (vers qui provoquent des gargouillements dans le

ventre d’une personne affamée)


Il semble qu’ils soient parfois assimilés aux ankylostomes (gilɗi
ciiɓooji).
Ɗum gilɗi weelo ɓe tagdata innu bee maaji. To ɗi nyawni goɗɗo,
o walaa semmbe. O ɗon furɗa boo. O walaa haaje nyaamgo fuu.
345
ngilngu
Kanji boo ɗi ɗon takkii dow ɓernde. [...] To ɓe kirsi mbaala, a
yi’an gilɗi ɗii ɗon takkii dow maraara maaga. (Hawa Saïdou,
guérisseuse, Palar, Maroua, 25-03-05)
C’est avec les « vers de la faim » que l’on naît. Lorsqu’ils rendent qqn
malade, la personne est sans force. Elle pâlit également. Elle n’a
aucun appétit. Ce sont eux qui se collent à l’estomac. (...) Quand on
égorge un mouton, vous pouvez voir ces vers collés sur ses tripes.
● gilɗi yeesre
► vers du bas-ventre

► ver intestinal (on peut préciser : ngilngu reedu)


To goɗɗo yari lekki, o bu’an gilɗi nyaamooji, ammaa, gilɗi reedu
kam ngurtataako. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 20-03-05)
Lorsque qqn boit un remède, il chie des oxyures, mais les vers
intestinaux, eux, ne sortent pas.
Gilɗi reedu to kalli fuu, goɗɗo maayan. Kanji njahata haa ɓernde
maako ɗi musina, ndeen ngi’aa o ɗon nanngi ɓernde nde ɗon
naawa. (Haman et Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Lorsque les vers intestinaux sont agressifs (litt. : méchants), la
personne peut mourir. Ce sont eux qui vont lui sucer le ‘cœur’/la
région épigastrique : vous le voyez alors se tenir la poitrine (litt. : le
cœur/la région épigastrique) qui lui fait mal.
Ko hurgata gilɗi kam, sey leɗɗe kaaɗɗe.
Ce qui soigne les vers, c’est seulement les remèdes amers.
Ɓurna ko laarani nyawu reedu fuu, ɗum gilɗi ngoni sababu mum,
ngam woodi ngilkon njooɗotookon meere noon nder reedu.
Kankon, walaa mo kon ngalaa her mum. Wakkati to limgal
maakon ɗuuɗi nder reedu, kon naawan. Naawral eemoral ɗon
bee ngilkon, mukurooɓji fuu ɗum ngilkon noon. Sinaa kaŋseer,
woni nyawu reedu, ammaa walaa gilɗi. (El-Hadj Kaou Hamadjoda,
50 ans, infirmier peul, Maroua, 22-04-04)
Dans la plupart des cas, les maladies du ventre sont causées par des
‘vers’, car il y a de petits ‘vers’ qui demeurent (inoffensifs) dans le
ventre. Personne n’en est dépourvu. Lorsque leur nombre est impor-
tant dans le ventre, ils donnent mal (au ventre). La dysenterie a ses
petits vers, et tous les microbes sont simplement des petits vers. Il n’y
a que le cancer, qui est une maladie du ventre, et qui ne comporte pas
de ‘vers’.
Ngilkon man ɗon njooɗoo nder teteki cewɗi, ngam kankon
ciiɓotoo nyaamdu naastundu nder ɓanndu fuu. (El-Hadj Kaou
Hamadjoda, 50 ans, infirmier peul, Maroua, 22-04-04)
Ces petits ‘vers’ demeurent dans l’intestin grêle, car ce sont eux qui
sucent toute la nourriture qui pénètre dans le corps.
Gilɗi [reedu] boo naawan hoore. Woodi lekki bi’eteeki wabdereehi.
346
ngilngu
Keɓaa haako maaki, ngaɗaa nder ndiyam ngulɗam, kawtaa ɗum
nder korel, njarnaa goɗɗo. Ki dogginan, ammaa, o waɗan daama.
To ɓurni deydey no ɓe mbi’i mo, reedu maako naawan. (Goggo
Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Les vers (intestinaux) donnent aussi mal à la tête. Il y a un remède qui
s’appelle Cassia obovata. Vous prenez ses feuilles, vous les mettez
dans l’eau chaude, vous mettez ça dans une petite louche et vous faites
boire (le liquide) à la personne. Cela donne la diarrhée, mais (le
malade) ira mieux. Si celui-ci dépasse la mesure qu’on lui a indiquée,
il aura mal au ventre.
Lekki gilɗi, koocaa kofelhi, coofnaa, loowaa nder cuutirgel. Jemma
to a wari waalaago, cuutoɗaa. To a maati yaago ladde, njahaa
njooɗoɗaa her babal meere : a tammi yiigo ko wurtoto nder
maaɗa. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Le remède des vers (intestinaux) : tu prends du Trichilia emetica (en
poudre), tu le mouilles et verses (le liquide) dans une poire à lavement.
Le soir, quand tu vas te coucher, prends un lavement. Si tu as envie
d’aller à la selle, va t’accroupir sur un endroit dégagé : tu pourras voir
ce qui sortira de toi.
No goɗɗo hisrata gilɗi, sey kusel ngel o nyamata laatoo defaangel,
ɓenndi booɗɗum, haako salak boo, sey ɓe lalla ko bee
parmaganaat foddeeko ko ƴakkee. (El-Hadj Kaou Hamadjoda, 50
ans, infirmier peul, Maroua, 22-04-04)
Pour éviter d’avoir des vers (intestinaux), il faut que la viande qu’on
mange soit bien cuite et que la salade soit lavée avec du permanganate
avant qu’on la mange.
Gilɗi jananni njarni mo cittaaje. (Prov.)
Les vers d’autrui lui ont fait avaler du piment. (Il a bu de l’eau
pimentée pour chasser les vers intestinaux de qqn d’autre. On cite ce
proverbe à propos de qqn qui fait les frais d’une affaire qui ne le
concerne pas.)
● ngilngu mboɗeewu / gilɗi boɗeeji), syn. cf. ngilngu jalɓalwu
► ascaris

● ngilngu ndaneewu / gilɗi daneeji)


► tænia (ténia), ver solitaire (litt. : ver blanc) ; le nom est généralement utilisé

au pluriel, du fait probablement qu’il s’évacue sous forme d’anneaux


multiples (pentelli). La forme du pluriel désigne aussi la tæniase.
Ɗum gilɗi daneeji ɓe mbi’ata ɗon mari gite. (Hawa Saïdou,
guérisseuse, Palar, Maroua, 25-03-05)
Ce sont les ténias qui ont des yeux, dit-on.
Sey goɗɗo manngiiɗo yargo kosam ɓiraaɗam marata gilɗi daneeji.
Naa nder kosam ɗi ngoni, ammaa kosam ɗam laatoytoo gilɗi
daneeji. (Haman et Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
347
ngilngu
C’est seulement la personne qui boit sans arrêt du lait frais qui a le
ténia. (Ce ver) ne se trouve pas dans le lait, mais c’est le lait qui se
transforme en ténia.
Goɗɗo nyaaman gilɗi daneeji nder kusel nagge ngel defaaka
booɗɗum, ammaa, sey to nagge woodino gilɗi daga aran. Nder
haako salak ko lallaaka booɗɗum, ndegoo, goɗɗo wapootiran bee
maaji. Naa ɗum gilɗi goɗɗo nyaamata, ammaa, ɗum geeraaɗe
maaji ; to goɗɗo nyaami ɗe, ɗe njaha, ɗe petta nder reedu mum,
suy, ɗum wurtina gilɗi daneeji. (Yaya, infirmier, Bogo, 28-06-04)
On absorbe (litt. : mange) des ténias avec de la viande de bœuf mal
cuite, mais seulement si le bœuf (en question) en avait auparavant.
Dans la salade mal lavée, parfois, on pourra occasionnellement (litt. :
par hasard) en rencontrer. Ce ne sont pas les vers que l’on absorbe,
mais leurs œufs ; lorsqu’on les absorbe, ils vont éclore (litt. : éclater)
dans son ventre puis donner des ténias.
To a woodi gilɗi daneeji, a follititto, yeeso maa boo uppan. (Sadou
Bongo, guérisseur, Dogba, 29-04-04)
Quand vous avez le ténia, vous devenez pâle et votre visage gonfle.
To goɗɗo ɗon bee gilɗi daneeji, o nyaamataa, reedu maako
uppan, o saaran, gilɗi ɗii ɗon ngurtoo nder bu’e. Ɓe ndaarataa
nyawu gilɗi daneeji haa laboratuwaar, ngam koo nyawɗo, to o
laari ni, o anndi o woodi gilɗi daneeji. Ɗi ɗon ngurtoo ta’e ta’e
nder bu’e, ammaa, daadaare maaji kam ɗon haa nder reedu
takki nder tetekol. (Bajavak Wechenek, 37 ans, infirmier mafa,
Maroua, 15-04-04)
Lorsque qqn a le ténia, il ne mange pas (i.e. il n’a pas d’appétit), son
ventre gonfle, il a la diarrhée, les vers sortent dans les excréments. On
n’examine pas cette parasitose en laboratoire, car celui qui l’a, il lui
suffit de regarder pour savoir qu’il a le ténia. Il sort par tronçons dans
les excréments, mais la partie principale (litt. : la partie mère, i.e. la
tête) est dans le ventre et colle à l’intestin.
Gilɗi jalɓalji bee gilɗi daneeji, nder sompoode ɗi njooɗotoo. To ɗi
ndoli, ɗi mba’’itoo haa ɓernde. Kanjum waɗata goɗɗo ɗon nana
dolo meere meere. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 29-04-04)
Les ascaris et les ténias, c’est dans les gros ventres qu’ils demeurent.
Quand ils ont faim, ils remontent jusqu’au ‘cœur’ (zone épigastrique).
C’est pour cela que la personne a faim sans raison.
● ngilngu (n)jalɓalwu / gilɗi jalɓalji (cf. jalɓalwu ; var. jalɓu / jalɓi ; syn.
ngilngu mboɗeewu) cf. ndinkiri
► ascaris (litt. : ver en forme de germe)

Gilɗi boɗeeji ɗon mari kunnduɗe bee dubbe ceeɓɗe bana jalɓal.
(El-Hadj Kaou Hamadjoda, 50 ans, infirmier peul, Maroua, 22-04-04)
Les ascaris ont une bouche et une queue (litt. : des fesses) étroites
comme un germe (de graine).
348
ngilngu
Gilɗi jalɓalji ɗon mari kunnduɗe ɗiɗi. Kanji ɗiin tufata innu nder
reedu, waatoo ɗi ɗon ɗisoo nder kusel ɓanndu, ɗi ɗon bana
mbalku. Ɓurna fuu, haa becce ɗi ɗisotoo. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Les ascaris ont deux bouches. Ce sont eux qui piquent dans le ventre,
c’est-à-dire qu’ils se fixent dans la chair, ils ressemblent à la sangsue.
La plupart du temps, c’est au niveau des côtes qu’ils se fixent.
To gilɗi jalɓalji nanngi goɗɗo, ɗi naawan mo haa o wulina. Ɗi
njooɗoo bana wowlere nde weeti fuu. Daadaare ndee boo ɗon haa
caka cak reedu goɗɗo haa jaabuuru. (Boubakary, marabout,
Doualaré, Maroua, 23-11-2004)
Quand qqn a des ascaris, ils le font souffrir au point de lui donner de
la fièvre. Ils se mettent en une sorte de boule tous les matins. Leur
siège se trouve exactement au milieu du ventre, au nombril.
Nyawu gilɗi jalɓalji raaɓan, ngam to innu marɗo ɗi bawli, buubi
meemoyi coofe maako, ngari njooɗake dow nyaamdu ; koo innu
jamo to o nyaami ndu ni, ɗi naastan mo. Malla boo, coofe marɗe
gilɗi man meemi ndiyam njareteeɗam ; ɗoo boo innu man heɓan
ɗi. Ɗi ɗon nder salak boo [...]. (El-Hadj Kaou Hamadjoda, 50 ans,
infirmier peul, Maroua, 22-04-04)
L’ascaridiose est contagieuse ; en effet, quand une personne atteinte
va aux toilettes, les mouches touchent ses selles, puis elles vont se
poser sur la nourriture ; il suffit qu’une personne en bonne santé en
mange pour être infestée. Ou bien, des selles contenant des vers
entrent en contact avec l’eau à boire ; là aussi, la personne en attrapera.
(Ces vers) se trouvent aussi dans la salade (...)
Ɓe ɗon kurgira gilɗi jalɓalji bee seɓre seereehi. Goɗɗo una nde,
jiiɓa nde nder njumri, o hacitiroo fajira fuu. Bana nii ɗoo, gilɗi
ɗii keɓataa dawgo nyawna ɓernde maako. To gilɗi nyiɓi haa
ɓernde, ɗum waɗan ndinkiri. Nyawu nguu ɓe tufata bee yiite.
Ammaa to goɗɗo tokkake yargo lekki, gilɗi ɗii keɓataa nyiɓgo
haa ɓernde maako. (Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
On soigne les ascaris avec de l’écorce fraîche de Combretum molle.
On la pile, on la mélange avec du miel et on déjeune avec cela tous
les matins. De la sorte, les vers ne pourront pas faire mal au ‘cœur’
(région épigastrique) très tôt le matin. Lorsque les vers ont construit
(leur demeure) dans la zone épigastrique, cela crée une plaque dure.
Cette affection, on la traite par des pointes de feu (litt. : on la perce
avec du feu). Mais si la personne boit régulièrement le remède, les
vers ne pourront pas construire (leur demeure) dans son ‘cœur’.
To gilɗi jalɓalji tiggake goɗɗo kap, sey o heɓa kilbu laaciijam, o
soofna o yara. To o yari ni, gilɗi ɗii njoofan mo. Gilɗi mbaatataa
kam, ammaa ɗi ndogga ɗi cuuɗoo nder teteki goɗɗo. (Djebba,
ménagère, Maroua, avril 2004)
349
ngilngu
Lorsque les ascaris se sont fixés sur qqn, il doit prendre du natron
fibreux, le mettre dans de l’eau et boire (ça). Une fois qu’il l’aura bu,
ces vers le lâcheront. Ils ne crèveront pas, certes, mais ils s’enfuiront
et iront se cacher dans les intestins de la personne.
Jotta ɗoo, nder daande am mi ɗon nana bana ngilngu jalɓalwu
woni nder reedu ɗoo. Kangu wurtii nder reedu, ngu majji, ngu
heɓtaay huucugo. Mi ɗon sonndoo, ndegoo mi tuuta, ammaa, ngu
salii wurtaago sam. Aran haa ɗum fuɗɗa yam, ɓaawo daande am
ɗon naawa, mi fotaay mi turoo, ammaa jotta ɗoo, mi ɗon nana
bana puƴe ngoni nder daande ndee. Mi ɗon tokkoo mukkaago
mannda-kiiki nammi bee bakke bee sukar. To ɗum ngilngu kam
fuu, ngu accan. [...] Ngu ɗon ŋelina yam noon, sorkammi, mi
sonndoo seeɗa, mi ɗon nana bana to huunde ɗeɗɗi goɗɗo nii ɗon
jooɗii. To a ŋoslake ni, bana ngu ɗon dilla. (Asta Fidjondé, 60 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Actuellement, je sens dans mon cou comme un ascaris intestinal (litt. :
qui est dans le ventre). Il est sorti du ventre, il s’est égaré et ne peut
plus rentrer chez lui. Je tousse, parfois je vomis, mais il refuse
absolument de sortir. Avant que cela ne débute en moi, j’avais mal
derrière le cou, je n’arrivais pas à me pencher, mais maintenant, je
sens comme des boutons à l’intérieur du cou. Je suce régulièrement
du sel mannda-kiiki que j’écrase avec du gratin de « boule » et du
sucre. Si c’était un ver (que j’avais), il aurait cessé (de m’importuner).
(...) Il n’arrête pas de me chatouiller, il m’étouffe, je tousse un peu, je
sens comme si quelque chose m’étranglait sans lâcher prise. Si vous
vous contorsionnez un peu, vous diriez qu’il s’en va.
● gilɗi ŋornyooji
► vers qui provoquent des coliques

Gilɗi ŋornyooji caarnataa, tuutnataa, ɗi ŋornyan noon. Ɗi ngiɗaa


marsanaago joonde, ngam ɗi kallanan innu, ɗi kaɗan mo foofgo.
(Goggo Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Les vers qui provoquent des coliques ne donnent pas la diarrhée, ils
ne font pas vomir, ils donnent des coliques seulement. Ils ne veulent
pas autoriser une position assise prolongée, en effet, ils sont méchants
avec la personne et l’empêchent de respirer.
► larve d’insecte
► chenille, larve de papillon (Lépidoptères)
► parasite (décelé au microscope), micro-organismes (bacille, bactérie,
amibe) (cf. amiiɓ, tirikomonaas)
► virus
► germe (infectieux) (i.e. micro-organisme)
● gilɗi sida
► virus du sida (litt. : ‘vers’ du sida)

350
ngorgaaku
● gilɗi sonndaaru
► bacille de Koch (litt. : ‘vers’ de la tuberculose)
Gilɗi sonndaaru naastan gal kine, gal hunnduko jamo. (Noël
Djavaï, infirmier, Meskine, 01-04-04)
Les ‘germes’ de la tuberculose entrent par le nez et par la bouche de
la personne saine.
Gilɗi koros ɗon, gilɗi ɗi ɓe mbi’ata basiil, bakterii, fuu ɗi ɗon
tawee haa naawral les reedu debbo. (Vina Albert, infirmier,
Makabaye, 15-04-04)
La gonococcie/blennorragie a ses ‘germes’, ‘germes’ que l’on appelle
bacilles et bactéries ; on les trouve tous dans la maladie du bas-ventre
de la femme.

ngorgaaku – ngu (n.d.a.) ; < wor-


► puissance sexuelle, virilité
Il existe de très nombreuses préparations, à base de plantes notam-
ment, qui sont censées soigner l’impuissance, certes, mais aussi,
augmenter les performances sexuelles de l’homme. Le fantasme le
plus répandu chez les hommes, peut-être, est celui de faire l’amour de
façon à ce que la femme crie grâce tellement elle se sent malmenée
par les assauts de son partenaire.
Ngorgaaku maako eggi.
Il a perdu sa virilité. (Litt. : sa virilité a déménagé.)
Il est impuissant.
To innu waɗi sawoora, ngorgaaku boo o seedi bee mum. Koo ndaa
debbo, walaa ko ngaɗataa. Dubbe nafataa. A ɗon naastina ɗe nder
debbo, ɗe ɗon naasta, malla boo, to dubbe gorko man lukki dubbe
debbo ni, ɗe mbaata. Nyawu sawoora waran ngorgaaku. (Bah Ila, 55
ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Lorsque qqn a la ‘jaunisse’, sa puissance sexuelle l’abandonne égale-
ment. Même si voici une femme (devant toi), tu ne pourras rien faire. Le
sexe ne fonctionne pas. Tu le fais entrer dans la femme et il rentre (chez
lui), ou bien, si le sexe de l’homme (tente de) donner un coup au sexe de
la femme, il est sans force. La ‘jaunisse’ annihile la puissance sexuelle.
Gorko marɗo sawoora, to a yi’i kam o suka, ammaa, o waawataa
fijgo bee debbo, haa dubbe mum ngula, teetoo dogga waɗa yaasi,
wooka, wi’a a mbari yam ! Dubbe mum ɗon ngula jaw bana yiite,
ɗum wi’ete gorko. A yi’i kuuje belɗe belɗe, ɗe mooɓtan gilɗi.
Ammaa, huunde haaɗnde, lammunde bana haakooji men kaywe
ɗoo, bee cukkuri, bee liingu, to a nyaami ɗum boo, njahaa
kuuwoyaa, ƴiiƴam ɗon sankiti. Kuujeeji yimɓe berni nyaamata
ɗoo bana banan, sukarji, pomdeter, kuujeeji ɗacceeji ɗii, biskin,
goɗɗo nyalla loowaago ɗi, nebbamho Nasaara koo, way sup ! ko ɓe
takata ɗoo fuu, ɗum nebbamho Nasaara. Leeɓol walaa. Bana
351
ngorgu
ceeɗu ɗoo, ndiyam, sey haa firgo ɓe njarata. Bana nii ɗoo, debbo
waalan ɓaawo mon noon bee suuno mum haa fajira. (Bah Ila, 55
ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
L’homme atteint de ‘jaunisse’, si tu le vois, (tu le prends pour) un
jeune homme, mais il est incapable de jouer avec une femme jusqu’à
la faire jouir (litt. : jusqu’à ce que ses fesses chauffent), et que la
pauvre prenne la fuite et sorte (de la maison) en criant, disant : « Tu
m’as tuée ! » (S’il rend) le sexe (de la femme) brûlant comme le feu,
c’est cela que l’on appelle (être) un homme. Tu as remarqué que les
diverses choses sucrées attirent (litt. : réunissent) les vers. Mais une
chose amère et acide comme nos sauces du village, contenant de la
potasse et du poisson (sec), si tu en manges et que tu ailles travailler,
(ton) sang circule (bien) (litt. : se disperse). Ces quantités de choses
que mangent les citadins, comme les bananes, le sucre, les pommes
de terre, et toutes ces choses « collantes », les biscuits secs... la
personne passe son temps à en ingurgiter, ces huiles européennes, et
les fameuses soupes ! toutes (les sauces) qu’ils préparent, c’est les
sales choses grasses des Blancs. Elles ne contiennent pas de beurre
frais. À la saison chaude, par exemple, ils ne boivent qu’au frigo (i.e.
de l’eau glacée). Avec tout ça, la femme passe la nuit derrière vous
avec son désir (inassouvi) jusqu’au matin.

ngorgu – ngu (n.d.) ; < wor-


► courage (qualité masculine)
Dogga daɗa boo ɗum ngorgu. (Prov.)
S’échapper en courant, c’est aussi du courage. (Il n’y a pas de honte à
fuir si l’on ne peut se sauver autrement.)

ngude (adv.)
► sans manger, le ventre vide
nyallugo ngude
passer la journée sans manger
waalgo ngude
passer la nuit le ventre creux

nguɗumre / nguɗumje – nde (n.) ; < emprunt


► fontanelle ; cf. ko’el-suka
Nguɗumre ɓinngel keccel saataay sam.
La fontanelle du nourrisson est très fragile.
Nyawu ko’el-suka ɗon senndita hoore ɓinngel haa nguɗumre
sulkitoo.
La maladie de ko’el-suka sépare la tête de l’enfant en deux (suivant
la ligne fronto-pariétale) et la fontanelle s’affaisse.
To ɓinngel ɗon woya jamum, nguɗumre maagel yulkititto. (Asta
352
nisɓoo
Fidjondé, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Si un enfant pleure trop, sa fontanelle s’affaisse.
Nguɗumre ɗon fiita.
La fontanelle bat.
Nguɗumre yulkitake / sulkitake.
La fontanelle s’est affaissée.

nguleenga – nga (n.d.v.) ; < wula


► chaleur, température
● laargo nguleenga ɓanndu
► prendre la température de (qqn) (litt. : regarder la chaleur du corps)

nguli – nga (n.v.) ; < wula


► chaleur ; transpiration, sueur ; cf. wulweende
Bone wurtinta nguli. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
C’est la souffrance qui fait sortir la sueur.

ngurdigiijo / ngurdigi’en – o/ɓe (n.)


► personne paralysée des membres inférieurs

nguttu – ngu (n.d.v.) ; < wuttoo


► ballonnement

nguufo – ngo (n.)


► mousse, écume
Ɓinngel to nyawi tanndaw, ngel saaran nguufo nguufo.
Lorsque l’enfant a le tanndaw, il a une diarrhée mousseuse.

nguƴeere – nde
► déformation (bosse) du haut de la colonne vertébrale qui apparaît chez les
jeunes enfants
TRAITEMENT
On fait des pointes de feu tout au long de la colonne vertébrale en
commençant au niveau des cervicales. On utilise pour cela une tige de
Sesbania pachycarpa (cannjol) dont l’extrémité a été enflammée par
friction dans une tige d’Hibiscus cannabinus (gabaywol) sèche.

nisɓitoo (v.d.) ; < nisɓoo


► renifler
Yimɓe ngiɗaa haala goɗɗo nisɓitittooɗo.
On n’aime pas celui qui renifle.

nisɓoo (v.)
► aspirer par le nez, priser

353
njaaluujo
Yimɓe feere gal kine nisɓotoo tabaa.
Il y a des gens qui prisent le tabac.
To a facci ndiyam haa nisɓoɗaa a nani ɗam kaccuɗam, ɗam
nanngataa. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Si tu verses un peu d’eau pour que tu l’aspires par le nez et que tu
sentes qu’elle pue, (cette eau) ne convient pas pour les ablutions.

njaaluujo / njaalu’en – o/ɓe (n.)


► bâtard, enfant illégitime, né hors mariage
Gorko sey huuwtinira bee konndoom to o ɗon wurtoo, ngam taa
o wartira njaaluhon.
L’homme (marié) doit utiliser le préservatif s’il a des relations extra-
conjugales (litt. : s’il sort), pour ne pas ramener de petits bâtards.
● njaalu ɓale
► bâtard ! (litt. : bâtard noir) (Insulte)

njalɓalwu / njalɓalji Cf. jalɓalwu


njamndi / jamɗe – ndi/ɗe (n.)
► fer
● njamndi ngurtinirdi ɓinngel (en fulfulde moins châtié : njamndi
wurtingo ɓinngel)
► forceps (litt. : fer avec lequel on fait sortir l’enfant)
To hoore ɓinngel salake wurtaago, ɓe ngara ɓe poonda bee njamndi.
Si la tête de l’enfant ne veut pas sortir, on essaie avec les forceps.

njamu – ngu (n.d.) ; < yam-


► santé
Njamu ɓuran njumri welgo. (Prov.)
La santé est plus douce que le miel. (Remarquer le jeu de mots entre
njamu et njumri.)
Wakkati reedu bee ɓesngu, debbo yaha lopitaal, ngam hakki-
lango njamu maako bee njamu ɓiyiiko.
Pendant la grossesse et au moment de l’accouchement, la femme doit
se rendre à l’hôpital ou au dispensaire, pour veiller à sa santé et à celle
de son enfant.
● njamu ɓiɓɓe-Aadama
► santé humaine

● njamu gorko (cf. ngorgaaku)


► virilité masculine, puissance sexuelle (euphémisme, litt. : santé de

l’homme)

njaram – ɗam (n.d.v.) ; < yara


► boisson
354
njeenu
En principe, ce terme peut désigner n’importe quelle chose qui se boit,
mais, dans l’usage traditionnel, est réservé aux boissons alcooliques.
De même qu’en français local, le terme « boisson » ne désigne que les
boissons alcoolisées.
Njaren ma paali Nasaara, furdu, njaram Ɓaleejo ! (Texte de
chanson)
Buvons donc les bouteilles des Blancs, la bière de mil est une boisson
de Noir !

njeena (v.) ; < arabe [zinâ’] « adultère, fornication »


► commettre l’adultère, avoir une relation sexuelle illicite, se prostituer
To gorko dilli jahaangal, debbo maako ɗon njeena, koo saa’a o
heɓataa. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Lorsqu’un homme part en voyage et que sa femme commet l’adultère
(en son absence), il n’aura pas la moindre chance (au cours de son
voyage).
Miin, mi njeenataa bee kala moy fuu. (Go., prostituée, 25 ans,
Hardé, Maroua, 18-01-06)
Moi, je ne me prostitue pas avec n’importe qui.

njeenoowo / njeenooɓe – o/ɓe (n.d.v.) ; < njeena


► prostitué(e), personne adultère
► libertin, libertine ; cf. paspartuujo
Goɗɗo feere, to a yi’i gite maako noon, a anndi o njeenoowo ;
daga bolle maako, o buuɗaare timmunde. (Ns., 19 ans, prostituée,
Doualaré, Maroua, 20-01-06)
Il y a des gens, dès que vous voyez leurs yeux, vous savez que ce sont
des libertins ; d’après ce qu’ils disent, (vous comprenez que) ce sont
de parfaits voyous.

njeenu – ngu (n.d.v.) ; < jeena


► adultère ; relation sexuelle illicite, relation sexuelle en dehors du mariage,
prostitution
► péché de chair
Ce mot a une forte connotation morale et désigne une activité forte-
ment réprouvée.
Ɓe mbi’i ɗum njeenu hokkata sida.
On dit que c’est la prostitution qui donne le sida.
● waɗgo njeenu
► commettre l’adultère, avoir des relations sexuelles hors mariage, se

prostituer

355
njumri
njumri – ndi (n.)
► miel noir d’abeilles
Considéré comme des déjections d’abeilles.
Peut se consommer nature, ou dissous dans du lait fermenté.
Mélangé à de l’eau chaude, se donne à une nouvelle accouchée, pour
atténuer les douleurs abdominales, ou pour soigner une bronchite.
On en verse quelques gouttes dans la bouche du nourrisson pour
calmer ses maux de ventre.
On peut en prendre une cuillère à café chaque matin pour lutter contre
les vers intestinaux. (Mamadou Sadou, 45 ans, chasseur peul, Dogba)
On enduit de miel le mamelon de la mère pour inciter un enfant
récalcitrant à téter.
Afin de repigmenter un épiderme dépigmenté par suite de brûlure, on
y applique, après cicatrisation, une couche de miel.
Donné en petite quantité à un enfant pour combattre la constipation.

nofru / noppi – ndu/ɗi (n.)


► oreille
Mi fooɗete noppi sike !
Je vais te tirer les oreilles !
Hunnduko am bee nofru maako mbiimoomi haala kaa.
Je lui ai transmis cette affaire de bouche à oreille.
Koo ɓanndu am fuu noppi, mi jaɓataa ko o wi’i.
Même si mon corps n’était qu’oreilles, je n’accepte pas ce qu’il a dit.
No nofru fantiri fuu, ɓurataa luwal. (Prov.)
Aussi longue que soit l’oreille, elle ne pourra pas dépasser la corne.
Ɓanndu ɓuran noppi nango. (Prov.)
Le corps est plus sensible que les oreilles. (Les coups sont plus
douloureux que les remontrances.)
Nofru nanan belngol, nanan naawngol. (Prov.)
L’oreille peut entendre (aussi bien) une parole agréable (qu’)une
parole désagréable.
Mawnugo noppi kam, wonataa a nanoowo.
Nde noppi ɓuri hoore kam, a yi’aay wamnde na ? (Sannda
Oumarou.)
Avoir de grandes oreilles n’est certes pas preuve d’intelligence.
Quand les oreilles dépassent la tête, tu n’as pas vu (ce qui arrive, dans
le cas de) l’âne ?
Ɓe fuu ɓe potan bana noppi wamnde.
Ils se valent tous, comme les oreilles d’un âne. (Aucun ne vaut mieux
que l’autre.)
● noppi ɓernde
► oreillettes du cœur, cavités cardiaques, atrium droit et atrium gauche
356
nofru
● noppi hayre
► dur d’oreille (litt. : oreilles de pierre)
► têtu, désobéissant
● maɓɓititgo noppi
► écouter attentivement (litt. : ouvrir les oreilles)

● margo nofru
► avoir l’oreille musicale (litt. : avoir l’oreille)

● margo noppi
► avoir l’oreille fine (litt. : avoir des oreilles)

● faaɗa-noppiijo
► un peu dur d’oreille (litt. : qui a l’oreille étroite)

● mo walaa noppi
► sourd (litt. : qui n’a pas d’oreilles)

INSULTES
yaaja-noppi
qui a les oreilles en feuilles de chou (litt. : large d’oreilles)
juuta-noppi
oreillard (litt. : qui a de longues oreilles)
noppi bojel
longues oreilles (litt. : oreilles de lièvre)
noppi koosay
oreilles rondes (litt. : oreilles en forme de beignets de niébé)
Pulel pentaangel noppi koosay !
Petit Peul blanc aux oreilles rondes ! (Litt. : petit Peul peint à oreilles
en forme de beignets de niébé !)
PATHOLOGIE
● naawral noppi
► maux d’oreilles, otite
CAUSES
Caayoori fuɗɗata naawral noppi, ngam to ndi ɗon nder ɓanndu,
ndi ɗon waanca, hettira gal dow, nannga noppi bee nyiiƴe.
(Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
Le caayoori provoque les maux d’oreilles, car quand il se trouve dans
le corps, il se promène, se dirige vers le haut et prend les oreilles et les
dents.
TRAITEMENTS
Yimɓe ɗon kurgina nyawu noppi bee lekki ki ɓe tiggata haa les
giraamje. Ɓe kooca haako ɓe ngula, ɓe piɗɗa nder noppi. [...] Ɓe
ɗon ngula hottollo suudu sonndu, ndoondi man, ɓe coofra bee
ndiyam, ɓe toɓɓa nder nofru. Ɓe ɗon kooca bileeji teeku, ɓe
ngula, ɓe coofna ndoondi bee ndiyam, ɓe toɓɓa nder nofru.
357
nokkande
(Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
On soigne les maux d’oreilles avec une plante que l’on repique au
pied des jarres à eau (Cissus quadrangularis ?). On en prend les
feuilles, on les chauffe et on en presse (le jus) dans les oreilles. (...)
On brûle du coton (provenant) d’un nid d’oiseau ; la cendre, on la
mouille avec de l’eau et on en met quelques gouttes dans l’oreille. On
prend des plumes de paon, on les brûle, on mouille la cendre avec de
l’eau et on en met quelques gouttes dans l’oreille.
Bee nebbam biriiji, ɓe ɗon kurga noppi. Suudu yowru nder gese
ɓe taƴa, ɓe ngula, ɓe kooca ndoondi man, ɓe njilla bee ndiyam,
toɓɓa nder nofru. Hoowowre nde ɓe mbi’ata rawaandu-gese, ɓe
tilƴa ɗum ɓe ngaɗa nder nofru. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule,
Dogba, 12-05-04)
On soigne les oreilles avec de l’huile d’arachide. Le nid du soui-
manga (que l’on trouve dans les) champs, on le coupe, on le brûle, on
prend ses cendres que l’on mélange à de l’eau et l’on en met quelques
gouttes dans l’oreille. L’insecte que l’on appelle forficule, on l’écrase
entre les doigts et on met (ça) dans l’oreille.
Ɓe ɗon ndolla dawaaɗi-gese toɓɓa nder nofru, ɗum nafan.
Ɓooyma’en boo ɗon kooca baaji leece kewe, ɓe ngula ɓe ngaɗa
nder noppi. (Ayya Farikou, 39 ans, ménagère peule, Petté, 07-05-04)
On fait cuire à l’eau des forficules et l’on met quelques gouttes (du
liquide obtenu) dans l’oreille, cela est efficace. Les gens d’autrefois
prenaient aussi les lanières d’écorce des lits en bambou ; ils les
faisaient brûler et mettaient (la cendre) dans les oreilles.
Ɗaaleejam kam wallan koo to nofru ɗon naawa fuu, to ɓe toɓɓini,
ndu hurgoto. (Didja, épouse Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala, 09-
06-04)
L’huile de caïlcédrat sert aussi contre les maux d’oreille ; quand on y
en instille, l’oreille guérit.

nokkande / nokkanɗe – nde/ɗe (n.d.v.)


► mesure d’une poignée (d’un solide liquide : farine, graines, gravier...)
► dose ; cf. ketol

nokkooyel (n.d.v.) ; < nokka


● nokkooyel sera nofru
► impétigo ou eczéma infecté autour du lobe et du lobule de l’oreille (litt. :
petit preneur du tour de l’oreille) ; syn. tawtaw
Pour le soigner, on scarifie l’endroit avec une patte de criquet et on
l’enduit de bouse de vache fraîche.

noorol ɓaawo / noori ɓaɓɓe – ngol/ɗi


► épine dorsale

358
nyaalde
O ɗon mari noorol ɓaawo dariingol cir.
Il/elle a une épine dorsale parfaitement droite.

notiis / notiisji – nga/ɗi (n.) ; < français « notice »


► notice (que l’on trouve dans les boîtes de médicaments)

nuɗfa – o (n.) ; < cf. arabe [n z¬ f] « propre » ?


► sperme ; cf. mani
Ce terme, donné comme rare par D. Noye (1989) est bel et bien
utilisé ; nous l’avons trouvé dans deux interviews. Son synonyme le
plus courant est mani.

nufnoo (v.)
► renifler, flairer, sentir de près
To ɓe mbii ma : « Nufna, nufna ! » fuu, haccaay. (Prov.)
Si on te dit tout à coup : « Sens, sens ! », c’est que ça ne sent pas
mauvais. (Si la chose sent vraiment mauvais, on n’a pas besoin de te
le dire, tu l’auras remarqué par toi-même. Le proverbe se dit lorsque
qqn énonce comme une révélation une chose que n’importe qui peut
voir ou comprendre.)

numa (v.)
► penser, réfléchir

numo / numooji – ngo/ɗi (n.d.v.) ; < numa


► pensée
Numo am, sey to ɓernde am metti. Numo jooɗoto haa hoore ; fuɗɗa
nii diga ɓernde haa a nannga galaŋal maa, sey ngo yaha hoore.
(Habiba Garga, ménagère daba, 54 ans, Zileng-Bappa, 31-03-04)
Ma pensée (ne se produit) que si mon ‘cœur’ se fâche. La pensée
réside dans la tête ; elle prend naissance dans le ‘cœur’, et lorsque tu
serres les joues (et la mâchoire), alors elle se rend à la tête.
Numo ummoo haa ɓernde waata haa hoore ngam yonki kiin boo,
to ɗon wurtoo, ƴiwa gal les, waɗa dow, ngam ko woni nder fuu
wurtoto gal yaasi. (Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-
05-04)
La pensée émerge au niveau du cœur et se dirige vers la tête, car le
souffle vital également, s’il sort, il vient d’en bas et se dirige vers le
haut, car tout ce qui est à l’intérieur sort à l’extérieur.

numtoo (v.d.) ; < numa


► réfléchir sur le passé, essayer de se rappeler ; cf. siftora, taaskoo

nyaalde / nyaale – nde/ɗe (n.)


► aine, région du canal inguinal

359
nyaama
nyaama (v.)
► manger
« Demander à quelqu’un (...): ‘Veux-tu manger ou boire telle ou telle
chose ?’ est une preuve de manque d’éducation. Le pulaaku veut que
l’on présente à manger ou à boire à quelqu’un sans demander son avis.
Et même après refus, ce qui est courant, l’on doit insister (...) » (CERCP
1988, p. 55)
« Face à la nourriture, il faut affecter indifférence et détachement. (...)
Ainsi, on évitera (...) de l’appeler par son nom, nyiiri, pour avoir
recours à des mots comme nyaamdu, ‘le manger’. La viande, kusel,
est pudiquement appelée huunde haako, ‘la chose de la sauce’ ou
tout simplement haako, ‘la sauce’. Pour inviter à manger, on dira :
Ngaree gaa’e, ‘venez par ici !’ Un enfant qui appelle son père pour le
repas ne dira pas : ‘Père ! la nourriture est prête’, mais plutôt : ‘Père !
on a besoin de toi !’
Un (Peul) respectueux des règles (...) se fera prier plusieurs fois avant
de se plier à une invitation à manger.
Les bonnes manières ‘à table’ consistent à ne pas manger en mastiquant
bruyamment les aliments, à ne pas prendre de grosses bouchées, à ne
pas parler la bouche pleine. Quand les (Peuls) prennent ensemble un
repas (ils mangent dans un plat commun), chacun doit se servir
uniquement dans la partie de la nourriture qui se trouve juste devant lui
(...). Il faut éviter de se servir plus que les autres, par exemple prendre
plus de viande ou tripoter la sauce pour chercher les meilleurs
morceaux. Les convives éviteront de porter au même moment la main
dans la calebasse de nourriture. La paume de la main ne doit pas inter-
venir dans la préhension de la bouchée ; mieux, la boulette de nourriture
est pincée entre trois doigts : pouce, index et majeur. (...) En règle
générale, quand la nourriture est servie, c’est le chef de famille qui
découvre le récipient et se sert le premier. De même, c’est lui qui invite
à prendre les morceaux de viande. La formule utilisée pour la circons-
tance est Ndaaree ne, ‘regardez donc !’
Le (Peul) ne prend pas ses repas dans des lieux publics, mais toujours
à l’entrée du saare.
(...) Hommes et femmes ne mangent pas ensemble, surtout quand ils
sont unis par des liens conjugaux ou des rapports d’alliance.
Cependant, le temps et l’âge peuvent atténuer cette règle. Ainsi, on
peut se permettre de manger avec son jeune beau-frère ; une bru peut
finir par manger avec sa belle-mère ; toutefois, il ne peut jamais
arriver que les époux mangent ensemble. » (CERCP 1988, p. 60-61)
On ajoutera qu’une femme n’a pas le droit de prendre, dans la même
bouchée, de la boule et de la viande ou du poisson. Elle doit alterner,
en commençant par de la boule ; de toute façon, elle prendra un
nombre réduit de bouchées de viande ou de poisson.
360
nyaama
Ɓe nyaamataa dow laawol.
On ne mange pas sur la voie publique. (CERCP 1988, p. 43)
To nyaami haaraay, ɓiiri boo haarataa. (Prov., Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 29-07-04)
Si manger n’a pas rassasié, gratter le fond (de la marmite) ne le fera
pas (davantage).
Eftu, waddu kam : « Mi waawataa ! » Jooɗa nyaam : « Mi
timmini ! » (Prov., Modibo Bello Amadou)
Soulève ça et apporte-le : « Je n’en suis pas capable ! » Assieds-toi et
mange : « J’ai fini ! » (Il y a beaucoup plus de volontaires pour venir
manger que pour donner un coup de main. On ne se fait pas prier pour
venir manger et on expédie rapidement la nourriture.)
To a hulan ko nyaamete, a heɓataa ko nyaamaa. (Prov.)
Si tu as peur de ce qui peut te manger, tu n’auras rien à manger.
To nagge numti ko nyaamanno duumol, waatan ceeɗu. (Prov.)
Si la vache se souvenait de ce qu’elle mangeait à la saison des pluies,
elle crèverait à la saison chaude.
Nyaama ngam wuura, naa wuura ngam nyaama.
Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger.
Goɗɗo feere nyaamataa reedu-nder mbaala.
Certains ne mangent pas d’abats de mouton.
[...] To kilo bee tansiyooŋ [reeduujo] ɗon ɓesdoo, dokta’en keɓan
ko ɓe mbi’ata [mo] gal ko laarani ko o nyaamata bee ko o accata
ngam taa ɓinngel loora jamum. To o ɗon nyaama belɗum, sargan
ngel wurtaago. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua,
15-04-04)
Si le poids et la tension (de la femme enceinte) montent (trop), les
personnels de santé sauront quoi (lui) dire en ce qui concerne ce
qu’elle doit manger et ce à quoi elle doit renoncer pour que l’enfant
ne grossisse pas trop. Si elle a une alimentation trop riche (litt. : si elle
mange des bonnes choses), cela gênera la sortie de l’enfant.
Ɓaawo to a danyi, to a woodi ceede, njahaa taabal haa tasa ; to a
walaa boo, nyaamaa lakasko maa ! (Aminatou Seïny ; 18 ans,
ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Après avoir accouché, si tu as des sous, tu vas à l’étal (de boucher) à
la gare routière ; si tu n’en as pas, tu manges ta sauce insipide (comme
d’habitude) !
PHYSIOLOGIE
To a nyaami nyaamdu, ndu ɗon yaha haa nder ndeera, ndeen,
ɗum laatoo bu’e. To laarani bana kuuje kaaɗɗe malla belɗe, ɗum
huucan haa kaaɗkaaɗngel. Kangel ngeel simtinta dajje maagel
haa nder suudu bu’e, ndeen ɗe nyola, ɗe ngurtoo, ɗe ɗon kacca.
Bana to goɗɗo nyaami jonta, ndeen o tuuti nder wakkati man,
361
nyaama
nyaamdu nduu haccataa, ngam kaaɗkaaɗngel heɓaay simtingo
dajje maagel. (Mal Hamadou, marabout, Bogo, 28-06-04)
Quand vous consommez de la nourriture, celle-ci va dans l’estomac,
puis cela devient des excréments. S’il s’agit de choses amères ou
sucrées, cela retourne dans la vésicule biliaire. C’est elle qui instille
son poison dans le rectum, puis (les excréments) pourrissent, sortent,
et puent. Si qqn vient de manger et qu’il vomit sur-le-champ, cette
nourriture (vomie) ne pue pas, car la vésicule biliaire n’a pas eu le
temps d’y instiller son poison.
To goɗɗo nyaami, nyaamdu nduu naastan nder reedu. Woodi
masinji nder toon nama ko o nyaami. Coowoowri tokkoo gal
teteki haa wurtoo yaasi gal rummoodu. Nafoojum boo sankitoo
nder reedu toon, masalan bana to a wujani ɓanndu nebbam.
(Dada Mamma, accoucheuse traditionnelle, Zala, 12-08-04)
Lorsque qqn mange, la nourriture pénètre dans le ventre. Il y a là-
dedans des moulins qui écrasent ce que (la personne) a mangé. Le
contenu de l’estomac poursuit (son chemin) par les intestins jusqu’à
la sortie par l’anus. La partie utile (de la nourriture) se disperse dans
l’abdomen, comme par exemple lorsque l’on se frotte avec une
pommade. (La partie utile de la nourriture est absorbée à l’intérieur
du corps comme une pommade est absorbée par la peau.)
To min nyaami, cake gurtotooɗe gal dubbe ngoni bu’e. Nafoojum
boo saaya nder ɓanndu, laatoo ƴiiƴam, ɗam waanca nder ɓanndu
fuu. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Quand on mange, les résidus (litt. : ce qui reste dans le filtre après
filtrage) qui sortent par les fesses constituent les excréments. La partie
utile (de la nourriture) disparaît dans l’organisme et devient du sang
qui se déplace dans tout le corps.
PATHOLOGIE
To goɗɗo nyaamataa, yimɓe feere ɗon mbi’a ɗum gilɗi calotoo
nyaamgo. Feere boo, ɗum gilɗi cuuɗii nder reedu keɓaay laawol
wurtaago, ammaa, to o ɗon nyaama, ɗi cottan. Haa lopitaal boo,
ɓe ndokkan goɗɗo lekki vitamiin ngam haa o heɓa o nyaama jur.
Miin boo, mi hokkan mo haako leɗɗe belɗamhi bee saga-nyiiri
ngam haa o nyaama jur. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-06)
Quand qqn ne mange pas (i.e. n’a pas d’appétit), certaines personnes
disent que ce sont (ses) vers qui refusent de manger. Parfois, ce sont
les vers qui se cachent dans l’estomac et qui ne trouvent pas la sortie,
mais quand (la personne) mange, ils laissent la place (litt. : ils se
poussent). À l’hôpital, on donne à la personne des vitamines pour lui
donner beaucoup d’appétit. Quant à moi, je lui donne des feuilles
d’Abrus precatorius et de Leucas martinicensis pour qu’il ait beau-
coup d’appétit.

362
nyaamdu
● nyaamgo lesdi
►manger de la terre (pour un enfant)
Pour passer à un enfant l’envie de manger de la terre, on délaie dans
de l’eau des graines de Cassia obtusifolia (tasɓa) préalablement
grillées et réduites en poudre. Normalement, l’enfant à qui l’on fait
boire ce breuvage doit vomir. Si ce n’est pas le cas, il continuera à être
attiré par la terre. Il faut donc employer un remède plus radical. On
délaie alors de la terre dans de l’urine de l’enfant en question et on
l’oblige à l’absorber.
● nyaamgo loope
► manger de la terre argileuse (pour une femme enceinte)

On dit que c’est l’enfant dans le ventre qui réclame ce genre de


nourriture.
► avoir des relations sexuelles (pour un homme)
Nyaamaaɗo nyaamooji, nyaamataa ko nyaamanno. (Boubakary
Abdoulaye, Maroua)
Celui qui a des oxyures ne mangera plus ce qu’il mangeait. (Prov.)
Litt. : celui qui est mangé par des (vers) mangeurs, ne mangera pas ce
qu’il mangeait. (Le sens caché de cette phrase basée sur le jeu de mots
est que l’homme qui a des oxyures [cf. nyaamoowu] ne pourra plus
faire l’amour comme avant, car il sera devenu impuissant. Les
oxyures sont censés empêcher l’érection.)
● nyaamgo gaasa (très vulgaire)
► coucher avec une femme (litt. : manger des poils)

► manger (qqn) dans le cadre de la sorcellerie


● nyaamaaɗo
► victime de la sorcellerie (litt. : (personne) mangée)

nyaamdu – ndu (n.d.v.) ; < nyaama


► nourriture, alimentation
Beelaaɗo senndindirtaa nyaamdu.
Un affamé ne choisit pas sa nourriture.
A ɗon diwna bana mo meeɗaay yiigo nyaamdu.
Tu trembles comme qqn qui n’a jamais vu de nourriture.
Ngaɗaa no nyaamdu jooɗortoo laaɓndu ; ndu wona nder
taasaawo bee maɓɓoode, taa collaaje bee buubi meema ndu.
Fais en sorte que la nourriture reste propre ; qu’elle soit dans un
récipient couvert pour que ni la poussière ni les mouches n’y touchent.
Ɓurna man, to goɗɗo wooftini reedu mum nyaamdu bee saa’iije,
ɓaawo ɗon o tokkitinaay, ndeen to saa’i waɗi bana ko woowa,
gilɗi mboyan, ɗi ngiɗi nyaamdu. (Mal Aladji Abba, guérisseur, Dir,
24-05-04)
363
nyaamdu
La plupart du temps, si la personne a habitué son estomac à manger à
heures (régulières) et qu’il n’a pas respecté (ces horaires), si l’heure
habituelle arrive, les vers vont pleurer (car) ils veulent manger.
● nyaamdu ɓikkon
► nourriture pour bébés

● nyaamdu lakasndu
► une nourriture insipide (et donc peu nourrissante)

● nyaamdu Nasaara
► nourriture moderne (litt. : nourriture du Blanc)

To o ɗon nyaama nyaamdu Nasaara, innu marataa semmbe, sey


faya, waɗa nii ndeera bee ɓello. Waatoo o doggataa o daɗa, o
nanngataa huunde o disna, o noddataa debbo haa o saftina mo.
Tati ɗii fuu ngalaa her maako. [...] O waawataa koo yaago bee
kosɗe, ƴiiƴam ɗon ɗaantii. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-
Kodjolé, 09-09-04)
Si qqn a une alimentation « moderne », il n’aura pas de force, il
engraissera seulement et aura une bedaine avec de la mauvaise
graisse. Par exemple, il ne pourra ni courir ni se sauver, il ne pourra
pas attraper un animal et l’immobiliser, il ne pourra pas coucher avec
une femme et la satisfaire (sexuellement). Ces trois choses lui font
défaut. (...) Il ne peut même pas marcher à pied, son sang se coagule.
● nyaamdu welndu
► une nourriture savoureuse (et donc nourrissante)

● sooynde nyaamdu
► sous-alimentation (litt. : manque de nourriture)

Ɓurnal ko ɓurata torrugo ɓikkon, ɗum sooynde nyaamdu, ngam


vitamiin famɗi haa ɓalli maakon. Kanjum to a laari ɓinngel ni, a
heɓtan ɗum nyawu nguu ngam gaasa maagel woojan, gole maagel
njippoto, ɓanndu boo timman. To yaake ɗum ɗon fuɗɗa, ɓinngel
wookan, ngel yiɗaa boo nyaamgo. To ɓinngel ɗon bana ni, min
ndokka ngel nyaamdu marndu vitamiin. Nde weeti fuu, min ɗon
poonda kilo maagel ngam haa min keɓta to ngel ɗon heɓta ɓanndu
maagel bee booɗɗum. [...] Nyaamdu ɓe kaani hokkugo ɓinngel, ɗum
bana dolla kusel, yarna ngel ndiyam maajum, nyaamna ngel
geeraaɗe, hokka ngel boo nyaamdu marndu sukar. To ɓe ngaɗi
bana nii, ngel hisan nyawu sooynde nyaamdu. (Atchibi Thérèse, aide-
soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
La plupart du temps, ce qui fait le plus souffrir les enfants, c’est la
sous-alimentation, car ils manquent de « vitamines ». C’est pour cela
que, dès que vous voyez l’enfant, vous comprenez qu’il s’agit de cette
maladie, car il a les cheveux roux, les joues tombantes, le corps extrê-
mement maigre. Au début, l’enfant pleure et il refuse de manger.
Lorsqu’il est en cet état, nous lui donnons une alimentation riche en
364
nyaamoowu
« vitamines » (litt. : ayant des « vitamines »). Chaque matin, nous le
pesons afin de savoir s’il récupère bien. (...) L’alimentation qu’il
convient de donner à l’enfant consiste par exemple à faire un bouillon
de viande dont on lui fait boire la partie liquide, à lui faire manger des
œufs et à lui donner aussi des aliments sucrés. Si l’on fait ainsi,
l’enfant échappera à la sous-alimentation.

nyaamna (v.d.) ; < nyaama


► nourrir

nyaamo – ngo (n.adj.) ; < nyaam-


► main droite ; cf. junngo

nyaamoowu / nyaamooji – ngu/ɗi (n.d.v.) ; < nyaama


► oxyure ; (litt. : [ver] mangeur) ; cf. ngilngu
Les oxyures sont censés provoquer le prolapsus rectal du bébé.
Cf. tanndaw. Ils sont censés causer l’impuissance masculine. Au
pluriel, nyaamooji, désigne l’oxyurose ainsi que tout prurit anal, quel
qu’en soit l’origine (hémorroïdes, par exemple).
Gilɗi jalɓi puɗɗata nyaamooji. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-2004)
Ce sont les ascaris qui sont à l’origine des oxyures. (On dit que
certains ascaris pissent des oxyures.)
Nyaamooji ɗon mari hoore ba gi’al, ɗi ɗon mbooja. Kanji nyaa-
mata duburu goɗɗo. (Gaw Abdou, Lopéré, Maroua, 24-11-04)
Les oxyures ont la tête comme une épine, et ils sont rouges. Ce sont
eux qui provoquent le prurit anal (litt. : ce sont eux qui mangent l’anus
de la personne).
Nyaamaaɗo nyaamooji, nyaamataa ko nyaamanno. (Prov.,
Boubakary Abdoulaye, Maroua)
Celui qui a des oxyures ne mangera plus ce qu’il mangeait. (Litt. :
celui qui est mangé par des (vers) mangeurs, ne mangera pas (ou plus)
ce qu’il mangeait.) (Le sens caché de cette phrase basée sur le jeu de
mots est que l’homme qui a des oxyures ne pourra plus faire l’amour
comme avant, car il sera devenu impuissant.)
Gilɗi nyaamooji ɗon ngona les jaabuuru, haa pooɓe, haa bannge
jaabuuru. Ɗi ɗon taaroo boo ɗaɗi zakari goɗɗo. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 30-04-04)
Les oxyures se trouvent sous le nombril, dans les fesses et à côté du
nombril. Ils s’enroulent aussi autour des vaisseaux sanguins du pénis.
Biriiji kecci bee kosam ɓiraaɗam ngaɗata goɗɗo nyaamooji.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 30-04-04)
Ce sont les arachides fraîches (et crues) ainsi que le lait frais qui
donnent à qqn des oxyures.
365
nyaamoowu
To goɗɗo tokkake buugo mumtataako, gilɗi nyaamooji ngaɗan
mo, malla boo to goɗɗo yiɗi ƴakkugo helelemri, ɗum waɗan mo
nyaamooji. (Mana Galé, guérisseur, Louggol-Mindif, 21-05-04)
Si une personne chie habituellement sans se torcher, elle aura des
oxyures, ou si elle aime manger le reste séché de boule de mil, cela lui
donnera des oxyures.
Goɗɗo waɗan nyaamooji to o silli dow cille goɗɗo feere kecce, to
o ƴakki bakke jur, malla boo to o jooɗake haa nder ndiyam saltee
haa neeɓi. (Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri, Dourga-Godola,
01-06-04)
La personne aura des oxyures si elle pisse sur l’urine fraîche de qqn
d’autre, si elle mange trop de gratin ou si elle reste trop longtemps
dans de l’eau sale.
To gilɗi nyaamooji neeɓi haa goɗɗo, les maako tampan.
Si un homme a des oxyures depuis longtemps, son sexe sera affaibli.
TRAITEMENT
Koo goɗɗo mawɗo fuu, nyaamooji nanngan mo. O ɗaɓɓita
haabiiru, o morla, o looftoo. To nafaay, o soofna ceɓe ɗaaleehi,
liitaahi bee kayarlaahi, o lummboo o yara.
Même un adulte peut avoir des oxyures. (En ce cas), il doit chercher
(des feuilles de) Momordica charantia en faire des boulettes et les
mettre en suppositoires. Si cela ne marche pas, il doit faire tremper
dans l’eau des écorces fraîches de caïlcédrat, de Ficus polita et de
Daniellia oliveri, se baigner dans le macéré et en boire. (Habiba
Garga, 54 ans, ménagère daba, Zileng-Bappa, 31-03-04)
Ɓe itta seɓre eeri, ɓe ndolla, ɓe lummba ɓinngel nder toon, malla
boo, ɓe coofna seɓre eeri unaande man, ɓe kawta bee ɓiraaɗam
malla penndiiɗam, ɓe njilla ɓe njarna ngel. (Ayya Atikou, 45 ans,
ménagère peule, Dogba, 07-05-04)
(Pour traiter les oxyures), on prend de l’écorce fraîche de Sclerocarya
birrea que l’on fait bouillir, et on fait asseoir l’enfant dans (la
décoction) ; ou bien on mouille cette écorce fraîche pilée, on associe
(le macéré) à du lait frais ou fermenté, on mélange (le tout) et on le
fait boire (à l’enfant).
Goɗɗo ɗon hurga gilɗi nyaamooji bee ɓiɓɓe baskooje. O hooƴa
ɗe, o nyaanca, o ƴakka deydey fajira. Ɓaawo man, o suumoo o
nyaamataa koo ɗume haa wakkati njamndi sappo to waɗi. O
maatan reedu maako ɗon wurwa. To reedu nduu iirtake
booɗɗum, o nanan bana doggere. Ndeen o yaha o jooɗoo haa lesdi
meere noon, haa o heɓa o laara gilɗi gurtotooɗi nder maako. To
o saari timmi, o yara ngulɗam. To o yari ni, nyaamooji boo timmi.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 30-04-04)
On soigne les oxyures avec des graines de gombo. On les grille et on
les mange le matin. Ensuite, on jeûne et on ne mange rien jusque vers
366
nyaanya
dix heures (du matin). On sent (alors) que cela tournoie dans son
ventre. Quand le (contenu du) ventre a été bien retourné, on ressent
comme une diarrhée (qui vient). Alors, on va s’accroupir sur un
endroit dégagé de façon à voir les vers qui sortent. Quand on a fini sa
diarrhée, on boit de l’eau chaude. Alors, il n’y a plus d’oxyures (dans
le ventre).
To gilɗi ngasi haa goɗɗo, o tefa ɓiɓɓe jaaɓe o una o hooca kuroori
o jilla nder nyaamdu. To o nyaami, ɗum hurgan gilɗi nyaamooji.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 30-04-04)
Lorsque les vers se sont installés durablement chez la personne, elle
doit chercher des jujubes sauvages (Ziziphus mauritiana), les piler et
mélanger leur poudre dans la nourriture. Lorsque l’on consomme (ce
mélange), cela soigne l’oxyurose.
To ɗum ɓinngel, mi woodi pompo jey pompugo ngel. Mi hamƴa
haako kaccu-kaccunga, waɗa nder ndiyam bee saabul. Mi rufa
nder pompo goo, ndeen mi naastina nder dubbe maagel. Mi
pompa ndiyam, ɗam naasta nder dubbe, ndeen, ɗum ittan, ɗum
nyaanyataa ngel fahin. To ɗum mawɗo boo, mi hamƴa haako
kaccu-kaccunga bee mannda-kiiki, mi loowana mo gal dubbe haa
neeɓa, wula ɗe booɗɗum booɗɗum hiddeeko o itta, ndeen ɗum
yamɗitan. (Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri, Dourba-Godola,
01-06-04)
Dans le cas d’un enfant, j’ai une poire pour lui faire un lavement. Je
froisse à la main des feuilles de Cassia occidentalis et je les fais
macérer dans de l’eau savonneuse. Je remplis la poire (avec ce
macéré) et je l’introduis dans ses fesses. Je pompe le liquide, il pénètre
dans les fesses, puis (les vers) s’enlèvent, ça ne le démangera plus.
Dans le cas d’un adulte, je froisse des feuilles de C. occidentalis avec
du sel mannda-kiiki, je lui fourre ça dans les fesses (pour qu’il le
garde) pendant un bon moment, et que cela lui chauffe très fort l’anus
(litt. : les fesses) avant qu’il l’enlève, puis, ça guérit.

nyaanya (v.)
► démanger
Naastugo ndiyam saltee nyaanyan ɓanndu.
Le fait d’entrer dans de l’eau sale donne des démangeaisons.
Moɗgo navakiin jur nyaanyan goɗɗo.
Le fait de prendre trop de Nivaquine provoque des démangeaisons.
Ɓaawo man, nguleenga nannga laral, ɗum fuɗɗa nyaanygo mo.
Ensuite, la transpiration attaque la peau, cela commence à le
démanger.
► gratter
Reedu am ɗon nyaanya gal nder toon, waɗi puufe boo gal yaasi

367
nyaanyaare
ngam mi ɗon nyaanya babal ngaal. (Biyé Goïgoï, CSI de Godola,
01-07-04)
J’ai des démangeaisons dans le ventre (autour de l’ombilic), ça donne
des boutons à l’extérieur car je gratte l’endroit.

nyaanyaare / nyaanyaaje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < nyaanya


► démangeaison, prurit
Pargal bee nyaanyaare yaadataa. (Prov.)
Marcher vite et se gratter, ça ne va pas ensemble.
Nyaanyaare itti mo hakkiilo.
Les démangeaisons (qu’il/elle ressent) le rendent fou / la rendent folle.
(Litt. : la démangeaison lui a fait perdre l’esprit.)
Nyaanyaare fuɗɗi yam daga heeciti keenya bee caka-naange. Nde
mi ɗon jooɗii haa les jaɓɓi yolnde amin, ngilngu pamaru mboɗeewu
coy wari ŋati yam daande. Kanjum fuɗɗanimmi nyaanyaare. Mi
tammino bana guusa, nde tammii accugo yam, ammaa, hanki ɗum
tuurti. Jonta kam, nde de’’iti, sey kosɗe kam ɗon tufa. Na a giiɗo mi
waawataa yaago. Nyaanyaare kam sey jemma-jemma. (Didja
Ousmanou, patiente au CSI de Dargala, 14-06-04)
J’ai commencé à souffrir de démangeaisons depuis avant-hier midi.
Alors que j’étais assise sous un tamarinier à l’entrée de chez nous, une
petite chenille très rouge est venue me mordre au cou. C’est cela qui
m’a donné des démangeaisons. J’ai pris ça à la légère (litt. : j’ai cru
que c’était une plaisanterie) et (je croyais) que cette (démangeaison)
allait s’arrêter, mais hier soir, cela s’est aggravé. Maintenant, cela
s’est calmé, il n’y a plus que mes jambes qui me piquent. Tu vois bien
que je ne peux pas marcher. Les démangeaisons ne (se produisent)
qu’en pleine nuit.
TRAITEMENT
Boire une décoction de feuilles de kaaɗki-maayo (Vernonia spp.) et
de kaccu-kaccunga (Cassia occidentalis).

nyaanyoo (v.)
► se gratter
Koo ɗon naawa mo, o ɗon nyaanyoo haa laatoo kuuduuje.
Bien que cela lui fasse mal, il se gratte au point que cela se transforme
en plaies.
To tarzagiire maako warti, o ɗon nyaanyoo haa wadda ƴiiƴam.
Quand son tarzagiire revient, il se gratte jusqu’au sang.
A ɗon nyaanyoo bana gaɗɗo tenɗi.
Tu te grattes comme celui qui a des poux.

nyalde / nyalɗe – nde/ɗe (n.)


► jour de 24 h.
368
nyawndoo
● nyalde ɓaleere / nyalɗe ɓaleeje
► jour néfaste (litt. : jour noir)
Le mardi et le mercredi sont des jours néfastes. Le vendredi est aussi
un jour néfaste, mais uniquement pour celui qui voyage.
● nyalde raneere / nyalɗe daneeje
► jour faste (litt. : jour blanc)

Les 13, 14 et 15 du mois sont considérés comme des jours fastes.

nyarɓaɓol / nyarɓaɓi – ngol/ɗi (n.)


► pli de la peau, ride

nyawa (v.)
► être malade, attraper une maladie
Koo moy, nyannde to nyawi ni, ɗon tefa noy nyawndortoo tan.
Chacun, dès qu’il est malade, cherche seulement comment se faire
soigner.
● nyawɗo / nyawɓe
► malade

● nyaw-nyawɗo / nyaw-nyawɓe
► maladif, qui est toujours malade

nyawnda (v.d.) ; < nyawa


► traiter, soigner (un malade) ; syn. hurgugo
Dopta’en ɗon nyawnda nyawɓe haa lopitaalji.
Les personnels de santé soignent les malades dans les centres de santé.
Haa wuro, fulɓe rewɓe nyawndata nyawuuji ɓikkon.
Au village, ce sont les vieilles femmes qui soignent les maladies des
enfants.

nyawndiigu – ngu (n.d.v.) ; < nyawa


► remède, traitement ; cf. kurgun
Faddaago ɓuran nyawndiigu. (Prov.)
Mieux vaut prévenir que guérir. (Litt. : empêcher dépasse traiter.)
Haa dow duniyaaru ɗoo, kala nyawu fuu bee nyawndiigu mum.
En ce monde, toute maladie a son remède.

nyawndoo (v.d.) ; < nyawa


► se soigner, se faire soigner
Nyawgo kam koyɗum, ammaa nyawndaago kam na caɗɗum.
Il est facile d’être malade, mais il est difficile de se soigner.
Duniya men jonta ɗoo, mo walaa kam nyawndataako.
De nos jours, celui qui n’a rien ne peut pas se soigner.

369
nyawu
Nyawndaago bee leɗɗe aga’en jaanyata nyawu ngonngu.
Se soigner avec les médicaments vendus par les marchands ambulants
provoque une maladie supplémentaire.
● nyawndaago bee hoore mum
► pratiquer l’automédication (litt. : se soigner de sa propre tête (initiative)

Yimɓe jur ɗon nyawndoo bee ko’e mum : ɓe ɗon cooda leɗɗe haa
wuro bana ko nanndi fulazil (Flagyl) bee vermos (Vermox), ɓe ɗon
moɗa ɗe bilaa lisaafi.
Beaucoup de gens pratiquent l’automédication : ils achètent des
médicaments au quartier, comme par exemple du Flagyl et du
Vermox. Ils les prennent sans respecter la posologie. (Guitili Joseph,
infirmier guiziga, 44 ans, Maroua, 29-03-04)

nyawu / nyawuuji – ngu/ɗi (n.d.v.)


► maladie
Les deux grandes catégories de maladies reconnues sont nyawu
marngu gilɗi et nyawu bilaa gilɗi, maladies avec vers / maladies
sans vers. Dans la dernière catégorie, on trouve : peewri, saɗawre,
tarzagiire, sawoora, caayoori, ngaadiga, meece, teko, garsa, ko’el-
suka, koloraa, nyawu-daande, nyawu hamfurde, nyawu
huutooru, nyawu kuturu, nyawu paɗɗe, nyawu sukar, nyawu
ndaneeri ...
Nyawuuji bana ngaadiga, meece, teko, ndagga, ndamba derke’en,
fuu to nanngi goɗɗo nde woore, meetataa lortaago. (Mama Dja,
guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
Des maladies comme la varicelle, la rougeole, la coqueluche, la
variole, le ndamba des jeunes (i.e. coqueluche), n’affectent la
personne qu’une seule fois, elles ne récidivent pas.
Walaa nyawu pamaru.
Il n’y a pas de petite maladie. (Il n’y a pas de maladie sans effet.)
Sey to nyawu saati goɗɗo fuɗɗata siftorgo Alla.
Il faut qu’une maladie soit grave pour que la personne commence à se
souvenir de Dieu.
Nyawu rewni mo.
La maladie l’a rendu(e) docile (notamment vis-à-vis des obligations
religieuses). (On parle d’une personne qui ne pratiquait pas bien sa
religion précédemment.)
Nyawu tawi laru.
La maladie est venue s’ajouter aux difficultés. (Litt. : la maladie a
trouvé le malheur.)
Nyawu te’i mo.
La maladie s’est établie chez lui/elle à demeure. (Litt. : la maladie l’a
épousé(e).) (Dans cet énoncé, la maladie est considérée comme étant
370
nyawu
le mari.)
● nyawu Alla
► maladie sans cause connue (litt. : maladie de Dieu)

► maladie ordinaire

La maladie ordinaire, qui vient de par la volonté de Dieu, n’a pas


d’autre cause que cette volonté divine. Elle s’oppose à la maladie
provoquée par la sorcellerie ou le mauvais œil (siiri, nyawu junngo,
nyawu neldaangu). Parmi les « maladies de Dieu », on trouve
notamment caayoori, peewri, tarzagiire, gilɗi. Parmi les maladies
susceptibles d’être « envoyées », il y a paɓɓooje, wulgo ɓernde,
ginnawol, doggere, tuure, giilol, paɗɗe, ƴoogu. D’autres affections
résultent obligatoirement d’un sort lancé : baate, garsa, reeza.
To ɓinngel nyawi garsa, ngel waalan woygo, ngel nyallan woygo.
Gite maagel uppa, ɓuuta, ammaa ɗe ngaɗataa gototti. To ɗe
ngaɗi gototti kam, ɗum nyawu Alla, naa ɗum garsa. (Aladji
Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Quand un enfant a le garsa, il pleure nuit et jour. Ses yeux enflent et
gonflent, mais ils ne forment pas de chassie. S’ils en ont, il s’agit
d’une maladie ordinaire, mais pas de garsa.
Biiɗo : « Ndaa no nyawu wardata kam » wuli kusel mum nder
yiite Alla. (Gaw Abdou, Lopéré, Maroua, 24-11-04)
Celui qui dit : « Voilà comment arrive la maladie » brûle sa chair dans
le feu de Dieu.
Nde ɓiɓɓe-Aadama’en kuucitani njeenu, Alla ukki dow maɓɓe
nyawu kallungu mbi’eteengu sida.
Comme les humains se sont tournés vers les relations sexuelles illi-
cites, Dieu leur a lancé une maladie grave appelée sida.
● nyawu baariki
► maladie entraînant la mise en quarantaine (litt. : maladie de l’adminis-

tration / des bâtiments administratifs)


● nyawu barkanteewu
► syn. élogieux de tarzagiire / saɗawre ɓaleere (litt. : maladie bénie)

Nyawu barkanteewu to fuɗɗiri gal kosɗe, wa’’itittoo gal dow, ɗoo


kam innu oo ɗon bee saa’a ; ammaa, to ngu iwi gal dow haa ngu
jippoo haa kosɗe, innu oo leestan. (Haman et Sannda Oumarou,
guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
La « maladie bénie », lorsqu’elle commence par les jambes et qu’elle
remonte, en ce cas, la personne (atteinte) est chanceuse ; mais si (la
maladie) part d’en haut pour descendre aux jambes, la personne
perdra de son capital social (litt. : perdra de sa valeur).
● nyawu bilaa gilɗi
► maladie sans ‘vers’

371
nyawu
● nyawu ɓernde ; syn. estomaa
► brûlures d’estomac (litt. : maladie de ‘cœur/épigastre’)
Ɓernde am ɗon naawa. To mi nyaami jur, nyaamdu nduu ndu
jooɗoo haa ɓernde, sey to neeɓi hiddeeko ɗum ittoo. To faɓɓi boo,
ɗum wulammi ɓernde bana to ɓe ukki cittaaje nder maare. Fahin,
reedu am naawa. (Arabo Saïdou, patient au CSI de Kaliao, 14-04-04)
J’ai des brûlures d’estomac. Lorsque je mange beaucoup, la nourriture
me reste sur l’estomac et il faut un moment pour que ça passe. Si cela
dure, cela me brûle l’estomac comme si on y avait balancé du piment.
J’ai de nouveau mal au ventre.
● nyawu caklungu
► maladie que l’on n’arrive pas à identifier (litt. : maladie avec laquelle on

ne sait quoi faire)


● nyawu daande (1)
► méningite (cf. minizii) (litt. : maladie du cou)

● nyawu daande (2)


► angine (cf. caayoori) (litt. : maladie du cou)

Yimɓe feere ɗon ngara, ɓe mbi’a daande maɓɓe ɗon naawa, koo
tuuɗe moɗataako, ammaa ɓanndu ɗon dimmboo. Woɗbe feere
boo, ɓe ɗon ngadda ɓe ɓe mbaawataa wolwugo, daande dim-
mbataako, ɓanndu fuu ɗon naawa, ɗon wula jaw. Nyawu daande
aranu, yimɓe ɗon mbi’a ɗum caayoori daande ; ɗiɗaɓu boo, min
ɗon mbi’a minizii. (Malama Ngazara, infirmier, CMAO Meskine, 26-
04-04)
Certaines personnes viennent en disant qu’elles ont mal au cou,
qu’elles n’arrivent pas à avaler même leur salive (litt. : même la salive
est inavalable), mais elles peuvent bouger (litt. : le corps bouge).
D’autres, en revanche, on les amène (en les portant) et elles ne peuvent
parler, leur cou ne bouge pas, elles ont mal partout et elles ont une
forte fièvre. La première maladie de cou (dont j’ai parlé) est ce que
les gens appellent caayoori daande ; la deuxième, nous l’appelons
méningite.
● nyawu ɗoyɗi
► maladie du sommeil

● nyawu es’es ou nyawu pespes


► maladie bénigne

● nyawu gilɗi jalɓalji


► ascaridiose

● nyawu gilɗi nyaamooji


► oxyurose

● nyawu hamfurde
► ‘maladie du céphalophe’ de Grimm, ou céphalophe couronné, Cephalo-

phus (Sylvicapra) grimmia (Linné, 1758) CEPHALOPHINAE


372
nyawu
To debbo reeduujo laari hamfurde, malla o yaaɓi haa nde saalii,
malla o yi’i nde noon o hultori, to o danyi, ɓinngel maako maran
nyawu hamfurde. Nyawu man waɗan ngel ɗon diwa, ngel ɗon
wama bana maare. Kurgun man kam, sey ɓe kooca, ɓe kaɓɓana
ngel holoŋru malla boo laaci tuutuuru hamfurde. Suy, nyawu
man ittoo. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-05-04).
Si une femme enceinte voit un céphalophe, ou si elle pose le pied là
où il est passé, ou si elle a eu peur en le voyant, lorsqu’elle mettra au
monde (un enfant), celui-ci aura la ‘maladie du céphalophe’. Cette
maladie le fera sauter et danser comme (le céphalophe). Pour soigner
ça, il faut prendre un sabot ou des poils du toupet du céphalophe et
l’attacher (au cou de) l’enfant. Alors, la maladie disparaîtra.
Woodi nyawu ɓe mbi’ata nyawu hamfurde. Ngu ɗon bana say-
ɗaanu. Feere to a wari, a tawan ɓinngel maa ɗon tiggi gite, ngel
ŋa’’inoo, ngel yoora koloŋ, haa mbi’aa ngel maayi. (Ousmanou
Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 27-04-04)
Il y a une maladie que l’on appelle ‘maladie du céphalophe’. Elle
ressemble à une possession diabolique. Parfois vous trouvez votre
enfant avec le regard fixe, il se raidit, il se dessèche complètement au
point qu’on le dirait mort.
● nyawu henndu
► folie légère (litt. : maladie du vent)

● (nyawu) huutooru
► marasme (A.M. Schönenberger et G. Parietti 2001), (litt. : maladie du

varan, Varanus exanthematicus exanthematicus Bosc., SQUAMATAE).


« Maladie des tout petits enfants, marasme, cachexie des petits enfants
(jusqu’à 2/3 ans, provoquant une flaccidité de la peau, comparable à celle
du varan) » (Noye 1989, p. 177b).
Nyawu huutooru haa nannga ɓinngel sey to daada maagel yaaɓi
haa ndu waati ; malla boo, to daada maagel yi’i ndu noon hultori,
ɗum yaha ɗum nannga daada, ɓaawo man ɗum yottoo ɓinngel.
Ammaa to o nanngi ndu o nyaami, walaa ko waɗata. [...] Hid-
deeko haa daada nyaama ndu, sey ɓe ngurtina huunde feere
jokke-jokke haa noorol ɓaawo maaru. Ɓe njuboo kuukon man ɓe
ɓilana ɓinngel haa daande, suy ngel yamɗita.
To noon walaa, ɓe kirsa ndu, ɓe kooca laɓi ɓe kirsiri ndu ɗoo, ɓe
mballina dow ɓinngel man, ɓe mbi’a ɓe kirsi huutooru nduu. Ɓe
kooca ɓe kawta leɗɗe ɓe njarna ɓinngel, ɓe ngiiwa ngel. Ɓe mbi’a
ɓe njaari ɓinngel ɓe kirsi huutooru. (Ammaré, 62 ans, ménagère
peule, Dogba, 12-04-04)
La ‘maladie du varan’, pour qu’elle affecte un enfant, il suffit que sa
mère ait marché sur l’endroit où (un varan) est mort ; ou bien qu’elle ait
eu peur en en voyant un, (alors, la maladie) attrape la mère, puis elle
atteint l’enfant. Mais si (la mère) capture (le varan) et le mange, il
373
nyawu
n’arrivera rien. (...) Avant que la mère le mange, on doit extraire des
vertèbres de (l’animal) (litt.: une chose articulée dans la colonne verté-
brale). On les assemble et on les suspend au cou de l’enfant, puis il se
rétablit.
Sinon, on égorge le (varan), on prend le couteau avec lequel on l’a
égorgé et on le pose sur l’enfant : on dit qu’on égorge le varan. On
compose un remède que l’on fait boire à l’enfant et (avec lequel) on le
lave. On dit qu’on a emmené l’enfant et que l’on a égorgé le varan.
DESCRIPTION
Feere koo ɓinngel yotti yaago, nyawu man haɗan ngel yaago. Koo
ngel ɗon nyaama, ɓanndu maagel loorataa, sey ngel ɗon siiɓoo
noon. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-04-04)
Même si l’enfant est à l’âge de marcher, cette maladie l’en empêchera.
Quoi qu’il mange, il ne grossit pas, il ne fait que de s’anémier.
To ɓinngel nyawi nyawu huutooru, ngel fooƴan, ngel ɗon
melƴindoo, nanndita bee huutooru. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
20-03-05)
Lorsqu’un enfant a la ‘maladie du varan’, il maigrit, il sort et rentre la
langue de façon irrépressible, il ressemble au varan.
● nyawu jiija ou nyawu poliyoo
► poliomyélite (litt. : maladie de l’infirmité)

Cette appellation de nyawu jiija, bien que courante, est peu satis-
faisante. En effet, il existe des infirmités congénitales, d’autres qui
découlent d’accidents divers, cérébraux ou traumatiques, qui ne sont
donc pas provoquées par un poliovirus.
● nyawu junngo
► maladie envoyée par sorcellerie (litt. : maladie de la « main »)

● nyawu kallungu / nyawuuji kalluɗi


► maladie grave (litt. : maladie méchante)

● nyawu kosam cf. kosam > kosam daada


► maladie de l’enfant au sein (litt. : maladie du lait) causée par le « mauvais

lait » de la mère
Ɗum nyawu kosam woni nyawu ɓikkon am. To ngu ɗon tuutna,
ɗon saarna kon, ngu wallintaa kon, ammaa, to ngu tuutnataa,
saarnataa kon, ɗum naawan kon jamum. (Dada Bouba, 35 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
C’est la « maladie du lait » qui touche mes enfants. Si elle les fait
vomir, si elle leur donne la diarrhée, elle ne les oblige pas à rester
couchés, mais, si elle ne les fait ni vomir ni avoir la diarrhée, elle les
rend très malades.
● nyawu koyngu
► maladie bénigne (litt. : maladie légère)

374
nyawu
● nyawu kuturu
► lèpre (syn. cf. saɗawre)

● nyawu laral ɓanndu


► maladie de peau, dermatose (litt. : maladie de la peau du corps)
● nyawu layanngu
► maladie évolutive (litt. : maladie lianescente)

● nyawu les
► maladie sexuellement transmissible (euphémisme ; litt. : maladie d’en bas)

Jonta kam, gaaye majji. Ɗum Yaa Jawmiraawo oon majjini ɗe.
Wakkati nde ɗe eggi, yimɓe puɗɗi nango wayne ɗon mari sompis,
feere boo ciiɓoowu. Hannde kam, sompis daaytake ; to nyawu les
nanngi goɗɗo ni, ɗum ciiɓoowu, ngam nyawuuji man fuu ɗon bee
yaake maaji. Zaman ɓooyma, ɗum gaaye ɓurata ɓillugo yimɓe
no. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Actuellement, la syphilis a disparu. C’est le Seigneur qui l’a fait dispa-
raître. Au moment où elle est partie définitivement, on a commencé à
entendre qu’un tel a une gonococcie, un autre le sida. Aujourd’hui, la
gonococcie a reculé, (mais) si qqn attrape une IST, c’est le sida, car
toutes les maladies ont leur temps. Autrefois, c’est la syphilis qui
dérangeait le plus les gens.
Ɓurnal fuu haa mooɓodal yimɓe keɓata nyawu sida.
La plupart du temps, c’est au cours de relations sexuelles que l’on
attrape le sida.
● nyawu marngu gilɗi
► maladie avec ‘vers’

● nyawu naawngu
► maladie douloureuse

● nyawu ndaaɓoowu / nyawuuji daaɓooji


► maladie contagieuse

● nyawu ndaaɓoowu gal dubbe


► maladie sexuellement transmissible (litt. : maladie contagieuse par les

‘fesses’)
● nyawu ndanydaangu / nyawuuji danydaaɗi
► maladie innée (litt. : avec laquelle on naît)

● nyawu neldaangu / nyawuuji neldaaɗi


► maladie envoyée (par sorcellerie)

● nyawu ngaɗanngu ɗaɗi


► cancer (litt. : maladie qui fait des racines)

● nyawu ngartanngu
► maladie chronique (litt. : maladie qui revient)

Nyawu sukar, ɗum nyawu ngartanngu, ngam to goɗɗo woodi


ngu, o accataa yargo lekki foddee balɗe maako, o accataa boo
375
nyawu
aynugo nyaamdu maako. (Amadou Roufaou, infirmier, hôpital de
Petté, 28-05-04)
Le diabète est une maladie chronique, car, lorsque qqn l’a, il doit
prendre un médicament à vie, et il ne doit pas cesser de surveiller son
alimentation.
● nyawu njeenu
► maladie sexuellement transmissible (euphémisme) (litt. : maladie de

l’adultère)
● nyawu nyii’e (cf. nyiindere)
► carie dentaire (litt. : maladie de dents)

Yimɓe ɗon kurgira nyawu nyii’e bee leɗɗe jur. Goɗɗo ɗon dolla
ɗaɗi jaaɓi, wusɓoo. Goɗɗo dolla ɗaɗi sipakareehi, wusɓoo.
Goɗɗo dolla mannda fite, wusɓoo. Goɗɗo dolla ɗaɗi caɓɓulli
gorki, wusɓoo. Goɗɗo tiɗɗa aspuroo malla sukar nder nyiindere
ndee. Goɗɗo saawa ɗaccere ɓuuski nder hottollo, jo’’ina dow
nyiindere ndee. (Goggo, ménagère à Dogba, 03-05-04)
On soigne la carie dentaire avec de nombreux remèdes. On fait une
décoction avec des racines de jujubier sauvage (Ziziphus mauritiana)
et on se rince la bouche avec. On fait une décoction de racines de
sipakareehi et on se rince la bouche avec. On fait bouillir de l’eau
avec du sel de cuisine et on se rince la bouche avec. On fait une
décoction de racines d’un Ximenia americana qui ne donne pas de
fruits et on se rince la bouche avec. On presse un comprimé d’aspirine
ou un morceau de sucre dans la dent. On enveloppe de la gomme de
Combretum nigricans dans du coton et on pose (cet emplâtre) sur la
dent.
● nyawu paɗɗe (cf. faɗɗere)
► épilepsie (litt. : maladie des évanouissements)

● nyawu reedu
► diarrhée (litt. : maladie de ventre)

Ɓurna ko fuɗɗata nyawu reedu, ɗum ndiyam malla nyaamdu bee


saltee. Feere boo, nyaamdu lakasndu hawta bee naange. Gilɗi
reedu mbaawataa dirɓugo, sey ɗi tuuta, ndeen goɗɗo oo boo
saara. (Mal Saïdou Djakaou, guérisseur guiziga, Ligazang-Loubour,
23-05-04)
Ce qui provoque la diarrhée, généralement, c’est l’eau ou la nourriture
sales. Parfois aussi, une nourriture insipide s’ajoute à (la chaleur du)
soleil. Les vers intestinaux ne réussissent pas à digérer (litt. : écraser)
(la nourriture), alors ils la vomissent et la personne, elle, a la diarrhée.
● nyawu rewɓe
► maladie ou infection sexuellement transmissible (MST / IST) (litt. :

maladie des femmes)


Les règles sont aussi considérées comme « maladie de femmes ». Les
376
nyawu
femmes sont considérées comme les propagatrices des IST, du fait de
leur dépravation et de leur goût pour l’argent. Les ‘vers’ de ces
maladies se trouvent effectivement chez les hommes, mais leur
dispersion dans la population est provoquée par les femmes. Pour la
majorité, cependant, la source même des ‘vers’ des IST est chez la
femme.
Ɗum rewɓe ɗuuɗɗinta nyawu les, ngam ɓe noototo jamum koo
juulɗo kal, koo kaaɗo kal ; haa ɓe keɓata ceede ni ɓe njaata. [...]
Gilɗi nyawu maajum har worɓe ɗi ngoni, ammaa ɗum rewɓe
cankititta ɗi nder wuro ; kanjum ɓe ƴeewnortoo ngu nyawu
rewɓe. Sompis boo ɗon wa’i bana tagamma mbordi. Fuɗɗam
maagu gal worɓe. To gorko marɗo sompis malla sida wa’’ake
debbo, ɗum raaɓan mo. Ɓe anndaa mbi’a debbo raaɓi gorko,
ammaa, her gorko ngu woni. Sey jonta ndee, nyawu nguu safti
raaɓraaɓtindiri, ɓe ngartiri ngu nyawu rewɓe. (Gadjiwa, guéris-
seur, Dogba, 23-09-04)
Ce sont les femmes qui multiplient la maladie vénérienne, parce
qu’elles répondent fréquemment aux avances du musulman aussi bien
que du païen ; c’est seulement où elles obtiennent de l’argent qu’elles
vont. (...) Les ‘vers’ de cette maladie, c’est chez les hommes qu’ils se
trouvent, mais ce sont les femmes qui les dispersent dans le village ;
voilà pourquoi on l’appelle « maladie des femmes ». La chaude-pisse
par exemple se manifeste sous l’aspect de pus. Elle commence chez
l’homme. Lorsqu’un homme atteint de chaude-pisse ou du sida
couche avec une femme, cela va l’infecter. Ceux qui ne savent pas
disent que c’est la femme qui a contaminé l’homme, mais c’est chez
l’homme que se trouve (la maladie). Comme maintenant, cette
maladie a fini par se propager un peu partout, on l’a classée comme
« maladie de femmes ».
● nyawu saltee
► choléra (litt. : maladie de la saleté), syn. cf. koleraa

● nyawu suk(k)ar ; syn. moderne diyabeet


► diabète (litt. : maladie du sucre)

DESCRIPTION
Nyawu sukkar to nanngi goɗɗo, o yaran ndiyam jur, o sillan boo
jur. Ɓanndu maako to waɗi huuduure, nde yamɗitittaa bee law.
Ammaa nyawu nguu, naa ɗum nyawu sukkar bana yimɓe
mbi’ata ɗoo, [yimɓe ɗon ngaɗa bana sey to goɗɗo nyaami sukkar
jur ngu nanngata mo], ɗum nyawu ngu sukkar ɓesdotoo nder
ƴiiƴam goɗɗo. To dopta’en ndaari nder ƴiiƴam ɗaam, ɓe tawan
sukkar ɗon ɗuuɗi. (Amadou Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-
05-04)
Quand le diabète affecte une personne, elle boit beaucoup d’eau, elle
urine aussi beaucoup. Si elle a une plaie, celle-ci ne guérit pas vite.
377
nyawu
Cette maladie n’est pas une maladie du sucre comme on le dit, (les
gens font comme si la maladie ne s’en prenait qu’à ceux qui mangent
beaucoup de sucre), c’est une maladie où le sucre augmente dans le
sang de la personne. Lorsque les médecins examinent ce sang, ils
constatent qu’il contient trop de sucre.
Nyawu sukar ɗon feere feere. Nannganngu ɗaamol, kangu
wi’etee « insulino-dépendant ». Feerewu boo, fofoodu maagu nder
hoore goɗɗo. Kanjum kam laarani haala kilo ndiyam nder
ɓanndu. Goɗɗo to ɗon silla, ɓanndu ɗon timma. Koo ndokkuɗaa
mo lekki nyawu sukar « insuline » maa, nafataa mo. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
Il y a diverses sortes de diabète. Celui qui attaque la rate, c’est lui que
l’on dit « insulino-dépendant ». L’autre, son origine se trouve dans la
tête. Il est relatif à la quantité d’eau (contenue) dans le corps. Quand
la personne urine, elle devient très maigre. Même si vous lui donnez
le remède du diabète (à savoir) de l’insuline, cela ne lui servira à rien.
Goɗɗo nyawɗo nyawu sukar sillan law law, o ɗomɗan boo law, o
maatataa dolo boo. Ɓanndu wulan, teddan. (Mal Saïdou Djakaou,
guérisseur guiziga, Ligazang-Loubour, 23-05-04)
La personne atteinte de diabète pisse très souvent, elle a souvent soif
et ne ressent pas la faim. Elle est fiévreuse (litt. : son corps chauffe) et
se sent fatiguée (litt. : son corps est lourd).
To goɗɗo nyawi nyawu sukar, ɓanndu maako fuu naawan, gite
maako ngi’ataa booɗɗum, ɓanndu ɗon teddi, o soofan law law,
fahin mooƴooƴo boo nanngan mo, o ɗon maata ɗomka. (Hamadou
Bouba, infirmier laborantin, CMAO Meskine, 05-05-04)
Lorsque qqn a du diabète, il a mal partout, il ne voit pas bien, il se sent
lourd (litt. : son corps pèse), il pisse très souvent, il a des fourmil-
lements et il a soif.
Ɗum nyawu sukar fuɗɗani yam huuduure, nde salii yamɗititgo
haa ɗum taƴi yam hoondu. Kangu ngu nanngataa koo moy fuu,
sinaa ustuɗo duuɓi. Ɗum nyaamgo sukar jur jur fuɗɗata ngu. [...]
To nyannde nyawu sukar nanngi goɗɗo, ɓanndu maako fuu
waɗan mooƴooƴo. To huuduure waɗi mo boo, nde yamɗitittaa sey
nde ɗon ila ndiyam tum. (Baba Aladji, guérisseur, Lopéré, Maroua,
26-11-04)
C’est le diabète qui m’a causé un ulcère (litt. : une plaie, elle refuse
de guérir) au point de me couper un doigt (de pied). Ce (diabète)
n’affecte pas n’importe qui, mais seulement celui/celle qui a un âge
avancé (litt. : dont les années (à vivre) ont diminué). C’est une forte
consommation de sucre qui le provoque. (...) Le jour où qqn attrape le
diabète (litt. : où le diabète attrape qqn), il a des fourmillements dans
tout le corps. S’il a une plaie, celle-ci ne guérit pas et ne fait que de
suinter.
378
nyawu
CAUSES
Jotta ɗoo, ngam a woodi sunku, a ɗon tokkii nyaama kusel
payngel bee sukar deydey asaweere, fakat a nyawan nyawu
sukar. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Maintenant, sous prétexte que tu as de l’argent, si tu manges
continuellement de la viande grasse et du sucre pendant une semaine,
à coup sûr tu auras du diabète.
Woodi nder ɓanndu innu yeɓre suklantoonde haala jo’’itingo
ɗuuɗgo sukar. Woodi kilo deydey no sukar wonata nder ƴiiƴam.
Huunde suklantoonde haala kilo sukar, mi ɗon seka ɗum ɗaamol.
Nder ɗaamol ngool, pellel feere ɗon suklanoo jippingo sukar to
ɗam ɗuuɗi nder ɓanndu. Feere boo, bana to goɗɗo doggi jur,
huunde feere waɗan mo, ɓe ɗon mbi’a ɗum « ipogilisemii », ngam
sukar ustake jamum. Ɗaamol haɓda jo’’itina ɗam kalkal. Nyawu
sukar, ɗaamol nanngata. To ngol nyawi, sukar ɗon yiiloo nder
ɓanndu goɗɗo fuu, koo nder ƴiiƴam, koo nder cille, fuu ɗam ɗon
heewi. Kanjum torrata yimɓe. (Amadou Roufaou, infirmier, hôpital
de Petté, 28-05-04)
Il y a dans le corps de la personne une partie qui s’occupe d’équilibrer
la quantité de sucre. Il doit y avoir une proportion exacte de sucre dans
le sang. La chose qui se charge de la question de proportion de sucre,
je pense que c’est la rate. Dans la rate en question, il y a un endroit
particulier qui s’occupe de faire descendre le (taux de) sucre s’il y en
a trop dans l’organisme. Parfois, lorsque qqn a beaucoup couru, par
exemple, il lui arrive quelque chose que l’on appelle « hypogly-
cémie », parce que le (taux de) sucre a trop diminué. La rate tente de
le rétablir exactement. Le diabète, c’est la rate qu’il affecte. Si elle est
malade, le sucre se balade dans tout l’organisme, que ce soit dans le
sang ou dans les urines, tout en est plein. C’est cela qui fait souffrir
les gens.
TRAITEMENT / PRÉVENTION
To nyawu sukkar ɗon gal ɗaamol, nyawɗo ngu ɗon mari sukkar
jur nder ɓanndu maako. Ɓe kaɗan mo nyaamgo nyaamduuji
marɗi sukkar, ngam to o ɗon nyaama ɗi, o maayan. Ɓe kaɗan mo
kala huunde marnde sukkar fuu. Ammaa, kuuje feere, to sukkar
ɗuuɗaay nder toon, o nyaaman seɗɗa. Yaake feere boo, to leɗɗe
o yarata ɗuuɗi nder ɓanndu maako, huunde ɓe mbi’ata
« ipogilisemii », waatoo sukkar famɗiti nder ɓanndu maako, sey
ɓe ndokka mo kuuje marɗe sukar, haa o warta bana naane.
(Amadou Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
Lorsque le diabète affecte la rate, le malade a trop de sucre dans
l’organisme. On lui interdit de manger des aliments sucrés, car, s’il en
mange, il va mourir. On lui interdit tout ce qui contient du sucre. Mais,
certains (aliments) qui ne contiennent pas beaucoup de sucre, il peut en
379
nyidda
manger un peu. Parfois, si le médicament qu’il prend est en quantité
excessive dans son organisme, ce que nous appelons « hypoglycémie »,
c’est-à-dire qu’il y a un déficit de sucre dans son organisme, on doit lui
donner des aliments sucrés pour qu’il se rétablisse.
Dopta wi’i yam mi ɗon mari nyawu sukar. [...] O haɗi yam
nyaamgo kuuje marɗe sukar, maaroori, ɓulumji, ɓiɓɓe leɗɗe,
ammaa o wi’i mi nyaama gawri kiiɗndi kam. To ndi hoociraama
haa ladde, waɗan baakin lebbi nay, ngam to noon kam, ndi
woodaa sukar. O hokkaay yam sarti. (Hamandjoda, hôpital de
Petté, 27-05-04)
Le « docteur » m’a dit que j’ai le diabète. (...) Il m’a interdit de manger
des choses sucrées, (comme) le riz, les ignames, les fruits, mais il m’a
dit de manger du vieux sorgho. Si on l’a rapporté de la brousse (du
champ), il doit passer environ quatre mois (avant de pouvoir être
consommé), de cette façon, il ne contient pas de sucre. Il ne m’a pas
fixé de délai (pour arrêter ce régime).
To innu nyaami sukkar jur, sey o dimmboo, o waɗa espor haa o
heɓa sukkar ɗam sankitoo nder ɓanndu maako. Bana yimɓe
dogganɓe meere meere ɗoo, ɓe ngattaa nyawu sukkar ngam
sukkar ɗaam heɓataa mooɓtaago nder ɓalli maɓɓe. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
Si qqn mange beaucoup de sucre, il faut qu’il bouge, qu’il fasse du
sport pour que le sucre puisse se disperser dans son corps. Les per-
sonnes qui courent pour courir (i.e. les sportifs), ils ne développent
pas de diabète parce que le sucre ne peut s’accumuler dans leur corps.
To goɗɗo nyawi nyawu sukar, mi seɓa nelɓi, mi una, mi hokka
mo o nyaama bee nyiiri baakin asaweere. (Mal Saïdou Djakaou,
guérisseur guiziga, Ligazang-Loubour, 23-05-04)
Lorsque qqn a le diabète, je prends de l’écorce fraîche de Diospyros
mespiliformis que je pile et je lui donne ça pour qu’il le consomme
avec de la boule pendant environ une semaine.
● nyawu wiɓɓere ; syn. moderne buroŋsiit
► bronchite (litt. : maladie de poitrine)

nyidda (v.)
► être sale, malpropre
To dabbunde naasti ni, yimɓe nyidduɓe kam acci yiiwaago.
Dès que commence la saison froide, les gens sales arrêtent de se laver.

nyiindere / nyiiƴe (ou) nyii’e – nde/ɗe (n.)


► dent

380
nyiindere
– Foomoonde yibba, liɗɗi mbooja !
– Nyiindere wurtotoonde. (Devinette, cf. Eguchi 1974, p. 29)
– La berge s’éboule, les poissons deviennent rouges !
– La dent qui pousse.
(La gencive est comparée à la berge d’un fleuve. Elle saigne et se fend
lors de la pousse des dents.)
Nyiindere maako ittake.
Il a perdu une dent. (Litt. : une dent de lui s’est enlevée.)
Mo kurguɗaa nyiiƴe, ƴakkan ma aawdi. (Prov.)
Celui a qui tu as soigné les dents te croquera ta semence. (C’est celui
à qui vous avez fait du bien qui vous fera du mal.)
Hajja yehi Makka wartidi bee nyiindere cardi.
Hadja est allée à La Mecque et est revenue avec une dent en argent.
Fooɗgo tabaa jamum fuunni mo nyiiƴe.
Le fait de trop fumer lui a taché les dents.
● nyiikon-suwa
► peau épaisse garnie de petites aspérités que l’on trouve sur la gencive de

certains nouveau-nés au niveau où apparaîtront les molaires de la


mâchoire inférieure (litt. : petites dents d’Arabe)
Min mbaawataa wiigo nyiikon-suwa ɗum nyawu. To ɓe ndanyi
ɓinngel, to ngel waɗi baakin lewru, feere ɓe ngadda ngel ɓe itta
kon ngam to ɓe ittaay kon, to ngel mawni, paɓɓooje torran ngel.
Ɓikkon feere boo marataa nyiikon-suwa kon ɓe ittata. [...] To ɓe
ngaddi ɓinngel marngel nyiikon-suwa, mi tella ngel. Haa babal
gaggidde tammii fuɗgo ɗoo, woodi kuuje daneeje bana gilɗi, mi
hoɓɓita ɗe bee laɓi, mi wurtina. Ɓaawo ɗon boo, mi ƴara ngel
reedu, ƴiiƴam wurtoo, mi yiggataa lekki sam. Ndeen, koo to ngel
mawni, paɓɓooje ɓikkon nanngataa ngel. To gaggidde ɗon puɗa
boo, ngel saarataa. (Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri,
Dourga-Godola, 01-06-04)
On ne peut pas dire que les « petites dents d’Arabe » sont une maladie.
À la naissance de l’enfant, quand il a environ un mois, on l’emmène
pour qu’on les lui enlève, car autrement, quand il sera grand, il souffrira
de ‘paludisme’. Certains enfants n’ont pas de « petites dents » à enlever.
(...) Quand on amène l’enfant qui a ces petites dents, je l’allonge sur le
dos. À l’endroit où les molaires pousseront, il y a des choses blanches
qui ressemblent à des vers ; je les enlève par plaques avec un couteau
et je les sors. Ensuite, je lui scarifie le ventre, le sang coule (mais) je ne
mets aucun remède dessus. Puis, même quand il sera grand, il n’aura
pas les fièvres d’enfants. De même, quand les molaires (lui) pousseront,
il n’aura pas de diarrhée.
● nyiindere gaggirre / nyiiƴe gaggidde ou gaggirre / gaggidde
► molaire

381
nyiindere
● nyiindere Makka
► dent en or (litt. : dent de La Mecque)
● nyiindere rawaanduure / nyiiƴe rawaanduuje
► canine (litt. : dent de chien)

● nyiiƴe kosam
► dents de lait

To daada ɗon yarna ɓinngel mum ndollam, o aarta o suuwa kooli


tati nder maajam taa ngel fuɗɗira nyiiƴe feere feere. (Mama
Kaltoum, ménagère, Dogba, 05-05-04)
Lorsque la mère fait boire à l’enfant de l’eau de sorgho natronée, elle
doit d’abord y tremper trois doigts pour que (l’enfant) n’ait pas les
dents qui poussent en désordre.
● nyiiƴe cakke
► dents surnuméraires (litt. : dents qui poussent en dessous)

● nyiiƴe puunɗe
► dents tachées

● nyiiƴe caakiliije
► dents écartées

● caayoori nyiiƴe cf. caayoori


● nyawu nyiiƴe
► carie dentaire (litt. : maladie des dents)

● puɗol nyiiƴe
► poussée des dents

To nyiiƴe puɗooje ɗon ngurtoo, ɓikkon ɗon caara, ɗon tuuta,


ɓanndu ɗon wula, kurgun man boo walaa. (Goggo Damdam,
ménagère, Doga-Maoundé, 25-09-04)
Lorsque les dents qui poussent sortent, les enfants ont la diarrhée, ils
vomissent, ils ont de la fièvre (litt. : leur corps chauffe) et il n’y a pas
de remède à cela.
● solgo nyiiƴe
► perdre ses dents, avoir les dents qui tombent

TRAITEMENT
On fait des brosses à dents avec des bâtonnets de Salvadora persica
ou, à défaut, d’Azadirachta indica.
[Haa nyawndaago naawral nyiiƴe] goɗɗo ɗon dolla ɗaɗi jaaɓe,
wusɓoo. Goɗɗo dolla ɗaɗi sipakoreehi, wusɓoo. Goɗɗo dolla
mannda-fite, wusɓoo. Goɗɗo dolla ɗaɗi caɓɓulli-gorki, wusɓoo.
Goɗɗo nama aspuroo malla sukar, takka dow nyiindere man.
Goɗɗo saawa ɗaccere ɓuuski nder hottollo, jo’’ina dow nyiindere.
(Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
(Pour soigner le mal de dents), on fait bouillir (dans de l’eau) des
racines de Ziziphus mauritiana et l’on se rince la bouche (avec le
382
nyiindere
décocté). On fait bouillir des racines de sipakoreehi et on se rince la
bouche (avec le décocté). On fait bouillir (dans le l’eau) du sel de
cuisine et l’on se rince la bouche avec la solution. On fait bouillir des
racine de caɓɓulli-gorki et on se rince la bouche (avec le décocté).
On écrase un comprimé d’Aspro ou de sucre, et on colle (cette poudre)
sur la dent. On emballe dans du coton de la gomme de Combretum, et
l’on pose (le tout) sur la dent.
[Haa hooyna naawral nyiiƴe], ɓe itta seɓre golommbi, ɓe nguufa.
Ɓe ngasa ɗaɗol ndeera-nagge, ɓe kawta bee kilbu, wuufa. Ɓe itta
ɗaccere ɓuuski-boɗeehi, ɓe caawa nder hottollo, ɓe takka dow
nyiindere ; koo to nde seeki, malla boo nde ɗon dimmboo, nde
joototo. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
(Pour calmer les maux de dents), on prend de l’écorce fraîche de
Stereospermum kunthianum que l’on met dans la bouche. On déterre
la racine de Boerhavia diffusa que l’on associe à du natron, et on met
(ça) dans la bouche. On prend de la gomme de Combretum sp. que
l’on emballe dans du coton, et l’on colle cela sur la dent ; qu’elle soit
fendue ou qu’elle branle, elle se remettra (comme il faut).
Kurgun naawral nyiiƴe, ɓe ɗon ngaɗa ɗaɗi ɓaleeriiho, seɓre
golommbi, seɓre ɓokki ; seɓre pattarlaahi ɓe tappa bee kilbu
laaciijam, wuufa. Feere boo, seɓre ngalbiihi, dolla wuufa. (Baba
Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Pour soigner les dents (i.e. la carie dentaire), on pose (dessus) des
racines d’indigotier, de l’écorce fraîche de Stereospermum kunthia-
num, de baobab ; l’écorce fraîche d’Acacia polyacantha, on la bat
avec du natron fibreux, et on garde (ça) dans la bouche sans l’avaler.
Parfois, on fait bouillir de l’écorce fraîche de Vitex doniana et on la
chique.
nyiiƴe wamnde
dents d’âne (Insulte)
► morsure
Laar nyiindere o tiggi yam !
Regarde comment il m’a mordu ! (Litt. : regarde la dent qu’il m’a
plantée !)
► sourire (au pluriel)
Hakkee o ɗon seyi, o fuu maako o nyiiƴe noon.
Comme il est content, il est tout sourire.
Naa siŋŋingo nyiiƴe min mari haaje waay ! Minin kam, ceede
amin min ngiɗi.
Ce n’est pas de sourires (litt. : de montrer les dents) que nous avons
besoin. Nous, c’est notre argent que nous voulons.

383
nyiiri
nyiiri / nyiiriije – ndi/ɗe (n.)
► « boule » de céréale (sorgho, petit mil, riz, maïs, et même farine de
manioc)
Duuɓi nyiiri, lewru haako. (Prov., Eguchi 1974, p. 73.)
Des années de « boule », (mais) un mois de (la même) sauce.
(On ne se fatigue jamais de la « boule », mais il ne faut pas l’accom-
pagner toujours de la même sauce.)
To ɓinngel ciki duuɓi ɗiɗi, mi fuɗɗan nyaamnugo ngel nyiiri.
(Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Lorsque l’enfant a atteint deux ans, je commence à lui faire manger
de la « boule ».
● nyiiri kosam
► boule au lait (cf. paɓɓooje)

nyilɓe – ɗe (n.)
► mucosités nasales, morve ; cf. ndamba
Daga kine maa fuu nyilɓe, miin mi ɗon waɗa haaje am.
Tu avais encore la morve au nez que j’étais (déjà) émancipé.

nyitta (v.)
► moucher (qqn) ; cf. fiifa
Daada ɗon nyitta ɓinngel mum.
La mère mouche son enfant.

nyittirde / nyittirle – nde/ɗe (n.d.v.) ; < nyitta


► chair qui sépare les narines, et que l’on serre entre ses doigts quand on se
mouche ; (litt. : [endroit] où l’on mouche)

nyittoo (v.)
► se moucher

nyobborgol / nyobborli – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < nyobba


► ride
● nyobborli ngaari nayeeri
► rides très accentuées au milieu du front (litt. : rides de vieux taureau) ;
dans les magazines féminins actuels, on parle de « rides du lion »

nyola (v.)
► pourrir, se décomposer, se putréfier
Huuduure ndee nyoli.
La plaie s’est putréfiée.

384
ŋa’el
nyoore / nyooje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < nyo’a
var. nyo’re / nyo’je
► fait de parler de qqn en son absence (généralement en mal)
► calomnie, médisance, ragots
Haa pattule, goɗɗo nanata haala sida. Ɗum warti bana nyoore :
« Laar lee, oo ɗoo ɗon timma, ɗum sida timminta mo, hunnduko
maako furɗi ». (A., prostituée, Domayo, Maroua, 16-01-06)
C’est au quartier qu’on entend parler du sida. Cela alimente les ragots
(litt. : c’est devenu comme des ragots) : « Regarde un peu, celui-
ci/celle-ci est en train de fondre, c’est le sida qui le/la fait maigrir,
il/elle a les lèvres grises.

nyuufoo (v.)
► atteindre l’âge de la puberté (garçon ou fille) ; syn. balingoo
To ɓinngel fuɗɗi nyuufaago, laɓruha boo fuɗɗa fuufgo.
Dès que l’enfant commence sa puberté, les poils pubiens commencent
aussi à pousser dru.

ŋaaɓoo (v.)
► bâiller
Ndotti ŋaaɓoo, bone loowoo. (Prov.)
Le vieux bâille et la souffrance pénètre (en lui). (Les deux phéno-
mènes sont concomitants et permanents.)
A ɗon ŋaaɓoo, ɗum weelo na, malla ɗoyɗi ?
Tu bâilles de faim ou de sommeil ?
Woodi kuungel feere pamarel nder daande, deydey to goɗɗo
ŋaaɓake ɗoo, a ɗon yi’a ngel, ɗum ngeldaande. (Aladji Abdou, 50
ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Il y a une petite chose dans la gorge, que l’on voit lorsque qqn bâille,
c’est la luette.

ŋa’el – ngel (n.d.v.) ; < cf. ŋaƴƴina


► torticolis
Wakkati haa mi wara, daande am ɗon darii cir noon balɗe tati. Nde
leltataako. Koo ɓe ndokki yam nyaamdu, mi fotaay mi turoo ngam
daande ndee ɗon ŋa’’inii, sey to ɓe nyaamnatam noon. Ammaa nde
ngarmi, ɓe tufimmi baate tati, ɗum waɗani yam daama. (Aminatou
Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
À mon arrivée, mon cou était complètement raide depuis trois jours. Il ne
pouvait se redresser. Même si l’on me donnait de la nourriture, je ne
385
ŋa’’ina
pouvais me pencher car mon cou était devenu raide, et il fallait que l’on
me fasse manger. Mais quand je suis venue (à l’hôpital de Petté), on m’a
fait trois piqûres, et cela m’a procuré une amélioration.

ŋa’’ina Cf. naƴƴina


ŋarol / ŋari – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < ŋaroo
► beauté
Ngorgi maaɗa to ɓuri ma ŋari, ɓur mo limce. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Si ton ami te surpasse en beauté, surpasse-le en habillement.

ŋata – v. (v.)
► mordre
To amaana ɗon, nyiindere ŋatataano ɗemngal.
Si la confiance existait, la dent n’aurait pas mordu la langue. (Prov.,
cf. Dahirou 2004, p. 47)
Dakam haa o ŋati ɗemngal maako.
(C’était) tellement délicieux qu’il s’en est mordu la langue.
Rawaandu haaŋaandu ŋati ɓinngel haa ɓe njaari ngel lopitaal.
Un chien enragé a mordu l’enfant, si bien qu’on l’a emmené à
l’hôpital.
► provoquer un élancement (douleur) ; cf. ƴakka
► provoquer une douleur analogue à une morsure
[...] To mi maƴƴi ni, [yitere am] ɗon ŋata. (Didjatou Amadou, 60
ans, ménagère peule, Petté, 27-05-04)
(...) Lorsque je cligne des yeux, (je ressens) un élancement dans mon
œil (litt. : mon œil mord).
Sey to ɓe maati reedu fuɗɗi ŋatgo ɓe, ɓe ngarata kilo.
Elles ne viennent à la consultation prénatale que lorsqu’elles res-
sentent les premières contractions (litt. : que le ventre commence à les
mordre).

ŋatannde / ŋatanɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < ŋata


► morsure
● ŋatannde mboodi (euphémisme : meemtannde)
► morsure de serpent
● ŋatannde rawaandu
► morsure de chien
Dans le texte ci-dessous, on notera que la personne interviewée
considère que le chien, en mordant, inocule un venin analogue à celui
du serpent.
Rawaandu ŋati yam danngo keenya fajiri. Woodi lekki feere ɓe
386
ŋaƴƴinol
ngaddanimmi haa mi yara. Nde ngartumi saare, ɓe ceɗi njaareendi
mukkiimi. Ɓe tefoyi jaɓɓe boo, murmi ngam taata tooke njottoo
ɓernde. Nyallumi takkugo hayre ɓaleere haa kosngal ngaal, ngam
ittugo tooke ɗee. Haa asira tooke timmi, suy nde soli. Jonta, lutti
kuuduyel ; daliila maagel ngarmi lopitaal. Ndopta wii yam to
huunde heɓi yam bana ni, sey mi yaawa mi wara lopitaal, taa mi
nyaama njaareendi kam, ngam fuɗtinan nyawu feere. (Abdou
Hamidou, patient au CSI de Dargala, 15-06-04)
Un chien m’a mordu à la cuisse hier matin. Il y a un remède que l’on
m’a apporté à boire. Quand je suis revenu chez moi, on m’a tamisé du
gros sable que j’ai mis dans ma bouche. On est aussi allé chercher des
tamarins que j’ai sucés pour empêcher le poison d’atteindre le cœur.
Je suis resté toute la journée avec une ‘pierre noire’ collée sur ma
jambe pour enlever le poison. Ce n’est que le soir que le poison a fini
et que la (pierre) est tombée. Maintenant, il ne reste qu’une petite
plaie, et c’est à cause d’elle que je suis venu au centre de santé.
L’infirmier m’a dit que si une chose comme ça m’arrivait, il fallait
que je me dépêche de venir au centre de santé et que je ne mange pas
de sable, car cela provoquerait (litt. : ferait sortir) une autre maladie.

ŋattoo (v.d.) ; < ŋata


► se mordre soi-même

ŋaƴa (v.)
► désigner (qqn ou qqch.) à (qqn) en pointant la langue dans sa direction
Ce geste n’est pas considéré comme particulièrement élégant, il est
donc peu recommandé. Les femmes en sont les principales utili-
satrices.
O ŋaƴi soobaajo maako.
Elle a fait un geste de la langue à l’intention de sa camarade.

ŋaƴƴina (v.)
var. : ŋa’’ina
► provoquer des convulsions (épilepsie, éclampsie ; litt. : faire se raidir)
Woodi nyawu feere nanngata reedu’en, ngu ɓe mbi’ata gaddol.
Ngu ɗon ŋaƴƴina ɓe [...]. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier
peul, Maroua, 15-04-04)
Il y a une maladie qui affecte les femmes enceintes, que l’on appelle
éclampsie. Elle leur donne des convulsions (...).

ŋaƴƴinol – ngol (n.d.v.) ; < ŋaƴƴina


var. ŋa’’inol
► convulsions ; cf. gaddol
Nyawu gaddol, a foti mbi’aa ɗum ŋa’’inol, ngam ngu ŋa’’ina innu.

387
ŋelina
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
L’éclampsie peut aussi être appelée « convulsions », car elle
provoque les convulsions de la personne.

ŋelina (v.d.)
► chatouiller
[Ngilngu] nguu ɗon ŋelina yam noon [...]. (Asta Fidjondé, 60 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Ce (ver) n’arrête pas de me chatouiller (...).

ŋereetu – ngu (adj.)


► adjectif qui qualifie seulement ceeɗu
● ceeɗu ŋereetu
► le pire moment de la saison chaude
Wakkati caayoori hallata, sey ceeɗu ŋereetu. (Mal Djamo, 38 ans,
commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
Le moment où le caayoori devient grave, c’est seulement au pire
moment de la saison chaude.

ŋoɓa (v.)
► courber
Nyawu peewri na ŋoɓan goɗɗo.
Le peewri courbe la personne.

ŋoccita (v.)
► prendre un morceau (de « boule ») à la main
► prendre une part (de qqch.) à la main

ŋonyoo (v.)
► ronger
[...] Ngilkon koon nyaanyan bana madam-calka, malla siikre,
ŋonyotoo larel dowyel. (Asta Fidjondé, 60 ans, ménagère peule,
Dogba, 22-09-04)
(...) Ces petits vers grattent comme le cancrelat ou le grillon et rongent
l’épiderme.

ŋooɗa (v.)
► avoir une crampe
To joonde juuti, goɗɗo ŋooɗan.
Si on reste longtemps en position assise, on aura une crampe.
Kiistawol debbo bee gorko mum bee waaye mum. Gorko wi’i dilli
jahaangal. Suy debbo maatinoyi waaye mum na gorko mum
walaa ɗon. Waaye wari naasti bee debbo. Ɓe nani gorko warti.
Suy waaye wa’’ii dow loogaaje. Gorko naasti suudu, suy ɗon
388
ŋosloo
waalii bee debbo mum. Waaye goo somi ɓilaago fuɗɗi wi’igo :
« Mi ŋooɗi, mi ŋooɗi ! ». Debbo taɓɓiti : « Ayye ŋooɗi am, haa
njaami fuu tokkoɗaa yam, mbaranaa yam gorko am ! » Gorko,
nango bana nii noon falti waɗi yaasi, doggi. Bana nii waaye jippii,
suy wurtii dilli. (Boubakary Abdoulaye, Maroua, 29-10-04).
Histoire d’une femme, de son mari et de son amant. Le mari dit qu’il
partait en voyage. Alors, la femme envoya prévenir son amant que son
mari n’était pas là. L’amant vint et entra dans la maison avec la
femme. Ils entendirent que le mari était de retour. Alors, l’amant
monta sur le support du toit de la maison. Le mari entra dans la maison
puis il coucha avec sa femme. L’amant était fatigué de rester suspendu
et il se mit à dire : « J’ai une crampe [mi ŋooɗi], j’ai une crampe ! »
La femme reprit : « Ah bon, mon ŋooɗi, partout où je vais, tu me suis
et tu me tues mon mari ! » Le mari, dès qu’il entendit cela, se leva
d’un bond et s’enfuit en courant. De cette façon, l’amant descendit,
puis il sortit et s’en alla.

ŋornya (v.)
► donner des coliques ; cf. ngilngu
Ɓe mbi’i yam nyaamgo citta ŋornyan reedu. (Aminatou Seïny, 18
ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
On m’a dit que manger du piment donne des coliques.
Mi ɗonno hiira haa jenngi, sey nanmi bana reedu am ɗon ŋornya,
jaka boo ɗum luuwe. Nde naastumi ni, ɓesnumi tan.
(Élisabeth Kaltoumi, CSI de Makabay, Maroua, 23-06-04)
J’étais en train de veiller tard dans la soirée lorsque j’ai ressenti
comme des coliques, alors que c’était les douleurs de l’accouchement.
Dès que je suis entrée (dans la maison), j’ai accouché.

ŋornyoo (v.)
► avoir des coliques

ŋornyoowu / ŋornyooji – ngu/ɗi ; cf. ngilngu


ŋosloo (v.)
► se contorsionner
To a ŋoslake ni, bana [ngilngu] nguu ɗon dilla. (Asta Fidjondé, 60
ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Si vous vous contorsionnez un peu, vous diriez que (le ver) s’en va.

389
oberze
O

oberze / oberzeeji – nga/ɗi (n.) ; < français « auberge »


► auberge, petit hôtel (faisant souvent office d’hôtel de passe)
To mi fottani gorko o wi’a o woodi haaje am, o yaarammi min
njaroya, sey nii noon, min ndilla oberze. Min ngaata konndoom
min mbaalda, o yoɓammi ceede am. (Mr., 14 ans, prostituée,
Domayo, Maroua, 03-03-06)
Si je plais à un homme et qu’il dit qu’il a envie de moi, il m’emmène
boire, puis, nous partons à l’auberge. Nous mettons un préservatif et
nous couchons ensemble, puis il me paie.

odezaveel – ɗam (n.) ; < français « eau de Javel »


► eau de Javel
To goɗɗo soodi salak, sey o lallira nga bee odezaveel malla perma-
ganaat haa o hisa nyawu gilɗi. (Yaya, infirmier, Bogo, 28-06-04)
Quand qqn achète de la salade, il doit la laver avec de l’eau de Javel
ou avec du permanganate de potassium pour éviter d’avoir des vers.

oolɗita (v.d.) ; < ool-


► jaunir, devenir jaune
Sawoora nanngi mo haa gite maako oolɗiti.
Il a attrapé la jaunisse, si bien que ses yeux sont devenus jaunes.

oparlee / oparleeji – nga/ɗi (n.) ; < français « haut-parleur »


► haut-parleur
Yimɓe ɗon ngeewta haala sida nder pattule ; woodi moota feere
boo bee oparlee ɗon waazina. (Dou., prostituée, 24 ans, Domayo,
Maroua, 25-02-06)
Les gens parlent du sida dans les quartiers, et il y a une voiture munie
d’un haut-parleur qui diffuse des conseils.

oppere / oppe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < oppee


► fièvre accompagnée de maux de tête

ordonaas / ordonaasji – nga/ɗi (n.) ; < français « ordonnance »


► ordonnance
Nyawɗo waddana dokteer parmasiin ordonaas marngol inɗe
leɗɗe ɓe mbinndani mo. Miin boo, mi wi’a mo noy o hoocirta
leɗɗe man, to fajiri bee asiri, to nder nyaamdu, deydey no tawmi
ɓe mbinndi. (Hammawa Djouldé, infirmier, Dogba, 03-05-04)
Le malade apporte au pharmacien l’ordonnance qui comporte les
noms des médicaments qu’on lui a prescrits. Et moi, je lui dis
comment il doit les prendre, si c’est matin et soir, si c’est au cours du
390
otta
repas, selon ce que je vois sur l’ordonnance (litt. : selon ce que je
trouve qu’ils ont écrit).

osama – nga (n.) ; < anthroponyme arabe [usama]


► drogue en comprimé (nommée d’après Oussama ben Laden), qui a des
propriétés excitantes (amphétamines) ; consommée notamment par les
conducteurs de motos-taxis

osizeen – nga (n.) ; < français « oxygène »


► oxygène ; cf. henndu
Ce terme n’est connu que des personnels de santé. Autrement, on dit
henndu.
To henndu naasti nder bumsuɗe, ɗaɗi feere kooƴan osizeen
njaara nder ɓernde. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar,
Maroua, 08-09-04)
Lorsque l’air entre dans les poumons, certains conduits prennent
l’oxygène et le conduisent au cœur.

otoskoop – ngel (n.) < français « otoscope »


► otoscope, appareil pour examiner le méat acoustique externe et le
tympan ; cf. tetekoop

otta (v.)
► pousser en ahanant, faire des efforts pour expulser (selles, bébé) ; syn.
eemoo
Min mbi’a danyanɗo oo otta haa heɓa ɓinngel maako wurtoo.
(Gorsou, infirmier accoucheur à l’hôpital de Bogo, 02-07-04)
Nous disons à la femme qui accouche de pousser en ahanant pour que
son enfant sorte.
Haa ottugo boo, danynoowo oo haɗi yam ottugo bee law. Sey nde
o meemi o yi’i ɓinngel ɓadake wurtaago o ƴami yam mi otta kadi.
Sey nii noon ottumi nde ɗiɗi ni, ɓinngel wurtii. (Isabelle Kaltoumi,
CSI de Makabay, Maroua, 20-06-04)
Pour ce qui est de pousser, l’accoucheur m’a interdit de pousser trop
tôt. C’est seulement après avoir constaté au toucher que l’enfant était
près de sortir qu’il m’a demandé de pousser. Dès que j’ai ainsi poussé
deux fois, l’enfant est sorti.
Nde njaami lopitaal peetel, ɓe mbi’i ko haɗi ɓinngel wurtaago,
ngam mi yiɗaa ottugo. Mi haɓdi boo. Ɓe ɗon ɓiɗɗa reedu nduu,
ɓe mba’’oo dow maaru, ɓe ɓiɗɗa, ɓe ɓiɗɗa. Ɓe naastina junngo
haa les am, ɓe pooɗa. Fuu ɗum salii noon. Ƴiiƴam ɗaam ɗon rufa
noon. Doktoor’en danynooɓe ɓee, ɓe ngaɗan sappo, ɓe cannji...
haa lopitaal peetel ɓe mbaawaay sam. (Rabiatou Saïdou, CSI de
Meskine, 28-06-04)
391
paalel
Quand je suis allée au centre de santé, on m’a dit que si l’enfant ne
sortait pas, c’était parce que je ne poussais pas. J’ai pourtant fait mon
possible. Ils m’appuyaient sur le ventre, ils montaient dessus, ils
appuyaient, ils appuyaient. Ils mettaient la main dans mon vagin, ils
tiraient. Cela ne voulait pas venir. Le sang ne faisait que de couler.
Les infirmiers accoucheurs étaient à dix, ils se relayaient..., au centre
de santé, ils n’ont rien pu faire.

paalel / paalon – ngel/kon (n.d.) ; < faandu


► flacon
● paalel toɓɓitanɗe gite
►flacon de collyre
► hernie de petite taille (cf. fuloodu)

paanyaaku – ngu (n.d.) ; < faany-


► nubilité (pour une fille)

paanyo debbo / faanyɓe rewɓe – o/ɓe


► jeune femme nubile

paarooɗe – ɗe (n.) ; cf. faarde


paataaɗo / faataaɓe – o/ɓe (part.v.) ; < faatee
► idiot, débile mental
A ɗon joorda ba paataaɗo.
Tu baves comme un débile. (Injure)

paɓɓooje – ɗe (n.d.v.) ; < faɓɓa


► fièvres ; cf. yontere
► paludisme
Actuellement, on établit quasi automatiquement une équivalence
entre paɓɓooje et paludisme. Cependant, le nom peul, étymolo-
giquement, signifie « (choses) qui durent » et désigne toutes les
fièvres longues, quelles qu’en soient les causes. Nous traduirons
quand même toujours le mot peul par ‘paludisme’ et non par ‘fièvres’
qui serait plus exact, car c’est ce que font les locuteurs bilingues eux-
mêmes ; mais nous mettrons le terme entre apostrophes quand il ne
désigne pas forcément la maladie parasitaire.
Pour Gadjiwa, guérisseur à Dogba, les diverses formes de ‘paludisme’
sont causées par des ‘vers’. Mais le plus généralement, on estime que
le ‘paludisme’ est une maladie inéluctable qui revient annuellement
avec la saison des pluies. Il est réactivé par la consommation de
392
paɓɓooje
nourritures « humides / fraîches / acides » (maïs frais, lait frais, lait
fermenté, bouillie fermentée, mangues vertes, oseille de Guinée,
arachides nouvelles, etc.) La consommation de fruits frais ou de vivres
nouvellement récoltés (maïs, arachides) peut être considérée comme
une métonymie pour « saison des pluies ».
Le paludisme n’est jamais conçu comme une maladie inoculée par un
moustique. Par ailleurs, aucune distinction n’est faite parmi les
moustiques, et ceux dont on se plaint généralement sont les Culex.
Les campagnes de prévention au cours desquelles on recommande de
dormir sous une moustiquaire n’ont donc pas beaucoup de chance de
rencontrer un grand succès, à moins qu’elles ne soient accompagnées
des explications nécessaires. En effet, les anophèles ne causent pas de
gêne particulière au dormeur, on n’a donc aucune raison de s’en
protéger en entrant sous une moustiquaire. Autrement dit, on
n’acceptera de dormir sous moustiquaire que lorsqu’on se trouve dans
un endroit infesté de Culex.
Les moustiquaires qui sont distribuées aux femmes enceintes sont par
ailleurs inadaptées (trop basses : on ne peut tenir assis dessous).
Le ‘paludisme’ fait aussi partie des maladies qui peuvent être
envoyées par sorcellerie.
Paɓɓooje fuu ɗum nyawu masiiboowa, ammaa, ndikka sida fahin
dow paɓɓooje, ngam kanga kam, nga faɓɓinan goɗɗo seeɗa. (Mi.,
25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Le paludisme est aussi une maladie maudite, mais mieux vaut encore
le sida, car lui, il laisse vivre quelque temps (litt. : fait durer la
personne un peu).
Paɓɓooje ɗon ukkoo dow yimɓe bee hoore toɓo.
Le paludisme s’abat sur les gens sans prévenir au début des pluies.
To duumol naasti ni, mi ɗon bu’i-jogii bee paɓɓooje, sey to peewol
acci. (Maïramou Youssoufa, patiente au CSI de Dargala, 10-06-04)
Dès le début de la saison humide, je redoute (litt. : je chie je tiens avec)
le paludisme, jusqu’à la fin du froid humide.
Ko fuɗɗata sababuuji haa ɓesngol debbo, ɗum huuwgo kuuɗe
caatuɗe. [...] Yaake feere boo, paɓɓooje ɗuuɗi haa ɓanndu,
kanjum waɗi min tokkotoo aynugo reedu’en daga to ɓe ndeedi
kesum. (Atchibi Thérèse, aide-soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Ce qui cause des problèmes lors de l’accouchement de la femme, c’est
le fait d’effectuer de durs travaux. (...) Parfois encore, elle est
fortement impaludée (litt. : le paludisme est abondant dans le corps),
voilà pourquoi nous surveillons continuellement les femmes enceintes
dès le début de la grossesse (litt. : depuis qu’elles sont enceintes
nouvellement).
DESCRIPTION
Goɗɗo feere, paɓɓooje mballinan mo ; goɗɗo feere boo, ɗe
393
paɓɓooje
mballintaa mo : o ɗon tuuta, o ɗon saara. Feere boo, hoore maako
ɗon seeka, o ɗon tuuta, jokkuɗe fuu ɗon mbaati. Ammaa fuu ɗum
gilɗi puɗɗata ɗe. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 20-03-05)
Telle personne, le paludisme l’alite ; telle autre, il ne l’oblige pas à se
coucher, (mais) elle vomit et elle a la diarrhée. D’autres fois encore,
(la personne) a de violents maux de tête, elle vomit et toutes ses
articulations sont paralysées. Mais dans tous les cas, ce sont les vers
qui sont à l’origine (du paludisme).
Paɓɓooje naawan hoore, naawan ɓaawo, naawan ɓaawo daande,
jokkuɗe pat naawan noon, o diwnan jaangol. (Goggo, ménagère
peule, Dogba, 04-05-04)
Le paludisme donne des maux de tête, de dos et à la nuque ; toutes les
articulations sont très douloureuses, et (le patient) tremble de froid.
To nyawɓe ngari lopitaal, ɓe mbi’a hoore naawata ɓe ; woɗɓe boo
ɗon mbi’a ɗum paɓɓooje noon naawata ɓe ; goɗɗo ɗon riiwa ;
goɗɗo boo, reedu mum ɗon naawa ; goɗɗo boo jokkuɗe mum fuu
naawan, ɓanndu fuu seekan. Ɓe fuu, ɓe mbi’a ɗum paɓɓooje
noon. (Sannda Haman, infirmier, Pitoaré, le 10-03-04)
Quand les malades arrivent au centre de santé, ils disent qu’ils ont mal
à la tête ; certains disent que c’est le paludisme qui les fait souffrir ;
l’un a la diarrhée ; un autre a mal au ventre ; un autre a mal à toutes
les articulations et tout son corps se fend (i.e.: il a mal partout). Tous
ceux-là disent que c’est le paludisme.
To goɗɗo wari, min ndaara to ɓanndu maako ɗon wula, malla to
o ɗon diwna, koo boo o ɗon tuuta keefam, malla boo hoore maako
ɗon naawa, ndeen waɗata hakkiilo amin nanngata haala
paɓɓooje, min ƴama ƴiiƴam kadi. (Hamadou Ahmadou, 28 ans,
agent de santé guiziga, Maroua, 09-03-04)
Lorsque qqn arrive et que nous voyons que son corps chauffe, ou qu’il
tremble, voire même qu’il vomit de la bile ou qu’il a mal à la tête,
nous pensons alors au paludisme et nous demandons (un examen) de
sang.
Nde yimɓe ɗon nana haa wuro ɓe ɗon mbi’a to hoore maa ɗon
naawa, ɓanndu maa fuu naawan, kosɗe ɗon ceeka, ɗum
paɓɓooje, wakkati to ɓe maati bana nii ɗoo, ɓe mbi’a ɗum
paɓɓooje ; walaa nyawu feere ɓe mbi’ata, sey paɓɓooje noon.
Comme les gens entendent dire au village que si tu as mal à la tête,
que tu as mal partout et que (les os de) tes jambes se fendent, c’est du
paludisme, lorsqu’ils ressentent la même chose, ils disent qu’il ont le
paludisme et rien d’autre, uniquement le paludisme. (Yaya Haman,
infirmier guiziga, 27 ans, Maroua, 25-03-04)
To innu yehi lopitaal, kala nyawuuji fuu, paɓɓooje ; feere innu
ŋa’’inoo, gite purtoo, saaran, tuutan, ɓe [doktoor’en] mbi’a
paɓɓooje. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
394
paɓɓooje
Quand qqn se rend à l’hôpital, quelque maladie qu’il ait, (on lui dit
que) c’est le paludisme ; parfois la personne a des convulsions, les
yeux exorbités, la diarrhée, vomit, on (i.e. les infirmiers) dit que c’est
le paludisme.
To innu waɗi paɓɓooje, o tuuta keefam, o saara. Nanndu
paɓɓooje ɗee ɗoo ɓe mbi’ata booɗɗe. Ammaa, to paɓɓooje
nanngi ma, a tuutaay, a saaraay, keefam ɗon loofti nder ɓanndu
maa, kanjum jaanyata sawoora. (Bah Ila, 55 ans, berger peul,
Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Lorsque qqn a les fièvres, il vomit de la bile et il a la diarrhée. C’est
ce genre de fièvres que l’on dit bonnes. Mais, si lles fièvres t’affectent
et que tu ne vomis ni n’as la diarrhée, la bile rentre dans ton corps, et
c’est ça qui cause la ‘jaunisse’.
To paɓɓooje caati, hunnduko goɗɗo futta, o ɗon diwna haa o
faɗɗee zin.
Quand l’accès palustre est sévère, il sort des boutons sur les lèvres du
malade, et il tremble jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma.
To goɗɗo ɗon bee paɓɓooje, gite maako ngaylitittaako bana
marɗo sawoora. To o nyaami boo koo seɗɗa, o wuttataako, o
tuutan. Naawral ɓanndu fuu gootel bee sawoora. Laabi nyawuuji
ɗii gootel. Ɗi nanngataa ceeɗu, sey duumol. (Mal Aladji Abba,
guérisseur, Dir, 24-05-04)
Lorsque qqn a le paludisme, ses yeux ne changent pas (de couleur)
comme ceux de qqn qui a la jaunisse. S’il mange, ne serait-ce qu’un
peu, il n’a pas le ventre enflé, (mais) il vomit. Il a mal partout comme
dans le cas de la jaunisse. Ces deux maladies se ressemblent (litt. : les
voies de ces maladies sont une). Elles ne sévissent pas en saison
chaude, mais en saison humide seulement.
● paɓɓooje ɓikkon
► fièvres infantiles ; cf. nyiindere > nyiikon-suwa

Paɓɓooje ɓikkon ɗon nannga kon bee duumol. A tawan kon ɗon
pooƴi, feere kam, haa kon maaya. Gaasa hoore woojan, to kon
mettake nyiiri, kon tuutan. Sey gaari bee biriiji. Ɓanndu ɗon wula
jaw. Koo lopitaal maa hurgataa, ɓaade ɗabban noon. [...] Feere
boo, to ɓinngel daga ngel ɗon waawee, ngel ɗon toɓra tum tum
haa daada maagel, ngel nyawan meere meere. Nyawu nguu kam
foti min mbi’a ngu jey ɓikkon diga nyalaaɗe haa duuɓi sappoo e
jowi. (Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri, Dourga-Godola, 01-
06-04)
Les fièvres infantiles affectent les enfants à la saison humide. Vous
constaterez qu’ils maigrissent, parfois il se peut qu’ils meurent. Leurs
cheveux rougissent, lorsqu’ils goûtent de la « boule », ils vomissent.
(Ils ne peuvent absorber) que de la bouillie à l’arachide. Leur corps
chauffe énormément. Même à l’hôpital, on ne peut les soigner, en
395
paɓɓooje
réalité, on ne peut que les soulager. (...) Également, si, dès l’époque
où il est porté sur le dos, il prend souvent la pluie sur sa mère,
(l’enfant) tombera malade très facilement. Nous pouvons appeler
cette maladie (fièvres) infantiles pour des enfants âgés de quelques
jours à quinze ans.
To duumol ɓenndi kam fuu, yaake njigaari ɓadake saawtugo,
ƴommbe maari ngaɗi galƴe bana ɗaɗi, ammaa ɗi ndukkataa
loope kam, ɗon mari ndiyam bana gubuɗo, ndeen, mi itta jur
ƴommbal ngaal, mi yoorna, mi unda bee albacce, mi jilla bee
leeɓol bee huɗo ko ɓe ƴeewnotoo teppel-poola, mi ɓakkana
ɓinngel ngeel haa hoore. Ndeen, haa duumol ngool timma, ngel
sinkataa paɓɓooje. To ɓe keɓtaay, ɓe njaari ngel lopitaal boo,
feere kam maaya, ngam ngel heɓataa daama. (Djougoudoum Adji,
guérisseur kanouri, Dourga-Godola, 01-06-04)
Vers la fin de la saison humide (litt. : lorsque la saison humide est
mûre), au moment où le sorgho rouge est sur le point de réaliser son
exsertion paniculaire, et que sa tige a formé des racines adventives
(litt. : capsules semblables à des racines mais qui ne touchent pas le
sol), qui ont une sève (gluante) comme celle du Cerathoteca sesa-
moides, alors, je ramasse beaucoup de ces tiges, je les fais sécher, je
les pile avec de l’ail, je mélange ça avec du beurre frais et avec une
plante qu’on appelle Chrysanthellum americanum et j’enduis la tête
de l’enfant avec (cette préparation). Alors, jusqu’à la fin de la saison
des pluies, l’enfant ne se plaindra pas de fièvres. Si (les parents) ne se
sont pas rendu compte (de l’état de leur enfant) et qu’ils l’emmènent
à l’hôpital, parfois il meurt, car il n’obtiendra (là-bas) aucune
amélioration (de son état).
● paɓɓooje caatuɗe
► accès palustre sévère, palu neurologique (litt. : fièvres dures)

To nyawɗo man tuutan, o riiwan, gite maako ngaylitoo ngarta


daneeje, ɗoo kam, ɗum paɓɓooje caatuɗe. Sey min ɓilana mo
perfizyooŋ malla boo min tufa mo baatal. (Sannda Haman,
infirmier, Pitoaré, le 10-03-04)
Lorsque le malade vomit, qu’il a la diarrhée et que ses yeux se
révulsent, alors, c’est un cas de paludisme sévère. Nous devons lui
mettre une perfusion ou bien lui faire une injection.
CAUSES RECONNUES EN MILIEU TRADITIONNEL
Kosam penndiiɗam waɗan paɓɓooje. Kaluuji fuu bana ko nanndi
biriiji kecci, masarji, ngaɗan paɓɓooje. (Boubakary Abdoulaye,
Maroua, 02-08-04)
(La consommation de) lait fermenté cause le paludisme. Toutes les
choses que l’on mange en dehors des repas, comme les arachides
nouvelles, les (épis de) maïs, provoquent le paludisme.
Kosam fuɗɗata paɓɓooje, ammaa na bee kosam ɓe nyawndotoo
396
paɓɓooje
ɗe. [...] Masarji boo ngaɗan paɓɓooje, kanjum sey to duumol
naasti paɓɓooje ngartata. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule,
Dogba, 12-05-04)
C’est le lait qui provoque le paludisme, mais c’est avec le lait qu’on
le soigne. (...) Le maïs (frais) aussi donne le paludisme, voilà pourquoi
c’est seulement quand arrive la saison humide que le paludisme est de
retour.
Paɓɓooje, yaake maaje to wari, goɗɗo to yari kosam ɗam jaɓaay
mo, ɗum waɗan paɓɓooje. Goɗɗo boo gaari mbaalndi na ndi
lamman, to o yari ndi ni, o waɗi ɗe. (Mal Saïdou, 65 ans, marabout
peul, Boula, 09-09-04)
Lorsque la saison du paludisme arrive, si qqn boit du lait qui ne lui
convient pas, cela lui donnera le paludisme. Si qqn boit de la bouillie
qui a passé la nuit et qui est (devenue) acide, il l’attrape.
Paɓɓooje kam na bee nder duumol bana ngonɗen jonta ni. Kanje
Nasaara’en mbi’i ɗum cufi ; moodiɓɓe boo mbi’i nyawu faɓɓoore
ɗu’um, moodibbo Umaru wi’i haa nder yiite jahannamaaye Yaa
Jawmiraawo hooƴi ngu, o sakkini her yimɓe, o loowi her ɓiɓɓe-
Aadama’en. Nyawu faɓɓoore ɗu’um, to nanngi innu, walaa ko
welotoo mo sey o waaloo her naange malla boo o aytinoo yiite.
Haa yiite Alla hooƴi nyawu paɓɓooje nguu ɗoo. To innu ɗon yaha
nder naange, faɓɓoore maako wartan malla boo, to ɗon aytinoo
yiite, nder maako ɓolwan, o maaya. Ngu yiɗaa yiite, ngu yiɗaa
naange. Bana no ndiwnirtaa jaangol ni, naastaa nder suudu
maaɗa, mbaaloɗaa dow tiggo maa cuddoɗaa mayyaafiire maa.
To nde he’aay ma boo, mbi’aa debbo maa malla boo ɓikkon maa
kooca dawrawol maa ɓe cudde mbaaloɗaa. Ammaa, yaha her
naange waaloo aytinoo yiite, innu man o torroto ngam bana
mbiinomaami her yiite Yaa Jawmiraawo hoo’i nyawu paɓɓooje
nguu ɗoo. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Le ‘paludisme’ (sévit) à la saison humide comme où nous sommes
maintenant. Lui, les Blancs disent que ce sont les moustiques (qui le
causent) ; les savants musulmans quant à eux disent que le
paludisme... modibo Oumarou dit que c’est dans le feu de l’enfer que
notre Seigneur l’a pris et qu’il l’a jeté sur les hommes, qu’il l’a versé
sur les humains. Le paludisme, quand il affecte qqn, il n’y a rien qui
plaise à (cette personne), sauf de se coucher au soleil ou de se
réchauffer au feu. C’est dans le feu (de l’enfer) que Dieu a pris cette
maladie du ‘paludisme’. Lorsque qqn va au soleil, son ‘paludisme’
revient, ou s’il se réchauffe au feu, l’intérieur (de son corps) fond et il
meurt. (Cette maladie) n’aime pas le feu, n’aime pas le soleil. Alors
que tu trembles de froid, tu rentres dans ta maison, tu te couches sur
ton lit et tu te couvres avec ton drap. Si cela ne te suffit pas, tu dis à ta
femme ou à tes enfants de prendre ta gandoura pour qu’ils te couvrent

397
paɓɓooje
(avec) et que tu te couches. Mais, (celui qui) va se coucher au soleil
ou se réchauffer au feu, il peinera, parce que, comme je te l’ai dit, c’est
dans le feu (de l’enfer) que le Seigneur a pris cette maladie du
‘paludisme’.
Kosam ɓiraaɗam, kosam gongoŋ, dolla saayi famɗina ɗam yara,
haako follere lammunde, ɗoo fuu waɗan paɓɓooje. (Bah Ila, 55
ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Le lait frais, le lait en boîte, le thé bouilli (mélangé à) trop peu de lait
(litt. : on bout le thé et qu’il y ait trop peu (de lait) et qu’on le boive),
les feuilles acides d’Hibiscus sabdariffa, tout ceci cause le
‘paludisme’.
Paɓɓooje kam na naatgo duumol, hoore duumol, ƴakkugo
kalukaluuji naastidanɗi bee duumol, bana biriiji kecci, yaalooje,
kurci, aan kam, kuuje kecce kecce ɗee nii, malla boo penndiiɗam.
Fuu ɗum waɗan paɓɓooje. (Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul,
Maroua, 10-09-04)
Le ‘paludisme’ (se manifeste) avec l’arrivée de la saison humide, au
début de la saison humide, (quand on) mange les premiers fruits de la
saison, comme les arachides, les grosses aubergines indigènes, les
concombres, bref, ces genres de choses fraîches, ou encore le lait
fermenté. Tout ceci cause le ‘paludisme’.
CAUSES RECONNUES EN MILIEU HOSPITALIER
Ɗum cufi ndokkata innu paɓɓooje. To a woodi ɗe, cufu ŋati ma,
ngu ŋati goɗɗo feere mo walaa paɓɓooje, ɗe ndaaɓan mo. Nder
ii’am gilɗi paɓɓooje ngoni. Cufi ɗon kooƴa gilɗi paɓɓooje nder
ndiyam maayo malla boo nder ndiyamji baalotooɗi dow laabi. (Dr
Gottingar, médecin-chef à l’hôpital de Bogo, 05-07-04)
Ce sont les moustiques qui donnent le paludisme. Si tu as (le palu-
disme), qu’un moustique te pique (litt. : te morde) et qu’il pique une
autre personne qui n’a pas le paludisme, elle sera infectée (litt. : (le
paludisme) l’infectera). C’est dans l’eau que se trouvent les « germes /
vers » du paludisme. Les moustiques attrapent les « germes / vers » du
paludisme dans l’eau du fleuve ou dans les eaux stagnantes des rues.
Hunnduko cufu ɗon sewi bana baatal. To naasti nder ii’am, luttan
geeraaɗe gilɗi paɓɓooje nder maajam. Ndeen, gilɗi ɗii nyawna
paɓɓooje.
Le rostre (litt. : la bouche) du moustique est pointu comme une
seringue. Quand il entre dans le sang, il y laisse des œufs de ‘vers’ de
paludisme. Ensuite, ces larves donnent le paludisme.
CONSÉQUENCES
Paɓɓooje ɗon mbara yimɓe. Ɗum nyawu kallungu, nyawu
mbaroowu. To a ɗali faɓɓoore her maa, nde rima sawoora.
Paɓɓooje to nanngi ma, ɗe tuutnaay ma ɗe caarnaay ma, kanjum
398
paɓɓooje
wi’etee sawoora uppinannga reedu. (Bah Ila, 55 ans, berger peul,
Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Le ‘paludisme’ tue les gens. C’est une maladie grave, une maladie
mortelle. Si tu laisses en toi (sans traitement) le ‘paludisme’, il
engendrera une jaunisse. Si le ‘paludisme’ t’affecte et qu’il ne te fait
ni vomir ni avoir la diarrhée, c’est ce qu’on appelle une jaunisse qui
fait enfler le ventre.
TRANSMISSION
Paɓɓooje ndaaɓan to ƴiiƴam yimɓe ɗiɗo ngootam. (Goggo,
ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Le ‘paludisme’ se transmet entre deux personnes de même sang.
(Litt. : le paludisme est contagieux si le sang de deux personnes est
identique.)
PRÉVENTION TRADITIONNELLE
To haa goɗɗo hisa paɓɓooje, sey o hooca seereehi, o sammina
nder saayi malla boo nder mbusiri, suy o yara. Koo nder kusel
gulaangel fuu, o samminan o ƴakka. Ɗum fuu maajum ɗum
limtumi ɗoo, sey to ɗum gulɗum, naa nder peewɗum. (Mal Saïdou,
65 ans, marabout peul, Boula, 09-09-04)
Pour éviter le ‘paludisme’, on doit prendre (de l’écorce en poudre) de
Combretum molle et en saupoudrer le thé ou la bouillie. Même la
viande grillée, on l’en saupoudrera. Tout ce que j’ai énuméré, il faut
que cela soit chaud et non à l’état froid.
Kala ɓinngel gaajiyel, to cikaay duuɓi sappoo e ɗiɗi, paɓɓooje
ɓikkon nanngan ngel nde duumol waɗi fuu. Sey mi una teppel-
poola bee albacce, jilla bee leeɓol, ndeen mi wujana ngel dow
hoore. Sey to waɗi balɗe tati hiddeeko ngel fuɗɗa yiiwaago. Bana
nii haa hitaande ndee saaloo, ngel nyawataa paɓɓooje. To ngel
tokkitini waɗgo bana nii haa ngel ciki duuɓi sappoo e ɗiɗi, ngel
meetataa nyawgo paɓɓooje sam, haa fodde balɗe maagel dow
dunya. Yimɓe maatanɓe nyawu nguu fuu, ngam ɓe kurgaaki
aran daga ɓe ɓikkon. (Mana Hododok, guérisseur, Godola, 9-04-04)
Tout dernier-né (garçon ou fille) qui n’a pas atteint ses douze ans, les
fièvres infantiles l’affecteront à chaque saison des pluies. Je dois piler
du Chrysanthellum americanum avec de l’ail, mélanger ça avec du
beurre frais et en frotter la tête de l’enfant. Celui-ci ne doit pas se laver
pendant trois jours. De cette façon, pendant toute la saison des pluies,
il n’aura pas de fièvres/‘paludisme’. S’il continue à faire ainsi jusqu’à
l’âge de douze ans, il n’aura jamais de ‘paludisme’ de toute sa vie.
Tous ceux qui souffrent de cette maladie, c’est parce qu’ils ne se sont
pas soignés préalablement depuis l’enfance.
TRAITEMENT TRADITIONNEL
Ɓooyma, ɓe ɗon ndefa nyiiri gawri cinngirri namaandi, jilla bee
399
paɓɓooje
kosam, nyaama. Suy paɓɓooje taƴa. Ammaa, jonta kam, koo ɓe
ndefi bana nii, paɓɓooje taƴataa ngam ɗe caati jamum. (Goggo,
ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Autrefois, on cuisait de la boule de farine de Sorghum aterrimum, on
la mélangeait avec du lait et on la consommait. Ensuite, le ‘paludisme’
cessait. Mais, maintenant, même si on fait cette préparation culinaire,
le ‘paludisme’ ne s’arrêtera pas car il est devenu très sévère.
Kurgun paɓɓooje, ɗum wa’’ingo kosam penndiiɗam dow yiite.
Ɓaawo to ɗam waywi, ukkaa kuroori gawri nder toon. Koocaa
kaynaa leeɓol, talliraa nyiiri goo bee maagol. To innu waɗi bannii,
suy paɓɓooje boo koyni. (Mama Kaltoum, ménagère, Dogba, 05-05-
04)
Pour soigner le ‘paludisme’, (il suffit de) mettre du lait fermenté au
feu. Après ébullition, vous versez de la farine de mil dedans. Vous
faites fondre du beurre, (puis) vous mangez cette « boule » en en
trempant les morceaux dans du beurre. Quand l’on fait ainsi le
‘paludisme’ diminue (devient moins lourd).
Lekki paɓɓooje, yimɓe feere ɗon kooca mballina kosam pen-
ndiiɗam, fajira ɓe toɓɓa cukkuri cimtinaandi nder toon, nyawɗo
man yara, baakin balɗe tati. Suy paɓɓooje taƴa. Lekki goɗki boo
ɗon, to yaake duumol waddi hoore : ɓe teɓa jaajiije joweeɗiɗi.
Goɗɗo ƴakka moɗa. Hitaande man, paɓɓooje maako hoynan.
(Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Pour soigner le ‘paludisme’, certains prennent du lait fermenté qu’ils
laissent passer la nuit ; le matin, ils y mettent quelques gouttes de sel
liquide que le malade doit boire pendant environ trois jours. Alors, le
‘paludisme’ s’arrête. Il y a encore un autre remède, à l’approche de la
saison humide : on cueille sept fruits de Capparis spp. On les mâche
et on les avale. Cette année-là, on n’aura pas de ‘paludisme’ grave
(litt. : son paludisme sera allégé).
Hoore paɓɓooje, ɓe ɗon ndefa nyiiri bee kosam lammuɗam, ɓe
kayna leeɓol ɓe tallira ndi. Kanjum ɓe mbi’ata nyiiri kosam. [...]
To ɓe ndefi nyiiri bee kosam, duuɓi, paɓɓooje njaaltataa innu
man. To hoore man ɗon wartiwartina, waatoo hannde nde
naawa, janngo nde naawataa, faɓɓi-janngo nde naawa, ɗoo sey
goɗɗo dawa waɗa jahaangal nde acca naawgo. (Ammaré, 62 ans,
ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
Pour les maux de tête causés par le paludisme, on cuit une « boule »
avec du lait aigre (i.e. on cuit la farine dans du lait aigre, et non dans
de l’eau comme on le fait pour une « boule » normale), on chauffe du
beurre frais et on la trempe dedans. C’est ça qu’on appelle « boule au
lait ». (...) Si l’on fait de la boule au lait, le paludisme ne reviendra pas
chez la personne avant des années. Si les maux de tête reviennent en
permanence, par exemple aujourd’hui on a mal à la tête, demain on
400
paɓɓooje
n’a pas mal, le surlendemain on a mal, alors, il faut partir en voyage
de bonne heure le matin pour que cela cesse.
To duumol naasti ni, paɓɓooje boo naasti. Lekki maaje, goɗɗo
hooca haako mura-tuuta, wula ko her yiite, ɓiɗɗa yara. Suy a
senndiri bee paɓɓooje. To ɗe ngartan boo, sey marɗo balɗe. (Bah
Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Quand la saison humide est arrivée, le paludisme aussi fait son
apparition. Son remède consiste à prendre des feuilles (fraîches) de
Strychnos innocua ; on les chauffe au feu et on les presse et on boit
(le jus). Alors, vous êtes débarrassé du paludisme. S’il revient
cependant, ce ne sera pas avant l’année prochaine.
Mi hurgan paɓɓooje bee haako gannyi hawtaade bee kaccu-
kaccunga, bee daanɗi-maayo. To a dolli leɗɗe ɗee tati, lummbaa
ɓinngel nder toon haa ngel heɓa cuurɗe maajum naasta ngel
booɗɗum. To a tokkindiri bana nii balɗe tati, ngel yamɗitan.
(Djabba, ménagère, Maroua, avril 2004)
Je soigne le paludisme avec des feuilles de neem associées à (celles
de) Cassia occidentalis et d’Ipomoea asarifolia. Après avoir fait
bouillir ces trois plantes, faites asseoir l’enfant dedans de façon à ce
que la vapeur le pénètre bien. Si vous poursuivez ainsi pendant trois
jours, (l’enfant) guérira.
To haa mi hurga paɓɓooje, mi nama ɓikkon gannyi, ɗaɗi jaaɓi,
seɓre andakeehi, mi hawta, mi dolla. Mi hokka nyawɗo o yara.
(Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Pour soigner le paludisme, j’écrase des graines de neem, des racines
de jujubier sauvage (Ziziphus mauritiana), de l’écorce fraîche de
Boswellia dalzielii, je mélange le tout et je le fais bouillir. Je fais boire
ça au malade.
TRAITEMENT MODERNE
To ɓe kooci ƴiiƴam ɓe ndaari darja nyawu, min ndokka lekki deydey
semmbe maagu, to ɗum saati, min ɓila baate ndiyam. (Hamadou
Ahmadou, 28 ans, agent de santé guiziga, Maroua, 09-03-04)
Après qu’on ait fait une prise de sang et que l’on ait observé le degré
de la maladie, nous administrons un médicament en fonction de la
gravité du mal, et si le cas est grave, nous faisons une perfusion.
Yimɓe feere paamataa to ɓinngel ɗon tuuta, ɓanndu ɗon wula ɗoo,
ɗum paɓɓooje. Kamɓe to ɓinngel nyawi ni, sey ɓe njaawa yarnugo
ngel leɗɗe Ɓaleeɓe. Hiddeeko ndeen goo, gilɗi paɓɓooje boo tam-
pini ngel. Haa to ngel tampi jamum, ɓe ngadda ngel lopitaal. Haa
amin boo, min ngalaa kurgirɗum fuu muuɗum, sey ɗum ƴama
yaarugo ngel lopitaal mannga. Foddeeko ɓe njaara ngel boo, feere
ngel maaya haa laawol. Ngam haa lopitaal mannga, ɓe kooƴan
ƴiiƴam haa baaba malla haa daada, ɓe loowana ngel. (Bimoutch
Ndjidda, 44 ans, infirmier guiziga, Dogba, 27-04-04)
401
paɗɗe
Certains ne comprennent pas que, si un enfant vomit, que son corps
chauffe, il s’agit de paludisme. Eux, lorsque l’enfant a ce genre de
maladie, ils se dépêchent de lui faire avaler des remèdes indigènes.
Entre-temps, les ‘germes’ du paludisme l’affaiblissent. C’est quand il
est (déjà) trop affaibli qu’ils l’emmènent au centre de santé. Quant à
nous, nous n’avons pas tout ce qu’il faut pour soigner ça, cela exige
qu’on conduise (l’enfant) à l’hôpital provincial. Mais avant qu’on l’y
conduise, il meurt parfois en route. Car, à l’hôpital provincial, ils
prennent le sang du père ou de la mère et le lui transfusent (litt. :
versent).
Ɓurna yimɓe ɓe njaɓataa hooceego ƴiiƴam ngam laargo paɓ-
ɓooje, ɓe ɗon numa ɓe koocan ɗam haa ɓe ndaara nyawu sida.
La plupart des gens qui refusent qu’on leur prenne du sang pour leur
faire la goutte épaisse, c’est parce qu’ils pensent qu’on va leur faire
un test de dépistage du sida.

paɗɗe Cf. faɗɗere


paho / fahɓe – o/ɓe (n.adj.)
► sourd
Paho to hokkiti ma ɓaawo kam na, koo piyaa mbaggu, o nanataa
ma.
Le sourd, s’il te tourne le dos, même si tu bats le tambour, il ne
t’entendra pas.

palanin-famiyaal – nga (n.) ; < français « planning familial »


► planning familial
Palanin famiyaal, ɗum daaynindirgo danygol.
Le planning familial, c’est l’espacement des naissances.

pappala – nga (n.)


► sexe féminin (langage enfantin)

paranti-Banki – ɗi (n.) ; < hausa [fàrantii] « assiette, plateau »


« plateau émaillé de Banki »
► épiderme desséché, d’aspect réticulé (nom plaisant ou ironique)
Cette caractéristique de la peau touche principalement les jambes, et
se manifeste à la saison sèche et froide. On se moque de ceux et celles
qui l’ont, car cela dénote une négligence des soins corporels. En effet,
à cette saison, il est impératif d’hydrater la peau avec des crèmes ou
des pommades adaptées. Banki est une localité frontalière où se
concentre le commerce d’importation en provenance du Nigeria. On
y trouve de tout, notamment de la vaisselle émailllée. En vieillissant,
l’émail finit par se craqueler, d’où l’analogie faite avec l’épiderme
desséché.
402
pees
parasetamool – nga (n.) ; < emprunt
► paracétamol
De nombreuses marques de paracétamol sont vendues par les col-
porteurs de médicaments. Il en est beaucoup consommé pour lutter
contre les maux de tête, les douleurs diverses, la fièvre, la fatigue.
Vendu même à l’unité, c’est le remède le moins cher, probablement.

parmaganaa Cf. permagaat


parmasiin / parmasiinji – nga/ɗi (n.) ; < français « pharmacie »
var. : parmasi / parmasiiji
► pharmacie
● cippoowo haa parmasiin
► pharmacien (litt. : vendeur au détail en pharmacie)

● doktoor parmasiin
► pharmacien (litt. : ‘docteur’ de pharmacie)

pasma (1) (v.) ; < français « pansement »


► faire un pansement / avoir un pansement
Waɗi asaweere ko ɓe ceekri yam, ammaa huuduure ndee ɗon
pasmi noon. (Haoua, Petté, 25-05-04)
Voilà une semaine qu’on m’a opérée, mais la plaie a toujours un
pansement.

pasma (2) / pasmaaji – nga/ɗi (n.) ; < français « pansement »


► pansement

paspartuujo / paspartu’en – o/ɓe (n.) ; < français « passe-partout »


► libertin, libertine, personne qui pratique le « vagabondage sexuel » ; cf.
njeenoowo
Gorko gooto pijidanmi bilaa konndoom, ngam mi anndi o yiɗi
yam, mi yiɗi mo ; ammaa paspartu’en, sey mi huuwtinira bee
konndoom. (Ns., 19 ans, prostituée, Doualaré, Maroua, 20-01-06)
Il y a un seul homme avec qui je m’amuse sans préservatif, parce que
je sais qu’il m’aime et que je l’aime ; mais avec les libertins, je dois
utiliser le préservatif.

pees / peesji – nga/ɗi (n.) ; < français « pince »


► pince
Min ɗon mari daviyee, kanga min njogortoo i’e ; nga ɗon bana pees.
(Oumarou Amadou Yaya, infirmier, hôpital de Maroua, 18-08-04)
Nous avons un davier ; c’est avec lui que nous tenons les os ; il
ressemble à une pince.

403
pees-guus
● pees dekoseer
► pince de Kocher
Min ngoodi pees dekoseer jey nanngugo jaabuuru foddee ɓe ta’a
bee mekefje. (Amadou Haman, infirmier accoucheur, hôpital provin-
cial, Maroua, 25-08-04)
Nous avons la pince de Kocher pour saisir le cordon ombilical avant
qu’on le coupe avec des ciseaux.

pees-guus – nga
► pince-gouge (pince à bords tranchants utilisée pour réséquer des esquilles
osseuses ou des cartilages (Quevauvilliers 2005, p. 367)
Bee pees-guus min taƴrata i’e to laatake ɗe ceeɓi jamum.
(Oumarou Amadou Yaya, infirmier, hôpital de Maroua, 18-08-04)
Avec la pince-gouge, nous coupons les os s’il arrive qu’ils présentent
des esquilles (litt. : qu’ils sont très pointus).

peetenereewol / peetenereeji – ngol/ɗi (n.d.) ; < feetee


► gerçure (de la peau, des lèvres) ; cf. peƴƴol
Peetenereeji, ɗum nyawu saltee. To goɗɗo yiiwataako saa’i
jaangol dabbunde, saltee takkotoonga laral ɓanndu seekan haa
ƴiiƴam, feere haa ɓaawo kosɗe malla boo ɓaawo juuɗe, malla haa
gole. Ɗum naawan boo. (Djougoudoum Adji, guérisseur guiziga,
Dourga-Godola, 01-06-04)
Les gerçures sont une maladie de la malpropreté. Si qqn ne se lave pas
au moment du froid sec de la saison froide, la crasse collée à sa peau
la coupera jusqu’au sang, parfois sur le dessus du pied ou de la main,
ou sur les joues. Cela fait mal également.

peewnirɗam – ɗam (n.d.v.) ; < feewna


► eau avec laquelle on lave le cadavre
Laafuɗo nyeɗan peewnirɗam mum. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Le pauvre puisera l’eau avec laquelle on lavera son cadavre. (Le
pauvre travaille jusqu’à son dernier souffle.)

peewol – ngol (n.d.v.) ; < peewa


► froid humide, fraîcheur, humidité
Rufa ndiyam, yaaɓa peewol. (Prov.)
On verse de l’eau (par terre) pour poser le pied sur de la fraîcheur.
(Donnant donnant. Celui qui désire être bien servi doit d’abord se
montrer généreux.)

peewri – ndi (n.d.v.) ; < peewa


► coup de froid humide sur le corps ou sur une partie du corps
► affection résultant d’un coup de froid humide, localisé ou non ;

404
peewri
rhumatismes
La racine verbale feew- signifie « avoir froid ». Le nom de cette
affection est traduite systématiquement par « rhumatismes » dans le
français local. Un mal soulagé par l’absorption d’eau chaude ou par
l’utilisation d’eau chaude pour la toilette sera automatiquement classé
dans la catégorie de peewri. Voir ci-dessous l’interview de Bouba.
Nyawu peewri na ŋoɓan goɗɗo.
Le peewri courbe la personne.
Yiiwaago bee peewɗam wakkati peewol waɗata peewri.
Se laver à l’eau froide par temps froid et humide donne le peewri.
DESCRIPTION
Peewri ɗon nannga haa i’e. Goɗɗo nanan i’e mum ɗon ceeka. [...]
Nyawu peewri walaa gilɗi, kangu kam nder i’e toon goɗɗo
maatata ngu. (Yaya, infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-04)
Le peewri attaque les os. La personne sent ses os se fendre. (...) La
maladie du peewri ne comporte pas de ‘vers’, c’est (la maladie) elle-
même que la personne ressent dans les os.
DIAGNOSTIC
To innu ɗon sinka peewri, o dolla seɓre mongoroohi ; to o wari
yiiwaago, o suuwa juuɗe maako nder ndoondi. O tokkoo, o ɗon
lalla pellel naawreenga man. To o ɗon mari peewri, o yi’an
ndiyam lekki man laatoo haako-haako, ɗon ɓorwi ; ammaa to o
walaa peewri, ndiyam man sannjataako. (Goggo, ménagère peule,
Dogba, 04-05-04)
Si qqn se plaint de peewri, il doit faire bouillir de l’écorce fraîche de
manguier ; quand il va se laver, il plonge les mains dans de la cendre.
Ensuite, il lave l’endroit douloureux (avec le décocté d’écorce de
manguier). S’il a le peewri, le décocté deviendra vert et visqueux ; mais
s’il ne l’a pas, le liquide ne changera pas (de couleur).
Wiɓɓere am naawatammi. To mi wa’’ake baskur tis goo, mi
foofataa, ɓernde am ɗoo faloo. Hunnduko bee kine fuu ɗon foofa,
ammaa ɓernde am kam foofataa. Ɗum waɗi lebbi ɗiɗi ko nyawu
nguu fuɗɗiri yam. Mi ɗon seka ɗum peewri. Ammaa haa mi
faama fakat..., wakkati haa mi yaha Godola, nde mba’’iimi
baskur, njaami seeɗa, suy ɓernde am darii, acci foofgo booɗɗum,
caftumi loortiimi. To ɗum fali yam ɗoo, koo haa mi yara ndiyam,
mi waawataa. Nde ɗum waɗimmi bana nii, mi ɗonno yiiwoo
peewɗam, yara peewɗam, accumi, sey ngulɗam kuuwtiniranmi
jonta ɗoo. Yaake njarannoomi ngulɗam, ɗum acci ɓillugo yam
seeɗa. [...] Mi moɗɗo albacce, goye bee leeɓi fuu, ammaa walaa
daama, sey ngarmi lopitaal. (Bouba, peul, Maroua, 19-04-04)
C’est la poitrine qui me fait mal. Si je monte à bicyclette même un
tout petit peu, je perds mon souffle (litt. : je ne respire pas), mon cœur
405
peewri
se bloque. La bouche et le nez respirent, mais mon cœur ne respire
pas. Il y a deux mois que cette maladie a commencé chez moi. Je
pense que c’est le peewri. Mais, pour en être sûr..., au moment où je
m’apprêtais à aller à Godola, lorsque je suis monté sur la bicyclette et
que j’ai parcouru une petite distance, mon cœur s’est arrêté et a cessé
de bien respirer, je n’en pouvais plus et j’ai fait demi-tour. Quand cela
me bloque, je ne peux même pas boire de l’eau. À l’époque où cela
me faisait comme ça, je me lavais avec de l’eau froide, je buvais de
l’eau froide, et j’ai cessé de le faire ; actuellement, je n’utilise que de
l’eau chaude. Lorsque je buvais de l’eau chaude, cela m’accordait un
peu de répit. (...) J’ai avalé de l’ail, des nodules de Cyperus articulatus
et des boulettes de beurre frais (toutes choses censées guérir le
peewri), sans amélioration ; je suis donc allé au centre de santé.
CAUSES
Peewri kam na fe’’oto noon to innu ɗon waaloo dow lesdi haa
yaasi, ngam nder suudu gulɗum to iyeende toɓi ; peewri waɗan
mo. To innu ɗon yiiwoo ndiyam peewɗam ɗam jaɓaay mo, o
waɗan peewri. Ɓaawo man, o nanan ɓanndu maako ɗon feƴƴa,
jokke maako ɗon ceeka. Heesi haa ɓanndu maako toon ni o
hiitotoo ka. (Mal Saïdou, 65 ans, marabout peul, Boula, 09-09-04)
Le peewri survient lorsque qqn dort dehors sur le sol parce qu’il fait
chaud à l’intérieur de la maison après une pluie ; il va avoir le peewri.
Si qqn se lave avec de l’eau froide qui ne lui convient pas, il aura le
peewri. Ensuite, il sentira son corps se « fendre », ses articulations se
« déchirer ». En tout cas, c’est dans son corps qu’il en jugera.
Waalaago haa peewɗum malla wallina ndiyam dow danki yara,
ɗoo ni heƴi to ɓanndu maa yiɗaa ɗum ni, waɗan peewri. (Mal
Saïdou, 65 ans, marabout peul, Boula, 09-09-04)
Dormir au froid ou faire passer la nuit à de l’eau sur le hangar et la
boire, cela suffit si ton corps ne le tolère pas, à donner le peewri.
Ko hokkata peewri, ɗum tokkindirgo yiiwaago peewɗam fajira,
waalaago yaasi, malla toɓrugo. Masalan, waabiliire dumpi ma a
ɗon dura, a walaa ndaafaare, a walaa leeda-ndiyam. Malla boo a
toɓri, a heɓaay ittugo limce dow ɓanndu maa haa ɗe njooriri
noon. Bana nii ɗoo ni naastinan peewol nder ɓanndu. Feere boo,
sakkingo beɗakkanayel daago dow lesdi noon waaloo. Ɗoo fuu
jaanyan peewri, ammaa gal men ɗoo, peewri peewri noon ɗum
haaɗata. Masalan, bana lesdi fommbina ɗoo, to peewri man neeɓi
her goɗɗo seeɗa nii, warta peewri cukku. Ngi’aa innu ɗon foofra
dow dow. To o yaawaay o hurgi ni, ɗum mbaran mo, ngam poofɗe
kiɗoto. (Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
Ce qui donne le peewri, c’est de se laver régulièrement le matin avec
de l’eau froide, de dormir dehors ou de mouiller sous la pluie. Par
exemple, une grosse pluie s’est abattue sur vous pendant que vous
406
peewri
paissiez les troupeaux alors que vous n’aviez ni chapeau à larges bords
ni imperméable. Ou bien, vous avez pris une pluie, vous n’avez pas
pu vous changer et vos vêtements ont séché sur vous.
Cela suffit à faire pénétrer le froid dans le corps. Parfois, (il suffit)
d’étendre un petit bout de natte dehors et de s’y allonger. Tout cela
provoque le peewri, mais par chez nous, cela s’arrête au stade du
simple peewri. Cependant, comme au Sud, si le peewri dure un peu
chez la personne, il se transforme en peewri cukku (asthme). Vous
voyez la personne respirer avec difficulté (litt. : dessus dessus). Si elle
ne se dépêche pas de se soigner, cela la fera mourir, car sa respiration
se bloquera.
TRAITEMENT
Lekki peewri, goɗɗo hooca daanɗi-maayo, dolla yara, yiiwoo.
Kooli nder maayo, ki ndiyam dabbata les mum, seɓa ki, dolla,
yara, yiiwoo. To goɗɗo man wari yiiwaago, o wujoo leeɓol. Bana
nii, leɗɗe peewri boo. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-
05-04)
Comme remède contre le peewri, on doit prendre de l’Ipomoea
asarifolia, en faire une décoction, la boire et se laver avec. On écorce
du Mitragya inermis (qui pousse) dans le maayo et a passé toute la
saison des pluies dans l’eau, on en fait une décoction que l’on boit et
avec laquelle on se lave. Une fois qu’on s’est lavé, on s’enduit de
beurre frais. Voilà les remèdes de peewri.
Lekki peewri kam, koocaa tinyeeje daneeje joweeɗiɗi, ndollaa bee
safraari. To ɓenndi, cakkinaa leeɓol nder toon, suy, ƴakkaa
tinyeeje ɗee. Ɗoo ɗum maagani peewri. (Goggo, ménagère, Dogba,
03-05-04)
Comme remède contre le peewri, vous prenez sept oignons blancs et
vous les cuisez à l’eau avec du sorgho jaune. Quand c’est cuit, vous
jetez du beurre dedans et vous mangez ces oignons. Voilà le remède
contre le peewri.
To peewri nanngi goɗɗo, sey o moɗa leeɓi.
Quand on a le peewri, il faut avaler des boulettes de beurre frais.
To goɗɗo ɗon yara nebbam liɗɗi, peewol nanngataa mo. (Gaw
Abdou, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Celui qui boit de l’huile de poisson ne sera pas victime du peewri.
Lekki peewri, nebbam na’i. Kaynaaɗam keɓaa bee njumri seeɗa,
kawtaa bee kilbu laaciijam ngulaaɗam, njiiɓaa ɗum fuu, suy,
accaa ɗum ɗaantoo. Ɓaawo man, tokkoɗaa nyaamgo. Walaa ko
ɓuri kawte ɗee haa peewri. (Mal Saïdou, 65 ans, marabout peul,
Boula, 09-09-04)
Le remède de peewri, c’est le beurre de vaches. Une fois qu’il est
fondu, trouve un peu de miel, ajoutes-y du natron fibreux brûlé, malaxe
le tout et laisse-le reposer. Ensuite, manges-en régulièrement. Rien
407
peewri
n’est meilleur que ces compositions (pour guérir) le peewri.
To ɗum peewri peewri noon, to a manngake leeɓi ni, a senndiran
bee maari, nonnoon ƴakkugo tinyeeje boo, ngujooɗaa ɗe to a ɗon
waaloo. Feere boo, koocaa moɗaa albacce, nafan peewri. Ngujaa
leeɓol dow hoore, ɗum kaccuɗum kam, ammaa, to innu yiɗi
njamu mum, sey waɗa noon, to a toɓri malla to a ɗon waaloo dow
lesdi peewndi haa keɓaa kisaa nyawu peewri. (Mal Djamo, 38 ans,
commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
En cas de simple peewri, si vous (mangez) habituellement des bou-
lettes de beurre frais, vous vous en débarrasserez ; de même, (si vous)
mangez des oignons et vous en frottez au moment de dormir. D’autre
part, vous pouvez avaler de l’ail, cela est bénéfique en cas de peewri.
Vous pouvez vous frotter la tête avec du beurre frais, cela pue, certes,
mais quand on désire être en bonne santé, on doit faire comme ça, si
vous vous êtes fait mouiller par la pluie ou si vous êtes couché sur un
sol humide, afin de pouvoir éviter d’avoir le peewri.
Ko laarani haala peewri, yimɓe ɗon itta yaɓɓo, ɓe ndolla ko haa ko
tuuta, suy yara. To ɗum ɓinngel boo, lummba ngel nder ndiyam
man baakin asaweere. Nde lummbuɗaa ngel fuu, a tawan ndiyam
man sannji noonde. Bana nii, to Alla hoyni kam, ngel yamɗitan.
(Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
En ce qui concerne le peewri, on prend des feuilles de tamarinier, on
les fait bouillir jusqu’à ce qu’elles dégorgent, puis on boit (le décocté).
Dans le cas d’un enfant, on le trempe dans cette eau (régulièrement)
pendant environ une semaine. Chaque fois que vous le trempez (dans
cette eau), vous constaterez que celle-ci change de couleur. De cette
façon, si Dieu le soulage, il guérira.
Lekki peewri, ki ɗon tawee haa nder weendu ndu ndiyam muuɗum
sakitittoo timmugo. Ɓe ɗon mbi’a ki kooli. Ɓe kooƴa ɗaɗi maaki
bee seɓre maaki, ɓe ndolla, ɓe maɓɓa fayannde ndee. To nyawɗo
oo o pamaro, ɓe nguja ɓanndu maako leeɓol, ɓe ngasa ɓe njo’’ina
fayannde nder ngaska, o wara, o daroo, o sankita kosɗe maako dow
maare. [...] Ɓe cudda mo bee leppol, ndeen, ɓe maɓɓita fayannde,
cuurkaaji gurtotooɗi ukkoo dow maako, o foofa ɗi. [...] Leeɓol boo
jogoto ko nafata haa lekki kii, naastida bee maaki nder ɓanndu
maako. To ɗum peewri kam, ndi wurtoto. (Abdouramane Modibbo,
guérisseur, Petté, 25-06-04)
Le remède de peewri se trouve dans une mare qui tarit tardivement
(litt. : qui soit la dernière à tarir). Il s’appelle Mitragyna inermis. On
prend ses racines et son écorce et on les fait bouillir dans une marmite
couverte. Si le malade est un enfant, on lui enduit le corps de beurre
frais, et on creuse un trou où l’on dépose la marmite ; (l’enfant) se met
debout, jambes écartées, au-dessus de la marmite. (...) On le couvre
avec un drap, puis on ouvre la marmite, les vapeurs qui en sortent
408
peewri-cukku
l’enveloppent et il les respire. (...) Le beurre retient la partie utile du
remède et pénètre avec elle dans son corps. S’il s’agit bien de peewri,
il va sortir.

peewri-cukku – ndi (n.c.)


► asthme ; syn. cukku
Étymologiquement, le mot signifie « (maladie) du froid qui bouche ».
C’est une sous-catégorie de peewri. L’on parle couramment de peewri
cukku plutôt que de cukku. Par rapport au peewri courant, cette
affection est beaucoup plus grave.
Wakkati to ceeɗu saati, yimɓe ɗon coofna taawulji ɓe cuddoo. To
goɗɗo waɗaay saa’a, ɗum jaanyanan mo peewri-cukku. (Abdou-
ramane Modibbo, guérisseur à Petté, 25-06-04)
Quand la saison chaude est très dure, les gens mouillent des serviettes
de toilette et se couvrent avec. Si la personne est malchanceuse, cela
lui donnera de l’asthme.
Daadaare peewri-cukku, haa ɓernde woni. (Boubakary, marabout,
Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Le siège de l’asthme se trouve dans la région épigastrique.
Peewri-cukku ɗon fiɓa bumsuɗe goɗɗo. Collaaje, malla
kacceenga feere, malla boo cuurka puɗɗata ndi. (Yaya, infirmier,
hôpital de Bogo, 29-06-04)
L’asthme noue les poumons de la personne. La poussière, certaines
mauvaises odeurs ou bien la fumée en sont à l’origine.
To ɓinngel pamarel ɗon yara ndiyam peewɗam, nyawu peewri-
cukku nanngan ngel. Ngam nder reedu goɗɗo kam, ɗon wula jaw.
Ammaa, to ɓinngel tokkitanake peewɗam, malla jooɗaago nder
peewol, ɗum feewtinan reedu. Ndeen, burɗe gal poofɗe ngurtotoo
cukkan. Ndeen ngel sonndoo. Feere kam, ngel tuuta bee ƴiiƴam.
Nyawu nguu raaɓataa kam. (Bello Youssoufa, chef du CSI de
Dargala, 15-06-04)
Lorsqu’un petit enfant boit de l’eau froide, il aura de l’asthme. Car,
l’intérieur de l’abdomen humain est très chaud. Mais, si l’enfant a
l’habitude de (boire de) l’eau froide ou de rester assis au froid humide,
cela lui refroidira l’abdomen. Ensuite, les trous par où sort la respi-
ration se boucheront. Puis il toussera. Parfois, il vomira du sang. Cette
maladie n’est pas contagieuse.
Peewri-cukku mbaran bee ko yaawi.
L’asthme peut tuer rapidement.
To innu woylaajo faɓɓi haa fommbina fuu wartidan bee peewri-
cukku.
Chaque fois qu’une personne originaire du Nord (du Cameroun) reste
longtemps au Sud, elle revient avec de l’asthme.

409
peeza
TRAITEMENT
To goɗɗo nyawi peewri-cukku, o itta jowte ibbi bee muuri, o una
o waɗa nder ndiyam, o yara baakin nyalɗe ɗiɗi. (Mal Saïdou
Djakaou, guérisseur guiziga, Ligazang-Loubour, 23-05-04)
Lorsque qqn souffre de l’asthme, il doit prendre du gui de Ficus
sycomorus et du petit mil hâtif, les piler et mettre ça dans de l’eau et
en boire pendant environ deux jours.

peeza (v.) ; < français « peser »


► peser, mesurer le poids de

penndisiit – nga (n.) ; < français « appendicite »


► appendicite ; cf. laɓo-laɓoongel
Nyaamgo peŋ jur waɗan penndisiit.
Le fait de manger trop de pain provoque l’appendicite.

penpeno / fenfenɓe – o/ɓe ; < fena


► primipare (litt. : personne qui fait (telle chose) pour la première fois) ; cf.
afoo
Lorsque ce mot est employé dans l’absolu, il désigne une primipare.

pentellu / pentelli – ngu/ɗi (n.)


► anneau de ténia ; cf. ngilngu

Au pluriel, ce mot est synonyme de gilɗi daneeji et désigne le ténia.


En milieu médical moderne, la forme du singulier peut désigner le
ténia complet.
Pentellu pamaru, to naasti nder reedu goɗɗo, mawnan, juuta
baakin koo meetaaji joweetati, ɗon taggi haa nokkuure woore.
Hoore kam ɗon ɗisi haa teteki, ɗon nyaama ko naastata haa reedu
fuu. To ngu juuti, ngu ta’a gal dubbe, wurtodoo bee bu’e. Kangu
kam, ngu yi’oto to ngu wurtake. Ɗi kaɗan goɗɗo faygo ngam ɗi
njaɓtan mo ko o nyaamata fuu, ɗi caarnataa mo boo. Pentelli
naastan goɗɗo to ɗon nyaama kusel nagge malla gaduuru ngel
ɓenndaay. (Hamadou Bouba, infirmier laborantin, CMAO Meskine,
05-05-04)
Le petit ténia, lorsqu’il pénètre dans le ventre de qqn, grandit et
allonge jusqu’à environ huit mètres ; il s’enroule sur lui-même (litt. :
en un seul endroit). Sa tête est fixée à l’intestin et il mange tout ce qui
entre dans l’estomac. Quand il allonge, il se coupe par le bout et sort
avec les excréments. C’est ça qui se voit quand ça sort. (Le ténia)
empêche la personne de grossir car il lui prend tout ce qu’elle mange,
(mais) il ne lui donne pas de diarrhée. Le ténia pénètre dans la
personne qui mange de la viande de bœuf ou de porc mal cuite.

410
pilmoneer
perfizyooŋ / perfizyooŋje – ngal/ɗe (n.) ; < français « perfusion »
► perfusion ; syn. baatal ndiyam

permagaat – ɗam (n.) ; < français « permanganate »


var. : parmaganaa, permaganaat, permanganaat
► permanganate de potassium

perwaajo / perwa’en – o/ɓe (n.) ; < kanuri [féro] « fille »


► jeune fille en âge de se marier

pespes (quant.) ; cf. nyawu


peƴƴol / peƴƴi – ngol/ɗi (n.d.v.) ; < feƴƴa
► crevasse au talon ; cf. peetenereewol

piɓol – ngol (n.d.v.) ; < fiɓa


► constriction (litt. : fait de nouer)
● piɓol ɓernde
► sensation d’oppression cardiaque / épigastrique

piitol – ngol (n.d.v.)


► battement
● piitol ɓernde
► pouls (litt. : battement de cœur)

piitoyel – ngel ; < fiita / fiyta


► élancements intercostaux au niveau du cœur
Nyawu piitoyel ɗon waɗa haa wuttudu nandu dow becce deydey
enndu. Ngu ɗon fiita pit pit pit ! To bana nii waɗi, ɓanndu fuu
naawan. Sey o laatoo ba duppuɗo. Nyawu man yaran ƴiiƴam.
Wannjamjo baawɗo haala man ƴara, ɓakka lekki, hokka
jareteeki boo. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
La maladie (appelée) piitoyel est localisée du côté gauche, sur les
côtes au niveau du sein. Elle lance pit, pit, pit ! En ce cas, on a mal
partout. On devient chétif. La maladie boit le sang. Le barbier spé-
cialiste de la chose fait des scarifications qu’il recouvre avec un médi-
cament et il donne (au malade) une potion.

pilmoneer – nga (n.) ; < français « (affection) pulmonaire »


► pneumopathie, affection pulmonaire (autre que la tuberculose pulmo-
naire)
To radiyoo holli gasɗe daneeje, ɗum pilmoneer. (chef de District
de Santé de Mindif, 21-05-04)
Si la radio montre des trous blancs, il s’agit d’une pneumopathie.

411
pinaari
pinaari – ndi (n.)
► khôl
Moy buutanta jiga pinaari, ladde wulaay ? (Prov.)
Qui vendra du khôl meilleur marché au petit charognard, si ce n’est
quand la brousse sera en feu (litt. : sans que la brousse ne brûle) ?

pinemonii – nga (n.) ; < français « pneumonie »


► pneumonie (terme employé en milieu hospitalier et dans les dispensaires)
Ndamba ɗon tagamma ɗiɗi : biroŋsiit bee pinemonii. [...] Gilɗi pine-
monii nanngan bumsuɗe goɗɗo, waɗa bana ndiyam nder toon ;
feere, ndamba yaha sukka burɗe nder bumsuɗe ; koo haa goɗɗo
foofa, o waawataa. (Yaya, infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-04)
Il y a deux sortes de ndamba : la bronchite et la pneumonie. (...) Les
‘germes’ de la pneumonie attaquent les poumons de la personne, cela
y fait comme de l’eau ; parfois, des mucosités vont boucher les trous
dans les poumons ; même si la personne essaie de respirer, elle n’y
arrive pas.

pirostaat – nga (n.) ; < français « prostate » ; cf. posta


piyal / piye – ngal/ɗe (n.d.v.) ; < fiya
► accès de maladie, crise (de n’importe quelle maladie) ; (litt. : coup)
Daga o ummii nder piyal ngaal, o nanataa booɗɗum.
Depuis qu’il s’est relevé de cette crise, il n’entend pas bien.
Piyal nyalaade woore noon sey maaygo.
Il a été malade un jour seulement et il est mort. (Litt. : un accès de
maladie d’un seul jour pour mourir.)
● piyal paɓɓooje
► accès palustre

● piyal naange
► insolation

Ɗum waancugo nder naange ceeɗu fuɗɗata nyawu piyal naange.


(Bogno Ndjidda, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
C’est le fait de se promener au soleil de la saison chaude qui cause
l’insolation.

poliyoo – nga (n.) ; < emprunt


► poliomyélite ; syn. nyawu jiija

pollitol – ngol (n.d.v.) ; < follita


► teint pâle (litt. : pâleur)
Symptôme que l’on associe à la ‘jaunisse’ ou au « manque de sang »
(anémie).

412
poociire
pompa (v.) ; < français « pomper »
► administrer un lavement, injecter (dans un organe creux)
pompugo ɓinngel
administrer un lavement à un enfant

pompirgel – ngel (n.d.v.) ; < pompa ; cf. pompo


pompitoo (v.d.) ; < pompa
► s’administrer un lavement
To goɗɗo marɗo nyaamooji pompitake, o saaran ɗi.
Si la personne qui a des oxyures se fait un lavement, elle les évacuera
dans une diarrhée (litt. : elle les chiera en diarrhée).

pompo / pompooji – nga/ɗi (n.) ; < français « pompe »


► pompe
► poire à lavement ; syn. pompirgel
Ɓe ndolla leɗɗe, ɓe pooɗa nder pompirgel, ɓe pompana ɓinngel
gal buuruudu.
On fait une décoction de plantes médicinales, on l’aspire dans la poire
à lavement et on l’injecte à l’enfant par l’anus.

poŋsona (v.) ; < français « ponctionner »


► ponctionner
Néologisme utilisé en milieu hospitalier.
To min tawi kosɗe [nyawɗo] ɓaŋtataako, min poŋsona haa ɓaawo
maako, min pooɗa ndiyam nder i’al ɓaawo maako. (Yaya,
infirmier, hôpital de Bogo, 29-06-04)
Si nous constatons que les jambes (du malade) ne se soulèvent pas,
nous lui ponctionnons le dos, nous aspirons le liquide de sa colonne
vertébrale.

poociire / poociije – nde/ɗe (n.)


► hydrocèle, gonflement de l’enveloppe testiculaire
To a yehi wuro poociije, tef aan boo jollooru haɓɓu. (Prov.,
Boubakary Abdoulaye, Maroua, 01-11-04)
Si tu te rends au village de l’hydrocèle, cherche, toi aussi, une gourde
et attache-la-toi. (Il ne faut pas se singulariser quand on va dans un
nouvel endroit.)
Poociire ɗum kalle goɗɗo man ɓuutata, loorata, loowata ndiyam.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua)
(Dans) l’hydrocèle, les testicules de la personne enflent, grossissent et
se remplissent d’eau.

413
poocoo
TRAITEMENT
Pour soigner l’hydrocèle, on associe de la poudre de feuilles sèches
de Sporobolus festivus (aartu-ma-sakitoo), des racines de caɓɓulli
gorki, de l’écorce de Stereospermum kunthianum (golommbi), et des
fruits de Calotropis procera (bambammbi). (Mal Abdou, guérisseur,
Bogo, 01-07-04)

poocoo (v.)
► être atteint d’hydrocèle
To doomru poocake, riba paatuuru. (Prov.)
Si le rat est atteint d’hydrocèle, le bénéfice en est pour le chat.

poofɗe – ɗe (n.d.v.) ; < foofa


► respiration
Poofɗe ɓinngel ɗon taƴa ngarta.
La respiration de l’enfant s’interrompt et reprend (apnées).
● lornugo poofɗe
► expirer, renvoyer l’air inspiré (litt. : faire faire demi-tour à la respiration)

► rythme cardiaque (d’un fœtus)


To ɓinngel ɗon torroo nder reedu, haa poofɗe maagel ɓe ndaarata.
To poofɗe ɓuri teemerre bee cappan jeego malla leesta dow teemerre
bee noogaas, sey ɓe ceeka daada maagel. (Amadou Haman, infirmier
accoucheur, hôpital provincial de Maroua, 26-08-04)
Lorsque le fœtus souffre dans le ventre, c’est à son rythme cardiaque
qu’on le constate. Si ce rythme dépasse les 160 ou s’il est inférieur à
120, on doit opérer sa mère.

pooyngol – ngol (n.d.v.) ; < fooƴa


► poussée des dents (chez le bébé)
To ɓinngel mari hakkunde lebbi tati haa yahango nay, wakkati
pooyngol, waatoo puɗki nyii’e, ɓanndu maagel wulan, ɓinngel tuu-
tan boo. (Oubboré Saliou, 48 ans, ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Lorsque l’enfant a entre trois et quatre mois, c’est le moment de la
poussée des dents ou percée dentaire ; il a de la fièvre et il vomit
également.
To ɓinngel ɗon dow pooyngol, ngel saaran, ngel tuutan, koo
kosam maa ngel yiɗaa. Haa waɗa nyalɗe tati, hiddeeko caarol bee
tuure ta’a, haa tampina ngel. [...] Mi woodi nyiindere jiire. To mi
haɓɓani ngel haa daande, [...] to nyiiƴe ɗon puɗa, naawataa ngel
sam. (Didja, épouse Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala, 09-06-
04)
Quand un enfant a une poussée dentaire, il a la diarrhée, il vomit, il
refuse même le lait. Diarrhée et vomissements ne le lâchent pas avant
trois jours, au point de l’épuiser. (...) J’ai une dent d’écureuil. Si je la
414
posta
lui attache au cou, (...) lors de la poussée dentaire, il ne souffrira pas
du tout.
Pooyngol waɗi ɓinngel am. Ngel ɗon saara, ngel tuutan, ngel
yiɗaa kosam, koo ndiyam fuu. Ɓanndu maagel ɗon wula. Jonta
waɗi asaweere, ndeen boo ɗum hoynaay ; ndikka min ngadda
ngel lopitaal, ngam haa ngel heɓa ngel de’’ita koo seɗɗa. Ɓinngel
nyawan to ngel waɗi pooyngol, ngam ɗum fini-tawi [...]. Dopta
wi’i pooyngol kam nyawnataa ɓinngel, ammaa, to ngel cikaay
lebbi joweego’o, ngel ɗon yara ndiyam peewɗam, koo ngulɗam,
ngel mawnidan bee paɓɓooje, ngel saaran boo. (Mme Idrissa
Bouba, mère de famille, CSI de Dargala, 14-06-04)
C’est une poussée dentaire qui affecte mon enfant. Il a la diarrhée, il
vomit, il refuse le lait et même l’eau. Il a de la fièvre. Cela dure
maintenant depuis une semaine sans qu’il y ait d’amélioration. Il
valait mieux que nous l’amenions au centre de santé afin qu’il puisse
trouver ne serait-ce qu’un peu d’apaisement. Les enfants sont malades
lors de la poussée dentaire, car c’est inéluctable (...). Pourtant, l’infir-
mier dit que la poussée dentaire ne rend pas l’enfant malade, mais que,
s’il n’a pas encore six mois et qu’il boive de l’eau froide ou même
chaude, le ‘paludisme’ l’accompagnera dans sa croissance, ainsi que
la diarrhée.

posta – nga (n.) ; < français « prostate »


var. : pirostaat, purostaat
► prostate
Ce nom n’a cours, sous ses formes les plus proches du français,
qu’auprès des personnels médicaux, pour lesquels il peut désigner à
la fois l’organe et les maladies qui peuvent l’affecter. Pour le commun
des mortels, le nom de posta désigne exclusivement l’adénome ou le
cancer de la prostate.
Purostaat, ɗum ɓoɗel feere gonngel haa les uppoodu nder
« ireetir », ngel ɗon bana ndeppu. Kangel yaata mawna, sukka
laawol cille. Goɗɗo to waɗaay saa’a, ngel laatoo kaŋseer. (Ahidjo,
infirmier à l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
La prostate est une petite masse dure qui se trouve sous la vessie, dans
l’urètre ; elle ressemble à un pois de terre. C’est elle qui va grandissant
et qui bouche le passage de l’urine. Si la personne n’a pas de chance,
cela se transforme en cancer.
● nyawu purostaat, ou purostaat
► adénome de la prostate, et/ou cancer de la prostate

To nyawu « rétention urinaire » ɓurti naawgo, kangu laatotoo


purostaat. Ɓurna worɓe fuu, to ciki duuɓi cappanɗe jeego, ɓe
maran ngu. Fuɗɗam man kam, goɗɗo nanan coofe ɗon naawa
mo, ammaa, ɗe ngarataa bana o yiɗi. Nyannde feere kam, ɗe
415
posta
ngarataa sam, warta sey waɗa sonnde. Ɓe loowana mo haa
sillirde maako haa heɓa cille ngurtoo. (Ahidjo, infirmier à l’hôpital
de Bogo, 13-08-04)
Lorsque la « rétention urinaire » devient plus douloureuse, c’est ce
qu’on appelle « adénome de la prostate ». La plupart des hommes ont
ça quand ils atteignent les soixante ans. Au début, la personne ressent
l’envie d’uriner, mais cela ne vient pas comme il veut. Un beau jour,
cela ne vient plus du tout, il faut alors mettre une sonde. On la lui
passe par le méat urinaire afin que l’urine puissent sortir.
Nyawu purostaat, sey yimɓe marɓe duuɓi ngu nanngata, marɓe
deydey duuɓi cappanɗe jeego haa yaarango cappanɗe jeeɗiɗi.
Ngu nanngan gal coofe cewɗe. Innu heɓataa soofa, koo to ɗe
ngurtake boo, seɗɗa noon.
Ko fuɗɗata ngu, ɗum tampere ɗaɗi ɓanndu gonɗi les jaabuuru.
Kanji ɗiin maɓɓata laawol mani to goɗɗo yiɗi soofgo ; to o yiɗi
waɗgo mooɓodal boo, ɗi maɓɓa laawol cille. Wakkati to ɗi tampi,
ɗi keɓataa huuwgo kuugal maaji booɗɗum. Ɗum ɗaɗi taweteeɗi
nder suudu cille. (Ngomna Chanabo, 44 ans, infirmier anesthésiste
doayo, Maroua, 15-04-04)
La maladie de la prostate n’affecte que des personnes âgées, ayant
environ de soixante à soixante-dix ans. Elle attaque du côté de l’urine.
La personne ne peut pas uriner, et même si (l’urine) sort, ce n’est
qu’en petites quantités. Ce qui provoque cette maladie, c’est la fatigue
des muscles du bas-ventre. Ce sont eux qui ferment le canal du sperme
lorsque qqn veut uriner ; s’il veut avoir une relation sexuelle, ils
ferment le canal urinaire. Lorsqu’ils sont fatigués, ils ne peuvent
remplir leur rôle correctement. Ce sont des muscles qui se trouvent
dans la vessie.
To nyawɗo purostaat mari haaje soofgo coofe cewɗe, ɗe
ngurtataa jur. To o jooɗake seɗɗa ni, haaje coofe goo nannga mo
fahin. O heɓataa o soofa bana ko haani. Ndaa suudu cille ɗon
heewi, ammaa, o heɓataa soofgo. Sey naawreenga tan. (Ngomna
Chanabo, 44 ans, infirmier anesthésiste doayo, Maroua, 15-04-04)
Lorsqu’un malade de la prostate a envie d’uriner, l’urine ne sort pas
beaucoup. Peu de temps après, il a de nouveau envie d’uriner. Il ne
peut uriner comme il faut. Il se trouve que la vessie est pleine, mais
qu’il ne peut uriner. Il souffre seulement.
PRÉVENTION
To gorko yiɗi hisgo nyawu purostaat, sey o ayna nyaamdu
maako. To o ndottiɗi boo, sey o reentoo haala rewɓe. Ɗii ɗoo
paddantoo mo nyawu nguu. To woodi nyawu wangiri gal coofe,
sey o yaawa law o hurga ngu. (Ngomna Chanabo, 44 ans, infirmier
anesthésiste doayo, Maroua, 15-04-04)
Lorsqu’un homme veut éviter d’avoir la maladie de la prostate, il doit
416
puldebbo
surveiller son alimentation. Quand il vieillit, il doit se garder des relations
sexuelles. Cela le protégera de cette maladie. Lorsqu’une maladie se
déclare dans la région urinaire, il doit la soigner rapidement.

pulaa / pulaaji – nga/ɗi (n.) ; < français local « plat »


► assiette (« plat » en français local)
Daga pulaa wangi, pulaaku majji.
Depuis l’apparition de l’assiette, le pulaaku a disparu. (Tradi-
tionnellement, on mange dans un plat commun en respectant un
certain ordre. L’apparition de l’assiette individuelle a modifié les
comportements. Chacun peut désormais se goinfrer dans son assiette.
Noter le jeu de mots pulaa /pulaaku)

pulaaku – ngu (n.d.) ; < ful-


► type physique peul
► ensemble des valeurs propres aux Peuls et comportement qui en découle
► société peule
Pulaaku aarti laamu. Daga laamu waɗaay, pulaaku ɗon bee
horɓe mum bee maccuɓe mum.
Le système de valeurs des Peuls a précédé le pouvoir (i.e. existait
avant qu’il y ait des sultans). Avant même que le pouvoir existe, le
système de valeurs des Peuls avait ses captives et ses captifs (i.e. les
Peuls étaient esclaves de leur système de valeurs).
Pullo, pulaaku muuɗum haɓɓata ɗum ; bahiimeewa boo, raande
haɓɓata nga daande. (Prov.)
Le Peul, c’est le système de sa société qui l’assujettit ; le bétail, quant
à lui, c’est la corde qui lui assujettit le cou.

pulaatir – nga (n.) ; < français « plâtre »


► plâtre
Ɓe ngaɗani mo pulaatir haa kosngal maako gewngal.
On lui a mis un plâtre sur sa jambe cassée.

puldebbo / fulɓe rewɓe – o/ɓe (n.c.)


► vieille femme
► femme ménopausée
Jonta ɗoo, walaa cuklantooɗo fulɓe rewɓe, naa taaniraaɓe, naa
njaaniraaɓe. A yi’i bana yeedaare jonta ɓe ngaddani yam ɗoo,
naane no kadi yeedaare ndee, sey ɓe ngaɗa ƴiƴal foddee ɓe
ndokka banndiraaɓe. Ƴiƴel no ngel foti pat, sey ɓe ngaɗa ngel, to
yeedaare jananno mo walaa laawol fuu boo, ɓe ngaɗa taƴre kusel
noon, walaa ƴiƴal. Bannda sey bee ƴiƴal, ngam ɓe mbi’i ƴiƴal nyiɓi
mbanndiigu, taƴel boo taƴi mbanndiigu. (Asta Fidjondé, ménagère,
Dogba, 22-09-04)
Maintenant, il n’y a personne qui s’occupe des vieilles femmes, ni les
417
pupineel
petits-enfants, ni les arrière-petits-enfants. Tu vois par exemple la part
(de l’animal sacrifié) que l’on m’a distribuée : autrefois, cette part, on
devait y inclure un os avant de l’offrir aux parents. Aussi petit soit-il,
on doit en mettre un, (mais) en ce qui concerne la part d’un étranger
avec qui on n’a aucun lien de parenté, on met un petit morceau de
viande simplement, sans os. Pour les parents, il doit y avoir un os, car
on dit que l’os construit la parenté, tandis qu’un morceau de viande la
coupe. (Jeu de mot entre « morceau » et « couper » ; « morceau » est
lui-même construit en fulfulde sur la racine pour « couper ».)
Puldebbo lamma-haako ! (Eguchi 1974, p. 103)
Vieille femme à la sauce acide (i.e. délicieuse) !
(Ceci est un éloge [mantoore].)
Puldebbo, wakka diina, bela Alla wallumaa ma !
Vieille femme, accroche-toi à la religion (litt. : porte la religion en
bandoulière), Dieu t’aidera peut-être !

pupineel – ngel (n.) ; < n. de marque


► stérilisateur
Pupineel, ɗum masiin lallugo jamɗe kuuwruɗe dopta’en. Ɗum
wula ɗe, koo to gilɗi ɗon lutti boo, ɗi mbaata. (Yaya Baya, 31 ans,
aide-soignant guiziga, Meskine, 15-03-04)
Le stérilisateur est une machine qui sert à nettoyer les objets
métalliques dont se servent les « docteurs ». Cela les chauffe, et même
s’il reste des ‘germes’, ils crèvent.

purostaat – nga (n.) ; cf. posta


puufol – ngol (n.d.v.) < fuufa
► pulvérisation ; cf. fuufa

raaɓa (v.)
► être contagieux
► transmettre une maladie
► infecter
Jooɗodaago bee baaɗɗo raaɓete mbuustu.
La compagnie d’un paresseux est contagieuse. (Litt. : rester avec un
paresseux te contaminera (avec) une infirmité.)
Nyawuuji feere, to haa ndaaɓa goɗɗo, sey to ƴiiƴam maɓɓe
ngootam, ɓe ngondi boo babal gootal. Nyawuuji bana ndamba,
ngaadiga, meece, teko, ɗi fuu maaji ɗi ndaaɓan to yimɓe ɓee ɗon
mari ƴiiƴam ngootam. To laatake ƴiiƴam maɓɓe feere feere boo,
418
raaɓa
koo ɓe ɗon mbaalodi, gooto ɗon sonndoo, koo ɓe njardi taasayel
gootel, ngu raaɓataa mo. Ammaa, to ƴiiƴam maɓɓe ngootam, to
poofɗe maɓɓe piyootiri, ngu raaɓan ; to o sonndake dow maako,
ngu raaɓan mo. (Mama Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
Certaines maladies ne sont contagieuses que si les personnes ont le
même sang et qu’elles vivent ensemble en un même lieu. Des
maladies comme ndamba, la varicelle, la rougeole, la coqueluche,
toutes sont contagieuses lorsque les personnes ont le même sang. Si
leurs sangs diffèrent, même s’ils dorment ensemble et que l’un tousse,
même s’ils boivent dans un même récipient, ils ne se transmettront
pas la maladie. Mais s’ils ont le même sang et que leurs souffles
s’entrechoquent, ils s’infecteront (mutuellement) ; si l’un tousse sur
l’autre, ce dernier sera infecté.
Nyawɗo sonndaaru raaɓan jamo to ɓe ɗon ngondi nokkuure
woore. To ɓe nyaamdan, ɓe mbaaldan, nyawɗo man boo ɗon
sonndoo, haa nder kaartudi maako, gilɗi ɗon, ɗi naastan innu
jamo ; suy, nyawu man raaɓa mo. (Noël Djavaï, infirmier, Meskine,
01-04-04)
La personne atteinte de tuberculose transmet la maladie à la personne
saine si (toutes deux) habitent ensemble. Si elles mangent ensemble,
si elles dorment ensemble et que la personne malade tousse, il y a des
germes (infectieux) dans ses crachats, qui pénètrent dans la personne
saine ; alors, la maladie l’infecte.
Ɗum nyawu mooɓodal naawata yam. [...] Ɗum goram raaɓi yam
ngu, ammaa kanko, o jaɓataa wargo lopitaal. O wii yam sey miin
on, mi soodana min leɗɗe. (Patiente, CSI de Dargala, 10-06-04)
Je souffre d’une maladie vénérienne. (...) C’est mon mari qui m’a
infectée, mais lui, il ne veut pas venir au centre de santé. Il m’a dit que
c’est à moi seule d’acheter les médicaments pour nous deux.
Mbiimi miin kam teema ngam nawliraaɓe ɗuuɗɓe nder saare
ɗuuɗɗini nyawuuji, waatoo to gooto mari nyawu ni, raaɓan
luttuɓe. Ceerceerle bee teeteele boo ɗuuɗi jamum. (Bernadette
Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Moi je me dis que c’est peut-être parce qu’il y a de nombreuses
coépouses dans la famille que les maladies (sexuellement transmis-
sibles) sont si nombreuses, c’est-à-dire que dès que l’un/l’une a une
maladie, il/elle la transmet au reste. Les divorces et les mariages à
répétition abondent également.
Jamo to ɗon nyaamda bee nyawɗo sonndaaru, raaɓan mo.
La personne en bonne santé qui mange avec un tuberculeux, cela
l’infectera.
To reeza taƴi goɗɗo marɗo sida, wari taƴi jamo, nga raaɓan mo,
ngam ƴiiƴam maɓɓe hawti. (Kt., 24 ans, prostituée, Domayo,

419
radiyoo
Maroua, 22-02-06)
Si une lame de rasoir coupe qqn qui a le sida et qu’il arrive qu’elle
coupe (ensuite) une personne bien portante, cette dernière sera
infectée, puisque leurs sangs se seront mélangés.

radiyoo / radiyooji – nga/ɗi (n.) ; < français « radio »


► radiographie, radioscopie
To haa ɓe keɓta kosngal man jokki na malla jokkaay, ɓe ngaɗa
radiyoo.
Afin de savoir si (la fracture de) la jambe est réduite ou non, on fait
une radio.
To radiyoo holli gasɗe daneeje, ɗum pilmoneer. To ɗum diidi
daneeji boo, ɗum pinemonii. Buroŋsiit boo, min tawan ɗaɗi
jogiiɗi bumsuɗe ɗoo njooftake, ɗi ndaayotiraay jur. (Chef de
district de santé de Mindif, 21-05-04)
Si la radio montre des trous blancs, il s’agit d’une pneumopathie. Si
ce sont des traits blancs, (il s’agit) d’une pneumonie. Quant à la
bronchite, nous constatons que les « conduits » qui tiennent les
poumons sont relâchés, et ils ne sont pas très écartés (litt. : éloignés
entre eux).
► appareil à radiographie / radioscopie ; syn. daarorgal

ranee- (adj.)
► blanc de peau, leucoderme
Daneejo, yitere ɓiraaɗam ! (Eguchi 1974, p. 99)
Blanc, à l’œil blanc comme le lait frais ! (Éloge à l’adresse d’un
Européen ou d’une personne à peau extrêmement claire.)
Daneejo ranwa-ngaandi !
Blanc à l’intelligence parfaite ! (Litt. : blanc au cerveau blanc.)

ranwa (v.d.) ; < ran-


► blanchir, devenir blanc
► éclaircir (le teint)
Gite maako ndanwiti.
Il/elle a les conjonctives (litt. : les yeux) blanches.
Ɓanndu maako ranwiti.
Elle est enceinte. (Litt. : son corps s’est éclairci.)

reeda (v.)
► être enceinte ; cf. haara, reedu, waama
Mi ɗon huuwtinira bee konndoom ngam taa mi reeda tan, ngam
mi danyan meere meere. (Mm., 25 ans, prostituée, Kakataré,
Maroua, 23-01-06)
J’utilise le préservatif pour ne pas tomber enceinte, car je tombe très
420
reedu
facilement enceinte.

reedina (v.d.) ; < reeda


► engrosser, rendre enceinte
Kuugal gorko kam, to reedini ni, suy, ɗume kuugal maako feere ?
(Aminatou Mazou, ménagère arabe, CSI de Dougoï, Maroua, 27-07-04)
Le rôle de l’homme/mari, en vérité, dès qu’il (t’)a engrossée, qu’a-t-
il d’autre à faire ?

reedu / deeɗi – ndu/ɗi (n.)


► abdomen, ventre ; cf. bonnjokru, waynaare
Le terme de reedu, que l’on traduit couramment par « ventre »
correspond davantage à l’abdomen (partie inférieure du tronc, située
entre le thorax en haut et le petit bassin en bas). Il peut inclure l’es-
tomac. Parfois, il désigne plus précisément la zone périombilicale.
Reedu ɗuum, leelewal wanyi. (Prov.)
Le ventre lui, c’est le clair de lune qu’il déteste.
(Le ventre n’aime pas rester vide.)
Keenya fajiri, nde kacitoriimi mongoro, reedu am fuɗɗi ɓoslugo.
Maatumi reedu am woyi haa les jaabuuru bana gilɗi. Nummi to
ɗum gilɗi kam, mi saaranno, ammaa mi saaraay koo tis. Nyallumi
ƴakkugo kilbu ngam taa mi wuttoo. (Sali Hamadou, patient au
Centre de santé intégré de Dargala, 10-06-04)
Hier matin, après avoir déjeuné d’une mangue, j’ai commencé à avoir
des coliques (litt. : mon ventre a commencé à se tordre). J’ai senti mon
ventre pleurer sous le nombril, comme (s’il y avait) des vers. J’ai
pensé que si cela avait bien été des vers, j’aurais eu la diarrhée, mais
je n’ai pas eu la moindre diarrhée. J’ai croqué du natron pendant toute
la journée pour ne pas avoir de ballonnements.
Reedu am fiɓake.
Je suis constipé. (Litt. : mon ventre est noué.)
Collaaje naasti yam reedu.
J’ai avalé de la poussière. (Litt. : la poussière m’est entrée dans le
ventre.)
Reedu o suklani.
Il ne pense qu’à son ventre. (Il ne pense qu’à manger.)
Semmbe reedu o mari.
Il a de la force dans le ventre. (Il est fort pour manger.)
Koo bu’e e reedu maa a walaa, sakko goɗɗum !
Même des excréments, tu n’en as pas dans le ventre, a fortiori autre
chose. (Tu n’as même pas à manger, comment pourrais-tu prétendre
à posséder quoi que ce soit en plus !)

421
reedu
Reedu nduun waanata goɗɗo ko waɗataake.
C’est le ventre qui pousse qqn à faire ce qui ne se fait pas.
Bone reedu wujjini mo.
La faim a fait de lui un voleur. (Litt. : la souffrance du ventre l’a fait
voler.)
Ndoggaa kam, a lortoto nder reedu daada maa na ?
Tu fuis, (mais) pourras-tu retourner dans le ventre de ta mère ?
● naawral reedu
► maux de ventre

TRAITEMENT
Ɓe ɗon ƴara ɓinngel ngam haala naawral reedu. Ɓe ɗon ƴara tati
wuttudu nandu, tati gal nyaamru, ɗiɗi boo haa caka, suy ƴiiƴam
ɓaleejam kurum wurtoo. Ƴiiƴam man ɗaam wonete bososel
naawreenga reedu maagel. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère
mousgoum, 28-05-04)
On fait des scarifications à l’enfant pour le problème de mal de ventre.
On fait trois scarifications à gauche, trois à droite et deux au milieu ;
ensuite, il y a du sang noir foncé qui sort. C’est ce sang qui est la cause
de son mal de ventre.
Goɗɗo to reedu mum ɗon ƴakka, o dolla haako goyoof, o yiiwoo,
o jilla ko bee haako fore, o nyeɗa ndiyam man to waywi, o ɓesda
sukar, o yara. (Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
Lorsque qqn ressent des pincements douloureux dans le ventre, il doit
faire bouillir des feuilles de goyavier et se laver avec le décocté ; puis il
mélange (le reste) avec des feuilles d’Eucalyptus, il en puise un peu
lorsque ça a bouilli, il ajoute du sucre et il boit (le décocté).
To reedu ɗon naawa, ɗum gilɗi, to jalɓalji, to daneeji. Ko fuɗɗata
ɗi boo, to reedu goɗɗo salake nyaamdu. Gilɗi feere piɓan, goɗɗi
tuutnan, goɗɗi caarnan, goɗɗi taadan, goɗɗi boo ƴakkan. (Baba
Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Quand on a mal au ventre, ce sont les vers, soit les ascaris, soit le ténia.
Ce qui les provoque, c’est lorsque l’on mange qqch. que le ventre
refuse. Certains vers constipent, d’autres font vomir, d’autres
provoquent la diarrhée, d’autres ceinturent (le ventre), d’autres encore
provoquent des douleurs lancinantes.
INSULTES
reedu mbaggu
gros bidon (litt. : ventre de tambour)
reedu mbulku
bedon (litt. : ventre de canari à eau)
reedu petengewru
ventre de crapaud (qui se gonfle)

422
reedu
lugga-reeduujo
gourmand (litt. : personne au ventre profond)
Lugga-reeduujo kam, ko haɓdanta fuu kayru nduun. (Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 01-11-04)
Le gourmand, toute l’activité qu’il déploie, c’est pour son ventre.
kawyeejo reedu kaywaawu
paysan pansu comme une besace d’âne (litt. : villageois au ventre (en
forme de) besace à âne)
► estomac
To wakkati nyaamgo waɗi, innu nyaamaay, reedu siwtataako.
Ɓanndu innu ɗon sirƴa ndiyam, ndeen reedu kam ɗon nama koo
walaa ko woni nder maaru boo. Yaake to ndu ɗon woggootira
cookum, huuduure waɗa nder toon. To goɗɗo nyaami nyaamdu,
ndu yehi ndu meemi pellel ngeel, o nanan naawɗum. Kanjum ɓe
mbi’ata ɓernde ɗon wula. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de
Palar, Maroua, 08-09-04)
Quand vient l’heure de manger et que la personne ne mange pas,
l’estomac ne reste pas au repos (pour autant). L’organisme secrète
(litt. : envoie un jet) de liquide (dans l’estomac), puis celui-ci broie
même s’il ne contient rien. Lorsque (l’estomac) se frotte à vide, une
plaie s’y forme. Lorsque la personne mange et que la nourriture va
toucher cet endroit, elle ressent une douleur. C’est cela qu’on appelle
« brûlure d’estomac » (litt. : l’épigastre brûle).
Reedu, kayru woni ɓaaru. To ndu haaraay, innu waawataa waɗgo
koo ɗume. To goɗɗo nyaami huunde dakamre, kayru jaɓata
ndiyam maare. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Le ventre, c’est lui le carquois. Lorsqu’il n’est pas rassasié, on ne peut
rien faire. Lorsque la personne a mangé qqch. de savoureux, c’est lui
qui en reçoit le suc.
► ventre, siège des bas instincts et des contraintes physiologiques
To innu tokkitanake reedu mum, semtan.
Si qqn suit (les exigences de) son ventre, il se retrouvera dans des
situations humiliantes (litt. : il aura honte).
Koo moy haɓana reedu muuɗum.
Chacun se bat pour son propre ventre.
► grossesse
Joonde woore hokkataa ɓii korɗo reedu. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Ce n’est pas en restant assise sur place que la fille de l’esclave est
tombée enceinte.
Debbo am reedu. // O ɗon bee reedu.
Ma femme est enceinte. // Elle est enceinte.

423
reedu
Hitaande fuu debbo oo reedu.
Chaque année, cette femme est enceinte.
Debbo feere to bee reedu, yeeso mum laaɓta tal ; to a yi’i mo ni, a
anndi. (Habiba Daddoum, CSI de Meskine, 21-06-04)
Quand certaines femmes sont enceintes, leur visage devient très clair ;
dès que vous les voyez, vous savez (qu’elles sont enceintes).
Ko paammi miin kam, to ɓinngel ɓillataa daada mum, ɗon waalii
siriw noon nder reedu, ɗoo kam ngel dewel ; ammaa, to gorgel
kam, ngel dampan, ngel ficitittoo boo nder reedu. (Mme Oubbo,
Zileng-Bappa, 01-06-04)
D’après ce que je crois savoir, lorsqu’un enfant ne dérange pas sa mère
et qu’il reste tranquille dans le ventre, là, c’est une fille ; mais quand c’est
un garçon, il donne des coups de pied et il remue dans le ventre.
Reedu maako rufi / wonnake.
Elle a fait une fausse couche (avortement spontané). (Litt. : son ventre
s’est versé / s’est gâté.)
To debbo ƴaɓɓini lewru, waatoo to hayla maako waraay haa
lewru saalake, o faama o waɗi reedu. To waɗi bana nii, lewru
waranndu haa jokka ɗoo, tuure kam accataa mo sam ; sey to ndu
saalake ɗum accata. [...] Hunnduko enndu reeduujo ɓalwan
kurum, mawnan boo. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère
mousgoum, Petté, 28-05-04)
Quand une femme a dépassé le mois, c’est-à-dire si ses règles ne sont
pas venues quand le mois est passé, elle doit comprendre qu’elle est
enceinte. S’il en est ainsi, le mois suivant jusqu’au prochain, les
vomissements ne la lâchent pas ; ils ne la laisseront que quand (le
deuxième mois de grossesse) sera passé. (...) Les mamelons d’une
femme enceinte deviennent très noirs et grossissent également.
Sey to ɓe maati reedu fuɗɗi ŋatgo ɓe, ɓe ngarata kilo.
Elles ne viennent à la consultation prénatale que lorsqu’elles res-
sentent les premières contractions (litt. : que le ventre commence à les
mordre).
Kilo laaran no ɓinngel mawnirta haa nder reedu. Ɓe keɓtan boo to
ɓinngel woni nder reedu malla huunde noon woni nder maaru.
Ngam nyawu noon boo uppinan reedu. Mo anndaa kam wi’a o ɗon
bee reedu. Rewɓe ɗuuɗɓe ɗon ngara haa ɗoo, min tawa ɗum
nyawu woni haa maɓɓe. Goɗɗo feere jooɗoo duuɓi ɗiɗi bee maaru,
accataa wiigo reedu noon o mari, ngam ndu ɗon mawni, asee boo
ɗum nyawu. (Gueye, infirmier, CSI de Meskine, 24-06-04)
La consultation prénatale concerne la façon dont l’enfant grandit dans
le ventre. (Les infirmiers) comprennent également s’il y a un enfant
dans le ventre ou si c’est quelque chose (d’autre). En effet une simple
maladie peut faire enfler le ventre. Celui qui n’est pas au courant dira
que (la femme) est enceinte. Il y a beaucoup de femmes qui viennent
424
reeduujo
ici et nous trouvons que c’est une maladie qu’elles ont en elles. (Une
femme) pourra rester deux ans avec ça sans cesser de dire qu’elle est
enceinte, car (son ventre) a pris du volume, alors qu’en fait il s’agit
d’une maladie.
● hoocugo / waɗgo reedu
► tomber enceinte (litt. : prendre / faire une grossesse)

Ɓaawo entuki maako seɗɗa noon, o hooci reedu.


Très peu de temps après avoir cessé d’allaiter, elle est tombée
enceinte.
To a hooci reedu, sey ngerdoɗaa ɓinngel ngeel. Taa ngel wartane
donngal. Sey maraa dabare mawningo ngel. (Bernadette Godwé,
CSI de Dougoï, Maroua, 23-07-04)
Lorsque tu tombes enceinte, il faut que tu acceptes l’enfant avec
plaisir. Il ne faut pas qu’il devienne pour toi un fardeau. Il faut que tu
aies le moyen de l’élever.
● reedu ɓinngel gootel
► grossesse simple (litt. : grossesse d’un seul enfant)

● reedu siwtuɓe
► grossesse gémellaire (litt. : grossesse de jumeaux)

● reedu wuuriindu ndu seli dow laawol


► grossesse extra-utérine (litt. : grossesse penchée qui a quitté la route

principale)
● reedu jooɗotoondu dow teteki ou reedu jooɗotoondu yaasi suudu-
ɓinngel
► grossesse extra-utérine (litt. : grossesse qui reste sur l’intestin / grossesse

qui reste hors de l’utérus)


● reedu wagguru
► grossesse peu avancée

reeduujo / reedu’en – o/ɓe (n.d.) ; < reedu


► femme enceinte
De très nombreux interdits entourent la femme enceinte. (Voir par
exemple hamfurde, huutooru, dans le volume à paraître sur la
pharmacopée peule).
– Waande moɗi waande !
– Reeduujo ! (Devinette, Eguchi 1974, p. 28)
– La termitière a avalé une termitière !
– La femme enceinte.
(La termitière, ici, est une métaphore pour le ventre. La femme
enceinte a dans son ventre un enfant qui a un ventre lui aussi.)
– Bonnjokru saawi kaayeefi !
– Debbo reeduujo ! (Devinette, cf. Eguchi 1974, p. 28)

425
reeduujo
– Le sac enveloppe une merveille !
– La femme enceinte.
(La femme est assimilée à un contenant souple.)
Debbo reeduujo manngataako yaago ladde, ngam taa o fotta bee
kuuje ladde, sakko njaanyana ɓinngel maako nyawuuji cakliniiɗi
wakkati to o danyoyi. Nonnoon, innu to tagaadi mum nyiddundi, o
haɗa ɗum tokkaago ɓaawo maako. Ɓooyma no kam, koo maccuɓe
ɓe kaɗan ɗum wiirtaago meere meere haa dow rewɓe reedu’en.
La femme enceinte ne doit pas trop aimer aller en brousse, de peur
qu’elle ne rencontre des animaux sauvages qui pourraient transmettre à
l’enfant des maladies difficiles (à guérir) au moment où elle ira
accoucher. De même, une personne très laide d’aspect, on lui interdit
de marcher derrière elle. Autrefois, on interdisait même aux esclaves de
passer et repasser sans raison en présence de femmes enceintes.
Reeduujo sey ayna ko nyaamata.
La femme enceinte doit surveiller son alimentation.
Doktoor’en ɗon mbi’a reeduujo sey nyaama geeraaɗe bee heŋre.
Nyaamdu maako boo sey ɗuuɗa, masalan kusel deydey ngel
yimɓe ɗiɗo nyaamata o nyaama feere maako. (Doudja Dédéssé,
CSI de Meskine, 02-07-04)
Les infirmiers disent que la femme enceinte doit manger des œufs et
du foie. Son alimentation doit être abondante, par exemple, elle doit
manger deux fois plus de viande que qqn d’autre (litt. : la viande que
deux personnes peuvent manger, elle doit la manger à elle seule).
Diga nder reedu, ɓinngel ɗon naftoroo bee ƴiiƴam daada. Sey
daada maagel nyaama kuuje ɓesdanɗe ƴiiƴam haa ɓanndu ngam
haa ngel mawna booɗɗum. (Gaïbaï Ganava, infirmier chef, CSI de
Gazawa, 03-08-04)
Dès le ventre (maternel), l’enfant se sert du sang de sa mère. Il faut
que la mère mange des choses qui augmentent le sang dans le corps
pour que l’enfant grandisse bien.
Woodi ɓinngel debbo feere soobaajo am. Nde o ɗonno nyaama
kuuje newsuɗe jur, ɓinngel loori nder reedu maako. Dokteer’en
mbi’i mo o usta nyaamgo geeraaɗe, kosam bee laabuuje to o meeti
reedugo, ngam kanjum torri mo haa ɓesngu. (Fadimatou Ibrahim,
14-07-04)
J’ai une jeune amie. Comme elle mangeait trop de choses grasses, le
bébé a (trop) grossi dans son ventre. Les infirmiers lui ont dit de
réduire sa consommation d’œufs, de lait et d’avocats lors de sa pro-
chaine grossesse, car c’est cela qui l’a fait souffrir lors de son accou-
chement.
Aartiren bee nyaamdu reeduujo. O nyaaman ɓiɓɓe leɗɗe bana
kondoŋ, oraas [leemun oraas], avokaa [laabuuje], dibinooje, kur-
naaje. O nyaaman haakooji kecci bana follere, gubuɗo, wula-haaɗa
426
reeduujo
[wuykitiniiho], baskooje, haako mbay, haako suwaaka [kaaɗki-
maayo], salak. Ɓiɓɓe leɗɗe bee haakooji kecci, kanjum wonete
nyaamdu maako, ngam ɗum haɗan reedu maako fiɓaago : to o ɗon
nyaama ɗum, coofe maako ngaran bee koyɗum.
Ɓiɓɓe leɗɗe, kanje ndokkata reeduujo ƴiiƴam, hokkan ɓinngel
boo ƴiiƴam. Nder ɓiɓɓe leɗɗe feer woni. Reeduujo nyaama liɗɗi
kecci, kusel, o yara kosam, gaari marndi nyebbe sooja, o takira
haako bee nyebbe sooja, ngam sooja ɗum ɓuran kusel bee liɗɗi
fuu margo vitamiin. Nyebbe daneeje boo ɗon mari vitamiin
ɗuuɗnga, fotan bee kusel kalkal.
O yarataa saa’i, kafee, mbal, o fooɗataa tabaa, ngam ɗum ustan
faamu ɓinngel ; banda marɓe nyawu ɓernde, ngam ɗum ɓesdan
naawral ɓernde.
Gal kuuɗe boo, taa o huuwa kuuɗe naawɗe masalan seekgo leɗɗe,
ammaa yaadu bee kosɗe ɗum booɗɗum, ngam yaago bee
kilanndoo azal ɗon waɗa yaake feere, koo ngam en ngelataako
ɗum boo. Yaadu bee kosɗe wallitan reeduujo.
En mbolwino haala ɓornaago, ammaa, ɗum walaa sababuuji gal
men haa ɗoo, ngam gude men kaddotooɗen, toggooje men nyoo-
teten boo jaasɗe. Ɗum ɓillataa en ɓanndu.
Ammaa, woodi kuuje reeduujo sey laaɓa. Ɓurna fuu, cakkaaje,
sutiyeeŋ bee kalisooŋ, ngam to ɗum ɗon bee salteeji, ɗum nyaanyan,
kuuje daneeje boo ndufan jur. Nde on ɗon njooɗii nder saare kam,
ɗume hawti on bee kalisooŋ ? Sey teema to on ngurtoto njahon
wuro. Ɗoo boo, koo ngel gootel marɗon, looton ngel laaɓa,
ngurtodooɗon bee maagel walaa mo anndete, teema gude caaman e
laawol. (Bernadette Godwé, CSI de Dougoï, 23-07-04 ; conseils
prodigués aux femmes présentes lors de la consultation prénatale)
Commençons par l’alimentation de la femme enceinte. Elle doit
manger des fruits comme la banane, l’orange, l’avocat, les dattes et
les jujubes. Elle doit manger des légumes-feuilles frais comme
l’oseille de Guinée, le Ceratotheca sesamoides, Solanum nigrum
(morelle noire), du gombo, des feuilles de manioc, du ndolè (Vernonia
spp.), de la salade. Fruits et légumes-feuilles frais, voilà ce qui doit
constituer son alimentation, car cela l’empêchera d’être constipée : si
elle consomme cela, ses selles viendront facilement.
Les fruits, c’est ce qui donne du sang à la femme enceinte ainsi qu’à
l’enfant. Dans les fruits, il y a du fer. La femme enceinte doit manger
du poisson frais, de la viande, elle doit boire du lait, de la bouillie au
soja, elle doit faire des sauces au soja car le soja a plus de
« vitamines » que la viande et le poisson. Les niébés aussi contiennent
aussi beaucoup de « vitamines », à égalité avec la viande.
(La femme enceinte) ne doit pas boire de thé, de café, d’alcool, elle ne
doit pas fumer car cela diminuerait l’intelligence de l’enfant ; surtout
celles qui souffrent de l’estomac, car cela augmenterait leur mal.
427
reeduujo
Pour ce qui est des travaux, elle ne doit pas exécuter de tâches pénibles
comme de casser du bois, mais la marche à pied est bonne ; en effet,
quand on va à moto-taxi, il se produit parfois des accidents, même si
nous ne le souhaitons pas. La marche à pied est bénéfique à (litt. :
aide) la femme enceinte.
Nous avons parlé (précédemment) de la question de l’habillement, mais
cela ne pose pas de problème chez nous, car ce sont des pagnes que nous
portons et les robes que nous cousons sont amples. Cela ne nous gêne
pas.
Mais la femme enceinte doit garder propres certaines choses. Surtout
les sous-vêtements, soutien-gorge et slip, car s’ils sont sales, cela
provoquera des démangeaisons et d’abondantes pertes blanches.
Quand vous êtes à la maison, qu’est-ce qui vous oblige à porter un
slip ? (Mettez-en) peut-être un lorsque vous sortez pour aller en ville.
Même si vous n’en avez qu’un seul, lavez-le proprement, sortez avec
lui, on ne sait jamais, (votre) pagne tombera peut-être en route.
Reedu’en feere ƴakkan ƴulɓe, feere nyaaman loope, feere’en boo
cuɓta kaaƴon ɓaleehon nder njaareendi ɓe ƴakka. Ɗum suuno
nyaamnata ɓe kuuje feere feere ɗee. (Aïssa Tchari, animatrice à
l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
Certaines femmes enceintes mangent du charbon, d’autres de l’argile,
d’autres enfin trient les petits cailloux noirs qui se trouvent dans le
sable et les mangent. C’est l’envie qui les fait manger ça.
Ɓe kulnataa reeduujo.
On ne doit pas faire peur à une femme enceinte.
Debbo faaman to o ɗon bee reedu ngam ndu ɗon nanndi bana
waande, ndu yahan mawnugo foroy. (Halima Bakary, 17 ans,
ménagère peule, Petté, 24-05-04)
La femme sait qu’elle est enceinte car (alors) son ventre est comme
une termitière : il va toujours en grossissant.
Reeduujo sey o huuwa ngam o heɓa o wallita ɓanndu maako taata
tedda, taa ƴiiƴam mooɓtoo sakko ɗum jaanyana mo taltalɗi
wakkati ɓesngu. Ngam to o dimmbataako, juuɗe maako bee
kosɗe maako fuu uppan, o looran boo. (Halima Bakary, 17 ans,
ménagère peule, Petté, 24-05-04)
La femme enceinte doit avoir des activités (litt. : travailler) pour aider
son corps à ne pas s’alourdir, pour que (son) sang ne s’accumule pas
afin que cela ne lui provoque pas de difficultés au moment de
l’accouchement. En effet, si elle ne bouge pas, ses mains et ses pieds
enfleront, elle grossira également.
Doktoor’en ɗon mbi’a rewɓe reedu’en faɗɗaago paɗe juuta-
teppereeje wooɗaay. [...] Ɓornaago limce ɓiɗɗanɗe mo reedu boo
wooɗaay. (Gueye, infirmier, CSI de Meskine, 24-06-04)
Les médecins disent aux femmes enceintes qu’il n’est pas bon de
428
reena
porter des chaussures à talons hauts. (...) Il n’est pas bon non plus de
porter des vêtements qui lui serrent le ventre.
Diga hoore am fuɗɗi yiilgo, mi hurgaaki ngam ɓe mbi’i to debbo
ɗon bee reedu moɗataa lekki. To o moɗi, ki mbaran ɓinngel reedu
kam. (Doudou Bakary, patiente, CSI de Dargala, 10-06-04)
Depuis que j’ai commencé à avoir des vertiges, je ne me suis pas
soignée parce qu’on dit qu’une femme enceinte ne prend pas de
médicament. Si elle le fait, (le médicament) va tuer son fœtus.
Kosam reeduujo, ɗam danyeteengel, naa ɗam danyaangel.
Le lait d’une femme enceinte appartient à l’enfant à naître, pas à
l’enfant né. (Si un bébé tète sa mère alors qu’elle est enceinte, il
tombera malade.)
Reeduujo to ɗon waawa ɓinngel, ngel duppan.
Si une femme enceinte porte sur le dos un bébé, celui-ci sera
rachitique.
Reeduujo taa ɗuuɗɗina gance, sakko maa to reedu maako ciki
lebbi jeego. (Dada Mamma, accoucheuse traditionnelle, Zala, 12-08-
04)
La femme enceinte ne doit pas multiplier les déplacements, notam-
ment quand elle a atteint six mois de grossesse.

reedu-nder – ndu (s.n.)


« ventre de dedans »
► abats (d’animaux, i.e. panse, intestins, poumons, etc.)
► estomac (humain)
Ɓe ngaɗanaay reedu-nder ngam nyiiri tan, bee haala fuu.
(Boubakary Abdoulaye, Maroua, 01-11-04)
L’estomac n’est pas fait seulement pour (garder) la nourriture, mais
aussi pour (garder) les paroles. (C’est dans l’estomac que l’on
conserve les secrets et les paroles importantes ou blessantes.)

reegila (v.) ; < français local « régler »


► avoir ses règles ; syn. loota ; cf. loota
Ce mot est un emprunt au français local « régler » (intransitif).

reena
► attendre
Mo reenataake, ndikka reena.
Celui qui n’est pas attendu, mieux vaut qu’il attende.
► protéger, veiller sur
Mi reeni hoore am, tekke am pamare.
Je me tiens à l’écart, je n’ai guère de moyens. (Litt. : je protège ma
tête, mes hardes sont peu nombreuses.)
429
reen-hoore
reen-hoore – nde (n.c.)
« protège-tête »
► protection contre la malchance ou le mauvais sort et la sorcellerie
To haa goɗɗo faddoo hoore mum bee mistiri’en, o itta yowtere
baɗadi, yowtere bambammbi, o heɓa ƴulmere yiite bee haakooji
bambammbi tati joorɗi, o hawta ɗum o tappa, o suurnoo, o jilla
bee ndiyam, o yiiwoo. Yowtere gannyi boo, to o ɗon yiiworoo nde,
kaaramaajo fuu nyaamataa mo. Bana gannyi haaɗiri ni, bana nii,
ɓanndu maako boo haaɗirta haa kaarama’en. (Gadjiwa, guéris-
seur, Dogba, 30-04-04)
Pour se protéger contre les sorciers, on prend du gui de Commiphora
africana, du gui de Calotropis procera, on prend de la braise et trois
feuilles sèches de Calotropis, on les met ensemble et on les écrase
(litt. : on les frappe), et l’on fait des fumigations avec ; puis on dilue
(le reste du mélange) dans de l’eau et on se lave avec. Le gui de neem
également, aucun sorcier ne « mange » celui qui se lave avec. De
même que le neem est amer, de même, son corps devient amer pour
les sorciers.

reentoo (v.d.) ; < reena


► se protéger, se tenir à l’écart de, s’abstenir
Goɗɗo giɗɗo hoore mum, sey reentoo njeenu.
Celui qui tient à sa personne doit s’abstenir du péché de chair.
Ɓurna fuu, ɓe ɗon mbi’a haa telee, ɓikkon rewɓe, sey ndeentoo
foddee ɓangal. To ɓe keɓi gorko boo, sey ɓe munya bee gooto
noon. Waancooɓe boo, ngaɗa konndoom. (Fou., vendeuse, 20 ans,
Dougoï, Maroua, 23-01-06)
La plupart du temps, on dit à la télévision que les jeunes filles doivent
s’abstenir (de toute relation sexuelle) avant le mariage. Une fois
qu’elles ont un mari, elles doivent se contenter de lui seul. Quant aux
prostituées, elles doivent se servir du préservatif.

reeza – ngel (n.) ; < anglais « razor »


► lame de rasoir, rasoir ; syn. laam, lazuwaar ; cf. lazuwaar
To haa ɓe kuusa jaabuuru, ɓe ngaɗa leggel bee hottollo foddee ɓe
kuusa bee reeza. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Pour couper le cordon ombilical, on met un bâtonnet avec du coton
avant de le couper avec une lame de rasoir.
To debbo reeduujo wari kilo, min tufa mo baatal tetanoos haa
faddanoo ɓinngel margo nyawu nguu, ngam danynooɓe haa
saare feere ɗon taƴa jaabuuru ɓinngel bee reeza puungel.
(Hamidou Adji, 35 ans, aide-soignant mofou, CSI de Makabay,
Maroua, 06-09-04)
Lorsqu’une femme enceinte arrive à la consultation prénatale, nous
430
regilyee
lui injectons le vaccin antitétanique pour empêcher l’enfant d’avoir
cette maladie, car certain(e)s accoucheurs/accoucheuses à domicile
coupent le cordon ombilical de l’enfant avec une lame rouillée.
To ɓe ƴari goɗɗo malla ɓe pemmbi mo o ɗonno bee ciiɓoowu, to
ɓe pemmbi goɗɗo feere nii bee reeza maajum, suy ngu nanngan
mo. (Dr Gottingar, médecin-chef de l’hôpital de Bogo, 05-07-04)
Lorsque l’on scarifie qqn qui a le sida ou qu’on le rase, dès que l’on
rase une autre personne avec ce rasoir, elle sera contaminée (litt. : (le
sida) la saisira).
[Kurgoowo] hooci reeza kiiɗngel haa o ƴarda yam koolel. O tawi
hakkiilo am jaɓaay ka. Suy o wi’i ɓinngel maako yaha waddana
mo paketre reeza haa nder suudu dow baliis. Ɓinngel ngeel yehi
waddi. O takkiti paketre o hooƴi reezayel gootel, o maɓɓiti. Suy o
ƴari koolel ngeel. To ƴiiyam fuɗɗi wurtaago ni, o rufa ndiyam
ngulɗam dow toon o hamƴa. (Chez le guérisseur de Mikiri, 2005)
(Le guérisseur) a pris une vieille lame de rasoir pour me scarifier le
petit doigt. Il s’est rendu compte que je n’étais pas d’accord. Alors, il
a dit à son fils d’aller lui chercher un paquet de lames dans sa chambre,
sur la valise. L’enfant en a apporté. (Le guérisseur) a défait le paquet
et a pris une lame et a ouvert (son emballage). Puis il a scarifié ce petit
doigt. Dès que le sang a commencé à couler, il a versé dessus de l’eau
chaude en massant.
To reeza taƴi innu marɗo sida, fotootiri goɗɗo feere boo ngel taƴi
ɗum, sida raaɓan mo, ammaa, sey to ƴiiƴam maɓɓe ɗon yaadi.
Sonaa noon kam, nanngataa mo. (Go., prostituée, 25 ans, Hardé,
Maroua, 18-01-06)
Si une lame de rasoir coupe une personne infectée par le sida, et qu’il
arrive qu’une autre se blesse avec, elle sera infectée par le sida (litt. :
le sida le « contagionnera »), mais seulement si leurs sangs s’ac-
cordent. Sinon, il n’y aura pas d’infection.
► douleurs provoquées par des lames de rasoir envoyées dans le corps par
sorcellerie ; cf. baatal > baate

regilyee / regilyee’en – o/ɓe (n.) ; < français « (partenaire) régulier »


► pour un garçon ou une fille, partenaire sexuel que l’on considère comme
plus important que les autres et que l’on voit régulièrement ; cf. titileer
Worɓe ɗiɗo marmi regilyee’en am. Gooto, kanko hokkatammi
ceede. Feereejo ɗoo boo, haa maako njahanmi mi waala. Doole
kamɓe ɓee min ngonda, ngam haa mi heɓta noy duniyaaru nduu
woni, sonaa noon, noy ngaɗanmi ? Mo hokkatammi ceede ɗoo,
sey bee konndoom mi yiɗaa, ammaa, oya kam, nde mi yiɗi mo,
koo meere boo min ngaɗan. (Hb., 16 ans, prostituée, Hardé, Maroua,
18-01-06)
J’ai deux hommes comme partenaires réguliers. L’un me donne de
431
rennga
l’argent. L’autre, c’est chez lui que je passe la nuit. Je dois absolument
être avec eux, afin de comprendre la vie, sinon, comment ferais-je ?
Celui qui me donne de l’argent, je n’accepte que des relations avec
préservatif, mais avec l’autre, comme je l’aime, nous faisons
(l’amour) même sans protection.
Mi ɗon huuwtinira konndoom koo bee waaye regilyee wakkati mi
anndi mi reedan. (W., 22 ans, prostituée, Baoliwol, Maroua,22-01-06)
J’emploie le préservatif même avec mon copain régulier lorsque je
sais que je risque de tomber enceinte.

rennga – nga (n.)


► utérus ; syn. suudu ɓinngel
Min ɗon ceeka rewɓe to ɓinngel falake haa rennga daada.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Nous opérons les femmes lorsque l’enfant est bloqué dans l’utérus
maternel.

riiwre – nde (n.d.v.) ; < riiwa


► diarrhée (euphémisme) ; cf. doggere
La racine verbale sur laquelle est construit ce dérivé signifie « chasser
(faire partir) ». On considère que la diarrhée a deux causes possibles,
les gilɗi (vers intestinaux et amibes) et le choléra. Les infirmiers
prescrivent donc systématiquement des vermifuges et des anti-
amibiens, en dehors des périodes d’épidémie de choléra. L’arrivée du
sida a quelque peu bousculé le tableau, cependant.
Riiwre kam, feere ɗum gilɗi ngaɗata ɗum, feere boo, ɗum koloraa.
(Guirtili Joseph, 44 ans, infirmier guiziga, Maroua, 29-03-04)
La diarrhée, parfois elle est causée par des vers, parfois encore, c’est
le choléra.

rijja (v.)
► être âpre (au goût)

rima (v.)
► fructifier
► mettre bas (pour une femelle d’animal)
Dans un sens figuré, le verbe peut s’employer en parlant d’humains.
Ko ndimɗaa teddataako ma. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Ce que tu as mis au monde ne te pèse pas. (La charge des enfants n’est
pas lourde pour ceux qui les ont mis au monde.)

rim- (adj.)
► libre

432
rubbere
Mi dimo.
J’ai mes règles (femme). (Euphémisme ; litt. : je suis libre. Cf. loota )

risku – ngu (n.) ; < arabe [r z q] « richesse venant de Dieu »


► chance d’être riche (accordée par Dieu)
Jawmu risku, joonde fowru. (Prov.)
Le chanceux est assis comme l’hyène.

riziin – nga (n.) < français « rugine »


► rugine (instrument en acier à bords tranchants utilisé en chirurgie pour
racler les surfaces osseuses et décoller le périoste (Quevauvilliers 2005,
p. 415).
Bee riziin min kefrata kusel luttanngel dow i’e. (Oumarou Amadou
Yaya, infirmier, hôpital de Maroua, 18-08-04)
C’est avec la rugine que nous raclons la chair qui reste sur les os.

rona (v.)
► hériter
To a bee jawdi a yiɗaa ɓe ndone, sooɗ moota kiiɗnga. (Modibo
Bello Amadou)
Si tu as des biens et que tu ne veux pas d’héritiers, achète une vieille
voiture. (La remise en état et l’entretien de celle-ci consommera tout
ton avoir.)

ronron- (a.d.v.) ; < rona


► héréditaire
Gaddol raaɓataa, walaa ndonndonu boo. (Adamou Ousmanou, 48
ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
L’éclampsie n’est pas contagieuse, ni non plus héréditaire.

rubbere / dubbe – nde/ɗe (n.)


var. : rubberde
► fesse
Moyjo ngirlantaa rubbere maa ?
Pour qui tortilles-tu du derrière ?
Debbo ɗoo woodi rubbere yamre.
Cette femme a un joli postérieur.
● margo rubberde
► être attirante sexuellement (litt. : avoir de la fesse)

● yirlugo rubberde
► onduler du postérieur (litt. : tourner la fesse)

► au pluriel : derrière, cul ; sexe masculin ou féminin (euphémisme), région


urogénitale (euphémisme)

433
rufa
To innu waɗi sawoora, ngorgaaku boo o seedi bee mum. Koo
ndaa debbo, walaa ko ngaɗataa. Dubbe nafataa. A ɗon naastina
ɗe nder debbo, ɗe ɗon naasta, malla boo, to dubbe gorko man
lukki dubbe debbo ni, ɗe mbaata. (Bah Ila, 55 ans, berger peul,
Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Lorsque qqn a la ‘jaunisse’, sa puissance sexuelle l’abandonne
également. Même si voici une femme (devant toi), tu ne pourras rien
faire. Le sexe ne fonctionne pas. Tu essaies de le faire entrer dans la
femme et il rentre (chez lui), ou bien, si le sexe de l’homme (tente de)
donner un coup au sexe de la femme, il est sans force.
Woodi worɓe jur ɗon mbeltinoroo yam. Woɗɓe feere ɗaɓɓititte
ngam haa ɓaŋe ; woɗɓe feere ɗaɓɓititte ngam dubbe maa. (An.,
prostituée, 20 ans, Domayo, Maroua, 25-03-06)
Il y a beaucoup d’hommes qui me draguent. Les uns vous cherchent en
vue de vous épouser ; les autres vous cherchent pour vos « fesses ».
● dubbe meere
► tout nu (litt. : le derrière sans rien)

To mo semtataa wa’’ake lekki, sey mo dubbe meere jippinta mo.


(Prov.)
Si une personne sans pudeur monte à un arbre, seul qqn de tout nu
peut le faire descendre. (Vis-à-vis de qqn qui n’a pas de pudeur, seule
une personne qui en a encore moins peut intervenir.)
INSULTES
Ndubba unordu !
Gros cul de mortier !
dubbe danko
cul en caoutchouc (femme très portée sur le sexe)

rufa (v.)
► verser à terre (un liquide ou un solide liquide)
Ko rufi fuu oftidittaako. (Prov., Boubakary Abdoulaye)
Il n’est pas possible de récupérer tout ce qui tombe par terre. (Il y a
des choses qui tombent par terre et qu’on ne peut récupérer.)
Ƴiiƴam ɗon rufa jur.
Il y a une forte hémorragie. (Litt. : le sang coule beaucoup.)
● rufgo geeraaɗe
► pondre des œufs

● rufgo reedu
► avorter (volontairement ; litt. : verser à terre le ventre/la grossesse)

Woodi rewɓe feere ɗon ngara ndaara doktoor haa ɓe ndufa deeɗi.
Woɗɓe marɓe deeɗi lebbi ɗiɗi malla tati ɗon ngara, ammaa ɓe
cuuɗoto. Ɓe njaɓataa nananaa ɓe haala maɓɓe. Ɓe mbi’a doktoor
ɓe ngiɗi rufgo reedu, nde kanko boo o anndi bee lekki kiye ɓe
434
rufa
ndufrata malla jamɗe ɗeye ɓe ngurtinirta ɓinngel. Ammaa,
kuuɗe ɗee kam, na ɓaawo kuugal.
Il y a des femmes qui viennent consulter le médecin pour avorter.
Certaines viennent avec une grossesse de deux ou trois mois, mais
elles se cachent. Elles ne veulent pas qu’il y ait des gens qui entendent
ce qu’elles disent. Elles disent au médecin qu’elles veulent avorter,
car c’est lui qui sait avec quel médicament elles peuvent avorter ou
avec quels outils on peut extraire l’enfant. Mais cette activité (ne se
pratique) qu’après (les heures officielles de) travail.
Haa lopitaal, to ɓe nani a yiɗi rufgo reedu, ɓe nanngete, ɓe ngaɗa
haala bee maa malla boo ɓe ndokkee lekki jahanki jo’’ina ɓinngel
ngeel booɗɗum. Bana nii kuuɗe maɓɓe. Ɓe ndokkataa ma lekki
jahanki mbara ɓinngel. (Élisabeth Kaltoumi, CSI de Makabay,
Maroua, 23-06-04)
Au centre de santé, si l’on apprend que tu veux avorter, on t’attrape et
on te fait des histoires ou on te donne un médicament qui va aller
stabiliser l’enfant comme il faut. Voilà comment ils font. Ils ne te
donneront pas de médicament qui ira tuer l’enfant.
Seyɗaan rufan debbo reedu, noon lekki boo goɗɗo moɗan rufa
reedu, walaa ko walaa kadi. (Nafissa Djibiri, CSI de Meskine, 24-
06-04)
C’est le diable qui fait avorter la femme, ça peut aussi être le remède
qu’on avale, toutes les méthodes existent.
► se renverser
► avorter (spontanément)
Reedu maako rufi.
Elle a avorté (spontanément).
Ndiyam rufi ɗali loonde.
Litt. : l’eau s’est renversée et a laissé la jarre (intacte). (Expression
détournée pour dire qu’une femme a avorté, mais que ce n’est pas
grave, puisqu’elle pourra de nouveau être enceinte (la jarre est
intacte).
To gorko ɗon waaloo bee debbo, kosɗe maako njahaay kalkal,
gootal ɗon caka kosɗe maako, gootal ɗon yaasi, to o waɗi reedu,
ndu rufan. Malla boo, to o waɗi haaje maako o timmini, o ɗon
waalii dow maako, to o waɗi reedu, ndu rufan. (Sadou Bongo,
guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Lorsqu’un homme couche avec une femme et que ses jambes ne sont
pas placées toutes les deux de la même façon, que l’une se trouve entre
celles de la femme et que l’autre se trouve à l’extérieur, si (la femme)
tombe enceinte, elle avortera. Ou bien, s’il a fini d’éjaculer (litt. : s’il
a fait son besoin et a terminé) et qu’il se couche sur elle, si elle tombe
enceinte, elle avortera.

435
rufa
Ɓe mbi’i taa ɗaw debbo reeduujo sakko reedu maako rufa.
Reeduujo, ko o laari fuu o yiɗi, naa yiɗannde maako, ammaa
yiɗannde ɓinngel. Saa’i feere, debbo danyi ɓinngel ɗon jogii
kusel. Nyaamdu ndu o nyaamataano, ɓinngel doolan mo o
nyaama to ngel ɗon haa reedu. (Dada Habiba, accoucheuse tradi-
tionnelle, Meskine, 18-08-04)
On dit qu’il ne faut rien refuser à la femme enceinte de peur qu’elle
avorte. La femme enceinte, tout ce qu’elle voit, elle le veut : ce n’est
pas sa volonté, mais celle de l’enfant. Il est arrivé qu’une femme mette
au monde un enfant qui tenait de la viande (en main). La nourriture
qu’elle ne mangeait pas, l’enfant l’obligeait à en manger quand il était
dans son ventre.
To saa’i ɓinngel siwaa tageego, to woodi ko daada waɗi, ngel
feetoto daga jaabuuru, ndeen ƴiiƴam rufa. (Dada Habiba,
accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Lorsque l’enfant n’est pas encore entièrement formé (litt. : créé), s’il
arrive que sa mère a fait (telle ou telle chose qu’elle n’aurait pas dû
faire), (l’enfant) se détache du cordon ombilical et l’embryon avorte
(litt. : le sang se verse).
Reeduujo, to ɓernde mum metti, reedu mum rufan. To o feri
ɓinngel jirlaahi, ɗoo boo, reedu maako rufan. To o moɗi lekki
aga’en, reedu maako rufan. To o rookake ma nyaamdu a
hokkaay mo, reedu maako rufan. To o nyaami kuuje nyolɗe, ɗum
mbaran ɓinngel nder reedu. Taata boo o ɓadoo yiite ɗuuɗnge
bana dollooɓe giya bee arge. Taa o fooɗa taba ngam cuurɗe ɗee
keɓan ɓinngel boo. [...] To reedu debbo rufi, ƴiiƴam maako ustoto
jur, ɗam rufan. Ɗum neeɓataa bee mbargo mo. Haa wakeere
jaabuuru, o maatan naawreenga ngam haa toon semmbe ɓinngel
woni ; ngam man ɓe njarnata mo njumri. Debbo feere boo, to
ƴiiƴam aarti wurtaago, ɓinngel saloo wurtaago, sey ɓe ceekoya
mo. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Si une femme enceinte se fâche, elle avortera. Si elle lance qqch. pour
faire tomber un fruit de Kigelia africana, en ce cas également, elle
avortera. Si elle avale le remède (abortif) des vendeurs ambulants, elle
avortera. Si elle te demande qqch. à manger (qui lui fait envie) et que
tu ne le lui donnes pas, elle avortera. Si elle consomme des choses
avariées, cela tuera le fœtus. Il ne faut pas non plus qu’elle s’approche
d’un grand feu comme celui des brasseuses de bière et d’alcool. Elle
ne doit pas fumer de tabac, car la fumée atteindrait aussi le fœtus. (...)
Si une femme avorte, son sang diminue beaucoup, elle saigne
beaucoup (litt. : il se verse). Cela ne tardera pas à la faire mourir. Elle
ressent une douleur du côté de l’ombilic, car c’est de là que le fœtus
tire sa force ; c’est pour cette raison qu’on lui fait boire du miel. Pour
certaines femmes, si c’est du sang qui sort en premier, le fœtus
refusera de sortir et on devra aller l’opérer.
436
saagorde
rummoodu / dummooɗi – ndu/ɗi (n.) ; cf. bu’rudu
ruuhuwol / ruuhuuji – ngol/ɗi (n.) ; < arabe [rūh¬] « souffle de vie, âme ;
esprit »
► esprit mauvais, démon (dans la Bible) ; syn. ginnawol
Koo toy ruuhuwol man nanngi ngel fuu, ngol do’’an ngel haa
lesdi. (Marc 9,18)
Partout où l’esprit mauvais le saisissait, il le faisait tomber par terre.

saa’a / saa’aaji – ka/ɗi (n.) ; < arabe [s ‘ d] > [sa‘âda] « chance, bonheur »
► chance ponctuelle, qui survient au moment souhaité ; aubaine

saaborop – nga (n.) ; < nom de marque


► baume camphré destiné à soulager les douleurs
Ce baume de marque Robb est généralement vendu dans des petites
boîtes métalliques de 4 grammes. Il contient notamment du camphre
(11 %), du menthol (5,5 %) et de l’huile d’eucalyptus (0,5 %).

saabul / saabulje – nde/ɗe (n.)


var. : saabulde, saabulre
► savon
Yiiwu mo bee saabul bee ndiyam ɗuuɗɗam !
Lave-le à grande eau avec du savon !
● saabul lootirgo limce ou saabul lootirde limce
► savon de ménage, savon de Marseille (litt. : savon pour laver le linge)

Ndopta wii yam mi yiiworoo bee ndiyam laaɓɗam bee saabul


lootirgo limce.
L’infirmier m’a dit de me laver avec de l’eau propre et du savon de
ménage.
● saabul tuwalet
► savon de toilette

● saabul yiiworaago ou saabul yiiworde


► savon de toilette (litt. : savon avec lequel on se lave)

saabulde / saabulje – nde/ɗe (n.) ; cf. saabul


saabulre / saabulje – nde/ɗe (n.) ; cf. saabul
saagorde / caagorɗe – nde/ɗe (n.)
► avant-bras

437
saakoo
saakoo (v.)
► se disperser
Les remèdes amers ont pour propriété de disperser dans le corps
certaines maladies comme le sawoora ; par suite de dilution dans
l’organisme, la maladie devient alors inoffensive. En revanche, il est
extrêmement dangereux de provoquer la dispersion d’autres affec-
tions, comme le caayoori, qui voient alors leur nocivité accrue.
To caayoori ɓuuti, waɗi yitere, worɗi, ɓe tuppa ndi, suy mbordi
wurtoo ; ammaa, haa lopitaal, ɓe tufa baate, ɓe ndokka lekki ndi
saakoo. To ndi saakake, kanjum fuɗɗata kaŋseer ; nanataa
kaŋseer ɗoo, ɗum caayoori. (Femme inconnue, Lopéré, Maroua, 25-
11-04)
Lorsque le caayoori a gonflé, qu’il a fait émerger le bourbillon et qu’il
a fait du pus, on le perce, et le pus sort. Mais, à l’hôpital, on fait des
piqûres, on donne un médicament et il se disperse. Une fois qu’il s’est
dispersé (dans le corps), c’est cela qui cause le cancer ; ce que tu
entends appeler « cancer », c’est le caayoori.

saaloo (v.)
► passer
O saalake jam.
Sa grossesse s’est bien passée. (Euphémisme ; litt. : elle est bien
passée.)

saara (v.)
► avoir la chiasse, avoir la diarrhée ; cf. dogga
Ce verbe est considéré comme grossier en fulfulde.
Caaranɗo reenataa ngaska bu’e. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Celui qui a la diarrhée n’attend pas (d’être rendu) aux latrines.
Diga mi acci nyaamgo, mi heɓaay saargo, ngam walaa ko woni
nder reedu am. (Maïramou Youssoufa, patiente au Centre de santé
intégré de Dargala, 10-06-04)
Depuis que j’ai cessé de manger, je n’ai pas pu avoir la diarrhée, car
je n’ai rien dans le ventre.
O ɗon saara ɓaleejum kurum.
Il a une diarrhée très noire.
O ɗon saara haako-haako.
Il/elle a une diarrhée verte.
O ɗon saara ndamba-ndamba.
Il/elle a une diarrhée glaireuse.
O ɗon saara ndiyam-ndiyam.
Il/elle a une diarrhée liquide (comme de l’eau).

438
saawa
O ɗon saara nguufo-nguufo.
Il/elle a une diarrhée mousseuse.
O ɗon saara ƴiiƴam.
Il/elle a une diarrhée hémorragique.

saarna (v.d.) ; < saara


► donner la diarrhée à (qqn)

Beaucoup de remèdes traditionnels ont pour objectif de provoquer une


diarrhée chez le malade, lui permettant ainsi « d’évacuer la maladie ».
Ɗum nyawu kosam woni nyawu ɓikkon am. [...] To ngu
tuutnataa, saarnataa kon, ɗum naawan kon jamum. (Dada Bouba,
35 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
C’est la « maladie du lait » qui touche mes enfants. (...) Si elle ne les
fait ni vomir ni avoir la diarrhée, elle les rend très malades.

saata (v.d.) ; < saɗa


► être dur
► être grave, être sévère (affection, maladie), être pénible
Nyawu maako ɗon saati.
Sa maladie est grave.
Sey annden saatugo luuwe bee sooynde saatugo maajum fuu haa
junngo Yaa Jowmiraawo ɗum woni. (Élisabeth Kaltoumi, CSI de
Makabay, Maroua, 23-06-04)
Nous savons bien que la pénibilité ou non des douleurs de
l’accouchement dépend de Dieu.
► rendre un son mat
To min ngaɗi otoskoop, min tappa bee juuɗe dow wiɓɓere. To
ɗon saati bana leggal, ɗum pinemonii. (Chef de district de santé de
Mindif, 21-05-04)
Lorsque nous utilisons le stéthoscope, nous tapons avec les mains sur
la poitrine. Si le son est mat (litt. : si c’est dur) comme (lorsque l’on
frappe sur) du bois, c’est une pneumonie.

saawa
► emballer, envelopper
O saawi huuduure maako ngam taa buubi meema nde.
Il a enveloppé sa plaie pour éviter que les mouches n’y touchent.
Ko nga saawi nga haccata. (Dicton)
Cela pue ce qui est emballé à l’intérieur. (Litt. : ce que cela emballe,
c’est cela que ça pue.) (Les mauvaises actions faites en cachette
finissent par transpirer à l’extérieur.)

439
saawta
saawta (v.d.) ; < saawa
► déballer
► devenir fou
To yimɓe ɗon mbolwa kalluka dow goɗɗo, ɗum jiiɓan mo. Feere
kam, goɗɗo saawtan, dilla ladde. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-
05-04)
Lorsque l’on dit du mal de qqn, cela le perturbe (litt. : l’embrouille).
Parfois, la personne devient folle et part en brousse.

sababu / sababuuji – o/ɗi (n.) < arabe [sabab] « cause »


► problème, complication (causée par qqch. ou qqn), accident ; cf. Aksidaaŋ
sababu moto
accident de moto

saɓɓoo - (v.)
► être fréquent, être répandu (maladie)
Ɗum nyawu kallungu caɓɓiingu.
C’est une maladie grave et répandue.

saɗa (v.)
► être difficile
► coûter cher, avoir de la valeur ; être important
Goɗɗo oo, o caɗɗo ; a heɓataa ngiidaa bee maako meere.
Ce type est important ; tu ne peux pas réussir à le voir facilement.
Hoore saɗi, naa hufineere,
Daande saɗi, naa toggoore,
Haddorde saɗi, naa sirla,
Kosngal saɗi, naa paɗe, (...)
Junngo saɗi, naa montur. (Cf. Eguchi 1974, p. 89)
La tête est importante, pas le bonnet,
Le cou est important, pas la toge,
La ceinture (taille) est importante, pas la culotte,
Le pied est important, pas les chaussures, (...)
La main est importante, pas la montre.

saɗawre – nde (n.)


► maladie de peau, dermatose ; cf. tarzagiire
Lorsque ce nom est employé sans autre précision, il désigne la lèpre
dans les milieux médicaux. Mais pour le commun des mortels, il
désigne de nombreuses affections cutanées (dermatoses), dont les
mycoses. Le saɗawre, comme le tarzagiire et le caayoori est une
maladie innée, que tout un chacun porte en lui ; il se manifeste
seulement si l’occasion lui en est donnée.
D’après certaines personnes, le saɗawre représente une aggravation
440
saɗawre
de tarzagiire. Pour d’autres, c’est l’inverse.
Vraisemblablement, tarzagiire est d’origine plus récente dans la
langue, et il forme un doublon partiel avec saɗawre, dont l’extension
sémantique est plus grande.
Saɗawre, to ɗon wanga haa goɗɗo, waɗan bana puufe haa dow
ɓanndu maako. Ko anndumi kam, ɗum saɗawre ɓaleere laatotoo
tarzagiire. To nde nanngi innu, haa nde gasi haa maako, nde laatoo
tarzagiire, ammaa, fuɗɗam man kam, ɗum saɗawre. To gennooje
innu salake huunde ni, ɗum laatoto tarzagiire. (Haman et Sannda
Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Le saɗawre, lorsqu’il apparaît chez qqn, lui fait comme de petits
boutons sur le corps. D’après ce que je sais, c’est le saɗawre noir qui
devient le tarzagiire. Lorsqu’il affecte qqn et qu’il a duré chez lui, il
devient le tarzagiire, mais, au commencement, il y a le saɗawre. Dès
que les ganglions d’une personne refusent qqch. (une nourriture), c’est
cela qui devient le tarzagiire.
Asli tarzagiire bee saɗawre gootel. Tarzagiire ɓalwinannde
ɓanndu, kayre laatotoo saɗawre ɓaleere. Saɗawre woɗeere boo,
bee caɗooyel-dubbuɗe. Saɗawre ɓaleere, to nanngi innu, ɓanndu
futta, ndeen uppa. Woɗeere boo waɗa kuuduuje, huusa kooli
innu, ndeen o laatoo o kuturuujo. Kayre ndeen ɓe mbi’ata kutu-
ruure. (Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-2004)
Le tarzagiire et le saɗawre ont une même origine. Le tarzagiire qui
noircit le corps, c’est lui qui devient le saɗawre noir. Quant au
saɗawre rouge, il est comparable au caɗooyel-dubbuɗe. Quand le
saɗawre noir affecte qqn, son corps se couvre de petits boutons avant
d’enfler. Le (saɗawre) rouge, lui, provoque des plaies et coupe les
doigts de la personne qui devient alors lépreuse. C’est (ce saɗawre
rouge) que l’on appelle (saɗawre) de la lèpre.
To goɗɗo takri haako bee cukkuri cimtinaandi bee ƴommbe
masarji, caggitan tarzagiire. Noon boo, cukkuri cimtinaandi bee
ƴommbe yaɗiiri. Nyaamgo liɗɗi muuɓalaaji, gertooɗe, kusel
mbeewa, fuu ummitinan tarzagiire. (Asta Fidjondé, ménagère
peule, Dogba, 22-09-04)
Si l’on prépare une sauce avec de la « potasse » faite à base de
(cendres) de tiges de maïs, cela peut provoquer le tarzagiire. De
même, la « potasse » faite à base de (cendres de) tiges de mil péni-
cillaire. Le fait de manger des poissons Clarias (« silures » en français
local), des poulets, de la viande de chèvre, tout cela peut provoquer le
tarzagiire.
Haa anndaangal am, saɗawre ɗon geɓe ɗiɗi, ba tagamma
sonndaaru ; wonnde ɗon bee gilɗi, wonnde boo walaa. [...]
To haa min keɓta nyawu saɗawre, min kuuwtinirtaa apareeji, sey
teema tester, bee bileewol laardugo to innu man ɗon maata to ɓe
441
saɗawre
ɗon meema mo. Ɓurnaa kam, gite amin ni min ndaarirta. (Noël
Djavaï, infirmier, Meskine, 01-04-04)
À ma connaissance, la lèpre se subdivise en deux, comme par exemple
la tuberculose ; l’une (des formes) contient des germes (infectieux),
l’autre non. (Dans la suite de l’interview, l’infirmier cite en français
les qualificatifs de « multibacillaire / paucibacillaire ».)
Pour découvrir s’il s’agit de lèpre, nous n’employons pas d’appareils,
sauf peut-être un testeur et une plume pour voir si la personne sent
qu’on la touche. La plupart du temps, nous faisons un simple examen
visuel.
L’énoncé suivant donne à penser que le saɗawre est latent dans tout
homme et qu’il n’attend qu’une occasion favorable (un affaiblis-
sement de l’organisme) pour se manifester.
Ɓe ndaydataa innu bee saɗawre, ammaa, to semmbe maako famɗi
o waawataa haɗgo nde wurtaago, ngi’aa ɓattatte ngurtoo her
ɓanndu maako. Feere to ngu gasi maa, kine nyobboo, jokkuɗe ta’a,
noppi nyobboo. (Noël Djavaï, infirmier, Meskine, 01-04-04)
On ne naît pas lépreux, mais, si la personne n’a pas assez de force pour
pouvoir empêcher (la maladie) de se manifester, vous voyez des taches
sortir sur son corps. Par ailleurs, si (la maladie) est installée, le nez se
ratatine, les articulations se coupent, les oreilles se fripent.
Nyawu saɗawre raaɓan law, ngam nyawɗo ngu haccan dus. To o
meemi goɗɗo, kanyum boo maran geeraaɗe nyawu nguu. (Chef
du District de santé de Mindif, 21-05-04)
La lèpre est très contagieuse (litt. : contamine vite) car le malade qui l’a
sent très mauvais. S’il touche qqn, celui-ci aura les œufs de cette
maladie.
● saɗawre ɓaleere, ou, sans précision : saɗawre ; syn. tarzagiire
► mycose (qui noircit la peau) (litt. : saɗawre noir)

► mycose prurigineuse

To haa ɓe kurga saɗawre ɓaleere, ɓe kooca seɓre nelɓi, ɓe nama,


ɓe njiiɓa bee leeɓol, ɓe nguja dow pellel gurtinngel saɗawre.
(Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 29-04-04)
Pour guérir le « saɗawre noir », on prend de l’écorce fraîche de
Diospyros mespiliformis, on l’écrase, on la malaxe avec du beurre
frais et on en frotte la partie malade.
Haa yimɓe feere, saɗawre ɓaleere hokkan ɓe barka ; to nde ƴiwi
gal dow, nde jippake gal les, nde riskinan ɓe. (Sadou Bongo,
guérisseur, Dogba, 29-04-04)
Chez certains, le saɗawre ɓaleere apporte la chance ; s’il commence
par (affecter) le haut (du corps) et qu’il descend, il les rendra riches.
(Mais si la maladie se propage dans le corps dans le sens contraire, de
bas en haut, elle n’a pas cet effet bénéfique.)

442
saggitana
Ɓe ɗon kurgira saɗawre bee seɓre nelɓi. Ɓe ndolla nde bee gawri
safraari. Ɓaawo man, ɓe ndufa lekki, ɓe kooca gawri, ɓe nama
ndi, ɓe ngaara ndi mbusiri. To marɗo nyawu nguu yari ni, o
yamɗitan, faɓɓataa sam. (Abdouramane Modibbo, guérisseur,
Petté, 25-06-04)
On soigne le saɗawre avec de l’écorce fraîche de Diospyros mespi-
liformis. On la fait bouillir avec du sorgho repiqué à grain jaune.
Ensuite, on jette le décocté et les écorces (litt. : le remède), on prend
le sorgho, on l’écrase et on en fait une bouillie. Dès que la personne
atteinte du saɗawre la boit, elle guérit en peu de temps.
● saɗawre nyiiwaare
► éléphantiasis (litt. : saɗawre d’éléphant)

● saɗawre raneere
► mycose qui provoque des plaques blanches sur la peau (litt. : saɗawre

blanc)
● saɗawre woɗeere
► lèpre mutilante (stade avancé de la maladie) (litt. : saɗawre rouge) ; cf.
kuturaaku
Saɗawre woɗeere, to nanngi innu, kooli maako fuu taƴdan. Naa ɗi
taƴan, ɗi mutan noon. (Haman et Sannda Oumarou, Dogba, 21-03-05)
La lèpre mutilante, lorsqu’elle affecte qqn, tous ses doigts vont tomber
(litt. : se couper). Non pas tomber, mais s’enfoncer (dans la main).
Innu to baaba mum kuturuujo no, kanyum boo ɗon nana ɓanndu
mum ɗon seeka, malla boo lamlame saɗawre ngurtake, paarooɗe
paarooɗe mbanngi her innu, o anndi nyawu kuturaaku nanngi
mo. [...] Nyawu saɗawre, ɗum huunde roneteende. (Bah Ila, 55
ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
La personne dont le père était lépreux, et qui sent son corps se
« déchirer », ou (qui voit) les taches blanches de la lèpre sortir, ou des
macules hypochromiques (taches blanches) apparaître sur elle, elle
sait qu’elle est atteinte de la lèpre. (...) La lèpre, c’est une maladie
(litt. : chose) héréditaire.
Saɗawre woɗeere, ɗum nyawu Alla noon, walaa ko fuɗɗata nde.
(Gaw Abdou, Lopéré, Maroua, 24-11-04)
La lèpre mutilante est une maladie sans cause connue (litt. : maladie
de Dieu seulement) ; il n’y a rien qui la provoque.

saggita (v.d.) ; < sagga


► exciter, provoquer
Uurdi ndi o fuufi saggiti nyaaki.
Le parfum qu’il/elle a pulvérisé a excité les abeilles.

saggitana (v.d.) ; < sagga


► réveiller (une maladie latente)
443
sakoo
Ƴakkugo mongoro saggitani mo sawoora.
Le fait de manger des mangues a réveillé chez lui la ‘jaunisse’.

sakoo (v.)
► filtrer, se filtrer (liquide épais)
Le résultat du filtrage est lui-même épais.
To ii’am yottake nder ɓooƴe, ɗam sakoo. (Adama Ousmanou,
infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Lorsque le sang atteint les reins, il se filtre.

salisooŋ – nga (n.) ; < français « solution »


► colle à rustines
Reniflée dans le but de se droguer. Provoque des hallucinations.
Wuykooɓe salisooŋ ɗon ndaara filmeeji wakkati to ɓe pooɗi nga.
Kanjum waɗi feere maɓɓe noon ngi’aa ɓe ɗon njala malla boo ɓe
ɗon ndiwa mbooka.
Ceux qui se droguent à la colle (litt. : ceux qui se saoulent à la colle)
voient des tas de films quand ils la respirent. C’est pour cela que vous
voyez qu’ils rient seuls, ou qu’ils sautent en criant.

salmitoo (v.)
► crier en dormant, sous l’effet d’un cauchemar

saltee / salteeji – nga/ɗi (n.) < français « saleté »


► saleté, impureté, déchet
► malpropreté
► (au pluriel éventuellement) manque d’hygiène
Salteeji ngaɗan kuuduuje.
Le manque d’hygiène provoque des plaies.
Ɓinngel keccel, to ɓe taɓake ngel nder gude saltee, ɗum ɓesdango
ngel nyawu. (Bernadette Godwé, infirmière, CSI de Dougoï, Maroua,
23-07-04)
Le nouveau-né, si on le reçoit (lors de l’accouchement) dans un tissu
sale, cela lui donnera davantage de maladies.

saltoos – nga (n.) ; < nom de marque « Shelltox »


var. : seltoos
► insecticide en bombe

samarookaajo / samarooka’en – o/be (n.) ; < cf. arabe tchadien


[šamarôxa] « homosexuel, travesti » < arabe [š m r x] « rameau de palmier sur lequel il
est resté des dattes non mûres » (Jullien de Pommerol 1999, p. 306)
► homosexuel, homme qui a un comportement féminin ; syn. danndariya
L’homosexualité masculine est très mal acceptée par la société locale.
444
sappaajo
Ɓe mbi’a ɗum wargo daɗi-kartuus’en Caat haa Marwa wangini
samarooka’en.
On dit que c’est l’arrivée des réfugiés du Tchad à Maroua qui a fait
apparaître l’homosexualité masculine.

sankita (v.)
► disperser
● sankititgo reedu
►faire disparaître une grossesse
Selon la croyance, une grossesse peut disparaître sans laisser de traces.
Elle était bel et bien commencée (le ventre avait commencé à gonfler)
mais, sans qu’il y ait avortement, elle se dissipe. Ce phénomène est
généralement attribué à la malfaisance de certains génies.
Yaake feere, to debbo reedu, woodi ko sankititta ndu. Feere ɓe
ɗon mbi’a ɗum ginnawol waɗata ɗum. Sey ɓe ɗaɓɓita leɗɗe ɓe
ngaɗana mo haa o hoocita reedu laatoo ɓinngel bana naane.
(Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté, 28-05-04)
Parfois, lorsqu’une femme est enceinte, il y a qqch. qui fait disparaître
sa (grossesse). Certains disent que c’est le fait d’un génie. Il faut
chercher des remèdes et les administrer (à la femme) pour que de
nouveau elle retrouve une grossesse qui devienne un enfant comme
auparavant.
sannya (v.)
► faire aller et venir de droite à gauche et de gauche à droite
Ce verbe est surtout employé pour « tisser », i.e. faire aller la navette
alternativement de droite à gauche et de gauche à droite.
To reedu ɗon naawa ɓinngel, ngel sannyan kosɗe maagel. (Aladji
Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Quand le bébé a mal au ventre, il gigote en entrecroisant les jambes.

santir / santirji – nga/ɗi (n.) ; < français « centre »


var. saŋtir
► centre (de formation, de recherche ...)
► centre de santé ; cf. lopitaal
Ngomna jo’’ini booro jeego ceede ɓesngu haa lopitaal mannga,
booro ɗiɗi boo haa santirji. Kanjum rewɓe tawi ndikka yaago haa
santirhon. (Bernadette Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 07-04-04)
Le gouvernement a fixé à six mille francs le prix de l’accouchement
à l’hôpital provincial et à deux mille dans les centres de santé. Voilà
pourquoi les femmes estiment qu’il vaut mieux se rendre dans les
petits centres de santé.

sappaajo / sappa’en – o/ɓe (n.)


► pour une fille, amie ou camarade de même âge ; cf. soobaajo
445
sappoo
sappoo (v.)
► montrer du doigt
► pointer (avec le doigt ou un objet pointu)
Sappo sappataako fewre. (Prov.)
Dix (personnes) ne peuvent mentir à la fois. (Litt. : dix ne montrent
pas du doigt un mensonge. Jeu de mots entre sappo et sappataako.)

sarɗuwol / sarɗuuji – ngol/ɗi (n.) ; < arabe [š r t¬] « condition, règles, clause »
var. : sar’uwol / sar’uuji
► règle à suivre, prescription à respecter
Min ndokkan nyawɓe sida sar’uuji ngam taa ɓe ndaaɓa woɗɓe
feere. (Siddi Adama, infirmier, cabinet social, Pitoaré, Maroua, 9-03-
04)
Nous donnons aux malades du sida les règles à suivre pour qu’ils ne
transmettent pas la maladie aux autres.

sarra (v.)
► faire du mal à, blesser
Har wicco sarri fuu, bee hoore ngo feɗootiri. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Partout où une queue blesse, c’est qu’elle est rattachée à une tête. (Une
personne sans importance ne peut pas nuire à une autre à moins d’être
agie/manipulée par un puissant.)

sar’uwol / sar’uuji – ngol/ɗi (n.) ; < arabe ; cf. sarɗuwol


sarwoo (v.) ; < arabe [š w r] « consulter, prendre l’avis de (qqn)
► demander conseil
To suka yiɗi ɓango, sey sarwoo baaba mum.
Quand le jeune homme veut se marier, il faut qu’il demande conseil à
son père.
Carwi-carwinoowo walaa sirri, ammaa wonnortaake. (Prov.,
Modibo Bello Amadou)
Celui qui demande conseil à droite à gauche perd son intimité (litt. :
n’a pas de secret), mais il ne subira pas de préjudice.

satoo / satooji – nga/ɗi (n.) ; < français « château »


► château d’eau (en français local : « château »)

satoo (v.)
► asseoir (un bébé) sur ses jambes disposées en forme de siège, pour lui
permettre de faire ses besoins

446
sawoora
sawoora – nga (n.) ; < hausa [shaawaràa] « jaunisse »
► ’jaunisse’, ictère
Ce terme désigne en fait un ensemble de symptômes, dont le principal
est la coloration jaune de la sclérotique et des urines. Cela peut être la
manifestation d’une hépatite, d’une affection des voies biliaires, ou
d’une forme de paludisme. Dans la conception traditionnelle, le
sawoora est latent en chaque individu. Il s’active ou se réactive dans
des circonstances particulières qui constituent des événements
déclenchants.
Nous avons pensé un temps que le mot vient de l’arabe [s¬fr] « jaune »,
via le hausa [shaawaràa] ‘jaunisse’. En fait, on trouve en touareg du
Mali [sæÀwraƁ] qui désigne une maladie humaine (peut-être une
hépatite, d’après J. Heath, ainsi qu’une maladie animale – la chair de
l’animal devient jaunâtre – (J. Heath 2006, Dictionnaire touareg du
Mali, Paris, Karthala, p. 679). L’auteur ne rattache pas ce mot à un
étymon arabe. En fait, il doit bien avoir une relation entre la forme
touarègue [sæÀwraƁ] et le mot arabe [s¬fr] pour « jaune », qui est peut-
être celle d’un héritage afroasiatique commun.
Sawoora woodaa daadaare jooɗotoonde pellel gootel. Tum ngu
ɗon yiiloo nder ɓanndu innu tan. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-04)
Le sawoora n’a pas de siège fixe. Il se déplace en permanence dans
l’organisme de la personne.
DESCRIPTION TRADITIONNELLE
Reedu am ɗon falii, mi waawataa foofgo. Mi heɓtaay innde nyawu
nguu, ammaa, ɗuuɗɓe mbi’i yam nyawu neeɓngu palanngu reedu
bana nii kam, ɗum sawoora. (Haman Kouli, patient, CMAO
Meskine, 26-04-04)
Mon ventre est bloqué, je ne puis respirer. Je ne trouve pas le nom de
cette maladie, mais plusieurs personnes m’ont dit qu’une maladie qui
dure et qui bloque le ventre comme ça, c’est la ‘jaunisse’.
To sawoora ɗon naawa goɗɗo, reedu maako ƴakkan, jokkuɗe
maako fuu ɗon naawa, gite ngarta oole oole. (Baba Djimilla, 65
ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Lorsque la ‘jaunisse’ affecte qqn, il ressent dans l’estomac une
douleur lancinante, il a mal à toutes les articulations et ses yeux
deviennent tout jaunes.
To sawoora saati, gite innu ngarta oole oole, newe maako boo
ngarta oole oole, peɗeeli fuu cannja noonde ngarta oole oole.
Wakkati to a yari lekki sawoora, cillaa cille oole oole, caaraa bana
laawturu. Suy, gite, newe, peɗeeli boo fuu laaɓta. (Bah Ila, 55 ans,
berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Lorsque la ‘jaunisse’ est grave, les yeux de la personne deviennent
447
sawoora
jaunâtres, la paume de ses mains aussi deviennent jaunâtres, ses ongles
également changent de couleur et deviennent jaunâtres. Lorsque tu bois
le remède contre la ‘jaunisse’, tu pisses une urine jaunâtre, tu as une
diarrhée qui ressemble à de la pâte de courge à l’arachide. Ensuite,
yeux, paumes des mains et ongles redeviennent clairs.
To goɗɗo ɗon bee sawoora, jokke juuɗe fuu ɗon ƴakka, o ɗon
faama ƴiiƴam maako ɗon yarta. O waawataa nyaamgo nyiiri. To
o nyaami seɗɗa, o wuttotoo. Gite maako ngaylitoo bana ruwan-
gooro. O yi’ataa boo booɗɗum. Sawoora ɗon nanndi bee paɓ-
ɓooje. Leɗɗe hurgugo ɗi fuu gootel. Sawoora to nanngi goɗɗo,
gite maako cannjotoo. Ɗoo kam woodi ko fali haa les jaabuuru
maako bana hayre, waatoo ɗum nebbam mooɓtii haa toon.
Kanjum kam ɗum mbaran. (Mal Aladji Abba, guérisseur, Dir, 24-
05-04)
Lorsque qqn a la jaunisse, il a des élancements aux poignets, il se rend
compte que son sang diminue. Il ne peut manger. S’il mange un peu,
il a le ventre ballonné. Ses yeux deviennent jaunâtres. Il n’y voit pas
bien non plus. La jaunisse ressemble au paludisme. Les remèdes pour
soigner (ces deux maladies) sont les mêmes. Lorsque qqn a la
jaunisse, ses yeux se changent. Cela, parce qu’il y a qqch. comme un
caillou qui est bloqué sous son nombril, c’est-à-dire que c’est de la
matière grasse qui s’est accumulée là. Cela, ça tue.
A tawan goɗɗo ɗon diwna, ɓanndu ɗon wula, hoore ɗon naawa,
ɗoo kam na a wi’an ɗum paɓɓooje, ammaa ko ɗum ɓurdi ngu,
ɓanndu maako sannjotoo, warta ruwan-gooro, koo bee gite fuu.
Feere kam, to o ɗon yaaɓa haa lesdi, kosngal maako ŋatan bana
marɗo mooƴooƴo, bana njaareendi ɗon nder kosɗe maako.
(Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Vous trouverez une personne qui frissonne, dont le corps chauffe, qui
a mal à la tête ; vous diriez donc qu’il s’agit de paludisme, mais, ce
qu’il y a en plus, c’est que son corps a changé et est devenu jaunâtre,
même les yeux. Parfois, si (la personne) pose le pied par terre, elle
ressent un mordillement comme quand on a des fourmillements,
comme si elle avait du sable dans les pieds.
DESCRIPTION MODERNE
Sawoora ɗon mari laabi ɗiɗi, gootol gal haahaande, ɗiɗaɓol boo
gal ɓooƴe.
To laabi haahaande cukkake, ɗum laatoto sawoora. Gite goɗɗo
bee peɗeeli maako fuu cannjan noonde, warta bana keefam. To
laawol keefam maɓɓake, sey ɗam naastan nder ƴiiƴam, ndeen
wartira noonde goɗɗo oolde. [...] To keefam hawti bee ƴiiƴam,
ɗam saatan, ɗam daroo, ɗam heɓataa saalaago. Feere boo, laawol
ƴiiƴam boo ɓuuta, ndeen ngol sukka, ɗam laatoo sawoora.
[...] To goɗɗo nyaami nyaamdu, sey ndu tokkoroo gal ɓooƴe
448
sawoora
hiddeeko o silla ɗum. To saltee nyaamdu sukki laawol ɓooƴe,
waɗan sawoora. (Ndjidda, infirmier, Maroua, 09-04-04)
La jaunisse a deux lieux d’origine (litt. : voies), l’un du côté de la
vésicule biliaire, le deuxième, du côté des reins.
Lorsque les voies biliaires sont bouchées, cela se transforme en
‘jaunisse’. Les yeux de la personne et ses ongles changent de couleur
et deviennent (couleur de) bile. Lorsque le canal de la bile est bouché,
elle pénètre dans le sang et rend la couleur de la personne jaune. (...)
Lorsque la bile s’est mélangée au sang, celui-ci s’épaissit et se bloque,
il ne peut plus passer. Parfois, les vaisseaux sanguins enflent, puis se
bouchent et (le sang) se transforme en ‘jaunisse’.
(...) Lorsque qqn consomme de la nourriture, celle-ci doit passer par les
reins avant d’être évacuée sous forme d’urine. Si des impuretés de la
nourriture bouchent le canal des reins, cela donne une ‘jaunisse’.
CAUSES
Ɗum haahaande goɗɗo fofata nyawu sawoora. To gilɗi maako
calake nyaamdu, kanjum laatotoo yaha nyawna haahaande. Suy
ɗum laatoo sawoora. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 20-03-05)
C’est la vésicule biliaire qui provoque la ‘jaunisse’. Si les vers de la
personne refusent une nourriture, c’est cela qui provoque la maladie
de la vésicule biliaire. Ensuite, cela devient une ‘jaunisse’.
Nyaamdu puɗɗanndu sawoora noon walaa, ammaa, wonndu
feere kam ummitinan nga. To goɗɗo nyaami nebbam ɗuuɗɗam,
finditinan sawoora. (Ndjidda, infirmier, Maroua, 09-04-04)
Il n’y a pas d’aliment (particulier) qui provoque la ‘jaunisse’, mais
certains peuvent la réactiver. Si qqn consomme trop de beurre, cela
réveillera la ‘jaunisse’.
To goɗɗo ɗon yerdii nebbam, mongoro, o heɓan sawoora. Jokke
fuu naawan. Hoore naawan. Nder juuɗe bee nder gite fuu ɗon
bana ruwan-gooro. (Mana Galé, guérisseur, Louggol-Mindif, 21-05-
04)
Si qqn aime trop le beurre et les mangues, il aura le sawoora. On a
mal à toutes les articulations. On a mal à la tête. La paume des mains
et le blanc de l’œil sont de couleur orangée. (Noter que les deux
aliments provoquant la jaunisse sont jaunes ou orangé.)
Goɗɗo to ɗon yerdii nyaamgo kuuje peewɗe, malla nebbamji o
yiɗaa boo naange, sawoora nanngan mo. Ko waɗata nga law,
ɓurna fuu nebbam palme bee nebbam masarji. (Mal Salé,
guérisseur, Mindif, 22-05-04)
Si qqn aime trop manger des aliments froids ou gras et qu’il n’aime
pas non plus le soleil, il aura la ‘jaunisse’. Ce qui la provoque
rapidement, c’est surtout l’huile de palme et l’huile de maïs.
Ko watta sawoora, ɗum nyaamgo ko reedu innu wanyi. To gilɗi
nganyi ni, reedu maako ɓillan mo. (Baba Djimilla, 65 ans, marabout
449
sawoora
peul, Dogba, 07-05-04)
Ce qui cause la ‘jaunisse », c’est de manger ce qui répugne à son
ventre. Si cela répugne aux vers (du ventre), le ventre vous dérangera.
To a ɗali faɓɓoore her maa, nde rima sawoora. Paɓɓooje to
nanngi ma, ɗe tuutnaay ma ɗe caarnaay ma, kanjum wi’etee
sawoora uppinannga reedu. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-
Kodjolé, 09-09-04)
Si tu laisses en toi (sans traitement) le ‘paludisme’, il engendrera une
jaunisse. Si le ‘paludisme’ t’affecte et qu’il ne te fait ni vomir ni avoir
la diarrhée, c’est ce qu’on appelle une jaunisse qui fait enfler le ventre.
To innu waɗi paɓɓooje, o tuuta keefam, o saara. Nanndu
paɓɓooje ɗee ɗoo ɓe mbi’ata booɗɗe. Ammaa, to paɓɓooje
nanngi ma, a tuutaay, a saaraay, keefam ɗon loofti nder ɓanndu
maa, kanjum jaanyata sawoora. (Bah Ila, 55 ans, berger peul,
Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Lorsque qqn a les fièvres, il vomit de la bile et il a la diarrhée. C’est
ce genre de fièvres que l’on dit bonnes. Mais, si les fièvres t’affectent
et que tu ne vomis ni n’as la diarrhée, la bile rentre dans ton corps, et
c’est ça qui cause la ‘jaunisse’.
Haa kaywe, innu reman, ooran, yahan fattude daayiinde bee
kosɗe, sannyan baaskuru. Innu hisan sawoora. Ammaa, haa
berni, nyaamdu maɓɓe ɗum ɗacce, kuuje nasaaraaje ɗee ɗum
ɗacce. Nde ummiiɗaa fuu, mba’’ooɗaa kilanndoo, a jooɗii her
ɗowdi, a nyaaman sukar. Kuuje ɗee ni tampinan gorko. A danyan
kam, ammaa a laatataako gorko. (Bah Ila, 55 ans, berger peul,
Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Au village, on laboure, on conduit les bœufs au pâturage, on se rend
dans un quartier éloigné à pied, on fait du vélo. On évite la ‘jaunisse’.
Mais, en ville, leur alimentation est collante, les choses européennes
sont collantes (l’interviewé entend par là la margarine, la mayonnaise,
les pâtes à tartiner, etc.). Chaque fois que tu te lèves, tu montes sur
une moto-taxi, tu restes à l’ombre, tu manges du sucre. Ces choses ne
font qu’affaiblir l’homme (vir). Tu peux avoir des enfants, certes,
mais tu n’es pas un (vrai) homme.
Ko jaanyata sawoora, ɗum yiɗgo nebbam, ɗowdi bee mongoro.
(Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-05)
Ce qui provoque la ‘jaunisse’, c’est le goût pour le gras, l’ombre et les
mangues.
To a tokkani belɗum, a yaama Dursungo. Sawoora wooɗaay.
(Chant de vendeur ambulant de lekki sawoora, Maroua)
Si tu es trop après les bonnes choses, tu iras un de ces jours (au
cimetière de) Doursoungo. La jaunisse n’est pas une bonne chose. (La
forme ‘correcte’ du premier verbe devrait être tokkanake, mais le
chanteur conjugue le verbe à la voix active.)
450
sawoora
Sawoora, ɗum gilɗi caarata nder reedu goɗɗo. (Boubakary,
marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Le sawoora, c’est (causé par) les vers qui chient dans le ventre de la
personne.
CONSÉQUENCES
[To sawoora nanngi ma], nyaamaa huunde seeɗa ni, maataa
reedu maa ɗon uppi. Jokkuɗe maaɗa fuu mbaata, nafataa sam.
Suuno maa mbaaloɗaa. To innu waɗi sawoora, ngorgaaku boo o
seedi bee mum. Koo ndaa debbo, walaa ko ngaɗataa. Dubbe
nafataa. A ɗon naastina ɗe nder debbo, ɗe ɗon naasta, malla boo,
to dubbe gorko man lukki dubbe debbo ni, ɗe mbaata. Nyawu
sawoora waran ngorgaaku. Nyawu ngu Alla tagi pat, walaa
tampinanngu gorko bana sawoora. (Bah Ila, 55 ans, berger peul,
Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
(Si tu es affecté par la ‘jaunisse’), et que tu manges un tout petit peu, tu
sens ton ventre enfler. Toutes tes articulations sont « mortes » (sans
force), elles ne fonctionnent pas du tout. Ta seule envie est de te
coucher. Lorsque qqn a la ‘jaunisse’, sa puissance sexuelle l’abandonne
également. Même si voici une femme (devant toi), tu ne pourras rien
faire. Le sexe ne fonctionne pas. Tu essaies de le faire entrer dans la
femme et il rentre (chez lui), ou bien, si le sexe de l’homme (tente de)
donner un coup au sexe de la femme, il est sans force. La ‘jaunisse’
annihile la puissance sexuelle. De toutes les maladies créées par Dieu,
il n’y en a pas qui épuise l’homme autant que la ‘jaunisse’.
TRAITEMENT
Ɓe ɗon kurga sawoora bee seɓre liitaahi, seɓre kojoli-gorki, dolla
yara yiiwoo, seɓre tanni, dolla yara, to ki jaɓi, goɗɗo tuutan,
goɗɗo boo doggina haa ko woni nder reedu fuu wurtoo. Seɓre
seereehi, una, yoorna haa naange ; nyannde to woodi haaje, hooca
waata nder tummude ndiyam, yowa dow danki waala ; to weeti,
o siiwa ndiyam o jilla bee kosam penndiiɗam malla mburwaa-
ɗam, o foonda kalkal ; o jo’’ina haa to naange ɓaŋtake seeɗa,
deydey ɓanndu fini, o yara. Innu maatan ko ɗum waɗata nder
reedu. Ɗum ɗon holɓa. To a yiɗi laargo nyawu man, njooɗoɗaa
haa babal meere. Ninnoon kurgun sawoora. To goɗɗo riiwi, riiwi,
haa ɓanndu mum tampa, suy o yara ndiyam peewɗam. Ɗoo kam
to ɗum jaɓi, sawoora ittoto. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule,
Dogba, 12-05-04)
On soigne la ‘jaunisse’ avec de l’écorce fraîche de Ficus polita,
d’Anogeissus mâle que l’on fait bouillir : on en boit le décocté et l’on
se lave avec. L’écorce fraîche de Balanites, on en fait un décocté que
l’on boit. Si cette médication marche, la personne vomit ou a la
diarrhée, de sorte que tout ce qui se trouve dans le ventre sort.
L’écorce fraîche de Combretum molle, on la pile et on la fait sécher
451
sawoora
au soleil ; le jour où l’on en a besoin, on en met dans une calebasse
d’eau que l’on pose sur le hangar pour une nuit. Le lendemain matin,
on filtre le liquide et on le mélange à parts égales avec du lait fermenté
battu ; on le laisse reposer jusque vers les neuf heures, quand on est
bien réveillé, et on le boit. On va ressentir (alors) ce qui se passe dans
le ventre. Cela gargouille. Si vous voulez voir la maladie, asseyez-
vous sur un endroit dégagé (i.e. accroupissez-vous pour déféquer sur
le sol, et non dans des toilettes). C’est ça le remède de la ‘jaunisse’.
Lorsque la personne a eu une diarrhée abondante, jusqu’à être épuisée,
elle doit boire de l’eau fraîche. Si le traitement a marché, la ‘jaunisse’
est partie.
Seɓa booɗarleehi, seɓre eeri, seɓre kojoli, jaɓɓe, hawta bee aalali,
dolla, yardira bee mbusiri, luttuɗum yiiwoo. To ɗum sawoora
kam, a waɗi bana nii, nga ittoto. [...] Yara lekki kii keyki, foonda
to kopru malla kop ɗiɗi, yara daga balɗe tati haa yahango balɗe
jeeɗiɗi. (Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
On prend de l’écorce fraîche d’Erythrina senegalensis, de l’écorce
fraîche de Sclerocarya birrea, d’Anogeissus leiocarpus, des tamarins,
associés avec Securidaca longepedunculata, on fait bouillir (le tout)
et on boit (la décoction) avec de la bouillie ; avec le reste, on se lave.
S’il s’agit de ‘jaunisse’ et que vous faites ainsi, elle disparaîtra. (...)
On boit ce remède en quantité suffisante, on en mesure un ou deux
gobelets, et on le boit pendant trois à sept jours.
Koocaa seɓre kojoli, ndollaa nde nder fayannde defraande nyiiri
gawri. Ɓaawo man, koocaa geeraaɗe gertogal penpenal tati, ngal
meeɗaay rufgo sam. Seɓre kojoli ɗon les, geeraaɗe ɗon njowi. Suy
maɓɓaa fayannde goo, nde ɗon dolloo. Hiddeeko naastaa ni seɓre
dollake, geeraaɗe boo ɓenndi ; accaa ɗum waala. Fajira cuɓ, to
weeti, koocaa nyeɗaa ndiyam njaaraa ɓaawo suudu, mbooɓaa
gooɓe tati, suy ngiiwoɗaa. To a warti, ɓoltaa yeeraande ƴakkaa.
Tokkindiraa bana nii baakin balɗe tati. A yi’an bee hoore maa
nafuuda maajum. (Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul, Maroua,
10-09-04)
Vous prenez de l’écorce fraîche d’Anogeissus leiocarpus, vous la
faites bouillir dans une marmite où l’on a cuit de la boule de mil.
Ensuite, vous prenez trois œufs d’une jeune poule qui n’a encore
jamais pondu. L’écorce d’Anogeissus se trouve en dessous, les œufs
sont posés dessus. Ensuite, vous couvrez la marmite pour qu’elle
bouille. Avant d’aller vous coucher, l’écorce aura bouilli et les œufs
auront cuit ; laissez le tout passer la nuit. De très bonne heure le matin,
puisez le liquide et allez à la toilette avec, prenez-en dans le creux de
vos mains et buvez-en trois fois, puis lavez-vous (avec le reste). Après
être retourné (à la maison), épluchez un œuf et mangez-le. Faites de
même pendant environ trois jours. Vous verrez par vous-même le
résultat.
452
sawoora
Sawoora yiɗaa nebbam... Ɓe ɗon mbi’a innu sooda kusel, seela
ngel, foonda bee darnde mum kalkal, itta gi’e tanne jaale, ɗisa
dow maagel, suy wula ngel ƴakka. Ɗum kurgun sawoora. Ɓe
ngattaa nebbam haa maagel, ɓe poorna ngel noon. (Asta Fidjondé,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Le sawoora n’aime pas l’huile... On dit que la personne (malade) doit
acheter de la viande, la découper en une lanière qui fasse exactement
sa taille, prendre de jeunes épines de Balanites et les y planter, puis la
griller et la manger. Cela soigne le sawoora. On ne met pas d’huile
sur (la viande), on se contente de la griller superficiellement.
Mi ɗon hurgira sawoora bee seɓre kojoli, yara-huɗa, bakureehi,
haahaande nagge, mi hawta ɗum fuu, mi dolla, mi hokka nyawɗo
yara. Ɓaawo nyalɗe ɗiɗi, ngu dillan. (Ousmanou Hamarwabi,
guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Je soigne la ‘jaunisse’ avec de l’écorce fraîche d’Anogeissus leio-
carpus, de yara-huɗa, de Sarcocephalus esculentus, du fiel de bœuf,
je mets (tout ça) ensemble, je le fais bouillir et je le fais boire au
malade. Au bout de deux jours, (la maladie) s’en va.
To goɗɗo ɗon maata sawoora, mi sehanan mo ɓaawo bakureehi,
ɓaawo zadiihi bee ɓaawo kojoli. Mi dollana mo o yara. (Mana
Hododok, guérisseur, Godola, 09-04-04)
Lorsque qqn ressent la jaunisse, je lui détache à la hache de l’écorce
de Sarcocephalus latifolius, de Capparis spp. et d’Anogeissus leio-
carpus. Je lui en fais une décoction à boire.
Nyawu sawoora ɗon haa yimɓe fuu. To ngu wangi haa goɗɗo, o
hooƴa gertogal, bee tanni, o waɗa waare bee gi’e maaki. O seeka
gertogal boo caka cak, o heɓan leɗɗe tanne joorɗe, o huɓɓira.
Ndeen o wallina waare gi’e goo dow toon. Ɓaawo ɗon o wallina
gertogal dow gi’e haa o heɓa cuurɗe yiite naasta ngal. To ngal
ɓenndi, o nyaama ngal. To o waɗi bana nii, o saaran, ndeen nyawu
nguu wurtoo. (Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Le sawoora se trouve en chaque personne. Lorsqu’il se manifeste
chez une personne, elle doit prendre un poulet et, avec du Balanites,
faire un fagot de (branches) épineuses. Elle ouvre le poulet par le
milieu, elle prend des morceaux de bois sec de Balanites et elle y met
le feu. Ensuite, elle pose le fagot de branches épineuses par-dessus.
Puis, elle pose le poulet sur les épines pour qu’il puisse prendre la
fumée. Lorsqu’il est cuit, elle le mange. Si elle fait ainsi, elle aura une
diarrhée et la maladie s’évacuera (avec les selles).
● sawoora caka ƴiƴe
► stade avancé de la jaunisse (litt. : jaunisse entre les os)

Lorsqu’on laisse sans traitement la jaunisse, elle peut s’enfoncer plus


profondément dans le corps et s’installer entre les os.

453
sawru
sawru / cabbi – ndu/ɗi (n.)
► bâton ; coup de bâton
Sawru wooru naa wardudu, waazinordu. (Prov.)
Un seul coup de bâton, ça ne tue pas, mais ça remet les idées en place
(litt. : ça donne des conseils).
► béquille

sayɗaan (n.p.) ; < arabe [š t¬ n] « Satan »


► Satan ; cf. sayɗaanwol

sayɗaanu / sayɗaanuuji – ngu/ɗi (n.d.) ; < sayɗaan


► maladie d’origine diabolique, possession diabolique

sayɗaanwol / sayɗaanji – ngol/ɗi (n.) ; < sayɗaan


► diable ; syn. ginnawol
Dans le langage commun, il n’y a pas de différence entre
sayɗaan(wol) et ginnawol.
Accu nyawuuji asliiji boo, sayɗaan bee mistiraaku ɗon ngilloo ɓin-
ngel. To bojji maagel caati, malla boo ngel ɗon teɗka noon, ɗoo kam
ɗum sayɗaan malla mistiri’en. Sayɗaan diwtina ngel, ngel walaa
de’’irre sam. Mistiri’en boo, ɓinngel ɗon woya bojji ɗi ngalaa
kaakaadi. (Falmata Ousman, ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
En plus des maladies proprement dites, le diable et la sorcellerie
rendent visite à l’enfant. Si ses pleurs sont importants ou qu’il ne fait
que hurler, ça, c’est le diable ou les sorciers. Le diable le fait sursauter
de peur, il s’agite en permanence (litt. : il n’a pas du tout de calme).
Pour ce qui est des sorciers, l’enfant pleure sans arrêt.
Ɓikkon am ɗon torriree bee enɗam am. Mi anndaa to ɗum
sayɗaan, to ɗum nyawu nanngata kon. Ko paamanmi kam, ɗum
sayɗaan, ngam, to mi danyi ɓinngel debbo, ɗum tullan. (Dada
Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Mes enfants souffrent de mon lait. Je ne sais si c’est un diable ou une
maladie qui les prend. Ce que je crois, c’est qu’il s’agit d’un diable,
car, lorsque j’accouche d’une fille, cela empire.

saylee (v.)
► être bête, idiot, stupide

seɓre / ceɓe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < seɓa


► morceau d’écorce fraîche

seeka (v.)
► déchirer, se déchirer
► causer une douleur très forte et permanente

454
seeka
Ɓanndu am ɗon seeka.
J’ai mal partout. (Litt. : mon corps se déchire.)
Ɗum peewol malla boo tarzagiire woni haa goɗɗo to ƴiƴe maako
ɗon seeka. (Ammaré, ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
Quand qqn a très mal dans les os, c’est qu’il souffre du froid humide
ou de tarzagiire.
► opérer, pratiquer une opération, une intervention chirurgicale, une
césarienne
Ɗum ƴami seekeego.
Cela exige une intervention chirurgicale.
Min mbaawataa seekgo yimɓe haa ɗoo. To nyawɗo wari, min
tawi nyawu maako deydey seekgo, sey min ngerɓa mo yeeso
waatoo haa ɓuranɓe min. (Mamaï Viatang, infirmier, CSI Douroum,
06-05-04)
Nous ne pouvons opérer ici. Lorsqu’un malade arrive et que nous
constatons que sa maladie nécessite une opération, nous devons le
transférer, c’est-à-dire (l’envoyer) auprès de personnes plus
compétentes que nous.
To ɓinngel ɗon torroo nder reedu, haa poofɗe maagel ɓe
ndaarata. To poofɗe ɓuri teemerre bee cappan jeego malla leesta
dow teemerre bee noogaas, sey ɓe ceeka daada maagel. (Amadou
Haman, infirmier accoucheur, hôpital provincial de Maroua, 25-08-
04)
Lorsque le fœtus souffre dans le ventre, c’est à son rythme cardiaque
qu’on le constate. Si ce rythme dépasse les 160 ou s’il est inférieur à
120, on doit pratiquer une césarienne sur sa mère.
Min ɗon ceeka rewɓe haa ɓesngu to ɓinngel jooɗaaki booɗɗum,
bana to ngel waafake. To ngel ɗon jooɗii booɗɗum, ngel loori
nder reedu boo, min ɗon ceeka ngam ngel waawataa wurtaago
gal les. Malla boo to asaale debbo paaɗi, min ceeka. Dow reedu
maɓɓe caka jaabuuru bee yahango gal les maako min ceekata.
(Hamidou Adji, 35 ans, aide-soignant mofou, CSI de Makabay,
Maroua, 06-09-04)
Nous césarisons les femmes lorsque le bébé est mal positionné, par
exemple s’il se présente de travers. S’il est dans une bonne position
mais qu’il est trop gros, nous faisons aussi une césarienne car il ne
pourra pas sortir par voie basse. Ou encore, si le bassin de la femme
est trop étroit, nous pratiquons une césarienne. C’est sur le ventre,
entre le nombril et le sexe que nous incisons.
► inciser, faire une incision, débrider (un abcès)
Huuduure marnde mbordi, min ceeka nde tawon, min ngurtina
ndi. (Djidda Haman, aide-soignant, Dogba, 03-05-04)
Une plaie infectée, nous l’incisons d’abord et nous en faisons sortir le pus.
455
seka
● kuuje ceekruɗe
► instruments chirurgicaux (choses avec lesquelles on opère)

seka (v.)
► penser, émettre l’hypothèse que
Mi ɗon seka o woodi sida.
Je pense qu’il/elle a le sida.
► hésiter, avoir des doutes, soupçonner
Ɗum koyɗum faamgo nyawu meece. Puufe wulweende ngurtoto
haa ɓanndu goɗɗo, o sonndoto, ɓanndu maako wulan, hoore
wulan, o tuutan, gite boo mboojan. To a tawi goɗɗo malla ɓinngel
bana nii kam, taa sek sam, ɗum meece. (Ousmanou Hamarwabi,
guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Il est facile de reconnaître la rougeole. Des boutons de chaleur sortent
sur le corps de la personne, elle tousse beaucoup, son corps chauffe,
sa tête chauffe, elle vomit, ses yeux deviennent rouges également. Si
vous trouvez une personne ou un enfant en cet état, n’ayez aucune
hésitation, il s’agit de la rougeole.

sela (v.)
► quitter la route principale, bifurquer
► aller aux toilettes (euphémisme) ; syn. widdoo

seltoos – nga (n.) ; < nom de marque « Shelltox » ; cf. saltoos


semmbe – o (n.)
► force, énergie
► efficacité (d’un produit)
● famɗa-semmbeejum
► chose peu efficace (litt. : (chose) petite / quant à sa force)

semmbiɗa / cemmbiɗiɗ- (v.d.) < semmbe


► être fort, être efficace (produit)
● cemmbiɗɗum keyɗum (ou) cemmbitɗum keyɗum
► chose efficace
● cemmbiɗɗum masin
► chose très efficace
● cemmbiɗɗum teema
► chose à efficacité incertaine

semta / cemt- (v.)


► avoir de la pudeur, de la retenue ; avoir honte
Mo semtataa, ladde mum yaasnde. (Prov., CERCP 1998, p. 38)
Celui qui est sans vergogne, son champ d’action est vaste (litt. : sa
456
sera
brousse est étendue).
Sinaa ngam gite cemtataa kam, ko yiini e maa ?
Si l’on te regarde, c’est parce que les yeux regardent n’importe quoi,
mais en réalité, quelle beauté as-tu ? (Litt. : si ce n’est que les yeux
n’ont pas de pudeur, qu’y a-t-il à voir chez toi ?)
Haa saare, to a ɗon waalii haa ɓesnaa, yimɓe ɗon mooɓtii keewi
nder suudu tel, tullataa na ? Naa ndikka doktoorjo gooto noon
danynee ? Ngam na a meetataa yiigo mo, sakko cemtaa mo. A
anndaa mo, o anndaa ma. O ɓesnini ma suy. (Habiba Daddoum,
CSI de Meskine, 21-06-04)
Si tu es couchée chez toi pour accoucher, les gens viennent remplir la
maison complètement, est-ce que ça n’aggrave pas la situation ? Ne
vaut-il pas mieux qu’un seul infirmier t’accouche ? En effet, tu ne le
reverras jamais, tu auras d’autant moins honte devant lui. Tu ne le
connais pas et il ne te connaît pas. Il t’accouche et c’est tout. (Cette
femme plaide en faveur de l’accouchement au centre de santé plutôt
qu’au domicile.)

semteende – nde (n.d.v.) ; < semta


► honte ; pudeur, retenue
Ce sentiment est constitutif de l’identité peule ou pulaaku.
O bee semteende.
Il / elle a un bon comportement (fait de retenue, de pudeur et de sens
de l’honneur). (Cf. CERCP 1998, p. 38)
Semteende nanngimmi.
J’ai été saisi de honte (ou je me suis senti gêné). (Cf. CERCP, ibid.)
Semteende ɓoornimmi.
J’ai été couvert de honte. (Cf. CERCP, ibid.)
Ɓurna rewɓe ɓe ngiɗaa wargo danya haa lopitaal fuu, ɗum haala
ceede ɓe cinkata. Woɗɓe feere boo, semteende haɗata ɓe wargo
ndegoo, ngam to ɓe tawi debbo huuwata ngal maa, ɓe njaɓa ; to
gorko boo, ɓe caloo. (Hamidou Adji, 35 ans, aide-soignant mofou,
CSI de Makabay, Maroua, 06-09-04)
La plupart des femmes qui ne veulent pas venir accoucher au centre
de santé se plaignent relativement au coût. D’autres cependant, c’est
la pudeur qui les empêche parfois de venir, car si elles constatent que
c’est une femme qui fait la consultation, elles l’acceptent, mais si c’est
un homme, elles refusent.

sera – ka (n.)
► côté, rebord, bord
● sera suudu ɓinngel
► cul-de-sac vaginal latéral (litt. : bord de la maison de l’enfant)
457
sewa
sewa (v.)
► être mince

sicca (v.)
► avoir envie de vomir, avoir la nausée ; syn. doha ; cf. ɓernde

sida – nga (n.) ; < français


► SIDA ; cf. ciiɓoowu
Hadiija, mi fewataa ma : haa jonta mi anndaa sida ɗon dow
duniya ɗoo. Nanaa to goɗɗo nyawi, to tuuti, to saari ni, ɓe mbi’a
sida. (Da., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua, 24-01-06)
Hadidja, je ne te mentirai pas : jusqu’à présent, je ne crois pas que le
sida existe en ce monde. Quand on apprend qu’un tel / une telle est
malade, qu’il/elle vomit, qu’il/elle a la diarrhée, on dit que c’est le sida.
Miin kam, mi ɗon laara sida bana pewe cooke, sida kam walaa.
(Ji., divorcée, 26 ans, Hardé, Maroua, 18-01-06)
Quant à moi, je considère le sida comme un pur mensonge, le sida
n’existe pas.
Yimɓe feere ɗon mbi’a ɓe ngeewtan haala sida noon haa ɓe cippa
konndoomji maɓɓe, sinaa noon kam, nga walaa. Ammaa, miin,
nde mi ɗon yi’a yimɓe ɗon nyawa, ɗon maayda, sida ɗon ; ndikka
reentaago, ngam naa ɗum fewre sam. (Kt., prostituée, 24 ans,
Domayo, Maroua, 22-02-06)
Il y a des gens qui disent qu’on parle du sida juste pour vendre des
préservatifs, alors qu’en fait le sida n’existe pas. Mais moi, comme je
vois des gens malades qui meurent tous, (je dis que) le sida existe ;
mieux vaut se protéger, car ce n’est pas du tout du mensonge.
Mi heɓtan wayne walaa sida to mi yi’i o waɗataa nanaru. (R., 24
ans, prostituée, Domayo, Maroua, 16-01-06)
Je comprends que le type n’a pas le sida si je vois qu’il ne fait pas de
bêtises.
Ɓe keɓtataa bee gite nii noon innu ɗon bee sida, sey to ɓe ngaɗi
ƴiiƴam maako teste haa lopitaal.
On ne peut savoir à vue d’œil si qqn a le sida. Il faut qu’à l’hôpital on
soumette son sang à un test.
Sida kam na nyawu ; ngu raaɓan boo waancooɓe jamum, ɓe
mbi’i. (Dou., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua, 25-02-06)
Le sida est bien une maladie, qui infecte ceux/celles qui ont de
nombreux partenaires sexuels, dit-on (litt. : ceux/celles qui se
« promènent » beaucoup).
Sida kam, sey to a ɗon waanca bana Dow-Maayo’en ɗoo, ammaa,
a ɗon saare, a ɗon nanngiti hoore maa, na walaa no sida nangire,
sey to waaye maa noon yehi waddani ma nga. (Ji., divorcée, 26 ans,

458
sida
Hardé, Maroua, 18-01-06)
Le sida, c’est seulement si vous vous prostituez, comme (les filles) de
Domayo ; mais si vous êtes à la maison, que vous vous contrôlez, il
n’y a aucun risque que vous attrapiez le sida, à moins que ce ne soit
votre copain qui vienne vous l’apporter.
Sida ɗon, sey yimɓe kakkila.
Le sida existe, on doit faire attention.
Sida kam, ɗum masiibo jippii dow yimɓe. (As., prostituée, 21 ans,
Domayo, Maroua, 19-01-06)
Le sida, c’est une calamité qui s’est abattue sur les humains.
Sida, ɗum nyawu toskaare meere. (Mn., 25 ans, prostituée,
Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
Le sida est une maladie très humiliante.
O nyaami leeda.
Il/elle est mort(e) du sida. (Euphémisme ; litt. : il/elle a mangé du
sachet en plastique.) (Dans la région, le petit bétail crève souvent de
façon inattendue. Les animaux, trompés par la saveur « salée » des
sachets noirs en plastique abandonnés dans la nature, les ingurgitent,
s’occasionnant de la sorte une occlusion intestinale mortelle.)
Jotta ɗoo, to ɓe ngi’i goɗɗo nyawi, ɗon timma ni, ɓe mbi’a ɗum
sida. (D., prostituée, 25 ans, Domayo, Maroua, 16-01-06)
Actuellement, quand on voit que qqn est malade et ne fait que maigrir,
on dit que c’est le sida.
Hunnduko marɗo sida defoo wooja coy, gaasa hoore timma, ɓe
mbi’ata. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
La bouche de celui/celle qui a le sida devient toute rouge (litt. : se cuit
et rougit très rouge), et il/elle perd tous ses cheveux, dit-on.
Woodi ko goɗɗo meeɗi yeewtugo yam, haa mi ƴam maa : to goɗɗo
wari haa maa, nanngaa zakari maako bee semmbe ; malla nga
waata, malla boo bana a torri mo jamum ; ɗoo ɗo ɗoo, a faaman
to o nyawɗo. Goɗɗo feere boo yeewti yam o wi’i, haa mani gorko
to rufi, a heɓtan ngam noone maaga feere feere ; ɗoo boo goonga
na ? (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
On m’a déjà dit qqch., et je voudrais te demander (ton avis) : si un
homme vient te trouver, attrape-lui fortement le sexe ; ou bien il va
débander, ou bien encore, tu lui feras très mal ; alors là, tu sauras qu’il
est malade. Qqn d’autre m’a dit que, (en examinant) le sperme, tu
sauras d’après sa couleur si l’homme est malade (litt. : tu comprendras
parce que sa couleur est différente) ; est-ce vrai ?
[Yimɓe ɗon mbi’a ɓurna fuu ɓikkon rewɓe marata sida.] Ammaa,
no debbo heɓri nyawu sida fuu, haa gorko o tawi ngu, to warti gal
mooɓodal. Ko ɓe kaɓata haa ɓe mbi’a fuu, rewɓe ɓuran njeenu.
Nyawu nguu laatataako ni feere maako kanko debbo oo heɓi ngu.
459
sida
(D., prostituée, 25 ans, Domayo, Maroua, 16-01-06)
(On dit que c’est surtout les jeunes filles qui ont le sida.) Mais la seule
façon dont une femme peut avoir le sida, c’est chez un homme, si du
moins le sida vient par voie sexuelle. Tout ce que l’on cherche à dire,
c’est que les femmes s’adonnent davantage à la prostitution (que les
hommes). Or il est impossible que la femme l’ait seule.
Noy jaɓrumi sida ɗon kam, soobiraaɓe am ɓuran noogaas ɓe
ngaancidanmi, sida hooci. Wakkati man ɗoo, mi ɗonno waanca
waanee, gure gure njahanmi, ammaa miin kam, saa’a noon. Alla
wadda baroowo, wadda gidoowo, ɓe mbi’ata. Keɓmi ɓe te’i yam,
ammaa, mi nana ɓe mbi’i, ɓe ngaancidittaa goo, sida nanngi
wayne, faɓɓa faɓɓa, yeŋ maayi. (Dou., prostituée, 26 ans, Hardé,
Maroua, 17-01-06)
La façon dont j’ai reconnu que le sida existe : il a pris plus de vingt de
mes compagnes avec qui je me « promenais ». À l’époque, je me
« promenais » trop, j’allais de ville en ville, mais moi, j’ai eu de la
chance. Dieu amène l’assassin, et il amène (aussi) le secoureur, dit-
on. J’ai réussi à me marier, mais j’entends dire que, (parmi) celles
avec qui je me « promenais », le sida a pris une telle, et ainsi de suite,
elles sont toutes mortes.
Ɓe ɗon mbi’a hannde ɓe keɓi lekki sida, janngo ɓe mbi’a kaay !
lekki kii walaa. Taa yimɓe njaɓa lekki sida ɗon. (W., 22 ans,
prostituée, Baoliwol, Maroua, 22-01-06)
On dit aujourd’hui qu’on a un remède (qui soigne) le sida, demain on
dit non, il n’en existe pas. Il ne faut pas que les gens croient qu’il existe
un remède qui soigne le sida.
Doktoor’en ngoodi lekki koynanki sida, ammaa, ɓe ɗon coora ki
ceede ɗuuɗɗe. (Mm., 25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Les « docteurs » ont un remède pour soulager le sida, mais ils le
vendent très cher.
ORIGINE
Na Nasaara’en ngaddani en sida, bee baaɗi be pijiditta. Ngilngu
nguu haa nder ƴiiƴam woni. Ɓe mbi’i ngu ɗon jooɗii dow ƴiiƴam
bana ngeeraakon. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua, 17-
01-06)
Ce sont les Blancs qui nous ont apporté le sida : ils « s’amusent » avec
des singes ! Le ‘ver’ (du sida) se trouve dans le sang. On dit qu’il est
posé sur le sang comme de petits œufs.
Sida, ɗum nyawuwa noon Alla jippini, ɗum masiibo tan. (Mi., 25
ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Le sida est une grande maladie que Dieu a envoyée sur terre (litt. : a
fait descendre), c’est une vraie malédiction.

460
sida
Alla jippini nyawu sida daliila njeenu ɗuuɗi dow duniya.
Dieu a envoyé sur terre (litt. : a fait descendre) le sida parce qu’il y a
trop d’adultère en ce monde.
TRANSMISSION
Feere ɓe mbi’a sida ɗon haa nyaamdu, feere ɓe mbi’a kaay !
walaa haa nyaamdu. Nyannde mi nanɗo ɓe ɗon mbi’a koo
koloraa wartan sida. Jonta kam, sey goɗɗo jooɗoo noon. To
maayi boo, Alla hoddiri ! Tum ɓe cannjan haala. Tagu waawan
na ? Haa telee, ɓe kolluɓe nyannde gorko marɗo sida foti jooɗoo
bee debbo, ɓe kawta, ɓe ndanya ɓikkon, sida raaɓataa. Ɗoo ɗoo,
naa ginnawol ? Miin kam, kamɓe anndi toon. Ɓe kolli boo foddee
ɓaŋon, sey ngaɗon teste, ammaa haɗataa on ɓango, a raaɓataa
gorko maa boo. Naa faasikaare maɓɓe na ? (Mi., prostituée, 25
ans, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Parfois, on dit que le sida se trouve dans les aliments, parfois on dit
non, pas dans les aliments. Un jour j’ai entendu dire que même le
choléra se transformait en sida. Maintenant, il faut se résigner. Si on
meurt, c’est Dieu qui le décide. Ils (i.e. ceux qui diffusent des infor-
mations relatives au sida) changent leurs discours en permanence.
Que faire ? Un jour, ils ont montré qu’un homme qui a le sida peut
demeurer avec sa femme, faire l’amour et avoir des enfants sans leur
transmettre la maladie. Cela, n’est-ce pas de la folie ? Moi, ça ne me
concerne pas. Ils ont aussi expliqué que, avant de vous marier, vous
devez faire un test de dépistage, mais que cela ne vous empêchera pas
de vous marier et que vous ne donnerez pas non plus la maladie à
votre mari. N’est-ce pas de la mystification de leur part ?
Ko hokkata sida, ɗum to mani worɓe kawti jur haa nder debbo.
(Kt., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua, 22-02-06)
Ce qui donne le sida, c’est quand il y a plusieurs spermes d’hommes
à la fois dans la femme.
To waancuru ɗuuɗi, oo ɗoo hooce, oya hooce, koo to Alla hoynani
ma sida, maniiji njahanɗi kawta haa les reedu maa, ngaɗante
nyawu ngonngu feere. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua,
17-01-06)
Quand tu te prostitues fréquemment et que tel te prend, tel autre te
prend, même si Dieu écarte de toi le sida, les spermes qui vont s’accu-
muler dans ton bas-ventre vont te donner une autre maladie.
To a waɗoyaay ŋallu, sida nanngataa ma. Koo noy maa, sey to
woodi ɓoostiiɗo wakkati kawtuɗon, sida nanngata goɗɗo. (Hb.,
prostituée, 16 ans, Hardé, Domayo, 18-01-06)
Si vous n’allez pas faire des bêtises, vous n’aurez pas le sida. Mais de
toute façon, il faut que (l’un des partenaires) ait une blessure super-
ficielle au moment où vous couchez ensemble pour avoir le sida.
Ko hokkata sida kam, to on kawti bee gorko ƴiiƴam mon yaadi
461
sida
[...]. (C., prostituée, 24 ans, Lopéré, Maroua, 23-01-06)
Ce qui donne le sida, c’est quand vous avez des relations sexuelles
avec un homme dont le sang correspond au vôtre (...)
Mi meeɗɗo nango to ƴiiƴam yimɓe feere feere, koo ɓe kawti bilaa
konndoom, sida nanngataa. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo,
Maroua, 17-01-06)
J’ai déjà entendu dire que si des personnes ont (l’une et l’autre) un
sang différent, même si elles couchent ensemble sans préservatif, elles
n’auront pas le sida.
Sey to hoorre goɗɗo nyawi o nyawata. (R., 24 ans, prostituée,
Domayo, Maroua, 16-01-06)
C’est seulement quand l’étoile (personnelle) de qqn est malade qu’il
peut être malade.
Sida ɗum nyawu mbaranngu. Ko hokkata ngu boo, ɗum kuuje
taƴanɗe goɗɗo, masalan reeza, hawtugo bee gorko. [...] Ɓurna
haa men ɗoo, ɗum rewɓe marata sida, ngam ɓe cippan ko’e
maɓɓe. Jemma, yaa lee haa Dow-Maayo ɗoo, ngi’aa ɓikkon
rewɓe ɗon tali dow buuwol ndeena kiliyaaŋ. Feere’en njaɓataa
hawtugo boo bee konndoom. (W., 22 ans, prostituée, Baoliwol,
Maroua, 22-01-06)
Le sida est une maladie qui tue. Ce qui la donne, ce sont les objets
tranchants, comme la lame de rasoir, ainsi que les relations sexuelles
avec un homme. (...) Chez nous, ce sont surtout les femmes qui ont le
sida, car elles se vendent. La nuit, tu n’as qu’à aller à Domayo voir les
filles alignées sur la rue, attendant les clients. Certaines également
refusent de faire l’amour avec un préservatif.
To reeza taƴi goɗɗo marɗo sida, wari taƴi jamo, nga raaɓan mo,
ngam ƴiiƴam maɓɓe hawti. (Kt., 24 ans, prostituée, Domayo,
Maroua, 22-02-06)
Si une lame de rasoir coupe qqn qui a le sida et qu’il arrive qu’elle
coupe (ensuite) une personne bien portante, cette dernière sera in-
fectée, puisque leurs sangs se seront mélangés.
Woodi yaapenndo am feere nyawi sida. Haa ɗum fuɗɗa mo kam,
kosɗe njahataa, o furɗi tal ; naane boo ajabaajo kam. O timmi, o
ɗon sonndoo, o saarataa kam, hunnduko boo ɗon wooja. Haa
lopitaal, ɓe mbi’i mo sey o nyaama kuuje belɗe. Ammaa, nde o
gaɗnooɗo haala bee bappa maako haala babal, ɓe mbi’i ɗum siiri.
Nyawu nguu laalaati mo haa miin maa, mi ɗon nefa mo. Ɓooyma
ɗoo, mi ɗonno yaha lootana mo defana mo. Nde nyawu nguu
tulliti, accumi yaago fuu haa maako. (Mn., 25 ans, prostituée,
Diguirwo, Maroua, 17-01-06)
J’avais une tante maternelle qui avait le sida. Quand ça lui a pris, elle
ne pouvait plus marcher, sa peau était devenue toute grise ; avant,

462
sida
aussi, c’était une « femme libre ». Elle a maigri, elle toussait forte-
ment, cependant elle n’avait pas la diarrhée, mais sa bouche était
rouge. À l’hôpital, on lui a dit de manger de bonnes choses. Mais,
comme elle avait une dispute avec son oncle paternel à propos d’un
terrain, on a parlé de mauvais sort. La maladie l’avait fait tellement
dépérir que même moi, j’éprouvais de la répulsion face à elle. Avant,
j’allais lui faire sa lessive et sa cuisine. Quand la maladie s’est
aggravée, j’ai complètement cessé d’aller la voir.
RÉACTION DU MALADE INFORMÉ DE SA MALADIE
Koo jonta mi woodi sida mi anndaa, mi jooɗoto koo ko
waɗatammi, ammaa to mi anndi mi woodi nga, mi maayan daga
law. (Hb., prostituée, 16 ans, Hardé, Domayo, 18-01-06)
Actuellement, même si j’avais le sida sans le savoir, je pourrais vivre
sans problèmes, mais si je savais que je l’ai, je mourrais rapidement.
Koo onon, waancooɓe haala sida ngaa, to ɓe mbi’i on on ngoodi nga,
ka jooɗoto nder ɓernde mon, ka timmataa sam, ka hokkan on numo
waanee. Huunde to a nyawi meere maa, a ɗon numa kanka tan,
sakko to ɓe mbii maa direk sida ɗon haa maa. Ɗoo kam, sey maaygo
noon. (Mi., 25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Même vous, qui vous baladez pour parler du sida, si l’on vous dit que
vous l’avez, cela va vous obséder perpétuellement (litt. : cela restera
dans votre cœur, cela ne finira pas). Cela vous donnera beaucoup de
souci. Même si tu as une maladie banale, tu ne penseras qu’à ça, à plus
forte raison si l’on te dit de manière abrupte que le sida est en toi. En
ce cas, il n’y a plus qu’à mourir.
To a yehi a waɗoyi teste ɓe mbii maa sida ɗon, na daga siwaa
noon, a maayan ; ndikka to a ɗon ƴiƴa nga noon, maayaa a
anndaa. (Da., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua, 24-01-06)
Si tu vas faire le test de dépistage du sida et qu’on te dit qu’il est
positif, tu mourras avant même que l’heure en soit venue ; mieux vaut
pratiquer la politique de l’autruche (litt. : appuyer sur le sida pour
l’immobiliser) et mourir sans savoir.
Miin kam, koo ɓe tawi sida haa am, taa ɓe mbi’ammi. Ndikka ɓe
mbi’ammi mi sooda lekki kazaa bee kazaa, mi moɗa. [...] Ndikka
ɓe mbi’ammi yoo : « Nyawu nguu, min ndokkete lekki moɗaa ki,
yiɗaa hawtugo bee gorko ». Sonndaaru boo, naa ɓe ɗon mbi’a
bana nii na ? Ɗum haɗataa goɗɗo neɗɗingo ma. Ndikka ɓe pewa
seeɗa nder toon, ɓe mbi’a goɗɗo yamɗitan to jaɓi haala maɓɓe.
Ɗoo kam, ɓernde jaɓan seeɗa. (Mi., 25 ans, prostituée, Kakataré,
Maroua, 23-01-06)
Moi, si l’on découvre que j’ai le sida, il ne faut pas me le dire. Mieux
vaut qu’on me dise d’acheter tel et tel médicament et de les prendre.
(...) Mieux vaut qu’on me dise que les relations sexuelles sont contre-
indiquées dans le cas de la maladie pour laquelle on me donne des
463
sida
médicaments à prendre. Pour la tuberculose aussi, ne dit-on pas
comme ça ? Cela n’empêchera personne de vous respecter. Il vaut
mieux qu’ils mentent un peu à ce sujet et qu’ils disent à la personne
qu’elle va guérir si elle suit leurs indications. Ainsi, on aura l’esprit
un peu tranquille.
To mi tawi mi woodi sida, mi wartataako kam ; mi sennda nga
sadaka ; ɓikkon maa, accu mi danya kon noon. Naa innu hokki
yam nga na ? Enen Ɓaleeɓe, sey halleende. (Mm., 25 ans,
prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Si par hasard j’avais le sida, je ne me suiciderais sûrement pas, je le
distribuerais à tout venant (litt. : je le partagerai (comme) une
aumône) ; même les enfants, ne t’en fais pas, je les mettrais au monde
(sous-entendu : je n’avorterais pas sous prétexte qu’ils risquent d’être
infectés par la maladie). N’est-ce pas quelqu’un qui me l’a donné ?
(i.e.: on m’a donné le sida, pourquoi ne le donnerais-je pas à mon
tour ?) Nous, les Noirs, (nous agissons) par pure méchanceté.
RÉACTION DE L’ENTOURAGE DU MALADE
Nyannde, ɓe ɗon ƴama debbo feere haa telee ; o wi’i jonta ɗoo, to
a nyawi sonndaaru, ɓe ndoggataa ma, to a nyawi kaŋseer, yimɓe
ndoggataa ma, ɓe ngudintaa ma, gorko maa faasitittaa yiɗgo ma.
To a nyawi nyawu sukar, yimɓe maa ngudintaa ma, ammaa, to a
nyawi sida, a senndiri bee belɗum fuu, ɓe ɗon ndogge noon, gorko
maa walaa haaje ma. [...] Sonndaaru raaɓan, ɓe ngi’ataa, nyawu
sukar haa maayaa ngu ittataako haa maa..., ammaa sida kam, to
a woodi, bana jonta jonta malaa’ikaajo ɗon wara ittugo maa
yonki. (Mi., 25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Un jour, on interviewait une femme à la télévision. Elle disait que,
maintenant, si vous avez la tuberculose, on ne vous fuira pas, si vous
avez le cancer, les gens ne vous fuiront pas, on ne vous rejettera pas,
votre mari continuera à vous aimer (litt. : ne changera pas d’avis à
t’aimer). Si vous avez le diabète, votre famille ne vous rejettera pas,
mais si vous avez le sida, vous n’aurez plus aucun plaisir, on vous
fuira tout simplement, votre mari n’aura plus envie de vous. (...) La
tuberculose est contagieuse, mais ça ne les dérange pas (litt. : ils ne le
voient pas [comme un problème]), le diabète ne vous lâchera pas
avant la mort..., mais le sida, quand vous l’avez, c’est comme si l’ange
(de la mort) venait sur-le-champ vous ôter la vie.
● caarol sida
► diarrhée du sida

To ɗum caarol sida, min tawan geeraaɗe sida nder coofe. Nyawu
sida, en anndi ngu hurgataako. (Malama Ngazara, infirmier, CMAO
Meskine, 26-04-04)
En cas de diarrhée (provoquée par le) sida, on trouve des ‘vers/ germes’
du sida dans les selles. La maladie du sida, on sait que c’est incurable.
464
siiɓoo
sifa / sifaaji – ka/ɗi (n.) ; < arabe [s¬ifa] « qualité, propriété »
► apparences, aspect extérieur
Bee nyawu sida, taata goɗɗo hooloo sifaaji sam.
Avec le sida, il ne faut absolument pas se fier aux apparences.
► explication(s)
● sifa bolle dammitinaaɗe
► légende des sigles ou des abréviations (litt. : explications des paroles

raccourcies)
● sifa deftere
► mode d’emploi d’un livre

siftora (v.)
► se rappeler (une chose qui s’est éloignée dans la mémoire) ; cf. taaskoo,
numtoo

sigoo (v.)
► stocker, mettre en réserve, épargner
Siga leɗɗe ɗee hiddeeko asaweere warannde !
Mets ces remèdes de côté jusqu’à la semaine prochaine !
Ciga-cigaalo ɓuran keɓa-keɓaalo. (Prov.)
Celui qui épargne (chaque jour) dépasse celui qui trouve (chaque
jour).
● sigaago goɗɗo feere maako
► isoler (un patient) (litt. : garder qqn tout seul)

To goɗɗo nyawi koloraa, min cigoo mo feere maako, min kaɗa


boo yimɓe wargo ndaara mo. (Mahama Idrissa, infirmier, Maroua,
09-04-04)
Lorsque qqn a le choléra, nous l’isolons et nous interdisons qu’on
vienne le voir.

siiɓitoo (v.d.) ; < siiɓoo


► bruit (click) produit en aspirant l’air à travers les dents, la lame de la
langue étant collée derrière elle, les lèvres non serrées
Ce bruit est une marque ostensible de mécontentement, facilement
prise pour une impolitesse.

siiɓoo (v.)
► sucer (en aspirant), aspirer
Ngilngu ciiɓoowu ɗon siiɓoo ƴiiƴam. (Oumarou Hamarwabi,
guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Le ver hématophage suce le sang.

465
siiri
► vider de sa substance
Nyawu siiɓake mo.
La maladie l’a vidé.
● siiɓaago saa’i
► boire du thé (en l’aspirant bruyamment)

siiri / siiriiji – o/ɗi (n.) ; < arabe [s h¬ r] ensorceler »


► mauvais sort ; cf. siiroo
Ce nom d’origine arabe a donné naissance à un verbe, que l’on trouve
à la voix moyenne (siiraago « jeter un mauvais sort à ») et passive
(siireego « être victime d’un mauvais sort »). Toute personne
malveillante est capable de jeter un sort à une autre.
MODE OPÉRATOIRE
Ɓe ɗon ngaɗa siiri bee yowtere barkeehi. Ɓe ɗaɓɓita gonki nder
weendu ndiyam, ndeen ɓe ndaroo nder weendu nduu. Ɓe ayna to
mbeelu yowtere maaki wanngi nder ndiyam goo, suy ɓe itta kadi.
Ɓe njaha, ɓe ngaɗa siiri maɓɓe. (Mal Abdou, guérisseur peul, Bogo,
01-07-04)
On emploie du gui de Piliostigma reticulatum pour faire un sortilège.
On en cherche un qui se trouve dans une mare en eau, puis on se tient
debout dans la mare en question. On attend que l’ombre du gui
apparaisse dans l’eau, puis on le cueille. On va (alors) faire son
sortilège.
DIAGNOSTIC
To goɗɗo siiraama, koo o wari o darii dow suudu honndorde, nde
wa’’ataako mo. Malla boo, o nyawa, to o yehi lopitaal, ɗum
nafaay, o yehi haa mallum’en, ɗum nafaay, o foonda haala siiri.
Mallum oo laarana mo to ɗum siiri. [...] Feere, ciiroowo ɗon nelda
mo yiɗi siiraago baate, feere boo, o ɗon waɗana mo nyawu ngu
hurgataako. [...] Nyawu neldeteengu nguu, ngu walaa
tinndinoore, ngam ɓanndu fuu naawan, lekki ki goɗɗo yari fuu
nafataa, feere kam, haa kosɗe maako mbaata. Feere boo, goɗɗo
seeda bee hakkiilo mum, ndeen o ɗon ukka haalaaji tan. (Mal
Abdou, guérisseur peul, Bogo, 01-07-04)
Si qqn est victime du mauvais sort, même s’il se tient debout sur une
fourmilière à fourmis Messor, elles ne monteront pas sur lui. Ou bien,
quand il est malade et qu’il va à l’hôpital, cela ne sert à rien, il va chez
les marabouts et ça ne sert à rien, il essaie donc (de chercher une
explication) du côté du mauvais sort. Le marabout vérifie (alors) pour
lui s’il s’agit de mauvais sort. (...) Parfois, le jeteur de sorts envoie des
aiguilles à la personne qu’elle veut ensorceler, parfois, elle lui donne
une maladie incurable. (...) Cette maladie « envoyée » n’a pas de
description (particulière), car on souffre de partout, le remède que l’on

466
siiri
peut prendre n’a aucune efficacité, parfois, cela va jusqu’à la paralysie
des jambes. Parfois, la personne perd ses facultés mentales, alors, elle
ne fait que dire n’importe quoi (litt. : elle lance en l’air des paroles
seulement).
PRÉVENTION
Woodi leɗɗe faddaago siiri. To a waɗi ɗe, ciiroowo oo haɓa haa
yi’a bone mum, o waawataa siiraago ma. O faaman a ɗon reeni
hoore maa. [...] Mi ɗon faddoroo siiri bee saragayaahi, ɗaɗi huɗo
jimmitittooɗi nder maayo, hooca gal dow bee gal les maayo, bee
fottataahi. Kanje tatorje, ndollaa njaraa, feere boo cuurnoɗaa
malla boo ngaɗaa layaaru.
Kooƴaa haako saragayaahi, haako fottataahi bee ɗaɗi huɗo goo,
namaa ɗum tatorjum fuu, keɓaa tummude hesre, njo’’inaa kaaƴe
tati bana kaatinɗe, njowaa tummude goo dow toon, loowaa lekki
unaaki nder maare, maɓɓaa bee nyorgo heso pul. Ɓaawo man, to
a wari yiiwaago, talaa kaaƴe feere tati, njo’’inaa bana kaatinɗe,
njooɗoɗaa dow woore, njo’’inaa kosɗe maa dow ɗiɗi luttuɗe, suy
ngiiwoɗaa. To a ɗon yiiwoo, mbi’aa : « Alla heed hakkunde am bee
konne’en am ! ». To a yiiwake, taa ngurtoɗaa pellel man sey to a
wutti. Goɗɗo lallitittaako bee ndiyam ngoɗɗam ; to o yiɗi, sey
janngo. » (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 28-04-04)
Il existe des « philtres » pour se protéger du mauvais sort. Si vous les
faites, le jeteur de sort aura beau faire, mais il s’épuisera et ne pourra
pas vous ensorceler. Il comprendra que vous avez une protection
magique. (...) Je protège contre le mauvais sort avec du Combretum
collinum, avec les racines aériennes d’une herbe qui pousse sur les
berges du mayo, j’en prends en amont et en aval du mayo, ainsi
qu’avec du Phyllanthus maderaspatensis. Ces trois plantes, vous les
faites bouillir et vous en buvez (le décocté), ou bien aussi, vous faites
des fumigations (avec) ou encore, vous faites des amulettes.
Vous prenez des feuilles de Combretum collinum, des feuilles de
Phyllanthus maderaspatensis avec les racines de l’herbe en question ;
vous écrasez ces trois choses, vous prenez une calebasse neuve et vous
disposez trois pierres en forme de foyer, vous posez dessus la
calebasse et y versez le philtre pilé et vous couvrez avec un couvercle
en vannerie tout neuf. Ensuite, lorsque vous allez vous laver, disposez
trois autres pierres que vous placez comme (les pierres d’)un foyer,
asseyez-vous sur l’une et posez vos pieds sur les deux qui restent,
ensuite, vous vous lavez. Pendant que vous vous lavez, vous dites :
« Que Dieu s’interpose entre moi et mes ennemis ! » Une fois que
vous vous êtes lavé, ne quittez pas l’endroit avant d’être sec. La
personne ne se rincera pas avec une autre eau ; si vous voulez le faire,
attendez le lendemain.

467
siiroo
TRAITEMENT
Ɓe ɗon mbi’a siiri hurgataako haa lopitaal. Siiri yi’ataako bee
gite nii noon, ammaa, sey ɓe kawta leɗɗe kaaɗɗe ɓe ndokka innu
yara, o ittoo. (Goggo Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-
05-04)
On dit que le mauvais sort ne se soigne pas à l’hôpital. Le mauvais
sort ne se détecte pas à l’œil nu, mais on associe des remèdes amers
que l’on fait boire à la personne, et il s’enlève.
Leɗɗe bana ko laarani siiri, goɗɗo yiiwoo suurnoo. (Hamann et
Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Les remèdes relatifs à la sorcellerie consistent en bains et en
fumigations.

siiroo (v.) ; < arabe, cf. siiri


► jeter un sort à (qqn)
To ɓe ciirake goɗɗo, a laaran hakkiilo maako sannjake. Fuɗɗam
man, sey ɓe njaara mo haa daaroowo, o laara to fakat ɓe ciiri mo
hiddeeko o ittana mo siiri oo to o waawan. [...] Siiri waɗan goɗɗo
gal hoore, feere ɓanndu ƴakka, feere kosɗe mbaata, malla boo ko
o huuwi fuu, o yejjita. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 28-04-04)
Lorsque l’on a jeté un sort à qqn, vous verrez que son hakkiilo a
changé. Pour commencer, il faut le conduire chez un « voyant » pour
qu’il voie si on lui a vraiment jeté un sort, avant que (ce voyant) puisse
lui enlever ce sort s’il en est capable. (...) Le mauvais sort peut
atteindre qqn à la tête, parfois, il ressentira des pincements dans le
corps, ou ses jambes seront paralysées, ou bien encore, il oubliera tout
ce qu’il fait.
Bana no goɗɗo waawi siiraago, oo boo waawan ittugo, ngam
maayo fuu bee maayo gaɗa mum. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 28-
04-04)
Si qqn a pu jeter un mauvais sort, tel autre pourra aussi l’enlever, car
« au-delà de chaque fleuve, il y en a un autre ». (Ce proverbe signifie
qu’il existe toujours quelque part une personne plus puissante que
celle qui vous a nui. Cf. le proverbe créole haïtien de même sens :
Dèyè mòn gen mòn ; litt. : « derrière la montagne, il y a une mon-
tagne ».)

siiwa (v.)
► verser (un liquide) en un filet de façon que les solides contenus dedans
restent dans le premier récipient
► filtrer (de l’eau) ; cf. sakoo
Le résultat du filtrage est aussi léger que de l’eau.
Ɓooƴe ciiwa ii’am goo, ɗe ngurtina ndiyam, ndeen, ɗam jippoo
nder suudu cille. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar,
468
silla
Maroua, 08-09-04)
Les reins filtrent le sang et font sortir de l’eau. Ensuite, celle-ci
descend dans la vessie.

sikiyaatir / skiyaatir’en – o/ɓe (n.) ; < français « psychiatre »


► psychiatre
To goɗɗo nyawɗo ginnawol, ɓe njaara mo lopitaal mannga, haa
sikiyaatir. Sikiyaatir to o waawaay nyawndaago mo, ɓe ndokkita
mo gaw’en wuro. (Yaya Haman, infirmier guiziga, 27 ans, Maroua,
25-03-04)
Si qqn est atteint de folie, on le conduit à l’hôpital central chez le
psychiatre. Si celui-ci ne réussit pas à le soigner, on le remet aux
chasseurs traditionnels du village.

sikliis / sikliisji – nga/ɗi (n.) ; < français « cycliste »


► culotte de coureur cycliste
► caleçon mi-long utilisé par les femmes
To debbo yiɗaa waaldaago bee gorko maako, o yowndindira
sikliisji.
Quand une femme ne veut pas coucher avec son mari, elle met (deux)
caleçons l’un par-dessus l’autre.

silɓa (v.)
► causer une entorse ou une luxation
Aksidaaŋ silɓi yam kosngal.
L’accident m’a causé une entorse à la cheville.
► subir une entorse ou une luxation
Junngo am silɓi.
J’ai une entorse au poignet. (Litt. : ma main a subi une entorse.)

silɓere / cilɓe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < silɓa


► entorse, luxation

silɓoo (v.)
► avoir une entorse
Kosngal am silɓake wakkati ngaɗmi Aksidaaŋ.
J’ai eu une entorse au pied lors de mon accident.

silla (v.)
► pisser, uriner (le verbe est considéré comme grossier en fulfulde) ; cf. soofa
Ɓinngel silli yam.
L’enfant a pissé sur moi.
Mi waawataa cillol leeso ngool.
Je n’admets pas cette façon de pisser sur le lit. (I.e.: je n’admets pas
469
sillirde
que l’on manque à ses engagements.)
A kalluɗo. Alla halke bana cille sonndu !
Tu es méchant. Que Dieu te fasse disparaître comme l’urine de
l’oiseau !
Ɓe mbi’i to goɗɗo yari giya, saa’i malla gaari fuu, o sillan jur. To
goɗɗo yari, ɗum naastan nder reedu, ndu hooca nafoojum,
celebɗum boo malla ndiyam luttuɗam naastan nder suudu-cille.
To heewi, goɗɗo yaha silla. (Dada Habiba, accoucheuse tradition-
nelle, Meskine, 18-08-04)
On dit que lorsque qqn boit de la bière, du thé ou de la bouillie, il pisse
beaucoup. Lorsque qqn boit, (le liquide) pénètre dans le ventre, qui en
retient la partie utile ; la partie fluide ou le liquide restant pénètre dans
la vessie. Quand (celle-ci) est pleine, la personne doit aller pisser.
sillugo be’’itte
faire pipi au lit
sillugo dardarnde
pisser debout (litt. : pisser de sa hauteur)
sillugo joojoonde
pisser accroupi
sillugo dawɗe mum
pisser sur ses jambes (litt. : pisser sur ses cuisses)
sillugo dubbe mum
pisser sur soi (litt. : pisser (sur) ses fesses)
► éjaculer, émettre du sperme
[...] To a wa’’ake debbo, mani ngaan cillataa yaha haa debbo
waɗa ɓinngel. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
(...) Lorsque tu couches avec une femme, c’est ce sperme que tu
éjacules et qui va dans la femme pour faire un enfant.
sillugo debbo
baiser une femme (grossier en fulfulde comme en français )

sillirde / cillirɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < silla


► méat urétral (litt. : endroit par où on pisse)

sillitora (v.d.) ; < silla


► être énurétique

simta (v.)
► couler goutte à goutte

simtina (v.d.) ; < simta


► faire couler goutte à goutte, instiller

470
sirƴirde
sinka (v.)
► se plaindre de
Kala cinkanɗo reedu fuu, sey min ndaara coofe loorɗe mum haa
aparee, ngam min keɓta gilɗi ɗiyeeji naawata mo. (Sidi Bouba,
laborantin, CSI de Domayo, Maroua, 21-04-04)
Toute personne se plaignant du ventre, nous devons lui faire un
examen de selles au microscope afin de savoir quels sont les vers qui
la font souffrir.

siperapetii – ki (n.) ; < français « super + appétit »


► comprimés de Cyproheptadine dosés à 4 mg
Le nom de ce médicament vient du français « super-appétit ». Les
emballages portent la mention « Bon Apetit » (sic) ou « Syma Ap-
petite » et sont illustrés avec une photo représentant des fruits frais
(ananas, orange, pastèque, banane, mangue pour le premier ; raisin,
fraises, pommes en tranches etc., pour le deuxième). Fabriqué au
Nigeria sous licence indienne ou fabriqué en Inde et commercialisé au
Nigeria par une société nigériane, ce médicament est un antihista-
minique. Il est consommé pour l’un de ses effets secondaires indési-
rables, à savoir la prise de poids. Ce sont les femmes trop maigres qui
le consomment, ou celles qui craignent d’être soupçonnées d’être
porteuses du VIH.
Rewɓe to moɗi siperapetii ni ɗon nyaama ba mooƴu.
Les femmes, dès qu’elles avalent des comprimés de « Super-Appétit »,
elles mangent comme des termites. (Les termites mangent en perma-
nence.)

siroo / sirooji – nga/ɗi (n.) ; < français « sirop »


► sirop
Ɓurna fuu, sirooji ɓe mbinndanta ɓikkon.
Généralement, on prescrit des sirops aux enfants.

sirƴa (v.)
► envoyer un jet de salive entre les dents
► envoyer un jet de liquide (avec une seringue, etc.)
To wakkati nyaamgo waɗi, [...] ɓanndu innu ɗon sirƴa ndiyam [...].
(Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Quand vient l’heure de manger (...) l’organisme secrète (litt. : envoie
un jet) de liquide (dans l’estomac) (...).

sirƴirde – nde (n.d.v.) ; < sirƴa


« (endroit) par où on envoie un jet de salive »
► espace entre les incisives centrales supérieures (dents de chance)

471
sista
Debbo marɗo sirƴirde, dubbe mum belɗe.
La femme qui a des dents de chance est bonne au lit (litt. : ses fesses
sont agréables).

sista – o (n.) ; < pidgin-English < anglais « sister » ; cf. bordeeljo


sistozoom – ngu (n.) ; < français « schistosome »
► schistosome, bilharzie
Ce petit ver rond responsable de la schistosomiase ou bilharziose n’est
connu que des milieux médicaux. Dans l’interview ci-dessous, il
semble que l’on parle à la fois de bilharziose urinaire et de bilharziose
intestinale.
Geeraaɗe sistozoom nder ndiyam ɗe ngoni. To duumol luggi, ɗe
naastan nder koonyolli, ndeen koonyolli boo ndimnan gilɗi ɗii. To
goɗɗo ɗon yiiloo nder ndiyam ɗaam kosɗe cooke, ɗi naastan mo,
tokkoo nder ɗaɗol ii’am haa yottoo suudu-cille. Ɗum naawan
reedu. Goɗɗo saaran ii’am. To ɗum neeɓi, ɗum riman gilɗi
sistozoom. Nyawu nguu, ɗum cille-naange. (Chef de District de
santé de Mindif, 21-05-04)
Les œufs de schistosomes se trouvent dans l’eau. En pleine saison
humide, ils entrent dans des escargots, puis les escargots produisent
ces vers. Si qqn marche (litt. : se promène) dans l’eau nu-pieds, (les
vers) pénètrent en lui, passent par une veine pour atteindre la vessie.
Cela donne mal au ventre. La personne aura des diarrhées sangui-
nolentes (litt. : chiera du sang). Après quelque temps, cela produira
des vers schistosomes. Cette maladie, c’est le cille-naange.

siwaakewal / siwaakeeje – ngal/ɗe (n.d.) ; < siwaakeehi


var. : suwaakewal
► bâtonnet brosse à dents en tige de Salvadora persica

soɓɓundu / coɓɓuli – ndu/ɗi (n.)


► coude
Hokkee junngo, diwa nannga soɓɓundu. (Prov., (Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 29-07-04 ; Dahirou 2004, p. 53)
On lui tend la main, et il saute pour saisir le coude.

sohaaru
► toux persistante, tuberculose ; cf. sonndaaru

sohoo (v.)
► tousser en permanence (toux légère) ; cf. sonndoo

sojjita (v.)
► éclaircir (transitif)

472
sommu
O sojjiti laral maako. cf. makiyaas
Elle s’est éclairci le teint. (Litt. : elle a éclairci sa peau.)
(En français local, on dirait : elle a fait le maquillage.)

sojjitoo (v.)
► éclaircir de teint, être de teint clair, pâlir
Ɓinngel feere, baaba ɓaleejo, daada boɗeejo, ɓe kawta, ɓinngel
maɓɓe sojjitoo. (Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Il y a des enfants dont le père est noir et la mère brune ; ils s’unissent
et leur enfant aura le teint clair.

sokkitoo (v.d.) ; < sokka


► se déboîter, se luxer, se démettre
Hoondu am sokkitake.
Mon doigt s’est luxé.

sola (v.)
► tomber seul, se détacher seul, avorter (intransitif)
Irin reedu’en ɓee, suuno maɓɓe manngo ; to ɓe ndaari huunde a
hokkaay ɓe nde, ɗum wartan haa ɓinngel maɓɓe ; feere ngel sola,
feere boo ngel waɗa suɓaɓre. (Aïssa Tchari, animatrice à l’hôpital
de Bogo, 13-08-04)
Certaines femmes enceintes ont des envies très fortes ; si elles voient
une chose que tu ne leur donnes pas, cela retombera (litt. : reviendra)
sur leur enfant. Parfois, celui-ci avortera (litt. : tombera seul), parfois
il aura des envies (nævus, taches sur la peau).

sollaare / collaaje – nde/ɗe (n.)


► poussière

soma (v.)
► être fatigué
To o huuwi seeɗa ni, o somi.
Dès qu’il travaille un peu, il est fatigué.

sommu – ngu (n.)


► forte envie, convoitise ; cf. suuno
Ɗiggundi njanandi, ɗum sommu ; arƴa-yuppa Allah taboo !
(Prov., CERCP 1988, p. 43)
(Envier) la nourriture raffinée d’autrui, c’est de la convoitise ; que
Dieu (nous) assure (notre) rata en permanence ! (Mieux vaut se
contenter de ce que l’on a à manger, même si c’est moins bon, que de
convoiter la nourriture d’autrui.)

473
sompis
sompis – nga (n.) ; < français « chaude-pisse »
► gonococcie, blennorragie ; syn. koros, gonoo ; cf. cille-naange
DESCRIPTION
Ɓanndu am pat ɗon naawa, ɓaawo am ɗon naawa. To mi turake,
les jaabuuru ɗon naawa, sakko maa to cille nanngi yam.
Ndikkanammi mi sigoo ɗe nder reedu dow mi silla ɗe, ngam ɗe
boɗeeje. Ɗe naawan boo bana yiite. Ɗum ɗon ŋata-ŋata waanee.
Ɓe mbii ɗum cille-naange. Dokta boo wii, nde o laari cille am bee
kuuje maɓɓe ɗee, o wii ɗum sompis, ammaa nga siwaa wangugo
bee goonga. To nga maɓɓi laawol cille, ndeen cillanmi mbordi,
ndeen ɗum ɓurdata naawgo. O hokki yam lekki « Érythro-
mycine », o wii miin bee gorko am fuu, ammaa mi walaa gorko.
(N.W., patiente au CSI de Dargala, 14-06-04)
J’ai mal partout, j’ai mal au dos. Lorsque je me penche en avant, j’ai
mal au bas-ventre, surtout quand j’ai envie de pisser. Mieux vaut pour
moi que je garde (mon urine) dans le ventre plutôt que de pisser, parce
qu’elle est rouge. Elle me fait mal comme du feu. Cela me donne des
élancements, oh là là ! On m’a dit que c’est le cille-naange. L’infir-
mier, lui, a dit, quand il a examiné mes urines avec leur truc, il a dit
que c’était la chaude-pisse, mais qu’elle ne s’était pas encore déclarée
pour de bon. Quand elle aura bouché l’urètre, alors, je pisserai du pus,
et cela fera davantage mal. (L’infirmier) m’a prescrit de l’Érythro-
mycine et il a dit que (c’était) à la fois (pour) moi et mon mari, mais
je n’ai pas de mari.
CAUSES
Ko waɗata sompis, ngam rewɓe ɗuuɗaayno, bee huunde ko
ɓaŋree boo walaa. Ɓinngel debbo, to waɗi duuɓi sappoo e jowi, o
reegilan. To gorko ciki duuɓi noogaas e jowi, hoyɗan. Kanjum
waɗata nyawu. To debbo malla gorko hoyɗi, o nyawan. To o
hoyɗi o ɗon waɗa mooɓodal, ndeen, ndiyam maako ili, fajira waɗi
o lallaay ɗam, ɗum laatoto nyawu. (Baba Aladji, guérisseur,
Lopéré, Maroua, 26-11-04)
Ce qui causait la blennorragie (autrefois), c’était le nombre insuffisant
de femmes et le manque de moyens pour se marier. La fillette, quand
elle a quinze ans, commence à avoir ses règles. Lorsque le (jeune)
homme atteint l’âge de vingt-cinq ans (et qu’il n’est pas marié), il a
des rêves (érotiques). C’est ça qui cause la maladie. Lorsque la femme
ou l’homme font des rêves (érotiques), ils tombent malades. Si
(l’homme) rêve qu’il a une relation sexuelle, que son sperme (litt. :
eau) se répand et que jusqu’au matin il ne le lave pas, cela se
transformera en maladie.
TRANSMISSION
Nyawu sompis raaɓan, ngam to debbo ɗon mari ngu, goɗɗo
474
sonndaaru
wa’’ake mo, ngu raaɓan mo. Ammaa, ngam gendal meere bee
goɗɗo, walaa ko waɗata. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 28-04-04)
La gonococcie est contagieuse, car si une femme l’a, la personne qui
« monte » dessus l’attrapera. Mais le simple fait de vivre avec qqn ne
peut provoquer (de transmission de la maladie).
TRAITEMENT
Lekki sompis, goɗɗo wasa ɗaɗi diiŋaali. To itti ɗi, o ɓolta, o liira ɗi.
Ɓaawo man, o hooƴa biriiji nyaancaaɗi o hawta bee ɗaɗi, o unda
ɗum haa ɗigga tilik. O heɓa kosam, o jiiɓda ɗum suy o yara. Ɗoo
kam koo nyawu waɗi duuɓi noy, goɗɗo sillan suudu maagu.
Feere boo, bee kosamyel ɓe kurgirta sompis. Kosamyel haa karal
ngel woni. Yaake to yimɓe ɗon coda kare, a yi’an ngel ɗon fuɗa. To
a itti ngel, a tawan kosam haa dewel man, ammaa gorgel man
walaa. Ittaa lekkon, kawtaa gorgel bee dewel, unaa, ndollaa bee
kilbu laaciijam, tokkoɗaa yargo haa njamɗitaa booɗɗum.
[...] Malla boo o dolla pinndi tigga-miccitoo o yara. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 28-04-04)
Pour soigner la gonococcie, la personne doit déterrer des racines de
Gardenia sp.. Ensuite, on les pèle et on les fait sécher au soleil. Puis,
on y ajoute des arachides grillées et on pile (le tout) jusqu’à ce que
cela soit réduit en poudre. On le malaxe dans du lait et on le boit.
Ainsi, quel que soit le temps qu’ait duré la maladie, la personne
évacuera par l’urine le gîte de la (gonococcie).
Parfois, on soigne la gonococcie avec Euphorbia hirta et E.
convolvuloides. Cette Euphorbe se trouve sur les vertisols. Lorsque
l’on récolte le sorgho repiqué, on la voit alors pousser. Quand on
l’arrache, on constate que E. hirta contient un lait, alors que E.
convolvuloides n’en contient pas. Vous prenez ces plantes, E.hirta et
E. convolvuloides à la fois, vous les pilez, vous les faites bouillir avec
du natron fibreux, et vous buvez cette décoction jusqu’à complète
guérison.
(...) On peut aussi faire une décoction de fleurs d’Ipomoea fistulosa
que l’on boit.

sompoode – nde
► gros ventre
Gilɗi jalɓalji bee gilɗi daneeji, nder sompoode ɗi njooɗotoo.
(Sadou Bongo, guérisseur, Dogba, 29-04-04)
Les ascaris et les ténias, c’est dans les gros ventres qu’ils demeurent.

sonndaaru – ngu (n.) ; < sonndoo


► toux rebelle, bronchite ; cf. ɗoyru
► broncho-pneumonie
► tuberculose

475
sonndaaru
Ce terme désigne toutes les affections respiratoires accompagnées de
toux incoercible. Il dérive du verbe sonndoo qui signifie « avoir une
forte toux ». Pour la toux du bébé, cf. ngeldaande.
Dans l’emploi des personnels de santé, désigne généralement la
tuberculose (cf. Schönenberger et Parietti 2001) ou plus rarement la
bronchite. Il semble, corrélativement, que les personnels hospitaliers,
quand ils parlent français aux patients, appellent « bronchite » la
tuberculose, fût-elle osseuse. Est-ce par désir volontaire d’euphémi-
sation ? Certains infirmiers parlent de « sonndaaru des poumons /
des os » pour distinguer la tuberculose pulmonaire de la tuberculose
osseuse. Cela n’a aucun sens en fulfulde mais prouve que le terme de
sonndaaru est pris dans le sens de « tuberculose ».
► toux rebelle, bronchite
CAUSES
Ko waɗata sonndaaru, feere kuroori bu’e na’i bee baali, malla
be’i, to naasti nder reedu goɗɗo. Ɗum waɗa mo ndamba. To
hurgaaki, gilɗi ngurtinan ɗum daga reedu, mba’’ina nder
wiɓɓere. Ndeen, bana no ndaardeten puundi nyaamtata jamɗe,
noon kuuje ɗee boo nyaamtirta bumsuɗe. To cuurɗe tabaa koo
kiye fuu, to heewi nder wiɓɓere, ɓalwinan bumsuɗe, ndeen ɗe
tampa. Ɓaawo ɗoon, ɗum hokka mo sonndaaru. Woodi njaram
feere ɓe ngaɗata haa ɗoo bee bu’e yimɓe fuu, innde maajam arge.
Ɓe ndollataa ɗam sam. Ɗam ɗon heewi saltee noon. Kanjam boo
ɗam hokkan sonndaaru. (Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul,
Dargala, 09-06-04)
Ce qui provoque le sonndaaru, (c’est que) parfois la poudre de
bouses de vaches ou de crottes de moutons ou de chèvres pénètre dans
le ventre de qqn. Cela lui donne un rhume (ndamba). S’il n’est pas
soigné, les vers sortent du ventre ces choses (poudres d’excréments)
et les font monter dans la poitrine. Puis, de même que nous voyons la
rouille attaquer le fer, de même ces choses attaquent les poumons. La
fumée de n’importe quel tabac, quand elle emplit la poitrine, noircit
les poumons, puis ceux-ci s’affaiblissent. Ensuite, cela donne le
sonndaaru. Il existe une boisson que l’on fait par ici, même avec des
excréments humains, elle s’appelle arge. On ne la fait pas bouillir du
tout. Elle est donc remplie d’impuretés. Cela aussi donne le son-
ndaaru.
Gilɗi jalɓalji ngaɗata sonndaaru. Ɗi ɗon nyaama bumsuɗe goɗɗo
haa to ɗum jaggi, innu fuɗɗa sonndaago. (Boubakary, marabout,
Doualaré, Maroua, 23-11-04)
Ce sont les ascaris qui provoquent le sonndaaru. Ils dévorent les
poumons de la personne jusqu’à ce que cela atteigne un seuil élevé de
gravité et que la personne commence à tousser fortement.

476
sonndaaru
TRAITEMENT
To ɗum sonndaaru nonnoon, mi nama ɓikkon mura-tuuta bee
bu’e baɓɓatti bee barkeeho bee leeɓol. Mi hawta, mi dolla,
nyawɗo yara, ndeen ndu hoynan. (Ousmanou Hamarwabi,
guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
En cas de simple bronchite, j’écrase des graines de Strychnos innocua
avec des crottes de criquets, des feuilles de Piliostigma reticulatum et
du beurre frais. Je mets tout ça ensemble et je le fais bouillir, le malade
en boit et (la bronchite) est soulagée.
Sonndaaru nannganndu daande, ɗum ngilngu ŋelinta nde haa
innu sonndoo, feere o tuuta. Ɓe ɗon pettina masarji boɗeeji
duumtuɗi, ɓe nama, ɓe ɗaɓɓita toomndi suudu bee cittaaje
boɗeeje, ɓe kawta ɗum bee mannda-kiiki, ɓe una haa ɗigga. To
innu man ɗon sonndoo, o nokka, o mukkoo. To o tokkindiri ni, o
yamɗitan. Feere boo, laalaaje tanni haa haako man timmi, o una
bee mannda-kiiki, o hawta bee masarru woɗeeru, heɓa leppol,
haɓɓa ɗum. Nde o maati sonndaaru man fuu, o nokka o mukkoo
haa ndu ittoo. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule, Dogba, 12-05-04)
La toux qui prend à la gorge, c’est un ‘germe’ qui la grattouille jusqu’à
faire tousser ou vomir la personne. On fait éclater du maïs rouge de
l’année précédente, on l’écrase, on cherche de la suie de maison et des
piments rouges ; on y ajoute du sel mannda-kiiki, on pile pour
réduire en poudre. Si qqn tousse, il doit en prendre une poignée et la
mettre dans la bouche. S’il continue de cette façon, il guérira.
Autrement, on utilise des écorces sèches de Balanites prises là où il
n’y a plus de feuilles, on les pile avec le sel mannda-kiiki, on ajoute
du maïs rouge, on prend un tissu et on y emballe le tout. Dès que l’on
sent la toux, on en prend une poignée et on la met dans la bouche pour
que (la toux) cesse.
► tuberculose
Walaa doole goɗɗo to ɗon mari ciiɓoowu sey o mara sonndaaru.
Ɗum haala jaahili’en ngeewtata tan. Goɗɗo foti mara ciiɓoowu
haa ngu timmina mo o marataa sonndaaru. Foti ciiɓoowu ɗon
ɓilla mo o waɗa sonndaaru boo, ngam goɗɗo feere foti mara
sonndaaru nder i’e, ɗum laaranaay nyawu ciiɓoowu. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
Il n’est pas obligatoire qu’un malade du sida ait aussi la tuberculose.
Ce ne sont que des racontars d’ignorants. Qqn peut avoir le sida au
point d’en mourir, sans être tuberculeux. Il se peut qu’il soit affecté à
la fois par le sida et par la tuberculose, car on peut avoir la tuberculose
dans les os, cela n’a rien à voir avec le sida.

477
sonndaaru
DESCRIPTION
(A) PAR LE PATIENT
Becce naawata yam. Aran kam, waɗi yam bana tiggere salii
tiggitaago. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum, Petté,
28-05-04)
J’avais mal aux côtes. Au début, cela m’a fait comme une douleur
perçante qui refusait de disparaître (litt. : de se « désenfoncer »).
(B) PAR L’INFIRMIER
Haa ko anndumi, to goɗɗo nyawi sonndaaru, o sonndoto ɓurna fuu
jemma jemma, ɓanndu huɓɓan, o wulinan boo. Leɗɗe ɓaawooje
ɓe ndokkata haala feewtingo ɓanndu, ɗoo fuu nafataa mo. To
jemma waɗi ni, ɓanndu fuɗɗiti naawgo. Sonndaago man yaake
feere ɗon jilli bee keƴƴe ƴiiƴam, yaake feere boo, ɗon wurtina bana
mbordi. To ɓe ndaari haa radiyoo, ɓe tawan alaama kuuje ɗee.
Bana nii min keɓtirta goɗɗo ɗon bee sonndaaru. (Amadou Roufaou,
infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
D’après ce que je sais, lorsque qqn souffre de la tuberculose, il tousse
surtout la nuit, son corps est brûlant et il transpire. Les médicaments
courants que l’on donne pour calmer la fièvre (litt. : refroidir le corps)
n’ont aucune efficacité sur lui. Dès que la nuit tombe, il recommence
à souffrir. Sa toux, parfois, est mélangée à des caillots de sang, parfois
encore, elle sort comme du pus. Si on l’examine à la radio, on trouve
la trace de cela. C’est comme ça que l’on comprend que qqn a la
tuberculose.
DIAGNOSTIC
Ɓe kooƴi kaartudi am, ɓe njaarimmi radiyoo, ɓe kooƴi ƴiiƴam am
fuu. Ammaa haa ɓe paama ɗum sonndaaru, haa kaartudi ɓe tawi
ngilkon. (N.A., Petté, 28-05-04)
On a pris mon crachat, on m’a conduite à la radio, on a aussi prélevé
mon sang. Mais, ce qui leur a fait comprendre qu’il s’agissait de
tuberculose, c’est le crachat dans lequel ils ont découvert des
‘germes’.
CAUSES SELON DES FEMMES
Nyawu sonndaaru nder ɓanndu paatuuru woni. Waatoo ɓe mbi’i
ɗum gaasa maaru hokkata goɗɗo sonndaaru, to ka naasti nder
nyaamdu innu nyaamata. (Ammaré, 62 ans, ménagère peule,
Dogba, 12-04-04)
Le sonndaaru se trouve dans le corps du chat. C’est-à-dire que ce
sont ses poils qui donnent la maladie à qqn, dit-on, si (ces poils)
entrent dans le manger de la personne.
Haa tiggere ndee fuɗɗa yam ɗoo, ɗum duumol. Mi ɗonno dilla
Marwa. A anndi laawol Pette amin ɗoo duumol kam, ngol
wooɗaay. Mi ɗon efti ɓinngel boo. Suy huunde tiggimmi, salii
478
sonndaaru
tiggitaago. Teema nde ɓinngel ngeel teddungel, kanjum fofani
yam nyawu sonndaaru nguu. (N.A., Petté, 28-05-04)
C’est à la saison des pluies qu’a débuté pour moi cette douleur
perçante. J’étais en route pour Maroua. Vous savez qu’en saison des
pluies, notre route de Petté n’est pas bonne. Je portais un enfant
également. Puis, quelque chose s’est « enfoncé » en moi et a refusé de
se « désenfoncer ». Peut-être, comme cet enfant était lourd, est-cela
qui m’a causé cette maladie de la tuberculose. (En l’occurrence, il
s’agissait bien de tuberculose, puisque le diagnostic a été posé après
examen des crachats par le laboratoire de l’hôpital de Petté.)
CAUSES SELON DES INFIRMIERS ET MÉDECINS
Woodi gilɗi nder kosam nagge. To goɗɗo yari ɗam dollaaka, o
heɓan gilɗi ɗii. Ammaa, ɗi ngiɗaa naange. To goɗɗo yari ɗam,
nyalli nder ɗowdi, o nyawan. To ɗi naasti nder reedu, ɗi ndillan
haa wiɓɓere nder bumsuɗe. Feere to neeɓi, ɗi naastan nder i’al
ɓaawo.
Geeraaɗe gilɗi sonndaaru ɗon nder henndu. To ɗe naasti nder
goɗɗo gal kine, ndeen, goɗɗo oo o sonndoto, o wi’an o ɗon mari
ndamba. To hurgaaki, haa waɗi asaweeje ɗidi malla tati, ɗum
laatanto mo sonndaaru.
Gilɗi feere boo ndaaɓan noon, bana to a hawti nder baaldal bee
marɗo sonndaaru, o raaɓete. To marɗo ndu ɗojji haa les maa,
ɗum raaɓete. To debbo woodi sonndaaru, o raaɓan ɓinngel
maako musinanngel gal kosam. (Chef de District de santé, Mindif,
21-05-04)
Il y a des ‘germes’ dans le lait de vache. Si qqn en boit sans qu’il ait
été bouilli, il aura ces ‘germes’. Mais (les germes en question)
n’aiment pas le soleil. Si la personne a bu (le lait) et a passé la journée
à l’ombre, elle sera malade. Lorsque les (germes) sont entrés dans
l’estomac, ils se rendent aux poumons, dans la poitrine. Parfois, après
quelque temps, ils pénètrent dans la colonne vertébrale.
Les œufs des ‘germes’ de tuberculose se trouvent dans l’air. Lorsqu’ils
pénètrent dans la personne par le nez, alors, celle-ci tousse, elle dit
qu’elle a un rhume (ndamba). Si elle reste deux ou trois semaines sans
se soigner, cela se transformera pour elle en tuberculose.
Certains ‘germes’ sont contaminants ; par exemple, si vous vous
unissez sexuellement avec une personne atteinte de tuberculose, elle
vous contaminera. Si la personne tuberculeuse tousse sur vous, cela
vous contaminera. Si une femme a la tuberculose, elle contaminera
son nourrisson par le lait.
Min tawan gilɗi nyawu sonndaaru nder kaartudi nyawɗo. Woɗɓe
feere, gilɗi man ngalaa nder kaartudi, ammaa, to ɓe ngaɗi
radiyoo, min ɗon tawa ɗi nder bumsuɗe. Feere boo, ɗi ɗon
mooɓtoo nder ɓanndu noon, masalan nder reedu, ndu uppa ;
479
sonndaaru
walla boo nder ɓooƴe. Noone nyawu man ɗon geɓe tati : son-
ndaaru nder reedu, sonndaaru nder bumsuɗe, bee sonndaaru
nder ɓooƴe. (Noël Djavaï, infirmier guiziga, Meskine, 01-04-04)
On trouve les ‘germes’ de la tuberculose dans les crachats du malade.
Chez certains, les ‘germes’ ne se trouvent pas dans les crachats, mais
si l’on fait une radio, on en trouve dans les poumons. Chez d’autres,
(ces ‘germes’) s’amassent dans le corps seulement, par exemple dans
le ventre, qui enfle, ou bien encore dans les reins. Il y a trois sortes de
tuberculose : la tuberculose abdominale, la tuberculose pulmonaire et
la tuberculose rénale.
Sonndaaru ɗon nannga goɗɗo haa bumsuɗe, nder ƴiƴe, haa
koppi, bee asaale. Ammaa ɗi limtumi ɗoo fuu, ɗum batte
sonndaaru bumsuɗe, ngam hiddeeko ngu jippoo nder ƴiƴe, sey to
ngu saalake gal bumsuɗe. To ngilngu sonndaaru saalake gal
bumsuɗe, ɗum sonndataa mo tum, ngu jippoo haa pellel min
mbi’ata « zone de choix ». (Amadou Roufaou, infirmier, hôpital de
Petté, 28-05-04)
La tuberculose saisit la personne aux poumons, dans les os, dans les
genoux, dans les hanches. Mais tout ce que j’ai énuméré, ce sont les
marques de la tuberculose pulmonaire, car, avant de descendre dans
les os, il faut qu’elle soit passée par les poumons. Lorsque le germe
de la tuberculose passe par les poumons, cela ne donne pas toujours
une tuberculose pulmonaire, cela peut descendre dans un endroit que
nous appelons « zone de choix ».
Sonndaaru haa collaaje ndu nanngata goɗɗo. Ndu naasta nder
bumsuɗe, ndu jooɗoo toon. To ɓinngel foofi gilɗi, ɗi naastan nder
bumsuɗe, waɗa mbordi nder toon. Kanjum watta ɓinngel ɗon
sonndoo. [...] Ndu nanngan koo mawɓe fuu. Ɓikkon ɗuuɗaay
margo sooje ɓanndu, ammaa mawɗo woodi sooje’en maaru. To
nyawu naasti ɓinngel, ngel duuɓi jowi haa les, ndu torran ngel
jamum, ngam ngel walaa sooje’en maaru. (Bimoutch Ndjidda, 44
ans, infirmier guiziga, Dogba, 27-04-04)
La bronchite (l’infirmier venait de diagnostiquer cette affection chez
un enfant), c’est dans la poussière qu’elle prend la personne. Elle
(bronchite) pénètre dans les poumons et s’y installe. Lorsque l’enfant
a respiré les ‘germes’, ils pénètrent dans les poumons et cela fait du
pus à l’intérieur. C’est cela qui fait tousser l’enfant. (...) Elle prend
également les adultes. Les enfants n’ont pas beaucoup de défenses
immunitaires (litt. : de soldats du corps), mais l’adulte en a. Si la
maladie est entrée dans un enfant de cinq ans et en dessous, elle le
dérange beaucoup, car il n’a pas de défenses immunitaires.
Gilɗi sonndaaru ɗon ngiiloo nder henndu tan. Feere nyawɗo ngu,
to haartake tuuti haa lesdi, ɗum jillootiran bee collaaje. To jamo
foofi henndu nduu, o nyawan sonndaaru. [...] Nder collaaje ɗee,
480
sonndaaru
gilɗi ɗon nder toon. To o foofi, ɗi tokkoo gal daande, ɗi ndilla gal
bumsuɗe, suy ɗi mborɗa. [...] Nyawu sonndaaru raaɓataa gal
nyaamdu, koo a ɗon nyaamda bee marɗo nyawu nguu, sey gal
foofgo tan ngu raaɓata. (Amadou Roufaou, infirmier, hôpital de
Petté, 28-05-04)
Les germes de la tuberculose se déplacent (litt. : se promènent)
seulement dans l’air. Parfois, lorsqu’un tuberculeux se racle la gorge
et crache par terre, cela se mélange avec la poussière (de l’air). Si une
personne saine respire cet air, elle aura la tuberculose. (...) C’est dans
cette poussière que se trouvent les germes de la tuberculose. Si qqn la
respire, ils passent par la gorge, ils se rendent aux poumons, puis ils
donnent du pus. (...) La tuberculose ne s’attrape pas par la nourriture,
même si vous mangez avec un tuberculeux, elle s’attrape seulement
par les voies respiratoires.
TRAITEMENT
To sonndaaru nanngi goɗɗo, sinaa to Alla hurgi mo, ngam koo
haa lopitaal, sey o jooɗoo lebbi jeego’o ngu fuɗɗa hoynugo. To
haa ɓaleeɓe boo, sinaa to Alla wapii mo bee lekki booɗki, sinaa
noon, caɗɗum ngu hurgoo. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-04)
Lorsque qqn a la tuberculose, à moins que Dieu ne le guérisse, même
si (il va) à l’hôpital, il doit y rester six mois avant de voir son état
s’améliorer. Dans le cas des traitements indigènes (litt. : chez les
Noirs), il faut que Dieu lui fasse trouver un bon remède, sinon, la
maladie se guérira difficilement.
To ɓe ndokki goɗɗo lekki sonndaaru ki lebbi ɗiɗi haa o moɗa, o
yejjiti o diwi moɗgo ki, nyawu nguu foti dartoo. To ngu dartake
boo, ɗum laatoto o ɗon mari sonndaaru haa foroy. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
Si l’on donne à qqn un médicament contre la tuberculose à prendre
pendant deux mois, qu’il l’oublie et qu’il saute une prise, la maladie
peut réapparaître. Et si elle réapparaît, il se peut qu’il ait (alors) une
tuberculose incurable.
● sonndaaru bumsuɗe
► tuberculose pulmonaire (terme employé uniquement en milieu médical ;

ne fait pas sens pour le commun)


● sonndaaru ɓikkon
► coqueluche (litt. : toux rebelle des enfants) ; syn. teko

● sonndaaru fitinaaru
► broncho-pneumonie (?) (litt. : toux rebelle)

Caka nyawuuji ɗi min mbaawataa nyawndaago, woodi


sonndaaru fitinaaru, tuutnanndu ii’am. (Noël Djavaï, infirmier,
Meskine, 01-04-04)
481
sonnde
Parmi les maladies que nous ne pouvons pas soigner, il y a la
‘tuberculose rebelle’, qui fait vomir du sang.
● sonndaaru hiindu
► bronchite chronique (litt. : toux ancienne)

● sonndaaru i’e
► tuberculose osseuse (terme employé uniquement en milieu médical ; ne

fait pas sens pour le commun)


● sonndaaru manngu
► tuberculose (litt. : grande toux)

● sonndaaru ndamba
► toux de rhino-pharyngite

sonnde – nde (n.) ; < français « sonde »


► sonde urinaire
Sonnde, ɗum kawsuwol ndopta loowata haa nder sillirde nyawɗo
o heɓa cille maako ngurtoo. (Ahidjo, infirmier à l’hôpital de Bogo,
13-08-04)
Le sonde est un tuyau en plastique que l’infirmier passe dans le méat
urinaire du/de la malade pour que son urine puisse sortir.

sonndoo (v.)
► tousser fortement, avoir une toux incoercible

soobaajo / soobiraaɓe – o/ɓe ; < kanuri [*saÁba] > [saÁwa] « ami, cama-
rade » ; < arabe [s¬ h¬ b] « ami, camarade, compagnon »
► ami, camarade ; cf. sappaajo
Anciennement, désignait un ami de sexe masculin pour une personne
de sexe masculin. Actuellement, s’est étendu aux deux sexes.
● soobaajo daande bee hoore
► ami(e) intime (litt. : ami du cou et de la tête)

soofa (v.)
► être mouillé, se mouiller
To a soofi kam, yiiwa ɓuri. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Si tu es mouillé, lave-toi (carrément), ça vaut mieux ! (Autant aller
jusqu’au bout d’une action timidement engagée.)
● soofgo ɓernde
► avoir la nausée (litt. : être mouillé de l’épigastre)

► aller aux toilettes (euphémisme) ; syn. sela, widdoo


Mi yiɗi soofgo.
J’ai besoin d’aller aux toilettes.

482
sooynde
soofna (v.d.) ; < soofa
► mouiller
► faire macérer (une préparation médicinale)

soofna-yara – ki (n.c.)
« (on) mouille / (on) boit »
► macération à boire

soofnere / coofne – nde/ɗe (n.d.v.) ; < soofna


► macéré
Soofnere bordooɗe baali hurgan fuuli bee ŋatannde saysayɗo.
Le macéré de crottes de moutons soigne le fuuli et la morsure
d’araignée.

sooje ɓanndu / sooje’en ɓanndu – o/ɓe (s.n.)


► défenses immunitaires, anticorps, antigènes ; (litt. : soldat du corps)
Ɓikkon ɗuuɗaay margo sooje ɓanndu, ammaa mawɗo woodi
sooje’en maaru. [...] Haa ɓanndu goɗɗo timmina waɗgo sooje’en
mum, ɗum yahanan duuɓi sappoo e nay. Sooje’en paddotoo
nyawu haa nder ɓanndu, malla boo koo ngu nanngi ndu, ɗum
torrataa ndu jamum. (Bimoutch Ndjidda, 44 ans, infirmier guiziga,
Dogba, 27-04-04)
Les enfants n’ont pas beaucoup de défenses immunitaires, mais
l’adulte en a. (...) Pour que le corps ait la totalité de ses défenses
immunitaires, il faut atteindre l’âge de quatorze ans. Les défenses
empêchent la maladie d’entrer dans le corps, ou, si toutefois elle l’a
déjà affecté, elle ne le dérangera pas trop.

sook- (adj.)
► vide, nu
Dokta’en kaɗi goɗɗo waaloo cooko, ngam ɓurna waalotooɓe
bilaa limce, nyawuuji nanngata.
Les médecins/infirmiers interdisent que l’on se couche nu, car la
plupart de ceux qui dorment sans vêtements tombent malades (litt. :
les maladies les prennent).
A warti liingu keccu.
Tu es nu comme un ver. (Litt. : tu es devenu un poisson frais.)
(Expression codée et détournée.)

sooynde – nde (n.d.v.) ; < sooya


► manque
● sooynde nguure
► manque de vivres
► sous-alimentation
483
sorkoo
● sooynde nyaamdu
► manque de nourriture
Wakkati to duumol naasti, sooynde nyaamdu wartirta kuuje fuu
buutu, sey nyaamdu tan saɗndu.
Quand commence la saison humide, le manque de nourriture rend
toutes les choses bon marché, seule la nourriture est chère.
► sous-alimentation

To ɓinngel nyawi meece, min ɗon mbi’a daada maagel waɗana


ngel gaari maatundi biriiji bee sukar, o nyaamna ngel boo kuuje
belɗe, ngam ɓurna nyawuuji bana ɗii ɗoo fuu, ɗum sooynde
nyaamdu woondu waɗata ɗi. (Yaya, infirmier, hôpital de Bogo, 29-
06-04)
Quand un enfant a la rougeole, nous disons à sa mère de lui faire de
la bouillie avec suffisamment d’arachide et de sucre, et de lui faire
manger de bonnes choses, car, la plupart des maladies de ce genre sont
dues à une sous-alimentation.

sorkoo (v.)
► avaler de travers, s’étouffer
Yaake feere, to ɓe ɗon njarna ɓinngel, ngel ɗon sorkoo, ngam ɓe
cukki kine maagel ɓe njooftaay law ; ammaa, to ɓe ɗon cukkita
law, ngel sorkataako. Ɓe mbicca ndiyam peewɗam dow maagel
haa ngel heɓa ngel yara law. (Mama Kaltoum, ménagère peule,
Dogba, 05-05-04)
Parfois, quand on fait boire un enfant, il s’étouffe (avale de travers)
parce qu’on lui bouche le nez trop longtemps (litt. : sans le relâcher
vite), mais, si on le débouche vite, l’enfant ne s’étouffe pas. On jette
sur lui de l’eau froide pour le faire boire vite.

sosɓina (v.d.)
► donner naissance par éclosion à
Gilɗi ndufa geeraaɗe nder teteki, geeraaɗe man cosɓina ngilkon.
Les vers pondent des œufs dans l’intestin, et ces œufs donnent
naissance à de petits vers.

sotoore / sotooje – nde/ɗe (n.)


► ulcère

sotta (v.)
► se déplacer
► céder à une médication (maladie)
Ɓe ɗon kurgira garsa sey bee binndi tan, malla boo moccugo. [...]
To ka sottaay, ɗoo kam naa ɗum garsa. (Baba Djimilla, 65 ans,
marabout peul, Dogba, 07-05-04)
484
sulmoo
On soigne le garsa uniquement avec des écrits (coraniques) ou par
des incantations accompagnées de crachotements. (...) Si la maladie
ne s’en va pas, alors, c’est qu’il ne s’agit pas de garsa.

sufta (v.)
► sevrer
Koo to ɓinngel suftaama ngel acci musingo, taata daada maagel
waawa ngel, sinaa noon, ngel nyawan en’ente. (Didja épouse
Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala, 09-06-04)
Même quand un enfant est sevré et qu’il a cessé de téter, sa mère ne
doit pas le porter sur le dos, sinon, il aura le en’ente.

suɓaɓre / cuɓaɓe – nde/ɗe (n.)


► envie, nævus, tache de naissance
Irin reedu’en ɓee, suuno maɓɓe manngo ; to ɓe ndaari huunde a
hokkaay ɓe nde, ɗum wartan haa ɓinngel maɓɓe ; feere ngel sola,
feere boo ngel waɗa suɓaɓre. (Aïssa Tchari, animatrice à l’hôpital
de Bogo, 13-08-04)
Certaines femmes enceintes ont des envies très fortes ; si elles voient
une chose que tu ne leur donnes pas, cela retombera (litt. : reviendra)
sur leur enfant. Parfois, celui-ci avortera (litt. : tombera seul), parfois
il aura des envies (nævus, taches sur la peau).

sukaajo / suka’en – o/ɓe (n.)


► homme jeune (de 18 à 35 ans environ) ; cf. derkeejo

sukaaku – ngu (n.d.) ; < suka


► jeunesse dans la force de l’âge (18-35 ans)

sukar – ɗam (n.) ; cf. sukkar


sukɗa (v.d.) ; < suka
► devenir jeune homme (vers l’âge de 18 ans)

sukkar – ɗam (n.) ; < arabe [sukkar ] « sucre » (< langues indo-iraniennes)
var. sukar
► sucre ; cf. nyawu

sulmoo (v.)
► se laver le visage
To gite innu ɗon naawa, o itta bileeji jumɗokkal, o dolla, o toɓɓa
nder gite. Fajira fuu, o sulmoroo bee ndiyam ɗaam. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 20-03-05)
Lorsque qqn a mal aux yeux, il doit prendre des plumes d’ombrette et
les faire bouillir, puis instiller (le bouillon de cuisson) dans les yeux.

485
suma
Tous les matins, il doit se laver le visage avec ce liquide.

suma (v.)
► cautériser
Goɗɗo amin to ɗon bee ɓuudi juwe, min cuma mo bee laɓi gulki.
(Oumarou Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
Lorsque qqn de chez nous a une enflure causée par le peewri, nous la
lui cautérisons avec un couteau brûlant.

sumre / cume – nde/ɗe (n.d.v.) ; < suma


► brûlure d’estomac ; syn. gulol ɓernde

sunna – ka (n.) ; < arabe [sunna] « tradition musulmane »


► tradition islamique
► devoir conjugal, relations sexuelles (euphémisme) ; cf. baaldal

surƴa (v.)
► avoir la diarrhée (pour les nourrissons)

susaar – nga (n.) ; < français « surcharge »


► fait de monter à plus de deux sur une moto, ou dépasser le nombre de
passagers autorisés dans un véhicule
► surcharge dans un véhicule
● wa’’aago susaar
► monter à plus de deux sur une moto

► monter en surnombre dans un véhicule

● waɗgo susaar
► être en surcharge (véhicule)

► surcharger (un véhicule)

susetee / suseteeji – nga/ɗi (n.)


► société, firme

suudu / cuuɗi – ndu/ɗi (n.)


► maison, case, chambre, pièce (dans une maison)
Suudu, dammugal naastirte. (Prov., Modibo Bello Amadou)
La maison, c’est par la porte qu’on y pénètre. (Il faut procéder en
suivant l’ordre normal des choses.)
To suudu maaɗa ɗum daarorɗe, taata aartu fiɗgo bee kaaƴe.
(Prov., Modibo Bello Amadou)
Si ta maison est en verre, ne commence pas à lancer des cailloux (sur
qqn) !
● cuurel telefoon (syn. kolbos)
► cabine téléphonique (litt. : petite case de téléphone)

486
suudu-ɓinngel
● suudu ɓesningo rewɓe
►salle d’accouchement (litt. : salle pour faire accoucher les femmes)
● suudu feewndu
► pièce climatisée (i.e. salle d’opération ; litt. : pièce froide)

● suudu goonga
► l’au-delà (litt. : la case de la vérité)

● suudu laargo coofe


► laboratoire d’analyses médicales (litt. : chambre où l’on regarde les

selles)
● suudu laargo nyawɓe
► salle de consultation (litt. : chambre où l’on regarde les malades)

● suudu nyawndaago
► salle de soins (point de vue du patient) (litt. : chambre où l’on se soigne)

● suudu nyawndugo
► salle de soins (point de vue du soignant) (litt. : chambre où l’on soigne)

● suudu seekgo (syn. bulook)


► salle d’opération (litt. : chambre où l’on déchire)

● suudu siga
► magasin de stockage (syn. magazeŋ) (litt. : case de réserve)

● suudu wallingo nyawɓe


► salle d’hospitalisation (litt. : chambre pour faire coucher les malades)

► compartiment, chambre, réceptacle, logement ; cf. suudu-ɓinngel


● suudu bu’e (cf. nyaama)
► rectum, ampoule rectale (litt. : réceptacle des excréments)

● suudu cille
► vessie (litt. : réceptacle de l’urine)

● suudu coowoowri (cf. ndeera)


► estomac ou gros intestin (litt. : réceptacle du bol alimentaire)

● suudu geeraaɗe
► ovaire (litt. : compartiment des œufs)

● suudu gite
► orbite

● suudu mani
► vésicule séminale (conçue comme un réceptacle ; litt. : compartiment du

sperme)
● suudu nyawu
► le gîte de la maladie (endroit où la maladie est installée dans le corps)

suudu-ɓinngel / cuuɗi-ɓikkon – ndu/ɗi (n.c.)


► utérus (litt. : compartiment de l’enfant) ; syn. rennga
Kuugal suudu-ɓinngel, jaɓɓaago yeeraande laatotoonde ɓinngel.
487
suunee
(Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Le rôle de l’utérus, c’est d’accueillir l’ovule qui va se transformer en
enfant/fœtus.
Suudu-ɓinngel seeki.
Il y a eu rupture de l’utérus. (Litt. : le compartiment de l’enfant s’est
déchiré.)
suudu-ɓinngel to wurtake
en cas de prolapsus vaginal
● suudu-ɓinngel seekaandu
► utérus cicatriciel (litt. : utérus qui a été opéré)

● dammugal suudu-ɓinngel
► col de l’utérus (en tant qu’orifice ; litt. : porte du compartiment de

l’enfant)

suunee (v.)
► convoiter
► être envieux, avoir une forte envie
Cuunaanga hawti e kaajaanga.
Le gros frustré a rencontré la grosse en manque. (Insulte) (Moquerie
à l’adresse d’un couple fondé de part et d’autre sur une frustration
sexuelle. Employé métaphoriquement pour stigmatiser des gens dont
l’entente ne repose que sur l’appât d’un gain.)

suuno – ngo (n.)


► forte envie, convoitise, fringale ; cf. sommu
Le terme est employé notamment pour désigner l’envie des femmes
enceintes (sentiment de forte convoitise survenant pendant la gros-
sesse et auquel on attribue des avortements, s’il n’est pas assouvi,
ainsi que certaines lésions de la peau chez le bébé).
Irin reedu’en ɓee, suuno maɓɓe manngo ; to ɓe ndaari huunde a
hokkaay ɓe nde, ɗum wartan haa ɓinngel maɓɓe ; feere ngel sola,
feere boo ngel waɗa suɓaɓre. (Aïssa Tchari, animatrice à l’hôpital
de Bogo, 13-08-04)
Certaines femmes enceintes ont des envies très fortes ; si elles voient
une chose que tu ne leur donnes pas, cela retombera (litt. : reviendra)
sur leur enfant. Parfois, celui-ci avortera (litt. : tombera seul), parfois
il aura des envies (nævus, taches sur la peau).
Yiigo jey suuno. (Prov., Modibo Bello Amadou)
La vue engendre la convoitise. (Litt. : voir, [c’est] posséder la
convoitise)
Suuno Daada Banka wa’’ini sikaare, dillani njanandi.
Par fringale, Dada Banka a mis sa marmite au feu et est partie
(manger) la nourriture d’une autre (femme). (Ce faisant, D.B. risque
488
suuseet
de retrouver le contenu de sa propre marmite brûlé.)

suurnoo (v.) ; < suura


► se faire des fumigations (avec de la vapeur ou de la fumée)
Nde ndollumi ɗaɗi lekki haa ki waywi, koocumi leppol, cuddiimi
dow fayannde lekki, maɓɓititmi nde, suy poofmi cuurɗe maajum.
(Oumarou Moussa, hospitalisé à Petté, 31-05-04)
Une fois que j’ai fait bouillir à gros bouillons les racines de la plante
médicinale, j’ai pris un tissu et je me suis couvert (avec) au-dessus de
la marmite du décocté, j’ai enlevé le couvercle de la marmite et j’ai
respiré les vapeurs qui en sortaient.
Mi ɗon tuuta, mi ɗon saara, ɓanndu am boo ɗon wula jaw. To
neeɓi fuu, ndu ɓurta, to neeɓi fahin, ndu hoyta, haa waɗa nyalɗe
ɗiɗi hiddeeko fuɗɗita naawgo. Waɗi asaweere jonta ko ɗum
fuɗɗiri yam. Ɓe ɗonno ndokkammi gaade-mistiri’en. Mi tam-
mino mistiri’en nanngimmi. Mi ɗonno suurnoroo leɗɗe aalali
ngam faddaago. Nde njahmi lopitaal, ɓe kooci coofe am loorɗe,
ɓe tawi gilɗi amiiɓ. Ɓe kooci ƴiiƴam am, ɓe tawi fahin paɓɓooje.
Suy, ɓe mbinndanimmi leɗɗe. (Boubakary Saïdou, patient au CSI de
Dargala, 10-06-04)
Je vomis, j’ai la diarrhée, j’ai une forte fièvre (litt. : mon corps chauffe
beaucoup). Il y a des alternances d’aggravation suivies d’amélio-
rations (litt. : à tout moment, ça (litt. : le [corps]) augmente, puis à tout
moment ça diminue de nouveau ; jusqu’à ce que, au bout de deux
jours, ça recommence à me faire souffrir). Voilà une semaine que ça
m’a pris. On m’a donné des « géophytes des sorciers ». Je croyais que
c’étaient des sorciers qui m’avaient attaqué (litt. : pris). J’ai fait des
fumigations (de fumée) avec des pieds de Securidaca longepedun-
culata à titre préventif. Quand je suis allé à l’hôpital, ils ont pris mes
selles et y ont trouvé des amibes. Ils ont pris mon sang et y ont encore
trouvé du paludisme. Ensuite, ils m’ont prescrit des médicaments.

suurta (v.)
► être brûlant, avoir une forte fièvre
La température se ressent à distance, sans même que l’on touche le
corps du malade.
Ɓanndu ɓinngel ɗon suurta.
L’enfant a le corps brûlant de fièvre.

suuseet / suuseetji – nga/ɗi (n.)


► chaussette
● suuseet enɗi
► soutien-gorge (litt. : chaussette des seins)

489
suuta
● suuseet junngo / juuɗe
► gant(s) (litt. : chaussette de la main / des mains)
Yimɓe feere ɗon mbi’a kuuɗe danynooɓe haa lopitaal laaɓaay,
ammaa rewɓe ɓee ɓeen ngatta ɗum, ngam suuseet gootel noon ɓe
coodata, ɓe coodataa jur. (Bernadette Godwé, CSI de Dougoï,
Maroua, 07-06-09)
Il y a des personnes qui disent que les accoucheurs / accoucheuses ne
travaillent pas proprement à l’hôpital, mais c’est la faute des femmes,
car elles n’achètent qu’une seule paire de gants, elles n’en achètent
pas plusieurs.
Nde danynoowo ɓorni suuseet junngo, o naastini ngo haa les am,
o meemi, o wi’i hoore ɓinngel ɗon wurtoyoo. (Isabelle Kaltoumi,
CSI de Makabay, Maroua, 20-06-04)
Quand l’accoucheur a eu enfilé un gant, il a mis la main dans mon
sexe, il a palpé et il a dit que la tête de l’enfant était en train de sortir.

suuta (v.d.) ; < su’a


► administrer un lavement à (qqn)
L’idée transmise par la racine verbale est celle de rafraîchir (un liquide
chaud) en y ajoutant de l’eau froide.

suutoo (v.)
► prendre un lavement
Lekki gilɗi, koocaa kofelhi, coofnaa, loowaa nder cuutirgel.
Jemma to a wari waalaago, cuutoɗaa. (Bah Ila, 55 ans, berger peul,
Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Le remède des vers (intestinaux) : tu prends du Trichilia emetica (en
poudre), tu le mouilles et verses (le liquide) dans une poire à lavement.
Le soir, quand tu vas te coucher, prends un lavement.

suwaakewal Cf. siwaakewal


suyre / cuƴe – nde/ɗe (n.)
var. : suƴre ; cf. cuƴa
► bosse en haut de la colonne vertébrale
Ɓuudi nanngimmi haa dow suyre. Ndi yehi ndi maɓɓi yam haa
daande fuu. Hakkee bone maajum, ƴarmi hoore am ɗoo. Ammaa,
nde ɓe tufimmi baatal, mi nanɗo caayoori ndii ɗon dogga bana
huunde marnde yonki haa ndi huuci haa daande am. (Abdoulaye
Farikou, peul, hospitalisé à Bogo, 01-07-04)
Une enflure m’a attaqué sur la bosse [que j’ai en haut de la colonne
vertébrale]. Elle a recouvert jusqu’au cou. À cause de la douleur, je
me suis scarifié la tête. Mais lorsqu’on m’a fait une injection à
l’hôpital, j’ai senti ce caayoori s’enfuir comme qqch. de vivant ;

490
taaskoo
pour finir, il est retourné dans mon cou.

ta’a (v.)
var. de taƴa
► couper, se couper
► interrompre, s’interrompre
Ɓernde maako ta’i.
Son cœur s’arrêta (i.e.: il / elle sursauta).

taabal / taabe – ngal/ɗe (n.) ; < français « table »


► table
● taabal ɓesngu
► table d’accouchement
● taabal seekgo
► table d’opération

taaku – ngu (n.)


► souffrance, douleur
Jibir mo yottorii mo Jawma hinnu maa
to taaku ɓanndu Huuru’en e ngenwu maa.
Gabriel s’approche de lui : « Ton Seigneur a pitié de toi
et de ton corps fatigué ; les Houris t’attendent impatiemment ».
(Haafkens 1983, p. 364-365)
A yiidi bee taaku.
Tu es passé par une épreuve douloureuse. (Litt. : tu as rencontré la
souffrance.)
Ndottaaku nder taaku. (Dicton, Boubakary Abdoulaye)
La vieillesse (se passe) dans la souffrance. (Noter le jeu de mots en
fulfulde)
Taaku kam, ɗum nguufo. (Prov.)
La souffrance, c’est de la mousse. (La mousse du lait retombe
rapidement. De même, la souffrance, une fois qu’on l’a dominée,
devient moins importante.)

taasiyoŋ – nga (n.) ; cf. taasoŋ


taaskoo (v.)
► garder en mémoire, se souvenir de ; cf. siftora, numtoo
Dokta wii yam mi jarɗo ndiyam kalluɗam, ammaa miin boo mi

491
taasoŋ
taaskaaki sam.
L’infirmier m’a dit que j’avais bu une eau non potable, mais moi, je
ne m’en souvenais pas du tout.

taasoŋ – nga (n.) ; < français « tension »


var. : ataasoŋ, taasiyooŋ, taŋsoo, taŋsiyooŋ
► tension, pression artérielle
Taasiyoŋ debbo oo wa’’ake.
La femme fait de l’hypertension. (Litt. : la tension de la femme a
monté.)
Min kooca taasiyooŋ [reedu’en] ; to min tawi ƴiiƴam maɓɓe
famɗi, min njaara ɓe haa dopta winndana ɓe leɗɗe haa ɓe keɓa
ƴiiƴam ɓesdoo. (Atchibi Thérèse, aide-soignante, hôpital de Petté,
27-05-04)
Nous prenons la tension (des femmes enceintes), et si nous constatons
qu’elles sont anémiées (litt. : qu’elle ont (trop) peu de sang), nous les
emmenons chez le docteur pour qu’il leur ordonne des médicaments
qui leur permettent d’augmenter leur sang.
● laargo taasoŋ ; syn. haɓɓugo junngo
► prendre la tension

► hypertension ; cf. mettam-ɓeram


Doptoor’en mbi’i yam ɗum taasiyoŋ naawata yam. [...] Rawani, nde
njaami haa amin, nga nanngi yam. Hoore am ɗon yiila noon, suy nga
wallini yam pap ; mi ɗon jooɗii nii noon. Deerɗam hooci yam,
waddimmi lopitaal. Mi anndaa ko fuɗɗi nga kam. Daada-ɓikkon’en
kam maa mbi’a ɗum haraka, ammaa, nde tagu kam danyaay, sey
laamu Alla tan. (Damdam, ménagère peule, Petté, 27-05-04)
Les « médecins » m’ont dit que c’est la tension (i.e. hypertension) qui
me fait souffrir. (...) L’an passé, alors que j’étais allée chez nous, cela
m’a prise. Ma tête tournait, puis cela m’a obligée à rester couchée d’un
coup ; je suis restée comme cela seulement. Ma sœur m’a emmenée à
l’hôpital. Je ne sais pas ce qui a causé cette (maladie). Des mères de
famille pourraient dire que c’est le vacarme, mais quand on n’a pas eu
d’enfants (comme moi), (cela est dû) seulement au pouvoir de Dieu.
Nyawu taasoŋ kallungu. Neeɓataa bee mbargo goɗɗo. To metteeli
ɗuuɗi, uppinan ɓernde. Ƴiiƴam ngonɗam nder ɓernde fuu
ɗaantoo haa babal gootal, huuwataa. Feere ɓernde ndee fetta,
ndeen goɗɗo maaya. (Mal Saïdou Djakaou, guérisseur guiziga,
Ligazang-Loubour, 23-05-04)
L’hypertension est dangereuse. Elle ne met pas longtemps à tuer qqn.
Quand on a beaucoup de soucis, cela fait enfler le cœur. Tout le sang
qui se trouve dans le cœur se coagule en un seul endroit, ça ne
fonctionne plus. Parfois, le cœur éclate et la personne meurt. (Ce gué-
risseur préconise, pour soigner l’hypertension, une décoction d’écorce
492
taha
fraîche de Sterculia setigera (boɓori) et de fruits d’Hoematostaphis
barteri (tursuuje).

tabilyee – nga (n.) ; < français « tablier »


► tablier
Minin danynooɓe, min ngaatan suuseet juuɗe bee tabilyee kaw-
suwa ngam taa ƴiiƴam ɓakkoo min. (Amadou Haman, infirmier
accoucheur, hôpital provincial, Maroua, 26-08-04)
Nous, les accoucheurs, nous portons des gants et un tablier en plas-
tique pour que le sang ne nous tache pas.

taɓoo (v.)
► recevoir dans les deux mains ouvertes ou dans un récipient à large
ouverture
Ɓinngel keccel, to ɓe taɓake ngel nder gude saltee, ɗum ɓesdango
ngel nyawu. (Bernadette Godwé, infirmière, CSI de Dougoï, Maroua,
23-07-04)
Le nouveau-né, si on le reçoit (lors de l’accouchement) dans un tissu
sale, cela lui donnera davantage de maladies.

taga (v.)
► créer
To Alla tagi ma a gorko, ko keɓɗaa fuu, huuwu lee !
To Alla tagi ma a debbo, ko keɓɗaa fuu, ɓaŋu lee !
To Alla tagi ma a gujjo, tora Alla o hoynane ! (Sannda Oumarou)
Si Dieu t’a créé homme, tout ce que tu trouves (à faire), fais-le !
Si Dieu t’a créée femme, tout ce que tu trouves (à épouser), épouse-le !
Si Dieu t’a créé voleur, supplie-le de diminuer (ta propension au vol) !
Tagaaɗo heƴantaa tagaaɗo. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Une créature ne peut satisfaire une créature.

tagu – o (n.d.) ; < taga


► créature humaine
► quelqu’un, on
To tagu haɓi haa joma nyiiwa, sey ruuma aawgo saabeere baaji.
(Prov.)
Si qqn veut prendre un éléphant dans un piège à lacet, il doit passer la
saison des pluies à semer un champ de plantes à fibres.

taha (v.)
► lécher
Sey rawaandu bee paatuuru nyaamdata bee taago, ammaa goɗɗo
ɓiira bee junngo mum.
Seuls le chien et le chat finissent leur nourriture en léchant, mais la
493
taka
personne racle (le fond de l’assiette) avec la main.
● rewɓe tahootirooɓe kutti maɓɓe
► lesbiennes (très grossier ; litt. : femmes qui lèchent mutuellement leurs

vulves)
On dit que, l’épidémie de VIH/SIDA ayant privé les prostituées d’une
bonne partie de leur clientèle, celles-ci se regroupent et vivent en-
semble en pratiquant l’homosexualité.

taka (v.)
► préparer (une sauce pour accompagner la « boule »)

takkirɗum – ɗum (n.d.v.) ; < takka


« ce avec quoi on colle »
● takkirɗum huuduure
► pansement adhésif (litt. : ce avec quoi on colle la plaie)

tammoo (v.) ; < arabe [t¬ammâh¬] « qui a de hautes ambitions »


► espérer
Jaɓɓi-jaɓɓitintooɗo woodi ko tammii. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Celui qui dit au revoir à droite et à gauche a un objectif en vue (litt. :
a qqch. qu’il espère).
Tammunde wuurni geeto. (Prov., Modibo Bello Amadou)
C’est l’espoir qui fait vivre.

tamnda (v.d.) ; < tama


► tenir le poing fermé, tenir dans le poing fermé
To ɓinngel danyaama, ngel wurtoto ngel ɗon tamndi njuukon
maagel, ɓe mbii ɗum alkawal ngel jogii.
À la naissance de l’enfant, s’il sort avec ses petits poings fermés, on
dit que c’est le contrat conclu devant Dieu qu’il tient. (On dit que
l’enfant, avant de naître, a reconnu Allah comme Dieu et qu’il a
promis de l’adorer.)

tampa (v.)
► être très affaibli
Haa to ɓinngel tampi jamum, ɓe ngadda ngel lopitaal.
C’est quand l’enfant est (déjà) trop affaibli qu’ils l’emmènent au
centre de santé.

tampere – nde (n.d.v.) ; < tampa


► faiblesse, épuisement
To nyawu teko jaggi, ɗon ɗala batte jur : ɓinngel maran tampere
to ngel mawni [...]. (Hamaoua Djouldé, infirmier, Dogba, 10-05-04)
494
tanndaw
Quand la coqueluche est sévère, elle laisse de nombreuses séquelles :
l’enfant souffrira de faiblesse quand il sera grand (...).

tanndaajo / tannda’en – o/ɓe (n.) ; < emprunt ; cf. ajabaajo


tanndarazool – ɗam (n.) ; < emprunt
► éosine aqueuse, mercurochrome
Ɓe kuuwtinira tanndarazool wakkati ɓikkon to njuulnake.
On utilise le mercurochrome au moment de la circoncision des
enfants.

tanndaw – ngu (n.)


► prolapsus rectal (du bébé)
Pour certains, cette affection est causée uniquement par les oxyures.
Il suffit donc de déparasiter l’enfant pour le guérir complètement.
Pour d’autres, la maladie s’accompagne d’oxyures, certes, mais ceux-
ci n’en sont pas la véritable cause.
DESCRIPTION
To ɓinngel nyawngel tanndaw, hunnduko maagel bee dubbe
maagel fuu woojan. Ko ngel nyaami fuu, ngel saaran. Ɓanndu
maagel boo ɗon feewa. (Djabba, ménagère, Maroua, avril 2004)
Lorsqu’un enfant est atteint de tanndaw, il a la bouche et le derrière
rouges. Quoi qu’il mange, il aura la diarrhée. Il a également le corps
froid.
Wakkati to ɓinngel nyawi tanndaw, ngel saaran, pooɓe maagel
mboojan coy. To ngu gasi, hunnduko fuu woojan. To a funyi
pooɓe maagel, a yi’an nyaamooji nder toon. (Mama Kaltoum,
ménagère, Dogba, 05-05-04)
Quand un enfant a le tanndaw, il a diarrhée et ses fesses sont toutes
rouges. Si la (maladie) s’installe, la bouche aussi devient rouge. Si
vous lui retournez l’anus (litt. : les fesses), vous verrez des oxyures
dedans.
To nyaamooji naasti ɓinngel, les maagel woojan. To a laari
ndunna maagel, a tawan ndu ɗon wooji coy. Ɓinngel ngeel ɗon
fooƴi, ko ngel nyaami fuu, ngel ɗon saara. (Haman et Sannda
Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Lorsque les oxyures entrent dans l’enfant, ses fesses rougissent. Si
vous lui examinez l’anus, vous constaterez qu’il est très rouge.
L’enfant maigrit, tout ce qu’il mange, il l’évacue en diarrhée.
Nyawu tanndaw no watta haa ɓinngel, ngel ɗon daaba nguufo-
nguufo. A tawan boo ngel ɗon nyaanya rummoodu maagel. Ɗoo
ɗum nyaamooji miirata. To a funyi dubbe maagel, asira malla
jemma, a tawan ngilkon ndaneehon nyaamata ngel. (Habiba
Garga, 54 ans, ménagère daba, Zileng-Bappa, 31-03-04)
495
tanndaw
Quand la maladie de tanndaw affecte un enfant, celui-ci a une
diarrhée mousseuse. On remarque aussi qu’il se gratte l’anus. Et cela,
ce sont les oxyures qui s’agitent (litt. : qui courent [en parlant
d’insectes]). Si on lui retourne l’anus le soir ou pendant la nuit, on
constate que ce sont de petits vers blancs qui le démangent.
Nyawu tanndaw ɗon nanndi nyaamooji. To ɗi ngaɗi ɓinngel, to
ɗi nduuri, tiyoo ndunna maagel wurtotoo juuta deydey santi-
meeta jeeɗiɗi. Kanji ɗiin laatotoo tanndaw ɗoo. Ammaa ɓooyma
kam, naa ɗum nyawu lesdi men. Jonta oon, ngu wari. Ɓinngel
marngel ngu dogginan jur. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul,
Petté, 31-05-04)
La maladie du tanndaw ressemble à l’oxyurose. Quand (les oxyures)
affectent un enfant pendant assez longtemps, le tuyau de son anus sort
et s’allonge jusqu’à sept centimètres. Ce sont eux (les oxyures) qui
deviennent le tanndaw. Mais autrefois, ce n’était pas une maladie de
chez nous. Maintenant, elle est là. Un enfant qui l’a a une forte
diarrhée.
CAUSES
Ko nyawnata tanndaw, ɗum yoofaare daada accanɗo ɓinngel mum
yaha fija haa ndiyamji saltee, feere boo haa nder ndiyam marɗam
gara. To ngel jooɗake nder maajam, gilɗi naastan ngel. Ɓikkon feere
boo ɗon muuɗa lesdi, ɗoo fuu nyawnan tanndaw. Daadaaji goɗɗi
boo nyaaman ko ɓe keɓi fuu e ɓinngel musinan ɓe. Gal ɗon man,
ɓinngel heɓran tanndaw. Sey ɓe kakkilana ko ɓe nyaamata
booɗɗum haa ɓe kisna ɓikkon maɓɓe nyawu tanndaw. (Habiba
Garga, 54 ans, ménagère daba, Zileng-Bappa, 31-03-04)
Ce qui provoque le tanndaw, c’est la négligence de la mère qui laisse
son enfant jouer dans les eaux sales, ou dans de l’eau verdâtre. Si
(l’enfant) s’assoit dedans, les vers entrent en lui. D’autres enfants
mangent de la terre, ça aussi ça donne le tanndaw. Certaines mères
également mangent tout ce qu’elles trouvent (i.e. n’importe quoi) alors
que l’enfant est à la mamelle. De cette façon aussi l’enfant attrapera le
tanndaw. (Les mères) doivent faire bien attention à ce qu’elles
mangent afin d’éviter que leurs enfants n’attrapent le tanndaw.
Ko fuɗɗata nyawu tanndaw, ɗum dakkaare daadiraaɓe ngam ɓe
ɗon acca ɓikkon maɓɓe cilla, mbu’a nder kalisooŋhon maakon,
ɓe ittataa kon boo law. Nonnoon, tekke ɓe caɓɓanta kon les
kalisooŋ, ɗoo fuu nde ɗe ɗon bee saltee, ɗum jaanyanan ɓinngel
tanndaw. (Mama Kaltoum, ménagère, Dogba, 05-05-04)
Ce qui cause le tanndaw, c’est le manque d’hygiène des mères qui
laissent leurs enfants pisser et chier dans leurs culottes et ne les
changent pas rapidement. De même, les couches que l’on met dessous
les culottes, tout ça quand c’est sale, c’est ça qui provoque chez
l’enfant le tanndaw.
496
tanndaw
Ko fuɗɗata tanndaw, ɗum bana to ɓinngel bu’i, daada maagel
mumtaay ngel, ndeen o lallaay ngel boo bee law. Bu’e luttanɗe
ɓakkotooɗe haa les maagel ɗoo, kanjum tokkotoo ɗon nyaama les
maagel haa gilɗi nyaamooji ɗiin naata nder maagel. (Haman et
Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
Ce qui cause le tanndaw, c’est par exemple lorsque l’enfant a chié,
que sa mère ne l’a pas torché et qu’ensuite elle ne l’a pas lavé (litt. :
rincé) rapidement. Les restes de selles qui sont collés à ses fesses, c’est
cela qui lui irrite (litt. : mange) les fesses jusqu’à ce que ces « vers
mangeurs » (oxyures) pénètrent (dans le rectum).
To ɓinngel marngel tanndaw waalake haa pellel, suy ɓe mballini
jamel haa pellel ngeel, tanndaw raaɓan ngel. Malla boo, to kon ɗon
pijida, ngu raaɓan ngel. (Djebba, ménagère, Maroua, 07-06-04)
Si un enfant atteint de tanndaw se couche quelque part puis que l’on
couche un enfant en bonne santé à cet endroit, il sera contaminé par
le tanndaw. Ou bien, s’ils jouent ensemble, (celui qui n’était pas
malade) attrapera (la maladie).
Haa kilo, doktoor’en ɗon ngaazina rewɓe reedu’en taa ɓe ƴakka
kuuje kecce, masalan bana mongoro kecce, ngam ɗum yahan
ɗum sarga ɓinngel nder reedu. To ɓe ndanyi ngel ni, ngel waɗan
tanndaw. (Mme Oubbo, Zileng-Bappa, 01-06-04)
À la consultation prénatale, les infirmiers conseillent aux femmes
enceintes de ne pas manger de « choses fraîches », comme des
mangues vertes, par exemple, car cela dérangerait l’enfant dans le
ventre. Dès qu’elles le mettraient au monde, il aurait le tanndaw
(prolapsus rectal).
TRAITEMENT
Sey ɗaɓɓita seɓre ɗaaleehi, seɓre kayarlaahi, bee seɓre liitaahi,
hawta ɗum dolla, lummba ngel, yarna ngel baakin balɗe tati. To
nyawu man ittaaki, kawtaa [layol] daanɗi-maayo bee gi’e daneeje
jeeɗiɗi, ndollaa fahin, loowaa nder faandu, njarnaa ngel kuyeer-
kuyeer, luttuɗam lummba ngel. Ɗoo a tawan ngel waɗi daama,
rummoodu maagel accan woojugo, hollini nyaamooji man timmi.
To a acci ɓinngel man, a hakkilanaay ngel haa dubbe maagel
mbooji coy, hunnduko maagel futti, ɗoo kam sey ɗaɓɓita laalaaje
kondoŋ bee noome. Wula laalaaje banan, nama ɗe. Nebbam
noome to a ɓiɗɗi, jilla bee kuroori laalaaje banan, yarna ngel
kuyeer-kuyeer. Ɗoo a tawan ngel waɗi daama. [...] (Habiba Garga,
54 ans, ménagère daba, Zileng-Bappa, 31-03-04)
(Pour soigner le tanndaw) il faut chercher de l’écorce fraîche de
caïlcédrat, de Daniellia oliveri et de Ficus polita et les faire bouillir
ensemble dans de l’eau ; on baigne (l’enfant dans le décocté) et on lui
en donne à boire pendant environ trois jours. Si la maladie est toujours
là, on prend (une tige lianescente) d’Ipomoea asarifolia et sept épines
497
tanndaw
blanches et on les fait bouillir dans de l’eau que l’on verse dans une
bouteille, et on en fait boire (à l’enfant) une cuillère de temps en
temps ; on baigne (l’enfant) avec le reste (du décocté). Alors, on
constatera une amélioration de l’état (de l’enfant), son anus ne sera
plus rouge, ce qui prouve qu’il n’y a plus d’oxyures.
Si on laisse l’enfant et que l’on ne s’en occupe pas au point que ses
fesses deviennent toutes rouges et que sa bouche se couvre de
vésicules, alors, il faut chercher des peaux de bananes et du sésame.
On brûle les peaux de bananes et on les écrase. Quand on a extrait
l’huile de sésame, on la mélange avec la poudre de peaux de bananes
brûlées et on en fait boire (à l’enfant) une cuillère de temps en temps.
Alors, on constatera une amélioration de l’état (de l’enfant).
Ɓe ɗon kurga tanndaw bee seɓre kaabi-koonaahi, seɓre mongoro,
ɓe ndolla, ɓe lummba ɓinngel nder toon, suy ngu ittoo. (Mama
Kaltoum, ménagère, Dogba, 05-05-04)
On soigne le tanndaw avec de l’écorce fraîche de Commiphora ker-
stingii et de manguier ; on les fait bouillir et l’on fait asseoir l’enfant
dedans, ensuite, la maladie disparaît.
Ko laarani nyawu tanndaw, ɓe ɗon kawta seɓre ɗaaleehi, seɓre
gawari bee seɓre eeri, ɓe ndolla, lummba ɓinngel, njarna ngel. Ɓe
kuuwtiniran ceɓe kaaɗɗe bee dijjuɗe tan. (Falmata Ousman,
ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
En ce qui concerne la maladie appelée tanndaw, on rassemble un bout
d’écorce fraîche de caïlcédrat, d’Acacia nilotica et de Sclerocarya
birrea, on les fait bouillir, (puis) on baigne l’enfant (dans le décocté) et
on lui en fait boire. On n’utilise que des écorces amères et âpres.
(Falmata Ousman, ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Kurgun tanndaw, yimɓe ɗon kawta seɓre andakeehi bee seɓre
garseehi, ɓe ndolla ɓennda, ɓe ngiiwa ɓinngel, ɓe njarna ngel
baakin balɗe tati haa yahango balɗe jeeɗiɗi. (Baba Djimilla, 65
ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Pour soigner le tanndaw, on associe l’écorce fraîche de Boswellia
dalzielii, de Commiphora africana, on les fait bien bouillir, puis on
lave l’enfant avec (la décoction) et on lui en fait boire de trois à sept
jours environ.
Ɓe ɗon kurgira tanndaw bee daanɗi-maayo. To ɓe ndolli ɗi bee
ndiyam, ɓe acca ɗam ɗam feewta, suy ɓe lummba ngel. Ɓe ɗon
kawta eeri bee kardi ɓe ndolla haa modda. Suy ɓe njilla bee
kosam ɓiraaɗam, ɓe njarna ngel. Ɗum ittan gilɗi nyaamooji ngel
maatata, ammaa ittataa tanndaw kam. (Aladji Abdou, 50 ans,
marabout peul, Petté, 31-05-04)
On soigne le tanndaw avec Ipomoea asarifolia. Après en avoir fait
bouillir dans de l’eau et l’avoir laissé refroidir, on fait asseoir l’enfant
dedans. On associe Sclerocarya birrea avec kardi que l’on fait
498
tarzagiire
bouillir jusqu’à ce que cela épaississe. Ensuite, on le dilue avec du lait
frais et on le fait boire à l’enfant. Cela supprime les oxyures que
l’enfant ressent, mais cela ne supprime pas le tanndaw.

taŋalawal / taŋalaaje – ngal/ɗe (n.)


► hanche
► bassin (au plur.)
Min ɗon ceeka rewɓe to ɓinngel falake haa rennga daada. To
ɓinngel loori, taŋalaaje daada pamɗi, dammugal faaɗi, min ceeka
min ngurtina ngel gal dow. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier
peul, Maroua, 15-04-04)
Nous opérons les femmes lorsque l’enfant est bloqué dans l’utérus
maternel. S’il est (trop) gros, que le bassin de sa mère est (trop) étroit
(litt. : petit, insuffisant), que le col de l’utérus est (trop) étroit, nous
pratiquons une césarienne (litt. : nous opérons) et nous le faisons sortir
par voie haute.

taŋsiyomeetir – nga (n.) ; < français « tansiomètre »


► tensiomètre ; syn. aparee taŋsiyooŋ

taŋsiyooŋ, taŋsoo Cf. taasoŋ


tarzagiire / tarzagiije – nde/ɗe ; < kanuri [tŒÁrzag¡Á] > [tŒÁrzay¡Á] « eczéma »
► dermatoses d’origines diverses (allergiques, éventuellement) ; mycoses ;
syn. saɗawre ɓaleere ; cf. saɗawre
Le mot vient du kanuri (tŒÁrzay¡Á) « eczéma » (Cyffer 1994, p. 226), qui
est construit certainement sur la racine arabe [z r q] qui signifie « bleu »
en arabe littéraire et « noir » dans l’arabe du Tchad, par exemple (voir
Jullien de Pommerol 1999, p. 218, [azrag] « noir). Cette étymologie est
d’autant plus vraisemblable que cette affection, chez une personne
mélanoderme, provoque un noircissement de l’épiderme.
Dans le vocabulaire de la biomédecine, le mot voit son sens réduit à
celui de « mycose » (cf. Schönenberger et Parietti 2001). D’après Bah
Ila (voir interview ci-dessous), cette affection se manifesterait à la
suite d’un événement déclenchant (consommation de nourritures
spécifiques). Il existe de nombreux traitements traditionnels du
tarzagiire, et l’on conseille d’en essayer plusieurs, jusqu’à ce que l’on
trouve celui qui marche. Cette affection est innée et universelle :
chacun naît avec. Elle peut se manifester ou non au cours de l’exis-
tence, en fonction de facteurs déclenchants.
Kala ɓii-Aadamaajo fuu woodi caayoori bee tarzagiire nder
ɓanndu. To ɗum halli, ɗum wurtoo dow ɓanndu. (Dada Bouba, 35
ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Chaque être humain possède en lui le caayoori et le tarzagiire. s’ils

499
tarzagiire
sont agressifs [litt. : méchants], ils sortent sur le corps.
DESCRIPTION
Dans un premier temps, la maladie se manifeste sur la peau par des
démangeaisons (prurit) et cela peut aller jusqu’à des vésicules
remplies d’un liquide clair. Si elle n’est pas soignée à ce stade, la
maladie « entre dans le sang » et ne peut plus être soignée par la
médecine traditionnelle ; elle provoque alors de graves infirmités,
conduisant à la mort.
Yimɓe fuu ngoodi tarzagiire nder ɓanndu. Nde ɗon nafar feere
feere ɗiɗi. Woore waɗan huuduure tan, feere ɗoo boo waɗa
nyaanyaare. Hokkannde nyaanyaare ɗoo, waɗan babal ɓanndu
innu ŋata, nyaanya ; ndeen pellel ngeel ɓalwa kurum, kayre
ndeen nanngata ɓanndu fuu. Waɗannde huuduure boo, ɓanndu
innu fuu futta, o nyaanyoo, ndeen ɗum laatoo huuduure.
(Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua, 23-11-2004)
Tout le monde a le tarzagiire dans le corps. (Le tarzagiire) est de
deux sortes. L’un donne seulement des plaies, l’autre provoque des
démangeaisons. Celui qui donne des démangeaisons fait qu’un
endroit du corps pince et démange ; ensuite, cet endroit noircit
complètement ; c’est ce tarzagiire qui affecte le corps en entier. Dans
le cas de celui qui provoque une plaie, le corps se couvre de petits
boutons, la personne se gratte, puis cela devient une plaie.
To tarzagiire ɗon wanga haa goɗɗo, fuɗɗam maare, ɓanndu
maako furɗa tal, ndeen, o nana jokkuɗe maako ɗon naawa, suy
nde wurtoo bee nyaanyaare. Wonnde boo, to ɓanndu innu furɗi
ni, puufe ngurtoo, ndeen ɗum waɗa bana wulannde yiite. Nder
ɓanndu maako boo ɗon wula jaw bana marɗo paɓɓooje. O nanan
ɓanndu nduu ɗon ŋata boo. Tarzagiire woore ndee, en ɗon mbi’a
nde rewre, ɗiɗaɓre boo worde. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-2004)
Quand le tarzagiire apparaît chez qqn, au début, son corps devient
tout gris, il ressent des douleurs dans les articulations, puis (la
maladie) sort accompagnée de démangeaisons. Dans l’autre (forme de
tarzagiire), dès que le corps est devenu gris, des petits boutons sortent
et cela donne une sensation de brûlure. L’intérieur du corps également
chauffe comme quand on a le paɓɓooje (accès de fièvre palustre ou
autre). (Le malade) ressent également des douleurs lancinantes. Le
premier tarzagiire, nous le disons « femelle », le deuxième, « mâle ».
To innu ɗon mari tarzagiire, munyataa gulɗum, ammaa peewol
dabbunde koo waɗa noy, o munyan. (Goggo, ménagère peule,
Dogba, 03-05-04)
Lorsque qqn a le tarzagiire, il ne supporte pas la chaleur, mais quel
que soit le froid de la saison sèche et froide, il le supporte.
Tarzagiire waɗan puufe dow laral, feere boo nyaanya noon.
500
tarzagiire
(Baïnou Priscilla, 38 ans, aide-soignante lakka, Maroua, 21-04-04)
Le tarzagiire donne des boutons sur la peau, parfois, il donne des
démangeaisons seulement.
Nyawu tarzagiire, to nyawndaaka wakkati ngu saalaaki dow
laral, ngu yottoto nder ƴiiƴam. To ngu naasti nder ƴiiƴam, ngu
saatan jamum, ngam minin kam, min mbaawataa hurgugo ngu,
sey nyawɗo ngu yaha lopitaal. [...] To goɗɗo acci haa ngu gasi
nder ɓanndu muuɗum, kanko oon tefi waade bee hoore maako,
ngam to ngu faɓɓi nder ɓanndu, ngu nyobban ɗaɗi. Nde jur,
tarzagiire ɗon nyobba goɗɗo, o waaloo, warta bana ɓinngel, haa
nde safta nde wara mo. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur
peul, Dogba, 28-04-04).
Le tarzagiire, si on ne le soigne pas lorsqu’il n’a pas dépassé le stade
cutané, il va jusque dans le sang. Lorsqu’il est entré dans le sang, il
devient très grave ; nous, en effet, nous ne pouvons le soigner, il faut
que le malade aille à l’hôpital. (...) Si la personne laisse (le tarzagiire)
s’installer dans son corps, c’est qu’il cherche lui-même la mort, car si
(cette maladie) reste longtemps dans le corps, elle plie les
nerfs/vaisseaux. Souvent, le tarzagiire plie la personne, elle se
couche et redevient comme un enfant, jusqu’à ce que (la maladie)
finisse par le tuer.
Tarzagiire waɗan kuuduuje ammaa kutataa ; kosɗe ɓalwa, juuɗe
ɓalwa, deydey dabbunde ɗum wartata. Ammaa, gulɗum kam
ɗum wangataa. (Dada Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba, 22-
09-04)
Le tarzagiire provoque des plaies mais ne mutile pas (à la différence
de la lèpre) ; les jambes noircissent, les bras noircissent, et c’est à la
saison froide que cela se produit. Mais, en saison chaude, cela
n’apparaît pas.
Feere tarzagiire ɗon wurtoo bana kuuduuje, waɗa nyaanyaare
[feere, haa ƴiiƴam wurtoo haa ɓanndu], juuɗe bee kosɗe fuu
ɓalwa. (Asta Fidjondé, 60 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Parfois, le tarzagiire sort sous forme de plaies et provoque des
démangeaisons (parfois, (cela va) jusqu’à faire saigner), bras et
jambes noircissent.
To tarzagiire nanngi goɗɗo, o nyaanyoto, ɓaawo man ɗum futta.
Pellel ngeel pat ɓalwa kurum. Kosɗe fuu ɓoltoo. Ɓaawo daande
goɗɗo warta ba huutooru. Feere boo waɗa kuuduuje. [...] To
tarzagiire saati, nde laatoto saɗawre. (Gaw Bello, guérisseur,
Dogba, 23-09-04)
Lorsque le tarzagiire affecte une personne, elle se gratte, ensuite, cela
donne des vésicules. Tout l’endroit devient très noir. Les deux jambes
pèlent. La nuque de la personne devient comme (la peau du) varan
blanc. Parfois, cela donne des plaies. (...) Lorsque le tarzagiire
501
tarzagiire
s’aggrave, il devient saɗawre.
CAUSES
Hiddeeko tarzagiire wanga, sinaa to innu oo nyaami huunde nde
nde wanyi, ndeen ɓanndu maako boo salake huunde ndee. Ɗum
kuuje bana kusel mbeewa, liɗɗi muuɓalaaji, kosam ɓiraaɗam,
biriiji kecci, ngurtinta tarzagiire. Ammaa, biriiji joorɗi kam
ndokkataa innu tarzagiire. (Boubakary, marabout, Doualaré,
Maroua, 23-11-2004)
Le tarzagiire ne se manifeste pas avant que la personne ne mange une
chose qui lui (i.e. tarzagiire) répugne ; alors, l’organisme refuse cette
chose. Il s’agit de choses comme la viande de chèvres, les silures
séchés, le lait frais, les arachides fraîches, qui font sortir le tarzagiire.
Mais les arachides sèches ne le provoquent pas.
Yimɓe feere nyaamataa kusel mbeewa. To ɓe nyaami koo seɗɗa,
ngel waɗan ɓe tarzagiire. Woɗɓe boo nyaamataa liɗɗi
muuɓalaaji ngam taata ɗi ngaɗa ɓe tarzagiire. (Baïnou Priscilla,
38 ans, aide-soignante lakka, Maroua, 21-04-04)
Certaines personnes ne mangent pas de viande de chèvre. S’ils en
consomment ne serait-ce qu’un peu, cela leur donne le tarzagiire.
D’autres ne consomment pas de silures de peur que cela ne leur donne
le tarzagiire.
Ko waɗata tarzagiire, ɗum nebbam biriiji, kusel mbeewa, kusel
lelwa ngel gaw’en piɗata haa ladde. Kuuje ɗee ɗoo narrataa bee
tarzagiire. (Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Ce qui provoque le tarzagiire, c’est l’huile d’arachide, la viande de
chèvre, la viande de la gazelle que les chasseurs tirent en brousse. Ces
choses ne font pas bon ménage avec le tarzagiire (i.e. l’obligent à se
manifester).
To goɗɗo ɗon bee tarzagiire o nyaami kusel mbeewa, ɓanndu
maako nyaanyan, feere waɗa kuuduuje. Malla boo, to goɗɗo
nyaami kusel dabba ɓaleewa, ɗum hokkan mo tarzagiire. (Mamaï
Viatang, infirmier, CSI Douroum, 06-05-04)
Si qqn a le tarzagiire et qu’il mange de la viande de chèvre, il aura
des démangeaisons et parfois des plaies. Ou bien, si l’on mange de la
viande d’animal (bétail) noir, cela vous donnera le tarzagiire.
TRAITEMENT
Leɗɗe hurgugo sawoora ɗuuɗɗe, ammaa, sinaa to lekki jaɓi
goɗɗo, ki hurgataa mo. (Boubakary, marabout, Doualaré, Maroua,
23-11-04)
Il y a de nombreux remèdes qui soignent le sawoora, mais, à moins
que le remède ne convienne à la personne, il ne la soignera pas.
Ɓurna leɗɗe kurganɗe tarzagiire fuu, ɗum wuja-wujaaje bee
dolla-yaraaje, ngam yaasi waata, nder boo yamɗita. (Haman et
502
tarzagiire
Sannda Oumarou, guérisseurs, Dogba, 21-03-05)
La plupart des remèdes qui soignent le tarzagiire sont des onguents
et des décoctions, car (avec eux) la partie externe (de la maladie)
meurt, tandis que la partie interne guérit.
Ɓe ɗon kurgira tarzagiire bee kawtuki ceɓe andakeehi, konkeehi
bee kayarlaahi. Ɓe ndolla ceɓe leɗɗe ɗee, goɗɗo tokkoo yiiwaago
haa yamɗita. Ɓe ɗon kurgira boo bee yowtere ngalbiihi. (Gadjiwa,
guérisseur, Dogba, 28-04-04)
On soigne le tarzagiire avec un mélange d’écorces fraîches de
Boswellia dalzielii, de Detarium senegalense et de Daniellia oliveri.
On fait une décoction de ces écorces et la personne se lave avec
jusqu’à la guérison. On soigne aussi (cette affection) avec du gui de
Vitex doniana.
Kurgun tarzagiire sey goɗɗo waɗa leɗɗe jur, ngam naa gooti
noon nafata nde. Ki o nani fuu, o waɗan, o yaran, o yiiwoto, o
suurnoto, kadi walaa no walaa foddeeko o hawra bee jaɓanki mo.
(Mal Djamo, 38 ans, commerçant peul, Maroua, 10-09-04)
Le remède du tarzagiire exige que l’on prenne plusieurs médecines,
car ce n’est pas une seule qui en viendra à bout. Toutes celles dont on
entendra parler, on les prendra, on les boira, on se lavera avec et on en
fera des fumigations ; en effet, il n’y aura pas de solution avant que
vous ne trouviez le remède qui vous convienne.
Mi ittoya leggel aalali, mi wadda haako yara-huɗa bee leeɓi, mi
dolla, nyawɗo tarzagiire yara nyalɗe ɗiɗi, ndeen nde ittoo. (Mal
Aladji Abba, guérisseur, Dir, 24-05-04)
Je m’en vais chercher une jeune tige de Securidaca longepedunculata,
j’apporte des feuilles de yara-huɗa ainsi que des boulettes de beurre
frais et je fais bouillir (le tout) ; le malade souffrant de tarzagiire doit
boire (cette décoction) pendant deux jours, puis la maladie disparaît.
Kurgun tarzagiire, mi seɓoya biskeehi, mi tefoya bakureeje, mi
yoorna, mi una, mi tefa ɗacce kojoli, mi dolla ɗum fuu. Nyawɗo
tokkoo yargo asaweere tan. (Djougoudoum Adji, guérisseur
guiziga, Dourga-Godola, 01-06-04)
Pour soigner le tarzagiire, je vais prendre de l’écorce fraîche de Ficus
glumosa, je vais chercher des fruits de Sarcocephalus latifolius, je les
fais sécher, je les pile, je vais chercher de la gomme d’Anogeissus
leiocarpus et je fais bouillir tout ça. Le malade doit en boire
régulièrement pendant une semaine seulement.
Haako nofru-be’el bee pattarlaahi, mi dolla, mi yiiwa nyawɗo
tum baakin nyalɗe ɗiɗi. Ɓaawo ɗoon, mi teɓoya jowte goyoof bee
jowte ibbi, ndeen mi dolla, o yara haa cika asaweere. To ɗum
tarzagiire, ɗum hurgoto. (Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul,
Dargala, 09-06-05)
Je fais bouillir des feuilles d’Ipomoea eriocarpa et d’Acacia
503
tawda
polyacantha, et je lave le/la malade à de nombreuses reprises pendant
deux jours. Ensuite, je vais chercher du gui de goyavier et de Ficus
sycomorus ; je les fais bouillir et (le/la malade) boit ça pendant une
semaine. S’il s’agit de tarzagiire, cela va guérir.

tawda (v.d.) ; < tawa


► trouver avec (sa virginité), trouver vierge
Zaman jonta ɗoo, budurwaajo foti jooɗoo wonnaaka haa ɓe
tawda mo na ?
De nos jours, une jeune fille peut-elle rester vierge jusqu’au mariage ?
(Litt. : une jeune fille peut-elle demeurer intacte [litt. : sans être gâtée]
pour qu’on la trouve vierge [au moment du mariage].)

tawtaw – nga (n.) ; < hausa [tautàu] « araignée à longues pattes ; maladie de peau
réputée causée par le contact avec cette araignée »
► impétigo ou eczéma infecté autour du lobe et du lobule de l’oreille ; syn.
nokkooyel sera nofru

tayre / taƴe (ou) ta’e – nde/ɗe (n.d.v.) ; < taƴa


var. : taƴre / taƴe
► morceau, tronçon
► anneau (du ténia)
Gilɗi daneeji [...] ɗon ngurtoo ta’e-ta’e nder bu’e, ammaa,
daadaare maaji kam ɗon haa nder reedu takkii nder tetekol.
(Bajavak Wechenek, 37 ans, infirmier mafa, Maroua, 15-04-04)
Le ténia (...) sort par tronçons dans les excréments, mais la partie
principale (litt. : la partie mère, i.e. la tête) est dans le ventre et colle à
l’intestin.

taytoore / taytooje – nde/ɗe (n.d.v.) ; < taƴa


var. : taƴtoore / taƴtooje
► rideau séparateur
Hiddeeko min taƴa kosngal goɗɗo, min ngaɗa taytoore hakkunde
amin bee maako ngam taa o laara. (Saïdou Ali, infirmier, CMAO,
Meskine, 24-03-04)
Avant d’amputer la jambe de qqn, nous disposons un rideau sépa-
rateur entre lui et nous afin qu’il ne voie pas.

taƴa (v.) ; cf. ta’a


taƴre / taƴe – nde/ɗe (n.d.v.) ; cf. tayre
taƴtoore / taƴtooje – nde/ɗe (n.d.v.) ; cf. taytoore
teɓteɓel / teɓteɓon – ngel/kon (n.d.) ; < teɓa ?
► appendice xiphoïde (pointe du sternum) ; cf. beɗel
504
teko
tedda (v.)
► peser, être lourd

teɗka (v.)
► hurler, pousser des hurlements (bébé)

tekkere / tekke – nde/ɗe (n.d.v.) ; < tekka


► (au singulier) tortillon (de tissu, d’herbe, etc.)
► (au pluriel) chiffons, vieilles hardes, haillons
► (au pluriel) couche (de bébé)

tekkina (v.) ; < tekka


► faire épaissir, provoquer un épaississement

teko – ngo (n.)


► coqueluche ; syn. ndamba derke’en, sonndaaru ɓikkon ; cf. kiikook
DESCRIPTION PAR DES INFIRMIERS
Nyawu teko, bumsuɗe nanngata. Ngu waɗa ɓinngel ngeel sonndoo
haa ngel tuuta ƴiiƴam. Koo kaartudi maagel fuu ɗon bee ƴiiƴam.
Ɗoo kam foti wona bumsuɗe maagel ngaɗi kuuduuje. (Hammawa
Djouldé, infirmier, Dogba, 10-05-04)
La coqueluche, c’est les poumons qu’elle affecte. Elle oblige l’enfant à
tousser jusqu’à cracher du sang. Même ses crachats contiennent du
sang. Il se peut qu’il ait des plaies aux poumons.
To ɓinngel foofi henndu bee collaaje, fuɗɗanan ngel teko.
(Hammawa Djouldé, infirmier, Dogba, 10-05-04)
Si l’enfant respire de l’air poussiéreux, cela peut être le point de départ
d’une coqueluche.
DESCRIPTION PAR DES MARABOUTS
Teko, ɗum nyawu ngaɗanngu hitaande hitaande. Ɓe ɗon mbi’a to
ngu nanngaay goɗɗo daga ɓinngel, koo to naywi, ngu naastan mo.
Naa ɓikkon tan ngu nanngata, koo ngam ɓurna fuu kankon boo. [...]
To teko waɗi goɗɗo, o ɗon sonndoo, ammaa naa ndey fuu o
sonndotoo, sey to lewru wari daraago. To o ɗon sonndoo, o nanan
« huu ! » haa daayɗum, ngam poofɗe maako ɗon taƴa to o sonndake
jamum. Kanjum ɗum watta bana goɗɗo luuƴata. Nde lewru darii
fuu, ɗum fuɗɗita haa lebbi joweeɗiɗi ɗum tammii timmugo. Nde
woore boo goɗɗo watta ɗum, wattaa nde ɗiɗi. To timmini, timmi.
(Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
La coqueluche est une maladie qui revient chaque année. On dit que,
si elle n’a pas atteint qqn dans l’enfance, elle l’atteindra même quand
il sera vieux. Il n’y a pas que les enfants qu’elle affecte, même si ce
sont eux les principales victimes. (...) Quand qqn a la coqueluche, il
tousse fortement, mais pas en permanence, seulement à la nouvelle
505
teko
lune. Lorsque la personne tousse, elle entend un « hou » qui vient de
loin, car sa respiration s’interrompt quand elle a beaucoup toussé.
C’est cela qui fait qu’on dirait que la personne siffle. À chaque
nouvelle lune, cela reprend et ce n’est qu’au bout de sept mois que
cela s’arrêtera sans doute. On ne l’attrape qu’une seule fois, pas deux.
Quand c’est fini, c’est pour de bon.
Ɗoyru teko iwataa daga nder ɓernde, ammaa ɗon nannga haa
kondondol. Gite boo mboojan. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-
05-04)
La toux de la coqueluche ne provient pas de la poitrine (litt. : de la
région épigastrique), mais elle attaque au fond de la gorge. Les yeux
(du malade) rougissent également.
CAUSES
To teko wangi haa nokkuure, nanngidan ɓikkon fuu, bana
henndu yaarata nga. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté,
31-05-04)
Quand la coqueluche fait son apparition quelque part, elle attrape tous
les enfants, on dirait que c’est le vent qui l’apporte.
Ndopta wi’i to henndu yoorndu hawti bee caayoori daande bee
ndamba ka hurgaaka, kanjum hawtata rima teko. (Alioum
Saïbou, CSI de Godola, 01-07-04)
L’infirmier a dit que si un vent sec se conjugue à une « inflammation »
du cou et à un « rhume » non soigné, c’est cela qui s’assemble pour
donner la coqueluche.
To bu’e gertogal naasti nder reedu goɗɗo, o nyawan teko. Ngam
feere kam, bu’e ɗee ɗon mari nebbamji bee salteeji. Kanjum on
nyawnata mo. Woodi ɓiɓɓe leɗɗe haa ladde ɗe ɓe mbi’ata biriiji-
waynaaɓe. To ɓinngel ƴakki ɗe jur ni, ndiyam maaji malla nebbam
maaji mooɓtoto haa babal yookoode, ndeen ngel mara teko.
(Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Lorsque des fientes de poule pénètrent dans le ventre de qqn, il aura
la coqueluche. Car parfois, ces fientes contiennent des matières
grasses et des saletés. C’est cela qui le rendra malade. Il existe des
fruits sauvages que l’on appelle « arachides des bergers ». Si un enfant
en mange beaucoup, leur jus ou leur huile s’accumuleront au niveau
de la thyroïde, puis il aura la coqueluche.
DIAGNOSTIC
No min paamirta nyawu teko ɗon haa ɓinngel, ngel sonndoto.
Sonndaaru man boo nanndaay bee ndu ndamba. Ɓinngel man
sonndoo haa poofɗe maagel taƴa. Feere boo, ƴiiƴam mboɗeejam
wanga nder gite maagel, ngel tuutan, walaa ko ngel waawata
moɗgo. Ɓanndu maagel ɗon suurta. (Hammawa Djouldé, infirmier,
Dogba, 10-05-04)
506
teko
Nous diagnostiquons la coqueluche chez un enfant par sa toux. Cette
toux, en effet, ne ressemble pas à celle de ndamba. L’enfant tousse
tellement que sa respiration se coupe (apnée brève). Parfois, ses yeux
s’injectent de sang rouge, il vomit et ne peut rien avaler. Son corps est
brûlant.
To goɗɗo nyawi teko, o ɗon sonndoo. Min ngoodi masin nga min
njo’’inta dow ɓernde maako haa min paamra. To o ɗon sonndoo,
walaa maatugo ndamba ; ɓernde maako ɗon siika ba siikre, gite
mbooja. (Yaya Baya, 31 ans, aide-soignant guiziga, Meskine, 19-03-
04)
Lorsque qqn a la coqueluche, il tousse. Nous avons un appareil que
nous posons sur sa poitrine (région épigastrique) pour savoir. Quand
il tousse, cela n’est pas comme le ndamba ; sa poitrine pousse des
cris stridents comme ceux du grillon, ses yeux sont rouges.
CONSÉQUENCES
To nyawu teko jaggi, ɗon ɗala batte jur : ɓinngel maran tampere
to ngel mawni, waatoo to ngel huuwi seeɗa ni, ngel somi, ngel
marataa semmbe jur. Kuugal pamaral ni ngel ɗon foofa dow dow.
(Hamaoua Djouldé, infirmier, Dogba, 10-05-04)
Quand la coqueluche est sévère, elle laisse de nombreuses séquelles :
l’enfant souffrira de faiblesse quand il sera grand, c’est-à-dire que, dès
qu’il travaillera un peu, il sera fatigué, il n’aura pas beaucoup de force.
Pour un tout petit travail, il s’essoufflera.
TRAITEMENT
Yimɓe ɗon njarna ɓikkon nyawkon teko ndiyam ɗam pooli
masar mbuuli nder mum. Liɗɗi fuu ɗi ɓe mbi’ata boynaaji, ɓe
ndefa ɗi, ɓe nyaamna. Feere boo, ɓe kooca, ɓe njaara ɓinngel haa
les enndu nagge, ɓe ɓira kosam nder hunnduko maagel ngel yara.
(Goggo, ménagère peule, Dogba, 04-05-04)
On fait boire aux enfants atteints de coqueluche de l’eau dans laquelle
des pigeons domestiques se sont ébattus. On cuit aussi des poissons
appelés protoptères et on les leur fait manger. Parfois, on emmène
l’enfant sous le pis d’une vache, on lui trait du lait dans la bouche pour
qu’il en boive.
Ɓe ɗon nyawndoo teko bee nyaamnugo ɓinngel man pallaandi
kadabannaari. Feere boo, ɓe ndefana ngel gite nagge, ɗum
hooyna, ammaa, haa teko timma, sey to kurbanaani piiri. [Daga
kurbanaani ciwaa], nyawu man timmataa, hooynan noon, ngam
to lewru darake, ngu fuɗɗita, to ndu daraaki, ɗum ɗon hooyni.
(Mama Kaltoum, ménagère peule, Dogba, 05-05-04)
On soigne la coqueluche en faisant manger à l’enfant un margouillat
mâle. Parfois, on lui cuit des yeux de vache, cela améliore (son état),
mais, pour que la coqueluche s’arrête, il faut (attendre la saison où)
les termites ailés s’envolent. (Tant qu’il n’y aura pas eu de termites
507
teko
ailés), la maladie ne cessera pas, elle diminuera seulement, car, à la
nouvelle lune, elle reprendra, et lorsque la nouvelle lune sera passée,
le mal s’améliorera.
Leɗɗe paddotooɗe teko ɗon, kurganɗe ngu boo ɗon. To ngu waɗi
goɗɗo, ɓe kooƴa mboynaawu, ngu lallaaka, ɓe taƴa ɓe ndefana
ɓinngel nyaama. To ngel sonndake, ngel tuutan ndamba man pat.
[...] Mi yiɗi wiigo mboynaawu ngu lallaaka, waatoo marngu
ɓotokorooji mum. To goɗɗo yiɗi faddaago ngu boo, itta haako
ɓuuski solko haa lesdi, ammaa haako ko gilɗi cumpitaay. Ɓe kooca
ko, ɓe mbinnda dow maako, ɓe ngaɗa karse, ɓe ɓilana ɓinngel.
Bana nii, kangel kam ngel waɗataa teko, koo to ngel waaldi bee
ɓikkon markon teko. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-
05-04)
Il existe des remèdes qui préviennent la coqueluche, il en existe aussi
qui la soignent. Si qqn l’a, on prend un protoptère non lavé, on le coupe
et on le fait cuire pour l’enfant afin qu’il le mange. Après avoir toussé,
il vomira toutes ces mucosités (qu’il a en lui). (...) Je veux dire par « un
protoptère non lavé », (un protoptère) qui a ses viscosités. Si l’on veut
prévenir (la coqueluche), on prend des feuilles de Combretum
nigricans / fragrans qui sont tombées par terre, mais des feuilles qui
n’ont pas été trouées par des ‘vers’. On écrit dessus (des versets
coraniques) et l’on en fait des amulettes emballées dans des fils, et on
les suspend (au cou de) l’enfant. De cette façon, il n’aura pas la
coqueluche, même s’il dort avec des enfants qui l’ont.
Leɗɗe teko ɗuuɗɗe jamum. Masalan pallaandi kadabannaari, ɓe
ndefa ndi, ɓe ndokka ɓinngel nyaama. Woodi huunde ɓe ittata haa
hunnduko puccu deydey ɓe ɓilata jamɗe ; huɗo feɗotoo toon ɗoo,
kanko ɓe coofna ɓe njarna ngel. Ɓe ɗon njarna ɓinngel ndiyam
pooli masar boo ; paalo bambammbe ɓe itta ko, ɓe loowa ndiyam
nder toon, ɓe acca ko ko mbaala dow danki, fajira ɓe njarna ngel.
Ɓe coppoo ɗaɗi ibbe haa waɗa luggere haa enɗam ɗaam wurtoo
nii, ɓe keɓa seɗɗa, ɓe njarna ngel. Ɗoo fuu kurgun teko. (Dada
Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba)
Il y a de très nombreux remèdes contre la coqueluche. Par exemple, le
gros mâle du margouillat, on le fait cuire et on le donne à manger à
l’enfant. Il y a quelque chose que l’on enlève de la gueule du cheval, à
l’endroit où l’on fixe le mors (litt. : les fers) ; l’herbe qui est accrochée
là, on la fait tremper dans l’eau et on fait boire (ça) à l’enfant. On fait
aussi boire à l’enfant l’eau des pigeons domestiques (i.e. l’eau où
s’ébrouent les pigeons) ; on prend des fruits creux (litt. : de grosses
gourdes) de Calotropis procera, on y verse de l’eau (à l’intérieur), on
les laisse passer la nuit sur le hangar, et, le matin, on fait boire (leur eau)
à l’enfant. On coupe à la hache des racines de Ficus sycomorus de façon
à y faire un creux pour que le lait en sorte ; on en prend un peu et on le
fait boire à l’enfant. Tout cela soigne la coqueluche.
508
tenngu
Mi ɗon hurgira sonndaaru teko bee hoore ndaw. Mi dollida nde
bee leeɓol bee pinndi barkeehi, mi hokka nyawɗo o yara.
(Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-06-04)
Je soigne la toux de la coqueluche avec une tête d’autruche. Je la fais
bouillir avec du beurre frais et des fleurs de Piliostigma reticulatum,
et je fais boire ça au malade.

telloo (v.)
► se coucher sur le dos
Ɓe kaɗan reedu’en hippaago malla tellaago. (Aïssa Tchari, ani-
matrice à l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
On interdit à la femme enceinte de se coucher sur le ventre ou sur le
dos.
Ɓe kaɗi yam waalaago telloo ngam taa jaabuuru ɓinngel taggoo
haa daande maagel. (Habiba Daddoum, CSI de Meskine, 21-06-04)
On m’a interdit de me coucher sur le dos de peur que le cordon
ombilical ne s’enroule autour du cou du bébé.

temmbu – ngu (n.)


► nudité
Rewɓe ɓornotooɓe limce ɓaleeje bee gite fuu ɗon caloo wargo
danya haa lopitaal, ngam diina haɗi hollugo temmbu goɗɗo.
(Bernadette Godwé, CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Les femmes qui s’habillent en noir jusqu’aux yeux refusent de venir
accoucher au centre de santé car la religion interdit de montrer sa
nudité.

tenngu / tenɗi – ngu/ɗi (n.)


► pou ; cf. ndondonu
– Be’i ɓaleeji nder nguumba ɓaleewa.
– Tenɗi. (Devinette, Eguchi 1974, p. 23.)
– Des chèvres noires dans un gros buisson noir.
– Des poux.
● tenngu ndaneewu / tenɗi daneeji
► pou de corps, Pediculus humanus humanus L. (Anoploura) (litt. : pou

blanc)
● tenngu faasko / tenɗi faasko
► morpion, pou du pubis, Phtirus pubis L. (Anoploura) (litt. : pou du pubis)

● tenngu hoore / tenɗi hoore


► pou de tête, Pediculus humanus capitis de Geer (Anoploura) (litt. : pou

de tête)
● tenngu lumce / tenɗi lumce
► pou de corps, Pediculus humanus humanus (Anoploura) (litt. : pou de

509
teppel
vêtements)

teppel / teppon – ngel/kon (n.d.) ; < teppere


► induration à tendance inflammatoire, localisée sur la face interne
postérieure du talon ; (litt. : petit talon)

teppere / teppe – nde/ɗe (n.)


► talon
Yeeso teppere, ɓaawo teppere.
Un talon devant, un talon derrière. (Un pied qui aurait un talon devant
et un autre derrière ne pourrait aller nulle part. L’expression est
utilisée pour décrire une situation bloquée.)

tergal / terɗe – ngal/ɗe (n.)


► membre, partie du corps articulée ou non
O laaɓa-kuuɗe jamɗiraaɗo terɗe,
sonaa laruura juulu nder juulurde.
Celui qui est en état de pureté et qui est sain de corps (litt. : de
membres), sauf empêchement, qu’il accomplisse la Prière dans la
mosquée. (Haafkens 1983, p. 374-375)
To a nyaami a haari, terɗe maa fuu ɗon maata semmbe. (Bah Ila,
55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Quand tu as bien mangé, tous tes membres se sentent forts.
Naawral ndamba huuɓidinan ɓanndu fuu muuɗum. Masalan,
hoore seekan, ɗaɗi daande pillinoo, becce boo naawa. Kala terɗe
maa fuu njaɓ-njaɓtindira. (Djebba, malade, CSI de Makabaye, 24-
03-04)
La douleur du ndamba recouvre tout le corps. Par exemple, la tête se
fend, les nerfs du cou sont prêts à éclater, les côtes également font
mal. Toutes les parties de ton corps y passent l’une après l’autre.

termomeetir – nga (n.) ; < français « thermomètre »


► thermomètre

tesa (v.)
► percer (pour des vésicules, pour un abcès)
Paali tarzagiire tesi.
Les vésicules de tarzagiire ont percé.
fawƴere to tesi
à la rupture de la poche des eaux

teste – nga (n.) ; < français « test »


► test de dépistage (du sida)
L’interview de Mi. (25 ans), ci-dessous, montre que certaines personnes
510
teste
confondent tests et examens de laboratoire classiques (selles, urine, sang,
etc.). Si bien que l’on voit des patients refuser de se faire faire la goutte
épaisse, par exemple, croyant qu’on va leur faire en réalité un test de
dépistage du sida. Pour certains, c’est le fait de révéler une séropositivité
qui rend vraiment malade et qui donne le sida. Aussi, les mêmes
personnes préfèrent-elles rester dans l’ignorance de leur statut. D’autres
encore préfèrent également pratiquer la politique de l’autruche, car,
pensent-elles, la révélation d’une séropositivité est une condamnation à
mort (sociale et physique). Il y a quand même des personnes qui préfèrent
savoir si elles ont le virus ou non, afin de se soigner si elles l’ont et
d’adopter un comportement qui ne risque pas de transmettre ce virus à
d’autres.
– A meeɗɗo waɗgo teste na ?
– Mi nyawaay noon, mi waɗoya teste na ? (An., prostituée, 20 ans,
Domayo, Maroua, 25-03-06)
– Tu n’as pas encore fait de test de dépistage ?
– Mais je ne suis pas malade, et j’irais faire un test de dépistage ?
Mi hulan waɗgo teste, ammaa waɗgo nga kam booɗɗum. Innu
reena haa to nyawi, yiɗi maaygo, waɗoya teste mum. (R., 24 ans,
prostituée, Domayo, Maroua, 16-01-06)
J’ai peur de faire le test de dépistage du sida, mais c’est pourtant bon
de le faire. (Je préfère) attendre d’être malade, sur le point de mourir,
pour aller faire mon test.
Mi meeɗɗo nyawgo, walaa teste nga mi waɗaay, ammaa, ɓe mbi’i,
ɓaawo man, mi waɗa teste sida. Mi luuti ɓe, mi meetaay yaalgo
ɓe fuu, ngaɗmi teste cille bee coofe loorɗe tan. Ɓurna ko doggini
yam, ɓe ƴami gal teste maajum fuu, nanngi booro sappo. (Mi., 25
ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06).
Il m’est arrivé d’être tombée malade, et j’ai subi tous les tests
possibles, mais on m’a dit, après, de faire le test du sida. Je n’ai pas
suivi leurs conseils, je ne suis plus du tout revenue les voir, et j’ai fait
seulement les tests d’urine et de selles. Ce qui m’a fait fuir, surtout,
c’est que le montant total qu’ils me demandaient pour leurs tests était
de 10 000 francs.
Doktoor’en, to ɓe ngaɗi teste, ɓe tawa ɗum sonndaaru noon, ɓe
njaawa ɓe mbi’a ɗum sida. [...] Bana nii ɓe ngaɗi gorko feere nii
haa fattude amin. Wakkati ɓe mbi’i o ɗon bee sida, o acci kuugal
maako, rewɓe maako ndoggi, lutti feere maako fer nder saare.
Ammaa, hakkee bone o yarata, a wi’ataa o meeɗɗo jalbugo caka
yimɓe ! Jonta, nde o yamɗiti keleŋ, o fuɗɗiti o ɗon huuwa, o ɓaŋi
debbo feere. (Ky., 26 ans, prostituée, Domayo, Maroua, 22-01-06)
Les « docteurs », quand ils font le test de dépistage et qu’ils trouvent un(e)
simple sonndaaru/tuberculose, ils se hâtent de dire que c’est le sida. (...)
C’est comme ça qu’ils ont fait à un homme de notre quartier. Quand ils
511
teste
lui ont dit qu’il avait le sida, il a abandonné son travail, ses femmes se
sont enfuies et il est resté tout seul dans sa concession. Il a tellement
souffert que l’on n’aurait pas dit qu’il avait un jour fait bonne figure parmi
les humains. Actuellement, comme il est complètement guéri, il a repris
le travail et a épousé une autre femme.
Feere njahaa waɗoygo teste, a jamo noon, ɓe mbi’a a ɗon bee sida.
A faamataa haala yimɓe. (Mi, 25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua,
23-01-06)
Parfois, tu vas faire le test de dépistage, tu es en parfaite santé et l’on
te dit que tu as le sida. Tu n’y comprends rien.
To a yehi a waɗoyi teste ɓe mbii maa sida ɗon, na daga siwaa
noon, a maayan ; ndikka to a ɗon ƴiƴa nga noon, maayaa a
anndaa. (Da., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua, 24-01-06)
Si tu vas faire le test de dépistage du sida et qu’on te dit qu’il est
positif, tu mourras avant même que l’heure en soit venue ; mieux vaut
pratiquer la politique de l’autruche (litt. : appuyer sur le sida pour
l’immobiliser) et mourir sans savoir.
To mi yehi mi waɗoyi teste, ɓe tawi sida ɗon, ɗoo kam naastini yam
nyawu kallungu feere. Ndikka, to mi woodi, mi ɗon jooɗii bee maagu
mi anndaa, dow ɓe mbi’ammi ; ngam to ɓe mbii maa ni, a maayan
bee law. (Hb., 16 ans, prostituée, Hardé, Maroua, 18-01-06)
Si je vais faire un test de dépistage et qu’il est positif, alors, cela
m’aura donné une maladie grave. Mieux vaut, si j’ai (le sida), que je
vive avec sans savoir (que je l’ai), plutôt que l’on me le dise ; car, dès
qu’on vous l’aura dit, vous mourrez rapidement.
Ɓe ɗon mbi’a koo innu woodi paɓɓooje, sonndaaru, waɗataa
teste sida, ngam ɗum wurtoto o woodi. Kanjum hulnata yimɓe
yaago waɗoya taa ɓe tawa. Naa nyawu mbarete, ammaa hakkee
a ɗon numa ka ɗoo, maayaa daga balɗe maa cikaay. Nder wuro
jonta ɗoo, koo to a fooƴi tis goo ni, ɓe mbi’a sida. (Dou., prostituée,
26 ans, Hardé, Maroua, 17-01-06)
On dit qu’une personne souffrant de ‘paludisme’ ou de « tuber-
culose » ne doit pas faire le test de dépistage du sida, car le résultat
serait positif (litt. : car cela sortira qu’il l’a). C’est pourquoi les gens
redoutent d’aller le faire, par peur d’être séropositifs (litt. : pour qu’ils
ne découvrent pas). Ce n’est pas la maladie qui te tuera, mais tu y
penses tellement que tu mourras prématurément (litt. : avant que tes
jours ne soient accomplis). Maintenant, en ville, dès que vous
maigrissez un tout petit peu, on dit que c’est le sida.
Haa saare amin ɗoo, mi jooɗidiiɗo bee marɓe sida ɗiɗo. Gooto ɗon
mari nga, ammaa, o wi’aay koo moy. To o yehi lopitaal, o warta o
sigoo karne maako haa les akootiiru, taa ɓe keɓta, taa ɓe paama ko
o maatata. Nde o ɗon timma, ragare maajum, o maayi. Ɓe tawi
nder karne maako kanga o mari. O salii wiigo sam haa o maayi. Mi
512
teste
wii maa wakkati o jamo ɗoo, o loorɗono, ammaa o timmi haa a
yiɗaa yiigo mo. A faamataa ɗum sonndaaru, a faamataa o woodi
tifoyiiɗ ; sonaa nde o maayi, min keɓti nder karne maako ɗum sida.
To a ƴami mo ɗume naawete, o wi’e, ɓanndu noon. Haa ɗoftaa mo
lopitaal, o yiɗaa. Caarol boo waanee. (Hl., prostituée, 15 ans, Hardé,
Maroua, 17-01-06)
Dans notre concession, j’ai vécu avec deux personnes qui avaient le
sida. L’un (il s’agit effectivement d’un homme, mais la langue ne
permet pas de le savoir) l’avait, mais il ne le disait à personne. Quand il
allait à l’hôpital, il revenait et gardait son carnet de consultation au fond
de sa valise, pour qu’on ne le sache pas, pour qu’on ne comprenne pas
de quoi il souffrait (litt. : ce qu’il ressentait). Comme il maigrissait,
finalement, il est mort. On a (alors) découvert dans son carnet que c’est
ça qu’il avait. Il a complètement refusé de le dire jusqu’à sa mort. Je te
dis que, quand il était bien portant, il était gros, mais il a maigri au point
que tu ne voulais plus le voir. Tu ne savais pas s’il s’agissait de
« tuberculose », tu ne savais pas s’il avait la typhoïde ; ce n’est qu’à sa
mort que nous avons compris grâce à son carnet qu’il s’agissait de sida.
Si vous lui demandiez de quoi il souffrait, il vous disait seulement qu’il
ne se sentait pas bien (litt. : que c’était le corps seulement). Il ne voulait
pas qu’on l’accompagne à l’hôpital. Mais la diarrhée, oh là là !
Min nduŋanaaka waɗgo teste sida haa lopitaal amin. (Siddi
Bouba, laborantin, CSI de Domayo, Maroua, 21-04-04)
Nous ne sommes pas autorisés, dans notre centre de santé, à pratiquer
le test de dépistage du sida.
[...] Kala debbo reeduujo fuu sey waɗa teste, ngam aynugo ɓin-
ngel maako taa ngu naasta ngel. Rewɓe feere boo ngiɗaa min
paamana ɓe to ɓe ɗon bee gilɗi ɗii na ɓe ngalaa. Taa ɓe kultora
ngam walaa paamanɗo kuuɗe maajum sey doktoorjo daarɗo mo
tan. O wi’ataa ka boo koo moy a woodi gilɗi ciiɓoowu. Sirri ɗon
haa maaka. (Gueye, infirmier CSI de Meskine, 24-06-04)
(...) Il faut que chaque femme enceinte fasse le test (de dépistage) pour
veiller à ce que son enfant ne soit pas contaminé. Certaines femmes
n’aiment pas qu’on sache à propos d’elles si elles ont ces ‘vers/germes’
ou non. Elles ne doivent pas avoir peur, car personne n’en sera informé
sauf l’infirmier qui les examine. Il ne dira à personne que vous avez le
sida. C’est une chose qu’on garde secrète.
To [debbo reeduujo] waɗi teste maako, ɓe tawi ngu ɗon haa
maako, ɓe mballitan mo, ɗum juttinan mo boo balɗe, o maayataa
bee law. Kanjum ngiɗmi wiigo on hannde ndee, ngam moy fuu
sey waɗa hakkiilo haala nyawu ciiɓoowu. Taata maɓɓaare haɗa
mo waɗgo teste maako. O acca kulol boo. No min ngiɗi kam, sey
kala garɗo kilo fuu waɗa teste mum. (Gueye, infirmier CSI de
Meskine, 24-06-04)
513
tetanoos
Si (la femme enceinte) fait son test et qu’il se révèle positif (litt. : on
trouve que la (maladie) est en elle), on va l’aider, cela allongera sa
durée de vie (litt. : ses jours) et elle ne mourra pas rapidement. Voilà
ce que je voulais vous dire aujourd’hui, afin que chacune fasse
attention au sujet du sida. Il ne faut pas que, par bêtise, (une femme)
n’aille pas se faire dépister. Elle ne doit pas avoir peur. Ce que nous
voulons, en fait, c’est que chaque femme qui vient à la visite prénatale
fasse son test.
Nder ɓangal, sey ɓe kuuwtinira bee konndoom foddee ɓe ngaɗa
teste.
Dans un couple marié (litt. : dans le mariage), il faut utiliser le
préservatif tant que l’on n’a pas fait le test de dépistage du sida.
Ngaɗmi teste, tawmi mi walaa sida. Ɓernde am boo taƴaay. To ɓe
mbii mi woodi boo, mi tokkoo soodgo leɗɗe, mi moɗa foddee
balɗe am, ammaa, ɓe ɗon mbi’a leɗɗe Ɓaleeɓe boo ɗon koyna
nyawu nguu. (Kt., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua, 22-02-06)
J’ai fait le test de dépistage et j’ai vu que je n’avais pas le sida. Je n’ai
pas eu peur. Si l’on m’avait dit que je l’avais, j’achèterais réguliè-
rement les médicaments et je les prendrais jusqu’à la fin de mes jours ;
mais on dit que les remèdes indigènes aussi soulagent cette maladie.

tetanoos – nga (n.) ; < français « tétanos »


► tétanos (mot employé en milieu hospitalier) ; cf. tooke
To debbo reeduujo wari kilo, min tufa mo baatal tetanoos haa
faddanoo ɓinngel margo nyawu nguu, ngam danynooɓe haa
saare feere ɗon taƴa jaabuuru ɓinngel bee reeza puunngel.
(Hamidou Adji, 35 ans, aide-soignant mofou, CSI de Makabay,
Maroua, 06-09-04)
Lorsqu’une femme enceinte arrive à la consultation prénatale, nous
lui injectons le vaccin antitétanique pour empêcher l’enfant d’avoir
cette maladie, car certain(e)s accoucheurs/accoucheuses à domicile
coupent le cordon ombilical de l’enfant avec une lame rouillée.

tetekol / teteki – ngol/ɗi (n.)


► intestin
● tetekol cewngol / teteki cewɗi
► intestin grêle
● tetekol loorngol / teteki loorɗi
► gros intestin

Gal tetekol cewngol nyaamdu woondu tokkortoo laatoo ƴiiƴam.


Gal tetekol loorngol bu’e laatotoo hiddeeko ɗe ngurtoo. To tetekol
cewngol hooƴi geɗal mum, luttuɗum boo wurtoo gal loorngol.
(Adama Ousmanou, infirmier au Centre de santé intégré de Palar,
Maroua, 08-09-04)
514
tetekoop
C’est par l’intestin grêle que passe la bonne nourriture et qu’elle se
transforme en sang. C’est dans le gros intestin que se forment les
excréments avant qu’ils sortent. Une fois que l’intestin grêle a pris sa
part, le reste sort du côté du gros intestin.
● dimmbaago teteki
► avoir la trouille (litt. : bouger les intestins)

● waɗgo teteki goɗɗo yaasi


► éventrer qqn (litt. : mettre les intestins de qqn dehors)

tetekoop – ngel (n.) ; < français « stéthoscope »


var. teteskoop, isteteskoop, istatoskoop, otoskoop
► stéthoscope ; cf. heɗitoo
On entend parfois utiliser le mot otoskoop dans le même sens. En fait,
il devrait désigner l’otoscope, appareil pour examiner le méat
acoustique externe et le tympan, cependant, plusieurs des personnels
interviewés l’emploient pour désigner le stéthoscope.
Daga daada maagel tinndini yam, o wii ɓinngel maako acci doggingo
nde o waɗani ngel leɗɗe Ɓaleeɓe, ammaa, ngel accaay sonndaago.
Ngaɗanmi ngel isteteskoop dow wiɓɓere maagel, nanmi noy waɗata
nder bumsuɗe maagel, suy paammi ɗum sonndaaru. (Bimoutch
Ndjidda, 44 ans, infirmier guiziga, Dogba, 27-04-04)
D’après les explications de sa mère, l’enfant a cessé d’avoir la
diarrhée quand elle lui a administré des médicaments indigènes, mais
il n’a pas cessé de tousser. Je lui ai posé le stéthoscope sur la poitrine
et j’ai entendu comment cela faisait dans ses poumons ; alors j’ai
compris qu’il s’agissait d’une bronchite.
To min ngaɗi otoskoop, min tappa bee juuɗe dow wiɓɓere. To
ɗon saati bana leggal, ɗum pinemonii. To ɗon yoofti boo, min
paaman ɗum laarani bumsuɗe, waatoo waɗi ngaska, malla boo
nyaamtake. Sey min ngaɗa radiyoo. (Chef de district de santé de
Mindif, 21-05-04)
Lorsque nous utilisons le stéthoscope, nous tapons avec les mains sur
la poitrine. Si le son est mat (litt. : si c’est dur) comme (lorsque l’on
frappe sur) du bois, c’est une pneumonie. Si (le son) résonne (litt. :
sonne creux), nous savons que cela concerne les poumons, c’est-à-
dire qu’il y a une caverne ou (que le poumon) se détruit (litt. : se
mange). Nous devons (alors) faire une radio.
To min ngaddi istatoskoop min takki haa ɓernde nyawɗo wut-
tudu feere, mi waɗa haa noppi, ndeen mi nanan ndiyam ɗon
dimmboo haa reedu maako. (Wassalné Joseph, infirmier, CMAO
Meskine, 27-04-04)
Lorsque nous collons un bout du stéthoscope sur l’épigastre du
malade et que nous mettons (l’autre) sur les oreilles, nous entendons
l’eau bouger dans son ventre.
515
teyaatir
teyaatir / teyaatirji – nga/ɗi (n.) ; < français « théâtre »
► théâtre, pièce de théâtre, saynète
Woodi yimɓe ɗon ngaɗa teyaatirji haa ɓe annditina yimɓe sida
ɗon.
Il y a des personnes qui font des pièces de théâtre pour faire
comprendre aux gens que le sida existe.
Koo teyaatirji ɓe ngaɗata dow buuwol ɗoo maa, mi nanoytaa.
Haalaaji a faamataa ɓe mbolwata. To bee fulfulde maa, ndikka.
(Dou., prostituée, 24 ans, Domayo, Maroua, 25-02-06)
Même les saynètes qu’ils font dans la rue, je ne vais pas les écouter.
Ce sont des paroles qu’on ne comprend pas qu’ils disent. Si c’était en
fulfulde, ce serait mieux.

tifoyiiɗ – nga (n.) ; < français « typhoïde »


► fièvre typhoïde

tigga (v.)
► fixer, planter
● tiggugo gite
► avoir le regard fixe

tiigoo (v.)
► s’appuyer contre
Yaake mi ɗon danya, danynoowo tiigii yam ɓaawo.
Au moment où j’accouchais, l’accoucheur me soutenait le dos.

tiimeelo – ko (n.)
► sourcils

tikka (v.)
► se fâcher
Puutɗo tikkani nanɗo. (Eguchi 1974, p. 92)
Celui qui a pété s’est fâché contre celui qui l’a entendu.

tira (v.)
► tendre en tirant (la peau d’un tambour, par exemple)
► être ballonné (ventre)
Reedu ɗon tiri noon, waɗa bana ngilngu daga reedu waata nder
ɓernde. (Damdam, ménagère peule, Petté, 24-05-04)
Le ventre est ballonné et fait comme si un ver se dirigeait du ventre
vers l’épigastre.

tirikomonaas – ngu (n.) ; < français « trichomonas »


► trichomonas (protozoaire flagellé)

516
toɓɓa
Ce parasite est classé parmi les gilɗi, mais il n’est connu que dans les
laboratoires d’analyse et dans les établissements de santé.

titileer / titileer’en – o/ɓe (n.) ; < français « titulaire »


► pour un garçon ou une fille, partenaire sexuel que l’on considère comme
plus important que les autres et que l’on voit régulièrement ; « titulaire »
(français véhiculé à partir du Sud par la radio et une revue comme 100%
Jeunes) ; à Maroua, on utilise le mot « régulier » dans ce sens ; cf. regilyee
Jonta ɗoo, mi walaa titileer, ammaa, nyannde keɓmi fuu, ɗoo
kam, mi waɗataa bee konndoom. Yaake ɓooyma, mi ɗonno bee
ɓinngel gorko, min ngaadi duuɓi nay. Wakkati oo, min ngaɗataa
konndoom, ammaa, nde paammi o ɗon ɗaɓɓita ɓikkon rewɓe
feere, min cenndiri. Moy fuu waɗa haaje mum, ammaa miin kam,
mi ɗon huuwtinira konndoom, mi meeɗaay nyawu fuu. (As.,
Domayo, Maroua, 19-01-06)
Actuellement, je n’ai pas de « titulaire », mais dès que j’en aurai un,
alors, je ne me servirai plus de préservatif. Auparavant, j’avais un
garçon avec lequel je suis restée pendant quatre ans. À ce moment-là,
nous ne mettions pas de préservatif, mais lorsque je me suis rendu
compte qu’il cherchait d’autres filles, nous nous sommes séparés.
Chacun (d’entre nous) fait ce qu’il a envie de faire, mais moi, j’utilise
le préservatif et je n’ai encore eu aucune sorte de maladie.

tiyowol / tiyooji – ngol/ɗi (n.) ; < français « tuyau »


► sonde urinaire
● waɗgo tiyoo
► poser une sonde urinaire

toɓatoɓaalam – ɗam (n.d.v.) ; < toɓa


► eau de pluie (recueillie dans un récipient)
Certaines personnes, en ville, disent que la consommation d’eau de
pluie donne la typhoïde.
Daga njarmi ndiyam toɓatoɓaalam, mi heɓtaay hoore am sam.
Depuis que j’ai bu de l’eau de pluie, je n’ai pas retrouvé la santé.

toɓɓa (v.)
► verser goutte à goutte, instiller
Woɗɓe mbi’i ɓe ɗon njaha cooda paalon haa parmasiin, toɓɓa
nder gite maɓɓe. Ammaa, miin kam, mi meeɗaay koo nyalde.
Mbi’imi taa mi waɗa nii ɗum tullita. (Didjatou Amadou, 60 ans,
ménagère peule, Petté, 27-05-04)
Certains disent qu’ils vont acheter des flacons en pharmacie pour
mettre des gouttes dans leurs yeux. Mais moi, je ne l’ai jamais fait. Je
me disais que je ne devais pas le faire de peur que (la maladie) ne
517
toɓɓitannde
s’aggrave.

toɓɓitannde / toɓɓitanɗe – nde/ɗe (part.v.)


« (chose) à instiller »
► goutte pour instillation
● toɓɓitanɗe gite
► collyre

● toɓɓitanɗe hunnduko
► gouttes pour instillations buccales (par exemple, vaccin antipoliomyé-

litique)
● toɓɓitanɗe kine
► gouttes pour instillations nasales

● toɓɓitanɗe noppi
► gouttes pour instillations auriculaires

toggoore / toggooje – nde/ɗe (n.)


► vêtement mi-long à manches
● toggoore ndiyam ; syn. leeda-ndiyam
► imperméable

tonndu / tonɗi – ndu/ɗi (n.) ; cf. hunnduko


► lèvre (vieux et littéraire d’après Noye 1989, p. 353)

toojiyel / toojihon – ngel/kon (n.) ; < français « torche » ou plutôt de l’anglais


« torch »
► lampe torche ; syn. tostilam
Doktoor laardi nder gite am bee tooji maako.
Le « docteur » a regardé dans mes yeux avec sa torche

tooke – ɗe (n.) ; cf. baatal


► poison ; venin
► tétanos
Baaneewo huusi yam hoondu kosngal mawndu nyaamru fajira
ɗoo haa ladde. Nde ngartumi, toɓɓumi urdi dow maaru, kaɓɓumi
bee leppol. Ngarmi lopitaal, ndopta wii yam huuduure to waɗi
bana nii, taata mi toɓɓa koo ɗume, taa mi haɓɓa tekke bee saltee
dow huuduure, ngam waɗan tooke haa huuduure. (Abbassay
Jacob, CSI de Godola, 01-07-04)
Je me suis coupé le gros orteil du pied droit ce matin en brousse.
Quand je suis revenu (chez moi), j’ai mis dessus quelques gouttes de
parfum et j’ai fait un bandage. Quand je suis venu au centre de santé,
l’infirmier m’a dit que, en cas de blessure de ce genre, je ne dois rien
verser dessus, je ne dois pas attacher dessus de chiffon sale car cela
donnera le tétanos dans la plaie.
518
tufa
toora (v.)
► faire plus mal

top (intens.)
► très (acide)
mongoroore heccere lammunde top
une mangue verte très acide

torra (v.)
► importuner, déranger, faire souffrir
Lekki kii torri mo.
Ce remède l’a fait souffrir.
Ɓikkon am ɗon torriree bee enɗam am. (Dada Bouba, 35 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Mes enfants souffrent de mon lait. (Litt. : mes enfants sont dérangés
par mon lait.)

torraaru ; < torroo


► souffrance, fatigue
● torraaru ɓinngel
► souffrance fœtale

torroo (v.)
► souffrir, être importuné
Na[at]ɗo aljanna maayataa torrataako.
Qui entre au Paradis ne meurt pas et ne souffre pas. (Haafkens 1983,
p. 342-343)

tostilamyel / tostilamhon – ngel/kon (n.) ; < anglais « torch-lamp »


► lampe torche ; syn. toojiyel

tufa (v.)
► piquer, percer (avec une épine, une aiguille)
► faire une piqûre, une injection
Ɓe ɗon ndokka yam leɗɗe moɗeteeɗe, ngam tufa-tufaaje mbari
yam asaangal ɓooyma. Koo ƴummaago, mi waawataa. Kanjum
waɗi ɓe acci ; jonta kam, baate ndiyam ɗee ɓe ɓilataa fuu, sey
moɗeteeki tan. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum,
Petté, 28-05-04)
On me donne des médicaments à avaler, car les piqûres m’ont paralysé
la hanche, autrefois. Je ne pouvais même pas me lever.
Pour cette raison, ils ont arrêté (les piqûres), et maintenant, on ne me
fait même pas de perfusions, mais (on me donne) seulement des
médicaments à prendre par voie orale.

519
tufirɗum
► vacciner par injection
► provoquer une douleur perçante
Jalɓalji, kanji tufata haa becce, ɓe mbi’a ɗum ɗisal.
Les ascaris, ce sont eux qui provoquent une douleur perçante aux
côtes, ce que l’on appelle « point de côté ».

tufirɗum – ɗum (n.d.v.) ; < tufa


► seringue ; (litt. : [chose] avec laquelle on pique) ; cf. baatal
Min kooca tufirɗum, min ɗisa baatal, min poonda ndiyam, min
ngoosta babal tufeteengal bee hottollo suuwaako nder ankool, sey
tufgo lutti. (Djidda Haman, aide-soignant, Dogba, 03-05-04)
Nous prenons une seringue, nous y fixons une aiguille, nous mesurons
le liquide (à injecter), nous essuyons l’endroit à piquer avec du coton
imbibé (litt. : trempé dans) d’alcool ; il ne reste qu’à piquer.

tufrugal / tufruɗe – ngal/ɗe (n.d.v.) ; < tufa


► aiguille à injecter
To ɓe ɗon ƴara goɗɗo bee baatal, fotootiri boo tufrugal ɗon bee
saltee, to naasti nder ƴiiƴam, yahan nyawna ɓernde, waɗa huu-
duure, ndeen goɗɗo oo wi’a ɓernde maako ɗon naawa, o yiɗaa
nyaamdu wulndu. (Gaïvaï Ganava, infirmier chef, CSI de Gazawa,
03-08-04)
Lorsque l’on vaccine qqn par injection et qu’il se trouve que l’aiguille
est sale, si cela entre dans le sang, cela va rendre le cœur malade et
provoquer une plaie ; ensuite, la personne dira qu’elle a mal à l’estomac
(litt. : au ‘cœur’) et qu’elle ne veut pas de nourriture chaude.
(Dans cet interview, l’infirmier accorde successivement deux valeurs
au mot ɓernde ; d’abord, il s’agit du cœur proprement dit – il décrivait
juste avant ce qui cause l’infarctus du myocarde (baptisé pour la
circonstance « infractus de mécade ») –, ensuite, il passait au sens
populaire du terme, où le mot désigne l’épigastre et l’estomac.)

tuftufal – ngal (n.d.v.) ; < tufa


« (douleur) qui pique »
► douleur perçante ressentie au niveau des côtes, point de côté
► endroit situé au niveau des côtes où l’on ressent une douleur
perçante / aiguë
Tuftufal, ɗum gilɗi tufata becce goɗɗo, ɗi njaha haa daande nder
loygal. To ɗi nanngi innu, jooɗaago woodaa, waalaago woodaa, sey
ɗon darii noon. [...] Ɓe ɗon lukka tuftufal bee laawrugal, ɓe ɗon
mocca bee Qulhuwa, bee Naasi, ɓe njarna binndi boo. (Goggo
Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Le tuftufal, ce sont des ‘vers’ qui piquent les côtes ; ils vont jusqu’au
cou dans la clavicule. (...) On donne sur la partie douloureuse un coup
520
tuuɗe
de bâton qui sert à « tourner la boule », on crachote (dessus en
récitant) les versets coraniques Qulhuwa et Naasi, on fait boire aussi
(au malade) des rinçures d’écritures.
Une autre méthode consiste à planter un couteau dans le sol au lieu de
frapper l’endroit douloureux avec le bâton à boule.

tulla (v.)
► empirer, s’aggraver
Ɓikkon am ɗon torriree bee enɗam am. [...] Ko paamanmi kam,
ɗum sayɗaan, ngam, to mi danyi ɓinngel debbo, ɗum tullan.
(Dada Bouba, 35 ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
Mes enfants souffrent de mon lait. (...) Ce que je crois, c’est qu’il
s’agit d’un diable, car, lorsque j’accouche d’une fille, cela empire.

tullita (v.d.) ; < tulla


► s’aggraver, empirer (d’un degré par rapport à tulla), aller de mal en pis
Tullita yetta Alla. (Dicton)
(On) va de mal en pis et on remercie Dieu. (Au moment où l’on aurait
dû faire preuve de reconnaissance, on ne l’a pas fait, il devient donc
ridicule d’en manifester lorsqu’il n’y a plus de raison de le faire.)

tunwa (v.d.) ; < tun-


► être souillé (objet), être sale (personne, vêtement)
Goɗɗo foti heɓra nyawu tooke gal huuwtinirgo bee kuuje ta’ooje
tunwuɗe.
On peut « attraper » le tétanos en utilisant des objets tranchants
souillés.

turum-turum (adv.)
► flou
● yiigo turum-turum
► voir flou

tuuɗe – ɗe (n.d.v.) ; < tuuta


► crachat ; cf. kaartudi
– Seerre caka laawol !
– Tuuɗe ! (Devinette, Noye 1974, p. 300 ; cf. Eguchi 1974, p. 27)
– Un cauri sur la route !
– Le crachat !
– Halagaare am ndee, nde wooɗnde, mi sakkina nde, mi meetataa
yaaltugo nde.
– Tuuɗe ! (Devinette, Noye 1974, p. 300)
– J’ai une belle bague ; je la jette et ne repasserai jamais (la prendre).
– Le crachat !
521
tuundi
tuundi – ndi (n.)
► malpropreté, fait d’être sale
● tuundi ɓanndu
►crasse
► règles, menstrues (euphémisme)

tuure – nde (n.d.v.) ; < tuuta


► vomissures ; vomissements
To debbo ƴaɓɓini lewru, waatoo to hayla maako waraay haa
lewru saalake, o faama o waɗi reedu. To waɗi bana nii, lewru
waranndu haa jokka ɗoo, tuure kam accataa mo sam ; sey to ndu
saalake ɗum accata. (Aminatou Seïny, 18 ans, ménagère mousgoum,
Petté, 28-05-04)
Quand une femme a dépassé le mois, c’est-à-dire si ses règles ne sont
pas venues quand le mois est passé, elle doit comprendre qu’elle est
enceinte. S’il en est ainsi, le mois suivant jusqu’au prochain, les
vomissements ne la lâchent pas ; ils ne la laisseront que quand (le
deuxième mois de grossesse) sera passé.

tuuta (v.)
► vomir ; cf. looƴoo
● tuutgo ƴiiƴam
►vomir du sang
● tuutgo bee ƴiiƴam
► avoir du sang dans ce que l’on vomit

● tuutgo tuuɗe (cf. haartoo)


► cracher de la salive

► relâcher (sa victime), pour un sorcier ; cf. mistiriijo

tuutna (v.d.) ; < tuuta


► faire vomir (qqn)

Beaucoup de remèdes traditionnels ont pour objectif de faire vomir le


malade, lui permettant ainsi « d’évacuer la maladie ».
Ɗum nyawu kosam woni nyawu ɓikkon am. [...] To ngu tuut-
nataa, saarnataa kon, ɗum naawan kon jamum. (Dada Bouba, 35
ans, ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
C’est la « maladie du lait » qui touche mes enfants. (...) Si elle ne les
fait ni vomir ni avoir la diarrhée, elle les rend très malades.

tuutuuru / tuutuuji – ndu/ɗi (n.)


► toupet de cheveux, touffe de cheveux
Jawmu hoore waɗata tuutuuru her yiɗi. (Prov.)
Seul le propriétaire de la tête peut placer le toupet de cheveux où il
522
ummoo
veut.
Jawmu hoore, e yiɗi jo’’inta tuutuuru, to wannjam jaɓi. (Prov.,
cf. Dahirou 2004, p. 60)
Le propriétaire de la tête dispose (son) toupet de cheveux où il veut,
avec l’accord du barbier.

tuƴƴa (v.)
► saigner du nez
Yewre to meemi hoore, haala man saati jamum, masalan innu
tuƴƴan masin [...]. (Mana Garandji, 44 ans, infirmier toupouri,
Maroua, 12-04-04)
En cas de fracture du crâne, l’affaire est très compliquée, la personne
saigne abondamment du nez, par exemple (...).

tuƴƴam – ɗam (n.d.v.) ; < tuƴƴa


► saignement de nez provenant des fosses nasales, épistaxis
Tuƴƴam, ɗum nyawu hoore fofata ɗam. To ɗaɗi maare naawi,
bana ceeɗu, ƴiiƴam nyawɗam fuɗɗan wurtaago gal kine. Nyawu
nguu, ngu famɗitinan hakkiilo. Kurgun maajam, ɓe ɗon ndefa
galaaji, ndoonda goɗɗo dow hoore, o jippina o nyaama. (Goggo
Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Le saignement de nez, c’est le mal de tête qui le cause. Lorsque les
‘nerfs’ de la tête font mal, comme durant la saison sèche et chaude, le
sang malade commence à sortir par le nez. Cette maladie diminue le
hakkiilo. Son remède : on fait cuire des pois de terre que l’on fait
porter sur la tête par la personne (malade) ; ensuite, elle les descend et
les mange.

ummina (v.d.) ; < ummoo


var. : ƴummina, ƴimmina, immina
► faire lever
► avoir une érection (euphémisme)
To kalle ngalaa, goɗɗo ƴummintaa sakko haa yahana debbo.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Sans testicules, un homme n’aura pas d’érection, a fortiori (il ne
pourra pas) coucher avec une femme.

ummoo (v.)
var. de ƴummoo, ƴimmoo, immoo
► se lever, démarrer (intransitif)

523
umroore
Umma liir daga naange suddaaki.
Lève-toi et étale (les choses) à sécher avant que le soleil disparaisse.
(Il faut profiter du moment opportun pour faire ce que l’on doit faire.)
► bander, être en érection
Jonta, to gorko ɗon bee layaaji, to hooci debbo, ɗi kollan mo, les
maako ɗoo ƴummataako to debbo ɗon bee nyawu. (Mi., 25 ans,
prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Maintenant, quand un homme a des grigris, s’il « prend » une femme,
ils lui révéleront des choses sur elle (litt. : ils la lui montreront) et il ne
bandera pas si la femme est malade.

umroore / umrooje – nde/ɗe (n.d.)


► consigne
Sey tokkoɗaa umrooje sappo ɗee...
Tu dois suivre ces dix consignes...

uppa (v.)
► enfler, gonfler (enflure non douloureuse portant sur un membre ou sur
toute une partie du corps) ; cf. ɓuuta, fillinoo
To kosɗe bee geese reedu’en ɗon uppi, ɓe ɗon mari anemii.
Waatoo bana wiigo, ƴiiƴam famɗiti haa ɓalli maɓɓe. Min kooca
taŋsiyooŋ maɓɓe, to min tawi ƴiiƴam maɓɓe famɗi, min njaara
ɓe haa dopta winndana ɓe leɗɗe haa ɓe keɓa ƴiiƴam ɓesdoo.
(Atchibi Thérèse, aide-soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Si les femmes enceintes ont un œdème des jambes ou du visage, c’est
qu’elles sont anémiées. C’est-à-dire qu’elles ont (trop) peu de sang.
Nous leur prenons la tension, et si nous constatons qu’elles ont (trop)
peu de sang, nous les emmenons chez le docteur pour qu’il leur ordonne
des médicaments qui leur permettent d’augmenter leur sang.
To debbo marɗo nyawu gaddol ciki lebbi ɓesnugo, hoore maako
seekan, ngi’aa kosɗe maako uppi, to a tiggi koolel dow maaje,
tawaa luggere lofitake, ɗoo kam hollinan ɗum gaddol. (Adamou
Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Quand une femme atteinte d’éclampsie est arrivée au terme de sa
grossesse, elle a très mal à la tête, vous voyez que ses jambes ont enflé
(œdème sous-cutané) et si vous plantez un doigt dedans, vous consta-
terez qu’il y laisse une marque en creux (signe du godet), ce sont les
symptômes (annonçant) l’éclampsie.

urdi / urle – ndi/ɗe (n.) ; < arabe [‘ t¬ r] « parfum » (métathèse des deux dernières
consonnes)
► parfum
● urdi nyaandi
► parfum très fort
524
vaksee
Kooƴaa gaadal ceembal, unaa ngal bee kaadam, njillaa nder urdi
nyaandi. To a yi’i debbo mo ngiɗɗaa, ngujaa ndi nder junngo
maa, nanngaa mo daande junngo. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 28-
04-04)
Prenez du Cissus quadrangularis, pilez-le avec de l’ocre rouge,
mélangez (le tout) avec un parfum fort. Quand vous voyez la femme
que vous désirez, enduisez-vous la main (avec ce parfum) et prenez
(la femme) par le poignet.

uuma (v.)
► gémir
To ndotti uumi, nder mum nyoli. (Prov.)
Si un vieux se plaint, c’est qu’il a déjà beaucoup supporté. (Litt. : si
un vieux gémit, c’est qu’il est pourri en dedans.)

uuwa (v.)
► enterrer (qqn), inhumer
To ɓe ɗon uuwa maayɗo, ɓe kuucitina yeeso maako gal fuunaange,
ɓe mballina hoore maako gal fommbina, wuttudu nyaamru gal les.
Kanjum ɓe mbi’ata to innu waalorake fommbina e woyla, o maa-
yan. (Asta Fidjondé, ménagère, Dogba, 22-09-04)
Lorsqu’on enterre un mort, on oriente son visage vers l’Est, on pose sa
tête vers le Sud, et son côté droit dessous. C’est pour ça qu’on dit que,
si qqn se couche (la tête) au Sud et (les pieds) au Nord, il va mourir.

uzura – nga (n.) ; < arabe [‘udr] « excuse » > arabe tchadien [udur] « contretemps,
empêchement »
► anomalie, défaut
To a meemi ɓanndu ɓinngel, ndu ɗon wula, ngel ɗon woya, hollini
ngel bee uzura.
Si tu touches le corps de l’enfant, qu’il est chaud et que (l’enfant)
pleure, c’est le signe qu’il y a quelque chose qui ne va pas.

vaksee / vakseeji – nga/ɗi (n.) ; < français « vaccin »


► vaccin ; cf. baatal, ƴarol
Les gens attribuent généralement à l’injection et à la perfusion un
pouvoir soignant supérieur à celui du comprimé ou de la prescription à
prendre par voie orale. Paradoxalement, ils sont très réticents face à la
vaccination. À notre avis, l’explication à cette apparente incohérence
dans le comportement s’explique facilement. En effet, lorsque l’on se
rend au centre de santé (mis à part le cas de la visite prénatale), c’est
525
vaksee
pour y trouver un soulagement rapide à un mal. La vaccination, elle, est
censée prévenir un mal virtuel et hypothétique. La personne ne ressent
donc aucune nécessité à subir hic et nunc ce genre de traitement
préventif, ni à en faire bénéficier ses enfants. En outre, les pathologies
contre lesquelles on vaccine ne sont pas forcément reconnues dans la
nomenclature traditionnelle (poliomyélite, par exemple).
On dit aussi que les agents qui passent de maison en maison pour
vacciner les enfants, lors de campagnes de vaccination, n’ont pas une
grande expérience et qu’ils ne savent pas vraiment faire des injections.
Par ailleurs, les parents ne sont pas informés préalablement des effets
secondaires potentiels qui suivront la vaccination (fièvre, diarrhées,
vomissements) ; ils lui attribuent donc un effet négatif immédiatement
constatable.
Le fait également que la vaccination soit gratuite la rend suspecte aux
yeux de certains : peut-on avoir quelque chose de bon sans payer ?
Cependant, lorsque le danger est perceptible par tout un chacun (dans
les cas d’épidémies de choléra ou de méningite), comme tout le
monde peut en voir physiquement les victimes, il n’y a aucune
réticence face à la vaccination, bien au contraire.
Il y a encore toutes les folles rumeurs qui se réactivent périodiquement
(certains vaccins sont envoyés par les Américains pour stériliser les
femmes ou inoculer des maladies telles que le sida, etc.) (Voir Tiokou
Ndonko, Flavien et Schmidt-Ehry, Bergis, 2000, Les Vaccins stéri-
lisants au Cameroun : Étude rétrospective d’une rumeur / Sterilising
Vaccines in Cameroon : A Retrospective survey of rumour (sic),
Yaoundé, Clé, 92 / 90 p.)
Rewɓe feere ngiɗaa wargo kilo teema worɓe maɓɓe kaɗata ɓe,
malla boo ɓe nduŋanaaki ɓe ɓe ngara, ngam worɓe feere ɗon
mbi’a to ɓe tufi debbo baate goɗɗe feere, ɗum hokkan mo
nyawuuji bana masalan rufgo reedu. (Isseyé Madeleine, CSI de
Meskine, 29-06-04)
Certaines femmes ne veulent pas venir à la visite prénatale peut-être
parce que leur mari les en empêche ou qu’il ne les autorise pas à venir,
car certains hommes disent que l’on fait aux femmes certaines injec-
tions (i.e. vaccins) qui leur donnent des maladies, comme l’avor-
tement, par exemple.
Wakkati en ɓikkon, na nyawuuji jur ɓe mbolwanino ; jonta ɓe
keɓi vaksee maaji. Ɗum hoynani ɓikkon koon. Kanjum sida boo,
to ɓe ɗon kaɓa bana nyawuuji ɓikkon, nga hoynan. (Mi., 25 ans,
prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Quand nous étions enfants, il y avait des tas de maladies dont on
parlait ; à l’heure actuelle, elles ont leurs vaccins. Cela soulage les
enfants. Le sida, si l’on se bat comme (on l’a fait) pour les maladies
infantiles, il deviendra moins grave.

526
vidiyokulooɓ
► vaccination ; syn. vaksinasooŋ
Paddee nyawuuji ɓikkon bee vaksee ; ndikka faddaago nyawuuji
bee vaksee dow nyawndaago ɗi.
Protégez les enfants contre les maladies par la vaccination ; mieux
vaut prévenir les maladies que de les guérir.

vaksina (v.)
► vacciner ; cf. ƴara
Kuugal am laarani reedu’en. Mi yeewtan bee maɓɓe, mi waazoto
ɓe boo haala vaksingo ɓikkon maɓɓe to ɓe ɓesni. (Aïssa Tchari,
animatrice à l’hôpital de Bogo, 13-08-04)
Mon travail concerne les femmes enceintes. Je m’entretiens avec elles
et je les conseille aussi au sujet de la vaccination de leurs bébés quand
elles accouchent.

vaksinasooŋ – nga (n.) ; < français « vaccination »


► vaccination ; cf. vaksee

vat Cf. baatal


veerru / veerji – ndu/ɗi (n.) ; < français « verre »
var. : veer
► verre
Sert parfois d’unité de mesure pour les médications liquides préparées
par les guérisseurs.
Innu to reedu ɗon ƴakka, o dolla haako goyoof, o yiiwoo, malla
boo o jilla ko bee haako fore, o dolla haa to ɓenndi, o siiwa nder
veerru, o waɗa sukar, o yara.
Si la personne ressent des pincements dans le ventre, elle doit faire
bouillir des feuilles de goyavier et se laver avec (le décocté) ; ou bien,
elle les mélange avec des feuilles d’eucalyptus et les fait bien bouillir
et verse (le liquide) dans un verre, elle le sucre et le boit.

vibirooŋ / vibirooŋji – nga/ɗi (n.) ; < français « vibrion »


► vibrion cholérique
Woodi mukurooɓji mawɗi nyaaɗɗi bana vibirooŋji bee gilɗi sida
ɗi mbaawan mbargo gilobiilji. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de
CSI Douroum, 20-08-04)
Il existe des microbes gros et forts, comme les vibrions (cholériques)
et les ‘germes’ du sida, qui peuvent tuer les globules (rouges).

vidiyokulooɓ / vidiyokulooɓji – nga (n.) ; < anglais


► « vidéoclub », salle où se rendent surtout les enfants pour regarder des
films enregistrés sur vidéo-cassettes ou sur vidéo-disques

527
vitamiin
Wangugo vidiyokulooɓ wonni ɓikkon.
L’apparition des « vidéoclubs » a perverti les enfants.

vitamiin – nga (n.) ; < français « vitamine »


► vitamine, fortifiant
► aliment nourrissant (quelle que soit sa nature)
► protéines
► éléments nutritifs
Ɓe ɗon mbi’a maaroori ɗon mari vitamiin. Margo vitamiin kam
walaa ko ɓuri njigaari, muskuwaari bee muuri ; kanjum waddata
njamu ɓinngel keccel. (Oubboré Saliou, 48 ans, ménagère guidar,
Zileng-Bappa, 12-03-04)
On dit que le riz est riche en « vitamines ». Pour ce qui est des « vita-
mines », rien ne vaut le sorgho pluvial rouge, le sorgho repiqué et le
petit mil hâtif. Voilà ce qui procure la santé au bébé.
Reeduujo nyaama liɗɗi kecci, kusel, o yara kosam, gaari marndi
nyebbe sooja, o takira haako bee nyebbe sooja, ngam sooja ɗum
ɓuran kusel bee liɗɗi fuu margo vitamiin. Nyebbe daneeje boo
ɗon mari vitamiin ɗuuɗnga, fotan bee kusel kalkal. (Bernadette
Godwé, CSI de Dougoï, 23-07-04 ; conseils prodigués aux femmes
présentes lors de la consultation prénatale)
La femme enceinte doit manger du poisson frais, de la viande, elle
doit boire du lait, de la bouillie au soja, elle doit faire des sauces au
soja car le soja a plus de « vitamines » que la viande et le poisson. Les
niébés blancs aussi contiennent aussi beaucoup de « vitamines », à
égalité avec la viande.
To a wari kilo, ɓe ndaari ɓinngel ɗon loora jamum nder reedu, ɓe
kaɗan daada nyaamgo vitamiin, ngam taa o torroo jamum
nyannde ɓesngu. To ngel famɗi jamum boo, ɓe mbi’a mo o
nyaama vitamiin. (Astadjam Victorine, CSI de Dougoï, 27-07-04)
Lorsque tu viens à la consultation prénatale, (les infirmiers) regardent
si le bébé grossit trop dans le ventre, (en ce cas), ils interdisent à la
mère de manger des aliments trop riches, de peur qu’elle ne souffre
trop le jour de l’accouchement. Si le bébé est trop petit, en revanche,
ils disent (à la mère) de manger des choses nourrissantes.

viyolee – nga (n.) ; < français « violet »


► teinture de Dakin

528
waaloo
W

wa’a (v.)
► être (de telle ou telle façon)
« Waa ba mbaami » caɗɗum.
Il est difficile pour toi d’arriver à ma hauteur. (Litt. : « Sois comme je
suis » est difficile.)
Waa ba mbaami, a wonnortaake.
Sois comme je suis, et il ne t’arrivera pas de mal.

waade – nde (n.d.v.) ; < waata


► mort ; syn. maayde
Waade mooɓre, juulde Borno. (Prov.)
La mort d’une foule, c’est une fête pour les Kanouri. (Il n’est pas triste
de mourir si l’on meurt à plusieurs.)
Dogga waade, suuɗoroo hawriire. (Prov.)
On fuit la mort et on se cache derrière une tombe. (Dahirou 2004,
p. 29)
Dogga waade, naasta yenaande. (Prov.)
On fuit la mort et on entre dans une tombe.
O ɗon daande waade.
Il/elle est à l’article de la mort.

waala / mbaal- (v.)


► passer la nuit ; cf. waaloo
A waali jam na ?
As-tu passé une bonne nuit ? (Salutation du matin)

waaldoo (v.d.) ; < waaloo


► coucher avec (sexuellement)
● baalodottooɗo gal buurudu / waalodottooɓe gal buuruɗi
► homosexuel (expression très grossière ; litt. : qui fait l’amour par l’anus)
La pratique de l’homosexualité est réputée apporter la richesse, tout
comme certaines activités de magie noire. Elle est par ailleurs répri-
mée par la loi camerounaise.

waaloo / mbaal- (v.) ; < waala


► être couché, se coucher
► être dans telle ou telle position couchée
to ɓinngel waalaaki no haandi [...]
si l’enfant n’est pas en bonne position (dans l’utérus)...
To lebbi reeduujo ciki min ndaari ɓinngel waalaaki booɗɗum,
529
waanca
min mbi’a mo to o maati luuwe, o yaawa o danyoya haa lopitaal
mannga, ngam kamɓe, nde ɓe doptoor’en mawɓe, ɓe mballitan
mo o danya bee koyɗum. (Bernadette Godwé, CSI de Dougoï,
Maroua, 07-09-04)
Lorsque la femme enceinte est à terme et que nous constatons que
l’enfant n’est pas dans une bonne position, nous disons (à la femme)
de se rendre rapidement à l’hôpital provincial lorsqu’elle ressent les
douleurs, car eux, comme ce sont de grands médecins, ils l’aideront à
accoucher facilement.
► stagner (eau)

waanca (v.)
var. : wanca
► se promener
► se prostituer (euphémisme), mener une vie dépravée (euphémisme)
Haa Marwa men ɗoo, ɓikkon rewɓe ɓuran waancugo. Nyaldere
noon, debbo foti yaha haa worɓe sappo, o miijataako, ngam dala
maɓɓe tan. O yaha haa oo ɗoo, o wurtoo, o waɗoya tuwaleet, o
dilla haa ego, o hiiroya. O waaloya haa goɗɗo feere. Fajira feere
kam, to o wurtake haa o waaloyi, o wurda haa goɗɗo feere fahin.
Duniya jonta ɗoo boo, naa bana naane. Ndikka reentaago hoore
mum. Koo bee konndoomji maɓɓe ɗii, yiilaaru nduu fuu, a anndi,
to ɗum huuwi kalkal maa, foti konndoom fetta, ngam worɓe
feere, guugu maɓɓe loorngu. Waddanaay ma ko a anndaa na ?
Worɓe kam, taa ɓura ɗiɗo malla tato nyaldere, a ɗon bee
konndoom boo puree. Ɗoo maa yeli-yella noon. Mo min ngondi
jemma bee naange maa, sey ko konndoom huuwi. (Dou.,
prostituée, 26 ans, Hardé, Maroua, 17-01-06)
Chez nous à Maroua, les filles se « promènent » davantage. En une
journée, une femme peut aller chez dix hommes sans aucune crainte,
simplement pour leur argent. Elle va chez un tel, elle sort, elle va faire
sa toilette, et elle s’en va passer la soirée ailleurs. Elle va passer la nuit
chez un autre homme. Le lendemain matin, quand elle sort de là où
elle a passé la nuit, elle poursuit chez un autre encore. De nos jours,
ce n’est plus comme avant. Il vaut mieux se protéger. Même avec
leurs préservatifs, ce genre de balade, tu sais, même quand ça se passe
bien, il se peut que le préservatif éclate, car certains hommes ont un
gros zizi. Est-ce que ça ne va pas t’apporter qqch. que tu ne connais
pas (i.e. le sida) ? Les hommes, il ne faut pas en avoir plus de deux ou
trois par jour et tu dois avoir des préservatifs sous la main (litt. : prêts).
Même avec ça, il n’y a rien de sûr. Même avec mon compagnon
permanent, le préservatif est de mise.

530
waawa
waancuru – ndu (n.d.v.) ; < waanca
var. : wancuru
► promenade
► prostitution ; syn. bordeelku, yiilaaru
To waancuru ɗuuɗi, oo ɗoo hooce, oya hooce, koo to Alla hoynani
ma sida, maniiji jahanɗi kawta haa les reedu maa, ngaɗante
nyawu ngonngu feere. (Mn., 25 ans, prostituée, Diguirwo, Maroua,
17-01-06)
Quand tu te prostitues fréquemment (litt. : quand la prostitution est
nombreuse) et que tel te prend, tel autre te prend, même si Dieu écarte
de toi le sida, les spermes qui vont s’accumuler dans ton bas-ventre
vont te donner une autre maladie.

waata (v.)
► crever (pour un animal ; très vulgaire et insultant quand on le dit d’une
personne)
► être paralysé (membre)
Danygo Haafiisu am ɗoo yarni yam bone, ngam wuttudu am
wooru waati : junngo bee kosngal. Warti ɓe tiigoto yam hiddeeko
mi danya. (Mère de famille, réunion du GIC Cased, Doualaré, 14-11-
04)
La naissance de mon Hafissou m’a donné bien du mal, car j’étais
paralysée d’un côté, jambe et bras. Finalement, on a dû me soutenir
pour que j’accouche.
Zakari maako waati.
Il est impuissant. (Litt. : son pénis est mort.)

waawa (v.)
► porter sur le dos
To haa ɓinngel ɗaanoo, sey daada maagel waawa ngel.
Pour qu’un enfant s’endorme, il faut que sa mère le porte sur le dos.
Waawam taata meemam ndunna, waɗataa. (Prov.)
Porter qqn sur le dos sans lui toucher les fesses, c’est impossible !
(Litt. : « Porte-moi sur le dos sans me toucher le derrière » est
impossible.)
Reeduujo to ɗon waawa ɓinngel, ngel duppan.
Si une femme enceinte porte sur le dos un bébé, celui-ci sera
rachitique.
Koo to ɓinngel suftaama ngel acci musingo, taata daada maagel
waawa ngel, sinaa noon, ngel nyawan en’ente. (Didja épouse
Ousmanou, guérisseuse peule, Dargala, 09-06-04)
Même quand un enfant est sevré et qu’il a cessé de téter, sa mère ne
doit pas le porter sur le dos, sinon, il aura le en’ente.

531
waawdu
waawdu – ndu (n.d.v.) ; < waawa
► charge portée sur le dos
► grossesse (euphémisme)
Waawdu maako rufi.
Elle a avorté (spontanément). (Litt. : sa charge s’est versée.)

waaƴa (v.)
► roter
To goɗɗo nyaami waaƴaay, o haaraay.
Si qqn ne rote pas après avoir mangé, c’est qu’il n’est pas rassasié.
Ɓe ɗon mbi’a to ɓinngel waaƴi dow kosam yaake to ngel ɗon
musina, enndu daada maagel ɓuutan. Ɓaawo man ngel salitoo
musingo enndu maako, suy ɗam ɗon rufa noon. (Astawabi, 55 ans,
ménagère peule, Petté, 26-05-04)
On dit que si l’enfant rote sur le lait lorsqu’il tète, le sein de sa mère
va enfler. Ensuite, l’enfant refusera de téter son sein, et le lait ne fera
que de couler.

waazina (v.) ; < cf. waazu


► conseiller
Woodi debbo feere warata jum’aare fuu waazina rewɓe reedu’en
haala nafuuda kilo bee haala waddugo ɓikkon maɓɓe tufol ɓaawo
ɓesngu. (Hamidou Adji, 35 ans, aide-soignant mofou, CSI de
Makabay, Maroua, 06-09-04)
Il y a une femme qui vient tous les vendredis conseiller les femmes
enceintes au sujet de l’utilité de la consultation prénatale et de la vacci-
nation des enfants après l’accouchement. (Cette prestation est appelée
« séance éducative » dans le langage administratif de la Santé).
Min yaaɓe bee soobaajo am haa suklantooɓe haala sida. Ɓe tokkii
ɓe ngaazini min. Ngartumi bana to ɓe ndufi yam ndiyam
peewɗam. Ɓe ndokki min ɗereeji feere, ɓe mbii min njaha min
njanngoya. Miin kam, mi janngaay. Soobaajo am oon janngi ɗi.
Bana nii, min ngarti saare, mbiimi soobaajo am to o yiɗi, o yaha
o waɗoya teste, miin kam, mi yahataa. Dokteer’en ɓee kulni yam.
(Mi., 25 ans, prostituée, Kakataré, Maroua, 23-01-06)
Je suis allée avec mon amie auprès des responsables du sida. Ils nous
ont abreuvés de conseils. Je suis rentrée (chez moi) comme si j’avais
reçu une douche froide (litt. : comme s’ils avaient versé de l’eau froide
sur moi). Ils nous ont donné diverses brochures en nous disant d’aller
les lire. Moi, je ne les ai pas lues. C’est mon amie qui les a lues. Ainsi,
nous sommes rentrées à la maison et j’ai dit à mon amie que, si elle
voulait, elle aille faire le test de dépistage, mais que moi je n’y irais
pas. Les « docteurs » m’avaient effrayée.

532
wagg-
waazu – ngu (n.) ; < arabe [wa‘z¬a] « exhortation, sermon »
► exhortation, recommandations, conseils

waɗa (v.)
► faire
Ɗume waɗ maa ?
De quoi souffres-tu ? (Litt. : qu’est-ce qui te fait ?) (Dans cette
expression, on comprend que le patient est agi par une maladie.)
Likkirre ɗon waɗa yam.
J’ai le hoquet. (Litt. : le hoquet me fait.)
● waɗgo goɗɗo
► faire du mal à qqn

● waɗango goɗɗo
► faire du bien à qqn

To a waɗani goɗɗo walaa ko o waɗ maa, naane maa walaa ko


ngaɗanɗaa mo. (Prov.)
Si tu fais du bien à qqn sans qu’il te fasse du mal, c’est certainement
que tu ne lui avais rien fait de bon avant. (Si vous faites régulièrement
du bien à qqn, il vous fera du mal.)
► mettre
● waɗgo junngo
► signer, apposer sa signature (litt. : mettre la main)

waɗɗere / gaɗɗe – nde/ɗe (n.)


► excrément (humain), crotte ; syn. gaɗɗal / gaɗɗe
Ce terme poli peut être employé pour remplacer bu’e.
Waɗɗere sukki caarol. (Dicton)
Une crotte a empêché la diarrhée de sortir. (Une personne respectée,
de par sa simple présence, constitue une protection.)

wafa (v.)
► coincer la tête de (qqn) entre les jambes ou sous le bras (c’est ainsi que
l’on immobilise le bébé pour le gaver)

waflaare / gaflaaje – nde/ɗe (n.)


► oreiller, coussin
● waflaare ɓinngel
► garniture périodique (euphémisme) (litt. : oreiller de l’enfant)

waggirre / gaggidde – nde/ɗe (n.) ; cf. gaggirre


wagg- (adj.)
► qui n’a pas encore atteint sa taille maximale

533
wakkoo
wakkoo (v.)
► mettre sur/à l’épaule
« Ndaa mukka » ɓuran « Ndaa wakka ». (Prov., Modibo Bello
Amadou)
« Tiens, mets ça dans la bouche » vaut mieux que « Tiens, mets ça à
l’épaule ! » (Il est préférable de recevoir de la nourriture toute prête
plutôt qu’une houe pour cultiver ; dans ce dernier cas, il faudra
travailler et attendre longtemps avant d’avoir de quoi se mettre sous
la dent. Quand on va au champ, on accroche sa houe à l’épaule.)
« Ndaa wakka » ɓuran « Ndaa sakkin ». (Prov., Modibo Bello
Amadou)
« Tiens, mets ça à l’épaule » vaut mieux que « Tiens [une ligne de
pêche] et lance-la ».

wakkude / bakkuɗe – nde/ɗe (n.)


► barbe
Ngulu bakkuɗe, moy fuu nyippa nde mum. (Prov.)
(Quand il y a) l’incendie des barbes, chacun éteint la sienne.

wallina (v.d.) ; < waaloo


► aliter (qqn), (l’)obliger à rester couché
Ɗum nyawu kosam woni nyawu ɓikkon am. To ngu ɗon tuutna,
ɗon saarna kon, ngu wallintaa kon [...]. (Dada Bouba, 35 ans,
ménagère peule, Dogba, 22-09-04)
C’est la « maladie du lait » qui touche mes enfants. Si elle les fait
vomir, si elle leur donne la diarrhée, elle ne les oblige pas à rester
couchés (...)

wama (v.)
► danser
To mbaggu wayliti fiyre, wamooɓe boo ngaylita wamgo. (Prov.,
Modibo Bello Amadou)
Si le tambour change de rythme, les danseurs aussi doivent changer
de danse.
● wamnugo ginnaaji
► organiser des danses pour les génies (litt. : faire danser les génies)

Dans le cas de certains traitements des affections mentales, le devin-


médium prescrit à la patiente des séances de danse pour satisfaire les
génies responsables de la maladie. Au cours de ces danses, la patiente
incarne le ou les génies qu’elle doit mimer.
To mi wardi bee geegeeru, bee leɗɗe am, mi yiiwa debbo marɗo
ginnaaji, mi suurna mo lekki am. Gamndeteeɗo oo, o taaskitoo bee
limce daneeje bilaa sallabi, bilaa toggoore, o sanca gaasa boo. Ɓaawo
534
wamnda
ɗoon, ɓe ngadda mbuuloore bee sawru njamndi, ɓe njo’’ina sera.
Fahin, ɓe ngadda biriiji ca’aaɗi, puƴaaɗi bee noomeeri, ɓe ndufan
ɗum dow nyorgo. Ɓe nama maaroori, ɓe njilla nder kosam
penndiiɗam nder tummude, ɓe njo’’ina gal sera. To mi fuɗɗi fiygo
geegeeru am, marɗo ginnawol fuu ummoo ɗon wama. Saa’i feere
boo, o wamataa, sey to mi sannji fiyre baakin nde ɗiɗi malla nde tati
hiddeeko o wama. Fiyre ɗon feere feere, nde cappanɗe joweenay e
joweenay. (Ardo Banana, Zala, 12-03-04)
Lorsque j’arrive avec ma vièle monocorde et mes remèdes, je lave la
femme possédée et je l’enfume avec mon remède. Celle que l’on doit
faire danser doit se préparer (en mettant) des vêtements blancs, sans
mouchoir de tête et sans tunique, elle doit également se détresser les
cheveux.
Ensuite, on apporte un chapeau de paille et un bâton en fer et on pose
ça à côté. On apporte encore des arachides grillées, des amandes de
Balanites et du sésame, que l’on verse sur un van. On pile du riz que
l’on mélange (cru) dans une calebasse de lait fermenté, et l’on pose ça
à côté. Lorsque je commence à jouer de ma vièle, toute (femme)
possédée se lève et se met à danser. Parfois, elle ne danse pas à moins
que je ne change d’air peut-être deux ou trois fois. Il y a divers airs,
quatre-vingt-dix-neuf.

wamarde – nde (n.d.v.) ; < wama


► aire de danse, danse
Fijirde sey babal, wamarde, sey lunngu.
La fête (n’a lieu) que dans un (vaste) espace, la danse, seulement dans
un espace réduit (litt. : dans une ruelle).

wamnda (v.) ; < wama


► faire sauter dans ses bras (un bébé) ; imprimer un mouvement de bas en
haut à un bébé que l’on tient en position verticale dans ses bras
Yiide daada wamndi ɓinngel. (Prov.)
(Litt. : L’amour de la mère fait sauter l’enfant dans les bras.)
C’est par amour pour la mère que (l’homme / le père) fait sauter
l’enfant dans ses bras.
Baaba kam ɗuuɗaay wamndugo ɓinngel bana daada maagel.
Minin ɓooyma’en kam, min cemtan ɓinngel, ammaa, goɗɗo feere
to danyi ni, mbabbaajo kam, ɗon jogii ngel noon. (Gaw Abdou,
Lopéré, Maroua, 24-11-04)
Le père ne fait pas beaucoup sauter l’enfant dans ses bras comme sa
mère. Nous les anciens, nous gardons notre réserve vis-à-vis de
l’enfant, mais, certain, dès qu’il a eu un enfant, (il devient) un papa-
poule et le prend (dans ses bras).

535
wanca
wanca (v.), cf. waanca
wancuru (n.d.) cf. waancuru
wannjamjo / wannjam’en – o/ɓe (n.) ; < hausa [wànzaam¡Ài] « barbier »
► barbier
Les barbiers coupent les cheveux des hommes et les rasent. Ils
pratiquent également la circoncision et les scarifications. Ils soignent
aussi les blessures (coupures, plaies ouvertes...)
Sey wannjam’en tan ƴarata, ngam ɗum kuugal maɓɓe. (Mama
Dja, guérisseuse, Dogba, 24-05-04)
Seuls les barbiers pratiquent les scarifications, car c’est leur métier.

wapoo (v.)
► trouver par hasard
Goɗɗo foti heɓra nyawu sida gal mooɓodal ngal walaa konndoom
bee gaporaaɗo ngu.
On peut « attraper » le sida par une relation sexuelle non protégée
(litt. : qui n’a pas de préservatif) avec un/une partenaire infecté(e)
(litt. : avec qqn qui l’a trouvé par hasard).

warta (v.d.) ; < wara


► revenir, rentrer
● wartugo junngo
► règles, menstrues (euphémisme) (litt. : le retour de la main) ; cf. yi’a

wartira (v.d.) ; < wara


► ramener d’une certaine façon, faire revenir en arrière d’une certaine façon
Sooynde goongaaku maako wartiri mo ɓaawoojo yimɓe.
Son manque de franchise l’a remisé à la dernière place.
► affaiblir (qqn) (pour une maladie)
Doggere wartiri mo koo semmbe seɗɗa o walaa.
La diarrhée l’a affaibli(e) au point qu’il/elle n’a plus la moindre force.
► réduire
Doktoor wartiri moɗol lekki maako gootel gootel.
Le médecin a ramené sa prise de médicament à un seul (comprimé) à
la fois.

wartoo (v.d.) ; < wara


► se suicider
Miin kam, to ɓe mbii yam mi woodi sida, sonaa mi mbartoo, ɗume
yeeɗugo nafatammi ? (As., prostituée, Domayo, Maroua, 19-01-06)
Moi, si l’on me dit que j’ai le sida, je n’ai plus qu’à me suicider ; à
536
waynaare
quoi bon vivre ?

waylita (v.d.) ; < wayla


► retourner, mettre (un récipient, par exemple) à l’envers
● waylititgo suudu-ɓinngel debbo
► stériliser une femme (litt. : retourner l’utérus d’une femme)

waylooru / gaylooji – ndu/ɗi (n.d.) ; < wayloo


► loup-garou, personne qui se transforme la nuit en animal et qui dévore les
gens qu’elle rencontre
Les loups-garous sont extrêmement dangereux. Ils sortent des lieux
habités pour aller se rouler sur des fourmilières à Messor, et c’est là
qu’ils prennent leur forme animale (hyène, par exemple). Quand on
les rencontre, il faut tenter de fuir pour leur échapper. Si l’on se sent
de taille, on peut aussi essayer de se battre contre eux pour les mettre
en déroute.
Woodi ɓiɓɓe Adama’en ngaylitittoo laatoo gaylooji, ngurtina
nyiiƴe, ngaɗa kosɗe bana nagge, caamna nyaama yimɓe.
Il existe des êtres humains qui se métamorphosent en loups-garous, il
leur sort des dents et ont des pattes de vaches, ils galopent pour
« manger » des gens.

waynaare / gaynaaje – nde (n.d.v.) ; < wayna


► feuillet (troisième poche de l’estomac des ruminants)
► estomac (de l’homme) ; cf. reedu
Le terme le plus courant pour désigner l’estomac de l’homme est
reedu ; cependant, il a une acception très large puisqu’il désigne en fait
l’ensemble de l’abdomen. Les spécialistes (guérisseurs, marabouts)
empruntent donc à l’anatomie animale ce terme auquel ils donnent le
sens spécifique d’estomac.
To a nyaami nyaamdu, ɗum waynaare senndititta nyaamdu
woondu bee hallundu. (Mal Hamadou, marabout, Bogo, 28-06-04)
Lorsque vous mangez, c’est l’estomac qui trie dans la nourriture la
partie bonne de la mauvaise (litt. : qui sépare la bonne nourriture de la
mauvaise).
Kala nyaamdu ndu goɗɗo nyaami fuu, nder waynaare jooɗotoo.
To nde ɗiggini ndu, ndu saaloo, ndu dilla, ndu laatoo ƴiiƴam yaha
haa ɓernde. Suy ɓernde goo yerɓa ɗam nder ɗaɗi. Ɗum laatoo
semmbe innu kadi. (Mal Abdou, guérisseur peul, Bogo, 01-07-04)
Toute la nourriture qu’on mange reste dans l’estomac. Quand celui-ci
l’a réduite en pâte (litt. : rendue tendre), elle passe et s’en va devenir du
sang, qui va au cœur. Ensuite, le cœur le pousse dans les vaisseaux
sanguins. Cela devient l’énergie (litt. : la force) de la personne.

537
wayoonde
wayoonde / bayooɗe – nde/ɗe (n.)
► vergetures

waywayko / baybayɗi – ko/ɗi (n.)


► cil (le mot est généralement utilisé au pluriel en fulfulde)

weelee (v.)
► avoir faim
No mbeelorɗaa fuu, a wi’ataa fayannde « kaawu » !
Aussi affamé que tu sois, tu n’appelleras pas la marmite « oncle
maternel » ! (Prov., Eguchi 1974, p. 91.) Cf. le proverbe créole : Pa
kriyé chen bopè pou zo ! « N’appelle pas le chien « beau-père » pour
(avoir) des os ! »
Ɓaraago beembal kewngal nafataa beelaaɗo. (Prov.)
S’adosser à un grenier plein ne sert à rien à l’affamé.
To debbo belaaɗo danyi, ɓinngel maako boo laatoto pamarel.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Si une femme mal nourrie (litt. : affamée) met au monde un enfant,
celui-ci aussi sera petit.

weelo / weelooji – ngo/ɗi (n.d.v.) ; < weelee


► faim, famine, disette, manque de nourriture ; cf. dolo, kooƴe
Le terme désigne la faim ressentie par un groupe plutôt que par un
individu.
Ngo maaɗa naawngo ;
ngo debbo maaɗa semtungo ;
ngo ɓiya yurumngo. (Prov.)
La (faim) tienne est douloureuse ;
celle de ta femme est honteuse ;
celle de ton enfant fait pitié.
Weelo yimɓe tullan weelo nyiiri naawgo. (Prov.)
Le manque de compagnie est plus douloureux que le manque de
nourriture.
Yi’a ndi, waalda ngo. (Prov.)
On voit (de la nourriture), (mais) on passe la nuit avec (la faim).
Weelo, ngo jurŋina ndotti’en, ngo woyna ɓikkon. (Boubakary
Abdoulaye, Maroua, 10-03-05)
La faim fait asseoir les vieux avec les mains sur la tête (signe de deuil),
et elle fait pleurer les enfants.

weetora (v.d.) ; < weeta


► traîner au lit le matin, faire la grasse matinée

538
wela
Koo moy tokkitanii hiirde weetoran. (Prov.)
Quiconque s’adonne à la veillée traînera au lit le matin.

wela (v.)
► être savoureux, bon au goût ; être sucré ; cf. lakas-
Il n’est pas bon de ne consommer que des « bonnes nourritures »
(nyaamdu welndu / nyaamdu woondu ou kuuje belɗe), c’est-à-dire
des nourritures bien grasses et bien assaisonnées. Le savoureux
(belɗum) doit toujours être contrebalancé par l’amer (kaaɗɗum). Les
« bonnes nourritures » sont à réserver aux femmes nouvellement
accouchées, notamment. Les travailleurs manuels (agriculteurs, ma-
nœuvres, etc.) qui devraient bénéficier de ce type d’alimentation n’ont
pas les moyens de se l’offrir.
Haako welko ni, Jaalige heɓa jur feho ? Ndeen kam, ko welaa. To
ko welko kam, Jaalige heɓataa. (Cf. Eguchi 1974, p. 88)
Une bonne sauce comme ça, Djaligué en aura-t-il une grande mar-
mitée ? Si c’est le cas, c’est qu’elle n’est pas fameuse. Si elle l’était,
Djaligué n’en aurait pas. (Djaligué est un esclave. L’esclave, par
principe, n’a pas droit aux « bonnes choses ».)
To a tokkanii belɗum, a yaama Dursungo. Sawoora wooɗaay.
(Chant de vendeur ambulant de lekki sawoora, Maroua)
Si tu es trop après les « bonnes choses », tu iras un de ces jours (au
cimetière de) Doursoungo. La jaunisse n’est pas une bonne chose.
Anndugo belɗum belɗum ; sooynde anndugo belɗum boo
belɗum. (Prov.)
Connaître ce qui est bon est bon ; ne pas connaître ce qui est bon est
bon aussi. (Chacun doit se contenter de ce qu’il a à son niveau, que
celui-ci soit élevé ou non.)
Koo moy yiɗi belɗum/booɗɗum, sooda, mara laara. (Prov.)
Celui qui veut du bon / du beau, qu’il en achète voir. (Celui qui
recherche du sexe, qu’il prenne femme et il verra les problèmes qui
vont avec.)
Welko timmintaa nyiiri. (Eguchi 1974, p. 80)
Ce n’est pas parce que la sauce est délicieuse que la « boule » finit.
(Litt. : la bonne sauce ne fera pas finir la boule.)
► être plaisant, donner du plaisir
A ɗon nana yimɓe ɗon maayda daliila sida, mbi’aa a suklanto
belɗum minit ɗiɗi ? (D., prostituée, 25 ans, Domayo, Maroua, 16-
01-06)
Tu apprends que les gens sont tous en train de mourir du sida, et tu
oserais dire que tu t’intéresses à deux minutes de plaisir ?

539
weltinoroo
weltinoroo (v.d.) ; < wela
► courtiser (une femme), draguer (une femme)
Woodi worɓe jur ɗon mbeltinoroo yam. Woɗɓe feere ɗaɓɓititte
ngam haa ɓaŋe ; woɗɓe feere ɗaɓɓititte ngam dubbe maa ; woɗɓe
feere ɗaɓittitte ngam haa njooɗodooɗon tan. (An., prostituée, 20
ans, Domayo, Maroua, 25-03-06)
Il y a beaucoup d’hommes qui me draguent. Les uns vous cherchent
en vue de vous épouser ; les autres vous cherchent pour vos fesses ;
d’autres vous cherchent simplement pour vivre avec vous.

wiɓɓere / biɓɓe – nde (n.)


► poitrine
► thorax antérieur
Wiɓɓere am ɗon yirloo bana manivel masin to a ɗon ummina
nga, suy, mi dinnga tuutgo ƴiiƴam ɓaleejam kurti-kurum.
(Oummoul Farikou, 40 ans, ménagère peule, Petté, 24-05-04)
Ma poitrine tourne comme la manivelle d’un moulin quand on le
démarre, puis je me mets à vomir du sang tout noir.
► seins (de femme)
Hamman ɓaŋi debbo marɗo wiɓɓere.
Haman a épousé une femme qui a de la poitrine.
Ɓiiraa wiɓɓere mbarooga !
Espèce de poitrine de lion ! (Poitrine disproportionnée par rapport au
tour de taille.) (Insulte)

wicca (v.)
► asperger ou éclabousser (qqn ou qqch.) avec (un liquide ou un solide
liquide)
Wakkati danygo, to ɓinngel wurtake, ɓe mbicca ngel ndiyam
(Goggo Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
Au moment de la naissance, lorsque l’enfant est sorti, on l’asperge
avec de l’eau.

widdoo (v.)
► contourner (une maison, par exemple)
► aller aux toilettes (euphémisme) ; syn. sela, soofa
Mi yiɗi widdaago.
J’ai envie d’aller aux toilettes.

wiiwii – nga (n.)


Abdoulaye Oumarou Dalil me fait remarquer que cette forme est proba-
blement une prononciation relâchée de wuywuy, où l’on doit sans doute voir
un rapport étmologique avec wuyka « enivrer ».
► drogue en comprimé, aux vertus hallucinogènes, consommée notamment
540
wokoloore
par les voyous

winnda (v.)
► écrire, prescrire par écrit
● winndango goɗɗo lekki
► rédiger une ordonnance pour qqn
Ɓaawo to mi ƴami koo moy ko naawata mo, mi winndana mo
lekki deydey maako. (Hamadou Ahmadou, 28 ans, agent de santé
guiziga, Maroua, 09-03-04)
Après avoir demandé à chacun de quoi il souffre, je lui prescris par
écrit le médicament qui lui convient.

wiƴƴere / biƴƴe – nde/ɗe (n.)


var. : wi’’ere / bi’’e
► graine de coton
► verrue plantaire
Biƴƴe kosɗe ɗon mari nder mum ngaarawon-ngaarawon.
Les verrues de ses pieds sont pleines de petits filaments.

wofoo (v.)
► être incapable de se lever ou de se relever (animal trop faible)
Mi wofake ba nagge ceeɗu.
Je suis incapable de me relever, comme une vache à la saison chaude.

wogga (v.)
► brosser, frotter énergiquement (pour faire partir qqch.) ; syn. yigga

● woggugo nyii’e ; syn. yiggugo nyii’e


► (se) brosser les dents
To ɓinngel malla mawɗo yiɗaa woggugo nyii’e mum, ɗe nyolan, ɗe
kaccan dus, ɗe ngaddan ƴiiƴam. Goɗɗo oo waawataa nyaamgo.
(Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri, Dourga-Godola, 01-06-04)
Lorsqu’un enfant ou un grand ne veut pas se brosser les dents, elles
pourrissent, elles sentent très mauvais et elles saignent. La personne
ne peut manger.

wo’’ina (v.d.) ; < wooɗa


► améliorer, réparer, embellir
Wo’’ina wo’’ina wonni ɓii waandu. (Prov.)
À trop vouloir rendre beau le petit singe, on l’a rendu laid.

wokoloore / bokolooje – nde/ɗe


► testicule, couille (terme très vulgaire en fulfulde quand on l’emploie en
parlant de l’homme) ; cf. hallere

541
wolde
Baaba-saare ƴakkata bokolooje layhaari mum.
C’est le père de famille qui mange les testicules de son bélier
sacrificiel.

wolde / bolle – nde/ɗe (n.)


► parole ; langue, langage
● wolde saawaande / bolle caawaaɗe
► parole ésotérique, dont la compréhension est réservée à ceux qui ont la
connaissance (litt. : parole / emballée ou enveloppée)
L’énoncé suivant est donné comme exemple de langage ésotérique :
Nannduɗi piirdata. (Prov.)
Ce sont (les oiseaux) qui se ressemblent qui s’envolent ensemble.
(Sens proche de : qui se ressemble s’assemble. Le mot « oiseaux » est
sous-entendu, mais non prononcé. Il est simplement évoqué par
l’accord de classe de nannduɗi et par le verbe « voler » qui suit.)
● wolde rammitinaande / bolle dammitinaaɗe)
► abréviation, sigle, acronyme (litt. : parole / raccourcie)

wolwa (v.)
► parler
Ko wolwaaka wootataa. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Ce qui n’est pas débattu ne peut s’arranger. (Ce qui n’est pas mis en
paroles et discuté ne peut trouver de solution. Remarquer les allité-
rations [o/a/a] en fulfulde.)
Yimɓe ndullan ko nyaama, ammaa ndullataa ko mbolwa. (Prov.)
Les gens peuvent manquer de nourriture, mais ils ne peuvent manquer
de sujets de conversation.
Wolwanee nanataa, danyma ko yiima. (Prov.)
On te parle, tu ne comprends pas : tu verras (un jour) ce que tu
engendreras ! (Un/une enfant refuse d’obéir ou de suivre les conseils
qu’on lui donne ; quand il/elle sera devenu(e) lui-même/elle-même
père/mère, ses enfants seront peut-être pires que lui/elle et il/elle
comprendra alors.)
● wolwugo kalluka dow goɗɗo
► dire du mal de qqn

wonna (v.)
► gâter, abîmer
► déflorer (hors mariage)
To budurwaajo roondake huunde teddunde masin wonnan mo.
(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Si une jeune fille vierge porte une charge trop lourde, cela pourra lui
déchirer l’hymen (litt. : la gâter/déflorer).
542
woowo
wooɓa (v.)
► boire par petites quantités
To ɓe keɓi [arge] ngurtotooɗam aran, ɓe ndokka ɓinngel wooɓa
seeɗa, ndeen, ɓe ngujana ngel daande maagel. (Djebba, ménagère,
Maroua, avril 2004)
Une fois que l’on s’est procuré du cœur de chauffe (premier alcool à
sortir de l’alambic lors d’une distillation), on en donne un peu à boire
à l’enfant, puis, on lui frotte le cou avec.

wooka (v.)
► crier

woowa (v.)
► être habitué, avoir l’habitude de
Ndikka mboowaanga e mbooftinteenga. (Prov., Modibo Bello
Amadou)
Mieux vaut (un mal) auquel on est habitué qu’(un mal) auquel il va
falloir s’habituer.

woowo – ngo (n.)


► inflammation des gencives par suite d’entartrage, gingivite

Les interviews ci-dessous tendent à montrer que woowo n’est pas conçu
comme une maladie de la gencive, mais des dents. Il semble donc qu’il
s’agisse d’un fort entartrage entraînant corrélativement une gingivite.
Woowo ɓalwinan nyii’e. To goɗɗo ŋati huunde bee nyii’e marɗe
woowo, ƴiiƴam wurtoto ; ɗe naawan boo. O mukkataako huunde
wulnde koo seɗɗa. (Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri, Dourga-
Godola, 01-06-04)
Le woowo fait noircir les dents. Lorsque qqn mord sur qqch. avec des
dents atteintes de woowo, cela saigne et elles font mal également. La
personne ne peut mettre dans la bouche la moindre chose chaude.
TRAITEMENT
Ɓe kurgira woowo bee giggirki nyiiƴe bee mannda-kiiki, bee
dubbuɗe na’i. Ɓe ɗon nguufa maciyaaje ɓe kawta bee kilbu.
(Goggo Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
On soigne la gingivite en ponçant les dents avec du sel mannda-kiiki
et de la bouse de vache. On garde dans la bouche des graines d’Hibis-
cus sabdariffa associées à du natron.
To ɓe ngaddi nyawɗo woowo, mi tefa mannda-kiiki, mi wogga
nyii’e maako. Koo to ƴiiƴam ɗon ila goo, mi accataa woggugo, sey
to ɗe laaɓi tal. Ndeen, mi yiggana mo kilbu laaciijam ngam haa
mbara naawreenga. To mi yigganaay mo koo nyalɗe ɗiɗi, o
waawataa nyaamgo. To mi yiggi kam, o nyaaman to neeɓi.
543
worɗa
(Djougoudoum Adji, guérisseur kanouri, Dourga-Godola, 01-06-04)
Lorsqu’on amène un malade atteint de woowo, je cherche du sel
mannda-kiiki et je lui ponce les dents avec. Même si cela saigne, je
n’arrête pas de frotter jusqu’à ce que les dents soient très blanches.
Puis, je lui frotte (dessus) du natron fibreux de façon à stopper (litt. :
tuer) la douleur. Si je ne lui en frotte pas pendant deux jours, il ne
pourra pas manger. Si je lui en frotte, il pourra manger sans tarder.

worɗa (v.d.) ; < wor-


► mûrir (furoncle, abcès)
Ɓe ɗon tuppa caayoori to worɗi bee njamndi ngulaandi bee yiite.
(Goggo Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
On perce le furoncle, quand il est mûr, avec un fer chauffé au feu.

worlere / gorle – nde/ɗe (n.)


► nodule cutané ou sous-cutané
Ɓanndu am ndu fuu maaru gorle gorle.
Tout mon corps est (couvert de) nodules.

woya (v.)
► pleurer
Ko woynata ɓinngel kam, naa nyawu tan. Seyɗan boo ɗon hulna
ngel, malla boo jalna ngel, haa ngel woya. (Falmata Ousman,
ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Ce qui fait pleurer l’enfant, ce n’est pas uniquement la maladie. Le
diable aussi peut lui faire peur, ou le faire rire, si bien qu’il pleure.
Taa woy mboynaami.
Ne pleure pas sinon je vais pleurer. (Litt. : ne pleure pas que cela (ne)
me fasse pleurer.)
● woyrugo ɓernde, hoore, reedu etc.
► souffrir du ‘cœur’, de la tête, du ventre, etc. (litt. : pleurer avec...)

woyla-maayoojo / woyla-maayo’en – o/ɓe (n.c.)


► personne habitant le nord du Cameroun, Nordiste (litt. : personne au nord
du fleuve)
Ce terme s’oppose à gaɗa-maayo, qui désigne les habitants du sud du
Cameroun, les Sudistes.
Asli kam, ko torrata woyla-maayo’en, ɗum paɓɓooje bee gilɗi.
(Bah Ila, 55 ans, berger peul, Mayo-Kodjolé, 09-09-04)
Évidemment, ce qui fait le plus souffrir les Nordistes, c’est le
‘paludisme’ et les vers (intestinaux et autres).

wudd- (adj.)
► estropié, mutilé
544
wula
Junngo wuddo nyaanyataa ɓaawo.
Un bras estropié ne peut gratter le dos. (Prov., Dahirou 2004, p. 36)

wuja (v.)
► oindre, passer une pommade, un onguent, frotter avec un médicament
liquide
To wujgo kam, wuj korlal maaɗa. (Modibo Bello Amadou)
Tant qu’à frotter, frotte ta propre jambe (litt. : partie antérieure de la
jambe).
Dow wujgo korlal janannal, ndikka wujgo korlal mum. (Prov.)
Plutôt que de frotter une jambe étrangère, mieux vaut frotter sa propre
jambe. (Charité bien ordonnée commence par soi-même.)
Mo Alla wuji furɗataa. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Celui dont Dieu prend soin ne connaîtra pas la pauvreté. (Litt. : celui
que Dieu frotte [avec de l’huile] ne deviendra pas gris [de poussière].)

wujja (v.)
► voler, dérober
Walaa mo wujjataa, sey mo nanngaaka ;
walaa mo hoo’ataa, sey mo nanngaaka. (Sannda Oumarou)
Il n’y a personne qui ne vole, il y en a seulement qui ne se font pas
prendre ;
il n’y a personne qui ne pique, il y en a seulement qui ne se font pas
prendre.
(Tout le monde vole, mais certains ne se font pas prendre, et ce sont
eux que l’on dit honnêtes.)
Ɓooyma’en liinataako ɓinngel gal gaɗa mahol ngam taa ngel
wujja to ngel mawni. (Asta Fidjondé, ménagère, Dogba, 22-09-04)
Les gens d’autrefois ne se passaient pas un enfant par-dessus un mur,
par crainte qu’il ne vole quand il serait devenu grand.
Mawɓe ɓooyma mbi’ata ɓe kelnyataa ɓikkon keccon ngam taa
kon laatoo nguyon. (Asta Fidjondé, ménagère, Dogba, 22-09-04)
Les grandes personnes d’autrefois disaient qu’on ne coupe pas les
ongles des bébés de peur qu’ils ne deviennent voleurs.

wula (v.)
► brûler
● gulaaɗo mo degiree arana
► brûlé au premier degré
● gulaaɗo mo degiree ɗiɗaɓa
► brûlé au deuxième degré

● gulaaɗo mo degiree tataɓa


► brûlé au troisième degré

545
wulannde
► chauffer, avoir de la fièvre

wulannde / gulanɗe (n.d.v.) ; < wula


► brûlure
● wulannde nde degiree arana
► brûlure au premier degré
● wulannde nde degiree ɗiɗaɓa
► brûlure au deuxième degré

● wulannde nde degiree tataɓa


► brûlure au troisième degré

wulina (v.d.) ; < wula


► transpirer
Haa ko anndumi, to goɗɗo nyawi sonndaaru, o sonndoto ɓurna
fuu jemma jemma, ɓanndu huɓɓan, o wulinan boo. (Amadou
Roufaou, infirmier, hôpital de Petté, 28-05-04)
D’après ce que je sais, lorsque qqn souffre de la tuberculose, il tousse
surtout la nuit, son corps est brûlant et il transpire.

wulweende / gulweele – nde/ɗe (n.d.v.) ; < wula


► sueur, transpiration ; syn. nguli
Koo moy nyaama wulweende mum.
Chacun doit se nourrir (litt. : manger) à la sueur de son front.
To goɗɗo silli dow cille goɗɗo haa lesdi, ɓanndu maako saɓan
ndiyam. O wulinan meere meere, koo saa’i peewol, haa limce
maako coofa. Woodi leɗɗe ɓe ƴeewnotoo paaɓiiho bee pettoohi.
Ɓe ceɓa pettoohi, ɓe ndolla, ɓe njara. Paaɓiiho boo, ɓe ngigga
haako man haa ɓanndu fuu baakin nyalɗe ɗiɗi hiddeeko ɓe
ngiiwoo, ndeen ɗum ittoo. (Mal Salé, guérisseur, Mindif, 22-05-04)
Si qqn urine par terre sur l’urine d’une personne, son corps ruissellera
de sueur (litt. : d’eau). Il transpirera sans raison, même par temps froid,
au point que ses vêtements soient trempés. Il existe des plantes que l’on
appelle Urochloa trichopus et Polycarpea linearifolia. On prend de
l’écorce fraîche de Polycarpea et on en fait une décoction. Quant à
Urochloa, on se frotte tout le corps avec ses feuilles pendant environ
deux jours sans se laver, puis (la transpiration excessive) disparaît.

wuma (v.)
► être aveugle
● wumgo ɗemngal
► être un jeteur de sorts, avoir le mauvais œil (litt. : être aveugle de la
langue)

546
wumsunde
wumna (v.d.) ; < wuma
► rendre aveugle

wumsunde / bumsuɗe – nde/ɗe (n.)


► poumon et bronches
Bumsuɗe, kanje ngonete kata. Ɗe ɗon ciiwa henndu goɗɗo
foofata hiddeeko ndu naasta ɓanndu. [...] To goɗɗo yari ndiyam
boo, ɗam naastan nder maaje. [...] To a yari ndiyam, a nanan ɗam
nder bumsuɗe maaɗa haa to ɗam acci feewgo. Ndeen, goɗɗo
anndaa gal ɗam dilli. (Mal Hamadou, marabout, Bogo, 28-06-04)
Les poumons, ce sont eux qui sont le tamis. Ils filtrent l’air que la
personne respire avant qu’il ne pénètre dans le corps. (...) Lorsque qqn
boit de l’eau également, elle pénètre dans (les poumons). (...) Quand
vous buvez de l’eau, vous la sentez dans vos poumons tant qu’elle est
fraîche. Puis, (quand elle s’est réchauffée), on ne sait plus de quel côté
elle va.
Kuugal bumsuɗe, sey to goɗɗo yari ndiyam, ɗe pompoo. To ɗe
pompake, a maatan ɓanndu maa fiistake. Bumsuɗe ɗon ceŋootiri
bee heŋre, bee haahaande, bee ɓernde. Ɗum pat ɗum ɗon
takkootiri. Ɗaamol boo, ɗon ɗappini dow ndeera. (Baba Djimilla,
65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
Le rôle des poumons : lorsque qqn a bu de l’eau, ils se gonflent.
Lorsqu’ils se sont gonflés, vous avez l’impression que le corps est
détendu (litt. : s’est détaché). Les poumons sont reliés au foie, à la
vésicule biliaire et au cœur. Tout cela est collé ensemble. Quant à la
rate, elle est posée dans un coin sur l’estomac.
Bumsuɗe ndokkata ɓernde henndu, ngam haa nde sankita
ƴiiƴam. Kanje njogotoo ƴiiƴam bee saltee ɗam ɓernde wurtinta
fuu. To saltee mooɓtake jur, kanjum hokkata ndamba. Bumsuɗe
kooca henndu haa yaasi gal kine. Feere henndu nduu boo ɗon
mara saltee, nyawna goɗɗo. To goɗɗo ɗon fooɗa tabaa, cuurɗe
ɗee mooɓtoo haa nder bumsuɗe maako, ndeen cumpita ɗe,
koocataa henndu fahin. (Gaïvaï Ganava, infirmier chef, CSI de
Gazawa, 03-08-04)
Ce sont les poumons qui donnent de l’oxygène (litt. : de l’air) au cœur
pour que celui-ci puisse répartir le sang (dans l’organisme). Ce sont
eux qui retiennent tout le sang sale que le cœur rejette (litt. : fait sortir).
Lorsque (ces) impuretés se sont accumulées en quantité, c’est cela qui
donne le « rhume » (ndamba). Les poumons prennent l’air à l’ex-
térieur par le nez. Parfois, cet air aussi est sale et rend la personne
malade. Si qqn fume du tabac, la fumée s’accumule dans ses poumons
et les perce, ils ne pourront plus capter l’air.
To henndu naasti nder bumsuɗe, ɗaɗi feere kooƴan osizeen
njaara nder ɓernde. Kayre boo, nde senndana ƴiiƴam. To ƴiiƴam
547
wurde
hooƴi henndu woondu, ɗam wurtina hallundu. (Adama Ousma-
nou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Lorsque l’air entre dans les poumons, certains conduits prennent
l’oxygène et le conduisent au cœur. Lui, il répartit (l’air) dans le sang.
Lorsque le sang a pris le bon air, il éjecte le mauvais.
Bumsuɗe loowi ndiyam.
(Il/elle) a les poumons pleins de sérosités (litt. : d’eau).

wurde / burɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < wura


► trou (dans un tissu, une feuille, une paroi, une peau)
● burɗe gaasa
► pores de la peau (litt. : trous des poils)
● burɗe kine
► narines (litt. : trous de nez) ; cf. hinere

wurtina (v.d.) ; < wurtoo


► faire sortir, extraire
● wurtingo gal dow
► extraire par voie haute
To ɓinngel loori [...], min ceeka [daada] min ngurtina ngel gal dow.
(Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Lorsque l’enfant est (trop) gros, nous pratiquons une césarienne (litt. :
nous opérons la mère) et nous l’extrayons par voie haute.
● aarta wurtina balawal / kosɗe
► se présenter par l’épaule / par les pieds (bébé à la naissance)

Min ɗon ceeka rewɓe to ɓinngel [...] aartan ngel wurtina balawal,
malla kosɗe. (Adamou Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua,
15-04-04)
Nous pratiquons une césarienne lorsque l’enfant (...) se présente par
l’épaule ou par les pieds.

wurtoo / ngurt- (v.)


► sortir
● gurtaaki suudu ɓinngel
► prolapsus vaginal (litt. : sortie du compartiment de l’enfant)
● wurtoraago junngo
► se présenter par l’épaule (lors de l’accouchement) (litt. : sortir par les

bras)
● wurtoraago kosɗe
► se présenter par le siège (lors de l’accouchement) (litt. : sortir par les

pieds/jambes)

548
wuufa
wusɓoo (v.)
► se rincer la bouche
Haa ɓe kurgira nyawu nyii’e, yimɓe feere ngusɓoo mannda.
Pour soigner les caries dentaires, certaines personnes se rincent la
bouche avec de l’eau salée.

wutta (v.)
► se sécher (après avoir été mouillé par la transpiration ou par l’eau)
To a yiiwake, taa ngurtooɗaa pellel man sey to a wutti.
Une fois que vous vous êtes lavé, ne quittez pas l’endroit avant d’être
sec.
Ɓinngel wutti. (Noye 1989, p. 396a)
Le bébé s’est fortifié. (Le nouveau-né est fragile et on ne peut
l’exposer au soleil ou au vent. Au bout d’une quarantaine de jours, on
considère qu’il a suffisamment « séché » pour pouvoir sortir.)

wuttoo (v.)
► avoir le ventre gonflé, être ballonné
To gilɗi reedu ɗisake haa becce ɗi calii sottaago, reedu goɗɗo
wuttoto. O nyaami bee o nyaamaay fuu, o ɗon haari noon, ɓanndu
maako ɗon timma. Ɗum gilɗi fofata nyawu nguu. (Astawabi, 55
ans, ménagère peule, Petté, 26-05-04)
Quand les vers du ventre se fixent sur les côtes et refusent de s’en
aller, le ventre de la personne gonfle. Qu’elle mange ou qu’elle ne
mange pas, elle est rassasiée, et elle maigrit (litt. : son corps finit). Ce
sont les vers qui causent cette maladie.
To goɗɗo ɗon bee sawoora, jokke juuɗe fuu ɗon ƴakka, o ɗon
faama ƴiiƴam maako ɗon yarta. O waawataa nyaamgo nyiiri. To
o nyaami seɗɗa, o wuttoto. (Mal Aladji Abba, guérisseur, Dir, 24-
05-04)
Lorsque qqn a la jaunisse, il a des élancements aux poignets, il se rend
compte que son sang diminue. Il ne peut manger. S’il mange un peu,
il a le ventre ballonné.

wuttudu / buttuli – ndu/ɗi


► « flanc », partie du corps comprise entre l’aisselle et l’aile iliaque du bassin
wuttudu nyaamru / wuttudu nandu
flanc droit / flanc gauche

wuufa (v.)
► garder (qqch.) dans la bouche sans (l’)avaler, chiquer

549
wuura
wuura (v.)
► vivre
Tammunde wuurni geeto. (Prov., Modibo Bello Amadou)
C’est l’espoir qui fait vivre.

wuusta (v.)
► être infirme

wuyka (v.)
► s’enivrer, se saouler, se droguer
Wuykooɓe salisooŋ ɗon ndaara filmeeji wakkati to ɓe pooɗi nga.
Kanjum waɗi feere maɓɓe noon ngi’aa ɓe ɗon njala malla boo ɓe
ɗon ndiwa mbooka.
Ceux qui se droguent à la colle (litt. : ceux qui se saoulent à la colle)
voient des tas de films quand ils la respirent. C’est pour cela que vous
voyez qu’ils rient seuls, ou qu’ils sautent en criant.
● wuykooɓe bee baate
► drogués qui se piquent (consommateurs de drogues injectables)

● wuykooɓe bee kompirmee


► personnes qui se droguent en prenant des comprimés

● wuykooɓe nisɓi-nisɓi
► personnes qui se droguent en inhalant des produits toxiques

wuywuy – nga (n.) ; cf. wiiwii

yaaɓirde / jaaɓirɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < yaaɓa


► plante du pied (litt. : [endroit] sur lequel on marche)
To a hoo’i kosɗe maaɗa a nyaanyiri gite,
jaaɓirɗe boo laaɓɗum na ?
Lesdi heewete gite. (Sannda Oumarou)
Si tu prends tes pieds et que tu te frottes (litt. : grattes) les yeux avec,
les plantes de pied sont-elles qqch. de propre ?
Tu auras de la terre plein les yeux.

yaadikko / yaadikko’en – o/ɓe


► marâtre, belle-mère, épouse du père qui n’est pas la mère
La littérature orale regorge d’histoires d’orphelines maltraitées par
leurs belles-mères. Dans la réalité, les choses sont souvent aussi
dramatiques, et il est fréquent qu’un(e) enfant soit maltraité(e) par une
de ses belles-mères après que sa mère soit décédée ou ait quitté le
550
yamɗa
foyer conjugal. Le père de l’enfant, dans ce cas, ferme généralement
les yeux sur les mauvais traitements infligés à l’enfant, ou fait
semblant de ne pas en être informé.

yaadu – ndu (n.d.v.) ; < yaha


► démarche, allure
Daaya yaago yaadu janandu.
Évite d’aller d’une allure qui n’est pas la tienne.
► diarrhée (euphémisme) ; cf. doggere

yaara / njaar- (v.d.) < yaha


► emmener, conduire
● yaarugo yeeso
► emmener plus loin ; développer, faire progresser (litt. : conduire devant)

yaasi – nga (n.)


► le dehors, l’extérieur
Ɓaaba-calaaje’en ngiɗi rewɓe-yaasi.
Les pères de famille aiment les femmes de dehors (i.e. autres que leurs
épouses).

yaha / njah- (v.)


► aller, marcher
► aller aux toilettes (euphémisme)
● yaago maayo
► avoir ses règles (euphémisme ; litt. : aller au fleuve) ; cf. yi’a
● yahana debbo
► coucher avec une femme (euphémisme ; litt. : se rendre à une femme)

To kalle ngalaa, goɗɗo ƴummintaa sakko haa yahana debbo.


(Gadjiwa, guérisseur, Dogba, 23-09-04)
Sans testicules, un homme n’aura pas d’érection, a fortiori (il ne
pourra pas) coucher avec une femme.

yam- (adj.) ; < arabe [j m m] « repos, bien-être, paix »


► en bonne santé
A jamo na ?
Comment vas-tu ? (Litt. : es-tu en bonne santé ?)

yamɗa (v.d.) ; < cf. yam-


► être en bonne santé
Haa amin, goɗɗo fotaay wi’a fakat ɗum huunde kazaare fuɗɗani
mo nyawu nguu. [...] Nyalde woɗnde, to goɗɗo heɓi ɓaŋtake, o
jamo ; to o waawaay ɓaŋtaago boo, na o yamɗaay. (Abakar
Ibrahim, hospitalisé à Petté, 24-06-04)
551
yamɗita
Chez nous, personne ne peut dire avec certitude que c’est telle chose
qui lui a donné telle maladie. (...) Si, un jour, la personne arrive à se
mettre debout (le matin), c’est qu’elle est en bonne santé ; mais si elle
ne le peut pas, c’est qu’elle n’est pas en bonne santé.

yamɗita (v.d.) ; < cf. yam-


► retrouver la santé, guérir (intransitif)
Huuduure yamɗitan, konngol yamɗitittaa. (Prov.)
Une plaie peut guérir, pas une parole blessante.
Ɓoccol yamɗitan, e ammaa konngol yamɗitittaa. (Prov.)
Le coup de chicotte peut guérir, mais pas la parole blessante.

yamoo (v.d.) ; < arabe, cf. yam-


► se sentir en bonne santé
Ce verbe s’emploie seulement à la forme négative. (Noye 1989, p. 401a)
Ɓanndu am yamaaki.
Je ne me sens pas en bonne santé.

yana (v.)
► tomber d’un endroit élevé, être entraîné d’un lieu élevé à un lieu bas quand
ce qui retenait ou soutenait vient à manquer ; cf. do’’oo
► perdre connaissance
O yani.
Il est mort. (Euphémisme)

yanta (v.d.) ; < yana


► tomber sur (un endroit, une chose, une situation, une personne)
Diwa yanta e diwno boo, ɗum waawgo diwgo. (Prov.)
Sauter et retomber sur place, c’est aussi savoir sauter. (On saute
généralement pour franchir un obstacle ou pour avancer. Cependant,
si l’on retombe à l’endroit d’où l’on avait sauté, on doit se dire qu’au
moins on n’a pas reculé.)
► rencontrer à l’improviste
O yanti e mboodi.
Il est tombé sur un serpent.

yara (v.)
► boire, consommer un liquide ou un semi-liquide
To goɗɗo yari ndiyam, ɗam naasta nder reedu haa babal nyiiri,
ndeen masinji kooca vitamiin fuu, luttuɗam bee saltee fuu dilla
nder suudu-cille. To ɗe mooɓtake jur, ɗe ngurtoo gal lesre. (Dada
Mamma, accoucheuse traditionnelle, Zala, 12-08-04)
Lorsque qqn boit de l’eau, elle pénètre dans le ventre jusqu’à l’endroit
(où se trouve) la nourriture, puis, des moulins (en) retirent les
552
yarna
vitamines (i.e. la partie nutritive) ; le reste de l’eau sale s’en va dans
la vessie. Lorsque (l’urine) s’est amassée en quantité, elle sort par le
sexe. (L’eau est donc considérée comme un adjuvant de la digestion.
Elle rince la nourriture écrasée par les moulins internes, en emportant
les impuretés ou les choses indigestes.)
Haa ɗoo kam na maayo manngo ; waraay yiiwaago boo, waran
yargo kam. (Prov.)
Ici, c’est un grand fleuve ; si l’on n’y vient pour se laver, on y vient pour
boire. (Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.)
Yarana reedu, huucana hoore.
C’est destiné au ventre, mais ça remonte à la tête. (Litt. : Boire pour
le ventre et ramener à la tête.) (Il s’agit de l’alcool.)
● yargo bone
► souffrir (litt. : boire la souffrance)

● yargo henndu
► prendre l’air (litt. : boire l’air)

yara-huɗa – nga (n.c.)


« on boit et on insulte »
► surnom donné à un remède traditionnel (décoction) destiné à soigner la
gonococcie
► plante non identifiée avec laquelle on fait cette décoction
Lekki cemmbiɗki nyawndanki koros, ɗum yara-huɗa. Ngam to
goɗɗo yari ki, sey o huɗa dokkuɗo mo ki. O wi’a o hokki mo lekki
baranki mo. (Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul,
Dogba, 27-04-04)
Le remède efficace pour guérir la gonococcie, c’est le « on boit / on
insulte ». En effet, lorsque la personne le boit, elle ne peut qu’insulter
celui qui le lui a donné. Elle dit qu’il lui a donné un remède pour la
tuer.
Les racines de cette plante entrent aussi dans la composition de
décoctions vermifuges. (Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul,
Dargala, 09-06-04).

yarna (v.d.) ; < yara


► faire boire, abreuver
● yarnugo (ɓinngel) bee semmbe
► procéder au gavage (d’un enfant) (litt. : faire boire (un enfant) de force)
(cf. vidéo : Tourneux, Henry et Hadidja Konaï, 2014, Le Gavage du
nourrisson au Nord-Cameroun)
Daada fala ɓinngel mum caka kosɗe, waata hoore maagel gal
dow, sukka kine haa ngel heɓa ngel yara booɗɗum. (Ayya Atikou,
45 ans, ménagère peule, Dogba, 07-05-04)
553
yarna
La mère bloque l’enfant entre ses jambes, immobilise sa tête (en la tour-
nant) vers le haut, et elle lui bouche le nez pour qu’il puisse bien boire.
Dunya ɓooyma, naa ndu jotta. Ɓooyma no ɗoo, a wafan ɓinngel
maa njarnaa ngel bee semmbe, walaa ko waɗata ngel. Sey ngel
ɓesda margo semmbe. Ammaa jotta, a fotaay, ngam to a ɗon yarna
ngel, ndollam naasti gal kine ni, ngel sorkoto haa ngel ittoo
hakkiilo. (Falmata Ousman, ménagère, Zileng-Bappa, 12-03-04)
Autrefois, ce n’était pas comme maintenant. Autrefois, tu pouvais lui
bloquer la tête (entre tes jambes) et le forcer à boire, il ne lui arrivait
rien (de mal). Il prenait des forces seulement. Mais maintenant, si tu
le forces à boire, l’eau de sorgho natronée lui entre par le nez, il
s’étouffe (suite à une fausse route) au point de s’évanouir.
(Cf. ndollam)
Yaake feere, to ɓe ɗon njarna ɓinngel, ngel ɗon sorkoo, ngam ɓe
cukki kine maagel ɓe njooftaay law ; ammaa, to ɓe ɗon cukkita
law, ngel sorkataako. Ɓe mbicca ndiyam peewɗam dow maagel
haa ngel heɓa ngel yara law. Ɓe njilla ndollam bee leeɓol, haa ngel
heɓa ngel waɗa ɓanndu. (Mama Kaltoum, ménagère peule, Dogba,
05-05-04)
Parfois, quand on fait boire un enfant, il s’étouffe (avale de travers)
parce qu’on lui bouche le nez trop longtemps (litt. : sans le relâcher
vite), mais, si on le débouche vite, l’enfant ne s’étouffe pas. On l’as-
perge d’eau fraîche pour qu’il puisse boire rapidement. On mélange de
l’eau natronée avec du beurre frais pour qu’il puisse grossir.
Ɓe ɗon ngafa ɓinngel ngam ngel jaɓataa yargo bee hakkiilo
maagel ; sey ɓe cukka kine ɓe njarna ngel. Ɓurna fuu kam, ngam
haa ngel heɓa ngel haara booɗɗum. [...] Ɓe ɗon cukka ɓinngel kine
ngam haa ngel moɗa, ɓe ɗon ndufa ngel peewɗam, to haa ngel
wooka ni, ngel maɓɓita hunnduko, ngel moɗa. A ɗon anndi boo
ɓinngel hulan peewɗam, kanjum ngel wookata. To ɓe nanngi kine
boo, ngel foofataa, suy ndollam ɗon naasta noon haa ngel haara.
(Astawabi, 55ans, ménagère peule, Petté, 26-05-04)
On bloque la tête de l’enfant parce qu’il ne veut pas boire de son plein
gré ; il faut lui boucher le nez pour le faire boire. La plupart du temps
(si l’on fait ça), c’est pour qu’il puisse être bien rassasié. (...) On
bouche le nez de l’enfant pour qu’il avale, et on verse sur lui de l’eau
froide pour qu’il crie, qu’il ouvre la bouche et qu’il avale. Vous savez
que l’enfant redoute l’eau froide, c’est pour cela qu’il crie. Quand on
lui bouche le nez, il ne respire pas, et la bouillie de sorgho pénètre
(dans son estomac) de façon à ce qu’il soit rassasié.
● yarnirgo kine
► faire boire par le nez

CONSEILS
Mi wi’a daada ɓikkon’en bee koɓru ɓe njarnirta kon. Taa ɓe ngafa
554
yeeraande
kon, ɗum wooɗaay, ɗum jaanyanan kon nyawu nder bumsuɗe.
Kon conndoto boo. Ɓe njarnira kon seeɗa seeɗa, haa kon cafta.
(Atchibi Thérèse, aide-soignante, hôpital de Petté, 27-05-04)
Je dis aux mères qu’il faut faire boire les enfants au gobelet. Elles ne
doivent pas leur bloquer la tête, cela n’est pas bon, cela leur causera
des affections pulmonaires. Ils tousseront également. On doit les faire
boire petit à petit jusqu’à ce qu’ils aient leur suffisance.

yawa (v.)
► être insatisfait de, ne pas se contenter de
Mo yawi e woni, widdoo laara. (Prov., Modibo Bello Amadou)
Celui qui n’est pas satisfait (de l’endroit) où il est, qu’il aille faire un
tour (ailleurs) pour voir.
Ko waawa yawa. (Prov.)
On ne se contente jamais de ce qu’on sait faire. (Litt. : ce qu’on sait
faire, on (en) est insatisfait.) (On a toujours envie de plus.)

yawaare / jawaaje – nde (n.d.v.) ; < yawoo


► mépris
Nganyaandi jaanyata yawaare.
C’est la haine qui cause le mépris. (Remarquer les allitérations
palatales [ny / j / y] en fulfulde.)

yeeɗa (v.d.) ; < yeha


► vivre, être en vie
Miin kam, to ɓe mbii yam mi woodi sida, sonaa mi mbartoo, ɗume
yeeɗugo nafatammi ? (As., prostituée, Domayo, Maroua, 19-01-06)
Moi, si l’on me dit que j’ai le sida, je n’ai plus qu’à me suicider ; à
quoi bon vivre ?

yeeraande / geeraaɗe – nde/ɗe (n.)


► œuf
Certaines personnes, notamment dans les milieux médicaux, utilisent le
mot geeraaɗe pour désigner les amibes et autres parasites décelés par
examen au microscope. D’autres, en ce cas, parlent plutôt de gilɗi et
réservent l’appellation « œufs » aux véritables œufs de parasites.
– Suudu suka muukaaru.
– Yeeraande !
La case du garçon est sourde-muette.
– L’œuf ! (Devinette ; Noye 1974, p. 298)
(Le sourd-muet n’a ni bouche (parole) ni oreilles (audition) ; l’œuf n’a
aucun orifice.)
Gujjuɗo yeeraande wujjan nagge. (Traduction du français.)
Qui a volé un œuf volera un bœuf.
555
yeeraande
● geeraaɗe gilɗi
►œufs de vers (décelés en laboratoire)
► ovule
Le terme est employé en milieu médical, mais aussi par les accou-
cheuses traditionnelles. Au pluriel (geeraaɗe), il désigne les ovaires.
To a nani debbo ɗon hayla, yeeraande feetake wari jooɗake haa
suudu-ɓinngel. Ndeen, ɗum saɓna ƴiiƴam, ngam maatingo debbo
oo, suudu-ɓinngel ɗon maɓɓiti. Nyannde to o hawti bee gorko,
ɗum maɓɓoo haa to ɗum wangini ɓinngel. [...] To yeeraande
wonnde nder suudu-ɓinngel heɓi nuɗfa gorko, ɗum maɓɓoo,
fuɗɗira laatoo ƴiiƴam, hoore, wangina reedu, waɗa kosɗe bee
juuɗe fuu, hiddeeko ngel wurtoo yaasi. (Dada Habiba, accoucheuse
traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Si tu apprends qu’une femme a ses règles, c’est qu’un ovule s’est
détaché et est venu se poser dans l’utérus. Ensuite, cela fait saigner,
afin d’avertir la femme que l’utérus est ouvert. Le jour où elle s’unit
à un homme, cela se referme jusqu’à ce qu’un enfant apparaisse. (...)
Si l’ovule qui se trouve dans l’utérus reçoit le sperme d’un homme,
(l’utérus) se referme, et ça commence par devenir un embryon (litt. :
du sang), une tête, le ventre apparaît, des jambes et des bras se forment
également, avant que (l’enfant) sorte.
Minyiraayel woni yeeraande feetotoonde daga nder reedu, naasta
nder suudu-ɓinngel. Ɗum fuɗɗan nder toon bana jey gertogal
boo. Koo to ɓinngel mawni, ciki lebbi jeenay boo, ɗum ɗon suddi
ngel nder reedu toon. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle,
Meskine, 18-08-04)
Le placenta est l’œuf/ovule qui se détache du ventre et qui entre dans
l’utérus. Tout part de là comme pour la poule. Même quand le fœtus
est devenu grand et a atteint les neuf mois, c’est ça qui le recouvre
dans le ventre.
Kuugal suudu-ɓinngel, jaɓɓaago yeeraande laatotoonde ɓinngel.
(Adama Ousmanou, infirmier au CSI de Palar, Maroua, 08-09-04)
Le rôle de l’utérus, c’est d’accueillir l’ovule qui va se transformer en
enfant/fœtus.
To debbo hawti bee gorko, o yi’aay lootgol maako, yeeraande
jooɗoo nder suudu-ɓinngel. (Yéwé, infirmier accoucheur, CMAO
Meskine, 27-08-04)
Quand une femme s’unit à un homme et qu’elle ne voit plus ses règles,
l’ovule reste dans l’utérus.
To paanyo ciki deydey duuɓi sappoo e nay, woodi kuuje nder
reedu maako ɗe ɓe ƴeewnotoo geeraaɗe. Ɗe ɗiɗi, wakeere
nyaamru bee nandu. Suudu hawtirde nuɗfa, toon ɓinngel fuɗ-
ɗirta hiddeeko ngel naasta nder bi’eteeɗum suudu-ɓinngel. [...]
556
yeet-
Saa’i haylugo, to debbo hawti bee gorko nyuufiiɗo, nuɗfa gorko
oo hawtan bee ƴiiƴam debbo, ɗum lorodoo haa ɗum fottoya bee
minyiraawo gonɗo nder suudu fuɗɗorde. Ndeen, ɗum hawta,
ɗum fuɗɗa waɗgo ɓinngel. To waɗi lewru, ɗum sampitaaki, ɗum
naastan nder suudu-ɓinngel. Nder toon ɓinngel mawnata haa
cika lebbi jeenay ngel wurtoo. (Gaïbaï Ganava, infirmier chef, CSI
de Gazawa, 03-08-04)
Lorsqu’une jeune fille a atteint quatorze ans, il y a dans son ventre des
choses qu’on appelle ovaires. Il y en a deux, du côté droit et du côté
gauche. La cavité (litt. : case) de regroupement du sperme (i.e. les
trompes utérines), c’est là que l’enfant va commencer avant d’entrer
dans ce qu’on appelle utérus. (...) Au moment des règles, si la femme
s’unit à un garçon pubère, le sperme du garçon se mélangera avec le
sang de la femme, cela fera demi-tour pour aller rencontrer le placenta
qui se trouve dans les trompes (litt. : case de commencement). Alors,
cela se rejoint et cela commence à faire un enfant. Si au bout d’un mois,
ça ne s’est pas dispersé, cela pénètre dans l’utérus. C’est là que l’enfant
grandit jusqu’à neuf mois, (âge auquel) il sort.
(D’après le reste de l’interview, on comprend que, pour cet infirmier,
la rencontre du sperme et de l’ovule a lieu dans les trompes utérines,
qui se trouveraient quelque part en aval de l’utérus. Le placenta
préexistant à l’embryon se trouverait déjà dans les trompes. Une fois
opérée la conjonction du sang et du sperme avec le placenta, le tout
remonte dans l’utérus au bout d’un mois.)

yeeso / geese – ngo/ɗe (n.)


► visage
● hallugo yeeso
► avoir un visage laid
● juutgo yeeso
► avoir un visage allongé

● murliɗiɗgo yeeso
► avoir un visage rond

● rammugo yeeso
► avoir le visage ramassé

► face antérieure, devant


► sexe féminin (euphémisme)

yeet-, yeh- (adj.)


► vivant
A roni yam, mi geeto. (Langage détourné)
Tu as hérité de mes biens (litt. : de moi), (mais) je suis vivant(e). (Se
dit à qqn qui s’est empressé d’occuper votre place quand vous vous
êtes levé(e) ou que vous vous êtes absenté(e).)
557
yeeweende
yeeweende – nde (n.d.v.) ; < yeewa
► silence, tranquillité
Jam jey yeeweende. (Prov.)
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. (C’est parce que tout va bien
qu’on n’entend rien.)

yeeƴoo (v.)
► tourner la tête pour regarder
To weeti weli : bumɗo e fannyunde, ɗokko e geeƴaali. (Prov.)
Le matin est bon (pour tout le monde) : l’aveugle qui tâtonne, et le
borgne qui tourne la tête pour regarder.

yeh- Cf. yeet-


yelemre / geleme – nde/ɗe (n.)
► mollet, muscle gastrocnémien ; syn. liinguyel
Geleme ba gorko !
Mollets d’homme ! (Insulte à l’adresse d’une fille dont le physique est
plutôt masculin)
● yelemre junngo
► triceps brachial (litt. : mollet du bras)

yenaande / genaale – nde/ɗe (n.d.v.) ; < yana


► tombe
Ciftoraa gil[ɗ]i kawrataa ndeer yenaandee,
ɓanndu maa rootanaama ɗii ngam ɗi nyaamaa.
Souviens-toi des vers que tu rencontreras dans la tombe.
Ton corps y sera déposé pour eux, afin qu’ils le mangent. (Haafkens
1983, p. 338-339)

yerɓa (v.)
► pousser pour faire tomber ou pour faire avancer
● yerɓititgo (nyawɗo) wuro
► renvoyer (un patient) au quartier
● yerɓugo (goɗɗo) yeeso
► transférer (un patient)

To min ndaari ko nanndi bana nii, min ngerɓa yeeso gal


Yahunnde.
Quand nous constatons qqch. de ce genre, nous transférons (le cas) à
Yaoundé.
Min mbaawataa seekgo yimɓe haa ɗoo. To nyawɗo wari, min tawi
nyawu maako deydey seekgo, sey min ngerɓa mo yeeso waatoo haa
ɓuranɓe min. (Mamaï Viatang, infirmier, CSI Douroum, 06-05-04)
558
yewre
Nous ne pouvons opérer ici. Lorsqu’un malade arrive et que nous
constatons que sa maladie nécessite une opération, nous devons le
transférer, c’est-à-dire (l’envoyer) auprès de personnes plus
compétentes que nous.

yewa (v.)
► briser, casser
► se fracturer
To ndottiijo yewi, jokkataa. Sey min ngerɓita mo wuro o haɓ-
doya, malla boo to o duŋake, min kaɓɓana mo yewre ndee,
ammaa bilaa seekgo kam. (Mana Garandji, infirmier toupouri, 44
ans, Maroua, 12-004-04)
Lorsqu’un vieux se fait une fracture, cela ne se ressoude pas. Nous le
renvoyons simplement au quartier pour qu’il se débrouille, ou bien,
s’il est d’accord, nous lui immobilisons (litt. : attachons) cette fracture
mais sans opérer.
I’al yewi yehi sumpiti laral, waɗi huuduure.
L’os s’est cassé et a percé la peau, faisant une plaie (fracture ouverte).
► rompre
● yewgo nanngarɗam
► rompre la pureté rituelle (litt. : rompre l’ablution rituelle)

● yewgo suumaye
► rompre le jeûne

yewre / gewe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < yewa


► fracture
TRAITEMENT TRADITIONNEL
To goɗɗo yewi, ɓe ƴeewnoo yam. To mi yottake, mi woodi gaadal
ceembal-laɓel, mi wujana mo. Ndeen, no ngaɗanmi kosngal maako
fuu, o maatataa naawreenga sam. Ƴiƴe ɗee naastan feere maaje to bee
gaadal ngaal kam. To laatake yewre nde ƴiƴe campiti, to mi ɓakki
gaadal ngaal, ɗe njoototo kalkal. To woodi ƴiƴal ngal waraay, wurde
wangan haa toon, ndeen, sey mi tefoya ngal. To mi jokki, mi wujanan
mo laral gertogal bee ɓellere mboodi culanndi. Suy o ɗaanoo, o
maatataa naawreenga. Mi woodi mbosam ndaw. To mi toɓɓi haa
babal yewre nde jokkaaki booɗɗum, ƴiƴe maajum piistoo feere maaje
bilaa meemgo. Koo goɗɗo jamo, to o yiɗi jokkitaago, o toɓɓa mbosam
man haa jokkere ɓanndu maako, ɗe cenndindiran. (Amadou Taïbé
Boulama, guérisseur, Mogom-Mindif, 24-05-04)
Lorsque qqn s’est fracturé, on m’appelle. Quand j’arrive, j’ai un
géophyte (gaadal-laɓel) avec lequel je frotte la personne. Ensuite,
quelle que soit la chose que je vais faire à sa jambe, (la personne) ne
sentira absolument rien. Les os vont se remettre en place tout seuls si
j’emploie ce géophyte. En cas de fracture comminutive, si je mets
559
yewre
dessus une couche de ce géophyte, (les os) reprennent leur place exacte.
S’il y a un os qui manque (litt. : qui n’est pas allé), il va apparaître un
trou à cet endroit ; il faut alors que j’aille chercher (le bout qui manque).
Quand j’ai rebouté, je frotte (la personne) avec de la peau de poulet et
de la graisse de naja. Ensuite, elle s’endort sans souffrir. J’ai de la
moelle d’autruche. Si j’en mets quelques gouttes sur une fracture mal
réduite, les os vont de dessouder sans qu’on y touche. Même si une
personne en bonne santé veut se déboîter une articulation, elle n’a qu’à
se mettre quelques gouttes de moelle (d’autruche) sur l’articulation,
celle-ci va se déboîter.
To haa mi jokka yewre, aran kam mi haɓda mi hawtindira ƴiƴe
gewɗe booɗɗum. Ɓaawo ɗoon, mi hirsa gertogal. To mi ɓori ngal,
mi juɗa ngal, suy mi itta laral maagal, ndeen, mi ɓakka haa pellel
yewre ndee, malla boo mi tefa ɓellere culanndi, ndeen mi ɓakka
hiddeeko mi haɓɓa, ngam ɗum jokkan yewre law. Ndeen, ɓe
ƴakkina mo gertooɗe malla agoygoyooji. To waɗi asaweere fuu,
mi wara mi fiista mi laara to nde jootake booɗɗum e mi haɓɓitoo
feere. (Ardo Banana, Zala, 12-03-04)
Pour réduire une fracture, d’abord je tâche de bien rebouter les os
fracturés. Ensuite, j’égorge une poule. Après l’avoir plumée, je la grille
et j’enlève sa peau ; ensuite, je l’applique sur l’endroit fracturé, ou bien
je cherche de la graisse de naja que j’applique avant de mettre un
bandage, car cela accélère la formation du cal (litt. : cela joint la fracture
vite). Puis on fait manger (au patient) du poulet ou des grenouilles. Au
bout d’une semaine, je viens défaire (le bandage) pour voir si la
(fracture) s’est remise en bonne place et je refais le bandage.
TRAITEMENT MODERNE
Yewre to meemi hoore, haala man saati jamum, masalan innu
tuƴƴan masin ; to min ndaari ko nanndi bana nii, min ngerɓa yeeso
gal Yahunnde. Tagamma cakluɗi ɗii, min mbaawataa hurgugo.
(Mana Garandji, 44 ans, infirmier toupouri, Maroua, 12-04-04)
En cas de fracture du crâne, l’affaire est très compliquée, la personne
saigne abondamment du nez, par exemple ; quand nous constatons
quelque chose de ce genre, nous transférons (le cas) à Yaoundé. Des cas
compliqués comme cela, par exemple, nous ne pouvons les soigner.
Leɗɗe nafar jur min ndokkata yewɓe, ngam feere i’al foti yewa
yaha sumpita laral, waɗa huuduure. Ɗoo sey min ndokka ɓe lekki
naawral yewre bee naawral huuduure fuu. Min tufan ɓe baate
ngam naawreenga hoore, min ndokka ɓe antibiyotiik gal ko
laarani kuuduuje. (Mana Garandji, 44 ans, infirmier toupouri,
Maroua, 12-04-04)
Il y a beaucoup de médicaments que nous donnons aux personnes
victimes de fractures (litt. : aux fracturés), car parfois il se peut que
l’os se soit cassé et ait percé la peau, faisant une plaie. Alors, nous
560
yi’a
devons leur donner un remède (pour soulager) la douleur de la fracture
et celle de la plaie. Nous leur injectons aussi qqch. contre les maux de
tête et nous leur donnons des antibiotiques pour les plaies.
Ɓurnal kam fuu, min ɗon mbi’a yewɓe ɓe nyaama nyaamdu
marndu kalsiyoom. Ɗum ɗon tawee nder ɓiɓɓe leɗɗe ɗe anndu-
ɗen, masalan dukuuje. Ɗum ɗon tawee boo nder i’e, nder
geeraaɗe fuu ɗon. Woodi lekki ki ɓe moɗata marki kalsiyoom. Ɓe
ƴakka gertooɗe boo. Ɗoo kam ɗum wallitan jokkugo i’e. (Mana
Garandji, 44 ans, infirmier toupouri, Maroua, 12-04-04)
Le plus souvent, nous disons aux victimes de fractures de manger des
aliments contenant du calcium. Cela se trouve dans les fruits que nous
connaissons, comme les papayes. Cela se trouve aussi dans les os et
dans les œufs également. Il y a un comprimé qui contient du calcium.
Qu’ils mangent aussi des poulets grillés. Cela aide à ressouder les os.
● yewre nde ƴiƴe campiti
► fracture comminutive (litt. : fracture dont les os se sont dispersés)

► rupture
● yewre nanngarɗam
► rupture de la pureté rituelle (litt. : rupture d’ablution rituelle)

● yewre suumaye
► rupture du jeûne (en français local, on parle de « casser le jeûne »)

yi’a (v.)
► voir
Ndikka yiigo dow sooynde yiigo, koo ngam yiigo naawɗum.
(Prov., Dahirou 2004, p. 34)
Mieux vaut voir qu’être aveugle (litt. : la privation de vue), même si
voir est douloureux.
Jaɓ ko ngiiɗaa, sala ko a yi’aay. (Prov.)
Accepte ce que tu vois, refuse ce que tu n’as pas vu. (Mieux vaut un
« tiens » que deux « tu l’auras ».)
Biiɗo ma a booɗɗo, jemma yiiru maa.
Celui qui dit que tu es beau/bon (belle/bonne), c’est qu’il t’a vu(e) de
nuit.
Giɗɗe ɓuran nanɗe. (Prov.)
Choses vues valent mieux que choses entendues.
Yiigo ɓuran wi’eego.
Voir vaut mieux qu’apprendre de la bouche de qqn. (Litt. : voir
dépasse être dit.)
● yiigo lewru
► avoir ses règles (euphémisme) (litt. : voir la lune / le mois)

« Pour parler des menstrues, savamment appelées hayla (terme


561
yiɗa
arabe), on utilise des verbes ou expressions imagées : lootgo (laver) ;
yiigo lewru (voir la lune) ; yiitaago (se voir) ; yaago maayo (aller à
la rivière) ; wartugo junngo (le retour (de l’usage) de la main). Une
femme en période de menstrues dira : mi laaɓaay (je ne suis pas
propre) ou mi dimo (je suis libre) pour parler de son état. » (CERCP
1988, p. 54)

yiɗa (v.)
► aimer ; vouloir
« To mi yiɗi mi waɗan » bee « To mi heɓi, mi waɗan », na ɓe
feere’en. (Prov., Modibo Bello Amadou)
(Ceux qui disent :) « Si je veux, je le ferai » et (ceux qui disent :) « Si
je peux, je le ferai », appartiennent à deux catégories différentes (litt. :
sont vraiment différents).
To huuwi ko yiɗi maayrataa no yiɗi. (Prov.)
Si l’on (peut) faire ce qu’on veut, on ne (peut) mourir comme on veut.
(Celui qui agit mal ne peut s’attendre à mourir bien.)
Tokka giɗɗo ma, taa tokka mo ngiɗɗaa. (Prov.)
Suis celui/celle qui t’aime, ne suis pas celui/celle que tu aimes.
Yiɗi waɗi meeɗaay saklugo jawmum. (Prov.)
Le fait de faire ce que l’on a envie de faire n’a jamais donné de souci
à la personne. (Litt. : a voulu a fait n’a jamais soucié son propriétaire.)

yiɗannde / giɗaale – nde/ɗe (n.d.) ; < yiɗa


► volonté, chose voulue
Reeduujo, ko o laari fuu o yiɗi, naa yiɗannde maako, ammaa
yiɗannde ɓinngel. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle,
Meskine, 18-08-04)
La femme enceinte, tout ce qu’elle voit, elle le veut : ce n’est pas sa
volonté, mais celle de l’enfant.

yigga (v.) ; cf. wogga


yiide – nde (n.d.v.) ; < yiɗa
► amour
Mi waawataa yiide bamɗe, nde yiɗi noon, nde lata. (Prov.)
Je ne supporte pas la façon qu’ont les ânes d’aimer : (l’âne) aime, et
il donne des coups de pied. (L’âne est supposé dissimuler son amour
derrière un comportement agressif. Il devient par là le prototype de
l’amoureux qui ne sait pas manifester son amour et adopte même un
comportement contraire.)

yiilaaru – ndu (n.d.v.) ; < yiiloo


► promenade ; prostitution (euphémisme) ; cf. waancuru

562
yiiwoo
yiingo – ngo (n.)
► caprices (d’enfant) accompagnés de cris et de colère
ɓii talaka cuklaniiɗo yiingo
un fils de pauvre qui passe son temps à faire des caprices

yiinoo (v.d.) ; < yi’a


► se faire voir, être visible
Alaamaaji nyawu sida giiniiɗi haa maako.
Les symptômes du sida sont visibles chez lui/elle.

yiite / yiiteeji – nge/ɗi (n.)


► feu
Luttaangal yiite haayataako naange.
Les restes de bois brûlé ne se soucient pas du soleil. (Proverbe) (Celui
qui a frôlé la mort ne redoute pas grand danger. Tout nouveau risque
lui semble bénin.)
► lumière
► électricité, courant électrique

yiitoo / ngiit- (v.d.) ; < yi’a


► avoir ses règles (euphémisme) ; (litt. : se voir soi-même) ; cf. yi’a

yiiwa (v.)
► laver (qqn)
Mi woodi bu’e ngeelooba, mi soofna, mi yiiwa nyawɗo ngaadiga
nyalɗe ɗiɗi. (Ousmanou Hamarwabi, guérisseur peul, Dargala, 09-
06-04)
J’ai du crottin de chameau, je le trempe dans l’eau et je lave le malade
atteint de varicelle pendant deux jours (avec cette eau).

yiiwoo (v.)
► se laver, faire sa toilette (en français local : « se baigner »)
To a yiiwoto finnde fuu, pinndi ɓanndu maa saaman. (Fadimatou
B., Maroua, 03-04-04)
Si vous vous lavez chaque fois que vous vous réveillez (le matin), les
fleurs de votre corps tomberont.
To a yiiwoto nde weeti fuu, a laafnan hoore maa ; mi yiiwataako
tum, accam mi luttida bee tuundi ɓanndu am seeɗa. (Fadimatou
B., Maroua, 03-04-04)
Si vous vous lavez chaque matin, vous vous appauvrirez ; je ne me
lave pas tout le temps, laisse-moi garder quelque temps ma crasse.
Innu yiiwoto ngam haa o laɓɓina ɓanndu maako, ammaa,
jum’aare kam, doole o yiiwoo ngam haa o senoo. Kanjum ɓe
mbi’ata nyannde jum’aare kam, koo innu itti daada mum soodi
563
yiiwoo
ndiyam, walaa ayibe. [...]
Ɓe ɗon mbi’a ɓe ngiiwataako alarba bee asawe haa janngirde. Ɓe
mbi’i wooɗaay yiiwaago asawe. Daga ɓooyma, zaman Annabo’en,
woodi goɗɗo marɗo jawdi. Nyannde feere, o yejjiti o juulaay
mangariba, o ɗon sukli bee dabbaaji maako. Sey o tortoyii
Annabo’en, ɓe mbi’i mo jawdi waɗi mo ɗum. O ƴami noy ɗum
ittortoo ; ɓe mbi’i mo o yaha o yiiwoyoo o loota asaweeje jeeɗiɗi
haa ɗum ittoo. Si naa noon, o laaɓataa. Suy, o tokkii o waɗi ɗum,
jawdi maako timmi suy o naasti juulgo. Kanjum ɓe mbalndirta to
a tokkake yiiwaago asawe, to a woodi huunde, nde timman. (Goggo
Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
On doit se laver pour nettoyer le corps, mais, le vendredi, il faut
absolument se laver pour se purifier. C’est pour cela qu’on dit que, le
vendredi, même si qqn vend sa mère (pour) acheter de l’eau, il n’y a
pas de mal à ça. (...)
On dit, dans les études, qu’on ne se lave pas le mercredi et le samedi.
On dit qu’il n’est pas bon de se laver le samedi. Autrefois, du temps
des prophètes, il y avait qqn de riche. Un jour, il oublia de faire la
prière de la tombée de la nuit, (car) il était préoccupé par ses animaux.
Il alla implorer les prophètes ; ceux-ci lui dirent que c’était la richesse
qui lui avait fait ça. Il leur demanda comment enlever (cette faute) ;
ils lui dirent d’aller se laver et de faire sa lessive pendant sept samedis
pour que (la faute) disparaisse. Sinon, il ne sera pas purifié. Alors, il
le fit régulièrement, sa richesse disparut, puis il se (re)mit à prier. C’est
pour cela que l’on dit proverbialement que si on se lave régulièrement
le samedi et que l’on possède un bien quelconque (litt. : une chose),
celui-ci disparaîtra.
Haa amin kam, kala wakkati fuu innu yiiwoo booɗɗum. Ammaa
to nyawu noon haɗi mo, bana masalan o woodi peewri ɗoo, na o
yiiwataako wakkati peewol. Ammaa haala seewaaku boo ɗon haa
sariya islaam, ɗum yiɗaa innu tunwuɗo, sey o senoo, ɗoo kam
daga peɗeeli haa ɓanndu fuu. Haa juulɓe kam, yiiwaago
jum’aare, ɗum sarɗiwol cemmbiɗngol, ngam ɗum sarɗiwol haa
dow Annabiijo wi’i. En koociri Tawreeta Annabi Muusa, Linjiila
Annabi Iisa, Zabuura Annabi Dawda, bee Qur’aan Annabi
Muhammadu. Kanko wi’i nder Qur’aan, jum’aare ɗoo, ɗum
nyalde seniinde, sey goɗɗo yiiwoo, ɓornoo limce laaɓɗe. (Aladji
Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-05-04)
Chez nous, en tout temps on doit bien se laver. Mais si la maladie vous
en empêche, comme par exemple le peewri, vous ne vous laverez pas
quand il fait un froid humide. Mais la question d’hygiène se trouve dans
la loi islamique, qui refuse la personne sale ; il faut se purifier, et ce
depuis les ongles jusqu’au corps entier. Chez les musulmans, la toilette
du vendredi est une prescription très forte, car elle repose sur les paroles
du Prophète. Nous avons aussi pris (cette prescription) dans le
564
yitere
Pentateuque du prophète Moïse, dans l’Évangile du prophète Jésus et
dans les Psaumes du prophète David et dans le Coran du prophète
Muhammad. C’est lui qui a dit dans le Coran que le vendredi est un jour
saint, et que l’on doit faire sa toilette et revêtir des vêtements propres.

yimɓe – ɓe (n.)
► personnes humaines, êtres humains, gens ; cf. goɗɗo
● yimɓe sida
► pairs éducateurs (litt. : les gens du sida)
Cette expression vague est la seule traduction courante pour désigner
les jeunes gens spécialement formés pour rencontrer les populations et
diffuser les messages relatifs au sida (connaissances, prévention, prise
en charge des malades, etc.) Le concept de « pair éducateur », d’origine
anglo-saxonne, est mis en œuvre notamment par le Programme de
marketing social au Cameroun (PMSC), sur financement international.
Il repose sur l’hypothèse qu’une personne est plus réceptive aux
conseils prodigués par un « égal » qu’à ceux dispensés par qqn qui
détient une autorité (parent, médecin, enseignant, prêtre, imam, etc.).
Notons que, dans l’expression peule, l’idée de « parité » a été évacuée.

yirla (v.)
► tourner
● yirlugo pooɓe
► rouler les hanches (litt. : tourner les fesses)

yitere / gite – nde/ɗe (n.)


► œil
gite giiɗe debbo, ɗe ngi’aay gorko
des yeux qui voient la femme sans voir le mari (expression pour
désigner un homme au regard concupiscent)
Ɓe tiggataa mawɗo gite.
On ne fixe pas un aîné dans les yeux. (CERCP 1988, p. 43)
Yitere yi’an ko wanyi, ammaa kosngal yaataa e wanyi. (Prov.)
L’œil peut voir ce qu’il déteste, mais le pied ne peut aller là où il
déteste aller.
Yi’a yiita, kiita majjuɗo. (Prov., cf. Noye 1989, p. 409g)
Voir et revoir (suffit à) l’ignorant pour asseoir un jugement.
(L’ignorant prend pour norme ce qu’il voit faire couramment.)
Suftam yitere, accam bee naawreenga, o jaɓataa.
Arrache-moi l’œil, laisse-moi avec (ma) souffrance, (de toute façon)
il n’acceptera pas (de faire ce que je lui demanderai). (Même si je suis
dans une situation de détresse, la personne en question refusera de me
rendre service, à plus forte raison si je me porte bien.)

565
yitere
Sooynde gite, ɗum waade arande.
Être privé de (l’usage de ses) yeux, c’est une première mort.
Innde ko ɓe piji keenya her telee fuu, mi ɗon laara ɗum bee gite
ɓernde.
Tout ce que l’on a donné (litt. : joué) hier à la télévision, je le (re)vois
par la pensée (litt. : avec les yeux du ‘cœur’).
Aan a gite cokkoɓal naa, koo nyiɓre jemma boo a annditan
yimɓe !
Toi, as-tu des yeux de martin-pêcheur ? Même dans l’obscurité de la
nuit tu es capable de reconnaître qqn !
O fuu maako o gite corok !
Ses yeux lui mangent le visage. (Litt. : il est tout en yeux ; i.e. il a de
très grands/gros yeux.)
Gite maako ndanwiti.
Il/elle a les conjonctives (litt. : les yeux) blanches.
gite gujjo debbo goɗɗo
yeux concupiscents (litt. : yeux de voleur de la femme d’autrui)
● gite ɓiraaɗam
► yeux aux sclérotiques très blanches (litt. : yeux de lait frais)

● gite citta boɗeeje


► yeux très rouges (litt. : yeux de piment-oiseau)

● gite lelbaaje // gite lebbaaje


► yeux atteints de strabisme, yeux qui louchent

● ɓinngel yitere
► pupille de l’œil (litt. : enfant de l’œil)

● dow yitere
► conjonctive de la paupière supérieure de l’œil (litt. : dessus de l’œil)

● les yitere
► conjonctive de la paupière inférieure de l’œil (litt. : dessous de l’œil)

Les yitere maako ranwiti.


Il/elle a la conjonctive pâle. (Litt. : le dessous de ses yeux est devenu
blanc.)
● mbeldi gite
► acuité visuelle

Tijjaago ki saamataa, ɗum timmingo mbeldi gite mum. (Prov.)


Lever les yeux vers un arbre dont les fruits ne tombent pas, c’est
(vouloir) s’abîmer les yeux (litt. : terminer l’acuité des yeux). (Si les
fruits de l’arbre ne sont pas mûrs, on se fatigue inutilement à rester à
les regarder, car ils ne sont pas près de tomber. Peut se dire lorsque
qqn s’accroche au vain espoir d’obtenir une aide ou une faveur de qqn
qui n’est pas décidé à l’accorder.)

566
yitere
● ɗuuɗa-giteejo
►personne très portée sur le sexe (litt. : personne qui a beaucoup d’yeux) ;
désigne une personne dont le regard est en perpétuelle recherche d’autres
partenaires potentiel(le)s)
● lugga-giteejo
► personne aux yeux caves ; métaphoriquement, personne qui ne pleure

pas facilement (litt. : personne profonde d’yeux)


Lugga-giteejo ndikka fuɗɗilawa bojji. (Prov., Boubakary Abdou-
laye, Maroua, 26-10-04)
Celui qui doit aller chercher loin ses larmes, mieux vaut qu’il com-
mence à se lamenter tôt. (Celui qui a du mal à pleurer doit se mettre
en situation de pleurer nettement à l’avance, afin de pouvoir pleurer
au moment qu’il faut.)
● yoora-giteejo
► personne qui n’a pas froid aux yeux (litt. : personne sèche d’yeux)

► personne effrontée

● holtingo gite
► regarder des choses neuves/nouvelles (litt. : vêtir les yeux)

► renflement central
Caayoori waɗi yitere / hunnduko.
Le bourbillon du furoncle a émergé. (Litt. : l’inflammation a fait un
œil / une bouche.)
► au sens métaphorique, désigne le fait de voir une personne en chair et en os
Yaa tawoy mo, yitere semtete.
Va le trouver, il ne pourra te refuser la chose en face. (Litt. : c’est l’œil
qui a honte.)
Gite cemtete. (Prov.)
C’est la présence de la personne (en face de soi) qui crée la honte (chez
elle ou chez soi).
► mauvais œil (au pluriel)
Gite nanngi mo.
Il a été victime du mauvais œil.
● gite piɗooje
► sorcellerie des yeux (litt. : yeux lanceurs)

« Lorsque celui qui dispose de ces yeux regarde quelque chose avec
insistance, le mal se réalise sans qu’il le veuille. Le mal est inévitable
si (le sorcier en question) a une pensée mauvaise en regardant cette
chose. » (Djingui et Holtedahl 2001, p. 79, note)
INSULTES
Ɓiiraa gite yaalooje !
Espèce d’yeux d’aubergine !

567
yokoll-
gite ciiwam
yeux troubles (litt. : yeux de l’excédent d’eau que l’on enlève d’une
marmite)
gite galaaji
yeux qui roulent sans arrêt (litt. : yeux de pois de terre)
gite leggal
yeux sans pudeur (litt. : yeux de bois)
gite paaɓa njaaɓaanga
yeux exorbités (litt. : yeux de gros crapaud écrasé)
ngito pallaanga
gros yeux de gros margouillat
tiggoo-gite
(personne) au regard fixe

yokoll- (adj.)
► qui est presque un adulte physiquement

yonki – ki (n.v.)
► souffle vital, âme ; vie
[...] yonki kiin boo, to ɗon wurtoo, ƴiwa gal les, waɗa dow [...]
(Baba Djimilla, 65 ans, marabout peul, Dogba, 07-05-04)
(...) le souffle vital également, s’il sort, il vient d’en bas et se dirige
vers le haut (...)
Yonki ɗon jooɗii haa noppi ɓernde. (Mal Abdou, guérisseur peul,
Bogo, 01-07-04)
Le souffle vital réside dans les oreillettes du cœur.
Doktoor’en feere cuklantaako danyanɓe booɗɗum, ɗum waɗoo
ɓe bana ɗum naawataa ɓe, ammaa ɓe anndaa dow yonki innu
woni. (Damdam Haman, CSI de Meskine, 29-06-04)
Certains infirmiers ne s’occupent pas bien des femmes en travail ; ils
ont l’impression que (ces femmes) ne souffrent pas, ils ignorent que
la personne est entre la vie et la mort (litt. : au bord de la vie).

yontee (v.)
► avoir une fièvre accompagnée de maux de tête

yontere / jonte – nde/ɗe (n.d.v.) ; < yontee


► fièvre accompagnée de maux de tête
Yontere paɓɓooje wallini mo.
La fièvre et les maux de tête causés par le paludisme l’ont obligé à se
coucher.

yoofaare – nde (n.d.v.) ; < yoofa


► négligence
568
yookoode
Ko nyawnata tanndaw, ɗum yoofaare daada accanɗo ɓinngel
mum yaha fija haa ndiyamji saltee [...] (Habiba Garga, 54 ans,
ménagère daba, Zileng-Bappa, 31-03-04)
Ce qui provoque le tanndaw, c’est la négligence de la mère qui laisse
son enfant jouer dans les eaux sales (...).

yoofta (v.d.) ; < yoofa


► lâcher, relâcher
► être sans force
Ɓanndu am yoofti.
Je suis sans force. (Litt. : mon corps est relâché)
► résonner, sonner creux
To min ngaɗi otoskoop, min tappa bee juuɗe dow wiɓɓere. [...] To
ɗon yoofti [...], min paaman ɗum laarani bumsuɗe, waatoo waɗi
ngaska, malla boo nyaamtake. (Chef de district de santé de Mindif,
21-05-04)
Lorsque nous utilisons le stéthoscope, nous tapons avec les mains sur
la poitrine. Si (le son) résonne (litt. : sonne creux), nous savons que
cela concerne les poumons, c’est-à-dire qu’il y a une caverne (litt. : un
trou) ou (que le poumon) se détruit (litt. : se mange).

yookoode / jookooɗe – nde/ɗe (n.)


► glande thyroïde
► goitre
DESCRIPTION
Yookoode ɗon wurtoo haa deydey daande. Yaake feere, nde ɗon
mawna bana waande. Feere boo, nde sennditoo nde ɗiɗi. Ɓurna
fuu, rewɓe ngaɗata yookoode. (Goggo Damdam, 65 ans, guéris-
seuse peule, Dogba, 07-05-04)
Le goitre sort au niveau du cou. Parfois, cela grossit comme une
termitière. Parfois, c’est scindé en deux. La plupart du temps, ce sont
les femmes qui ont un goitre.
CAUSES
Nyannde feere, nde minyam debbo silli dow masarru, daadi-
raawo am wi’i min kooca ndu, min lalla, min ƴakka, ammaa
kanko kam, to o ƴakki ndu, o waɗan yookoode. (Jeune Peul, 30
ans, Balaza)
Un jour que ma petite sœur avait fait pipi sur un épi de maïs, ma mère
nous dit de le prendre, de le laver et de le manger, mais qu’elle-même,
si elle le mangeait, elle aurait un goitre.
Goɗɗo feere ɓe ndanyidan mo bee maare, feere ronan nde. Yimɓe
feere ɗon mbi’a, ɗum nyaamgo cukkuri waɗata nde. Ammaa
goɗɗo feere meeɗaay nyaamgo cukkuri sam, nde ɗon waɗa mo.
569
yottitoo
(Ousmanou Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Certains naissent avec (un goitre) (sans que l’on sache pourquoi),
d’autres le reçoivent par hérédité (litt. : l’héritent). D’après certaines
personnes, c’est le fait de manger du sel végétal qui le donne. Mais il
y a des gens qui n’ont jamais mangé de sel végétal et qui en ont un.
TRAITEMENT
Yookoode, haa deydey daande goɗɗo uppata. Kanjum boo, mi
woodi lekki man. Mi hooca gaadal ceembal, mi ɓiɗɗa, simtina
ndiyam man dow heŋre, wula nde. Marɗo yookoode nyaama nde,
ndeen mi ƴara haa pellel uppungel, wuja ndiyam gaadal dow
toon. Ɗum naawɗum kam, ammaa sey goɗɗo munya noon.
Yimɓe mbi’i : naawɗum hurgata naawɗum. (Ousmanou Hamar-
wabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 28-04-04)
Le goitre gonfle au niveau du cou. Pour ça, j’ai un remède. Je prends
du Cissus quadrangularis, je le presse, le fais couler goutte à goutte
sur du foie et je le grille. La personne atteinte d’un goitre le mange
puis je scarifie la partie gonflée et je la frotte avec du jus de Cissus.
Cela est douloureux, certes, mais il faut que la personne le supporte.
On dit que l’on guérit le mal par le mal (litt. : le mal guérit le mal).
Ɓe ceekataa yookoode, ammaa kurgun maare, ɓe ɗon ngaɗa la-
yaaru haa nde heɓa nde daroo taa nde mawna. Ittaago kam walaa.
(Goggo Damdam, 65 ans, guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
On n’opère pas le goitre, mais pour le soigner, on fait une amulette pour
le stopper et l’empêcher de grandir. On ne peut le faire disparaître.
Piler ensemble des fourmis Pheidole (miirooji) avec du gui de
Capparis (zadiihi) ; ajouter du miel. Prendre la pâte obtenue à raison
de 2 cuillères à café par jour pendant une semaine, pour soigner le
goitre. (Abdoulaye Hamidou, 69 ans, chasseur peul, Zawaye)

yottitoo (v.d.) ; < yottoo


► arriver à terme (femme enceinte)
Debbo yottitake.
La femme est arrivée au terme de sa grossesse (i.e.: elle va bientôt
accoucher).

yulkitoo (v.)
► s’enfoncer, s’affaisser
Nguɗumre yulkiti.
La fontanelle s’est affaissée.

yuwannde / juwanɗe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < yuwa


► coup de couteau
Yuwannde yamɗitan, ammaa konngol yamɗitittaa. (Prov.)
Un coup de couteau peut guérir, pas une parole blessante.
570
ƴaggaare

ƴaafa (v.)
► être hydropique

ƴaafu – ngu (n.d.) ; < ƴaafa


► hydropisie
Ko waɗata nyawu ƴaafu, ɗum putte ngurtotoo haa teteki goɗɗo.
Ɓurna fuu, to walaa ko o mettotoo fajira, bana yimɓe ladde, malla
goɗɗo feere ɗon ƴakka haakooji kaaɗɗi, ndeen, teteki ngaɗan putte
putte, ndeen ɓanndu boo ɓuuta. To haa mi hurga mo, mi yarna mo
leɗɗe baakin nyalɗe jeetati, bee yenngelde ladde kurgiranmoomi.
(Hamadou Amada, guérisseur, Gazawa, 04-05-04)
Ce qui provoque l’hydropisie, ce sont des vésicules qui sortent sur
l’intestin de la personne. La plupart du temps, si (la personne) n’a rien
à se mettre sous la dent le matin, comme les gens de la brousse, ou si
qqn mange des feuilles amères, alors, son intestin formera des
vésicules partout, puis son corps enflera. Pour soigner la personne, je
lui fais boire un remède pendant environ huit jours : c’est avec la
termitière à Trinervitermes et à Nasutitermes (petite termitière
hémisphérique) que je la soigne.

ƴaɓɓoo (v.)
► enjamber
Ɓe ɗon mbi’a to goɗɗo ƴaɓɓake dasinorgol mboodi, o waɗan
ginnawol. (Mal Aminou, marabout bonnetier, Doualaré, Maroua, 23-
11-04)
On dit que si qqn enjambe une trace de serpent, il devient fou.
To a ƴaɓɓake goɗɗo ɗon waalii, a hoocan nyawu maako.
(Boubakary Abdoulaye, Maroua, 11-05-05)
Si vous enjambez une personne couchée, vous prendrez (sur vous) sa
maladie.
Ɓinngel baraajalla ƴaɓɓake mallum mum gal wuttudu ; gaasa
maaru fuu warti ndaneeha.
Un petit élève d’école coranique a enjambé son maître d’un côté ; ses
cheveux du même côté sont tous devenus blancs.

ƴaggaare – nde (n.d.v.) ; < ƴaggoo


► liberté, indépendance
► beauté
Woodaa haɗataa ƴaggaare.
La pauvreté (litt. : ne pas avoir) n’empêche pas l’indépendance.

571
ƴakka
ƴakka (v.)
► croquer
► manger (qqch. de croquant)
► produire une douleur intermittente, de type pincement
Reedu am ɗon ƴakka.
Cela me pince dans le ventre.

ƴakkindira nyii’e (loc. v.)


« croquer les dents entre elles »
► grincer des dents ; syn. hirƴindira nyii’e
Lorsque qqn grince des dents en dormant, on lui introduit du sable
dans la bouche pour le faire cesser. Grincer des dents est signe de mort
ou de malheur.

ƴara (v.)
► inciser, scarifier
Ɓe ƴari ɓinngel, ɓe kooƴi ƴiiƴam maagel haa hoondu.
Ils ont fait la goutte épaisse à l’enfant. (Litt. : ils ont incisé l’enfant et
ils ont pris son sang au doigt.)
Ƴaroowo yiɗaa ƴareego. (Modibo Bello Amadou)
Le scarificateur n’aime pas se faire scarifier.
Ɓe ɗon ƴara deeɗi ɓikkon wakkati kon ndanyaa, ngam haa kon
kisa nyawuuji reedu es’es. Gilɗi nannganɗi ɓinngel reedu fuu
ngalaa. Sey njamu tan ngel maatata. (Goggo Damdam, 65 ans,
guérisseuse peule, Dogba, 07-05-04)
On scarifie le ventre des enfants à la naissance pour leur éviter les
petites maladies de ventre. Il n’y aura pas de vers qui affectent l’enfant
au ventre. Il ne connaîtra que la bonne santé.
Ɓe ɗon ƴara reedu ɓinngel peetel ngam haa ngel hisa nyawu
ɓernde yaake to ngel mawni. To ɓe ƴari ngel, ɓe pemmba ngel
hoore boo. Ammaa, ƴargo yeeso kam, ɗum ƴaggaare tan ; feere
boo ɓe ɗon mbi’a taa ɓinngel waɗa gole, malla taa o waɗa ƴiiƴam
haa yeeso. [...] To ɓinngel nyawi beɗel, ɓe ƴara ngel haa les
ɓernde, ɓe nguja kilbu malla boo toomndi. [...] Sey wannjam’en
tan ƴarata, ngam ɗum kuugal maɓɓe. (Mama Dja, guérisseuse,
Dogba, 24-05-04)
On scarifie le ventre du nourrisson pour lui éviter d’avoir mal au
‘cœur’ (région épigastrique) quand il sera grand. Quand on le scarifie,
on lui rase aussi la tête. Mais, pour ce qui est des scarifications
faciales, c’est une question de beauté seulement ; parfois on dit que
c’est pour éviter que l’enfant soit joufflu, ou qu’il ait un afflux de sang
au visage. (...) Lorsque l’enfant souffre de beɗel, on le scarifie dans
le bas de la région épigastrique et on frotte (les scarifications) avec du

572
ƴeewnoo
natron ou de la suie. (...) Seuls les barbiers pratiquent les scarifi-
cations, car c’est leur métier.
Ko ƴarnimmi hoore, ɗum naawral. Hakkee naawral ɗoo, ɓe mbii
yam ndikka to mi ƴarake haa ƴiiƴam mooɓtiiɗam nder hoore
maajum ɗoo ustoo. (Abdoulaye Farikou, Peul hospitalisé à Bogo,
01-07-04)
C’est la douleur qui m’a poussé à me scarifier la tête. Étant donné
cette douleur, on m’a dit qu’il valait mieux que je me scarifie pour que
le sang amassé dans la tête elle-même diminue.
Ko laarani nanol, ɓe ɗon ƴara reedu.
En cas de rate douloureuse, on scarifie le ventre. (Méthode tradi-
tionnelle)
► vacciner (même par injection)
To wakkati nyawu minizii yottake, min ƴara yimɓe. (Yaya Haman,
infirmier guiziga, 27 ans, Meskine, 07-04-04)
Quand arrive la période de la méningite, nous vaccinons les gens.

ƴarol – ngol (n.d.v.) ; < ƴara


► incision, scarification ; vaccination par scarification ; syn. vaksee
Paddee nyawuuji ɓikkon bee ƴarol.
Protégez les enfants contre les maladies par la vaccination.

ƴeewa (v.)
► apercevoir de loin, voir de loin, regarder de loin
Ƴeew, taa yotta ! (Prov.)
Litt. : Regarde de loin, mais ne va pas jusque là ! (La vue de loin n’est
pas suffisante pour juger.)

ƴeewnoo (v.)
► appeler par son nom
Dans plusieurs recettes médicinales, le nom du remède prescrit par le
guérisseur ou le marabout ne doit pas être prononcé par le patient ou
la patiente, sous peine de voir son efficacité annulée.
To kosam wonnake, mi itta haako dukuuhi, mi wogga dow enɗi
debbo oo. Taa boo o ƴeewnoo innde haako koo, ngam to o
ƴeewnake, ko nafataa fahin. (Didja épouse Ousmanou, guérisseuse
peule, Dargala, 09-06-04)
Si le lait est « gâté », je cueille des feuilles de papayer et je les frotte
sur les seins de la femme. Il ne faut pas qu’elle prononce le nom de
cette feuille, car, si elle le faisait, elle perdrait son efficacité.

573
ƴeŋoo
ƴeŋoo (v.)
► se dresser sur la pointe des pieds
Ko mawɗo jooɗii eewi, derke koo ƴeŋii yi’ataa. (Prov., CERCP
1998, p. 24)
Ce que l’adulte aperçoit assis, le jeune, même debout sur la pointe des
pieds, ne le verra pas.

ƴiiƴam – ɗam (n.)


var. : ii’am, iiƴam
► sang
Ƴiiƴam hoore huucanan daande ; ilam huucanan dewerde. (Prov.
Eguchi 1974, p. 81)
Le sang de la tête reflue au cou ; l’eau de l’inondation reflue dans la
mare. (Application possible : un enfant sera toujours plus attaché à sa
mère qu’à une coépouse de sa mère.)
Ƴiiƴam yiilti mo hoore.
Le sang lui a fait perdre la tête. (En parlant d’un assassin.)
To haa naastaa saare hesre, sey ndufaa ƴiiƴam ngam ɗum faddoto
masiibooji, ɗum maɓɓitan dammuɗe keɓal boo.
Avant d’entrer dans une concession neuve, vous devez verser du sang
(i.e. sacrifier un animal) pour barrer la route au malheur, cela ouvrira
également les portes de la chance.
Ii’am yaarata nyaamdu bee henndu nder ɓanndu innu. Kanjam
hokkata ɗaɗi innu semmbe. (Adama Ousmanou, infirmier au CSI de
Palar, Maroua, 08-09-04)
C’est le sang qui conduit la nourriture et l’oxygène dans l’organisme.
C’est lui qui donne aux muscles (leur) force.
To ƴiiƴam ɗuuɗi haa goɗɗo, min mbi’an mo o nyawɗo. Ɓanndu
maako teddan, o nyawan meere meere, o yiɗaa naange. To ƴiiƴam
famɗi haa ɓanndu boo, goɗɗo oo nyawɗo, o walaa semmbe,
ɓanndu maako ɗon furɗa ; min mbi’an mo o ɗon bee nyawu
anemii. (Mamaï Viatang, infirmier, chef de CSI de Douroum, 20-08-
04)
Lorsque qqn a trop de sang, nous lui disons qu’il est malade. Il se sent
lourd (litt. : son corps est pesant), il tombe malade à la moindre occasion,
il n’aime pas le soleil. Lorsque le sang est en quantité insuffisante dans le
corps également, la personne est malade, elle n’a pas de force, son teint
devient gris ; nous lui disons qu’il/elle est anémié(e).
Walaa nyawu ƴiiƴam kam, ammaa, woodi nyawuuji heedi
ɓanndu, to goɗɗo nyawi ɗi ni, ɗi ustan ƴiiƴam. (Mamaï Viatang,
infirmier, chef de CSI de Douroum, 20-08-04)
Il n’existe pas de maladie du sang, certes, mais il y a des maladies
relatives au corps, qui lorsqu’on les a, diminuent (la quantité du) sang.
574
ƴiiƴam
Min ɗon ndaara gite reedu’en haala ƴiiƴam. (Bernadette Godwé,
CSI de Dougoï, Maroua, 07-09-04)
Nous examinons les yeux des femmes enceintes relativement à
l’anémie (litt. : relativement au sang).
Yaake feere, ƴiiƴam debbo reeduujo ɗon ila, darataako. Ɗum
minyiraawo takkitii. (Atchibi Thérèse, aide-soignante, hôpital de
Petté, 27-05-04)
Parfois, la femme enceinte a une hémorragie (litt. : le sang de la
femme enceinte coule et ne s’arrête pas). C’est dû au placenta qui s’est
décollé.
Ɓurna ko mbari [debbo oo] kam, hiddeeko min ɗaɓɓita ƴiiƴam
nannduɗam bee ɗam maako, neeɓi. (Amadou Haman, infirmier
accoucheur, hôpital provincial, Maroua, 26-08-04)
La cause principale de la mort (de cette femme), c’est que cela a pris
du temps avant que nous trouvions du sang compatible avec le sien
(litt. : du sang qui ressemble au sien).
Ɓurna yimɓe ɓe njaɓataa hooceego ƴiiƴam ngam laargo paɓ-
ɓooje, ɓe ɗon numa ɓe koocan ɗam haa ɓe ndaara nyawu sida.
La plupart des gens qui refusent qu’on leur prenne du sang pour leur
faire la goutte épaisse, c’est parce qu’ils pensent qu’on va leur faire
un test de dépistage du sida.
Ɓe mbi’i pooɗoowo tabaa bee jaroowo giya marataa ƴiiƴam
laaɓɗam. To fotootiri haa ɓe ɓesdana goɗɗo ƴiiƴam, ɓe koocataa
ɗam maɓɓe. (Dada Habiba, accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-
08-04)
On dit que celui/celle qui fume du tabac ou qui boit de la bière n’a pas
un sang pur. S’il arrive qu’on fasse une transfusion sanguine à qqn,
on ne prendra pas leur sang.
● ƴiiƴam kaaɗɗam
► sang amer (qui échappe ainsi à l’influence des sorciers)

Miin, ƴiiƴam am kaaɗɗam, mistiriijo nyaamataa yam.


Moi, j’ai le sang amer, le sorcier ne peut pas me « manger ».
● ɓennda-ƴiiƴamjo
► personne bien physiquement et moralement (litt. : dont le sang est bien

cuit)
● famɗugo ƴiiƴam
► être anémié (litt. : avoir trop peu de sang)

Ƴiiƴam maako famɗiti.


Il/elle est anémié(e). (Litt. : son sang est trop peu.)
● haaɗgo ƴiiƴam
► ne pas constituer une proie intéressante pour les sorciers (litt. : avoir le

sang amer)

575
ƴiiƴam
● laska-ƴiiƴamjo
► importun, personne qu’on n’a pas envie de voir (litt. : au sang insipide),
● cooroowo ƴiiƴam / soorooɓe ƴiiƴam
► vendeur de sang

● waata-ƴiiƴamjo
► personne sans énergie (litt. : au sang mort)

● wela-ƴiiƴamjo
► personne aimée de tous (litt. : au sang sucré)

● yaadugo ƴiiƴam
► avoir même sang (litt. : aller ensemble quant au sang)

Ko hokkata sida kam, to on kawti bee gorko ƴiiƴam mon yaadi


[...]. (C., prostituée, 24 ans, Lopéré, Maroua, 23-01-06)
Ce qui donne le sida, c’est quand vous avez des relations sexuelles
avec un homme dont le sang correspond au vôtre (...)
De la qualité du sang (chaud/froid) dépend le degré d’activité de la
personne.
Ƴiiƴam huuwnata ɓanndu goɗɗo. Goɗɗo feere ɗon mari ƴiiƴam
ngulɗam. Koo pindinɗaa mo jonta, o huuwante kuugal booɗngal.
Goɗɗo feere ɗon mari ƴiiƴam peewɗam. Koo haa o huuwa, ɓanndu
maako ɗon waati, o yaawataa waɗgo ngal bee law. (Ousmanou
Hamarwabi, 57 ans, guérisseur peul, Dogba, 27-04-04)
C’est le sang qui fait fonctionner le corps. Telle personne a un sang
chaud. Même si vous le réveillez à l’instant, il vous fera un bon travail.
Tel autre a un sang froid. Quoi qu’il se mette à faire, son corps est
amorphe, il ne se dépêche pas.
Min ɗon ceeka rewɓe marɓe ƴiiƴam mooɓtiiɗam haa nder reedu.
To ɓinngel naastan nder rennga, tokkoto laawol muuɗum ammaa
to ngel wari ngel darake caka-cak laawol, ngol fetta, ƴiiƴam
looftoo nder reedu daada. Ɗum ƴami seekeego. (Adamou
Ousmanou, 48 ans, infirmier peul, Maroua, 15-04-04)
Nous opérons les femmes qui ont une hémorragie interne. Lorsque
l’enfant (en fait l’embryon) pénètre dans l’utérus et qu’il emprunte
son passage (litt. : qu’il suit sa route [i.e. qu’il emprunte la trompe de
Fallope]), s’il s’arrête en plein milieu et que la trompe (litt. : la route)
éclate, le sang se répand à l’intérieur du ventre de la femme. Cela
nécessite une intervention chirurgicale.
● loowango goɗɗo ƴiiƴam ou ɓesdango goɗɗo ƴiiƴam
► faire à qqn une transfusion sanguine

Mi yiɗaa hokkeego ƴiiƴam ngam ɓaawo ɗoon, to mi yamɗiti,


dokkuɗo yam ɗam yawoto yam.
Je ne veux pas qu’on me donne du sang, car, si je guéris, celui qui
m’en aura donné me méprisera.

576
ƴoyre
Yimɓe feere kulan hokkugo ƴiiƴam maɓɓe, ngam ɓe numa ɓe
maayan.
Il y a des gens qui ont peut de donner leur sang car ils croient qu’ils
vont mourir.
► embryon
To saa’i ɓinngel siwaa tageego, to woodi ko daada waɗi, ngel
feetoto daga jaabuuru, ndeen ƴiiƴam rufa. (Dada Habiba,
accoucheuse traditionnelle, Meskine, 18-08-04)
Lorsque l’enfant n’est pas encore entièrement formé (litt. : créé), s’il
arrive que sa mère a fait (telle ou telle chose qu’elle n’aurait pas dû
faire), (l’enfant) se détache du cordon ombilical et l’embryon avorte
(litt. : le sang se verse).

ƴiƴa (v.)
► presser, appuyer sur
Doptorjo danynuɗo yam ɗon wallitammi, o ɗon ƴiƴa reedu am
haa ɓinngel wurtii. (D. B., ménagère peule, 19 ans, CSI de Dougoï,
Maroua, 26-07-04)
L’infirmier qui m’a accouchée m’aidait beaucoup en appuyant sur
mon ventre jusqu’à ce que l’enfant soit sorti.

ƴooga (v.)
► être hydropique

ƴoogu – ngu (n.) ; < ƴooga


► hydropisie
Fait partie des maladies susceptibles d’être envoyées par sorcellerie.
Elle peut aussi être provoquée par la consommation de nourriture
contenant des petites fourmis de cuisine Pheidole (miiroowu), que
l’on trouve facilement dans le sucre, ou par de la « boule » mal cuite.
Ƴoogu, naa ɗum nyawu ajal. Koo moy ngu nanngi, reedu mum
uppan, diga nyaale haa daande fuu. Ɓurna kam, ɗum nyiiri
kecciri waɗata ngu. (Aladji Abdou, 50 ans, marabout peul, Petté, 31-
05-04)
L’hydropisie n’est pas une maladie mortelle. Celui qui l’a, son ventre
enfle de l’aine jusqu’au cou. La plupart du temps, c’est la « boule »
mal cuite qui la provoque.

ƴoyre / ƴoƴe – nde/ɗe (n.d.v.) ; < ƴoƴa


► ruse, astuce, forme d’intelligence débrouillarde ; syn. cf. dabare
To dabare maa hisnaay ma remgo, a walaa dabare.
Si ta ruse ne t’a pas évité d’être cultivateur, c’est que tu n’es pas rusé.
(On dit que c’est la devise des Haoussa.)
To oori gerlal, duri bojel, jaanyi jiire, tinndintaake ƴoyre. (Eguchi
577
ƴoƴa
1974, p. 94)
Celui qui (peut) conduire un francolin à la pâture, paître un lièvre et
ramener un écureuil du pâturage, pas besoin de lui expliquer la ruse.
Ƴoyre bana mbasu, yiɗi naatgo, yiɗaa naateego. (Eguchi 1974, p. 97)
La ruse (i.e. la personne rusée) est semblable au pénis : il aime
pénétrer, mais il n’aime pas se faire pénétrer.

ƴoƴa (v.)
► être rusé, être malin, avoir une intelligence débrouillarde
Ƴoyrugo ƴoyɗo, ndikka wiigo mo : « Suddam asirri ». (Cf. Eguchi
1974, p. 81)
Plutôt que d’essayer d’être plus malin que le malin, mieux vaut lui dire :
« Ne dévoile pas mes secrets ! » (Il n’est pas possible de surpasser
certaines personnes en ruse, alors, il vaut mieux leur faire allégeance.)

ƴummoo (v.) ; cf. ummoo

zakari – o (n.) ; < arabe [dakar] « pénis »


► pénis, verge ; cf. mbasu
Ce terme d’origine arabe permet d’éviter le nom peul de cet organe,
qui est ressenti comme extrêmement grossier.
Semmbe zakari fuu haa kalle woni. (Gadjiwa, guérisseur, Dogba,
23-09-04)
Toute la force du pénis réside dans les testicules.
To worɓe ngiɗaa bee konndoom, miin boo mi yiɗaa. Ɓe cigoo zakari
ngaa toon ! (Hl., 15 ans, prostituée, Hardé, Maroua, 17-01-06)
Si les hommes ne veulent pas utiliser de préservatif (quand on couche
ensemble), moi non plus je ne veux pas (coucher avec eux). Ils n’ont
qu’à garder leur pénis !

zenikolook – o (n.) ; cf. zinekolook


zeropozitiif / zeropozitiif’en – o/ɓe (n.) ; < français « séropositif »
► personne séropositive
To goɗɗo yehi lopitaal, ɗum wurtake zeropozitiif kam, na sey
maaygo tan lutti. (D., prostituée, 25 ans, Domayo, Maroua, 16-01-06)
Lorsqu’une personne se rend à l’hôpital et qu’il en ressort qu’elle est
séropositive, il ne lui reste plus qu’à mourir.

zindar – nga (n.) ; < emprunt


► (forte) envie de viande
578
ziŋ
Ce mot, certainement d’origine tchadique, est très peu connu actuel-
lement.
Zindar ɗon naawammi.
J’ai une forte envie de viande.

zinekolook – o (n.) ; < français « gynécologue »


var. : zenikolook
► gynécologue
Zenikolook, to o yi’i debbo ni, o faaman to asaale maako paaɗɗe.
Walaa lekki boo ɓe ndokkata mo : nde o danyata fuu, sey seekgo
noon. (Maïramou, assistante gynécologue, hôpital provincial, Maroua,
25-08-04)
Le gynécologue, dès qu’il voit une femme, il sait si elle a le bassin
trop étroit. (En ce cas), il n’y a pas de remède à lui donner : chaque
fois qu’elle accouchera, il faudra une césarienne.

ziŋ (adv. idéophonique)


► évanoui, dans le coma
To paɓɓooje caati, hunnduko goɗɗo futta, o ɗon diwna haa o
faɗɗee ziŋ.
Quand l’accès palustre est sévère, il sort des boutons sur les lèvres du
malade, et il tremble jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma.

579
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

a aggraver (s’~) : tulla, tullita


ahaner cf. eemoo
abats : reedu-nder, cf. kusel aide-soignant : doktoor
abcès cf. ɓuudi aiguille : baatal
abdomen : reedu aiguille à injecter : tufrugal
abîmer : wonna aimé de tous cf. ƴiiƴam
ablutions rituelles : nanngarɗam aimer : yiɗa
ablutions rituelles (faire des ~) : aine : nyaalde
nannga (2) aïnhum : maaliido
abouter : jokka air : henndu
abreuver : yarna air (prendre l’~) cf. yara
abréviation cf. wolde aire de danse : wamarde
abri (se mettre à l’~) : ɗuwoo aisselle : naafki
abriter (s’~) : ɗuwoo ajouter : ɓesda
abstenir (s’~) : reentoo alcool (berlingot d’~) : konndoom
accès de maladie : piyal alcool de fabrication artisanale : arge
accident : Aksidaaŋ, sababu alcool pharmaceutique : ankool
accouchée : ɓesɗo alcoolique : jaroowo
accouchement : ɓesngu alcoolisée (boisson ~) : mbal
accouchement induit cf. danya alimentation : nyaamdu
accoucher : ɓesna aliter : wallina
accoucher (faire ~) : ɓesnina, danyna aller : yaha
accoucheur, accoucheuse : danynoowo aller aux toilettes : bawla
accoucheuse : ɓesninoowo allergie : alerzii
accouplement : baaldal, giidal, sunna, allonger (s’~) : fortoo
cf. mooɓootiral allumer (un feu, une lumière) : huɓɓa
accoupler (s’~) : hawta allumer (un appareil chauffant) : jamna
acide (être ~) : lamma allumer (s’~) : huɓɓa
acouphènes cf. iida allure : yaadu
acronyme cf. wolde amaigrissement cf. ciiɓoowu
acuité visuelle : yitere amant cf. gorko
adénome de la prostate : posta amante cf. debbo
adulte : mawɗo âme : yonki
adulte physiquement cf. yokoll- amélioration de l’état de santé : daama
adultère : njeenu améliorer : wo’’ina
adultère (commettre l’~) : njeena amer (être ~) : haaɗa
adultère (personne ~) : njeenoowo ami(e) : soobaajo
Aedes cf. cufu amibe : amiiɓ, mukurooɓ
aérosol cf. lekki amibiase : amibiyaas, cf. eemoral
affaibli (être ~) : awsa amie de même âge cf. sappaajo
affaibli (être très ~) : tampa amniotique (liquide) cf. ndiyam
affaiblir : awsina amorphe cf. ɓanndu
affaiblir (pour une maladie) : wartira amour : yiide
affaire : haala ampoule : futtere
affaire (sortir d’~) cf. heɓta ampoule rectale cf. suudu
affaisser (s’~) : yulkitoo amulette enveloppée dans des fils :
affecter : nannga (1) harsere
affection : enɗam amulette enveloppée dans du cuir :
affection du gland cf. keeƴooyel layaaru
affection soignée par des ventouses cf. amuser (s’~) : fija
fuuli amuser (s’~) la nuit : hiira
âge (grand ~) : nayeeku analphabétisme : jaahilaaku
ancêtre : maama
583
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

anémie : anemii, cf. famɗa, cf. ƴiiƴam articulation : jokkere


anesthésie générale cf. ɗannina articulation de la hanche : harɓaande
anesthésie péridurale cf. baatal articulation du fémur à l’os iliaque :
anesthésique local/général cf. lekki buucoonde
anesthésiste : ɗanninoowo ascaridiose cf. jalɓalwu, nyawu
angine cf. caayoori, nyawu ascaris : jalɓalwu, cf. ngilngu
angoisse : nakan asperger : wicca
animateur : animateer aspirateur : aspirateer
ankylostome : ankilostoom, cf. ngilngu aspirer : fooɗa, siiɓoo
anneau de ténia : pentellu, tayre aspirer par le nez : nisɓoo
annulaire : daada-cimatel, cf. hoondu aspirine : aspuroo, empisi
anomalie : uzura asseoir (s’) : jooɗoo
anophèle cf. cufu asseoir un bébé cf. satoo
Anopheles cf. cufu assiette : pulaa
Anophelinae cf. cufu assise (position ~) : joonde
Anoploura cf. tenngu assommé (être ~) : faɗɗee
anti-amibien cf. lekki assommer : faɗɗa
antibiotique : antibiyotiik asthme : cukku, cukkuure, peewri-cukku
anticorps : sooje ɓanndu astuce : ƴoyre
antidiarrhéique cf. lekki atrium cf. nofru
antigène : sooje ɓanndu attacher : haɓɓa
antihistaminique cf. siperapetii attaquer cf. hippoo
anti-inflammatoire cf. lekki attardé mental : johaajo
antiprurigineux cf. lekki attendre : reena
antirétroviraux : lekki nyawu sida attraper : nannga (1)
antitétanique (vaccin ~) : baatal vat aubaine : saa’a
antivenimeux (remède ~) : ɗaare aube : baɓɓol
anus : buurudu, cf. duburu, les auberge : oberze
anuscope cf. aparee au-delà (après la mort) cf. suudu
anxiété : nakan augmenter : ɓesda
anxiolytique : antimoraal auriculaire cf. hoondu
apaiser : ɗabba automédication cf. nyawndoo
apercevoir au loin : ƴeewa auto-résorbant (fil ~) cf. gaarawol
apnée cf. hiɗa, poofɗe avaler : moɗa
appareil : aparee avaler de travers : sorkoo
apparent (être ~) : yiinoo avaler sa salive : moosindoo
appeler : ƴeewnoo avant-bras : saagorde
appendice : laɓo-laɓoongel avant-jambe : korlal
appendice xiphoïde : teɓteɓel avare : ndiŋaajo, cf. junngo
appendicite : penndisiit aveugle : bumɗo
appétit (stimulation de l’~) cf. siperapetii aveugle (être ~) : wuma
appuyer contre (s’~) : tiigoo aveugle (rendre ~) : wumna
appuyer sur : ƴiƴa avorter : cf. rufa
âpre (être ~, au goût) : rijja avorter (intrans.) : cf. sola
arachide (peau d’~) cf. haabu axillaire (creux ~) : naafki
arbre : lekki
argile comestible : kalaba
arrêter : darna b
arrêter (s’) : daroo
arriver à terme (femme enceinte) : bacille : basiil, mukurooɓ, ngilngu
yottitoo bacille de Koch : baasil-kook, cf. ngilngu
artère : ɗaɗol bactérie : bakterii, mukurooɓ, ngilngu
artères pulmonaires cf. ɗaɗol
584
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

baigner : lummba blesser (se ~) : nawnoo


bâiller : ŋaaɓoo blesser à l’arme blanche : balma
bain cf. lummba blesser à la tête : ela
baiser (vulgaire) : silla blesser superficiellement : ɗeeɗa
balance : kilo blessure à la tête : eloodu
ballonné (être ~) : tira, wuttoo bleu de méthylène cf. lekki
ballonnement : nguttu, cf. ɓeta « blindage » cf. ɓenndal
bande de tissu : leppol « blindé » (être ~) : ɓennda
bande Velpeau cf. leppol « blinder » : ɓenndina
bander (avoir une érection) : ɗingina, cf. bloc opératoire : bulook
ummoo bloqué (être ~) cf. faloo
barbe : wakkude bloquer cf. kaloo
barbe de maïs cf. haabu bloquer (le passage) : faddoo
barbier : wannjamjo boire : yara, cf. siiɓoo
bas (en ~) : les boire (faire ~) : yarna
bas du dos : keeci boire par petites quantités : wooɓa
bassin cf. asaangal, taŋalawal bois : leggal
bassin hygiénique cf. daaro boisson : njaram
bassine : daaro boisson alcoolisée : mbal
bas-ventre cf. les boiter : eertoo, laƴa
bâtard : njaaluujo boitiller : ɓaaca
bâton : sawru bol alimentaire cf. coowoowri
bâtonnet brosse à dents : siwaakewal bombe insecticide : saltoos
battement de cœur cf. piitol bon au goût (être bon au ~) : wela
battre : fiya bonté : mbooɗeenga
battre (cœur) : fiita bord : sera
baume camphré : saaborop bordereau : ɗereewol
baume mentholé : mustalanta borgne : ɗokko
bave : joorde bosse : cf. eloodu
baver : joorda bosse sur le dos cf. diiltaare, nguƴeere,
beauté : ŋarol, ƴaggaare suyre, cuƴa
bégayer : me’a bouche : hunnduko
belle-mère (marâtre) : yaadikko bouche (mettre dans la ~) : mukkoo
béquille : sawru bouger dans le ventre cf. iirtoo
berlingot d’alcool : konndoom bouillie : mbusiri
besoin : haaje bouillie pour bébé cf. ndollam
bête (idiot) : caylaaɗo bouillir (faire ~) : dolla
bête (être ~) : saylee bouillonner (marmite de pâte) : fata
beurre frais : leeɓol boule de céréale : nyiiri
bien (être ~) : haana bourbillon cf. yitere
bienveillant cf. ɗemngal bourbillon (émergence d’un ~) :
bière : mbal hunnduko
bile : keefam bourbouille cf. fuufre
bilharzie : sistozoom bourdonnements d’oreille cf. iida
bilharziose urinaire cf. cille-naange bourrelet adipeux autour de la cein-
bismillâh ! (dire ~) : bismoo ture : gurwullol
bistouri : beluuhi bourrelet de graisse épigastrique :
bistouri électrique cf. laɓi kusa-limsa
blanc : ranee- bousier (larve de ~) : nduuda
blanc (devenir ~) : ranwa bouteille : kolobaaru
blanchir : ranwa bouton : fuƴre
blennorragie : gonoo, koros, sompis bouton (petit ~) : futtere, fuufre
blesser : sarra boutons infectés du cuir chevelu :
585
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

daaginne caoutchouc : danko, kawsu


bras : junngo capote : danko, kawsu, konndoom
bras (avant-) : saagorde caprices (d’enfant) : yiingo
bras (dessous du ~) : naafki caractère : haali
briser : yewa caractère (personne qui a bon ~) cf.
bronches cf. ɗaɗol, burooŋs, wumsunde ɓanndu
bronchite : nyawu wiɓɓere, buroŋsiit, cf. cardiaque (crise ~) cf. feera
ndamba, sonndaaru cardiaque (personne ~) : kardiyaakjo
broncho-pneumonie : sonndaaru caresser : moyta, mooyta
brosse : buroos caresser soi-même (se ~) : moytitoo
brosse à dents cf. buroos, goggirɗum carie dentaire cf. caayoori, nyawu
brosser : wogga carnet : karne
broussard : laddeejo carotide interne cf. ɗaɗol
brousse : ladde cas difficile : caklungol
bruit (faire du ~) : harka case : suudu
bruit fort de respiration : kiikol casque : kaske
brûlant (être ~) : suurta casser : yewa
brûlant de fièvre (être) : huɓɓa cassette audio cf. kaseet
brûler : wula cataracte : ndaneeri gite
brûlure : wulannde catastrophe naturelle : albalaawol
brûlure d’estomac : estomaa, sumre, cf. cauchemar cf. salmitoo
gulol, nyawu cause : hoore, cf. daada
bureau : biroo causer : fofa, jaanya
cautériser : suma
caverne : ngaska
c cécité : mbumndam
ceinture : cakaare, haddorde
cabine téléphonique : kolbos célibataire (être encore ~ (femme) :
cabinets : ɓaawo-suudu, calka buuroo
cache-sexe : buutol centre de santé : lopitaal, santir
cache-sexe masc. : benteere cérumen cf. bu’e
cadet, cadette : minyiraawo cerveau : ngaandi
cahier : deftere, kaye césarienne cf. ceekgol, seeka, wurtina
caïlcédrat (huile de ~) : ɗaaleejam chagrin : metteenga
cailler (sang) : ɗaantoo chaleur : gulɗum, nguleenga, nguli
caillot cf. ɗaantoo chaleur du soleil : naange
caillot de sang : heƴƴere champ opératoire cf. babal
calamité : albalaawol chance cf. barka, hayru, saa’a
calcium : kalsiyoom chance d’être riche : risku
calcul (comput) : lisaafi « chant du coq » (coqueluche) cf. kii-
calcul (rénal, vésical, biliaire) : hayre kook
caleçon mi-long cf. sikliis charge portée sur le dos : waawdu
Calliphoridae cf. mbuubu chassie : gotottol
calme : de’’irre, munyal; cf. ɓernde château d’eau : satoo
calmer : ɗabba, feewtina chatouiller : ŋelina
calomnie : nyoore chaude-pisse : gonoo, sompis
calvitie cf. buulol, fellere chauffer (intransitif) : wula
camarade : soobaajo chaussette : suuseet
canal : laawol chaussure : faɗo
canal inguinal (région du ~) : nyaalde chéloïde : ɓattarre
cancer : kaŋseer, cf. nyawu cheveu : laasol; cf. gaasa
canine cf. nyiindere cheveux (perdres ses ~) cf. ɓoroo
cheveux (touffe de) : tuutuuru
586
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

cheveux blancs : dandanndi coma : faɗɗere, cf. ziŋ


cheville : holɓunde coma (tomber dans le ~) : faɗɗee
chiasse : caarol compartiment : suudu
chiasse (avoir la ~) : saara complication : sababu
chicote : ɓoccol compréhension cf. faamu
chier : bu’a, cf. cirit comprendre : faama, heɓta
chiffon : tekkere compresse chaude (poser une ~) :
chiquer : wuufa ɗabba
chirurgien cf. ceekoowo comprimé : kiniin, kompirmee, moɗeteeki
choléra : koleraa comptant (au ~) cf. junngo
chronique (maladie ~) cf. nyawu compte : lisaafi
Chrysomyia putoria cf. mbuubu condom : danko, kawsu, konndoom
chute (faire une ~) : doƴƴoo conduire : yaara
cicatrice : ɓattarre conduit interne cf. ɗaɗol
cicatriser : hommba confiance (avoir ~ en) : hooloo
cil : waywayko conjonctive cf. yitere
circoncire : juulna conjonctivite cf. garsa (1), naawral
circoncire (se faire ~) : juulnoo conjonctivite virale épidémique : apoloo
circulaire (double ~) cf. jaabuuru connaissance : anndal, cf. faamu
civilisé (être ~) : fera, maɓɓitoo connaissance (faire perdre ~) : faɗɗa
clamp : kilam connaissance (perdre ~) : faɗɗee, yana
clavicule : loygal connaissance (reprendre ~) : faɗɗitee
client : kiliyaaŋ connaître : annda
cligner des yeux : maƴƴa conseil (demander ~) : sarwoo
clignoter (des yeux) : maja conseiller : waazina
climatisée (pièce ~) : suudu conseils : waazu
clin d’œil cf. maƴƴannde consigne : umroore
clinique : kiliniik, lopitaal constipation : fiɓre
clitoris : langal constipé (être) : ɓetoo, fiɓoo
cloque : futtere constiper : ɓeta
coaguler (se ~) : ɗaantoo constriction cf. faloo
Coca-Cola : kokaa consultation prénatale : kilo
coccyx : dungal consulter : laara
coépouse : nawliraawo contagieux cf. raaɓa
cœur : ɓernde contagion cf. daaɓoral, raaɓa
cohabitation : gendal contenter de (ne pas se ~) : yawa
coincé (retirer qqch qui est ~) : laggita contenu de l’estomac / intestin :
coincer la tête de (qqn) : wafa coowoowri
coït : baaldal, giidal, sunna, mooɓodal, contorsionner (se ~) : ŋosloo
mooɓootiral contourner : widdoo
col de l’utérus cf. dammugal, laawol contraception cf. faddoo
coliques cf. ngilngu contracter (se ~) cf. maja
coliques (avoir des ~) : ŋornyoo contractions utérines : luuwe
coliques (donner des ~) : ŋornya contrarier cf. ɓernde
coliques du nourrisson cf. ɗaayoowu, contre-poison : ɗaare
koyoowu contrôler : ayna, laartoo
colle à rustines : salisooŋ convenable (être -) : haana
colle : ɗaccere, kolbostiik convoiter : suunee
collyre cf. toɓɓitannde convoitise : sommu, suuno
colonne vertébrale cf. caagal, dungal, convulsions (provoquer des ~) :
i’al, lonkoƴol, ɓoccol ŋaƴƴina
colostrum : ndagasi, cf. ndiyam convulsions avant la mort cf. lakkitoo
colporteur : abooki coqueluche : teko, cf. ndamba, sonndaaru
587
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

cordon ombilical : jaabuuru crampe (avoir une ~) : ŋooɗa


cordon ombilical (couper le ~) cf. huusa crampe d’estomac cf. ɓosla
corne : luwal crâne cf. gumbal
corps : ɓanndu crasse cf. tuundi
corps (partie du ~) : tergal cravache : ɓoccol
corpulent cf. ɓanndu créature humaine : tagu
côte : beccal; cf. caagal créer : taga
coton : hottollo creux (sonner ~) : yoofta
cou : daande creux axillaire : naafki
couche (de bébé) : tekkere crevasse au talon : peƴƴol
couche de (mettre une ~) cf. ɓakka crever (animal) : waata
couché (être ~) : waaloo crier : wooka
couché (obliger à rester ~) : wallina crier en dormant cf. salmitoo
coucher (se ~) : waaloo crise : piyal
coucher avec : waaldoo crise cardiaque cf. feera
coucher avec une femme cf. lummboo croire que, penser que : seka
coucher sur le dos (se ~) : telloo croquer : ƴakka
coucher sur le ventre (se ~) : hippoo crotte : waɗɗere
coude : soɓɓundu crottes (en petites ~) cf. cirit
cou-de-pied cf. daande cuiller : kuyeer
couille (vulg.) : wokoloore cuiller à café : kuyeer-kafee
couillu cf. hallere cuiller à soupe : kuyeer
couler : rufa cuillerée : kuyeer
couler goutte à goutte : simta cuir : laral
couler goutte à goutte (faire ~) : cuir chevelu (boutons infectés du ~) :
simtina daaginne
coup de bâton : sawru cuire à l’eau : dolla
coup de couteau : yuwannde cuisse : danngo
coup direct : lukkere cuisson : ɓenndal
coup tranchant oblique cf. feƴƴa cuit (être bien ~) : ɓennda
coupe-faim cf. dinee cul cf. rubbere
couper : ta’a cul-de-sac latéral du vagin : cf. sera
couper (cordon ombilical) cf. huusa Culicidae cf. cufu
couper les ongles : helnya Culicinae cf. cufu
couper les ongles (se ~) : helnyoo cunnilingus cf. taha
coups de pieds (donner des ~) : lata curage utérin cf. lalla
courage : ngorgu curer (dents, oreilles, nez) : laggita
courageux cf. ɓernde curetage utérin cf. lalla
courant électrique : latiriik, yiite cystite cf. cille-naange
courber : ŋoɓa
courtiser (une femme) : weltinoroo
coussin : waflaare d
couteau : laɓi
coûter cher : saɗa danse : wamarde
coutume : al’aada danse (aire de ~) : wamarde
couveuse : kuvees danser : wama
crachat : kaartudi, tuuɗe davier : daviyee
cracher cf. sirƴa déballer : saawta
cracher après s’être raclé la gorge : débile mental : paataaɗo
cf. haartoo déboiter (se ~) : sokkitoo
cracher de la salive cf. tuuta debout (être ~) : daroo
crachoter cf. mocca debout (se mettre ~) : ɓaŋtoo
craindre : hula, miijoo
588
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

débrouillardise cf. ƴoyre devant : yeeso


déchet : saltee développement maxi. (qui n’a pas
déchirure : ceekgol atteint son~) : wagg-
déchirure du périnée (avoir une ~) : développer cf. yaara
ɓesdoo devin : daaroowo
décision divine : hoddiroore devoir conjugal : sunna
décocté, décoction : dolla-yara, cf. lekki diabète : diyabeet, cf. nyawu
décoction de (faire une ~) : dolla diable : ginnawol, sayɗaanwol
décoincer : laggita diabolique cf. sayɗaanu
décomposer (se ~) : nyola diagnostiquer : faama
décontracter : hoytina diarrhée : doggere, riiwre, cf. caarol,
défaut : uzura nyawu, yaadu
défenses immunitaires : sooje ɓanndu diarrhée (avoir la) cf. saara
déféquer : bawla, bu’a, cf. cirit diarrhée (avoir la ~ pour le nourris-
déflorer cf. junngo son) : surƴa
déflorer (hors mariage) : wonna diarrhée (avoir la ~) (euphémisme) :
déformation du dos cf. nguƴeere doggina
déglutir : musindoo diarrhée (donner la ~ à) : saarna
degré : degiree, cf. darja diarrhée sanglante : eemoral
dehors : yaasi Dieu : Alla
demander protection à Dieu : mooltoo digérer : dirɓa
démangeaison : nyaanyaare dignité personnelle : neɗɗaaku
démanger : nyaanya diminuer de volume : ɓooɓa
démarche : yaadu « dîner » : dinee
démarrer (intransitif) : ummoo Diptera : mbuubu
démarrer (transitif) : ummina direct (coup ~) : lukkere
démettre (se ~) : sokkitoo disette : weelo
démon : ginnawol, ruuhuwol dispensaire : lopitaal
dent : nyiindere disperser : sankita
dents (grincer des ~) : hirƴindira nyii’e, disperser (se ~) : saakoo
ƴakkindira nyii’e dispositions (mettre dans de bonnes ~) :
dents (poussée des ~) : pooyngol fertina
dents espacées cf. sirƴirde djinn : ginnawol
dentiste cf. doktoor doigt : hoondu
défriser : defriiza dormir : ɗaanoo
défriser (se ~) : defriizoo dormir (faire) : ɗannina
dépérir : laalaata dos : ɓaawo
déplacer (se ~) : sotta dos (bas du ~) : keeci
dermatose : saɗawre, cf. nyawu, cf. tarza- dos (vers du ~) cf. ngilngu
giire dose : ketol, nokkande
dermatose sp. : caɗawyel-dubbuɗe double circulaire cf. jaabuuru
dérober : wujja double langage cf. hunnduko
derrière, postérieur cf. rubbere douleur (résister à la ~) : ɓusoo
descendre (faire ~) : jippina douleur abdominale : heede
désenfler : ɓooɓa douleur : naawral, naawreenga, taaku,
désigner en pointant de la langue : cf. ɓosla, feƴƴa, fiɗa, fiita, ŋata, seeka,
ŋaƴa ƴakka
désir : haaje douleur forte cf. ceekol
désir sexuel : ɗomka douleur perçante cf. tufa
destin : azal, hoddiroore douleur perçante au niveau des
destinée : geɗal côtes : tuftufal
détacher seul (se ~) : sola douleurs de l’accouchement : luuwe
deuil (cérémonie de ~) : mayiti douleurs de l’accouchement (ressentir
589
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

~) : luuwee écraser entre les ongles : fuƴa


douloureux (être ~) : naawa écrire : winnda
doutes (avoir des ~) : seka écrits coraniques cf. binndol
draguer (une femme) : weltinoroo écume : nguufo
drap : leppol eczéma infecté cf. nokkooyel, tawtaw
dresser (se ~) sur la pointe des pieds : éduqué (être ~) : maɓɓitoo
ƴeŋoo éduquer cf. elta
drogue cf. dediis, kolbostiik, osama, efficace (être ~) : nafa, nannga (1),
salisooŋ, wuywuy cf. semmbe, semmbiɗa
droguer (se ~) : wuyka efficacité cf. semmbe
droit (mettre ~) : darna égayer : fertina
dur (être ~) : saata égoïste : ndiŋaajo
dysenterie : dizanterii, eemoral égratignure : ɓoostannde
dyspnée cf. ɓernde éjaculer : silla, jippina (euphémisme)
élancement cf. fiɗa, ŋata
élancements intercostaux cf. piitoyel
e électricité : latiriik, yiite
électrocuter cf. latiriik
eau : ndiyam éléphantiasis cf. mayramwal, saɗawre
eau avec laquelle on lave le cadavre : élève coranique mendiant : baraajalla
peewnirɗam élocution lente cf. ɗemngal
eau de Javel : odezaveel emballer : haɓɓa, saawa
eau de pluie : toɓatoɓaalam embellir : wo’’ina
eau de sorgho natronée : ndollam embonpoint : fayfayru
eaux (perdre les ~) : fawƴina embryon : heƴƴere, ƴiiƴam, cf. ɓinngel
écart (se tenir à l’~) : reentoo emmener : yaara
écarter : maɓɓita empêcher de passer : faddoo
écarter, repousser : dunya empirer : tulla, tullita
écarteur : ekarteer encadré : haatummeere
ecchymose : lukkannde en-cas : kalu
échapper à : daɗa, hisa enceinte (être ~) : reeda, cf. haara, ranwa
échographe : ekogarfii enceinte (femme ~) : reeduujo
échographie : ekogarfii enceinte (rendre ~) : reedina
éclabousser : wicca endroit : babal
éclaircir (teint) : ranwa enduire avec : ɓakka
éclaircir (transitif) : sojjita endurance : munyal, cf. ɓusoo
éclaircir de teint : sojjitoo énergie : semmbe
éclaircir la peau : cf. makiyaas énergie (personne sans ~) cf. ƴiiƴam
éclampsie : gaddol, ŋaƴƴinol enfance cf. nderkaaku
éclater : feera enfant : ɓiɗɗo, ɓinngel
éclater (abcès) : fetta enfant de la rue cf. ɓinngel
éclore cf. sosɓina enfant illégitime : njaaluujo
éclosion (donner naissance par ~ à) : enfant qui n’a pas l’âge de raison :
sosɓina johaajo
écorce fraîche (morceau d’~) : seɓre enflammé : cf. ɓuuta
écorce sèche : laalawal enfler : uppa
écorcher : ɓoosta enfler localement : ɓuuta
écorcher (s’) : ɓoostoo enflure : ɓuudi
écorchure : ɓoostannde enfoncer (s’~) : yulkitoo
écouter : heɗoo engendrer : danya, jibbina
écouter attentivement : heɗitoo engrosser : reedina
écraser : dirɓa enivrer (s’) : wuyka
enjamber : ƴaɓɓoo
590
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

ensorceler : huuwa esprit cf. faamu, hakkiilo


entendre : nana esprit (génie) : ginnawol, ruuhuwol
enterrer (qqn) : uuwa esprit de la brousse : henndu
entorse : silɓere esprit lent (avoir l’~) : humoo
entorse (avoir une ~) : silɓoo esquille cf. pees-guus
entorse (causer une ~, avoir une ~) : essouffler (s’~) : foofa
silɓa essuyer : mumta
entraider (s’~) cf. junngo essuyer (s’~) : mumtoo
entrecroiser (les jambes) cf. sannya estime (avoir beaucoup d’~ pour) cf.
entrer dans : naasta junngo
entrer dans l’œil (corps étranger) : lojita estomac : ndeera, reedu, reedu-nder, cf.
énurétique (personne ~) : cilloowo bonnjokru, ɓernde, suudu, waynaare
énurétique (être) : sillitora estropié (adj.) : wudd-
envelopper : saawa estropié (nom) : guddo
envie : haaje estropié (être ~) : jiijoo
envie (forte ~) : sommu, suuno étal d’herboriste cf. gangirre
envie (avoir une forte ~) : suunee étendre (s’~) : fortoo
envie (nævus) : suɓaɓre éternuement : islere
envie de viande : zindar éternuer : isla
envieux (être) : suunee ethnie : asngol
envoyer : nelda étiquette : lammbayel
éosine aqueuse : tanndarazool étoile : hoorre
épaissir (faire ~) : tekkina étouffer (s’) : sorkoo
épaississement (provoquer un ~) : étrangler : ɗeɗɗa
tekkina être de telle ou telle façon : wa’a
épaule : balawal être humain : goɗɗo
épaule (mettre sur l’~) : wakkoo être sevré : hoɗɗee
épiderme cf. laral étron : bu’e
épiderme desséché cf. paranti-Banki euphorisant : antimoraal
épigastrique (région ~) : ɓernde Européen : Nasaaraajo
épilepsie cf. faɗɗere évanoui cf. ziŋ
épine : gi’al évanouir (s’~) : yana
épine dorsale : noorol ɓaawo évanouissement : faɗɗere
épisiotomie (avoir subi une ~) : ɓesdee éveillé (enfant ~) cf. ɓinngel
épisiotomie (faire une ~) cf. ɓesda éviter : hisa
épistaxis : tuƴƴam évolutif cf. laya
épousée pour la 1e fois (être ~) : évolutive (maladie ~) cf. nyawu
hoowee examen de laboratoire : ezameeŋ
épouser (une femme) : ɓaŋa examiner : laara
épreintes : eemoral examiner au stéthoscope : heɗitoo
épuisement : tampere examiner en détail : lincita
érafler : ɗeeɗa examiner sous toutes les coutures :
érection : ɗingere hiinya
érection (avoir une ~) : ɗingina, exciter : saggita
ummoo, cf. ummina excrément : bu’e
(érection) bien rigide : ngaŋ excrément (humain) : gaɗɗal
éruption cf. nefre excroissance : ɓuulde
éruption cutanée cf. fuufre exercice physique cf. fertina
éruption de vésicules cf. futta-laya exhortation : waazu
espace interdentaire cf. sirƴirde exophtalmie cf. furtoo
espacer : daaynindira exorbités (yeux) cf. furtoo
espèce : innde explication : sifa
espérer : tammoo expliquer : holla
591
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

expulser (faire des efforts pour ~) : fièvres cf. paɓɓooje


eemoo fièvre (avoir de la ~) : wula
extérieur : yaasi fièvre (avoir une forte ~) : suurta
extra-utérine (grossesse ~) cf. reedu fièvre accompagnée de maux de tête :
extrémité : hunnduko oppere, yontere
fièvre et maux de tête (avoir ~) :
yontee
f fil : gaarawol
filaire de Médine : mburuutu
face : yeeso filament : laasel
fâché (être) : metta fille : ɓiɗɗo
fâcher (se ~) : ɓerna, tikka fille (vieille ~) : buuriiɗo
faciliter : hoytina fille de, fils de : ɓii
façon révélatrice : alaama fille en âge de se marier : perwaajo
fade : lakas- fils : ɓiɗɗo
fade (être) : metta fils de, fille de : ɓii
faiblesse : tampere filtrer (de l’eau) : siiwa
faim : dolo, cf. weelo filtrer (un liquide épais) : sakoo
faim (avoir ~) : dola, weelee firme : susetee
faim (vers de la ~) cf. ngilngu flacon : paalel
faim matinale : kooƴe flagrant délit (en ~) cf. junngo
faire : waɗa flairer : nufnoo
famille étendue : lenyol flanc cf. wuttudu
famine : weelo flaque d’eau cf. mbiinam
fanon de vache : bobbokol flou : turum-turum
faste (jour ~) cf. nyalde fluet (être ~) : duppa
fatigue : comri fluette (apparence ~) : nduppu
fatigué (être ~) : soma fœtus cf. ɓinngel
fausse couche cf. reedu foie : heŋre
fausse route cf. sorkoo folie : ginnawol
faute : ayiibe folie légère : henndu, cf. nyawu
fellation cf. mura folle, fou : ginnaaɗo
femme : debbo fontanelle : nguɗumre, cf. ko’el-suka
femme (vieille ~) : puldebbo force : semmbe
femme enceinte : reeduujo force (être sans ~) : yoofta
femme libre : adda-jamɗi, ajabaajo forceps cf. njamndi
femme qui va accoucher pour la 1re formule coranique cf. moccoore
fois : afotooɗo fort (être ~) : semmbiɗa
femme stérile : dimaro fortifiant : vitamiin
fémur (articulation du ~) à la fortifié (bébé) cf. wutta
hanche : buucoonde fou (devenir ~) : saawta
fer (constituant de l’hémoglobine) : feer fou, folle : ginnaaɗo
fer chaud (marquer au ~) cf. fesa fourmillements : mooƴooƴo
fermer la bouche de (qqn) cf. muuka fourmillements (avoir des) : miira
fermer : maɓɓa fracture : yewre
fesse : fooɓre, rubbere fracture ouverte cf. yewa
feu : yiite fracturer (se ~) : yewa
feuille de papier : ɗereewol fraîcheur : peewol
feuillet (de ruminant) : waynaare frais (non sec) : hecc-
fiche : ɗereewol frapper : fiya
fier (faire le ~) cf. ɓernde frapper du plat (de la main par ex.) :
fier (se ~ à) : hooloo hella
frêle (apparence ~) : nduppu
592
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

frêle (être d’apparence ~) : duppa cf. ngilngu


fréquent (être ~) : saɓɓaago germer : jalɓa
frissonner : diwna gigoter cf. sannya
froid (coup de ~) : peewri gingivite : woowo
froid humide : peewol glaire cf. ndamba
froid sec : jaangol gland du pénis : funcere
fronto-pariétale (suture ~) cf. ko’el- gland (affection du ~) : keeƴooyel
suka globule : gilobiil
frotter (avec une pommade) : wuja globule blanc : gilobil-bulaaŋ
frotter énergiquement : wogga globule rouge : gilobil-ruus
fructifier : rima glu : ɗaccere
fruit : ɓenndaloore, ɓinngel godet (signe du ~) cf. uppa
fumer cf. fooɗa goitre : yookoode
fumigations (se faire des ~) : suurnoo gomme végétale qui cristallise : ɗaccere
fumigatoire (remède ~) : lekki gonflement : ɓuudi
funérailles cf. mayiti gonflement épigastrique cf. beɗel
furoncle : ngeemuure, cf. caayoori gonflement local douloureux cf. ɓollere
gonfler : uppa
gonfler au maximum : fillinoo
g gonococcie : koros, sompis, cf. ngilngu
gonococcie (remède de la ~) : yara-huɗa
gants cf. kawsu, suuseet gonorrhée : gonoo
garder : ayna gorge : daande
garder dans la bouche sans avaler : gourmand : cf. reedu
wuufa goutte : gut, cf. toɓɓitannde
gargouiller (ventre) : fata goutte à goutte (couler ~) : simta
garniture périodique : buutol, garnatiir, cf. goutte à goutte (faire couler ~) : simtina
waflaare goutte à goutte (verser ~) : toɓɓa
garsa : garsa (1) goutte épaisse cf. ƴara
garsa (donner le ~) : garsa (2) graines cf. ɓinngel
gastrocnémien (muscle ~) : liinguyel, graisse : ɓellere
yelemre gramme : giraam
gâter : wonna grandir : mawna
gaucher : agulaajo, nannano grand-mère : maama
gaver cf. yarna grand-parent : maama
gaz : henndu grand-père : maama
gaz (émettre des ~) : fuuta gratter (transitif) : nyaanya
gélule : kapsol gratter (se ~) : nyaanyoo
gémir : uuma grattouillant (en ~) cf. munyu-munyu
gencive : ɗakkudi grave (être ~) : saata
gencives (inflammation des ~) : woowo gravité (atteindre un seuil élevé de ~) :
gencives noircies cf. ɓalina jagga
gêne (honte) : semteende greloter : diwna
générosité cf. junngo grigri : layaaru
génie (djinn) : ginnawol cf. hoore grigri contre les flèches et les balles :
genou : hofru kawda
gens : yimɓe grincer des dents : hirƴindira nyii’e,
géophagie cf. nyaama ƴakkindira nyii’e
gerçure : peetenereewol gris : fur-
germe infectieux : mukurooɓ, gros (être ~) : loora
cf. ngilngu grossesse : reedu, cf. kosngal, saaloo,
germe pathogène : mukurooɓ, waawdu
grossesse (faire disparaître une ~) :
593
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

sankita hôpital : lopitaal


grossir : loora ; cf. ɓanndu hoquet : likkirre
guérir (intransitif) : yamɗita, cf. sotta hoquet (avoir le ~) : likkiƴa
guérir (transitif) : hurga hoqueter : likkiƴa
guérisseur : kurgoowo hôte de passage : koɗo
guérisseur de garsa : kuuntoowo hôtel (petit ~) : oberze
guérisseur non peul : gawjo houppe : tuutuuru
gynécologue : zinekolook, cf. doktoor huile : nebbam
huile de caïlcédrat : ɗaaleejam
humain (être ~) : neɗɗo, innu, ɓii-
h Aadama
humains (êtres ~) : yimɓe
habitué (être ~) : woowa humidité : peewol
haleine (mauvaise ~) cf. kacceenga hurler (bébé) : teɗka
hanche : asaangal, taŋalawal hydrocèle : poociire, cf. duguduguraare
hanche (articulation de la ~) : hydrocèle (être atteint d’~) : poocoo
harɓaande hydropique (être ~) : ƴaafa, ƴooga
handicapé (être ~) : jiijoo hydropisie : ƴaafu, ƴoogu
handicapée (personne ~) : jiijiiɗo hygiène (manque d’~) : dakkaare, cf.
hasard (trouver par~) : wapoo saltee
haut-parleur : oparlee hypertension : ipertaasoŋ, taasoŋ
hémorragie cf. rufa, ƴiiƴam hypocrite cf. ɗemngal
hémorroïdes : emoroyiiɗ hypotension : ipotaasoŋ
hémorroïdes externes cf. bagarmi hypothèse que (émettre l’~) : seka
herbe : huɗo
herboriste cf. gangirre
héréditaire : ronron- i
hériter : rona
hernie : erni ictère : sawoora
hernie (petite ~) : paalel idiot (nom) : caylaaɗo, paataaɗo
hernie (vers de la ~) cf. ngilngu idiot (être ~) : saylee
hernie abdominale : fuloodu illustration photographique : fotoo
hernie inguinale : fuloodu immunisation cf. ɓenndal
hernie ombilicale cf. jaabuuru imperméable (vêtement) : leeda-
hernie ombilicale (personne ayant ndiyam, cf. toggoore
une ~) : jaabuujo important (être ~) : cf. saɗa
hésitation : maɓmaɓtere importun cf. ƴiiƴam
hésiter : miijoo, cf. seka importuné (être ~) : torroo
heurt du pied : fergere importuner : torra
Hippobosca camelina : mbuubu improviste (rencontrer à l’~) : yanta
homme (vir) : gorko improviste (survenir à l’~) : feƴƴoo
homme (homo): ɓii-Aadama impuissance cf. ngorgaaku
homme (devenir jeune ~) : sukɗa impuissance (sentiment d’~) : nakan
homme jeune : sukaajo impuissant cf. waata
homosexualité : luuɗu impuissant (rendre ~) cf. jagga
homosexuel : luuɗuujo, cf. luuɗu, impureté : saltee
waaldoo incantation cf. mocca
homosexuel (être ~) : luuɗa incendier : jamna
homosexuel efféminé : samarookaajo incirconcis (verge d’~) : ciiciyel
honnête cf. ɓernde inciser : seeka, ƴara
honte : semteende incision : ƴarol
honte (avoir ~) : semta incisive : musinirde

594
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

incontinence d’urine : cillitorol irascible cf. ɓernde


indécision : maɓmaɓtere irritation : mettam-ɓeram
indépendance : ƴaggaare isoler (un patient) : sigoo
index cf. hoondu IST cf. nyawu
indigène (remède ~) : lekki ivre (être ~) : wuyka
induction de l’accouchement cf. danya ivrogne : guykuɗo, jaroowo
indulgent cf. ɓernde
induration sous-cutanée douloureuse :
ɗokkere j
infecter : raaɓa
infection urinaire : cille-naange jaillir : ɓula
infirme : jiijiiɗo jambe : kosngal
infirme (être ~) : jiijoo, wuusta jambe (partie antérieure de la ~) :
infirmier : doktoor korlal
infirmier consultant : laaroowo jambe gonflée cf. mayramwal
infirmité : jiija, mbuustu jaunir : oolɗita
inflammation caayoori, cf. ɓuuta, jaunisse : sawoora
kaɓɓorgel Javel (eau de ~) : odezaveel
inhumer : uuwa jet de liquide (envoyer un ~) : sirƴa
initiative (de sa propre ~) cf. hoore jeteur de sorts cf. ɗemngal
initié : annduɗo jeteur de sorts (être un ~) cf. wuma
injectable (produit ~) cf. : lekki jeune (6-17 ans) : derkeejo
injecter (dans un organe creux) : pompa jeune femme nubile : paanyo debbo
injection : baatal jeune fille prostituée : kecco-ajabaajo
injection (faire une ~) : tufa jeune fille vierge : budurwaajo
innée (maladie ~) cf. nyawu jeune homme, homme jeune : sukaajo
insatisfait de (être ~) : yawa jeune homme (devenir ~) : sukɗa
insecte : hoowowre jeunesse (6-17 ans) : nderkaaku
insecte (petit ~) : koowoyel jeunesse dans la force de l’âge (18-35
insecticide cf. lekki ans) : sukaaku
insecticide en bombe : saltoos jointure : jokkere
insipide : lakas- joue cf. galaŋal
insipide (être ~) : metta jouer : fija
insolation : piyal jour de 24 h. : nyalde
inspirer : fooɗa jumeau, jumelle : ciwto
instillation cf. toɓɓitannde
instiller : simtina, toɓɓa
institut : biroo
instruments chirurgicaux cf. seeka
k
insulte : kuudi
khôl : pinaari
intelligence : faamu, hakkiilo, cf.
kilo : kilo
ngaandi, hoore, ƴoyre
kohol : pinaari
intelligent (être ~, cf.) : ƴoƴa
kyste : ɓuulde, kiste
interdit : mboɗa
interrompre : ta’a, hiɗa
interrompre (s’~, respiration) : hiɗoo
intervention chirurgicale (pratiquer l
une ~) : seeka
intestin : tetekol laborantin cf. doktoor, laboratuwaar,
intestin (gros ~) cf. suudu, tetekol lincitoowo
intestin grêle cf. tetekol laboratoire : laboratuwaar, cf. suudu
intrépide cf. ɓernde laboratoire d’analyses cf. suudu
introduire (sonde, speculum) : loowa lâche cf. ɓernde
595
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

lâcher : yoofta libre : rim-


lait : kosam lieux d’aisance : calka
lait (être gorgé de ~) : ɓula lignage : lenyol
lait (vers du ~) cf. ngilngu ligneux : lekki
lait maternel : enɗam, cf. kosam liquide : ndiyam
lait maternel (mauvais ~) : mulla lit métallique cf. abudallaalaawo
lame de rasoir : laam, lazuwaar, reeza lit sans pieds : liibatoowo
lamelle de verre : laam litre : liitir
lampe torche : toojiyel, tostilamyel livre : deftere
lancer : fiɗa lobule de l’oreille : deɓlekeere
langage : wolde logement : suudu
langage (double ~) cf. hunnduko loquace (peu ~) cf. ɗemngal
langue (langage) : wolde louche (personne qui ~) : lelbaajo
langue (organe) : ɗemngal loupe (grossissante) : daarorgel
langue (sortir et rentrer la ~) : loupe (kyste) : ɓuulde
melƴindoo loup-garou : waylooru
larme : gonngol lourd (être ~) : tedda
larve : ngilngu Lucilia cuprina : mbuubu
larve de coléoptère cf. nduuda luette : ngeldaande
latex : enɗam lumière : yiite
latrines : calka lune : lewru
lavement : cuutol lunettes cf. daarorgal
lavement (administrer un ~) : pompa, luxation : silɓere
suuta luxation (causer une~, avoir une ~) :
lavement (s’administrer un ~) : looftoo, silɓa
suutoo, pompitoo luxer (se ~) : sokkitoo
lavement (poire à ~) : cuutirgel, cuutorgel
laver : loota
laver (ustensiles, seins, sexe) : lalla m
laver (qqn) : yiiwa
laver (se ~) : yiiwoo macération à boire : soofna-yara
laver à 100° cf. dolla macéré (nom) : soofna-yara, soofnere,
laver le visage (se ~) : sulmoo cf. lekki
laxatif (être ~) : loota macérer (faire ~) : soofna
lécher : taha mâchoire inférieure : ngaydoore,
légende (explication) cf. sifa cf. fagamre
léger mal (de ...] : awsere magasin (de stockage) cf. suudu
lente (œuf de pou) : mbinƴu magie cf. baalamwol
lèpre : kuturaaku, kuturu, cf. nyawu, magie (marabout pratiquant la ~) :
saɗawre buudeejo
lépreux : kuturuujo magique (savoir ~) : anndal
lesbienne : luuɗuujo, cf. luuɗu, taha maigreur : fooyre
leucoderme : ranee- maigrir : fooƴa
lever (se ~) : ummoo main : junngo
lever (faire se ~) : ummin main droite : nyaamo
lever brusquement (se ~) : haftoo main en main (de ~) cf. junngo
lèvre : hunnduko, tonndu main gauche : nano
liberté : ƴaggaare mains propres (en ~) cf. junngo
liberté (condition d’homme libre) : maïs (barbe de ~) cf. haabu
ndimu maison : suudu
liberté acquise par affranchissement : maîtresse cf. debbo
ndiimaaku mal (maladie qui fait souffrir) : naawral
libertin(e) : njeenoowo, paspartuujo
596
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

cf. naawreenga mat (rendre un son ~) : saata


mal (faire ~) : naawa maternel (lait ~) cf. kosam
mal (faire du ~) : sarra maternité (fait d’être mère) : danygol
mal (faire plus ~) : toora matinée (faire la grasse ~) : weetora
mal (se faire ~) : nawnoo matrone : ɓesninoowo
mal de ... (léger ~) : awsere mature (être ~) : ɓennda
mal de dents cf. naawral mauvais (être ~) : halla
mal de dos cf. naawral mauvais sort : siiri
mal de tête cf. hoore, naawral maux de tête cf. hoore, naawral
mal de ventre cf. naawral maxillaire cf. fagamre
malade (être ~) : nyawa maxillaire inférieur cf. galaŋal
maladie : nyawu méat urétral : sillirde
maladie d’origine diabolique : sayɗaanu méchanceté : halleende
maladie du céphalophe cf.nyawu méchant cf. ɓernde
maladie du varan cf.nyawu méconial (liquide ~) cf. ndiyam
maladie infantile sp. : en’ente, nyawu mécontentement (manifester son ~) cf.
maladie sexuellement transmissible siiɓitoo
cf. nyawu médecin : doktoor
malchance : hersumku médicament : lekki, maagani
malchanceux : laasoljo médication : kurgun
malheur : bone médication (céder à une ~) : sotta
malin (être ~) : ƴoƴa médius cf. hoondu
malpropre (être ~) : nyidda mélanoderme : ɓalee-
malpropreté : dakkaare, tuundi membre cf. tergal
mamelle : enndu mémoire (garder en ~) : taaskoo
mamelon : kullugal, cf. hunnduko méningite : lelu, minizii, cf. nyawu
manche de louche : huudu méningocoque : menengokoop
manchot : guddo ménopause cf. hayla
manger : nyaama ménopausée (femme ~) : puldebbo
manger (qqch de croquant) : ƴakka menstrues : al’aada, hayla cf. junngo,
manger (qqch de tendre ou granuleux) : laaɓa, rim-, tuundi, warta, yaha, yi’a,
muuɗa yiitoo
manger (sans ~) : ngude mentholatum : mustalanta
manque : sooynde, cf. weelo menton (double ~) : bobbokol
manque de sommeil cf. ɗoyngol mépris : yawaare
maquillage cf. sojjita mercurochrome : tanndarazool
marabout pratiquant la magie : merde : bu’e
buudeejo mère : daada, daadiraawo
« maraboutage » cf. buudeejo mère de famille : daada-ɓikkon
« marabouter » : buudoo mesure : ketol, cf. nokkande
marâtre : yaadikko mesure à bouillie : jarnirgel
marasme cf.nyawu méthylène (bleu de ~) cf. lekki
marchand de ferraille : cf. maama métis : jilligaraajo
marcher : yaha mettre : waɗa
marcher (médicament) : nannga (1) mettre au monde : jibbina
mari : gorko mettre au monde (un garçon) : danya
mariée (être ~) : ɓaŋee mettre au monde (une fille) : ɓesna
Maroua : Marwa mettre bas : rima
marque : alaama mettre dans la bouche : mukkoo
marquer au fer chaud cf. fesa mettre sur l’épaule : wakkoo
masque de protection cf. faka-bone microbe : mukurooɓ, cf. ngilngu
masser en pétrissant : hamƴa microscope cf. aparee
masturber (se ~) cf. fija microscope : daarorgal, mukuroskoop
597
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

miel noir : njumri Muscidae : mbuubu


mielleux cf. ɗemngal muscle : ɗaɗol, cf. kusel
milieu (être au ~) : lummboo musique : muziik
milligramme : miligiraam mutilé : wudd-
mince cf. ɓanndu mutiler (lèpre) : kuta
mince (être ~) : sewa mycose cf. saɗawre, tarzagiire
miroir : daarorgal mycose du cuir chevelu : metemetelde
mode d’emploi cf. sifa mycose entre les orteils : mbuunya
moelle : mbosam mycose infectée cf. kuttu-pallaandi
moelle épinière cf. mbosam
mois : lewru
molaire : gaggirre, cf. nyiindere n
mollet : liinguyel, yelemre
monde (bas ~) : dunya(aru) nævus : suɓaɓre
mont de Vénus : bumbumre narine : hinere, cf. wurde
montrer : holla narines (chair qui sépare les ~) :
montrer du doigt : sappoo nyittirde
moquer de (se ~) : jala natron : kilbu
morceau : tayre natte de cheveux : bijilol
morceau (petit ~ de tissu ou de nausée (avoir la ~) : doha, sicca,
natte) : beɗakkanaayel cf. ɓewlita, soofgo
mordre : ŋata néfaste (jour ~) cf. nyalde
mordre soi-même (se ~) : ŋattoo négligence : yoofaare
mordu par un serpent (être ~) nerf : ɗaɗol
cf. meemtoo nettoyer (une plaie) : lalla
morpion cf. tenngu nez : kine
morsure : ŋatannde, cf. nyiindere nez droit : kinal
morsure de serpent (euphémisme) : nivaquine : navakiin
meemtannde niveau cf. darja
mort (la ~) : maayde, waade, cf. azal noctambule cf. kiiroowo
mort (un ~), morte (une ~) : maayɗo nodule : worlere
mortalité importante : maayarle noir : ɓalee-
mort-né frais cf. gaamaangel noircir : ɓalina
mort-né macéré cf. bonniingel nom : innde
morve : ndamba, nyilɓe nombril : jaabuuru
mouche : mbuubu nommer : ƴeewnoo
moucher (qqn) : nyitta nordiste : woyla-maayoojo
moucher (se ~) : fiifa, nyittoo notice : notiis
moucheron : buubel nourrir : nyaamna
mouiller : soofa, soofna nourrisson cf. ɓinngel
mourir : maaya, cf. yana nourriture : nyaamdu
mourir (fœtus, bébé) : faatoo nourriture prise entre les repas : kalu
mousse : nguufo nouveau-né cf. ɓinngel
mousseux cf. nguufo nu : sook-
moustique : cufu nubile cf. paanyo debbo
MST cf. nyawu nubilité (pour une fille) : paanyaaku
mucosités nasales : nyilɓe nudité : temmbu
mucosités nasales et bronchiques : nuit (passer la ~) : waala
ndamba nuque cf. ɓaawo
multipare cf. debbo
mûr (être ~) : ɓennda
mûrir (furoncle) : worɗa
Musca domestica vicina : mbuubu
598
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

o p
obèse cf. ɓanndu paix : jam
occiput : hoɓɓudu palabre : haala
occlusion : faloo pâle (teint ~) : pollitol
odeur (mauvaise ~) : kacceenga pâlir : follitoo, sojjitoo
odeur corporelle (mauvaise ~) : cunal palper : meema
œdème cf. uppa paludisme : paɓɓooje
œil : yitere pansement : pasma (2)
œsophage : kondondol, moɗorgol pansement (faire un ~) : haɓɓa, pasma (1)
œuf : yeeraande pansement adhésif cf. takkirɗum
oindre : wuja papa-poule : mbabbaajo
ombre, ombrage : ɗowdi papier (feuille de ~) : ɗereewol
ombre portée : mbeelu papier (petit ~) : ɗereeyel
ongle : feɗeengo papier hygiénique : mumtirgal, mum-
ongles (couper les ~) : helnya torgal
ongles (se couper les ~) : helnyoo papule : fuufre, fuƴre
ongles (tailleur d’~) : kelnyoowo paracétamol : parasetamool
opération (pratiquer une ~) : seeka paralysé (être ~) cf. waata
opération chirurgicale : ceekgol paralysé(e) des membres inférieurs :
opérer : seeka ngurdigiijo
ophtalmique (collyre, pommade ~) paralysie d’un membre : jiijannde
cf. lekki parasite : ngilngu
ophtalmologue cf. doktoor parasite du cuir chevelu : tenngu
oppression cardiaque cf. piɓol parent cf. ɓii
orbite cf. suudu paresseux cf. ɓernde
ordonnance : ordonaas parfum : urdi
oreille (lobule de l’~) : deɓlekeere parler : wolwa
oreille : nofru parler (façon de ~) : ɗemngal
oreille à (prêter l’~) : nana parole : haala, wolde
oreiller : waflaare parole blessante : konngol
oreillettes cf. nofru part : geɗal
organisme : ɓanndu partenaire principal : titileer
orteil (amputation spontanée partenaire sexuel principal : regilyee
du petit ~) : maaliido partie du corps : tergal
os : i’al pas (mesure de longueur) : falannde
otite cf. caayoori, naawral passage : laawol
otoscope : otoskoop passer : saaloo
ourler : hommba passer la nuit : waala
outil pour enlever : ittirɗum patience : munyal
ouvert (avoir l’esprit ~) : fera patience (avoir de la ~) : munya
ouvrir : maɓɓita patienter : munya
ovaire cf. suudu, yeeraande paume de la main : newre
ovule : yeeraande pauvre (adj.) cf. fur-
ovule vaginal cf. loofti pauvre (un ~) : laafuɗo
oxygène : henndu, osizeen pays : lesdi
oxyure : nyaamoowu, cf. ngilngu, mode peau : laral
oxyurose cf. nyaamoowu, nyawu peau (éclaircissement de la ~) : makiyaas
peau d’arachide cf. haabu
péché de chair : njeenu
pédiatre cf. doktoor
Pediculus humanus capitis cf. tenngu

599
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

Pediculus humanus humanus cf. tenngu pharmacien cf. doktoor, parmasiin


peine cf. naawral pharynx : kondondol
peler (intransitif) : ɓoloo, ɓoltoo, huuntoo philtre magique cf. lekki
pencher sur (se ~) : jimmitoo photographie : fotoo
pénétrer dans : naasta Phtirus pubis : tenngu
pénible (être ~) : saata picotements : mooƴooƴo
pénil : bumbumre picotements (avoir des ~) : miira
pénis : zakari, cf. ciiciyel, keetol, kuutol, picoter : miira
mbasu pièce (dans une maison) : suudu
pensée : numo pièce de théâtre : teyaatir
penser : numa pied : kosngal
penser que, croire que : seka pied (donner des coups de ~) : lata
percer (pour un gros abcès) : fusa pied d’athlète : mbuunya
percer (pour des vésicules, un abcès) : pierre : hayre
tesa pilosité : gaasa
percer (transitif) : tufa pince : pees
percevoir : nana pince à échardes : cf. ittirɗum
perdre les eaux : fawƴina pince-gouge : pees-guus
perdre ses cheveux cf. ɓoroo pingre cf. junngo
père : baaba piquant (être ~) : lamma
père de famille : baaba-saare piquer : tufa
perfusion : perfizyooŋ, cf. baatal piqûre (injection) : baatal
perfusion (poser une ~) cf. ɓila piqûre (faire une ~) : tufa
péridurale cf. baatal piqûre d’insecte cf. ɓollere
périmé (médicament ~) : lekki pisse : cille
périnée (déchirure au ~) cf. ɓesdoo pisser : silla, cf. cille
périnée masculin cf. keetol pisseur : cilloowo
perlèche : jonte-jemma placenta : minyiraawo, cf. baawol
permanganate de potassium : permagaat placenta prævia cf. baawol, minyi-
personne (grande ~) : mawɗo raawo
personne âgée : nayeejo, ndottiijo plaie : huuduure
personne ayant une hernie ombili- plaindre de (se ~) : sinka
cale : jaabuujo plaire à : fottana
personne humaine : goɗɗo, innu, neɗɗo, plaisir cf. wela
cf. hoore, junngo planning familial : palanin-famiyaal, cf.
personne importante : mawɗo daaynindira, danya
personne parlante : hunnduko plante du pied : yaaɓirde
personnel de santé : doktoor plaque indurée cf. ndinkiri
personnes humaines : yimɓe Plasmodium cf. ngilngu
perspicacité : hakkiilo plastique : kawsu
pertes blanches cf. ndiyam plate-forme sablée : gangirre
pesée : kilo plâtre : pulaatir
pèse-personne : kilo pleur : boyol
peser (intransitif) : tedda pleurer : woya
peser (transitif) : kiloo, peeza pli de la peau : nyarɓaɓol
peser sur un pèse-personne : kiloo pluie : iyeende
pet : fuutere pluies (saison des ~) : ndunngu, cf.
pet silencieux : fustere duumol
péter : fuuta pneumonie : pinemonii
peu abondant (être trop ~) : famɗa pneumopathie : pilmoneer
peur (avoir ~) : hula poche des eaux : fawƴere, cf. ndiyam
pharmaceutique (produit ~) : lekki poids (exprimé en kilos) : kilo
pharmacie : parmasiin poids (médicament pour la prise de ~)
600
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

cf. siperapetii prématuré cf. ɓinngel


poignée : nokkande premier-né (avoir son ~) : afoo
poignet cf. daande premier-né (garçon ou fille) : afo
poil (long ~) : laasol prendre un morceau (de boule) à la
poil (petit ~) : laasel main : ŋoccita
poils : gaasa préparer (une sauce) : taka
poils (perdre ses ~) : ɓoroo prépuce : ciiciyel
poils pubiens : faasko, laɓruha prescrire cf. winnda
poing fermé cf. buddel présentation par l’épaule/les pieds
poings (fermer les ~) : tamnda cf. wurtina
point de côté : ɗisal, tuftufal, cf. ngilngu présentation par l’épaule cf. wurtoo
pointer : sappoo présentation par le siège cf. wurtoo
pointes de feu (faire des ~) : fesa préservatif : danko, kawsu, konndoom
poire à lavement : cuutirgel, cuutorgel, presser (appuyer sur) : ƴiƴa
pompo pression artérielle : taasoŋ
poison : tooke, cf. lekki prévoyance : hakkiilo
poison naturel : dajje primipare : penpeno, cf. afotooɗo
poitrine : wiɓɓere principale (partie ~) : daadaare
poitrine (vers de la ~) cf. ngilngu prise de la tête sous le bras (lutte) :
poliomyélite : poliyoo, cf. nyawu kilediis
polype : ɓuulde priser : nisɓoo
polype nasal : dendene problème : muskilawol, sababu
pommade cf. fumat, lekki produit injectable cf. lekki
pommade en tube cf. lekki produit pharmaceutique cf. lekki
pommade ophtalmique cf. lekki produit traitant : lekki
pompe : pompo progresser (faire ~) cf. yaara
ponction (faire une ~) : poŋsona prolapsus rectal cf. tanndaw
ponctionner : poŋsona prolapsus utérin : faaldu, cf. wurtoo
pondération : hakkiilo promenade : waancuru, yiilaaru
pondre cf. rufa promener (se ~) : waanca
pore cf. wurde propager (se ~) : laya
porte : dammugal proportion : kilo
porter sur le dos : waawa propre (être ~) : laaɓa
position assise : joonde prostate : posta
positionné (être) cf. waaloo prostate (adénome de la ~) : posta
possession diabolique : sayɗaanu prostate (cancer de la ~) : posta
pot à pommade : murtaare prostitué(e) : gancoowo, njeenoowo,
pot-de-vin cf. hunnduko, junngo bordeeljo, cf. ajabaajo
potion cf. lekki prostituer (se ~) : njeena, cf. njeenu,
pou : tenngu ; cf. ndondonu waanca
pouce cf. hoondu prostitution : bordeelku, njeenu, waancuru,
poudre de talc : fawda yiilaaru
pouls cf. piitol protection à Dieu (demander ~) :
poumon : wumsunde mooltoo
pourrir : nyola protection contre la malchance : reen-
poussée des dents : pooyngol, hoore
cf. nyiindere protection contre le mauvais sort :
pousser dru : fuufa reen-hoore
pousser en ahanant : otta protection magique cf. kawda
pousser pour expulser : otta protection magique (assurer une ~) :
pousser, faire des efforts pour expul- ɓenndina
ser : eemoo protection magique (avoir une ~) :
poussière : sollaare ɓennda
601
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

protéger : ayna, reena ; cf. faddoo raser : laɓa


protéger (se ~) : reentoo rasoir « coupe-chou » : beluuhi
protéine : vitamiin rassasié (être ~) : haara
provocation cf. hunnduko rassembler : hawta
provoquer : fofa, jaanya rassembler (se ~) : mooɓoo
provoquer (exciter) : saggita rate : ɗaamol
prurit : nyaanyaare rate douloureuse : nanol
prurit anal : mode, cf. ngilngu rebouteux : beero, jokkoowo
psychiatre : sikiyaatir réceptacle : suudu
puberté (pour une fille) : iiwo recevoir dans les mains cf. taɓoo
puberté (atteindre l’âge de la ~) : réchauffer (se ~) : aamta
balingoo, nyuufoo récidiver : lortoo
pubis cf. bumbumre recommandations : waazu
pudeur : semteende recouvrer (la santé) cf. heɓta
pudeur (avoir de la ~) : semta rectum : bordodol, cf. suudu
puissance sexuelle : ngorgaaku, redouter : hula, cf. bu’a
cf. njamu redresser : darna
puits : ɓunndu réduire : wartira
pulmonaire (affection ~) : pilmoneer réduire (une fracture) : jokka
pulvérisateur cf. aparee réfléchi cf. hoore
pulvérisation : puufol réfléchir : numa
purger : loota réfléchir sur le passé : numtoo
pus : mbordi refroidir (intransitif) : feewa
putréfier (se ~) : nyola refroidir (transitif) : feewtina
réfugié tchadien : daɗi-kartuus
regard fixe (avoir le ~) cf. tigga
q regarder : laara
regarder (tourner la tête pour ~) :
qualités féminines : ndewaaku yeeƴoo
quarantaine cf. nyawu région : lesdi
quelqu’un : neɗɗo, tagu registre : deftere, cf. kaye
quéquette : guugu, guuguyel règle à suivre : sarɗuwol
règles (avoir ses ~) : loota, reegila
règles (menstrues) : al’aada, hayla, loot-
gol, cf. junngo, laaɓa, rim-, tuundi,
r warta, yaha, yiitoo
rein : ɓoyre
raccorder : jokka
reins : keeci
race : asngol
relâcher : yoofta
rachitique (être ~) : duppa
relâcher (sa victime, pour un sorcier) :
rachitisme : nduppu
tuuta
racine : ɗaɗol
relation sexuelle illicite : njeenu
racler la gorge (se ~) : haartoo
relations sexuelles : baaldal, giidal, sunna,
radiographie : radiyoo
cf. heɓta, fija, mooɓodal, mooɓoo,
radioscopie : radiyoo
mooɓootiral, nyaama
radioscopie (appareil à ~) : daarorgal
relever (être incapable de se ~) :
rafraîchir : feewtina
wofoo
raidissement cf. ŋaƴƴinol
religion : diina
ramener cf. wartira
remède : kurgun, lekki, maagani, nyaw-
ramener (des animaux du pâturage) :
ndiigu
jaanya
remède indigène cf. lekki
ranimer cf. muuka
rencontrer à l’improviste : yanta
rappeler (se ~) : siftora
rendormir (se ~) : ɗaantoo
602
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

renifler : nisɓitoo, nufnoo rinçures de versets coraniques :


rentable (être ~) : nafa binndol
renverser : hippa, rufa rire : jala
renvoyer cf. yerɓa rite magique : baalamwol
répandu (être ~) cf. saɓɓaago rompre (le jeûne) cf. yewa
réparer : wo’’ina ronfler : hara
repas du matin (prendre le ~) : hacitoo ronger : ŋonyoo
repli de chair du poing fermé : buddel roter : waaƴa
réponse : jawaabu rotule cf. hofru
repousser, écarter : dunya rougeole : meece
répugnance cf. nefre rouler les hanches cf. yirla
répulsion (éprouver de la ~) pour : route : laawol
nefa rugine : riziin
résister à la douleur : ɓusoo rupture : yewre
résonner : yoofta rupture de la poche des eaux cf. tesa
respectabilité due au grand âge : rupture utérine cf. suudu
ndottaaku ruse : ƴoyre
respiration : foofaango, poofɗe rusé (être ~) : ƴoƴa
respiration bruyante : kiikol rustrerie : kayweeku
respiratoires (voies ~) cf. laawol rythme cardiaque cf. poofɗe
respirer : foofa
respirer bruyamment et avec diffi-
culté : hiika s
ressentir (une douleur) : maata
résultats (d’examens médicaux) : jawaabu sac : bonnjokru
rétablir (se ~) cf. heɓta sachet en papier : ɗereeyel
rétention d’urine : fiɓre sacrifice cf. baalamwol
rétention d’urine (avoir une ~) : fiɓoo sage-femme : ɓesninoowo
retenue (pudeur) : semteende saignement de nez : tuƴƴam
retenue (avoir de la ~) : semta saigner du nez : tuƴƴa
retrousser : funya saisir : nannga (1)
retrousser un vêtement : funyoo saison chaude : ceeɗu, cf. ŋereetu
retrouver : heɓta saison des pluies : ndunngu, cf. duumol
réunion : joonde saison froide : dabbunde
réunir : hawta saison sèche et chaude : ceeɗu
réunir (se ~) : mooɓoo saison sèche et froide : dabbunde
rêve : koyɗol sale (être ~) : tunwa
réveiller (une maladie latente) : saggi- salé (être ~) : lamma, nyidda
tana saleté : saltee
réveiller (se ~) : fina salive : joorde
réveiller (se ~, après anesthésie géné- salive (envoyer un jet de ~) : sirƴa
rale) : finta saliver : joorda
réveiller en sursaut (se ~) : haftoo salle : suudu
revenir : warta salle d’opération : bulook, cf. suudu
rêver : hoyɗa sandale : faɗo
revers de la main cf. junngo sang : ƴiiƴam
révision utérine cf. laara, laartoo, lalla sang-mêlé : jilligaraajo
rhino-pharyngite : cf. ndamba santé : njamu
rhumatismes : cf. peewri santé (bonne ~) cf. hoore
rhume : cf. ndamba santé (en bonne ~) : yam-
ride : nyarɓaɓol, nyobborgol santé (être en bonne ~) : yamɗa
rideau séparateur : taƴtoore santé (retrouver la ~) : yamɗita
rincer la bouche (se ~) : wusɓoo
603
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

santé (se sentir en bonne ~) : yamoo les


saouler (se ~) : wuyka sexe féminin farji, ɓaawo, cf. farawre,
Satan : sayɗaan pappala, yeeso
satiété : haarannde sexe masculin cf. ciici, guugu
satiété (manger à ~) : haara SIDA : sida, cf. ciiɓoowu
sauce (préparer une ~) : taka sigle cf. wolde
saumure : cukkuri signe : alaama
sauter (faire) cf. wamnda signe du godet cf. uppa
saveur (être sans ~) : metta signer cf. waɗa
savoir (nom) : anndal silence : yeeweende
savoir (verbe) : annda sirop : siroo
savon : saabul société : susetee
savoureux (être ~) : wela soif : ɗomka
saynète : teyaatir soigner : hurga, nyawnda
scarification : ƴarol soigner (se ~) : hurgoo, nyawndoo
scarifier : ƴara sol : lesdi
schistosome : sistozoom soleil : naange
scolex : daadaare solvant cf. joosnirɗam
scruter : lincita sommeil : ɗoyngol
séance éducative cf. waazina sommeil (maladie du ~) cf. nyawu
sécher (se ~) : wutta somnifère cf. lekki
sécrétion : bu’e sonde nasale cf. ɓila
séduction cf. mayaba sonde urinaire : danko, sonnde,
sein : enndu tiyowol
seins qui poussent (avoir les ~) : iiwa songe : koyɗol
sel : mannda, cf. mannda-kiiki sorcellerie : mistiraaku ; cf. ɗemngal, baa-
sel iodé : mannda-fite tal, junngo, nyaama, reeza, yitere
sel végétal : cukkuri sorcier : mistiriijo
selle (aller à la ~) : bawla, bu’a sort (mauvais ~) : siiri, cf. ladde
selles : bu’e, cf. coofe sort (jeter un ~ à) : huuwa, siiroo, cf.
selles (faire des ~, pour un nourrisson) : buudoo, junngo, wuma
daaba sort réservé à qqn : geɗal
selles de nourrisson : daabe sortilège cf. karfa
sentir cf. nufnoo sortir : wurtoo
sentir (odeur) : nana sortir d’affaire cf. heɓta
sentir (odeur, goût) : maata sorts (être un jeteur de ~) : wuma
séparation provoquée cf. karfa soucis : metteenga
séquelles : batte souffle vital : yonki
seringue : baatal, tufirɗum souffler : fuufa
séropositive (personne ~) : zeropozitiif souffrance : bone, taaku
serpent (être mordu par un ~) cf. souffrance fœtale cf. torraaru
meemtoo souffrir : torroo, cf. nawna, yara
sérum antitétanique cf. baatal, lekki souffrir (faire ~) : nawna, torra
sérum antivenimeux cf. baatal souffrir de (tel organe) : woya
service : biroo souillé (être ~) : tunwa
service d’accueil cf. babal soulager : ɗabba
serviette hygiénique : garnatiir soûlard : guykuɗo
servir : nafa soûler (se ~) : wuyka
sévère (être ~) : saata soupçonner : seka
sevrage (actif) : entuki source, cause cf. daada
sevrage (passif) : enteeki sourcils : tiimeelo
sevrer : enta, sufta sourd : paho
sexe (euphémisme) cf. rubbere, kosngal, sourd-muet : muukaajo
604
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

sourdre : ɓula t
sourire cf. nyiindere
sous-alimentation cf. nyaamdu, sooynde table : taabal
soutenir cf. tiigoo table d’accouchement cf. taabal
soutien-gorge cf. suuseet table d’opération cf. taabal
souvenir (tenter de se ~) : numtoo tableau (dans un livre) : haatummeere
souvenir exactement (se ~) : maandoo tablette coranique : alluha
spécialiste : annduɗo tablier : tabilyee
speculum : ispekiloom tabou : mboɗa
spermatique (canal ~) cf. laawol tache de dépigmentation : faarde
sperme : mani, nuɗfa, cf. ndiyam tache de naissance : suɓaɓre
sphincter anal cf. bordodol taches blanches sur la peau : lamlame
squelettique cf. jokkere tænia, ténia cf. ngilngu
stagner (eau) : waaloo taille (ceinture) : cakaare, haddorde
staphylocoque : istafilokook taille (hauteur) : darnde
stérilisateur : pupineel tailler les ongles : helnya
stériliser cf. dimaro, waylita tailler les ongles (se ~) : helnyoo
sternum (pointe du ~) : teɓteɓel tailleur d’ongles : kelnyoowo
stéthoscope : tetekoop taire (se ~) : jeeɗoo
stéthoscope (examiner au ~) : heɗitoo talc : fawda
stocker : sigoo talon : teppere
stoïcisme : munyal talon (induration au ~) cf. teppel
strabisme : lelbaaku taux : kilo
strabisme (personne atteinte de ~) : teigne : metemetelde
lelbaajo teint pâle : pollitol
streptocoque : isterokoop teinture de Dakin : viyolee
stupide (être ~) : saylee température : nguleenga
stupide (personne ~) : caylaaɗo température élevée : gulɗum
sucer : musina tendon : ɗaɗol
sucer (en aspirant) : siiɓoo tendon d’Achille : coddungol
sucer (qqch) dans la bouche : mura tendre (la main, la jambe) : forta
sucré (être ~) : wela tendre en tirant (la peau) : tira
sucre : sukar, sukkar ténesme : eemoral
sueur : nguli, wulweende ténia cf. pentellu
suicider (se ~) : wartoo ténia (anneau de ~) : pentellu
supérieur hiérarchique : mawɗo ténia (tête du ~) : daadaare
suppositoire : loofti tenir à l’écart (se ~) : reentoo
surcharge cf. susaar tensiomètre : taŋsiyomeetir ; cf. aparee
surnombre cf. susaar tension : taasoŋ
surnuméraires (dents ~) cf. nyiindere tension (prendre la ~) : haɓɓa
sursaut (se réveiller en ~) : haftoo tension nerveuse : mettam-ɓeram
sursauter : diwtora, ayna tension psychologique excessive :
sursauter (faire ~) : diwtina mettam-ɓeram
survenir à l’improviste : feƴƴoo tergiversation : maɓmaɓtere
suspendre : ɓila terme (à ~) cf. ɓinngel
suture fronto-pariétale cf. ko’el-suka terme dépassé à ~) cf. ɓinngel
symptomatique (traitement ~) terrain : lesdi
cf. maata terre : lesdi
symptôme : alaama, batte test de dépistage du sida : teste
syphilis (secondaire) : gaaye testicule : hallere, cf. ɓoccoonde, haloore,
syphilis (tertiaire) : kabba wokoloore
tétanos : tetanoos, cf. tooke

605
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

tête : hoore traiter (un malade) : hurga


tête (blessure à la ~) : eloodu tranchées utérines : luuwe
tête (ver de la ~) : ngilngu tranquillité : de’’irre, jam, yeeweende
tête du ténia : daadaare transférer (un patient) cf. yerɓa
téter : musina transfusion sanguine (faire une ~)
tétin : kullugal cf. loowa
théâtre : teyaatir transmettre une maladie (à) : raaɓa
thermomètre : termomeetir transmission (de maladie) : daaɓoral
thorax antérieur : wiɓɓere transpiration : nguli, wulweende
thorax postérieur cf. caagal transpirer : wulina
thyroïde (glande ~) : yookoode travail (d’accouchement) : luuwe
tirer (du lait) : ɓira travail (être en ~) : luuwee
tirer (lancer) : fiɗa travailler : huuwa
toilette (faire sa ~) : yiiwoo tremblement : cf. diwna
toilette mortuaire (faire la ~) : feewna trembler : diwna
toilettes : ɓaawo-suudu trembloter : diwna
toilettes (aller aux ~) : sela, soofa, très (acide) : top
widdoo tressaillir : maja
toise : kuultorga-darnde tresse de cheveux : bijilol
tombe : yenaande triceps brachial cf. yelemre
tomber : doƴƴoo trichomonas : tirikomonaas
tomber (cheveux, poils) : ɓoroo trompe de Fallope cf. laawol
tomber (faire ~) : doƴƴa tronçon : tayre
tomber d’un endroit élevé : yana trou (creusé) : ngaska
tomber seul : sola trou (dans un tissu) cf. wurde
tomber sur : yanta trouver par hasard : wapoo
torche-cul : mumtirgal, mumtorgal trouver vierge : tawda
torcher : mumta trypanosomiase cf. nyawu
torcher (se ~) : mumtoo tube de pommade cf. lekki
tordre : ɓosla tuberculose : cf. sohaaru, sonndaaru
tort : ayiibe tumeur cancéreuse cf. ɓuulde
torticolis : ŋa’el tunique (grande ~) : marabbaawa
toucher : meema tuyau en plastique : kawsuwol
toucher soi-même (se ~) : meemtoo typhoïde : tifoyiiɗ
toucher vaginal cf. laara
toupet de cheveux : tuutuuru
tourner : yirla u
tourner à l’envers : hippa
tourner la tête pour regarder : yeeƴoo ulcère : huuduure, sotoore
tousser : ɗojja ultrasonothérapie cf. iltirasooŋ
tousser en permanence : sohoo ultrasons : iltirasooŋ
tousser fortement : sonndoo unijambiste : guddo
toux : ɗoyru urètre cf. laawol
toux incoercible (avoir une ~) : urine : bawle, cille, cf. coofe
sonndoo uriner : silla, cf. cille
toux persistante : sohaaru urogénitale (région ~) : rubbere
toux rebelle : sonndaaru utérus : rennga, suudu-ɓinngel, cf. suudu
toxique (produit ~) : lekki utile (être ~) : nafa
traces (laissées par une maladie) : batte uvulectomie cf. ittirɗum, ngeldaande
trachée : kondondol
traîner au lit le matin : weetora
traire : ɓira
traitement : nyawndiigu
606
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

v vésicule : futtere, fuufre


vésicule biliaire : haahaande, kaaɗkaaɗngel
vaccin : vaksee vésicule séminale cf. suudu
vaccination : vaksinasooŋ vésicules (éruption de ~) cf. futta-laya
vaccination par scarification : ƴarol vésicules (former des ~) : futta
vacciner : vaksina, ƴara, cf. tufa vessie cf. suudu
vagabondage sexuel cf. paspartuujo vêtements : limce
vagin cf. kuttu, laawol vêtement mi-long à manches :
vaisseau sanguin : ɗaɗol toggoore
valeur : darja viande : kusel
valeur (avoir de la ~) : saɗa vibrion cholérique : vibirooŋ
valeurs peules : pulaaku vide : sook-
varicelle : ngaadiga vidéo-cassette : kaseet
variole : ndagga « vidéoclub » : vidiyokulooɓ
veiller : hiira vider de sa substance : siiɓoo
veiller sur : reena vie : ngeendam, yonki, cf. joonde
veine : ɗaɗol vie (être en ~) : yeeɗa
veines pulmonaires cf. ɗaɗol vie sur terre : dunya(aru)
vendeur ambulant de remèdes : giilnoo- vieillard : nayeejo, ndottiijo
wo leɗɗe vieille (une ~) : nayeejo
vendeur ambulant de pharmacie : vieille femme : puldebbo
agaajo vieille fille : buuriiɗo
vendeur habituel : kiliyaaŋ vieillesse : nayeeku, ndottaaku
venin : dajje, tooke vierge (trouver ~) : tawda
vent : henndu villageois : kayweejo
ventouse : bantus, cf. fuuli, murtaare virilité : ngorgaaku, cf. njamu
ventouse en corne : luwal virus : ngilngu
ventre : reedu visage : yeeso
ventre (gros ~) : sompoode visage (se laver le ~) : sulmoo
ventre (bouger dans le ~) cf. iirtoo viscères cf. kusel
ventre creux (le ~) : ngude visible (être ~) : yiinoo
ventre gonflé (avoir le ~) : wuttoo visite prénatale : kilo
ver cf. ngilngu visiteur : koɗo
ver (petit ~) : cf. gilngel vitamine : vitamiin
ver de Guinée : mburuutu vitamine C cf. lekki
ver hématophage cf. ngilngu vivant : yeet-, yeh-
ver intestinal cf. ɗaayoowu, koyoowu, vivre : wuura, yeeɗa
ngilngu vivre (façon de ~) : joonde
verge : zakari, cf. ciiciyel, keetol, kuutol, voie : laawol
mbasu voie haute (extraire par ~) cf. wurtina
verge de garçon incirconcis : ciiciyel voie orale (médicament par ~)
vergetures : wayoonde cf. lekki
vérifier : laartoo voie orale (prendre par ~) : moɗa
vermifuge cf. lekki voies respiratoires (boucher les ~)
verre : veerru cf. muuka
verrue plantaire : wiƴƴere voir : laara, yi’a
verser : rufa voir de loin : ƴeewa
verser (dans un contenant) : loowa voix : daande, cf. ɗemngal
vert (non mûr) : hecc- voler : wujja, cf. junngo
vertèbres cervicales cf. i’al voleur cf. junngo
vertèbres lombaires : dungal volonté (chose voulue) : yiɗannde
vertiges : giilol volume (diminuer de ~) : ɓooɓa
vomir : tuuta, cf. looƴoo
607
INDEX FRANÇAIS-FULFULDE

vomir (avoir envie de ~) : doha, sicca W-X-Y-Z


vomir (faire ~) : tuutna
vomissements : tuure W.-C. : ɓaawo-suudu, calka
vomissures : tuure xiphoïde (appendice ~) : teɓteɓel
vouloir : yiɗa yeux cf. yitere
voyant : daaroowo yeux exorbités (avoir les ~) : furtoo
vue : giɗɗe zizi : ciici, guugu, guuguyel

608

Vous aimerez peut-être aussi