Revêtements Par Voie Sèche - Couches Minces (Partie1)
Revêtements Par Voie Sèche - Couches Minces (Partie1)
Revêtements Par Voie Sèche - Couches Minces (Partie1)
Introduction
Une couche mince (thin film) est un revêtement dont l’épaisseur peut varier de quelques
couches atomiques à une dizaine de micromètres. Ces revêtements modifient les propriétés
du substrat sur lesquels ils sont déposés.
Tous les procédés de déposition de couches minces contiennent quatre (parfois cinq) étapes
successives. La source qui constitue le matériau de base du film mince à élaborer peut être un
solide, un liquide, une vapeur ou un gaz. Lorsque le matériau est solide son transport vers le
substrat s'effectue par vaporisation. Ce qui peut être réalisé par évaporation thermique, canon à
électrons, ablation laser ou par des ions positifs "pulvérisation". L'ensemble de ces méthodes est
classé sous le nom de dépôt physique en phase vapeur PVD " physical vapor deposition". La
source solide est occasionnellement transformée en vapeur par voie chimique. Dans d'autre cas, le
matériau de base est sous forme d'un gaz ou d'un liquide ayant une pression de vapeur suffisante
pour qu'il soit transporté à des températures modérées. Les procédés qui utilisent, comme
matériau de base, les gaz, les liquides évaporés ou solides évaporés par voie chimique sont
connues sous le nom de dépôts chimiques en phase vapeur, CVD " Chemical vapor déposition.
L’élaboration d’une couche mince est une étape décisive car les propriétés physiques du matériau
en dépendent.
Les méthodes d’élaboration peuvent être classées en deux catégories : méthodes physiques et
méthodes chimiques.
Les techniques les plus utilisées de dépôts des couches minces découlant de ces deux
catégories sont regroupées dans le diagramme suivant :
La nature des substrats, ainsi que leur état de surface, affectent énormément les propriétés
physiques de dépôt. Pour obtenir une bonne qualité de ce dernier, quel que soit son procédé
d’élaboration, il est nécessaire d’avoir des substrats dont la surface est soigneusement
nettoyée afin d’éliminer toutes les impuretés ou les graisses qui pourraient être présentes.
Cela permet d’éviter les éventuels problèmes d’adhérence et de provoquer une activation de
la surface.
Le nettoyage se fait en deux traitements essentiels : nettoyage chimique et nettoyage ionique,
qui sont précédés généralement par un polissage mécanique dans le cas des substrats
métalliques afin d’améliorer leurs état de surface.
La formation des couches minces par dépôt physique en phase vapeur est le résultat de la
condensation des particules éjectées de la cible sur le substrat. Elle s’effectue par une
combinaison de processus de nucléation et de croissance décrits par la figure ci dessous.
Au moment de l’impact sur le substrat, les atomes incidents perdent leurs énergies cinétiques
limitant ainsi leur capacité à diffuser dans le substrat. Ceci n’est vrai que s’il n’y a pas une
énergie extérieure apportée à ces particules par chauffage du substrat ou bombardement
ionique. Comme ils sont d’abord adsorbés, ils sont connus sous le nom d’adatomes . Ces
derniers se déplacent sur la surface jusqu’à atteindre l’équilibre thermique avec le substrat.
Pendant leur déplacement, les adatomes interagissent entre eux; créant ainsi des nucleus
appelés aussi «clusters» ou îlots qui poursuivent leur déplacement en se développant et en
entrant en collision les uns avec les autres.
Le dépôt physique en phase vapeur «PVD» est un procédé de recouvrement de surface par
des atomes ou molécules d’un matériau à déposer, qui viennent adhérer sur le substrat à
recouvrir en passant par un milieu passif (vide ou atmosphère inerte) ou actif (plasma, gaz
réactif). Différents mécanismes physiques permettent de générer les espèces constituant le
dépôt.
Cette technique consiste à chauffer sous vide le matériau à déposer sous une température à
laquelle il y a une pression de vapeur appréciable pour son évaporation ou sublimation. La
matière ainsi éjectée perpendiculairement à la cible vient se condenser sur le substrat placé à
son voisinage pour former un revêtement.
Le dépôt est réalisé sous vide à une pression aux alentours de 10-3-10-4 Pa, de façon à limiter
la collision entre les atomes évaporés et celles du gaz résiduel pour limiter la contamination
des couches déposées et augmenter la vitesse de dépôt.
Quant à l’évaporation par ablation laser, c’est une technique qui utilise un faisceau laser
impulsionnel pour l’évaporation de la cible dans un milieu ultravide. Les impulsions lasers
permettent l’évaporation de matériaux sous forme de plasma. La pureté des dépôts ne dépend,
dans ce cas, que de la pureté de la cible utilisée. C’est un procédé qui permet le dépôt d’une
large variété de matériaux de haute pureté à température ambiante, permettant ainsi le
revêtement sur tout type de substrats.
Comme le matériau à déposer passe en phase vapeur à la suite d’un processus mécanique
(transfert d’énergie de l’ion incident vers l’atome de surface au moment de la collision), on
peut déposer pratiquement tous les matériaux inorganiques avec une bonne adhérence et
recouvrement, et une faible porosité.
Cette méthode permet l’évaporation du matériau dans une enceinte sous pression résiduelle (10 -1
à 10-2 Torr) en introduisant de l’argon. La décharge pendant le dépôt sert à ioniser les vapeurs du
matériau à déposer. Un nuage diffus se forme alors autour du substrat puis le dépôt s’effectue de
façon uniforme. L’avantage de cette technique est qu’elle permet d’obtenir de très faibles vitesses
de dépôt et de contrôler avec précision son épaisseur. De plus, l’environnement ultra vide
minimise la contamination des couches contrairement à la pulvérisation cathodique ou le film en
croissance est soumis aux effets du plasma.
avec le milieu ambiant pour former des molécules et des espèces que l'on peut collecter sur un
substrat adéquat. Le dépôt obtenu aura une composition différente de celle de la cible d'origine,
qui dépendra principalement de la nature du gaz réactif susceptible de réagir avec les espèces
ablatées