Toxoplasmose
Toxoplasmose
Toxoplasmose
La toxoplasmose
Docteur Marie-Pierre BRENIER-PINCHART, Professeur Hervé PELLOUX
Mai 2003
Pré-Requis :
Résumé :
Mots-clés :
1. Définition
La toxoplasmose est une parasitose causée par un protozoaire : Toxoplasma gondii. Les 3
formes cliniques sont : la toxoplasmose acquise, en général inapparente ou bénigne, la
toxoplasmose congénitale qui peut être à l’origine de fœtopathies graves, et la toxoplasmose
de l’immunodéprimé.
2. Agent pathogène
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3. Cycle
La toxoplasmose humaine est présente sous tous les climats, mais sa fréquence dépend de
l’alimentation et du mode de vie. En France, la séroprévalence de la toxoplasmose dans la
population est d’environ 50 à 60%, et l’incidence de la toxoplasmose congénitale est de 1 à 2
pour 1000 naissances.
5. Physiopathologie
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Chez les patients atteints de SIDA, les toxoplasmoses cliniques (principalement cérébrales)
correspondent à des réactivations de toxoplasmoses anciennes secondaires à la rupture des
kystes. Ces réactivations surviennent lorsque la baisse de l’immunité cellulaire du patient
(taux de lymphocytes CD4 bas) ne permet plus de maintenir l’équilibre avec les formes
quiescentes du parasite.
En cas de greffe (organes solides, moelle osseuse) la toxoplasmose peut être due là aussi à
une réactivation d’une infection ancienne chez le receveur immunodéprimé, ou à la
transmission de T. gondii par un greffon infecté (cœur par exemple).
6. Clinique
Elle est le plus souvent inapparente. Lorsque des symptômes cliniques sont présents, il s’agit
de la triade symptomatique : fièvre, adénopathies (principalement cervicales) et asthénie. Les
formes cliniques graves sont extrêmement rares.
Forme majeure : encéphalo-méningo-myélite toxoplasmique. Elle est devenu très rare depuis
la mise en place du dépistage au cours de la grossesse dans les années 70. Elle associe une
modification de la taille de crâne, des signes neurologiques, des calcifications intra-crâniennes
et des signes oculaires (choriorétinite ++). L’évolution est sévère.
Formes viscérales : ictère néo-natal, hépato-spléno-mégalie, anasarque.
Formes dégradées ou retardées : les signes en sont un retard psycho-moteur, une
macrocéphalie, des crises convulsives, une choriorétinite.
Formes inapparentes ou infra-cliniques : ce sont actuellement les plus fréquentes (80% des
cas). Elles sont aussi appelées « formes sérologiques » car seule la sérologie de l’enfant
prouve qu’il est infecté. Le risque clinique principal est l’apparition de choriorétinites dans
l’enfance, l’adolescence ou à l’age adulte.
Il s’agit le plus souvent d’une encéphalite (fièvre, céphalées, troubles de la conscience, signes
de focalisation). La dissémination de T. gondii (parasitémie) peut conduire à des localisations
viscérales diverses (poumon, foie...)
Elle réalise le plus souvent une uvéite postérieure (choriorétinite), qui est la conséquence la
plus fréquente de la toxoplasmose congénitale. Elle peut aussi survenir en cas de
toxoplasmose chez les patients atteints de SIDA.
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7. Diagnostic
7.1. Imagerie
La démarche biologique, ainsi que les techniques utilisées, sont différentes selon la situation
clinique considérée.
Shématiquement :
• La toxoplasmose acquise de l’immunocompétent (pendant la grossesse ou hors
grossesse) est diagnostiquée par la sérologie.
• La toxoplasmose fœtale est mise en évidence par l’étude du liquide amniotique (mise
en évidence du parasite par biologie moléculaire et cultures).
• A la naissance, l’infection congénitale peut être diagnostiquée par les techniques
sérologiques permettant la comparaison des profils immunologiques de la mère et de
l’enfant.
• Chez l’immunodéprimé, la sérologie permet d’affirmer l’existence d’une infection
ancienne et donc le risque de réactivation.
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En cas de toxoplasmose cérébrale, l’imagerie et l’évolution sous traitement sont les éléments
majeurs du diagnostic. La biologie (sérologie) ne sert qu’à objectiver la présence d’IgG et
donc la possibilité d’une réactivation toxoplasmique. Devant une suspicion de toxoplasmose
disséminée, la recherche de T. gondii dans le sang (parasitémie) ou dans divers prélèvements
et biopsies peut affirmer le diagnostic.
8. Schémas thérapeutiques
Pour des protocoles plus complets et précis, se reporter aux références citées au début de la
question.
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8.4. A la naissance
Si l’infection du nouveau-né n’est pas prouvée, aucun traitement n’est prescrit pendant la
durée du suivi clinique et sérologique. En cas de toxoplasmose congénitale (clinique et/ou
sérologique) un traitement par Fansidar® ou Malocide®-Adiazine® sera instauré pour un an
(selon protocoles).
9. Prophylaxie
Elle concerne les femmes séro-négatives en début de grossesse, qui doivent donc éviter le
contact avec T. gondii. Schématiquement, pour éviter de se contaminer, il faut soigneusement
laver les fruits et légumes ayant été en contact avec de la terre potentiellement souillées par
les chats, se laver efficacement les mains, ne manger que de la viande bien cuite et éviter la
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charcuterie crue, nettoyer la litière du chat tous les jours à l’eau de Javel (ou qu’une autre
personne le fasse...). La prévention de la toxoplasmose congénitale repose ensuite sur les
protocoles de dépistage, de diagnostic et de traitement présentés dans cette question. Chez les
patients VIH+ et négatifs pour T. gondii, les mêmes mesures hygiéno-diététiques que chez les
femmes enceintes peuvent être appliquées.
Glossaire :
Références :
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