Conclusion de Candide v3
Conclusion de Candide v3
Conclusion de Candide v3
Introduction
A la suite d’un certain nombre de rencontres déterminantes qui engagent la vie de toute la petite
communauté, il est décidé de composer une sorte de microcosme (monde en miniature) dans lequel chacun
trouvera sa place et son équilibre. L’épilogue du conte décrit cette installation et souligne l’évolution des
personnages. La fin du conte Candide n’est-elle pas l’affirmation de l’avènement d’un monde ou l’homme
prend enfin son destin en mains ?
A. Clôture Spatiale
La formule classique par laquelle débute le conte : « Il y avait en Westphalie » nous permet d’attendre
une clôture classique du genre, c’est-à-dire une fin heureuse. Mais en fait, c’est un horizon trompé : le jardin
a succédé au château : régression spatiale ; la Turquie a remplacé la Westphalie et un derviche remplace
Pangloss. Pour Candide le monde est désormais plus vaste et ne se limite pas à la province de Thunder-Ten-
Tronc ou à la Westphalie. L’espace se clôt de manière ambivalente : rétrécissement social, du château à la
métairie, et l’élargissement politique. En opposition à l’Occident, l’Orient apparaît comme la terre du retour
aux origines, retour à la sagesse fait d’expériences et de pragmatisme. D’ailleurs, le discours du vieillard au
derviche rappelle le discours du vieillard de l’utopie de l’Eldorado et la religion est réhabilitée. L’installation
dans le jardin marque la fermeture de l’espace géographique.
Conclusion partielle
On peut voir que la parabole (petit apologue du jardin (chapitre 30)) oppose clairement l’activité aux
discours inutiles. « Cultiver son jardin » signifie travailler socialement, travailler intérieurement son
raisonnement ainsi que sa pensée. Cela veut également dire se cultiver intellectuellement. En effet, la
situation que décrit Candide dans ce chapitre est aussi la situation de Voltaire à Carnet. La conclusion de ce
conte est très sibylline. C’est une leçon de modestie et de simplicité qui donne à l’homme une place acceptée
dans une situation matériellement supportable.
A. Candide
Candide apparaît mûri. Il a tiré profit de ses expériences, de son voyage initiatique et de ses
observations. Il a en plus acquis de l’autorité, et il peut même juger de lui-même. Candide est devenu
philosophe. D’après Voltaire, un philosophe est quelqu'un qui possède un esprit critique sur un raisonnement
qui lui est propre. Candide est au début un personnage sans épaisseur. Il acquiert une dimension patriarcale
car c’est le chef, figure centrale de la communauté, celui dont la parole résume et rassemble. Sa fonction
n’est plus d’apporter une contradiction à Pangloss, il est désormais le maître financier et intellectuel.
B. Pangloss
Contrairement à Candide, Pangloss n’a pas évolué. Il s’entête dans des raisonnements qui tournent à
vide. Il est incapable de penser par lui-même car son premier raisonnement est « selon le rapport de tous ». Il
se refère en effet à la bible « Ut operatum eum » = « pour qu’il travaille » et aux philosophes. C’est pourquoi
Pangloss ne maîtrise pas les théories auxquelles il adhère. Raisonnement de fausse logique. Toute l’ironie du
faux rapport logique dans « des cédrats confits et des pistaches.». Il n’a jamais été philosophe car il n’a pas
aptitude à modifier son jugement en fonction des informations qu’il enregistre.
Conclusion
Candide est un conte et, de ce fait, le lecteur aurait pu s’attendre à un dénouement heureux. Mais c’est
un conte philosophique. Candide trouve une paix dans un choix de vie supportable bien loin des rêves de
l’Eldorado. Ce choix est un aboutissement de tout un parcours et bien que ce ne soit pas parfait, il ne dépend
plus des caprices du sort.
Le héros se libère des illusions du monde de l’enfance pour devenir enfin adulte et autonome ce qui est
le projet même des lumières.
En 1773, Voltaire écrit à D’Alembert : « si j’ai encore quelque temps à vivre, je le passerai à cultiver
mon jardin comme Candide. J’ai assez vécu comme lui ».