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net/publication/328761268
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Résumé
Cette étude a pour objectif de contribuer à la valorisation du Detarium microcarpum Guill. et Perr., une plante
médicinale de la famille des fabacées, utilisée au Niger dans le traitement des maladies parasitaires. L’étude
porte sur le criblage phytochimique et le dosage des polyphénols des différents organes de la plante. Le
criblage phytochimique a été réalisé en utilisant les réactions de coloration et/ou de précipitations sur les
extraits. Les teneurs en polyphénols totaux ont été évaluées par dosage spectrophotométrique UV visible en
utilisant des réactifs (réactifs de Folin Ciocalteau, le Trichlorure d’Aluminium). Les résultats montrent que le
criblage phytochimique réalisé sur les organes révèle la présence de divers métabolites secondaires
(polyterpènes et stérols, polyphénols, flavonoïdes, anthocyanes, tanins galliques et catechiques, coumarines,
saponosides et quinones). Les teneurs en polyphénols totaux des différents organes varient de 109,44 à 40,06
mg équivalents acides galliques par gramme de matière végétale sèche (mg EAG/g). Celles des tanins totaux
varient de 24,03 à 03,60 g/L et pour les flavonoïdes totaux, elles varient de 23,94 à 5,87 mg équivalents
quercétines par gramme de matière végétale sèche (mg EQ/g). Ces différents métabolites confèrent au
D. microcarpum, des propriétés antiparasitaires.
Mots-clés : phytochimique, Detarium microcarpum, polyphénols, maladies parasitaires.
Abstract
Phytochemical Screening and determination of Polyphenols in Detarium microcarpum
Guill. and Perr. used in the treatment of parasitic diseases in Niger
This study aims to contribute to the development of Detarium microcarpum Guill. and Perr., a medicinal plant
of the family Fabaceae, used in Niger to treat parasitic diseases. The study focuses on phytochemical screening
and polyphenol assays of various plant organs. Phytochemical screening was performed using color and / or
precipitation reactions on the extracts. The total polyphenol contents were evaluated by visible UV
spectrophotometry assay using reagents (Folin Ciocalteau reagents, aluminum trichloride). The results of the
phytochemical screening carried out on the organs show the presence of various secondary metabolites
(polyterpenes and sterols, polyphenols, flavonoids, anthocyanins, gallic and catechinic tannins, coumarins,
saponosides and quinones). The total polyphenol contents of the various organs vary from 109.44 to 40.06
mg gallic acid equivalents per gram of dry vegetable matter (mg EAG / g). Total tannins range from 24.03 to
03.60 g / L and for total flavonoids from 23.94 to 5.87 mg equivalent quercetin per gram of dry vegetable
matter (mg EQ / g). These different metabolites could confer antiparasitic properties to D. microcarpum.
Keywords : phytochemical, Detarium microcarpum, polyphenols, parasitic diseases.
1. Introduction
De tout temps, l’homme a toujours compté sur la nature pour assurer les besoins de base : alimentations ; abris ;
vêtements et également les besoins médicaux. L’utilisation thérapeutique des plantes dans le traitement des
maladies est très ancienne et a évolué avec l’histoire de l’humanité [1]. Cependant, l’on ignorait la nature des
métabolites secondaires responsables de ces propriétés [2]. C’est pourquoi des investigations chimiques ont été
effectuées afin d’apporter une justification scientifique à l’utilisation des plantes médicinales. Cela a conduit à la
découverte de classes de métabolites secondaires [3]. Parmi les nombreuses plantes de la riche flore africaine,
figure le D. microcarpum Guill. Et Perr. En dehors des fleurs, tous les organes du D. microcarpum sont utilisés en
médecine traditionnelle. Les maladies traitées sont d’origines diverses, mais touchent principalement les
infections bactériennes ou parasitaires de la sphère gastro-intestinale [4, 5]. La surface de répartition naturelle
du D. microcarpum s’étend toute l’Afrique subsaharienne aride du Sénégal au Soudan [6]. Le D. microcarpum est
employé en médecine traditionnelle pour le traitement de nombreuses maladies et fait partie de plusieurs plantes
utilisées dans la pharmacopée locale en Afrique de l’Ouest. Les fruits jouent un rôle important au niveau
nutritionnel selon plusieurs travaux effectués sur leur composition nutritionnelle et thérapeutique [4, 7 - 10]. Le
décocté des écorces de tronc est employé, en boisson pour guérir la diarrhée simple ou sanguinolente. Il serait
antihémorroïdique et antiblennorragique [11] ; antimicrobien [12, 13] ; anti-œdémateux [14]. Le macéré des
racines est utilisé contre les maux de ventre et les diarrhées dysentériques. Le décocté des racines exhalerait un
parfum agréable ; le liquide ainsi obtenu, s'emploie en boisson contre la syphilis [15]. Les racines présentent des
propriétés antidiabétiques [16] et antifongiques [17]. Le décocté des feuilles de D. microcarpum est utilisé pour
soigner les maux de ventre, le paludisme et la diarrhée. Les feuilles sont utilisées pour soigner la carie dentaire,
les complications d’accouchement [15]. Elles présentent des propriétés anti-diarrhéiques et antiasthéniques [16],
antimicrobiennes [18] et larvicides [19]. Le but de la présente étude est focalisé sur la détermination du
métabolite secondaire des organes (écorces de tronc et de racine, feuilles, fleurs et fruits) et les teneurs des
polyphénols totaux, tanins totaux et flavonoïdes totaux dans les extraits de D. microcarpum.
2. Matériel et méthodes
2-1. Matériel végétal
Les organes (les feuilles, les fruits, les fleurs et les écorces de tronc et de racines) du D. microcarpum ont été
fraichement récoltés au mois de mars dans la région de Dosso (Niger). Ils ont été identifiés au Département
de Biologie (Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Abdou Moumouni). Le matériel végétal a été
séché à l’air libre à l’abri du soleil, puis broyé en poudre.
L’extrait éthéré : la plante broyée est mise en contact avec l’éther de pétrole à raison de 25 mL de
solvant pour 5 g de poudre de drogue. Après 24 h à la température ambiante, le mélange hétérogène
est filtré sur coton puis sur papier Whatman ;
L’extrait méthanolique : 10 g de poudre de plante sont macérés dans 50 mL de méthanol. Après 24 h
à la température ambiante, le mélange hétérogène est filtré sur coton puis sur papier Whatman ;
L’extrait aqueux : 5g de la poudre de plante ont été infusé dans 25 mL d’eau distillée, pendant 15
min. L’infusé a été filtré sur coton puis sur papier Whatman.
2-3-2. Polyphénols
La réaction au chlorure ferrique (FeCl3) a permis de caractériser les polyphénols. A 1 mL de l’extrait
méthanolique, une goutte de solution alcoolique de chlorure ferrique à 2 % a été ajoutée. L’apparition d’une
coloration bleu-noirâtre ou verte plus ou moins foncée signale la présence de polyphénols.
2-3-3. Flavonoïdes
Les flavonoïdes ont été recherchés par la réaction à la cyanidine. 1 mL de l’extrait méthanolique a été évaporé
à sec et le résidu a été repris dans 2,5 mL d’alcool chlorhydrique dilué 2 fois. En ajoutant 2 à 3 copeaux de
magnésium, il y a un dégagement de chaleur puis une coloration rose orangée ou violacée. L’addition de 3
gouttes d’alcool isoamylique a intensifié cette coloration qui confirme la présence de flavonoïdes.
2-3-4. Anthocyanes
A 1 mL de l’extrait méthanolique, on ajoute 5 mL d’acide sulfurique à 10 % puis NH4OH à 25 %. Si la coloration
s’accentue par acidification, puis vire au rouge-violacée en milieu basique, cela indique la présence des
anthocyanes.
2-3-5. Tanins
La recherche des tanins catéchiques a été réalisée à partir du réactif de Stiasny. 1 mL de l’extrait méthanolique
a été évaporé à sec. Après ajout de 3 mL du réactif de Stiasny au résidu, le mélange a été maintenu au bain-
marie à 80°C pendant 30 min. L’observation d’un précipité en gros flocons caractérise la présence des tanins
catéchiques. Pour les tanins galliques, nous avons filtré la solution précédente. Le filtrat est recueilli et saturé
d’acétate de sodium. L’addition de 3 gouttes de FeCl3 provoque l’apparition d’une coloration bleu-noir intense,
signe de la présence de tanins galliques.
2-3-6. Quinones
Les quinones ont été recherchées à partir du réactif de Bornstraëgen. 1 mL de l’extrait éthéré a été évaporé
à sec. Le résidu est repris dans 2,5 mL d’acide chlorhydrique 20 % puis porté au bain-marie pendant 30 min.
Après refroidissement, il est extrait par 10 mL de chloroforme. L’ammoniaque diluée 2 fois (0,5 mL) a été
ajouté à la solution chloroformique. Une coloration rouge ou violette constitue le signe de la présence de quinones.
2-3-7. Alcaloïdes
Les alcaloïdes ont été caractérisés à partir des réactifs de Wagner, de Dragendorff et de Mayer. Six (6) mL de
l’extrait méthanolique ont été évaporés à sec. Le résidu est repris par 6 mL de l’alcool 60 %. L’addition de
2 gouttes du réactif de Dragendorff sur la solution alcoolique provoque un précipité ou une coloration orangée.
L’ajout de 2 gouttes du réactif de Wagner sur la solution alcoolique provoque un précipité de coloration brun-
rougeâtre et indique une réaction positive. L’addition de 2 gouttes du réactif de Mayer sur la solution
alcoolique provoque un précipité blanc.
2-3-8. Coumarines
La recherche des coumarines a été réalisée en évaporant à sec 1 mL de l’extrait éthéré, le résidu est repris
dans 2 mL d’eau chaude. On ajoute 0,5 mL de NH4OH à 25 % et procédé à l’observation sous la lampe UV à
366 nm, une fluorescence intense indique la présence de coumarines.
2-3-9. Saponosides
Dans un tube à essais, on introduit 10 mL de l’extrait aqueux. Après agitation pendant 15 secondes, on laisse
déposer le tube. Une hauteur de mousse persistante, supérieure à 1 cm indique la présence de saponosides.
C étant la teneur en polyphénols totaux exprimée en mg équivalent acide gallique / g de matière sèche, C1 la
concentration d'acide gallique établie à partir de la courbe d'étalonnage en mg / L, V le volume d'extrait en L
et m le poids de l'extrait de plante en g.
3. Résultats et discussion
3-1. Screening phytochimique
Les tests de caractérisation phytochimique, réalisés sur cinq organes de D. microcarpum sont présentés au
Tableau 1.
Polyphénols
Anthocyanes
Coumarines
Flavonoïdes
Saponines
Quinones
Dragendorff
Cathétiques
Galliques
Wagner
Mayer
Feuilles +++ +++ - ++ +++ + +++ ++ + - - -
Fleurs +++ + - + + - ++ - ++ - - -
Fruits ++ - - - - - +++ - + - - -
Ecorces de +
++ +++ ++ +++ ++ - - +++ - - -
tronc
Ecorces de +++
+++ ++ +++ +++ ++ + - +++ - - -
racines
Les résultats sont donnés en fonction de l’intensité de la coloration et/ou de précipité :
+++ Abondante ; ++ assez abondante ; + traces ; - absence
Le criblage phytochimique a montré que les écorces de racines contiennent des stérols et polyterpènes, les
polyphénols, des flavonoïdes, des tanins, des saponosides, des anthocyanes et des coumarines (Tableau 1).
Ces résultats sont en accord avec ceux trouvés par [13]. Les écorces de tronc contiennent des stérols et
polyterpènes, les polyphénols, des flavonoïdes, des tanins, des saponosides et des anthocyanes (Tableau 1).
Yacubu, (2015) a trouvé dans les écorces du tronc, en plus de ces composés des carbohydrates, des sucres
réducteurs et des alcaloïdes [26]. Les feuilles contiennent des stérols et polyterpènes, les polyphénols, des
flavonoïdes, des tanins, des saponosides, des anthocyanes, des quinones et des coumarines (Tableau 1). La
présence de ces groupes chimiques dans les feuilles a été confirmé [13, 18, 27]. Les fruits contiennent des
stérols et polyterpènes, des saponosides et des coumarines (Tableau 1). Filix K. et al, (2010) ont obtenu ces
composés dans les fruits du D. microcarpum [7]. Loubaki et al, (1991) ont obtenu dans les fruits en plus de ces
composés des tanins mais à faible quantité selon l’intensité de la coloration [13]. Les fleurs contiennent des
stérols et polyterpènes, des polyphénols, des saponosides et des coumarines (Tableau 1). A notre
connaissance, aucune étude phytochimique n’a été réalisée sur les fleurs du D. microcarpum.
2,0
1,2 y = 0,0133x + 0,0514 y = 0,0607x - 0,0260
1,8 2
2
R = 9974 R = 9856
1,0 1,6
1,4
0,8
Absorbance
Absorbance
1,2
0,6
1,0
0,4 0,8
0,6
0,2
0,4
0,0
0,2
0 20 40 60 80 5 10 15 20 25 30
En médecine, le tanin contenant dans des extraits végétaux sont utilisés comme astringents, contre les
diarrhées, comme diurétiques, contre l'estomac et tumeurs duodénales, et comme anti-inflammatoire,
antiseptique, antioxydant et hémostatique [34]. Ils permettent de stopper les hémorragies et de lutter contre
les infections. Les plantes riches en tanins sont utilisées pour retendre les tissus souples, comme dans le cas
des veines vanqueuses, pour drainer les sécrétions excessives, comme dans la diarrhée, et pour réparer les
tissus endommagés par une brûlure [34] Les vertus thérapeutiques des plantes tannifères seraient liées à
leurs métabolites, notamment aux tanins contenus dans leurs organes. Les tanins confèrent aux plantes de
vertus antimicrobiennes, antiparasitaires et pestifuges [35].
4. Conclusion
Le présent travail montre le D. microcarpum renferme d’importance qualité en métabolites secondaires, qui
constitue la base scientifique de l’utilisation thérapeutique traditionnelle des organes étudiés. Cette étude
est donc une contribution phytochimique à la connaissance du D. microcarpum pour un intérêt considérable
dans le domaine de la pharmacologie. Le criblage phytochimique a révélé la présence de divers métabolite
secondaire : les stérols et polyterpènes, les polyphénols, les flavonoïdes, les tanins, les saponosides, les
anthocyanes, les quinones et des coumarines. Le dosage spectrophotométrique montre que l’extrait des écorces
de tronc présente les plus grandes teneurs en polyphénols totaux et tanins totaux : 109,44 mg EAG/g, 24,03 g/L
respectivement et suivi de l’extrait des écorces de racine avec 106,88 mg EAG/g, 20,45 g/L. L’extrait des feuilles
présente la plus grande teneur en flavonoïdes totaux avec 23,94 mg EQ/g. L’abondance de ces phytocomposés
dans les organes de D. microcarpum, fait que cette plante est prometteuse contre les maladies parasitaires.
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