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Comprendre l’électronique par la simulation, par S.

Dusausay article 50 Page 1 / 5 2019/2020

Analyse, simulation d’une porte XOR CMOS à 6 transistors

J’invite le lecteur à consulter le site pour des informations complémentaires.


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La porte XOR, (OU exclusif) est un opérateur de base en logique combinatoire. Il en existe
plusieurs schémas à transistors. Le but de ce travail est de vérifier -et de caractériser- par
des simulations Pspice, le fonctionnement d’une porte XOR CMOS à 6 transistors. Dans
cet article, on connecte également un montage analogique en sa sortie.

1) Porte XOR à base de portes logiques.


Rappelons les schémas des opérateurs logiques en technologie CMOS :

NOT NAND AND OR

2 transistors 4 transistors 6 transistors 4 transistors

L'opérateur XOR (X = A  B) a pour équation A\ B + A B\ .


On peut donc le fabriquer classiquement avec des portes de base :
NOT, AND, OR.

Le bilan des opérateurs nécessaires à la réalisation de l'opérateur Porte XOR à base d’inverseurs,
XOR totalise 20 transistors. de ET, de OU.

La même équation logique peut être réalisée par des opérateurs


NAND.

Le bilan fait alors état de 16 transistors. Porte XOR à base d’inverseurs,


et de NAND.

Il est également possible d’assembler des transistors de façon judicieuse tout en respectant la fonction
logique du OU exclusif.

Parmi les différentes solutions, nous allons examiner finement la porte XOR à 6 transistors.
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2) Porte XOR à 6 transistors.


Il est proposé ci-contre un schéma qui n'exploite pas les schémas
classiques des opérateurs logiques.
Dans cette technologie, l’alimentation VDD est égale à 3,3 V.

On peut remarquer : Porte XOR

- il y a 2 inverseurs logiques (MP1, MN1 d'une part, MP3, MN3 d'autre part),
- l'association MP2, MN2 ne forme pas un inverseur logique (mais une porte de
transmission),
- sur le plan logique, la fonction XOR est commutative. Mais, sur le plan analogique, Porte XOR
ce schéma n'est pas symétrique.
- Le signal interne XN (pour XNOR, XOR complémenté) n'assure pas des niveaux logiques "de qualité".
L'étage de sortie permet de réduire ce défaut : l'inverseur entre XN et X permet de remettre en forme des
signaux dégradés.

Pour vérifier le fonctionnement de la porte XOR, on place, sur les


entrées A et B, des signaux de test comme indiqué ci-contre :

On a : niveau logique "0" = 0 V niveau logique "1" = 3,3 V. Signaux de test

La fréquence des signaux est fixée arbitrairement à 2 MHz, les temps de montée et descente à 2 ns.
Dans la netlist (fichier XOR.cir), le décalage est de 125 ns, soit T/4, ce qui revient à /2.

La porte "XOR" est définie dans un sous-circuit.


XOR à 6 Transistors
* fichier XOR.cir
* Xor entrées A, B sortie X
* transistors AMSD :
.model MODN nmos (Level=1 Kp=110u Vto=0.68 Cgdo=0.5n Cgso=3.2n lambda=0.01)
.model MODP pmos (Level=1 Kp=40u Vto=-0.7 Cgdo=0.5n Cgso=3.2n lambda=0.01)
* circuit :
Vdd vdd 0 dc 3.3V ; alim .subckt INVCMOS in out
Valim Vdd 0 DC=3.3
* test XOR Mp out in vdd vdd MODP W=1.6u L=0.35u ; DGSB
VinA A 0 pulse ( 0 3.3 0n 2n 2n 0.25u 0.5u ) ; signal 2 MHz Mn out in 0 0 MODN W=1u L=0.35u ; DGSB
VinB B 0 pulse ( 0 3.3 0.125u 2n 2n 0.25u 0.5u ) ; décalé .ends
Xxor A B X OUEX
* filtre de boucle entree UD (noeud X) sortie UF
.subckt OUEX A B X *R1 X UF 130k
Valim Vdd 0 DC=3.3 *R2 UF UFM 14.45k
Mp2 XN A BN Vdd MODP W=1.6u L=0.35u ; DGSB *CB UFM 0 40p
Mn2 XN A B 0 MODN W=1u L=0.35u ; DGSB *
Xinv1 B BN INVCMOS * filtre de sortie
Xinv2 XN X INVCMOS *RF UF USD 289k
.ends *CF USD 0 2p

.subckt INVMF in out .TRAN 0.1n 1u 0 0.1n ; reponse temporelle 1


Valim Vdd 0 DC=3.3 *.TRAN 1n 100u 0 1n ; reponse temporelle 2
Mp out in vdd vdd MODP W=6u L=0.35u ; W/L grand .PROBE
Mn out in 0 0 MODN W=0.35u L=4u ; W/L petit .END
.ends
Netlist, prête à simuler
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Après simulation, on représente ci-dessous les chronogrammes décalés, pour une lecture plus facile :
De haut en bas : A, B, X.

10V

5V

0V
0s 100ns 200ns 300ns 400ns 500ns 600ns 700ns 800ns
8+V(A) 4+V(B) V(X)
Time

- Ce tableau synthétique représente les chronogrammes des signaux A, B, X. On indique l’état logique
correspondant aux potentiels (« 1 » pour 3,3 V et « 0 » pour 0 V).
V(A) 1 1 0 0 1 1 0
V(B) 0 1 1 0 0 1 1
V(X) 1 0 1 0 1 0 1

- on reconnait la table de vérité de la fonction XOR : l'un ou l'autre, mais pas les 2.

- il est judicieux d'observer également les signaux internes BN et XN :


BN est l’inversion de B, sans défaut, hormis un très léger pic lors d'une commutation (ici à 500 ns)
mais XN est manifestement dégradé.

8.0V

4.0V

0V
0s 100ns 200ns 300ns 400ns 500ns 600ns 700ns 800ns
V(Xxor.XN) 4+ V(Xxor.BN)
Time

En effet, les niveaux de XN sont, selon la combinaison des entrées A, B :


A B XN Remarque
1 0 0V
0 0 3,3 V
0 1 703 mV Est interprété comme 0, par l’inverseur qui suit.
1 1 2,6 V Est interprété comme 1, par l’inverseur qui suit.

Sur le plan fonctionnel, en ne se limitant qu’aux signaux d’entrées A, B, et de la sortie X, ce montage à 6


transistors réalise bien la fonction OU Exclusif.

Une des applications du XOR est le comparateur de phase de certaines boucles à verrouillage de phase.
C’est ce qui est traité au paragraphe suivant. Généralement, la sortie du comparateur de phase est
connectée à un filtre de type passe bas. Nous allons simuler l’association XOR et filtre passe bas passif.
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3) Cas pratique d’utilisation du XOR : le comparateur de phase


Nous allons tout d’abord étudier le filtre passe bas connecté sur la porte XOR, appelé, dans le cas d’une
PLL, filtre de boucle.

a) Le filtre de boucle seul :


U F (p) 1  τ1p
Le filtre est F(p)   Kf , avec τ1 = R2 C et τ2 = ( R1 + R2 ) C.
U D (p) 1  τ2p
On donne : R1 = 130 kΩ, R2 = 14,45 kΩ, C = 40 pF.
On déduit : Filtre
τ1 = R2 C = 14,45 103 x 40 10-12 = 0,578 µs d'où 1/τ1 = 1,73 Mrad/s
τ2 = ( R1 + R2 ) C = (130 + 14,45) 103 x 40 10-12 = 5,778 µs d'où 1/τ2 = 173 krad/s.
Kf = 1.

Dans la PLL qui exploitera ce comparateur et ce filtre, on connecte un


autre filtre, appelé filtre de sortie.

On donne : RF = 289 kΩ, CF = 2 pF.


Sa fréquence de coupure est 1/(2 π RF CF) = 275 kHz.

Les 2 filtres en cascade


L'impédance de sortie du filtre de boucle (R1 // (R2+1/jC) est faible devant l'impédance d'entrée du filtre
de boucle (RF + 1/jCF). On peut donc faire l’hypothèse que la fonction de transfert F(p) est inchangée
par la présence du filtre de sortie.

Si on veut s'en convaincre, il suffit de faire 2 réponses harmoniques du filtre de boucle : une fois seul, une
fois avec le filtre de sortie.
les 2 filtres * filtre de boucle à vide
* fichier filtre.cir R12 X UF2 130k
* circuit : R22 UF2 UFM2 14.45k
VAC X 0 AC=1 CB2 UFM2 0 40p
* filtre de boucle chargé .AC DEC 100 1k 10Meg
R1 X UF 130k .PROBE
R2 UF UFM 14.45k .END
CB UFM 0 40p
* filtre de sortie
RF UF USD 289k
CF USD 0 2p

-10

-20

1.0KHz 3.0KHz 10KHz 30KHz 100KHz 300KHz 1.0MHz 3.0MHz 10MHz


DB((V(UF2))) DB((V(UF)))
Frequency

Interprétation :
La réponse du filtre seul (rouge), ou du filtre chargé (bleu) sont quasiment confondues : la mise en
cascade du filtre de sortie ne modifie pas la réponse du filtre de boucle.
L'atténuation maximale arrive pour f >1/2τ1 = 275 kHz, et vaut alors 0,1. (-20 dB).
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b) Association XOR et filtres :


Pour vérifier le fonctionnement en comparateur de phase, on recommence l'essai, avec cette fois-ci, le
XOR chargé par le filtre de boucle, lui-même connecté au filtre de sortie (il suffit, dans le fichier
XOR.cir, de dé-commenter les 5 lignes concernées). On valide la ligne ".TRAN 1n 100u 0 1n".

- Le signal issu du XOR n’est pas dégradé car l'impédance d'entrée des éléments est élevée, grâce à la
résistance R1 = 130 kΩ qui est en série avec les autres éléments. On mesure, à quelques mV près, des
niveaux standards 3,3 V ; 0 V.
Remarque : sans conditions initiales sur la tension aux bornes des condensateurs, il faut laisser passer
quelques dizaines de microsecondes pour avoir des courbes stabilisées.

- On visualise UF et USD :

1.8V

1.7V

1.6V

1.5V

99.0us 99.1us 99.2us 99.3us 99.4us 99.5us 99.6us 99.7us 99.8us 99.9us100.0us
V(UF) V(USD)
Time

En UF, le signal est formée d'une composante continue de ≈ 1,65 V, (représentative de la valeur moyenne,
car le signal en sortie du XOR est de rapport cyclique 50 %) + une variation.
Un zoom sur cette variation montre le niveau bas environ 1,48 V, le niveau haut environ 1,8 V, soit une
variation de 0,32 V crête à crête environ.

En USD, cette variation est atténuée. Le filtre passe-bas de sortie, qui coupe à 275 kHz, atténue d’un
coefficient 4/0,275 = 14,5 , le fondamental à 4 MHz.
On visualise la tension en sortie de ce dernier filtre : elle est une tension constante de ≈ 1,65 V, avec une
variation triangulaire quasi négligeable de 33 mV crête à crête.

Conclusion
Utilisé en comparateur de phase, le XOR doit délivrer une tension image du déphasage entre les signaux
appliqués en entrée. C’est ce qui est réalisé par l’association du XOR à un filtre passe bas qui prend la
valeur moyenne.

On peut ainsi idéaliser la réponse de ce détecteur de phase par la caractéristique


ci-contre : autour de la position centrale, on a <UD> = Kd ER, avec la
convention usuelle sinus, cosinus, pour la définition du retard ER.
Remarques :
- le signe de Kd dépend de l'affectation des signaux sur les entrées A et B.
- cette réponse idéalisée suppose des signaux parfaits en A, B, X. <UD> = f (ER)

Les niveaux haut et bas étant quasiment 0 V et 3,3 V, on a : Kd = 3,3 V /  = 1,05 V /rad.
Si les signaux sont en quadrature, <UD> = 1,65 V.
Dans la convention adoptée, l'écart de phase = 0. D'où la fonction de transfert tracée.

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