Examen Du Langage: Modèle Cognitif de Traitement Des Mots
Examen Du Langage: Modèle Cognitif de Traitement Des Mots
Examen Du Langage: Modèle Cognitif de Traitement Des Mots
(Les lettres de couleur, indiquées à côté de certaines épreuves renvoient aux systèmes
désignés par ces mêmes lettres, sur le schéma présenté précédemment. Ce qui permet de
visualiser la voie d’activation des différents systèmes pour chaque épreuve)
Système
A Système G Système
M d’analyse
d’analyse d’analyse visuelle
visuelle des
auditive des mots
objets /images
B H Lexique
Lexique auditif
d’entrée orthographique
d’entrée
F Conversion C I Conversion
auditivo- Système grapho-
phonologique sémantique phonémique
D Lexique J Lexique
phonologique de orthographique de
sortie sortie
- Dans le but d’examiner le langage spontané, tant sur le plan qualitatif que quantitatif,
l’examinateur suscite une production du patient dans le cadre d’un entretien semi-directif
puis, le plus souvent, par la description d’une planche imagée.
- On étudiera les capacités de communication du patient par le degré d’informativité de son
discours et son niveau de compréhension conversationnelle, sa possibilité d’adaptation aux
questions posées, ainsi que ses capacités de communication non verbales (BDAE, Bilan B.
Ducarne, MT 86, ECVB, MEC )
- On distinguera les patients « non fluents » (dont le débit est réduit), « logopéniques », ceux
dont le débit est dans la norme et enfin les patients « logorrhéiques » . On notera également
l’éventuelle présence d’un manque du mot, de persévérations ou de stéréotypies. (voir BDAE,
MT 86)
- La qualité des productions sera évaluée par la fréquence et le type de déviations produites,
l’existence et la qualité de la syntaxe. On pourra également procéder à une analyse
linguistique plus approfondie, avec un logiciel spécialisé tel que le CLAN ou TROPES,
logiciel d’analyse syntaxique .
- On évaluera aussi l’existence ou non d’une anosognosie et son degré (épreuve de la MEC),
ainsi que les modes de compensation spontanément mis en place.
- En outre, les faits observés au cours de l’échange conversationnel permettent également de
prévoir quelles seront, lors de l’examen du langage contraint, les épreuves sur lesquelles il
conviendra d’insister de manière spécifique, dans le but de révéler un fait sémiologique en
particulier, tel l’agrammatisme par exemple.
¾ Décodage simple
. Etant donné que plusieurs niveaux - phonologique, lexical, sémantique, syntaxique,
pragmatique - vont influencer la réponse, il est alors difficile de savoir à quel niveau
d’analyse précis se situe le déficit. Il est donc primordial de veiller à analyser les différents
niveaux de traitement dans cet ordre : tout d’abord le son, le mot, puis la phrase et le texte.
De plus, ces épreuves sont souvent fort peu écologiques et en général assez explicites sur ce
qu’elles testent. Par conséquent, ce sont davantage les capacités métalinguistiques des patients
qui se trouvent testées, que leurs capacités linguistiques à proprement parlé. En revanche, ces
épreuves donnent une bonne idée de la compréhension globale du patient Elles correspondent
ainsi davantage à la phase descriptive du bilan aphasiologique, mais peuvent également
nourrir l’analyse cognitive.
Jugement de phrases AB
Les tests de jugement de grammaticalité évaluent les capacités à détecter les erreurs de
construction grammaticale et permettent de mesurer le traitement des morphèmes*
grammaticaux ; des marques syntaxiques et la connaissance des règles syntaxiques de la
langue.
− Compréhension directe
L’approche dite « en temps réel » permet de localiser à un niveau de traitement précis le
déficit qui perturbe le processus normal de la compréhension.
Discrimination phonétique A
L’objectif de cette épreuve est d’évaluer le système d’analyse auditive (A), qui permet à
l’auditeur d’identifier les unités segmentales présentes dans la suite sonore. Il est donc
demandé au patient de discriminer une syllabe, différente d’un ou plusieurs traits distinctifs,
d’une suite de syllabes identiques [Phonolec].
¾ Production simple
Langage automatique DE
Il s’agira de demander au patient de réciter des séries telles, la comptine numérique, les mois
de l’année ou les jours de la semaine ou de compléter des expressions populaires.
Cette épreuve permet de révéler une éventuelle dissociation automatico-volontaire. (voir
BDAE, Bilan B.Ducarne, MT 86)
Dénomination d’images (MCDE)
La dénomination d’images vise à révéler une éventuelle anomie, en analysant le
fonctionnement du système d’analyse visuelle (M), l’accès au système sémantique (C), le
fonctionnement du lexique phonologique de sortie (D) et de la mémoire tampon phonologique
(E) [3, 52, 138]. Elle permettra également identifier les moyens de facilitation les plus
efficaces pour la production du mot cible. Il s’agira de présenter au patient des images ou des
photos d’objets usuels, d’animaux familiers, de symboles, ou d’action; ou encore de lui
demander de dénommer certaines parties du corps humain. Le choix éclairé des items permet,
dans cette épreuve, de dévoiler les effets de certaines caractéristiques psycholinguistiques,
d’identifier et de situer le déficit fonctionnel. De plus, cette épreuve permettra d’analyser plus
finement d’éventuelles paraphasies, en regard de la cible proposée. Si l’entrée visuelle ne peut
être utilisée, une épreuve de dénomination sur entrée tactile ou auditive ( sons ou sous forme
de définitions de mots) permettrait d’évaluer plus efficacement la disponibilité lexicale du
patient (voir BDAE, Bilan B. Ducarne, MT 86, DO 80, Déno 100 ,Boston Naming Test, Exa-
Dé, DVL 38, BIMM et Lexis)
La dénomination sur définition permettra l’évaluation des structures ABCDE
¾ Production complexe
Concaténation de phrases ABCDE
Le patient doit ici construire une phrase comprenant au moins deux mots fournis par
l’examinateur, ce qui permettra de dévoiler un éventuel trouble dyssyntaxique ou
agrammatique + évaluation des fonctions exécutives
. (Voir Bilan B.Ducarne)
¾ Transcodage et transposition
Intra-modal : Répétition
La répétition de mots familiers (ABDE) met en jeu le système d’analyse auditive (A), le
lexique auditif d’entrée (B), le lexique phonologique de sortie (D) et la mémoire tampon
phonologique (E).
La répétition de mots non familiers, pseudo-mots ou mots inconnus pour lesquels il
n’existe pas de représentation lexicale stockée en mémoire, active plutôt la voie indirecte de
conversion auditivo-phonologique (AFE). (voir BDAE, MT 86, Bilan B.Ducarne)
b) Modalité Ecrite
9 Examen du langage spontané
Comme lors de l’examen du langage spontané sur le versant oral, il sera demandé au patient
de répondre, par écrit, à quelques questions biographiques simples GHCJK, de décrire une
image MCJK, puis de rédiger quelques lignes sur un sujet de son choix CJK. Cela nous
permettra d’observer l’existence d’une éventuelle aspontanéité dans l’expression écrite, ou au
contraire, celle d’une graphorrhée ; de noter la présence d’un manque du mot, de
persévérations graphiques ou graphémiques ; la présence d’un trouble du graphisme ; la
qualité des productions écrites (présence ou non de paragraphies, comparaison avec les
déviations produites à l’oral) afin de repérer des troubles tels que l’agrammatisme ou la
dyssyntaxie. (voir BDAE, Bilan de B. Ducarne, MT 86)
¾ Décodage simple
Identification graphémique
Le système d’analyse visuelle (G) est évalué par une épreuve d’identification graphémique,
dans laquelle le patient doit apparier une lettre cible présentée en majuscule d’imprimerie, à
une lettre présentée en minuscule d’imprimerie, parmi des distracteurs. Cet exercice nécessite
donc l’accès à la représentation abstraite allographique* de la lettre .
Notons, qu’en cas d’apraxie ou d’hémiplégie, cette épreuve pourra être réalisée avec des
lettres mobiles. (voir BDAE, Bilan de B. Ducarne)
¾ Décodage complexe
Appariement phrase/image (MC et GHC)
C’est la compréhension de phrases complexes écrites qui est évaluée. Cette épreuve va
permettre une analyse plus méticuleuse des troubles syntaxiques du sujet, en mettant en
regard les cibles et les distracteurs que le patient a sélectionnés (voir Bilan B. Ducarne)
Langage automatique JK
Comme à l’oral, l’étude du langage automatique à l’écrit pourra faire apparaître une
éventuelle dissociation automatico-volontaire. (Voir BDAE, Bilan B. Ducarne,)
¾ Production complexe
Concaténation de phrases ABC ou GHC + CJK
Cette épreuve permet de dévoiler de possibles troubles dyssyntaxiques ou agrammatiques
écrits, qui seront alors à comparer avec les performances orales. (Voir TLC)
¾ Transcodage et transposition
Intramodal : Copie de mots et de phrases (GHJK et GIK)
Ces tâches explorent particulièrement le fonctionnement du système d’analyse visuelle des
mots écrits (G). Mais, l’observation de la stratégie de copie du patient peut mettre sur la piste
d’une sémiologie alexique particulière.
De plus, la copie de phrase permet, d’appréhender l’effet de longueur. (voir Bilan B. Ducarne,
MT 86)
c) Autres