Votre Santé de A À Z

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Docteur

Edmond Schuller



Votre Santé
de A à Z







Editions Jean-Paul Gisserot

EDITIONS JEAN-PAUL GISSEROT
[email protected]
© Editions Jean-Paul Gisserot, 2012 pour la présente édition numérique
2003 pour l’édition papier de référence
ISBN : 9782755803808


Sommaire
Conseils d’utilisation 5
A 6
B 31
C 37
D 58
E 71
F 82
G 89
H 96
I 108
J 117
K 118
L 119
M 127
N 145
O 151
P 161
Q 187
R 188
S 196
T 212
U 226
V 229
W-X 237
Z 238

Ce livre n’a pas pour but d’être un dictionnaire médical de plus : il y en a déjà, plus ou moins gros, plus
ou moins complets, plus ou moins récents, mais surtout : plus ou moins simples à lire. Car tout est là,
comprendre le langage médical n’est pas simple, et pourtant, qu’y a-t-il de plus important que votre santé
et la protection contre les maladies ?
Voici donc quelques centaines de termes médicaux parmi les plus couramment utilisés par votre médecin.
Chacun sera non seulement défini, mais encore, expliqué en se limitant toujours à l’aspect pratique des
choses : il vous est, a priori, tout à fait inutile de connaître l’origine (l’étymologie) de ces termes
médicaux. Par contre, vous souhaitez les comprendre, pour suivre le dialogue avec votre médecin, et
pouvoir lui poser les questions, bien normales, que vous vous posez.
Comprendre le sens de ces mots est très important : l’acte médical ne doit plus être, de nos jours, une
sorte de cérémonie religieuse où un officiant prononce des formules magiques dans un jargon
incompréhensible, mais au contraire un dialogue entre deux personnes. L’une, votre médecin, a appris
après de longues études à reconnaître les maladies et à les soigner, dans la limite de ses moyens actuels.
L’autre, c’est vous, (c’est-à-dire, chacun de nous, un jour, tout à l’heure peut-être...) inquiet d’un
symptôme, inquiet des “drogues” puissantes dont on parle trop souvent sans les connaître, inquiet des
échecs évidents dans le traitement de certaines maladies qui demeurent encore des fléaux et contre
lesquels la médecine moderne reste impuissante. Entre ces deux personnes doit s’engager un dialogue
dont vont dépendre beaucoup de choses, puisqu’aucune maladie ne se soigne uniquement avec des
médicaments. Il faut donc comprendre ce qu’il vous dit, et, dans la mesure du possible, utiliser les mêmes
termes dans le même sens.
Vous ne trouverez donc ici ni les termes anatomiques, chimiques, ou pharmacologiques, mais uniquement
les mots qui peuvent concerner les maladies de l’homme, leurs causes, leurs symptômes, et les principes
généraux de leurs traitements. C’est volontairement que toutes les données scientifiques sans utilité
pratique ont été écartées. Ce livre est de lecture simple : il doit vous fournir rapidement l’explication qui
vous manque, que vous soyez chez vous ou dans un hôpital, en proie à l’inquiétude qui assaille tout
homme malade devant l’inconnu de sa maladie.
Comprendre le sens des mots pour un meilleur dialogue avec votre médecin et pour diminuer votre
angoisse face à la maladie c’est le double but de ce livre, en espérant qu’il sera ainsi utile à beaucoup et
en beaucoup de circonstances très diverses.

Conseils d’utilisation

1. La présentation matérielle des articles est simple: le terme médical est imprimé en capitales grasses.
Le plan pour chaque paragraphe est toujours le même : définir, expliquer, conseiller chaque fois qu’il
apparaît une suggestion pratique. Cette suggestion est donnée en caractères gras.

2. les renvois à un mot expliqué ailleurs sont signalés par le signe * placé après le mot. Ce mot peut se
trouver, soit imprimé en gras faisant l’objet d’un paragraphe particulier, soit entre “ ”, qui signifie mot-
clef, avec ou sans * (ex. AGRANULOCYTOSE : Diminution du nombre des globules blancs
“leucocytes*”). Les renvois d’un mot à un mot équivalent peuvent correspondre soit à un élément de la
maladie, soit à une information complémentaire (ex. : AMAUROSE : voir Cécité*).
D’une manière générale, les renvois sont destinés à appeler l’attention sur une information
supplémentaire utile à la pleine compréhension du texte consulté.

3. C’est volontairement que certains sujets n’ont pas été traités : les maladies exotiques, l’anatomie du
corps (seulement expliquée dans ses très grandes lignes) et le traitement détaillé des maladies. Un livre
entier serait nécessaire sur ce dernier thème, qui relève d’ailleurs de votre médecin et de lui seul. Les
incidents secondaires à la prise de certains médicaments ont cependant été signalés : s’ils peuvent amener
des troubles graves, ils doivent être connus du malade afin qu’il alerte aussitôt son médecin.

4. Une table des préfixes et une table des suffixes vous permettront de mieux comprendre le sens de
certains termes ne figurant pas dans ce livre. Les médecins aiment bien les néologismes, c’est-à-dire la
création de mots nouveaux à partir d’expressions anciennes, modifiées et remodelées par un préfixe ou un
suffixe.

5. Les illustrations en noir et blanc, montrent l’essentiel du corps humain: là où se trouve la maladie ou
le trouble, en signalant clairement les parties qui l’entourent;

6. Enfin, un index alphabétique très détaillé vous permettra de trouver immédiatement le symptôme ou la
maladie qui ne font pas l’objet d’un paragraphe, ou qui sont cités ailleurs.

Ainsi une très grande masse de données a pu être rassemblée sous un faible volume, de façon à disposer
d’un livre pratique et peu encombrant.


A
ABCÈS : Amas de pus collecté dans une poche créée dans un tissu. Si le pus est collecté dans une cavité
naturelle préexistante, il s’agit d’un empyème*. L’abcès est généralement lié à une infection bactérienne :
le pus est formé de débris tissulaires et de globules blancs qui ont phagocyté* les bactéries. Tout abcès
est entouré d’une coque. Il est le siège des trois signes habituels de l’inflammation* : rougeur, chaleur,
douleur. Une réaction ganglionnaire (adénopathie*) de voisinage est habituelle et, le plus souvent, un état
fébrile avec altération plus on moins importante de l’état général. Les antibiotiques administrés dès les
premiers symptômes peuvent empêcher l’apparition de l’abcès lui-même, mais une fois collecté, l’abcès
doit être évacué (incision, drainage). L’abcès du poumon et l’abcès du cerveau sont les deux localisations
les plus graves : toutes deux nécessitent un traitement rapide et, parfois, une intervention chirurgicale,
Des abcès appelés “froids”, dûs au bacille de Koch (tuberculose*) étaient autrefois (avant la vaccination
systématique par le B.C.G.) fréquents, en particulier au niveau des os.

ABDOMEN : Abdomen vent dire “ventre” en latin. C’est la partie centrale du tronc, entre le thorax en
haut et le petit bassin en bas. L’abdomen est séparé du thorax par le muscle diaphragme : il contient le
tube digestif et des glandes annexes (foie pancréas), l’appareil urinaire (reins et uretère) ainsi que deux
gros vaisseaux : l’aorte abdominale et la veine cave inférieure. Le péritoine maintient en place des
segments du tube digestif et les sépare des organes urinaires et des vaisseaux sanguins. Toute plaie de
l’abdomen est grave car facilement infectée (risque de péritonite*). Toute contusion de l’abdomen (avec
ou sans hématome) justifie la mise sous surveillance en milieu hospitalier: des hémorragies internes
peuvent survenir secondairement à un traumatisme apparemment sans conséquence immédiate et
ceci est particulièrement fréquent lors des accidents de la route.

ABDUCTION : Mouvement écartant un membre du tronc. Exemple : lever les bras à l’horizontale, à
gauche et à droite du thorax.

ABLATION : Technique d’exérèse* consistant à enlever ou retrancher du corps “une partie quelconque
ou un corps étranger” selon Littré.

ABOULIE : Absence (ou du moins insuffisance) de volonté, d’où impossibilité de prendre une décision,
d’agir. L’aboulie est une des principales manifestations des psychasthéniques*. Elle se rencontre aussi au
cours des dépressions graves (mélancolie*) et des psychoses schizophréniques*. On peut encore
l’observer après une commotion* cérébrale même minime, et au cours de certaines intoxications (alcool,
psychotoniques*) surtout à l’arrêt du toxique.

ABRASION : C’est l’ablation (par raclage) d’un tissu ou d’une surface du revêtement cutané ou dentaire.
On parle ainsi d’une abrasion dentaire pour désigner l’usure des couronnes.

ABSENCE : Perte de la conscience, très brève (moins d’une minute : en général 15 à 30 secondes), ne
s’accompagnant d’aucun autre trouble, et passant donc très facilement inaperçue de l’entourage Il n’est
pas rare que le malade lui-même ne s’en rende pas compte : tout s’est passé très vite, comme une
interruption dans le fil des événements de la vie courante. Les absences constituent une forme
d’épilepsie* désignée sous le nom de “petit mal”, particulièrement fréquente chez l’enfant de 5 à 10 ans.
L’électroencéphalogramme* est nécessaire au diagnostic. Divers médicaments très actifs permettent de
les faire disparaître : tous exigent une surveillance médicale attentive, en particulier de la numération et
de la formule sanguine. La distraction d’un enfant en classe peut être due à des absences et non à un
banal manque d’intérêt pour le cours. On doit accorder, dans ce sens, une attention très particulière
aux mots non terminés ou sautés. Il arrive aussi que, durant les quelques secondes de l’absence, le
regard se dirige vers le haut, ou que surviennent quelques secousses musculaires brèves du visage
(myoclonies*). Les enseignants doivent connaître ces symptômes pour éviter de réprimander un
enfant atteint d’absences.

ABSORPTION : C’est la fonction normale de l’intestin. La muqueuse intestinale est formée de très
nombreux replis (au total : 200 à 300 m2) où des cellules absorbent l’eau, les électrolytes* (sodium,
chlore), les protéines*, les glucides* et les lipides*. Cette fonction capitale de l’organisme peut être
altérée par diverses maladies intestinales : on parle alors d’un syndrome de “malabsorption*” qui aboutit
rapidement à un état de dénutrition plus ou moins important, voire à une cachexie*.

ACANTHOSE : Épaississement de la peau, qui prend souvent l’aspect de “corne”. Cet aspect est
habituel au cours des verrues*, du psoriasis* et du lichen*.

ACARIENS : Parasites de l’homme (du même type que de minuscules araignées) qui peuvent véhiculer
diverses maladies plus ou moins graves : la gale* (ce sont les sarcoptes), des fièvres à rechutes appelées
borrélioses (les poux et les tiques) ou divers virus plus ou moins agressifs pour le système nerveux car
pouvant être à l’origine d’encéphalites* (les tiques). Toute piqûre de tique est donc dangereuse :
lorsqu’on a été piqué par cet insecte (couleur marron, plat, long de quelques millimètres, recouvert d’une
sorte de cuirasse très résistante), il faut le tuer d’abord (déposer une goutte d’essence ou d’huile) puis
l’extraire doucement avec une pince en retirant soigneusement tête et crochets. Enfin, nettoyer la peau et
la désinfecter*.

ACCIDENT : Les accidents, de tout ordre, sont fréquents, en particulier chez les enfants : une mort sur
1000 enfants est, durant la première année de la vie, la conséquence d’un accident. De 1 à 4 ans, le
chiffre est quatre fois moins élevé, il diminue encore de 5 à 14 ans, mais remonte assez près du chiffre de
la première année entre 15 et 24 ans : les accidents de véhicules à moteur représentent pratiquement la
moitié des décès accidentels durant cette période de l’adolescence. Attacher les passagers (et surtout les
petits enfants) à leur siège de voiture est donc une absolue nécessité car les accidents de transport (7720
morts, sur les routes, en 2001, soit,chaque jour, 21 morts et 422 blessés) constituent la troisième grande
cause de décès avant quatre ans, avec les noyades accidentelles et les intoxications. Voir traumatismes.

ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL : Interruption passagère ou définitive de la circulation
artérielle du cerveau (voir : Hémorragie*, Infarctus*, Ramollissement*). Les accidents ischémiques*
transitoires sont particulièrement fréquents au 3ème âge : paralysie d’une main, suspension du langage,
perte de la vision d’un œil, troubles tous de durée très brève (quelques minutes parfois, quelques heures
au maximum) qui peuvent avoir une origine locale (rétrécissement d’une artère du cou ou du cerveau) ou
cardiaque (embolie). Prévenir les récidives est urgent et nécessaire.

ACCOMMODATION : C’est la “mise au point” qu’effectue l’œil pour voir nettement un objet, quelle
que soit sa distance. Ce pouvoir diminue avec l’âge et aboutit à la presbytie*. Certains médicaments (en
particulier : certains médicaments contre la dépression) peuvent gêner l’accommodation.

ACCOUCHEMENT : L’expulsion du fœtus survient entre le 270e et le 280e jour d’une grossesse, soit 9
mois en moyenne après la conception. Le col de l’utérus s’efface et se dilate : lorsqu’il est ouvert de plus
de 10 cm, la période d’expulsion proprement dite commence, et la femme ressent le besoin de pousser le
fœtus. La poche des eaux se rompt habituellement à ce moment et, dans la présentation normale, la tête de
l’enfant arrive à la vulve. Il est recommandé de lever une accouchée dés le lendemain de l’accouchement.
La surveillance du pouls et de la température sont de règle durant au moins les huit jours suivants. Dans
les suites de couches, il est normal d’avoir un écoulement légèrement sanglant durant trois jours, puis
sanguinolent jusqu’au huitième jour. Les pertes (appelées souvent “lochies”) ne doivent jamais avoir une
odeur fétide, ce qui indiquerait une infection nécessitant un traitement immédiat. La réapparition des
règles (retour de couches) survient, en moyenne, six semaines après l’accouchement. Un accouchement est
dit prématuré s’il survient au début du 3e trimestre de la grossesse. Les facteurs de risque sont :
1. Une prise de poids excessive,
2. Une hypertension modérée,
3. Le fait d’avoir déjà subi un ou plusieurs curetages,
4. Faire un travail pénible et
5. Avoir déjà accouché prématurément. Toute perte sanglante -ou perte des eaux- doit faire consulter
d’urgence la maternité dont on dépend.

ACCOUTUMANCE : La prise quotidienne et régulière de certains toxiques (médicaments ou drogues
diverses) amène l’organisme à s’habituer à leur action. Dès lors des doses de plus en plus importantes
deviennent nécessaires pour obtenir l’effet recherché. Il ne s’agit que d’un trouble relativement mineur :
le sujet peut interrompre la prise du toxique sans qu’apparaissent des troubles psychiques ou physiques
graves. Autrement dit : il s’agit d’un état de tolérance au toxique et non d’une dépendance*
(pharmacodépendance) vis-à-vis de celui-ci. Ainsi la prise régulière de laxatifs ou de certains
somnifères (ou de certains tranquillisants) amène-t-elle fréquemment une accoutumance à ceux-ci.

ACÉTYLCHOLINE : Médiateur* (neurotransmetteur) du système nerveux* parasympathique et de
nombreuses voies du système nerveux central. Son action s’oppose souvent à celle des médiateurs du
système sympathique (adrénaline, noradrénaline, dopamine).

ACIDE : Toute substance qui, en solution dans l’eau, libère des ions H+. Le “pH” (potentiel
d’hydrogène) d’une solution acide est, par définition, inférieur à la valeur 7 qui représente la “neutralité”.
Toute solution qui a un pH supérieur à 7 (par exemple : le sang, qui est normalement à la valeur 7,4) est
dite alcaline. L’acide le plus connu dans la vie courante est l’acide acétique (appelé vinaigre). Certains
acides ont une grande importance biologique :
- les acides aminés (ou : aminoacides) qui sont les constituants des protéines*;
- les acides gras, constituants des lipides*;
- les acides nucléiques*, qui transmettent l’hérédité. D’autres sont des vitamines* : l’acide ascorbique
(ou vitamine C) et l’acide folique. Enfin, l’acide urique (voir Uricémie*) est un produit de dégradation de
certains aliments et son excès dans le sang est un des signes de la goutte*.

ACIDOSE : Augmentation des substances acides du sang, d’origine respiratoire (rétention du gaz
carbonique en cas de gêne respiratoire), générale (acidose du diabète*), rénale (insuffisance* rénale) ou
digestive (diarrhées importantes et prolongées).

ACMÉ : Mot utilisé en médecine pour désigner le moment où les symptômes d’une maladie sont à leur
maximum.

ACNÉ : Maladie de la peau d’origine inflammatoire et infectieuse comportant une atteinte de la base des
poils “follicule pilo-sébacé”. Il s’agit donc d’une “folliculite suppurée” très souvent due à une bactérie
(corynebactérium acnés) avec surinfection fréquente.
L’acné juvénile est extrêmement répandue entre 13 et 25 ans dans les deux sexes. Elle siège surtout au
visage, aux épaules et au thorax. L’éruption comporte des “points noirs” (ou “comédons”) et des élevures
rouges plus ou moins douloureuses et inesthétiques.
Une séborrhée* (le sébum est cette sécrétion grasse qui protège la peau) c’est-à-dire une production
excessive de graisse est habituelle; une mauvaise alimentation avec excès de graisse et de sucres
(chocolat, en particulier) est fréquemment en cause, associée à l’infection par le staphylocoque*. On
pense aussi que le déséquilibre hormonal de la puberté* intervient. Le rôle des émotions, mais aussi celui
des cosmétiques irritants ne doivent pas être négligés : l’acné est très fréquente chez les jeunes filles en
période d’examens... ou si elles pratiquent de nombreux maquillages. Ici encore la prévention est bien
simple : travailler et dormir régulièrement; ne pas abuser de produits chimiques divers sur la peau.
Cela dit, des traitements locaux efficaces existent, mais l’acné récidive très fréquemment à l’issue de la
cure.
L’acné rosacée : est au contraire un rougissement de la peau avec apparition de petits vaisseaux dilatés
(couperose) atteignant les femmes et les hommes après 40 ans. La vitamine B2 (riboflavine) est assez
active. Certaines acnés sont d’origine professionnelle : en particulier celle des garagistes (contact avec
hydrocarbures et huiles de graissage). Les cosmétiques gras (brillantine crèmes, laques) favorisent
souvent l’acné. Enfin certains médicaments (iode, brome, cortisone, hormones* sexuelles) peuvent
entraîner de l’acné.

ACOUPHÈNE : Perception anormale d’un bruit par le malade lui-même, et par lui seul. Les acouphènes
les plus fréquents sont les bourdonnements* d’oreille et les sifflements, qui peuvent correspondre à un
trouble circulatoire, à un trouble de l’oreille interne ou, plus simplement, à un état de tension nerveuse.

ACROCYANOSE : Mains ou pieds froids et violacés. Peut survenir au froid ou lors de troubles
circulatoires (voir Raynaud*).

ACROMÉGALIE : Mot qui veut dire “grandes extrémités”, c’est-à-dire : taille anormale des mains, des
pieds et de la tête. Ce trouble est lié à une sécrétion excessive de certaines hormones hypophysaires*. Les
premiers signes passeraient inaperçus si le malade n’était obligé, progressivement, de changer de
chaussures, de gants et de chapeau, en raison de l’augmentation de volume de ses pieds, de ses mains et
de sa tête. Il s’agit presque toujours d’une tumeur bénigne (adénome*) de l’hypophyse.

ACUITÉ VISUELLE : Capacité de la vue à discerner des points plus ou moins distants. La mesure de
l’acuité visuelle s’effectue habituellement par la lecture, à une distance de cinq mètres, d’un tableau
comportant des lettres de taille de plus en plus petite. Les plus petites correspondent à une acuité de
10/10 (on dit : dix dixièmes).

ACUPUNCTURE : Procédé diagnostique et thérapeutique décrit par la médecine chinoise, indiqué dans
un certain nombre de troubles fonctionnels (spasmes, douleurs chroniques) et psychosomatiques*.

ADDITIFS : Substances ajoutées aux aliments pour en faciliter la conservation ou améliorer leurs
qualités et leur aspect. Les produits autorisés sont assez nombreux (“colorants”, “conservateurs”, “anti-
oxygénes” et “émulsifiants, stabilisants, épaississants et gélifiants”) mais rigoureusement contrôlés.
Cependant, périodiquement, l’un d’entre eux est accusé de méfaits, souvent sans preuves, fort
heureusement.

ADDUCTION : Mouvement rapprochant un membre du tronc : c’est donc l’inverse de l’abduction.

ADÉNOME : Tumeur bénigne développée sur une glande à sécrétion externe (glandes salivaires) ou à
sécrétion interne (thyroïde). Un adénome est particulièrement fréquent : l’adénome prostatique
développement anormal du tissu glandulaire qui amène, chez l’homme vers l’âge de 60 ans, des troubles
urinaires : envie d’uriner très fréquente, puis rétention avec impossibilité de vider la vessie. On estime
que 60% des hommes de 70 ans en sont porteurs. L’ablation chirurgicale de l’adénome (ou adénectomie)
est indiquée pour éviter les complications infectieuses et la détérioration du fonctionnement rénal.


ADÉNOPATHIE : Augmentation de volume des ganglions lymphatiques constatée en des points où ceux-
ci sont accessibles au palper : le cou (A. cervicale), l’aisselle (A. axillaire), l’aine (A.inguinale). Une
adénopathie peut être localisée à une de ces régions (parfois même à un seul ganglion) ou généralisée. Au
cou, elle peut être secondaire à n’importe quelle plaie cutanée de la tête (cuir chevelu, yeux, oreilles, nez,
etc.) ou à une lésion dentaire. A l’aisselle :
à toute atteinte du membre supérieur ou du sein. A l’aine : à toute lésion des membres inférieurs ou des
organes génitaux. Les ganglions* lymphatiques drainent en effet la lymphe*, c’est-à-dire les globules
blancs qui protègent l’organisme contre les agressions infectieuses, inflammatoires, ou tumorales. Au
cours de certaines maladies sanguines ou infectieuses (en particulier : la mononucléose* infectieuse) des
adénopathies généralisées peuvent apparaître. La présence d’un ganglion persistant, même s’il n’est
pas douloureux, doit toujours être signalée à votre médecin afin d’en rechercher la cause.

ADHÉRENCES : Accolement anormal de deux tissus, souvent à la suite d’une inflammation* ou dans les
suites d’une opération chirurgicale. La plus classique et souvent la plus grave, de ces adhérences,
concerne l’intestin grêle, où des “brides” peuvent se former après une intervention parfois banale
(appendicite, par exemple) et entraîner une occlusion intestinale obligeant souvent à réintervenir.

ADIPOSITÉ : Surcharge locale de graisses, prédominant chez les femmes au bassin (fesses-cuisses) et
chez les hommes au niveau de l’estomac, mais aussi de la nuque très souvent. La mesure de l’épaisseur du
pli cutané, en des points bien définis, est une évaluation de cette accumulation lipidique*.

ADOPTION : Procédure par laquelle un enfant (mais ce peut être un adulte, sans limite d’âge) devient
membre d’une famille qui décide de lui donner le statut légal d’un de ses enfants. L’adoptant doit avoir
plus de 30 ans, à moins que l’adoption soit demandée conjointement par deux époux mariés depuis au
moins 5 ans. Toute demande d’adoption entraîne une enquête longue et minutieuse auprès de la famille
pour s’assurer des conditions de vie du foyer qui désire adopter l’enfant.

ADRÉNALINE : Substance chimique sécrétée par la glande surrénale* médiateur* (neurotransmetteur)
du système neurovégétatif* sympathique. L’adrénaline a donc une action sur la plupart des viscères : elle
accélère le cœur et élève la pression artérielle, et c’est pour cette raison qu’on l’utilise dans des
syncopes graves pour tenter de rétablir la contraction cardiaque. Son dérivé la noradrénaline, joue un
rôle très important au niveau du système nerveux : avec la dopamine (à partir de laquelle est synthétisée
la noradrénaline) elle est le médiateur de l’éveil*, c’est-à-dire de toute l’activité diurne. Pendant la nuit,
noradrénaline et dopamine semblent responsables des rêves*, cet éveil de la pensée qui se produit
périodiquement 4 ou 5 fois durant le sommeil. Au cours de beaucoup de dépressions*, il existe un
ralentissement de l’activité de ces médiateurs et les antidépresseurs* rétablissent celle-ci par divers
moyens.

AÉROCOLIE : Voir Météorisme*.

AÉROPHAGIE : Avaler de grandes quantités d’air à l’occasion d’un repas est très fréquent chez ceux
qui boivent beaucoup (surtout si les boissons sont gazeuses) et mangent trop vite. Le résultat est un
gonflement de l’estomac après la prise d’aliments, suivi de renvois d’air (les “rots” classiques) plus ou
moins bruyants (voir météorisme*).

AÉROSOL : Brouillard de particules solides ou liquides, dispersées dans un gaz. Ces “brouillards” sont
utilisés en thérapeutique pour faciliter, par cette dispersion en fines gouttelettes, la pénétration de divers
médicaments dans les voies respiratoires, par exemple : un antibiotique.

AGE : On distingue :
1. l’âge réel : premier âge (jusqu’à deux ans), deuxième âge (enfants de 3 à 5 ans) et... “troisième âge”
(après arrêt de l’activité professionnelle : 65 ans) ;
2. l’âge mental : mesuré par les tests*, correspondant au degré de développement intellectuel. Le
quotient* intellectuel représente le rapport entre âge mental et âge réel ;
3. l’âge osseux : on suit la croissance d’un enfant sur le degré d’ossification de son squelette (terminée à
18 ans).

AGITATION : L’agitation brusque d’un sujet, jusque-là normal, pose de difficiles problèmes à la
famille. Sans pouvoir détailler toutes les causes possibles d’un tel comportement, on peut cependant
rappeler quelques points importants :
1. Ne jamais dramatiser, exagérer les symptômes : cette réaction serait l’équivalent d’un rejet venu de la
famille alors qu’au contraire très souvent, l’agitation est la demande d’un secours, en particulier chez les
adolescents. Une banale “crise de nerfs” est trop fréquemment amplifiée par l’affolement de l’entourage :
il faut, a priori, éviter le recours au psychiatre pour une simple crise de colère.
2. Ne jamais “s’endormir” sur un succès psychologique apparent : toute crise d’agitation doit conduire
à un examen médical, même si elle a paru céder à l’attitude compréhensive de l’entourage. Une maladie
psychiatrique grave peut continuer à évoluer, et se révéler brutalement par un drame ultérieur.
3. Si le contact est impossible avec l’agité (ivresse aiguë, état maniaque*, mélancolie*), appeler
d’urgence le médecin qui prendra les mesures souhaitables selon la situation. Éviter d’appeler d’emblée
un psychiatre ou, pire encore, la police, à moins de nécessité absolue (agression armée avec risque de
morts). Très souvent la seule vue du médecin de famille suffit à calmer le malade, et c’est lui qui est le
mieux placé pour organiser (faire accepter) l’hospitalisation. Les maladies mentales sont des maladies
comme les autres, et elles doivent être reçues comme les autres, sans leur accorder plus d’attention, ni
surtout plus de gravité : rien n’est pire que la panique collective dans ce genre de situation, alors que
les moyens thérapeutiques actuels devraient au contraire faire garder confiance.

AGORAPHOBIE : Peur des espaces, peur de sortir dans la rue et, souvent, peur de la foule (du métro en
particulier); manifestation de la névrose* phobique* : le sujet a peur d’y avoir un malaise voire de
mourir. Ce trouble peut s’observer dans les suites d’un accident, dans le cadre d’un syndrome subjectif
(voir Commotion* cérébrale).

AGRANULOCYTOSE : Diminution du nombre des globules blancs “leucocytes*” du type
polynucléaire (appelés aussi “granulocytes”). Il s’agit donc d’une forme particulière de leucopénie*. Les
polynucléaires* sont les globules blancs chargés de détruire les bactéries : leur diminution favorise donc
des infections répétées. Cette diminution des polynucléaires peut accompagner diverses maladies du sang
mais aussi être un accident lié à la prise de certains médicaments, en particulier ceux de la douleur
(analgésiques*) contenant de l’amidopyrine. Responsables aussi parfois : des sulfamides (antibactériens
ou antidiabétiques), des antirhumatismaux, des antithyroïdiens, des anticoagulants et bien d’autres. La
surveillance de la formule sanguine est donc une règle absolue lors de l’absorption régulière d’un
médicament sur une période prolongée.

AGRAPHIE : Perturbation de l’écriture, soit dans son exécution (écriture gribouillée illisible parce
qu’ayant perdu sa structure habituelle) soit dans sa construction (lettres bien écrites mais mal disposées
les unes par rapport aux autres, d’où un texte lisible mais incompréhensible). Ce trouble est assez
fréquent dans le syndrome pariétal* gauche (hémisphère “dominant*” chez le droitier : voir Cerveau*).

AGRESSIVITÉ : L’agressivité envers autrui est un trait habituel des névroses*. Ce sont les sujets
instables, intolérants et volontiers contradicteurs qui “se posent en s’opposant” selon la formule bien
connue. Très souvent, l’agressivité est la conséquence d’une profonde insatisfaction de soi-même en
particulier au plan sexuel. Selon une expression psychanalytique classique, “toute frustration engendre
une agressivité”. L’agressivité peut être aussi le signe de troubles du sommeil ayant entraîné une fatigue
nerveuse progressive. Bien entendu, l’agressivité peut se manifester dans beaucoup d’autres situations :
chez un alcoolique, un épileptique*, un paranoïaque*, ou au cours d’une schizophrénie*, maladie où
l’épisode d’agressivité se produira brutalement sans aucune raison apparente et sans qu’on puisse le
prévoir, à l’opposé du névrosé chez qui, au contraire, l’agressivité est apparente à tous moments.

AINE : Région du corps située à la jonction de la cuisse et de l’abdomen. Les blessures de cette zone
peuvent être graves car une artère très importante, l’artère fémorale (qu’on peut sentir battre à ce niveau),
traverse cette région pour distribuer le sang artériel à tout le membre inférieur. En cas de blessure
(jaillissement de sang rouge par saccades), comprimer très fortement l’artère pour stopper le
saignement et assurer l’évacuation d’urgence vers un centre chirurgical. L’aine peut être le siège de
hernies* et d’adénopathies*, en particulier au cours des infections des voies génitales et urinaires.

AISSELLE : Creux situé entre le bras et le thorax, à la jonction de ceux-ci. Le creux de l’aisselle
(appelé par les chirurgiens : creux axillaire) est une région anatomique importante traversée par les
artères, les veines et les nerfs du membre supérieur. Les blessures du creux axillaire peuvent être
graves si l’artère axillaire est ouverte : hémorragie de sang rouge qui jaillit par saccades. Il faut la
comprimer aussitôt très fortement et faire transporter le blessé vers un centre chirurgical en toute
urgence. Des ganglions lymphatiques peuvent y être perçus en cas d’atteinte du membre supérieur ou du
quart supérieur externe du thorax.

ALBUMINE : Protéine* qui représente la moitié environ de celles du sang circulant (soit, en moyenne 40
grammes par litre de sang). Cette protéine est synthétisée par le foie : sa diminution peut être le signe
d’une insuffisance hépatique. Mais elle peut aussi traduire sa fuite dans les urines à la suite d’une
néphrose*. La présence d’albumine dans les urines (albuminurie) n’est en fait que le témoin du passage
de nombreuses autres protéines à travers le filtre rénal qui s’est altéré : le terme de protéinurie est donc
plus exact. L’albumine des œufs (ovalbumine) constitue le meilleur apport nutritif en albumine.

ALCALIN : Composé chimique qui libère des ions OH-, s’opposant donc aux acides* : le terme de
“basique” est ègalement utilisé. Le sang contient un certain nombre de substances qui exercent un effet
tampon* (c’est-à-dire modèrateur, compensateur) vis-à-vis des acides afin de maintenir le pH* du sang à
7,4 (voir Acide*), en particulier les bicarbonates. Le bicarbonate de soude est un médicament classique
des brûlures d’estomac qui traduisent souvent une gastrite*. Mais son absorption en excès peut :
• Contribuer à augmenter le taux de sodium*, donc favoriser une élévation de la pression artérielle.
• Alcaliniser fortement les urines, donc favoriser leur infection et/ou la survenue d’une lithiase*.

ALCALOSE : Excès de substances alcalines dans le sang, dont le degré d’acidité diminue. Une perte
excessive de gaz carbonique (respiration rapide) peut en être la cause mais aussi toutes les pertes
importantes de suc gastrique (vomissements répétés) puisque celui-ci est une réserve importante de
substances acides nécessaires à la digestion.

ALCOOLISME : On doit distinguer les effets de l’alcoolisme chronique et ceux de l’alcoolisme aigu.
• Alcoolisme chronique : L’absorption de plus d’un litre de vin par jour suffit à détériorer peu à peu
l’organisme. Les signes de l’alcoolisme chronique sont divers :
1) Sur le système nerveux, altération du caractère avec émotivité excessive irritabilité et colères
fréquentes, instabilité de l’humeur, idées de persécution et de jalousie. En même temps, les facultés
intellectuelles diminuent, en particulier l’attention et la mémoire. D’une façon générale, le rendement
professionnel baisse, avec erreurs et oublis de plus en plus fréquents. Une réaction de repliement sur soi-
même (égoïsme et indifférence vis-à-vis des autres) et une anxiété plus ou moins apparente sont
habituelles. Le sommeil s’altère avec difficultés d’endormissement, excès de rêves (qui deviennent des
cauchemars, souvent d’ordre professionnel) et réveils fréquents dans la nuit. A un degré de plus des
lésions graves du système nerveux peuvent se manifester : troubles de la vue (mauvaise vision des
couleurs et baisse de l’acuité* visuelle), diminution des réflexes aux membres inférieurs avec crampes*,
amnésie* (impossibilité de retenir les faits récents), troubles de l’équilibration, enfin troubles
psychiques graves avec désorientation*, détérioration* intellectuelle progressive et, enfin, démence*.
2) Sur le tube digestif : gastrite* (digestions lentes, difficiles, douloureuses, avec nausées et même
vomissements fréquents) et cirrhose* du foie.
3) L’alcoolisme chronique est un facteur favorisant nettement la survenue d’un cancer au niveau de la
bouche ou de l’œsophage : il représente l’une des principales causes de mortalité après les maladies
cardio-vasculaires et le cancer.
• Alcoolisme aigu : La consommation apparemment peu importante d’une bouteille de vin (70 à 75
centilitres) lors d’un repas amène le taux d’alcool du sang (alcoolémie) entre 0,5 et 1 g/litre. Dans cette
zone d’alcoolémie les réflexes (en particulier : le réflexe de freinage, en voiture) sont plus lents et,
surtout, l’état de “bien-être” (l’euphorie apportée par l’alcool) rend le conducteur négligent dans sa
conduite. La consommation de plus d’un litre de vin ordinaire (10 à 12 degrés) amène une perturbation
plus importante encore avec tendance à la somnolence et absence de réflexes. Au-delà de deux litres de
vin (alcoolémie atteignant plusieurs grammes/litre) les grandes fonctions neurologiques sont détériorées,
en particulier la vue, l’équilibre, la précision et l’adaptation des gestes. L’ivresse totale s’accompagne de
chute et, au-delà, d’une perte totale de la conscience (coma) pouvant aller jusqu’à la mort en cas
d’ingestion massive de boissons alcoolisées. Les mélanges de boissons alcoolisées (apéritifs et liqueurs
sont, en moyenne,3 à 4 fois plus riches en alcool que le vin ordinaire, tandis que bière et cidre en
contiennent 3 à 4 fois moins) semblent augmenter le laps de temps nécessaire à leur élimination :
autrement dit, la même quantité d’alcool est plus vite éliminée si elle provient d’une seule boisson.
La loi (juillet 1995) fixe le seuil d’alcoolémie à 0,50 g/l, seuil à partir duquel un sujet est considéré
comme “alcoolique”. L’alcootest (tube, relié à un ballon plastique, dans lequel le sujet est prié de
souffler) est réglé pour se colorer en vert à partir de ce chiffre d’alcoolémie. En fait, 1/5 des
conducteurs commencent à commettre des erreurs au volant à partir de 0,20 g/l d’alcool, et tous ont
des réactions franchement perturbées à partir de 0,50 g/l d’alcool. Des troubles psychiques graves
peuvent apparaître lors de l’alcoolisme aigu : impulsions violentes, agitation, états délirants avec
hallucinations* visuelles, le plus connu étant le delirium tremens, parfaitement décrit par Zola dans un
roman célèbre (“l’Assommoir”). On estime qu’actuellement, en France, le tiers des accidents de la
route est favorisé (sinon provoqué) par un excès de boisson alcoolisée.
En France, durant l’année 1990, on a recensé 79000 infractions à la circulation routière pour conduite en
état d’ivresse, soit une moyenne d’environ 216 par jour. Un tiers des suspensions de permis de conduire
était dû à une conduite “en état d’ivresse franche” ou “en état alcoolique”. La consommation d’alcool a
cependant baissé : de 30 litres d’alcool pur par adulte et par an, en 1955, elle est tombée à 24 litres en
1974 et à 12,7 litres en 1990. La consommation moyenne de vin était, en 1991 d’environ 67 litres par
adulte et par an et pour la bière d’environ 40 litres. Celle du whisky augmente par contre, sans cesse :
elle s’est multipliée par 10 ces vingt dernières années. Il faut redire que l’alcool ne doit pas être
considéré comme un aliment : boire est d’autant plus dangereux que peu à peu on mange moins. Un
homme normal ne peut “éliminer” plus de 100 grammes d’alcool par jour, soit environ 1 litre de vin à 12
degrés. Une femme doit se limiter à 3/4 de litre. Un enfant ne doit jamais boire d’alcool avant l’âge de
15 ans. L’absorption des boissons alcoolisées est également déconseillée durant la grossesse. On estime
qu’actuellement deux millions de Français boivent plus de deux litres de vin par jour : le tiers des
accidents du travail est nettement favorisé par des excès alcooliques. Le traitement de l’alcoolisme
peut être obtenu par une cure de désintoxication (médicaments amenant un dégoût pour l’alcool) qui a
toute chance de succès si le médecin gagne la confiance de son malade et l’appui de l’entourage.

ALEXIE : Impossibilité de lire soit par non-reconnaissance du sens des lettres (lésion occipitale* de
l’hémisphère dominant*) bien que le langage soit normal, soit par impossibilité d’exprimer le texte écrit
(alexie aphasique* liée à une lésion temporo-occipitale).

ALGIE : Douleur en général. Le plus souvent on précise la zone : cervicalgie (douleur du cou),
dorsalgie (douleur du dos), lombalgie (douleur du bas du dos); ou l’organe : coxalgie (douleur de la
hanche), névralgie (douleur sur le trajet d’un nerf), gastralgie (douleur de l’estomac).

ALGODYSTROPHIE : Syndrome douloureux survenant fréquemment après un traumatisme. Quatre
syndromes sont très classiques :
• Épaule-main : douleur de l’épaule, suivie quelques jours plus tard d’une infiltration douloureuse de la
main. L’épaule peut se bloquer et la main se fixer en une “griffe” avec flexion partielle.
• Pied : œdème* et enraidissement de la cheville,
• Hanche : douleur à l’aine*, irradiant au genou,
• Genou : douleur permanente gênant la marche.
On incrimine volontiers un dérèglement du système neurovégétatif sur terrain anxieux et émotif. Les
examens radiologiques montrent, en effet, que les articulations sont intactes, mais le tissu osseux est
altéré, avec déminéralisation. Les traitements visent donc à corriger les troubles circulatoires locaux et le
“terrain”.

ALIMENTATION : Une bonne alimentation doit apporter chaque jour une ration alimentaire complète et
suffisante. La richesse de l’alimentation se mesure en calories*, mais ce calcul est insuffisant : une bonne
alimentation doit comprendre des aliments “lest” (fibres*) des minéraux, des vitamines et suffisamment
d’eau. De nos jours, la plupart des élévations légèrement anormales de l’urée sanguine sont uniquement la
conséquence d’une insuffisance de boissons, erreur alimentaire qui peut, à la longue, détériorer le
fonctionnement des reins. Les besoins alimentaires varient évidemment avec l’âge : l’apport nécessaire
quotidien de protéines qui est de 20 grammes à l’âge de un an, double (40g) à l’âge de trois ans, pour
atteindre 100 grammes à quatorze ans. Cet apport est décisif pour le développement des organes, et, en
particulier, celui du système nerveux. Le besoin quotidien d’eau est calculé par rapport aux calories (1 ml
par calorie, soit un litre pour 1000 calories) ce qui revient à dire qu’il est de l’ordre d’un litre à un an,
qu’il atteint deux litres vers sept ans, et près de trois litres à l’adolescence. Tout adulte effectuant un
travail sédentaire doit absorber au total (boissons et aliments) un minimum de deux litres de liquide. Voir
calories*, glucides*, lipides*, protéines*.

ALITEMENT : Tout alitement prolongé comporte un certain nombre de risques, en particulier chez le
sujet âgé : escarre*, raideurs articulaires et musculaires, infections respiratoires et urinaires, et surtout,
phlébites*. Le lever et la kinésithérapie* peuvent les limiter.

ALLAITEMENT : L’allaitement maternel, durant les trois ou quatre premiers mois de la vie, est toujours
recommandé : il contribue à protéger le nourrisson de nombreuses infections (avant tout : celles du tube
digestif) car le lait maternel est riche en substances chimiques (en particulier : en anticorps*) que le
nourrisson est incapable de fabriquer lui-même durant le premier trimestre de sa vie. Mais il existe des
contre-indications (maladies maternelles, traitement médicamenteux de la mère qui risqueraient de passer
dans le lait maternel) et les très grands progrès faits dans la préparation des laits artificiels doivent éviter
tout remords inutile à une jeune mère.

ALLERGIE : Réaction immunitaire excessive (et souvent brutale) après sensibilisation à un antigène
(appelé “allergène”). Il ne s’agit donc pas d’une protection de l’organisme par des anticorps mais d’une
réaction agressive, liée à un terrain particulier. L’accident le plus grave est le choc anaphylactique* qui
peut être mortel. Les accidents allergiques plus bénins, mais fort ennuyeux, peuvent être respiratoires
(asthme)*, cutanés (urticaires*, eczéma*, œdème de Quincke*), circulatoires (purpuras*) ou sanguins
(anémies*, leucopénies*). L’allergie aux pollens de plantes est très connue : elle survient au printemps et
peut constituer pour les étudiants (à l’époque des examens et des concours) un redoutable handicap.
Presque toutes les plantes peuvent être en cause, mais très particulièrement les graminées et les plantains,
de même que certains arbres (platanes, érables, frênes, peupliers). C’est le classique “rhume des foins”
(ou coryza* spasmodique) avec les éternuements répètes, le nez qui coule et les démangeaisons du nez et
des yeux. Tout coryza qui survient chaque année à date fixe est très probablement allergique. Autre
manifestation, très ennuyeuse : la trachéite spasmodique (toux quinteuse à prédominance nocturne,
survenant après un contact avec les plantes incriminées) ou même l’asthme* bronchique Une substance
chimique, l’histamine*, joue un rôle important dans ces accidents : on a donc fabriqué des médicaments
(les antihistaminiques*) qui s’opposent à son action. De nombreuses substances peuvent être allergénes :
débris végétaux (pollens), animaux, aliments, médicaments. L’essentiel est évidemment d’identifier
l’antigène (l’allergène) responsable afin de supprimer son contact avec le sujet. Dans certains cas, on
peut aussi “désensibiliser” le malade à son allergène : l’allergie est en effet une hypersensibilité très
souvent héréditaire (familiale). La spécialité médicale s’occupant de ces problèmes s’appelle
“allergologie”. Une aération régulière, une literie faite de matières synthétiques (en évitant toute matière
animale), une température modérée (sans humidité excessive) et l’absence de toute surface (rideaux,
tapis) pouvant stocker la poussière sont des précautions utiles pour éviter les allergies domestiques.

ALOPÉCIE : Chute des cheveux, par plaques ou diffuse. Elle peut être aiguë (brutale et importante) ou
chronique (peu importante mais prolongée). La disparition des cheveux par plaques arrondies, propres et
lisses, est une pelade* : elle est découverte par le coiffeur. La guérison est habituelle mais il faut souvent
six mois pour que les cheveux repoussent. On suppose qu’il s’agit d’une ischémie* partielle du cuir
chevelu survenant sur terrain prédisposé (sujets nerveux à fortes réactions vasomotrices), d’où
l’utilisation de lotions stimulant la circulation locale et de sédatifs généraux. Certaines alopécies sont
uniquement nerveuses : telle celle des enfants qui entortillent leurs cheveux (trichotillomanie) et
“fracturent” littéralement ceux-ci. Des mycoses* du cuir chevelu (teignes*) transmises par les animaux
domestiques (chiens, chats) peuvent être également responsables d’alopécies, nécessitant le traitement de
l’animal porteur du champignon : leur déclaration est obligatoire et l’isolement scolaire est
habituellement de 2 à 3 semaines. Des traumatismes du cuir chevelu (blessure) et certaines infections
chroniques (acné*) peuvent aussi réaliser des alopécies localisées. Des alopécies diffuses (chute des
cheveux sur tout le cuir chevelu) peuvent apparaître lors d’une fièvre importante (quelle qu’en soit la
cause) d’une intervention chirurgicale d’un accouchement, d’un choc psychologique ou de certains
traitements (anticoagulants, hypocholestérolémiants). La syphilis* peut aussi réaliser une alopécie dans
les mois suivant la contagion. L’alopécie diffuse chronique réalise la classique “calvitie” de traitement
plus qu’incertain. Ici encore un terrain prédisposant est très fréquent : troubles hormonaux divers,
diabète, tétanie*, sont considérés comme favorisant une calvitie précoce, d’où l’intérêt de les traiter afin
d’éviter l’apparition de celle-ci.

ALVÉOLE : Cavité dans un tissu. On parle ainsi des alvéoles pulmonaires (petits sacs situés à la
terminaison des petites bronches et où s’effectuent les échanges d’oxygène et de gaz carbonique du sang)
et des alvéoles dentaires, qui renferment les racines des dents. Une alvéolite est une inflammation des
alvéoles. L’alvéolyse est la disparition des parois d’une alvéole dentaire : l’alvéoplastie est
l’intervention chirurgicale qui suit une extraction dentaire.

ALZHEIMER : La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des démences* séniles : elle représente 60
à 70% des affaiblissements intellectuels observés chez les sujets de plus de 65 ans. A 80 ans, elle atteint
5% de la population, et 15 à 20% à 90 ans. On estime le nombre de cas à 250.000 en 1990. Elle constitue
donc un des problèmes sanitaires majeurs du monde actuel en raison du vieillissement progressif de là
population. Elle peut aussi se manifester beaucoup plus tôt, à partir de 50 ans, et est alors appelée
«démence présénile». Il n’existe actuellement aucun traitement radical de cette maladie.

AMAUROSE : voir Cécité*.

AMBIVALENCE : Manifestation simultanée de deux sentiments contradictoires “je te prends et je te
rejette” qui fait qu’un objet (ou un individu) détermine à la fois aversion et envie. Certaines théories
psychanalytiques sont bâties sur ce thème, d’un “moi” soumis à ses pulsions* primaires, mais contrôlé
par un “sur-moi” qui représente les interdits moraux. Tout névrosé est fréquemment un ambivalent : amour
et haine, crainte et désir, culpabilité et justification, sont ressentis simultanément. Il consacre alors une
partie importante de son énergie à se dégager de cette contradiction permanente. Mais l’ambivalence peut
être aussi le début d’un état schizophrénique*, et l’incohérence de la conduite traduit alors la discordance
de la pensée.

AMBLYOPIE : voir Cécité*.

AMÉNORRHÉE : Arrêt des règles. L’absence des règles n’est pas, par elle-même, une maladie, mais
toujours un symptôme important. Une aménorrhée peut être “primaire” c’est-à-dire survenir chez une
jeune fille à la puberté : la non-survenue des règles est alors le signe d’un trouble du développement
hormonal ou, plus rarement, celui d’un conflit psychologique. L’aménorrhée “secondaire”, c’est-à-dire
chez une femme ayant déjà été réglée, est normale en cas de grossesse et à la ménopause*. Elle peut
d’autre part relever de causes très diverses : endocriniennes (ovariennes, hypophysaires), psychiques
(choc affectif brutal, anorexie* mentale) ou... médicamenteuse (aménorrhée après prise prolongée de
“pilule” contraceptive). Une aménorrhée peut aussi s’observer au cours de certaines maladies
infectieuses, chez les femmes diabétiques, et d’une façon générale après toute intervention chirurgicale
abdominale. Enfin, il faut savoir que l’usage de certains médicaments (immunosuppresseurs*) peut
déterminer une stérilité définitive qui se traduit par une aménorrhée. Toute aménorrhée doit entraîner
un examen gynécologique et général.

AMIANTE : Minéral très élastique, résistant aux agressions chimiques, et incombustible, dont
l’inhalation peut être à l’origine de troubles pleuropulmonaires plus ou moins graves, allant jusqu’à
certaines formes de cancer. Sont exposés à l’amiante : les mineurs, les ouvriers manipulant l’amiante
(construction, industries textiles et automobiles), ceux qui vivent au voisinage (pollution industrielle) de
telles industries, c’est-à-dire à moins de 500 mètres.

AMIBIASE : Parasitose du tube digestif répandue dans le monde entier mais surtout dans les pays
chauds. L’infection se fait par des aliments ou des eaux souillées, d’où la règle de ne pas manger de
crudités ni de boire d’eau non contrôlée (bouillie) dans tout pays à climat chaud , bassin méditerranéen,
en particulier. L’amibe provoque des ulcérations du colon qui se manifestent par dysenterie, diarrhée,
douleurs. Elle peut atteindre le foie avec risque d’abcès. Le diagnostic se fait sur l’examen des selles. Le
traitement fait appel à des médicaments divers, en particulier l’èmètine.

AMNÉSIE : On dèsigne sous ce nom un ensemble de troubles de la mèmoire très divers. Pour se
souvenir, il faut d’abord avoir compris le message, l’avoir enregistré (fixé) puis l’avoir conservé
jusqu’au moment où il est nécessaire d’en disposer à nouveau. Une amnésie peut donc être partielle
(portant soit sur les faits récents, soit sur les faits les plus anciens à l’image de celle qui s’observe lors
du vieillissement) ou globale : c’est le trouble habituel de tous les états de détérioration* cérébrale.
L’oubli du lieu où il se trouve, de l’année, du mois et du jour qu’il vit, peut amener le patient dans des
situations médico-légales difficiles. Il existe des amnésies psychiatriques : on oublie volontiers ce qu’on
ne souhaite pas garder en mémoire et tout ce qui a été pénible (amnésie dite “hystérique”). Enfin, il existe
des amnésies transitoires (voir Ictus* amnésique). Les troubles amnésiques peuvent être liés à des causes
très diverses : traumatismes crâniens, artériosclérose cérébrale, tumeurs cérébrales, alcoolisme
chronique. Un simple trouble du sommeil (insomnie souvent liée à un état dépressif) peut désorganiser la
mémoire et amener le patient à un état d’anxiété pénible puisqu’il ne fixe plus les souvenirs nécessaires à
son activité quotidienne. Selon certaines études récentes c’est en effet au cours du sommeil (et en
particulier du rêve*) que s’organise la mémoire.

AMNIOS : Membrane qui réalise un véritable sac (“poche amniotique”) autour du fœtus* durant la
grossesse. C’est la classique “poche des eaux” qui se rompt au début de l’accouchement. On appelle
amnioscopie l’observation de la poche au moyen d’une sorte de loupe, afin de déceler une anomalie
éventuelle de la grossesse. L’amniocentèse est le prélèvement (par ponction de la poche) d’un peu de
liquide amniotique pour examens chimiques et cytologiques. Le volume du liquide amniotique est
d’environ un litre : le terme d’hydramnios est utilisé lorsqu’il y a un volume excessif (plus de deux litres)
de ce liquide.

AMPOULE : Décollement de la peau superficielle avec formation d’une petite bulle. Les ampoules
surviennent à la suite de traumatismes répétés qui ont meurtri le derme* et décollé l’épiderme* de la
peau*. Le meilleur moyen d’éviter l’infection est de tenir la peau propre et de ne pas ouvrir la bulle, ce
qui mettrait le derme à vif et entraînerait d’ailleurs une douleur assez vive. Si l’ampoule est ouverte,
nettoyer et appliquer un antiseptique*.

AMYGDALE : Les amygdales sont l’équivalent des ganglions* lymphatiques au niveau du pharynx*.
Elles jouent donc, en quatre points de la cavité buccale, le rôle d’une barrière de protection contre les
agents infectieux et il faut, a priori, les respecter. Le développement excessif de l’amygdale pharyngée,
dans l’arrière-fond des fosses nasales, peut entraîner une gêne respiratoire importante, dont le premier
signe est l’obligation de respirer par la bouche. Les enfants ont aussi mauvaise haleine et perdent
l’appétit : leur voix se modifie et devient nasonnée. Si cet état se prolonge, il s’accompagne d’une
certaine apathie* avec ralentissement intellectuel. Les antibiotiques viennent en règle générale à bout de
ce trouble, et l’intervention chirurgicale n’est de rigueur qu’en cas d’infections répétées. Le terme
d’amygdalite (pratiquement identique à celui d’angine*) est parfois utilisé : toute amygdalite qui se
prolonge peut amener un abcès (ou phlegmon*) de l’amygdale, infection très grave car altérant
rapidement l’état général, et source possible de complications (abcès du poumon, septicémie)
pouvant être mortelles. Il est donc urgent d’intervenir en de tels cas.

AMYOTROPHIE : Diminution de volume d’un ou plusieurs muscles. L’amyotrophie réalise donc ce
qu’on appelle couramment la “fonte” d’un muscle. Cette fonte musculaire est parfois généralisée à tout le
corps : elle peut être due alors à une affection aiguë ou chronique ayant provoqué un amaigrissement
important, à un traitement médicamenteux (cortisone et dérivés prescrits à hautes doses et longtemps)
ou, simplement, à une immobilisation prolongée (suites d’interventions chirurgicales). Elle peut être
localisée à un muscle, ou même à un seul faisceau d’un muscle : la localisation de l’amyotrophie est très
évocatrice de certaines maladies liées soit à une destruction du tissu musculaire lui-même (myopathies*)
soit à une lésion de la commande nerveuse du muscle. Ces lésions du système nerveux peuvent être
d’origine virale (exemple classique : la poliomyélite*, devenue très rare depuis la vaccination
systématique), traumatique (fonte musculaire succédant à une blessure du nerf, en particulier au niveau
d’un foyer de fracture) ou dégénérative (sclérose latérale amyotrophique*). Une amyotrophie doit
toujours amener à consulter rapidement un médecin : elle peut être révélatrice d’un diabète* en
particulier. Elle s’observe aussi au cours de l’alcoolisme chronique (polynévrite* alcoolique).

ANABOLISME : Ensemble des phénomènes qui permettent la synthèse des substances chimiques
nécessaires à la vie. C’est donc un processus de construction, d’élaboration. Exemple : nous absorbons
chaque jour des sucres, des graisses, des protéines*, qui sont assimilés et stockés après avoir été
transformés en éléments chimiques plus simples. A partir de ces éléments chimiques plus simples sont
construites les molécules dont nos cellules ont besoin, soit immédiatement, soit en réserve. On appelle
“anabolisant” tout médicament qui favorise ces synthèses : ce sont, en particulier, des dérivés d’hormones
qui permettent le développement du système musculaire. C’est la raison pour laquelle ces anabolisants
sont utilisés par les sportifs. Les anabolisants sont prescrits, en médecine, chez les malades dénutris
(amaigris) en particulier après une intervention chirurgicale et pour aider à réparer des pertes de tissu
importantes (plaies étendues, escarres*, brûlures).

ANALGÉSIE : Disparition de la sensation de douleur. Elle peut exister au cours d’une maladie rare du
système nerveux : la syringomyélie*. On peut provoquer une analgésie locale ou générale au moyen de
divers médicaments dans le but de permettre une intervention chirurgicale. Plus souvent on utilise les
analgésiques pour faire disparaître la douleur occasionnée par une maladie en cours. Le plus commun des
analgésiques est l’aspirine, qui possède également une action antipyrétique*. Beaucoup d’autres
substances chimiques voisines appartiennent à ce type et peuvent être délivrées sur ordonnance
renouvelable (tableau C). Il existe des analgésiques beaucoup plus puissants (inscrits au tableau A : non
renouvelables sans prescription limitée) mais ayant un effet sur le système nerveux (euphorisant,
engendrant plus ou moins rapidement une accoutumance* ou même une dépendance*) même à très faible
dose, d’où un contrôle strict de leur prescription. Les analgésiques pouvant engendrer une dépendance
(appelés “stupéfiants”) sont inscrits au tableau B et délivrés sous contrôle rigoureux pour une durée très
limitée (en général une semaine).

ANAMNÈSE : Reconstitution de l’histoire d’une maladie par l’interrogatoire du patient et de ses
proches. L’enquête anamnestique fait partie de toute observation médicale : elle doit concerner non
seulement le malade lui-même, mais aussi la famille.

ANAPHYLAXIE : Réaction généralement violente et brutale (choc, parfois) d’un sujet déjà sensibilisé à
un antigène*. Cette hypersensibilité n’apparaît donc que si le sujet a déjà été en contact avec cet antigène.
La réaction peut être très grave avec état syncopal* (mort possible) ou plus bénigne, localisée à un organe
: coryza* (éternuement, écoulement nasal), trachéite (accès de toux rauque, volontiers nocturne), asthme*,
urticaire*, œdème* de Quincke. Certaines migraines* semblent liées à ce mécanisme. Les antigènes
responsables des accidents anaphylactiques sont très divers : sérums (en particulier : sérums animaux),
médicaments (la pénicilline) piqûres d’insectes (abeilles et guêpes) pollens et débris végétaux, ou
même simples aliments (lait, céréales, œufs, café) chez des sujets prédisposés. En cas d’allergie
médicamenteuse connue et grave, il est recommandé de porter sur soi un document la spécifiant afin
d’éviter l’injection de la substance (pénicilline, en particulier) en cas d’accident avec perte de
connaissance.

ANÉMIE : L’anémie est une diminution de la quantité d’hémoglobine* (protéine fixant et transportant
l’oxygène dans les globules rouges et leur conférant leur couleur rouge) circulant dans l’organisme. Un
homme normal a environ 15 grammes/100ml. d’hémoglobine (13 chez la femme). Une diminution de 2
grammes/100ml. est un signe d’anémie. Bien entendu, l’une des causes fréquentes d’anémie est la
diminution du nombre des globules rouges, mais la taille des globules rouges (ou “hématies*”) peut être
également modifiée (volume normal : 90µ3), soit diminuée (anémie “microcytaire”), soit augmentée
(anémie “macrocytaire”). Une anémie peut être due à un trouble de la fabrication des globules rouges (qui
se fait normalement à l’intérieur des os, dans la moelle* osseuse) ou à une perte excessive de ceux-ci
(destruction, appelée “hémolyse”*), ou, plus simplement, à des hémorragies répétées ou importantes. Les
symptômes d’une anémie sont très évocateurs : décoloration de la peau avec pâleur, mauvaise adaptation
à l’effort le plus minime (essoufflement), fatigue permanente, troubles de l’activité intellectuelle; on doit
toujours rechercher la possibilité d’une anémie chez un sujet âgé avant de le considérer comme atteint de
sénilité. Dans les cas graves, on peut observer un état syncopal* (perte de connaissance) avec chute de la
pression artérielle. En cas de destruction (hémolyse) importante des globules rouges, un ictère* (jaunisse)
peut survenir : des anomalies héréditaires peuvent réaliser ce tableau, portant sur la structure des
globules rouges (fragiles), celle de l’hémoglobine (anormale) ou des autres composants chimiques
contenus dans les hématies. Des anémies hémolytiques peuvent accompagner aussi diverses maladies
infectieuses (paludisme*, streptococcémies*), certaines intoxications (sulfamides) ou une brûlure grave.
D’autres anémies sont liées à un manque de fer : on les appelle “hypochromes” en raison de la diminution
de coloration (baisse du pigment rouge, c’est-à-dire de l’hémoglobine) des globules. Elles comportent
une diminution de la taille des globules (“microcytose”) et représentent les plus fréquentes des anémies,
en particulier chez la femme avant la cinquantaine. Les signes de carence en fer doivent être bien connus :
gerçures au coin des lèvres, cheveux secs et cassants, ongles rayés et fissurés, modification de la langue.
Les hémorragies digestives ou génitales répétées sont fréquemment en cause. La grossesse s’accompagne
assez souvent d’une anémie de ce type, d’où l’administration systématique de médicaments apportant
du fer durant la deuxième moitié de la grossesse*. Plus rares sont les anémies avec augmentation de la
taille des globules rouges (macrocytose) pratiquement toujours dues à une carence en vitamines (acide
folique ou vitamine B12). On appelle anémie “pernicieuse” (ou anémie de Biermer) le défaut
d’absorption de la vitamine B12. Cette maladie est due à une lésion gastrique qui entraîne la carence
vitaminique. Des troubles neurologiques (en particulier : troubles de l’équilibre) peuvent révéler la
maladie. Le traitement par injections de vitamine B12 est immédiatement efficace. D’autres anémies de
ce type peuvent s’observer, en particulier chez les alcooliques chroniques, chez des sujets dénutris
(opérés de l’estomac, vieillards sous-alimentés) ou au cours de certains traitements médicamenteux. Chez
l’enfant, il s’agit presque toujours d’une carence alimentaire. Les types et les causes des anèmies sont
donc très divers : la vitamine B12 n’en est pas le traitement universel. Toute anémie nécessite une
étude soigneuse et ne doit pas être traitée sans que son type et sa cause soient parfaitement établis.
Il serait donc inutile et même parfois dangereux de la négliger ou de la traiter soi-même par quelque
“fortifiant” plus ou moins riche en vitamine B12 et en fer. Et, il faut le redire encore c’est le taux
d’hémoglobine qui compte plus que le nombre des globules lui-même contrairement à une notion encore
trop répandue.

ANESTHÉSIE : Disparition de toutes les sensations, en particulier au niveau de la peau (tact, piqûre,
sensation de chaud et de froid, douleur). L’apparition d’une zone d’anesthésie (ou même d’une simple
diminution des sensations, appelée hypoesthésie) au niveau d’un membre ou d’un tronc peut être le
premier signe de diverses maladies du système nerveux et doit amener à consulter aussitôt un
médecin. On peut au moyen de médicaments réaliser temporairement une anesthésie très localisée, ou
régionale (exemple : rachianesthésie*) ou même générale : l’anesthésie s’accompagne alors d’une perte
de la conscience (exemple : anesthésie à l’éther, au chloroforme ou par injection intraveineuse de
certaines substances barbituriques* comme le thiopental, plus connu sous le nom de Pentothal et par son
utilisation comme “sérum de vérité”. L’anesthésie locale est utilisée soit pour des interventions
chirurgicales brèves et limitées (incision d’un panaris, chirurgie dentaire) soit, plus rarement, pour
calmer une névralgie. (Voir péridurale*).

ANÉVRISME : Dilatation d’une paroi artérielle ou cardiaque. L’anévrisme aortique est le plus connu,
avec deux origines : l’artériosclérose* et la syphilis*. Distendue, la paroi de l’aorte forme une poche puis
un véritable “sac” qui, par son volume va comprimer les organes voisins (trachée, œsophage). La rupture
est possible pouvant entraîner une mort subite. L’anévrisme syphilitique est la conséquence d’une syphilis
ancienne (20 ou 30 ans plus tôt), ignorée ou négligée. L’anévrisme lié à la sclérose artérielle est assez
fréquent. Une circonstance particulière, heureusement rare doit être connue : celle d’une lésion de l’aorte
suivant un accident de voiture (choc thoracique ou même simple décélération brusque) d’où la règle de
vérifier soigneusement l’état cardio-vasculaire de tout traumatisé thoracique aussitôt après l’accident et à
distance de celui-ci (radio/électrocardiogramme). Un anévrisme peut aussi siéger dans la paroi du cœur,
en particulier après un infarctus* du myocarde. Un anévrisme (ou fistule)* artério-veineux est une
communication anormale (malformation congénitale, ou blessure) entre une artère et une veine.

ANGINE : Inflammation aiguë de la bouche et de la gorge, atteignant en particulier les amygdales. Les
angines sont généralement d’origine infectieuse, bactérienne* (très particulièrement : le streptocoque*) ou
virale. Les deux agents infectieux sont parfois associés, le virus facilitant la multiplication bactérienne.
Le plus souvent la gorge est rouge, les amygdales gonflées, douloureuses (gênant l’alimentation) et des
dépôts blanchâtres y sont possibles. L’exemple le plus typique d’angine «rouge» est celui de la
scarlatine*, mais de très nombreuses maladies infectieuses (oreillons*, rubéole*, rougeole*, rhumatisme*
articulaire aigu) peuvent commencer par une angine : ce serait une grande erreur de négliger une
angine car elle peut annoncer une maladie bien plus grave, et, en particulier, des complications
rénales (néphrites*). Une angine particulièrement sévère est l’angine de Vincent, atteignant souvent les
adolescents : l’amygdale présente une ulcération recouverte d’un enduit jaunâtre. Dans tous ces cas c’est
le prélèvement de gorge qui permet d’identifier le germe responsable : bactérie ou virus. Des virus
peuvent être en cause : l’herpès* et le zona* donnent lieu à la présence de vésicules sur une seule
amygdale. La mononucléose* infectieuse peut également commencer par une angine, avec très forte
réaction ganglionnaire au cou. Le traitement antibiotique n’est décidé qu’en présence d’une bactérie. En
effet, si l’angine elle-même est généralement sans danger, ses suites (articulaires et rénales)
peuvent être redoutables. Il ne faut surtout pas faire une confiance illimitée aux antiseptiques*
locaux (pastilles, gargarismes, collutoires) qui sont en règle générale insuffisants à détruire les
bactéries et n’empêchent donc pas la poursuite de l’infection. L’opération des amygdales, exécutée
dans de bonnes conditions, ne comporte aucun risque, même chez l’enfant : elle est indiquée en cas
d’angines répétées afin de faire disparaître les foyers infectieux mal accessibles aux antibiotiques. Enfin,
toute angine doit s’accompagner d’une surveillance systématique des urines (recherche de la présence de
protéines, c’est-à-dire d’albumine) tant est grande la fréquence des complications rénales.

ANGINE DE POITRINE : Douleur brève (1 à 3 minutes) siégant au milieu de la poitrine et traduisant
une ischémie* passagère du muscle cardiaque. L’angine (ou “angor”) d’effort est la plus classique, liée à
la marche, à un effort ou même à une émotion. La douleur, à type de constriction, s’étend parfois au bras
gauche ou aux mâchoires. C’est souvent au début de la marche, surtout au sortir d’un repas, et en
particulier lors d’un effort avec agitation anxieuse (peur d’être en retard) que se produit la crise. Le rôle
des émotions est considérable : elles doivent être évitées au maximum. L’angine de poitrine peut aussi
se manifester lors d’un rapport sexuel, ou même par le simple fait de se glisser dans un lit froid le soir.
Dans la très grande majorité des cas, l’angine de poitrine est la conséquence d’une artériosclérose* : elle
est surtout fréquente chez l’homme, à partir de 50 ans. Les facteurs favorisants sont ceux de
l’athérosclérose : hypertension* artérielle, diabète*, excès de graisses dans le sang, obésité, tabagisme,
existence d’une hérédité particulière. L’évolution de l’angine de poitrine est très variable : elle peut sous
l’influence du traitement, se raréfier et même disparaître. Elle peut aussi persister et s’aggraver, avec
constitution d’un infarctus* du myocarde et risque de mort subite. La syphilis* peut donner lieu à des
crises d’angine de poitrine, de même que certaines affections cardiaques comme le rétrécissement
aortique*. Toute douleur thoracique survenue lors d’un effort doit donc conduire à un bilan
cardiaque sérieux : beaucoup de celles-ci ne sont pas de l’angine de poitrine mais il est toujours bon
de vérifier à cette occasion son état de santé.

ANGIOGRAPHIE : Examen radiologique d’un vaisseau après son opacification par un produit injecté.
On peut .ainsi radiographier les vaisseaux du crâne (angiographie cérébrale) et même tout le système
artériel (angiographie totale) afin d’observer, en particulier, l’aorte et les artères qui s’en détachent
(carotides, artères des membres supérieurs, des reins, du bassin, et des membres inférieurs). On dit aussi
“artériographie” lorsqu’il s’agit d’explorer le système artériel (injection du produit opacifiant dans une
artère telle la carotide à la base du cou ou l’artère fémorale au pli de l’aine), et “phlébographie”
lorsqu’on opacifie au contraire le système veineux.

ANGIOME : Malformation d’un vaisseau, généralement congénitale (“de naissance”). Les angiomes de
la peau sont les plus spectaculaires (“tache de vin”). On peut les traiter par divers procédés. Les
angiomes situés à l’intérieur d’un organe (en particulier : le cerveau) sont beaucoup plus graves : ils
peuvent donner lieu à de nombreux troubles et leur diagnostic nécessite des examens radiologiques
spéciaux (angiographie* cérébrale). L’existence de nombreux angiomes disséminés s’appelle
“angiomatose”.

ANGIOPATHIE : Maladie des vaisseaux (sanguins ou lymphatiques). Une artérite*, une phlébite*, une
lymphangite* sont des angiopathies.

ANGOISSE : En principe ce mot désigne les manifestations extérieures de l’anxiété, cette “peur sans
objet” c’est-à-dire sans raison qui atteint de si nombreux sujets. L’angoisse se traduit par des symptômes
très connus : palpitations, gêne respiratoire, gorge serrée, envie fréquente d’uriner, impression de froid
ou de chaud au niveau des extrémités. A un degré de plus, ces troubles vont simuler certaines maladies :
fausse angine de poitrine* avec impression de serrement dans la région du cœur, faux asthme avec
respiration difficile et “bloquée”, fausses pertes de connaissance avec impression de chute et de
vertiges* en même temps que le sujet ressent un dérobement des jambes, fausse fièvre avec transpiration
abondante et chaleur intérieure, etc. La névrose* d’angoisse se traduit par la survenue très fréquente de
tous ces symptômes, accentués parfois en crises aiguës (“raptus anxieux”) menant le sujet à la panique*,
avec une insomnie* d’endormissement et un sommeil peu profond qui l’épuisent. Ces malades sont des
inquiets permanents, toujours sur le qui-vive, et en profond désarroi car on a souvent tendance à se
moquer d’eux. L’anxiété peut aussi se manifester uniquement intérieurement : attente permanente d’un
danger imaginaire considéré comme imminent, et qui entraîne un désarroi devant l’impossibilité de
l’écarter. L’anxiété “rentrée”, c’est-à-dire sans manifestations extérieures d’angoisse n’est pas la plus
bénigne bien au contraire, elle nécessite un traitement au même titre que l’agitation des angoissés.

ANION : Ion chargé négativement (voir ionogramme*). Ce sont les acides (bicarbonates, chlorures,
phosphates, sulfates et acides organiques) présents dans le plasma, pour un total évalué à 153
milliéquivalents* par litre.

ANOREXIE : Perte de l’appétit. Symptôme toujours important, qu’il traduise une maladie du tube
digestif (atteinte hépatique) générale (infection, cancer) ou, plus fréquemment, une dépression.
L’anorexie mentale est observée entre 15 et 20 ans chez certaines jeunes filles qui refusent tout aliment
et se mettent à vomir, d’où un amaigrissement rapide. Il s’agit souvent d’un chantage affectif dirigé contre
un milieu familial manquant d’autorité. Ce “refuge dans la maladie” peut être aussi rencontré chez de plus
jeunes enfants à titre de manifestation d’agressivité envers les parents. L’isolement du milieu familial
peut être nécessaire, et doit être accepté par les parents afin d’éviter des troubles plus graves et,
surtout, le retour de tels incidents qui doivent être pris au sérieux, plus encore par l’enfant que par
l’entourage. Il existe un certain nombre de médicaments qui stimulent l’appétit, à utiliser sous contrôle
médical. Il existe aussi, malheureusement, des médicaments dits “anorexigènes” destinés à réduire
l’appétit. La plupart sont des psychotoniques* plus ou moins dérivés des célèbres amphétamines,
autrement dit des médicaments “dopants” dangereux par la stimulation nerveuse qu’ils provoquent (qui
accroît, en particulier, l’anxiété et les troubles du sommeil) et la dépression qui fait très souvent suite à
leur arrêt. Ces médicaments ne doivent jamais être prescrits à des sujets nerveux et ils ne sauraient
remplacer un régime alimentaire étudié et accepté (décidé) par le sujet.

ANTHRAX : Petit abcès formé par la réunion de plusieurs furoncles* : un anthrax concerne donc
plusieurs poils. Le germe responsable est très souvent le staphylocoque*, bactérie fréquente des
infections de la peau. Le diabète* favorise la survenue d’infections répétées, et en particulier d’anthrax
survenant très souvent au cou (racine des cheveux). La désinfection locale soigneuse (sans manipulation
brutale pour évacuer l’abcès!) et les antibiotiques enrayent rapidement un anthrax : négligé il peut
devenir le point de départ d’une infection généralisée (septicémie*) mettant la vie en danger.

ANTIAGRÉGANTS : Médicaments qui empêchent l’agglutination des plaquettes* et protègent de
l’obstruction d’une artère ou d’une veine. Ils sont donc très utilisés chez tous les sujets menacés de tels
accidents : opérés, cardiaques (suites d’infarctus*), porteurs de varices* (menaces de phlébites*). Le
plus banal est l’aspirine : 160 à 300 mg suffisent pour protéger durant 24 heures. Beaucoup d’anti-
inflammatoires* ont la même propriété.

ANTIBIOTIQUE : Substance chimique capable de détruire ou d’enrayer la multiplication de divers
microbes*, particulièrement les bactéries*. Ces substances chimiques sont souvent issues de certains
champignons (telle la pénicilline) mais d’autres sont entièrement synthétisées. La découverte du premier
d’entre eux, la pénicilline est un bon exemple de ce que peut entraîner une mauvaise coordination entre
recherche et médecine. Les effets de ce champignon furent signalés pour la première fois par un français,
Duchesne, en 1897. Un anglais, Fleming, redécouvrit fortuitement en 1928 que beaucoup de bactéries
étaient détruites par cette même souche de champignon. Mais en l’absence de toute motivation
personnelle (“on ne trouve que ce qu’on cherche”) ces deux observations demeurèrent sans aucune
retombée pratique jusqu’à la deuxième guerre mondiale où deux médecins, Chain et Florey (qui, eux,
recherchaient des substances chimiques bloquant le développement des bactéries) eurent l’idée de
l’utiliser. Ainsi furent perdus un demi siècle, et combien de vies humaines ? Un antibiotique agit en règle
générale sur certaines catégories de bactéries seulement : il n’y a pas d’antibiotique “passe-partout”.
Beaucoup de bactéries apprennent à se défendre contre les antibiotiques : elles deviennent donc
résistantes, d’où la nécessité de découvrir sans cesse de nouveaux antibiotiques pour enrayer les
maladies bactériennes. En principe on doit isoler (par un prélèvement) la bactérie et la mettre au contact
de divers antibiotiques “antibiogramme” pour déceler lequel de ceux-ci est le plus actif : utiliser ceux
ci “à l’aveugle” comporte des risques. Beaucoup d’antibiotiques peuvent être absorbés par la bouche,
en général au moyen de trois prises quotidiennes. Certains ne sont actifs que sous forme d’injection par
voie générale (intramusculaire) ou locale. La plupart sont éliminés par le rein, et doivent donc être
prescrits prudemment s’il existe une maladie rénale. Des accidents allergiques* peuvent être observés, en
particulier avec la pénicilline. Il existe actuellement environ 90 antibiotiques différents : des maladies
comme la tuberculose* la plupart des septicémies*, les méningites bactériennes, les infections intestinales
(typhoïde*) ou digestives (dysenterie*) ont ainsi régressé considérablement et même parfois pratiquement
disparu. Les mycoses* sont également sensibles à certains antibiotiques. Employer judicieusement les
antibiotiques veut dire les épargner et ne pas les utiliser à tort et à travers, en particulier au cours de
maladies virales communes (la grippe par exemple) où ils n’ont aucune action : on ne dispose en
effet d’aucun antibiotique réellement actif contre les virus, à de très rares exceptions. On ne doit
jamais prendre un antibiotique sans avis médical : certains d’entre eux demandent une surveillance
médicale constante et leur absorption sans examens préalables peut conduire à des accidents très graves.
Les antibiotiques représentent environ 11% des dépenses en médicaments (10 milliards de francs en
1970) soit une place très importante au sein du budget de la santé : les gaspiller est aussi augmenter vos
impôts tôt ou tard.

ANTICOAGULANTS : un certain nombre de médicaments retardent la coagulation du sang. Ils
empêchent donc la formation de caillots (thromboses*) pouvant obstruer une artère surtout si celle-ci est
déjà le siège de lésions : c’est, en particulier, le cas de l’artériosclérose*, et c’est la raison pour laquelle
les anticoagulants sont assez souvent prescrits chez les sujets ayant eu un infarctus* du myocarde. Mais
leur emploi nécessite un certain nombre de précautions, en particulier la surveillance de la coagulation,
afin de ne pas risquer un accident hémorragique Tout malade soumis à ce traitement doit être attentif à
tous les petits incidents qui peuvent annoncer un trouble excessif de la coagulation : apparition
d’ecchymoses* “bleus” pour des chocs minimes, saignement des gencives lors du brossage des dents,
saignement de nez (épistaxis*) voire apparition de sang dans les urines (hématurie*). Si un de ces
saignements survient, téléphonez à votre médecin avant de continuer à prendre le médicament
anticoagulant. Un certain nombre de médicaments ne doivent pas être pris si l’on est soumis à un
traitement anticoagulant : aspirine*, cortisone et dérivés, certains antibiotiques, les anti-rhumatismaux.
On doit éviter aussi toute injection intramusculaire toute infiltration, et, à plus forte raison, tout
acte chirurgical même minime telle une extraction dentaire : il faut toujours avertir votre dentiste
avant qu’il effectue la moindre manœuvre sur une dent.
Enfin, cela est évident, tout malade sous anticoagulant doit éviter toute activité comportant un risque
de traumatisme même léger : un accident automobile mineur peut avoir des conséquences dramatiques
chez un malade dont le sang coagule mal. La pratique des sports doit être également très prudente. (Voir :
aspirine*, héparine*, prothrombine*).

ANTICORPS : Protéine* ayant la propriété de réagir vis-à-vis d’un antigène*. On appelle
“immunoglobulines” (ou gammaglobulines*) ces protéines, soit en abrégé “Ig”. Trois types principaux
existent, appelés A (“lgA”) M (“IgM”) et G (“lgG”). Ces protéines ont été isolées par les chercheurs à
partir de sang humain provenant de donneurs : elles peuvent être injectées dans certains cas où l’on désire
renforcer les défenses de l’organisme. Les anticorps sont fabriqués par certains globules blancs : les
lymphocytes*. Deux autres types d’immunoglobulines sont connus, appelés “D” et “E” : cette dernière est
celle qui intervient dans toutes les manifestations dites “allergiques”*. L’enfant, à sa naissance est protégé
quelque temps par les anticorps de sa mère mais il existe une période critique (entre le 2e et 5e mois de
la vie) où sa production est très faible et où le nouveau-né est donc mal protégé contre les microbes. On
utilise beaucoup le dosage des anticorps pour le diagnostic de certaines maladies bactériennes, virales,
ou parasitaires : un taux élevé d’anticorps signifie généralement que le malade vient d’être atteint (ou
même est atteint, en ce moment) par le microbe Dans certaines maladies (dites “autoimmunes”*)
l’organisme se met à fabriquer des anticorps dirigés contre ses propres organes (auto-anticorps), se
détruisant ainsi lui-même.

ANTIDÉPRESSEUR : Médicament psychotrope* actif contre les états dépressifs. Le premier
antidépresseur fut découvert en 1957, fortuitement : depuis cette date une bonne trentaine
d’antidépresseurs ont été commercialisés, mais en fait une dizaine seulement sont très actifs. Ils
représentent l’une des acquisitions les plus remarquables de ces 20 dernières années à bien des points de
vue. Tout d’abord ils ont considérablement diminué la durée de la plupart des états dépressifs les plus
courants (dépressions dites réactionnelles) et évité d’innombrables hospitalisations, tout comme le
recours à des traitements plus brutaux (électrochocs, autrefois couramment pratiqués) et aussi empêché de
nombreux suicides*. On leur reproche volontiers de n’agir que sur le symptôme et non la cause : c’est
déjà un résultat, totalement inespéré pour ceux qui ont commencé leur médecine il y a plus de 20 ans. Ils
ont, en outre, bien d’autres actions, en particulier sur le sommeil* dont ils rétablissent certains cycles
indispensables au système nerveux. Enfin, de très nombreux troubles “psychosomatiques*” sont améliorés
par leur emploi, de même que certaines douleurs névralgiques. Leur utilisation dans diverses maladies du
système nerveux (en particulier : Parkinson*) est également classique. Un traitement antidépresseur
doit toujours être suivi et contrôlé (en particulier : les modifications de la pression artérielle) par un
médecin. Le mélange de divers antidépresseurs ou leur association à certains autres médicaments
peut être très dangereux : ici aussi ne vous soignez pas vous-même ou sur le conseil d’une amie
même bien intentionnée..

ANTIFONGIQUE : Médicament luttant contre les champignons (les mycoses*). Certains sont à usage
externe (en applications locales) et d’autres sont des antibiotiques* spéciaux qu’on absorbe.

ANTIGÈNE : Substance chimique pouvant provoquer la formation d’anticorps*. Chaque antigène
détermine donc la production d’un anticorps spécifique c’est-à-dire particulier à cet antigène. La plupart
des microbes (bactéries, virus, parasites) ont un ou plusieurs antigènes qui vont amener la synthèse
d’anticorps destinés à les combattre : c’est le principe de l’immunisation. Un vaccin est destiné à
produire de tels anticorps à partir de microbes atténués (non agressifs) ou même tués : les globules blancs
de l’organisme rencontrent les antigènes du vaccin et “apprennent” ainsi (ils sont dotés d’une mémoire) à
lutter contre le microbe en fabriquant les anticorps destinés à le neutraliser. Un sérum (par exemple : le
sérum antitétanique) contient des anticorps (fabriqués par un animal ou un sujet sain) immédiatement
disponibles pour lutter contre le microbe alors que l’effet d’une vaccination demande toujours quelque
temps pour se manifester. De très nombreuses substances chimiques sont des antigènes : produits animaux
ou végétaux, médicaments, cosmétiques ou produits industriels. Ils peuvent être à l’origine d’une
production anormale et excessive d’anticorps* (en particulier : lgE) lorsqu’ils provoquent des réactions
allergiques*.

ANTIHISTAMINIQUE : Médicament destiné à combattre les effets de l’histamine*, substance rendue
responsable de la plupart des accidents allergiques*. Les antihistaminiques diminuent donc les réactions
circulatoires (œdème, urticaire)* et respiratoires (asthme*, rhume des foins) d’origine allergique. Ils ont
souvent un effet sédatif : ils étaient très utilisés dans cette indication avant la découverte des
tranquillisants*. On continue à les prescrire dans le mal des voyages et pour empêcher les
vomissements*.

ANTI-INFLAMMATOIRE : Médicament destiné à lutter contre l’inflammation*. Le plus classique est
l’aspirine*. Les corticoïdes* sont parmi les plus puissants, mais leurs effets secondaires peuvent être
dangereux, surtout à long terme. Plus récemment, on a synthétisé des anti-inflammatoires encore plus
puissants, utilisés essentiellement dans certaines maladies rhumatismales. Si leur résultat est
spectaculaire sur les douleurs, il faut savoir qu’ils peuvent aussi faire courir de réels dangers aux
malades, notamment au plan digestif (risque d’ulcère gastrique, avec perforations et hémorragies) ce qui
amène à une grande prudence dans leur usage, qui doit demeurer très contrôlé par un médecin : la plupart
sont aussi anti-agrégants,ce qui contre-indique la prise simultanée d’aspirine.

ANTIMITOTIQUE : Médicament s’opposant à la multiplication des cellules (voir Mitose*).

ANTIPYRÉTIQUE : Médicament destiné à lutter contre la fièvre* (on dit aussi “fébrifuge”). Les
antipyrétiques les plus connus sont l’aspirine et la quinine.

ANTISEPTIQUE : Substance chimique destinée à limiter la croissance bactérienne (“bactériostatique”)
ou à détruire les bactéries (“bactéricide”) à usage interne ou externe. Les antiseptiques à usage externe
les plus connus sont : l’alcool, l’eau oxygénée, les dérivés du mercure (dont le nom commence
généralement par Mer) l’eau de Javel, l’iode (teinture ou alcool iodé) et de nombreux agents “moussants”
(appelés aussi “détergents* cationiques”) qui entrent dans la composition de solutions classiques (par
exemple : avec un dérivé mercuriel). Les antiseptiques à usage interne sont des solutions destinées à
désinfecter les voies aériennes supérieures (pulvérisations, pastilles pour la gorge), les voies digestives
(sulfamides qui ne sont pas absorbés mais désinfectent le tube digestif) ou les voies urinaires (substances
éliminées par les urines). Le savon de Marseille est un antiseptique très efficace, détruisant un grand
nombre de germes et même certains virus. L’alcool iodé est le plus classique des antiseptiques : l’iode
est parfaitement absorbée par la peau et possède un haut pouvoir bactéricide : c’est donc l’antiseptique
de première urgence à avoir toujours sous la main pour la désinfection des petites plaies courantes.

ANURIE : Arrêt, temporaire ou définitif, de la sécrétion urinaire. Ce terme désigne en fait toute
production d’urine inférieure à 100 ml par 24 heures (voir Oligurie*).

ANUS : Terminaison du tube digestif à la peau, dans le sillon interfessier. L’anus peut être le siège de
nombreuses maladies, les plus fréquentes et les plus banales étant les hémorroïdes* et les fissures* :
celles-ci sont des ulcérations douloureuses, souvent associées aux précédentes. Mais des tumeurs
malignes peuvent aussi se développer à cet endroit, d’où la règle de consulter aussitôt un médecin en
présence du moindre saignement ou d’une sensation anormale (faux besoin, contractions anormales)
d’apparition récente. On appelle “anus artificiel” la mise à la peau du colon, après une intervention
chirurgicale, afin de permettre l’évacuation des matières. L’anuscopie est l’examen du canal anal au
moyen d’un appareil optique introduit par l’anus. Enfin, l’anus peut être le siège d’un prurit* pouvant
révéler un diabète* une mycose* ou une oxyurose*.

AORTE : Principale artère de l’organisme, allant du ventricule gauche du cœur à l’abdomen. A partir du
cœur, elle se déroule dans le thorax (“crosse aortique” bien visible à la radioscopie), distribue au
passage les artères de la tête et des membres supérieurs, puis celles du thorax et de l’abdomen avant de
se diviser en deux artères qui vont gagner les membres inférieurs. Le ventricule gauche communique avec
l’aorte par l’orifice aortique : cet orifice peut être rétréci au cours de certaines maladies (“rétrécissement
aortique”) ou au contraire mal fermé (“insuffisance aortique”), toutes maladies qui retentissent sur le
ventricule gauche du cœur en l’obligeant à un travail supplémentaire, d’où une insuffisance* ventriculaire
gauche se constituant peu à peu. L’aorte peut être aussi le siège de malformations congénitales (de
naissance) qui sont maintenant parfois opérables (tout comme les maladies de l’orifice aortique) par des
équipes chirurgicales hautement spécialisées. Une aortite est une lésion inflammatoire de l’aorte : la
syphilis* en est la principale cause.

APATHIE : Chute du tonus affectif entraînant une indifférence et une inertie physique Elle peut exister
très tôt (les enfants “mous”) ou être liée à un déficit endocrinien (hypothyroïdie*) ou à une maladie du
système nerveux : suites d’une commotion* cérébrale, hypertension* intracrânienne, démence*.

APHASIE : Trouble du langage soit par difficulté d’articulation (trouble moteur) soit par difficulté de
compréhension : perte du sens des mots rendant la compréhension du langage d’autrui impossible et
empêchant le malade de désigner un objet par son nom, d’où l’utilisation d’un jargon avec erreurs dans la
construction des phrases. Les lésions sont situées dans l’hémisphère dominant* (gauche, chez le droitier)
soit au niveau du lobe frontal* (trouble moteur), soit au niveau de la jonction pariétotemporale* (trouble
du langage lui-même).

APHONIE : Etre sans voix (aphone). Tous les degrés existent depuis la voix “cassée” jusqu’à l’aphonie
totale où le malade est incapable d’émettre le moindre son. L’aphonie relève le plus souvent d’une
laryngite* aiguë infectieuse, succédant en règle générale à une rhino-pharyngite* ou à une angine*. Plus
rarement, il peut s’agir d’un trouble neurologique, en particulier au cours de lésions du bulbe* (partie
inférieure du tronc* cérébral). Des aphonies hystériques* sont bien connues, en particulier chez
l’adolescent. Toute modification du timbre de la voix, tout enrouement chronique doivent faire
consulter un médecin et examiner le larynx, en particulier s’il s’agit d’un grand fumeur : le cancer
du larynx est, chez eux, particulièrement fréquent.

APHTE : Lésion de la muqueuse buccale d’aspect blanc-jaune avec un liséré rose, douloureuse mais en
règle passagère Les aphtes apparaissent souvent en même temps qu’une mauvaise hygiène bucco-
dentaire ou à l’occasion de troubles digestifs. Des aphtes récidivants peuvent être le signe d’une
mauvaise nutrition, en particulier d’un manque de vitamines* B et C. Il ne faut pas confondre aphtes et
fièvre aphteuse (maladie des bovidés et des porcs) quoique celle-ci puisse être (rarement) observée chez
l’homme après ingestion de lait cru provenant d’animaux malades.

APLASIE : Arrêt du développement de cellules ou d’un organe. On parle ainsi d’aplasie rénale (reins
trop petits), d’achondroplasie (nanisme par non développement des points de croissance des os) et
d’aplasie médullaire lorsque la moelle* osseuse cesse de fabriquer les cellules du sang. Cette dernière
affection peut survenir après irradiation accidentelle (corps radioactifs, rayons X) ou réaction anormale à
un médicament. Dès les premiers signes (anémie*, infections répétées) le malade doit être mis sous
surveillance constante car le traitement est une urgence.

APOLIPOPROTÉINE : Protéines* associées au cholestérol. On dose souvent A1 (associée au “bon”
cholestérol) et B (associée au cholestérol pouvant favoriser l’artériosclérose*) et le rapport entre ces
deux protéines est indicatif du risque cardio-vasculaire.

APPENDICITE : Inflammation de l’appendice, petit organe situé au niveau du gros intestin, à droite,
dans la partie située en dessous de l’ombilic, juste au-dessus du pli de l’aine appelée “point de Mac
Burney”. La crise d’appendicite est annoncée par des nausées puis des vomissements* et une douleur
siégeant dans la région de l’appendice. Devant toute douleur de cette zone (avec ou sans fièvre
légère) on doit appeler un médecin d’urgence : l’appendice peut se perforer, amenant alors une
péritonite* et mettant en danger la vie du malade. Chez les enfants la douleur peut être difficile à faire
préciser, et chez les vieillards une occlusion* intestinale est fréquente Une appendicite opérée rapidement
est la plus bénigne des interventions chirurgicales sur l’abdomen : négligée elle peut encore tuer de nos
jours.

APPÉTIT : Envie de manger un aliment précis. Il existe des appétits sélectifs pour le chocolat (qui
contient des substances stimulant l’activité cérébrale) et les sucres : les déprimés sont souvent de gros
consommateurs de boissons sucrées (en dehors des repas) d’où une obésité entretenue par une véritable
dépendance* glucidique.

APRAGMATISME : Absence d’activité. Ce terme est utilisé pour désigner l’inactivité totale observée
au cours de certains états schizophréniques* : c’est un des meilleurs signes de la démence* précoce. On
parle aussi d’apragmatisme sexuel (absence de toute activité sexuelle) trouble qui est plus souvent signe
de névrose que manifestation mystique.

APRAXIE : Perte des gestes normaux, chez un sujet n’ayant ailleurs aucune paralysie ou trouble
neurologique l’empêchant de les effectuer correctement : tout se passe comme si le malade avait “oublié”
les gestes les plus courants (habillage, soins de propreté, ouverture d’une porte ou d’une fenêtre, etc.).
Parfois, le malade ne sait plus utiliser les objets les plus courants, et même dessiner correctement des
figures simples (cube, carré, triangle). Les lésions siègent le plus souvent dans la région pariétale* du
cerveau.

APYREXIE : Veut dire absence de fièvre*. Le terme d’apyrétique est généralement utilisé pour désigner
un malade précédemment fébrile qui retrouve une température normale.

ARACHNOÏDE : Feuillet des méninges* sous lequel circule le liquide céphalo-rachidien*, et qui
délimite, avec la pie-mère, un espace (espace sous-arachnoïdien) où circulent de nombreux vaisseaux qui
gagnent le cerveau. Ces vaisseaux peuvent être le siège d’hémorragies : cette hémorragie méningée est
souvent appelée “sous-arachnoïdienne”.

ARRIÉRATION : Arrêt ou insuffisance du développement dans le domaine intellectuel (arriération
mentale) ou affectif (arriération affective). Le développement intellectuel est, en principe, acquis à l’âge
de 15 ans : il est évalué sur les tests de niveau. Un âge mental de 13 ans est considéré comme une
possibilité de discernement sur le plan juridique. L’arriération mentale est surtout dépistée en milieu
scolaire. On oppose les arriérés légers (éducables) appelés aussi “débiles* mentaux” et les arriérés
profonds, appelés imbéciles ou idiots (âge mental de 2 ou 3 ans). Un retard du développement physique
est parfois associé (“retard psychomoteur”). Les causes d’arriération mentale sont très nombreuses :
troubles du développement du fœtus, malformations des artères du système nerveux, maladies
biochimiques perturbant la formation des centres nerveux, déficits endocriniens, maladies virales durant
la grossesse (rubéole*) ou néonatales, enfin maladies du développement de cause inconnue comme le
mongolisme*. On retrouve aussi parfois la notion d’un accouchement difficile ayant nécessité une
réanimation avec épisode asphyxique néonatal, ou une intoxication (alcool ou drogues diverses) chez l’un
des parents, la mère surtout. Mais souvent on ne trouve aucune cause précise et le problème est d’évaluer
la possibilité de tels drames si la famille désire d’autres enfants. Celle-ci doit donc accepter tous les
examens jugés nécessaires par le médecin : c’est grâce à de telles recherches qu’on peut
maintenant éviter certains accidents, tels ceux liés par exemple à une incompatibilité sanguine (facteur
Rhésus*).

ARTÉRIOSCLÉROSE : La très grande majorité des obstructions (thromboses*) artérielles est due à
l’artériosclérose, c’est-à-dire à une lésion (athérome) de la paroi des artères. On utilise souvent le terme
très large d’artériosclérose pour désigner toutes les atteintes des artères, atteintes différant selon le type
de lésions et la dimension des artères atteintes. La lésion essentielle, “l’athérome”, est de nature encore
mal connue : elle comporte des modifications des tissus (cellules musculaires des parois et composition
chimique) ainsi que des dépôts de graisses (cholestérol*, surtout) réalisant des plaques où se fixe parfois
du calcium, d’où l’induration des artères et leur obstruction fréquente. Ainsi se réalise un trouble de
l’irrigation (ischémie*) qui peut avoir des conséquences très graves s’il s’agit d’organes comme le
cerveau ou le cœur lui-même. L’obstruction artérielle est alors la cause d’infarctus* qui peuvent être
mortels; près de la moitié des décès sont la conséquence de ces troubles ischémiques, dans les pays
industrialisés en tout cas. Les facteurs favorisant ces lésions sont bien connus : hypertension* artérielle,
augmentation des graisses du sang (cholestérol, en particulier), tabac (cigarettes avec inhalation de la
fumée surtout) diabète*, excès de poids*, excès d’acide urique dans le sang, sèdentarité, hérédité enfin.
L’artériosclérose frappe plus certaines familles que d’autres. Ceci revient à dire qu’ici encore c’est la
prévention qui est la seule réellement active : dépister un ou plusieurs de ces facteurs favorisants et
les traiter est ce que peut faire votre médecin si vous le consultez à temps.

ARTÉRITE : Maladie (en principe inflammatoire) des parois artérielles. Ce terme est utilisé, en fait,
pour designer toutes les maladies des artères : le terme d’artériopathie serait plus exact. La localisation
aux artères des membres inférieurs est particulièrement fréquente, pratiquement toujours liée à
l’artériosclérose* (favorisée par un diabète, une hypertension artérielle, une hyperlipémie*, l’usage du
tabac) et observée surtout chez l’homme (90% des cas). La diminution de la circulation artérielle
(oblitération progressive de l’artère) se traduit par l’apparition, à l’effort, de douleurs à type de crampes,
le plus souvent aux mollets. Les douleurs peuvent aussi survenir durant la nuit lorsque les lésions sont
plus importantes : il n’est pas rare alors, de voir apparaître des troubles musculaires (diminution de
volume : amyotrophie*) et cutanés (peau froide, mince, sèche avec survenue fréquente de petite plaies
lentes à cicatriser). Dès ces premiers troubles, un traitement médical et des mesures hygiéno-diététiques
(suppression du tabac, régime alimentaire si nécessaire) doivent être prises pour éviter l’extension de la
maladie. Chez un sujet atteint d’artérite, la moindre plaie doit être l’objet de soins attentifs et
minutieux : elle peut être le début d’un ulcère* de jambe, de cicatrisation interminable. On doit donc
éviter au maximum les irritations dues à des chaussures mal adaptées, et toute blessure au cours des
soins de propreté (taille des ongles, en particulier).

ARTHRITE : Atteinte inflammatoire* d’une articulation. On distingue :
• des arthrites inflammatoires de cause inconnue (comme la polyarthrite* rhumatoïde ou la
spondylarthrite* ankylosante);
• des arthrites infectieuses (atteinte microbienne des articulations), soit en raison d’une infection située au
voisinage de l’articulation, soit au cours d’une infection généralisée (septicémie*), soit par
l’intermédiaire d’une toxine* bactérienne (exemple : rhumatisme* articulaire aigu). On appelle
“arthralgie” la douleur siégeant au niveau d’une articulation.

ARTHROGRAPHIE : Procèdé radiographique permettant de visualiser une articulation au moyen de
gaz ou d’un produit opaque aux rayons X.

ARTHROSE : Maladie dite “dégénérative” (c’est-à-dire : de cause inconnue) d’une ou plusieurs
articulations évoluant de façon chronique (sur des années) avec un mélange de destruction (ostéoporose*)
et de constructions (ostéophytes) osseuses, aboutissant à invalider l’articulation plus ou moins vite et plus
ou moins gravement. L’allure générale des arthroses est donc très différente de celle des arthrites* qui
évoluent le plus souvent par poussées fébriles et douloureuses. Ici la maladie est un handicap progressif,
gênant de plus en plus les mouvements du malade et évoluant de façon souvent désespérément
irréversible. Les sièges les plus fréquents sont : la colonne vertébrale (cervicarthrose*, au cou, ou
lombarthrose : source de sciatique), la hanche (coxarthrose*), le genou (gonarthrose). La “maladie
arthrosique” comme l’appellent souvent les médecins est probablement un mode de vieillissement
précoce des articulations. Le traitement médical n’est souvent qu’un palliatif et le recours à la chirurgie
(par exemple: pour une coxarthrose) peut être nécessaire dans certains cas.

ARYTHMIE : On parle d’arythmie lorsque le rythme cardiaque devient irrégulier. Ceci peut être décelé
en prenant le pouls mais, surtout, en auscultant le cœur. L’arythmie peut être épisodique et passagère, telle
celle des sujets nerveux qui ont souvent “un battement qui rate” et s’en inquiètent fort. Normalement
d’ailleurs le cœur bat plus vite lorsque nous remplissons nos poumons, et plus lentement lorsque nous les
vidons. L’arythmie peut être permanente (“complète”) avec fréquemment accélération des battements
cardiaques (“tachyarythmie”) liée parfois à une contraction anarchique des oreillettes du cœur
(“fibrillation* auriculaire”). Ces troubles arythmiques sont généralement la conséquence d’une maladie
cardiaque ancienne (en particulier : de l’orifice mitral situé entre oreillette et ventricule gauches). Ils
peuvent aussi se rencontrer chez des sujets dont la thyroïde a un fonctionnement excessif (thyrotoxicose*).
Les troubles du rythme cardiaque doivent toujours conduire à un examen clinique et électrique
(électrocardiogramme*) car outre la fatigue du muscle cardiaque qu’ils provoquent, ils peuvent favoriser
la survenue d’embolies artérielles, en particulier, vers le cerveau. Les troubles du rythme peuvent aussi
compliquer un infarctus du myocarde* : dans certains cas, ils en constituent même le premier signe.

ASCITE : Présence de liquide dans la cavité abdominale plus exactement entre les deux feuillets du
péritoine* (celui qui est en arrière des muscles de la paroi abdominale et celui qui recouvre les organes
digestifs). L’ascite se traduit donc par une augmentation du volume du ventre, dont le contenu liquidien est
facilement décelé au palper de la paroi. Les causes des ascites sont nombreuses : cirrhose* du foie,
tuberculose*, cancers des organes digestifs ou génitaux.

ASEPSIE : Prévention des infections microbiennes au moyen de mesures d’hygiène et de procédés
physiques ou chimiques. La stérilisation des instruments de chirurgie est la plus connue des mesures
d’asepsie. Le nettoyage de toute plaie, même minime est une mesure d’asepsie très importante. Les
soins de propreté corporelle en particulier le lavage des mains avant la prise de nourriture, sont
également des mesures préventives évidentes.

ASPHYXIE : Gêne respiratoire aiguë avec impossibilité d’oxygénation normale du sang et stockage du
gaz carbonique (CO2) normalement éliminé par l’air rejeté. L’asphyxie peut résulter d’une obstruction
des voies respiratoires (noyade*, corps étranger), d’une déficience des muscles respiratoires (maladie du
système nerveux) ou d’une anomalie de l’air respiré : défaut d’oxygène (par exemple en altitude) ou
présence d’un gaz toxique, comme l’oxyde de carbone contenu dans le gaz de ville. L’asphyxie
s’accompagne d’un bleuissement de la peau (cyanose*) très net au niveau des ongles et des lèvres au
début du trouble puis étendu à tout le revêtement cutané. Le manque d’oxygène entraîne aussi un
ralentissement des activités cérébrales avec tendance à l’assoupissement et à l’inattention, malaise bien
connu des alpinistes. La cause la plus fréquente est, dans la vie courante, le corps étranger passé dans la
trachée. Chez l’enfant, le fait n’est pas rare en particulier par bille, bonbon et, assez souvent, cacahuète.
Les symptômes d’asphyxie sont parfois dramatiques, imposant l’ouverture de la trachée «trachéotomie»
d’urgence par un médecin. Il ne faut donc pas laisser à la portée des jeunes enfants des cacahuètes ou
des aliments ronds et suffisamment petits pour passer dans la trachée. De même : tout jouet
comportant des billes ou petits objets en caoutchouc susceptibles d’être inhalés. En urgence : comprimer
brusquement le thorax pour tenter d’expulser le corps étranger ,et appeler le SAMU.

ASPIRINE : Acide acétylsalicylique. Remarquable médicament contre la fièvre (antipyrétique*) la
douleur (analgésique*) et l’inflammation*. L’aspirine est également utilisée pour lutter contre la formation
possible de thromboses*, cardiaques ou cérébrales en particulier. Cependant, il faut savoir qu’il existe
des allergies possibles (surtout chez les asthmatiques) et qu’il existe des contre-indications à son emploi
:
- ulcère à l’estomac,
- troubles de la coagulation du sang ou traitements anticoagulants,
- certains traitements du diabète.
L’abus d’aspirine peut être dangereux pour le fœtus chez la femme enceinte. De toute façon, il est
recommandé de ne jamais prendre plus d’un gramme (2 comprimés à 0,50g) à la fois. Certaines aspirines
composées contiennent aussi de la vitamine C (acide ascorbique) car utilisées contre la grippe : leur
usage doit être évité le soir en raison du risque d’insomnie. Enfin il vient d’être établi qu’une dose très
faible (160 à 300 mg) d’aspirine absorbée chaque matin protège durant les 24 heures suivantes du risque
de thrombose. Cette mesure très simple semble particulièrement indiquée chez tous ceux qui sont menacés
(antécédents d’artérite* ou d’infarctus*) d’obstruction artérielle.

ASTHÉNIE : Littéralement “manque de force” sans cause physique apparente - à la différence de la
fatigue qui apparaît normalement après un effort physique ou intellectuel prolongé. L’asthénie peut être
uniquement physique (dès le réveil) mais elle est très souvent également “psychique”, marquant alors un
état dépressif avec troubles du sommeil. Si l’asthénie peut être essentiellement psychique (voir
Psychasthénie*) elle peut aussi relever de maladies organiques : hypotension* artérielle*, insuffisance
corticosurrènale* ou thyroïdienne*, maladie générale affaiblissant l’organisme (anémie*, infection,
cancer). Toute asthénie persistante doit faire l’objet d’un examen médical complet.

ASTHME : Gêne respiratoire due à une diminution du calibre des bronches. Ce spasme bronchique
amène donc une sensation d’étouffement avec gêne respiratoire (“dyspnée”*) importante. La crise de
suffocation survient le plus souvent dans les premières heures de la nuit, avec quintes de toux plus ou
moins violentes : elle dure habituellement 15 à 30 minutes mais peut se prolonger jusqu’à une heure. Les
causes déclenchantes sont très souvent allergiques* : sensibilisation aux poussières, aux pollens, aux
plumes, à certains aliments (lait, œufs, crustacés surtout) ou à certains médicaments (aspirine, en
particulier, mais aussi pénicilline). Chez certaines jeunes femmes, les crises ne se manifestent que la 4e
semaine du cycle, juste avant les règles, et elles disparaissent à la ménopause. Des facteurs
psychologiques (émotion, contrariétés) interviennent souvent dans le déclenchement des crises, comme
dans toutes les manifestations allergiques. L’asthme peut disparaître spontanément : non traité, il peut se
compliquer progressivement d’insuffisance respiratoire*, d’infections bronchiques et pulmonaires, et,
surtout, fatiguer le cœur (le ventricule* droit assure, par sa contraction, la circulation du sang dans les
poumons) donc entraîner une insuffisance cardiaque* appelée “cœur pulmonaire”. Le traitement de
l’asthme est affaire de cas individuels : il est important de signaler à votre médecin les circonstances
précises qui déclenchent les crises d’asthme puisqu’il pourra ainsi essayer de vous désensibiliser aux
allergies responsables. Certains médicaments souvent présentés en “bombes” vaporisantes (appelés
“sympathomimétiques” car ils stimulent le système nerveux* sympathique) ont une action spectaculaire
sur la crise d’asthme, mais leurs effets secondaires peuvent être redoutables en raison des réactions
cardiocirculatoires (accélération du cœur et élévation de la pression artérielle) et psychologiques
(accoutumance*, puis dépendance*) qu’ils peuvent entraîner. La cortisone* et ses dérivés ne doivent être
utilisés que sous strict contrôle médical, de même que les traitements antibiotiques. Une rééducation
respiratoire (kinésithérapie) est généralement utile; l’abandon du tabac est toujours nécessaire Tout
excès de poids doit être corrigé et une bonne hygiène de vie (éviter tout effort musculaire violent,
éliminer au maximum toute pollution, tout contact avec des poussières) est indispensable. Tout
asthmatique doit signaler sa maladie avant toute ordonnance: certains médicaments (en particulier
ceux destinés à diminuer la pression artérielle) peuvent provoquer une crise d’asthme. Si une allergie
médicamenteuse est connue (par exemple : pénicilline) il est également prudent de la signaler pour éviter
des accidents.

ASTIGMATISME : Trouble de la vue ne permettant pas de voir distinctement des objets aussi bien de
près (lecture) que de loin. Tout se passe comme si l’œil n’arrivait plus à regrouper en un même point de
la rétine l’image, d’où une vision déformée et floue. L’astigmatisme est souvent congénital. Il se corrige
avec des verres spéciaux (cylindriques) ou des lentilles de contact.

ATÉLECTASIE : Affaissement d’un segment pulmonaire causé par l’obstruction de la voie respiratoire
qui, normalement, y amène l’air. Cette obstruction peut être causée par un corps étranger dans les
bronches, des sécrétions bronchiques très importantes, ou Ia compression de la bronche par une tumeur ou
des ganglions de voisinage. Si elle est importante, elle s’accompagne de gêne respiratoire, douleurs,
cyanose*, tachycardie*, et il existe un risque d’infection. La surveillance des opérés veille en particulier
à éviter tout risque d’atélectasie postopératoire.

ATROPHIE : On désigne sous ce nom la diminution de volume d’un ou plusieurs groupes de cellules de
l’organisme. Un organe entier peut être le siège d’une atrophie, mais elle peut être aussi très localisée à
un système à l’intérieur d’un organe. Les atrophies les plus courantes sont :
- les atrophies du cerveau* et du cervelet*;
- l’atrophie optique (diminution du champ visuel et baisse de l’acuité);
- les atrophies musculaires (voir Amyotrophie*);
- l’atrophie des glandes surrénales (voir Insuffisance surrénale*).

ATTAQUE : Terme désignant communément l’apoplexie cérébrale c’est-à-dire un trouble circulatoire
aigu du cerveau par ischémie* ou hémorragie. L’ischémie cérébrale peut être liée à une embolie* ou à une
thrombose* formée localement. L’hémorragie est souvent liée à une malformation (anévrisme* cérébral)
préexistante. La rapidité du traitement est capitale, comme pour l’infarctus du myocarde. Les signes
précurseurs sont très divers : troubles de la vue (diplopie*), de l’audition, du langage, de la motricité,
pendant un bref instant (quelques minutes) sont les plus courants. Mais toute altération de la conscience
(mémoire, reconnaissance des objets) avec ou sans céphalée* peut être aussi un avertissement. Tous ces
signes, même passagers et sans suite, doivent faire consulter aussitôt un médecin.

AUDIOGRAMME : Graphique établissant la valeur de l’audition et permettant de déceler les différents
types de surdité (voir Hypoacousie*). L’audiomètre est l’appareil qui sert à l’établir.

AUTISME : C’est la perte du contact avec la réalité avec repli sur soi-même, dans un monde intérieur.
Les relations avec les autres sont perçues comme menaçantes, d’où leur fuite. Le malade est souvent en
proie à un véritable délire intérieur où il libère ses fantasmes et crée un monde magique et irréel.
L’autisme constitue un mode d’entrée possible dans la schizophrénie*.

AUTO-ACCUSATION : Situation où une personne s’accuse elle-même de fautes qu’elle n’a pas
commises. Ce trouble peut s’observer essentiellement en trois circonstances :
- chez les hystériques* (mythomanes*) très particulièrement lorsqu’il s’agit de délits sexuels,
- chez les alcooliques,
- au cours des états mélancoliques, où le déprimé évoque des fautes imaginaires dont il s’accuse en se
considérant dés lors comme indigne de vivre. Ce trouble doit toujours retenir l’attention car il peut, en
cette dernière circonstance, conduire au suicide*.

AUTO-IMMUN (e) : On appelle maladie “auto-immune” toute maladie où l’organisme, à la suite d’une
erreur, produit des anticorps* dirigés contre l’un de ses organes. Tout le problème est de rechercher la
cause d’une telle erreur immunologique dont les conséquences peuvent être très graves : l’apparition
d’auto-anticorps, reste souvent d’origine mystérieuse. On soupçonne des virus d’être à l’origine de ces
maladies : comme les virus ne peuvent survivre qu’en “parasitant” une cellule il peut arriver que
l’organisme cherchant à les tuer fabrique des anticorps qui, certes détruisent le virus mais également la
cellule qui l’héberge. Il est pratiquement démontré que de telles “erreurs” du système immunitaire ne
peuvent survenir que chez des individus prédisposés, autrement dit qu’il existe des facteurs héréditaires à
l’origine de telles maladies.

AUTOMÉDICATION : Action de se soigner soi-même par un médicament non prescrit par un médecin.
Prés d’un médicament sur quatre est ainsi absorbé en dehors de tout contrôle médical, et ces
prescriptions représentent (en valeur) plus de 10% de la consommation pharmaceutique des ménages.
Il s’agit, dans l’esprit du malade, de soigner un trouble “banal” (“habituel”) digestif, musculaire,
respiratoire ou général (la fièvre). La douleur est le symptôme le plus fréquemment responsable ainsi que
la toux, précédant de peu la constipation. Le plus souvent le malade réclame ensuite à son médecin
l’inscription du médicament sur l’ordonnance pour “récupérer la vignette” selon l’expression habituelle.
L’automédication peut n’être que la prolongation (répétition) d’une ordonnance précédente, jugée valable
pour l’éternité... Elle peut être aussi la conséquence d’un “conseil” donné par une tierce personne qui
aurait eu les mêmes troubles et les aurait guéris par le médicament X. Interviennent aussi les “stocks
familiaux” de médicaments (on prend ce qu’il y a dans l’armoire à pharmacie à tout hasard...). Les
risques d’une telle pratique sont évidents :
1. erreur sur le diagnostic (la toux peut révéler une grippe, une tuberculose ou un cancer) donc sur le
traitement d’où perte d’un temps parfois précieux et non rattrapable par la suite ;
2. excès de médicaments (c’est, par exemple la classique “maladie des laxatifs”, chez les constipés
chroniques qui absorbent à tort et à travers des produits chimiques délabrant peu à peu leur tube digestif)
soit en quantité soit en durée d’absorption, soit les deux ce qui est fréquent. si le résultat escompté n’est
pas obtenu rapidement ;
3. aggravation des troubles par la prise d’un médicament contre-indiqué : on rejoint ici l’erreur de
diagnostic dont les conséquences peuvent être dramatiques.
Au total : ne vous soignez pas vous même. Les conséquences d’une erreur sur votre état de santé
peuvent être extrêmement graves et vous faire perdre toute chance de guérison. Ce qui est bon pour
autrui ne l’est pas forcément pour vous même, maxime qui s’applique à beaucoup d’autres choses
qu’aux médicaments ! Respectez les ordonnances de votre médecin : si les troubles réapparaissent,
retournez le voir, et non le pharmacien. Ne protestez pas si votre médecin limite son ordonnance ; il
sait mieux que vous combien les “stocks” de médicaments peuvent amener de catastrophes, sans oublier
le risque d’absorption accidentelle par de jeunes enfants. Enfin, n’interprétez jamais le présent en
fonction du passé.

AUTOPSIE : Examen du corps humain après la mort dans le but de :
- rechercher les causes de la mort (permettre un diagnostic précis s’il n’a pu être fait avant la mort)
- mieux connaître une maladie (c’est la méthode dite “anatomo-clinique” qui a été une des bases
essentielles de la médecine) et, en particulier, sa cause si celle-ci demeure inconnue (recherche d’un
virus, par exemple) ;
- enfin, prélever éventuellement des organes en vue de greffes (rein, cornée, cœur, par exemple).
Dans un réflexe bien compréhensible les familles refusent souvent l’autopsie; elles doivent cependant
savoir qu’elles privent ainsi la médecine d’une aide précieuse qui permet justement d’empêcher d’autres
décès. L’autopsie peut d’ailleurs être obligatoire: elle est dite alors “médico-légale”, décidée par le
procureur de la République en cas de mort par violence, accident ou suicide. Dans certains cas (décès
subit inexpliqué) elle peut également être imposée par les autorités civiles, si la mort est considérée
comme “suspecte”.

AXONE : Voir Neurone*

B

BACILLE : Variété de bactérie allongée en forme de bâtonnet. Les bacilles les plus connus sont ceux de
la coqueluche, de la diphtérie du tétanos, et de la tuberculose (bacille de Koch).

BACTÉRIES : Très petites cellules pouvant parasiter l’organisme humain et être à l’origine de
nombreuses maladies infectieuses. Les bactéries sont donc des microbes très petits (quelques millièmes
de millimètre en général), de formes très diverses, souvent mobiles, très actives, et se reproduisant très
rapidement par division simple : on a calculé qu’une seule bactérie, lorsqu’elle se trouve dans des
conditions favorables pour sa multiplication, peut produire plusieurs milliards de descendants en
quelques heures, d’où la notion, classique en biologie, de “l’immortalité” des bactéries. La multiplication
d’une bactérie dans le sang s’appelle “bactériémie”. La bactériologie est la science qui étudie les
bactéries. Son fondateur a été Louis Pasteur qui, le premier, a prouvé l’existence de bactéries à l’origine
de nombreuses maladies. Si beaucoup de bactéries sont nuisibles, certaines sont utiles, indispensables
même à la vie : ce sont des bactéries qui produisent l’azote nécessaire à la végétation et donc à
l’élevage. L’organisme se défend contre les bactéries au moyen des globules blancs : les uns (appelés
polynucléaires*, représentant environ les 2/3 des globules blancs) absorbent les bactéries (c’est la
“phagocytose*”, littéralement : manger les cellules) tandis que d’autres, (les lymphocytes* : 30 à 40 %
du total des globules blancs) sécrètent des anticorps* dirigés contre les bactéries, Les antibiotiques*
empêchent la croissance des bactéries (ils sont appelés “bactériostatiques”) ou même les détruisent
(antibiotiques dits “bactéricides”).

BALANITE : inflammation de la muqueuse du gland, d’origine infectieuse, allergique, ou traumatique.

BARBITURIQUE : Variété de somnifères autrefois très utilisés, procurant un sommeil artificiel plus ou
moins rapide. L’usage régulier des barbituriques doit être formellement déconseillé, Non seulement ces
médicaments n’ont aucune action sur la cause de l’insomnie (ils n’ont donc qu’un effet sur le symptôme :
l’insomnie*) mais encore ils perturbent plus ou moins profondément les cycles normaux du sommeil* en
diminuant à l’excès en particulier les phases de rêve*. A leur arrêt, il se produit donc des troubles du
sommeil plus ou moins graves avec en particulier, une recrudescence de cauchemars qui pourraient faire
croire au malade qu’il présente des troubles psychiques graves. Les barbituriques sont éliminés de façon
très variable et ils procurent un réveil parfois difficile, avec ralentissement intellectuel, impressions
vertigineuses, et troubles digestifs. Enfin, il existe une accoutumance* indiscutable à ces drogues, qui ne
«rééduquent» pas le sommeil, comme peuvent le faire d’autres médicaments, mais procurent un sommeil
«à la demande». Consommer systématiquement un barbiturique chaque soir c’est fermer les yeux sur la
réalité, c’est-à-dire les problèmes psychologiques qui sont à l’origine de la plupart des insomnies : il n’y
a pas de «passe-partout» pour équilibrer le système nerveux. Les récents hypnotiques (non barbituriques)
sont beaucoup mieux tolérés.

BASEDOW : Maladie de Basedow : forme de thyrotoxicose* associant une exophtalmie* et un goitre*.

BASSIN : Le bassin est un ensemble osseux qui fait suite au tronc et protège les flancs et le bas du dos. Il
est formé des deux os iliaques* et du sacrum*, prolongé par le coccyx*. Les fractures du bassin sont
toujours le fait de chocs violents (chute de plusieurs mètres, accident de voiture). Elles peuvent être
graves si elles se compliquent de ruptures de certains organes de l’abdomen, en particulier : des voies
urinaires.

B.C.G. : Bacille de Calmette et Guérin. Robert Koch, le célèbre bactériologiste allemand, avait identifié
en 1882 le bacille de la tuberculose* (qui porte son nom) et observé qu’un animal atteint par tuberculose
s’immunisait contre le bacille et était capable désormais de se défendre contre les nouvelles attaques du
bacille. Albert Calmette et Camille Guérin (de l’institut Pasteur) réussirent à obtenir, après 13 ans de
travaux, une souche de bacilles (à partir du bacille de la tuberculose bovine) inoffensive pour l’homme
mais l’immunisant contre le bacille de Koch. C’est avec ce bacille qu’on vaccine* contre la tuberculose
dès les premiers mois de la vie. Cette vaccination a raréfié la maladie de façon considérable (elle
protège à peu près 8 vaccinés sur 10) et avec l’aide des antibiotiques antituberculeux, a permis de faire
disparaître l’une des grandes causes de mortalité. La réussite de la vaccination est contrôlée par la cuti-
réaction*. La vaccination par le B.C.G. est obligatoire pour les enfants à partir de 6 ans lorsque leur cuti-
réaction est restée négative.

BÉGAIEMENT : Perturbation de la parole avec répétition saccadée involontaire d’une syllabe (en
général, la première du premier mot de la phrase) et/ou l’impossibilité d’émettre certains mots pendant un
temps variable. Ce trouble atteindrait l% de la population, selon certaines statistiques, avec une nette
prédominance (80%) pour le sexe masculin. L’enfant bègue est souvent un immature affectif, dépendant
excessivement de sa mère, très émotif, anxieux, voire en proie à diverses obsessions*. La rééducation
orthophonique est essentielle dès l’âge de trois à quatre ans, associée à des consultations médicales
spécialisées.

BÊTA-BLOQUANT : Type de médicament destiné à diminuer les effets de l’adrénaline* (et des
substances ayant une action identique sur le système* neurovégétatif) sur le cœur (qu’ils ralentissent) et la
pression artérielle (qu’ils diminuent). Ces médicaments sont remarquablement efficaces chez tous ceux
qui présentent un déséquilibre neurovégétatif (tachycardie*, extrasystoles*, hypertension* artérielle
passagère, réaction très importante aux émotions*) plus ou moins lié à des “décharges” d’adrénaline trop
fréquentes. Le “stress”* (et le trac) sont donc généralement réduits par ce type de médicament, qui
nécessite cependant une surveillance médicale régulière. Les extrasystoles et certaines formes de
migraine* sont également souvent influencées très favorablement. Ils ont des contre-indications précises
(insuffisance cardiaque, Raynaud*) et ne doivent jamais être arrêtés brutalement en cas d’angine de
poitrine*.

BEURRE : Le beurre contient 85% de lipides*. Un gramme apporte environ 8 calories*. C’est donc un
aliment très riche qui doit être utilisé avec modération : une très mauvaise habitude consiste à le mettre
sur la table lors des repas, ce qui invite à le consommer en excès. Chaque français consomme près de 10
kilos de beurre par an, ce qui représente un record mondial. Il est totalement contre-indiqué en cas
d’excès de lipides* dans le sang et, bien entendu, dans les régimes amaigrissants : le beurre contient
environ 30% d’acides gras saturés, source majeure de cholestérol (voir Huiles*).

BIÈRE : La bière est une boisson alcoolisée, fabriquée par fermentation de l’orge : l’amidon de l’orge se
transforme ainsi en glucose, puis en alcool. Les bières dites “de luxe” (souvent importées) ont un degré
d’alcool qui varie de 4° à 7°, donc proche de certains vins pour les plus fortes. La consommation
annuelle est estimée à environ 40 litres par habitant, soit un peu plus de 10% de l’alcool total consommé.
L’excès de consommation est facteur d’obésité* et il entraîne une élévation des triglycérides*, donc, tôt
ou tard, du cholestérol. Des troubles neurologiques et psychiques sont possibles en cas de consommation
excessive de bière, de même que certains troubles cardiaques.

BILE : Suc digestif secrèté par le foie (600 à 800 ml chaque jour), puis stocké dans la vésicule* biliaire
avant son passage dans le duodénum au moyen du canal cholédoque*. La bile est nécessaire à la digestion
des graisses, donc à l’absorption de certaines vitamines (A, D, K). La bile contient du cholestérol et une
substance chimique : la bilirubine, qu’on peut doser dans le sang afin de juger de sa bonne élimination
biliaire. En cas de gêne à l’évacuation de la bile (“cholestase”) les selles sont décolorées et la bilirubine
s’élève dans le sang, donnant une coloration jaune à la peau appelée ictère*. Les médicaments favorisant
la sécrétion de la bile sont appelés “cholérétiques” et ceux provoquant la contraction de la vésicule
biliaire “cholagogues”.

BILHARZIOSE : Appelée aussi “schistosomiase”, cette maladie est due à des parasites très répandus en
Afrique et en Asie Il s’agit de petits vers qui vivent en eau douce dans les régions chaudes. La
contamination se fait à l’occasion d’un bain. Les troubles peuvent concerner l’intestin, le foie, ou les
voies urinaires, selon le type de parasite. La meilleure prévention est d’éviter de se baigner en eau douce
dans les régions tropicales ou subtropicales.

BIOPSIE : Prélèvement d’un fragment de tissu (en particulier : d’une tumeur) dans le but de l’examiner.
La biopsie peut être extemporanée* ou pratiquée systématiquement lors d’examens de surveillance : les
frottis vaginaux sont une biopsie des cellules des parois vaginales, permettant la surveillance
hormonale et le dépistage des anomalies utérines éventuelles. Certaines biopsies sont réalisées par
aspiration de sécrétions (bronches) et d’autres par ponction (ponction biopsie du foie). Enfin, la biopsie-
exérèse* consiste à prélever en totalité la lésion à examiner, dans un but diagnostique et thérapeutique
simultanés.

BLENNORRAGIE : Maladie vénérienne due à une bactérie, le gonocoque (on dit aussi “gonococcie”).
La contagion se fait donc uniquement par rapport sexuel avec un sujet contaminé. Les localisations
génitales sont les plus classiques : urétrite* chez l’homme, avec douleurs lorsque le sujet urine (classique
“chaude-pisse”), infection du vagin ou de l’utérus chez la femme, avec écoulement de pus et, également,
brûlures quand elle urine. Ces symptômes apparaissent en moyenne 2 à 6 jours après le contage. Non
traitée la maladie va s’atténuer en apparence mais envahir peu à peu les organes génito-urinaires où elle,
déterminera des lésions graves atteignant le testicule et les voies urinaires chez l’homme, les trompes
(salpingite*) et les ovaires chez la femme, avec un risque de stérilité* définitive dans les deux sexes. En
France on a dénombré 13 000 cas en 1969 et prés de 20 000 en 1980 : il s’agit donc d’une maladie en
recrudescence, pouvant atteindre “tous les milieux” selon l’expérience des spécialistes. La maladie
semble en effet bien plus fréquente que le nombre des cas déclarés, et ceci pour les raisons qu’on
devine : le chiffre de 400 000 cas annuels a été récemment avancé par l’Institut Alfred Fournier. Le
diagnostic est très facile par l’examen microscopique des prélèvements génitaux. Le fait le plus grave est
peut être l’extension de la maladie chez les adolescents : en 1976, 15% des cas de blennorragie
concernaient des adolescents de 13 à 19 ans, conséquence possible du développement des méthodes
anticonceptionnelles. Les traitements antibiotiques* sont très actifs s’ils sont correctement utilisés : on ne
doit jamais se soigner soi-même dans ce domaine (encore moins que dans n’importe quel autre) car des
contrôles bactériologiques sont nécessaires pour affirmer que le traitement a été correct et suffisant. C’est
l’utilisation d’antibiotiques en trop petites doses (parfois même à titre “préventif” comme le croient
certains !) qui a fait apparaître des variétés de gonocoques résistant ensuite à ces antibiotiques. Une
gonococcie mal traitée devient dès lors une maladie chronique redoutable, et la source de nouvelles
contagions... Le traitement local (nettoyage de “foyers” génitaux, véritables repaires où le gonocoque
demeure inaccessible aux antibiotiques) est souvent nécessaire. Bien traitée, précocement, la
blennorragie est une maladie bénigne : insuffisamment traitée elle devient un fléau social, pire que la
syphilis*.

BLÉPHARITE : Inflammation aiguë du bord de la paupière due à une infection (bactérie*, mycose*) ou
à une réaction allergique*. Cette dernière est le plus souvent en cause, ce qui n’est guère étonnant si on
considère le nombre élevé des produits chimiques utilisés pour “embellir” le regard... Lorsque l’infection
atteint un cil, il s’agit d’un orgelet*.


BLÉPHAROSPASME : Contraction involontaire rapide et brève d’une paupière. Le blépharospasme est
extrêmement fréquent chez tous les sujets nerveux, en particulier chez ceux atteints de tétanie*.

BLOC (CARDIAQUE) : A l’intérieur du muscle cardiaque (ou myocarde*) se trouve un faisceau de
fibres musculaires spéciales qui assure la transmission de la contraction entre les oreillettes et les
ventricules*. L’interruption de ce faisceau réalise un “bloc auriculoventriculaire” ce trouble survient
très souvent au cours des accidents coronariens* (ischémiques*) c’est-à-dire de la maladie artérielle
athéromateuse*. Il aggrave l’évolution de 10% des infarctus* du myocarde. Le cœur ralentit
(bradycardie*) de façon variable (jusqu’à 30 battements par minute et même moins dans certains cas)
entraînant, chez le malade, des troubles divers qui peuvent égarer : pertes de connaissance, céphalées*
passagères (diminution de l’apport sanguin au cerveau) impressions “vertigineuses” et “malaises”
imprécis. La simple prise régulière du pouls peut suffire à en faire le diagnostic. Or le traitement est
urgent car une telle lésion met la vie du malade en danger : un traitement médical est parfois possible
mais surtout, on dispose maintenant de stimulateurs artificiels (dispositifs électriques donnant des
impulsions régulières de 60 à 75 par minute et remplaçant donc la commande cardiaque défaillante)
qu’on peut insérer dans un muscle thoracique au moyen d’une petite intervention chirurgicale. Une pile
doit être changée tous les 2 ou 3 ans : une surveillance médicale régulière est nécessaire mais ces
stimulateurs (“pacemaker*” en anglais) évitent la mort d’un très grand nombre de cardiaques.

BOITERIE : Toute boiterie apparaissant chez un enfant doit faire rechercher une arthrite de la hanche
(bénigne : “rhume de hanche”) et pratiquer un examen radiologique pour éliminer le risque, heureusement
rare, d’une nécrose* de la tête fémorale.

BOTULISME : Intoxication alimentaire grave due à la toxine du bacille botulique. Si les conserves
industrielles sont bien surveillées, les procédés “ménagers” de conservation locale (conserves
familiales, charcuterie conservée et fumée à la maison, etc.) sont encore la cause d’intoxications souvent
mortelles. Quelques heures après l’ingestion de l’aliment contaminé, le sujet présente des vomissements*
et des douleurs abdominales, puis une sécheresse de la bouche avec troubles de la vue (vision double),
troubles de la déglutition, paralysies des membres, voire de la respiration, mettant dès lors la vie en
danger. Le malade doit être aussitôt hospitalisé et traité par le sérum antibotulinique. De bonnes
précautions permettent d’éviter une telle catastrophe : se méfier du porc “conservé à la ferme” même
s’il est fumé (le jambon est un des grands responsables du botulisme). Rejeter toute conserve familiale
donnant des signes de fermentation ou dégageant une odeur anormale. S’il y a doute, une ébullition de
15 minutes suffit pour détruire toute toxine.

BOUFFÉE DE CHALEUR : Afflux sanguin au niveau du visage qui devient rouge et chaud avec souvent
légère transpiration. Manifestation sans gravité de la ménopause*, une bouffée de chaleur peut également
accompagner un accès d’hypertension* artérielle, d’où la règle de faire contrôler régulièrement la
pression artérielle dans le cas de tels symptômes. Le traitement hormonal fait remarquablement
disparaître les bouffées de chaleur de la ménopause*, mais il ne doit pas être poursuivi sans
surveillance médicale régulière.

BOUFFÉE DÉLIRANTE : Psychose* délirante aiguë soudaine et transitoire, dont l’évolution est
spontanément favorable mais la signification très variable. Ce trouble survient surtout chez les sujets
jeunes qui brusquement se mettent à décrire, dans un immense désordre de la pensée, des idées de
persécution, de grandeur, ou même de possession. Entre deux “explosions” délirantes, on peut discuter
normalement avec le sujet. Un état d’agitation avec insomnie est très fréquent. Le traitement
neuroleptique* fait rapidement disparaître cette chevauchée délirante, mais le tout est dès lors de
rechercher la signification d’un tel délire aigu. Les bouffées délirantes sont parfois observées au cours
d’une fièvre élevée (en particulier, au cours des atteintes virales) ou d’une intoxication aiguë (alcool,
stupéfiants). Les psychotoniques* peuvent déterminer ce trouble, en particulier les amphétamines. Toute
toxicomanie*, quelle qu’elle soit, est une épreuve pour le système nerveux : tous les poisons de la
volonté (les psychotoniques) et les pilules paradisiaques (euphorisants) peuvent aussi ouvrir les portes
de l’aliénation mentale en “révélant” littéralement une tendance au déséquilibre* jusque-là à peu près
compensée par le sujet. Il n’est donc jamais anodin de provoquer une expérience délirante même si
on est convaincu d’en sortir facilement ensuite. Une bouffée délirante peut en effet être le premier
signe d’une psychose schizophrénique*, Il faut savoir enfin que certaines bouffées délirantes peuvent
revêtir l’aspect d’une mythomanie* aiguë : ceci est particulièrement fréquent en cas de troubles (guerre,
civile ou militaire) collectifs avec sentiment d’insécurité permanent. Toute bouffée délirante nécessite
une hospitalisation et un traitement immédiat.

BOULIMIE : Faim permanente qui conduit à dévorer des quantités excessives d’aliments. Un sujet
boulimique a donc perdu la notion de satiété, et ne mange que pour satisfaire un besoin psychique. Très
souvent la boulimie (le “grignotage”) fait partie d’une névrose* d’angoisse : la prise de nourriture est
alors une compensation à un manque affectif, le sujet se “rattrapant” sur la nourriture. La boulimie peut
être observée aussi au cours des affaiblissements intellectuels (démences*). On distingue de la boulimie
la polyphagie*, signe classique du diabète.

BOURDONNEMENT : Les bourdonnements d’oreille (acouphènes*) sont très fréquents en de
nombreuses circonstances : troubles circulatoires (artériosclérose, hypertension); maladies de l’oreille
(otosclérose*, obturation de la trompe* d’Eustache, otites*, syndrome de Ménière*); états de tension
nerveuse anormale, cause très fréquente.

BRADYCARDIE : Cœur qui bat à moins de 60 par minute. Elle peut être liée à un trouble local (trouble
dans la régulation du rythme assurée par le cœur lui-même : bloc* cardiaque) ou général : affections des
méninges, hypertension* intracrânienne). Les sportifs entraînés ont très souvent une bradycardie au
repos. Enfin, certains sujets “vagotoniques” ont, constitutionnellement, un cœur lent.

BRONCHITE : Inflammation aiguë ou chronique des bronches. La bronchite aiguë est extrêmement
banale, souvent saisonnière, particulièrement fréquente chez les enfants et les sujets âgés. Le début se fait
classiquement par une sécrétion accrue au niveau du nez, de la gorge, puis des bronches, avec toux et
crachats. La fièvre peut manquer mais une fatigue générale est habituelle. Au bout de quelques jours tout
rentre dans l’ordre, en général : la bronchite n’est grave que chez un sujet déjà handicapé au plan
cardiaque ou respiratoire Des virus sont le plus souvent responsables de ces bronchites. Les bronchites
chroniques sont caractérisées par des crachats souvent visqueux et purulents. La maladie est nettement
plus fréquente chez l’homme et en particulier chez les asthmatiques*. La gêne respiratoire (dyspnée*) est
souvent importante. L’évolution se fait par poussées infectieuses, en particulier à la saison froide. Non ou
mal traitée, la bronchite chronique aboutit à des troubles cardiaques graves. Le traitement, outre les
antibiotiques, amène à cesser l’usage du tabac. C’est là, de l’avis unanime, la mesure la plus efficace,
associée à une bonne hygiène de vie : exercices physiques réguliers, perte de l’excès de poids s’il existe.
Les médicaments empêchant la toux et, d’une façon générale, tous ceux déprimant le système nerveux
(somnifères, tranquillisants) sont, en règle générale, dangereux et à éviter. C’est donc une surveillance
régulière qui doit être assurée : comme dans toute maladie chronique la persévérance est nécessaire car
les résultats ne se jugent que sur des années. Le traitement de toute poussée saisonnière doit être, en
particulier, immédiat et suffisamment prolongé. Les meilleures mesures préventives sont sans doute la
lutte contre le tabagisme et les pollutions atmosphériques : la bronchite chronique cesserait d’être un
fléau si ces deux combats étaient gagnés.

BRONCHO-PNEUMONIE : On appelle broncho-pneumonie une atteinte infectieuse des deux poumons
avec des foyers multiples. Il s’agit donc d’une atteinte grave, bien différente des pneumonies* ou
congestions pulmonaires* qui sont localisées à une partie d’un seul poumon. Les broncho-pneumonies
peuvent être bactériennes ou virales. Elles atteignent surtout enfants et vieillards. La fièvre, la toux, et la
dyspnée* sont les trois symptômes qui marquent son début : l’étendue des troubles amène souvent des
signes de gêne respiratoire grave (cyanose*) en particulier chez les sujets déjà handicapés par une
maladie pulmonaire (tuberculose) ou cardiaque. Les antibiotiques ont transformé le pronostic (autrefois
souvent fatal) de ces maladies qui ne restent graves que sur un terrain déjà affaibli par une autre maladie.

BRUCELLOSE : Voir “Fièvre de Malte”.

BRUIT : L’intensité d’un son se mesure en décibels (db). Au-dessus de 65 db, le bruit devient
désagréable, et il est considéré comme nuisible au-delà de 80 db. Des intensités très fortes (à partir de
130 db) peuvent rompre le tympan*. Les sons aigus sont plus nocifs que les graves, et plus la durée du
bruit est grande, plus il est dangereux. L’usage excessif du “balladeur” (souvent réglé sur 90) peut être
cause de surdité progressive. Le travail dans une ambiance bruyante (où il faut crier pour, se faire
comprendre) est donc pénible, et il peut entraîner à la longue une perte de l’audition. Ces surdités
professionnelles sont plus fréquentes chez les hommes, surtout s’ils ont présenté auparavant des maladies
de l’oreille. En conclusion : le bruit ne doit jamais dépasser 80 db et la lutte contre le bruit devrait être
développée car, outre les troubles auditifs, il peut être l’occasion de troubles psychiques (réactions
agressives) sans doute provoqués par la perte d’un sommeil normal. Celui-ci ne peut être atteint que si le
bruit environnant est inférieur à 20 db, ce qui est loin d’être le cas dans certaines habitations.

BRÛLURE : La brûlure est une lésion de la peau sous l’effet de la chaleur provoquée par des agents
physiques ou chimiques. Les accidents domestiques (70% du total) et les accidents du travail (20%) sont
les plus fréquents. Il existe trois types de brûlures :
- thermiques : liquides chauds (lait, eau,..) ou inflammables (essence) et appareils de chauffage
- électriques, par contact direct ou arc électrique ;
- chimiques.
La gravité d’une brûlure est fonction de sa surface (tête : 9% - tronc : 18% pour chaque face - membre
supérieur : 9% pour chacun - membre inférieur : 18% pour chacun) et de sa profondeur (1er degré :
simple rougeur - 2e degré : derme à nu, avec phlyctènes* - 3e degré : nécrose* totale du derme et de
l’épiderme). Une brûlure est grave à partir de 20% en degré 2 chez l’enfant, et 50% en degré 2 chez
l’adulte. En degré 3, la vie peut être en danger au-delà de 2% chez un petit enfant, et au-delà de 10% chez
un adulte. Toute brûlure, moyenne ou grave, doit être hospitalisée d’urgence. En cas de brûlure
chimique le traitement le plus efficace est la douche d’eau tiède pendant 20 à 30 minutes au moins. Si la
brûlure est légère (1er degré) on utilise des analgésiques* et, localement, une crème grasse avec
pansement léger protecteur. En cas de 2e degré peu étendu, nettoyer le plus stérilement possible avec du
sérum physiologique ou un désinfectant doux non coloré (éviter le mercurochrome), puis utiliser un
antiseptique* (sans corticoïde) et un pansement gras recouvert de compresses stériles et d’une bande de
gaze non serrée. Le pansement doit être renouvelé tous les deux jours pour éviter le dessèchement qui
amènerait à arracher la couche de régénération avec le pansement. Le 3e degré exige toujours une
consultation en service spécialisé. On doit prendre matin et soir la température d’un brûlé, surtout chez
l’enfant : une fièvre est possible durant les premiers jours, mais elle doit céder à l’aspirine. Si elle
persiste, consulter aussitôt un centre spécialisé.

BULBE : On désigne le plus souvent sous ce nom le bulbe rachidien, c’est-à-dire la partie basse du
tronc* cérébral située au niveau de l’articulation entre le crâne et la colonne vertébrale. A ce niveau se
trouvent des centres nerveux très importants contrôlant la déglutition, la phonation et les grandes fonctions
végétatives, en particulier la régulation de la respiration, du rythme cardiaque et de la pression artérielle.
C’est pourquoi un accidenté de la route doit toujours être transporté avec de grandes précautions
afin d’éviter tout mouvement brusque de la tête sur le cou : une fracture haute de la colonne vertébrale
peut en effet comprimer la moelle épinière et le bulbe, entraînant en cas de déplacement, une compression
du bulbe, cause de mort subite.

C

CACHEXIE : Amaigrissement considérable dû à la fonte des masses musculaires (amyotrophie*
généralisée) et de la graisse sous-cutanée. Cet état d’épuisement est observé lorsqu’il existe soit une
nutrition insuffisante (famine), soit un trouble de l’absorption des aliments (appelé syndrome de
malabsorption ), soit une maladie ruinant l’équilibre nutritionnel normal (cancer, maladies infectieuses
chroniques). La cachexie est plus rarement liée à un toxique (alcoolisme chronique, toxicomanies*
graves) ou à un trouble psychique (anorexie* mentale).

CAFÉ : Boisson stimulante pour le système nerveux et le cœur, le café contient plus de 100 substances
chimiques différentes, dont la plus connue est la caféine (en moyenne 100mg par tasse). Le café appelé
Arabica est moitié moins riche en caféine que le Robusta. La consommation excessive de café est facteur
d’insomnie*, de nervosité et de palpitations : très souvent, une consommation excessive de sucre lui est
associée, d’où risque d’obésité*. La caféine est également présente dans le thé et le cacao, et elle est
utilisée en thérapeutique notamment en association avec l’aspirine.

CALCANÉUM : C’est l’os du talon, sur lequel est inséré le tendon d’Achille, terminaison du muscle
triceps du mollet. Les fractures du calcanéum (chute violente sur les talons : c’est la fracture des
parachutistes) sont toujours très ennuyeuses, car douloureuses, et de consolidation souvent longue et
difficile.

CALCIUM : Le calcium est un élément minéral essentiel de notre organisme : il représente environ 2%
du poids du corps. Le calcium est évidemment indispensable au squelette osseux, qui renferme 99% du
calcium de l’organisme. Mais il a aussi beaucoup d’autres fonctions, en particulier celle d’équilibrer (de
“stabiliser”) le fonctionnement de nombreuses cellules du corps, avant tout les cellules nerveuses et
musculaires. On peut ainsi dire que le calcium est le “tranquillisant” naturel de l’organisme. Le sang en
contient 100 mg/litre et ce calcium circulant doit être renouvelé chaque jour grâce aux apports
alimentaires. On ne peut guère manquer de calcium, tous les aliments en contenant plus ou moins, même
les eaux de boisson : 100 à 500mg/l selon les régions. Par contre, on peut mal l’absorber et donc mal le
stocker, d’où divers troubles connus sous le nom de tétanie* (ou spasmophilie). L’excès de calcium dans
le sang (“hypercalcémie”) est plus rare et plus grave. L’élimination du calcium se fait par le tube digestif
mais aussi par les urines : l’augmentation du calcium urinaire (“hypercalciurie”) peut être responsable de
lithiase* urinaire, source de coliques* néphrétiques. Il est dangereux d’absorber sans contrôle médical
régulier des quantités excessives de calcium et de vitamines favorisant la fixation du calcium
(vitamine D et dérivés).

CALORIE : Unité de mesure des besoins quotidiens alimentaires. Un travail normal (sédentaire)
nécessite un apport quotidien de 2500 à 3000 calories, et un travail musculaire important jusqu’à 4000
calories. Les sucres (glucides*) apportent en moyenne 4 calories par gramme, les graisses (lipides*)
environ 9 calories par gramme, et les protéines* 4 à 5 calories par gramme. Une ration alimentaire
équilibrée ne doit pas fournir plus de 50% de calories glucidiques, 30% de calories lipidiques, et 20%
de calories protéiques. Le tableau ci-dessous donne la valeur calorique des principaux aliments courants,
en indiquant la nature des calories et leur pourcentage moyen dans le total des calories. Les aliments les
plus riches en calories (à proscrire dans tout régime pour maigrir) sont :

CANAL CARPIEN : Compression du nerf médian qui se traduit par un engourdissement des 3 premiers
doigts de la main, surtout la nuit. Le traitement est médical (infiltration) ou chirurgical en cas d’échec de
celui-ci.

CANCER : Multiplication des cellules (d’un tissu ou d’un organe) échappant au contrôle normal d’où
apparition d’un «nouveau tissu» («néoplasme*») c’est-à-dire d’une tumeur maligne. Les statistiques pour
l’année 2000 en France, publiées par l’INSERM, font état de 86 166 décès par cancer chez les hommes et
de 55 665 chez les femmes, soit un total de près de 150 000. Le nombre total de décès en 2000
était de 272 664 chez les hommes et de 253 537 chez les femmes, soit un total de 526 201. Le cancer est
donc responsable de 27% des décès (32% chez les hommes et 22% chez les femmes), juste après les
maladies cardio-vasculaires (166 299 décès en 1990) mais alors que la mortalité de celles-ci régresse,
celle du cancer ne cesse de progresser en raison de sa fréquence croissante. Chez l’homme les cancers
des voies respiratoires (27 500 décès) sont les plus fréquemment en cause, suivis par ceux de la prostate
( 10 000 décès), puis du tube digestif (16 000). Chez la femme, les cancers du sein (11 637 décès: 42 000
nouveaux cas chaque année) précèdent ceux du tube digestif (9 406 décès).
Les causes du cancer demeurent encore très mystérieuses : on ne sait toujours pas si tous les hommes
peuvent être atteints et iI semble que des facteurs génétiques (héréditaires, selon des mécanismes mal
connus) prédisposent plus ou moins à tel ou tel type de cancer. L’existence de familles où certains cancers
sont significativement plus fréquents que d’autres est malheureusement établie. L’effet favorisant de
diverses substances chimiques est connu : l’alcool et le tabac*, par exemple. Le nombre des substances
cancérigènes est très élevé (plus d’un millier, actuellement) soulevant le problème de l’environnement.
Le rôle de virus est fortement soupçonné (en particulier dans le domaine des cancers du sang, c’est-à-dire
: des leucémies*) mais il reste relativement mineur par rapport à la fréquence extrême des tumeurs. Les
pollutions atmosphériques (fumées d’usine, gaz d’échappement des moteurs) rendent compte, très
probablement, de la plus grande fréquence du cancer du poumon dans les villes. Le tabac, il faut encore
le répéter, multiplie massivement le risque de ce cancer : c’est ainsi qu’il est devenu plus fréquent chez
les femmes depuis que celles-ci se sont mises à fumer. Certains additifs alimentaires (les nitrites, en
particulier) peuvent être transformés par l’organisme en substances cancérigènes qui entraîneront la
formation d’une tumeur du tube digestif ou des voies urinaires. La pollution des eaux par les produits
chimiques dits «pesticides» (destinés à supprimer les parasites des végétaux, c’est-à-dire les vers, les
insectes, etc.) est également un des mécanismes par lesquels des substances cancérigènes peuvent être
ingérées par les animaux domestiques et peut-être l’homme. Le D.D.T., â qui on doit incontestablement la
diminution considérable du paludisme* (il détruit les moustiques qui véhiculent le parasite) peut
provoquer - ou du moins favoriser - l’apparition de tumeurs chez les souris. Dans le domaine des
médicaments on reste d’une extrême prudence quant à l’innocuité des traitements hormonaux prolongés
(voir : Ménopause*). Les risques liés à l’amiante (utilisé largement dans le bâtiment) sont très connus :
le cancer du poumon est 6 à 10 fois plus fréquent chez ceux qui le manipulent. Enfin, il est pratiquement
certain que le cancer est d’autant plus fréquent que le sujet est plus âgé, comme si les défenses
immunitaires* de notre organisme étaient débordées tôt ou tard par les agressions. On a en effet un certain
nombre de preuves en faveur d’une «passivité» de l’organisme vis-à-vis du cancer : tout se passe comme
si les mécanismes immunitaires ne fonctionnaient pas face à cette agression. On constate d’ailleurs qu’un
cancéreux réagit moins bien qu’un sujet normal aux atteintes infectieuses (bactériennes ou virales)
communes. La protection contre le cancer passe donc par deux grands axes :
1. protection contre l’environnement cancérigène : campagnes antitabac, législation et surveillance
des situations où un facteur chimique peut être cancérigène.
2. surveillance médicale régulière : tout signe anormal et persistant doit être signalé à un médecin même
s’il n’entraîne aucune douleur et aucune réaction apparente de l’organisme. La surveillance
gynécologique annuelle est vivement conseillée : elle est indispensable si la femme prend la «pilule».
Toute fatigue persistante, tout amaigrissement inexpliqué doivent faire consulter. Les traitements du
cancer se développent chaque année et la maladie recule progressivement : son dépistage précoce, avant
toute extension locale importante, ou à distance (métastase*) est essentiel. Plus de cancers pourraient
être guéris s’ils étaient détectés plus tôt. Le traitement chirurgical de certaines lésions bénignes, mais
qui peuvent devenir des cancers ultérieurement, est également nécessaire. L’attitude psychologique face
à cette maladie, faussement réputée incurable, est, enfin, primordiale: non seulement celle du
médecin, bien entendu, mais aussi (et surtout) celle du malade et de son entourage. Enfin, une
alimentation saine peut contribuer à éviter de favoriser certains cancers :
— réduction des graisses, car elles semblent contribuer à certains cancers : sein, prostate, en équilibrant
l’apport en acides gras (voir Huiles*) ;
— avoir un régime riche en fruits, légumes et céréales, qui permettent un bon apport de vitamines (les
vitamines A et C ont un effet protecteur) et en fibres* ;
— diminuer la consommation de sel et éviter les aliments fumés et salés (viandes et poissons);
— enfin, l’excès d’alcool favorise les cancers des voies digestives.

CARACTÉRIELS (Troubles) : L’enfant peut présenter un certain nombre de réactions caractérielles
anormales :
1. la démission, désespoir muet avec parfois réaction dépressive franche (perte de l’appétit, insomnie).
C’est, par exemple la réaction habituelle à une séparation familiale ;
2. l’imitation : l’enfant reproduit le comportement d’un “modèle” qu’il s’est choisi, dans le bon ou le
mauvais sens. Ceci peut le conduire à suivre un chef de “bande”. Plus classiquement c’est le culte du
“héros” des bandes dessinées ou des romans ;
3. l’opposition : à l’occasion d’une réprimande qu’il considère comme injuste (à tort ou à raison) l’enfant
s’isole, “boude”, devient indifférent (en apparence) puis, à un degré de plus, hostile et menaçant
(chantage avec parfois fugue*) ;.
4. la compensation : ne pouvant exprimer son impuissance devant certains problèmes, l’enfant se plonge
dans des activités intellectuelles ou sportives qui lui font oublier son infériorité et lui donnent au
contraire l’impression d’une puissance. Les tendances caractérielles d’un enfant peuvent être classées en
huit types :
• émotif et psychasthénique* , en proie à des phobies* permanentes aggravées par toute réprimande
excessive;
• cyclique (cyclothymique*), tantôt gai, tantôt triste, tantôt actif, tantôt inhibé;
• instable : en mouvement perpétuel, aussi bien du corps que de l’esprit, mais aussi inattentif et peu
capable de se fixer longtemps sur une tâche définie;
• paranoïaque* : égoïste, jaloux, cruel, menteur et, éventuellement, calomniateur, dans le but de dominer
les autres;
• épileptoïde : à la fois “malléable” (influençable) par les autres et violent, lent dans la réflexion et sujet
à des “explosions” (impulsions) caractérielles;
• mythomane : fabulateur, et parfois délinquant;
• schizoïde : replié sur lui-même, inaffectif, seul;
• pervers : recherchant systématiquement le mal sous toutes ses formes.
Bien entendu ces tendances caractérielles peuvent s’associer et conduire alors à un comportement
“antisocial” amenant tôt ou tard à la délinquance. Chez l’adulte, les mêmes tendances caractérielles sont
observées, avec des aggravations (ou des manifestations) passagères lors des épisodes de la vie génitale
en particulier : puberté, cycle menstruel, grossesse, ménopause. L’agressivité est très souvent la
manifestation d’une frustration sexuelle. Le mariage révèle fréquemment une tendance caractérielle en
l’aggravant. Des troubles caractériels collectifs (racisme, par exemple) peuvent apparaître en certaines
circonstances. Bien souvent un trouble caractériel n’est que l’antichambre d’une névrose* : il peut aussi
être le premier symptôme d’une maladie organique et doit donc toujours être pris au sérieux.

CARBONE : Élément constitutif principal du charbon (et, à l’état pur, du diamant et du graphite) le
carbone est un composant de la plupart des éléments du corps humain : il est présent dans les glucides,
les lipides et les protéines. L’oxyde de carbone (CO) est un gaz inodore d’une grande toxicité pour le
système nerveux. Il est présent dans le gaz de ville (30 à 40%) mais peut être aussi dégagé par une
mauvaise combustion du charbon et par tous les moteurs à essence. Les signes annonciateurs d’une
intoxication sont : mal de tête, tendance à la somnolence, nausées, vertiges. Au-delà, le sujet sombre dans
un coma* avec aspect violacé du visage. Si on le découvre inanimé, il faut aussitôt aérer la pièce et
éviter tout risque d’explosion accidentelle, donc ne toucher à aucun système électrique ni allumer
aucune flamme. Une fois un courant d’air établi, pratiquer une respiration artificielle en attendant
l’arrivée des pompiers qui sont équipés pour réanimer les intoxiqués. Outre cette intoxication aiguë
(souvent volontaire : suicide*), des intoxications* chroniques peuvent survenir chez des sujets travaillant
au contact de systèmes (chaudières, moteurs) dégageant de l’oxyde de carbone : une impression de fatigue
générale, des troubles de la mémoire et du comportement, en sont les signes révélateurs. Le dosage du gaz
dans le sang établira le diagnostic. D’autres dérivés du carbone (oxychlorure ou phosgène, sulfure,
tétrachlorure) peuvent donner lieu à d’autres intoxications en milieu industriel. Le gaz carbonique (CO2)
est un composant normal de l’organisme, car produit par diverses combustions cellulaires. Il n’a aucune
toxicité en lui-même, mais si son taux s’élève anormalement dans l’air respiré, il peut être à l’origine
d’accidents graves (perte de connaissance) par manque d’oxygène : c’est l’accident classique des cuves
de fermentation et des puits. S’il y a un doute, le test de la bougie est simple et révélateur : elle s’éteint
lorsqu’on la descend dans la cavité car le CO2 est un gaz lourd qui se répand à la partie inférieure des
cavités où il s’accumule.

CARDIOPATHIE : Terme très vague voulant dire “maladie du cœur”. On précise souvent la nature de la
maladie cardiaque : cardiopathie rhumatismale, ischémique*, congénitale, etc. Tout cardiaque doit se
plier à une hygiène de vie particulière : éviter les variations importantes de température, modérer ses
efforts physiques (la marche restant le meilleur sport, à condition d’être régulière et sans montée
importante) lutter contre tout foyer infectieux (en particulier : dentaire) et, bien entendu, contre tout excès
de poids.

CARENCE : Absence (manque) d’un facteur nécessaire à la vie normale. Des carences très diverses
peuvent atteindre l’homme :
- Dans le domaine de la nutrition : carences globales (famine), celles en protéines ayant les
conséquences les plus graves sur le système nerveux, ou sélectives (en vitamines, en calcium, en
magnésium) plus souvent par défaut d’absorption que par apport insuffisant. L’alcoolisme chronique est
facteur de nombreuses carences (vitamines B, en particulier).
- Dans le domaine de l’immunité : certains enfants naissent avec une immunité incomplète, qui favorise
la survenue d’infections répétées pouvant compromettre leur existence. Les progrès thérapeutiques
permettent de corriger ces carences et de les protéger dès la naissance en les isolant dans des enceintes
stériles. Il est possible que beaucoup de maladies infectieuses atteignent des individus prédisposés
génétiquement par une carence immunitaire Des recherches importantes sont actuellement en cours pour
dépister de telles carences qui pourraient expliquer le “terrain” favorable constaté dans certaines
familles où une telle prédisposition est manifestement héréditaire.
- Des carences peuvent exister au plan psychologique ; carence d’autorité des parents, qui favorise un
comportement asocial des enfants, donc la délinquance; carence affective, tout aussi grave, car elle peut
marquer un enfant pour la vie, et déterminer, chez lui, un comportement agressif. Cette carence est souvent
retrouvée dans le milieu familial des schizophrènes*.

CARIE : Maladie microbienne (bactérienne) des dents provoquant leur destruction progressive par la
formation de cavités infectées. Les germes déterminant la carie se groupent à la surface de l’émail
(cristaux à base de fluor protégeant la dent) où ils forment une “plaque” au niveau de laquelle ils se
multiplient : on a pu en compter plusieurs centaines de millions dans un milligramme de plaque. Les
caries dentaires peuvent être favorisées par des troubles de la fixation du calcium, des troubles
circulatoires, le diabète*, ou plus souvent par un mauvais entretien de la dentition et de mauvaises
habitudes alimentaires. C’est l’excès de sucres (bonbons, miel, chocolats, boissons sucrées comme le
cidre etc.) qui est, de l’avis unanime des spécialistes, le grand responsable de la carie dentaire. C’est
aussi l’absence de brossage soigneux des dents, en particulier après le repas du soir qui laisse des débris
alimentaires au contact des dents durant toute la nuit et favorise donc la pullulation microbienne.


Les caries dentaires représentent une part très importante du budget de la Sécurité Sociale : elles sont les
maladies les plus fréquentes après les maladies cardio-vasculaires et le cancer. Le tabac et l’alcool
favorisent aussi la carie dentaire. Le traitement le plus important est donc le traitement préventif. Le
brossage des dents doit être complet (toutes les faces), prolongé (3 minutes), biquotidien (en principe :
après chaque repas). Le dentifrice utilisé doit contenir du fluor, des phosphates et ne pas être “décapant”
c’est-à-dire ne pas rayer l’émail des dents comme le font volontiers certaines poudres.

CAROTIDES : Artères très importantes, issues directement ou non de l’aorte*, et assurant l’apport
sanguin de toute la tête. On sent battre ces artères de chaque coté du cou en plaçant les doigts sous la
mâchoire. Leur obstruction peut amener des troubles nerveux plus ou moins graves (hémiplégie*, cécité*)
et plus ou moins durables. Deux artères plus petites (artères vertébrales) assurent aussi une faible partie
du courant sanguin destiné à la tête. L’artériographie* carotidienne consiste à injecter un produit opaque
aux rayons X dans une carotide pour pouvoir radiographier les artères du cerveau : c’est ainsi que sont
décelées de nombreuses obstructions artérielles et les tumeurs cérébrales qui, par leur croissance,
déplacent les artères du cerveau, ce qui permet de localiser la tumeur.

CATALEPSIE : Disparition de toute initiative motrice (de tout mouvement) avec conservation des
attitudes. Au maximum, c’est la catatonie, où le malade paraît comme paralysé, mais peut être
immobilisé dans les positions les plus étranges, qu’il conserve, comme une statue. La catatonie est une
manifestation de la schizophrénie*. La catalepsie simple s’observe chez les hystériques* (faux coma suivi
d’une fausse amnésie) et on peut obtenir des états voisins par hypnose chez certains sujets. Dans d’autres
circonstances (maladies neurologiques : parkinson*, tumeurs frontales) des états cataleptiques peuvent
survenir.

CATARACTE : Opacité du cristallin, sorte de lentille qui permet de faire converger les images sur la
rétine. Le cristallin normal est transparent et mobile : c’est sa tension ou son relâchement qui permettent
l’accommodation*. La cataracte peut être le fait du vieillissement du cristallin (cataracte dite sénile)
annoncée par un changement de vision (baisse de l’acuité* visuelle pour les objets lointains) et opérable,
avec souvent d’excellents résultats. Elle peut compliquer une maladie oculaire (myopie)* être d’origine
traumatique, ou congénitale (la rubéole* est souvent en cause). Le diabète, est un des grands pourvoyeurs
de cataractes, d’où la règle de le rechercher systématiquement devant tout trouble de la vue. Deux types
d’intervention (intra ou extra-capsulaire) permettent de résoudre ce problème fréquent du 3e âge.


CATHÉTÉRISME : Un cathéter est un tuyau mince et flexible (souvent en matière plastique) qu’on
introduit dans un conduit naturel (veine, artère, voies urinaires, etc.) pour y injecter un liquide. Un
cathéter peut donc servir à des usages très divers :
- perfusions intraveineuses,
- injection de produits opaques pour visualiser un système : cathétérisme urétéral, par exemple,
- mesurer une pression locale et prélever un échantillon de sang : cathétérisme cardiaque.

CATION : Ion chargé positivement (voir Ionogramme*). Ce sont les composés basiques (métaux :
sodium, potassium, calcium, magnésium) présents dans le plasma, pour un total équivalent à celui des
anions, soit 153 milliéquivalents* par litre.

CÉCITÉ : Perte de la vision d’un ou des deux yeux. La cécité peut être due à une lésion de la rétine elle-
même (en particulier le défaut d’adaptation à l’obscurité appelé cécité crépusculaire ou, plus souvent,
héméralopie)* du nerf optique (névrite* optique) ou même de la partie postérieure du cerveau (lobe
occipital)* où se trouvent les centres de la vision. La cécité élective pour les couleurs est souvent
appelée achromatopsie. On réserve le terme d’amaurose aux cécités dues à des lésions neurologiques,
c’est-à-dire situées en dehors de l’œil lui-même. La simple diminution de la vision, généralement
passagère est appelée amblyopie. La perte brutale de la vision d’un œil inquiète toujours le patient : il
faut cependant savoir qu’elle peut être transitoire et due à des lésions inflammatoires qui peuvent
entièrement régresser.

CELLULITE : inflammation du tissu cellulaire situé sous la peau. La cellulite est donc à l’origine d’une
infiltration douloureuse sous-cutanée le plus souvent au voisinage d’une plaie. En pratique le terme de
“cellulite” est souvent utilisé pour désigner tout autre chose; la surcharge graisseuse localisée au bassin
et aux jambes chez les femmes. Très souvent cette surcharge graisseuse est liée à une insuffisance
circulatoire locale (manque d’exercice musculaire, troubles veineux) et... à des excès alimentaires, en
particulier en glucides*. Le régime et les soins locaux permettent en général de faire disparaître ce
trouble gênant et inesthétique.

CÉNESTHÉSIE : C’est l’intégration de toutes les sensibilités de la vie végétative, qui permet de “se
sentir bien” ou non. Diverses expressions du langage courant (“ça va”, “je ne me sens pas bien”) rendent
compte de cette sensation globale indéfinissable. Bien entendu, ce jugement “intérieur” est très lié à l’état
psychologique (affectif) du moment : c’est ainsi que la sensation de “fatigue” est très diversement
appréciée d’un jour à l’autre et même parfois, d’un instant à l’autre, en fonction du “tonus” psychique. Au
total, cette “conscience du corps”, véritable baromètre de la vie végétative, joue un rôle très important
dans la vie quotidienne de chacun. Son altération constitue les “cénestopathies”, trouble imaginaire
traduisant en fait une angoisse et une réaction dépressive : ce sont les classiques “estomac en plomb”,
“œsophage rétréci”, “colon tordu”, qui fort heureusement n’ont aucune réalité. C’est ainsi que certains
malades dépensent (et coûtent à la collectivité) des sommes très importantes en examens inutiles. Les
cénestopathies peuvent amener la conviction d’une maladie chez certains sujets : ces troubles
s’apparentent alors à un véritable délire (malade se croyant atteint d’un cancer et d’une leucémie, après
qu’un de ses proches en eut été atteint) et nécessitent un traitement urgent. L’hypocondrie* comporte de
tels troubles.

CÉPHALÉE : Mal de tête, souvent baptisé «migraine»* alors que ce terme désigne une forme
particulière de céphalée. Les cause de céphalées sont très nombreuses. On peut, en résumé, distinguer :
1. des troubles de la circulation sanguine : outre la migraine* (localisée à la moitié droite ou gauche du
crâne, en général, avec troubles visuels et parfois neurologiques), l’hypertension* artérielle (céphalée
survenant souvent vers le petit matin et disparaissant dans la matinée) est une cause très classique.
2. des névralgies* faciales : outre la névralgie faciale essentielle, il existe de nombreuses autres
névralgies localisées souvent autour d’un œil avec larmoiement, œil rouge gonflement d’une paupière Le
glaucome* de l’œil peut donner des accès névralgiques très importants.
3. des maladies du système nerveux : toutes les tumeurs cérébrales, mais aussi les hémorragies, les
méningites, sans oublier les traumas crâniens et leurs suites hémorragiques possibles (hématomes*).
4. des anomalies osseuses de la colonne vertébrale au niveau du cou, en particulier, dans les suites d’un
traumatisme local ou s’il existe une arthrose* importante.
5. des infections des sinus (sinusite)* ou, plus rarement, de l’oreille (otite*, mastoïdite*).
6. des problèmes psychologiques : on estime que près de la moitié des céphalées relèvent en fait de
problèmes psychiques, avec très généralement une réaction dépressive. L’insomnie et l’anxiété y sont
donc associées. Bien entendu, un tel diagnostic nécessite des examens soigneux avant d’être porté.
7. un trouble de la composition chimique du sang circulant (manque d’oxygène, excès de lipides, anémie*,
intoxication* médicamenteuse) peut se révéler par une céphalée. Rien de plus banal et de plus inquiètant
qu’une céphalée récente et persistante : chacune d’elle demande pourtant un bilan médical avec des
examens de laboratoire, et la prise de la pression* artérielle n’est pas le geste le moins important de cet
examen.

CERTIFICAT : Votre médecin peut vous délivrer divers certificats lorsqu’il le juge nécessaire:
- arrêt de travail (et prolongation, éventuellement),
- accident du travail : descriptif, il fait office de certificat d’arrêt de travail. Un certificat final précise
guérison, consolidation, ou incapacité...,
- aptitude au (ou dispense d’un) sport,
- coups et blessures,
- décès,
- grossesse,
- naissance (dans les 3 jours) et santé (8e jour, 9e et 24e mois),
- protection*,
- vaccinations*.

CÉRUMEN : Sécrétion visqueuse normalement présente dans le conduit auditif. Son accumulation peut
amener la formation d’un “bouchon”, une des causes les plus fréquentes de surdité. Son extraction,
quoique simple, doit être confiée à un médecin en raison du risque de blessures du tympan. Sa persistance
est facteur d’infections bactériennes.

CERVEAU : Partie terminale de l’encéphale* située sous la voûte crânienne, au-dessus du cervelet* et
du tronc cérébral*. Le cerveau a un aspect très caractéristique en deux moitiés (hémisphères cérébraux)
symétriques séparées par une dépression appelée scissure interhémisphèrique. La surface du cerveau est
très vallonnée et morcelée en de nombreuses circonvolutions qu’on regroupe en quatre parties appelées
lobes :
Le lobe frontal (en avant), le lobe pariétal (en arrière du lobe frontal), le lobe temporal (sous le lobe
pariétal) et le lobe occipital (en arrière des deux précédents). C’est dans le cerveau que se trouvent les
centres réglant la motricité volontaire (lobe frontal) et analysant les sensations tactiles (lobe pariétal),
auditives (lobe temporal) et visuelles (lobe occipital). Le langage est élaboré au niveau des lobes
pariétaux et temporaux gauches (chez un sujet droitier).

Contrairement à une idée classique les mécanismes de la mémoire ne sont pas uniquement localisés dans
les plus hautes circonvolutions cérébrales mais au contraire à la base du cerveau, à la jonction de
certaines circonvolutions temporales avec le tronc cérébral. En raison d’un croisement des fibres
nerveuses, c’est le cerveau gauche qui commande la motricité et reçoit les messages sensitifs de tout le
coté droit du corps. Ceci explique pourquoi une lésion du cerveau gauche entraîne des troubles moteurs
(et parfois sensitifs) sur la moitié droite du corps (hémiplégie)* et, inversement, pourquoi une lésion du
cerveau droit altère la motricité et la sensibilité de la moitié gauche du corps. On désigne sous le nom de
cortex cérébral la couche de cellules nerveuses située à la surface des circonvolutions cérébrales : cette
couche cellulaire a un aspect grisâtre d’où le nom de “substance grise” qui lui est souvent donné. En
dessous de cette couche se trouvent les fibres nerveuses qui relient ces cellules aux divers autres points
du système nerveux ou même à la périphérie. Ces fibres sont entourées d’une gaine blanche qui les
protège et les nourrit : la myéline*, souvent appelée “substance blanche” par opposition à la substance
grise. On estime à environ 20 milliards le nombre des cellules nerveuses (neurones*) présentes dans un
cerveau humain : chacune entre en contact avec dix mille de ces cellules par l’intermédiaire de
jonctions appelées synapses*. On appelle souvent “hémisphère dominant” celui qui contient les
commandes motrices des gestes usuels (hémisphère gauche chez un droitier) et les centres du langage.
Environ une personne sur 15 est gauchère : c’est alors, le cerveau droit qui dirige les gestes courants
(écriture, notamment) mais les centres du langage sont habituellement dans son hémisphère gauche. Chez
les droitiers on appelle “hémisphère mineur” le cerveau droit, par opposition à l’hémisphère gauche
(“cerveau gauche”) qui contient donc les fonctions les plus importantes pour la vie quotidienne. Le
cerveau peut être étudié par l’électroencéphalogramme* (enregistrement de l’activité électrique du
cerveau), la radiographie (en particulier : l’encéphalographie* gazeuse), l’injection de produits
radioactifs non dangereux (scintigraphie* ou gamma-encéphalographie) et l’injection de produits
opaques dans le système artériel (artériographie cérébrale). Plus récemment un important progrès a été
réalise avec le scanner*: un ordinateur analyse avec une très haute précision le rayonnement
radiographique, ce qui permet de découper littéralement le système nerveux en images photographiques
successives. Des lésions très petites peuvent ainsi être localisées sans aucun désagrément pour le malade.
Enfin la résonnance* magnétique nucléaire (RMN) permet, depuis une dizaine d’années, d’explorer le
cerveau avec une précision encore plus grande. Le cerveau est un organe très riche en vaisseaux (artères
et veines). Il est protégé par trois structures : osseuse (le crâne), tissulaire (l’enveloppe des méninges*)
et liquidienne: le liquide céphalo-rachidien*, dans lequel le cerveau est littéralement suspendu. Le
cerveau peut être le siège de nombreuses agressions : traumatiques, infectieuses, artérielles ou tumorales.

CERVELET : Le cervelet est un ensemble de cellules et de fibres nerveuses formant deux petits
hémisphères et une masse centrale appelée vermis.
Le cervelet est situé à la partie postérieure du crâne* en dessous du cerveau* et en arrière du tronc
cérébral* auquel il est relié par des faisceaux de fibres nerveuses. Le cervelet est un centre nerveux
important pour le contrôle de l’équilibration, la coordination des mouvements et, d’une façon générale, le
contrôle de la tension (du tonus) musculaire. Comme le cerveau, le cervelet peut être l’objet de
nombreuses agressions de nature très diverse. Des troubles de l’équilibre, des mouvements mal
coordonnés avec en particulier, un tremblement* apparaissant lors d’un geste sont les principales
manifestations de l’atteinte du cervelet (appelée syndrome cérébelleux).


CERVICALGIE : Toute douleur du cou, surtout après un traumatisme (même minime) nécessite un
examen médical. Le classique torticolis, souvent apparu brutalement au réveil, équivalent du lumbago au
cou, cède en quelques jours grâce au traitement et à l’immobilisation par collier. Mais une cervicalgie
peut aussi être le premier signe d’une polyarthrite* rhumatoïde ou d’une maladie neurologique. Des
examens précis (radiographies, tomodensitométrie, ponction lombaire parfois) sont nécessaires si une
cervicalgie se prolonge plus de quelques jours.

CERVICARTHROSE : Arthrose du rachis cervical, extrêmement fréquente après 50 ans. Douleurs,
raideurs du cou, craquements lors des mouvements de la tête, sont souvent très importants au lever, puis
diminuent au cours de la journée. Si elle est très importante (ce qui est vu à l’examen radiologique) elle
peut comprimer les nerfs du cou (radiculalgies* dans la partie postérieure de la tête et dans le membre
supérieur) et même la moelle épinière* (apparition de troubles moteurs des bras et des jambes) obligeant
alors parfois à une intervention chirurgicale. Chez les sujets âgés, elle peut contribuer à compromettre la
circulation du cerveau et être à l’origine de malaises (vertiges, chutes) parfois très gênants.

CÉSARIENNE : Extraction de l’enfant après ouverture de la paroi abdominale, sous anesthésie générale
ou péridurale*. Théoriquement simple et rapide cette intervention multiplie cependant par sept le risque
maternel. On estime, en 1994, qu’environ un enfant sur sept naît par césarienne, ce qui est relativement
important. Réservée à des cas spéciaux (étroitesse du bassin, anomalie utérine, urgence en cas de menace
pour le fœtus) cette intervention n’handicape pas les grossesses ultérieures : 50% des accouchements
ultérieurs se font par les voies naturelles.

CHEVEUX : Longs poils qui recouvrent le crâne sur toute la surface, appelée “cuir chevelu”. La chute
des cheveux s’appelle alopécie*. Les cheveux changent de couleur avec l’âge : leur aspect doit cependant
rester sain, et des cheveux ternes sont souvent le signe d’un mauvais état général (anémie, troubles
endocriniens) nécessitant un examen médical. Enfin, leur souplesse est signe de bon équilibre :
l’expression “poil hérissé” est en effet une manifestation de tension intérieure, parfois traduite dans le
langage courant (“je n’arrive plus à me coiffer”) et bien connue des coiffeurs et des psychiatres. Les
cheveux peuvent être le siège de nombreuses parasitoses (mycoses*, pédiculose*) et des si fréquentes
pellicules*. Une bonne hygiène du cuir chevelu est essentielle : l’usage d’une brosse à poils doux (ou
avec des dents plastiques) stimulant la circulation locale, et l’usage hebdomadaire d’un shampooing doux
(non détersif) sont très recommandés.

CHIROPRAXIE : Ou chiropractie. Procédé destiné à soigner diverses maladies par des manipulations
des vertèbres. Toute tentative de ce type ne doit être effectuée que par un médecin qualifié, car des
manipulations brutales et non contrôlées peuvent amener des lésions plus ou moins graves (en particulier
: déplacement de disque*) chez des sujets porteurs de lésions vertébrales. Aucune manipulation
vertébrale ne doit être effectuée après un traumatisme (même minime), avant qu’un examen complet (en
particulier radiologique) ait écarté formellement toute lésion osseuse.

CHLAMYDIA : Infection génitale due à une très petite bactérie “chlamydia trachomatis”, responsable
d’une maladie des yeux très répandue en Afrique et en Asie (le trachome) mais pas en Europe en raison
des meilleures conditions de vie. L’infection génitale, très fréquente, se traduit par des brûlures au niveau
de l’urètre*, peu importantes, mais persistantes. Cette urétrite* peut se compliquer chez l’homme en
s’étendant à l’épididyme* d’où stérilité possible. Chez la femme, une salpingite* peut également aboutir
au même résultat. La mère peut transmettre la maladie à la naissance, et le nouveau-né peut présenter
diverses infections (conjonctivite, otite, pneumonie) par la suite. Il est donc important de dépister tôt
cette affection, qui peut être aisément guérie par certains antibiotiques : il faut rappeler qu’on assiste
actuellement à une recrudescence des salpingites chez les adolescentes, et on a noté, dans un grand
hôpital parisien, que 21% des femmes atteintes de salpingite avaient moins de 20 ans, et 10% moins de
16 ans.

CHLORE : Élément chimique essentiel du corps humain, apporté par les aliments (en particulier : le
chlorure de sodium ou sel de cuisine). Le chlore est contenu à haute concentration dans le sang : 3,50 à
3,90g par litre. Le chlore (sous forme d’acide chlorhydrique) est un élément essentiel de la digestion
gastrique. Il est éliminé normalement par les urines. Des vomissements* répétés peuvent entraîner une
perte importante de chlore.

CHOC : Le choc cardio-circulatoire est un arrêt brutal de la circulation avec collapsus* du cœur et des
vaisseaux sanguins. Le choc anaphylactique*, très diffèrent, est un accident aigu d’intolérance à une
substance à laquelle le sujet a déjà été sensibilisé par une rencontre antérieure. Le terme de “choc” est
utilisé aussi par les psychiatres pour designer :
1. une agression psychologique brutale (choc affectif) entraînant une réaction violente et souvent
imprévue ;
2. un certain type de traitements basés sur la provocation d’une agression physique (électrochoc)* ou
chimique (insuline)* dans le but de déclencher une réaction bénéfique de l’organisme. Ces traitements
sont moins employés depuis l’apparition des médicaments psychotropes*.

CHOCOLAT : Aliment très riche (environ 500 calories pour 100 g) composé essentiellement de sucre
pour les 2/3 et de lipides pour 1/3. Le chocolat provoque une vidange de la vésicule biliaire (effet
cholagogue) souvent mal supportée. Facteur d’obésité le chocolat est interdit au cours de diverses
affections : acné*, diabète*, hyperlipémie*. La consommation annuelle, en France, est d’environ 3 kg par
habitant.

CHOLÉCYSTITE : Inflammation aiguë ou chronique de la vésicule biliaire. La lithiase* biliaire est la
grande cause de cholécystite. La cholécystite aiguë est une urgence chirurgicale : c’est une douleur
violente (ressemblant à une colique hépatique* très forte) avec fièvre à 39°, 40° degrés et vomissements.
La perforation de la vésicule entraîne une péritonite*. C’est une des raisons pour lesquelles on opère
souvent les malades porteurs de calculs vésiculaires persistants. La cholécystographie est la
radiographie de la vésicule biliaire. La cholécystectomie est l’ablation de la vésicule.

CHOLÉDOQUE :. Canal amenant la bile depuis le foie et la vésicule biliaire dans l’intestin. Son
obstruction entraîne la rétention de la bile d’où apparition d’une jaunisse (ictère*) et troubles digestifs
importants. On appelle “cholédocotomie” une intervention chirurgicale sur le cholédoque.

CHOLÉRA : Maladie infectieuse due à un bacille*, le vibrion cholérique. Extrêmement contagieux, le
choléra apparaît après 1 à 3 jours d’incubation* : il se manifeste par une diarrhée très importante et des
vomissements entraînant rapidement un état de déshydratation* dramatique Il n’y a pas de fièvre mais au
contraire la température peut être abaissée. Le choléra existe à l’état endémique* en Inde et dans
certaines régions d’Afrique. La maladie n’est grave que chez les sujets sous-alimentés et dénutris vivant
dans de mauvaises conditions hygiéno-diététiques. Elle est rapidement enrayée par les antibiotiques et la
réhydratation.

CHOLESTÉROL : Constituant important des lipides* circulant dans le sang. Le cholestérol est présent
à un taux plus ou moins élevé dans les graisses animales, le jaune d’œuf, le beurre, les abats, les fruits de
mer. Des dépôts de cholestérol peuvent apparaître au niveau des tendons (en particulier : sur le dos de la
main) des paupières (plaques jaunes chamois) et de la cornée de l’œil. En cas d’excès de cholestérol, il
faut supprimer :
1. les produits laitiers, riches en matières grasses : lait entier, crème yaourt «au lait entier», fromages de
plus de 40% de matière grasse ;
2. les viandes grasses : porc, mouton, oie, canard, charcuteries, poissons gras (anguille et thon), jaune
d’œuf (maximum : 2 par semaine) ;
3. les sauces et les fritures ;
4. la pâtisserie avec crème et œufs ;
5. le chocolat et les glaces ;
6. le beurre, le saindoux, le lard, l’ huile d’olive, d’arachide. Les viandes doivent être consommées en
grillades. Les graisses utilisées doivent se limiter à la margarine de régime et aux huiles de maïs ou de
tournesol. Le dosage du cholestérol fait partie de tout bilan sanguin. Son taux sanguin passe de 1g/l, à la
naissance, autour de 2g/l, (4 à 5.5 millimoles) chez l’adulte, chiffre qu’il ne devrait jamais dépasser. Des
progrès récents, dans le dosage ont permis de distinguer :
• le cholestérol facteur d’athérosclérose : lié à des protéines de basse densité (appelées LDL);
• le cholestérol qui, au contraire «protégerait» les artères (appelé parfois «bon» cholestérol) lié à des
protéines de haute densité (HDL). On peut estimer le risque d’athérosclérose en calculant le rapport entre
ces deux types de cholestérol. La surveillance de ces dosages est indiquée très particulièrement :
• chez les femmes prenant la pilule et ayant un taux de cholestérol total à 2,5g/l ou plus,
• chez les malades ayant déjà eu des troubles cardio-vasculaires.

CHORÉE : Ensemble de mouvements involontaires, désordonnés, souvent brusques et imprévisibles,
accentués par les émotions, disparaissant pendant le sommeil. Ces mouvements intéressent souvent la
face et les membres, réalisant des grimaces et des gestes incessants. On distingue deux chorées très
différentes :
1. chez l’enfant et l’adolescent, la chorée de Sydenham (plus connue sous le nom de “danse de Saint-
Guy”) peut apparaître après une infection bactérienne due à un streptocoque* responsable également de
lésions articulaires et cardiaques (rhumatisme* articulaire aigu, souvent appelé “R.A.A.” par les
médecins). La pénicilline et divers autres antibiotiques sont très actifs contre ce streptocoque;
2. chez l’adulte, une autre chorée “chorée de Huntington” peut apparaître dans certaines familles,
associée à des troubles psychiques graves (détérioration*, tendance au suicide)*. Cette maladie est
héréditaire* sur le mode dominant*.

CHROMOSOME : Tout noyau d’une cellule contient des structures en forme de bâtonnet qui constituent
les facteurs héréditaires* qu’elle est chargée de transmettre : ce sont les chromosomes. L’homme a 46
chromosomes, disposés en 23 paires : la 23e paire définit le sexe de l’individu (2X chez la femme, X et
Y chez l’homme). Des travaux considérables ont peu à peu dénombré la présence d’unités chimiques plus
petites, les gènes*, empilés littéralement sur chaque chromosome. On estime à 30 000 le nombre des
gènes humains. Chaque gène est responsable d’une caractéristique de l’individu : les gènes sont
constitués d’acides nucléiques*. On a pu isoler des anomalies chromosomiques responsables de certaines
maladies héréditaires. Actuellement, les recherches tentent d’étudier le «terrain» propre à chaque homme
dans le but de protéger particulièrement ceux qui semblent plus que d’autres prédestinés à certaines
affections. Il est en effet démontré que des facteurs héréditaires interviennent pour favoriser un grand
nombre de maladies dont on remarque la fréquence anormale dans certaines familles. (Voir aussi :
mongolisme*).

CIRRHOSE : Maladie chronique du foie comportant la destruction plus ou moins rapide des cellules
hépatiques avec apparition des signes de l’insuffisance* hépatique grave. La cirrhose alcoolique est de
loin la plus fréquente : 90% des cirrhoses chez l’homme et 75% chez les femmes, le vin étant la
boisson la plus souvent en cause. On estime que l’absorption régulière de 100 à 190g d’alcool
chaque jour (plus d’un litre de vin à 12 degrés) suffit pour amener un risque de cirrhose. D’autres
cirrhoses peuvent apparaître à l’occasion de troubles biliaires (lithiase*) ou de troubles nutritionnels.
Enfin certaines cirrhoses relèvent de troubles immunitaires* (cirrhoses auto-immunes*). Les signes
révélateurs d’une cirrhose sont souvent l’asthénie*, et l’amaigrissement. Les hémorragies digestives
(hématémèse* ou mélœna*) et l’ictère* sont ensuite les symptômes évidents de la destruction du tissu
hépatique. L’évolution est très souvent gravissime, la vie n’étant pas possible sans foie.

CLAUDICATION : Synonyme de boiterie. Elle peut être liée à un déséquilibre de la statique (trouble
osseux ou articulaire du membre inférieur, avec raccourcissement d’un membre), à une douleur, ou à la
paralysie d’un groupe musculaire. La claudication intermittente est une douleur apparaissant après un
certain temps à la marche, obligeant à s’arrêter, puis cédant spontanément. Elle traduit un trouble
circulatoire des membres inférieurs (artérite) ou de la moelle épinière.

CLAUSTROPHOBIE : Peur (phobie*) des espaces clos, souvent confondue avec l’agoraphobie. C’est
la classique “peur des ascenseurs”, la “peur du métro” (des wagons où l’on entasse), ou même celle des
salles de réunion. Elle est souvent exprimée de façon détournée (“par où pourrait-on fuir s’il y avait le
feu ?”... ou “on étouffe ici...”) mais très répandue. Elle est un des éléments des névroses* phobiques*,
souvent associée à une tendance aux obsessions*.

COAGULATION : En cas d’hémorragie l’organisme réagit par des processus chimiques très complexes
aboutissant à la formation d’un caillot de sang : c’est la coagulation. Dix protéines* du sang (au moins)
sont nécessaires pour la coagulation : toutes sont fabriquées par le foie ce qui explique la grande
fréquence des hémorragies lorsque le fonctionnement hépatique est altéré (exemple: cirrhose*). Certaines
cellules du sang, les plaquettes*, sont indispensables, en s’agrégeant) à la formation du caillot. Un sang
normal coagule en moins de 15 minutes dans un tube de verre c’est le test le plus simple. On dose
aussi différentes protéines de la coagulation, en particulier la prothrombine*. On appelle
“hypercoagulabilité” tout raccourcissement du temps nécessaire à la coagulation : ce trouble entraîne un
risque accru de thrombose* et d’embolies*. Inversement, la coagulation peut être retardée au cours de
certaines maladies (maladies comportant donc des hémorragies diffuses) à la suite de l’altération des
protéines ou des plaquettes* nécessaires à son déroulement normal. Les anticoagulants* de même que les
antiagrégants* rendent les plus grands services en médecine. Inversement, les centres de transfusion
disposent de solutions (protéines ou plaquettes) rétablissant la coagulation en cas de besoin. Certains
examens doivent être faits après recueil du sang sur une substance anticoagulante : les globules se
séparent alors d’un liquide visqueux jaunâtre appelé “plasma*”. Au contraire, si on laisse le sang
coaguler, le caillot est surmonté d’un liquide jaune beaucoup plus fluide : le “sérum*”. Ne jamais agiter
fortement un tube de sang : les globules rouges seraient détruits et le pigment sanguin (l’hémoglobine*)
se mélangerait au sérum ou au plasma, le colorant en rouge (sang dit “hémolysé”*) en le rendant
impropre aux examens chimiques prévus. (Voir : fibrine*, prothrombine*).

COBALT : Métal présent dans la vitamine B 12. Sa carence est inconnue mais par contre sa toxicité bien
connue : son ingestion peut donner lieu à des troubles cardiaques et neurologiques. Son isotope radioactif
(cobalt 60) est utilisé en radiothérapie* pour le traitement de certaines tumeurs (bombe au cobalt).

COCCYX : Petit os triangulaire qui, fixé à la terminaison du sacrum*, prolonge celui-ci pour former un
revêtement osseux mobile situé en arrière du rectum. Les contusions de cette région peuvent donner lieu à
des douleurs chroniques, souvent rebelles aux traitements, appelés “coccygodynies”.

CŒLIOSCOPIE : Utilisation, sous anesthésie générale, d’un appareil optique qui, tel un périscope,
explore la cavité abdominale et, en particulier, l’appareil génital féminin : dépistage d’une grossesse
anormale, d’une urgence ovarienne (kyste, hémorragie), d’une endométriose (voir endomètre*) ou d’une
salpingite*. Un certain nombre d’interventions chirurgicales simples peuvent être ainsi réalisées.

CŒUR : Muscle creux, de la taille d’un pamplemousse, divisé en deux parties (cœur droit et cœur
gauche) chacune de celles-ci comportant deux cavités : oreillette (en arrière) et ventricule (en avant).
L’oreillette sert à remplir la pompe que constitue le ventricule. Le cœur droit reçoit le sang veineux, qui
provient de tous les organes du corps et qui s’est appauvri en oxygène. Ce sang arrive à l’oreillette droite
puis passe dans le ventricule droit à travers l’orifice tricuspide (valve en trois parties), sorte de portillon
automatique qui se ferme automatiquement quand le ventricule droit se contracte. Celui-ci éjecte alors le
sang dans l’artère pulmonaire, vers les poumons, pour le réoxygéner. Des veines ramènent ensuite le sang
oxygéné vers l’oreillette gauche et, de là, à travers l’orifice mitral* (valve à deux feuillets, semblable à
la mitre d’un évêque) vers le ventricule gauche. Celui-ci, pompe principale de l’organisme va éjecter le
sang dans l’aorte en ouvrant, par sa contraction, une autre valve (aortique) qui laisse passer le sang dans
l’aorte et, de là, dans toutes les artères... Un cœur normal débite ainsi 5 à 6 litres de sang par minute,
débit qui diminue lors de la station debout, et augmente au contraire à l’effort et lors des émotions. C’est
le cœur gauche (et, essentiellement: le ventricule gauche) qui effectue le travail le plus important. Les
maladies du cœur gauche sont donc les plus graves, et aussi les plus fréquentes. Le muscle cardiaque est
irrigué par les artères coronaires*. Il est recouvert à l’intérieur par une couche de cellules (endocarde) et,
à l’extérieur, par la péricarde*. L’examen du cœur comprend l’auscultation, la palpation (du cœur et des
pouls artériels), la prise de la pression artérielle et divers examens (électrocardiogramme, radioscopie,
échographie*, angiocardiographie) qui permettent de préciser les conditions de son fonctionnement.

COLIBACILLE : Bactérie (du genre “bacille”*) extrêmement fréquente dans l’intestin où elle
représente la majorité des germes normalement présents. On trouve en effet, dans l’intestin des sujets
normaux, diverses bactéries nécessaires à la digestion. La présence de colibacilles dans les selles n’est
donc nullement le signe d’une maladie. Par contre, leur présence dans les urines est anormale : le
colibacille est un des grands responsables des infections vésicales (cystite*) en particulier chez les
femmes. Des colibacilles anormaux (pathogènes*) peuvent ainsi être à l’origine d’épidémies, telle la
classique épidémie* de crèche, par exemple si une infirmière en est porteuse.

COLIQUE : Contraction douloureuse d’un organe creux : les coliques hépatique, néphrétique ou
utérine sont les plus fréquentes, en dehors de la classique “colique” intestinale souvent associée à une
diarrhée et traduisant une toxi-infection alimentaire.
•La colique hépatique siège au niveau de la vésicule* biliaire et du cholédoque*, c’est-à-dire à la base,
des côtes et à droite (hypocondre* droit). Elle traduit généralement l’existence d’une lithiase* biliaire;
c’est une douleur violente irradiant souvent dans le dos, fréquemment associée à des vomissements*, et
survenant le soir ou dans la nuit. La crise dure quelques heures. Des examens biologiques et
radiologiques sont nécessaires pour faire le bilan de la lithiase et décider ou non d’une intervention
chirurgicale. Une crise de colique hépatique peut être compliquée par une infection (cholécystite*) ou un
ictère* (obstruction du cholédoque* par le caillou), complications pouvant mettre la vie en danger : il ne
faut donc jamais la négliger.
•La colique néphrétique traduit une lithiase du rein dans la très grande majorité (90%) des cas. La
douleur est ici lombaire (au niveau d’un “rein”) et elle irradie vers le bas, c’est-à-dire vers les organes
génitaux. C’est une douleur très importante pouvant amener une syncope* parfois. La dysurie* est
fréquente et une hématurie* légère est possible. Elle peut durer plusieurs heures, voire plusieurs jours.
Elle doit entraîner des examens radiologiques et l’étude chimique des urines et du sang pour faire le bilan
de la lithiase* rénale et rechercher sa cause. Comme pour la colique hépatique il est recommandé de ne
pas effectuer des voyages prolongés et pénibles lorsqu’on est atteint de lithiase, les secousses répétées
suffisant à déclencher une crise de colique. Enfin, une lithiase rénale négligée peut entraîner des
infections répétées et amener lentement la destruction du tissu rénal (insuffisance* rénale).

COLITE : Inflammation du colon (gros intestin), terme étendu très abusivement à toute manifestation
digestive pénible. Outre les colites liées à une infection bactérienne (exemple : une dysenterie
amibienne*) on peut observer des colites après traitement antibiotique important. Le terme de “colite
spasmodique” désigne un ensemble de troubles (ballonnement, douleurs abdominales, alternance de
diarrhée et de constipation) survenant électivement chez les sujets nerveux et émotifs, en particulier s’il
existe des troubles hormonaux ou allergiques. Des erreurs alimentaires, avec excès de féculents (pain,
haricots secs, lentilles), de ragoûts, de plats épicés, de crudités peuvent aussi être en cause. Mais souvent
on ne trouve rien de précis si ce n’est un “terrain” familial particulier (sujets très nerveux, mangeant très
vite sans mastiquer leurs aliments ou ne possédant pas une dentition en bon état) avec, assez souvent, des
manifestations diverses de tétanie* (spasmophilie). Voir aussi rectite*.


COLLAPSUS : Chute importante (et généralement brutale) de la pression* artérielle en dessous de 8
pour la maxima. On parle aussi de “choc*” circulatoire Le pouls s’accélère en général et devient très
faible incomptable. Le malade, pâle, a souvent les extrémités (doigts, lèvres) bleuies “cyanosées*” et
froides. Il peut être agité*, anxieux, ou au contraire inerte, avec perte de connaissance. Devant un arrêt du
cœur et de la circulation, on dispose de quelques minutes pour éviter la constitution de lésions du
système nerveux qui détérioreraient irrémédiablement son fonctionnement ultérieur. Il faut donc aussitôt,
sans attendre l’arrivée du médecin, assurer la circulation par massage cardiaque externe : coucher le
patient sur le dos et comprimer avec les paumes (appuyées l’une sur l’autre) le milieu du thorax (juste
au-dessus de l’estomac à la partie basse de la cage thoracique) d’environ 4 ou 5 cm, puis relâcher, laisser
une très brève pause, et recommencer ainsi environ 60 fois par minute. Pour bien rythmer la compression
on peut demander à une personne de compter à haute voix les secondes indiquées par une montre : il faut
donc appuyer pratiquement chaque seconde mais pas plus vite. Ce massage ne doit pas être arrêté
avant que l’équipe de réanimation soit arrivée à moins que le pouls ait repris spontanément. En
même temps, il faut assurer l’oxygénation par un bouche à bouche : si on est seul il faut alterner 15
pressions thoraciques puis 2 ou 3 insufflations ; si on est deux, faire une insufflation toutes les 4 ou 5
pressions thoraciques. On peut parfois faire reprendre les battements cardiaques par quelques coups de
poing répétés, et activer la circulation par quelques giffles qui stimulent aussi les centres respiratoires.

COLLUTOIRE : Liquide généralement assez épais (visqueux) destiné à être utilisé pour désinfecter la
muqueuse buccale ou les gencives. Les collutoires sont souvent difficiles à faire accepter aux enfants : on
les remplace de plus en plus par des pulvérisations ou des pastilles à sucer. Le meilleur moyen de
désinfecter la gorge est souvent de pulvériser le produit par voie nasale.

COLLYRE : Liquide destiné à être déposé au contact de l’œil (en général au niveau de l’angle interne de
l’œil) dans un but anesthésique* ou antiseptique*. Les collyres contiennent souvent des antibiotiques* : ils
ne doivent pas être utilisés au-delà de leur date limite sous peine de provoquer, parfois, des
altérations oculaires. Un collyre doit être déposé goutte à goutte sur le sujet couché. Il peut être aussi
instillé sous les paupières. Il est normal qu’il coule à l’intérieur du nez en cas d’excès, tout comme les
larmes.

COLON : voir intestin*.

COLONNE VERTÉBRALE : voir rachis*

COLOSTRUM : Liquide jaune sécrété par la glande mammaire dès le 2ème mois d’une grossesse et,
plus fortement, durant les jours précédant l’accouchement : il annonce alors la montée laiteuse.

COMA : Perte plus ou moins complète de la conscience avec conservation plus ou moins bonne des
fonctions végétatives : respiration, rythme cardiaque et pression artérielle*. La profondeur d’un coma
s’apprécie à la réaction aux stimulations simples (pincement de la peau, réaction au bruit, contraction de
la pupille* à la lumière) qui est conservée dans le coma léger (stade I appelé coma réactif ou encore,
coma vigil). Dans ce coma les fonctions végétatives ne sont pas atteintes. A un degré de plus le malade
n’est plus réactif aux stimulations mais les fonctions végétatives sont, dans l’ensemble bien conservées
(coma aréactif ou stade lI). Au-delà, les fonctions végétatives s’altérant (respiration irrégulière tension
artérielle variant de façon incessante, irrégularités du rythme cardiaque, etc.) et on parle de coma carus
(stade III). Enfin, dans certains cas gravissimes, la vie n’est maintenue qu’artificiellement au moyen de
respirateurs artificiels, injections ininterrompues de solutions assurant la nutrition et la pression
artérielle, stimulateurs cardiaques, etc. C’est le stade IV (ou coma dépassé) posant de difficiles
problèmes aux réanimateurs. A ce stade, si on n’enregistre plus d’activité électrique du cerveau ce
fait est considéré comme un signe de mort autorisant le prélèvement éventuel d’organes dans un but de
greffe. La surveillance d’un malade en coma doit être permanente : une hospitalisation d’urgence
s’impose donc devant toute perte de connaissance prolongée.

COMÉDON : “Point noir” sur la peau, correspondant au développement anormal de l’appareil sécrètant
le sébum* (voir séborrhée) situé à la base d’un poil. Les comédons sont donc très banals au cours de
l’acné* juvénile où la séborrhée est constante. Il est tentant d’appuyer sur la peau autour du “point noir”,
pour tenter de l’extraire : cette manœuvre peut amener un déchirement de l’orifice de la glande qui, dès
lors, va s’infecter. L’extraction manuelle des comédons est donc tout à fait à déconseillée : leur
traitement est celui de l’acné.

COMITIALITÉ : Synonyme d’épilepsie*. Chez les Romains lorsqu’un assistant était atteint d’une crise
on interrompait aussitôt l’assemblée (le comice) car on considérait l’épilepsie comme le “mal sacré”
c’est-à-dire comme une manifestation divine. L’empereur César était lui-même atteint d’épilepsie,
semble-t-il. C’est de cette époque que date l’expression de “mal comitial”.

COMMISSURE : Point où deux tissus se rejoignent et fusionnent. On parle ainsi des commissures
palpébrales (à l’angle où se rejoignent paupière supérieure et paupière inférieure) et des commissures
cardiaques (réunion des valves mitrales ou tricuspides) d’où le nom de commissurotomie pour designer
l’intervention chirurgicale (à cœur ouvert) destinée à délivrer un patient du rétrécissement (acquis ou
congénital) d’un de ces orifices cardiaques.

COMMOTION : Choc plus ou moins violent, direct ou indirect (transmis) ébranlant un organe. Outre un
arrêt transitoire des fonctions de l’organe, la commotion peut entraîner plus ou moins rapidement la
constitution de lésions pouvant être à l’origine de troubles définitifs. Ainsi une commotion cérébrale
entraîne-t-elle souvent une perte de connaissance plus ou moins brève : simple “évanouissement” dans les
cas bénins. Les commotions cérébrales (bien connues des boxeurs) sont devenues extrêmement fréquentes
avec la multiplication des accidents de la route. Dans les suites d’un accident de voiture qui a comporté
une commotion cérébrale même très légère (simple obnubilation* passagère de la conscience, sans même
vraie perte de connaissance : l’état “groggy” classique...) on peut voir apparaître un ensemble de troubles
désignés sous le nom de “syndrome postcommotionnel” ou encore “syndrome subjectif des
traumatisés du crâne”. Ce syndrome, de mécanisme inconnu, comporte le plus souvent des vertiges*,
des maux de tête, et un état dépressif* plus ou moins accentué avec asthénie* physique et psychique,
troubles de l’attention, de la mémoire* et du sommeil*. L’accident (très souvent revécu en rêve) a en fait
“révélé” un certain nombre de problèmes psychologiques préexistants et “décompensé” une tendance
dépressive antérieure. Une tétanie* peut également se manifester à cette occasion.

COMPLEXE : Ambivalence* à l’égard d’une situation. Le plus connu est celui d’Oedipe, qui survient
entre 3 ans et 6 ans : c’est la rivalité entre le père et le petit garçon vis à vis de la mère, et, chez la petite
fille, l’idée d’avoir un enfant de son père. Ces problèmes seront ensuite liquidés ou “refoulés” (rejetés)
mais alors à l’origine d’une névrose*. La prise de conscience du complexe refoulé permet ensuite sa
liquidation, plus ou moins rapide.

COMPULSION : Acte (ou pensée) imposé au sujet. Une activité compulsive est une activité non
souhaitée, voire même crainte. La lutte incessante contre les obsessions* amène souvent une réaction
dépressive.

CONFUSION MENTALE : Trouble psychique caractérisé par un ralentissement des activités
intellectuelles et, surtout, une perte de la notion du temps et de l’endroit où on se trouve. Incapable de
dire quel jour on est, et le lieu où il se trouve, c’est-à-dire complètement désorienté* dans le temps et
dans l’espace, le malade est en général en proie à une vive anxiété et il se demande ce qui lui arrive.
Tous les degrés peuvent être observés de la simple hésitation à la perplexité totale. Cet état peut
s’observer assez fréquemment chez les sujets âgés, et au cours des dépressions*. Les agressions
traumatiques (accidents de la route), infectieuses (début d’une méningite)* et certaines intoxications
(alcool*, en particulier) peuvent se manifester par un état confusionnel. Ce peut être aussi le mode de
début d’une maladie psychiatrique grave.
CONGÉNITAL : Qui apparaît dès la naissance. Beaucoup d’anomalies (de maladies) congénitales sont
donc héréditaires, mais pas toutes : certaines peuvent être liées à une maladie survenue pendant la
grossesse. Par contre, toute anomalie héréditaire est, par définition, congénitale, même si elle ne
s’exprime qu’au bout de quelques années.

CONGESTION : Accumulation anormale de sang au niveau d’un tissu ou d’un organe. Le terme médical
également souvent utilisé est “hyperhémie”.Une congestion peut être due à une augmentation de la
circulation artérielle et/ou à un ralentissement appelé “stase” de la circulation veineuse. Ainsi, au cours
de l’insuffisance cardiaque, de nombreux organes (en particulier le foie) sont le siège de phénomènes
congestifs liés au ralentissement de la circulation. Les congestions pulmonaires correspondent à une
agression infectieuse très limitée du poumon (une “mini-pneumonie*” en quelque sorte) d’évolution
rapidement favorable. Quant au terme de “congestion cérébrale” il désigne improprement les accidents
vasculaires cérébraux*, c’est-à-dire les ramollissements* ou les hémorragies qui représentent des
interruptions de la circulation cérébrale et non un trouble congestif. Cette expression doit donc être
abandonnée.

CONJONCTIVITE : Inflammation de la conjonctive. En écartant les paupières, on observe un fond
blanc avec des vaisseaux sanguins appelé “sclérotique” (blanc de l’œil). Au centre de la sclérotique se
trouve un léger bombement : la cornée (voir Kératite* et Ophtalmie*) juste devant la pupille*. La
conjonctive est, en fait, une couche cellulaire tapissant le globe oculaire lui-même (c’est la couche
externe de la sclérotique, directement au contact de l’air donc) et la face intérieure (celle qu’on voit en
les retournant ou en les décollant) des paupières. Les conjonctivites sont très banales, annoncées par une
impression de brûlure locale ou de corps étranger dans l’œil, généralement bilatérale. L’œil est rouge et
larmoie : parfois des sécrétions purulentes (infections bactériennes) existent, gênant l’ouverture des
paupières au réveil. De nombreuses bactéries peuvent être à l’origine d’une conjonctivite : le
prélèvement de pus permet leur identification et le choix de l’antibiotique le meilleur (voir
Antibiogramme*). Des virus sont parfois responsables de conjonctivites, qui apparaissent alors sous
forme de véritables épidémies “kératoconjonctivite épidémique” d’évolution prolongée mais non grave.
Il est toujours dangereux de soigner soi-même une conjonctivite par un collyre* qui restait dans
l’armoire à pharmacie, ou emprunté à un voisin. Il est, en particulier, dangereux d’utiliser à plusieurs le
même flacon : c’est ainsi que se transmettent des infections oculaires parfois graves.

CONSEIL GÉNÉTIQUE : Certains médecins se spécialisent dans l’évaluation des risques d’anomalies
d’origine génétique, de préférence avant que celles-ci surviennent (en particulier s’il en existe déjà dans
la famille du père ou de la mère), mais aussi après qu’elles soient survenues, afin d’en rechercher les
causes et d’évaluer le risque pour les enfants à venir. Divers examens peuvent être utiles, en particulier
celui des chromosomes, appelé “cariotype”. De telles consultations sont particulièrement indiquées dans
certaines circonstances : consanguinité, existence d’une maladie héréditaire (hémophilie*, myopathie*)
ou même stérilité de cause inexpliquée.

CONSERVE : Divers dangers guettent les aliments conservés, en particulier : les bactéries. Le meilleur
système est certainement la conservation par la chaleur en récipient métallique hermétique : à condition
d’éliminer toute boîte bombée, le risque d’intoxication est pratiquement nul et la conservation des
vitamines y est bien meilleure qu’on ne le pense habituellement. Les conserves “de ménage” sont
beaucoup plus dangereuses et peuvent être à l’origine de cas de botulisme*, de même que le procédé dit
de “semi-conserve” (pasteurisation à 60° ) qui ne détruit qu’incomplètement certains microbes. Le froid
empêche la multiplication microbienne mais ne détruit pas bactéries et virus. Les produits “surgelés”
(congelés à -18° au moins) ne peuvent être conservés que quelques heures à la température ambiante,
après décongélation : il ne faut jamais les recongeler. La dessiccation (et la lyophilisation*) ne protègent
pas des contaminations microbiennes possibles : une grande prudence s’impose, en particulier pour les
poudres d’œuf. Enfin, le procédé dit de “salage” ne détruit pas les staphylocoques éventuellement
présents dans le poisson ou la viande, pas. plus que le bacille botulique* qui peut aisément prospérer sur
un jambon “de ferme”.

CONSOLIDATION : Outre la consolidation d’une fracture (rétablissement de la continuité osseuse par
formation d’un cal) on parle de “consolidation” après un accident de travail (ou une maladie
professionnelle) lorsque les soins sont terminés et que l’éventuel degré d’invalidité peut être estimé. La
délivrance d’un certificat de consolidation est totalement indépendante de la date de la reprise du travail.

CONSTIPATION : Retard (et rareté) de l’évacuation des selles, par exemple une tous les deux ou trois
jours. Beaucoup de constipations ne sont en fait que la conséquence d’erreurs alimentaires : nourriture
insuffisante ou, surtout, déséquilibrée, avec réduction des céréales et des boissons “pour ne pas grossir”,
par exemple. Des facteurs psychologiques importants interviennent très souvent, en particulier chez les
sujets âgés : l’absence de selles devient alors une véritable obsession*. La pire réaction est de plonger
dans les laxatifs* : huile de ricin, sulfate de soude ou de magnésie, phénolphtaléine. Ces médicaments
sont irritants et provoquent tôt ou tard une véritable maladie, la “maladie des laxatifs” se manifestant par
des diarrhées et des douleurs abdominales pouvant réaliser des crises extrêmement pénibles, source
d’amaigrissement et de fatigue. En outre, des complications circulatoires, rénales, ou même
neurologiques (paralysies*) peuvent survenir. La constipation la plus banale n’est qu’un ralentissement de
la progression des selles. Elle s’observe surtout chez les femmes : le ballonnement abdominal appelé
“météorisme*” est fréquent. La sédentarité, l’insuffisance de muscles abdominaux, l’absorption trop
rapide d’aliments non mâchés (“tachyphagie”) et une alimentation déséquilibrée (trop pauvre en
légumes, fruits et boissons) sont les responsables habituels de ce trouble si fréquent. Au total : le
traitement d’une constipation est d’abord un ensemble de règles d’hygiène alimentaire et... le
retour à une vie plus calme. Les petits moyens classiques sont souvent très efficaces : un grand verre
d’eau glacée au lever et au coucher, des exercices musculaires abdominaux chaque jour et plus d’exercice
d’une façon générale, une alimentation riche en végétaux (tels que carottes, épinards, haricots verts,
endives) et en fruits (en particulier les classiques pruneaux, dattes, figues, poires) sont les principaux.
L’aspect psychologique de la constipation ne doit jamais être négligé : le meilleur traitement est,
évidemment, de se convaincre de l’absence de gravité de ce trouble. Certes une constipation prolongée
peut être le symptôme d’une maladie grave du tube digestif, mais, fort heureusement, elle n’est le plus
souvent que la manifestation passagère d’une paresse intestinale dont vous êtes le seul et unique
responsable. La pire erreur est l’abus de laxatifs et on estime que chaque jour, en France, plusieurs
dizaines de millions de pilules ou suppositoires laxatifs sont consommés...

CONTAGE : Substance véhiculant l’agent microbien responsable de la maladie, Le mode de contage
varie selon les cas : salive, crachats et selle sont les modes de transmission les plus fréquents.

CONTRACEPTION : Limitation des naissances au moyen de procédés divers visant à empêcher la
fécondation. Trois méthodes sont actuellement préconisées :
1. les diaphragmes : il s’agit d’obturateurs placés par la femme elle-même, soit au niveau du vagin, soit
au niveau du col utérin lui-même (“cape” cervicale). Une crème ou une gelée destinée à détruire les
spermatozoïdes doit être utilisée en même temps. Cette méthode nécessite une certaine coopération
psychologique et une assez grande attention.
2. les stérilets* : dispositifs intra-utérins, qui doivent être posés par un médecin spécialiste, qui vérifie
périodiquement l’état gynécologique. Des incidents sont possibles et l’efficacité, bien que très grande,
n’est pas absolue. Ce dispositif n’est pas utilisé, en principe, chez les femmes très jeunes qui désirent
avoir des enfants par la suite.
3. les contraceptifs oraux “pilules”, soit d’un seul type (association d’un œstrogène* et d’un progestatif*)
qui bloque l’ovulation, soit “séquentiel” (administration successive d’un œstrogène seul, puis d’une
association œstrogène + progestatif) qui oblige à un certain contrôle (2 types de comprimés, à prendre à
des dates différentes). Habituellement la pilule est prise durant 21 jours, en commençant le 5e jour du
cycle (en comptant depuis le premier jour des règles). L’efficacité avoisine 100 %, mais les incidents
sont assez nombreux : nausées, gonflement douloureux des seins, saignements (métrorragies*), prise de
poids (très variable). Les accidents sont très souvent le fait d’une mauvaise indication de la pilule et
d’une absence de surveillance régulière : phlébites* (les troubles veineux sont une contre-indication
classique à la pilule), embolies* (le contrôle des lipides* sanguins, de la glycémie* et de la pression*
artérielle est nécessaire, une ou deux fois par an au moins), troubles utérins divers. Il est nécessaire de
subir tous ces contrôles au moins chaque année, en particulier l’examen utérin (avec examen des
cellules utérines par frottis* vaginal) et celui des seins. Il est recommandé d’attendre trois mois après
l’arrêt de la pilule pour envisager une grossesse. Plus récemment des “mini-pilules” (faiblement dosées)
ont été commercialisées. Elles entraînent moins d’effets secondaires que les pilules classiques tout en
étant aussi efficaces : il convient de les prendre dès le premier jour du cycle, tous les jours à la même
heure. Les troubles du cycle (absence totale de règles, ou au contraire, saignements au milieu du cycle)
sont possibles. De toute façon, bien que mieux tolérées, elles ne modifient aucune des règles de
surveillance énoncées plus haut. Au total : seul votre médecin est compétent pour choisir le mode de
contraception le mieux adapté à votre cas, après un examen attentif et complet, qui sera répété chaque
année au moins, ou plus souvent en cas de signes anormaux. On estime à plus de 15 millions le nombre de
femmes qui, actuellement en France, prennent la pilule. Les accidents de cette méthode sont connus :
selon certaines statistiques anglaises récentes, la pilule augmente la mortalité en multipliant par 5 le
risque d’accidents cardio-vasculaires, en. particulier celui d’infarctus* du myocarde et d’hémorragie*
méningée. Ce risque semble particulièrement élevé chez les femmes de plus de 35 ans. Il devrait
diminuer, voire disparaître avec une meilleure surveillance médicale.

CONVULSIONS : Secousses musculaires localisées (à un membre, par exemple) ou généralisées (elles
peuvent alors s’accompagner secondairement d’une perte de connaissance), involontaires, souvent
violentes et brèves. Toutes les convulsions ne relèvent pas de l’épilepsie*, en particulier chez l’enfant
où elles peuvent survenir à l’occasion d’un accès de fièvre* important (convulsions hyperpyrétiques).
Chez l’adulte ‘une chute du taux du sucre (hypoglycémie*) ou du calcium (tétanie*) sanguins peut être
l’occasion de convulsions, de même que divers toxiques (l’alcool en particulier) ou certains
médicaments.

COQUELUCHE : Maladie infectieuse due à une bactérie* : le bacille de Bordet-Gengou, très
contagieux et fréquent chez l’enfant non vacciné. Huit à dix jours après la contagion, l’enfant présente des
écoulements du nez avec une toux* sèche survenant surtout la nuit. La fièvre est modérée (38°). C’est la
période la plus contagieuse et il est très important d’isoler l’enfant dès le moindre doute, surtout si
un nourrisson est dans l’entourage. Les quintes de toux prennent vite un aspect très caractéristique :
chaque série de secousses de toux est suivie d’une reprise de la respiration très bruyante et aiguë,
comparée au classique “chant du coq”. Il n’est pas rare que l’enfant se cyanose* de façon parfois
impressionnante à la fin d’une quinte. Les vomissements* sont extrêmement fréquents après les quintes.
La maladie va durer à peu près un mois : une petite toux peut persister encore quelques semaines, moins
importante que précédemment. La coqueluche peut être extrêmement grave chez le nouveau-né et le
nourrisson où des complications infectieuses pulmonaires ou de l’oreille (otite*) sont fréquentes.
L’éviction scolaire est obligatoire pour l’enfant (mais non pour les frères et les sœurs) durant le mois qui
suit le début des quintes : la coqueluche est de déclaration obligatoire. La vaccination*
anticoquelucheuse, non obligatoire en France, est très vivement recommandée en raison de son efficacité
remarquable. L’association de plusieurs vaccins (par exemple : diphtérie, tétanos et coqueluche, connue
sous le nom de “DTCoq”) est critiquée par certains spécialistes qui préfèrent la pratiquer par injection en
un lieu distinct des autres injections vaccinales. Cette vaccination est recommandée dès le 3e mois de la
vie. La mortalité reste en effet, de l’ordre de 1% chez le nourrisson non vacciné.

COR : Les cors sont souvent la conséquence de chaussures trop étroites. Il se forme alors un
épaississement de la peau (durillon) dû aux frottements répétés. Tout cor comporte une extrémité
inférieure qui, tel un corps étranger, s’enfonce dans le derme et y provoque une vive douleur. Les bains
chauds prolongés, suivis de l’application d’une solution colloïdale salicylique (vendue en pharmacie)
viennent facilement à bout d’un cor. Mais la prévention est nécessaire (assouplir le cuir d’une chaussure,
ou en changer...) et certains cors récidivants peuvent être liés à une malformation osseuse très courante
(orteils “en marteau”) qu’une intervention chirurgicale peut corriger. Enfin, rappelons que toute plaie du
pied, si minime soit elle, doit être très soigneusement traitée chez un diabétique ou un artéritique.

CORDON : Le cordon ombilical relie le fœtus* au placenta* durant la grossesse. Il contient les
vaisseaux (artères et veines) qui apportent au fœtus le sang artériel maternel et évacuent le sang veineux.
Il mesure environ 50 cm et 1 à 2 cm de diamètre. Lors de l’accouchement, il peut, dans des cas
heureusement rares, s’enrouler autour du cou du fœtus, donc l’asphyxier, comme une corde : si un tel
accident survient, il faut aussitôt le faire passer par-dessus la tête de l’enfant, et, si impossible, le
sectionner après avoir ligaturé les deux extrémités pour éviter toute hémorragie. Après un accouchement
normal, le cordon est expulsé avec le placenta lors de la délivrance* : il ne faut jamais tirer sur le cordon
pour décoller le placenta de l’utérus.

CORNÉE : C’est la membrane qui recouvre la partie de l’œil située devant l’iris*. La cornée est,
normalement, transparente, et elle est très sensible à tout contact : il existe un réflexe cornéen qui, dès le
plus léger attouchement de la cornée entraîne la fermeture des paupières. Des inflammations de la cornée
(kératite*) sont possibles qui, mal soignées, peuvent laisser des opacités (“taies cornéennes”) très
gênantes pour la vision. La kératoplastie est la greffe de la cornée, à partir d’une cornée prélevée sur un
cadavre. Le kératocône est une déformation conique de la cornée qui gêne la vision par la myopie* qu’il
entraîne.

CORONAIRES (Artères) : Artères situées à la surface et à l’intérieur du cœur, assurant son irrigation.
Toute interruption de la circulation coronaire est donc grave puisqu’elle atteint le muscle qui est lui-
même chargé d’assurer la circulation sanguine de tout l’organisme. On appelle “insuffisance
coronarienne” ces troubles circulatoires, dont l’angine de poitrine* est fréquemment la manifestation
révélatrice. L’infarctus du myocarde* est la conséquence d’un trouble prolongé de la circulation
coronaire. Le terme de “coronarite” est également parfois employé pour désigner certaines lésions
artérielles coronaires. La coronarographie est l’examen radiologique des artères coronaires. Au cours
d’une coronarographie on peut, grâce à un ballonnet introduit au contact d’un rétrécissement, dilater
l’artère coronaire et rétablir ainsi la circulation locale. Ce résultat, souvent temporaire, permet de
retarder -ou même d’éviter- le pontage*.

CORPS ÉTRANGER : les enfants surtout peuvent introduire des corps étrangers dans diverses cavités
naturelles :
— nez : un écoulement de pus peut le révéler. Toujours l’extraire car il peut passer dans la trachée,
— larynx, trachée ou bronches : accès de suffocations (voir asphyxie*) qu’il faut essayer de stopper
en réalisant une compression brusque du thorax, en attendant le SAMU,
— œil : à enlever avec un coton tige si on peut le localiser, sinon consulter rapidement un
ophtalmologiste,
— oreille : consulter un spécialiste ORL.

CORTICOÏDES : Terme général désignant les hormones sécrétées par la glande cortico-surrénale* ainsi
que les médicaments chimiques de même action. Plusieurs dizaines de ceux-ci sont actuellement
commercialisés, tous plus ou moins apparentés à la cortisone qui en reste le prototype. Certains sont
remarquablement efficaces, à des doses inférieures au milligramme. Il ne faut jamais les prendre sans
avis médical (en particulier en cas de rhumatismes chroniques) car la plupart modifient l’équilibre
cardio-circulatoire (risque d’hypertension* artérielle par rétention de sel), les réactions immunitaires*
(ils diminuent le taux des anticorps* donc favorisent la survenue d’une infection), le squelette osseux
(risque d’ostéoporose*), l’état du tube digestif (risque, d’ulcère* gastro-duodénal) et ils peuvent
entraîner un diabète*. Les mêmes inconvénients existent avec les hormones hypophysaires (“ACTH” ou
dérivés de synthèse) qui ont les mêmes effets en stimulant la production des corticoïdes au niveau de la
glande surrénale. On utilise le terme de “corticothérapie” pour désigner un traitement par les corticoïdes.

CORYZA : Inflammation de la muqueuse nasale avec obstruction (“nez bouché” et “nez qui coule”)
gênant la respiration et amenant des crises d’éternuement. Les coryzas sont d’origine bactérienne ou
virale (classique “rhume de cerveau”). Le rhume des foins est un coryza spasmodique de nature
allergique* périodique (saisonnier) et généralement rattaché à un facteur déclenchant connu (exemple :
pollen végétal). Voir aussi rhinite*.

COUP DE CHALEUR : Une exposition excessive à une température élevée (soleil essentiellement)
peut, outre des brûlures de la peau (coup de soleil) amener un malaise avec céphalée*, vertige,
transpiration importante. Une asthénie plus ou moins importante (liée, en partie, à une perte de sel par la
sueur) est habituelle, avec flou de la vision et crampes musculaires. Le coup de chaleur grave est plus
rare, mais il peut mettre la vie en danger si un traitement n’est pas immédiatement entrepris : fièvre
élevée (plus de 40° parfois), mal de tête violent, nausées, collapsus* (pouls accéléré, respiration rapide),
état de confusion* mentale, voire coma* léger. En l’absence de traitement des convulsions, puis la mort,
sont possibles. Il faut donc appeler aussitôt les services d’urgences (pompiers, SAMU) et refroidir, si
possible (immersion en eau froide) le malade jusqu’à ce que la température tombe autour de 38 °. La
prévention de tels accidents est bien connue, mais souvent non respectée : éviter les efforts violents s’il
fait très chaud, porter un chapeau, des vêtements légers et amples, ajouter du sel aux boissons si on
transpire beaucoup. Les enfants et les sujets âgés sont les plus prédisposés à ce type d’accident : les
nourrissons y sont particulièrement exposés, si on les laisse dans une enceinte close (voiture laissée
au soleil, par exemple) car leur système nerveux ne leur permet pas de contrôler efficacement la
température de leur corps.

COXALGIE : Littéralement “douleur de la hanche”. En fait, on désigne habituellement sous ce nom les
lésions osseuses et articulaires tuberculeuses* de la hanche. Autrefois très fréquente, la coxalgie
tuberculeuse est devenue rare depuis la vaccination par le B.C.G..


COXARTHROSE : Arthrose* de la hanche, qui peut se manifester soit comme une complication tardive
d’une luxation congénitale de la hanche soit comme un rhumatisme, chez l’adulte de 40 à 50 ans. Toute
coxarthrose doit amener un certain nombre de mesures : diminuer tout excès de poids, réduire la
marche et supprimer toute station debout inutile, accepter l’aide d’une canne. Une bonne rééducation
est également indispensable. Les interventions chirurgicales sont assez délicates et doivent être discutées
en fonction de l’âge du patient et de son état général.

CRAMPE (musculaire) : Contraction douloureuse d’un ou plusieurs muscles survenant au repos ou lors
d’un effort. Ces crampes sont banales après une marche intense et prolongée (entraînement sportif,
marche en montagne) et cèdent rapidement au repos et aux bains tièdes. Elles peuvent aussi se manifester
lors d’un refroidissement brusque des muscles : alpinisme en haute montagne, bains en eau très froide.
Tout effort sportif prolongé et toute exposition à une grande chaleur entraînent une transpiration*
abondante : des crampes peuvent alors survenir à la suite d’une perte excessive de chlorure de sodium
(c’est-à-dire de sel) éliminé avec la sueur. Leur correction est ici très simple : l’adjonction d’un
supplément de sel à la nourriture. Des crampes peuvent survenir au repos dans diverses circonstances en
particulier chez les femmes enceintes, les diabétiques* (elles peuvent en être un signe révélateur) et au
cours de l’alcoolisme* chronique où elles se manifestent souvent la nuit. On observe aussi des crampes
(en particulier aux pieds) au cours de la tétanie*. Les crampes des membres inférieurs survenant
régulièrement après un certain temps de marche à pied peuvent constituer le premier signe d’une
artérite* des membres inférieurs. Enfin, on décrit sous le nom de “crampe des écrivains” un trouble de
l’écriture très particulier où toute tentative prolongée d’écrire amène une crispation de tout le membre et
l’impossibilité de poursuivre. On ignore le mécanisme exact de ce trouble du tonus musculaire (appelé
dystonie*) et son traitement est souvent difficile. Des troubles psychiques lui sont assez souvent associés.

CRÂNE : Ensemble des os qui forment la tête. Le crâne est formé de quatre os uniques (frontal*,
sphénoïde*, ethmoïde* et occipital*) et de deux paires d’os symétriques (pariétal* et temporal*). Ces huit
os forment ainsi une voûte et une base dans laquelle est situé le système nerveux central ou encéphale*.
Après disparition des fontanelles* les os sont soudés entre eux par des sutures. Les fractures du crâne
sont toujours à rechercher systématiquement (par radiographie) après un traumatisme crânien même
apparemment léger : leurs conséquences (hémorragies, hématome* cérébral) peuvent en effet être très
graves, et mettre la vie en danger. On appelle craniotomie l’ouverture de la boîte crânienne après forage
de trous au moyen d’un trépan, d’où le terme de “trépanation” parfois utilisé, à tort, pour indiquer une
intervention grave : c’est un geste très banal pour un neurochirurgien. La forme du crâne est très variable
selon les dimensions des deux mesures courantes (de droite à gauche et d’avant en arrière) pratiquées
habituellement ; il peut être plus long que large (dolichocéphale) ou inversement (brachycéphale), d’où
une forme arrondie de la tête.

CRISTALLIN : Voir cataracte*

CROHN : Maladie inflammatoire du tube digestif (diarrhée, douleurs, arthrites*, amaigrissement) de
cause inconnue.

CROISSANCE : La croissance de chaque enfant doit être suivie par la mesure de la taille, du périmètre
crânien, et la courbe du poids. Ces mesures doivent être faites tous les mois durant la première année,
tous les trimestres la deuxième année, puis deux fois par an. Les courbes “moyennes” sont reproduites
dans les pages bleues du carnet de santé. Elles diffèrent selon le sexe. La croissance est rapide (24 cm, en
moyenne) durant la première année, puis elle diminue durant la deuxième année (11 cm) et se stabilise
durant les années suivantes (6 à 7 cm) jusqu’à la puberté* où des croissances annuelles de 7 à 9 cm sont
fréquentes, jusqu’à la taille définitive adulte qui est atteinte, en règle générale, à l’âge de 18 ans. Celle-ci
est évidemment très liée à celle des parents eux-mêmes. L’accroissement du poids suit à peu près celle de
la taille : 6 à 7 kilos durant la première année, puis 2 kilos par an, pour accélérer de nouveau vers les 10
à 12 ans. Ainsi un enfant de 5 ans doit-il peser 17 à 18 kilos (en moyenne) et environ 29 kilos à 10 ans.
(Voir dentition*, fontanelle*).

CURETAGE : Intervention chirurgicale destinée à vider une cavité naturelle (ou une plaie) au moyen
d’un instrument chirurgical appelé curette. Une aspiration des débris est souvent associée à cette
opération. Le curetage utérin (voir: IVG) est le plus connu. Parfois, un curetage peut être l’occasion d’une
biopsie* (curetage biopsique).

CURIETHÉRAPIE : Traitement d’une tumeur au moyen d’isotopes* radioactifs (radium, cobalt) sous
forme d’aiguilles, de fils, de tubes (implantés au contact de la tumeur) ou à distance (télé curiethérapie :
bombe au cobalt, par exemple).

CUTI-RÉACTION : Incision légère de la peau avec dépôt d’une substance permettant de reconnaître au
bout de quelques jours si le sujet a déjà été en contact avec cette substance. Lorsque le test est positif, il
apparaît une légère induration au niveau du trait d’incision qui devient surélevé et rouge. La plus
classique des cuti-réactions est celle pratiquée avec la tuberculine*, qui permet de savoir si un sujet a
déjà été en contact avec le bacille tuberculeux (cf. : B.C.G.) donc le vacciner éventuellement (pour le
protéger) si la cuti demeure négative au-delà de l’âge de 6 ans. C’est encore par la cuti-réaction qu’on
vérifiera si la vaccination par le B.C.G. a été efficace ou non : le sujet n’est protégé que si la cuti-
réaction est positive. Si ceci n’est pas obtenu, ou si la cuti redevient négative ultérieurement, il y a lieu
de revacciner le sujet, surtout s’il appartient à une profession particulièrement exposée (personnel
médical et hospitalier). En dehors de la tuberculose on peut rechercher l’origine d’une allergie* par des
cuti-réactions utilisant les produits supposés responsables des accidents (végétaux, médicaments, etc.).
La cuti-réaction tuberculinique est totalement sans danger : elle doit donc être acceptée sans
aucune réticence par tous.

CYANOSE : Coloration bleuâtre de la peau et des muqueuses (en particulier les lèvres) d’intensité
variable traduisant un défaut d’oxygénation du sang. Les causes sont nombreuses : troubles de la
respiration et troubles cardio-circulatoires les résument. Les premières manifestations de la cyanose sont
souvent observées au niveau du nez, du lobe de l’oreille et des ongles. Elle s’accentue chez le nourrisson,
lors des quintes de toux. Chez l’enfant, elle apparaît souvent lors de la coqueluche*. La cyanose
constitue donc un signe d’alarme chez tout malade, en particulier en cas d’insuffisance respiratoire ou
d’insuffisance cardiaque.

CYCLOTHYMIE : Alternance d’activité excessive et, au contraire, de ralentissement avec tendances
dépressives. Au maximum, le sujet passe d’un état d’agitation (manie*) à une dépression sévère
(mélancolie*) et on appelle ce trouble périodique “psychose maniaco-dépressive” ou “psychose
cyclique”. Mais de nombreux individus présentent cette alternance sur un mode mineur : une activité
excellente, avec euphorie, précède une inactivité triste, avec ruminations morbides. Au plan de l’appétit :
boulimie* et anorexie* se succèdent. Dans le domaine du sommeil : insomnie d’endormissement (avec
agitation) et insomnie du matin (avec dépression) peuvent alterner. Les cyclothymiques sont souvent des
êtres créateurs et de contact social aisé, bien que leurs brusques variations d’humeur puissent surprendre
et rendre parfois les relations difficiles. Au plan morphologique, ils sont souvent de petite taille et de
carrure large (constitution dite “pycnique”). On les considère aussi comme “syntones”, c’est-à-dire qu’ils
vibrent facilement avec l’atmosphère ambiante : ils se situent donc à l’opposé des schizoïdes, qui sont
d’ailleurs souvent des “leptosomes” (grands et maigres) au plan physique.

CYPHOSE : Exagération de la courbure de la colonne vertébrale au niveau du dos qui devient “voûté”
(“bossu”à un degré extrême). Une cyphose peut apparaître à l’occasion de nombreuses maladies osseuses
(rachitisme*, tuberculose*) et chez les adolescents (“cyphose dorsale des adolescents”) entraînant des
douleurs sans qu’on connaisse exactement sa cause. Elle serait favorisée, dans les populations rurales,
par le port de trop lourdes charges, mais des facteurs familiaux (héréditaires) semblent également
intervenir. L’usage d’un lit dur (suppression du traversin et de l’oreiller) et une gymnastique rééducatrice
sont nécessaires. Toute cyphose peut entraîner une cambrure excessive des reins (lordose*) ou être
associée à une incurvation latérale de la colonne (scoliose*) réalisant alors une cyphoscoliose. Beaucoup
de cypho-scolioses ne sont que la conséquence de mauvaises positions (en particulier : lors du travail
scolaire) et sont très facilement corrigées par une rééducation prolongée empreinte de fermeté.

CYSTITE : Inflammation de la vessie généralement d’origine infectieuse (bactérienne) se traduisant par
des brûlures lors de l’émission d’urines, une envie très fréquente d’uriner (“pollakiurie*”) et,
habituellement, des urines troubles (purulentes : pyurie*). L’examen cytobactériologique des urines est
essentiel pour rechercher la cause de la cystite. La tuberculose* urinaire (rénale) est l’une des grandes
causes des cystites. Chez l’homme, toute augmentation du volume de la prostate (adénome*, cancer)
entraîne une stagnation des urines dans la vessie d’où leur infection très fréquente. Le cancer de la vessie
a le même effet. Enfin, chez la femme, très fréquemment, c’est une infection vaginale qui a déclenché la
cystite par extension de voisinage. Une cystite n’a donc, par elle-même, aucune gravité : c’est la
recherche de sa cause qui est essentielle, d’où la nécessité d’examens attentifs des voies urinaires.

CYTOKINES : Très petites molécules fabriquées par de nombreuses cellules, en particulier les
lymphocytes. Les plus connues sont appelées interleukines et interférons*.

D

DALTONIEN : Impossibilité de distinguer le rouge du vert (terme médical : “protanopie”). Il s’agit d’un
trouble congénital (héréditaire) de la perception des couleurs constaté dès l’enfance, à bien différencier
d’un trouble apparu secondairement (à l’âge adulte) comportant une mauvaise perception des couleurs
(“dyschromatopsie”) et qui, lui, peut relever d’une atteinte du nerf optique (voir Névrite*).

DARTRE : Expression désignant généralement une desquamation* c’est-à-dire l’élimination de peau
sèche et dure (“squames*”) au niveau du visage après une infection banale (“croûtes” suivant un
eczéma*, une acné* infectée, etc.).

DÉBILITÉ : L’expression “débile” est devenue courante. Elle désigne en fait une déficience mentale
grave avec un quotient* intellectuel bas (de 50 à 80). Les 3/4 des arriérations* mentales concernent des
débiles et on estime que 3 à 5% des enfants d’âge scolaire sont débiles. Les débiles ont non seulement un
trouble des capacités intellectuelles mais aussi des troubles caractériels* : ils sont souvent crédules et
susceptibles, facilement influençables, et secondairement agressifs par réaction à leur sentiment
d’infériorité. Lents pour les gestes de la vie quotidienne, handicapés en milieu scolaire (et en toute
collectivité, quelle qu’elle soit) les débiles ont assez souvent des réactions antisociales (délinquance) ou
une tendance toxicomane* : l’alcoolisme* n’est pas rare chez eux. Leur dépistage précoce et une
orientation scolaire et professionnelle adaptées revêtent donc un très grand intérêt pour eux comme
pour la société : plus de la moitié d’entre eux sont parfaitement adaptables et peuvent être insérés
sans problème dans la vie courante.

DÉCÉRÉBRATION : État gravissime observé après des traumatismes crâniens, des accidents
hémorragiques, ou des tumeurs cérébrales ayant littéralement détruit le cerveau. Il apparaît alors, outre un
coma très profond, une rigidité musculaire de tout le corps.

DÉCLARATION : 1. d’une maladie contagieuse. Un décret du 10 juin 1986 modifie la liste des
maladies contagieuses dont la déclaration est obligatoire. Celle-ci est désormais moins étoffée (18 au
lieu de 30) et présentée en deux parties :
• première partie : Maladies justiciables de mesures exceptionnelles au niveau national ou international
:
- choléra*, peste*, variole*, fièvre jaune*, rage*, typhus* exanthématique, fièvres hémorragiques
africaines.
• deuxième partie : Maladies justiciables de mesures à prendre à l’échelon local et faisant l’objet d’un
rapport périodique au ministère chargé de la Santé, suivant les modalité propres à chacune de ces
maladies et définies par arrêté :
- fièvre typhoïde* et fièvres paratyphoïdes,
- tuberculose*,
- tétanos*,
- poliomyélite* antérieure aiguë,
- diphtérie*,
- méningite* cérébrospinale à méningocoque et méningococcémies,
- toxi-infections alimentaires collectives,- botulisme*,
- paludisme* autochtone,
- syndrome immuno-déficitaire acquis (S.I.D.A.*) avéré,
- brucelloses*.
Sont de déclaration facultative : la grippe*, les pneumonies* et bronchopneumonies*, l’érysipèle*, les
oreillons*, la rubéole*, la varicelle*, les méningites* et hépatites* virales, les infections cutanées
bactériennes dans les professions susceptibles d’entraîner des contaminations. Quoique de déclaration
facultative, certaines de ces maladies entraînent des mesures d’éviction* scolaire obligatoire.
2. D’une naissance : La déclaration d’une naissance doit être faite dans les 3 jours qui suivent, soit par
le père, soit par le médecin (ou la sage-femme) qui a réalisé l’accouchement.
3. D’un décès : Elle doit être faite dans les 24 heures qui suivent la mort, sur déclaration d’un parent ou
d’une tierce personne. Un certificat doit être établi par un médecin et l’inhumation ne peut avoir lieu que
24 heures au moins après le décès.

DÉCOLLEMENT RÉTINIEN : La formation d’une poche de liquide au milieu des deux parties de la
rétine* amène un soulèvement de celle-ci et des troubles graves de la vision pouvant aller jusqu’à sa
perte (cécité* définitive). La rétine est en effet la structure nerveuse sur laquelle sont recueillies les
images que le nerf optique transmettra ensuite au cerveau. Les décollement de la rétine n’a aucune
tendance spontanée à la guérison : son traitement est chirurgical (70% de guérisons) et par agents
physiques(photocoagulation, laser*). La cause du décollement rétinien reste souvent inconnue. Les
traumatismes du globe oculaire et l’hypertension* artérielle peuvent être impliqués dans certains cas.
L’intervention, de toute façon, doit être la plus précoce possible : tout trouble visuel, en particulier
toute baisse de la vue, doivent faire aussitôt consulter.

DÉCONTAMINATION : Opération consistant à nettoyer le corps des éléments radioactifs qu’il a reçu,
au moyen de douches, en particulier. En cas de contamination de l’environnement, on peut se protéger le
nez et la bouche avec de l’ouate humidifiée (les éléments radioactifs inhalés ou avalés sont extrêmement
toxiques, car ils se fixent sur les os et la glande thyroïde, en particulier), les yeux avec des lunettes
hermétiques (lunettes de moto ou de plongée), les cheveux avec un bonnet de bain, et le corps avec une
combinaison (si possible en caoutchouc pouvant être lavé) aussi hermétique que possible.

DÉCUBITUS : Position du corps lorsqu’il repose sur un plan horizontal : décubitus dorsal, ventral ou
latéral (droit ou gauche) selon la surface au contact du plan sur lequel le sujet est couché. On parle
d’accidents de décubitus pour désigner les complications qui surviennent lors d’un séjour prolongé au lit
: escarres*, phlébites*, infections urinaires sont les plus classiques. Enfin, il existe une variété
particulière d’angine de poitrine* (angine de décubitus) qui survient lorsque le sujet vient de se coucher,
donc en dehors de tout effort physique.

DÉFENSES IMMUNITAIRES : Ce terme est de plus en plus employé pour désigner les moyens du
corps humain pour lutter contre les multiples agressions dont il est l’objet à chaque instant. L’homme
normal héberge pratiquement autant de bactéries vivantes qu’il compte de cellules, soit plus de 10 000
milliards. Beaucoup de ces bactéries “familières” vivent dans notre tube digestif, où elles sont très utiles
pour divers processus chimiques, en particulier la synthèse de certaines vitamines et la lutte contre les
autres bactéries. Des barrières anatomiques (peau, muqueuses* des voies respiratoires et du tube digestif,
pour ne citer que les plus importantes) constituent la première ligne de défense contre les microbes.
L’acidité de certaines sécrétions (suc gastrique, sueur) a également un effet bactéricide. La deuxième
ligne de défense est constituée par les cellules du sang : lymphocytes*, macrophages*, polynucléaires*
qui luttent contre les agresseurs en les absorbant (phagocytose*) et par la sécrétion des anticorps* et
d’autres substances qui aident à leur destruction. Un autre système appelé “complément” intervient aussi :
ses composants, qui sont des protéines*, facilitent l’entrée des anticorps dans les cellules donc
l’élimination des microbes. Les lymphocytes stockés dans le système lymphatique* (en particulier :
ganglions* et rate) traversent aisément les parois des vaisseaux pour gagner les tissus. En cas de besoin,
ils affluent à l’endroit de l’agression et le volume des ganglions locaux augmente : c’est l’apparition
d’une adénopathie*, qui permet au médecin de situer le territoire siège de l’inflammation*. Les défenses
immunitaires réagissent contre toute molécule étrangère à l’organisme, les lymphocytes contrôlant ces
défenses en les stimulant ou en les modérant, ceci au moyen de cellules spéciales appelées “auxiliaires”
et “suppressives”. Un déséquilibre dans ces populations peut entraîner une réaction immunitaire anormale
: ainsi, au cours du SIDA*, le virus détruit la population des lymphocytes auxiliaires, donc toute
amplification de la réponse à l’agression. C’est d’une bonne coopération entre auxiliaires et suppresseurs
que dépend la défense de notre corps. Le système immunitaire constitue donc une sorte de “sixième sens”
qui identifie ce qui est l’individu lui-même et ce qui lui est étranger : c’est ainsi qu’on le compare au
système nerveux, les deux systèmes constituant pour reprendre l’expression de Jerne (immunologiste
célèbre, prix Nobel) les “gardiens de notre personnalité”.

DÉGÉNÉRESCENCE : Disparition de la structure normale d’un tissu ou d’un organe en dehors de toute
inflammation*. La dégénérescence est, en général, un processus lent et progressif, irréversible, en
particulier au niveau des cellules nerveuses. Le terme de “dégénéré” est parfois utilisé pour désigner
certaines arriérations* mentales, en particulier les débiles*.

DÉGLUTITION : C’est l’opération qui consiste à vider la cavité buccale de son contenu (aliment solide
ou liquide) pour le faire passer dans l’œsophage. La mâchoire se ferme, la langue pousse ce contenu vers
le pharynx, les voies respiratoires se ferment (larynx* et trachée*: sinon, c’est la “fausse route”
classique, avec toux réflexe) et les muscles du pharynx accélèrent la progression vers l’œsophage. Les
troubles de la déglutition sont souvent le premier symptôme d’une maladie neurologique atteignant les
centres du tronc cérébral (en particulier le bulbe*) chez un sujet conscient. Ils sont évidemment constants
si le malade est dans le coma*, puisque le début de la déglutition est un acte volontaire.

DÉLINQUANCE : Comportement antisocial réprimé par la loi. La délinquance juvénile (avant 18 ans)
est un problème immense dont les frontières avec la psychiatrie sont plus que floues. L’immaturité,
l’absence de milieu familial (ou pire : un milieu de délinquants adultes) ou même la seule carence
d’autorité familiale constituent des facteurs favorisants. Les vols, les fugues, le vagabondage sexuel (et
même : la prostitution organisée), l’agressivité (comportement sadique) sont les manifestations les plus
courantes. Un niveau intellectuel faible (quotient* intellectuel bas) favorise aussi une délinquance dont
les conséquences sont alors mal perçues par le sujet. Enfin : l’absence de travail régulier (et pire : le
chômage); les toxicomanies*, sont des facteurs incitant à la délinquance pour se procurer de l’argent.
Toute délinquance juvénile doit entraîner un examen psychiatrique : elle peut être, en effet, le premier
signe d’une névrose* grave, ou même d’une psychose*, et diverses maladies neurologiques
(encéphalites*, épilepsie*) peuvent se manifester ainsi.

DÉLIRE : Est dit délirant tout individu dont les troubles de la pensée apparaissent en dehors de la réalité
et de la logique. Les délires peuvent s’exprimer dans des domaines très divers : idées de puissance,
prévisions de l’avenir, affirmation de richesses imaginaires dans certains cas où l’exubérance n’est pas
rare ; au contraire : sentiments de dépréciation, de ruine, de préjudice (physique ou moral) ailleurs ; enfin
idées de méfiance (délire de jalousie*, de persécution) avec perte du sentiment de liberté (voir
Schizophrénie*). Ces idées délirantes peuvent faire suite à des hallucinations*, à des interprétations (faux
raisonnements à partir d’un fait vrai) ou même à des intuitions (créations de toutes pièces qui sont
acceptées sans aucune autocritique). Hallucinations et intuitions constituent le type “paranoïde” à ne
pas confondre avec la paranoïa* où l’interprétation est le mécanisme habituel. Lorsque l’imagination et
l’intuition atteignent le fantastique, le délire est dit “paraphrénique*”. Le délire peut se manifester de
façon aiguë (“bouffée délirante*” du sujet jeune, d’évolution en générale bénigne et rapide ; delirium
tremens des alcooliques*) ou sur un mode chronique : c’est le domaine habituel des psychoses
schizophréniques. Même très bref, un épisode délirant doit retenir l’attention : il peut être le
premier événement d’une psychose*, qu’il y a toujours grand intérêt à déceler et à traiter le plus
tôt possible. Outre ces états psychiatriques, diverses maladies du système nerveux peuvent
s’accompagner d’un délire : encéphalites*, méningites*, coup de chaleur*. Toute fièvre élevée (40° ou
plus) peut également amener un délire, de même que certaines intoxications (alcool, sulfure de carbone).

DÉLIVRANCE : Expulsion du placenta* et des membranes après l’accouchement. Ce décollement doit
se faire spontanément dans la demi-heure suivant l’accouchement et l’expulsion est obtenue en appuyant
sur le fonds utérin, et jamais en tirant sur le cordon ombilical : ce geste pourrait entraîner des
hémorragies importantes, accident principal de la délivrance, d’où la règle absolue de surveiller toute
accouchée dans l’heure qui suit la naissance.

DÉMENCE : La démence est un affaiblissement psychique global comportant des troubles intellectuels,
des troubles du jugement, et une altération de l’affectivité. Tous les degrés peuvent s’observer depuis le
simple “affaiblissement” jusqu’à la “détérioration*” profonde. Le sujet peut conserver une certaine
façade trompeuse, mais une discussion montre rapidement l’impossibilité des opérations les plus simples,
la perte de toute mémoire (en particulier : des faits récents), les appréciations erronées (erreurs de
jugement) et la perte de toute autocritique. Le dément vit replié sur lui-même, perdant peu à peu le
contrôle de ses actes (gloutonnerie par exemple), négligeant sa tenue, perturbant l’activité d’autrui par
l’incohérence de ses actes et son agitation*, en particulier la nuit. L’absence de réaction affective est
habituelle. Très souvent une démence s’installe lentement, progressivement, jusqu’au jour où un acte un
peu plus absurde que les précédents la révèle aux yeux des proches. En fait, on s’aperçoit souvent que le
comportement était bizarre depuis quelques temps : achats inutiles et désordonnés, langage pauvre avec
répétition (“rabâchage”) des mêmes phrases, disparition de toutes activités utiles remplacées par des
occupations futiles, etc. Les causes des démences sont très nombreuses : artériosclérose* cérébrale,
tumeurs cérébrales (méningiome en particulier), syphilis* (paralysie* générale), alcoolisme* chronique.
Les démences succédant à un accident (trauma crânien) sont heureusement rares : un hématome* sous-
dural peut les simuler. On appelle “démence sénile” une démence apparaissant au-delà de 65 ans, sans
cause retrouvée : il faut se garder de confondre dépression et démence chez un vieillard. Enfin la
“démence précoce” est le terme utilisé pour désigner une forme de schizophrénie*, transformation
profonde d’une personnalité qui rompt peu à peu tout contact avec le monde extérieur (c’est-à-dire : les
autres) pour se perdre dans le chaos d’un délire avec repliement sur elle-même. Des troubles psychiques
graves avec comportement démentiel peuvent encore être observés au cours de certaines toxicomanies*.
(Voir : Alzheimer*, paralysie* générale).

DÉMYÉLINISATION : Destruction de la myéline, substance blanche qui protège les fibres nerveuses.
La sclérose* en plaques est la plus fréquente des maladies démyélinisantes.

DENTITION : Les dents sont des organes durs, blancs, implantés sur les maxillaires, et destinés à
sectionner et broyer les aliments pour faciliter leur digestion qui commence dès la cavité buccale, grâce à
la salive. Il est donc très important de les conserver en bon état et de mastiquer longuement les aliments
pour protéger le tube digestif et, en particulier, l’estomac. Les premières dents, au nombre de 10 (“dents
de lait”), apparaissent progressivement entre 6 et 30 mois, dans l’ordre : les incisives inférieures, les
incisives supérieures, les molaires inférieures, les molaires supérieures, les canines inférieures et les
canines supérieures, puis, entre 30 et 34 mois, les deuxièmes molaires. Des écarts importants peuvent
exister à ce schéma. Les dents définitives apparaissent à partir de 6-7 ans : molaires, incisives,
prémolaires, puis canines se succèdent jusqu’à 10-11 ans. Enfin les deuxièmes prémolaires et molaires
(vers 12-13 ans) précèdent les troisièmes molaires (“dents de sagesse”) qui peuvent n’apparaître qu’à 30
ans.

La denture définitive compte donc 8 incisives + 4 canines +8 prémolaires + 12 molaires, soit un total de
32 dents. La poussée dentaire est généralement un incident mineur chez l’enfant : gencive un peu rouge,
avec gêne douloureuse au moment des repas. Assez souvent, il existe en même temps un petit écoulement
nasal et une rougeur sur la joue. Un bref accès fébrile est possible. Un bilan dentaire sérieux doit être
fait vers l’âge de 7 ans car les anomalies de position des dents sont fréquentes et peuvent être corrigées
par des moyens simples. Une anomalie de la mâchoire peut aussi modifier le visage de façon
disgracieuse, voire gêner l’élocution.

DÉONTOLOGIE : Ensemble des règles morales qui régissent les relations entre le médecin et ses
malades, mais aussi les médecins entre eux. Ces principes sont exprimés dans le code de Déontologie
médicale, rédigé en 1955 par le Conseil de l’Ordre, puis approuvé par le Conseil d’État. Le secret
professionnel et le libre choix du médecin par son malade sont, entre autres, deux des règles précisées
par ce code.

DÉPASSEMENT : Lorsqu’un médecin demande des honoraires supérieurs au tarif fixé par la convention
nationale, on dit qu’il y a dépassement d’honoraires. Le dépassement peut être justifié par des exigences
particulières du malade (code : DE) ou par la notoriété (les titres hospitaliers et/ou universitaires) du
médecin à qui on autorise un droit permanent (Secteur II : honoraires libres) au dépassement.

DÉPENDANCE : État de besoin. On utilise ce terme pour désigner les modifications physiques
(physico-dépendance) et psychiques (psycho-dépendance) liées à l’usage prolongé d’une drogue chez les
toxicomanes. On parle aussi de pharmaco-dépendance pour désigner la nécessité qui apparaît chez un
malade ayant pris un médicament durant une longue période dans un but thérapeutique et présentant des
troubles plus ou moins graves lorsqu’il l’arrête. Deux exemples sont classiques : les corticoïdes* et les
somnifères, surtout barbituriques*. La dépendance pharmaceutique est plus rare, mais plus grave que
l’accoutumance*.

DÉPERSONNALISATION : Ne plus se sentir soi-même, tant sur le plan physique que psychique, est
toujours angoissant. Mais ce trouble peut avoir des significations très différentes:
1. très souvent c’est une manifestation névrotique*, manifestation anxieuse rencontrée en particulier au
milieu de phobies* (peurs) diverses comme la peur de ne plus se contrôler, peur de devenir fou, peur de
faire du mal aux autres. Un névrosé est souvent surpris de ses réactions, voire même prêt à les nier tant
elles lui paraissent incompréhensibles et différentes de ce qu’il croit être ;
2. ailleurs, c’est une manifestation dépressive* grave : tout a changé, tout est fini... et on doit prêter la
plus grande attention à ce trouble qui peut annoncer un suicide*;
3. le changement de soi-même peut aussi être la conséquence d’hallucinations* (impression de
modification du corps, d’étrangeté du monde extérieur) et faire partie d’une psychose*, en particulier
d’une schizophrénie* ;
4. au cours de certaines crises d’épilepsie* le sujet peut ressentir des impressions corporelles anormales,
ou voir des images déformées, trouble passager et très différent des précédents.

DÉPRESSION : Fléchissement passager ou durable de l’énergie tant physique que morale et
intellectuelle. Les manifestations physiques sont parfois apparentes (effondrement de l’attitude, activité
réduite, visage anxieux, asthénie* insomnie*, perte de l’appétit) mais peuvent être relativement peu
importantes et surtout plus ou moins dissimulées par le sujet.
La douleur morale peut être également difficile à apprécier si le malade parle peu : mais la réticence au
dialogue est déjà une manifestation inquiétante chez un sujet jusque-là de contact facile. Autant une
dépression est généralement aisément reconnue chez un adulte, autant il peut être malaisé de la déceler
chez un enfant ou chez un vieillard. L’enfant est souvent difficile à interroger, et de grandes dépressions
peuvent apparaître chez certains à l’occasion d’événements pénibles (conflits familiaux entre père et
mère, préférence marquée pour un autre enfant, difficultés lors d’un changement de classe, perte d’un ami)
qui ne seront pas facilement évoqués. L’enfant peut traduire sa dépression par des comportements assez
particuliers: anorexie* ou boulimie* (comme chez l’adulte) mais aussi énurésie* et baisse du rendement
scolaire. Chez le vieillard le “bout du chemin” revient souvent comme une obsession* plus ou moins
exprimée, parfois sur un mode apparemment détendu mais toujours avec angoisse*. Et le ralentissement
des activités peut être attribué faussement à l’âge alors qu’il traduit en fait un état dépressif
progressivement croissant. Le passage à la retraite est, en particulier, I’occasion de dépressions, parfois
sévères. Il existe des dépressions manifestement réactionnelles : agression physique (accident, maladie)
ou morale (deuil) trouble hormonal (ménopause*, suites d’accouchement) maladie du système nerveux
(Parkinson*, artériosclérose* cérébrale). Ailleurs la dépression peut apparaître périodiquement,
entrecoupée ou non de périodes d’activité excessive (psychose* cyclique ou, plus simplement,
cyclothymie*). Les déprimés constitutionnels (pessimistes, neurasthéniques*) sont souvent des
psychasthéniques*. Enfin une dépression peut être le premier trouble d’une psychose. Toute dépression
doit être soignée par un médecin : on ne doit pas attendre en conseillant au déprimé de prendre sur
lui-même. La dépression est une maladie du cerveau qui se soigne comme n’importe quelle autre
maladie atteignant n’importe quel organe du corps : le reste est littérature...

DERMATITE : Maladie de la peau (terme très général et imprécis) habituellement d’apparition aiguë et
de caractère inflammatoire*

DERMATOSE : Terme très général désignant toute maladie de la peau plus ou moins chronique.

DERMITE : Atteinte de la couche profonde de la peau (derme). La peau normale comprend en effet une
couche superficielle plus ou moins cornée (l’épiderme)* et une couche profonde (le derme) contenant les
glandes de la sueur, la base des poils, les glandes sébacées (sécrétant le sébum* : voir Séborrhée*) les
vaisseaux (artères et veines) et les terminaisons nerveuses assurant la sensibilité au toucher, à la
température, et à la douleur.

DÉSENSIBILISATION : Méthode destinée à atténuer, ou même supprimer, l’allergie* d’un individu en
lui administrant, à très petites doses répétées, soit l’allergène lui-même, soit une substance chimique de
propriétés voisines.

DÉSÉQUILIBRE : Exagération pathologique de caractères normaux (cf :psychopathe*) apparue en
général dès l’enfance. Le sujet est instable, en proie à des sautes d’humeur, intolérant et coléreux donc
difficile à raisonner. Les résultats scolaires ont été irréguliers, entrecoupés de changements
d’établissements (fugues*) avec nombreuses sanctions, et généralement médiocres. A l’adolescence les
troubles du comportement s’aggravent souvent avec tendances délinquantes. L’insertion professionnelle
est difficile et les changements de profession fréquents. Des incidents émaillent souvent la vie des
déséquilibrés : agressions, conduites perverses (en particulier dans le domaine sexuel), fugues*,
tentatives de suicide*, toxicomanie*. Les carences éducatives (milieu familial absent ou inaffectif) et
d’autorité sont souvent en cause. Le traitement de tels états est difficile et long : le plus grand espoir est
d’arriver à orienter le sujet vers un métier où il dispose d’une liberté suffisante pour satisfaire ses
variations d’humeur mais où il puisse être encadré et contrôlé suffisamment.

DÉSHYDRATATION : Perte anormale d’eau*, non ou mal compensée. En principe, elle atteint d’abord
l’eau circulante (en particulier : le volume de sang circulant) puis l’eau contenue dans les cellules elles-
mêmes. Elle s’observe donc après des pertes liquidiennes importantes (transpiration*, diarrhée*,
vomissements) et les signes en sont bien connus : dessèchement de la peau (qui garde le pli quand on la
pince) en particulier au visage (yeux excavés, langue sèche) et crampes* musculaires. Une soif*
importante est habituelle. La pression artérielle est basse et, en l’absence de réhydratation, un état de
choc avec collapsus* peut apparaître. La déshydratation peut être très rapide chez un petit enfant, et
surtout chez un nourrisson. Après une fièvre avec diarrhée et quelques vomissements, il est donc
recommandé de faire boire par petites quantités un liquide légèrement salé (bouillon de légumes) ou de
l’eau sucrée (chez le nouveau-né) en attendant le médecin.

DÉSINFECTANT : La désinfection de la peau peut être réalisée par divers agents chimiques:
les agents “moussants” souvent additionnés d’un antiseptique*; l’alcool et, en particulier, l’alcool iodé; le
savon de Marseille et l’eau de Javel, remarquables antiseptiques, actifs même contre les virus les plus
agressifs.

DÉSINSECTISATION : On détruit les insectes nuisibles (en particulier : les moustiques) au moyen
d’insecticides dont malheureusement les dangers sont parfois méconnus. Ainsi le DDT (ou clofénotane),
remarquable agent contre les poux et de nombreux corps chimiques à base de phosphore ou de chlore,
sont-ils périodiquement accusés d’être toxiques pour l’homme.

DÉSINTOXICATION : Traitement appliqué à un toxicomane, ou à un alcoolique, destiné à le délivrer
de sa dépendance* vis-à-vis du toxique.

DÉSORIENTATION : Un patient est dit “désorienté” quand il ne peut plus dire où il se trouve
(désorientation spatiale) ni la date du jour actuel (désorientation temporelle). La désorientation fait
partie du syndrome de confusion* mentale.

DESQUAMATION : Lorsque la peau “pèle” la couche externe (couche cornée) de l’épiderme s’élimine
par petits morceaux blancs et durs : les squames*. La desquamation suivant le “coup de soleil*” est
classique. Une autre desquamation est non moins fréquente : celle du cuir chevelu “pellicules” qui semble
de plus en plus fréquente, sans qu’on sache exactement pourquoi. La présence de pellicules s’accompagne
assez souvent d’une chute de cheveux (alopécie*). Elle peut être secondaire à une mycose* ou à un
psoriasis*, mais elle est souvent liée à une peau très grasse ou à l’usage de shampooings irritants
(décapants).

DÉTERGENT : Agent chimique destiné à nettoyer, grâce à ses propriétés solubilisantes, en particulier
vis-à-vis des graisses. Les détergents sont employés par les ménagères (savon, lessives) pour les soins
corporels (shampooings) et en médecine (agents moussants pour le nettoyage de la peau).

DÉTÉRIORATION : Altération globale des facultés mentales, jugée sur l’interrogatoire du malade mais
surtout sur le résultat des tests* d’efficience : on compare les tests passés avec succès et ceux auxquels le
malade a échoué pour évaluer l’importance de la détérioration. La détérioration mentale est constatée au
cours des démences*, et chez les sujets âgés où elle s’installe progressivement et plus ou moins vite. La
plupart des psychoses schizophréniques* évoluent tôt ou tard vers une détérioration de degré variable.

DÉVELOPPEMENT : On peut, par des tests très simples, apprécier le développement psychomoteur
d’un enfant durant les 3 premières années de la vie. Durant les 2 premiers mois le nouveau-né doit
apprendre à suivre un objet qu’on déplace devant ses yeux. Il répond à un sourire par un sourire. Le mois
suivant il commence à gazouiller, en même temps qu’il tient sa tête droite. Vers le 5e mois il saisit un
objet qu’on met dans sa main et, à partir de 6 mois, il tient assis progressivement. Il manifeste des
sentiments durant le second semestre : il pleure lorsque sa mère le quitte. Petit à petit il répète des
syllabes et, vers la fin de la première année, il peut tenir debout. Au début de la deuxième année, il va
prononcer des mots isolés et, surtout, commencer à marcher. Il construit de petites phrases vers 18 mois.
A la fin de la deuxième année, on doit obtenir qu’il soit propre durant la journée, alors que la propreté
nocturne ne s’établit complètement qu’entre 3 et 4 ans.

DIABÈTE : Le mot diabète désigne un ensemble de maladies qui ont toutes en commun une soif anormale
amenant à boire très souvent (polydipsie*) et une émission abondante d’urines (polyurie*). En pratique le
diabète de beaucoup le plus fréquent est le diabète sucré puisqu’il atteint environ 5% de la population.
C’est pour cette raison que le terme “diabète” est pratiquement toujours utilisé pour désigner cette
maladie. Le diabète sucré est caractérisé par deux troubles chimiques très simples : l’augmentation du
taux de sucre dans le sang (autrement dit : une glycémie* élevée) et la présence (anormale) de sucre dans
les urines (glycosurie*). L’origine de cette maladie demeure très mystérieuse : dans certains cas on pense
que des virus pourraient intervenir, et dans d’autres un mécanisme auto-immun* est démontré. Il existe
incontestablement des facteurs héréditaires (une prédisposition familiale) à la maladie, de sorte que si
vous avez un diabétique parmi vos parents proches (père, mère, frères et sœurs) il est très
important de rechercher régulièrement l’absence de glycosurie et de contrôler la glycémie* à
l’occasion de chaque prise de sang. Dès que celle-ci est élevée, une épreuve d’hyperglycémie provoquée
est indiquée. Les signes pouvant faire soupçonner l’existence d’un diabète sont très nombreux : outre la
découverte fortuite d’une glycosurie ou d’une élévation de la glycémie (c’est l’intérêt de faire étudier
sang et urines périodiquement et systématiquement, même si vous vous trouvez en excellente
santé) c’est souvent la polydipsie et la polyurie (en particulier : durant la nuit) qui amènent à consulter.
Ce peuvent être aussi des complications bien connues du diabète : infections répétées (en particulier
cutanées : furoncles* et anthrax*), le prurit* généralisé, les troubles de la marche liés à une artérite* des
membres inférieurs, un trouble de la vue (cataracte*) ou encore une impuissance sexuelle chez l’homme,
surtout si elle est récente et inexpliquée. L’apparition d’une faim insatiable amenant à manger des
quantités anormales d’aliments (polyphagie*) peut aussi révéler un diabète : il existe en effet un contraste
entre cette alimentation déraisonnable et l’absence de prise de poids, voire même l’apparition d’une
maigreur*. Ailleurs c’est au contraire une obésité* progressive qui fait déceler le diabète. En général, il
existe une asthénie* physique et psychique. Non traité, le diabète va amener des complications cardiaques
(coronarite) et circulatoires (hypertension* artérielle, artérite*) qui peuvent être d’une extrême gravité. Si
l’on ajoute enfin la possibilité de troubles neurologiques (névralgies*, polynévrite*) et celle d’une
tuberculose* pulmonaire (favorisée par le diabète) on comprendra le très grand intérêt de dépister à
temps un diabète. Le traitement du diabète est d’abord un régime spécial, pauvre en glucides*, régime
qui, à lui seul, permet souvent de corriger tous les diabètes “gras” avec obésité. Divers médicaments
(sulfamides et insuline*) permettent de corriger le diabète, associés au régime. Le régime est souvent
difficilement accepté par les diabétiques, gros mangeurs indisciplinés et gourmands. Il est pourtant
absolument capital, en particulier pour réduire l’excès de poids. Les glucides* doivent y représenter
environ 40% (en calories) et non les 70 à 75% que consomme le sujet normal. L’exercice physique, qui
augmente la consommation de glucides, est indispensable. Tout malade atteint de diabète et soumis à des
médicaments faisant baisser le taux du sucre sanguin doit porter sur lui cette indication : en cas de
malaise (hypoglycémie*) le médecin appelé sera orienté d’emblée sur la possibilité de cet accident. Si le
malade est soumis à l’insuline*, des contrôles réguliers sont nécessaires : une courte hospitalisation en
milieu spécialisé et la liaison avec une des associations de diabétiques facilitent “l’éducation” du
malade. La surveillance médicale (contrôle de l’équilibre cardio-circulatoire, dépistage des foyers
infectieux éventuels) est, de toute façon, nécessaire. Beaucoup de médicaments doivent être évités par
les diabétiques, en particulier les corticoïdes*. La grossesse*, chez une femme diabétique, nécessite une
surveillance très étroite, en particulier au cours du dernier trimestre.

DIAGNOSTIC : C’est la recherche et l’identification de la maladie. Le médecin analyse successivement
les symptômes* du patient, les rassemble pour discerner la maladie en cause et écarter les affections
voisines, enfin pour reconnaître la cause précise des troubles et agir sur elle, si possible...

DIALYSE : Technique consistant à faire passer à travers une membrane des substances qu’on désire
extraire d’un milieu liquide. Dialyser le sang d’un malade, c’est en extraire l’urée et les sels minéraux
contenus en excès lorsque les reins ont cessé de fonctionner. La dialyse est donc le principe du rein
artificiel*, dans lequel circule le sang du malade : on dit aussi “épuration” extra-rénale. Ces machines
constituent le seul recours lorsque les fonctions rénales sont temporairement (anurie*) ou définitivement
défaillantes. Le rein artificiel permet ainsi une survie à de nombreux malades autrefois irrémédiablement
condamnés. Il permet aussi de programmer une greffe de rein en suppléant temporairement au non-
fonctionnement de l’organe greffé.

DIAPHRAGME : Un diaphragme est une cloison. Le muscle diaphragme sépare le thorax de l’abdomen :
sa contraction est responsable d’une part importante des mouvements respiratoires. Il peut être le siège de
hernies* (hernie hiatale* avec reflux* gastro-œsophagien) très gênantes. Le hoquet* est un spasme du
diaphragme. Le terme diaphragme est également utilisé pour désigner certains contraceptifs* féminins.

DIARRHÉE : Augmentation globale ou partielle des selles émises chaque jour, quelle que soit la
consistance de celles-ci. Il existe deux grands types de diarrhée :
1. aiguës : elles sont dues à des virus ou à des bactéries. Les diarrhées virales représentent plus de 80%
des diarrhées de l’enfant et plus de 50% des diarrhées de l’adulte. Elles débutent par nausées, anorexie,
douleurs abdominales et selles plus ou moins liquides. Les gastro-entérites infantiles sont souvent liées à
des rotavirus (avant l’âge de 3 ans) ou à des parvovirus. Les bactéries (choléra*, colibacille*,
staphylocoque*, salmonelle) provoquent des diarrhées souvent plus graves (en particulier : la “turista” ou
diarrhée des voyageurs en pays tropical), la contamination provenant de l’eau ou d’aliments infectés. Ces
diarrhées peuvent être sanglantes et elles s’accompagnent souvent d’une fièvre élevée durant quelques
jours. La lutte contre la déshydratation*, le régime antidiarrhéique (riz, banane, tapioca) et
l’antibiothérapie (lorsqu’un germe a été identifié) les enrayent rapidement. La reprise alimentaire
normale sera progressive et prudente, dès la réapparition de selles normales : pommes, bananes, viandes
maigres, pommes de terre et carottes, puis, enfin, laitages.
2. chroniques : les diarrhées chroniques peuvent avoir leur origine dans le colon (tumeur du colon,
colites* d’origine parasitaire ou microbienne, sans oublier la colite des laxatifs* et celle suivant un
traitement antibiotique), ou dans l’intestin grêle (syndrome de malabsorption*), mais elles peuvent aussi
relever d’un trouble endocrinien (thyrotoxicose*) ou plus simplement, d’une erreur diététique (excès de
crudités, en particulier : de fruits), ou, plus banalement, d’un état de tension nerveuse permanent : c’est en
effet un des symptômes bien connu du “trac”... autrement dit : du stress*.
La prévention des diarrhées aiguës microbiennes doit être bien connue des voyageurs : ne pas
consommer des aliments crus (fruits, légumes), ni des laitages (yaourt, lait froid, fromages locaux),
ni une eau froide. Faire bouillir celle-ci (même pour se laver les dents) avant toute consommation.
Enfin, éviter de mettre de la glace dans la boisson.
DIASTASIS : Ecart anormal entre deux os ou deux muscles. Ainsi, on peut observer un déplacement de
deux os (à l’avant-bras, à la jambe) après fracture, ou l’écartement anormal des muscles de la paroi
abdominale après une opération ou une grossesse.

DIASTOLE : Période où les ventricules* du cœur, entre deux contractions, se remplissent de sang. On
appelle “diastolique” un souffle entendu pendant cette période.

DIÉTÉTIQUE : Etude de l’alimentation de l’homme normal et au cours de divers états de maladie La
diététique est donc une spécialité médicale (médecin “diététicien”) dont le champ d’action est très vaste :
diététique des enfants et des sujets âgés, traitement des maigreurs* et des obésités*, correction des
troubles digestifs, par exemple. Mais le plus important est sans doute d’équilibrer l’alimentation de
l’homme bien portant pour le conserver en bonne santé, et les erreurs alimentaires quotidiennes sont
extrêmement nombreuses, sans évoquer même les excès caractérisés comme l’alcoolisme. La
diététique est une science médicale sérieuse : elle ne doit pas être confondue avec les informations
provenant d’entreprises commerciales cherchant leur bénéfice plus que celui des hommes.

DIGESTION : Ensemble des opérations qui permettent à un aliment d’être absorbé par le tube digestif.
La digestion commence dès la bouche, où, lors de la mastication, les enzymes* de la salive agissent sur
les sucres. L’estomac poursuit la digestion par l’action de son suc sur les protéines. L’essentiel se déroule
dans l’intestin grêle, où agissent de nombreuses enzymes, la bile et le suc pancréatique. Au total : le tube
digestif est rarement au repos, car six heures après un repas l’estomac n’a pas encore évacué les
graisses apportées par celui-ci. Tout aliment solide est évacué trois fois moins vite qu’un liquide. Le
côlon termine la digestion intestinale par une déshydratation (qui solidifie les résidus pour former les
selles) et divers processus microbiens (bactéries, qui synthétisent en particulier certaines vitamines)
utiles.

DILATATION DES BRONCHES : Maladie de cause généralement inconnue comportant une
augmentation du calibre des bronches associée fréquemment à l’obstruction des plus petites. Elle est
souvent diagnostiquée chez un sujet ayant présenté des bronchites* répétées et produisant une
expectoration* (des crachats) de plus en plus abondante (jusqu’à un demi-litre par jour), d’aspect
purulent. Les examens radiologiques confirment le diagnostic. La maladie est d’évolution chronique et
nécessite un traitement médical constant associé à une gymnastique (kinésithérapie) bronchique
permanente.

DIOPTRIE : Unité optique de convergence qui est utilisée pour indiquer la puissance de correction d’un
verre de lunette. On évalue donc en dioptries le degré de myopie* ou d’hypermétropie* (ou de
presbytie*), ce degré correspondant à la distance focale du verre de lunette utilisé pour la correction du
trouble.

DIPHTÉRIE : Maladie infectieuse bactérienne due au bacille de Klebs-Loeffler. C’est surtout une
maladie de l’enfant, devenue très rare depuis la vaccination* obligatoire. La maladie débute par une
angine* avec enduit blanc sur les amygdales et fièvre à 38 °. Un prélèvement de gorge doit être fait
aussitôt et l’enfant isolé. Les traitement par le sérum* antidiphtérique est très efficace : en son absence la
maladie peut aboutir à la mort dans un tableau d’infection aiguë avec altération de l’état général et fièvre
élevée. Les croup, autrefois fréquent, est une diphtérie laryngée : la voix devient rauque puis éteinte. Le
croup peut entraîner la mort par asphyxie. Des paralysies nerveuses peuvent survenir en cas de traitement
trop tardif. La diphtérie est de déclaration* obligatoire. L’éviction* scolaire est de 30 jours à partir de la
guérison (7 jours pour les autres enfants vivant au foyer, à moins qu’ils n’aient été revaccinés depuis
moins d’un an). En milieu scolaire, lorsqu’un cas de diphtérie survient, il est recommandé d’effectuer une
injection de rappel à tous les enfants. La vaccination antidiphtérique (souvent associée à la vaccination
antitétanique) est effectuée durant la première année de la vie (en général vers le 3e mois). Elle est très
bien tolérée. Un rappel de vaccination est nécessaire à 6 ans et à 11 ans. Si un seul cas de diphtérie a été
observé en France, en 1995, il n’en est pas de même dans les pays de l’Europe de l’est (Russie, en
particulier) où la diphtérie est encore très fréquente.

DIPLOPIE : Perception d’une image dédoublée, soit dans le sens horizontal, soit dans le sens vertical.
La diplopie, même brève, doit toujours retenir l’attention car elle peut constituer le premier signe d’une
maladie du système nerveux (atteinte d’un des trois nerfs commandant les mouvements du globe oculaire)
ou celui d’une maladie neuromusculaire : la myasthénie*.

DISQUE : Tissu cartilagineux situé entre deux vertèbres et y jouant le rôle d’un amortisseur. L’altération
des disques intervertébraux peut se produire sous l’effet d’un traumatisme ou lors du vieillissement.
La détérioration des disques lombaires se traduit par des douleurs (lombalgies), un lumbago*, ou même
une lombosciatique* par compression des racines nerveuses. Au cou («discarthrose cervicale» ou
“cervicarthrose”) la discarthrose entraîne des douleurs sur le trajet des nerfs des membres supérieurs
(«nevralgie cervico-brachiale»).

DIURÈSE : La diurèse est la quantité (le volume) d’urine sécrétée par les reins. En règle générale, le
volume des urines est calculé sur 24 heures : on parle alors de la diurèse quotidienne, dont l’importance
est de 1 litre à 1 litre et demi en moyenne chez l’adulte normal. Un rein humain est composé d’environ un
million d’ensembles excréteurs appelés “néphrons”. Chacune de ces unités comporte un filtre (le
“glomérule”) puis un tube (appelé “tubule”) qui est à la fois le collecteur et le modificateur du liquide
filtré par le glomérule. C’est au niveau du tubule rénal que l’urine se forme à la suite de modifications
chimiques diverses. L’ensemble d’un néphron a environ 3 cm de long. L’excrétion du sel (chlorure de
sodium) et de l’urée constitue la fonction la plus connue du rein. On appelle “glomérulonéphrites*” ou
“tubulonéphrites” les maladies rénales qui atteignent l’une ou l’autre des deux parties du néphron. Un
“diurétique” est une substance augmentant le volume urinaire quotidien, c’est-à-dire la diurèse. Une
quarantaine sont actuellement commercialisés en France, certains agissant plus spécialement sur
l’élimination du sel. Le risque de tout diurétique. est une perte de potassium*. On ne doit jamais utiliser
un diurétique sans contrôle médical: la prescription de diurétiques pour une cure d’amaigrissement est,
hélas, encore fréquente. Bien entendu, l’obésité* n’est pas liée, dans I’immense majorité des cas à une
rétention d’eau : un diurëtique n’a donc qu’un effet fallacieux, transitoire (perte forcée de sel et
d’eau) et son utilisation répétée comporte des dangers certains (en particulier, cardiaques et
rénaux) qui doivent faire rejeter cette pratique encore trop en usage.

DIVERTICULE : Cavité anatomique, naturelle ou pathologique, sorte de sac communiquant avec un
conduit naturel. Le tube digestif et les voies urinaires peuvent être le siège de tels diverticules, qui
peuvent se perforer.

DOIGT : En cas de section d’un doigt : mettre un pansement compressif (éviter à tout prix le garrot, sauf
plaie artérielle importante) récupérer le doigt coupé dans un sac en plastique qu’on met au contact de la
glace. Contacter aussitôt un centre “SOS-mains” par l’intermédiaire du 15 (urgences) ou du 18
(pompiers).

DOMINANCE : Prépondérance d’une caractéristique biologique. Le terme de dominance est appliqué à
deux problèmes :
1. On parle de dominance d’une caractéristique héréditaire* (on dit : un gène* dominant) lorsque cette
caractéristique est transmise obligatoirement à tous les descendants d’un individu. Certaines maladies
sont ainsi transmises à tous les enfants d’un individu.
2. Les neurologues désignent sous le nom d’hémisphère (voir : cerveau*) dominant l’hémisphère cérébral
qui contient les centres nerveux commandant les fonctions les plus importantes d’un individu, en
particulier pour les gestes quotidiens. Ainsi l’hémisphère gauche est-il le plus important chez un droitier,
puisque les centres des mouvements de la moitié droite du corps sont situés dans le cerveau* gauche
(et inversement : ceux du côté gauche sont situés dans le cerveau droit).

DOPAGE : Procédés (on dit aussi : doping) destinés à augmenter, temporairement et artificiellement, le
rendement physique ou intellectuel. L’utilisation de drogues, dans ce but, est toujours dangereuse : on
teste la résistance (nerveuse et cardio-circulatoire, en particulier) de l’organisme, sans savoir si elle sera
suffisante. Les lendemains d’un dopage sont souvent désastreux : infarctus et dépression sont les plus
classiques. Le dopage physique est interdit par la loi et des contrôles sévères sont réalisés pour le
détecter et le punir, éventuellement : la loi du 1/6/1965 établit une liste des produits interdits.

DOPPLER : L’effet Doppler est un procédé très simple permettant d’évaluer la vitesse du sang dans une
artère. En effet, si l’on émet, vers un mobile, un signal d’une fréquence stable, ce même signal revient
vers sa source (après s’être réfléchi sur le mobile) avec une fréquence différente. Cette fréquence de
retour est fonction de la vitesse du mobile, de sa distance, et de la direction de son déplacement : la
déformation du bruit d’une voiture nous permet, les yeux fermés, de savoir si elle s’éloigne ou si elle se
rapproche. On peut ainsi explorer les artères importantes (carotides*, fémorales*) pour détecter les
remous éventuels qui apparaissent à l’intérieur de celles-ci à la suite d’une sténose*, par exemple : une
accélération à l’endroit du rétrécissement artériel. Une thrombose* complète se manifestera par la
disparition de tout signal en aval de l’obstruction. Cette exploration est utile : elle n’informe cependant
pas clairement sur la circulation dans les artères de calibre moyen ni, à plus forte raison, sur le réseau
des petites artères qui peut pourtant constituer une suppléance très utile en certains cas. Ses résultats
doivent donc toujours être confrontés à ceux d’autres examens (échographie*) et ils ne peuvent, à eux
seuls, assurer un diagnostic.

DOULEUR : Sensation anormale et pénible, provoquée par l’excitation d’un système sensitif particulier
qui chemine dans les fibres nerveuses jusqu’à la mœlle* épinière, puis l’encéphale*. Une douleur doit
être analysée afin de bien la décrire à son médecin : sa localisation exacte, les facteurs qui la déclenchent
ou la soulagent, son type (striction, brûlure, décharge électrique, coup de poignard) son rythme
(intermittent ou continu) son mode d’apparition (brutal ou progressif) sa durée, son intensité, son horaire,
l’efficacité (ou l’inefficacité) des calmants habituels. Bien caractériser une douleur, c’est aider
considérablement votre médecin à faire un diagnostic.

DOUVE : Ver parasite qui peut se localiser dans le foie, les voies biliaires, l’intestin, ou le poumon. La
douve du foie est la seule observée en France, souvent après ingestion de cresson. Des douleurs
abdominales et une asthénie avec amaigrissement annoncent la maladie qui comporte fièvre et
transpiration abondante. La multiplication des douves dans les voies biliaires peut entraîner des
coliques* hépatiques, voire un ictère*. Le diagnostic est fait sur la formule sanguine (leucocytose* avec
éosinophilie*) et des réactions sérologiques. Les douves de l’intestin et du poumon sont classiques en
Extrême-Orient, transmises par divers mollusques.

DUODéNUM : Partie de l’intestin grêle qui fait suite à l’estomac. C’est au niveau du duodénum que se
déversent la bile et les sécrétions du pancréas. Le duodénum peut être le siège d’un ulcère*.

DURILLON : Voir Cor*.

DRAIN : Tube (caoutchouc ou plastique) souvent percé de trous destiné à évacuer certains liquides au
contact d’une plaie opératoire. On réalise parfois un drainage avec aspiration continue.

DYSARTHRIE : Mauvaise articulation des mots, trouble neurologique concernant la motricité
nécessaire à une élocution normale. Elle peut être d’origine cérébrale (après un accident* vasculaire par
exemple) ou secondaire à une lésion du tronc cérébral* (atteinte du cervelet*, Parkinson*).

DYSENTERIE : Maladie du gros intestin (côlon) comportant une diarrhée* importante en réaction à des
agressions inflammatoires, bactériennes, parasitaires, ou même tumorales. Souvent la diarrhée est
sanglante, avec contractions douloureuses au niveau du rectum et “faux-besoins” fréquents. L’examen des
selles permet de déceler le bacille ou le parasite (amibe*, par exemple) responsable : ces deux
dysenteries sont de déclaration* obligatoire, et l’isolement du malade est nécessaire. Les antibiotiques*
sont très efficaces sur les dysenteries bacillaires. Toute diarrhée chronique n’est pas une dysenterie :
beaucoup de diarrhées ne sont nullement d’origine infectieuse, mais liées à une mauvaise digestion, à un
excès de laxatifs*, ou même simplement à un état de tension nerveuse excessive. Certaines tumeurs du
côlon peuvent s’accompagner d’une diarrhée chronique. Enfin tout traitement antibiotique prolongé peut
secondairement entraîner une diarrhée.

DYSKÉRATOSE : Nom général donné à toutes les anomalies de la couche cornée de la peau, qui
contient la kératine, protéine riche en soufre.

DYSLEXIE : Difficulté dans l’apprentissage de la lecture chez un enfant normal. Il s’y associe souvent
une difficulté pour l’orthographe “dysorthographie” et on retrouve les mêmes inversions de lettres dans
les deux cas. Il s’agit seulement d’un retard dans le développement d’un cerveau normal et les
conséquences psychologiques du trouble (anxiété devant l’échec scolaire) sont souvent plus graves
que le trouble lui-même, qui disparaîtra avec une bonne rééducation orthophonique*.

DYSMÉNORRHÉE : Règles très douloureuses, liées à un désordre hormonal*. La dysménorrhée est
souvent associée à un ensemble de troubles appelé “syndrôme prémenstruel”. La semaine précédant les
règles, un état de tension nerveuse extrême se manifeste avec alternance d’excitation et de dépression,
céphalées*, gonflement du ventre et des seins, troubles digestifs. Il existe très souvent des signes de
tétanie* dans ces cas et on considère ce syndrome comme une affection psychosomatique*. Cependant,
l’examen gynécologique découvre parfois une infection locale ou les signes d’un trouble hormonal qui
peut être corrigé.

DYSORTHOGRAPHIE : Retard dans l’apprentissage de l’orthographe, souvent associé à la difficulté
de lecture (voir Dyslexie*).

DYSPAREUNIE : Douleur, sans contracture de la vulve, survenant chez la femme pendant les rapports
sexuels. Elle peut apparaître dès les premiers rapports, ou à distance de ceux-ci. Elle est souvent un
mélange de facteurs organiques (sécheresse vaginale, cystite* associée, vaginite à Chlamydia* ou
Trichomonas) et psychologiques (mauvaise entente du couple) ce qui rend son traitement toujours
complexe. Dans certains cas, elle peut aussi révéler une maladie gynécologique (endométriose*,
salpingite*) ignorée.

DYSPEPSIE : Terme vague désignant les troubles de la digestion, en particulier gastrique. Une
dyspepsie peut être liée à une affection hépatique ou pancréatique, tout comme à un ulcère* de l’estomac.
Mais beaucoup de dyspepsies sont, en fait, d’origine nerveuse et manifestement liées à des
“contrariétés”.

DYSPHAGIE : Gêne pour avaler les aliments avec renvoi de ceux-ci dans la bouche. Ce signe doit
amener un examen médical immédiat car il témoigne d’une maladie de l’œsophage ou de la partie haute
de l’estomac dont l’examen radiographique précisera la nature.

DYSPHONIE : Modification de la voix normale qui peut relever d’une maladie du larynx ou de troubles
neurologiques divers. Toute dysphonie qui se prolonge doit entraîner un examen du larynx par un
spécialiste ORL, en particulier s’il s’agit d’un fumeur.

DYSPNÉE : Gêne respiratoire, relevant de causes très diverses pulmonaires ou cardiaques. La dyspnée
d’origine pulmonaire peut être permanente ou survenir par accès (exemple : l’asthme*). Chez les
cardiaques la “dyspnée d’effort” est très particulière. C’est un essoufflement (respiration rapide et
inefficace) comparable à celui que ressent un sujet normal montant trop vite plusieurs étages. Surtout : ce
trouble survient pour un effort minime (marche en terrain plat) et il se prolonge : un sujet normal
“récupère” un rythme respiratoire régulier en 1 ou 2 minutes. Une dyspnée peut aussi révéler une
anémie*. Enfin, il faut savoir que certains sujets sont incapables de s’adapter à l’effort et s’essoufflent
très rapidement, sans cause cardiaque ou pulmonaire décelables. La dyspnée permanente des cardiaques
s’accroît lorsqu’ils sont couchés et, lorsque la maladie progresse, ils ne peuvent dormir qu’en position
demi-assise, voire même uniquement dans un fauteuil. Enfin une dyspnée aiguë suit l’introduction d’un
corps étranger dans les voies aériennes entraînant un état d’asphyxie* aiguë et nécessitant une intervention
urgente. Chez le nourrisson, une dyspnée aiguë doit toujours rechercher cette cause, ou une infection ORL
si l’enfant est enrhumé depuis quelques jours. Dans ces deux cas, la vie de l’enfant est en danger et
l’appel du SAMU doit être immédiat.

DYSTOCIE : Tout accouchement difficile est dit “dystocique”. Les causes de dystocie peuvent être
maternelles (anomalies des contractions, du bassin, placenta* praevia) ou fœtales (mauvaises
présentations, volume trop important) d’où le recours, assez fréquent dans ces cas, à une césarienne pour
extraire l’enfant.

DYSTONIE : Troubles du tonus d’un système, c’est-à-dire de son fonctionnement normal. On parle ainsi
de :
- dystonie musculaire : torticolis* spasmodique, crampe* des écrivains,
- dystonie neuro-végétative : dérèglement du système neuro-végétatif avec manifestations dites
“sympathiques” (émotivité, rougeur, transpiration, palpitations) ou “parasympathiques” (tendance aux
vertiges, au changement de position, cœur lent) selon les cas. La participation psychologique à cette
dystonie est très importante et on assimile souvent cette dystonie à un type de névrose.

DYSURIE : Difficulté pour uriner. L’émission d’urine (miction*) est lente, pénible, pouvant aller jusqu’à
la rétention. Il s’agit d’un trouble du fonctionnement de la vessie dont l’origine peut être locale
(traumatisme du bassin, lésion de la prostate, ou des voies urinaires basses, compression par un organe
voisin) ou neurologique, par défaut de contrôle de l’appareil vésical.

E

EAU : Le corps humain est constitué d’eau pour les 2/3 de son poids. Ainsi un homme de 60 kilos est-il
d’abord une masse de 40 litres d’eau... Nous absorbons chaque jour, environ 1 litre et demi de boissons,
mais les aliments nous apportent aussi, en moyenne, un litre d’eau, en particulier : les crudités et les
fruits. Nous éliminons environ deux litres et demi d’eau chaque jour, par le rein (environ 1 litre et demi
par 24 heures) mais aussi par la peau, le tube digestif (selles) et les poumons : c’est la vapeur d’eau,
détectée par un simple miroir placé devant le nez. Les deux reins (voir Diurèse*) comportent environ
deux millions de “néphrons” qui travaillent de façon ininterrompue, jour et nuit. Le néphron est un
ensemble comprenant un glomérule et un tubule (voir Néphrite*) c’est-à-dire un “filtre”, qui laisse passer
environ 200 litres d’eau par jour et un “tube” qui récupère la plus grande partie de cette eau en
concentrant les sels minéraux et les matières organiques (en particulier : l’urée) pour former ce qui sera
l’urine définitive. A l’état normal, la quantité de boisson nécessaire est réglée automatiquement par le
système nerveux (c’est le problème de la soif*) selon les informations qui lui parviennent, en particulier
par l’intermédiaire du sang circulant. Toute fièvre* augmente les pertes d’eau et donc accroît les
besoins en eau. Il en est de même de toute diarrhée*, des vomissements*, et de toute transpiration*
abondante en particulier au cours des efforts musculaires. A titre d’exemples : on perd en moyenne deux
litres d’eau au cours d’une rencontre de football, et un coureur cycliste peut éliminer jusqu’à un litre
d’eau par heure. Boire de l’eau pure, dans ce cas, serait une erreur : il faut aussi remplacer la perte en
glucides* et en sel, c’est-à-dire en chlorure de sodium. Mieux vaut d’ailleurs boire avant (par exemple :
une demi-heure avant) un effort important pour éviter d’épuiser trop rapidement les réserves d’eau.
En montagne, il est recommandé de boire peu (l’équivalent d’un verre d’eau) et souvent (lors de la
pause horaire) pour éviter de voir la soif apparaître.

ECBU : Il s’agit de l’examen cytobactériologique des urines, demandé en présence de tout risque
d’infection urinaire, c’est-à-dire : cystite*, pyélonéphrite*, prostatite*. Cet examen comprend :
- l’aspect des urines,
- l’examen microscopique : l’urine normale contient moins de 5 hématies* et moins de 10 leucocytes* par
mm3,
- la recherche de bactéries après coloration : celles-ci peuvent être comptées et mises en culture pour
identification et recherche de l’antibiotique le plus actif. Toute infection urinaire comporte une
leucocyturie, c’est-à-dire la présence de plus de 10 leucocytes par mm3 : en l’absence de celle-ci, la
présence de germes peut être simplement liée à une contamination bactérienne extérieure aux voies
urinaires.

ECCHYMOSE : Présence de sang sous la peau, en dehors des vaisseaux réalisant une tache violacée qui
est plus ou moins étendue et change progressivement de couleur. C’est le classique “bleu” après un choc.
L’hématome* est une hémorragie localisée en un endroit précis (une poche). Des ecchymoses peuvent se
produire spontanément au cours de certaines maladies sanguines (purpura*).

ÉCHOGRAPHIE : Enregistrement d’échos après émission d’ultrasons permettant de visualiser le relief
d’organes. Elle est très utilisée pour surveiller une grossesse, pour obtenir l’image des cavités
cardiaques (échocardiographie) des artères, ou la structure de certains organes, comme le cerveau, l’œil,
ou les organes abdominaux. Le terme d’échotomographie désigne l’association d’une tomographie*. Ce
procédé est le même que celui utilisé par les marins pour sonder les fonds sous-marins ou localiser les
bancs de poissons. Les plus connues concernent les cavités cardiaques (examen devenu aussi classique
que l’électrocardiogramme) les organes abdominaux et la surveillance d’une grossesse, en particulier au
cours des 2 premiers trimestres.

ÉCLAMPSIE : Convulsions* survenant à la fin de la grossesse* chez une femme atteinte d’hypertension*
artérielle et de troubles rénaux (albuminurie, œdème*). Ce très grave accident de la grossesse (appelé
souvent “toxémie gravidique”) qui pourrait entraîner la mort de l’enfant et celle de la mère est devenu
beaucoup plus rare grâce à la surveillance des femmes enceintes dès le début de la grossesse, en
particulier : la prise régulière de la pression artérielle, la pesée, le contrôle du régime alimentaire.

ECZÉMA : Affection cutanée extrêmement fréquente caractérisée par une rougeur locale associée à des
vésicules entraînant une démangeaison (prurit*) et évoluant de façon plus ou moins chronique avec des
poussées. L’eczéma fait très souvent partie d’un ensemble de manifestations allergiques*, avec le rhume
des foins, l’asthme*, l’urticaire*, etc. Ailleurs, l’eczéma est une réaction de la peau au contact de certains
produits chimiques (eczéma professionnel) par exemple au contact de certains détergents ménagers
(lessive) ou de certains cosmétiques (eczéma des paupières, par exemple). L’eczéma peut se surinfecter
et surtout se “lichénifier*” (peau plus épaisse, grenue, avec petites élevures rouges indurées). Le
traitement de tout eczéma est local et général : très souvent l’éczéma est favorisé par des erreurs
alimentaires et lié à un terrain psychique particulier, qu’il convient de modifier avec l’aide des
traitements appropriés.

ÉGOCENTRISME : Tendance à se considérer comme le centre de l’univers. L’égocentriste est un
orgueilleux à l’état extrême : il est souvent proche de la paranoïa* par son mépris des autres et la rigidité
de son jugement. Mais il existe bien d’autres égocentrismes : d’une certaine manière tout névrosé* est un
égocentriste qui ne pense et ne vit que ses problèmes dont il vous informe largement à chaque occasion...
Les sujets à caractère obsessionnel* sont également très égocentristes, par incapacité à parler d’autre
chose que d’eux-mêmes. Enfin, l’égocentrisme des vieillards qui accumulent pour ne pas manquer est très
classique depuis Balzac : ici encore l’égocentrisme s’accompagne d’une indifférence totale envers autrui.

ÉLECTROCARDIOGRAMME : Enregistrement électrique de l’activité du muscle cardiaque
permettant de déceler instantanément :
1. les troubles de la circulation sanguine à l’intérieur du muscle cardiaque lui-même (insuffisance
coronaire*, cardiopathie* ischémique*) c’est-à-dire la survenue d’un éventuel infarctus* du myocarde ;
2. l’insuffisance cardiaque (dilatation des ventricules qui se contractent anormalement) ;
3. Les troubles de la conduction cardiaque (bloc*) ;
4. les troubles du rythme (arythmie*, bradycardie*, tachycardie*) en précisant leur origine (par exemple :
fibrillation* ou flutter*). L’électrocardiogramme fait donc partie de tout examen cardiaque complet et du
bilan général de santé. En dehors de l’examen de base on peut aussi réaliser l’ECG d’effort (qui peut
révéler des troubles non décelés auparavant) et un enregistrement continu durant 24 heures (Holter) au
moyen d’un enregistreur portatif.

ÉLECTROCHOC : Méthode de traitement psychiatrique utilisée au cours de certaines psychoses* pour
provoquer la disparition de certains éléments délirants et une réaction de l’organisme. Cette
thérapeutique est beaucoup moins pratiquée depuis l’apparition des psychotropes*. L’électronarcose est
un électrochoc pratiqué après anesthésie générale.

ÉLECTROCUTION : Ensemble des troubles entraînés par le passage d’un courant électrique dans le
corps. Le courant alternatif est plus dangereux que le courant continu. L’électrocution peut entraîner une
perte de connaissance brutale avec arrêt respiratoire et cardiaque, donc la mort immédiate si une
réanimation n’est pas entreprise aussitôt. Le risque d’électrocution est d’autant plus grand que la peau
est humide et que le sujet n’est pas isolé du sol : c’est le risque maximum des électrocutions dans une
salle de bains, ou dans une cuisine où l’on peut être relié simultanément à la terre par un robinet d’eau
tout en manipulant un appareil électrique mal isolé. L’état d’une installation électrique doit être
périodiquement vérifié et on ne doit jamais réparer un appareil non débranché.

ÉLECTRODIAGNOSTIC : Terme très général désignant à la fois l’enregistrement des courants
électriques produits par certains organes (électrocardiogramme*, électroencéphalogramme*,
électromyogramme*) et la réponse à certaines stimulations électriques des nerfs ou des muscles.

ÉLECTROENCÉPHALOGRAMME : Enregistrement, par des électrodes placées sur le cuir chevelu
et un système amplificateur, de l’activité électrique produite par le cerveau*. Les potentiels recueillis
sont en effet très faibles, de l’ordre du microvolt, c’est-à-dire : du millionième de volt. Ces variations
électriques s’inscrivent au moyen de plumes encrées, sur des bandes de papier qui se déroulent très vite :
20 secondes pour une page, en général. On peut ainsi étudier chaque région du cerveau en analysant les
différences du tracé d’une région cérébrale (yeux fermés) à l’autre. L’électroencéphalogramme du sujet au
repos est très différent de celui du sujet en état d’éveil, yeux ouverts. Plus la tension nerveuse est grande,
plus les activités électriques sont faibles et rapides (tracé dit “désynchronisé”).
L’électroencéphalogramme est un des examens les plus importants pour étudier le fonctionnement du
système nerveux cérébral : il est, en outre, totalement sans danger.

ÉLECTROLYTE : Toute substance qui, dissoute dans l’eau, permet le passage d’un courant électrique.
Ces substances comprennent des charges positives (cations*) et négatives (anions*), autrement dit : des
bases et des acides. Le plasma sanguin a une concentration électrolytique de 310 milliéquivalents* par
litre, à l’état normal. Les liquides dits isotoniques ont une pression* osmotique de valeur identique à
celle obtenue par cette concentration électrolytique. La répartition de l’eau dans les cellules et en dehors
de celles-ci est liée aux variations de la pression osmotique, donc en grande partie, à un bon équilibre
électrolytique.

ÉLECTROMYOGRAMME : Enregistrement des courants électriques produits lors d’une contraction
musculaire. On peut ainsi analyser l’excitabilité musculaire qui peut être diminuée (myopathies*) ou au
contraire augmentée (tétanie*).

ÉLECTROPHORÈSE : Examen chimique permettant de séparer les protéines* (en général : celles du
sang) dans un champ électrique. On peut, en particulier, bien séparer les gamma-globulines*
(anticorps*) des autres protéines et déceler ainsi leur élévation (au cours d’une maladie infectieuse par
exemple) ou leurs autres anomalies éventuelles. On peut aussi étudier certaines protéines porteuses des
graisses du sang (cholestérol*, triglycérides*) appelées lipoprotéines* et dépister ainsi diverses
maladies (appelées : hyperlipémies*) responsables d’altérations artérielles (artériosclérose*). Dans
l’immunoélectrophorèse, on identifie les protéines (séparées préalablement par électrophorèse) au moyen
de leurs anticorps* spécifiques qui précipitent chacune d’elles isolément.

EMBARRURE : Fracture du crâne avec rupture de la voûte crânienne et enfoncement des os.

EMBOLIE : Oblitération d’un vaisseau par un corps étranger. Les plus fréquentes des embolies sont les
embolies artérielles (complication classique et grave - en particulier les embolies cérébrales - des
infarctus* du myocarde) qui peuvent atteindre n’importe quel organe et interrompre brutalement son
oxygénation, d’où risque important de nécrose* (destruction tissulaire aboutissant à un infarctus*) de cet
organe. Parmi les embolies veineuses, les embolies pulmonaires peuvent entraîner la mort subite du
patient. Tout point de côté douloureux avec gêne respiratoire doit alerter, surtout en période post-
opératoire, après un accouchement, ou chez un cardiaque. La prévention de tels accidents (dus à la
formation d’un caillot sanguin) est possible grâce aux anticoagulants*, puis aux antiagrègants*.

EMBRYON : Désigne l’enfant entre le moment de la conception et celui de sa naissance. On dit aussi : le
fœtus*. On appelle “embryopathies” les maladies qui se produisent chez l’embryon durant la grossesse.

ÉMÉTIQUE : Médicament destiné à provoquer le vomissement*. On parle aussi de médicaments
“émétisants” ou d’une toux “émétisante” (telle celle de la coqueluche), lorsqu’elle entraîne des
vomissements. Les émétiques sont utilisés en cas d’empoisonnement (volontaire ou accidentel) pour
favoriser l’élimination du poison. La méthode la plus simple consiste à faire boire le malade puis à
chatouiller la base de sa langue. Le sirop d’ipéca entraîne l’évacuation de l’estomac dans la demi-heure
qui suit son absorption. Il ne faut jamais essayer de faire vomir un sujet dont l’état de conscience
n’est pas normal (semicomateux, par exemple) car il peut laisser refluer les vomissements dans sa
trachée et s’asphyxier ainsi.

ÉMOTION : Réaction normale à un événement imprévu, l’émotion, si elle se manifeste trop bruyamment
et trop souvent (pour de petits faits) devient une manifestation anormale qu’on appelle “hyperémotivité”.
Les hyperémotifs sont des anxieux, avec souvent des réactions neuro-végétatives (alternance de pâleur et
de rougeur, transpiration excessive, tachycardie* avec élévation anormale de la tension artérielle, envies
fréquentes d’uriner, parfois diarrhée) qui rappellent les classiques symptômes du “trac” bien connu des
candidats aux examens et des artistes avant l’entrée en scène. Des médicaments très simples peuvent
corriger le trouble et permettre de franchir les caps difficiles, en attendant d’acquérir, peu à peu,
l’assurance utile et nécessaire.

EMPHYSÈME : L’emphysème est la dilatation de la partie terminale des bronches ainsi que des
alvéoles pulmonaires. L’emphysème peut faire suite à une bronchite* chronique ou être primitif. Il
entraîne une gêne respiratoire avec respiration bruyante. Certains emphysèmes sont secondaires à une
obstruction des voies aériennes (tumeur, corps étranger, compression) formant clapet et empêchant
l’expiration de se dérouler normalement. L’emphysème est une infirmité sévère qui doit être dépistée le
plus tôt possible par la radiographie afin d’en éviter l’aggravation.

EMPYÈME : Poche de pus située dans un cavité naturelle. Les plus fréquentes sont l’empyème pleural
(ou pleurésie purulente) et l’empyème cérébral, développé entre les feuillets méningés.

ENANTHÈME : C’est la localisation d’une éruption au niveau des muqueuses. L’énanthème de la
rougeole*, sur la face interne des joues est un des premiers signes de la maladie, avant l’apparition de
l’éruption sur la peau.

ENCÉPHALE : On appelle ainsi toute la partie du système nerveux central (cerveau*, cervelet* et
tronc* cérébral) située à l’intérieur du crâne.

ENCÉPHALITE : Terme assez vague (et souvent employé au hasard) désignant toutes les maladies
“inflammatoires*” de l’encéphale. Ceci dit on connaît parfaitement un certain nombre d’atteintes
inflammatoires dues à des virus*. Le terme de “méningoencéphalite” est souvent utilisé lorsqu’il existe
des troubles méningés*. Celui de “leuco-encéphalite” (leuco = blanc) désigne une encéphalite localisée
à la substance blanche c’est-à-dire à la myéline* qui entoure et protège les fibres nerveuses. Celui de
“polio-encéphalite” (polio = gris) est réservé aux atteintes des cellules nerveuses elles mêmes, qui
constituent la “substance grise” du cerveau. Lorsque la maladie comporte des troubles diffusant à tout
l’ensemble du système nerveux central (en particulier : à la mœlle* épinière) on utilise le terme d’
encéphalomyélite.

ENCÉPHALOGRAPHIE (gazeuse) : Radiographie de l’encéphale après injection d’air. Le contraste
gazeux ainsi réalisé permet de bien délimiter les cavités (appelées “ventricules”*) situées à l’intérieur
de l’encéphale. L’air est introduit à l’occasion d’une ponction* soit lombaire, soit sous-occipitale (au
niveau de la nuque). Il est habituel que le patient ressente des maux de tête, plus ou moins importants,
durant les 48 heures qui suivent, mais ceci est peu face à son intérêt considérable pour le diagnostic de
nombreuses maladies de l’encéphale. Cet examen permet en outre une étude du liquide* céphalo-
rachidien retiré avant l’injection d’air.

ENCÉPHALOPATHIE : Terme très vague désignant toutes les maladies de l’encéphale* à l’exclusion
de celles d’origine infectieuse (encéphalites*) et tumorales (tumeurs cérébrales). Il s’agit donc, en
principe, de maladies d’origine circulatoire, toxique, ou liées à un trouble d’une des grandes fonctions de
l’organisme (nutrition, respiration, etc...). En fait le problème est très différent chez l’adulte et chez
l’enfant :
1. Chez l’enfant on désigne sous le nom très général d’encéphalopathie tous les troubles nerveux
survenus lors de la naissance ou dans les premières années de la vie. Les causes de ces encéphalopathies
sont très nombreuses, mais surtout traumatiques (en particulier : lors de l’accouchement) et infectieuses,
essentiellement virales : ainsi l’infection de la mère par le virus de la rubéole* durant la grossesse
détermine-t-elle fréquemment des malformations du fœtus responsables ultérieurement d’une
encéphalopathie. Les troubles les plus fréquents sont des paralysies (hémiplégies*, paraplégies*), des
manifestations épileptiques* et, surtout, des troubles du développement psychomoteur : retard dans
l’acquisition de la marche et du langage, scolarité difficile, manifestations caractérielles* anormales. A
un degré de plus, il s’agit d’infirmités motrices ou psychiques (allant jusqu’à la grande arriération*
mentale) rendant tout apprentissage difficile voire même impossible.
2. Chez l’adulte, on parle d’ “encéphalopathie respiratoire” chez certains malades atteints
d’insuffisance respiratoire chronique (emphysème*, par exemple) et qui présentent des troubles
neuropsychiques rattachés à ce défaut d’oxygénation normale ; d’ “encéphalopathie hypertensive” chez
un malade ayant des troubles relevant d’une hypertension* artérielle permanente et importante ;
d’encéphalopathie hépatique en cas d’insuffisance hépatique grave (virale ou alcoolique);
d’encéphalopathie hypoglycémique* lorsque la baisse du sucre sanguin provoque des troubles
neurologiques ou psychiques.

ENCLOUAGE : Type d’ostéosynthèse* utilisant un clou enfoncé dans la cavité d’un os long fracturé.

ENCOPRÉSIE : Absence de contrôle des selles. Cette défécation incontrôlée est pathologique chez
l’enfant à partir de trois ans.

ENDÉMIE : On dit qu’une maladie persiste à l’état endémique dans une région lorsque l’agent infectieux
responsable de cette maladie est, en permanence, présent dans un être vivant (homme ou animal) sans que
celui-ci manifeste obligatoirement les signes de la maladie. Il s’agit donc du “stockage” de l’agresseur
entre deux épidémies*. Ainsi la peste persiste-t-elle dans de nombreux ports de la Méditerranée,
véhiculée par les rats. Un autre exemple classique est celui du paludisme*, transmis par les moustiques.
De très nombreux microbes existent à l’état latent chez les insectes (typhus*, par exemple, transmis par
les poux) ou chez les animaux sauvages (rage*) et peuvent être transmis à l’homme.

ENDOCARDITE : Atteinte inflammatoire de l’endocarde, c’est-à-dire du revêtement intérieur du
muscle cardiaque. Ce revêtement intérieur se continue d’ailleurs avec celui des gros vaisseaux qui
arrivent aux oreillettes ou partent des ventricules* cardiaques. Les endocardites sont généralement
d’origine bactérienne : le streptocoque* est le germe le plus fréquemment en cause, soit sur un cœur sain
(endocardite rhumatismale, au cours du rhumatisme* articulaire aigu) soit sur une maladie cardiaque déjà
existante : c’est alors une septicémie* avec localisation cardiaque, telle la maladie d’Osler. Le
traitement antibiotique, après isolement du germe infectieux et antibiogramme* est, en règle, très efficace.
En pratique : tout cardiaque doit prendre soin du moindre foyer infectieux (en particulier : dentaire
ou amygdalien) et être attentif à toute fièvre* inexpliquée.

ENDOCRINE : Glande dont les sécrétions (généralement : des hormones*) se déversent dans
l’organisme lui-même par l’intermédiaire du sang. L’endocrinologie est la science qui étudie les glandes
endocrines et leurs maladies. Les principales glandes endocrines sont : l’hypophyse*, la thyroïde* et les
parathyroïdes, le pancréas, les glandes génitales (ovaires* et testicules*) et les surrénales*. On appelle, à
l’inverse, “exocrine” une glande dont le produit se déverse à l’extérieur de l’organisme (glandes de la
sueur, par exemple) ou dans une cavité naturelle : glandes salivaires, sucs digestifs de l’estomac et de
l’intestin.

ENDOGÈNE : Qui vient de l’individu lui-même, par opposition à l’exogène : qui vient de l’extérieur.
Une dépression* peut être endogène si elle n’est pas secondaire à un événement extérieur, ou au contraire
exogène (réactionnelle) si elle a été provoquée par un événement traumatisant (choc affectif, abandon,
etc.).

ENDOMÈTRE : Muqueuse présente sur la face interne de l’utérus. Sa structure varie en fonction du
cycle menstruel et c’est sa desquamation* qui détermine les règles à la fin de chaque cycle. Elle peut être
le siège d’une infection (endométrite, ou métrite) et se développer en dehors de l’utérus (endométriose)
par exemple au niveau des ovaires, du péritoine, ou de la vessie, sans qu’il s’agisse de cellules malignes.

ENDOSCOPIE : Méthode d’exploration visuelle qui consiste à introduire un tube très fin muni d’un
système optique à l’intérieur d’un conduit naturel. Il existe donc divers types d’endoscopes adaptés aux
bronches, au tube digestif, ou aux voies urinaires.

ENGELURE : Induration violacée des extrémités (doigts, orteils, visage) s’accompagnant de
démangeaison et devenant douloureuse à la chaleur. Une révulsion locale et des frictions douces et
progressives peuvent aider à rétablir la circulation : le réchauffement rapide est la meilleure méthode,
à moins que la victime ne risque d’être exposée à un nouveau refroidissement, par exemple en haute
montagne, loin des secours. Si les pieds sont gelés, il faut transporter sur un brancard même si
l’accidenté peut marcher sans douleur, car la marche aggraverait les gelures. Pour réchauffer un
membre gelé, l’eau ne doit pas dépasser la température de 42 degrés en cas de gelures, et 44 degrés au
maximum si la température du corps est basse. Dès que le sujet est revenu à lui on doit le sortir du bain
chaud et lui donner à boire des boissons chaudes et sucrées. Il faut donc prévenir les engelures par un bon
équipement : vêtement chauds, chaussures isolantes ne serrant pas les pieds, équipements étanches
(hermétiques) à couches superposées, adaptation et acclimatation progressives en altitude, alimentation
riche en substances énergétiques et en boissons. Enfin : ne jamais enlever ses chaussures en montagne, car
il est ensuite impossible de les remettre en raison des œdèmes*. La protection doit être maximum aux
mains et aux pieds, car les gelures siègent dans 9 cas sur 10 dans ces régions. Toute sensation de
mortification (diminution de la sensibilité) est un avertissement, de même qu’une modification de la
couleur de la peau, qui peut passer inaperçue du sujet lui-même : les alpinistes doivent se surveiller
mutuellement.

ENGRÈNEMENT : Une fracture est dite “engrenée” lorsque les deux fragments sont emboîtés l’un dans
l’autre, en général en position anormale et toujours précaire. On doit donc souvent désengrener (réduire)
la fracture pour retrouver la position normale de l’os fracturé.

ENTÉRITE : Inflammation de la muqueuse de l’intestin, souvent d’origine infectieuse et marquée par une
diarrhée* ou une dysenterie*. Une modification de l’alimentation de l’enfant et les antibiotiques
guérissent rapidement les diarrhées aiguës, si fréquentes à cet âge.

ENTORSE : Étirement ou arrachement d’un ligament au niveau d’une articulation. L’entorse bénigne est
uniquement traitée par un bandage local en 2 à 3 semaines et la reprise rapide des mouvements. L’entorse
grave peut s’accompagner d’un déplacement des surfaces articulaires et doit être traitée par
immobilisation plâtrée, voire opérée. Avant de dire “entorse” devant une douleur articulaire, il est
nécessaire de faire une radio pour s’assurer de l’absence d’un trait de fracture*. Dans le doute, on
ne doit pas mobiliser le membre atteint pour éviter de provoquer un déplacement osseux.

ÉNURÉSIE : Incontinence vésicale nocturne. Le “pipi au lit” est normal jusqu’à l’âge de 2 ou 3 ans. Au-
delà, il devient un trouble du développement psychomoteur. Très souvent, il s’agit d’enfants beaucoup
trop “couvés” par leur mère et dont le développement a été freiné (consciemment ou non) par l’entourage
familial. Il est de fait que certaines mères paraissent presque ravies de signaler que leur enfant fait encore
pipi au lit, d’où nécessité de couches, etc. qui renforcent le sentiment autoritaire de la mère sur son
enfant. L’énurésie “primaire” est celle qui persiste à l’âge de 4 ans et au-delà. Mais il peut aussi arriver
que l’énurésie apparaisse secondairement, après que l’enfant ait acquis une propreté nocturne à
l’âge normal : il s’agit alors d’une manifestation destinée à attirer l’attention. Dans ces cas, un examen
psychologique attentif de l’enfant retrouve toujours un traumatisme affectif, une dépression*, un conflit
avec l’un des parents. Divers médicaments peuvent aider à faire disparaître l’énurésie en agissant sur
l’événement déclenchant (par exemple : une dépression). Des signes de tétanie* sont fréquemment
associés, pouvant aussi justifier un traitement approprié. D’une façon générale, moins on fait attention à
l’énurésie, plus vite elle disparaît. Le pire est de réagir fortement, voire brutalement, à ce trouble
bénin qui disparaîtra tôt ou tard.

ENZYME : Protéine* dotée de certaines propriétés chimiques lui permettant d’agir sur une réaction
chimique nécessaire à la vie de l’organisme. Les enzymes sont extrêmement nombreuses à l’intérieur des
divers organes du corps, en particulier au niveau du tube digestif et du système nerveux.Les
transaminases, la gamma-GT, et la Créatine-Phospho-Kinase (CPK) sont parmi les plus importantes.

ÉOSINOPHILE : Variété de globules blancs (polynucléaires) représentant normalement 1 à 3% des
leucocytes. On parle d’éosinophilie au-delà de 500 éosinophiles par mm3. Cette anomalie est
essentiellement observée en deux circonstances :
- maladie allergique (asthme, urticaire),
- parasitose (douves, oxyures).

ÉPICONDYLE : Partie externe de l’humérus*, perçue sous la peau au niveau du coude. On appelle bord
externe celui qui est dans le prolongement du pouce. Les joueurs de tennis sont assez souvent atteints
d’une inflammation des tendons musculaires situés à ce niveau, appelée “tennis-elbow”. Une épicondylite
se traduit par une douleur de la partie externe du coude réveillée par certains mouvements. Il existe un
point douloureux précis et la douleur est accentuée par tout effort des extenseurs du poignet si on résiste
en même temps à cette extension. Infiltrations locales ou, plus rarement, intervention locale permettent sa
guérison.

ÉPIDÉMIE : La multiplication des cas locaux d’une maladie jusqu’alors rare ou même inconnue dans
cette zone réalise une épidémie. Très souvent un facteur local (variations thermiques brutales pour la
grippe)* ou accidentel (mauvaises conditions de nutrition et d’hygiène) est responsable de l’apparition
d’une maladie qui existait à l’état endémique*. Mais un simple contact avec un voyageur porteur d’une
maladie inconnue (exotique) localement peut être à l’origine d’une épidémie : la multiplication des
transports aériens à grande distance rend ce risque de plus en plus sérieux.

ÉPIDERME : Couche superficielle de la peau.

ÉPIDIDYME : Organe situé sur le testicule et assurant l’évacuation du sperme vers le canal déférent puis
les vésicules* séminales. Son atteinte est possible au cours de diverses maladies infectieuses comme la
tuberculose ou la gonococcie* (blennorragie*). Son obturation entraîne une stérilité définitive.


ÉPIGASTRE : Partie de la paroi abdominale située juste au milieu du ventre, sous les côtes, en avant de
l’estomac. On appelle épigastralgie une douleur située au niveau de l’épigastre.


ÉPILEPSIE : Ce n’est pas une maladie mais un ensemble de troubles neurologiques anormaux traduisant
une excitabilité anormale de certaines cellules nerveuses du cerveau. La gravité de ce trouble dépend
donc entièrement de sa cause mais il faut aussitôt ajouter qu’on ignore l’origine de la très grande
majorité des crises d’épilepsie, appelées “épilepsie essentielle” pour cette raison. On peut distinguer
quatre grandes manifestations épileptiques :
1. la crise épileptique généralisée : le patient perd connaissance, puis raidit tous les muscles de son
corps (durant moins d’une minute, en général) enfin les décontracte par secousses successives plus ou
moins brutales (appelées “myoclonies*”) pour atteindre progressivement un relâchement musculaire
total. Si on se trouve en présence d’une telle crise la seule chose à faire est d’éviter que le sujet ne se
blesse lors des secousses: en particulier, il est utile de croiser les mains sous sa nuque pour lui éviter
des traumas crâniens répétés. La perte des urines et la morsure de la langue sont très fréquentes et ne
doivent pas inquiéter. La reprise de conscience se fait en général en quelques minutes.
2. le “petit mal” (par opposition au trouble précédent appelé souvent “grand mal”) atteint surtout les
enfants et se manifeste par des absences*, par des secousses musculaires brusques (myoclonies)
survenant fréquemment à l’instant du réveil matinal, ou encore par des chutes brutales sans perte de
connaissance (petit mal dit “akinétique”).
3. des manifestations motrices localisées (à un membre ou à la face) sensitives (impressions corporelles
bizarres) ou sensorielles (troubles visuels avec hallucinations* ou hémianopsie*, phénomènes auditifs
ou olfactifs* anormaux). Ici encore c’est le caractère brutal, transitoire, et spontanément résolutif, qui
suggère une manifestation épileptique.
4. des troubles du comportement très complexes : les gestes automatiques persistent mais le sujet
semble “absent” et ne répond pas aux questions qu’on lui pose. Cet état peut durer assez longtemps
(parfois : plusieurs heures) sans que le malade en garde le souvenir, posant ainsi de nombreux problèmes
à l’entourage. Certains épileptiques ont un caractère difficile entre leurs crises, mais dans la plupart des
cas, un traitement bien équilibré leur permet de mener une existence tout à fait normale. Toute
manifestation épileptique doit amener à consulter aussitôt un médecin. Un électroencéphalogramme*
est nécessaire pour le diagnostic et son contrôle régulier est utile pour équilibrer le traitement. La plupart
des crises d’épilepsie demeurent donc d’origine mystérieuse et on ne peut leur opposer qu’un traitement
palliatif : celui-ci, à base de divers médicaments (en particulier : le classique phénobarbital ou gardénal)
est remarquablement efficace dans la grande majorité des cas. Les crises d’épilepsie peuvent aussi
constituer le premier symptôme de diverses maladies du système nerveux : la surveillance régulière
d’un sujet épileptique est donc nécessaire avant de conclure à une épilepsie “essentielle”. Chez
l’enfant, des convulsions* peuvent survenir à l’occasion de nombreuses circonstances, en particulier à la
suite d’une encéphalopathie* néonatale, ou lors d’une encéphalite*. Chez l’adulte les traumatismes
crâniens (en particulier : suites des accidents de la route), l’alcoolisme chronique et les tumeurs
cérébrales représentent les causes les plus importantes d’épilepsie. La répétition rapprochée de crises
d’épilepsie réalise “l’état de mal épileptique” qui nécessite une hospitalisation d’urgence pour
traitement. On estime, en 2 000, qu’il y a 450 000 épileptiques en France.

ÉPISIOTOMIE : Section chirurgicale des tissus situés en arrière de la vulve (ou sur les côtés) pour
permettre d’agrandir l’orifice vulvaire et faciliter l’accouchement.

ÉPISTAXIS : Saignement de nez. Sa cause peut être locale : grattage, traumatisme, anomalie vasculaire
de la cloison (soupçonnée lorsque c’est toujours la même narine qui saigne sans raison) ou générale :
trouble de la coagulation* du sang, hypertension* artérielle, insuffisance hépatique. En cas de
saignement important, le mieux est d’allonger le sujet et de comprimer fortement la narine. La
survenue d’une épistaxis chez un malade soumis à un traitement anticoagulant* doit faire diminuer
ce traitement et alerter aussitôt le médecin.

ÉPITHÉLIUM : Tissu constitué de cellules recouvrant un organe. Certains épithéliums ont une fonction
glandulaire, par exemple : ceux du tube digestif. L’épithélioma est une tumeur maligne* développée à
partir d’un épithélium. Des épithéliomas peuvent apparaître au niveau de la peau, en particulier au visage
: toute lésion persistante du visage, après 40 ans, doit être montrée à un médecin.

ÉQUIN : Attitude anormale du pied, en extension et, le plus souvent, en déplacement vers l’intérieur :
c’est le classique “pied-bot”.

ÉRÉTHISME CARDIO-VASCULAIRE : Ensemble de manifestations cardiaques (accélération du
rythme cardiaque avec accentuation des bruits du cœur, correspondant à des contractions importantes du
muscle cardiaque et se traduisant par les classiques “palpitations”) et circulatoires, telle l’augmentation
de la force du pouls, donnant l’impression de “battements” perçus en particulier au niveau des oreilles.
Cet état est très commun chez les adolescents et, d’une façon générale, chez tous les sujets anxieux et très
émotifs. L’éréthisme cardio-vasculaire est extrêmement fréquent au cours de la névrose* d’angoisse : le
sujet se croit alors atteint d’une maladie cardiaque grave, en particulier d’un infarctus du myocarde.
L’éréthisme cardio-vasculaire peut même donner lieu à l’auscultation d’un souffle, bien entendu sans
aucune gravité, souffle dit “fonctionnel”. Il est également fréquent de noter des anomalies
(extrasystoles*) du rythme cardiaque et une certaine élévation de la pression* artérielle, tous
phénomènes très passagers. Le meilleur traitement de l’éréthisme est de rassurer et de calmer car,
comme le répètent les cardiologues, “le traitement n’est pas au cœur mais au cerveau”...

ÉROTOMANIE : L’érotomane est un être qui s’imagine être aimé. L’imagination aidant, tout va être
interprété comme un signe d’encouragement, même les pires rebuffades. Ce véritable délire* évolue en
trois épisodes classiques : espoir, dépit, rancune. Les interprétations peuvent atteindre un degré inquiétant
et conduire le malade à devenir un paranoïaque* agressif. Bien entendu, les passionnés* sont tous plus
ou moins érotomanes. On ne doit pas confondre érotomanie et besoin d’être aimé : cette dernière
tendance (celle des sujets trop sensibles, et donc toujours déçus) amène soit à la dépression chronique
soit à une réaction paranoïaque de type sensitif.

ÉRYSIPÈLE : Maladie infectieuse bactérienne du visage due à un streptocoque*, se manifestant par un
placard rouge dur et douloureux avec fièvre élevée à 40°. Ce placard peut s’étendre à la moitié du
visage. Sous l’effet du traitement antibiotique, fièvre et éruption disparaissent en 3 ou 4 jours. Mal ou non
traité, l’érysipèle peut se compliquer de néphrite*. L’érysipèle peut aussi siéger aux membres, à la suite
d’une plaie par exemple : d’un ulcère* variqueux. Les rechutes sont possibles. L’isolement et le repos au
lit sont toujours nécessaires. L’érysipèle est de déclaration facultative. Soigner une plaie du visage est
toujours utile : c’est le meilleur moyen d’éviter la survenue éventuelle d’un érysipèle.

ÉRYTHÈME : Rougeur de la peau s’effaçant à la pression, réaction congestive* locale liée à une
maladie de la peau ou à une maladie infectieuse aiguë : rougeole*, scarlatine* par exemple. L’érythème
noueux comporte des nodosités (placards indurés et surélevés, rouge-violacés, fermes et douloureux)
siégeant sur les jambes, les pieds, les avant-bras. Cet érythème est le plus souvent une manifestation de la
primo-infection tuberculeuse*, mais peut aussi être d’origine bactérienne (streptococcique*). L’érythème
fessier du nourrisson est très banal et cède rapidement aux soins de propreté locaux. De nombreux
érythèmes sont d’origine allergique* en particulier au cours des traitements médicamenteux. L’érythème
infectieux (ou “5e maladie”) atteint des enfants entre 4 et 12 ans, après une incubation d’une à deux
semaines. Il commence par une rougeur des joues puis s’étend à tout le corps. L’évolution est bénigne.

ÉRYTHRASMA : Dermatose* siégeant au pli de l’aine*, extrêmement fréquente, due à un champignon.
Cette dermatose est cause de prurit* local. Elle peut siéger aussi au niveau des aisselles. Le traitement est
à base d’antifongiques* et d’une bonne hygiène corporelle.

ESCARRE : Nécrose* de la peau succédant à un foyer infectieux au niveau de la peau. Des escarres sont
fréquentes chez les sujets longtemps alités et incapables de changer de position dans leur lit. C’est une
conséquence de l’ischémie* de la peau au niveau des points de pression : bassin, fesses, talons. La
mobilisation régulière et le lever systématique des alités empêchent ces escarres d’apparaître, de
même que toutes les manoeuvres locales (massages, frictions) qui stimulent la circulation sanguine.

ESTOMAC : Poche du tube digestif située entre œsophage* et duodénum*, où débute la digestion.
L’estomac sécrète une quantité importante de suc chlorhydrique (entre un demi et un litre et demi par
repas) acide qui, durant plusieurs heures, va au moyen d’une enzyme (la pepsine), digérer les protéines*
alimentaires. L’estomac joue aussi un rôle important dans l’absorption du fer. Les hémorragies gastriques
(source d’hématémèses*) nécessitent toujours une hospitalisation d’urgence, de même que toutes les
plaies par instrument perforant, en raison du risque de péritonite*. L’estomac est parfaitement exploré par
la radiographie et l’endoscopie* (ou fibroscopie) qui détectent aisément toute anomalie de ses parois. Le
cancer de l’estomac a atteint 7.126 personnes en 2.000 : il a été responsable de 5.069 décès (71%) .

ÉTERNUEMENT : Mouvement respiratoire brusque après irritation des fosses nasales, sous l’effet de
nombreuses causes : changement de température, exposition à un soleil intense, perception d’un gaz
irritant ou d’un corps étranger, ou enfin, infection microbienne ou virale : c’est le classique “rhume de
cerveau”. Un éternuement peut projeter ainsi de nombreuses particules microbiennes qui contaminent
éventuellement l’entourage.

ETHMOÏDE : Os impair et médian formant le squelette des fosses nasales et une partie du plancher
antérieur du crâne. L’ethmoïde, qui comporte des sinus, peut être le siège d’une sinusite* (ethmoïdite).

ÉTIOLOGIE : Étude des causes d’une maladie. Un traitement est dit “étiologique” s’il agit directement
sur la cause de la maladie, par opposition au traitement purement symptomatique qui n’agit que sur les
manifestations de la maladie.

ÉTOURDISSEMENT : Petit vertige n’aboutissant généralement pas à une chute. Les causes
d’étourdissements sont très nombreuses : maladies de l’oreille (bouchon de cérumen*, otite*), troubles
cardio-vasculaires (angine* de poitrine, chute de tension, ou, au contraire, hypertension), anémie,
traumatismes crâniens, mal des transports, coup de chaleur, intoxications diverses (alcool, aspirine ou
tranquillisant pris en excès) ou troubles endocriniens divers (règles, ménopause, grossesse, pilule mal
dosée) sont les principales.

ÉVEIL : État de vigilance, qui s’oppose au sommeil. Un ensemble de cellules nerveuses (appelé
formation réticulaire) situées en particulier entre le bulbe* et la base du cerveau, c’est-à-dire tout le
long du tronc cérébral* jouent un rôle essentiel dans le maintien de la vigilance. C’est à ce niveau
qu’agissent un certain nombre de substances chimiques sécrétées par l’organisme appelées
“médiateurs*”. Les plus importantes, dans les mécanismes de l’éveil, sont la noradrénaline et la
dopamine. L’électroencéphalogramme* permet de juger de la “réaction d’éveil” (apparition de rythmes
rapides et de très faible voltage) qui se produit normalement à l’ouverture des yeux d’un sujet au repos.
L’alternance d’éveil et de sommeil* réalise un des grands rythmes biologiques de notre existence : il est
remarquable de noter que les centres nerveux réglant l’éveil, le sommeil, et le rêve, se trouvent situés
côte à côte dans le tronc cérébral, et non dans le cerveau comme on le croyait autrefois.

ÉVENTRATION : Hernie* des viscères de l’abdomen le plus souvent après intervention chirurgicale,
mais aussi parfois spontanée, lorsque la sangle musculaire abdominale est déficiente, en cas d’obésité
très importante, ou chez un sujet âgé. Le seul traitement est la chirurgie.

ÉVICTION SCOLAIRE : Interdiction de fréquenter l’école en cas de maladie contagieuse pour éviter
sa propagation. La mesure peut s’étendre, dans certains cas, aux frères et aux sœurs ainsi qu’aux autres
élèves et aux professeurs de la classe (voir ces mesures à l’occasion de chacune des maladies
responsables). Certaines maladies infectieuses sont également de déclaration* obligatoire.

EXANTHÈME : Congestion locale de la peau qui devient rouge. Les exanthèmes les plus classiques sont
fournis par rougeole, rubéole, et scarlatine. Lorsque l’éruption siège sur la face interne des muqueuses
(exemple : cavité buccale) on dit : enanthème*. L’exanthème subit du petit enfant est marqué par 3
jours de fièvre élevée (39°-40°) avec apparition d’un exanthème le 4e jour, lorsque la température
redevient normale. Cette maladie est virale, et donc non influencée par les antibiotiques*.

EXCISION : Section et ablation d’un tissu ou d’un fragment d’organe.

EXÉRÈSE : Opération chirurgicale consistant à enlever un tissu, un organe ou un corps étranger. Si
l’organe est totalement enlevé on dit “amputation”. Si une partie seulement est supprimée, le terme de
“résection” est utilisé.

EXHIBITIONNISME : Exhibition des organes sexuels en public. L’exhibitionnisme est, habituellement,
le témoin d’une perversion*, c’est-à-dire d’une déviation du comportement sexuel normal.

EXOPHTALMIE : Saillie d’un ou des deux globes oculaires imprimant au regard un aspect
d’étonnement tragique. L’exophtalmie peut être congénitale (de naissance) ou le symptôme de diverses
maladies locales (sinusites*, tumeurs) ou endocriniennes*, telles certaines thyrotoxicoses*, en particulier
la maladie de Basedow.

EXPECTORATION : Produits de la toux (crachats).

EXSANGUINO-TRANSFUSION : Remplacement d’une partie du sang du malade par celui de donneurs
sains. C’est donc une “transfusion d’échange”. Cette technique est utilisée dans certaines maladies
néonatales (maladie hémolytique* du nouveau-né) et chez l’adulte au cours d’intoxications graves.

EXTEMPORANÉ : Se dit d’un acte médical ou chirurgical pratiqué à l’instant. Certains médicaments
sont de préparation extemporanée : mélange de substances qui ne peut être réalisé à l’avance pour des
raisons chimiques. On parle également de prélèvements (biopsie*) extemporanés, c’est-à-dire réalisés au
cours d’une intervention chirurgicale, permettant un examen immédiat au microscope et un diagnostic
précis de la nature d’une tumeur, information aussitôt transmise par le laboratoire au chirurgien : celui-ci,
dès lors, décide de l’acte chirurgical à effectuer en fonction de ces données.

EXTRASYSTOLE : Battement cardiaque “supplémentaire” au milieu d’un rythme normal, l’extra-
systole est souvent perçue de façon désagréable par le sujet, en particulier le très bref arrêt cardiaque qui
suit. C’est alors que le sujet s’angoisse très fréquemment de cette irrégularité cardiaque : comme le disent
les cardiologues, plus la réaction du sujet est importante, plus il y a de chance pour que le trouble
soit sans importance. Des extra-systoles peuvent aussi apparaître au cours de certains traitements
cardiaques : il convient alors de les signaler aussitôt au médecin car elles peuvent traduire une
intoxication* par le médicament.

EXTRA-UTÉRINE : Une grossesse est dite extra-utérine quand elle se développe en dehors de l’utérus,
c’est-à-dire, généralement, dans une trompe. Cette grossesse ne peut évidemment se poursuivre
normalement et elle entraîne, tôt ou tard, la rupture de la trompe avec une hémorragie qui peut être
foudroyante. Des pertes de sang noirâtre et des syncopes répétées peuvent signaler cette implantation
anormale du fœtus, qu’une échographie* établira rapidement. Toute grossesse extra-utérine doit être
opérée dès le diagnostic fait.

EXTRAVERSION : Ouverture vers autrui, tendance naturelle qui s’oppose à l’introversion ou
repliement sur soi-même. Les extravertis sont donc expressifs et de contact facile.

F

FABULATION : Inventions imaginaires destinées à masquer la réalité. La fabulation peut ainsi servir à
dissimuler une amnésie* (en particulier : chez les alcooliques), un délire, ou une névrose* d’angoisse :
c’est le principe de la mythomanie*. L’enfant normal fabule et vit son récit, comme il joue avec ses
poupées. Sa fabulation devient anormale (pathologique) lorsqu’elle met en cause autrui dans un but de
vengeance ou de malignité : ce sont les faux témoignages d’enfant accusant des adultes. Chez l’adulte, la
fabulation est très souvent une banale manifestation de vanité et elle est d’autant plus fréquente que le
niveau intellectuel est bas. Elle peut aussi être, dans un but utile et précis, l’expression d’une paranoïa*.
On l’observe encore au cours de certaines démences*, et il existe un type de délire paraphrénique*
(délire imaginatif) où la fabulation est permanente et très importante.

FACIAL : Le nerf facial (VIIe paire des 12 nerfs crâniens) est un des plus importants : il est responsable
de la plupart des muscles du visage et sa paralysie est une des plus fréquentes et des plus spectaculaires
puisqu’elle détermine une asymétrie du visage. La névralgie faciale, par contre, ne concerne pas ce nerf,
mais la V° paire (nerf trijumeau).

FANTASME : Voir phantasme*.

FANTÔME : Après une amputation, un sujet peut ressentir des sensations, en particulier : des douleurs,
correspondant au membre disparu. Le retentissement psychologique de ces douleurs peut être très
important.

FATIGUE : État de lassitude avec diminution de l’activité physique et, généralement, psychique. La
fatigue peut avoir des causes organiques : insuffisance* cardiaque ou surrénale, anémie, état fébrile,
cancer. Mais très souvent, elle est d’origine nerveuse, et une insomnie prolongée, par exemple, peut
suffire à l’expliquer. Elle s’apparente alors à la neurasthénie*, ou même à la dépression*. D’autres
causes de fatigue doivent être connues : intoxication chronique à l’oxyde de carbone*, obésité, diabète*,
abus d’excitants, de laxatifs ou de diurétiques. Chez l’enfant, des parasites intestinaux (oxyures, taenia)
ou une infection urinaire, peuvent être en cause.

FAUSSE-COUCHE : Beaucoup surviennent au bout de 4 à 5 semaines, et sont donc confondues avec les
règles. Comme il s’agit assez souvent de l’expulsion d’un foetus anormal, il ne faut pas s’alarmer, mais
consulter un gynécologue pour s’assurer de l’état utérin. La répétition de fausses-couches peut traduire
une anomalie utérine ou des troubles hormonaux (ovariens, thyroïdiens). La coexistence d’infections
repétées (en particulier : urinaires) peut aussi expliquer certaines d’entre elles.

FÉCÈS : Matières excrétées par le tube digestif (selles). Le fécalome est un agglomérat de matières
fécales obstruant le rectum. Complication classique de la constipation des sujets âgés et alités, il peut être
évacué par toucher rectal ou lavement.

FÉCONDITÉ : Chez la femme, la fécondation n’est en principe possible que durant les deux ou trois
jours qui précèdent et qui suivent l’ovulation*. Des tests simples sont actuellement mis au point pour
déceler dans l’urine la présence d’une hormone qui provoque l’ovulation*. La fécondation (pénétration
d’un spermatozoïde* dans un ovule arrivé à maturité) se fait donc normalement aux environs du
quatorzième jour du cycle. Des techniques de fécondation artificielle récentes permettent maintenant de
réaliser cette “rencontre” en éprouvette, puis de réimplanter l’œuf fécondé dans l’utérus de la mère.
FÉCULENT : Aliment riche en amidon, comme la plupart des légumes secs (haricots blancs, lentilles,
petits pois, fèves). Les féculents sont donc des glucides*. Diverses fécules (pomme de terre, tapioca) sont
utilisées en cuisine.

FÉMUR : Os long et très solide constituant le squelette de la cuisse. Le fémur est articulé avec l’os
iliaque* en haut et le tibia* en bas. Ses fractures résultent toujours d’un choc très violent chez l’adulte
jeune, mais la fracture du col du fémur est une des plus fréquentes chez le sujet âgé, à l’occasion d’un
traumatisme souvent minime (chute simple) en raison de l’ostéoporose* très fréquente à cet âge. L’artère
fémorale, artère très importante du membre inférieur, descend depuis l’aine en arrière du fémur jusqu’au
creux du genou, appelé “creux poplité*” par les chirurgiens.

FER : Le corps humain contient environ quatre grammes de fer, la majeure partie se trouvant dans
l’hémoglobine*, pigment des globules rouges qui assure la fixation de l’oxygène et son transport dans
l’organisme. Le besoin quotidien en fer est de l’ordre de dix milligrammes. Les aliments riches en fer
sont la viande, le foie, et les eaux minérales appelées ferrugineuses. Certaines anémies sont liées à une
carence en fer : on les observe au cours des états de dénutrition (malabsorption*), de la grossesse, et de
certaines maladies inflammatoires (polyarthrite* rhumatoïde, par exemple) mais on doit surtout
rechercher des saignements répétés à leur origine. Le dosage du fer sanguin est normal entre 8 et 30
micromoles/litre. On peut aussi doser la ferritine, protéine qui stocke le fer : si son dosage est inférieur à
20 microgrammes/litre, une carence en fer est extrêmement probable.

FIBRES ALIMENTAIRES : Ce sont les aliments “balast” qui sont formés de résidus de végétaux non
détruits par les sucs digestifs : celluloses (notamment : le son), pectines (des pommes), mucilages. Leur
rôle est de faciliter la formation de selles normales (elles se gonflent d’eau) et elles protégeraient du
cancer du côlon en accélérant l’évacuation de celles-ci. On pense aussi qu’elles diminueraient le risque
de lithiase biliaire. Il est donc très important de consommer pain complet, pommes de terre, fruits et
céréales.

FIBRILLATION : Contractions anarchiques (irrégulières) des oreillettes ou des ventricules* du cœur.
La fibrillation ventriculaire est extrêmement grave car elle aboutit plus ou moins rapidement à un arrêt
cardiaque. La fibrillation auriculaire (contraction désordonnée des oreillettes) est la grande cause des
arythmies* cardiaques. Elle complique la plupart des maladies du cœur, en particulier les atteintes
mitrales*. Le cœur bat alors très vite (150 par minute, par exemple) et, surtout, sans aucun rythme
régulier, ce qui entraîne, en règle générale, un état de malaise important (mais pas toujours) chez le
malade. L’auscultation et l’électrocardiogramme* font rapidement le diagnostic et amènent un traitement
immédiat : la fibrillation auriculaire est une des grandes causes d’embolies* artérielles, en particulier
cérébrales. La régularisation du rythme est donc une urgence médicale chez tout cardiaque.

FIBRINE : Protéine* constituant le caillot sanguin par transformation d’un des facteurs essentiels de la
coagulation* : le fibrinogène. Au cours de certaines maladies une fibrinolyse anormale peut apparaître
(dissolution du caillot) d’où hémorragies* très graves en l’absence de toute coagulation possible.

FIBROME : Tumeur bénigne. Le fibrome le plus connu est celui de l’utérus, tumeur musculaire
apparaissant en général vers la quarantaine d’autant plus fréquente que la femme a eu moins d’enfants. A
la cinquantaine, une femme n’ayant pas eu d’enfants a environ une chance sur deux d’avoir un fibrome. Le
fibrome se traduit par des ménorragies* : règles abondantes et prolongées. Tout traitement hormonal*
poursuivi longtemps favorise la survenue d’un fibrome. Les fibromes peuvent se compliquer d’anémie*
(conséquence des hémorragies*) et s’infecter. L’intervention chirurgicale est différente selon l’âge de la
femme : résection* partielle si elle désire avoir des enfants, totale sinon.

FIBROSCOPIE : Procédé d’endoscopie* utilisant un fin tuyau (flexible) composé de fibres optiques
permettant de voir l’intérieur d’un organe : tube digestif, trachée, voies urinaires.

FIÈVRE : Tout le monde sait - ou croit savoir - ce qu’est la fièvre. Ce n’est ni une maladie ni un
diagnostic, mais seulement la réponse à une agression généralement infectieuse. La température de notre
corps est, à l’état normal, maintenue rigoureusement autour de 37°, avec des variations de l’ordre d’un
demi-degré (36,5° le matin, 37,5° le soir). Ce contrôle est assuré par des mécanismes très complexes,
dépendant en particulier de notre système nerveux. Tout effort musculaire produit de la chaleur, de même
que toutes les réactions chimiques en consomment. Nous perdons à chaque instant de la chaleur par le
simple échange thermique entre notre peau et l’environnement extérieur : la transpiration*, suivie de
l’évaporation de la sueur, est un des mécanismes qui permet également d’éliminer un excès thermique. La
perte d’un litre de sueur peut abaisser la température de plus de 5 degrés. Inversement, l’absorption d’un
litre d’eau* glacée consomme environ 40 calories ; et peut abaisser la température du corps d’environ
0,7° : tous les sportifs savent bien qu’il faut éviter, après un effort musculaire intense, l’absorption
d’une grande quantité d’eau glacée sous peine de ressentir aussitôt un malaise plus ou moins important
avec frissons et vertiges. L’eau glacée a non seulement abaissé brutalement la température du corps mais
aussi n’a pas reconstitué l’équilibre chimique perturbé par une transpiration abondante (en particulier : la
perte du sel* contenu dans la sueur) d’où une chute de la pression* artérielle pouvant aller jusqu’à une
tendance syncopale*. Des études scientifiques très élaborées montrent qu’entre 35,5° et 38,4° l’organisme
peut parfaitement fonctionner normalement, et que, par conséquent, on ne doit avoir aucune inquiétude
dans ces limites de température. Toute élévation de température modifie, certes, les rythmes biologiques :
les dépenses caloriques sont accrues (les métabolismes* augmentent) et le rythme cardiaque s’accélère,
de même que la fréquence des mouvements respiratoires, car celle-ci nous permet d’éliminer l’excès
thermique. Ce qu’il faut surtout savoir, c’est que la fièvre est une réaction, normale de défense contre des
agressions infectieuses, en particulier virales : la plupart des virus* sont très sensibles à la fièvre et ils
deviennent incapables de se multiplier dès que la fièvre apparaît. La fièvre est donc une manifestation
extrêmement utile, non seulement pour le médecin puisqu’elle constitue un signe d’alarme mais aussi
pour le malade à qui elle apporte une aide pour la défense de sa vie. Il faut donc la “ménager” dans
certaines limites (jusqu’à 39° par exemple) et, dans la mesure du possible, éviter de recourir aux
médicaments (les “antipyrétiques*”) destinés à la faire baisser, en pensant que ceux-ci peuvent
littéralement redonner une chance aux virus en diminuant les réactions de l’organisme propres à les
combattre. Bien entendu, au-delà de 39° notre organisme souffre (en particulier : le système nerveux) et il
devient nécessaire d’intervenir pour éviter les complications bien connues des accès fébriles aigus :
abattement, troubles psychiques, voire convulsions* surtout chez le jeune enfant. Suivre la température en
la notant matin et soir est donc extrêmement utile. Tout malade fébrile doit rester au repos, et
s’alimenter le mieux possible, en particulier absorber des boissons abondantes et veiller à maintenir
son corps dans un état de propreté soigneuse : les soins dentaires, la désinfection nasale et de la gorge,
comme de toute plaie cutanée même minime, sont des gestes essentiels. L’alimentation doit être riche en
calories facilement assimilables (en particulier : en protéines*) c’est-à-dire sous un faible volume et,
pour éviter toute intolérance digestive, par petits repas fractionnés. Au total, la conduite est très différente
chez un jeune enfant (où toute fièvre doit être traitée en raison du risque de complications nerveuses) et
chez un adulte auparavant en bonne santé. C’est à votre médecin de fixer la conduite à tenir, et s’il
décide de ne pas recourir d’emblée aux antibiotiques*, respectez sa décision et ne le considérez pas
comme un indifférent, ou pire, un incapable. Il peut avoir de bonnes raisons d’agir ainsi et seul votre
intérêt le guide, même si sa conduite peut vous paraître bizarre.

FIÈVRE DE MALTE : Maladie fébrile due à une bactérie (on dit aussi “brucellose”) transmise par les
chèvres et les moutons dans tout le bassin méditerranéen. C’est essentiellement par l’ingestion de lait cru
ou de fromages provenant d’un animal malade que la maladie est transmise à l’homme : cette maladie est
donc reconnue comme maladie professionnelle chez les éleveurs. La fièvre (intermittente : “ondulante”)
et les sueurs abondantes en sont les premiers signes, associées à des douleurs osseuses, musculaires et
articulaires.

FIÈVRE JAUNE : Maladie infectieuse aiguë fébrile d’origine virale, transmise par la piqûre d’un
moustique en Afrique centrale (au nord de l’Équateur) et en Amérique du Sud dans la zone du golfe du
Mexique. La vaccination est obligatoire pour la plupart des pays chauds et le certificat est valable
pendant 6 ans.

FILARIOSE : Parasitose due à des vers ronds répandus dans les régions tropicales, en particulier en
Afrique. Les filaires traversent la peau après piqûre par un insecte (moustique, taon). Des œdèmes, ou
des nodules sous-cutanés, sont les premiers symptômes. Des complications cardiaques, rénales et
oculaires sont possibles, selon le type de filaire.

FISSURE : Déchirure d’un tissu : fissure osseuse, fissure cutanée. La fissure anale est une ulcération
siégeant dans les plis de l’anus, très gênante et très douloureuse à l’occasion de chaque défécation. Des
hémorroïdes lui sont très souvent associées. Le traitement est, généralement, chirurgical.

FISTULE : Communication anormale entre deux cavités. Une fistule peut être congénitale (malformation
de naissance, par exemple : anévrisme* artérioveineux), traumatique (projectile) ou chirurgicale :
apparition d’un écoulement de bile après une opération sur la vésicule, évacuation d’un abcès vers
l’extérieur le long du trajet d’une plaie, etc. Le traitement est toujours chirurgical, après un examen
radiologique précis “fistulographie”.

FLUOR : Élément chimique présent dans le tissu osseux, les dents et les cartilages. La carence en fluor a
été accusée de favoriser la survenue de caries* dentaires : il est en tout cas prouvé que chez l’enfant,
l’apport de fluor diminue la fréquence des caries. Mais l’excès de fluor peut être dangereux et les
intoxications par certains insecticides peuvent mettre la vie en danger. Enfin, le fluor est utilisé en cas
d’ostéomalacie*.

FLUTTER : Tachycardie* très rapide (pouvant atteindre près de 300 par minute) et régulière. La
contraction trop rapide des oreillettes est heureusement “filtrée” souvent par les ventricules qui modèrent
(par exemple à 150) l’activité excessive des oreillettes. Les troubles ressentis par le malade dépendent
évidemment de ce “filtrage” ventriculaire et un flutter peut être une découverte lors d’un examen
électrocardiographique* systématique : on comprend, une fois de plus, combien cet examen doit être
régulier chez tout cardiaque. Moins grave que la fibrillation*, le flutter nécessite cependant un traitement
immédiat car il entraîne une fatigue cardiaque (insuffisance cardiaque) plus ou moins rapide.

FŒTUS : Embryon humain ayant au moins 3 mois. On appelle “fœtopathie” les maladies survenant
durant la grossesse* à partir du 3° mois.

FOIE : Très important organe, glande endocrine* et exocrine, annexée au tube digestif, synthétisant de
nombreux glucides*, la plupart des protéines* et de nombreux lipides* dont le célèbre cholestérol*. Le
foie secrète la bile et transforme l’ammoniaque (issue de la destruction des protéines) en urée. Enfin, le
foie joue un rôle essentiel dans la coagulation du sang : il synthétise la prothrombine*, facteur important
que l’on surveille au cours des traitements anticoagulants*. De nombreux examens de laboratoire
permettent de surveiller le bon état du foie, en particulier: transaminases, gamma G-T, phosphatases
alcalines et bilirubine. Les principales maladies du foie sont les hépatites, les cirrhoses*, les parasitoses
(amibiase*, douves*, kystes hydatiques) et les tumeurs malignes. Le foie est très souvent mis en cause
(crise de foie) devant des troubles digestifs banaux qui relèvent, en fait, d’excès alimentaire en
particulier lipidiques et alcooliques. Un régime alimentaire destiné à améliorer le bon fonctionnement du
foie doit en effet comporter peu de graisses et être riche en protéines et en glucides. Le cancer primitif du
foie est rare , mais le cancer secondaire (métastases*) assez fréquent : en 2.000 il a été cause de 6.950
décès , et on en compte 5.000 nouveaux cas par an.


FOND D’ŒIL : Examen de la rétine et de ses vaisseaux au moyen d’un instrument optique appelé
ophtalmoscope. La netteté des contours de la papille (terminaisons du nerf optique) et du trajet des
vaisseaux sont les deux contrôles essentiels permis par cet examen très simple qui nécessite seulement la
dilatation de la pupille par un collyre* totalement indolore.

FONGICIDE : Médicament actif sur les champignons (c’est-à-dire : sur les mycoses*). On dit aussi
“antifongique”.

FONTANELLE : Chez le nouveau-né, deux membranes relient entre eux certains os du crâne non encore
complètement ossifiés :
• la fontanelle postérieure (entre occipital* et pariétaux*) petite, triangulaire, qui s’ossifie normalement 2
à 3 semaines après la naissance ;
• la fontanelle antérieure, plus grande, losangique (entre pariétaux* et frontal*) qui s’ossifie vers la fin
de la première année (toujours avant 18 mois, en principe).

FORCEPS : Instrument métallique (sorte de pince) permettant d’extraire le fœtus* au cours de certains
accouchements difficiles.

FORMULE SANGUINE : Répartition des globules dans le sang circulant. On demande, en règle
générale, la numération et la formule sanguine (en abrégé : NG-FS) ou “hémogramme”. Il y a,
normalement, dans un millimètre cube de sang, 4 à 5 millions de globules rouges (un peu plus chez
l’homme : jusqu’à 5 millions et demi) chez l’adulte, et 4000 à 10 000 globules blancs. Ceux-ci se
répartissent en polynucléaires* (45 à 70%) et en lymphocytes* (20 à 40%). On rencontre, en outre, 3 à
7% de monocytes*, et 200 000 à 400 000 plaquettes*. La formule sanguine est réalisée à partir du sang
prélevé au bout du doigt ou par prise de sang classique chez un sujet à jeun et au repos. Cet examen est
d’un intérêt considérable pour dépister les variations des globules blancs (augmentation : leucocytose*,
ou diminution : leucopénie*) et déceler une agression, en particulier infectieuse.

FOUDRE : Chaque année, de nombreuses personnes sont tuées par la foudre, car ayant commis l’erreur
de s’abriter sous un arbre ou au contact d’un objet métallique. Cette forme d’électrocution peut être
évitée en s’abritant de l’orage au moyen d’un vêtement et en s’éloignant de tout objet de relief
élevé qui attirera immanquablement la foudre. Une voiture est, par définition, isolée du sol
(puisqu’elle repose sur des surfaces isolantes : les pneus) et on ne court donc aucun risque particulier
dans son intérieur.

FOURMILLEMENT : Impression cutanée comparée à la présence de fourmis sur la peau (voir
Paresthésies*).

FRACTURE : Rupture de la continuité d’un os. Une fracture peut être spontanée (sans traumatisme) et
elle est alors toujours le signe d’une altération du tissu osseux lui-même. Elle peut comporter un
déplacement des deux fragments (décalage, chevauchement) ou au contraire ne comporter qu’un trait de
fracture sans rupture de la couche superficielle de l’os. Elle peut être “ouverte” c’est-à-dire mettre en
communication les fragments osseux avec une plaie cutanée : l’infection osseuse est alors à craindre,
avec des complications longues et douloureuses (ostéomyélite*) retardant beaucoup la consolidation.
C’est donc une règle absolue d’immobiliser un membre fracturé pendant le transport, pour éviter
que les os ne perforent la peau, c’est-à-dire qu’une fracture “fermée” ne devienne “ouverte” par
suite d’une maladresse dans le transport. Au plan pratique, il est toujours difficile de dire s’il s’agit
d’une fracture ou d’une entorse* : on doit se méfier d’une douleur fixe siégeant au niveau d’une surface
osseuse, très particulièrement s’il apparaît une ecchymose* à ce niveau, et, dans le doute, immobiliser et
transporter le blessé comme s’il s’agissait d’une fracture. Seul un examen radiologique fournit la
certitude de l’absence de fracture.

FRIGIDITÉ : Absence de désir sexuel chez la femme et absence de jouissance lors des rapports sexuels,
soit qu’elle la désire mais ne l’atteigne pas, soit qu’elle ait une répulsion pour tout acte sexuel. Le rôle
d’une éducation trop stricte au plan sexuel est une cause classique : une inhibition a été installée, dont il
est difficile de se libérer. Un partenaire masculin brutal et trop pressé (frustration pour elle) ou, au
contraire, un partenaire maladroit (voire impuissant) sont également des facteurs déclenchants. Mais bien
d’autres causes peuvent encore intervenir, en particulier, de nos jours : la crainte d’une maladie sexuelle
transmissible. Si elle n’est pas la manifestation d’une névrose grave, la frigidité est toujours curable.

FROMAGE : Produit alimentaire obtenu par coagulation du lait. On distingue :
• les fromages frais (demi-sel, petit suisse);
• les fromages fermentés, à pâte molle (camembert) ou à pâte pressée, qu’elle soit cuite (comté) ou non
cuite (cantal);
• les fromages fondus.
Le taux de matière grasse indiqué correspond au pourcentage de lipides par rapport à la matière sèche.
Ainsi, un fromage frais contient-il 70 à 80% d’eau, alors qu’un fromage fondu n’en a que 50%. Tous les
fromages fondus sont très riches (300 à 400 calories pour 100 grammes) et doivent donc être exclus de
tout régime destiné à perdre du poids. La valeur calorique des fromages fermentés est également liée au
pourcentage d’eau qu’ils renferment : 50% pour un camembert, et 35% seulement pour gruyère et comté.
Ils doivent donc être également exclus des régimes dits amaigrissants. Il faut aussi rappeler que la plupart
d’entre eux sont très riches en sel (donc : en sodium), car salés au cours de la fabrication : ils sont donc
contre-indiqués en cas d’insuffisance cardiaque, d’hypertension, et d’insuffisance rénale chronique.
Cependant les fromages constituent aussi :
• un apport essentiel en calcium*, en particulier ceux à pâte pressée : ils sont donc très recommandés au
cours de la croissance et dans tous les cas de carence calcique,
• une excellente source de protéines*.

FRONTAL : Situé à la partie antérieure du crâne. On désigne ainsi :
1. un os frontal : dont la partie verticale forme le front,
2. un lobe frontal : partie antérieure du cerveau* qui comprend notamment les centres nerveux de la
motricité,
3. un syndrome frontal : certaines tumeurs du lobe frontal se traduisent par des troubles du comportement,
de l’équilibre et des gestes courants. Une certaine euphorie les accompagne, pouvant faire croire à des
troubles purement psychiatriques.


FROTTIS : Étalement d’un prélèvement sur une lame de verre avant examen microscopique. Le frottis
vaginal est le prélèvement du liquide vaginal pour examen des cellules (étude du cycle menstruel*). Le
frottis cervical est un prélèvement fait au niveau du col de l’utérus dans le but de dépister toute
transformation maligne (cancer). Cet examen doit être pratiqué systématiquement chaque année chez
les femmes suivant un traitement hormonal continu, en particulier dans un but contraceptif (pilule*).
Les frottis doivent être pratiqués avant l’âge de 18 ans , car les lésions précancéreuses (qui ne sont
traduites par aucun symptôme) peuvent apparaître dès cet âge si les rapports sont multiples et avec des
partenaires différents. Les résultats sont exprimés en classe I (normal) à IV - V (cancer certain) en
passant par II (inflammatoire : à surveiller) et III (incertain : à contrôler).

FRUIT : Végétal riche en fibres* alimentaires et en glucides* : jusqu’à 20% pour banane, cerise et raisin.
Les fruits apportent aussi diverses vitamines : C (agrumes surtout), A (abricots surtout), et P. Certains
fruits contiennent des lipides*, et sont donc des aliments très riches en calories : ainsi avocat, olive et
surtout amande, noisette et noix doivent-ils être supprimés des régimes amaigrissants et en cas de
surcharge lipidique dans le sang.

FRUSTRATION : Souffrance résultant de la privation d’une satisfaction attendue et espérée. Quelques
exemples classiques :
• la mise en nourrice d’un enfant peut être vécue comme un abandon affectif, d’où apparition d’un retard
du développement psychomoteur, et, surtout, affectif. L’agressivité à l’égard des parents peut se
manifester de diverses façons : énurésie*, troubles caractériels* et troubles de la scolarité;
• chez l’adolescent, les premières “expériences” affectives comportent souvent déboires et échecs, d’où
réaction agressive contre le milieu ;
• chez l’adulte, la frustration sexuelle est également facteur d’agressivité envers le conjoint et les autres :
les vindicatifs, coléreux et agresseurs, sont souvent des frustrés sexuels.
Enfin, il existe un cycle bien connu : frustration—colère—agressivité—culpabilité—dépression, suite
d’événements observés aussi bien au plan affectif que professionnel. Tout chef d’équipe doit veiller à
éviter ce type de problème.

FUGUE : Fuite sans but, sans motif apparent, sans organisation préalable, la fugue est une des réactions
antisociales les plus fréquentes. Elle peut survenir à l’occasion d’un trouble de la conscience, par
exemple chez un épileptique* en crise, chez un alcoolique* en état d’hallucinations*, chez un délirant ou
un dément*. Elle est plus rare au cours des névroses* (à l’exception des hystériques*) où les
“déplacements imprévus” ne sont pas rares mais toujours calculés et organisés (les névrosés sont
instables, par définition) donc différents de la fugue. Beaucoup de psychoses* peuvent commencer par
une fugue, en particulier une schizophrénie* (démence* précoce où la fugue a un aspect inattendu et
incohérent), une mélancolie* (fugue préludant au suicide*) ou un délire chronique (persécuté fuyant ses
ennemis, par exemple). Les psychopathes* délinquants et, d’une manière générale, les débiles*, font très
souvent des fugues apparemment sans raison. Enfin, chez l’enfant, une fugue est le plus souvent une
réaction à un problème affectif grave que l’analyse du milieu permettra de mettre en évidence. Au total,
une fugue ne peut être confondue avec une escapade (l’école buissonnière) ou une banale conduite
délinquante (vol pour “voyager”) survenant chez un sujet au comportement jusque là normal. Dans tous
les cas, une attitude répressive est néfaste : entre la fermeté (ne pas être dupe) et
l’incompréhension brutale doit se situer la recherche du mécanisme de la fugue pour en comprendre
le sens et en prévenir la récidive.

FURONCLE : Petit abcès bactérien au niveau de l’origine d’un poil. C’est l’évolution d’un “clou”
(petite élevure rouge et douloureuse) qui, secondairement, devient un foyer de pus éliminé au bout de
quelques jours au niveau de la peau. Son extension locale réalise l’anthrax*. La multiplication des
furoncles (“furonculose”) est toujours le signe d’un mauvais état général : l’existence d’un diabète* en
est une des grandes causes, d’où la règle absolue de rechercher le sucre dans les urines
(glycosurie*) et de doser la glycémie* chez un sujet présentant des furoncles répétés. Le furoncle
doit être soigné par un médecin : on ne doit jamais essayer d’extraire le pus par des manœuvres
locales (pressions ou utilisations d’instruments non stériles) car celles-ci peuvent être l’occasion de
l’extension de l’infection. Le seul traitement local est l’usage de compresses chaudes, pour aider l’abcès
à se collecter, et celui d’antiseptiques locaux actifs (alcool iodé, antiseptiques* mercuriels) pour
désinfecter largement la zone infectée.

G

GALACTORRHÉE : Écoulement de lait par le mamelon en dehors de tout allaitement. Elle témoigne
toujours de troubles endocriniens (sécrétion anormale de l’hormone prolactine) et, souvent, d’un
dérèglement des liaisons entre cerveau et hypophyse. Certains médicaments utilisés en psychiatrie
peuvent provoquer une galactorrhée passagère.

GALE : Infection parasitaire contagieuse atteignant la peau. La transmission de la maladie se fait par les
vêtements ou la literie. Le premier signe est une démangeaison (prurit*) très importante survenant surtout
la nuit au niveau des aisselles, des coudes, des doigts, de la face interne des cuisses. Des sillons grisâtres
apparaissent sur la peau avec des petites bulles (vésicules*). Une désinfection soigneuse et une bonne
hygiène corporelle en viennent facilement à bout. Les chats et les chevaux peuvent transmettre certaines
formes de gales. Il existe aussi des gales d’origine végétale (blé) ou minérale (dérivés du pétrole). Une
maladie de la peau appelée “gale du ciment” n’a rien de parasitaire ; elle est due à l’action corrosive du
ciment sur la peau, qui devient dure et fissurée, voire ulcérée avec risque de surinfection et eczéma*.
Cette maladie est reconnue comme professionnelle et donc indemnisable.

GAMMA : 1. unité de poids correspondant au millième de milligramme. Le terme exact est :
microgramme (µg).
2. rayonnement à partir d’un corps radioactif : les rayons gammas sont très utilisés en médecine pour
obtenir un type particulier de radiographie appelé “gammagraphie”. On mesure ainsi la quantité (la
densité locale) de corps radioactif fixée par un organe. Le terme de “scintigraphie*” est également
utilisé. Les principaux organes explorés de cette façon sont : la thyroïde (par l’iode radioactif), le foie, le
rein, le cerveau (gammaencéphalogramme). Ces explorations, effectuées dans des conditions de sécurité
rigoureusement contrôlées, fournissent ainsi des “cartes” de l’organe exploré, permettant en particulier la
détection des tumeurs*.

GAMMA-GLOBULINES : Protéines* du sang chargées d’une fonction anticorps*. Les
gammaglobulines sont dosées par divers procédés chimiques (électrophorèse, précipitation) et on calcule
leur pourcentage dans les divers milieux liquides de l’organisme (sang, liquide* céphalo-rachidien, etc...)
pour déceler et mesurer la réaction de l’organisme face à une agression. On parle
d’hypergammaglobulinémie lorsqu’elles sont augmentées dans le sang et “d’hypergammaglobulinorachie”
lorsque leur pourcentage est élevé dans le liquide céphalo-rachidien. Le Centre National de la
Transfusion Sanguine (CNTS) prépare des gammaglobulines purifiées (ou “immunoglobulines”) à partir
du sang de donneurs : ces gammaglobulines sont injectées aux malades dans les cas où leur taux est
insuffisant et au cours de maladies infectieuses qu’on désire combattre soit en apportant des anticorps
supplémentaires provenant de sujets normaux, soit en injectant des gammaglobulines spéciales provenant
de sujets immunisés contre la maladie en cours : gammas anti-rubéole*, antihépatite* , antitétanique*, etc.
L’effet des gammaglobulines injectées dure environ trois semaines.

GANGLION LYMPHATIQUE : Sorte de carrefour où se groupent des cellules lymphocytaires* prêtes
à réagir contre toute agression. Chaque territoire de notre organisme (à l’exception du système nerveux)
est ainsi littéralement protégé et surveillé en permanence par ces amas cellulaires, barrage contre toute
agression. Toute réaction immunitaire* locale entraîne une augmentation de volume des ganglions
lymphatiques appelée “adénopathie*”. Les principaux ganglions accessibles au palper sont situés au cou,
aux aisselles et à l’aine.

Gangrène : Nécrose* d’un tissu à la suite d’un arrêt de la circulation artérielle locale. La gangrène
s’infecte très souvent. Le traitement des artérites* vise à prévenir cette redoutable complication qui peut
conduire à l’amputation du segment gangrené.

GARROT : Un garrot posé rapidement peut stopper une hémorragie*, et donc sauver une vie. Il doit être
progressivement desserré (au bout d’une heure, au maximum) si les secours ne sont pas encore arrivés :
au-delà de cinq heures, il risquerait d’entraîner des lésions très graves. Chaque fois que cela est
possible, il vaut mieux effectuer une compression très forte sur le plan osseux sous-jacent, manœuvre
locale qui laisse la circulation se rétablir par les artères non soumises à compression, à la différence du
garrot qui, très serré, entraîne une asphyxie du segment privé d’apport sanguin.

GASTRECTOMIE : Opération chirurgicale consistant à enlever tout ou partie de l’estomac.

GASTRITE : Terme utilisé très largement (et souvent sans preuves) pour désigner toutes les maladies
inflammatoires de l’estomac. Le gastritique est un malade qui digère mal et ressent des brûlures
d’estomac. D’innombrables causes peuvent intervenir : agressions alimentaires (excès d’épices,
d’alcool*, repas avalé trop vite sans que la nourriture ait eu le temps d’être mâchée),
médicamenteuses : absorption prolongée d’un médicament agressif pour la muqueuse gastrique, comme
les corticoïdes*, les antibiotiques*, ou même l’aspirine. Le traitement d’une gastrite chronique est
souvent autant celui du “terrain” (sujets très nerveux) que celui de l’estomac lui-même. Certaines
allergies* alimentaires peuvent être parfois identifiées mais très souvent aucune cause précise n’est
retrouvée. Des foyers infectieux (dentaires, sinusiens) peuvent aussi entretenir une gastrite. Un traitement
diététique est toujours nécessaire : repas pris lentement (aliments mastiqués, soigneusement), à base de
pâtes, de riz très cuit, de poisson maigre, de légumes en purée, de compotes et de fruits très mûrs. Divers
médicaments calment aussi les brûlures et aident à la digestion. Mais très souvent la gastrite est une
maladie chronique nécessitant des soins permanents : la suppression du tabac* (surtout si le sujet avale
la fumée) et de l’alcool* n’est pas le plus facile à obtenir.

GAUCHER : Utilisation préférentielle, spontanée ou acquise, de la moitié gauche du corps pour tous les
gestes courants. Il ne faut en aucun cas obliger un enfant à se servir de la main droite s’il est gaucher
: ce serait risquer de provoquer des troubles neuro-psychologiques graves (dyslexie*, dysorthographie*,
tics*) et, en tout cas, une sérieuse anxiété permanente. Il est fréquent qu’une gaucherie ne soit que
partielle.

GENCIVE : Muqueuse qui recouvre les arcades alvéolaires (les alvéoles* dentaires sont les cavités
osseuses où s’implantent les dents) au niveau de la mâchoire supérieure et de la mâchoire inférieure. Leur
inflammation s’appelle gingivite.

GÉNÉTIQUE : Partie de la médecine qui concerne l’hérédité*, normale ou pathologique. Un gène est un
acide nucléique* transmettant un message héréditaire au moment de la multiplication cellulaire, c’est-à-
dire de la reproduction. Les bactéries*, les virus* et les parasites sont dotés de tels gènes et c’est ainsi
qu’ils se multiplient à l’occasion d’une maladie. Un gène peut être modifié par une action extérieure : les
gènes des bactéries peuvent s’adapter aux antibiotiques* et dès lors la souche microbienne devient
résistante. Ce sont des modifications (on dit des “mutations”) des gènes qui sont à l’origine de
nombreuses maladies héréditaires. L’homme normal est porteur d’environ 30 000 gènes .

GERÇURE : Fissure de la peau, très commune sur les lèvres et sur les mains, la gerçure est
généralement le signe d’une inflammation* locale liée soit à des modifications de la température (froid,
notamment) soit au contact avec un corps chimique mal toléré. Aux lèvres, on l’appelle “cheilite” et les
responsables sont souvent le rouge à lèvre et le dentifrice.

GÉRIATRIE : Partie de la médecine qui concerne le traitement des maladies atteignant les sujets âgés de
plus de 60 ans. La gériatrie est donc une partie de la gérontologie, science qui étudie le vieillissement
normal ou pathologique. Il y avait, en France, au 1er janvier 1993, environ six millions et demi de
personnes âgées de 65 ans et au-delà, soit près de 15% de la population. En 2001, l’espérance de vie
d’un homme est de 75,5 ans alors que celle d’une femme est de 83 ans. Il existe, par ailleurs, 19
millions de fumeurs de plus de 20 ans : parmi eux, 3 hommes sur 4 et une femme sur 3 fument plus
de 13 cigarettes par jour, ce qui réduit leur espérance de vie de trois ans environ. La diminution de la
mortalité infantile et les progrès constants de la médecine expliquent que la proportion de sujets âgés
augmente régulièrement. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que la population âgée (plus de 60
ans) des pays “développés” atteindra un chiffre proche de 600 millions en l’an 2000 : elle ne représentait
que la moitié de ce chiffre en l970. Le véritable problème n’est sans doute pas uniquement d’allonger la
vie, mais surtout d’en améliorer les conditions : donner plus d’années à la vie est moins important que
de donner plus de vie aux années.

GÉRONTOXON : Appelé aussi “arc sénile” il s’agit d’un liseré grisâtre qui apparaît au pourtour de
l’iris* de l’œil. Il traduit le dépôt de graisses : il est donc, très souvent, la manifestation d’un excès de
lipides (en particulier : de cholestérol) dans le sang et doit donc toujours faire contrôler leur taux à cette
occasion.

GLAIRE : Liquide visqueux, incolore, rappelant le blanc d’œuf, qui est sécrété par diverses muqueuses,
en particulier au niveau du col de l’utérus. Celui-ci, appelé “glaire cervicale”, est sécrété au moment de
l’ovulation : il est destiné à protéger les spermatozoïdes et à leur permettre d’atteindre l’ovule. Sa
sécrétion normale est donc nécessaire à la fécondation et les anomalies de celle-ci peuvent être une cause
de stérilité*.

GLANDE : Organe destiné à produire la sécrétion d’une substance chimique évacuée dans le sang
circulant (glande “endocrine*”) ou vers l’extérieur (glande “exocrine”) soit directement (comme la sueur)
soit par l’intermédiaire d’un organe creux (bile, suc gastrique, etc.).

GLAUCOME : Affection oculaire grave caractérisée par l’augmentation de la pression à l’intérieur de
l’œil. C’est une affection fréquente, atteignant environ 5% des sujets âgés de plus de 50 ans. Les signes
du glaucome sont très discrets et souvent négligés : œil rouge, bref mal de tête, gêne de la vision
avec brouillards passagers, cercles lumineux autour des objets. Peu à peu le nerf optique se détériore
et un jour le malade s’aperçoit qu’il ne voit plus dans une partie de son champ visuel. L’aboutissement du
glaucome chronique est la cécité*, c’est-à-dire la perte totale et définitive de la vision : il est donc d’un
intérêt capital de consulter un ophtalmologiste dès l’apparition d’un de ces symptômes. Le glaucome
peut aussi revêtir l’aspect d’un trouble aigu et brutal avec céphalée* très violente, vomissements* : le
traitement doit être urgent sous peine de complications très graves. Enfin, il faut savoir que certains
médicaments sont totalement contre-indiqués chez les malades atteints de glaucome (belladone et
dérivés, antidépresseurs*) et, en particulier, l’usage de certains collyres* : l’instillation répétée de
corticoïdes* peut déterminer un glaucome. Il est donc, une fois de plus, recommandé de n’utiliser aucun
collyre sans avis médical préalable. Le glaucome peut être enrayé très efficacement par divers moyens
médicaux et certaines interventions chirurgicales.

GLIOME : Tumeur maligne développée au dépens de certaines cellules du cerveau*, ou, plus rarement,
de la mœlle épinière*.

GLOBE VÉSICAL : En cas de rétention urinaire, la vessie, distendue, fait parfois saillie sous la peau
de l’abdomen, réalisant une sorte de “globe” qu’on peut aisément palper lors de l’examen.

GLOBULES BLANCS : Voir leucocytes*.

GLOBULES ROUGES : Voir hématies*.

GLUCIDES : Ce sont les sucres (appelés aussi hydrates de carbone), un des trois constituants essentiels
de notre alimentation avec les lipides* (graisses) et les protéines*. L’alimentation quotidienne les apporte
non seulement sous la forme du sucre lui-même (saccharose) contenu dans de nombreux aliments
(bonbons, chocolat, pâtisserie, boissons) mais aussi par les fruits (qui contiennent un autre sucre, le
fructose), le lait (lactose) et les céréales (apportant des amidons, transformés dans notre organisme en
glucose) c’est-à-dire le pain et les “féculents” : lentilles, légumes secs, pâtes, pommes de terre. L’excès
de glucides, dans l’alimentation quotidienne, est la raison principale de la plupart des obésités* :
diminuer leur importance au profit des protéines* est le principe de base de nombreux régimes
amaigrissants. A titre indicatif, on retiendra les chiffres suivants qui expriment la teneur en glucides pour
100 grammes de chaque aliment : pommes de terre (20 ), pain (50 ), pâtes, riz, pois ou lentilles (20),
fruits frais (15), lait (5). En pratique, on oppose deux types de glucides :
• les “rapides” qui sont absorbés dans un délai très court (moins d’une demi-heure) et qui sont donc très
vite assimilés. Ils sont indiqués quand on recherche un apport d’énergie rapide (effort musculaire, par
exemple) mais ils provoquent une stimulation importante de la sécrétion d’insuline*, donc ils peuvent
déterminer une chute secondaire de la glycémie* et une sensation de faim. Ces glucides (le sucre de table
en est le prototype, mais aussi : chocolat, miel, confitures, fruits) peuvent donc “entretenir” l’appétit : on
les accuse même de provoquer, chez certains sujets, peut-être prédisposés, une véritable accoutumance*
au sucre. Au total, ils sont fortement déconseillés si on veut éviter de prendre du poids.
• les “lents”, lentement digérés et absorbés au bout de plusieurs heures. Leur apport énergétique est donc
progressif et régulier, et ils sont très utiles pour stocker le glucose sous forme de glycogène dans le foie et
les muscles. Ce sont les amidons des céréales, des pommes de terre, et des légumes secs. Rappelons que
ces aliments apportent aussi des fibres* (c’est-à-dire : des celluloses) qui, sans apport énergétique (car
non digérées) facilitent le transit intestinal. La “chasse-au-pain-qui-fait-grossir” est donc à discuter :
c’est très souvent, ce qu’on met dessus qui est le plus important.
Enfin, il faut rappeler qu’il existe des “faux sucres” divers : la saccharine (vendue sans ordonnance, mais
en pharmacie seulement), le cyclamate (sur ordonnance) et un dérivé d’acides aminés : l’aspartam,
commercialisé depuis quelques années. Au total, l’alimentation est, en France, généralement
beaucoup trop riche en sucres, et, en particulier en sucres rapides : la consommation de sucre est
proche de 40 kilos par an et par habitant, soit une consommation quotidienne de l’ordre de 100 grammes.
Cette consommation est en croissance depuis le début du siècle. Il faut rappeler que :
— un seul morceau de sucre apporte 24 à 32 calories, selon son poids,
— la plupart des boissons distribuées automatiquement et beaucoup de yaourts ou “desserts tout prêts”
ont été largement enrichis en sucre. Donner une plus large place aux sucres lents et aux protéines est
une modification nécessaire et importante si on cherche à réduire un excès de poids : c’est une
nécessité pour tout diabétique. (On trouvera au chapitre “Calorie” la liste de divers aliments et leur
richesse en glucides).

GLYCÉMIE : Taux de glucose (de sucre) dosé dans le sang. Le glucose est en effet le produit de
transformation des glucides* apportés par les aliments. Son dosage est très important. Le taux normal est
1 gramme/litre en moyenne (à jeun), avec des variations, qui ne doivent pas dépasser les limites de 1,60
g/1 après un repas et 0,60 g/1 en cas de jeûne prolongé (voir Diabète*). L’épreuve “d’hyperglycémie
provoquée” permet de suivre l’évolution de la glycémie toutes les demi-heures après absorption de 50
grammes de glucose pris le matin à jeun. Cette épreuve est très utile pour dépister le diabète*.

GLYCOSURIE : Présence (anormale) de sucre dans les urines. Les urines du sujet normal ne contiennent
pas de glucose, même après un repas riche en glucides. C’est après un repas qu’on doit faire cette
recherche (et non à jeun) ou sur les urines d’une journée recueillies dans un bocal. Toute glycosurie doit
faire pratiquer le contrôle de la glycémie* à jeun ou mieux une épreuve d’hyperglycémie
provoquée. La glycosurie est un des principaux signes du diabète*.

GOITRE : Augmentation de volume du corps thyroïde* situé à la base du cou. Il existe, en gros, trois
causes de goitre :
1. un fonctionnement excessif de la glande thyroïde (voir Thyrotoxicose*) ou “hyperthyroïdie” ;
2. un fonctionnement thyroïdien insuffisant, au contraire (“hypothyroïdie*”), souvent héréditaire ;
3. une carence en iode. Cette forme de goitre (appelée “endémique*”) sévissait dans les régions de
montagne où l’eau était dépourvue d’iode, en particulier en Suisse. L’adjonction systématique d’une
faible quantité d’iode au sel* de cuisine a fait disparaître ce fléau. En effet, toute diminution du
fonctionnement de la glande thyroïde compromet le développement d’un enfant et ralentit les activités
physiques et intellectuelles : l’iode est indispensable à la sécrétion des hormones* thyroïdiennes.
Un goitre a habituellement une forme homogène au palper du cou : la présence d’un nodule* doit retenir
immédiatement l’attention et faire entreprendre les examens permettant d’éliminer la possibilité
d’un cancer.

GONADE : Glande sexuelle (ovaires ou testicules). On appelle “gonadotrophines” les hormones
stimulant l’activité des gonades. Ces hormones ont permis de corriger certaines stérilités mais parfois aux
prix de la naissance de jumeaux.

GONARTHROSE : Arthrose du genou, avec douleurs à la marche et, souvent, gonflement (hydarthrose*)
de l’articulation. Un bilan radiologique est nécessaire, ainsi que la recherche d’une autre arthrose
associée, en particulier : de la hanche.

GONOCOQUE : Bactérie responsable de la blennorragie* (on dit aussi : gonococcie).

GOUTTE : Maladie provoquée par un excès d’acide urique (plus de 70 mg/1 soit 400 micromoles*)
dans le sang. L’accès de goutte atteint le plus souvent un homme d’âge moyen, plus rarement une femme
après la ménopause. Il survient la nuit et se traduit par une douleur très aiguë au niveau d’une articulation
du pied (le plus souvent : le gros orteil) ou plus rarement, au genou, au poignet, ou au coude.
Habituellement, il s’agit d’un gros mangeur, obèse*, dans la famille duquel les accès de goutte sont
fréquents et manifestement héréditaires*. L’association d’une goutte à une hypertension* artérielle
et/ou à un diabète* n’est donc pas rare. Un excès alimentaire (excès d’alcool, de charcuterie, d’abats ou
de poissons fermentés comme les harengs) est souvent en cause. Seul un régime strict, excluant ces
aliments et associé à certains médicaments peut éviter la récidive des accès. A la longue, des
déformations articulaires et des complications rénales (lithiase*, source de coliques* néphrétiques) sont
inévitables en l’absence de traitement. Guérir un accès de goutte est aisé : avoir le courage de suivre
strictement ce régime est une autre affaire. Des accès de goutte peuvent traduire diverses maladies :
insuffisance rénale*, maladies du sang avec excès de globules rouges ou blancs. Enfin, l’utilisation
intempestive de certains diurétiques (par exemple dans une cure dite d’amaigrissement) peut déclencher
un accès de goutte.

GRANULOCYTE : Variété de globule blanc (c’est-à-dire de leucocyte*) appelée généralement
“polynucléaire” (voir Formule sanguine*).

GREFFE : Transplantation d’un tissu ou d’un organe prélevé sur un donneur (hétérogreffe) ou, parfois,
sur le sujet lui-même (autogreffe). On appelle “greffon” le segment de tissu ou l’organe greffé. La greffe
doit être “tolérée” par le receveur : si elle provient d’un donneur, de grandes précautions sont prises pour
qu’elle ne soit pas rejetée. La découverte d’un système de groupage tissulaire, système HLA (comparable
au groupage* du sang), par Jean Dausset a beaucoup contribué au progrès des greffes, de même que celle
de médicaments immunosuppresseurs* de plus en plus actifs.

GRIPPE : Maladie infectieuse et contagieuse due à des virus du type “influenza” dont on connaît trois
types principaux appelés A, B et C. La grippe évolue sous forme d’épidémies* massives atteignant tout un
continent, voire peu à peu, tous les pays du globe : ces épidémies sont appelées “pandémies”. Entre ces
invasions massives, la grippe se manifeste par petites épidémies locales. La grippe commune est bien
connue : malaise général, frissons, céphalées*, douleurs diffuses et fièvre à 39°-40° qui va persister 4 à 6
jours. L’appétit est diminué et une asthénie* importante apparaît. Il y a souvent peu de troubles
respiratoires : nez qui coule, yeux qui larmoient, toux sèche et pénible et un certain enrouement. En moins
d’une semaine tout rentre dans l’ordre, avec parfois une remontée brève de la fièvre avant le retour à une
température normale. L’asthénie est le symptôme le plus persistant. Plus rarement un foyer pneumonique*
apparaît et disparaît en deux semaines environ. Les formes malignes* de la grippe (troubles nerveux,
collapsus*, hémorragies, œdème* aigu du poumon) sont heureusement très rares car généralement
mortelles en quelques jours. Chez le nourrisson la grippe ne s’observe guère avant le 4e mois : une
laryngite* et une otite* la compliquent souvent. Chez le sujet âgé, des complications cardiaques et
circulatoires sont à craindre. En France, une épidémie massive (grippe dite “asiatique”) s’est manifestée
durant l’hiver 1957- 1958. La plus grave des épidémies grippales a été sans conteste celle survenue en
1918-1919 (grippe dite “espagnole”) qui, en quelques mois, causa la mort de 22 millions de personnes à
travers le monde. On a remarqué qu’avant chaque épidémie humaine une épidémie animale se
manifestait : chez le porc en 1917, chez le cheval en 1955 et en 1963 (avant l’épidémie humaine de
1968). Le traitement de la grippe se limite à l’isolement du malade au lit et à l’administration d’aspirine :
les antibiotiques* n’ont aucune action sur ces virus et ne sont prescrits que devant la menace de
complications bactériennes, en particulier chez les sujets âgés ou fragilisés par une maladie (cardiaques,
diabétiques). La surinfection bactérienne* reste en effet, encore de nos jours, le facteur pronostique
essentiel de la grippe : le virus grippal détruit les cellules protégeant l’appareil respiratoire, et diminue
donc les capacités de défense locale. Les décès consécutifs à la grippe sont encore élevés dans notre
pays : près de 5000 en 1972. La grippe est inscrite sur la liste des maladies à déclaration* facultative. Le
meilleur traitement est, sans conteste la vaccination* préventive : il existe maintenant des vaccins très
efficaces et sans danger. Il est recommandé de se faire vacciner dès la fin de l’été car l’immunité n’est
acquise qu’en trois semaines environ : il ne faut pas attendre le début de l’épidémie pour y penser. Cette
vaccination est justifiée :
• chez tous les sujets fragilisés par une maladie pulmonaire, cardiaque, ou générale (diabète)*;
• chez les sujets âgés;
• chez les femmes enceintes;
• chez les opérés, et les malades atteints d’insuffisance* rénale. Elle est également logique chez tous
ceux dont la profession est d’importance majeure dans la vie courante (corps médical, personnel des
administrations civiles, techniciens) mais aussi chez tout sujet sain désirant éviter une interruption
dans son travail quotidien.

GROSSESSE : Le premier examen , généralement pratiqué durant le deuxième mois, doit confirmer une
grossesse normale et faire le bilan général de l’état de santé de la mère. Durant le troisième mois, une
échographie* permet d’affirmer la grossesse et elle doit servir de base (avant la fin du 3e mois) à sa
déclaration à la Caisse de Sécurité Sociale et aux Allocations familiales. Deux autres consultations sont
obligatoires (6e et 8e mois) à l’occasion desquelles une ou deux autres échographies sont pratiquées.
Diabète et hypertension artérielle doivent être particulièrement dépistés, de même que l’éventualité d’une
grossesse extra-utérine*. En cas de jumeaux (grossesse gémellaire) un repos important est nécessaire dès
le 4e mois en raison du risque d’accouchement prématuré. Enfin, deux points importants doivent être
évoqués : celui de l’alimentation de la femme enceinte et celui des médicaments qui peuvent être pris
durant la grossesse.
• L’alimentation durant la grossesse est un problème important. Une femme de poids normal avant sa
grossesse ne doit pas prendre plus de 10 kilos durant celle-ci. Si elle était obèse au départ, il faut
essayer de maintenir son poids au niveau initial, c’est-à-dire de la faire maigrir régulièrement durant sa
grossesse. Toute prise de poids supérieure à 12kg comporte un risque. En pratique, la prise de poids doit
s’observer surtout en fin de grossesse : environ 3 livres par mois durant les 6 derniers mois. Le régime
doit être riche en protéines* (viande, poisson, fromage), en calcium* et en vitamine C (fruits) mais pauvre
en glucides* (sucres et amidons) dont l’excès favorise l’obésité. Le premier trimestre l’alimentation n’a
nul besoin d’être augmentée : c’est seulement à partir du deuxième qu’un apport calorique supplémentaire
d’environ 200 calories (soit 50g de viande, 60g de fromage ou 25g de beurre) est justifié. Le troisième
trimestre on peut encore ajouter 200 calories en insistant toujours sur les aliments riches en calcium (lait
et dérivés). Sont fortement déconseillés l’alcool et les boissons alcoolisées, le café et le thé, les
épices et condiments, les oignons, asperges et choux, ainsi que toute viande ou poisson fermenté
(fumé ou faisandé). Un régime sans sel n’a aucune utilité chez une femme dont la pression artérielle et le
poids restent normaux. Au total : ne pas manger pour deux...
• Le problème des médicaments est délicat : en 1957 éclatait une véritable “épidémie” d’enfants
malformés, qui était rattachée après une longue enquête, à l’absorption d’un tranquillisant* banal et
apparemment très peu toxique. Il s’ensuivit une véritable panique, qui continue encore, et aboutit parfois à
refuser à une femme enceinte les traitements dont elle aurait besoin.
Quelques notions simples doivent être rappelées :
1. Les risques ne sont importants que durant le premier trimestre d’une grossesse. Or le premier
mois peut passer totalement inaperçu chez une femme ne s’inquiétant pas d’un “retard” de règles.
2. Quelques médicaments sont connus pour leur danger chez une femme enceinte : la streptomycine (parmi
les antibiotiques*), la quinine et certains antipaludéens, les vermifuges, les sulfamides antidiabétiques,
les hormones* sexuelles (masculines ou féminines), les diurétiques*, les anticoagulants* (à l’exception de
l’héparine), les médications anticancéreuses, les somnifères (en particulier : barbituriques)*, les vaccins*
avec germes vivants (fièvre* jaune, rougeole*, rubéole*, antipoliomyélitique*, antivariolique*), le BCG*,
et bien entendu, toute substance radioactive. Cette liste laisse donc un très grand nombre de médicaments
utiles (tranquillisants*, antidépresseurs*, analgésiques, la plupart des antibiotiques*) à la disposition de
toute femme enceinte, sous la responsabilité et la surveillance de son médecin.

GROUPES : Les individus se différencient les uns des autres par des caractéristiques biologiques qui
font de chaque individu un être unique. On groupe ainsi un certain nombre de ces caractéristiques :
1. les immunoglobulines (anticorps*) qui sont porteuses de structures chimiques différentes selon les
individus;
2. les globules rouges : au-delà des classiques groupes A, B, AB, et O ainsi que du facteur rhésus on
connaît une quinzaine d’autres groupes;
3. les globules blancs (leucocytes)* et les plaquettes*;
4. les cellules elles-mêmes : système appelé HLA dont la découverte a permis d’immenses progrès dans
le domaine des greffes d’organe en même temps que la définition de terrains favorisant la survenue de
certaines maladies.

GYNÉCOLOGIE : Étude des organes génitaux de la femme à l’état normal et au cours des maladies qui
peuvent les atteindre.

GYNÉCOMASTIE : Développement anormal des seins chez un homme. Elle est donc le signe d’un
déséquilibre endocrinien et elle nécessite un examen médical complet et urgent. Certains médicaments
(hormones sexuelles œstrogéniques*, neuroleptiques*) peuvent être à l’origine de gynécomasties avec
galactorrhée*.

H


HALEINE : L’odeur de l’haleine peut servir non seulement à déceler l’alcoolisme*, mais aussi de
nombreux autres troubles. Une mauvaise haleine peut relever de causes très variées :
1. dentaires (caries*, absence de soins d’hygiène, c’est-à-dire de brossage quotidien des dents);
2. buccales : stomatites*, en particulier bactériennes;
3. naso-pharyngées : angines*, amygdalites*, rhinites*;
4. digestives : gastritiques*, hépatiques, constipés et la classique “aérophagie” entraînant des éructations
(rots) qui s’observent chez les sujets avalant leur repas sans mastiquer les aliments ;
5. respiratoires : infectieuses (bronchite) ;
6. générales (“trouble d’un métabolisme*”) : telle l’odeur acétonique du diabétique* dont le régime est
mal équilibré, l’odeur nauséabonde très particulière des cirrhotiques*, ou l’odeur ammoniacale des
malades en insuffisance* rénale ;
7. médicamenteuses : elles sont très nombreuses, telle l’odeur d’œuf pourri propre à certains
médicaments soufrés, celle liée à la prise de vitamine B1 ou celle occasionnée par divers
antidépresseurs*. Le retentissement psychologique d’une mauvaise haleine est parfois considérable,
pouvant aller jusqu’à une dépression. Une bonne hygiène bucco-dentaire et une alimentation
régulière et mesurée (suppression des aliments à forte odeur, des épices et de l’excès d’alcool) en
constituent la meilleure prévention.

HALLUCINATION : On désigne sous ce nom toute perception ressentie par un malade mais ne
correspondant à aucune réalité. C’est donc une perception sans cause, sans objets réels. Les
hallucinations peuvent être visuelles, auditives, olfactives* (odeurs), gustatives, ou tactiles. Dans tous les
cas le comportement du malade est immédiatement adapté à l’hallucination puisque celle-ci se présente à
lui comme un fait réel (exemple : terreur devant des animaux imaginaires, comme au cours du délire
alcoolique* aigu). On doit tout à fait les distinguer des simples “illusions” (visuelles et auditives) que
tout le monde peut avoir à la fatigue : interprétation d’une variation lumineuse, du craquement d’un
meuble, etc. Ces phénomènes n’ont aucun caractère pathologique : le sujet les critique d’ailleurs
instantanément. Les hallucinations peuvent être :
1. la manifestation de troubles localisés au lobe occipital* ou au lobe temporal* (en particulier: se
manifester par crises épileptiques)*;
2. faire partie d’une psychose* (schizophrénie*) ou
3. traduire une intoxication (alcoolisme aigu, toxicomanies* diverses).

HANCHE : C’est l’articulation du membre inférieur (tête du fémur*) dans l’os iliaque*, autrement dit
avec le bassin. Cette articulation est appelée “coxo-fémorale”. Elle peut être le siège de fractures
(fractures du bassin, fractures de la tête fémorale) et de luxations*, telle la luxation congénitale de la
hanche.

HÉBÉPHRÉNIE : Voir Schizophrénie*.

Hématémèse : Vomissement* de sang. Toute hématémèse doit amener un examen médical soigneux. Les
causes principales sont : gastriques (ulcère, cancer); hépatiques (cirrhose alcoolique); maladie
hémorragique générale (trouble de la coagulation*).

HÉMATIE : Globule rouge (voir Formule sanguine).

HÉMATOCRITE : Volume des globules du sang exprimé en pourcentage : sa valeur normale est de 40 à
45%.

HÉMATOME : Épanchement de sang localisé dans un tissu. L’hématome sous-cutané est le “bleu” bien
connu. Les hématomes intracrâniens, très fréquents lors des accidents de la route, peuvent être de deux
types :
– Entre os et méninge* (hématome “extra-dural”) très grave, le plus souvent associé à une fracture. Le
signe capital est l’apparition d’une perte de connaissance secondaire à une reprise de la conscience,
après le choc initial. Ce coma secondaire, succédant à une brève perte de connaissance lors de
l’accident, doit faire soupçonner cette lésion, qui nécessite une intervention neurochirurgicale
d’urgence dans un centre équipé pour ce type d’intervention : c’est une question d’heures, le
cerveau étant littéralement écrasé par le développement de cette hémorragie. La surveillance d’un trauma
crânien est donc essentielle dans les heures qui suivent un choc même peu important.
– À l’intérieur des méninges* (hématome “sous-dural”), l’épanchement s’étale alors entre les deux
enveloppes méningées sans comprimer le cerveau de façon aiguë, comme le précédent. Mais après
plusieurs semaines (ou même plusieurs mois) des troubles apparaissent : maux de tête localisés, troubles
de l’équilibre, et souvent, impression de ralentissement psychique (troubles de la mémoire, difficulté
d’élocution) qui pourraient faire croire, chez un sujet âgé, à une sénilité banale. Deux examens permettent
un diagnostic certain : l’électroencéphalogramme* et surtout l’angiographie* (artériographie) et le
scanner, qui montrent le siège de l’épanchement et décident de l’intervention chirurgicale évacuatrice.
D’autres hématomes, généralement traumatiques, peuvent survenir au niveau de divers organes. Tout
malade soumis à un traitement anticoagulant court un risque accru d’hématome, et doit donc éviter
au maximum les chocs.

HÉMATURIE : Présence de sang dans l’urine. Celle-ci peut être évidente (urines sanglantes) ou décelée
seulement à l’examen des urines au microscope (examen cytologique des urines). Une hématurie peut être
d’origine rénale (néphrites*, tuberculose*, lithiase*, cancer, malformations) ou provenir de la partie
basse de l’appareil urinaire : infection, parasitose, corps étranger ou tumeur de la vessie, augmentation de
volume de la prostate par adénome*, ou cancer. Toute maladie hémorragique (trouble de la coagulation)
peut être cause d’une hématurie, de même que celle-ci peut se manifester au cours d’un traitement
anticoagulant* . L’absorption de certains aliments (betteraves rouges) et la prise de divers médicaments
peuvent donner aux urines une teinte foncée et rougeâtre qui ne doit pas être confondue avec une
hématurie : l’examen cytologique tranchera en cas de doute.

HÉMÉRALOPIE : Mauvaise adaptation de la vue lors de la baisse du jour et, encore plus, à l’obscurité.
Ce trouble peut être lié à un mauvais fonctionnement de certaines cellules de la rétine : la vitamine* A
(dont le précurseur est contenu dans les carottes) et une substance présente dans les myrtilles améliorent
ce trouble.

HÉMIANESTHÉSIE : Perte de la sensibilité d’une moitié du corps. Lorsque la lésion siège dans le lobe
pariétal* du cerveau, l’hémianesthésie apparaît sur la moitié du corps du côté opposé à celui où se trouve
la lésion.

HÉMIANOPSIE : Perte de la moitié de la vision. Une hémianopsie peut être droite ou gauche ou, plus
rarement, concerner la vision latérale des deux côtés, le malade ne percevant plus que ce qui est devant
lui. Dans tous ces cas, les lésions siègent au niveau des voies optiques (c’est-à-dire du système nerveux)
et non des yeux.

HÉMICRANIE : Douleur localisée à une moitié (droite ou gauche) du crâne. La migraine* est la plus
fréquente des hémicranies.

HÉMIPLÉGIE : Paralysie d’une moitié du corps : une hémiplégie est droite ou gauche. En raison du
croisement des fibres nerveuses commandant la motricité au niveau du bulbe* la lésion responsable siège
du côté opposé : ainsi par exemple, une lésion vasculaire cérébrale droite est-elle cause d’une
hémiplégie gauche, et inversement. Une hémiplégie peut apparaître à l’occasion de très nombreuses
lésions encéphaliques : traumatiques, vasculaires, tumorales, ou infectieuses. Le terme d’hémiparésie
désigne une hémiplégie légère, n’atteignant pas tous les muscles de l’hémicorps ou ne les atteignant que
partiellement.


HÉMOCULTURE : Ensemencement du sang d’un malade chez lequel on soupçonne une infection aiguë
généralisée (septicémie*). L’hémoculture est pratiquée par ponction veineuse (prise de sang) dans des
conditions rigoureuses d’asepsie*, en particulier après désinfection sérieuse de la peau et avec un
matériel strictement stérile (aiguille et tube).

HÉMOGLOBINE : Protéine* de couleur rouge transportant l’oxygène dans le sang et stockée dans les
globules rouges auxquels elle donne leur couleur. Le sang normal contient en moyenne 13g à 14g
d’hémoglobine pour 100 millilitres. Toute diminution de l’hémoglobine indique une anémie*.

HÉMOGRAMME : C’est l’examen des cellules du sang, globules rouges, globules blancs et plaquettes.
On l’appelle aussi “formule sanguine”.

HÉMOLYSE : Destruction des globules rouges. Certaines anémies* dites “hémolytiques” sont liées à
une destruction excessive des globules rouges. Une hémolyse aiguë entraîne une anémie brutale avec
pâleur, cyanose*, refroidissement des extrémités, chute de la pression artérielle, et apparition d’une
jaunisse (ictère*) avec urines foncées. Diverses causes peuvent en être responsables : transfusion
incompatible*, réaction immuno-allergique*, infection bactérienne ou parasitaire (paludisme*),
intoxication médicamenteuse ou accidentelle.

HÉMOPATHIE : Maladie du sang.

HÉMOPHILIE : Maladie héréditaire* atteignant les sujets de sexe masculin (mais pouvant être
transmise par les femmes) et comportant un trouble de la coagulation* du sang. Les signes révélateurs
sont donc les hémorragies*, en particulier : hématomes* et hématuries*. Le traitement comporte des
transfusions et la correction du trouble de la coagulation. Les accidents ont généralement tendance à
s’espacer à l’âge adulte.

HÉMOPTYSIE : Crachement de sang provenant de l’appareil bronchopulmonaire. Impressionnante
pour le malade, l’hémoptysie n’est qu’exceptionnellement grave, la quantité de sang étant toujours
peu importante. Toute hémoptysie doit entraîner un examen médical complet, clinique et radiologique, au
minimum. Ses causes sont extrêmement nombreuses : traumatiques, infectieuses, ou tumorales.

HÉMORRAGIE : Saignement à partir d’une artère ou d’une veine. L’hémorragie peut être externe
(blessure d’un vaisseau à partir d’une plaie) ou interne (à l’intérieur d’un organe). L’hémorragie
veineuse est lente et régulière (exemple : à partir d’une varice* des membres inférieurs) et peut être
stoppée par une compression effectuée localement (voir : varices*). L’hémorragie artérielle est rapide
et saccadée : un garrot* placé à la racine du membre, ou une forte compression locale, l’arrêtent. Une
hémorragie peut aussi se produire sous la peau (voir hématome*). Les hémorragies internes sont
beaucoup plus graves, en particulier celles qui atteignent le système nerveux : hémorragie méningée ou
hémorragie cérébrale. Un accident* vasculaire cérébral sur quatre est de nature hémorragique :
l’hypertension artérielle* est responsable des 2/3 des hémorragies cérébrales et d’une hémorragie
méningée sur six. Les autres causes d’hémorragie cérébrale ou méningée sont les malformations
vasculaires (artères dilatées localement : anévrisme*) qui peuvent se manifester dès l’adolescence. Tout
mal de tête périodique, même s’il n’entraîne pas des signes graves, doit faire consulter un médecin :
certaines malformations des artères du cerveau peuvent se manifester durant des années par une
“migraine*” localisée et répétée, qui peut correspondre à un petit saignement méningé local (céphalées* ,
vertiges* , nausées, bref malaise). Des examens radiologiques permettent de localiser la malformation et
de l’opérer avant qu’elle ait eu le temps de créer des dégâts dans le cerveau. Une hémorragie méningée
peut aussi se traduire par des troubles psychiques (agitation*, excitation). D’autres hémorragies internes
peuvent s’extérioriser ensuite sous forme d’une évacuation de sang : hémorragie utérine (métrorragie*),
digestive (en particulier chez un sujet atteint d’ulcère gastrique ou duodénal, d’où une hématémèse* :
vomissement sanglant, ou un meloena* : évacuation de sang mêlé aux matières), bronchopulmonaire
(hémoptysie*: crachats sanglants) ou au niveau des voies urinaires (hématurie* : urines sanglantes). Enfin,
on doit se méfier d’une hémorragie à l’intérieur de l’abdomen, en particulier après un traumatisme
même peu important en apparence (accident de voiture avec contusion sans perte de connaissance) si le
sujet est pris de malaise avec état syncopal*. On doit surveiller attentivement tout blessé de la route
durant les 24 heures qui suivent l’accident.

HÉMORROÏDE : Varice* de la région anale et rectale. Ces dilatations veineuses (qui peuvent saigner
et, surtout, s’obturer d’où douleurs extrêmement vives) sont toujours désagréables quoique le plus
souvent sans aucune gravité. Comme pour les varices des jambes, on ignore leur cause exacte, le plus
souvent.. La sédentarité (absence d’exercice physique), la constipation* et les excès de table (alcool,
épices et d’une façon générale, tout excès de poids) sont souvent en cause, mais pas toujours. Toute
hémorroïde persistante doit amener un examen médical attentif : elle peut révéler une compression de la
partie basse du tube digestif (tumeur) ou une insuffisance hépatique grave (cirrhose*). Des hémorroïdes
peuvent apparaître au cours du dernier trimestre de la grossesse* par compression veineuse due au
volume de l’utérus. Outre les prescriptions classiques d’hygiène alimentaire et d’exercice physique,
divers médicaments d’origine végétale sont très actifs sur les hémorroïdes banales. Une intervention
chirurgicale n’est nécessaire qu’en cas d’hémorroïdes très étendues et indurées (thrombosées*).

HÉMOSTASE : Ensemble des mécanismes qui permettent l’arrêt d’une hémorragie*: réaction de la
paroi du vaisseau, coagulation*, et formation du caillot sanguin.

HÉPARINE : Anticoagulant* fabriqué normalement par l’organisme, également utilisé en thérapeutique,
en particulier pour le traitement des phlébites* et de l’infarctus* du myocarde.

HÉPATITE : Terme désignant toutes les atteintes inflammatoires du foie. Une hépatite peut revêtir deux
aspects : aigu et chronique. Les hépatites peuvent être d’origine virale, infectieuse ou toxique.
1. Les hépatite virales communes sont dues à plusieurs virus différents, dont les quatre principaux sont
appelés “A”, “B”, “C” et “D”. Ces virus sont extrêmement résistants aux antiseptiques* habituels et à la
chaleur. La contamination se fait par l’eau et les aliments souillés par des matières fécales contenant le
virus : les coquillages recueillis au voisinage des égouts constituent donc un mode classique de
contage*, responsable de certaines épidémies* locales. Ce mode de contamination est très particulier
au virus A, alors que les virus B, C et D ne sont guère transmis que d’individu à individu par la salive,
les rapports sexuels, et le contact avec le sang au moyen d’instruments médicaux (seringues) ou au cours
d’examens de laboratoires (personnel médical). Toute transfusion (bien que la recherche du virus soit
systématique chez les donneurs) peut être à l’origine d’une hépatite. Le symptôme commun est la jaunisse
(ictère*) précédée souvent d’une semaine de “malaise général” avec des maux de tête, des douleurs
articulaires (épaules, genoux) et musculaires, de l’urticaire* ou des éruptions diverses, une asthénie, et un
manque d’appétit (anorexie*). Il n’y a pas ou peu de fièvre. Les urines sont peu abondantes et de couleur
très foncée. La teinte de l’ictère est très variable, et peut rester modérée : la jaunisse disparaît en un mois
environ, mais l’asthénie et l’anorexie peuvent persister longtemps. Le dégoût pour la viande et les
graisses est un signe très classique. La jaunisse peut manquer, l’hépatite se résumant à des troubles
digestifs persistants et inexpliqués. Des rechutes sont possibles. Les complications hémorragiques
(ecchymoses*, hémorragies nasales ou gingivales*) et nerveuses sont rares mais très graves. Divers
examens de laboratoire permettent d’affirmer le diagnostic sur l’examen du sang. Le traitement est
essentiellement le repos et le régime (pauvre en graisses, riche en protéines*, strictement sans alcool) qui
doit être poursuivi durant un mois au moins après la disparition de la jaunisse. En principe aucun
médicament ne doit être pris au cours d’une hépatite, sauf urgence ou nécessité absolue. Les hépatites
virales sont de déclaration* obligatoire, et constituent une maladie professionnelle reconnue dans le
personnel médical et de laboratoire. Des mesures de désinfection stricte doivent être prises concernant le
linge, les urines, et les selles. Tout le matériel utilisé pour injection doit être à usage unique et jeté.
Un vaccin contre l’hépatite B est actuellement commercialisé. L’évolution la plus grave est celle qui se
fait vers une hépatite chronique (au-delà du 6° mois de la maladie, cette évolution est à craindre) avec le
risque de destruction progressive du foie (cirrhose*). Au total, si les hépatites virales aiguës restent une
affection bénigne dans l’immense majorité des cas, elles représentent encore actuellement un
véritable fléau qui justifie les plus grandes précautions pour leur dépistage et l’usage de mesures
antiseptiques* rigoureuses pour éviter la dissémination du virus, contrairement à une opinion encore
trop répandue qui fait de toute jaunisse un accident “banal”. En cas de doute, l’utilisation de
gammaglobulines* peut atténuer ou même prévenir l’extension d’une épidémie dans une collectivité.
2. D’autres hépatites infectieuses sont possibles au cours de la fièvre jaune*, de la mononucléose*
infectieuse, de l’amibiase* ou de la leptospirose*.
3. Les hépatites toxiques peuvent être dues à certains médicaments ou à l’alcoolisme*.
Parmi les médicaments les plus souvent en cause, il faut citer certains sulfamides antidiabétiques, certains
neuroleptiques*, des médicaments antituberculeux et les contraceptifs* oraux (“pilule”) avec une
fréquence très peu élevée : 1 cas pour 5 000 au maximum, le plus souvent chez les femmes ayant déjà eu
des maladies du foie. Parmi les toxiques : le champignon “amanite phalloïde”, le tétrachlorure de carbone
(solvant et détachant), le paracétamol, antipyrétique* tout à fait anodin aux doses courantes mais toxique
pour le foie en cas d’ingestion massive accidentelle (enfant) ou dans un but de suicide, et surtout l’alcool.
Une intoxication alcoolique massive peut amener une hépatite aiguë extrêmement grave, parfois
mortelle.
4. Enfin, des hépatites chroniques peuvent compliquer diverses maladies inflammatoires comme la
polyarthrite* rhumatoïde ou le lupus*.

HÉRÉDITAIRE (Maladie) : Maladie transmise des parents aux enfants, à distinguer de “maladie
congénitale” qui veut seulement dire : maladie existant dès la naissance, qui peut avoir été constituée
durant la grossesse et n’être nullement héréditaire, mais accidentelle.

HERMAPHRODISME : Présence chez un même individu de caractères propres au sexe masculin et au
sexe féminin. Cette anomalie sexuelle est rarement complète (présence simultanée d’un ovaire et d’un
testicule) mais les “pseudo-hermaphrodites” (hermaphrodisme partiel) sont, eux, plus fréquents :
masculinisation d’une femme ou féminisation d’un homme, bien que chacun possède les glandes sexuelles
correspondant à son sexe.

HERNIE : Issue (permanente ou temporaire) d’un organe hors de la cavité où il est normalement situé.
Les hernies les plus fréquentes sont située à l’aine (H. inguinale), à l’ombilic*, au diaphragme (H. hiatale
: une partie de l’estomac traverse le diaphragme et se trouve dans le thorax) ou dans une bourse (hernie
scrotale).
Les hernies abdominales concernent en règle générale l’intestin, et sont dues à la faiblesse de la paroi
musculaire, celle-ci parfois secondaire à une opération. Une hernie peut s’étrangler, entraînant
l’ischémie* de l’organe et obligeant à une intervention chirurgicale d’urgence : toute hernie qui devient
douloureuse doit faire consulter aussitôt. Enfin, un disque* vertébral peut faire saillie (hernie discale)
et comprimer des racines nerveuses (sciatique)* ou même la moelle épinière, obligeant également à une
intervention chirurgicale urgente.

HERPÈS : Maladie virale atteignant la peau et les muqueuses, très répandue et essentiellement
récidivante (périodique). L’homme est l’unique réservoir de ce virus, qui est propagé par la salive, les
urines et les selles. La maladie est donc endémique* et il apparaît de temps à autre de petites épidémies
dans les collectivités, les écoles en particulier. La lésion est faite d’une plaque qui se recouvre de
vésicules* “en bouquet” au pourtour d’un orifice (nasal, buccal, génital). Cette éruption récidive le plus
souvent dans la même région, sous l’influence d’événements fortuits (fièvre, émotions, traumatisme) ou
même périodiques, tel l’herpès “cataménial” (qui survient au moment des règles), par exemple. En
quelques jours, les vésicules disparaissent après être devenues jaunâtres et la peau se reconstitue : c’est
donc une maladie très bénigne et, en règle générale, sans manifestation autres que locales. Chez l’enfant,
la première infection peut donner lieu à une réaction douloureuse et fébrile avec ganglions au niveau du
cou. Des localisations nerveuses (méningoencéphalite* herpétique) sont très rares et ne semblent
possibles que chez des sujets ayant un trouble (une carence) immunitaire*. Les traitements locaux de
l’herpès sont d’autant plus efficaces que l’éruption a tendance à disparaître spontanément. La kératite*
herpétique, très douloureuse, est beaucoup plus sérieuse et doit être immédiatement et activement
traitée, en raison du risque d’amaurose*.

HIATALE (hernie) : Hernie de l’estomac à travers l’orifice diaphragmatique, cause classique de reflux*
gastroœsophagien. Elle atteint plutôt les obèses et les femmes qui ont eu des grossesses multiples. Elle
peut être source d’hémorragies minimes, qui passent inaperçues, mais provoquent à la longue une
anémie* avec carence en fer*, ceci en particulier chez les sujets âgés. Certaines recommandations
pratiques sont utiles à connaître si l’on est porteur d’une telle hernie :
— prendre des repas légers plusieurs fois par jour, et éviter de s’allonger dans les deux ou trois heures
suivant chaque repas,
— éviter aussi les boissons gazeuses, les liquides acides, le tabac, l’alcool,
— ne pas porter des vêtements trop serrés,
— surélever légèrement la tête du lit.

HIRSUTISME : Apparition d’une pilosité de type masculin chez une femme ou un enfant avant la
puberté*. Les poils apparaissent donc sur le visage (“barbe” et “moustache”), le dos, les épaules, et la
face postérieure des cuisses. Un tel trouble est évidemment très mal accepté par une femme. Ses causes
sont diverses, mais toujours endocriniennes* puisque deux glandes peuvent en être responsables : la
surrénale* et l’ovaire*. Ce trouble peut être familial, lié seulement à un fonctionnement excessif de la
glande, ou la manifestation d’une tumeur bénigne ou maligne. Très souvent, on ne parvient à identifier
aucune cause précise. Les traitements hormonaux sont difficiles et limités aux spécialistes
endocrinologues. En cas d’échec, il reste à décolorer les poils, et à épiler. L’attention doit être
particulièrement attirée sur l’usage intempestif de certains médicaments (dits anabolisants*)
prescrits parfois au cours de “cures d’amaigrissement” ou comme “fortifiants” en cas de maigreur*
anormale. La plupart sont dérivés des hormones sexuelles mâles et, prescrits à une femme, ils peuvent
faire apparaître des signes de masculinisation : voix plus grave, poils, etc. Un hirsutisme peut aussi
apparaître au cours des traitements importants et prolongés par les corticoïdes*.

HISTAMINE : Substance chimique jouant à l’état normal le rôle d’un médiateur* (neurotransmetteur) du
système nerveux et d’un anti-inflammatoire. Sa sécrétion en excès est à l’origine des accidents
anaphylactiques* et allergiques* : elle est combattue par les antihistaminiques*.

HODGKIN : Maladie maligne atteignant les ganglions* lymphatiques où se multiplient, de façon
anarchique, les cellules du système lymphoïde, en particulier les lymphocytes*. On suppose, mais sans
preuves, que la maladie est d’origine virale. L’atteinte des ganglions lymphatiques (au cou, dans le
thorax) est le premier signe. Des démangeaisons (prurit*) et une fièvre* variable et inexpliquée, sont
fréquemment associées. L’extension des adénopathies*, puis l’envahissement du foie, des poumons, du
système nerveux, font de cette maladie un véritable cancer étendu à tout l’organisme. Des progrès
importants ont été faits récemment dans le traitement chimique de cette maladie, dont le dépistage précoce
reste la meilleure chance de guérison. La radiothérapie* au cobalt* est également une arme très efficace.
Beaucoup de malades peuvent maintenant reprendre une vie normale sous surveillance médicale et
ce diagnostic ne doit en aucun cas être considéré comme un arrêt de mort à brève échéance : 70%
de ces malades survivent au-delà de dix ans, et ce pourcentage peut même atteindre 90% s’il s’agit
de formes très localisées, dépistées très tôt.

HOMÉOPATHIE : Méthode de traitement appliquant à l’organisme de très petites doses de substances
produisant le même effet que le trouble observé. Ainsi un excès d’acidité gastrique sera traité par de très
faibles doses d’acide chlorhydrique etc. L’homéopathie s’attache donc essentiellement à la correction des
troubles fonctionnels légers : elle ne remplace en aucun cas les traitements classiques qui agissent sur les
causes des maladies (antibiotiques, par exemple) ni, bien entendu, la chirurgie.

HOMOZYGOTE : Désigne un sujet porteur d’un même gène hérité de son père et de sa mère. Le
caractère héréditaire est alors porté par chacun des deux chromosomes* d’une paire. Si un seul des
chromosomes d’une paire est porteur du gène, le sujet est dit “hétérozygote”.

HOQUET : Spasme involontaire du diaphragme, généralement accompagné d’un bruit provoqué par
l’expulsion brutale d’air. Ses causes sont nombreuses : troubles digestifs, nervosité, efforts après un
repas trop copieux, excès d’alcool, erreur de déglutition*, hernie hiatale*. Plus rarement, le hoquet peut
annoncer une pleurésie* ou une maladie neurologique. Il est très fréquent au cours d’une grossesse et chez
les nourrissons. Quelques conseils pratiques pour l’arrêter :
• inspirer à fond et bloquer aussi longtemps que possible la respiration,
• boire rapidement un verre d’eau glacée,
• comprimer les globes oculaires.

HORMONE : Substance chimique fabriquée par l’organisme et possédant une action biologique précise.
Les hormones sont en général véhiculées par le sang à de très faibles doses. Un certain nombre ont pu être
synthétisées, et sont utilisées en thérapeutique, par exemple : l’insuline*, la cortisone. Tout traitement
hormonal exige une surveillance médicale stricte.

HUILE : Les huiles alimentaires doivent être soigneusement choisies, bien que leur valeur calorique* (9
calories pour 1 gramme) soit identique, quelle que soit l’huile utilisée. Mais leur richesse en acides gras
saturés augmente le cholestérol* du sang alors que les acides gras poly-insaturés ont tendance à le faire
baisser. La ration lipidique idéale devrait contenir un tiers d’acides gras saturés, et un tiers de poly-
insaturés, le troisième tiers étant constitué d’acides appelés mono-insaturés. L’huile d’olive est très riche
en ces derniers. Le tableau ci-dessous résume les propriétés de chacune des huiles utilisées couramment
en cuisine . Il est donc clair que l’huile d’arachide doit être fortement déconseillée (tout comme les
cacahuètes, dont elle est extraite...) aux sujets dont le cholestérol est supérieur à 2 g/l. La cuisine à l’huile
ne doit pas être condamnée systématiquement : elle peut, en utilisant certaines huiles (riches en acides
poly-insaturés et mono-insaturés) procurer moins de cholestérol que la cuisine au beurre*, et notre
alimentation contient déjà une quantité importante d’acides gras saturés (notamment : viande, charcuterie,
fromage*) sans en rajouter encore avec les corps gras utilisés. Enfin, il faut rappeler que “l’huile de
paraffine” (ou huile de vaseline) est, en fait, un mélange d’hydrocarbures non absorbés par l’intestin,
donc sans valeur calorique. On ne peut l’utiliser qu’à froid et on ne doit jamais la chauffer. Elle constitue
aussi un laxatif* car elle lubrifie le colon et facilite l’évacuation des selles.

Huiles du commerce (en % des acides gras)


HUMÉRUS : C’est l’os long qui constitue le squelette du bras, entre épaule et coude. Ses fractures sont
assez fréquentes lors de chutes violentes sur l’épaule et, plus rarement, lors d’écrasement du bras : leurs
complications peuvent concerner les nerfs qui se trouvent à son contact et sont responsables de la
sensibilité et de la motricité de l’avant-bras et de la main.

HYDARTHROSE : Épanchement liquidien au niveau d’une articulation (c’est “l’épanchement de
synovie” classique) traduisant une atteinte inflammatoire de l’articulation. L’épanchement peut être
sanglant (en particulier après un traumatisme local) et il est alors appelé “hémarthrose”.

HYDROCÉPHALIE : Le liquide céphalo-rachidien* circule à l’intérieur du système nerveux dans des
cavités appelées ventricules* et tout autour de celui-ci, entre méninges* et tissu nerveux. Cette
circulation, au centre et au pourtour du système nerveux peut être gênée par divers obstacles
(malformations congénitales ou acquises, par exemple à l’occasion d’une méningite* ou d’une tumeur)
d’où une augmentation du volume de ce liquide à l’intérieur même du cerveau. Il en résulte une dilatation
des ventricules et l’écrasement du tissu cérébral. Chez le nouveau-né, le volume de la tête augmente donc,
en même temps qu’apparaissent des signes de souffrance cérébrale : le traitement (chirurgical) doit
intervenir rapidement pour éviter des lésions irréversibles. Des hydrocéphalies peuvent se manifester
aussi chez l’adulte, nécessitant également un traitement neurochirurgical rapide. Ces hydrocéphalies
surviennent en règle générale au 3e âge, marquées par une diminution des fonctions intellectuelles, des
troubles de l’équilibre et de la marche et, souvent, une incontinence urinaire. Sans traitement elles
peuvent évoluer vers une démence*.

HYDROCUTION : Syncope* réflexe survenant lors de l’immersion du corps dans l’eau froide, avec
arrêt circulatoire et respiratoire pouvant entraîner noyade et mort. C’est la raison pour laquelle on
déconseille de plonger dans l’eau froide après une exposition prolongée à un soleil brûlant, surtout
après un repas.
HYPERBARE : Gaz respiré sous une pression supérieure à la pression atmosphérique. L’oxygène
hyperbare est administré en caisson après intoxication à l’oxyde de carbone et lors des accidents de
décompression des plongeurs sous-marins.

HYPERHIDROSE : Excès de transpiration*, qui peut affecter le visage, les mains, les pieds, ou même
le tronc. Elle peut être le témoin d’une tension nerveuse excessive, et atteint alors souvent les mains et les
aisselles. Elle peut se voir au cours d’un collapsus*, d’une hypoglycémie*, et du coup* de chaleur.

HYPERLIPÉMIE : Augmentation des lipides (des graisses) dans le sang circulant. On dit aussi
“hyperlipidémie” (voir Lipides*).

HYPERMÉTROPIE : Anomalie de la vision dans laquelle le sujet ne peut lire de près et doit fortement
accommoder pour toute vision, d’où une fatigue avec parfois maux de tête, qui disparaissent avec le port
de verres* correcteurs convergents.

HYPERPLASIE : Accroissement (multiplication) d’un groupe de cellules ou d’un tissu. Hyperplasie
n’est nullement synonyme de cancer* : dans l’hyperplasie, le tissu se développe de façon accrue mais
conserve sa structure normale, sans signes de malignité*.

HYPERSOMNIE : Sommeil excessif, survenant en particulier durant la journée. Il existe de nombreux
types d’hypersomnie :
1. l’hypersomnie “simple”, celle des sujets normaux qui dorment beaucoup la nuit (10 heures, par
exemple) et spontanément au cours de la journée. Ce peut être un état constitutionnel, souvent
héréditaire*, et ne nécessitant aucun traitement, ou la manifestation d’un trouble du sommeil (voir
Insomnie*).
2. la narcolepsie* : un adolescent ou un adulte jeune a des “attaques” de sommeil brutales durant la
journée, durant 10 à 15 minutes souvent à l’occasion d’émotions. Une chute (cataplexie) peut
accompagner ce sommeil brutal ou se produire sans sommeil. Bien entendu, ceci peut être extrêmement
dangereux au volant d’une automobile, et ces malades représentent un danger important, comparé dans
certaines statistiques américaines aux risques dus à l’alcool... Ce trouble peut être corrigé par certains
médicaments.
3. le syndrome de “Pickwick” bien décrit par Dickens. Ce sont les obèses respirant avec difficulté et
s’endormant fréquemment. La simple perte de poids peut suffire à corriger le trouble.
4. d’autres hypersomnies s’observent chez les adolescents, parfois associées à des troubles psychiques
périodiques, parfois à des troubles hormonaux (hypersomnie des règles). Enfin, certains enfants ont un
réveil lent et progressif, ne trouvant une activité normale que dans l’après-midi. Ces troubles peuvent être
corrigés par les neurologues après examens biologiques et électroencéphalographiques.

HYPERTENSION ARTÉRIELLE : On doit considérer comme hypertendu tout adulte dont la pression
artérielle* maximale excède les limites suivantes : 14 pour la pression maximale et 9 pour la minimale.
Ainsi une pression de 15-9 est-elle un risque pour un homme de 50 ans. Un seul chiffre élevé n’est pas
suffisant pour classer un individu dans la catégorie des hypertendus mais cette information ne doit jamais
être négligée : elle indique que ce sujet est un hypertendu “possible” dans l’avenir et qu’il réagit
fortement aux efforts ou aux “stress” divers. Si un chiffre anormal est constaté, il y a intérêt à le
vérifier en position couchée et en position debout : dans la pratique courante on prend la pression
artérielle du malade assis. L’hypertension artérielle atteint près de 40 % de la population. Elle représente
le facteur essentiel favorisant les maladies cardiaques, rénales et les accidents* vasculaires cérébraux :
telle a été la conclusion formelle d’une étude américaine réalisée dans le Massachusetts sur 5000
personnes. L’élévation de la pression minimale est aussi importante que celle de la pression maximale :
le deuxième chiffre, doit théoriquement correspondre à la moitié du premier en y ajoutant 1 : 14-8
par exemple. La tendance à l’hypertension artérielle est incontestablement héréditaire* : il y a des
familles où la pression artérielle est toujours élevée, de même qu’elle est toujours basse dans d’autres.
Plus les nations ont un niveau de vie élevé, plus la pression artérielle a tendance à augmenter : plus
grande activité et nourriture trop riche en sont les deux principaux facteurs. La consommation de sel
joue également un rôle : on peut provoquer expérimentalement une hypertension artérielle chez des
animaux en augmentant leur consommation de sel. Une hypertension artérielle peut se révéler par des
maux de tête (en particulier le matin), des bourdonnements d’oreille avec sifflement, des “vertiges”, un
essoufflement à l’effort, des douleurs (angine* de poitrine), des troubles urinaires (besoin d’uriner
fréquemment durant la nuit), des sueurs importantes, ou un saignement de nez (épistaxis*) important. On
dispose maintenant d’un assez grand nombre de médicaments très efficaces et bien tolérés : certains
d’entre eux agissent en outre sur le système nerveux pour en modérer les réactions (voir : bêta-bloquant).
Beaucoup d’hypertendus sont en effet des anxieux et les mêmes médiateurs* chimiques (adrénaline et
dérivés) élèvent la pression artérielle et augmentent l’émotivité et l’agressivité : lutter contre ces deux
excès est donc possible par un seul et même médicament.

En conclusion : toute hypertension artérielle doit être traitée dès que possible. La meilleure situation
est celle du sujet chez qui on découvre de façon systématique (fortuite) une pression trop élevée : ceci ne
doit pas être pour lui une cause de dépression mais comme une espérance de vie supplémentaire s’il
accepte d’être suivi et traité par son médecin. Trop d’hypertensions sont méconnues ou ignorées
volontairement : fermer les yeux sur cette menace est accélérer la survenue d’un accident. Une
hypertension intermittente “labile” doit être traitée sinon elle se transforme peu à peu en
hypertension permanente.

HYPERTENSION INTRACRÂNIENNE : Toute augmentation de la pression à l’intérieur du crâne peut
se traduire par des céphalées* avec vomissements, surtout le matin, au réveil. Un examen du fond* d’œil,
un électroencéphalogramme* et, éventuellement des radiographies du système nerveux (scanner*,
résonance* magnétique nucléaire) confirmeront ce que l’examen d’un neurologue faisait déjà soupçonner.

HYPERTROPHIE : Augmentation de volume d’une cellule, d’un tissu, ou d’un organe (exemple :
hypertrophie du coeur, de la prostate).

HYPNOSE : Traitement de certains troubles psychiques par un sommeil partiel obtenu en suggestionnant
le sujet. Cette méthode utilisée par certains médecins ne semble applicable qu’à certains malades, et ses
résultats demeurent discutés.

HYPNOTIQUE : Somnifère. Médicament dont le seul but est de provoquer un sommeil artificiel. Un
hypnotique n’a donc qu’un intérêt limité puisqu’il n’agit que sur un symptôme et non sur la cause de
l’insomnie* elle-même. De plus, beaucoup d’hypnotiques entraînent une accoutumance* et des troubles
peuvent survenir à leur arrêt, en particulier avec les barbituriques*.

HYPOACOUSIE : Baisse plus ou moins importante de l’audition, pouvant atteindre une ou les deux
oreilles. Certaines hypoacousies sont de véritables urgences médicales, et il convient donc de bien les
connaître. L’audition peut diminuer parce que les sons parviennent mal aux récepteurs (surdité de
transmission), parce que ces récepteurs sont en mauvais état (surdité* de perception), ces deux
mécanismes pouvant être associés (surdité dite mixte), enfin, parce que les centres nerveux de l’audition
sont malades (surdité dite “centrale”). La cause la plus banale est l’accumulation de cire (“bouchon de
cérumen*”) favorisée par l’usage trop fréquent de cotons tiges ou des fameuses “boules” utilisées la nuit
pour atténuer les bruits. Il ne faut jamais essayer d’extraire soi-même un tel bouchon, le médecin
étant seul habilité à le faire au moyen d’instruments spéciaux. Les autres causes sont les otites* aiguës
(perforation du tympan), certaines maladies du foetus (rubéole*, toxoplasmose*), les fractures de l’os
temporal* avec lésion du nerf auditif, certaines intoxications médicamenteuses (quinine, streptomycine) et
deux antirhumatismaux : l’indométacine et les salicylés lorsqu’ils sont pris longtemps et à haute dose. La
baisse progressive de l’acuité auditive chez le vieillard est extrêmement fréquente. Trois hypoacousies
doivent être décelées le plus tôt possible :
1. celle des enfants, car elle peut entraîner l’absence ou du moins le retard du langage;
2. celle des accidents* vasculaires cérébraux, annoncée par une surdité brusque, unilatérale, avec
souvent vertiges et sifflements, dont le traitement est d’une extrême urgence, chaque instant perdu
compromettant la récupération;
3. celle des tumeurs du nerf auditif, marquée par une hypoacousie unilatérale progressive et insidieuse,
souvent négligée puisque le malade continue à entendre avec l’autre oreille : l’intervention
neurochirurgicale est urgente, pour sauver l’audition et même la vie du patient.
Enfin, une dernière forme d’hypoacousie est l’otospongiose* où la transmission ne se fait plus, puis
bientôt la perception. Manifestement héréditaire, l’otospongiose atteint des femmes jeunes. Bien que
bilatérale, elle est parfaitement accessible à la chirurgie : l’opération donne d’excellents résultats
dans la quasi-totalité des cas. Toute hypoacousie doit donc être signalée aussitôt à votre médecin, et
à quelque âge que ce soit.

HYPOCONDRES : Régions situées à droite et à gauche de l’épigastre*, c’est-à-dire sous les côtes.
L’hypocondre droit correspond au foie et à la vésicule biliaire, et l’hypocondre gauche à la rate.

HYPOCONDRIE : Préoccupations excessives de l’état de santé, en général fixées sur un ou plusieurs
organes désignés par le malade. Il existe presque toujours une anxiété et une réaction dépressive*
associées. En fait, il y a bien des sortes d’hypocondriaques : les uns sont des névrosés*, malades
imaginaires qui craignent une maladie et ne sont pas, au fond d’eux-mêmes, convaincus d’en être atteints.
Ils souhaitent avant tout être rassurés : l’exemple typique est la peur du cancer (cancérophobie) qui
apparaît chez un sujet dont un proche vient d’être atteint de cette maladie. Il s’agit donc, en fait, d’une
manifestation d’angoisse*. Ailleurs, le malade “inculpe un organe” (le foie, fréquemment) et lui attribue
la responsabilité de son “mauvais état général”. Dès lors, les plus petits troubles sont notés et interprétés
: on peut alors se trouver à la limite d’une croyance délirante*, le malade étant convaincu de la réalité de
sa maladie et accusant volontiers le médecin de négligence ou même d’incompétence. D’autres malades
sont franchement mélancoliques* : la maladie apparaît alors comme un juste châtiment aux fautes dont ils
se considèrent les responsables. Une schizophrénie* peut aussi s’accompagner d’une impression de
“transformation” de son corps, l’une des manifestations les plus évidentes de la perte de sa personnalité,
physique et intellectuelle. Enfin, des préoccupations hypocondriaques peuvent apparaître chez des sujets
paranoïaques* après une intervention chirurgicale qui, disent-ils, les a “mutilés”, situation dangereuse
pour le malade, son entourage, et le médecin, rendu responsable de troubles purement imaginaires rejetés
sur les autres, selon l’habitude de ces malades.

HYPOGASTRE : Région du ventre située en dessous de la région ombilicale*, entre les deux fosses
iliaques. Sa partie inférieure est appelée région pubienne* .

HYPOGLYCÉMIE : Diminution du taux du sucre (glucose) sanguin pouvant être à l’origine de troubles
divers : impression de fatigue, torpeur avec ralentissement intellectuel, somnolence, et même coma* à un
degré plus important. Des maux de tête, une transpiration* abondante, une sensation de faim impérieuse,
des palpitations*, sont les premiers symptômes. La caractéristique des accidents hypoglycémiques est de
survenir loin d’un repas : soit au réveil, le matin, soit en fin de matinée ou, plus rarement, en fin
d’après-midi. Le traitement d’urgence consiste à faire absorber du sucre, avalé, ou injecté sous forme de
sérum glucosé en cas de perte de connaissance. Les hypoglycémies vraies sont rares (d’origine
pancréatique*, ou plus rarement, surrénalienne*) mais elles peuvent conduire à des erreurs diagnostiques
importantes puisque les signes de début peuvent être uniquement psychiques : agitation* anxieuse, propos
décousus, comportement bizarre, pouvant rappeler l’ivresse alcoolique. Par contre de petits accidents
hypoglycémiques ne sont pas rares chez un diabétique* dont le traitement est mal équilibré (en insuline,
notamment) d’où la règle de donner toujours du sucre à un diabétique sous traitement si un malaise
de ce type survient. Des accidents hypoglycémiques passagers peuvent aussi s’observer en cas de
troubles graves, en particulier chez les alcooliques*.

HYPOPHYSE : Glande endocrine* située dans une loge osseuse arrondie à la base du crâne, de la taille
d’une cerise, reliée par une sorte de tige (faite de fibres nerveuses) à la base du cerveau. Cette glande est
le siège d’une très importante sécrétion d’hormones* qui contrôlent pratiquement toutes les autres glandes
endocrines (en particulier : glandes génitales, surrénales*, thyroïde) et un certain nombre de fonctions
nutritionnelles importantes (croissance, lactation).


HYPOPLASIE : Insuffisance du développement d’un tissu ou d’un organe. Ce trouble peut être
congénital (voire héréditaire*) ou secondaire à une maladie.

HYPOTENSION : On parle d’hypotension artérielle chaque fois que le chiffre le plus élevé (maximum)
est inférieur à 10 centimètres de mercure. L’hypotension artérielle est assez fréquente chez les femmes, en
particulier au cours de certains états d’excitabilité nerveuse anormale (tétanie*) mais aussi dans tous les
cas de grande fatigue avec surmenage : la prise de la tension artérielle doit donc faire partie de toute
consultation médicale. Une chute de la tension artérielle s’observe aussi au cours des états de dénutrition
(cachexie*) et, bien entendu, au cours de toute syncope* comme au cours de tout collapsus* cardio-
vasculaire. Certains sujets présentent une chute de la pression artérielle lors de là station debout
(hypotension dite “orthostatique”) d’où très souvent malaise, impression vertigineuse et chute avec perte
de conscience plus ou moins complète. A peine à terre, le sujet retrouve ses esprits mais il peut être à
nouveau pris de syncope s’il se relève brusquement. La syncope accidentelle du sujet qui se lève la
nuit pour uriner est un exemple très classique. Il suffit de prendre la tension artérielle sur le sujet
allongé, puis debout, pour voir la pression s’effondrer aussitôt. Les causes sont nombreuses :
artériosclérose* de certains sujets âgés, Parkinson*, alcoolisme* chronique, diabète*, insuffisance
surrénale*, sans oublier que ce trouble peut être la conséquence de certains traitements hypotenseurs (et
notamment : diurétiques*) bien sûr, mais aussi antidépresseurs* ou neuroleptiques*. Enfin, une curieuse
(et rare) variété d’hypotension avec syncope peut se manifester lors de certains mouvements du cou
(rasage, col serré), liée à une compression excessive des artères du cou (carotides*).

HYPOTHERMIE : Chute de la température du corps en-dessous de la limite normale (36°5) inférieure.
Elle peut s’observer après séjour au froid (eau froide, neige) prolongé et au cours de certaines maladies
(état de choc*, choléra*) ou intoxications (alcool, barbituriques*, neuroleptiques*) graves.

HYPOTHYROÏDIE : Diminution du fonctionnement de la glande thyroïde (voir Goitre* et
Myxoedème*).

HYSTÉRECTOMIE : Opération consistant à enlever tout (hystérectomie totale) ou partie (hystérectomie
subtotale) de l’utérus. Les ovaires sont conservés ou non, selon les cas. On appelle “hystérographie”
l’examen radiologique de l’utérus et “hystéroscopie” l’examen visuel de la cavité utérine au moyen
d’une sonde introduite dans celle-ci.

HYSTÉRIE : Névrose* caractérisée par des manifestations extérieures importantes survenant sur un
“terrain” psychique très particulier :
1. de grandes “crises” peuvent traduire l’hystérie, sorte de convulsion* avec état d’excitation intense
mais au cours duquel le malade reste conscient et ne se blesse jamais. “La crise” dure bien plus
longtemps (15 à 20 minutes) qu’une crise d’épilepsie*. Elle survient toujours dans des circonstances
psychologiques particulières : contrariétés, choc affectif, etc.
2. des troubles de la conscience (en particulier des troubles de la mémoire simulant une amnésie*) dont le
caractère utilitaire (on n’oublie que ce qu’on a envie d’oublier) est souvent évident.
3. des accès de “catalepsie*” où le malade se fige brusquement dans une attitude et se transforme
littéralement en un pantin dont on peut commander les gestes.
4. des “paralysies” et des “troubles de l’équilibre”, des contractures, des “anesthésies” (perte
apparente de toute sensibilité au niveau d’un membre) qui, bien entendu, n’ont aucune cause organique
c’est-à-dire ne sont en fait, que l’expression de l’angoisse* du malade et non celle d’une lésion nerveuse.
D’autres fois, il s’agit de crises rappelant l’asthme*, ou de troubles digestifs bruyants (hoquet* prolongé,
par exemple ), d ‘une cécité*, d’une surdité ou d’une aphonie*. Les hystériques sont très suggestibles et,
le plus souvent, mythomanes* : ils rejettent la réalité et essayent, en permanence, de tirer bénéfice
des situations. Ce caractère “utilitaire” est souvent très apparent. L’hystérie est commune dans les
milieux intellectuels et artistiques “avancés” où tout ce qui comporte un monde artificiel est, par
définition, très attirant. Mais à côté de ces hystéries constitutionnelles (souvent héréditaires*), on peut
observer des “réactions hystériques” en particulier après des traumatismes crâniens, des blessures de
guerre. On ne doit cependant pas confondre hystérique et “simulateur”. Le premier exprime son
angoisse d’une façon certes désagréable pour les autres, mais, en quelque sorte “sincère”. Le simulateur
ne cherche qu’à extorquer une indemnité (une pension, par exemple) souvent d’ailleurs sur un mode
revendicateur assez net. Certes, la distinction est souvent difficile, mais elle est essentielle pour
l’entourage : mieux vaut d’ailleurs être “roulé” que commettre une injustice à l’égard d’un malade.

HYSTÉROGRAPHIE : Radiographie de l’utérus et des trompes après leur opacification par une
substance iodée.

I

ICTÈRE : Jaunisse. Chez l’adulte, on distingue deux grands types de jaunisse :
1. celle qui apparaît lorsqu’il existe une interruption de l’écoulement normal de la bile dans l’intestin :
ictère dit “par rétention”. Cette interruption peut être due à une obstruction des voies biliaires par un
caillou (calcul) c’est-à-dire une lithiase*, ou secondaire à une compression locale (tumeur).
2. celle qui est secondaire à une hépatite*. Plus rarement, un ictère peut apparaître au cours d’une
destruction importante des globules rouges (hémolyse*).

ICTUS : Agression brutale (“attaque” dans le langage courant) atteignant le système nerveux. Les ictus
cérébraux correspondent à des hémorragies ou à des thromboses* des artères du cerveau. L’ictus
s’accompagne très souvent d’une perte de connaissance plus ou moins longue. Deux ictus particuliers
doivent être distingués :
• l’ictus amnésique, au cours duquel le patient perd la mémoire des événements durant plusieurs heures
(moins d’un jour) sans que son comportement soit anormal. Cette suspension de la mémoire des faits est
de cause inconnue : elle atteint des sujets d’âge moyen (50 à 60 ans), chez lesquels on ne trouve souvent
aucune anomalie à tous les examens pratiqués. Il existe parfois un trouble circulatoire et la surveillance
de la tension artérielle de tels sujets révèle assez souvent des variations importantes et brutales. Il
s’agit toujours de sujets anxieux et il est important de les calmer, de les rassurer, et de leur assurer une
vie aussi tranquille que possible.
• l’ictus laryngé est une syncope* survenant après un accès de toux prolongé, chez des sujets atteints
d’une insuffisance* respiratoire chronique (emphysème*, bronchites* chroniques) et ayant donc, en
permanence, une diminution plus ou moins importante de l’oxygénation cérébrale. Ce trouble est lié à une
anomalie transitoire du fonctionnement cardio-circulatoire, secondaire à la quinte de toux.

ILIAQUE : Les deux os iliaques forment la partie latérale du bassin (ce qu’on appelle “les hanches”) et
on perçoit bien, sous la peau, leur bord supérieur (appelé “crête iliaque”) en dessous des côtes les plus
basses. Les deux os iliaques sont articulés avec le sacrum* en arrière. C’est sur les os iliaques que
s’appuient les deux os de la cuisse, c’est-à-dire les deux fémurs. Les artères et les veines du bassin
s’appellent également “iliaques” : les artères iliaques (droite et gauche) sont les deux branches
terminales de l’aorte. Elles distribuent le sang aux organes du bassin et aux deux membres inférieurs, où
elles prennent le nom d’artères fémorales : on peut percevoir les battements des artères fémorales au
niveau du pli de l’aine. On appelle “fosses iliaques” (droite et gauche) les parties latérales du bassin, au
voisinage des os iliaques.
IMAO : Initiales désignant les médicaments inhibiteurs de la monoamine oxydase, utilisés dans le
traitement de la dépression. La monoamine oxydase est une enzyme détruisant normalement certains
neurotransmetteurs (adrénaline*, sérotonine*) qui stimulent le système nerveux : le blocage de cette
enzyme accroît donc la quantité de ces stimulants. Leur utilisation nécessite un certain nombre de
précautions et une surveillance médicale régulière et attentive.

IMMUNITÉ : Notre organisme est défendu à chaque instant par un ensemble de moyens qui le protègent
contre les agressions : globules blancs (leucocytes*) et anticorps* (gammaglobulines* ou
immunoglobulines) sont les deux principaux. Il acquiert ainsi une protection efficace car certains globules
blancs (les lymphocytes*) sont dotés d’une véritable mémoire qui leur permet de réagir immédiatement en
présence d’un agresseur qu’ils ont déjà rencontré. Nous héritons tous d’une certaine organisation
immunitaire qui va nous permettre de nous défendre, plus ou moins efficacement selon les individus,
contre les maladies que nous rencontrerons. A l’occasion de chaque maladie nous acquérons donc une
protection pour l’avenir : c’est ce qu’on appelle “s’immuniser”. Bien entendu, on peut aussi protéger le
sujet à l’avance contre certaines maladies redoutables : c’est le principe des vaccinations* qui, en
informant les lymphocytes* du danger possible, leur donnent les moyens de combattre la maladie
lorsqu’ils la rencontreront. Cette immunité est dite “acquise” par opposition à celle suivant la maladie
elle-même, qui est appelée “naturelle”.

IMMUNODEPRESSION : Diminution des défenses immunitaires qui peut être congénitale (rare) ou
acquise, (leucémie*, myélome*, SIDA*) ou après traitement immunosuppresseur*.

IMMUNOGLOBULINES : Protéines (appelées aussi gamma-globulines*) présentes dans le sang et
dans divers milieux biologiques (en particulier : le liquide* céphalo-rachidien) et porteuses de la
fonction anticorps*. Elles sont dosées dans ces milieux et on peut suivre ainsi les réactions immunitaires*
au cours de nombreuses maladies. Elles sont utilisées en injections (intramusculaires ou intraveineuses)
après extraction à partir du sang de donneurs sains.

IMMUNOSUPPRESSEUR : Médicament freinant (diminuant) les défenses immunitaires d’un malade.
Ces médicaments sont utilisés au cours des maladies auto-immunes* et lorsqu’on veut faciliter la prise
d’une greffe, c’est-à-dire éviter son rejet*. Leur maniement est délicat car le malade a besoin de ses
défenses naturelles (leucocytes* et anticorps*) pour se protéger contre les agressions quotidiennes
auxquelles il est exposé.

IMMUNOTHÉRAPIE : Traitement consistant à stimuler les défenses de l’organisme au cours d’une
agression, généralement infectieuse. Cette méthode est donc l’inverse de l’immunosuppression*.

IMPÉTIGO : Infection bactérienne de la peau très contagieuse, habituellement due au staphylocoque* ou
au streptocoque*. L’apparition de petites bulles dont le contenu se trouble (pus) est le premier signe. Les
lésions siègent souvent au visage, mais aussi aux plis cutanés : sous les bras, à l’aine. Sous l’effet du
grattage l’infection peut se disséminer, et des croûtes apparaissent localement. L’impétigo doit être traité
par des soins locaux (antiseptiques*) et généraux (antibiotiques*). Il peut être la manifestation d’un
mauvais état général, d’un diabète* ignoré, et en tout cas, il est toujours celle d’une mauvaise hygiène de
la peau : les soins de propreté corporelle réguliers en sont la meilleure prévention.

IMPUISSANCE : Incapacité masculine à accomplir un acte sexuel normal. L’érection peut être
impossible, ou l’éjaculation anormale. L’impuissance temporaire est bien banale : fatigue, tension
nerveuse avec anxiété, appréhension, excès alcooliques. Progressive et durable, elle peut traduire
diverses maladies :
• circulatoires : athérosclérose
• neurologiques : paraplégies* de causes diverses
• endocriniennes : cirrhose*, diabète*
• urinaires : adénome de la prostate*
• sanguines : anémies*, leucémies*
• psychiques. Elle est souvent “personnalisée” (conjugale ou extra-conjugale), mais elle peut aussi
traduire une névrose* grave avec troubles du comportement sexuel.

INCIDENCE : Nombre de nouveaux cas d’une maladie, souvent calculé sur une année. C’est une donnée
différente de la fréquence (voir prévalence*) d’une maladie dans une contrée.

INCOMPATIBILITÉ : Impossibilité de coexistence entre deux substances, sous peine d’accidents. On
parlera ainsi d’incompatibilité sanguine (groupes sanguins différents avec risque d’accidents en cas de
transfusion) et d’incompatibilité médicamenteuse lorsque la prise simultanée de deux médicaments peut
conduire à des accidents parfois très graves. Ce dernier domaine est en permanente évolution, les
médicaments actifs ayant pratiquement tous des incompatibilités nombreuses. Il faut donc répéter une fois
de plus que prendre un médicament sans avis médical peut conduire à des accidents pouvant être
mortels. (Voir automédication*). Quant à l’incompatibilité d’humeur, elle répond certes à la définition
énoncée plus haut, mais elle nécessiterait à elle seule un livre... Un dernier point concerne les greffes*
d’organes : le choix du donneur par rapport aux receveur est basé sur des notions de compatibilité
tissulaire (voir Groupes*).

INCONTINENCE : Perte involontaire, consciente ou non, d’urine ou de matières fécales (selles).
L’incontinence d’urine peut être liée à une cause vésicale : chez l’homme les deux causes les plus
fréquentes sont l’augmentation de volume de la prostate (adénome* ou cancer) et le rétrécissement de
l’urètre (voir : Urétrite*), en particulier après une blennorragie* mal soignée ; chez la femme, on peut
observer une incontinence apparaissant seulement lors des efforts (incontinence dite “orthostatique” par
insuffisance du contrôle musculaire de la vessie) ou des incontinences après rupture de la musculature
locale, soit après un accouchement difficile ayant entraîné une déchirure musculaire, soit après une
intervention chirurgicale. Une sclérose de la vessie, aboutissement de cystites* répétées, peut s’observer
dans les deux sexes. Chez l’enfant, il peut s’agir d’une malformation congénitale, ou d’une énurésie* si
l’incontinence est uniquement nocturne. Enfin, une incontinence d’urine peut être la conséquence de
lésions neurologiques (paraplégies*). L’incontinence anale peut être également due à des lésions locales
(des muscles contrôlant la défécation) ou à des troubles neurologiques.

INCUBATION : Période (en général silencieuse, sans aucun trouble apparent) séparant le jour de
l’infection (contagion) et le jour du premier symptôme d’une maladie microbienne. A cette phase
d’incubation succède la phase d’invasion (installation progressive de la maladie) jusqu’à constitution de
tous les symptômes. L’incubation a une durée extrêmement variable : parfois très brève (24 à 48 h pour la
grippe*) et parfois très longue : plusieurs mois pour la lèpre*, ou la rage* .

INFARCTUS : Lésion d’un organe après interruption (passagère ou définitive) de l’irrigation sanguine.
L’infarctus est une zone de destruction tissulaire (nécrose*) après trouble circulatoire (ischémie*). Il
existe de nombreux infarctus possibles, mais deux ont une grande fréquence : l’infarctus du myocarde et
l’infarctus cérébral, encore appelé “ramollissement*” cérébral. L’infarctus du myocarde est une
destruction localisée du muscle cardiaque à la suite de l’obturation d’une des artères irriguant le coeur :
les artères coronaires*. On parlera donc “d’insuffisance coronarienne” et de “coronarite” pour décrire
les troubles circulatoires qui se produisent à l’intérieur même du muscle cardiaque. La gravité de cette
atteinte est liée à l’effort permanent demandé au muscle cardiaque et au rôle essentiel de cet organe pour
assurer la circulation de l’organisme. L’infarctus du myocarde est l’aboutissement de nombreux facteurs
qui concourent à diminuer l’oxygénation normale du muscle cardiaque. Sa fréquence maximale se situe
entre 50 et 69 ans, avec une très nette prépondérance masculine. Une prédisposition familiale
(transmission héréditaire* d’une hyperlipémie*, d’une hypertension* artérielle, d’une artériosclérose*
précoce) est certaine. Le rôle favorisant de l’hypertension artérielle, du diabète, de toute
augmentation des lipides* circulants, de l’obésité*, du tabac* (cigarette, avant tout, surtout si on
inhale la fumée) est tout à fait démontré. Des facteurs psychiques (instabilité de l’humeur, anxiété
avec réactions excessives aux inévitables ennuis de la vie) interviennent aussi sans doute. L’angine* de
poitrine est souvent (un tiers des cas),mais pas toujours, annonciatrice de l’infarctus. Dans la plupart des
cas, l’infarctus se produit brusquement, et même au repos, par exemple pendant le sommeil,
particulièrement au cours d’une période de rêve*. Le rôle d’un repas “lourd” (riche en graisses) et d’une
modification climatique récente sont classiques. Dans les 3/4 des cas la douleur “en pleine poitrine” est
le premier signe, avec irradiation vers le cou. En même temps, une chute de la pression artérielle se
traduit par une impression de fatigue intense. La douleur persiste (à la différence de l’angine de poitrine)
durant plusieurs heures, voire une journée. L’infarctus peut être de gravité très variable selon son siège et
son étendue. Les troubles du rythme sont la complication la plus fréquente (bradycardie* , tachycardie* ,
arythmie*) mais aussi les modifications de la coagulation* avec risque de thromboses* et d’embolies*.
Devant tout symptôme évoquant un infarctus, il faut :
1. laisser le malade au repos, allongé horizontalement,
2. organiser d’urgence son transport en ambulance, si possible : ambulance équipée pour réanimation.
La convalescence sera de toute façon longue et comportera des mesures hygiéno-diététiques sévères :
suppression totale et définitive du tabac (une étude américaine très récente montre que le tabac est un
facteur de risque bien plus important que la “pilule*” contraceptive : le fait de fumer aggrave
considérablement les risque d’infarctus chez une femme prenant la “pilule”), vie plus calme,
réduction de l’excès de poids et correction des excès lipidiques (cholestérol et triglycérides du sang),
correction d’une hypertension éventuelle. Le traitement anticoagulant*, poursuivi indéfiniment, est
considéré comme réellement efficace malgré les nombreuses servitudes (surveillances) qu’il entraîne.
L’infarctus du myocarde peut revêtir des aspects trompeurs qu’il faut aussi connaître : “malaise” avec
trouble neurologique (perte de connaissance) ou psychique brutal (confusion*, par exemple). D’autres
infarctus se traduisent par un vertige passager. Enfin, la “fausse indigestion” (nausées, vomissements*,
ballonnement abdominal) avec ou sans douleur dans la région médiane de l’abdomen doit être dépistée.
Dans tous ces cas, l’examen cardiaque, la prise de la pression artérielle, et surtout,
l’électrocardiogramme*, permettent de déceler un infarctus. Le pronostic d’un infarctus du myocarde est
difficile à fixer, mais on peut estimer que dans 75% des cas la guérison est complète, alors qu’un quart
des malades environ gardera une séquelle de l’accident. D’une manière générale, la reprise de l’activité
est autorisée 3 à 4 mois après l’accident. Répétons-le : ce sont les 30 premiers jours qui comportent le
plus grand risque de mort, et dès le deuxième mois, les chances de guérison sont déjà considérables.
C’est pourquoi l’hospitalisation sous surveillance étroite est indispensable durant toute cette
période.

INFARCTUS CÉRÉBRAL : généralement appelé “ramollissement” (voir ce mot). Comme l’infarctus du
myocarde, il peut être prévenu dans un grand nombre de cas : les facteurs favorisants sont d’ailleurs les
mêmes, en y ajoutant l’existence d’anomalies du rythme cardiaque. Un trouble neurologique transitoire
(gêne dans les mouvements d’un membre, brève perte de connaissance, sensations anormales sur la moitié
du corps) peut annoncer l’infarctus, en traduisant une ischémie* transitoire et partielle au niveau du
cerveau, tout comme l’angine* de poitrine au niveau du coeur.

INFECTION : C’est la pénétration dans l’organisme d’un agent microbien (bactéries*, virus*, parasite)
qui va généralement s’y multiplier. L’infection peut être locale (exemple : abcès*) ou générale
(septicémie*). Elle peut être silencieuse (et donc source de contamination de l’entourage, car non
dépistée), ou se traduire par des troubles plus ou moins importants, en particulier la fièvre.

INFILTRAT : Lésion pulmonaire limitée plus ou moins nettement et d’aspect homogène à la
radiographie. Les infiltrats sont d’origine tuberculeuse* ou virale* : dans ce dernier cas, comme au cours
de certaines maladies allergiques (asthme*) l’infiltrat peut être extrêmement fugace, disparaissant
totalement et définitivement en quelques jours.

INFILTRATIONS LOCALES : Très utilisées en rhumatologie les injections locales d’un corticoïde*
doivent être pratiquées dans de bonnes conditions : asepsie* soigneuse, repérage exact de la lésion,
absence de traitement (en particulier : anticoagulant) contre-indiquant une injection. Enfin elles ne
doivent pas être répétées trop souvent au même endroit.

INFLAMMATION : Ensemble des réactions provoquées par une agression. En principe une réaction
locale s’accompagne d’une accumulation de sang (c’est la “rougeur” classique de la peau, par exemple
après une blessure même légère) d’où augmentation de la température locale, et apparition d’une douleur
plus ou moins importante. En même temps que cette congestion* locale, les globules blancs (leucocytes*)
se concentrent autour de la zone enflammée : si l’agression est d’origine infectieuse, les globules blancs
attaquent et détruisent le microbe (en particulier, par phagocytose*) mais inflammation n’est pas
synonyme d’infection. Des réactions inflammatoires importantes, locales ou générales (arthrites*,
artérites*, maladies de la peau) peuvent apparaître sans qu’aucun microbe ne soit détecté. Certaines
tumeurs ont un caractère inflammatoire important. On appelle “syndrome inflammatoire” l’apparition
d’une fièvre* plus ou moins élevée avec augmentation de la vitesse de sédimentation* et accroissement
du taux des immunoglobulines (gammaglobulines*, c’est-à-dire : anticorps*) dans le sang. Toute une
gamme de médicaments sont dits “anti-inflammatoires” (aspirine, corticoïdes*, par exemple) car ils
diminuent les réactions inflammatoires dont l’importance (celle de la fièvre*, en particulier) peut devenir
nuisible pour l’organisme.

INFLUENZA : Voir Grippe*.

INHALATION : Procédé thérapeutique destiné à faire pénétrer dans les voies aériennes une vapeur
d’eau chargée d’une substance à effet thérapeutique (antibiotique, par exemple) destinée à agir sur une
maladie bronchopulmonaire. Les inhalations peuvent être faites très simplement à partir d’eau chaude
additionnée du médicament (inhalations à l’eucalyptus, au menthol) ou au moyen d’aérosols* produits par
un appareil.

INHIBITION : Blocage, diminution ou même arrêt d’une activité. Il y a inhibition d’une fonction (par
exemple : la motricité, la parole) lorsque celle-ci est temporairement impossible. On parle aussi de
médicaments “inhibiteurs” lorsqu’ils bloquent une réaction chimique de l’organisme. Ainsi, les
inhibiteurs de la monoamine oxydase (ou IMAO*) bloquent l’activité de l’enzyme qui détruit certains
médiateurs* du système nerveux : ils ont donc une action antidépressive. Enfin, les psychiatres utilisent le
terme d’inhibition pour désigner le ralentissement observé chez certains malades devenus incapables
d’agir et de décider : c’est le cas des psychasthéniques*, des obsessionnels* et des mélancoliques*.

INJECTION : Introduction d’une solution liquide à travers la peau, soit sous celle-ci (injection sous-
cutanée), soit dans une veine (intraveineuse), soit dans le tissu musculaire (intramusculaire). Plus
rarement l’injection est faite à l’intérieur même de la peau (intradermo* réaction à la tuberculine, par
exemple), dans le liquide céphalo-rachidien (par ponction* lombaire : intrarachidienne) ou au contact de
la méninge* dure-mère (péridurale*), celle-ci dans un but d’anesthésie du petit bassin, par exemple lors
d’un accouchement.

INSECTE : Les piqûres* d’insectes peuvent être plus ou moins douloureuses mais elles peuvent surtout
transmettre diverses maladies : paludisme*, fièvre* jaune, typhus*, peste*, trypanosomiase et filariose*
sont les plus courantes.

INSECTICIDES : Ils sont divisés en quatre grands groupes :
• organochlorés : ce sont le DDT, le lindane, l’Aldrine, le chlordane et la dieldrine pour ne citer que les
principaux. L’intoxication se traduit par des troubles digestifs (nausées, diarrhée) en principe peu graves.
Le lavage de la peau, en cas de contamination externe, est essentiel.
• organophosphorés : le DDVP et les parathions sont beaucoup plus dangereux. L’intoxication commence
aussi par des troubles digestifs (salivation), un myosis*, et un ralentissement du coeur. Des paralysies (en
particulier : respiratoires) peuvent survenir ensuite, avec troubles nerveux. L’hospitalisation d’urgence
est nécessaire.
• carbamates (aldicarb, carbarryl) qui donnent des troubles identiques et ont la même gravité.
• les dérivés des pyrèthres : peu toxiques, sauf pour la peau (érythèmes*).

INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. La recherche médicale, en France,
relève en fait de trois ministères :
1. le ministère de la Santé, qui contrôle I’INSERM et aide une fondation privée bien connue : l’Institut
Pasteur ; 2. le ministère de l’Industrie et de la Recherche, qui, par l’intermédiaire de la D.G.R.S.T.
(Délégation à la Recherche Scientifique et Technique) contrôle le Commissariat à l’Énergie Atomique
(CEA) dont la mission n’est pas uniquement industrielle et militaire (contrairement à ce que pensent
beaucoup) mais aussi largement orientée vers la recherche biomédicale;
3. le Secrétariat d’État aux Universités, qui a sous sa responsabilité le CNRS (Centre National de la
Recherche Scientifique) et les laboratoires des Universités (c’est-à-dire : des facultés des sciences et des
facultés de médecine) où se développe également une part importante de la recherche médicale. Les
chercheurs médicaux du CNRS et de l’INSERM sont d’ailleurs souvent des médecins qui, après leurs
études de faculté, ont décidé de travailler au progrès des sciences médicales dans les laboratoires.
L’INSERM est l’organisme entièrement consacré, comme son nom l’indique, à la recherche médicale,
alors qu’au sein du CNRS se trouvent de nombreuses recherches consacrées à des domaines scientifiques
(archéologie, ethnologie, etc.) n’ayant aucun rapport avec la médecine. L’INSERM a été créé en 1964. En
1994 l’INSERM comptait environ 5000 agents dont 2000 chercheurs et 3000 ingénieurs, techniciens, ou
administratifs. La recherche s’effectuait dans 248 unités (il y en avait seulement 129 en 1974) et 13
services communs (centres équipés de matériels très spécialisés et coûteux) où se regroupent des
personnels (environ 5000 médecins ou scientifiques purs) ne relevant pas directement de l’INSERM.
Depuis 1984 les chercheurs appartiennent à la fonction publique. Il reste à notre pays à mieux utiliser
cet important potentiel de recherche qui doit apporter dans trois domaines (Santé, Enseignement
supérieur et Industrie) les progrès attendus par tous, en particulier en médecine.

INSOMNIE : Le terme d’insomnie (privation de sommeil) recouvre des états extrêmement différents :
rien n’est plus subjectif que la définition d’une insomnie. Toute insomnie, même minime, inquiète souvent
et alarme parfois le sujet qui a une tendance systématique à en augmenter la gravité. Les “fausses
insomnies” sont en effet légions, généralement traduites par la phrase classique “je n’ai pas fermé l’oeil
de la nuit”... Cette “insomnie” est celle des anxieux, des vieillards (dont le sommeil est normalement plus
bref que celui de l’adulte) et de certains jeunes enfants désirant attirer l’attention sur leurs problèmes.
Comme le sommeil peut être parfaitement étudié par l’électroencéphalogramme* il est facile de
démontrer que l’insomnie totale alléguée n’a été en fait qu’un sommeil un peu plus court et un peu moins
profond peut-être. Inversement, certaines insomnies se dissimulent sous l’aspect d’un sommeil trop long :
c’est le faux “bon sommeil” qui n’est, en fait, qu’un sommeil excessif car insuffisamment profond et
entrecoupé de réveils partiels dont le sujet n’a pas gardé mémoire. Beaucoup d’insomnies légères sont
purement “occasionnelles” et uniquement liées à une modification des conditions habituelles de vie : nuit
à l’hôtel, changement de climat, exercice physique insuffisant la veille, ou au contraire surcroît d’activité
intellectuelle ayant amené une grande tension nerveuse, absorption excessive d’excitants, et même
certains traitements médicamenteux (corticoïdes*, anorexigènes*) en fournissent les causes principales,
en y ajoutant encore les événements “affectifs” imprévus, les veilles d’examen ou d’intervention
chirurgicale ! Une variété particulière d’insomnie, relativement fréquente, est marquée d’abord par un
endormissement trop précoce (celui des sujets qui “s’écroulent” aussitôt après le dîner) suivi d’un
réveil en pleine nuit. Ce décalage horaire du sommeil est souvent lié à un état dépressif*. Mais la plus
banale des insomnies est sans doute celle de l’endormissement : au lieu des 15 à 20 minutes
habituelles le sommeil met une ou plusieurs heures à s’installer. Cette insomnie est particulièrement
fréquente chez les sujets anxieux. L’insomnie du matin a une tout autre signification : c’est celle des
déprimés, qui à l’aube, “ruminent” leurs problèmes sans en trouver la solution. Bien entendu, ces deux
derniers types d’insomnie peuvent être associés (insomnie dite “bipolaire”) et épuiser rapidement le
sujet. C’est très souvent à l’occasion d’un cauchemar que le déprimé se réveille sur le matin, mais il
existe aussi une insomnie liée uniquement à l’excès de cauchemars, et demandant un traitement
particulier. Les insomnies de l’enfant sont différentes : un nouveau-né dort 19 à 20 heures. Dès cet âge on
doit éviter de l’obliger à dormir, et encore plus au-delà du 3e mois. Un sommeil “forcé” peut être vécu
par l’enfant comme un abandon affectif. L’usage d’entraves (langes étroits, sangles) est également
cause d’insomnies. On doit habituer l’enfant à dormir dans une chambre distincte de ses parents dès la
première année et respecter les “rites” du coucher (succion du pouce, présence de jouets familiers)
destinés à chasser l’inquiétude. Trois faits essentiels doivent enfin être rappelés :
• C’est à la qualité du réveil qu’on juge la qualité du sommeil, et non à sa durée (il y a des petits
“dormeurs” mieux adaptés à la vie que les “grands dormeurs”) ni à son horaire (il y a les “tôt-tôt” levés
dès l’aube et vite couchés après le dîner, et des “tard-tard”, difficiles à réveiller mais pleins de vie
jusqu’à minuit).
• Aucun hypnotique* (aucun somnifère) ne guérit une insomnie. C’est à la cause du trouble (anxiété,
état dépressif, etc.) qu’il faut s’adresser et non à ses conséquences ; et il existe des médicaments adaptés
à chaque type d’insomnie.
• Méfiez-vous des “petites insomnies” répétées qui accumulent peu à peu une dette de sommeil de plus
en plus importante. Quand on interroge un déprimé on s’aperçoit qu’il dormait mal depuis des semaines,
des mois, sinon des années... Est-ce bien utile d’attendre ?

INSTABILITÉ : Les enfants instables sont incapables de fixer leur attention, et incapables d’accepter la
discipline scolaire indispensable à I’enseignement. Cette instabilité est souvent héréditaire et la
biographie des parents le montre : changements incessants de résidence et d’emplois. On rencontre
d’ailleurs des adultes instables, au discours décousu, au comportement imprévisible car perpétuellement
changeant et donc aux réalisations pratiques plus que médiocres. Ce sont ceux qui “commencent tout et
ne finissent rien” et qui passent “du coq à l’âne” dans une discussion. Bien entendu, l’instabilité
affective existe aussi, impossibilité d’affection durable avec élans affectifs peut-être violents, mais
toujours passagers.

INSUFFISANCE (s) : Un organe est dit “insuffisant” lorsqu’il n’arrive plus à remplir ses fonctions. Ce
terme est appliqué indifféremment à :
1. Des maladies cardiaques : insuffisance cardiaque (plus précisément : insuffisance ventriculaire,
gauche ou droite selon les cas) ou encore, s’il s’agit de la fermeture, incomplète d’un des orifices faisant
communiquer les cavités cardiaques, insuffisance mitrale* (entre oreillette et ventricule gauche),
insuffisance aortique (entre ventricule gauche et aorte).
2. Des maladies circulatoires : insuffisance coronarienne* (voir : infarctus* du myocarde) au niveau du
muscle cardiaque, insuffisance vertébro-basilaire pour la circulation du tronc cérébral* et de la partie
postérieure du cerveau.
3. Des maladies pulmonaires : l’insuffisance respiratoire est la conséquence de toutes les maladies qui
empêchent l’oxygénation du sang et le rejet du gaz carbonique. Elle est donc I’aboutissement de toutes les
maladies chroniques obstruant les voies aériennes ou encombrant les alvéoles* (sacs qui terminent les
petites bronches et au niveau desquels se font les échanges gazeux).
4. Des maladies du foie : I’insuffisance hépatique (trop souvent on appelle ainsi des troubles mineurs et
passagers) aboutissant à des ictères* graves et des cirrhoses*, en particulier chez les alcooliques.
5. Des maladies rénales : I’insuffisance rénale, terme très général qui peut désigner aussi bien un trouble
de l’élimination de l’urée (azotémie), une hypertension* artérielle, ou des oedèmes*.
6. Des maladies endocriniennes* : insuffisance thyroïdienne (ou myxoedème*), insuffisance surrénale*.

INSULINE : Hormone sécrétée normalement par le pancréas et permettant l’utilisation des glucides*
(sucres). Son manque est responsable du diabète* (augmentation de la glycémie* et apparition de
glycosurie*). L’insuline a pu être extraite du pancréas de divers animaux : cette découverte a transformé
le pronostic du diabète. Elle est utilisée en injections, soit sous forme naturelle (action immédiate) soit
sous forme “retard” c’est-à-dire associée à une substance chimique maintenant son action durant 24
heures. L’insuline est donc, un médicament “hypoglycémiant” c’est-à-dire faisant baisser le taux du sucre
dans le sang. Sa prescription doit être contrôlée pour éviter les accidents d’hypoglycémie*. Diverses
substances chimiques (en particulier : des sulfamides) ont une action du même type et peuvent être utilisés
sous forme de comprimés.

INTERFÉRONS : Protéines synthétisées par de nombreuses cellules qui empêchent la multiplication des
virus. Elles ont été récemment introduites en thérapeutique, en particulier :dans la sclérose en plaques.

INTERNEMENT : Mesure autoritaire décidée en présence d’un malade mental devenu dangereux pour
lui-même (risque de suicide*) et/ou pour les autres. L’internement peut être “volontaire” (demandé par
la famille, ou l’entourage, avec ou sans l’accord du patient) ou prononcé “d’office” par le préfet sur
demande de la police. Un certificat “immédiat” doit être établi par le psychiatre décidant de
l’internement, certificat dont la validité n’est que de 15 jours. Au-delà, un deuxième certificat (dit “de
quinzaine”) doit être établi à l’occasion d’un nouvel examen, si le psychiatre estime nécessaire la
poursuite de l’internement. Les progrès des traitements psychiatriques (en particulier : les traitements
chimiques par les psychotropes*) ont considérablement diminué la fréquence et réduit la durée des
internements, surtout dans le cas des dépressions.

INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE : L’I.V.G. est autorisée en France depuis 1975
lorsque la grossesse* met en péril la santé physique ou psychique de la femme. Elle doit être pratiquée
avant la fin de la dixième semaine suivant l’arrêt des règles. Un délai de réflexion et un entretien avec une
conseillère familiale ou un psychologue sont obligatoires. Bien que thérapeutiquement très simple cette
intervention est toujours traumatisante, et le risque de stérilité est de 1 à 2% : les progrès de la
contraception* devraient la rendre peu à peu de plus en plus rare. Il y en a eu 214.000 en 1998 , dont
15.000 par simple oubli de la pilule…Une antiprogestérone (RU. 486) évite parfois le curetage.

INTESTIN : Le tube digestif se poursuit, au-delà de l’estomac, par un conduit d’environ 7 mètres de long
(l’intestin grêle), puis un autre plus large et segmenté (le côlon), jusqu’au rectum. Le grêle a deux parties
successives :

• le duodénum (environ 25 cm) qui comporte trois segments entourant le pancréas. C’est à ce niveau que
se déversent le suc pancréatique et la bile*. Le duodénum peut être le siège d’ulcères*;
• le jéjuno-iléon, qui décrit 15 à 20 sinuosités (ou anses), conduit où s’effectuent la plupart des digestions
qui préparent l’absorption des aliments.

Le côlon (ou gros intestin) comporte trois segments : droit (vertical), transverse (horizontal) et gauche
(vertical) qui se termine par une partie sinueuse (côlon “sigmoïde”) véritable antichambre du rectum où
stagnent les selles avant d’être expulsées. Le côlon est le lieu où se forment les selles, après
déshydratation du liquide intestinal et fermentations bactériennes. Si on ne connaît que peu de tumeurs du
grêle, les cancers du côlon sont, eux, assez fréquents, de même que ceux du rectum : en 2.000 on en
comptait environ 35.000 cas, avec 17.136 décès . Le rôle protecteur des fibres* alimentaires a été
suggéré par différentes études, et l’abus de certains laxatifs reste discuté comme facteur favorisant.

INTOXICATIONS : Il est devenu presque impossible de répertorier tous les produits chimiques pouvant
donner lieu à un empoisonnement en raison de la diffusion très grande des toxiques aussi bien dans le
domaine médical que dans le domaine industriel ou même domestique : produits ménagers ou de jardin,
par exemple. Il convient en cas d’intoxication certaine (ou même supposée, chez un enfant) de contacter
aussitôt le centre antipoison le plus proche de votre domicile : seize villes sont actuellement dotées de
tels centres. Ces centres sont capables en permanence (nuit et jour) de fournir les renseignements
concernant la conduite à tenir dans l’immédiat et, surtout, ils comportent un service de réanimation pour
les cas graves. La direction générale de la Santé assure une centralisation des données recueillies par ces
centres, et tient à jour des statistiques qui permettent le contrôle des accidents du travail, des
intoxications alimentaires, des tentatives de suicide, de la pollution, des empoisonnements accidentels et
des toxicomanies*. La prévention des intoxications est importante : mettre hors de portée des enfants
tous les produits chimiques (et les médicaments) dangereux; ne jamais transvaser un produit chimique
dans un flacon à usage alimentaire ; ne pas stocker des médicaments périmés ; ne jamais consommer des
végétaux (plantes, fruits, champignons) non connus. Enfin, en cas d’extrême urgence, appeler le 15
(secours d’urgence).

INTRADERMO-RÉACTION : Injection intradermique d’une substance destinée à tester la réaction
d’un individu. On utilise ainsi la tuberculine, les toxines de diverses bactéries (diphtérie, scarlatine) ou
de parasites (kyste* hydatique), et enfin les allergènes, antigènes* responsables de certaines maladies
allergiques*.

INTROVERSION : Tendance à s’étudier, à se replier sur soi-même, en négligeant le monde extérieur
c’est-à-dire le contact avec autrui. L’introverti est, au minimum, un égocentriste*. Les névrosés* sont
presque toujours des introvertis, préoccupés uniquement de leurs problèmes et indifférents à ceux des
autres. A un degré de plus, la perte du contact avec le monde extérieur (la réalité) entraîne la constitution
d’un “monde personnel” impénétrable aux autres, aboutissant à un isolement total. Cet état appelé
“autisme*” est un des signes essentiels des psychoses* schizophréniques*. Ce monde propre au
schizophrène est recréé à partir d’expériences délirantes : il s’associe chez ces malades à la destruction
du monde extérieur, ce qui explique le chaos de leur pensée.

INVAGINATION INTESTINALE : La survenue de douleurs abdominales, le reflux du biberon, puis
des vomissements, doivent faire soupçonner cette maladie chez un nourrisson jusque-là bien portant. Ce
blocage de l’intestin peut être décelé par des radios (lavement* baryté) qui peut d’ailleurs contribuer à
lever l’obstacle. C’est une urgence.

INVALIDITÉ : Est mis en invalidité tout assuré social âgé de moins de 60 ans, déclaré incapable (en
totalité ou partiellement) de travailler à la suite d’une maladie ou d’un accident non professionnel. La
pension d’invalidité est versée jusqu’à 60 ans, où elle est alors remplacée par la pension de vieillesse.
Le droit à une pension d’invalidité nécessite d’être immatriculé depuis un an au moins à la Sécurité
Sociale, avec au moins 800 heures de travail au cours des quatre trimestres précédents.

IODE : Corps chimique utilisé comme antiseptique* sous forme de teinture (alcool iodé). L’iode se fixe
normalement sur la glande thyroïde : on utilise l’iode radioactif pour étudier le fonctionnement de la
thyroïde et, à dose élevée, pour détruire en partie cette glande en cas de thyrotoxicose*.

IONOGRAMME : Examen (sur le sang ou les urines) consistant à doser les principaux éléments
minéraux (sodium*, potassium*, calcium* , magnésium* ) et les principaux acides (ou plus exactement :
anions*, à charge négative, par opposition aux précédents, appelés cations* en raison de leur charge
électrique positive) c’est-à-dire le chlore, les bicarbonates, les phosphates et les sulfates. Les résultats
sont exprimés soit en unités de poids classiques (grammes ou milligrammes par litre) soit, le plus
souvent, en unités chimiques de masse en tenant compte de la charge électrique propre à chacun (“milli-
équivalent”). Le plasma normal a une concentration de 310 milli-équivalents par litre, répartis de façon
égale en anions et cations. L’étude de l’ionogramme est indispensable en réanimation médicale pour
corriger les pertes (vomissements*, diarrhée) dues à une maladie. Toute altération des fonctions rénales
perturbe plus ou moins l’ionogramme : l’usage du rein artificiel (voir Dialyse*) est réglé en particulier
sur les variations de l’ionogramme.

IRIS : Partie colorée de l’oeil, de contours circulaires, jouant le rôle du diaphragme d’un appareil
photographique. L’iris s’ouvre plus ou moins sur la pupille* (orifice par lequel passe la lumière)
permettant ainsi l’adaptation à l’intensité de la lumière : la pupille se rétrécit en cas de lumière vive et se
dilate au contraire dans la pénombre. Certains médicaments agissent sur l’iris en dilatant la pupille ou, au
contraire, en réduisant son diamètre. On appelle “iritis” l’atteinte inflammatoire de l’iris. L’iridocyclite
comporte l’atteinte associée du système (corps ciliaire) entourant le cristallin (voir : Cataracte*). Elle est
caractérisée par une baisse de la vision avec gêne à la lumière (photophobie*) des douleurs, et une
rougeur de la conjonctive (conjonctivite*). Les iridocyclites ont des causes très variées : infectieuses
(grippe*, zona*), rhumatismales, allergiques ou, très souvent, inconnues. Toute iridocyclite nécessite la
recherche de sa cause et un traitement d’urgence : négliger cet “œil rouge” peut amener à la
constitution de cicatrices altérant la transparence des milieux de l’oeil, donc la vision.


ISCHÉMIE (se prononce : iskémie) : Diminution de la circulation artérielle dans une partie de
l’organisme. L’ischémie peut être partielle (en particulier intermittente, n’apparaissant que lors d’un
effort comme au cours de l’angine* de poitrine ou de l’artérite* des membres inférieurs) ou totale en
cas d’obstruction artérielle (thrombose*). Une ischémie totale entraîne la destruction du territoire qui
dépendait de cette artère : ainsi est réalisé un infarctus*, par exemple un infarctus du myocarde ou un
infarctus cérébral. L’artériosclérose* est la grande cause des ischémies cardiaques et cérébrales : on
estime que les 3/4 des accidents* vasculaires cérébraux sont de nature ischémique et que, parmi ceux-ci,
les 3/4 sont d’origine artérioscléreuse.

ISOTOPE : Corps simple (atome) dont la masse est légèrement différente de l’atome existant à l’état
naturel. On obtient des corps radioactifs en modifiant un atome : ces nouveaux atomes (appelés isotopes)
ont les mêmes propriétés que le corps naturel et peuvent être facilement détectés par leur rayonnement
radioactif : c’est le principe de la scintigraphie* ou gammagraphie (gamma-encéphalogramme*, par
exemple, pour explorer le cerveau). Les isotopes sont également utilisés, pour détruire par leurs
radiations certains tissus sur lesquels ils vont se fixer (exemple : iode* radioactif et thyroïde). Le cobalt*
radioactif est un isotope utilisé dans le traitement de certaines tumeurs, soit par implantation locale, soit
par rayonnement : “bombe au cobalt”. Enfin, les isotopes ont permis grâce à des expériences sur l’animal
d’immenses progrès dans la connaissance du fonctionnement normal des organes et celle de l’utilisation
des médicaments.

ISOTONIQUE : Se dit d’un liquide ayant la même pression* osmotique que le sang. On dit aussi
“physiologique” : par exemple le “sérum physiologique” est une solution de chlorure de sodium à 9 g/1 et
le sérum glucosé isotonique contient 50 g/1. L’utilisation de ces solutions est donc possible pour
introduire dans le sang un médicament tout en respectant la composition en eau et en électrolytes* (voir
Ionogramme*) du sang.
J


JALOUSIE : Émotion violente associant blessure d’amour-propre, haine et amour, qui va du doute à la
conviction. Du simple sentiment au délire, toutes les transitions existent. La jalousie délirante,
conséquence d’une passion violente, s’observe chez les paranoïaques* (délire d’interprétation) les
schizophrènes*, et dans les démences* séniles. Les réactions de jalousie sont banales chez les
hystériques* (où elles sont excessives et dramatiques) les anxieux dépressifs et les alcooliques : dans ce
dernier cas le rejet de l’alcoolique par son (ou sa) partenaire est interprété comme la manifestation d’une
infidélité et il peut amener à des agressions corporelles parfois dangereuses.

JAMBES DOULOUREUSES ET LOURDES : Toute douleur aiguë d’une jambe doit faire étudier la
circulation (occlusion artérielle par artérite*, phlébite*) et le système nerveux (lombo-sciatique*). Des
jambes lourdes et douloureuses posent les mêmes problèmes, bien que les troubles veineux (varices*)
soient le plus souvent en cause.

JEÛNE : Arrêt de la prise d’aliments. Un jeûne alimentaire peut être supporté un mois ou plus, alors que
la privation de toute boisson entraîne rapidement la mort : une perte dépassant 10% du poids du corps
peut être fatale, et le corps humain est constitué d’eau pour les deux tiers environ.

JUMEAUX : Enfants issus d’une même grossesse. Il peut s’agir de deux fécondations simultanées, d’où
la présence de deux foetus distincts (avec deux poches amniotiques* et deux placentas*) qui peuvent être
de sexe différent (ce sont les “faux jumeaux”) ou de la division anormale d’un oeuf unique, donc de
l’existence de deux foetus de même sexe ayant d’ailleurs une ressemblance physique souvent très grande :
ce sont les vrais jumeaux qui sont, obligatoirement, homozygotes*. Cependant les vrais jumeaux ne
présenteront pas forcément les mêmes maladies, et on a constaté qu’à l’âge adulte leurs défenses
immunitaires n’étaient pas obligatoirement les mêmes, car ils n’ont pas été soumis aux mêmes rencontres
microbiennes.
K

KAPOSl : Maladie de la peau, appelée aussi angiosarcomatose, observée chez l’homme, d’évolution
souvent mortelle. Ce sarcome est observé très fréquemment au cours du SlDA*.

KÉRATlTE : Inflammation de la couche cornée de l’oeil, d’origine bactérienne ou virale. Un
traumatisme peut également entraîner une kératite. Toute kératite doit être soignée immédiatement en
raison du risque d’extension de l’infection (kérato-conjonctivite*, iritis*, uvéite*). L’herpès* est une
cause fréquente de kératite, réclamant un traitement particulier.


KlNÉSlTHÉRAPlE : Mobilisation active ou passive utilisée pour la rééducation musculaire des
traumatisés, le maintien du système neuro-musculaire en bon état de fonctionnement (en cas de maladie
neurologique aiguë ou chronique), enfin, la correction d’un trouble osseux (cypho-scoliose*, par
exemple) ou respiratoire (rééducation des insuffisances* respiratoires).

KLEPTOMANlE : Obsession, impulsion de voler, plus fréquente chez les femmes. La kleptomanie
conduit à collectionner des objets sans aucune idée de commerce, c’est-à-dire de bénéfice. Les
kleptomanes accumulent donc les objets sans chercher à les revendre ni même parfois à les utiliser, mais
uniquement par besoin de posséder. Ce comportement est donc bien différent du vol à caractère
utilitaire des psychopathes* délinquants. Un terrain obsessionnel* est souvent très évident. Dans d’autres
circonstances, le vol revêt un caractère symbolique (hystériques*) ou fait partie d’un comportement
automatique anormal (épileptiques*). Il faut bien différencier le vol du kleptomane de celui du dément*
(qui a perdu tout contrôle de lui-même) et de celui du paranoïaque* qui, en agissant ainsi, pense réparer
un “préjudice”...

KOCH (Bacille de Koch) : Agent de la tuberculose, recherché dans l’expectoration (le plus souvent par
tubage de l’estomac), les urines, ou le pus d’un abcès froid. On le décèle par examen au microscope,
culture sur milieu spécial (appelé : milieu de Loewenstein) et inoculation au cobaye, chez qui il se
multiplie alors.

KYSTE : Cavité anormale contenant un liquide ou un gaz. On décrit ainsi les kystes aériens du poumon
(bulles aériennes) et de nombreux kystes liquidiens pouvant siéger à peu près en n’importe quel point de
l’organisme : ovaires, foie, cerveau, rein (maladie “polykystique” en cas de nombreux kystes sur les deux
reins), os, synoviale*, ou peau, (kyste contenant du sébum*, par exemple, appelé kyste sébacé). Dans
l’immense majorité des cas, un kyste est une tumeur bénigne. Certains parasites (kystes hydatiques) du
genre taenia* (ver transmis à l’homme par le mouton) se multiplient en créant des kystes au niveau du
foie ou du cerveau : cette maladie est aussi appelée “echinococcose”. En principe tout kyste liquidien est
justiciable d’une intervention chirurgicale pour éviter l’apparition de complications mécaniques
(augmentation de volume, donc compression des tissus voisins) ou infectieuses (surinfection
microbienne).

L

LABYRlNTHE : On désigne sous ce terme des cavités osseuses creusées dans l’os temporal* et réalisant
l’oreille “interne”. Le labyrinthe est essentiel pour l’équilibration : là se trouvent des canaux qui
informent le système nerveux de la position de la tête et déterminent donc les réflexes d’équilibration en
liaison, en particulier, avec le cervelet*. On appelle syndrome labyrinthique un ensemble de troubles de
l’équilibre associés à une atteinte de l’audition : la lésion peut siéger soit au niveau du labyrinthe lui-
même, soit sur les fibres et les cellules nerveuses qui transmettent les messages partis du labyrinthe.


LACTlQUE (Acide lactique) : Acide qui apparaît lors de la fermentation du lait et après tout effort
musculaire important, à la suite de la dégradation des stocks de glycogène (voir Glucides*) musculaire.
Les yoghourts sont fabriqués par certains bacilles lactiques qui transforment le sucre du lait (lactose) en
acide lactique, d’où le goût un peu acide. Manger des yoghourts est donc renouveler la flore intestinale en
bacilles lactiques qui contribuent à la synthèse de certaines vitamines très utiles à l’organisme.

LACUNE : Foyer de destruction très localisé. Les lacunes sont souvent multiples au niveau du système*
nerveux central : elles correspondent à l’oblitération de petites artères qui déterminent chacune la
destruction du territoire qu’elles irriguaient. Tout l’encéphale* peut être ainsi peu à peu détruit chez un
sujet généralement artérioscléreux et hypertendu. Ce “syndrome lacunaire” (appelé souvent aussi
“syndrome pseudo-bulbaire”) se traduit par un tableau très caractéristique : marche à petits pas,
immobilité du visage, parole pauvre et monotone avec répétitions fréquentes, difficulté pour avaler, et
surtout troubles des réactions émotionnelles avec rire et pleurs “nerveux” sans raison apparente. Lorsque
les lacunes sont importantes et étendues à l’ensemble de l’encéphale, une détérioration* intellectuelle est
associée. Le traitement de ces états est très décevant.

LAlT : Le lait entier (rouge) contient environ 3 g/l de lipides*, à peu près autant de protéines* et environ
5 g/l de glucides* (sous forme de lactose), soit une valeur nutritive de 65 calories. Le lait dit “écrémé”
(vert) contient dix fois moins de lipides, mais autant de protéines et de glucides. Le lait demi écrémé
(bleu) contient à peu près la moitié des lipides du lait entier. Les laits en poudre ont à peu près la même
composition que le lait entier ou le lait écrémé : la poudre de lait écrémé peut donc parfaitement servir à
un régime amaigrissant car elle évite la présence de lipides tout en conservant protéines et glucides du
lait, qui peuvent donc édulcorer un petit déjeuner sans apport supplémentaire de sucre. Le lait (écrémé ou
non) constitue également un apport en calcium* (100 à 150 mg/l) mais aussi en sodium* (environ 60
mg/l), ce qui peut être gênant pour certains régimes.

LANGAGE : Le langage, moyen habituel d’expression et de communication, se développe
progressivement chez l’enfant à partir de la deuxième année de la vie. Les premières phrases viennent
ensuite, entre 2 et 3 ans, avec identification de soi-même(je) et des autres. Les troubles du langage sont
très nombreux et divers, tant au plan neurologique (aphasie*, dysarthrie*) qu’au plan psychiatrique
(logorrhée*, mutisme*). Toute modification du langage, chez un adulte, doit donc attirer l’attention :
elle peut être le premier signe d’une maladie du système nerveux, plus ou moins grave.

LANGUE : Organe formé d’un ensemble de muscles recouverts d’une muqueuse, situé dans la cavité
buccale. La langue est non seulement l’organe du goût (en fait, ce sont les odeurs qui sont plus
importantes que le goût lui-même) mais aussi elle est indispensable à la déglutition*, à la mastication, et à
l’expression de la parole. La langue normale est rose, humide, et sans dépôts. En cas d’excès
alimentaires, des dépôts (blanchâtres ou jaunâtres) apparaissent à sa surface : c’est la langue dite
“saburrale*”. Elle peut être le siège de diverses inflammations (appelées “glossites”), de douleurs
(glossodynie, parfois liée à une anomalie dentaire, mais parfois aussi d’origine psychosomatique*) et elle
peut avoir un aspect anormal : noire (banal au cours d’un traitement par certains antibiotiques), bleutée
(indice d’un trouble circulatoire), jaune (ictère*) ou rouge écarlate (anémie*, diabète*, scarlatine*,
carences vitaminiques diverses). Elle peut être animée de mouvements anormaux au cours de certaines
maladies neurologiques. Enfin, le cancer de la langue n’est pas rare chez les fumeurs, tumeur saignant au
moindre contact, qui doit être dépistée très tôt : toute tumeur de la cavité buccale doit être aussitôt
montrée à un médecin.

Laparoscopie : Examen de la cavité abdominale au moyen d’une courte incision permettant l’introduction
d’un appareil optique. Le terme de “cœlioscopie” est utilisé lorsque l’exploration porte sur le bassin.

LAPAROTOMlE : Ouverture chirurgicale de la paroi abdominale.

LARME : Liquide clair, sécrété régulièrement par des glandes situées sous la paupière supérieure, à leur
bord externe. Chaque jour l’oeil sécrète 3 à 4 ml de larmes. Riches en diverses substances chimiques
(notamment en anticorps*) les larmes servent de film liquide protecteur de l’oeil. Elles s’écoulent
normalement dans les fosses nasales, par le canal lacrymo-nasal. Ce canal peut s’obturer (ou être mal
perméable, chez le nouveau-né) et les larmes s’écoulent alors sur la joue : ceci est fréquent chaque fois
qu’il existe une sécrétion anormale de mucosités dans le nez (rhinite*). Les voies lacrymales peuvent être
le siège d’inflammations (dacryocystites) aiguës ou chroniques, qui se traduisent par un gonflement rouge
et douloureux dans l’angle interne de l’oeil.

LARYNGlTES : Inflammation du larynx*, organe de la voix. Il existe des laryngites aiguës, soit par
atteinte microbienne directe, soit à la suite d’une rhino-pharyngite. La voix devient couverte, enrouée,
voire éteinte, durant quelques jours. Il n’y a pas de gêne respiratoire dans une laryngite simple : si une
dyspnée* apparaît, elle témoigne d’une atteinte laryngée grave nécessitant un traitement médical actif et
urgent. Chez l’enfant la rougeole* s’accompagne très souvent d’une laryngite. Une laryngite chronique
(enrouement persistant) doit toujours retenir l’attention, surtout chez les grands fumeurs, car le
risque de cancer du larynx est particulièrement élevé chez ceux-ci. Toute modification de la voix
(dysphonie) persistant plus de 15 jours doit amener un examen du larynx. On ne doit jamais
s’endormir sur le diagnostic de “laryngite chronique” car celle-ci peut devenir un cancer un jour ou
l’autre Cette surveillance doit être particulièrement attentive si l’on n’a pas réussi à convaincre de
supprimer tabac et alcool, mais aussi dans les professions exposées aux inhalations de substances
irritantes : poussières, vapeurs chimiques. Le traitement d’une laryngite peut faire appel à des
médicaments anti-infectieux (antibiotiques*) en cas de nécessité, mais la plupart des laryngites banales
réagissent rapidement à l’inhalation* locale de vapeurs chaudes contenant des substances calmantes, ainsi
qu’à une bonne désinfection locale du nez et de la gorge par pulvérisations nasales correctement
pratiquées, c’est-à-dire narine après narine, en inspirant en même temps qu’on pulvérise le produit.

LARYNX : Organe de la phonation, situé à la partie haute de la trachée*, en dessous du pharynx. Le
larynx est composé de tissus mobiles et souples : cartilages, muscles et cordes vocales. On lui attribue
aussi un rôle protecteur des voies aériennes puisque sa partie supérieure («épiglotte») réalise une sorte
de clapet qui ferme les voies aériennes au moment de l’absorption d’aliments ou de liquides. Les deux
troubles majeurs des maladies du larynx correspondent à ces deux fonctions : dysphonie (trouble de la
voix) et dyspnée* (gêne respiratoire). Le larynx peut être le siège de maladies inflammatoires
(laryngites*), parfois infectieuses (bactériennes, comme la tuberculose) et de tumeurs, bénignes ou
malignes. Le cancer du larynx est essentiellement lié au tabagisme : on en a décelé 4.542 nouveaux cas en
2.000 , et 2.562 malades en sont morts . Toute laryngite persistant plus de 15 jours doit entraîner un
examen approfondi par un spécialiste O.R.L. (oto-rhino-laryngologiste) autrement dit spécialiste des
maladies des oreilles, du nez et de la gorge, c’est-à-dire du larynx. Certains troubles neurologiques
peuvent entraîner une paralysie des cordes vocales. On appelle »laryngospasme» une contracture des
cartilages du larynx bloquant la respiration. Cet accident, parfois gravissime (asphyxie* aiguë) peut
s’observer au cours de diverses maladies infectieuses aiguës (tétanos*, en particulier) et au cours d’une
anesthésie générale, nécessitant une action immédiate pour rétablir l’oxygénation normale. En cas
d’extrême urgence, on pratique l’ouverture de la peau au niveau de la trachée* (trachéotomie). L’examen
visuel du larynx, au moyen d’appareils optiques, s’appelle “laryngoscopie”. L’opération consistant à
enlever tout ou partie du larynx est appelée “laryngectomie”.


LASER : Le mot laser est fait des premières lettres des mots anglais “Light Amplification by Stimulated
Emission of Radiation”. C’est donc une amplification de lumière en un étroit faisceau de rayons lumineux
(visibles ou infrarouges) transportant une grande quantité d’énergie en un temps très court : on peut le
comparer à l’action d’une loupe qui concentre la lumière et peut ainsi, par la haute température du
faisceau, enflammer un objet combustible. La puissance du rayon laser est supérieure à toute source
lumineuse connue : il peut ainsi détruire de façon très précise un tissu, voire même des cellules. Ses
applications médicales sont déjà nombreuses : chirurgie (où il peut remplacer le bistouri électrique) car
il permet une coagulation instantanée des petits vaisseaux sanguins, neurochirurgie, stomatologie,
ophtalmologie. Dans cette dernière, le laser est très utilisé pour la prévention des déchirures et du
décollement* de la rétine. D’autres applications (O.R.L., gynécologie, dermatologie, gastro-entérologie)
sont également connues.

LAVEMENT : injection de liquide dans le côlon soit pour favoriser l’évacuation des selles, soit pour
introduire un médicament (peu utilisé), soit pour opacifier le côlon avant radiographie (lavement baryté).

LAXATlF : Substance chimique ou végétale favorisant la progression et l’expulsion des selles. Les
végétaux les plus connus sont : l’aloès, la bourdaine et le cascara, la rhubarbe et le séné. Les mucilages*
sont souvent très efficaces et peu irritants. Les dérivés huileux (huile de paraffine) et les algues (agar) ont
également un effet mécanique. Les purgatifs salins (sulfate de soude, sels de magnésium) sont d’action
brutale et doivent être évités, tout comme la phénolphtaléine. Enfin, l’usage du bismuth vient d’être
réglementé en raison des accidents (parfois très graves) d’intoxication signalés récemment. L’abus de
laxatifs amène des troubles graves, appelés “maladie des laxatifs” (voir Constipation*).

LÉGUMES : Ce sont les végétaux destinés à l’alimentation. Avec les fruits ils ont la propriété d’être
riches en fibres*. Leur apport calorique est, en règle générale, faible : ils sont pratiquement dépourvus de
protéines et de lipides, et relativement pauvres en glucides sauf certains féculents (haricot sec : 60%,
lentilles : 60%, riz : 75%) les petits pois (15%) et les pommes de terre (20%). La betterave rouge,
contrairement à une opinion répandue, contient peu de sucre (10%). Une alimentation normale doit
comporter un à quatre plats de légumes (crudités, salade, plat chaud) et certains d’entre eux ont des
propriétés en cas de diarrhée (caroube, carotte) ou de constipation (endives, poireaux). Les conserves de
légumes (en boîtes métalliques) n’ont pas perdu les matières minérales (calcium, magnésium) présents
dans les légumes frais ni la plupart des vitamines B : elles peuvent donc parfaitement être utilisées
comme aliment de remplacement, la seule perte appréciable étant la vitamine C qui n’est conservée qu’à
50% environ.

LENTES : Ce sont les oeufs des poux, parfois assez difficiles à distinguer des pellicules* dans les
cheveux.

LÈPRE : Maladie infectieuse bactérienne due au bacille de Hansen, origine autrefois de grandes
épidémies mais surtout de “paniques” liées aux modifications du visage pouvant donner un aspect
repoussant au malade. Le bacille de la lèpre est très voisin du bacille tuberculeux, mais la lèpre est
beaucoup moins contagieuse. Comme la tuberculose, la lèpre est aujourd’hui facilement guérissable
grâce à certains antibiotiques : les sulfones. La vaccination par le B.C.G. peut d’ailleurs protéger contre
la lèpre. Il existe encore des millions de lépreux, en particulier en Afrique, en Amérique du Sud et dans
le Pacifique. La lèpre a disparu de l’Europe et de tous les pays où les mesures d’hygiène (cette bactérie
est assez fragile) sont en vigueur : elle pourrait sans doute facilement disparaître définitivement du
globe si les moyens sanitaires adéquats et de meilleures conditions de vie étaient apportés aux
populations atteintes.

LEPTOSPlROSES : Maladies dues à certaines bactéries* appelées spirochètes en raison de leurs
aspect “en hélice” au microscope. On appelle ces maladies des “leptospiroses” pour bien les distinguer
d’une maladie due à un spirochète d’un type particulier : le tréponème, agent de la syphilis*. Les
leptospiroses communes sont transmises par les animaux à l’homme. La plus fréquente est la leptospirose
“ictéro-hémorragique” marquée par un ictère* fébrile (fièvre à 40°, atteinte de l’état général,
courbatures, conjonctivite) généralement associé à des signes méningés* et des troubles urinaires :
oligurie*, albuminurie, augmentation de l’urée du sang. Cette maladie est transmise par les rats : on peut
certes être contaminé accidentellement par une eau polluée, mais ce sont surtout certaines professions
(égoutiers, éboueurs, employés des abattoirs) qui sont exposées à la contracter. La maladie est assez
bénigne, quoiqu’une rechute fébrile se produise vers le 15e jour, alors même que la jaunisse diminue. La
guérison demande environ trois semaines, mais la convalescence est assez longue, avec une asthénie*
prolongée et, parfois, une alopécie* transitoire. La leptospirose ictéro-hémorragique est une maladie de
déclaration* obligatoire : elle est classée comme maladie professionnelle. Dans d’autres cas l’ictère peut
manquer (fièvre isolée avec parfois signes méningés uniquement) comme par exemple dans la
leptospirose transmise par le campagnol (rat des champs)à recrudescence en été et en automne, celle
transmise par le chien (très fébrile) ou par le porc(maladie des jeunes porchers) qui s’accompagne de
diarrhée. Les traitements sont : repos, boissons abondantes, alimentation riche en glucides*, et
antibiothérapie dès la première semaine. L’isolement et la désinfection sont obligatoires. La dératisation
des lieux où est apparue une leptospirose est nécessaire.

LÉTAL : Mortel. On parle volontiers de la dose létale (mortelle) d’un médicament, ou de la létalité
d’une maladie, c’est-à-dire de la mortalité qu’elle entraîne.

LEUCÉMIE : Multiplication anormale (maligne) des cellules blanches (leucocytes*) du sang, soit du
type granulocyte* (ou polynucléaire) soit du type lymphocyte*.
1. La leucémie myéloïde chronique est la multiplication anormale des polynucléaires. La maladie reste
d’origine inconnue mais il existe, dans la majorité des cas, une anomalie chromosomique très particulière
limitée à ce type de cellule (chromosome dit “Philadelphie”). Elle est surtout fréquente entre 20 et 40 ans.
Les radiations ionisantes (radiologues, sujets exposés à un bombardement atomique au Japon : pour les
sujets placés à 1km de l’explosion le risque était multiplié par 50) jouent certainement un rôle favorisant
dans son apparition. C’est surtout à l’occasion d’une asthénie* et d’un amaigrissement qu’on pratique un
examen sanguin révélant une anémie* modérée mais surtout un nombre considérable de leucocytes (100 à
300000 au lieu de 4 à 10000 par mm3 à l’état normal) avec présence de cellules normalement absentes
du sang et présentes seulement dans la moelle* osseuse. Le myélogramme* confirme la prolifération
anarchique des cellules de cette série. Malgré le traitement la maladie reste constamment mortelle après
un laps de temps moyen de 3 ans, sauf si une greffe de moelle osseuse est possible. Des thromboses*, des
hémorragies, des épisodes infectieux, l’infiltration de tous les organes par les cellules compliquent la
maladie durant son évolution.
2. La leucémie lymphoïde est une accumulation anormale de lymphocytes. Elle s’observe plutôt après 50
ans, deux fois plus souvent chez l’homme que chez la femme. Les ganglions lymphatiques augmentent de
volume (adénopathies* diffuses) de même que la rate (splénomégalie) et le foie. L’hémogramme révèle
ici aussi une augmentation massive (50 000 à 300 000) des leucocytes avec une prédominance anormale
(70 à 90%) de lymphocytes (normalement : 20 à 40%). Le myélogramme* et la biopsie* ganglionnaire
confirment le diagnostic. L’état général s’altère plus ou moins rapidement (asthénie, amaigrissement,
fièvre) et, comme dans la leucémie myéloïde, des thromboses*, des hémorragies* peuvent survenir. La
survie est, en moyenne, deux fois plus élevée (6 ans) que dans la leucémie myéloïde. Des anomalies des
anticorps* (immunoglobulines) favorisent la survenue d’infections répétées qui accélèrent l’évolution
fatale. Dans ces deux maladies l’évolution peut brutalement s’aggraver par la survenue d’une leucémie
aiguë, avec apparition dans le sang des cellules qui constituent normalement les précurseurs des
leucocytes et destruction des autres cellules (globules rouges, plaquettes)* d’où une évolution fatale très
rapide. Parmi les produits chimiques augmentant le risque de leucémie aiguë, il faut enfin signaler le
benzène (risque multiplié en moyenne par 10). En 2.000 , 6.243 leucémies ont été diagnostiquées , avec
5.095 décès .

LEUCOCYTE : Globule blanc. Le sang normal contient 4 000 à 10 000 leucocytes par millimètre cube,
avec la répartition suivante : 50 à 75% de polynucléaires* neutrophiles, 1 à 2% de polynucléaires
éosinophiles*, 20 à 40% de lymphocytes* et 2 à 10%* de monocytes*. A la naissance, le nouveau-né a
10000 à 25000 leucocytes et, jusqu’à 12 ans, l’enfant peut avoir normalement jusqu’à 13000
leucocytes/mm3. On appelle “leucocytose” l’augmentation anormale des globules blancs dans le sang, et
“leucocyturie” leur présence en quantité anormale dans l’urine (normalement : moins de 1000 sont
éliminés par minute). inversement “leucopénie” désigne toute diminution des leucocytes en dessous de 4
000/mm3 (voir Agranulocytose*). Le contrôle régulier du compte (numération) des cellules sanguines
et de leur formule est un des examens essentiels à pratiquer régulièrement à l’occasion de tout bilan
de santé.

LEUCORRHÉE : Pertes (vaginales “pertes blanches”) non sanglantes, témoignant d’une infection
parfois banale, mais parfois plus grave : une leucorrhée peut être le premier signe d’une blennorragie* ou
d’un cancer des organes génitaux. Chez la petite fille, les oxyuroses* peuvent être en cause, ou une
mycose*. Il est donc indispensable d’en faire rechercher la cause et de ne pas essayer de la traiter
soi-même avec des antiseptiques* au hasard.

LlBlDO : Terme utilisé par les psychanalystes pour désigner les désirs sexuels. Ce “désir d’amour” peut
être autre que physique et s’exprimer par divers comportements d’amitié “passionnée” très communs chez
les adolescents, en particulier. Une répression trop forte de ces tendances peut être à l’origine d’une
névrose*.

LlCHEN : Maladie de la peau caractérisée par des élevures fermes (papules*) et des nodules* de petite
dimension (taille d’une lentille au maximum). Le lichen (appelé lichen plan) est cause d’un prurit*
désagréable mais sans gravité. Sa cause est inconnue. Le lichen apparaît surtout aux poignets, aux organes
génitaux, à la région lombaire et au niveau de la bouche. Tout prurit prolongé, au cours d’une dermatose*,
peut amener la “lichenification” de la lésion c’est-à-dire la modifier pour la rendre semblable au lichen
plan.

LlGAMENT : Fibres disposées en faisceau et maintenant en place un organe (ligaments suspenseurs du
foie, de l’estomac, de l’ovaire etc.) ou deux surfaces articulaires en contact. C’est la lésion (étirement ou
même arrachement) des ligaments osseux qui constitue l’entorse*.

LlPlDES : Ce sont les graisses, stockées soit à l’intérieur de divers organes (en particulier : sous la
peau) soit dans le sang circulant. On appelle “lipémie” le taux des graisses circulant dans le sang. En
pratique il suffit de doser deux types de graisses dans le sang : le cholestérol* et les triglycérides*. Le
cholestérol est le plus connu : son taux normal varie selon l’âge. Chez l’adulte il est de 2 g/litre en
moyenne. Il est, habituellement, inférieur à 2 g/litre avant l’âge de 40 ans et presque toujours supérieur à
ce chiffre au delà de 50 ans. En fait le taux de cholestérol semble très lié à l’alimentation et à
l’activité physique : celle-ci le diminue, incontestablement, alors que la sédentarité tend à l’accroître.
Toute consommation excessive de nourriture élève le cholestérol. Le café semble plutôt élever le taux de
cholestérol alors que le thé le diminuerait. Le type des graisses utilisées pour l’alimentation est
important : les huiles de maïs et de tournesol élèvent beaucoup moins le taux de cholestérol que
l’huile d’arachide. Les triglycérides* sont étudiés depuis quelques années : ce sont les graisses qui se
forment surtout à partir des sucres et de l’alcool, mais aussi d’une façon générale chez tous les gros
mangeurs plus ou moins obèses. C’est à partir des triglycérides que beaucoup de sujets forment du
cholestérol. Diminuer le taux des triglycérides est souvent diminuer secondairement celui du
cholestérol. Le taux normal des triglycérides se situe autour d’1 g/litre (moins de 1,5 g/litre en tout cas).
On appelle “hyperlipémie” l’excès de graisses circulant dans le sang, qu’il s’agisse uniquement du
cholestérol, des triglycérides, ou des deux. Outre les dosages de ces deux types de graisses, on peut
analyser les protéines* qui transportent les graisses au moyen d’un examen électrophorétique* : le
“lipidogramme”. On dose aussi les Apolipoprotéines*. Il existe actuellement 5 types différents
d’hyperlipémie, identifiés sur ces dosages. Chacun nécessite un traitement différent. Des facteurs
héréditaires (génétiques) jouent incontestablement un très grand rôle dans l’apparition d’une hyperlipémie
: il est vrai que les habitudes (les erreurs) alimentaires sont, elles aussi, plus ou moins héréditaires
puisqu’ acquises dès le jeune âge. Les conséquences de l’hyperlipémie sont bien connues :
l’artériosclérose* est la plus grave, avec ses accidents vasculaires cérébraux* ou coronariens* et
l’artérite* des membres inférieurs. Ici, plus qu’ailleurs, un dépistage précoce est le moyen le plus
efficace d’agir sur la maladie en la prévenant, en particulier par un régime alimentaire précis et adapté.
Presque toujours ce régime est une réduction des apports alimentaires et la correction des excès en
graisses et en sucres de tous types. C’est d’abord par ce régime qu’il convient de commencer, régime qui
suffit à régulariser beaucoup d’hyperlipémies. Au-delà il existe de nombreux médicaments très efficaces
et maintenant bien connus, nécessaires dans certains types d’hyperlipémies. Mais il serait, bien entendu,
illusoire de soigner une hyperlipémie uniquement par les médicaments c’est-à-dire sans suivre en
même temps un régime strict.

ALlMENTS RlCHES EN LlPlDES
(pour 100 grammes)
Huiles : 100
Beurre : 85
Noix-noisette-amande : 55
Rillettes : 55
Pâtés (en moyenne) : 50
Saucisson sec : 40
Pommes chips : 35
Lait entier : 35
Jaune d’œuf : 32
Gruyère / emmenthal : 30
Chocolat : 25
Olive, avocat : 20
Viande grasse (porc, mouton) : 20
Camembert : 20

LlPOME : Accumulation locale de graisse sous la peau, pouvant former une véritable tumeur, de nature
toujours bénigne. On appelle “lipomatose” l’existence de plusieurs lipomes en des points différents du
corps.

LlPOPROTÉlNES : Protéines du sang qui transportent les lipides*. Celles de haute densité (HDL - ou
apoprotéine* A) activent l’élimination du cholestérol, et luttent donc contre les dépôts tissulaires qui
favorisent l’athérosclérose. Celles de basse densité (LDL) ou apoprotéine B, et VLDL, sont au contraire
le reflet des dépôts lipidiques sur les artères. Le dosage du cholestérol lié aux LDL est donc un bon
indicateur du risque d’athérosclérose : si le quotient cholestérol total/HDL cholestérol est élevé
(supérieur à 4,5), ce risque est important.

LlPOTHYMlE : Malaise avec importantes réactions neurovégétatives : impression de froid,
palpitations*, transpiration* abondante, bourdonnements d’oreille, pâleur, brouillard devant les yeux,
gêne respiratoire. Le sujet a l’impression qu’il va perdre connaissance, mais en fait il demeure
conscient, à la différence d’une syncope*. Les lipothymies s’observent très souvent chez des sujets
émotifs et à pression* artérielle basse, plus souvent chez les femmes semble-t-il, en particulier chez
celles atteintes de tétanie*. Une lipothymie ne demande aucun traitement spécial si ce n’est d’allonger
le sujet, de le réconforter et de stimuler la circulation par quelques tapes sur les joues. Elle cède
spontanément et sans suites. La lipothymie après une simple prise de sang est très classique (effet du
jeûne, émotion devant le sang qui coule etc.).

LlQUlDE CÉPHALO-RACHlDlEN : Liquide incolore à l’état normal, prélevé par ponction* lombaire
pour analyse. Le liquide céphalo-rachidien (LCR en abréviation) est le milieu intérieur du système
nerveux et son étude revêt un très grand intérêt au cours des maladies du système nerveux, en particulier
toutes celles qui sont de nature infectieuse, comme les méningites* ou les encéphalites*. C’est par l’étude
du LCR qu’on identifie le microbe (bactérie, virus ou parasite) responsable et qu’on suit l’action du
traitement sur les modifications de ce liquide. Malgré le petit ennui que représente la ponction lombaire*,
il faut savoir que l’examen du LCR est nécessaire car il constitue un temps essentiel pour le diagnostic
de nombreuses maladies du système nerveux. Refuser une ponction lombaire est un geste qui peut
coûter la vie.

LlQUlDE SYNOVlAL : Liquide jaune et visqueux présent dans toutes les articulations, évacué par
ponction dans certains cas.

LlTHlASE : “Maladie de la pierre”, c’est-à-dire formation de cailloux (calculs) à l’intérieur de divers
canaux des glandes endocrines*, comme le foie, les reins, les glandes salivaires. Les calculs sont visibles
par les examens radiographiques. Leur expulsion se traduit par des douleurs de type “colique” : colique
hépatique* au niveau des voies biliaires, colique néphrétique* au niveau des voies urinaires. Toute
lithiase favorise l’infection (cholécystite*, pyélonéphrite*) et peut entraîner, insidieusement, la
destruction progressive de l’organe : cirrhose, insuffisance rénale selon les cas. La lithiase biliaire est
extrêmement fréquente : elle atteint, en moyenne, 10% des sujets. Les calculs biliaires sont
essentiellement composés de cholestérol : ils sont fréquents chez les gros mangeurs et les diabétiques*.
La lithiase biliaire représente l’une des grandes causes d’ictère* par rétention biliaire. Son traitement
médical est extrêmement décevant (en particulier toute tentative chimique pour dissoudre un calcul) et
aucun régime alimentaire particulier ne paraît préférable. Le traitement chirurgical de la lithiase
vésiculaire se résume à la cholécystectomie* (voir Cholécystite*). La lithiase rénale est également très
fréquente : elle est responsable de 200000 hospitalisations chaque année aux U.S.A. Dans les 2/3 des cas
les calculs sont composés d’oxalate et de phosphate de calcium*. La lithiase urique (voir Goutte*) est
beaucoup moins fréquente. Toutes les circonstances où le taux de calcium* sanguin est élevé
(hypercalcémie) et où l’élimination calcique est accrue (hypercalciurie) favorisent l’apparition d’une
lithiase urinaire. Son traitement comporte donc la diminution des aliments riches en calcium (lait et
laitages). Celui de la lithiase urique est celui de la goutte. Dans les deux cas il est recommandé de
boire abondamment, deux litres par jour au minimum. (Voir aussi lithotritie).

LlTHlUM : Le plus léger de tous les métaux, son action thérapeutique est très utilisée en psychiatrie. Les
sels de lithium ont en effet une action curative et préventive sur les variations brutales de l’humeur au
cours de la psychose* maniaco-dépressive. Ils “stabilisent” l’humeur et, pour cette raison, sont également
utilisés chez certains sujets cyclothymiques* mais toujours sous surveillance médicale, avec, en
particulier, des dosages réguliers du lithium dans le sang.

LlTHOTRlTlE :(selon Larousse...) Fragmentation d’un calcul rénal au moyen d’ondes de choc
concentrées au niveau du calcul, sans intervention chirurgicale. Le calcul s’élimine ensuite par les voies
naturelles. Un petit nombre d’appareils (38, en 1991) sont en service actuellement. L’intervention dure
environ 1 heure, et elle est généralement faite sous anesthésie péridurale*. Ce procédé donne de bons
résultats sur les calculs de taille moyenne (moins de 3 cm) mais ses résultats sont plus aléatoires en
présence de calculs de grande taille.

LOBE : Partie d’un organe. On parle ainsi des lobes du cerveau*, des lobes du foie, des lobes du
poumon. La lobectomie est l’ablation d’un lobe. La lobotomie consiste à sectionner certaines fibres
nerveuses reliant le lobe frontal du cerveau à d’autres centres nerveux. On appelle lobule une partie d’un
lobe ou un territoire plus petit qu’un lobe.

LOGORRHÉE : Flot de paroles, souvent désordonnées. La logorrhée est habituellement le signe d’un
état d’agitation (manie*) avec une fuite des idées qui changent sans cesse. Elle peut aussi s’observer dans
les états d’anxiété aiguë, les états délirants aigus (comme le delirium tremens alcoolique) ou chez certains
paranoïaques* revendicateurs. Elle peut aussi masquer partiellement un affaiblissement intellectuel lors
de l’installation d’une démence*. Elle se rencontre, dans la vie courante, dans tous les milieux, en
particulier en deux occasions très classiques: défense névrotique* (angoisse de la maîtresse de maison
qui reçoit et ne laisse pas placer une parole à ses hôtes) et moyen (inefficace) de dissimuler une
incompétence sur un sujet.

LOMBO-SClATlQUE : Douleur partant de la région lombaire (appelée couramment “les reins”) et
descendant dans un (ou plus rarement les deux) membre inférieur jusqu’au dos du pied ou la plante du
pied. Cette douleur peut siéger uniquement dans le bas du dos (lumbago*) ou, au contraire, uniquement
dans le membre inférieur (sciatique*). Il s’agit, dans tous les cas, d’une agression portant sur une ou
plusieurs des fibres nerveuses (appelées “racines”) qui transmettent les messages moteurs de la moelle*
épinière aux muscles de la jambe et les messages sensitifs en sens inverse, à partir du membre inférieur
vers la moelle épinière et les centres nerveux supérieurs. Ces agressions sur les racines nerveuses sont
particulièrement fréquentes au niveau des racines lombaires les plus basses (en particulier la cinquième
racine lombaire) et des racines sacrées (ainsi nommées en raison de leurs situations par rapport à l’os
appelé sacrum*), les plus hautes, en particulier la première racine sacrée. Dans le langage médical
(radiologique) on parle ainsi d’une sciatique “L 5” ou ”S l” pour désigner ces deux racines. L’agression
est souvent une compression entre deux vertèbres en cas d’arthrose* lombaire. Ce peut être aussi un
disque* (le disque, situé entre deux vertèbres, joue le rôle d’un amortisseur) qui s’est déplacé (hernie*
discale) et a provoqué un étirement des fibres nerveuses voisines semblable à celui réalisé sur les cordes
d’un violon. Diverses tumeurs (osseuses ou nerveuses) peuvent aussi comprimer les fibres sciatiques :
dans tous les cas de sciatique un examen clinique et radiologique attentif est nécessaire. Une ponction*
lombaire peut être indiquée, pour juger de la libre circulation (ou non) du liquide céphalo-rachidien*.
Dans certains cas une sciatique peut entraîner la paralysie d’un groupe musculaire (sciatique
paralysante) en particulier au niveau du pied : une intervention chirurgicale est alors nécessaire, alors
que beaucoup de sciatiques intermittentes et uniquement douloureuses (en particulier : les lumbagos)
cèdent aux traitements médicaux dirigés contre la douleur et l’inflammation, aux infiltrations locales, à
l’immobilisation (plâtre, puis corset appelé lombostat) et bénéficient d’un traitement kinésithérapique*
(correction d’une mauvaise attitude lombaire et massages). Le repos au lit est toujours indispensable
en cas de lombo-sciatique discale et la gymnastique est à proscrire. Tout effort pour soulever une charge,
tout exercice comportant une flexion du tronc en avant (et tous les sports amenant à ce mouvement) sont
interdits, de même que, d’une façon générale, les stations debout prolongées et les longs trajets en
voiture, ceci pendant 3 mois au moins. La reprise des mouvements et, en particulier, la gymnastique
rééducative ne seront que progressives et prudentes.


LORDOSE : Mauvaise position de la colonne vertébrale où la cambrure (le ”creux” du dos) est très
accentué. Cette déformation est fréquente chez les obèses et au cours de la grossesse (voir Cyphose).

L.S.D. : Substance chimique de synthèse dont le nom commun est lysergamide. Le L.S.D. entraîne une
excitation avec euphorie suivie habituellement d’angoisse. Il s’agit donc d’une de ces “drogues” utilisées
par les toxicomanes* pour réaliser des “expériences” délirantes* (le classique “voyage”...) Le L.S.D.
provoque des illusions puis des hallucinations* auditives ainsi que des phénomènes de
dépersonnalisation* avec impressions de transformation corporelle. Ses effets durent quelques heures et
se terminent parfois tragiquement si le malade participe à des hallucinations qui peuvent entraîner sa
mort. Le L.S.D. est appelé “acide”, “D”, “cristal”, “buvard” (buvard imprégné de L.S.D. et mâché) ou
“sucre” (mode d’absorption très classique). La transformation de la conscience qu’il provoque est
souvent appelée “montée”. Ces expressions doivent être connues pour déceler à temps le début
d’une toxicomanie chez un adolescent.

LUMBAGO : Voir Lombo-sciatique.

LUPUS ÉRYTHÉMATEUX DlSSÉMlNÉ : Maladie auto-immune* de cause inconnue, atteignant surtout
les femmes jeunes, et marquée par des troubles cutanés (éruption rouge et squameuse* de part et d’autre
du nez, reproduisant le classique “loup” de théâtre, d’où son nom) associés à un syndrome
inflammatoire*. La maladie comporte des localisations (c’est-à-dire des complications) articulaires
(polyarthrite*), rénales (chez les 3/4 des malades), cardiaques (endocardite*) et, plus rarement,
nerveuses (crises convulsives, troubles psychiques). Divers examens sanguins (augmentation des
gammaglobulines*, présence de granulocytes*, (c’est-à-dire de polynucléaires), anormaux et, surtout,
d’anticorps dirigés contre un acide nucléique*) en permettent un diagnostic aisé. Les corticoïdes* ont une
action très nette sur les lésions.

LUXATlON : Déplacement de deux surfaces articulaires qui ne se trouvent plus en face l’une de l’autre.
Les luxations sont généralement secondaires à un traumatisme violent (épaule, coude). Elles constituent
une urgence chirurgicale car elles nécessitent une réduction sous contrôle radiologique. La luxation
congénitale de la hanche est une malformation osseuse héréditaire dont le dépistage doit être systématique
chez tous les nouveau-nés. Cette malformation est nettement plus fréquente chez la femme. Elle entraîne
de très graves troubles de la marche, surtout si elle est bilatérale. La luxation congénitale de la hanche est
très fréquente en Auvergne et en Bretagne. Elle doit toujours être recherchée s’il en existe déjà un cas
dans la même famille.

LYMPHE : Deuxième milieu intérieur de l’organisme (le premier est le sang) véhiculant, dans un réseau
spécial, les lymphocytes*, globules blancs chargés de la protection immunitaire* contre de nombreuses
agressions (virus, en particulier) soit par leur action directe, soit par l’intermédiaire de la sécrétion
d’anticorps*. On appelle “lymphangite” l’inflammation aiguë ou chronique des vaisseaux lymphatiques,
et “lymphographie” leur examen radiologique après opacification. Une “lymphorragie” est un
écoulement de lymphe après blessure d’un vaisseau lymphatique.

LYMPHOCYTE : Globule blanc (leucocyte*) de taille variable, représentant normalement 25 à 40% du
total des globules blancs. Les lymphocytes ont une très grande importance dans l’organisation des
défenses immunitaires*. Les uns (appelés lymphocytes T) sont capables d’attaquer directement les
agresseurs microbiens, très particulièrement les virus, et de les détruire. Les autres(lymphocytes B)
sécrètent les gammaglobulines c’est-à-dire les anticorps*. T et B coopèrent ensemble pour combattre
l’agression. .Les T, dotés d’une mémoire, informent les B au moyen de substances chimiques qu’ils
sécrètent : les cytokines*. Les T représentent environ 80% des lymphocytes circulants et ils ont une durée
de vie qui peut être très longue (jusqu’à 10 ans). Les B (5 à 20% du total) ont en majorité une durée de
vie courte.

LYMPHOME : Tumeur, généralement maligne, du système lymphatique. Outre la maladie de Hodgkin*
on peut rencontrer d’autres lymphomes dont le traitement chimiothérapique peut être très efficace : 9.908
ont été décelés en 2.000 , avec 5.243 décès .

LYOPHlLlSATlON : Procédé consistant à déshydrater un liquide sous l’action conjuguée du vide et du
froid. On obtient donc le contenu (sec) d’un liquide : c’est ainsi que les protéines* du sang (le plasma*)
sont conservées et stockées pour être reconstituées et utilisées en perfusion* le moment venu par simple
redissolution. De nombreux sérums*, vaccins* ou médicaments, sont conservés ainsi en attendant le
moment de leur utilisation. La lyophilisation est également très utilisée dans l’industrie alimentaire, en
particulier pour le lait.

M

MACROPHAGES : Cellules du sang dont le rôle principal est la phagocytose*. Véritables “poubelles”
de l’organisme, les macrophages nettoient les foyers inflammatoires et favorisent ainsi la cicatrisation. Ils
coopèrent aussi avec les lymphocytes* et sécrètent diverses substances chimiques (cytokines*) stimulant
l’immunité*.

MACULA : Partie postérieure de la rétine* responsable de l’acuité visuelle. A l’examen du fond d’oeil*,
elle apparaît comme une tâche jaune.

MACULE : Tâche rouge, non saillante, qui s’efface à la pression (purement congestive*). On parle ainsi
d’éruption “maculeuse”.

MAGNÉSIUM : Métal présent dans le sang en faible concentration (18 à 22 mg/l - soit 1,5 à 1,9
milliéquivalent/1 : voir Ionogramme*). Sa baisse est responsable d’une excitabilité anormale des nerfs et
des muscles (voir Tétanie*). Son augmentation (exemple : dans l’insuffisance rénale*) peut entraîner des
troubles cardiaques. Le besoin quotidien en magnésium est de 300 à 400 mg. Les aliments les plus riches
en magnésium sont : le cacao, le soja, les fruits secs (amandes, cacahuètes), les noix et noisettes, les
céréales (flocons d’avoine, maïs, sarrasin, pain complet), certains produits de la mer (crabe, haddock), le
bœuf, et certains légumes verts (épinards, artichauts). Tout récemment, enfin, on a accusé le manque de
magnésium de favoriser l’hypertension artérielle et l’athérosclérose.

MAIGREUR : Diminution du poids égale ou supérieure à 10% par rapport au poids dit “idéal” (voir
Obésité*). Il existe des maigreurs “constitutionnelles” : dans certaines familles les sujets ont un appétit
normal (et même important) et restent pourtant maigres, de génération en génération, sans qu’on ait
d’explication valable à ce fait, manifestement héréditaire. Une maigreur apparue depuis peu doit
toujours retenir l’attention. Elle peut relever de causes très diverses :
• d’une perte de l’appétit, l’un des signes majeurs de la dépression (voir Anorexie*). L’anorexie mentale
des jeunes filles est un cas particulier ;
• d’une alimentation insuffisante (carence alimentaire) ;
• d’un trouble de la digestion, ou, plus exactement, de l’assimilation (de l’absorption*) des aliments au
niveau de l’intestin. On appelle ce trouble “syndrome de malabsorption”. Il peut s’observer au cours de
diverses maladies de l’estomac et de l’intestin, en particulier après certaines interventions chirurgicales :
résection* étendue du grêle, gastrectomie*. Les signes habituels sont la diarrhée, les crises de tétanie*,
les oedèmes*, l’urémie* ;
• d’une maladie endocrinienne* : diabète*, thyrotoxicose* (augmentation de l’activité de la glande
thyroïde), insuffisance surrénale* ;
• d’une intoxication chimique : alcoolisme* chronique ou toxicomanies* diverses comportant l’usage de
toxiques qui suppriment la sensation de faim (psychotoniques*, cocaïne) ;
• d’une maladie cachectisante* : tuberculose, maladie infectieuse persistante, cancer. Les traitements sont
évidemment très divers, et liés à la cause identifiée. Divers médicaments peuvent aider l’organisme à
augmenter ses réserves (anabolisants*) ou stimuler l’appétit.

MAIN : La main est une partie essentielle du corps : elle sert à manipuler les objets et à identifier les
formes et les caractéristiques (température, consistance) de ceux-ci. Le squelette de la main est formé des
8 os du carpe (qui s’articulent avec le radius et le cubitus, les deux os de l’avant-bras), des 5
métacarpiens*, et des phalanges qui forment les doigts. Les accidents de la main sont très fréquents, à tel
point qu’il s’est créé des services chirurgicaux spécialisés (SOS mains) dans la plupart des centres
hospitaliers importants. Toute plaie importante de la main doit entraîner une consultation auprès d’un de
ces centres, en particulier s’il y a plaie des tendons musculaires ou des nerfs. Dès l’accident les
recommandations suivantes doivent être appliquées :
- laisser le blessé à jeun : ne pas lui faire boire d’alcool, ce qui peut retarder un acte chirurgical urgent,
- si une extrémité a été sectionnée, la refroidir en l’entourant d’un sac de plastique contenant de la
glace,- agir de même pour le segment sectionné qui, refroidi, pourra souvent être réimplanté (plus
de la moitié des cas),
- surélever le membre en mettant un pansement compressif plutôt qu’un garrot*,
- ne pas s’affoler, et calmer l’angoisse du blessé,
- demander au SAMU le centre “SOS main” le plus proche.

MAL DES MONTAGNES : En règle générale aucun trouble n’est à redouter jusqu’à une altitude de 1
500 mètres chez un sujet normal. Au-delà de cette altitude divers troubles peuvent apparaître, plus ou
moins gênants et plus ou moins persistants selon les sujets. Un certain état d’excitabilité avec troubles du
sommeil (insomnie d’endormissement) est très banal durant les 2 ou 3 premiers jours. A partir de 2 000
mètres la teneur en oxygène de l’air diminue nettement et, au-delà de 3 000 mètres, l’effort musculaire
devient pénible : la respiration est souvent accélérée et moins profonde, et le rythme cardiaque
s’accélère. Un léger mal de tête, des nausées, des troubles de la vue (diplopie*, mauvaise vision des
couleurs) et, surtout, un ralentissement des fonctions du cerveau (pensée, décision, attention) sont des
troubles qui doivent faire suspendre l’ascension, sous peine d’accidents pouvant être mortels
(oedème* cérébral ou pulmonaire). Tout séjour en altitude entraîne diverses modifications sanguines, en
particulier une polyglobulie*.

MAL DE POTT : Atteinte osseuse et articulaire de la colonne vertébrale, de nature tuberculeuse.
Autrefois très fréquent, le Mal de Pott, comme toutes les manifestations de la tuberculose*, est devenu
très rare depuis la vaccination par le B.C.G., le meilleur dépistage des primo-infections tuberculeuses, et,
surtout, le meilleur traitement de la maladie par les médicaments antituberculeux.

MAL DES TRANSPORTS : État de malaise avec nausées et vomissements, vertiges, pâleur,
transpiration. Le mal de mer n’est qu’une forme accentuée de ce trouble. On pense qu’à son origine il
existe une sensibilité anormale du système labyrinthique* de l’oreille interne, mais aussi un état de
tension nerveuse avec tendance à l’anxiété*. Les personnes atteintes d’infections chroniques des sinus, ou
des oreilles sont d’ailleurs plus sujettes que d’autres à ce trouble. Un état dépressif peut le favoriser. Des
médicaments très simples peuvent l’empêcher, mais ils ont souvent une action “tranquillisante” assez
marquée. La position allongée et une bonne respiration peuvent aider, de même que le café ou une boisson
glacée. Une alimentation légère est, évidemment, recommandée chez tous les prédisposés à ce trouble.
Enfin, on vient de commercialiser un disque auto-adhésif ultra-mince qui, appliqué derrière l’oreille,
délivre de façon constante et régulière une substance chimique (la scopolamine) durant trois jours
protégeant ainsi le porteur contre nausées et vomissements.

MALABSORPTION : Mauvaise absorption (assimilation) des aliments au niveau de l’intestin grêle. Il
en résulte un amaigrissement, une asthénie et des troubles divers (oedèmes*, tétanie*, anémie*) liés aux
carences qu’elle entraîne. Ses causes sont nombreuses et diverses : infectieuses, circulatoires ou
endocriniennes.

MALADIES : En dehors des conditions habituelles de prise en charge des assurés sociaux, qui
comportent le paiement d’une partie des dépenses (“ticket modérateur” : en principe 30% des dépenses),
certaines affections comportant un traitement prolongé et particulièrement coûteux peuvent donner droit à
une prise en charge totale : c’est le remboursement dit à 100% pour “longue maladie”. La liste de ces
maladies est indiquée dans le tableau ci-dessous. En d’autres circonstances ce remboursement total est
également acquis : enfant handicapé, hospitalisation en long séjour, hospitalisation à domicile, grossesse
(les quatre derniers mois, jusqu’à l’accouchement inclus), diagnostic et traitement de la stérilité.

MALADIES PROFESSIONNELLES : La liste des maladies professionnelles a été revue et complétée :
elle comprend maintenant 80 rubriques (appelées tableaux) qui sont donc chacune assimilée à un accident
du travail. Leur liste est donnée dans le tableau.

Nouvelle liste des 30 maladies longues et coûteuses donnant droit à exonération du ticket modérateur.

Elle a été publiée au Journal Officiel du 1er janvier 1987 (décret n° 86-1380 du 31 décembre 1986).
Cette liste est la remise à jour par le Haut Comité de la Sécurité Sociale, des 25 maladies exonérantes
prévalant jusqu’à cette date pour la prise en charge à 100% des patients atteints d’affections comportant
un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse.

• accident vasculaire cérébral invalidant ;
• aplasie médullaire ;
• artériopathie chronique et évolutive (y compris coronarite) avec manifestations cliniques ischémiques;
• bilharziose compliquée
• cardiopathie congénitale mal tolérée, insuffisance cardiaque grave et valvulopathie grave;
• cirrhose du foie décompensée ;
• déficit immunitaire primitif grave nécessitant un traitement prolongé et déficit immunitaire acquis grave
(syndrome immunodéficitaire acquis) ;
• diabète insulino-dépendant ou non insulino-dépendant ne pouvant pas être équilibré par le seul régime ;
• forme grave d’une affection neuromusculaire (dont myopathie) ;
• hémoglobinopathie homozygote ;
• hémophilie ;
• hypertension artérielle sévère ;
• infarctus du myocarde datant de moins de six mois ;
• insuffisance respiratoire chronique grave ;
• lèpre ;
• maladie de Parkinson ;
• maladies métaboliques héréditaires nécessitant un traitement prolongé spécialisé ;
• mucoviscidose ;
• néphropathie chronique grave et syndrome néphrotique pur primitif ;
• paraplégie ;
• périartérite noueuse, lupus érythémateux aigu disséminé, sclérodermie généralisée évolutive ;
• polyarthrite rhumatoïde évolutive grave ;
• psychose, trouble grave de la personnalité, arriération mentale ;
• rectocolite hémorragique et maladie de Crohn évolutives ;
• sclérose en plaques invalidante ;
• scoliose structurale évolutive (dont l’angle est égal ou supérieur à 25 degrés) jusqu’à maturation
rachidienne ;
• spondylarthrite ankylosante grave ;
• suites de transplantation d’organe ;
• tuberculose active ;
• tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique.

Annexe
Tableaux des Maladies Professionnelles prévues à l’article R. 461-3

T1 : Maladies causées par le plomb et ses composés.
T2 : Maladies professionnelles causées par le mercure et ses composés.
T3 : Intoxication professionnelle par le tétrachloréthane.
T4 : Benzolisme professionnel.
T5 : Affections professionnelles liées au contact avec le phosphore et le sesquisulfure de phosphore.
T6 : Affections provoquées par les rayonnements ionisants.
T7 : Tétanos professionnel.
T8 : Affections causées par les ciments (aluminosilicates de calcium).
T9 : Affections provoquées par les dérivés halogénés des hydrocarbures aromatiques.
T10 : Ulcérations et dermites provoquées par l’acide chromique, les chromates et bichromates alcalins,
le chromate de zinc et le sulfate de chrome.
T10 bis : Affections respiratoires professionnelles provoquées par l’acide chromique, les chromates et
bichromates alcalins.
T10 ter : Affections cancéreuses causées par l’acide chromique et les chromates et bichromates alcalins
ou alcalino-terreux ainsi que par le chromate de zinc.
T11 : Intoxication professionnelle par le tétrachlorure de carbone.
T12 : Affections professionnelles provoquées par les dérivés halogènes suivants des hydrocarbures
aliphatiques : dichlorométhane (chlorure de méthylène), trichlorométhane (chloroforme),
tribromométhane (bromoforme), dichloro-1-2-éthane, dibromo-1-2-éthane, trichloro-1-1-1-éthane
(méthylchloroforme), dichloro-1-3-éthylène asymétrique, dichloro- 1-2-éthylène (dichloréthylène
symétrique), trichloréthylène, tétrachloréthylène
(perchloréthylène), dichloro-1-2-propane, chloropropylène (chlorure d’allyle), chloro-2 butadiène-1-3
(chloroprène).
T13 : Intoxications professionnelles par les dérivés nitrés et chloronitrés des carbures benzéniques.
T14 : Affections provoquées par des dérivés nitrés du phénol (dinitrophénol, dinitro-orthocrésol,
dinoseb, leurs homologues et leurs sels), par le pentachlorophénol, ses homologues et ses sels et par les
dérivés halogènes de l’hydroxybenzonitrile (bromoxynil, ioxynil).
T15 : Affections provoquées par les amines aromatiques et leurs dérivés hydroxylés, halogénés, nitrosés,
nitrés et sulfonés.
T16 : Affections professionnelles provoquées par les goudrons de houille, brais de houille et huiles
anthracéniques.
T17 : Dermatoses causées par l’action du sesquisulfure de phosphore.
T18 : Charbon professionnel.
T19 : Leptospiroses professionnelles.
T20 : Affections professionnelles provoquées par l’arsenic et ses composés minéraux.
T20 bis : Cancer bronchique primitif provoqué par l’inhalation de poussières ou de vapeurs arsenicales.
T21 : Intoxication professionnelle par l’hydrogène arsénié.
T22 : Sulfocarbonisme professionnel.
T23 : Nystagmus professionnel.
T24 : Brucelloses professionnelles.
T25 : Pneumoconioses consécutives à l’inhalation de poussières minérales renfermant de la silice libre.
T26 : Intoxication professionnelle par le bromure de méthyle.
T27 : Intoxication professionnelle par le chlorure de méthyle.
T28 : Ankylostomose professionnelle.
T29 : Lésions provoquées par des travaux effectués dans des milieux où la pression est supérieure à la
pression atmosphérique.
T30 : Affections professionnelles consécutives à l’inhalation des poussières d’amiante.
T31 : Maladies professionnelles engendrées par les aminoglycosides, notamment la streptomycine, par la
néomycine et ses sels.
T32 : Affections professionnelles provoquées par le fluor, l’acide fluorhydrique et ses sels minéraux.
T33 : Maladies professionnelles dues au béryllium et à ses composés.
T34 : Affections professionnelles provoquées par les phosphates, pyrophosphates et thiophosphates
d’alcoyl, d’aryle ou d’alcoylaryle et autres organo-phosphorés anticholinestérasiques ainsi que par les
phosphoramides et carbamates anticholinestérasiques.
T35 : Affections ostéoarticulaires professionnelles provoquées par l’emploi des marteaux pneumatiques
et engins similaires.
T36 : Dermatoses professionnelles consécutives à l’emploi de lubrifiants et de fluides de
refroidissement.
T37 : Affections cutanées professionnelles causées par les oxydes et les sels de nickel.
T37 bis : Affections respiratoires professionnelles causées par les oxydes et les sels de nickel.
T38 : Maladies professionnelles engendrées par la chlorpromazine.
T39 : Maladies professionnelles engendrées par le bioxyde de manganèse.
T40 : Affections dues aux bacilles tuberculeux.
T41 : Maladies professionnelles engendrées par les pénicillines et leurs sels, et les céphalosporines.
T42 : Affections professionnelles provoquées par les bruits.
T43 : Affections professionnelles provoquées par l’aldéhyde formique et ses polymères.
T44 : Sidérose professionnelle.
T45 : Hépatites virales professionnelles.
T46 : Mycoses cutanées d’origine professionnelle.
T47 : Affections professionnelles provoquées par les bois.
T48 : Troubles angioneurotiques professionnels provoqués par les vibrations d’outils manuels.
T49 : Affections provoquées par les amines aliphatiques et alicycliques.
T50 : Affections provoquées par la phénylhydrazine.
T51 : Maladies professionnelles provoquées par les résines époxydiques et leurs constituants.
T52 : Affections consécutives aux opérations de polymérisation du chlorure de vinyle.
T53 : Affections professionnelles dues aux rickettsies.
T54 : Poliomyélite.
T55 : Affections professionnelles dues aux amibes.
T56 : Rage professionnelle.
T57 : Affections professionnelles périarticulaires.
T58 : Affections professionnelles provoquées par le travail à haute température.
T59 : Intoxications professionnelles par l’hexane.
T60 : Intoxication professionnelle par le pentachlorophénol ou le pentachlorophénate de sodium.
T61 : Maladies professionnelles provoquées par le cadmium et ses composés.
T 62 : Affections professionnelles provoquées par les isocyanates organiques.
T63 : Affections professionnelles provoquées par les enzymes protéolytiques.
T64 : Intoxication professionnelle par l’oxyde de carbone.
T65 : Lésions eczématiformes de mécanisme allergique.
T66 : Affections respiratoires professionnelles de mécanisme allergique.
T67 : Lésions de la cloison nasale provoquées par les poussières de chlorure de potassium dans les
mines de potasse et leurs dépendances.
T68 : Tularémie professionnelle.
T69 : Affections professionnelles provoquées par les vibrations et chocs transmis par certaines
machines-outils, outils et objets.
T70 : Affections respiratoires dues aux poussières de carbures métalliques frittés.

MALIGNITÉ : On dit d’une maladie (ou d’un syndrome) qu’ils sont “malins” lorsque les symptômes et
l’évolution sont d’emblée d’une gravité anormale. Le terme de “maligne” est également appliqué aux
tumeurs dont l’aspect ne ressemble plus à celui du tissu normal : transformation des cellules avec
multiplication anarchique et images anormales au microscope, absence de limites nettes, tendance à
l’envahissement des organes voisins ou même d’organes situés à distance (métastases*). On reconnaît là
les principales caractéristiques des cancers.

MAMMOGRAPHIE : Examen radiographique des seins, parfois réalisé après injection d’une substance
opaque aux rayons X (galactographie).

MANIE : Agitation aiguë avec tendance à l’euphorie. L’accès maniaque est, heureusement, plus
impressionnant que grave. Souvent le malade débite un flot de paroles (logorrhée*) plus ou moins
incohérentes, et, en tout cas, totalement sans relation les unes avec les autres. Ce langage décousu est
souvent associé à un tapage fort gênant : geste inutiles, bris d’objet, activité désordonnée et brouillonne,
contrastant avec un état de conscience conservé. La mémoire, l’orientation et les perceptions sont
normales. L’expansivité et la jovialité sans limite de ces malades (jeux de mots faciles, par exemple)
sont très évocatrices de l’état maniaque. Naturellement un épuisement physique se manifeste plus ou
moins rapidement, d’autant plus que cet excès d’activité a tendance à se poursuivre la nuit d’où insomnie.
La boulimie* est habituelle. Il n’y a pas d’hallucination dans l’accès maniaque franc. Des actes délictueux
(agressions, viols) peuvent être commis au cours d’un accès maniaque si le sujet n’est pas rapidement
traité. La Manie peut survenir dans diverse circonstances :
1. en alternance (ou non) avec la dépression mélancolique* au cours de la psychose* cyclique ;
2. au cours de la démence précoce (forme de début de la schizophrénie* mais ici les hallucinations et la
bizarrerie du langage attirent l’attention ;
3. sous l’action de toxiques divers psychotoniques*, corticoïdes*, alcool certains médicaments
antituberculeux ;
4. au cours de maladies neurologiques : traumatisme crânien, encéphalite* virale, tumeurs cérébrales,
syphilis* cérébrale ;
5. lors de certains troubles endocriniens : thyrotoxicose*, suites d’accouchement ;
6. chez les sujets âgés évoluant vers une détérioration* : manie dite “sénile”.
Toute agitation persistante doit être calmée : un maniaque doit être hospitalisé d’urgence car il
pourrait blesser (et même tuer) sans même s’en rendre compte. Des états semblables et périodiques
peuvent se manifester chez la femme au cours de la ménopause*, avec une agitation modérée mais
persistante entre les grands accès. S’ils s’accompagnent d’affaiblissement intellectuel leur pronostic est
médiocre, et l’évolution vers la démence* n’est pas rare. On réserve le terme d’ hypomaniaque aux
sujets seulement un peu agités et très actifs, souvent par période d’ailleurs. Ce léger déséquilibre du
comportement ne nécessite pas de traitement particulier si le sommeil est conservé : tout le monde n’est-
il pas plus ou moins “cyclique”, tantôt gai tantôt triste ?

MARCHE : Un enfant marche normalement durant la deuxième année de sa vie (entre 1 et 2 ans) et tout
retard de la marche doit être signalé au médecin. Chez l’adulte, la marche est un des meilleurs exercices
physiques. Une marche normale (4km en une heure) consomme environ 200 calories. On fait marcher dès
que possible accouchées et opérés pour rétablir une circulation normale dans les membres inférieurs et
éviter tout risque de phlébite* par immobilisation prolongée. Après un infarctus* du myocarde, la marche
est reprise en chambre dès le 10° jour et librement (à l’extérieur) dés le 20° jour. Par la suite, la marche
est très recommandée aux cardiaques, en terrain plat de préférence.

MASOCHISME : Est considéré comme masochiste celui qui ne prend son plaisir que dans la douleur de
lui-même, celui qui “aime” la souffrance, et, donc, la recherche systématiquement. Depuis Jean-Jacques
Rousseau beaucoup d’écrivains célèbres ont décrit leurs tendances masochistes, en particulier leurs
perversions, conscients de la réprobation qu’une telle attitude ne pouvait manquer de provoquer. Certains
de ces malades se livrent délibérément à des agressions (verbales ou gestuelles), très conscients de la
réplique qu’ils ne manqueront pas de recevoir. La recherche de la souffrance peut être le moyen d’obtenir
ensuite une protection en apitoyant l’entourage. Parfois le comportement peut être à la fois sadique et
masochiste : aimer faire souffrir pour souffrir ensuite, comme un juste retour des choses. Ce type de
comportement est particulièrement fréquent, sur le plan sexuel en particulier, mais bien au-delà : c’est un
exemple, parmi beaucoup d’autres de l’ambivalence*, qui caractérise tant de névroses. L’ambivalence est
la manifestation simultanée de deux sentiments contradictoires “je t’aime et je te hais”, situation
éminemment conflictuelle pour l’individu soumis aux influences primaires (instinctuelles) et à celles de
sa conscience, qui représente les interdits moraux. Les masochistes ont tendance à rechercher (à
créer) des situations d’échec où ils se présentent comme des victimes (voir Névrose* d’échec).

MASTITE : Inflammation du tissu mammaire. Une mastite peut être aiguë, par exemple au cours d’un
allaitement au sein (écoulement de pus par le mamelon, avec fièvre), ou chronique : apparition d’un (ou
plusieurs) noyaux fermes au niveau d’un sein. Dans ce dernier cas, comme dans toutes les circonstances
où le palper des seins révèle une zone de consistance anormale et nouvellement apparue, un examen
complet (clinique, radiologique) et, si le doute existe, un examen anatomique (biopsie*, exérèse*) sont
nécessaires et urgents. Beaucoup de kystes* sont très bénins, mais il est impossible de l’affirmer
sans un certain nombre de contrôles médicaux.

MASTOÏDITE : La mastoïde est une partie de l’os temporal, située en arrière de l’oreille (on perçoit sa
pointe osseuse sous la peau) pouvant s’infecter au cours d’une otite* non ou mal soignée. Les mastoïdites,
autrefois fréquentes, sont devenues très rares depuis l’utilisation des antibiotiques et la perforation (de
nature chirurgicale) du tympan (voir Paracentèse*) qui permet l’évacuation du pus vers l’extérieur et non
vers la mastoïde. Certaines otites chroniques peuvent se compliquer de mastoïdite, obligeant à une
intervention chirurgicale. Une mastoïdite peut s’accompagner d’atteintes infectieuses très graves du
cerveau (abcès du cerveau) et des nerfs voisins (paralysie* faciale, en particulier). Toute otite même
légère doit être montrée à un médecin, surtout chez un enfant.

MASTURBATION : Obtention d’un plaisir sexuel par la manipulation, directe ou indirecte, des organes
génitaux. La masturbation peut être l’oeuvre du sujet lui-même (plaisir dit “solitaire”) ou être pratiquée
par un partenaire du même sexe ou de sexe opposé. La masturbation est une étape normale du
développement sexuel : elle peut être très apparente chez le nourrisson déjà, et, en tout cas, dès les
premières années. Son absence est bien plus inquiétante que sa constatation, car elle signifierait
l’absence de pulsions sexuelles et de prise de conscience de son propre corps. On a inventé des
conséquences redoutables à cette pratique, et fait naître chez beaucoup d’enfants une angoisse liée à la
honte et à la peur de la répression en cas de découverte par les parents. Comme le rappelait un célèbre
psychiatre récemment disparu, la masturbation est parfois signe de névrose, mais en tout cas pas
génératrice de névrose. La masturbation, fréquente et normale à l’adolescence, ne devient un symptôme
névrotique qu’à la maturité, c’est-à-dire à l’âge des premières relations sexuelles possibles. Chez
l’adulte elle devient un refuge, un refus de l’autre, un signe d’introversion*, un érotisme réservé et destiné
uniquement à soi-même. Elle se substitue à la relation normale entre homme et femme et engendre
toujours une insatisfaction importante : la conscience de ne pas maîtriser ses instincts vers les directions
normales. Il y a souvent une peur de la relation avec l’autre, qui n’est qu’une des manifestations de la
difficulté du contact avec autrui : la masturbation peut être ainsi la marque de tendances homosexuelles,
affichées ou non.

MAXILLAIRE : Il existe trois os maxillaires : un seul maxillaire inférieur qui forme à lui seul la
mâchoire inférieure et deux maxillaires supérieurs (un de chaque côté) qui constituent la mâchoire
supérieure, une partie de l’orbite et des fosses nasales. Les maxillaires supérieurs contiennent un sinus*,
communicant avec les voies aériennes et pouvant être le lieu d’une sinusite*. Les fractures des
maxillaires sont toujours ennuyeuses, car elles désorganisent la disposition des dents et elles peuvent
donner lieu à des troubles de la mastication.

MÉDIASTIN : Espace situé au milieu du thorax, entre les deux poumons et le squelette (sternum* en
avant et colonne vertébrale en arrière). Dans le médiastin se trouvent les organes de la circulation (coeur
et gros vaisseaux) et les voies aériennes (trachée* et grosses bronches).

MÉDIATEUR : Substance chimique assurant la transmission d’un message d’une cellule à une autre. Il
existe des médiateurs du système nerveux pour les mécanismes d’éveil* (noradrénaline*, dopamine*) et
pour ceux du sommeil* (sérotonine*). On connaît aussi un médiateur pour la jonction entre nerf et muscle
: l’acétylcholine*. Enfin, l’histamine* est le médiateur principal des réactions allergiques*. Les
lymphocytes*, cellules blanches du sang assurant la protection de l’organisme contre les virus sécrètent
des médiateurs chimiques (les cytokines*) encore mal connus mais qui semblent d’une importance
considérable, non seulement dans la lutte contre ces agresseurs mais aussi pour la prise ou le rejet d’une
greffe d’organe.

MÉGALOMANIE : C’est la “folie des grandeurs” avec un véritable délire* (ou du moins une tendance
au) sur des thèmes de grandeur et de puissance. A la base de ces idées délirantes se trouve une idée très
généreuse de soi-même. Souvent le mégalomane s’identifie à une idée grandiose, à son pays (Hitler), ou à
un nouveau messie, comme le Zarathoustra décrit par Nietzsche. Il est parfois difficile de séparer
l’ambition démesurée de la véritable mégalomanie. Il ne faut pas confondre, surtout, les
compliments bruyants que certains s’adressent à eux-mêmes pour se valoriser : cette
autosatisfaction apparente cache souvent de profondes tendances dépressives et une “insécurité”
intérieure très grande.

MÉLAENA : Issue de sang noir (digéré), mélangé aux selles, conséquence d’une hémorragie ayant eu
lieu dans l’estomac ou le duodénum. Une telle anomalie doit toujours faire consulter immédiatement
pour rechercher la cause du saignement, même s’il n’a donné lieu à aucun trouble apparent. En cas
de doute, la recherche de sang dans les selles peut être faite par divers examens de laboratoire. Des
selles noires peuvent être aussi observées en bien d’autres occasions, en particulier après absorption de
certains médicaments à base de charbon ou de fer.

MÉLANCOLIE : Dépression* grave, douloureusement ressentie par le sujet, entraînant un
ralentissement de toutes les activités et accompagnée d’idées de suicide*. La mélancolie peut apparaître
en réaction à un événement pénible, mais aussi spontanément, et périodiquement. Les premiers symptômes
concernent souvent le sommeil : insomnie* de la deuxième moitié de la nuit avec réveils à l’aube où le
sujet “rumine” ses idées noires et y cherche vainement une solution. En même temps une diminution
de l’activité physique et intellectuelle (en particulier de la mémoire) apparaît. Le sujet parle moins,
s’enferme dans une solitude progressive et fuit les contacts. Peu à peu la mélancolie est évidente : seul
avec lui-même, prostré, le malade n’ouvre la bouche que pour souhaiter sa fin prochaine, seule. issue au
malheur qui s’abat sur lui. Il y a, chez lui, un véritable refus de continuer à vivre. Il faut immédiatement
(c’est une urgence) faire accepter au malade une consultation médicale et, en cas de refus, en informer
cependant votre médecin qui essayera toujours de faire le premier pas, c’est-à-dire de venir à domicile
“parler” avec le malade. Car tout est là : si le dialogue est renoué avec un mélancolique, la guérison est
très vraisemblable, avec l’aide des antidépresseurs* puissants dont nous disposons actuellement. Un ami
peut être aussi mieux placé que l’entourage immédiat. Si le médecin est votre ami, la partie est déjà
gagnée : c’est l’intérêt d’avoir un “médecin de famille” qui vous connaît et peut intervenir, autant
comme ami que comme médecin. Si on peut éviter l’hospitalisation et son dépaysement c’est
évidemment mieux : celle-ci n’est nécessaire qu’en cas de troubles graves et récidivants (tentatives de
suicide antérieures, contact difficile avec le malade) surtout si le malade vit seul. La mélancolie peut
avoir d’autres aspects : description d’une maladie imaginaire (un cancer, souvent) dont le malade veut se
libérer par la mort. Un accès mélancolique peut être aussi le début d’une schizophrénie* chez
l’adolescent. Dans ce cas la dépression est caractérisée par l’absence des réactions affectives si
abondantes dans la mélancolie vraie et la coexistence d’idées franchement délirantes*, absentes dans la
mélancolie vraie, où le malade se contente d’interpréter de façon pessimiste les événements vécus tout en
s’en rendant le seul responsable. Le risque de suicide est difficile à évaluer : très schématiquement il
est d’autant plus à redouter que le malade en parle moins. Tout le monde connaît le “suicide-
chantage” des névrosés, annoncé bruyamment des années à l’avance et qui relève d’un comportement
hystérique* et non d’une mélancolie vraie. Mais la distinction n’est souvent pas facile. Au total : toute
dépression* doit faire l’objet d’un traitement immédiat, faute de savoir quelle gravité elle peut
atteindre. Laisser quelqu’un mal dormir et s’enfermer progressivement dans un isolement total est
souvent risquer de le perdre.

MÉLANODERMIE : Augmentation anormale de la pigmentation de la peau. En dehors du bronzage
solaire, des pigmentations anormales peuvent apparaître à l’occasion de troubles endocriniens
(insuffisance surrénale*) ou de maladies dermatologiques diverses. La pigmentation localisée par
endroits peut relever de réactions à des produits chimiques (cosmétiques, sur le visage) ou d’un naevus*.

MÉLANOME : Tumeur maligne (néoplasme*) du système pigmentaire de la peau. La mélanome peut être
la transformation d’un naevus* banal (grain de beauté) surtout si celui-ci est soumis à des irritations
répétées, d’où la règle de ne jamais essayer de les traiter soi-même par des lotions plus ou moins
irritantes. Une exérèse* bien faite, par un spécialiste, enlevant largement le naevus, n’a jamais
déclenché de transformation maligne. Par contre les actions locales irritantes, les tentatives d’exérèse
partielle peuvent conduire à des catastrophes. En 2.000 : 1.240 décès pour 5.851 nouveaux cas.

MÉMOIRE : Se souvenir exige une suite d’opérations très précises : acquisition, stockage, restitution.
Chacune de ces opérations peut être l’objet d’un trouble, qui perturbe plus ou moins gravement la
restitution des souvenirs. Le trouble de la mémoire peut être d’installation rapide (ictus* amnésique,
traumatisme cérébral, accident ischémique* cérébral, méningite*, encéphalite*) en particulier au cours de
certains états psychiatriques (choc émotif, psychose* aiguë, confusion* mentale). Ailleurs, c’est
progressivement que la mémoire se détériore : état dépressif, démence*, ou, plus simplement,
vieillissement progressif, où la mémoire des faits récents est souvent la première atteinte. Enfin, certains
médicaments peuvent perturber plus ou moins la mémoire (hypnotiques, tranquillisants* à doses
excessives) surtout s’ils sont pris sur de longues périodes. Des tests très précis permettent d’explorer la
mémoire et de chiffrer son déficit. On ne possède malheureusement pas de médicament spécifique de la
mémoire qui ne soit aussi un toxique. Le meilleur moyen reste donc celui de l’apprentissage régulier
(faire “travailler” sa mémoire) et... garder un bon équilibre intérieur, autant que possible. La mémoire est
aussi une part de l’affectivité : on apprend plus facilement si on a envie d’apprendre, et la mémoire se
refuse à nous chaque fois que nous sommes “préoccupés” au sens le plus étymologique du mot.

MÉNIÈRE : Le syndrome de Ménière est un vertige* lié à un trouble de l’oreille* interne. Ce trouble de
l’équilibre est souvent précédé d’une baisse de l’audition avec sensation d’oreille bouchée et
bourdonnements* intenses. Le vertige est très violent, de durée variable (quelques minutes à plusieurs
heures) et accompagné de vomissements. Des interventions chirurgicales très délicates peuvent tenter de
remédier à ce trouble, qui peut aussi disparaître spontanément.

MÉNINGE(S) : Le système nerveux est protégé par trois enveloppes appelées méninges. La première,
très résistante (dure-mère) est plaquée contre les os dont elle ne peut être séparée que très difficilement
(voir : hématome* sous-dural). La seconde (arachnoïde), moins résistante, est accolée à la précédente et
séparée de la troisième (la pie-mère) par un espace (espace sous-arachnoïdien) où circule le liquide*
céphalo-rachidien que l’on recueille par la ponction* lombaire. Une méningite est une inflammation
(généralement infectieuse : bactérienne, virale, ou parasitaire) des méninges. Le diagnostic est fait sur
l’apparition du syndrome méningé : maux de tête, vomissements, raideur musculaire, en particulier de la
nuque et des membres inférieurs. La ponction lombaire est indispensable : elle ramène un liquide
céphalo-rachidien très modifié (augmentation des leucocytes* et des anticorps*) où l’on peut identifier
parfois le germe infectieux à l’origine de la méningite.
Le traitement est décidé sur ces examens, en particulier l’isolement éventuel du microbe. Les causes les
plus fréquentes de méningites sont :
1. les bactéries du groupe “cocci” (tous leurs noms se terminent par le suffixe - coque : méningocoque*,
pneumocoque, streptocoque*, staphylocoque*) ;
2. la tuberculose* (bacille de Koch) et la syphilis* (tréponème) ;
3. de nombreux virus et parasites.
On appelle méningiome une tumeur bénigne des méninges. Cette tumeur, de développement lent,
comprime peu à peu le cerveau et amène l’apparition progressive de troubles neurologiques
(hémiparésie*, troubles de la parole, de la mémoire) ou psychiques : confusion* mentale, signes
d’affaiblissement intellectuel pouvant aller jusqu’à un état proche de la démence*. On devine les erreurs
possibles dans l’interprétation de ces troubles chez un sujet âgé de 60 à 70 ans, tout comme dans le cas
d’un hématome* sous-dural.

MÉNINGOCOQUE : Bactérie, agent de la méningite cérébro-spinale. Celle-ci réalise un syndrome
méningé fébrile et atteint souvent les enfants. Les antibiotiques ont transformé son pronostic autrefois
mortel.

MÉNISQUE : Cartilage situé à l’intérieur d’une articulation qui joue à la fois le rôle de pièce
intermédiaire entre deux os et d’amortisseur en cas de choc violent. Les plus exposés sont ceux du genou
: leur lésion est fréquente au cours de sports assez violents (rugby, en particulier), mais aussi à l’occasion
de chutes (bicyclette, ski). La lésion du ménisque se traduit fréquemment par un blocage du genou à angle
droit accompagné d’une douleur aiguë. Souvent ce blocage cède spontanément, la première fois, mais il
tend à récidiver, à l’occasion de mouvements très banals et non violents. Il n’est pas toujours facile de
distinguer la rupture d’un ménisque d’une entorse sans l’aide de la radiographie “méniscographie”. Tout
ménisque rompu devient nocif pour l’articulation et il est indiqué de l’enlever dans la majorité des
cas pour éviter la constitution d’une arthrose*. On appelle “méniscectomie” la résection d’une partie
ou de la totalité d’un ménisque.


MÉNOPAUSE : Arrêt des cycles menstruels avec disparition des règles. L’âge moyen de la ménopause
se situe à 50 ans. Compte tenu de l’espérance de vie actuelle plus de 3 femmes sur 4 dépasseront
l’âge de 50 ans : il y avait en France environ 8 millions de femmes de plus de 50 ans en 1993, soit à
peu près 27% de la population féminine. L’arrêt des règles correspond à la disparition des derniers
follicules de l’ovaire d’où celle des sécrétions hormonales. Dès la quarantaine, en fait, la production
hormonale est très variable, d’un cycle à l’autre : c’est la période que l’on appelle souvent “pré-
ménopause” où le déficit est surtout marqué pour la progestérone*. C’est la raison pour laquelle la
fécondité est nettement diminuée et aussi pour laquelle on déconseille toute grossesse en raison du
risque accru de malformations : il y a 2% de mongoliens* chez les enfants issus d’une mère âgée de
plus de 40 ans. On attribue volontiers à ce déficit en progestérone les troubles bien connus de cette
période de pré-ménopause : irritabilité accrue, anxiété, tendance dépressive dans le domaine
psychologique ; tension douloureuse des seins avec apparition de veines saillantes ; tendance à la prise
de poids liée à une augmentation de l’appétit ; peau plus grasse (séborrhée*) qui gêne beaucoup les
femmes, en particulier pour leur maquillage et parce qu’elle s’accompagne souvent d’une chute des
cheveux : enfin modification de la voix qui peut devenir plus grave. C’est généralement dans les deux
années précédant la ménopause qu’apparaissent les modifications nettes du cycle qui devient irrégulier,
plus long ou plus court, avec des règles de durée et d’intensité variables. Après l’arrêt des règles
apparaissent souvent des modifications psychiques : la survenue d’une réaction dépressive est classique
et fréquente, de même que les célèbres “bouffées de chaleur” en particulier nocturnes, avec abondante
transpiration*. En même temps apparaissent les modifications physiques bien connues, avec diminution
du volume des seins et tendance aux rides cutanées. Des troubles osseux (ostéoporose*, c’est-à-dire
décalcification) et sanguins (élévation des triglycérides* et du cholestérol*) ne sont pas rares. Le
traitement hormonal de la période pré-ménopausique est logique : il ne doit pas faire appel aux
classiques “pilules” (association d’oestrogènes* et de progestatifs*) mais seulement aux progestatifs*,
qui permettent en outre de réaliser une contraception* efficace et sans danger, à la différence des
“pilules” classiques qui, en principe, ne doivent pas êtres prises à partir de 40 ans. Quant au traitement
de la ménopause par les oestrogènes*, il demande une étude hormonale attentive et ne doit pas être
systématique. Si on ne doit pas rejeter le traitement face à certains troubles, il ne saurait être
question de le préconiser durant des années et sans contrôle médical sérieux : le but de ce traitement
doit être de rendre progressive la diminution des sécrétions hormonales, donc de réduire peu à peu la
prise de ces hormones et non de la poursuivre indéfiniment par simple “renouvellement d’ordonnance”.
Sur le plan pratique : n’espérez pas de votre médecin des “hormones” pour rester jeune... Faites vous
examiner soigneusement à la ménopause et ensuite chaque année, de façon systématique. C’est
seulement ainsi que seront évités beaucoup de troubles qu’une bonne médecine préventive
permettrait d’enrayer à temps.

MÉNORRAGIE : Règles anormalement abondantes et prolongées plus de 4 jours. Les ménorragies
sont pratiquement toujours dues à un fibrome* utérin. Plus rarement il s’agit d’une cause externe
(polype* du col de l’utérus, infection traînante locale) ou d’une maladie de la coagulation du sang.

MENSTRUATION : Apparition (durant 3 à 5 jours) des règles. Le cycle menstruel (on appelle cycle
menstruel la durée qui s’étend du premier jour des règles au premier jour des règles suivantes) est de 28
jours en moyenne. Il apparaît chez la femme entre 12 et 14 ans (sous nos climats) et disparaît à la
ménopause*, c’est-à-dire entre 45 et 50 ans en moyenne. Le cycle menstruel correspond au cycle de
différentes sécrétions d’hormones* par l’ovaire*. Dans une première phase l’ovaire sécrète seulement un
oestrogène* : l’oestradiol. Environ deux semaines avant les règles survient l’ovulation* : à ce moment se
produit une double sécrétion, d’oestrogène et de progestatif*. C’est dans cette seconde phase que la
température du corps est plus élevée. En 12 jours environ la sécrétion d’hormone se tarit et c’est cet arrêt
brutal qui provoque le saignement au niveau de l’utérus, saignement qui se traduit par les règles. La
régulation de ces événements est sous la dépendance du système nerveux, auquel est relié une glande
endocrinienne située à la base du crâne : l’hypophyse*, qu’on a appelée le “chef d’orchestre” des glandes
endocrines*. La perte de sang occasionnée par les règles est de 50 à 100 millilitres, c’est-à-dire
insignifiante en regard des réserves et de la reconstitution normale du sang. Toute menstruation
signifie qu’aucune fécondation n’a eu lieu : l’arrêt des règles (voir Aménorrhée*) ne veut pas dire
obligatoirement qu’une grossesse est en cours, loin de là. De nombreux examens de laboratoire (en
particulier l’examen des cellules locales : frottis* vaginal) permettent de suivre les phases du cycle et
d’évaluer un éventuel déséquilibre hormonal.

MÉTABOLISME : Ensemble des réactions assurant la survie d’un organisme. En général on oppose les
processus de construction (anabolisme*) aux processus de dégradation après utilisation (catabolisme*).
On parle souvent de maladie métabolique, pour désigner un trouble chimique concernant l’un des
constituants de l’organisme, trouble parfois héréditaire mais pas toujours : ainsi le diabète* est une
maladie du métabolisme des sucres, d’origine inconnue.

MÉTACARPE : Cinq os longs et fins formant le squelette de la main, reliant ainsi le poignet (les os du
carpe) aux phalanges qui (au nombre de trois) constituent les segments des doigts.

MÉTASTASE : Apparition, à distance du foyer primitif, d’une lésion de même nature que la première.
On parle ainsi de métastases infectieuses (extension d’une infection généralisée avec apparition d’abcès,
en différents points de l’organisme) ou de métastases cancéreuses (dissémination de la tumeur en des
points parfois très éloignés du cancer primitif).

MÉTATARSE : Cinq os longs qui, à l’avant du pied, relient les orteils au massif osseux (le tarse) qui
forme le dos du pied et la voûte plantaire.

MÉTÉORISME : Ballonnement du ventre lié à la présence de gaz soit au niveau de l’estomac
(aérophagie*) soit au niveau de l’intestin (aérocolie). Cette impression désagréable peut donc
s’accompagner, selon les cas, de renvois gazeux (rots) ou d’émission de gaz par le rectum. Très souvent
le météorisme est le fait de sujets nerveux mangeant beaucoup trop vite et mal, avec, notamment, excès
de sucres et de “féculents” c’est-à-dire d’aliments à base de céréales amenant des fermentations
intestinales.

MÉTHANOL : C’est l’alcool méthylique (plus connu comme alcool à brûler) obtenu à partir du bois.
Présent normalement à l’état de traces dans certaines eaux de vie, le méthanol est extrêmement toxique,
même à faible dose : il peut, en particulier, entraîner une névrite* optique, donc la cécité, et, à dose
élevée, la mort. Il doit être mis hors de portée des enfants.

MÉTRITE : Inflammation de l’utérus, soit du col (on dit aussi cervicite) soit de l’utérus lui-même (on dit
aussi endométrite) d’origine bactérienne. Les métrites les plus fréquentes sont celles suivant un
accouchement effectué dans de mauvaises conditions (infection dite puerpérale*, parfois liée à une
rétention de fragments de placenta* à l’intérieur de la cavité utérine) ou celles suivant une contagion
vénérienne (voir Blennorragie*).

MÉTRORRAGIE : Perte de sang survenant chez une femme en dehors des règles. Des métrorragies
peuvent s’observer aussi avant la puberté* et après la ménopause*. Pendant la période où une femme est
réglée, toute métrorragie doit amener un examen gynécologique immédiat. Elle peut en effet révéler
une grossesse débutante et anormale (menace d’interruption), une infection utérine, une tumeur utérine
bénigne (polype*) ou maligne (cancer). Cette dernière cause est, bien entendu, la principale qu’on
redoute après la ménopause, d’où la surveillance systématique et régulière (une fois par an) de l’état
gynécologique, trop souvent négligée.

MICROBE : Terme très général désignant les bactéries*, les virus* et divers parasites de l’homme, ainsi
que le champignons (mycoses*). La science qui étudie ces germes est appelée microbiologie.

MICROGRAPHIE : Écriture avec lettres minuscules rendant sa lecture difficile. La micrographie
s’observe chez de sujets repliés sur eux-mêmes et en proie à des obsessions* nombreuses : elle
s’accompagne souvent d’une méticulosité excessive. La micrographie peut aussi être le signe d’une
maladie de Parkinson*.

MICTION : Action d’uriner. La miction normale (c’est-à-dire l’évacuation du contenu de la vessie) est
réalisée par le relâchement de certains muscles : elle ne demande aucun effort, et s’effectue dès qu’un
certain remplissage de la vessie est atteint, celui-ci entraînant une sollicitation qui parvient aux centres
nerveux. La miction normale est volontaire et elle survient en moyenne 5 fois par jour, en particulier au
lever et au coucher. Un plus grand nombre de mictions réalise une pollakiurie*, qui doit amener à
consulter un médecin, surtout si les mictions sont douloureuses (algies* vésicales ou cystalgies). Un sujet
normal n’urine pas durant la nuit : la pollakiurie nocturne peut être le premier signe d’un diabète*,
ou, plus généralement, d’une maladie rénale. Chez l’homme, après 50 ans, l’adénome prostatique*
constitue une cause fréquente de pollakiurie, mais aussi de dysurie*. La dysurie est la gêne pour uriner,
aboutissant au maximum à la rétention* d’urines : celle-ci peut relever soit d’un obstacle local
(adénome* prostatique*, rétrécissement du canal urétral qui évacue l’urine depuis la vessie jusqu’à
l’extérieur) soit d’un trouble neurologique (en particulier : syndrome pyramidal*). Enfin l’incontinence
d’urine* est l’impossibilité de garder le contrôle de la miction. Elle peut s’observer chez l’enfant
(énurésie*) et chez l’adulte (troubles neurologiques, gynécologiques ou prostatiques).

MIGRAINE : On baptise souvent «migraine» n’importe quel mal de tête alors qu’il s’agit en fait d’une
affection très particulière. La migraine est une douleur localisée à la moitié du crâne (hémicranie), de
caractère pulsatile (battements des tempes en particulier) survenant de temps à autre sous forme d’accès
souvent déclenchés par des facteurs psychologiques (contrariétés) très perceptibles les jours précédant la
crise. Outre la douleur, très localisée donc, le sujet se trouve dans un état général nauséeux et il ressent
très fréquemment de troubles visuels (points brillants, vision colorées, hémianopsie* transitoire) du côté
où siège la migraine. Chaque crise migraineuse peut durer 1 à 2 jours. Elle se termine en général sans
aucun ennui. Des troubles neurologiques passagers, parfois très impressionnants (perte du langage,
hémiplégie*, paresthésies* importantes) peuvent survenir au cours de l’accès, mais ils disparaissent en
une à deux heures au maximum. Il est possible que l’ictus* amnésique relève d’un mécanisme très
voisin de la migraine. Il ne faut pas confondre la migraine avec un ictus* vasculaire ou une manifestation
épileptique*. Bien que la migraine soit une affection fréquente (5 à 10% de la population, avec une nette
prédominance féminine) et très vraisemblablement héréditaire (un terrain familial est ici très fréquent) il
faut s’assurer qu’il n’existe pas un facteur déclenchant local (neurologique) ou général (erreurs
diététiques, allergies*, troubles endocriniens*) sur lequel on pourrait agir. Divers médicaments sont
efficaces : bêta-bloquants , agonistes de certains récepteurs de la sérotonine . Enfin, il existe un certain
nombre de cas où un conflit psychologique est manifestement le facteur essentiel et il peut être indiqué
d’agir sur lui au moyen d’un traitement psychotrope* associé à une psychothérapie*.

MILLIÉQUIVALENT : Unité de mesure exprimant la richesse en ions d’une solution, qu’il agisse
d’anions* ou de cations* (voir Ionogramme*), c’est-à-dire d’acides ou de bases. On calcule la
concentration en anions et en cations en milliéquivalents ou, plus récemment, en millimoles* (voir ce
mot).

MILLIMOLE-MICROMOLE : L’Organisation Mondiale de la Santé a recommandé d’exprimer les
concentrations des constituants du sang en une unité de mesure tenant compte du poids moléculaire de
chacune. La mole correspond au poids moléculaire d’une substance exprimée en gramme/litre. Ainsi, le
sodium a un poids moléculaire de 23 : la solution molaire contient donc 23 grammes par litre. Bien
entendu, les concentrations étant très faibles dans le sang, on utilise la millimole (le millième d’une mole)
ou même la micromole (le millionième d’une mole) pour exprimer ces concentrations. Le tableau ci-
dessous donne la liste des principaux dosages de laboratoire effectués couramment, et leur mode
d’expression actuel, en rappelant l’ancienne unité utilisée et le facteur de conversion transformant les
anciennes unités (mg/1 ou gramme/litre) en millimoles ou micromoles, selon les cas.

Tableau de principaux dosages sanguins exprimés en nouvelles unités biologiques (système molaire).

*La créatinine est éliminée par les urines: ses variations sont le temoin de la filtration rénale par les
glomérules (voir: néphrite)

MINERVE : Système destiné à immobiliser la tête et la colonne cervicale (le cou) en prenant appui sur
les épaules, le menton et la nuque.

MITOSE : Division cellulaire. L’adjectif “mitotique” désigne tout ce qui a trait à la multiplication des
cellules. On appelle “antimitotiques” les médicaments destinés à s’opposer à la croissance cellulaire et
qui sont utilisés dans le traitement des tumeurs.

MITRAL : Orifice faisant communiquer l’oreillette et le ventricule gauche, normalement fermé par une
sorte de clapet appelé valvule. Cet orifice peut mal se fermer (insuffisance mitrale) ou être le siège de
lésions qui le rétrécissent (rétrécissement mitral). Ces deux maladies sont des complications fréquentes
du rhumatisme* articulaire aigu. On appelle “maladie mitrale” l’association d’une insuffisance et d’un
rétrécissement mitral.


MOELLE ÉPINIÈRE : Partie du système nerveux central faisant suite à l’encéphale*. La moelle
épinière s’étend donc du bulbe* jusqu’à sa partie terminale (appelée cône terminal) au niveau de la
colonne lombaire. Comme le cerveau elle comprend une substance grise (centrale) faite de cellules
nerveuses et une substance blanche (périphérique) contenant des faisceaux de fibres nerveuses (ou
cordons) protégés par la myéline*. La moelle épinière est le siège de centres nerveux à chaque étage
vertébral : entre chaque vertèbre passent les nerfs* rachidiens qui vont distribuer la commande des
muscles et, inversement, transmettre à la moelle épinière tous les messages de la sensibilité (tact, chaud,
froid, douleur) recueillis sur la zone correspondante, en particulier au niveau de la peau. La jonction
entre nerfs moteurs et nerfs sensitifs peut permettre des réflexes* locaux qui ne gagnent donc pas le
cerveau pour être réalisés : ce sont les réflexes d’automatisme (exemple : retirer sa main d’une surface
brûlante effleurée par mégarde) si utiles dans la vie quotidienne. Les lésions de la moelle épinière
peuvent être de nature très diverses : traumatiques, tumorales, infectieuses (myélites*) ou dégénératives.
Elles peuvent atteindre soit les cellules nerveuses locales (la poliomyélite* est une atteinte des cellules
nerveuses de la moelle épinière de nature inflammatoire puisque due à un virus) soit les faisceaux de
fibres nerveuses réalisant alors ce qu’on appelle un syndrome cordonnal.

MOELLE OSSEUSE : A l’intérieur des os se trouve une substance jaune (faite de graisses) et rouge
(cellules sanguines en voie de formation). La moelle osseuse est donc le laboratoire où se préparent les
hématies*, les leucocytes* et les plaquettes* du sang. On peut la prélever par ponction (voir
Myélogramme*).

MONGOLISME : Arriération mentale d’origine congénitale, le mongolisme est une maladie liée à une
anomalie d’un chromosome* : ces enfants ont un chromosome supplémentaire sur la 21e paire. A la
débilité mentale s’ajoutent fréquemment des malformations, en particulier cardiaques. Sa fréquence est de
1,45 pour 1 000 nouveau-nés vivants. De 1 pour 2 000 chez les mères de 20 ans, le risque d’avoir un
enfant mongolien atteint 1 pour 100 à 40 ans. L’âge* mental des mongoliens atteint rarement 10 ans et
demeure, le plus souvent, en dessous de ce stade.

MONOCYTE : Variété de globule blanc (ou leucocyte*) dont le rôle semble essentiellement la
phagocytose*. Pour cette raison on les désigne aussi sous le nom de macrophages*, cellules dont le rôle
est de déblayer l’organisme des cellules mortes et des envahisseurs éventuels. Le sang normal contient 2
à 10% de monocytes parmi les globules blancs.

MONONÉVRITE : Atteinte inflammatoire d’un seul nerf*. Cette situation est, en fait, rare, l’atteinte
isolée d’un seul nerf étant presque toujours d’origine traumatique (fracture*, hématome*). Quant à la si
fréquente paralysie* du nerf facial, son origine infectieuse, quoique très probable, n’est pque rarement
prouvée.

MONONUCLÉOSE INFECTIEUSE : Maladie virale aiguë bénigne, peu contagieuse, atteignant
essentiellement l’adolescent et l’adulte jeune. La contamination buccale (on l’appelle maladie des
fiancés dans les pays anglo-saxons) est très fréquente. Un à deux mois après le contage apparaît un
malaise général fébrile avec angine* et ganglions disséminés mais prédominant surtout au cou. Des
éruptions diverses et une réaction méningée* sont possibles. La formule sanguine* est très caractéristique,
montrant une forte augmentation des leucocytes* avec un pourcentage considérable (plus de 50%) de
monocytes*. Un type particulier d’anticorps* est décelé dans le sang (MNI-test et réaction de Paul et
Bunnell). L’évolution est, en règle générale, bénigne en quelques jours mais la convalescence est longue
avec une asthénie longtemps persistante.

MORBILLEUX : Relatif à la rougeole*.

MORTALITÉ : Nombre des décès annuels dus à une maladie. Le taux est en général calculé sur 1000
habitants. On ne doit pas le confondre avec la morbidité qui est le nombre de cas observés pour une
maladie donnée. La morbidité s’exprime généralement par deux notions statistiques : le nombre total de
sujets atteints (prévalence*) et le nombre de nouveaux cas observés chaque année (ou incidence*).

MORT SUBITE : Chez un adulte, la mort subite a de très nombreuses causes, les plus fréquentes étant :
cardiaques (fibrillation* ventriculaire) et circulatoires (hémorragie* massive avec collapsus*, embolie*).
La mort subite d’un bébé apparemment normal et en bonne santé auparavant demeure une énigme. Il s’agit
essentiellement d’enfants de sexe masculin, et cet accident, totalement imprévisible, survient le plus
souvent à la sortie de l’hiver et au printemps, durant le premier semestre de la vie. On ne connaît pas les
causes de cette mort subite : tout au plus incrimine-t-on une certaine immaturité du système nerveux
(enfants de petit poids à la naissance) et la possibilité de carences (notamment en magnésium) chez la
mère, durant la grossesse. Sa meilleure prévention : ne jamais coucher un nouveau-né sur le ventre.

MOUCHES VOLANTES : Perception de points noirs se déplaçant avec le regard. Symptôme de
signification très variable pouvant correspondre aussi bien à des troubles neurotoniques (points noirs
devant les yeux) qu’à une hypertension artérielle ou à un trouble des milieux liquides de l’oeil.

MUCILAGE : Poudre végétale ayant la propriété de se gonfler au contact de l’eau (exemple : les
celluloses). Les mucilages sont utilisés comme laxatifs*.

MUCOVISCIDOSE : Maladie héréditaire où les sécrétions bronchiques et pancréatiques sont
anormales. Des troubles digestifs (occlusion intestinale, diarrhée graisseuse) ou pulmonaires (bronchites
répétées) la révèlent. Une étude de la sueur permet le diagnostic. Il y aurait 5.à 6.000 cas en France , et
200 nouveaux cas chaque année .

MUGUET : Petites tâches blanchâtres dans la cavité buccale des nourrissons (voir mycose*).

MULTINÉVRITE : Atteinte (non symétrique) de plusieurs nerfs périphériques.

MUQUEUSE : Couche des cellules tapissant une cavité naturelle (bouche, vagin, anus) ou un organe
creux. La muqueuse de l’utérus est appelée endomètre* et celle des fosses nasales la muqueuse pituitaire.
Certaines muqueuses (voies respiratoires, tube digestif) ont un rôle sécrétoire important.

MUTATION : Modification (transformation) d’un gène*, (voir Génétique) qui peut produire une
anomalie héréditaire à l’origine d’une maladie. Une mutation peut être spontanée, ou provoquée par des
phénomènes extérieurs : infection virale, rayonnements (rayons X, radioactivité excessive) modifiant
l’acide nucléique* d’un (ou plusieurs) chromosomes*.

MUTISME : Refus de parler. Le mutisme est particulièrement fréquent chez l’enfant, pour qui il constitue
une véritable réaction de défense face à des adultes dont le poids l’écrase : il ne faut certainement pas y
voir une insolence, mais au contraire une réaction de panique. Chez l’adulte le mutisme peut se rencontrer
dans des situations très diverses, en particulier au cours d’états délirants (paranoïa*, schizophrénie*)
mais aussi chez les hystériques*, brusquement privés de parole au moment même où on avait besoin de
les interroger. Le mutisme n’est que très rarement la conséquence d’un trouble neurologique et il
s’associe alors à des troubles moteurs importants.

MYASTHÉNIE : Apparition d’une fatigabilité anormale après quelques contractions musculaires. Cette
fatigabilité, qui amène en fait une véritable paralysie* par incapacité de poursuivre l’effort, est donc très
différente de la fatigue normale après un effort intense et prolongé. Le trouble myasthénique a encore deux
caractéristiques :
• le plus remarquable est la récupération des capacités musculaires après un repos de quelques minutes
;
• il se localise électivement aux muscles de la tête : la diplopie* peut en être le signe révélateur, ou
encore la difficulté (si frappante chez un académicien célèbre, aujourd’hui décédé) de maintenir les
paupières ouvertes. La myasthénie est une maladie de l’adolescent et de l’adulte jeune (avant 40 ans),
deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Elle évolue sur un mode chronique et par
poussées déclenchées par une affection banale. La possibilité de troubles respiratoires conditionne son
pronostic et justifie une surveillance médicale attentive.

MYCOSES : Parasitoses dues à des champignons, de très grande fréquence, atteignant essentiellement la
peau mais aussi certains organes. Les mycoses cutanées sont de beaucoup les plus fréquentes. On en
distingue deux types : les dermatophytoses et les candidoses. Les dermatophytoses sont des mycoses
d’origine humaine ou animale (pelage) pénétrant la peau par l’épiderme, les cheveux ou les ongles. Elles
peuvent siéger à peu près n’importe où, en particulier au niveau des plis cutanés, des pieds, des mains, du
cuir chevelu (teigne*), des ongles. Dans tous les cas les lésions sont érythémateuses* et squameuses* : la
desquamation* est très nette au niveau des plis situés entre les doigts des pieds et des mains où elle
entretient des macérations souvent malodorantes. Les bords de ces lésions sont toujours nets, l’extension
se fait par la périphérie et les démangeaisons sont importantes. Les candidoses (appelées levures) sont
extrêmement fréquentes au niveau de la gorge et des muqueuses génitales. Dans la bouche le muguet
(enduit crémeux blanchâtre sur la langue et la face interne des joues, avec langue brunâtre ou même noire,
siège de brûlures aggravées par les aliments) s’observe chez les sujets en mauvais état général
(cachexie*) et au cours de certains traitements antibiotiques. Les candidoses génitales (vulvo-vaginales)
se voient surtout chez les diabétiques et les femmes enceintes. Elles s’accompagnent de prurit* et de
pertes blanches. Chez l’homme les mêmes troubles peuvent apparaître au niveau du gland, soit par
contagion, soit au cours d’une diabète qu’ils peuvent révéler. Les levures peuvent aussi atteindre les
ongles de la main (coussinet douloureux à la base de l’ongle). Le diagnostic des mycoses est basé sur
l’examen des prélèvements en laboratoire, qui doit précéder tout traitement. Des traitements locaux
et certains antibiotiques (appelés “fongicides” et “mycostatiques”) sont très efficaces mais la tendance
des mycoses est à la chronicité et à la récidive.

MYDRIASE : Dilatation de la pupille*. Elle se produit normalement en certaines circonstances,
notamment en cas d’éclairage faible. Une mydriase est un signe de gravité chez un malade dans le coma.
Elle peut aussi s’observer au cours du glaucome*, du botulisme*. Enfin, certains médicaments s’opposant
à l’action de l’acétylcholine* (appelés : anticholinergiques) peuvent entraîner une certaine mydriase : ils
sont utilisés généralement comme antispasmodiques (du tube digestif et des voies urinaires) et comme
antidépresseurs*.

MYÉLINE : Partie de la substance blanche du système nerveux qui entoure les fibres nerveuses, les
nourrit et les protège des agressions. Les gaines de myéline sont donc l’équivalent du revêtement, isolant
qui entoure un fil électrique. La myéline est formée de protéines* et de lipides*. Sa destruction (on parle
alors de maladie «démyélinisante», la plus connue étant la sclérose* en plaques) amène plus ou moins
rapidement des troubles neurologiques disséminés sur tout le système nerveux central. La leucodystrophie
procède de même .

MYÉLITE : Maladie de la moelle épinière de nature inflammatoire généralement infectieuse, c’est-à-
dire virale. Les termes d’encéphalomyélite (atteinte inflammatoire de l’encéphale* et de la moelle*
épinière, c’est-à-dire de tout le névraxe*) et de méningo-myélite (atteinte inflammatoire de la moelle
épinière avec réaction inflammatoire des méninges*, jugée sur l’étude du liquide* céphalo-rachidien)
sont également utilisés.

MYÉLOGRAMME : Examen de la moelle* osseuse, effectué par ponction du sternum* ou de la crête
iliaque*. C’est dans la moelle osseuse que sont produites les cellules rouges (globules rouges ou
hématies*) et blanches (globules blancs ou leucocytes*) du sang. Le myélogramme est donc un examen un
peu désagréable mais indispensable pour connaître la façon dont l’organisme fabrique les cellules du
sang, si celles-ci sont diminuées, augmentées ou anormales.

MYÉLOGRAPHIE : Examen radiologique permettant d’observer les contours de la moelle* épinière à
l’intérieur de la colonne vertébrale. Cet examen est effectué le plus souvent à l’occasion d’une ponction*
lombaire : on injecte alors une certaine quantité d’air (myélographie gazeuse) et le contraste gazeux rend
nettement visibles les contours de la moelle épinière. Plus souvent on utilise un produit liquide huileux
riche en iode (lipiodol, par exemple) opaque aux rayons X, qu’on déplace ensuite le long de la moelle
épinière en basculant le malade sur une table à inclinaison variable. Cet examen est essentiel pour
dépister une compression de la moelle épinière (disque* vertébral, tumeur). On peut encore utiliser des
corps radioactifs (pour étudier la circulation du liquide céphalo-rachidien autour de la moelle). On utilise
d’autres procédés (angiographie, scanner*, résonance magnétique) pour étudier la mœlle épinière.

MYÉLOME : Le myélome multiple (ou maladie de Kahler) est une affection maligne* du système
sanguin liée à une croissance excessive de certaines cellules du sang : les plasmocytes. Les plasmocytes
(grandes cellules blanches qui sécrètent les anticorps*) sont normalement absents du sang circulant, mais
présents dans certains organes : rate, ganglions lymphatiques. Le myélome survient en général entre 50 et
60 ans, annoncé par des douleurs osseuses et une fatigue générale avec épisodes fébriles souvent.
L’examen radiologique et celui du sang permettent un diagnostic rapide, en particulier le myélogramme*
qui montre une proportion anormale de plasmocytes dans la mœlle osseuse. Il existe toujours un type
d’immunoglobuline* très augmenté. Le myélome est d’évolution inexorablement fatale : le maréchal de
Lattre de Tassigny fut ainsi très rapidement emporté par cette maladie en 1953.
MYÉLOPATHIE : Maladie de la mœlle* épinière, au sens très général, qui désigne souvent celles dont
la cause demeure inconnue. Une exception : la myélopathie cervicarthrosique, secondaire à une arthrose
des vertèbres du cou.

MYOCARDE : Muscle cardiaque. Autrement dit : “le cœur”. On appelle “myocardites” les maladies
inflammatoires du myocarde.

MYOCLONIE : Secousse musculaire, brève et involontaire. Elles peuvent survenir à la fatigue, et elles
sont banales lors de l’endormissement. Certaines myoclonies localisées sont également très banales,
comme celles observées au niveau des paupières (blépharospasme*) chez les sujets nerveux ou au cours
de la tétanie*. Lorsque des myoclonies atteignent un segment du corps (par exemple : un membre) elles
peuvent être le signe d’une épilepsie*, en particulier chez un enfant.

MYOPATHIE : Ce terme qui désigne, en fait, toutes les maladies du muscle, est souvent réservé aux
maladies musculaires héréditaires atteignant les enfants et les adultes jeunes. Ces maladies sont dites
“dégénératives” c’est-à-dire qu’on ignore leurs causes exactes. On distingue :
• les myopathies héréditaires (familiales), maladies caractérisées par une diminution de la force
musculaire avec souvent amyotrophie* ou, plus rarement, augmentation du volume des muscles malades.
Cette atteinte est le plus souvent localisée à un groupe musculaire, en particulier aux muscles des cuisses,
perturbant la marche et gênant considérablement l’accroupissement. Dans d’autres cas les muscles du
visage ou ceux du thorax sont atteints. Il n’existe aucun trouble neurologique proprement dit. L’examen
électrique du muscle (électromyogramme*) confirme le diagnostic de même que la biopsie* d’un
fragment de muscle. Une variété particulière s’accompagne d’une persistance de la contraction
musculaire après un effort (trouble appelé myotonie) et elle peut s’accompagner, elle aussi, d’une
amyotrophie*. Le traitement de ces myopathies congénitales est encore extrêmement décevant. Elles
réalisent une des grandes causes d’handicap moteur de l’enfant et doivent être tout à fait distinguées des
encéphalopathies* congénitales : il y aurait 15.000 enfants parmi les 30.000 myopathes , en France .
• des atteintes musculaires peuvent être rencontrées au cours de maladies de nature diverse : troubles de
la régulation du potassium* sanguin (cause éventuelle de paralysies brutales et régressives), troubles
endocriniens (fonctionnement excessif et anormal de la thyroïde ou des glandes surrénales) ou toxiques
(absorption prolongée de dérivés de la cortisone ou de médicaments contre le paludisme, alcoolisme
chronique).
• plus rares sont les maladies inflammatoires des muscles ou myosites, liées à une agression bactérienne
(complication d’un furoncle ou d’un panaris) ou parasitaire. Enfin des atteintes diffuses des muscles, de
nature inflammatoire (et de causes souvent inconnues) sont décrites sous le nom de polymyosite ou de
dermatomyosite lorsqu’elles sont associées à des lésions cutanées. Les polymyosites et les
dermatomyosites sont des maladies générales (poussées de fièvre, douleurs articulaires, amaigrissement)
généralement très améliorées par la cortisone et ses dérivés, au prix d’une surveillance médicale continue
et attentive pour éviter les accidents classiques de ces médicaments (voir Corticoïdes*).

MYOPIE : Trouble de la vue empêchant de voir les objets lointains. Dans la myopie les images se
forment en avant de la rétine, par excès de convergence. Elle est corrigée par des verres divergents ou
lentilles de contact. La myopie est souvent constatée en classe, lorsque l’enfant apprend à lire : on
doit toujours la corriger dès que possible.

MYOSIS : Rétrécissement de la pupille, observé à l’état normal lors d’un éclairage violent, par exemple
: un grand ensoleillement. Un myosis apparaît en cas d’iritis (voir Iris*) de même qu’au cours de
certaines migraines* allergiques. Il est habituel en cas d’urémie* élevée et au cours de la syphilis*
nerveuse. Enfin, de nombreuses drogues utilisées par les toxicomanes* (dérivés de l’opium,
psychotoniques* divers) entraînent un myosis, d’où l’habitude de porter des lunettes noires pour
dissimuler cette caractéristique, de même que leur regard.

MYTHOMANIE : Tendance à inventer des faits imaginaires et à les raconter volontiers. Les
mythomanes sont donc des fabulateurs : tous les degrés existent entre le simple désir “d’enjoliver” une
histoire et l’invention pure et simple d’un fait. La mythomanie traduit, au minimum, une faiblesse de la
personnalité qui, par vanité, veut paraître mieux que ce qu’elle est. Elle est donc très répandue chez les
sujets dont le niveau intellectuel est médiocre, sinon mauvais. Elle peut aussi faire partie d’une
personnalité hystérique* : la mythomanie est alors très utilitaire, destinée à apitoyer, par exemple. D’une
façon générale les mythomanes sont des individus fantasques, incapables de discerner la réalité du rêve,
très suggestibles. La mythomanie peut également s’observer au cours de certaines psychoses* : les
paranoïaques* peuvent, par perversité, modifier le récit d’un fait afin de provoquer l’adversaire. A un
degré de plus, certains délires* chroniques comportent l’invention permanente de faits irréels sortis de
l’imagination du malade (délires intuitifs par exemple). Enfin les alcooliques* chroniques à un stade
avancé peuvent “fabuler” et embrouiller leurs récits d’inventions pures et simples destinées à meubler le
désert de leur mémoire défaillante : c’est justement l’association de faits imaginaires et de troubles de la
fixation des souvenirs récents qui caractérise ces états. La mythomanie est une tendance spontanée de
beaucoup de gens : rien de tel que d’écouter un récit de guerre ou même seulement celui d’un
accident...

MYXOEDÈME : Ralentissement de l’activité de la glande thyroïde* (hypothyroïdie ou insuffisance
thyroïdienne) se traduisant par un gonflement (sorte d’oedème*) du visage et des membres. Le
myxoedème est la forme la plus classique des hypothyroïdies : le ralentissement de l’activité et l’air
hébété de ces malades sont très caractéristiques. La peau est sèche et froide, les cheveux sont secs, les
sourcils et les poils rares. Chez l’adulte le myxoedème se constitue lentement et progressivement (en
particulier chez la femme après la ménopause*) pouvant faire croire à une sénilité précoce. En même
temps se manifestent souvent des troubles de la voix (qui devient grave), une asthénie importante et une
constipation tenace. Il existe une anémie et une élévation du cholestérol dans le sang. Non traité le
myxoedème peut entraîner la mort précoce par défaillance cardiaque et troubles respiratoires. Un
syndrome de ce même type peut apparaître dans les suites du traitement d’une hyperthyroïdie (ou
thyrotoxicose*) en particulier après traitement par l’iode* radioactif. Chez l’enfant une hypothyroïdie
peut se manifester dès les premiers mois (enfant “endormi” difficile à alimenter et se développant
mal), d’origine congénitale insuffisance de développement de la thyroïde ou trouble dans la synthèse des
hormones. Tout myxoedème nécessite un traitement immédiat après une bonne étude du fonctionnement de
la thyroïde, en particulier au moyen de la scintigraphie* et des dosages hormonaux. Les résultats sont en
règle générale excellents grâce aux hormones thyroïdiennes qui doivent être administrées en
remplacement, c’est-à-dire de façon définitive.

N

NAEVUS : Tache brune sur la peau, d’origine embryonnaire. Certains naevi (pluriel de naevus)
constituent des excroissances cutanées : les lentigos (ou “grains de beauté”) siègent surtout au visage.
D’autres sont surtout inesthétiques, ressemblant à des verrues* ou comportant un ou plusieurs poils (naevi
pileux). Les naevi ne sont en règle générale pas dangereux et ne doivent pas être opérés sauf s’ils
sont très inesthétiques : ces interventions doivent être pratiquées par des spécialistes et toujours
comporter l’examen histologique de la lésion. Il ne faut jamais essayer d’enlever soi-même de telles
lésions, ni surtout déposer à leur contact des produits de beauté théoriquement destinés à les faire
disparaître et qui peuvent, au contraire, les aggraver voire les modifier : de très rares naevi peuvent
subir une transformation maligne, et c’est une raison de plus pour ne pas les traumatiser
intempestivement.

NANISME : Insuffisance du développement aboutissant à une diminution de la taille normale. Le nanisme
a diverses origines : mauvais développement osseux (arrêt précoce de la croissance par soudure des
cartilages) et insuffisances endocriniennes* (en particulier : thyroïdienne et hypophysaire) sont les deux
grandes causes de nanisme. Certains nanismes sont héréditaires. Enfin il existe des nanismes par
privation affective (enfants maltraités, mis en nourrice), des facteurs psychologiques semblant intervenir
dans la sécrétion des hormones de croissance.

NARCOLEPSIE : C’est une affection du sommeil*, dont les causes ne sont pas encore élucidées, bien
que des progrès marquants aient été réalisés ces dernières années. Ce n’est pas un trouble d’origine
psychologique. Les symptômes varient d’une gêne importante à l’incapacité suivant les individus, et
même à différentes phases de la vie d’une personne. La Narcolepsie Cataplexie se manifeste
essentiellement par deux types de symptômes :
• des accès incontrôlables de sommeil diurne pouvant se répéter plusieurs fois par jour et contre lesquels
le malade ne peut lutter, quelle que soit son activité. Leur durée peut être de quelques minutes à une heure
ou plus. L’endormissement peut être très rapide. Un manque d’énergie, une somnolence de fond, des
troubles de mémoire, des actions automatiques, un mauvais sommeil nocturne, accompagnent souvent cet
état.
• des attaques de cataplexie, c’est-à-dire des chutes brutales du tonus musculaire, pouvant aller d’une
flexion de la tête avec des difficultés à articuler jusqu’à l’affaissement total sur le sol avec impossibilité
de bouger, de parler, pendant parfois plusieurs minutes, mais avec une entière conscience de ce qui se
passe. Ces attaques surviennent sous l’influence d’une émotion “déclenchante”. D’autres signes de la
maladie sont un peu moins fréquents tels que des hallucinations* ou des paralysies du sommeil au moment
de l’endormissement qui sont très angoissantes pour le malade. Dans de nombreux cas, on note aussi des
troubles associés : capacité de concentration diminuée, nutrition irrégulière et incontrôlée, maux de tête,
extrémités froides, dépressions, problèmes sexuels... Le diagnostic de la maladie repose sur la
constatation des symptômes cliniques et la mise en évidence d’endormissements directs en sommeil*
paradoxal, en laboratoire de sommeil. L’âge d’apparition de la maladie est extrêmement variable
(principalement entre 10 et 30 ans), et elle est souvent déclenchée à l’occasion d’un choc psychologique
ou d’une modification du rythme veille-sommeil. Les accès de sommeil sont présents dès le début de la
maladie et accompagnés dans plus de la moitié des cas des attaques de cataplexie. Mais celles-ci peuvent
n’apparaître que plusieurs années plus tard et elles peuvent disparaître. Cette affection ne modifie en rien
la durée de vie normale. Toutefois les conséquences ne sont pas négligeables et compliquent la vie
professionnelle, familiale, sociale... Actuellement, divers traitements sont prescrits dans des centres
spécialisés des troubles du sommeil qui commencent à s’ouvrir dans les grandes villes en France et une
Association française de narcolepsie-cataplexie vient d’être fondée.

NECROSE : Signifie destruction d’une cellule, d’un tissu ou même d’un organe. La nécrose peut être la
conséquence d’une agression infectieuse (le pus est fait de débris cellulaires et de globules blancs ayant
attaqué les microbes) ou d’un défaut circulatoire artériel (ischémie*) ayant entraîné la destruction de la
zone normalement irriguée. L’infarctus* du myocarde est une nécrose localisée à une partie du muscle
cardiaque. L’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale, révélée par des douleurs de la hanche, est
une urgence chirurgicale, décelée par radiographie et scintigraphie* de la tête du fémur* qui peut être
opérée avec succès.

NÉOPLASIE : Tissu nouvellement apparu et échappant au contrôle normal de la croissance (de la
multiplication) cellulaire. On dit aussi : “néoplasme”. Il s’agit donc de toutes les tumeurs, bénignes ou
malignes*.

NÉPHRECTOMIE : Opération chirurgicale consistant à enlever une partie ou la totalité d’un rein.

NÉPHRITE : Maladie inflammatoire des reins. Selon la localisation des lésions on parle de
“glomérulonéphrite”, de “tubulonéphrite” ou de “pyélonéphrite”*.
1. Les glomérulonéphrites : il s’agit de l’atteinte du “filtre” rénal, c’est-à-dire de la partie du rein qui se
trouve au contact du sang circulant, là où se font les échanges permettant le passage de substances
chimiques qui doivent être éliminées (ou du moins modifiées) par le rein. Les glomérulonéphrites aiguës
sont souvent d’origine bactérienne, faisant suite à une angine* due à certains streptocoques*. Les premiers
signes sont les douleurs lombaires, la diminution du volume des urines et les œdèmes*. On note
l’apparition de protéines* (ce qu’on appelle l’albumine) dans les urines. Bien traitée, la maladie
s’estompe, mais une surveillance régulière est nécessaire pour éviter les rechutes. D’autres néphrites
de ce type peuvent apparaître au cours de certaines maladies générales comme le diabète* ou le lupus*.
Une néphrite peut aussi se manifester lors d’une grossesse (voir Éclampsie*).
2.Les tubulonéphrites (ou tubulopathies), comportent une atteinte du “tubule” c’est-à-dire de la partie du
rein faisant suite au glomérule, qui collecte et transforme ce qui a filtré à partir du sang pour aboutir à la
formation de l’urine. A ce niveau existe une véritable usine chimique qui est indispensable à l’équilibre
de nombreux constituants du sang. Ce sont surtout des toxiques (mercure, tétrachlorure de carbone) ou
des accidents d’hémolyse* aiguë (infectieuse, par exemple) qui entraînent le blocage brutal de la
formation de l’urine (ou anurie*) d’où détérioration rapide de l’organisme qui ne peut survivre sans un
fonctionnement rénal efficace : l’élévation de l’urée dans le sang (appelée urémie*) est une des
manifestations les plus connues de l’anurie. L’usage du rein* artificiel a transformé le pronostic (autrefois
toujours fatal) de ces maladies. Le transfert du malade dans un centre spécialisé est donc une
urgence, en attendant que les reins reprennent leur fonctionnement normal ou qu’une greffe soit
tentée.

NÉPHROSE : Maladie dégénérative du rein, terme actuellement abandonné au profit de l’expression
“syndrome néphrotique” qui désigne un trouble comportant une fuite des protéines* dans les urines
(albuminurie importante) avec diminution de leur taux sanguin (hypoprotéinémie), une hyperlipémie* et
des œdèmes*. Un syndrome néphrotique peut être secondaire à une néphrite ou à une maladie générale
(diabète*, lupus*), mais peut aussi rester de cause non identifiée. Son pronostic dépend essentiellement
de sa cause.

NERFS (périphériques) : Les nerfs périphériques relient la périphérie du corps (peau, organe des sens,
muscles, viscères) au système nerveux central. Ils recueillent donc les informations sensitives et
sensorielles pour les transmettre au névraxe*. En sens inverse, certaines fibres transportent les messages
issus du névraxe* et destinés à la motricité, c’est-à-dire aux muscles. Les nerfs de l’encéphale* (ou nerfs
crâniens) sont au nombre de douze, de chaque côté (droit et gauche) du corps. Leur rôle est de participer
à la sensibilité et à la motricité de la tête, ainsi qu’aux grandes fonctions sensorielles : vue, ouïe, odorat.
Les nerfs de la mœlle épinière sont au nombre de 31 paires. Ils assurent la motricité et la sensibilité du
cou, du tronc et des membres. A certains endroits les nerfs forment des plexus*, enchevêtrements de
fibres nerveuses qui échangent des faisceaux entre elles. Des plexus se dégagent ensuite des troncs
nerveux qui vont se ramifier en branches gagnant la périphérie. Les atteintes inflammatoires des nerfs
portent le nom de névrite* : on parle de mononévrite*, multinévrite*, polynévrite* ou
polyradiculonévrite*, selon les cas.

NEURASTHÉNIE : État névrotique* où le symptôme dominant est la fatigue. L’asthénie du matin est
très particulière à ces malades, associée à un ensemble de “troubles” évoquant une mauvaise santé : maux
de tête, vue brouillée, impressions vertigineuses, bourdonnements d’oreille, mauvaises digestions,
tension artérielle basse avec lipothymies* fréquentes, palpitations*, alternance de bouffées de chaleur et
de refroidissement des extrémités, transpirations abondantes etc. On retrouve ici les signes (mélangés) de
la dépression*, de l’angoisse* et de la psychasthénie*. La diminution du rendement intellectuel,
l’aboulie*, rapprochent aussi cet état mal défini de la névrose obsessionnelle. Les troubles du sommeil
(insomnie d’endormissement et réveils dans la nuit) sont très banals. Le traitement est long et difficile :
souvent ce type d’état est héréditaire (ce sont les familles de “tristes”) et c’est donc une profonde
restructuration qui doit être entreprise pour éviter à ces malades d’être une charge pour la société (en
particulier pour leurs proches), mais aussi pour eux-mêmes.

NEURINOME : Tumeur située sur un nerf périphérique, de nature bénigne. Les neurinomes peuvent être
multiples, occasionnant alors des troubles disséminés en différents endroits. Situés au voisinage de la
mœlle épinière*, ils peuvent comprimer celle-ci. Leur traitement relève de la chirurgie. Une localisation
assez fréquente est celle qui atteint le nerf auditif : une diminution de l’audition s’accompagne alors d’une
paralysie des muscles du visage (paralysie* faciale) du même côté que le trouble auditif.

NEUROLEPTIQUE : Médicament psychotrope* ayant généralement une action sédative sur le système
nerveux et donc très utilisé dans le traitement des agitations* et des délires*. En fait, il existe deux
grandes catégories de neuroleptiques :
• les neuroleptiques sédatifs : actifs sur l’angoisse, les obsessions*, l’agitation, les troubles sensoriels
(hallucinations*). A petites doses ils ont un effet tranquillisant souvent très utile, en particulier pour
augmenter la profondeur du sommeil*.
• les neuroleptiques stimulants (on dit aussi “incisifs”) qui sont peu ou pas sédatifs mais au contraire
permettent une reprise de l’activité au cours de certaines psychoses*.
On ne peut donc parler des “neuroleptiques” en général sans préciser à quel type ils appartiennent,
et surtout on ne doit pas conclure à la gravité d’une maladie sous prétexte que le médecin a prescrit
un neuroleptique, erreur très communément commise par de nombreux malades influencés par des
informations tirées de leur quotidien habituel, ou d’une voisine.

NEURONE : Cellule nerveuse qui reçoit les messages issus d’autres cellules, les modifie plus ou moins
et les transmet aux cellules avec lesquelles elle est en contact par ses ramifications. La cellule nerveuse
ressemble à un arbre dont le cœur serait le noyau, les branches les ramifications courtes (appelées
dendrites), le tronc le faisceau de fibres nerveuses longues (appelé “axone” : certains axones ont plus
d’un mètre de long) et les racines l’articulation des fibres nerveuses avec d’autres cellules, articulation
appelée “synapse”. Les dendrites reçoivent les messages et l’axone les transmet après que la cellule les
ait éventuellement modifiés. Le fonctionnement d’une cellule nerveuse fait appel à des phénomènes
chimiques et électriques, la fibre nerveuse pouvant être comparée à une pile qui se charge et se décharge
successivement. Certaines fibres sont protégées par une gaine de myéline*. Au niveau des synapses les
médiateurs* chimiques (appelés aussi neurotransmetteurs) jouent un rôle important pour la transmission
des messages d’une cellule à l’autre. La vitesse de transmission des fibres nerveuses peut atteindre 400
kilomètres à l’heure.


NEUROPATHIE : Terme très vague appliqué à toutes les maladies des nerfs périphériques :
mononévrite*, polynévrite*, polyradiculonévrite* etc.

NÉVRALGIE : Douleur sur le trajet d’un nerf, pouvant revêtir de très nombreux aspects (douleur à type
de décharge électrique, de brûlure etc.). Tous les nerfs périphériques (nerfs crâniens issus de
l’encéphale* ou nerfs issus de la mœlle épinière)* peuvent être le siège de névralgies soit par
compression (névralgie cervico-brachiale, sciatique*), soit à la suite d’une agression infectieuse, en
particulier virale, comme dans le zona*.
Une névralgie est très particulière par son intensité, son siège et sa fréquence : la névralgie faciale. De
cause inconnue, elle atteint l’adulte à l’âge moyen de la vie (40 à 50 ans). Elle siège très souvent au
niveau de la mâchoire inférieure ou supérieure et se traduit par des accès douloureux intermittents très
intenses et très brefs, “en éclair”, comparés à des décharges électriques. Cette névralgie est toujours
localisée à un seul côté du visage et elle a toujours la même localisation chez un même malade. Elle
peut être déclenchée par des mouvements banals (mastication, en particulier) ou survenir spontanément.
Elle rend donc intolérables les gestes les plus quotidiens (toilette, alimentation) et, par son extrême
intensité, peut retentir sur l’équilibre nerveux de ces malades entraînant très fréquemment une dépression.
Il s’agit d’un phénomène uniquement sensitif : il n’existe aucun autre trouble neurologique aux examens.
Divers médicaments ont une action très nette sur ces névralgies. Des interventions neurochirurgicales très
simples et très limitées permettent maintenant de faire disparaître ce trouble sans inconvénient important
pour le malade. Il existe beaucoup d’autres algies* faciales (plus ou moins proches de la migraine*) à
bien distinguer de la névralgie faciale dite “essentielle” puisqu’on ignore sa cause exacte.

NÉVRAXE : On appelle ainsi l’ensemble du système nerveux central c’est-à-dire l’encéphale*
(cerveau*, cervelet* et tronc cérébral*) et la mœlle épinière*. Une atteinte inflammatoire (généralement
infectieuse) généralisée du névraxe est appelée névraxite.

NÉVRITE : Terme vague, de moins en moins employé, désignant toute atteinte inflammatoire d’un nerf.
On lui préfère les termes de mononévrite* (atteinte d’un seul nerf), multinévrite* ou polynévrite*
(atteinte de plusieurs nerfs) ou polyradiculonévrite* (atteinte de plusieurs racines nerveuses, donc de
plusieurs nerfs). La seule névrite bien définie est celle du nerf optique “névrite optique” dont le
principal symptôme est la baisse de la vision centrale d’un œil ou des deux yeux. Cette névrite a des
causes infectieuses (elle est alors souvent unilatérale) ou toxique : névrite alcoolo-tabagique, des grands
buveurs et grands fumeurs, d’ordinaire bilatérale. Certaines intoxications médicamenteuses (quinine, en
particulier) peuvent être également en cause.

NÉVROSES : Maladies de la personnalité ayant en commun trois caractéristiques principales :
1. elles ne s’accompagnent pas de troubles “graves” du comportement, le tout étant de savoir ce qu’on
considère comme “grave” ;
2. le malade en est pleinement conscient : il s’en ouvre à son entourage ou, en tout cas, à son médecin.
Cette conscience de la maladie est cependant plus ou moins nette selon les individus ;
3. les troubles ne constituent que l’exagération des tendances caractérielles* normales, et, en aucun cas,
des troubles sans relation avec la vie normale (par exemple des hallucinations*). Tout élément délirant*
est donc exclu de ce cadre. Les troubles névrotiques ont certains points communs : le symptôme majeur
est l’angoisse* (peur sans objet) exprimée directement ou par des manifestations plus complexes :
phobies*, obsessions*. Le mécanisme principal de la plupart des névroses est un refus de s’accepter
soi-même, tel qu’on est, avec “le bon et le mauvais”, refus d’accepter ses limites et refus de réaliser
toutes ses possibilités. Les névroses se traduisent par un ensemble de troubles bien connus : troubles du
sommeil, en particulier insomnie d’endormissement (souvent conditionnée par la peur du sommeil lui-
même), de l’appétit (qui passe de l’anorexie* à la boulimie* sans transition, avec une préférence marquée
pour cette dernière d’où un grand nombre d’obésités chez les névrotiques), de l’activité intellectuelle
(difficulté de concentration et de fixation des souvenirs) et du comportement sexuel avec impuissance,
frigidité, masturbation* à l’âge adulte, et, d’une manière générale, insatisfaction, d’où agressivité pour
l’autre. Les névrosés ont une incapacité permanente à se décider, pesant et repesant interminablement les
avantages et les inconvénients d’une prise de position. Difficile à vivre, le névrosé est toujours un être
très complexe : il existe certes des facteurs constitutionnels (héréditaires) dans certaines familles, mais le
rôle des événements (traumatismes affectifs, conflits) en particulier celui du milieu familial est
considérable. On distingue, depuis Freud, trois grands types de névroses : les névroses traumatiques
(réactionnelles à un événement), les névroses “actuelles” (avec leur expression directe : l’angoisse) et
les névroses “différenciées” (ou psychonévroses) dont on décrit trois types : phobique*, obsessionnelle*
et hystérique*. Les psychanalystes modernes ont proposé d’y adjoindre les névroses dites existentielles.
Les névroses de caractère* (voir Troubles caractériels*) et les affections psychosomatiques* sont à
considérer à part.
Les névroses traumatiques apparaissent fréquemment à l’occasion d’un événement très brutal (accident,
guerre, deuil etc.). Le comportement y est souvent de type hystérique, avec réactions émotives
importantes (crises de larmes) et dépressives (absence de désir d’activité dans tous les domaines, y
compris le domaine sexuel) et perpétuel “retour en arrière” où le sujet revit l’événement traumatisant.
L’attitude est souvent un mélange de dépendance envers autrui et d’exigences multiples. L’amélioration
spontanée est rare et l’évolution des troubles vers la chronicité est habituelle.
Les névroses actuelles revêtent deux types principaux :
• la névrose d’angoisse où l’anxiété chronique, permanente, tient en haleine le sujet sans lui laisser le
moindre repos. De grandes crises d’angoisse physique peuvent atteindre le sujet, parfois localisées à une
partie du corps : troubles cardiaques, troubles respiratoires, polyurie*, myoclonies* etc. Tremblements et
spasmes de tous ordres, en particulier la fameuse “boule œsophagienne” sont très communs. L’attente du
pire se traduit par l’interprétation pessimiste des plus minimes imprévus : le retard d’un proche est signe
d’accident etc. Les grandes crises d’angoisse (ou raptus* anxieux) peuvent être très impressionnantes, la
panique* amenant des velléités plus ou moins conscientes de suicide* : on voit que la frontière entre
névrose et psychose n’est pas toujours facile à établir. L’excès permanent d’émotivité peut d’ailleurs
amener des troubles du comportement importants avec repliement sur soi-même ou, au contraire,
agressivité avec exigences affectives désordonnées et changeantes. Malgré tous ces aléas, tout
névrotique doit être pris en charge par son entourage, et, en tout cas, un médecin, bon psychologue
sinon psychiatre spécialiste. Beaucoup de “petits anxieux” préfèrent d’ailleurs parler à un médecin
généraliste qu’à un psychiatre
• la psychasthénie* (ou neurasthénie*) avec une participation plus ou moins importante de troubles
“physiques” et de troubles “psychiques” selon les cas.
Enfin trois types de névroses existentielles ont été décrits par les psychanalystes :
a) la névrose d’abandon : ici le sujet exprime un besoin d’amour illimité et toujours insatisfait, quête
permanente d’une sécurité recherchée auprès d’un (ou d’une) autre, tout ceci sur un terrain anxieux, avec
absence de sécurité en soi-même. Il s’agit souvent de sujets ayant subi une frustration affective maternelle
: enfants élevés en nourrice, issus de couples séparés ou ayant vécu le décès précoce de la mère.
b) la névrose d’échec : où le sujet provoque lui-même, consciemment ou non, son propre malheur. Ce
sont ceux qu’on retrouve toujours dans des situations invraisemblables, où tout suggère d’abord la pitié,
mais où une analyse un peu plus attentive montre le curieux comportement masochiste* du sujet. Il est en
effet frappant de voir comment certains agissent de manière à détruire ce qu’ils désiraient le plus.
c) la névrose de destinée est assez voisine. Le sujet semble subir les événements comme une fatalité,
alors qu’en fait il les provoque par son propre comportement. Ce sont les étudiants qui brusquement
désertent un concours auquel ils étaient bien préparés, ceux qui blessent leurs amis par des paroles
agressives ou qui détruisent leurs mariages successifs par leur attitude.
Toute névrose doit être analysée soigneusement avant de conclure (un peu trop vite) à un acte
volontaire du sujet. Rien n’est plus difficile à affirmer, tant la personnalité de chacun est multiple et
changeante selon les lieux et les jours, c’est-à-dire selon l’environnement actuel. L’aide de nombreux
médicaments psychotropes* est très utile, mais seul le dialogue avec la réalité (et non la fuite dans
l’irréel) peut ramener les troubles névrotiques dans les limites qui les réduisent aux troubles caractériels
banals et épisodiques de chacun d’entre nous.

NODULE : Lésion arrondie et bien limitée. Un nodule peut être perçu sous la peau (voir Érythème
noueux*). On décrit aussi des nodules sur les radiographies pulmonaires (images arrondies, siégeant
souvent au sommet) en particulier au cours de la tuberculose* pulmonaire.

NOYADE : En France les noyades sont responsables chaque année de plus de 2000 décès, parmi
lesquels un grand nombre d’enfants. La noyade (inondation des voies respiratoires) peut être due à une
submersion (coulage) ou à une hydrocution (réaction de choc au contact brutal de l’eau froide, avec
syncope* qui peut être mortelle). La réanimation doit commencer sur les lieux de la noyade et le
transport ne doit être décidé que lorsque le cœur bat et que la respiration est assurée. En pratique
on doit faire appeler les services d’urgence mais commencer aussitôt la réanimation : c’est une
question de minutes. Dès que le noyé est sorti de l’eau, il faut faire repartir la respiration par le bouche
à bouche : la tête est renversée en arrière par la main gauche en pinçant les narines, tandis que la main
droite ouvre la bouche en appuyant sur le menton. On rythme la respiration du noyé sur la sienne : le
thorax du noyé doit se soulever et sa peau se recolorer peu à peu. En cas d’arrêt cardiaque, masser le
thorax au niveau du sternum de façon à le déprimer de 3 à 4 centimètres avec relâchement brusque. Le
massage doit être 6 à 7 fois plus rapide que l’insufflation d’air : nous respirons 12 à 15 fois par minute
alors que le cœur bat 70 fois par minute. Si on dispose d’un masque à oxygène, insuffler celui-ci sous
pression. Il faut poursuivre sans relâche la réanimation, surtout s’il s’agit d’un enfant : un enfant âgé de
cinq ans a pu être réanimé (après une immersion de 40 minutes en eau froide) à l’issue de 105 minutes de
réanimation. En cas de signes d’obstruction des voies respiratoires, il peut être recommandé d’effectuer
une poussée abdominale sous-diaphragmatique forte (manœuvre de Heimlich) afin d’expulser l’eau des
voies respiratoires.

NUCLÉIQUE (Acide) : Les acides nucléiques (acide désoxyribonucléique ou ADN et acide
ribonucléique ou ARN) sont des structures chimiques très complexes qui représentent les constituants de
l’hérédité d’un sujet, c’est-à-dire les gènes*. C’est par les acides nucléiques que tout organisme vivant
transmet son hérédité. De nombreux virus sont constitués uniquement d’un acide nucléique. Les bactéries
ont également un acide nucléique. Chez l’homme les chromosomes* sont porteurs d’un très grand nombre
d’acides nucléiques, c’est-à-dire de très nombreux gènes, chacun définissant une caractéristique de
l’individu.

NYSTAGMUS : Secousses rythmiques des globes oculaires, spontanées ou provoquées, généralement
horizontales. Le nystagmus est très particulièrement observé lors du regard extrême vers la droite ou vers
la gauche. Ce “tremblement du regard” (comme si l’on suivait un objet en mouvement) se rencontre dans
les atteintes du système labyrinthique* et du cervelet*.

O

OBÉSITÉ : L’obésité est un excès de poids de plus de 10% par rapport au poids théorique “idéal”
calculé d’après la taille et l’âge.La formule la plus habituellement utilisée pour calculer ce poids idéal
est : poids (en kilos)= taille (en cm) - 100 - (taille - 150)
4
Ainsi un sujet qui mesure 1,70 m (170 cm) doit peser : 170 - 100 - (170 - 150)
4
autrement dit : 70 - 20 = 65 kilos, ce qui revient à dire qu’un sujet mesurant 1,70 m et pesant plus de 71
kilos est déjà à la limite de l’obésité. Cette formule doit être légèrement corrigée en tenant compte de
l’âge du sujet. Ainsi un homme mesurant 1,70 m ne doit guère peser plus de 60 à 62 kg vers 20 ans, 65 kg
vers 30 ans et 70 kg à 50 ans. Une autre formule , très utilisée aussi , est l’indice de masse corporelle
(IMC) qui est poids/taille (en métre, élevé au carré ; normale : 19 - 25) L’immense majorité des
obésités est d’origine purement alimentaire : l’excès d’apports et l’insuffisance des dépenses
l’expliquent entièrement. L’excès d’apport est particulièrement important, en général, dans le domaine
des glucides*. La consommation de sucres s’est accrue dans des proportions considérables depuis le
début de ce siècle. Or la sensation de faim est liée au taux de sucre du sang (glycémie*) et à la sécrétion
de l’insuline*. Quant à la diminution des dépenses énergétiques elle est la conséquence du développement
des moyens de transport et du regroupement des populations dans des villes où l’exercice physique est
limité voire quasi nul. L’obésité diminue nettement l’espérance de vie, en particulier en raison de son
retentissement sur le système cardio-circulatoire et le diabète*. C’est l’accumulation de graisse en
certaines parties du corps (moitié supérieure du corps chez l’homme, moitié inférieure chez la femme) qui
est responsable de l’excès de poids, et non une »rétention d’eau» comme le croient beaucoup. Des
facteurs héréditaires interviennent indiscutablement, comme le suggère la relation entre le poids des
parents et celui de leurs enfants. Le rôle de l’éducation alimentaire (les habitudes alimentaires)
semble considérable : l’alimentation équilibrée du nourrisson constitue une excellente prévention de
l’obésité. L’adoption d’un lait »maternisé» (c’est-à-dire dont la composition se rapproche le plus
possible de celle du lait maternel) est tout à fait indiquée lorsque l’allaitement au sein est impossible.
Dès le 3° mois on doit cesser l’alimentation uniquement lactée et introduire des farines, des jus de fruits,
des légumes en purée, du fromage frais. Au 5e mois on doit diversifier encore l’alimentation avec viande,
œuf, poisson, beurre, et, dès le second semestre, passer progressivement à une alimentation de type adulte
(fromage en particulier). Trop nourrir un enfant est le préparer à être plus tard un obèse. Parmi les
facteurs responsables de l’obésité, les troubles psychologiques jouent un rôle considérable : on sait en
effet que les centres nerveux réglant la sensation de faim et celle de satiété se trouvent à la base du
cerveau, au niveau du 3° ventricule*. Ces centres sont donc au voisinage de ceux qui contrôlent les
émotions et le comportement sexuel. D’ailleurs la boulimie* des anxieux est un phénomène
extrêmement classique, d’où l’expression bien connue “se rattraper sur la nourriture”. L’excès de
rapidité (tachyphagie) dans les repas semble favoriser l’augmentation des quantités d’aliments
absorbées. Enfin, il faut encore le répéter, l’alimentation de la plupart des obèses est beaucoup trop
riche en glucides* (sucres et amidons, pain et “féculents” en particulier) et en lipides*, et pauvre en
protéines*. Beaucoup d’obèses soutiennent “ne pas manger plus que les autres” : c’est en effet souvent
exact, car après une période d’excès alimentaires, l’obésité s’entretient d’elle-même : un obèse qui
a une ration calorique normale, correspondant exactement à ses dépenses, ne change pas de poids.
Toute obésité doit entraîner un examen médical complet (avec bilan sanguin, en particulier pour dépister
un diabète* latent) afin d’éliminer l’une des causes endocriniennes* (insuffisance thyroïdienne, excès de
fonctionnement des glandes surrénales*) qui ne sont qu’exceptionnellement en cause. Ensuite, puisque le
seul moyen d’éliminer l’excès de graisse est celui-là, adopter un régime pauvre en calories, qui sera
suivi strictement (même en week-end). Une mesure essentielle est la suppression de toute alimentation,
solide ou liquide, en dehors des 3 repas : le “grignotage”. La seule boisson autorisée est l’eau. La
suppression du pain est d’un effet radical : non seulement il est lui-même un glucide* mais encore il “aide
à manger” le reste. Ne jamais reprendre d’un plat est également nécessaire. Les viandes non grasses
(porc et mouton sont à exclure), les poissons, les fromages de moins de 50%* de matière grassê, le lait
écrémé, peuvent être largement pris. Le sucre lui-même peut être facilement supprimé, les fruits apportant
déjà une quantité importante de glucides, de même que les pommes de terre. Un bon amaigrissement
régulier ne doit guère excéder une livre par semaine, soit 2 kg par mois. Le sujet doit se peser à jeun,
le matin, non vêtu, et noter son poids pour le communiquer au médecin qui le suit : une cure
d’amaigrissement nécessite, en règle générale, au moins une consultation mensuelle, ne serait-ce que
pour en retirer le soutien psychologique nécessaire. Une dernière recommandation, la plus importante
peut-être : il n’y a pas de médicaments “amaigrissants” et seul un régime peut réduire une obésité
sans danger. Les extraits thyroïdiens doivent être maniés avec une extrême prudence car ils entraînent
des troubles cardiaques parfois très graves. Les diurétiques sont généralement plus nuisibles qu’utiles :
des accidents, par perte excessive de potassium*, peuvent être très graves. Quant aux “coupe-la-faim”
(anorexigènes) ils ont pratiquement tous une action stimulante excessive sur le système nerveux (d’où
nervosité, insomnie* et, à leur arrêt, dépression*) et sur le système cardiovasculaire : tachycardie*,
élévation de la pression artérielle. L’obésité n’est pas une fatalité (beaucoup d’obèses sont, en fait, des
déprimés anxieux) et si “ne devient pas obèse qui veut” (selon un vieil adage médical mettant en relief le
rôle de l’hérédité) tout obèse peut redevenir un sujet de poids normal s’il accepte de prendre
conscience des risques qu’il court : demeurer obèse c’est volontairement raccourcir sa vie.

HOMMES (25 ans et plus) FEMMES (25 ans et plus)
Taille (en cm) Poids idéal (en kg) Taille (en cm) Poids idéal(en kg)

157 53,3 à 58,2 148 43,8 à 48,9
158 53,8 à 58,9 149 44,1 à 49,4
159 54,3 à 59,6 150 44,5 à 50,0
160 54,9 à 60,3 151 45,l à 50,5
161 55,4 à 60,9 152 45,6 à 51,0
162 55,9 à 61,4 153 46,l à 51,6
163 5,5 à 61,9 154 46,7 à 52,1
164 57,0 à 62,5 155 47,2 à 52,6
165 57,6 à 63,0 156 47,7 à 53,2
166 58,l à 63,7 157 48,2 à 53,7
167 58,6 à 64,4 158 48,8 à 54,3
168 59,2 à 65,1 159 49,3 à 54,8
169 59,9 à 65,8 160 49,9 à 55,3
170 60,7 à 66,6 161 50,4 à 56,0
171 61,4 à 67,4 162 51,0 à 56,8
172 62,1 â 68,3 163 51,5 à 57,5
173 62,8 à 69,l 164 52,0 à 58,2
174 63,5 à 69,9 165 52,6 à 58,9
175 64,2 à 70,6 166 53,3 à 59,8
176 64.9 à 71,3 167 54,0 a 60.7
177 65,7 à 72,0 168 54,7 à 61,5
178 66,4 à 72,8 169 55,4 à 62,2

HOMMES (25 ans et plus) FEMMES (25 ans et plus)
Taille (en cm) Poids idéal (en kg) Taille (en cm) Poids idéal(en kg)

179 67,l à 73,6 170 56,l à 62,9
180 67,8 à 74,5 171 56,8 à 63,6
181 68,5 à 75,4 172 57,5 à 64,3
182 69,2 à 76,3 173 58,3 à 65,l
183 69,9 à 77,2 174 59,0 à 65,8
184 70,7 à 78,1 175 59,7 à 66,5
185 71,4 à 79,0 176 60,4 à 67,2
186 72,1 à 79,9 177 61,1 à 67,8
187 72,8 à 80,8 178 61,8 à 68,8
188 73,5 à 81,7 179 62,5 à 69,3
189 74,4 à 82,6 180 63,3 à 70,1
190 75,3 à 83,5 181 64,0 à 70,8
191 76,2 à 84,4 182 64,7 à 71,5
192 77,l à 85,3 183 65,4 à 72,2
193 78,0 à 86,1 184 66,1à 72,9
194 78,9 à 87,0 185 66,8 à 73,6
195 79,8 à 87,9

OBNUBILATION : Baisse du niveau de conscience avec diminution de l’attention : un sujet obnubilé
suit mal une conversation et analyse mal les objets qu’il voit, comme plongé dans une sorte de torpeur.
L’obnubilation peut être d’origine traumatique (après une commotion* cérébrale, imposant une
surveillance attentive du traumatisé dans la crainte d’un hématome*), infectieuse (signe de début d’une
méningite), nutritionnelle (baisse du sucre sanguin : hypoglycémie*), respiratoire (encéphalopathie*
respiratoire) ou toxique (toxicomanies*, en particulier avec certains dérivés de l’opium). Un état
d’obnubilation est habituel dans le syndrome de confusion* mentale.

OBSESSION : L’obsession est une idée qui s’impose au sujet de façon irréversible et entraîne une
anxiété importante. C’est donc l’irruption dans le cours d’une pensée normale d’idées, d’images, de sons
(thèmes musicaux, en particulier), de désirs, que le malade est incapable de chasser bien qu’il en
perçoive parfaitement (il s’agit d’une névrose* et non d’une psychose*) le caractère anormal. La névrose
obsessionnelle est une névrose “différenciée” autrement dit une “psychonévrose” selon la classification
de Freud. Elle se définit par le caractère “forcé” (le terme psychiatrique est “compulsionnel”) de
sentiments, d’idées ou de conduites qui, en s’imposant au malade, l’entraînent dans une lutte épuisante,
sans qu’il cesse de considérer ce “parasitisme” de sa pensée comme dérisoire et illogique. L’obsédé
oppose à ses obsessions des “manies” (des “rites”) comme, par exemple, le contact superstitieux d’un
objet considéré comme protégeant contre l’obsession, geste rituel effectué par exemple avant chaque
coucher ou au lever, ou encore des opérations plus ou moins compliquées de calcul mental (compter les
fleurs du papier, les lames du parquet, les carreaux d’un dallage) destinées à chasser l’obsession en
occupant l’esprit. La névrose obsessionnelle apparaît souvent sur terrain psychasthénique*. Le doute, la
tendance aux conflits intérieurs, l’incertitude permanente, l’aboulie*, entravent en permanence le malade
et l’amènent à d’interminables débats de conscience Totalement replié sur lui-même, l’obsessionnel
est entièrement occupé par ses petits problèmes et plus il y pense, moins il leur trouve une solution
raisonnable La méticulosité de tels malades est parfois extraordinaire, le minutage des activités pouvant
s’étendre jusqu’à celui des besoins naturels... Le collectionnisme est un des traits classique des obsédés :
c’est parmi eux qu’on trouve les philatélistes, les entomologistes et... les avares. D’une façon générale
tout ce qui est “trop achevé” (même l’écriture) doit faire craindre des tendances obsessionnelles.
L’évolution de cette névrose est souvent grave : les réactions dépressives* sont très fréquentes, pouvant
aller jusqu’au suicide*. La kleptomanie*, la pyromanie* et l’exhibitionnisme* peuvent émailler cette
évolution. Certaines névroses obsessionnelles sont à la limite d’une psychose*, la frontière entre
obsessions et hallucinations* étant parfois assez floue, surtout si les obsessions portent sur des thèmes
religieux (mystiques). Le traitement de tels malades est long et difficile, d’autant plus que des facteurs
héréditaires (milieu familial lui-même “obsessionnel”) sont fréquents. Les obsédés sont de contact
difficile et, souvent, par défense, ils refusent d’exposer de façon précise les idées qui les assiègent.

OCCIPITAL : Situé à la partie postérieure du crâne. On connaît :
• l’os occipital, impair et médian, qui forme toute la bosse postérieure du crâne et laisse passer en son
centre (trou occipital) le névraxe* entre bulbe et mœlle épinière ;
• le lobe occipital : lobe postérieur du cerveau, contenant en particulier les centres de la vision. Les
altérations de cette partie du cerveau (“syndrome occipital”) comportent donc des troubles du champ
visuel (hémianopsies* latérales, droite ou gauche), de l’acuité visuelle (cécité*) et parfois des
hallucinations*.

OCCLUSION : Obstruction d’un conduit naturel. On parlera ainsi d’occlusion artérielle (par embolie*
ou thrombose*) et, surtout, d’occlusion intestinale L’occlusion intestinale aiguë est un arrêt de la
progression du contenu de l’intestin. Les premiers signes sont des nausées, puis des vomissements*, des
douleurs abdominales, un ballonnement (météorisme*) du ventre et un arrêt des gaz et des selles.
L’occlusion intestinale peut être due à de multiples causes:
1. mécaniques : hernie* étranglée, torsion de l’intestin, compression par tumeur de voisinage, tumeur de
l’intestin lui-même, corps étranger ;
2. paralytiques : occlusion “réflexe” au cours d’une appendicite* ou d’une péritonite*, ou, surtout,
occlusion post-opératoire, après intervention chirurgicale abdominale. Une crise de colique néphrétique*
peut s’accompagner d’occlusion paralytique, en particulier chez un sujet âgé. Toute occlusion intestinale
constitue une urgence chirurgicale, car la vie du malade dépend de la rapidité de l’intervention
médicale (réanimation) et, éventuellement, chirurgicale.

ŒDÈME : Infiltration liquidienne d’un tissu (œdème sous-cutané des chevilles) ou d’un organe, comme
l’œdème cérébral ou l’œdème pulmonaire. Un œdème peut être de cause veineuse (interruption de la
circulation veineuse), cardiaque (insuffisance circulatoire) ou chimique (rétention d’eau et de sel de
l’insuffisance rénale* ou perte de protéines* au cours des cirrhoses*).
• L’œdème des membres inférieurs peut être le premier signe d’une phlébite* : il est d’apparition
brutale, douloureux, et il siège du côté de la phlébite. Les œdèmes cardiaques sont bilatéraux et
d’apparition progressive : c’est souvent la pesée régulière d’un cardiaque qui les fait déceler. Ils
prédominent aux chevilles chez le malade debout, et dans la région lombaire quand il est couché : ils sont
bilatéraux et symétriques, blancs, mous (prenant l’empreinte du linge), indolores, plus importants le soir
que le matin. Toute prise (intempestive) de sel les accroît aussitôt. Les œdèmes d’origine rénale ont, en
gros, les mêmes caractéristiques : ils peuvent atteindre un degré considérable, infiltrant alors jusqu’au
visage.
• L’œdème aigu du poumon est une urgence médicale : c’est l’envahissement des bronches et des
alvéoles pulmonaires par un liquide d’œdème. Il en résulte une asphyxie* aiguë. L’œdème pulmonaire est
annoncé par une toux* oppressante et des chatouillements de la gorge, puis une dyspnée* intense,
véritable “soif d’air”. Il faut d’urgence appeler un médecin car la vie du malade peut être en danger
dans la demi-heure qui suit.
• L’œdème cérébral est la conséquence de l’élévation de la pression existant à l’intérieur du crâne. Cette
pression peut s’élever pour des causes générales (hypertension artérielle) ou locales (existence d’une
tumeur occupant de l’espace). Il apparaît alors une hypertension intracrânienne entraînant des
céphalées* et des vomissements . L’œdème cérébral peut être décelé par l’examen du fond de l’œil
montrant un œdème au niveau du nerf optique, appelé “œdème papillaire”. Le malade doit être mis
d’urgence sous surveillance médicale et mobilisé le moins possible : en effet une tumeur cérébrale peut
à tout moment entraîner la mort du malade si elle comprime les centres vitaux (respiration, contrôle
cardiaque) contenus dans le bulbe* rachidien.
• Enfin, on appelle œdème de “Quincke” une réaction allergique brutale (anaphylactique*) marquée par
un œdème géant du visage et du cou. Si cet œdème s’étend au larynx il peut gêner la respiration et même
asphyxier le malade : il constitue donc une urgence médicale Le facteur déclenchant est très souvent
alimentaire : fruits, poissons, viandes (en particulier le porc) ou œufs, parfois médicamenteux
(antibiotiques: pénicilline* surtout) et assez souvent inconnu.

ŒIL : Système optique qui comprend la cornée*, l’iris*, le cristallin*, et la rétine*. Organe très fragile, il
peut être l’objet de brûlures par liquides ou radiations (voir ophtalmie*) évitables par le port
systématique de lunettes protectrices.
En cas de choc violent il faut consulter un ophtalmologiste d’urgence car des lésions du cristallin et
de la rétine sont possibles. Enfin l’existence d’un œil rouge, larmoyant et douloureux, doit faire
également consulter d’urgence (voir glaucome* et iridocyclite*).

ŒSOPHAGE : Tube qui relie la bouche à l’estomac, l’œsophage a, selon la taille, 20 à 30 cm de long.
Il est situé juste en avant de la colonne vertébrale, derrière les voies aériennes et le cœur. L’œsophage,
par ses contractions, permet la progression des aliments. Il est facilement exploré par des radiographies
et grâce à l’endoscopie*. On appelle œsophagite les inflammations de l’œsophage, qu’elles soient
infectieuses, toxiques (ingestion d’un caustique) ou dyspeptiques*. La boule hystérique* est un spasme de
l’œsophage très fréquent chez les sujets anxieux, à l’occasion d’un choc émotif. Le reflux* gastro-
œsophagien peut simuler une douleur cardiaque, alors qu’il est très souvent lié à une hernie hiatale. La
perforation de l’œsophage par un corps étranger (os de poulet, arrête de poisson) est toujours grave :
douleur intense, dyspnée*, choc* en sont les symptômes. Il faut amener d’urgence le malade à l’hôpital. Si
le corps étranger est seulement bloqué dans l’œsophage, il vaut mieux ne pas essayer de l’extraire soi-
même, mais également conduire le sujet en milieu hospitalier pour qu’on y réalise l’extraction sous
contrôle endoscopique. Enfin, toute dysphagie* doit, si elle se répète, entraîner un examen de l’œsophage
: ce peut être un simple diverticule*, mais aussi le premier signe d’un cancer. Le cancer de l’œsophage
est nettement favorisé par l’excès d’alcool et le tabac : il est plus fréquent dans l’Ouest et le Nord, et
chez les hommes. On en a observé 5.737 nouveaux cas (4.947 décès : 86%) en 2.000 . Il est enfin
recommandé d’éviter les boissons trop chaudes ou trop froides, qui sont également des agressions
importantes pour l’œsophage.

ŒSTROGÈNES : Hormones sécrétées par l’ovaire chez la femme et jouant un rôle important dans la
menstruation*. Les œstrogènes sont utilisés pour empêcher l’ovulation donc la fécondation (voir
contraception*).

ŒUF : Un œuf comprend deux parties :
• le blanc, très riche en protéines (environ 3 grammes par œuf) constitué d’une albumine qui apporte la
plupart des acides aminés utiles,
• le jaune, qui contient autant de protéines, mais aussi 6 g de lipides : triglycérides*, lipides phosphorés
et cholestérol. Un œuf ne contient donc aucun glucide, et a une valeur énergétique de l’ordre de 80 à 100
calories selon sa taille.
La consommation des Français est d’environ 200 œufs par an et par habitant, soit environ 4 par semaine.
Il est recommandé de limiter sa consommation à 1 ou 2 par semaine, en cas de cholestérol sanguin trop
élevé.

OLFACTION : Fonction de l’odorat (perception des odeurs) réalisée par des cellules nerveuses situées
dans la partie postérieure des fosses nasales qui transmettent leurs messages au lobe temporal* du
cerveau par l’intermédiaire d’un nerf crânien : le nerf olfactif. La perte de l’odorat s’appelle “anosmie”.

OLIGO-ÉLÉMENT : Élément minéral présent en très faible quantité dans l’organisme (exemples :
iode*, magnésium*).

OLIGURIE : Émission d’urine inférieure à 750 ml par 24 heures. L’oligurie peut être liée à une
diminution des boissons. Elle peut être aussi le signe d’une insuffisance rénale*.

OMBILIC : Cicatrice située au milieu du ventre (nombril) secondaire à la chute du cordon ombilical qui
reliait l’enfant au placenta* maternel. L’ombilic peut être le siège d’une hernie* chez le nourrisson.


ONGLES : Couche cornée recouvrant la face dorsale de la dernière phalange des doigts et des orteils.
Les ongles peuvent être altérés en diverses circonstances : agressés par des produits chimiques (vernis à
ongles agressifs), rongés (onychophagie*), traumatisés (coup de marteau à l’origine d’un hématome* qui
peut entraîner la chute de l’ongle), infectés (mycoses*, panaris*) et leur aspect peut indiquer un trouble
circulatoire (cyanose* chez les cardiaques) ou pulmonaire : ils sont bombés, au cours de l’emphysème* et
des bronchites* chroniques.

ONIRISME : État de “rêve éveillé” où le sujet est en proie à des hallucinations* (visuelles, en
particulier) dans un état de confusion mentale* avec fréquemment agitation anxieuse. Des troubles de ce
type peuvent être observés au cours de certaines psychoses* aiguës : mode de début d’une
schizophrénie*, intoxication alcoolique, accidents de certains traitements médicamenteux (corticoïdes*,
certains antibiotiques, et certains anti-inflammatoires), enfin toxicomanies* diverses, en particulier
amphétamines, barbituriques* et L.S.D.*. Plus rarement, un état onirique (on dit aussi oniroïde) peut
survenir simplement lors d’un accès de fièvre très élevé.

ONYCHOPHAGIE : Action de se ronger les ongles. Banale chez l’enfant, sa persistance, à l’âge adulte,
constitue un signe de névrose.

OPHTALMIE : Inflammation de l’œil. La plus banale (mais très gênante) est la conjonctivite* après
exposition prolongée à un fort rayonnement ultraviolet, appelée improprement “uvéite”. L’ophtalmie des
neiges est bien connue des skieurs et des alpinistes : il s’agit d’une véritable brûlure du revêtement
externe de l’œil (cornée* transparente située devant la pupille, et conjonctive* recouvrant le “blanc” de
l’œil et l’intérieur des paupières, fourmillant de petits vaisseaux sanguins) qui se traduit par un
larmoiement et une sensation de brûlure locale très désagréable qui s’accentue à la lumière d’où la
crainte de celle-ci (photophobie*) qui condamne le sujet à devenir un véritable aveugle. Cette kérato-
conjonctivite (kerato = cornée) dure 3 ou 4 jours en moyenne. Le port de verres protecteurs doit donc
être systématique en altitude de même que dans toute région fortement ensoleillée ou simplement
enneigée, la neige réfléchissant le rayonnement ultraviolet.

ORCHITE : Inflammation aiguë ou chronique du testicule. Parfois l’inflammation de l’épididyme* est
associée, d’où le terme d’orchiépididymite. Les principales causes sont la blennorragie*, les oreillons*,
et la tuberculose*, mais toute infection urinaire chronique peut s’accompagner tôt ou tard de cette atteinte
des voies génitales. Une orchiépididymite peut entraîner secondairement une stérilité* définitive.

OREILLE : Organe destiné a assurer l’audition et l’équilibration, l’oreille comprend trois parties
distinctes :
• L’oreille externe : pavillon et conduit auditif externe, qui, sur 2 à 3 cm, aboutit au tympan. Ce conduit,
où est sécrété le cérumen*, peut être le siège de furoncles* assez douloureux, que l’on peut parfois
enrayer avec un tampon d’ouate (ou un Coton-Tige) imbibé d’alcool iodé, mais qui peuvent nécessiter
l’intervention d’un spécialiste O.R.L. s’ils sont de volume important. Des “otites” externes, simple
inflammation du conduit, peuvent aussi s’observer, en particulier chez les usagers de piscines mal (ou
trop !) désinfectées, de même que des mycoses* qui se remarquent par la présence de dépôts grisâtres ou
noirâtres.
• L’oreille moyenne : le tympan, membrane fine, vibre sous l’influence des sons, et transmet ces
vibrations à l’oreille interne au moyen d’une chaîne de trois osselets appelés marteau, enclume et étrier.
Cette cavité communique avec la cavité buccale par un conduit appelé trompe d’Eustache. Le tympan peut
être perforé à l’occasion d’un traumatisme : nettoyage de l’oreille par un instrument inadapté (crayon,
épingle, aiguille à tricoter, etc...) ou une brusque compression de l’air contenu dans le conduit auditif
externe. C’est ainsi qu’une gifle trop forte, plaquée sur le pavillon de l’oreille, peut entraîner une rupture
du tympan dont la gravité peut être considérable : Edison est devenu sourd après une simple gifle. Ce type
de rupture par souffle (blast) est également observé chez les parachutistes et les plongeurs sous-marins.
La rupture du tympan détermine une douleur aiguë, parfois syncopale, avec baisse de l’audition, vertiges,
et parfois hémorragie (otorragie*). Si elle est minime, elle peut cicatriser spontanément, mais il est
prudent de consulter aussitôt un O.R.L. qui jugera de la nécessité éventuelle d’une intervention
chirurgicale. La trompe d’Eustache peut s’obstruer, en particulier en cas de rhinite*, et lors d’une
décompression brutale (changement d’altitude rapide : avion, téléphérique). Des mouvements de
déglutition (sucer un bonbon) ou des bâillements répétés, suffisent généralement à libérer le conduit, et
des instillations nasales peuvent aider : sinon, consulter un médecin. Les otites* (voir ce mot) sont très
courantes chez l’enfant : elles doivent toujours faire l’objet de soins attentifs pour éviter une mastoïdite*
et ses complications qui peuvent être très graves.
• L’oreille interne : située dans le rocher (partie de l’os temporal*) elle contient un labyrinthe*, organe
de l’équilibration mais aussi de l’audition puisqu’il transmet les vibrations sonores au nerf auditif.
L’oreille interne peut être le siège de diverses maladies : syndrome de Ménière*, mal des transports,
syndromes labyrinthiques* (voir aussi Hypoacousie*).


OREILLONS : Maladie virale très contagieuse et fréquente chez l’enfant survenant généralement par
épidémies scolaires et atteignant les glandes salivaires, la glande parotide* surtout. Environ 3 semaines
après la contagion, l’enfant présente un malaise avec fièvre et, souvent, douleurs au niveau d’une oreille
et mal de tête. En 24 heures, il apparaît un gonflement d’une joue juste en arrière de la mâchoire au
contact du lobe de l’oreille, avec une douleur modérée lors des mouvements de mastication et à la
pression. Le tout va disparaître en quelques jours, sans autre manifestation, dans la plupart des cas.
Parfois l’autre côté est atteint, ainsi que les glandes salivaires du plancher de la bouche (sous le menton).
Une complication plus sérieuse est l’orchite* qui ne se voit qu’après la puberté. Quelques signes
méningés* (céphalée*, vomissements) sont également possibles, mais très passagers en général. Il n’y a
pas de traitement autre que celui des symptômes (fièvre, douleur) et la maladie confère l’immunité. Il n’y
a pas d’éviction* scolaire obligatoire, mais il est classique de conserver l’enfant au repos et au chaud
durant les 3 semaines suivant le début de la maladie et, en principe en isolement, quoique la contagion
soit surtout à redouter dès les premiers symptômes et non après.

ORGELET : Furoncle localisé à la base d’un cil, dû très souvent à une bactérie du type staphylocoque*.
La paupière devient rouge, chaude, douloureuse, et, surtout, le siège d’un volumineux œdème* pouvant
entraîner une occlusion quasi complète de l’œil. Non traité, l’orgelet évolue vers la formation d’un petit
abcès qui s’évacue mais peut laisser derrière lui une petite tumeur indurée appelée chalazion. Le
traitement antibiotique local (collyre*) stoppe en quelques heures la majorité des orgelets.

O.R.L. : Abréviation pour désigner le spécialiste “oto-rhino-laryngologiste” qui soigne donc oreille, nez
et gorge.

ORTHOPÉDIE : Partie de la chirurgie qui est spécialisée dans les maladies des os, des articulations, et
des muscles. On parle aussi “d’appareils orthopédiques” pour désigner tout ce qui peut contribuer à
améliorer (semelles, chaussures, corset) ce type de maladies. Enfin l’orthopédie “dento-faciale” ou
“orthodontie” corrige les malformations (déformations) dentaires par exemple au moyen d’appareils
destinés à réaligner des dents mal implantées.

ORTHOPHONIE : Techniques visant à rééduquer les défauts de l’élocution et du langage. Les
orthophonistes corrigent, en particulier, les retards du langage, le bégaiement*, le “zozotement” et tout
défaut dans la prononciation des syllabes. Un bon orthophoniste doit être aussi (et surtout) un bon
psychologue.

ORTHOPTIE : Rééducation de la vision, en particulier dans les cas de défaut de parallélisme des yeux
(strabisme*) d’origine congénitale.

OSTÉITE : Atteinte inflammatoire du tissu osseux, souvent infectieuse (bactérienne).

OSTÉO-ARTHRITE : Arthrite* infectieuse qui s’est étendue à l’os voisin.

OSTÉOMALACIE : Déminéralisation (décalcification) du tissu osseux, très rare en France depuis
l’amélioration de la nutrition infantile (calcium* et vitamine* D) d’où la disparition du rachitisme*.
L’insuffisance d’apport en calcium est pratiquement inconnue en France, mais par contre, le calcium peut
être mal absorbé au niveau de l’intestin, au cours de divers troubles digestifs et chez les malades en
insuffisance rénale. Le calcium sanguin est donc toujours très bas (moins de 90 mg/1, soit 2,25 mmol).
L’ostéomalacie fragilise les os et favorise la survenue de fractures : au minimum des déformations
douloureuses des os se manifestent, en particulier au niveau du bassin. Si le grand rachitisme est devenu
exceptionnel, le rachitisme par manque de vitamine (hypovitaminique) est encore assez fréquent,
nettement favorisé par le défaut d’ensoleillement des enfants. Il peut être très facilement guéri par la
vitamine D : l’administration préventive de cette vitamine (environ 1000 unités par jour pendant les
18 premiers mois de la vie) est conseillé dans les pays peu ensoleillés. Il faut encore dire que
l’absorption très prolongée d’un antiacide gastrique, l’hydroxyde d’alumine, peut entraîner une
ostéomalacie, de même que certains antiépileptiques absorbés durant de nombreuses années.

OSTÉOMYÉLITE : Ostéite* due à un staphylocoque* et atteignant surtout les adolescents. Cette
maladie, extrêmement grave, peut compliquer un banal furoncle*, un anthrax*, ou un panaris*. Les
antibiotiques ont transformé son pronostic, autrefois mortel (abcès osseux, septicémie*), mais des
ostéomyélites chroniques (traînantes) peuvent être encore observées après intervention chirurgicale sur
un foyer de fracture*, en particulier une fracture ouverte.

OSTÉOPOROSE : Diminution du tissu osseux, mode de vieillissement des os qui, le plus souvent, et
fort heureusement, ne s’accompagne d’aucun trouble ressenti par le sujet. L’ostéoporose la plus commune
est celle qui se manifeste chez toute femme après 60 ans, c’est-à-dire dans les dix années qui suivent la
ménopause. Elle se déroule sans bruit et sans gêne jusqu’au jour où survient une fracture quasiment
spontanée; c’est-à-dire sans choc violent (chute banale) ou même sans choc du tout. Une autre
manifestation très courante est le “tassement” vertébral, qui se traduit par une douleur dorsale ou
lombaire violente et brutale obligeant le malade à garder le lit. Le repos suffit à faire disparaître toute
douleur en deux ou trois semaines, mais, bien évidemment, l’épisode risque de se reproduire.
L’ostéoporose évolue sur des années, peu gênante en dehors des accès douloureux. Les radiographies
montrent une transparence accrue des os de la colonne vertébrale. Un épisode particulièrement fréquent
est la fracture du col du fémur, sans aucune gravité par elle-même et très facilement corrigée avec les
moyens chirurgicaux actuels (pose d’un clou, voire d’une prothèse*, c’est-à-dire d’un os artificiel en
matière plastique), mais redoutable par les complications postopératoires possibles : ce sont en effet les
phlébites* (et embolies*) et les escarres* liées à une immobilisation prolongée au lit qui peuvent mettre
la vie en danger. Le lever précoce des opérés, même âgés, est donc une nécessité vitale. Les
traitements de l’ostéoporose commune comportent l’absorption de calcium et de phosphore ainsi que
celui de certaines hormones, en particulier les anabolisants*, bien que ceux-ci aient un effet masculinisant
(virilisant) à la longue. En poussée douloureuse l’immobilisation est nécessaire, mais avec une
mobilisation régulière des jambes pour éviter les risques de phlébite*. La reprise de la marche doit être
progressive, facilitée nettement par la rééducation en piscine chaude si possible. Bien entendu, tout
malade atteint d’ostéoporose doit éviter tout effort et tout risque de chute, sans négliger l’exercice
quotidien en terrain plat. Tout excès de poids doit être évité. Bien souvent ces malades sont “fatigués”
(déprimés) et nerveux : cet aspect doit faire également l’objet de soins attentifs. Il ne faut pas
transformer un malade atteint d’ostéoporose en un être “en verre” n’osant plus mettre un pied
dehors. Enfin, certaines ostéoporoses sont liées à des troubles endocriniens* particuliers (excès
d’hormones surrénaliennes ou thyroïdiennes, diabète) ou digestifs (mauvaise absorption du calcium) et
une simple immobilisation prolongée (plâtre) peut amener des ostéoporoses localisées au secteur osseux
immobilisé.

OSTÉOSYNTHÈSE : Intervention chirurgicale permettant de réduire (rétablir la continuité normale de
l’os) et de contenir (maintenir en place) un os fracturé. Certaines fractures peuvent consolider uniquement
en maintenant les deux fragments par un plâtre (exemple : fracture sans déplacement osseux chez un sujet
jeune et atteignant un os peu soumis à l’effort) mais dans beaucoup d’autres circonstances on utilise un
matériel métallique pour maintenir en place les deux (ou plus) fragments de l’os. On utilise parfois un fil
métallique entourant l’os (cerclage), un axe (clou, d’où le terme d’enclouage) ou une tige filetée
traversant les fragments osseux et les maintenant en place par deux boulons “boulonnage”.

OTITE : Inflammation aiguë ou chronique du conduit auditif, autrement dit : de l’oreille. En principe on
appelle otite l’inflammation aiguë de la muqueuse du tympan. Le tympan est une membrane obturant la
partie moyenne de l’oreille, au bout du conduit auditif, reliée à trois petits os (appelés : marteau, enclume
et étrier, en raison de leurs formes) articulés entre eux et transmettant à l’oreille interne (c’est-à-dire au
nerf auditif) ses vibrations. Les otites aiguës les plus courantes sont de nature bactérienne, souvent à la
suite d’une rhino-pharyngite*, mais parfois après une agression venue de l’extérieur par le conduit auditif
: corps étranger chez l’enfant, traumatismes divers chez l’adulte. C’est le plus souvent un enfant fébrile
qui se plaint d’une douleur localisée au niveau d’une oreille, lancinante et empêchant le sommeil.
L’examen du tympan par un appareil optique spécial (otoscope) permet le diagnostic et le traitement
immédiat : antibiotiques, et, si nécessaire, perforation du tympan pour évacuer un abcès, opération
appelée paracentèse*. Négliger une otite c’est courir le risque d’une extension de l’infection à
l’oreille interne (otite dite “interne” avec atteinte du système labyrinthique, surdité de perception,
mastoïdite*) et, au-delà, au système nerveux voisin (abcès du cerveau). Au minimum une otite aiguë
mal ou trop tardivement traitée devient chronique : hypoacousie*, écoulement jaune persistant
(otorrhée), inodore lorsqu’il y a eu paracentèse. Certaines otites chroniques peuvent aussi se compliquer
d’ostéite et de mastoïdite*, révélées par une complication nerveuse. Assez souvent la répétition d’otites
aiguës ou l’apparition d’une otite chronique sont liées à un obstacle siégeant soit au niveau des fosses
nasales (déviation de la cloison) ou de la gorge, en particulier des végétations adénoïdes (grosses
amygdales*) contenant dans leurs replis des bactéries* peu accessibles aux antibiotiques, d’où les
rechutes périodiques de l’infection. Dans ces cas l’intervention chirurgicale d’un spécialiste oto-rhino-
laryngologiste (autrement dit un O.R.L.) est nécessaire. On appelle “adénoïdectomie” l’opération
consistant à enlever les amygdales. Mais la plus fréquente des otites chroniques est l’otite séreuse,
récidivante chez le petit enfant à l’occasion de chaque rhino-pharyngite. Un liquide non purulent coule de
l’oreille, associé à des douleurs plus ou moins intenses. Les antibiotiques n’ont pas d’action puisqu’il
s’agit d’un mauvais fonctionnement de la trompe d’Eustache qui fait communiquer tympan et rhino-
pharynx. Elle est la cause la plus fréquente de diminution de l’audition chez l’enfant. Son traitement
consiste à réaliser un drainage tympanique (les classiques “Yo-Yos”) qui assurent une paracentèse*
permanente. Le terme d’otite externe est impropre et doit être évité. Il désigne l’inflammation du conduit
auditif (eczéma*, blessure après nettoyage intempestif de l’oreille avec un instrument malpropre,
furoncle*) qui nécessite, elle aussi, des soins attentifs et parfois un traitement antibiotique (en cas de
furoncle* ou d’impétigo*). Enfin, il faut signaler l’otite “barotraumatique” très particulière aux vols
aériens (descente rapide avec mauvaise pressurisation) et aux plongeurs sous-marins, celle-ci survenant
surtout dans les premiers mètres de la plongée. Il s’agit, en fait, d’un petit saignement localisé
(hématome*) souvent sans aucune gravité mais douloureux : un examen médical est toujours à
conseiller. Il est recommandé, en avion, de faire des mouvements de déglutition répétés quand on
change d’altitude, pour égaliser la pression extérieure et la pression régnant dans la cavité tympanique.
Les alpinistes et les skieurs connaissent d’ailleurs les mêmes problèmes.


OTORRAGIE : Hémorragie localisée au conduit auditif. Elle peut accompagner une rupture du tympan.
Après un traumatisme crânien, elle peut être la manifestation d’une fracture du rocher* (d’où des
complications auditives possibles) surtout s’il apparaît simultanément une paralysie* faciale :
l’hospitalisation est alors urgente.


OTOSCLÉROSE : Maladie dégénérative du tympan* qui se couvre de plaques de calcaire, d’où une
hypoacousie* de transmission. On dit aussi “tympanosclérose”. Toutes les infections chroniques (otites*
chroniques) peuvent se compliquer de cette menace de surdité.

OTOSPONGIOSE : Maladie de l’oreille interne provoquant une surdité mixte (de transmission et de
perception : voir hypoacousie*) généralement bilatérale. L’otospongiose est plus fréquente chez les
femmes. Elle a un caractère familial (héréditaire) et elle est aggravée par les grossesses successives.
C’est une maladie fréquente atteignant à peu près une personne sur cent. Une intervention chirurgicale
consistant à enlever une partie des os de l’oreille (“stapédectomie”) et à la remplacer par une prothèse*
donne généralement d’excellents résultats.

OVAIRE : Glande génitale de la femme. Les ovaires (un de chaque côté) sont situés dans le petit bassin,
de part et d’autre de l’utérus avec lequel ils communiquent au moyen des trompes* de Fallope. Les
ovaires produisent les ovules, cellule reproductrice femelle à laquelle s’unira le spermatozoïde lors de la
fécondation. Un ovule est ainsi produit tous les 28 jours en moyenne (voir Menstruation*). L’ovaire
sécrète également des hormones (œstrogènes* et progestatives*) sous le contrôle de l’hypophyse*. Les
ovaires peuvent être le siège d’inflammations (ovarites, ou annexites s’il s’y associe une salpingite*), de
kystes (qui peuvent se compliquer de torsion, urgence chirurgicale très douloureuse) et de tumeurs. Le
cancer de l’ovaire est à peu près 10 fois plus rare ,que le cancer du sein : 4.488 cas en 2.000 (3.508
décès) . L’usage de la pilule contraceptive* aurait diminué sa fréquence, selon certaines statistiques
américaines.

OVERDOSE : Un coma* peut être observé après une injection intraveineuse de morphine ou d’héroïne,
chez tout toxicomane. Le sujet est souvent cyanosé* et sa respiration est lente. Il existe un myosis* et les
traces de piqûres sur les avant-bras orientent aussitôt vers la cause de ce coma. Il faut pratiquer une
respiration artificielle (bouche-à-bouche) et un massage cardiaque externe si le pouls n’est pas perçu, en
attendant l’arrivée du SAMU. Près de 500 décès sont ainsi constatés chaque année, la quasi-totalité liés à
l’usage de l’héroïne (voir toxicomanie*).

OVULATION : La descente d’un ovule dans la trompe se produit autour du 14e jour d’un cycle
menstruel de 28 jours. Une femme peut alors ressentir une douleur légère du côté de l’ovaire actif, et la
courbe thermique se décale (en dessous de 37° avant l’ovulation, au-dessus de 37° après celle-ci), mais
cette méthode de repérage des périodes de fécondité est très incertaine.

OXYUROSE : Parasitose uniquement humaine très répandue en France, due à un petit ver rond et blanc
se développant dans l’intestin. Ce parasite, très petit (un centimètre environ) se reproduit très rapidement
: l’individu infesté peut être porteur de plusieurs milliers d’oxyures. Les œufs sont pondus au niveau de
l’anus (et de la vulve chez les petites filles) déterminant un prurit* souvent important. L’enfant se gratte et
infiltre ainsi sous ses ongles les œufs, qui seront ensuite inhalés ou ingérés, d’où réinfestation continue.
La transmission en collectivité (classes, dortoirs, lavabos, toilettes) est extrêmement fréquente.
L’oxyurose est une maladie bénigne, et la plupart des sujets parasités ne le savent même pas. Le
symptôme le plus désagréable (et révélateur) est le prurit* anal, apparaissant surtout le soir peu après le
coucher. Des troubles intestinaux (selles molles avec douleurs abdominales) sont possibles. Le
retentissement nerveux est cependant souvent notable : agitation, en particulier nocturne, troublant le
sommeil, fatiguant l’enfant et retentissant sur son travail scolaire. Chez la jeune fille (et, beaucoup plus
rarement, la femme) le prurit s’étend au vagin et est source de leucorrhée* et de dysménorrhée*. La
découverte de petits vers blancs sur les bords de l’anus ou dans les selles éveille l’attention des parents
et doit faire entreprendre la recherche des œufs (prélèvement sur les bords de l’anus) puis le traitement
sous surveillance médicale. Divers médicaments sont sans danger et remarquablement efficaces en 48
heures. Les mesures d’hygiène (mains lavées, et ongles brossés avant les repas, toilette anale et
génitale quotidienne) sont essentielles, sans lesquelles tout succès thérapeutique serait sans
lendemain. Bien entendu, si un cas existe dans une famille, ces recommandations (et le traitement)
sont valables pour tous.

P

PACEMAKER : Stimulateur électrique des contractions cardiaques fonctionnant avec une pile et
implanté dans un muscle. Le pacemaker remplace donc la commande cardiaque entre oreillettes et
ventricules si celle-ci vient à être interrompue.Voir Bloc*.

PAGET (Maladie de) : Il existe deux maladies portant ce nom :
1. une maladie de la peau, sorte d’eczéma* siégeant souvent au niveau d’un sein et, plus rarement, autour
des organes génitaux (masculins et féminins) ou de l’anus. Cette lésion est un des signes annonciateurs (ou
accompagnateurs) d’un cancer local ;
2. une maladie osseuse disséminée, de cause inconnue, se manifestant chez des sujets âgés de plus de 50
ans en règle générale. Les os le plus souvent atteints sont ceux du bassin, les vertèbres, le crâne et les os
des membres inférieurs. L’os est à la fois détruit et reconstruit de façon anarchique, donc déformé,
augmenté de volume, parfois fracturé. Si la maladie peut être une découverte radiologique fortuite, elle
peut aussi se révéler par la compression d’un organe situé au voisinage de l’os modifié : douleurs, surdité
(si l’os temporal* où se trouve le nerf auditif est atteint), compression de la moelle* épinière. Le
retentissement circulatoire (hypertension artérielle, calcifications artérielles) est extrêmement fréquent.
L’aspect radiologique est très évocateur, en particulier au niveau du crâne et des vertèbres, ainsi que
l’élévation des phosphatases alcalines (enzymes* libérant du phosphore à partir du tissu osseux : voir
Phosphore*) dans le sang. L’évolution est très lente et le traitement encore incertain.

PAIN : Les Français consomment chaque année à peu près trois millions de tonnes de pain, soit environ
60 kg par habitant, c’est-à-dire à peu près 160g. par jour. Le pain apporte essentiellement des glucides*
(des sucres) et 100g. de pain représentent environ 250 calories. La consommation de pain a
considérablement diminué en un siècle, car elle était à peu près cinq fois plus élevée en 1885. Le pain
“complet” est plus riche en cellulose, en vitamines B, et en minéraux (magnésium, phosphore, potassium)
que le pain blanc. Il est donc indiqué chez les diabétiques (les fibres végétales ralentissent l’absorption
des sucres) et les obèses. Le pain au son est fabriqué avec une farine enrichie en son, et le pain de mie est
généralement un pain enrichi en sucre... donc en calories*.

PÂLEUR : La pâleur est un symptôme qui doit attirer l’attention, surtout si elle existe au niveau des yeux,
des lèvres et des ongles. Elle peut être signe d’anémie*, de maladie cardiaque, et d’état de choc*

PALPITATIONS : Contractions cardiaques d’intensité excessive et ressenties péniblement par le sujet
(cf. éréthisme*).

PALUDISME : Maladie parasitaire la plus répandue dans le monde, en particulier dans les régions
tropicales et intertropicales où elle existe à l’état endémique*. Le développement des communications
aériennes ne met en fait aucun pays à l’abri de cette maladie, mais il faut souligner que les foyers qui
existaient autrefois en Europe (Grèce, Italie, Corse) et en Amérique du Nord ont disparu grâce à la
destruction systématique des moustiques et à l’assèchement des zones marécageuses où ils prospéraient.
Le parasite est en effet transmis par la piqûre d’un moustique : l’anophèle. Après une incubation*
silencieuse de une à trois semaines (selon l’espèce de paludisme) apparaissent des accès de fièvre de
durée variable (5 à 20 jours) atteignant 40°C, avec lassitude très importante, céphalées*, courbatures,
diarrhée, vomissements et teinte jaunâtre de la peau et des yeux. Puis les accès se répètent un jour sur
deux (fièvre “tierce”) ou un jour sur trois (fièvre “quarte”) selon le type du parasite en cause. La fièvre
et les sueurs intenses sont les meilleurs signes : la notion d’un séjour récent en zone infestée (séjour
parfois très bref : escale d’avion par exemple) doit faire évoquer ce diagnostic et pratiquer l’examen
du sang qui révèle le parasite. Parfois les accès prennent une allure plus grave avec troubles
neurologiques et cardiaques (accès dits pernicieux) ou hémolyse* (fièvre bilieuse hémoglobinurique due
à un type particulier de parasite) avec atteinte rénale très grave. Le traitement des accès est une
urgence : la quinine et divers autres médicaments sont très actifs. Le paludisme peut être cause
d’avortement chez une femme enceinte. Le meilleur traitement est préventif : la prise systématique de
médicaments par les sujets séjournant en zone d’endémie* est très efficace Elle doit être
poursuivie pendant plusieurs semaines (1 mois au minimum, 2 mois si possible) lors du retour en
métropole pour prévenir toute infection en cours d’incubation. Un traitement particulier (cure
radicale) doit être appliqué à tout sujet atteint de paludisme lors de son retour dans un pays où la maladie
n’existe pas. Seule la négligence de ces recommandations est responsable de l’apparition d’accès de
paludisme en France, car on ne s’immunise pas contre le paludisme.

PANARIS : Infection aiguë des doigts, souvent secondaire à une piqûre avec inclusion d’un corps
étranger (écharde, par exemple) infectant. Le panaris peut être superficiel (“mal blanc”, ou “tourniole”
autour de l’ongle) et le traitement local fait par un médecin (incision et antiseptiques* locaux) suffit à le
guérir. Il peut être plus ou moins profond : sous-cutané (dans la pulpe du doigt, qui devient chaude, rouge,
gonflée et très douloureuse, avec état fébrile) ou même profond (atteinte des gaines synoviales* qui
entourent les tendons musculaires, et des articulations) obligeant à une véritable intervention chirurgicale.
Tout panaris négligé ou maltraité (tentative d’extraction d’un corps étranger profond avec des
instruments ménagers non stériles voire souillés) peut être à l’origine d’infections osseuses
(ostéite*) et articulaires (ostéo-arthrite*) mettant en danger le doigt atteint. La perte d’un doigt est
en effet la conséquence possible d’une telle erreur, en particulier chez les sujets handicapés par une
maladie générale (troubles circulatoires, diabète*).

PANCRÉATITE : Inflammation du pancréas, glande endocrine* (elle sécrète l’insuline*) et exocrine
(elle produit le suc pancréatique) située derrière l’estomac et entourée par le duodénum*. Le pancréas
peut être examiné par radiographie, par échotomographie lors d’un examen du duodénum, par une
artériographie*, ou lors d’une intervention chirurgicale, par injection d’un produit opaque aux rayons X :
ces deux derniers examens sont appelés “pancréatographie”. Une pancréatite peut être aiguë ou
chronique.
1. La pancréatite aiguë est une maladie abdominale douloureuse et soudaine. Elle apparaît chez l’adulte
au delà de 50 ans. Le début est marqué par une douleur épigastrique* d’une grande intensité, apparaissant
brutalement chez un individu jusque-là en bonne santé. Un repas lourd et copieux est parfois la cause
déclenchante, et les excès alcooliques sont évidents dans un certain nombre de cas. La douleur “en
coup de poignard” peut amener une syncope* tellement elle est violente. Elle ne cède souvent qu’après 24
ou 48 h. Des vomissements, alimentaires ou bilieux, l’accompagnent le plus souvent. Un syndrome
occlusif* peut exister durant le premier jour. L’état général est parfois très atteint, avec agitation,
angoisse, état de choc* et collapsus*. L’hospitalisation d’urgence s’impose car la mort peut survenir :
l’état de choc doit être traité dès que possible. La guérison complète est cependant l’éventualité la plus
fréquente, en quelques jours. Les causes de pancréatite aiguë sont, par ordre d’importance :
• la lithiase* biliaire,
• les interventions chirurgicales abdominales (gastriques ou biliaires)
• les pancréatites chroniques. Un mauvais état circulatoire et une hyperlipémie* sont des facteurs
favorisants. La pancréatite aiguë compliquant les oreillons* est heureusement rare.
Enfin les traitements par les corticoïdes* peuvent être en cause, avec une fréquence encore mal connue.
2. La pancréatite chronique : la seule, relativement fréquente, est la pancréatite chronique calcifiante,
caractérisée par des poussées douloureuses récidivantes et son évolution vers la lithiase* pancréatique.
La maladie est fréquente chez les alcooliques, et semble favorisée par une alimentation trop riche en
protéines* et en lipides*. Une prédisposition familiale (héréditaire) est possible. Les causes sont : a) un
obstacle sur le canal évacuant le suc pancréatique vers le duodénum ; b) la plupart du temps : inconnues.
Les crises douloureuses sont d’horaire variable, souvent brèves mais intenses, favorisées par graisses et
alcool. Un amaigrissement est habituel. Des troubles digestifs avec selles graisseuses (stéatorrhée) sont
fréquents. Un diabète* et des hémorragies digestives peuvent compliquer la maladie. Dans ces deux
maladies pancréatiques on note, lors des crises, une élévation importante de l’amylase (enzyme*
pancréatique) du sang et son apparition dans les urines.


PANCYTOPÉNIE : Diminution de toutes les cellules (globules rouges, globules blancs, plaquettes*) du
sang. Cette diminution (voir Anémie*, Leucopénie*, Thrombopénie*) peut être due soit à une production
insuffisante de ces cellules, soit à leur destruction excessive. De très nombreux médicaments peuvent,
chez des sujets apparemment prédisposés héréditairement, déterminer une pancytopénie. La
surveillance régulière de la formule* sanguine est une nécessité absolue chez tout malade prenant
régulièrement et sans interruption un médicament quelconque.

PANIQUE : Des attaques de panique peuvent marquer une névrose, en particulier chez l’adolescent.
Elles durent souvent un quart d’heure à une demi-heure, avec angoisse, palpitations, sensation d’étau
thoracique (fausse crise cardiaque) et d’étouffement, impression vertigineuse, tendance lipothymique*
tremblement, fourmillements dans les mains et les pieds, et peur de mourir ou de devenir fou. Le sexe
féminin est beaucoup plus atteint : 80% des attaques les concernent. Certains tranquillisants* et, parfois,
les bêtabloquants*, sont efficaces, associés à une bonne psychothérapie*.

PAPILLOME : Petite tumeur bénigne, au niveau de laquelle la peau est indurée et forme des sortes de
crêtes. Le papillome est souvent d’origine virale, comme par exemple la verrue* de la peau, très
commune et sans aucune gravité. Des papillomes peuvent apparaître au niveau de nombreux organes, en
particulier de la vessie, où ils se traduisent par de la cystite* et des hématuries*. Leur traitement
chirurgical est aisé mais, comme pour les verrues, la tendance à la récidive est grande, d’où la nécessité
d’une surveillance médicale attentive.

PAPULE : Elevure de la peau, résistante et ferme, ne contenant pas de liquide (à la différence d’une
vésicule*), de petite taille (moins d’un centimètre de diamètre en règle générale) et disparaissant
spontanément avec l’éruption. L’urticaire* est formé de papules oedémateuses* et cause de fortes
démangeaisons. Certaines maladies infectieuses, comme la rougeole*, comportent une éruption “maculo-
papuleuse” c’est-à-dire faite d’un mélange de macules* et de papules, séparées par des intervalles de
peau saine.

PARACENTÈSE : Incision destinée à évacuer une poche de liquide, par exemple un abcès. Le terme est
souvent utilisé pour le tympan : au cours de certaine otites* on pratique l’incision du tympan pour évacuer
le liquide infecté qui se forme derrière cette membrane, ce qui évite la formation d’un abcès et
l’extension de l’infection vers l’oreille interne.

PARALYSIE : Perte de la force musculaire entraînant l’incapacité de tout mouvement. La lésion
responsable peut porter sur le système nerveux central (encéphale* et moelle épinière*) ou sur les nerfs
périphériques. Lorsque la lésion siège au niveau de l’encéphale* il existe, en règle générale, un syndrome
pyramidal* avec contracture musculaire et exagération des réflexes*. Au contraire si le nerf périphérique
(dont la cellule se trouve dans la moelle épinière) est atteint, les muscles sont flasques et les réflexes
abolis. Deux paralysies sont très particulières :
1. la paralysie faciale périphérique (par atteinte du nerf facial) révélée par une déformation de la moitié
du visage, d’apparition souvent brutale : les traits du visage ont disparu et la paupière ne peut plus se
fermer, enfin la bouche est déformée car elle ne s’ouvre normalement que du côté non paralysé. Le plus
souvent on ne trouve aucune cause à cette paralysie, qu’on baptise “a frigore” (due au froid) pour lui
donner un nom. Cependant une paralysie faciale peut être aussi le premier signe d’une maladie infectieuse
atteignant le tronc cérébral* ou d’un neurinome* situé au voisinage sur le trajet du nerf auditif. Enfin,
l’apparition d’une paralysie faciale après un traumatisme crânien doit faire craindre une fracture du
rocher* c’est-à-dire de l’os temporal* dans sa partie basse.
2. la paralysie générale est l’atteinte du système nerveux central par le tréponème* agent de la syphilis*.
Les troubles demandent 10 à 20 ans pour se constituer ; les manifestations les plus précoces sont souvent
d’ordre psychiatrique : comportement anormal avec propos incohérents, diminution de l’attention et de la
mémoire, contrastant avec l’euphorie et l’indifférence du malade qui semble totalement ignorer la baisse
progressive de ses facultés intellectuelles. Un trouble de l’articulation des mots et un tremblement
(altérant, en particulier, l’écriture) sont les seules manifestations neurologiques le plus souvent. L’examen
du sang et du liquide* céphalo-rachidien assure le diagnostic et décide du traitement, qui utilise la
pénicilline à hautes doses et de façon prolongée. L’absence de traitement amènerait la constitution
progressive d’un état de démence* irréversible.

PARANOÏA : On désigne sous le nom de paranoïa un trouble caractériel grave comportant:
1. un orgueil démesuré avec surestimation de soi-même;
2. une méfiance excessive, avec une susceptibilité aiguë amenant un sentiment permanent de persécution
;
3. une fausseté du jugement, avec opinions sans nuances, rigides, établies sur des critères personnels
(sans jamais tenir compte de l’opinion des autres) et sans changements possibles. Un tel comportement
rend le paranoïaque inadaptable à toute vie en commun. Le paranoïaque est un solitaire qui se croit
persécuté (à cause de sa valeur supérieure) et, dès lors, persécute les autres dans un “juste” (pour lui)
retour des choses. Toute la vie du paranoïaque est faite de convictions, plus que de compétences. La
présence de tels malades dans une communauté (familiale ou professionnelle) est une catastrophe : le
paranoïaque passe son temps à dresser les uns contre les autres en interprétant les faits et gestes de
chacun. Ce type de malade se rencontre parmi les éternels procéduriers (bien connus des avocats, qui les
redoutent) et les “inventeurs méconnus”. Les paranoïaques ont souvent des épisodes de jalousie* ou
d’érotomanie* délirantes. Un type particulier (et beaucoup plus fréquent) est la paranoïa dite “sensitive”,
mélange d’angoisse et de psychasthénie* chez des sujets trop “réactifs” (trop sensibles) à leur milieu.
Malheureux en permanence, ces malades deviennent des “parias” se sentant incompris des autres : s’ils
deviennent déprimés, on sent néanmoins plus d’agressivité que de lassitude dans leurs propos. Au
total ces sujets ont le désir de s’imposer, mais, n’en ayant pas les moyens, ils se désespèrent. Des
réactions paranoïaques peuvent apparaître chez les sujets âgés (tableau classique du “vieillard
contrarié”) qui s’enferment dans un isolement croissant en évoquant seulement, de temps à autre, la
“grandeur du passé”... La littérature (Nietzsche, par exemple) et surtout l’histoire fourmillent de
paranoïaques célèbres : souvent chefs militaires ou conquérants. Tout le monde peut avoir une réaction
paranoïaque temporaire et se croire l’objet d’une agression : la différence est que le paranoïaque,
lui, refuse de reconnaître ses erreurs.

PARANOÏDE : Délire* (voir ce mot) schizophrénique*.

PARAPHRÉNIE : Délire* logique et cohérent, où les éléments imaginatifs et hallucinatoires tiennent une
place prépondérante. A la différence des délires schizophréniques*, la personnalité reste ici intacte et les
capacités intellectuelles sont conservées. Parfois, le délire est systématisé sur des idées de persécution à
partir d’interprétations de faits banals et sans signification. Ailleurs, des idées de grandeur avec
excitation apparaissent : les faux prophètes se trouvent ici. D’autres développent de faux souvenirs et se
comportent comme des mythomanes* étranges. Enfin, une quatrième catégorie raconte des événements
fantastiques à partir d’hallucinations* auditives. Ces délires sont souvent bien influencés par les
neuroleptiques* mais leur récidive n’est pas rare.

PARAPLÉGIE : Paralysie des deux membres inférieurs, qui peut revêtir deux aspects :
l. avec contracture et exagération des réflexes : paraplégie dite “spasmodique”, due à une lésion du
système pyramidal* ;
2. flasque, avec abolition des réflexes : paraplégie “flasque” par atteinte des nerfs périphériques
(exemple : la poliomyélite*, dont le virus détruit les cellules nerveuses situées dans la moelle* épinière).
Les causes des paraplégies sont très nombreuses : traumatiques (fracture de la colonne vertébrale),
infectieuses (virus), tumorales (compression de la moelle épinière par une tumeur osseuse ou nerveuse)
ou toxiques (polynévrite alcoolique, toujours de type flasque).
Une paraplégie est souvent très invalidante : la marche est difficile (P. spasmodique) ou impossible (P.
flasque). Des troubles urinaires (dysurie* : mictions difficiles, mais surtout incontinence ou rétention
d’urines) sont très fréquents. Enfin toute immobilisation prolongée amène des rétractions des tendons
musculaires et des lésions osseuses et articulaires : c’est contre celles-ci que lutte activement la
rééducation (kinésithérapie*), qu’il faut entreprendre dès que possible pour les éviter.

PARENTÉRAL : Tout ce qui n’emprunte pas la voie digestive. Des médicaments, ou des solutions
nutritives, sont ainsi administrées par voie intraveineuse, ou sous-cutanée.

PARÉSIE : Paralysie partielle ou incomplète. On utilise ainsi les termes de paraparésie et hémiparésie
pour désigner une paraplégie ou une hémiplégie légères et souvent passagères.

PARESTHÉSIES : Sensations anormales, non douloureuses, pouvant revêtir divers aspects : les
fourmillements* sont les plus fréquentes, ainsi que les picotements, les impressions d’eau chaude ou
froide ruisselant sur la peau, et, d’une façon générale, toutes les impressions de peau modifiée (“comme
du carton” est une description classique). Toutes ces impressions peuvent sembler bien banales : elles
revêtent la signification d’un trouble neurologique lorsqu’elles atteignent un segment du corps limité
(correspondant à un territoire défini, en relation avec une distribution nerveuse précise) et qu’elles se
répètent toujours au même endroit sur un mode intermittent. On les appelle souvent “dysesthésies”
puisqu’elles correspondent à la déformation d’une perception.

PARIÉTAL : Situé sur les faces latérales de la voûte du crâne. On distingue :
1. l’os pariétal (voûte du crâne) bilatéral, au contact du frontal en avant, de l’occipital en arrière et du
temporal en bas ;
2. le lobe pariétal du cerveau*, de même topographie, qui renferme les centres de la sensibilité de la
moitié opposée du corps : une lésion (“syndrome pariétal” ) de ce lobe à droite entraîne une
hémianesthésie* gauche, et inversement.


PARKINSON : La maladie décrite par Sir James Parkinson en 1817 est une des affections neurologiques
les plus courantes après l’âge de 50 ans. Elle est marquée par :
1. un tremblement*, ne se manifestant pratiquement qu’au repos (il disparaît pendant le sommeil) et très
fréquent à la main où il réalise un mouvement comparé à l’émiettement du pain;
2. une raideur de tous les muscles, appelée “hypertonie” ;
3. une lenteur dans tous les gestes (akinésie), une perte de l’expression normale du visage (la rareté du
clignement des paupières donne une fixité du regard très impressionnante) et une démarche souvent
traînante avec une difficulté importante au démarrage. L’écriture devient minuscule et, très vite, illisible.
Si l’on ajoute qu’une salivation anormalement intense peut se produire, on conçoit que la confusion avec
des troubles artériels (syndrome pseudobulbaire*) ou la sénilité soit fréquente. Il n’en est rien et le
malade reste parfaitement lucide et conscient sans aucun trouble de l’affectivité et du jugement : une
réaction dépressive*, bien compréhensible, est cependant fréquente. Divers médicaments permettent de
limiter de façon importante les troubles, en particulier la Dopa dont la découverte en 1967 par Cotzias a
complètement transformé le pronostic de la maladie. Cette découverte est un magnifique exemple de la
persévérance d’un chercheur qui, pratiquement contre ce que suggérait la logique (et ses supérieurs
hiérarchiques...), réussit à apporter l’une des plus grandes découvertes dans le domaine, si difficile, des
traitements neurologiques. La cause exacte de la maladie de Parkinson demeure d’ailleurs inconnue :
la Dopa corrige de manière remarquable la plupart des troubles mais doit être administrée sans
interruption et sous stricte surveillance médicale.

PARODONTOLYSE : Destruction des tissus de soutien des dents, aboutissant souvent à la chute des
dents. Les dents se déchaussent et sont le siège d’infections bactériennes. Les causes sont nombreuses :
infections, allergies*, troubles endocriniens, carences vitaminiques. On accuse souvent un brossage
insuffisant des dents, et l’abus d’aliments sucrés. La meilleure protection est une hygiène dentaire
stricte, avec surveillance régulière par un dentiste ou un stomatologiste, et traitement immédiat de
toute carie*.

PAROTIDE : Volumineuse glande salivaire située en arrière de la mâchoire inférieure et sous l’oreille.
On connaît diverses parotidites infectieuses, la plus connue étant observée au cours des oreillons*. La
parotide peut être aussi le siège de tumeurs : celles-ci, comprimant le nerf facial, peuvent se révéler par
une paralysie* faciale périphérique.

PARTURITION : Accouchement naturel. On désigne sous le nom de “parturiente” une femme en
“travail” c’est-à-dire en train d’accoucher.

PASSION : Émotion prolongée et, surtout, “intellectualisée” ce qui la différencie nettement des pulsions*
élémentaires. Ce type d’attachement excessif transforme l’être aimé en objet “idéal”, méconnaissant ainsi
profondément la réalité. Cette erreur sur l’objet aimé amène toujours des troubles du comportement,
qui s’écarte peu à peu des limites normales et elle peut conduire le sujet à des actes antisociaux
(toxicomanies,* perversion* sexuelle), Au delà s’installe un véritable délire* avec diverses orientations,
selon les cas : revendications agressives (idéalistes passionnés, inventeurs méconnus) et, surtout, délire
de jalousie*. L’exaltation permanente du malade, tendu uniquement vers le but inaccessible et pourtant à
atteindre, l’amène dans divers types de délire bien connus :
1. les paranoïaques* interprètent la situation comme un préjudice* permanent qui leur est fait, et, dans
leur logique, exigent (par tous les moyens, y compris le crime) une “réparation”;
2. le délire de jalousie (exigence de la possession totale de l’autre), est également une lutte incessante
avec enquête policière sur l’autre, exigence d’aveux, actes de violence et même meurtre parfois;
3. le délire érotomaniaque* est surtout observé chez les femmes, l’objet aimé étant généralement un
homme occupant une fonction sociale élevée;
4. les idéalistes passionnés sont les perpétuels combattants, les Don Quichotte “engagés” en permanence
pour une meilleure justice... Cette exigence de la justice (on reconnaît là un des traits du caractère
paranoïaque*) peut les amener à des campagnes pamphlétaires désignant les “obstacles” à éliminer : rien
de plus dangereux que de tels “mystiques”, d’allure extérieure douce et dévouée, dont le
comportement peut entraîner les pires dangers pour autrui. La passion est donc rarement d’issue
heureuse, contrairement au sens qu’on lui donne habituellement. C’est une irruption hors du réel, et rien
de bon ne se construit dans de telles conditions.

PASTEURISATION : Procédé de conservation temporaire (quelques jours) des aliments par chauffage
rapide à température modérée suivi de brusque refroidissement. Ce procédé est couramment utilisé pour
le lait et ses dérivés (fromages) car il conserve les protéines* inaltérées tout en empêchant la plupart des
contaminations bactériennes*. La pasteurisation à très haute température (140°) par injection de vapeur
ou pulvérisation en atmosphère chaude s’appelle “upérisation”.

PATHOGÈNE : Qui provoque une maladie. On parle ainsi d’un germe pathogène ou du pouvoir
pathogène de celui-ci, c’est-à-dire de sa capacité de nuire. La pathogénie est la science qui étudie le
mécanisme des maladies c’est-à-dire sous quelles influences elles apparaissent.

PEAU : La peau est le revêtement du corps qui sert à protéger tissus et organes, à assurer la régulation de
la température, et la protection contre de nombreuses agressions. Elle comprend une couche protectrice
superficielle, l’épiderme, et une couche profonde, le derme. Elle sécrète une matière grasse, le sébum*, et
la sueur, qui, par son évaporation, permet de lutter contre la chaleur. Les maladies de la peau sont très
nombreuses : acné*, dermatose*, dermites*, eczéma*, pemphigus*, pityriasis*, psoriasis*, vitiligo* sont
décrits dans ce dictionnaire, de même que les brûlures* et leurs conséquences.

PÉDOPSYCHIATRIE : Psychiatrie s’occupant des maladies des enfants.

PELADE : Alopécie* (chute des cheveux) en une zone limitée du cuir chevelu. La pelade “décalvante”
est la disparition totale des cheveux, des cils et des sourcils. Son traitement est difficile, mais non sans
espoir. Comme dans beaucoup d’alopécies un facteur psychosomatique* est fréquemment retrouvé et son
traitement est essentiel.

PELLICULES : Morceaux de peau cornée (squames*) souvent accompagnés d’un érythème* du cuir
chevelu et d’une chute partielle des cheveux. Chez l’enfant, on doit toujours rechercher l’existence
possible d’une teigne* et, chez l’adulte, d’un psoriasis*. Cet état (appelé “dermite séborrhéique”)
s’accompagne souvent d’une séborrhée*. Certains antifongiques* peuvent être indiqués car il peut exister
une mycose* associée. Divers antiseptiques* et shampooings à base d’huile de cade sont utiles.

PELVISPONDYLITE RHUMATISMALE : voir spondylarthrite*.

PEMPHIGUS : Bulles apparaissant sur la peau et dont le liquide peut s’infecter d’où de larges plaies
qui, autrefois, pouvaient entraîner la mort. Un mécanisme auto-immun* est fréquent. Il existe de très
nombreux types de pemphigus :
• bénin : familial et récidivant,
• séborrhéique*,
• aigu fébrile : possible chez les bouchers et les équarrisseurs, et de nature bactérienne (staphylocoque*).
La corticothérapie* et les antibiotiques* ont transformé le pronostic de telles affections.

PERFUSION : Injection intraveineuse, lente et prolongée (goutte-à-goutte) de liquides destinés à
introduire rapidement (voie veineuse) mais de façon régulière et durable un élément réhydratant (sérum*
physiologique : eau salée à 9 g de chlorure de sodium par litre) nutritif (solution de glucides*, de
protéines*, ou même de lipides*) ou un médicament. La perfusion est réalisée soit par une aiguille
implantée dans la veine, soit par un petit tuyau en matière plastique (appelé cathéter*) laissé dans celle-
ci. Ce mode de nutrition est indispensable chez un malade dans le coma*. Toute perfusion prolongée
comporte des risques importants d’infection et de dégâts veineux en raison de la sclérose* des veines qui
peuvent s’obturer. Certains liquides peuvent être perfusés sous la peau (perfusion sous-cutanée) s’ils ne
sont pas irritants pour les tissus voisins.

PÉRIARTHRITE : Atteinte inflammatoire* des éléments musculaires (en particulier des tendons) situés
autour d’une articulation : il n’y a pas d’atteinte articulaire (pas d’arthrite* ni d’arthrose*) quoique la
douleur siège au niveau d’une articulation. La périarthrite scapulo-humérale (de l’épaule) est, de
beaucoup, la plus fréquente. Des facteurs nerveux (névralgie* cervicobrachiale, hémiplégies* de causes
diverses, maladie de Parkinson*) ou cardiocirculatoires (infarctus* du myocarde) sont souvent en cause.
Elle s’observe surtout après 40 ans, avec deux aspects cliniques : l’épaule douloureuse et l’épaule
bloquée. L’épaule douloureuse est extrêmement fréquente : douleur de l’épaule lors des mouvements
quotidiens d’habillement, de toilette et même la nuit, en particulier lorsqu’on essaye d’écarter le bras du
thorax. La crise peut être beaucoup plus violente, entraînant une insomnie* aiguë. Les crises douloureuses
disparaissent en quelques semaines, ou même quelques jours. L’épaule bloquée “périarthrite ankylosante”
peut succéder à une crise du type précédent, avec souvent une accentuation des douleurs la nuit. Après la
disparition des douleurs, l’épaule se bloque presque complètement empêchant les mouvements les plus
simples : sans traitement un tel blocage peut persister 6 mois, avec apparition d’une ostéoporose* à la
radio. Le traitement utilise les analgésiques* et, éventuellement, les injections locales de corticoïdes*.
L’épaule bloquée n’est libérée que par une kinésithérapie* prolongée associée à de hautes doses
d’aspirine et de corticoïdes*. La périarthrite de la hanche, beaucoup plus rare, atteint surtout les femmes
autour de la ménopause*. La douleur siège au niveau de l’articulation de la cuisse avec la hanche et elle
est augmentée par la marche. Son traitement est identique.

PÉRICARDITE : Atteinte inflammatoire* de l’enveloppe du coeur appelée péricarde. Le péricarde est
une sorte de sac entourant et protégeant le coeur. Son atteinte se traduit par des douleurs et, souvent, une
sensation d’oppression thoracique avec gêne respiratoire et fièvre. On peut observer une péricardite au
cours du rhumatisme articulaire aigu*, de la tuberculose, ou dans les suites d’un infarctus du myocarde*.
Certaines péricardites (appelées “constrictives”) donnent des troubles de compression graves et doivent
être opérées. Actuellement plus de la moitié des péricardites est d’origine virale (prouvée ou
supposée) et d’évolution bénigne, fort heureusement.

PÉRIDURALE : (anesthésie) : Méthode d’anesthésie régionale consistante injecter un anesthésique local
dans l’espace situé en dehors de la dure-mère (voir Méninges*) pour agir sur les nerfs rachidiens et
supprimer la douleur. Cette anesthésie est actuellement très utilisée pour des interventions brèves sur le
petit bassin, notamment pour les accouchements. Elle ne comporte donc aucune modification de la
respiration et de la circulation et le patient reste parfaitement conscient, tout en ne ressentant aucune
douleur dans la région insensibilisée.

PÉRITONITE : Inflammation du péritoine, large membrane qui tapisse l’intérieur du ventre et les
organes abdominaux. Les péritonites aiguës généralisées surviennent dans deux circonstances :
• perforation d’un organe creux : ulcère* gastro-duodénal ;
• perforation d’un foyer infectieux abdominal localisé à l’appendice (appendicite*) à la vésicule biliaire
(cholécystite*)au colon (diverticule*) ou à une trompe utérine (salpingite*). Les signes révélateurs sont la
douleur abdominale aiguë, les vomissements et la contracture immédiate des muscles de la paroi
abdominale (ventre de bois). Parfois la péritonite reste localisée, réalisant un abcès situé dans un repli
du péritoine, sous le diaphragme (abcès sous-phrénique), autour de l’appendice ou des organes génitaux
féminins (pelvipéritonite). Les péritonites tuberculeuses*, d’évolution plus ou moins chronique, sont
devenues très rares depuis la vaccination par le BCG* et les médicaments antituberculeux.

PERVERSITÉ : Selon l’expression d’un célèbre psychiatre, le pervers ne s’abandonne pas seulement au
mal, mais il le désire. La perversité est donc une recherche du mal sous toutes ses formes, du “mal par le
mal” en dehors de tout bénéfice matériel éventuel. C’est une forme de déséquilibre constitutionnel (voir
Psychopathe*) mais on peut voir aussi des tendances perverses chez les arriérés* et chez les déments*. Il
existe de très nombreuses formes de perversions (en particulier sexuelles) et la perversité, qui provoque
le scandale ou la souffrance chez autrui, est malheureusement assez répandue : de la simple médisance à
la calomnie, aux dénonciations (dont la dernière guerre a donné souvent des exemples) et, dans la vie de
tous les jours, aux si fréquents actes de vandalisme.

PESTE : Maladie infectieuse bactérienne due au bacille de Yersin, essentiellement transmise par les rats.
La peste a été une maladie extrêmement meurtrière dans tout le bassin méditerranéen, mais aussi en Chine
: ce fut la fameuse “peste noire” qui gagna l’Europe à partir du 14e siècle, avec une immense épidémie à
Paris en 1630. La peste existe encore à l’état endémique* chez de nombreux rongeurs sauvages
(marmottes, écureuils) qui peuvent la transmettre aux rats: les puces peuvent alors la transmettre à
l’homme par piqûre. Le ganglion (bubon* d’où le terme de “peste bubonique”) annonce la maladie, en
même temps qu’une fièvre élevée. Une autre forme est la peste pulmonaire, transmise par la salive et
l’expectoration. Sans traitement, une septicémie* mortelle apparaît. La dernière grande épidémie de peste
a eu lieu en Chine en 1884: on estime que plus de dix millions d’individus moururent, en particulier aux
Indes. Actuellement c’est encore en Asie (plus que dans les ports méditerranéens) que persistent les
foyers de peste. D’importantes mesures d’hygiène sont prises dès qu’un cas de peste est déclaré : il existe
des vaccins efficaces, utilisés dans les régions menacées. La lutte contre les rats et les puces est
essentielle. Enfin des antibiotiques actifs permettent de guérir de ce fléau autrefois presque toujours
mortel.

pH : Mesure du degré d’acidité ou d’alcalinité d’une solution. Les unités vont de 1 à 14, la valeur 7
représentant donc la neutralité. Le pH du sang humain normal est 7,4, tandis que celui de l’urine varie de
5 à 6. En pathologie, le pH sanguin peut varier de 6,7 à 7,8, l’acidose* étant définie par un pH inférieur à
7,35 et l’alcalose* par un pH supérieur à 7,45. Toute alcalinisation des urines (excès d’absorption de
substances alcalines : eaux bicarbonatées, antiacides gastriques, alimentation trop riche en calcium)
favorise la formation de calculs urinaires (lithiase*) et les infections microbiennes. L’acidification des
urines (en particulier : par l’acide phosphorique) est donc un bon moyen de prévenir les infections
urinaires répétées.

PHAGOCYTOSE : Action de “manger” une cellule étrangère à l’organisme. Cette action, très utile, est
celle de certains globules blancs (polynucléaires* et, surtout, macrophages*) qui absorbent ainsi les
bactéries pour les digérer et donc les détruire. “Phagocyter” est devenu un terme populaire très employé
par les étudiants en médecine, en particulier pour désigner la “digestion” d’un travail important. On
utilise aussi cette expression dans le sens de “neutraliser” : ne pas se laisser “phagocyter” par
quelqu’un...

PHANTASME : Image intérieure que le sujet substitue à la réalité. L’expression commune est “se faire
du cinéma”, qui rappelle qu’on conserve en effet une image différente de ce qui s’est passé réellement.
Tout souvenir a, certes, une participation “affective” : on ne se souvient, bien souvent, que de ce qui n’est
pas trop “gênant” et l’oubli des épisodes désagréables est très rapide chez certains. Vivre avec ses
fantasmes est vivre dans un monde irréel : la plupart des névroses* comportent des fantasmes,
témoignage entre beaucoup d’autres de l’inadaptation du névrosé à la vie quotidienne. Des fantasmes on
passe parfois sans transition à l’onirisme*. On doit accorder la plus grande attention aux “rêveries” des
adolescents laissant courir un peu trop leur imagination : elles peuvent annoncer une hébéphrénie*. Les
rêves* traduisent les fantasmes réprimés durant la journée : c’est la fonction “purgative” du rêve,
clairement définie par Freud, qui utilisa beaucoup pour cette raison l’analyse des rêves. Phantasme
s’écrit aussi “fantasme”.

PHARYNGITE : Inflammation aiguë ou chronique du pharynx. Le pharynx est la partie commune aux
voies aériennes et digestives située entre le nez et la bouche d’une part, le larynx* et l’oesophage* d’autre
part. L’inflammation du pharynx est banale au cours de toute angine*, de même qu’au cours de
nombreuses autres agressions locales : obstruction du nez (rhino-pharyngite) sinusite*, irritations
chimiques (tabac, alcool). Les cancers de cette région (bouche, lèvres, pharynx) sont donc fréquents chez
l’homme : 12.990 cas en 2.000 (4.331 décès) .

PHIMOSIS : Étroitesse congénitale du prépuce (repli de peau entourant le gland de la verge et attaché à
celle-ci par un frein) empêchant la découverte du gland, c’est-à-dire le “décalottage”. Tout phimosis se
complique d’étranglement (paraphimosis) et d’infection. Son traitement est chirurgical (résection
partielle et suture).


PHLÉBITE : Obturation d’une veine. La plus fréquente est la phlébite des membres inférieurs, annoncée
par une douleur (souvent très localisée) généralement au niveau d’un mollet et une infiltration locale de la
peau qui va peu à peu devenir un œdème* net. Une réaction fébrile (à 38°) n’est pas rare. Le diagnostic
est urgent car une phlébite peut être le point de départ d’une embolie* pulmonaire menaçant la vie du
malade : beaucoup d’embolies pulmonaires se traduisent uniquement par un point de côté avec
essoufflement et rejet d’un crachat sanglant (infarctus* pulmonaire localisé) mais une embolie peut aussi
entraîner une syncope* brutale et mortelle d’emblée. Il faut d’urgence immobiliser le malade et
entreprendre un traitement anticoagulant*. La mobilisation précoce des opérés et des accouchées
est un excellent moyen de prévenir le ralentissement de la circulation veineuse qui favorise la
survenue d’une phlébite. Les exercices musculaires des alités (classique “promenade au lit”) ont le
même but, d’où leur très grand intérêt. Enfin, si un traitement préventif par petites doses
d’anticoagulants (héparine, en règle) a été donné à un opéré, il est nécessaire de ne pas l’interrompre
brutalement, mais de le prolonger par un traitement antiagrégant (aspirine, par exemple).

PHLEGMON : Inflammation aiguë sous-cutanée, plus ou moins profonde, localisée ou diffuse,
d’évolution souvent grave, en particulier chez les sujets handicapés par un trouble circulatoire ou un
diabète*. Deux localisations sont particulièrement fréquentes :
1. le phlegmon périamygdalien, après angines répétées, obligeant le plus souvent à une intervention
chirurgicale ;
2. le phlegmon périnéphrétique, infection bactérienne* (staphylococcique*) du rein, d’évolution grave
(douleur lombaire, fièvre) avant les antibiotiques*. Ce phlegmon succède pratiquement toujours à un autre
foyer infectieux staphylococcique (furoncle*, anthrax*) dont le traitement a été négligé ou insuffisant. Une
intervention chirurgicale peut être, ici aussi, nécessaire.

PHLYCTÈNE : Bulle soulevant l’épiderme, généralement remplie d’un liquide clair. La phlyctène la
plus connue est l’ampoule*. Des phlyctènes caractérisent les brûlures* du second degré, le pemphigus* et
l’impétigo*.

PHOBIE : Peur avec angoisse fixée sur une personne, une chose, une situation ou un acte. Un phobie est
donc liée à une circonstance particulière : traverser la rue, prendre le métro. Les phobies sont très
nombreuses et diverses : peur de sortir dans la rue (agoraphobie), de l’eau (aquaphobie) des microbes,
du cancer. (cancérophobie), d’être enfermé dans une pièce (claustrophobie). Une variété de névrose est
appelée “névrose phobique” : Freud l’appelait “hystérie d’angoisse”. Ce trouble est tout à fait
conscient et le malade critique lui-même ses phobies mais ne peut les rejeter. La peur de l’obscurité,
chez l’enfant, montre bien que les phobies font partie du comportement normal à un certain stade de
l’évolution. Le malade essaye souvent d’éviter la rencontre de situations phobiques et collectionne des
objets (ou recherche des êtres) “protecteurs” : telle est la présence d’objets rassurants (l’ours en peluche
pour l’enfant) et le sens de ces nombreux “fétiches” que l’on trouve dans les poches, sur la table de
travail ou dans la voiture. Ce comportement est très proche de celui de la névrose obsessionnelle* (voir
Psychasthénie*). Les phobiques sont souvent très malheureux pendant les week-ends où ils ne savent
comment s’occuper : c’est le classique “syndrome du week-end”. Il est plus facile de guérir des phobies
que des obsessions : le phobique est demeuré dans le réel dont il fuit simplement certains aspects;
l’obsessionnel a littéralement inventé toute une série de défenses contre les sujets qui l’angoissent, mais
en même temps il a désorganisé sa vie par les multiples précautions qu’il a prises et qui occupent toute
son activité.

PHOSPHORE : Élément chimique jouant un rôle très important au niveau du squelette osseux et de
divers organes tels le cerveau et le foie. Le phosphore est utilisé par notre organisme dans un très grand
nombre de réactions chimiques produisant de l’énergie, en particulier au niveau des muscles. Le taux
normal de phosphore (phosphatémie) du sang est de 30 à 40 mg/litre. Deux enzymes, appelées
“phosphatases”, libèrent le phosphore des corps chimiques qui en contiennent : leur dosage est d’un
grand intérêt au cours des maladies biliaires et osseuses (phosphatase dite alcaline) et du cancer de la
prostate (phosphatase acide). On appelle “phosphaturie” la quantité de phosphates éliminés dans l’urine
chaque jour.

PHOTOPHOBIE : Crainte de la lumière, lors de certaines maladies, qui amène le malade à se protéger
d’elle en se retournant ou en masquant ses yeux. La photophobie peut être le premier signe d’un syndrome
méningé*. Elle peut s’observer au cours de diverses maladies oculaires, comme l’ophtalmie* aux rayons
ultraviolets.

PHYSIOLOGIE : Science qui étudie le fonctionnement des êtres vivants normaux, par opposition à la
pathologie qui concerne l’étude des maladies.

PHYTOTHÉRAPIE : Utilisation des plantes dans un but thérapeutique. Elle peut être “directe”
(exemple : les tisanes, et... une bonne alimentation adaptée aux problèmes de chacun) ou
“pharmaceutique”, c’est-à-dire rigoureusement dosée et contrôlée. De nombreux médicaments ont en effet
été extraits des plantes avant d’être synthétisés : l’exemple le plus célèbre est celui de l’aspirine, dérivé
de l’acide salicylique contenu dans l’écorce du saule.

PIED : Les pieds peuvent être le siège d’anomalies nombreuses, décelées généralement chez l’enfant dès
qu’il commence à marcher : 1) pied dévié en dedans (pied bot varus équin) qui peut se corriger par une
kinésithérapie douce et progressive s’il s’agit seulement d’une mauvaise attitude, mais qui peut exiger,
dans certain cas, un maintien permanent (attelles, ou plâtre) voire une intervention chirurgicale. 2) pied
creux, trop cambré, également à rééduquer. 3) pied plat, fréquent et banal, qui se corrige spontanément le
plus souvent.

PILULE : voir Contraception.

PIQÛRE D’INSECTE : Elles sont, en règle générale, sans aucun danger en dehors du risque de choc
anaphylactique* chez des sujets prédisposés. La piqûre d’abeille donne lieu à l’apparition d’une petite
élévation rouge ressemblant à une piqûre d’ortie. Le dard, qui se trouve au centre, peut être extrait avec
une petite pince. Toute piqûre à l’intérieur de la bouche peut être dangereuse car l’œdème local peut
gêner la respiration (œdème du larynx). Le choc anaphylactique* peut être grave : il ne survient, en règle
générale, qu’après plusieurs piqûres, et il s’accompagne alors d’un urticaire* géant, d’une gêne
respiratoire et d’un pouls rapide. Il faut injecter d’urgence un médicament corticoïde* et un
antihistaminique*. Les sujets allergiques* doivent porter sur eux en permanence une carte indiquant
leur sensibilité particulière aux piqûres d’insectes afin que tout médecin appelé d’urgence en soit
informé, même si le malade est inconscient.
PITYRIASIS : Maladies de la peau ayant en commun une desquamation (cf. Squame*) associée à un
érythème*. La desquamation est fine et localisée. Deux types de pityriasis sont fréquents :
1. Le pityriasis rosé de Gilbert : fréquent au printemps et en automne, et très bénin. Le début est le plus
souvent au niveau du thorax,. puis l’éruption envahit les membres, mais jamais le visage et le cuir
chevelu. Elle est faite de taches rosées de la taille d’une lentille et de “médaillons” plus grands, brunâtres
au centre, avec fine desquamation à la périphérie. Cette éruption n’entraîne aucune gêne, notamment aucun
prurit*. Elle va durer 1 à 2 mois et guérir toute seule. La pire des erreurs serait d’y appliquer une
crème ou une pommade : on risquerait d’irriter la lésion et de la transformer en un eczéma*.
2. Le pityriasis versicolor, dû à un champignon (c’est donc une mycose* cutanée) marqué par des taches
jaune chamois apparaissant au niveau du thorax. Ces taches peuvent se décolorer après exposition au
soleil, ce qui les fait ressembler au vitiligo*. L’application locale (et générale, pour éviter toute récidive)
de médicaments à base de soufre est très efficace, de même que certains fongicides*.

PLACENTA : Organe, en forme de galette, interposé entre l’enfant et la mère, durant la grossesse, et
assurant le rôle de régulateur (de filtre) entre la circulation maternelle et celle du foetus. Le placenta joue
un rôle hormonal important (il sécrète des hormones*) durant la grossesse. D’un poids de 500 g environ,
il est expulsé lors de la délivrance*. Pendant la grossesse il peut se décoller prématurément d’où
hémorragie. Il peut être mal fixé sur l’utérus (au niveau du col, c’est-à-dire empêchant l’expulsion
normale du foetus pour lequel il constitue alors une barrière) et gêner l’accouchement : c’est le placenta
dit “praevia”. Son expulsion incomplète (rétention placentaire) est source d’hémorragies et
d’infections, obligeant à une intervention “curetage*”. Un placenta praevia peut être la cause de
métrorragies* dès le 3e mois de la grossesse, conduisant à mettre la femme au repos complet, et en milieu
hospitalier ; dans ce cas l’accouchement sera prématuré (avant le 9e mois) le plus souvent.

PLAQUETTES : Très petites cellules (5 fois plus petites que les globules blancs appelés
polynucléaires*) du sang dont le rôle principal est d’assurer la formation d’un caillot en s’agglutinant
littéralement les unes aux autres. Le sang normal contient 150 000 à 400 000 plaquettes par millimètre
cube. On les appelle aussi “thrombocytes”, d’où le terme de “thrombopénie” pour la diminution de leur
nombre et de “thrombocytémie” pour leur élévation anormale.

PLASMA : Milieu liquide jaunâtre, visqueux , riche en protéines*, dans lequel sont véhiculées les
cellules du sang. Les centres de transfusion préparent à partir du sang de donneurs sains, des flacons de
plasma lyophilisé* (c’est-à-dire déshydraté et congelé) de longue conservation (au moins 5 ans), très
utile pour transfuser un blessé qui a saigné ou un brûlé. Le plasma ne contient donc pas de globules
rouges et de globules blancs.

PLASTIE : Opération chirurgicale visant à reconstituer (à réparer le plus souvent) un tissu ou un organe
atteint. On parle ainsi de “plasties cutanées” chez un brûlé ou après une blessure ayant entraîné une large
destruction de la peau, de “plastie osseuse” (remodelage d’une articulation, par exemple) ou, en chirurgie
esthétique, de “plastie mammaire” : intervention visant à corriger une diminution, une augmentation
excessive ou une “descente” des seins.

PLÉTHORE : Excès de quelque chose. Les médecins parlent ainsi souvent de malades “pléthoriques”
c’est-à-dire obèses.

PLEURÉSIE : Présence anormale de liquide entre les deux enveloppes (plèvre) du poumon. Une
pleurésie est donc une inflammation de la plèvre. Les pleurésies se traduisent souvent par un point de
côté et une gêne respiratoire (dyspnée*) plus ou moins pénible. La fièvre n’est pas rare. Le médecin fait
le diagnostic en percutant le thorax (qui rend un son mat) et en auscultant le malade. C’est, évidemment, la
radiographie qui est l’examen essentiel, et qui conduit à la ponction* de cet épanchement pour en
rechercher la cause. Les pleurésies les plus fréquentes sont celles de la tuberculose et celles du cancer.
Plus rarement il s’agit d’une infection bactérienne (pleurésie purulente) ou virale. Le terme de “pleurite”
est parfois utilisé sans qu’on sache très bien ce qu’il désigne : en principe une inflammation de la plèvre
sans épanchement liquidien. Une pleurite peut se manifester uniquement par un bref point de côté*
au cours d’une grippe.

PLEXUS : Les nerfs* communiquent entre eux en échangeant des faisceaux de fibres nerveuses : ces
échanges forment à certains endroits des réseaux tout à fait semblables à ceux d’une gare de triage. On
appelle “plexus” ces réseaux, qui peuvent se situer soit au voisinage de la colonne vertébrale (en
particulier au niveau du cou et des vertèbres lombaires) soit autour d’un organe important (foie, estomac).
Le fameux plexus solaire est situé à la base du thorax : un coup de poing violent peut amener un arrêt
respiratoire temporaire mais parfois très impressionnant. Par extension on appelle également plexus des
zones où existent des enchevêtrements de vaisseaux, en particulier de veines (exemple : plexus
hémorroïdal*).

PNEUMOCONIOSES : Maladies broncho-pulmonaires liées à l’inhalation de différentes poussières,
souvent “nuisances” industrielles. La plus fréquente est la silicose* des mineurs et des terrassiers
(maladie professionnelle reconnue depuis 1945) parfois associée à la poussière de charbon
(anthracose). L’asbestose est due à l’inhalation de poussières d’amiante*: le cancer broncho-
pulmonaire semble plus fréquent au cours de l’asbestose. La surveillance régulière des ouvriers
exposés à ces dangers est obligatoire.
PNEUMONIE : Maladie inflammatoire (souvent infectieuse) du tissu pulmonaire c’est-à-dire des
“alvéoles*” pulmonaires, ces petits sacs qui terminent les petites bronches et au niveau desquels se font
les échanges entre le sang circulant et l’air (rejet de gaz carbonique et fixation d’oxygène). La
pneumonie est la forme grave et étendue de la congestion* pulmonaire. Elle est le plus souvent
d’origine bactérienne* mais aussi, et surtout, les antibiotiques* ayant raréfié beaucoup de bactéries,
d’origine virale. Une pneumonie est souvent marquée par une fièvre élevée, une douleur thoracique
localisée (point de côté) et une gêne respiratoire plus ou moins importante. La toux* manque rarement,
mais les crachats sont le plus souvent peu nombreux : ils peuvent être sanglants (rouille) sans que cela
soit inquiétant. Les antibiotiques, s’ils sont inactifs sur les virus, empêchent la surinfection par une
bactérie. Le terme de “pneumopathie” est souvent utilisé (pneumopathies grippales ou au cours de la
rougeole par exemple). Beaucoup de pneumopathies virales demeurent de cause inconnue :
l’identification du virus est en effet souvent difficile. Fort heureusement la plupart sont très
bénignes.

PNEUMOTHORAX : Irruption d’air entre les deux feuillets de la plèvre, enveloppe qui protège les
poumons (voir Pleurésie). Alors que normalement ces deux feuillets sont au contact l’un de l’autre et
qu’il règne une pression négative à l’intérieur du “sac” pleural, la rupture d’une alvéole* pulmonaire
(petits sacs situés au bout des bronches où sang et air entrent en contact) amène le passage d’air dans cet
espace d’où affaissement du poumon sous l’effet de la pression positive (atmosphérique) qui s’établit. Le
pneumothorax entraîne donc une douleur brutale avec dyspnée*, le poumon cessant de fonctionner.
Autrefois la tuberculose était la grande cause des pneumothorax. Actuellement les pneumothorax
“spontanés” sont généralement d’évolution bénigne : ils compliquent souvent une maladie broncho-
pulmonaire connue : asthme*, dilatation des bronches*, emphysème*, silicose*. Ils peuvent donc
récidiver.

POINT DE CÔTÉ : Douleur aiguë au niveau d’un côté du thorax pouvant accompagner des maladies très
diverses : pneumonie*, pleurésie*, etc., mais aussi, très souvent, un simple effort physique important
ayant amené une distension des alvéoles* pulmonaires (“point de côté” après une course par exemple)
sans aucune gravité.

POISSON : Les poissons constituent un apport protéique* très intéressant car ils contiennent beaucoup
moins de lipides* (2 à 10 fois moins, selon les cas) que les viandes, tout en apportant autant de protéines
à poids égal. Les poissons “maigres” (églefin, cabillaud, colin, dorade, limande, lotte, merlan, perche,
raie, sole, truite) contiennent en effet moins de 5% de lipides. Les poissons les plus gras (autour de 10%
de lipides) sont l’anguille, le saumon et le thon. Ainsi, 100 grammes de poisson peuvent ils avoir une
valeur énergétique variant de 100 à 200 calories. Enfin, le poisson représente, par son prix d’achat
inférieur à celui des viandes, la moins chère des sources de protéines.

POLIOMYÉLITE : Mot à mot, atteinte de la substance grise (polio = gris) de la moelle* épinière. Cette
maladie, autrefois très fréquente, est en effet une atteinte des centres moteurs de la moelle (mais aussi de
l’encéphale*) due à un groupe de virus. La vaccination systématique a fait disparaître cette maladie qui
constituait un véritable fléau il y a encore dix ans : des paralysies brutales et parfois étendues aux
muscles respiratoires pouvaient entraîner la mort et, en tout cas, laissaient derrière elles des muscles
définitivement atrophiés* et irrécupérables dans les atteintes sévères. L’exemple le plus illustre est sans
doute celui de Franklin Roosevelt, infirme toute sa vie après une poliomyélite grave. La moyenne
annuelle des cas de poliomyélite était de 1672 pour la période 1951-1955. Elle n’était plus que de 110
pour les années 1966 à 1970 et en 1975 on n’a signalé que 17 cas de poliomyélite, et aucun cas n’a été
signalé en 1990 et 1991 : ces chiffres éloquents montrent l’extraordinaire efficacité de la vaccination. Il
existe deux vaccins* :
• injectable (virus tué) généralement associé au vaccin antidiphtérique et au vaccin antitétanique (DT
polio) utilisé dès le 6e mois de la vie : les trois injections sous-cutanées sont espacées chacune d’un mois
et on pratique une injection de rappel un an après c’est-à-dire lorsque l’enfant a 18 mois. Il semble
logique de commencer par cette vaccination si on décide d’utiliser successivement les deux vaccins.
• buvable (virus atténué) également efficace à raison d’une dose toutes les 6 semaines
(3 doses au total, réparties sur 3 mois) avec un rappel un an plus tard.
La protection apportée par cette vaccination complète, semble-t-il, celle de la précédente en provoquant
une immunisation plus large vis-à-vis de nombreux virus voisins. En effet, c’est tout le tube digestif (voie
de pénétration de virus très divers...) qui est ainsi “protégé” par cette vaccination puisque certains
globules blancs (lymphocytes*) situés dans ses parois ont mis en mémoire le moyen de fabriquer des
anticorps* contre ces virus. De toute façon un rappel est, en principe, nécessaire tous les 5 ans, quel
que soit le type de vaccin utilisé. On doit éviter de vacciner une femme enceinte, en particulier
durant les deux premiers trimestres de sa grossesse. La poliomyélite est une maladie à déclaration
obligatoire. Elle peut atteindre des adultes de tout âge : il est donc utile de se faire vacciner à tout âge,
par exemple à l’occasion de la vaccination des enfants. Et le vaccin buvable permet de protéger très
efficacement les sujets âgés ou handicapés chez qui on désirerait éviter des injections répétées.

POLLAKIURIE : Envies fréquentes d’uriner avec émission d’urines peu abondantes.

POLYARTHRITE : Atteinte inflammatoire* de plusieurs articulations. La plus fréquente des
polyarthrites est la polyarthrite rhumatoïde, maladie douloureuse et invalidante, de cause inconnue,
d’évolution chronique, qui atteint le plus souvent les femmes à l’âge moyen de la vie. Les douleurs sont le
premier signe, au niveau du poignet et des doigts, apparaissant généralement dans la deuxième moitié de
la nuit et le matin au réveil. Douleurs et enraidissements s’atténuent ensuite dans la journée. Le
rhumatisme est d’emblée bilatéral, ou du moins il le devient très rapidement. Plus rarement la maladie
débute au coude ou à l’épaule. Il n’y a pas de modification de la formule* sanguine mais la vitesse de
sédimentation* est accélérée. L’évolution se fait vers l’aggravation, souvent par poussées : la douleur
imite les mouvements et les articulations sont chaudes et gonflées. D’autres articulations (pieds, genoux)
sont atteintes. Il y a peu (38°) ou pas de fièvre, mais une fatigue générale est habituelle. On trouve dans le
sang une protéine* anormale appelée “facteur rhumatoïde”. Les examens radiologiques confirment le
diagnostic. L’aspirine est le médicament de base, mais il existe beaucoup d’autres médicaments anti-
inflammatoires, y compris les corticoïdes* (cortisone et dérivés), ceux-ci devant être pris “le plus tard
possible” en raison des inconvénients auxquels ils exposent. On ne doit jamais prendre (ou reprendre)
soi-même des corticoïdes : des accidents graves peuvent survenir en l’absence de surveillance
médicale, en particulier lors de l’arrêt brusque de ce traitement.
On doit distinguer de cette polyarthrite la pseudo-polyarthrite rhizomélique, rhumatisme inflammatoire
du 3e âge localisé aux articulations des racines des membres (épaule, hanche) souvent associé à une
céphalée* très particulière (maladie de Horton) due à une artérite* temporale et à un syndrome
inflammatoire*. Son traitement fait appel aux corticoïdes*.

POLYDIPSIE : Sensation de soif permanente, amenant le malade à boire des quantités anormales de
liquides. Cette sensation est souvent liée à un trouble endocrinien bien connu : le diabète* sucré. Plus
rarement à un trouble hypophysaire* : le diabète insipide. Une soif anormale peut aussi traduire une
maladie rénale. On appelle “potomanie” un trouble du comportement observé chez certains
psychopathes* en particulier chez les sujets hystériques* : ce besoin de boire est permanent et représente
une satisfaction recherchée systématiquement par ces malades. Encore différente est la dipsomanie :
“fureur de boire” (généralement de l’alcool) survenant par accès périodiques et qui peut être une
manifestation épileptique* ou cyclique (voir Psychose* cyclique).

POLYGLOBULIE : Augmentation du volume total (de la masse) des globules rouges évaluée après
examen (hématocrite*) du sang. L’augmentation du nombre des globules rouges (calculée par millimètre
cube) appelée “polycythémie” est une conséquence de la polyglobulie. Une polyglobulie peut se révéler
par des maux de tête (céphalées), de la fatigue, des vertiges, un essoufflement, des syncopes, des
bourdonnements d’oreille. Le visage est toujours très coloré (souvent pourpre). Le nombre des globules
rouges peut s’élever dans diverses circonstances : séjour en haute altitude, maladie pulmonaire chronique
avec oxygénation insuffisante du sang, entre autres. L’examen des globules doit faire partie de tout bilan
sanguin régulier : c’est à partir de 6 millions de globules rouges, d’un hématocrite* supérieur à 55% et
d’un taux d’hémoglobine* supérieur à 18 g qu’on fait le diagnostic de polyglobulie.

POLYNÉVRITE : Atteinte des nerfs périphériques* en principe bilatérale et symétrique (avec troubles
des mouvements et de la sensibilité) souvent secondaire à une intoxication chimique (alcool, poisons
divers, médicaments), mais pas toujours : elle peut révéler un diabète*. Les membres inférieurs
(troubles de la marche avec chute du pied qui bute contre les obstacles, d’où particulière difficulté pour
monter les escaliers) sont les plus souvent atteints.

POLYNUCLÉAIRE : Granulocyte* (voir Formule sanguine).

POLYPE : Tumeur bénigne développée à l’intérieur d’une cavité naturelle (nez, tube digestif, utérus)). La
survenue de plusieurs polypes est appelée “polypose”.

POLYPHAGIE : Sensation de faim permanente entraînant une consommation excessive d’aliments.
Comme la polydipsie ce peut être un signe révélateur d’un diabète. Et on ne doit pas la confondre avec la
boulimie*, ce “grignotage permanent” qui atteint nombre d’anxieux plus ou moins dépressifs, désireux
(consciemment ou non) de “se rattraper sur la nourriture”. Un très grand nombre d’obésités modérées
(excès de poids de 10 à 20% par rapport au poids théorique normal) sont en fait liées à un mauvais
contrôle de l’appétit dû à un déséquilibre psychique intérieur. Des accès de boulimie peuvent aussi
constituer un symptôme périodique (psychose* cyclique).

POLYPNÉE : Respiration rapide. Le terme de tachypnée est utilisé pour désigner une polypnée
“superficielle” c’est-à-dire peu profonde, avec diminution de l’oxygénation alvéolaire*. Le terme de
polypnée est utilisé pour des fréquences supérieures à celles (12 à 16 respirations par minute) du sujet
normal. Tout essoufflement anormal doit attirer l’attention : il est banal après un effort musculaire
important, une émotion forte, une marche en montagne (effet de l’altitude) et un encombrement pulmonaire
passager. Par contre, chez un sujet au repos, une polypnée peut être le signe d’une angine* de poitrine
(voire d’un infarctus* du myocarde) d’un trouble circulatoire (embolie*) ou d’un collapsus* secondaire à
une hémorragie interne Une polypnée est banale lorsque la température est élevée au-dessus de 38°. Elle
peut enfin s’observer chez les anxieux, en particulier au cours des accès de panique*.

POLYRADICULONÉVRITE : Atteinte de la plupart des nerfs* périphériques depuis leurs racines
(fibres nerveuses. véhiculant la sensibilité ou la commande du système musculaire et dont la réunion va
former le nerf) jusqu’à leur tronc. Les nerfs rachidiens et les nerfs crâniens peuvent être atteints. Ces
affections sont souvent ascendantes : elles commencent par des troubles de la marche puis gagnent le
tronc, les membres supérieurs et la face. Des troubles respiratoires sont donc possibles :
l’hospitalisation est absolument nécessaire. Leurs causes sont le plus souvent inconnues, et on suppose
que de nombreux virus peuvent en être responsables. L’un des aspects classiques est le syndrome décrit
par deux neurologues français : Guillain et Barré. Ce syndrome est d’évolution bénigne en règle générale,
avec récupération totale après une convalescence assez longue de plusieurs mois en moyenne.

POLYURIE : Augmentation du volume quotidien des urines au-delà de 2 litres par 24 heures. Une
polyurie peut révéler un diabète*, un excès de calcium* dans le sang (hypercalcémie), une perte
excessive de potassium* (maladie des laxatifs* avec diarrhée importante) ou une insuffisance rénale*.
Bien entendu elle peut être aussi la cause d’une absorption anormalement abondante de boissons (voir
Polydipsie*).

PONCTION : Prélèvement, au moyen d’une aiguille, d’un liquide contenu dans l’organisme humain. La
simple “prise de sang” est donc une ponction veineuse. On pratique aussi :
1. la ponction pleurale (ou “thoracentèse”) pour recueillir le liquide éventuellement présent (au cours
d’une pleurésie*) entre les deux feuillets de la plèvre*.
2. la ponction lombaire (ou “rachicentèse”) pour retirer le liquide* céphalo-rachidien dans le but
d’étudier celui-ci pour le diagnostic et le traitement de nombreuses maladies du système nerveux. Plus
rarement cette ponction est faite derrière la tête, sous l’os occipital* du crâne. La ponction lombaire a la
réputation d’un examen fort désagréable : cela n’est pas toujours le cas, et de loin, si certaines
précautions sont prises. La piqûre elle-même n’est pas plus douloureuse que celle d’une prise de sang : il
faut ne pas se contracter et, surtout, s’allonger sur le ventre en évitant de se lever dans les heures qui
suivent. Un léger mal de tête et quelques vertiges sont possibles dans les 24 heures qui suivent.
3. la ponction synoviale (en particulier au niveau du genou, pour évacuer un épanchement sanguin, par
exemple) et la ponction d’un épanchement liquidien abdominal (ascite*) sont plus rarement pratiquées.
4. la ponction de la cavité amniotique “amniocentèse*” c’est-à-dire du liquide entourant le foetus durant
la grossesse* a été proposée pour le dépistage précoce de certaines anomalies héréditaires : de technique
et d’interprétation délicates elle ne doit être pratiquée que dans des centres très spécialisés.
5. la ponction-biopsie* est le prélèvement d’un petit fragment d’organe au moyen d’une aiguille spéciale.
Elle est utilisée en particulier pour le foie.

PONTAGE : Greffe d’un fragment de vaisseau (généralement : une veine) pour rétablir une circulation
artérielle déficiente. L’exemple le plus connu est le “pontage coronaire” où un greffon veineux rétablit la
circulation entre l’aorte* et une artère coronaire* dont l’obstruction a provoqué (ou risque de provoquer)
un infarctus* du myocarde.

POPLITÉ : Creux du genou, région importante où circulent les artères, les veines et les nerfs de la jambe
et du pied.

POSOLOGIE : Définition de la dose d’un médicament au cours d’un traitement, par exemple : 1
comprimé, 3 fois par jour. La posologie est établie pour chaque malade en fonction de sa maladie, de son
âge, de son sexe, de sa tolérance (connue ou non) au médicament, des autres médicaments associés et de
la durée de l’ordonnance. Chaque ordonnance doit indiquer très clairement la dose quotidienne et la
durée de la prescription : le pharmacien doit alors calculer la quantité à délivrer au malade en fonction
de cette durée. Pour de nombreuses raisons il est préférable qu’il ne délivre pas un médicament de vente
réglementée (inscrit à un tableau*) pour une durée supérieure à un mois : l’ordonnance est ensuite
renouvelée si toutefois le médecin l’a clairement indiqué.

POTASSIUM : Métal (symbole chimique : K) présent dans le sang (kaliémie) à la concentration
moyenne de 200 milligramme/litre (4 à 5 milliéquivalents*) dont le rôle est essentiel pour la vie des
cellules et, en particulier, la contraction du muscle cardiaque. Une perte excessive de potassium par les
urines (insuffisance rénale*) ou à la suite d’une diarrhée (dysenterie*) ou de vomissements importants
amène une baisse du potassium sanguin (“hypokaliémie”). La prise prolongée de cortisone (et ses
dérivés), de diurétiques* ou de laxatifs* peut aussi amener une hypokaliémie. Il est donc recommandé de
surveiller le potassium sanguin au cours de ces traitements et d’en absorber un supplément soit sous
forme d’aliments riches en potassium (fruits, en particulier : bananes) soit sous forme de comprimés de
chlorure de potassium. Les accidents liés à la perte de potassium sont essentiellement musculaires :
troubles cardiaques et asthénie musculaire.

POULS : Transmission au niveau d’une artère du flux sanguin correspondant à chaque contraction du
coeur. Le pouls est parfaitement perçu en de nombreux endroits : au poignet (en arrière du pouce), à la
base du cou (pouls carotidien), au niveau des tempes, au pli de l’aine (pouls fémoral). En comptant les
pulsations par minute on évalue donc le rythme cardiaque. La prise du pouls permet de déceler une
accélération (tachycardie*) ou un ralentissement (bradycardie*) du coeur, mais aussi l’irrégularité de ses
battements (arythmie*). Le pouls s’accélère normalement à l’effort musculaire : des tests sportifs bien
connus permettent de calculer le pouvoir d’adaptation du coeur et le plus ou moins bon “retour au
calme” après effort. On ne peut en aucun cas évaluer la pression artérielle sur la seule prise du pouls :
cependant la faiblesse du pouls et son accélération sont généralement le signe d’une hypotension*
artérielle. La permanence d’un pouls lent est fréquente chez les sportifs entraînés. L’émotivité au
contraire accélère le pouls (palpitations* classiques).

POUMONS : Organes de la respiration, les poumons sont situés dans le thorax dont ils occupent la plus
grande partie. Le poumon est souvent comparé à une éponge (volume : 5 litres, environ, chez l’adulte) qui
fonctionne comme un soufflet afin de permettre les échanges entre le sang et l’air ambiant. La trachée* est
le conduit par lequel pénètre l’air, après son passage dans les fosses nasales et le larynx*. La trachée se
divise en bronches de plus en plus fines qui aboutissent finalement aux alvéoles*. A ce niveau existe un
réseau de très petits vaisseaux capillaires (de la taille d’un cheveu) où, en moins d’une seconde, le sang
s’enrichit en oxygène et rejette le gaz carbonique. La surface de cet échangeur est comparable à celle d’un
court de tennis, soit environ 260 m2. A chaque inspiration 1/2 litre d’air pénètre les poumons en 1 à 2
secondes : en une minute, 6 litres d’air sont donc inspirés, en moyenne. L’air est expiré en 2 à 4 secondes
: cet air est saturé en vapeur d’eau, ce qui représente une perte d’eau d’environ 300 ml par jour chez
l’homme normal. Au cours des efforts physiques, la ventilation est multipliée par 5 ou 10, de même que la
consommation d’oxygène. Le poumon peut être le siège de nombreuses maladies : inflammatoires
(pneumopathies) et cancéreuses, celles-ci nettement favorisées par la pollution atmosphérique, très
particulièrement le tabac*. Les poumons peuvent être explorés par différents procédés : radiographies (et,
en particulier, tomographies*), scanner*, résonance* magnétique nucléaire, échographie*, scintigraphie*
et endoscopie* (ou fibroscopie). Le cancer du poumon -plus exactement des bronches- est la première
cause de mortalité par cancer chez l’homme. La quasi-totalité de ces cancers sont liés à l’usage du
tabac*. Les premiers signes sont : toux, essoufflement, douleurs vagues dans la poitrine, crachats parfois
sanglants. Le diagnostic (radiologique, endoscopique*) est aisé, confirmé par biopsie*. Chimiothérapie et
chirurgie sont souvent inefficaces : la lutte contre le tabagisme est certainement la mesure la plus
utile d’autant plus qu’il fait aussi courir un risque à ceux qui respirent les fumées de tabac. En 2.000
, on a constaté près de 45.000 nouveaux cas , avec une mortalité de 26.000 , soit environ 60% …

POUX : L’infestation par les poux (ou pédiculose) s’observe chez des sujets ayant une mauvaise hygiène
corporelle et vivant en collectivité : elle a été fréquente au cours de la dernière guerre dans les camps. Le
pou se transmet par contact direct, et par les vêtements. Il pond des oeufs (lentes) qui se fixent aux
cheveux, aux poils du corps, et aux vêtements. La piqûre du pou est en elle-même peu gênante
(démangeaison au point de piqûre, où apparaît un petit point rouge) mais elle peut transmettre diverses
maladies contagieuses, dont la plus grave est le typhus* exanthématique. Le pou du pubis* (morpion) peut
se transmettre par contact sexuel, ou par l’usage de sanitaires contaminés : sa présence entraîne des
taches bleuâtres sur la peau. Il existe de nombreuses crèmes anti-parasitaires actives, mais la meilleure
prévention est certainement une bonne hygiène corporelle quotidienne. L’utilisation d’un peigne fin
trempé dans du vinaigre chaud peut aider à nettoyer le cuir chevelu. Le rasage des poils est parfois
nécessaire, au niveau des aisselles et du pubis, avant application de shampooings spéciaux.

PRÉJUDICE : La notion de préjudice est toujours difficile à établir sauf en cas d’agression évidente
ayant entraîné des dommages objectifs facilement démontrables. Il peut s’agir d’un préjudice moral
(affectif), réaction souvent notée chez les névrosés et, surtout, les paranoïaques* revendicateurs. Il est
alors souvent très difficile d’apprécier les faits, la surestimation du moi étant flagrante chez le plaignant
qui s’estime lésé à chaque instant et par des événements futiles qui passeraient inaperçus chez des sujets
normaux. Tel est particulièrement le comportement des paranoïaques “sensitifs”, sujets ombrageux et
persécutés, qui sont des inadaptés permanents à leur entourage. La notion de préjudice peut enfin
apparaître après un accident banal, avec revendication de dédommagements tout à fait hors de proportion
avec les conséquences de l’accident lui-même : c’est la classique “névrose de rente” particulièrement
fréquente chez les hystériques*.

PRESBYTIE (ou presbyopie) : difficulté d’accommodation de l’oeil apparaissant progressivement avec
l’âge (fréquente après 50 ans) et gênant la vision des objets rapprochés. Le geste spontané d’éloigner un
texte pour mieux le lire est souvent le premier signe d’une presbytie, qui peut être corrigée au moyen de
verres convergents (convexes).

PRÉSENTATION : Partie du foetus qui se présente vers l’extérieur, lors de l’accouchement. La
présentation la plus normale (et, fort heureusement, la plus fréquente) est celle de la tête fléchie en avant :
c’est la présentation de l’occipital dite “du sommet”. Les présentations anormales sont nombreuses : celle
du front (rare, grave), du siège (lors du premier accouchement, surtout) et celle de l’épaule (au contraire
relativement fréquente chez les femmes ayant eu déjà plusieurs accouchements) obligent souvent à un
accouchement chirurgical, autrement dit à une “césarienne*” selon l’expression historique. La
“césarienne” est l’ouverture chirurgicale de l’utérus pour en extraire le foetus et le placenta. Les progrès
considérables de l’anesthésie, de la chirurgie et de la réanimation ont fait, de cette intervention, un geste
plus souvent pratiqué qu’autrefois en raison de sa totale sécurité pour la mère et l’enfant lorsque celui-ci
se “présente mal” ou que l’état de santé de la mère suggère de lui éviter un travail douloureux et
prolongé.

PRESSION ARTÉRIELLE : La pression artérielle (appelée “tension artérielle”) traduit la poussée
exercée par le sang circulant sur les parois des artères. Elles se mesure en centimètres de mercure : le
premier chiffre (le plus élevé) correspond à la pression maximale lors de la contraction du ventricule
gauche du coeur (ce qui correspond au “pouls”) et le second à la pression minimale entre deux
contractions cardiaques. La pression artérielle dépend donc de la force de cette contraction cardiaque, de
l’état des parois artérielles et de la quantité de sang circulant. Elle peut être mesurée au moyen d’un
brassard gonflable qui réalise une pression mesurée par un manomètre : l’auscultation au stéthoscope
permet de situer le chiffre le plus élevé (apparition des battements artériels) et le chiffre le plus bas
(disparition de ces battements). En principe le patient doit être allongé (détendu) et en relaxation
musculaire complète. La palpation du pouls peut aussi être utilisée : elle donne toujours des chiffres un
peu plus faibles. Certains appareils (oscillomètres) permettent en outre de mesurer l’intensité
(l’amplitude) des pulsations pour chaque pression artérielle : cette mesure est particulièrement
importante pour évaluer la circulation au niveau des jambes, surtout en cas d’artérite*. La pression
artérielle n’est pas constante : elle varie sans cesse, même chez les sujets normaux. Durant le
sommeil elle diminue, bien en dessous de 10 cm, mais s’accroît durant les phases de rêve. Elle ne doit
jamais excèder 14 (ou 140, si le medecin l’évalue en mm. Le deuxième chiffre (minimal) n’est pas moins
important : il doit correspondre à la moitié de la valeur maximale + 1. Ainsi des écarts du type 14-8 ou
12-7 sont normaux. Tout énervement, toute fatigue, élèvent la pression


artérielle. Ceci dit, même un seul chiffre de pression élevé a une signification: de nombreuses
complications cardiaques et circulatoires sont d’autant plus fréquentes que la pression artérielle est
élevée, c’est-à-dire qu’il existe une hypertension* artérielle. La pression artérielle est généralement la
même aux deux bras: il est indispensable de la faire vérifier au moins une fois par an, et à tout âge.
Elle augmente pratiquement toujours avec l’apparition d’une obésité, en particulier la pression minimale.
Surveiller sa pression artérielle est essentiel: c’est le seul moyen pratique et simple de prévenir les
accidents cardiaques (infarctus* du myocarde) et circulatoires (en particulier cérébraux).

PRESSION OSMOTIQUE : Pression destinée à équilibrer les mouvements de l’eau dans les cellules et
en dehors de celles-ci. La pression osmotique dépend de la concentration des substances dissoutes dans
l’eau du corps : on exprime donc ces concentrations en tenant compte du poids moléculaire (voir
Millimole*). La pression osmotique normale du plasma est de 305 à 310 milliosmoles/litre, la
milliosmole étant calculée par le quotient : concentration (en mg/1)/poids atomique.

PRETIUM DOLORIS : Expression utilisé au cours d’une expertise médicale pour évaluer la douleur et
la gêne secondaires à un accident traumatique et en calculer l’indemnisation. On inclut dans ce calcul les
conséquences physiques éventuelles du traitement rendu obligatoire par l’accident.

PRÉVALENCE : Fréquence (nombre de cas pour 1 000 ou 100 000 habitants en général) d’une maladie
dans une population donnée. A ne pas confondre avec l’incidence d’une maladie : nombre de cas
nouveaux dépistés chaque année, notion qui définit en quelque sorte “l’agressivité actuelle” d’une
maladie. L’incidence est également calculée par rapport à un nombre donné d’habitants.

PROCTOLOGUE : Spécialiste des maladies du rectum et de l’anus.

PRODROME : Trouble signalant le début d’une maladie. Fièvre, douleurs, troubles digestifs, sont
souvent des prodromes annonçant l’installation d’une maladie.

PROGESTATIFS : Hormones* (naturelles, comme la progestérone, ou synthétiques) destinées en
principe à permettre et à assurer une grossesse. Ces hormones sont normalement sécrétées durant la
seconde partie du cycle menstruel (voir Menstruation*) et par le placenta* durant la grossesse. Elles
peuvent être utiles en cas de menace d’avortement et dans le traitement de certaines métrorragies*. Enfin,
elles sont utilisées (en association avec les oestrogènes*, dans la plupart des cas) comme moyen
contraceptif* (pilule).

PROLAPSUS : Glissement anormal d’un organe à la suite d’un relâchement de sa fixation en place. Les
prolapsus sont particulièrement fréquents au niveau des organes génitaux (descente d’utérus), urinaires
(cystocèle* : vessie faisant hernie) ou du rectum. Les prolapsus génitaux (utérins) sont assez souvent
observés chez les femmes ayant eu de nombreuses grossesses et chez toute femme âgée. Les douleurs (à
type de pesanteur, au niveau du bassin), la hernie de l’utérus lors des efforts, les troubles urinaires
(dysurie*, pollakiurie*, incontinence d’urine) sont les signes révélateurs. L’intervention chirurgicale est
seule efficace, et décidée chaque fois que nécessaire et possible. Le port d’un appareil (pessaire)
destiné à corriger le prolapsus n’est qu’un palliatif réservé aux cas inopérables.

PRONOSTIC : Prévision (toujours hypothétique) de l’évolution d’une maladie. En dehors de cas
extrêmes, le pronostic ne peut être que statistique : c’est un calcul de probabilité, avec le risque bien
connu de celui-ci. Il doit donc toujours être très prudent et, à l’évidence, limité dans le temps.

PROPHYLAXIE : Prévention d’une maladie au moyen de règlements sanitaires, moyens de dépistage,
vaccinations, ou traitements préventifs : ainsi le paludisme* est prévenu en zone tropicale par
l’absorption de certains médicaments. La prophylaxie est certainement l’action la plus utile qu’un
médecin doit conduire chaque fois que possible. Les maladies cardio-vasculaires peuvent être en
grande partie prévenues par des mesures simples (régime alimentaire corrigeant un excès de poids, voire
un excès de graisses dans le sang et surveillance de la tension artérielle) et des examens réguliers peuvent
incontestablement dépister à un stade très précoce certains cancers, en particulier les cancers mammaires
et utérins. Prévenir les maladies est l’un des rôles essentiels de votre médecin : limiter son utilité à
réparer les dégâts causés par une maladie serait une gave erreur. C’est tout le rôle du médecin de
famille qui suit chacun en particulier et tous en général. La médecine du travail, la médecine scolaire,
la médecine militaire et les bilans de santé systématiques ont tous un rôle prophylactique essentiel : le
contrôle périodique de votre santé, même si vous croyez en “pleine forme” peut révéler des
surprises. Ne pratiquez donc jamais la politique de l’autruche qui se cache la tête dans le sable pour
ne pas voir le danger. Un vieux proverbe dit “quitte à savoir, mieux vaut quand il est temps”.
PROSTATE : Glande située, chez l’homme, sous la vessie, dont le rôle est de fournir une sécrétion
nécessaire au sperme*. Cette glande est perçue au toucher rectal et peut être explorée par échographie*
ou scanner. On peut aussi doser dans le sang une protéine (PSA) produite par la prostate. Une prostatite
est une atteinte inflammatoire (généralement infectieuse) de la prostate, complication classique des
infections génito-urinaires, en particulier de la blennorragie. Toute augmentation du volume de la prostate
peut entraîner des mictions* fréquentes, avec dysurie*, voire rétention* d’urine. Il peut s’agir d’un
adénome*, maladie bénigne du 3e âge qui nécessite une intervention, souvent par les voies naturelles.
Plus dangereux est le cancer, possible dès l’âge de 40 ans, qui comporte une élévation très anormale du
PSA, une masse dure au toucher, et que confirmera une biopsie. Des traitements hormonaux, la
radiothérapie, la chimiothérapie, enfin la chirurgie d’exérèse* permettent de le traiter efficacement. En
2.000, ce cancer a été détecté chez 40.209 hommes , avec un peu plus de 10. 000 décès.


PROTECTION : Certains malades ont besoin d’être protégés contre les risques d’abus de confiance, les
erreurs de gestion, ou... la rapacité de proches ou amis. L’altération des facultés physiques et/ou mentales
peut être congénitale (exemple : le mongolisme*, les arriérations mentales) ou acquise : maladie mentale,
vieillissement du cerveau (artériosclérose, démence d’Alzheimer*) ou grande incapacité physique. La
sauvegarde de justice est une mesure de durée limitée qui résulte d’une déclaration faite par le médecin
au Procureur de la République : d’une durée habituelle de deux mois, elle peut ensuite être renouvelée
pour six mois au moins. Une déclaration du médecin doit la clore. La curatelle est destinée à des malades
qui doivent être assistés pour la gestion de leurs affaires lorsqu’ils ne sont pas totalement incapables de
s’en occuper. Elle est décidée par le juge des tutelles, sur demande de la famille, après examen d’un
médecin spécialiste inscrit sur une liste spéciale, et avis du médecin traitant. Comme le souligne l’article
490 du Code Civil “l’altération des facultés mentales ou corporelles doit être médicalement établie”. La
tutelle est une mesure réservée aux malades qui sont totalement dépendants d’autrui et doivent être
représentés pour tous les actes de la vie civile. Elle est décidée par le juge des tutelles, comme la
curatelle. Cette mesure n’est pas définitive et elle peut être annulée sur demande de l’intéressé, de la
famille, ou du médecin traitant, après avis d’un spécialiste agréé. Durant chacune de ces mesures
(curatelle ou tutelle) le logement et les biens personnels du malade sont protégés : aucune mesure ne peut
être prise sans autorisation du juge, après avis du médecin traitant. C’est donc au médecin traitant qu’il
incombe de délivrer le certificat médical demandant cette protection, et le directeur de l’établissement de
soins (si le malade est hospitalisé) est responsable de la transmission de cette demande au Procureur de
la République.

PROTÉINE : Un des trois éléments essentiels constituant la matière vivante avec les glucides* (sucres)
et les lipides* (graisses). Les protéines sont faites de chaînes d’acides* aminés à partir de carbone,
d’hydrogène, d’oxygène et d’azote. Elles ont de multiples rôles :
1. elles constituent en quelque sorte le “squelette” c’est-à-dire les fibres de nombreux tissus “mous” dont
elles assurent la structure. La plupart des organes, en particulier les muscles, sont très riches en protéines;
2. certaines d’entre elles transportent d’autres éléments chimiques, en particulier des métaux : ainsi
l’hémoglobine des globules rouges contient-elle le fer indispensable à la fixation de l’oxygène;
3. certaines sont des hormones* sécrétées par des glandes, telles les hormones de la thyroïde ou celles
des glandes surrénales;
4. d’autres sont des enzymes* qui accélèrent les réactions chimiques nécessaires à la vie du corps;
5. d’autres enfin protègent notre organisme contre les agressions infectieuses (bactéries, virus, parasites)
et on les appelle des anticorps*.
Il y a 70 à 80 grammes de protéines dans un litre de sang (c’est la “protéinémie”) et l’étude de ces
protéines, réalisée en particulier par l’électrophorèse* est importante dans de nombreuses maladies. Le
liquide céphalo-rachidien* contient aussi des protéines, mais à un taux très faible (200 à 400
milligrammes/litre). Les urines ne contiennent normalement que des traces de protéines : l’apparition de
quantités plus ou moins importantes de protéines dans les urines (protéinurie, faussement appelée
souvent albuminurie puisque l’albumine est la plus importante des protéines sanguines et urinaires) est le
signe d’une atteinte rénale (voir Néphrites*). Une alimentation riche en protéines (viande, poisson,
fromage) est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme, en particulier à celui du système nerveux
et à celui des muscles. Une suralimentation protéique est particulièrement indiquée dans tous les cas
d’amaigrissement (avec amyotrophie*) et dans tous les cas où une réparation tissulaire (opérés, brûlés)
est en cours. Chez l’enfant le développement normal du système nerveux est lié à un bon apport de
protéines.

Aliments riches en Protéines
• Produits de la mer :
- les plus riches sont le hareng, le maquereau, le cabillaud, le saumon et le thon (15 à 20% de protéines) ;
- huîtres, moules et palourdes : 15% en moyenne.
• Viandes :
- bœuf, cheval, mouton, veau : environ 20% ;
- foie : 25%.
• Protéines végétales :
- légumes secs (lentilles) : environ 20% ;
- riz, pâtes : 10%.
• Fromages : 20 à 25%.

PROTHÈSE : Appareillage destiné à suppléer (à remplacer) le défaut d’un organe. La plus connue est la
prothèse dentaire : obturation d’une cavité, couronne (métallique ou fausse dent sur pivot), remplacement
de plusieurs dents par un pont (“bridge”) prenant appui sur les dents voisines, prothèse totale (dentier). Il
existe beaucoup d’autres types de prothèses : cardiaques (valves artificielles remplaçant les valvules*
des orifices si elles sont déficientes, comme dans l’insuffisance mitrale*), osseuses (exemple : au niveau
du fémur, en cas de fracture* du col chez un sujet atteint d’ostéoporose*) ou même, dans un but esthétique,
telle la correction du nez ou des seins. Les prothésistes dentaires sont des techniciens exécutant les
appareils nécessaires sur les instructions du dentiste. Les prothèses dentaires les plus courantes sont la
couronne (amalgame, scellé au moyen d’un ciment), le pivot (dent artificielle, en métal), le bridge (pont
entre couronnes) voire un dentier si toutes les dents doivent être remplacées.

PROTHROMBINE : Protéine fabriquée par le foie qui joue un rôle essentiel dans la coagulation* du
sang. Son dosage est nécessaire au cours de certains traitements par les médicaments anticoagulants*. On
l’évalue par rapport à un sang normal et on l’estime en pourcentage par rapport à celui-ci : un taux
inférieur à 30% signifie un risque d’accident hémorragique. ( Voir : anticoagulants*)

PRURIT : Démangeaison, localisée ou généralisée. Lorsqu’une éruption s’accompagne de démangeaison
on dit qu’elle est “prurigineuse”. La plupart des maladies cutanées allergiques (urticaire*, en particulier)
sont très prurigineuses. Il y a des prurits “physiologiques”, telle l’habitude, bien connue, de se gratter la
peau lors du déshabillage le soir. Il existe aussi des prurits provoqués par le port de certains vêtements
(nylon en particulier) ou professionnels (coiffeurs, garagistes), liés au contact de certains produits
chimiques. Enfin, devant un prurit localisé et persistant des organes génitaux ou de la région anale, on
recherche toujours l’existence possible d’un diabète* qu’il peut révéler.

PSEUDARTHROSE : Non-consolidation d’une fracture laissant les deux fragments osseux mobiles et
sans aucune tendance à la réparation. La pseudarthrose ne peut être corrigée que par une intervention
chirurgicale avec ostéosynthèse*.

PSORIASIS : Maladie chronique de la peau comportant un érythème* et une desquamation* en des zones
bien délimitées : coude, genou, cuir chevelu. La maladie évolue par poussées : les lésions peuvent
s’infecter et s’accompagner de rhumatismes. La cause du psoriasis est inconnue : l’hérédité est
indiscutable (souvent dans des familles atteintes par les rhumatismes et le diabète) de même qu’un terrain
psychologique particulier, comportant obsession* et dépression*. Des soins locaux, certaines cures
thermales et divers autres médicaments (sédatifs, vitamines) sont actifs, mais la maladie est,
généralement, récidivante. Le psoriasis est une curieuse maladie. le lien entre les rhumatismes et les
plaques cutanées n’est pas clair, et les réactions psychologiques de ces malades sont souvent anormales :
pour beaucoup il s’agit d’une maladie psychosomatique*.

PSYCHANALYSE : Méthode d’analyse des symptômes psychiatriques basée sur l’interprétation des
récits du malade, exposés librement par celui-ci au cours de séances d’analyse. Le principe est donc de
laisser parler le sujet et de n’intervenir que peu (ou pas) dans ce monologue. L’idée centrale de Freud, le
principal fondateur de la psychanalyse, est que le sujet est dirigé par des pensées inconscientes (ou demi-
conscientes) résultant de souvenirs parfois très anciens, dans lesquelles la vie sexuelle tient une place
primordiale. Les désirs refoulés (parce que souvent très choquants pour le contrôle moral) créent donc un
conflit intérieur qui est à l’origine de la névrose* : la psychanalyse se propose de libérer le névrotique
de ses conflits intérieurs en lui laissant exposer ceux-ci. Tôt ou tard (une psychanalyse peut demander
des années) le névrotique abordera, directement ou non, les problèmes qui le perturbent : au
psychanalyste de ne rien faire pour brusquer cette confession et seulement guider le récit vers les points
qui semblent importants. L’interprétation des rêves* est un temps important de cette analyse. Une cure
psychanalytique est une décision qui doit être discutée par un médecin spécialiste compétent : cette
décision ne peut être prise par un non-médecin. La psychanalyse est une des méthodes de
psychothérapie*, c’est-à-dire de dialogue avec le malade : elle n’est pas la seule et, comme toutes les
méthodes thérapeutiques, elle a des indications et des contre-indications précises.

PSYCHASTHÉNIE : le doute permanent, les idées obsédantes (les “ruminations” et le “rabâchage”
intérieur), la perplexité (l’indécision pour les plus petites choses) donc l’irrésolution, caractérisent la
psychasthénie, faiblesse permanente de la personnalité qui entraîne inévitablement un état de tension
anxieuse important. Le psychasthénique est donc un être sans possibilité de décision tant il pèse et
repèse les plus petites choses. Les obsessions* qui l’assaillent lui font tout vérifier plusieurs fois et
l’amènent à effectuer les actes les plus courants selon un ordre (un rite) minutieux. Empêtré dans ses
innombrables vérifications (d’où répétition des gestes), le psychasthénique est incapable de construire
quelque chose, à plus forte raison de créer : tout effort intellectuel devient difficile. L’exemple classique
est celui de l’étudiant qui échoue à un examen non pas pour avoir peu travaillé mais pour avoir mal
organisé son travail, ayant passé le plus clair de son temps, par exemple, à rédiger des plans détaillés de
ce qu’il faudrait faire jour par jour et heure par heure. Des phobies* peuvent encore aggraver ce tableau.
Une réaction dépressive* est extrêmement fréquente puisque, par son comportement improductif, le
psychasthénique semble cultiver l’échec. Très conscient de ses troubles (il ne s’agit nullement d’une
psychose* mais d’une névrose*, souvent familiale), un psychasthénique est un être malheureux qui a
tendance à “s’accrocher” aux autres pour essayer d’en sortir. Le milieu familial doit se montrer très
ferme : plus il est faible, plus se développera la psychasthénie. Le traitement de tels états est long mais
le comportement psychasthénique peut être restructuré par un médecin dynamique et l’aide d’un certain
nombre de médicaments psychotropes*.

PSYCHOLEPTIQUE : Médicament réduisant l’activité mentale. On distingue trois grandes catégories
de psycholeptiques : les hypnotiques*, les tranquillisants* et les neuroleptiques*.

PSYCHOPATHE : Terme (devenu une injure...) qui désigne non pas tous les malades mentaux mais
essentiellement les “déséquilibrés”. Lc terme de déséquilibré est lui-même assez vague : il englobe tous
les comportements considérés comme liés aux impulsions non contrôlées, qui aboutissent à des actes
antisociaux et à la délinquance. Le psychopathe se considère comme totalement libre de toute
contrainte et n’accepte de se plier à aucune loi. On rencontre, dans ce groupe, des pervers* (agressifs
et impulsifs, en particulier sur le plan sexuel) inadaptés à la vie en société et chez qui le plaisir de mal
faire (et de faire mal) est un réel besoin quotidien. Ils commettent dès lors nombre d’actes nocifs pour la
communauté : vols, agressions, débauchage de mineurs, etc. Bien entendu on trouve des toxicomanes*
dans ce groupe, toujours à la recherche de sensations nouvelles et du plaisir de faire ce que les autres ne
font pas. Les psychopathes se groupent souvent en bandes qui ont très tôt affaire avec la justice : la
réaction de révolte contre l’ordre établi amène la répression qui engendre le désir de revanche,
engrenage très classique. Il est difficile de séparer ce qui est héréditaire (parents alcooliques et de
comportement psychopathique par exemple) et ce qui est acquis (l’absence d’éducation familiale)
puisque les deux sont évidemment liés. On voit éclore des psychopathes dans des milieux où,
apparemment, rien ne prédisposait à cela. Inversement un mauvais milieu familial ne constitue en aucune
sorte une condamnation à devenir un psychopathe. Il faut donc dans tous les cas essayer de restructurer le
comportement, en sachant bien que ce sera long et qu’il y aura des échecs. La vie en collectivité peut
s’apprendre à tout âge et la prison n’est pas une solution d’avenir.

PSYCHOSE : On désigne sous ce nom toute maladie mentale grave dont le malade n’a que partiellement
(ou pas du tout) conscience. Les psychoses altèrent peu à peu le comportement et l’affectivité : elles
évoluent tôt ou tard, en l’absence de traitement, vers la démence*. Toutes les psychoses ne sont pas
chroniques et un sujet jusque-là normal peut brusquement présenter un comportement psychotique : tel est,
en particulier, le cas de la psychose cyclique.
• La psychose cyclique comporte en effet l’apparition périodique (et souvent alternante) d’accès
d’agitation aiguë (manie*) ou de dépression grave (mélancolie*). On l’appelle donc souvent “psychose
maniaco-dépressive”. Elle débute en général avant l’âge de 40 ans et son caractère héréditaire est
certain. Il peut s’agir uniquement de dépression* (dépressions périodiques, parfois saisonnières) ou au
contraire d’agitation* (activité brouillonne, désordonnée, avec euphorie) périodique. Entre ces accès le
comportement est strictement normal. Le traitement de cette psychose a été transformé par la découverte
de sédatifs nouveaux (neuroleptiques*) et d’antidépresseurs* actifs : une surveillance régulière peut
éviter à ces malades les hospitalisations répétées (à chaque accès) et les traitements de choc qui étaient
autrefois la règle. Ici encore la prophylaxie* peut éviter la maladie.
• On ne doit pas confondre cette psychose avec la cyclothymie* (alternance de gaieté et de tristesse, si
fréquente...) qui est très répandue chez les sujets réagissant trop à l’ambiance du milieu dans lequel ils
vivent. Tout le monde a connu, connaît ou connaîtra l’alternance de périodes d’activité intense (dans la
joie de construire) et d’inactivité triste (dans le désespoir de l’impuissance) périodes où coexistent des
troubles de l’appétit (accru ou diminué) et du sommeil*, tantôt court et efficace, tantôt long et sans bonne
récupération physique. Toutes les régulations de notre organisme sont périodiques, selon des rythmes
biologiques commandés par le système nerveux par l’intermédiaire des hormones* ou des
médiateurs* chimiques. Il est certain que les psychoses périodiques relèvent de tels mécanismes :
elles ne représentent, vraisemblablement, que l’exagération de l’alternance des réactions normales.

PSYCHOSOMATIQUE : Médecine qui se donne pour but de relier les événements psychologiques et
les maladies, aussi bien les facteurs psychiques pouvant déclencher celles-ci que le retentissement
psychique d’une maladie. Plus nos connaissances progressent, plus il paraît impossible de dissocier
l’esprit et le corps, ce qui revient à dire que toute médecine doit tenir compte des deux. Dire qu’une
migraine* ou qu’une crise d’asthme* ont été déclenchées par une contrariété est partiellement inexact
puisque le “terrain” pathologique était prêt pour qu’apparaisse le trouble. Il serait abusif aussi de
considérer tous les asthmatiques et tous les migraineux comme des névrosés, mais bien entendu ces
troubles, par leur fréquence, peuvent perturber de façon importante la vie normale et entraîner des
réactions caractérielles anormales. On ne doit pas confondre ces troubles psychosomatiques avec les
manifestations (souvent bruyantes et spectaculaires) de certains névrotiques (hystérie*) désirant attirer
l’attention sur eux et inquiéter l’entourage. Au total, un grand nombre de troubles sont en effet déclenchés
par les émotions (les chocs affectifs, les humiliations, les colères “rentrées” etc.) et ceci doit être analysé
avec soin par le médecin mais aussi par le patient lui-même, afin de les éviter. Aucune maladie n’est
due à une seule cause : dire que l’infarctus du myocarde menace surtout les anxieux ambitieux et trop
actifs ne doit pas faire négliger les autres facteurs (hérédité, hypertension artérielle, excès de graisses
dans le sang, obésité, tabagisme, alcoolisme) qui favorisent sa survenue. Une phrase de Balint, l’un des
fondateurs de la psychomatique, résume sa pensée : “le médecin se prescrit lui-même, et c’est le plus
important de toute ordonnance”... autrement dit le contact avec votre médecin est souvent aussi
important que les médicaments qu’il prescrit.

PSYCHOTHÉRAPIE : Toute méthode de dialogue avec un malade exposant ses troubles. La
psychothérapie fait donc partie de tout acte médical, le médecin n’étant pas uniquement un
distributeur d’ordonnances. Savoir écouter et comprendre un malade est déjà une psychothérapie : le
laisser parler librement, puis le conseiller est essentiel. La psychothérapie est donc bien antérieure à la
psychanalyse de Freud : elle existe depuis qu’il y a des médecins qui écoutent leurs malades. Ne pas
soigner que le corps (cf. Psychosomatique*) est l’une des données essentielles du métier de médecin,
c’est-à-dire distinguer en chacun les problèmes, petits ou grands, qui peuvent occuper l’esprit et même le
“préoccuper”, c’est-à-dire le rendre indisponible pour les tâches quotidiennes les plus élémentaires. La
psychothérapie est donc un temps essentiel : la prescription de médicaments serait insuffisante à
“guérir” un grand nombre de malades s’il n’y avait aussi la présence rassurante et amicale du
médecin qui vous connaît et sait vous comprendre. Bien entendu les troubles mentaux nécessitent une
psychothérapie approfondie et de longue durée, associée à des traitements particuliers. La psychanalyse*
est l’une de ces techniques : il y en a beaucoup d’autres, revêtant des formes très diverses (individuelle,
de groupe, de relaxation, d’expression) sans oublier toutes les techniques d’action en commun (allant du
club de yoga au judo en passant par les ateliers de travaux manuels divers) qui évitent l’isolement et
facilitent le dialogue avec autrui, sans lequel aucun équilibre n’est possible.

PSYCHOTONIQUE : Médicament stimulant l’activité mentale c’est-à-dire l’éveil* et l’activité
intellectuelle. Les psychotoniques sont des médicaments psychostimulants accroissant la capacité
d’apprendre et provoquant une certaine euphorie avec atténuation de la fatigue. C’est en ce sens qu’ils
sont dangereux car très rapidement ils entraînent une accoutumance*, voire une dépendance*. Ils
perturbent le sommeil (ils entraînent une insomnie*) et, à leur arrêt, le sujet présente très souvent une
réaction dépressive. L’excès de psychotoniques peut entraîner un état d’excitation avec illusions* ou
même hallucinations*. Ces médicaments sont donc inscrits au tableau* B et ne sont délivrés que sous
contrôle strict. On ne doit pas les confondre avec les antidépresseurs*.

PSYCHOTROPE : On désigne ainsi les médicaments chimiques destinés à corriger les divers troubles
de l’esprit. On peut, très schématiquement distinguer :
1. les sédatifs de l’anxiété et de l’agitation, connus sous le nom de “tranquillisants” ou de
“neuroleptiques”, d’action en général plus importante ;
2. les antidépresseurs, luttant contre la dépression.
Les hypnotiques*, qui provoquent un sommeil artificiel ne sont que des palliatifs dont l’emploi doit se
limiter à un usage passager pour une insomnie accidentelle : en aucun cas ils ne corrigent un trouble
psychique et souvent même ils l’aggravent en désorganisant le sommeil à la longue. Ce ne sont donc pas
des psychotropes au sens propre du mot. Il est de bon ton de critiquer les “drogues de l’esprit” pour
reprendre un terme très journalistique. C’est méconnaître ce qu’elles ont apporté : la diminution du
nombre des hospitalisations et la réduction de leur durée ; la possibilité pour de nombreux malades
de se soigner à domicile, dans leur milieu familial ; enfin la réinsertion sociale possible de malades
psychotiques* autrefois condamnés à l’internement* à vie. Il n’est guère excessif de dire que la vie de
millions d’individus a été transformée grâce aux psychotropes. Comme les antibiotiques, ils représentent
une facilité dont il ne faut pas user à tort et à travers : c’est le rôle du médecin de prescrire à bon escient
et pour la durée nécessaire. En aucun cas on ne doit prendre un psychotrope donné par un non-
médecin, sous prétexte qu’il lui a réussi. Et si vous rencontrez quelqu’un qui vous paraît très bien
équilibré, “bien qu’il prenne toutes ces drogues”, dites-vous que s’il ne les prenait pas il serait peut-être
dans un hôpital : ne jugez pas trop vite ! Les traitements psychiatriques sont toujours longs (ils se jugent
en mois, et parfois en années) et, pour certains malades, ils sont nécessaires en permanence, tout comme
l’insuline est nécessaire à un diabétique* ou le gardénal à un épileptique*. Une convention internationale
sur les psychotropes a été établie en 1976 par le Ministère des Affaires Étrangères, définissant les limites
d’emploi et les conditions de fabrication et de distribution des psychotropes.

PTOSE : Chute d’un organe : ce qu’on appelle une “descente d’organe” en langage courant. On appelle
“ptosis” la chute d’une paupière supérieure (oeil mi-clos). D’un seul côté elle peut traduire une paralysie
d’un nerf crânien. Bilatérale elle peut être le signe d’une myasthénie*.

PUBERTÉ : Étape normale du développement nerveux et hormonal marquant le passage de l’enfance à
l’adolescence, marquée de façon nette chez les filles par l’apparition des règles et le développement des
seins. Dans les deux sexes des poils apparaissent au niveau du bassin et sous les bras, au niveau des
aisselles. En même temps, les organes génitaux externes se développent. Chez les garçons, la voix change
de ton et devient grave (mue) tandis qu’apparaissent barbe et moustache. Une profonde transformation
psychologique s’accomplit aussi, avec, très souvent, un souci d’indépendance, voire une opposition aux
parents. L’âge de la puberté est manifestement lié à des facteurs héréditaires (les filles sont souvent
réglées au même âge que leur mère) et climatiques. Puberté et ensoleillement semblent liés : au pourtour
du bassin méditerranéen la puberté est extrêmement précoce. En France l’âge moyen des premières
règles, est 13 ans, avec des variations maximum de l’ordre de 2 ans en plus ou en moins. Toute puberté se
manifestant avant l’âge de 10 ans et après l’âge de 15 ans est anormale. De nombreux troubles hormonaux
ou neuropsychiques (tumeurs cérébrales, névroses*, psychoses*) peuvent être responsables de pubertés
anormales. Bien plus banalement, les troubles des règles sont extrêmement fréquents à la puberté, qu’il
s’agisse de simples irrégularités dans la durée des cycles, d’arrêt temporaire des règles, ou de règles
douloureuses (dysménorrhées*). Il faut une grande sagesse dans ce domaine, en évitant de dramatiser
un trouble mineur chez une adolescente anxieuse face au moindre trouble.

PUBIS : Partie de l’os iliaque qui forme la portion médiane et inférieure du bassin dans sa face ventrale.
Par extension, on appelle pubis la surface du ventre qui correspond à cette région : elle est normalement
le siège d’une pilosité qui revêt une forme différente (triangulaire chez la femme, losangique chez
l’homme) selon le sexe. Elle correspond donc à la région située dans la moitié inférieure de
l’hypogastre*.

PUERPÉRALE : Période suivant l’accouchement et allant jusqu’à la réapparition du cycle menstruel
c’est-à-dire des règles du “retour de couche”. Cette période peut être marquée par des infections “fièvre
puerpérale” et des troubles psychiques (dépression*, psychose*) dits aussi du “post-partum».

PULSION : Expression plus ou moins brutale et plus ou moins directe d’un désir. Un sujet en proie à des
pulsions mal contrôlées peut passer à l’acte pour les satisfaire. Selon Freud l’individu est guidé plus ou
moins consciemment par ses pulsions intérieures, souvent bien dissimulées. Les impulsions représentent
la traduction directe et immédiate (agressivité, vol), c’est-à-dire un acte soudain échappant au contrôle
du sujet. Les agressions sexuelles, l’excès de boisson, le suicide* relèvent souvent d’impulsions. Une
impulsion marque toujours un déséquilibre* profond. L’impulsivité peut être constitutionnelle (signe d’un
manque de maturité ou même d’une arriération mentale) ou acquise : ainsi chez les épileptiques*, les
psychopathes*, les paranoïaques* et les déments*. Elle peut se manifester de façon aiguë en certaines
circonstances (intoxication alcoolique aiguë) en particulier chez les anxieux au cours d’accès de
“panique” où le sujet n’est littéralement plus maître (ni conscient) de ses actes : le suicide est toujours
possible dans de telles situations. La compulsion désigne un acte ou une pensée imposés à un sujet : une
activité compulsive est une activité non souhaitée mais crainte, parfois dans l’angoisse. Au cours de
la névrose obsessionnelle*, par exemple, le malade n’est littéralement plus maître du déroulement de sa
pensée et des impulsions qu’il redoute (“phobies d’impulsions”, par exemple : peur de faire du mal à
ceux qui lui sont chers) et qui se présentent à lui sans qu’il puisse les repousser. Les idées de suicide
peuvent représenter des idées compulsives, amenant la peur des objets tranchants, des cordes, des
poisons. La lutte contre ces idées épuise littéralement le sujet d’où la fréquence d’une réaction
dépressive. Le vertige des montagnes (bien décrit par J.-J. Rousseau dans “Les rêveries d’un
promeneur solitaire”) relève souvent d’une activité compulsive : c’est la “peur du vide”, à la fois
crainte et recherchée Il est classique de considérer la masturbation* des adolescents comme un acte
compulsif, mais rien n’est moins sûr...

PUPILLE : Orifice de diamètre variable (qui diminue à la lumière et s’agrandit à l’obscurité), véritable
diaphragme de l’oeil qui dose la quantité de lumière atteignant la rétine. Les pupilles peuvent être de
diamètre inégal (anisocorie) ou contractées en permanence “myosis*” au cours de certaines maladies.
Une dilatation pupillaire permanente “mydriase*” est habituelle lorsque l’acuité visuelle est fortement
diminuée (amblyopie*) et au cours de certaines toxicomanies*.


PURPURA : Saignement très localisé sous la peau, ressemblant à une piqûre ou à une minuscule
ecchymose*, le purpura est le signe d’un trouble de la coagulation du sang ou d’une maladie de la paroi
des petits vaisseaux sanguins, appelés “capillaires” puisqu’ils ont la finesse d’un cheveu. Ces petites
taches évoluent comme un “bleu” classique : de rouge elles deviennent noires puis jaunâtres, avant de
disparaître. Le purpura peut être dû à une diminution des plaquettes* (purpura appelé “thrombopénique”)
ou à une altération des parois capillaires, en particulier au cours de certaines maladies infectieuses
(septicémies* ) ou inflammatoires. Le purpura est donc souvent associé à des troubles hémorragiques
divers.

PUSTULE : Petit abcès localisé au niveau de la peau. La pustule contient donc du pus : c’est le signe
d’une maladie infectieuse (bactérienne, en général), de la peau (exemple : l’impétigo*).

PYÉLONÉPHRITE : Atteinte infectieuse (bactérienne) du rein et de l’appareil collectant l’urine
(bassinet et uretère*) vers la vessie. Les pyélonéphrites aiguës atteignent plus souvent les femmes que les
hommes, en particulier au cours de la grossesse. Les symptômes sont : une fièvre élevée, des douleurs
lombaires et l’existence d’urines troubles ressemblant à du pus. Il existe aussi des pyélonéphrites
chroniques, c’est-à-dire évoluant sur plusieurs années sans manifestations bruyantes mais en détruisant
peu à peu les reins pour aboutir à une insuffisance rénale irréversible, c’est-à-dire mortelle. Les
pyélonéphrites n’apparaissent que s’il existe une gêne (un obstacle) à l’évacuation normale de l’urine :
lithiase*, malformation, augmentation de volume de la prostate* chez l’homme. C’est malheureusement
souvent très tard et devant les signes d’atteinte rénale sévère (élévation de l’urée, hypertension artérielle)
qu’on découvre la maladie. C’est la raison pour laquelle un bilan rénal soigneux (examen cyto-
bactériologique des urines, dosages sanguins, radiographie des reins) doit être pratiqué devant tout
trouble urinaire persistant, même s’il paraît “bénin” (indolore) : la mort des reins est une mort
silencieuse et lente.


PYLORE : Muscle circulaire, sphincter* fermant hermétiquement l’estomac et protégeant le duodénum*,
le pylore commande donc l’accès des aliments à l’intestin grêle. Il s’ouvre périodiquement, lors de
chaque digestion, sous l’influence de facteurs mécaniques (pression gastrique) et chimiques, liés à la
digestion gastrique. Le pylore peut être le siège de spasmes diminuant le passage des aliments ou même
l’empêchant temporairement : les sténoses* du pylore peuvent s’observer chez le nourrisson
(malformation congénitale du muscle, nécessitant une intervention chirurgicale appelée pylorotomie) et
chez l’adulte s’il existe une lésion gastrique (ulcère* ou cancer) ou duodénale (ulcère) au voisinage du
pylore.

PYRAMIDAL : Syndrome* d’atteinte des voies motrices reliant le cerveau à la périphérie. Ce
syndrome associe un déficit de certains muscles (en particulier ceux de la marche) et une raideur
musculaire (contracture pyramidale) avec augmentation des réflexes lors de la percussion des tendons
musculaires. Ce syndrome est souvent appelé “spasmodique”. On parle alors d’une hémiplégie*, d’une
quadriplégie* ou d’une paraplégie* spasmodique.

PYREXIE : État fébrile (voir Fièvre*).

PYROMANIE : Impulsion* obsédante à allumer des feux. Il s’agit d’un comportement psychopathique*
très fréquent en milieu rural. Bien évidemment tous les incendiaires ne sont pas pyromanes : le pyromane
n’agit pas par vengeance mais par amour du feu. Le feu est un symbole sexuel très ancien (on adorait
le feu, auquel on attribuait des pouvoirs magiques, dans les tribus les plus anciennement connues) et
mettre le feu est une façon de s’affirmer en exprimant sa force par la destruction d’autrui. Les
pyromanes se recrutent souvent parmi les débiles* pervers mais aussi parmi les obsédés
psychasthéniques* ou phobiques*. Les paranoïaques* (le feu était présent dans la plupart des grandes
cérémonies nazies) sont également des pyromanes en puissance. Des accès de pyromanie sont aussi
observés au cours d’ivresses alcooliques, chez certains épileptiques, et, bien entendu, au cours des
démences*.

PYROSIS : Sensation de brûlure le long de l’oesophage avec souvent “remontées” (régurgitations*)
acides. Il s’agit donc de suc gastrique remontant de l’estomac dans l’oesophage : ceci peut se produire
chez un sujet normal s’il se baisse brusquement pour ramasser un objet, mais très particulièrement s’il est
porteur d’une hernie* hiatale. Ce trouble est très fréquent chez certains anxieux, chez les sujets
spasmophiles (voir Tétanie*) et à la fin de la grossesse en raison de la compression de l’estomac par
l’utérus gravide.

PYURIE : Pus dans les urines, qui deviennent troubles et peuvent dégager une odeur désagréable. Une
pyurie est le signe d’une infection urinaire. On évalue son importance par l’examen des globules blancs
présents dans l’urine (leucocyturie*) et on recherche sa cause en isolant le germe responsable et en le
cultivant sur des milieux spéciaux. Une fois le germe isolé, on teste sa sensibilité aux divers
antibiotiques* afin de choisir le plus actif de ceux-ci.

Q

QUADRIPLÉGIE : Paralysie des quatre membres. On dit aussi tétraplégie.

QUÉRULENCE : Manifestation de revendication permanente dans un climat d’hostilité : ce sont souvent
les “méconnus” lésés par tous les faits quotidiens de la vie. Se considérant comme méprisés ils passent à
l’attaque (qu’ils considèrent comme une contre-attaque) pour réclamer justice. A la base de la quérulence
se trouve l’idée du préjudice* que le sujet croit avoir subi : c’est le persécuté devenu persécuteur.
Tout le monde rencontre de tels sujets, en guerre contre le monde entier, toujours entre deux procès. La
quérulence, récrimination permanente, peut rendre la vie en société impossible : la présence d’un
individu quérulent dans une collectivité peut mettre celle-ci à feu et à sang. On retrouve ce type de
comportement chez les paranoïaques*.

QUOTIENT INTELLECTUEL : Calcul de l’âge* mental par rapport à l’âge réel. Le développement
intellectuel est déterminé aux moyens de tests (appelés “échelles” : échelle d’intelligence, de
développement, de performance) estimant l’intelligence verbale (la richesse du vocabulaire, le mode
d’expression) et l’intelligence pratique c’est-à-dire l’attention, le sens de l’organisation, le “bon sens”
aussi... Les tests permettent de dépister les déficiences (ou “arriérations*”) mentales, appelées souvent
“oligophrénies” par les psychiatres, et dont la fréquence est évaluée à 10% de la population environ.
Ainsi un enfant de 10 ans (120 mois) ayant des tests correspondant à un âge mental de 8 ans (96 mois)
aura-t-il un quotient de 96/120 soit 80. L’idiotie est définie par un quotient égal ou inférieur à 25.
L’imbécillité : de 25 à 50. Le terme de “débile mental” (si souvent utilisé comme injure) correspond aux
quotients compris entre 50 et 80, avec la subdivision classique en débile léger (de 65 à 80) et débile
moyen (de 50 à 65). On estime que 3% des enfants d’âge scolaire sont des débiles mentaux ; leur
dépistage précoce et une bonne orientation scolaire peuvent les adapter à une activité
professionnelle suffisante pour leur permettre de vivre sans être une charge pour leur famille et la
société. Avant de considérer un enfant comme “débile”, il faut s’assurer qu’il ne présente aucun
trouble neurologique (vision, audition) ni un simple retard scolaire (dyslexie*, dysorthographie*) ni,
surtout, une maladie mentale (névrose*, psychose*) expliquant les mauvais résultats des tests. Il faut
aussi bien entendu, tenir compte du milieu dont il est issu. Chez l’adulte le résultat des tests est estimé par
rapport au chiffre le plus fréquemment obtenu (100) et donc estimé la valeur moyenne “normale”.

R

RACHIANESTHÉSIE : Technique d’anesthésie* régionale au cours de laquelle on injecte dans l’espace
sous-arachnoïdien (voir Méninges) un anesthésique qui va déterminer la perte des sensations dans le
segment du corps sous-jacent, c’est-à-dire le bassin et les membres inférieurs. Cette technique, qui évite
une anesthésie générale et laisse le malade conscient, est utilisée pour certaines interventions
chirurgicales sur le petit bassin.

RACHIS : Colonne vertébrale, constituée de sept vertèbres cervicales, douze dorsales et cinq lombaires,
auxquelles fait suite le sacrum*. Les vertèbres sont séparées par les disques* qui permettent les
mouvements en raison de leur élasticité. Les déviations s’appellent cyphose* et scoliose*. Les
traumatismes* du rachis peuvent être graves. Le “ramassage” d’un traumatisé est simple, à condition
d’être cinq pour l’effectuer : une personne tient la tête et maintient le cou en légère extension par une
traction douce. Deux personnes se placent de chaque côté du blessé : l’une place une main sous les
épaules et l’autre dans la région lombaire ; l’autre soulève les fesses avec une main et la cuisse avec
l’autre. Le blessé doit être déposé, si possible, dans un matelas-coquille. La moindre douleur dans le dos
doit faire soupçonner une lésion du rachis, et si le blessé est inconscient, il faut considérer celle-ci
comme possible et le transporter avec les mêmes précautions. Le rachis, en dehors des fractures, peut être
le siège d’une entorse grave qui peut entraîner secondairement le déplacement d’une vertèbre, d’où la
règle de radios successives environ 10 jours après le traumatisme initial.

RACHITISME : Maladie du développement osseux due à une carence en vitamine D. Très fréquent
autrefois dans les régions peu ensoleillées, le rachitisme est devenu rare depuis l’administration
systématique de vitamines aux nourrissons. Le rachitisme est une ostéomalacie* due au défaut de
fixation du calcium* et du phosphore au niveau des os. L’un des premiers signes est la fermeture tardive
des membranes “fontanelles*” reliant les os du crâne chez le nouveau-né. L’administration préventive
de 500 unités de vitamine D chaque jour jusqu’au 18e mois suffit à l’empêcher.

RADICULAIRE : Qui concerne les racines des nerfs*, c’est-à-dire la partie du nerf située à proximité
de la moelle épinière (pour les nerfs périphériques) et du tronc* cérébral (pour les douze nerfs crâniens).
Une radiculalgie est une douleur due à une lésion située sur une racine. La radiculographie est une
radiographie qui nécessite une ponction lombaire et l’injection d’une substance opaque pour visualiser
les racines. La section chirurgicale d’une ou plusieurs racines s’appelle radicotomie.

RADIOACTIVITÉ : Le “syndrome de Tchernobyl” a remis en mémoire la radioactivité, c’est-à-dire la
désintégration des noyaux atomiques et l’émission de rayonnements, appelés alpha, bêta et gamma. Les
quantités de substances radioactives s’expriment sous forme d’activité, c’est-à-dire de transformation de
noyau par seconde. L’unité actuellement utilisée est le becquerel, qui correspond à une transformation de
noyau par seconde. L’exposition au rayonnement s’évalue, elle, en “dose” et s’exprime en “rad” (ou en
“gray” qui vaut 100 rads) ou en “rem” si on tient compte des effets biologiques du rayonnement.
L’irradiation annuelle moyenne d’un français est actuellement estimée à 0,001 rad. Un écran de télévision
ou une montre à cadran phosphorescent produisent, en un an, environ 5 fois plus. Les experts
internationaux ont fixé à 0,5 rad la dose d’irradiation à ne pas dépasser. Or, le maximum d’irradiation
produit par le passage du nuage de Tchernobyl sur la France a été estimé à 0,01 rad. Les irradiations
(accidentelles ou par fait de guerre) massives qui se sont déjà produites ont appris que les troubles
sanguins commencent pour des doses de 50 rads, et la vie est en danger au delà de 100 rads.

RADIOTHÉRAPIE : Procédé thérapeutique utilisant les rayons X dans le but (habituel) de détruire un
tissu. Ce traitement peut entraîner quelques troubles (mal des rayons) et il exige une surveillance de la
formule* sanguine. Le traitement par des corps radioactifs s’appelle curiethérapie*.

RAGE : Maladie virale d’une haute gravité, présente à l’état endémique* chez les animaux sauvages
carnivores. En France la maladie (qui progresse chaque année d’environ 30 à 40 kilomètres) s’étend
maintenant aux 37 départements du tiers nord-est du pays : de l’Ain à la Somme. Depuis 1978, cette
progression a été stoppée grâce à la vaccination des renards. Elle est véhiculée essentiellement par
les renards, mais aussi par divers rongeurs (blaireaux, fouines, martres), les chevreuils et plus rarement
par les chauves-souris. Les animaux domestiques carnivores (chats plus que chiens) ou herbivores
(bovins, moutons, chèvres, plus rarement les chevaux) peuvent être atteints. En 1996, 17 cas de rage ont
été dépistés chez des animaux, dont 10 renards et 2 chats., mais en 2.000, seulement 5 chauve-
souris La contamination se fait par passage du virus contenu dans la salive de l’animal enragé lors d’une
morsure. On doit se méfier particulièrement d’un animal sauvage (et donc craintif) qui vient rôder
autour d’une habitation, et ne pas manipuler cet animal même s’il paraît peu agressif et malade. En
cas de morsure il faut abattre l’animal, le mettre dans un sac en plastique et alerter la gendarmerie
la plus proche qui le transférera aux services compétents pour examen. Le sujet mordu doit être
aussitôt traité (lavage de la plaie au savon et désinfectant) et mis en observation dans un hôpital
pour sérothérapie et vaccination immédiate. L’incubation est, en moyenne, de 40 jours. Les troubles du
caractère (alternance de dépression et d’excitation) s’accompagnent d’une salivation anormale. Surtout :
la vue d’un liquide déclenche des crises de panique avec hurlements (crises “hydrophobiques”),
symptôme très caractéristique de la maladie. La vaccination des animaux domestiques (en particulier
chiens et chats) est nécessaire lorsque l’animal se trouve ou est emmené dans une zone contaminée. Celle
des bovins est également recommandée. Le traitement vaccinal est réalisé à partir d’un virus inactivé en
injections sous-cutanées, suivies de 4 injections intradermiques pour les rappels. A titre d’exemple, 9
661 personnes ont été traitées en 1991 : aucun accident n’a été observé à l’occasion de ces traitements.

RAMOLLISSEMENT : Destruction (nécrose*) d’un tissu après un trouble de l’irrigation artérielle par
embolie* ou thrombose*. Le terme est généralement appliqué au tissu cérébral : un ramollissement
cérébral est donc, en fait, un infarctus* cérébral, le tissu étant devenu mou puisque détruit en grande
partie. La destruction du tissu nerveux est irréversible : à la différence de beaucoup d’autres cellules les
neurones* ne peuvent être régénérés. Les dégâts sont donc définitifs, mais des suppléances peuvent
permettre une certaine récupération . Un ramollissement cérébral peu étendu peut se traduire par une
hémiplégie* très importante en raison des réactions locales (oedème*, réaction inflammatoire) qui
apparaissent à sa périphérie : on ne peut donc prédire avec précision ce qui relève du foyer de
destruction lui-même (ce qui est irrécupérable) et ce qui relève des réactions de souffrance au
pourtour du foyer, c’est-à-dire ce qui va récupérer sous l’influence d’un traitement approprié,
Beaucoup d’accidents vasculaires cérébraux peuvent (pourraient) être prévenus par l’examen
soigneux des sujets prédisposés (exemples : troubles du rythme cardiaque, hypertension artérielle,
obésité, excès de graisses dans le sang, existence d’une malformation des artères cérébrales) et la
correction du (ou des) facteur(s) qui en augmente(nt) le risque : ici encore la prophylaxie est
extrêmement “payante” et le simple usage quotidien de très faibles doses d’aspirine semble
prévenir la survenue de tels accidents.

RAPTUS : Terme utilisé par les psychiatres pour désigner un trouble aigu et imprévu du comportement.
On parle ainsi de “raptus anxieux” (crise de panique), de “raptus coléreux” qui, tous deux, impliquent une
perte du contrôle et peuvent donc aboutir à des agressions ou à un suicide.

RASH : Éruption passagère pouvant simuler une maladie éruptive connue (rougeole, scarlatine) et qui
peut relever soit d’une infection virale, soit d’une allergie, soit d’une intolérance à un médicament.

RAYNAUD : Le syndrome de Raynaud est un trouble comportant le bleuissement (cyanose*) des
extrémités des doigts des mains, d’abord à l’occasion de variations de température importantes (surtout
en hiver) mais aussi sans cause déclenchante. Il est comparable, par sa brièveté, à la classique “onglée”
qui survient lorsqu’on plonge les mains dans une eau très froide. Après la cyanose survient au contraire
une rougeur intense et douloureuse. Les causes sont diverses : maladies artérielles (artériosclérose*,
diabète*), traumatismes répétés (ouvriers avec marteau-piqueur) ou compressions osseuses d’une artère
ou d’un nerf au bras ou à la base du cou. Certains médicaments (bêtabloquants*, dérivés de l’ergot de
seigle) peuvent également être en cause.

RÉANIMATION : (voir collapsus, traumatisme).

RÉCESSIF : Se dit d’un caractère héréditaire qui ne s’exprime que si le sujet a reçu le gène
correspondant de ses deux parents (voir Homozygote*).

RECTITE : Maladie inflammatoire du rectum, partie terminale de l’intestin qui se termine par l’anus* au
niveau de la peau. Les rectites sont d’origine infectieuse (vénérienne : blennorragie*, syphilis*) et
parfois... médicamenteuses (abus de suppositoires). La recto-colite hémorragique et purulente (ou
“colite ulcéreuse”) est une maladie de l’adulte, en particulier chez les juifs où elle est trois fois plus
fréquente. On ignore sa cause, mais des facteurs héréditaires sont souvent retrouvés. Le début est marqué
par une diarrhée sanglante, purulente ou glaireuse. Les examens (rectoscopie, radiographie) permettent le
diagnostic. La maladie évolue par poussées, plus ou moins graves, altérant l’état général, entraînant
amaigrissement et anémie. Les traitements médicaux sont longs et souvent insuffisants : une intervention
chirurgicale est parfois nécessaire, pouvant obliger à amputer totalement côlon et rectum.

RÉCURRENCE : Réapparition d’un symptôme (ou même d’une maladie) alors qu’on croyait le malade
guéri. On oppose, en principe “rechute” (immédiate, en quelques jours ou même quelques heures) et
“récurrence” (après plusieurs semaines de guérison apparente).

RÉFLEXE : Réaction involontaire et automatique à une stimulation. Le mot est utilisé :
1. pour les réflexes obtenus par percussion des tendons musculaires (réflexes achilléens au talon, réflexes
rotuliens au genou, par exemple), dont la diminution (ou l’abolition : aréflexie) ou l’exagération
(hyperréflectivité : classique au cours du syndrome pyramidal*) revêtent une grande importance pour le
médecin. Ces réflexes ne peuvent être correctement étudiés que si le sujet se décontracte parfaitement ;
2. pour les réflexes cutanés : ainsi les réflexes recherchés en grattant la plante du pied ou la paroi
abdominale ;
3. les réflexes des organes des sens, telle la contraction de la pupille* à la lumière, ou le clignement des
paupières au bruit ;
4. les réflexes d’équilibration (réaction des muscles des jambes à la poussée) liés au bon fonctionnement
du système labyrinthique*, du cervelet* et des voies sensitives ;
5. les “gestes-réflexes” (par exemple enlever sa main d’une surface brûlante) si importants dans la vie
courante. Toute notre vie est en effet une suite de gestes automatiques qui délivrent notre cerveau
de quantité de préoccupations. La conduite automobile, par exemple, fait appel à une quantité de gestes-
réflexes (ralentir à un carrefour, signaler ses manoeuvres) qui permettent au conducteur de porter toute
sont attention sur l’imprévu. Le code de la route vise à créer des réflexes à la vue d’un signal ou
d’une situation. Un “réflexogramme” est l’enregistrement électrique d’un réflexe (généralement le
réflexe du talon) pour étudier si sa vitesse est augmentée (diminution du temps de réponse, d’où réflexe
trop rapide en particulier au cours des maladies avec fonctionnement excessif de la thyroïde) ou diminuée
(myxoedème*).

REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN : Trouble très fréquent (on l’estime parfois à 10% de la
population) marqué par des brûlures dans la partie haute de la poitrine, remontant jusque dans la gorge, et
parfois accompagnées de régurgitations* acides. Leur caractéristique principale est de survenir en
position couchée ou lorsqu’on se baisse, classique “signe de la serpillière” des ménagères. Une hernie de
l’estomac à travers le diaphragme*(hernie* hiatale) en est souvent, mais pas toujours, responsable.
L’abus de substances stimulant la sécrétion acide de l’estomac (café, alcool) peut être en cause, de même
que l’absorption trop rapide de repas trop abondants. Mais la persistance du trouble et, surtout, sa
progressivité, doivent faire consulter un médecin et faire pratiquer un examen gastrique (radiologie et
endoscopie* si nécessaire) afin de s’assurer de l’absence d’obstacle sur la partie haute de l’estomac et à
la jonction avec l’oesophage.

RÈGLES : (voir menstruation*).

RÉGURGITATION : Reflux : on parle ainsi de régurgitation lorsque le contenu de l’estomac reflue
dans l’oesophage puis dans la bouche, spontanément, sans impression nauséeuse, ni effort, ce qui le
différencie nettement du vomissement*. Ce terme est aussi utilisé en cardiologie, lorsque l’insuffisance*
(la fermeture incomplète) d’une valvule* du coeur* permet le reflux anormal du sang dans une cavité
cardiaque.

REIN ARTIFICIEL : Appareils de divers types (il en existe qui peuvent être portés par le malade lui-
même) qui permettent de suppléer à la fonction d’épuration (élimination de substances minérales, d’urée,
etc.) du rein. On dit aussi “épuration extra-rénale”. Le système utilisé comporte généralement une
membrane permettant de laisser passer les substances qu’on désire éliminer dans un liquide artificiel
(dialyse*). De très nombreux malades en insuffisance* rénale subissent ainsi, 2 ou 3 fois par semaine,
cette épuration, qui leur permet de continuer à vivre normalement. Le rein artificiel permet aussi à un
malade d’attendre la possibilité d’une greffe, lorsque celle-ci paraît indiquée. Il constitue enfin, pour des
malades en anurie* aiguë, le seul moyen d’attendre la reprise du fonctionnement rénal à l’issue de leur
maladie (voir Intoxications* et Hémolyse*).

REIN POLYKYSTIQUE : La maladie polykystique des reins est une malformation familiale
(héréditaire) des reins, cause d’insuffisance* rénale progressive avec hypertension artérielle. Les
premiers signes n’apparaissent qu’à l’âge adulte : hématurie*, hypertension.
Le rein artificiel n’est qu’une solution temporaire et la greffe rénale est le seul espoir de tels malades
puisque les deux reins sont détruits. Il existe aussi des kystes isolés (solitaires) sur un seul rein,
justiciables d’une intervention chirurgicale.

REJET : Lorsque la greffe d’un organe (ou d’un tissu) n’est pas “acceptée” (tolérée) par le receveur
(celui qui a été greffé) on dit que la greffe est “rejetée”. Le rejet de certaines greffes (en particulier
celle du coeur) est le principal problème qui reste à résoudre, les techniques chirurgicales actuelles
permettant de greffer à peu près n’importe quel organe.

RÉMISSION : Disparition temporaire des symptômes d’une maladie qui se poursuit. Une rémission peut
être partielle (diminution des troubles) ou totale : le mot de guérison n’est prononcé que lorsqu’on est
sûr de la disparition définitive de la maladie.

RÉSECTION : Opération chirurgicale au cours de laquelle on enlève seulement une partie d’un organe.
La résection est donc un geste limité différent de l’ablation (ou amputation) qui enlève la totalité de
l’organe.

RÉSONANCE MAGNÉTIQUE NUCLÉAIRE : (RMN). Nouveau procédé apportant des images du
corps humain d’une très grande finesse, en particulier pour l’examen des tissus “mous” (riches en eau)
comme le cerveau et le poumon, par exemple. Son principe est basé sur la quantité de noyaux
d’hydrogène détectés au moyen d’une radiofréquence (identique à celle utilisée en radiocommunication)
en présence d’un champ magnétique intense. On peut ainsi, par exemple, visualiser les plaques de
sclérose* dans le cerveau, avec une précision environ 10 fois meilleure que le scanner*: des plaques de 2
à 10 mm de diamètre peuvent être ainsi détectées. Cette nouvelle technique d’imagerie médicale se
développe peu à peu en raison du coût assez élevé des appareils : elle apporte pourtant des documents
irremplaçables, en particulier pour l’étude du système nerveux.

RESPIRATEUR : Appareil destiné à remplacer les mouvements respiratoires du thorax lorsque ceux-ci
deviennent impossibles, au cours de diverses maladies neurologiques en particulier : poliomyélite*,
polyradiculonévrites*, comas*. Outre le “poumon d’acier” il existe divers autres systèmes, notamment
des “insufflateurs”, sortes de pompes automatiques assurant la pression et le rythme d’une oxygénation
normale.

RETARD : On parle d’un médicament “retard” lorsque, par un procédé chimique ou physique son action
est prolongée au-delà de sa durée normale. Des médicaments-retard peuvent être absorbés par la bouche
et, grâce à un système de libération progressive dans le tube digestif, agir durant 24 heures, par exemple.
Des médicaments, souvent en solutions huileuses injectées par voie intramusculaire, peuvent ainsi
prolonger leur action durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines : ce procédé permet souvent de
diminuer la quantité nécessaire de médicament en raison de l’épargne qu’il réalise en évitant une
destruction trop rapide du produit pharmaceutique.

RÉTENTION D’URINE : Impossibilité d’évacuer l’urine contenue dans la vessie. Une rétention d’urine
peut être causée par une gêne locale ; adénome* prostatique, rétrécissement de l’urètre (conduit évacuant
l’urine à partir de la vessie) en particulier après une blennorragie*. Elle peut aussi être d’origine
neurologique : c’est le cas de paraplégies* de causes diverses. Les sondages répétés favorisent, tôt ou
tard, l’infection urinaire, complication majeure des rétentions d’urine. Beaucoup de rétentions sont,
en fait, “incomplètes” (impossibilité de vider complètement la vessie, où subsiste un “résidu” après
chaque miction*) et aboutissent à un type d’incontinence* particulier, l’urine s’évacuant goutte à goutte de
la vessie distendue par ces rétentions successives qui s’additionnent. Toute rétention d’urine, même
épisodique et partielle, doit amener à un examen complet des voies urinaires et du fonctionnement
rénal.

RÉTINE : Membrane tapissant le fond de l’oeil et destinée à transmettre les impressions visuelles au
nerf optique. Elle comporte, en particulier des cellules appelées cônes et bâtonnets, les premières
assurant la vision des formes et des couleurs, et les secondes une bonne vision même en cas de mauvais
éclairage. La rétine est nourrie par une artère centrale, qu’on peut voir par l’examen du fond* d’oeil. On
appelle rétinite les inflammations* de la rétine et rétinopathie les lésions de la rétine de nature
circulatoire ou dégénérative (diabète*, par exemple). Le décollement* rétinien est une des maladies les
plus graves de la rétine. Il est annoncé par la survenue de points noirs ou d’éclairs brillants : un
traitement au laser* est urgent. Au delà, c’est l’impression de “voile noir” qui nécessite alors une
intervention chirurgicale.

RÉTRÉCISSEMENT : Diminution du calibre d’un orifice ou d’un conduit. On parle ainsi des
rétrécissements de certains orifices cardiaques :
• rétrécissement aortique : maladie cardiaque où l’orifice aortique (entre ventricule gauche et aorte) est
rétréci, d’où un effort supplémentaire du ventricule gauche pour évacuer le sang à chaque contraction
aboutissant à une insuffisance* ventriculaire gauche. Cette maladie peut être congénitale ou secondaire au
rhumatisme* articulaire aigu. L’angine* de poitrine et les syncopes* lors d’efforts en sont les signes
révélateurs, associés à une dyspnée*. Une surinfection bactérienne et des embolies* font de cette
maladie une menace permanente : la chirurgie cardiaque peut empêcher une telle évolution.
• le rétrécissement mitral (orifice mitral : entre oreillette et ventricule gauche) est habituellement
d’origine rhumatismale. La dyspnée* d’effort et l’oedème* pulmonaire le révèlent souvent. Les embolies*
et la fibrillation* auriculaire sont fréquentes. Ici encore l’intervention chirurgicale peut éviter l’évolution
vers l’insuffisance cardiaque : elle est maintenant parfaitement définie et souvent très efficace.
Des rétrécissements peuvent siéger sur divers conduits de l’organisme : rétrécissements d’une artère
(sténose* d’une carotide, par exemple) ou d’un canal, tel le rétrécissement de l’urètre, cause de rétention*
d’urines.

RÊVE : Chaque nuit nous dormons puis nous rêvons. Le sommeil normal est fait de 4 ou 5 périodes
successives appelées “cycles”. Chaque cycle comprend la succession d’un sommeil de plus en plus
profond suivi d’une phase plus brève de rêve. Le rêve est une sorte d’éveil de la conscience, avec
importante activité intellectuelle et affective au milieu de la nuit. Cette “sorte d’éveil” est
programmée par les mêmes médiateurs* chimiques que ceux de l’éveil*. Le rêve comprend une activité
cérébrale intense en même temps qu’une relaxation musculaire totale : chute de la tête chez l’homme qui
dort assis, allongement du chat sur le flanc alors qu’il peut dormir simplement accroupi. Un homme
normal rêve environ 1 heure et demie chaque nuit, c’est-à-dire 4 ou 5 fois durant 15 à 20 minutes. Le
premier rêve survient en moyenne deux heures après l’endormissement, et le dernier précède souvent le
réveil : c’est de ce rêve que nous nous souvenons, en général. Le souvenir des rêves peut ne pas
exister. Nous ne nous souvenons pas, semble-t-il, des rêves désagréables, de ceux où nous jouons un rôle
ne correspondant pas à l’image que nous avons de nous-mêmes. Mais tous rêvent, même ceux qui disent
(en toute bonne foi) ne pas se souvenir de leurs rêves. Le rêve est nécessaire à la vie : au cours du rêve
se produit une sorte de “reprise en mains” de nombreuses fonctions nerveuses, comme si l’organisme ne
voulait pas rester trop longtemps dans le sommeil profond, véritable coma* où toute activité semble
comme éteinte. Le rêve est sans doute aussi l’occasion de “purger” (l’expression est de Freud) l’esprit
d’un certain nombre de préoccupations accumulées durant la journée. Le rêve est encore création :
plusieurs savants ont eu, en rêve, des intuitions géniales qui ont permis des découvertes, en particulier
Einstein. C’est pendant le rêve que s’organise la mémoire, ce tri des souvenirs si important pour notre
vie quotidienne. Au total le rêve est non pas une “distraction” durant la nuit, mais un rendez-vous
fondamental que chacun a avec soi-même pour faire le point, seul avec lui-même, et loin de
l’agitation et du bruit de la journée. Il existe aussi une corrélation très nette entre l’apprentissage (le
fait d’apprendre, au plan scolaire ou professionnel) et la durée des rêves. L’enfant avant 2 ans, dès qu’il
s’éveille peu à peu au monde qui l’entoure, rêve durant 30 à 40% de son sommeil, et c’est seulement à
l’âge adulte (18 ans) qu’il réduit le temps consacré au rêve à 1 h 30, soit 20% du temps d’une nuit
normale. Le rêve est indispensable : beaucoup de somnifères (en particulier : les barbituriques*)
diminuent les rêves et désorganisent le sommeil du sujet qui les absorbe en affaiblissant aussi sa
mémoire. L’excès de rêve apparaît au cours de divers troubles psychiques, avec fréquemment des
cauchemars. Il existe maintenant divers médicaments qui permettent de réduire l’excès de rêve et de
rétablir les cycles normaux du sommeil. Mais le plus important est de ne pas désorganiser les cycles
du sommeil par l’absorption intempestive de drogues diverses, et en particulier les somnifères, ces
médicaments qui prétendent tout résoudre et qui, en fait, aggravent lentement mais sûrement le
sujet s’ils sont pris quotidiennement et sur de longues périodes.

RHINITE : Inflammation de la muqueuse du nez, traduite par un nez “bouché et qui coule”. Les rhinites
sont d’origine infectieuse ou allergique*. Le coryza* est marqué par un écoulement plus ou moins
purulent, l’obstruction du nez, et des céphalées*. Il est souvent d’origine virale avec une surinfection
microbienne. Le nez est bouché surtout pendant la nuit, quand le sujet est couché, et le pus s’écoule vers
la gorge, d’où risque d’angine*: c’est la classique “rhino-pharyngite”. Des polypes* peuvent favoriser
la récidive, et amener une sinusite*(c’est-à-dire : une infection des sinus, cavités situées à l’intérieur des
os de la face comme le front ou le maxillaire) chronique. Les rhino-pharyngites sont fréquentes chez le
nourrisson, marquées par une fièvre élevée (39°C) et une angine*. Leurs récidives, chez l’enfant, peuvent
amener à enlever les amygdales* si elles sont le siège d’infections répétées. Certaines rhinites sont
manifestement allergiques* comme le “rhume des foins” : le nez coule, le sujet éternue, et a des
démangeaisons (prurit*) tenaces. Souvent un larmoiement est associé. La recherche de l’allergène*
responsable de la rhinite est essentielle : son élimination a un effet radical. On peut aussi essayer de
“désensibiliser” un malade à la substance responsable, et utiliser les antihistaminiques*. On appelle
“rhinorrhée” tout écoulement du nez. Suivant la position de sa tête le sujet peut évacuer l’écoulement par
le nez (mouchage) ou la gorge (crachat).
On doit moucher une narine à la fois on obstruant l’autre pendant cette opération : ainsi le
mouchage est-il beaucoup plus efficace. Il faut éviter d’introduire trop abondamment et trop longtemps
des produits chimiques (antiseptiques*, antibiotiques*, corticoïdes*) dans le nez car on peut altérer plus
ou moins durablement les cellules responsables de l’odorat. Toute rhinite purulente persistante doit
amener à un traitement antibiotique en raison du risque d’extension de l’infection (angine*,
laryngite*, sinusite*).


Pour terminer, quelques conseils pratiques devant une rhino-pharyngite chez un enfant :
• veiller à l’évacuation des mucosités : gouttes de sérum physiologique ou spécialités pharmaceutiques
seront instillées de façon répétée dans chaque narine. Il faut changer fréquemment le flacon sinon il
deviendra un véritable bouillon de culture microbien. Toujours agir avec douceur : une projection trop
violente du liquide dans une narine peut déplacer les
mucosités vers l’oreille, et donc entraîner une otite* peu après ;
• faire surveiller les tympans* par le médecin, surtout si l’enfant a déjà fait une otite ;
• protéger l’enfant des risques d’allergie*: éviter les objets en peluche, qui sont des “nids à poussières”
bien connus, de même que moquettes et oreillers en plumes. Un sol en carrelage (ou revêtement
plastique), des draps de coton, des oreillers en mousse plastique, sont conseillés. La présence d’un chat
est par contre très déconseillée ;
• humidifier l’air de la pièce au moyen d’un récipient contenant de l’eau. Éviter de surchauffer;
• protéger soigneusement nez et oreilles lors des promenades au froid.

RHUMATISME : Terme très général désignant les troubles articulaires douloureux. En fait, on réserve
de plus en plus ce terme au rhumatisme articulaire aigu, maladie inflammatoire d’origine microbienne
(streptococcique*) - les rhumatismes infectieux étant appelés “arthrites” et les rhumatismes dégénératifs
“arthrose”. La polyarthrite* chronique évolutive et la spondylarthrite* ankylosante sont décrites ailleurs.
Le rhumatisme articulaire aigu (ou R.A.A., en abrégé) est une complication fréquente des angines
streptococciques. Il atteint surtout enfants et adolescents, deux semaines en moyenne après l’angine. La
fièvre et la polyarthrite* (douleurs fugaces apparaissant au niveau des grosses articulations comme
genoux, poignets, chevilles) vont après plusieurs atteintes successives guérir sans séquelles, en
particulier sous l’influence de l’aspirine* et des corticoïdes*. Ce sont les atteintes cardiaques qui font
toute la gravité de cette maladie : péricardite*, endocardite* surtout, laissant derrière elle des lésions des
orifices cardiaques source d’insuffisance* ou de rétrécissement* cicatriciels, en particulier mitraux* ou
aortiques*. Une chorée*, des manifestations pulmonaires et cutanées (nodules*) peuvent aussi compliquer
le R.A.A. Le repos au lit est indispensable durant toute la maladie. Les antibiotiques et anti-
inflammatoires (aspirine, corticoïdes) sont très actifs. Tout doit être fait pour éviter des récidives :
toute angine, même légère, doit être traitée par antibiotiques chez un ancien rhumatisant. La
pénicilline est, en particulier, très active. L’ablation des amygdales peut être indiquée. On appelle
souvent “rhumatisme cardiaque” l’ensemble des troubles cardiaques secondaires à un R.A.A. La
“rhumatologie” est la spécialité médicale traitant des rhumatismes.

ROCHER : Partie de l’os temporal* qui contient l’oreille interne. Sa fracture (qui s’accompagne souvent
d’une hémorragie de l’oreille) peut se compliquer d’une paralysie* faciale.

ROTULE : Os plat, triangulaire, situé sur le devant du genou, immédiatement sous la peau : on la perçoit
aisément et elle est facilement mobilisable latéralement lorsque la jambe est en extension. Ses fractures
sont très ennuyeuses car elles laissent souvent des douleurs et leur ostéosynthèse* est toujours délicate.

ROUGEOLE : Maladie infectieuse et contagieuse due à un virus, la rougeole est la plus fréquente des
éruptions à l’âge scolaire. Dix jours après la contagion la fièvre associée à un enrouement, une toux
rauque, un larmoiement des yeux sont les premiers signes. L’éruption survient 3 à 4 jours plus tard, faite
de taches rosées (macules* et papules*) séparées par des intervalles de peau saine : elle débute toujours
juste derrière les oreilles, à la racine des cheveux, et envahit tout le corps en 3 ou 4 jours. La fièvre
disparaît alors et, en principe, aucune complication ne survient chez un enfant en bon état général. La
seule complication redoutable reste l’encéphalite*, qui peut être immédiate, ou, très exceptionnellement
(fort heureusement) tardive, c’est-à-dire souvent plusieurs années après une rougeole :
“leucoencéphalite”, toujours mortelle. Dans la rougeole habituelle, la mortalité est très faible : de
l’ordre de 3 pour mille cas hospitalisés, et 1 pour dix mille pour les cas familiaux bénins. L’éviction
scolaire est de deux semaines après le début de l’éruption : la maladie est de déclaration obligatoire,
L’isolement est nécessaire jusqu’à la guérison. Il existe un vaccin anti-rougeoleux : cette vaccination,
qui n’est pas obligatoire, est recommandée chez les enfants présentant des troubles cardio-respiratoires à
partir de l’âge de 1 an, du moins, entre le 9e et le 12e mois.

RUBÉOLE : Maladie contagieuse due à un virus, la rubéole est très bénigne chez l’enfant et chez
l’adulte. La grossesse est la seule circonstance où la maladie est grave car elle peut entraîner des
malformations chez l’enfant à naître. La transmission de la rubéole se fait par voie respiratoire.
L’apparition de ganglions (adénopathies*) au cou est le premier signe de la maladie, 10 à 12 jours après
le contage*. L’éruption survient dans la semaine suivante. Elle débute au visage par des taches rosées
ressemblant à celles de la rougeole, puis elle s’étend au tronc et disparaît en 3 ou 4 jours. Il y a peu ou
pas de fièvre. Les complications sont extrêmement rares. C’est en 1964 et 1965 que deux épidémies
successives de rubéole, aux U.S.A., furent suivies de la naissance de plus de 20 000 enfants
malformés : un vaccin fut mis au point dès 1966 et il est maintenant classique de rechercher, chez
toute femme envisageant une grossesse, si elle a déjà eu ou non la rubéole, en dosant les anticorps
de son sang. Il est indiqué de vacciner toute femme qui ne semblerait pas immunisée (taux
d’anticorps inférieur à 1/40) au moins deux mois avant toute grossesse. La vaccination systématique
des jeunes filles est pratiquée dans certains pays : elle est recommandée (mais non obligatoire) en
France. La rubéole est de déclaration facultative. L’éviction* scolaire de l’enfant est de règle, jusqu’à
disparition des troubles.

RYTHME CARDIAQUE : Le coeur au repos bat, normalement, chez l’adulte, entre 60 et 70 fois par
minute. Toute maladie cardiaque peut s’accompagner de troubles de ce rythme, mais, à l’inverse, des
troubles peuvent survenir sur des coeurs apparemment sains. Les deux troubles les plus fréquents sont :
• les extrasystoles* et
• la tachycardie*.
La bradycardie* est plus rare.
Un trouble du rythme, quel qu’il soit, entraîne automatiquement une diminution de l’efficacité de la
contraction cardiaque, donc du débit. Un bilan doit toujours être fait et, en particulier, un
électrocardiogramme*, surtout si le sujet a déjà présenté des troubles cardiaques.


S

SABURRALE : Langue recouverte d’un enduit blanchâtre, signe très fréquent au cours de la plupart des
troubles digestifs, gastriques ou hépatiques.

SACRUM : Os articulé en haut avec la colonne vertébrale lombaire et, à droite et à gauche, avec les os
iliaques*. Le sacrum représente donc la partie basse de la colonne vertébrale, et il constitue le
revêtement osseux du bassin en arrière : on le perçoit d’ailleurs nettement sous la peau. Le sacrum est
traversé par des racines nerveuses dont la réunion forme le nerf sciatique. La tuberculose de l’articulation
entre sacrum et iliaque s’appelle “sacrocoxalgie”. Une petite formation osseuse, le coccyx*, est articulée
avec la partie basse du sacrum.

SADISME : Plaisir provoqué par la souffrance d’autrui. Certains pervers n’atteignent l’orgasme sexuel
qu’après avoir provoqué cette souffrance. Ce comportement est à l’origine des viols, meurtres avec
profanation, actes de bestialités, etc. La flagellation et les tortures sont donc classiques chez les sadiques
: la guerre est généralement l’occasion de nombreux actes sadiques. Le sadisme est souvent associé au
masochisme*. Au-delà de ce sadisme classique il existe un sadisme “psychologique” nom moins
redoutable et plus fréquent qu’il n’y paraît : convoquer un subordonné pour l’accabler et le rendre
responsable d’événements qui dépassent tout à fait sa compétence, faire “marcher” les autres à coup de
promesses non tenues, exercer un chantage au renvoi (ou au départ, dans un couple), faire vivre un enfant
dans la menace de châtiments excessifs, sont autant de comportements sadiques, sans oublier ceux qui
brutalisent les animaux. Le sadisme est certes le fait de débiles pervers, mais comme on vient de le voir
il peut se rencontrer aux plus hauts niveaux intellectuels. Comme toute agressivité le sadisme cache
généralement une insatisfaction (en particulier : sur le plan sexuel) et une absence de sécurité
intérieure, d’où le besoin de s’affirmer en martyrisant les autres.

SALPINGITE : Inflammation aiguë (ou chronique) des trompes* due à diverses bactéries, en particulier
au gonocoque* (voir Blennorragie*). Environ 8 jours après la contamination (vénérienne, dans le cas du
gonocoque) une femme présente une leucorrhée*, des brûlures lors de la miction* et, souvent, de la
fièvre. L’examen local met en évidence l’infection génitale et permet d’isoler le germe responsable.Non
traitée la salpingite deviendra chronique : maladie douloureuse accompagnée de troubles des règles
(ménorragie*, métrorragie*) et, surtout, à l’origine de stérilités* définitives. Les autres causes de
salpingite sont des bactéries diverses ayant infecté les voies génitales à la suite d’un accouchement ou
d’une interruption de grossesse pratiquée dans de mauvaises conditions. Toute infection doit donc être
immédiatement traitée avant qu’une salpingite ne se développe.

SAMU : Des équipes prêtes à intervenir pour toute urgence médicale grave existent dans chaque
département. Outre les centres antipoison (voir : intoxication*), on peut appeler la police par le 17, les
pompiers par le 18, et, d’une façon générale, les secours d’urgence par le 15.

SANTÉ : Les problèmes de santé sont à l’ordre du jour, et quelques précisions doivent être connues. Les
statistiques du Ministère de la Santé sont éloquents :
1. En 2.000 , 774.782 Français sont nés, et 528.300 sont morts : le taux de mortalité est proche de 9% .
Les principales causes de décès sont :
• les maladies cardio-vasculaires : 169.727 décès (soit 32%),
• les tumeurs : 146.837 décès (28%),
• les accidents de la route sont en régression : 7.665 morts en 2.001 , mais ils représentent toujours la
première cause de décès entre 15 et 24 ans.
L’espérance de vie à la naissance était de 75,5 ans pour un homme et de 83 ans pour une femme, en
2001.
2. Les hôpitaux disposent d’environ 700 000 lits (500 000 pour le secteur public et 200 000 pour le
secteur privé).
Le corps médical français comptait , en 2.000 , 200 000 médecins, soit environ 17.000 internes des
hôpitaux. Il y a donc à peu près un médecin pour 300 habitants. On estime à près d’un million le nombre
d’actes médicaux pratiqués chaque jour, se répartissant en consultations privées (40%),hospitalières
(45%) et en visites à domicile (15%).
3. Les dépenses de santé ont atteint 1.379 milliards en 2.001, soit plus de 23.000 francs par habitant
et un peu moins de 10% du produit intérieur brut (PIB). Plus de la moitié est représentée par le secteur
des hôpitaux. La part de la consommation médicale dans la consommation des ménages atteint , en 2.000 ,
809 milliards , contre 540 seulement il y a dix ans . La consommation de médicaments représente 164,4
milliards en 2.000 ( 12% des dépenses) et les honoraires médicaux et dentaires n’atteignent que 16% du
total des prestations de l’Assurance Maladie.
4. Le “bon usage” de la médecine est essentiel. Sous l’égide du ministre de la Santé un Comité français
d’Éducation pour la “Santé” (C.F.E.S.) a été créé.
Dix recommandations ont été faites, qui s’adressent à tous, et peuvent éviter bien des ennuis et même
bien des accidents. Nous les reproduisons intégralement ci-dessous, car elles résument parfaitement les
relations qui doivent exister entre médecins et malades :
• C’est votre médecin habituel : il vous connaît mieux. Si quelque chose vous inquiète, ne perdez pas de
temps :
consultez-le. Si c’est nécessaire, c’est à lui de vous orienter vers un spécialiste.
• Chez lui, dans son cabinet : vous êtes mieux pour discuter, il est mieux pour vous examiner.
• Notez son numéro de téléphone et demandez-lui les numéros à appeler en cas d’urgence.
• Ne jugez pas l’efficacité du traitement à la longueur de l’ordonnance.
• Rangez vos ordonnances avec vos radios, vos analyses, vos examens dans un “dossier médical”. Et ce
dossier, apportez-le à chaque consultation.
• Vous ne comprenez pas bien votre ordonnance ? Demandez à votre médecin de vous l’expliquer.
• Un médicament prescrit aujourd’hui peut être inutile ou dangereux à un autre moment : ne reprenez
aucun médicament sans avis médical.
• Un médicament prescrit pour vous peut être inutile ou dangereux pour d’autres.
• Achetez vos médicaments au fur et à mesure. C’est moins encombrant et plus sûr.
• Ne laissez jamais traîner vos médicaments. Pensez à les ranger dans un endroit inaccessible aux enfants.

SARCOÏDOSE : Maladie de cause inconnue, de caractère inflammatoire, se traduisant par des
manifestations cutanées (nodules*) pulmonaires, osseuses, articulaires, et oculaires. Son évolution est
chronique.

SARCOME : Tumeur* maligne* développée aux dépens de tissus résistants (os : ostéosarcome, tissu
conjonctif : fibrosarcome) et des organes contenant les cellules du sang : ganglions lymphatiques
(lymphosarcome) et rate (réticulosarcome*).

SATURNISME : Intoxication par le plomb et ses dérivés. Le saturnisme figure parmi les maladies
professionnelles reconnues. Il entraîne des troubles digestifs (anorexie*, constipation, coliques*),
neurologiques (paralysies des bras) et une hypertension artérielle. L’intoxication aiguë et massive se
traduit par une néphrite* aiguë avec anurie*. La surveillance des cellules du sang est de règle dans les
professions exposées. L’interdiction de fumer et de manger dans les ateliers où on manipule du plomb est
essentielle à respecter pour prévenir de telles intoxications.

SCANNER : Procédé de radiographie permettant de visualiser directement les tissus mous (en
particulier : le cerveau) en fonction de leur densité et de leur capacité d’absorption des rayons X. Un
faisceau de rayons X traverse ainsi un organe et transmet une information sur son absorption à un
ordinateur. Ce faisceau se déplace et donne chaque fois à l’ordinateur des informations : l’image du plan
étudié est automatiquement reconstituée ensuite par cet ordinateur. La réalisation de plans de coupe
transverses successifs permet de découper en tranches (à peu près tous les centimètres) un organe.
L’injection de produits opaques aux rayons X permet d’identifier les vaisseaux. Le scanner constitue un
immense progrès sur la radiographie car il permet de localiser les lésions situés à l’intérieur d’un organe
(par exemple : une tumeur cérébrale) et les modifications des structures sous l’influence de traumatismes
(détection d’un hématome* par exemple). Il visualise aussi les cavités (par exemple : les ventricules
cérébraux) ce qui permet de s’assurer de leur volume et de leurs déformations éventuelles. Bien qu’assez
coûteux, ces appareils sont devenus indispensables et tous les centres hospitaliers importants en sont
maintenant équipés. Le terme français est “tomodensitométrie”, scanner étant un mot anglais qui est
demeuré assez employé en milieu hospitalier.

SCARLATINE : Maladie infectieuse et contagieuse due à une bactérie* du genre streptocoque*. Ce n’est
pas la maladie elle-même, bénigne, qui est à craindre, mais ses complications liées à la toxine du
streptocoque. La maladie débute par une angine* douloureuse avec gêne pour avaler, et fièvre à 39° ou
40°, céphalées* et vomissements. L’éruption apparaît en 48 heures, d’abord au thorax puis aux membres.
C’est une rougeur diffuse (en nappe) s’effaçant à la pression. En une semaine la fièvre disparaît et la
desquamation* (“pelage”) commence. Le diagnostic est appuyé par le prélèvement de gorge (qui note la
présence du streptocoque et le dosage des antistreptolysines* (voir : Streptolysines*) dans le sang. Les
complications rénales (néphrites*) et rhumatismales sont les plus à redouter, justifiant le traitement
systématique de tout soupçon de scarlatine par la pénicilline dès que possible. L’isolement de l’enfant
est de 15 jours : il est prudent de donner de la pénicilline à l’entourage pendant une semaine. La
scarlatine est de déclaration* obligatoire. Le traitement systématique des angines accompagnées de
forte fièvre a beaucoup diminué les complications (parfois redoutables) de la scarlatine.

SCHIZOPHRÉNIE : Psychose* chronique pouvant atteindre les adolescents et les adultes, avec des
aspects assez différents selon l’âge :
1. La schizophrénie qui apparaît entre la puberté et l’âge adulte est souvent appelée “démence précoce”.
Il s’agit d’une transformation profonde et progressive d’une personnalité qui rompt peu à peu tout contact
avec le monde extérieur, c’est-à-dire les autres. Très souvent le fléchissement de l’activité intellectuelle
est un des premiers signes, “perte de vitesse” d’un élève jusque-là brillant, avec un manque de soin et des
troubles de l’attention croissants. Chez un apprenti les changements répétés d’emploi et la baisse du
rendement sont également évocateurs. En même temps, on note souvent une diminution des réactions
affectives normales et un repliement sur soi-même tandis que se développe une tendance à l’inactivité,
ou, du moins, au travail lent et improductif. L’indifférence, aux peines comme aux joies, est souvent
flagrante. En même temps que cette disparition progressive du comportement normal on voit apparaître
des “bizarreries”, manifestations d’idées “originales” souvent très inattendues, avec, en particulier, un
intérêt pour les problèmes philosophiques, voire mystiques. La recherche systématique du paradoxe est
aussi un symptôme alarmant, quoique celle-ci soit très commune chez les adolescents. Peu à peu se fait
jour une hostilité croissante à l’égard de la société en général et de la famille en particulier. S’isolant de
plus en plus le malade semble rêver durant de longues heures à sa table de travail. Cette alternance
d’inactivité et d’activités désordonnées et insolites est très caractéristique, Des idées obsédantes
s’infiltrent peu à peu (“je ne me sens plus libre” - “comme dans un brouillard” - “mon cerveau
s’engourdit”) qui amènent un état d’anxiété dissimulé derrière un regard éteint et un visage souvent
inexpressif et comme figé. Le sentiment de ne plus être soi-même est très angoissant : l’adolescent
schizophrène (ou “hébéphrène”) peut passer de longues heures face à un miroir où il ne se reconnaît
plus. A un degré de plus apparaissent des idées délirantes, des hallucinations* (le malade a l’impression
qu’on commente ses actes et qu’on dirige sa pensée) avec des réactions violentes et imprévues : fugues*,
agressions. C’est parfois un trouble aigu (agitation* délirante, dépression* sans cause apparente) qui
révèle la psychose. En l’absence de traitement le trouble évolue vers une démence* progressive avec
troubles du comportement obligeant souvent à interner* le malade, devenu dangereux pour lui-même et
pour les autres.
2. Chez l’adulte les mêmes symptômes peuvent apparaître, en particulier la désagrégation du
comportement normal : troubles de la pensée (ralentissement intellectuel et silence inexpliqués), du
langage (mutisme*, grande réticence au dialogue), des idées (tendance aux idées abstraites sans relation
avec le réel) de la vie affective (qui devient incompréhensible, immotivée), le tout sur un fond de
ralentissement de l’activité, de désintérêt, et d’indifférence. A ces aspects “négatifs” se superposent aussi
des idées délirantes avec souvent des hallucinations*. Le contact est perdu avec le monde extérieur tandis
que le monde intérieur est bouleversé et n’est plus “libre” de réagir. Ici encore le malade ne se sent plus
lui-même mais “influencé” (comme téléguidé) d’où apparition des pulsions* les plus profondes qui
peuvent se manifester brutalement sous forme d’actes agressifs* imprévisibles. La schizophrénie se
révèle rarement après 40 ans. Elle représente manifestement une désorganisation des activités cérébrales,
sans qu’il y ait de lésion décelable dans le cerveau. Il s’agit donc, très vraisemblablement, d’un trouble
du fonctionnement chimique du cerveau : ceci explique que des résultats très encourageants soient obtenus
à l’aide de certains traitements psychotropes* associés à une psychothérapie*. Bien entendu un
schizophrène nécessite une surveillance constante et attentive de la part d’un spécialiste, ce qui ne doit
pas plus inquiéter que s’il s’agissait d’un diabétique ou d’un épileptique également soumis à des
contrôles médicaux réguliers. Beaucoup de schizophrènes exercent un métier et ne. constituent nullement
une charge pour la société. Il est aussi très probable que les psychotropes* ont rendu possible le dialogue
(la psychothérapie*) chez beaucoup de ces malades en calmant leur angoisse, en faisant disparaître leurs
hallucinations et en leur assurant un meilleur sommeil. Même au prix d’un traitement permanent
durant des années, un tel résultat n’est pas négligeable, et bien préférable aux mesures
d’internement à vie qui étaient autrefois si fréquentes. Ce diagnostic est difficile : il ne peut être
porté que par un spécialiste à l’issue d’une assez longue observation. Il ne doit être, en aucun cas,
“destructeur”, mais signifier seulement qu’une surveillance médicale longue est nécessaire pour
permettre une vie normale à ce malade. Refuser de tels traitements relèverait de l’inconscience : une
schizophrénie non traitée deviendra peu à peu un vaste délire et, à l’image d’une tumeur, envahira
peu à peu la personnalité en la détruisant irrémédiablement.
Enfin, il faut rappeler qu’il existe, bien entendu, tous les intermédiaires entre une schizophrénie
authentique et un comportement normal. On entend parfois le terme de “schizoïde” pour désigner un
caractère peu communicatif, se réfugiant fréquemment dans une rêverie mystérieuse ou dans une bouderie
prolongée. On ne doit pas considérer systématiquement comme délirant tout ce qui semble contredire les
notions acquises : le progrès est à ce prix et la plupart des chercheurs commencent par se faire considérer
comme des “originaux” (au minimum) avant de démontrer les bienfaits de leurs découvertes. Qui aurait
pensé, il y a seulement 50 ans, qu’en injectant un champignon (une “moisissure”) on guérirait des
maladies mortelles ? Ce n’était pourtant pas de la sorcellerie, mais la pénicilline...

SCIATIQUE : Atteinte du nerf sciatique, douloureuse et parfois paralysante (voir Lombosciatique*).

SCINTIGRAPHIE : Étude d’un organe au moyen d’un corps radioactif qui se fixe localement et permet
d’obtenir une véritable “carte” de l’organe. Ainsi, par exemple, la thyroïde est explorée grâce à l’iode*
radioactif, et aussi le cerveau. On appelle “tomoscintigraphie” la réalisation de tomographies* associées
à une scintigraphie.

SCLÉROSE : Induration d’un tissu marquant généralement la fin d’une agression de type inflammatoire*
ou dégénératif*. L’artériosclérose* est un durcissement des parois artérielles, de cause inconnue. On
parle souvent de “sclérose cérébrale” pour désigner les troubles liés à l’artériosclérose des artères
cérébrales.

SCLÉROSE EN PLAQUES : Maladie de l’adulte jeune (début entre 20 et 30 ans, en général) se
traduisant par la dissémination de lésions d’abord inflammatoires* puis scléreuses, souvent par foyers
(plaques) sur toute la substance blanche (voir : myéline*) qu’elles détruisent peu à peu : la sclérose en
plaques est donc une maladie démyélinisante, c’est-à-dire détruisant la myéline*. D’évolution chronique
(10 à 30 ans) elle peut, dans certains cas, constituer seulement une infirmité progressive, mais dans
d’autres amener des troubles très importants, empêchant la marche (paraplégie* spasmodique), les gestes
usuels (atteinte du cervelet* et de la moelle* épinière) et perturbant gravement la vision : diplopie*,
amblyopie*, et même amaurose*. Après des poussées régressives, la maladie peut évoluer sans rémission
sur un mode progressif de plus en plus invalidant. On pense qu’elle est d’origine virale. Son traitement
radical est encore inconnu , mais on dispose , maintenant , de traitements immunomodulateurs
(corticoïdes , interférons) qui ralentissent sa progression. Sa fréquence, en France, est estimée à 1 cas
pour 1 000 habitants. Les femmes sont plus souvent atteintes que les hommes. Son diagnostic est confirmé
par l’examen du liquide* céphalo-rachidien (recueilli par ponction lombaire) qui montre généralement
les signes d’une réaction immunitaire* inflammatoire* de signification encore inconnue et par la
visualisation des plaques au moyen du scanner* et de la résonance* magnétique nucléaire. Certains
facteurs héréditaires semblent favoriser (prédisposer à) la survenue de la maladie.
SCLÉROSE LATÉRALE AMYOTROPHIQUE : Décrite par le neurologue français J.M. Charcot en
1865, la sclérose latérale amyotrophique est une destruction rapide et régulière des centres moteurs de la
mœlle* épinière puis du bulbe*, d’où l’apparition d’un syndrome pyramidal* avec amyotrophie* des
muscles correspondants. Les lésions s’étendent rapidement et amènent, en règle générale, la mort du
patient en 1 à 3 ans : il n’existe, actuellement, aucun traitement actif. Cette maladie est, heureusement, 7
fois plus rare que la précédente.

SCOLIOSE : Incurvation latérale de la colonne vertébrale parfois associée à une incurvation antérieure
(cyphose*) et appelée alors cypho-scoliose. Une déformation de la colonne vertébrale est fréquente chez
les enfants d’âge scolaire, due à une mauvaise position, en particulier pour écrire : la gymnastique
corrective et divers sports permettent de corriger ce défaut passager.

SCOTOME : Perte de la vision dans une partie du champ visuel. Un scotome peut se manifester
temporairement au cours d’un accès de migraine* (tache noire avec halo lumineux scintillant) ou persister
associé à une baisse importante de la vision d’un oeil, traduisant alors une névrite* optique.

SÉBORRHÉE : Mauvais fonctionnement de certaines glandes de la peau entraînant une peau grasse et,
au niveau du cuir chevelu, des pellicules*. Cette gêne, qui mérite à peine le nom d’infirmité, est très
souvent héréditaire, favorisée par les troubles digestifs (hépatiques : constipation), les excès alimentaires
(en particulier : l’alcool), le surmenage, la sédentarité, et, d’une façon générale, toutes les réactions
émotives excessives. La peau est luisante, grasse, surtout au niveau du front, du cuir chevelu et du dos. La
séborrhée est particulièrement fréquente à la puberté*. Ses traitements sont plus généraux (vie et
alimentation plus équilibrées) que locaux : ceux-ci sont d’effet transitoire et souvent astreignants
(dégraissage, extraction des points noirs) au point de renforcer les obsessions du sujet. Il faut laver
souvent les cheveux (deux fois par semaine) car l’accumulation locale de sébum (sécrétion grasse dont le
rôle normal est de protéger la peau contre l’infection bactérienne et mycosique*) favorise la chute des
cheveux c’est-à-dire l’alopécie*. On doit utiliser des shampooings “doux”, pauvres en détergents.
Bien entendu le visage et le thorax doivent être l’objet des mêmes soins. Contrairement à une opinion très
répandue les liquides acides ne sont pas à conseiller et un bon savonnage avec un savon gras est
beaucoup plus utile.

SEBUM : Liquide gras sécrété par les glandes sébacées de la peau, agissant comme lubrifiant de celle-ci
et moyen de protection contre mycoses* et infections bactériennes. Des kystes* sébacés (contenant du
sébum) peuvent se développer sous la peau, nécessitant alors leur ablation chirurgicale (voir Séborrhée).

SECRET MÉDICAL : Il est absolu, à l’exception de circonstances bien précisées par la loi, où le
médecin est relevé du secret professionnel :
• la déclaration* obligatoire de certaines maladies contagieuses, des naissances et des décès ;
• les certificats concernant les accidents du travail et les maladies professionnelles, et ceux destinés à
décider d’une pension (militaire ou civile) ;
• les certificats d’internement* psychiatrique ;
• la déclaration d’alcoolisme “dangereux pour autrui” qui doit être adressée aux. organismes d’hygiène
sociale (O.P.H.S.) ;
• la déclaration d’un viol - ou d’un attentat sexuel (avec l’accord de la victime).
Il faut rappeler que même le médecin conseil d’une caisse de sécurité sociale est tenu au secret vis-à-vis
de son administration, à laquelle il ne doit donner que ses conclusions. Enfin, un médecin n’est nullement
tenu de fournir le moindre renseignement à une compagnie d’assurance privée : s’il y a discussion, la
décision d’une expertise est nécessaire.

SÉDIMENTATION (Vitesse de) : C’est la mesure de la rapidité avec laquelle les globules rouges du
sang se déposent dans un tube de verre. La vitesse de sédimentation (ou “V.S.”) est un examen d’un très
grand intérêt pour le dépistage de nombreuses maladies. Normalement elle est de 2 à 5 millimètres en une
heure chez l’homme et de 3 à 8 chez la femme. La V.S. est augmentée au cours des maladies infectieuses
(tuberculose*, infections pulmonaires, urinaires, ou généralisées : septicémies*) des cancers et des
rhumatismes inflammatoires.

SEIN : Glande mammaire, destinée à assurer la lactation. Toute anomalie au niveau d’un sein doit
entraîner une consultation immédiate, car le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la
femme, et il demeure la cause majeure de mortalité entre 35 et 54 ans : il y a eu , en 2.000 , 42.000
nouveaux cas et 11 637 décès. Un régime alimentaire trop riche en graisses, une absence de grossesse (ou
un nombre peu important de celles-ci), semblent des facteurs favorisants. La meilleure prévention est le
dépistage précoce, par un examen systématique des seins tous les mois, pratiqué par chaque femme sur
la peau humide (après la douche ou le bain) en effectuant une rotation dans le sens des aiguilles d’une
montre, les doigts à plat, en allant de la périphérie ver le mamelon. Chaque année, les seins doivent être
palpés à l’occasion de l’examen gynécologique systématique : ceci est une règle, qu’on prenne ou non la
pilule contraceptive*. S’il y a un doute, des radiographies (mammographies*) permettent de préciser la
nature de la tumeur. Il existe de nombreuses tumeurs bénignes du sein (kystes*, parfois calcifiés) mais il
serait imprudent d’attendre pour consulter. Les tumeurs bénignes sont souvent multiples et l’occasion de
douleurs au moment des règles, alors que le cancer est une tumeur unique et parfaitement indolore. Toute
déformation (rétraction) de la peau d’un sein doit, en particulier, attirer l’attention. Traité précocement, le
cancer du sein peut guérir définitivement dans plus de la moitié des cas. D’autres examens peuvent
explorer les seins : échographie*, thermographie*, ponction avec examen de cellules. Douleur du sein :
(voir : mastite*).

SEL : Le sel de cuisine est le chlorure de sodium. C’est, en fait, ce métal qui est le plus important, car il
est le cation* alcalin du sang et des liquides extra cellulaires. De la teneur en sel dépend donc le volume
des liquides circulants et l’hydratation d’une grande partie du corps. Une perte excessive de sodium
entraîne une déshydratation*, avec chute de la pression artérielle, tachycardie*, et, généralement soif*. La
perte de poids chiffre la déshydratation. La perte de sodium est souvent liée à des troubles digestifs
(vomissements*, diarrhée*) ou,. plus rarement, d’origine cutanée : transpiration* très importante (état
fébrile) ou brûlure étendue. Des éliminations excessives de sodium dans les urines peuvent aussi
s’observer au cours de certains troubles rénaux. Inversement une rétention excessive de sodium (et d’eau)
entraîne un oedème* avec prise de poids et, généralement, une élévation de la pression* artérielle. C’est
la raison pour laquelle on recommande de réduire le sel dans tous les régimes destinés à lutter contre une
hypertension artérielle et un excès de poids. Le besoin quotidien en sodium, pour un sédentaire non
exposé à des températures supérieures à 25°C, est de l’ordre de 1 gramme de chlorure de sodium. Une
alimentation normale apporte un minimum de 5 grammes de sel (soit à peu près 2 grammes de sodium).
Le tableau ci-dessous indique la teneur en sodium de certains aliments, en milligrammes de sodium pour
100 g. d’aliment.

Teneur en sodium de quelques aliments (en mg pour 100 g d’aliments).

Très riches : très pauvres :
olives : 2 500 confiture : 15
Jambon : 2 000 fruits : 10-20
Saucisson, pâtés divers, fromages secs, légumes frais : 5-10
biscuits : 1 000 en moyenne sauf céleri et épinards : 100
sardines à l’huile : 750 carotte-artichaut : 50
thon : 700 légumes secs (moyenne) : 5
choucroute : 650 poulet : 50
chocolat : 600 porc, mouton et
pain : 500 poissonsd’eau douce : 50-80
légumes verts en conserve : 300-400
beurre : 200

Boissons/litre :
Eau de Vichy : 1500 Bière et vin : 70-80 Evian, Volvic : moins de 10


Enfin, il existe un certain nombre de “faux sels” destinés à remplacer le sel de cuisine pour assaisonner
les aliments : chlorure de potassium, acide glutamique, et, parfois, chlorure d’ammonium. En pratique, si
on est astreint à un régime “sans sel”, il ne faut pas en rajouter à la cuisine, et se méfier
systématiquement de toute conserve, toute sauce, toute charcuterie, tout aliment “fumé”, de la
pâtisserie, et, d’une façon générale, des produits de la mer. La cuisine française apporte, en
moyenne, 4 à 5 grammes de sel, nécessaires et suffisants à l’organisme : cet excès de sodium est un
des facteurs alimentaires qui diminue l’espérance de vie en entraînant plus ou moins rapidement une
altération du fonctionnement des reins et une surcharge du système cardio-circulatoire, favorisant, en
particulier, la survenue d’une hypertension artérielle.

SEPTICÉMIE : Dissémination d’une maladie infectieuse dans le sang, la plupart du temps à partir d’un
foyer de départ. Le microbe responsable est généralement isolé à partir du sang du malade
(hémoculture*). Les septicémies s’accompagnent le plus souvent d’accès répétés de fièvre. Des abcès*
(foyers de suppuration) peuvent se former au cours d’une septicémie. L’isolement du germe responsable
est très utile pour tester sa sensibilité aux différents antibiotiques (antibiogramme) afin de définir celui
auquel il est le plus sensible. On donne souvent à la septicémie le nom du germe responsable :
streptococcémie ; staphylococcémie, etc. Laisser “traîner” une otite* ou un abcès quelconque, c’est
prendre le risque d’une septicémie, maladie redoutable chez un diabétique ou un cardiaque.

SÉQUELLE : On appelle séquelles d’une maladie tous les troubles persistants après l’arrêt de celle-ci.
Une opération chirurgicale peut laisser derrière elle des séquelles : par exemple, une cicatrice
douloureuse On parle aussi parfois des séquelles d’un traitement lorsque celui-ci comporte des suites
désagréables pour le malade.

SÉROLOGIE : Étude des anticorps* du sérum*, recherche généralement pratiquée, dans un but
diagnostique.

SÉROTONINE : Médiateur* chimique neurotransmetteur de grande importance, en particulier au niveau
du tube digestif et du système nerveux. La sérotonine serait le médiateur provoquant l’apparition du
sommeil*. Elle est impliquée dans la dépression .

SÉRUM : Liquide sanguin qui se sépare du caillot après la coagulation*. Le sérum contient donc des sels
minéraux et les protéines* du sang, à l’exception de la fibrine qui forme les mailles du caillot. Le sérum
de certains animaux qui ont été immunisés contre des bactéries ou des virus peut être injecté à l’homme
pour le protéger contre ces agents infectieux : on peut aussi utiliser le sérum d’individus convalescents de
certaines maladies. Dans ces deux cas on procure au malade des globulines anticorps* lui permettant de
combattre la maladie. Les sérums peuvent être utilisés à titre préventif (séroprophylaxie) ou après
apparition des symptômes de la maladie (sérothérapie). La protection ainsi apportée est immédiate mais
de faible durée : on lui associe souvent une vaccination (sérovaccination) d’effet plus lent mais durable.

SEVRAGE : Suppression progressive d’un aliment, d’un médicament, ou d’un toxique. La
désintoxication des alcooliques* et des toxicomanes* passe par un sevrage progressif sous contrôle
médical.

SIALORRHÉE : Salivation excessive, qui peut s’observer au cours de diverses maladies de la bouche,
ou du système nerveux (par exemple : la maladie de Parkinson*). Les glandes salivaires peuvent être le
siège d’une lithiase* (sialolithiase) pouvant nécessiter la radiographie des glandes et voies salivaires
(sialographie).

SIDA : On appelle SIDA (Syndrome d’Immuno-Déficit Acquis) une maladie liée à un virus particulier
(d’abord appelé LAV, et, maintenant : HIV), identifié pour la première fois en 1983 par un groupe de
chercheurs de l’Institut Pasteur, à Paris. Cette maladie a été observée pour la première fois en 1981 aux
USA, où une série de maladies infectieuses ou parasitaires (pneumonies*, méningites*, encéphalites*),
souvent associées à un cancer de la peau (le sarcome de Kaposi*, très rare jusqu’à cette date aux USA),
se multiplièrent de façon très inhabituelle. Cette véritable épidémie fit soupçonner et rechercher une
défaillance de l’immunité* favorisant la multiplication microbienne chez ces sujets jeunes, dont le seul
point commun était l’homosexualité*. D’autres cas furent observés aussi chez des transfusés et des
toxicomanes. Au début de 1985, plus de 8 000 cas étaient recensés aux USA, et près de 1000 en Europe,
dont le quart en France. Ce nombre est en augmentation incessante : en janvier 1986, les statistiques de
l’organisation mondiale de la santé signalaient plus de 1 500 cas en Europe, avec une mortalité d’environ
50%. En 1994, on estimait qu’il y avait en France au moins 150 000 séropositifs (porteurs du virus).
Depuis 1999, on enregistre environ 5 000 nouveaux cas par an. En 2.000 , 1.631 cas de sida ont été
déclarés , et 31.901 malades étaient décédés en 2.001.
La contamination se fait donc généralement par voie vénérienne (essentiellement : homosexualité
masculine) mais aussi par le sang (usage collectif d’une même seringue chez les toxicomanes), d’où le
dépistage systématique des donneurs de sang qui est actuellement rigoureusement pratiqué. Le “foyer” de
la maladie semble se situer en Afrique Équatoriale (principalement au Zaïre) dans les régions où le
sarcome de Kaposi était d’ailleurs fréquent et connu de longue date. Le virus HIV parasite certains
lymphocytes* (les lymphocytes T) d’où une paralysie des défenses* immunitaires qui livre l’organisme à
de nombreuses agressions microbiennes (en particulier mycoses*, toxoplasmose*) normalement éliminées
par les défenses* immunitaires. Des adénopathies* diffuses peuvent annoncer la maladie, qui, lorsqu’elle
se déclare, entraîne un affaiblissement rapide de l’état général du patient avec dénutrition, cachexie*, puis
mort. On ne dispose encore ni d’un traitement, ni d’un vaccin contre le SIDA. La prévention actuelle est
simple, en principe, et difficile en pratique : éviter la contagion à partir de sujets atteints. Une
précaution élémentaire est l’usage de préservatifs et la limitation du nombre de partenaires. On ne
connaît pas, actuellement, de cas de contagion par simple contact cutané, et, en particulier, dans le
personnel soignant (infirmiers, médecins) pourtant plus exposé que d’autres. Enfin, la présence
d’anticorps anti-HIV dans le sang ne signifie pas que le sujet va présenter un SIDA, mais seulement
qu’il a été en contact avec (infecté par) le virus, sans qu’on puisse actuellement chiffrer la
probabilité de cette maladie dans l’avenir.

SILICOSE : Maladie professionnelle (mineurs, céramistes) reconnue, liée à l’inhalation répétée de
poussières de silice (voir Pneumoconiose) avec infiltration du tissu pulmonaire, aboutissant à une
sclérose* des tissus et favorisant la survenue d’infections bactériennes, en particulier la tuberculose. Le
port de masques filtrants et la surveillance pulmonaire régulière des professions exposées doivent
empêcher cette redoutable maladie.

SINISTROSE : État de quérulence* succédant à un accident du travail ou de la circulation. Après un
traumatisme parfois minime le sujet se considère comme gravement handicapé et réclame réparation du
préjudice : ce comportement peut correspondre à une structure paranoïaque* ou, plus simplement, à une
réaction hystérique* où un névrosé* cherche à tirer parti d’une situation. Le caractère “utilitaire” des
réclamations (arrêts de travail prolongés, demande d’indemnisations) différencie nettement ce trouble de
la réaction dépressive* et anxieuse (syndrome subjectif des traumatismes : voir Commotion* cérébrale)
si fréquente après un accident banal. On doit aussi en séparer la simulation de troubles (souvent
grossière) dans le but d’obtenir une pension d’invalidité.

SINUSITE : Les sinus sont des cavités creusées dans les os de la face : il y a quatre sinus (maxillaire*,
ethmoïdal*, sphénoïdal*, frontal*) de chaque côté. Ces cavités sont tapissées d’une muqueuse* qui peut
être le siège d’une inflammation*. Les sinus communiquent avec les fosses nasales, qui sont en contact
permanent avec toutes les bactéries de l’extérieur. La sinusite aiguë peut survenir après une rhino-
pharyngite : une narine reste bouchée, avec un écoulement de pus. Fièvre et mal de tête sont habituels. A
la radiographie, un sinus est opaque : le traitement antibiotique est alors indiqué. Chez le nourrisson, une
sinusite est toujours grave (en particulier celle de l’ethmoïde) et elle réclame un traitement urgent. La
sinusite chronique doit être recherchée si un adulte (ou un enfant) est souvent enrhumé, avec écoulement
de pus par le nez et toux chronique. Chez l’enfant, un manque d’appétit et des bronchites* répétées
doivent attirer l’attention. Une sinusite est souvent la conséquence d’une déviation de la cloison nasale,
de polypes*, d’allergies* nasales ou de troubles dentaires. Non ou mal traitée, elle peut s’étendre à
l’oreille (otite*), aux bronches, et même aux méninges* (risque de méningite*). Aussi, tout mal de tête
très localisé, toute baisse de l’odorat, tout écoulement nasal purulent, doivent-ils attirer l’attention, et
faire consulter.

SOIF : Toute déshydratation amène une sécheresse de la bouche (des muqueuses*) avec sensation de soif.
Une transpiration abondante (on peut perdre deux litres d’eau lors d’un match de football ou d’une partie
de tennis) peut amener des malaises bien connus : vertiges, crampes* musculaires, perte de connaissance
au-delà. Tout sportif sait qu’il faut boire une eau sucrée en cas d’effort prolongé : beaucoup, mais par
petites quantités, avant l’effort, au début de l’effort, puis environ toutes les demi-heures, et à volonté, dès
la fin de l’effort. Un apport en sodium est indispensable également, pour compenser les pertes dues à la
sueur : celle-ci peut contenir jusqu’à 100 milliéquivalents*/litre de sodium (soit les deux tiers du plasma)
et toute élévation de la température du corps d’un degré (exemple : de 37°C à 38°C) consomme environ
300 ml d’eau. Une soif anormale peut être le premier signe de nombreuses maladies : - hémorragie
interne - diabète - insuffisance rénale (voir Eau*).

SOLEIL : Le Soleil est une source de rayons ultraviolets d’autant plus qu’on se trouve en altitude. Ceux-
ci provoquent un épaississement de la couche cornée de la peau et la production de pigments amenant le
bronzage. La peau des blonds est plus sensible que celle des bruns, de même que celle des enfants.
Source de lumière et de chaleur, le soleil est certainement nécessaire à la vie, mais les conséquences
d’une exposition trop intense (trop prolongé à ses rayons peuvent être graves. La peau est très sensible
aux rayons ultraviolets (UV). Elle contient un pigment, la mélanine, qui agit comme un écran solaire, mais
très insuffisant. Sous l’effet des rayons solaires, la peau se défend en augmentant sa couche externe
(cornée) ce qui explique qu’on “pèle” après quelques jours au soleil. Une exposition légère entraîne une
rougeur (érythème*) équivalent d’une brûlure légère (1er degré). Au-delà, peuvent apparaître les signes
d’un 2e degré : les phlyctènes*. Des allergies (photo-allergies) sont plus rares : urticaire* ou eczéma*
solaires sont, en règle générale, liés à l’absorption d’un médicament : antibiotique*, antihistaminique*,
neuroleptique*. Diverses dermatoses*, en particulier des lèvres et du visage, peuvent aussi se manifester
: les plus graves sont les kératoses, vieillissement prématuré de la peau (classique chez les paysans), qui
peuvent dégénérer en cancers de la peau (épithéliomas) développés à partir de l’épithélium* du visage.
Les cancers de la peau sont d’ailleurs bien plus fréquents dans les régions fortement ensoleillées.
Certaines dermatoses* préexistantes peuvent aussi être aggravées par le soleil, en particulier le lupus* et
certains pemphigus*. Bien entendu, les lampes à U.V. exposent aux mêmes ennuis et aux mêmes
dangers.
Enfin, des accidents plus graves (coup* de chaleur) peuvent survenir chez certains sujets en cas
d’insolation prolongée. La meilleure prévention est bien connue : exposition prudente et progressive au
soleil : 15 minutes la première fois, puis plus, sans jamais dépasser une heure entière Protéger la tête
(chapeau) et utiliser des crèmes protectrices (antisolaire, écran total) grasses : les huiles végétales
(olive) ont, à elles seules, un pouvoir protecteur. Enfin, boire abondamment. La protection des yeux est la
deuxième mesure à assurer : ici encore une brûlure de la cornée* et de la conjonctive* peut amener non
seulement des douleurs locales mais, parfois, une véritable cécité* en raison des opacités qui se forment
devant l’iris (voir Ophtalmie*).

SOMMEIL : Le tiers de notre vie est consacré à dormir. Mais le sommeil n’est pas, loin de là, une seule
activité. Chaque nuit, nous avons, en fait, 4 ou 5 “cycles” de sommeil, avec chaque fois un
endormissement (ou un ré-endormissement) puis un sommeil de plus en plus profond, enfin une phase plus
brève de rêve. On appelle “sommeil lent” le sommeil qui commence à l’endormissement et conduit au
rêve. Inversement on appelle “sommeil paradoxal” le temps du rêve : curieux “sommeil” en effet que
celui où, au plus profond de la nuit un sujet complètement inerte (en relaxation musculaire totale) élabore,
au moyen de processus chimiques très complexes, les images du rêve : le rêve est donc un éveil de la
conscience au milieu du sommeil. De la régularité de ces 4 ou 5 cycles dépend tout notre équilibre
nerveux : que l’endormissement tarde, que le sommeil ne soit jamais assez profond, que le rêve y soit
trop important (avec ou sans cauchemars) et nous nous réveillons “fatigués”, n’ayant pas récupéré les
fatigues de la veille. Les réveils au milieu de la nuit ne sont donc que l’exagération d’un fait normal :
nous nous éveillons tous, 4 ou 5 fois, chaque nuit, mais de façon si brève (à l’issue de chaque période
de rêve) que nous ne nous en souvenons habituellement pas. Les somnifères ne sont jamais une
solution utile à une insomnie*. Il existe maintenant des moyens de rétablir les cycles du sommeil sans
faire appel à eux. Le sommeil est indispensable à la vie : tout notre comportement en dépend, ainsi que de
très nombreuses fonctions importantes : l’humeur, la mémoire, l’équilibre nutritionnel (le contrôle de
l’appétit) et la croissance. Le sommeil “lent” correspond sans doute à la “réparation” de l’organisme et
le rêve au “tri” des souvenirs, tel un colloque singulier que chacun a avec lui-même, loin des autres et des
agressions de la vie quotidienne. Surveiller son sommeil c’est assurer le meilleur équilibre aux cellules
nerveuses. On peut mal dormir quelque temps mais tôt ou tard on regrette d’avoir négligé ce tiers de
notre vie si important.

SOMNAMBULISME : L’accès de somnambulisme est caractérisé par l’apparition de mouvements qui
surviennent durant les phases de sommeil très profond. Ces mouvements peuvent aller jusqu’à un
déplacement dans une chambre, voire au dehors. Ce trouble survient surtout chez les garçons, vers l’âge
de 7 ans. Après un endormissement normal et tranquille, l’enfant semble se réveiller, il sort de son lit et
marche de façon ébrieuse. Souvent, il prononce des phrases incompréhensibles et il ne répond pas aux
questions. Il faut alors l’éveiller doucement et le recoucher. Au réveil, il n’aura gardé aucun souvenir de
cet épisode. Le seul problème est de ne pas méconnaître une épilepsie* nocturne :
l’électroencéphalogramme*, après examen d’un spécialiste, écartera ce diagnostic. Les somnambules ont
souvent des tendances hystériques* mais la fréquence de ce trouble (15% des enfants de 5 à 12 ans ont
présenté au moins un épisode de somnambulisme) ne permet pas d’en tirer des conclusions. Les mesures
préventives sont : fermer les portes et les fenêtres, enlever les objets dangereux, éviter les étages
élevés. Certains tranquillisants diminuent le risque de somnambulisme.

SOUFFLE : Le souffle cardiaque est un bruit anormal résultant d’une perturbation dans le courant
sanguin soit au niveau d’un des orifices normaux du coeur (entre oreillettes et ventricules : orifice mitral*
à gauche et orifice tricuspide à droite) soit par suite d’une communication anormale entre certaines
cavités du coeur ou certains gros vaisseaux (malformations congénitales). La découverte d’un “souffle au
coeur” a, cependant bien d’autres significations, en particulier chez un enfant : il peut s’agir uniquement
d’un trouble “fonctionnel”, ne comportant aucun ennui pour l’avenir et n’interdisant nullement la pratique
des sports. Des souffles peuvent aussi être perçus au niveau des artères du cou ou des membres : ils
peuvent signifier un rétrécissement de celles-ci et donc annoncer des accidents circulatoires ultérieurs.
Au niveau du poumon on peut aussi, à l’auscultation , noter divers souffles liés à des troubles de la
respiration (pneumonies* et pleurésies*, en particulier).

SPASMES DES SANGLOTS : On en distingue deux types :
• le spasme bleu : fréquent chez le nourrisson et le petit enfant avant trois ans. A l’occasion d’une
douleur, d’une émotion, ou d’une contrariété, l’enfant pleure et crie sans respirer : il devient bleu et perd
connaissance, puis revient à lui très rapidement ;
• le spasme blanc : dans les mêmes circonstances, l’enfant pousse un petit cri, puis s’évanouit avec pâleur
extrême, les yeux révulsés et tout le corps flasque “comme en caoutchouc”. Cette pâmoison est brève et la
respiration reprend. La part psychologique est très importante et il s’agit, comme on le dit souvent, d’une
“colère rentrée”. Les circonstances déclenchantes ne sont pas fortuites et les syncopes peuvent ne se
produire qu’en présence d’une même personne... Certains pédiatres assimilent donc ce trouble à un
véritable chantage : le meilleur conseil est de consulter un médecin (pour s’assurer qu’il ne s’agit pas
d’autre chose) puis... de n’y plus prêter aucune attention. Le gant mouillé d’eau froide sur la figure est
classique, pour “réveiller” l’enfant.

SPASMOPHILIE : Voir Tétanie.

SPÉCULUM : Instrument muni de deux valves servant à écarter les tissus mous pour observer une cavité
naturelle : nez, oreille, vagin.

SPERME : Liquide produit par l’homme lors de l’éjaculation, de volume variable (2 à 5 ml) contenant
essentiellement les spermatozoïdes (60 à 200 millions par ml) qui sont les cellules reproductrices mâles.
On appelle spermogramme l’étude chimique et microscopique du sperme. Celui-ci peut être cultivé
(spermoculture) dans le but de rechercher la présence de bactéries (par exemple : gonocoques*) dans ce
milieu. Divers produits chimiques (appelés “spermicides”) sont utilisés dans un but de contraception*
mais avec un pourcentage d’échecs non négligeable.

SPHÉNOÏDE : Os de la base du crâne, impair et médian, situé en arrière de l’ethmoïde*, c’est-à-dire
des fosses nasales, ayant un peu la forme d’une chauve-souris qui déploierait ses ailes vers l’os frontal en
avant, les os temporaux sur les côtés et l’occipital vers l’arrière. Le sphénoïde est creusé d’un sinus* et
peut donc être le siège d’une sinusite* appelée sphénoïdite. Enfin, le sphénoïde est creusé d’une loge qui
contient une glande endocrine très importante : l’hypophyse.

SPHINCTER : Muscle circulaire qui, tel un noeud coulant, assure la fermeture d’un conduit naturel. Les
plus connus sont le sphincter anal (qui ferme l’orifice extérieur du rectum) et le sphincter vésical (plus
exactement urétral ) qui permet l’accumulation de l’urine dans la vessie. Les voies biliaires sont
également contrôlées par un sphincter à leur terminaison dans le duodénum : le sphincter d’Oddi. On
appelle “troubles sphinctériens” les troubles neurologiques qui concernent le contrôle des voies urinaires
et intestinales. Ces troubles sont très communs au cours de toute paraplégie*. Le pylore* est également un
sphincter très puissant qui contrôle l’évacuation de l’estomac.

SPLÉNIQUE : Qui concerne la rate, organe abdominal situé à gauche, sous le diaphragme*, en arrière
de l’estomac. La rate est un organe important qui fabrique certaines cellules du sang (les lymphocytes*) et
stocke une réserve de globules rouges. Un traumatisme violent de la région sous-costale
(l’hypocondre*) gauche peut entraîner une rupture de la rate, cause d’hémorragie interne quelques
instants après un accident. On peut être alors amené à enlever la rate, intervention appelée
splénectomie.

SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE : Cette affection rhumatismale fréquente est à peu près
l’opposé de la polyarthrite* rhumatoïde. En effet elle atteint 9 fois sur 10 un homme jeune et elle touche
les articulations laissées intactes par la polyarthrite rhumatoïde : le bassin (entre sacrum et os iliaque) et
la colonne vertébrale. C’est donc une lombalgie qui révèle le plus souvent la S.A., en général vers la fin
de la nuit, réveillant le malade même en l’absence de tout mouvement. La douleur siège au niveau des
fesses, des deux côtés, avec souvent une irradiation douloureuse lombosciatique. Des douleurs
thoraciques surviennent aussi, entre les épaules et au niveau des côtes. Plus rarement, il s’agira d’une
douleur au niveau des talons. Les examens radiologiques (ponts osseux entre les vertèbres) et
l’accélération de la sédimentation* confirment le diagnostic. Il existe incontestablement des facteurs
héréditaires favorisant la survenue de cette maladie. Le traitement fait appel aux anti-inflammatoires et à
une rééducation motrice (kinésithérapie*) active. Toute “sciatique*” qui apparaît sans cause
déclenchante (effort, traumatisme local) et, en particulier, à l’aube, doit faire penser à une S.A.

SQUAMES : Morceaux de peau cornée qui se détachent normalement de la peau (desquamation)
lorsqu’elle se régénère. Les maladies de la peau comportant une desquamation anormale sont nombreuses
: psoriasis*, pityriasis*, mycoses*, sont les plus classiques. L’ichtyose est une desquamation généralisée
qui s’améliore l’été et s’aggrave par temps sec et froid : c’est une maladie familiale, transmise sur le
mode dominant*, facilement reconnaissable car toute la famille a la peau “sèche”. Le traitement est long
et souvent décevant, mais la maladie est sans aucune gravité, donc surtout gênante au plan esthétique.

STAPHYLOCOQUES : Bactéries* extrêmement répandues à l’origine de nombreuses infections, en
particulier de la peau : anthrax*, furoncles*, impétigo*, panaris*. Des staphylocoques non dangereux
existent pratiquement en permanence sur la peau et les muqueuses. La plupart des staphylocoques sont
devenus résistants à la pénicilline, mais fort heureusement pas à des antibiotiques plus récents : c’est tout
l’intérêt d’un antibiogramme (voir Antibiotique) pour rechercher celui qui sera le plus actif contre le
staphylocoque isolé.

STÉNOSE : Rétrécissement d’un orifice ou d’un canal. Exemple : sténose du pylore ou d’un orifice
cardiaque : sténose mitrale ou aortique.

STÉRÉOTYPIE : Répétition identique d’attitudes, de gestes, d’actes, de paroles. Les stéréotypies


s’observent au cours des délires chroniques (schizophrénie* surtout), des démences, des arriérations, et
au cours de certaines maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson*. La palilalie (répétition
du ou des derniers mots d’une phrase) en est un des symptômes classiques. Enfin, on observe au cours de
certaines aphasies* la répétition du même mot (intoxication par le mot) qui se substitue aux réponses
adaptées aux questions.

STÉRILET : Dispositif qui, introduit dans l’utérus sous contrôle médical, empêche l’a survenue d’une
grossesse (voir Contraception*).

STÉRILITÉ : Absence de fécondation malgré des relations sexuelles normales, en l’absence de toute
contraception, et après une période de 18 mois au moins. On estime que près de 10% des couples sont
stériles, et très souvent la responsabilité de cette stérilité incombe aux deux partenaires : l’infertilité est
rarement le fait d’un seul. Les causes de la stérilité féminine sont nombreuses : utérines mais surtout
ovariennes. Celles-ci se manifestent souvent par des anomalies des règles, en particulier : aménorrhée*.
La moitié environ des stérilités féminines sont curables : ce sont celles qui sont liées à des troubles
locaux (infection utérine, opération d’un fibrome*) ou hormonaux, telles les insuffisances de sécrétions
hormonales. La stérilité masculine est étudiée par l’examen du sperme, appelé “spermogramme”. Les
spermatozoïdes, agents de la fécondation masculine peuvent être insuffisamment nombreux ou anormaux
c’est-à-dire insuffisamment mobiles. Ici encore une infection chronique (prostatite*) peut être en cause,
entraînant en particulier un rétrécissement des canaux reliant le testicule aux voies génito-urinaires. Il
existe, en France, depuis 5 ans, des banques de sperme et des centres d’insémination pouvant remédier à
une stérilité masculine définitive. Dans certains cas une insémination conjugale (en utilisant le sperme du
mari) peut être utile. L’adoption est enfin le meilleur moyen dans de nombreux cas.

STERNUM : Os plat situé au milieu du thorax et articulé de chaque côté avec les côtes. On perçoit
nettement le bord supérieur du sternum à la base du cou, et son extrémité inférieure juste au-dessus de
l’ombilic comme une petite bosse osseuse, prolongée à droite et à gauche par le bord des dernières côtes.
Le sternum est encore articulé de chaque côté avec les clavicules, os plats en forme de S majuscule, entre
le sternum et les épaules.
STOMATITE : Inflammation de la muqueuse tapissant l’intérieur de la bouche. Terme très général, peu
employé. On préfère préciser ce qui est atteint : les gencives (gingivite*), la langue (glossite), les
amygdales (amygdalite), le pharynx (pharyngite*) etc.

STRABISME : Défaut de parallélisme des yeux. Le sujet atteint de strabisme “louche” soit vers le nez
(strabisme interne ou convergent), soit en dehors (strabisme externe ou divergent). Un strabisme peut être
congénital (il peut être opéré, souvent) ou acquis, à la suite d’une paralysie d’un des nerfs crâniens
commandant les mouvements de l’oeil : le signe révélateur est alors une diplopie*.

STREPTOCOQUE : Bactéries disposées en chaînettes responsables de nombreuses infections cutanées
(érysipèle*, impétigo*), articulaires (rhumatisme articulaire aigu*) ou rénales. Une angine à
streptocoques doit toujours être traitée activement (les streptocoques sont en général très sensibles à
la pénicilline et, en tout cas, à de nombreux autres antibiotiques) car elle peut constituer le point de
départ d’une dissémination de l’infection. Les septicémies à streptocoques sont redoutables, en
particulier chez certains cardiaques et chez les diabétiques*. La scarlatine* est due à un type particulier
de streptocoque.
STREPTOLYSINES : Toxines élaborées par certains streptocoques, à action hémolytique* ou
cardiotoxique. L’organisme produit des anticorps* contre ces toxines, appelés “antistreptolysines”, dont
le dosage (dans le sang) constitue la preuve d’une infection streptococcique.

STRESS : Terme assez vague désignant les agressions en général, en particulier les agressions
psychiques liées à la vie actuelle. On dit d’un sujet qu’il est “stressé” lorsqu’il manifeste des réactions
émotionnelles (par exemple : cardio-vasculaires, avec élévation de la pression* artérielle et
tachycardie*) excessives. Sous l’influence de stress répétés la vie quotidienne (en particulier le sommeil)
peut être profondément perturbée. C’est donc un phénomène de non adaptation à une situation qui entraîne
un déséquilibre des grandes fonctions de l’organisme. Le “trac” n’est qu’un état transitoire à l’occasion
d’un stress important mais passager : examen, entrée en scène, etc. Le refus d’une situation inévitable
peut constituer un stress permanent et particulièrement dommageable pour l’organisme. Et
accepter n’est pas subir.

STRIPPING : Opération consistant à enlever une veine malade après l’avoir ligaturée à ses deux
extrémités. Le mot français “d’éveinage” a été proposé pour remplacer ce mot anglais.

SUBJECTIF : Ressenti par le sujet lui-même et non communicable (observable) par autrui. La douleur
est un trouble subjectif, par opposition à un réflexe aboli (par exemple) qui est un trouble objectif. Le
syndrome subjectif des traumatismes du crâne (voir Commotion* cérébrale) ne comporte aucun trouble
objectif. Beaucoup de maladies mentales ne comportent que des troubles subjectifs.

SUCRES : Voir Glucides.

SUICIDE : Se donner la mort. Le terme psychiatrique est “autolyse”. Le suicide est considéré comme
une réaction antisociale. Il peut constituer l’issue classique d’une dépression grave : fort heureusement
les idées de suicide sont extrêmement fréquentes et les suicides rares. Certains suicides apparaissent
comme des impulsions irrésistibles et inconscientes, geste que rien ne faisait prévoir à l’entourage, et
peut-être au malade lui-même. Les épileptiques et les alcooliques se suicident assez souvent, de même
que les psychotiques*, en particulier les délirants qui ressentent des hallucinations* menaçantes. Les
phobies* et les obsessions* peuvent aussi conduire au suicide un névrosé. Le risque de suicide ne doit
jamais être négligé par les proches d’un sujet, bien que la menace de suicide puisse être un mode de
chantage affectif très classique. L’existence de suicides répétés dans une même famille doit faire prendre
très au sérieux toute dépression. Les hommes se suicident 2 à 3 fois plus souvent que les femmes. Un
certain nombre d’accidents de la route relèvent incontestablement de conduites suicidaires. Des
“épidémies de suicide” sont parfois observées lors de catastrophes mondiales (défaite, invasion) comme,
lors de la dernière guerre, en Allemagne et au Japon. Il y a davantage de suicides au printemps. Chaque
fois que se pose l’éventualité d’un suicide, le premier réflexe de l’entourage doit être d’apaiser sans
céder à son angoisse personnelle. S’il ne s’agit que d’une menace de suicide (chantage), il ne faut
surtout pas la ridiculiser : à force de simuler un suicide, les névrosés manquent un jour leur entrée en
scène, c’est-à-dire que le “simulacre” réussit.
Enfin, l’existence d’un alcoolisme chronique aggrave le risque suicidaire : le malade déprimé boit pour
se donner le courage de se tuer. Tout suicide est un appel désespéré : le considérer comme une
lâcheté serait la pire des erreurs. On parle souvent d’une plus grande fréquence du suicide chez les
adolescents et on l’attribue volontiers aux conditions actuelles de vie. Il est exact que le suicide des
jeunes (15 à 24 ans) est, en France, la deuxième cause de mort après les accidents de la route. Une
association internationale pour la prévention du suicide a été créée en 1977, dans le but d’organiser la
prévention de tels drames. En effet, on estime à près de 12 000 le nombre total de suicides chaque année,
soit un chiffre supérieur à celui des accidents de la route.

SURDITÉ : Voir Hypoacousie.

SURRÉNALE : Les glandes surrénales sont situées au-dessus de chacun des deux reins. Ce sont des
glandes endocrines* d’une importance considérable pour notre organisme. Elles comprennent deux
parties différentes :
1. Une partie centrale appelée “médullosurrénale” qui sécrète l’adrénaline et la noradrénaline*. Ces
deux hormones jouent un rôle important dans de nombreuses régulations : pression* artérielle, glycémie*,
fonctionnement des cellules nerveuses (éveil* et rêve). On peut les doser dans les urines : c’est le dosage
des “catécholamines” urinaires, sur les urines de 24 heures. Des tumeurs, le plus souvent bénignes,
peuvent se développer au niveau de la médullosurrénale : ce sont les “phéochromocytomes”,
responsables de crises d’hypertension* artérielle brutales avec sueurs abondantes et, souvent, troubles
psychiques. Un diabète* peut apparaître au cours de ces tumeurs. Une intervention chirurgicale est
nécessaire pour éviter les conséquences prévisibles d’une hypertension artérielle permanente.
2. Une partie périphérique appelée “cortico-surrénale” qui sécrète trois types d’hormones agissant sur le
métabolisme de l’eau et des sels minéraux (sodium, très particulièrement), le métabolisme des glucides*
et des hormones à action sur les fonctions sexuelles. Ces trois fonctions peuvent être étudiées par
différents dosages urinaires ou sanguins : ce sont les dosages des corticoïdes* normalement produits par
notre organisme. Les cortico-surrénales peuvent avoir un fonctionnement anormalement important : ce
sont les “hypercorticismes” (hyperfonctionnements cortico-surrénaliens) qui peuvent être liés soit à une
tumeur locale, soit à une stimulation d’origine hypophysaire* trop forte. Les glandes surrénales, comme
toutes les glandes endocrines, sont en effet soumises à l’action des hormones sécrétées par l’hypophyse,
celle-ci étant elle-même sous le contrôle étroit des centres nerveux situés à la base du cerveau. Un
hypercorticisme peut se traduire par des troubles divers, tous en relation avec les fonctions hormonales
de la glande cortico-surrénale : hypertension artérielle et obésité (syndrome de Cushing), masculinisation
chez la femme (virilisation, avec pilosité abondante, modification de la voix), hypertension avec
paralysie*, crises de tétanie* et polyurie* (syndrome de Conn). L’étude du fonctionnement surrénal est
donc de règle devant toute hypertension artérielle d’apparition brutale et récente. L’insuffisance surrénale
n’est pas moins grave. La plus typique est connue sous le nom de “maladie d’Addison”. Les signes
cliniques sont : une pigmentation brun sépia de la peau (mélanodermie*), une fatigue importante avec
amaigrissement, une hypotension* artérielle, une anorexie* avec souvent vomissements et diarrhée. Les
dosages urinaires montrent la diminution massive des hormones dans l’urine. Une tuberculose est parfois
responsable de cette maladie, mais la cause reste souvent inconnue. Des accès hypoglycémiques*, des
troubles psychiques et un diabète peuvent compliquer cette maladie qui, non traitée, peut être d’évolution
dramatique.
Des crises d’insuffisance surrénale aiguë (vomissements, collapsus*, coma*) peuvent survenir, mettant
en danger la vie du malade. Surtout : la résistance de ces malades à toute agression (traumatique,
chirurgicale, mais surtout infectieuse) est médiocre. Les traitements de tels états sont bien connus : on
dispose de nombreux corticoïdes* (en particulier : la cortisone) qui permettent de rééquilibrer le malade
sous surveillance médicale stricte. Les crises d’insuffisance surrénale aiguë constituent une urgence
médicale. Il est recommandé de porter sur soi, une carte indiquant qu’on est atteint d’insuffisance
cortico-surrénale, afin de prévenir l’entourage (et le corps médical) en cas de troubles avec perte
de connaissance. Cette carte doit indiquer le nom et le numéro de téléphone du médecin traitant habituel,
afin que celui-ci puisse communiquer tous renseignements concernant le malade. Enfin, il faut rappeler
que l’arrêt brutal d’un traitement par les corticoïdes peut donner lieu à des troubles relevant
d’insuffisance surrénale, la glande cortico-surrénale ayant cessé de produire ses hormones durant la
période où l’organisme recevait déjà des corticoïdes sous forme de médicaments. Il est donc habituel de
“relancer” la cortico-surrénale par des hormones stimulantes à l’arrêt d’un traitement corticoïde.

SYCOSIS : Infection cutanée d’une région où les poils sont nombreux, telle la barbe ou les cheveux. Le
sycosis, d’origine bactérienne (ou mycosique*) est une infection des petits sacs (follicules) enveloppant
la base des poils et les glandes sébacées (voir Séborrhée*). C’est donc une folliculite étendue à une zone
cutanée. Le sycosis est souvent d’évolution traînante malgré des soins attentifs : toute folliculite doit
être soignée dès le début, et faire rechercher (comme pour anthrax* et furoncles*) une cause
générale (en particulier : un diabète ignoré) ayant pu favoriser l’infection et sa persistance.

SYMPTÔME : Trouble apparaissant au cours d’une maladie. Un symptôme est un fait précis constaté par
le médecin (symptôme objectif) ou décrit par le malade (symptôme subjectif). Un symptôme peut être
commun (la fièvre, la toux, etc.) ou particulier (on dit : pathognomonique) à une maladie. Les symptômes
courants sont regroupés en syndromes* et un ensemble de syndromes constitue une maladie. L’adjectif
“symptomatique” veut dire “qui s’applique uniquement au symptôme”. Ainsi un traitement-
symptomatique n’agit que sur le symptôme lui-même, et non la cause (l’étiologie*) de la maladie. La
symptomatologie est l’étude des symptômes d’une maladie.

SYNCOPE : Perte de connaissance généralement brusque et passagère avec chute, pâleur du visage,
abolition des pulsations cardiaques, chute de la pression artérielle et arrêt respiratoire. La syncope dure
en règle générale quelques dizaines de secondes (moins d’une minute) et la récupération est immédiate, le
plus souvent totale. Une syncope qui est donc un arrêt cardio-respiratoire peut être la manifestation d’une
défaillance cardiaque grave avec trouble du rythme. Les syncopes sont fréquentes chez les sujets dont le
coeur bat lentement (bradycardie*) et chez ceux qui sont atteints d’hypotension* artérielle en particulier
si celle-ci survient lors de la station debout : ce sont les syncopes dites “orthostatiques”. La syncope
survenant lors d’un accès de toux est appelée ictus laryngé. Une syncope peut encore accompagner une
hémorragie ou survenir au cours de certaines maladies du système nerveux. On doit toujours allonger
complètement un sujet atteint de syncope, desserrer ses vêtements et le gifler légèrement afin de
stimuler ses centres respiratoires et cardiaques. Une syncope doit amener un examen médical, en
particulier cardiaque. On ne doit pas la confondre avec la lipothymie simple qui n’est qu’un
évanouissement.

SYNDROME : Groupement de symptômes* généralement associés et constituant un ensemble évocateur
d’une atteinte de l’organisme, sans que cet ensemble à lui seul désigne la cause de la maladie. Une
maladie est généralement constituée d’un ensemble de syndromes dont le groupement est souvent
évocateur. Mais des maladies très différentes peuvent comporter le même syndrome : ainsi le fameux
syndrome “grippal” (fièvre, courbatures, malaise général, mal de tête et vertige) si fréquent et qui peut
être réalisé par de très nombreuses maladies infectieuses. On parle volontiers, en chirurgie, d’un
“syndrome occlusif” (arrêt des matières et des gaz avec ballonnement de l’abdomen) ou en neurologie
d’un syndrome local (topographique) comme le syndrome frontal* ou le syndrome temporal*.

SYNOVIALE : La synoviale (plus exactement, “la membrane capsulosynoviale”) est un tissu situé au
niveau de certaines articulations et assurant l’intégrité de la cavité articulaire. La synoviale est donc une
sorte de manchon à l’intérieur de l’articulation (le tissu extérieur s’appelle la capsule) dont les fonctions
sont multiples : elle sécrète, en particulier le liquide synovial nécessaire à l’articulation dont il assure le
bon fonctionnement par sa viscosité.

SYPHILIS : Maladie vénérienne contagieuse due à une bactérie du genre spirochète* : le tréponème
pâle. Sa recrudescence mondiale actuelle doit être soulignée. La syphilis est contractée au cours de
relations sexuelles avec une personne porteuse de lésions syphilitiques en activité c’est-à-dire au niveau
desquelles se trouve le tréponème. Les cas de contamination professionnelle (corps médical) sont
exceptionnels. Le “vagabondage sexuel” (liaisons éphémères et changeantes) est plus responsable de
l’extension de la maladie que la prostitution elle-même, car celle-ci est mieux contrôlée sur le plan
sanitaire : c’est le même problème que celui de la blennorragie*, et, ici encore, la contraception* a levé
les interdits dès l’adolescence. L’éducation sexuelle est donc essentielle dans ce domaine. La première
lésion est locale : c’est un chancre, lésion cutanée rose et indolore avec une adénopathie* également
locale, par exemple au niveau de l’aine*. Ce chancre apparaît environ trois semaines après le contage*. Il
cicatrise sans problème et pourra être facilement négligé si des examens de laboratoire (prélèvement
local et réaction de Bordet Wassermann - ou “BW” - dans le sang) ne sont pas systématiquement
pratiqués. Au-delà c’est la phase dite “secondaire” avec des éruptions maculeuses*, des adénopathies*
disséminées, une alopécie*, des signes méningés* légers (algies, céphalées*) et une “fatigue générale”
persistante. Les éruptions sont contagieuses. Plusieurs années après apparaissent des lésions de divers
organes : aortite*, système nerveux (paralysie* générale, tabés*) avec possibilité de lésions cutanées
(gommes). De nombreux examens de laboratoire (dans le sang ou le liquide* céphalo-rachidien)
permettent un diagnostic rapide et formel, en particulier le test d’immobilisation des tréponèmes ou test
de Nelson. Le traitement de la syphilis est relativement simple dans la première et la seconde phase de la
maladie : la pénicilline y est très active, toute relation sexuelle étant interdite jusqu’à complète guérison.
La syphilis peut être transmise par la mère à son enfant durant la grossesse : l’avortement est possible,
sinon le nouveau-né montre les signes d’une syphilis cutanée (de type “secondaire”) et peut présenter
diverses malformations. Ces syphilis dites “congénitales” sont devenues extrêmement rares grâce à un
meilleur dépistage (plus précoce) de la maladie, en particulier grâce à l’étude systématique du sang de la
mère avant le mariage et au début de chaque grossesse. Le traitement de la syphilis à la période
“tertiaire” (celle des atteintes circulatoires et nerveuses) est beaucoup plus difficile. La syphilis est de
déclaration obligatoire : en cas de refus on peut imposer une hospitalisation (et une surveillance)
d’office. Une enquête doit s’efforcer de retrouver la personne ayant transmis la maladie. La meilleure
prophylaxie* est sans doute une bonne éducation sexuelle dès l’adolescence, comportant non seulement
des recommandations autoritaires (souvent non suivies) mais (et surtout) l’idée, très évidente, que la
maladie reconnue tôt est toujours guérie sans séquelles : un examen médical après tout rapport
sexuel ayant amené une lésion (même peu importante) et, au minimum, un examen de sang (B.W.)
peuvent éviter de très graves ennuis dans l’avenir.

SYRINGOMYÉLIE : Maladie assez rare de la moelle épinière, de nature inconnue, marquée
essentiellement par la disparition de la sensibilité douloureuse (le sujet ne ressent plus les brûlures, par
exemple) et conservation de la sensibilité au tact. La maladie se localise très généralement à la moitié
supérieure du corps, essentiellement aux membres supérieurs. Elle évolue très lentement et peut s’étendre
au bulbe*. Le traitement chirurgical est parfois efficace : une cavité se forme au centre de la moelle
épinière, qui peut amener une compression justifiant l’intervention.

SYSTÈME NERVEUX : On distingue généralement :
1. le système nerveux central : Ensemble de substance grise (les cellules) et blanche (la myéline*)
constituant l’encéphale* (cerveau*, tronc* cérébral, cervelet*) et la moelle* épinière ;
2. le système nerveux périphérique : constitué par les nerfs* crâniens et rachidiens ;
3. le système neurovégétatif : partie des nerfs périphériques qui assure les fonctions dites “végétatives”
(circulation, respiration, digestion, etc.) et qui constitue deux ensembles appelés “système sympathique”
et “système parasympathique”.

SYSTOLE : Contraction du coeur, au niveau des oreillettes (“systole auriculaire”) ou des ventricules
(“systole ventriculaire”). Un souffle cardiaque est dit “systolique” lorsqu’il se produit lors de la systole,
(qui est repérée à l’auscultation et en prenant le pouls*, dont la pulsation correspond à la contraction des
ventricules), par opposition à celui qui se produit dans la phase de remplissage des cavités cardiaques
(diastole) et qui est appelé “souffle diastolique”. Des systoles* irrégulières peuvent se produire : voir
Extra-systoles* et Arythmie*.
T

TABAC : La consommation de tabac n’a cessé d’augmenter depuis le début de ce siècle. Alors qu’en
1900, les Français ne consommaient que quelques millions de cigarettes, ce chiffre est actuellement de
l’ordre de 90 milliards par an. Environ deux hommes sur trois, et près d’une femme sur deux fument.
Si le tabac rapporte 6 à 7 milliards aux caisses de l’État, il est responsable de dépenses bien plus
grandes dans le domaine de la Santé et, surtout, d’une mortalité importante. La fumée de tabac contient
plus de 1000 corps chimiques (pas tous identifiés) dont l’action irritante sur les voies respiratoires est
certaine. Surtout, la fréquence du cancer bronchique ne cesse d’augmenter depuis le début de ce
siècle, et le rôle de la cigarette a été démontré de façon certaine dans cette progression d’une
maladie. D’autre part, le tabac est une substance hautement nuisible pour le cœur par l’oxyde de carbone
et la nicotine qu’il contient. La consommation de tabac est stable (autour de 6g/adulte/jour) alors que
celle d’alcool recule. Certaines statistiques évaluent à 60 000 le nombre annuel de décès liés à l’usage
du tabac, car le cancer du poumon est en progression régulière chez les hommes, et dans 85% des
cas il s’agit de fumeurs. On a calculé que chaque cigarette réduit la vie de 15 minutes, en moyenne.
La pipe et le cigare sont nettement moins toxiques que la cigarette, car leurs fumées sont moins souvent
inhalées. Fumer 20 cigarettes par jour réduit en moyenne de 6 ans la vie, et 40 cigarettes par jour
l’amputent de 8 ans : le risque est donc presque maximum à partir de 20 cigarettes par jour. Le
tabac est le plus grand responsable de la bronchite chronique : l’enquête menée par l’INSERM* en 1968
relevait 15 à 20 millions de journées de travail perdues et environ 22 000 morts annuelles liées au
tabagisme. Pour le cancer du poumon les chiffres sont très éloquents : fumer 40 cigarettes par jour
multiplie par 24 le risque, et on a calculé que dans ce groupe de grands fumeurs un sujet sur 14 sera
atteint du cancer du poumon. Ici encore le fait d’inhaler la fumée rapidement, de garder la cigarette aux
lèvres “fumer à la chaîne” ou celui de rallumer une cigarette éteinte majorent nettement ce risque. Dans le
domaine des maladies cardio-vasculaires le tabac est l’un des 3 grands facteurs de “risque”, avec
l’hypertension* artérielle et l’hyperlipémie*. Le risque d’infarctus* du myocarde est accru de façon
évidente : une enquête américaine a montré qu’un homme de 40 à 55 ans fumant 20 cigarettes par
jour avait 3 ou 4 fois plus de chances de faire un infarctus (et 5 à 6 fois plus d’en mourir) qu’un non-
fumeur. Le risque est multiplié par 6 dans le domaine des accidents vasculaires* cérébraux. Le tabac est
toxique pour les cellules nerveuses, tout comme l’alcool : la dégradation de la vue est un des accidents
bien connus du tabagisme. Si l’on ajoute enfin, les troubles digestifs (gastrite* des fumeurs) et le risque
d’intoxication du fœtus pour une femme enceinte (il y a deux fois plus de prématurés chez les fumeuses et
la taille et le poids de leur nouveau-né sont inférieurs à la moyenne), on conviendra que les méfaits du
tabac sont aussi considérables que ceux de l’alcool. La lutte contre le tabagisme passe par
l’éducation des parents. L’exemple de ceux-ci est contagieux, et un pourcentage élevé d’enfants fume dès
la dixième année en inhalant la fumée, ce qui est extrêmement grave car ils garderont cette habitude :
“avaler” la fumée est, pour eux, s’affirmer comme un adulte à part entière, tout en compensant ainsi ses
problèmes sexuels puisque la cigarette est devenue l’image traditionnelle du “mâle viril” ou de la
“femme libérée”. Apprendre à ne pas fumer pendant le travail (ou toute activité, en particulier au
volant) est une nécessité absolue pour tous ceux qui ont la charge d’élever, d’éduquer, de former
professionnellement les jeunes. Comme l’alcool, le tabac est souvent un refuge contre les difficultés de
la vie, le travail monotone et harassant, le bruit, l’agitation , et , d ‘une façon générale, la dépression. La
cigarette apparaît comme une satisfaction (une récompense) anodine, un dérivatif innocent occupant
l’individu et apaisant son angoisse. Une accoutumance* (parfois : une véritable dépendance*) s’installe
peu à peu et le tabac devient un véritable besoin. Interdire de fumer dans les lieux publics est une
mesure d’hygiène évidente : séjourner une heure dans une salle enfumée est l’équivalent d’une
cigarette inhalée. Fumer est donc non seulement s’intoxiquer soi-même mais intoxiquer les autres.
Au total : éduquer dès le plus jeune âge les enfants et les instruire des méfaits du tabac, faire disparaître
l’image du fumeur “héros” de nombreux films, et, surtout, donner l’exemple... Désintoxiquer un fumeur
est protéger sa vie. Votre médecin habituel est le mieux placé pour vous y aider.

TABÈS : Une des manifestations de la syphilis* du système nerveux, 10 à 20 ans près le contage* initial.
Le tabès est révélé par des douleurs de type très particulier, en “éclair”, très intenses et très brèves, des
troubles viscéraux (douleurs gastriques, intestinales) et des troubles de l’équilibre perturbant la station
debout et la marche. Les autres signes de la syphilis nerveuse, en particulier la paralysie* générale,
peuvent s’y associer. Le tabès est peu évolutif mais très rebelle au traitement, comme beaucoup de
manifestations tardives de la syphilis. Il est devenu rare depuis le traitement immédiat de la syphilis par
la pénicilline : ici encore c’est un traitement précoce qui empêche la maladie d’apparaître.

TABLEAUX : Les médicaments dont la prescription est réglementée (c’est-à-dire qui ne peuvent être
délivrés sans ordonnance) sont inscrits sur trois listes appelées “tableaux” par les pharmaciens. Le
tableau “C” concerne des médicaments peu toxiques mais dont l’usage doit être surveillé. Ils sont
délivrés sur ordonnance datée et signée précisant leur mode d’emploi. L’ordonnance peut être
renouvelée, dans la limite indiquée par le médecin. Ces médicaments portent tous une étiquette verte
avec la mention “dangereux”. Le tableau “A” est réservé à des médicaments toxiques et pouvant donner
lieu à des accidents plus ou moins graves en cas d’erreur de dose. L’ordonnance doit en principe indiquer
de façon précise le nombre de boîtes nécessaires, ou, en tout cas, la dose quotidienne et le nombre de
jours de la prescription : le pharmacien calcule alors exactement la quantité à délivrer au malade. Il est
en effet notoire que le nombre de comprimés contenus dans un flacon varie sans cesse pour un même
médicament et, à plus forte raison, d’un médicament à l’autre : les médecins ne peuvent retenir ces
chiffres et c’est au pharmacien d’effectuer le calcul en suivant exactement les instructions portées
par le médecin. Une ordonnance comportant des médicaments du tableau “A” n’est pas
renouvelable, en principe. Ces médicaments ont une étiquette rouge orangée, avec la mention “poison”.
Enfin, certains médicaments pouvant entraîner des toxicomanies* (ou du moins : une accoutumance* et
une dépendance*) sont inscrits au troisième tableau, appelé “B”. Ils ne peuvent être délivrés que sur
ordonnance spéciale, extraite d’un carnet à souches. La prescription est limitée, en principe, à une
semaine, sauf pour certains.

TACHYCARDIE : Accélération du rythme cardiaque au-delà de 100 par minute. Une tachycardie peut
être régulière, telle celle qui se produit sous l’influence de l’effort, des émotions, ou lors de certaines
maladies (flutter*, thyrotoxicose*). Elle peut être irrégulière “tachyarythmie” comme au cours de la
fibrillation* auriculaire. La tachycardie est normale durant la première année de la vie, où le cœur du
nouveau-né bat entre 115 et 130 fois par minute. C’est seulement à partir de l’âge de 3 ans que le rythme
cardiaque se ralentit en dessous de 100 pulsations par minute. Toute élévation de la température entraîne
une tachycardie proportionnelle à celle-ci. Une tachycardie brusque et inexpliquée peut être le premier
signe d’un infarctus* du myocarde ou d’une hémorragie* interne, ou, plus simplement, d’une angoisse
importante.

TAENIA : Ver plat, segmenté en anneaux, et long de plusieurs mètres. La contagion est réalisée par
l’ingestion de bœuf mal cuit ou, fréquemment, de jambon cru. Souvent c’est un amaigrissement contrastant
avec un appétit augmenté (boulimie*) qui fait soupçonner la présence de ce parasite chez l’enfant. Mais
souvent aussi c’est la découverte d’anneaux dans les selles qui révèle la maladie. Le traitement
médicamenteux est très efficace et sans danger. Si la maladie est guérie, aucun anneau ne réapparaît au
bout de trois mois : si des anneaux sont à nouveau constatés, le traitement doit être renouvelé. Cette
maladie, si spectaculaire, est extrêmement bénigne et ne doit en aucun cas alarmer.

TAILLE : La taille d’un individu est extrêmement variable, liée à celle de ses parents et à ses conditions
de vie et de nutrition. Elle varie, à la naissance, de 40 à 60 cm. Il est classique de dire que la taille à 2
ans est la moitié de celle qui sera. atteinte à la fin de la croissance, mais ceci n’est que partiellement
exact. Un enfant de 4 ans mesure, en moyenne, un mètre.

TAMPON : Système chimique destiné à “amortir” les variations d’acidité ou d’alcalinité d’un milieu.
Ainsi, bicarbonate, phosphate, protéines, constituent-ils des systèmes tampons dans le sang circulant, afin
de maintenir son pH* à 7,4.

TARSE : Ensemble des 7 os du pied qui s’articulent entre eux et avec tibia et péroné en haut, d’une part,
et les 5 métatarsiens* en avant, d’autre part. Le calcanéum* est le plus important (c’est l’os du talon)
ainsi que l’astragale, sur lequel repose toute l’articulation de la cheville.

TEIGNE : Mycose* du cuir chevelu, très contagieuse, évoquée devant l’apparition de croûtes et de
squames* dans les cheveux d’un enfant. Elle est cause d’alopécies* localisées.

TEMPORAL : Qui est situé sur le côté du crâne dans sa partie inférieure. La région temporale est donc
localisée au-dessus, en avant et en arrière de l’oreille. L’os temporal est articulé en arrière avec
l’occipital* et en haut avec le pariétal*. C’est dans l’os temporal que se trouvent le conduit auditif et
le labyrinthe* : une fracture du temporal est donc toujours grave, avec risque de troubles auditifs
(un saignement de l’oreille est souvent présent) et de paralysie faciale car le nerf facial passe à cet
endroit. Le lobe temporal du cerveau* est d’une grande importance pour l’audition et le langage. Le
syndrome temporal* se traduit par une grande variété de troubles : hallucinations* auditives, troubles du
langage (aphasie*) ou même des troubles plus complexes du cours de la pensée ressemblant à des états de
rêve. Une hémianopsie* est possible, en raison du voisinage des fibres nerveuses allant du nerf optique
au lobe occipital*, centre de la vision. L’artérite temporale (appelée maladie de Horton) est une
maladie inflammatoire de l’artère temporale (qu’on sent battre sur la tempe, en arrière du sourcil) qui se
traduit par des douleurs locales importantes pouvant ressembler à une migraine.

TENDON : Le tendon est un cordon fibreux très résistant qui assure l’insertion d’un muscle sur une
surface osseuse. Les tendinites (inflammations d’un tendon) sont extrêmement fréquentes chez les sujets
jeunes et actifs, en particulier au niveau de tendons étroits, terminant des muscles puissants : coude,
genou, épaule. Elles sont favorisées par des micro-traumatismes répétés et par le surmenage physique, ce
qui explique leur grande fréquence au cours de certaines professions et chez les sportifs.
Les symptômes sont bien connus : douleur au niveau d’une articulation, lancinante, aggravée par
l’exercice et calmée par le repos. La seule contraction du muscle, au repos, réveille la douleur. Les
tendinites du coude (tennis-elbow) sont souvent observées chez les joueurs de tennis (ou de golf), chez
les conducteurs de poids lourds, et les bûcherons. Celles de l’épaule sont classiques au cours du
handball, du volley-ball, du judo, de l’aviron ou du tennis.

Celles du tendon d’Achille apparaissent après une marche forcée ou chez les skieurs de compétition. La
complication la plus grave est la rupture du tendon, qui, même partielle, oblige à une immobilisation
plâtrée temporaire, la rupture totale amenant à une intervention pour réparer la rupture. La différence
avec une arthrite est simple : dans une tendinite, la mobilité de l’articulation n’est pas diminuée. La
prévention est bien connue des sportifs : ne pas se lancer “à froid”, avoir un matériel (raquette,
skis) adapté à ses mesures, stopper dès les premières douleurs, sans attendre que celles-ci vous
bloquent.

TÉRATOGÈNE : Qui peut entraîner une malformation au cours du développement. Les malformations
d’un enfant à la naissance peuvent être la conséquence de facteurs tératogènes physiques (irradiation par
rayons X ou corps radioactif), chimiques (médicaments toxiques absorbés par la mère, surtout durant le
premier trimestre d’une grossesse) ou microbiens : infections parasitaires (comme la toxoplasmose*),
virales (comme la rubéole*), ou bactériennes (comme la syphilis*).

TERRAIN : La vieille notion de “terrain familial” désignant la plus grande fréquence avec laquelle les
membres d’une même famille semblent atteints par une maladie a souvent fait sourire. Des découvertes
récentes dans le domaine de l’immunologie et de la génétique* montrent pourtant que dès sa naissance
tout homme est porteur de certaines caractéristiques tissulaires (groupe sanguin, type des globules blancs,
répartition des enzymes*, structure du système nerveux et du système circulatoire) qui le prédisposent
plus ou moins à certaines maladies. Toute médecine doit donc être “personnalisée” c’est-à-dire tenir
compte des “tendances naturelles” (héréditaires) de l’individu. Cette notion est très évidente pour les
maladies cardio-vasculaires, le diabète, et certains rhumatismes. Des facteurs “prédisposants” peuvent
être détectés pour beaucoup d’autres maladies, et leur connaissance semble essentielle pour protéger au
mieux et surveiller régulièrement les individus qui semblent particulièrement exposés à telle ou telle
maladie.

TESTICULES : Glandes génitales masculines, au nombre de deux, contenues dans deux replis cutanés
appelés bourses. Les testicules sécrètent les spermatozoïdes, cellules reproductrices du sperme*, et
différentes hormones sexuelles masculines, dont la plus connue est la testostérone. A la naissance, les
deux testicules doivent être présents dans les bourses : il peut arriver que l’un d’eux demeure dans
l’abdomen, anomalie appelée cryptorchidie. Le testicule absent (ectopique) peut descendre seulement à
la puberté : des traitements hormonaux peuvent provoquer cette descente dès l’âge de 4 ans. Les testicules
peuvent être le siège d’inflammations appelées orchites*, à la suite par exemple des oreillons* ou d’une
infection microbienne. Le cancer du testicule n’est pas fréquent ( moins de 2.000 cas par an : l% des
cancers masculins) mais il atteint souvent des hommes jeunes (avant 40 ans). Les signes annonciateurs
sont peu nets : sensation de pesanteur. C’est, en fait, comme pour le sein, la palpation systématique
périodique qui demeure le meilleur moyen de dépistage. Enfin, la torsion d’un testicule est une urgence
chirurgicale car elle peut entraîner une nécrose* du testicule, donc sa destruction. Elle s’observe chez
les jeunes enfants et les adolescents, parfois favorisée par le port de pantalons trop étroits : c’est une
douleur très violente, pouvant aller jusqu’à la syncope, avec tuméfaction d’un testicule qui augmente de
volume. Elle ne doit pas être confondue avec l’orchite des oreillons qui est, en règle générale, elle,
bilatérale

TESTS : Faire passer des tests à quelqu’un est évaluer (et faire évaluer par une tierce personne, le
psychologue, qui n’est ni le malade, ni le médecin, ni la famille) le niveau d’intelligence et les traits de
personnalité.
• Les tests d’intelligence évaluent l’âge mental atteint par rapport à l’âge réel : c’est le principe du
“quotient intellectuel” qui, normalement progresse jusqu’à l’adolescence c’est-à-dire la période entre
10 et 15 ans. Le niveau “moyen” est évalué au chiffre 100 ; en dessous on considère l’enfant comme
“retardé” plus ou moins (voir Arriérations*) et au-dessus, l’intelligence est considérée comme
“supérieure”. Les résultats négatifs sont plus importants à considérer que les résultats “supérieurs” : un
excellent quotient intellectuel n’exclut nullement un désordre grave du cours de la pensée, en
particulier une psychose*. Inversement un quotient faible (entre 90 et 100) peut correspondre à un
excellent équilibre mental avec aptitudes techniques très bonnes.
• Les tests de personnalité visent à déceler les conflits psychologiques éventuels et les tendances de
l’individu. En particulier : ils révèlent assez bien la vision que l’enfant a du milieu familial. Ces tests
sont très nombreux et demandent des psychologues très qualifiés pour être interprétés correctement. Le
plus connu est sans doute le test des “taches d’encre” (test de Rorschach) où l’on fait interpréter des
formes indéterminées par le sujet. Divers questionnaires permettent aussi de définir la personnalité en
fonction des réponses. Les dessins d’enfants constituent également un moyen d’étude en ce sens.

TÉTANIE : Ensemble de troubles nerveux et musculaires liés généralement à un trouble du calcium* :
insuffisance d’absorption, de stockage, avec ou sans chute du taux du calcium sanguin, c’est-à-dire de la
calcémie. La tétanie peut se manifester par de grandes crises nerveuses avec contractures musculaires des
pieds et des mains, crampes*, fourmillements (paresthésies*) généralisés, état d’agitation avec angoisse
extrême, impression d’étouffer, et, au maximum, lipothymie*. Mais le plus souvent c’est un ensemble de
troubles chroniques qui attire l’attention : fatigue musculaire anormale avec crampes intermittentes, en
particulier à la fin de l’hiver; fourmillements et engourdissements des doigts ; nausées et crampes
gastriques; vertiges (ou du moins : impressions vertigineuses) ; céphalée* non localisée et persistante;
impression de déséquilibre avec lipothymies* répétées et angoissantes ; crises de tremblements avec
refroidissement des extrémités, tachycardie* avec impression de blocage de la respiration. Le calcium
est en effet le minéral qui équilibre “stabilise” le fonctionnement des cellules nerveuses et des
muscles. Il n’est donc pas étonnant que le manque de calcium disponible se traduise par des
manifestations très diverses en n’importe quel point du corps. La tétanie est souvent appelée
“spasmophilie”. Elle atteint bien plus souvent les femmes que les hommes, et elle s’accentue
généralement la 4e semaine du cycle (la semaine avant les règles) avec franche altération du caractère :
irritabilité, agressivité, instabilité de l’humeur. Des myoclonies* (en particulier : spasme des paupières,
ou “blépharospasme*” sont fréquentes. Les ongles sont parfois striés et cassants et la chute des cheveux
est possible. Le diagnostic est aisé sur :
• l’examen des réflexes,
• l’examen électrique des muscles (électromyogramme*),
• le dosage du calcium* sanguin, souvent diminué (en dessous de 90 mg/l. soit 2,25 millimoles* au lieu de
100 mg/l en moyenne) et parfois même franchement bas. Le magnésium* peut également être diminué (en
dessous de 18 mg/l. soit 0,7 millimole, au lieu de 20 mg/l, normalement). En raison de ses nombreuses
manifestations bruyantes (“spasmes” de tous genres, “fausses migraines”, crises de larmes, agitation,
angoisse, “crise de nerfs”), la tétanie est souvent méconnue ou confondue avec l’hystérie*. Elle est
pourtant facile à déceler et à soigner. Son importance est grande, non par sa gravité (c’est un trouble
chronique, n’ayant pas tendance à s’aggraver spontanément) mais parce qu’elle révèle en les amplifiant
les tendances névrotiques* du sujet. La persistance d’un état dépressif*, ou la répétition fréquente de
celui-ci alternant avec des crises d’anxiété en sont les manifestations classiques. Soigner l’angoisse ou
la dépression sans tenir compte d’un “terrain” tétanique est bâtir sur du sable. Déceler une tétanie
et la soigner, c’est assurer au malade une guérison durable de ses troubles psychiques et ceci au prix
d’un traitement vitaminique simple, peu coûteux, et sans danger s’il est bien surveillé. Quant à savoir
si c’est un dérèglement nerveux qui est cause de la tétanie, ou si c’est la tétanie qui a déséquilibré les
cellules nerveuses, ceci est une discussion pour les longues soirées d’hiver où l’on ne sait trop que faire.
Un dernier point encore : la tétanie est une maladie généralement familiale et héréditaire. Lorsqu’il
en existe un cas dans une famille, il est bien rare de ne pas en trouver un autre parmi les ascendants (père,
mère) ou les collatéraux (frères, sœurs) avec toujours une nette prédominance pour les femmes.

TÉTANOS : Intoxication très grave du système nerveux et musculaire due à une toxine fabriquée par une
bactérie : le bacille* tétanique. Ce bacille se trouve dans le sol et il pénètre l’organisme à l’occasion
d’une plaie souvent minime : piqûre, écharde, hématome* sous un ongle. La maladie débute 4 à 15 jours
plus tard par une contracture musculaire des mâchoires. Les contractures vont ensuite s’étendre aux
muscles du tube digestif (déglutition*) et à la respiration, mettant la vie en danger. La vaccination
antitétanique est l’une des mieux tolérées et des plus efficaces: les 3 injections faites à 1 mois
d’intervalle, et suivies d’une injection de rappel un an après, protègent au moins dix ans. Elle doit
être pratiquée au cours de la première année de la vie avec rappel tous les 5 ans, en particulier en zone
rurale. Toute plaie souillée doit entraîner un rappel supplémentaire lorsque la vaccination date de
moins de 3 ans. Si la vaccination est plus ancienne, on ajoute au rappel vaccinal du sérum* antitétanique
pour protéger le sujet dans l’immédiat. Le tétanos est une maladie encore très grave, avec une mortalité
dépassant un cas sur trois. Elle est de déclaration* obligatoire. La vaccination antitétanique n’étant
obligatoire que depuis 1939 beaucoup de sujets de plus de 50 ans n’ont jamais été vaccinés et ce sont eux
qui fournissent le plus fort contingent de malades. En 1998, il y avait encore 7 décès par tétanos. Ne pas
se faire vacciner, à quelque âge que ce soit, c’est courir le risque d’une mort rapide pour une simple
écharde. De même accepter un rappel tous les 10 ans est une obligation bien mince face au danger que
peuvent rencontrer tous ceux qui vivent à la campagne ou même s’y rendent simplement en week-end.

THALASSOTHÉRAPIE : Cure marine utilisant l’eau de mer, les algues, les boues et l’exposition au
soleil (héliothérapie) en climat marin. L’eau de mer froide facilite beaucoup la rééducation de la marche
chez les paraplégiques* car elle diminue la pesanteur du corps et améliore la conduction nerveuse.

THÉNAR : L’éminence thénar est la région située à la base du pouce de la main. Elle contient les
muscles et les nerfs qui sont responsables des mouvements et de la sensibilité du pouce, dont la fonction
est de s’opposer aux autres doigts de la main pour saisir les objets, comme une pince. Sur l’autre bord de
la main, sous le petit (le cinquième) doigt, se trouve un autre renflement de la paume de la main appelé
éminence hypothénar.

THERMOGRAPHIE : Technique utilisant le rayonnement infrarouge émis par le corps humain, et
mesurant la chaleur rayonnant à travers la peau. Ses images permettent donc de dépister les régions où la
température est plus élevée (qui peuvent correspondre à une tumeur maligne) ou plus basse (qui peuvent
être le siège d’une diminution de la circulation artérielle) et ceci par rapport aux régions voisines. Le
diagnostic des cancers du sein* est, ainsi, facilité, de même que celui des affections thyroïdiennes et celui
des artérites* des membres inférieurs.

THERMOPHOBIE : Mal supporter la chaleur et, donc, la craindre. Signe fréquent de fonctionnement
exagéré de la glande thyroïde*.

THROMBOSE : Formation d’un caillot de sang “thrombus” à l’intérieur d’une veine ou d’une artère. Il
s’agit donc de l’obstruction du vaisseau sanguin par formation locale du caillot, ce qui l’oppose à
l’embolie*, où un caillot de sang s’est déplacé, entraîné par le courant sanguin, et est venu obturer
brutalement un vaisseau. Les conséquences de l’obstruction sont très différentes en raison de la
constitution plus ou moins lente (dans le cas d’une thrombose) ou très rapide (dans le cas de l’embolie)
de l’arrêt circulatoire. Une embolie artérielle (par exemple : cérébrale) prive brutalement une partie d’un
organe de toute circulation sanguine : les dégâts cellulaires (ischémie* brutale) sont donc souvent très
graves et irréversibles. Dans le cas de l’obstruction lente et progressive d’une artère par une thrombose
peu à peu complétée, l’organisme a souvent le temps de développer une circulation “de suppléance” en
augmentant le débit circulatoire des artères voisines, voire même en créant de nouveaux courants sanguins
qui permettent aux tissus une certaine survie. Lorsqu’il s’agit d’une thrombose secondaire à une phlébite,
on parle souvent de “thrombophlébite”. Dans certains cas on parle de “maladie thromboembolique” pour
désigner un trouble circulatoire généralisé comportant la formation de thromboses locales à partir
desquelles des embolies peuvent se produire. Toute thrombose justifie, en principe, le recours aux
anticoagulants* bien que la surveillance de ce traitement soit assez délicate. Le “thrombo-
élastogramme” est un examen permettant d’étudier comment le sang peut former un caillot. On dispose
enfin de certains agents chimiques capables de dissoudre un caillot (thrombolyse) mais leur utilisation
nécessite des contrôles médicaux très spécialisés. Le risque de thrombose est surtout prévenu par l’usage
de médicaments antiagrégants*, telle l’aspirine*.


THYMUS : Organe immunologique important, qui, situé dans le thorax, disparaît progressivement au
cours de l’enfance ; le thymus est le lieu où de nombreux globules blancs (les lymphocytes*) se
différencient pour assurer la protection de l’organisme contre les agressions microbiennes. Sa persistance
chez l’adulte est anormale : des tumeurs thymiques (thymomes) peuvent se développer, en particulier au
cours de la myasthénie*.

THYROÏDE : Petite glande endocrine* située à la base du cou, juste en avant de la trachée*, d’une
importance considérable pour la vie de l’organisme. La thyroïde fabrique en effet des hormones en
utilisant l’iode apporté par l’alimentation. Ces hormones agissent en augmentant les combustions (le
métabolisme*) des cellules, c’est-à-dire en accroissant la consommation d’oxygène, et l’utilisation des
glucides* et des protéines* mis en réserve dans les tissus. Elles stimulent l’activité du cœur et des
cellules nerveuses. Elles sont donc indispensables à la croissance. L’utilisation d’hormones
thyroïdiennes «pour maigrir» est un non-sens, car elles agissent en provoquant une diminution des
protéines et des sucres, et non celle des graisses. D’autre part, comme on vient de le dire, elles
soumettent le cœur et le cerveau à un travail accru, ce qui peut être dangereux chez certains sujets
dont l’état circulatoire et l’équilibre nerveux sont particulièrement fragiles. Les hypothyroïdies sont
décrites au paragraphe «myxoedème*», les hyperthyroïdies au paragraphe suivant (thyrotoxicose). Le
cancer de la thyroïde (surtout féminin)est peu fréquent : 2.969 en 2.000 . Les nodules thyroïdiens ne sont
malins que dans 10 % des cas.

THYROTOXICOSE : (ou thyréotoxicose) : Fonctionnement excessif de la glande thyroïde. Le terme
d’hyperthyroïdie est également souvent utilisé. Ses manifestations sont bien connues :
• troubles cardio-vasculaires avec tachycardie* permanente, palpitations, éréthisme* ;
• amaigrissement, contrastant avec une augmentation de l’appétit (polyphagie*), une soif incessante
(polydipsie*) et très souvent une diarrhée ;
• un tremblement* et des troubles caractériels* importants avec instabilité, agressivité, insomnie. Une
fatigue générale (asthénie*) et une intolérance à la chaleur (thermophobie* : malaises à la chaleur) sont
habituelles ;
• une augmentation de volume du corps thyroïde (goitre*) est également très fréquente. Le fonctionnement
excessif du système cardio-circulatoire va amener des troubles cardiaques plus ou moins préoccupants :
arythmie*, voire insuffisance* cardiaque si le traitement est tardif. Les complications psychiques ne sont
pas moins graves, avec états d’agitation extrême (manie*) pouvant alterner avec des dépressions sévères
(mélancolie*). La thyrotoxicose la plus fréquente est la “maladie de Basedow*” (environ les 2/3 des
cas), de mécanisme encore mal connu. Elle comporte une exophtalmie* qui est très frappante au premier
coup d’œil. Le tremblement y est toujours important. La deuxième cause, par ordre de fréquence, est
l’adénome* toxique thyroïdien (environ 20% des thyrotoxicoses), tumeur bénigne sécrétant trop
d’hormones. Cet adénome est facilement perçu sous la peau, nodule* ferme et bien limité. Enfin, certains
goitres* (parfois très anciens) peuvent bien souvent s’accompagner de signes d’hyperthyroïdie. Dans tous
ces cas des examens très précis, en particulier l’étude de la fixation d’iode radioactif au niveau de la
glande (scintigraphie*), permettent le diagnostic aisé de ce type de thyrotoxicose. Des traitements
chimiques au moyen de médicaments diminuant la fabrication des hormones thyroïdiennes
“antithyroïdiens”, l’irradiation de la glande par une dose calculée d’iode radioactif*, et la chirurgie
(ablation de la glande ou “thyroïdectomie”) permettent de traiter efficacement toutes les hyperthyroïdies.
Au total : avant de considérer une femme jeune comme une malade mentale, il est bon de s’assurer
qu’elle n’a pas une hyperthyroïdie. D’autre part absorber des quantités importantes d’extraits
thyroïdiens pour maigrir, c’est créer littéralement une thyrotoxicose avec tous les risques que cette
maladie comporte.

TIBIA : Os long qui, avec le péroné, constitue le squelette de la jambe. Os très solide, le tibia peut être
le siège de fractures à l’occasion de chocs violents, en particulier au cours des accidents de ski (fracture
spiroïde au cours d’un mouvement de rotation forcée) nécessitant presque toujours une intervention
chirurgicale pour rétablir la bonne continuité de l’os, pivot essentiel de la jambe, assurant équilibre et
statique. L’artère circulant dans la jambe s’appelle : artère tibiale. L’articulation de la cheville (entre
tibia, péroné et astragale) est appelée tibio-tarsienne.

TIC : Mot très vague désignant un peu tous les mouvements involontaires d’un sujet. La signification de
tels mouvements répétés, agaçants pour l’entourage, en particulier les parents et les éducateurs, peut être
très diverse : l’enfant “tiqueur” est souvent un anxieux, peu sûr de lui et en proie à des obsessions*,
en particulier celle de l’échec scolaire. Un état dépressif associé à des tics n’est donc pas rare,
nécessitant une psychothérapie* et un traitement. Ailleurs des petits mouvement répétés (d’un sourcil en
particulier) peuvent avoir une toute autre signification et faire partie d’une psychose* beaucoup plus
grave. Chez l’adulte un tic du visage peut être la marque d’une atteinte du nerf facial (séquelle* d’une
paralysie faciale ou existence d’une névralgie faciale*) mais aussi être seulement une manifestation d’un
état d’excitabilité anormale lié à une maladie (thyrotoxicose*, tétanie*) ou à une intoxication chronique :
excès de café, de thé, ou toxicomanies* diverses. On ne doit pas attribuer le terme de “tic” aux gestes
habituels de quelqu’un (les “manies” tels le grattage du nez, des oreilles, etc.) qui eux, à la
différence des tics, sont toujours motivés.

TIQUES : Voir Acariens.

TONICARDIAQUE : Médicament augmentant la contraction du cœur et la ralentissant. Le plus connu
est la digitaline. Les tonicardiaques sont utilisés dans le traitement de diverses arythmies*, dans
l’insuffisance* cardiaque, et au cours de certaines tachycardies*. On dit aussi “cardiotonique”.

TOMOGRAPHIE : Procédé radiologique consistant à déplacer en sens inverse la source de rayons X et
le film. On peut ainsi obtenir des plans de coupe successifs (généralement dans un plan vertical) en
particulier des poumons et de divers organes abdominaux.L’echographie peut-être également associée à
une tomographie “echotomographie”. Ce procédé, utilisé depuis près d’un demi-siècle, a été un peu
supplanté par la tomodensitométrie (ou scanner*) plus coûteuse mais aussi beaucoup plus précise et, plus
récemment, la résonance* magnétique nucléaire .

TORTICOLIS : On doit distinguer :
• le torticolis banal (aigu) contracture douloureuse des muscles du cou gênant les mouvements habituels.
Il apparaît à la suite d’une contusion locale (accident) ou au cours d’un état général infectieux plus ou
moins fébrile : il s’agit très souvent, semble-t-il, de virus très banals qui déterminent une inflammation
musculaire localisée. Le traitement est donc semblable à celui de la grippe : analgésiques* et
antipyrétiques* du type de l’aspirine.
• le torticolis spasmodique (chronique), contractions anormales des muscles du cou amenant une rotation
ou une flexion de la tête, intermittente ou plus ou moins permanente. Son traitement est plus délicat et en
tout cas plus prolongé.

TOURNIOLE : Panaris* superficiel entourant l’ongle, et obligeant à une intervention chirurgicale.

TOUX : Efforts (volontaires ou non) des muscles respiratoires pour expulser une substance ou un gaz
irritant les voies aériennes. La toux est une expiration saccadée et bruyante ramenant ou non des crachats
(expectoration). C’est donc un acte utile visant à libérer les bronches de toute sécrétion gênant les
échanges respiratoires. La toux doit donc être, en principe, respectée, puisqu’elle aide l’organisme à
se débarrasser d’une agression pulmonaire, en particulier infectieuse. D’autre part la plupart des
médicaments calmant la toux dépriment les centres nerveux commandant les mouvements respiratoires. Il
n’est donc pas sans danger de les absorber systématiquement, en particulier chez les enfants et les
vieillards. La toux ne doit être calmée que si elle se révèle inefficace (improductive : ne ramenant aucune
expectoration) et si sa fréquence est telle qu’elle épuise le malade, en l’empêchant, en particulier, de
dormir. Une toux persistante peut être le premier signe d’une maladie pulmonaire grave : elle doit
amener à consulter un médecin, et non à demander au pharmacien un “sirop contre la toux”.

TOXICOMANIE : Absorption habituelle d’un toxique (drogue) dans le but de satisfaire un besoin de
plaisir. Le toxicomane typique est le morphinomane, qui a généralement pris goût à la drogue à l’occasion
d’un traitement. Bien qu’il se développe une certaine accoutumance*, des troubles nerveux apparaissent
plus ou moins rapidement, aisément discernables par un œil médical averti, et tôt ou tard, un
affaiblissement intellectuel avec trouble du cours de la pensée apparaît en même temps que disparaît tout
désir d’action : le toxicomane se réfugie dans le discours, l’écriture et la pensée, ce qui nous a d’ailleurs
valu des textes et des créations artistiques de grande valeur, au début de la toxicomanie en tout cas, La
toxicomanie se développe en particulier chez les impulsifs* (pervers*) et les obsédés (compulsifs*). Plus
ou moins rapidement apparaît une dépendance* à l’égard de la drogue, parfois uniquement
psychique mais bientôt physique : l’organisme semble ne plus pouvoir se passer de la drogue
(assuétude), étant littéralement “équilibré” grâce à elle. L’arrêt brutal de la drogue entraîne alors des
troubles assez graves qui poussent le drogué à se la procurer par tous les moyens, y compris le vol et le
meurtre : le drogué verse alors rapidement dans la délinquance si on ne le désintoxique pas au moyen de
médicaments et sous contrôle médical strict. Le suicide* est assez fréquent chez les drogués, dernier
acte d’une tragédie dont les spectateurs (famille et amis) ont souvent méconnu l’extrême gravité.
Le nombre des drogues pouvant créer une toxicomanie est élevé :
• sédatifs et euphorisants comme les analgésiques* dérivés de la morphine ou de synthèse, ou encore le
haschisch (kif, marijuana) ;
• stimulants comme la cocaïne ou les psychotoniques* ;
• productrices d’hallucinations* comme le L.S.D.*.
Certains alcooliques (heureusement pas la majorité) ont un comportement de toxicomane, de même que
certains habitués des somnifères (en particulier : barbituriques) qui n’hésitent pas à agresser leur médecin
si celui-ci, avec raison, leur refuse un renouvellement d’ordonnance. Il est maintenant tout à fait prouvé
qu’un arrêt brutal de certains somnifères peut amener des troubles assez graves, ce qui démontre
bien leur effet d’assuétude, heureusement moins grave que celui des dérivés de l’opium et plus facilement
corrigible. Certains excitants chimiques (amphétamines et médicaments dits psychotoniques*) peuvent
également entraîner des troubles graves lors de leur prise prolongée (illusions, et même hallucinations*)
et, surtout, à leur arrêt (dépression). L’adolescence (la moyenne d’âge actuelle des toxicomanes se situe
entre 18 et 20 ans) est malheureusement la période de la vie où les toxicomanies sont fréquentes. Le rôle
du milieu familial “perturbé” (parents séparés, pratiquement ou de fait) et du “groupe” (de la bande) sont
essentiels. La mise en accusation de la société est le prétexte habituel, d’où le choix d’une drogue
réprouvée par les adultes. La recherche de sensations nouvelles, de “plaisirs interdits” sont évidemment
des facteurs aggravants. Soumettre son système nerveux à l’usage prolongé d’un de ces toxiques est
toujours un double pari : celui de le supporter sans troubles graves et celui de récupérer un état
normal à son arrêt, ce qui revient à dire : être sûr de disposer d’un équilibre parfait. Il semble en
effet que des psychoses* soient littéralement “révélées” par l’usage, même accidentel, de telles drogues.
Toute toxicomanie doit donc être confiée à un spécialiste averti de ces problèmes, et il existe en fait peu
de centres compétents en ce domaine. Cependant le rôle d’un bon médecin de famille, remplaçant
littéralement les parents dans certains cas, peut être, lui aussi, très important. La loi du 31 décembre 1970
donne la possibilité de contraindre un toxicomane à se soigner s’il veut échapper au régime pénal
(amendes, emprisonnement). Ainsi la drogue (la “came” ou la “schnouf”) doit-elle toujours être
soupçonnée devant tout changement du comportement chez un adolescent, toute réaction bizarre et
imprévue. Si la littérature et le cinéma ont un peu trop exalté le “junkie” (toxicomane utilisant des
drogues dures et prêt à tout pour s’en procurer) il faut inlassablement rappeler aux adolescents les
dangers considérables de telles expériences dont l’issue peut être la mort (en particulier : avec la
“blanche” ou le “cheval” (l’héroïne) et, en tout cas, un profond délabrement physique, intellectuel, et
moral. Il ne faut pas non plus méconnaître les toxicomanies “mineures” c’est-à-dire la dépendance plus
ou moins grande de certains malades à leurs médicaments, en particulier en ce qui concerne les
somnifères ou certains psychotoniques*. (voir : dépendance*)

TOXOPLASMOSE : Parasitose assez fréquente chez les enfants et les adultes, très bénigne en règle. Le
contage* peut se faire par l’intermédiaire du chat, des oiseaux, ou par l’ingestion de viande de mouton
insuffisamment cuite. Chez l’enfant elle peut être à l’origine d’une asthénie* avec état fébrile et
adénopathies* cervicales. La seule toxoplasmose grave est celle atteignant la femme enceinte en raison de
la possibilité de contamination du fœtus*, avec risque de mort pour celui-ci et, en tout cas, de troubles
neurologiques (hydrocéphalie*, épilepsie*) et oculaires. La toxoplasmose se révèle par une
mononucléose*, et des examens parasitaires spécialisés pouvant seuls en affirmer la réalité. Certains
antibiotiques sont très actifs. On estime que près de 90% des sujets ont été parasités avant l’âge de
30 ans : maladie très fréquente, mais le plus souvent sans manifestations décelables, la
toxoplasmose ne peut être décelée que par des examens systématiques chez une femme enceinte.

TRACHÉE : Conduit des voies aériennes situé entre le larynx* et les bronches. La trachée peut être
obstruée par des corps étrangers inhalés (voire : asphyxie*). Elle peut être le siège d’inflammations
diverses “trachéite*” soit de nature bactériennes*, soit d’origine allergique* comme la “trachéite
spasmodique”, véritable équivalent d’un asthme*. Une toux sèche, sans expectoration, en est la principale
manifestation. Avant de porter un tel diagnostic un examen complet, clinique et radiologique, doit être
pratiqué.

TRANSPLANT : Greffon. La transplantation est le transfert d’un tissu ou d’un organe (rein, par
exemple). En principe le terme de transplant désigne une autogreffe (greffe prélevée sur le sujet lui-
même) et la greffe, le transfert à un receveur d’un organe provenant d’un autre individu appelé donneur.

TRANQUILLISANTS : Nom donné aux médicaments calmant essentiellement l’anxiété (l’angoisse) et
souvent appliqué abusivement à tous les psychotropes*. Les neuroleptiques* ont un effet tranquillisant
mais, en général, bien d’autres propriétés. La plupart des tranquillisants facilitent l’endormissement en
calmant l’angoisse et en diminuant la tension nerveuse qui empêche l’apparition du sommeil* normal : ce
ne sont pourtant pas des hypnotiques, et on peut d’ailleurs, à la différence de ceux-ci, les absorber dans la
journée sans risque d’endormissement. Malgré les critiques qui leur sont adressées régulièrement, il faut
redire que leur acquisition (dans la période 1955-1965 pour la plupart) a constitué et constitue encore un
immense progrès thérapeutique pour de très nombreux malades atteints de troubles très divers.

TRANSIT : On parle du “transit intestinal” pour désigner la progression de la digestion depuis l’estomac
jusqu’au rectum. On admet qu’en 8 à 9 heures les aliments atteignent le gros intestin, où ils séjournent
environ 24 heures avant d’être expulsés sous forme de selles. On appelle “transit baryté” l’étude du
transit intestinal, suivi par la radiographie, après ingestion d’un produit opaque aux rayons X : la baryte.

TRANSPIRATION : La peau produit normalement la sueur, liquide salé qui permet l’élimination de
déchets et, surtout, le maintien de la température, puisque son évaporation absorbe un nombre important
de calories. Il est donc, a priori, néfaste d’empêcher la transpiration, surtout en cas de chaleur extérieure
élevée. Dans les pays chauds une transpiration importante est normale : il faut boire abondamment et,
surtout, remplacer le sel perdu (saler, par exemple, le beurre ajouté aux aliments) sous peine de voir
apparaître les signes classiques du “coup de chaleur” (vertiges, malaise général, tendance syncopale)
dû à une déshydratation de l’organisme avec chute de la pression artérielle . L’absorption d’ eau, à elle
seule, ne corrigerait pas le trouble mais risquerait, au contraire, de l’aggraver, malaise bien connu des
sportif (joueurs de tennis, en particulier) s’ils n’absorbent pas une boisson riche en sel (en sodium). Une
transpiration excessive (hyperhidrose) survient fréquemment sans raison chez les émotifs, à la paume des
mains, à la plante du pied et aux aisselles. Diverses lotions et des médicaments peuvent diminuer ce
trouble si gênant, traduction d’une tension nerveuse excessive qu’il convient aussi de corriger.

TRANSSUDAT : Passage d’un liquide (plus ou moins riche en protéines*) à travers une paroi vasculaire
(veine ou artère) ou une membrane : plèvre, péritoine par exemple.

TRAUMATISME : Le mot traumatisme désigne toutes les conséquences d’une agression (physique ou
psychique) extérieure de caractère violent et inattendu. Les agressions physiques (voir aussi Choc*,
Commotion*) sont très fréquentes et de type très varié, en particulier après les accidents de travail, le
sport, ou les accidents de voiture. Les plus graves concernent le crâne et le cerveau : ce sont les
traumatismes craniocérébraux. Toute perte de connaissance, même très brève, après un choc crânien
doit entraîner un examen médical immédiat, et la mise sous surveillance, en hôpital, si le moindre
doute existe quant à un saignement interne, c’est-à-dire quant à un risque d’hématome* secondaire. Tout
saignement externe (nez, bouche, oreille) peut être le témoin d’une fracture du crâne. Toute pâleur
anormale, avec accélération du pouls, peut certes être la réaction de peur après un accident, mais
aussi le premier signe d’une hémorragie interne. Tout vomissement peut être le signe d’une
hémorragie méningée. Au total, tous ces symptômes doivent faire conduire immédiatement le traumatisé
dans un centre équipé pour recevoir les accidents : neurochirurgie, réanimation, services de
traumatologie. Un traumatisme thoracique peut être apparemment bénin, avec quelques côtes cassées, plus
douloureuses que graves : il peut aussi avoir porté sur l’axe circulatoire (cœur, aorte) et entraîner
secondairement des accidents hémorragiques sources d’hématomes (hémothorax, hémopéricarde) qui
peuvent être très graves. Les contusions de l’abdomen peuvent menacer la rate, organe dont la rupture
peut entraîner une hémorragie interne très grave (voir : splénique*). Si le choc a été dorsal ou lombaire,
la colonne vertébrale peut avoir été traumatisée: luxations* et fractures* nécessitent une hospitalisation
après transport très soigneux (voir Rachis*).

TREMBLEMENT : Succession de mouvements identiques (oscillations) généralement de faible
amplitude, atteignant souvent un segment de membre (la main, le pied), plus rarement l’ensemble du
corps. La réaction au froid (frisson puis tremblement généralisé) et à la peur se marquent par des
tremblements. Au cours de nombreuses maladies du système nerveux on peut voir apparaître des
tremblements très divers : tremblement au repos (maladie de Parkinson*) ou, au contraire, à l’occasion du
maintien d’une contracture musculaire, tel le tremblement d’attitude du syndrome cérébelleux. Des
troubles thyroïdiens (thyrotoxicose*) peuvent provoquer un tremblement permanent. La tétanie* comporte
très fréquemment des épisodes de tremblement (souvent généralisés), par crises. Il existe aussi des
tremblements “familiaux” survenant soit au même âge, soit à un âge de plus en plus précoce chez les
membres d’une même famille. Un tremblement peut apparaître lors de certains traitements médicamenteux
: neuroleptiques*, antidépresseurs* et surtout lithium*.

TRÉPONÈME : Variété de spirochète* (bactérie) responsable de diverses maladies, en particulier de la
syphilis, provoquée par le tréponème “pâle”. On appelle parfois “tréponématose” cette dernière maladie.

TRICHINOSE : Parasitose transmise à l’homme par le porc. Ce ver se développe dans les muscles, en
particulier ceux de la respiration, de la langue, et du larynx*. La maladie se traduit par une diarrhée
fébrile, des douleurs musculaires, des œdèmes*, des troubles allergiques* : urticaire*, arthralgies*. Dans
le sang, il existe une augmentation de certains polynucléaires (granulocytes*) appelés “éosinophiles”. Le
traitement médicamenteux est difficile. La meilleure protection est de ne manger le porc et le sanglier
que très cuits. La surveillance des abattoirs a rendu cette maladie assez rare.

TRIGLYCÉRIDES : Graisses du sang différentes du cholestérol (taux normal : 0, 50 à 1, 50 g/l) qui sont
augmentées fréquemment chez les sujets ayant une alimentation trop riche en glucides et/ou en alcool,
ainsi que chez tous les suralimentés. La réduction de l’excès de poids ramène souvent les
triglycérides à un taux normal. Dans d’autres cas c’est la réduction des “sucres” (sucres, pain,
féculents comme les pâtes, le riz, les lentilles, les petits pois, fruits, miel et confitures, boissons sucrées,
bière) et des alcools qui est la plus efficace. Le taux des triglycérides doit être contrôlé (comme celui
du cholestérol) à l’occasion de chaque bilan sanguin et, en particulier, chez les femmes prenant
régulièrement la “pilule” contraceptive : une hypertriglycéridémie supérieure à 1,5 g/l est une
contre-indication à leur usage.

TRISMUS : Contracture des muscles de la mâchoire, entraînant une gêne à l’ouverture de la bouche. Ce
peut être le signe d’une infection locale : dent* de sagesse (trismus du côté de la dent) phlegmon* de
l’amygdale, arthrite* de l’articulation temporo-maxillaire (généralement unilatéral) ou luxation* de la
mâchoire. Mais d’autres causes sont plus graves : infection bactérienne généralisée (septicémie*),
maladie neurologique du tronc* cérébral, et tétanos*. Dans ce dernier cas (il y a encore une mortalité de
50%) le trismus est douloureux, bilatéral, et il ne peut être réduit par la force.

TRISOMIE 21 : (voir mongolisme).

TROMPES : Les trompes de Fallope (à ne pas confondre avec la trompe d’Eustache, qui relie oreille*
moyenne et cavité buccale) sont des conduits reliant l’utérus aux ovaires. Longues de 10 à 12 cm, ces
trompes sont constituées de muscles et recouvertes du péritoine*. Elles jouent un rôle précis : le transport
de l’ovule de l’ovaire* à l’utérus* au moment de l’ovulation*. Si une fécondation a lieu à l’intérieur
d’une trompe, une grossesse extra-utérine* peut se développer, qui aboutira en quelques semaines à un
avortement spontané, avec risque d’hémorragie interne pouvant menacer la vie. L’inflammation des
trompes s’appelle salpingite*. Les trompes peuvent être radiographiées, après opacification, à l’occasion
d’une hystérographie (voir Utérus). Leur perméabilité (qui peut être compromise par une salpingite) est
nécessaire à toute procréation. L’ablation chirurgicale des trompes s’appelle salpingectomie.

TRONC CÉRÉBRAL : Partie de l’encéphale* située entre le cerveau et la moelle épinière. Le tronc
cérébral est formé de trois parties de bas en haut : le bulbe rachidien (relié à la moelle épinière), la
protubérance (à laquelle est accroché, en arrière, le cervelet) et les pédoncules cérébraux qui le relient
au cerveau. Le tronc cérébral contient de nombreux centres nerveux très importants, en particulier ceux
réglant les grandes fonctions végétatives : respiration, rythme cardiaque, sommeil* et éveil. Il peut être
atteint par de nombreuses maladies de nature circulatoire (infarctus*, hémorragies), infectieuse (virus) ou
tumorale. On désigne les troubles selon leur localisation : syndromes bulbaires, syndromes
protubérantiels, ou syndromes pédonculaires.


TUBAGE : Introduction d’un tube dans la trachée ou l’estomac, dans le but :
• d’aspirer le contenu de ces conduits, par exemple : retirer des sécrétions encombrant la trachée et les
bronches;
• d’analyser les sécrétions locales, par exemple : le suc gastrique ou duodénal;
• d’injecter localement une substance (opacifier une bronche pour la radiographier) ou assurer la nutrition
d’un malade incapable d’avaler lui-même ses aliments.

TUBERCULINE : Milieu de culture de bacilles tuberculeux purifié (filtré) et dont toute virulence a
disparu par chauffage. La tuberculine est utilisée pour rechercher si un sujet est déjà sensibilisé à la
tuberculose. Les tests cutanés sont :
• la cuti-réaction, où la tuberculine est déposée au niveau d’un trait effectué sur la peau au moyen d’une
sorte de plume métallique appelée “vaccinostyle”;
• l’intradermo-réaction, injection à l’intérieur de la peau (du derme) d’une tuberculine purifiée et dosée
en unités;
• au moyen d’un “timbre” (appliqué sur la peau du thorax) ou de “bagues” appliquant localement une
petite dose de tuberculine. La réaction est dite “positive” (sujet ayant déjà eu un contact avec le bacille
de Koch, donc ayant déjà fait une “primo-infection”) lorsqu’il apparaît une réaction inflammatoire
(rougeur avec légère induration locale) de type papule* au bout de 48 heures (voir Tuberculose).

TUBERCULOSE : Maladie infectieuse et contagieuse, due au bacille tuberculeux (bacille de Koch),
persistant à l’état endémique* bien que la vaccination par le B.C.G.* et la découverte de puissants
antibiotiques l’aient considérablement raréfiée. La mortalité était encore considérable au début de ce
siècle : de l’ordre de 2 pour 1000 habitants. Elle est tombée en dessous de 1 pour 10000 actuellement :
on a encore dépisté 10000 cas en 1993, mais seulement 8 000 (725 décès) en 1998. La première infection
»primo-infection» se situe généralement dans la seconde enfance (de 3 à 5 ans) et elle ne se traduit, le
plus souvent, par aucune manifestation. Chez l’enfant non vacciné elle peut donner lieu à un état fébrile
avec asthénie*, ou à un érythème* noueux. Cette première atteinte est généralement pulmonaire. C’est à
partir de ce foyer primaire que peuvent se développer d’autres lésions pulmonaires beaucoup plus graves
(infiltrats* , cavernes) ou pleurales (pleurésie*). La primo-infection a tendance à se faire de plus en
plus tard (chez l’adulte) en raison de l’efficacité certaine de la lutte antituberculeuse et notamment
du traitement rapide des foyers bacillaires. Une hémoptysie* ou un pneumothorax* peuvent être les
premiers signes d’une tuberculose pulmonaire débutante. Souvent c’est le classique ensemble
(amaigrissement, fièvre, toux, fatigue générale) qui fera évoquer la maladie. La présence de Bacille de
Koch “B.K.” dans les crachats qui seule permet d’affirmer la nature tuberculeuse d’une lésion pulmonaire
: au besoin on recherche le bacille par tubage* gastrique (ou aspiration des sécrétions bronchiques), et
culture du liquide recueilli sur milieux spéciaux. Le traitement antibiotique, surtout s’il est précoce,
guérit rapidement la très grande majorité des tuberculoses pulmonaires. Les formes aiguës et
disséminées (miliaires) sont devenues rares mais peuvent encore se rencontrer en particulier chez des
sujets en mauvais état général : alcooliques*, dénutris, immunodéprimés*, diabétiques*. La tuberculose
peut atteindre à peu près tous les organes mais tout particulièrement :
• les os (coxalgie*, mal de Pott*);
• les voies urinaires et génitales : tuberculose rénale, orchi-épidymite* chez l’homme, salpingite* chez la
femme;
• le système nerveux : méningite* tuberculeuse, autrefois régulièrement mortelle ;
• le tube digestif : tuberculose intestinale. Le traitement de la tuberculose utilise actuellement une
quinzaine d’antibiotiques très actifs, dont la combinaison permet de vaincre la résistance éventuelle du
bacille à l’un d’entre eux : l’antibiogramme* est ici très utile. La durée du traitement est très
importante : un an pour une primo-infection, et 18 mois pour une tuberculose étendue (ou
récidivante) sont des moyennes. Une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour évacuer un
abcès local ou enlever un foyer cicatriciel peu ou pas accessible aux antibiotiques de façon à prévenir
tout risque de rechute. Le meilleur traitement de la tuberculose est préventif : c’est la vaccination
par le B.C.G.*, d’une efficacité indiscutable si l’on obtient une cuti-réaction tuberculinique* positive
après la vaccination. On doit revacciner en cas d’échec ou de négativation de la cuti-réaction. Le
dépistage systématique (radiographies pulmonaires régulières) est le deuxième moyen de limiter
rapidement le risque de dissémination de la maladie. La tuberculose est une maladie de déclaration*
obligatoire. Au total, si la tuberculose a cessé d’être le fléau qu’elle était encore il y a 30 ans, la
surveillance et la vaccination de tous doivent rester la règle, surtout à une époque où les migrations
sont nombreuses et massives à partir de zones où elle est encore une cause importante de mortalité.
Beaucoup de sujets âgés n’ont jamais été vaccinés et peuvent aussi, tôt ou tard, affaiblis par une maladie
générale, présenter une rechute de lésions tuberculeuses anciennes qu’on croyait guéries : la toux chez
un sujet âgé doit faire rechercher cette maladie dont on a dit un peu trop vite qu’elle avait disparu
définitivement.

TUMEUR : Classiquement, ce mot désigne toute excroissance, c’est-à-dire toute “grosseur” anormale,
qu’il s’agisse d’un épanchement sanguin (hématome*), d’une poche liquidienne (kyste)* ou même d’un
abcès*. Les médecins utilisent ce terme pour désigner toute croissance cellulaire anormale, qu’elle soit
bénigne ou maligne. Le cancer est une tumeur maligne, alors qu’une verrue ou un fibrome utérin sont des
tumeurs bénignes.

TUMEUR CÉRÉBRALE : (voir gliome,* méningiome*).

TYMPAN : Voir Oreille.

TYPHOÏDE : Les fièvres typhoïdes sont des maladies très contagieuse dues à des bactéries appelées
“salmonella” (on désigne aussi ces maladies sous le nom de “salmonelloses”) réalisant une toxi-infection
généralisée où dominent souvent les troubles digestifs. La contagion est due à l’absorption d’eau ou
d’aliments souillés, en particulier le lait et ses dérivés (lorsqu’ils sont consommés crus) et les
coquillages. La fièvre typhoïde classique est marquée par une ascension progressive de la température
jusqu’à 40° durant une semaine avec fatigue générale et constipation. Au bout de 8 jours, la fièvre
demeure à 40° et le malade sombre dans un demi coma. Les antibiotiques ont transformé le pronostic,
autrefois fatal en raison de la survenue d’hémorragies, de perforations intestinales avec péritonite, d’où
septicémie et mort. Dès le diagnostic assuré par les examens bactériologiques (hémoculture* et
coproculture, c’est-à-dire culture des selles du malade) le traitement ramène la température à la normale
en quelques jours, et, hormis le risque de rechute, l’évolution est en règle générale bénigne. L’isolement
du malade, avec décontamination des selles, de la literie, et des objets ménagers (donc
hospitalisation en chambre strictement isolée, sans visite jusqu’à la guérison) est nécessaire. La
déclaration* de la maladie est obligatoire ; le dépistage des porteurs de bacilles doit être pratiqué
chez tous les sujets ayant contacté le malade dans les jours précédant la maladie et ayant absorbé
la même nourriture. La vaccination (dite “T.A.B.”) n’est obligatoire à l’âge de 2 ans que si l’enfant vit
dans une région où la maladie persiste à l’état endémique*. Elle est parfois exigée pour certains voyages
ou même pour des séjours en collectivité. Elle confère une immunité pour 5 ans. Au total : l’existence
d’antibiotiques très actifs ne doit pas faire négliger les précautions élémentaires de prudence en
particulier dans le pourtour du bassin méditerranéen, où la consommation d’aliments crus et d’eau
non bouillie exposent à des risques évidents. En outre, il existe encore de nombreuses autres
salmonelloses responsables d’épidémies locales (crèches, cantines), de gastro-entérites (diarrhée)
heureusement bénignes en règle.

TYPHUS : Maladies dues à des microbes intermédiaires entre bactéries* et virus* appelées
“rickettsies”. On désigne donc ces maladies sous le nom de “rickettsioses”. Deux formes de typhus
existent :
• le typhus exanthématique ou typhus “historique”, autrefois épidémique, atteignit les camps militaires
en particulier au cours des campagnes de l’Empire. Cette maladie est transmise en effet par les poux :
elle a fait sa réapparition lors de la dernière guerre dans les camps de déportés où la promiscuité,
l’absence totale d’hygiène et la malnutrition permirent son extension redoutable. Une fièvre à 40°, une
torpeur progressive et une éruption (exanthème* fait de macules* roses, puis rouges foncées) marquent
son début. Les mesures d’hygiène, une bonne nutrition et le traitement antibiotique viennent rapidement à
bout de la maladie qui est peu grave (comme le choléra*) dans des conditions normales de vie.
• le typhus murin est transmis par les puces des rats : il persiste à l’état endémique* dans tout le bassin
méditerranéen. Les signes sont voisins et l’évolution est moins grave. Le traitement est identique.
D’autres rickettsioses peuvent être rencontrées : fièvre boutonneuse méditerranéenne (transmise par un
parasite du chien), fièvre des tranchées (observée au cours des deux dernières guerres mondiales) et
fièvre “Q”, transmise par des parasites (tiques*) des bœufs et des moutons, réalisant une sorte de
“grippe” d’évolution bénigne en général.

U


ULCÈRE : Perte de substance (“trou” dans un tissu) interrompant la continuité de la peau (ulcère de
jambe) ou de la paroi gastrique (ulcère de l’estomac) ou duodénale (ulcère du duodénum).
• L’ulcère de la jambe est, en fait, un ulcère variqueux : il est lié à la mauvaise nutrition de la peau au
voisinage de varices*. Un trouble de la circulation artérielle (artérite*) et un diabète* (méconnu)
aggravent souvent encore les destructions et entretiennent la plaie qui cicatrise mal et très lentement. Le
traitement est donc surtout dirigé contre les causes circulatoires (bandes, bas à varices, médicaments
rétablissant la circulation périphérique) tout en favorisant la cicatrisation et en évitant l’infection. C’est
dire qu’il doit être persévérant et prolongé jusqu’à l’obtention d’une cicatrisation totale et parfaite
: beaucoup d’ulcères de jambe “traînent” en raison de la négligence (du découragement) du patient.
• L’ulcère gastro-duodénal atteint surtout les hommes d’âge moyen, et trois fois plus souvent le
duodénum que l’estomac. Le premier signe est la douleur, qui survient toujours au même endroit (creux de
l’estomac) et à la même heure : plus ou moins loin d’un repas selon le siège de l’ulcère. L’absorption
d’aliments la calme, et sa tendance naturelle est de disparaître spontanément. pour réapparaître
par crises après des périodes de calme complet. C’est donc sur l’horaire et la périodicité de la douleur
qu’on soupçonnera l’existence d’un ulcère : l’examen radiologique le confirmera rapidement. Si un doute
existe sur les radios, une fibroscopie* (le médecin fait avaler au malade une sorte de tuyau muni d’un
système optique permettant de regarder directement l’intérieur. de l’estomac) peut être nécessaire.
L’ulcère est une lésion bénigne, dont le seul ennui est de récidiver et de donner lieu, parfois, à des
complications assez graves (hémorragies, perforation avec péritonite*) d’où la nécessité d’une
surveillance médicale régulière. Plus des 3/4 des ulcères peuvent être traités par le médecin et 10 à
20% seulement doivent être opérés un jour. Au cours d’une crise ulcéreuse le repos au lit est souvent
indiqué. De toutes façons le régime alimentaire sera très strict : élimination des condiments
(moutarde), épices (poivre), du café, de l’alcool, des graisses cuites (fritures, sauces) et, d’une manière
générale, des plats “cuisinés”, hélas ! Le tabac doit être également supprimé, en tout cas en période
de crise. Une fois celle-ci passée le malade doit continuer à se faire suivre, au moins 18 mois en
moyenne. Une hygiène de vie (plus calme) et alimentaire (repas pris calmement à heure fixe, et en
éliminant au maximum les aliments énumérés précédemment) doit être acceptée. La suppression du tabac
est souvent difficile à obtenir, mais très importante. Enfin, l’ulcère gastroduodénal est une maladie
psychosomatique* : il s’agit souvent de sujets très repliés sur eux-mêmes et peu communicatifs. Parmi les
ulcéreux célèbres : le cardinal de Richelieu. Certains pensent même que ses décisions étaient influencées
par les douleurs gastriques qui l’assaillaient périodiquement et le conduisaient à devenir agressif. Bien
entendu cet aspect de la maladie n’est pas le moins important à soigner, mais c’est sans doute aussi le
plus difficile pour le médecin. Comme dans toute maladie psychosomatique le contact entre le
malade et son médecin est capital. N’hésitez pas à changer de médecin si vous avez quelque
prévention, a priori, contre lui ou quelque doute sur sa compétence : continuer à “jouer la comédie”
aboutirait à faire perdre leur temps aux deux partenaires d’un face à face dont l’enjeu est votre
santé.

URÉMIE : Ce terme désigne en principe le taux d’urée du sang. En pratique on dit d’un malade qu’il est
“urémique” lorsque le taux de son urée sanguine est anormalement élevé, autrement dit qu’il est atteint
d’insuffisance* rénale aiguë (anurie*) ou chronique (néphrite* chronique). Le rein* artificiel permet de
corriger rapidement l’excès d’urée dans le sang mais ce résultat est temporaire lorsque le fonctionnement
rénal est suspendu ou même seulement altéré. Toute élévation de l’urée justifie un régime alimentaire
spécial, pauvre en protéines* (d’où provient l’urée) et riche en glucides* et en lipides*. Le sang normal
contient 0,25 à 0,30 g/l (2,5 à 8 micromoles*) d’urée. On parle d’urémie au-delà de 0,50 g/l. Les urines
normales sont très riches en urée (20 à 30 g/1). Le bon fonctionnement du rein peut être évalué en
comparant le taux d’urée sanguine et la quantité d’urée éliminée en 24 heures.

URETÈRE : Conduit musculaire reliant chaque rein à la vessie, sur environ 30 cm chez l’adulte. Ce
conduit, étroit (moins de 1 cm de diamètre, en général) est parfaitement visible lors de la radiographie
(urographie) des reins, lorsque le produit opaque s’évacue vers la vessie. Il peut être le siège
d’inflammations (uretérite) et, surtout, un calcul (voir Lithiase*) peut y être retenu, d’où obstruction de
l’évacuation urinaire du rein correspondant et dilatation du segment situé en amont de l’obstruction : c’est
l’hydronéphrose, qui peut entraîner la mort du rein si on n’intervient pas pour lever l’obstacle La
tuberculose* urinaire (rare de nos jours) peut entraîner une uretérite avec obstruction de l’uretère. Des
tumeurs peuvent aboutir au même résultat si elles compriment l’uretère. L’uretère peut être exploré par
cathétérisme*, après cystoscopie (voir Vessie*) ce qui permet l’étude de la fonction rénale de chacun des
deux reins en étudiant séparément l’urine formée.

URÉTRITE (ou uréthrite) : inflammation de l’urètre, conduit évacuant l’urine depuis la vessie. La
douleur à la miction* est le signe principal des urétrites. La blennorragie* est la cause très fréquente
d’urétrites, en particulier chez l’homme. Il existe aussi des urétrites d’origine virale, et certaines d’entre
elles peuvent accompagner un rhumatisme inflammatoire. Une urétrite bactérienne peut compliquer aussi
un adénome* de la prostate.

URICÉMIE : Taux d’acide urique du sang. Il est normalement de 40 mg/l chez la femme et de 50 mg/l
chez l’homme, (200 à 420 micromoles*) L’uricémie augmente au cours de la goutte* (hyperuricémie) où
elle dépasse généralement 70 mg/l. Au-delà de 80 mg/l (475 micromoles) le risque atteint 30%, et à
partir de 100 mg/l (595 micromoles), il y a une chance sur deux d’avoir la goutte.

URINE : Liquide sécrété par le rein, destiné à l’élimination de certains produits de l’organisme, en
particulier l’urée. L’urine, dont le volume moyen normal est de 1 litre par jour, contient aussi de
nombreux minéraux : calcium*, potassium* et sodium*, en particulier. Il faut donc boire beaucoup chaque
jour, pour assurer le volume nécessaire à l’élimination des substances dont l’accumulation serait toxique
pour l’organisme : la principale cause actuelle de l’élévation de l’urée sanguine est l’insuffisance de
boisson, notre alimentation étant très riche en protéines*, donc en substances produisant de l’urée. Boire
insuffisamment est obliger le rein à un travail excessif, donc raccourcir sa vie... c’est-à-dire : la
nôtre. Il est dangereux de diminuer le volume urinaire en dessous d’un demi-litre par jour. Les urines,
dont le pH* normal est légèrement acide (5 à 6) doivent être claires et inodores : toute modification doit
faire consulter un médecin, et pratiquer un ECBU* (examen cyto-bactériologique urinaire) si nécessaire.
La présence de sang (hématurie*) est, en particulier, un signe qui doit toujours alerter. Enfin, c’est par
l’étude des urines de 24 heures qu’on peut étudier de nombreux constituants chimiques de l’organisme,
hormones* et calcium* en particulier.

UROGRAPHIE : L’urographie intraveineuse (UIV) est un examen radiologique pratiqué après
opacification (par injection d’un produit iodé) des voies urinaires. Elle permet de visualiser le système
excréteur des reins (bassinet, uretère*) et la vessie*. Ses deux seules contre-indications sont : une
insuffisance rénale avec urémie et une intolérance à l’iode.

URTICAIRE : Éruption avec gonflement de la peau en plaques rouges entraînant des démangeaisons
importantes, rappelant l’effet des orties. L’urticaire est une manifestation allergique* en réaction à une
sensibilisation anormale : on estime que 15 à 20% de la population a eu ou aura un urticaire au cours
de sa vie. Très souvent, on ne retrouve pas la cause déclenchante, en particulier si l’urticaire est
chronique, persistant. L’urticaire peut aussi apparaître brusquement lors de la prise d’un médicament
(pénicilline, aspirine), d’un aliment (fraises, œufs, chocolat, poissons), d’une piqûre d’insecte (abeille,
guêpe) ou de l’inhalation d’un pollen végétal. Des urticaires peuvent aussi accompagner une parasitose
(amibiase*, par exemple) ou une mycose*. Le froid peut, à lui seul, provoquer de l’urticaire, de même
que le contact avec l’eau. On estime enfin que près d’un tiers des urticaires est associé à des troubles
purement psychologiques, et le rôle des émotions (des contrariétés) y est évident. Les antihistaminiques*
et une désensibilisation (voir Allergie*) sont généralement efficaces. Un terrain familial est très
habituel, comme pour toutes les manifestations allergiques. L’urticaire géant atteignant le visage est
appelé “œdème* de Quincke”.

UTÉRUS : Muscle creux, revêtu à l’extérieur par le péritoine* et, sur sa face intérieure, par une
muqueuse* : l’endomètre*. L’utérus a grossièrement la forme d’une poire : la partie renflée est appelée
«corps» et la partie antérieure, plus mince : «col». Le corps utérin est donc triangulaire : à sa partie
supérieure s’abouchent les trompes* et sa partie inférieure se continue par le col, sur lequel est inséré le
vagin. Un utérus normal mesure environ 9 x 7 cm. Le col, cylindrique, est aisément visible au fond du
vagin. Il peut être le siège d’inflammations (cervicites) et d’un prolapsus*, mais surtout de cancers, chez
la femme jeune, dont le dépistage doit être systématique : plus de 4.000 cas de cancer du col de l’utérus
(environ 1.000 décès) ont été constatés en France durant l’année 2.000. L’examen gynécologique annuel,
avec étude des cellules du col (par frottis*) s’est heureusement répandu, et ce cancer semble en légère
régression actuellement. Le rôle favorisant d’un herpès* génital a été évoqué. Le cancer du corps utérin
(5.000 cas en 2.000 :1.800 décès) survient au contraire après la ménopause*. Toute perte de sang
(métrorragie*) en dehors des règles doit donc faire consulter : ces cancers sont parmi les plus
curables. Les moyens d’exploration de l’utérus sont nombreux : endoscopie* (hystéroscopie) et
radiographie après opacification (hystérographie).

UVÉITE : Atteinte inflammatoire de l’uvée, c’est-à-dire de la tunique moyenne de l’œil appelée iris*.
Les uvéites sont des maladies assez graves d’origine infectieuse ou inflammatoire (c’est-à-dire :
inconnue) que peut compliquer une élévation de la tension du globe oculaire (glaucome*). Le terme
d’uvéite est utilisé abusivement pour désigner l’effet des rayons ultraviolets (UV.) sur la tunique externe
de l’œil qui réalise une kérato-conjonctivite (voir Ophtalmie*).

V

VACCIN : Vacciner, c’est immuniser, c’est-à-dire protéger un sujet en apprenant à son organisme les
moyens de se défendre contre une maladie. Un vaccin est une préparation chimique contenant les
antigènes* qui vont informer les globules blancs (les lymphocytes*, plus exactement) d’une agression
infectieuse possible. Ces lymphocytes vont mettre en mémoire le moyen de réagir contre cette maladie, en
particulier la possibilité de fabriquer des anticorps* capables de détruire le microbe s’il vient à envahir
l’organisme. La vaccination est donc l’un des moyens les plus puissants dont nous disposons pour
prévenir un certain nombre de maladies en protégeant chacun contre celles-ci. C’est l’un des plus
remarquables progrès de la médecine, depuis la découverte historique d’un médecin anglais, Edward
Jenner, en 1796. Celui-ci avait très intelligemment observé que les garçons de ferme du comté de
Gloucester semblaient protégés contre une maladie redoutable : la variole. Cette maladie était à l’origine
d’épidémies catastrophiques, et tuait chaque année des centaines de milliers de personnes. L’enquête de
Jenner qui avait passé de longues années à interroger les paysans, avait abouti à une conclusion formelle :
ceux qui étaient protégés avaient été préalablement victimes d’une maladie de la peau très bénigne
appelée «cow-pox» contractée en trayant les vaches. Jenner eut donc l’idée géniale d’inoculer à un enfant
de huit ans le liquide prélevé dans une petite poche de pus (une pustule) apparue sur la main d’une
servante de ferme. La même pustule apparut au bras de l’enfant, et guérit en moins de 15 jours. Quelques
mois plus tard, Jenner observa que l’enfant ne contractait pas la variole : la preuve était faite que cette
“vaccine” protégeait de la variole. L’idée était, semble-t-il, plus ancienne, venue de Chine, où les
épidémies de variole tuaient souvent un malade sur trois : les médecins chinois faisaient passer un fil de
soie dans les pustules, puis transmettaient ainsi le «vaccin» à d’autres. Dès 1800, des instituts de
vaccination furent créés en Europe et le roi de Rome fut ainsi vacciné sur l’ordre de son père, Napoléon.
Un siècle plus tard, Pasteur vaccinait un jeune berger alsacien mordu par un chien enragé. Cet essai
faisait suite aux célèbres essais de protection d’animaux divers (choléra des poules, charbon des
moutons) au moyen de cultures microbiennes «atténuées» c’est-à-dire en utilisant des germes dont la
virulence avait été diminuée par un procédé chimique. Le vaccin de Pasteur était préparé à partir du
système nerveux d’animaux auxquels on avait inoculé la rage* : le virus (que Pasteur n’avait jamais vu,
puisqu’il échappait aux microscopes de l’époque) était «atténué» par un traitement chimique spécial. Par
la suite on découvrit la possibilité d’utiliser des vaccins à partir de germes tués (vaccins contre la
typhoïde*, la peste*, le choléra*) ou même à partir de substances chimiques appelées «toxines»
produites par ces germes, après atténuation de leur action au moyen de produits chimiques divers : ce fut
la grande découverte d’un autre chercheur de l’institut Pasteur, Gaston Ramon, qui au début de notre
siècle obtint ainsi diverses toxines modifiées (ou anatoxines) en particulier les anatoxines antitétanique,
antidiphtérique et antibotulique. On doit à la vaccination antitétanique la diminution puis la disparition de
cette redoutable maladie parmi les troupes vivant dans les tranchées au cours de la première guerre
mondiale. Les vaccinations font toujours appel aux mêmes procédés : germes tués «inactivés»,
germes vivants mais atténués, et toxines inactives (ou anatoxines). Un quatrième type de vaccin est
actuellement en plein développement : le vaccin «chimique» préparé à partir de substances chimiques
purifiées extraites d’une culture microbienne. Cette technique est évidemment un grand espoir pour
l’avenir : n’utiliser que l’élément utile et débarrasser le vaccin des autres substances chimiques inutiles
voir gênantes.
Le «calendrier» des vaccinations doit être connu :
• à partir de deux mois : vaccination contre diphtérie , tétanos , coqueluche , et vaccin antipoliomyélite
(DTCP) par voie injectable, et hépatite B.
• au troisième mois : rappel DTCP et hépatite B ..
• Un an après (entre 1 et 2 ans) : injection de rappel du DTCP . La vaccination contre rougeole,
rubéole, et oreillons (ROR) n’est pas obligatoire, mais elle est vivement recommandée chez tous les
enfants «fragiles», handicapés par une maladie ou d’état général mauvais, en particulier lorsqu’ils
présentent des infections répétées des voies aériennes c’est-à-dire des rhino-pharyngites, des angines, des
bronchites.
• A 6 ans, on doit faire une injection de rappel du vaccin DTCP et du ROR . Si la cuti-réaction (voir
Tuberculose*) demeure négative, il y a intérêt à pratiquer la vaccination par le B.C.G.*.
• Tous les 5 ans, (11 ans, 16 ans, 21 ans) on doit faire un rappel du vaccin DTCP. Il y a le plus grand
intérêt à pratiquer le ROR (s’il n’a déjà été fait) chez toutes les jeunes filles de 12 à 13 ans : c’est
éliminer le risque ultérieur d’un enfant mal formé si la mère contracte la rubéole pendant sa grossesse.
• Tous les 10 ans, un rappel Tétanos - Polio est très recommandé, voire nécessaire.
• La vaccination antigrippale* est facultative mais recommandée chaque année (à l’automne) chez tous
les sujets déjà handicapés par une maladie cardiaque ou respiratoire, particulièrement chez les personnes
âgées.
Les contre-indications aux vaccinations peuvent être temporaires (maladie en cours) ou définitives
(allergies, maladies rénales, anomalies immunitaires graves) mais de toutes façons c’est à votre médecin
d’en décider. Les accidents de vaccination sont inconnus pour certaines et, en tout cas, anodins. Il est
certain que les débuts des vaccinations ont été marqués par des accidents plus ou moins graves :
actuellement la préparation des vaccins est parfaitement contrôlée et ces menaces ont disparu. Car il faut
rappeler quelques chiffres à ceux qui hésiteraient à faire vacciner leurs enfants :
• La vaccination contre la variole a permis de faire disparaître cette maladie : elle n’est plus obligatoire
depuis juillet 1979.
• La rougeole est toujours une grande cause de mortalité dans certains pays, en Afrique notamment. Elle
fait encore quelques morts chaque année en France. On doit en outre rappeler que le virus de rougeole est
impliqué directement dans certaines encéphalites (rares mais mortelles) de l’enfant, et que son rôle dans
certaines maladies neurologiques de l’adulte est discuté. Le vaccin (ROR) associe la protection contre
rougeole, oreillons, et rubéole.
• Une femme sur sept n’est pas immunisée contre la rubéole à 20 ans : elle risque donc d’avoir un
enfant anormal si elle vient à contacter cette maladie durant sa grossesse, ce que la vaccination
préventive empêcherait.
• C’est grâce au B.C.G. que la tuberculose est devenue rare : les tuberculoses graves s’observent
essentiellement chez des sujets âgés, non vaccinés.
• Grâce à la vaccination, la poliomyélite a pratiquement disparu : il y en a eu 17 cas aux U.S.A. en
1976, contre 35 000 vingt ans auparavant... On discute surtout le type de vaccination le plus efficace, le
vaccin buccal étant souvent préféré. On peut, bien entendu, associer les deux types de vaccin.
• La coqueluche* reste une maladie grave chez les nourrissons et le petit enfant.
• Le tétanos* ne tue plus que les adultes non ou mal vaccinés. Une injection de rappel tous les 10 ans
protège totalement contre la maladie.
• Les voyages dans certaines régions du globe obligent à des vaccinations particulières : il existe un
carnet international de vaccination (modèle international) permettant d’entrer dans certains pays où
persistent des maladies contagieuses.
• On appelle «vaccinothérapie» la pratique d’une injection de rappel à l’occasion d’une menace de
maladie (exemple : rappel antitétanique à l’occasion d’une plaie).
De nouveaux vaccins sont maintenant disponibles (contre les hépatites virales et les maladies
parasitaires, en particulier), en attendant ceux qui protégeront contre les maladies virales actuellement
sans traitement car l’histoire des vaccinations, loin d’être terminée, ne fait que commencer. Il est
recommandé de faire effectuer un dosage des anticorps* avant toute vaccination s’il existe une contre-
indication à celle-ci (allergie, grossesse, mauvais état général) car on peut déjà être immunisé contre
le virus et donc ne pas avoir besoin de cette vaccination: tel est le cas, assez fréquent, de la
vaccination contre l’hépatite B.

VAGINITE : Maladie inflammatoire (généralement infectieuse) du vagin. Les germes les plus
fréquemment en cause sont le gonocoque (voir Blennorragie*) et les mycoses*. Le premier signe d’une
vaginite est la leucorrhée*, c’est-à-dire les pertes,’ blanches ou purulentes. Une vaginite doit toujours
être traitée : elle peut être le point de départ d’infections utérines (métrite*) ou même des voies
génitales hautes : salpingites*.

VALVULE : Clapet de tissu empêchant le reflux d’un liquide dans une cavité naturelle. Les cavités
cardiaques (voir Coeur*) ont ainsi chacune des valvules (aortique, mitrale*, tricuspide) dont les
altérations (insuffisance*, ou, au contraire, rétrécissement) peuvent donner lieu à des cardiopathies*.
D’autres conduits (pylore*, urètre*, veines) sont également pourvus de valvules. Enfin, l’intestin* grêle
est obturé, à sa terminaison dans le côlon, par une valvule : la valvule de Bauhin.

VARICE : Dilatation permanente d’une veine avec altération de ses parois. Les varices surviennent
souvent chez des sujets prédisposés : un “terrain*” familial est fréquent. Les varices peuvent siéger en
n’importe quel point du réseau veineux : les plus fréquentes sont celles des membres inférieurs. On
appelle “varicocèle” les varices des veines du testicule. Au cours de certaines maladies hépatiques
graves (cirrhoses*), des varices des veines de l’oesophage (varices oesophagiennes) peuvent se
constituer et être à l’origine d’un saignement local (hématémèse*) parfois très grave. Les varices des
jambes sont donc les plus classiques : elles atteignent aussi bien les hommes que les femmes, favorisées
par l’excès de poids, les stations debout prolongées (donc certains métiers) et, bien entendu,
l’existence des phlébites* antérieures. Les jambes sont “lourdes” et gonflent le soir. Les femmes
souffrent davantage de leurs varices dans la seconde quinzaine de leur cycle, pour des raisons
hormonales. La grossesse aggrave les varices, de même que l’âge : au-delà de 60 ans la nutrition des
tissus devient moins bonne, et une femme ayant des varices aura beaucoup plus de chances qu’une autre
de présenter un ulcère* des jambes. Les varices doivent donc être traitées dès que possible, après un
examen clinique (et radiographique, si nécessaire) complet. Les varices négligées, outre le risque
d’ulcère, peuvent être cause d’une hémorragie* (varice rompue) parfois extrêmement grave : un choc
léger peut suffire à la provoquer.
Les traitements comportent, selon les cas, la sclérose* des varices, leur opération chirurgicale, le port de
bandes élastiques. La prise de médicaments améliorant l’état des veines et la gymnastique destinée à
développer la musculature sont toujours conseillés. En cas d’hémorragie veineuse : surélever la jambe
(appuyée contre un. mur, par exemple) et comprimer la plaie avec une compresse ou n’importe quel
tissu. Ne mettez surtout pas de garrot serré : il aggraverait l’hémorragie. Ensuite, et sans jamais
vous affoler, appelez au secours, c’est-à-dire votre médecin. Encore quelques conseils pratiques, si vous
avez des varices :
• surélevez le pied de votre lit pour que la circulation veineuse soit plus facile,
• n’appliquez aucun produit chimique sur vos jambes et ne faites aucune épilation,
• évitez les talons trop hauts de même que les semelles plates : les deux gênent la circulation veineuse,
• réduisez tout excès de poids et écartez de vos habitudes alimentaires fromages fermentés, épices, vins
blancs acides et, d’une façon générale, toute consommation trop riche en alcool.

VARICELLE : Maladie infectieuse bénigne d’origine virale, très contagieuse La varicelle atteint l’enfant
d’âge scolaire : l’éruption généralisée, faite de petites taches rouges. (macules*) se recouvrant
rapidement d’une petite vésicule*, apparaît 2 semaines après le contage. La fièvre, modérée, n’existe que
les 2 premiers jours de l’éruption. Les vésicules se dessèchent et une croûte se forme avec prurit*
(démangeaisons) assez important. C’est le grattage et la surinfection bactérienne qui peuvent être les plus
ennuyeux et non la maladie elle-même. Le traitement se limite à l’isolement de l’enfant, avec éviction*
scolaire obligatoire durant 15 jours. Les antiseptiques* locaux et les antibiotiques sont réservés aux cas
où existe une surinfection des lésions. La varicelle n’est grave que chez les sujets traités par les
corticoïdes*.

VARIOLE : Maladie virale très contagieuse, atteignant uniquement l’homme et transmise par contact
direct avec un malade, ou des objets (vêtements, literie) lui appartenant. Elle se traduit par une éruption
débutant au visage et ressemblant à celle de la rougeole (macules* et papules*), puis se couvrant ensuite
de vésicules* et de croûtes. La fièvre est élevée, avec douleurs diffuses et vomissements. En deux
semaines les croûtes tombent mais laissent des cicatrices indélébiles, surtout au visage. La mortalité
varie de 10 à 30% selon les épidémies. La maladie est de déclaration* obligatoire : l’isolement est de 40
jours, très rigoureux, jusqu’à élimination complète des croûtes. La vaccination* est très efficace : aucun
cas mortel de variole n’a jamais été constaté chez les sujets vaccinés depuis moins de 5 ans lors de
l’épidémie survenue en 1955 en Bretagne. La vaccination (ou la revaccination) sont obligatoires dans
toute région où est signalé un cas de variole, mais cette maladie a actuellement disparu : cette
vaccination n’est plus obligatoire.

VÉGÉTATIONS : Les végétations adénoïdes (voir Amygdale*) apparaissent chez certain enfants, et
peuvent contribuer à une gêne respiratoire avec infections répétées. Il s’agit du développement anormal
des organes lymphoïdes* locaux, à la suite de la persistance d’une infection locale (adénoïdite) qui
amène l’enfant à respirer par la bouche : le ronflement nocturne en est également un signe. Cette infection
traînante altère l’état général : pâleur, asthénie, perte d’appétit sont habituels. Les antibiotiques ont
beaucoup diminué la nécessité d’interventions chirurgicales (“opération des végétations”) autrefois
fréquentes et très redoutées. Il faut rappeler que toute infection rhinopharyngée traînante doit être
activement soignée car elle peut entraîner des complications rénales (néphrites*) et cardiaques
(endocardites*) graves.

VEINE : Vaisseau dont la fonction est le retour du sang vers le coeur. Le réseau veineux est plus
important que le réseau artériel : à l’intérieur des veines se trouvent des clapets (valvules*) qui ne
permettent la circulation du sang que dans un sens. Si les veines viennent à s’altérer, une insuffisance
valvulaire peut apparaître, avec ralentissement de la circulation, stagnation du sang, gonflement des.
veines : ce sont les varices*. L’inflammation de la paroi veineuse peut entraîner la formation locale d’un
caillot de sang (thrombose*) appelée phlébite*, et dont les conséquences peuvent être graves. Une plaie
veineuse (par blessure) est très différente d’une plaie artérielle : le sang, de couleur foncée, coule sans
saccades. La compression de la veine en aval (entre l’extrémité du .corps et la blessure) interrompt
aussitôt le saignement.

VÉNÉRIEN : En relation avec les rapports sexuels. On parle ainsi de “maladies vénériennes” pour
désigner la blennorragie* ou la syphilis* ou d’autres affections ayant le même mode de transmission, tel
le SIDA*.

VENTRE DE BOIS : Expression chirurgicale désignant la contracture des muscles de la paroi
abdominale qui apparaît lors d’une péritonite* aiguë. Il s’agit d’une contracture - réflexe du ventre : sa
présence indique qu’une intervention chirurgicale est nécessaire de façon urgente. La vie du malade
en dépend, dans les heures qui suivent.

VENTRICULE : Cavité, de tissu fibreux ou musculaire, située à l’intérieur d’un organe. On distingue :
• Les ventricules cardiaques (droit et gauche) qui se remplissent avec le sang venu des oreillettes. Le
ventricule droit reçoit le sang veineux venu de tout le corps et le dirige, par sa contraction, vers le
poumon pour qu’il s’enrichisse en oxygène. Le ventricule gauche reçoit le sang artériel (oxygéné) venant
du poumon par l’intermédiaire de l’oreillette gauche, et il le dirige dans l’aorte*, principale artère qui le
distribue à tout l’organisme par l’intermédiaire du réseau artériel. Les ventricules cardiaques sont donc
les éléments essentiels de la circulation du sang : toute atteinte des muscles des parois ventriculaires
(“insuffisance* ventriculaire”, droite ou gauche) va donc retentir sur toute la circulation veineuse
(ventricule droit) ou artérielle (ventricule gauche).

• Les ventricules cérébraux : au nombre de quatre :


– deux ventricules latéraux (droit et gauche) sous les circonvolutions cérébrales frontales, temporales et
occipitales ;
– un ventricule médian appelé “3e ventricule”, situé en dessous des deux précédents, à la base du
cerveau, et communiquant avec les deux précédents ;
– un ventricule médian appelé “4e ventricule” situé dans le tronc cérébral* en dessous du précédent,
avec lequel il communique. Les ventricules cérébraux contiennent le liquide céphalo-rachidien* qui
circule donc à l’intérieur et à l’extérieur (espaces sous-arachnoïdiens*) du névraxe*. Au cours de
certaines interventions chirurgicales on peut pratiquer une ponction ventriculaire pour prélever ce
liquide. On appelle “ventriculographie” l’examen radiographique des ventricules cérébraux, après
injection d’air ou de liquide opaque aux rayons X.

VERGETURES : Lignes plus ou moins sinueuses et plus ou moins larges apparaissant dans la peau, en
particulier au niveau du ventre chez les femmes enceintes durant la seconde moitié de la grossesse. Elles
peuvent aussi apparaître chez certains obèses, en particulier à l’issue d’une cure d’amaigrissement.
Des vergetures violacées peuvent accompagner un excès de fonctionnement des glandes surrénales*
(Hypercorticisme). Leur traitement est long et difficile.

VERRE CORRECTEUR : Verre corrigeant un défaut de la vue : cylindrique (pour l’astigmatisme*),
divergent (pour myopes*) ou convergent (pour hypermétropes* et presbytes*). Les verres teintés filtrent
la plus grande partie des rayons infrarouges et ultraviolets, évitant les brûlures de la conjonctive (voir
Ophtalmie*) lors des irradiations solaires en haute montagne et, en particulier, dans les zones enneigées.

VERRUE : Petite tumeur bénigne survenant au niveau de la peau, souvent dure, grisâtre, et indolore. Les
verrues peuvent se multiplier, en particulier aux mains, chez les sujets jeunes. Parfois les verrues siègent
sur la plante du pied et peuvent être alors à l’origine de douleurs, voire d’infections. Les verrues sont très
souvent d’origine virale : elles ne présentent aucun danger. On recommande cependant de les
enlever chirurgicalement ou par radiothérapie. Les récidives ne sont pas rares.

VERTÈBRES : Voir Rachis.

VERTIGE : Lors d’un vertige le sujet a l’impression que les objets se déplacent par rapport à lui-même
: “tout tourne” et une sensation de malaise (nausées, parfois vomissements) y est associée. Il y a beaucoup
de faux vertiges : la plupart des impressions de déséquilibre sont, en fait, des lipothymies*, la
conséquence d’une tension nerveuse anormale, ou d’un trouble général : tétanie*, hypoglycémie*,
hypotension* ou hypertension* artérielle. Le vertige vrai est toujours dû à une maladie du système
nerveux vestibulaire : les troubles de l’équilibre se manifestent aussi à la marche, qui est souvent déviée
d’un côté, le malade se sentant comme “attiré par un aimant” de ce côté. Tout vertige vrai doit entraîner
un examen médical soigneux, en particulier des oreilles et du système nerveux. Un vertige très
particulier est le vertige de Ménière* où s’associent vertiges, bruits anormaux dans les oreilles
“acouphènes*” et une diminution de l’audition ou “hypoacousie*”. Ce type de vertige survient par accès
souvent très brutaux, en même temps qu’une élévation de la pression artérielle : la découverte d’une
hypertension* artérielle à cette occasion n’est pas rare.

VÉSICULE : Poche contenant un liquide. Deux types de vésicules sont normalement présents dans le
corps humain :
1. la vésicule biliaire, située sous le foie (on la perçoit parfois en palpant sous les côtes, à droite) qui
stocke la bile* entre les repas et se vide lorsque les aliments atteignent le duodénum* (partie de l’intestin
faisant suite. à l’estomac, au niveau de laquelle arrivent la bile et le suc pancréatique).
2. les vésicules séminales au nombre de deux, situées chez l’homme derrière la vessie, qui stockent le
sperme et se vident lors des rapports sexuels.
Enfin, certaines maladies de la peau s’accompagnent de petites vésicules apparaissant au niveau de
l’épiderme, donc en surface. Ces vésicules contiennent un liquide incolore, qui peut s’infecter, notamment
par grattage. Les grandes vésicules sont appelées “bulles”. Ce type d’éruption est très fréquent et observé
au cours de :
a) l’eczéma*,
b) l’herpès*,
c) la varicelle* et le zona*,
d) certaines maladies virales dues à des virus proches de la poliomyélite (virus coxsackie) qui se
manifestent uniquement par des vésicules au niveau de la bouche, de la paume des mains et de la plante
des pieds, à l’occasion d’épidémies survenant durant l’été,)
e) la dysidrose (ou “dyshidrose”), où les vésicules apparaissent surtout sur les côtés des doigts, au
printemps et en été, avec une transpiration abondante.

VESSIE : Réservoir musculaire destiné à recueillir l’urine. La vessie, qui reçoit les uretères*, est
prolongée par l’urètre. Sa capacité moyenne est de l’ordre d’un tiers de litre. Lorsqu’elle est pleine, le
sujet ressent le besoin d’uriner (voir Miction*). L’inflammation de la vessie s’appelle cystite*. La vessie
peut être le siège de tumeurs malignes (cancers) sur tout chez l’homme du 3e âge : le tabagisme et certains
colorants chimiques les favorisent. Le premier signe est l’hématurie*. Le voisinage de la prostate peut,
chez l’homme, comprimer la vessie, s’il existe une tumeur (adénome*, ou cancer) de cet organe. Le
dépistage du cancer, chez l’homme , est important : près de 9.000 cas nouveaux en 2.000 , et 3.400
décès. La vessie est très facilement étudiée, par endoscopie* (cystoscopie) et radiographies.

VIANDES : La chair des animaux est un excellent aliment, riche en protéines* (en moyenne : 20%), plus
ou moins en graisses (cela dépend beaucoup du mode de cuisson et de l’élimination de la graisse, par le
consommateur, dans son assiette) et en sels minéraux, en particulier en fer et en phosphore. Il est très
souvent possible de faire cuire une viande dans sa graisse, sans en rajouter : c’est le principe des
grillades. Il est indiqué d’éliminer la graisse issue de la cuisson (le “jus”, très gras, en particulier pour le
porc et le mouton). La consommation de viande crue est à déconseiller : de nombreux parasites (taenia*,
trichine*) peuvent s’y trouver, et entraîner des troubles plus ou moins graves. D’une façon générale, les
Français consomment trop de viandes et pas assez de poissons*, aliments qui apportent autant de
protéines et moins de graisses.

VIEILLISSEMENT : En 2001, il y avait, en France, 21% (soit environ 12 millions) de la population
âgée de plus de 60 ans, dont 4.000 000 âgés de plus de 75 ans. Près de 8 000 établissements pour
personnes âgées accueillaient environ 500.000 personnes. La consommation médicale de ces “plus de 60
ans” est également importante, puisqu’à eux seuls ils sont responsables de 42% des remboursements
effectués par la Sécurité Sociale. Le maintien à domicile des personnes âgées est une des actions les plus
utiles, l’hébergement n’étant qu’une solution extrême, imparfaite et coûteuse. Les services à domicile
(soins et aide ménagère) ont concerné 450 000 personnes en 1992.

VILLOSITÉ : Irrégularités (élevures alternant avec des replis) à la surface d’une muqueuse. Les
villosités intestinales sont les plus connues, de même que les villosités placentaires* : dans les deux cas
la surface de tissu permettant les échanges nutritifs est augmentée par ces villosités. On appelle “tumeurs
villeuses” des tumeurs dont l’aspect (en replis) rappelle celui des villosités intestinales.

VIRUS : Agents infectieux très petits : ils se mesurent en millionième de millimètre, c’est-à-dire qu’ils
sont, en moyenne, mille fois plus petits que les bactéries*. Les virus sont responsables d’affections très
connues (grippe*, hépatites*, poliomyélite*, rage*) et soupçonnés d’être en cause dans un nombre encore
plus grand de maladies. Un peu moins de mille virus sont actuellement identifiés. L’une des plus
anciennes maladies virales connues est sans doute la variole* signalée en Chine dès le X° siècle avant
Jésus-Christ. Pasteur, lors de ses études sur la rage, précisa le caractère “filtrant” (le virus peut passer à
travers les filtres les plus fins) de ces agents infectieux que seul le microscope électronique peut
visualiser, puisqu’il agrandit les images plus de 100 000 fois. Les virus sont des parasites qui ne
peuvent vivre en dehors d’une cellule : le virus a besoin de “coloniser” un organisme pour survivre, et
on doit le “cultiver” sur un organe animal pour l’étudier. Les virus subsistent chez les animaux, souvent
sans donner lieu au moindre trouble : la maladie persiste donc à l’état endémique* entre deux épidémies*.
Les virus sont souvent très résistants aux agents chimiques et ils peuvent subsister sous des formes
diverses à l’intérieur des cellules, tout comme un animal hibernant. Il est donc très difficile de dire si un
organisme est infecté par un virus puisqu’aucun symptôme ne peut révéler sa présence. Les virus
contiennent tous un acide nucléique* responsable de leur action, tout comme nous sommes nous-mêmes
porteurs de tels acides nucléiques dans nos chromosomes*, acides nucléiques qui sont responsables de
notre hérédité. Les virus sont des agresseurs particulièrement sournois : ils peuvent mélanger leurs acides
nucléiques à ceux de la cellule qui les héberge et provoquer ainsi des maladies très graves en déréglant
les réactions de défense de l’organisme. En effet les globules blancs (les lymphocytes*) se trouvent alors
en présence d’acides nucléiques nouveaux, “étrangers” à l’organisme, et ils réagissent envers ceux-ci en
les détruisant. La persistance d’un virus peut donc amener secondairement une réaction
d’autodestruction, c’est-à-dire une maladie auto-immune*. Il n’y a pas d’antibiotiques actifs contre
les virus et, toute substance chimique détruisant un virus risque de détruire en même temps la cellule qui
l’abrite. La meilleure protection contre les virus est la vaccination, qui “informe” les lymphocytes*
avant la maladie : ceux-ci sont donc “programmés” pour attaquer le virus dès sa pénétration dans
l’organisme. Deux exemples montrent bien l’effet préventif remarquable des vaccinations antivirales : la
poliomyélite* et la variole*. On peut espérer que les vaccinations contre la rubéole* et la rougeole*
feront prochainement disparaître ces deux maladies avec autant d’efficacité.

VITAMINES : Substances chimiques apportées par l’alimentation et indispensables à la vie de notre
organisme. Le plus souvent les vitamines sont formées au niveau du foie à partir des substances
alimentaires appelées “précurseurs”. Les principales vitamines sont :
• la vitamine A (aliments : carotte, chou-fleur, citron, tomate, huile de foie de morue, lait, oeuf)
nécessaire à la vision (en particulier à l’adaptation de la vue lorsque la lumière décline (héméralopie*)
et à la croissance de l’enfant.
• les vitamines du type “B” : elles sont présentes dans le foie, la levure de bière, les céréales en graines
et le lait :
– B1 (ou thiamine) indispensable au fonctionnement du système nerveux et des muscles,
– B2 (ou riboflavine) utile à la protection de la peau et des muqueuses,
– B3 (nicotinamide) protégeant la peau et le système nerveux,
– B6 (ou pyridoxine) indispensable aux cellules nerveuses et à la formation des cellules du. sang,
– B9 (ou acide folique) utilisée dans la synthèse des acides nucléiques*.
– B12 (ou cyanocobalamine) absolument nécessaire à la formation des cellules du sang, très
particulièrement à celle des globules rouges.
• la vitamine C (acide ascorbique) présente dans les fruits frais acides (citrons, oranges, tomates,
cresson, salade) et dans la viande fraîche. Elle est un important facteur de défense contre les agressions
car elle stimule les métabolismes* (c’est-à-dire les réactions chimiques) des cellules et en particulier
ceux des cellules du sang et de la glande surrénale*.
• la vitamine D (calciférol) apportée par les graisses animales (lait, beurre, jaune d’oeuf, graisses de
porc et de boeuf, huile de foie de morue) mais qui peut être aussi fabriquée par l’organisme sous
l’influence des rayons ultraviolets du soleil. C’est la vitamine permettant la fixation (le stockage) du
calcium* au niveau des os, donc indispensable à la croissance (vitamine “antirachitique*”).
• la vitamine E (tocophérol) présente dans la viande, le foie de boeuf, les salades vertes, les grains de
céréales et, surtout, l’huile de germe de blé. On pense qu’elle favorise la reproduction (fécondité) et
qu’elle protège les cellule.
• les vitamines K et P, apportées par les légumes verts et les fruits, indispensables à la coagulation* du
sang et à la protection des parois des vaisseaux sanguins, c’est-à-dire à l’hémostase*.
Les carences vitaminiques sont, de nos jours, très rares en raison de l’amélioration de la nutrition. Elles
s’observent uniquement au cours de maladies affaiblissant l’organisme : ainsi l’alcoolisme* chronique
est-il la cause fréquente d’une carence en vitamine Bl et B6, l’alcool augmentant les besoins et
détruisant peu à peu le foie où ces vitamines sont transformées. Une maladie du tube digestif,
l’anémie* pernicieuse de Biermer, s’accompagne d’une mauvaise absorption de la vitamine B12. Les
vitamines contenues dans les graisses (A.D.E.) ne peuvent être correctement absorbées qu’en présence de
la bile*, donc si le fonctionnement du foie et de la vésicule biliaire sont normaux. La vitamine K est
également utilisée par le foie, et sa carence peut être observée au cours de diverses atteintes hépatiques.
Certains médicaments anticoagulants* agissent comme des “anti-vitamines K”.
La vitaminothérapie, c’est-à-dire l’administration de doses élevées de vitamines, dans un but
thérapeutique, doit être décidée par votre médecin. Elle peut être préventive : c’est le supplément
vitaminique prescrit systématiquement aux femmes enceintes et aux enfants. Elle peut être aussi décidée
en présence de troubles très divers, selon les cas : anémiques (B6, B9, B12), neurologiques; (B1, B3, B6,
B9, B12), hémorragiques (C, K et P) ou visuels (A). Un excès de vitamine peut être nuisible :
l’administration excessive d’huile de foie de morue peut entraîner des troubles neurologiques (excès de
A) et rénaux (excès de D) parfois très graves Surtout : décider soi-même d’un traitement vitaminique
c’est compliquer la tâche de votre médecin en “brouillant la piste” qui pouvait lui permettre de faire
un diagnostic. Il faut insister, en particulier, sur le danger de prendre soi-même de la vitamine B12
en cas de “fatigue” ou “d’anémie”. Ce geste peut retarder le diagnostic et faire perdre un temps
précieux pour votre santé. Les vitamines sont des médicaments et non des aliments : la seule exception
à la règle concerne la vitamine C, dont la prise systématique (associée à l’aspirine) reste le traitement
classique de la grippe.

VITESSE DE SÉDIMENTATION : (voir sédimentation).

VITILIGO : Taches blanches sur la peau, qui, à des endroits, perd sa coloration (sa “pigmentation”)
normale. La peau est normalement colorée en brun clair par un pigment, la mélanine. Le vitiligo est la
perte locale de cette pigmentation (on utilise le terme d’ “achromie” c’est-à-dire perte de la coloration)
d’où l’apparition de taches souvent entourées d’une bordure au contraire très foncée, qui ont tendance à
s’accentuer l’été. Le vitiligo est de cause inconnue et son traitement est très décevant.

VOMISSEMENT : Expulsion forcée du contenu de l’estomac par la bouche. Le vomissement peut être
alimentaire, contenir de la bile, ou même du sang (voir Hématémèse*). La répétition des vomissements
peut entraîner des troubles graves : déshydratation, dénutrition, perte de potassium*, d’où diminution de
son taux sanguin : hypokaliémie. Les causes des vomissements sont innombrables. Il faut en citer
quelques-unes en raison de leur signification :
1. Certains troubles abdominaux aigus : occlusion* intestinale, péritonite*, appendicite*, cholécystite*,
peuvent se révéler par des vomissements. Il s’agit d’urgences médicales (chirurgicales le plus souvent)
et il ne faut donc pas retarder l’appel du médecin. Parfois il s’agit de troubles digestifs moins graves : de
la simple “indigestion” (repas trop copieux) aux gastrites*, ulcères* gastroduodénaux, ictères*, ou
cirrhoses* (vomissement le matin à jeun).
2. Un vomissement peut être le seul signe d’un infarctus* du myocarde, en particulier chez un sujet
âgé.
3. Diverses maladies du système nerveux peuvent s’accompagner de vomissements : toutes les réactions
méningées* (méningites, méningo-encéphalites) et les tumeurs* cérébrales (hypertension* intracrânienne),
mais aussi, plus banalement, la migraine*, ou un vertige*.
4. L’enfant réagit très souvent par un vomissement au début d’une maladie infectieuse : scarlatine*,
coqueluche* (à l’occasion d’une quinte de toux) en particulier. Il peut présenter une intolérance
alimentaire aux graisses avec vomissements répétés accompagnés d’une odeur acétonique de l’haleine*.
Un régime riche en sucre et de l’eau bicarbonatée suffisent à les faire disparaître, surtout si la cause
déclenchante (en particulier le chocolat, les oeufs) est supprimée.
5. Les maladies pulmonaires qui comportent une toux importante avec crachats purulents peuvent
s’accompagner d’un vomissement, par exemple la dilatation* des bronches.
6. Certains médicaments provoquent des nausées, voire des vomissements, tels la digitaline
(tonicardiaque*) ou divers antibiotiques*.
7. Des vomissements (ou du moins des nausées) sont fréquents au cours d’une grossesse. Ils peuvent
révéler une tétanie* méconnue jusque-là mais aussi être liés à un déséquilibre psychologique qu’il
convient de ne pas négliger, car il pourrait être à l’origine de troubles bien plus graves dans les mois
suivant l’accouchement. Également psychosomatiques* : les vomissements (provoqués) de l’anorexie*
mentale.

W-X

WALDENSTRÖM : Maladie du sang où, comme dans le myélone*, les cellules fabriquent en excès une
immunoglobuline* (appelée macroglobuline). D’évolution progressive, elle entraîne plus ou moins
rapidement la mort, par anémie et hémorragies : c’est ainsi qu’elle a emporté le Président Georges
Pompidou en 1974.

WERDNIG-HOFFMANN (Maladie de) : Redoutable maladie atteignant les nouveau-nés, caractérisée
par la destruction progressive des muscles du corps. L’enfant, normal à la naissance, perd
progressivement les muscles du tronc (enfant “en caoutchouc”) puis ceux de la tête (troubles de la
déglutition). Comparable à la sclérose* latérale amyotrophique de l’adulte, par son évolution rapide et
inexorable vers la mort, cette maladie, fort heureusement très rare, comporte certainement des facteurs
héréditaires, encore mal connus malheureusement.

XANTHOME : Infiltration de lipides* sous la peau constituant une tumeur bénigne. Ces dépôts de
graisses sont souvent constitués de cholestérol* : l’apparition de xanthomes (en particulier : aux genoux,
aux coudes) jaunes, plus ou moins gros, est le signe d’une hyperlipémie*, très généralement d’une
hypercholestérolémie. Des dépôts de cholestérol peuvent aussi se former au niveau des paupières
supérieurs “xanthélasma” justifiant également des dosages de lipides dans le sang, mais ici on ne trouve
pas toujours une hyperlipémie. L’apparition d’un xanthome doit donc entraîner un bilan lipidique
(dosages du cholestérol et des triglycérides*) pour rechercher l’existence d’un trouble des graisses et
définir le régime alimentaire (et, éventuellement, le traitement) nécessaire pour éviter les maladies
cardio-vasculaires liées à l’artériosclérose*.

XÉROSTOMIE : Sécheresse de la bouche. Elle s’observe au cours de certaines maladies (syndrome
sec) et sous l’influence de divers médicaments : antidépresseurs, antiparkinsoniens, antispasmodiques du
tube digestif, pour ne citer que les plus classiques.

Z

ZONA : Maladie infectieuse due au même virus que celui de la varicelle*, caractérisée par une éruption
localisée et une évolution habituellement bénigne. Deux à trois semaines après le contage* un malaise
général avec fièvre et douleurs (brûlures) très localisées précède de peu l’éruption. Celle-ci est faite de
plaques rouges sur lesquelles apparaissent rapidement des vésicules* dont le contenu se trouble. Une
croûte se constitue en quelques jours, puis s’élimine en une à deux semaines. L’intensité des névralgies,
à type de brûlures, est très particulière, de même que leur siège : au thorax (zona “intercostal”, sur le
trajet d’une côte, toujours d’un seul côté), sur l’abdomen, ou au visage. Cette dernière atteinte peut siéger
au front, au niveau de l’oeil, au milieu du nez. Des complications oculaires sont possibles dans certains
cas (conjonctivite*, kératite*) justifiant l’avis d’un spécialiste pour protéger l’oeil. Les douleurs peuvent
se prolonger après la disparition de l’éruption, constituant chez les sujets âgés une névralgie* persistante
et souvent définitive. L’atteinte du nerf facial peut aussi (chez les sujets âgés et en mauvais état général)
être à l’origine d’une paralysie* faciale de traitement très difficile. Au total : si le zona est
habituellement très bénin et sans complication, il peut en particulier s’il siège au visage et chez un
sujet âgé avoir des complications redoutables. Il ne faut donc jamais le négliger ni, surtout, essayer
de le traiter soi-même : en particulier l’utilisation intempestive de collyres* à base de corticoïdes
peut entraîner des conséquences graves pour l’oeil, pouvant aller jusqu’à la perte de celui-ci. Il existe,
maintenant, en médicament qui lutte contre ce virus.

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