Incinération Des Déchets 2014 15
Incinération Des Déchets 2014 15
Incinération Des Déchets 2014 15
TRAITEMENTS THERMIQUES :
INCINERATION DES DECHETS SOLIDES
II : Traitements thermiques
IV : Les installations
Annexes :
- Loi 2800
Incinération des déchets solides, cours GDS BTP. Par : H.Hamdi, Prof. Départ.Phys.FSSM
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1. Problématique
Une fois les ordures collectées et transportées, il reste à les éliminer à des conditions
techniques et économiques satisfaisantes. Trois grandes catégories de traitement s’offrent aux
collectivités intéressées :
- La décharge contrôlée,
- L’incinération,
- Le compostage
La gestion des déchets solides est encore confiée aux communes pour la plus part des villes.
Actuellement deux formes de gestion sont souvent préconisées :
Depuis l’année 2006, le Maroc dispose d’une loi complète sur la gestion des déchets « Loi n°
28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination » (voir Dahir n° 1-06-153 du 30
chaoual 1427 ( 22 novembre 2006) , BO n° 5480 du 7 décembre 2006)
L’objet de cette partie du cours concerne le traitement par incinération. A notre connaissance
cette filière n’existe pas encore au Maroc. Seuls des incinérateurs de faible capacité ont été
installés dans certain hôpitaux pour incinérer les déchets hospitaliers. Ils sont pour la plupart
actuellement hors de fonctionnement. Ci-dessous un tableau résumant, la situation et les
caractéristiques de ces incinérateurs en 1998.
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La pratique de l’incinération dans les hôpitaux n’a pas bien été maîtrisée et actuellement la
solution adoptée est : le traitement des déchets de soin par banalisation.
En France par contre, l’incinération des déchets a connu un développement important dès le
début des années 1900. L’historique et les statistiques qui seront données concerneront donc
l’expérience française dans le domaine de l’incinération.
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2. Historique
L’incinération des ordures ménagères (déchets urbains) n’est pas récente, elle remonte au
début des années 1900.
IL faut noter que l’incinération est apparue nécessaire, après que l’écoulement des ordures
broyées vers l’agriculture s’est avéré insuffisant à éliminer le flux croissant des ordures
ménagères.
Dès 1907 un turbo-alternateur fut installé à l’usine d’Issy-les-Moulineaux marquant ainsi dès
le départ l’utilisation de l’incinération pour la récupération de l’énergie thermique des
déchets.
Les fours actuels sont monocellulaires à marche continue et automatique n’impliquant aucune
ouverture vers l’extérieur pendant l’exploitation,
3. Quelques statistiques
En France, depuis l'interdiction de la mise en décharge le 1er juillet 2002, les collectivités
locales sont dans l'obligation de trouver des solutions alternatives pour éliminer leurs déchets
et ont de plus en plus recours à l'incinération.
En 2002, 165 usines d'incinération des déchets ménagers et assimilés traitent 12,6 millions de
tonnes de déchets dont 10,8 millions de tonnes d’ordures ménagères. 94 % des déchets sont
incinérés avec valorisation énergétique.
Répartition du parc des incinérateurs selon les tonnages reçus en 2002 (en nombre
d’unités)
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Les deux types d’incinérateurs, avec ou sans valorisation énergétique, ont des caractéristiques
de taille totalement opposées. Les incinérateurs sans valorisation énergétique sont de petites
unités, relativement anciennes. L'incinération avec récupération d'énergie est réalisée par des
installations de grande capacité
Les Usines d’Incinération des Ordures Ménagères (UIOM) peuvent accepter d’autres types de
déchets: déchets de commerce et d’industrie assimilables à des ordures ménagères, déchets
non contaminés provenant d’établissements sanitaires et assimilés et, sous certaines
conditions, des déchets contaminés d’établissement sanitaires.
Parmi les autres déchets incinérés, on trouve les boues de station d’épuration (STEP) (166 000
tonnes) et les déchets dangereux (140 000 tonnes) constitués principalement de déchets
hospitaliers contaminés (112 000 tonnes).
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En 2002, en moyenne la France incinère 45% de ses ordures ménagères. Actuellement, la part
incinérée dépasse 50%.
Les conditions imposées pour les rejets, en particulier les fumées, font qu’aujourd’hui une
usine d’incinération peut être implantée au voisinage d’une agglomération.
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La gazéification
Lorsque l’on chauffe un déchet dans une atmosphère en défaut d’air mais enrichie en vapeur
d’eau et/ou dioxyde de carbone (agents réactionnels), les matières volatiles émises ne subiront
pas de processus de combustion et le carbone fixe se mettra à réagir avec la vapeur d’eau et
CO2 à des températures de 850-900oC, dans des réactions endo/exothermiques de
transformation thermochimiques, dites de gazéification.
Si l’on veut obtenir un gaz à pouvoir calorifique élevé, donc riche en hydrocarbures, dont le
méthane, on doit travailler à une pression élevée et à une température relativement faible qui
doit être toutefois compatible avec la cinétique des réactions thermochimiques.
Par contre, si l’on s’intéresse à l’obtention d’un gaz riche en CO et H2 en vue d’une
valorisation énergétique, on a intérêt à opérer à basse pression et à température élevée.
Les réactions de gazéification sont globalement endothermiques, et l’apport d’énergie
calorifique nécessaire est en général réalisé en brûlant une faible partie de la charge.
Bien que les techniques de gazéification sont développées pour le charbon, elles ne sont pas
encore appliquées (du moins à l’échelle industrielle) aux déchets.
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L'incinération
L'incinération est un traitement basé sur la combustion avec excès d'air.
Avantages :
- traitement adapté à toutes sortes de déchets contrairement aux autres modes de valorisation
(tri, compostage ...). Cependant, il devrait aujourd'hui être réservé aux fractions résiduelles
des collectes séparatives, et aux refus de tri ou de compostage.
- diminue fortement le volume des déchets.
- génère de l'énergie dont la valorisation doit être optimisée. Le contenu énergétique des
ordures ménagères est environ 2300 kWh/tonne.
Une réduction de 70 % environ de la masse des déchets et de 90 % du volume.
Contrainte :
- Traitement indispensable des gaz pour limiter les risques de pollution de l'air. Mais les
techniques de dépollution sont sophistiquées ; la modernisation du parc des installations est en
cours afin de respecter les exigences de la réglementation.
Les déchets concernés :
- Les ordures ménagères. Toutefois dans les nouvelles installations ne sont incinérés que les
déchets résiduels des autres traitements (tri, compostage),
- Les déchets industriels banals,
- Les boues de station d'épuration,
- Les déchets d'activités de soins à risques infectieux.
Sous-produits générés :
- Les mâchefers récupérés en sortie de fours,
- Les résidus d'épuration des fumées (REFIOM),
- Les fumées épurées.
Coût de l'incinération
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Au niveau d’une usine de traitement des déchets ménagers par incinération deux difficultés
sont à considérer :
Les solutions sont fonction de la composition des déchets qu’il est possible de ramener à trois
constituants essentiels :
- Le séchage ;
Humidité :
La teneur en eau des déchets (humidité) varie selon l’origine, les saisons et l’état
atmosphérique du moment (pluie). Elle se situe, en général entre 25 et 60% de la masse
des déchets.
Matière combustible :
Elle est constituée des produits cellulosiques (PCI de l’ordre de 4000 kcal/kg) : papier,
bois, végétaux etc. et des matières à haut pouvoir calorifique (PCI de l’ordre de 6000 à
9000kcal/kg) : les matières plastiques, les déchets de caoutchouc (pneus usagés) etc.
Les inertes :
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Ils sont constitués des matières minérales et des métaux contenus dans les déchets
ménagers. La teneur en poids des inertes varie entre 15 et 40%. En fin de combustion les
inertes se retrouvent sous forme de mâchefer : matière sombre qui recouvre la grille à la
base du four qui se refroidie par soufflage d’air. La proportion d’inerte importante dans les
déchets ménagers nécessite des temps de combustion assez long pour éviter la présence
d’imbrûlés.
Le pouvoir calorifique d’un combustible est la chaleur dégagée après combustion complète de
l’unité de masse du combustible.
Les valeurs usuelles du PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur) des ordures ménagères s’étalent
entre 1000 et 2500 kcal/kg.
2. La combustion
Composition volumique : Air (sec) 20.8%O2 79.2% N 2 (avec des traces de gaz neutres)
Combustion du carbone
Combustion de l’hydrogène
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La réaction est la suivante : H 2 O2 H 2 O(vap) 57.8 Kcal / mole
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H 2 O2 H 2 O(liq) 68.32 Kcal / mole
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Dans les fours d’incinération, l’eau produite par la combustion reste à l’état de vapeur et le
dégagement de chaleur à considérer est 57,8 Kcal/mole.
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Les principaux éléments intervenant dans les réactions de combustion sont le carbone et
l’hydrogène. Cependant pour des calculs plus précis il faut tenir compte aussi de la teneur en
oxygène et en soufre.
e Va réel Va
On a : Va réel Va 1 Nm 3 / kg d’où : e% x100 ; e Excès d ' air
100 Va
L’excès d’air se mesure dans les fumées par la détermination de leur teneur en oxygène.
- La température des gaz dans la chambre de combustion doit être inférieure à 1000°C
pour éviter la fusion et le ramollissement des cendres et mâchefers (problèmes
d’entretien).
- Il doit assurer une combustion complète (amélioration du rendement dans le cas de la
récupération de la chaleur) et maintenir la température à un niveau supérieur à 850 °C
pour minimiser la formation de certains produits toxiques (notamment les dioxines).
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Les difficultés de régulation proviennent entre autres de l’hétérogénéité des déchets. Dans un
four qui fonctionne dans des conditions bien régulées la température varie dans la gamme
850°C-1000°C.
La température des gaz à la sortie de la chambre de combustion est comprise entre 850°C et
1000°C. Lorsqu’il n’y a pas de récupération, cette température doit être ensuite abaissée
jusqu’à 300°C avant l’introduction au dépoussiéreur. En cas de récupération, à la sortie de la
chaudière, la température peut varier entre 150°C et 300°C suivant l’importance de la
récupération.
Nécessité du refroidissement
Dans une installation avec récupération, la chaudière assure le refroidissement des gaz.
Dans les installations sans récupération, les gaz sont refroidis soit par dilution soit par
échangeur thermique.
L’incinération des déchets génère de l’énergie. Le contenu énergétique des ordures ménagères
est de l’ordre de 2300 kWh par tonne (8280 kJ/kg). Ils peuvent être comparés à un
combustible pauvre tel que la tourbe (50% de carbone) ou la lignite (70% de carbone).
Considérant le fait que cette énergie après combustion est libérée sous forme de gaz chauds à
haute température (850°C à 950°), que de toutes les façons il faut refroidir jusqu’à 300°C au
minimum, la récupération de l’énergie s’impose.
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Malgré ses aspects positifs, l'incinération des déchets présente des limites : elle génère des
émissions polluantes. On estime généralement qu’une tonne d'ordures ménagères génère 5200
m3 de fumées qui contiennent des polluants qu'il faut capter, tels les poussières, métaux
lourds, les dioxines ou les oxydes d’azote et de soufre. L'équipement pour le traitement des
fumées peut comporter plusieurs modules :
le dépoussiérage;
la neutralisation des gaz acides;
le traitement des dioxines et furanes;
le traitement des oxydes d'azote.
Au niveau des normes pour les émissions, la directive de la communauté européenne la plus
récente, Directive2000/76/CE qui sera applicable à partir de la date du 28 décembre 2005
(pour les NOx à partir du 1er janvier 2008) précise les taux suivants à respecter :
Dioxines et furannes = 0,1 ng/Nm3
COT (carbone organique total) = 10 mg/Nm3
HCl (acide chlorhydrique) = 10 mg/Nm3
SO2 = 50 mg/Nm3
NOx (oxydes d'azote) = 200 mg/Nm3
Poussières = 10 mg/Nm3
Le dépoussiérage des fumées était appliqué depuis longtemps alors que la neutralisation des
gaz et le traitement des dioxines et furanes sont récents après l’exigence des nouvelles
réglementations.
La neutralisation des gaz utilise le plus souvent la technologie d'absorption sèche, par voie
humide ou combinée.
Le traitement des oxydes d’azote peut se faire par voie catalytique (exemple peau
d’échappement des automobiles) ou par d’autres techniques innovantes (domaine récent).
Pour le traitement des dioxines et furanes, c’est l’injection de charbon actif dans les fumées
qui est le plus utilisé. Les contaminants sont adsorbés dans la matrice du charbon.
Les fumées traitées (dépoussiérage, neutralisation, …) contiennent encore, dans les limites de
la réglementation certaines poussières non captées par les filtres et des éléments chimiques
polluants. L’atténuation de la pollution au stade d’éjection est basée sur la dispersion.
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Le rôle de dispersion est assuré par la cheminée en plus de son rôle d’extraction des gaz vers
l’extérieur.
L’épuration des fumées génère des résidus appelés REFIOM (Résidus d’Epuration des
Fumées des Incinérateurs des Ordures Ménagères). Une tonne d’ordures ménagères incinérée
génère 25 à 40kg de REFIOM.
6.1 Mâchefers
Les mâchefers ont l’aspect d’une « grave » grisâtre dont la granulométrie varie entre 0 et 30
mm et qui contient de nombreux éléments métalliques et des fragments de verre.
La température de fusion des mâchefers est comprise entre 1000 et 1100°C.
Il est donc impératif, pour éviter le colmatage des grilles et des fumisteries et éviter
l’augmentation des imbrûlés (efficacité de la combustion) de maintenir un excès d’air
suffisant pour limiter la température des gaz en cours de combustion autour de 900 à 1000°C.
A titre indicatif, le tableau ci après donne une analyse type de scories (composante principale
des mâchefers) :
Carbonates 1.85%
Chlorures 0.01%
Sulfates 0.83%
Anhydride phosphorique 0.75%
Chaux 11.23%
Magnésie 1.97%
Oxyde de potassium 0.91%
Oxyde de sodium 7.88%
Silice 53.61%
Alumine 6.14%
Oxyde ferrique 9.76%
Plomb 0.17%
Zinc 0.21%
Chrome 0.02%
Cuivre 0.20%
Manganèse 0.17%
Nickel 0.02%
Etain 0.06%
Titane 0.12%
Les teneurs importantes en Al2O3 (alumine), SiO2 (Silice) et CaO (Chaux) confèrent aux
mâchefers des propriétés proches de celles des ciments.
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Pour être conformes à la réglementation, les MIOM transitent par une Installation de
Maturation et d’Elaboration (IME). Après ce passage à l’IME, le matériau traité est maturé et
calibré.
En France, les MIOM sont principalement utilisés dans les terrassements, remblais et couches
de forme, ainsi que dans les structures de chaussées et de parkings. D’autres utilisations sont
étudiées par les professionnels, comme la consolidation de carrière ou comme charge de
bétons, pour des travaux n’ayant aucune incidence mécanique sur la tenue d’un ouvrage.
Les cendres sont les particules entraînées par les gaz de combustion. Leur proportion
augmente avec la vitesse des gaz sortant de la couche des ordures en combustion. Elles sont
recueillies dans les trémies sous chaudière et dans le système de dépoussiérage. Elles forment
une poudre grisâtre dont la granulométrie varie de quelques m à quelques centaines de m.
La valorisation des cendres récupérées (REFIOM) est difficile. Elles sont souvent mises en
décharge (centre de stockage des déchets de classe 1 en France).
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IV : Les installations
1. Description générale
La figure ci-dessous représente un schéma typique des équipements qui interviennent dans
une installation d’incinération qui peuvent être séparés grossièrement en trois blocs :
Traitement des fumées : Dans ce bloc se retrouvent tous les dispositifs de traitement
des fumées discutés ci avant à savoir : dépoussiérage, neutralisation des gaz, élimination des
dioxines et furanes et traitement des NOx.
2. Les fours
Les fours utilisés pour l’incinération sont très diversifiés et connaissent un développement
continu. La plupart utilisent, au moins pour une partie de leur fonctionnement, le principe de
four à grille décrit ci-dessous. .
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Bien que, au coeur d’une installation d’incinération, le four et ses auxiliaires ne sont qu’un
élément de la chaîne d’incinération et ne représentent du point de vue coût que 25 à 50% du
coût de l’ensemble.
Pour illustration, on présente ci-dessous le schéma d’une installation avec four à grille de la
société VonROLL Inova mise en fonctionnement récemment en Allemagne (2001). Avec le
schéma du four à grille et la photo des grilles à l’intérieur du four.
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