TFC Prince NDJATE-1-1ok-5

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[i]

EPIGRAPHIE

Quittez la stupidité, et vous vivrez, et marchez dans la voie de l’intelligence !

Proverbes 9:6
[ii]

DEDICACE

Je dédie ce travail à l’Eternel notre Dieu Tout puissant et à mes adorables parents
Gilbert Ongembo et Béatrice Ahako la mère de multitude.

Jérôme Ndjate
[iii]

REMERCIEMENT

Au préambule je remercie l’éternel notre Dieu tout puissant pour sa protection depuis
le ventre de ma mère jusqu’aujourd’hui que son nom soit loué à jamais.

Mes sincères remerciements à mon père spirituel Révérend BAruti Kasongo


Léonard pour ces conseils et prières dans ma vie.

Mes sentiments de gratitude à toutes nos autorités académiques de l’UNIKIN plus


particulièrement à ceux de ma faculté dont je suis le fruit.

Je tiens aussi à remercier d’une manière spéciale mon dicteur Professeur Ngoy
Bokolombe Pitchou et le co-directeur CT Thimoté Nkodia pour avoir sacrifié leur temps
malgré leurs différentes occupations pour m’encadrer afin réaliser ce travail.

Mes sincères profonds remerciements à mes irremplaçables, mon père Gilbert


ongembo et à ma mère Béatrice Ahako pour leur soutien de tout niveau dans ma vie entière.

J’adresse mes remerciements distingués à mes oncles Bill léonard et Jérôme Fils
Ndjate car ils ont inculqué en moi l’esprit de la confiance en soi.

Je tiens aussi à remercier toute membre familiale, plus particulièrement mes frères et
sœurs : John OPanga, Adolphe Shangema, Joseph Ngando, Athanase Omanyondo, Ben
Noé, Dominique Lomami, Josué Ohidi, Boocker Wonga, Chadrack Talunda Joseph
Lombole, Placide Loshima, Jean Emongo, Jeremy Omananga, Salomon, Louise Omba,
Alice Akatshi, Grâce Okoma, Antoinette et Rosaline pour leur irremplaçable et
inconditionnel soutien à travers leurs prières, conseils et de toute dimension. Je vous serai
redevable pour tous les efforts fournis matin, midi et soir à mon égard.

J’adresse mes plus profonds remerciements à mes amis et camarades : Betsaleel


Kasomba, Déo gracias Opelele, Dieudonné Lokaso, Emmanuel Amisi, Emmanuel NKele,
Francis Ombim, Michael Kasongo, Racheté Pangapanga etc… Ils ont été présents pour
écarter les doutes, soigner les blessures et partager les joies. Je vous serai toujours
reconnaissant.

Enfin, si je n’avais qu’une personne à remercier, ce serait celle qui songe et qui
partage le peut qu’il a avec les autres. A toi le bonheur à jamais.

Merci à tous !
[iv]

LISTE DES SCHEMAS


[1]

INTRODUCTION GENERALE

Au regard de l’épuisement de ressource fossiles tel que prédit par les scientifiques, et
l’impact de la consommation exagérée de cette ressource sur l’émission de gaz à effet de
serre, qui fait objet d’une préoccupation majeure depuis le siècle dernier ; en fait de trouver
des sources d’énergies alternatives et incontournable pour continuer à satisfaire les besoins
énergétiques de la population tout en préservant notre environnement.

Mais si les carbones fossiles continueront d’occuper une place importante dans nos
sources d’énergies notamment pour le transport, cela concerne les carburants, mais aussi les
infrastructures routières. Ces dernières sont en effet fortement dépendantes d’un matériau de
grande diffusion très majoritairement issu du pétrole : « le bitume ». Au moment où le monde
a commencé à entrevoir la fin du pétrole il est cependant souhaitable de penser aux sources
d’énergies renouvelables. (Rolland, 2020)

Parmi les différentes formes d’énergies renouvelables on retrouve la biomasse


utilisée dans plusieurs formes ou filière biomasse. En raison de sa diversité, la biomasse issue
des cultures ou coproduites par l’industrie agro-alimentaire, de l’industrie du bois ou les bios
raffineries de demain, permet d’envisager plusieurs pistes pour l’élaboration de substituts aux
liants bitumineux. Parmi ces biomasses les micro-algues donnent plusieurs importances par
rapport aux autres plus classiques. Leur culture ne demande pas fortement de terre propice
mais utilise beaucoup plus de l’énergie solaire et dioxyde de carbone (CO2) en condition
autotrophes. Plus récemment, des chercheurs du CNRS, dans le cadre du projet Algoroute en
collaboration avec l’entreprise AlgoSource Technologies, ont apporté la preuve de concept de
« bio-bitume », qui est un éco matériau dont les caractéristiques sont très proches du bitume
courant de nos routes. (Rolland, 2020)

Pour y arriver ils sont procédés à la technique ou méthode de liquéfaction


hydrothermale, plus simplement de l’eau sous pression (à l’état sous critique) ce procédé est
appliqué directement à la biomasse (micro algues) issus par exemple de l’extraction de
protéines hydrosolubles des algues ; la liquéfaction hydrothermale transforme ces déchets de
micro-algues en une phase visqueuse noire hydrophobe (bio-bitume). Cette innovation
apporte une nouvelle lumière pour l’industrie routière, récemment dépendante du carbone
fossile. (webtv.univ-nantes.fr)
[2]

PROBLEMATIQUE

Nul n’ignore que le développement d’une région ou d’une nation repose sur la
qualité et l’état des infrastructures notamment les routes qui doivent assurer et faciliter la libre
circulation des êtres vivants, en parlant de la bonne état de la route les utilisateurs que nous
sommes nous fixons beaucoup plus notre attention sur la qualité de revêtement de la chaussé
qu’est composée du bitume :un matériau issu de pétrole brut.(Lomami TFC 2022)

L’utilisation de carbone fossile à des fins énergétiques est une des principales causes
d’émission de gaz à effet de serre. Et toujours dans le but de diminuer ou limiter la pollution
de l’environnement les chercheurs se penchés à une autre source d’énergie qui est la biomasse
plus particulièrement les micro-algues qui est une source très prometteuse d’alternative au
carbone fossile et ceci sans intercaler l’industrie alimentaire, les micro-algues sont utilisés
pour la fabrication de bio-bitume. (Kpogbemabou, 2011)

D’où dans le cadre de ce travail, notre attention se focalise sur :

 D’où provient le bio-bitume ?


 Comment procéder pour avoir de la bio-bitume ?
 Quels son impact environnemental ?

HYPOTHESE

Tel que le mot l’indique l’hypothèse est la réponse anticipée à la question que le
chercheur s’interroge au début de son sujet. D’où les hypothèses à adopter pour ce travail se
baseront principalement sur les différentes méthodes ou techniques de fabrication de la bio-
bitume.

En réponse aux questions principales guidant notre recherche nous procèderons ci-
après :

Le bio-bitume est un bitume qui provient de la préparation des résidus de la biomasse


notamment les micro-algues et autres… ; et parler des techniques de préparation on a : la
pyrolyse, la liquéfaction hydrothermale ;…

Et pour l’environnement c’est un produit qui n’a pas d’effet toxique sur l’environnement.
[3]

INTERET DU SUJET

Tous nous sommes sans ignorés les impacts négatifs de ressource d’énergie fossile
notamment sur le réchauffement climatique et dans ce sens-là ; ce travail nous permettra nous
futurs Ingénieurs en pétrole –gaz et les énergies renouvelables d’avoir les informations
nécessaires sur l’une de source d’énergie renouvelable notamment ‘’ la biomasse’’ qui est
l’une de sources très prometteuse pour l’alternative au ressources fossiles et ces dérivées.
D’où ce travail va nous aider à comprendre le procédé pour la préparation de bio-bitume qui
est un produit issu des biomasses qui nous servira même dans le domaine professionnel.

METHODOLOGIE

Vue l’importance du sujet et l’évolution de la technologie nous avons procédé : à


l’approche bibliographique qui nous a permis de lire les différents ouvrages sur l’internet en
fait de rédiger ce travail.

OBJECTIF POURSUIVI

L’objectif primordial de ce travail, c’est d’apprendre les différentes méthodes ou


techniques de la préparation de bio-bitume issu de la biomasse lignocellulosique, micro algale

SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre que l’introduction et la conclusion, ce travail se subdivise en trois chapitres dont


l’ossature se présente de la manière suivante :

 Le premier chapitre aborde l’étude théorique de la biomasse.


 Le deuxième chapitre parle sur la généralité sur le bio-bitume.
 Et le dernier chapitre fait l’analyse et parle de la sécurité santé et environnement.
[4]

CHAPITRE I. ETUDE THEORIQUE DE LA BIOMASSE

I .1. Introduction

Dans ce siècle, les méfaits de l’utilisation de ressource fossile : son épuisement au


court du temps géologique, changements climatiques, la dégradation et la pollution de
l’environnement sont à la base des plusieurs sommets mondial et de questionnements en fait
de pouvoir trouver une autre ressource capable de substituer la ressource fossile ; de ce fait
que nous allons parler de la biomasse, qui est une ressource d’énergie propre et renouvelable ;
potentiel susceptible à l’alternative aux ressources fossiles en raison de sa diversité, de son
utilisation dans différentes formes ou filières non énergie ou la filière bioénergie. Elle est
reconnue comme source d’énergie renouvelable notamment à cause de son utilisation comme
source d’énergie rentre dans le cycle naturel du carbone. Voir la figure 1. Et aussi de son
activité qui est illimitée dans l’échelle de la vie humaine. (Khelfa, 2018)

Figure I:1 : Cycle de carbone incluant une de combustion de biomasse.


[5]

I.2. Histoire et Origine

La biomasse peut se vanter d’être l’une des premières formes d’énergie par
l’homme ! Ses première utilisations remontent aux débuts de nos origines, à la précisément la
préhistoire : nos ancêtres utilisaient déjà la biomasse par le feu pour se chauffer, s’éclairer ou
ème
pour cuire leurs aliments. Au 18 siècle, ils servaient du bois comme le principal
combustible utilisé pour le chauffage dans les maisons, leurs entreprise et ainsi que la cuisson.
Il est utilisé aussi d’une manière augmenter jusqu’à la première révolution industrielle,
précisément pour alimenter les machines à vapeur et les aérostats. (Juvenon, 2023). C’est en
1876, que Nicolaus August Otto l’inventeur du moteur à explosion avait conçu le premier
moteur à explosion pour fonctionner avec de l’éthanol comme carburant, alors que en 1900,
Rudolf Diesel l’inventeur du moteur à combustion faisait tourner ces machines à l’huile
d’arachide ainsi a vu le jour les biocarburants qui sont des produits énergétiques
(combustibles) issue de la biomasse. (Prof Kayembe, 2020)

Dès 1890, le charbon commence à remplacer le bois pour la production de vapeur,


jusqu’à se faire une place dans les habitations. Toutefois, c’est réellement après la deuxième
guerre mondiale 1945, lorsque le prix de pétrole est au plus bas, que la biomasse perdra sa
valeur au détriment des énergies fossiles moins coûteuses. Dès 1970 avec une prise de
conscience du à la pollution de l’environnement que la biomasse fait son grand retour,
(Juvenon, 2023). La biomasse est la fraction biodégradable :

 Des produits, des déchets et résidus provenant de l’agriculture, y compris les


substances végétales et animales,
 Des produits, déchets et résidus provenant de la sylviculture et des industries
connexes,
 Des déchets et résidus végétaux de l’industrie.

I.3. Définition

Le terme biomasse veut dire au sens large la masse globale des organismes vivants
présents dans un milieu donné. Depuis le premier choc pétrolier, en 1973, ce concept
s’applique aux produits organiques végétaux et animaux utilisés à des fins énergétiques ou
agronomiques. En somme, il s’agit de l’ensemble de la matière organique d’origine végétale,
animale ainsi que ses produits issus de différentes transformations (les déchets organiques).
(Khelfa, 2018)
[6]

I.4. Composition et constituants

La biomasse est une ressource qu’on peut trouver dans les industries, dans les forêts
ou milieux aquatique. D’où sa composition varie considérablement selon les différents types
mais on retrouve : la teneur en cendres, carbone (C), hydrogène (H), azote (N), soufre (S), et
chlore (Cl). Ou la formule chimique générale de chacune est représentée comme suit :
CXHYOZ ou les coefficients x, y et z sont calculés pour chaque biomasse. (A.khelfa, 2018)

Il existe trois principaux constituants de la biomasse :

 Oléagineuse ; riche en lipides : colza, palmier à huile, etc…

Elle peut être utilisée comme carburant. Il y a deux familles de biocarburants : les esters
d’huiles végétales (colza) et l’éthanol, produit à partir de blé et de betterave, incorporable
dans le super sans plomb sous forme d’Ethyl Tertio Butyl Ether (ETBE, voir bioéthanol).

 La biomasse à glucide, riche en substance glucidique facilement hydrolysable :


betterave sucrière ; canne à sucre ; les céréales.
La valorisation se fait plutôt par fermentation ou par distillation dites conversions
biologiques.
 Lignocellulosique ou lignine, constituée par : le bois et les résidus verts, paille ; la
bagasse de canne à sucre ; le fourrage. Ça valorisation se fait plutôt par des procédés
par voie sèche, dits conversions thermochimiques. Www.energies-renouvelables.fr

I.5. Les principales voies d’utilisations énergétiques de la biomasse

La biomasse est un combustible difficilement exploitable dans son état de nature. Sa


transformation permet d’obtenir des combustibles plus importants sous forme :
- Solide comme les pellets, les plaquettes, les semi-cokes, cokes, charbon de
bois, etc.
- Liquide comme l’éthanol, le biodiesel, les bio- huiles ;
- Gazeuse comme les gaz méthane, les gaz de décharge, le biogaz, le gaz de bois
ou d’autres résidus utilisables dans des moteurs, chaudières ou turbines.
Ces différentes transformations peuvent se faire par voie thermochimique,
biochimique, et mécanique. D’où le choix dépendra du type, de la qualité et du produit final
souhaité, conditions économiques, environnementales et d’autres facteurs. D’où la plupart des
filières de conversion peuvent se classer en deux groupes voir le schéma 1
[7]

- La filière de conversion thermochimique ou voie sèche (combustion,


gazéification, pyrolyse, liquéfaction hydrothermale) ;
- La filière de conversion biochimique ou voie humide (digestion, fermentation).

Le schéma 1 : nous montre la conversion de l’énergie de la biomasse.

Biochimie Thermochimie
BIOMASSE

Fermentation Fermentation Fermentation Combustion


Pyrolyse Gazéification
méthanique alcoolique d’huile directe

Huiles Huiles &


Méthane Ethanol Gazéification
végétales charbon

Energie + eau

Schéma 1 : conversion de l’énergie de la biomasse

I.5.1. LA VOIE BIOCHIMIQUE

La conversion biochimique de la biomasse est un processus qui permet de convertir


par action des bactéries deux macros molécules principales : les sucres et les lipides. Elle peut
être contrôlée de façon à obtenir un combustible facilement exploitable. Cela implique en
premier lieu d’extraire ces biomasse terrestre et aquatique : des plantes sucrières (pour la
première génération : canne à sucre, betterave sucrière, blé… pour les autres générations :
micro algues, biomasse lignocéllulosique et des plantes oléagineuses tel que colza, soja, micro
algues. Ce processus ou cette voie implique une bonne séparation efficace de la biobiomasse
utilisée afin de pouvoir libérer des macros molécules (sucres et lipides). Qui seront
progressivement transformées. (Prof Kayembe 2020). Pour y arriver trois filières ou étapes
de conversion biochimique de la biomasse sont particulièrement intéressantes. Deux grandes
filières sont destinées à la production de biocarburants de première génération (le bioéthanol
[8]

pour les véhicules à essence et les huile végétales ou biodiesel pour les véhicules diesel), et
une voie pour le biogaz.

I.5.1.1 La fermentation

La fermentation des sucres en C6 par des levures est similaire à celle pour la
production de biocarburant de première génération mais la présence de lignine dans la
biomasse limite la concentration initiale en sucres en C6 et pour cella ça donne L’éthanol qui
est un carburant de grande qualité. Il peut également être transformé, par vapo-reformage, en
hydrogène pour une utilisation en pile à combustible. Le procédé de production du bioéthanol
dépend de la nature de la biomasse : les sucres (provenant de la canne à sucre ou des
betteraves) sont fermentés. Pour l’amidon et la cellulose, il faut d’abord casser les longues
chaînes des molécules de polysaccharides par une hydrolyse acide ou enzymatique avant que
les sucres résiduels puissent fermenter et donner de l’éthanol. Cette voie métabolique suit
l’enchaînement des réactions de la glycolyse, le pyruvate étant ensuite transformé en éthanol
via l’acétaldéhyde. Le bioéthanol peut être employé directement, pur ou en mélange dans les
essences, ou après transformation en ETBE (éthyl tertio butyl éther). (Prof kayembe 2020)

I.5.1.2 La transestérification

Le biodiesel est obtenue par extraction des huiles de plantes oléagineuses riches en
lipides comme le colza ou le tournesol. Des esters de glycérol et de méthyle sont obtenus à
l’aide d’un procédé connu sous le nom de transestérification. En général, le procédé en
question suppose l’incorporation d’hydroxyde de sodium et de méthanol à l’huile de source
afin d’extraire l’ester méthylique d’huile végétale (EMHV). Le biodiesel est utilisé en
mélange dans le gazole pour les moteurs diesel.

I.5.1.3 la fermentation méthanique ou La digestion anaérobie (bio méthanisation)

Depuis longtemps, ce processus naturel connu dans les voisinages des maréracages a
été artisanalement mis en œuvre dans les exploitations agricoles ; et il s’est développé depuis
peu de façon industrielle et représente un grand espoir pour la valorisation de la biomasse.
Ainsi la bio méthanisation peut se définir comme un procédé microbien pendant laquelle, en
absence de l’oxygène de l’air, de nombreuses communautés bactériennes agissant en
symbiose, transforment sous l’action des enzymes exo cellulaires, une partie de la de la
matière organique en méthane et en gaz carbonique. Elle constitue donc l’une des voies de
[9]

dégradation des matières organiques d’origines animale ou végétale et donne une forme
d’énergie renouvelable et bon marché. (Prof Kayembe, 2020)

C’est une technologie éprouvée et largement utilisée pour le traitement des déchets
organiques humides (80 à 90% d’humidité). Le biogaz est utilisé directement dans les moteurs
ou les turbines à gaz. Sa qualité peut être améliorée en éliminant le CO2. Si le gaz est utilisé
dans un moteur pour produire uniquement de l’électricité, le rendement global de la
transformation biomasse en électricité est compris entre 10 et 16%. Les perspectives de
développement à moyen terme des biocarburants de première génération sont réelles mais
inégales selon le type de biocarburant. Elles vont rencontrer des limitations en termes
d’approvisionnement en matières premières, notamment dans le cas des huiles végétales.
(Klelfa, 2018)

En effet, la disponibilité en surfaces cultivées avec ce type de production agricoles


va aller en s’amenuisant. Il est raisonnable de penser qu’avec l’accroissement prévisible de la
population mondiale et malgré l’augmentation continue des rendements agricoles, la
compétition entre les différents usages des ressources agricoles à des fins alimentaires,
industrielles et énergétiques va aller en se durcissant. L’usage alimentaire demeurera toujours
prioritaire.

La grande majorité des analyses de cycles de vie montrent que les énergies
renouvelables en particulier la biomasse (dans la voie énergétique ou non) précisément les
biocarburants ont globalement un impact positif sur la réduction des émissions de gaz à effet
de serre (GES) ; les biocarburants permettent aux pays d’être indépendants sur le plan des
carburants. Toutefois, l’ampleur de cet impact varie selon les études. Il est donc nécessaire
de clarifier ces divergences qui peuvent résulter, notamment, de différences de méthodes mais
aussi de la diversité des lieux et des modes de production. Par conséquent et en raison de la
concurrence entre le développement des biocarburants et les agricultures vivrières, d’autres
ressources existent, sous la forme de biomasse lignocellulosique il s’agit essentiellement de
résidus d’origine agricole (pailles, tiges de maïs), de résidus forestiers et de sous-produits de
la transformation du bois. Les déchets organiques des industries papetières et agroalimentaires
représentent d’importants gisements et offrent aussi un fort potentiel d’élargissement de
l’éventail des matières carbonées transformables en biocarburants (biocarburants de seconde
génération). Pour d’autres générations et la voie biochimique avancée les formes des
biomasses utilisées sont les micros algues et macro algues ainsi que d’autres microorganismes
[10]

(levures…). Pour ces voies avancées, le procédé comprend les étapes suivantes : (Prof
kayembe, 2020)

 Sélection et culture de la biomasse ;


 Récolte et extraction des lipides ;
 Transformation par estérification ou décarboxylation en hydrocarbures.

Des nouvelles technologies appliquées sont nécessaires pour lever les obstacles à
une utilisation de ces biomasses. L’utilisation de ces micro algues/ macro algues serait
cependant une alternative intéressante aux biomasses utilisées pour la production des
biocarburants de la première génération de par leur rendement élevé à l’hectare et l’utilisation
de surfaces non cultivables. Selon les conditions de production, leurs rendements en huile
peuvent être de 10 à 30 fois supérieurs à ceux du colza (de 10 à 40 t d’huile/ha/an). Les
macros algues posent problème de sélection. Sur certains de milliers d’espèces existantes, il
convient de sélectionner l’espèce au meilleur ratio lipidique. Ensuite, le mode de culture
choisi aura des impacts importants sur l’économie globale de la production du biocarburant
ainsi que sur l’environnement.

En effet, des systèmes fermés tels que des photos bioréacteurs, qui impliquent des
coûts d’investissement importants, ou encore ouverts tels que des lagunages ou bassins
artificiels sont envisageables mais demandent une évaluation plus approfondie. Enfin la
récolte et l’extraction des lipides sont cruciales. Les téchnologies utilisées pourraient être
optimisées pour améliorer leur bilan énergétique et environnemental. Une intégration
complète du procédé de production pourrait par ailleurs permettre de baisser les coûts de
production de ces biocarburants pour cette raison, des couplages sont possibles avec :

 Traitement des eaux usées (les micros algues puisent l’azote et le phosphore
pour leur croissance) ;
 Le captage de CO2 ;
 La transformation en produits à plus haute valeur ajoutée (aquaculture, chimie
du végétal).
Grâce au génie énergétique, d’autres microorganismes sont capables de produire des
lipides, c’est le cas de certaines levures, on parle alors d’huiles de levure. Ces lipides
permettent ensuite d’accéder à la production de biodiesels ou bio kérosènes.

I.5.2 LA VOIE THERMOCHIMIQUE


[11]

Les procédés, dits de « thermochimique », sont encore en cours de développement.


Ils combinent une conversion thermique (sous l’effet de la chaleur) et une conversion
chimique (réaction entre deux corps ou plus mis en présence). La voie thermochimique
(ou sèche) permet de convertir deux intermédiaires principaux :

- Le gaz de synthèse (dit syngaz) et les bio bruts/ bio huiles en biocarburants.
Contrairement aux voies biochimiques, les voies ne nécessitent pas une sélectivité dans leurs
procédés de transformation, c’est l’avantage principal de ces voies ainsi, le gaz de synthèse
(syngaz) est obtenu après gazéification de la biomasse (lignocellulosique, déchets
organiques). ces procédés regroupent ainsi les technologies de la combustion, de la
gazéification et de la pyrolyse.
Les différentes voies de valorisation énergétique du bois.
Le tableau I.1 précise pour chaque transformation les conditions en température et
atmosphère ainsi que les produits obtenus.
Tableau I. 1 : Tableau récapitulatif des conditions opératoires des différentes
transformations thermochimiques

Transformations Température Atmosphère Produits


thermochimique
s
Pyrolyse <700°C Inerte (absence d’O2) Solide carboné (charbon)
+ liquide (goudron) + gaz
Gazéification >800°C Gaz réactif air, O2, CO2, Essentiellement mélange
H2O, … gazeux H2CO, CO2 et
CH4
Combustion >900°C O2 (air) CO2+H2O

I.5.2.1 La pyrolyse
[12]

La pyrolyse constitue la première étape de toute transformation thermochimique,


elle comprend notamment le processus primaire de décomposition thermique de la biomasse.
Cette réaction produit des gaz permanents (CO, CO2, CH4,…), des vapeurs condensables et
un solide en proportions variables selon les conditions opératoires. Ces produits peuvent être
valorisés à différents niveaux comme l’illustre le schéma I.2 de produits issus de la pyrolyse
de la biomasse et leurs utilisations. Par extension, elle recouvre les procédés de valorisation
thermique de la biomasse en l’absence (ou en quantité limitée) d’oxygène.

Charbon de bois

Raffinage Charbon actif


Solide

Flux de chaleur Combustion


Biomasse Liquide Carburant
Moteur &
chaudière

Gaz Electricité &


chaleur
Extraction

Autres produits
Sans 02

Schéma 2 : Produits issus de la pyrolyse de la biomasse et leurs utilisations

Les principales étapes de la pyrolyse traditionnelle jusqu’à 400-500°C, appelée


également carbonisation. Jusqu’à 100°C environ, la réaction principale est le séchage du bois.
[13]

De 100°C à 250°C, le bois commence à connaître une décomposition lente qui atteint environ
10 % de la masse anhydre à 250°C. La perte de masse est essentiellement due à la dégradation
des hémicelluloses et ensuite de la cellulose produisant de l’acide acétique, le méthanol,
l’acide formique... À partir de 250 °C, le dégagement de gaz devient important. Sa
composition chimique change puisqu’on voit apparaître : les gaz combustibles H2, CO et
CH4, caractéristiques de la décomposition des produits primaires obtenus jusqu’à environ
250°C ; les produits condensables aromatiques, comme phénols, crésols, vanilline, etc.,
attribués à la dégradation de la lignine.
La quantité de gaz qui se dégage est très dépendante de la vitesse de chauffe et de la
température. Vers 320°C, la quantité de gaz produit a un débit suffisant pour atteindre la
limite d’inflammabilité dans l’air. En parallèle se forme le charbon de bois dont l’origine est
principalement la lignine.
La température, la vitesse de chauffe et le temps de séjour de la matière première
dans le réacteur sont les principaux paramètres réactionnels influant de manière significative
sur la composition et la qualité des produits de la réaction. Viennent ensuite la granulométrie
et l’humidité de la matière première.
Le contrôle de ces paramètres opératoires permet d’orienter les réactions vers la
production préférentielle d’une des trois phases, solide, liquide ou gazeuse, et de maximiser
les rendements de la transformation. La pyrolyse est classée en trois types, à savoir la lente, la
rapide et la pyrolyse flash, se distinguant selon la température, la vitesse de chauffe et le
temps de résidence (Ioannidou et al.2008) :
Pyrolyse lente : La pyrolyse conventionnelle, en d'autres termes pyrolyse lente, est appliquée
depuis des milliers d'années pour les procédés où la production de charbon de bois est visée
(Apaydin et al. 2007). La biomasse est pyrolysée selon une faible vitesse de chauffe (~5-
10°C/min). Ceci permet l’obtention de faibles proportions de liquide et de produits gazeux et
plus de résidu carboné.
De nombreuses études ont été effectuées selon ce processus : (Pütün et al.2001)
ont fait l’étude d’une pyrolyse à lit fixe sur l’euphorbe (rigida), la plante de tournesol et sur la
coquille de noisette, à différentes températures.
Lorsqu’ il y a variation de température de 400 à 700°C, les rendements en bio-huiles
obtenus augmentent dans les trois cas étudiés. La pyrolyse lente à 7°C/min sur les graines de
coton a été reportée par Özbay et al. 2001615-625P.
Les expériences ont été effectuées dans deux réacteurs, le réacteur tubulaire à
balayage et le réacteur de Heinze. Il avait observé que l’augmentation de la température (à
[14]

plus de 600°C), le rendement en huiles augmentait et qu’il diminuait aux environs de 750°C.
Par ailleurs, le rendement en char a montré une diminution continue. Selon Onay et Koçkar,
ils ont effectué des expérimentations en pyrolyse lente sur le colza dans le réacteur de Heinze
et un réacteur tubulaire en faisant varier la température, la vitesse de chauffe et la taille des
particules. Les résultats ont montré que l’augmentation de la température jusqu’à 550°C
permettait l’augmentation du rendement en huiles qui diminuait par la suite au-delà de cette
température (le rendement en char diminue et celui des liquides augmente avec
l’augmentation de la température). Pour une taille de particules variant entre 0,6 et 1,8 mm et
une vitesse de chauffe de 30°C/min, un rendement maximum en huiles (51,7%) est obtenu
pour le réacteur de Heinze.
Par ailleurs, dans le réacteur tubulaire, un rendement maximum en huiles de 68% est
obtenu pour une vitesse de chauffe de 300°C/min. La quantité de solide résiduelle est moindre
pour une taille des particules variant entre 0,85 et 1,25 mm. Les déchets des industries
alimentaires, les pulpes d'abricots, ont été pyrolysés dans un réacteur à lit fixe pour une
vitesse de chauffe de 5°C/min par Özbay et al.. Le rendement en bio-huiles a atteint une
valeur maximale de 23,2% à la température de pyrolyse de 550°C. Les investigations en
pyrolyse lente à 5°C/min de la graine de carthame ont été effectuées par Beis et al. (2002). La
température finale de pyrolyse, le débit de gaz ainsi que la taille des particules sont les
paramètres variables pendant l’étude. Les résultats montrent que les valeurs des rendements
en huiles et en gaz étaient maximums respectivement à 550°C et 700°C.
Dans tous les cas, le rendement en char diminue avec l’augmentation de la température.
Pyrolyse rapide : Dans ce cas, la vitesse de chauffe de la biomasse est de l’ordre de
300°C/min. D'une façon générale, la pyrolyse rapide est utilisée pour l’obtention de bio-huiles
de haute qualité. Elle est établie avec succès dans la plupart des réacteurs à lit fluidisé car elle
offre des vitesses de chauffe élevées, une dévolatilisation rapide, une facilité de contrôle de la
collecte des produits de pyrolyse, etc. (Luo et al. 2004).
Divers réacteurs comme celui à écoulement entraîné, le réacteur à treillis métallique
ou à lit fluidisé à balayage, sont utilisés pour la pyrolyse rapide. Plusieurs chercheurs ont
bossés dans le domaine de la pyrolyse rapide de la biomasse à l'aide de divers réacteurs.
Onay et al. 2001 ont étudiés la pyrolyse rapide de la graine de colza dans un réacteur à lit fixe.
Un rendement de 68% en huiles a été obtenu pour une température de pyrolyse égale à 550°C,
une vitesse de chauffe de 300°C/min, un débit d’N2 de 100 cm3 /min et pour une taille des
particules variant entre 0,6 et 0,85 mm. Dans une autre expérience, Onay et Koçkar ont
entrepris des tests en pyrolyse rapide de la graine de colza pour étudier de la même manière
[15]

l’effet de la température, de la vitesse de chauffe, de la taille des particules et du débit de gaz


sur le rendement des produits de pyrolyse. Les résultats ont montré que le rendement en char
diminue de 27% à 14,5% avec l'augmentation de la température. Un rendement maximum en
huile de 73% a été obtenu pour un domaine de température allant de 550 à 600°C, un débit de
gaz de 100 cm3 /min et la taille des particules : 0,6-1,25 mm.(Tsai et al.2006) ont étudié la
pyrolyse rapide de trois types de déchets de biomasses différents, la paille de riz, la bagasse
de canne à sucre et les noix de coco dans différentes conditions et ont constaté que pour des
températures de pyrolyse d’environ 500°C, des vitesses de chauffe de 200°C/min et des temps
de séjour d’environ 2 min, le rendement en goudrons est le plus élevé (50%) pour la bagasse
de canne à sucre.
Pyrolyse flash : L’une des voies prometteuses pour la production de sources d’énergie
alternatives, sans concurrencer les approvisionnements alimentaires, est la pyrolyse flash de la
biomasse. Dans ce processus, le temps de réaction est seulement de quelques secondes. Les
produits résultants de cette pyrolyse sont des matériaux énergiques obtenus sous différentes
formes : le char pour la fraction solide, les produits gazeux et les bio-huiles (ou huiles de
pyrolyse) pour la fraction liquide (Demirbas et Arin 2002). Pour aller vers la fabrication de
biocarburants (de deuxième génération), c’est certainement cette dernière voie qu’il faudra
optimiser, les coproduits formés (gaz et solide) étant alors utilisés pour fournir l’énergie
nécessaire à la pyrolyse. Les bio-huiles obtenues contiennent plusieurs de composés
chimiques, en général oxygénés, dans des proportions variables. Du fait de cette présence
d’oxygène, de grandes différences de propriétés entre les huiles, notamment en termes de
densité, de pouvoir calorifique, d’acidité et de viscosité, sont observées. Cette grande
variabilité des caractéristiques des huiles et de leur composition en fonction des procédés et
des matières premières pose encore de nombreux problèmes non résolus pour leur utilisation
comme carburant en mélange avec du gazole. (Ballerini 2007) Comme la vitesse de chauffe
est très élevée dans le processus de pyrolyse flash, ceci exige des réacteurs à configuration
spéciale dans lesquels le temps de résidence de la biomasse est seulement de quelques
secondes. Deux des conceptions appropriées sont le réacteur à débit entraîné et le réacteur à lit
fluidisé. Comme la pyrolyse flash de la biomasse exige un chauffage rapide, la taille des
particules doit être assez petite, c.-à-d., approximativement 105-250 µm.

I.5.2.2 La combustion

L’étape primaire de la combustion du bois est la pyrolyse qui produit, à partir de


300°C, les gaz inflammables en parallèle avec le charbon de bois et les goudrons composés
[16]

principalement de produits aromatiques plus ou moins condensés. Les réactions de


combustion ont lieu soit en phase gazeuse, avec production d’une flamme, soit en surface du
charbon de bois et sont responsables de l’incandescence. Le bois chauffé commence à se
pyrolyser à partir de sa surface en donnant des gaz combustibles et un résidu solide
combustible. La zone de pyrolyse avance dans le bois. Les produits de la pyrolyse migrent
alors vers la surface au travers du charbon de bois. C’est lorsque des oxydants ou des
réducteurs sont mis en présence des produits de la pyrolyse que s’amorce la combustion ou la
transformation chimique du gaz et du charbon. La combustion se fait à des températures
comprises entre 500 et 2000°C. Les principales réactions se faisant à haute température, le
produit primaire est probablement du CO selon X. Deglise A et Dannot :
C+ 1/2O 2CO (∆ H ° → ─ 106 kJ mol−1) Qui s’oxyde ensuite au cours du
refroidissement des gaz conformément à la réaction :
CO+ 1/2O 2 CO 2(H ° ∆ → ─ 285 kJ . mol−1) Il est ainsi important de laisser le temps aux
réactions d’oxydation de CO d’agir, sinon il peut facilement être entraîné dans les fumées et
devenir ainsi un polluant rejeté dans l’atmosphère. Dans les cas de mauvais réglage de la
combustion soit par défaut d’air, soit à cause d’un temps de séjour des gaz dans le brûleur trop
faible, une partie du carbone des gaz se retrouve dans les fumées. Ainsi une combustion mal
réglée se traduit par la formation d’une quantité de suies importantes (il est à noter que le CO2
n'est pas un polluant qui joue sur la qualité de l'air. Par contre, il est responsable du
réchauffement climatique). Dans la flamme, la température élevée peut conduire à la
formation de NOx par oxydation de l’azote atmosphérique. Le résidu de la combustion
comporte des cendres, constituées majoritairement de SiO2 et d’oxyde d’alcalins ou
d’alcalino-terreux (K2O, CaO, MgO) et des oxydes métalliques de fer, etc.

I.5.2.3 La gazéification

Le bois est depuis longtemps valorisé par combustion dans des chaudières. Les
technologies sont éprouvées et offrent de bons rendements mais sont limitées à une simple
production de chaleur. La gazéification transforme le bois, par oxydation partielle à 800-
900°C, en un gaz combustible, riche en hydrogène et en monoxyde de carbone (probablement
entre 15 et 30% de CO et H2 pour la gazéification à l'air), avec un pouvoir calorifique
inférieur de 4 à 6 MJ/Nm3 (le gaz naturel a un PCI de 36MJ/Nm3). Kersten et al ont prouvés
les principales étapes de réaction dans la gazéification de la biomasse sont :
[17]

- pyrolyse de la biomasse, et conversion de celle-ci en gaz, résidu solide et goudron


primaire ; - craquage du goudron primaire vers des gaz et des goudrons secondaires +
tertiaires ;
- craquage des goudrons secondaires et tertiaires ;
- réactions de gazéification hétérogène du résidu carboné, et réactions homogènes de
la phase gazeuse ;
- combustion du résidu solide, formé pendant la pyrolyse, et oxydation des gaz
combustibles. Le gaz combustible formé lors de la gazéification peut être valorisé dans
différents types d'applications. L'utilisation la plus courante est le couplage avec un moteur à
gaz pour la cogénération d'électricité et de chaleur. D'autres technologies (moteurs ou turbines
à vapeur) existent pour produire de l'électricité à partir du bois, mais pour des installations de
puissance moyenne
I.6.1 La biomasse lignocellulosique

I.6.1.1 Constituants et pyrolyse

Elle est constituée principalement de trois polymères organiques, riches en oxygène à


fort poids moléculaire que sont l’hémicellulose, la cellulose et la lignine. (Ogier.et al. 1999)

La figure ci-dessous nous montre la composition typique de bois.

Figure 2 : Représentation schématique de la composition typique de bois

 L’ hémicellulose est présente dans la biomasse à hauteur de 25 % en moyenne,


pouvant atteindre dans le cas du bois 43 %. Elle est également appelée polyose et est
constituée d’un mélange de différents polysaccharides (glucose, galactose…) polymérisés de
plus faible degré de polymérisation que la cellulose (DP = 150). La structure de
[18]

l'hémicellulose est très variée et plus complexe que celle de la cellulose, car elle est constituée
de nombreux sucres différents. Sa décomposition thermique a lieu vers 200-260 °C et conduit
à la formation préférentielle de composés volatils tels que l’acide acétique, le méthanol et le
furane. (Lorcet, 2009)
 La cellulose est généralement le composé pondérant de la biomasse (50 %).
C’est un polymère linéaire à fort poids moléculaire. Il est constitué d’environ 5000 à 10000
unités de glucose. Sa dégradation a lieu entre 240 et 350 °C. La composition des produits de
pyrolyse de la cellulose est complexe, le nombre d’espèces pouvant s’élever jusqu’à 150.
Cependant, le levoglucosan, issu de la dépolymérisation des chaînes glucidiques est le produit
majoritaire (> 60 wt%) lors de la pyrolyse de la cellulose pure. Bien que la cellulose soit le
composant majoritaire de la biomasse et que la pyrolyse de cellulose pure conduise
majoritairement au 275 levoglucosan, la pyrolyse de la biomasse entière conduit à des teneurs
relativement faible en levoglucosan. D’après (Evans et Milne 1987), ce phénomène est lié à
la présence de base, de type K2CO3 conduisant à la formation de composés carbonylés et de
composés de type furanes.

Aux vues de ces différentes études, on peut conclure que la pyrolyse flash de la
cellulose conduit principalement à un composé caractéristique de la cellulose, le
levoglucosan, des composés de type furannes, principalement : le furfural, le 5 hydroxyméthyl
furfural et le 5-méthyl furfural et des composés carbonylés : l’acétol, l’hydroxyacétaldéhyde
et l’acétaldéhyde. (Lorcet, 2009)

 La lignine est le troisième composant de la biomasse. C’est un polymère


réticulé tridimensionnel, riche en substance polyphénolique, qui se décompose vers 280 – 500
°C. Sa décomposition thermique conduit à la formation de molécules de faible poids
moléculaire comme l’acide acétique mais principalement à la formation de composés
phénoliques sous forme de monomères et d’oligomères dont le poids moléculaire peut varier
entre ≈100 – 1000 Da. Ces derniers constituent la partie insoluble dans l’eau de l’huile de
pyrolyse et aujourd’hui encore, cette fraction n’est pas du tout caractérisée. Parmi les
monomères, on peut distinguer les groupes suivants :
- Des monohydroxybenzènes ou phénols, tels que le phénol ; o,m,p-crésol ;
diméthyl, triméthyl phénols…
- Des dihydroxybenzènes, des composés de type methoxyphénol ainsi que ses
dérivés : guaiacol, vanillin, isoeugenol…
[19]

- Des trihydroxybenzènes, des composés de type diméthoxyphénols ou


méthoxyhydroxy phénols et leurs dérivées (syringol). La proportion de ces différents
composés dépend normalement du type de biomasse considérée. Ainsi un bois « dur » aura
tendance à former des phénols substitués par deux groupements méthoxy (syringol ≈ 55 %),
tandis qu’un bois tendre donnera lieu à des phénols substitués éventuellement par un
groupement méthoxy ou hydroxy. (Evans et Milne, 1987). La décomposition de la lignine
conduit aussi à la formation de substances toxiques, les HAP ainsi qu’à des composés
hydrophobes, souvent désignés par la dénomination « extractive class », constitués par
exemple d’acides gras. A noter que ces composés ne sont pas formés lors de la pyrolyse de la
lignine pure. (Bridgwater, 2002)

I.6.1.2 Conversion biologique de lignocellulosique

La conversion biologique des lignocellulosiques est un processus qui consiste à


décomposer la matière végétale en utilisant des microorganismes, tels que des bactéries ou
des champignons, pour produire des produits chimiques utiles tels que des biocarburants, des
produits chimiques de base, des aliments pour animaux, etc. les lignocelluloses sont matériaux
complexes composés de céllulose, d’hémicellulose et de lignine, qui sont les principaux
constituants des plantes ligneuses. (Chundwat et al 2011)

Le processus de conversion biologique des lignocellulosiques implique généralement


trois étapes principales : le prétraitement, la digestion enzymatique, et la fermentation.
- Le prétraitement est la première étape de la conversion biologique des
lignocellulosiques cette étape consiste à décomposer les parois cellulaires de la biomasse afin
de rendre les sucres disponibles pour les microorganismes. Les méthodes de prétraitement
incluent l’utilisation de la chaleur, de la pression, de l’acide, de l’alcali et des enzymes.
(Himmel et al 2007)
- La deuxième étape est la digestion enzymatique, qui consiste à utiliser des
enzymes pour décomposer les polysaccharides de la biomasse en sucres simples tels que le
glucose, la xylose et l’arabinose.
- La fermentation est la dernière étape de la conversion biologique des
lignocellulosiques. Cette étape consiste à utiliser les microorganismes tels que des levures ou
des bactéries pour fermenter les sucres simples en produits chimiques d’intérêt, tels que les
biocarburants, les produits chimiques de base, les aliments pour animaux etc.
[20]

La conversion biologique des lignocellulosiques est considérée comme une


technologie prometteuse pour la production de produits chimiques renouvelables à partir de
sources non-alimentaires, les déchets forestiers et les cultures énergétiques.
Dans le cas de la production de bio-bitume la conversion biologique
lignocellulosiques peut également être utilisée pour produire de bio-bitume, un produit
similaire au bitume traditionnel utilisé dans la production de routes et de revêtements de
toiture. Le bio-bitume est produit à partir de matières premières renouvelables telles que les
résidus de bois, les pailles, les tiges de maïs, etc.
Le processus de production implique généralement la transformation des sucres de la
biomasse en hydrocarbures par des microorganismes tels que des levures ou des bactéries,
suivie d’une étape de raffinage pour obtenir un produit final de qualité supérieure. Les sucres
de la biomasse sont d’abord extraits de la lignocellulose par un processus de prétraitement et
de digestion enzymatique. Ensuite, les sucres sont convertis en hydrocarbures par des
microorganismes dans un processus appelé bioconversion, qui peut être réalisé en utilisant
différentes technologies telles que la fermentation, la pyrolyse, l’hydrolyse et la gazéification.
(Azzam, 2017)
Une fois que le biocarburant est produit, il est ensuite raffiné pour éliminer les
impuretés et améliorer la qualité du produit final. Le bio-bitume obtenu peut ensuite être
utilisé comme matériau de construction routière ou pour la production des revêtements de
toiture. Il présente plusieurs avantages par rapport au bitume d’origine fossile, notamment une
empreinte carbone plus faible et une réduction de la dépendance aux combustibles fossiles.
Cependant, la conversion biologique des lignocellulosiques pour la production de la
bio-bitume est encore une technologie en développer et nécessite des améliorations pour être
compétitive avec les technologies existantes.

I.6.2 Les micro algues

Les micro algues sont des microorganismes aquatiques procaryotes et eucaryotes


unicellulaires ou pluricellulaires, partagent des structures cellulaires communes relatives à la
photosynthèse. (Prof Mbimbi, 2019)
Malgré, leurs caractéristiques morphologiques et structurales propres cela permettent
de le retrouver sous forme circulaire ou filamenteuse, incluant des tailles allant de quelques
microns et présentant ou non des appendices tels que des flagelles. Ces microorganismes
[21]

jouent un rôle utile dans l’environnement et de façon croissante dans le monde


biotechnologies.
Ils sont responsables de plus de la moitié des échanges O 2 – CO 2 sur la planète de
par la photosynthèse, elles sont à la base de la chaine alimentaire marine et peuvent être
utilisé dans le traitement des eaux usées. Elle représente également une part intéressante dans
le développement de nouvelles ressources de matières premières (lipide, pigments, protéines,
…) celle-ci font l’objet de recherches et de développement dans de nombreux secteurs
d’activités (bioénergie, alimentaire, cosmétique, …) (Borghol, 2021)
Compte tenu de ces nombreux avantages sur la production de biocombustible,
bioremédiation d’eaux polluués et la production primaire (Decrouy, 2022 ; Berthon, 2022)
nous avons jugé bon de basé notre travail sur ce dernier (biomasse de micro algues). La figure
ci-dessous nous montre quelques espèces de micro algues.

Figure 3 : quelques espèces des micros algues

I.6.2.1 Conversion hydrothermale

La conversion hydrothermale est un processus chimique qui utilise la chaleur et l’eau


pour transformer une substance en une autre. Ce terme est souvent utilisé dans le contexte de
la géologie pour décrire comment les roches et les minéraux changent sous l’influence de la
chaleur et de l’eau. Il est également une méthode utilisée pour transformer les déchets
organiques en biocarburants ou en produits chimiques utiles. Tel que le cas de la spirugrass ;
Par cette conversion par exemple, la spirugrass a été converti en bio-bitume quoi que
les compositions de la biomasse micro algue initiale et celle du spirugrass puissent être
différente. (Rolland, 2020) il évaluât aussi les principaux constituants de la biomasse sèche
[22]

(spirugrass) comme présenter dans le tableau I.2; entraver les méthodes ou techniques
d’analyses ci-dessous
- Taux de cendres mesuré par analyse thermogravimétrique sur des échantillons de 25
mg de spirugrass chauffés à 600°C pendant 1heure sous atmosphère oxydante. La
masse résiduelle correspondant aux cendres.
- Taux de lipide déterminé par la méthode de Falch et Bilgh & Dyer ;
- Taux de protéine déterminé par la méthode de Lowry.
- Taux de carbohydrates déterminés par la méthode Dubois.
- Taux d’autres constituants égal à 100% moins somme des taux mesuré ci-dessus.
En fin le taux d’autres constituants sont très utile, comparable aux taux de protéines,
le plus élevé mesuré. Le premier constant vient de la méthode de dosage des sucres et
protéines. Pour les protéines de l’échantillon. Il est donc possible de mal doser certaines
protéines présentes dans les micro-algues. Pour un dosage faible du taux de protéine, la
méthode Kjeldahl peut être utilisée car elle fournit un profil en acide aminé (aa) de
l’échantillon. Cependant cette méthode est bien plus compliquée à réaliser. Pour doser les
sucres, le dosage se fait sur une gamme étalon de glucose, qui amène le même biais que le
dosage des protéines. Ainsi le taux de sucres est aussi un ordre de grandeur. Le tableau ci-
dessous nous montre la composition chimique de la spirugrass.

Tableau I.2: composition chimique de la spirugrass utilisée dans ce travail.


(Mesures faites sur la biomasse lyophilisée. Valeurs obtenues sur des échantillons
sans humidité.)

COMPOSANT POURCENTAGE (% MASSE)

Cendres 8,0 ±2,1


Protéines 39,1± 1,2
Lipides 9, 3± 1,5
Carbohydrates 7,9 ±1,2
[23]

Autres 35,7 ± 6

I.6.2.1.1 Analyse élémentaire et contenu énergétique théorique

Les teneurs en carbone (%C), Azote (%N), Soufre (%S) et Hydrogène(%H) dans la
partie organique de la biomasse sèche (hors cendres et humidité) ont été déterminés par
analyse élémentaire, la teneur en oxygène (%O) est ensuite calculée à l’aide de l’équation :

%O=100−%C −%N−%S −%H

En considérant le taux de cendres qui correspond essentiellement aux minéraux, il est


possible de calculer les pourcentages massiques pour l’ensemble de la biomasse sèche pour
chaque élément. Tel que présenté dans le tableau I.3

%Emesuré
%E biomasse=100 ×
100−Taux de cendres

Et pour calculer le pouvoir calorifique supérieur (PCS) de la biomasse sèche à l’aide


de la corrélation proposée par (Channivala et Parikh.)

PCS=0 , 3491 %C+ 1 ,1783 %H +0,1005 %S−0,1034 %O−0,0151%N −0,0211 % Cendre=21 , 4 MJ

Tableau I.3: analyse élémentaire de la spirugrass

Eléments %massique calculé % massique mesuré


(partie organique) (biomasse sèche)
Cendres - 8
C 51,5 47,4
N 11,1 10,2
S 1,7 1,6
H 7,2 6,6
O 28,5 26,2

I.6.2.1.2 les matériels utilisés pour la conversion hydrothermale


[24]

Lors de processus de conversion les chercheurs ont toujours besoin des équipements pour
expérimenter ou réaliser leurs devoirs de fait nous vous présentons quelques matériels qui les
servent.

 Réacteur à haute pression : ce réacteur est utilisé pour maintenir des conditions de
température et de pression élevées néceessaires à la conversion hydrothermale. Il a été conçu
afin de pouvoir résister à des pressions allant jusqu’à plusieurs centaines de bars.
 Réacteur en acier inoxydable : les réacteurs en acier inoxydable sont souvent utilisés
pour les réactions hydrothermales en laboratoire en raison de leur résistance à la corrosion et à
la pression. (Mehdad et al, 2019)
 Pompe à haute pression (pompe à piston haute pression): ils sont utilisées pour injecter
précisement les réactifs dans les réacteurs à haute pression. (Holm et al, 2020)
 Système de chauffage (résistance électrique) : les résistances électriques sont souvent
utilisées pour chauffer les réacteurs hydrothermaux en laboratoire. Elles peuvent être
immergées dans le liquide réactionnel ou placées à l’extérieur du réacteur. (Kumar et al,
2019)
 Conteneurs de réaction (autoclave) : les autoclaves sont des récipients fermés
 Catalyseurs à base de métaux tels que les nanoparticules de palladium, de platine ou de
nickel. Sont couramment utilisés pour l’amélioration de l’éfficacité des réactions
hydrothermales et favorisent la formation de produits spécifiques. (Li et al, 2017)
 Système de refroidissement (échangeur de chaleur à circulation d’eau froide) : les
échangeurs de chaleur sont utilisés pour refroidir rapidement le réacteur hydrothermal après la
réaction, permettant ainsi d’arrêter la réaction et de prévenir les réactions secondaires
indésirables. (Santos et al, 2020)
 Instruments d’analyse : des instruments d’analyse tels que des spectromètres, des
chromatogres et des microscopes sont utilisés pour analyser les produits de la conversion, ils
permettent aussi d’identifier les composés formés et évaluer le rendement du processus.
N.B : il est en retenir que les matériels utilisés dans la conversion hydrothermale
peuvent varier en fonction du type de réaction et des objectifs spécifiques du processus. D’où
ceux mentionnés ci-dessus sont des équipements utilisés couramment mais d’autres existent.

I.6.2.2 Thermochimie des micro-algues


[25]

La thermochimie des micro-algues pour la production de bio-bitume implique la


conversion de la biomasse des micro-algues en un produit similaire au pétrole brut. Cette
conversion peut être réalisée par un processus appelé pyrolyse, qui est une technique de
décomposition thermique de la biomasse en l’absence d’oxygène. (Mata et al, 2010 ; Hu, et
al, 2008)
Le processus de pyrolyse des micro-algues implique l’exposition de la biomasse à
des températures élevées de 400°C & 600°C dans un environnement anaérobie, ce qui permet
la décomposition thermique de composants organiques de la biomasse en produits liquides,
gazeux et solides. Les produits liquides obtenus à partir de la pyrolyse des micro-algues
peuvent être transformés en bio-bitume en utilisant des techniques de raffinage similaire à
celles utilisées pour le pétrole brut. (Neves et al, 2013)
Le bio-bitume produit à partir de la pyrolyse des micro-algues est une alternative
écologique et durable au bitume pétrolier, car il est issu de sources renouvelables.

I.6.2.3 La liquéfaction hydrothermale

La liquéfaction hydrothermale est un processus de transformation thermochimique de


biomasse en haute température (250°-600°C) et haute pression (plus ou moins 40 MPa)qui
produit un produit liquide, souvent appelé bio-huile ou bio-bruit qui a été particulièrement
utilisée dans le cadre de la recherche sur les combustibles alternatifs. (Besse, 2015) Les
premières recherches portant sur la liquéfaction hydrothermale remontent aux années 1879
par Charles Friedel. Les travaux pionniers de conversion de la biomasse cellulosique en bio-
pétrole, à une échelle commerciale, ont été effectués au Centre de Recherche sur l’Energie de
en 1970. Le processus a été ensuite développé par (Schaleger et al.)
La liquéfaction hydrothermale est considérée comme une technologie verte vu
qu’elle ne nécessite pas un séchage préalable de la biomasse, étape très couteuse dans les
applications industrielles, d’où son intérêt par rapport à la gazéification et la pyrolyse. Le
processus commence par l’alimentation de la biomasse dans le réacteur, où elle est mélangée
avec de l’eau sous haute pression et ainsi on augmente la température jusqu’à atteindre des
conditions supercritiques, c’est-à-dire l’eau devient un fluide ayant des propriétés à la fois
[26]

liquides et gazeuses. Cette étape nous sert à dissoudre la biomasse et de la convertir en bio-
huile. Une fois la réaction terminée, la pression est relâchée, ce qui permet à la bio-huile ainsi
produite peut-être ensuite utilisée comme précurseur pour la production de bio-bitume.
(Borghol, 2021)

I.6.2.3.1 L’eau en des conditions supercritiques : influence de la température et de la


pression sur ses propriétés

La liquéfaction hydrothermale utilise l’eau dans son état supercritique, dans une
plage de température de 100 °C à 374 °C et sous une pression suffisante pour lequel l’eau
devient un fluide ayant des propriétés à la fois liquides et gazeuses. Ces conditions affectent
les propriétés physico-chimiques de l’eau.
A des températures proches de son point critique, la constante diélectrique de l’eau
est réduite jusqu’à atteindre des valeurs de polarité comparables à celles des solvants apolaires
comme. Par exemple, la constante diélectrique (ε) diminue de 78,5 à 25 °C jusqu’à atteindre
21 à 300 °C. Dans les conditions normales, l’eau est incapable de solubiliser les substances
organiques. En augmentant la température (conditions supercritiques), elle devient un bon
solvant pour les substances apolaires. (Borghol, 2021)
Proche de la température critique, le produit ionique de l’eau (Ke) est environ 3 fois
plus élevé que celui de l’eau liquide à température ambiante. En conséquence, les
concentrations des ions H+ et OH- sont plus élevées permettant ainsi de favoriser les réactions
catalysées par les acides et les bases. Les conditions sous-critiques influencent également la
viscosité de l’eau. Cette dernière diminue lorsque la température augmente (de 1 g/cm3 à 25
°C à 0,75 g/cm3 à 300 °C conduisant ainsi à l’augmentation du coefficient de diffusion et de
la vitesse des réactions chimiques. De ce fait, l’eau joue le rôle d’un catalyseur.
Dans les conditions hydrothermales, l’eau se comporte comme un réactif dans le
milieu réactionnel. Les molécules d’eau participent aux réactions d’hydrolyse et peuvent
également servir de source d’hydrogène dans les réactions d’hydrogénation.
En conclusion, la liquéfaction hydrothermale dans les conditions supercritiques se base sur
l’utilisation de l’eau en tant que solvant, catalyseur et réactif dans le milieu réactionnel.
(Borghol, 2021)
[27]

I. 6.2.3.2 Produits de la liquéfaction hydrothermale

Dans les conditions de liquéfaction hydrothermale, un ensemble de réactions de


dégradation de la biomasse et de répolymérisation génère principalement trois fractions : la
fraction hydrophobe constituée d’une bio-huile, produit d’intérêt de la HTL et de résidus
solides connus sous le nom de char, la phase aqueuse contenant des molécules polaires et une
phase gazeuse composée principalement de CO2.
La procédure de séparation de différentes fractions joue un rôle très important dans le
calcul des rendements. Cette séparation peut être effectuée selon deux protocoles (Figure:
- La phase aqueuse et la phase hydrophobe (bio-huile + résidus solides) sont séparées
par simple gravité. Les résidus sont ensuite séparés par extraction dans un solvant
suivie d’une filtration ;
- Un solvant organique est ajouté directement au mélange puis l’ensemble est filtré. Les
résidus solides sont isolés sur filtre. La phase bio-huileuse est récupérée par
extraction puis évaporation du solvant. Le solvant le plus utilisé est le
dichlorométhane (CH2Cl2) mais d’autres solvants tels que l’acétone et le
chloroforme ont été également utilisés. (Borghol, 2021)
N.B : en général, le bio-huile produit à partir de la liquéfaction hydrothermale de biomasse
micro algale est composé d’un mélange complexe de composés organiques, tels que des
acides gras, des esters, des aldéhydes, des cétones ainsi que des hydrocarbures. Les fractions
de la bio-huile qui ont une chaine carbonée plus courte peuvent être utilisées comme
carburant pour les moteurs diesel ou comme source de matières premières pour la production
d’autres produits chimiques. Outre que le bio-huile la liquéfaction hydrothermale des micros
algues peut produire de différents produits voir la figure 4 : les charbons actifs, ainsi que des
produits gazeux le dioxyde de carbone et le méthane.

Liquéfaction hydrothermale
Biomasse (+ eau)
Dégazage

Gaz

Séparation par gravité Extraction par un solvant


organique (CH2Cl2)
[28]

Phase hydrophobe

Extraction par un solvant Filtration (sur Bûchner)


organique (CH2Cl2)
Deux phases

Filtration ( sur Bûchner) Evaporation par un


Evaporation du
solvant organique
solvant et de l’eau

Fraction soluble Fraction insoluble

Résidus Résidus
Bio –huile Phase aqueuse
solides Phase aqueuse Bio-huile solides

Figure 5 : Procédures expérimentales de récupération des produits de la HTL

Cette figure nous montre les différents produits issus de la liquéfaction hydrothermale de la
biomasse
[29]

Figure 4 : Les différents produits issus de la biomasse par liquéfaction hydrothermale


[30]

I.6.2.3.3 Les paramètres qui influencent la liquéfaction hydrothermale

La liquéfaction hydrothermale est l’un de processus ou de procédé qui nous permet


d’obtenir les différents produits, dont les caractéristiques (rendements, composition,
propriétés physico chimiques, calorifiques, …) et cela dépends toujours des conditions ou
paramètres opératoires que la liquéfaction sera réalisée notamment : la température, la
pression, le temps de résidence, le PH, le rapport solide-liquide, le catalyseur…
- La température : la température est l’un de facteur clé de la liquéfaction
hydrothermale des micros algues. En général la température la plus élevée favorise
de formation de produits liquides, et une faible température favorise la formation de
produit gazeux.
- La pression : elle est aussi importante dans liquéfaction hydrothermale,
l’augmentation de pression favorise la formation de produits liquides et la basse
pression entraine la formation de produits gazeux. (Chen et al, 2017 ; Lui et al,
2018)
L’influence de la température et de la pression est due au changement de phase des
composants organiques pendant la liquéfaction hydrothermale. Plusieurs études ont été
menées sur l’influence de la température et de la pression dans la liquéfaction hydrothermale
des micros algues tels que : une étude a montré que la température et la pression affectent la
composition et les propriétés des produits liquides produit par la liquéfaction hydrothermale
des micros algues. (NAIM et al, 2020)
- Le temps de résidence (temps de séjours) : le temps de séjours est le temps pendant
lequel les matières sont exposées aux conditions de la liquéfaction hydrothermale.
Un temps de séjours plus long favorise la formation des produits liquides, tandis
qu’un temps de séjours plus court favorise des produits gazeux
- Le PH : des études ont prouvé que les variations de ph peuvent affecter la
composition et les propriétés des produits liquides.
- Le catalyseur : d’une façon générale, le catalyseur joue un rôle important dans le
déroulement des réactions chimiques car il peut influencer la vitesse de la réaction
ainsi que le rendement et la composition des produits. Ce qui conduit dans certains
cas à de nouvelles propriétés intéressantes. Les différents catalyseurs précédemment
utilisés en HTL étaient soit des catalyseurs homogènes (solubles dans l’eau), soit des
[31]

catalyseurs hétérogènes (insolubles dans l’eau). les catalyseurs homogènes étaient


principalement des sels alcalins d’eau ou des acides organiques et inorganiques. L’un
des catalyseurs le plus couramment utilisé est le carbonate de sodium (Na2CO3) qui
augmente généralement le rendement global en biobrut en favorisant la
décomposition des glucides. (Valandia et al, 2021 ; Dandach, 2018)
Les bio-huiles issues de la liquéfaction hydrothermale sont généralement
caractérisées par des quantités élevées d’azote et d’oxygène. Ces deux éléments ne sont pas
souhaitables dans le biocarburant final. Ainsi au cours de la liquéfaction hydrothermale, la
carboxylation des acides gras issus de l’hydrolyse des triglycérides pour former des
hydrocarbures est relativement faible. L’ajout de catalyseurs a pour rôle d’améliorer la
désoxygénation de la bio-huile. D’où ceci permet à la fois de diminuer la teneur en oxygène
sans toucher à la teneur d’hydrogène et de former davantage des hydrocarbures.
Exemples de quelques catalyseurs qui ont été testés pour améliorer le processus de
liquéfaction hydrothermale (acides organiques, zéolithes, alumines).
Donc en générales les paramètres peuvent être ajustés pour optimiser la production de
produits liquides ou gazeux en fonction des objectifs de production et au aussi dépendra des
types des micros algues. (Borghol, 2021)

I.6.2.3.4. Mécanismes réactionnels impliqués dans la conversion hydrothermale

La biomasse micro algale est composée principalement d’un mélange complexe de


protéine, de protéines, de lipides et de glucides. Les réactions impliquées dans la liquéfaction
hydrothermale sont tellement compliquées. Le mécanisme de la liquéfaction hydrothermale
est composé principalement de trois étapes : (Toor et al, 2011)
 Dépolymérisation de la biomasse : par hydrolyse des macromolécules composant
la biomasse en monomères réactifs dans le milieu réactionnel
 Décomposition et dégradation des monomères (clivage, décarboxylation,
déshydrogénation, déamination)
 Recombinaison des monomères fragmentés

I.7. Produits de raffinage

De la même sorte que le raffinage du pétrole conduit aux carburants, aux plastiques
et à de nombreux produits chimiques, le traitement de la biomasse végétale, qui se développe
[32]

en continu grâce à une recherche mondiale très active, débouche sur une large palette de
produits jusqu’aux molécules à haute valeur ajoutée de la chimie verte.

Les plantes sucrières et oléagineuses, les céréales, les plantes amylacées (contenant
de l’amidon), mais aussi le bois, les résidus agricoles, les plantes non comestibles ou les
algues marines, fournissent ou sont susceptibles de fournir des produits dérivés d’un grand
intérêt économique après un traitement adapté.

 Le raffinage de la biomasse végétale se déroule fondamentalement en deux étapes :


o La première est la transformation de la biomasse en sucres, en huiles ou en
gaz.
o La seconde est la transformation de ces sucres, huiles ou gaz en molécules
intermédiaires, par des procédés de fermentation ou de thermochimie. Ces
molécules permettent ensuite de construire des produits commercialisables :
des carburants (bioéthanol, biodiesel, biokérosène), des lubrifiants, des
plastiques, des caoutchoucs, des engrais, des cosmétiques, des produits
pharmaceutique etc…

CHAPITRE II. GENERALITE SUR LE BIO-BITUME

I.1. GENESE ET CONSTITUTION

II.1.1. Genèse

Le bio-bitume est matériau alternatif au bitume traditionnel utilisé dans la


construction de routes et de revêtements de sol. Il est fabriqué à partir des déchets organiques
tels que des résidus de bois, des huiles alimentaires usagées, de micro-algues ainsi que
d’autres matières renouvelables.

La genèse de bio-bitume remonte aux années 1990, lorsque des chercheurs ont
commencé à étudier les propriétés des déchets organiques, les utilisés comme matières
premières dans la fabrication des matériaux de construction. A cette époque, les
préoccupations environnementales ont commencé à croitre et il est devenu intéressant que des
alternatives durables et renouvelables au bitume pétrolier étaient si important.

En 2005, le centre de recherche sur les matériaux renouvelables de l’université de


Sherborooke au Canada a développé le premier prototype de bio-bitume à partir de résidus de
[33]

bois. Depuis lors, de nombreuses recherches ont été menées pour améliorer la qualité et la
durabilité du bio-bitume.

De nos jours, est utilisé dans des projets de construction, dans plusieurs pays,
notamment au Canada, en France, en Belgique et aux Etats-Unis, Holland. Est considéré
comme une alternative durable et écologique au bitume d’origine fossile ou traditionnel car, il
est issu de la biomasse en utilisant les déchets organiques qui seraient autrement destinés à la
décharge.

II.1.2. Constitution

Le bio-bitume est un produit issu de la biomasse qui est généralement constitué de


deux différents composants principaux : un liant biologique et des agrégats.

1) Liant biologique : le liant biologique est généralement fabriqué de la matière végétale ou


de déchets agricoles. Notamment :

- Les huiles végétales, comme l’huile de soja, de colza, de tournesol ou de lin, qui
peuvent être modifiées chimiquement pour améliorer leurs propriétés liantes.
- Les résidus de l’industrie agricole, comme la lignine, qui est composant structurel
des parois cellulaires des plantes. La lignine peut être extraite de la biomasse
lignocellulosique, comme la paille de blé, la bagasse de canne à sucre ou les copeaux
de bois.
- Les graisses animales, tel que le suif, qui peuvent être traitées et modifiées pour
servir de liant dans les bio-bitumes.
- De micro-algues par liquéfaction hydrothermale.
2) Agrégats : les agrégats sont les matériaux granulaires qui composent la majeure partie de la
structure du bitume. Ils sont généralement constitués de pierres concassées, de sable ou
d’autres matériaux minéraux. Dans les bio-bitumes, les agrégats peuvent être les mêmes que
ceux utilisés dans les bitumes conventionnels, ou ils peuvent être remplacés par de matériaux
recyclés, comme le verre broyé ou les granulats de caoutchouc provenant de pneus usagés.

II.2. CARACTERISTIQUES

Le bio-bitume est un domaine ou (produit) en court de plusieurs études ou analyses pour sa


performance et ces caractéristiques; ce cercle dernier vue son immense avantage sur son
apport environnemental comme est matériau innovant et écologique utilisé pour la
[34]

construction des ouvrages civils, le bio-bitume est un liant qui présente


certaines caractéristiques : (Beukes et al, 2020)

- La durabilité : le bio-bitume est un matériau durable qui résiste aux intempéries et aux
contraintes environnementales.

- Ecologique : le bio-bitume est un matériau écologique, car il est fabriqué à partir de


matière premières renouvelables et non toxiques.

- Faible empreinte carbone : l’utilisation de bio-bitume dans la construction réduit


l’empreinte carbone globale du projet, car il émet moins de gaz à effet de serre que
les matériaux fossiles.

- La polyvalence: le bio-bitume peut être utilisé dans une variété d’applications de


construction, y compris les routes, les pistes cyclables, les parkings et les aires de
jeux.

- La résistance : le bio-bitume est matériau résistant qui peut supporter des charges
élevées et des mouvements du sol.

- La facilité de mise en œuvre : le bio-bitume est facilement facile à appliquer et à


entretenir, et peut être utilisé dans des projets de construction de toutes tailles.

- cout abordable : bien que le bio-bitume soit plus cher que les matériaux traditionnels,
il offre une durée de vie plus longue et une maintenance réduite, ce qui en fait un
choix économique à long terme. (Hassan et al, 2017)

II.3. DIFFERENTS TYPES DE BIO-BITUME

Le bio-bitume est un matériau issu de la biomasse qui est une source renouvelable,
conçu pour remplacer le bitume d’origine fossile. Vu qu’il est issu de la biomasse, qui est une
source très vaste renferment plusieurs secteurs ; nous présentons quelques types de bio-
bitume :

a) Bio-bitume à base de déchets végétaux et animaux : ce type est produit en utilisant


des huiles et graisses végétales et animales comme matière première. Ces huiles et
graisses sont converties en résines hydrocarbonées en utilisant des procédés
chimiques et thermiques.
b) Bio-bitume lignocellulosique : ce type est issu de la biomasse lignocellulosique, qui
est principalement composée de bois, de paille et d’autres déchets agricoles. La
[35]

lignine, un composant majeur de la biomasse lignocellulosique, est utilisée comme


liant pour la fabrication de ce bio-bitume
c) Bio-bitume à base de micro-organismes : certains micro-organismes peuvent
produire des polymères extracellulaires (EPS) qui ont des propriétés similaires à
celles des bitumes. Ces EPS sont extraites et modifiés pour être utilisés comme
matériau de construction dans les bio-bitumes.
d) Le bio-bitume à base des algues : les algues sont une source très prometteuse de
bio-bitume en raison de leur croissance rapide et de leur capacité à produire des
lipides et des polysaccharides. Ces composés peuvent être extraits et transformés
pour obtenir un bitume à base d’algues.
e) Bio-bitume à base de pyrolyse rapide : ce type de bio-bitume est obtenu en
soumettant de la biomasse (comme des déchets agricoles ou forestiers) à un
processus de pyrolyse rapide, qui décomposera la matière organique à des
températures élevées en absence d’oxygène. Les produits de cette réaction, appelés
bio-huiles, peuvent servir pour fabriquer le bio-bitume.
f) Le bio-bitume à base des résidus agro-industriels : des résidus agro-industriels tels
que la bagasse de canne à sucre et les coques de noix de coco peuvent être utilisés
pour produire des bio-bitumes. Ces matériaux sont transformés en granulés et
mélangés avec des liants pour créer un bio-bitume.
Il est important de noter que la performance et la durabilité de différents types des
bio-bitumes peuvent varier en fonction de leur composition et de leur processus de
fabrication. (Zhaojie et al, 2018)

II.4 Fabrications

Tel qu’il se fait dans l’obtention ou fabrication de bitume traditionnel (d’origine


fossile), le bio-bitume est aussi un matériau issu des différents processus ou étapes de la
transformation de la biomasse. Voici quelques-unes :
1. Collecte des matériaux organiques : comme ça se déroule dans les industries ou
usines de fabrication de ne porte que produit ; ici, il s’agit d’abord de rassembler les
matériaux organiques nécessaires pour production de bio-bitume. Les matériaux
peuvent varier en fonction de la recette utilisée.
2. Séchage des matériaux organiques : les matériaux organiques doivent être séchés à
un certain niveau d’humidité avant d’être utilisés pour la production.
[36]

3. Prétraitement des matériaux organiques : les matériaux organiques doivent être


broyés et traités pour enlever les impuretés et les contaminants (indésirables).
4. Conversion des matériaux organiques : la conversion des matériaux organiques se
fait généralement par la liquéfaction et la pyrolyse, c’est-à-dire la décomposition
thermique des matériaux organiques en l’absence d’oxygène. (Zhaojie Sun et al.
2018)
5. Raffinage du bio-bitume : il est important de raffiner pour éliminer les impuretés et
obtenir la consistance souhaitée.
Il est important de noter que la performance et la durabilité de différents types des
bio-bitumes peuvent varier en fonction de leur composition et de leur processus de fabrication

II.5 MECANISME DE FORMATION

Cette partie vise à mieux comprendre le mécanisme de formation du bio-bitume et


ses propriétés pour un procédé de conversion hydrothermale dans des conditions «optimales»,
telles qu’elles sont décrites dans les travaux antérieurs (Borghol et al, 2021. C’est-à-dire un
procédé pour lequel le chauffage de 25 °C à 260 °C est lent (plusieurs dizaines de minutes), le
temps de séjour à 260 °C de 60 minutes et le refroidissement très lent (réacteur à l’air libre).
Pour cela, l’influence d’un seul paramètre va être considérée, celle du temps de séjour à 260
°C qui a été très peu étudié dans les travaux précédents, plus focalisés sur la température de
réaction et le taux de chargement.(Valendia et al 2021)

II.5.1 Impacts du temps de séjours

Le temps de séjours est l’un de paramètres que tous les chercheurs tirent attention au
cours d’une réaction dans un laboratoire car, il fait référence à la durée pendant laquelle les
matières premières sont maintenues dans un réacteur pour permettre une réaction chimique
complète. Ce temps de séjours peut varier en fonction des conditions de préparation et
d’objectifs spécifiques de la réaction.

Dans le cas de production de bio-bitume, le temps de séjours peut avoir un impact


significatif sur la composition chimique et les propriétés physiques du produit final. Dans le
temps de séjours plus longs dans le réacteur peuvent permettre une réaction plus complète
entre les composés de la matière première, ce qui peut augmenter la teneur en carbone et la en
hydrogène du bio-bitume. Cependant, de temps de séjours plus longs peuvent augmenter la
densité et la viscosité du produit final, ce qui peut rendre le bio-bitume moins approprié pour
[37]

certaines applications. D’un n’autre côté un temps de séjours plus courts peuvent permettre du
bio-bitume avec des propriétés physiques différentes, telles qu’une viscosité plus faible ou
une teneur en oxygène plus élevée. Cependant le temps de jours plus court peut aussi réduire
la réaction entre les composés de la matière première, ce qui peut entrainer une réduction de la
teneur en carbone et en hydrogène du bio-bitume. (Zhang et al 2016 ; Rehan et al, 2018 ;
Oyedum et al, 2019)

Outre que ça (Zhaojie Sun et al) avaient fait le recyclage de la bio-huile en la


réagissant avec un initiateur et une solution d’accélérateur (processus de polymérisation
radicalaire) dans différentes conditions de réaction. Sous une température de 100°C pendant
2h pour obtenir une bio-bitume de qualité qui peut être le substituant prometteur de bio-
bitume pétrolier.

Schéma explicatif du processus de polymérisation radicalaire

Figure 5 : schéma explicatif du processus de polymérisation radicalaire

II.6 Applications

Comme le nom l’indique le bio-bitume est matériau de construction à partir de


matériaux organiques renouvelables (biomasse). Il peut être utilisé dans plusieurs secteurs des
constructions, notamment :
[38]

- Revêtements routiers : le bio-bitume peut être utilisé comme liant pour les
revêtements routiers. D’où les revêtements routiers à base de bio-bitume sont plus
écologiques que les revêtements à base de bitume de pétrole, car ils sont fabriqués à
partir de matériaux renouvelables.
- Toitures : le bio-bitume peut également être utilisé comme matériau de toiture. Les
toitures en bio-bitume sont plus résistantes aux intempéries et aux UV que les
toitures traditionnelles en asphalte. De plus, elles sont plus écologiques car elles sont
fabriquées à partir de matériaux renouvelables.
- Construction de ponts : le bio-bitume peut également être utilisé dans la construction
de ponts. Les ponts construits avec du bio-bitume sont plus résistants à la corrosion
que les ponts traditionnels en acier.
- Revêtements de sol : le bio-bitume peut être utilisé comme liant pour les revêtements
de sol. Les revêtements de sol en bio-bitume sont plus résistants à l’usure que les
revêtements de sol traditionnels en asphalte.
- Aménagement paysager : le bio-bitume peut également être utilisé dans
l’aménagement paysager pour créer des sentiers, des allées et des pistes cyclables.
Les sentiers en bio-bitume sont plus résistants aux intempéries et aux UV que les
sentiers traditionnels en asphalte.
En un mot le bio-bitume un matériau qui est utilisé dans plusieurs secteurs notamment : les
revêtements routiers, les toitures, les revêtements de sol, la construction de ponts et
l’aménagement paysager. Ces diverses applications sont écologiques car le bio-bitume est issu
des matériaux organiques renouvelables plutôt que de pétrole.

II.7 QUALITE, NORME ET SPECIFICATION

7.1. QUALITE
Comme tout autre matériau présente ces qualités, le bio-bitume présente les
principales qualités suivantes :
 L’écologique : le bio-bitume est fabriqué à partir de matières premières renouvelables
telles que les huiles végétales, les résidus de bois, ainsi de suite ce qui en fait une
alternative plus durable et plus respectueuse de l’environnement que le bitume
conventionnel.
[39]

 Résistant : le bio-bitume présente de propriétés physiques et mécaniques similaires à


celle du bitume conventionnel, ce qui en fait un matériau résistant et durable.
 Adhérent : le bio-bitume a une grande capacité d’adhérence, ce qui fait permet de
réduire le risque de fissuration et de dégradation prématurée de routes.
 Performant : des études ont montré que le bio-bitume peut améliorer les propriétés
notamment en termes de résistance à la fatigue, de stabilité et de résistance à
l’orniérage Schindler, et al, 2020 ; He et al, 2023)

7.2. NORME ET SPECIFICATION

Une spécification a pour but de fixer une ou des limites à la valeur vraie pour une
caractéristique donnée. La caractéristique est mesurée en laboratoire en appliquant une
méthode d’essai normalisée, dont les résultats peuvent avoir une dispersion définie par sa
répétabilité et sa reproductibilité. Par conséquent, il existe quelques incertitudes quant à la
vraie valeur de chaque caractéristique mesurée. Et pour clore les normes et les spécifications
pour le bio-bitume sont encore en examens ou en développement car, le bio-bitume est un
encore un de produit ou domaine dirons-nous de recherche en pleine croissance.

CHAPITRE III. APPORT SANITAIRE SEURITE ET ENVIRONNEMENTAL DE LA


BIOBITUME

Comme tout autre produit, dans ce chapitre nous allons présenter les avantages et les
inconvénients de la bio-bitume dans l’échelle de la vie notamment sur le plan sécurité, la
santé car la santé prime d’abord et sur le plan environnemental qui est l’une de partie qui a
fait objet de plusieurs études durant ce dernier siècle.

III.1. APPORT SECURITAIRE

Le bio-bitume est un matériau alternatif utilisé dans la construction de routes et de


revêtements routiers. Ils fabriqué à partir de biomasse qu’est une ressource renouvelable ; le
bio-bitume est comparé aux bitume d’origine fossile et il est souhaité pour ce dernier temps
compte tenue de ces nombreux avantages en termes de sécurité routière :

1. Amélioration de visibilité : le bio-bitume peut être mélangé à des pigments colorés


pour créer des revêtements routiers plus visibles. Cela peut aider à améliorer la
visibilité des marquages routiers et des lignes de signalisation, en particulier par
mauvais temps ou la nuit, ce qui contribue à une meilleure sécurité routière.
[40]

2. Réduction de l’aquaplaning : l’aquaplaning se produit lorsque l’eau s’accumule sur la


surface de la route, réduisant ainsi la friction entre les pneus et la chaussée. Le bio-
bitume peut être conçu pour être plus poreux que le bitume traditionnel, permettant
une meilleure évacuation de l’eau et réduisant ainsi le risque d’aquaplaning.
3. Meilleure adhérence : le bio-bitume peut être formulé pour offrir une meilleure
adhérence entre les pneus et la chaussée. Cela peut aider à réduire le risque de
dérapage et d’accidents, en particulier dans des conditions de route glissantes ou lors
de virages serrés.

III.2. APPORT SANITAIRE

La bio-bitume comme un produit de matières premières renouvelable; Du point de


vue sanitaire, la bio-bitume présente certains impacts positifs par rapport au bitumes
traditionnel dérivée du pétrole. Cependant, il convient de noter que les informations
spécifiques sur l’impact sanitaire de la bio-bitume peuvent varier en fonction de la
composition exacte du matériau et de procédés de production utilisés par les fabricants. Voici
quelques impacts généraux à considérer :

- Réduction des émissions toxiques : comparé au bitume traditionnel, la bio-bitume


peut réduire les émissions de composés organiques volatils (COV) lors de sa
production et de son utilisation. Les COV sont des substances potentiellement
nocives pour la santé humaine, et leur réduction contribue à améliorer la qualité de
l’air. Cela peut avoir des avantages significatifs pour les travailleurs de l’industrie du
bitume et la population vivant à proximité des zones de production ou de construction
routière. (EAPA, 2016)
- Moindres risques d’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) :
les HAP sont des substances chimiques présentes dans le bitume pétrolier et qui
peuvent être cancérigènes. La production et l’utilisation de bio-bitume peuvent
réduire l’exposition aux HAP, ce qui est bénéfique pour la santé des travailleurs et des
populations habitants la zone de production ou de construction. (european
commision joint research centre2019)
- Impact limité les ressources en eau : la production de bio-bitume, lorsqu’elle est
réalisée de manière responsable, peut avoir un impact moindre sur les ressources en
eau par rapport à la production de bio-bitume peuvent nécessiter moins d’eau ou
[41]

utiliser des méthodes de recyclage de l’eau, contribuant ainsi à préserver les


ressources en eau douce. (EAPA, 2015)

III.3 APPORT ENVIRONNEMENTAL

L’utilisation continue de différents produits issue de la biomasse notamment les


micros algues répond favorablement à la question du siècle ; vu l’utilisation de bitume
pétrolier contribue à l’accumulation de CO2 dans l’environnement (la pollution de l’air) ; la
production de la bio-bitume du micro algale va contribuer à la diminution de gaz à effet de
serre (CO2). Du fait que le C02 libéré lors de la préparation des micros algues sera égale au
CO2 fixe lors de la photosynthèse et la croissance des algues. En fait l’utilisation de la bio-
bitume répond favorablement comme un produit non polluant de l’environnement.
[42]

CONCLUSION

En visant de comprendre les possibilités d’utiliser des matériaux


biologiques renouvelables pour produire un substitut durable au bitume
d’origine fossile utilisé pour la construction des ouvrages civiles. Nous avons
concentré notre attention sur les points ci-après : identification et analyse de
sources alternatives des matériaux organiques pouvant être transformés en un
liant semblable au bitume. Ces matières premières ou sources sont la biomasse
lignocéllulosique, biomasse à gluicide, oléagineuse et micro algues qui d’après
plusieurs études de chercheurs est la source la plus prometteuse. En s’intéressant
aussi de comprendre les méthodes ou techniques de transformation de ces
matières premières pour obtenir le produit recherché. Cela inclus la conversion
biologique, la conversion biochimique, thermochimique en mettent un accent
sur la pyrolyse, la conversion hydrothermale, la liquéfaction hydrothermale,
outre que ça les techniques de raffinage qui permettent d’améliorer la qualité et
la stabilité du produits…dans la même optique nous avons aussi étudié les
paramètres qui influences les réactions des transformations tels que la
température, la pression, qui monte que la plus part de techniques des
transformations à de condition de température pression élevées et aussi le temps
de séjour
[43]

A la fin nous avons fait un aperçu sur des évaluations sécurité, santé et
environnemental de la production de bio-bitume qui prouve que la production et
l’utilisation de bio-bitume a un impact appréciable du point de vue
environnemental car il contribue à la diminution des émissions des gaz à effet de
serre.

Références

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l’université Gustave Eiffel, site Nantes, le 01/03/2021
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