LDPLa
LDPLa
LDPLa
Il est un deuxime domaine dans lequel se dveloppe la certification, c'est celui de l'ail et de
l'chalote,
espces, l aussi, non couvertes par Bruxelles. Nous ne disposons pas de catalogue officiel
mais d'une liste officielle tenue par le S.O.C.
81
La certification varitale est conduite dans le cadre de clubs varitaux qui, par suivi gnalogique d'un
matriel de dpart, bien typ et troitement slectionn, et par multiplications vgtatives successives
contrles chaque stade, permettent la mise en march d'un matriel vgtal rpondant des
caractristiques de puret varitale et d'tat sanitaire rigoureuses.
La certification de l'chalote n'intresse qu'une production limite (moins de 10 ha en 1985). Par
contre, la certification de l'ail couvre dj 223 ha et porte sur 5 "varits" dont trois (Thermidrome,
Messidrome & Germidour) reprsentent chacune plus de 50 ha.
Le tonnage d'ail certifi produit en 1984 a port sur prs de 14 000 quintaux.
Il est enfin un domaine sur lequel l'activit de certification est importante et fait exemple au niveau
international ; c'est le secteur des plants de fraisiers.
Toute l'activit dploye par le Service Officiel de Contrle trouve ses raisons dans trois objectifs
principaux :
# Valoriser la recherche varitale, notamment pour les types varitaux recherchs et distribus sur le
march de la consommation de frais ou pour la conserve. A l'heure actuelle, 11 varits bnficient de
ce rgime.
# Valoriser un schma de production qui, encadrant le processus de la multiplication vgtative av_e
un dpart in vitro, aboutit une slection clonale stricte.
Ce schma, mis au point par l'I.N.R.A. et mis en uvre par le C.T.I.F.L., assure une propagation
d'un matriel vgtal initial dans les meilleures conditions possibles de puret varitale et d'tat
sanitaire.
# Pour proposer aux consommateurs un plant correspondant aux garanties assures par un suivi
technique permanent des oprateurs, producteurs de clones (C.T.I.F.L.) et de plants de base ou plants
certifis, rassembls au sein d'une Fdration nationale.
Ce schma de production s'appuie sur l'arrt du 28 mai 1984 qui a homologu le rglement technique
de production. Cet arrt fait suite celui du 27 juillet 1978 qui avait t complt le 20 mars 1980
par un arrt ministriel rendant obligatoire la certification de certaines varits. Ce dernier arrt a t
contest, mais il nous apparat possible et souhaitable, depuis la mise en ordre de notre rglementation
par le dcret du 18 mai 1981, de revenir une situation plus satisfaisante qui avait permis de faire
passer la production de plants de fraisiers certifis, de 15 millions en 1974- 75 140 millions en 1979-
80.
Les avatars subis par le march des plants de fraisiers sont l'image mme de ce que peut ou pourrait
tre le march des semences, des plants des espces lgumires.
En matire de schma technique, le Service ne peut, lui seul, imposer des rgles. Elles manent d'une
rflexion conduite par des scientifiques et prouve en pratique, par les professionnels concerns.
Quand cette dmarche technique a pu faire la preuve de son bien- fond, elle n'est que codifie par la
rglementation dont le S.O.C. assure le suivi et le contrle de la bonne excution.
A ce niveau, tout perfectionnement peut tre apport et le Ministre de l'Agriculture, l'instigation
rflchie des scientifiques et des professionnels, n'a jamais hsit adopter et faire adopter de
nouveaux critres jugs utiles et pr)icables dans le souci de l'intrt gnral.
LES DONNEES ECONOMIQUES DU MARCHE DES SEMENCES ET
PLANTS DES ESPECES LEGUMIERES
Par le fait mme que la majeure partie des semences circule sur le march dans la catgorie des
semences standard, il est trs difficile de connatre de faon prcise la ralit de ce march, que ce soit
82
au niveau de la production nationale, du commerce extrieur ou de la commercialisation intrieure.
Du fait aussi que les semences potagres sont gres, au niveau interprofessionnel, dans un ensemble
complexe qui amalgame les semences florales, les comptabilits analytiques n'assurent pas toujours de
faon vidente les parts relatives de chaque groupe de production et de produits.
Quoiqu'il en soit, et pour ce qui est des donnes synthtiques disponibles, nous pouvons estimer, sur
la base de la campagne 1983- 84 (rcolte 1983), que :
les superficies sous contrats, destines produire en France des semences standard, taient en 1983,
de :
2 791 hectares pour les pois potagers,
3 140 hectares pour les haricots,
4 355 hectares pour les potagres diverses.
ces superficies il faut ajouter celles recenses pour la production de plants et semences certifies,
soit :
14 hectares de pois,
253 hectares de haricots,
692 hectares de lentilles,
166 hectares d'ail et d'chalotes, et
427 hectares de fraisiers.
la production a t estime (campagne 1983- 84) :
65 000 quintaux de semences standard de pois,
34 470 quintaux de semences standard de haricot,
25 850 quintaux de semences standard de potagres diverses,
- 72 quintaux de semences cerfifies de pois,
2 125 quintaux de semences certifies de haricots,
7 330 quintaux de semences certifies de lentilles,
10 655 quintaux de semences certifies d'ail et d'chalotes,
- 115 millions de plants de fraisiers.
Le chiffre d'affaires de la branche semences potagres et florales est valu 1,14 milliards de francs,
soit 15 % de chiffre d'affaires total de l'interprofession semences apprci au stade gros (7,63 milliards
en 1983- 84).
Le commerce extrieur de la campagne 1983- 84 a concern :
. Aux importations : 104,3 millions de F. pour les lgumes secs,
167,0 millions de F. pour les potagres diverses,
. Aux exportations : 27,5 millions de F. pour les lgumes secs,
169,8 millions de F. pour les potagres diverses.
Soit un dficit global de : 74,0 millions de F.,
d essentiellement aux lgumineuses (pois et haricots) avec un solde ngatif dans ce secteur particulier
de 54,1 millions avec les pays de la C.E.E. (dont 50 millions avec la Hollande) et 22,6 millions pour
l'ensemble des Pays- Tiers (dont 18,9 avec les U.S.A., 3,3 avec la Hongrie, 4 millions avec la
Tanzanie, 1,7 avec le Chili et 1,4 avec le Maroc).
83
CONCLUSIONS GENERALES
Ce rapport a tent de dcrire, travers le rle qu'y joue le Service Officiel de Contrle, la complexit
mais aussi l'importance de la production et des mcanismes commerciaux du march des semences de
lgumes.
Malgr le srieux apport par l'ensemble des partenaires de la filire, le secteur prsente un certain degr
de fragilit que rvle notre dficit du commerce extrieur.
Un des facteurs de fragilit rside dans notre dpendance gntique et le poids que reprsentent sur notre
march les varits trangres traites par un rseau commercial difficilement matrisable dans le
contexte de la Communaut.
La puissance publique en a pris conscience et a propos son soutien financier des oprations
susceptibles de relancer la recherche varitale dans le secteur des potagres. Des dossiers ont t
prsents et ont reu l'accord de la Commission Interministrielle ; ils intressent des secteurs comme
le chou choucroute, la carotte, la laitue et les haricots destins la transformation. Il est espr que
d'autres projets puissent tre tudis et qu'il soit ainsi port remde notre faiblesse relative dans le
domaine de la cration varitale.
Notre autre point faible est notre difficult d'assurer en France, dans des conditions techniques et
conomiques valables, la satisfaction de nos besoins intrieurs. La concurrence que nous subissons de
la part de nos partenaires commerciaux et le rgime des semences standard qui prvaut actuellement sur
le march, ne peuvent que renforcer ce handicap.
Dans la mesure o les Etablissements jugent de leur intrt de faire produire et importer de pays
trangers, rien ne nous autorise limiter ces pratiques. Nos producteurs, et la rgion d'Angers en est
riche, sont placs directement en parit de cot et de revenus avec l'agriculteur de Tanzanie, du Maroc,
voire des Etats- Unis, du Japon, de Core ou de Taiwan. Le S.O.C. ne peut qu'apprcier, avec la plus
grande objectivit, que sur le plan technique les produits qui sont amens circuler sur notre march,
rpondent aux mmes critres de qualit mais, rappelons- le, dans les limites des capacits qui lui sont
offertes pour assumer ces contrles.
84
,E CONTROLE DU MARCHE DES SEMENCES ET PLANTS
DES ESPECES LEGUMIERES
Henri LIPSCHITZ
Inspecteur Divisionnaire
Direction de la Consommation et de la Rpression des Fraudes
13, rue Saint-Georges
75436 Paris Cedex 09
INTRODUCTION
Avant d'aborder le sujet que l'on a bien voulu me demander de vous exposer, il me parat ncessaire
d'indiquer, brivement, dans quel contexte il s'insre.
Protger le consommateur, au sens large du terme, assurer la loyaut des transactions, dfinir la qualit
des produits et la promouvoir sont des missions dont la Direction de la Consommation et de la
Rpression des fraudes, notamment, a t charge.
De nombreuses lois ont t votes ayant trait ces objectifs, en tous domaines : denres agro-
alimentaires, produits destins l'agriculture, produits industriels ... Pour ce qui concerne les semences
et plants, je n'en citerai qu'une, fondamentale, la loi du 1er aot 1905 sur les fraudes et falsifications en
matire de produits ou de services, vritable charte du commerce honnte par l'tendue du champ qu'elle
couvre et l'habilitation donne au Gouvernement d'intervenir dans le commerce des produits. Toute la
rglementation de la commercialisation des semences et plants en dcoule.
Depuis 1908, plusieurs textes, de porte limite, ont t pris en la matire mais ce n'est qu'en 1949
qu'un dcret s'appliquant l'ensemble des moyens de multiplication, par voie gnrative ou vgtative,
a rglement ce secteur, et en 1951, qu'un arrt spcifique aux semences de lgumes a prescrit des
rgles minimales pour leur commercialisation.
BASES DE CONTROLES
L'volution des techniques, le progrs gntique, l'harmonisation des lgislations au sein de la
Communaut Economique Europenne ont ncessit des adaptations successives de la rglementation
nationale.
Les dispositions rgissant actuellement le contrle des semences et plants des espces lgumires
ressortent des textes suivants :
le dcret du 18 mai 1981 pris pour l'application de la loi du 1er aot 1905 sur la rpression des
fraudes en ce qui concerne le commerce des semences et plants ;
l'arrt du 15 septembre 1982 relatif la commercialisation des semences de lgumes ;
l'arrt du 17 octobre 1984 relatif la commercialisation des plants de lgumes.
A.I.C.P.C. /A.C.F.E.V. / B.R.G. La diversit des plantes lgumires. 1986 85
Le premier, de porte gnrale, dfinit ce qu'il faut entendre par le terme "semences ou plants" :
vgtaux ou parties de vgtaux de toute nature destins la production ou la multiplication.
II prescrit les conditions gnrales auxquelles doivent rpondre les semences et plants, suivis ou non
d'un qualificatif, et interdit l'importation de ceux qui ne sont pas susceptibles d'tre commercialiss en
France.
Il li mite, pour certaines espces comportant une rubrique au catalogue officiel ou sur des listes
particulires tenues par le Ministre de l'agriculture, les varits ou types varitaux pouvant tre mis au
commerce sur le territoire national.
Il fixe les mentions obligatoires porter dans le marquage des emballages.
Enfin, est interdit l'emploi de toute indication, signe, mode de prsentation susceptibles de crer dans
l'esprit de l'acheteur toute confusion sur la nature, l'origine, la quantit, les catgories, les qualits
subtantielles ou les diffrentes caractristiques des produits.
Les arrts des 15 septembre 1982 et 17 octobre 1984 ont fix les modalits d'application de ce dcret.
C'est dessein que je n'ai pas voqu les modalits d'inscription au catalogue officiel des espces et
varits, tabli sur proposition du Comit Technique Permanent de la Slection, ni les prescriptions
des rglements techniques, dont le Service Officiel de Contrle et de Certification est charg. On vient,
d'ailleurs, de vous en entretenir. Cependant, il est bien vident que tout le dispositif est indissociable et
que les diffrents services concerns entretiennent une collaboration troite et fructueuse.
SEMENCES D'ESPECES LEGUMIERES
Outre les 37 espces faisant l'objet d'une certification ou d'une standardisation, pour lesquelles des
rglements techniques ont t tablis, 27 autres, gnralement de moindre importance conomique,
sont imparties, pour pouvoir tre commercialises, de conditions minimales de puret (de 90 95 % en
poids), de facult germinative (de 60 85 % en semences pures) et doivent prsenter un tat sanitaire
n'affectant pas leur valeur d'utilisation.
Ces 27 espces ne peuvent tre prsentes que dans la catgorie "Semences" sans aucun qualificatif.
Les semences de lgumes doivent tre conditionnes dans des emballages propres, solides, en bon tat
et constitus de matriaux non susceptibles de les altrer. Ces emballages doivent demeurer ferms par
un systme de fermeture inviolable d'origine._ Nanmoins, l'exception des semences certifies,
l'ouverture d'un petit emballage, c'est- - dire contenant un poids gal ou infrieur :
5 000 g pour les fve, haricot et pois ;
500 g ou 100 g pour les autres espces (selon la grosseur des graines) est autorise pour les ventes
de semences en petites quantits l'utilisateur final.
Une bonne information de l'acheteur est une ncessit qui ne saurait tre mise en doute. Aussi, les
emballages renfermant des semences doivent- ils comporter, soit par tiquetage, soit par inscription
directe un certain nombre de mentions, libelles en langue franaise, identifiant celui qui en prend la
responsabilit et caractrisant le produit.
Sans les citer toutes, je voudrais insister plus particulirement sur :
l'indication de la dnomination varitale, lorsqu'elle est exige, qui doit tre celle qui figure au
catalogue officiel ;
l'obligation qui est faite d'indiquer la ou les matires actives (et non pas le nom d'une spcialit
commerciale) dans le cas d'un traitement chimique. Il s'agit l d'un problme de sant publique que
vous comprendrez aisment.
86
PLAINTS D'ESPECES LEGUMIERES
Jusqu' ces dernires annes, les plants de lgumes n'taient soumis qu' la rglementation de porte
gnrale (loi du 1er aot 1905 et dcret du 18 mai 1981 notamment).
M. Serpette vous a donn les raisons qui ont conduit le Ministre de l'Agriculture homologuer un
rglement technique de contrle des plants standard de lgumes. Ce dispositif a t complt par un
arrt de commercialisation, du 17 octobre 1984, applicable non seulement aux 23 espces dont les
plants sont issus de semences standard - qui doivent tre commercialiss sous dnomination varitale -
mais galement 13 autres espces d'un intrt conomique non ngligeable, pour certaines tout au
moins. D'ailleurs, deux d'entre elles (ail - chalote) faisaient dj l'objet d'une certification facultative.
L'objectif poursuivi est d'viter certaines pratiques susceptibles d'induire l'acheteur en erreur,
notamment sur la qualit des plants, ainsi que de protger et de mieux informer les utilisateurs.
Aprs avoir dfini ce qu'on entend par plants de lgumes : vgtal herbac au dbut de sa croissance,
ainsi que les bulbilles, caeux, oeilletons, griffes ou parties de plantes racines, des caractristiques
minimales de qualit sont tablies afin que, dans des conditions normales, l'utilisateur ait des garanties
de rsultats.
Un marquage informatif est prescrit.
CONTROLE DU MARCHE
Je dois, tout d'abord, souligner qu'il n'y a pas dualit entre les vrifications effectues par le Service
Officiel de Contrle et de Certification et la Direction de la Consommation et de la Rpression des
Fraudes. Elles sont complmentaires.
La rglementation de la commercialisation est, d'ailleurs, plus large puisqu'elle prend en compte des
espces non soumises aux rglements techniques (semences sans qualificatif), prescrit des rgles de
conditionnement (nature des emballages), complte les mentions porter dans le marquage (indication
des traitements chimiques), pour ne citer que quelques exemples.
Il faut y ajouter la surveillance de la publicit et l'emploi de la langue franaise.
Les contrles effectus par les agents de la Rpression des Fraudes le sont par sondage, tous les
niveaux de la vente, l'importation et l'exportation.
Les investigations portent sur la conformit de la marchandise la rglementation en vigueur,
notamment sur :
la qualit : respect des normes de facult germinative, de puret spcifique, et le cas chant,
d'identit et de puret varitale ;
le conditionnement : conformit des emballages, vrification du poids, fermeture inviolable
d'origine, exception faite, dans ce dernier cas, des autorisations dlivres pour la vente en petites
quantits de semences l'utilisateur final ;
le marquage ;
la prsence d'un document officiel (certificat ou vignette) pour les semences certifies ;
la comptabilit- matire, lorsqu'elle est exige, et les documents commerciaux (factures, bons de
livraisons ...) ;
la publicit commerciale (catalogues, offres la vente, tarifs ...).
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CONSTATATIONS DES INFRACTIONS
Les infractions la loi du 1er aot 1905 et aux textes pris pour son application sont recherches et
constates conformment aux dispositions du dcret modifi du 22 janvier 1919.
Cependant, les dispositions de ce dcret ne font pas obstacle ce que la preuve desdites infractions
puisse tre tablie par toutes voies de droit commun.
a) CONSTATATIONS DIRECTES :
Si, dans la majorit des cas, aucune irrgularit n'est remarque lors des contrles, il peut s'avrer lors
de ceux- ci que la marchandise n'est visiblement pas conforme, par exemple :
un marquage incomplet, erron ou prtant confusion ;
la mise en vente d'une varit non inscrite l orsque l'espce comporte une rubrique au catalogue
officiel
un dficit de poids.
Un procs- verbal est alors relev, aprs enqute pour dgager les responsabilits, s'il y a lieu, et
transmis la justice.
b) PRELEVEMENTS :
Certains manquements aux rgles prescrites, tels que la facult germinative, l'identit et la puret
varitale, l'tat sanitaire ... ne peuvent tre dtermins qu'aprs analyse dans un laboratoire.
Il est alors procd un prlvement d'chantillons, d'un poids prtabli pour chaque espce, dont l'un
est laiss la disposition du dtenteur.
Un procs- verbal de prlvement est rdig sur le champ. Le dtenteur peut y faire insrer toute
dclaration qu'il juge utile. L'analyse administrative est effectue par la Station Nationale d'Essais de
Semences, laboratoire officiellement agr cet effet. Les rsultats ports sur le bulletin d'analyse,
tabli par le laboratoire, permettent de dterminer la conformit ou la non conformit des chantillons.
Ils sont dterminants pour la suite donner : classement, avertissement ou suites judiciaires
ventuelles.
RESPONSABILITE EN CAS D'INFRACTION
Il convient de distinguer, en la matire, la nature de la non conformit. L'anomalie constate peut tre
de caractre :
non volutif, ce qui est le cas, notamment, de la puret spcifique, de l'identit varitale, du
marquage. Dans la mesure o les emballages sont toujours munis de leur systme de fermeture
inviolable d'origine, c'est l'entreprise qui a pris l'initiative de la commercialisation de la
marchandise qui sera mise en cause.
volutif, par exemple la facult germinative, l'tat sanitaire. Il y aura lieu, alors, de tenir compte du
dlai qui se sera coul entre la livraison et la constatation, des conditions de conservation, de la
date de premption lorsqu'elle est indique. Une dtention anormalement prolonge, des conditions
de conservation dfectueuses, une date limite de vente dpasse, engagera la responsabilit du
dtenteur. Elle le sera galement en cas de vente en vrac ou en emballages ouverts.
88
Quoiqu'il "en soit, le rle des agents de la rpression des fraudes n'est pas de porter un jugement de
valeur sur cette responsabilit, mais d'informer le magistrat, qui aura connatre du dossier, de tous les
lments permettant de la cerner.
LES SUITES DES CONTROLES
Les suites donnes au contrle sont d'ordre judiciaire.
Cependant, les agents ont la possibilit de recourir la mise en garde des responsables des faits qui
semblent constituer des anomalies. Il apparat, en effet, que cette manire d'oprer aboutit, parfois
beaucoup plus srement qu'une sanction ultrieure, une amlioration immdiate de la situation
litigieuse.
Si l'infraction est releve par procs- verbal
e
elle est de la comptence soit du tribunal correctionnel (en
cas de tromperie, de falsification, de publicit mensongre), soit de celui de police. Des pnalits
diverses sont prvues par les textes. Certaines sont traditionnelles du droit pnal : amende, voire
emprisonnement dans les cas les plus graves. D'autres sont plus originales : publication du jugement
de condamnation par insertion dans la presse, affichage dans certains lieux.
CONCLUSIONS
Veiller assurer la loyaut des transactions, amliorer la qualit des produits, informer l'utilisateur
dans les meilleures conditions a amen les Pouvoirs Publics fixer des rgles de commercialisation.
Une surveillance du march s'imposait pour faire respecter cette rglementation.
Outre les interventions du Service Officiel de Contrle et de Certification, la Direction de la
Consommation et de la Rpression des Fraudes y contribue.
Le rle de cette dernire ne consiste pas uniquement en des actions rpressives. L'information est l'un
des piliers de son action, selon l'adage "mieux vaut prvenir que gurir".
ANNEXE
PRINCIPAUX TEXTES CONSULTES :
Directive modifie 70/458/CEE du 29 septembre 1970 concernant la commercialisation des semences de
lgumes ;
Loi modifie du ler aot 1905 sur les fraudes et falsifications en matire de produits ou de services ;
Loi du 26 mars 1930 rprimant les fausses indications d'origine des marchandises ;
Loi du 27 dcembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat, plus particulirement son article 44
rprimant la publicit trompeuse ;
Loi du 31 dcembre 1975 relative l'emploi de la langue franaise ;
Dcret modifi du 22 janvier 1919 portant rglement d'administration publique pour l'application de la loi du ler
aot 1905 sur la rpression des fraudes (procdure) ;
Dcret n 81- 605 du 18 mai 1981 pris pour l'application de la loi du ler aot 1905 sur la rpression des fraudes
en ce qui concerne le commerce des semences et plants ;
Arrt du 15 septembre 1982 relatif la commercialisation des semences de lgumes ;
Arrt du 17 octobre 1984 relatif la commercialisation des plants de lgumes.
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LA SELECTION CONSERVATRICE
Yvette DATTEE
INRA-Laboratoire d'Amlioration des Plantes
Universit Paris-Sud
91405 Orsay Cedex
INTRODUCTION
La slection conservatrice est une expression courante dans le vocabulaire du slectionneur. Pour le
gnticien des populations, l'association des deux termes est quivoque car gnralement la notion de
slection est accompagne de celle d'volution des structures gniques et gnotypiques. Il n'y a
cependant pas d'opposition entre ces deux points de vue.
I - I MPORTANCE DE LA NOTION DE HORS- TYPE SELON LA
STRUCTURE VARIETALE
Sur le plan de la cration varitale, il est un fait certain : la notion de hors- type prend d'autant plus
d'importance que la structure gntique de la varit est homogne. Prenons l'exemple d'une varit
clone, multiplie par voie vgtative, le hors- type apparat, soit dans l'chantillonnage des clones de
base, soit dans les cultures de production. Il est immdiatement banni. Il peut arriver comme chez la
banane, la canne sucre ou l'ananas que le hors- type, s'il est stable et s'il prsente des caractristiques
avantageuses devienne lui mme, une fois multipli, la base d'une nouvelle varit. Les origines
gntiques de telles variations sont nombreuses : mutations ponctuelles monogniques ou plus
probablement successivement accumules jusqu' provoquer l'apparition d'un phnotype nouveau,
modifications de couches (assises L1, L2)... On peut noter que, chez les espces multiplication
vgtative, le slectionneur prsente trs frquemment deux schmas de slection : la slection
conservatrice, associe la slection sanitaire et la slection cratrice (les viroses, sources de variabilit
ne seront pas traites ici, elles relvent de la slection sanitaire).
Chez les varits lignes que l'on pourrait dnommer "fixes aux yeux du slectionneur", l'apparition
du hors- type dans les lignes de base est apprhende. Le slectionneur apporte un soin particulier au
choix du type pour le maintien des lignes destines la multiplication en vue de la cration varitale.
Cependant, lorsqu'il prsente son schma de slection, il accorde moins d'importance la slection
mainteneuse et porte plutt son intrt sur la slection cratrice. La classe ou hors- type est une routine
qui ressort de la multiplication des semences de base. Pour les varits hybrides F1, la position du
slectionneur vis- - vis des lignes parentales, constitutives de l'hybride, est la mme que pour les
varits lignes.
Les varits synthtiques sont dfinies par la nature et le nombre de leurs constituants ainsi que par le
nombre de gnrations de multiplication prcdant la gnration commercialise. Des varits
A.I.C.P.C. /A.C.F.E.V. / B.R.G. Ladiversit des plantes lgumires. 1986 91
synthtiques sont cres chez des espces allogames. On reconnat aisment que dans un tel type
varital, il existe une volution de la structure gnotypique au cours des gnrations de multiplication.
La structure gnotypique commercialise est alors polymorphe. On entend rarement le slectionneur
crateur de varits synthtiques parler de "hors- type".
En mettant l'accent sur les varits multiplies par la voie sexue et en liminant l'hypothse de
mauvais isolements lors du maintien ou de la multiplication du matriel de base, recherchons quelles
sont les raisons gntiques qui rendent ncessaires la slection conservatrice.
H - L'EXPRESSION ALLELIQUE EST SOUS LA DEPENDANCE DU
CONTEXTE GENETIQUE
Le contexte gntique est pris ici dans son sens le plus large. Il comprend non seulement l'information
gntique nuclaire mais aussi les informations gntiques cytoplasmiques, leurs interrelations et leurs
interfrences avec le milieu.
Toutes les tudes de la gntique des populations s'accordent pour rvler l'importance du
polymorphisme gntique. Quelle que soit l'interprtation donne au maintien de ce polymporphisme,
il est clair aujourd'hui qu'il touche tous les caractres, depuis, par exemple des rgulations de miose,
la sensibilit la consanguinit jusqu' des traits plus accessibles la slection comme le rendement et
ses composantes.
Le slectionneur fixe des objectifs de slection, puis exerce sur un matriel gntique diversifi de trs
fortes pressions slectives. Il s'adresse le plus souvent des caractres dont le conditionnement est dit
"polygnique". De fait, le terme polygnique rvle une ignorance du dterminisme gntique des traits
slectionns qui rsultent d'interactions complexes entre les linkats et leurs rgulations au cours du
dveloppement de la plante (DEMARLY, 1985).
Deux points sont alors vidents, la slection s'exerce sur des gnes "insaisissables" (DEMARLY,
1977), d'autres gnes ou linkats qui ne sont pas obligatoirement gntiquement indpendants des
premiers ne donnent pas directement prise la slection artificielle. Ils peuvent cependant tre soumis
une slection naturelle etiou entretenir des interactions pistatiques avec les linkats slectionns.
Or, des travaux dj trs anciens de gntique des populations, sur des modles simples de slection
portant par exemple sur les valeurs slectives de gnotypes polymorphes pour 1 locus ou pour une
inversion, montrent que ces valeurs slectives dpendent trs largement du contexte gntique dans
lequel se trouvent les allles ou les inversions tudies (FISHER, 1930, DOBZHANSKY, 1951). Sans
avoir besoin d'voquer aucun effet d'chantillonnage et en raisonnant uniquement sur des populations de
taille infiniment grande, il est important de concevoir que l'expression des caractres slectionns est
assujettie l'ensemble du contexte gntique. Mme chez une ligne "fixe aux yeux du slectionneur"
le hasard d'une recombinaison entre linkats ou allles non fixs peut provoquer par interaction
pistatique l'apparition d'un phnotype indsirable.
III - L'EFFET DE FONDATEUR
L'effet de fondateur a t trs tudi d'un point de vue thorique et exprimental (GRANT, 1971,
LAMOTTE, 1972) dans des populations naturelles ou cres exprimentalement, animales et
vgtales. Ces tudes sont le plus souvent relies aux mcanismes de l'volution et da la spciation.
Elles montrent de manire trs gnrale, qu'une seule rduction d'effectifs un cycle de reproduction est
suffisante pour provoquer une importante diversification entre les tats d'quilibre des populations. Les
expriences de DOBZHANSKY et PAVLOVSKI (1957) sont cet gard trs illus tratives. A partir
d'une mme population F2 issue d'individus htrozygotes pour une inversion chromosomique chez
Drosophila pseudoobscura, ils ont constitu, avec des rptitions, des populations inities soit par.un
nombre suffisamment grand (4 000) de fondateurs, soit par un nombre restreint (10 O''et 10 Q. )' de
fondateurs. Les populations exprimentales voluent par la suite sans qu'aucune autre variation
9 2
d'effectif n'intervienne. II est clairement montr que la frquence de l'inversion l'tat d'quilibre est
homogne parmi les populations inities avec un grand effectif tandis qu'il existe une grande diversit
des tats d'quilibres des populations inities avec de petits effectifs.
Ces expriences mettent nouveau l'accent sur l'interaction entre le contexte gntique global et une
unit choisie en son sein. Elles montrent, de plus, que ce contexte gntique agit sur l'tat d'quilibre
de la population.
Dans la pratique de la slection, des petites populations sont invitablement cres. Il n'est alors pas
tonnant qu'en chantillonnant des effectifs restreints, mme un seul cycle de la slection, mais
plusieurs reprises dans une population infinie, les volutions ultrieures ne soient pas similaires. La
probabilit d'aboutir une ligne hors type est alors non nulle.
IV - LA DERIVE
Il ne faut pas confondre effet de fondation et drive. L'effet de fondation est relatif une rduction
d'effectif une seule gnration tandis que la drive gntique a trait des rductions successives des
effectifs des populations. Trs souvent, le slectionneur, pour des raisons matrielles et
exprimentales, est confront des situations o des populations qu'il traite sont soumises la drive.
En l'absence de mutation, de migration et de slection, et en raisonnant sur un couple d'allles, la
drive conduit la fixation alatoire de l'un ou l'autre des allles. Concernant les lignes fixes par le
slectionneur, et sans les hypothses mises, les locus qui ne donnent pas prise la slection dirige
seront donc fixs pour une forme alllique ou une autre et ceci de faon alatoire. On revient alors au
problme pos par l'expression gntique en interaction avec son contexte. On note galement qu'il
peut exister de ce seul fait des diffrences gntiques entre les lignes qui resteront toujours fixes pour
le slectionneur mais qui, par effets d'pistasie pourront conduire avec une probabilit non nulle des
hors- types.
Cependant, les consquences de la drive vont bien au del de ce qui vient d'tre voqu. WRIGHT
(1932) puis MALECOT (1948) ont tabli sur un plan thorique les incidences des mutations, des
migrations et de la slection dans des populations d'effectif limit. LAMOITE (1972) et MAYR
(1974) entre autres en ont apport des illustrations exprimentales. Or les mutations constituent bien
dans le matriel slectionn un facteur de variation important.
Si des facteurs de variations de frquences gniques sont introduits au sein de populations d'effectif
limit, le point primordial est que la frquence alllique, un locus donn, suit une loi de probabilit
caractrise par une moyenne et une variance. On ne peut plus alors parler de frquence d'quilibre d'un
allle, mais il faut dfinir une loi de distribution de la frquence alllique. Les quations thoriques sont
trs complexes et elles sont tablies au prix d'hypothses trs lourdes sur le plan biologique.
Cependant, les vrifications exprimentales dans des populations naturelles montrent que ces quations
constituent des modles approchs qui ont une assez bonne valeur explicative.
Les lois de probabilit des distributions de frquences gniques dpendent des valeurs respectives de
nombreux paramtres :
l'effectif utile de la population (moyenne harmonique des effectifs de chaque gnration),
les taux de mutation et/ou de migration (facteur non ngligeable en slection),
les valeurs slectives.
Les exemples les plus simples sont gnralement donns pour des populations d'effectif rduit
soumises uniquement des mutations ou des migrations.
Toutefois, les formules de Malecot et la diversit des lois de probabilit qui rsultent de la variation des
taux de mutation, des valeurs slectives et des effectifs utiles montrent bien la complexit du problme
et ceci pour un seul locus. Le slectionneur est certainement tent de demander quel effectif utile doit
tre maintenu pour limiter les risques de drive. Le gnticien des populations est alors trs dsarm
pour lui donner une rponse puisqu'il ne connat ni le nombre de locus ni les ordres de grandeurs des
facteurs de variation des frquences gniques.
9 3
CONCLUSION
La cration varitale aboutit constituer des structures gnotypiques homognises pour les caractres
slectionns. Cependant ces structures gnotypiques ne sont pas des structures d'quilibre en terme de
gntique des populations. Le slectionneur se trouve donc plac devant un dilemme qui l'oblige
considrer son travail en 2 phases ;
crer une variabilit pour avoir le maximum de variabilit de choix,
stabiliser le type cr et retenu.
De nombreux facteurs concourent en effet, faire voluer les structures slectionnes et contribuent
des dviations plus ou moins profondes. L'objet de la slection conservatrice est de contrebalancer ces
carts par rapport au type fix par le slectionneur. La slection conservatrice apparat donc comme une
ncessit pour le maintien de la varit commercialise. Il ne faut pas en cacher les difficults. La
gntique des populations mme avec des modles frustes explique bien cette ncessit mais ne permet
raisonnablement pas de quantifier les divers paramtres notamment ceux relatifs aux effectifs du
matriel de base.
BIBLIOGRAPHIE
DEMARLY Yves, 1977. Gntique et Amlioration des Plantes. Paris, Masson.
DEMARLY Yves, 1985. L'pingique. Bull. Soc. Bota. (sous presse).
DOBZHANSKY Theodor, 1951. Genetics and the origin of species, 3rd ed, New York. Columbia. University
Press.
DOBZHANSKY Theodor and PAVLOVSKI Olga, 1957. An experimental study of interaction between genetic
drift and natural selection. Evol. 11, 311- 319.
FISHER R.A., 1930. The general theory of natural selection. Oxford, Clarendon Press.
GRANT, 1971. Plant speciation.
LAMO1TE Maxime, 1972. Le polymorphisme dans le rgne animal. Mmoires de la Socit Zoologique de
France n 37.
MALECOT Gustave, 1948. Les mathmatiques de l'hrdit. Paris, Masson.
MAYR Ernest, 1974. Populations, espces et volution. Paris, Hermann.
WRIGHT Sewall, 1932. The roles of mutation, inbreeding, crossbreeding and selection in evolution. Proc. 6th.
Internat. Congress genetics, 1, 356- 366.
9 4
MAINTIEN ET EVOLUTION D'UNE VARIETE DU
DOMAINE PUBLIC CHEZ UNE ESPECE ALLOGAME
EX EMPLE DU RADIS "DE 18 JOURS"
Philippe BURET
Ets Clause 91220 Brtigny sur Orge
Franois BOULINEAU
INRA-GEVES Mons en Chausse 80200 Peronne
Richard BRAND
INRA-GEVES Les Vignires 84300 Cavaillon
I - INTRODUCTION
Chez les espces allogames, les vieilles varits du domaine public qui ont une large utilisation
commerciale soulvent des problmes de maintien et d'volution par rapport au type initial. Cette
volution des varits est due :
la structure gntique de l'espce : l'allogamie provoque des difficults de maintien du type initial
et favorise par ailleurs une volution ("drive gntique") ou facilite son amlioration.
l'impact commercial de la varit, qu'il est ncessaire de modifier en transformant le type initial
dans l'intrt des utilisateurs.
Cette volution, plus ou moins volontaire, contribue dans ces cas l'apparition sur le march de
slections amliores par rapport au gnotype initial, dnommes "race", en matire d'espces
lgumires. Certaines de ces races peuvent s'loigner du domaine de dfinition de la varit jusqu'
rellement constituer une nouvelle varit. Le CTPS suit la situation des varits inscrites sur cet
aspect.
D'autre part, l'impact commercial d'une dnomination sur le march amateur est un phnomne
conomique rel qui peut obliger momentanment certaines firmes commercialiser des gnotypes
modernes provenant de la slection cratrice sous des dnominations sensibles sur ce march (1). Cette
pratique illgale s'est ralise dans ce domaine plusieurs reprises en raison d'un conservatisme intense
sur ce march amateur. Les efforts publicitaires des Etablissements privs pour promouvoir les varits
modernes sur le march amateur sous leur vritable dnomination modifient cette pratique qui devrait
disparatre terme.
La varit de RADIS "de 18 jours" constitue un exemple ces divers titres que le CTPS (2) , le SOC
(3) et le GEVES (4) suivent en concertation avec les Etablissements privs de Slection et les
utilisateurs.
II - DEFINITION DE LA VARIETE VIS A VIS DES LEGISLATIONS :
Action s en treprises par le CTPS (par MM. BOULINEAU et BRAND)
HISTORIQUE
Lors des contrles varitaux raliss pour le SOC, la varit de Radis "de 18 jours" a depuis longtemps
A.I.C.P.C. /A.C.F.E.V. / B.R.G. La diversit des plantes lgumires. 1986
95
pos des problmes de conformit, tant au niveau de l'identit varitale que de l'homognit des lots
tudis :
1976 sur 31 lots tudis, 25 sont jugs non conformes, les 6 autres ne sont pas classs.
1977 sur 16 lots tudis, 12 sont jugs non conformes, les 4 autres sont accepts, bien que diffrents
entre eux.
Ces mauvais rsultats en contrle et l'absence de lot conforme lors des essais de rinscription avaient
amen la section "Plantes Potagres" du CTPS proposer la radiation de cette varit lors de sa
runion du 20 janvier 1977, estimant que la varit n'existait plus.
Devant les protestations de la Profession, le Ministre de l'Agriculture avait dcid de surseoir la
radiation de cette varit en attendant les rsultats de nouveaux essais raliss sur des chantillons
fournis par les mainteneurs dclars auprs de la FNGSP (5) et du CTPS. Le CTPS devait donc,
partir d'anciennes descriptions et des souvenirs des experts, redfinir le type Radis "de 18 jours" et
retenir un lot conforme utiliser comme rfrence de la varit.
La plus ancienne description disponible remontait un rapport d'une sous- commission radis du
25.11.58 qui dfinissait le "18 jours" comme tant un radis de tous les mois, de pleine terre,
feuillage assez grand (14- 15 cm), prsentant une racide demi- longue (3,5 cm), cylindrique collet assez
fin, carlate avec 1/4 - 1/3 de bout blanc.
Pendant les campagnes 1978 et 1979, des essais cods avaient t implants dans les lieux d'essais
GEVES de Mons (80) et Cavaillon (84), et 5 lots ont t retenus de faon systmatique par les experts
dans tous les essais. Ces 5 lots, prsentant par ailleurs des diffrences morphologiques faibles, ont
permis d'tablir une fiche descriptive complte de la varit et constituent ses limites acceptables :
limite de coloration rouge,
limite d'importance du bout blanc,
limite de longueur et de finesse de la racine.
Ces essais ont permis la section du CTPS de proposer la rinscription de la varit "de 18 jours" lors
de sa runion du 24 octobre 1979.
REMARQUES SUR LES LOTS ETUDIES :
Contrle SOC : les lots se rpartissaient en 3 groupes :
1. Des lots htrognes (faible pourcentage),
2. Des lots homognes mais trs diffrents du type (coloration de racine vermillon).
3. Des lots homognes pouvant s'apparenter au type "18 jours" mais prsentant tous une
amlioration plus ou moins nette du type (coloration plus rouge, meilleur boutage de racine, racine
ne creusant pas).
Les groupes 2 et 3 taient d'importance peu prs gale du point de vue du nombre de lots.
Essais de rinscription du CTPS : les mmes groupes se retrouvaient dans les essais mais le
groupe 3 reprsentait une nette majorit de lots. Cette diffrence de rpartition s'explique par le fait
que seuls les chantillons des tablissements dclars mainteneurs de la varit figuraient dans les
essais.
Signification des groupes :
Dans le groupe 1 se retrouvent de mauvais lots ou des lots gs qui ont t couls sur le march
d'amateur sous la dnomination "18 jours".
Pour le groupe 2, seul l'impact commercial de la dnomination "18 jours" est utilis pour
commercialiser d'autres varits moins connues ou des slections non inscrites issues de la
slection cratrice (il s'agit en quelque sorte d'un dmarquage).
9 6
Le groupe 3 reprsente les seuls lots pour lesquelles une relle slection "conservatrice" s'est
exerce mais cette slection s'est rvle amliorante parfois la limite de la slection cratrice.
En conclusion, la varit de radis "de 18 jours" et les problmes que son maintien au catalogue officiel
ont poss, illustre des phnomnes qui dpassent le problme de la drive gntique chez les allogames
puisque les problmes rencontrs relevaient plutt :
- de l'impact commercial du nom "de 18 jours" sur le march d'amateur destinataire du produit. Il
fallait utiliser la dnomination avant la varit elle- mme.
- du fait que la varit, dj ancienne, prsentait des dfauts que les slectionneurs souhaitaient
corriger (couleur de la racine peu attractive, creusement rapide de la racine, boutage imparfait ...).
Quoiqu'il en soit, que l'volution du Radis "de 18 jours" ait t voulue ou involontaire, les efforts
communs du CTPS et des experts publics et privs ont permis de clarifier la situation de cette varit
et ceci doit permettre aux tablissements qui souhaitent la maintenir de "recaler" leur slection sur
l'chantillon officiel.
Cet exemple illustre parfaitement la notion de "races" chez les allogames et l'volution, peut- tre
"involontaire", mais souvent relle vers des types amliors. A quel niveau se situe la frontire entre
une race et une nouveaut ? Une varit peut- elle et doit- elle rester identique elle- mme tout au long
de son existence ?
III - MAINTIEN ET EVOLUTION D'UNEVARIETE :
Le Point de vue d'un Slectionneur (par M. BURET)
Une varit peut- elle et doit- elle rester identique elle- mme tout au long de son existence ?
Nous pensons qu'il est prfrable d'inverser l'ordre des questions.
* Une VARIETE doit - elle rester identique ?
Selon la dfinition d'une varit au sens de l'inscription au catalogue officiel (franais) des espces
potagres, une varit doit tre :
. distinguable,
. homogne,
. stable.
La notion mme de stabilit signifie que gntiquement la reproduction est conforme, identique, ce qui
amne conclure que de gnration en gnration une varit doit rester identique elle- mme.
* Une VARIETE peut - elle rester identique ?
Nous sommes dans le cas de varits d'espces allogames, c'est- - dire gntiquement de populations
prsentant une certaine variabilit et il est courant de retenir que pour ces varits la maintenance
"identique" ne peut tre assure car les conditions de reproduction entranent automatiquement une
drive relativement au type initial.
A priori nous devons retenir que le maintien d'une telle varit doit la fois rpondre deux aspects :
. maintien des caractristiques morphologiques,
. maintien de la variabilit, celle- ci faisant partie des caractristiques varitales.
S'il y a de bonnes explications scientifiques pour justifier qu'une telle structure gntique doive driver
au fil des gnrations en raison des effets de la contre- slection naturelle, il reste au "mainteneur" de
les empcher en appliquant des rgles strictes au niveau de la production des semences de base ( ne pas
confondre avec la production des semences commerciales).
Quelles doivent tre ces rgles ? Sans entrer dans le dtail, elles peuvent se rsumer :
r un effectif lev pour reprsenter au mieux la variabilit "globale" contenue dans chacune des
plantes ( notre avis il n'a pas besoin d'tre dfini).
- un effectif non "dvi" (absence de slection), avec limination des seuls hors- type ventuels.
9 7
un isolement parfait lors de la reproduction (plusieurs kilomtres sont ncessaires).
une participation la plus gale possible de chaque plante la reproduction (techniques culturales,
comptition entre plantes, etc ...).
En conclusion, le maintien d'une varit chez une espce allogame doit tre ralis
mthodiquement de semences de base en semences de bases. C'est un mtier.
Si par ailleurs la varit prsente des dfauts " amliorer" et que l'on veuille les corriger en exerant
des pressions de slection, nous sommes l face un autre mtier : celui de Slectionneur (cr ation
varitale).
Nous savons trop bien combien dans notre mtier la slection "conservatrice amliorante" aboutit de s
rsultats ngatifs pour qu'elle ne soit pas retenue comme une mthode pour assurer le maintien des
varits. La slection cratrice doit conduire la cration de varits nouvelles, de caractristiques
nouvelles (mme si elles ne sont pas trs diffrentes) et reconnues (identifies) comme telles.
(1) Cornichon "Vert Petit de Paris", Ilaricot "Fin de Itagnols", ...
(2) CTPS : Comit Technique Permanent de la Slection.
(3) SOC : Service Officiel de Contrle.
(4) GEVES : Groupe d'Etude et de Contrle des Varits et Semences - INRA.
(5) FNGSP : Fdration Nationale des Graines et Semences Potagres.
9 8
LA CONSERVATION DES SEMENCES POTAGERES
Henry-Andr RENARD
Responsable du Laboratoire de Recherches sur la Physiologie des Semences
G.E.V.E.S. - LV.RA.
La Minire 78280 Guyancourt
Les plantes potagres correspondent un type de culture et d'utilisation, beaucoup plus qu' une unit
d'ordre botanique ou physiologique. Au plan de la conservation en particulier, leurs semences ne
constituent pas une entit sparable des autres semences courantes : celles que Roberts a qualifies
"d'orthodoxes" par opposition aux "rcalcitrantes" pour lesquelles on ne connat aucun complexe
environnemental, naturel ou artificiel, susceptible d'assurer le maintien des caractristiques vitales dont
elles sont porteuses au- del de quelques jours, au mieux de quelques semaines. Sans insister ici sur la
dfinition de ces caractristiques vitales d'une semence, rappelons seulement qu'elles recouvrent une
double notion de patrimoine gntique transmettre in toto et d'aptitude engendrer la plante charge
de l'exprimer.
Il est des cas, par exemple un trs faible humidit relative de l'air (H.R.) qui rend impermables les
tguments sminaux de certaines lgumineuses, o l'on sait crer autour de la semence un rempart
capable de la mettre pratiquement l'abri de toute volution. Sans aller aussi loin, l'induction d'une
dormance secondaire, ou la stabilisation - le plus souvent dans nos pays par une temprature basse -
d'une inaptitude germer prinstalle, permettront d'viter une germination prcoce qui aurait men la
destruction de la jeune plante par des conditions climatiques inadaptes.
Gnralement, l'oeuvre du temps se solde plutt par une dgradation des qualits semencires dnomme
"vieillissement".
- LE DOUBLE ASPECT DES PHENOMENES DE VIEILLISSEMENT
1.1. L'aspect physiologique
assiquement, on dcrit :
Une destructuration des ensembles membranaires due la disparition voire la peroxydation de
Aides constitutifs, qui atteint d'abord le plasmalemme puis les organites cytoplasmiques et finalement
t membrane nuclaire.
- Une dnaturation des architectures protiques, lie un dpart d'eau vers un milieu remarquablement
peu hydrat.
- Des dfaillances aux divers niveaux du systme :
ADN > A R N > PROTEINES
transcription traduction
I. C.P.C./A.C.F.E.V./B.R.G.
La diversit des plantes lgumires. 1986 99
ce qui entrane un dysfonctionnement enzymatique - puisque les protines enzymatiques inactives
sont plus remplaces - et par suite une diminution du mtabolisme nergtique et des synthses, p
du mtabolisme gnral.
Pour ce qui est des manifestations tangibles, le vieillissement croissant d'une semence correspond
itinraire assez constant, jalonn par les "sept ges de la semence" dcrit par Heydecker (figure 1).
1.2. L'aspect gntique
Les dtriorations intranuclaires pour ne pas parler de leurs homologues intramitochondriales,
s'expliquent par l'altration de la membrane du noyau qui laisse alors passer jusqu' des produits aus
agressifs que des ADN ases et des radicaux libres fort pouvoir oxydant ; d'aprs Orlova et Ezhov
(1976), l'accumulation de substances mutagnes est ostensible au cours de la conservation chez la
ciboule. Les consquences cytologiques les plus videntes sont des aberrations chromosomiques :
fragmentations, dltions, pontages entre les chromatides, etc... qui vont croissant pendant la+
conservation mais n'apparaissent qu' l'anaphase des premires mitoses de germination (figure 2).
Les rpercussions sur la vie cellulaire sont l'origine des perturbations physiologiques qui viennent
d'tre rappeles. En particulier, les cellules trs atteintes s'liminant d'elles- mmes, il en rsulte la .
formation d'lots morts dont la prsence dans les zones sensibles, notamment les mristmes, provoque
(Toole et al. 1948 ; Guy, 1982) :
soit un nombre croissant de plantules anormales aux organes dsquilibrs et dforms : cas du chou,
du concombre, du pois et plus encore de l'pinard, de la laitue, de l'oignon et du poireau ;
soit directement des plantules avortes et ne perant souvent mme pas les tguments : cas du cleri,
du poivron et de la carotte.
En entranant de toute faon la disparition plus ou moins prcoce des plantes correspondant aux
semences plus ou moins dtriores, ces phnomnes ont une premire consquence gntique, savoir
la perte d'une partie de la diversit gntique des populations.
Les autres implications gntiques du vieillissement sont plus subtiles, dues des modifications
ponctuelles des ADN qui ne gnent pas la survie et constituent ainsi des mutations transmissibles,
d'ailleurs souvent difficiles dceler. En effet : rcessives, elles ne s'exprimeront que lors des
sgrgations ultrieures ; portant sur des gnes mineurs, elle n'apparatront que lors d'tudes fines, sur
le rendement par exemple dont elles ne modifient pas moins significativement de nombreuses
composantes morphologiques et phnologiques (Purkar et al., 1980 sur le pois).
Ces mutations sont de premire importance quand on s'intresse au maintien du patrimoine hrditaire
( et d'autant plus dangereuses que leur apparition est prcoce lors du vieillissement, en gros
contemporaine du moment o la Facult Germinative (F.G.) commence tout juste dcliner.
Il - MISE EN OEUVRE DE LA CONSERVATION CHEZ LES SEMENCES
POTAGERES
Il n'est pas certain que nous connaissions tous les facteurs impliqus dans cette affaire. Les exemples
1 parfois donns - et la tomate en est un - de semences conserves en ampoules scelles dans une
chambre climatise et dont la F.G. volue de faon peu prs cyclique avec le temps pourraient mme
nous faire penser le contraire. Dans l'ignorance o nous sommes vis- - vis des autres, nous
n'envisagerons ici que les facteurs classiques.
2.1. Les causes de variation inhrentes la semence
a) L'aptitude hrditaire des semences la survie
Les diffrences d'aptitude la survie d'une espce l'autre sont un fait admis qu'illustre la figure 3
construite partir des donnes de Toole et al. (1948).
100
Au niveau infraspcifique, des diffrences entre cultivars existent galement. Parmi les rares travaux
assez rigoureux pour en apporter une preuve formelle, on citera ceux de Toole (1954) sur haricot, de
Harrison (1966) sur laitue et de James et al. (1967) dont un extrait est donn au tableau 1.
b) L'influence prdterminante des conditions de production
Encore plus rarement tudie chez les plantes lgumires que chez certaines autres, mas par exemple,
cette influence a de surcrot t aborde presque uniquement sous l'angle de la F.G. et de la "Vigueur de
Germination" (V.G.) au moment de la rcolte : il y a l trs certainement des quantits d'informations
acqurir ; en particulier en ce qui concerne l'action des facteurs agroclimatiques pendant la formation et
la maturation de la semence et les consquences du conditionnement.
Si l'on dfinit la maturit comme le stade physiologique partir duquel la semence a fait son plein de
matire sche, l'immaturit est gnralement considre comme un lment dfavorable la
conservation (Eguchi et Yamada, 1958, sur dix espces potagres). Mais avant d'atteindre leur maturit
" morphologique", les semences physiologiquement mres doivent encore passer par une phase de
dessiccation pendant laquelle la rcolte prend souvent place. Bedford et Matthews (1976) ont montr
que chez le pois, il existe pendant cette phase un stade dfini en- de duquel la semence n'a pas
entirement acquis son aptitude une dessiccation rversible et ne supporte pas les mthodes
conventionnelles de schage ; lorsque celui- ci est ralis avec beaucoup de mnagement avant ce stade,
mais une fois la maturit physiologique atteinte, de telles semences "immatures" paraissent se
conserver correctement. Afin d'viter les problmes chez des espces floraison trs chelonne, divers
essais de dfoliation artificielle ont t tents : il semble que la technique soit assez dlicate (Lovato et
Montanari, 1981). Sauf par trs beau temps, une postmaturation sur pied n'est pas non plus
conseiller car, outre l'grenage, elle favorise une dgradation sanitaire des semences qui se rpercute
aussi sur la conservation.
De ce point de vue, un traitement chimique pralable est- il souhaitable ? Bien qu'on puisse discuter du
rle exact des champignons sur la survie des semences, le poudrage avec des fongicides avant le
stockage est plutt recommand, surtout pour des lots risques et des conditions ambiantes mdiocres.
Encore les diverses espces ne sont- elles pas galement sensibles, l'pinard et le chou tant d'aprs
Nakamura et al. (1972) moins fragiles que l'aubergine mais plus que le pois, la tomate, le poivron et
la carotte. Les produits ne sont d'ailleurs pas non plus galement toxiques, les pires tant d'aprs les
mmes auteurs les organo- mercuriques, spcialement le phosphate thylmercurique ; parmi les moins
dangereux : le captane, le thirame et dans leur ensemble les organo- sulfurs. En complment de ces
traitements traditionnels, on notera que des interventions en cours de vgtation afin de limiter a priori
l'extension des organismes pathognes semblent constituer une approche intressante. Du ct des)
insecticides, l'avis est unanime pour en condamner l'emploi sur semences destines la conservation ;
mais ici encore les techniques rcentes offrent de nouvelles possibilits, notamment par traitement de
surface sur du matriel pralablement enrob afin d'viter tout contact direct.
2.2. L'action de la temprature et de l'humidit
a) Essai de modlisation
Nous abordons ici une question fondamentale pour laquelle la multiplicit des cas particuliers a
longtemps gn toute vision rellement synthtique. C'est nanmoins chose faite aujourd'hui grce aux
travaux de l'cole de Roberts qui se trouvent rsums dans une "quation amliore" de 1980 :
P
V=K-
1
10(K
e
-CW
iogm-CH -C(2t
2
)
o l'on exprime par :
V : le pouvoir germinatif en % (en fait en probit du % )
p : le temps de survie en jours
101
m : l'humidit de la semence exprime en % de la matire frache
t : la temprature de conservation en C
K
e
, C
W
; CH et CQ sont des constantes dpendant de l'espce et Ki une constante propre au lot,
n'est finalement rien d'autre que la valeur V au temps p = 0.
Le premier intrt de cette formule rpute utilisable pour :
5,5<m<24,5
20 < t < 90
est videmment de pouvoir calculer une valeur quand on connat les autres, principalement de prvoir
pourcentage de germination au bout d'une priode p de conservation quand on connat sa valeur actue
et les conditions de stockage. Malheureusement, les seuls coefficients publis pour l'instant si
relatifs l'orge ; si m et t ne s'loignent pas trop de valeurs moyennes (respectivement 12 % et 20i
la formule peut la rigueur tre employe pour quatre autres espces comprenant le pois et la fv
avec le dnominateur simplifi :
K .10
(K
v
- C
t
m - C
2
0
6
dont les constantes avaient t fournies antrieurement*. Dans tous les autres cas, et dans l'attente
nouvelles publications, une dtermination directe des paramtres s'impose mais il faut savoir que
travail impliqu est trs lourd.
L'intrt thorique de la formule et de sa reprsentation graphique (figure 4) ne le cde en rien au
prcdent. D'une part, la transformation linaire de la courbe de survie visualise les rponses d'un lot
des conditions variables d'humidit et de temprature, lesquelles correspondent des droites telles que D
et D bis pivotant autour de (p = 0, V = K
i
), ou celles de lots distincts de la mme espce mis dans les
mmes conditions et que reprsentent des droites parallles telles que D et A ; l'volution compare des
divers critres de vieillissement relatifs un lot et un environnement donns (F.G., V.G., vitesse de
germination, ...) correspondent galement des droites parallles, d'autant plus dcales vers la gauche
que le critre volue prcocement.
Touchant l'environnement, la formule montre que l'humidit des semences - donc celle du milieu avec
lequel elles sont en quilibre - intervient suivant une loi logarithmique tandis que la temprature suit
une loi parabolique dont le terme quadratique prend beaucoup d'importance aux valeurs leves. En
revanche, pour ne pas compliquer le systme et le rendre impraticable, aucune place n'a t faite aux
facteurs de variation considrs comme secondaires : des dviations sensibles par rapport au modle
sont alors prvoir, par exemple pour des cultivars ou des lots ayant subi des traumatismes -
thermiques ou mcaniques - dont Moore (1972) a montr qu'ils peuvent trs fortement acclrer le
vieillissement.
b) Conditions pratiques de la conservation
La condition premire de toute russite rside dans le choix de lots dont la qualit au dpart soit
excellente. La seconde revient, conformment la formule de Roberts, abaisser la temprature et
l'humidit d'autant plus que la priode de conservation p envisage est plus longue.
f
Avec une temprature moyenne de l'ordre de 15C et des semences maintenues en emballages ouverts
une humidit de 8 12 % selon qu'elles sont ou non huileuses, une conservation satisfaisante peut tre
escompte l'horizon d'un an, sinon assez souvent deux ou mme trois... Pour des dures suprieures,
il devient ncessaire de baisser davantage soit la temprature, ce qui est commode mais onreux, soit
l'humidit. Cette seconde solution pose le problme d'un complment de schage, par chauffage modr
* savoir : pour le pois (Pisum sativum) : K
a
= 0,384 K
v
= 6,432
: C1 = 0,158 C2 = 0,065
pour la feve (Vicia faba) : Ka = 0,379 K
v
= 5,766
: C
1
= 0,139 C2 = 0,056
102
temprature ne dpassant en aucun cas 35C ou par action de substances dshydratantes mme
temprature ordinaire ; mais une dessiccation suffisante pour suspendre tout phnomne respiratoire
permet alors de garder les semences ainsi stabilises en les enfermant simplement dans des emballages
tanches. La conjonction des deux mthodes, avec une temprature de 5C et une humidit des
semences de 6 9 % suivant leur taux de lipides, maintient couramment un niveau correct de
germination pendant une dizaine d'annes.
Pour des lots de rfrence ou les collections constituant des Banques de gnes, le C.I.R.P. (Conseil
International des Ressources Phytogntiques) recommande d'amener l'humidit des semences mises en
conteneurs hermtiques 5- 7 %, et la temprature 18C. Ces normes sont en grande partie le fruit
des travaux rcents concernant les conditions extrmes de survie des semences.
En matire de dessiccation, Roberts estime en effet que toutes les semences courantes s'accommodent
sans dommage d'une humidit de 5 %, lgrement infrieure l'humidit d'quilibre avec CaC12.
Beaucoup, comme celles de chou, de concombre, de laitue et d'oignon, supportent mme un niveau de
2 %, valeur approximative de l'quilibre avec CaO. Au- del, l'eau restante est pratiquement une eau de
constitution dont le dpart provoque une dnaturation de la matire vivante.
Dans le domaine des grands froids, la formule de Roberts prvoit une amlioration croissante des
conditions de conservation lorsque la temprature passe en- dessous de 0C et tant que le terme
quadratique reste peu lev. C'est effectivement ce que l'exprience a rgulirement confirm pour des
tempratures allant jusque vers 20C et des semences dont l'humidit infrieure 15 % est assez
1, faible pour viter les risques inhrents la formation de cristaux de glace. Pour des tempratures plus
basses et notamment celle de l'azote liquide LN2, le recul est encore faible ; l'exprience acquise
apparat nanmoins suffisante pour affirmer que l'abaissement de la temprature reste bnfique et pour
tracer dj les grandes lignes d'une mthodologie dont on espre qu'elle permettra dans l'avenir une
survie quasiment indfinie des semences. Sans entrer dans le dtail des mcanismes, et malgr quelques
exceptions, on peut prendre actuellement comme rgles gnrales de la conservation en LN2 :
une humidit des semences comprises entre 7 et 10 % (les semences trop sches se craquellent lors
du retour temprature ordinaire),
leur introduction directe dans la phase liquide de LN2 aprs ensachage dans un sachet tanche
feuillet d'aluminium incorpor,
leur extraction galement directe en fin de conservation avec stabilisation de 24 heures
temprature ordinaire avant utilisation.
III - LES PROBLEMES ANNEXES DE LA CONSERVATION
3.1. Les problmes lis l'aprs-conservation
Le maintien des semences en LN2 n'est pas le seul type de conservation exiger une transition avant
leur semis. Partant des observations de Villiers (1975) et Villiers & Edgcumbe (1975) selon lesquels
un dbut de dtrioration reste rversible chez les semences qu'on soumet rhydratation mnage)
(thorie de la "rparation" illustre figure 2), divers auteurs parmi lesquels Basu et Dhar (1979), Perl et
Feder (1981), Pan et Basu (1985) ont au contraire prconis l'amnagement systmatique aprs.
conservation d'une priode tampon, d'autant plus importante que les conditions antrieures, et 1
spcialement le degr de dessiccation, ont t plus extrmes. Moyennant ces prcautions, les semences
profondment dtriores restent videmment incapables de germer, mais on assiste la disparition de
la plupart des facis de plantules anormales jadis dcrits comme la consquence des mthodes
inadquates de conservation ainsi qu' l'augmentation gnrale de la vigueur.
Tenant compte des avantages attribus aux diverses modalits exprimentes, le processus pratique
pouffait comporter, dans sa forme la plus complte : une phase de un quelques jours au contact d'une
atmosphre ordinaire suivie d'une semblable exposition une hygromtrie sensiblement saturante puis
d'un prsemis de quelques heures dans un milieu d'humidit restreinte, sable grossier ou substrat
imprgn d'une solution de polythylne- glycol (Powell et Matthews, 1979). D'aprs Basu, l'addition
103
cette eau d'imbibition de certaines substances (Na2 HPO4 ou acide oxalique 10
-4
M ; NaC1
-
10
-3
M, ...)
apporterait encore un supplment significatif d'efficacit. On notera en outre que pour des conservations
de longue dure, en appliquant diverses reprises au cours de celle- ci une rhydratation limite aux
deux premires phases et un reschage, on peut remonter priodiquement le niveau des proprits
germinatives sa valeur initiale : le systme est considr comme suprieur une rhydratation finale
unique qui risquerait d'arriver trop tard. En tout tat de cause, les processus en jeu tant
fondamentalement arobies, la meilleure aration possible doit tre assure dans tous les cas.
3.2. Le problme des atmosphres spciales
De mme que l'eau est indispensable pour la rparation des organites cellulaires alors qu'elle est
nuisible pour les garder intacts, de mme les concentrations leves d'oxygne sont- elles dconseiller
en conservation (Roberts et Abdalla, 1968). Les choses sont par contre beaucoup moins nettes quant
aux concentrations gales ou infrieures celles de l'oxygne dans l'air ; pour Bass (1980) l'intrt de
remplacer l'air prsent autour des semences en conservation par un gaz inerte se limite au plus
quelques espces soumises certaines combinaisons de temprature et d'humidit, ce qui signifie en
clair que rien ne justifie la dpense de l'opration.
Par contre, la simple extraction de l'air jusqu' un vide de 10 mbar teste par Dressier (1979) sur les
semences trs fortement dshydrates de 19 espces de lgumes est apparue comme un lment
hautement favorable.
3.3. La slection des lots aptes la con servation
Nous avons dit plus haut l'importance du bon choix en la matire. Partant du principe que le maintien
des proprits germinatives dans le temps volue en sens inverse de la temprature et de l'humidit,
Delouche et Baskin (1973) ont pens que, contrairement la dmarche habituelle, une augmentation
drastique de ces dernires entranerait une acclration du vieillissement suffisante pour obtenir en un
ordre de grandeur d'une semaine l'image de l'volution attendre au bout d'une conservation normale de
plusieurs annes. Cette mthode dite du "vieillissement acclr" a t notamment dcrite par Baskin
(1981).
Dans le cas de trs petites semences telles qu'on en rencontre souvent chez les espces potagres,
Powell et Matthews (1981) prconisent une variante dite de "dtrioration contrle". La diffrence
essentielle avec la technique originale consiste en ce que les semences ne sont soumises au choc
thermique (45C pendant 24 heures) qu'aprs avoir t amenes un taux d'humidit prcis, grce une
imbibition pralable basse temprature.
Quelles qu'en soient les modalits, ces mthodes d'estimation a priori des aptitudes d'un lot la
conservation ont trs bien rpondu aux espoirs fonds sur elles et sont d'ores et dj largement
employes.
1 04
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761- 774.
105
FIGURE 1
Les symptmes physiologiques d'un vieillissement croissant (D'aprs HE'YDECKER 1972, modifi).
En (a) chaque stade est caractris par l'apparition d'un type supplmentaire d'anomalies. Les conditions
"optimales" et "marginales" se rfrent l'environnement dans lequel le symptme se ralise.
En (b), tant donn l'impossibilit de dterminer le moment exact o un symptme apparat chez une
semence, les courbes tracent en ralit l'volution du nombre des individus atteints dans des
chantillons reprsentatifs successifs ; elles figurent des lois sensiblement normales avec des
coefficients de variation oscillant autour de 30 %. Pendant qu'un symptme apparu dans une semence
(A) s'intensifie en fonction du temps (- . X), le pourcentage d'apparition au sein du lot d'un symptme
plus tardif (B) va en augmentant ; l'augmentation du pourcentage d'un symptme plus tardif (par
exemple la perte de F.G.) peut donc servir reprer l'intensification d'un symptme plus prcoce.
Quoiqu'arbitraires pour s'adapter aux diffrents cas, les units en abcisses sont de l'ordre de l'anne pour
des espces ordinaires en bonnes conditions courantes de conservation.
(a) "Les sept ges d'une semence" avant sa mort.
(b) Evolution schmatique des anomalies-types dans une population de semences, en fonction des
temps de conservation.
106
FIGURE 2
Action compare sur la F.G. (_) et sur le pourcentage d'anaphases anormales
(- .- ) de diverses
conditions de stockage sec (H = 5, 7 et 10 %) et l'tat dormant imbib (I).
Une partie des semences gardes 7 % d'humidit est porte en X l'tat dormant
imbib (Go)
: le taux d'anaphases anormales baisse par suite d'un phnomne de
"rparation". (D'aprs T.A. VILLIERS 1975 modifi, sur laitue).
1 07
o
o
100
3 9 15 21 27 33
3 9 15 21 27 33
TEMPSen semaines
FIGURE 3
Evolution compare de la Facult Germinative (F.G.) chez des semences de diverses espces soumises
des conditions uniformes de vieillissement intensif (45C ; 80 % d'Humidit Relative H.R.).
Afin d'viter autant que possible les distorsions dues des qualits initiales disparates, les espces ont
t rparties en trois groupes dont chacun correspond des F.G. au dpart du mme ordre. On remarque
en particulier l'excellente tenue des semences de tomate contrastant avec celle de la laitue et de
l'oignon.
108
FIGURE 4
Signification graphique de l'quation amliore pour le calcul de la viabilit selon ROBERTS.
(Figure construite pour Ki
t
correspondant F.G. = 98 %).
109
ESPECES CULTIVARS
F.G. avant
CONSERVATION
F.G. aprs
CONSERVATION
VARIATION
Concombre Improved long green 95 96 +1
Crystalapple 95 83 -12
Haricot Contender 99 99 0
Extender 99 93 -6
Lazywife 80 79 - 1
Pois Perfection 91 90 - 1
Gradusimproved 91 71 -20
First and Best 77 74 - 3
Tomate San Marzane 95 95 0
Putgers 96 90 -6
OxHeart 88 89 +1
TABLEAU 1
Comparaison de l'aptitude des semences la conservation ( 9 ans t = 10 et H.R. = 50% ) chez
diffrents cultivars de quatre espces potagres. ( D' aprs BASS, 1980 ).
110
LA CONSERVATION DES SEMENCES
REALISATIONS ACTUELLES
DANS UN ETABLISSEMENT GRAINIER
Michel GAUDILLAT
Responsable du Laboratoire Qualit Graines
Ets Clause 91220 Bretigny-sur-Orge
RESUME
Les Socits de semences sont confrontes un double problme :
La sauvegarde du matriel gntique, base du dveloppement de leur cration varitale.
La conservation des rcoltes, dans l'attente de commercialisation puis d'utilisation. Le contrle de la
puret varitale entranant un dlai d'une ou deux annes, les semences doivent donc tre conserves
avec un maximum de qualits pendant une priode de 2 4 ans.
Face cette situation, les producteurs se sont adapts en agissant sur les principaux facteurs de la
conservation.
Teneur en eau :
schage adapt,
contrles fiables,
conservation faible teneur en eau et gnralisation du conditionnement en sachets dits tanches.
Temprature :
le stockage basse temprature (4C) est couramment pratiqu. Le recours des tempratures
infrieures zro degr reste encore exceptionnel.
Le souci de rduire le risque de chute intempestive de qualit entrane un intrt croissant pour les
techniques d'valuation du potentiel de conservation des lots (recours au vieillissement acclr).
Devant la ncessit de conserver les semences pendant des dures variables, de une quatre annes pour
les semences commerciales d'espces potagres et florales une dizaine d'annes, voire plus, pour leurs
semences de base, les socits productrices agissent par contrle des deux facteurs essentiels de la
conservation : la teneur en eau et la temprature de stockage.
Examinons rapidement les ralisations correspondantes, telles que nous pouvons les prsenter nos
visiteurs :
/ A. C. F. E. V. / B. R. G. La diversit des plantes lgumires. 1986
111
tables rpertoriant les conditions de conservation assurer aux diffrentes espces, en fonction
dlai d'utilisation,
appareillages d'acquisition et de maintien de la teneur en eau,
enceintes de conservation.
CONDITIONS DE CONSERVATION
Elles sont dfinies par les deux paramtres prcits de teneur en eau et de temprature.
La constitution des semences diffrant grandement en fonction des espces, les courbes d'quilibre entre
l'humidit de l'air environnant et la teneur en eau sont diffrentes (voir en annexe n1 les courbes pour
les graines de chou et poireau). Par souci de simplification, nous nous exprimerons donc en humidit.
relative d'quilibre : HRE.
L'influence bnfique de la dshydratation des semences ainsi que de la diminution de la temprature
ambiante est connue depuis longtemps. L'volution en cours de conservation de la facult germinative
d'un lot d'oignon, sur des chantillons conservs HR constante (annexe n2) en tmoigne.
Gnralement, deux taux de teneur en eau sont retenus : 60 70 % d'HRE 20C pour mise hors
risques d'infestation par moisissures l'entre des lots, 20 40 % d'HRE 20C pour longue
conservation de semences commerciales. Ces caractristiques ont pu tre exprims par des abaques
telles que dans l'exemple de l'annexe 4 donnant la teneur en eau, la temprature et la germination en
fonction de la dure de conservation (d'aprs Roberts).
De trs longues dures peuvent requrir des HR plus basses, mais leur accession est limite aux
espces orthodoxes et ncessite une vrification sur l'incidence ventuelle au niveau des caractristiques
germinatives. L'abaissement de la temprature de conservation est plus sre, l'accession des
tempratures trs basses (conservation dans l'azote liquide, utilise en banque de gnes) ncessitant le
suivi d'un protocole rigoureux.
Il est remarquer que pour les espces potagres et florales la diffrence entre teneur en eau assurer
l'entre et teneur pour longue conservation ne varie que de 4 10 %. La prcision du contrle est alors
essentielle pour les espces marge troite, type laitue.
EQUILIBRAGE DES SEMENCES AU NIVEAU D'HUMIDITE REQUIS
Ces oprations passent par le contrle de la teneur en eau. Il existe pour ce faire de nombreux
appareillages spcialiss :
les tuves de rfrence (100 130C - dures souvent proches de 24 h),
les testeurs lecture rapide qui reposent sur deux principes :
. Mthodes destructives :
Chauffage trs intense et bref, l'eau rsiduelle tant compense par les pertes de carbonisation.
. Mthodes capacitives, non destructives :
Un volume ou un poids dfinis de semences sont placs dans un condensateur dont on mesure la
capacit, en relation avec l'humidit des semences.
Il convient cependant de bien talonner les appareils afin d'en connatre les performances.
Le contrle d'un appareil du commerce (annexe 3) montre la bonne prcision sur laitue ainsi que
l'imprcision des mesures sur choux et carottes.
Ces appareils sont gnralement assez prcis pour les teneurs en eau leves.
112
L'acquisition du niveau requis de teneur en eau s'opre par l'intermdiaire de schoirs de
volumes et caractristiques divers :
Schoirs dynamiques
Ventilation simple,
Ventilation et rchauffement de l'air,
Ventilation par air conditionn, matriel le plus sophistiqu permettant de contrler la vitesse de
dshydratation tout en vitant les risques de surschage. Ces schoirs sont particulirement
recommandables pour l'acquisition des taux "longue conservation".
Schoirs statiques
Enceinte humidit relative, voire temprature, contrles.
Moins coteux que les schoirs dynamiques, ils posent le problme du manque de contrle de la vitesse
de dshydratation (gradient du schage entre centre et pourtour des sacs).
CONSERVATION DES SEMENCES APRES SECHAGE
Elle a lieu dans des locaux de stockage de "vrac" temprature ambiante ou rgule. Les conteneurs
pouvant tre tanches (un sac polythylne avec suremballage jute offre d'excellentes garanties pour le
maintien de la teneur en eau), l'humidit relative de l'atmosphre ambiante ne sera pas toujours
contrle.
Le stockage en chambre rfrigre est maintenant gnralis : 4/5C classiquement, les tempratures
plus basses entranant des surcots d'quipement dus aux problmes de dgivrage des batteries.
L'abaissement des tempratures est ncessaire pour toutes les espces fragiles (multiplication de la
longvit potentielle par un facteur de 2,5 3 pour une diminution de temprature de 10C) et ce
d'autant plus qu'on se rapproche de zones saison estivale chaude.
Le problme de maintien de la siccit des semences aprs fractionnement en units de ventes
est nettement plus dlicat. Les quantits vendues tant limites, la surface de contact d'une quantit de
semence stocke en sac de 50 kg avec l'air environnant est multiplie par un facteur au moins gal
100 aprs conditionnement en sachets pour amateurs.
Les sachets adapts la conservation des semences doivent donc rpondre plusieurs exigences :
rsistance mcanique approprie,
surface adapte l'impression,
impermabilit la vapeur d'eau.
Constitus de plusieurs couches superposes (polyester - polythylne - PVDC - aluminium ...), les
complexes donnant les sachets "tanches" les plus performants liminent tout risque de rhydratation
(hors dfaut de soudage, bien entendu).
Malgr toutes ces prcautions, l'volution de la qualit des lots de semences varie en fonction des
conditions de production. Les dlais annoncs entranent donc parfois des chutes de germination
inattendues. Afin de limiter ces risques, les socits de semences sont amenes dvelopper les tests
dits de vieillissement acclr :
Les semences sont maintenues humidit et temprature leves, ce qui entrane une diminution rapide
de leur qualit. Une comparaison permet alors d'identifier les lots prsentant un risque lev de
mauvaise conservabilit. Un exemple est prsent en annexe n3, d'aprs Delouche.
Combinant caractristiques des semences (potentialit de conservation - teneur en eau adquate) et
quipements adapts (schoirs vitesse et limite de dshydratation contrles, chambres de stockage,
113
E. II. ROBERTS
Fig. 3. Viahility nomograph for hroad heans ( Vicia label L.). Viability nomographs may bc uscd in
various ways; t wo of Ihe most uscful arc as follows:
(il
Ta estimait. d r tinte taken fur viuhililv h, full la av givra krel al u,q givra Irutperuturr and
maislure routent. Put a roter on the rcyuired temperature (scalc a) and moislure content (scalc h).
Noie Ihe value indicated on scalc r (titis gives the mean viability period). Using Ihis point on scalc cas
a pivot. mose the roter to indicale any reyuired perccntagc viability on scalc r. Thc value nowin-
dicalcd on scale n/ is Ihe li me taken for viahility te drop to the percentagc viabitity chosen.
Ili)Ta lind the varions pu.raihle r .... /,iaurions of temperaturr and ,noistare content whirh will rnainlain
riuhilil c ahore a girrn raine /,r a giren prriml. Select the minimum Ievel of viabilily required on scalc
r. Select I equired storage Iierio d on stade d. l' ut a rider thruugh halh points and note the value il
indicates on scale r. Using this point on scalc n as a pivot, movc the rule Ihrough scales a and h. Any
position of the roter indic: tics a comhination of values for Iemperalurc (scale al and moislure content
lscale hl which would hc espeeted to Icad Io viahility falling tu Ihc chosen value during the reyuircd
murage. period. I Front Roberts and Roberts, I972a).
ACCI:I. I. RATEI) A(: INti
/ICCEIERATED AGING MATS)
0 ^
0 6 12 18
WAREH0USE STORAGE(MOHTHS)
Fig. 3. Germinative rcsponscs of t wo lois of crimson clovcr need aftcr acccicraled aging at 40 C-100;;
R,F1. for periods up to 7 da and opcn storagc for periods up to 24 months at Stalc College,
Mississippi.
24