Jean de Florette Script
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Jean de Florette Script
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Papet, c'est moi... c'est Ugolin!
C'est moi!
Oh, c'est toi, Galinette!\NTu es revenu!
- Oui.\N- Attends. Je descends!
Te drange pas, lance-moi\Njuste ma cl.
Je descends.
Quelle surprise!
- Cette fois, c'est la quille!\N- H, oui!
Viens manger quelque chose.
J'ai pas faim, j'ai bu toute\Nla nuit Marseille, alors...
Viens diner ce soir,\Ntu me raconteras.
D'accord. A ce soir, Papet.
Non, a va.
Elle te demande\Nsi tu en veux encore.
Merci.
Quand je serai mort,\Ntu habiteras ici.
La maison des Soubeyran\Nsera toi.
Jusque-l, je voudrais que tu\Nt'occupes de chez toi, l-haut.
Comme a, tu pourrais le louer\N quelque paysan...
ou le donner\N un de tes enfants.
- Pour a, faut avoir une femme.\N- Et alors?
C'est pas ce qui manque, ici,\Ndes filles, y en a plein...
qui se rgaleront\Nd'pouser un Soubeyran.
La fille de Chabert...
je parie que si tu voulais...
J'ai pas de mulet...\NPuisque tu me prtes le tien.
J'ai pas de poules, j'ai pas de\Nchvres, puisque a saccage tout.
Je porte pas de chaussettes\Nparce que a me chatouille...
alors, une femme,\N quoi a me servirait?
Et le sentiment?
Quand je vais Aubagne, je m'arrte\Nau Figuier, a me nettoie les ides.
Pour 15 francs par mois,\Nje peux choisir...
alors, a me suffit.
Tu vas pas rester clibataire\Ntoute ta vie, comme moi!
Avant ma mort, je veux\Nte voir avec un petit.
Et toi, pourquoi\Ntu t'es jamais mari?
Avant que je pense une femme,\Nje dois me faire une situation.
Tu as une ide\Nde ce que tu veux faire?
Peut-tre.
Moi, j'en ai une.
J'y ai pens pour toi.
J'ai tous les plans,\Net j'ai calcul tous les frais.
C'est quoi, ton ide?
C'est de refaire le grand\Nverger Soubeyran...
comme il tait\Ndu temps de mon pre.
Deux cents figuiers,\Ndeux cents pruniers...
deux cents amandiers\Nde princesse...
mille arbres...
avec des raies espaces\Nde 10 mtres.
Ce serait beau\Ncomme une glise...
et un paysan n'y entrerait\Npas sans faire le signe de croix.
Ecoute, Papet...
les prunes, les pches,\Net mme les abricots...
on les donne aux cochons\Ntellement y en a.
Alors, je rflchis.
Je n'ai que toi, Galinette.
Tu peux me parler,\Nsi tu veux que je t'aide.
C'est quoi, ton ide?
C'est un secret.
Alors?
C'est toi, Papet?
a peut pas\Ncontinuer comme a!
Tu as pass tout l'hiver\Ncomme un sauvage...
et cette maison,\Nc'est un fumier!
a pue comme si y avait\Nun bouc!
Qu'est-ce que tu fais,\Ntoute la journe?
Tu veux me le dire?
T'nerve pas, Papet.\NJe vais te montrer quelque chose.
C'est a, ton secret?
C'est a que tu t'amuses?
Qu'est-ce que vous\Nm'en donnez?
- C'est du beau!\N- C'est du Malmaison.
- Belle queue.\N- Qu'est-ce que vous m'en donnez?
Si vous tiez venu\Nen fvrier...
je serais bien all\Njusqu'...
50 sous.
Mais en ce moment,\Nc'est la fin de la saison.
a vaut quand mme...
20 sous.
D'accord?
D'accord.
Tu as raison, Galinette.\NFaut faire des fleurs.
Pourquoi tu m'en as\Npas parl plus tt?
Je voulais d'abord essayer,\Nvoir si la terre tait bonne.
Je voulais que tu les voies\Nen fleurs pour que tu comprennes.
C'est pas les fleurs\Nqui m'ont fait comprendre.
C'est le fleuriste.
- Faut combien pour commencer?\N- 15000.
- Je te les donnerai.\N- Papet, tu es trop brave!
Pas tant que a. C'est\Npas pour toi que je les donne.
C'est pour les Soubeyran, ceux\Ndu cimetire et ceux qui viendront.
Si elle avait le nez la place de\Nla queue, elle pourrait plus vivre!
Comme nous!
- Y a quelque chose qui me tracasse.\N- Quoi?
L'eau.
Quelle eau?
Un pied d'oeillet,\Na boit comme un homme.
Je me suis arrach les mains sur la\Ncorde du puits, pour mes 50 plantes.
Y a qu' mettre une citerne,\Navec une pompe.
Si on arrose 500 plantes, elle\Nsera vide au bout de 4 jours.
a, c'est un problme.
Ce qu'il faudrait,\Nc'est creuser un bassin norme...
avec des rigoles qui ramassent\Ntoutes les pluies du vallon.
Et si une anne,\Nil ne pleut pas?
II faut trouver un terrain\Nprs d'un point d'eau naturel.
Je me demande...
Si on achetait le champ et\Nla source de Pique-Bouffigue...
l-haut, aux Romarins?
Elle a encore de l'eau,\Ncette source?
Mon pre me disait\Nqu'elle tait morte.
Elle est plus qu' moiti\Nbouche, a, c'est sr.
Quand j'tais jeune,\Nc'tait un joli ruisseau.
Camoins le vieux faisait plein\Nde charrettes de lgumes.
Alors, peut-tre qu'avec\Nquelques coups de pioche...
Tu crois qu'il la vendrait,\Nsa ferme?
Srement pas la maison.
Mais peut-tre\Nle champ et la source.
Il n'en fait rien, alors\Nsi on lui faisait voir les sous...
Tu vas bien, Marius?
- Elle est encore vivante?\N- Elle est plus jeune que toi.
Je sais que son mari est mort,\Nmais elle, je ne crois pas.
Qui c'est,\Ncette Florette?
Florette de Berengre,\NFlorette Camoins.
La jolie.
Une que ton Papet a bien connu.\NPas vrai, Csar?
- O elle est?\N- A Crespin.
Elle avait pous Lionel,\Nle marchal-ferrant de Crespin.
Tu y tais, au mariage\Nde Florette?
Non, j'tais loin d'ici, \Nl'hpital militaire en Afrique.
Je suis revenu un an aprs.
Je lui cris officiellement pour\Nlui annoncer la mort de son frre.
Si elle est vivante, elle va\Npeut-tre venir pour l'hritage.
C'est vrai qu'elle hrite.
- Elle hrite de pas grand-chose.\N- Je suis pas de ton avis.
Pique-Bouffigue n'a jamais rien\Nfait mais la maison est bonne.
Et puis, 50 oliviers\Nd'avant la guerre...
Ils sont tous malades!\NIls partent en misre!
Si on leur court aprs avec une\Npioche, on peut les rattraper.
Oui, mais en courant\Nvite, et avec une grosse pioche!
C'est un endroit que\Nla pluie ne veut pas connatre.
Les orages, on les entend\Nvenir, on les voit s'approcher...
mais ds que les nuages arrivent,\Nils se coupent en deux...
alors, la pluie tombe\Nsur l'autre versant.
- Il y a 4 gouttes pour le vallon.\N- a, c'est possible.
Vous ne savez peut-tre pas que\Nchez Pique-Bouffigue, y a une source.
- Y avait une petite source.\N- Non, elle tait trs belle!
Je l'ai vue quand j'tais\Npetit, la chasse avec mon pre.
a m'avait sembl\Ncomme un vrai ruisseau.
Alors, tu tais bien petit,\Net c'tait srement aprs l'orage...
moi, j'y ai bu il y a 30 ans,\Na coulait gros comme mon doigt.
a peut se perdre,\Nune source comme celle-l?
Je connais bien\Nle caractre des sources.
C'est comme une belle fille.\NQuand on les oublie, elles s'en vont.
L'anne dernire, j'y ai vu un\Nfiguier, a prouve qu'y a de l'eau.
- Qu'y en a eu!\N- Mais il fait des rejetons!
Parle des apritifs, mais les\Nsources, c'est pas ton mtier!
Je dis que cette eau,\Non la reverra jamais...
que les oliviers sont perdus et\Nque la terre est pourrie de chiendent!
Si on me la donnait pour rien,\Nj'en voudrais pas!
a fait des annes\Nque j'ai pas crit.
- A qui tu veux crire?\N- A Grafignette.
Qui c'est, Grafignette?
Tu la connais pas. Elle est\Npartie avant ta naissance.
On l'appelait ainsi car quand\Nles garons voulaient l'embrasser...
elle leur grafignait la figure...
elle se coupait les ongles\Npointus, exprs.
A force de grafigner,\Nelle est reste vieille fille.
Puis, elle est devenue\Nla bonne du cur de Crespin.
C'tait la meilleure amie\Nde Florette.
Par elle, j'aurai\Nsrement des nouvelles.
J'ai dcid\Nquelque chose d'important.
- Je vais aller voir Florette.\N- Mais jamais de la vie!
Elle verra que tu en as envie et\Ndonnera un prix 3 fois trop cher.
Et si elle sait que c'est\Npour nous, elle dira non.
- Pourquoi?\N- Elle est comme a.
Qu'est-ce qu'on va faire?
Rien.
Florette viendra jamais ici.
Quand elle tait jeune,\Nelle aimait beaucoup les sous.
Bonsoir, la compagnie!
Vous voulez\Nun petit coup de main?
On se demandait comment on allait\Nle descendre sans le dmonter!
- C'est pas de refus!\N- On va voir ce qu'on peut faire.
Merci mille fois!\NVous tes d'Aubagne?
Non, je suis des Bastides,\Nmais j'y habite pas.
Ma maison, c'est la dernire\Nferme, en montant ici.
Alors, on est\Npresque voisins!
Presque, oui.\NJe m'appelle Ugolin Soubeyran.
Enchant.
- Faut tre au moins 4 pour a!\N- Comment vous l'avez charg?
On a mis le coffre sur\Nla charrette, puis, les outils.
Maintenant, on va\Nfaire l'inverse.
J'ai de quoi monter\Nun joli petit atelier.
Madame a une voix extraordinaire.\NC'est plus beau qu' l'glise.
Elle en a tonn bien d'autres!\NElle a chant des opras.
- Devant du monde?\N- Des salles pleines craquer!
C'tait il y a des annes.\NJe n'ai plus qu'une moiti de voix.
Qu'est-ce que a devait\Ntre, l'poque!
Admirable!\NSon triomphe, c'tait Manon.
Voil pourquoi nous avons donn\Nce nom notre petite fille.
C'est un joli endroit.
Le chemin est mauvais,\Nmais a vaut la peine.
C'est un coin de paradis\Nterrestre.
C'est pour a que vous avez\Nlou cette vieille bastide?
- Je ne l'ai pas loue.\N- Vous l'avez achete?
Ni achete, ni loue,\Npourtant je suis ici chez moi.
Ne seriez-vous\Npas Jean de Florette?
II est exact que je m'appelle Jean,\Net que ma mre s'appelait Florette.
Mais mon nom\Nest Jean Cadoret.
Si vous tiez n ici, on vous\Nappellerait Jean de Florette.
Ce serait un beau titre pour une\Nchanson, mme un opra comique!
Vous avez bien\Nconnu ma mre?
Non, j'ai bien connu son frre\NPique-Bouffigue, c'tait un bon ami.
Je bois la Mre Nature,\Naux collines odorantes...
aux cigales, la brise,\Naux roches millnaires.
Je bois l'azur!
A la bonne vtre!
Les sales btes! Elles\Nme font a tous les jours!
A demain.
Sales btes!
Alors, vous venez passer quelques\Njours de vacances en famille?
Des vacances qui dureront\Njusqu' ma mort.
C'est l'ombre de ces pindes\Nque je dsire vivre dans la paix...
tous les jours que Dieu\Nvoudra bien m'accorder.
C'est bien joli, mais pour\Nl'eau, comment vous allez faire?
Nous avons une citerne!
Elle est petite, s'il ne pleut pas\Nen t, vous n'aurez plus d'eau.
On a aussi hrit\Nd'une source.
Une source? Quelle source?
Elle est sur le cadastre dont\Nle notaire m'a donn une copie.
Je vais vous montrer a. Vous\Npourrez srement me renseigner.
Ce petit rond signifie\Nun puits ou une source.
O se trouve les Romarins?
Ici.
La source est 2 km environ,\Nau bout du vallon "du Plantier".
Ce vallon nous appartient.
Je la connais! C'est au bout\Nde la colline, au bout du vallon.
a monte beaucoup,\Net en haut, y a la source.
C'est une eau bonne boire\Nmais a coule comme mon pouce.