Identity
Par Karen Porcher
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À propos de ce livre électronique
Effrayant, non ?
Vous voudriez certainement recoller les morceaux de votre identité, résoudre l'énigme qu'est votre vie et savoir ce qu'il s'est passé.
Mais attention, car parfois ce que l'on découvre va au delà de tout ce qu'on pouvait imaginer. Parfois notre identité n'est pas notre alliée.
Plongez dans un polar sombre et violent qui vous amènera dans les pires recoins de l'esprit humain.
Karen Porcher
Karen Porcher est née le 25 Octobre 1991 à Morlaix, en Bretagne. Passionnée de littérature, et plus particulièrement de policiers et de polars, elle décide de se lancer dans l'aventure de l'écriture, poussée par son père. Ce roman est sa première création.
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Aperçu du livre
Identity - Karen Porcher
Écrit par Karen Porcher
Sur une idée de André Porcher
Sommaire
PROLOGUE
PREMIER CHAPITRE
DEUXIEME CHAPITRE
TROISIEME CHAPITRE
QUATRIEME CHAPITRE
CINQUIEME CHAPITRE
SIXIEME CHAPITRE
SEPTIEME CHAPITRE
HUITIEME CHAPITRE
NEUVIEME CHAPITRE
DIXIEME CHAPITRE
ONZIEME CHAPITRE
DOUZIEME CHAPITRE
TREIZIEME CHAPITRE
QUATORZIEME CHAPITRE
QUINZIEME CHAPITRE
SEIZIEME CHAPITRE
DIX-SEPTIEME CHAPITRE
DIX-HUITIEME CHAPITRE
DIX-NEUVIEME CHAPITRE
VINGTIEME CHAPITRE
VINGT ET UNIEME CHAPITRE
VINGT-DEUXIEME CHAPITRE
VINGT-TROISIEME CHAPITRE
VINGT-QUATRIEME CHAPITRE
VINGT-CINQUIEME CHAPITRE
VINGT-SIXIEME CHAPITRE
VINGT-SEPTIEME CHAPITRE
VINGT-HUITIEME CHAPITRE
VINGT-NEUVIEME CHAPITRE
TRENTIEME CHAPITRE
TRENTE-ET-UNIEME CHAPITRE
TRENTE-DEUXIEME CHAPITRE
TRENTE-TROISIEME CHAPITRE
TRENTE-QUATRIEME CHAPITRE
EPILOGUE
~ PROLOGUE ~
Du coton... Je suis comme dans du coton... Les images devant moi sont floues. Je devrais être paniqué, je n'ai aucune idée d’où je suis. Ni de qui je suis d'ailleurs. Mais je me sens comme enveloppé de coton.
Alors que je commence tout juste à m'habituer à cette douceur, des voix, lointaines d'abord puis beaucoup plus fortes, viennent se fracasser contre mon cocon. Et elles finissent par le briser.
« Monsieur... Monsieur... Vous m'entendez ? »
Bien sûr que j'entends, et plus j'entends plus mon cocon se désagrège.
Plus j’entends, plus le coton se transforme en orties.
J'ai mal... Plus j'entends cette voix, plus je discerne ce qui se trouve devant moi et plus j'ai mal.
Pourquoi, pourquoi a-t-il fallu que l'on m'enlève de mon paradis ?
Je ne sais pas qui me parle que je hais déjà cette personne...
Ma tête est lourde, douloureuse, comme un poids mort. Malgré tout j'utilise le peu de forces que j'ai pour la tourner vers cette voix, essayant en plissant les yeux de discerner son visage.
Petit à petit, l'image se fait plus claire.
C'est une femme, la quarantaine, vêtue d'une blouse de médecin. Oui c'est ça c'est un médecin.
« Monsieur, vous m'entendez ? »
Je hoche la tête.
« Savez-vous ou nous sommes ? »
« A l'hôpital j'imagine »
Ces mots sortent telles des lames de rasoirs. Parler me fait mal, bouger me fait mal.
« Savez-vous pourquoi vous êtes ici ? »
Non. Putain non j'en ai aucune idée. Je tourne péniblement ma tête pour regarder mes bras sous perfusion et bandés, sentir la douleur me lacérer le ventre, me vriller la tête, me détruire la jambe, me tordre la poitrine.
Comment tout cela est-il arrivé ?
« Nous pensons que vous avez été agressé. Vous avez été retrouvé dans une ruelle, à quelques rues de l'hôpital. Vous aviez été vraisemblablement battu et poignardé à plusieurs reprises. Vous avez de nombreuses fractures et vous avez dû être opéré plusieurs fois. Il y aura pas mal de rééducation mais tout devrait se passer pour le mieux. C'est un miracle que vous soyez encore en vie. Ravie de vous voir enfin éveillé en tous cas »
« Combien de temps... ? »
« Vous êtes avec nous depuis presque trois semaines »
Battu ? Poignardé ?
Merde, mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Qu'est-ce que j'ai fait... ?
« Ho, une dernière question et ensuite je vous laisse vous reposer. Pouvez-vous me donner votre identité ?
Vous n'aviez aucun papier sur vous quand vous êtes arrivé ».
Mon identité... Merde... Merde mais ça devrait être simple comme bonjour pourtant. Qui ne connaît pas son identité?
Moi apparemment... J'essaie de me concentrer le plus possible jusqu'à en avoir mal au crâne, mais rien.
Aucun prénom, aucune lettre même ne me vient à l'esprit. De la famille ? Je n'en sais rien.
Suis-je blond, brun ? Ai-je 20 ans ? 50? 70 ?
Ou est-ce que je vis ? Quel métier je fais ?
Merde, mais je devrais au moins pouvoir répondre à une de ces questions ! Mais la, rien. Rien à part le vide abyssal dans mon esprit et mon effroyable mal de tête.
Voyant probablement ma confusion, le docteur s'empresse de me dire :
« Ne vous inquiétez pas, vous venez tout juste de vous réveiller et ces choses la prennent du temps.
Nous aurons l'occasion de revoir tout cela plus tard. Ne paniquez pas et essayez de vous reposer ».
Ne paniquez pas... Elle est forte celle-là.
Je viens de me réveiller dans un hôpital après trois semaines de coma dues a une agression au couteau. Je ne sais pas qui je suis, ce que je fais dans la vie, quel âge j'ai, si j'ai une famille ou même à quoi je ressemble.
Si je ne dois pas paniquer par rapport à ça, à partir de quel moment c'est autorisé ?
~ PREMIER CHAPITRE ~
Je suis réveillé depuis trois jours maintenant. Mais, incapable de bouger, j'assiste, impuissant, au ballet incessant des aides soignants et infirmiers qui viennent changer mes perfs, changer mes poches d'urine, me faire ma toilette et j'en passe.
Je n'ai pas encore vu mon visage mais je n'ai pas pu le demander, j'ai été intubé si longtemps que chaque mot doit être méticuleusement préparé car parler me fait horriblement souffrir.
Mon esprit, par contre, fonctionne à plein régime. J'essaye comme je peux de découvrir qui je suis.
Je ne pense pas avoir perdu la tête. Mes pensées sont construites, cohérentes. Le problème ne se situe pas là.
«Les traumatismes crâniens peuvent causer des amnésies temporaires ou permanentes. »
C'est ce que la doc dit. Mais ça m'arrangerait vachement si ça pouvait être temporaire.
Je sais même pas si je suis quelqu'un de bien ou pas. Je n'ai que des monologues internes, et je ne pense pas être le plus apte à décréter mon entrée au Paradis ou en Enfer.
Personne n'est venu me voir ou n'a appelé depuis que je suis ici. Ça peut vouloir dire plusieurs choses : que je suis un immonde connard que tout le monde déteste, que je suis quelqu'un d'extrêmement solitaire, ou que je devais partir quelque part pour une longue durée et que donc personne ne s'étonne de mon absence.
Il y a sûrement d'autres raisons mais je suis trop mal pour creuser plus loin que ça.
N'empêche, je sais pas qui je préférerais être. Mais je suppose que puisque je ne me rappelle de rien, je peux être qui je veux désormais. Repartir de zéro.
C'est le rêve de beaucoup de gens, mais j'aurais préféré éviter tout ce qui est coma, agression, douleurs, poche urinaire et tout le bordel. Ça rend le truc un peu moins fun.
Même si je n'ai toujours pas pu voir mon visage, je sais que je suis assez musclé. Mais mes muscles ont pris une sacrée claque avec le coma. Et sûrement que l’agression y est pas pour rien non plus.
Ça fait une semaine que je suis réveillé. J'arrive à mieux parler et j'ai donc pu demander à me voir dans le miroir.
Le moins qu'on puisse dire c'est que j'ai pas été déçu du voyage !
J'ai l'air du prince charmant. Qui s'est salement vautré mais quand même... Yeux bleus, cheveux poivre et sel, dents blanches. La petite quarantaine. De quoi faire mouiller les midinettes dans un rayon de cent mètres.
Je ne m'imaginais pas comme ça. J'aurais voulu avoir l'air un peu « badass ». Parce que le gendre idéal il fait peur à personne. On se dit pas qu'il s'est défendu à armes égales. On l'imagine plutôt pleurer sa mère.
Si j'avais eu l'air un peu plus effrayant, on aurait eu peur de voir l'état des autres en me voyant arriver.
Mais bon, bref, on choisit pas sa gueule alors je vais devoir vivre avec la mienne, c'est comme ça.
La doc à commencé des tests pour vérifier à quel point mon cerveau et ma mémoire ont été touchés.
Je me retrouve à dire « voiture » ou « fourchette » devant des pictogrammes à la con. Mais bon ça fait partie du jeu, et je pense que la rééducation physique sera bien pire. Et puis ça a l'air de lui faire plaisir à la doc que je reconnaisse les voitures. Tant que ça fait plaisir à quelqu'un.
Elle est sympa cette doc, empathique, patiente. Elle comprend mes difficultés. Elle comprend aussi quand je commence à saturer avec ses pictogrammes. Ou du moins elle fait sacrément bien semblant de comprendre. En même temps c'est tout ce que je lui demande.
J'arrive toujours pas à savoir qui je suis. On m'a demandé de me chercher un prénom. Un qui me convienne pour que je puisse me trouver une identité, à défaut de la vraie. C'est foutrement dur de se trouver un prénom. J'ai beau essayer, rien ne me convient. Y'a toujours un truc qui cloche. C'est sûrement pour ça qu'on a un prénom dès la naissance. Adulte, c'est impossible de se décider.
En plus de ça, je ne me connais pas. Comment savoir si ça va coller à ma personnalité ? A moi, ou au moi que je suis censé être ? Arriverais-je à redevenir moi même ou est-ce que je suis désormais devenu un programme définitif de ma personne ?
C'est dur, j'ai pas l'impression d'avoir de personnalité définie et pourtant c'est obligatoire.
Même si je ne suis pas celui d'avant, j'ai un caractère et une personnalité qui me sont propres. Je suis moi, je suis venu au monde après mon coma.
Malgré tout, je me sens vide. Vide de tout. L'impression qu'il me manque quelque chose.
Et merde, personne est venu me voir, personne n'a déclaré ma disparition.
Je devais vraiment être un sale con. Il vaut peut être mieux que je sois celui que je suis maintenant.
Je prétend pas ne pas être un con, mais au moins j'attire un peu la sympathie des gens.
Ok... Du personnel de l'hôpital. Mais bon ils peuvent pas tous être de bons acteurs !
Ou alors faut que j'aille voir au sous sol du bâtiment, qui sait. Y'a peut-être un théâtre.
Ça m'occupera au moins, y'a vraiment que de la merde à la télé, c'est effarant.
C'est rempli de bulots avec deux de QI qui veulent tellement leurs deux minutes de « célébrité » qu'ils se foutent à poil la moitié du temps. La société me désole. Parce que si des gens sont capables de faire ça, c'est bien parce qu'il y a des gens, devant leur télé, qui n'attendent que ça.
Dépravés...
La rééducation physique a commencé. Je morfle comme jamais j'ai morflé. Ma jambe droite à pris cher aussi. Je fais des aller-retours tant bien que mal en me tenant à deux barres en fer.
J'ai l'impression que je vais m'endormir et crever à chaque fin de séance.
Crevé, éreinté... Mais je m'améliore, petit à petit. Ils me disent que ça va assez vite et que je peux espérer une sortie pas trop lointaine. Bon... ça veut pas vraiment dire grand chose, mais ils essayent de me remonter le moral.
Je me suis trouvé un prénom. J'ai décidé que je m’appellerais Eric. Je trouvais que c'était assez neutre, sans aucune connotation positive et négative.
L'assistante sociale de l'hôpital est venue me voir, histoire de me trouver un logement et des aides pour quand je sortirais d'ici.
Tout ça me paraît bien flou. Sortir... Pour faire quoi ? Pour voir quoi ? Qui ?
Ma vie repart totalement à zéro, je ne suis personne. Qu'est-ce que je vais retrouver en sortant ?
Comment je trouverais du boulot ? Je sais même pas quelles sont mes compétences...
C'est pas super viril, je sais, mais je flippe à mort. Je sais même pas si j'y arriverais ou pas. Et comment je réagirais si rien ni personne ne m'attend jamais dehors...
~ DEUXIEME CHAPITRE ~
Ça commence à faire un moment que je suis à l'hosto. J'arrive à bien marcher, j'ai bien cicatrisé.
Je sais ce que ça veut dire. Je sais que ça sent le départ. J'essaye de pas y penser mais ça me revient en pleine tronche à chaque fois que je fais un progrès. Et la, y'a aucun progrès que je ne puisse pas faire de chez moi. Enfin dans l'appart que l'assistante sociale m'a normalement trouvé.
La doc est venue dans ma chambre tout a l'heure, avec plusieurs infirmiers. Ils prenaient mes affaires, refaisaient mon lit. J'avais du mal à tout comprendre. Tout semblait à la fois très organisé et très confus.
« On va vous changer de service. La ou vous allez vous pourrez mieux vous préparer pour dehors »
J'ai demandé ou j'allais mais elle ne m'a pas répondu, feignant de ne rien entendre.
Ou est-ce qu'on emmène les gens sans rien leur expliquer ?
La réponse fut assez rapide à venir. J'étais dans le taxi ambulance quand nous sommes arrivés près d'un grand bâtiment, avec « SERVICE DE PSYCHIATRIE » écrit en lettres d'or.
Ok, alors voilà ou je vais passer ces prochaines semaines. Je comprend pourquoi la doc ne m'a rien dit, j'aurais jamais accepté. Mais maintenant que je suis devant, à quoi bon se battre ? Si je me bat, on va m'enfermer. Enfin, on va encore plus m'enfermer. La meilleure