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Ils sont inattaquables: Le Duigou et Bozzi - Tome 28
Ils sont inattaquables: Le Duigou et Bozzi - Tome 28
Ils sont inattaquables: Le Duigou et Bozzi - Tome 28
Livre électronique244 pages3 heures

Ils sont inattaquables: Le Duigou et Bozzi - Tome 28

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À propos de ce livre électronique

Le Duigou et Bozzi vont plonger dans le monde impitoyable de la corruption médicale.

Connaissez-vous « L’effet papillon » ? Le lieutenant Phil Bozzi et le capitaine François Le Duigou vont en constater les conséquences dans cette enquête qui les conduira de la superbe baie de Douarnenez aux quais de Bordeaux.

Du port du Rosmeur à celui de Tréboul en passant par le quartier bordelais de La Bastide, de filature en interrogatoires, la traque de narco-trafiquants va les amener à découvrir avec effroi les pratiques auxquelles se livrent certains médecins peu scrupuleux, qui n’hésitent pas à mettre en danger la vie de leurs patients - même les plus jeunes - pour leur propre confort…

Les pires bandits ne sont pas toujours ceux que l’on imagine, et certains individus « au-dessus de tout soupçon » mériteraient de finir leurs jours en prison. Mais ils sont inattaquables ! Pour l’instant…

Dans ce roman policier, Firmin Le Bourhis soulève l’épineux problème des dangers de la vaccination, auquel il a lui-même été confronté à plusieurs reprises.

EXTRAIT

Ce matin-là, au coin pause-café, l’actualité reprenait le dessus. La photo du petit Aylan mort noyé sur une plage de Bodrum, l’un des hauts lieux du tourisme turc, continuait à choquer l’opinion. Chacun déplorait qu’il faille des images aussi bouleversantes pour que l’Europe comprenne la tragédie vécue par des immigrés syriens.

Contre toute attente, la première bonne surprise vint de l’Allemagne : « Merci Madame, merci d’avoir élevé le regard pour prendre la mesure du drame… ». Car, pendant ce temps-là, en Bretagne, les enfants de son âge jouaient toujours sur la plage en toute quiétude, sous le regard attendri des parents.

Madame Merkel venait simplement de rappeler ce qui constituait le fondement même de notre civilisation. « Les droits civils et universels étroitement liés à l’Europe et à son histoire… Si l’Europe échouait sur la crise des réfugiés, ce lien avec ses droits risquait d’être irrémédiablement cassé, détruit… » Mais l’Allemagne savait déjà que le sujet n’était pas si simple, que l’ouverture ne pouvait se faire totalement et sans limite. Une certaine opposition se faisait d’ailleurs jour dans son propre pays.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Né à Kernével en 1950 , Firmin Le Bourhis vit et écrit à Concarneau en Bretagne. Après une carrière de cadre supérieur de banque, ce passionné de lecture et d’écriture s’est fait connaître en 2000 par un premier ouvrage intitulé Quel jour sommes-nous ?, suivi d’un second, Rendez-vous à Pristina, publié dans le cadre d’une action humanitaire au profit des réfugiés du Kosovo.

Connu et reconnu bien au-delà des frontières bretonnes, Firmin Le Bourhis est aujourd’hui l’un des auteurs de romans policiers bretons les plus appréciés, avec vingt-huit enquêtes déjà publiées. Il est également l’auteur d’essais sur des thèmes médicaux et humanitaires.
LangueFrançais
ÉditeurPalémon
Date de sortie25 mars 2016
ISBN9782372602303
Ils sont inattaquables: Le Duigou et Bozzi - Tome 28

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    Aperçu du livre

    Ils sont inattaquables - Firmin Le Bourhis

    DU MÊME AUTEUR

    Aux éditions Chiron

    - Quel jour sommes-nous ? La maladie d’Alzheimer jour après jour

    - Rendez-vous à Pristina - récit de l’intervention humanitaire

    Aux éditions du Palémon

    n° 1 - La Neige venait de l’Ouest

    n° 2 - Les disparues de Quimperlé

    n° 3 - La Belle Scaëroise

    n° 4 - Étape à Plouay

    n° 5 - Lanterne rouge à Châteauneuf-du-Faou

    n° 6 - Coup de tabac à Morlaix

    n° 7 - Échec et tag à Clohars-Carnoët

    n° 8 - Peinture brûlante à Pontivy

    n° 9 - En rade à Brest

    n° 10 - Drôle de chantier à Saint-Nazaire

    n° 11 - Poitiers, l’affaire du Parc

    n° 12 - Embrouilles briochines

    n° 13 - La demoiselle du Guilvinec

    n° 14 - Jeu de quilles en pays guérandais

    n° 15 - Concarneau, affaire classée

    n° 16 - Faute de carre à Vannes

    n° 17 - Gros gnons à Roscoff

    n° 18 - Maldonne à Redon

    n° 19 - Saint ou Démon à Saint-Brévin-les-Pins

    n° 20 - Rennes au galop

    n° 21 - Ça se Corse à Lorient

    n° 22 - Hors circuit à Châteaulin

    n° 23 - Sans Broderie ni Dentelle

    n° 24 - Faites vos jeux

    n° 25 - Enfumages

    n° 26 - Corsaires de l’Est

    n° 27 - Zones blanches

    n° 28 - Ils sont inattaquables

    n° 29 - Dernier Vol Sarlat-Dinan

    n° 30 - Hangar 21

    n° 31 - L'inconnue de l'archipel

    n° 32 - Le retour du Chouan

    n° 33 - Le gréement de Camaret

    Menaces - Tome 1 - Attaques sur la capitale

    Menaces - Tome 2 - Tel le Phénix

    Menaces - Tome 3 - Pas de paradis pour les lanceurs d'alerte

    CE LIVRE EST UN ROMAN

    Toute ressemblance avec des personnes, des noms propres,

    des lieux privés, des noms de firmes, des situations existant

    ou ayant existé, ne saurait être que le fait du hasard.

    Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation…) sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre Français d’Exploitation du droit de Copie (CFC) - 20, rue des Grands Augustins - 75 006 PARIS - Tél. 01 44 07 47 70/Fax : 01 46 34 67 19 - © 2016 - Éditions du Palémon.

    NOTE DE L’AUTEUR

    Comme pour chaque enquête, le texte intègre différents ingrédients que j’ai rassemblés ici, la majorité des personnages de cette histoire ayant existé, dit et fait ce que j’ai relaté. Souvent la réalité dépasse la fiction, et je laisse aux lecteurs le soin de deviner ce qui relève de ma seule imagination…

    REMERCIEMENTS

    – L’Office de Tourisme du Pays de Douarnenez, en particulier Fabrice pour son accueil et ses informations.

    – José Salaün, directeur du port de pêche de Douarnenez, pour ses explications détaillées.

    – La Médiathèque Municipale de Douarnenez pour ses ouvrages sur la ville.

    – Mes deux conseillers techniques habituels, François Lange et Pascal Vacher, tous deux commandants honoraires de la police judiciaire, sans oublier l’OPJ Laurent Le Gallou, pour ses indispensables précisions juridiques relatives au déplacement de mes OPJ à Bordeaux…

    – Mon épouse pour sa relecture passionnée ; Michèle Le Gall pour son aide précieuse et, bien entendu, Delphine Hamon, directrice d’éditions pour sa touche finale…

    Comme pour chacun de mes ouvrages, il m’est évidemment impossible de citer tous ceux que j’ai approchés à un moment ou à un autre, qui m’ont apporté leur contribution à divers titres et qui se reconnaîtront…

    Mes remerciements s’adressent à eux également.

    À Nino

    L’effet papillon.

    C’est une expression qui résume une métaphore concernant le phénomène fondamental de sensibilité aux conditions initiales de la théorie du chaos.

    Wikipédia

    La vérité est indépendante des faits.

    Il lui importe peu d’être réfutée,

    elle se trouve toujours dépossédée

    quand elle est proférée.

    Balthazar. Lawrence Durrell.

    Il n’existe pas à mon sens de vérité absolue.

    Mais il y a les circonstances.

    Mémoires de guerre. Charles de Gaulle.

    I

    Lundi 7 septembre.

    Selon le directeur de la station de Météo France de Guipavas, l’été 2015 figurera au palmarès des six étés les moins ensoleillés depuis 1945. Tout au moins pour le Finistère où il est vrai qu’il n’avait pas été beau et semblait s’être arrêté aux portes du département, alors que la moitié sud de la France connaissait, elle, la canicule ! Phil et François avaient néanmoins su l’apprécier en compagnie de leur famille respective après cette harassante enquête dans le Trégor, bouclée juste avant la saison estivale¹.

    Pour l’instant, aucun signe extérieur ne semblait vouloir les pousser loin de Quimper pour une nouvelle mission et ils s’en réjouissaient car ils avaient pu reprendre leur rythme habituel.

    Phil avait accompagné Clémence pour sa rentrée en CE2. Et il avait utilisé sa dernière prime dans la concrétisation de l’un de ses rêves… l’achat d’une Porsche 911 Carrera 3.2 Targa de 1984. Il n’en était pas peu fier. Gwen avait repris son travail de cadre, adjointe de direction dans un grand cabinet d’assurances, dans lequel il n’était guère question de tracas ou de blabla ! Elle aussi était heureuse de rouler avec sa Coccinelle noire toute neuve.

    François, lui, avait enfin trouvé l’occasion tant espérée d’acheter son pêche-promenade, lequel nécessitait quelques sérieux travaux et il imaginait le temps qu’il devrait lui consacrer… Il fut particulièrement ému de voir tous les copains rappliquer spontanément pour lui prêter la main afin de le remettre en état. Il avait beaucoup donné aux autres jusque-là, sa générosité était récompensée.

    *

    Ce matin-là, au coin pause-café, l’actualité reprenait le dessus. La photo du petit Aylan mort noyé sur une plage de Bodrum, l’un des hauts lieux du tourisme turc, continuait à choquer l’opinion. Chacun déplorait qu’il faille des images aussi bouleversantes pour que l’Europe comprenne la tragédie vécue par des immigrés syriens.

    Contre toute attente, la première bonne surprise vint de l’Allemagne : « Merci Madame, merci d’avoir élevé le regard pour prendre la mesure du drame… ». Car, pendant ce temps-là, en Bretagne, les enfants de son âge jouaient toujours sur la plage en toute quiétude, sous le regard attendri des parents.

    Madame Merkel venait simplement de rappeler ce qui constituait le fondement même de notre civilisation. « Les droits civils et universels étroitement liés à l’Europe et à son histoire… si l’Europe échouait sur la crise des réfugiés, ce lien avec ses droits risquait d’être irrémédiablement cassé, détruit… » Mais l’Allemagne savait déjà que le sujet n’était pas si simple, que l’ouverture ne pouvait se faire totalement et sans limite. Une certaine opposition se faisait d’ailleurs jour dans son propre pays.

    En attendant, c’était le pays qui devenait la terre promise, le pays de la liberté, mettant un répit entre l’égoïsme des riches et l’espoir des pauvres. Quels que soient les murs que l’on peut ériger, ils finissent toujours par tomber ; la volonté des hommes est plus forte que les pierres ou les clôtures de barbelés. Tel est le cas dans certains pays de l’Europe de l’Est.

    — Notre histoire est en train de changer avec toutes ces populations qui bougent… soupira François au cours de la discussion qui animait le coin pause.

    — C’est sûr, avec l’immigration nous jouons notre futur, économiquement et socialement, et pour le préparer il n’est qu’un seul chemin, celui de la solidarité ! précisa Phil.

    — Je suis tout de même surpris par l’attitude de la Hongrie, de la Tchéquie, de la Slovaquie ou de l’Autriche même, qui ont vite fait d’oublier les deux fois deux cent cinquante mille personnes qui se sont réfugiées dans l’Europe libre après le coup de Prague de 1948, ainsi qu’après l’invasion des chars du pacte de Varsovie en 1968… s’agaça François.

    — C’est vrai, acquiescèrent les collègues présents.

    L’un d’eux ajouta :

    — Le 4 septembre s’est tenu à Prague un sommet des pays d’Europe centrale, Hongrie, Pologne, République Tchèque et Slovaquie, dans lequel les quatre chefs d’État et de gouvernement ont rejeté l’idée de quotas de répartition et on se souvient de cette phrase inacceptable du premier ministre hongrois Orban : « L’afflux de réfugiés menace les racines chrétiennes en Europe… Nous ne voulons pas d’un nombre plus grand de musulmans dans notre pays ».

    Tandis que l’actualité était occupée ailleurs, en France, la politique des gouvernants continuait à figer le pays et à lui faire prendre du retard, avec un « Moi président, je… Moi je vais vous inverser la courbe du chômage… Moi je… Moi… Moi… ». L’immobilisme continuait, incapable de lancer les réformes nécessaires au pays pour qu’il retrouve la croissance et inverse réellement la courbe du chômage alors que tous les voyants étaient au vert : baisse historique du prix du baril de pétrole et, du coup, des matières premières, euro favorable et activité en progression dans tous les autres États y compris en Espagne ! Malheureusement, depuis longtemps en France, le souci des dirigeants ne se portait plus sur l’avenir de notre nation ; la seule question qu’ils se posaient était… comment faire pour gagner les élections suivantes… et préserver leur poste ainsi que la multitude d’avantages liés à celui-ci. Le pays restait ainsi tiraillé entre l’extrême droite où régnait une bataille intérieure d’ambition familiale du plus mauvais goût et l’extrême gauche, plus divisée que jamais, avec un représentant aussi disposé que la précédente formation à promettre tout et n’importe quoi à condition de soutenir sa bannière ! Quant à la position gauche-droite traditionnelle, on y retrouvait surtout des egos surdimensionnés, chacun ayant « la solution » et se présentant en rassembleur… bien évidemment, chacun d’entre eux défendait l’idée qu’il fallait se tenir derrière lui ou elle ! Une fois de plus, juste des « Moi président je… Moi je… Moi… Moi… » mais pas de candidat capable de prendre sérieusement les rênes du pays, de mettre en place les réformes qui s’imposent et qui ne peuvent vraiment plus attendre, dans l’intérêt réel de tous les Français.

    Pour les régionales qui approchaient, un ministre de gauche, et pas des moindres car il s’agissait du premier d’entre eux, évoquait l’idée d’un rassemblement droite-gauche pour faire face au FN au deuxième tour et l’empêcher de prendre une région.

    Alors dans ce contexte, au sein de la population désabusée mais inquiète, de plus en plus de personnes imaginaient ou se mettaient à rêver d’un gouvernement d’union nationale, avec une madame Lagarde présidente, un Juppé et un Macron dessous, tous soucieux d’initier les changements nécessaires au pays. Un gouvernement qui rassemblerait gauche et droite, à égalité, pour remettre le bateau France sur la bonne voie du redressement et pour lui permettre de retrouver sa place au sein même de l’Europe et du monde ! Un peu d’utopie ne faisait pas de mal, et après tout, pourquoi pas, si c’était la solution dans l’intérêt du pays et de tous ses citoyens ? Cela simplifierait au moins le débat, et les bonnes décisions, dans l’intérêt général de la population, pourraient être prises comme un seul homme !

    Sur Quimper et l’agglomération, les faits divers ne connaissaient pas d’augmentation et on constatait même leur baisse dans certains domaines.

    Phil et François géraient donc le quotidien, pour une fois assez sereinement, très heureux d’être chez eux.

    Ils apprirent dans l’après-midi qu’une patrouille de police avait pris en chasse, route de Douarnenez, un véhicule qui avait refusé de s’arrêter et avait filé en direction du centre-ville de Quimper. Le signalement précisait la présence de deux hommes à bord. La voiture de la patrouille était restée bloquée quelques secondes de trop dans la circulation suite à la manœuvre d’un poids lourd ; elle avait ainsi perdu de vue celui des fuyards, rue du Préfet Colignon.

    Phil et François contactèrent aussitôt les équipes sur le terrain afin de déclencher l’état d’alerte pour que des collègues puissent les prendre en chasse ou les interpeller à différentes sorties de la ville…

    Mais ces dispositions furent rapidement inutiles, car moins d’un quart d’heure plus tard, Phil et François apprenaient que le véhicule s’était encastré dans un angle de mur en pierre, tout au bout des allées de Locmaria. Le côté chauffeur avait tout pris et les secours avaient été appelés pour désincarcérer la victime tandis que des passants aidaient le passager à s’extraire. Celui-ci avait été protégé par sa ceinture et les airbags ; il semblait simplement commotionné…

    Ayant repris ses esprits, et profitant de la pagaille et de l’émotion créées, l’homme s’était discrètement enfui à pied, avant l’arrivée de la police, en disparaissant dans une venelle. Aucun des témoins, occupés par l’approche des secours, n’avait eu le réflexe de le retenir ni de lui courir après.

    Phil et François se présentèrent un peu plus tard, tandis que les pompiers poursuivaient leurs manœuvres de désincarcération du chauffeur, visiblement très mal en point.

    La voiture était vraiment dans un drôle d’état, le côté conducteur paraissait broyé.

    Les deux policiers à l’origine du signalement rejoignirent Phil et François et leur apprirent que ce véhicule avait été volé à Quimper sur le parking de la gare, la semaine précédente, selon un dépôt de plainte datant de vendredi soir. Ils venaient d’en relever le kilométrage afin d’estimer la distance parcourue depuis le vol.

    Le chauffeur put enfin être pris en charge et dirigé vers l’hôpital. Le médecin leur annonça que le pronostic vital était engagé. Restait à établir les constatations d’usage avant de laisser les équipes travailler.

    Fait surprenant, la voiture volée était très ordinaire, sans doute choisie pour sa facilité à être dérobée, ce qui laissait à penser que les voleurs n’étaient pas des professionnels. Quel usage comptaient-ils en faire, notamment sur Quimper… pratiquement sur les lieux du vol ?

    Appelé au commissariat, le propriétaire de la voiture ne leur apprit rien de significatif, sinon qu’il s’était absenté pour une semaine de stage et qu’à son retour, le vendredi précédent, il avait constaté la disparition et avait porté plainte au commissariat. Elle avait donc été volée entre le lundi matin et le vendredi soir, élément qui n’apportait rien de plus à l’enquête.

    — En connaissiez-vous le kilométrage ?

    — Pas précisément, juste l’ordre de grandeur.

    En comparant celui-ci au chiffre relevé, François considéra qu’ils n’avaient pas dû parcourir une grande distance, tout au plus une centaine de kilomètres, estima-t-il.

    Il ne leur restait qu’à attendre le retour des renseignements sur le conducteur hospitalisé qui s’appelait Marc Kérivel. Il faudrait ensuite tenter de retrouver l’identité du passager pour en apprendre davantage. La police technique et scientifique passait la voiture au peigne fin, peut-être serait-elle en mesure de leur apporter davantage d’informations.

    1. Voir Zones Blanches, même auteur, même collection.

    II

    Mardi 8 septembre.

    Phil et François, en avance comme d’habitude, étaient impatients d’avancer sur l’affaire de la veille.

    Ils apprirent que Marc Kérivel, le conducteur, avait succombé à ses blessures durant la nuit. Son identité permit de découvrir un casier judiciaire au palmarès éloquent : vols en réunion, association de malfaiteurs, trafics de stupéfiants… Il n’avait que trente-deux ans et en avait déjà passé près de dix derrière les barreaux pour ces divers délits. Sorti de prison deux semaines plus tôt, il résidait dans les HLM du quartier de Pouldavid à Douarnenez. Selon les éléments du dossier, il était connu pour sa volonté farouche de commander et de vouloir tout diriger, y compris depuis la prison.

    La police technique et scientifique n’avait pas perdu de temps : des empreintes digitales recueillies dans la voiture accidentée, côté passager, permettaient de penser que l’homme en fuite était, lui aussi, connu des services de police pour des faits similaires ! Ce dernier, Jean-Pierre Kermerrien, trente-cinq ans, avait également séjourné une dizaine d’années derrière les barreaux. Libéré un peu plus d’un mois auparavant, il était censé résider dans les HLM du quartier de Kermarron à Douarnenez, éloigné de quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de Pouldavid. Cerise sur le gâteau, de la drogue avait été découverte dans la voiture et pas n’importe laquelle : deux kilos de cocaïne d’une très bonne qualité ! Rien d’autre de compromettant, pas d’argent liquide, pas d’arme ni de téléphone mobile.

    — Ils sortent de prison, n’ont pas de boulot, pas d’argent et déjà ils se trimballent avec de la drogue ! Si on prend les indications de prix de l’OFDT², le gramme tourne autour de soixante-dix euros, ce qui représente cent quarante mille euros tout de même ! Et je ne crois pas une seconde que des trafiquants leur aient fait crédit, s’agaçait François, contemplant la fenêtre, le regard lointain, en pleine réflexion.

    — Non, mais ils pouvaient être simplement mandatés pour effectuer la distribution aux petits dealers, répondit Phil, alors qu’il s’emparait des informations pour entrer les renseignements sur son ordinateur. Au bout de quelques minutes, il s’exclama :

    — C’est bien ce que je pensais, ils étaient ensemble en prison !

    — Ils n’ont pas perdu de temps pour se retrouver et reprendre du service ! râla François, finalement peu surpris par ce renseignement. Bon, eh bien, il n’y a plus qu’à lui mettre la main dessus et à le faire parler !

    À cet instant, le commissaire se présenta à la porte du bureau, les mains chargées de feuillets :

    — Le procureur n’a pas traîné. François, tu es nommé directeur de l’enquête. Dès hier soir après votre départ, on connaissait le profil du conducteur. ça sent le gros trafic à plein nez avec en perspective un démentèlement de réseau. Mais, étant donné la matière récupérée dans la voiture accidentée, on ne joue pas aux cow-boys ! j’ai appelé le commandant de la BTA³ de gendarmerie de Douarnenez, vous allez les voir. Je mets aussi à votre disposition un binôme supplémentaire pour vous accompagner et vous allez me le cueillir !

    — D’accord, c’est parti, on plie nos affaires

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