Prusse-Orientale

Prusse-Orientale

54°44′N 20°29′E / 54.733, 20.483

Histoire de la Prusse
Drapeau historique de la province de "Prusse orientale"

La Prusse-Orientale est une province allemande, aujourd'hui disparue, qui fit partie du royaume de Prusse de 1773 à 1824 et de 1878 à 1918, puis de l'État libre de Prusse de 1919 à 1945. Située au bord de la mer Baltique, sa capitale était la ville de État monastique des chevaliers teutoniques qui fut transformé en 1525.

Sommaire

Histoire

La Prusse orientale au XIIIe siècle
Prusse orientale (en rouge) au sein du Royaume de Prusse (en bleu) dans l'empire germanique en 1871

Bien qu'à l'origine peuplée de diverses ethnies de langue balte, dont celle des Vieux-Prussiens (ou Borusses), ou de langues scandinaves et gothiques, la région qui correspond à la Prusse-Orientale bascula exclusivement dans l'espace linguistique allemand entre le XIIIe et XVIIIe siècle.

Elle fut de population presqu'exclusivement allemande du XIIIe siècle à 1945. Ses anciens territoires font partie aujourd'hui de la Pologne et de la Russie, avec un changement de population survenu entre 1945 et 1947. Il ne restait que 193 000 personnes en mai 1945 sur les 2 400 000 habitants originaires de la province en 1944 et qui furent presque toutes expulsées dans les deux années suivantes. Seuls 90 000 Prussiens étaient encore dans la partie polonaise dans les années 1960[1] et la plupart migrèrent encore dans les années 1970, puis à la chute du régime communiste.

La Prusse-Orientale était organisée avant mars 1945 administrativement en trois districts:

Des origines au XIIIe siècle

Les premiers habitants de la région étaient des tribus de chasseurs nomades qui se sédentarisent à l'âge de pierre. On trouve ainsi des traces de leur présence datant de 2000 avant JC qui sont essentiellement au bord des lacs, de la lagune de Courlande. Des restes sont notamment trouvés dans un village de l'âge de pierre dénommé Succase, près d'âge de bronze est découvert à Georgenswalde en Sambie. Il est fait commerce d'ambre avec les populations du sud et de l'ouest. L'influence de tribus étrangères est donc certaine dès l'âge de bronze (vers 1 200 avant JC). Des tribus germaniques s'installent des deux côtés de la Vistule, à partir du VIIIe siècle av. J.‑C., à l'est jusqu'à Passarge et en Sambie (Samland, en allemand), côtoyant des tribus baltes. Il y a à l'époque de burgondes, vandales, et, à l'ère chrétienne, des Empire romain pour le commerce de l'ambre. Tacite fait la description de cette route de l'ambre.

Une culture mixte se développe au VIe et au VIIe siècle au sud-est de la Prusse, influencée par ses tribus germaniques[2]. Lors des invasions des Vikings du IXe au XIe siècles, des tribus scandinaves s'installent au bord de la mer et une partie d'entre elles se spécialisent ensuite dans le commerce en Sambie et dans la région actuelle de Cranz (aujourd'hui Zelenogradsk). Leur village de Truso, près d'Elbing est un marché important. Les premières mentions du terme de Prusse datent du IXe siècle. Ces tribus se battent soit contre les Scandinaves, soit contre les Slaves, qui ont chassé les autres tribus de la Vistule, où ils se sont installés. Ces Borusses balto-germains, de peuple pacifique deviennent donc un peuple guerrier et construisent des endroits fortifiés. Ces tribus ne se sont jamais unies entre elles cependant. Il y avait de petits princes, des paysans libres ou non-libres. Ils adorent quatre dieux païens et sont sous la forte influence de leurs grands prêtres, les Waidelott, et hostiles au christianisme. Ils vivent d'agriculture et d'élevage, de commerce d'ambre, de commerce agricole et élèvent particulièrement des chevaux[3]

Saint Adalbert

C'est à partir de l'an mille que les Slaves de Pologne commencent à vouloir étendre leur influence à l'est et notamment par un premier essai de christianisation avec saint Adalbert qui se solde par un échec (saint Adalbert[note 1] est tué). La mission de Othon III, est aussi un échec. Il est tué à Kolno (aujourd'hui en Pologne).

Ce sont les Grande Pologne. Mais les populations finissent par se rebeller de crainte de perdre leur autonomie et le duc Ordre teutonique pour poursuivre la christianisation, après le reflux des chevaliers chrétiens de Terre Sainte. Ces terres sont donc l'enjeu d'une course à la colonisation avec les Allemands, surtout venus de Saxe et des Marches de l'est, mais aussi les Mazoviens, les Danois qui commencent à coloniser les côtes et à se battre contre les Polonais, et les villes libres de Lübeck qui y voient un intérêt économique.

Du XIIIe siècle à 1525, les chevaliers teutoniques

Statue d'Marienbourg

Le duc XIIIe siècle à l'Ordre teutonique, dirigé par Borusses, qui sont restés païens et qui font des razzias en Mazovie. légat en Sambie et en Prusse et l'empereur Transylvanie auparavant. Le duc de Mazovie est prêt à offrir en dédommagement aux chevaliers le pays de Vistule. Cependant Hermann von Salza hésite, car il est pris par des engagements en Terre Sainte[4]. L'empereur garantit donc les droits des [5] et donne en plus la forteresse de Nessau. L'évêque Christian de Prusse donne quant à lui le tiers de la Prusse.

Les chevaliers arrivent donc munis de toutes ces garanties en 1230 en Prusse et Hermann von Salza y envoie comme maître provincial Hermann Balk[note 2]. Ils fondent la future ville de Thorn qui va servir de modèle à toutes les autres fondations de l'Ordre en Prusse[6] en 1231 et reconstruisent le fortin de Nessau. C'est ainsi que commence à voir le jour le système défensif de maillage des fortifications teutoniques. Balk franchit avec un millier d'hommes[7] la Vistule au printemps 1231. La nouvelle ville de Culm est fondée en 1232 avec un plan en droit de Culm, charte qui donne des privilèges commerciaux aux villes fondées par les chevaliers, ainsi qu'à d'autres plus tard. Tout de suite après Culm, les chevaliers fondent Marienwerder, résidence des évêques de Pomérélie de 1254 à 1526[8]. Les colons allemands affluent, attirés par la perspective d'être paysans libres. Le pape [9]. Les Polonais sont, au début, les alliés des chevaliers teutoniques. Une fois leur puissance acquise, ils n'auront de cesse par la suite de s'opposer aux chevaliers[note 3].

En attendant les chevaliers édifient les forteresses de Kulmsee et de Rehden, conquièrent la Pogésanie[note 4] (il y bâtissent le château d'Pomésanie Les chefs des tribus borusses se convertissent les uns après les autres, entraînant la soumission de leurs sujets et la construction d'un Heilsberg et de Braunsberg en Varmie, de Bartenstein, Rössel et Weissenburg en Bartonie, et de même pour le château de Balga, construit en 1239 au bord de la diocèses en 1245, sous la dépendance juridictionnelle et spirituelle de l'archevêque de Riga. Marienbourg, imposante forteresse construite en l'honneur de la Vierge Marie, patronne des chevaliers[note 5].

L'apogée du pouvoit teutonique se situe au XIVe siècle, jusqu'à la guerre de Trente Ans met un terme.

Peuplement

Le caractère diffus de l'immigration rurale rend difficile de connaître l'origine des colons que celle des habitants des nouvelles villes qu'ils fondent. Les chevaliers allemands qui ont reçu des territoires en fiefs, ou les locatores entrepreneurs de colonisation, ont, évidemment, entraîné derrière eux des émigrants de leurs régions d'origine. Beaucoup sont ainsi venus de Misnie. Toute la bande de territoire déjà colonisée de Lübeck à la Silésie a fourni aussi un important contingent. Puis, quand cette première vague a été étale, vers 1320, l'on a assisté à un déplacement de la jeune génération à l'intérieure de la Prusse en direction de l'Est. Ont peut estimer que cette marche à la colonisation a été une sorte de renouvellement progressif qui a duré une centaine d'années. D'une façon générale, les colons n'ont porté leur action que dans les zones forestières et dans les terres basses, mais peu ou pas dans les territoires déjà mis en culture par les [10]

De 1525 à 1618

Carte postale ancienne de l'université Albertina de duché de Prusse et donc des possessions des Réforme protestante en 1525, cette région était luthérienne-évangélique, à part quelques enclaves catholiques en Varmie au sud, et les communautés juives, surtout dans des petites villes et à [note 6]. Königsberg est l'ancienne capitale de l'Ordre teutonique depuis 1457, et la capitale du nouveau duché.

Germanophone donc et luthérienne, la région connaît une période de prospérité après 1525 grâce à Albert II de Brandebourg qui la met sous vassalité polonaise[note 7] et prend ses distances avec l'empereur romain germanique qui ne reconnaît pas la sécularisation de l'Ordre teutonique, dont les terres sont devenues le diète d'Empire à Augsbourg donne finalement le droit en 1530 au grand-maître[note 8] d'user du pouvoir régalien dans ses terres et d'acquérir en fief les terres de Prusse. Vienne reconnaît donc à partir de 1526 le titre d'administrateur de Prusse (nommé aussi grand-maître allemand de l'Ordre teutonique, Hoch- und Deutschmeister des Deutschen Ordens) qui est au même rang protocolaire que celui de prince-électeur. Le duc Albert de Prusse fonde l'université Albertina de Königsberg en 1544 qui éduquera les élites allemandes de Prusse et de la Baltique (même jusqu'avant la révolution celles sujettes de l'Empire russe, appelées Albert-Frédéric de Prusse succède à son père en 1568, mais le roi de Pologne nomme comme administrateur de Prusse Georges-Frédéric de Brandebourg-Ansbach à partir de 1577, à cause de la maladie mentale d'Albert-Frédéric. Jean-Sigismond en 1608.

De 1618 à 1772, l'union personnelle

La région est appelée aussi Prusse brandebourgeoise à partir de 1618, après l'union dynastique du [note 9]. La Pologne, de peur que le duché ne penche vers la Suède, signe le traité de Wehlau en 1657 qui reconnaît la pleine souveraineté de Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg sur le duché de Prusse. La suzeraineté de la couronne polonaise n'est plus que formelle, ce qui est confirmé par le traité d'Oliva en 1660. C'est à Königsberg que l'électeur de Brandebourg, Frédéric III de Hohenzollern, se couronne lui-même en 1701. Il devient empereur romain germanique en théorie pour ses autres possessions, et bien que les terres de Prusse orientale n'appartiennent pas au Saint-Empire, Frédéric montre ainsi qu'il n'a pas besoin de se rendre à Vienne, et qu'il se fait lui-même roi en Prusse [note 10]. Le traité de Wehlau est devenu caduc, les Hohenzollern n'ayant plus besoin de l'accord formel du roi de Pologne pour confirmer leur souveraineté sur leurs terres prussiennes de l'est à chaque accession au trône. Les anciennes terres du duché de Prusse (qui deviendront grosso modo la province de Prusse-Orientale) sont appelées alors la Vieille-Prusse (Altpreußen) pour la distinguer de la Marche de Brandebourg, cœur de la nouvelle Prusse.

De 1772 à 1919

Répartition des groupes linguistiques en 1880 : rose pour l'allemand, vert pour le polonais et le mazure, jaune pour les langues baltes et slaves

Finalement le premier partage de la Pologne de 1772 confirme un état de fait pour le jeune royaume de Prusse. Les terres de la Vieille-Prusse sont désormais directement administrées par le royaume, et ainsi les Hohenzollern, qui étaient souverains de deux entités séparées par la vassalité formelle de l'une, réunissent leurs terres sous la même couronne. La Prusse royale, la Varmie (Ermland), la Vieille Prusse, etc... deviennent possession de Prusse-Occidentale[note 11]. Sa capitale demeure Königsberg, la capitale teutonique. Elle le reste jusqu'en 1945.

Entre 1824 et 1878, la province de Prusse-Orientale fusionna administrativement avec la province de Prusse-Occidentale pour former la province de Prusse, avant que celle-ci ne soit de nouveau scindée en deux.

Ses terres sont exposées pendant la Première Guerre mondiale à cause de ses frontières avec l'front de l'est s'y trouve, provoquant des ravages. C'est dans ses limites qu'a lieu la maréchal von Hindenburg, originaire de Prusse-Orientale, où il est extrêmement populaire.

De 1919 à 1945

La province de Prusse-Orientale ainsi reconstituée, fut séparée du reste de l'Allemagne à l'issue de la Première Guerre mondiale en 1919, lors de la création du « mer Baltique pour la Pologne, et dut également subir la création de la ville libre de Dantzig, détachée de la Prusse, qui fut placée sous le contrôle de la Société des Nations et sous administration partielle polonaise (douanes, postes, etc...)

La Prusse-Orientale de 1923 à 1939

Elle perdit également au nord le « territoire de Memel », placé aussi sous le contrôle de la SDN, avant d'être annexé en 1923 par la Lituanie, après une intervention militaire.

Le plébiscite en Mazurie en 1920, dit Abstimmung Ostpreußen, donna une majorité écrasante en faveur du maintien au sein de l'État allemand. La province, isolée, appauvrie, se laissa partiellement séduire par le national-socialisme dans les SPD (entre 24% et 26% de 1922 à 1929).

La Prusse-Orientale avec ses 37 000 km2 est la troisième province de Prusse, après le Brandebourg et Hanovre, mais c'est aussi un territoire au nombre d'habitants au kilomètre carré parmi les plus faibles d'Allemagne. Elle compte 2,26 millions d'habitants en 1925[11] et elle est surtout rurale. Ainsi dans toute l'Allemagne 61% des habitants vivent en 1925 dans des grandes villes, et 36% dans des communes de moins de deux mille habitants. La proportion est inverse pour la Prusse-Orientale: 61% vivent dans des communes de moins de deux mille habitants et un tiers (environ 280 000 habitants) d'habitants vit à Erich Koch (qui n'était pas d'origine est-prussienne) la gouverna de main de fer (tout en gouvernant l'Ukraine de 1941 à 1944). Après la 1939, elle fut agrandie de terres purement polonaises : Suwałki (Suwalken), s'étendant ainsi jusqu'aux portes de Varsovie.

Jusqu'en 1945, la province eut une population allemande, mais il y avait aussi une minorité d'origine lituanienne, les Lietuvininsks (ou Lituaniens de Prusse), ainsi qu'une minorité mazurienne protestante qui parlait un dialecte polonais. Ces deux petites minorités se sentaient fortement attachées à la Prusse et à l'Allemagne. La population de la province représentait 2 490 000 habitants, dont 90% de souche allemande, le reste étant de souche polonaise, mazure ou lituaniens de Prusse, ou bien encore juifs dont une grande partie était de langue yiddish (Ils étaient neuf mille en 1933, et plus que trois mille en 1939, ayant fui la province). Les Allemands, Mazures ou Lituaniens de Prusse étaient luthériens, tandis que les Polonais de Varmie, avec quelques minorités allemandes, étaient catholiques.

La province n'est pas affectée par les combats de la Seconde Guerre mondiale au début. Elle ne l'est qu'à partir de premiers bombardements anglo-américains à l'été et à l'automne 1944, puis elle est dévastée à partir de l'hiver 1944-1945 par l'avancée du Armée rouge qui chasse les nazis pendant la campagne de Prusse-Orientale, du 13 janvier au 25 avril 1945.

La Prusse-Orientale est la province allemande qui a connu proportionnellement le plus de victimes tant civiles que militaires. Sur ses 2,5 millions d'habitants, trois cent mille civils meurent sous les bombes, en fuyant (morts de froid ou de faim), ou dans des camps de prisonniers et deux cent mille soldats originaires de la province meurent sur différents champs de batailles[12].

Évacuation de la Prusse-Orientale

Arrivée de réfugiés de Prusse-Orientale à Article principal : Bataille de Königsberg.

La capitale médiévale Winston Churchill pensait à tort que la ville était une forteresse militaire modernisée par les Allemands et ordonna donc sa destruction totale[13] Le gauleiter Wehrmacht à l'ouest qui les repousse et l'avancée de l'viols systématiques. Des dizaines de milliers de réfugiés perdent la vie lorsque des bateaux, comme le Wilhelm Gustloff, le General von Steuben sont coulés par la marine soviétique.

Königsberg, qui n'est qu'un tas de ruines depuis les bombardements, finit par se rendre le 9 avril 1945, après quatre jours de combats. 42 000 soldats allemands y sont tués, ainsi que 60 000 soldats soviétiques. Le nombre des civils tués est estimé à 300 000 personnes dans les environs. L'exode de la Prusse-Orientale est alors le plus important de l'histoire humaine[14]. C'étaient surtout des femmes, des vieillards et des enfants qui étaient jetés sur les routes. La population de la province qui était de 2 400 000 en 1944, ne se retrouve qu'à 193 000 personnes en mai 1945, après un hiver particulièrement rude[15].

Après 1945

Évacuation de Prussiens de l'est vers Berlin en février 1945
Fuite de paysans prussiens de l'est par la mer Baltique gelée en janvier 1945

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la province fut conquise par l'décrets Bierut) et soviétiques en 1947. La province fut divisée entre l'URSS et la Pologne conformément aux accords des conférences de Potsdam. C'est surtout le souhait de Staline, qui voulait agrandir la Pologne vers l'ouest et faire disparaître la Prusse, qui fut ainsi respecté :

  • La partie polonaise forma la voïvodie de Varmie-Masurie. Le gouvernement polonais en expulsa les Allemands tout en cherchant à maintenir sur place les Mazures, considérés comme des Polonais germanisés.
  • La partie soviétique fut rattachée directement à la République socialiste fédérative soviétique de Russie (l'une des Républiques socialistes soviétiques fédérées) et constitua l'oblast de Kaliningrad. Depuis la dissolution de l'URSS, elle forme une exclave russe entre Pologne et Lituanie (l'oblast de Kaliningrad est d'ailleurs l'un des 88 « Sujets » de la Le souvenir est-prussien aujourd'hui

    En 2005, la Russie a fêté le 750e anniversaire de la fondation de Königsberg.

    En 2008, la communauté (est-)prussienne continue à donner corps à la Landsmannschaft Ostpreußen ((de) [1]) et à des petites associations allemandes en Prusse-Orientale qui restaurent par exemple certains monuments[note 12].

    Coiffe féminine de Prusse-Orientale (timbre de 1935)

    Tous les noms de lieux ont été changés et traduits de l'allemand au polonais ou au russe, que ce soit les noms des villes, des villages, des rues, mais aussi bâtiments historiques, rivières, collines, forêts, lieux-dits, ponts, anciens domaines, etc... comme s'il fallait effacer près de huit siècles d'histoire. Beaucoup de bâtiments historiques ont été détruits. La question prussienne a longtemps été taboue et provoque encore un malaise en Pologne, surtout dans les territoires de l'ancienne Prusse-Orientale qui ont été presque exclusivement peuplés de nouveaux Polonais et d'Ukrainiens des anciennes provinces orientales après 1945, en remplacement des Prussiens expulsés. La question a été ravivée dans les années 1990, à la chute des régimes communistes, les autorités polonaises craignant à tort de verser des compensations financières aux familles des civils prussiens expropriés et expulsés.

    Répartition administrative

    Districts de Prusse-Orientale

    Carte de la Prusse-Orientale

    Ces districts étaient dénommés de 1723 à 1808 départements de Lithuanie prussienne et de Prusse-Orientale, dépendant de la chambre des Domaines et de la chambre de Guerre (équivalents à des ministères régionaux).

    Villes-districts

    Arrondissements

    Politique

    Liste des hauts-présidents

    La province de Prusse-Orientale était dirigée administrativement par un Oberpräsident (littéralement haut-président) dont les pouvoirs sont étendus à partir de 1919, et encore plus après 1933.

    Au début les terres sont dirigées par le président de la chambre des domaines et de la chambre de guerre (correspondant à des ministères régionaux) de Gumbinnen et de Königsberg. Il s'agit à partir de 1765 de Johann Friedrich von Domhardt. Il est de facto le premier Oberpräsident de Prusse-Orientale. Le baron Friedrich Ludwig von Schrötter lui succède en 1791, et qui est nommé ministre de la Prusse-Orientale et de la Nouvelle-Prusse-Orientale en 1795. De 1814 à 1824 le poste d'Oberpräsident est attribué à Hans Jakob von Auerswald. C'est sous son successeur, Prusse-Occidentale pour former la province de Prusse. Lui succèdent :

    • 1842-1848, Karl Wilhelm von Bötticher
    • 1848-1849, Rudolf von Auerswald
    • 1849-1850, Eduard Heinrich von Flottwell
    • 1850-1868, Franz August Eichmann
    • 1869-1882, Carl Wilhelm Heinrich Georg von Horn
    • 1882-1891, Albrecht Heinrich von Schlieckmann
    • 1891-1895, comte Udo zu Stolberg-Wernigerode
    • 1895-1901, comte Wilhelm von Bismarck-Schönhausen
    • 1901-1903, baron Hugo Samuel von Richthofen
    • 1903-1907, comte Friedrich von Moltke
    • 1907-1914, Ludwig von Windheim
    • 1914-1916, Adolf Tortilowicz von Batocki-Friebe
    • 1916-1918, Friedrich Wilhelm von Berg-Markienen
    • 1918-1919, Adolf Tortilowicz von Batocki-Friebe
    • 1919-1920, August Winnig, SPD
    • 1920-1932, Ernst Siehr, DNVP
    • 1933-1945, NSDAP

    Résultats des élections à l'assemblée provinciale

    Liste des présidents de l'assemblée provinciale

    Les présidents (Landeshauptmann) de l'assemblée provinciale est-prussienne (Landtag) sont les suivants:

    • 1876-1878, Heinrich Rickert
    • 1878-1884, Kurt von Saucken
    • 1884-1888, Alfred Julius von Gramatzki
    • 1888-1896, Klemens von Stockhausen
    • 1896-1909, von Brandt
    • 1909-1916, Friedrich von Berg
    • 1916-1928, comte Manfred von Brünneck-Bellschwitz
    • 1919-1920, Ernst Siehr, vice-président
    • 1928-1936, Paul Blunk
    • 1936-1939, Helmuth von Wedelstädt

    Notes et références

    Frontières de l'Allemagne entre 1919 et 1945
    Notes
    1. Il est depuis le saint patron de la Prusse
    2. Originaire comme lui de Thuringe
    3. Jusqu'à l'expulsion des populations allemandes et de la disparition de toute trace allemande sept siècles plus tard
    4. Elbling et la Pogésanie appartenaient à un diocèse dénommé Pomésanie, voir La capitale de l'Ordre est transférée à Beaucoup de familles juives adoptent d'ailleurs le nom de la ville comme nom de famille - ainsi Allenstein, Braunsberg ou Königsberg, nom de famille de Woody Allen - lorsque les juifs sont émancipés et doivent prendre des noms de famille à consonance allemande au début du XIXe siècle
    5. Sigismond Ier de Pologne en est le premier suzerain
    6. Et non pas personnellement à Albert de Brandebourg
    7. Albert-Frédéric meurt sans héritier en 1618 et le duché passe donc à la branche Hohenzollern des Brandebourg
    8. Il est roi en Prusse, et non pas encore roi de Prusse
    9. Ainsi des terres autour de Marienbourg, la Pomésanie, les terres de Comme la cathédrale de l'ancienne Königsberg à Kaliningrad en partenariat avec les autorités russes
    Références
    1. (de) Karl Hauke, op. cité, p.3
    2. (de) Karl Hauke, op. cité, p. 5
    3. in (de) Karl Hauke, op. cité, p.6
    4. Henry Bogdan, op. cité, p. 99
    5. Totium ex integro chelmens territorium cum omnibus suis appendiciis ab eo loco.
    6. Dont le nom est dérivé de la forteresse de Toron en Terre Sainte, cf (de) W. Sonthofen, Der Deutsche Orden: 800 Jahre Geschichte, Freiburg im Breisgau, 1990
    7. Henry Bogdan, op. cité, p. 101
    8. Henry Bogdan, op. cité, p. 102
    9. Henry Bogdan, op. cité, p. 103
    10. Les Allemands en Europe centrale et orientale au Moyen-Âge, Charles Higounet, 1989
    11. Pölking, op. cité, p. 471
    12. Pölking, op. cité, p. 797
    13. (en) Winston Churchill, The Second World War, tome XIII, Londres, 1948-1953
    14. (en) (en) Antony Beevor, op. cité

    Bibliographie

    Ouvrages en français
    Ouvrages en allemand
    • (de) Karl Hauke, Bilder aus Ostpreussen, 3 Glocken, Weinheim, 1960, 4e édition
    • (de) Egbert Kieser, Danziger Bucht 1945, Bechte Verlag, Munich, Esslingen, 1978 (relation historique)
    • (de) Hermann Pölking, Ostpreussen. Biographie einer Provinz, Berlin, be.bra.verlag, 2011

    Articles connexes


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