Totalitarisme

Totalitarisme
Adolf Hitler, 1937.
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Le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée, dans lequel l'entre-deux-guerres, le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité, à l'unité[réfà confirmer[1] ».

L'expression totalitaire vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des hommes, comme le ferait une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.

Les caractéristiques habituellement retenues pour caractériser le totalitarisme sont : une idéologie imposée à tous, un parti unique contrôlant l'appareil d'État, dirigé idéalement par un chef terreur, une direction centrale de l'économie, un monopole des moyens de communication de masse et un monopole de la force armée[2].

Sommaire

Les origines du concept

Bien souvent, la genèse du concept de totalitarisme est attribuée à la philosophe entre-deux-guerres. L'adjectif « totalitaire » (« totalitario ») apparut en 1923 (on prête parfois son invention à [3],[4], opposant et victime du antifascistes italiens. En 1925, les théoriciens du fascisme reprirent de manière opportuniste le terme à leur compte, en lui attribuant une connotation positive, celle d'unité du peuple italien. [5]. [6]... ». Dans la seconde moitié des Francesco Saverio Nitti « aurait le premier établi des rapprochements entre la structure du fascisme italien et le bolchevisme[7] ».

L'écrivain allemand [8]. Il célèbre la guerre et la technique moderne comme annonciatrices d'un nouvel ordre, incarné par la figure de l'ouvrier-soldat, œuvrant au sein d'une société encadrée et disciplinée comme une armée. Selon lui, la Première Guerre mondiale avait marqué un tournant historique vers cette forme nouvelle de civilisation : pour la première fois dans l'histoire de l'Europe, les forces humaines et matérielles du monde industriel moderne avaient été mobilisées dans leur « totalité » pour accomplir l'effort de guerre.

La première utilisation du terme de totalitarisme pour désigner dans le même temps les États fasciste et communiste semble avoir été faite en Grande-Bretagne en 1929[9]. Dans les Carl Schmitt employait ce terme pour mettre en lumière la crise du libéralisme et du parlementarisme et exprimer la nécessité d'une politique plus autoritaire[10]. Simone Weil écrivait en 1934 : « il apparaît assez clairement que l'humanité contemporaine tend un peu partout à une forme totalitaire d'organisation sociale, pour employer le terme que les nationaux-socialistes ont mis à la mode, c'est-à-dire à un régime le pouvoir d'État déciderait souverainement dans tous les domaines, même et surtout dans le domaine de la pensée[11]. »

Le guerre civile espagnole sest défini comme totalitaire dans ses premières années, affirmant ainsi sa parenté avec le fascisme, avant d'effacer ce terme de la constitution. Il en est de même du régime impérial japonais lors de la première partie de l'Association de Soutien à l'Autorité Impériale . En 1940, dans une entrevue accordée au New York Herald, le ministre des Affaires étrangères du cabinet de Yōsuke Matsuoka, n'hésitait pas à faire l'apologie du totalitarisme, prédisant sa « victoire sans équivoque dans le monde » et « la banqueroute du système démocratique »[12].

Emblème de l'Association de Soutien à l'Autorité Impériale (大政翼賛会, Taisei Yokusankai), le parti fondé le 12 octobre 1940 par empire du Japon une structure totalitaire destinée à promouvoir la [13]. Divers théoriciens de gauche, comme [14] ». Le concept de totalitarisme cristallisait également la réflexion sur les formes modernes de tyrannie et, plus particulièrement, sur la violence exercée sur autrui, qui semblait inséparable du fonctionnement des régimes nazi et communiste. Finalement, les traits fondamentaux qui ont dominé la discussion de l'après-guerre sur le totalitarisme étaient déjà présents dans les années 1930. Pierre Hassner affirme : « On peut dire qu'en un sens Hannah Arendt n'a fait que nouer en une synthèse géniale [...] les différents éléments en dégageant la logique qui les sous-tendait[15]. »

Le pacte germano-soviétique, signé en 1939 entre l'Allemagne nazie et l'URSS, fut présenté par certains comme une illustration de l'apparition d'un nouveau type de régime (l'antithèse du libéralisme) qui ferait le lien entre les idéologies soviétique. Par exemple, dans The Totalitarian Enemy, paru à Londres en 1940, l'ancien communiste autrichien nazisme et le planification de l'économie : la révolution totalitaire n'était rien d'autre que la révolution socialiste prophétisée par Krzysztof Pomian, l'importance historique de Totalitarian Enemy. Y sont évoqués, en effet, presque tous les thèmes repris plus tard par l'abondante littérature consacrée au totalitarisme[16]. »

Des définitions diverses

Définition selon Hannah Arendt

Parade en l'honneur de Staline, Allemagne de l'Est, 1953.

La philosophe Les Origines du totalitarisme (1951). Selon elle, deux pays seulement avaient alors connu un véritable totalitarisme : l'Allemagne sous le nazisme et l'URSS sous Staline. Elle distingue toutefois des tendances ou des épisodes totalitaires en dehors de ces deux cas. Elle cite notamment le maccarthisme au début des États-Unis ou encore les camps de concentration français furent enfermés les réfugiés de la parti unique qui contrôle l'État, qui lui-même s'efforce de contrôler la société et plus généralement tous les individus dans tous les aspects de leur vie (domination totale). D'un point de vue totalitaire, cette vision est erronée : il n'y a qu'un parti parce qu'il n'y a qu'un tout, qu'un seul pays, vouloir un autre parti c'est déjà de la trahison ou de la maladie mentale (schizophrénie : se croire plusieurs alors qu'on est un).

Le totalitarisme tel qu'il est ainsi décrit par délation à l'intérieur même des foyers, la religion est interdite et remplacée par de nouveaux mythes inventés de toute pièce ou recomposés à partir de mythes plus anciens, la culture est également une cible privilégiée. Browning. » (Cette phrase a également été prononcée en public par Jeunesses hitlériennes).

L'identité sociale des individus laisse place au sentiment d'appartenance à une masse informe, sans valeur aux yeux du pouvoir, ni même à ses propres yeux. La dévotion au chef et à la nation devient la seule raison d'être d'une existence qui déborde au-delà de la forme individuelle pour un résultat allant du fanatisme psychotique à la neurasthénie. La domination totale est réalisée : les « ennemis objectifs » font leur autocritique pendant leurs procès et admettent la sentence. Les agents du NKVD russe arrêtés avaient ainsi un raisonnement du type « si le Parti m'a arrêté et désire de moi une confession, c'est qu'il a de bonnes raisons de le faire ». Arendt remarque en outre qu'aucun agent arrêté n'a jamais tenté de dévoiler un quelconque secret d'État, et est toujours resté fidèle au pouvoir en place, même lorsque sa mort était assurée.

Les sociétés totalitaires se distinguent par la promesse d'un « paradis », la pureté de la race par exemple, et fédèrent la masse contre un ennemi objectif. Celui-ci est autant extérieur qu'intérieur et sera susceptible de changer, suivant l'interprétation des lois de l'Histoire (lutte des classes) ou de la Nature (lutte des races) à l'instant « t ». Les sociétés totalitaires créent un mouvement perpétuel et paranoïaque de surveillance, de délation et de retournement. Les polices et les unités spéciales se multiplient et se concurrencent dans la plus grande confusion.

Contrairement aux dictatures traditionnelles (militaires ou autres), le totalitarisme n'utilise pas la terreur dans le but d'écraser l'opposition. La terreur totalitaire ne commence réellement que lorsque toute opposition est écrasée. Même si le groupe considéré comme un ennemi a été anéanti (par exemple les trotskistes en URSS), le pouvoir en désignera continuellement un autre. Hitler et les nazis avaient ainsi prévu l'extermination des peuples ukrainiens, polonais et russes une fois les Juifs éliminés.

Des purges régulières ordonnées par le chef de l'État, seul point fixe, donnent le tempo d'une société qui élimine par millions sa propre population, se nourrissant en quelque sorte de sa propre chair. Ce programme est appliqué jusqu'à l'absurde, les trains de déportés vers les camps de extermination de l'Allemagne nazie restèrent toujours prioritaires sur les trains de ravitaillement du front alors même que l'armée allemande perdait la guerre. Les régimes totalitaires se distinguent des régimes autoritaires et dictatoriaux par leur usage permanent de la terreur, contre l'ensemble de la population (y compris les « innocents » aux yeux même de l'idéologie en vigueur) et non contre les opposants réels. L'usage permanent de la terreur a pour corollaire celui de la propagande, omniprésente dans un État totalitaire.

Par ailleurs, le totalitarisme n'obéit à aucun principe d'utilité : les structures administratives sont démultipliées sans se superposer, les divisions du territoire sont multiples et ne se recoupent pas. La absolutisme (le chef tient sa légitimité des masses et non d'un concept extérieur comme Dieu) et de l'parti unique. Elle considérait que son interprétation ne sappliquait pas plus aux successeurs de Staline quà son prédécesseur.

Michelle-Irène Brudny considère que la pensée de Hannah Arendt comporte des exagérations, dans sa prétention de tout englober : « le philosophe, parfois intrépide ou, plus sûrement, devenu téméraire par sa volonté obsessive de comprendre, se sent tenu, au risque du paradoxe, de produire une interprétation "générale"[17]. » Louvrage d'Arendt a néanmoins convaincu la majorité de lopinion et reçu de nombreux éloges.

Définition selon Claude Lefort

Hannah Arendt qui limitent la notion à lAllemagne nazie et à lUnion soviétique entre 1936 et 1953, Lefort lapplique aux régimes dEurope de lEst dans la deuxième moitié du XXe siècle, cest-à-dire à une époque la terreur, un élément central du totalitarisme chez dautres auteurs, avait perdu sa dimension paroxystique. Cest à létude de ces régimes, et à la lecture notamment de Alexandre Soljenitsyne, quil a développé son analyse du totalitarisme. Sans la théoriser en un ouvrage unifié, il a publié en 1981 sous le titre L'Invention démocratique : les limites de la domination totalitaire un recueil darticles parus entre 1957 et 1980.

D'autres contributions à la réflexion philosophique sur le totalitarisme

salut nazi à la fête de noël 1937.

De nombreux philosophes, cherchant à trouver une explication aux tragédies du XXe siècle, ont traité de la question du totalitarisme. Le courant philosophique recherchant « lessence » du totalitarisme a mis laccent sur son contenu idéologique et ses méthodes.

Le fascisme, le nazisme et le stalinisme ont été interprétés en tant que « religions séculières ». Le philosophe allemand XXe siècle sur la base de cette notion[18]. Les idéologies totalitaires remplaçaient la religion, car elles demandaient à leurs adeptes de croire à la promesse dun salut sur terre.

Pour Marcel Gauchet, certains totalitarismes comme le stalinisme, le nazisme sont des « religions séculaires », des expériences de croyance qui entrainaient le culte de la personnalité, sacralisation du lien entre le peuple et l'État via le parti unique comme auparavant le [19].

Soutenue par plusieurs auteurs, l'assimilation plus ou moins poussée de l'idéologie totalitaire à la religion a été critiquée par [20],[21].

Waldemar Gurian, historien et essayiste dorigine russe émigré aux États-Unis en 1937, a introduit la notion d’« idéocratie »[22]. Selon Gurian, les totalitarismes bolchevique et nazi, en tant que régimes engendrés et structurés par une idée, étaient « idéocratiques ». Lidéocratie désignait toute forme dorganisation politique il y avait fusion entre le pouvoir et une idéologie donnée. Le terme sappliquait fréquemment aux régimes un parti unique avait la mainmise sur lappareil étatique.

Lhistorien israélien [23]. Daprès lui, le totalitarisme avait sa matrice dans la philosophie des Lumières. LXVIIIe siècle, cest-à-dire par lannonce dun avenir radieux et par laffirmation quil existe en politique une vérité, une seule. Jacob Talmon considérait Maximilien de Robespierre (le premier praticien de la Terreur) et Alain Besançon a repris l'analyse du totalitarisme comme idéocratie : « L'idéologie n'est pas un moyen du totalitarisme mais au contraire le totalitarisme est la conséquence politique, l'incarnation dans la vie sociale de l'idéologie[24] ». Comme Jacob Talmon, Alain Besançon voit dans la Révolution française la matrice du totalitarisme et porte un regard très critique sur l'héritage rationaliste des Lumières.

Le modèle totalitaire

Dans les années 1950, le concept de totalitarisme a été perfectionné en un « modèle » par des politologues soucieux daboutir à une catégorisation des régimes politiques. Le modèle du totalitarisme a été formé par opposition à dautres modèles, comme les modèles des régimes « démocratiques-constitutionnels » et « autoritaires-conservateurs ».

Sous le titre de Permanent Revolution, Sigmund Neumann a publié une étude sur le totalitarisme en 1940[25]. Il insistait sur le fait que l'État totalitaire menait une « révolution permanente », tandis que les révolution, ce qui leur permettait d'assurer leur propre perpétuation.

Mais lorsque les historiens s'emparent du concept, c'est beaucoup plus selon la définition fixée, à l'origine, par le politologue sciences sociales. L'ouvrage écrit par Friedrich et son jeune collaborateur de l'université Harvard Zbigniew Brzezinski[26] est, selon [27] ». Leur analyse du totalitarisme a représenté pendant longtemps le traitement théorique qui a fait le plus autorité. Les deux auteurs présentaient un « syndrome » du totalitarisme comportant cinq caractéristiques fondamentales : (1) un parti unique contrôlant l'appareil d'État et dirigé par un chef charismatique ; (2) une idéologie d'État promettant l'accomplissement de l'humanité ; (3) un appareil policier recourant à la terreur ; (4) une direction centrale de l'économie et ; (5) un monopole des moyens de communication de masse. Dans cette vision, les dictatures totalitaires, en tant que forme nouvelle et extrêmement moderne d'autoritarisme, étaient la forme achevée du [28]. Une prépondérance était accordée au facteur technique : cest la technologie moderne qui rendait le pouvoir politique capable davoir une emprise totale sur les populations. LÉtat totalitaire consistait en une énorme bureaucratie, laquelle faisait preuve dune efficacité sans failles. Une des caractéristiques du totalitarisme était quil enrégimentait physiquement et mentalement la population. Lidéologie constituait un instrument de gouvernement sans pareil, par l'endoctrinement des populations. La propagande avait leffet dun lavage de cerveau, permettant dobtenir lassentiment du peuple. Selon [29] ».

Les politologues de cette période tiraient des conclusions très pessimistes à propos du futur. Selon eux, il était improbable que la dictature totalitaire, compte tenu de sa dynamique interne, seffondre delle-même ou soit renversée par une révolution. Il y avait aussi dénormes obstacles à la libéralisation du régime, étant donné la loi arbitraire et labsence dinitiative intervention militaire extérieure, comme cela sétait passé face au nazisme.

Dans son premier livre traitant du totalitarisme soviétique, Brzezinski mettait laccent sur la mobilisation totale des ressources par lÉtat, sur lanéantissement de toute opposition et sur la terreur générale. La purge, perçue comme le noyau du totalitarisme, « satisfait les besoins du système en dynamisme et en énergie continuels[30] ». Dans cet ouvrage, Brzezinski prévoyait la constante aggravation du totalitarisme. Les mouvements totalitaires étaient particulièrement redoutables car « leur dessein est dinstitutionnaliser une révolution qui progresse en étendue, et souvent en intensité, à mesure que le régime se stabilise au pouvoir. Lobjectif de cette révolution est de pulvériser toutes les unités sociales existantes afin de remplacer lancien pluralisme par une unanimité homogène[31] ».

La destruction de la société ancienne, par lapplication croissante de mesures de [32]. » Dans son analyse du totalitarisme soviétique, Brzezinski accordait un grand poids à lidéologie révolutionnaire qui, une fois prise en main par un parti unique bureaucratisé, engendrait un impact social total.

Le politologue reconnaît que « le système politique de Khrouchtchev nest pas le même que celui de Staline, bien que les deux puissent être généralement décrits comme totalitaires[33]. » Sous [34]. »

Betty Brand Burch a résumé ainsi la définition classique du totalitarisme : « le totalitarisme est une forme extrême de dictature qui est caractérisée par le pouvoir illimité et démesuré des dirigeants, la suppression de toutes formes dopposition autonome, et latomisation de la société dune façon telle que quasiment chaque phase de la vie devient publique et donc sujette au contrôle de lÉtat[35]. »

D'après la définition de Raymond Aron, le totalitarisme qualifie les systèmes politiques dans lesquels s'accomplit « l'absorption de la société civile dans l'État » et « la transfiguration de l'idéologie de l'État en dogme imposé aux intellectuels et aux universités »[36]. L'État, relayé par le parti unique, exercerait en ce sens un contrôle total sur la société, la culture, les sciences, la morale jusqu'aux individus mêmes auxquels il n'est reconnu aucune liberté propre d'expression ou de conscience.

Un enjeu de débat

Un concept très politisé

L'emploi du concept de totalitarisme a été refoulé durant la période de la Seconde Guerre mondiale, du fait de l'alliance des démocraties occidentales avec l'Union soviétique dans la lutte contre l'Allemagne nazie. Le concept a connu son âge d'or à partir de la proclamation de la Hitler et la Russie de Staline laissait à penser que la [37] ». La notion de totalitarisme, qui a fait l'objet d'un nombre considérable de travaux et dont l'usage était très répandu, se formulait alors dans une connotation strictement négative.

Staline, Winston Churchill à la Friedrich Hayek, dans [38]. Il montrait que la socialisation de léconomie ne pouvait que déboucher sur la suppression totale des libertés, y compris des libertés politiques, donc que le socialisme était structurellement incompatible avec la démocratie. Friedrich Hayek pensait que des liens systémiques unissaient léconomie, le droit et les institutions politiques. Sopposer au libre fonctionnement des mécanismes du marché, dans lequel il voyait la source ultime de toute civilisation, reviendrait à installer un régime tyrannique[39]. Lidée selon laquelle la planification économique serait le principe du totalitarisme a connu un important succès aux États-Unis. Dans The Fatal Conceit, Friedrich Hayek a repris une dernière fois sa critique du socialisme, quil considérait comme une erreur fatale et le produit de la vanité intellectuelle[40].

Pour [41]. Il considère que la démocratie en laissant l'espoir à chacun d'accéder au pouvoir incite à la prise du pouvoir et non à la réduction de l'« arbitraire étatique », phénomène entraînant un renforcement toujours plus grand des États.

Dans les années 1970, la notion de totalitarisme a été adoptée par des intellectuels dLeszek Kolakowski, Michel Heller ou Alexandre Zinoviev. Bien des [42]. Ils ont insisté de manière unanime sur le succès des politiques totalitaires. Daprès Kolakowski, le système stalinien était un « système politique tous les rapports sociaux ont été étatisés et lÉtat omnipotent se retrouve seul face à des individus réduits à létat datomes ». Le stalinisme était « un marxisme-léninisme en action », cest-à-dire le résultat inévitable de la mise en pratique de la vision du monde marxisme-léninisme[43].

Les critiques précoces adressées à la théorie du totalitarisme

Les recherches sur la notion de totalitarisme se sont effectuées dans le contexte politique de la Guerre froide, le modèle libéral s'opposait au modèle communiste. Après avoir été instrumentalisé par le maccarthisme aux années 1950, le concept de totalitarisme a commencé à être désavoué au cours des sciences sociales, dans le cadre d'un mouvement général de remise en question du libéralisme, favorisée par la vie privée : les théoriciens du totalitarisme avaient surestimé les capacités du pouvoir soviétique à contrôler la société, et sous-estimé les capacités de résistance des individus.

Le concept de totalitarisme excluait la possibilité de tout changement important du système, autrement que par une défaite militaire.[réfnécessaire] Or, après la mort de Staline, à partir de nomenklatura bénéficiaient dun rôle accru, la « purge permanente » avait laissé place au souci de sécurité de loligarchie. LChine populaire, liées dans une très large mesure à la personne du tyran. La théorie du totalitarisme navait pas envisagé la possibilité que ces régimes sengagent dans un processus dapaisement de la dictature.

La pertinence du concept de totalitarisme et son utilité pour lanalyse historique et comparative ont alors été remises en question par une nouvelle génération de politologues américains. Ce concept, perçu comme une survivance de la [44]. Les Adler et Thomas Paterson partageaient cette opinion : « les différences réelles entre les systèmes fasciste et communiste ont été obscurcies[45] ». Pourtant, poursuivaient-ils, les origines, les idéologies, les buts et les pratiques de ces systèmes étaient largement différents. La recherche historique a peu à peu mis en cause la légitimité du parallèle entre national-socialisme et génocide nazi, et plus généralement la singularité de régimes qui nont pas les mêmes origines.

Selon Robert C. Tucker, la comparaison entre lAllemagne nazie et la Russie communiste était trop étroite. De plus, de nombreux auteurs convaincus que le régime soviétique découle de déviations historiques qui trahissent l'idéologie communiste, reprochent au « modèle totalitaire » détablir une filiation entre le communisme, le stalinisme. Cette filiation considère le monde communiste comme un tout, et nest que peu sensible aux différences existant entre les pays communistes[46]. Dans un article, Herbert J. Spiro regrettait le fait que le terme de totalitarisme ait été un slogan [47] ». [48] ». conservateur, a lui aussi critiqué explicitement le concept de totalitarisme à la fin des années 1960, arguant quil nétait pas capable de rendre compte de lévolution de plusieurs régimes communistes.

Lexpérience de démocratisation menée en Tchécoslovaquie lors du « printemps de Prague » de 1968 a rouvert le débat sur le changement dans les pays communistes et sur les différences entre ceux-ci. Le paradigme du totalitarisme est ainsi entré en conflit avec les nouveaux domaines de recherche qui intéressaient les spécialistes en sciences sociales et les historiens qui souvraient aux méthodes des sciences sociales. Le « modèle totalitaire », par exemple, nencourageait pas les études portant sur les rapports et les différences entre le centre et la périphérie. [49].

Néanmoins, lidée de totalitarisme nétait pas complètement écartée : elle désignait une phase caractéristique des débuts de la domination communiste qui exigeait la mobilisation de la société, le plus souvent pour cause dbureaucratisée et la société communiste est devenue bien plus complexe et différenciée. C'est pourquoi, en comparaison avec l'Allemagne nazie de Hitler, certains chercheurs limitent la période totalitaire au régime de Staline, particulièrement dans ses dernières années (1950-1953), la paranoïa de Staline atteignit son paroxysme[50]. À partir de 1970, le constat que les régimes communistes nétaient pas statiques, mais quils traversaient au contraire différentes phases, faisait quasi-unanimité parmi les universitaires. Ils étaient nombreux à estimer que de nouveaux modèles théoriques étaient nécessaires pour étudier les États et les sociétés communistes dans la période post-stalinienne.

Dans la soviétologie, le débat autour de la notion de totalitarisme a opposé deux écoles révisionniste », qui a remis en question les fondements de la soviétologie par le biais de l'Les critiques contemporaines

Portrait officiel de Mao Zedong.

Dans les sciences humaines, le terme a donné lieu à un débat qui n'est toujours pas clos. Le terme a donné lieu à de nombreuses définitions, différentes et parfois antagonistes selon les convictions des auteurs. Certains auteurs qualifient de totalitaires des régimes comme l'Allemagne sous Adolf Hitler, l'URSS sous Staline, le Turkménistan sous Saparmyrat Nyýazow, la Kim Il-sung puis Cambodge sous les Iran sous Cuba sous Chine à l'époque de Mao Zedong[51] ou l'Afghanistan sous les Talibans. L'Première République française du temps de la Terreur présentent de nombreux caractères totalitaires.

Les politologues des débuts de la Guerre froide ont beaucoup cité Carl Friedrich et son école se sont bornés à lanalyse des régimes totalitaires une fois constitués, quitte à négliger la question de leurs origines. Comme le dit Enzo Traverso, « laffinité essentielle entre lAllemagne nazie et lURSS était postulée sur la base dune simple comparaison phénoménologique, statique, descriptive, jamais étudiée à partir de la genèse et de la dynamique de ces régimes[52]. » Friedrich semble sexcuser : « pourquoi les sociétés totalitaires sont ce quelles sont, nous ne le savons pas[53] ». Daprès l'historien Enzo Traverso, la principale conséquence de lapplication des concepts didéocratie et de religion séculière a été « de déshistoriser le fait totalitaire, qui ne sera pas étudié comme résultat dun processus social et politique mais réduit à lincarnation dune idée[54]. »

Dans un article au titre éloquent, [55]. Concernant le Troisième Reich, l'historien anglais conteste l'atomisation de la société civile, premier des traits du totalitarisme selon Hannah Arendt. Son étude sur la [56]. La société a su s'appuyer sur ses traditions pour exprimer ses doléances ou pour opposer une résistance ponctuelle, elle ne s'est donc pas réduite à « l'homme unique » dont Arendt parlait. Selon Kershaw, le concept de totalitarisme « aide, contre la propre volonté de la plupart de ses utilisateurs, à marquer les différences radicales qui existent » entre les deux régimes stalinien et nazi. Il conclut en considérant que « le concept de totalitarisme a un pouvoir essentiellement descriptif, très faiblement explicatif - ce en quoi il n'est peut-être d'ailleurs pas un concept[57] ».

Dans leur ouvrage commun, paru en 2003, Alain Blum et Martine Mespoulet regrettent que l'« approche totalitaire postulant la nature essentiellement politique de l'histoire soviétique, la société n'a guère de place dans cette analyse[58] ». Concernant l'Union soviétique, « le débat autour du totalitarisme a souvent occulté la complexité de l'organisation du commandement, et plus généralement des formes du gouvernement stalinien[59] ». De manière plus directe, Roland Lew, historien spécialiste de la Chine maoïste, parle d'un paradigme « profondément obsolète », basé sur « une conception largement a-historique », qui « n'a continué à vivre et même à prospérer que grâce à l'affrontement idéologique[60] ».

Le 25 janvier 2006, lRésolution sur la nécessité dune condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires[61].

Le Parlement européen a exprimé à plusieurs reprises son opposition aux régimes totalitaires. Le 23 septembre 2008, il publiait une déclaration sur la proclamation du 23 août comme journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme [62]. Le 2 avril 2009, il adoptait à la majorité absolue une résolution condamnant les régimes totalitaires, en particulier communistes et nazi[63].

Un concept indispensable malgré tout ?

Malgré les critiques, lanalyse au travers du prisme du totalitarisme na pas été abandonnée. De nombreux auteurs en ont défendu la valeur Leszek Kolakowski reconnaissait qu’« un modèle parfait dune société totalitaire est introuvable[64] ». Mais daprès le philosophe polonais, cela ne constituait pas un obstacle sérieux à lutilisation du concept, étant donné que les concepts employés pour décrire les phénomènes sociaux de grande échelle navaient jamais déquivalents Martin Malia sest lui aussi inspiré de la pensée weberienne[65] : le totalitarisme est un [66] ». Un idéal-type est une abstraction qui ne se retrouvera jamais telle quelle dans la réalité, mais qui permet néanmoins lintelligibilité du phénomène sur le plan conceptuel, sa compréhension. Selon l'historien américain, le mot « totalitaire » ne veut pas dire que « des régimes de ce genre exerçaient de fait un total contrôle de la population (puisque c'est impossible), mais qu'un tel contrôle était leur aspiration fondamentale[67] ». Les régimes tentent d'être totalitaires, mais la résistance des faits, de la réalité sociale ou économique, et la résistance active ou passive des populations, les en empêchent, et parviennent à préserver des espaces non-contrôlés.

La théorie du totalitarisme a connu un nouvel essor dans les années 1990. L'effondrement de l'URSS, en 1991, a partiellement donné raison à ses partisans. Les historiens de l'école révisionniste soutenaient majoritairement que le régime soviétique était un État moderne, puisqu'il était réformable. Or, les tentatives de restructuration menées par Mikhaïl Gorbatchev ont conduit à la ruine complète du système. Martin Malia annonça dès 1990 l'échec de la perestroïka dans un article publié anonymement qui connut un certain retentissement[68]. Il y expliquait notamment que Gorbatchev échouerait parce qu'il restait trop « communiste » et que le système soviétique n'était pas réformable. Il présentait le régime « totalitaire » soviétique comme reposant sur quatre piliers intangibles : (1) « le rôle dirigeant du parti […] ; (2) la planification économique autoritaire ; (3) la police politique et (4) l'idéologie obligatoire ». Selon Malia, toucher à l'un de ces piliers, tous indispensables au maintien du système, revenait à provoquer son « écroulement total[69] ».

Pour de nombreux historiens, le totalitarisme reste un concept-clé dans l'étude et la compréhension du XXe siècle. Pour Enzo Traverso, il est « un garde-fou de la pensée » : il « condense une image du XXe siècle dont l'oubli empêcherait de fonder une attitude responsable, tant sur le plan éthique que sur le plan politique, dans le présent[70] ». En conclusion, l'historien italien juge le concept à la fois incontournable et insuffisant : « incontournable pour la théorie politique, soucieuse de dresser une typologie des formes de pouvoir, et pour la philosophie politique, confrontée à la nouveauté radicale des régimes visant l'anéantissement du politique ; insuffisant pour l'[71]. »

Extension du concept au XXIe siècle

Le mot « totalitarisme », entré dans le langage courant, est bien souvent utilisé sans les précautions méthodologiques nécessaires. Ayant une connotation forte, faisant penser aux régimes hitlérien et stalinien, il jette le discrédit facilement et marque les esprits. Il peut donc servir d'arme de propagande contre l'ennemi. L'usage du concept requiert une analyse approfondie de la société ou de la structure du groupe étudié, il faut en faire ressortir les catégories essentielles et les processus de -différenciation propres au totalitarisme.

Ainsi, la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle ont vu fleurir de nouveaux [72]. Cet usage, considéré comme impropre[73], devient toutefois pertinent lorsque les actions ciblées aboutissent à imposer un régime qui remplit les critères du totalitarisme.

Dans la fiction et les contre-utopies

Notes et références

  1. Étymologie et définition
  2. Cf. pour la plupart des critères : Claude Polin, Le Totalitarisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1982, p. 13.
  3. Giovanni Amendola, Maggiornanza e minoranza, Il Mondo, 12 mai 1923.
  4. Richard Wolin, « Ce qui rattache les fascismes et le communisme à la modernité », Raisons politiques, n° 5, février 2002, p. 95.
  5. Pour plus de précisions, voir le chapitre « Fascist Origins » dans Abbott Gleason, Totalitarianism. The Inner History of the Cold War, New York, Oxford UP, 1995, p. 13-31.
  6. Giovanni Gentile, Enciclopedia Italiana, « Fascismo (dottrina del) », Istituto dell'Enciclopedia Italiana, Roma, 1932, vol. XIV, pp. 835-840.
  7. Michel Dreyfus et Roland Lew, « Communisme et violence », dans Selon Et Simone Weil ajoutait : « La Russie offre un exemple parfait d'un tel régime, pour le plus grand malheur du peuple russe » dans Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, Gallimard, Folio Essais, 1955, p. 138.
  8. Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, 2001.
  9. William Henry Chamberlin, « Russia and Germany - Parallels and Contrasts », Atlantic Monthly, vol. 156, n° 3, septembre 1935 ; Michael Florinsky, Fascism and National Socialism: A Study of the Economic and Social Policies of the Totalitarian State, New York, 1936.
  10. Pierre Hassner, « Le totalitarisme vu de l'Ouest », dans Guy Hermet (dir.), Totalitarismes, Paris, Economica, 1984, p. 25.
  11. Jean-Pierre Azéma et Michelle-Irène Brudny, « La théorie du totalitarisme : fécondité et paradoxes », Le Magazine littéraire, n° 337, novembre 1995, p. 48.
  12. Les nouveaux défis de la démocratie, Marcel Gauchet, Nouvel Observateur 2398, 21 octobre 2010
  13. Hannah Arendt, La Crise de la Culture
  14. La question totalitaire, France culture, répliques, 22 janvier 2011]
  15. Waldemar Gurian, « Totalitarianism as Political Religion », dans Carl Friedrich (éd.), Totalitarianism : Proceedings of a Conference Held at the American Academy of Arts and Sciences, Cambridge, Harvard University Press, 1954, p. 119-129.
  16. Jacob L. Talmon, Les Origines de la démocratie totalitaire, Paris, Calmann-Lévy, 1966.
  17. Alain Besançon, Présent soviétique et passé russe, Livre de poche, Paris, 1980.
  18. Sigmund Neumann, Permanent Revolution. Totalitarianism in the Age of International Civil War, Londres, 1940.
  19. Zbigniew Brzezinski, Totalitarian Dictatorship and Autocracy, New York, Harper and Row, 1956.
  20. XXe siècle en débat, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 2001, p. 472.
  21. Derek Lewis de l'Université d'Exeter parle du nombre énorme de dossiers individuels tenus par la Stasi en Allemagne de l'Est et de son réseau de 85 000 employés et 180 000 autres informateurs.
  22. Claude Polin, Le Totalitarisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1982, p. 17.
  23. Zbigniew Brzezinski, The Permanent Purge : Politics in Soviet Totalitarianism, Cambridge, Harvard University Press, 1956, p. 30.
  24. Zbigniew Brzezinski, Ideology and Power in Soviet Politics, New York, Praeger, 1962. Ces passages sont pris de lanthologie de Betty B. Burch (éd.), Dictatorship and Totalitarianism. Selected Readings, Princeton, Van Nostrand Company, 1964, p. 177. Pour une analyse semblable, voir Zbigniew Brzezinski et Samuel Huntington, Political Power USA/ URSS, New York, Viking Press, 1964.
  25. Betty Burch (éd.), Dictatorship and Totalitarianism. Selected Readings, ouvrage cité, p. 179.
  26. Zbigniew Brzezinski, « The Nature of the Soviet System », Slavic Review, vol. XX, n° 3, octobre 1961, p. 355.
  27. Betty Burch (éd.), Dictatorship and Totalitarianism. Selected Readings, ouvrage cité, p. 177.
  28. Betty Burch (éd.), Dictatorship and Totalitarianism. Selected Readings, ouvrage cité, p. 4.
  29. Raymond Aron, Mémoires. 50 ans de réflexion politique, 2 volumes, Paris, Julliard, 1983, p. 211.
  30. Les Adler et Thomas Paterson, « Red Fascism : The Merger of Nazi Germany and Soviet Russia in the American Image of Totalitarianism, 1930's-1950's », The American Historical Review, vol. 75, avril 1970, p. 1064.
  31. La Route de la servitude, Paris, Librairie de Médicis, 1946.
  32. Dans Friedrich Hayek, The Fatal Conceit : The Errors of Socialism, Londres, Routledge, 1988. Un autre chef de file de lécole de Vienne, léconomiste Ludwig von Mises, a développé pendant la Seconde Guerre mondiale une interprétation du totalitarisme proche de celle de Friedrich Hayek. Voir Omnipotent Government. The Rise of Total State and Total War, Yale University Press, 1944.
  33. Voir par exemple louvrage de lauteur roumain Constantin Dumitresco, La Cité totale, Paris, Éditions du Seuil, 1980.
  34. Leszek Kolakowski, « Marxist Roots of Stalinism », dans Robert C. Tucker (éd.), Stalinism. Essays in Historical Interpretation, New York, W. W. Norton, 1977, p. 283-298. Les passages cités sont repris de Nicolas Werth, « Stalinisme », dans Jean-Pierre Azéma et François Bédarida (dir.), 1938-1948 : Les années de tourmente, de Munich à Prague. Dictionnaire critique, ouvrage cité, p. 1063.
  35. Alexander Groth, « TheIsms in Totalitarianism », American Political Science Review, vol. 58, n° 4, décembre 1964, p. 888-901.
  36. Les Adler et Thomas Paterson, « Red Fascism : The Merger of Nazi Germany and Soviet Russia in the American Image of Totalitarianism, 1930's-1950's », article cité, p. 1048.
  37. Robert C. Tucker (éd.), Stalinism : Essays in Historical Interpretation, New York, Norton, 1977.
  38. Herbert Spiro, « Totalitarianism », in David L. Sills (éd.), International Encyclopaedia of the Social Sciences, New York, Crowell, Collier and Macmillan, 1968, vol. 16, p. 112.
  39. Cité par Bernard Bruneteau dans Les Totalitarismes, Paris, Armand Colin, 1999, p. 22. Voir dans la même idée l'article de Herbert Spiro et Politics and Society, vol. 1, n° 3, 1971, p. 3-21. Cet article, traduit en français, est paru dans lanthologie de Enzo Traverso (éd.), Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, ouvrage cité, p. 563-589.
  40. Moshe Lewin et Voir en particulier Stéphane Courtois (dir.), Enzo Traverso (éd.), Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, ouvrage cité, p. 66.
  41. Carl Friedrich, « The Unique Character of Totalitarian Society », dans Carl Friedrich (éd.), Totalitarianism : Proceedings of a Conference Held at the American Academy of Arts and Sciences, ouvrage cité, p. 60.
  42. Enzo Traverso (éd.), Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, ouvrage cité, p. 70.
  43. Ian Kershaw, « L'introuvable totalitarisme », Magazine littéraire, n° 337, novembre 1995, p. 61-63.
  44. Ian Kershaw, LOpinion allemande sous le nazisme. Bavière 1933-1945, Paris, CNRS Éditions, 1995.
  45. Ian Kershaw, « L'introuvable totalitarisme », Magazine littéraire, n° 337, novembre 1995, p. 63.
  46. Alain Blum et Martine Mespoulet, LAnarchie bureaucratique. Statistique et pouvoir sous Staline, Paris, La Découverte, 2003, p. 5.
  47. Ibid., p. 349-350.
  48. Roland Lew, « Moshe Lewin, historien de la Russie soviétique », Revue des études slaves, vol. 66, n° 1, 1994, p. 63.
  49. Résolution 1481 (2006) (Texte adopté par lAssemblée le 25 janvier 2006 (5e séance)) Nécessité dune condamnation internationale des crimes des régimes communistes totalitaires.
  50. [ http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P6-TA-2008-0439&language=FR Déclaration du Parlement européen du 23 septembre 2008 sur la proclamation du 23 août comme journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme P6_TA(2008)0439]
  51. Résolution du Parlement européen du 2 avril 2009 sur la conscience européenne et le totalitarisme P6_TA(2009)0213 : Mircea Vasilescu, « Le totalitarisme condamné dans l'indifférence », dans lire en ligne]
  52. Leszek Kolakowski, « Totalitarianism and the Virtue of the Lie », dans Irving Howe (éd.), 1984 Revisited: Totalitarianism in Our Century, Harper & Row, 1983, p. 122.
  53. Cécile Vigour explique : « Pour Max Weber les idéaux-types sont des constructions réalisées par le chercheur, présentant de manière stylisée les caractéristiques principales du phénomène étudié, en vue de comprendre et d'expliquer la réalité observée », dans La Comparaison dans les sciences sociales : pratiques et méthodes, La Découverte, Paris, 2005, p. 198.
  54. Martin Malia, « L'écroulement du totalitarisme en Russie » (entretien), Esprit, n° 218, janvier-février 1996, p. 52.
  55. Martin Malia, La Tragédie soviétique. Histoire du socialisme en Russie, 1917-1991, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », 1995, p. 27.
  56. Martin Malia, « To the Stalin Mausoleum », Daedalus, n° 119, hiver 1990, p. 295-344.
  57. « L'écroulement du totalitarisme en Russie », article cité.
  58. Enzo Traverso, Le Totalitarisme, ouvrage cité, p. 105 et 109.
  59. Le Totalitarisme, ouvrage cité, p. 107-108.
  60. Michel Onfray défend par exemple a thèse dun Salman Rushdie ou Guy Sorman ou Edgar Gätner dénoncent un « totalitarisme vert » ou « totalitarisme écologique » etc.
  61. Cédric Housez, « Choc des civilisations : la vieille histoire du "nouveau totalitarisme" », Réseau Voltaire, 19 septembre 2006. Cet article dénonce l'usage actuel du mot totalitarisme dans la « guerre au terrorisme ».
  62. Références exactes à retrouver, je n'ai plus les livres sous la main, merci

Voir aussi

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Bibliographie

Ouvrages classiques (dans l'ordre chronologique)
Ouvrages récents
Synthèses
  • Guy Hermet (dir.), Totalitarismes, Paris, Economica, 1984.
  • (en) Abbott Gleason, Totalitarianism. The Inner History of the Cold War, New York, Oxford UP, 1995, 307 p.
  • Enzo Traverso, Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 2001, 923 p.
  • Slavoj Žižek, Vous avez dit totalitarisme ? : Cinq interventions sur les (més)usages d'une notion, Editions Amsterdam, 269 pages, 13 mars 2007

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