Ouvrages, mémoires, thèse by Cyril Barde
Mémoire de master 1 (ENS de Lyon - Lyon II), 2009-2010
Les Cahiers naturalistes, 2022
Articles by Cyril Barde
Image & Narrartive, 2022
Peut-on écrire dans une maison Art Nouveau ? La cohérence et l'unité de style de ces intérieurs, ... more Peut-on écrire dans une maison Art Nouveau ? La cohérence et l'unité de style de ces intérieurs, pensés jusque dans leurs moindres détails par des architectes tout-puissants, semblent déposséder l'artiste et l' écrivain de leur habitat, et peut-être même de leur intériorité. Cet article propose d' étudier quelques textes de fiction qui, autour de 1900, mettent en scène esthètes et auteurs dans des intérieurs où l'Art Nouveau, souvent évoqué sous la figure maléfique et grimaçante du « modern style », empêche la création et suscite paradoxalement une écriture stimulée par la satire de ces murs-trop-à la page.
Les Cahiers naturalistes, 2022
Akademos. La Première revue homosexuelle française – 1909 – Mode d’emploi, 2022
Akademos est son nom, sa philosophie et son programme : contribuer à établir un monde où « l'autr... more Akademos est son nom, sa philosophie et son programme : contribuer à établir un monde où « l'autre amour », dans toute sa diversité, aurait sa place. Elle est l'ultime réponse à un procès de moeurs intenté en 1903 au baron Jacques d'Adelswärd-Fersen, son directeur-une première fut la parution, en 1905, de sa parodie romanesque, Lord Lyllian, Messes noires, où l'on retrouve les principales figures homosexuelles du temps. Akademos nous fait découvrir un monde amoureux de la littérature et des arts, loin du « préjugé contre les moeurs », un monde d'auteurs dont beaucoup sombreront dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, mais aussi de célébrités qui apparaissent ici singulièrement « gay-friendly » :
Reine de l'attitude, princesse des gestes » 2 , célèbres périphrases dont Edmond Rostand, en 1899... more Reine de l'attitude, princesse des gestes » 2 , célèbres périphrases dont Edmond Rostand, en 1899, couronnait Sarah Bernhardt. Guy Ducrey, dans une étude intitulée « Sarah Bernhardt : la gloire des gestes » 3 , remarque que dans son poème d'hommage, le dramaturge ne consacre qu'un tiers de vers à la célébration de la « voix d'or » de Sarah, comme si l'essentiel était ailleurs, dans cet empire du geste précisément, et dans cette gestuelle étendue à tout un corps, l'attitude. La Divine, qui a construit son image (au sens propre) sur sa minceur légendaire, sa silhouette onduleuse et longiligne 4 , incarne mieux qu'aucune autre la Parisienne du tournant du siècle. Reine et référence, elle domine cette aristocratie moderne que composent les Parisiennes, dont le geste est la particule, et l'attitude le blason.
Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, 2019
Revue Romantisme, 2019
En 1890, Maurice Denis appelait de ses vœux une décoration du livre « sans servitude du texte » c... more En 1890, Maurice Denis appelait de ses vœux une décoration du livre « sans servitude du texte » consistant en « une broderie d’arabesques sur les pages, un accompagnement de lignes expressives ». L’ornementation linéaire qui investit le livre à la fin du siècle semble mettre en œuvre ce programme. Le livre devient alors un lieu où s’expérimentent de nouveaux nouages entre les arts et où s’inventent de nouveaux rapports entre lisible et visible. De l’amour de loin mis en abyme par l’ornementation de Mucha pour Ilsée, princesse de Tripoli à l’union libre du vers libre et de l’arabesque dans les éditions Deman en passant par le corps à corps de la reliure nancéienne, l’Art nouveau nous incite à filer la métaphore de l’hymen des arts effectué en mineur dans le livre, considéré lui-même comme objet d’art.
Marine Ganofsky et Jean-Alexandre Perras, "Le Siècle de la légèreté. Emergence d'un paradigme du XVIIIe siècle français", Liverpool, Liverpool University Press, 2019
Résumé: Il s’agit d’analyser les ressorts et les procédés de la caricature mirbellienne de l’Art ... more Résumé: Il s’agit d’analyser les ressorts et les procédés de la caricature mirbellienne de l’Art Nouveau telle qu’elle se déploie dans la critique d’art et dans l’œuvre romanesque. Si la fameuse courbe en « coup de fouet » est le signe abréviatif choisi par Mirbeau pour exprimer les multiples paradoxes qui travaillent l’Art Nouveau, l’article montre que la ligne abhorrée resurgit là où on l’attendait le moins, sur le capot de la 628-E8.
Nous proposons de voir comment se cristallisent et se reconfigurent ces discours autour de 1900, ... more Nous proposons de voir comment se cristallisent et se reconfigurent ces discours autour de 1900, dans le champ des arts décoratifs qui connaissent alors un véritable renouveau et suscitent autant d’intérêt que de polémiques. L’Art Nouveau, qui essaime dans toute l’Europe, se propose de mettre fin à l’historicisme et à l’imitation des styles anciens qui ont prévalu pendant tout le XIXe siècle. De fait, il se pose d’emblée comme une esthétique de la renaissance et de l’énergie qui puise son inspiration et son vocabulaire ornemental dans une observation minutieuse de la nature. Émile Gallé, célèbre verrier et ébéniste de Nancy, exhorte les artistes-artisans modernes à transposer la structure des végétaux dans leurs meubles, seule garantie d’ ‘un art plein de naturelle santé, vivant, humain et vrai’ tandis que Gabriel Mourey, féru de préraphaélisme et des théories de Morris, loue le pavillon Bing de l’Exposition universelle de 1900 en félicitant les artistes de la ‘la santé de leurs tendances’. L’isotopie de la maladie n’est donc pas seulement mobilisée par les opposants au nouveau style. Le sain et le malsain deviennent les critères qui permettent à ses partisans de distinguer le bon Art Nouveau du ‘modern style’, expression française souvent péjorative, utilisée pour discréditer un Art Nouveau dévoyé, extravagant, maniéré et cosmopolite.
Si l’Art Nouveau s’attire les foudres de certains critiques dès son apparition en France en décembre 1895, lorsque Siegfried Bing ouvre la Maison de l’Art Nouveau rue de Provence, son triomphe à l’Exposition universelle de 1900 est presque aussitôt suivi de vives contestations qui amorcent et accompagnent son rapide déclin dans la première décennie du siècle. Nous proposons d’étudier trois types de pathologies régulièrement évoquées dans les textes, sérieux ou ludiques, sèchement polémiques ou plus légèrement satiriques, qui prennent l’Art Nouveau — ou son double grimaçant ‘modern style’ — pour cible. Nous tenterons de mettre au jour les stratégies rhétoriques qui les sous-tendent et de dégager les enjeux spécifiques à chaque type de maladie convoqué par les auteurs.
Georges Rodenbach regarderait la peinture de Jules Chéret et d’Albert Besnard au prisme de la dan... more Georges Rodenbach regarderait la peinture de Jules Chéret et d’Albert Besnard au prisme de la danse de Loïe Fuller : telle est l’hypothèse de cet article. Les correspondances suggérées entre danse et peinture par un subtil travail d’écriture permettent de dessiner les contours d’une esthétique moderne caractérisée par le travail sur la couleur, l’usage de l’électricité et un processus d’abstraction des formes qui rejoint la réflexion symboliste sur le rythme.
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Articles by Cyril Barde
http://oic.uqam.ca/fr/remix/la-chair-apercue-piege-et-fetiche-une-lecture-de-lhomme-au-bracelet-de-jean-lorrain
Si l’Art Nouveau s’attire les foudres de certains critiques dès son apparition en France en décembre 1895, lorsque Siegfried Bing ouvre la Maison de l’Art Nouveau rue de Provence, son triomphe à l’Exposition universelle de 1900 est presque aussitôt suivi de vives contestations qui amorcent et accompagnent son rapide déclin dans la première décennie du siècle. Nous proposons d’étudier trois types de pathologies régulièrement évoquées dans les textes, sérieux ou ludiques, sèchement polémiques ou plus légèrement satiriques, qui prennent l’Art Nouveau — ou son double grimaçant ‘modern style’ — pour cible. Nous tenterons de mettre au jour les stratégies rhétoriques qui les sous-tendent et de dégager les enjeux spécifiques à chaque type de maladie convoqué par les auteurs.
http://oic.uqam.ca/fr/remix/la-chair-apercue-piege-et-fetiche-une-lecture-de-lhomme-au-bracelet-de-jean-lorrain
Si l’Art Nouveau s’attire les foudres de certains critiques dès son apparition en France en décembre 1895, lorsque Siegfried Bing ouvre la Maison de l’Art Nouveau rue de Provence, son triomphe à l’Exposition universelle de 1900 est presque aussitôt suivi de vives contestations qui amorcent et accompagnent son rapide déclin dans la première décennie du siècle. Nous proposons d’étudier trois types de pathologies régulièrement évoquées dans les textes, sérieux ou ludiques, sèchement polémiques ou plus légèrement satiriques, qui prennent l’Art Nouveau — ou son double grimaçant ‘modern style’ — pour cible. Nous tenterons de mettre au jour les stratégies rhétoriques qui les sous-tendent et de dégager les enjeux spécifiques à chaque type de maladie convoqué par les auteurs.
https://books.google.fr/books?id=y-22DQAAQBAJ&pg=PA158&lpg=PA158&dq=montesquiou+cyril+barde&source=bl&ots=8n8KydDGlb&sig=sSxeUhsMAkcFdqyFKNAGYflSGgg&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiU6MDczbzRAhWC1xoKHZigAOQQ6AEIWDAN#v=onepage&q=montesquiou%20cyril%20barde&f=false
Par quel curieux paradoxe l’Art Nouveau peut-il devenir l’autre nom de la Décadence ? Par quel miracle ce qui se proclame comme renaissance des arts décoratifs se voit-il associé à ce qui tombe, dépérit, meurt? La Décadence n’est-elle qu’un dévoiement de l’Art Nouveau, ce “modern style” que les Français fustigent comme une dangereuse émanation du cosmopolitisme? Ou, plus fondamentalement, la Décadence est-elle consubstantielle à l’Art Nouveau qui ne ferait qu’usurper son nom pour mieux masquer ce qu’il contient de morbide et de déliquescent? L’exemple du bijoutier René Lalique (1860-1945), figure emblématique du renouveau des arts décoratifs français au tournant du siècle, nous paraît apte à éclairer la question et à en déplier les différents enjeux.
Le 18 juin 1905, Raymond Bouyer fait dans Le Ménestrel l’inventaire de la décadence culturelle de l’époque: “Intimisme, art nouveau, modern style, bijoux de Lalique et symbolisme ondoyant du vers libre! C’est le triomphe de l’invertébré”. Lalique a l’ironique privilège de voir son nom cité dans ce condensé de l’esprit du temps, placé entre un “art nouveau” dégénéré en “modern style” et l’évocation de la poésie symboliste. Raymond Bouyer, fervent partisan de la notion d’eurythmie, s’en prend à tout ce qui selon lui représente l’affaissement des formes, la menace de l’amorphe qui constitue une véritable “obsession fin-de-siècle” comme l’a montré Évanghelia Stead (2009, 339-357). Il semble en effet que Lalique cristallise une partie des ambivalences de l’Art Nouveau et de sa réception autour de 1900. Ses bijoux sont tantôt associés à l’esthétique décadente, tantôt décrits comme un art rajeuni et plein de promesses, rompant avec les obsessions des émules de des Esseintes. On pourrait considérer ces discours contradictoires comme simplement juxtaposés, exprimant deux opinions opposées sur l’art de Lalique, chacune contenant sa part de vérité. Cependant, l’infinie réversibilité des mots que les critiques font tourner sur eux-mêmes à la charnière du siècle incite plutôt à envisager ces discours comme des constructions rhétoriques permettant à leurs auteurs de prendre position dans le champ littéraire et artistique, de se positionner dans les débats esthétiques qui agitent le tournant du siècle.
Les bijoux de Lalique deviennent alors autant de prismes qui reflètent et réfractent les interrogations et les angoisses d’une époque où la décadence, ce “mot [qui] en arrive à ne plus avoir que le sens qu’on a intérêt à lui donner” (Gourmont 1964, 104) tient une place centrale, qu’elle soit explicitement mentionnée ou plus allusivement évoquée par des figures, des noms d’auteurs ou un imaginaire parfois réduit à une imagerie stéréotypée.
"Eh bien, cette fois, le dernier pas est fait, le Rubicon est franchi, le « Style nouveau » est né, le style de 1900, éclos sous l’inspiration de Monsieur Bing […] et cette maison de l’ « Art Nouveau » […] non seulement l’opinion publique l’a consacrée en France, mais le goût de l’étranger vient de la reconnaître […] Ainsi l’Allemagne, la Suisse et le Japon même viennent s’inspirer à l’Art Nouveau et, cet hommage de l’étranger, nous le retrouvons à chaque pas."
Cette contribution s'attachera donc à montrer comment le merveilleux peut être le terrain d'une rencontre entre littérature et Art Nouveau, et peut-être plus que le terrain d'une rencontre, l'espace d'influences réciproques, d'échanges, voire de concurrences et de rivalités qui interrogent les possibilités de celui qui veut écrire en artiste autour de 1900.
Cet article s’intéresse aux références à l’architecture Art Nouveau dans le film The Danish Girl de Tom Hooper (2015) qui raconte la vie de la première femme transgenre à avoir accompli une transition. Pour Hooper, l’Art Nouveau est la manière d’exprimer cinématographiquement la coïncidence entre l’essor artistique du Paris du début du XXe siècle, la subversion de l’ordre du genre et la révolution intime du peintre Einar Wegener dont la métamorphose en Lili Elbe s’accomplit au sein et au rythme des volutes Art Nouveau. Nous étudierons la mise en scène de cette éclosion en resituant les choix du réalisateur dans l’histoire longue de la réception de l’Art Nouveau qui apparaît, à bien des égards, comme un style de (la) transition et du trouble de l’identité.
Mots clés : Art Nouveau ; genre ; transgenre ; Hooper ; Bruxelles ; Horta ; Art Déco
Abstract
This article deals with the presence of Art Nouveau architecture in The Danish Girl, by Tom Hooper (2015). This film tells the story of the first male to female transition surgery. According to Hooper, Art Nouveau enables to show, by cinematographic means, the link between artistic modernity of Paris in the early XXth century, the subversion of gender order, and the transformation of the painter Einar Wegener into Lili Elbe. We will study the representation of this metamorphosis in the Art Nouveau scenery which appears as a design of transition and identity trouble.
Keywords : Art Nouveau ; gender ; queer ; Hooper ; Brussells ; Horta ; Art Deco
Publié sur La Tribune de l'art http://www.latribunedelart.com/emile-verhaeren-poete-et-passeur-d-art-1855-1916
Vous pouvez voir la journée entière en ligne :
https://www.canal-u.tv/chaines/cnrspouchet/journee-d-etude-la-curee-empire-et-emprise-de-la-chair
Online Study day on June 22nd 2021.
The entire event can be viewed online at:
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