PhD by Véra Léon
2020
At the crossroads of educational sciences, social and gender history, and history of photography,... more At the crossroads of educational sciences, social and gender history, and history of photography, this dissertation sheds a new light on discourses and practices at play in the formal training of photographers in France.
Thèse en histoire de l'éducation / histoire de la photographie soutenue à l'Université de Paris, 2020
Au carrefour des sciences de l’éducation, de l’histoire sociale et genrée, et de l’histoire de ... more Au carrefour des sciences de l’éducation, de l’histoire sociale et genrée, et de l’histoire de la photographie, cette thèse déploie une perspective inédite sur les discours et les pratiques en jeu dans la formation des photographes, de la nationalisation de l’École technique de photographie (l’actuelle École Louis Lumière) à la création de l’école d’Arles.
Peer-reviewed papers by Véra Léon
Clio. Femmes, genre, histoire, 2021
Dans ses séries photographiques, Laure Ledoux questionne les codes de représentation visuelle d... more Dans ses séries photographiques, Laure Ledoux questionne les codes de représentation visuelle des hommes. Elle met en scène ses portraits en jouant avec le dénudement et la tactilité – du vêtement comme de la peau – pour décaler le regard sur les corps, mettant en jeu une subtile oscillation entre érotisme et pudeur. Sans provocation directe du public et des codes connus de la représentation, ni rapport frontal avec ses modèles, elle opère plutôt par des déplacements esthétiques, visuels et relationnels. Par ces images, elle amène ses spectatrices et spectateurs à s’interroger sur les paradoxes du dévoilement et de la représentation de soi, dans la construction d’une identité individuelle dont les ambivalences sont assumées, proposant ainsi de nouvelles formes de beauté.
Photographica, 2021
À la fin des années 1940, les photo-filmeurs se multiplient dans les rues des villes, photographi... more À la fin des années 1940, les photo-filmeurs se multiplient dans les rues des villes, photographiant les passants pour leur vendre leurs portraits. Or cet essor est combattu tant par les syndicats de photographes établis, qui considèrent ces nouveaux venus comme des concurrents déloyaux, que par les pouvoirs publics qui font surveiller leurs activités par la police. À partir d’une étude de cas, cet article analyse les enjeux du conflit et brosse le portrait des acteurs incriminés. En articulant différentes échelles d’analyse, de la trajectoire individuelle à la stratégie collective, des mesures locales aux débats nationaux, il montre que cette querelle est au cœur d’une redéfinition du groupe des photographes : elle est un marqueur de la mutation de leur fonction sociale, économique et symbolique. Enfin, la démarche, croisant histoire sociale et sociologie du travail, met en évidence la dynamique de professionnalisation instiguée par les syndicats, en même temps que son échec. Malgré ces tentatives, les délimitations du groupe des photographes professionnels restent poreuses en France, et ce jusqu’à aujourd’hui.
Agone. Histoire, politique, sociologie, 2020
Cet article analyse les discours produits par les organismes publics et privés dédiés à l’orie... more Cet article analyse les discours produits par les organismes publics et privés dédiés à l’orientation scolaire et professionnelle, à partir du cas des formations aux métiers de la photographie. Il met d'abord en lumière l'essor d'un discours égalitaire, supposé favoriser l’ouverture de toutes les orientations aux jeunes, quelle que soit leur origine sociale ou leur sexe. Il met ensuite en évidence les contradictions de ces discours, lesquels continuent de prodiguer des conseils différenciés selon le sexe et la classe et rappellent sans cesse les contraintes sociales associées aux carrières atypiques. Ainsi, si la conquête de nouvelles filières d’enseignement et de diplomation par les femmes dans l'après-guerre focalise l’attention des pouvoirs publics, cet article montre qu'elle ne diminue en rien le point aveugle que constitue la reproduction de l’ordre sexué dans et par le système scolaire.
Images du travail. Travail des Images, 2018
L’article interroge l’intérêt des sources visuelles pour écrire l’histoire de la mixité dans les ... more L’article interroge l’intérêt des sources visuelles pour écrire l’histoire de la mixité dans les formations professionnelles. À partir de l’analyse approfondie des illustrations d’une brochure d’orientation présentant l’école nationale de photographie dans les années soixante, il montre non seulement que celles-ci documentent le quotidien scolaire, mais également qu’elles révèlent la façon dont la direction de l’école construit la figure du photographe professionnel sur des critères de genre. Cette politique visuelle, qui révèle des résistances à la mixité dans des écoles techniques, est susceptible de freiner l’identification des filles à ce métier.
Photographic paradoxes. Invisibilization of coeducation in vocational training
This article discusses how the use of visual materials as a source offers new perspectives on writing the history of coeducation in vocational trainings. It is based on the deep analysis of illustrations of an orientation brochure presenting the national school of photography in the sixties. These pictures were meant to document everyday school life, but the study shows that the editing done by the school’s board of directors constructs the image of the professional photographer on gender-based criteria, which highlights their resistance towards coeducation in technical schools. These visual politics may prevent girls from identifying as future professionals in this field.
Special issues (Peer-reviewed journals) by Véra Léon
General introduction to the special issue reflecting on a (re)politicization of discourses on pho... more General introduction to the special issue reflecting on a (re)politicization of discourses on photography.
Book chapters by Véra Léon
Françoise Docquiert (dir.), Art : genre féminin. Actes de colloque, AWARE, 2021
Quels effets a eus le mouvement #MeToo sur la médiation? Comment renouveler notre approche des c... more Quels effets a eus le mouvement #MeToo sur la médiation? Comment renouveler notre approche des collections qui ne comportent que très peu d’œuvres d’artistes femmes ? Comment éduquer le regard à l’analyse de représentations stéréotypées, voire sexistes ? La médiation culturelle peut-elle contribuer à une prise de conscience des jeunes générations sur les questions d’égalité de genre, et avec quels outils ? Cette table-ronde rassemble la chercheuse et artiste Véra Léon, la responsable de programme culturel et d'un service des publics Florence Marqueyrol, et la médiatrice et activiste Anne-Laure Michel.
La présente publication fait suite à un cycle de tables rondes intitulé « Art : genre féminin » organisé par des étudiant·e·s du master Sciences et Techniques de l’Exposition de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Françoise Docquiert, avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions et la Monnaie de Paris représentées respectivement par Hanna Alkema et Stéphanie Molinard. Ces rencontres ouvertes au public ont réuni trente-cinq artistes, chercheur·se·s et curateur·trice·s dans le but d’interroger les raisons de la marginalisation des femmes dans l’histoire et le monde de l’art mais aussi de réfléchir à des manières de remédier à ce manque de visibilité systémique.
Cette publication a bénéficié du soutien de l’ADAGP.
Sylvie Octobre et Frédérique Patureau (dir.), Sexe et genre des mondes culturels. Publics, artistes, intermédiaires, ENS de Lyon, 2020
Pascal BLANCHARD, Nicolas BANCEL, Gilles BOËTSCH, Christelle TARAUD et Dominic THOMAS (dir.), Sex... more Pascal BLANCHARD, Nicolas BANCEL, Gilles BOËTSCH, Christelle TARAUD et Dominic THOMAS (dir.), Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours, Paris, La Découverte, 2018.
Préface de Jacques MARTIAL et Achille MBEMBE, Postface de Leïla SLIMANI
The Thames & Hudson Dictionary of Photography is a landmark publication that encompasses the hist... more The Thames & Hudson Dictionary of Photography is a landmark publication that encompasses the history, art, and science of photography in a single volume. At a time when information is instantly accessible on the Internet but is often unreliable or uncited, this ambitious project both reasserts the veracity, reliability, and accuracy of scholarly research in reference publishing and offers an immersive, usable, beautifully designed reading experience.
Compiled under the editorial guidance of curator, writer, and art historian Nathalie Herschdorfer, and in consultation with an international panel of 150 experts, this volume is based on entirely new scholarship by seventy-seven researchers from sixteen countries. Over 1,200 concise yet fully detailed entries describe all aspects of the subject, including photographers, images, agencies, genres, movements, exhibitions, publications, collectors, techniques, and processes. Entries from Ansel Adams, Diane Arbus, and amateur photographers to Emile Zola, Piet Zwart, and the zoom lens are enriched by 300 images showing key works, artist portraits, exhibitions, installations, and publications.
Biographies :
- Yto Barrada
- Eva Besnyö
- Marianne Breslauer
- Luc Choquer
- John Coplans
- Jochen Gerz
- Léon Gimpel
- Wilhelm von Gloeden
- Ara Güler
- Heinrich Hoffmann
- Lotte Jacobi
- Sigfried Kracauer
- Erna Lendvai-Dircksen
- Dora Maar
- Pierre Molinier
- Jean-Luc Moulène
- Sasha Stone
- Paul Wolff
- Yva (Else Neuländer-Simon)
Paparazzi! Photographers, Stars and Artists. Edited by Clément Chéroux. Forewords by Alain Seban and Laurent Le Bon., 2014
Organised conferences by Véra Léon
Les mondes de l'art reproduisent et légitiment les inégalités, qu'elles relèvent de la position s... more Les mondes de l'art reproduisent et légitiment les inégalités, qu'elles relèvent de la position sociale, du sexe ou de la « race ». En particulier, l'appel récurrent fait au talent, au génie ou à la vocation participe remarquablement à masquer aux unes et aux autres – artistes, intermédiaires des arts, public ou critiques – de telles déterminations sociales en les présentant comme le résultat d'un ordre naturel ou du moins mystérieux. Les formations artistiques constituent une période clé dans la mise en oeuvre de telles inégalités, agissant aussi bien lors du recrutement dans la formation, la socialisation et l'apprentissage du métier mais aussi dans l'orientation professionnelle à la sortie de l'école. L'ambition de cette journée d'études – organisée dans le cadre d'un projet de recherche primé et financé par le GIS Institut du Genre – est d'identifier aussi bien les processus sociaux produisant et légitimant, au coeur de ces formations, de telles inégalités sexuées, sociales et « raciales » parmi les aspirant·e·s artistes, que les stratégies mises en oeuvre par les unes et les autres, pour affronter, et parfois renverser, les obstacles rencontrés sur le chemin de leur formation artistique.
The history of photography has been the object of increasing interest amongst French academics ov... more The history of photography has been the object of increasing interest amongst French academics over the past 40 years, and yet to this day there are relatively few works that consider the political investment inherent in photographic images, uses, and practices. The study of photography has undeniably proven to be a powerful tool for reshaping discourses on art. It could also, and with the same critical drive, address more directly political questions.
Longtemps parentes pauvres des études de genre, les études sur les hommes sont actuellement en pl... more Longtemps parentes pauvres des études de genre, les études sur les hommes sont actuellement en pleine expansion. Elles rendent « les hommes visibles comme sujets sexués » et démontrent « que la masculinité a une histoire » (Ropert & Tosh, 1991). Autrement dit, on ne naît pas homme, on le devient, et ce notamment par un processus de socialisation à des discours, des images, des produits culturels. Les chercheur.e.s participent à la déconstruction de ces modèles de masculinité en analysant les contextes dans lesquels ils sont produits, leurs sources, ainsi que leur réception, leurs appropriations, leurs reconfigurations.
Or cette démarche théorique elle-même n’est pas dénuée de normativité : si on porte un œil déconstructiviste sur les sources, il importe d’englober dans un même regard les productions des chercheur·e·s, dans un effort réflexif. Cela est d’autant plus nécessaire dans un contexte de vif débat sur le genre et la crise de la masculinité, tant dans le champ politique que dans le champ scientifique : les discours universitaires sur les masculinités sont plus que jamais susceptibles de participer au débat public, voire d’être réscupérés.
Dans cette journée d’étude, nous souhaitons nous saisir de cette actualité pour questionner non seulement les objets qui produisent des modèles de masculinités, mais aussi notre positionnement en tant que chercheur·e, et les effets de nos propres recherches sur le champ social et politique.
Online by Véra Léon
L’axe de recherche Éducation, enseignement, formation, propose des analyses historiques compara... more L’axe de recherche Éducation, enseignement, formation, propose des analyses historiques comparatives de l’évolution des idées et des pratiques éducatives, des structures des systèmes éducatifs des pays européens et des enseignements, disciplinaires ou non, ainsi que des formations professionnelles.
Compte-rendu d'une intervention à l'Université Paris 3 dans le cadre des Rencontres Métis de la m... more Compte-rendu d'une intervention à l'Université Paris 3 dans le cadre des Rencontres Métis de la médiation (2020)
Si l’on considère que la médiation culturelle s’inscrit dans des pédagogies qui ont comme mission de participer à aiguiser le sens critique, voire à déconstuire et à lutter contre les rapports d’oppression (pour suivre Paolo Freire ou bell hooks), elle a alors tout à voir avec les questions féministes. Donner la parole à chacun·e, faire dialoguer des avis divergents, prendre une direction commune grâce à l’intelligence collective, c’est un projet fondamentalement politique.
L’ARIP ambitionne de mutualiser les recherches et les expériences concernant l’image photographiq... more L’ARIP ambitionne de mutualiser les recherches et les expériences concernant l’image photographique. Nous avons à cœur d’en faire une plateforme ouverte et interdisciplinaire rassemblant de jeunes chercheur·e·s allant du master au post-doc et provenant de multiples universités, ainsi que des photographes et des professionnel·le·s du monde de la photo.
Par des échanges concernant des sujets de recherche spécifiques autant que par le questionnement de thématiques transversales, nous voulons faire de l’ARIP un espace bienveillant où s’épanouit une pensée de la photographie en construction.
Compte-rendu publié le 8 mars 2014 sur le Carnet Hypothèses de GenERe
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PhD by Véra Léon
Peer-reviewed papers by Véra Léon
Photographic paradoxes. Invisibilization of coeducation in vocational training
This article discusses how the use of visual materials as a source offers new perspectives on writing the history of coeducation in vocational trainings. It is based on the deep analysis of illustrations of an orientation brochure presenting the national school of photography in the sixties. These pictures were meant to document everyday school life, but the study shows that the editing done by the school’s board of directors constructs the image of the professional photographer on gender-based criteria, which highlights their resistance towards coeducation in technical schools. These visual politics may prevent girls from identifying as future professionals in this field.
Special issues (Peer-reviewed journals) by Véra Léon
Book chapters by Véra Léon
La présente publication fait suite à un cycle de tables rondes intitulé « Art : genre féminin » organisé par des étudiant·e·s du master Sciences et Techniques de l’Exposition de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Françoise Docquiert, avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions et la Monnaie de Paris représentées respectivement par Hanna Alkema et Stéphanie Molinard. Ces rencontres ouvertes au public ont réuni trente-cinq artistes, chercheur·se·s et curateur·trice·s dans le but d’interroger les raisons de la marginalisation des femmes dans l’histoire et le monde de l’art mais aussi de réfléchir à des manières de remédier à ce manque de visibilité systémique.
Cette publication a bénéficié du soutien de l’ADAGP.
Préface de Jacques MARTIAL et Achille MBEMBE, Postface de Leïla SLIMANI
Compiled under the editorial guidance of curator, writer, and art historian Nathalie Herschdorfer, and in consultation with an international panel of 150 experts, this volume is based on entirely new scholarship by seventy-seven researchers from sixteen countries. Over 1,200 concise yet fully detailed entries describe all aspects of the subject, including photographers, images, agencies, genres, movements, exhibitions, publications, collectors, techniques, and processes. Entries from Ansel Adams, Diane Arbus, and amateur photographers to Emile Zola, Piet Zwart, and the zoom lens are enriched by 300 images showing key works, artist portraits, exhibitions, installations, and publications.
Biographies :
- Yto Barrada
- Eva Besnyö
- Marianne Breslauer
- Luc Choquer
- John Coplans
- Jochen Gerz
- Léon Gimpel
- Wilhelm von Gloeden
- Ara Güler
- Heinrich Hoffmann
- Lotte Jacobi
- Sigfried Kracauer
- Erna Lendvai-Dircksen
- Dora Maar
- Pierre Molinier
- Jean-Luc Moulène
- Sasha Stone
- Paul Wolff
- Yva (Else Neuländer-Simon)
Organised conferences by Véra Léon
Or cette démarche théorique elle-même n’est pas dénuée de normativité : si on porte un œil déconstructiviste sur les sources, il importe d’englober dans un même regard les productions des chercheur·e·s, dans un effort réflexif. Cela est d’autant plus nécessaire dans un contexte de vif débat sur le genre et la crise de la masculinité, tant dans le champ politique que dans le champ scientifique : les discours universitaires sur les masculinités sont plus que jamais susceptibles de participer au débat public, voire d’être réscupérés.
Dans cette journée d’étude, nous souhaitons nous saisir de cette actualité pour questionner non seulement les objets qui produisent des modèles de masculinités, mais aussi notre positionnement en tant que chercheur·e, et les effets de nos propres recherches sur le champ social et politique.
Online by Véra Léon
Si l’on considère que la médiation culturelle s’inscrit dans des pédagogies qui ont comme mission de participer à aiguiser le sens critique, voire à déconstuire et à lutter contre les rapports d’oppression (pour suivre Paolo Freire ou bell hooks), elle a alors tout à voir avec les questions féministes. Donner la parole à chacun·e, faire dialoguer des avis divergents, prendre une direction commune grâce à l’intelligence collective, c’est un projet fondamentalement politique.
Par des échanges concernant des sujets de recherche spécifiques autant que par le questionnement de thématiques transversales, nous voulons faire de l’ARIP un espace bienveillant où s’épanouit une pensée de la photographie en construction.
Photographic paradoxes. Invisibilization of coeducation in vocational training
This article discusses how the use of visual materials as a source offers new perspectives on writing the history of coeducation in vocational trainings. It is based on the deep analysis of illustrations of an orientation brochure presenting the national school of photography in the sixties. These pictures were meant to document everyday school life, but the study shows that the editing done by the school’s board of directors constructs the image of the professional photographer on gender-based criteria, which highlights their resistance towards coeducation in technical schools. These visual politics may prevent girls from identifying as future professionals in this field.
La présente publication fait suite à un cycle de tables rondes intitulé « Art : genre féminin » organisé par des étudiant·e·s du master Sciences et Techniques de l’Exposition de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Françoise Docquiert, avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions et la Monnaie de Paris représentées respectivement par Hanna Alkema et Stéphanie Molinard. Ces rencontres ouvertes au public ont réuni trente-cinq artistes, chercheur·se·s et curateur·trice·s dans le but d’interroger les raisons de la marginalisation des femmes dans l’histoire et le monde de l’art mais aussi de réfléchir à des manières de remédier à ce manque de visibilité systémique.
Cette publication a bénéficié du soutien de l’ADAGP.
Préface de Jacques MARTIAL et Achille MBEMBE, Postface de Leïla SLIMANI
Compiled under the editorial guidance of curator, writer, and art historian Nathalie Herschdorfer, and in consultation with an international panel of 150 experts, this volume is based on entirely new scholarship by seventy-seven researchers from sixteen countries. Over 1,200 concise yet fully detailed entries describe all aspects of the subject, including photographers, images, agencies, genres, movements, exhibitions, publications, collectors, techniques, and processes. Entries from Ansel Adams, Diane Arbus, and amateur photographers to Emile Zola, Piet Zwart, and the zoom lens are enriched by 300 images showing key works, artist portraits, exhibitions, installations, and publications.
Biographies :
- Yto Barrada
- Eva Besnyö
- Marianne Breslauer
- Luc Choquer
- John Coplans
- Jochen Gerz
- Léon Gimpel
- Wilhelm von Gloeden
- Ara Güler
- Heinrich Hoffmann
- Lotte Jacobi
- Sigfried Kracauer
- Erna Lendvai-Dircksen
- Dora Maar
- Pierre Molinier
- Jean-Luc Moulène
- Sasha Stone
- Paul Wolff
- Yva (Else Neuländer-Simon)
Or cette démarche théorique elle-même n’est pas dénuée de normativité : si on porte un œil déconstructiviste sur les sources, il importe d’englober dans un même regard les productions des chercheur·e·s, dans un effort réflexif. Cela est d’autant plus nécessaire dans un contexte de vif débat sur le genre et la crise de la masculinité, tant dans le champ politique que dans le champ scientifique : les discours universitaires sur les masculinités sont plus que jamais susceptibles de participer au débat public, voire d’être réscupérés.
Dans cette journée d’étude, nous souhaitons nous saisir de cette actualité pour questionner non seulement les objets qui produisent des modèles de masculinités, mais aussi notre positionnement en tant que chercheur·e, et les effets de nos propres recherches sur le champ social et politique.
Si l’on considère que la médiation culturelle s’inscrit dans des pédagogies qui ont comme mission de participer à aiguiser le sens critique, voire à déconstuire et à lutter contre les rapports d’oppression (pour suivre Paolo Freire ou bell hooks), elle a alors tout à voir avec les questions féministes. Donner la parole à chacun·e, faire dialoguer des avis divergents, prendre une direction commune grâce à l’intelligence collective, c’est un projet fondamentalement politique.
Par des échanges concernant des sujets de recherche spécifiques autant que par le questionnement de thématiques transversales, nous voulons faire de l’ARIP un espace bienveillant où s’épanouit une pensée de la photographie en construction.
N'y eut-il pas de femmes artistes dans le symbolisme ? Le plus souvent oubliées, ces actrices du mouvement du passage du siècle refont progressivement surface à travers les illustrations et les récits de cet ouvrage. S'appuyant sur les méthodes des études culturelles et des gender studies, Charlotte Foucher Zarmanian exhume ce « symbolisme enfoui » (p. 13), point aveugle de l'historiographie des symbolistes comme de celle des femmes artistes. Elle y condense les résultats d'une thèse en histoire de l'art soutenue en 2012 à l'université Paris-Sorbonne et récompensée par le Prix du Musée d'Orsay en 2013. Son propos s'organise en deux axes complémentaires : le premier déconstruit « la fabrique de la femme artiste » dans les représentations contemporaines, tandis que le second relaie les stratégies des « créatrices [qui] contre-attaquent » pour affirmer leur présence et leur légitimité face aux réticences et stéréotypes.
In the same period, from 1945 to 1975, the proportion of girls graduating from the National School of Photography decreased spectacularly from 40% to 10%. This decline contrasted with the commitment of women photographers to the profession in the interwar period. It also ran against the grain of the after-war context when girls’ participation in secondary and higher education was growing and when more and more professions were opening up to women. This PhD project aims to study this reconfiguration of gender participation in photography training and, more broadly, the social and gender issues at stake in students’ trajectories in vocational training.
I argue that the use of images as historical sources promises to yield new perspectives on the gendered history of education. Therefore, pictures printed in photography schools, career choice and professional photography publications, from the 1940s to the 1970s, will be at the heart of this presentation. Indeed, their analysis emphasizes the strongly gendered lens through which educational and professional norms were depicted, and the consequences for students’ access to careers. More broadly, the use of images questions the construction of a historical point of view – its primary foci and its blind spots.
The place of girls in photography schools, i.e. coeducational schools preparing to technical professions that are socially constructed as masculine, question the link between education and emancipation. How do girls experience the transmission of gendered and professional norms throughout the schooling process that transform them into photographers? In addition to interviews that enable the writing of their (oral) history, the use of images as historical sources promises to yield new perspectives. How are girls and boys represented at work in those pictures, and how do they seem to interact? Is it possible to consider coeducational technical education as an emancipative space and time for girls?
Pictures printed in publications dedicated to the photography schools, to career choice and to professional photography will be at the center of this presentation. Indeed, these pictures illustrate apprenticeship, training, schools, but also give rare information about the vision of gender relationships in those spaces, in a frequently stereotypical way. Therefore the comparison with personal pictures taken by students and laid by alumni interviewed in the framework of this research is necessary. Whereas these more informal photographs of everyday school life are not free from gender norms and stereotypes, they confirm girls have taken on diverse roles and developed rich experiences and relationships within their social, pedagogical and professional environment.
Thus, personal visual and oral sources contradict the continuum of educative and professional representations reducing girls in photography to very specific functions (most of the time, be either a model or a retouch worker). They allow to construct an enlarged point of view, opening the possibility for girls to emancipate themselves as subject of their own education and as producer of their own images.
Au-delà de ce caractère informatif, il faudra aussi souligner la normativité -si ce n’est la performativité- de ces images, dans la mesure où elles ont été choisies par la direction de l’école pour représenter l'établissement sous son meilleur jour. Leur caractère délibéré voire mis en scène témoigne du caractère explicite du système de genre mis en place, ce qui sera confirmé par l'analyse de sources pédagogiques contemporaines de la brochure, notamment issues des archives de l'école.
Enfin, cette présentation montrera en quoi les images constituent une source cruciale pour écrire l’histoire de la mixité et de ses paradoxes dans les formations professionnelles.