Les Stones se sont mis à décliner
après le départ de Mick Taylor. Angie m’avait filé une sacrée crise d’acné,
alors la suite… Je n’ai pas compris l’arrivée de Ron Wood, un mauvais choix
même si j’adore Woody. Il aurait mieux valu
prendre un bluesman comme Harvey Mandel voire Rory Gallagher pour
reconstituer l’attelage. Mais Keith n’avait plus envie de jouer le blues,
il préférait bambocher avec Ronnie au son du reggae pendant que Mick continuait
à trémousser son cul en mode disco funk pourri. Black and blue et toute cette
mélasse reggae calypso fut un vrai cauchemar pour les fans, à part Memory motel,
qui passait en boite au moment des slows, tout le reste me donnait envie de
chialer. Ces mecs étaient cramés. J’attendais le groupe qui allait
prendre la relève. Les Groovies semblaient à l’agonie depuis le
départ de Roy Loney ; Stooges, MC5 bien rangés au rayon des souvenirs. Alice
Cooper comptait les araignées au plafond
depuis qu’il avait lâché son groupe de killers. Aerosmith, Lynyrd Skynyrd, Blue Oyster Cult pouvaient faire
illusion le temps d’un album, mais ils n’avaient pas la carrure. Puis sont arrivés de New York, les poupées Rock'n'roll dans un timing parfait. C’était une
version des Stones en plus vulgaire et mal dégrossie, mais je savais que ce
seraient eux et aucun autre. J’avais tort sur toute la ligne.
Les Dolls furent balayés en deux coups de cuillère à pot. Tués dans l’œuf avant
même d’avoir pu étaler leur pleine mesure à la face du monde ébahi. Leur
manager foireux s’y connaissait peut-être en frusques et en coups de com
mais ne pipait rien du tout au rock'n'roll. Un rouquin requin, deux toxicos et un
alcoolo ont brisé mon rêve de plus grand groupe de rock'n'roll du monde. Johnny
Thunders pouvait bien s’en aller bâtir
sa légende de pacotille et Malcom McLaren son arnaque punk sur les cendres
encore fumantes des poupées, plus rien ne pourrait me consoler. Les Sweet Things trouvent que Goat’s head soup est le meilleur disque des Stones et viennent de
sortir leur premier album: In borowed shoes on borowed time sur
Spaghetty Records (cela ne s’invente pas). Les Sweet Things sont de New York et
se sont rencontrés lors d’une Bar Mitzvah dans les Catskills. Sam Harriss tient
sa basse en dessous des genoux et essaye de faire le show, c’est la grande
gueule du groupe. Dave Tierney guitare rythmique et chant lead porte les mêmes
lunettes que Ron Ashton, arbore une paire de rouflaquette à la JPR Williams (l’arrière
légendaire du quinze gallois des années 70) et compose les morceaux. Lorne
Behrman, lead guitar, ferraille (pas mal) de la slide sur sa Gibson Les Paul. C’est
lui qui a dû leur dégoter ce concert à la Bar-mitsvah. Il est un peu joufflu et
je le soupçonne de faire de la musculation en cachette. Darren Fried le batteur
est insignifiant comme de rigueur. Les Sweet Things n’ont aucune
classe. Ils ne deviennent glamour que lorsque Liza Colby, cette jolie petite
nana bien hot en justaucorps et talon hauts, vient pousser les chœurs et secouer
le tambourin avec eux. Dave Tierney fricote avec Liza Colby, j’en suis
sûr ! Les Sweet Things se sont payés une
brochette de pointures dont Alejandro Escovedo, le pianiste des Black Crowes,
la section de cuivre des Stones, le souffleur de Daddy Long Legs pour
l’enregistrement de leur premier album, mais je n’en ai absolument rien à cirer
parce que c’est juste Liza Colby aux chœurs gospel qui m’intéresse. Doctor crazy girl
est le morceau de l’album que je préfère, mais les neuf autres sont aussi bien
troussés que Liza Colby. Les références des Sweet Things sont les
Stones, New York dolls, Mott, Faces, Joneses, Black Crowes, Izzy Stradlin and
the Ju Ju’s. Les Sweet Things n’ont absolument
rien à dire. Liza Colby est presque aussi sexy
que Betty Davis. Les Sweet Things ne seront jamais
le plus grand groupe de rock'n''oll du monde. En attendant qu’Elvis ressuscité
redescende sur Vegas, je supporte les Sweet Things et le Liza Colby Sound et
vous feriez bien d’en faire autant.
THE DUKE [Vous prendrez bien le temps d'un petit commentaire !]
02 - Dead Or Worse
03 - In Borrowed Shoes, On Borrowed Time
04 - Almost Faded
05 - Dr. Crazy Girl
06 - Drained
07 - Coke'n
08 - Through The Cracks Of The City
09 - Fix To Kick
10 - Feed My Dog
MP3 (320 kbps) + front cover