Volume GIDNI
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Section – Literature GIDNI
”KUSHELO AND GADJO”. THE GIPSY WOMAN’S CURSE AND THE WHITE MAN IN MIRON
RADU PARASCHIVESCU’S „CÂNTICE ŢIGĂNEŞTI”
Puskás-Bajkó Albina, PhD Candidate, ”Petru Maior” University of Târgu-Mureş .................................. 1257
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Section – Literature GIDNI
TIME TRAVELERS
Dragoş Avădanei, Assist. Prof., PhD, ”Al. Ioan Cuza” University of Iaşi ................................................ 1386
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THE SUFFERING ISSUE OF THE CHARACTER RASKOLNIKOV FROM THE NOVEL CRIME AND
PUNISHMENT
Silviu Cristian Rad, PhD Candidate, ”Babeş-Bolyai” University of Cluj-Napoca ................................... 1510
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Section – Literature GIDNI
THE RECEPTION OF KNUT HAMSUN IN THE NEW ILLUSTRATED RAMP, BUCHAREST, 1920-
1934
Diana Lăţug, PhD Candidate, ”Babeş-Bolyai” University of Cluj-Napoca .............................................. 1564
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008
The sole responsibility regarding the content of the chapters lies with the authors.
Published by
Arhipelag XXI Press, Târgu-Mureş, România, 2014
Moldovei Street, 8, Târgu-Mureş, 540519, România
Tel: +40-744-511546
Editor: Iulian Boldea
Editorial advisor: Dumitru-Mircea Buda
Email: [email protected]
http://www.asociatiaalpha.comxa.com
ISBN 978-606-93691-3-5
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Table of contents
JOYOUS IN THE WEB: ANIMAL METAPHORS OF THE NEW, POSTMODERN & GLOBAL
FREEDOM
Ştefan Borbély, Prof., PhD, ”Babeş-Bolyai” University of Cluj-Napoca ..................................................... 16
A FLORAL POETESS
Al. Cistelecan, Prof., PhD, ”Petru Maior” University of Târgu-Mureş......................................................... 66
SYMBOLIC MEMORY
Rodica Ilie, Prof., PhD, ”Transilvania” University of Braşov ...................................................................... 69
ICONS OF LONELINESS
Marius Miheţ, Assist. Prof., PhD, University of Oradea ............................................................................. 123
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Section – Literature GIDNI
MATEI CĂLINESCU –THE LIFE AND THE OPINIONS OF ZACHARIAS LICHTER. A TESTIMONIAL
OF THE NATIONAL IDENTITY
Larisa Stîlpeanu, PhD Candidate, ”Transilvania” University of Braşov ..................................................... 290
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Section – Literature GIDNI
THE FUTURE PRESENT OF ART, BETWEEN ARTISTIC EXPERIMENT AND BLOOD DISCOURSE
Florina Codreanu, Assist. Prof., PhD, Technical University of Cluj-Napoca ............................................. 315
CRITICAL SYMBOLS
Alina Bărbuţă Negru, PhD, "Ştefan cel Mare" University of Suceava ....................................................... 322
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Section – Literature GIDNI
THE SEARCH FOR ABSOLUTE FREEDOM AND NATIONAL IDENTITY IN MIRCEA ELIADE’S
NINETEEN ROSES
Lioara Coturbaş, Assist. Prof., PhD, University of Oradea ......................................................................... 450
SPACES OF THE EXILED: THE HERE AND THE THERE IN YING CHEN’S LES LETTRES
CHINOISES
Eduard-Iustin Ungureanu, PhD Candidate, ”Al. Ioan Cuza” University of Iaşi ......................................... 527
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OCTAVIAN PALER - BETWEEN THE PATRIARCHAL AND THE ARISTOCRATIC LEVEL OF THE
NATIONAL CULTURE
Diana Câmpan, Assoc. Prof., PhD, ”1 Dec. 1918” University of Alba-Iulia .............................................. 657
THE SPIRIT OF REBELLION AND THE AESTHETIC OF “RUPTURE” IN THE POETS OF THE
“WAR GENERATION”
Sorin Ivan, Assoc. Prof., PhD, ”Titu Maiorescu” University of Bucharest ................................................ 664
PLANET FEM
Monica Şimon, PhD Candidate, ”Petru Maior” University of Târgu-Mureş .............................................. 672
LITERAL MEANING AND INDIRECT SPEECH ACTS IN ELIF SHAFAK’s NOVEL THE BASTARD
OF ISTANBUL
Anca-Mariana Pegulescu, PhD, Romanian Ministery of National Education............................................. 697
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Section – Literature GIDNI
LOOKING ACROSS the Surface of Words in Nichol’s “THE Martyrology” via the Game Theory and
Gadamer’s Hermeneutical Method
Clementina Mihăilescu, Assist. Prof., PhD, ”Lucian Blaga” University of Sibiu ....................................... 852
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Abstract: Maghrebian literature of French expression, as stated by Charles Bonn, allows Maghrebian
writers to be proud of their origin, to present their own culture in the language of the former
colonizer. A frequent factor of Maghrebian writers is the problem of identity, which often appears in
the narrative discourse, being reflected in the Arab urban space, the space that combines the
traditional architecture with the modern one.
Disturbed by the colonizing factor and the modernity, the characters of Tahar Ben Jelloun’s prose
seek desperately their own place, which often, is denied precisely because of these two factors. Among
the Moroccan writer’s novels which display this fight of the character looking for his own identity are
the famous diptych L' Enfant de sable. La Nuit Sacrée where the main character Zahra / Ahmed is
forced to live under the appearance of two different entities - male and female; La Prière de l’absent
where three penniless characters receive the mission to initiate an orphan child into the mysteries of
the Arab culture by making a trip across Morocco; Partir and Au pays where the characters are
trying to build their own way in life by quitting a corrupt Morocco, path which leads only to an
unexpected and sure ending - death.
Keywords: Maghrebian identity, Moroccan culture, identity problem, the trip, the dichotomy past /
present.
L’un des plus connus et des plus traduits écrivains maghrébins, Tahar Ben Jelloun
s’inscrit, à côté de l’algérienne Assia Djebar et Driss Chraïbi, dans le fil des auteurs qui
mettent en évidence dans leur œuvre la quête identitaire, quête qu’ils considèrent
fondamentale à cause de l’insertion de la culture française dans la vie des gens de Maghreb.
Les trois auteurs qui sont obligés d’affronter des changements personnels ou collectifs assez
douloureux - l’arabisation de la philosophie qui oblige l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun
de partir en France, la décennie noire qui fait décider l’écrivaine algérienne de ressusciter un
passé réduit au silence en publiant Loin de Médine, la critique négative que reçoit le roman
Passé Simple qui est nié par son propre auteur- essaient de mettre en question la notion
d’identité et plus précisément l’identité maghrébine. L’axe temporelle de leurs romans
s’inscrit dans un va-et –vient entre le passé et le présent, une dichotomie qui veut mette
l’accent sur le creuset qui se crée entre l’islam d’auparavant et l’islam d’aujourd’hui. Les
personnages en quête de leurs propres identités s’emparent d’une vision rétrospective pour
mieux connaître leur culture et pour apprivoiser ce présent incertain.
Mais avant de faire une incursion dans la prose benjellounienne on se propose de
donner une définition de l’identité culturelle. Le concept d’identité commence à s’imposer par
l’apparition des papiers d’identité où sont inscrits des informations minimales sur un individu
tels le nom, la date de naissance, la nationalité, les noms des parents, l’adresse, etc.
Cependant ce terme englobe plusieurs éléments et il a fait couler beaucoup d’encre de la part
des philosophes et des écrivains. Certes, l’identité implique l’altérité, car on ne peut
concevoir un être, le caractériser sans faire référence à un autre. La comparaison entre les
deux individus est une modalité d’en tirer les traits de caractère spécifique. Selon la définition
du dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, l’identité est « un ensemble de traits culturels
propres à un groupe ethnique (langue, religion, art, etc.) qui lui confèrent son individualité ;
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sentiment d’appartenance d’un individu à ce groupe »1. Cette brève définition ne peut pas
contenter, car elle n’identifie pas les nuances et les diverses associations d’appartenance qui
peuvent se retrouvent dans la description d’un être humain. C’est pour cette raison que nous
avons choisi la définition de l’écrivain Amin Maalouf qui identifie dans son roman, Les
identités meurtrières, beaucoup des éléments qui peuvent appartenir à un individu. Il soutient
que ces composants n’ont pas la même importance dans le même temps et souligne l’idée que
chacun est doué d’une signifiance qui s’active à un moment donné :
L'identité de chaque personne est constituée d'une foule d'éléments qui ne se limitent
évidemment pas à ceux qui figurent sur les registres officiels. Il y a, bien sûr, pour la grande
majorité des gens, l'appartenance à une tradition religieuse; à une nationalité, parfois deux; à
un groupe ethnique ou linguistique; à une famille plus ou moins élargie ; à une profession ; à
une institution ; à un certain milieu social... Mais la liste est bien plus longue encore,
virtuellement illimitée : on peut ressentir une appartenance plus ou moins forte à une province,
à un village, à un quartier, à un clan, à une équipe sportive ou professionnelle, à une bande
d'amis, à un syndicat, à une entreprise, à un parti, à une association, à une paroisse, à une
communauté de personnes ayant les mêmes passions, les mêmes préférences sexuelles, les
mêmes handicaps physiques, ou qui sont confrontées aux mêmes nuisances.
Toutes ces appartenances n'ont évidemment pas la même importance, en tout cas pas au même
moment. Mais aucune n'est totalement insignifiante. Ce sont les éléments constitutifs de la
personnalité, on pourrait presque dire « les gènes de l'âme », à condition de préciser que la
plupart ne sont pas innés.
Si chacun de ces éléments peut se rencontrer chez un grand nombre d'individus, jamais on ne
retrouve la même combinaison chez deux personnes différentes, et c'est justement cela qui fait
la richesse de chacun, sa valeur propre, c'est ce qui fait que tout être est singulier et
potentiellement irremplaçable.2
1
Le Nouveau Petit Robert de la langue française, Paris, SEJER, 2008.
2
Amin Maalouf, Les identités meurtrières, Paris, Éditions Grasset et Fasquelle, 1998, p.19.
3
Op.cit. , p.35.
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coutume musulmane dans lesquelles les femmes ne doivent pas aller à l’école, elles ne
peuvent pas sortir de la maison sans être accompagnées, elles sont obligées de porter le voile
pendant qu’il sorte en ville, des règles ancestrales qui sont rayées par le pouvoir français.
Cette incompatibilité entre le monde orientale et le monde occidental est bien mise en
évidence dans le roman Au pays ou Mohammed, le personnage principal, reconnaît « la
générosité » de la France, car il y va travailler pour gagner d’agent, mais n’accepte pas que
son fils, Rachid, change son nom en Richard. L’aveu de Mohammed est chargé d’une forte
douleur de père, mais aussi il contient une vérité écrasante :
Mes enfants ont la tête très arabe, la tête et les gestes, ils dosent qu’ils sont intégrés, j’ai jamais
compris ce que c’est ; un jour Rachid m’a montré une carte et m’a dit ; avec ça je vote, mois
aussi je suis français et européen, je lui dis, va doucement, déjà pour avoir les papiers t’as
attendu plus d’un an et demi, tu vas pas commencer le même cirque pour te dire européen,
n’oublie pas d’où tu viens, d’où tes parents viennent, c’est important, partout où tu iras,
n’oublie pas ton pays d’origine est inscrit sur ton visage, il est là, que tu le veuilles ou
non. Moi, je n’ai jamais douté de mon pays, vous autres, vous ne savez pas de quel pays vous
êtes, oui, vous vous dites françaouis, je crois que vous êtes les seuls à le croire, tu penses que
le flic te traite comme un Françaouis cent pour cent ? Oui, si tu vas au tribunal, le juge diras
que t’es françaouis, il est obligé, mais il pense que tu es étranger, ou bien un bâtard. On dirait
que la France a fait plein de gosses avec une femme venue d’ailleurs et que ces enfants, elle a
oublié de les déclarer, je veux dire de les reconnaître, c’est curieux, de toute façon, rien ne sera
facile pour vous !4
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la nuit sacrée, sous le lit de mort, son père avoue son péché et rend libre sa fille, une fausse
liberté, car celle-ci est habituée d’agir comme un homme, de profiter des droits accorder aux
hommes. Pour la première fois, elle se heurte de la barrière qui existe entre la femme et
l’homme en islam, car au moment où elle commence à parler dans la place, les gens lui
reprochent cette audace puisqu’elle n’est pas accompagnée par un membre masculin de la
famille. En plus, les sept sœurs veulent se venger d’elle, car elles la considèrent coupable de
toutes leurs misères sans penser de culpabiliser leur père qui l’a obligée d’être ainsi. Le
dédoublement de son identité n’était pas au plaisir de son père qui trouvait ses déguisements
comme une offense à lui-même qui tentait oublier la malheureuse décision:
Tu inventais des jeux toujours solitaire ; il t’arrivait même de jouer à la poupée. Tu t’es
déguisée en fille, puis en infirmière, puis en maman. Tu aimais les déguisements. Que de fois
je dus te rappeler que tu étais un petit homme, un garçon. Tu me riais au nez. Tu te moquais de
moi. 6
6
Tahar Ben Jelloun, La Nuit sacrée, Paris, Seuil, 1987, p.29.
7
Op.cit. , p.176.
8
Tahar Ben Jelloun, L’Enfant de sable, Paris, Seuil, 1985, p.50.
9
Tahar Ben Jelloun, La Prière de l’absent, Paris, Seuil, 1981, p.53.
10
Op.cit., p.54.
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devenir « le miroir suprême, le vrai, l’unique et le dernier miroir où ton visage viendra se
fixer ; ce sera la source et l’eau qui préservent tes racines en plein désert »11. Les allusions aux
origines (les racines) et au déracinement (le désert) sont évidentes et l’enfant doit se rendre
aux origines pour mieux affronter le désert. Du Nord au Sud du pays, ils quittent Fès, pour
passer par Marrakech, Agadir, Jamaa el Fna, etc. en essayant d’accomplir le pèlerinage qui,
d’ailleurs, reste inachevé car les trois personnages rendent leur souffle. En fait l’histoire du
roman est une traversée du pays et de l’Histoire, une illusion, « une longue méditation sur
l’époque, sur la mélancolie du temps, sur la tristesse des hommes qui s’étaient habitués à
l’humiliation»12.
Dans Partir tel le titre lui-même suggère il s’agit de l’immigration. Confrontés à la
corruption, à l’indifférence du gouvernement, les jeunes diplômés comme Azel ou les filles
comme Malika, Kenza, Siham sont obligés de mourir de faim où de quitter le Maroc. Mais le
prix à payer est très grand, car Azel devient l’amant de Miguel celui qui l’a aidé, Siham
s’occupe d’une fille handicapée et Kenza devient la proie de Nazim un homme marié dans son
pays, mais qui fait semblant être amoureux d’elle pour résoudre le problème de la
clandestinité. Au Maroc, partir devenait le mot le plus employé dans une conversation et
symbolisait l’affranchissent, la liberté, le courage, l’espoir, l’imagination. Tous les
personnages rêvent d’un monde meilleurs et regardent mélancoliquement la mer en espérant
qu’un jour ils pourront échapper à l’œil vigilant de la Guardia Civil pour passer en Espagne :
« Partir. Renaître ailleurs. Partir par tous les moyens. Se sentir pousser des ailes. Courir sur le
sable, en criant sa liberté. Travailler, réaliser, produire, imaginer, faire quelques chose de sa
vie »13. Mais la vérité qu’ils doivent affronter en pays étranger est abominable. La déception
est grande, ils ont rêvaient d’un pays où coulent le lait et le miel et ils ont trouvé un pays qui
ne s’intéressent guère à eux. Ils sont des esclaves payés à supporter tous les humiliations, leur
dimension humaine ne comptant plus. À ce moment les personnages se trouvent dans
l’impossibilité de rebrousser chemin. Rentrer au Maroc signifiait accepter une vie plus
difficile que celle menait en Espagne : « Repartir, considérer ce déplacement comme un petit
voyage d’agrément, un changement d’air, un malentendu. Repartir, oui, mais où ? Au Maroc ?
Impossible, pas question de recommencer les petits boulots à Tanger et la vie étriquée »14.
Tous les personnages du roman conscients qu’ils ont gâché leur vie perdent le pouvoir de
vivre, se mêlent dans des affaires douteuses et finissent par mourir. Le dernier chapitre du
roman présente une scène mirifique. Un bateau nommé Toutia attend que tous les
personnages du roman montent au bord pour accomplir un dernier voyage.
Qu’il s’agisse du voyage, de la mythologie où de l’Histoire dont Tahar Ben Jelloun se
sert, il réussit toujours à transmettre aux lecteurs les chagrins d’un pays ou d’un peuple qui
essaie de retrouver sa place, de s’adapter aux nouvelles conditions de vie, aux nouvelles
demandes de la modernité tout en gardant dans leur esprits les coutumes du monde
musulman.
11
Ibidem, p.76.
12
Idem, p.224.
13
Tahar Ben Jelloun, Partir, Paris, Gallimard, 2006, p.50.
14
Op.cit. , p.83.
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Bibliographie :
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