Medieval liturgies

Au milieu du XIIe siècle, l’Occident chrétien assiste à l’apparition d’un nouveau rituel liturgique au cours duquel le prêtre élève au-dessus de sa tête l’hostie qui vient d’être consacrée et transformée en corps du Christ. Selon l’historiographie, ce que l’on nomme « élévation de l’hostie » doit permettre aux fidèles de voir et d’adorer l’objet pour pallier la diminution progressive de la fréquence des communions depuis la Réforme grégorienne dans le dernier quart du XIe siècle. Or, cette thèse apparait problématique dans la mesure où les textes liturgiques ainsi que les conciles synodaux ordonnent aux fidèles de s’incliner, de s’agenouiller, de baisser les yeux et même de se prosterner. De plus, une multitude d’obstacles physiques comme des jubés, des clôtures, des rideaux ou un certain nombre de clercs ne peut que limiter la visibilité de l’objet. Ensuite, du point de vue théologique, on ne cesse de rappeler qu’il est impossible de voir Dieu par les yeux du corps et que la visio dei, qui relève des yeux spirituels, ne peut se réaliser en cette vie. Une foi réelle doit d’ailleurs se passer de la vision, de la science ou de la connaissance, car comme le disent les Écritures, « heureux ceux qui ont cru sans voir ». Il en résulte une certaine ambivalence, voire parfois une dévalorisation de la vision corporelle. Sens le plus spirituel, il est aussi le plus dangereux lorsque mal utilisé.

La présente recherche porte sur l’apparition, l’évolution et la fixation du rituel de l’élévation de l’hostie du milieu du XIIe siècle à la fin du XIVe siècle et tente de démontrer que sa fonction n’est pas de montrer l’hostie aux fidèles qui sont largement découragés, par une multitude de moyens, de la regarder et qu’elle possède une fonction sociale et liturgique indépendante de leur regard.

Estratto dalla rivista Arte Medievale anno VII -(2008), 1 -pagine 55-80 1. New York, Pierpont Morgan Library, M. 976, f. 4v: Magister Nicolaus, iniziali decorate, terzo quarto del XIII secolo (© Pierpont Morgan Library, New York). 2. Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana, ms Chigi C. VI. 174, Sacramentario di Anagni, f. 157r: Magister Nicolaus, iniziale istoriata D (Deus qui …) con Sacerdote celebrante, terzo quarto del XIII secolo (© Biblioteca Apostolica Vaticana).

4. De vita et miraculis sanctae Rictrudis libri tres, éd. Acta Sanctorum, Maii t. 3, Anvers, 1680, p. 95. 5. Miracula sancti Michaelis, dans P. Bouet-O. desBordes (éd.), Chroniques latines du Mont-Saint-Michel (ix exii e s.), Caen-Avranches, 2009, pp. 308-309. Destruction de Sodome et Gomorrhe Miniature de la Biblia figurata de Raphaël de Mercatel. Gand (?). Fin du xV e siècle. Gand, Trésor de la cathédrale Saint-Bavon, Ms. 10 fol. 24v. 6. Bède le VénéraBle, Histoire ecclésiastique du peuple anglais, livre III, ch. 16, texte critique M. lapidGe ; trad. P. monat-Ph. roBin, t. II (= Sources Chrétiennes, 490), Paris, 2005, pp. 92-93. 7. rimBert, Vie de saint Anschaire, ch. 37, trad. J.-B.Brunet-Jailly, Paris, 2011, p. 138. 8. Revelatio ecclesiae sancti Michaelis archangeli in Monte qui dicitur Tumba, dans P. Bouet-O. desBordes (éd.), Chroniques latines du Mont-Saint-Michel (ix e -xii e s.), Caen-Avranches, 2009, pp. 94-95. 9. GréGoire de tours, Histoire des Francs, II, ch. 37 ; interprétation donnée par B. S. BaChraCh, Vouillé and the Decisive Battle Phenomenon in Late Antique Gaul, dans R. W. mathisen-D. shanzer (éd.), The Battle of Vouillé 507 CE Where France Began, Boston-Berlin, 2012, pp. 33-34. 10. Dans les habitations modestes, un simple orifice percé dans la toiture constituait le seul moyen d'évacuation des fumées. 11. Cité par J.-P. leGuay, Le feu au Moyen Âge, Rennes, 2008, p. 92. Sur les cheminées au Moyen Âge, cf. ibidem, pp. 25-47. 12. Trad. par C. Veyrard-Cosme, L'oeuvre hagiographique en prose d'Alcuin. Vitae Willibrordi, Vedasti, Richarii. Édition, traduction, études narratologiques, Florence, 2003, pp. 25-26. Dèce et le martyre de saint Laurent Miniature de la Bible en images de Pampelune. Parchemin. 256 ff. 240 x 165 mm. Pampelune (Espagne). 1197. Amiens, Bibliothèque municipale, Ms. 0108, fol. 213r.

dasn ce travail nous voulons truver les traces laissées par les textes de la liturgie hispanique dans les inscriptions des VIII-XIII siècles. Nous pouvos identifier ces traces dan certaines petites phrases, parfois, un seul mot, que les rédacteurs des inscriptions ont empruntées aux formules liturgiques

This paper offers a detailed study of the evolution of consecration rites for abbesses and abbots in liturgical books produced in England from 900 to 1200. It reveals how these rites, through the prayers recited, insignia bestowed, chants sung, and bodily gestures performed, differently articulated and impressed the normative ideals of monastic leadership on those who were elected to it according to gender, and how those ideals were recast during periods of ecclesiastical reform.

N.B. This presentation has now been published as an article in _Traditio_ under the same title. A copy of the introduction to this article can be downloaded from my Academia.edu page.