Kinshasa

De antropoloog Filip De Boeck en de fotograaf Sammy Baloji werkten tussen 2013 en 2014 samen aan een onderzoeksproject rond stad en stedelijkheid in Congo. Het project mondde uit in het boek Suturing the City. Living Together in Congo's Urban Worlds en de door Devrim Bayar gecureerde rondreizende tentoonstelling Urban Now: City Life in Congo. Boek en expo denken de relatie tussen tekst en beeld op een andere manier: terwijl de foto's in het boek intiem verweven zijn met de tekst van De Boeck, ontbreekt die tekst in de tentoonstelling en hangen de beelden van Baloji haast contextloos op de muur. Toch blijven zij, dankzij enkele ingrepen van de curator, (relatief) leesbaar. Alhoewel geïnformeerd door de antropologische studie van De Boeck, krijgen ze hier de kans een eigen verhaal te schrijven.

Comment, dans un contexte de crise économique et sociale durable, les citadins réinventent-ils les moyens de leur survie à Kinshasa ? C'est à cette question que cet ouvrage s'attache à répondre. On y trouve une description ethnographique minutieuse des dispositifs microsociaux qui permettent aux citadins-commerçants d'approvisionner la ville et aux citoyens ordinaires de continuer simplement à vivre. Le livre plonge ainsi le lecteur dans les multiples formes de la « débrouille » qui organisent l'univers du petit commerce dans les marchés de la ville de Kinshasa.

D’emblée, Bernardo Secchi avait positionné la description au coeur du projet pour le territoire, proposant avec Paola Viganò un déplacement conceptuel de l’activité de l’urbaniste, depuis une réponse sectorielle à la demande sociale vers une activité de recherche originale. Liant de cette manière projet et recherche, il confère à cette dernière une dimension opérationnelle qui acquiert une importance toute particulière pour des territoires peu ou non pris en compte, ni même reconnus par la puissance publique. Secchi le démontra longuement pour la Città diffusa.
Mon intervention propose la présentation d’une recherche sur le territoire de Kinshasa, capitale de plus de 12 millions d’habitants de la République Démocratique du Congo, pays continent qui en compte 85 millions. L’enjeu de cette recherche est d’examiner comment peut se concevoir un projet pour le territoire kinois en absence de toute technostructure et moyens publics pour le mettre en œuvre. Elle jauge par là la portée opérationnelle de la description, soit comment le projet peut à la fois documenter ce territoire et permettre la construction de lignes possibles de raisonnement (Secchi, 2006) et d’action.
Ce travail de problématisation du territoire kinois est une étude personnelle en cours menée afin d’accompagner un ensemble de recherches doctorales menées des chercheurs congolais, dans le cadre de deux programmes de coopérations universitaires coordonnés par la Faculté d’architecture de l’ULB. Il se base sur une approche de Kinshasa à travers 3 images et une hypothèse de lecture fondamentale —celle de la Mboka Bilanga, termes que le caractère très polysémique du lingala permet de traduire par ville maraîchaire/spontanée/émancipatrice—, pour aborder de manière synthètique mais non englobante un territoire aux limites floues sans en éluder sa complexité et décliner une série de recherches spécifiques à l’intérieur d’un récit collectif porteur d’espoir d’actions concrètes à court et moyen terme sur la ville.

Through the lens of the photographer and through the author’s gaze, the complex urban landscape of Kinshasa is carefully brought into the picture in this book. The Congolese capital city appears to be difficult to tame, and impossible to capture in one master narrative. With the exhibition that accompanied the release of their Kinshasa book, the authors won a Golden Lion at the 11th International Architecture Bienniale in Venice, 2004.

In their internationally acclaimed publication Kinshasa: Tales of the Invisible City, anthropologist Filip De Boeck and photographer Marie-Françoise Plissart provide a history not only of the physical and visible urban reality that Kinshasa presents today, but also of a second, invisible city as it exists in the mind and imagination of its inhabitants. They bring to light a mirroring reality lurking underneath the surface of the visible world and explore the constant transactions that take place between these two levels in Kinshasa’s urban scape.

Based on longstanding field research, this book  provides insight into local social and cultural imaginaries, and thus in the imaginative ways in which local urban subjects continue to make sense of their worlds and invent cultural strategies to cope with the breakdown of urban infrastructure.

This book was reprinted in 2014 by Leuven University Press.

Comment, dans un contexte de crise économique et sociale durable, les citadins réinventent-ils les moyens de leur survie à Kinshasa ? C’est à cette question que cet ouvrage s’attache à répondre. On y trouve une description ethnographique minutieuse des dispositifs microsociaux qui permettent aux citadins-commerçants d’approvisionner la ville et aux citoyens ordinaires de continuer simplement à vivre. Le livre plonge ainsi le lecteur dans les multiples formes de la « débrouille » qui organisent l’univers du petit commerce dans les marchés de la ville de Kinshasa.

La créativité de la débrouille kinoise ne cesse d’étonner. Elle révèle l’ingéniosité des solutions que les citadins inventent quotidiennement pour capter un revenu dans un contexte singulier de déliquescence institutionnelle et d’anomie. Mais, ses expressions et ses manifestations n’ont été le plus souvent décrites que dans leurs dimensions individuelles. L’originalité de ce travail est de les décrire en interaction et de les appréhender aussi dans leur dimension collective, comme des codes sociaux. Tout en suivant le fil conducteur du commerce de détail, l’analyse entrecroise en permanence deux ordres de réflexion. Le premier porte sur la question particulière de la petite économie urbaine. À cet égard, l’ouvrage restitue l’ambivalence des stratégies de coopération et de solidarité contraintes par la précarité omniprésente et par la violence ordinaire qui en découle. Le second, plus politique, porte sur la réinvention des normes et des formes de régulation que révèlent les pratiques sociales et économiques des commerçants.

La réflexion finale de l’ouvrage porte sur la question de la régulation sociale, montrant que l’économie de la débrouille n’est pas seulement le lieu d’enchevêtrement de plusieurs logiques – parfois contradictoires – mais qu’elle est également un espace de réinvention normative à travers lequel peut se lire la dynamique des changements en cours.

As Zaire’s most privileged form of cultural expression, popular music in Kinshasa of the 1990s acted as a mediating force between radically divergent socio-economic worlds, but it also reinforced the symbols and structures of power that came to characterize the political culture of an authoritarian system of rule.

Bien plus qu’une forme de divertissement, la musique populaire congolaise est une source d’inspiration et un objet de fierté nationale. Les habitants de la République démocratique du Congo sont fiers de leur musique, et à raison si l’on considère son impact au-delà des frontières du pays. En effet, pour Johannes Fabian, la musique populaire congolaise est le cadeau le plus précieux que le Congo ait fait aux peuples africains 1.
Et pourtant, ce style musical typiquement africain comporte son lot de paradoxes. Ainsi, malgré son succès spectaculaire dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, cette musique demeure presque inconnue en Occident.

En République démocratique du Congo (RDC), la méthode Sabido n’est connue que des universitaires, des journalistes et des professionnels des médias qui ont eu, d’une façon ou d’une autre, l’occasion de croiser le chemin de l’ONG de droit américain, Population Media Center (PMC)􏰒 Ainsi, une annonce parue dans plusieurs médias en avril 2014 faisait état de la formation porteuse d’emplois pour de possibles recrues􏰒 Ces dernières, une fois engagées, devaient s’employer à travailler sur un projet ambitieux d’éducation populaire par l’entremise d’un feuilleton radiophonique, pro- duit dans plusieurs langues, qui devait s’échelonner sur plusieurs années􏰒 La programmation retenue, qui sera examinée dans le cadre du présent chapitre, est centrée sur des préoccupations liées à la santé de la mère et de l’enfant, à travers une approche qui a déjà fait son chemin ailleurs􏰒 Il faut savoir en effet que la méthode Sabido suit un parcours international spectaculaire et atypique, ayant d’abord été expérimentée en Amérique latine au milieu des années 1970 avant de poursuivre en Afrique et ailleurs (Singhal et al􏰒 , 1995 􏰕 Tufte 2001 􏰕 Makobo et al􏰒 , 2017)􏰒

In this chapter, I propose to explore the social contours of technological creativity through the rubric of “smartness”, a concept intimately tied to innovation. What does it mean to be “smart” in Kinshasa? Who is smart? And who is not? How does mastery over entering technologies relate to local repertoires of authority, power, and prestige? I thus attempt to unsettle the ethnocentric assumptions of “being smart in the city”. By focusing on practices on Kinshasa’s streets, in households, markets, and hotels, I show how Kinois engage with technologies, how they combine various registers of expertise and creativity, and how these in turn combine to produce variegated ways of “being smart in the city”. The chapter is a methodological and epistemological experiment in which I call for attention for semantic, social, and technological complexity, irreducible to one single form or meaning. The (scientific) challenge is to remain attentive to the polysemy of technology, innovation, and creativity, as well as the contiguity of meanings, practices, and experts.

The Listeners’ City: Radio, Congolese Rumba and the Right to the City in the Native Quarters of Leopoldville (1949-1960)
‪Although initially conceived as a tool to extend colonial propaganda, Radio Belgian Congo for Africans (Radio Congo belge pour Africains) quickly adapted its programming to cater to African audiences’ tastes, turning radio into a musical medium used by Congolese listeners as a “collective gramophone.” By tracing listening behaviours back to the introduction of radio in 1949 in Leopoldville (now Kinshasa), this article shows how Congolese female and male listeners used this medium to invent new forms of urbanity. The analysis of the social dimensions of the interweaving of music, sound and space sheds new light on the little-known history of this African metropolis. It reveals how listeners used early colonial radio to build listening and sociable spaces that contested the colonial monopoly on “the city” and its symbolic and material access.‪

How the disciplines of anthropology and history can be brought together to enhance our understanding of the Congo The development, questioning and fragmentation of the theories and methodologies underpinning the various academic fields concerned with the study of the Congo since the colonial period has demonstrated the limits of any single discipline in area research. In studying the history of Congolese studies from the early 20th century, it is fairly evident that all of the academic disciplines concerned have significantly modified their approaches since, and in doing so they have partly or fully adopted the approaches of other disciplines in areas where other branches of research have been more fruitful. This has in turn helped to create a multidisciplinary field of studies that can enhance our understanding of a given area. In the case of the Congo, to a degree similarly to much the rest of sub-Saharan Africa, the multidisciplinary study of this region has been shaped to a great extent by the developments in anthropological theory and method which Moore (1993; p.xiv) opines possessed Africa as its "tap-root". In this essay I will demonstrate how the discipline of anthropology has developed concomitantly with the study of Africa in the 20th century, using examples from the Congo, and in doing that show how it can be combined with other disciplines in enhancing our understanding of this central African region. As I have approached this task from the view of anthropology's retrospective development as a field, I will specifically demonstrate how it can be combined with the discipline of history in the study of the Congo.

In Kinshasa schools, the lack of teaching aids such as schoolbooks and dictionaries featuring Lingala is a great hurdle for teachers who strive to make full use of this language in the classroom. Dictionaries explaining French terms (language of instruction) in Lingala (language of daily communication) are therefore sorely needed, in the form of tools conceived to help teachers and students understand better, in Lingala, concepts named in French. I have thus chosen to adopt a terminological approach, in order to build a bilingual student's dictionary through a set of domain-structured booklets. In this paper I describe the process of getting data from a wordlist extracted from the Congolese national curriculum. Based on that wordlist, I have then drawn up a questionnaire allowing me to define, illustrate and name French terms using Lingala words. The replies were based on pre-existing schoolbooks, bilingual French-Lingala dictionaries , the available corpus data, and my knowledge as native speaker and lexicographer.

The editor of this volume, Adebanwi, invites us to consider the “everyday grammars of the state and democratic life in contemporary Africa, and how these grammars are determined by local, regional and global processes.” In this chapter, I will provide an ethnographic account of state-citizen relations in Kinshasa during the final 8 years of Joseph Kabila’s regime. I will disentangle the ways in which the voter’s card and the surveillance cameras constituted the technologies of capture and entrapment. Both objects enabled both parties, the state and citizens, to ensnare one another, to lure one another while the grammar of “mutual entrapment” rests on two building blocks: one of confusion and one of distrust. The surveillance cameras and the voter’s cards were embedded in webs of trickery, provocation, and lies from both sides. This is part of  "frontier citizenship", a particular type of citizenship that instills a skillful navigation of multiple political subjectivities within institutional and social environments.

A travers un exercice réflexif, cette contribution rend compte de quelques problèmes méthodologiques et déontologiques qu’ont soulevé les conditions de réalisation d'une enquête de terrain sur le commerce informel au marché dans la ville de Kinshasa. Elle est axée autour des difficultés rencontrées sur le terrain et des choix méthodologiques que j’ai dû opérer. Je présenterai donc brièvement la ville de Kinshasa et son contexte de crise, avant de m’appesantir sur les difficultés que j’ai éprouvées à circonscrire le champ des observations empiriques dans l’espace géographique. J’aborderai ensuite la question des difficultés particulières que pose l’approche empathique dans un contexte urbain, où la complexité des situations sociales, la diversité des modes de vie, complexifient davantage la relation d’enquête. Il y sera également question des problèmes déontologiques liés à mon implication sur le terrain. Enfin, je terminerai par la nécessité de l’exercice réflexif qui peut être à la fois une procédure d’objectivation de la recherche et une condition de production de connaissances.

Depuis quelques années, on observe à Kinshasa et ailleurs
une recrudescence des accusations de sorcellerie frappant
les enfants. Les histoires d’« enfants-sorciers » sont
ainsi devenues partie intégrante de la vie quotidienne.
Ce phénomène peut s’interpréter comme une manifestation
du bouleversement des imaginaires et des réseaux sociaux
urbains dans un Congo en crise. Il met en lumière une
brèche croissante entre le «premier monde» de la réalité
quotidienne et le «deuxième monde», autrement dit entre
la réalité et son double.

Le visage que revêt un milieu de vie est toujours le résultat d'un processus de développement dans la longue durée historique. L'histoire est ainsi importante dans l’analyse des processus de développement. Elle permet notamment de comprendre les changements s'opérant au niveau d'un territoire, les changements s’opérant au niveau des rapports entre acteurs sociaux. Elle est également importante parce qu'elle nous empêche de croire que les phénomènes que nous étudions sont nouveaux, ou qu’ils sont issus d'une génération spontanée.
En nous intéressant au cas de la ville de Kinshasa, nous nous sommes interrogés sur le processus de structuration dans la longue durée du territoire sur lequel elle est bâtie, étant donné que celui-ci a existé comme milieu de vie bien avant la fondation de la ville. Un regard sur un tel processus dans le temps long, prenant en compte à la fois les continuités et les ruptures, pourrait peut être amener un autre éclairage dans la compréhension des problèmes et défis qui se posent à ce milieu de vie aujourd’hui. Il nous faut d’emblée préciser que cette contribution n’a pas l’ambition de proposer une nouvelle version de l’histoire de la ville.Il s’agit plutôt d’une tentative de compréhension de la dynamique des transformations ayant affecté ce milieu de vie, ainsi que les modes de vie des populations.

Following the continuing popularity of Congolese rumba music in the 1950s–1970s,
I explore the technological spaces in which old songs appear more than 50 years later,
and study the agency of those who initiate and actively contribute to the reinsertions
of the old music in and on new media formats. By redefining the ‘repurposing’ of
the remediations as strategies steered by human intentionality and occurring within
social spaces, I investigate the kind of knowledge that an anthropological focus on
remediation, repetition and circulation through electronic and digital media can offer
about Kinshasa’s society at large. I propose to analyse the various purposes that
direct Kinois (the inhabitants of Kinshasa), individual persons, media professionals
and international corporations, to copy and insert old (and new) Congolese dance
music into a particular media format, such as TV shows, USB sticks or mobile phone
ring tones.

Dance in Kinshasa, DRC has historically been a moral terrain on which different actors – from missionaries to postcolonial political leaders – have sought to control and showcase dancers. Women’s dancing in particular has become regarded as morally ambiguous, especially when women perform on a public stage. While dance is an integral part of femininity, it is nonetheless a fraught avenue of creative expression, largely due to the implications of its associated visibility. This paper addresses particular occasions in which dancing women invite criticism, which I argue is linked to the ways in which a woman’s social position is negotiated through her public performances. In attempts to understand some of the multivalent anxieties expressed over the morality of dance performance, this paper considers several historical layers that have shaped contemporary attitudes towards dance. It considers how new dance forms emerged in the historical context of colonial Léopoldville, the social position of postcolonial Zairian women who danced for the nation, as well as contemporary professional women dancers (danseuses) who perform with popular concert bands.

La danse à Kinshasa, en RDC occupe historiquement un terrain moral sur lequel différents acteurs – des missionnaires aux dirigeants politiques postcoloniaux – ont cherché à contrôler et à mettre en scène les danseurs. La danse des femmes en particulier est de plus en plus considérée moralement ambiguë, en particulier lorsque les femmes se produisent sur une scène publique. Même si la danse fait partie intégrante de la féminité, elle est néanmoins une voie risquée d’expression créative, essentiellement du fait des implications de la visibilité qui lui est associée. Cet article traite des occasions spécifiques où des danseuses invitent la critique, et j’avance que cela est lié à la façon dont la position sociale de la femme est négociée à travers ses performances publiques. Afin de comprendre certaines des anxiétés multivalentes exprimées concernant la moralité de la danse, cet article se penche sur différentes couches historiques qui ont formé les attitudes contemporaines à l’égard de la danse. Il considère comment de nouvelles formes de danse ont émergé dans le contexte historique de la Léopoldville coloniale, la position sociale postcoloniale des femmes zaïroise qui ont dansé pour la nation, et les danseuses professionnelles actuelles qui se produisent avec des groupes de musiques populaires.

Belgium ruled the Congo from about 1885 until 1960. During this period, many Congolese were killed, as the Belgians exacted cruel control of the land and resources. The Catholics and other missionaries received funding from the Belgians, and later became proxies for Belgian ...

Kinshasa, the Capital of the Democratic Republic of Congo, is characterised by the fact that everywhere in town initiated and self-made healers practice various forms of African medicine and healthcare. These endogenous therapies exist side by side with biomedicine and charismatic faith healing offered by the hundreds of Pentecostal and independent healing churches in the Capital. This variety of therapeutic alternatives represents the inner fragmentation of the health-seekers themselves; it reflects the fragmentation of life in Kinshasa’s poverty-ridden suburbs.

This research however attempts to show how faith, folk and cult healing offer a creative attempt at overcoming this alienation. Its ‘action’ component tries to find ways to mediate between different therapies in terms of mutual respect and concern with the patients’ well-being. In this, the point of departure is the existing situation of medical pluralism.

After a brief introduction on the ideological turn of Alma Ata (1978) and on health and healing in Africa south of the Sahara, we outline the setup and setting of the action-research. To an increasing extent, the inhabitants of the suburbs rely on their neighbourhood networks (instead of on the public institutions) and on a so-called informal or ‘second’ economy to make a living. This rediscovery of their social potential also has its repercussions on the way the quest for therapy unfolds. After discussing the failure of the party-state’s programme towards a better future, we turn towards the Kinshasa healing churches. In a sense, they have partly taken over the role of the nation-state in building a new (postcolonial) identity. The two final chapters of this research report deal respectively with the major findings of the action-research, and its practical consequences on the neighbourhood level.

Keywords: Congo (Democratic Republic), Kinshasa, action-research, medical anthropology, medical pluralism, prophetical churches

In 2012, images of a mystical mermaid known locally as Mami Wata circulated on the Internet and via people's mobile phones, sparking rumours that Chinese labourers had captured her as they were installing underwater fibreoptic cables. Appearing as a grotesque sea-creature with a gnarled, shrivelled body, this new image of Mami Wata challenges older, popular depictions of her as a beautiful maiden. Further, in her deformed body, Mami Wata reveals new tensions arising from promises of wealth and modernisation promoted by both Chinese and Congolese governments. Accounts of rumours/urban legends and metaphors of contagion animate larger contemporary discussions concerning development projects, “otherness” and the influence of the Internet and mobile phone technology on production of popular African culture. The female siren, Mami Wata, is a recurring motif in Kinshasa's collective urban imaginary. Historically she has been an expression of modernity and hybridity through visual representation in popular painting, sculpture and television serials. Now Mami Wata appears in the digital world. In this article, in addition to analysing the ways in which contemporary technology mediates this archetypal figure, I draw on notions of otherness, recent historical, political and economic changes in the Democratic Republic of Congo to analyse the ways they inform the particular shape and meaning that Mami Wata takes when transformed into the digital domain.

Longtemps considérée comme vêtements d’occasion destinés aux pauvres, la fripe connaît un renouveau remarquable à Kinshasa. Il se signale par un engouement qui ne concerne plus seulement les vêtements mais aussi les chaussures, le linge de maison, les accessoires de mode, etc. Ce changement semble directement lié à la crise économique durable et à l’appauvrissement des citadins. L’évolution du contexte économique à Kinshasa a métamorphosé ce rebut importé, jadis méprisé, en ressource hautement valorisée qui permet aux citadins de rester élégants malgré la crise. Au fil du temps, la friperie est devenue un commerce prospère dont les réseaux de recyclage au détail se sont complexifiés. Au Grand marché, les transactions sont assez proches de celles observées ailleurs : les ballots sont déballés à l’aube et les transactions commerciales se déploient en trois principales phases que sont le déballage, l’étalage et la vente au réseau personnel du commerçant. Cependant, à Kinshasa, il y a le recyclage commercial de la fripe qui est un processus comprenant la sélection, la classification et la requalification des objets. L’opération est décomposée en plusieurs étapes selon un principe de sélection de la qualité qui aboutit à une « fabrication » différentielle d’une valeur symbolique localement ajoutée.

Women in Kinshasa, Democratic Republic of Congo are increasingly entering new professions partly due to an increase in higher education levels. In so doing, and as they become more visible in political and economic spheres, women are subjected to new forms of moral suspicion. While women have historically maintained a strong presence in the informal sector, such as commerce, new urban modes of employment dictate new kinds of visibility. It is within this context that notions of femininity and female virtue in Kinshasa continue to be redefined. This article explores several modes of employment for women, such as money-changing, journalism, and politics as they relate to local concepts of encadrement (supervision) and débrouillardisme (resourcefulness). Further, it also examines the threat that a woman's social network outside of her kin poses to men, as well as how women's participation in the economic sphere can motivate distrust between the genders.

"Analizując krok po kroku naturę dwóch zjawisk: la sape oraz europejskiego dandyzmu staram się ustalić ich wzajemną relację, dodatkowo oceniając stosowność użycia pojęcia dandyzm do opisu sape. W pracy zawarto także rys historyczny la sape oraz dandyzmu; dołączono również materiał fotograficzny".

Tyle oficjalne streszczenie. Praca jest wynikiem kolekcjonowania materiału przez prawie trzy lata i chociaż daleko jej do kompletności, jest, o ile mi wiadomo, najobszerniejszym źródłem o la sape w języku polskim.

Cette étude a principalement pour objectifs d’appréhender l’environnement du Mobile Money au Congo d’une part, et d’autre part de décrire et d’analyser les représentations et les pratiques des utilisateurs de ces services financiers passant par le téléphone mobile. Il est également question de savoir si le Mobile Money est un lieu éventuel d’inclusion financière. Si les utilisateurs de ces services financiers mobiles mettent généralement en avant le faible coût des frais de transfert d’argent, c’est parce que jusqu’à présent, ces services financiers sont essentiellement utilisés pour effectuer des transferts et des retraits d’argent. En effet, ils sont de plus en plus utilisés pour assurer le transfert d’argent entre les différentes villes du pays, mais aussi entre les villes et le milieu rural. Et de ce point de vue, ils apparaissent comme des nouveaux concurrents Au-delà du sentiment d’insécurité que certaines personnes expriment –et donc ressentent- face aux transactions financières mobiles, il apparaît que ces nouveaux services financiers qui séduisent les gens plus que les banques classiques, soient sur la voie de jouer un rôle dans le sens de la démocratisation de l’accès aux services financiers en RD Congo.

Un port fluvial organise le trafic entre deux villes frontalières, Brazzaville et Kinshasa, situées de part et d’autre du fleuve Congo en Afrique centrale. Il est devenu en une dizaine d’années un espace notoire de trafic dans lequel une vaste activité de petite contrebande — connue de tous, mais visible et cachée, tout à la fois— s’est organisée pour l’importation à Kinshasa via Brazzaville des textiles imprimés d’origine asiatique. A travers une analyse des pratiques frauduleuses dans un port fluvial qui réunit plusieurs services de l’Etat chargés en principe d’appliquer la loi, cette contribution examine comment les acteurs qui travaillent dans ce poste frontalier et ceux qui y circulent, construisent ensemble les normes d’importations et de passages illégaux des marchandises.

Congolese painter Aimé Mpane and Brussels art gallery NOMAD are at the forefront of Belgium’s burgeoning African art scene. Veerle Devos and Kristof Dams find out about the artistic faultlines that run between Brussels, Kinshasa and elsewhere

Cet article se propose d’analyser les formes ambivalentes d’expression politique portées par les Shégués, ces jeunes citadins qui vivent dans les rues de Kinshasa. Figures populaires d’une vie citadine dominée par une « économie de la débrouille », reflets de l’histoire d’un État s’étant construit au travers du vol comme de la violence, les Shégués ne renversent pas un ordre dominant dont ils se réapproprient bien des codes et des pratiques. Ils diffusent néanmoins dans l’urbanité kinoise des imaginaires de la réussite et des postures critiques à l’égard d’un ordre sociopolitique contesté, vécu comme dépourvu d’alternatives.

https://www.cairn.info/revue-tiers-monde-2016-4.htm

La prison de Makala dans la ville de Kinshasa au Congo est confrontée depuis plus de trente ans à une contraction de ses ressources et à une quasi-inexistence des subsides provenant de l’État. La faible présence des agents et des ressources étatiques est compensée par une organisation informelle – localement appelée « système des gouverneurs » et constituée autour d’un chef des prisonniers appelé « gouverneur général » – qui organise et régule la vie quotidienne des détenus. Il existe ainsi une « double gouvernance » à Makala : l’une officielle et l’autre informelle. Cet article analyse les modalités de la gouvernance informelle en la considérant comme celle qui permet de gérer réellement la prison au quotidien. Il examine ses caractéristiques ainsi que la relation inédite qu’elle entretient avec la gouvernance officielle. Il montre ainsi que ce système de gouverneurs, structuré par des normes informelles souvent implicites, parfois explicites, est le produit relativement stable d’un « arrangement » entre les autorités officielles de la prison et les prisonniers-gestionnaires. Il met en lumière la structure hiérarchique et autoritaire de l’organisation informelle et la régulation de l’économie de rente mise en place pour financer le fonctionnement de la prison au quotidien. La relation singulière entre ces deux gouvernances permet à la prison de Makala de demeurer un pénitencier appartenant à l’État, mais dont les ressources financières et matérielles proviennent de ressources privées extérieures. Ce mode de financement et de gestion de la prison apparaît comme une sorte de partenariat public-privé informel, une forme inédite et très originale de « gouvernance hybride ».

Introduction : Les complications obstétricales sont responsables d’une morbimortalité fœto-maternelle élevée. La référence à temps de ces cas dans un hôpital mieux équipé est un geste permettant aux malades d’avoir accès à des soins appropriés. Méthode : Une étude descriptive documentaire sur les dossiers des femmes référées au service de Gynéco-Obstétrique de l’Hôpital Saint Joseph de Kinshasa a été réalisée de Janvier à Décembre 2013. Le profil sociodémographique et clinique des référées, les modalités de référence et le pronostic materno-fœtal ont été étudiés. Les données obtenues ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS version 21.0. Les résultats ont été présentés sous forme de tableaux et de figures en déterminant les valeurs absolues, les fréquences relatives (en pourcentage), les moyennes majorées de l’écart-type selon les cas. Toutes nos analyses étaient fixées au seuil de signification de 0,05. Résultats : La plupart des enquêtées était des multipares (57%) avec un âge moyen de28, 56 ans et un niveau d’étude secondaire (60%). Elles ont été transférées le plus souvent par un infirmier (39,4%), à bord d’un taxi (99,4%). Le motif de référence était la dystocie mécanique (26%) même s’il était souvent différent (59,7%) de ce celui du centre de référence. Il n’y a eu aucun décès maternel mais la mortalité périnatale était très élevée à 13,2%. Conclusion : Les grossesses à haut risque doivent être suivies dans les hôpitaux de référence mieux équipés ou alors être référées à temps vers ces hôpitaux.

This paper analyses the omnipresence of unlawful constructions (‘constructions anarchiques’) in Kinshasa; and in doing so, unpacks the ways in which urban planning and urban governance takes place in DRC’s capital through personal connections. It highlights the importance of financial and political incentives: on the one hand, various actors in the public administration are pressured to feed up informal revenue in the hierarchy. This search for  ‘invisibles’ (as informal revenue are called) acts as a major facilitator for unlawful constructions and a general neglect of urban plans, as they provide financial opportunities for civil servants. On the other hand, we show how the protection of populations within these unlawful constructions constitutes an important source of political capital for local and national politicians. In showing both elements, we show the importance of personal connections, and how this determines the way the city is governed and developed: ultimately, the existence and development of particular sites depends on the connections one have, and the leverage one is able to exercise through these. A final way through which this is shown is through the importance of ‘big men’, who are nodes in these personal networks: their leverage allows the installation and provision of public services.

Based on an exploration of how Branhamist Christians in Kinshasa represent and live with kindoki (sorcery/witchcraft), this article attempts to bring science and technology in the debate about witchcraft. The Branhamist Christian community is divided among groups who jettison information and communication technologies (ICT) outright, while others formulate a pedagogy of responsibility and awareness of the potentially immoral nature of ICT. The ethnographic material leads me to call for more attention to connectivity, or the accessibility to social and spiritual others, as an important mode in emic theories of witchcraft. Finally, in order to do justice to the heterogeneity of objects that can trigger kindoki—such as ancestral objects but also ICT goods—I propose the notion of “the witchcraft complex.”

This paper analyses in detail the governance of urban markets in Kinshasa. By unpacking the complex relations of power which underpin these markets, the paper shows how informality is used as an instrument of accumulation by a variety of actors, which try to gain access to the revenue generated by the markets. Concretely, actors within and outside markets rely on a system called branchement, which refers to connections with higher-level authorities, allowing these actors to access their positions and revenue. Focusing on these connections, the paper draws the following main conclusions: first, market revenue is the site of an intense competition, in which particularly high-level political actors (with links to the Presidency) control revenue streams – rather than the Kinshasa provincial government (which has the legal right to do so). Second, these alliances are fragile and unstable: both changes at higher- as well as local-levels (i.e. the market) create a series of conflicts, in w...

The Movement known as La Sape is a socio-cultural phenomenon which proves to be a unique example of circular transnational migration and the social imaginations expressed through it. Its adherents constitute largely of young men from Brazzaville in the Republic of Congo, and Kinshasa in the Democratic Republic of Congo.

Having emerged from a political, social and economic environment of deprivation, the formation of a subculture based predominantly on opulence, consumption and material gain provides a fascinating insight into collective efforts at reclaiming agency. The  journey towards Europe and back is a way of re-constructing personal and social identity, where enhanced social status can act as powerful substitutions for actual class mobility.

Congo is undeniably a leading country in the production of music in Africa. The ties between politics and music in Kinshasa have long been studied (Bob White, 2008), and yet too often dissociated with the politics of the everyday (Biaya, 1996). This paper is an attempt at bridging this gap by adopting a thematic approach to the production of music between 1950 and 1970, analysing how the everyday is portrayed in Congolese rumba, the specific attention given to women in the music, and finally the complex relationship between music and politics.

Comment faire face à l'insécurité de la vie quotidienne à Kinshasa? Cette contribution examine les dispositifs de protection sociale au niveau microsocial mis sur pied dans la petite économie urbaine en Afrique, qu’on appelle généralement « économie informelle ». Quoique ces dispositifs reposent sur la solidarité, leur mise en œuvre n’en est pas moins problématique ni exempte de paradoxe dans ce milieu professionnel modelé par la précarité. On décrira le fonctionnement de ces dispositifs visant à réaliser la prise en charge collective des collègues dans le besoin, avant d’en interroger les limites. L’un des enjeux de ces dispositifs étant l’organisation et le contrôle de l’entraide, on interrogera également les différentes logiques qui s’affrontent dans ce champ particulier de la protection sociale.

2017 Interview on the occasion of the exhibition "Urban Now: City Life in Congo" at the Harbour Front Centre (The Power Plant,Toronto). In this exhibition Sammy Baloji and Filip de Boeck offer an artistic and ethnographic investigation of what living – and living together—might mean in Congo’s urban worlds. The exhibition focused on the "urban now," a moment suspended between the broken dreams of a colonial past and the promises of a neoliberal future.

This paper highlights the migration conditions of women practicing cross-border trading between Kinshasa and Brazzaville. The aim is to analyse how migratory strategies, trade obligations and love relationships articulate in these women’s career-paths. Although this women’s migration between the two cities is of a commuting type, it sometimes entails a temporary settling period in Brazzaville which requires them to do casual jobs or even “prostitution”. Our interpretation is that, for these women, cross-border trading is an opportunity to rewrite the rules governing gender relations.