Cette recherche retrace l’évolution de la cinématographie roumaine depuis la 2de Guerre Mondiale jusqu’à la chute du régime communiste par le prisme de la censure, en s’attardant en particulier sur « l’époque Nicolae Ceaușescu »...
moreCette recherche retrace l’évolution de la cinématographie roumaine depuis la 2de Guerre Mondiale jusqu’à la chute du régime communiste par le prisme de la censure, en s’attardant en particulier sur « l’époque Nicolae Ceaușescu » (1965-1989), remarquable par la quantité de films censurés. Pendant les quelques décennies de son existence, le régime communiste roumain n’a jamais relâché son contrôle sur le cinéma ; celui-ci a pris plusieurs formes en fonction du contexte politique, économique et social, allant des pressions exercées par la police politique sur les cinéastes à l’interdiction totale des films. L’effet d’un tel contrôle extensif a été une cinématographie qui n’a pas réussi à percer au-delà des frontières nationales et l’inhibition de l’éclosion d’une école nationale de cinéma. Cette thèse est donc l’occasion de s’interroger sur le rapport entre la censure et la production d’une cinématographie « invisible » ou « médiocre », à travers l’analyse des discours officiels concernant la culture, des institutions ayant des fonctions censoriales variables (l’Association des Cinéastes, les Maisons de Films, la Securitate, la Radio Europe Libre et autres), des trajectoires des réalisateurs les plus représentatifs de la période (Lucian Pintilie, Mircea Daneliuc, Radu Gabrea, Mircea Saucan, Mircea Veroiu, Alexandru Tatos, Dan Pita) et des films qui ont été particulièrement affectés par des immixtions politiques. En fin de compte, pour le régime communiste roumain, le cinéma a-t-il été « de tous les arts, le plus important » (Lénine) ?