Perspective
Actualité en histoire de l’art
4 | 2008
Périodisation et histoire de l’art
L’an 1500 dans l’art de l’Europe du Nord
Till-Holger Borchert
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/perspective/2788
DOI : 10.4000/perspective.2788
ISSN : 2269-7721
Éditeur
Institut national d'histoire de l'art
Édition imprimée
Date de publication : 31 décembre 2008
Pagination : 762-766
ISSN : 1777-7852
Référence électronique
Till-Holger Borchert, « L’an 1500 dans l’art de l’Europe du Nord », Perspective [En ligne], 4 | 2008, mis en
ligne le 01 avril 2018, consulté le 04 août 2019. URL : http://journals.openedition.org/
perspective/2788 ; DOI : 10.4000/perspective.2788
LA PÉRIODISATION EN HISTOIRE DE L’ART
L’an 1500 dans l’art de
l’Europe du Nord
Till-Holger Borchert
La césure
Le célèbre autoportrait peint par Albrecht Dürer
en l’an 1500 (Munich, Alte Pinakothek) condense,
sans doute comme aucune autre œuvre d’art de
l’Europe du Nord, divers éléments picturaux qui
en font l’une des œuvres clés de la Renaissance au
nord des Alpes. En homme de savoir et conscient
de sa valeur, Dürer construit la représentation
de son propre visage en se fondant sur des
calculs géométriques, se servant pour cela d’une
typologie jusque-là réservée aux représentations
du Christ, puis rédige un texte en latin érudit et
l’inscrit en caractères d’imprimerie humanistes sur
le panneau. Ainsi, il est en quelque sorte possible
d’y déceler le prototype de l’image de l’artiste des
Temps modernes en Europe du Nord, celui d’un
humaniste qui a réussi à se détacher du système
des gildes médiévales 1. Cette œuvre majeure de la
peinture européenne peut être considérée comme
une icône de la césure d’une époque, qui sépare le
gothique de la Renaissance vers 1500.
De même, la naissance du futur empereur
Charles Quint à Gand le 24 février de la même
année constitue un événement qui peut à juste
titre cristalliser la césure entre le bas Moyen Âge
et le début des Temps modernes. En effet, ce
Charles Quint, qui succède en 1521 à son grandpère Maximilien Ier – le « dernier chevalier » dont
les intérêts et les actions contradictoires semblent
également marqués par les antagonismes du
Moyen Âge et des Temps modernes 2 –, parvient
à porter les frontières de l’immense empire dont
il a hérité jusqu’au Nouveau Monde. Cependant,
à la suite de la Réforme, il ne peut empêcher la
division définitive et durable du christianisme
occidental en blocs confessionnels 3.
L’autoportrait de Dürer et l’événement
historique de la naissance du futur empereur à
Gand sont au même titre des symboles évidents
de la césure entre les périodes autour de 1500,
l’un relevant plutôt de l’histoire de l’art, l’autre
s’inscrivant dans une perspective historique.
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ACTUALITÉ
PERSPECTIVE 2008 - 4
Traditionnellement, l’an 1500 (ou bien : « autour
de 1500 ») marque dans nombre d’ouvrages de
référence l’une des grandes divisions de cette
périodicité de l’histoire (européenne) qui distingue
Antiquité, Moyen Âge et Temps modernes.
Naturellement, la transition du Moyen Âge
aux Temps modernes ne peut correspondre à
une date ou à une année déterminée. Il s’agit
au contraire d’un processus de longue haleine et
bien plus complexe qui résulte de combinaisons
de plusieurs phénomènes se recoupant, dont le
début et la fin ne peuvent être saisis, ni même
définis, avec précision. Les éléments catalyseurs de
changement sont à cet égard multiples : de nature
économique, politique, culturelle et ainsi de suite,
ils interviennent en différents lieux et moments,
se déroulent à des amplitudes et des à vitesses
variables, et ne touchent pas simultanément les
diverses couches de la population, y compris
à l’intérieur de limites géographiques définies.
De ce fait, ils aboutissent à des effets tout à fait
hétérogènes – aussi bien au plan social que
régional –, et cela à des moments distincts 4.
Dans cette mesure, il semble que le choix
de « 1500 » comme césure historique habituelle
entre Moyen Âge et Temps modernes est tout
à fait arbitraire – non moins arbitraire toutefois
que d’autres événements ou dates pareillement
considérés comme les métaphores de mutations
sociétales et culturelles en Europe, notamment
« la découverte de l’imprimerie » (vers 1450),
la « chute de Constantinople » (1453), la
« découverte de l’Amérique » (1492) ou encore
la « Réforme » (1517). À la différence de ces
dates particulières, l’année « 1500 », en tant que
chiffre rond, présente tout de même l’avantage
d’être plus marquante et, en outre, n’établit pas
d’équivalence entre la césure historique et un fait
historique pars pro toto.
Le Lexikon des Mittelalters, dont la réputation
n’est plus à faire, choisit également « pour point
final de la description lexicographique […] la
période autour de 1500 », mais signale en même
temps, et non sans prolixité, que d’une part « le
médiéval » s’est maintenu dans la constitution et
la structure sociale de la première phase des Temps
modernes jusqu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, tout
comme des traits « médiévaux » se sont affirmés
dans la vie intellectuelle de la Renaissance et de
L’an 1500 : l’Europe du Nord
l’ère baroque, et que, d’autre part, un « printemps
des Temps modernes » (lors de « l’automne
du Moyen Âge ») s’est annoncé dès les XIIIe et
XIVe siècles de façon isolée, puis davantage au
XVe et plus particulièrement au siècle des grands
mouvements de réforme religieuse et sociale, des
conciles et des premiers pas de l’humanisme 5.
Ceci étant, il nous semble nécessaire de retenir
que le tournant du XVe au XVIe siècle, en raison
d’une série de transformations significatives,
peut être considéré comme une césure décisive,
à propos de laquelle on est en mesure d’évoquer
des phénomènes aussi complexes que le début
des grandes expéditions d’exploration, le premier
essor de l’imprimerie ou la transition entre la
première Renaissance et la Renaissance classique
dans l’art italien. Par conséquent, c’est avec de
bons arguments que le point final du Lexikon des
Mittelalters a pu être placé « vers 1500 ».
Un certain malaise émane de ces phrases,
qui dénotent tout de même l’obligation ou le
besoin de justifier la césure habituelle avec les
Temps modernes – vers « 1500 ». Car bien sûr,
selon le point de vue adopté pour interpréter
les phénomènes historiques et culturels, le
Moyen Âge et les Temps modernes s’étendent sur
des durées tout à fait différentes.
Renaissance et Rinascimento
Jusqu’à ce point, les articulations des époques et
surtout les termes stylistiques décrivant les périodes telles que « gothique », « Renaissance »,
« baroque » – qui entre-temps sont eux-mêmes
devenus des noms d’époques –, et même
« Moyen Âge », « Temps modernes » (Neuzeit) et
« ère moderne » (Moderne), ne peuvent se prétendre des éléments d’articulation valables des
évolutions et des phénomènes culturels et historiques en Europe que sous certaines conditions.
Les périodisations et les concepts scientifiques sur
lesquels elles se fondent, comme, par exemple,
dans La Renaissance et ses avant-courriers dans l’art
d’Occident d’Erwin Panosfky, n’ont cessé de faire
l’objet de discours critiques, même au sein des
disciplines en histoire de l’art 6. En ce qui concerne les tentatives de périodisation, les époques
de transition se révélant les plus problématiques
sont surtout celles où les « tendances à la modernisation » ne semblent produire un effet
général – donc aussi supra-local – et refouler les
structures prétendument traditionnelles, conservatrices et conventionnelles qu’avec un retard
considérable. Pour cela – et surtout selon des
optiques historico-culturelles –, la transition du
Moyen Âge aux Temps modernes est un exemple particulièrement intéressant, puisque ce processus de transformation relatif à l’histoire de
l’art au sud et au nord des Alpes est traditionnellement considéré, décrit et évalué par l’histoire de l’art comme une évolution asynchrone,
voire même contraire. Ce n’est qu’avec un retard
considérable, selon une opinion scolaire longtemps dominante dans l’histoire de l’art, que les
acquis des artistes novateurs de la Renaissance
en Italie ont été adoptés et se sont répandus audelà des Alpes. En effet, l’art au nord des Alpes
« avant 1500 » révèle à peine plus de quelques
emprunts isolés d’éléments stylistiques et formels à la Renaissance italienne. Il faut attendre
« après 1500 » pour que ces éléments émergent
– mais alors avec quelle vigueur ! – dans la peinture, la sculpture et l’architecture en France, aux
Pays-Bas, mais aussi en Allemagne 7.
Il n’est que trop évident, dans ce contexte,
que l’utilisation du terme « Renaissance » s’avère
pernicieuse et problématique pour plusieurs
raisons. Car, alors que « Renaissance » (ou en
fait « Rinascimento ») signifiait bien à l’origine,
très concrètement, la prétendue redécouverte
ou le nouvel éveil de l’Antiquité – c’est-à-dire
de sa littérature et de son art –, par des écrivains,
architectes, peintres et sculpteurs italiens du
Quattrocento, très tôt est apparue une notion
de période en histoire de l’art, surtout dans le
sillage de la propagation par Giorgio Vasari d’un
modèle historique en trois parties, lui-même
emprunté aux historiens antiques. Dans les Vite 8,
si influentes pour l’historiographie à venir, il
désigne tout d’abord l’art italien – et en fait surtout
l’art toscan – depuis la fin du XIIIe jusqu’au début
du XVIe siècle et le délimite par rapport à d’autres
tendances artistiques principalement en dehors
de l’Italie, considérées comme moins novatrices.
Dès le début, la notion de « Renaissance » est par
conséquent associée à un code de valeurs tacites,
mais néanmoins d’une vigueur étonnante, qui
est en fait fondamentalement marquée par l’italocentrisme et donc tout sauf neutre.
PERSPECTIVE 2008 - 4
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LA PÉRIODISATION EN HISTOIRE DE L’ART
En outre, le terme « Renaissance » – tout
comme d’ailleurs les termes « gothique »
ou « roman » – a acquis un autre niveau de
signification lorsque l’histoire de l’art s’imposa
comme discipline universitaire au XIXe siècle :
il visait exclusivement les aspects formels des
œuvres transmises et cherchait seulement à
définir et à classer les phénomènes stylistiques
de l’architecture, de la peinture et de la sculpture
en Italie depuis l’aube du XVe siècle. De même, la
notion stylistique de « Renaissance » – qui dans
l’art italien coïncide en quelque sorte de façon
intrinsèque avec une d’époque – ne doit en aucun
cas être comprise comme parfaitement neutre du
point de vue de l’interprétation 9.
Dans la suite de La Civilisation de la Renaissance
en Italie de Jacob Burckhardt 10, la notion d’époque
inhérente au terme « Renaissance », servit dans
les disciplines voisines de l’histoire de l’art, d’abord
dans une perspective philosophique et historicointellectuelle. En somme, le terme fut utilisé
pour décrire un processus de mutation historique
complexe entre Moyen Âge et Temps modernes,
une vision humaniste et anthropocentrique du
monde succédant à une représentation scolastique
et théocentrique, où – pour simplifier grossièrement
– l’individu devient la mesure de toute chose,
ce qui contribua à en aggraver l’imprécision.
En effet, si l’on se fonde sur cette acception
historico-culturelle – qui propage en définitive une
institution téléologique du sens et de l’unité d’une
époque et de ses œuvres –, le développement
spécifique des arts plastiques de cette ère n’est
plus, comme auparavant la littérature et un peu
plus tard les sciences naturelles, le résultat d’une
légitimité évolutionniste. Au contraire, l’expression
artistique doit être comprise comme l’expression
d’une mutation des mentalités qui a touché toute
la société et qui pouvait également, en principe, se
manifester par-delà les phénomènes stylistiques
superficiels et concrets – c’est-à-dire extérieurs.
Le fait qu’à cet égard les manifestations culturelles
de l’esprit du lieu et du temps ne soient en rien
statiques et qu’elles aient elles-mêmes revêtu au
même endroit et au même moment des aspects
tout à fait différents n’est bien sûr en rien une
découverte de la recherche récente. Celle-ci, se
fondant par exemple sur l’œuvre récapitulative
et plurielle de Jan Białostocki, Spätmittelalter und
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ACTUALITÉ
PERSPECTIVE 2008 - 4
beginnende Neuzeit 11, n’a elle-même pas forcément
contribué à préciser, ni à maîtriser le concept de
Renaissance.
L’histoire de l’art peine toujours à établir une
distinction nette entre les notions d’époque et de
style dans le mot « Renaissance », et cela d’autant
plus s’il est question de l’art en l’Europe du
Nord au XVe et au début du XVIe siècle, ou si l’on
confronte des termes tels que « bas Moyen Âge »
et « Renaissance » ou encore « gothique tardif »
et « début des Temps modernes » 12.
Une Northern Renaissance ?
Les anglophones ont adopté le terme de « Northern
Renaissance », dénomination qui ne pose pas
vraiment de limites géographiques nitemporelles,
pour classer les évolutions artistiques de la
peinture, de la sculpture, des arts graphiques
et de l’architecture dans l’Europe transalpine
qui sont contemporaines de l’éclosion des arts
en Italie aux Quattrocento et Cinquecento. Peutêtre est-il révélateur que le terme de « Northern
Renaissance Art » ait pu justement s’imposer dans
l’espace linguistique anglo-saxon, où le panorama
de l’époque composé par l’historien néerlandais
Johan Huizinga dans Herfsttij der Middeleeuwen
[Automne du Moyen Âge], si influent sur le
continent européen, n’a jamais pu s’établir 13.
Huizinga, en parvenant à démontrer, avec autant
de vigueur que de persuasion, que l’apogée des
Pays-Bas bourguignons au XVe siècle marque la fin
du Moyen Âge, fait paraître obsolètes les thèses
d’Aby Warburg 14 ou de Wilhelm von Bode 15, qui,
dans l’esprit de Burckhardt et de sa conception
de l’histoire à la fin du XIXe siècle, voyaient dans
la modernité de l’art en l’Europe du nord au
XVe siècle le début des Temps modernes.
Or, la notion de « Northern Renaissance »
semble justement se rattacher indirectement à
de telles conceptions. Elle englobe d’ailleurs les
transformations en France et aux Pays-Bas, dans
le nord et le sud de l’Allemagne, en Angleterre
et parfois même en Espagne et au Portugal. Cette
expression semble d’une part tenir compte du fait
que la majorité des mutations sociétales menant
du Moyen Âge aux Temps modernes ont eu lieu
des deux côtés des Alpes et reconnaît d’autre
part le pluralisme des styles et des expressions
de l’époque, sans pourtant englober l’Italie. En
L’an 1500 : l’Europe du Nord
même temps, le terme de « Northern Renaissance »
concerne une période s’étalant sur presque deux
cents ans – de 1400 à 1600 –, qui semble ellemême présenter bien des analogies avec la notion
de Renaissance mais témoigne d’un intérêt pour
la processualité des évolutions artistiques et
révèle une attention accrue envers la mutation
des structures qui sont le berceau de l’art 16.
Dans l’ouvrage qu’elle vient de publier, Northern
Renaissance Art 17, Susie Nash écrit l’histoire de
l’époque dans la suite de la démarche historicostructurelle que nous devons surtout à Michael
Baxandall 18.
De plus en plus, l’histoire de l’art, quand elle
juge l’art européen du XVe siècle, reconnaît que la
Renaissance italienne a bien tiré des impulsions
culturelles essentielles du Nord et que l’échange
culturel lors de la transition du Moyen Âge
aux Temps modernes n’était en rien une voie à
sens unique en direction du Nord. La peinture
de paysage, le réalisme des portraits ou encore
l’imprimerie ont franchi les Alpes dans le sens
inverse, ce que diverses expositions ont désormais
porté à la connaissance d’un vaste public et qui
a également des répercussions dans les questions
de périodisation 19. À cet égard, dans une étude
importante et provocante parue en 2002,
Rethinking the Renaissance: Burgundian Arts across
Europe, Marina Belozerskaya tient compte avec
équité tant du caractère pan-européen de l’époque
que de la signification originelle des arts décoratifs.
Elle souligne que l’art des Pays-Bas – fruit du
prestige considérable des ducs de Bourgogne, au
demeurant – exerça en Italie même une influence
digne de celle de la Renaissance toscane et put
s’épanouir principalement par l’intermédiaire des
réseaux dynastiques 20.
Par conséquent, les futures tentatives raisonnées
de périodiser des développements en histoire de
l’art doivent adopter une perspective plus vaste,
qui ne sépare plus par principe l’évolution en
Italie de celle du reste de l’Europe. Des démarches
correspondantes ont été présentées dans les
sciences historiques, par exemple dans l’étude de
la Renaissance entreprise par Lisa Jardine sous
l’angle de l’histoire économique, qui accorde
une plus grande place à la signification des
réseaux trans-régionaux et trans-nationaux – au
mercantilisme européen, par exemple – en tant
que vecteurs et propagateurs de changements 21.
« Vers 1500 », les processus de mutations
sociétales et culturelles avaient progressé tant en
Italie que dans de vastes zones de l’Europe du
Nord, en particulier dans les centres mercantiles
au nord et au sud des Alpes, qui entretenaient
déjà depuis longtemps des relations commerciales
étroites. Ce point vaut autant pour l’Italie que
pour la France et les Pays-Bas, pour Bruges par
exemple, métropole flamande et pôle économique
et commercial, pour Strasbourg, pour les villes
hanséatiques de l’Allemagne du Nord, mais aussi
pour les cités du Sud, Nuremberg, Augsburg ou
Ulm, qui étaient fortement engagées dans le
commerce inter-allemand.
1. Joseph Leo Koerner, The Moment of Self-Portraiture in German
Renaissance Art, Chicago, 1993, p. 63-248, en particulier p. 81126 et 203-223 ; Albrecht Dürer. Die Gemälde der Alten Pinakothek,
Gisela Goldberg, Bruno Heimberg, Martin Schawe éd., (cat.
expo., Munich, Neue Pinakothek, 1998), Heidelberg, 1998,
p. 315-353, en particulier p. 324-335.
2. Hermann Wiesflecker, Kaiser Maximilian I, Vienne, 1971,
vol. 1, p. 20-43.
3. Heinz Schilling, « The Struggle for the Integrity and Unity
of Christendom », dans Carolus: Charles Quint, 1500-1558, Hugo
Soly, Johan van de Wiele éd., (cat. expo., Gand, Kunsthal De
Sint-Pietersabdij, 1999-2000), Gand, 1999, p. 285-365, en particulier p. 298-300.
4. Ainsi, par exemple, la césure insinuée dans deux expositions
qui ont eu lieu à New York en 1994 et en 1999-2000 : Petrus
Christus. Renaissance Master of Bruges, Maryan Wynn Ainsworth,
Maximiliaan P. J. Martens éd., (cat. expo., New York, Metropolitan Museum of Art, 1994), New York, 1994 ; Tilmann
Riemenschneider. Master Sculptor of the Late Middle Ages, Julien
D. Chapuis éd., (cat. expo., Washington, National Gallery of
Art/New York, Metropolitan Museum of Art, 1999-2000),
Washington/New York, 1999.
5. « Als Endpunkt der lexikographischen Darstellung [...] die
Zeit um 1500 » (Lexikon des Mittelalters, I, Aachen bis Bettelordenskirchen, [Stuttgart/Weimar, 1999] Munich, 2002, p. xixii).
6. Erwin Panofsky, La Renaissance et ses avant-courriers dans l’art
d’Occident, Paris, 1976 [éd. orig. : Renaissance and renascences in
Western art, Stockholm, 1960].
7. Bernd W. Lindemann, « Was ist modern um 1500? Zu den
Reliefs der ‘Daucher-Werkstatt’ in Zabern und Meissen »,
dans Ewald Könsgen, Abrbon moena comis: 25 jährigen
Bestehen des Mittellateinisches Seminar in Bonn, Stuttgart, 1990,
p. 273-292 ; Joachim Poeschke, Italienische Frührenaissance
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LA PÉRIODISATION EN HISTOIRE DE L’ART
und nordeuropäisches Spätmittelalter Kunst der frühen Neuzeit im
europäischen Zusammenhang, Munich, 1993, p. 7-11 ; Bruges et
la Renaissance. De Memling à Pourbus, Maximiliaan P. J. Martens,
Paul Huvenne éd., (cat. expo., Bruges, Musée Memling/Hôpital
Saint-Jean, 1998), Gand/Paris/Bruges, 1998, p. 43-65 ; TillHolger Borchert, « Taste and Fashion in German Sculpture »,
dans Julien Chapuis éd., Tilmann Riemenschneider, c. 1460-1531,
(colloque, Washington, 1999), Washington, 2004, p. 83-98.
8. Giorgio Vasari, Le Vite de’ più eccellenti pittori, scultori e
architettori, 3 vol., Florence, 1550 ; 2e éd., 1568 ; trad. fr. : Les
Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectectes, André Chastel
éd., 12 vol., Paris, 1981-1989, réed. en 2 vol., Arles, 2005.
9. Till-Holger Borchert, « A Shifting Critical Fortune », dans
Tilmann Riemenschneider…, 1999, cité n. 4, p. 119-142, en particulier p. 131-142.
10. Jacob Burckhardt, La civilisation de la Renaissance en Italie, Paris, 1885 [éd. orig. : Die Kultur der Renaissance in Italien,
Vienne, 1860].
11. Jan Bialostocki, Spätmittelalter und beginnende Neuzeit, Berlin, 1972 [trad. fr. : L‘art du XVe siècle des Parler à Dürer, Paris,
1992].
12. Voir les remarques en introduction de Martin Warnke,
Geschichte der deutschen Kunst, II, Spätmittelalter und frühe Neuzeit
1400-1750, Munich, 1999, p. 10-13.
13. Johan Huizinga, Herfsttij der Middeleeuwen, Haarlem,
1919 [traduit Le déclin du Moyen Âge (Paris, 1932), puis
L’automne du Moyen Âge (Paris, 1975)] ; voir aussi :
Wessel E. Krul, « Johan Huizinga und das Problem
der Renaissance », dans Johan Huizinga, Das Problem
der Renaissance: Renaissance und Realismus, (Tübingen,
1953) Berlin, 1991, p. 7-15 ; Wessel E. Krul, « Realism,
Renaissance and nationalism », dans Bernhard Ridderbos,
Anne van Buren, Henk van Veen éd., Early Netherlandish
paintings: rediscovery, reception and research, Amsterdam,
2005, p. 252-289 [éd. orig.: ‚Om iets te weten van de oude
meesters‘: de Vlaamse Primitieven, herontdekking, waardering
en onderzoek, Nimègue/Heerlen, 1995] ; Hanno Wijsman,
« Northern Renaissance? Burgundy and Netherlandish
Art in Fifteenth Century Europe », dans Alex Lee, Pierre
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ACTUALITÉ
PERSPECTIVE 2008 - 4
Péporté, Larry Schntiker éd., Renaissance? Perceptions
of Continuity and Discontinuity in Europe, c. 1300-c. 1550,
(colloque, Edinburgh, 2007), à paraître.
14. Aby Warburg, « Flandrische Kunst und Italienische
Frührenaissance Studien », dans Aby Warburg, Gesammelte
Schriften, I, Leipzig/Berlin, 1932, p. 185-206.
15. Wilhelm von Bode, Geschichte der deutschen Plastik, 2 vol.,
Berlin, 1885.
16. Larry Silver, « Arts and Minds. Scholarship on Early
Modern Art History (Northern Europe) », dans Renaissance
Quarterly, 2006, 59, p. 351-373.
17. Susie Nash, Northern Renaissance Art, Oxford/New York,
2008.
18. Michael Baxandall, The Limewood Sculptors of Renaissance
Germany, New Haven, 1980.
19. Renaissance Venice and the North. Crosscurrents in the Time of
Bellini, Dürer, and Titian, Bernard Aikema, Beverly Louise Brown
éd., (cat. expo., Venise, Palazzo Grassi, 1999), Londres/Rome/
New York, 1999 ; El Renacimiento mediterráneo, Mauro Natale
éd., (cat. expo., Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza/Valence,
Museu de Belles Arts, 2001), Madrid, 2001 ; Le Siècle de Van Eyck
1430-1530 : le monde méditerranéen et les primitifs flamands, TillHolger Borchert éd., (cat. expo. Bruges, Groeningemuseum,
2002), Gand/Amsterdam, 2002 ; Les Portraits de Memling, TillHolger Borchert éd., (cat. expo., Madrid, Museo ThyssenBornemisza/Bruges, Groeningemuseum/New York, Frick
Collection, 2005), Gand/Amsterdam, 2005 ; Firenze e gli
antichi Paesi Bassi 1430-1530 dialoghi tra artisti: da Jan van Eyck
a Ghirlandaio, da Memling a Raffaello, Bert W. Meijer éd., (cat.
expo., Florence, Palazzo Pitti, 2008), Florence, 2008.
20. Marina Belozerskaya, Rethinking the Renaissance: Burgundian
Arts Across Europe, Cambridge (MA)/New York, 2002.
21. Lisa Jardine, Worldly Goods: a New History of The Renaissance,
New York/Londres, 1996.
Till-Holger Borchert, Bruges, Groeningemuseum
[email protected]