Alternative Francophone vol.1, 10(2016): 1-7
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Introduction : Manga, Manfra, Nouvelle Manga, Nouvelle
BD, etc.
Chris Reyns-Chikuma
Université de l’Alberta
Il n’est plus nécessaire en 2016 de présenter le manga vu son succès
planétaire. Tout le monde a entendu parler de ces bandes dessinées
japonaises qui occupent des étagères entières dans presque toutes les
librairies et sont maintenant présentes dans toutes les bibliothèques de
France et d’ailleurs. Le succès mondial des mangas a surfé sur le « miracle »
économique du Japon des années 1980 et lui a même survécu puisque, si
l’économie japonaise est depuis 1993 enrayée dans une crise sans fin, la
globalisation des mangas se fait principalement dans les années 1990 et 2000.
Même si la consommation de mangas a cessé d’augmenter au Japon dès les
années 2000, et à l’étranger, en particulier en France vers 2008 (Ratier), son
influence est encore très palpable. Avec l’animé, le manga représente l’arme
douce la plus puissante du softpower1 japonais (Nye ; Bouissou), comme en
témoigne la pénétration rapide et massive du marché francophone de la
bamde dessinée. Au début, celui-ci en a été troublé, d’autant que la bande
dessinée est aussi une partie non négligeable des softpowers français et belge.
Tintin, un temps « seul rival international » de De Gaulle2, puis Astérix, et
les Moebius et Tardi, et plus récemment une Bagieu, restent encore
aujourd’hui des ambassadeurs et des icônes reconnaissables de la culture
francophone dans le monde entier. Sauf pour quelques artistes de la vieille
garde comme Goscinny, dès les années 2000, de nombreux lecteurs (et plus
particulièrement des lectrices), futur/e/s auteur/e/s, et de plus en plus
d’auteur/e/s chevronné/e/s franco-belges ont assimilé certains traits, qui le
style, qui la dynamique des cases, qui des techniques narratives, parfois
d’ailleurs déjà présents dans les nouveaux comics et romans graphiques
anglais et américains qui ont aussi connu une nouvelle vogue exportatrice
dans les années 1990 (entre autres grâce aux superproductions).
Le Japon s’était déjà fait connaître sur la scène internationale et plus
particulièrement en France avec la vague japoniste dans la deuxième moitié
du 19e siècle, dès après la « révolution » de Meiji (1860). Un peu plus d’un
siècle après, commence une troisième vague d’influence culturelle japonaise
après celle que l’on a pu parfois qualifier de néojaponisme (Reyns-Chikuma),
Le terme « softpower » s’oppose à « hardpower ». Ce deuxième terme renvoie au pouvoir
militaire pour exercer son influence tandis que le premier renvoie aux méthodes
d’influence “douces” comme, par exemple, le cinéma d’Hollywood.
2 Tirade célèbre parmi les tintinologistes et autres fans de BD que l’on trouve dans le livre
d’André Malraux, Les Chênes qu’on abat (120).
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où, entre autres, l’influence des estampes ukiyo-e sur la peinture occidentale
cède la place à celle du manga sur la bande dessinée franco-belge. Bien que
les origines du manga puissent être tracées dans les e-maki (rouleaux sur
lesquels on peignait) de la dernière partie de la période de Heian (11-12e
siècles de l’ère commune notée « EC ») (Schodt ; Gravett 18), comme celles
de la bande dessinée l’ont été dans la Tapisserie de Bayeux (vers 1100 EC),
voire jusqu’aux peintures-écritures égyptiennes (McCloud), le manga
moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui (comme « art séquentiel » sur
papier et comme média de masse), a commencé juste après la Deuxième
Guerre mondiale. On attribue son développement principalement à Tezuka
Osamu, appelé au Japon le « dieu du manga »3. Ce « nouveau » médium se
développe rapidement parallèlement à l’économie japonaise. Mais son
épanouissement se voit soutenu grâce à trois facteurs qui diffèrent de ceux
des pays occidentaux. D’abord, contrairement aux éducateurs occidentaux
(Crépin) et malgré quelques réactions négatives sporadiques, le manga a le
soutien des éducateurs qui y voient sans doute un moyen de renforcer la
répétition quotidienne nécessaire de la lecture de la difficile écriture
japonaise, les kanji. Deuxièmement, l’apprentissage du dessin dans une
atmosphère similaire à la discipline nécessaire à l’écriture japonaise crée ce
que Neil Cohn a appelé « Japanese Visual Language (JVL) », c’est-à-dire un
langage visuel commun pour tous les Japonais qui explique l’unité du style
manga malgré ses variations. Enfin, cet appui éducatif et cette unité de
langage visuel vont être renforcés par l’organisation de la production en ce
que l’on pourrait appeler des « studios » (Kinsella ; Brienza) et par une
segmentation du marché en niches multiples. Cette segmentation facilite une
grande diversité de genres, sujets, âges (Guilbert), et aussi en termes de
genres/genders (alors qu’en Occident, au contraire, pendant ces mêmes
années 1960-70, les bandes dessinées et les comics pour filles et femmes
tendent à disparaître).4
Porté entre autres par la kokusaika, la politique d’internationalisation,
c’est-à-dire l’acceptation volontariste de la globalisation, le manga
commence alors à s’exporter dès les années 1980. Le débat continue pour
déterminer si les mangas étaient créés dès les années 1980 avec l’idée de les
exporter. Ainsi, dans Manga in America, Brienza semble dire que ce n’était pas
le cas (87) mais l’un de nos collaborateurs à ce numéro spécial cite des
sources qui tendent à montrer le contraire (Perez Prada).
Les noms d’auteurs japonais seront donnés dans l’ordre japonais: nom de famille
d’abord.
4 La forte présence de mangas pour filles et femmes touchant aussi tous les sujets est
apparemment un paradoxe puisque le Japon n’est pas perçu en Occident comme un
modèle féministe, mais cela montre bien que les réalités sont plus complexes que les
perceptions et représentations stéréotypées que l’on retrouve par exemple dans un texte
comme Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb (Reyns-Chikuma).
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Le succès des mangas et des animés est mondial, et sans doute tout
aussi importants que le succès des comics dans les années d’après-guerre en
termes de chiffres d’affaires. Cependant, si l’on tient aussi compte des
coopérations efficaces entre les divers médias au Japon, ces phénomènes
japonais apparaissent alors plus importants que les superproductions
adaptées des comics presque uniquement du seul genre des superhéros
américains, bien qu’ils soient moins directement visibles pour le grand public
occidental. L’aisance et l’efficacité à coordonner des productions culturelles
à travers divers médias (mangas, animes, films, jeux vidéo, produits dérivés,
jeux de cartes, etc.), dont Pokémon est un excellent exemple, est d’ailleurs
un autre atout du softpower japonais que les pays francophones (France ou
Belgique) ont peine à imiter.
On peut voir l’influence de cet « art séquentiel » japonais sur le
monde non japonais en observant le succès des industries américaine et
européenne (en particulier française) du manga comme le montrent deux des
articles de ce numéro (Pendarias, Suvilay). On peut aussi sentir cette
influence chez des artistes non japonais, tant américains (ex : Adrian
Tomine), que canadiens (ex : Scott Pilgrim du Franco-canadien d’origine
coréenne Bryan Lee O’Malley), tant coréens, chinois, brésiliens que français
ou francophones (avec, entre autres, l’exemple de Kyowa Québec) comme le
montrent les articles qui suivent.
Si dans le monde anglo-saxon, on appelle ce succès du manga à
l’extérieur du Japon « global manga » (Johnson-Woods ; Brienza); en France
(où on n’aime pas beaucoup le terme « globalisation », remplacé par
« mondialisation »), on l’appelle le manfra, c’est-à-dire le MANga FRAnçais.
Avec les États-Unis, la France constitue l’un des plus gros marchés
d’exportation pour les mangas. Cependant, le phénomène de mangamania
en France est double. Ceci se reflète dans l’usage des deux genres
grammaticaux : LE manfra est le manga français populaire tandis que LA
manfra est la manga française d’auteur, plus expérimentale et plus élitiste,
même si elle est tout aussi internationale puisque ces nouvelles mangas sont
traduites et lues dans le cadre du mouvement transnational des romans
graphiques desquels elles sont proches (Baetens). Cependant, pour de
multiples raisons en partie analysées par les contributeurs à ce numéro, LE
manfra reste jusqu’à maintenant relativement peu populaire tant en France
qu’à l’extérieur, car beaucoup de lecteurs francophones semblent se méfier
de ce genre hybride et lui préférer les mangas nihonsei (« made in Japan »).
Cela renforce sans doute la thèse selon laquelle l’exotisme constitue l’un des
facteurs fondamentaux qui attirent les lecteurs non japonais vers les mangas
(Allison; Napier).
Le contraire est vrai pour LA manfra. En effet la manfra s’est
développée presque uniquement sous l’égide de Frédéric Boilet, artiste qui a
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vécu au Japon de 1980 à 2000. En 2001, il publie un Manifeste dans lequel il
développe la thèse selon laquelle l’avenir de la bande dessinée réside dans
son hybridation, entre autres avec la manga, à distinguer du manga et de la
bande dessinée, tous deux présentés comme sclérosés par leur caractère
commercial. Il publie aussi une série de nouvelles mangas dans lesquelles il
met en œuvre sa « philosophie ». L’Épinard de Yukiko (2001), souvent
présentée comme l’exemple typique de la manfra, raconte sa vie quotidienne,
voire ses moments intimes et érotiques, surtout lorsqu’il est question de ses
rencontres avec des Japonaises (Le Duc). Il y a donc une première
hybridation à travers la rencontre de deux êtres de deux cultures différentes.
Outre les nombreuses références à la culture japonaise en général (puisque
ces « histoires » se passent au Japon), Boilet utilise aussi des techniques
empruntées à la fois aux arts nippons, comme le cinéma japonais de Ozu, et
à ce que McCloud appelle les transitions d’aspect à aspect, plus fréquentes
dans les mangas (74-82). Tous les articles ci-après mentionnent ou
commentent ce Manifeste et certaines des œuvres qui en ont été inspirées.
Notons que la nouvelle manga a été récompensée en France par de
nombreux prix. Ce fut le cas pour l’œuvre du Japonais Taniguchi Jiro qui
reçut le prix du meilleur scénario en 2003 et celui du meilleur dessin en 2005,
tous deux à Angoulême. Plusieurs des articles de ce numéro font d’ailleurs
référence aussi à Taniguchi.
Il existe déjà beaucoup d’études en anglais et en français sur les
mangas, et un nombre croissant d’articles académiques sur la manfra
(Bouissou et Vollmar parmi d'autres). Toutefois ce numéro spécial
d’Alternative francophone sur LE et LA manfras représente une première, et
nous sommes donc particulièrement heureux d’engager le dialogue
universitaire sur ce phénomène culturel transnational avec six articles.
L’article de Sylvain Rheault ouvre le numéro en présentant une
synthèse du phénomène manfra. Son analyse utilise de manière originale les
fonctions du langage de Jakobson (renommées : « situation », « locuteur »,
« destinataire », « contact »,
« façonnement esthétique », « visée
argumentative ») pour faire ressortir les différences entre les quatre styles de
la manfra.
Les deux articles suivants étudient le manga en France sous un aspect
plus économique.
Dans « Manga et pré-publication : l’équation
impossible », Bounthavy Suvilay analyse deux modèles économiques (en
librairie et en kiosque) et les conditions de production de deux magazines
(en coproduction avec le Japon ou non), pour mettre en lumière les
contraintes spécifiques au marché français et les freins au développement du
manfra lorsque celui-ci se calque de trop près au système japonais. Dans « Le
manga est-il nécessairement lié à un contexte de production ? », Laurent et
Adrien Pendarias montrent la connexion qui existe entre le format et le
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contexte de production au Japon, et dès lors pourquoi les magazines de
manga et manfra en France, comme Shogunmag, échouent en raison de
différences dans les conceptions de l’art comme œuvre d’auteur.
Dans « La ‘Nouvelle Manga’ et autres vicissitudes de la légitimation
du manga en France », Nicolas Perez Prada examine de manière plutôt
critique la conception d’auteur réinitiée par Boilet pour la manga. Il montre
que cette nouvelle manga se révèle une nouvelle manière de rejeter le manga
populaire comme cela s’était fait trente ans auparavant pour la bande
dessinée, et que ce rejet serait partiellement responsable des échecs des
mangakas français.
Tiago Canário se concentre sur la tradition esthétique japonaise
remontant jusqu’à la « philosophie » zen (12e s.) qui a eu un énorme impact
sur les arts japonais, pour montrer une certaine continuation jusqu’à la
« nouvelle manga » à travers quatre exemples dont trois sont déjà devenus
des classiques, Blue de Nananan Kiriko, Aruku hito (L’Homme qui marche) de
Taniguchi Jiro, Monstros de Gustavo Duarte (auteur brésilien), et L’Épinard
de Yukiko de Boilet.
Enfin, le public francophone découvrira avec intérêt la traduction
française d’un article paru originellement en anglais dans Studies in Comics
(2012) sous le titre Nouvelle Manga and Cinema. L’originalité de l’analyse de
l’auteur, Temenuga Trifonova, réside dans le parallèle très serré entre la
nouvelle manga telle que proposée par Boilet et les cinémas alternatifs, de la
Nouvelle Vague (Truffaut, Godard) à Dogme (Van Trier). L’auteur montre
combien la thèse défendue par Boilet selon laquelle la limite séparant la
bande dessinée commerciale du roman graphique d’auteur se révèle, en fin
de compte, plus significative que celle entre les trois styles nationaux des
mangas, comics et bande dessinée annonçant bien l’ère d’une « narration
graphique » mondiale.
Celle-ci mêle diverses influences et, en particulier, celles des trois
zones dominantes de cet art séquentiel comme en témoignent les œuvres de
Tezuka Osamu dès les années 1950 (influencé par Disney), puis dès 1986
The Dark Knight Returns de l’Américain Frank Miller sur un ton tragique ou
Freaks Squeele (2010) du Français Florent Maudoux sur un ton comique. Les
deux premiers sont déjà devenus des classiques et ont déjà fait l’objet de
nombreux articles. Avec ce numéro spécial, nous espérons que le troisième
et les nombreux autres exemples récents de manfra feront l’objet d’autres
articles et numéros spéciaux.
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Alternative Francophone vol.1, 10(2016): 1-7
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