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'Masst / Massa', Encyclopédie berbère 30, 2010, p. 4646-4647.

2010, Encyclopédie Berbère

https://doi.org/10.4000/encyclopedieberbere.489

A propos de la localité de Masst, ancien site du Souss sur le littoral atlantique du sud-ouest du Maroc.

Encyclopédie berbère 30 | 2010 30 | Maaziz – Matmata Masst / Massa A. Elmountassir Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/489 DOI : 10.4000/encyclopedieberbere.489 ISSN : 2262-7197 Éditeur Peeters Publishers Édition imprimée Date de publication : 29 décembre 2010 Pagination : 4646-4647 ISBN : 978-90-429-2367-6 ISSN : 1015-7344 Référence électronique A. Elmountassir, « Masst / Massa », Encyclopédie berbère [En ligne], 30 | 2010, document M52, mis en ligne le 22 septembre 2020, consulté le 20 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/ encyclopedieberbere/489 ; DOI : https://doi.org/10.4000/encyclopedieberbere.489 Ce document a été généré automatiquement le 20 octobre 2020. © Tous droits réservés Masst / Massa Masst / Massa A. Elmountassir 1 Masst est le nom d’une cité très ancienne située sur la côte atlantique marocaine, à une soixantaine de kilomètres au sud de la ville d’Agadir. Son port et son activité commerciale étaient connus dès le IXe siècle. Plusieurs documents historiques mentionnaient que le port de Masst était le centre commercial le plus réputé du sudouest du Maroc de l’époque (El-Bekri, 1965). A partir du XVe siècle, les explorateurs espagnols et portugais sillonnent les côtes atlantiques du sud du Maroc. Un document espagnol daté de 1499 montre comment l’Espagne essaie de mettre la main sur Masst et son port en riposte à l’accord conclu en 1497 par la population de Masst avec le roi du Portugal. (La chapelle 1935, p. 55) 2 L’explorateur espagnol Valentin Fernandes qui était de passage dans la région durant la période 1506-1507 a décrit dans son récit de voyage Masst comme « un très grand bourg, situé sur une grande rivière [Asif n Masst] mais où les navires n’entrent pas parce qu’il n’y a pas de profondeur. Ici, se fait un grand commerce de marchandises, beaucoup d’or, de cire... » (Cenival P de, Monod Th., 1938, p. 39). Ce même voyageur a précisé que Masst était à cette époque le point de départ des caravanes qui faisaient le commerce avec le Sahara. Dans son récit, l’auteur a mentionné aussi la fameuse lettre, datée du 6 juillet 1510, que les habitants de Masst ont adressé à Emmanuel 1 er, roi du Portugal. 3 Jusqu’à la fin du XIXe siècle, Asif n Masst a été la frontière géographique et politique qui séparait le Maroc du Nord, rallié au pouvoir du Makhzen, du Maroc du sud-ouest resté indépendant sous la domination du royaume de Tazerwalt dont le pouvoir est resté légendaire. 4 Il est à rappeler que si la cité de Masst est réputée par son passé historique, elle est aussi connue par ces récits légendaires. Parmi les légendes les plus célèbres dans la tradition orale de la région, l’une d’elles relate que c’est à Asif n Masst que Jonas (Yunes) a été jadis rejeté par la baleine. Encyclopédie berbère, 30 | 2010 1 Masst / Massa Transcription et notation 5 Le toponyme Masst a été noté sous plusieurs formes graphiques par les voyageurs espagnols et portugais qui arpentèrent la région entre le XVe et le XIX e siècle. L’explorateur Valentin Fernandes notait Meça dans son récit de voyage. En examinant les cartes et les textes du XVIe au XIX e siècle, on relève que le même toponyme a été transcrit de différentes manières par les auteurs européens de l’époque : Meca, Messa, Meça, Massat. Dans la tradition scripturaire arabe, Masst est noté Massa, forme qui est aujourd’hui en usage dans l’administration marocaine. D’où l’anthroponyme Al-Massi (originaire de Massa), forme arabisée attestée dans le sud-ouest du Maroc. BIBLIOGRAPHIE CENIVAL P. de, 1934, Chronique de Santa Cruz du cap de Gué (Agadir), in-8°, 170 p., Publ. de la section Historique du Maroc, Paris, Geuthner. CENIVAL P. de, MONOD Th., 1938, [traduction] Description de la côte d’Afrique : de Ceuta au Sénégal par Valentin Fernandes (1506-1507), Paris, Librairie Larose. EL-BEKRI A., 1965, Description de l’Afrique septentrionale, trad. M. G. de Slane, Paris, A. Maisonneuve. EL MOUNTASSIR A., 2003, « Déformation et destruction du nom propre amazighe », L’Amazighité : bilan et perspectives, A. Kich, Eds., Rabat, Publications de Centre Tarik Ibn Zyad, p. 99-109. JUSTINARD L., 1933, « Notes sur l’histoire du Souss au XVI e siècle », Archives Marocaines, p.351-364 LA CHAPELLE F. de, et CENIVAL P. de, 1935, « Possessions espagnoles sur la côte occidentale d’Afrique : Santa Cruz de Mar Pequena et Ifni », Hespéris, 2-4 trimestres, p. 19-77. ROSENBERGER B., 1970, « Tamdoult, cité minière et caravanière présaharienne, IX e-XIVe siècle », Hespéris – Tamuda, XI, p. 103-139. INDEX Mots-clés : Commerce, Economie, Géographie, Maroc, Onomastique, Ville Encyclopédie berbère, 30 | 2010 2