Martyrs locaux et cultes civiques
en a sie M ineure*
par SylvaIn DeStepHen
Évangélisée de manière précoce et parcellaire dès l’essor de la nouvelle religion,
l’Asie Mineure occupe, pour cette raison, une place particulière dans l’histoire du
christianisme antique 1. Dans une région anciennement poliadisée, et densément
urbanisée dans sa moitié occidentale, l’accroissement progressif des communautés chrétiennes et la multiplication des conversions parmi les citadins de toutes
origines sociales renforcent l’assurance et la visibilité de fidèles plus nombreux,
mais les exposent davantage au regard, voire à l’hostilité des autres habitants de
leur cité. Quelquefois engendrées par les difficultés conjoncturelles, plus rarement
encouragées par les autorités municipales ou provinciales, les tensions religieuses
aboutissent, surtout en ville, à des arrestations sommaires, des exécutions ponctuelles. Il est difficile et même impossible d’évaluer la gravité de ces persécutions
sporadiques, mais il est important de rappeler que les chrétiens d’Asie Mineure
ont ressenti, les premiers dans le monde romain, la nécessité de conserver le
souvenir de leurs coreligionnaires exécutés, érigés en victimes exemplaires de la
foi et devenus des hérauts admirables de la vérité.
Les récits de martyre les plus anciens, conservés hors du canon biblique, sont
rédigés en Asie Mineure, dès le milieu du iie siècle, par des chrétiens insérés dans
un environnement urbain et inscrits dans une communauté civique. La Passion
de S. Polycarpe en constitue le prototype célèbre 2. À l’échelle de l’Empire, la
* Pour leur relecture attentive et leurs remarques judicieuses, j’exprime ma gratitude envers M. Vincent
Déroche, directeur du Centre d’histoire et civilisation de Byzance, et envers Mme Sophie Métivier, maître de
conférences à l’université Paris 1. Je suis seul responsable des erreurs qui subsisteraient.
1. Au sein d’une bibliographie moderne particulièrement abondante, voir les mises au point de Harnack A von,
Mission und Ausbreitung des Christentums in den ersten drei Jahrhunderten, 2. Die Verbreitung, Leipzig, 19244, réimpr.
1965, p. 732-785 (examen de la géographie chrétienne) ; Johnson S. E., « Asia Minor in Early Christianity »,
in Neusner J. (éd.), Christianity, Judaism and other Graeco-Roman Cults. Studies for Morton Smith at Sixty, 2, Leyde,
1975, p. 77-145 (de nature plus bibliographique) ; Maraval P., « La diversité de l’Orient chrétien », in
Mayeur J.-M. et al. (dir.), Histoire du christianisme, 1. Le Nouveau Peuple (des origines à 250), Paris, 2000, p. 509529, en particulier p. 518-527 (synthèse insistant sur le montanisme) ; enfin Trevett C., « Asia Minor and
Achaea », in Mitchell M. M. et Young F. M. (éd.), The Cambridge History of Christianity, 1. Origins to Constantine, Cambridge, 2006, p. 314-329, en particulier p. 317-320 (contexte géographique et tréfonds judaïque).
2. Nous renvoyons à quelques études qui, sans être toujours récentes, demeurent fondamentales : Saxer V.,
« L’authenticité du “Martyre de Polycarpe” : bilan de 25 ans de critique », Mélanges de l’École française de Rome.
J.-P. Caillet, S. Destephen, B. Dumézil et H. Inglebert (éd.), Des dieux
civiques aux saints patrons (IVe-VIIe siècle), Paris, Picard, 2015, p. 59-194.
60 / Des Dieux civiques aux saints patrons
grande ancienneté et l’accroissement rapide du nombre de victimes accordent au
martyre chrétien une dimension inédite en Asie Mineure, mais ne permettent pas
de supposer qu’il en soit originaire 3. De brèves flambées d’intolérance touchent
aussi la Palestine, l’Afrique du Nord ou le Latium, certes en moindre proportion
et souvent à date plus récente qu’en Asie Mineure. Celle-ci semble endurer
comme aucune autre région les persécutions générales décrétées par les empereurs
Dèce (250-251), Valérien (257-260) et Dioclétien ainsi que ses successeurs de la
Tétrarchie (303-312). La dernière de ces vagues de violence antichrétienne est
relayée, dans les capitales provinciales, par les gouverneurs. Dans les cités, ces
derniers auraient ordonné la mort de plusieurs centaines d’hommes, de femmes
et d’enfants, du moins si l’on en croit des sources confessionnelles plus soucieuses
d’édification que d’exactitude.
La victoire de l’empereur Constantin, en 324, et la christianisation de l’Empire
mettent un terme définitif aux persécutions, dont le souvenir douloureux est à
peine ravivé par des épisodes isolés et incertains sous l’éphémère empereur Julien
(361-363) 4. Désormais, les cités épiscopales peuvent organiser leur sanctoral et, à
cette fin, accorder une large place aux martyrs locaux qui illustrent l’ancienneté
de leur communauté et la sainteté de leurs lieux de culte. La prépondérance des
martyrs parmi les saints vénérés en Asie Mineure encourage, durant l’Antiquité
Antiquité, 94, 1982, p. 979-1001, en particulier p. 983-991 pour une récapitulation bibliographique et une
discussion serrée des différentes thèses ; Dehandschutter B., « Le Martyre de Polycarpe et le développement de la conception du martyre au deuxième siècle », in Livingstone E. A. (éd.), Studia Patristica, XVII, 2,
Oxford, 1982, p. 659-668, en particulier p. 664 sur le caractère fondamental de ce texte ; ID., « The Martyrium
Polycarpi: A Century of Research », Aufstieg und Niedergang der Römischen Welt, II, 27, 1, 1993, p. 485-522 ; ID.,
« Polycarp of Smyrna: Some Notes on the Hagiography and Homiletics about a Smyrnaean Martyr », in
Grieser H. et Merkt A. (éd.), Volksglaube im antiken Christentum, Darmstadt, 2009, p. 125-137 ; ID., « Leben
und / oder sterben für Gott bei Ignatius und Polykarp », in Fuhrmann S. et Grundmann R. (éd.), Martyriumsvorstellungen in Antike und Mittelalter. Leben oder sterben für Gott ?, Leyde, 2012, p. 191-202 (non uidi). La date
du martyre de S. Polycarpe suscite encore des débats comme l’illustre le récent livre de T. D. Barnes, Early
Christian Hagiography and Roman History, Tübingen, 2010, p. 367-378. Une récente étude philologique a de
nouveau démontré l’ancienneté et l’historicité du texte : Zwierlein O., Die Urfassungen der Martyria Polycarpi
et Pionii und das Corpus Polycarpianum, 2 vol., Berlin-Boston, 2014.
3. Il s’agit de l’hypothèse assez surprenante, avancée toutefois avec prudence, de Bowersock G. W., Martyrdom & Rome, Cambridge, 1995, p. 17. Le livre a paru en traduction française en 2002, sous le titre Rome et
le martyre. Malgré son intérêt exclusif pour l’Occident latin et son approche toute littéraire, voir également
les remarques et les critiques de Grig L., Making Martyrs in Late Antiquity, Londres, 2004, p. 9-11. De manière
plus large, sur le culte des martyrs, Taft R., « Liturgia e culto dei santi in area bizantino-greca e slava: problemi di origine, significato e sviluppo », in Benvenuti A. et Garzaniti M. (éd.), Il tempo dei santi tra Oriente e
Occidente. Liturgia e agiografia dal tardo antico al concilio di Trento, Rome, 2005, p. 35-54, en particulier p. 40-42. Sur
les prodromes judaïques de la littérature martyriale chrétienne, illustrés au ier siècle avant J.-C. par les livres
bibliques des Maccabées, lire Baumeister T., « Zur Entstehung der Märtyrerlegende », in Gemeinhardt P.
et Leemans J. (éd.), Christian Martyrdom in Late Antiquity (300-450 AD). History and Discourse, Tradition and Religious
Identity, Berlin-Boston, 2012, p. 35-48, en particulier p. 39-40. Enfin, il faut rappeler l’ouvrage fondamental,
du moins pour la partie occidentale de l’Empire romain, de Orselli A. M., L’idea e il culto del santo patrono
cittadino nella letteratura latina cristiana, Bologne, 1965, p. 40-43. Selon cette étude de nature lexicale, le saint, en
particulier le martyr, est d’abord considéré comme un intercesseur influent des fidèles auprès de Dieu, puis
devient, à partir de la fin du ive et surtout au ve siècle, le protecteur efficace et attitré d’une communauté locale.
4. D’après les sources chrétiennes, l’empereur apostat serait responsable, en Asie Mineure, de la mort – fort
suspecte – d’une vingtaine de chrétiens, dont la moitié en Galatie et un tiers en Bithynie. Voir également
la synthèse de de Gaiffier B., « Sub Iuliano Apostata dans le martyrologe romain », Analecta Bollandiana, 74,
1956, p. 5-49 ; plus récents, Brennecke H. C., Studien zur Geschichte der Homöer. Der Osten bis zum Ende der
homöischen Reichskirche, Tübingen, 1988, p. 87-95 ; Scorza Barcellona F., « Martiri e confessori dell’età di
Giuliano l’Apostata: dalla storia alla leggenda », in Consolino F. E. (éd.), Pagani e cristiani da Giuliano l’Apostata
al sacco di Roma. Atti del Convegno internazionale di studi, Rende, 12-13 novembre 1993, Messine, 1995, p. 53-83, en
particulier p. 56 et 81.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 61
tardive et le Moyen Âge byzantin, la construction monumentale et littéraire d’une
géographie de leur sacrifice et de leur mémoire organisée autour de sanctuaires
urbains ou périurbains.
L’étude des sources disponibles, de nature hagiographique et patristique surtout, mais aussi épigraphique et dans une bien moindre mesure archéologique,
révèle un martyrial foisonnant. De manière inattendue, rares sont les martyrs
élevés au-dessus de leurs compagnons d’infortune et susceptibles d’exercer un
monopole, même local, sur la piété collective. Pour tenter de résoudre cet apparent
paradoxe, il convient d’examiner la très abondante littérature chrétienne dont
l’étude atteste moins l’universalisme du culte des martyrs que de profondes disparités régionales. Autre constat presque aussi surprenant, la hiérarchie épiscopale
semble plus soucieuse de favoriser la diffusion des reliques que d’encourager, à
l’échelle des cités, la vénération exclusive de quelques figures saintes. À la fin de
l’Antiquité, dans le contexte urbanisé et christianisé de l’Asie Mineure, l’identification de saints patrons se révèle difficile et traduit, au mieux, un processus de
hiérarchisation des martyrs selon leur efficacité.
Persécution et commémoration
Le dénombrement des martyrs nécessite l’examen de sources disparates, tant
dans leur forme que dans leurs principes de composition. Au premier rang figure
la littérature liturgique et hagiographique. Rédigés dans le but de commémorer,
à date fixe, le souvenir du sacrifice et la sanctification d’individus, morts ou non
pour la foi, les ménologes et les synaxaires, transmis dans les principales langues
du christianisme oriental, offrent une documentation précieuse, mais d’utilisation délicate. Du côté grec, qui retiendra davantage notre attention, il s’agit
principalement du synaxaire de l’Église de Constantinople et des ménologes de
l’empereur Basile II et de Syméon Métaphraste, des ouvrages de compilation
rédigés aux xe-xie siècles, qui remanient et abrègent des Vies et des Passions, anciennes ou non, et les transposent dans une langue et un style accessibles au plus
grand nombre. S’il est possible, dans certains cas, de comparer le texte original
à sa version médiévale et de constater l’ampleur des modifications opérées ou
des coupes effectuées, ces dernières liées à la fonction liturgique du synaxaire,
le plus souvent il faut se contenter de ces collections byzantines d’une historicité
incertaine pour identifier les saints antiques 5.
En revanche, la littérature liturgique relative aux victimes des persécutions
religieuses est de rédaction plus ancienne, puisque le martyrologe syriaque transmis par un manuscrit daté de 411 et le martyrologe hiéronymien, composé pour
ses parties les plus anciennes à la même époque, dériveraient d’un prototype du
5. Pour le synaxaire de l’Église de Constantinople, voir Delehaye H., Propylaeum ad Acta Sanctorum. Synaxarium
Ecclesiae Constantinopolitanae e codice Sirmondiano nunc Berolinensi adiectis synaxariis selectis, Bruxelles, 1902, réimpr.
1985 (ensuite abrégé en Synaxaire de Constantinople). Les ménologes de Syméon Métaphraste et de Basile II ont
été republiés en 1864 dans la Patrologia Graeca de l’abbé Migne, respectivement aux tomes 114-116 et 117,
volumes qui ont fait l’objet d’une réimpression anastatique réalisée à Turnhout en 1992 et 1996. Il n’existe
pas d’édition critique moderne de ces deux ménologes, celui de Basile II étant stricto sensu un synaxaire dont
ne subsiste que le premier semestre de l’année liturgique.
62 / Des Dieux civiques aux saints patrons
ive siècle associé à l’Asie Mineure 6. Les indications fournies par ces œuvres, qui
ont inspiré toute la production martyrologique ultérieure, sont toutefois brèves.
En règle générale, chaque entrée mentionne une date, un lieu, un ou plusieurs
noms, parfois une longue énumération d’individus ou un simple dénombrement
de victimes anonymes. Les erreurs transmises par ces notices pourtant limitées
compliquent l’identification des martyrs et les circonstances de leur mort. Si
l’ancienneté des martyrologes explique leur intérêt historique, la sécheresse des
notices, individuelles ou collectives, limite beaucoup leur valeur documentaire 7.
Le problème se pose également pour les Passions parvenues jusqu’à nous sans
les réécritures ni les modifications apportées aux textes originaux par les ménologes
et les synaxaires médiévaux. L’érudition pluriséculaire de la congrégation des
Pères bollandistes met en garde les lecteurs contre d’innombrables textes épiques
ou légendaires dont la version conservée revêt, avec plus ou moins d’habileté, les
aspects de la vraisemblance à défaut de l’authenticité 8. En réalité, les Passions
anciennes ou historiques sont rares et les récits imaginaires abondent. Pour cette
raison, il est indispensable de se tourner vers les instruments de recherche toujours
irremplaçables que constituent les monumentaux Acta Sanctorum, les différentes
Bibliothecae hagiographicae accompagnées de leurs suppléments respectifs, enfin la
Bibliotheca Sanctorum de conception plus récente, même si elle date, pour l’essentiel,
de la fin des années 1960 9.
6. Pour ces deux œuvres, voir l’édition de De Rossi G. B. et Duchesne L., Martyrologium Hieronymianum ad
fidem codicum adiectis prolegomenis, Bruxelles, 1894, réimpr. 1971 (Acta Sanctorum novembris, II. Pars prior), celle-ci
complétée par les analyses de Peeters P., Delehaye H. et Coens M., Commentarius perpetuus in Martyrologium
Hieronymianum, Bruxelles, 1931, et l’édition accompagnée d’une traduction de Nau F., Un martyrologe et douze
ménologes syriaques I-XIII, Paris, 1912, réimpr. Turnhout, 1993 (Patrologia Orientalis, X, 1).
7. En premier lieu, nous renvoyons à l’article synthétique de Efthymiadis S. et Déroche V., « Greek Hagiography in Late Antiquity (Fourth-Seventh Century) », in Efthymiadis S. (éd.), The Ashgate Research Companion to
Byzantine Hagiography, 1. Periods and Places, Farnham, 2011, p. 35-94, en particulier p. 67-72 à propos de l’Asie
Mineure, ainsi qu’à celui de Høgel C., « The Redaction of Symeon Metaphrastes: Literary Aspects of the
Metaphrastic Martyria », in Høgel C. (éd.), Metaphrasis. Redactions and Audiences in Middle Byzantine Hagiography,
Oslo, 1996, p. 7-21, en particulier p. 14-16 qui souligne le goût du Métaphraste pour ennoblir les sentiments,
romancer la trame narrative et caricaturer les persécuteurs. Quelques études plus ponctuelles permettent,
sinon de renouveler la question sur la composition et la transmission de ces collections hagiographiques, du
moins de mieux en connaître les modalités rédactionnelles. Voir en particulier Vander Meiren W., « Précisions
nouvelles sur la généaologie des synaxaires byzantins », Analecta Bollandiana, 102, 1984, p. 297-301 ; Luzzi A.,
« Precisazioni sull’epoca di formazione del Sinassario di Costantinopoli », Rivista di Studi bizantini e neoellenici, 36,
1999, p. 75-91 ; Høgel C., Symeon Metaphrastes. Rewriting and Canonization, Copenhague, 2002, p. 127-134 qui
défend l’hypothèse d’une seconde publication du ménologe sous Constantin VIII, après la mort de Syméon
Métaphraste et de l’empereur Basile II sous le règne duquel le haut fonctionnaire hagiographe était tombé
en disgrâce ; Schäferdiek K., « Bemerkungen zum Martyrologium Syriacum », Analecta Bollandiana, 123, 2005,
p. 5-22, en particulier p. 6-7 pour une datation située peu après le règne de Julien.
8. Voir les belles pages, au style toujours enlevé, de Delehaye H., Les Passions des martyrs et les genres littéraires, 2e éd.,
Bruxelles, 1966 (Subsidia hagiographica, 13B), p. 171-226. À noter également le long article historiographique,
paru en traduction, de Van Uytfanghe M., « L’hagiographie : un “genre” chrétien ou antique tardif ? », Analecta
Bollandiana, 111, 1993, p. 135-188, en particulier p. 166-178 sur les spécificités du discours hagiographique chrétien.
9. Les Acta Sanctorum, abrégés en AASS, totalisent 67 volumes publiés pour l’essentiel à Anvers puis Bruxelles
entre 1643 et 1940. Pour les textes grecs, voir Halkin F., Bibliotheca hagiographica graeca, 3e éd., Bruxelles, 1957,
réimpr. 1985 (Subsidia hagiographica, 8) ; ID., Novum Auctarium Bibliothecae hagiographicae graecae, Bruxelles, 1984
(Subsidia hagiographica, 65), abrégés en BHG et BHG Nov. Auct. Pour les documents latins, voir la Bibliotheca
hagiographica latina antiquae et mediae aetatis, Bruxelles, 1898-1901, réimpr. 1992 (Subsidia hagiographica, 6) ;
Fros H., Bibliotheca hagiographica latina antiquae et mediae aetatis. Novum Supplementum, Bruxelles, 1986 (Subsidia
hagiographica, 70), abrégées en BHL et BHL Nov. Suppl. Pour les textes arabes, arméniens, coptes, éthiopiens et syriaques, voir Peeters P., Bibliotheca hagiographica orientalis, Bruxelles, 1910, réimpr. 1970 (Subsidia
hagiographica, 10), abrégée en BHO. Enfin, il faut citer l’encyclopédie hagiographique de Caraffa F. et
Morelli G. (dir.), Bibliotheca Sanctorum, 13 vol., Rome, 1962-1970, abrégée en BSS.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 63
Le projet de rassembler et d’identifier les martyrs d’Asie Mineure nécessite
de recourir à la documentation disponible, surtout de langue grecque, latine et
syriaque, éclairée et analysée par les outils de recherche susmentionnés. Le propos
peut sembler singulier dans la mesure où le dénombrement dépend de sources
hétéroclites d’une valeur documentaire incertaine, mais il n’est pas dans notre
intention de passer pour un esprit fort ni de dénoncer les prétendus mensonges
des hagiographes ou les supposées tromperies de l’Église. L’enquête ne s’appuie
pas sur les seuls martyrs « historiques », et entend identifier les commémorations
martyriales et repérer, dans la mesure du possible, leurs lieux de mémoire. Nombre
d’écrits martyrologiques ne suffisent pas à attester un culte local, en particulier
le synaxaire de Constantinople, qui relève davantage du travail compilatoire de
l’antiquaire que du témoignage littéraire de l’hagiographe. L’enquête impose en
outre de recourir à une littérature chrétienne qui s’étend sur presque un millénaire. La recherche sollicite l’Antiquité tardive et l’époque mésobyzantine, mais
l’analyse s’inscrit dans le seul contexte de la première période.
Le dénombrement réalisé revêt une valeur surtout indicative, dans la mesure
où il n’existe aucun texte antique ou médiéval qui prétende identifier tous les
martyrs d’une même persécution ou d’une seule région. Dans le cadre de l’Asie
Mineure, les sources transmettent la mémoire « stratifiée » d’environ 800 martyrs individualisés, auxquels s’ajoute la présence, plus incertaine encore, de 600
compagnons anonymes. Les doutes profonds qui subsistent autour de ces martyrs
fantômatiques et l’impossibilité de pouvoir les associer à une cité particulière
expliquent le choix de ne proposer aucune carte de répartition des martyrs,
même ceux désignés et localisés. En effet, cet état des lieux du culte martyrial ne
reflèterait pas de manière fidèle la situation tardo-antique en raison du caractère
diachronique d’une large partie de la documentation. Sont également laissés de
côté les groupes de martyrs anonymes, légendaires, pléthoriques. C’est le cas, par
exemple, de S. Azès d’Isaurie et de ses 150 hommes d’escorte, des 879 chrétiens
mis à mort avec S. Julien à Anazarbe, de S. Eudoxe de Mélitène et de ses 1104
ou 1134 compagnons d’armes et de martyre, des 1250 officiers et soldats mis à
mort avec S. Mélèce à Tavium, sans pouvoir connaître l’effectif des épouses et
des enfants, de S. André et des 2995 militaires convertis et massacrés dans le
Taurus, de S. Acace et des 10 000 soldats exécutés sur le mont Ararat par ordre
de l’empereur Hadrien, enfin des 20 000 martyrs brûlés vifs avec S. Indès dans la
cathédrale de Nicomédie (le chiffre s’abaisse à 1003 selon une autre tradition) 10.
10. Pour S. Azès d’Isaurie, voir Synaxaire de Constantinople, éd. Delehaye, col. 238, l. 9 ; Ménologe de Basile II,
PG, 117, col. 168C. Pour S. Mélèce et les martyrs en Galatie, le nombre des victimes est fixé à 1250, sans
compter les femmes et les enfants, dans le Ménologe de Basile II, col. 472C, et le Martyrium S. Meletii et sociorum
(BHG, 1249), 11, in AASS, Maii, V, p. 466D. Pour S. Julien d’Anazarbe, voir Martyrologium Hieronymianum,
éd. De Rossi et Duchesne, p. 81. Pour S. Eudoxe de Mélitène, voir Synaxaire de Constantinople, col. 21, l. 18 ;
Syméon Métaphraste, Martyrium S. Eudoxii et sociorum (BHG, 1604), 10, PG, 115, col. 625C. Pour S. André
de Cilicie, voir Synaxaire de Constantinople, col. 908, l. 44 ; Syméon Métaphraste, Martyrium S. Andreae Tribuni et
sociorum (BHG, 118), 12, PG, 115, col. 609A ; Passio S. Andreae Stratelatae (BHG, 119a), 2, in Latyšev B., Menologii
anonymi byzantini saec. X quae supersunt, 2, Saint-Pétersbourg, 1912, p. 296, l. 4. Pour S. Acace du mont Ararat,
voir Acta de X millibus crucifixis martyribus (BHL, 20), 3, in AASS, Iunii, IV, p. 186F. Pour les 20 000 martyrs de
Nicomédie associés à S. Indès, voir Synaxaire de Constantinople, col. 358, l. 20 ; Syméon Métaphraste, Martyrum
SS. martyrum Inde et Domnae (BHG, 823), 37, PG, 116, col. 1081A ; ainsi que les commentaires de Gaiffier B. de,
« Palatins et eunuques dans quelques documents hagiographiques », Analecta Bollandiana, 75, 1957, p. 17-46,
en particulier p. 36-40. Pour les 1003 martyrs de la même cité, voir Acta SS. MIII martyrum (BHG, 1219), 5, in
AASS, Februarii, II, p. 19F ; Synaxaire de Constantinople, col. 459, l. 10-11 ; Passio SS. MIII martyrum in Nicomedia
64 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Au regard de la répartition inégale des mentions, quelques explications
paraissent nécessaires. La conservation de la mémoire des martyrs dépend de
conditions que toutes les provinces n’ont pas été en mesure de réunir : la présence
de chrétiens de communautés locales qui ont subi les violences urbaines et défié
la justice romaine pour recevoir la couronne du martyre, et celle de membres de
ces communautés désireux de consigner ces événements, voire de les embellir,
pour en conserver le souvenir et sacraliser leur Église 11. De toute évidence, le
phénomène du martyre ne touche pas les régions de manière uniforme. Dans la
plupart des quelque vingt-cinq provinces qui occupent l’Asie Mineure, le nombre
de martyrs répertoriés ne dépasse pas la vingtaine en moyenne et, dans la moitié
des provinces, les martyrs atteignent seulement la dizaine. Les « déserts » martyriaux peuvent s’expliquer par des raisons variées : des chrétiens rares ou discrets,
des persécuteurs inactifs ou cléments, et surtout une tradition hagiographique
balbutiante ou lacunaire.
Trois régions méritent une attention particulière au vu de leurs effectifs importants : la Bithynie, l’Arménie et la Cilicie. Dans le dernier cas, il faut noter que
le nombre semble élevé, mais il dépend, pour l’essentiel, d’une liste de 112 noms
(voire de 170 d’après une liste secondaire en partie nominative), qui accompagne,
dans le martyrologe hiéronymien, la commémoration le 10 mai (ou le 28 avril) du
mystérieux S. Aphrodise, martyrisé à Tarse dans des circonstances imprécises et
non datées 12. En Arménie romaine, la cohorte des martyrs présente l’originalité
de rassembler des groupes de victimes civiles, ou plus souvent issues des rangs de
l’armée, dans une région frontalière militarisée, mais peu urbanisée. C’est le cas des
Trente ou Trente-Trois Martyrs de Mélitène, des Quarante Martyrs de Sébastée,
des Quarante-Cinq Martyrs de Nicopolis, trois groupes qui représentent 70 % des
martyrs attestés en Arménie 13. Il reste le cas, remarquable et incomparable, de la
(BHG, 1219b), in B. Latyšev, Menologii anonymi byzantini, op. cit., 1, p. 19, l. 2-3 ; voir aussi F. Halkin, Hagiologie
byzantine. Textes inédits publiés en grec et traduits en français, Bruxelles, 1986 (Subsidia hagiographica, 71), p. 57-66.
Le nombre des victimes s’établit à 1500 dans la Passio SS. Inde et Domnae (BHG, 822z), 22, Koikylides K. (éd.),
ǺަȠȚIJࠛȞʌĮȜĮȚıIJȚȞࠛȞܼȖަȦȞ, Jérusalem, 1907, p. 76.
11. On lira avec profit cette mise en garde de Delehaye H., Les Passions des martyrs et les genres littéraires, op.
cit., p. 110 : « Et pour le dire en passant, il ne paraît guère judicieux de se demander pourquoi telles Églises
ont consigné par écrit l’histoire de leurs martyrs, alors que d’autres ont négligé ce soin. Pour tirer argument,
comme on l’a fait, de certains silences, il faudrait connaître à fond la situation des groupes locaux, le personnel
dont ils disposaient, les circonstances de l’heure donnée. ».
12. Voir Martyrologium Hieronymianum, éd. De Rossi et Duchesne, p. 58 ; De SS. Afrodisio, Malina et aliis CLXX
martyribus Tarsi, in AASS, Aprilis, III, p. 567F ; De SS. Martyribus Aphrodisio et aliis, in AASS, Maii, II, p. 557558. Il existerait, à Nicomédie, un autre S. Aphrodise, également assorti d’une liste de 170 compagnons de
martyre, né en réalité d’une confusion médiévale : voir Caraffa F., in BSS, I, col. 292-293, s.v. « Afrodisio,
Caralippo, Agapio ed Eusebio ».
13. Pour ces trois groupes qui ont suscité une riche littérature hagiographique, nous renvoyons aux principales Passions grecques. À propos des martys de Mélitène, voir Passio S. Hieronis et sociorum (BHG, 749), in
AASS, Novembris, III, p. 329-335 ; Syméon Métaphraste, Martyrium S. Hieronis et SS. Sociorum (BHG, 750), PG,
116, col. 109A-120B. Pour les martyrs de Sébastée, voir Martyrium SS. XL martyrum in Sebasteia (BHG, 1201),
éd. Gebhardt O. von, Ausgewählte Märtyreracten und andere Urkunden aus der Verfolgungszeit der christlichen Kirche,
Berlin, 1902, p. 171-181 ; Passio SS. XL martyrum (BHG, 1202), in Latyšev B., Menologii anonymi byzantini, op.
cit., 1, p. 337-347 ; à compléter par l’étude de Karlin-Hayter P., « Passio of the XL Martyrs of Sebasteia.
The Greek Tradition: the Earliest Account (BHG, 1201) », Analecta Bollandiana, 109, 1991, p. 249-304, en
particulier p. 251-254 sur les principales versions disponibles ; enfin la synthèse de Maraval P., « Les premiers développements du culte des XL Martyrs de Sébastée dans l’Orient byzantin et en Occident », Vetera
Christianorum, 36, 1999, p. 193-211, en particulier p. 194-201 pour l’Asie Mineure. Au sujet des martyrs de
Nicopolis, voir Syméon Métaphraste, Martyrium SS. XLV martyrum (BHG, 1216), PG, 115, col. 324A-345C ;
Passio SS. XLV martyrum (BHG, 1216e), in Latyšev B., Menologii anonymi byzantini, op. cit., 2, p. 158-161 ; à
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 65
Bithynie dont le chef-lieu administratif, Nicomédie, est la capitale de l’empereur
Dioclétien et l’épicentre de la persécution générale décrétée en 303, la dernière et
sans doute la plus violente des persécutions dans la mesure où sept dixièmes des
martyres datés se situent, en Asie Mineure, sous la Tétrarchie. À lire et croire les
sources chrétiennes, de rédaction surtout médiévale, un quart des martyrs célébrés
seraient morts dans la seule province de Bithynie, le plus souvent à Nicomédie.
Le martyrial de cette cité semble saturé par les commémorations, mais les figures
de quelque renom sont en réalité bien moins nombreuses.
La situation la plus étonnante concerne les régions où les martyrs sont peu
fréquents au regard du nombre de villes évangélisées de longue date et dotées de
communautés chrétiennes attestées dès les premiers siècles. Le long du littoral
égéen et propontique, dans les vieilles cités grecques de Pamphylie et de Lycie,
d’Asie et d’Hellespont, les martyrs se font rares et, si l’on examine les traditions
relatives à chacun d’eux, il apparaît que la plupart sont morts avant le règne de
Dioclétien. Durant la persécution décrétée par cet empereur, il est peu probable
que les chrétiens de ces contrées urbanisées ont bénéficié d’un sort privilégié,
pratiqué la dissimulation à grande échelle, opté en masse pour le reniement
opportuniste. Dans ces villes christianisées depuis longtemps, fières de leurs
racines apostoliques, le sanctoral local offre en réalité peu de place à l’insertion
de figures nouvelles ou obscures. Ainsi s’explique peut-être également l’absence
d’un martyrial développé en Lycaonie, une région évangélisée par S. Paul où les
inscriptions chrétiennes, pourtant relativement nombreuses, révèlent peu de cultes
martyriaux 14. Autrement dit, dans ces régions, d’après les sources tardo-antiques
ou médiévales, les martyrs sont rares, anciens mais prestigieux, tandis que les
autres provinces, comme la Bithynie ou l’Arménie, compensent leur martyrial
de « moindre qualité » par des effectifs élevés.
La plupart des églises de la province d’Asie, fleuron du vaste diocèse homonyme
et terre d’évangélisation pluriséculaire, ne ressentent pas le besoin d’accumuler
des noms obscurs, ni d’aligner des bataillons de martyrs : leur histoire sainte se
suffit à elle-même. La ville d’Éphèse constitue sans doute le cas le plus emblématique de constitution d’un sanctoral ancien, particulièrement vénérable et
devenu, de ce fait, presque immuable 15. Si la figure de S. Paul paraît s’évanouir
noter la rapide mise au point bibliographique de Halkin F., « Les Quarante-Cinq martyrs de Nicopolis en
Arménie : deux Passions inédites ? », Analecta Bollandiana, 103, 1985, p. 383-384.
14. Sur la dizaine de lieux de culte martyrial répertoriés en Lycaonie, la moitié sont consacrés à des martyrs
inconnus, ou presque, des sources hagiographiques et liturgiques. L’épigraphie révèle l’existence de S. Mannès
à Iconium, S. Gennadius près de Perta, S. Paul près de Posala, S. Léon beaucoup plus incertain à Barata. La
liste des lieux de culte avec les références bibliographiques figure à la fin de cet article.
15. L’histoire du christianisme à Éphèse avant l’époque constantinienne a suscité plusieurs études assez
récentes : Günther M., Die Frühgeschichte des Christentums in Ephesus, 2e éd., Francfort, 1998, p. 67-75 sur le faible
écho rencontré par la mission paulinienne après le départ quelque peu précipité de l’apôtre ; Koester H.,
« Ephesos und Paulus in der frühchristlichen Literatur », in Friesinger H. et Krinzinger F. (éd.), 100 Jahre
Österreichische Forschungen in Ephesos, 1, Vienne, 1999, p. 297-305, en particulier p. 300-301 sur l’importance
de la communauté fondée par Paul jusqu’au début du iie siècle ; Simonetti M., « Alle origini di Efeso cristiana. Tradizione paolina e tradizione giovannea », in Pillinger R. et al. (éd.), Frühchristliches und byzantinisches
Ephesos, Vienne, 1999, p. 15-25, en particulier p. 20-21 sur la faible et brève influence de Paul à Éphèse et,
de manière plus large, dans la province d’Asie ; Trebilco P., The Early Christians in Ephesus from Paul to Ignatius,
Tübingen, 2004, p. 621-627 sur l’omission peut-être volontaire de l’héritage paulinien dans les écrits de Jean ;
Tellbe M., Christ-Believers in Ephesus. A Textual Analysis of Early Christian Identity Formation in a Local Perspective,
Tübingen, 2009, p. 39-46, sur la coexistence, à Éphèse, de plusieurs communautés chrétiennes fidèles à des
traditions apostoliques distinctes, du moins jusqu’au début du iie siècle.
66 / Des Dieux civiques aux saints patrons
de manière prématurée malgré son rôle fondateur, celle de S. Jean occupe une
place dominante que seule la Vierge est en position de lui disputer. Parmi les
martyrs, il faut citer Ste Hermione, fille du S. Philippe vénéré à Hiérapolis de
Phrygie, ainsi que les évêques SS. Timothée, Ariston, Aristobule, Paul et peutêtre Onésime 16. À la fin du iie siècle, leur successeur, Polycrate, dont la famille
occupe des sièges épiscopaux depuis plusieurs générations, aurait relaté le martyre
de S. Timothée, sans doute autant pour glorifier son souvenir que sanctifier son
église. Il s’agit, en réalité, d’un apocryphe du début du ive siècle 17. De manière
étonnante, la grande persécution de Dioclétien semble épargner les membres de
la communauté éphésienne et la documentation littéraire conserve le souvenir
isolé de S. Adauctus, un notable local promu commandant par Maximin Daia
et martyrisé à Mélitène. Selon une Passion perdue, connue par le médiocre
résumé du synaxaire constantinopolitain, la fille aurait rapporté la dépouille de
son père dans sa patrie et, plus tard, l’aurait rejoint dans sa tombe 18. Si l’on peut
douter de l’existence de cette sépulture, l’évêque Nestorius de Constantinople
et le même synaxaire attestent, l’un en 431 et l’autre cinq siècles plus tard, la
présence de plusieurs martyria à Éphèse 19. Le synaxaire précise que ces édifices
16. À propos de Ste Hermione et S. Timothée inhumés à Éphèse, voir Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 31, 3 et V, 24, 2-3. La tradition complexe relative à S. Onésime, évêque incertain d’Éphèse ou de
Colosses en Phrygie, est exposée dans AASS, Februarii, II, p. 855-859, et résumée par Spadafora F., in BSS, IX,
col. 1180-1881, s.v. « Onesimo ». Une liste des principales personnes saintes vénérées et inhumées à Éphèse
est dressée par le Synaxaire de Constantinople, éd. Delehaye, col. 664, l. 18-29 : ੜIJȚȁȕĮIJȠȞțĮȜİIJĮȚIJઁȡȠȢਥȞ
મıIJĮIJĮȚȞĮઁȢIJȠ૨ਖȖȠȣȦȞȞȠȣIJȠ૨șİȠȜંȖȠȣਥțįįıİȦȢਚȖȚȠȢȉȚȝંșİȠȢȂĮȡĮįਲȂĮȖįĮȜȘȞțĮ
ȠੂਦʌIJʌĮįİȢਥȞIJʌȜȘıȠȞȋİȚȜİIJઅȞȡİȚǜਲįਖȖĮਬȡȝȚંȞȘșȣȖIJȘȡĭȚȜʌʌȠȣȝĮȠıĮIJȞʌȡȠijȘIJįȦȞ
IJȞIJİııȡȦȞșȣȖĮIJȡȦȞĮIJȠ૨țİIJĮȚİੁȢIJઁʌȜȘıȠȞȡȠȢǜĭȜȚʌʌȠȢįİੈȢIJȞਦʌIJįȚĮțંȞȦȞțĮਡįĮȣțIJȠȢ
ȝȡIJȣȢțĮਲIJȠIJȠȣșȣȖIJȘȡȀĮȜȜȚıșȞȘțĮਪIJİȡȠȚȝȡIJȣȡİȢਥʌıțȠʌȠȚȖİȖȠȞંIJİȢਝȡıIJȦȞIJȡĮȞȞȠȢțĮ
ਝȡȚıIJંȕȠȣȜȠȢțĮȆĮ૨ȜȠȢIJોȢਥȡȝȠȣʌȠȜIJȘȢਥțİıİțĮIJțİȚȞIJĮȚ. « Sur le mont appelé Libaton s’élève le
sanctuaire de saint Jean le Théologien, du côté du couchant (reposent) saint Timothée, Marie Madeleine et
les Sept Enfants sur le mont Cheiléton voisin. Sainte Hermione, fille de Philippe, l’une de ses quatre filles
prophétesses, repose sur le mont voisin. Il y a par ailleurs Philippe, l’un des sept diacres, le martyr Adauctus
et sa fille Callisthéné ainsi que d’autres martyrs évêques : Ariston Tyrannus, Aristobule et Paul, l’habitant
du désert, reposent là. » Ces évêques martyrs sont par ailleurs inconnus, mais les deux derniers ont été assimilés à S. Aristobule, frère de S. Barnabé, et à S. Paul de Thèbes, ermite égyptien du ive siècle, alors que
ces deux saints n’ont pas subi le martyre ni ne sont associés à Éphèse par la tradition hagiographique de
leur vivant ou après leur mort. Voir Foss C., Ephesus after Antiquity: A Late Antique, Byzantine and Turkish City,
Cambridge, 1979, p. 84.
17. Ps.-Polycrate, Acta S. Timothei (BHG, 1847), Usener H. (éd.), Natalicia regis augustissimi Guilelmi imperatoris
Germaniae ab Universitate Fridericia Guilelmia Rhenana, Bonn, 1877, p. 7-13. Une traduction latine ancienne
(BHL, 8294), à peine plus détaillée que la version grecque, est transmise par AASS, Ianuarii, II, p. 566. Le
texte latin est toutefois proposé dans une version de meilleure qualité par Usener en parallèle à son édition
du texte grec. Voir également la mise au point utile de Delehaye H., « Les Actes de saint Timothée », in
Calder W. M. et Keil J. (éd.), Anatolian Studies Presented to William Hepburn Buckler, Manchester, 1939, p. 77-84.
18. Synaxaire de Constantinople, éd. Delehaye, col. 104-105 ; Ménologe de Basile II, PG, 117, col. 85B-C. Il existe
un notable homonyme, martyr en Phrygie, mentionné par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, VIII,
9, 2. Notons également le cas de S. Andronicus qui, compagnon de martyre des SS. Probus et Tarachus à
Anazarbe en Cilicie, appartient lui aussi à une noble famille éphésienne : Passio SS. Probi, Tarachi et Andronici
(BHG, 1574), 7, in AASS, Octobris, V, p. 568E-F.
19. Schwartz E. (éd.), Acta Conciliorum Œcumenicorum, I. Concilium Universale Ephesenum, 1, 5. Collectio Vaticana
140-164, Berlin-Leipzig, 1927, p. 14, l. 19-21 : ȂȝȞȠȞȠȢIJȠ૨ਥʌȚıțંʌȠȣਥȟȡȤȠȣIJોȢıIJıİȦȢȖİȞȠȝȞȠȣțĮ
IJȢȝȞਖȖĮȢਥțțȜȘıĮȢțĮIJਚȖȚĮȝĮȡIJȡȚĮțĮIJઁਚȖȚȠȞਝʌȠıIJંȜȚȠȞਲȝȞਕʌȠțȜİıĮȞIJȠȢ « C’était l’évêque
Memnon [d’Éphèse] qui était le chef de cette sédition, il nous ferma les portes des saintes églises, des saints
martyria et de la sainte basilique de l’Apôtre. » (trad. A.-J. Festugière, Éphèse et Chalcédoine. Actes des conciles, Paris,
1982, p. 535) ; Synaxaire de Constantinople, éd. Delehaye, col. 664, l. 27 : ਪIJİȡȠȚȝȡIJȣȡİȢਥʌıțȠʌȠȚȖİȖȠȞંIJİȢ.
« Il y a d’autres martyrs évêques ». Pour la période préconstantinienne, les fastes épiscopaux éphésiens, certes
fort incomplets, sont dressés par Janin R., DHGE, XV (1963), col. 554-561, s.v. « Éphèse », en particulier
col. 558, et Fedalto G., Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I. Patriarchatus Constantinopolitanus, Padoue, 1988, p. 113.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 67
conservent les reliques d’évêques martyrs. Dans le cas de cette cité, le poids de la
fondation apostolique et la prépondérance séculaire de l’épiscopat aboutissent à
une fermeture précoce du martyrial local.
Les différents exemples étudiés montrent que la constitution et la conservation
d’un sanctoral associé à des martyrs topiques et à une communauté particulière
s’inscrivent sur la longue durée et ne reflètent ni la chronologie ni la gravité des
persécutions, que ce soit à l’échelle d’une cité ou d’une province. La construction
d’une mémoire sainte et collective s’enracine dans un passé merveilleux recomposé
et reformulé par une tradition, de nature surtout cléricale, encore mal connue
durant les trois premiers siècles du christianisme.
Diffusion ou dispersion du culte des martyrs ?
La christianisation de l’Asie Mineure, au début du ive siècle, paraît très incomplète d’après le seul témoignage des attestations de martyres, ce que tendent
à confirmer les sources épigraphiques 20. Cependant, la documentation hagiographique déforme beaucoup la réalité, parce qu’elle demeure tributaire de la
formation et de la préservation d’une mémoire locale, puis constantinopolitaine,
de ces martyres. Dans les cités, devenues autant d’évêchés par accommodement
de l’Église aux structures de l’administration civile, les autorités ecclésiastiques
semblent en position de force, dès le règne de Constantin, parfois même avant
comme dans le cas d’Éphèse, pour constituer, contrôler et conserver le sanctoral
et, de manière plus spécifique, le martyrial.
Les ambitions des évêques dans ce processus de sanctification de leur siège,
ou de territorialisation de leur sanctoral, sont de nature pastorale et disciplinaire,
sacramentelle et hiérarchique, sociale et caritative 21. L’établissement de lieux de
culte martyrial dûment reconnus par l’épiscopat oriente et encadre la piété des
clercs et surtout des laïcs, et subordonne les grâces dispensées par ces sanctuaires
à l’intervention, sinon à la présence, d’une élite sacerdotale qui supervise les
rassemblements et encadre les actes de bienfaisance. Au cours du ive siècle, les
sources patristiques révèlent les efforts rhétoriques et liturgiques déployés par les
évêques d’Asie Mineure pour rappeler, à date fixe, et entretenir, dans un cadre
20. Voir l’état de la question exposé lors du précédent colloque tardo-antique organisé en 2008 par l’Université de Paris Ouest-Nanterre La Défense : « La christianisation de l’Asie Mineure jusqu’à Constantin : le
témoignage de l’épigraphie », in Inglebert H., Destephen S. et Dumézil B. (dir.), Le problème de la christianisation
du monde antique, Paris, 2010, p. 159-194.
21. Brandenburg H., « Altar und Grab. Zu einem Problem des Märtyrerkultes im 4. und 5. Jh. », in
Lamberigts M. et Van Deun P. (éd.), Martyrium in Multidisciplinary Perspective. Memorial Louis Reekmans, Louvain,
1995, p. 71-98, en particulier p. 87-88 sur le fondement théologique de l’érection d’un l’autel sur un tombeau
martyrial et son étroite association à la célébration eucharistique ; également Grig L., Making Martyrs in Late
Antiquity, Londres, 2004, p. 87-88. Le contrôle ecclésiastique sur les reliques, du moins en Asie Mineure, évite
que ce culte ne concurrence l’eucharistie comme le suppose, pour l’Occident, Boesch Gajano S., « Loca
sanctorum: la geografia sacra fra tardo antico e altomedioevo », in Coscarella A. et De Santis P. (éd.), Martiri,
santi, patroni: per una archeologia della devozione. Atti del X Congresso Nazionale di Archeologia Cristiana. Università della
Calabria, Aula Magna, 15-18 settembre 2010, Rende, 2012, p. 3-16, en particulier p. 10-12. Voir également,
dans le cadre de l’Italie, l’étude de la promotion du culte martyrial en appui à l’autorité épiscopale par
De Santis P., « Patronos habebamus et nesciebamus (Ambr., epist., 10,77,11). I culti urbani nelle strategie degli
interventi episcopali: l’apporto della documentazione scritta », ibid., p. 317-328, en particulier p. 320-323.
68 / Des Dieux civiques aux saints patrons
monumental, le souvenir glorieux et la présence salvatrice de martyrs locaux qui
soutiennent la spiritualité des fidèles et exaltent la sainteté des sièges épiscopaux.
L’œuvre épistolaire et homilétique des Pères cappadociens fournit des informations de grande valeur, bien que ponctuelles, en l’absence de témoignages
équivalents livrés par les évêques contemporains des autres provinces micrasiatiques 22. Les lettres et les discours sacrés de Basile de Césarée, de Grégoire de
Nazianze et de Grégoire de Nysse mentionnent la présence d’une vingtaine de
sanctuaires de martyrs (deux fois plus de commémorations), la plupart situés sur
le territoire urbain ou périurbain de leur siège respectif 23. Le corpus basilien
dévoile un martyrial civique assez original au regard de celui qui caractérise la
Cappadoce et, plus largement, l’est de l’Asie Mineure. Les martyrs sont célébrés
de manière surtout individuelle, alors que le martyrial de la région est constitué
en groupes de victimes ; les martyrs de Césarée ont été exécutés à des époques
diverses, tandis que la plupart des martyrs anatoliens meurent durant la persécution de Dioclétien ; enfin, ils appartiennent à des catégories sociales variées,
alors que la grande majorité des martyrs anatoliens sont issus des rangs de l’armée. Soucieux de rappeler et de favoriser le rassemblement des membres de son
Église autour de figures saintes parfois méconnues, comme S. Damas 24, Basile de
Césarée exalte la mémoire des martyrs à l’occasion de célébrations périodiques
au cours desquelles il est difficile de noter une préférence personnelle, une piété
collective plus marquée, une importance particulière dans le calendrier liturgique
local. À la lecture de discours aux propos assez convenus, il est hasardeux de
prétendre mesurer la popularité des trois martyrs locaux dont la célébration est
connue par une homélie, à savoir la veuve Ste Julitte, le centurion S. Gordius et
le berger S. Mamas 25.
Loin de constituer un sanctoral peuplé des seuls martyrs locaux, Basile de
Césarée promeut dans sa cité le culte de saints martyrisés dans des régions voisines
ou éloignées. Plusieurs lettres ou homélies indiquent l’implantation, à Césarée, de
sanctuaires consacrés aux Quarante Martyrs de Sébastée ou à S. Sabas le Goth,
exécuté en Scythie 26. L’appropriation de reliques de martyrs, sans distinction
22. Il existe sur ce sujet trois monographies d’inégale valeur : Bernardi J., La prédication des Pères cappadociens.
Le prédicateur et son auditoire, Paris, 1968, p. 77-85, 161-164, 303-307 et 398-400 ; Girardi M., Basilio di Cesarea
e il culto dei martiri nel IV secolo. Scrittura e tradizione, Bari, 1990, p. 179-199 sur le martyrial de Césarée et de la
Cappadoce ; Limberis V., Architects of Piety. The Cappadocian Fathers and the Cult of the Martyrs, Oxford, 2011,
p. 41-50. À propos du dernier ouvrage, voir les mises au point et en garde de Cassin M., Bryn Mawr Classical
Review, compte rendu électronique 47 du mois d’août 2011 ; Baumeister T., Jahrbuch für Antike und Christentum,
54, 2011, p. 190-191 ; Métivier S., Revue des Études Byzantines, 70, 2012, p. 300-302 ; Holman S. R., Journal
of Theological Studies, 63, 2012, p. 319-321 ; enfin Lequeux X., Analecta Bollandiana, 130, 2012, p. 453-454.
Nous remercions M. Matthieu Cassin pour la plupart de ces références bibliographiques.
23. Voir le répertoire proposé à la fin de cette étude.
24. Basile de Césarée, Ep., 252, éd. Courtonne, 3, p. 93.
25. ID., Homilia in martyrem Iulittam (BHG, 972), PG, 31, col. 237A-261A ; ID., Homilia in Gordium martyrem
(BHG, 703), col. 489B-508A ; ID., Homilia in S. Martyrem Mamantem (BHG, 1020), col. 589B-600B. Ces trois
homélies sont commentées par Bernardi J., op. cit., p. 78-83 et 84-85 ; Girardi M., op. cit., p. 85-95, 97-119
et 137-144 ; voir également la synthèse de Métivier S., La Cappadoce (IVe-VIe siècle). Une histoire provinciale de
l’Empire romain d’Orient, Paris, 2005, p. 309-315.
26. À propos de la célébration des Quarante Martyrs de Sébastée, voir Basile de Césarée, Homilia in SS.
Quadraginta martyres (BHG, 1205), PG, 31, col. 508B-525A. Les tractations, menées avec succès, pour obtenir
des reliques de S. Sabas le Goth, sont relatées par Basile de Césarée, Ep., 154, 164 et 165, éd. Courtonne,
2, p. 78-80 et 97-101. Voir à ce sujet les études de Heather P. et Matthews J., The Goths in the Fourth Century,
Liverpool, 1991, réimpr. 2004, p. 110-117 ; Zuckerman C., « Cappadocian Fathers and the Goths », Travaux
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 69
d’origine géographique ni d’appartenance ethnique, traduit la volonté d’accumuler
des bienfaits célestes qui ignorent les frontières des cités, des provinces ou même
de l’Empire. L’ancrage local des martyrs, qu’il s’agisse de l’endroit de leur exécution, du lieu de leur inhumation ou du centre originel de leur commémoration,
ne saurait entraver la diffusion de leur culte ni empêcher la propagation de leurs
reliques 27. Pour justifier son action en faveur d’une vénération universelle des
martyrs, Basile de Césarée affirme que les martyrs sont « des citoyens du monde »,
car « la patrie de chacun de ces bienheureux est commune à tous 28 ». Loin de
constituer un patrimoine local exclusif, un trésor sacré jalousement gardé ou un
butin accumulé aux dépens de villes rivales, le sanctoral de Césarée de Cappadoce
est ouvert aux fidèles et surtout aux martyrs étrangers à la cité. La célébration de
S. Eupsychius, martyrisé sous Hadrien puis confondu avec un homonyme exécuté
sous Julien 29, fournit l’occasion à Basile de Césarée d’inviter des évêques et des
chorévêques non seulement de Cappadoce, mais encore d’Arménie, de Lycaonie
et du Pont 30. La célébration collégiale d’un martyr de Césarée asseoit le prestige
de ce siège et de son titulaire, mais n’engendre ni tension entre les participants
ni subordination entre les prélats.
Parmi les évêques conviés aux commémorations régulières du sacrifice de
S. Eupsychius figure Grégoire de Nazianze 31. À l’instar de Basile de Césarée et
et Mémoires, 11, 1991, p. 473-486, en particulier p. 474-479 sur le contexte de cette affaire et l’identité des
correspondants de Basile de Césarée ; Leemans J., « The Martyrdom of Sabas the Goth: History, Hagiography
and Identity », in Gemeinhardt P. et Leemans J. (éd.), Christian Martyrdom in Late Antiquity (300-450 AD), op.
cit., p. 201-223, en particulier p. 207-208 et 221-222.
27. Voir le récent article de Leemans J., « Flexible Heiligkeit. Der Beitrag der Märtyrer zur Identitätskonstitution christlicher Gemeinden im griechischen Osten im 4. Jahrhundert », in Gemeinhardt P. et Heyden K.
(éd.), Heilige, Heiliges und Heiligkeit in spätantiken Religionskulturen, Berlin-New York, 2012, p. 205-228, en particulier
p. 207-208. Si la translation de reliques est possible et volontiers pratiquée, en revanche le droit romain
condamne leur achat ou leur marchandage : CTh, IX, 17, 7 = CJ, I, 2, 3 (loi de 386).
28. Basile de Césarée, Homilia in SS. Quadraginta martyres (BHG, 1205), 2, PG, 31, col. 509B : ȅțȞȝĮʌĮIJȡȢ
IJȠȢਖȖȠȚȢǜਙȜȜȠȢȖȡਕȜȜĮȤંșİȞ੮ȡȝȘIJȠȉȠȞਕʌંȜȚįĮȢĮIJȠઃȢİʌȦȝİȞਵIJોȢȠੁțȠȣȝȞȘȢʌȠȜIJĮȢ੮ıʌİȡȖȡ
ਥȞIJĮȢIJȞਥȡȞȦȞıȣȞİȚıijȠȡĮȢIJʌĮȡૅਦțıIJȠȣțĮIJĮȕȜȘșȞIJĮțȠȚȞIJȞİੁıİȞİȖțȞIJȦȞȖȞİIJĮȚǜȠIJȦțĮਥʌ
IJȞȝĮțĮȡȦȞIJȠIJȦȞਲਦțıIJȠȣʌĮIJȡȢțȠȚȞʌȞIJȦȞਥıIJǜțĮʌȞIJİȢİੁıʌĮȞIJĮȤંșİȞਕȞIJȚįȚįંȞIJİȢਕȜȜȜȠȚȢIJȢ
ਥȞİȖțȠıĮȢȂ઼ȜȜȠȞįIJįİIJ઼ȢȤĮȝĮțİȚȝȞĮȢʌİȡȚȗȘIJİȞਦȟંȞIJȞȞ૨ȞĮIJȞʌંȜȚȞਵIJȚȢਥıIJȞਥȞȞȠİȞȆંȜȚȢ
IJȠȞȣȞȝĮȡIJȡȦȞਲʌંȜȚȢਥıIJIJȠ૨ĬİȠ૨ « Il n’existait pas de patrie unique pour les saints, car chacun était
originaire d’un lieu différent. Qu’en est-il alors ? Disons qu’ils étaient sans cité ou des citoyens du monde. En
effet, de même que parmi les contributions aux repas celles apportées par chacun deviennent communes aux
participants, de même aussi la patrie de chacun de ces bienheureux est commune à tous, et, quel que soit leur
lieu d’origine, ils donnent aux autres ce qu’ils ont apporté. Plutôt que de devoir enquêter sur leurs résidences
terrestres, il est maintenant possible de comprendre que leur cité, c’est-à-dire la cité des martyrs, est la cité
de Dieu. ». Ibid., 8, col. 521B : ȅIJȠȓİੁıȚȞȠੂIJȞțĮșૅਲȝ઼ȢȤȫȡĮȞįȚĮȜĮȕȩȞIJİȢȠੂȠȞİʌȪȡȖȠȚIJȚȞȢıȣȞİȤİȢ
ਕıijȐȜİȚĮȞਥțIJોȢIJȞਥȞĮȞIJȓȦȞțĮIJĮįȡȠȝોȢʌĮȡİȤȩȝİȞȠȚȠȤਦȞIJȩʌਦĮȣIJȠઃȢțĮIJĮțȜİȓıĮȞIJİȢਕȜȜʌȠȜȜȠȢ
ਵįȘਥʌȚȟİȞȦșȑȞIJİȢȤȦȡȓȠȚȢțĮʌȠȜȜȢʌĮIJȡȓįĮȢțĮIJĮțȠıȝȒıĮȞIJİȢ « Ce sont ceux qui ont pris possession de
notre pays, comme des tours puissantes ils offrent leur protection contre une invasion des ennemis et, sans
se limiter à un seul lieu, déjà accueillis en de nombreuses contrées, ils constituent l’ornement de maintes
patries. » En revanche, pour un saint d’origine locale, le patriotisme civique est permis. Basile de Césarée,
Homilia in Gordium martyrem (BHG, 703), 2, PG, 31, col. 493B : ȅIJȠȢijȣȝȞਕʌઁIJોȢʌȩȜİȦȢIJĮȪIJȘȢșİȞțĮ
ȝ઼ȜȜȠȞĮIJઁȞਕȖĮʌȝİȞįȚȩIJȚȠੁțİȠȢਲȝȞțȩıȝȠȢਥıIJȓȞ « Il était issu de cette cité, raison pour laquelle nous
le chérissons davantage, car il est notre propre ornement. » Voir aussi Girardi M., « Antichi e nuovi martiri
nell’età di Basilio di Cesarea », Vetera Christianorum, 27, 1990, p. 85-109, en particulier p. 88-92.
29. Voir la récente et longue mise au point de Fatti F., Giuliano a Cesarea. La politica ecclesiastica del principe
apostata, Rome, 2009, p. 101-127.
30. Basile de Césarée, Ep., 100, éd. Courtonne, 1, p. 218-219 (Eusèbe de Samosate) ; ibid., 142, éd. Courtonne, 2, p. 64-65 (chorévêques de Cappadoce) ; ibid., 176, p. 112-113 (Amphiloque d’Iconium) ; ibid., 200,
p. 164-166 (idem) ; ibid., 252, éd. Courtonne, 3, p. 93 (évêques du Pont).
31. Grégoire de Nazianze, Ep., 58, 7, éd. Gallay, 1, p. 75.
70 / Des Dieux civiques aux saints patrons
de Grégoire de Nysse, il encourage la célébration des martyrs, sans chauvinisme
aucun. Il contribue à enrichir le martyrial de son modeste évêché et évoque, à
plusieurs reprises, la construction, en particulier dans le bourg d’Arianze et sur
le domaine de l’Euphémiade, de sanctuaires consacrés à des martyrs évoqués de
manière elliptique et collective, ce qui ne facilite guère leur identification ni ne
permet de connaître les modalités de leur implantation 32. À l’extérieur de sa cité
et de sa province, Grégoire de Nazianze, qui refuse d’occuper le siège épiscopal
de Sasimes, se réfugie en Isaurie, réside quatre ans à Séleucie du Calycadnos et
visite le sanctuaire de Ste Thècle où il effectue un séjour propice à la méditation 33.
Grégoire de Nysse, célèbre parmi les historiens de l’art pour sa longue description d’un modeste martyrium anonyme construit dans sa cité, se rend à Sébastée
pour participer à la célébration des Quarante Martyrs, puis atteint Andaemona,
une bourgade montagneuse voisine de Césarée où trois évêques, dont celui des
lieux, cocélèbrent la mémoire de martyrs inconnus 34. Orateur réputé, Grégoire
de Nysse prononce par deux fois l’éloge des Quarante Martyrs, une première fois
dans leur « patrie » de Sébastée, une seconde fois dans les environs d’Annisa, près
d’Ibora. C’est également dans le Pont, à Euchaïta, qu’il compose le panégyrique
de S. Théodore où il décrit, de manière suggestive, le décor du sanctuaire 35.
32. Toutes les références sont réunies dans le répertoire proposé à la fin de cet article. En principe, les
martyria ne sont jamais anonymes s’il faut en croire Théodoret de Cyr, Éranistès, III, PG, 83, col. 256C
= éd. G. H. Ettlinger, Eranistes, Theodoret of Cyrus. Critical Text and Prolegomena, Oxford, 1975, p. 212, l. 5-10 :
ǼੁȢȖȡIJȠઃȢIJȞੂİȡȞਕʌȠıIJȩȜȦȞਲ਼ʌȡȠijȘIJȞਲ਼ȝĮȡIJȪȡȦȞİੁıȚȩȞIJİȢıȘțȠઃȢʌȣȞșĮȞȩȝİșĮIJȓȢțİȓȝİȞȠȢਥȞIJૌ
ȜȐȡȞĮțȚȅੂįIJઁਕȜȘșȢİੁįȩIJİȢਕʌȠțȡȚȞȩȝİȞȠȚȜȑȖȠȣıȚȞਲ਼IJઁȞĬȦȝ઼ȞIJȣȤઁȞIJઁȞਕʌȩıIJȠȜȠȞਲ਼IJઁȞȕĮʌIJȚıIJȞ
ȦȐȞȞȘȞਲ਼ȈIJȑijĮȞȠȞIJȞȝĮȡIJȪȡȦȞIJઁȞʌȡȩȝĮȤȠȞਲ਼ਪIJİȡȩȞIJȚȞĮIJȞਖȖȓȦȞੑȞȠȝĮıIJȜȑȖȠȞIJİȢțĮȓIJȠȚıȝȚțȡȞ
ਙȖĮȞਥȞȓȠIJİțİȚȝȑȞȦȞȜİȚȥȐȞȦȞ « Lorsque nous allons sur les tombes des saints apôtres, prophètes ou martyrs,
nous demandons : “Qui gît dans le cercueil ?” Et ceux qui savent la vérité disent en réponse qu’il s’agit de
l’apôtre Thomas, de Jean le Baptiste, d’Étienne le champion des martyrs, ou indiquent le nom d’un autre
des saints, même si parfois des reliques très modestes s’y trouvent. »
33. Grégoire de Nazianze, Carmen de uita sua, v. 547-551, PG, 37, col. 1067A = éd. Tuilier et Bady, p. 80 :
ʌȡIJȠȞȝȞȜșȠȞİੁȢȈİȜİțİȚĮȞijȣȖȢIJઁȞʌĮȡșİȞȞĮIJોȢਕȠȚįȝȠȣțંȡȘȢĬțȜĮȢǜIJȤૅਗȞʌİȚıșİİȞਕȜȜૅ
ȠIJȦȜȖȦȞȤȡંȞțĮȝંȞIJİȢਲȞĮȢįȠ૨ȞĮIJȚȞȚȀĮȝȠȚįȚોȜșİȞȠȕȡĮȤઃȢIJૌįİȤȡંȞȠȢ « Je commençais par
me rendre en exil à Séleucie, la virginale demeure de l’illustre vierge Thècle, en me disant : “Eh bien, peutêtre que de cette façon l’usure du temps les persuadera de confier les rênes à quelqu’un.” Mon séjour n’y fut
pas de courte durée. » (trad. J. Bernardi).
34. Grégoire de Nysse, Ep., 25, éd. Maraval, SChr, 363, p. 288-300 ; ibid., 1, 6-7, p. 88 = Grégoire de
Nazianze, Ep., 249, 6-7, éd. Gallay, 2, p. 140-141. À propos de la lettre 25 relative au martyrium, parmi une
bibliographie fournie, nous renvoyons à deux études : Restle M., Studien zur frühbyzantinischen Architektur Kappadokiens, 1. Texte, Vienne, 1979, p. 75-80 ; et Stupperich R., « Eine Architekturbeschreibung Gregors von
Nyssa. Zur Diskussion um die Rekonstruktion des Martyrions von Nyssa im 25. Brief », in Studien zum antiken
Kleinasien Friedrich Karl Dörner zum 80. Geburtstag gewidmet, Bonn, 1991 (Asia Minor Studien, 3), p. 111-125,
en particulier p. 117-122 pour un essai commenté de reconstitution du monument décrit par Grégoire de
Nysse. Sur la célébration du martyre et l’élargissement de cette notion, voir Alexandre M., « Les nouveaux
martyrs. Motifs martyrologiques dans la vie des saints et thèmes hagiographiques dans l’éloge chez Grégoire de Nysse », in Spira A. (éd.), The Biographical Works of Gregory of Nyssa. Proceedings of the Fifth International
Colloquium on Gregory of Nyssa. Mainz, 6-12 September 1982, Cambridge (Mass.), 1984, p. 33-70, en particulier
p. 40-41 et 46 ; Girardi M., « Antichi e nuovi martiri nell’età di Basilio di Cesarea », Vetera Christianorum,
27, 1990, p. 85-109, en particulier p. 100-109 ; plus récemment, Mühlenberg E., « Gregor von Nyssa über
die Vierzig und den ersten Märtyrer », in Gemeinhardt P. et Leemans J. (éd.), Christian Martyrdom in Late
Antiquity (300-450 AD), op. cit., p. 115-132, en particulier p. 123-130. Voir également, dans les années 430, la
cocélébration de martyrs dans un sanctuaire de la bourgade d’Argocna, peut-être du ressort de l’évêché de
Colonée : Firmus de Césarée, Ep., 15, éd. Calvet-Sébasti et Gatier, SChr, 350, p. 104.
35. L’éloge de S. Théodore à Euchaïta par Grégoire de Nysse (BHG, 1760) figure dans PG, 46, col. 735C-748D ;
voir la nouvelle édition de Cavarnos J. P., in Gregorii Nysseni Sermones, II, Leyde-New York, 1990 (Gregorii
Nysseni Opera, X, 1), p. 61-71. Le premier éloge des Quarante Martyrs prononcé à Sébastée et transmis en
deux parties (BHG, 1206-1207), se trouve dans PG, 46, col. 749A-756D et 757A-772C ; une nouvelle édition
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 71
Au ve siècle, s’il n’existe aucune source locale comparable à l’œuvre des Pères
cappadociens, aux quatre coins de l’Asie Mineure des témoignages, épigraphiques
et hagiographiques, indiquent l’installation de cultes martyriaux encouragés par
l’épiscopat, mais celui-ci n’entend pas exercer de monopole sur eux ni les circonscrire à une région particulière. Métropolite de la province de Cilicie Seconde,
l’évêque d’Anazarbe possède un martyrial limité mais distingué : des aristocrates
comme S. Julien, des notables comme S. Andronicus et des magistrats comme
S. Helladius en composent les figures marquantes ou obscures. Le métropolite
accepte pourtant de donner à son suffragant de Mopsueste une partie des reliques
des SS. Probus, Tarachus et Andronicus en échange de reliques de S. Nicétas le
Goth qui, par miracle, refusent de quitter leur cité. Malgré le maintien indivis
des restes de S. Nicétas à Mopsueste, cet évêché peut ajouter à son martyrial
trois saints supplémentaires, célébrés dans une nouvelle basilique suburbaine 36.
a été réalisée par Lendle O., in Gregorii Nysseni Sermones, II, op. cit., p. 137-142 et 145-156. Le second éloge
en l’honneur des mêmes martyrs, sans doute prononcé à Ibora ou près d’Annisa (BHG, 1208), se trouve
dans PG, 46, col. 773A-788B ; il a également été réédité par Lendle O., op. cit., p. 159-169. À propos de
ces discours, voir les contributions nombreuses de Leemans J., « On the Date of Gregory of Nyssa’s First
Homilies on the Forty Martyrs of Sebaste », Journal of Theological Studies, 52, 2001, p. 93-97, qui défend la
date de 375 environ ; ID., « Celebrating the Martyrs: Early Christian Liturgy and the Martyr Cult in Fourth
Century Cappadocia and Pontus », Questions liturgiques, 82, 2001, p. 247-267, en particulier p. 253-265 à
propos de la liturgie nocturne et diurne, stationale et itinérante, en usage durant les panégyries des martyrs ;
ID., « Style and Meaning in Gregory of Nyssa’s Panegyrics on Martyrs », Ephemerides Theologicae Lovanienses,
81, 2005, p. 109-129, en particulier p. 112-113 sur le contexte de ces homélies martyriales ; ID., « Reading
Acts 6-7 in the Early Church: Gregory of Nyssa’s First and Second Homilies on Stephen the Protomartyr »,
Studia Patristica, 47, 2010, p. 9-19, en particulier p. 14 sur la reconstruction de la figure du protomartyr sur
le modèle des martyrs du ive siècle.
36. Passio S. Nicetae Gothi (BHG, 1339), 8, éd. Delehaye, Analecta Bollandiana, 31, 1912, p. 214-215 : ਬIJȡį
ȜȠȚʌઁȞȠįİȞȖȖȠȞİȞİȤȡİȚĮIJȠ૨IJȚȝȠȣȝİIJĮȜĮȕİȞȜİȚȥȞȠȣȖȡİੁȡȘȝȞȠȢIJોȢıĮȢȝȞȝȘȢǹȟȞIJȚȠȢ
ਥʌıțȠʌȠȢ੫ȞIJોȢȂઆȥȠȣਦȞਥʌȚșȣȝȖİȞંȝİȞȠȢIJȠ૨IJȝȚȠȞਕȞİȖİȡĮȚȞĮઁȞIJȞਖȖȦȞțĮȝİȖȜȦȞȝĮȡIJȡȦȞ
ȉĮȡȤȠȣȆȡંȕȠȣțĮਝȞįȡȠȞțȠȣțĮIJȠ૨IJȠȞʌİȡȚȤĮȡȟĮȢʌȡઁIJȞIJİȚȤȞIJોıįİIJોȢȂȦȥȠȣʌંȜİȦȢȖȖȠȞİȞਥȞ
IJૌਝȞĮȗĮȡȕĮȦȞȝȘIJȡȠʌંȜİȚਥȞઞțĮĮIJȠȠੂਚȖȚȠȚȝȡIJȣȡİȢਥIJİȜİȚઆșȘıĮȞțĮțĮIJİIJșȘıĮȞțĮȜİȥĮȞĮIJȞ
ਖȖȦȞȝĮȡIJȡȦȞછIJȘıȞIJİțĮȜĮȕİȞİੁțĮȝİIJૅĮIJȞਲȞįȠȟȠȢȖȖȠȞİȞIJȠIJȦȞțĮIJșİıȚȢǜਕȞIJįȦȡȠȞįțĮ
ĮIJઁȢʌĮȡȤİȚȞਫ਼ʌȠıȤંȝİȞȠȢਚȖȚȠȞȜİȥĮȞȠȞIJȠ૨ਖȖȠȣȃȚțIJĮʌ઼ıĮȞșİIJȠıʌȠȣįȞʌȜȘȡıĮȚIJȞਫ਼ʌંıȤİıȚȞ
ȀĮਵįȘIJʌȡઁȢIJȞȤȡİĮȞਥȡȖĮȜİĮțĮIJİȤȞIJĮȢȜĮȕઅȞʌȠȞıĮȢIJİʌȠȜȜıઃȞIJȠȢʌĮȡĮȖİȞȠȝȞȠȚȢਥțIJોȢȝȘIJȡȠʌંȜİȦȢਥʌIJȠ૨IJȠțȜȘȡȚțȠȢIJઁȝȞਥʌIJઁșȣıȚĮıIJȡȚȠȞਥʌȚțİȝİȞȠȞIJૌਖȖșıİȚȝȡȝĮȡȠȞਕȞıIJȘıİȞțĮIJઁ
ਚȖȚȠȞʌȞIJİȢਥșİıĮȞIJȠıȝĮȠIJȦȢȞ੪ȢਕȞȦIJȡȦਲįȚȖȘıȚȢਥįȜȦıİȞਥʌ઼ȡĮȚįਥȟĮIJȠ૨ʌĮȞIJİȜȢȠįİȢ
įȣȞșȘǼੈȢȖȡIJȞıȣȞİȜșંȞIJȦȞIJİȤȞȚIJȞʌȡȠʌİIJİȣıȝİȞȠȢțĮਖȥȝİȞȠȢĮIJȠ૨țĮʌȡȠıįȠțıĮȢਖijİȜıșĮȚ
ਥȟĮIJȠ૨ȝİȡįĮȝİȚȞİȞȤȦȞĮIJȞIJȞਖȥĮȝȞȘȞȤİȡĮȞȟȘȡȞǜıİȚıȝંȢIJİਥʌȚȖİȞંȝİȞȠȢʌȠȜઃȢțĮਕıIJȡĮʌĮ
ijȠȕİȡȢįȚĮIJȡȤȠȣıĮȚțĮȕȡȠȞIJȞȤȠȢįȚİțઆȜȣıİȞȝİIJĮȜĮȕİȞIJȚȞĮIJȠ૨ਕȖȠȣȜİȚȥȞȠȣǹȟȞIJȚȠȢįıȚઆIJĮIJȠȢijંȕıȣȞİȤંȝİȞȠȢਥțIJİȞȢIJİʌȡȠıİȣȟȝİȞȠȢĮIJȞIJȞȟȘȡĮȞșİıĮȞȤİȡĮȞIJਖȖȜİȚȥȞʌȚıIJȢ
ʌȡȠıȖĮȖİȞțĮਕʌȜĮȕİȞĮIJȞਫ਼ȖȚોǜįȚઁȝİIJijંȕȠȣțĮIJȡંȝȠȣıʌȠȣįıĮȞIJİȢıțİʌıĮȚIJઁਚȖȚȠȞȜİȥĮȞȠȞțĮ
IJઁȝȡȝĮȡȠȞਥʌȚșİȞĮȚįȚȡȡȘȟĮȞIJȠ૨IJȠțĮIJIJȚȞĮȝȡȘȖȞઆȡȚıȝĮijȡȠȞȝȤȡȚțĮȞ૨ȞIJȞIJંIJİıȣȝȕİȕȘțંIJȦȞįȚ
IJȞIJĮ૨IJĮIJȞʌȚıIJİȣંȞIJȦȞਲȝȞʌȜȘȡȠijȠȡĮȞțĮțĮIJȞȣȟȚȞ « Par la suite, il ne fut donné à personne d’autre
la possibilité de partager l’honorable relique. En effet, le susmentionné Auxence de sainte mémoire, alors
évêque de Mopsueste, fut pris du désir d’élever un sanctuaire des saints et grands martyrs Tarachus, Probus
et Andronicus, et il en délimita les fondations devant les remparts de Mopsueste même. Il se trouvait dans la
métropole d’Anazarbe, lieu où ces saints martyrs étaient également morts et inhumés, demanda des reliques
des saints martyrs et les emporta, bien qu’elles aient accompagné leur glorieuse inhumation. En échange,
ayant promis de fournir une sainte relique de saint Nicétas, il mit toute son énergie à accomplir sa promesse.
Il prit déjà les outils nécessaires et des ouvriers et, en compagnie des clercs venus de la métropole à cette
occasion, déploya beaucoup d’effort avec l’autel établi au-dessus de la sainte dépouille. Il ouvrit le tombeau
de marbre et tous contemplèrent le saint corps, mais comme il se trouvait dans la situation que le récit a
montrée plus haut, absolument personne ne fut capable de le soulever du tombeau. En effet, l’un des ouvriers
présents se pencha, le toucha, espéra lui ôter un membre et sa main qui l’avait touché resta desséchée. Il se
produisit également un grand tremblement, des éclairs sillonnèrent le ciel de manière effrayante et le bruit de
coups de tonnerre empêcha de prendre quoi que ce soit de la sainte relique. Alors le très saint Auxence, saisi
par la peur et adressant avec empressement une prière, approcha avec piété la main desséchée de la sainte
72 / Des Dieux civiques aux saints patrons
De manière surprenante, 600 km plus au nord, les mêmes SS. Probus, Tarachus
et Andronicus sont vénérés à Pompéiopolis, en Paphlagonie 37. Les autorités ecclésiastiques de cette cité, qui souffre de ne posséder aucun martyr autochtone,
ont dû bénéficier d’une autre distribution de reliques organisée par la généreuse
église d’Anazarbe.
En face de Constantinople, la ville de Chalcédoine possède dans ses faubourgs
le martyrium de Ste Euphémie, centre de pèlerinage réputé au moins depuis la fin
du ive siècle et cadre du concile œcuménique de 451 38. L’année précédente, par
souci de diversifier ou d’enrichir le martyrial de sa cité, l’évêque des lieux inaugure la fondation, par une dame de la cour nommée Euphémie, d’un sanctuaire
consacré à S. Christophe, martyr d’une historicité incertaine dont la tradition
hagiographique situe l’origine du culte en Lycie et en Pamphylie. L’ampleur de
l’édifice nécessite plus de deux ans de travaux 39. Peut-être en raison du rayonnement de ce nouveau martyrium, deux monastères sont consacrés au saint, l’un près
de Chalcédoine, en liaison avec le sanctuaire, l’autre peut-être sur le territoire
de Nicomédie 40. Vers la même époque, pour faire oublier ses revirements et sa
relique et lui rendit sa vigueur. C’est pourquoi, avec peur et tremblement, ils s’empressèrent de recouvrir la
sainte relique et de replacer le tombeau de marbre qu’ils brisèrent en quelques endroits, et celui-ci atteste
encore aujourd’hui de ce qui s’est passé alors, pour instruire et édifier sur ce point nous, les croyants. » À
l’inverse, le dépouillement des tombeaux de particuliers au profit des martyria est dénoncé par Grégoire de
Nazianze, Épigrammes, 47-48, PG, 38, col. 107A-109A = Anthologie Palatine, VIII, 170 et 172-174, éd. et trad.
Waltz P., Paris, 1945, réimpr. 2002, p. 84-85. L’envoi à Ambroise de Milan, en 375, d’un coffre contenant
les reliques complètes d’un martyr anonyme fut plus facile d’après Basile de Césarée, Ep., CXCVII, 2, éd.
et trad. Courtonne Y., t. 2, Paris, 1961, réimpr. 2002, p. 152, l. 41-43 : ȅIJȠȚțȜĮȣıĮȞȝȞ੪ȢʌĮIJȡȠȢțĮ
ʌȡȠıIJIJȠȣıIJİȡȠȝİȞȠȚʌȡȠʌİȝȥĮȞįIJȞਫ਼ȝİIJȡĮȞȤĮȡȞIJોȢੂįĮȢʌĮȡĮțȜıİȦȢʌȡȠIJȚȝȠIJȡĮȞșȝİȞȠȚ « Ces
hommes ont pleuré comme s’ils s’étaient privés d’un père et d’un protecteur, mais ils l’ont accompagné et
ils ont préféré votre joie à leur propre consolation. » Citons, comme dernier exemple toujours lié à l’Asie
Mineure, celui des reliques de martyrs anonymes, sollicitées en 405 pour l’Église de Phénicie auprès de
l’évêque d’Arabissos qui en posséderait beaucoup au dire de Jean Chrysostome, Ep., 126, PG, 52, col. 687.
37. Marek C., Stadt, Ära und Territorium in Pontus-Bithynia und Nord-Galatia, Tübingen, 1993, p. 154, n° 69 :
ੜȡȠȚIJ_ȞਖȖȦ_ȞțਥȞį_ંȟȦȞț_5>Į@ȜȜȚȞț_ȦȞȝĮȡ_IJȡȦ_ȞȉĮȡĮ_ȤȠȣ_10ȆȡંȕȠ_ȣਝȞį_ȡȠȞ_țȠȣ « Bornes (du
sanctuaire) des saints, glorieux et victorieux martyrs Tarach(i)us, Probus et Andronicus. » Les reliques de
cette trinité martyriale sont également déposées par le patriarche Martyrius de Jérusalem, en 482, dans la
chapelle de Saint-Euthyme, un monastère palestinien en relation avec la Cilicie (Cyrille de Scythopolis, Vita
S. Euthymii, 44, Schwartz E. (éd.), Kyrillos von Skythopolis, Leipzig, 1939, p. 66, l. 14-15 ; cf. ibid., 43, p. 63, l. 5).
38. Voir la synthèse, un peu ancienne mais toujours utile, de Schneider A.-M., « Sankt Euphemia und
das Konzil von Chalkedon », in Grillmeier A. et Bacht H. (éd.), Das Konzil von Chalkedon. Geschichte und
Gegenwart, 1, Würzburg, 1951, p. 291-302 ; également Naumann R. et Belting H., Die Euphemia-Kirche am
Hippodrom zu Istanbul und ihre Fresken, Berlin, 1966, p. 29-34 sur l’histoire du sanctuaire de Chalcédoine après
la translation des reliques à Constantinople sous Héraclius ; Karlin-Hayter P., « A Note on Bishops, Saints
and Proximity to Constantinople », in Mango C. et Dagron G. (éd.), Constantinople and Its Hinterland. Papers
from the Twenty-Seventh Spring Symposium of Byzantine Studies, Oxford, April 1993, Aldershot, 1995, p. 396-409, en
particulier p. 402-408 sur la valorisation des reliques de la martyre par l’Église orthodoxe. Nous remercions
M. Jean-Pierre Sodini pour ces précisions bibliographiques.
39. Merkelbach R., Die Inschriften von Kalchedon, Bonn, 1980 (Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien,
20), p. 39-41, n° 22 : ȈઃȞĬ İ ਕʌİIJșȘIJșİ_ȝȜȚĮIJȠ૨ȝĮȡ_IJȣȡȠȣIJȠ૨ਖȖȠȣȋȡȚı_IJȠijંȡȠȣੁȞį ȚțIJȦȞȠȢ Ȗ࢝
ȝ ȘȞ ȂĮȝİ_5IJIJȞਫ਼ʌĮIJİĮȞȆȡȦIJȠȖ_ȞȠȣȢțĮਝıIJȠȣȡȠȣIJȞȜĮȝ_ʌȡ ȠIJIJȦ ȞਥʌĬİȠįȠıȠȣȕĮıȚȜȦȢțĮ>@
_ǼȜĮȜȠȣਥʌȚıțં ʌȠȣ ȋĮȜțȘįં_ȞȠȢǜțIJȗİIJİįʌĮȡIJોȢ_10ıİȝȞȠʌȡ İʌİıIJIJȘȢ țȠȣȕȚțȠȣȜĮȡ>ĮȢ@_ǼijȘȝĮȢ!
^ȣ`ǜțĮਥȖȞİIJȠਲ_țĮIJșİıȚȢਥȞİੁȞį ȚțIJȦȞȚ İ࢝_ʌȜȘȡȠȣȝ Ȟૉ ȝ ȘȞ ȈİʌIJİȝȕȡ>@_țȕ࢝ਫ਼ʌĮ!>IJİȈʌȠȡĮțȠȣțĮਬȡ@_15ț!ȠȣȜȞ>ȠȣIJȞȜĮȝʌȡȠIJIJȦȞ@ « Avec l’aide de Dieu, les fondations du martyrium de saint
Christophe ont été posées durant la 3e indiction, au mois de mai, après le consulat des clarissimes Protogène
et Astyrius, sous l’empereur Théodose et l’évêque Eulalius de Chalcédoine. Il est fondé par la très vénérable
chambrière Euphémie et la déposition (des reliques) a eu lieu lors de la 5e indiction achevée, le 22 du mois
de septembre, sous le consulat des clarissimes Sporacius et Herculanus. »
40. Le supérieur du monastère S. Christophe du domaine de Taryllius, près de Chalcédoine, compte
parmi les higoumènes signataires d’un document remis au concile réuni en 536, à Constantinople, sous la
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 73
théologie sinueuse, l’évêque d’Éphèse agrandit soudain le martyrial pourtant
vénérable de sa cité par l’institution du culte des Sept Dormants, à grand renfort
d’ingéniosité hagiographique et de calcul politique 41. Mieux, dans la province
d’Isaurie, près de l’obscure cité de Lamos, un haut dignitaire impérial fonde une
basilique consacrée à cinq martyrs d’origine variée : S. Georges a été martyrisé
en Bithynie, S. Christophe en Lycie, S. Conon en Isaurie (à moins qu’il ne s’agisse
de son homonyme exécuté en Pamphylie), SS. Ciryce et Julitte en Cilicie 42.
À l’évidence, le développement du culte des martyrs s’affranchit des limites
civiques comme des frontières provinciales et n’encourage pas plus les dévotions
de « clocher » qu’il ne réserve l’exclusivité de la piété aux saints locaux. Le
phénomène, sans doute parallèle, de dispersion des reliques loin du lieu d’origine du martyre qui les a produites et de rassemblement dans des sanctuaires
qui les accumulent semble ne connaître aucun essoufflement durant l’Antiquité
tardive 43. Dans la Vie de S. Nicolas de Sion, mort en Lycie en 564, le narrateur,
présidence du patriarche Ménas : Schwartz E. (éd.), Acta Conciliorum Œcumenicorum, III. Collectio Sabbaitica
contra Acephalos et Origenistas destinata. Insunt acta synodorum Constantinopolitanae et Hierosolymitanae a. 536, Berlin,
1940 (ensuite abrégés en ACO), p. 50, l. 3-5 : ǼıȕȚȠȢਥȜİȚĬİȠ૨ʌȡİıȕIJİȡȠȢțĮਲȖȠȝİȞȠȢȝȠȞોȢIJȠ૨ਖȖȠȣ
ȝȡIJȣȡȠȢȋȡȚıIJȠijંȡȠȣIJȞȉĮȡȣȜȜȠȣਫ਼ʌઁĭȦIJİȚȞઁȞIJઁȞıȚઆIJĮIJȠȞਥʌıțȠʌȠȞਫ਼ʌȖȡĮȥĮ. « Moi Eusèbe, par
la miséricorde de Dieu prêtre et abbé du monastère du saint martyr Christophe du domaine de Taryllius,
sous Photin, le très saint évêque, j’ai souscrit. » Un autre monastère, placé sous le même vocable, est attesté
au début du viie siècle à Persea, lieu peut-être situé près de Nicomédie, par la Vita S. Theodori Syceotae, 156,
éd. et trad. Festugière, p. 128, l. 83-84 : ȆȜȚȞIJȚȢਲȖȠȝİȞȠȢȂĮȡțȚĮȞઁȢȞȠȝĮਥțIJોȢȆİȡıĮȢʌȜȘıȠȞIJȠ૨
ਥȝʌȠȡȠȣਝȝĮȡȦȞIJોȢȝȠȞોȢIJȠ૨ਖȖȠȣȋȡȚıIJȠijંȡȠȣʌĮȡİȖȞİIJȠʌȡઁȢĮIJઁȞਥȞʌIJĮIJȚĮȞĮȢ « Une autre fois
vint au saint à Optatianae un higoumène nommé Marcianus, du lieudit Perséa près du port d’Amaréïs,
supérieur du monastère de S. Christophe. »
41. Voir la démonstration, érudite et séduisante, faite par Honigmann E., Patristic Studies, Cité du Vatican,
1953 (Studi e Testi, 173), p. 125-168. L’hypothèse d’un soubassement historique à cette belle légende hagiographique, appuyée par un examen archéologique des aménagements du complexe de la grotte et de la basilique
cémétériales, a fait l’objet d’une récente étude de Zimmermann N., « Das Sieben-Schläfer-Zömeterium in
Ephesos. Neue Forschungen zu Baugeschichte und Ausstattung eines ungewöhnlichen Bestattungskomplexes »,
Jahreshefte, 80, 2011, p. 365-407, en particulier p. 402-404. Nous remercions l’auteur de nous avoir transmis
cette publication qui, de manière convaincante (ibid., p. 393-402), situe avant la période constantinienne
une douzaine d’épitaphes chrétiennes autrefois publiées par Miltner F., in Forschungen in Ephesos, IV, 2. Das
Cömeterium der Sieben Schläfer, Baden, 1937, p. 201-205.
42. Ed. pr. Hill S., « Matronianus, comes Isauriae: an Inscription from an Early Byzantine Basilica at
Yanıkhan, Rough Cilicia », Anatolian Studies, 35, 1985, p. 93-97 ; corrigée par Feissel D., Bull. ép., 1987, 493
= ID., Chroniques d’épigraphie byzantine 1987-2004, Paris, 2006, p. 164, n° 517 : ȂĮȡIJȪȡȚȠȞīİȦȡȖȓȠȣȀȩȞȦȞȠȢ
ȋȡȚıIJȠijȩȡȠȣ_ȀȘȡȪț Ƞȣ Ƞȣ ȜȓIJIJĮȢIJȠ૨țȣȡȓȠȣțȩȝ ȘIJȠȢ ȂĮIJȡȦȞȚĮȞȠ૨āȀ ȪȡȚ İȕȠȒșȘıȠȞ « Martyrium de
Georges, Conon, Christophe, Ciryce, Julitte, (œuvre) du seigneur (et) comte Matronianus. Seigneur aie pitié. »
43. Le canon 17 du concile de Carthage de septembre 401 stipule que toute chapelle martyriale doit être érigée
à l’endroit des reliques du saint, sinon sur son lieu de naissance ou de martyre. Voir l’édition de Munier C.,
Conciliae Africae a. 345-a. 525, Turnhout, 1974 (CCSL, 149), p. 204-205, l. 754-766 (= PL, 67, col. 207A-B).
Si les canons de ce concile africain ont rapidement été traduits en grec, il est à noter que le dépôt de reliques
pour consacrer un lieu de culte est obligatoire, dans la législation canonique proprement byzantine, seulement
avec le canon 7 du second concile de Nicée, en 787. Voir Joannou P.-P., Discipline générale antique (IIe-IXe s.), I, 1.
Les canons des conciles œcuméniques, Grottaferrata, 1962, p. 261 :ੜıȠȚȠȞıİʌIJȠȞĮȠțĮșȚİȡઆșȘıĮȞਥțIJઁȢਖȖȦȞ
ȜİȚȥȞȦȞȝĮȡIJȡȦȞȡȗȠȝİȞਥȞĮIJȠȢțĮșIJİıȚȞȖİȞıșĮȚȜİȚȥȞȦȞȝİIJțĮIJોȢıȣȞșȠȣȢİȤોȢȀĮİੁਕʌઁ
IJȠ૨ʌĮȡંȞIJȠȢIJȚȢİਫ਼ȡİșૌਥʌıțȠʌȠȢȤȦȡȢȜİȚȥȞȦȞțĮșȚİȡȞțĮșĮȚȡİıșȦ੪ȢʌĮȡĮȕİȕȘțઅȢIJȢਥțțȜȘıȚĮıIJȚțȢ
ʌĮȡĮįંıİȚȢ. « C’est pourquoi nous ordonnons que, dans toutes les vénérables églises qui ont été consacrées
sans de saintes reliques de martyrs, on fasse la déposition des reliques avec la prière d’usage. Et si, à partir
de maintenant, un évêque est trouvé en train de consacrer une église sans reliques, qu’il soit déposé, comme
transgresseur des traditions ecclésiastiques. » (traduction modifiée). La pratique a toutefois devancé la systématisation canonique, comme le révèle, au début du vie siècle, Sévère d’Antioche, Homiliae cathedrales, 72,
PO, 12, 1, p. 84 [366] : « […] nous sanctifions donc les temples construits sous le vocable des anges par les
os et les membres sacrés des saints martyrs, ou par leur cendre victorieuse qui a été entièrement consumée
d’une manière héroïque et qui est devenue un sacrifice, en nous écriant par le fait même que ceux-ci sont
également des puissances eomme les anges. » (trad. Brière). En outre, dès l’Antiquité tardive est attesté l’usage
74 / Des Dieux civiques aux saints patrons
sans doute un frère du protagoniste, offre une description vivante du monastère
lycien de Sainte-Sion dont le saint est higoumène avant de devenir, sur le tard,
évêque du médiocre siège lycien de Pinara 44. L’auteur indique que la dépouille
du saint, déposée dans la chapelle du couvent, repose auprès d’une impressionnante collection de reliques dont il précise la composition 45. Elles proviennent des
SS. Jean-Baptiste, Étienne, Théodore, Serge et Bacchus ainsi que des Quarante
Martyrs, dont les dépouilles reposent respectivement à Jérusalem (pour les deux
premiers), Euchaïta, Résapha, Barbalissos et Sareim, près de Zéla. Au début du
viie siècle, une autre source hagiographique de grande valeur, la Vie de S. Théodore de Sykéon, atteste la présence dans la petite patrie du saint, une bourgade
routière de Galatie Première, d’une dizaine de cultes martyriaux. Certains sont
communs aux sanctuaires de Bithynie, d’Isaurie et de Lycie déjà évoqués, comme
S. Christophe, S. Ciryce, S. Théodore, SS. Serge et Bacchus, d’autres sont plus
rares, comme S. Gémellus et S. Platon 46.
Célèbres ou obscurs, répandus ou confinés, les martyrs semblent partout vénérés, par volonté expresse des autorités ecclésiastiques et monastiques d’accumuler
sur leurs communautés des bienfaits sans cesse plus nombreux par une diffusion
illimitée des reliques, presque une « lipsanomanie » 47. En de telles circonstances,
le foisonnement et l’universalité du culte de martyrs déracinés, encouragés ou
animés par le souci collectif de n’être privé du secours d’aucun martyr, paraissent
de placer des reliques sous l’autel. En Orient comme en Occident, cette disposition célèbre tant le sacrifice du
Christ par l’eucharistie que celui du martyr par la commémoration. À ce sujet, Noga-Banai G., The Trophies
of the Martyrs. An Art Historical Study of Early Christian Reliquaries, Oxford, 2008, p. 140-141 ; Comte M.-C.,
Les reliquaires du Proche-Orient et de Chypre à la période protobyzantine (IVe-VIIe siècles). Formes, emplacements, fonctions et
cultes, Turnhout, 2012 (Bibliothèque de l’Antiquité tardive, 20), p. 77-83 et 109-112 ; Nuzzo D., « Reliquie
ed edifici di culto rurali nel v-vii secolo », in Coscarella A. et De Santis P. (éd.), Martiri, santi, patroni : per
una archeologia della devozione, op. cit., p. 329-346, en particulier p. 332-336.
44. Voir les notices de ces deux personnages dans la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, 3. Diocèse d’Asie
(325-641), Paris, 2008, p. 444, s.v. « Hermaios 2 », et p. 719-722, s.v. « Nikolaos 4 ».
45. Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), 80, éd. Anrich G., Hagios Nikolaos. Der heilige Nikolaos in der griechischen
Kirche. Texte und Untersuchungen, 1. Die Texte, Leipzig-Berlin, 1913, p. 55, l. 3-8 : ȀĮțĮIJİIJșȘIJઁਚȖȚȠȞțĮșİȠ-
ijȚȜȢĮIJȠ૨ȜİȥĮȞȠȞȞįȠȞIJોȢਖȖĮȢțĮਥȞįંȟȠȣȈȚઆȞǜȞșĮIJȜİȥĮȞĮਕʌંțİȚȞIJĮȚIJȞਥȞįંȟȦȞਕșȜȠijંȡȦȞ
țĮțĮȜȜȚȞțȦȞਖȖȦȞȝĮȡIJȡȦȞIJȠ૨ਖȖȠȣȦȞȞȠȣIJȠ૨ʌȡȠįȡંȝȠȣțĮȕĮʌIJȚıIJȠ૨țĮIJȠ૨ਖȖȠȣȈIJİijȞȠȣIJȠ૨
ʌȡȦIJȠȝȡIJȣȡȠȢțĮIJȠ૨ਖȖȠȣĬİȠįઆȡȠȣțĮIJȞਖȖȦȞȈİȡȖȠȣțĮǺțȤȠȣțĮIJȞਖȖȦȞIJİııĮȡțȠȞIJĮ. « Alors
sa dépouille sainte et aimée de Dieu fut déposée à l’intérieur de la sainte et glorieuse Sion où sont placées
les reliques des glorieux, récompensés et victorieux saints martyrs : saint Jean le Précurseur et Baptiste, saint
Étienne le Protomartyr, saint Théodore, saints Serge et Bacchus et les saints Quarante (Martyrs). » Ce passage a été commenté par Niewöhner P., « Neues zum Grab des Hl. Nikolaus von Myra », JAC, 46, 2003,
p. 119-133, en particulier p. 131 ; pour une présentation régionale des caractéristiques de ce type d’édifice,
voir ID., « Spätantike Reliquienkappeln in Lykien », JAC, 48-49, 2005-2006, p. 77-113, en particulier p. 8889. Nous remercions l’auteur pour ces références. Il est à noter que la version de Ševčenko I. et Patterson
Ševčenko N., The Life of Saint Nicholas of Sion, Brookline, 1984, reprend plus qu’elle n’améliore le texte établi
par Gustav Anrich, raison pour laquelle nous ne l’avons pas employée. Le phénomène de « lipsanomanie »
est autant attesté en Orient qu’en Occident. C’est par exemple le cas, selon des sources du milieu du v e siècle,
du couvent de Mélanie la Jeune à Jérusalem (Vita S. Melaniae Iunioris, 48), de la cellule sépulcrale de l’ascète
Jacques avant son élévation sur le trône épiscopal de Nisibe (Théodoret de Cyr, Histoire Philothée, XXI, 30),
de la prestigieuse communauté des Acémètes à Irénaion sur le Bosphore (Vita S. Marcelli Acoemetae, 29), ou
encore au Norique, dans le cadre du monastère plus modeste de Fauianae (Eugippe, Vita S. Seuerini, 9, 3).
46. Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), éd. Festugière, passim.
47. Sur ce point, il est à noter cette formule révélatrice de la volonté ecclésiastique de propager les reliques
chez Jean Chrysostome, Homilia de SS. martyribus (BHG, 1186 = CPG, 4357), 2, PG, 50, col. 649 : ȉȠȚĮIJȘȖȡ
IJȞʌȞİȣȝĮIJȚțȞʌȡĮȖȝIJȦȞਲijıȚȢǜĮȟİIJĮȚIJૌįȚĮȞȠȝૌțĮʌȜİȦȞȖȞİIJĮȚIJૌįȚĮȚȡıİȚ. « En effet, telle est la
nature des biens spirituels : ils augmentent par la distribution et s’accroissent par la répartition. »
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 75
Fig. 1. Les lieux de culte martyrial en Asie Mineure.
76 / Des Dieux civiques aux saints patrons
contrecarrer l’émergence d’une dévotion locale originale, d’un particularisme
cultuel exclusif, d’une identité religieuse autonome.
Les prémices d’une hiérarchisation
La diffusion du culte des martyrs à travers l’Asie Mineure offre des attestations
assez nombreuses pour permettre de cartographier ce phénomène qui concerne
toutes les provinces de cette vaste région. Sur un total de 450 cités épiscopales
attestées dans l’Antiquité tardive 48, les sources conservées et consultées, tardoantiques et médiévales, indiquent la présence certaine, probable ou plus hypothétique d’environ 260 lieux de culte martyrial, répartis entre quelque 120 cités
(fig. 1). Ces chiffres très élevés prouvent l’ampleur du phénomène comme la
richesse de la documentation. La nature hétérogène et erratique de cette dernière
et ses lacunes importantes laissent supposer qu’il existe aussi des formes de culte
des martyrs dans les cités d’Asie Mineure dépourvues de mention. Le lien entre
l’importance de ces dévotions locales, la densité du réseau épiscopal et le degré
de poliadisation semble douteux dans la mesure où les provinces occidentales et
méridionales, quadrillées par de nombreuses cités, comptent en proportion un
petit nombre de sanctuaires, tandis que les provinces orientales, où les évêchés sont
rares, offrent une abondance relative de martyria. Nous avons vu que la constitution
précoce d’un sanctoral prestigieux dans les principales cités de l’Ouest ou du Sud
de l’Asie Mineure peut expliquer, en partie du moins, cette moindre prégnance
du culte martyrial, tandis que l’Est et surtout le Sud-Est compensent un sanctoral
moins ancien et un encadrement épiscopal plus faible par l’établissement d’un
réseau serré de lieux de culte martyrial.
L’épiscopat de ces régions utilise les martyria comme des relais à son autorité,
mais la plupart de ces sanctuaires sont établis dans les cités ou leurs environs,
comme à Sébastée, à Césarée de Cappadoce ou, dans une moindre mesure, à
Tyane 49. Par conséquent, les lieux de culte martyrial contribuent peu à l’extension
territoriale du pouvoir de l’évêque, en revanche ils renforcent le prestige, voire
la prééminence des cités dont ils composent et rythment la topographie sacrée.
La périodicité des célébrations martyriales organisées sur le territoire rural, mais
surtout urbain et périurbain, caractérise l’univers religieux des cités épiscopales.
Si les reliques circulent beaucoup et les commémorations se répandent partout,
les 260 lieux de culte institutionnalisent des dévotions très variées : ils sont consacrés à plus de 170 martyrs, sans compter ceux vénérés de manière collective ou
anonyme. Des évêchés documentés sont susceptibles d’accumuler un patrimoine
martyrial aussi imposant qu’hétéroclite, mais la plupart des martyrs sont attestés
dans une seule cité et leur aire de diffusion semble, par conséquent, des plus
réduites 50. Près de 80 % des martyrs sont vénérés dans un sanctuaire unique, ce
48. À propos du nombre et de la répartition des sièges épiscopaux en Asie Mineure, nous renvoyons à
notre étude de géographie ecclésiastique et historique : « Actes conciliaires, listes de souscriptions et notices
épiscopales ou du bon usage des sources ecclésiastiques », in Bru H. et Labarre G. (éd.), L’Anatolie des peuples,
cités et cultures (IIe millénaire av. J.-C.-Ve siècle ap. J.-C.), 2, Besançon, 2014, p. 205-226.
49. Voir le répertoire qui conclut cette étude.
50. En dehors de l’Asie Mineure, ce constat a déjà été établi pour l’Égypte grâce à l’étude pionnière et
exemplaire de Papaconstantinou A., Le culte des saints en Égypte des Byzantins aux Abbassides. L’apport des inscriptions
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 77
qui, bien entendu, n’interdit pas la coexistence de plusieurs cultes dans une même
localité, voire à l’intérieur d’un même édifice 51.
L’inventaire des lieux de culte permet de circonscrire, avec plus ou moins
d’exactitude, les aires de diffusion des martyrs et de leurs reliques, comme S. Conon
et Ste Thècle, connus chacun par une dizaine de sanctuaires placés sous leur
vocable et répandus, pour le premier sur le plateau anatolien (Galatie, Lycaonie,
Pisidie) jusqu’au littoral sud de l’Asie Mineure (Pamphylie, Isaurie, Cilicie), pour
la seconde essentiellement en Isaurie 52. À l’exception d’une chapelle rupestre
située hors d’Éphèse et d’une inscription incertaine trouvée près de Trocnada en
Galatie Salutaire 53, le culte de la célèbre compagne de S. Paul semble confiné à
l’Isaurie, mais avec une densité singulière de témoignages épigraphiques et littéraires qui confère à la sainte, sinon une prééminence à l’échelle de la province,
du moins un caractère fédérateur entre une demi-douzaine de cités voisines. De
manière certes plus ténue, ce régionalisme apparaît également dans les cultes des
SS. Mamas, Platon et Tryphon, respectivement vénérés en Cappadoce, en Galatie
et en Phrygie, même si leur popularité déborde de leur territoire d’origine sur les
provinces voisines de Cilicie, de Bithynie et d’Hellespont.
Si les martyrs semblent ignorer les limites des cités et des provinces, peu nombreux sont ceux qui incarnent pourtant des figures de dévotion communes à des
régions éloignées les unes des autres. Tandis que la demi-douzaine de sanctuaires
consacrés à S. Christophe se répartit, pour l’essentiel, entre la Bithynie et la
Galatie, ceux de S. Étienne ou de S. Ciryce (avec ou non sa mère Ste Julitte) sont
implantés sur la côte égéenne comme sur le plateau anatolien, le littoral pontique
ou dans les provinces méridionales. Le cas le mieux connu concerne S. Georges
qui jouit, dès la fin de l’Antiquité, d’un culte étendu à toute l’Asie Mineure :
une vingtaine de sanctuaires sont attestés ou supposés. La dimension militaire
du martyr n’est sans doute pas étrangère à cette popularité dans la mesure où
les autres martyrs les plus répandus à la même époque, à savoir S. Théodore
(14 sanctuaires), les Quarante Martyrs (8), SS. Serge et Bacchus (7) et, en plus
faible proportion, S. Démétrius (4), sont tous des saints soldats. Suivant une
interprétation décadentiste et fonctionnaliste, cette prééminence manifeste des
saints militaires traduirait les inquiétudes de l’époque et l’expression d’une foi
et des papyrus grecs et coptes, Paris, 2001, p. 232 : « la plus grande partie du sanctoral égyptien contenu dans
l’inventaire [fort de 167 entrées] se compose de personnages dont le culte ne semble pas, dans l’ensemble,
avoir eu une grande diffusion en dehors de leur région d’origine. Ces saints [pour moitié des martyrs] plus
ou moins locaux sont une centaine. Soixante-cinq d’entre eux ne sont attestés qu’en un seul lieu […]. »
51. Outre le cas de la chapelle du monastère de Sainte-Sion étudié plus haut, la réunion de divers martyrs
en un lieu de culte est attestée en Galatie. Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 55, éd. et trad. modifiée
Festugière, p. 47, l. 11-14 : ਕȞțȠįંȝȘıİȞਙȟȚȠȞȞĮઁȞIJȠ૨ਖȖȠȣȝȡIJȣȡȠȢīİȦȡȖȠȣIJȡțȠȖȤȠȞȤȠȞIJĮਥțįİȟȚȞ
İțIJȡȚȠȞIJȠ૨ȝȡIJȣȡȠȢȆȜIJȦȞȠȢਥȟİȦȞȝȦȞįIJȠ૨ਖȖȠȣȝȡIJȣȡȠȢਝȞIJȚંȤȠȣ. « [Il] rebâtit une église digne
du saint martyr Georges. Elle était à trois absides, et avait à droite un oratoire du saint martyr Platon, à
gauche du saint martyr Antiochus. »
52. Voir le répertoire final.
53. Pillinger R., « Neue Entdeckungen in der sogenannten Paulusgrotte von Ephesos », Mitteilungen zur
christlichen Archäologie, 6, 2000, p. 16-29. Ce lieu de culte, construit dans le flanc du Bülbüldağ au vie siècle,
constituerait la seule attestation à Éphèse d’un culte voué non seulement à Ste Thècle, mais encore à S. Paul,
son évangélisateur. Dans le cas de l’inscription trouvée entre Doğançayır et Kaymaz, près de l’ancienne
Trocnada, il s’agit de deux colonnes de marbre, découvertes à la fin du xixe siècle, qui portent chacune la
mention ਖȖĮĬțȜĮ, suivie d’un ou deux toponymes non identifiés. Voir les commentaires de Ramsay W. M.,
The Historical Geography of Asia Minor, Londres, 1890, p. 150, n. 98. Les autres références bibliographiques
sont indiquées dans le répertoire.
78 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Fig. 2. Les cultes martyriaux les plus répandus dans l’Asie Mineure tardo-antique.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 79
utilitariste, mais ils ne totalisent en réalité qu’un cinquième de l’ensemble des
lieux de culte martyrial (fig. 2).
La distribution d’un saint et de ses reliques entre plusieurs cités, voisines ou
distantes, réduit beaucoup les possibilités pour un évêché d’instaurer, d’entretenir
et surtout de revendiquer une relation privilégiée, a fortiori exclusive. À propos des
reliques de S. Phocas, Astérius d’Amasée reconnaît, vers 400, que leur dispersion
entre plusieurs localités établit une série de « colonies » dont Sinope, qui possède
le martyrium originel, serait la « métropole » 54. La documentation révèle pourtant
l’émergence, certes progressive, de martyrs associés, de manière plus ou moins
étroite, à une communauté civique particulière. À une période d’implantation et de
multiplication des commémorations, qu’il faut situer aux ive-ve siècles, succéderait
une ère marquée par le classement des martyrs au sein des sanctoraux civiques,
du moins par l’affirmation, encore discrète, d’une dévotion collective préférentielle. Cette périodisation sommaire n’est pas étrangère à l’évolution générale des
sources disponibles. La littérature patristique se réduit beaucoup après le « siècle
d’or » inauguré et refermé par les querelles christologiques, mais la convocation de
plusieurs conciles œcuméniques en Asie Mineure offre une riche documentation.
Celle-ci mentionne incidemment des lieux de culte évoqués par ces assemblées,
comme le martyrium (ou apostolium) de S. Jean l’Évangéliste, à Éphèse, et celui de
Ste Euphémie à Chalcédoine 55. Sur les longues listes de présence, dans les copieux
procès-verbaux des débats ou parmi les nombreuses souscriptions individuelles, les
Pères conciliaires, venus en majorité d’Asie Mineure, ne font aucune allusion au
sanctoral de leur cité. En revanche, lors des deux conciles de Constantinople, en
536 et 553, des prélats, libérés de la tutelle des commissaires impériaux, évoquent
dans leurs souscriptions personnelles la sainteté, voire l’apostolicité de leur Église,
mais sans l’associer à une figure de dévotion 56.
54. Astérius d’Amasée, Homilia in S. Phocam (BHG Nov. Auct., 1538), 9, Datema C. (éd.), Homilies I-XIV. Asterius
of Amasea. Text, Introduction and Notes, Leyde, 1970, p. 123, l. 23-26 : ǼੁįʌȠȣțĮਕȜȜĮȤȠ૨įȚȝȚțȡȞȜİȚȥȞȦȞ
ȠੈȠȞਕʌȠȚțĮȞIJȚȞȝȘIJȡȠʌંȜİȦȢȝȡIJȣȢਦĮȣIJțĮIJİıIJıĮIJȠșĮȣȝĮıIJઁȢțĮȠIJȠȢIJંʌȠȢțĮʌ઼ıȚȤȡȚıIJȚĮȞȠȢ
ʌİȡȚıʌȠįĮıIJȠȢ੮ıʌİȡįțĮȠIJȠȢʌĮȡૅਲȝȞȤȡȠȢੂİȡઁȢțĮIJĮȖઆȖȚȠȞਦȠȡIJĮȗંȞIJȦȞ. « Si le martyr s’est établi
ici et là par l’intermédiaire de petites reliques à l’instar de la colonie d’une métropole, ce lieu extraordinaire doit
aussi être ardemment recherché par tous les chrétiens, tout comme l’est pour ce saint lieu l’assemblée de ceux
que nous fêtons. » Voir aussi le bref commentaire de Maugans Driver L. D., « The Cult of the Martyrs in
Asterius of Amaseia’s Vision of the Christian City », Church History, 74, 2005, p. 236-254, en particulier p. 248.
Il est tentant de rapprocher ce texte d’un extrait de Grégoire de Nazianze, Épigrammes, 27, PG, 38, col. 97A
= Anthologie Palatine, VIII, 167, éd. et trad. Waltz P., Paris, 1945, réimpr. 2002, p. 83 : ȂȡIJȣȡİȢİʌĮIJİਙȝȝȚȞ
ਕȜȘșȢİੁijȜȠȞਫ਼ȝȞĮੂıȞȠįȠȚȉȝȞȠȞਸ਼įȚȠȞਝȞIJIJȞȠȢȉોȢਕȡİIJોȢǜʌȠȜȜȠȖȡਕȝİȞȠȣȢ੯įİȖȞȠȚȞIJૅ
ਗȞİੁIJȚȝIJૅਕȡİIJ« Martyrs, dites-nous si vous aimez vraiment les assemblées. – Mais oui ; qu’y a-t-il de plus
agréable ? – Dans quel intérêt ? – Dans celui de la vertu ; car bien des gens deviendraient alors meilleurs, s’ils
l’honoraient. »
55. Voir les sources indiquées en note 19. Pour l’emploi du terme apostolium pour désigner le tombeau de
S. Jean lors du concile d’Éphèse de 431, voir ACO, I, 1, 5, p. 14, l. 21 ; p. 121, l. 2 ; p. 126, l. 38-39. Nous
savons gré à M. Denis Feissel de ces références.
56. C’est le cas, en 536, de vingt sièges, tous d’Asie Mineure, sur près de 90 représentés. Voir Schwartz E.
(éd.), Acta Conciliorum Œcumenicorum, III, op. cit., p. 114, l. 6-7 (Cyzique), l. 27 (Mélitène), l. 29-30 (Pergé) ;
p. 115, l. 3-4 (Claudiopolis d’Honoriade), l. 12-13 (Cios), l. 32 (Smyrne) ; p. 116, l. 22 (Tios), 24 (Germé),
l. 28 (Palaiapolis), l. 30 (Amastris), l. 33 (Cymé) ; p. 117, l. 1-2 (Podaleia), l. 3 (Midaeion), l. 8 (Peltai), l. 21
(Cotenna), l. 29-30 (Panémoteichos) ; p. 118, l. 4 (Patara), l. 9 (Oinoanda), l. 21 (Eucarpia), l. 26 (Pitané). Au
concile de 553, sur environ 160 évêques, seuls dix-huit soulignent la sainteté de leur église, dont six d’Asie
Mineure. Voir Straub J., Acta Conciliorum Œcumenicorum, IV. Concilium Universale Constantinopolitanum sub Iustiniano habitum, 1. Concilii actiones VIII, Berlin, 1971, p. 225, l. 34 (Aphrodisias) ; p. 227, l. 7 (Arcadiopolis), l. 14
(Bérissos) ; p. 228, l. 11 (Hélénopolis) ; p. 230, l. 24 (Prainétos), l. 31 (Stectorion).
80 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Dans un Empire d’Orient où les structures ecclésiastiques restent sous contrôle
de l’État, il n’est pas étonnant que les premiers témoignages d’affirmation publique
ou de reconnaissance officielle de l’association d’un culte martyrial à une communauté civique proviennent de sources civiles. À une date non précisée, l’empereur
Zénon (476-491) interdit de dissocier le statut civique du rang épiscopal, mais
contourne aussitôt la loi par l’élévation d’une localité isaurienne, Léontopolis,
au rang de cité sans évêché. De manière paradoxale, ce privilège exceptionnel
de promotion civique est justifié par le prestige et le culte de S. Conon 57. Cette
décision offre un parallèle et contraste avec celle prise, dans les années 320-330, par
l’empereur Constantin qui, entre autres raisons, motiva la restauration du statut
civique d’Orcistus, en Galatie (Salutaire), par l’adhésion unanime de ses habitants
au christianisme, mais sans évoquer de saint 58. En revanche, la décision prise par
Zénon rappelle, tant par sa formulation que par sa motivation, la décision prise
en 451 par l’empereur Marcien, lors du concile œcuménique, d’élever l’évêché de
Chalcédoine au rang de métropole en l’honneur de Ste Euphémie 59. Cette fois, la
décision politique de promotion ecclésiastique ne contredit ni la législation civile,
ni la réglementation canonique établie de manière concomitante par le concile
de Chalcédoine 60. Au tournant des ve-vie siècles, dans la province d’Hélénopont,
Euchaïta est constituée en cité épiscopale par décision de l’empereur Anastase
(491-518), qui déclare agir sous l’inspiration du martyr S. Théodore, inhumé
57. CJ, I, 3, 35 (36), 3, éd. Krueger, p. 24 : ȀĮIJįIJઁȞĮIJઁȞIJȡંʌȠȞਫ਼ʌİȟĮȚȡİıșĮȚIJȞਥʌIJȠ૨ʌĮȡંȞIJȠȢ
ȞİȞȠȝȠIJİșȘȝȞȦȞȕȠȣȜંȝİșĮțĮIJȞȞĮȖȤȠȢʌȠȜȚıșİıĮȞțĮIJIJઁıĮȡȦȞșȞȠȢʌȡઁȢIJȚȝȞțĮșİȡĮʌİĮȞIJȠ૨
țĮȜȜȚȞțȠȣȝȡIJȣȡȠȢȀંȞȦȞȠȢʌંȜȚȞIJȠȣIJıIJȚIJȞȁİȠȞIJȠʌȠȜȚIJȞ>«@ . « De la même manière, des dispositions
qui ont été établies dans la présente loi Nous voulons également que soit soustraite la cité du peuple des
Isauriens qui a été récemment élevée au rang de cité en l’honneur et par piété pour le victorieux martyr
Conon, il s’agit de Léontopolis […]. »
58. Calder W. M. et Cormack J. M. R., Monuments from Lycaonia, the Pisido-Phrygian Borderland, Aphrodisias,
Manchester, 1962 (Monumenta Asiae Minoris Antiqua, VII), p. 70, n° 305 : Quibus omnibus quasi|40 quidam cumulus
accedit quod omnes | [i]bidem sectatores sanctissimae religi|onis habitare dicantur. « À tout cela s’ajoute, comme une
sorte de couronnement, le fait que les habitants, à ce qu’on dit, sont tous des tenants de la très sainte religion. » Nous empruntons cette traduction à l’article toujours fondamental de Chastagnol A., « L’inscription
constantinienne d’Orcistus », Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité, 93, 1981, p. 381-416, ici p. 389.
59. ACO, II, 2, 1, p. 157 [353], l. 34-38 : șİȚંIJĮIJȠȢțĮİıİȕıIJĮIJȠȢਲȝȞįİıʌંIJȘȢʌȡઁȢIJȞਖȖĮȞıȞȠįȠȞ
İੇʌİȞǜǼੁȢIJȚȝȞIJોȢIJİਕȖĮȢȝȡIJȣȡȠȢǼijȘȝĮȢțĮIJોȢਫ਼ȝİIJȡĮȢıȚંIJȘIJȠȢIJȞȋĮȜțȘįȠȞȦȞʌંȜȚȞਥȞઞIJ
IJોȢਖȖĮȢʌıIJİȦȢțĮIJıȞȠįȠȞįȚİțȡȠIJșȘȝȘIJȡȠʌંȜİȦȢȤİȚȞʌȡİıȕİĮਥșİıʌıĮȝİȞȞંȝĮIJȚȝંȞIJĮIJȘȞ
IJȚȝıĮȞIJİȢıȗȠȝȞȠȣįȘȜĮįIJૌȃȚțȠȝȘįȦȞȝȘIJȡȠʌંȜİȚIJȠ૨ȠੁțİȠȣਖȟȚઆȝĮIJȠȢ. « Notre très divin et très
pieux souverain dit au saint concile : “En l’honneur de la sainte Euphémie et de Votre Sainteté, nous avons
décrété que la cité de Chalcédoine, où les fondements de la sainte foi ont été établis par le concile, obtienne
le statut de métropole à titre seulement honoraire, tandis que la métropole de Nicomédie conserve bien
évidemment son statut particulier”. »
60. Canon 12 de Chalcédoine, éd. et trad. modifiée Joannou P.-P., Discipline générale antique (IIe-IXe s.), I, 1. Les
canons des conciles œcuméniques, Grottaferrata, 1962, p. 79-80 : ਿȜșİȞİੁȢਲȝ઼Ȣ੮ȢIJȚȞİȢʌĮȡIJȠઃȢਥțțȜȘıȚĮıIJȚțȠઃȢ
șİıȝȠઃȢʌȡȠıįȡĮȝȩȞIJİȢįȣȞĮıIJİȓĮȚȢįȚʌȡĮȖȝĮIJȚțȞIJȞȝȓĮȞਥʌĮȡȤȓĮȞİੁȢįȪȠțĮIJȑȞİȝȠȞ੪ȢਥțIJȠȪIJȠȣįȪȠ
ȝȘIJȡȠʌȠȜȓIJĮȢİੇȞĮȚਥȞIJૌĮIJૌਥʌĮȡȤȓ੶ȡȚıİIJȠȓȞȣȞਲਖȖȓĮıȪȞȠįȠȢIJȠ૨ȜȠȚʌȠ૨ȝȘįȞIJȠȚȠ૨IJȠIJȠȜȝ઼ıșĮȚʌĮȡ
ਥʌȚıțȩʌȠȣਥʌİIJઁȞIJȠ૨IJȠਥʌȚȤİȚȡȠ૨ȞIJĮਥțʌȓʌIJİȚȞIJȠ૨ੁįȓȠȣȕĮșȝȠ૨ੜıĮȚįਵįȘʌȩȜİȚȢįȚȖȡĮȝȝȐIJȦȞȕĮıȚȜȚțȞ
IJIJોȢȝȘIJȡȠʌȩȜİȦȢਥIJȚȝȒșȘıĮȞੑȞȩȝĮIJȚȝȩȞȘȢਕʌȠȜĮȣȑIJȦıĮȞIJોȢIJȚȝોȢțĮIJȞਥțțȜȘıȓĮȞĮIJોȢįȚȠȚțȞ
ਥʌȓıțȠʌȠȢįȘȜȠȞȩIJȚıȗȠȝȑȞȦȞIJૌțĮIJਕȜȒșİȚĮȞȝȘIJȡȠʌȩȜİȚIJȞȠੁțİȓȦȞįȚțĮȓȦȞ. « Nous avons appris que
certains, en contradiction avec les lois ecclésiastiques, s’adressent aux pouvoirs publics et font diviser en deux
par des pragmatiques une province, de sorte que désormais il y a deux métropolites dans la même province.
Le saint concile a décrété qu’à l’avenir nul évêque n’ose agir ainsi, car celui qui essaierait sera destitué de
son rang. Quant aux villes qui ont déjà obtenu par lettres impériales le titre de métropole, elles doivent, de
même que l’évêque qui en administre l’église, se contenter du seul titre honorifique, et les droits proprement
dits doivent rester à la véritable métropole. »
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 81
et vénéré dans cette bourgade qualifiée de « lieu saint » 61. Cette création prive
Amasée, la cité voisine, d’une partie de son ressort et du martyrium de S. Théodore
établi à Euchaïta. C’est pourtant à Amasée, environ 50 km plus au nord, qu’a
été découverte, sans doute déplacée, une autre inscription du même empereur :
Anastase aurait été persuadé par S. Théodore, « gardien de la ville », de fonder
l’évêché d’Euchaïta 62.
Les cas, en Asie Mineure, de reconnaissance officielle de martyrs comme
figures susceptibles de cristalliser une identité collective semblent à peine plus
nombreux au vie siècle. Durant le règne de Justinien (527-565), une constitution
impériale est envoyée à Éphèse et affichée, du moins retrouvée, dans la basilique
Sainte-Marie et le gymnase des thermes du port. Elle met fin à un différend qui
oppose Smyrne à Éphèse. La rivalité ancestrale entre les deux cités voisines trouve
ici une nouvelle expression. D’après le préambule, conservé à l’état fragmentaire,
l’empereur allègue la préférence de Jésus pour S. Jean et la position subalterne
de S. Polycarpe, pour établir qu’Éphèse peut, sans conteste possible de la part
de Smyrne, se considérer comme un siège apostolique 63. Si la nature sans doute
ecclésiastique de la querelle de préséance entre églises explique l’argumentaire
biblique et les citations scripturaires d’un empereur féru de théologie, en revanche
l’invocation de S. Jean et S. Polycarpe pour incarner les deux communautés sanctionne leur prééminence au sein de chaque cité. C’est peut-être du vie siècle qu’il
faut également dater une curieuse inscription retrouvée à Diocésarée, en Isaurie.
Le texte, dont la brièveté interdit de connaître les circonstances de sa rédaction
et les motivations de ses auteurs, se contente de mentionner, sans la nommer, la
« cité de S. Lucius » 64. Personnage ignoré de toute la littérature hagiographique
61. Mango C. et Ševčenko I., « Three Inscriptions of the Reigns of Anastasius I and Constantine V »,
Byzantinische Zeitschrift, 65, 1972, p. 379-393, ici p. 380 : ȥijĬ İȠ ૨IJȞȜȦȞțȡĮIJȞਝȞĮıIJıȚȠȢİıİȕȢ
ĮIJȠțȡ_IJȦȡIJંȞįİIJઁȞੂİȡઁȞȤȡȠȞʌȠȜȗȚțĮIJઁțȜȜȚȠȞਥȞʌȞİȣı_șİȢʌĮȡIJȠ૨ȝȡIJȣȡȠȢਥȖȡİȚIJʌȠȜıȝĮIJİȚ
IJİȤȠȢ>«@. « Le pieux empereur Anastase qui, par décret de Dieu, gouverne l’univers, élève au rang de cité
cette sainte localité, et, inspiré par le martyr, a élevé à la cité un rempart […] ».
62. Anderson J. G. C., Cumont F. et Grégoire H., Studia Pontica, III. Recueil des inscriptions grecques et latines
du Pont et de l’Arménie, Bruxelles, 1910, p. 124, n° 101 : IJȠ૨ȋ ȡȚıIJȠ ૨ਕșȜȘIJȢțĮIJȞਥʌȠȣȡĮȞȦȞʌȠȜ_IJȘȢ
ĬİંįȦȡȠȢIJȠ૨įİIJȠ૨ʌȠȜıȝĮIJȠȢijȠȡȠȢ_ਝȞĮıIJıȚȠȞʌ İ ҕșİȚIJઁȞİıİȕોIJȡȠʌİȠ૨ȤȠȞ_İੂįȡ૨ıİșȡંȞȠȞੂİȡȞ
ȝȣıIJȘȡȦȞਥʌઆȞȣȝȠȞ>«@. « Que l’athlète du Christ et le citoyen du ciel, Théodore, le patron de cette ville,
protège Anastase, le pieux vainqueur, fondateur d’une église sous son vocable […] ». Nous devons cette traduction, assez libre, à Pétridès S., « Note sur une inscription chrétienne d’Amasée », Échos d’Orient, 3, 1900,
p. 277. Mais, selon l’interprétation de Mango C. et Ševčenko I., op. cit., p. 383, il faudrait comprendre :
« L’athlète du Christ et le citoyen des cieux, Théodore, le gardien de cette cité, persuade Anastase, le pieux
triomphateur, de fonder sous son nom un trône des saints mystères […]. » Il est intéressant de constater
qu’en Asie Mineure, à la fin du ve siècle, le terme de ʌȠȜȚȠ૨ȤȠȢ, c’est-à-dire de protecteur de cité, demeure
associé à la déesse Athéna et, par conséquent, est exclu du vocabulaire chrétien d’après les Miracula S. Theclae
(BHG Nov. Auct., 1718), 2, éd. et trad. Dagron G., Vie et miracles de sainte Thècle, Bruxelles, 1978 (SubHag, 62),
p. 292, l. 8-10 : >«@IJોȢਖıʌȚįȠijંȡȠȣțĮʌȠȜȚȠȤȠȣțĮȆĮȜȜįȠȢȠįૅıȠȞਕȞĮıȤȠȝȞȘȢIJȞIJોȢਕંʌȜȠȣțĮ
ȟȞȘȢțĮȖȣȝȞોȢțંȡȘȢʌȡȠıȕȠȜȞ« […] l’aspidophore, la protectrice de la cité, la Pallas n’a pu opposer la
moindre résistance à l’assaut de la jeune fille désarmée, étrangère et nue. »
63. Ed. pr. Keil J., « Johannes von Ephesos und Polykarpos von Smyrna », in Abramic M. et Hoffiller V.
(éd.), Strena Buliciana. Commentationes gratulatoriae Francisco Buliü ob XV. vitae lustra feliciter peracta oblatae a discipulis
et amicis, Zagreb-Split, 1924, p. 367-372. L’inscription, très fragmentaire, a été rééditée, en supprimant certaines restitutions trop longues de J. Keil, par Wankel H., Die Inschriften von Ephesos, I. Nr. 1-47, Bonn, 1979
(Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien, 11), p. 283, n° 45. Une nouvelle édition, qui confirme dans
une large mesure l’interprétation de J. Keil de ce texte comme le règlement d’un conflit de préséance entre
les églises de Smyrne et d’Éphèse, mais en modifie le contenu sur de nombreux points, est en préparation
par D. Feissel que nous remercions de nous avoir communiqué son travail inédit.
64. Keil J. et Wilhelm A., Denkmäler aus dem Rauhen Kilikien, Manchester, 1931 (Monumenta Asiae Minoris
82 / Des Dieux civiques aux saints patrons
et liturgique, il est considéré comme le saint tutélaire de la cité. Dans le Pont
Polémoniaque, ce statut semble également accordé à un martyr cette fois moins
obscur. D’après le témoignage de Procope, pour pallier un manque d’eau potable,
Justinien aurait construit à Trébizonde un aqueduc désigné du nom de S. Eugène 65.
Commémorés le 20 janvier, les SS. Eugène, Valérien, Candidus et Aquila sont
exécutés durant la persécution de Dioclétien. Si la prééminence d’Eugène sur
ses compagnons de martyre est attestée par un dossier hagiographique de facture
médiévale, le témoignage de Procope, sans doute représentatif des milieux dirigeants de Constantinople, suppose que, dès cette époque, Trébizonde est associée à
S. Eugène seul 66. Parmi la dizaine d’aqueducs construits ou réparés par l’empereur
dans tout l’Empire, Procope mentionne, à Chypre, un autre conduit désigné du
nom d’un martyr isaurien ou pamphylien, S. Conon, indice supplémentaire de
la diffusion des cultes martyriaux par-delà les frontières administratives 67.
Conclusion
Alors que le brouillard documentaire enveloppe l’Asie Mineure et que les
inscriptions se raréfient après le règne de Justinien au point de ne pouvoir reconstituer les développements progressifs du culte des martyrs durant les siècles
obscurs byzantins, sinon par le témoignage nouveau des sceaux et des réécritures
Antiqua, III), p. 72, n° 75 : ȆંȜȚȢIJȠ૨ਖȖȠȣȁȠȣțȠȣ ; voir également les brefs commentaires de Delehaye H.,
Les origines du culte des martyrs, 2e éd., Bruxelles, 1933 (Subsidia hagiographica, 20), p. 163 ; Grégoire H.,
« Monumenta Asiae Minoris, tomes III et IV », Byzantion, 8, 1933, p. 755 ; Halkin F., « Inscriptions grecques
relatives à l’hagiographie. IX. L’Asie Mineure », Analecta Bollandiana, 71, 1953, p. 88.
65. Procope, De aedificiis, III, 7, 1 : ਕʌȠȡĮȢਫ਼įIJȦȞȠıȘȢੑȤİIJઁȞਥIJİțIJȞĮIJȠȠȣıIJȚȞȚĮȞઁȢȕĮıȚȜİઃȢȞʌİȡ
ǼȖİȞȠȣțĮȜȠ૨ıȚȝȡIJȣȡȠȢ. « En raison du manque d’eau, l’empereur Justinien construisit un aqueduc qu’on
appelle du martyr Eugène ». Ce passage, replacé dans le contexte plus large de l’action impériale dans cette
ville, a suscité un bref commentaire de Vasiliev A. A., « Zur Geschichte von Trapezunt unter Justinian dem
Großen », Byzantinische Zeitschrift, 30, 1929-1930, p. 381-386, en particulier p. 385 ; plus récemment Janssens
E., Trébizonde en Colchide, Bruxelles, 1969, p. 51 ; Feissel D., « Notes d’épigraphie chrétienne (VIII). Trois
inscriptions de Justinien à Trébizonde », BCH, 116, 1992, p. 383-407, en particulier p. 395-396 ; ID., « Les
Édifices de Justinien au témoignage de Procope et de l’épigraphie », Antiquité Tardive, 8, 2000, p. 81-104, en
particulier p. 94.
66. À propos de S. Eugène et de ses trois compagnons, les principaux et les plus anciens témoignages littéraires sont fournis par le Synaxaire de Constantinople, éd. Delehaye, col. 406-407, et le Ménologe de Basile II, PG,
117, col. 269A-B. La Passio S. Eugenii de Jean Xiphilin (BHG Auct., 609z) a été éditée par Lampsidis O., « ਢȖȚȠȢ
ǼȖȑȞȚȠȢȉȡĮʌİȗȠȪȞIJȚȠȢ », ݃ȡȤİ߿ȠȞȆȩȞIJȠȣ, 18, 1953, p. 129-201, en particulier p. 138-163, repris par ID.,
݈ȖȚȠȢǼރȖȑȞȚȠȢݸʌȠȜȚȠȪȤȠȢIJ߱ȢȉȡĮʌİȗȠȪȞIJȠȢǿȉܻޟȡȤĮȚȩIJİȡĮʌİȗޟțİȓȝİȞĮǿǿȉބޟȝȞȠȖȡĮijȚțޟțİȓȝİȞĮ, Athènes,
1984, p. 19-43. La Passio anonyma S. Eugenii et sociorum (BHG Nov. Auct., 608z) a été éditée par Martin-Hisard B.,
« Les textes anonymes grec et arménien de la Passio d’Eugène, Valérien, Canidios et Akylas de Trébizonde », Revue
des Études arméniennes, 15, 1981, p. 115-185, en particulier p. 117-146, et par Lampsidis O.,݈ȖȚȠȢǼރȖȑȞȚȠȢ,
p. 53-75. Pour une vue d’ensemble de cette riche documentation, voir Martin-Hisard B., « Trébizonde et le
culte de saint Eugène (6e-11e s.) », Revue des Études arméniennes, 14, 1980, p. 307-343, en particulier p. 308-323 ;
et surtout Rosenqvist J. O., The Hagiographic Dossier of St Eugenios of Trebizond in Codex Athous Dionysiou 154. A
Critical Edition with Introduction, Translation, Commentary and Indexes, Uppsala, 1996, p. 21-42.
67. Procope, De aedificiis, V, 9, 35-36. On ne peut toutefois pas ajouter l’exemple de l’aqueduc de S. Socrate
restauré à Zénonopolis en 488, car il s’agit en réalité de la conduite d’eau d’un sanctuaire consacré à ce
martyr et non de l’aqueduc approvisionnant toute la cité isaurienne. Voir le texte avec la bibliographie antérieure dans Kubińska J., « L’évêque Firminianos de Zénonopolis et son aqueduc », Les Études Classiques, 62,
1994, p. 169-175. On lit en particulier : ĭȚȡȝȚȞȚĮȞઁȢİȜĮȕȑıIJ ĮIJȠȢ ਲȝȞਥʌȓıțȠ ʌȠȢ IJĮȪIJȘȢ_IJોȢȜĮȝʌȡ ઼Ȣ
ǽȘȞȦȞȠʌȠȜȚIJȞʌȩȜİȦȢਥʌİıțİȪ>Į@_ıİȞਥȟȜȠțȜȒȡȠȣIJઁȜȠȞਫ਼įȡĮȖȫȖȚȠȞIJȠ૨ਖȖȓȠȣ_ȝȐȡIJȣȡȠȢȈȦțȡȐIJȠȣȢ>«@.
« Firminien, notre très révérend évêque de cette splendide cité de Zénonopolis, a rebâti de fond en comble
toute la conduite d’eau du saint martyr Socrate […] ».
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 83
hagiographiques 68, il apparaît que le processus d’élévation officielle d’une figure
sainte au-dessus des autres membres du sanctoral local semble encore embryonnaire à la fin de l’Antiquité tardive 69. La raison est sans doute à chercher dans le
processus de christianisation de l’Asie Mineure. Dans cette région relativement
urbanisée, où les évêchés sont soucieux de rappeler leur évangélisation précoce et les églises fières de proclamer leurs origines apostoliques, l’ampleur des
persécutions et, plus encore, de la commémoration de leurs victimes offre une
abondance exceptionnelle de martyrs qui, peut-être en raison de leur nombre
extravagant et de leur diffusion incroyable, peinent à s’imposer à l’échelle locale,
en particulier face aux apôtres. L’accumulation et la dispersion de leurs cultes
et de leurs reliques nuisent sans doute à l’établissement d’une relation spirituelle
privilégiée, a fortiori exclusive, entre une communauté et un saint, en particulier
quand ce dernier appartient à la grande cohorte des martyrs tombés sous le règne
de Dioclétien. À titre d’hypothèse enfin, la promotion par l’épiscopat d’un saint
au rang de protecteur surnaturel d’une communauté urbaine a peut-être été
freinée, en Asie Mineure comme dans le reste de l’Orient hellénophone, par la
permanence de la tradition civique, le poids des élites civiles et le maintien d’une
paix relative jusqu’au début du viie siècle 70.
Répertoire des lieux de culte martyrial
L’identification de l’ensemble des édifices consacrés au souvenir des martyrs
d’Asie Mineure est bien entendu impossible et il n’existe aucun recensement exhaustif de ces établissements dans la mesure où les sources ne le permettent plus
et ne l’ont d’ailleurs jamais permis. Durant les époques antique et médiévale, il
n’a été réalisé par les autorités ecclésiastiques ou civiles aucun état des lieux de ces
sanctuaires ou de leurs possessions et seul l’esprit de catalogue caractéristique de
l’érudition moderne a caressé une semblable ambition. Les données disponibles
sont certes éparses, mais le dénombrement des lieux de culte martyrial bénéficie
de la connaissance des sources littéraires, épigraphiques et archéologiques.
Nous avons vu combien les documents hagiographiques sont d’un maniement
délicat, car ils veulent attester un culte ancien, fonder une tradition vénérable,
enraciner une figure sainte dans un environnement local. Pour cette raison, les
Passions évoquent toujours la récupération et la préservation des reliques des
martyrs, même quand, de manière paradoxale, le récit détaillé des supplices
68. Cotsonis J., « The Contribution of Byzantine Lead Seals to the Study of the Cult of the Saints
(Sixth-Twelfth Century) », Byzantion, 75, 2005, p. 383-497 ; Marjanović-Dušanić S. et Flusin B. (éd.), Remanier,
métaphraser : fonctions et techniques de la réécriture dans le monde byzantin, Belgrade, 2011.
69. À titre de comparaison, Papaconstantinou A., Le culte des saints en Égypte des Byzantins aux Abbassides, op. cit.,
p. 262 : « [On a] l’impression que la plupart des cultes ont trouvé leur essor entre le vie et le viiie siècle ».
70. Voir ainsi Brandes W., Die Städte Kleinasiens im 7. und 8. Jahrhundert, Berlin, 1989, p. 124-131 ; Orselli A. M.,
« Simboli della città cristiana fra Tardoantico e Medioevo », in Cardini F. (éd.), La città e il sacro, Milan, 1994,
p. 419-450, en particulier p. 442-443 ; Niewöhner P., « Archäologie und die “Dunklen Jahrhunderte” im
byzantinischen Anatolien », in Henning J. (éd.), Post-Roman Towns, Trade and Settlement in Europe and Byzantium,
2. Byzantium, Pliska, and the Balkans, Berlin, 2007, p. 119-157, en particulier p. 134-135. Pour un point de vue
beaucoup plus pessimiste, Haldon J., « The Idea of the Town in the Byzantine Empire », in Brogiolo G. P.
et Ward-Perkins B. (éd.), The Idea and Ideal of the Town Between Late Antiquity and the Early Middle Ages, Leyde,
1999, p. 1-23, en particulier p. 8-9.
84 / Des Dieux civiques aux saints patrons
infligés aux victimes des persécutions laisse supposer la disparition de toute trace
matérielle. Parmi la foison de textes hagiographiques ont été privilégiés ceux qui
évoquent la présence d’un lieu de culte, même s’il n’est pas toujours possible, loin
s’en faut, de contrôler la véracité de ces informations. En revanche, l’épigraphie
offre des données qui ne sont guère sujettes à caution, sinon dans la difficulté
de lire certains textes mutilés, de s’assurer du statut de martyr de saints obscurs,
enfin de déterminer la nature exacte du lieu de culte (martyrium, église cémétériale, oratoire privé, basilique urbaine, monastère). Ce dernier problème se pose
avec plus d’acuité pour les informations fournies par l’archéologie, raison pour
laquelle nous y avons recouru de manière plus limitée que pour l’hagiographie et
surtout l’épigraphie, qui bénéficie des lemmes bibliographiques les plus complets
possibles sans toutefois remonter au-delà des publications de la fin du xixe siècle.
Pour les études antérieures, il suffit de se reporter aux premières références indiquées. Durant l’Antiquité tardive, les inscriptions chrétiennes demeurent encore
nombreuses en Asie Mineure si l’on compare avec les Balkans ou le ProcheOrient, mais leur brutale diminution et leur raréfaction définitive durant les
siècles obscurs byzantins (viie-ixe siècle) posent la question de leur validité pour
éclairer l’existence d’un sanctuaire plus ancien. Dans le souci de compléter le
tableau des lieux de culte martyrial à la fin de l’Antiquité, il ne paraît pas illégitime
d’invoquer le témoignage d’inscriptions mésobyzantines qui commémorent une
réfection ou une rénovation.
L’entreprise difficile de recensement des lieux de culte des martyrs, ce dernier
pris dans ses différentes expressions monumentales, est facilitée par de grands
travaux d’érudition, au premier rang desquels figure la Tabula Imperii Byzantini,
publiée sous forme de volumes régionaux par l’Académie des sciences de Vienne
depuis 1976. C’est ainsi que la Cappadoce, la Galatie et la Lycaonie, la Cilicie
et l’Isaurie, la Paphlagonie et l’Honoriade, la Phrygie et la Pisidie, la Lycie et
la Pamphylie, ont toutes fait l’objet d’une étude topographique d’autant plus
détaillée que les volumes respectifs ont paru récemment 71. Œuvre de grande
ampleur et de longue durée, la Tabula Imperii Byzantini n’est pas encore parvenue
à couvrir l’intégralité des provinces micrasiatiques : font défaut les volumes
consacrés à l’Asie, la Lydie, la Carie, l’Hellespont, la Bithynie, l’Hélénopont, le
Pont Polémoniaque et l’Arménie. Néanmoins, pour l’Hellespont et la Bithynie,
on dispose du grand œuvre posthume de Raymond Janin (1882-1972) dans lequel
l’auteur démontre, une dernière fois, sa remarquable connaissance des sources
byzantines examinées dans toute l’ampleur chronologique de la civilisation qui les
a produites 72. Pour les provinces périphériques d’Hélénopont et surtout du Pont
71. Hild F. et Restle M., Kappadokien (Kappadokia, Charsianon, Sebasteia und Lykandos), Vienne, 1981 (TIB, 2) ;
Belke K., Galatien und Lykaonien, Vienne, 1984 (TIB, 4) ; Hild F. et Hellenkemper H., Kilikien und Isaurien, 2 vol.,
Vienne, 1990 (TIB, 5) ; Belke K., Paphlagonien und Honōrias, Vienne, 1996 (TIB, 9) ; Belke K. et Mersich N.,
Phrygien und Pisidien, Vienne, 1990 (TIB, 7) ; Hild F. et Hellenkemper H., Lykien und Pamphylien, 3 vol., Vienne,
2004 (TIB, 8).
72. Janin R., Les églises et les monastères des grands centres byzantins (Bithynie, Hellespont, Latros, Galèsios, Trébizonde,
Athènes, Thessalonique), Paris, 1975 (Les Églises et les monastères des grands centres byzantins, 2). Bien que ce
travail monumental d’érudition demeure le livre de référence, pour mémoire, il n’est pas inutile de rappeler
l’ouvrage pionnier, du moins pour la ville de Constantinople, de Macedo H., Divi tutelares orbis christiani. Opus
singulare, in quo de sanctis regnorum, provinciarum, urbium maximarum patronis agitur, Lisbonne, 1687, p. 71-94. À
partir de nombreux témoignages littéraires tardo-antiques et mésobyzantins, le père jésuite énumère, comme
protecteurs surnaturels privilégiés de la capitale orientale, la Vierge, les apôtres et S. Georges. Nous remercions
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 85
Polémoniaque, l’exploration minutieuse conduite durant les années 1950-1970
par les historiens britanniques Anthony Bryer et David Winfield s’est concentrée
sur le littoral et a privilégié les vestiges architecturaux laissés par l’empire de Trébizonde 73. La documentation hagiographique et épigraphique n’a cependant pas
été négligée. Pour l’Asie, la Lydie et la Carie, il faut se contenter de recourir, de
manière indirecte, au volume asianique de la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire dans le cas où le culte d’un martyr serait associé à un clerc ou un moine de
cette vaste circonscription 74. Le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, en
cours de publication depuis 1912, se révèle utile, même s’il est quelquefois vieilli
et ne dépasse pas encore la lettre M. Le manque de monographies se pose avec
plus d’acuité pour l’Arménie qui, jusqu’à présent, a moins retenu l’attention des
spécialistes de géographie historique, à l’inverse de la Cappadoce qui a bénéficié
de la récente étude de Sophie Métivier 75.
Il faut enfin noter l’aide précieuse apportée par trois inventaires topographiques, chacun réalisé dans une perspective différente. Considéré par l’épigraphiste Louis Robert comme « le plus fort des Bollandistes », le père Hippolyte
Delehaye (1859-1941) est l’auteur d’une étude devenue classique sur le culte des
martyrs dans l’Antiquité et mentionne, dans un esprit de synthèse, les principaux
centres connus par les textes et les inscriptions en Asie Mineure 76. Autre membre
éminent de cette congrégation sacerdotale, le père François Halkin (1901-1988)
a livré dans les Analecta Bollandiana, au tournant des années 1940-1950, une dizaine d’articles sur l’épigraphie grecque du culte des saints durant l’Antiquité et
le Moyen Âge. Suivant un plan géographique, il a consacré un article particulier
à l’Asie Mineure 77. Enfin, Pierre Maraval a dédié sa thèse d’État au phénomène
du pèlerinage chrétien durant l’Antiquité tardive dans la partie hellénophone de
l’Empire romain. Dans son index des lieux de pèlerinage qui réserve une place
de choix à l’Asie Mineure, il est fait un large usage des témoignages hagiographiques et des sources épigraphiques 78. À partir de ces travaux modernes et de
la documentation ancienne revue a été dressée la liste qui suit ; en sont exclus les
apôtres ainsi que les saints qui ne sont pas des martyrs mais possèdent un martyrium, comme S. Jean l’Évangéliste à Éphèse ou S. Nicolas à Myra. Les toponymes
suivis d’un astérique désignent des lieux de culte attestés, seulement ou non, par
un témoignage épigraphique.
M. Frédéric Gabriel de nous avoir signalé cette référence bibliographique.
73. Bryer A. et Winfield D., The Byzantine Monuments and Topography of the Pontos, 2 vol., Washington, 1985
(Dumbarton Oaks Center for Byzantine Studies, 20).
74. Destephen S., Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, 3. Le diocèse d’Asie (325-641), Paris, 2008.
75. Métivier S., La Cappadoce (IVe-VIe siècle). Une histoire provinciale de l’Empire romain d’Orient, Paris, 2005, p. 305-320.
76. Delehaye H., Les origines du culte des martyrs, 2e éd., Bruxelles, 1933, p. 144-180.
77. Halkin F., « Inscriptions grecques relatives à l’hagiographie. IX. L’Asie Mineure », Analecta Bollandiana,
71, 1953, p. 74-99 et 326-358.
78. Maraval P., Lieux saints et pèlerinages d’Orient. Histoire et géographie. Des origines à la conquête arabe, Paris, 2e éd.,
2004, p. 353-389.
86 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Diocèse D’Asie
Province d’Asie
Clazomènes (Gülbahçe) : sanctuaire de S. Démétrius.
Source : Michel, in Festschrift Ficker, p. 180-200.
Égée* : sanctuaire de S. Ciryce.
Sources : Keil et Premerstein, 1. Reise, p. 98, n° 209 ; Grégoire, Recueil, p. 46, n° 124.
Éphèse : tombeau des SS. Adauctus et Callisthéné.
Sources : Synaxaire de Constantinople, col. 105, l. 26 ; ibid., col. 664, l. 26-27 ; Ménologe de Basile II, PG, 117, col. 85C ; Synaxaire arménien, PO, VI, 2, p. 327 [359].
Éphèse : tombeaux des SS. Ariston, Aristobule et Paul.
Source : Synaxaire de Constantinople, col. 664, l. 27.
Éphèse : sanctuaire de S. Timothée.
Sources : Philostorge, HE, III, 2 ; ACO, I, 1, 7 (CPG, 5772), p. 138, l. 11-12 ;
Theodosius, De situ Terrae sanctae (CPL, 2328), 26, éd. Geyer, CCSL, 175, p. 123,
l. 5 ; Ps.-Polycrate d’Éphèse, Passio S. Timothei (BHG, 1847), éd. Usener, Natalicia,
p. 12, l. 59-60 ; Synaxaire de Constantinople, col. 664, l. 20 ; ibid., col. 785, l. 3-4 ;
Syméon Métaphraste, Commemoratio S. Timothei Apostoli (BHG, 1848), 10, PG, 114,
col. 772A ; Id., Commentarius in diuum Lucam (BHG, 991), 10, PG, 115, col. 1140A ;
Michel le Syrien, Chronicon, VIII, 8, trad. Chabot, 2, p. 34 ; cf. Keil, Jahreshefte,
29, 1934, p. 87.
Éphèse : martyria.
Sources : ACO, I, 1, 5 (CPG, 5672), p. 14, l. 20-21 ; cf. Synaxaire de Constantinople,
col. 664, l. 27.
Éphèse* (Bülbüldağ) : chapelle de Ste Thècle.
Source : Pillinger, MiChrArch, 6, 2000, p. 23.
Éphèse* (Panayır Dağ) : sanctuaire des Sept Dormants.
Sources : Jacques de Saroug, Laudatio metrica in Pueros septem Ephesinos (BHO, 1022),
trad. Guidi, Sette Dormienti, p. 372 ; Theodosius, De situ Terrae sanctae (CPL, 2328),
26, éd. Geyer, CCSL, 175, p. 123, l. 1-5 ; Grégoire de Tours, Liber in gloria martyrum
(CPL, 1024), I, 94, éd. Krusch, MGH, Script. Merov., I, 2, p. 102, l. 9-11 ; Id., Passio
septem dormientium (BHL, 2313 = CPL, 1029), 12, éd. Krusch, ibid., p. 403, l. 8 ;
Ps.-Zacharie le Rhéteur, HE, II, 1, trad. Chabot, CSCO, 87, p. 84, l. 31-32 ; Ps.Denys de Tell Mahré, Chronicon, a. 736, trad. Chabot, CSCO, 121, p. 153, l. 26-28 ;
Photius, Bibliotheca, 253, éd. Henry, 7, p. 211, l. 9-10 ; Synaxaire de Constantinople,
col. 156, l. 5 ; ibid., col. 664, l. 21-22 ; Syméon Métaphraste, Commentarii septem
adolescentium (BHG, 1594), 19, PG, 115, col. 448A ; Ménologe de Basile II, PG, 117,
col. 124C ; Michel le Syrien, Chronicon, VIII, 4, trad. Chabot, 2, p. 21 ; Synaxaire
arménien, PO, XV, 3, p. 370 [434] ; Nicéphore Calliste, HE, XIV, 45, PG, 146,
col. 1216B ; cf. Keil, Jahreshefte, 24, 1929, Beibl. 14 ; Id., in Forschungen in Ephesos,
IV, 2, p. 206, nos 39-41.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 87
Hypaipa* (Ödemiş) : oratoire de S. Théodore.
Sources : Texier, Description, III, p. 11 ; Kirchhoff, CIG, IV, p. 384, n° 8872 ;
Lampakis, Asteres, p. 347 ; Grégoire, Recueil, p. 46-47, n° 124 quater.
Magnésie du Sipyle* : sanctuaire (?) des SS. Serge et Bacchus.
Source : Herrmann, TAM, V, 2, p. 498, n° 1394.
Pergame : église de S. Antipas.
Source : Passio S. Antipae (BHG, 138), 4, in AASS, Aprilis, II, p. 966E.
Pergame : église des SS. Carpus, Papylus et Agathonicé.
Sources : Passio SS. Carpi et sociorum (BHG, 293), 47, éd. Delehaye, AnBoll, 58, 1940,
p. 157 ; Passio altera SS. Carpi et sociorum (BHG, 294), 24, ibid., p. 176 ; Syméon
Métaphraste, Passio SS. Carpi, Papyli et sociorum (BHG, 295), 18, PG, 115, col. 125C.
Pergame* : chapelle antique (?) de S. Georges.
Source : Radt, Anzeiger, 1979, p. 314-315.
Smyrne : tombeau de S. Polycarpe.
Sources : Passio S. Polycarpi (BHG, 1560), 18, 2, éd. Camelot, SChr, 10 bis, p. 232 ;
Eusèbe de Césarée, HE, V, 24, 4 ; Jérôme, De uiris inlustribus (CPL, 616), 45,
éd. Richardson, p. 29, l. 29-30.
Smyrne : tombeau de S. Thraséas.
Sources : Eusèbe de Césarée, HE, V, 24, 5 ; Jérôme, De uiris inlustribus (CPL, 616),
45, éd. Richardson, p. 29, l. 30-31.
Province de Carie
Aphrodisias* : martyria (?).
Source : Roueché, Aphrodisias, p. 207-208, n° 163a-b.
Cnide ?* (Bozburun) : sanctuaire de S. Ciryce.
Sources : Fraser et Bean, Rhodian Peraea, p. 41, n° 28 ; Blümel, I. rhodischen Peraia,
p. 72, n° 222 ; Bresson, Pérée rhodienne, p. 114-115, n° 109.
Halicarnasse ?* (Küçük Tavşan Adası) : sanctuaire de martyrs.
Source : Ruggieri, JÖB, 40, 1990, p. 398, n° 1b.
Milet* : sanctuaire de S. Onésippe (Onésime ?).
Sources : Kirchhoff, CIG, IV, p. 578, n° 8847 ; Grégoire, Recueil, p. 70, n° 223.
Milet (Didymes) : églises de martyrs.
Source : Sozomène, HE, V, 20, 7.
Mylasa* : église des SS. Serge et Bacchus.
Sources : Grégoire, Recueil, p. 81, n° 239 bis ; Blümel, I. Mylasa, II, p. 231, n° 622.
Mylasa : église et monastère de S. Étienne.
Sources : Vita S. Eusebiae (BHG, 633), 10, éd. Nissen, AnBoll, 56, 1938, p. 111,
l. 3-4 ; Syméon Métaphraste, Vita S. Eusebiae (BHG, 634), PG, 114, col. 989A.
88 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Mylasa* (Seyköy) : église de S. Étienne.
Sources : Kontoléon, Athen. Mitt., 14, 1889, p. 113-114, n° 71 ; Deschamps et
Doublet, BCH, 14, 1890, p. 616-618, n° 16 ; Grégoire, Recueil, p. 81, n° 239 ;
Blümel, I. Mylasa, II, p. 231, n° 621.
Stratonicée : tombeau des SS. Trophime et Thallus.
Sources : Synaxaire de Constantinople, col. 529, l. 46-47 ; Passio SS. Trophimi et Thalli
(BHG, 2466), 6, éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 268, l. 33-36.
Tabai* : sanctuaire (?) des SS. Aquilinus et Maxime.
Sources : Buckler et Calder, MAMA, VI, p. 63, n° 171 ; Robert, Carie, II, p. 151,
n° 36.
Province d’Hellespont
Alexandrie de Troade* : église de S. Tryphon.
Sources : Le Bas et Waddington, Voyage, 3, p. 415-416, n° 1740d ; Perrot, RArch,
33, 1877, p. 55-56, n° 1 ; Grégoire, Recueil, p. 4, n° 2 ; Ricl, I. Alexandreia Troas,
p. 167-168, n° 187.
Cyzique : monastère de S. Georges.
Source : Maxime le Confesseur, Ep., 31, PG, 91, col. 625C.
Cyzique : martyrium des SS. Stratonicé et Séleucus.
Source : Passio SS. Stratonicae et Seleuci (BHO, 1102), 5, in AASS, Octobris, XIII,
p. 915A.
Cyzique : tombeau de S. Théognis et de ses compagnons.
Source : Synaxaire de Constantinople, col. 638, l. 20-21.
Cyzique : martyrium de Ste Tryphaine.
Sources : Passio S. Tryphaenae (BHG, 2468), éd. Nikas, RSB, 6-7, 1969-1970, p. 164,
l. 104-105 ; Synaxaire de Constantinople, col. 436, l. 24.
Hadrianothérai ?* (Ömerköy) : sanctuaire antique (?) des SS. Georges et
Blaise (?).
Sources : Robert, Études, p. 215, n. 4 ; Halkin, AnBoll, 67, 1949, p. 88 ; Robert,
Bull. ép., 1951, n° 19.
Hadrianothérai ?* (Hisar alan) : sanctuaire antique (?) de martyrs.
Sources : Robert, Études, p. 213, n. 3 ; Id., Bull. ép., 1941, n° 122b ; Halkin, AnBoll,
59, 1941, p. 367-368 ; Id., AnBoll, 71, 1953, p. 76.
Lampsaque* : sanctuaire (?) de S. Georges.
Sources : Sorlin-Dorigny, Gaz. Arch., 3, 1877, p. 119-120 ; Milojčić, BRGK, 49,
1968, p. 140-141.
Parion : tombeau (?) de S. Ménignus.
Source : Passio S. Menigni (BHG, 2270), 8, éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 245, l. 5-6.
Parion (Adamantiou) : tombeau de S. Théagène.
Sources : Passio S. Theagenis (BHG, 2416), 12, éd. Franchi de’ Cavalieri, Note agiografiche, 4, ST, 24, p. 185 ; cf. Woods, GOTR, 44, 1999, p. 385.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 89
Scepsis* (Pandocheion) : église de S. Corneille.
Sources : Syméon Métaphraste, Passio S. Cornelii Centurionis (BHG, 371), 17, PG,
114, col. 1309A ; Kirchhoff, CIG, IV, p. 368-369, n° 8804 ; Le Bas et Waddington,
Voyage, 3, p. 413, n° 1730 ; Grégoire, Recueil, p. 3, n° 1.
Province de Lycaonie
Barata* (Değle) : sanctuaire (?) de S. Conon.
Sources : Ramsay et Bell, Thousand, p. 555, n° 54 ; Laminger-Pascher, I. Lykaoniens, p. 78, n° 80.
Barata* (Kara Dağ) : chapelle de S. (?) Léon.
Source : Ramsay et Bell, Thousand, p. 249.
Cana* (Bešağıl) : sanctuaire de S. Thyrse.
Source : Callander, in SERP, p. 163, n° 22.
Iconium* : sanctuaire de S. Mannès.
Sources : Ramsay, BCH, 7, 1883, p. 314-316, n° 41 ; Id., JHS, 38, 1918, p. 151152, n° viii.
Laranda ? : tombeau de S. Papas.
Source : Synaxaire de Constantinople, col. 540, l. 13-14.
Oumanada : tombeau de S. Cindaeus.
Source : Synaxaire de Constantinople, col. 814, l. 23-31.
Perta* (Altınekin) : tombeau de S. (?) Gennadius.
Sources : Callander, in SERP, p. 175, n° 64 ; Calder, Bull. Rylands, 8, 1924, p. 358360 ; Id., MAMA, I, p. 80-81, n° 157 ; Tabbernee, Montanist, p. 330-334, n° 56 ;
Merkelbach et Stauber, Steinepigramme, 3, p. 79, n° 14/06/03 ; contra Franchi de’
Cavalieri, Note agiografiche, 7, ST, 49, p. 119-123 ; Wilhelm, SbBerlin, 1932, p. 832833 ; Grégoire, Byzantion, 8, 1933, p. 65-69 ; Halkin, AnBoll, 67, 1949, p. 88-90.
Posala* (Akarköy) : tombeau de S. Paul.
Sources : Radet et Paris, BCH, 10, 1886, p. 509, n° 18 ; Ramsay, in SERP, p. 6062, n° 34 ; Calder et Cormack, MAMA, VIII, p. 36, n° 200 ; Laminger-Pascher,
I. Lykaoniens, p. 35, n° 10.
Province de Lycie
Corydalla ? (Partaessos) : église de S. Apphianus.
Source : Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), 57, éd. Anrich, Nikolaos, 1, p. 44,
l. 16-17.
Myra : martyrium des SS. Dioscoride, Crescent et Nicoclès.
Sources : Praxis de Stratelatis (BHG, 1349z), 6, éd. Anrich, Nikolaos, 1, p. 69, l. 1213 ; Passio S. Crescentii, 8, éd. Wortley, AnBoll, 95, 1977, p. 246.
Myra : tombeau (?) des SS. Nicandre et Hermaeus.
Source : Passio SS. Nicandri et Hermaei (BHG, 2295), 10, éd. Lackner, JÖB, 29,
1980, p. 128, l. 181.
90 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Myra : tombeau (?) de S. Thémistocle.
Source : Passio S. Themistocles (BHG, 2418), 24, éd. Wortley, AnBoll, 94, 1976, p. 32.
Myra (Acalissos) : martyrium de S. Jean.
Source : Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), éd. Anrich, Nikolaos, 1, passim.
Myra (circa Andriacé) : monument (?) de S. Léon.
Source : Synaxaire de Constantinople, p. 908, l. 7.
Myra (Causai) : église de S. Théodore.
Source : Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), 56, éd. Anrich, Nikolaos, 1, p. 44, l. 6-7.
Myra (Hémalissa) : église de Ste Mélissa.
Source : Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), 57, éd. Anrich, Nikolaos, 1, p. 44,
l. 20-21.
Myra ? (Plénion) : église de S. Georges.
Source : Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), 55, éd. Anrich, Nikolaos, 1, p. 43, l. 4.
Myra (Sainte-Sion) : église des SS. Étienne, Théodore, Serge et Bacchus, et des
Quarante Martyrs.
Source : Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), 80, éd. Anrich, Nikolaos, 1, p. 55, l. 5-8.
Myra (Symbolon) : église de S. Démétrius.
Source : Vita S. Nicolae Sionitae (BHG, 1347), 57, éd. Anrich, Nikolaos, 1, p. 44,
l. 20-21.
Inconnu : martyrium de S. Théoctiste.
Source : Vita S. Longini (BHO, deest), 8-9, éd. Orlandi, Vite, p. 53-55.
Province de Lydie
Philadephie* : sanctuaire de martyrs.
Sources : Riemann, BCH, 1, 1877, p. 84, n° 14 ; Kaibel, Rhein. Museum, 34, 1879,
p. 200-201, n° 903a ; Id., Epigrammata, p. 20-21 ; Merkelbach et Stauber, Steinepigramme, 1, p. 478, n° 04/24/03 ; Petzl, TAM, V, 3, p. 89-90, n° 1504.
Tabala ?* (Başıbüyük) : martyrium de S. Georges.
Sources : Buresch, Aus Lydien, p. 108-109, n° 49 ; Grégoire, Recueil, p. 124, n° 341
bis ; Herrmann, TAM, V, 1, p. 75, n° 229 ; Petzl, TAM, V, 3, p. 106, n° 1530.
Province de Pamphylie de Pergé
Attalia : tombeau de S. Andronicus.
Source : Théognoste, Thesaurus, XII, 11, éd. Munitiz, CCSG, 5, p. 66-67, l. 158-159.
Attalia : tombeau des SS. Hespérus, Zoé, Cyriaque et Théodule.
Source : Passio SS. Hesperi et Zoes (BHG, 746b), 14, éd. Franchi de’ Cavalieri, Note
agiografiche, 7, ST, 49, p. 79, l. 5.
Attaleia : tombeau de S. Christophe.
Sources : Acta S. Christophori (BHG, 309), éd. Usener, in Säcularfeier, p. 75, l. 13-14 ;
Passio S. Christophori (BHG, 310), 28, éd. Van Hooff, AnBoll, 1, 1882, p. 147 ; Passio
S. Christophori (BHG, 311b), 11, éd. Halkin, Hagiologie, p. 39.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 91
Pergé : tombeau des SS. Théodore, Socrate, Dionysius et Philippa.
Sources : Passio S. Theodori et sociorum (BHG, 1747) (inedita) ; Synaxaire de Constantinople, col. 619, l. 47-48.
Sillyon* : tombeau de S. Tribimius.
Source : Brixhe et Hodot, Asie Mineure, p. 54, n° 14B.
Province de Pamphylie de Sidé
Ariassos ?* (Paonala) : sanctuaire de S. Conon.
Source : Kahsnitz, in Baumstark (éd.), Rom und Byzanz, p. 105-107, n° 15.
Carallia* : sanctuaire de martyrs.
Source : Bean et Mitford, Journeys 1964-1968, p. 66, n° 39.
Coracesium (Kalon Oros) : église (?) de S. Georges.
Source : TIB, 8, 2, p. 590.
Inconnu : hospice des SS. Côme et Damien.
Source : Procope, De aedificiis, V, 9, 37.
Province de Phrygie pacatienne
Acmonia* : sanctuaire (?) de S. Acindynus.
Source : Ramsay, Cities, 2, p. 565, n° 464.
Acmonia* : sanctuaire de S. Tryphon (?).
Sources : Ramsay, Cities, 2, p. 458, n° 564 ; cf. Buckler et Calder, MAMA, VI,
p. 148, n° 151.
Aizanoi* (Tepecik) : église de S. Étienne.
Source : Levick et alii, MAMA, IX, p. 171-172, n° 560c.
Ancyre Sidéra* : église de S. Georges.
Sources : Kirchhoff, CIG, IV, p. 374-375, n° 8823 ; Le Bas et Waddington, Voyage,
3, p. 258, n° 1008.
Dionysiopolis ? (Atyocomé) : église antique (?) de S. Démétrius.
Source : Vita S. Lucae Stylitae (BHG, 2239), 10, éd. Delehaye, Saints, p. 205, l. 7-8.
Euménée* : sanctuaire (?) des SS. Ciryce et Julitte.
Sources : Orlandos, ABME, 3, 2, 1937, p. 147, n° 23 (non uidi) ; Kourouniotis,
Hemerologion, p. 413 ; Feissel, BCH, 104, 1980, p. 516, n. 96.
Hiérapolis* : sanctuaire de S. Philippe.
Sources : Eusèbe de Césarée, HE, III, 31, 3 ; ibid., V, 24, 2 ; Gardner, JHS, 6,
1885, p. 346, n° 71 ; Ramsay, Cities, 2, p. 552-553, n° 419 ; Judeich, in Altertümer,
p. 76, n° 24 ; Tabbernee, Montanist, p. 502-503, n° 83.
Laodicée : tombeau de S. Sagaris.
Sources : Eusèbe de Césarée, HE, V, 24, 5 ; Jérôme, De uiris inlustribus (CPL, 616),
45, éd. Richardson, p. 30, l. 1.
Laodicée ? : martyrium.
Source : Michel le Syrien, Chronicon, X, 6, trad. Chabot, 2, p. 300B.
92 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Sébaste* (Bayam Alan Çiftligi) : sanctuaire (?) de S. Trophime.
Sources : Calder et Grégoire, BAB, 38, 1952, p. 165-166, n° 5 ; Calder, AnatSt, 5,
1955, p. 37-38, n° 7 ; Tabbernee, Montanist, p. 490-494, n° 80.
Synaos : église des SS. Victorin, Dorothée, Théodule et Agrippa.
Source : Vita S. Agapeti (BHG, 35), 15, éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 97, l. 21-22.
Valentia : tombeau de S. Vincent.
Source : Ménologe de Basile II, PG, 117, col. 274D.
Province de Phrygie salutaire
Augustopolis (Theioucomé) : église des Quarante Martyrs.
Source : Eustratius, Vita S. Eutychii patriarchae (BHG, 657 = CPG Suppl., 7520),
éd. Laga, CCSG, 25, p. 7, l. 110-111.
Cotyée : sanctuaire (?) de S. Ménas.
Sources : Syméon Métaphraste, Acta S. Menae (BHG, 1250), 10, éd. Van Hooff,
AnBoll, 3, 1884, p. 270, l. 5-6 ; cf. Chronicon paschale, a. 295, éd. Dindorf, 1, p. 512,
l. 12-13 ; Peeters, Orient et Byzance, p. 40.
Dorylée* : sanctuaire (?) de S. Étienne.
Sources : Armanet, BCH, 28, 1904, p. 198, n° 22 ; cf. Cox et Cameron, MAMA,
V, p. 182, n° 131.
Dorylée : monastère de S. Georges.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 130, éd. Festugière, Vie, p. 104,
l. 15.
Dorylée* : sanctuaire de S. Sisinnius.
Source : Cox et Cameron, MAMA, V, p. 30, n° 55.
Prymnessos : tombeau (?) de Ste Ariane.
Source : Martyrium S. Areadnes (BHG, 165), 15, éd. Franchi de’ Cavalieri, Martirii
di S. Teodoto e di S. Ariadne, ST, 6, p. 132, l. 4-8.
Synnada : église de S. Acace.
Source : Synaxaire arménien, PO, XXI, 5, p. 566 [1610].
Synnada : église de S. Dorymédon.
Sources : Synaxaire de Constantinople, col. 854, l. 7-9 ; Synaxaire arménien, PO, XXI,
5, p. 566 [1610].
Synnada* : sanctuaire de S. Trophime.
Sources : Vita S. Constantini Iudaei (BHG, 370), 7, in AASS, Nov., IV, p. 630D ;
Mendel, BCH, 33, 1909, p. 342-348, n° 102 ; Guarducci, Epigrafia, 4, p. 390-392,
n° 4 ; Tabbernee, Montanist, p. 236-240, n° 35 ; cf. Franchi de’ Cavalieri, Note
agiografiche, 7, ST, 49, p. 114-116.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 93
Province de Pisidie
Antioche : sanctuaire de Ste Marine.
Sources : Théotime, Passio S. Marinae (BHG, 1165), éd. Usener, in Säcularfeier,
p. 46, l. 17 ; Passio altera S. Marinae (BHG, 1168e), 12, éd. Latyšev, Menologium, 2,
p. 184, l. 1-2.
Apamée (Sampsados) : sanctuaire de S. Tryphon.
Sources : Passio S. Tryphonis (BHG, 1856), 11, in AASS, Nov., IV, p. 335F ; Vita et
miracula S. Tryphonis (BHG, 1856a), 13, ibid., p. 343D.
Apamée (Tacina) : monastère de S. Georges.
Source : Jean Moschus, Pratum spirituale (BHG, 1441 = CPG, 7376), suppl., 1, 1,
éd. Canart, Byzantion, 36, 1966, p. 18, l. 4.
Baris ou Séleucie* (Estya) : sanctuaire de S. Georges.
Sources : Sterrett, Journey, p. 118-119, n° 89 ; Id., Expedition, p. 333, n° 465 ;
Rott, Denkmäler, p. 351, n° 12 et p. 354, n° 18 ; Grégoire, RIPB, 51, 1908, p. 277
et 280-281.
Laodicée* : chapelle (?) de S. Conon.
Source : Calder, MAMA, I, p. 134, n° 251.
Laodicée* : tombeau de S. Sévère.
Sources : Calder, in Anatolian Studies Ramsay, p. 71, n° 1 ; Id., MAMA, I, p. 91-92,
n° 171 ; Franchi de’ Cavalieri, Note agiografiche, 7, ST, 49, p. 128-132 ; Tabbernee,
Montanist, p. 437-444, n° 70 ; McLean, I. Konya, p. 76-77, n° 216 ; Merkelbach
et Stauber, Steinepigramme, 3, p. 81-82, n° 14/06/04.
Laodicée* (Axylon) : martyrium de S. Ciryce.
Source : Calder, MAMA, I, p. 170, n° 323.
Métropolis ?* (Karaadilli) : sanctuaire de S. Ciryce.
Source : Buckler et alii, MAMA, IV, p. 38, n° 120b.
Parlaos : église de S. Théodore.
Source : Pace, Annuario, 3, 1916-1920, p. 47.
Philomélion : tombeau (?) des SS. Nicon, Néon et Héliodore.
Source : Eustathe de Thessalonique, Oratio de S. Alpheo et sociis martyribus (BHG,
63), 36, PG, 136, col. 284B.
Diocèse Du Pont
Province d’Arménie première
Arsamosate : sanctuaire de martyrs.
Source : Ps.-Josué le Stylite, Chronicum, éd. Chabot, CSCO, 91, Scr. Syr., 43, p. 261.
Bizana : église de S. Georges.
Source : Procope, De aedificiis, III, 4, 13.
94 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Nicopolis : martyrium et monastère des Quarante-Cinq Martyrs.
Sources : Procope, De aedificiis, III, 4, 13 ; Syméon Métaphraste, Passio SS. XLV
martyrum (BHG, 1216), 25, PG, 115, col. 345C.
Nicopolis ? (Arauraca) : martyrium de S. Eustratius.
Source : Syméon Métaphraste, Passio S. Eustratii et sociorum (BHG, 646), 26, PG,
116, col. 501B-C.
Nicopolis ? (Phargamos) : sanctuaire de martyrs.
Source : Basile de Césarée, Ep., 95, éd. Courtonne, 1, p. 207, l. 16-17.
Sébastée : sanctuaire des Quarante Martyrs.
Sources : Martyrium SS. XL martyrum in Sebasteia (BHG, 1201), 13, éd. Gebhardt,
Märtyreracten, p. 181, l. 9-10 ; Grégoire de Nysse, Laudationes SS. XL martyrum (BHG,
1206 = CPG, 3188), 1, PG, 46, col. 756A = éd. Lendle, GNO, X, 1, p. 141, l. 6-7 ;
ibid. (BHG, 1207 = CPG, 3188), 2, PG, 46, col. 757A = éd. Lendle, GNO, X, 1,
p. 145, l. 2 ; Grégoire de Nysse, Ep., 1, 5, éd. Maraval, SChr, 363, p. 86, l. 31 (?)
= Grégoire de Nazianze, Ep., 249, 5, éd. Gallay, 2, p. 140 ; Theodosius, De situ
Terrae sanctae (CPL, 2328), 15, éd. Geyer, CCSL, 175, p. 120, l. 15 ; Grégoire de
Tours, Historiae (CPL, 1023), X, 24, éd. Krusch, MGH, Script. Merov., I, 1, p. 515,
l. 14 ; Ephraem Graecus, Encomium in SS. Quadraginta martyres (BHG, 1204), éd.
Assemani, Sancti patris nostri Ephraem Syri opera omnia, 2, p. 341E ; Sisianus de
Sébastée, Laudatio (BHO, 1716), non legi.
Sébastée* : sanctuaire des Quatre Martyrs.
Sources : Schneider, BZ, 39, 1939, p. 393 ; Robert, Bull. ép., 1941, n° 143 ; Bittel
et Schneider, Anzeiger, 1944-1945, col. 80.
Sébastée : sanctuaire de S. Athénogène.
Source : Passio S. Athenogenis (BHG, 197b), 37, éd. Maraval, Passion inédite, p. 76.
Sébastée : martyrium de S. Blaise.
Sources : Syméon Métaphraste, Certamen S. Blasii et sociorum (BHG, 276), 11, PG,
116, col. 829B ; Passio S. Blasii (BHG, 277), 10, éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 336,
l. 30-31.
Sébastée : martyrium de S. Irénarque et de ses compagnons.
Source : Passio S. Irenarchi et sociorum (BHG, 2204), 21, 3, éd. Garitte, AnBoll, 73,
1955, p. 54.
Sébastée : tombeau de S. Sévérien.
Source : Syméon Métaphraste, Passio S. Seueriani (BHG, 1627), 10, PG, 115, col. 652B.
Sébastée (Bizaza) : martyrium de S. Pierre évêque.
Sources : Passio S. Athenogenis (BHG, 197b), 37, éd. Maraval, Passion inédite, p. 76 ;
Grégoire de Nysse, Ep., 1, 5, éd. Maraval, SChr, 363, p. 86, l. 29.
Sébastée (Sobésos) : église des Quarante Martyrs.
Source : TIB, 2, p. 285.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 95
Sébastopolis (Pédachthoé) : martyrium des SS. Théophraste, Maximin, Hésychius,
Théophile, Cléonique et Athénogène.
Sources : Passio S. Athenogenis (BHG, 197b), 13, éd. Maraval, Passion inédite, p. 40 ;
Passio altera S. Athenogenis (BHG, 197), 10, éd. Papadopoulos-Kérameus, Analekta,
4, p. 257, l. 6.
Sébastopolis (Pédachthoé) : monastère de S. Athénogène.
Sources : Passio altera S. Athenogenis (BHG, 197), 3, 8 et 9, éd. PapadopoulosKérameus, Analekta, 4, p. 253, l. 10, p. 255, l. 30, p. 256, l. 3 et 11.
Théodosiopolis (circa) : monastère des Quarante Martyrs.
Source : Procope, De aedificiis, III, 4, 14.
Province d’Arménie seconde
Arabissos* : sanctuaire de S. Théodore.
Source : Jerphanion et Jalabert, MUSJ, 3, 1908, p. 457-458, n° 25.
Arabissos : plusieurs sanctuaires (?) de martyrs.
Source : Jean Chrysostome, Ep., 126, PG, 52, col. 687.
Mélitène (Cana ?) : tombeau et monastère de S. Polyeucte.
Sources : Passio S. Polyeucti (BHG, 1567), éd. Aubé, Polyeucte, p. 103 ; Cyrille de
Scythopolis, Vita S. Euthymii (BHG, 648 = CPG, 7535), 2, éd. Schwartz, Kyrillos,
p. 9, l. 2-3 ; Syméon Métaphraste, Certamen S. Polyeucti (BHG, 1568), 12, PG, 114,
col. 428D.
Mélitène : martyrium de S. Polyeucte et des Trente-Trois Martyrs.
Source : Cyrille de Scythopolis, Vita S. Euthymii (BHG, 648 = CPG, 7535), 5,
éd. Schwartz, Kyrillos, p. 13, l. 19-20.
Province de Bithynie
Chalcédoine* : martyrium de S. Christophe.
Sources : Duchesne, BCH, 2, 1878, p. 289-290 ; Grégoire, Byzantion, 4, 1927-1928,
p. 461-462 ; Merkelbach, I. Kalchedon, p. 39-41, n° 22.
Chalcédoine : martyrium de Ste Euphémie.
Sources : Passio antiquior S. Euphemiae (BHG, Auct., 619d), 18, éd. Halkin, AnBoll,
83, 1965, p. 120 = éd. Halkin, Euphémie, p. 33 ; Passio S. Euphemiae (BHG, 619),
2, in AASS, Sept., V, p. 273E ; Égérie, Itinerarium (CPL, 2325), 23, 7, éd. Maraval,
SChr, 296, p. 230, l. 38 ; Astérius d’Amasée, Homilia in S. Euphemiam (BHG, Nov.
Auct., 623 = CPG, 3260), 2, éd. Datema, p. 153, l. 21 ; Socrate, HE, VI, 6, 12 ;
Sozomène, HE, VIII, 4, 5 ; Gerontius, Vita S. Melaniae Iunioris (BHL, 5885 = CPL,
2211), LIII, 2, éd. Laurence, p. 260 ; Vita S. Melaniae Iunioris (BHG Auct., 1241),
53, éd. Gorce, SChr, 90, p. 228 ; ACO, II, passim ; Zosime, V, 18, 7 ; Jean Rufus,
Plerophoriae (CPG, 7507), 35, PO, 8, 1, p. 80 [480] ; Marcellinus Comes, Chronicon,
a. 403, 3, éd. Mommsen, MGH, Auct. Ant., XI, p. 67, l. 31-32 ; Vigile, Ep., 1, éd.
Schwartz, in SbBayer., 1940, p. 1, l. 2 ; Vigile, Constitutum (CPL, 1612 = CPG, 9363),
in Collectio Avellana, 83, 3, éd. Günther, CSEL, 35.1, p. 231, l. 3-4 ; Ps.-Zacharie
le Rhéteur, HE, VIII, 2, trad. Chabot, CSCO, 88, p. 43, l. 10-11 ; Jean Malalas,
96 / Des Dieux civiques aux saints patrons
XV, 1 ; ibid., XVIII, 132 ; Évagre, HE, II, 3 ; Jean d’Éphèse, HE, I, 41, trad. Brooks,
CSCO, 106, p. 35, l. 12-13 ; Théophylacte Simocatta, VIII, 14, 2 ; Synaxaire de
Constantinople, col. 813, l. 9-10 ; Théophane, A.M. 5894, éd. de Boor, p. 76, l. 12 ;
ibid., A.M. 5944, p. 105, l. 24 ; ibid., A.M. 6054, p. 236, l. 12 ; Constantin de
Tios, Translatio reliquiarum S. Euphemiae (BHG Auct., 621), 3, éd. Halkin, Euphémie,
p. 86 ; Théodore Bestos, Encomium S. Euphemiae (BHG Auct., 624), 8, éd. Halkin,
Euphémie, p. 124 ; Syméon Métaphraste, Passio S. Euphemiae (BHG, 620), 16, PG,
115, col. 732D ; Michel le Syrien, Chronicon, VIII, 12, trad. Chabot, 2, p. 88 ;
ibid., IX, 8, p. 160B-161B ; Zonaras, XIII, 25, 9, éd. Büttner-Wobst, p. 118,
l. 3-4 ; Michel Glycas, IV, éd. Bekker, p. 489, l. 2-3 et p. 530, l. 14 ; Vita S. Anatolii
Constantinopolitani (BHG, 91), 13, in AASS, Iul., I, p. 663A.
Chalcédoine : martyria anonymes.
Source : Callinicus, Vita S. Hypatii (BHG Nov. Auct., 760), 41, 10, éd. Bartelink,
SChr, 177, p. 244.
Chalcédoine* (Acritas) : monastère de saint Tryphon.
Sources : Pargoire, Izvestija Konst., 4, 1899, p. 78 ; Merkelbach, I. Kalchedon, p. 76,
n° 97.
Chalcédoine (Argyronion) : église de S. Pantéléémon.
Source : Procope, De aedificiis, I, 9, 11.
Chalcédoine (Brochthoi) : monastère de S. Julien.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 49, l. 25.
Chalcédoine (Chrysocéramos) : église de S. Hermolaus.
Source : Janin, Églises et monastères, p. 22.
Chalcédoine (Chrysopolis) : église de Ste Marine.
Source : Nicétas Stéthatos, Vita S. Symeonis (BHG, 1692), 96, éd. Hausherr, OCA,
12, 1928, p. 132, l. 1-2.
Chalcédoine (Himéros) : monastère de Ste Bassa.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 49, l. 7-8.
Chalcédoine (Lyda) : monastère de S. Étienne.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 49, l. 39-40.
Chalcédoine (circa Oxeia) : martyrium de S. Thallélée.
Source : Syméon Métaphraste, Vita S. Auxentii (BHG, 199), 31, PG, 114, col. 1401B.
Chalcédoine (Phyta) : monastère de S. Épimaque.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 49, l. 10.
Chalcédoine (Rufinianae) : église des SS. Serge et Bacchus.
Source : Synaxaire de Constantinople, col. 713, l. 6-7.
Chalcédoine (Smilaciae) : monastère de S. Théodore.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 49, l. 31-32.
Chalcédoine (Tarylliou) : monastère de S. Christophe.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 50, l. 3-4.
Chalcédoine (circa) : monastère de S. Platon.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 49, l. 15.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 97
Chalcédoine (circa) : monastère des Quarante Martyrs.
Source : ACO, III (CPG, 9329.3), p. 48, l. 32.
Chalcédoine (?) : église de Ste Bassa.
Sources : Théodore le Lecteur, Epitome, 390, éd. Hansen, GCS, 3, p. 109, l. 2122 ; Théophane, A.M. 5956, éd. de Boor, p. 113, l. 21-22 ; Vita S. Alypii Stylitae
(BHG, 65), 10, éd. Delehaye, Saints, p. 155, l. 21-22.
Chalcédoine (?) : église de S. Georges.
Source : Patria, 208, éd. Preger, p. 280, l. 10-11.
Hélénopolis : martyrium de S. Lucien.
Sources : Eusèbe de Césarée, Vita Constantini (BHG, 361x), 61, 1 et 3 ; Jérôme, De
uiris inlustribus (CPL, 616), 77, éd. Richardson, p. 42, l. 4 ; Id., Chronicon, a. 327 h,
éd. Helm, p. 232, l. 22-23 ; Philostorge, HE, II, 12 ; Chronicon paschale, a. 327,
éd. Dindorf, 1, p. 527, l. 9-10 ; Syméon Métaphraste, Passio S. Luciani (BHG, 997),
20, PG, 114, col. 416C.
Hélénopolis (Pythia) : martyrium des Stes Ménodora, Métrodora et Nymphodora.
Sources : Passio premetaphrastica SS. Menodorae, Metrodorae et Nymphodorae (BHG,
1272z), 6, éd. Halkin, Hagiologie, p. 94 ; Syméon Métaphraste, Passio SS. Menodorae,
Metrodorae et Nymphodorae (BHG, 1273), 10, PG, 115, col. 664D-665A.
Hélénopolis* (Yalova) : martyrium.
Sources : Gédéon, Engraphoi, p. 19-20 ; Feissel, Chroniques, p. 132, n° 408.
Nicée (circa) : sanctuaire de S. Diomède.
Sources : Passio S. Diomedis (BHG, 549b), 7, éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 288,
l. 26-27 ; Epitome martyrii S. Diomedis (BHG Auct., 550), éd. Westerink, AnBoll,
84, 1966, p. 165 ; Maxime Planude, Encomium S. Diomedis (BHG Auct., 552), 61,
éd. Westerink, ibid., p. 226.
Nicée (circa) : martyrium de S. Néophyte.
Source : Passio S. Neophyti (BHG, 1326), 15, éd. Ioannou, Mnemeia, p. 250.
Nicomédie : sanctuaire de S. Indès et de ses compagnons.
Sources : Passio SS. Inde et Domnae (BHG, 822z), 24, éd. Koikylides, Bioi, p. 80 ;
Épiphane le Moine, Vita S. Andreae (BHG, 102), PG, 120, col. 221D.
Nicomédie* : martyrium.
Sources : Beurlier, BSNAF, 1895, p. 225 ; CIL, III, Suppl. 2, p. 231618, n° 14188 ;
Diehl, ILCV, I, p. 427, n° 2180 ; Dörner, TAM, IV, 1, p. 84, n° 367 ; Feissel, TM,
10, 1987, p. 435-436.
Nicomédie (Adamantiou) : martyrium de S. Pantéléémon.
Sources : Procope, De aedificiis, I, 9, 11 ; Passio S. Pantaleemonis (BHG, 1414m), 15,
éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 222, l. 10-11 ; Syméon Métaphraste, Passio S. Panteleemonis (BHG, 1414), 28, PG, 115, col 477A ; Épiphane le Moine, Vita S. Andreae
(BHG, 102), PG, 120, col. 221C.
Nicomédie (Daphnousia siue Boané) : martyrium des SS. Photius, Anicet et Zoticus.
Sources : Passio SS. Photii et Aniceti (BHG, 1544), 5, in AASS, Aug., II, p. 709A ;
Passio SS. Photii et Aniceti (BHG, 1544c), 11, éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 272, l. 34 ;
Épiphane le Moine, Vita S. Andreae (BHG, 102), PG, 120, col. 221D.
98 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Nicomédie (Élaia) : église de S. Héraclius.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 158, éd. Festugière, Vie, p. 133,
l. 52.
Nicomédie (Éribolos) : martyrium de S. Théodore.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 157, éd. Festugière, Vie, p. 130,
l. 16.
Nicomédie (Optatianae) : église de S. Anthime.
Sources : Jean Malalas, XIV, 20 ; Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 156,
éd. Festugière, Vie, p. 124, l. 4, p. 126, l. 65, 72 et 87 ; ibid., 156a, p. 129, l. 6-7 ;
ibid., 159, p. 136, l. 81-82 ; Syméon Métaphraste, Passio S. Anthimi (BHG, 135),
12, PG, 115, col. 184B ; Épiphane le Moine, Vita S. Andreae (BHG, 102), PG, 120,
col. 221D ; Théognoste, Thesaurus, XII, 11, éd. Munitiz, CCSG, 5, p. 67, l. 159.
Nicomédie ? (Persea) : monastère de S. Christophe.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 156, éd. Festugière, Vie, p. 128,
l. 83-84.
Nicomédie (Tarsia) : église de S. Éleuthère.
Source : Passio S. Eleutherii (BHG, 572), 13, in AASS, Aug., I, p. 325B.
Prainétos (circa Héracleion) : église de S. Georges.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 157, éd. Festugière, Vie, p. 131,
l. 32.
Prainétos (Soreoi) : église de S. Autonome.
Sources : Théophylacte Simocatta, VIII, 9, 9 et 13, 3 ; Chronicon paschale, a. 602,
éd. Dindorf, 1, p. 694, l. 2-3 ; Théophane, A.M. 6094, éd. de Boor, p. 288, l. 27 ;
Georges le Moine, éd. de Boor, 2, p. 662, l. 6 ; Syméon Métaphraste, Passio
S. Autonomi (BHG, 198), 4-5, PG, 115, col. 696B-697B ; Nicéphore Calliste, HE,
XVIII, 40, PG, 147, col. 408A ; cf. Foss, DOP, 41, 1987, p. 194-195.
Prainétos (Soreoi) ? : monastère de S. Autonome.
Sources : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), passim, éd. Festugière, Vie ;
Mansi, XIII, col. 152D = ACO2, III, 2, p. 524, l. 1.
Pruse* : sanctuaire ?
Sources : Le Bas et Waddington, Voyage, 3, p. 277, n° 1118 ; Corsten, I. Prusa ad
Olympum, 1, p. 234, n° 225.
Province de Cappadoce première
Césarée : sanctuaire (?) de S. Damas.
Source : Basile de Césarée, Ep., 252, éd. Courtonne, 3, p. 93, l. 7.
Césarée : sanctuaire (?) de S. Eupsychius.
Sources : Basile de Césarée, Ep., 100, éd. Courtonne, 1, p. 219, l. 22 ; ibid., 142,
éd. Courtonne, 2, p. 64, l. 1-2 ; ibid., 176, p. 112, l. 6 ; ibid., 200, p. 165, l. 3637 ; ibid., 252, éd. Courtonne, 3, p. 93, l. 7 ; Grégoire de Nazianze, Ep., 58, 7,
éd. Gallay, 1, p. 75 ; Passio S. Eupsychii (BHG, 2130), 7, éd. Halkin, Le Muséon, 97,
1984, p. 203.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 99
Césarée : martyrium de S. Gordius et d’autres martyrs.
Source : Basile de Césarée, Homilia in Gordium martyrem (BHG, 703 = CPG, 2862),
1, PG, 31, col. 489C.
Césarée : martyrium de Ste Julitte.
Source : Basile de Césarée, Homilia in martyrem Iulittam (BHG, 972 = CPG, 2849),
2, PG, 31, col. 241A-B.
Césarée : sanctuaire de S. Mamas. Peut-être identique au sanctuaire de Macellum.
Sources : Basile de Césarée, Homilia in S. martyrem Mamantem (BHG, 1020 = CPG,
2869), 1, PG, 31, col. 589C ; Theodosius, De situ Terrae sanctae (CPL, 2328), 15,
éd. Geyer, CCSL, 175, p. 120, l. 12 ; Syméon Métaphraste, Passio S. Mamantis
(BHG, 1018), 18, éd. Ioannou, Mnemeia, p. 350 ; ibid., 16, PG, 115, col. 574C.
Césarée : sanctuaire de S. Mercure.
Sources : Theodosius, De situ Terrae sanctae (CPL, 2328), 15, éd. Geyer, CCSL, 175,
p. 120, l. 13-14 ; Passio S. Mercurii (BHG, 1274), 13, éd. Delehaye, Légendes, p. 242,
l. 29-30 ; Passio altera S. Mercurii (BHG, 1275), 13, éd. Binon, Documents, p. 39,
l. 9-11 ; Syméon Métaphraste, Passio S. Mercurii (BHG, 1276), 13, éd. Delehaye,
op. cit., p. 258, l. 25-26.
Césarée : église des Quarante Martyrs.
Sources : Basile de Césarée, Homilia in SS. Quadraginta martyres (BHG, 1205 = CPG,
2863), 2, PG, 31, col. 509A ; Gaudence de Brescia, Tractatus (CPL, 215), XVII,
15, éd. Glueck, CSEL, 68, p. 144, l. 112-113.
Césarée : sanctuaire de S. Sabas le Goth.
Sources : Basile de Césarée, Ep., 164, éd. Courtonne, 2, p. 98, l. 26 ; ibid., 165,
p. 101, l. 27 ; Passio S. Sabae Gothi (BHG, 1607), 8, éd. Delehaye, AnBoll, 31, 1912,
p. 221, l. 17.
Césarée ? (Andaemona) : sanctuaire (?) de martyrs.
Sources : Grégoire de Nysse, Ep., 1, 7, éd. Maraval, SChr, 363, p. 88, l. 45
= Grégoire de Nazianze, Ep., 249, 7, éd. Gallay, 2, p. 141.
Césarée (Codessané) : église de S. Hiéron.
Sources : Passio prior S. Hieronis et sociorum (BHG, 749), 12, in AASS, Nov., III,
p. 333E ; Passio altera S. Hieronis et sociorum (BHG, 750), 12, ibid., p. 337C = Syméon
Métaphraste, Martyrium S. Hieronis et sociorum, 7, PG, 116, col. 117A.
Césarée (Flavianae) : église antique (?) de S. Georges.
Source : Rott, Denkmäler, p. 159.
Césarée (Macellum) : martyrium de S. Mamas.
Sources : Sozomène, HE, V, 2, 12 ; Théophane, A.M. 5831, éd. de Boor, p. 36,
l. 2-3 ; Georges le Moine, éd. de Boor, 2, p. 535, l. 6-7 ; Michel le Syrien, Chronicon,
VII, 4, trad. Chabot, 2, p. 267 ; cf. Grégoire de Nazianze, Or., IV, 24, éd. Bernardi,
SChr, 309, p. 118, l. 1.
Césarée (Moutalascé) : église des SS. Côme et Damien.
Source : Cyrille de Scythopolis, Vita S. Sabae (BHG, 1608), 55, éd. Schwartz,
Kyrillos, p. 147, l. 12-13.
100 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Césarée ?* (Topaklı) : martyrium de S. Georges.
Sources : Polacco, TAD, 21, 1, 1974, p. 149 ; Sheppard, ZPE, 36, 1979, p. 208.
Césarée (circa) : martyria.
Source : Basile de Césarée, Ep., 202, éd. Courtonne, 2, p. 166, l. 5.
Nysse* : sanctuaire de S. Lucien.
Source : Eyice et Noret, AnBoll, 91, 1973, p. 365.
Nysse : martyrium.
Source : Grégoire de Nysse, Ep., 25, éd. Maraval, SChr, 363, p. 288-300.
Nysse ? (Vanota) : martyrium.
Source : Grégoire de Nysse, Ep., 20, 8, éd. Maraval, SChr, 363, p. 262, l. 42.
Therma* (Karayakup) : sanctuaire de S. Dius.
Source : Cumont, REG, 15, 1902, p. 321, n° 23.
Province de Cappadoce seconde
Colonée ? (Argocna) : sanctuaire de martyrs.
Source : Firmus de Césarée, Ep., 15, éd. Calvet-Sébasti et Gatier, SChr, 350,
p. 104, l. 8.
Colonée ? (Momasson) : église antique (?) de S. Mamas.
Source : Rott, Denkmäler, p. 263.
Nazianze (Arianze) : église de martyrs.
Sources : Grégoire de Nazianze, Ep., 122, 1, éd. Gallay, 2, p. 13 ; ibid., 203, 8,
p. 94-95 ; Id., Epitaphia, 20, 38, 76, 102, PG, 38, col. 20A-21A, 30A, 50A, 63A
= Anthologia Palatina, 99, 152, 33, 76, éd. Waltz, 6, p. 45, 55, 62, 78 ; ACO, IV, 1
(CPG, 9359), p. 97, l. 33-34 ; cf. Rott, Denkmäler, p. 281-282.
Nazianze (Euphémiade) : sanctuaire de martyrs.
Sources : Grégoire de Nazianze, Ep., 122, 1, éd. Gallay, 2, p. 13 ; ibid., 197, 1,
p. 88 ; ibid., 203, 8, p. 94-95 ; Id., Epitaphia, 25, PG, 38, col. 25A = Anthologia
Palatina, 118, éd. Waltz, 6, p. 68.
Nazianze (circa) : église de S. Cyprien.
Source : Scholia ad Gregorii Nazianzeni orationem in laudem S. Cypriani, éd. Noret,
Byzantion, 48, 1978, p. 200.
Nazianze (circa) : église de S. Mamas.
Sources : Grégoire de Nazianze, Oratio XLIV in novam Dominicam (CPG, 3010), 12,
PG, 36, col. 620C ; Nicétas de Serrès, Orationes in S. Gregorium Nazianzenum, 44,
PG, 127, col. 1411A.
Sasimes* (Gölcük) : oratoire de S. Mamas.
Sources : Levidis, Monolithois monai, p. 173 (non uidi) ; Robert, Hellenica, 2, p. 156.
Tyane (Andralès) : tombeau de S. Longin.
Sources : Ps.-Hésychius, Passio et capitis inuentio S. Longini (BHG, 988c =CPG Suppl.,
6590), 25, éd. Aubineau, Homélies, 2, p. 896, l. 11 ; Syméon Métaphraste, Martyrium
S. Longini Centurionis (BHG, 989), 11, PG, 115, col. 41D.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 101
Tyane (Batos) : sanctuaire (?) de S. Oreste.
Source : S. Orestis Passio (BHG, 1383), 13, in AASS, Nov., IV, p. 399A = éd. Ioannou,
Mnemeia, p. 337.
Tyane (circa) : sanctuaire (?) de S. Oreste. Peut-être identique au précédent.
Source : Grégoire de Nazianze, Or., XLIII, 58, éd. Bernardi, SChr, 384, p. 250,
l. 30.
Tyane* (circa) : sanctuaire (?) d’une martyre.
Source : Berges et Nollé, Tyana, 1, p. 258-259, n° 100.
Province de Galatie première
Anastasiopolis (Brianeia) : monastère de S. Théodore.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 113, éd. Festugière, Vie, p. 89,
l. 1-2.
Anastasiopolis (Mazamia) : église de S. Irénique.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 36, éd. Festugière, Vie, p. 32,
l. 10-11.
Anastasiopolis (Sykéôn) : chapelle de S. Antiochus.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 55, éd. Festugière, Vie, p. 47,
l. 14 ; ibid., 126, p. 102, l. 2-3.
Anastasiopolis (Sykéôn) : église de S. Christophe.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 13, éd. Festugière, Vie, p. 11, l. 5.
Anastasiopolis (Sykéôn) : monastère de S. Christophe.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 25, éd. Festugière, Vie, p. 22,
l. 38 ; ibid., 46, p. 41, l. 11 ; ibid., 124, p. 100, l. 5 ; ibid., 167, p. 155, l. 43-44.
Anastasiopolis (Sykéôn) : église de S. Gémellus.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 48, éd. Festugière, Vie, p. 9,
l. 2 ; ibid., 25, p. 22, l. 14 ; ibid., 142, p. 111, l. 5-6.
Anastasiopolis (Sykéôn) : sanctuaire et monastère de S. Georges.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), éd. Festugière, Vie, passim.
Anastasiopolis (Sykéôn) : monastère de S. Ciryce.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 167, éd. Festugière, Vie, p. 157,
l. 90.
Anastasiopolis (Sykéôn) : chapelle de S. Platon.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 55, éd. Festugière, Vie, p. 47,
l. 12-13 ; ibid., 60, p. 51, l. 5-6 ; ibid., 102, p. 82, l. 15-16.
Anastasiopolis (Sykéôn) : chapelle des SS. Serge et Bacchus.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 55, éd. Festugière, Vie, p. 47, l. 15.
Anastasiopolis (Sykéôn) : monastère de S. Théodore ad Psilum.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 49, éd. Festugière, Vie, p. 43,
l. 25-26.
102 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Ancyre : sanctuaire de S. Platon.
Sources : Nil d’Ancyre, Ep., II, 178, PG, 79, col. 292A ; Theodosius, De situ Terrae
sanctae (CPL, 2328), 15, éd. Geyer, CCSL, 175, p. 120, l. 19 ; Syméon Métaphraste,
Passio S. Platonis (BHG, 1550), 20, PG, 115, col. 425D.
Ancyre : martyrium des SS. Clément, Agathange, Christophe et Chariton.
Source : Syméon Métaphraste, Vita S. Clementis Ancyrani (BHG, 353), 90, PG, 114,
col. 892C.
Ancyre : tombeau de S. Eustache.
Sources : Synaxaire de Constantinople, col. 851, l. 29-30 ; Passio S. Eustathii (BHG,
2137), 5, éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 224, l. 9-10.
Ancyre* (Gündoğdu) : sanctuaire (?) de S. Conon.
Source : Mitchell, I. North Galatia, p. 353-354, n° 486.
Ancyre* (Malos) : martyrium de S. Théodote.
Sources : Ps.-Nil d’Ancyre, Passio S. Theodoti Ancyrani (BHG, 1782), 36, in AASS,
Maii, V, p. 165C = éd. Franchi de’ Cavalieri, Martirii di S. Teodoto e di S. Ariadne,
ST, 6, p. 84, l. 10-11 ; Passio S. Theodoti (BHG, 1783), 4, éd. Franchi de’ Cavalieri,
op. cit., p. 87, l. 25-26 = éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 22, l. 14 ; Legrand, BCH,
21, 1897, p. 101, n° 22 ; Mitchell, I. North Galatia, p. 179-180, nos 211-212.
Ancyre (Malos) : martyrium de S. Valens.
Sources : Ps.-Nil d’Ancyre, Passio S. Theodoti Ancyrani (BHG, 1782), 10, in AASS,
Maii, V, p. 153C = éd. Franchi de’ Cavalieri, Martirii di S. Teodoto e di S. Ariadne,
ST, 6, p. 67, l. 13 ; Synaxaire arménien, PO, XXI, 4, p. 487 [1531].
Juliopolis ? : sanctuaire de S. Heurétus.
Source : Vita S. Theodori Syceotae (BHG Auct., 1748), 13, éd. Festugière, Vie, p. 12, l. 21.
Tavium* : sanctuaire de S. Platon.
Source : Mitchell, I. North Galatia, p. 322-323, n° 427.
Tavium : tombeau des SS. Sérapion et Callinique.
Source : Passio S. Meletii et sociorum (BHG, 1249), 46, in AASS, Maii, V, p. 452F.
Tavium : tombeau des SS. Zoïle, Christian et Cyriaque.
Sources : Passio S. Meletii et sociorum (BHG, 1249), 37, in AASS, Maii, V, p. 449B ;
Passio breuior S. Meletii et sociorum (BHG, 1249b), 15, éd. Franchi de’ Cavalieri, Note
agiografiche, 8, ST, 65, p. 329, l. 25.
Province de Galatie salutaire
Amorion* : sanctuaire (?) de S. Conon.
Source : Ballance, AnatSt, 42, 1992, p. 211.
Trocnada* (Kaymaz) : sanctuaire (?) de Ste Thècle.
Sources : Kirchhoff, Annali, 33, 1861, p. 186, n° 29 ; Mordtmann, SbBayer., 1,
1862, p. 14 ; Ramsay, Historical Geography, p. 150, n. 98 ; cf. Cox et Cameron,
MAMA, V, p. 133, n° 296.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 103
Province d’Hélénopont
Amasée* : martyrium de S. Basileus.
Sources : Jean de Nicomédie, Passio S. Basilei (BHG, 239), 20, in AASS, April., III,
p. LIV C ; Ps.-Astérius d’Amasée, Laudatio S. Basilei (BHG, 240 = CPG, 3265),
19, in AASS, April., III, p. LX D ; Anderson et alii, Studia Pontica, III, p. 127-128,
n° 102 ; Merkelbach et Stauber, Steinepigramme, 2, p. 373, n° 11/07/07 ; cf. Feissel,
Bull. ép., 2002, n° 629 = Id., Chroniques, p. 147, n° 454.
Amasée : église de S. Thallélée.
Source : Eustrate, Vita S. Eutychii patriarchae (BHG, 657 = CPG Suppl., 7520),
éd. Laga, CCSG, 25, p. 21, l. 585-586.
Amasée (Therma) : tombeau des SS. Cléonique et Basilisque.
Sources : Passio SS. Eutropii, Cleonici et Basilisci (BHG, 656), 12, éd. Delehaye,
Légendes, p. 213, l. 24 ; Passio altera SS. Eutropii, Cleonici et Basilisci (BHG, 656e), 12,
éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 178, l. 33.
Amasée (Therma) : tombeau de S. Eutrope.
Source : Passio SS. Eutropii, Cleonici et Basilisci (BHG, 656), 12, éd. Delehaye,
Légendes, p. 213, l. 22-23.
Amisos* (Karaköy) : église de S. Cyrice.
Source : Anderson et alii, Studia Pontica, III, p. 30, n° 19.
Euchaïta* : martyrium de S. Théodore.
Sources : Grégoire de Nysse, Laudatio S. Theodori (BHG, 1760 = CPG, 3183), PG,
46, col. 737C = éd. Cavarnos, GNO, X, 1, p. 62, l. 17 ; Vita S. Alypii Stylitae (BHG,
65), 7, éd. Delehaye, Légendes, p. 152, l. 12 ; Theodosius, De situ Terrae sanctae (CPL,
2328), 15, éd. Geyer, CCSL, 175, p. 120, l. 18 ; Jean Moschus, Pratum spirituale
(BHG, 1441 = CPG, 7376), 180, PG, 87.3, col. 3052B ; Passio S. Theodori Tironis
(BHG, 1762), 9, in AASS, Nov., IV, p. 39A = éd. Delehaye, Légendes, p. 135, l. 8-9 ;
Théophane, A.M. 5969, éd. de Boor, p. 125, l. 19 ; Syméon Métaphraste, Passio
S. Theodori Tironis (BHG, 1763), in AASS, Nov., IV, p. 43E = éd. Delehaye, Légendes,
p. 146, l. 22 ; Vita, educatio et miracula S. Theodori Tironis (BHG, 1764), 7, in AASS,
Nov., IV, p. 52B = éd. Delehaye, Légendes, p. 192, l. 21 ; Synaxaire de Constantinople,
col. 453, l. 1-2 ; ibid., col. 738, l. 33 ; Ménologe de Basile II, PG, 117, col. 304A et
492A ; Passio S. Theodori Tironis (BHG, 1763b), 11, éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 91,
l. 3-4 ; Synaxaire arménien, PO, XXI, 5, p. 554 [1598]-556 ; Vita S. Lazari Galesiotae
(BHG, 979), 29, in AASS, Nov., III, p. 518C ; Vita S. Georgii Hagioritae (BHG, 2161),
56, trad. Peeters, AnBoll, 36, 1917, p. 121, l. 25-26 ; cf. Kirchhoff, Annali, 33,
1861, p. 180, n° 8 ; Perrot et alii, Exploration, 1, p. 376, n° 160 ; Reinach, REG, 8,
1895, p. 82-83, n° 22 ; Pétridès, ÉchOr, 3, 1900, p. 277 ; Anderson et alii, Studia
Pontica, III, p. 124-125, n° 101 ; Mango et Ševčenko, BZ, 65, 1972, p. 380-381 ;
Guarducci, Epigrafia, 4, p. 408-410, nos 13-14.
Euchaïta (Gélasia) : martyrium de Ste Barbara.
Sources : Passio S. Barbarae (BHG, 213), éd. Viteau, Passions, p. 99 ; Passio altera
S. Barbarae (BHG, 215), éd. Wirth, Danae, p. 111, l. 156-157 ; Syméon Métaphraste,
Passio S. Barbarae (BHG, 216), 11, PG, 116, col. 316C.
104 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Ibora (circa Annisa) : sanctuaire des Quarante Martyrs.
Sources : Grégoire de Nysse, Laudatio SS. Quadraginta martyrum (BHG, 1208 = CPG,
3189), PG, 46, col. 784B = éd. Lendl, GNO, X, 1, p. 166, l. 10-11 ; Id., Vita S.
Macrinae (BHG, 1012 = CPG, 3166), 34, éd. Maraval, SChr, 178, p. 252, l. 16.
Ibora* (Galaé) : sanctuaire de S. Étienne.
Sources : French, AnatSt, 37, 1987, p. 10 ; Id., Araútırma, 5, 1, 1986, p. 194 et 203 ;
Feissel, Bull. ép., 1992, n° 618 = Id., Chroniques, p. 148, n° 456.
Sinope : martyrium de S. Phocas (évêque).
Sources : Vita S. Phocae (BHG, 1535y), 13, éd. Van de Vorst, AnBoll, 30, 1911, p. 279,
l. 20-21 ; Passio S. Phocae (BHG, 1536c), 3, éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 205, l. 23.
Sinope : martyrium de S. Phocas (jardinier).
Source : Astérius d’Amasée, Homilia in S. Phocam (BHG Nov. Auct., 1538 = CPG,
3260), 9, éd. Datema, p. 123, l. 15.
Sinope* (Babali) : sanctuaire des SS. Procope et Jean.
Source : Anderson et alii, Studia Pontica, III, p. 226-227, n° 254.
Zalichos* (Gümenüz) : sanctuaire des SS. Serge et Bacchus.
Source : Anderson et alii, Studia Pontica, II, p. 120, n. 2 et III, p. 227.
Zéla (Sareim) : tombeau des Quarante Martyrs.
Source : Testamentum SS. XL Martyrum in Sebasteia (BHG, 1203), 3, éd. Gehbardt,
Märtyreracten, p. 169, l. 22-23.
Zéla* (Turhal) : sanctuaire des SS. Étienne et Théodore.
Sources : Grégoire, BCH, 33, 1909, p. 24 ; Anderson et alii, Studia Pontica, III,
p. 254, n° 278c.
Province d’Honoriade
Claudiopolis : tombeau de S. Tation.
Source : Ménologe de Basile II, PG, 117, col. 601D.
Hadrianopolis (circa) : église de Ste Euphémie.
Source : Vita S. Alypii Stylitae (BHG, 65), 9, éd. Delehaye, Saints, p. 154, l. 33 ;
ibid., 10, p. 155, l. 10.
Province de Paphlagonie
Amastris : tombeau de S. Hyacinthe.
Sources : Passio S. Hyacinthi (BHG Nov. Auct., deest), 8, éd. Halkin, Hagiographica,
CCSG, 21, p. 62, l. 218-219 ; Nicétas de Paphlagonie, Laudatio S. Hyacinthi (BHG,
757) = Or., XIX, 21, PG, 105, col. 437B-C ; Épiphane le Moine, Vita S. Andreae
(BHG, 102), PG, 120, col. 221D ; Ménologe de Basile II, PG, 117, col. 548D ; Synaxaire
de Constantinople, col. 828, l. 4-5.
Amastris ? (Dorapen) : sanctuaire de Ste Christine.
Source : Épiphane le Moine, Vita S. Andreae (BHG, 102), PG, 120, col. 221D.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 105
Gangres : martyrium de S. Callinique.
Sources : Theodosius, De situ Terrae sanctae (CPL, 2328), 16, éd. Geyer, CCSL, 175,
p. 120, l. 16 ; Théophane, A.M. 6008, éd. de Boor, p. 162, l. 1 ; Cedrenus, éd. de
Boor, 1, p. 633, l. 10 ; Ménologe de Basile II, PG, 117, col. 565A.
Gangres : tombeau de S. Hypatius.
Sources : Vita S. Hypatii (BHG, 759), 21, éd. Ioannou, Mnemeia, p. 266 ; Vita et
Passio S. Hypatii (BHG, 759a), 16, éd. Ferri, SBizNeo, 3, 1931, p. 87 ; Vita et Passio
S. Hypatii (BHG, 759e), 11, éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 189, l. 15-16.
Pompéiopolis* : sanctuaire de S. Anthime.
Source : Doublet, BCH, 13, 1889, p. 309-310, n° 18.
Pompéiopolis* (Araç) : sanctuaire des SS. Tarachus, Probus et Andronicus.
Source : Marek, Stadt, Ära und Territorium, p. 154, n° 69.
Indéterminé (Phatré) : église de S. Georges.
Source : Miracula S. Georgii (BHG, 691m), 3, éd. Aufhauser, p. 13, l. 5-6.
Province du Pont polémoniaque
Comana : tombeau de S. Hermias.
Source : Passio S. Hermiae (BHG, 744), 9, in AASS, Maii, VII, p. 427A.
Comana (circa) : martyrium des SS. Basilisque, Eutrope, Rufin et Colluthus.
Sources : Pallade, Dialogus de uita S. Iohannis Chrysostomi (CPG, 6037 = BHG, 870),
XI, éd. Malingrey et Leclercq, SChr, 341, p. 224, l. 121-123 et p. 230, l. 155-156 ;
Sozomène, HE, VIII, 28, 3 ; Théodoret de Cyr, HE, V, 34, 9 ; Marcellinus Comes,
Chronicon, a. 451, éd. Mommsen, MGH, Auct. Ant., XI, p. 84, l. 5-6 ; Théodore de
Trimithonte, Oratio breuior in S. Iohannem Chrysostomum (BHG Nov. Auct., 872b = CPG,
7989), 25, éd. Halkin, Douze récits, p. 31 ; Georges d’Alexandrie, Vita S. Iohannis
Chrysostomi (BHG Nov. Auct., 873bd = CPG, 7979), 67, éd. Halkin, ibid., p. 262 ; Vita
breuior S. Iohannis Chrysostomi (BHG Nov. Auct., 874d), 68, éd. Halkin, ibid., p. 378 ;
Vita altera S. Iohannis Chrysostomi (BHG Nov. Auct., 875d), 32-33, éd. Halkin, ibid.,
p. 426-427 ; Syméon Métaphraste, Vita S. Iohannis Chrysostomi (BHG, 875), 60, PG,
114, col. 1208B ; Id., Translatio S. Iohannis Chrysostomi (BHG, 877), 3, éd. Halkin,
Douze récits, p. 478 ; Martyrium S. Basilisci (BHG, 241a), 19, éd. Lüdtke, Arch. slav.
Phil., 35, 1913, p. 51, l. 13-14.
Néocésarée : martyrium des SS. Théophraste, Patrophile, Cléonique et Réginus.
Sources : Passio S. Athenogenis (BHG, 197b), 27, éd. Maraval, Passion inédite, p. 58 ;
Synaxaire arménien, PO, XXI, 6, p. 739 [1783].
Trébizonde : martyrium de S. Eugène.
Sources : Ananias de Širak, Autobiographia, trad. Berbérian, RÉArm, 1, 1964, p. 192 ;
Jean Xiphilin, Passio S. Eugenii (BHG, 609z), 30, éd. Lampsidis, Archeion, 18, 1953,
p. 163, l. 700 = Id., Eugenios, p. 43, l. 655 ; Passio anonyma S. Eugenii et sociorum
(BHG Nov. Auct., 608y), 30, éd. Martin-Hisard, RÉArm,15, 1981, p. 146, l. 15-16
= éd. Lampsidis, Eugenios, p. 74, l. 713-715 ; cf. Procope, De aedificiis, III, 7, 1.
106 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Diocèse D’orient
Province de Cilicie première
Adana ?* : sanctuaire (?) des SS. Côme et Damien.
Sources : Dagron et Feissel, I. Cilicie, p. 98-99, n° 53 ; cf. Perraymond, StMatSR,
60, 1994, p. 249.
Corycos* : sanctuaire de Ste Charitine.
Sources : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 184, n° 580a ; ibid., p. 191, n° 638 ; ibid.,
p. 213, n° 788 : Syméon Métaphraste, Passio S. Charitinae, 6, PG, 115, col. 1005A.
Corycos* : hospice de S. Conon.
Sources : Procope, De aedificiis, V, 9, 35 ; Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 213,
nos 783-785.
Corycos* : sanctuaire des SS. Mamas et Macédonius.
Source : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 213, n° 786.
Corycos* : sanctuaire de S. Ménodore.
Source : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 213, n° 787.
Corycos* : sanctuaire de S. Théo(dore) ?
Source : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 206, n° 737.
Pompéiopolis : sanctuaire (?) de S. Sozon.
Sources : Passio S. Sozonis (BHG, 1643), 10, in AASS, Sept., III, p. 19A ; Syméon
Métaphraste, Martyrium S. Sozonis (BHG, 1644), 7, PG, 115, col. 640A.
Tarse : tombeau des SS. Ciryce et Julitte.
Sources : Passio SS. Ciryci et Iulittae (BHG, 314), 5, éd. Van Hooff, AnBoll, 1, 1882,
p. 200, l. 8 ; Théodore d’Iconium, In martyrium SS. Ciryci et Iulittae (BHG, 315),
10, éd. Van Hooff, ibid., p. 207, l. 13-15 ; Théodore d’Iconium, op. cit., (BHG,
316), 10, PG, 120, col. 172D ; Théodore d’Iconium, op. cit., (BHG, 317), 8, in
AASS, Iun., III, p. 28B ; Passio altera SS. Ciryci et Iulittae (BHG, 318e), 8, éd. Latyšev,
Menologium, 2, p. 176, l. 7.
Tarse ? (Androcalon) : tombeau de S. André et de ses compagnons.
Sources : Syméon Métaphraste, Martyrium S. Andreae Tribuni et sociorum (BHG,
118), 12, PG, 115, col. 608D ; Martyrium S. Andreae Stratelatae (BHG, 119a), 10,
éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 299, l. 5-8.
Tarse ? (circa) : tombeau de l’évêque S. Pierre et de ses compagnons.
Source : Syméon Métaphraste, Martyrium S. Andreae Tribuni et sociorum (BHG, 118),
13, PG, 115, col. 609A-B.
Zéphyrion (circa) : église ancienne (?) de S. Démétrius.
Source : Heberdey et Wilhelm, Reisen, p. 3.
Zéphyrion : tombeau de S. Dylas.
Sources : Martyrium S. Dulae (BHG, 567), 14, in AASS, Iunii, II, p. 1047C ; Passio
S. Dulae (BHG, 567e), 6, éd. Latyšev, Menologium, 2, p. 64, l. 31.
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 107
Province de Cilicie seconde
Anazarbe* : sanctuaire (?) de S. Ménas.
Sources : Gough, AnatSt, 2, 1952, p. 133-134, n° 4a ; Halkin, AnBoll, 71, 1953,
p. 346-347 ; Sayar, I. Anazarbos, I, p. 50, n° 58 ; Merkelbach et Stauber, Steinepigramme, 4, p. 225, n° 19/17/05 ; Feissel, Chroniques, p. 167, n° 533.
Anazarbe : tombeau (?) des SS. Probus, Tarachus et Andronicus.
Sources : Passio SS. Probi, Tarachi et Andronici (BHG, 1574), 45, in AASS, Oct., V,
p. 583C ; Passio altera SS. Probi, Tarachi et Andronici (BHG Auct., 1574b), 21, éd.
Halkin, Inédits, p. 251, l. 90 ; Syméon Métaphraste, Certamen S. Nicetae Gothi (BHG,
1340), 7, PG, 115, col. 712A ; Id., Martyrium SS. Probi, Tarachi et Andronici (BHG,
1575), 12, PG, 115, col. 1080C.
Anazarbe (Rhadamnos) : tombeau de S. Marin.
Source : Passio S. Marini (BHG, 1171), 4, in AASS, Aug., II, p. 348F.
Anazarbe : sanctuaire (?) de S. Zosime.
Source : Passio S. Zosimi (BHG, 2476), 7, éd. Halkin, AnBoll, 70, 1952, p. 261.
Égée : sanctuaire (?) des SS. Côme et Damien et de leurs compagnons.
Sources : Passio arabica SS. Cosmae et Damiani (BHG, 378), 1, éd. Deubner, Kosmas
und Damian, p. 218, l. 2 ; Passio arabica altera SS. Cosmae et Damiani (BHG, 379), 1,
éd. Deubner, op. cit., p. 220, l. 9.
Égée : sanctuaire de S. Thallélée.
Sources : Sévère d’Antioche, Homiliae cathedrales (CPG, 7035), 110, PO, XXV, 4,
p. 782 [276] ; Acta S. Thallelaei (BHG, 1707), 7, in AASS, Maii, V, p. 182*C ; Passio
S. Thallelaei (BHG Nov. Auct., 1707), 18, éd. Bröcker, Thalelaios, p. 37 ; Passio altera
S. Thallelaei (BHG Nov. Auct., 1708), 28, éd. Bröcker, Thalelaios, p. 46 ; Vita et Passio
S. Thallelaei (BHG Nov. Auct., 1708d), 16, éd. Bröcker, Thalelaios, p. 58.
Égée : sanctuaire des SS. Zénobius et Zénobie.
Sources : Passio SS. Zenobii et Zenobiae (BHG, 1884), 9, in AASS, Oct., XIII, p. 263BC ; Syméon Métaphraste, Passio SS. Zenobii et Zenobiae (BHG, 1885), 9, PG, 115,
col. 1317D.
Égée (circa) : sanctuaire de Ste Thècle.
Source : Miracula S. Theclae (BHG Nov. Auct., 1718), 39, éd. Dagron, Vie et miracles,
p. 394, l. 7-9.
Mopsueste : église de S. Nicétas le Goth.
Sources : Passio S. Nicetae Gothi (BHG, 1339), 8, éd. Delehaye, AnBoll, 31, 1912,
p. 215, l. 11-12 ; Syméon Métaphraste, Certamen S. Nicetae Gothi (BHG, 1340), 6,
PG, 115, col. 709B.
Mopsueste : église des SS. Probus, Tarachus et Andronicus.
Sources : Passio S. Nicetae Gothi (BHG, 1339), 8, éd. Delehaye, AnBoll, 31, 1912,
p. 214, l. 17-18 ; Syméon Métaphraste, Certamen S. Nicetae Gothi (BHG, 1340), 7,
PG, 115, col. 709D-712A.
108 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Province d’Isaurie
Claudiopolis ?* (Çırga) : église des SS. Conon et Thècle.
Source : Gough, Bslav, 19, 1958, p. 246.
Dalisandos (circa) : sanctuaire de Ste Thècle.
Source : Miracula S. Theclae (BHG Nov. Auct., 1718), 26, éd. Dagron, Vie et miracles,
p. 356, l. 20.
Dalisandos : sanctuaire (?) de S. Théodore.
Source : Constantin Porphyrogénète, De Thematibus, 13, éd. Pertusi, p. 77, l. 20.
Diocésarée* : sanctuaire (?) de S. Lucius.
Source : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 72, n° 75.
Diocésarée* : sanctuaire de S. Serge.
Source : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 77, n° 99.
Diocésarée* : monastère de Ste Thècle.
Source : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 79, n° 102.
Dométiopolis ? (Cherris) : église de S. Conon.
Source : Jean d’Antioche, frg. 306, éd. Roberto, p. 524, l. 87-88 = frg. 237,
éd. Mariev, p. 440, l. 23-24.
Lamos* (Yanıkhan) : martyrium des SS. Georges, Conon, Christophe, Ciryce et
Julitte.
Sources : Hill, AnatSt, 35, 1985, p. 96 ; Feissel, Bull. ép., 1987, n° 493 = Id., Chroniques, p. 164, n° 517.
Léontopolis (Bidana) : martyrium et monastère de S. Conon.
Sources : Passio et Miracula S. Cononis (BHG, 2077), 5, éd. Trautmann et Klostermann, ZslavPhil, 11, 1934, p. 306, l. 20 ; ibid., 6, p. 309, l. 12 ; ibid., 8, p. 319, l. 10
et 25 ; Vita et Passio S. Cononis (BHG, 2078), 13, éd. Latyšev, Menologium, 1, p. 208,
l. 10 ; Passio altera S. Cononis (BHG Nov. Auct., 2079), 16, éd. Halkin, AnBoll, 103,
1985, p. 20 ; cf. CJ, I, 3, 35 (36), 3.
Olba* : sanctuaire (?) de S. Conon.
Source : Hick, JHS, 12, 1891, p. 261, n° 38.
Philadelphie* : église de Ste Thècle.
Source : Bean et Mitford, Journeys in Rough Cilicia 1964-1968, p. 219, n° 250.
Séleucie (circa) : martyrium de Ste Thècle.
Sources : Grégoire de Nazianze, Carmen de uita sua (CPG, 3036), v. 547-549, PG,
37, col. 1067A ; Id., Or., XXI, 22, éd. Mossay, SChr, 270, p. 154, l. 2 ; Égérie,
Itinerarium (CPL, 2325), 22, 2, éd. Maraval, SChr, 296, p. 226, l. 7-8 ; ibid., 23, 2-5,
p. 226-230 ; Isidore de Péluse, Ep., I, 160, PG, 78, col. 289C ; Théodoret de Cyr,
Historia philotheos (CPG, 6221), XXIX, 7, éd. Canivet et Leroy-Molinghen, SChr,
257, p. 238, l. 13 ; Vita S. Theclae (BHG, 1719v), 28, éd. Dagron, Vie et miracles,
p. 280, l. 16 ; Miracula S. Theclae (BHG, 1718), passim, éd. Dagron, Vie et miracles ;
Sévère d’Antioche, Ep. sel. (CPG, III, 7070.1), I, 2, trad. Brooks, 2, 1, p. 12 ; Id.,
Homiliae cathedrales (CPG, 7035), 97, PO, XXV, 1, p. 137 [581] ; Évagre, HE, III,
8 ; Jean Moschus, Pratum spirituale (BHG, 1441 = CPG, 7376), 180, PG, 87.3,
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 109
col. 3052B ; Théophane, A.M. 5983, éd. de Boor, p. 135, l. 22-23 ; Cedrenus,
éd. de Boor, 1, p. 621, l. 4-5.
Séleucie* (circa) : monastère de Ste Thècle ?
Sources : Keil et Wilhelm, MAMA, III, p. 22, n° 45 ; Åström, in Studies Fabricius,
p. 57-58, n° 2.
Séleucie* (Aphrodisias) : église de S. Pantéléémon.
Sources : Budde, St. Pantaleon, p. 32 ; Feissel, Bull. ép., 1989, n° 951 = Id., Chroniques, p. 160, n° 498.
Séleucie (Papadola) : sanctuaire (?) de S. Dylas.
Source : TIB, 5, p. 373.
Sélinonte : sanctuaire de Ste Thècle.
Source : Miracula S. Theclae (BHG Nov. Auct., 1718), 27, éd. Dagron, Vie et miracles,
p. 360, l. 39.
Zénonopolis* : sanctuaire de S. Socrate.
Sources : Delehaye, AnBoll, 30, 1911, p. 316 ; Wiegand, Athen. Mitt., 36, 1911,
p. 296-297, n° 7 ; Kubińska, LEC, 62, 1994, p. 170.
Liste Des AbréviAtions
AASS
ABME
ACO
Altertümer
Anatolian Studies Ramsay
AnatSt
AnBoll
Anderson et alii, Studia Pontica
Annali
Annuario
Anrich, Nikolaos
Araştırma
Arch. slav. Phil.
Acta Sanctorum
݃ȡȤİ߿ȠȞIJࠛȞȕȣȗĮȞIJަȞȦȞȝȞȘȝİަȦȞIJ߱ȢݒȜȜޠįȠȢ
Acta Conciliorum Œcumenicorum
Humann C., Cichorius C., Judeich W.
et Winter F., Altertümer von Hierapolis,
Berlin, 1898.
Buckler W. H. et Calder W. M. (éd.),
Anatolian Studies Presented to Sir William
Mitchell Ramsay, Manchester, 1923.
Anatolian Studies
Analecta Bollandiana
Anderson J. G. C., Cumont F. et
Grégoire H., Recueil des inscriptions grecques
et latines du Pont et de l’Arménie, Bruxelles,
1903-1910 (Studia Pontica, 2-3).
Annali dell’Instituto di corrispondenza
archeologica
Annuario della Scuola archeologica di Atene
Anrich G., Hagios Nikolaos. Der heilige
Nikolaos in der griechischen Kirche. Texte und
Untersuchungen, 1. Die Texte, 2. Prolegomena,
Untersuchungen, Indices, Leipzig-Berlin,
1913-1917.
Araştırma Sonuçları Toplantısı
Archiv für slavische Philologie
110 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Athen. Mitt.
Anzeiger
Archeion
Aubé, Polyeucte
Aubineau, Homélies
Baumstark (éd.), Rom und Byzanz
BAB
BCH
Bean et Mitford, Journeys 1964-1968
Berges et Nollé, Tyana
BHG
BHG Auct.
BHL
Binon, Documents
Blümel, I. Mylasa
Blümel, I. rhodischen Peraia
Bresson, Pérée rhodienne
BRGK
Brixhe et Hodot, Asie Mineure
Bröcker, Thalelaios
Bslav
Mitteilungen des deutschen archäologischen
Instituts.Athenische Abteilung
Archäologischer Anzeiger
݃ȡȤİ߿ȠȞȆȩȞIJȠȣ
Aubé B., Polyeucte dans l’histoire. Étude sur
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1978-1980 (SubHag, 59).
Baumstark R. (éd.), Rom und Byzanz.
Schatzkammerstücke aus bayerischen Sammlungen,
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des lettres
Bulletin de Correspondance Hellénique
Bean G. E. et Mitford T. B., Journeys in
Rough Cilicia 1964-1968, Vienne, 1970
(Denkschriften, 102).
Berges D. et Nollé J. , Tyana. Archäologischhistorische Untersuchungen zum südwestlichen
Kappadokien, 2 vol., Bonn, 2000 (IK, 55).
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3e éd., Bruxelles, 1957, réimpr. 1985
(SubHag, 8).
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hagiographicae graecae, Bruxelles, 1969
(SubHag, 47).
Bibliotheca hagiographica latina antiquae
et mediae aetatis, Bruxelles, 1898-1901,
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Binon S., Documents grecs inédits relatifs à
Saint-Mercure de Césarée. Tradition littéraire,
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Byzantinoslavica
Martyrs locaux et cultes civiques en asie Mineure / 111
BSNAF
Bull. ép.
Bull. Rylands
Buresch, Aus Lydien
BZ
CCSG
CCSL
CIG
CIL
Corsten, I. Prusa ad Olympum
CPG
CPL
CSCO
CSEL
Dagron, Vie et miracles
Dagron et Feissel, I. Cilicie
Delehaye, Légendes
Delehaye, Saints
Denkschriften
Deubner, Kosmas und Damian
Diehl, ILCV
DOP
ÉchOr
Feissel, Chroniques
Bulletin de la société nationale des antiquaires
de France
Bulletin épigraphique (in Revue des Études
Grecques)
Bulletin of the John Rylands Library
Buresch K., Aus Lydien. Epigraphischgeographische Reisefrüchte, Leipzig, 1898,
réimpr. Hildesheim, 1977.
Byzantinische Zeitschrift
Corpus Christianorum. Series Graeca
Corpus Christianorum. Series Latina
Corpus Inscriptionum Graecarum
Corpus Inscriptionum Latinarum
Corsten T., Die Inschriften von Prusa ad
Olympum, 1, Bonn, 1991 (IK, 39).
Geerard M. et alii, Clavis Patrum
Graecorum, 5 vol. et suppl., Turnhout,
1983-1998 (CCSG).
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in Corpus Christianorum edendum optimas
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Orientalium
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Akademie der Wissenschaften,
philosophisch-historische Klasse
Deubner L., Kosmas und Damian. Texte
und Einleitung, Leipzig, 1907.
Diehl E., Inscriptiones latinae christianae
veteres, 4 vol., Berlin, 1925-1967.
Dumbarton Oaks Papers
Échos d’Orient
Feissel D., Chroniques d’épigraphie byzantine
1987-2004, Paris, 2006.
112 / Des Dieux civiques aux saints patrons
Festschrift Ficker
Festugière, Vie
Forschungen in Ephesos, IV, 2
Fraser et Bean, Rhodian Peraea
Gaz. Arch.
GCS
Gebhardt, Märtyreracten
Gédéon, Engraphoi
GNO
GOTR
Grégoire, Recueil
Guarducci, Epigrafia, 4
Guidi, Sette Dormienti
Halkin, Hagiologie
Halkin, Inédits
Halkin, Euphémie
Halkin, Douze récits
Halkin, Hagiographica
Forschungen zur Kirchengeschichte und zur
christlichen Kunst. Johannes Ficker am 12.
November 1931 als Festgabe dargebracht,
Leipzig, 1931.
Festugière A.-J., Vie de Théodore de Sykéôn
(BHG 1748), Bruxelles, 1970 (SubHag,
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Schläfer, Baden, 1937.
Fraser P. M. et Bean G. E., The Rhodian
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Gazette archéologique
Die griechischen christlichen Schriftsteller
der ersten Jahrhunderte
Gebhardt O. von, Ausgewählte Märtyreracten
und andere Urkunden aus der Verfolgungszeit
der christlichen Kirche, Berlin, 1902.
Gédéon M., ݕȖȖȡĮijȠȚȜަșȠȚțĮޥțİȡޠȝȚĮ,
Constantinople, 1893.
Gregorii Nysseni Opera
Greek Orthodox Theological Review
Grégoire H., Recueil des inscriptions grecques
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