Articles by Thomas Kirszbaum
Esprit, 1998
Les expériences de "correspondants de nuit" développées dans certains quartiers d'habitat social ... more Les expériences de "correspondants de nuit" développées dans certains quartiers d'habitat social sont emblématiques de nouvelles pratiques dans les lieux où se fait sentir le vide de l'action sociale classique.
Hommes & migrations, Nov 2006
Analyse des relations entre l’objectif de mixité sociale qu’affichent les politiques publiques et... more Analyse des relations entre l’objectif de mixité sociale qu’affichent les politiques publiques et la situation des minorités ethniques vis-à-vis du logement.
La politique de la ville n'a pas réussi à instaurer la mixité sociale dans les quartiers. Un dése... more La politique de la ville n'a pas réussi à instaurer la mixité sociale dans les quartiers. Un désenchantement qui interroge la société sur sa capacité à intégrer les minorités.
Les grandes etapes historiques de la renovation urbaine aux Etats-Unis, les inflexions apportees ... more Les grandes etapes historiques de la renovation urbaine aux Etats-Unis, les inflexions apportees au programme Hope VI par l'administration Obama avec le programme Choice Neighborhoods, le bilan plus global de la politique urbaine d'Obama et les enseignements pour la France.
Diagonal, 2021
20 ans après l’adoption de l’article 55 de la loi SRU, plusieurs institutions (l’USH, le Puca, le... more 20 ans après l’adoption de l’article 55 de la loi SRU, plusieurs institutions (l’USH, le Puca, le Défenseur des droits, la Caisse des Dépôts) ont souhaité comprendre les facteurs qui influencent l’atteinte ou non des objectifs voulus par le législateur. Thomas Kirszbaum, sociologue, chercheur associé à l’Institut des sciences sociales du politique, et auteur de cette recherche, analyse ce qui se joue dans les communes déficitaires.
Constructif, 2017
Sous la présidence Obama, la rénovation urbaine a fait l'objet du programme « Choice Neighborhood... more Sous la présidence Obama, la rénovation urbaine a fait l'objet du programme « Choice Neighborhoods » (quartiers de choix) visant, sur des sites particuliers, à réconcilier attractivité territoriale et équité sociale. Ses enseignements pourraient être utiles en France, même si l'administration Trump risque de revenir sur cette politique.
La Ligue de l’enseignement. Journées d’étude des responsables fédéraux sur la vie associative, 2012
Ce texte en forme de revue de la littérature vise à apporter des éclairages sur les contraintes e... more Ce texte en forme de revue de la littérature vise à apporter des éclairages sur les contraintes environnementales pesant aujourd'hui sur le monde associatif français.
Pour mémoire, 2021
Cette revue de la littérature est tirée d’un rapport de recherche intitulé « Promouvoir le logeme... more Cette revue de la littérature est tirée d’un rapport de recherche intitulé « Promouvoir le logement social dans les communes déficitaires : les facteurs influençant les (non)décisions locales en France et aux États-Unis ». Cette recherche comparative, réalisée avec Edward G. Goetz et Yi Wang du Center for Urban and Regional Affairs de l’Université du Minnesota, a bénéficié du soutien de l’Agence nationale de la cohésion des territoires, de la Caisse des dépôts et consignations, du Défenseur des droits, du Plan urbanisme construction architecture et de l’Union sociale pour l’habitat. Les principaux résultats de cette recherche sont présentés au fil de cette revue de la littérature. La revue de la littérature consacrée à l’article 55 de la loi SRU repose sur l’exploitation d’une centaine de travaux scientifiques dans des disciplines variées : droit, économie, géographie, sociologie et science politique. Les sources sont elles-mêmes diverses : ouvrages, articles, rapports de recherche, thèses, mémoires... S’ajoutent également des éléments tirés de la « littérature grise » notamment des rapports parlementaires ou émanant d’organismes officiels.
Dans Stigma, son célèbre ouvrage paru en 1963, le sociologue Erving Goffman définissait le stigma... more Dans Stigma, son célèbre ouvrage paru en 1963, le sociologue Erving Goffman définissait le stigmate comme « la situation de l'individu que quelque chose disqualifie ou empêche d'être pleinement accepté par la société ». L’analogie s’impose avec la situation de quartiers auxquels les responsables politiques français ont pris l’habitude d’accoler une litanie de termes (sensibles, difficiles, ghettoïsés, hors droit…) servant à les disqualifier au moins autant qu’à les qualifier.
En France, la mixite est ainsi censee repondre a une menace centrale, construite politiquement et... more En France, la mixite est ainsi censee repondre a une menace centrale, construite politiquement et mediatiquement, celle que des quartiers stigmatises comme des « ghettos » feraient peser sur le « modele d'integration » pretendument constitutif de notre identite nationale. Inoperante comme categorie descriptive de la situation (reelle ou desiree) d’un territoire, la mixite est donc avant tout une valeur, un ideal, voire une utopie, appuyes sur une vision politique du bien commun. Avec cet autre paradoxe du cadre republicain francais : la mixite dite « sociale » est une expression codee designant la mixite raciale ou, plus exactement, son deficit suppose dans certains quartiers populaires. Si l’on veut eviter les effets discriminatoires de la mixite, ce sont des considerations d’equite qui devraient guider les politiques de l’habitat.
AOC Analyse, Opinion, Critique, 2020
Les quartiers populaires fournissent le gros des troupes face à l'épidémie de Covid-19. Il n'est ... more Les quartiers populaires fournissent le gros des troupes face à l'épidémie de Covid-19. Il n'est donc pas interdit d'espérer qu'à la « guerre sanitaire » succédera une bataille politique et sociale, pour que leurs habitants ne soient plus considérés comme une menace, mais voient leurs mérites reconnus et les risques disproportionnés qu'ils encourent enfin pris en compte. N'en déplaise aux spécialistes de la stigmatisation qui ont encore donné de la voix ces derniers jours.
Résumé
Les instruments mobilisés par les politiques d’intégration socio-urbaine américaines et f... more Résumé
Les instruments mobilisés par les politiques d’intégration socio-urbaine américaines et françaises sont révélateurs du contraste entre les philosophies qui sous-tendent la fonction du territoire dans les deux régimes d’État providence. Derrière une instrumentation a priori semblable, soit un projet et une instance de pilotage locaux, la fonction de l’État central, la dynamique du système d’acteurs local et la relation aux bénéficiaires obéissent à deux logiques très différentes : celle de l’intérêt commun aux USA, où il s’agit de refonder la communauté par la mobilisation de forces plurielles, chacune porteuse d’un intérêt légitime; celle de l’intérêt public en France, où l’enjeu est de produire un intérêt général local par la mobilisation des seuls acteurs de la sphère publique. Pour illustrer ce contraste, deux politiques sont examinées : celle des Empowerment Zones et celle des Grands Projets de ville.
Abstract
Common interest and public interest: American and French philosophies of social integration in urban areas
The programmes deployed within policies intended to promote social integration in urban areas reveal the differences in philosophy that underlie the approach to place in the welfare regimes of the United States and France. Hidden behind what appear to be similar instruments of locally controlled projects, are two very different logics. They vary in terms of the role of the central state, the dynamic system of local actors, and the relationship to beneficiaries. In the United States the basic notion is that of a common interest, and the goal is to revitalize the community by relying on a plurality of actors, each of whom has a legitimate interest in a stronger community. In France, in contrast, the principle is that of the public interest, and the task is to generate a general interest by mobilizing only local public sector actors. This difference is illustrated by contrasting two policies: Empowerment Zones in the USA and France’s Major Projects for Cities.
Parlement.s, 2020
La célébration récente des quarante ans de politique de la ville nous rappelle combien cette poli... more La célébration récente des quarante ans de politique de la ville nous rappelle combien cette politique s'inscrit dans la durée. Cela ne signifie pas qu'elle a suivi un développement linéaire. Au contraire, son histoire est scandée par une longue suite de réformes nationales. Invariablement, chaque émeute d'envergure ou changement de gouvernement est suivi par l'annonce d'un « plan banlieue » ou d'un train de mesures nouvelles, voire d'une loi qui prétend refonder cette politique en chantier permanent, le tout accompagné d'incessantes recompositions organisationnelles. Cette frénésie réformatrice a construit l'image d'une politique réactive, instable et sans cap. Cette image mérite d'être sérieusement nuancée, les mesures décidées par les gouvernements successifs s'ajoutant plus souvent à celles qu'ont initiées leurs prédécesseurs qu'elles ne les effacent. Les effets de la politique de la ville étant difficiles à mesurer, les ministres qui en ont la charge-dont la longévité à ce poste est réduite 1-ont davantage intérêt à lancer de nouveaux programmes sur lesquels ils peuvent communiquer qu'à bâtir une politique de longue durée 2. Les 1 Entre 1990 et 2019, la politique de la ville a connu 20 ministres (ou secrétaires d'État), auxquels s'ajoutent 15 ministres de tutelle. 2 LE GALÈS Patrick, « Politique de la ville en France et en Grande-Bretagne :
Métropolitics, 2019
By allowing demolitions and evictions in well-located working-class neighborhoods, urban renewal ... more By allowing demolitions and evictions in well-located working-class neighborhoods, urban renewal is sometimes described as a neoliberal policy, favorable to land and property investors. But this interpretation, founded on the trauma of postwar urban policies, only tells part of the story when it comes to understanding contemporary urban renewal in the United States.
Métropolitiques, 2018
En autorisant les démolitions et les expulsions dans des quartiers populaires bien situés, la rén... more En autorisant les démolitions et les expulsions dans des quartiers populaires bien situés, la rénovation urbaine est parfois décrite comme une politique néolibérale, favorable aux investisseurs fonciers et immobiliers. Fondée sur le traumatisme des politiques urbaines de l'après-guerre, cette lecture s'avère pourtant insuffisante pour comprendre la rénovation urbaine contemporaine aux États-Unis.
Regard critique sur le duopole public constitué de l'Etat et des municipalités dans la politique ... more Regard critique sur le duopole public constitué de l'Etat et des municipalités dans la politique de la ville qui a freiné l'émergence de contre-pouvoirs démocratiques dans les quartiers populaires.
Malgré les failles du « modèle » américain, l’attrait des États-Unis restera d'autant plus vif p... more Malgré les failles du « modèle » américain, l’attrait des États-Unis restera d'autant plus vif pour les minorités françaises que leur pays continuera de cultiver des « exceptions » qui contribuent à reproduire des inégalités structurelles : une conception restrictive de l'intérêt général qui reste est l'affaire d’une élite politico-technique peu représentative de la population des quartiers populaires ; une idéologie « républicaine » de l'intégration qui s'apparente à une forme de méfiance et de fermeture du groupe majoritaire vis-à-vis des minorités.
Parce qu’ils fonctionnent à bien des égards selon un principe représentatif, les corps intermédia... more Parce qu’ils fonctionnent à bien des égards selon un principe représentatif, les corps intermédiaires associatifs sont bousculés par l’émergence d'une « contre-démocratie ». Leur vocation à représenter est également fragilisée par ces corps intermédiaires concurrents que sont les collectivités locales. La capacité de la "société civile organisée" à s’affirmer tout à la fois comme partie prenante légitime et reconnue de la conception des politiques publiques et comme vecteur d’une expression directe des citoyens dans l’espace public, peut sembler étroite.
La politique de la ville est aux prises avec un dilemme qui lui est consubstantiel : née en répon... more La politique de la ville est aux prises avec un dilemme qui lui est consubstantiel : née en réponse aux insuffisances des autres politiques publiques, elle est en même temps suspectée d’entretenir l’éloignement persistant de ces politiques du fait même de son existence. D’où le mot d’ordre réitéré depuis un quart de siècle : « mobiliser les politiques de droit commun ! » pour corriger les effets d’une gestion « à part » de certains quartiers.
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Articles by Thomas Kirszbaum
Les instruments mobilisés par les politiques d’intégration socio-urbaine américaines et françaises sont révélateurs du contraste entre les philosophies qui sous-tendent la fonction du territoire dans les deux régimes d’État providence. Derrière une instrumentation a priori semblable, soit un projet et une instance de pilotage locaux, la fonction de l’État central, la dynamique du système d’acteurs local et la relation aux bénéficiaires obéissent à deux logiques très différentes : celle de l’intérêt commun aux USA, où il s’agit de refonder la communauté par la mobilisation de forces plurielles, chacune porteuse d’un intérêt légitime; celle de l’intérêt public en France, où l’enjeu est de produire un intérêt général local par la mobilisation des seuls acteurs de la sphère publique. Pour illustrer ce contraste, deux politiques sont examinées : celle des Empowerment Zones et celle des Grands Projets de ville.
Abstract
Common interest and public interest: American and French philosophies of social integration in urban areas
The programmes deployed within policies intended to promote social integration in urban areas reveal the differences in philosophy that underlie the approach to place in the welfare regimes of the United States and France. Hidden behind what appear to be similar instruments of locally controlled projects, are two very different logics. They vary in terms of the role of the central state, the dynamic system of local actors, and the relationship to beneficiaries. In the United States the basic notion is that of a common interest, and the goal is to revitalize the community by relying on a plurality of actors, each of whom has a legitimate interest in a stronger community. In France, in contrast, the principle is that of the public interest, and the task is to generate a general interest by mobilizing only local public sector actors. This difference is illustrated by contrasting two policies: Empowerment Zones in the USA and France’s Major Projects for Cities.
Les instruments mobilisés par les politiques d’intégration socio-urbaine américaines et françaises sont révélateurs du contraste entre les philosophies qui sous-tendent la fonction du territoire dans les deux régimes d’État providence. Derrière une instrumentation a priori semblable, soit un projet et une instance de pilotage locaux, la fonction de l’État central, la dynamique du système d’acteurs local et la relation aux bénéficiaires obéissent à deux logiques très différentes : celle de l’intérêt commun aux USA, où il s’agit de refonder la communauté par la mobilisation de forces plurielles, chacune porteuse d’un intérêt légitime; celle de l’intérêt public en France, où l’enjeu est de produire un intérêt général local par la mobilisation des seuls acteurs de la sphère publique. Pour illustrer ce contraste, deux politiques sont examinées : celle des Empowerment Zones et celle des Grands Projets de ville.
Abstract
Common interest and public interest: American and French philosophies of social integration in urban areas
The programmes deployed within policies intended to promote social integration in urban areas reveal the differences in philosophy that underlie the approach to place in the welfare regimes of the United States and France. Hidden behind what appear to be similar instruments of locally controlled projects, are two very different logics. They vary in terms of the role of the central state, the dynamic system of local actors, and the relationship to beneficiaries. In the United States the basic notion is that of a common interest, and the goal is to revitalize the community by relying on a plurality of actors, each of whom has a legitimate interest in a stronger community. In France, in contrast, the principle is that of the public interest, and the task is to generate a general interest by mobilizing only local public sector actors. This difference is illustrated by contrasting two policies: Empowerment Zones in the USA and France’s Major Projects for Cities.
Est-il donc réaliste d’encourager à nouveau une «politique de peuplement»? Nous avons posé la question à Thomas Kirszbaum,
chercheur associé à l'Institut des sciences sociales du politique (École normale supérieure de Cachan-CNRS), qui a dirigé l’ouvrage En
finir avec la banlieue? A l’instar de nombre de ses collègues, il juge que l’objectif de mixité sociale dans la rénovation urbaine est une
euphémisation de ce qui en était réellement attendue: «faire revenir des Blancs dans les quartiers».
Mixité sociale, lutte contre la ségrégation résidentielle, ce sont les objectifs portés par cet article 55, et avant par la loi d’Orientation pour la ville du 13 juillet 1991. «On est sur la thématique du partage du "fardeau", une vieille revendication notamment portée par les élus communistes qui dénonçaient les communes riches ne voulant pas prendre leur part dans l’accueil des familles pauvres et immigrées», analyse Thomas Kirszbaum, sociologue, chercheur associé à l’Institut des Sciences sociales du Politique (École normale supérieure de Cachan-CNRS). Il travaille depuis plusieurs années sur les enjeux de mixité sociale, notamment dans les opérations de rénovation urbaine, et mène actuellement des travaux de recherche sur la loi SRU en collaboration avec des chercheurs américains.
Aujourd’hui se pose la question de l’avenir de l’article 55 de la loi SRU à l’approche de l’échéance de de 2025, alors qu’un certain nombre de communes ne peuvent mathématiquement pas atteindre leurs objectifs de production vu le retard accumulé. La question de son efficacité est également soulevée, au regard de son bilan que présente Thomas Kirszbaum. Tout n’est pas qu’affaire de construction, mais aussi d’attributions, un chantier qui attend encore les collectivités.
démocratie participative instaurés depuis 30 ans.
sans succès, la rénovation urbaine à l’aspect
économique et social. Comment sortir
de cet échec? Il faudrait notamment changer
de regard sur les minorités, explique
le sociologue.
Cette recherche vise à identifier les facteurs permettant d’expliquer les performances inégales des communes soumises à l’obligation d’atteindre un seuil légal de logements sociaux dans les deux contextes nationaux. Elle repose sur un bilan de la littérature scientifique, une analyse statistique multivariée et des enquêtes qualitatives concernant la mise en œuvre locale de l’article 55 de la loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU) et l’un de ses équivalents étasunien, la loi « Chapter 40B » du Massachusetts.
L’analyse quantitative et qualitative de la mise en œuvre de l’article 55 de la loi SRU fait nettement ressortir trois variables influençant la dynamique de production d’une offre de logement social dans les communes déficitaires : la composition socio-démographique de ces communes, la stratégie des maires et l’exercice de leurs prérogatives par les préfets. Concernant les États-Unis, la revue de la littérature et l’exemple du Massachusetts montrent la prégnance des enjeux raciaux, mais aussi la relative réussite d’une politique qui restreint les prérogatives des maires.
Le recours de plus en plus fréquent au travail ubérisé par les jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) semble affaiblir le postulat de leur déficit d’employabilité, au fondement des dispositifs d’insertion qui ciblent la jeunesse des quartiers populaires. À l’encontre des préjugés et stéréotypes associés à ce manque supposé d’employabilité, justifiant l’exclusion de ce public du marché du travail, les activités « ubérisées » nécessitent des compétences pratiques, constitutives d’un réel savoir-être. L’analyse statistique semble étayer l’hypothèse d’un recours croissant à ces activités par des populations racisées qui contournent ainsi certaines discriminations auxquelles elles sont exposées dans l’accès aux formes conventionnelles d’emploi. Dans ce contexte, le contenu des accompagnements proposés au public concerné par ces activités apparaît inadapté.
Le recours de plus en plus fréquent au travail ubérisé par les jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) semble affaiblir le postulat de leur déficit d’employabilité, au fondement des dispositifs d’insertion qui ciblent la jeunesse des quartiers populaires. À l’encontre des préjugés et stéréotypes associés à ce manque supposé d’employabilité, justifiant l’exclusion de ce public du marché du travail, les activités « ubérisées » nécessitent des compétences pratiques, constitutives d’un réel savoir-être. L’analyse statistique semble étayer l’hypothèse d’un recours croissant à ces activités par des populations racisées qui contournent ainsi certaines discriminations auxquelles elles sont exposées dans l’accès aux formes conventionnelles d’emploi. Dans ce contexte, le contenu des accompagnements proposés au public concerné par ces activités apparaît inadapté.
depuis 2016 avec le soutien de l’Agence régionale de santé. Si cette action portait à ses
débuts sur le rapport à la santé des habitant.es des quartiers populaires, son objet a été
resserré autour de la problématique de l’information et de la prévention : comment les
messages de prévention, élaborés dans la proximité, sont-ils reçus et mis en oeuvre par ces habitant.es ?
L’approche retenue dans cette étude consiste à retracer, pour chaque grande catégorie d’actions de solidarité de proximité identifiée, la chaîne des effets et d’en établir empiriquement les liens de cause à effet.
Cécile Guillaume, ce dossier thématique de la revue Terrains
& travaux propose une sélection d’enquêtes empiriques sur
les phénomènes discriminatoires à l’oeuvre dans la société
française. Il permet de mesurer le chemin parcouru depuis
les premières recherches des années 1990 qui portaient
essentiellement sur le domaine de l’emploi et le critère
ethno-racial.