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Valentine Zuber, Macron reste dans les bornes.

2018, Le Courrier

Prière de réexpédier sans annoncer la nouvelle adresse Rédaction Genève : 022 809 55 66 [email protected] | Rédaction Vaud : 021 683 08 85 [email protected] | Rédaction Neuchâtel : 032 724 60 50 | Publicité : 022 809 52 32 [email protected] | [email protected] | [email protected] Le quotidien Le Courrier paraît 5 fois par semaine. Il est édité à Genève par la Nouvelle association du Courrier (NAC), association sans but lucratif | Direction, administration et rédaction à Genève : 3, rue de la Truite, CP 238, 1211 Genève 8 | Dons : CCP 12-1254-9 Abonnements : 022 809 55 55 [email protected] -www.lecourrier.ch/abo | Tarifs: AboPapier -12 mois, promo 1 re année: 339 frs; AboCombi -12 mois, offre 150 ans: 200 frs; AboWeb -12 mois, offre 150 ans: 150 frs; Essai papier 2 mois: 39 frs.

JA 1211 GENÈVE 8 Prière de réexpédier sans annoncer la nouvelle adresse DU VENDREDI 13 AU DIMANCHE 15 AVRIL 2018 L’ E S S E N T I E L , A U T R E M E N T. WWW.LECOURRIER.CH N°71 | 151e année | CHF 3.50 TEXTILE Les dessous du made in Europe WEEK-END 12 RELIGIONS Macron met-il à mal la séparation stricte entre Eglise et Etat? le MAG CAROLE PARODI Visages à nu 19 MÉDIATION Myriam Boucris monte une pièce avec des migrants et des étudiants à la Comédie de Genève. 23 CINÉMA Avec Fortuna, le Vaudois Germinal Roaux signe un sublime second long métrage. Interview. GRAND GENÈVE La mobilité reste la principale préoccupation des habitants de la région franco-valdo-genevoise 5 Une usine textile à Strumica, en Macédoine. MARIO SAREVSKI/CC4.0-PHOTO PRÉTEXTE 11 éditorial CHRISTOPHE KOESSLER AFFAISSEMENT DE NOTRE HUMANITÉ 7 9HRLEME*beabfd+[A\P En exploitant des usines en Macédoine ou en Roumanie, les fabricants de vêtements se targuent de produire du «made in Europe». Mais les conditions de travail y sont parfois pires que dans les ateliers asiatiques. U n peu moins généreuse chaque année? Alors qu’elle avait progressé au début des années 2010 sous la pression des ONG, l’aide publique de la Confédération en faveur des pays pauvres diminue depuis deux ans. Ce sont 120 millions de francs de moins qui ont été consacrés à la coopération au développement à proprement parler en 2017 par rapport à l’année précédente. Si l’on exclut les coûts de l’asile – qui sont étrangement inclus dans les chifres de la coopération –, la Suisse n’a consacré que 0,41% de son budget à soulager quelque peu la misère de par le monde. On est loin de l’objectif aiché de 0,7% ixé par les Nations Unies. Et 2018 continuera sur la même lancée dégressive. A quoi sont dues ces restrictions, pourtant en contradiction avec les engagements pris par le parlement en 2011, puis réitérés l’automne dernier? Une «politique d’austérité» décidée par la majorité de droite du même hémicycle au nom du très commode frein à l’endettement et d’une ininie prudence face à d’éventuelles années de vaches maigres à venir. Car l’argument des caisses vides ne peut décemment plus être mis sur le tapis. Les comptes consolidés de la Confédération se sont soldés cette année sur un résultat annuel positif de 9,1 milliards de francs, annonçait hier la Chancellerie fédérale, soit une amélioration de 3,8 milliards par rapport à 2016. Le budget fédéral 2018 prévoit quant à lui un excédent avoisinant les 5 milliards de francs. Dans ce contexte, réduire le soutien apporté aux plus démunis pour économiser quelques dizaines de millions apparaît dans toute son indécence. D’autant que les coupes dans la coopération constituent 20% des mesures d’économies du budget 2018. Ce qui, sur le terrain, signiie moins de personnes alphabétisées, moins de paysans soutenus dans des régions où sévit la malnutrition, moins de programmes en faveur de la paix dans des pays en conlit, davantage d’habitants consommant de l’eau insalubre, etc. Un travail accompli par la main gauche de l’Etat qui ne parvient cependant pas à compenser les dégâts menés par son bras droit: politique favorisant l’évasion iscale pratiquée par les nantis des pays pauvres, rapatriement intégral des bénéices des multinationales ayant leur siège en Suisse, soutien aveugle à des géants comme Glencore et Nestlé, privant des milliers de personnes de l’accès à l’eau ou générant de l’insécurité pour les défenseurs des droits humains. Si l’aide publique au développement est imparfaite, parfois intéressée et instrumentalisée, elle se doit pourtant d’être défendue comme l’une des preuves, malgré tout, de l’humanité de notre très riche Helvétie. I PUBLICITÉ PARTENARIAT Ensemble Contrechamps Mardi 17.04.2018, 20h Alhambra, Genève SUR LE SEUIL Gustav Mahler Subventionné par la Ville de Genève Avec le soutien de la Société Gustav Mahler de Genève www.contrechamps.ch Rédaction Genève : 022 809 55 66 [email protected] | Rédaction Vaud : 021 683 08 85 [email protected] | Rédaction Neuchâtel : 032 724 60 50 | Publicité : 022 809 52 32 [email protected] | [email protected] | [email protected] Le quotidien Le Courrier paraît 5 fois par semaine. 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CPR AH, TU VERRAS, TU VERRAS Cette semaine, les candidats de l’Entente au Conseil d’Etat genevois ont présenté leur programme de législature. Le même qu’il y a cinq ans. «Mais cette fois, on réalisera le programme qu’on avait dit qu’on ferait et qu’on n’a pas pu faire», a argumenté Pierre Maudet. C’est sans compter ceux qui ont dit qu’ils les empêcheraient de tourner en rond et qui le feront. CPR LES GRANDS MAGASINS Pour contrer le tourisme d’achat en France voisine, Luc Barthassat a promis d’étendre les horaires d’ouverture des magasins. Et nous qui pensions naïvement que les Genevois faisaient leurs courses en France parce que les prix y sont plus bas. CPR L’ÉCOLE EST FINIE Et l’école dans tout ça ? Entre les bâtiments qui s’effritent, les places qui manquent, les profs en burn-out et les lacunes des uns et des autres, l’Entente avait un boulevard. Pourtant, sa proposition phare consiste à introduire des cours de codage afin de donner aux élèves les «clés de la transformation numérique». Et dire qu’on risque de regretter les bourdes d’AET plus rapidement que prévu. CPR LE RESPECT, ÇA CHANGE LA VIE Face aux médias, l’ancien président guatémaltèque Oscar Berger a juré que la prise de contrôle de la prison de Pavon, sous les ordres d’Erwin Sperisen en 2006, avait été effectuée «selon les règles». En l’occurrence, les «règles» ont conduit à la mort de sept prisonniers, exécutés d’une balle tirée à bout portant, d’après les expertises médico-légales. Au fond, on reproche Erwin Sperisen d’avoir respecté les règles; ce qui, pour un ancien chef de la police, est quand même un comble! PCR Pédagogie critique du handicap es études critiques concernant le handicap sont peu développées dans l’aire francophone, contrairement à l’aire anglophone. Elles nous aident pourtant à changer notre regard sur cette question. tion sociale. Les études critiques du handicap dénaturalisent la question du handicap en s’intéressant à la part de construction sociale. Il ne s’agit pas seulement des normes sociales, mais surtout des conditions sociales matérielles qui produisent la situation de handicap. Car celui-ci est égaLa pédagogie critique de la IRÈNE PEREIRA* norme. La pédagogie critique de lement le produit d’une interacla norme a pour objectif de nous amener à tion avec un environnement. La question de l’accessibilité est ainsi une réléchir sur les normes implicites qui structurent nos sociétés et qui sous-tendent des des problématiques majeures de la construcprocessus de discrimination. La notion de tion sociale du handicap. De fait, comme fait handicap n’existe en réalité que relative- social, il peut être considéré comme un rapment à une norme implicite qui n’est que port social qui conduit à l’existence de disrarement interrogée: celle de la personne criminations systémiques. Les personnes en valide. C’est par rapport à cette norme situation de handicap peuvent vivre des idéale qu’est le valide que les personnes en discriminations dans l’accès aux études et à situation de handicap sont sensées pouvoir la formation, à l’emploi, au logement et, plus être regroupées dans une catégorie com- largement, dans leur vie quotidienne – par mune qui se caractériserait par une déi- exemple, dans l’accès aux loisirs. cience par rapport à cette norme. En effet, La perspective de l’inclusion sociale quoi de commun entre un handicap mental, pose la responsabilité de la société dans la sensoriel, moteur ou encore cognitif, si ce lutte contre les obstacles matériels et son’est d’être considérés comme en déicience ciaux qui empêchent les personnes en sipar rapport aux personnes valides sur un tuation de handicap de pouvoir mener une ou plusieurs points donnés? existence comme les autres personnes. Cette norme implicite est parfois appelée Mais, il peut être aussi possible, si on consi«validisme» ou «capacitisme». Ainsi, sur le dère le handicap sous l’angle de la difféplan philosophique, plutôt que se placer sur rence, de s’interroger sur la place que nos le plan de la déicience et du manque, il peut sociétés sont capables d’accorder aux perêtre possible de considérer le handicap sonnes différentes sans nécessairement comme relevant de la différence. Ainsi, cer- chercher à les normaliser. taines personnes préfèrent utiliser les termes de diversités fonctionnelles ou en- L’invisibilité du handicap. Le handicap core de «neurodiversité» pour parler de dif- peut être déini comme une limitation déiniférences de capacité physique ou de fonc- tive ou temporaire des capacités d’un indivitionnement cognitif. Cette différence peut du. Le sociologue Erving Goffman dans son faire peur et elle est bien souvent l’objet de ouvrage, Stigmate, les usages sociaux du hanpréjugés ou de stéréotypes. dicap (1975), a montré comment le handicap pouvait être l’objet d’une stigmatisation soLe modèle social du handicap. Le modèle ciale, ce qui conduit un certain nombre de social du handicap entend sortir de l’appré- personnes à tenter de masquer leur handihension du handicap comme une question cap. Or à l’inverse, pour environ 80 % des médicale, pour le penser comme une ques- personnes en situation de handicap, cette L situation est invisible. Elles se trouvent ainsi dans une situation ambivalente. Une grande partie des personnes en situation de handicap invisible peuvent rencontrer la suspicion d’autrui et être perçues comme des simulatrices, étant donné qu’après tout, elles n’ont «pas l’air handicapées». Le handicap cognitif. En France, la loi de 2005 a introduit la notion de handicap cognitif. Dans le système scolaire, la question du handicap cognitif a pris une grande importance car elle regroupe plusieurs catégories qui touchent un nombre croissant d’enfants: troubles dys-, entre autres la dyslexie et la dyspraxie (difficulté à effectuer des mouvements coordonnés), ou encore le TDAH (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité). Il s’agit de troubles spéciiques de l’apprentissage. Une autre catégorie a pris une place croissante au sein de l’institution scolaire, ce sont les troubles du spectre autistique. Ils se caractérisent pas deux aspects, en particulier les troubles des habilités sociales et les intérêts spéciiques. Ces troubles ont pour points communs de faire partie des handicaps invisibles. De manière générale, il est sans doute important de changer le regard social sur le handicap et de transformer la société ain de lutter contre les discriminations systémiques dont sont l’objet les personnes en situation de handicap. Trop souvent, le handicap reste perçu comme une question médicale et n’est pas également perçu sous l’angle de la question sociale, politique et philosophique. En réduisant le handicap à un problème médical, on limite la rélexion sur la responsabilité de la société dans la construction des situations de discrimination à l’égard des personnes en situation de handicap. * Enseignante en philosophie et chercheuse en sociologie, présidente de l’IRESMO, Paris, iresmo.jimdo.com. Publication récente: Paulo Freire, Pédagogue des opprimé-e-s, éd. Libertalia, janvier 2018. FOCUS LE COURRIER VENDREDI 13 AVRIL 2018 3 SUISSE Plusieurs cantons alémaniques, dont Berne, souhaitent ne plus suivre les normes CSIAS. Pas Zurich L’AIDE SOCIALE EN QUESTION ARIANE GIGON, ZURICH Minimum vital X L’aide sociale fait à nouveau débat en Suisse alémanique. Le canton de Berne a décidé d’en réduire les montants, s’éca rtant ainsi des normes de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS). Celui de Zurich, en revanche, les défend dans un projet de loi qui intègre aussi la possibilité de surveillance d’éventuels fraudeurs à l’aide sociale. La CSIAS salue ce qu’elle considère comme un «signal fort». Les normes CSIAS, qui déterminent, pour tous les cantons, les montants de l’aide sociale, sont un élément essentiel de la refonte de l’aide sociale du canton de Zurich, a souligné hier le conseiller d’Etat socialiste Mario Fehr, responsable du dossier. Or, après une phase de contestation il y a quelques années puis une révision, ces normes font l’objet de nouveaux coups de boutoir. Fin mars, le Grand Conseil bernois a adopté une révision qui, selon les cas, coupe l’aide sociale de 8% à 30%. Mais Berne n’est pas seul. Com me l’a rappelé h ier le Tages-Anzeiger, le gouvernement argovien propose d’accepter une proposition de députés de l’UDC, du PLR et du PDC réclamant une aide qui se limiterait au minimum vital. Seules les personnes «ayant la volonté de s’engager, motivées et engagées» recevraient une «compensation» qui compléterait le minimum. Le montant total serait alors celui du forfait pour l’entretien d’un ménage (986 fr. actuellement). Une motion similaire doit être débattue lors de la session qui commence la semaine prochaine au Grand Conseil de Bâle-Campagne. Ici, toutefois, le gouvernement s’y oppose. Dans sa réponse écrite, il déclare que le minimum vital (300 fr.) ne permet que «de survivre et de ne pas mendier, mais pas de mener une vie digne. Pour cela, il faut l’aide sociale». En Suisse romande, la CSIAS n’a eu vent d’aucune tentative similaire. Lutter contre le tourisme Mario Fehr n’a pas mâché ses mots hier: «Nous rejetons ce qui se passe dans le canton de Berne, a-t-il dit. Il s’agit de lut- Dans le canton de Berne, l’aide sociale sera réduite jusqu’à 30%. KEYSTONE -ARCHIVES faire pour torpiller les normes CSIAS au Grand Conseil», annonce-t-il. Quant à la surveillance de fraudeurs éventuels à l’aide sociale (lire ci-dessous), le projet de révision zurichois l’intègre également. «Nous som mes contre les tricheurs, y compris, par exemple, ceux qui trichent pour les subventions agricoles», a déclaré Mario Fehr. Mais, selon lui, «la loi fédérale a perdu tout sens de la mesure, notre projet va nettement moins loin». Ainsi, les enregistrements sonores seront prohibés. La ville dit oui au GPS ter contre le tourisme social qu’entraîneraient des différences de montants entre les cantons.» Depuis la dernière révision des montants par la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS), les montants sont aujourd’hui grandement harmonisés. Seuls trois cantons (NE, BE, SG) sont en dessous des 986 francs, car ils n’ont pas répercuté le renchérissement de 9 francs en 2015. Selon Mario Fehr, «le cas bernois est bien sûr discuté au sein de la CDAS. Mais une très forte majorité des membres, de tous bords politiques, est convaincue que les normes doivent être appliquées dans tout le pays.» La CSIAS applaudit. «La décision zurichoise aura un effet pour toute la Suisse, commente Corinne Hutmacher-Perret, collaboratrice scientiique. puisqu’elle permet d’éviter le tourisme social, qui est un grand danger pour la paix sociale de notre pays.» Le député zurichois Claudio Schmid (UDC) n’est pas de cet avis: «Nous continuerons à tout Coïncidence: le législatif de la ville de Zurich a accepté mercredi soir un projet qui autorise davantage de moyens de surveillance des fraudeurs. La géolocalisation de véhicules y est possible, sous réserve d’approbation par un juge. Seuls 7 députés socialistes (sur 39), les Verts et la Liste alternative s’y sont opposés. Pour Mario Fehr, «les communes peuvent aller plus loin que le canton, mais il reviendra probablement aux tribunaux de dire à quel point». LA LIBERTÉ ANALYSE Union sacrée à gauche contre la surveillance des assurés E n l’espace de quelques jours, le vent a tourné. Dans un premier temps, l’introduction de dispositions légales permettant de renforcer la lutte contre les fraudes à l’assurance grâce à l’engagement de détectives privés semblait devoir passer la rampe sans grandes difficultés. Le 16 mars, le parlement avait donné son accord, certes contre l’avis de la gauche, mais il n’était pas question de référendum. Il a fallu qu’un comité citoyen monte au front pour que les stratégies évoluent. Un à un, le PS, les Verts et les syndicats se découvrent soudain une âme beaucoup plus combative. Pour le président du PS, Christian Levrat, il est faux de parler de virage à 180°. «Nos ressources ne sont pas illimitées, explique-t-il, et nous devons établir des priorités. Nous ne voulions pas prendre l’initiative d’un référendum, car nous nous apprêtons déjà à combattre la réforme des prestations complémentaires qui prévoit des coupes massives dans les prestations. Nous nous préparons aussi à des batailles sur les retraites et contre l’affaiblissement du droit du bail. D’autres milieux ayant pris la responsabilité de lancer un référendum, la question se pose différemment. Il est cohérent de le soutenir puisque notre groupe parlementaire a combattu la réforme aux Chambres.» Il n’en reste pas moins que, la semaine dernière encore, le socialiste fribourgeois afirmait dans un entretien à Blick qu’il y avait peu à gagner dans une bataille référendaire et qu’elle risquait même d’offrir une tribune à l’UDC. Aujourd’hui, il nuance: «Il faut se préparer à une campagne de nos adversaires centrée sur quelques cas d’abus, qui va stigmatiser tous les bénéficiaires des assurances sociales. Dans ce contexte, c’est une chance que le référendum ait été lancé par un mouvement citoyen qui échappe à la lo- gique gauche-droite et dont l’argumentation porte essentiellement sur la défense de la vie privée.» Les Verts, eux, devraient apporter un soutien oficiel au référendum lors de leur prochaine assemblée des délégués, le 5 mai, tandis que le comité de Travail.Suisse vient de se lancer dans la bataille, estimant lui aussi anormal de donner aux assurances des pouvoirs plus étendus que ceux dont bénéicie la police. Elles pourront en effet mandater des détectives sans l’aval d’un juge. L’Union syndicale suisse n’a pas encore pris position, mais son soutien est assuré, indique-t-on dans ses rangs. Ce rapide alignement de la gauche lui épargnera un conlit interne, sachant que son aile la plus radicale brûlait de monter au front. On se rappelle à quel point, l’an dernier, des luttes intestines ont opaciié la campagne sur la réforme des retraites. La gauche ne peut plus se permettre de telles divisions. Ce front commun ne garantit cependant pas une mobilisation massive. Le comité référendaire a fait le pari de s’appuyer principalement sur les plateformes électroniques pour réunir les 50 000 signatures d’ici au 5 juillet. Un succès pourrait modiier le fonctionnement de la démocratie directe. CHRISTIANE IMSAND/LA LIBERTÉ emploi Du tEMpS pour LES autrES ? Et puIS QuoI EnCorE ! Et pourtant : ✓ j’ai de la disponibilité et de l’empathie ✓ je peux m’engager de 20 à 25 heures par mois ✓ je suis disposé à me remettre en question aLorS JE DEVIEnS BénéVoLE ! Photo Adobe Stock pour En SaVoIr pLuS, nouS VouS aCCuEILLonS : ✓ le mardi 17 avril de 7h30 à 9h et de 17h à 18h30 au tea room « La Vouivre », rue des pâquis 21, 1201 Genève. ✓ le mardi 24 avril de 7h30 à 9h et de 17h à 18h30 au restaurant « Ô Calme », rue ancienne 36, 1227 Carouge. La MaIn tEnDuE CP 157 – 1211 Genève 4 022 320 50 87 • Email : [email protected] • www.geneve.143.ch OFFRE 150 ANS ABONNEZ-VOUS! ABO WEB ABO COMBI 150.200.- au lieu de 229.-* au lieu de 299.-* (web, semaine pdf, week-end papier) * Pour tout nouvel abonnement Web ou Combi d’une année conclu en 2018. S’abonner au Courrier c’est promouvoir un journalisme sans but lucratif et aux valeurs humanistes qui travaille avec indépendance et transparence sur des sujets de société forts. Devenez des lectrices et des lecteurs engagé-e-s qui financent directement ce type de journalisme par leur abonnement! lecourrier.ch/abo, [email protected], 022 809 55 55 4 LE COURRIER VAUD VENDREDI 13 AVRIL 2018 Par les jeunes et pour les jeunes Engagement politique X Cent quinze jeunes parlementaires se réunissent ce week-end à Lausanne. La Fédération suisse des pa rlements des jeunes (FSPJ) organise son assemblée des délégués dans les bâtiments de l’université. L’événement annuel est cette fois-ci coorganisé avec le Conseil des jeunes de Lausanne (CdJL). En Suisse, trente-trois parlements, conseils et commissions de jeunes parsèment le pays. Ce week- end, des délégués de toutes ces formations politiques se retrouveront pour décider du budget de la FSPJ, discuter des rapports d’activité et agender les priorités de l’année 2018. Au menu de celles-ci, par exemple: l’amélioration de la perception de la campagne «youpa» qui vise à rajeunir la politique suisse. Inédit cette année, plusieurs modifications de statuts sont aussi à l’ordre du jour. La FSPJ deviendra-t-elle «Fédération Jeu nesse et Pol it ique», ou «Jeunes Suisses»? D’une présidence bicéphale, passera-t-on à une présidence simple? Faut-il accepter des membres passifs – pouvant participer aux activités mais n’ayant pas droit de vote à la Fédération? Plus d’une centaine de délégués en découdront dans les salles de l’Anthropole, à l’UNIL. Le Conseil des Jeunes de Lausanne (CdJL) se chargera cette année de coordonner le bon déroulement en terres vaudoises. C e c on s ei l, qu i c omp or t e soixante sièges, est actif sur tous les fronts à Lausanne. Entre campagnes et commentaires des préavis de la Munici- palité sur des questions touchant la jeunesse. A l’actualité du CdJL, le harcèlement de rue mènera à des interventions politiques. «C’est un thème qui nous a particulièrement touché récemment», explique Audrey Maillard, présidente du Conseil. La Ville de Lausanne prépare depuis plusieurs mois une campagne d’information à ce sujet. «Une de nos membres a participé aux séances de réf lexion. Nous sommes très satisfaits de pouvoir faire entendre notre voix et façonner directement la politique municipale.» Des points de vue politiques qu’Audrey Maillard et ses camarades défendront lors d’une action durant une semaine de sensibilisation sur le harcèlement de rue, in avril. ACHILLE KARANGWA Coup d’envoi de Visions du Réel Plaintes de Lausanne pour des affiches illégales contre la police Nyon X Visions du Réel à Nyon Justice X La Ville de Lausanne a déposé des plaintes après que des individus ont tagué des murs et apposé des afiches dénonçant des violences policières. Plusieurs personnes ont déjà été i nterpellées. «Les plaintes concernent des dommages à la propriété», précise jeudi à l’ats Jean-Philippe Pittet, porte-parole de la police lausannoise. Il revenait sur une information du Matin. Après le décès début mars d’un ressortissant nigérian de 40 ans au lendemain d’un contrôle de police musclé, des voix s’étaient élevées pour dénoncer le comportement de la police. D’aucuns lui reprochent d’avoir tué cet homme, interpellé dans le cadre d’un contrôle contre le deal de rue. Une enquête est en cours. Depuis, des affiches accusant la police de tuer et le tag «ACAB» (All cops are bastards) ont notamment été vus en ville. Reste que ce n’est pas le contenu de ces messages qui est au cœur des plaintes. Pour cela, il faudrait qu’un individu soit clairement identiiable et ce n’est pas le cas, explique le porte-parole. D’où les plaintes pour dommages à la propriété. Ces attaques contre la police ne sont pas du goût de tous. Le PLR lausannois estime ainsi dans un communiqué que les policiers remplissent leur mission dans un environnement «de plus en plus hostile et stressant». Le parti a dès lors lancé une pétition demandant au Conseil communal «de soutenir la politique de répression du deal de rue, notamment en dotant la police d’un budget sufisant». ATS est dans les starting blocks. Le film Anote’s Ark du cinéaste d’origine nyonnaise Matthieu Rytz a donné le coup d’envoi du festival jeudi lors de la soirée de préouverture offerte aux habitants de la région. Anote’s Ark sera diffusé en première suisse en présence du réalisateur. Ce fim qui fait voyager le public jusqu’aux îles des Kiribati fait partie des dix ilms sélectionnés dans la section «Grand Angle». Le festival sera lancé oficiellement aujourd’hui pa r la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, ainsi que par la conseillère d’Etat Cesla Amarelle. Le film d’ouverture, Of fathers and sons de Talal Derki, une coproduction entre l’Allemagne, la Syrie, le Liban et le Qatar, sera projeté en première suisse à guichet fermé. ATS Nestlé est accusée de participer à la privatisation de l’eau. Hier à Lausanne, des activistes attiraient l’attention sur les actions de la multinationale vaudoise au Brésil Nestlé lorgne l’eau brésilienne ploitation de l’eau, Nestlé a endommagé les nappes phréatiques et deux sources se sont taries. En 2006, Nestlé a perdu une bataille judiciaire et le groupe a dû arrêter de produire «Pure Life» sur ce site. Plu s ré c em ment , lor s du Fo rum mondiale de l’eau au Brésil, 600 femmes du Mouvement Sans Terre ont occupé le parc de Sao Lourenco pour attirer l’attention et dénoncer la privatisation de l’eau au Brésil. Au forum mondial, le pavillon suisse présentait côte à côte Nestlé, Water Resources Group, l’Eper, Helvetas et Caritas, mais aucune entreprise publique suisse de gestion de l’eau. L’Eper, Caritas Suisse et Helvetas, qui soutiennent le droit à l’eau pour tous, sont restés silencieux face à l’occupation des 600 femmes. C’est vraiment dommage. SELVER KABACALMAN Privatisation X Une poignée d’activistes ont mené une action contre Nestlé, à Lausanne, devant le Palais de Beaulieu à l’occasion de l’assemblée générale de la multinationale. Ils dénoncent la privatisation de l’eau. Une première lettre ouverte signée par 35 organisations brésiliennes a été transmise à la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) et une seconde signée cette fois-ci par 27 organisations suisses. Les missives demandent à l’agence internationale de la Confédération de reconsidérer son soutien inancier à Water Ressources Group (WRG), une plateforme de partenariat public-privé coprésidée par Nestlé. Organisée par Multiwatch, une coalition d’ONG, de partis et de syndicats suisses axée sur les violations des droits humains, l’action se voulait symbolique. Elle manifeste la solidarité des participants avec le mouvement brésilien des sans-terre. L’occasion de solliciter l’activiste brésilien Franklin Frederick, engagé dans la lutte contre la privatisation de l’eau, pour un entretien. Pour vous Nestlé n’est pas une entreprise comme une autre? Non. Elle n’est pas seulement une compagnie ordinaire, elle se propose comme un véritable think thank sur l’eau et prend un rôle spécial dans la privatisation de l’eau en la légitimant. Et le Water Resources Group est une initiative de Nestlé. L’action s’est déroulée devant le Palais de Beaulieu où se déroule l’assemblée générale de Nestlé. SKN Qu’est-ce que cette action dénonce? Franklin Frederick: Multiwatch veut montrer l’étrange contradiction dans le domaine de l’eau en Suisse, modèle de réseaux de distribution d’eau gérés par des services publics. Un modèle pour le Brésil – et d’autres pays dans le monde –, car c’est une merveille de pouvoir boire de l’eau potable qui sort d’un robinet. Et pourtant, la Suisse prône une privatisation de l’eau via la DDC. Elle soutient le modèle du partenariat public-privé à travers le Water Resources Group qui agit dans plusieurs pays. La Suisse pourrait encourager les Services industriels de Genève à s’allier avec une structure publique qui gère l’eau au Brésil. Pourquoi soutient-elle Nestlé? Nestlé n’a pas de compétence dans la gestion publique de l’eau; elle ne fait que la pomper, la mettre en bouteille et la vendre. Pourquoi l’eau est-elle un tel enjeu au Brésil? Le Brésil détient 13 % de l’eau douce au monde. C’est énorme car cette denrée est de plus en plus rare, elle est devenue l’or bleu du XXIe siècle. Les multinationales l’ont donc prise pour cible. Sans compter la situation politique compliquée au Brésil. Après la destitution de Dilma Roussef, celle-ci a été remplacée par un groupe politique néolibéral qui est en train de donner aux multinationales l’accès aux ressources naturelles du pays, eau incluse. Il y a donc une véritable course des multinationales vers le Brésil, et Nestlé se trouve en première ligne. Ce n’est pas un hasard si notre président, Michel Temer, est venu au World Economic Forum (WEF). Comme l’ont relaté les journaux brésiliens, il y a rencontré Paul Bulcke, le CEO de Nestlé... Quels sont les effets de l’investissement de Nestlé dans l’eau au Brésil? Depuis 1998, Nestlé pompait et déminéralisait de l’eau du Parc de Sao Lourenco à Minas Gerais pour produire des grandes quantités d’eau en bouteille «Pure Life». Ce parc détient 9 sources mais, en raison de la surex- «Nous n’avons pas l’intention de privatiser» «Nestlé soutient catégoriquement le droit humain à l’eau depuis des années, a martelé Peggy Diby, porte-parole de l’entreprise. L’eau en bouteille est une alternative saine. Elle ne remplace pas celle du robinet: elle est complémentaire.» Selon elle, les propos développés par les militants sur ses activités au Brésil sont inexacts. «Nestlé n’extrait pas et n’envisage pas d’extraire de l’eau de l’aquifère guarani au Brésil. Nous avons vendu nos opérations d’eau en bouteilles au Brésil le mois passé. Nous n’avons pas l’intention de privatiser l’eau.» «Incroyable d’ignorance!», réagit Elango Kanakasundaram, de Multiwatch. «Beaucoup de personnes soufrent de cette privatisation. C’est véridique.» La DDC soutient pour sa part la plateforme WRG depuis 2012 à hauteur de 1 million de francs par année. Elle y voit un moyen d’attirer l’attention du secteur privé sur les aspects sociaux, écologiques et les droits humains. Elle collabore avec le secteur privé, y compris à travers la WRG 2030, «pour une exploitation durable des ressources». Le modèle public suisse – une gestion communautaire de l’eau au niveau local – est mondialement reconnu en termes de qualité, d’efficacité et de contrôle démocratique. Des partenariats public-public fructueux ont été mis en place entre des municipalités et des services de l’eau à travers la plateforme nationale Solidarit’eau Suisse – comme par exemple entre Lausanne et Nouakchott. SKN Nestlé dit qu’elle n’a pas de telles intentions. Selon elle, l’eau est un droit humain et l’eau minérale ou en bouteille est une alternative saine, qui ne remplace pas l’eau du robinet. (Rires) Comment peuvent-ils s’accaparer d’une source et dire qu’ils ne privatisent pas? Il faut se souvenir que l’exCEO de Nestlé, Peter Brabeck, a même proposé la création d’un marché mondial de l’eau... Qu’attendez-vous du gouvernement Suisse? La DDC est un partenaire de l’entreprise Nestlé. Elle est en partie responsable de ce qui se passe au Brésil et dans d’autres pays. Elle pourrait commencer par diminuer le montant des aides qu’elle octroie aux partenariats public-privé dans ce domaine, et ne plus soutenir le Water Resources Group. La Suisse pourrait mettre au service d’autres pays toute la richesse de son service public, tant au niveau technique que légal. Voilà qui serait u ne cont r ibut ion d’u ne énor me importance. I LE COURRIER GENÈVE VENDREDI 13 AVRIL 2018 5 L’enquête de la HES-SO sur la qualité de vie dans la région franco-valdo-genevoise relève que la mobilité constitue la préoccupation principale des personnes interrogées Un hébergement d’urgence ouvert à l’année Le Grand Genève a mal à ses transports Précarité X Les sans-abri les La nouvelle gare des EauxVives en travaux pendant une journée portes ouvertes du chantier du CEVA en 2017. CÉDRIC VINCENSINI CHRISTIANE PASTEUR Agglomération X Les résultats de la deuxième étude sur le Grand Genève, menée par la HES-SO Genève, ont été présentés ce jeudi dans l’enceinte de la future gare CEVA des EauxVives. Un lieu fort à propos puisque la mobilité arrive, plus que jamais, en tête des préoccupations, à en croire les réponses des 1300 habitants du bassin franco-valdo-genevois qui ont été sondés au début de cette année. Les questions portaient sur la qualité de vie du Grand Genève et sur le vivre ensemble. Premier constat, la satisfaction par rapport à la mobilité en général est faible dans la région, voire très faible en Haute-Savoie. Si le développement des transports publics est largement plébiscité des deux côtés de la frontière, son utilisation est, en pratique, très différenciée, comme le souligne le professeur Andrea Baranzini, coauteur de l’étude. Ainsi, un tiers des Genevois interrogés se rendent à leur travail en transports publics, avec un taux de satisfaction élevé, un tiers en voiture et un autre tiers se partage entre vélo et marche à pied, essentiellement. Des trajets toujours plus longs A Nyon, ils sont 53% à utiliser une automobile. Tandis qu’en France voisine, sept à huit personnes sur dix utilisent un véhicule privé. Sans surprise, la satisfaction vis-à-vis des transports en commun y est faible. Ainsi, 78% des personnes sondées sont peu, voire pas du tout satisfaites de l’offre existante. Autre point noir notable: l’allongement du temps de trajet entre le domicile et le lieu de tra- vail, dont la moyenne d’un aller oscille entre vingt-sept minutes pour les sondés genevois et trente-cinq minutes pour ceux domiciliés en France voisine. Avec d’importantes variations. Par exemple, 39% des répondants du canton de Genève ne mettent pas plus de quinze minutes pour se rendre sur leur lieu de travail. Tandis qu’un quart des sondés en France voisine ont besoin de plus de quarante-cinq minutes. Les automobilistes haut-savoya rds restent en moyenne vingt-deux minutes dans les bouchons chaque jour, contre onze minutes pour les Genevois. Nécessité d’investir «Cette enquête prouve qu’il est nécessaire d’investir massivement dans les transports publics et les P+R en France voisine. Quand il existe une alternative à la voiture, comme à Nyon, les gens l’utilisent», analyse Thomas Wenger, député socialiste genevois et président de la Coordination transports et déplacement, qui compte sur la mise en service du CEVA et l’extension des lignes de tram pour accompagner un changement de mentalité en faveur des transports collectifs. Outre la mobilité, le logement, la sécurité et la santé constituent les autres thématiques jugées prioritaires par les personnes interrogées. Il est à noter que les difficultés financières s’accroissent pour une partie de la population, puisqu’un quart des sondés et un tiers des Genevois reconnaissent avoir de la peine à boucler leurs ins de mois. plus populaire côté français que suisse. Néanmoins une majorité de sondés jugent sévèrement son utilité et estiment que son développement ne leur apportera aucune amélioration. Ce qui ne manque pas d’interpeller François Abbé-Decarroux, directeur de la HES-SO: «Il est frappant de constater la disparité entre la réalité du Grand Genève et la perception qu’en ont ses habitants.» Car les échanges sont nombreux et divers. Près de 40% des personnes actives dans l’Ain et en Haute-Savoie et un tiers des Nyonnais travaillent à Genève. Enin le tourisme d’achat et le tourisme médical ne sont pas non plus négligeables, et ceci dans les deux sens. I Le Grand Genève jugé sévèrement L’étude annonce la semaine de la HESSO dédiée au thème des mobilités, du 19 avril au 3 mai. Le programme détaillé est à découvrir à l’adresse: evenement-hes.hesge.ch/programme Quant à l’idée même de Grand Genève, elle semble désormais Les riverains déboutés sur les Grands-Esserts Justice X L’énième épisode judiciaire dans la saga des Grands-Esserts, à Veyrier, est sorti. Quatorze riverains du futur quartier avaient recouru contre le Plan localisé de quartier (PLQ) élaboré par l’Etat pour la première étape du projet, un îlot d’immeubles comptant 230 logements. Dans un arrêt datant du 20 mars dernier, la Chambre administrative de la Cour de justice genevoise a rejeté le recours des habitants. L’affaire se poursuivra devant le Tribunal fédéral, a annoncé leur avocat, Thomas Barth, par ailleurs ancien magistrat de la commune. Quels sont les motifs d’opposition des riverains? En premier lieu, la volonté de l’Etat de «saucissonner» la réalisation des Grands-Esserts. Le Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE) entend en effet créer des PLQ distincts pour chacune des parcelles du futur quartier de 1200 logements. Les recourants estiment que cette méthode n’est pas appropriée pour garantir que les nuisances ne seront pas trop importantes pour les voisins directs. Selon eux, il s’agirait d’une manœuvre des autorités pour éviter d’avoir à réaliser une étude d’impact environnemental sur l’ensemble des Grands-Esserts. Ils s’inquiètent notamment du non-respect potentiel des normes contre le bruit et de l’évolution du traic avec l’arrivée de plusieurs centaines de nouveaux habitants. La justice ne leur donne toutefois pas raison. La Chambre administrative relève que le DALE a déjà mené des études portant sur l’impact du futur quartier sur son environnement et sur la mobilité. «Ainsi, rien n’indique à ce stade de l’analyse que le projet n’ait pas fait l’objet d’un examen global», précise la Chambre. Elle rejette aussi les plaintes liées au non-respect des normes sur le bruit. Sur le plan des mesures liées à la mobilité, là encore, la Cour reprend les arguments des autorités, en relevant que l’amélioration de l’offre en transports publics à proximité du quartier permettra d’éviter une augmentation du trafic de transit qui touche aujourd’hui particulièrement la commune de Veyrier. plus vulnérables n’auront pas à retourner dans la rue à la in de l’hiver. Pour la première fois depuis la création du dispositif hivernal il y a dix-sept ans, un hébergement d’urgence restera ouvert entre le 3 avril et le 31 octobre. La Croix-Rouge genevoise gèrera l’abri de la protection civile de Richemont, aux Eaux-Vives. Outre le logis, des repas, et la possibilité de se doucher, le projet inclut la mise en place d’un accompagnement social. Ceci pour permettre aux personnes qui pourraient bénéficier de prestations sociales d’y accéder. Un suivi sanitaire des bénéficiaires est également prévu, avec la présence sur place d’une infirmière, engagée spécialement par la Croix-Rouge. «Faciliter l’accès aux soins permet de prévenir une détérioration de l’état de santé de ces personnes souvent âgées et/ou atteintes dans leur santé», d’après la Croix-Rouge. «Ce projet pilote permettra de mieux cerner les besoins des sans-abri durant la période estivale, et d’évaluer les réponses adéquates, dans l’optique d’élaborer des solutions à plus long terme», précise Stéphanie Lambert, directrice générale de la Croix-Rouge genevoise. Esther Alder, conseillère administrative chargée de la cohésion sociale et de la solidarité, afirme qu’elle continuera de militer pour de vrais logements relais. «Nous accueillons les sans-abri dans des abris PC car nous n’avons pas de plan B.» Côté financement, il s’agit d’un partenariat entre la Ville et le canton de Genève et des fonds privés. Esther Alder, ainsi que le conseiller d’Etat chargé de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Mauro Poggia, déplorent tous deux l’absence de soutien des autres communes. Ce dernier assure que «le canton fera en sorte que l’ensemble des communes assument leurs obligations dans ce domaine à l’avenir». Depuis le 3 avril, entre 40 et 45 personnes sont présentes à l’abri d’urgence de Richemont, celui-ci atteignant ainsi déjà presque sa pleine capacité. Le bilan du dispositif hivernal a aussi été livré. La Ville de Genève a accueilli 1146 personnes pour un total de 23 105 nuitées, contre 1177 personnes l’hiver précédent. CHLOÉ VEUTHEY Eléctions cantonales 2018 en direct dimanche dès 14 h. «Nous ne sommes pas étonnés de ce verdict, réagit Thomas Barth. Tout se jouera au Tribunal fédéral. Mes clients sont persuadés qu’une étude d’impact environnemental montrera l’impossibilité de construire ce quartier sous cette forme, car les normes ne sont pas respectées.» En face, le conseiller d’Etat chargé du DALE, Antonio Hodgers, rétorque: «Ce travail d’analyse qui est demandé a déjà été fait avec un haut niveau de précision. M. Barth poursuit ses manœuvres dilatoires sur le dossier des Grands-Esserts. L’Etat a jusqu’à maintenant remporté toutes ses procédures contre lui.» ERIC LECOULTRE PUBLICITÉ LUMIÈRES DE MIDI – 11e ÉDITION Bienveillance, force ou faiblesse ? à l’église St-Germain Rue des Granges, en Vieille-Ville de Genève Une personnalité nous livre librement ses rélexions Mercredi 18 avril 2018, 12h30 - 13h M. Pierre Gisel Professeur à la faculté de théologie de l’Université de Lausanne Jean-Christophe Aubert, orgue Entrée libre et collation dès 13h www.catholique-chretien.ch 6 LE COURRIER RÉGION VENDREDI 13 AVRIL 2018 Le nouveau directeur de La Bâtie, Claude Ratzé, lève un premier voile sur son programme. La 42e édition aura lieu du 30 août au 16 septembre prochains Prévention du suicide dans le milieu agricole Une Bâtie gourmande et «kinky» Neuchâtel X Le canton de Neuchâtel a lancé une formation pour prévenir le suicide en milieu agricole. Septante personnes, agriculteurs et professionnels en lien avec ce domaine d’activité ont participé à cette formation destinée à briser un phénomène encore largement tabou. «Oser en parler», «ne pas rester seul». Ce sont là deux des messages avec lesquels repartent les participants aux trois demi-journées de formation sur la prévention du suicide en milieu agricole. Ces cours visent à montrer que chacun peut être à l’écoute d’une personne en souffrance, a indiqué jeudi le canton de Neuchâtel. C’est le témoignage d’un agriculteur établi à la Sagne (NE) qui a donné l’impulsion au projet. Pour lui, il ne faut surtout pas rester isolé avec sa douleur. ATS CÉCILE DALLA TORRE ET RODERIC MOUNIR chorégraphe grec Dimitris Papaioannou à Annemasse. Fort de ses trois nouveaux jeunes conseillers artistiques Tiphaine Carrère, qui travaille autour des «publics empêchés», Neil Galuba, issu du Zoo de l’Usine, pour la musique, et David La Sala, ancien coordinateur du Master de mise en scène de La Manufacture, Claude Ratzé dévoilera l’intégralité de son programme le 29 juin prochain. Genève X Elle sera «gourmande, solide, molle, inventive, nécessaire, multiple», cette 42e Bâtie. Elle aura aussi «le sens de la tradition». Parle-t-on d’un mille-feuilles? Cela pourrait être le cas tant Claude Ratzé, amateur de bonne chère, juge cette pâtisserie emblématique de son festival, qui aime superposer les couches, ou les dévoiler. Un restaurant verra d’ailleurs le jour dans un lieu à déinir et, dans la veine lointaine de l’effeuillage, le label «Kinky Bâtie», destiné aux plus de 18 ans, proposera à un public averti des spectacles autour de la sexualité et du genre, les danseuses et chorégraphes Simone Aughterlony et Mette Ingvartsen ouvrant les feux cette année. La Ribot et le handicap Le mille-feuilles a sauvé Claude Ratzé, raconte-t-il, l’aidant à remporter le concours de direction de La Bâtie, après plus de vingt-cinq ans à la barre de l’Association pour la danse contemporaine. Après chaque soir de première, il aimait concocter un repas simple, mais cha leu reu x. A lya St ü renburg-Rossi partie après dix ans de mandat réglementaire, le lauréat du Pri x spécial de danse 2015 reprend le lambeau du festival de Genève, qui ne dérogera pas à sa programmation plu r id i s c ipl i na i r e mê la nt théâtre, danse et musique. On en sait encore très peu aujourd’hui sur cette édition qui se Palette musicale Le chorégraphe Dimitris Papaioannou viendra clore La Bâtie le 15 septembre à Annemasse. J. MOMMERT tissera dans la continuité, sans artiste invité ni lieu central, pour favoriser l’éclatement dans les salles de spectacles partenaires et transfrontalières. Idéalement, celles-ci ouvriront leur saison avec une proposition de La Bâtie, choisie avec elle, au lieu de se contenter de l’accueillir. On retrouvera la comédienne Laetitia Dosch (flanquée d’un cheval) dans une création à Vidy, le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani, très remarqué lors de précédentes éditions, au Théâtre du Loup. Il revient clore sa trilogie avec un récit intergénérationnel. En coproduction avec le Grütli, La Ribot présentera une création inattendue, travaillant pour la première fois avec une compagnie de danse inclusive. PARTENARIAT Les jeunes spectateurs d’Am Stram Gram découvriront une pièce sur la guerre de la Compag n ie A r t ém i s, et c eu x de Saint-Gervais, la première création jeune public d’Aurélien Patouillard avec Marion Duval dans le rôle d’Hulul, solitaire facétieux emprunté à un classique de la littérature jeunesse. C’est d’ailleurs dans le café adjacent à Saint-Gervais que Claude Ratzé et son équipe tenaient leur point presse hier. Un théâtre dont il a dirigé une saison et demie il y a vingt-huit ans, remplaçant Jean-Pierre Aebersold, qui subissait à l’époque une opération du cœur, et dont on a appris le décès cette semaine. En mode itinérant, le collectif libanais Kahraba jouera aussi pour les enfants de Plan-lesOuates à Saint-Cergues tout au long du festival. Ponctuant la programmation, la version courte de l’invraisemblable Conférence de Choses de Pierre Mifsud sera montrée à plusieurs reprises avant l’intégrale de huit heures. Commande sera passée à la danseuse et chorégraphe Tamara Bacci, qui créera avec la plasticienne Carmen Perrin. Les autonomistes de Belprahon s’adressent à Sommaruga «Chacun se reconnaîtra!» Question jurassienne X La La Maladie de la mort Une version incandescente de Duras avec Irène Jacob et Lætitia Dosch © Stephen Cummiskey 20 et 21 avril DÉCONSEILLÉ AUX MOINS DE 18 ANS forum-meyrin.ch Si la programmation perd en autonomie dans la nouvelle structure, elle ne renonce pas à proposer une large palette de styles allant de la musique classique ou contemporaine au hip hop, au rock, à la chanson française. Une afiche 100% électronique est en outre prévue dans un club... qui reste à dénicher. Dificile d’en savoir plus pour l’instant. Ne pas s’attendre à des stars, toutefois. L’accent devrait être mis sur la scène locale et les découvertes, insiste Neil Galuba. On retrouve ainsi des partenaires locaux comme l’Orchestre de la Suisse romande, l’Ensemble Contrechamps, Eklekto, l’AMR et des salles comme PTR à l’Usine, le Chat Noir ou la Gravière. Pa r m i l e s r a r e s p i s t e s concrètes, une pièce de Stockhausen dirigée par Serge Vuille, nouveau directeur de Contrechamps, une création du centre de percussion Eklekto, un vernissage du groupe pop Cold Bath, des soirées pluridisciplinaires chez PTR et l’AMR, et le traditionnel Label Day doublé d’un salon professionnel. I Confédération est toujours plus sollicitée dans la Question jurassienne même si celle-ci est of f ic i e l l e me nt c on s i d é r é e comme réglée. Après les autorités de Moutier (BE) et les milieux antiséparatistes, c’est au tou r de s autonom i st e s de Belprahon (BE) de s’adresser à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Les citoyens de Belprahon ont choisi le 17 septembre 2017, par sept voix d’écart, de rester dans le canton de Berne et de ne pas suivre sa voisine Moutier dans le Jura. Deux recours liés à ce vote avaient été déposés par le camp autonomiste. L’un a été écarté par la préfecture du Jura bernois et l’autre doit encore être traité. «Nous vous demandons de ne pas vous focaliser uniquement sur la situation de Moutier lors du ’sommet’ que vous organisez d’entente avec les deux cantons concernés», explique le comité «Belprahon dit oui» dans sa lettre rendue publique jeudi. Il appelle Simonetta Sommaruga à prendre en considération la situation «hautement problématique de Belprahon». ATS Militante saoudienne On note une «invitation particulière»: celle de la poétesse et militante saoudienne Hissa Hilal accompagnée du musicien Khalil Tufeyhat, à l’Alhambra, ainsi qu’un grand spectacle en plein air dans le Chablais, avant une clôture du festival en beauté avec la grande fresque du GENÈVE CHANTIERS BLOQUÉS ET MENACE DE GRÈVE Les syndicats genevois du gros œuvre l’avaient annoncé lors du blocage de cinq chantiers le 15 mars dernier: ils continueront leurs actions de protestation tant qu’ils ne seront pas entendus par le patronat. Jeudi, ce sont cinq chantiers de Plan-les-Ouates qui ont été visés. Les syndicats exigent une convention collective renforcée afin, notamment, de limiter le travail temporaire. Ils préviennent que les maçons pourraient voter le lancement d’une grève. CVY Satire X Lulu la Nantaise, alias Salika Wenger, députée et candidate au Conseil d’Etat genevois sous l’étiquette Ensemble à gauche, publie ces jours un livre satirique intitulé Du Sabre et de l’amitié réunis, illustré par le dessinateur Jean-Marc Zermatten1. A quelques jours des élections, vous faites mine de vous reconvertir dans la littérature? Salika Wenger: Eclat de rire. Non, j’écris tout le temps. Pour mon livre, j’ai repris le meilleur de ce qui est paru sur mon blog depuis 2009. J’y invente des personnages ictifs à partir de faits réels, c’est de la iction réaliste. Jean-Marc Zermatten a ensuite dessiné en partant de mes textes, réalisant un travail remarquable, caricaturant de nombreuses personnalités politiques. Pourquoi sortir ce livre aujourd’hui? L’objectif est de faire rire, de mettre en avant l’humour et l’esprit critique dans une campagne politique un peu triste. De rendre sa force à la langue populaire, plus forte et imagée que celle de ces messieurs-dames de la Vieille-Ville. Et, plus largement, de montrer que les Genevois ne correspondent pas for- L’ouvrage est illustré par le dessinateur Jean-Marc Zermatten. LDD cément à l’image qu’on peut en avoir, qu’ils savent faire preuve de tendresse, de solidarité et de camaraderie. Derrière les pseudonymes, on devine certains de vos collègues. Amis et ennemis politiques n’ont qu’à bien se tenir… Oui, chacun se reconnaîtra! Eclat de rire! PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTIANE PASTEUR 1 Le livre est disponible sur le site salika-wenger.ch et dans différentes librairies. LE COURRIER SUISSE VENDREDI 13 AVRIL 2018 La Suisse a moins versé en 2017 Nouveau conflit en vue Une commission veut interdire les voyages au pays Bâtiment X Un conflit se profile à Aide au développement X La Suisse a consacré 3,049 milliards de francs à l’aide publique au développement l’an dernier, soit 480 millions de moins qu’un an auparavant. Ce recul est à mettre au compte de la baisse des coûts de l’asile et des mesures d’économies de la Confédération. Le taux d’aide publique au développement a atteint 0,46% du revenu national brut (RNB), son plus bas niveau depuis 2013. Il était encore de 0,53% en 2016. La hausse du RNB a aussi joué un rôle. La Suisse ne s’en maintient pas moins au 8e rang des 29 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), a indiqué mardi le Département fédéral des affaires étrangères. En montants absolus, elle se place à la 11e position. La diminution du montant de l’aide en 2017 découle en premier lieu de la baisse considérable (-59%) des frais liés aux coûts de l’asile. Non seulement les demandes d’asile ont diminué, mais l’ODCE a revu ses directives sur la prise en compte de ces coûts. La part des coûts d’asile représentait 9% l’an dernier, contre 19% en 2016. Hors asile, le taux diminue également et est passé de 0,43% à 0,41% du RNB. Il avait augmenté entre 2013 et 2015 en vue de l’atteinte de l’objectif de 0,5% ixé par le parlement. Mais les programmes d’économies ont ensuite pris la relève. Selon les informations de l’OCDE, 11 pays membres du CAD ont augmenté leurs engagements en 2017, et 18 les ont diminués, dont la Suisse. ATS propos des retraites anticipées dans la construction. Alors que syndicats et représentants patronaux s’apprêtent à ouvrir les discussions en vue de renouveler la CCT, de premières actions de protestation ont été menées sur un chantier bâlois. L’association patronale de la branche, la Société suisse des entrepreneurs (SSE), et les syndicats Unia et Syna doivent entamer dans dix jours les premières discussions concernant la future convention collective de travail (CCT), l’actuel contrat arrivant à échéance en in d’année. Pour l’heure, le conlit se concentre sur la retraite anticipée dont bénéicient les travailleurs dès 60 ans. Au vu de l’évolution démographique, un grand nombre de salariés vont atteindre l’âge de 60 ans ces prochaines années et toutes les parties sont conscientes que le système de retraites anticipées va au-devant de difficultés financières. Depuis l’automne dernier, Unia demande à la SSE d’ouvrir des discussions sur ce problème, explique Nico Lutz, porte-parole du syndicat. Ain de rééquilibrer les inances de la Fondation de retraite anticipée (FAR), laquelle finance les rentes transitoires perçues par les retraités dès 60 ans jusqu’à l’âge ordinaire de 7 Asile X Les réfugiés ne doivent La CCT actuelle arrive à échéance en fin d’année. JPDS la retraite, Unia propose un relèvement général des cotisations. Le syndicat se dit aussi prêt à discuter sur les prestations. L’objectif consiste à éviter de pénaliser la seule génération des baby-boomers. La SSE souhaite pour sa part soit relever l’âge de la retraite anticipée, soit réduire les prestations. Selon sa proposition, un travailleur bénéiciant d’une retraite anticipée à 60 ans verrait sa rente diminuer de 20%, explique son président, Gian-Luca Lardi. Des propositions que rejette M. Lutz: «A un montant moyen de 4500 francs, les rentes sont trop basses pour être encore réduites. Et pas question de tou- cher à l’âge de la retraite, la plupart des salariés de la branche n’étant déjà plus apte à travailler avant 60 ans. Mercredi à Bottmingen (BL), une cinquantaine de travailleurs de la irme Frutiger ont mené une action de protestation durant la pause de midi. Ils se sont prononcés à l’unanimité en faveur de mesures de lutte. Les syndicats prévoient par ailleurs l’organisation d’une manifestation à Zurich le 23 juin. Et la rentrée pourrait bien s’annoncer animée sur le front social, des actions de protestation et des grèves d’avertissement étant à l’étude pour l’automne, poursuit M. Lutz. ATS pas effectuer de voyage dans leur pays d’origine. La commission des institutions politiques du National fait pression pour serrer la vis. Par 15 voix contre 9, elle a donné suite à une initiative parlementaire de Gregor Rutz (UDC/ZH) qui veut priver d’asile les contrevenants. La commission approfondira la question lors des débats sur la révision de loi que vient de présenter le Conseil fédéral, a-t-elle communiqué jeudi. Le gouvernement propose de renforcer l’interdiction faite aux réfugiés reconnus de voyager dans leur Etat d’origine ou de provenance. La règle qui existe déjà sera inscrite dans la loi et le fardeau de la preuve sera renversé. La loi partira du principe que les réfugiés qui se rendent dans leur pays se placent de nouveau volontairement sous la protection de cet Etat. Les concernés devront prouver que ce n’est pas le cas dans la procédure immédiatement engagée pour leur retirer la qualité de réfugié. ATS Lancé il y a une année, opérationnel depuis le 15 janvier, Republik tente le pari d’un magazine 100% en ligne uniquement financé par les abonnements. Interview Le magazine Republik contre-attaque un engagement à l’année et sont donc coopérateurs. Le but est de fonctionner en interaction avec eux. PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BACH Débat X Le projet est opérationnel depuis le 15 janvier dernier. Le printemps passé, le magazine online Republik avait fait sensation en levant en quelques jours, lors d’une opération de financemement participatif, une somme de 3,5 millions de francs. Cette expérience d’un média 100% électronique est donc scrutée d’un œil attentif par les personnes inquiètes par le processus de concentration de la presse en cours en Suisse et dans le monde. Ce week-end, dans le cadre du Festival Visions du Réel, Nadja Schnetzler, cofondatrice de Republik, participera à un débat sur le thème de l’avenir de la presse1 en Suisse. Entretien. «Notre spéciicité c’est d’aller au fond des choses, de creuser des sujets» Nadja Schnetzler Quelle structure vous êtes-vous donnée? Nadja Schnetzler: Elle est double avec, d’une part, une coopérative dont sont membres les personnes qui s’abonnent à l’année, et de l’autre, une société anonyme. Nous avons un équilibre entre les actionnaires et les abonnés. Sur le moyen terme, pour la SA, nous avons pu compter sur un certain nombre de personnes qui se sont engagées mais qui vont se retirer une fois qu’un équilibre inancier aura été trouvé. Pris individuellement, aucun actionnaire ne dépasse les 7%. Le but est que dans une perspective à cinq ans, nous soyons totalement financés par la vente de nos abonnements. Avec un modèle novateur, le projet de média 100% en ligne Republik a levé 3,5 millions de francs grâce au financement participatif. KEYSTONE Vous fonctionnez sans publicité? Tout à fait. Dans notre projet nous avons considéré que cela allait entraver notre indépendance. D’où le choix de ne s’appuyer que sur des abonnés, qui deviennent automatiquement coopérateurs, en tous les cas pour la majorité d’entres-eux. Vous êtes vous inspirés d’un modèle? Nou s avo n s t out d’a b o r d construit le nôtre en fonction de la situation économique de la Suisse. Mais, effectivement, nous nous somme aussi inspirés d’un projet néerlandais, De Cor- respondet, un pure player [publication 100% en ligne]. Et au niveau de la rédaction, vous êtes vous dotés d’un modèle hiérarchique horizontal ou vertical? Le but est de fonctionner de la manière la plus autonome possible. Nous avons une rédaction en chef, mais celle-ci est tournante et doit théoriquement changer tous les trois mois. Avec ce démarrage, ce poste restera stable pour six mois. Combien de journalistes participent-ils à l’aventure et quels sont les conditions salariales prévues par Republik? Environ une quinzaine de personnes avec des taux d’occupation s’échelonnant entre 60% et 100%. Nous avons aussi toute une série de contributions extérieures ou de chroniqueurs. Nous pratiquons un salaire unique d’environ 8000 francs net. Nos conditions sociales sont donc correctes et souvent meilleures que dans les titres installés. Vous êtes-vous spécialisés dans un domaine? Nous sommes généralistes, avec des centres d’intérêts en fonction de chacun des journalistes. Nous avons aussi une cellule enquête qui fonctionne en réseau avec des structures similaires dans d’autre pays. Combien coûte un abonnement? Vingt franc par mois. Soit 240 francs par année. Les personnes qui choisissent de nous suivre sur une base mensuelle ne sont pas coopérateurs et ils n’ont pas accès à certaines prestations comme par exemple des séminaires de formation. Mais ils ne sont que 2000 sur les 20 000 abonnés qui ont choisi Concrètement, pour un abonné quelle est la production de Republik? Nous garantissons trois articles par jour. Notre spéciicité c’est d’aller au fond des choses, de creuser des sujets. Nous avons déjà pu sorti r des af fai res comme celle portant sur le dopage de skieurs de fond ou encore sur l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruna Gallizia. I 1 Table ronde, dimanche 15 avril, à 17 h, après la projection du film Le Printemps du Journalisme: «Quel modèle pour l’avenir de la presse suisse?» Théâtre Grand-Champ, chemin de la Serine 2, Gland (compter dix minutes à pied depuis la gare). 8 LE COURRIER SUISSE LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018 La Protection suisse des animaux veut encourager les propriétaires à sortir leurs chevaux en groupe Une vie en troupeau et en plein air paient le plus lourd tribut. «Plus l’animal est précieux, moins il aura de sorties et de contact so­ cial. Les propriétaires craignent que leurs champions, dont le prix peut aller au­delà de sept chiffres, ne perdent de la valeur s’ils se blessent seuls ou entre eux», avance Sandra Schaeler. Dans certaines écoles d’équi­ tation, la PSA a remarqué que les besoins des chevaux passent après ceux des clients. Les équi­ dés ne sortiraient de leur box qu’à l’occasion des cours et des promenades montées. Des sor­ ties qui se raréient en hiver, les élèves venant plus rarement à cause du froid. «De plus, mettre une selle à un cheval et le tra­ vailler ne suffit pas», insiste Sandra Schaeler. CHRISTINE WUILLEMIN Bien-être animal X Qu’il pleuve, vente, neige ou que le so­ leil brille, les 24 chevaux et po­ neys du Ranch de la Briqueterie, à Lentigny dans le canton de Fribourg, vivent au grand air. Bien sûr, chacun peut, lorsqu’il le souhaite, s’abriter dans de grands espaces couverts et, pourquoi pas, piquer un somme sur une litière de pellets de paille, se rouler dans le sable ou se restaurer dans des stabula­ tions en libre accès. A la belle saison, lorsque l’herbe a poussé, leur parc est agrandi pour leur permettre d’explorer les éten­ dues vallonnées et la forêt de l’exploitation de Julie Cousinou. Eviter les accidents «Plus l’animal est précieux, moins il aura de sorties» Sandra Schaeler «Le but est d’offrir aux che­ vaux un maximum de confort et de les pousser à bouger conti­ nuellement pour s’abreuver, manger, se mettre au sec, trou­ ver des sels minéraux, comme ils le feraient dans la nature où ils parcourent facilement plus de 30 km par jour», explique cette agricultrice qui a repris la ferme familiale en 2012 pour la transformer partiellement en pension pour chevaux. A la Briqueterie, les équidés vivent en groupe: juments d’un côté, hongres (mâles castrés) de l’autre, pour une ambiance plus sereine. «C’est un animal qui a besoin de tisser des liens avec ses congénères. Si on les ob­ serve, on remarque qui est le leader et que chacun occupe un poste précis dans le troupeau», détaille Julie Cousinou. Selon la jeune femme, les avantages de ce mode de détention sont nom­ breux: les chevaux sont calmes, bien dans leur tête, motivés au travail et souffrent moins sou­ Les chevaux de la Briqueterie vivent toute l’année en troupeau, à l’extérieur, tout en bénéiciant d’abris douillets en libre accès. ALDO ELLENA vent de coliques, maladie sou­ vent favorisée par un manque de mouvement. Seuls inconvénients: «Les che­ vaux sont souvent sales et il faut parfois aller les chercher au fond du parc.» Impossible également pour les clients de retirer leur cheval de la pension ou d’en insé­ rer un autre durant l’hiver, pour ne pas perturber le troupeau du­ rant cette période. «Ces éléments ne posent pas de problèmes aux propriétaires, car s’ils placent leurs protégés ici, c’est qu’ils veulent leur offrir une vraie vie de cheval», sourit Julie Cousinou. Sportifs et écoles épinglés Ces conditions de vie respec­ tueuses des besoins du cheval sont pourtant loin d’être la norme en Suisse. Pire, d’après une enquête, menée ces derniers Une escapade japonaise ENCOURAGER LES PROPRIÉTAIRES À SORTIR LEURS CHEVAUX EN GROUPE Si les chevaux pouvaient choisir, ils opteraient pour une détention en troupeau, assortie d’une aire extérieure permanente et d’un accès régulier au pré, sous la garde d’un personnel qualiié, d’après la Protection suisse des animaux (PSA). De telles exploitations reçoivent un label. Mais comme tout le monde n’est pas à même de tenir ces standards, la PSA propose une alternative. Elle a lancé hier sa campagne nationale «Sortez les chevaux!». Tous les centres équestres ou fermes, peu importe s’ils ont des box ou des stabulations libres, peuvent participer. La règle: Du 1er mai au 31 octobre, les che- VAUD CONVOYEURS ATTAQUÉS Des convoyeurs de fonds ont été attaqués hier matin dans la zone industrielle en Budron au Mont-sur-Lausanne. Percutés par des voitures de livraison, ils ont dû sortir sous la menace de kalachnikovs. Les agresseurs ont pu s’emparer d’une partie de l’argent. L’attaque s’est produite vers 1 h du matin. ATS KITESURF Alain Berset. En visite au Japon, le président de la Confédération Alain Berset a rencontré hier le premier ministre Shinzo Abe. Au programme des discussions: les relations bilatérales, le rapprochement entre l’Europe et l’Asie ou encore la situation sur la péninsule coréenne. Les deux parties ont également abordé la préparation des Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2020, qui se dérouleront à Tokyo, indique le Département fédéral de l’intérieur dans un communiqué. Et de préciser que la Suisse y installera une «House of Switzerland» (Maison suisse). ATS/KEYSTONE ALCOOL À DISCRÉTION Les conducteurs de petits canots pneumatiques ou de kitesurfs ne seront pas soumis à l’interdiction de conduire en état d’ivresse. L’Oice fédéral des transports (OFT) propose une exemption pour ces petites embarcations, le risque d’accidents étant faible, a communiqué l’oice hier. ATS vaux doivent passer plusieurs heures en groupe au pâturage, au moins 26 jours (ou nuits) par mois, sauf exception (jument en chaleur, incompatibilité, etc.). Du 1er novembre au 30 avril, le pâturage est facultatif, mais les animaux doivent accéder en groupe à une aire de sortie, plusieurs heures, au moins 26 jours par mois. «Quiconque prend cet engagement devient un «ambassadeur» d’une détention de chevaux conforme à leurs besoins et igurera sur une liste des écuries respectueuses sur notre site web. C’est aussi un argument publicitaire», avance PSA. CW mois par la Protection suisse des animaux (PSA), plus de la moitié des 105 000 équidés du pays sont encore installés dans des box individuels en écurie, durant 20 à 23 heures par jour. «Pour les chevaux utilisés dans le sport et les loisirs, la loi im­ pose deu x sorties de deu x heures par semaine, dans un espace extérieur d’une surface sufisante. Ce qui est un mini­ mum. Mais certains chevaux ne voient jamais une prairie de leur vie», déplore Sandra Schae­ fler, zoologue spécialiste des chevaux auprès de la PSA. L’association présentait, hier à Berne, les observations réa­ l isées da ns d ivers cent res équestres et manèges. Conclu­ sion: les chevaux de sport les plus onéreux et ceux utilisés dans les écoles d’équitation Anouk Thibaud, fondatrice et présidente du refuge de Darwyn, à Genève, qui dénonce les cas de maltraitance sur les équidés et recueille bon nombre d’entre eux, fait le même genre de constats. «Les pensions pour chevaux manquent souvent de terrains et les parcs extérieurs sont en option. Parfois, les sor­ ties au pré sont facturées au client, malgré la loi des deux fois deux heures de sortie obligatoire par semaine. Les propriétaires sont abusés et il est important qu’ils exigent ces sorties», es­ time­t­elle. Pour Anouk Thi­ baud, de nombreux chevaux diagnostiqués comme «fous» ou «difficiles» manquent simple­ ment de moments de liberté à l’extérieur, avec des congénères. Si on leur permettait cette liber­ té, on éviterait aussi aux cava­ liers de se blesser, selon elle. La PSA exige une sortie jour­ nalière en groupe pour les che­ vaux depuis plus de 40 ans. Dans la révision de l’ordon­ nance sur la protection des ani­ maux de 2008, cette requête n’a pas été satisfaite. C’est pourquoi l’association a lancé hier une campagne nationale ain d’inci­ ter les propriétaires de centres équestres à faire un pas dans cette direction. I Les comptes sont au beau ixe Finances X La Confédération a finalement réalisé 9,1 milliards d’excédents en 2017. Le compte de résultats de la Confédération aff iche pour 2017 un excédent de 9,1 mil­ liards de francs, soit une amé­ lioration de 3,8 milliards en un an. Ce compte consolidé in­ cluant les unités décentralisées tenant leur propre comptabilité englobe désormais les assu­ rances sociales et les entreprises dont la Confédération est l’ac­ tionnaire majoritaire. Son but est de donner une vue complète de la situation i­ nancière de la Confédération. Publié hier, le compte 2017 adopté par le Conseil fédéral est positif dans tous les secteurs. L’amélioration par rapport à 2016 est principalement liée à l’excédent du compte de l’Admi­ nistration fédérale et à la bonne tenue des assurances sociales. Ces dernières enregistrent un résultat annuel de 2,6 mil­ liards, soit près de deux fois plus que l’année précédente (1,4 mil­ liard). Cette progression est avant tout liée aux rendements des placements des fonds de compensation (2,4 milliards). 163 423 emplois Les postes à plein temps au sein de la Confédération Le secteur de l’administra­ tion fédérale dégage un excé­ dent de 3,8 m illia rds, soit 2,6 milliards de mieux qu’en 2016. Cela s’explique principale­ ment par la progression des re­ venus iscaux (+3,3 milliards). Le produit de l’impôt anticipé, en particulier, a augmenté de 2,5 milliards. Les entreprises de la Confé­ dération présentent un résultat annuel de 2,6 milliards, soit lé­ gèrement moins que les 2,8 mil­ liards de 2016. Alors que les revenus et les charges opéra­ tionnelles ont évolué en paral­ lèle, les amortissements supplé­ mentaires, notamment ceux requis pour CFF Cargo, grèvent le résultat annuel. Le personnel de la Confé­ dération s’est tassé de 1% à 163 423 postes à plein temps. La hausse des effectifs des Ecoles polytechniques fédérales (+389) est compensée par un recul à l’administration générale de la Confédération (–393). Au inal, les effectifs du secteur de l’Ad­ ministration fédérale sont res­ tés stables. ATS LE COURRIER INTERNATIONAL LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018 9 Emmanuel Macron était hier au journal télévisé de TF1, avant une intervention sur BFM TV dimanche soir Les classes populaires dans le viseur BENJAMIN MASSE, PARIS pays», ajoute Adelaïde Zulikarpasic. L’exercice de pédagogie avait pour objet de rappeler que Macron «irait jusqu’au bout» dans les réformes, sans se laisser intimider par tel ou tel mouvement d’opinion. Un message loin d’être anodin, dans un contexte de multiplications des conlits sociaux, notamment à la SNCF, où la grève perlée est déjà prévue pour durer jusqu’au mois de juin. France X «Libérer, protéger, unir»: c’est par ce triptyque qu’Emmanuel Macron a voulu définir son action, lors de son interview hier par Jean-Pierre Pernaut, au Journal de 13 h de TF1. Le «JT» avait été délocalisé pour l’occasion dans une salle de classe de Berdh’uis, une petite commune de l’Orne. C’est que Macron, à travers cet exercice, souhaitait s’adresser en priorité à une France populaire, r u ra le, souvent âgée: une France en passe de sceller une forme de désamour avec la politique menée par le chef de l’Etat. «Depuis décembre, Macron subit un décrochage inquiétant dans ces catégories, analyse Adelaïde Zulfikarpasic, directrice du département Opinion du groupe BVA. C’est particulièrement vrai s’agissant des classes populaires.» Le chef de l’Etat ne recueille plus que 27% d’opinions favorables parmi les couches populaires (–7 points par rapport au mois précédent), contre 41% chez les classes moyennes, et 65% chez les cadres. Macron n’en a pas moins envoyé plusieurs messages d’apaisement, quitte même à paraître reculer Un tourbillon législatif C’est ce risque de polarisation du ra ble d e l’op i n ion que Macron a voulu contrer, se déclarant «le président de tous les Français». Sur le fond d’abord, en tentant de répondre aux principaux reproches qui lui sont faits. D’abord, celui du manque de lisibilité de son action, alors que, depuis le début de l’année, les réformes se sont multipliées, sans que l’on comprenne toujours la logique globale qui préside à ce tourbillon législatif. «Il a essayé d’inscrire son action dans une logique globale de transformation du L’interview du président hier par Jean-Pierre Pernaut au 13 h de TF1, depuis une classe d’école primaire de la campagne normande, a été préparée avec un soin extrêmement minutieux. KEYSTONE Evacuations des squats Notre-Dame-des-Landes X Les forces de l’ordre bloquaient les accès routiers à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, hier matin. But de l’opération: permettre le déblaiement des squats détruits les jours précédents. Les accès routiers vers l’ancienne «zone d’aménagement différé» (ZAD), rebaptisée «zone à défendre» par les opposants au projet d’aéroport nantais, étaient fermés à la circulation, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les routes ont été bloquées pour permettre les manœuvres de poids lourds et d’engins, selon la gendarmerie. Aucun affrontement n’avait lieu sur la zone hier matin, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place. L’ambiance contrastait fortement avec les heurts survenus ces trois derniers jours. L’opération d’expulsion, entamée lundi à l’aube, mobilise environ 2500 gendarmes et vise à rétablir l’ordre dans cette partie du bocage nantais, qualiiée de «zone de non-droit» par le gouvernement. Mercredi, les gendarmes ont lancé une charge massive contre les opposants, la plus importante depuis le début de leur intervention. ATS/AFP Les talibans s’emparent d’un district Afghanistan X Le district conquis passait jusque-là pour l’un des plus sûrs de la province de Ghazni. La chute de ce secteur rapproche les talibans du chef-lieu de la province. Les talibans se sont emparés hier matin d’un district de la province afghane de Ghazni, près du cheflieu provincial, a rapporté un responsable de la police locale. Une quinzaine de personnes, dont le gouverneur du district, ont été tuées dans l’attaque. Les talibans ont tué le gouverneur du district de Khawaja Omari, Ali Dost Shams, ses gardes du corps, sept policiers et cinq agents des services de renseignement afghans, a déclaré le numéro deux de la police de Ghazni, Ramazan Ali Mohseni. Ils ont ensuite incendié le siège du gouvernorat du district. Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué cette opération dans un message sur Whats App. Il a affirmé que «plus de 20 policiers ont été tués et de nombreux autres blessés». Dans l’attaque, «nous avons perdu trois moudjahidine, quatre autres ont été blessés». Le district conquis passait jusque-là pour l’un des plus sûrs de la province de Ghazni. La chute de ce secteur rapproche les djihadistes talibans du chef-lieu de la province, appelé lui aussi Ghazni, ville de 150 000 habitants à 150 km au sud-ouest de Kaboul. Les combats s’intensiient traditionnellement en Afghanistan au printemps, car la fonte des neiges qui bloquent les cols durant l’hiver accroît la mobilité des djihadistes. Les talibans annoncent généralement courant avril le lancement de leur offensive de printemps. Malgré cette petite musique réformiste, Macron n’en a pas moins envoyé plusieurs messages d’apaisement au fil de l’interview. Quitte même à paraître reculer sur un certain nombre de dossiers. Ainsi a-t-il promis une reprise d’une partie de la dette de la SNCF par l’Etat, répondant ainsi à une des principales revendications des grévistes. Une autre concession importante faite par Macron concerne la l i m itat ion de v it e s se à 80 km/h, au lieu des 90, qu’il souhaite imposer sur les routes départementales, à partir du 1er juillet prochain. La mesure avait suscité une levée de boucliers, en particulier justement dans ces territoires ruraux qui se sentent abandonnés par le pouvoir. L’hôte de l’Elysée a annoncé que cette mesure serait inalement «expérimentée» pendant deux ans, et supprimée si elle ne s’avérait pas concluante. Les principaux accusés de Tarnac relaxés France X Les militants du groupe dit de Tarnac ont été relaxés jeudi pour les faits de dégradation de matériel ferroviaire et d’association de malfaiteurs qui leur ont valu un procès en correctionnelle. Ils étaient soupçonnés d’avoir saboté une caténaire de ligne TGV en 2008. Julien Coupat, 43 ans, et Yildune Lévy, 34 ans, les principaux accusés, ont toujours nié les faits. Le premier était présenté à l’époque comme l’idéologue du groupe de militants anticapitalistes qui vivaient en communauté dans le village de Tarnac, en Corrèze. Ils étaient alors présentés par les pouvoirs publics comme des terroristes en puissance de la mouvance «anarcho-autonome», une réminiscence du groupe Action directe qui s’est illustré en 19791987 en France par des attentats et des assassinats. Selon une étude de la BBC publiée in janvier, les talibans sont actifs sur environ 70% du territoire afghan. L’OTAN évalue quant à elle à 44% de l’Afghanistan la superficie contrôlée ou disputée par les combattants talibans. Mais la Cour de cassation avait déinitivement écarté la qualiication terroriste le 10 janvier 2017 et le jugement du Tribunal correctionnel de Paris met in à neuf années d’une procédure qui a vu le dossier se dégonler considérablement. Six autres militants du même groupe étaient également jugés en même temps que Julien Coupat et Yildune Levy. Un seul a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour, selon Libération, «recel de vol, tentative de falsiication de document administratif et refus de prélèvement ADN». Tous les autres ont été relaxés des faits qui leur étaient reprochés. ATS/AFP ATS/AFP/CO Enin, pour mettre encore un p eu plu s d’hu i le da n s le s rouages, le président a annoncé que la suppression de la taxe d’habitation, prévue au départ pour concerner 80% des contribuables, serait inalement applicable à la totalité des foyers concernés. Convaincra-t-il ou pas? Sur la forme, Macron a également voulu envoyer des signes d’apaisement, en rupture avec l’image de président parfois cassant qui commençait à lui coller à la peau. «Il s’est montré plus empathique, plus à l’écoute, qu’à l’accoutumée», signale Arnaud Benedetti, spécialiste en communication politique et professeu r à la Sorbon ne. Macron a ainsi «remercié» à plusieurs reprises les retraités, appelés à contribuer à l’effort national. Il a aussi déclaré «entendre les inquiétudes» des cheminots, rappelant qu’il connaissait bien cette profession, qui était celle de son grand-père. Reste à savoir si ce plaidoyer s’avérera convaincant. Sans surprise, les premières r é ac t ion s de l’op p o s it ion étaient particulièrement critiques. Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon, le patron de la France insoumise, dénonçait un «soliloque» et un «catéchisme hors-sol». A droite, Guillaume Peltier, vice-président des Républicains dénonçait «le président des carabistouilles, du déni et du mépris». Au-delà de ces déclarations assez convenues, c’est surtout les premiers mouvements de l’opinion qui seront particulièrement scrutés, à l’issue d’une séquence médiatique qui n’est pas encore terminée pour le président: il doit encore s’exprimer dimanche soir, sur BFM TV, RMC et Mediapart. I AZERBAÏDJAN ÉLECTION D’ALIEV PAS NETTE Les observateurs de l’OSCE ont dénoncé hier de «graves irrégularités» et une «absence de pluralisme» lors de la présidentielle de mercredi en Azerbaïdjan. Le scrutin a été remporté sans surprise par l’homme fort du pays, Ilham Aliev. ATS CINÉMA NETFLIX MALMENÉ À CANNES Après une première participation très controversée en 2017, le géant américain du streaming Netflix sera absent du Festival de Cannes en mai. Mais Netflix est «toujours le bienvenu» à Cannes, a affirmé hier le délégué général du festival. ATS PÉTROLE ALLIANCE BP ET PETROBRAS Le géant pétrolier britannique BP a annoncé hier une vaste alliance stratégique avec le groupe public brésilien Petrobras, allant de l’exploration à la distribution. BP indique avoir signé avec Petrobras un protocole d’accord. ATS 10 LE COURRIER INTERNATIONAL LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018 Les Occidentaux entretiennent le flou sur leur riposte à l’attaque chimique. La Ghouta reprise par Damas Ebullition avant de possibles frappes ALAIN AUFFRAY ET HALA KODMANI Syrie X Alors qu’elle semblait imminente, la menace d’une riposte militaire contre le régime d’a l-Assad après l’at taque chimique de samedi sur Douma restait hier d’actualité mais un peu loue. Donald Trump lancera une attaque «très bientôt ou pas si tôt que cela», Emmanuel Macron se décidera «en temps voulu». Alors que la tension est encore montée d’un cran après des menaces d’action militaire du président états-unien sur Twitter, la première ministre Theresa May a réuni son gouvernement pour étudier une possible participation britannique à une opération contre la Syrie. Elle a ordonné à des sous-marins de la Royal Navy de faire mouvement pour être à portée de ce pays, en vue d’une éventuelle frappe qui pouvait avoir lieu dès hier soir, selon le Daily Telegraph. On temporise L’ampleur, la forme, la durée, les cibles et surtout les risques de l’opération continuent d’être discutés entre Washington, Paris et Londres. Tout en afichant leur détermination à «ne pas l a i s s e r l ’u s a g e d ’a r m e s chimiques se poursuivre», comme se le sont dit Donald Trump et Theresa May mardi soir par téléphone, les Occident au x t e mp or i s e nt . C a r la confrontation avec la Russie sur le dossier syrien s’est durcie. Soutien indéfectible de Damas, Moscou a opposé mardi soir son veto à un projet de résolution des Etats-Unis visant à créer un mécanisme d’enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie. L’ambassadeur de Russie au Liban a ensuite prévenu dans la soirée que tout missile américain qui viendrait à être tiré sur la Syrie serait abattu. «En cas de frappe américaine, même les sources d’où proviennent ces missiles seront prises pour cibles», a dit Alexander Zassipkine à la chaîne de télévision du Hezbollah, al-Manar. Sans formuler les mêmes menaces, le Kremlin a néanmoins Avec la reprise de Douma, qui était le dernier bastion rebelle dans la Ghouta Orientale, l’armée syrienne contrôle désormais la région. Ou ce qu’il en reste... KEYSTONE mis en garde mercredi contre tout acte en Syrie pouvant «déstabiliser la situation déjà fragile dans la région». Les mises en garde russes ont provoqué une réaction électrique de Donald T r u mp. «La Russie ju re d’abattre n’importe quel missile tiré sur la Syrie. Que la Russie se tienne prête, car ils arrivent, beaux, nouveaux et intelligents! Vous ne devriez pas vous associer à un animal qui tue avec du gaz, qui tue son peuple et aime cela», a tweeté, mercredi, le président américain, afirmant que les relations avec la Russie n’ont jamais été aussi mauvaises. A quoi le Kremlin a répliqué «ne pas participer à la twitto-diplomatie» et être favorable à des «approches sérieuses». Theresa May a ordonné à des sous-marins de la Royal Navy de faire mouvement pour être à portée de la Syrie Reprise de Douma Pendant le bal diplomatique, Bachar al-Assad a pu célébrer hier, avec ses alliés russes, la reprise totale de la Ghouta orientale et l’évacuation des derniers rebelles de Douma. L’annonce a été faite à Moscou par l’armée russe: «Aujourd’hui (jeudi), un événement important pour l’histoire de la Syrie a eu lieu: le drapeau syrien a été hissé sur un bâtiment de Douma, ce qui marque la prise de contrôle de cette locali- Affaire Skripal: l’étau se resserre autour du Kremlin Les examens menés par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) confirment les conclusions britanniques sur l’espion empoisonné. Il aura fallu trois semaines, de nombreu x écha nt i l lons et quatre laboratoires pour que l’Organisation contre l’utilisat ion des a r mes ch i m iques (OIAC) rende son rapport. Et il s’avère que les enquêteurs conirment la thèse des autorités britanniques. L’ancien espion russe Sergueï Skripal et sa fille ont bien été empoisonnés par un agent neurotoxique. Mais le rapport de deux pages ne parle pas précisément de Novichok. Le dernier point du document rendu public hier spéciie en effet que «le nom et la structure de l’agent toxique sont in- clus dans le rapport complet conidentiel», qui sera transmis à tous les Etats concernés par l’affaire, y compris la Russie. Après publication, le ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, a immédiatement balayé tout doute possible et a afirmé qu’il s’agissait bien de Novichok. Mais si connaître l’origine du produit est essentiel à l’enquête, en connaître la provenance l’est tout autant. Jusqu’à maintenant, aucun des laboratoires n’a nommé de responsable, leur rôle se bornant strictement à déterminer la nature du produit chimique. Le Gouvernement britannique continue de son côté à accuser la Russie. Selon Boris Johnson, «il n’y a aucune autre hypothèse concernant le responsable: seule la Russie a les moyens, les motivations et l’historique» pour perpétrer ce genre d’attaque. Des accusations que la Russie nie en bloc depuis le début de l’affaire Skripal. Lors d’une conférence de presse la semaine dernière, l’ambassadeur russe conda m na it à nouveau le Royaume-Uni pour, selon lui, son manque de transparence. Alexander Yakovenko afirmait ainsi que la Russie accepterait les résultats de l’enquête de l’OI AC ma i s dema nda it à connaître la liste des experts impliqués. Selon lui, l’affaire nécessite une équipe internationale qui ne comporte pas que des scientifiques des pays de l’OTAN ou de l’UE. Hier, la Russie s’est faite plutôt discrète dans les heures qui ont suivi la publication du rapport. Seule une conférence de presse hebdomadaire de la porte-parole du Ministère russe des affaires étrangères diffusée sur internet a permis d’obtenir une première réaction. Maria Zakharova a passé plus d’une heure à se faire l’avocate de la Russie. En détaillant par ordre chronologique les différentes versions de l’affaire données par les médias britanniques, elle a réitéré le fait que, selon la Russie, le Royaume-Uni s’est lancé dans une campagne anti-russe. Plus d’un mois après l’attaque, Sergueï Skripal est toujours hospitalisé mais ses jours ne sont plus en danger. Sa ille Youlia a pu sortir de l’hôpital et a été prise en charge par les autorités britanniques. © LIBÉRATION té, et par conséquent, de la Ghouta orientale dans sa totalité», a déclaré le général Iouri Evtouchenko. La télévision russe a diffusé des scènes de foule agitant dans la rue de vastes drapeaux rouge-blancnoir aux deux étoiles vertes, ainsi que l’image d’un de ces drapeaux accroché sur la façade d’un immeuble délabré. Selon l’armée, la police militaire russe a commencé son déploiement à Douma, où «elle constitue un garant du respect de l’ordre». Les derniers rebelles syriens ont dû remettre leurs armes lourdes à la police militaire russe, qui a pris le contrôle de la ville. Le groupe Jaich al-Islam, qui contrôlait jusqu’alors Douma, avait inalement accepté un accord parrainé par Moscou, semblable à ceux qui avaient permis à d’autres groupes insurgés d’évacuer la région. La plupart des haut gradés de Jaich al-Islam ont quitté la ville avec leurs familles en direction du nord de la Syrie, vers des zones encore sous contrôle rebelle. «Evidemment, c’est l’attaque chimique qui nous a poussés à accepter» de partir, a déclaré à l’AFP Yasser Delwane, le chef du bureau politique de Jaich al-Islam. © LIBÉRATION INSPECTEURS DE L’OIAC SUR PLACE L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué hier que ses experts étaient en route pour la Syrie et commenceraient demain leur travail d’enquête sur l’attaque chimique que Damas est accusé d’avoir menée à Douma. L’ambassadeur syrien à l’ONU Bachar al-Jaafari avait auparavant annoncé leur arrivée pour hier et demain. «Nous sommes disposés à les escorter où ils le voudront», a-t-il assuré. «L’OIAC a adressé quatre passeports à l’ambassade syrienne à Bruxelles. Les visas ont immédiatement été octroyés», a dit le diplomate, précisant que le Gouvernement syrien était prêt à accorder des visas à des inspecteurs situés au Liban voi- sin. En France, le président Emmanuel Macron a relativisé l’urgence d’une réaction, après avoir évoqué mardi une annonce «dans les prochains jours». Sur le fond, il est cependant resté ferme dans ses accusations, disant avoir «la preuve» que «des armes chimiques ont été utilisées, au moins du chlore, et qu’elles ont été utilisées par le régime de Bachar al-Assad». A l’instar de Washington, la chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi jugé «évident» que le régime syrien disposait encore d’un arsenal chimique. Mais elle a souligné que Berlin «ne participera pas à des actions militaires» contre Damas. ATS/AFP/REU RELIGIONS Avec son discours devant les évêques de France, Macron a-t-il attenté au principe de laïcité? 12 ANALYSE Dix ans après la crise de 2008, une nouvelle bulle immobilière prend forme en Irlande. 13 leMAG A la Comédie de Genève, Myriam Boucris présente une pièce mêlant migrants et étudiants. 19 WEEK-END SOLIDARITÉ 11 CULTURE LE COURRIER VENDREDI 13 AVRIL 2018 En Macédoine, comme dans d’autres pays d’Europe de l’Est, vêtements et chaussures sont fabriqués à prix cassés. Les conditions de travail y sont parfois pires qu’en Asie La misère du «made in Macédoine» QUELQUES CHIFFRES CHRISTOPHE KOESSLER X 22% Textile X «J’espérais que cet emploi me permettrait de nourrir ma famille, j’avais tort», déclare d’emblée Kristina Ampeva. L’ancienne ouvrière, aujourd’hui militante au sein de l’ONG Loud Textile Worker, avait 20 ans quand elle intègre l’une des 80 usines de vêtements et de chaussures de sa ville natale de Macédoine. Elle y restera sept ans. «En plein mois d’août, par de fortes chal e u r s , j ’a i d û t r a v a i l l e r trente jours pour un salaire mensuel de 120 euros», témoignait-elle à Genève, en mars, à l’invitation de l’organisation Public Eye. L’ONG suisse, qui mène campagne sur les conditions de travail dans l’industrie textile depuis 2014, conirme: «En Albanie, en Macédoine ou en Roumanie, le salaire minimum légal se situe entre 140 et 156 euros par mois, un niveau inférieur à celui qui prévaut en Chine. Les ouvrières devraient gagner quatre à cinq fois plus pour pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.» Résultat: la plupart des 1,7 million d’ouvrières et d’ouvriers qui travaillent dans ce secteur en Europe vivent dans la pauvreté et doivent s’endetter pour survivre, explique un rapport de la campagne internationale Clean Clothes, publié fin 20171. Contrat renouvelé chaque mois Les marques qui veulent se prévaloir du «made in Europe» comme un argument synonyme de bonnes conditions de travail peuvent donc aller se rhabiller, observent les ONG. Même le «made in Italy» est su- «Les syndicats sont liés aux principaux partis politiques, ils ne sont pas indépendants de l’Etat» Kristina Ampeva le pourcentage de ce que touche en moyenne une ouvrière textile en Macédoine, comparé au salaire minimum vital. Une usine textile à Strumica, en Macédoine. Dans ce pays, le salaire minimum des ouvrières du textile est inférieur à celui pratiqué en Chine. X 2,80 francs la part payée à l’ouvrière pour une paire de chaussures vendue 120 francs (moyenne mondiale). X 105 francs MARIO SAREVSKI/ CC4.0-PHOTO PRÉTEXTE le salaire mensuel de nombreuses couturières qui accumulent les heures supplémentaires en Ukraine. Sources: Clean Clothes/Public Eye jet à caution et souvent produit dans les pays de l’Est (lire ci-dessous). Et le salaire n’est pas l’unique problème, ajoute Kristina Ampeva. «Les conditions sanitaires sont catastrophiques. Dans les hangars, il fait 15 degrés en hiver et 45 en été car les employeurs économisent sur le chauffage et la climatisation. Les ouvrières – 70% sont des femmes – sont souvent obligées de prendre leur repas sur leurs machines souillées de colle. Sans compter les humiliations, les harcèlements et les mauvais traitements de la part de la hiérarchie. Le plus souvent les heures supplémentaires ne sont pas payées et les vacances, 20 jours par année, ne sont accordées que très partiellement.» Une situation rendue possible par la précarité de ces emplois, qui pousse les employés à faire proil bas: «En Macédoine, la loi permet aux employeurs d’engager les salariés au mois. Pendant une durée de cinq ans.» Du jour au lendemain, le patron peut se séparer de son ouvrier sans motif valable. Les femmes enceintes en seraient les premières victimes: «Si le patron le découvre, votre contrat se terminera bientôt, car ils ne veulent pas s’encombrer de vous. Pour eux, enceinte signiie paresseuse», ironise la militante macédonienne. «Je ne me suis jamais habituée» Ce système est à ses yeux cautionné par de nombreux investisseurs internationaux et de grandes marques, qui font pression pour réduire les coûts de production. «Pour attirer les capitaux, notre gouvernement va parfois même jusqu’à payer la différence entre le salaire qu’est prêt à honorer l’entreprise et le salaire minimum légal, plus élevé.» Lorsqu’il y a quelques années, révoltée, Kristina Ampeva essaie d’inciter ses collègues à arrêter le travail en signe de protestation, on lui rit d’abord au nez: «C’est dommage que tu doives travailler autant alors que tu es enceinte mais tu vas t’habituer», m’a répondu une collègue. «Je ne me suis jamais habituée.» Face à l’inaction des syndicats, elle décide de créer sa propre ONG pour conscientiser les travailleurs et leur fournir des conseils juridiques. «Les syndicats sont liés aux principaux partis politiques. Ils ne sont pas indépendants de l’Etat, et du coup, ils ne fonctionnent pas. Lorsqu’un nouveau dirigeant du syndicat a été nommé, je me suis dit que c’était l’occasion d’un changement, mais notre rencontre n’a rien donné», soupire-t-elle. Elle pointe aussi la corruption qui gangrène les institutions publiques. Renouer avec des pratiques autogérées Fin 2017, la loi sur le salaire minimum général a été élargie au secteur textile. Mais elle n’est pas suivie d’effets: «La nouvelle législation ne s’applique que si le quota de pro- duction de l’entreprise est atteint. Comme par hasard, il ne l’est presque jamais.» L’ancienne ouvrière, qui a entre-temps perdu son emploi en raison de son engagement, renoue aussi avec d’anciennes t rad itions des ouv r iers de l’ex-Yougoslavie, dont la Macédoine est issue. A l’époque, en marge du bloc soviétique, les entreprises autogérées, menant une expérience unique et inspirante s’il en est, organisaient toutes sortes d’activités culturelles. «Le but de ces ‘sociétés culturelles’ était aussi de faire prendre conscience aux travailleurs de leurs droits.» C’est pourquoi, avec d’autres organisations, Loud Textile Worker a créé le «Centre culturel et artis- RELOCALISER EN ITALIE, IMPORTER LA PRÉCARITÉ Le pouvoir du consommateur? Qui n’a pas pensé d’éviter de cautionner les conditions de travail déplorables des usines asiatiques en achetant une bonne paire en cuir «made in Italy»? Une fois de plus, Public Eye vient doucher nos illusions. Non seulement, les chaussures en question sont souvent fabriquées au rabais dans des pays de l’Europe de l’Est, mais même quand elles sont produites en Italie, les conditions y font aussi penser aux romans de Dickens: «Travail au noir, ateliers insalubres, salaires de misère, absence de soins médicaux et de protection sociale: la situation des travailleurs – essentiellement des migrants chinois – est catastrophique», assure Public Eye, qui a mené un travail approfondi sur le sujet dès 2014. Un joli coup de la mondialisation: «Après avoir délocalisé à tour de bras, les grandes marques de l’industrie vestimentaire et de la chaussure italienne ont ‘rapatrié’ une grande partie de leur production et de leurs sous-traitants en Italie.» Avec leur corollaire: «Ils ont aussi réussi à ‘importer’ les conditions de travail déplorables et les salaires de misère.» Du «made in Italy» produit par des Chinois, donc. C’est surtout en Toscane que s’est développée une industrie parallèle, «une sorte d’enclave de production bon marché en Italie», où des marques de luxe comme Prada, Louis Vuitton et Burberry sous-traitent, relève l’ONG suisse, reportage à l’appui1. Et quand la botte transalpine ne suit plus, les entrepreneurs italiens font produire en Albanie, en Ukraine, en Roumanie, en Serbie, en Hongrie, etc. Tout cela sous le label «made in Italy». Car grâce aux nouvelles règlementations européennes, «le concept de ‘perfectionnement passif’ permet aux entreprises d’exporter des produits semi-inis pour être fabriqués à l’étranger, puis de réimporter les articles inis sans payer de droits de douane», explique Public Eye. Abracadabra, voici une belle paire italienne! CKR A lire dans le magazine de Public Eye, avril 2017. www.publiceye.ch/fr 1 tique textile». «Depuis trois ans, nous organisons des festivals, incluant tant des ateliers sur les droits du travail et les droits humains que de la peinture, du théâtre et un coin pour les enfants. Nous voulons que les salariés sachent qu’ils ont droit à une vie sociale, à l’art et à échanger des expériences. Nous voulons qu’ils commencent à se mobiliser. Les choses bougent, mais pas encore assez», raconte Kristina Ampeva. Vers la création d’un syndicat En parallèle, son ONG a mis en place une permanence juridique pour conseiller les salariés: «Nous avons aidé plus de 2000 personnes victimes de violations de leurs droits», se réjouit-elle. Loud Textile Worker informe aussi les pouvoirs publics en les enjoignant à agir pour le respect du droit, à commencer par les visites des inspecteurs sanitaires et du travail. Kristina Ampeva envisage sérieusement de créer un véritable syndicat indépendant dans son pays: «Aujourd’hui, je suis déjà amenée à dépasser mes fonctions en négociant comme un syndicat. J’ai été menacée à plusieurs reprises. Mon dernier bureau a été caillassé. Nous avons besoin d’aide.» Sera-t-elle entendue en Suisse, où les chaussures macédoniennes sont sans nul doute vendues à bon prix? I Clean Clothes est un réseau de plusieurs centaines d’ONG et de syndicats de par le monde dont l’objectif est d’améliorer les conditions de travail dans le secteur textile. Public Eye en fait partie. 1 12 RELIGIONS LE COURRIER VENDREDI 13 AVRIL 2018 WEEK-END Avec son discours aux évêques de France, le président français a-t-il attenté à la loi de 1905? L’avis de Valentine Zuber, historienne de la laïcité «Macron reste dans les bornes» tions alternatives aux siennes, surtout lorsqu’elles émanent de milieux religieux dont les positions sont jugées forcément «obscurantistes» et régressives, pour ne pas dire réactionnaires… Cette difficulté à entend re les convictions des autres n’est pas l’apanage de la gauche et des défenseurs de la laïcité bien entendu, un certain raidissement des catholiques et de la droite est tout aussi évident à l’heure actuelle en France. PROPOS RECUEILLIS PAR DOMINIQUE HARTMANN Laïcité X Emmanuel Macron a tenu lundi devant la Conférence des évêques de France (CEDF) un discours qui a fortement déplu à la gauche, de la France insoumise à Génération.s (fondé par Benoît Hamon), en passant par le Parti socialiste (notre édition du 11 avril). Au collège des Bernardins, le président a notamment souhaité «réparer le lien abîmé» entre l’Eglise et l’Etat et demandé aux catholiques de ne pas se «sentir aux marches de la République, mais de retrouver le goût et le sel du rôle qu’ils y ont toujours joué». Face à la CEDF, Emmanuel Macron a également défendu «l’humanisme réaliste» de sa politique migratoire, ce qui n’était d’ailleurs pas pour plaire à certains militants associat i fs cathol iques, qu i la trouvent beaucoup plus réaliste qu’humaniste. En évoquant un «lien» entre l’Eglise et l’Etat, le président a-til commis une «atteinte sans précédent» à la laïcité, comme on le lui reproche? La position de Valentine Zuber, historienne de la laïcité et directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études (PSL) à Paris. Elle est l’auteure, entre autres, de La Laïcité en débat. Au-delà des idées reçues1. Que vous inspire la formulation qui a mis le feu aux poudres: «Nous partageons le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé et qu’il importe de le réparer.» Valentine Zuber: Le terme de «lien» était volontairement im- «Au collège des Bernardins, absolument aucun gage n’a été donné à l’Eglise» Valentine Zubler Emmanuel Macron, lundi, au collège des Bernardins. Dans son discours, le président français a souhaité «réparer le lien abîmé entre l’Eglise et l’Etat». Une atteinte au principe de laïcité? En appelant les catholiques à revenir dans le débat politique, le président veut-il récupérer l’électorat catholique de droite ou d’extrême droite? KEYSTONE précis et je pense qu’il a été largement surinterprété. En réalité, à aucun moment de ce discours très construit il n’a été question de réinstaller l’Eglise catholique dans sa situation antérieure de culte reconnu par l’Etat. De plus, Em manuel Macron n’a jamais caché qu’il souhaite entretenir des relations régulières avec les cultes, sous la forme d’un dialogue ouvert et par des consultations ponctuelles. Mais une partie de la gauche républicaine s’oppose à cette vision de la politique publique, considérant que les religions doivent rester coninées dans l’espace privé. Même si la France est sous le régime de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la loi de 1905 ne mentionne pas le terme de laïcité. Elle établit que l’Etat ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte, ce qui avait été le cas durant un siècle, quand l’Etat en subventionnait quatre (catholicisme, protestantismes, judaïsme). Mais ne pas reconnaître n’implique pas de ne pas se connaître et se fréquenter. C’est pourquoi le discours des Bernardins s’inscrit selon moi dans les bornes de cette laïcité séparatrice. Tout en invitant les catholiques – en tant qu’individus et citoyens – à agir dans la sphère publique, il dénie à l’institution la légitimité à s’opposer à l’Etat. Les limites posées sont claires: la voix de l’Eglise doit se faire «questionnante», mais en aucun cas «injonctive». Ce discours suggère que les liens ont été «abîmés»: par qui, par quoi? L’Eglise catholique n’a pas été bannie du débat public. L’allusion est double. A partir de la Révolution française et durant plus de cent cinquante ans, deux conceptions de la France se sont affrontées: d’un côté les partisans d’une monarchie, catholique et conservatrice, de l’autre les tenants d’une république laïque et progressiste. Cette rivalité institutionnelle s’est soldée par la loi de l905, affirmant la supériorité absolue de l’Etat dans la gestion des affaires publiques. Cette victoire du camp du progrès a laissé des traces chez les catholiques qui se sont inalement résolus à ne plus être qu’une force de proposition parmi d’autres. Il n’en reste pas moins qu’ils peuvent s’opposer à certaines mesures législatives qui leur semblent contredire leur vision de l’humanité. Les débats et les manifestations contre le mariage pour tous, en 2013, ont par exemple souligné le fossé existant dans la société française entre les catholiques les plus militants et la majorité des citoyens sur l’étendue qu’il convient de donner aux droits personnels. La tentation pour certains d’un retour à un catholicisme de type politique s’est heurtée à la fermeté de l’Etat qui a naturellement fait droit au désir de la majorité. Là encore le combat a été perdu par les catholiques, et certains ont pu en vouloir à une République qui ne partage pas toutes ses préoccupations éthiques. La promesse de «réparer» le lien a été vue comme une promesse clientéliste sur la future loi bioéthique. Qu’en pensez-vous? Très probablement. En tout cas c’est une assurance donnée par le chef de l’Etat que la voix des catholiques sera écoutée sur ces sujets, de la même façon que les propositions émanant des autres familles de pensée. Reste qu’aux Bernardins, absolument aucun gage n’a été donné à l’Eglise. Emmanuel Macron a aussi été accusé par La France insoumise de «souler sur les braises» des communautarismes religieux… Dans ce discours, le président s’adresse à l’ensemble des citoyens catholiques – soulignant les différentes sensibilités qui s’y mêlent – et non à l’Eglise catholique comme institution. De plus, il me semble difficile de l’accuser de jouer une religion contre l’autre puisqu’il a tenu des discours semblables devant le Conseil français du culte musulman (CFCM), face au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) ou à la Fédérat ion protesta nte de France (FPF). Emmanuel Macron s’est-il aussi adressé à la gauche républicaine? Pas encore, non. La tâche est ici plus compl iquée ca r cet te gauche républicaine est très di- Je pense vraiment que ce discours n’a pas été bien lu. Le passage que vous citez décrit seulement l’action de certains catholiques dans l’accueil inconditionnel de tous, y compris de ceux qu’ils considèrent être «dans le péché». Ce que le président salue, c’est leur implication active dans les problèmes sociaux du moment, sachant très bien leurs réserves doctrinales. Mais pour une partie de la gauche laïque, cette implication ne légitime pas la parole de l’Eglise sur ces sujets, en raison des iltres religieux qui la déterminent. La France est une démocratie. A mon sens, toutes les propositions de sens et d’action sont légitimes, à condition qu’elles n’outrepassent pas le cadre légal. Mais il y a un vrai problème de l’opposition de gauche à entendre et à accepter des proposi- Mais le président ne se contente pas d’inviter les catholiques à s’engager en politique, il conie une véritable mission à l’Eglise – l’assister contre l’islamisme, même si ce terme n’est pas utilisé –, ce qui explique aussi l’irritation suscitée. Il conie en effet aux catholiques un rôle d’intermédiaire avec les religions les plus récemment implantées en France. Par leur pratique ancienne de l’action et du débat au sein d’une société désormais pluraliste et particul ièr ement s é c u la r i s é e, i l s peuvent donner des clés aux autres religions quant à la situation forcément minoritaire des cultes dans un pays laïque. Mais il ne s’agit que de conseil, sans envisager de contrepartie inancière – ce qui irait évidement à l’encontre de la loi de 1905. I 1 Paris, Le Cavalier bleu, 2017. 15.4.2018 - 17h30 Table ronde 14.4 - 19.4.2018 Visions du réel, Gland 25.4 - 29.4.2018 Salon du Livre, Genève Toutes les infos sur www.irreductible.ch Autre motif d’irritation, Emmanuel Macron relève l’implication catholique aux côtés des familles monoparentales, homoparentales, etc., ce qui légitimerait leur parole. Exposition Visions du réel, Gland SOUTENEZ LA PRESSE INDÉPENDANTE visée, et notamment sur la question de la laïcité, ce qui rend d’ailleurs leur unanimité actuelle étonnante, voire suspecte d’être à visée opportunément politicienne. Mais je pense qu’il aurait intérêt à le faire, car cette gauche se sent un peu délaissée et trouve qu’il latte un peu trop l’adversaire. Tout homme politique a évidemment un agenda électoral, et il est certain que ce discours cherche à réconcilier les catholiques avec le projet politique humaniste et libéral qu’il dit porter, ain de les détacher des tentations extrêmes. Je pense cependant que la tonalité du discours excède clairement cette visée électoraliste. Le discours d’Emmanuel Macron tente de mobiliser toutes les forces civiles autour d’une idée de réconciliation sociale, que l’on peut apprécier ou non. Le président estime que les différentes or ga n i s at ion s r el i g ieu s e s peuvent elles aussi contribuer à lutter contre l’individualisme exacerbé et le matérialisme triomphant. Il s’adresse au désir d’absolu et de dépassement de chacun, qui peut se traduire en termes d’«espérance» pour les chrétiens, d’«idéal» pour les autres. Mettre à égalité ces deux attentes a pu contribuer à choquer une gauche pour laquelle le recours au religieux est forcément un retour en arrière. 22.5 - 2.6.2018 Médiathèque Valais, Martigny «Quel modèle pour l’avenir de la presse suisse ?» Intervenants: Frédéric Gonseth, réalisateur et coprés. de FIJOU Nadja Schnetzler, cofondatrice de Republik Gustavo Kuhn, corédacteur en chef Le Courrier ANALYSE LE COURRIER VENDREDI 13 AVRIL 2018 WEEK-END 13 Peu de pays ont été aussi sévèrement touchés par la crise de 2008 que la République d’Irlande. Aujourd’hui, une nouvelle flambée des prix de la pierre enthousiasme les uns et effraie les autres Irlande, des bulles dans le béton MANON DENIAU* Crise X Vitres brisées, entrées condamnées. Nous sommes au lotissement fantôme de Ballaghaderreen, un village du comté de Roscommon, dans l’ouest de l’Irlande. Depuis dix ans, ici, rien n’a bougé; sauf les rats, qui prolifèrent. Ce projet est sorti de terre en 2005, alors que le pays connaissait un boom économique qui lui valait le surnom de «Tigre celtique». Entre 1990 et 2010, plus de 762 600 habitations ont été construites dans l’île d’Emeraude; un nombre bien supérieur à la demande réelle. Et, pourtant, les prix ont crû ici plus vite qu’ailleurs: +474% entre 1995 et 2007 en valeur nominale, contre +222% au RoyaumeUni sur la même période (+199% en Espagne et +107% aux EtatsUnis). Eclate alors la crise de 2008, et les prix s’effondrent. En 2009, deux maisons sur cinq valent moins que leur prix d’achat. Comme bien d’autres, le promoteur du lotissement de Ballaghaderreen fait faillite. Les pelleteuses s’immobilisent. Des immeubles vides dans les faubourgs de la capitale, Dublin. Entre 2008 et 2013, les dépenses consacrées aux logements sociaux ont été amputées de 80%. KEYSTONE ments sociaux ont été amputées de 80% entre 2008 et 2013. Egalement en cause, un choix fait de longue date par l’Etat: miser sur le secteur privé. A la suite d’une récession au milieu des années 198 0 , l e g o u v e r n e m e n t , jusqu’alors premier fournisseur de logements sociaux, cesse son système de prêt bancaire utilisé par les collectivités locales (les loyers payés par les locataires remboursaient le prêt). Il leur préfère des subventions centralisées, ce qui rend la provision de logements sociaux plus vulnérable aux coupes budgétaires. Comme en Espagne et au Royaume-Uni, l’Etat encourage l’accession à la propriété. Les logements sociaux sont vendus aux locataires tandis que les propriétaires perçoivent de plus en plus en logeant des ménages éligibles aux aides sociales. Côté promoteurs, les incitations fiscales rendent l’appel de la truelle irrésistible. Guidées par la seule boussole du marché, les grues qui s’affairent désormais dans le ciel dublinois bâtissent des bureaux, des magasins, des hôtels ou… des résidences étudiantes, louées jusqu’à 349 euros la semaine pour un studio à quinze minutes du prestigieux Trinity College. Les logements – coûteux à produire et trop peu lucratifs – devront attendre, explique Kevin Nowlan, directeur général de la société d’investissement immobilier cotée Hibernia REIT, devenue l’un des plus importants propriétaires irlandais: «Nous avons construit quatorze appartements [loués 2400 euros par mois dans les Docklands, surnommés «la Silicon Valley dublinoise»] et nous ne ferons aucun profit. Nous l’avons fait parce que c’était une condition pour bâtir un immeuble de bureaux. Cela ne serait jamais arrivé sinon3.» La solution? Les logements vacants, selon Lyons. A Dublin, d’après le dernier recensement En 2009, deux maisons sur cinq valaient moins que leur prix d’achat Une décennie a passé. La presse – qui avait contribué à doper la spéculation immobilière1 – continue à se lamenter sur les habitations laissées à l’abandon. Mais un nouveau sujet alimente désormais ses «unes»: le retour de la bulle immobilière… Les loyers ont augmenté de 65% depuis 2011, dépassant leur niveau de 2008. Le prix moyen des habitations neuves a dépassé les 350 000 euros à Dublin: un triplement par rapport à 2012. Publiée en novembre 2017, une étude de l’Institut de recherches économiques et sociales (ESRI) promet une nouvelle hausse d’environ 20% d’ici à 2020 si la croissance économique se maintient à son niveau actuel: bien supérieur à 4% du produit intérieur brut (PIB) (avec inlation) par an depuis 2014. La raison de cette flambée? Une pénurie de logements dans les centres-villes, loin des lotissements abandonnés. «Le pays a besoin de près de 50 000 logements chaque année. A Dublin, la demande annuelle se situe entre 15 000 et 20 000 unités», déclarait l’économiste Ronan Lyons, le 28 juin 2017, en ouverture d’un comité mixte parlementaire chargé des questions liées au logement. La situation est également critique à Cork, à Limerick et à Galway, les principales villes du pays. Entre 2011 et 2016, 33 436 logements, dont 6598 à Dublin et sa banlieue, sont sortis de terre. Soit 2% de toutes les habitations occupées du pays. Première explication de cette chute des constructions: les politiques d’austérité directement liées à la crise de 20082. Les dépenses consacrées aux loge- (2016), il en existe près de 20 000, soit le niveau de la demande actuelle… Et ce chiffre ne prend pas en compte les étages inhabités au-dessus des magasins. Mais encore faudrait-il encourager les propriétaires à louer ou à vendre. Lorsque la bulle gonle la valeur des biens sans qu’on ait à se soucier de les faire occuper, forcer la main des mieux lotis requerrait de l’Etat une dose de détermination dont il semble manquer. Et ce d’autant plus que ces citoyens représentent une bonne partie de la base électorale de l’actuel gouvernement, piloté par Leo Varadkar (Fine Gael, droite). Minoritaire au sein du Dáil Éireann (l’Assemblée d’Irlande, soit la Chambre basse du Parlement), la coalition entre Fine Gael et huit députés indépendants est sur un siège éjectable. Pour qu’elle ait le droit de gouverner, son rival historique, le Fianna Fáil (centre droit), a conclu avec elle un accord de coniance en mai 2016 et a accepté de s’abstenir lors de la formation de l’exécutif. Mais cet arrangement menace régulièrement de se briser. «Avant, le Les jeunes adultes doivent retourner vivre chez leurs parents problème ne concernait que la classe ouvrière, explique Lorcan Sirr, chercheur en études du logement et en économie urbaine à l’Institut technologique de Dublin (DIT). Désormais, on en parle de plus en plus dans les mé d ia s, pu i sque la cla sse moyenne commence à être touchée. Les jeunes adultes doivent retourner vivre chez leurs parents car ils ne peuvent plus se loger, et les multinationales se rendent compte que cela peut avoir un impact sur leur compétitivité. Ce sont ceux et celles qui ont le pouvoir de faire changer les choses dans les urnes.» La question du logement pourrait surgir comme l’un des principaux sujets de la campagne des prochaines élections législatives, anticipées ou non. I *Journaliste, Dublin. 1 Cf. Julien Mercille, The Political Economy and Media Coverage of the European Economic Crisis: The Case of Ireland, Routledge, Abingdon, 2014. PUBLICITÉ 2 Lire Renaud Lambert, «Les quatre vies du modèle irlandais», Le Monde diplomatique, octobre 2010. 3 Cité par Paul O’Donoghue, «“We’re renting out Dublin apartments for €2,400 a month and not making any profit”», Fora, 28 octobre 2017. Paru dans Le Monde diplomatique d’avril 2018. 14 HISTOIRE VIVANTE LE COURRIER LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018 WEEK-END En 1926-1927, l’expédition menée par le Suisse Walter Mittelholzer a livré un trésor photographique unique Ces plaques de verre positives et colorées à la main du Raid aérien suisse-transafricain donnent un instantané vivant de l’Afrique de 1926-1927: danse du sacriice chez les Dinkas à Abwong (dans l’actuel Soudan du Sud), colon britannique en compagnie du roi Amimo, à Kisumu, non loin du lac Victoria, beautés kikuyus au pied du mont Kenya et scène du Nil, près de Louxor. WALTER MITTELHOLZER/ARNOLD HEIM/ETH-BIBLIOTHEK ZÜRICH, BILDARCHIV La traversée de l’Afrique en 77 jours PASCAL FLEURY Expédition X L’exploit est lar- Expédition scientiique Le raid se voulant scientiique, l’aviateur invite à bord le géologue et géographe zurichois Arnold Heim, qui est aussi «excellent photographe». Et il s’adjoint comme copilote un ancien aviateur militaire, le mécanicien Hans Hartmann. L’équipe de choc prépare soigneusement son périple, se dotant d’un matériel photographique et ilmique sophistiqué, dont un appareil panoramique automatique permettant les prises de vues cartographiques en continu. Une chambre noire est aménagée dans l’appareil pour pouvoir changer les pellicules en plein jour. L’hydravion embarque également des pièces de rechange et une ration alimentaire de réserve pour deux semaines, avec conserves de Lenzbourg et de l’Ovomaltine! Les aventuriers se font vacciner mais ne se laissent pas impressionner par les périls qu’on leur prédit: hippopotames terriiants, crocodiles, rapaces, tornades tropicales… et dange- Escale du Raid aérien suissetransafricain à Dongola, dans le Soudan anglo-égyptien, le 30 décembre 1926. ARNOLD HEIM/ ETH-BIBLIOTHEK ZÜRICH reux indigènes qui nécessiteraient d’emporter «une mitrailleuse légère et des armes à feu»! Après neuf mois de préparatifs, le Switzerland décolle le 7 décembre 1926 de Zurich, sous les acclamations de la foule et les encouragements des médias. L’hydravion traverse sans encombre l’Italie et la Grèce, puis met le cap plein sud. «Pour la première fois un avion, portant nos couleurs suisses, traversa la Méditerranée et vint se poser sur la terre des pharaons», s’enorgueillit le journaliste de l’expédition, René Gouzy. A Alexandrie, les douaniers du RAID TRANSAFRICAIN Zurich Alexandrie Assouan Dongola Khartoum Abwong Kisumu Lac Victoria Lac Tanganyika Lac Malawi roi Fouad restent stupéfaits face au matériel embarqué. La Société helvétique fait en revanche la fête à ses héros, reçus royalement par de riches hôteliers suisses et d’autres expatriés ayant fait fortune «dans le coton». Après un passage «au ras de la pyramide de Chéops», la vraie aventure démarre au-delà d’Assouan et de son temple de Philae, avec d’inquiétantes traversées de déserts, des risques de panne sèche, de violents orages et quelques problèmes techniques. Et surtout ce décollage périlleux, où trois Africains, qui avaient aidé l’hydravion à se dégager d’un banc de sable, sont restés un temps accrochés aux flotteurs, avant de plonger dans le leuve… «Les Dinkas ignoraient encore l’usage des vêtements» Le Cap Durban Arnold Heim «Véritables primitifs» Des 23 étapes du raid, celle qui a le plus marqué les Suisses est assurément la rencontre, à la frontière de l’Abyssinie, des Dinkas, de «véritables primitifs ignorant encore l’usage des vêtements et ne connaissant pas l’argent monnayé». Dans son journal, Heim raconte: «Le Switzerland vint se poser à proximité des huttes dispersées d’Abwong. Tous les naturels, épouvantés, avaient pris la fuite. Peu à peu, cependant, ils se PILOTE, PHOTOGRAPHE ET FONDATEUR DE SWISSAIR Walter Mittelholzer (1894-1937), qui a dirigé le raid africain, peut être qualiié de double pionnier. Comme aviateur civil, le Saint-Gallois a multiplié les exploits (Alpes, Spitzberg, Perses, traversée de l’Afrique, 1er survol du Kilimandjaro à 6000 m...) et participé au lancement de Swissair, dont il est devenu directeur technique. Comme photographe, il a excellé dans les vues aériennes, mais aussi les clichés de voyages exclusifs, publiant plusieurs livres et léguant 18 500 images. Ce patrimoine, numérisé par l’ETH Zurich, peut aujourd’hui être consulté en ligne au côté des superbes clichés COLORÉS DE SON COMPAGNON DE ROUTE, LE GÉOLOGUE ZURICHOIS ARNOLD HEIM. PFY LIB/VR gement oublié. Pourtant, la première traversée de l’Afrique en hydravion, d’Alexandrie au cap de Bonne-Espérance, est bien suisse. L’expédition, menée en hiver 1926-1927 par le pilote saint-gallois Walter Mittelholzer, est d’autant plus remarquable qu’elle a été réalisée sans assistance technique au sol, contrairement à celle du Britannique Alan Cobham en aéroplane, quelques mois plus tôt. L’idée de ce «Raid aérien suisse-transafricain», qui a fait l’objet d’un ouvrage* richement illustré en 1927, revient à l’écrivain et journaliste d’origine vaudoise, né à Neuchâtel, René Gouzy (1877-1952), un bourlingueur invétéré qui connaissait déjà bien l’Afrique pour avoir vécu au Congo belge. Mittelholzer, réputé pour ses nombreux vols au-dessus des Alpes, dans les régions polaires et en Asie, ne met que cinq semaines pour convaincre les sociétés Dornier Metallwerke et Bayerische Motoren Werke (BMW) de lui fourni r u n hyd rav ion Dor nier Merkur de 600 chevaux, équipé de deux réservoirs assurant une autonomie d’environ 1000 km sans escale. Baptisé «Switzerla nd», l’hyd rav ion per met d’amerrir «presque partout», ne nécessitant pas de places d’atterrissage aménagées. Mittelholzer trouve aussi des mécènes et obtient des appuis diplomatiques auprès du Colonial Ofice et de l’Air Ministry, à Londres. Archives photos de l’ETH Zurich: www.e-pics.ethz.ch rassurèrent. (…) Les indigènes sacriièrent deux taureaux aux divinités de l’air. Des heures durant, ils poursuivirent les rondes accompagnées d’une mélopée monotone, avec sauts et brandissements de javelines.» En fin de parcours, la surcharge de l’hydravion oblige les passagers Gouzy et Heim à débarquer pour sauver l’expédition. Le Switzerland amerrit inalement le 21 février 1927 au cap de Bonne-Espérance, après 77 jours de raid. Accueillis par les hourras de la foule, les pionniers suisses, à nouveau réunis, sont reçus par le président de l’Aéroclub sud-africain, le capitaine Black: «Grâce à vous, la Suisse, pays gisant au cœur de l’Europe, est devenue un véritable port de mer. Un aéroport intercontinental, en tout cas!» I * Walter Mittelholzer, René Gouzy et Arnold Heim, R-A-S-T, en Hydravion de Zurich au cap de Bonne-Espérance, Ed. de la Baconnière, Neuchâtel, 1927. HISTOIRE VIVANTE L’équipe du raid africain: René Gouzy, Arnold Heim, Walter Mittelholzer et Hans Hartmann (de g. à dr.). ETH-BIBLIOTHEK ZÜRICH/STIFTUNG LUFTBILD SCHWEIZ/DR Radio: Ve: 13 h 30 TV: Les routes de l’esclavage (1+2) Di: 20 h 40 Ma: 0 h 55 histoirevivante.ch LE COURRIER TÉLÉVISION VENDREDI 13 AVRIL 2018 15 VENDREDI RTS UN RTS DEUX TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 ARTE M6 Film TV. Drame. 15.05 Rizzoli & Isles : autopsie d’un meurtre 8 15.50 Meurtres au paradis 17.55 Le court du jour 18.00 Top Models 8 18.25 C’est ma question ! 18.50 Météo régionale 18.55 Les titres du 19h30 8 19.00 Couleurs locales 8 19.30 Le 19h30 8 20.10 Passe-moi les jumelles 8 15.55 Infrarouge 8 16.55 RTS Kids 17.30 Tennis 8 Tournoi WTA de Lugano. Quart de finale. En direct. OU RTS Kids Jeunesse. 19.00 Les Simpson Série. Homer le père. 19.30 Le 19h30 signé 8 20.00 Résultats du Trio Magic, Magic 4 et Banco Film TV. Thriller. 15.35 L’insupportable soupçon 8 Film TV. Thriller. 17.10 4 mariages pour 1 lune de miel 8 18.15 Bienvenue à l’hôtel 8 19.20 Demain nous appartient 8 20.00 Le 20h 8 20.35 Le 20h le mag 8 20.45 Super Loto 8 20.50 C’est Canteloup 8 Divertissement. 13.55 Ça commence aujourd’hui 8 15.05 Je t’aime, etc. 8 16.20 Affaire conclue 8 18.00 Tout le monde a son mot à dire 18.40 N’oubliez pas les paroles ! 8 20.00 20 heures 20.40 Vu 20.45 Alcaline 8 20.50 Vestiaires 8 16.05 Un livre un jour 8 16.10 Des chiffres et des lettres 8 16.45 Personne n’y avait pensé ! 8 17.30 Slam 8 18.10 Questions pour un champion 8 Jeu. Spéciale vendredi 13. 19.00 19/20 20.00 Tout le sport 8 20.30 Plus belle la vie 8 Film. Comédie dramatique. 15.35 Dans les brumes de Majuli 8 16.30 Invitation au voyage 8 17.10 Xenius 17.35 Jardins d’ici et d’ailleurs 8 18.05 Les routes mythiques de l’Europe 19.00 L’Australie rouge et verte 19.45 Arte journal 20.05 28 minutes 20.50 Athleticus Série. 14.00 Une prof particulière Film TV. Drame. EU. 2013. Réalisation : Doug Campbell. 1h25. Avec Josie Davis. 16.00 La robe de ma vie 17.30 Les reines du shopping 18.40 Chasseurs d’appart’ Jeu. 19.45 Le 19.45 20.25 Scènes de ménages Série. 20.10 HOCKEY SUR GLACE 21.00 JEU 20.55 SÉRIE 20.55 DOCUMENTAIRE SUISSE/BIÉLORUSSIE KOH-LANTA, LE COMBAT DES HÉROS CAÏN LES ROIS DE LA PARODIE, MIROIRS DE LEUR ÉPOQUE 21.15 FILM TV LES MYSTÈRES DE LA BASILIQUE Film TV. Policier. Fra. 2018. Réal. : F. Guérin. 1h30. Inédit. Avec Isabel Otero. Le commandant Louise Chaland enquête sur un meurtre. Match de préparation. En direct de la patinoire des Mélèzes. La Nati et la Biélorussie préparent les Mondiaux au Danemark, qui auront lieu du 4 au 20 mai. 22.55 Mauvaise langue 23.25 Chicago Fire Série. Drame. EU. 2015. Saison 4. Avec Jesse Spencer. 2 épisodes. Casey risque sa vie en infiltrant le club de strip-tease de Nesbitt qui abrite un trafic d’êtres humains. 0.50 Le sous-sol de la peur Film. Horreur. 2.30 Couleurs locales 8 20.55 FILM TV 21.00 SÉRIE LENDEMAIN DE FÊTE MACGYVER Doc. Société. Fra. Réal. : Sonia Gonzales. 2h05. Inédit. Quarante ans de parodies à la télévision avec plusieurs générations d’humoristes. Film TV. Drame. All. 2016. VM. Réal. : Asli Özge. 1h42. Inédit. Avec Julia Jentsch. Après la mort d’une femme dans son appartement, la vie d’un banquier bascule. Série. Action. EU. 2017. Saison 2. Avec Lucas Till. 2 épisodes. Inédits. Des cartouches de gaz mortel ont été saisies mais l’une d’entre elles a été vendue au marché noir. 22.45 Caïn 8 Série. Policière. Fra. Avec Bruno Debrandt, Julie Delarme, Frédéric Pellegeay. 3 épisodes. Caïn, qui n’a pas pu empêcher Balducci de s’en prendre aux femmes qu’il aime, est meurtri. 1.35 Ça commence aujourd’hui 8 2.35 Affaire conclue 8 23.00 La vie secrète des chansons 8 Magazine. Présentation : André Manoukian. 0h55. Le sexe en chansons. Inédit. Parler de sexe en chanson... Certains l’ont fait de manière totalement assumée quitte à choquer leur public. D’autres, plus pudiques, ont préféré aborder le sujet à demi-mots. 0.00 Soir/3 8 22.40 Personne ne bouge ! Magazine. Présentation : Philippe Collin, Frédéric Bonnaud. 0h35. Sting. Inédit. De la saga Police et ses 5 millions de disques vendus aux sommets planétaires de sa carrière solo, retour sur la vie du rockeur le plus sympathique et le moins destroy de l’empire britannique. 23.15 Show Me Your Soul TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 ARTE M6 français de Kaboul. 14.45 Reportages découverte Magazine. Made in France. 16.00 Grossesses miracles : elles se battent pour devenir mères 8 Documentaire. 17.50 50 mn Inside 8 Magazine. L’actu. - Le mag. 20.00 Le 20h 8 20.50 Quotidien express 8 Talk-show. 14.00 Tout compte fait 8 14.55 Les hors-la-loi de la nature 8 Série doc. Se nourrir. 16.00 Affaire conclue 8 17.45 5 anneaux d’or 8 18.40 N’oubliez pas les paroles ! 8 20.00 20 heures 20.45 Stade 2 8 20.50 Vestiaires 8 Série. Contes. Arena, Christophe Dickès, Jean-Michel Cohen, Romane Serda, Thomas Snégaroff. 15.15 Les carnets de Julie 8 17.15 Trouvez l’intrus 8 17.55 Questions pour un super champion 8 19.00 19/20 20.00 Tout le sport 8 20.30 Zorro 8 Série. Zorro et l’homme de la montagne. fait dates 8 17.20 Tapis persans d’Ispahan, le retour d’une vieille tradition 18.05 Cuisines des terroirs 18.35 Arte reportage 19.30 Le dessous des cartes 8 19.45 Arte journal 20.05 Vox pop 8 20.35 Karambolage 8 20.45 Athleticus Série. Tribunes de tennis. main de fer. 14.30 Chasseurs d’appart’ Jeu. Présentation : Stéphane Plaza. Trois agents immobiliers vont se transformer en chasseurs d’appart’ pour trouver des biens à des clients dans des secteurs qu’ils ne connaissent pas forcément. 19.45 Le 19.45 20.25 Scènes de ménages Série. 20.50 SÉRIE DOCUMENTAIRE 21.00 SÉRIE Jeu. Prés. : D. Brogniart. 2h20. Inédit. Dans l’archipel des Yasawa, aux Fidji, les anciens naufragés de «Koh-Lanta» espèrent prendre leur revanche. Série. Policière. Fra. 2018. Saison 6. Avec Bruno Debrandt, Julie Delarme. 2 épisodes. Inédits. Léonard Mills, gynéco-obstétricien, est retrouvé mort, congelé. 22.40 Tirage Euro Millions 22.42 Résultats du Trio Magic, Magic 4 et Banco 22.45 Le court du jour 22.50 Vinyl Série. Drame. EU. 2016. Saison 1. Avec Bobby Cannavale, Olivia Wilde. Dans les années 1970, l’agent Richie Finestra est à la recherche de nouveaux talents. 0.40 Passe-moi les jumelles 23.20 Vendredi, tout est permis avec Arthur 8 Divertissement. Présentation : Arthur. 1h50. Spéciale autour du monde. Inédit. Invités : Julie de Bona, Cartman, Gérémy Crédeville, Philippe Lelièvre, Manu Lévy, Antonia de Rendinger, Vitaa. Des personnalités de tous horizons se soumettent à des improvisations déjantées. RTS UN RTS DEUX 13.20 Faut pas croire 8 13.55 Les hors-la-loi de la nature 14.50 Dossiers criminels 15.40 Columbo 17.15 Madam Secretary 8 18.45 Les saisons de «Pique-assiette» 8 19.20 Swiss Loto 19.30 Le 19h30 8 20.10 Le meilleur pour la fin 8 Divertissement. 13.15 Le 12h45 13.45 Interface Magazine. 14.00 Castle 15.00 Au cœur du sport 8 15.35 Arrow 16.20 Royal Pains 17.55 Bones 19.30 Le 19h30 signé 8 20.00 Résultats du Trio Magic, Magic 4 et Banco Jeu. 22.50 MacGyver Série. Action. EU. 2016. Saison 1. Avec Lucas Till, George Eads, Tristin Mays. Une affaire personnelle. Mac et l’équipe enquêtent sur un crime qui rappelle le fameux Tueur du zodiac des années 1970. 23.35 NCIS : Los Angeles Série. (3 épisodes). 2.15 Sons of Anarchy SAMEDI 20.55 FILM ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE 20.10 HOCKEY SUR GLACE 21.00 DIVERTISSEMENT 20.55 JEU 20.55 FILM TV LES MYSTÈRES DE LA BASILIQUE HC LUGANO/ZSC LIONS THE VOICE N’OUBLIEZ PAS LES PAROLES ! Championnat de Suisse. Playoffs, Finale match 2. En direct. Quatrième de la saison régulière, le HC Lugano est favori face aux ZSC Lions. Divertissement. Présentation : Nikos Aliagas, Karine Ferri. 2h25. Inédit. Après avoir réussi leur audition finale, les talents passent une étape décisive : les duels ! Jeu. Prés. : Nagui. 2h35. Invitée, notamment : Valérie Damidot. Spéciale animateurs. Inédit. Six animatrices et animateurs jouent au profit d’associations caritatives. 22.45 Sport dernière Magazine. 0h35. Cette émission fait le point sur les résultats des événements sportifs survenus dans la soirée. 23.20 Résultats du Trio Magic, Magic 4 et Banco 23.25 Bessie 8 Film TV. Biographie. 1.10 Faut pas croire 8 1.40 Interface 23.25 The Voice, la suite 8 Divertissement. Présentation : Nikos Aliagas, Karine Ferri. 1h10. Inédit. Les téléspectateurs découvrent les coulisses de l’émission, au travers d’images inédites et d’interviews exclusives. Sans oublier la prestation exceptionnelle de Palmer, qui interprétera «Syndrome». 0.35 Les experts 8 RTS UN RTS DEUX 12.20 Géopolitis 12.35 Ensemble 12.45 Le 12h45 13.20 Pardonnez-moi 14.05 Major Crimes 15.30 MacGyver 16.55 Scorpion 8 18.25 Sport dimanche 8 19.30 Le 19h30 8 20.10 Mise au point 8 Magazine. Courrez, vous êtes fliqués. FC Zürich 8 Football. Championnat de Suisse. 29e journée. En direct. 18.00 Sport dernière 8 18.20 Faut pas croire 8 18.55 Pardonnez-moi 19.30 Le 19h30 signé 8 20.00 Ensemble 20.10 Les Hyp-Gags de Messmer 8 Divertissement. Film. Comédie. Fra. 2001. Réal. : A. Chabat. 1h47. Avec Monica Bellucci. Cléôpâtre confie à l’architecte Numérobis l’édification d’un palais. 22.45 Astérix et Obélix contre César 8 Film. Comédie. Fra-All. 1999. Réalisation : Claude Zidi. 1h45. Avec Christian Clavier. En 50 avant J.-C., toute la Gaule est occupée par les Romains, à l’exception d’un petit village. 0.35 The Secret 8 Film. Thriller. 2.15 Le 19h30 8 MONUMENTS ÉTERNELS X-FILES Film TV. Policier. Fra. 2017. Réal. : F. Guérin. 1h30. Inédit. Avec Isabel Otero, Marwan Berreni. Louise Chaland enquête sur le meurtre d’un sculpteur. Série doc. Architecture. 2014. Réal. : P. Cuissot et O. Julien. 1h25. Les secrets du Colisée. Gros plan sur l’amphithéâtre romain, ancêtre des temples de nos loisirs modernes. Série. Science-fiction. EU. 2018. Saison 11. Avec David Duchovny. 2 épisodes. Inédits. Deux adolescentes manquent de s’entretuer, chacune se croyant face au monstre «Ghouli». 23.30 On n’est pas couché 8 Talk-show. Présentation : Laurent Ruquier. 2h50. Inédit. Laurent Ruquier reçoit une personnalité politique et des artistes venus de différents horizons. Pour animer les débats, Laurent Ruquier est secondé par un duo de choc : Christine Angot et Yann Moix. 2.30 Les enfants de la télé 8 3.50 Code promo 8 22.30 La face 8 Film TV. Drame. Fra. 2015. Réalisation : Marc Rivière. 1h30. Avec Bruno Solo, Hippolyte Girardot, Julia Faure. Un homme, procureur de la République, assiste sans réagir à la noyade accidentelle d’une jeune fille. 0.00 Soir/3 8 0.30 Doña Francisquita 8 Opéra. 22.15 Odyssée Pluton 8 Documentaire. Science et technique. EU. 2015. Réalisation : Terri Randall. 0h55. De 2006 à 2015, la sonde New Horizons a parcouru plus de 4 milliards de kilomètres pour rejoindre Pluton. 23.10 Streetphilosophy Magazine. Amour. 23.40 Square idée 0.05 Court-circuit 22.50 X-Files Série. Science-fiction. EU. Avec David Duchovny, Gillian Anderson, Mitch Pileggi. 5 épisodes. Mobilisés sur le meurtre brutal du jeune fils d’un policier dans une forêt, attribué à un animal selon la police, Scully cherche un suspect humain tandis que Mulder pense à un acte de sorcellerie. TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 ARTE M6 de l’Andalousie. 16.00 Pompiers : leur vie en direct 8 Série documentaire. Pompiers au féminin. 17.15 Sept à huit - Life 8 Magazine. 18.15 Sept à huit 8 Magazine. 20.00 Le 20h 8 20.35 TF1 Rendez-vous sport 8 Magazine. prendre sa place 13.00 13 heures 13.20 13h15, le dimanche... 8 14.20 Les enfants de la télé 8 15.50 Code promo 8 16.55 Stade 2 18.00 Vivement dimanche prochain 8 19.05 19h le dimanche 8 20.00 20 heures 20.30 20h30, le dimanche 8 20.50 D’art d’art 8 13.35 Cyclisme 8 Amstel Gold Race. Dames. En direct. 14.45 Cyclisme 8 Amstel Gold Race. Dames. En direct. 17.15 8 chances de tout gagner ! 8 17.55 Le grand slam 8 19.00 19/20 20.00 Tout le sport 8 20.30 Zorro 8 15.35 Le défi des bâtisseurs 17.05 Michael Jackson : naissance d’une légende 18.35 Les «Danses slaves» de Dvorák par l’Orchestre philharmonique de Berlin Concert. 19.15 Cuisines des terroirs 19.45 Arte journal 20.05 Les îles Cook, bienvenue au paradis ! 20.45 Athleticus et Pascal. 15.15 Maison à vendre 17.20 66 minutes 18.40 66 minutes : grand format 19.45 Le 19.45 20.05 Sport 6 20.20 E=M6 Magazine. Billes d’eau, sable magique, crayon 3D : les jouets tendance qui défient la science ! 20.55 FILM 21.00 MAGAZINE DIMANCHE 21.05 SÉRIE 20.40 SÉRIE DOCUMENTAIRE 21.00 FILM 20.55 FILM 20.55 SÉRIE L’ARME FATALE LES ROUTES DE L’ESCLAVAGE TAXI LOLO LES ENQUÊTES DE MORSE GUET-APENS CAPITAL Série. Policière. EU. 2017. Saison 2. Avec Clayne Crawford. 2 épisodes. Inédits. Riggs et Murtaugh vont faire équipe avec Peterson, un vieil agent des services secrets. Série doc. Historique. Fra. 2018. Réal. : D. Cattier et J. Gélas. 0h50. 476 - 1375 : audelà du désert. Inédit. L’empire arabe tisse un immense réseau de traite d’esclaves. Film. Action. Fra. 1998. Réal. : Gérard Pirès. 1h27. Avec F. Diefenthal. Pour mener son enquête, un jeune inspecteur de police contraint un taxi à lui servir de chauffeur. Film. Comédie. Fra. 2014. Réal. : J. Delpy. 1h39. Inédit. Avec V. Lacoste. Violette vient de rencontrer un homme, mais son fils est prêt à tout pour nuire à cette relation. Série. Policière. GB. 2018. Saison 5. Avec Shaun Evans. Les infiltrés. Inédit. Morse enquête sur des meurtres qui gravitent autour d’une école renommée. Film. Policier. EU. 1972. VO. Réal. : S. Peckinpah. 1h57. Avec Steve McQueen. Poursuivis par des truands, un braqueur et son épouse prennent la fuite vers le Mexique. Mag. Prés. : B. Cadeac. 2h05. Fraudes et abus : enquête sur la France qui triche ! Inédit. Au sommaire notamment : «Travail au noir : les milliards dissimulés !». 21.30 Les routes de l’esclavage 8 Série doc. 1375-1620 : pour tout l’or du monde. 22.25 Tous les buts ! 22.40 Homeland : Irak année zéro - Avant la chute Film. Doc. Irak. 2014. Réal. : Abbas Fahdel. 2h20. Une famille irakienne avant la chute de Saddam Hussein. 1.25 Pardonnez-moi 22.45 Taxi 3 8 Film. Action. Fra. 2002. Réalisation : Gérard Krawczyk. 1h30. Avec Frédéric Diefenthal, Samy Naceri, Bernard Farcy, Marion Cotillard. Un policier marseillais traque des gangsters qui commettent leurs méfaits déguisés en Pères Noël. 0.25 New York, police judiciaire 8 22.40 Faites entrer l’accusé 8 Magazine. Présentation : Frédérique Lantieri. 1h40. Muller contre Muller. Un soir de novembre 1999, la brigade de recherches de Bouxwiller reçoit un appel du docteur Muller. 0.25 Histoires courtes 8 Mag. Cycle : limite, limite... 1.20 13h15, le dimanche... 8 2.05 19h le dimanche 8 22.30 Les enquêtes de Morse 8 Série. Policière. GB. 2016. Saison 3. Avec Shaun Evans, Roger Allam, Jack Laskey. Le mangeur d’hommes. Ingrid Hjort, une jeune fille au pair âgée de 22 ans, a disparu. L’inspecteur Thursday est inquiet. 0.05 Soir/3 8 0.30 La dame d’onze heures 8 Film. Policier. 22.55 Cluedo Film. Comédie. EU. 1985. VO. Réalisation : Jonathan Lynn. 1h33. Avec Eileen Brennan, Tim Curry, Madeline Kahn. Dans un inquiétant manoir, un marjordome reçoit six invités à qui il attribue une nouvelle identité. 0.25 Move! 1.20 Nijinski Ballet. 23.05 Enquête exclusive Magazine. Prés. : Bernard de La Villardière. 2h55. Planète millionnaire : la vie extravagante des ultrariches. Inédit. À seulement 25 ans, Emir Bahadir est l’héritier d’un gigantesque empire immobilier turc. La folle vie des princes milliardaires du Koweït. Inédit. 22.35 Jour polaire Série. Thriller. Fra. 2016. Saison 1. Avec Leïla Bekhti. 2 épisodes. Inédits. La découverte, en Laponie, d’un Français décapité oblige les polices française et suédoise à coopérer. 0.30 Cold Case Série. Histoire de prof. 1.10 Sport dimanche 8 2.00 Le 19h30 8 16 VENDREDI 13 AVRIL 2018 FERMETURE DU CINÉMA NORD-SUD POUR TRAVAUX DE RÉNOVATION GENÈVE Provisoirement fermé. CAROUGE DON’T WORRY, HE WON’T GET FAR ON FOOT. De Sant Gus Van. VO ven/sam/ dim/lun 18:15 (16/16) 113 min Rue de la Servette 78, 022 733 19 00 NORD-SUD FLUIDØ. De Shu Lea Cheang. VO dim/ lun 20:30 4 place des Volontaires, 022 328 09 26 LES MUSÉES DU VATICAN - 2D. De Pianigiani Marco. VO sam 11:00 95 min PINOCCHIO. De D’Alo Enzo. VF ven 10:30 75 min THE THIRD MURDER. (Le troisième meurtre) De Kore-Eda Hirokazu. VO ven/sam/dim/lun 15:15 20:45 (16/12) 124 min HOTEL JUGOSLAVIJA. (Hôtel Yougoslavie) De Wagnières Nicolas. VO ven/sam/dim/lun 17:30 (16/16) 78 min NI JUGE, NI SOUMISE. De Hinant Yves, Libon Jean. VF ven/sam/dim/lun 15:30 19:00 (16/16) 99 min WALTER PFEIFFER - CHASING BEAUTY. De Schumacher Iwan P. VO ven/sam/dim/ lun 21:00 (14/12) 89 min BIO 47 Rue Saint-Joseph , 022 301 54 43 SPOUTNIK CINÉMA CDD GENÈVE. Programme du mercredi 11 au mardi 17 avril. projections tous les jours à 18:00 + 20:00. CHIEN. De Samuel Benchetrit. vendredi 13 avril, 20:00. lundi 16 avril, 18:00. LONGING. De savi Gabizon. samedi 14 avril, 20:00. lundi 16 avril, 20:00. DANS LE LIT DU RHÔNE. De Mélanie Pitteloud. samedi 14 avril, 18:00. mardi 17 avril, 18:00. I AM TRULY A DROP OF SUN ON EARTH. D’Elene Naveriani. dimanche 15 avril, 18:00. mardi 17 avril, 20:00. SARAH JOUE UN LOUP-GAROU. De Katharina Wyss. vendredi 13 avril, 18:00. dimanche 15 avril, 20:00. 3, sentier des Saules, Genève GENÈVE CERN ET LE SENS DE LA BEAUTÉ. De Valerio Jalongo. VO lun 20:30 75 min FANTASTIC MR. FOX. De Anderson Wes. VF ven/sam 13:50 (10/8) 88 min LES HEURES SOMBRES. De Wright Joe. VO ven/sam/dim 20:40. VO lun 18:00 (14/12) 125 min L’INSULTE. De Doueiri Ziad. VO ven/sam 15:30 (16/12) 112 min L’INTELLIGENCE DES ARBRES. De Julia Dordel et Guido Tölke. VO ven/sam/dim 19:10. VO lun 16:30 80 min DES MOUTONS ET DES HOMMES. De Karim Sayad. VO ven/sam/dim 17:40 78 min VIES EMPOISONNÉES - LES DESSOUS DE L’INDUSTRIE CHIMIQUE. D’Arthur Bouvart & Jules GiraudatVO ven 19:00. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. DANS LE LIT DU RHÔNE. De Mélanie Pitteloud. VF ven 20:15. Intervention de: la réalisatrice du ilm Mélanie Pitteloud, Christophe Ebener, Président des pêcheurs à Genève, FSPG, Dr. Emmanuel Castella, Hydrobiologiste, participe au suivi scientiique de la restauration hydrologique et écologique du Rhône français. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. www.festivalduilmvert.ch. 8, Boulevard de Saint-Georges, 022 329 45 02 CINÉLUX ISLE OF DOGS. De Anderson Wes. VO ven/sam/lun 14:00 16:20 18:40 21:00. VO dim 18:40 21:00 (12/10) 101 min OPÉRA PASSION : MACBETH (ROYAL OPERA HOUSE 2018). De Lloyd Phyllida. VO dim 14:00 (12/12) 210 min LE CITY 3, Pl. des Eaux-Vives, 022 736 89 20 DEMAIN GENÈVE. De Chollet Gregory, Fernandes Elisabete. VF ven/sam/dim/ lun 14:15 16:20 18:30 20:40. VF mar 20:45 (12/8) 91 min FORTUNA . De Roaux Germinal. VO ven/ sam/dim/lun 18:35 (14/12) 106 min LADY BIRD. De Gerwig Greta. VO ven/ sam/dim/lun 16:30 (12/8) 93 min THE SONG OF SCORPIONS (LE CHANT DES SCORPIONS). De Singh Anup. VO ven/ sam/dim/lun 14:00 (14/12) 119 min THREE BILLBOARDS OUTSIDE EBBING, MISSOURI. De McDonagh Martin. VO ven/sam/dim/lun 20:50 (16/14) 115 min HUMAN FLOW. De Weiwei Ai. VO ven/ sam/dim/lun 18:10 (14/12) 141 min LA MORT DE STALINE. De Iannucci Armando. VO ven/sam/dim/lun 15:55 21:00 (16/16) 106 min UN NOUVEAU JOUR SUR TERRE. De Webber Peter, Dale Richard. VF ven/ sam/dim/lun 13:50 95 min 23 rue des Eaux-Vives, 022 736 04 22 LES SCALA PARTENARIAT LE COURRIER CINÉMAS CINEMA CDD EMPATHY - A STORY OF ANIMAL RESPECT TOLD BY A SKEPTIC. (Empathie - l’histoire du respect des animaux racontée par un sceptique) VO ven 18:00. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. INTRATERRESTRE - UN CONTACT ÉPHÉMÈRE. VF ven 20:15. Suivi d’un débat avec Véronique Servais, anthropologue des relations hommesAnimaux, professeure, Université de Liège, Claudine Burton-Jangros, sociologue, professeure, Université de Genève. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. www.festivalduilmvert.ch. 1, route de Malagnou, Genève MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE LES CINÉMAS DU GRÜTLI. Programme du mercredi 11 au mardi 17 avril. MIA ET LE MIGOU. De Jacques-Rémy Girerd (France, 2008) vf. Salle: Michel Simon 11 Avril 15:00. MOBILE HOMES. De Vladimir de Fontenay (Canada, 2017) vost Salle: Henri Langlois 11 Avril 15:15 14 Avril 17:15, 15 Avril 21:15. Salle: Michel Simon 13 Avril 17:00 MATAR A JESÚS. De Laura Mora (Colombie, Argentine, 2017) vost Salle: Michel Simon 11 Avril 17:15, 12 Avril 21:00, 15 Avril 21:15, 16 Avril 21:15, 17 Avril 21:00. Salle: Henri Langlois 12 Avril 16:45. 13 Avril 19:15, 13 Avril 21:15, 14 Avril 19:15, 15 Avril 19:30, 16 Avril 19:00, 17 Avril 19:15. OSS 117: LE CAIRE NID D’ESPIONS. De Michel Hazanavicius (France, 2006) vofr Salle: Henri Langlois 11 Avril 17:30, 15 Avril 15:15 UNE DERNIERE TOUCHE. De Rolf Lyssy (Suisse, 2017) vost. Titre original: Die letzte Pointe Salle: Michel Simon 11 Avril 19:30, 12 Avril 17:00, 14 Avril 17:00, 14 Avril 19:00, 15 Avril 15:00, 16 Avril 19:15, 17 Avril 17:00 Salle: Henri Langlois 12 Avril 18:45, 13 Avril 17:15 THE MIRACLE WORKER. De Arthur Penn (USA, 1962) vost. Salle: Henri Langlois 11 Avril 20:00 LE CRIME DE MONSIEUR LANGE. De Jean Renoir (France, 1936) vofr. Salle: Michel Simon 12 Avril 19:00 THE SEARCH. De Michel Hazanavicius (France, Géorgie, 2013) vost. Titre original: The Search Salle: Henri Langlois 12 Avril 20:45, 17 Avril 16:45 IN THE FADE. De Fatih Akın (Allemagne, France, 2017) vost. Titre original: AUS DEM NICHTS Salle: Michel Simon 13 Avril 19:00, 14 Avril 21:00 15 Avril 19:15 Salle: Henri Langlois 16 Avril 17:00 OSS 117: RIO NE RÉPOND PLUS. De Michel Hazanavicius (France, 2009) vofr Salle: Michel Simon 13 Avril 21:00 Salle: Henri Langlois 16 Avril 21:00 TESNOTA. De Kantemir Balagov (Russie, 2017) vost Salle: Henri Langlois 14 Avril 21:15 UNE VIE DIFFICILE. De Dino Risi (Italie, 1961) vost Titre original: Una vita diicile Salle: Michel Simon 15 Avril 17:00 RAZZIA. De Nabil Ayouch (France, Maroc, 2017) vost Salle: Henri Langlois 15 Avril 17:15 AURORE. De Blandine Lenoir (France, 2017) vofr Salle: Michel Simon 16 Avril 14:00, 16 Avril 16:30 Salle: Henri Langlois 16 Avril 14:15 TRANSIT. De Christian Petzold (Allemagne, 2018) vost Titre original: Transit Salle: Michel Simon 17 Avril 19:00 LE REDOUTABLE. De Michel Hazanavicius (France, Italie, 2017) vofr Salle: Henri Langlois 17 Avril 21:15 Maison des Arts du Grütli, 16, rue Général-Dufour, www.grutli.ch LES CINÉMAS DU GRÜTLI JARDINES DE PLOMO. D’Alessandro Pugno. VO sam 11h15. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. LES SENTINELLES. De Pierre Pézerat. VF sam 14.00. Intervenante: Anne Mahrer, ancienne conseillère nationale et victime de l’amiante. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. PLASTIC CHINA. De Jiu-Liang Wang. VO sam 16:00. Intervenants: Noé Forissier, Membre du GLIP (Genève Libérée de la Pub), Julie Thomas, co-fondatrice et vice-présidente de l’association Zéro Waste Genève, René Longet, auteur du livre «Planète, sauvetage en cours - une responsabilité collective» et VicePrésident du Conseil d’Administration des SIG. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. AU-DELÀ DES LIGNES ROUGES (BEYOND THE RED LINES). De Luciano Ibarra. VO sam 18:00. Intervenants: Olivier de Marcellus, Membre fondateur d’Alternatiba Léman et collectif Breakfree Suisse, Monsieur Guillaume Durin, chercheur associé au CEDRATS, Engagé dans les mouvements de justice climatique. Dans le cadre du Fesitvl du Film Vert 2018. L’ÉVEIL DE LA PERMACULTURE. D’Adrien Bellay. VO sam 20:00. Intervenants: Pascal Perracini, Horticulteur, permaculteur, Monica Huber, Thérapeute, permacultrice, Letizia Caniglia, Co-fondatrice de Genève cultive. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. VIGIA + LE SOMMEIL DES ANIMAUX. De Marcel Barelli. VF dim 11:15. Suivi d’une visite des animaux de la ferme. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. FUKUSHIMA - LES VOIX SILENCIEUSES. De Chiho Sato et Lucas Rue. VF dim 14:15. Suivi d’un débat avec René Longet, auteur du livre «Planète sauvetage en cours - Une responsabilité collective» et Vice-Président du Conseil d’Administration des SIG. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. UN MONDE SANS TRAVAIL ? De Philippe Borrel. VF dim 16:15. Suivi d’un débat avec Sophie Swaton, Maître d’enseignement et de Recherche en Durabilité Opérationnelle et en Philosophie Economique à la Faculté des Géosciences de l’université de Lausanne. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. LA COLÈRE DANS LE VENT. D’Amina Weira. VF dim 18:15. Intervenantes: Géraldine Viret, Porte-parole de Public Eye (anciennement Déclaration de Berne), Isabelle Chevalley, Conseillère Nationale. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. L’EMPIRE DE L’OR ROUGE. De JeanBaptiste Malet & Xavier Deleu. VO dim 20:15. Dans le cadre du Festival du Film Vert 2018. http://www. festivalduilmvert.ch. Meinier, GE, www.meinier.ch FERME DE LA TOUVIÈRE ANY DAY NOW. De Travis Fine, VO mar 20:00. USA, 2012, 97 min. Dans le cadre du ciné-club de l’association Dialogai, «Politiques» (du 27 mars au 12 juin). 5, rue du Levant, Genève, dialogai.org DIALOGAI VERSOIX TESNOTA. De Kantemir Balagov. VO ven 20:30. VO sam 16:00. VO mar 20:00 118 min RAZZIA. De Nabil Ayouch. VO ven 16:00. VO sam 20:30. VO lun 20:00 119 min BRAGUINO. De Clément Cogitore. VO ven 18:30. VO dim 20:00 49 min Avenue de Lavaux 36, 021 711 31 91 CITYCLUB CINÉMA CINÉMA BELLEVAUX. Programme du mercredi 11 au mardi 17 avril. A GHOST STORY. De David Lowery, 2017, États-Unis, HD, VOstFR, 92’, 16/16 ans. SA à 15:00 & 20:45 | DI à 20:45. 9 DOIGTS. De F.J. Ossang, 2017, France/ Portugal, DCP, VF, 99’, 16/16 ans. SA, DI à 19:00. THE LAST FAMILY. De Jan P. Matuszynski, Pologne, 2016, DCP, VOstFR, 123’, 16/16 ans. SA, DI à 16:45. NOVEMBER. De Rainer Sarnet, 2017, Estonie/Pays-Bas/Pologne, DCP, VOstFR, 115’, 16/16 ans. DI à 14:45. OUT OF VIOLIN #5. Performance sonore en quadriphonie, 60’ Patricia Bosshard & J-B Bosshard. Vendredi 13 avril à 20:30. RENCONTRE AVEC DAVID BOSC. David Bosc & Pierre Fankhauser Soirée proposée par Tulalu!? Lundi 16 avril à 20:00. Lausanne, route Aloys-Fauquez 4, CINÉMA BELLEVAUX cinemabellvaux.ch ZINÉMA. Programme du mercredi 11 au mardi 17 avril. Projections tous les jours de la semaine à 16:00+18:00+20:00+22:00. Projections dimanche à 10:00+12:00+14:00 (+16:00+18:00+20:00+22:00). Zinema est ouvert tous les jours de 15H30 A 24:00, (sauf le dimanche de 9h30 à 24:00). Premier cinéma miniplex d’art & d’essai de Lausanne. WAJIB. D’Annemarie Jacir. Tous les jours, 16:00 (1). SARAH JOUE UN LOUP-GAROU. De Katharina Wyss. Tous les jours, 16:00 (2). ET AU PIRE ON SE MARIERA. De Léa Pool. Tous les jours, 18:00 (1). HOTEL JUGOSLAVIJA. De Nicolas Wagnières. Tous les jours, 18:00 (2). WALTER PFEIFFER - CHASING BEAUTY. D’Iwan Schumacher. Tous les jours, 20:00 (1). DES MOUTONS ET DES HOMMES. De Karim Sayad. Tous les jours, 20:00 (2). I AM TRULY A DROP OF SUN ON EARTH. D’Elene Naveriani. Tous les jours, 22:00 (1). LONGING. De Savi Gabizon. Tous les jours, 22:00 (2). NI JUGE NI SOUMISE. De Jean Libon & Yves Hinant. Dimanche 15 avril, 10:00+12:00+14:00 (1). CHINA’S VAN GOGHS. Dimanche 15 avril, De Haibo Yun & Tianqi Kiki Yu. 10:00+12:00+14:00 (2). Lausanne, 4, rue du Maupas, www.zinema.ch ZINÉMA CINÉMA OBLO. Programme du mercredi 11 au mardi 17 avril. CYCLE RUSSE - QUELQUES JOURS DE LA VIE D’OBLOMOV. De Nikita Mikhalkov, VO / ST Fr, 16/16 ans, ven 20:00. Lausanne, avenue de France, www.oblo.ch/ CINÉMA OBLO cinema LEYSIN TAXI 5. De Franck Gastambide. VF ven par ton nom) De Luca Guadagnino . VO ven 20:30 130 min CUORI PURI (COEURS PURS). De Roberto De Paolis. VA sam 18:30 115 min LADY BIRD. De Gerwig Greta. VO ven 18:30 (12/8) 93 min Route de Saint Loup, 022 755 27 18 CINEVERSOIX VAUD LAUSANNE SCAFFOLDING (LES DESTINÉES D’ASHER). De Matan Yair. VO sam 18:30 90 min coniance dans l’art) De Benoît Rossel. VO sa 20h30. En présence du réalisateur. 86 min. LE CHANT DES SCORPIONS (THE SONG OF SCORPIONS). D’Anup Singh. VO di 16:00. 119 min. ABC La Chaux-de-Fonds, 11, rue du Coq NEUCHÂTEL CINÉMA MINIMUM. Programme du mercredi 11 au amrdi 17 avril. nouvelles séances samedi à 16:00 et 22:00 (+ 18:00 + 20:00). + nouvelle séance dimanche à 16:00 (+ 18:00 + 20:00). WALTER PFEIFFER - CHASING BEAUTY. D’Iwan Schumacher. mercredi 11 avril, 18:00. vendredi 13 avril, 20:00. dimanche 15 avril, 18:00. lundi 16 avril, 20:00. THE THIRD MURDER. De Hirokazu Kore-Eda. mercredi 11 avril, 20:00. jeudi 12 avril, 18:00. samedi 14 avril, 20:00. lundi 16 avril, 18:00. mardi 17 avril, 20:00. L’INTELLIGENCE DES ARBRES. De Julia Dordel & Guido Tölke. jeudi 12 avril, 20:00. samedi 14 avril, 22:00. LONGING. De Savi Gabizon. vendredi 13 avril, 18:00. mardi 17 avril, 18:00. TESNOTA. De Kantemir Balagov. samedi 14 avril, 18:00. dimanche 15 avril, 20:00. LE VOYAGE DE RICKY (PROJECTION PPUR ENFANTS). De Toby Genkel & Reza Memari. samedi 14 avril, 16:00, dimanche 15 avril, 16:00. Neuchâtel, La Case à Chocs, 20 quai Philippe-Godet CINÉMA MINIMUM BERNE TAVANNES GASTON LAGAFFE. De Pierre-François Martin-Laval. VF ven 17:00. VF sam 14:00 85 min RED SPARROW. De Francis Lawrence. VF ven 21:00. VF sam 16:30 139 min THE MERCY (LE JOUR DE MON RETOUR). De James Marsh. VO sam/lun 20:00 101 min Grande Rue 28, 032 481 43 29 LE ROYAL ANNONCE CONCERNANT LES HORAIRES DE CINÉMA Chères lectrices, chers lecteurs, Depuis plusieurs semaines, vous aurez noté que nos pages cinéma vous ofrent des horaires parfois peu étayés. Cette situation est due à un changement informatique auprès des partenaires qui nous fournissaient ces informations jusqu’à présent et ne dépend malheureusement pas de nous. Nous cherchons un moyen d’assurer des horaires complets, homogènes et lisibles chaque mercredi et pour chaque édition du week-end, à l’intention de notre lectorat romand. En attendant, il arrivera ponctuellement que nos pages ne soient pas aussi complètes que nous le souhaiterions, faute d’accès à des sources directes. Nous vous présentons, chères lectrices, chers lecteurs, nos excuses pour ces désagréments et vous promettons de tout mettre en œuvre pour bientôt vous proposer une meilleure solution. D’ici-là, nous vous remercions pour votre patience. La rédaction APPELS D’URGENCE Service du feu Police secours Urgences sanitaires, ambulances La Main tendue (24h24) sos enfants 118 117 144 143 147 GENÈVE Pharmacie Pharma24, 38 boulevard de la Cluse, HUG , 022 808 00 18 A partir de samedi 14 avril PharmaciePharma24, 38 boulevard de la Cluse, HUG , 022 808 00 18 Médecine: 022 372 33 11 ou téléphone 022 382 33 11. Hôpital cantonal, Rue Micheli-du-Crest 24, 24h24 SOS Médecins à domicile: 022 748 49 50. 24h24, SOS Inirmières: 022 420 24 64. 24h24 Maternité: 022 382 42 36, (Obstétrique/accouchements) 022 382 68 16 (Gynécologie) Bd de la Cluse 32. 24h24 Pédiatrie: 022 382 45 55 , Hôpital des enfants, rue Willi-Donzé 6 24h24 Lu-ve de 18h à 24h, week-end et jours fériés de 08h à 24h (téléphone obligatoire): 022 305 04 58 ,Clinique des Grangettes, ch. des Grangettes 7, Chêne-Bougeries 022 719 61 00, Hôpital de la Tour, av. J.-D. Maillard 3, Meyrin Psychiatrie: 022 305 41 11. Belle-Idée, 2 ch. Petit-Bel-Air, Chêne-Bourg. 24h24. Dentiste: 022 346 64 44 Permanence Champel, ch. Malombré 5 022 346 64 44 Permanence Servette, av. Wendt 60 022 733 98 00 Lu-Ve 8h-19h, Sa 8h-17h Les Di et jours fériés 9h-17h Champel ou Servette en alternance VAUD YVERDON-LES-BAINS Pharmarcie de garde: PharmaciePlus Yverdon-Gare, 10, avenue de la Gare, Yverdon, Lundi– vendredi, Samedi–dimanche 07:30–20:30, 08:30 – 20:30. Urgences, central téléphonique des médecins de garde: 0848 133 133. 17:00 20:00. VF sam 17:00 LE REGENCY Classic Hôtel, 024 493 06 06 JURA PARTENARIAT LE NOIRMONT TAXI 5. De Franck Gastambide. VF ven 20:45. VF sam 17:00 20:00 NON HO L’ETÀ (JE N’AI PAS L’ÂGE). De Olmo Cerri. VO lun 20:30 Rue de la Rauracie 13a, Le Noirmont, 032 953 11 57 93 min CINELUCARNE Table ronde « Souveraineté alimentaire : vers la concrétisation d’une société meilleure » TRAMELAN HOSTILES. De Scott Cooper. VF dim 20:00 135 min TAXI 5. De Franck Gastambide. VF ven 20:30. VF sam 17:00 RICHARD THE STORK. De Toby Genkel et Reza Memari, avec les voix de Tilman Döbler, Christian Gaul. VF ven 15:00. VF sam 10:00 85 min DIE LETZTE POINTE (LA DERNIÈRE TOUCHE). De Rolf Lyssy. VO sam 14:00 90 min Cinéma 1, 0324874561 LE CINÉMATOGRAPHE NEUCHÂTEL LA CHAUX-DE-FONDS CALL ME BY YOUR NAME. (Appelle-moi IN ART WE TRUST. (Nous plaçons notre CINÉMA ABC. Programme du mercredi 11 au mardi 17 avril. FORTUNA. De Germinal Roaux. VO tlj sauf samedi 20h45. 106 min. DES MOUTONS ET DES HOMMES. De Karim Sayad. VO sa 16:00. 78 min. SARAH JOUE UN LOUP-GAROU. De Katharina Wyss. VO ve, di 18h15. 86 min. PANIQUE TOUS COURTS. De Vincent Patar et Stéphane Aubier. VF di 15:00. 45 min. KOKOSCHKA, OEUVRE-VIE. De Michel Rodde. VF sa 17h30. Projection en présence du réalisateur. 90 min. 17 avril 2018 19h30 Maison de Quartier Sous Gare, Lausanne Intervenants : • Giulia Onori, Semaine du goût • Alice Glauser, Paysanne et parlementaire • Michelle Zufferey, Uniterre • Un consommateur averti Table ronde animée par Philippe Bach, du journal Le Courrier LE COURRIER MOTS CROISÉS AGENDA CULTURE «ARTS LOINTAINS SI PROCHES DANS LA REGARD DE SILVIA BÄCHLI». Musée ouvert tlj 11h-17h. 20.03.201828.10.2018. TABLE RONDE, QUEL MODÈLE POUR L’AVENIR DE LA PRESSE SUISSE ? Di 15 avril 17h30. Après la projection du ilm «Le Printemps du jouirnalisme». En compagnie du réalisateur Frédéric Gonseth, coprésident de FIJOU, association «Financer le journalisme», de Nadja Schnetzler, cofondatrice de Republik, nouveau média en ligne suisse alémanique lancé grâce à un inancement participatif et de Gustavo Kuhn, corédacteur en chef du «Courrier». 15.04.2018. Musée Barbier-Mueller, 10 rue Jean-Calvin, 022 312 02 70 Gland, Théâtre de Grand-Champ, 2, chemin de la Serine ÉVÈNEMENTS GENÈVE «POTIÈRES D’AFRIQUE, AU CŒUR D’UNE TRADITION CONTEMPORAINE». 16.03.201809.09.2018. Musée Ariana, avenue de la Paix «JEAN MOHR, UNE ÉCOLE BUISSONNIÈRE», PHOTOGRAPHIES. 11h-18h, fermé lundi, entrée libre. 28.03.2018-15.07.2018. Maison Tavel, Vieille-Ville, rue du Puits-Saint-Pierre L’ESPRIT DE GENÈVE, UNE TRADITION HUMANITAIRE EN DÉCLIN?. Di 15 avril 16h-16h30. 15.04.2018. RICOLA, QUI L’A INVENTÉ ? LES ORIGINES DE L’INDUSTRIE DES PLANTES MÉDICINALES SUISSES. Di 15 avril 15h-15h30. 15.04.2018. LA TRADITION HORLOGÈRE SUISSE, UNE TRADITION MONDIALISÉE. Di 15 avril 14h-14h30. 15.04.2018. MEG, Musée d’ethnographie de la Ville de Genève, 65-67 boulevard Carl-Vogt TRADITIONS D’ÉTHIOPIE ET DE L’ÉRYTHRÉE, PRÉSENTÉES PAR DES REQUÉRANT-E-S D’ASILE ET DES RÉFUGIÉ-E-S. Sa 14 avril à partir de 17h30. Conférence, ilm, vente d’artisanat, bufet à partir de 19h30 et spectacle de danse 19h3-20h30. Org.: assoc. Juskici et AMIC. 14.04.2018. Jussy, grande salle des fêtes, www.jussy.ch NEUCHÂTEL «SAVEZ-VOUS PLANTER LES CHOUX?». Exposition temporaire autour de l’histoire du jardin potager. 24.03.2018-03.03.2019. La Chaux-de-Fonds, Musée paysane et artisanal, 148, rue des Crêtets, 032 967 65 60, www.chaux-de-fonds.ch/musees/mpa/ expositions/mpa-a-venir BIENNE ET JURA BERNOIS «SPEED-BOOKING». Ma 17 avril de 19h à 20h, but: faire découvrir ses livres préférés en quelques minutes. 17.04.2018. Bienne, Bibliothèque de la Ville CONFÉRENCES VALAIS VIGNES ET NATURE. Ve 13 avril à 18h30. 13.04.2018. Forum des Vignes, Fully, Mazembroz NEUCHÂTEL UN ÉCRIVAIN AU REGARD SATELLITAIRE, DU MONDE À TABA-TABA, ET RETOUR. Ve 13 avril 20h15, avec Patrick Deville. 13.04.2018. La Chaux-de-Fonds, Club 44, rue de la Serre 64, www.club-44-ch, 032 913 45 44 RENCONTRES LITTÉRAIRES GENÈVE SIGNATURE AVEC MARINA SKALOVA. Sa 14 avril 12h. 14.04.2018. Librairie Le Parnasse, 6, rue de la Terrassière LUKAS BÄRFUSS ET MATHIEU BERTHOLET. Lundi 16 avril 19h30 rencontre et lectures sur le thème de la mort choisie. 16.04.2018. MRL Maisond e Rousseau et de la Littérature, 40, Grand-Rue, www.m-r-l.ch DANSE VAUD «TUESDAY IS DANCEDAY» - UNE PROPOSITION DE GREGORY STAUFFER. Tous les ma sauf les 10 et 24 avri,l «Tuesday is Danceday», Ma 17 avril 18h30-19h30. Entrée libre, sans inscription, événement ouvert à tout le monde. 17.04.2018. Lausanne, Théâtre Arsenic, 57, rue de Genève, www.arsenic.ch VALAIS «ZOCCOLI SOK SOK SOKOLI». A 19h ve 13 et sa 14 avril. 13.04.2018 et 14.04.2018. Sierre, Théâtre Les Halles VAUD GENÈVE «IMPASSE». Di 15 avril 17h ilm d’Elise Shubs dès 16 ans. En présence de la réalisatrice, dégustation aux saveurs macédoniennes. 15.04.2018. «THE GOLD FISH AND THE INNER TUBE», RUTH CHILDS ET STÉPHANE VECCHIONE. A 20h30 du 11 au 15 avril sauf sa 19h et di 18h. 11.04.201815.04.2018. Yverdon-les-Bains, L’Echandole, place Pestalozzi, www.echandole.ch VALAIS FESTIVAL DE PÂTES. Ve 13 avril dès 18h30. 13.04.2018. Vionnaz, local des jeunes, bâtiment scolaire CAROLE ROUSSOPOULOS, «LA VIDÉO POUR CHANGER LE MONDE». Exposition. Des visites animées par les comédiens Pauline Epiney et Fred Mudry ont lieu les 26 avril, 24 mai, 28 juin, 12 juillet, 13 septembre et 4 octobre, à 19h. 13.04.2018-28.10.2018. Martigny, Médiathèque Valais, 15 avenue de la Gare EXPOSITION LAURE JOSS. Du je au di 15h-18h, présence de l’artiste les 14, 22 et 28 avril ainsi que le 6 mai. 13.04.2018-06.05.2018. Vouvry, espace culturel (20, Grand-Rue) LITTERA-DÉCOUVERTE SALON DU LIVRE DE JEUNESSE. Du ve 13 au di 15 avril. Proclamation des vainqueurs du concours litt. di 16h30 au centre sportif. avec Xavière Devos, Nathalie Novi, Denis Kormann. 10’000 livres en accès libre. ateliers et animations gratuits. 13.04.2018-15.04.2018. Saint-Maurice, Médiathèque Valais et Centre sportif, www.litteradecouverte.com JURA BOURSE AUX VÉLOS. Sa 28 avril 9h30-11h30. 28.04.2018. Cour du Château de Delémont MARCHÉ DE PRINTEMPS. Di 15 avril 9h-17h. 15.04.2018. Bonfol, complexe sportif du village BRUNCH À LA PAROISSE. Sa 14 avril 8h30-11h. 14.04.2018. Paroisse réformée de Tramelan, Maison de paroisse EXPOSITION D’ICÔNES. 13.04.201815.04.2018. Courfaivre, Maison des Oeuvres PRÉSENTATION DU LIVRE DE L’APOCALYPSE. Di 15 avril et 29 avril de 10h à midi. 15.04.2018 et 29.04.2018. Centre chrétien de Porrentruy EXPO «IRRÉDUCTIBLE» VAUD «IRRÉDUCTIBLE», L’EXPOSITION DES 150 ANS DU «COURRIER». A l’occasion du festival Visions du Réel. Sa 14 avril 14h-21h, di 15 avril 13h-22h, lu 16 avril, ma 17 avril, me 18 avril 17h30-22h, je 19 avril 17h30-22h. 14.04.-19.04.2018. 17 MÉMENTO VENDREDI 13 AVRIL 2018 ADC, salle des Eaux-Vives, 82-84, rue des Eaux-Vives HOMINAL/ÖHRN, MARIE-CAROLINE HOMINAL ET MARKUS ÖHRN. Je 12 et di 15 avril à 19h; les 13, 14, 17 et 17 avril à 20h. 12.04.2018-18.04.2018. Théâtre de l’Usine, 11, rue d e la Coulouvrenière, www.theatredelusine.ch, 022 328 08 18 THÉÂTRE GENÈVE «UN SI GENTIL GARÇON», DE JAVIER GUTIERREZ, MISE EN SCÈNE DE DENIS LAVALOU ET CÉDRIC DORIER. Ve 13 avril 20h. Sa 14 avril 20h. Di 15 avril 18h. 05.04.2018-15.04.2018. Théâtre du Grütli, 16, rue Général-Dufour, www.grutli.ch, billetterie 022 888 44 88 «FRIDA KAHLO, AUTOPORTRAIT D’UNE FEMME», DE RAUDA JAMIS, MISE EN SCÈNE YVAN RIHS ET MARTINE CORBAT, PRODUCTION : CIE L’HYDRE FOLLE. En semaine 20h, sauf jeudi 19h, dimanche 18h, lundi relâche. - Représentations du jeudi à 19h suivies d’une table ronde abordant la question de la représentation et la place de la femme dans l’art. Prochaine table ronde je 12 avril à 20h45, sur le thème LA REPRÉSENTATION ET LA PLACE DES FEMMES DANS LES MILIEUX ARTISTIQUES. ENTRE VIE PRIVÉE, VIE PUBLIQUE, QUELS SONT LES ENJEUX EN MATIÈRE D’ÉGALITÉ?, avec Natacha Koutchoumov co-directrice de la Nouvelle Comédie de Genève, Federica Martini historienne de l’art professeure à l’Ecole cantonale d’art du Valais, Angela Marzullo artiste féministe performeuse Genève, Marion Schulze sociologue UNINE/UNIBAS. Introduction par Sandrine Salerno conseillère administrative, Genève. 10.04.2018-22.04.2018. Théâtre Le Galpon, route des Péniches, www.galpon.ch, Genève, 022 321 21 76 «ÉGOCRATIE», DE & PAR LIONE,L RUDAZ ET GASPARD BOESCH. Ma, me, ve 20h, je/sa 19h, di 17h, relâche les lu. 10.04.2018-21.04.2018. Théâtre Cité Bleue, 46, avenue de Miremont «LUXE, CALME», DE MATHIEU BERTHOLET. Ve 13 avril 20h. Sa 14 avril 19h. Di 15 avril 17h. 10.04.201815.04.2018. La Comédie de Genève, boulevard des Philosophes, www.comedie.ch, 022 320 5001 «PROCESSUS KAFKA», FRANZ KAFKA. ADAPTATION: DANIEL WOLF. Ve 13 avril 20h30. Sa 14 avril 19h. Di 15 avril 19h. Ma 17 avril 20h30. Me 18 avril 19h. Je 19 avril 19h. Ve 20 avril 20h30. Sa 21 avril 19h, Di 22 avril 19h. Ma 24 avril 20h30. Me 25 avril 19:00. Je 26 avril 19h. Ve 27 avril 20h30. Sa 28 avril 19h. Di 29 avril 19h. 10.04.201829.04.2018. ZERMATT UNPLUGGED. 13.04.201814.04.2018. Carouge, Théâtre Alchimic, www.alchimic.ch, rue Industrielle, 022 301 68 38 Sion, Point 11 «C’EST DÉJÀ DEMAIN, 7». Je/sa dès 19h30, ve dès 20h30. 12.04.201814.04.2018. Théâtre du Loup, Acacias, chemin de la Gravière, et La Gravière, www.theatreduloup.ch, 022 301 31 00 «COUPER LA TÊTE», GÉRARD GUILLAUMAT EN FILATURE, ISABELLE CHLADEK. A 19h le 13 avril. 13.04.2018. Théâtre Saint-Gervais, 5, rue du Temple, www.saintgervais.ch «LA FOURMI ET LA CIGALE». Je 12 avril 19h, ve 13 avril 20h, sa 14 avril 19h. 12.04.2018-14.04.2018. Chêne-Bourg, salle du Point Favre, www.pointfavre.ch «GRANDE PAIX», D’EDWARD BOND, MISE EN SCÈNE D’ERIC SALAMA. Ma, je, sa à 19h. Me et ve à 20h. Di à 18h. Relâche le lundi. 13.04.-29.04.2018. Théâtre du Grütli, 16, rue Général-Dufour, www.grutli.ch, Maison des Arts du Grütli, 022 888 44 88, [email protected] VAUD «UNE TEMPÊTE D’1H12» D’ISABELLE BONILLO, D’APRÈS «LA TEMPÊTE» DE WILLIAM SHAKESPEARE. Par le T-âtre IBonillo. - Représentations du 10 au 22 avril à 19h, relâche le lundi 16 avril. 10.04.2018-22.04.2018. Lausanne, place de la Louve, réservations (places limitées) au 079 205 39 51 «AUTOMNE», DE JULIEN MAGES, MISE EN SCÈNE DE JEAN-YVES RUF. Je 19h, ve 20h30, sa 19h, di 17h. avec Yvette Théraulaz et Jacques Michel. 12.04.2018-15.04.2018. Théâtre La Grange de Dorigny, 021 692 21 24, www.grangededorigny.ch SOIRÉE LA MAIN MISE. Ve 13 avril 21h-2h du matin. 13.04.2018. GUILLAUME PILET (CH). THE DRAMATICON/ WORK IN PROGRESS. Ve 13 avril 19h30 entrée libre. 13.04.2018. LOTO DE L’ARSENIC. Di 15 avril dès 14h. 15.04.2018. Lausanne, Théâtre Arsenic, 57, rue de Genève, www.arsenic.ch VALAIS «IRIS ET MOI». Ve 13 avril 20h30, sa 14 avril 19h, di 15 avril 17h, je 19 avril 19h, ve 20 avril 20h30, sa 21 avril 19h, di 22 avril 17h. 12.04.-22.04.2018. www.zermatt-unplugged.com BALIMUPRHY. Ve 13 avril dès 20h30. 13.04.2018. BIENNE ET JURA BERNOIS FESTIVAL POP ET METAL CORMOROCK. Ve 13 et sa 14 avril. 13.04.2018 et 14.04.2018. JURA «LES PETITS COCHONS 3, LE RETOUR», DE CLAUDE-INGA BARBEY. Spectacle dès 4 ans. Me 15h, sa 17h, di 11h et 17h. 11.04.2018-29.04.2018. TMG Théâtre des Marionnettes de Genève, 3 rue Rodo, www.marionnettes.ch, 022 807 31 07 MATINÉE MUSICALE EN FAMILLE, CAMERATA DU LÉMAN. Di 15 avril à 11h, Bach, Tchaïkovski, Warlock, Moussorgsky. 15.04.2018. Salle Frank Martin, rue de la Vallée JURA «UNE SI PETITE VALISE». Ve 13 avril 19h30, sa 14 avril 19h30, di 15 avril 17h, jeune public. 13.04.-15.04.2018. Porrentury, Les Hospitalières, www.tempsdanse.net VALAIS LA PETITE LANTERNE, EN AVANT LA MUSIQUE. Sa 14 avril, de 10h à 11h, enrtre 4 et 6 ans, cinéma pour jeune public. 14.04.2018. Martigny, Médiathèque Valais, 15, avenue de la Gare, www.mediatheque.ch/valais MUSIQUES VALAIS «CONCERTS AU CHÂTEAU». Di 29 avril et 27 mai à 17h. 21.01.-27.05.2018. Monthey, Château, www.monthey.ch BIG BAND ET GRAND ORCHESTRE DE L’EJMA VALAIS, DIR. PASCAL WALPEN. Ve 13 avril à 20h30. Programme: Count Basie, John Clayton, Don Ellis, Randy Brecker, Carlos Jobim et Fred Sturm. 13.04.2018. Martigny, Maison de la Musique 7 8 9 10 5 OLGA ZHUKOVA, ORGANISTE. Di 15 avril à 17h. 15.04.2018. 9 7 Eglise Saint-Marcel, Delémont IMAGIN’ARTS. A 20h ve 27 et sa 28 avril. 27.04.2018 et 28.04.2018. 10 Saint-Ursanne, halle des fêtes QUATUOR VIVAT DE SAINTPÉTERSBOURG. Me 18 avril 20h. 18.04.2018. Eglise de Lajoux NEUCHÂTEL PIANO ET VIOLONCELLE, ALEXANDRE THARAUD ET JEAN-GUIHEN QUEYRAS. Lu 16 avril à 20h15. Programme: J. S. Bach, Brahms et alban Berg. Concert de la 125e saison de la Société de Musique. 16.04.2018. La Chaux-de-Fonds, salle de musique GENÈVE THE REALS, SORTIE DU DOUBLE VINLY «NUISANCE SONORE». Ve 13 avril 21h30. 13.04.2018. THE BAD PLUS. Sa 14 avil 21h30. 14.04.2018. AMR/Sud des Alpes, 10, rue des Alpes, www.amr-geneve.ch LES CONCERTS DE JUSSY, SERGUEI MALOV, VIOLON ET ALTO. Di 15 avril 17h. 15.04.2018. Temple de Jussy, www.jussy.ch JILIANE RICKENMANN QUARTET, JAZZ MODERNE. Ve 13 avril 21h, portes 20h30. 13.04.2018. PIERCE WARNECKE ET RODOLPHE LOUBATIÈRE DUO (FRANCE). Di 15 avril 21h, concert 21h30. 15.04.2018. ENFANTS / TOUS PUBLICS GENÈVE 6 4 8 Saint-Maurice, La Bouche Qui Rit Boudry, La Passade, 032 841 50 50, www.lapassade.ch 5 3 Saignelégier, Café du Soleil, 032 951 16 8 ENSEMBLE MAZAJ DE PALESTINE. Ve 13 avril 19h. 13.04.2018. NEUCHÂTEL 4 2 6 «LES NUITS SONT TOUJOURS TROP COURTES À HARLEM». Ve 13 avril et sa 14 avril à 20h. 13.04.2018 et 14.04.2018. «LILY ET SES CAMARADES». Ve 13 avril, sa 14 et di 15 avril, sa 21 et di 22 avril, sa 28 et di 29 avril, ve/sa 20h, di 17h. 13.04.2018-29.04.2018. 3 1 GRAND TÉTRAS, LAURENT MOUCHE, JULIEN BERBERAT, RÉGIS SAUVAIN, BAPTISTE WILLEMIN, JÉRÉMIE ACKERMANN. Sa 14 avril 21h. Et en in de soirée IMPURE WILHELMINA. 14.04.2018. La Sportive, sous-sol, 45, rue de Carouge, www.jazz-agmj.ch Sion, aula du Collège des Creusets, 079 244 58 50 2 Halle polyvalente de Cormoret Sion, Le Petit Théâtre, rue du Vieux-Collège 9, www.petitheatre-ch, 027 321 23 41 «CALIGULA» D’ALBERT CAMUS. Ve 13 avril et sa 14 avril à 20h30 par l’atelier-théâtre du LCC. 13.04.2018 et 14.04.2018. 1 N° 3858 HORIZONTALEMENT 1. Amateur de rouge. Le volant a les siens. 2. Mouvement de terrain. 3. Ville aux sept collines. Tenir les commandes. 4. Causer des dommages. Vers l’Oubangui charrie. 5. Annonce la fin du service. Travailles à la main. 6. Degré. Engagement hasardeux. Points opposés. 7. En panne de développement. 8. Abolira une loi. 9. Ville des Hautes-Alpes. Prénom féminin cher à Aragon. 10. Juste avant la in. Corrections faites à la main. mots croisés n° 3858 VERTICALEMENT 1. Première en peinture. 2. Bel et bien ini. A dos d’âne. 3. Personne bien conservée. Artiste français aux multiples facettes. 4. Faire pousser des pouah de senteur. Est du métier. 5. Personnel. Traite avec ménagement. 6. Trois lettres pour quelques lignes. Un des cinq Grands Lacs. 7. Des femmes en colère. 8. Ville de Hongrie. Espèce de poule mouillée. 9. A la base de nombreux colorants. Le sélénium. 10. Feras monter la pression. SOLUTIONS DU N° 3857 HORIZONTALEMENT X 1. Césarienne. 2. Hôte. Suies. 3. Alertera. 4. Rires. Oser. 5. Lee. UMP. Ta. 6. Enrênées. 7. Sn. Mâle. Ce. 8. Eliminer. 9. Orienter. 10. Skis. Secte. VERTICALEMENT X 1. Charles. Os. 2. Eolienne. 3. Stérer. Loi. 4. Aère. Emirs. 5. Tsunami. 6. Ise. Méliès. 7. Européenne. 8. Nias. Etc. 9. Né. Et. Crêt. 10. Estrade. Ré. Temple de Plainpalais PUBLICITÉ Administration et rédaction à Genève: 3, rue de la Truite, Case postale 238, 1211 Genève 8 Réd: 022 809 55 66 – fax: 022 329 42 74 Adm: 022 809 55 55 www.lecourrier.ch Cave 12, rue de la Prairie 4, www.cave12.org MAC N ISAH. Ve 13 avril 20h. 13.04.2018. CAFÉ CHANTANT. Sa 14 avril 20h. 14.04.2018. JAM BRÉSIL. SCÈNE OUVERTE AUX ARTISTES. lu 16 avril 20h. 16.04.2018. Corédacteurs en chef: Laura Drompt, Gustavo Kuhn. Directrice administrative: Eva Fernandez. Editeur: Nouvelle Association du Courrier (NAC), Genève. Président: Jean-Jacques Isaac. Imprimeur: Atar Roto Presse, Genève. Tirage contrôlé REMP 2017: 7200 abonnés Librairie-café Les Recyclables (53, rue de Carouge) www.recyclables.ch «CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL GANDINI, INAUGURATION DES GRANDES ORGUES APRÈS RESTAURATION, RÉCITAL D’ORGUE PAR ALESSIO CORTI, ORGANISTE DE MILAN. Ve 13 avril 20h. Programme: oeuvres de J. S. Bach, felix Mendelssohn-Bartholdy et Franz von Liszt. 13.04.2018. «CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL GANDINI, INAUGURATION DES GRANDES ORGUES APRÈS RESTAURATION. Sa 14 avril 14h-15h, AUDITION DE LA CLASSE D’ORGUE DU DU CONSERVATOIRE DE MUSIQUE DE GENÈVE, 15h-18h, portes ouvertes avec visite et présentation de l’orgue par Ilic colzani et Ettore Bastici, facteurs d’orgue de Côme/Como (Italie). 14.04.2018. «CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL GANDINI, INAUGURATION DES GRANDES ORGUES APRÈS RESTAURATION. Sa 14 avril 19h, RÉCITAL D’ORGUE PAR ANDREA MACINANTI, ORGANISTE DE BOLOGNE. Programme: œuvres de J. S. Bach, C. W. Gluck, P. Fumagalli, M. E. bossi, Giacomo Puccini et O. Ravanello. 14.04.2018. «CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL GANDINI, INAUGURATION DES GRANDES ORGUES APRÈS RESTAURATION. Di 15 avril 17h. . CONCERT DE CLÔTURE PAR CLÉMENCE TILQUIN, SPORANO, GÉRARD MÉTRAILLER, TROMPETTE, DIEGO INNOCENZI, ORGUE. Programme: oeuvres de A. Melani, V. Petrali, M. Reger, F. P. Tosti et Giuseppe Verdi. 15.04.2018. Eglise Notre-Dame des Grâces, Grand-Lancy, 5, avenue des Communes-Réunies, www.festivalgandini.org, www.concertsdelancy.ch, 022 757 15 63 PARTENARIAT 18 LE COURRIER MÉMENTO VENDREDI 13 AVRIL 2018 HOMMAGE CONVOIS FUNÈBRES Lucienne Gerdil: un engagement persistant Vendredi 13 avril ucienne nous a quittés cette semaine. Depuis plusieurs mois, elle luttait contre un cancer. Après plusieurs chimiothérapies, à plus de 80 ans, son corps n’a plus résisté. Et nous sommes tristes. Durant de très nombreuses années elle s’est engagée dans de vastes domaines qui semblaient la porter: l’enseignement primaire, la musique et les chœurs, et surtout des associations de nature citoyenne. Nous avons particulièrement partagé avec elle son implication dans le cadre de l’Association de lecteurs du Courrier (ALC) durant plus de vingt années. De sa part arrivaient des propositions et des actions, que ce soit sur des stands, dans les rues ou lors de manifestations diverses. Elle partageait avec nous ses rélexions, ses doutes, ses critiques constructives. Mais nous communiquait aussi beaucoup de joie, des rires et des chants entraînants. Elle savait maintenir un bel esprit et une cohésion dans un groupe. Elle le faisait aussi bien avec l’équipe de ses idèles amies, ou lors de ses escapades musicales hivernales du côté de l’Alsace, dans l’animation de ses cours de lûte avec des jeunes ou encore dans l’aide apportée à une population déshéritée de Roumanie durant plusieurs années. Lucienne est restée idèle à elle-même et à ses convictions spirituelles qu’elle approfondissait depuis l’adolescence dans sa paroisse de la Servette; plus tard et en d’autres lieux, avec d’autres personnes, comme dans sa communauté de base. Mais elle lisait beaucoup, se renseignait, observait et restait critique tant envers les institutions ecclésiales que politiques, en gardant un esprit très ouvert. Combien de fois n’a-t-elle pas échangé avec des connaissances ce qu’elle avait jugé pertinent dans la revue Golias? Lucienne nous stimulait, les plus jeunes comme les plus âgés. Elle restait attachée à ses proches, à sa famille, et la mort accidentelle d’un de ses neveux l’a marquée fortement. Nous pouvions sentir chez elle une grande sensibilité, une compréhension des autres, une empathie manifeste. Lucienne était aussi une bonne vivante, joyeuse et sereine; mais elle pouvait s’emporter, réagir vivement, en particulier devant des situations d’injustice, de racisme, de sexisme ou d’inégalité. Si elle a donné autant d’énergie pour le développement de «son journal» Le Courrier, elle n’a pas hésité, à un âge où beaucoup lèvent le pied, à se lancer dans l’engagement politique, chez les Verts de sa commune. Reconnaissons aussi qu’elle savait inviter et mijoter de succulents petits plats… Elle aimait animer des fêtes, des anniversaires. Que de fois n’a-t-elle pas cherché parmi de vieux vêtements chaussures et chapeaux de toutes formes et couleurs ain de construire des costumes improvisés! Elle excellait à inventer des chansons sur des airs connus pour marquer tel ou tel événement. Nous étions heureux avec Lucienne. Elle nous manque déjà. L Jean-Pierre Clerc, membre de l’Association des lecteurs du Courrier et de la Nouvelle Association du Courrier. GENÈVE Ses sœurs et son frère, Madeleine et Antoine Julliard Denise et Christian Delmotte Jean-François Gerdil et Bernadette Babel Gerdil Geneviève Bosson, leur sœur de cœur Monsieur l’abbé Claude Stucki, ami de Lucienne et de toute la famille, Ses neveux et nièces et leurs enfants; Alexandre Julliard Nicolas Julliard et Julie Enckel-Julliard, Léontine et Rosalie Frédéric et Elise Julliard, Clémence et Augustin Jérôme Delmotte Bruno et Constance Delmotte, Jeanne et Gabriel Guillaume et Nivo Gerdil, Louis Feu Thomas Gerdil Tous les descendants des familles Gerdil et Vigny ont la profonde tristesse d’annoncer le décès, le mardi 10 avril 2018, à l’âge de 81 ans de Lucienne GERDIL La cérémonie religieuse aura lieu le lundi 16 avril à 15 heures au Centre Œcuménique de Meyrin-Cité. Adresses de la famille: Madeleine Julliard, Case postale 35, 1299 Crans-près-Céligny. Jean-François Gerdil, Sur les quais 35, 1342 Le Pont En souvenir de Lucienne, vous pouvez faire un don à une œuvre humanitaire. L’Association de lecteurs du Courrier, la Nouvelle Association du Courrier et l’équipe du journal sont dans la peine d’annoncer le décès de Lucienne GERDIL Lucienne a été membre du comité de l’ALC durant de nombreuses années et une de ses représentantes à la NAC. Le Courrier était cher à son cœur et durant toutes ces années elle a œuvré au sein de l’ALC pour poursuivre l’aventure du journal. Nous présentons nos condoléances à sa famille. Pour les obsèques, prière de se référer à l’avis de la famille. Gilberte Andrey, née Follonier, décédée à 75 ans le 8 avril, cérémonie religieuse en la chapelle du Centre funéraire de Saint-Georges (Petit-Lancy, 13, chemin de la Bâtie) à 10h45. Olivio Bilati, décédé à 84 ans, cérémonie religieuse en l’église de Sainte-Croix à Carouge à 10h30. Andrea Bono, Chancy. Luigi Creti, décédé à 76 ans, cérémonie au Centre funéraire de Saint-Georges à 14h45. Pierre Darier cérémonie religieuse en la cathédrale SaintPierre à 14h30. Michel Delétraz, décédé à 75 ans, recueillement au temple de Plan-les-Ouates (173, route de Saint-Julien) à 14h30. Jean-Pierre Dudan décédé à 62 ans, cérémonie au Centre funéraire de Saint-Georges à 15h45. Genna Francioli, née Cassol, décédée à 82 ans le 8 avril, cérémonie religieuse au Centre oecuménique de Meyrin à 10h30. Antoinette Gehrig, Genève. Margrit Irma Huber, recueillement au cimetière de Saint-Georges à 14h. Daniel Jayet, cérémonie religieuse au temple de Dardagny à 14h, suivie de l’ensevelissement au cimetière de Dardagny (GE). Lisette Kleijn, décédée à 77 ans, cérémonie religieuse en l’église Saint-Paul à 14h30. Gilbert Kreis, cérémonie à la chapelle du cimetière Saint-Georges à 14h15. Renée Kuffer, Genève. Thierry Mallard, Genève. Virginie Moreillon-Cotter, décédée à 99 ans, cérémonie en la chapelle du Centre funéraire de Saint-Georges à 13h. Christian Olivieri, décédé à 52 ans, cérémonie d’adieu au Centre funéraire de Saint-Georges à 16h. Thérèse Oppliger, née Castella, décédée à 85 ans, cérémonie d’adieu à l’église Saint Jean XXIII (PetitSaconnex, chemin A.-Pasteur) à 14h. Denise Passaquin, décédée à 90 ans, cérémonie en la chapelle du Centre funéraire de Saint-Georges à 16h. Magda Senn-Barbu, décédée le 5 avril en Allemagne, à Essen. Notre-Dame de Sion à 10h30. Colette Van de Maele, née Hoenraet, veuve de Jacques, messe en son souvenir à la chapelle de l’EMS de Gravelone à Sion à 10h30. Suzanne Moulin, née Delasoie, veuve de Rémy, cérémonie religieuse en l’église Saint-Michel à Martigny-Bourg à 10h. Jean-Noël Rybicki, cérémonie d’adieu en l’église de Champlan à 17h. VAUD Claude Barbey, décédé à 58 ans, culte en la chapelle du Centre funéraire de Vevey à 13h30. Philippe Bovel, décédé à 90 ans, cérémonie d’adieu au temple de La Tour-dePeilz à 14h15. Albert Bubi, décédé à 56 ans, culte d’adieu au Centre funéraire de Montoie chapelle B à 13h30 suivie des honneurs. Louis Dépraz, décédé à 82 ans, cérémonie d’adieu au Centre funéraire de Montoie (Lausanne) chapelle A à 16h. Eric Charles Dufour, décédé à 95 ans, culte au Centre funéraire de Montoie (Lausanne) chapelle A à 14h30. Fausta Falciola Rossi, décédée à 82 ans, messe en l’église catholique du Sacré-Coeur, à Montreux, à 14h. Suzanne JunodGiroud, décédée à 92 ans, cérémonie d’adieu en la chapelle de Beausobre à Morges (avenue de Vertou) à 11h. Franco Loparco, décédé à 52 ans, cérémonie à l’église catholique de Saint-Prex à 10h, honneurs à 10h45. Jean-Luc Mercier, décédé à 48 ans, culte du dernier adieu en l’église de Corserey à 14h30. Ron Pass, recueillement en sa mémoire au Centre funéraire régional de Nyon à 14h. Marc Pilet, cérémonie d’adieu en la chapelle B du Centre funéraire de Montoie (Lausanne) à 16h30. Irma Scheidegger, décédée à 92 ans, culte au temple de Nyon à 14h. Roger Siegrist, cérémonie d’adieu au temple de Clarens (Vaud) à 14h30. Gabrielle Wagnières-Roy, Vuiteboeuf. Andreas Zünd, décédé à 66 ans, culte d’adieu au temple d’Yverdonles-Bains à 14h. PUBLICITÉ VALAIS Gert Ebener, messe d’ensevelissement en la cathédrale MÉTÉO La section des Verts du Grand-Saconnex a la tristesse de faire part du décès de Madame Lucienne GERDIL Enseignante et membre idèle de la section. Pierre Eckert et Alvina Garcia, coprésidents Laurent Jimaja, conseiller administratif Vendredi. Temps assez ensoleillé et généralement sec avec des passages nuageux parfois denses le long du Jura et les régions de plaine limitrophe. Faible risque d’averses. Plus nuageux sur le versant sud des Alpes valaisannes et le long du Jura avec une tendance aux averses plus marquée. Maximum de 15° à 18°. Tendance au foehn dans les vallées alpines. Samedi. Temps assez ensoleillé. Dans la région du Simplon et le long du versant sud des Alpes, nuageux avec un risque d’averses. Maximum de 19° à 21°. Foehn dans les vallées alpines. Dimanche. Temps en partie ensoleillé et généralement sec. Plus nuageux dans la région du Simplon et le long du versant sud des Alpes et encore quelques averses, Maximum de 20° à 22°. météosuisse PUBLICITÉ PARTENAIRES Vous avez la Carte Côté Courrier ? Utilisez-la ! 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CAROLE PARODI A la Comédie de Genève, Myriam Boucris monte deux pièces en miroir avec des migrant-e-s et des étudiant-e-s. Reportage dans les coulisses d’un travail de médiation et de création VISAGES À NU CÉCILE DALLA TORRE Médiation théâtrale X Journée grise. Il tombe des trombes d’eau à Genève ce lundi de mars. On franchit le seuil de la salle Caecilia, rue Carteret, à deux pas des Grottes. A l’abri, passé le sas d’entrée faisant un peu ofice de salle à manger, on pénètre dans l’antre décati de cet ancien théâtre qui sert de salle de répétition à la Comédie de Genève. Il est 16h30 et des poussières. Une vingtaine de personnes forment une ronde sur le plateau. L’atelier vient de démarrer par le travail sur les instruments de musique pédagogiques, disposés en fond de scène. Chaque participante s’en est approprié un, une étape facilitant le dialogue à venir. Il est maintenant l’heure de s’échauffer le corps et la voix. Celle de la metteure en scène Myriam Boucris (lire interview page suivante), au milieu d’eux, perce l’espace. «On ne réléchit pas, on écoute et on répète après moi. On va créer son propre son, et se laisser porter par le chœur. L’oreille se laisse guider, et elle fait ça très bien. Elle n’a pas besoin du cerveau», prévient l’artiste, passée par l’art lyrique. Ils se lancent ensuite des accessoires – couettes, pinceaux, baguettes, entre autres – pour apprendre à mesurer leur geste tout en continuant de chanter. Parce que sur un plateau de théâtre, des imprévus surviennent et il faut apprendre à ne pas se laisser décontenancer. S’apprivoiser Depuis le mois d’octobre, des étudiants de l’université de Genève, des jeunes femmes pour la plupart, dont plusieurs en psychologie, se retrouvent chaque lundi avec des personnes migrantes pour travailler collectivement autour des Visages cachés de ma ville 2. La pièce sera à l’afiche de la Comédie de Genève dès mardi prochain. Quatre comédiens professionnels, Céline Goormaghtigh, Alicia Packer, Peter Palasthy et Mathieu Ziegler font corps avec le groupe. Ils ont travaillé toute la journée sur l’autre spectacle, entièrement écrit par Myriam Boucris celui-là – Migrrr –, qui sera présenté en miroir de cette création collective. L’heure d’une petite pause thé et gâteaux faits maison a sonné. La deuxième partie de la séance se déroule de l’autre côté du plateau, où une petite scène est montée. Liliana Dias, qu’on appelle Lily, vidéaste, est installée en face, ordi portable ouvert. Habituée au monde du cinéma, elle a suivi l’ensemble du processus de création des Visages cachés de ma ville 2 et pris une série de photographies, à découvrir dans l’exposition en marge du spectacle à la Comédie. «Les expressions du visage se libèrent aujourd’hui», note-telle. Elle a pu constater au il des mois combien la mise en confiance par la metteure en scène a permis de s’apprivoiser et d’obtenir une réelle cohésion de groupe, sans aucune barrière entre les origines géographiques, sociales ou professionnelles de ses membres. «L’oreille se laisse guider, et elle fait ça très bien. Elle n’a pas besoin du cerveau» Myriam Boucris A côté d’elle, Myriam Boucris se mouille les doigts avant de frotter les tiges d’un instrument posé sur la table pendant qu’un petit groupe de six interprètes, silhouettes courbées et abattues, dont Céline Goormaghtigh, prépare son entrée en scène sur les sonorités étranges produites par l’instrument. Au sol, leurs six corps tournent sur eux-mêmes et roulent en dessous du rideau blanc percé de trous en fond de scène. Puis ils répètent de nouveau leur entrée en scène, soudés, dans une marche âpre et dificile à l’image d’un vécu douloureux. On entendra ensuite la voix d’Ana, racontant son histoire à un journaliste, avant celle de Luna. Installé sur des chaises devant eux, le reste du groupe observe. Au mur, le découpage scénique est très clair: 25 petits écriteaux blancs se succèdent en une longue colonne pour dresser la liste des scènes qui composent la pièce, un titre par écriteau. Respirer sous les cheveux Un chant de Myriam Boucris retentit en arabe avec rage. «Ne pas coller le chant à la rapidité de vos mouvements», glisse-t-elle. Le rideau blanc a avancé au milieu de la scène, et les comédiens sont désormais passés derrière. Des empreintes digitales sont projetées sur leur corps. On marque une autre pause à la in de cette scène. Veronica Segovia, costumière, rend visite au groupe pour préparer leurs costumes. «On va être le plus proche possible de la vie de tous les jours. Il ne faut pas que ce soient des costumes mais des vêtements de scène.» «Membres à travers le mur.» Ainsi s’intitule la scène suivante. Seuls un bras, des jambes, des cheveux traversent physiquement le rideau blanc, élément clé du décor des Visages cachés de ma ville 2. Dans un premier temps, on ne verra pas le visage des interprètes. «Lily, tu peux nous envoyer la Mer rouge? Ali, ne regarde pas ton pied», glisse Myriam Boucris. Au même moment, ce rideau devient écran de projection où défilent des paysages lointains, territoires franchis par les migrants. Certains participants se parlent espagnol entre eux. Puis on entend Céline Goormaghtigh demander, et formuler elle-même la réponse: «Qui est-ce qui a gagné la course de l’Escalade cette année? Un Erythréen.» On enchaîne sur la scène des corps empilés. Myriam Boucris montre comment procéder. «Ceux qui veulent essayer d’être en dessous peuvent le faire.» Ali veut bien. Il traduit en érythréen à deux femmes. Tout le monde s’entraîne alors. Quelques-unes enilent un pantalon de survêtement vert ou bordeau pour qu’on distingue mieux les corps sur fond noir sur la photo qu’est en train de prendre Lily. «On peut se mettre visage sur visage», prévient Myriam Boucris. «Ne vous inquiétez pas, on arrive à respirer sous les cheveux.» Elsa tente l’exercice en s’installant la première au sol avant que Matylda aux bras tatoués ne s’allonge sur elle. «Tu pourras glisser gentiment par derrière», lui recommande la metteure en scène. Puis on applaudit Elsa, qui était en dessous. Et c’est au tour des hommes de tenter l’exercice. Santo, Mohamed, Mathieu s’y mettent. Pendant ce temps, tout le monde est passé voir Veronica dans l’autre pièce, qui a pris leurs mesures pour les costumes. La in de journée est presque là. On se sépare. Et la vie de tous les jours, quelle qu’elle soit, reprend pour chacun. I Les Visages cachés de ma ville 2/Migrrr, du 17 avril au 5 mai, Comédie de Genève, www.comedie.ch Lire aussi page suivante MAG À LA UNE 20 leWEEK-END LE COURRIER VENDREDI 13 AVRIL 2018 «’Médier’ n’est pas éduquer» Interview X Aller vers des personnes qui ne vont pas forcément voir des spectacles et réunir des populations qui n’ont pas l’habitude de l’être, voilà comment Myriam Boucris définit la médiation théâtrale. Tignasse brune, corps souple et gracieux, Myriam Boucris est un doux mélange d’affection et de fermeté. Deux qualités avec lesquelles la metteure en scène, comédienne, chanteuse et auteure installée depuis une quinzaine d’années à Genève encadre la vingtaine de participants à l’atelier réunissant migrants, étudiants et professionnels de la scène. Entre les répétitions de Migrrr et des Visages cachés de ma ville 2, présentés en diptyque à La Comédie de Genève la semaine prochaine, elle revient sur le parcours de médiation qu’elle a mis en place l’an dernier au sein de l’institution genevoise avec sa compagnie Tohu Wa Bohu. Quelle visée a votre projet de médiation théâtrale? Myriam Boucris: L’idée est d’aller vers des personnes qui ne vont pas forcément voir des spectacles et de réunir des populations qui n’ont pas l’habitude de l’être. L’année dernière, nous avons mis en contact des élèves du cycle et des personnes en situation d’exclusion dans Les visages cachés de ma ville 1. Cette année, des étudiants et des migrants participent au projet des Visages cachés de ma ville 2. L’an prochain, pour le troisième volet, nous réunirons des personnes en situation de handicap et des personnes qui ne le sont pas. Le but est de faire se rencontrer des populations qui ne se connaissent pas et qui se découvrent avec nous, à travers des médiums dont ils n’ont pas l’habitude. Ça change les codes et ça crée la surprise. On se regarde et on s’écoute autrement. A vous voir travailler avec des migrants sur le plateau lors de la création des Visages cachés de ma ville 2, on sent que votre pratique n’est pas nouvelle et qu’elle vous tient à cœur. Oui, on parle de médiation maintenant, mais ça fait longtemps que cela existe sans porter ce nom. Ce qui est intéressant, c’est de voir à quel point on peut approfondir le rapport à l’autre. Depuis plusieurs années, j’essaie de décliner des processus où l’on fait un chemin ensemble. Nous faisons connaissance avec les instruments de musique, leurs vibrations, de manière un peu singulière. Ensuite, on se raconte, puis l’on crée ensemble un spectacle, sur le thème de l’exclusion l’an dernier, et de la migration cette année. La médiation théâtrale pose un certain nombre d’enjeux… Que propose-t-on à un public qui n’en est pas un? Comment fait-on vivre le spectacle vivant en allant chercher d’autres yeux que ceux déjà convaincus? Ce n’est pas seulement en leur donnant des billets gratuits, en leur faisant découvrir des instruments ou en les faisant venir au spectacle. Le parcours de médiation, c’est autre chose. Il faut sentir la parole de chacun. C’est à nous de leur faire expérimenter. Quels sont les différents publics ayant suivi votre atelier depuis octobre? Une cinquantaine de personnes, migrants et étudiants confondus, sont passées par l’atelier cette année. Très vite, les étudiants savaient si c’était ce qu’ils recherchaient. Pour les personnes migrantes, il est arrivé que leur participation dépende de leurs disponibilités. Certains ont essayé de le suivre mais n’y sont pas parvenus. Pour d’autres, on suppose qu’ils ont été intimidés, ou pas intéressés – ils ne sont pas venus nous expliquer pourquoi ils renonçaient. Le groupe a été stabilisé à une vingtaine de participants. Seize nous ont suivi jusqu’au bout. La moitié sera parmi nous sur le plateau: assez merveilleusement, quatre personnes issues de la migration et quatre étudiants. Comment le projet était-il présenté au départ? Nous avons proposé de faire ensemble du théâtre, d’explorer le son, de se rencontrer et de raconter son histoire. Ceux qui sont restés sont ceux qui ont été accompagnés au départ, entre autres par une personne de l’association Camarada, qui les guide encore aujourd’hui. Une autre accompagnante était elle-même érythréenne, étudiante, née ici, à l’origine d’un cours de français destiné à des Erythréens. Un jeune participant était parrainé par deux femmes, dont une travaille à la Comédie. Sans ces associations – Camarada, la Roseraie et Aspasie, avec laquelle nous avons dû inalement renoncer à la collaboration car c’était trop dur sur le terrain –, le travail n’aurait pas pris cette dimension-là. Comment la confiance s’installe-t-elle avec les personnes migrantes qui viennent découvrir l’atelier? Pour la plupart d’entre elles, on connaît l’histoire qu’elles ont bien voulu nous raconter, mais on ne sait pas où elles vivent à Genève, ni quel est leur métier. On ne leur demande pas d’expliquer pourquoi elles sont là. Ce n’est pas le but. Nous commençons par jouer ensemble des instruments, faire des jeux. Il s’agit de se connaître autrement. Le temps est aussi une des clés de notre travail. Votre approche de la médiation se base en grande partie sur le travail de la voix, un élément fondateur de votre propre parcours artistique. J’ai commencé le théâtre très tôt. Comme je faisais aussi de la musique et de la danse, j’ai été orientée vers le chant lyrique, un peu à ma surprise. Ce n’était pas ma culture familiale, mais ça m’intéressait de travailler la voix. Je me suis alors formée au Conservatoire supérieur de Paris en opéra, où j’ai appris énormément pour la technique vocale. C’était par contre une prison dorée, le carcan était trop serré. Ma mère chantait très bien, tout le temps. Ça m’a constituée, bercée. «Passer par un parcours de médiation et le traverser avec les participants ouvre bien d’autres portes que de se rendre au spectacle» Myriam Boucris La voix devient ici passeuse d’émotion… Très souvent, le son raconte au-delà du mot. Dans nos civilisations, on s’en rend moins compte car on le réprime. Mais lors de mes voyages en Afrique de l’Ouest en particulier, c’était assez fascinant de voir qu’on passe de la danse au chant, au jeu. On exprime ses émotions avec tout son corps, sa voix. Je n’aurai jamais fini d’explorer cette question. C’est d’ailleurs pour cela que, cette année, j’ai osé engager une danseuse, Noémie Alberganti, et une comédienne qui a fait beaucoup de danse, Céline Goormaghtigh. Les structures sonores pédagogiques créées par les frères Bachet sont aussi l’un de vos principaux outils de travail. Ils ont la particularité d’être très vibratoires, accessibles et résistants, un outil rare. On en retrouvera quelques-uns Myriam Boucris et les participant-e-s à son atelier. LILIANA DIAS sur scène. J’ai ajouté à ce panel certains de mes instruments de prédilection: les hang, les tambours d’eau, ou calebasses, et les udus, instruments en terre cuite inventés par les femmes du Bénin, avec lesquels elles allaient chercher de l’eau au puits. Il y a aussi les pianos à pouces, fabriqués dans plusieurs matériaux de récupération – boîtes à sardines, boîtes en bois, calebasses, etc. Comme Caillou l’an passé, Migrrr est un spectacle que vous avez écrit, alors que Les Visages cachés de ma ville (1 et 2), présentés en seconde partie de soirée, émane du travail en atelier avec les participants. Je n’ai pas la prétention d’écrire. Je suis traversée par des choses. Jamais je n’ai mis en scène d’autres textes que les miens, parce que je peux les prendre comme un matériau malléable. Je les livre aux comédiens et ils peuvent en faire ce qu’ils veulent. Cette liberté est essentielle à mes yeux. C’est une latitude complète de rechercher au même titre le son, le geste et le mot. Sinon, il y a une sorte de diktat du mot, avec lequel j’ai de plus en plus de mal au théâtre. Le verbe explique parfois trop de choses. Présenté en diptyque avec Les Visages cachés de ma ville 2, Migrrr est monté avec ces professionnels qui ont travaillé avec vous toute l’année. Migrrr, autour de la migration, renvoie à Caillou, qui mettait en scène un homme sans domicile fixe. Etait-ce voulu? Les deux spectacles se répondent, tout simplement parce qu’il est question d’un homme à la rue dans Caillou, et d’une femme dans sa cave dans Migrrr. C’est aussi parce que ça m’intéressait de donner à entendre et à voir ceux qu’on n’entend pas. Et ceux qu’on n’ose pas regarder parce que c’est impudique. Dans Caillou, ça m’a passionné de montrer qu’on puisse ne serait-ce qu’être là et être vu. Le spectacle a d’ailleurs beaucoup dérangé. L ou i s e, d a n s M ig r r r, e s t u n personnage rugueux qui vit dans sa cave. Elle est remontée contre la société, contre les gens qui nous envahissent, contre le fait qu’il faut s’inquiéter de la misère du monde, mais qu’on pourrait s’occuper d’elle ici. Elle tient ce discourslà. Arrive ensuite une femme migrante qu’elle congédie au départ, mais qu’elle init par accueillir pour une raison qui la surprend elle-même. Ces deux personnages, ce sont nous. J’ai migré, il y a longtemps. On est mélangé aussi par la peur d’être envahi. On n’ose jamais le dire. On reproche à ceux qui ont migré il y a longtemps d’être encore plus durs sur ces questions aujourd’hui. Mais il serait plus sain d’avouer qu’on est tous traversés par les mêmes peurs. On vous entend parfois vous exprimer en espagnol pendant l’atelier. La langue ne semble pas être un obstacle à la communication, ni pour vous ni pour les participants. Nous avons pris soin de cela et intégré des personnes en capacité de traduire le tigrigna, par exemple. Les deux participantes érythréennes ont ainsi exprimé dans leur langue ce qu’elles n’avaient pu dire autrement, en parti- culier les histoires de leurs enfants qui les ont rejoints ici et qui sont de loin les plus dures que nous ayons entendues. Certes, la langue a permis d’en arriver là, mais tous les échanges non verbaux par lesquels nous sommes passés y ont aussi contribué. On vous entend également chanter en arabe dans Les Visages cachés de ma ville 2. Cette langue me vient de mes ancêtres, de mon grand-père paternel. Je l’ai un peu apprise pour pouvoir la chanter. La langue vient d’elle-même, avec ce que ça raconte. J’en ai l’habitude avec l’opéra. J’ai chanté en tchèque, par exemple, alors que je ne connaissais pas la langue. Je chante aussi ici une courte berceuse en érythréen, que les femmes m’ont fait travailler. Elles riaient de me faire apprendre quelques mots dans leur langue. J’y tenais beaucoup. Il y aura également un chant dans une «non-langue»: viendront des sons et des syllabes, sur le mode de l’improvisation. Finalement, selon vous, quel rôle doit jouer la médiation? La médiation a le vent en poupe aujourd’hui. J’espère qu’on restera attentif au fait que «médier» n’est pas éduquer. Ce n’est pas donner la bonne parole à quelqu’un, mais «passer par». Passer par un parcours de médiation et le traverser avec les participants ouvre bien d’autres portes que de se rendre au spectacle. On active les ressources qu’ils ont en eux-mêmes, la voix, le fait de se raconter, de faire ensemble. PROPOS RECUEILLIS PAR CDT LIVRES leMAG LE COURRIER WEEK-END VENDREDI 13 AVRIL 2018 AFFLUX ET AUTRES FLOTS Récit X En septembre 2015, des centaines de milliers de migrants frappent aux portes de l’Europe. Mais la forteresse érige ses murs et beaucoup sont reconduits aux frontières. D’autres, hommes, femmes et enfants, se noient bien avant d’accoster. Sous le coup de la colère et de l’impuissance, Marina Skalova se met à écrire. Profond et percutant, Exploration du lux prend les termes à la lettre pour sonder la manière dont l’Europe a abandonné sa politique d’asile face au prétendu «aflux» de réfugiés, elle qui s’est construire sur l’idée du «plus jamais ça». Des extraits de ce beau texte ont paru sous forme de chroniques dans les revues en ligne remue.net et libr-critique. D’une prose ample, nette et luide, dont le ton faussement naïf permet toutes les questions, l’auteure met en résonance lux migratoires, lux corporels, lux d’informations, lux inanciers et lux marins. Dans ce mouvement qui abolit les frontières, elle nous met face à nos contradictions de manière très ine, jetant des passerelles entre le corps et le politique. Douloureuse, la thématique n’a rien d’une pose pour Marina Skalova, qui navigue entre les langues, les cultures et les identités. Née à Moscou en 1988, elle a vécu à Paris, Stuttgart, Berlin et Bienne avant de poser ses valises à Genève. Poète et traductrice, elle propose des ateliers d’écriture à des personnes exilées.1 A quoi bon ce texte? s’interroge-t-elle d’ailleurs dans une coda poétique: «ce que la langue peut encore / à part polluer davantage / les mots sur le papier coûtent cher / comment ne pas ajouter au bruit». Que restera-t-il de ces mots? Une trace, simplement, une tentative de dire, avant que les vagues ne coupent la parole. Telle est l’humble conclusion de ce grand petit livre. APD 1 silencesdelexil.net Marina Skalova, Exploration du flux, Ed. Seuil, coll. Fiction & Cie, 2018, 66 pp. Vernissages sa 14 avril à 12h, librairie Le Parnasse (Genève) et sa 21 avril à Payot-Genève de 14h30 à16h30. BLUES D’UN LOSER MAGNIFIQUE Roman X Un travail, du t emps pou r écr i re, u ne femme aimée… André Pastrella se sent heureux et n’en revient pas. Mais la mort soudaine de sa compagne bouleverse ce fragile équilibre. Entre comportements absurdes, blagues potaches, crise mystique et cuites à répétition, il init par perdre son travail et son appartement. Son conseiller au chômage l’inscrit à un stage de réinsertion et de motivation pour cas désespérés, dirigé d’une main de fer par la belle Judith qui cache bien ses failles. Contre toute attente, son désir pour la coach sera salvateur… C’est avec plaisir qu’on retrouve André Pastrella, l’alter ego de Joseph Incardona, dans ce Banana Spleen qui clôt sa trilogie autobiographique. On avait suivi son enfance de secundo à Genève dans Permis C (BSN Press, 2016), et ses premières tentatives d’écriture, entre alcool et petits boulots, dans Le Cul entre deux chaises – le premier roman d’Incardona, paru en France en 2002, épuisé et réédité dans une version remaniée chez BSN Press, tout comme Banana Spleen. Ici trentenaire, André Pastrella est en pleine crise existentielle dans une Genève interlope. Derrière son attitude irresponsable et ses petites combines, derrière son refus viscéral de se plier aux normes, pointe un rêve immense pour lequel la paresse n’est plus de mise: écrire. André se sait écrivain, il croit en son talent. Romancier proliique, scénariste et cinéaste, Incardona donne un aperçu des nouvelles de son héros et ses propres références ne sont pas loin, parfois citées explicitement – Fante, Kerouac, Bukowsky, cette littérature américaine du XXe siècle qui infuse aussi sa veine noire. Dans des passages où le fantasque se mêle à l’inquiétude, il brosse le portrait d’un homme à part, oppressé par une société qui veut le forcer à entrer dans le moule. Sexe et alcool lui donnent accès à une forme de liberté, tandis que l’humour est un voile pudique jeté sur la douleur. Entre grain de folie et profondeur, un mélange détonnant qui va droit au cœur. APD Joseph Incardona, Banana Spleen, BSN Press, 2018, 310p. 21 Diane Peylin, Matthieu Berthod et Pierre Crevoisier ont pêché dix récits fabuleux dans les mers froides de l’Alaska, à découvrir dans Marins d’encre VISIONS DU NORD Le bédéiste Matthieu Berthod plonge dans le surnaturel. MATTHIEU BERTHOD Un bémol: les phrases courtes, souvent sans verbe, induisent un rythme haché qui freine souvent la lecture – on regrettera que ce style soit présent dans chacun des récits. Au milieu de l’ouvrage se découpent les planches en noir et blanc de Matthieu Berthod qui signe «L’Iqyax», du nom de ces canots traditionnels taillés dans de l’os et du bois lotté, recouverts de peau et enduits d’huile de poisson. Une embarcation légère que le narrateur achète à un pêcheur avant de s’élancer imprudent sur des flots agités. Naufrage, sauvetage, étonnantes rencontres… Le bédéiste valaisan imagine la collision entre deux mondes dans une histoire alliant profondeur, surnaturel et sens de l’ellipse. La ille-oiseau ANNE PITTELOUD singulières, engagées, humanistes, qui débouchent sur des livres et des ilms – à voir sur leur site.1 Collectif X C’est une contrée mythique, souvent fantasmée, un territoire glacé à la beauté sauvage que quelques excentriques partagent avec les animaux, une «ultime frontière» où la vie est rude. Sylvie Cohen et Marc Decrey découvrent l’Alaska en 2012, à bord de leur voilier: «Nous nous disions chaque jour que, si nous étions écrivains, nous tiendrions le début d’un roman», observent-ils en prologue à Marins d’encre. Cinq ans plus tard, ils convient à bord trois auteurs. Résultat: ce livre qui rassemble dix récits, et un ilm du même nom. Il faut dire que le couple de journalistes, qui navigue depuis 2007 hors des sentiers battus, a le goût du partage: à bord de Chamade, ils invitent artistes et scientifiques afin de «donner du sens» à leurs expéditions. Ce sont les «projets Chamade»: des explorations Equipage rêveur Pour Marins d’encre, ils ont donc embarqué les écrivains Diane Peylin et Pierre Crevoisier, ainsi que Matthieu Berthod, auteur de bande dessinée. Un équipage rêveur, ouvert aux rencontres et à l’inattendu, qui s’est immergé dans ces lieux fantastiques pour les restituer teintés d’imaginaire. Et si leurs récits relètent trois sensibilités singulières, on y retrouve les échos d’une même réalité transformée en iction. Ainsi les pages de Marins d’encre sont imprégnées de brouillard, de vent et de silence, de visions fugaces d’ours et de saumons; elles parlent de villages à l’abandon sur les âpres collines, de pêcheurs et de chercheurs d’or, de solitude, de la sensualité d’un lieu chargé de légendes où vivent Le surréalisme comme antidote au vertige Philosophie X «Ce qui nous touche si vivement dans les luttes entre frères, ce n’est pas qu’elles soient, entre toutes, funestes: c’est qu’ici se montre l’essence de la guerre, et la source de nos fureurs», lit-on au début de Solitude de la Raison de Ferdinand Alquié. L’oeuvre du philosophe français (19061985) explore les formes empruntées par le travail et la technique dans la modernité, et réléchit aux conditions de viabilité de la philosophie rationaliste. Elle connaît une seconde vie grâce aux Editions de la Table Ronde. C’est avec l’espoir d’apaiser cette déchirure perpétuelle qu’est né l’humanisme, où la primauté de la Raison était censée mener à un état harmonieux de l’espèce, développe Alquié dans Solitude de la Raison. Mais dans la raison s’inscrit aussi l’élan qui pousse l’humain à transformer les choses et détruire leur ordre naturel. L’ironie du sort veut que ce soit justement cette toute puissance détachée toujours les descendants indigènes. Au large des côtes, entre Russie et Alaska, les Aléoutiennes jettent en effet leur collier d’îlots volcaniques où la culture et la langue aléoutes, avec ses k qui claquent, dessinent un intriguant arrière-plan. Entre deux mondes C’est la Française Diane Peylin qui ouvre le recueil, en cinq nouvelles portées par des personnages marquants. Il y a ce fils en quête d’un père disparu, dont la trace retrouvée lui rappelle la folie; la passion qui lie Grace, dont le mari est parti chercher de l’or, au marin Akiak, lors d’un bref été arctique; plus loin, un pêcheur entend un saumon lui parler, une femme maltraitée fête un jour spécial, une ouvrière mexicaine s’épuise à la conserverie de poisson. Autant d’histoires où l’environnement inlue sur l’intimité, dans un dialogue entre le dehors et le dedans. du monde qui le condamne à cette agitation inutile qu’est devenue la vie, laquelle s’accompagne d’une indifférence désabusée – où lucidité et mauvaise foi font front commun. Comment sortir de cette impasse? Alquié en appelle à la métaphysique, «seule voie par laquelle la raison puisse échapper à sa solitude». En d’autres termes, une quête de transcendance au moyen de la vérité cartésienne. Cependant conscient des limites du rationalisme, il décide d’en repousser les bornes par le truchement du surréalisme. Puisque celui-ci cherche à «réaliser contre toutes les divisions, contre tous les dualismes, l’unité de l’esprit et du désir et, par là, celle du monde et de l’homme». C’est donc dans cette synthèse (du désir et de la raison) qu’a lieu une expérience qui ne laisse rien perdre de l’homme et où, pourtant, s’insinue le monde en tant que tel. Dans cette veine, Alquié consacre des pages, entre autres, à Sartre, Bachelard ou Merleau-Ponty. Solitude de la Raison ne fait pas mention des nouvelles technologies ni des réseaux sociaux – ses textes datent de plus d’un demi siècle. Il pose malgré tout un diagnostic précis sur le malaise de notre époque. JOSÉ ANTONIO GARCIA SIMON Ferdinand Alquié, Solitude de la Raison, Ed. La Table Ronde, 2018, 272 pp. Pour finir, Pierre Crevoisier livre quatre très beaux récits où s’exprime la magie des lieux et où vie et mort se côtoient; il y est question de contacts avec un autre monde et de iliation, de récit des origines, d’un temps qui nous dépasse. Ici, un enseignant fraîchement débarqué se lie avec la petite Anastasia, qui se sent oiseau et projette son envol; là, un navigateur découvre le village abandonné d’Unga, dont une maison s’illumine étrangement la nuit; plus loin, un pêcheur passé par-dessus bord se souvient de son père, chasseur de baleines et démineur sur l’île d’Adak; enfin, un conte narre le «congrès des choses vivantes», qui rassemble pour une trêve tous les êtres sur l’île originelle – jusqu’à l’arrivée de l’homme. L’auteur romand laisse le mystère infuser ses lignes, dans une attention aux vibrations du monde qui se relète également dans son écriture. Précise, imagée et poétique, elle nous entraîne dans un voyage dont on ne se lasse pas. I 1 chamade.ch Diane Peylin, Matthieu Berthod, Pierre Crevoisier, Marins d’encre, Ed. Slatkine, 2018, 199 pp. PUBLICITÉ MÉTIERS D’ART FUTURS EN TRANSMISSION 20-21-22 AVRIL 2018 DÉCOUVREZ LES SAVOIR-FAIRE DES ARTISANS D’ART À GENÈVE METIERSDART.CH MANIFESTATION GRATUITE INSCRIVEZ-VOUS ! MAG MUSIQUE 22 leWEEK-END LE COURRIER VENDREDI 13 AVRIL 2018 Phénomène de la scène alternative nord-américaine, le groupe de San Diego signe avec Jericho Sirens un quatrième album aussi tendu qu’accrocheur. John Reis, guitariste au poignet vengeur, se conie HOT SNAKES, PUNK TOUJOURS «post-hardcore», mélodies désaxées et énergie brute. John Reis avait à peine 19 ans quand il a rencontré Froberg et formé Drive Like Jehu. «C’était avant internet et Youtube, j’utilisais les références dont je disposais, Black Flag, Fugazi, Die Kreuzen, Wipers, Mission of Burma, Sonic Youth.» Des adeptes du tumulte ayant tous un penchant pour la recherche. «Ils me donnent envie d’explorer ma guitare, de chercher de nouvelles approches excitantes.» Indéniablement, Reis possède sa signature propre, un jeu qui doit beaucoup à son poignet habilité à ferrailler les cordes sans ménagement. «J’ai un son de guitare nu, sans réverbération, qui me pousse vers des rythmiques insistantes pour remplir l’espace. Mais j’aime y glisser des subtilités, comme si Johnny Ramone rencontrait Glenn Branca (pape de la guitare minimaliste expérimentale, ndlr).» Hystérie générale Guidé par la guitare de John Reis (au centre), Hot Snakes emmène en tournée ses deux batteurs. IRINA RAIU RODERIC MOUNIR Disque X Les raisons de désespérer du rock sont nombreuses, à commencer par cette fichue obsession rétromaniaque pour les glorieuses décennies passées. Mais tout n’est pas perdu et Hot Snakes se charge de nous requinquer avec un magistral coup de pied aux fesses. Le groupe réunit quatre vétérans de la scène punk nord-américaine qui lirtent dangereusement avec la cinquantaine. Leur envie d’en découdre est à l’image de la lame de fond qui porte le surfeur exhibé sur la pochette de Jericho Sirens. Les Serpents Chauds n’ont jamais mordu aussi fort que sur ce quatrième album phénoménal, qui paraît chez Sub Pop, label éclectique qui a révélé Nirvana The Shins, Fleet Foxes, Shabazz Palaces. Voilà donc Hot Snakes dans de bonnes mains, d’autant que Sub Pop en proite pour rééditer les trois premiers disques du groupe, les inusables Automatic Midnight (2000), Suicide Invoice (2002) et Audit in Progress (2004). Quatorze ans d’attente, ce fut long. Le groupe séparé en 2007 avait bien repris la route trois ans plus tard, donnant à l’Usine de Genève (en 2011) un concert dont on ne s’est pas remis. «On parlait de faire un disque depuis notre reformation, mais les concerts en ont appelé d’autres et on a pris du retard», explique John Reis, guitariste cofondateur de Hot Snakes, contacté chez lui à San Diego. Mélodies désaxées Le ton de Jericho Sirens est donné d’emblée par «I Need a Doctor», une attaque de panique, un appel à l’aide scandé sur des guitare cisaillantes, tempo affolé, la voix de Rick Froberg frisant la crise nerveuse. La mélodie est pourtant bien là qui surnage dans le chaos comme toujours chez Hot Snakes. «Candid Cameras» prend la tangente, syncopes et dissonances appuyées. «Why Don’t It Sink In?» renchérit d’une brève giclée hardcore sous la barre des deux minutes. Coups de barre pop, «Si x Wave Hold-Dow n» et «Death Camp Fantasy» char- rient leurs mélodies lumineuses, démonstration d’un talent d’écriture éprouvé. «Composer pour Hot Snakes est naturel pour moi, je n’ai pas à me poser de question. Ce groupe est ma priorité et on parle déjà d’enregistrer le prochain disque.» Des propos rassurants venant de John Reis, habitué à se disperser. Quand il ne tourne pas avec Rocket From The Crypt (son big band punk à section de cuivres) ou avec The Sultans, projet plus rock’n’roll, le guitariste réactive avec Rick Froberg l’entité qui les a lancés et soudés, Drive Like Jehu, au statut culte. Dans la première moitié des années 1990, cette formation aux compositions denses et bruitistes enrichissait la grammaire du John Reis parle de «déconstruire le rock’n’roll comme un cheeseburger», guidé par Charlie Feathers, Link Wray, Bo Diddley, légendes de la six-cordes. Il ne nie pas que la tension qui imprègne Jericho Sirens soit liée au climat général. Une réaction viscérale plus qu’un discours politique: «J’ai grandi sous Reagan, très en colère. J’ai connu Rick à un pique-nique anarchiste sur le campus (rire). Mais dire combien je déteste Trump me semble vain. Le changement basé sur le racisme et le sexisme? Une vaste plaisanterie! L’hystérie générale nous donne juste envie de foncer dans le tas.» John Reis a été un pivot de la scène de San Diego avec ses groupes et son propre label Swami, provisoirement en sommeil. Aux côtés de Drive Like Jehu, des formations aussi diverses que les mélancoliques The Black Heart Procession ou les frénétiques The Locust ont fait de la cité californienne un point névralgique de l’activité underground. «Je ne suis pas nostalgique, c’est un truc de vieux. J’ai adoré le sentiment de communauté, la solidarité qui cimentait cette scène. Internet a facilité l’accès à la musique, enlevant un peu de magie mais permettant à chacun de découvrir plein de musiques différentes. J’ai connu le temps où il fallait ramer pour trouver un disque des Stooges ou des Ramones en ville, comment regretter ça?» Deux batteurs Intarissable, John Reis devenu père de famille brûle du même feu qu’à 20 ans. Son côté bad boy et son jeu nerveux en imposent, mais celui qui collectionne les pseudonymes (Speedo, Slasher, The Swami) reste un passionné et un moteur. «J’ai toujours voulu jouer de la guitare, tourner et ensuite produire des groupes et éditer des disques.» Ces prochains mois, le groupe sillonnera les Etats-Unis pour défendre Jericho Sirens. L’Europe patientera jusqu’à l’automne. John Reis, Rick Froberg et le bassiste Gar Wood seront lanqués d’une paire de batteurs extraordinaires, Jason Kourkounis et Mario Rubalcaba. Qui se partagent sur scène les titres respectivement interprétés en studio, situation inhabituelle. «Jason et Mario ont eu des engagements parallèles à l’activité intermittente de Hot Snakes, il a donc fallu partager le poste. Au inal, nous voilà avec deux batteurs. Il y a des problèmes plus graves que d’avoir deux des meilleurs batteurs du monde!» I Hot Snakes, Jericho Sirens, Sub Pop (distr. Irascible), Altin Gün ravive la flamme du rock anatolien Disque X Le groupe néerlando-turc revisite les standards psychédéliques des années 1960-1970 sur un premier album. A découvrir sur scène à Paléo cet été. Alors que la chape de l’AKP étouffe un peu plus chaque jour la Turquie, et que ses artistes et intellectuels résistent tant bien que mal à la censure, il est bon de rappeler que le pays a connu une effervescence contre-culturelle dans les années 1960-1970. Un âge d’or du rock psychédélique anatolien incarné par Erkin Koray, Baris Manço, Cem Karaca, Edip Akbayram ou le groupe Mogollar. Cheveux longs, moustaches et guitares trempées dans le fuzz lorgnaient vers l’Occident, mais le chant était en turc. Ces succès qui ont marqué leur époque, loin d’être ringardisés, vivent une seconde jeunesse. Car entre-temps, internet a ouvert la malle aux trésors et une fièvre de découvertes s’est emparée d’un public global et de DJs et musiciens globe-trotteurs. C’est des Pays-Bas que nous vient Altin Gün, formation où des rockers néerlandais côtoient une chanteuse et un claviériste-luthiste turcophones. Et jourd’hui sonorisateur des concerts d’Altin Gün. «On a formé le groupe et ça a fonctionné dès la première répétition», relate la chanteuse. Passée par quelques formations sans lendemain, elle n’a pu que succomber à ce répertoire-là. «J’ai grandi avec ces chansons et avec le télécrochet pour enfants qu’animait Baris Manço, une rockstar en Turquie. On ne l’aurait manqué pour rien au monde.» La chanteuse Merve Dasdemir fait équipe avec des musiciens néerlandais. IRINA RAIU c’est un label genevois, Bongo Joe, qui publie l’album On. Un mélange de mélodies traditionnelles, de guitares wahwah et de grooves funky qui fonctionne à merveille, avec une touche désuète débordant d’affection pour ces standards dépoussiérés. Tout a commencé quand Jasper Verhulst, bassiste auprès du folkeux Jacco Gardner, a rapporté d’un voyage à Istanbul une pile de vinyles de rock anatolien aux pochettes écornées – un coup de foudre. Merve Dasdemir lui est alors présentée par ami commun, au- Altin Gün compte aussi dans ses rangs Ben Rider à la guitare, Gino Groeneveld aux percussions, Erdinc Ecevit Yildiz aux claviers, chant et saz (luth à long manche), un nouveau batteur remplaçant depuis peu Nic Mauskovic, qui joue sur On. Le motif de guitare récurrent de «Kirsehir’in Gulleri» fait mouche dès la première écoute: «Ce titre est signé Neset Ertas, un musicien folk très populaire qui savait exprimer les sentiments les plus profonds, conie Merve Dasdemir. C’est génial de pouvoir rendre hommage à mes héros, de manière idèle mais pas trop.» On est curieux de savoir pourquoi l’Anatolie fut l’épicentre de la scène musicale turque. «Géographi- quement, elle se situe à un carrefour et a subi les inluences tant occidentale, soviétique qu’orientale», explique la chanteuse. Altin Gün a fait une prestation remarquée aux dernières Transmusicales de Rennes. Depuis la sortie du disque, les dates s’enchaînent et le groupe jouera à Paléo cet été. Récemment, il a donné à Istanbul un concert à guichet fermé où le public conquis est parti au quart de tour. On songe évidemment au climat actuel, loin de l’âge d’or qu’évoque – pensions-nous – le nom Altin Gün, «journée dorée» en français. Or c’est une simple traduction Google... «Jasper a associé deux mots et obtenu cette expression, qui rappelle une tradition turque où les futures mariées reçoivent une pièce d’or. Je croyais qu’il le savais, mais pas du tout.» Pour le reste, Merve Dasdemir préfère s’abstenir. «Il y aurait beaucoup à dire sur la situation en Turquie et nos espoirs pour l’avenir, mais je préfère laisser la politique en dehors du groupe. La musique est faite pour rassembler.» RMR Altin Gün, On, Les Disques Bongo Joe (distr. Irascible). En concert le 17 juillet au Paléo Festival. CINÉMA leMAG LE COURRIER WEEK-END VENDREDI 13 AVRIL 2018 23 Rencontre avec le Lausannois Germinal Roaux, orfèvre du noir et blanc, qui signe un sublime second long métrage primé à Berlin PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU LOEWER HUMANISME AU SOMMET «Fortuna» X Un prénom, un destin. Celui de Fortuna, réfugiée éthiopienne hébergée pour l’hiver à l’hospice du Simplon. Elle y vi­ vra son premier amour dans l’ad­ versité, comme pour se donner un avenir en des temps incertains. Portrait d’une adolescente éprou­ vée mais déterminée, Fortuna raconte aussi le dilemme moral d’une communauté religieuse confrontée à la «misère du mon­ de» – qu’on rechigne à accueillir. Dificile toutefois d’évoquer une œuvre dont la grâce est d’abord esthétique, de traduire en mots la bienveillance de son regard, ses silences habités par le vent, la poésie intime de ses images en noir et blanc au cadre carré On pourrait définir Fortuna par ce qu’il n’est pas: un ilm de plus sur les migrants, un exer­ cice de style déplacé ou un mélo plombé. Car cette méditation en montagne nous tire vers le haut, en invoquant par la voix rauque et ronde de Bruno Ganz des valeurs niées aujourd’hui. Une citation de l’Evangile de Jean pourrait aussi résumer son cre­ do: «Le vent soufle où il veut.» Mais mieux vaut encore donner la parole à son auteur, le Lau­ sannois Germinal Roaux, dé­ couvert en 2014 avec le déjà re­ marquable Left Foot Right Foot et doublement primé à Berlin pour ce magniique Fortuna. Un film qui parle de réfugiés est par définition «engagé». Et pourtant, le terme ne convient pas forcément à Fortuna... Germinal Roaux: Au sens po­ litique, non. L’art est pour moi engagé à partir du moment où il a vocation à être utile et pas seu­ lement à divertir. J’aborde des questions de société qui nous concernent tous, en proposant un pas de côté par rapport à la manière dont ces sujets sont traités dans les médias. Face à cet aflux d’images qui nous dé­ sensibilise, la poésie, le temps donné pour réléchir permettent de nous «re­sensibiliser» à des questions fondamentales, au­ delà du thème de la migration. D’où vous est venu le désir d’aborder ce sujet? Tout a commencé grâce à ma compagne, qui travaille dans des classes d’accueil avec des réfugiés mineurs non accom­ pagnés. En rencontrant ces ado­ Découverte lors d’un casting à Addis-Abeba, Kidist Siyum Beza incarne à merveille la jeune réfugiée éthiopienne Fortuna. VEGA DISTRIBUTION racontais tous les jours l’histoire du film comme un conte; et le lendemain, je lui demandais ce qu’elle en avait retenu. Il y avait toujours de petites choses un peu différentes dans sa compréhen­ sion, qui sont venues étoffer son personnage. La foi si forte de For­ tuna vient de Kidist. On était dans l’improvisation guidée, avec sa capacité à se projeter dans des situations où elle réagit ensuite de manière spontanée. De l’autre côté, Bruno Ganz apprend son texte à la virgule près. C’est un immense comé­ dien qui m’impressionne depuis longtemps – Les Ailes du désir est le film qui m’a donné envie de faire du cinéma à 14 ans. Nous avons aussi beaucoup discuté de son rôle. Comme il ne voulait pas improviser, j’ai écouté des heures d’enregistrements où il parle en français, à la radio ou à la télévision, pour m’inspirer de son phrasé et donner l’impres­ sion que ces mots sont de lui. Vous dites que le noir et blanc correspond aux histoires que vous avez envie de raconter... lescents, j’ai été bouleversé par leurs histoires, leurs parcours: ceux qui ont traversé le désert et attendu des mois en Libye, ceux qui ont perdu leurs parents en mer ou qui sont venus seuls. Leur vécu a touché ma ibre hu­ maniste et mon intérêt pour l’adolescence. Cet âge est déjà difficile, mais dans de telles conditions... Je les trouvais forts, admirables de courage, de rési­ lience, de capacité à s’intégrer. Tous mes ilms ont commencé par une rencontre. Les ques­ tions que je pose dans Fortuna sont très sincères et person­ nelles, ce sont les rélexions que m’inspire leur situation. Fortuna n’est-il pas autant le portrait d’une adolescente, comme Let Foot Right Foot, que celui d’une réfugiée? Oui, c’est aussi l’histoire d’une jeune ille qui devient une fem­ me. La dernière image du film dit cela, avec le feu comme sym­ bole de transformation. Ses pro­ blèmes existentiels ne sont pas seulement ceux d’une réfugiée. Après, la manière dont un ilm se construit reste mystérieuse. Je remplis des petits carnets avec des idées qui un jour se rejoi­ gnent. Fortuna est un mille­ feuille de plusieurs sujets: la mi­ gration, l’accueil, la foi, le pas­ sage à l’âge adulte, avoir un en­ fant à 14 ans. Pourquoi avez-vous placé cette histoire dans le contexte très particulier de l’hospice du Simplon? Je n’y avais pas pensé au départ, puis j’ai lu que le monastère d’Einsiedeln en Suisse aléma­ nique avait ouvert ses portes aux réfugiés, parce que les cen­ tres d’accueil aux alentours étaient pleins. Cet endroit m’a fait penser à l’hospice du Sim­ plon, où j’avais fait des photos. J’avais été attiré par l’énergie du lieu. En découvrant ce long bâtiment, comme un bateau échoué dans un cirque de mon­ tagnes, je m’étais dit qu’il fau­ drait y tourner un ilm! La vieille bâtisse de l’ancien monastère, aujourd’hui désaffectée, est un décor incroyable. Ce lieu per­ mettait aussi d’évoquer des questions spirituelles qui ont nourri le scénario. La scène clé du débat entre les chanoines questionne le rôle de l’Eglise, peu investie dans les affaires du monde. Peut-on y voir aussi un plaidoyer humaniste adressé à nous tous? Absolument. Comment sortir des dogmes, ceux de l’Eglise ou de la société? On y revient dans le dernier face à face entre l’édu­ cateur et le chanoine joué par Bruno Ganz. L’un considère que Fortuna doit avorter, l’autre est sensible aux besoins de cette jeune femme. On peut entendre les arguments de chacun. A­t­ on le droit de lui imposer «pour son bien» ce qu’elle refuse? Il faut être capable de s’ouvrir au point de vue de l’autre, appren­ dre la nuance... comme l’adoles­ cent qui devient adulte. Après avoir lu le scénario, les chanoi­ nes se sont demandés s’ils de­ vaient accueillir des réfugiés – d’autant que ce monastère sur un col est voué à l’accueil des pè­ lerins et des voyageurs égarés. Vous venez du documentaire, par la photographie et votre premier film. Qu’en reste-t-il dans votre approche de la fiction? Mes films partent toujours du réel. Pour construire mes per­ sonnages, j’ai besoin d’observer, de comprendre. Au casting aussi, je cherche des interprètes proches du rôle. Pas pour les «utiliser» – je n’aime pas ce mot – mais pour leur donner une voix, une possibilité de s’ex­ primer. Naïvement, j’avais pen­ sé faire appel à des réfugiés, mais on ne peut pas demander à des jeunes qui ont vécu un tel traumatisme de le rejouer. Par contre, des réfugiés irakiens, sy­ riens, afghans et africains ont fait de la iguration, notamment dans la scène de la descente de police au monastère. Je peux être maniaque sur le cadre et la photographie, mais je laisse vo­ lontiers une grande liberté aux acteurs. Comment diriger des acteurs aussi différents que Bruno Ganz et la jeune débutante Kidist Siyum Beza? Je n’ai jamais donné le scénario à Kidist, pour éviter de lui imposer ma vision du personnage. Pen­ dant les trois semaines de répéti­ tion, avec une interprète, je lui C’est ma langue, je n’arriverais pas à m’exprimer autrement ar­ tistiquement. Quand j’écris une scène, je la vois en noir et blanc. J’imagine des photos, des ta­ bleaux: une Africaine dans la neige, les frères montant vers l’église dans la nuit avec leurs lanternes... Mais je dois toujours défendre ce choix, alors qu’on ne demande jamais à un réalisa­ teur pourquoi il veut tourner son ilm en couleur! Dans Fortuna, je travaille sur les contras­ tes, sur la gamme des dégradés entre l’obscurité absolue et la lumière pure. Le noir et blanc n’a rien de binaire, c’est l’anti­ manichéisme, l’art de la nuance. Vous affirmez encore que «le spectateur est engagé de façon très différente devant un film en noir et blanc». Comment? Un film en noir et blanc nous met dans un état particulier. L’image n’étant pas terminée, elle nous rend acteur de ce qu’on voit. Je recherche le même effet dans la narration, à travers la contemplation, ou en posant des questions au lieu de donner des réponses. Pour que chacun puisse avoir sa propre percep­ tion du ilm selon son vécu. Cela vient de mon expérience du ci­ néma. Les ilms qui m’ont trans­ formé sont ceux pour lesquels j’ai dû faire un effort, réléchir, m’ennuyer un peu. I Habiter l’espace et le temps Visions du Réel X En compétition internationale, Stories of the Half-Light met en lumière le quotidien de sansabris dans un centre de nuit en périphérie d’une grande ville italienne. La 49e édition du Festival Visions du Réel s’ouvre ce vendredi à Nyon, avec une nouvelle directrice artistique, Emi­ lie Bujès, qui porte un programme haut en couleurs: 174 ilms dont 80 en com­ pétition, un focus sur la Serbie et ses plus belles productions, et un Prix Raiffeisen Maître du Réel remis cette année à Claire Simon. En compétition internationale, Stories of the Half-Light du cinéaste italien Luca Magi s’ancre dans les murs d’un centre de nuit, Rostom, dans les fau­ bourgs de Bologne. Le réalisateur, qui y a aussi travaillé pendant cinq ans, dé­ livre un objet d’une intimité fulgurante, où les moments d’attente qui s’imposent à ces êtres en transit provoquent échanges et confessions. Oscillant entre un ressassement per­ pétuel et des envies d’ailleurs, les prota­ gonistes partagent leurs regrets et es­ poirs avec une caméra profondément intégrée dans le paysage. Le séjour dans ces dortoirs n’est pourtant qu’une solution éphémère pour Leonardo, un ancien détenu, Alexandro, désireux de repartir en Roumanie, ou Blessing, une femme enceinte que l’on voit écrire dans ses carnets. Si les paroles des résidents sont poi­ gnantes, les choix de réalisation per­ mettent de les sublimer. Ainsi, le ci­ néaste n’intervient presque jamais derrière la caméra: oubliant les ques­ tions intrusives, le film sait capter le temps du rêve et révèle par bribes des moments d’une rare vérité. Les mots résonnent comme une écriture auto­ matique, détachés de toutes contraintes extérieures apparentes, et délivrent au spectateur une série d’intenses mo­ ments suspendus. Le ilm est conduit par la voix off de David, un résident qui relate ses im­ pressions sur un mode abstrait au fil des jours, permettant au récit d’alterner deux niveaux de réalité. Ainsi, lors­ qu’Alexandro se recueille au bord de l’eau, y lançant des cailloux, le son l’en­ vironnant dévoile peu à peu la puis­ sance évocatrice d’un narrateur qui devient le liant de toute une commu­ nauté: «Chaque jour n’est qu’un long moment d’attente avant de retourner au lit, dans une chambre avec d’autres gens, dans l’espoir que tu vas te reposer et oublier tes pensées.» Se focalisant longuement sur les vi­ sages souffrants ou illuminés par un simple regard sur l’extérieur, les images invitent le spectateur à la contempla­ tion. A travers des cadrages si serrés qu’un simple mouvement de tête sufit à les faire disparaître, ces portraits se détachent aussi de tout contexte spa­ tio­temporel et se révèlent au plus proche de leurs expressions. Puis, ca­ ché par la fumée de cigarettes, l’envi­ ronnement des oubliés est habité par le mystère. Et la brume s’immisce par­ tout, à l’image de la première séquence à vol d’oiseau, où le chemin entre les arbres est à peine visible. Dans ce ilm, les protagonistes sont reliés par une impossibilité apparente d’avancer. Leurs regards portés vers l’extérieur sont pourtant emplis d’espé­ rance. Leurs mots délivrent bien plus qu’un témoignage; ils pénètrent au plus profond de notre être. ADRIEN KUENZY Lu 16 avril à 19h15 (projection suivie d’un débat), ma 17 à 12h30, Nyon. Festival du 13 au 21 avril, www.visionsdureel.ch MAG DER 24 leWEEK-END LE COURRIER VENDREDI 13 AVRIL 2018 NOIR, C’EST NOIR GUY OBERSON L’artiste fribourgeois expose un très beau travail au Locle, d’après des photos de Diane Arbus et Robert Mapplethorpe. AURÉLIE LEBREAU Beaux-arts X Silhouette adolescente recouverte d’un pull noir et d’un jean, Guy Oberson peauine l’accrochage qu’il présente au Musée des beaux-arts du Locle (MBAL), sous le titre Naked Clothes: after Arbus and Mapplethorpe. Il évolue calme et dou x pa rm i ses œuv res si denses, comme pour les laisser vivre et s’exprimer par ellesmêmes. Ce qu’elles ne se privent pas de faire. Dans une forte dominance de noirs, accrochées sur des murs blancs, elles attirent le spectateur, presque impérieuses par leur force et leur mystère. Travaillant à Lentigny et à Paris où il possède également un atelier, et dans une moindre mesure à Berlin, Guy Oberson détaille dans la cafétéria du musée neuchâtelois les ingrédients de son art. Trois portes d’entrées L’artiste s’est inspiré de deux monuments de la photographie américaine, Diane Arbus (19231971) et Robert Mapplethorpe (1946-1989), pour présenter 35 œuvres dans l’une des salles du très beau musée neuchâtelois. «Arbus est connue pour ses portraits de rue et les gens à la marge qu’elle photographiait, un thème qui m’intéresse beaucoup également. Mapplethorpe, dont je ne suis pas un fan absolu, au contraire d’Arbus, saisis- sait des corps d’athlètes, sculptés, très beaux. Mais ces deux igures ont en commun d’avoir phot og raph ié c om me de s peintres. A savoir que les modèles, dont de nombreuses stars, se pressaient chez Mapplethorpe pour poser comme ils l’auraient fait pour un peintre. Quant à Arbus, elle ne cachait pas son appareil, ses modèles étaient consentants.» Entre les clichés quasi cliniques et extrêmement travaillés de Mapplethorpe et la pulsation de la rue saisie par Arbus, Guy Oberson retient une voie unique fruit de ces deux univers. De photos mythiques, il forme un support «pour dire des choses plus intimes. Je crois d’ailleurs n’avoir jamais créé un travail si personnel», conie l’artiste. Guy Oberson énonce les trois portes d’entrée qui lui permettent de créer. «C’est vrai que les photos, que je prends moimême ou celles d’autres personnes, sont l’une des bases de mon processus créatif. Elles m’offrent la liberté de m’impliquer intimement», éclaire le peintre. Qui peut aussi réaliser des aquarelles en voyage, avant de les décliner à l’huile ou à la pierre noire en atelier. «Outre l’observation bi ou tridimensionnelle, la mémoire et l’imagination sont les deux autres voûtes qui structurent mon travail.» Les œuvres de Guy Oberson – qui n’a pu se consacrer entièrement à sa carrière artistique qu’à 40 ans, après avoir été peintre en bâtiment, restaurateur d’art et socio-éducateur – sont reconnaissables par bien des aspects. L’un d’eux est cette touche suggestive imposée à ses sujets. Cette facture floue, cotonneuse, que l’on observe volontiers sur des aquarelles, mais que Guy Oberson décline aussi sur ses huiles et ses pierres noires. «Mes œuvres peuvent avoir un aspect moins ini que d’autres, mais c’est ainsi qu’elles dégagent, à mes yeux, une énergie différente, une poésie.» «Je crois n’avoir jamais créé un travail si personnel» Guy Oberson La virtuosité de l’artiste réside certainement dans le fait de parvenir à unir le doux et le duveteux à l’âpre et au sombre. Car si l’homme chaleureux sourit volontiers, le peintre, lui, dévoile un univers souvent enténébré. Plein de portraits au regard impénétrable – à l’image de l’âme humaine peut-être? –, de corps tantôt segmentés, tantôt recroquevillés, de paysages proches de l’abstraction tant ils sont fragmentés, de chambres d’amants vides, de robes enfantines sans illette dedans. Guy Oberson posant dans son atelier de Lentigny. ALAIN WICHT La seconde signature de Guy Oberson est incontestablement l’utilisation de la pierre noire, que l’on manie le plus souvent sous forme de crayon ou de craie. «J’ai découvert cette technique en 2002 et j’avoue que cela fut une véritable révélation. Je n’ai alors fait que cela durant trois à quatre mois. Et l’on peut effectivement afirmer que c’est ma signature», reconnaît l’artiste. Abondamment utilisée à la Renaissance, à l’occasion avec de la sanguine et de la gouache blanche, la pierre noire – dont l’intensité rappelle l’encre de Chine et le velouté du pastel – est souvent liée à l’esquisse ou au dessin préparatoire. Guy Oberson, lui, l’emploie comme technique inale, même sur de conséquentes surfaces. «Ce qui génère un travail très physique, d’autant plus que je procède souvent à des rayures», sourit le plasticien. L’emploi de son propre corps comme outil, la représentation du corps en général et sa finalité, autant de déclinaisons qui le captivent. La politique, un sujet Avec sa compagne, l’écrivaine Nancy Huston, l’artiste originaire de Mézières a effectué ces dernières années plusieurs voyages. En Alberta, où l’extraction de sables bitumineux engendre d’importants dégâts écologiques. A Ramallah où de nombreux Palestiniens vivent dans des conditions précaires. Ces périples ont nourri son travail. «Je suis engagé dans la vie, et donc dans mon travail. Mais je pense que la politique doit demeurer un sujet et non la inalité d’une démarche artistique», analyse un Guy Oberson en pleine rélexion. «Entre ce que le peintre a voulu dire et ce que reçoit le spectateur, il peut y avoir des différences et ce n’est pas grave. Les œuvres nous échappent. L’idéal étant que l’on ressente quelque chose en regardant une peinture, même des siècles plus tard.» «En ce moment je travaille pour la Fondation Vallet à Vercorin sur ce que je nomme Densité d’une absence, en mêlant Derborence de Ramuz et la igure de Pénélope de L’Odyssée.» Et après la présentation d’une série de portraits début avril au Grand Palais, avec la Galerie C de Neuchâtel, durant Art Paris, il exposera prochainement à la galerie Niederhauser à Lausanne. On y retrouvera le chanteur Arthur H ou Nora, une femme sans abri qui dort sur le palier de l’atelier parisien de Guy Oberson… LA LIBERTÉ Musée des beaux-arts du Locle, jusqu’au 27 mai, avec aussi les expositions de Todd Hido, Garry Winogrand et Thibault Brunet, www.mbal.ch