JA 1211 GENÈVE 8
Prière de réexpédier sans
annoncer la nouvelle adresse
DU VENDREDI 13 AU DIMANCHE 15 AVRIL 2018
L’ E S S E N T I E L , A U T R E M E N T.
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N°71 | 151e année | CHF 3.50
TEXTILE
Les dessous du
made in Europe
WEEK-END
12
RELIGIONS Macron met-il à mal
la séparation stricte entre Eglise
et Etat?
le MAG
CAROLE PARODI
Visages à nu
19
MÉDIATION Myriam Boucris monte
une pièce avec des migrants et des
étudiants à la Comédie de Genève.
23
CINÉMA Avec Fortuna, le Vaudois
Germinal Roaux signe un sublime
second long métrage. Interview.
GRAND GENÈVE
La mobilité reste la principale
préoccupation des habitants de
la région franco-valdo-genevoise
5
Une usine textile à Strumica, en Macédoine. MARIO SAREVSKI/CC4.0-PHOTO PRÉTEXTE
11
éditorial
CHRISTOPHE
KOESSLER
AFFAISSEMENT
DE NOTRE
HUMANITÉ
7
9HRLEME*beabfd+[A\P
En exploitant des usines en Macédoine ou en Roumanie,
les fabricants de vêtements se targuent de produire du
«made in Europe». Mais les conditions de travail y sont
parfois pires que dans les ateliers asiatiques.
U
n peu moins généreuse chaque année? Alors qu’elle
avait progressé au début des années 2010 sous
la pression des ONG, l’aide publique de la Confédération en faveur des pays pauvres diminue depuis
deux ans. Ce sont 120 millions de francs de moins qui
ont été consacrés à la coopération au développement à
proprement parler en 2017 par rapport à l’année précédente. Si l’on exclut les coûts de l’asile – qui sont étrangement inclus dans les chifres de la coopération –, la
Suisse n’a consacré que 0,41% de son budget à soulager
quelque peu la misère de par le monde. On est loin de
l’objectif aiché de 0,7% ixé par les Nations Unies. Et
2018 continuera sur la même lancée dégressive.
A quoi sont dues ces restrictions, pourtant en contradiction avec les engagements pris par le parlement en
2011, puis réitérés l’automne dernier? Une «politique
d’austérité» décidée par la majorité de droite du même
hémicycle au nom du très commode frein à l’endettement
et d’une ininie prudence face à d’éventuelles années
de vaches maigres à venir. Car l’argument des caisses
vides ne peut décemment plus être mis sur le tapis. Les
comptes consolidés de la Confédération se sont soldés
cette année sur un résultat annuel positif de 9,1 milliards
de francs, annonçait hier la Chancellerie fédérale, soit
une amélioration de 3,8 milliards par rapport à 2016.
Le budget fédéral 2018 prévoit quant à lui un excédent
avoisinant les 5 milliards de francs.
Dans ce contexte, réduire le soutien apporté aux plus
démunis pour économiser quelques dizaines de millions
apparaît dans toute son indécence. D’autant que les
coupes dans la coopération constituent 20% des mesures d’économies du budget 2018. Ce qui, sur le terrain,
signiie moins de personnes alphabétisées, moins de
paysans soutenus dans des régions où sévit la malnutrition, moins de programmes en faveur de la paix dans
des pays en conlit, davantage d’habitants consommant
de l’eau insalubre, etc.
Un travail accompli par la main gauche de l’Etat qui
ne parvient cependant pas à compenser les dégâts
menés par son bras droit: politique favorisant l’évasion
iscale pratiquée par les nantis des pays pauvres, rapatriement intégral des bénéices des multinationales
ayant leur siège en Suisse, soutien aveugle à des géants
comme Glencore et Nestlé, privant des milliers de personnes de l’accès à l’eau ou générant de l’insécurité pour
les défenseurs des droits humains.
Si l’aide publique au développement est imparfaite,
parfois intéressée et instrumentalisée, elle se doit pourtant d’être défendue comme l’une des preuves, malgré
tout, de l’humanité de notre très riche Helvétie. I
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Ensemble
Contrechamps
Mardi 17.04.2018, 20h
Alhambra, Genève
SUR LE SEUIL
Gustav Mahler
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2
LE COURRIER
REGARDS
VENDREDI 13 AVRIL 2018
Le bourbier
syrien...
L’ACTUALITÉ AU PRISME DE LA PHILOSOPHIE
ÇA DÉNEIGE PAS MAL À GENÈVE
Pour éviter que ne se reproduise la situation du début
mars, Genève Aéroport vient d’annoncer la mise en œuvre
d’une technique révolutionnaire permettant de «déneiger
la piste et le tarmac deux heures avant les premiers
flocons». Qui a dit que l’aéroport ne faisait plus rêver? CPR
AH, TU VERRAS, TU VERRAS
Cette semaine, les candidats de l’Entente au Conseil
d’Etat genevois ont présenté leur programme de législature. Le même qu’il y a cinq ans. «Mais cette fois, on réalisera le programme qu’on avait dit qu’on ferait et qu’on n’a
pas pu faire», a argumenté Pierre Maudet. C’est sans
compter ceux qui ont dit qu’ils les empêcheraient de tourner en rond et qui le feront. CPR
LES GRANDS MAGASINS
Pour contrer le tourisme d’achat en France voisine, Luc
Barthassat a promis d’étendre les horaires d’ouverture
des magasins. Et nous qui pensions naïvement que les
Genevois faisaient leurs courses en France parce que les
prix y sont plus bas. CPR
L’ÉCOLE EST FINIE
Et l’école dans tout ça ? Entre les bâtiments qui s’effritent,
les places qui manquent, les profs en burn-out et les
lacunes des uns et des autres, l’Entente avait un boulevard. Pourtant, sa proposition phare consiste à introduire
des cours de codage afin de donner aux élèves les «clés
de la transformation numérique». Et dire qu’on risque de
regretter les bourdes d’AET plus rapidement que prévu.
CPR
LE RESPECT, ÇA CHANGE LA VIE
Face aux médias, l’ancien président guatémaltèque Oscar
Berger a juré que la prise de contrôle de la prison de Pavon, sous les ordres d’Erwin Sperisen en 2006, avait été
effectuée «selon les règles». En l’occurrence, les «règles»
ont conduit à la mort de sept prisonniers, exécutés d’une
balle tirée à bout portant, d’après les expertises médico-légales. Au fond, on reproche Erwin Sperisen d’avoir
respecté les règles; ce qui, pour un ancien chef de la police, est quand même un comble! PCR
Pédagogie critique du handicap
es études critiques concernant le handicap sont peu
développées dans l’aire francophone, contrairement à l’aire
anglophone. Elles nous aident
pourtant à changer notre regard
sur cette question.
tion sociale. Les études critiques
du handicap dénaturalisent la
question du handicap en s’intéressant à la part de construction
sociale. Il ne s’agit pas seulement
des normes sociales, mais surtout
des conditions sociales matérielles qui produisent la situation
de handicap. Car celui-ci est égaLa pédagogie critique de la
IRÈNE PEREIRA*
norme. La pédagogie critique de
lement le produit d’une interacla norme a pour objectif de nous amener à tion avec un environnement.
La question de l’accessibilité est ainsi une
réléchir sur les normes implicites qui structurent nos sociétés et qui sous-tendent des des problématiques majeures de la construcprocessus de discrimination. La notion de tion sociale du handicap. De fait, comme fait
handicap n’existe en réalité que relative- social, il peut être considéré comme un rapment à une norme implicite qui n’est que port social qui conduit à l’existence de disrarement interrogée: celle de la personne criminations systémiques. Les personnes en
valide. C’est par rapport à cette norme situation de handicap peuvent vivre des
idéale qu’est le valide que les personnes en discriminations dans l’accès aux études et à
situation de handicap sont sensées pouvoir la formation, à l’emploi, au logement et, plus
être regroupées dans une catégorie com- largement, dans leur vie quotidienne – par
mune qui se caractériserait par une déi- exemple, dans l’accès aux loisirs.
cience par rapport à cette norme. En effet,
La perspective de l’inclusion sociale
quoi de commun entre un handicap mental, pose la responsabilité de la société dans la
sensoriel, moteur ou encore cognitif, si ce lutte contre les obstacles matériels et son’est d’être considérés comme en déicience ciaux qui empêchent les personnes en sipar rapport aux personnes valides sur un tuation de handicap de pouvoir mener une
ou plusieurs points donnés?
existence comme les autres personnes.
Cette norme implicite est parfois appelée Mais, il peut être aussi possible, si on consi«validisme» ou «capacitisme». Ainsi, sur le dère le handicap sous l’angle de la difféplan philosophique, plutôt que se placer sur rence, de s’interroger sur la place que nos
le plan de la déicience et du manque, il peut sociétés sont capables d’accorder aux perêtre possible de considérer le handicap sonnes différentes sans nécessairement
comme relevant de la différence. Ainsi, cer- chercher à les normaliser.
taines personnes préfèrent utiliser les
termes de diversités fonctionnelles ou en- L’invisibilité du handicap. Le handicap
core de «neurodiversité» pour parler de dif- peut être déini comme une limitation déiniférences de capacité physique ou de fonc- tive ou temporaire des capacités d’un indivitionnement cognitif. Cette différence peut du. Le sociologue Erving Goffman dans son
faire peur et elle est bien souvent l’objet de ouvrage, Stigmate, les usages sociaux du hanpréjugés ou de stéréotypes.
dicap (1975), a montré comment le handicap
pouvait être l’objet d’une stigmatisation soLe modèle social du handicap. Le modèle ciale, ce qui conduit un certain nombre de
social du handicap entend sortir de l’appré- personnes à tenter de masquer leur handihension du handicap comme une question cap. Or à l’inverse, pour environ 80 % des
médicale, pour le penser comme une ques- personnes en situation de handicap, cette
L
situation est invisible. Elles se trouvent ainsi
dans une situation ambivalente. Une grande
partie des personnes en situation de handicap invisible peuvent rencontrer la suspicion
d’autrui et être perçues comme des simulatrices, étant donné qu’après tout, elles n’ont
«pas l’air handicapées».
Le handicap cognitif. En France, la loi de
2005 a introduit la notion de handicap cognitif. Dans le système scolaire, la question
du handicap cognitif a pris une grande importance car elle regroupe plusieurs catégories qui touchent un nombre croissant d’enfants: troubles dys-, entre autres la dyslexie
et la dyspraxie (difficulté à effectuer des
mouvements coordonnés), ou encore le
TDAH (trouble de l’attention avec ou sans
hyperactivité). Il s’agit de troubles spéciiques de l’apprentissage. Une autre catégorie a pris une place croissante au sein de
l’institution scolaire, ce sont les troubles du
spectre autistique. Ils se caractérisent pas
deux aspects, en particulier les troubles des
habilités sociales et les intérêts spéciiques.
Ces troubles ont pour points communs de
faire partie des handicaps invisibles.
De manière générale, il est sans doute
important de changer le regard social sur le
handicap et de transformer la société ain de
lutter contre les discriminations systémiques dont sont l’objet les personnes en
situation de handicap. Trop souvent, le handicap reste perçu comme une question médicale et n’est pas également perçu sous
l’angle de la question sociale, politique et
philosophique. En réduisant le handicap à
un problème médical, on limite la rélexion
sur la responsabilité de la société dans la
construction des situations de discrimination à l’égard des personnes en situation de
handicap.
* Enseignante en philosophie et chercheuse en sociologie, présidente de l’IRESMO, Paris, iresmo.jimdo.com.
Publication récente: Paulo Freire, Pédagogue des opprimé-e-s, éd. Libertalia, janvier 2018.
FOCUS
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
3
SUISSE
Plusieurs cantons alémaniques, dont Berne, souhaitent ne plus suivre les normes CSIAS. Pas Zurich
L’AIDE SOCIALE EN QUESTION
ARIANE GIGON, ZURICH
Minimum vital X L’aide sociale
fait à nouveau débat en Suisse
alémanique. Le canton de Berne
a décidé d’en réduire les montants, s’éca rtant ainsi des
normes de la Conférence suisse
des institutions d’action sociale
(CSIAS). Celui de Zurich, en revanche, les défend dans un projet de loi qui intègre aussi la possibilité de surveillance d’éventuels fraudeurs à l’aide sociale.
La CSIAS salue ce qu’elle considère comme un «signal fort».
Les normes CSIAS, qui déterminent, pour tous les cantons,
les montants de l’aide sociale,
sont un élément essentiel de la
refonte de l’aide sociale du canton de Zurich, a souligné hier le
conseiller d’Etat socialiste Mario Fehr, responsable du dossier.
Or, après une phase de contestation il y a quelques années puis
une révision, ces normes font
l’objet de nouveaux coups de
boutoir. Fin mars, le Grand
Conseil bernois a adopté une
révision qui, selon les cas, coupe
l’aide sociale de 8% à 30%.
Mais Berne n’est pas seul.
Com me l’a rappelé h ier le
Tages-Anzeiger, le gouvernement
argovien propose d’accepter
une proposition de députés de
l’UDC, du PLR et du PDC réclamant une aide qui se limiterait
au minimum vital. Seules les
personnes «ayant la volonté de
s’engager, motivées et engagées» recevraient une «compensation» qui compléterait le
minimum. Le montant total
serait alors celui du forfait pour
l’entretien d’un ménage (986 fr.
actuellement).
Une motion similaire doit
être débattue lors de la session
qui commence la semaine prochaine au Grand Conseil de
Bâle-Campagne. Ici, toutefois,
le gouvernement s’y oppose.
Dans sa réponse écrite, il déclare que le minimum vital
(300 fr.) ne permet que «de survivre et de ne pas mendier, mais
pas de mener une vie digne.
Pour cela, il faut l’aide sociale».
En Suisse romande, la CSIAS
n’a eu vent d’aucune tentative
similaire.
Lutter contre le tourisme
Mario Fehr n’a pas mâché ses
mots hier: «Nous rejetons ce qui
se passe dans le canton de
Berne, a-t-il dit. Il s’agit de lut-
Dans le canton
de Berne,
l’aide sociale
sera réduite
jusqu’à 30%.
KEYSTONE
-ARCHIVES
faire pour torpiller les normes
CSIAS au Grand Conseil», annonce-t-il.
Quant à la surveillance de
fraudeurs éventuels à l’aide sociale (lire ci-dessous), le projet
de révision zurichois l’intègre
également. «Nous som mes
contre les tricheurs, y compris,
par exemple, ceux qui trichent
pour les subventions agricoles»,
a déclaré Mario Fehr. Mais, selon lui, «la loi fédérale a perdu
tout sens de la mesure, notre
projet va nettement moins loin».
Ainsi, les enregistrements sonores seront prohibés.
La ville dit oui au GPS
ter contre le tourisme social
qu’entraîneraient des différences de montants entre les
cantons.»
Depuis la dernière révision
des montants par la Conférence
des directeurs cantonaux des
affaires sociales (CDAS), les
montants sont aujourd’hui
grandement harmonisés. Seuls
trois cantons (NE, BE, SG) sont
en dessous des 986 francs, car
ils n’ont pas répercuté le renchérissement de 9 francs en
2015.
Selon Mario Fehr, «le cas bernois est bien sûr discuté au sein
de la CDAS. Mais une très forte
majorité des membres, de tous
bords politiques, est convaincue
que les normes doivent être appliquées dans tout le pays.»
La CSIAS applaudit. «La décision zurichoise aura un effet pour
toute la Suisse, commente Corinne Hutmacher-Perret, collaboratrice scientiique. puisqu’elle
permet d’éviter le tourisme social,
qui est un grand danger pour la
paix sociale de notre pays.»
Le député zurichois Claudio
Schmid (UDC) n’est pas de cet
avis: «Nous continuerons à tout
Coïncidence: le législatif de la
ville de Zurich a accepté mercredi soir un projet qui autorise
davantage de moyens de surveillance des fraudeurs. La géolocalisation de véhicules y est
possible, sous réserve d’approbation par un juge. Seuls 7 députés socialistes (sur 39), les
Verts et la Liste alternative s’y
sont opposés. Pour Mario Fehr,
«les communes peuvent aller
plus loin que le canton, mais il
reviendra probablement aux
tribunaux de dire à quel point».
LA LIBERTÉ
ANALYSE
Union sacrée à gauche contre la surveillance des assurés
E
n l’espace de quelques jours, le
vent a tourné. Dans un premier
temps, l’introduction de dispositions légales permettant de renforcer la lutte contre les fraudes à l’assurance grâce à l’engagement de
détectives privés semblait devoir passer
la rampe sans grandes difficultés. Le
16 mars, le parlement avait donné son
accord, certes contre l’avis de la gauche,
mais il n’était pas question de référendum. Il a fallu qu’un comité citoyen
monte au front pour que les stratégies
évoluent. Un à un, le PS, les Verts et les
syndicats se découvrent soudain une
âme beaucoup plus combative.
Pour le président du PS, Christian
Levrat, il est faux de parler de virage à
180°. «Nos ressources ne sont pas illimitées, explique-t-il, et nous devons établir
des priorités. Nous ne voulions pas
prendre l’initiative d’un référendum, car
nous nous apprêtons déjà à combattre
la réforme des prestations complémentaires qui prévoit des coupes massives
dans les prestations. Nous nous préparons aussi à des batailles sur les retraites
et contre l’affaiblissement du droit du
bail. D’autres milieux ayant pris la responsabilité de lancer un référendum, la
question se pose différemment. Il est
cohérent de le soutenir puisque notre
groupe parlementaire a combattu la réforme aux Chambres.»
Il n’en reste pas moins que, la semaine dernière encore, le socialiste
fribourgeois afirmait dans un entretien à Blick qu’il y avait peu à gagner
dans une bataille référendaire et qu’elle
risquait même d’offrir une tribune à
l’UDC. Aujourd’hui, il nuance: «Il faut
se préparer à une campagne de nos adversaires centrée sur quelques cas
d’abus, qui va stigmatiser tous les bénéficiaires des assurances sociales.
Dans ce contexte, c’est une chance que
le référendum ait été lancé par un mouvement citoyen qui échappe à la lo-
gique gauche-droite et dont l’argumentation porte essentiellement sur la défense de la vie privée.»
Les Verts, eux, devraient apporter
un soutien oficiel au référendum lors
de leur prochaine assemblée des délégués, le 5 mai, tandis que le comité de
Travail.Suisse vient de se lancer dans
la bataille, estimant lui aussi anormal
de donner aux assurances des pouvoirs
plus étendus que ceux dont bénéicie la
police. Elles pourront en effet mandater
des détectives sans l’aval d’un juge.
L’Union syndicale suisse n’a pas encore
pris position, mais son soutien est assuré, indique-t-on dans ses rangs.
Ce rapide alignement de la gauche lui
épargnera un conlit interne, sachant
que son aile la plus radicale brûlait de
monter au front. On se rappelle à quel
point, l’an dernier, des luttes intestines
ont opaciié la campagne sur la réforme
des retraites. La gauche ne peut plus se
permettre de telles divisions. Ce front
commun ne garantit cependant pas une
mobilisation massive. Le comité référendaire a fait le pari de s’appuyer principalement sur les plateformes électroniques
pour réunir les 50 000 signatures d’ici
au 5 juillet. Un succès pourrait modiier
le fonctionnement de la démocratie
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4
LE COURRIER
VAUD
VENDREDI 13 AVRIL 2018
Par les jeunes et pour les jeunes
Engagement politique X Cent
quinze jeunes parlementaires
se réunissent ce week-end à
Lausanne. La Fédération suisse
des pa rlements des jeunes
(FSPJ) organise son assemblée
des délégués dans les bâtiments
de l’université. L’événement
annuel est cette fois-ci coorganisé avec le Conseil des jeunes
de Lausanne (CdJL).
En Suisse, trente-trois parlements, conseils et commissions
de jeunes parsèment le pays. Ce
week- end, des délégués de
toutes ces formations politiques se retrouveront pour décider du budget de la FSPJ, discuter des rapports d’activité et
agender les priorités de l’année
2018. Au menu de celles-ci, par
exemple: l’amélioration de la
perception de la campagne
«youpa» qui vise à rajeunir la
politique suisse.
Inédit cette année, plusieurs
modifications de statuts sont
aussi à l’ordre du jour. La FSPJ
deviendra-t-elle «Fédération
Jeu nesse et Pol it ique», ou
«Jeunes Suisses»? D’une présidence bicéphale, passera-t-on à
une présidence simple? Faut-il
accepter des membres passifs
– pouvant participer aux activités mais n’ayant pas droit de
vote à la Fédération? Plus d’une
centaine de délégués en découdront dans les salles de l’Anthropole, à l’UNIL.
Le Conseil des Jeunes de Lausanne (CdJL) se chargera cette
année de coordonner le bon déroulement en terres vaudoises.
C e c on s ei l, qu i c omp or t e
soixante sièges, est actif sur
tous les fronts à Lausanne.
Entre campagnes et commentaires des préavis de la Munici-
palité sur des questions touchant la jeunesse.
A l’actualité du CdJL, le harcèlement de rue mènera à des
interventions politiques. «C’est
un thème qui nous a particulièrement touché récemment»,
explique Audrey Maillard, présidente du Conseil. La Ville de
Lausanne prépare depuis plusieurs mois une campagne
d’information à ce sujet. «Une
de nos membres a participé aux
séances de réf lexion. Nous
sommes très satisfaits de pouvoir faire entendre notre voix
et façonner directement la politique municipale.» Des points
de vue politiques qu’Audrey
Maillard et ses camarades défendront lors d’une action durant une semaine de sensibilisation sur le harcèlement de
rue, in avril.
ACHILLE KARANGWA
Coup d’envoi de
Visions du Réel
Plaintes de Lausanne pour des
affiches illégales contre la police
Nyon X Visions du Réel à Nyon
Justice X La Ville de Lausanne
a déposé des plaintes après que
des individus ont tagué des
murs et apposé des afiches dénonçant des violences policières. Plusieurs personnes ont
déjà été i nterpellées. «Les
plaintes concernent des dommages à la propriété», précise
jeudi à l’ats Jean-Philippe Pittet,
porte-parole de la police lausannoise. Il revenait sur une information du Matin.
Après le décès début mars
d’un ressortissant nigérian de
40 ans au lendemain d’un
contrôle de police musclé, des
voix s’étaient élevées pour dénoncer le comportement de la
police. D’aucuns lui reprochent
d’avoir tué cet homme, interpellé
dans le cadre d’un contrôle
contre le deal de rue. Une enquête est en cours. Depuis, des
affiches accusant la police de
tuer et le tag «ACAB» (All cops
are bastards) ont notamment été
vus en ville. Reste que ce n’est
pas le contenu de ces messages
qui est au cœur des plaintes.
Pour cela, il faudrait qu’un individu soit clairement identiiable
et ce n’est pas le cas, explique le
porte-parole. D’où les plaintes
pour dommages à la propriété.
Ces attaques contre la police
ne sont pas du goût de tous. Le
PLR lausannois estime ainsi
dans un communiqué que les
policiers remplissent leur mission dans un environnement «de
plus en plus hostile et stressant».
Le parti a dès lors lancé une pétition demandant au Conseil communal «de soutenir la politique
de répression du deal de rue, notamment en dotant la police
d’un budget sufisant». ATS
est dans les starting blocks. Le
film Anote’s Ark du cinéaste
d’origine nyonnaise Matthieu
Rytz a donné le coup d’envoi du
festival jeudi lors de la soirée de
préouverture offerte aux habitants de la région. Anote’s Ark
sera diffusé en première suisse
en présence du réalisateur. Ce
fim qui fait voyager le public
jusqu’aux îles des Kiribati fait
partie des dix ilms sélectionnés
dans la section «Grand Angle».
Le festival sera lancé oficiellement aujourd’hui pa r la
conseillère fédérale Simonetta
Sommaruga, ainsi que par la
conseillère d’Etat Cesla Amarelle. Le film d’ouverture, Of
fathers and sons de Talal Derki,
une coproduction entre l’Allemagne, la Syrie, le Liban et le
Qatar, sera projeté en première
suisse à guichet fermé. ATS
Nestlé est accusée de participer à la privatisation de l’eau. Hier à Lausanne, des activistes attiraient
l’attention sur les actions de la multinationale vaudoise au Brésil
Nestlé lorgne l’eau brésilienne
ploitation de l’eau, Nestlé a endommagé les nappes phréatiques et deux
sources se sont taries. En 2006, Nestlé
a perdu une bataille judiciaire et le
groupe a dû arrêter de produire «Pure
Life» sur ce site.
Plu s ré c em ment , lor s du Fo rum mondiale de l’eau au Brésil,
600 femmes du Mouvement Sans Terre
ont occupé le parc de Sao Lourenco
pour attirer l’attention et dénoncer la
privatisation de l’eau au Brésil. Au forum mondial, le pavillon suisse présentait côte à côte Nestlé, Water Resources
Group, l’Eper, Helvetas et Caritas, mais
aucune entreprise publique suisse de
gestion de l’eau. L’Eper, Caritas Suisse
et Helvetas, qui soutiennent le droit à
l’eau pour tous, sont restés silencieux
face à l’occupation des 600 femmes.
C’est vraiment dommage.
SELVER KABACALMAN
Privatisation X Une poignée d’activistes ont mené une action contre Nestlé, à Lausanne, devant le Palais de Beaulieu à l’occasion de l’assemblée générale
de la multinationale. Ils dénoncent la
privatisation de l’eau. Une première
lettre ouverte signée par 35 organisations brésiliennes a été transmise à la
Direction du Développement et de la
Coopération (DDC) et une seconde signée cette fois-ci par 27 organisations
suisses. Les missives demandent à
l’agence internationale de la Confédération de reconsidérer son soutien inancier à Water Ressources Group (WRG),
une plateforme de partenariat public-privé coprésidée par Nestlé.
Organisée par Multiwatch, une coalition d’ONG, de partis et de syndicats
suisses axée sur les violations des droits
humains, l’action se voulait symbolique. Elle manifeste la solidarité des
participants avec le mouvement brésilien des sans-terre. L’occasion de solliciter l’activiste brésilien Franklin Frederick, engagé dans la lutte contre la privatisation de l’eau, pour un entretien.
Pour vous Nestlé n’est pas une entreprise comme une autre?
Non. Elle n’est pas seulement une compagnie ordinaire, elle se propose
comme un véritable think thank sur
l’eau et prend un rôle spécial dans la
privatisation de l’eau en la légitimant.
Et le Water Resources Group est une
initiative de Nestlé.
L’action s’est déroulée devant le Palais de Beaulieu où se déroule l’assemblée générale de Nestlé. SKN
Qu’est-ce que cette action dénonce?
Franklin Frederick: Multiwatch
veut montrer l’étrange contradiction
dans le domaine de l’eau en Suisse,
modèle de réseaux de distribution
d’eau gérés par des services publics.
Un modèle pour le Brésil – et d’autres
pays dans le monde –, car c’est une
merveille de pouvoir boire de l’eau potable qui sort d’un robinet. Et pourtant, la Suisse prône une privatisation
de l’eau via la DDC. Elle soutient le
modèle du partenariat public-privé à
travers le Water Resources Group qui
agit dans plusieurs pays. La Suisse
pourrait encourager les Services industriels de Genève à s’allier avec une
structure publique qui gère l’eau au
Brésil. Pourquoi soutient-elle Nestlé?
Nestlé n’a pas de compétence dans la
gestion publique de l’eau; elle ne fait
que la pomper, la mettre en bouteille
et la vendre.
Pourquoi l’eau est-elle un tel enjeu
au Brésil?
Le Brésil détient 13 % de l’eau douce au
monde. C’est énorme car cette denrée est
de plus en plus rare, elle est devenue l’or
bleu du XXIe siècle. Les multinationales
l’ont donc prise pour cible. Sans compter
la situation politique compliquée au Brésil. Après la destitution de Dilma Roussef, celle-ci a été remplacée par un
groupe politique néolibéral qui est en
train de donner aux multinationales
l’accès aux ressources naturelles du
pays, eau incluse. Il y a donc une véritable course des multinationales vers le
Brésil, et Nestlé se trouve en première
ligne. Ce n’est pas un hasard si notre président, Michel Temer, est venu au World
Economic Forum (WEF). Comme l’ont
relaté les journaux brésiliens, il y a rencontré Paul Bulcke, le CEO de Nestlé...
Quels sont les effets de l’investissement
de Nestlé dans l’eau au Brésil?
Depuis 1998, Nestlé pompait et déminéralisait de l’eau du Parc de Sao Lourenco à Minas Gerais pour produire
des grandes quantités d’eau en bouteille «Pure Life». Ce parc détient 9
sources mais, en raison de la surex-
«Nous n’avons pas l’intention de privatiser»
«Nestlé soutient catégoriquement le droit humain à l’eau
depuis des années, a martelé Peggy Diby, porte-parole de
l’entreprise. L’eau en bouteille est une alternative saine. Elle
ne remplace pas celle du robinet: elle est complémentaire.»
Selon elle, les propos développés par les militants sur ses
activités au Brésil sont inexacts. «Nestlé n’extrait pas et n’envisage pas d’extraire de l’eau de l’aquifère guarani au Brésil.
Nous avons vendu nos opérations d’eau en bouteilles au
Brésil le mois passé. Nous n’avons pas l’intention de
privatiser l’eau.» «Incroyable d’ignorance!», réagit Elango
Kanakasundaram, de Multiwatch. «Beaucoup de personnes
soufrent de cette privatisation. C’est véridique.»
La DDC soutient pour sa part la plateforme WRG depuis
2012 à hauteur de 1 million de francs par année. Elle y voit
un moyen d’attirer l’attention du secteur privé sur les aspects
sociaux, écologiques et les droits humains. Elle collabore
avec le secteur privé, y compris à travers la WRG 2030,
«pour une exploitation durable des ressources». Le modèle
public suisse – une gestion communautaire de l’eau au
niveau local – est mondialement reconnu en termes de
qualité, d’efficacité et de contrôle démocratique. Des
partenariats public-public fructueux ont été mis en place
entre des municipalités et des services de l’eau à travers la
plateforme nationale Solidarit’eau Suisse – comme par
exemple entre Lausanne et Nouakchott.
SKN
Nestlé dit qu’elle n’a pas de telles
intentions. Selon elle, l’eau est un droit
humain et l’eau minérale ou en bouteille
est une alternative saine, qui ne
remplace pas l’eau du robinet.
(Rires) Comment peuvent-ils s’accaparer d’une source et dire qu’ils ne privatisent pas? Il faut se souvenir que l’exCEO de Nestlé, Peter Brabeck, a même
proposé la création d’un marché mondial de l’eau...
Qu’attendez-vous du gouvernement
Suisse?
La DDC est un partenaire de l’entreprise Nestlé. Elle est en partie responsable de ce qui se passe au Brésil et
dans d’autres pays. Elle pourrait commencer par diminuer le montant des
aides qu’elle octroie aux partenariats
public-privé dans ce domaine, et ne
plus soutenir le Water Resources
Group. La Suisse pourrait mettre au
service d’autres pays toute la richesse
de son service public, tant au niveau
technique que légal. Voilà qui serait
u ne cont r ibut ion d’u ne énor me
importance. I
LE COURRIER
GENÈVE
VENDREDI 13 AVRIL 2018
5
L’enquête de la HES-SO sur la qualité de vie dans la région franco-valdo-genevoise
relève que la mobilité constitue la préoccupation principale des personnes interrogées
Un hébergement
d’urgence ouvert
à l’année
Le Grand Genève a mal
à ses transports
Précarité X Les sans-abri les
La nouvelle
gare des EauxVives en
travaux
pendant
une journée
portes
ouvertes
du chantier
du CEVA en
2017. CÉDRIC
VINCENSINI
CHRISTIANE PASTEUR
Agglomération X Les résultats
de la deuxième étude sur le
Grand Genève, menée par la
HES-SO Genève, ont été présentés ce jeudi dans l’enceinte de la
future gare CEVA des EauxVives. Un lieu fort à propos
puisque la mobilité arrive, plus
que jamais, en tête des préoccupations, à en croire les réponses
des 1300 habitants du bassin
franco-valdo-genevois qui ont
été sondés au début de cette année. Les questions portaient sur
la qualité de vie du Grand Genève et sur le vivre ensemble.
Premier constat, la satisfaction par rapport à la mobilité en
général est faible dans la région,
voire très faible en Haute-Savoie. Si le développement des
transports publics est largement plébiscité des deux côtés
de la frontière, son utilisation
est, en pratique, très différenciée, comme le souligne le professeur Andrea Baranzini,
coauteur de l’étude.
Ainsi, un tiers des Genevois
interrogés se rendent à leur travail en transports publics, avec
un taux de satisfaction élevé, un
tiers en voiture et un autre tiers
se partage entre vélo et marche
à pied, essentiellement.
Des trajets toujours
plus longs
A Nyon, ils sont 53% à utiliser
une automobile. Tandis qu’en
France voisine, sept à huit personnes sur dix utilisent un véhicule privé. Sans surprise, la satisfaction vis-à-vis des transports en commun y est faible.
Ainsi, 78% des personnes sondées sont peu, voire pas du tout
satisfaites de l’offre existante.
Autre point noir notable: l’allongement du temps de trajet
entre le domicile et le lieu de tra-
vail, dont la moyenne d’un aller
oscille entre vingt-sept minutes
pour les sondés genevois et
trente-cinq minutes pour ceux
domiciliés en France voisine.
Avec d’importantes variations.
Par exemple, 39% des répondants du canton de Genève ne
mettent pas plus de quinze minutes pour se rendre sur leur
lieu de travail. Tandis qu’un
quart des sondés en France voisine ont besoin de plus de quarante-cinq minutes. Les automobilistes haut-savoya rds
restent en moyenne vingt-deux
minutes dans les bouchons
chaque jour, contre onze minutes pour les Genevois.
Nécessité d’investir
«Cette enquête prouve qu’il est
nécessaire d’investir massivement dans les transports publics et les P+R en France voisine. Quand il existe une alternative à la voiture, comme à
Nyon, les gens l’utilisent», analyse Thomas Wenger, député
socialiste genevois et président
de la Coordination transports et
déplacement, qui compte sur la
mise en service du CEVA et
l’extension des lignes de tram
pour accompagner un changement de mentalité en faveur des
transports collectifs.
Outre la mobilité, le logement, la sécurité et la santé
constituent les autres thématiques jugées prioritaires par
les personnes interrogées. Il
est à noter que les difficultés
financières s’accroissent pour
une partie de la population,
puisqu’un quart des sondés et
un tiers des Genevois reconnaissent avoir de la peine à
boucler leurs ins de mois.
plus populaire côté français que
suisse. Néanmoins une majorité
de sondés jugent sévèrement
son utilité et estiment que son
développement ne leur apportera aucune amélioration. Ce qui
ne manque pas d’interpeller
François Abbé-Decarroux, directeur de la HES-SO: «Il est
frappant de constater la disparité entre la réalité du Grand Genève et la perception qu’en ont
ses habitants.»
Car les échanges sont nombreux et divers. Près de 40% des
personnes actives dans l’Ain et
en Haute-Savoie et un tiers des
Nyonnais travaillent à Genève.
Enin le tourisme d’achat et le
tourisme médical ne sont pas
non plus négligeables, et ceci
dans les deux sens. I
Le Grand Genève jugé
sévèrement
L’étude annonce la semaine de la HESSO dédiée au thème des mobilités, du 19
avril au 3 mai. Le programme détaillé est
à découvrir à l’adresse:
evenement-hes.hesge.ch/programme
Quant à l’idée même de Grand
Genève, elle semble désormais
Les riverains déboutés sur les Grands-Esserts
Justice X L’énième épisode judiciaire
dans la saga des Grands-Esserts, à Veyrier, est sorti. Quatorze riverains du futur quartier avaient recouru contre le
Plan localisé de quartier (PLQ) élaboré
par l’Etat pour la première étape du projet, un îlot d’immeubles comptant
230 logements. Dans un arrêt datant du
20 mars dernier, la Chambre administrative de la Cour de justice genevoise a
rejeté le recours des habitants. L’affaire
se poursuivra devant le Tribunal fédéral, a annoncé leur avocat, Thomas
Barth, par ailleurs ancien magistrat de
la commune.
Quels sont les motifs d’opposition des
riverains? En premier lieu, la volonté de
l’Etat de «saucissonner» la réalisation
des Grands-Esserts. Le Département de
l’aménagement, du logement et de l’énergie (DALE) entend en effet créer des PLQ
distincts pour chacune des parcelles du
futur quartier de 1200 logements.
Les recourants estiment que cette
méthode n’est pas appropriée pour garantir que les nuisances ne seront pas
trop importantes pour les voisins directs. Selon eux, il s’agirait d’une
manœuvre des autorités pour éviter
d’avoir à réaliser une étude d’impact environnemental sur l’ensemble des
Grands-Esserts. Ils s’inquiètent notamment du non-respect potentiel des
normes contre le bruit et de l’évolution
du traic avec l’arrivée de plusieurs centaines de nouveaux habitants.
La justice ne leur donne toutefois pas
raison. La Chambre administrative relève que le DALE a déjà mené des études
portant sur l’impact du futur quartier
sur son environnement et sur la mobilité. «Ainsi, rien n’indique à ce stade de
l’analyse que le projet n’ait pas fait l’objet
d’un examen global», précise la Chambre.
Elle rejette aussi les plaintes liées au
non-respect des normes sur le bruit. Sur
le plan des mesures liées à la mobilité, là
encore, la Cour reprend les arguments
des autorités, en relevant que l’amélioration de l’offre en transports publics à
proximité du quartier permettra d’éviter
une augmentation du trafic de transit
qui touche aujourd’hui particulièrement
la commune de Veyrier.
plus vulnérables n’auront pas
à retourner dans la rue à la in
de l’hiver. Pour la première fois
depuis la création du dispositif
hivernal il y a dix-sept ans, un
hébergement d’urgence restera ouvert entre le 3 avril et le
31 octobre. La Croix-Rouge
genevoise gèrera l’abri de la
protection civile de Richemont,
aux Eaux-Vives.
Outre le logis, des repas, et la
possibilité de se doucher, le projet inclut la mise en place d’un
accompagnement social. Ceci
pour permettre aux personnes
qui pourraient bénéficier de
prestations sociales d’y accéder.
Un suivi sanitaire des bénéficiaires est également prévu,
avec la présence sur place d’une
infirmière, engagée spécialement par la Croix-Rouge. «Faciliter l’accès aux soins permet de
prévenir une détérioration de
l’état de santé de ces personnes
souvent âgées et/ou atteintes
dans leur santé», d’après la
Croix-Rouge.
«Ce projet pilote permettra
de mieux cerner les besoins des
sans-abri durant la période estivale, et d’évaluer les réponses
adéquates, dans l’optique d’élaborer des solutions à plus long
terme», précise Stéphanie Lambert, directrice générale de la
Croix-Rouge genevoise. Esther
Alder, conseillère administrative chargée de la cohésion sociale et de la solidarité, afirme
qu’elle continuera de militer
pour de vrais logements relais.
«Nous accueillons les sans-abri
dans des abris PC car nous
n’avons pas de plan B.»
Côté financement, il s’agit
d’un partenariat entre la Ville
et le canton de Genève et des
fonds privés. Esther Alder, ainsi
que le conseiller d’Etat chargé
de l’emploi, des affaires sociales
et de la santé, Mauro Poggia,
déplorent tous deux l’absence
de soutien des autres communes. Ce dernier assure que
«le canton fera en sorte que
l’ensemble des communes assument leurs obligations dans ce
domaine à l’avenir».
Depuis le 3 avril, entre 40 et
45 personnes sont présentes à
l’abri d’urgence de Richemont,
celui-ci atteignant ainsi déjà
presque sa pleine capacité.
Le bilan du dispositif hivernal a aussi été livré. La Ville de
Genève a accueilli 1146 personnes pour un total de 23 105
nuitées, contre 1177 personnes
l’hiver précédent.
CHLOÉ VEUTHEY
Eléctions cantonales 2018
en direct dimanche dès 14 h.
«Nous ne sommes pas étonnés de ce
verdict, réagit Thomas Barth. Tout se
jouera au Tribunal fédéral. Mes clients
sont persuadés qu’une étude d’impact
environnemental montrera l’impossibilité de construire ce quartier sous cette
forme, car les normes ne sont pas
respectées.»
En face, le conseiller d’Etat chargé
du DALE, Antonio Hodgers, rétorque:
«Ce travail d’analyse qui est demandé a déjà été fait avec un haut niveau
de précision. M. Barth poursuit ses
manœuvres dilatoires sur le dossier des
Grands-Esserts. L’Etat a jusqu’à maintenant remporté toutes ses procédures
contre lui.»
ERIC LECOULTRE
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LUMIÈRES DE MIDI – 11e ÉDITION
Bienveillance, force ou faiblesse ?
à l’église St-Germain
Rue des Granges,
en Vieille-Ville de Genève
Une personnalité nous livre
librement ses rélexions
Mercredi 18 avril 2018, 12h30 - 13h
M. Pierre Gisel
Professeur à la faculté de théologie
de l’Université de Lausanne
Jean-Christophe Aubert, orgue
Entrée libre et collation dès 13h
www.catholique-chretien.ch
6
LE COURRIER
RÉGION
VENDREDI 13 AVRIL 2018
Le nouveau directeur de La Bâtie, Claude Ratzé, lève un premier voile sur son
programme. La 42e édition aura lieu du 30 août au 16 septembre prochains
Prévention
du suicide dans
le milieu agricole
Une Bâtie gourmande et «kinky»
Neuchâtel X Le canton de
Neuchâtel a lancé une formation pour prévenir le suicide
en milieu agricole. Septante
personnes, agriculteurs et
professionnels en lien avec ce
domaine d’activité ont participé à cette formation destinée
à briser un phénomène encore
largement tabou.
«Oser en parler», «ne pas
rester seul». Ce sont là deux des
messages avec lesquels repartent les participants aux
trois demi-journées de formation sur la prévention du suicide en milieu agricole. Ces
cours visent à montrer que
chacun peut être à l’écoute
d’une personne en souffrance,
a indiqué jeudi le canton de
Neuchâtel. C’est le témoignage
d’un agriculteur établi à la
Sagne (NE) qui a donné l’impulsion au projet. Pour lui, il ne
faut surtout pas rester isolé
avec sa douleur. ATS
CÉCILE DALLA TORRE ET
RODERIC MOUNIR
chorégraphe grec Dimitris
Papaioannou à Annemasse.
Fort de ses trois nouveaux
jeunes conseillers artistiques
Tiphaine Carrère, qui travaille
autour des «publics empêchés»,
Neil Galuba, issu du Zoo de
l’Usine, pour la musique, et David La Sala, ancien coordinateur du Master de mise en scène
de La Manufacture, Claude Ratzé dévoilera l’intégralité de son
programme le 29 juin prochain.
Genève X Elle sera «gourmande, solide, molle, inventive,
nécessaire, multiple», cette
42e Bâtie. Elle aura aussi «le sens
de la tradition». Parle-t-on d’un
mille-feuilles? Cela pourrait être
le cas tant Claude Ratzé, amateur de bonne chère, juge cette
pâtisserie emblématique de son
festival, qui aime superposer les
couches, ou les dévoiler.
Un restaurant verra d’ailleurs le jour dans un lieu à déinir et, dans la veine lointaine de
l’effeuillage, le label «Kinky Bâtie», destiné aux plus de 18 ans,
proposera à un public averti des
spectacles autour de la sexualité
et du genre, les danseuses et
chorégraphes Simone Aughterlony et Mette Ingvartsen ouvrant les feux cette année.
La Ribot et le handicap
Le mille-feuilles a sauvé Claude
Ratzé, raconte-t-il, l’aidant à
remporter le concours de direction de La Bâtie, après plus de
vingt-cinq ans à la barre de
l’Association pour la danse
contemporaine. Après chaque
soir de première, il aimait
concocter un repas simple, mais
cha leu reu x. A lya St ü renburg-Rossi partie après dix ans
de mandat réglementaire, le
lauréat du Pri x spécial de
danse 2015 reprend le lambeau
du festival de Genève, qui ne dérogera pas à sa programmation
plu r id i s c ipl i na i r e mê la nt
théâtre, danse et musique.
On en sait encore très peu aujourd’hui sur cette édition qui se
Palette musicale
Le chorégraphe Dimitris Papaioannou viendra clore La Bâtie le 15 septembre à Annemasse. J. MOMMERT
tissera dans la continuité, sans
artiste invité ni lieu central,
pour favoriser l’éclatement dans
les salles de spectacles partenaires et transfrontalières. Idéalement, celles-ci ouvriront leur
saison avec une proposition de
La Bâtie, choisie avec elle, au lieu
de se contenter de l’accueillir.
On retrouvera la comédienne
Laetitia Dosch (flanquée d’un
cheval) dans une création à
Vidy, le metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani,
très remarqué lors de précédentes éditions, au Théâtre du
Loup. Il revient clore sa trilogie
avec un récit intergénérationnel. En coproduction avec le
Grütli, La Ribot présentera une
création inattendue, travaillant
pour la première fois avec une
compagnie de danse inclusive.
PARTENARIAT
Les jeunes spectateurs d’Am
Stram Gram découvriront une
pièce sur la guerre de la Compag n ie A r t ém i s, et c eu x de
Saint-Gervais, la première création jeune public d’Aurélien Patouillard avec Marion Duval
dans le rôle d’Hulul, solitaire facétieux emprunté à un classique
de la littérature jeunesse.
C’est d’ailleurs dans le café
adjacent à Saint-Gervais que
Claude Ratzé et son équipe tenaient leur point presse hier. Un
théâtre dont il a dirigé une saison et demie il y a vingt-huit
ans, remplaçant Jean-Pierre
Aebersold, qui subissait à
l’époque une opération du
cœur, et dont on a appris le décès cette semaine.
En mode itinérant, le collectif
libanais Kahraba jouera aussi
pour les enfants de Plan-lesOuates à Saint-Cergues tout au
long du festival. Ponctuant la
programmation, la version
courte de l’invraisemblable
Conférence de Choses de Pierre
Mifsud sera montrée à plusieurs
reprises avant l’intégrale de huit
heures. Commande sera passée
à la danseuse et chorégraphe Tamara Bacci, qui créera avec la
plasticienne Carmen Perrin.
Les autonomistes
de Belprahon
s’adressent à
Sommaruga
«Chacun se reconnaîtra!»
Question jurassienne X La
La Maladie de la mort
Une version incandescente de Duras
avec Irène Jacob et Lætitia Dosch
© Stephen Cummiskey
20 et 21 avril
DÉCONSEILLÉ AUX MOINS DE 18 ANS
forum-meyrin.ch
Si la programmation perd en
autonomie dans la nouvelle
structure, elle ne renonce pas à
proposer une large palette de
styles allant de la musique classique ou contemporaine au hip
hop, au rock, à la chanson française. Une afiche 100% électronique est en outre prévue dans
un club... qui reste à dénicher.
Dificile d’en savoir plus pour
l’instant. Ne pas s’attendre à des
stars, toutefois. L’accent devrait
être mis sur la scène locale et les
découvertes, insiste Neil Galuba. On retrouve ainsi des partenaires locaux comme l’Orchestre de la Suisse romande,
l’Ensemble Contrechamps,
Eklekto, l’AMR et des salles
comme PTR à l’Usine, le Chat
Noir ou la Gravière.
Pa r m i l e s r a r e s p i s t e s
concrètes, une pièce de
Stockhausen dirigée par Serge
Vuille, nouveau directeur de
Contrechamps, une création du
centre de percussion Eklekto,
un vernissage du groupe pop
Cold Bath, des soirées pluridisciplinaires chez PTR et l’AMR,
et le traditionnel Label Day doublé d’un salon professionnel. I
Confédération est toujours plus
sollicitée dans la Question jurassienne même si celle-ci est
of f ic i e l l e me nt c on s i d é r é e
comme réglée. Après les autorités de Moutier (BE) et les milieux antiséparatistes, c’est au
tou r de s autonom i st e s de
Belprahon (BE) de s’adresser à la
conseillère fédérale Simonetta
Sommaruga.
Les citoyens de Belprahon
ont choisi le 17 septembre 2017,
par sept voix d’écart, de rester
dans le canton de Berne et de ne
pas suivre sa voisine Moutier
dans le Jura. Deux recours liés à
ce vote avaient été déposés par le
camp autonomiste. L’un a été
écarté par la préfecture du Jura
bernois et l’autre doit encore être
traité. «Nous vous demandons
de ne pas vous focaliser uniquement sur la situation de Moutier
lors du ’sommet’ que vous organisez d’entente avec les deux
cantons concernés», explique le
comité «Belprahon dit oui» dans
sa lettre rendue publique jeudi.
Il appelle Simonetta Sommaruga à prendre en considération la
situation «hautement problématique de Belprahon». ATS
Militante saoudienne
On note une «invitation particulière»: celle de la poétesse et
militante saoudienne Hissa Hilal accompagnée du musicien
Khalil Tufeyhat, à l’Alhambra,
ainsi qu’un grand spectacle en
plein air dans le Chablais, avant
une clôture du festival en beauté avec la grande fresque du
GENÈVE
CHANTIERS BLOQUÉS ET
MENACE DE GRÈVE
Les syndicats genevois du
gros œuvre l’avaient annoncé
lors du blocage de cinq chantiers le 15 mars dernier: ils
continueront leurs actions de
protestation tant qu’ils ne
seront pas entendus par le
patronat. Jeudi, ce sont cinq
chantiers de Plan-les-Ouates
qui ont été visés. Les syndicats exigent une convention
collective renforcée afin, notamment, de limiter le travail
temporaire. Ils préviennent
que les maçons pourraient
voter le lancement d’une
grève.
CVY
Satire X Lulu la Nantaise, alias
Salika Wenger, députée et candidate au Conseil d’Etat genevois sous l’étiquette Ensemble à
gauche, publie ces jours un livre
satirique intitulé Du Sabre et de
l’amitié réunis, illustré par le dessinateur Jean-Marc Zermatten1.
A quelques jours des élections,
vous faites mine de vous reconvertir dans la littérature?
Salika Wenger: Eclat de rire.
Non, j’écris tout le temps. Pour
mon livre, j’ai repris le meilleur
de ce qui est paru sur mon blog
depuis 2009. J’y invente des personnages ictifs à partir de faits
réels, c’est de la iction réaliste.
Jean-Marc Zermatten a ensuite
dessiné en partant de mes textes,
réalisant un travail remarquable, caricaturant de nombreuses personnalités politiques.
Pourquoi sortir ce livre
aujourd’hui?
L’objectif est de faire rire, de
mettre en avant l’humour et
l’esprit critique dans une campagne politique un peu triste. De
rendre sa force à la langue populaire, plus forte et imagée que
celle de ces messieurs-dames de
la Vieille-Ville. Et, plus largement, de montrer que les Genevois ne correspondent pas for-
L’ouvrage est illustré par le dessinateur Jean-Marc Zermatten. LDD
cément à l’image qu’on peut en
avoir, qu’ils savent faire preuve
de tendresse, de solidarité et de
camaraderie.
Derrière les pseudonymes, on
devine certains de vos collègues.
Amis et ennemis politiques n’ont
qu’à bien se tenir…
Oui, chacun se reconnaîtra!
Eclat de rire!
PROPOS RECUEILLIS PAR
CHRISTIANE PASTEUR
1
Le livre est disponible sur le site
salika-wenger.ch et dans différentes
librairies.
LE COURRIER
SUISSE
VENDREDI 13 AVRIL 2018
La Suisse a moins
versé en 2017
Nouveau conflit en vue
Une commission
veut interdire les
voyages au pays
Bâtiment X Un conflit se profile à
Aide au développement X La Suisse a consacré
3,049 milliards de francs à l’aide publique au développement l’an dernier, soit 480 millions de
moins qu’un an auparavant. Ce recul est à mettre
au compte de la baisse des coûts de l’asile et des
mesures d’économies de la Confédération.
Le taux d’aide publique au développement a
atteint 0,46% du revenu national brut (RNB), son
plus bas niveau depuis 2013. Il était encore de
0,53% en 2016. La hausse du RNB a aussi joué un
rôle. La Suisse ne s’en maintient pas moins au 8e
rang des 29 pays membres du Comité d’aide au
développement (CAD) de l’Organisation pour la
coopération et le développement économiques
(OCDE), a indiqué mardi le Département fédéral
des affaires étrangères. En montants absolus, elle
se place à la 11e position.
La diminution du montant de l’aide en 2017
découle en premier lieu de la baisse considérable
(-59%) des frais liés aux coûts de l’asile. Non seulement les demandes d’asile ont diminué, mais
l’ODCE a revu ses directives sur la prise en compte
de ces coûts. La part des coûts d’asile représentait
9% l’an dernier, contre 19% en 2016.
Hors asile, le taux diminue également et est
passé de 0,43% à 0,41% du RNB. Il avait augmenté entre 2013 et 2015 en vue de l’atteinte de l’objectif de 0,5% ixé par le parlement. Mais les programmes d’économies ont ensuite pris la relève.
Selon les informations de l’OCDE, 11 pays
membres du CAD ont augmenté leurs engagements en 2017, et 18 les ont diminués, dont la
Suisse. ATS
propos des retraites anticipées dans la
construction. Alors que syndicats et
représentants patronaux s’apprêtent
à ouvrir les discussions en vue de renouveler la CCT, de premières actions
de protestation ont été menées sur un
chantier bâlois.
L’association patronale de la
branche, la Société suisse des entrepreneurs (SSE), et les syndicats Unia et
Syna doivent entamer dans dix jours
les premières discussions concernant
la future convention collective de travail (CCT), l’actuel contrat arrivant à
échéance en in d’année. Pour l’heure,
le conlit se concentre sur la retraite
anticipée dont bénéicient les travailleurs dès 60 ans.
Au vu de l’évolution démographique, un grand nombre de salariés
vont atteindre l’âge de 60 ans ces prochaines années et toutes les parties
sont conscientes que le système de
retraites anticipées va au-devant de
difficultés financières. Depuis l’automne dernier, Unia demande à la SSE
d’ouvrir des discussions sur ce problème, explique Nico Lutz, porte-parole du syndicat.
Ain de rééquilibrer les inances de
la Fondation de retraite anticipée
(FAR), laquelle finance les rentes
transitoires perçues par les retraités
dès 60 ans jusqu’à l’âge ordinaire de
7
Asile X Les réfugiés ne doivent
La CCT
actuelle arrive
à échéance
en fin d’année.
JPDS
la retraite, Unia propose un relèvement général des cotisations. Le syndicat se dit aussi prêt à discuter sur les
prestations. L’objectif consiste à éviter
de pénaliser la seule génération des
baby-boomers.
La SSE souhaite pour sa part soit
relever l’âge de la retraite anticipée,
soit réduire les prestations. Selon sa
proposition, un travailleur bénéiciant
d’une retraite anticipée à 60 ans verrait sa rente diminuer de 20%, explique son président, Gian-Luca Lardi.
Des propositions que rejette M. Lutz:
«A un montant moyen de 4500 francs,
les rentes sont trop basses pour être
encore réduites. Et pas question de tou-
cher à l’âge de la retraite, la plupart des
salariés de la branche n’étant déjà plus
apte à travailler avant 60 ans.
Mercredi à Bottmingen (BL), une
cinquantaine de travailleurs de la
irme Frutiger ont mené une action de
protestation durant la pause de midi.
Ils se sont prononcés à l’unanimité en
faveur de mesures de lutte.
Les syndicats prévoient par ailleurs l’organisation d’une manifestation à Zurich le 23 juin. Et la rentrée
pourrait bien s’annoncer animée sur
le front social, des actions de protestation et des grèves d’avertissement
étant à l’étude pour l’automne, poursuit M. Lutz. ATS
pas effectuer de voyage dans
leur pays d’origine. La commission des institutions politiques
du National fait pression pour
serrer la vis. Par 15 voix contre
9, elle a donné suite à une initiative parlementaire de Gregor
Rutz (UDC/ZH) qui veut priver
d’asile les contrevenants.
La commission approfondira la question lors des débats
sur la révision de loi que vient
de présenter le Conseil fédéral,
a-t-elle communiqué jeudi. Le
gouvernement propose de renforcer l’interdiction faite aux
réfugiés reconnus de voyager
dans leur Etat d’origine ou de
provenance.
La règle qui existe déjà sera
inscrite dans la loi et le fardeau
de la preuve sera renversé. La loi
partira du principe que les réfugiés qui se rendent dans leur
pays se placent de nouveau volontairement sous la protection
de cet Etat. Les concernés devront prouver que ce n’est pas le
cas dans la procédure immédiatement engagée pour leur retirer la qualité de réfugié.
ATS
Lancé il y a une année, opérationnel depuis le 15 janvier, Republik tente le pari d’un magazine 100%
en ligne uniquement financé par les abonnements. Interview
Le magazine Republik contre-attaque
un engagement à l’année et
sont donc coopérateurs. Le but
est de fonctionner en interaction avec eux.
PROPOS RECUEILLIS PAR
PHILIPPE BACH
Débat X Le projet est opérationnel depuis le 15 janvier dernier. Le printemps passé, le magazine online Republik avait fait
sensation en levant en quelques
jours, lors d’une opération de
financemement participatif,
une somme de 3,5 millions de
francs.
Cette expérience d’un média
100% électronique est donc
scrutée d’un œil attentif par les
personnes inquiètes par le processus de concentration de la
presse en cours en Suisse et
dans le monde. Ce week-end,
dans le cadre du Festival Visions
du Réel, Nadja Schnetzler, cofondatrice de Republik, participera à un débat sur le thème de
l’avenir de la presse1 en Suisse.
Entretien.
«Notre
spéciicité c’est
d’aller au fond
des choses,
de creuser des
sujets» Nadja Schnetzler
Quelle structure vous êtes-vous
donnée?
Nadja Schnetzler: Elle est
double avec, d’une part, une
coopérative dont sont membres
les personnes qui s’abonnent à
l’année, et de l’autre, une société
anonyme. Nous avons un équilibre entre les actionnaires et les
abonnés.
Sur le moyen terme, pour la
SA, nous avons pu compter sur
un certain nombre de personnes qui se sont engagées
mais qui vont se retirer une fois
qu’un équilibre inancier aura
été trouvé. Pris individuellement, aucun actionnaire ne
dépasse les 7%. Le but est que
dans une perspective à cinq
ans, nous soyons totalement
financés par la vente de nos
abonnements.
Avec un modèle novateur, le projet de média 100% en ligne Republik a levé 3,5 millions de francs grâce au financement participatif. KEYSTONE
Vous fonctionnez sans publicité?
Tout à fait. Dans notre projet
nous avons considéré que cela
allait entraver notre indépendance. D’où le choix de ne s’appuyer que sur des abonnés, qui
deviennent automatiquement
coopérateurs, en tous les cas
pour la majorité d’entres-eux.
Vous êtes vous inspirés
d’un modèle?
Nou s avo n s t out d’a b o r d
construit le nôtre en fonction de
la situation économique de la
Suisse. Mais, effectivement,
nous nous somme aussi inspirés
d’un projet néerlandais, De Cor-
respondet, un pure player [publication 100% en ligne].
Et au niveau de la rédaction,
vous êtes vous dotés d’un
modèle hiérarchique horizontal
ou vertical?
Le but est de fonctionner de la
manière la plus autonome possible. Nous avons une rédaction
en chef, mais celle-ci est tournante et doit théoriquement
changer tous les trois mois.
Avec ce démarrage, ce poste
restera stable pour six mois.
Combien de journalistes participent-ils à l’aventure et quels
sont les conditions salariales
prévues par Republik?
Environ une quinzaine de personnes avec des taux d’occupation s’échelonnant entre 60% et
100%. Nous avons aussi toute
une série de contributions extérieures ou de chroniqueurs.
Nous pratiquons un salaire
unique d’environ 8000 francs
net. Nos conditions sociales
sont donc correctes et souvent
meilleures que dans les titres
installés.
Vous êtes-vous spécialisés dans
un domaine?
Nous sommes généralistes, avec
des centres d’intérêts en fonction de chacun des journalistes.
Nous avons aussi une cellule
enquête qui fonctionne en réseau avec des structures similaires dans d’autre pays.
Combien coûte un abonnement?
Vingt franc par mois. Soit
240 francs par année. Les personnes qui choisissent de nous
suivre sur une base mensuelle
ne sont pas coopérateurs et ils
n’ont pas accès à certaines prestations comme par exemple des
séminaires de formation. Mais
ils ne sont que 2000 sur les
20 000 abonnés qui ont choisi
Concrètement, pour un abonné
quelle est la production de
Republik?
Nous garantissons trois articles
par jour. Notre spéciicité c’est
d’aller au fond des choses, de
creuser des sujets. Nous avons
déjà pu sorti r des af fai res
comme celle portant sur le dopage de skieurs de fond ou encore sur l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruna Gallizia. I
1
Table ronde, dimanche 15 avril, à 17 h,
après la projection du film Le Printemps
du Journalisme: «Quel modèle pour
l’avenir de la presse suisse?»
Théâtre Grand-Champ, chemin de la
Serine 2, Gland (compter dix minutes à
pied depuis la gare).
8
LE COURRIER
SUISSE
LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018
La Protection suisse des animaux veut encourager les propriétaires à sortir leurs chevaux en groupe
Une vie en troupeau et en plein air
paient le plus lourd tribut. «Plus
l’animal est précieux, moins il
aura de sorties et de contact so
cial. Les propriétaires craignent
que leurs champions, dont le
prix peut aller audelà de sept
chiffres, ne perdent de la valeur
s’ils se blessent seuls ou entre
eux», avance Sandra Schaeler.
Dans certaines écoles d’équi
tation, la PSA a remarqué que
les besoins des chevaux passent
après ceux des clients. Les équi
dés ne sortiraient de leur box
qu’à l’occasion des cours et des
promenades montées. Des sor
ties qui se raréient en hiver, les
élèves venant plus rarement à
cause du froid. «De plus, mettre
une selle à un cheval et le tra
vailler ne suffit pas», insiste
Sandra Schaeler.
CHRISTINE WUILLEMIN
Bien-être animal X Qu’il
pleuve, vente, neige ou que le so
leil brille, les 24 chevaux et po
neys du Ranch de la Briqueterie,
à Lentigny dans le canton de
Fribourg, vivent au grand air.
Bien sûr, chacun peut, lorsqu’il
le souhaite, s’abriter dans de
grands espaces couverts et,
pourquoi pas, piquer un somme
sur une litière de pellets de
paille, se rouler dans le sable ou
se restaurer dans des stabula
tions en libre accès. A la belle
saison, lorsque l’herbe a poussé,
leur parc est agrandi pour leur
permettre d’explorer les éten
dues vallonnées et la forêt de
l’exploitation de Julie Cousinou.
Eviter les accidents
«Plus l’animal
est précieux,
moins il aura
de sorties»
Sandra Schaeler
«Le but est d’offrir aux che
vaux un maximum de confort
et de les pousser à bouger conti
nuellement pour s’abreuver,
manger, se mettre au sec, trou
ver des sels minéraux, comme
ils le feraient dans la nature où
ils parcourent facilement plus
de 30 km par jour», explique
cette agricultrice qui a repris la
ferme familiale en 2012 pour la
transformer partiellement en
pension pour chevaux.
A la Briqueterie, les équidés
vivent en groupe: juments d’un
côté, hongres (mâles castrés) de
l’autre, pour une ambiance plus
sereine. «C’est un animal qui a
besoin de tisser des liens avec
ses congénères. Si on les ob
serve, on remarque qui est le
leader et que chacun occupe un
poste précis dans le troupeau»,
détaille Julie Cousinou. Selon la
jeune femme, les avantages de
ce mode de détention sont nom
breux: les chevaux sont calmes,
bien dans leur tête, motivés au
travail et souffrent moins sou
Les chevaux de la Briqueterie vivent toute l’année en troupeau, à l’extérieur, tout en bénéiciant d’abris douillets en libre accès. ALDO ELLENA
vent de coliques, maladie sou
vent favorisée par un manque
de mouvement.
Seuls inconvénients: «Les che
vaux sont souvent sales et il faut
parfois aller les chercher au fond
du parc.» Impossible également
pour les clients de retirer leur
cheval de la pension ou d’en insé
rer un autre durant l’hiver, pour
ne pas perturber le troupeau du
rant cette période. «Ces éléments
ne posent pas de problèmes aux
propriétaires, car s’ils placent
leurs protégés ici, c’est qu’ils
veulent leur offrir une vraie vie de
cheval», sourit Julie Cousinou.
Sportifs et écoles épinglés
Ces conditions de vie respec
tueuses des besoins du cheval
sont pourtant loin d’être la
norme en Suisse. Pire, d’après
une enquête, menée ces derniers
Une escapade japonaise
ENCOURAGER LES PROPRIÉTAIRES À
SORTIR LEURS CHEVAUX EN GROUPE
Si les chevaux pouvaient choisir,
ils opteraient pour une détention
en troupeau, assortie d’une aire
extérieure permanente et d’un
accès régulier au pré, sous la
garde d’un personnel qualiié,
d’après la Protection suisse des
animaux (PSA). De telles exploitations reçoivent un label. Mais
comme tout le monde n’est pas
à même de tenir ces standards,
la PSA propose une alternative.
Elle a lancé hier sa campagne
nationale «Sortez les chevaux!».
Tous les centres équestres ou
fermes, peu importe s’ils ont des
box ou des stabulations libres,
peuvent participer. La règle: Du
1er mai au 31 octobre, les che-
VAUD
CONVOYEURS ATTAQUÉS
Des convoyeurs de fonds ont
été attaqués hier matin dans
la zone industrielle en Budron
au Mont-sur-Lausanne.
Percutés par des voitures de
livraison, ils ont dû sortir sous
la menace de kalachnikovs.
Les agresseurs ont pu s’emparer d’une partie de l’argent.
L’attaque s’est produite vers
1 h du matin. ATS
KITESURF
Alain Berset. En visite au Japon,
le président de la Confédération
Alain Berset a rencontré hier le
premier ministre Shinzo Abe. Au
programme des discussions: les
relations bilatérales, le rapprochement entre l’Europe et l’Asie ou
encore la situation sur la péninsule coréenne. Les deux parties
ont également abordé la préparation des Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2020, qui se
dérouleront à Tokyo, indique
le Département fédéral de l’intérieur dans un communiqué. Et de
préciser que la Suisse y installera
une «House of Switzerland»
(Maison suisse). ATS/KEYSTONE
ALCOOL À DISCRÉTION
Les conducteurs de petits
canots pneumatiques ou
de kitesurfs ne seront pas
soumis à l’interdiction de
conduire en état d’ivresse.
L’Oice fédéral des transports
(OFT) propose une exemption pour ces petites embarcations, le risque d’accidents
étant faible, a communiqué
l’oice hier. ATS
vaux doivent passer plusieurs
heures en groupe au pâturage,
au moins 26 jours (ou nuits) par
mois, sauf exception (jument en
chaleur, incompatibilité, etc.).
Du 1er novembre au 30 avril, le
pâturage est facultatif, mais les
animaux doivent accéder en
groupe à une aire de sortie, plusieurs heures, au moins 26 jours
par mois. «Quiconque prend cet
engagement devient un «ambassadeur» d’une détention de
chevaux conforme à leurs besoins et igurera sur une liste des
écuries respectueuses sur notre
site web. C’est aussi un argument publicitaire», avance PSA.
CW
mois par la Protection suisse
des animaux (PSA), plus de la
moitié des 105 000 équidés du
pays sont encore installés dans
des box individuels en écurie,
durant 20 à 23 heures par jour.
«Pour les chevaux utilisés dans
le sport et les loisirs, la loi im
pose deu x sorties de deu x
heures par semaine, dans un
espace extérieur d’une surface
sufisante. Ce qui est un mini
mum. Mais certains chevaux ne
voient jamais une prairie de
leur vie», déplore Sandra Schae
fler, zoologue spécialiste des
chevaux auprès de la PSA.
L’association présentait, hier
à Berne, les observations réa
l isées da ns d ivers cent res
équestres et manèges. Conclu
sion: les chevaux de sport les
plus onéreux et ceux utilisés
dans les écoles d’équitation
Anouk Thibaud, fondatrice et
présidente du refuge de Darwyn,
à Genève, qui dénonce les cas de
maltraitance sur les équidés et
recueille bon nombre d’entre
eux, fait le même genre de
constats. «Les pensions pour
chevaux manquent souvent de
terrains et les parcs extérieurs
sont en option. Parfois, les sor
ties au pré sont facturées au
client, malgré la loi des deux fois
deux heures de sortie obligatoire
par semaine. Les propriétaires
sont abusés et il est important
qu’ils exigent ces sorties», es
timetelle. Pour Anouk Thi
baud, de nombreux chevaux
diagnostiqués comme «fous» ou
«difficiles» manquent simple
ment de moments de liberté à
l’extérieur, avec des congénères.
Si on leur permettait cette liber
té, on éviterait aussi aux cava
liers de se blesser, selon elle.
La PSA exige une sortie jour
nalière en groupe pour les che
vaux depuis plus de 40 ans.
Dans la révision de l’ordon
nance sur la protection des ani
maux de 2008, cette requête n’a
pas été satisfaite. C’est pourquoi
l’association a lancé hier une
campagne nationale ain d’inci
ter les propriétaires de centres
équestres à faire un pas dans
cette direction. I
Les comptes sont au beau ixe
Finances X La Confédération
a finalement réalisé 9,1 milliards d’excédents en 2017.
Le compte de résultats de la
Confédération aff iche pour
2017 un excédent de 9,1 mil
liards de francs, soit une amé
lioration de 3,8 milliards en un
an. Ce compte consolidé in
cluant les unités décentralisées
tenant leur propre comptabilité
englobe désormais les assu
rances sociales et les entreprises
dont la Confédération est l’ac
tionnaire majoritaire.
Son but est de donner une
vue complète de la situation i
nancière de la Confédération.
Publié hier, le compte 2017
adopté par le Conseil fédéral est
positif dans tous les secteurs.
L’amélioration par rapport à
2016 est principalement liée à
l’excédent du compte de l’Admi
nistration fédérale et à la bonne
tenue des assurances sociales.
Ces dernières enregistrent un
résultat annuel de 2,6 mil
liards, soit près de deux fois plus
que l’année précédente (1,4 mil
liard). Cette progression est
avant tout liée aux rendements
des placements des fonds de
compensation (2,4 milliards).
163 423
emplois
Les postes à plein temps au sein
de la Confédération
Le secteur de l’administra
tion fédérale dégage un excé
dent de 3,8 m illia rds, soit
2,6 milliards de mieux qu’en
2016. Cela s’explique principale
ment par la progression des re
venus iscaux (+3,3 milliards).
Le produit de l’impôt anticipé,
en particulier, a augmenté de
2,5 milliards.
Les entreprises de la Confé
dération présentent un résultat
annuel de 2,6 milliards, soit lé
gèrement moins que les 2,8 mil
liards de 2016. Alors que les
revenus et les charges opéra
tionnelles ont évolué en paral
lèle, les amortissements supplé
mentaires, notamment ceux
requis pour CFF Cargo, grèvent
le résultat annuel.
Le personnel de la Confé
dération s’est tassé de 1% à
163 423 postes à plein temps. La
hausse des effectifs des Ecoles
polytechniques fédérales (+389)
est compensée par un recul à
l’administration générale de la
Confédération (–393). Au inal,
les effectifs du secteur de l’Ad
ministration fédérale sont res
tés stables. ATS
LE COURRIER
INTERNATIONAL
LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018
9
Emmanuel Macron était hier au journal télévisé de TF1, avant une intervention sur BFM TV dimanche soir
Les classes populaires dans le viseur
BENJAMIN MASSE, PARIS
pays», ajoute Adelaïde Zulikarpasic. L’exercice de pédagogie
avait pour objet de rappeler que
Macron «irait jusqu’au bout»
dans les réformes, sans se laisser intimider par tel ou tel mouvement d’opinion. Un message
loin d’être anodin, dans un
contexte de multiplications des
conlits sociaux, notamment à
la SNCF, où la grève perlée est
déjà prévue pour durer jusqu’au
mois de juin.
France X «Libérer, protéger,
unir»: c’est par ce triptyque
qu’Emmanuel Macron a voulu
définir son action, lors de son
interview hier par Jean-Pierre
Pernaut, au Journal de 13 h de
TF1. Le «JT» avait été délocalisé
pour l’occasion dans une salle
de classe de Berdh’uis, une petite commune de l’Orne. C’est
que Macron, à travers cet exercice, souhaitait s’adresser en
priorité à une France populaire,
r u ra le, souvent âgée: une
France en passe de sceller une
forme de désamour avec la politique menée par le chef de l’Etat.
«Depuis décembre, Macron
subit un décrochage inquiétant
dans ces catégories, analyse
Adelaïde Zulfikarpasic, directrice du département Opinion
du groupe BVA. C’est particulièrement vrai s’agissant des
classes populaires.» Le chef de
l’Etat ne recueille plus que 27%
d’opinions favorables parmi les
couches populaires (–7 points
par rapport au mois précédent),
contre 41% chez les classes
moyennes, et 65% chez les
cadres.
Macron n’en
a pas moins
envoyé plusieurs
messages
d’apaisement,
quitte même à
paraître reculer
Un tourbillon législatif
C’est ce risque de polarisation
du ra ble d e l’op i n ion que
Macron a voulu contrer, se déclarant «le président de tous les
Français». Sur le fond d’abord,
en tentant de répondre aux
principaux reproches qui lui
sont faits. D’abord, celui du
manque de lisibilité de son action, alors que, depuis le début
de l’année, les réformes se sont
multipliées, sans que l’on comprenne toujours la logique globale qui préside à ce tourbillon
législatif. «Il a essayé d’inscrire
son action dans une logique
globale de transformation du
L’interview du président hier par Jean-Pierre Pernaut au 13 h de TF1, depuis une classe d’école primaire
de la campagne normande, a été préparée avec un soin extrêmement minutieux. KEYSTONE
Evacuations
des squats
Notre-Dame-des-Landes X Les forces
de l’ordre bloquaient les accès routiers
à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes,
en Loire-Atlantique, hier matin. But de
l’opération: permettre le déblaiement
des squats détruits les jours précédents.
Les accès routiers vers l’ancienne
«zone d’aménagement différé» (ZAD), rebaptisée «zone à défendre» par les opposants au projet d’aéroport nantais, étaient
fermés à la circulation, ont constaté des
journalistes de l’AFP. Les routes ont été
bloquées pour permettre les manœuvres
de poids lourds et d’engins, selon la gendarmerie.
Aucun affrontement n’avait lieu sur
la zone hier matin, ont constaté des
journalistes de l’AFP sur place. L’ambiance contrastait fortement avec les
heurts survenus ces trois derniers
jours.
L’opération d’expulsion, entamée
lundi à l’aube, mobilise environ 2500
gendarmes et vise à rétablir l’ordre
dans cette partie du bocage nantais,
qualiiée de «zone de non-droit» par le
gouvernement.
Mercredi, les gendarmes ont lancé
une charge massive contre les opposants, la plus importante depuis le
début de leur intervention. ATS/AFP
Les talibans s’emparent
d’un district
Afghanistan X Le district conquis
passait jusque-là pour l’un des
plus sûrs de la province de Ghazni.
La chute de ce secteur rapproche
les talibans du chef-lieu de la province.
Les talibans se sont emparés hier
matin d’un district de la province
afghane de Ghazni, près du cheflieu provincial, a rapporté un responsable de la police locale. Une
quinzaine de personnes, dont le
gouverneur du district, ont été
tuées dans l’attaque. Les talibans
ont tué le gouverneur du district de
Khawaja Omari, Ali Dost Shams,
ses gardes du corps, sept policiers
et cinq agents des services de renseignement afghans, a déclaré le
numéro deux de la police de Ghazni, Ramazan Ali Mohseni. Ils ont
ensuite incendié le siège du gouvernorat du district.
Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué
cette opération dans un message
sur Whats App. Il a affirmé que
«plus de 20 policiers ont été tués et
de nombreux autres blessés». Dans
l’attaque, «nous avons perdu trois
moudjahidine, quatre autres ont
été blessés».
Le district conquis passait
jusque-là pour l’un des plus sûrs
de la province de Ghazni. La chute
de ce secteur rapproche les djihadistes talibans du chef-lieu de la
province, appelé lui aussi Ghazni,
ville de 150 000 habitants à
150 km au sud-ouest de Kaboul.
Les combats s’intensiient traditionnellement en Afghanistan au
printemps, car la fonte des neiges
qui bloquent les cols durant l’hiver
accroît la mobilité des djihadistes.
Les talibans annoncent généralement courant avril le lancement de
leur offensive de printemps.
Malgré cette petite musique
réformiste, Macron n’en a pas
moins envoyé plusieurs messages d’apaisement au fil de
l’interview. Quitte même à paraître reculer sur un certain
nombre de dossiers. Ainsi a-t-il
promis une reprise d’une partie de la dette de la SNCF par
l’Etat, répondant ainsi à une
des principales revendications
des grévistes.
Une autre concession importante faite par Macron concerne
la l i m itat ion de v it e s se à
80 km/h, au lieu des 90, qu’il
souhaite imposer sur les routes
départementales, à partir du
1er juillet prochain. La mesure
avait suscité une levée de boucliers, en particulier justement
dans ces territoires ruraux qui
se sentent abandonnés par le
pouvoir. L’hôte de l’Elysée a annoncé que cette mesure serait
inalement «expérimentée» pendant deux ans, et supprimée si
elle ne s’avérait pas concluante.
Les principaux accusés
de Tarnac relaxés
France X Les militants du groupe dit de Tarnac
ont été relaxés jeudi pour les faits de dégradation
de matériel ferroviaire et d’association de malfaiteurs qui leur ont valu un procès en correctionnelle. Ils étaient soupçonnés d’avoir saboté une
caténaire de ligne TGV en 2008.
Julien Coupat, 43 ans, et Yildune Lévy, 34 ans,
les principaux accusés, ont toujours nié les faits. Le
premier était présenté à l’époque comme l’idéologue du groupe de militants anticapitalistes qui
vivaient en communauté dans le village de Tarnac,
en Corrèze.
Ils étaient alors présentés par les pouvoirs publics comme des terroristes en puissance de la mouvance «anarcho-autonome», une réminiscence du
groupe Action directe qui s’est illustré en 19791987 en France par des attentats et des assassinats.
Selon une étude de la BBC publiée in janvier, les talibans sont
actifs sur environ 70% du territoire afghan. L’OTAN évalue quant
à elle à 44% de l’Afghanistan la
superficie contrôlée ou disputée
par les combattants talibans.
Mais la Cour de cassation avait déinitivement
écarté la qualiication terroriste le 10 janvier 2017
et le jugement du Tribunal correctionnel de Paris
met in à neuf années d’une procédure qui a vu le
dossier se dégonler considérablement.
Six autres militants du même groupe étaient
également jugés en même temps que Julien Coupat
et Yildune Levy. Un seul a été condamné à quatre
mois de prison avec sursis pour, selon Libération,
«recel de vol, tentative de falsiication de document
administratif et refus de prélèvement ADN». Tous
les autres ont été relaxés des faits qui leur étaient
reprochés.
ATS/AFP
ATS/AFP/CO
Enin, pour mettre encore un
p eu plu s d’hu i le da n s le s
rouages, le président a annoncé
que la suppression de la taxe
d’habitation, prévue au départ
pour concerner 80% des contribuables, serait inalement applicable à la totalité des foyers
concernés.
Convaincra-t-il ou pas?
Sur la forme, Macron a également voulu envoyer des signes
d’apaisement, en rupture avec
l’image de président parfois cassant qui commençait à lui coller
à la peau. «Il s’est montré plus
empathique, plus à l’écoute,
qu’à l’accoutumée», signale Arnaud Benedetti, spécialiste en
communication politique et
professeu r à la Sorbon ne.
Macron a ainsi «remercié» à
plusieurs reprises les retraités,
appelés à contribuer à l’effort
national. Il a aussi déclaré «entendre les inquiétudes» des cheminots, rappelant qu’il connaissait bien cette profession, qui
était celle de son grand-père.
Reste à savoir si ce plaidoyer s’avérera convaincant.
Sans surprise, les premières
r é ac t ion s de l’op p o s it ion
étaient particulièrement critiques. Sur Twitter, Jean-Luc
Mélenchon, le patron de la
France insoumise, dénonçait
un «soliloque» et un «catéchisme hors-sol». A droite,
Guillaume Peltier, vice-président des Républicains dénonçait «le président des carabistouilles, du déni et du mépris».
Au-delà de ces déclarations
assez convenues, c’est surtout
les premiers mouvements de
l’opinion qui seront particulièrement scrutés, à l’issue d’une
séquence médiatique qui n’est
pas encore terminée pour le
président: il doit encore s’exprimer dimanche soir, sur
BFM TV, RMC et Mediapart. I
AZERBAÏDJAN
ÉLECTION D’ALIEV PAS NETTE
Les observateurs de l’OSCE ont
dénoncé hier de «graves irrégularités» et une «absence de pluralisme» lors de la présidentielle de mercredi en
Azerbaïdjan. Le scrutin a été
remporté sans surprise par
l’homme fort du pays, Ilham
Aliev. ATS
CINÉMA
NETFLIX MALMENÉ À CANNES
Après une première participation très controversée en 2017,
le géant américain du streaming Netflix sera absent du
Festival de Cannes en mai. Mais
Netflix est «toujours le bienvenu» à Cannes, a affirmé hier le
délégué général du festival. ATS
PÉTROLE
ALLIANCE BP ET PETROBRAS
Le géant pétrolier britannique
BP a annoncé hier une vaste
alliance stratégique avec le
groupe public brésilien Petrobras, allant de l’exploration
à la distribution. BP indique
avoir signé avec Petrobras un
protocole d’accord. ATS
10
LE COURRIER
INTERNATIONAL
LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018
Les Occidentaux entretiennent le flou sur leur riposte à l’attaque chimique. La Ghouta reprise par Damas
Ebullition avant de possibles frappes
ALAIN AUFFRAY ET HALA KODMANI
Syrie X Alors qu’elle semblait
imminente, la menace d’une riposte militaire contre le régime
d’a l-Assad après l’at taque
chimique de samedi sur Douma
restait hier d’actualité mais un
peu loue. Donald Trump lancera une attaque «très bientôt ou
pas si tôt que cela», Emmanuel
Macron se décidera «en temps
voulu».
Alors que la tension est encore montée d’un cran après des
menaces d’action militaire du
président états-unien sur Twitter, la première ministre Theresa May a réuni son gouvernement pour étudier une possible
participation britannique à une
opération contre la Syrie.
Elle a ordonné à des sous-marins de la Royal Navy de faire
mouvement pour être à portée
de ce pays, en vue d’une éventuelle frappe qui pouvait avoir
lieu dès hier soir, selon le Daily
Telegraph.
On temporise
L’ampleur, la forme, la durée, les
cibles et surtout les risques de
l’opération continuent d’être
discutés entre Washington, Paris et Londres. Tout en afichant
leur détermination à «ne pas
l a i s s e r l ’u s a g e d ’a r m e s
chimiques se poursuivre»,
comme se le sont dit Donald
Trump et Theresa May mardi
soir par téléphone, les Occident au x t e mp or i s e nt . C a r la
confrontation avec la Russie sur
le dossier syrien s’est durcie.
Soutien indéfectible de Damas, Moscou a opposé mardi
soir son veto à un projet de résolution des Etats-Unis visant à
créer un mécanisme d’enquête
indépendant sur le recours aux
armes chimiques en Syrie.
L’ambassadeur de Russie au Liban a ensuite prévenu dans la
soirée que tout missile américain qui viendrait à être tiré sur
la Syrie serait abattu. «En cas de
frappe américaine, même les
sources d’où proviennent ces
missiles seront prises pour
cibles», a dit Alexander Zassipkine à la chaîne de télévision
du Hezbollah, al-Manar.
Sans formuler les mêmes menaces, le Kremlin a néanmoins
Avec la reprise de Douma, qui était le dernier bastion rebelle dans la Ghouta Orientale, l’armée syrienne contrôle désormais la région. Ou ce qu’il en reste... KEYSTONE
mis en garde mercredi contre
tout acte en Syrie pouvant «déstabiliser la situation déjà fragile
dans la région». Les mises en
garde russes ont provoqué une
réaction électrique de Donald
T r u mp. «La Russie ju re
d’abattre n’importe quel missile
tiré sur la Syrie. Que la Russie se
tienne prête, car ils arrivent,
beaux, nouveaux et intelligents!
Vous ne devriez pas vous associer à un animal qui tue avec du
gaz, qui tue son peuple et aime
cela», a tweeté, mercredi, le président américain, afirmant que
les relations avec la Russie n’ont
jamais été aussi mauvaises. A
quoi le Kremlin a répliqué «ne
pas participer à la twitto-diplomatie» et être favorable à des
«approches sérieuses».
Theresa May
a ordonné
à des sous-marins
de la Royal Navy
de faire
mouvement
pour être à portée
de la Syrie
Reprise de Douma
Pendant le bal diplomatique,
Bachar al-Assad a pu célébrer
hier, avec ses alliés russes, la
reprise totale de la Ghouta
orientale et l’évacuation des
derniers rebelles de Douma.
L’annonce a été faite à Moscou par l’armée russe: «Aujourd’hui (jeudi), un événement
important pour l’histoire de la
Syrie a eu lieu: le drapeau syrien a été hissé sur un bâtiment
de Douma, ce qui marque la
prise de contrôle de cette locali-
Affaire Skripal: l’étau se resserre autour du Kremlin
Les examens menés par l’Organisation pour l’interdiction des
armes chimiques (OIAC) confirment les conclusions britanniques sur l’espion empoisonné.
Il aura fallu trois semaines, de
nombreu x écha nt i l lons et
quatre laboratoires pour que
l’Organisation contre l’utilisat ion des a r mes ch i m iques
(OIAC) rende son rapport. Et il
s’avère que les enquêteurs
conirment la thèse des autorités britanniques. L’ancien espion russe Sergueï Skripal et sa
fille ont bien été empoisonnés
par un agent neurotoxique.
Mais le rapport de deux pages ne
parle pas précisément de Novichok. Le dernier point du document rendu public hier spéciie
en effet que «le nom et la structure de l’agent toxique sont in-
clus dans le rapport complet
conidentiel», qui sera transmis
à tous les Etats concernés par
l’affaire, y compris la Russie.
Après publication, le ministre des Affaires étrangères
britannique, Boris Johnson, a
immédiatement balayé tout
doute possible et a afirmé qu’il
s’agissait bien de Novichok.
Mais si connaître l’origine du
produit est essentiel à l’enquête,
en connaître la provenance l’est
tout autant. Jusqu’à maintenant, aucun des laboratoires n’a
nommé de responsable, leur
rôle se bornant strictement à
déterminer la nature du produit
chimique. Le Gouvernement
britannique continue de son
côté à accuser la Russie. Selon
Boris Johnson, «il n’y a aucune
autre hypothèse concernant le
responsable: seule la Russie a les
moyens, les motivations et l’historique» pour perpétrer ce
genre d’attaque.
Des accusations que la Russie
nie en bloc depuis le début de
l’affaire Skripal. Lors d’une
conférence de presse la semaine
dernière, l’ambassadeur russe
conda m na it à nouveau le
Royaume-Uni pour, selon lui,
son manque de transparence.
Alexander Yakovenko afirmait
ainsi que la Russie accepterait
les résultats de l’enquête de
l’OI AC ma i s dema nda it à
connaître la liste des experts
impliqués. Selon lui, l’affaire nécessite une équipe internationale qui ne comporte pas que
des scientifiques des pays de
l’OTAN ou de l’UE.
Hier, la Russie s’est faite plutôt discrète dans les heures qui
ont suivi la publication du rapport. Seule une conférence de
presse hebdomadaire de la
porte-parole du Ministère russe
des affaires étrangères diffusée
sur internet a permis d’obtenir
une première réaction. Maria
Zakharova a passé plus d’une
heure à se faire l’avocate de la
Russie. En détaillant par ordre
chronologique les différentes
versions de l’affaire données par
les médias britanniques, elle a
réitéré le fait que, selon la Russie, le Royaume-Uni s’est lancé
dans une campagne anti-russe.
Plus d’un mois après l’attaque, Sergueï Skripal est toujours hospitalisé mais ses jours
ne sont plus en danger. Sa ille
Youlia a pu sortir de l’hôpital et
a été prise en charge par les autorités britanniques.
© LIBÉRATION
té, et par conséquent, de la
Ghouta orientale dans sa totalité», a déclaré le général Iouri
Evtouchenko. La télévision
russe a diffusé des scènes de
foule agitant dans la rue de
vastes drapeaux rouge-blancnoir aux deux étoiles vertes,
ainsi que l’image d’un de ces
drapeaux accroché sur la façade d’un immeuble délabré.
Selon l’armée, la police militaire russe a commencé son
déploiement à Douma, où «elle
constitue un garant du respect
de l’ordre».
Les derniers rebelles syriens
ont dû remettre leurs armes
lourdes à la police militaire
russe, qui a pris le contrôle de la
ville. Le groupe Jaich al-Islam,
qui contrôlait jusqu’alors Douma, avait inalement accepté un
accord parrainé par Moscou,
semblable à ceux qui avaient
permis à d’autres groupes insurgés d’évacuer la région.
La plupart des haut gradés de
Jaich al-Islam ont quitté la ville
avec leurs familles en direction
du nord de la Syrie, vers des
zones encore sous contrôle rebelle. «Evidemment, c’est l’attaque chimique qui nous a
poussés à accepter» de partir, a
déclaré à l’AFP Yasser Delwane,
le chef du bureau politique de
Jaich al-Islam. © LIBÉRATION
INSPECTEURS DE L’OIAC SUR PLACE
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques
(OIAC) a indiqué hier que ses
experts étaient en route pour la
Syrie et commenceraient demain leur travail d’enquête sur
l’attaque chimique que Damas
est accusé d’avoir menée à
Douma.
L’ambassadeur syrien à l’ONU
Bachar al-Jaafari avait auparavant annoncé leur arrivée pour
hier et demain. «Nous sommes
disposés à les escorter où ils le
voudront», a-t-il assuré.
«L’OIAC a adressé quatre passeports à l’ambassade syrienne
à Bruxelles. Les visas ont immédiatement été octroyés», a
dit le diplomate, précisant que
le Gouvernement syrien était
prêt à accorder des visas à des
inspecteurs situés au Liban voi-
sin. En France, le président Emmanuel Macron a relativisé
l’urgence d’une réaction, après
avoir évoqué mardi une annonce «dans les prochains
jours».
Sur le fond, il est cependant
resté ferme dans ses accusations, disant avoir «la preuve»
que «des armes chimiques ont
été utilisées, au moins du
chlore, et qu’elles ont été utilisées par le régime de Bachar
al-Assad».
A l’instar de Washington, la
chancelière allemande Angela
Merkel a elle aussi jugé
«évident» que le régime syrien
disposait encore d’un arsenal
chimique. Mais elle a souligné
que Berlin «ne participera pas
à des actions militaires» contre
Damas. ATS/AFP/REU
RELIGIONS Avec son discours devant
les évêques de France, Macron a-t-il
attenté au principe de laïcité? 12
ANALYSE Dix ans après la crise de
2008, une nouvelle bulle immobilière
prend forme en Irlande. 13
leMAG A la Comédie de Genève, Myriam
Boucris présente une pièce mêlant
migrants et étudiants. 19
WEEK-END
SOLIDARITÉ
11
CULTURE
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
En Macédoine, comme dans d’autres pays d’Europe de l’Est, vêtements et chaussures sont fabriqués
à prix cassés. Les conditions de travail y sont parfois pires qu’en Asie
La misère du «made in Macédoine»
QUELQUES
CHIFFRES
CHRISTOPHE KOESSLER
X 22%
Textile X «J’espérais que cet
emploi me permettrait de nourrir ma famille, j’avais tort», déclare d’emblée Kristina Ampeva. L’ancienne ouvrière, aujourd’hui militante au sein de
l’ONG Loud Textile Worker,
avait 20 ans quand elle intègre
l’une des 80 usines de vêtements et de chaussures de sa
ville natale de Macédoine. Elle
y restera sept ans. «En plein
mois d’août, par de fortes chal e u r s , j ’a i d û t r a v a i l l e r
trente jours pour un salaire
mensuel de 120 euros», témoignait-elle à Genève, en mars, à
l’invitation de l’organisation
Public Eye.
L’ONG suisse, qui mène campagne sur les conditions de travail dans l’industrie textile depuis 2014, conirme: «En Albanie, en Macédoine ou en Roumanie, le salaire minimum légal se situe entre 140 et 156 euros par mois, un niveau inférieur à celui qui prévaut en
Chine. Les ouvrières devraient
gagner quatre à cinq fois plus
pour pouvoir subvenir à leurs
besoins et à ceux de leur famille.» Résultat: la plupart des
1,7 million d’ouvrières et d’ouvriers qui travaillent dans ce
secteur en Europe vivent dans
la pauvreté et doivent s’endetter
pour survivre, explique un rapport de la campagne internationale Clean Clothes, publié fin
20171.
Contrat renouvelé
chaque mois
Les marques qui veulent se prévaloir du «made in Europe»
comme un argument synonyme de bonnes conditions de
travail peuvent donc aller se
rhabiller, observent les ONG.
Même le «made in Italy» est su-
«Les syndicats
sont liés aux
principaux
partis politiques,
ils ne sont pas
indépendants
de l’Etat»
Kristina Ampeva
le pourcentage
de ce que touche
en moyenne une
ouvrière textile
en Macédoine,
comparé au
salaire minimum
vital.
Une usine
textile à
Strumica,
en Macédoine.
Dans ce pays,
le salaire
minimum des
ouvrières
du textile est
inférieur à
celui pratiqué
en Chine.
X 2,80 francs
la part payée à
l’ouvrière pour
une paire de
chaussures
vendue 120
francs (moyenne
mondiale).
X 105 francs
MARIO SAREVSKI/
CC4.0-PHOTO
PRÉTEXTE
le salaire
mensuel de
nombreuses
couturières qui
accumulent les
heures
supplémentaires
en Ukraine.
Sources: Clean
Clothes/Public
Eye
jet à caution et souvent produit
dans les pays de l’Est (lire
ci-dessous).
Et le salaire n’est pas l’unique
problème, ajoute Kristina Ampeva. «Les conditions sanitaires
sont catastrophiques. Dans les
hangars, il fait 15 degrés en hiver et 45 en été car les employeurs économisent sur le
chauffage et la climatisation.
Les ouvrières – 70% sont des
femmes – sont souvent obligées
de prendre leur repas sur leurs
machines souillées de colle.
Sans compter les humiliations,
les harcèlements et les mauvais
traitements de la part de la hiérarchie. Le plus souvent les
heures supplémentaires ne sont
pas payées et les vacances,
20 jours par année, ne sont accordées que très partiellement.»
Une situation rendue possible par la précarité de ces emplois, qui pousse les employés à
faire proil bas: «En Macédoine,
la loi permet aux employeurs
d’engager les salariés au mois.
Pendant une durée de cinq
ans.» Du jour au lendemain, le
patron peut se séparer de son
ouvrier sans motif valable. Les
femmes enceintes en seraient
les premières victimes: «Si le patron le découvre, votre contrat
se terminera bientôt, car ils ne
veulent pas s’encombrer de
vous. Pour eux, enceinte signiie paresseuse», ironise la militante macédonienne.
«Je ne me suis
jamais habituée»
Ce système est à ses yeux cautionné par de nombreux investisseurs internationaux et de
grandes marques, qui font pression pour réduire les coûts de
production. «Pour attirer les
capitaux, notre gouvernement
va parfois même jusqu’à payer
la différence entre le salaire
qu’est prêt à honorer l’entreprise et le salaire minimum légal, plus élevé.»
Lorsqu’il y a quelques années, révoltée, Kristina Ampeva
essaie d’inciter ses collègues à
arrêter le travail en signe de
protestation, on lui rit d’abord
au nez: «C’est dommage que tu
doives travailler autant alors
que tu es enceinte mais tu vas
t’habituer», m’a répondu une
collègue. «Je ne me suis jamais
habituée.» Face à l’inaction des
syndicats, elle décide de créer sa
propre ONG pour conscientiser
les travailleurs et leur fournir
des conseils juridiques.
«Les syndicats sont liés aux
principaux partis politiques.
Ils ne sont pas indépendants de
l’Etat, et du coup, ils ne fonctionnent pas. Lorsqu’un nouveau dirigeant du syndicat a
été nommé, je me suis dit que
c’était l’occasion d’un changement, mais notre rencontre n’a
rien donné», soupire-t-elle.
Elle pointe aussi la corruption
qui gangrène les institutions
publiques.
Renouer avec des
pratiques autogérées
Fin 2017, la loi sur le salaire
minimum général a été élargie
au secteur textile. Mais elle
n’est pas suivie d’effets: «La
nouvelle législation ne s’applique que si le quota de pro-
duction de l’entreprise est atteint. Comme par hasard, il ne
l’est presque jamais.»
L’ancienne ouvrière, qui a
entre-temps perdu son emploi
en raison de son engagement,
renoue aussi avec d’anciennes
t rad itions des ouv r iers de
l’ex-Yougoslavie, dont la Macédoine est issue. A l’époque, en
marge du bloc soviétique, les
entreprises autogérées, menant
une expérience unique et inspirante s’il en est, organisaient
toutes sortes d’activités culturelles. «Le but de ces ‘sociétés
culturelles’ était aussi de faire
prendre conscience aux travailleurs de leurs droits.» C’est
pourquoi, avec d’autres organisations, Loud Textile Worker a
créé le «Centre culturel et artis-
RELOCALISER EN ITALIE, IMPORTER LA PRÉCARITÉ
Le pouvoir du consommateur? Qui n’a pas pensé
d’éviter de cautionner les conditions de travail déplorables des usines asiatiques en achetant une
bonne paire en cuir «made in Italy»? Une fois de
plus, Public Eye vient doucher nos illusions. Non
seulement, les chaussures en question sont souvent fabriquées au rabais dans des pays de l’Europe de l’Est, mais même quand elles sont produites en Italie, les conditions y font aussi penser
aux romans de Dickens: «Travail au noir, ateliers
insalubres, salaires de misère, absence de soins
médicaux et de protection sociale: la situation des
travailleurs – essentiellement des migrants
chinois – est catastrophique», assure Public Eye,
qui a mené un travail approfondi sur le sujet dès
2014.
Un joli coup de la mondialisation: «Après avoir délocalisé à tour de bras, les grandes marques de
l’industrie vestimentaire et de la chaussure italienne ont ‘rapatrié’ une grande partie de leur production et de leurs sous-traitants en Italie.» Avec
leur corollaire: «Ils ont aussi réussi à ‘importer’ les
conditions de travail déplorables et les salaires de
misère.» Du «made in Italy» produit par des
Chinois, donc. C’est surtout en Toscane que s’est
développée une industrie parallèle, «une sorte
d’enclave de production bon marché en Italie», où
des marques de luxe comme Prada, Louis Vuitton
et Burberry sous-traitent, relève l’ONG suisse, reportage à l’appui1. Et quand la botte transalpine ne
suit plus, les entrepreneurs italiens font produire
en Albanie, en Ukraine, en Roumanie, en Serbie, en
Hongrie, etc. Tout cela sous le label «made in Italy». Car grâce aux nouvelles règlementations européennes, «le concept de ‘perfectionnement passif’
permet aux entreprises d’exporter des produits
semi-inis pour être fabriqués à l’étranger, puis de
réimporter les articles inis sans payer de droits de
douane», explique Public Eye. Abracadabra, voici
une belle paire italienne! CKR
A lire dans le magazine de Public Eye, avril 2017.
www.publiceye.ch/fr
1
tique textile». «Depuis trois ans,
nous organisons des festivals,
incluant tant des ateliers sur les
droits du travail et les droits humains que de la peinture, du
théâtre et un coin pour les enfants. Nous voulons que les salariés sachent qu’ils ont droit à
une vie sociale, à l’art et à
échanger des expériences. Nous
voulons qu’ils commencent à se
mobiliser. Les choses bougent,
mais pas encore assez», raconte
Kristina Ampeva.
Vers la création
d’un syndicat
En parallèle, son ONG a mis en
place une permanence juridique pour conseiller les salariés: «Nous avons aidé plus de
2000 personnes victimes de
violations de leurs droits», se réjouit-elle. Loud Textile Worker
informe aussi les pouvoirs publics en les enjoignant à agir
pour le respect du droit, à commencer par les visites des inspecteurs sanitaires et du travail. Kristina Ampeva envisage
sérieusement de créer un véritable syndicat indépendant
dans son pays: «Aujourd’hui, je
suis déjà amenée à dépasser mes
fonctions en négociant comme
un syndicat. J’ai été menacée à
plusieurs reprises. Mon dernier
bureau a été caillassé. Nous
avons besoin d’aide.» Sera-t-elle
entendue en Suisse, où les
chaussures macédoniennes
sont sans nul doute vendues à
bon prix? I
Clean Clothes est un réseau de plusieurs centaines d’ONG et de syndicats
de par le monde dont l’objectif est
d’améliorer les conditions de travail
dans le secteur textile.
Public Eye en fait partie.
1
12
RELIGIONS
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
WEEK-END
Avec son discours aux évêques de France, le président français a-t-il attenté à la loi de 1905?
L’avis de Valentine Zuber, historienne de la laïcité
«Macron reste dans les bornes»
tions alternatives aux siennes,
surtout lorsqu’elles émanent de
milieux religieux dont les positions sont jugées forcément
«obscurantistes» et régressives,
pour ne pas dire réactionnaires… Cette difficulté à entend re les convictions des
autres n’est pas l’apanage de la
gauche et des défenseurs de la
laïcité bien entendu, un certain
raidissement des catholiques et
de la droite est tout aussi évident
à l’heure actuelle en France.
PROPOS RECUEILLIS PAR
DOMINIQUE HARTMANN
Laïcité X Emmanuel Macron a
tenu lundi devant la Conférence
des évêques de France (CEDF)
un discours qui a fortement déplu à la gauche, de la France
insoumise à Génération.s (fondé
par Benoît Hamon), en passant
par le Parti socialiste (notre édition du 11 avril). Au collège des
Bernardins, le président a notamment souhaité «réparer le
lien abîmé» entre l’Eglise et
l’Etat et demandé aux catholiques de ne pas se «sentir aux
marches de la République, mais
de retrouver le goût et le sel du
rôle qu’ils y ont toujours joué».
Face à la CEDF, Emmanuel
Macron a également défendu
«l’humanisme réaliste» de
sa politique migratoire, ce
qui n’était d’ailleurs pas pour
plaire à certains militants associat i fs cathol iques, qu i la
trouvent beaucoup plus réaliste
qu’humaniste.
En évoquant un «lien» entre
l’Eglise et l’Etat, le président a-til commis une «atteinte sans
précédent» à la laïcité, comme
on le lui reproche? La position
de Valentine Zuber, historienne
de la laïcité et directrice d’études
à l’Ecole pratique des hautes
études (PSL) à Paris. Elle est
l’auteure, entre autres, de La
Laïcité en débat. Au-delà des idées
reçues1.
Que vous inspire la formulation
qui a mis le feu aux poudres:
«Nous partageons le sentiment
que le lien entre l’Eglise et l’Etat
s’est abîmé et qu’il importe de
le réparer.»
Valentine Zuber: Le terme de
«lien» était volontairement im-
«Au collège
des Bernardins,
absolument
aucun gage
n’a été donné
à l’Eglise»
Valentine Zubler
Emmanuel
Macron, lundi,
au collège des
Bernardins.
Dans son
discours,
le président
français a
souhaité
«réparer le
lien abîmé
entre l’Eglise
et l’Etat».
Une atteinte
au principe de
laïcité?
En appelant les catholiques à
revenir dans le débat politique,
le président veut-il récupérer
l’électorat catholique de droite
ou d’extrême droite?
KEYSTONE
précis et je pense qu’il a été largement surinterprété. En réalité, à aucun moment de ce discours très construit il n’a été
question de réinstaller l’Eglise
catholique dans sa situation antérieure de culte reconnu par
l’Etat. De plus, Em manuel
Macron n’a jamais caché qu’il
souhaite entretenir des relations régulières avec les cultes,
sous la forme d’un dialogue ouvert et par des consultations
ponctuelles. Mais une partie de
la gauche républicaine s’oppose
à cette vision de la politique publique, considérant que les religions doivent rester coninées
dans l’espace privé.
Même si la France est sous le
régime de la séparation de
l’Eglise et de l’Etat, la loi de 1905
ne mentionne pas le terme de
laïcité. Elle établit que l’Etat ne
reconnaît ni ne subventionne
aucun culte, ce qui avait été le
cas durant un siècle, quand
l’Etat en subventionnait quatre
(catholicisme, protestantismes,
judaïsme). Mais ne pas reconnaître n’implique pas de ne pas
se connaître et se fréquenter.
C’est pourquoi le discours
des Bernardins s’inscrit selon
moi dans les bornes de cette laïcité séparatrice. Tout en invitant les catholiques – en tant
qu’individus et citoyens – à agir
dans la sphère publique, il dénie
à l’institution la légitimité à
s’opposer à l’Etat. Les limites posées sont claires: la voix de
l’Eglise doit se faire «questionnante», mais en aucun cas «injonctive».
Ce discours suggère que les
liens ont été «abîmés»: par qui,
par quoi? L’Eglise catholique n’a
pas été bannie du débat public.
L’allusion est double. A partir de
la Révolution française et durant plus de cent cinquante ans,
deux conceptions de la France
se sont affrontées: d’un côté les
partisans d’une monarchie, catholique et conservatrice, de
l’autre les tenants d’une république laïque et progressiste.
Cette rivalité institutionnelle
s’est soldée par la loi de l905, affirmant la supériorité absolue
de l’Etat dans la gestion des affaires publiques. Cette victoire
du camp du progrès a laissé des
traces chez les catholiques qui
se sont inalement résolus à ne
plus être qu’une force de proposition parmi d’autres.
Il n’en reste pas moins qu’ils
peuvent s’opposer à certaines
mesures législatives qui leur
semblent contredire leur vision
de l’humanité. Les débats et les
manifestations contre le mariage pour tous, en 2013, ont
par exemple souligné le fossé
existant dans la société française entre les catholiques les
plus militants et la majorité des
citoyens sur l’étendue qu’il
convient de donner aux droits
personnels. La tentation pour
certains d’un retour à un catholicisme de type politique s’est
heurtée à la fermeté de l’Etat qui
a naturellement fait droit au désir de la majorité. Là encore le
combat a été perdu par les catholiques, et certains ont pu en
vouloir à une République qui ne
partage pas toutes ses préoccupations éthiques.
La promesse de «réparer»
le lien a été vue comme
une promesse clientéliste sur
la future loi bioéthique.
Qu’en pensez-vous?
Très probablement. En tout cas
c’est une assurance donnée par
le chef de l’Etat que la voix des
catholiques sera écoutée sur ces
sujets, de la même façon que les
propositions émanant des autres
familles de pensée. Reste qu’aux
Bernardins, absolument aucun
gage n’a été donné à l’Eglise.
Emmanuel Macron a aussi été
accusé par La France insoumise
de «souler sur les braises» des
communautarismes religieux…
Dans ce discours, le président
s’adresse à l’ensemble des citoyens catholiques – soulignant
les différentes sensibilités qui s’y
mêlent – et non à l’Eglise catholique comme institution. De
plus, il me semble difficile de
l’accuser de jouer une religion
contre l’autre puisqu’il a tenu
des discours semblables devant
le Conseil français du culte musulman (CFCM), face au Conseil
représentatif des institutions
juives de France (CRIF) ou à la
Fédérat ion protesta nte de
France (FPF).
Emmanuel Macron s’est-il aussi
adressé à la gauche
républicaine?
Pas encore, non. La tâche est ici
plus compl iquée ca r cet te
gauche républicaine est très di-
Je pense vraiment que ce discours n’a pas été bien lu. Le passage que vous citez décrit seulement l’action de certains catholiques dans l’accueil inconditionnel de tous, y compris de ceux
qu’ils considèrent être «dans le
péché». Ce que le président salue,
c’est leur implication active dans
les problèmes sociaux du moment, sachant très bien leurs
réserves doctrinales.
Mais pour une partie de la
gauche laïque, cette implication
ne légitime pas la parole de
l’Eglise sur ces sujets, en raison
des iltres religieux qui la
déterminent.
La France est une démocratie. A
mon sens, toutes les propositions de sens et d’action sont légitimes, à condition qu’elles
n’outrepassent pas le cadre légal. Mais il y a un vrai problème
de l’opposition de gauche à entendre et à accepter des proposi-
Mais le président ne se contente
pas d’inviter les catholiques à
s’engager en politique, il conie
une véritable mission à l’Eglise
– l’assister contre l’islamisme,
même si ce terme n’est pas utilisé –, ce qui explique aussi
l’irritation suscitée.
Il conie en effet aux catholiques
un rôle d’intermédiaire avec les
religions les plus récemment
implantées en France. Par leur
pratique ancienne de l’action et
du débat au sein d’une société
désormais pluraliste et particul ièr ement s é c u la r i s é e, i l s
peuvent donner des clés aux
autres religions quant à la situation forcément minoritaire des
cultes dans un pays laïque. Mais
il ne s’agit que de conseil, sans
envisager de contrepartie inancière – ce qui irait évidement à
l’encontre de la loi de 1905. I
1
Paris, Le Cavalier bleu, 2017.
15.4.2018 - 17h30
Table ronde
14.4 - 19.4.2018
Visions du réel, Gland
25.4 - 29.4.2018
Salon du Livre, Genève
Toutes les infos sur www.irreductible.ch
Autre motif d’irritation,
Emmanuel Macron relève
l’implication catholique aux
côtés des familles
monoparentales,
homoparentales, etc., ce qui
légitimerait leur parole.
Exposition
Visions du réel, Gland
SOUTENEZ LA PRESSE INDÉPENDANTE
visée, et notamment sur la
question de la laïcité, ce qui
rend d’ailleurs leur unanimité
actuelle étonnante, voire suspecte d’être à visée opportunément politicienne. Mais je pense
qu’il aurait intérêt à le faire, car
cette gauche se sent un peu délaissée et trouve qu’il latte un
peu trop l’adversaire.
Tout homme politique a évidemment un agenda électoral,
et il est certain que ce discours
cherche à réconcilier les catholiques avec le projet politique
humaniste et libéral qu’il dit
porter, ain de les détacher des
tentations extrêmes.
Je pense cependant que la tonalité du discours excède clairement cette visée électoraliste. Le
discours d’Emmanuel Macron
tente de mobiliser toutes les
forces civiles autour d’une idée
de réconciliation sociale, que l’on
peut apprécier ou non. Le président estime que les différentes
or ga n i s at ion s r el i g ieu s e s
peuvent elles aussi contribuer à
lutter contre l’individualisme
exacerbé et le matérialisme
triomphant. Il s’adresse au désir
d’absolu et de dépassement de
chacun, qui peut se traduire en
termes d’«espérance» pour les
chrétiens, d’«idéal» pour les
autres. Mettre à égalité ces deux
attentes a pu contribuer à choquer une gauche pour laquelle le
recours au religieux est forcément un retour en arrière.
22.5 - 2.6.2018
Médiathèque Valais, Martigny
«Quel modèle pour l’avenir de la presse suisse ?»
Intervenants:
Frédéric Gonseth, réalisateur et coprés. de FIJOU
Nadja Schnetzler, cofondatrice de Republik
Gustavo Kuhn, corédacteur en chef Le Courrier
ANALYSE
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
WEEK-END
13
Peu de pays ont été aussi sévèrement touchés par la crise de 2008 que la République d’Irlande.
Aujourd’hui, une nouvelle flambée des prix de la pierre enthousiasme les uns et effraie les autres
Irlande, des bulles dans le béton
MANON DENIAU*
Crise X Vitres brisées, entrées
condamnées. Nous sommes au
lotissement fantôme de Ballaghaderreen, un village du comté de
Roscommon, dans l’ouest de l’Irlande. Depuis dix ans, ici, rien n’a
bougé; sauf les rats, qui prolifèrent. Ce projet est sorti de terre
en 2005, alors que le pays
connaissait un boom économique qui lui valait le surnom de
«Tigre celtique». Entre 1990 et
2010, plus de 762 600 habitations ont été construites dans l’île
d’Emeraude; un nombre bien supérieur à la demande réelle. Et,
pourtant, les prix ont crû ici plus
vite qu’ailleurs: +474% entre
1995 et 2007 en valeur nominale, contre +222% au RoyaumeUni sur la même période (+199%
en Espagne et +107% aux EtatsUnis). Eclate alors la crise de
2008, et les prix s’effondrent. En
2009, deux maisons sur cinq
valent moins que leur prix
d’achat. Comme bien d’autres, le
promoteur du lotissement de Ballaghaderreen fait faillite. Les pelleteuses s’immobilisent.
Des
immeubles
vides dans
les faubourgs
de la capitale,
Dublin. Entre
2008 et 2013,
les dépenses
consacrées
aux logements
sociaux ont
été amputées
de 80%.
KEYSTONE
ments sociaux ont été amputées
de 80% entre 2008 et 2013. Egalement en cause, un choix fait de
longue date par l’Etat: miser sur
le secteur privé. A la suite d’une
récession au milieu des années
198 0 , l e g o u v e r n e m e n t ,
jusqu’alors premier fournisseur
de logements sociaux, cesse son
système de prêt
bancaire utilisé
par les collectivités locales (les
loyers payés par
les locataires remboursaient le
prêt). Il leur préfère des subventions centralisées, ce qui rend la
provision de logements sociaux
plus vulnérable aux coupes budgétaires. Comme en Espagne et
au Royaume-Uni, l’Etat encourage l’accession à la propriété.
Les logements sociaux sont vendus aux locataires tandis que les
propriétaires perçoivent de plus
en plus en logeant des ménages
éligibles aux aides sociales. Côté
promoteurs, les incitations fiscales rendent l’appel de la truelle
irrésistible.
Guidées par la seule boussole
du marché, les grues qui s’affairent désormais dans le ciel
dublinois bâtissent
des bureaux, des
magasins, des hôtels ou… des résidences étudiantes,
louées jusqu’à 349
euros la semaine
pour un studio à quinze minutes du prestigieux Trinity
College. Les logements – coûteux à produire et trop peu lucratifs – devront attendre, explique Kevin Nowlan, directeur
général de la société d’investissement immobilier cotée Hibernia REIT, devenue l’un des plus
importants propriétaires irlandais: «Nous avons construit
quatorze appartements [loués
2400 euros par mois dans les
Docklands, surnommés «la Silicon Valley dublinoise»] et nous
ne ferons aucun profit. Nous
l’avons fait parce que c’était une
condition pour bâtir un immeuble de bureaux. Cela ne serait jamais arrivé sinon3.»
La solution? Les logements
vacants, selon Lyons. A Dublin,
d’après le dernier recensement
En 2009, deux maisons
sur cinq valaient moins
que leur prix d’achat
Une décennie a passé. La
presse – qui avait contribué à doper la spéculation immobilière1
– continue à se lamenter sur les
habitations laissées à l’abandon.
Mais un nouveau sujet alimente
désormais ses «unes»: le retour
de la bulle immobilière… Les
loyers ont augmenté de 65% depuis 2011, dépassant leur niveau
de 2008. Le prix moyen des habitations neuves a dépassé les
350 000 euros à Dublin: un triplement par rapport à 2012. Publiée en novembre 2017, une
étude de l’Institut de recherches
économiques et sociales (ESRI)
promet une nouvelle hausse
d’environ 20% d’ici à 2020 si la
croissance économique se maintient à son niveau actuel: bien
supérieur à 4% du produit intérieur brut (PIB) (avec inlation)
par an depuis 2014.
La raison de cette flambée?
Une pénurie de logements dans
les centres-villes, loin des lotissements abandonnés. «Le pays a
besoin de près de 50 000 logements chaque année. A Dublin,
la demande annuelle se situe
entre 15 000 et 20 000 unités»,
déclarait l’économiste Ronan
Lyons, le 28 juin 2017, en ouverture d’un comité mixte parlementaire chargé des questions
liées au logement. La situation est
également critique à Cork, à Limerick et à Galway, les principales villes du pays. Entre 2011 et
2016, 33 436 logements, dont
6598 à Dublin et sa banlieue, sont
sortis de terre. Soit 2% de toutes
les habitations occupées du pays.
Première explication de cette
chute des constructions: les politiques d’austérité directement
liées à la crise de 20082. Les dépenses consacrées aux loge-
(2016), il en existe près de
20 000, soit le niveau de la demande actuelle… Et ce chiffre ne
prend pas en compte les étages
inhabités au-dessus des magasins. Mais encore faudrait-il encourager les propriétaires à
louer ou à vendre. Lorsque la
bulle gonle la valeur des biens
sans qu’on ait à se soucier de les
faire occuper, forcer la main des
mieux lotis requerrait de l’Etat
une dose de détermination dont
il semble manquer. Et ce d’autant
plus que ces citoyens représentent une bonne partie de la
base électorale de l’actuel gouvernement, piloté par Leo Varadkar (Fine Gael, droite).
Minoritaire au sein du Dáil
Éireann (l’Assemblée d’Irlande,
soit la Chambre basse du Parlement), la coalition entre Fine
Gael et huit députés indépendants est sur un siège éjectable.
Pour qu’elle ait le droit de gouverner, son rival historique, le
Fianna Fáil (centre droit), a
conclu avec elle un accord de
coniance en mai 2016 et a accepté de s’abstenir lors de la formation de l’exécutif. Mais cet
arrangement menace régulièrement de se briser. «Avant, le
Les jeunes adultes
doivent retourner vivre
chez leurs parents
problème ne concernait que la
classe ouvrière, explique Lorcan Sirr, chercheur en études
du logement et en économie urbaine à l’Institut technologique
de Dublin (DIT). Désormais, on
en parle de plus en plus dans les
mé d ia s, pu i sque la cla sse
moyenne commence à être touchée. Les jeunes adultes doivent
retourner vivre chez leurs parents car ils ne peuvent plus se
loger, et les multinationales se
rendent compte que cela peut
avoir un impact sur leur compétitivité. Ce sont ceux et celles qui
ont le pouvoir de faire changer
les choses dans les urnes.» La
question du logement pourrait
surgir comme l’un des principaux sujets de la campagne des
prochaines élections législatives, anticipées ou non. I
*Journaliste, Dublin.
1
Cf. Julien Mercille, The Political
Economy and Media Coverage of the
European Economic Crisis: The Case of
Ireland, Routledge, Abingdon, 2014.
PUBLICITÉ
2
Lire Renaud Lambert, «Les quatre
vies du modèle irlandais», Le Monde
diplomatique, octobre 2010.
3
Cité par Paul O’Donoghue, «“We’re
renting out Dublin apartments for
€2,400 a month and not making any
profit”», Fora, 28 octobre 2017.
Paru dans Le Monde diplomatique
d’avril 2018.
14
HISTOIRE VIVANTE
LE COURRIER
LA LIBERTÉ | VENDREDI 13 AVRIL 2018
WEEK-END
En 1926-1927, l’expédition menée par le Suisse Walter Mittelholzer a livré un trésor photographique unique
Ces plaques de verre positives et colorées à la main du Raid aérien suisse-transafricain donnent un instantané vivant de l’Afrique de 1926-1927: danse du sacriice chez les Dinkas à Abwong (dans l’actuel Soudan du Sud),
colon britannique en compagnie du roi Amimo, à Kisumu, non loin du lac Victoria, beautés kikuyus au pied du mont Kenya et scène du Nil, près de Louxor. WALTER MITTELHOLZER/ARNOLD HEIM/ETH-BIBLIOTHEK ZÜRICH, BILDARCHIV
La traversée de l’Afrique en 77 jours
PASCAL FLEURY
Expédition X L’exploit est lar-
Expédition scientiique
Le raid se voulant scientiique,
l’aviateur invite à bord le géologue et géographe zurichois
Arnold Heim, qui est aussi «excellent photographe». Et il s’adjoint comme copilote un ancien
aviateur militaire, le mécanicien Hans Hartmann.
L’équipe de choc prépare soigneusement son périple, se dotant d’un matériel photographique et ilmique sophistiqué,
dont un appareil panoramique
automatique permettant les
prises de vues cartographiques
en continu. Une chambre noire
est aménagée dans l’appareil
pour pouvoir changer les pellicules en plein jour.
L’hydravion embarque également des pièces de rechange et
une ration alimentaire de réserve pour deux semaines, avec
conserves de Lenzbourg et de
l’Ovomaltine! Les aventuriers se
font vacciner mais ne se laissent
pas impressionner par les périls
qu’on leur prédit: hippopotames
terriiants, crocodiles, rapaces,
tornades tropicales… et dange-
Escale du Raid
aérien suissetransafricain à
Dongola, dans
le Soudan
anglo-égyptien, le 30 décembre 1926.
ARNOLD HEIM/
ETH-BIBLIOTHEK
ZÜRICH
reux indigènes qui nécessiteraient d’emporter «une mitrailleuse légère et des armes à feu»!
Après neuf mois de préparatifs, le Switzerland décolle le
7 décembre 1926 de Zurich,
sous les acclamations de la foule
et les encouragements des médias. L’hydravion traverse sans
encombre l’Italie et la Grèce,
puis met le cap plein sud. «Pour
la première fois un avion, portant nos couleurs suisses, traversa la Méditerranée et vint se
poser sur la terre des pharaons»,
s’enorgueillit le journaliste de
l’expédition, René Gouzy.
A Alexandrie, les douaniers du
RAID TRANSAFRICAIN
Zurich
Alexandrie
Assouan
Dongola
Khartoum
Abwong
Kisumu
Lac Victoria
Lac Tanganyika
Lac Malawi
roi Fouad restent stupéfaits face
au matériel embarqué. La Société
helvétique fait en revanche la fête
à ses héros, reçus royalement par
de riches hôteliers suisses et
d’autres expatriés ayant fait fortune «dans le coton».
Après un passage «au ras de
la pyramide de Chéops», la vraie
aventure démarre au-delà d’Assouan et de son temple de Philae,
avec d’inquiétantes traversées de
déserts, des risques de panne
sèche, de violents orages et quelques problèmes techniques. Et
surtout ce décollage périlleux,
où trois Africains, qui avaient
aidé l’hydravion à se dégager
d’un banc de sable, sont restés un
temps accrochés aux flotteurs,
avant de plonger dans le leuve…
«Les Dinkas
ignoraient
encore l’usage
des vêtements»
Le Cap
Durban
Arnold Heim
«Véritables primitifs»
Des 23 étapes du raid, celle qui a
le plus marqué les Suisses est assurément la rencontre, à la frontière de l’Abyssinie, des Dinkas,
de «véritables primitifs ignorant
encore l’usage des vêtements et
ne connaissant pas l’argent monnayé». Dans son journal, Heim
raconte: «Le Switzerland vint se
poser à proximité des huttes dispersées d’Abwong. Tous les naturels, épouvantés, avaient pris la
fuite. Peu à peu, cependant, ils se
PILOTE, PHOTOGRAPHE ET FONDATEUR DE SWISSAIR
Walter Mittelholzer (1894-1937), qui a dirigé le
raid africain, peut être qualiié de double pionnier.
Comme aviateur civil, le Saint-Gallois a multiplié
les exploits (Alpes, Spitzberg, Perses, traversée
de l’Afrique, 1er survol du Kilimandjaro à
6000 m...) et participé au lancement de Swissair,
dont il est devenu directeur technique. Comme
photographe, il a excellé dans les vues aériennes,
mais aussi les clichés de voyages exclusifs, publiant plusieurs livres et léguant 18 500 images.
Ce patrimoine, numérisé par l’ETH Zurich, peut
aujourd’hui être consulté en ligne au côté des
superbes clichés COLORÉS DE SON COMPAGNON DE
ROUTE, LE GÉOLOGUE ZURICHOIS ARNOLD HEIM. PFY
LIB/VR
gement oublié. Pourtant, la première traversée de l’Afrique en
hydravion, d’Alexandrie au cap
de Bonne-Espérance, est bien
suisse. L’expédition, menée en
hiver 1926-1927 par le pilote
saint-gallois Walter Mittelholzer, est d’autant plus remarquable qu’elle a été réalisée sans
assistance technique au sol,
contrairement à celle du Britannique Alan Cobham en aéroplane, quelques mois plus tôt.
L’idée de ce «Raid aérien
suisse-transafricain», qui a fait
l’objet d’un ouvrage* richement
illustré en 1927, revient à l’écrivain et journaliste d’origine
vaudoise, né à Neuchâtel, René
Gouzy (1877-1952), un bourlingueur invétéré qui connaissait
déjà bien l’Afrique pour avoir
vécu au Congo belge. Mittelholzer, réputé pour ses nombreux
vols au-dessus des Alpes, dans
les régions polaires et en Asie,
ne met que cinq semaines pour
convaincre les sociétés Dornier
Metallwerke et Bayerische Motoren Werke (BMW) de lui fourni r u n hyd rav ion Dor nier
Merkur de 600 chevaux, équipé
de deux réservoirs assurant une
autonomie d’environ 1000 km
sans escale. Baptisé «Switzerla nd», l’hyd rav ion per met
d’amerrir «presque partout», ne
nécessitant pas de places d’atterrissage aménagées. Mittelholzer trouve aussi des mécènes
et obtient des appuis diplomatiques auprès du Colonial Ofice
et de l’Air Ministry, à Londres.
Archives photos de l’ETH Zurich: www.e-pics.ethz.ch
rassurèrent. (…) Les indigènes
sacriièrent deux taureaux aux
divinités de l’air. Des heures durant, ils poursuivirent les rondes
accompagnées d’une mélopée
monotone, avec sauts et brandissements de javelines.»
En fin de parcours, la surcharge de l’hydravion oblige les
passagers Gouzy et Heim à débarquer pour sauver l’expédition. Le Switzerland amerrit inalement le 21 février 1927 au
cap de Bonne-Espérance, après
77 jours de raid. Accueillis par
les hourras de la foule, les pionniers suisses, à nouveau réunis,
sont reçus par le président de
l’Aéroclub sud-africain, le capitaine Black: «Grâce à vous, la
Suisse, pays gisant au cœur de
l’Europe, est devenue un véritable port de mer. Un aéroport
intercontinental, en tout cas!» I
*
Walter Mittelholzer, René Gouzy et
Arnold Heim, R-A-S-T, en Hydravion
de Zurich au cap de Bonne-Espérance,
Ed. de la Baconnière, Neuchâtel, 1927.
HISTOIRE VIVANTE
L’équipe du raid africain: René Gouzy, Arnold Heim,
Walter Mittelholzer et Hans Hartmann (de g. à dr.).
ETH-BIBLIOTHEK ZÜRICH/STIFTUNG LUFTBILD SCHWEIZ/DR
Radio: Ve: 13 h 30
TV: Les routes de
l’esclavage (1+2)
Di: 20 h 40
Ma: 0 h 55
histoirevivante.ch
LE COURRIER
TÉLÉVISION
VENDREDI 13 AVRIL 2018
15
VENDREDI
RTS UN
RTS DEUX
TF1
FRANCE 2
FRANCE 3
ARTE
M6
Film TV. Drame.
15.05 Rizzoli & Isles :
autopsie d’un meurtre 8
15.50 Meurtres au paradis
17.55 Le court du jour
18.00 Top Models 8
18.25 C’est ma question !
18.50 Météo régionale
18.55 Les titres du 19h30 8
19.00 Couleurs locales 8
19.30 Le 19h30 8
20.10 Passe-moi les jumelles 8
15.55 Infrarouge 8
16.55 RTS Kids
17.30 Tennis 8
Tournoi WTA de Lugano.
Quart de finale. En direct.
OU RTS Kids
Jeunesse.
19.00 Les Simpson
Série. Homer le père.
19.30 Le 19h30 signé 8
20.00 Résultats du Trio Magic,
Magic 4 et Banco
Film TV. Thriller.
15.35 L’insupportable soupçon 8
Film TV. Thriller.
17.10 4 mariages pour 1 lune
de miel 8
18.15 Bienvenue à l’hôtel 8
19.20 Demain nous appartient 8
20.00 Le 20h 8
20.35 Le 20h le mag 8
20.45 Super Loto 8
20.50 C’est Canteloup 8
Divertissement.
13.55 Ça commence
aujourd’hui 8
15.05 Je t’aime, etc. 8
16.20 Affaire conclue 8
18.00 Tout le monde a son mot
à dire
18.40 N’oubliez pas
les paroles ! 8
20.00 20 heures
20.40 Vu
20.45 Alcaline 8
20.50 Vestiaires 8
16.05 Un livre un jour 8
16.10 Des chiffres
et des lettres 8
16.45 Personne n’y avait
pensé ! 8
17.30 Slam 8
18.10 Questions pour
un champion 8
Jeu. Spéciale vendredi 13.
19.00 19/20
20.00 Tout le sport 8
20.30 Plus belle la vie 8
Film. Comédie dramatique.
15.35 Dans les brumes
de Majuli 8
16.30 Invitation au voyage 8
17.10 Xenius
17.35 Jardins d’ici et d’ailleurs 8
18.05 Les routes mythiques
de l’Europe
19.00 L’Australie rouge et verte
19.45 Arte journal
20.05 28 minutes
20.50 Athleticus
Série.
14.00 Une prof particulière
Film TV. Drame. EU. 2013.
Réalisation : Doug Campbell.
1h25. Avec Josie Davis.
16.00 La robe de ma vie
17.30 Les reines du shopping
18.40 Chasseurs d’appart’
Jeu.
19.45 Le 19.45
20.25 Scènes de ménages
Série.
20.10 HOCKEY SUR GLACE
21.00 JEU
20.55 SÉRIE
20.55 DOCUMENTAIRE
SUISSE/BIÉLORUSSIE
KOH-LANTA, LE COMBAT
DES HÉROS
CAÏN
LES ROIS DE LA PARODIE,
MIROIRS DE LEUR ÉPOQUE
21.15 FILM TV
LES MYSTÈRES
DE LA BASILIQUE
Film TV. Policier. Fra. 2018.
Réal. : F. Guérin. 1h30. Inédit. Avec Isabel Otero. Le
commandant Louise Chaland
enquête sur un meurtre.
Match de préparation. En
direct de la patinoire des Mélèzes. La Nati et la Biélorussie préparent les Mondiaux
au Danemark, qui auront lieu
du 4 au 20 mai.
22.55 Mauvaise langue
23.25 Chicago Fire
Série. Drame. EU. 2015.
Saison 4. Avec Jesse Spencer.
2 épisodes.
Casey risque sa vie en infiltrant le club de strip-tease de
Nesbitt qui abrite un trafic
d’êtres humains.
0.50 Le sous-sol de la peur
Film. Horreur.
2.30 Couleurs locales 8
20.55 FILM TV
21.00 SÉRIE
LENDEMAIN DE FÊTE
MACGYVER
Doc. Société. Fra. Réal. : Sonia Gonzales. 2h05. Inédit.
Quarante ans de parodies à
la télévision avec plusieurs
générations d’humoristes.
Film TV. Drame. All. 2016.
VM. Réal. : Asli Özge. 1h42.
Inédit. Avec Julia Jentsch.
Après la mort d’une femme
dans son appartement, la vie
d’un banquier bascule.
Série. Action. EU. 2017. Saison 2. Avec Lucas Till. 2 épisodes. Inédits. Des cartouches
de gaz mortel ont été saisies
mais l’une d’entre elles a été
vendue au marché noir.
22.45 Caïn 8
Série. Policière. Fra. Avec
Bruno Debrandt, Julie Delarme,
Frédéric Pellegeay.
3 épisodes.
Caïn, qui n’a pas pu empêcher Balducci de s’en prendre
aux femmes qu’il aime, est
meurtri.
1.35 Ça commence
aujourd’hui 8
2.35 Affaire conclue 8
23.00 La vie secrète
des chansons 8
Magazine. Présentation :
André Manoukian. 0h55.
Le sexe en chansons. Inédit.
Parler de sexe en chanson...
Certains l’ont fait de manière
totalement assumée quitte à
choquer leur public. D’autres,
plus pudiques, ont préféré
aborder le sujet à demi-mots.
0.00 Soir/3 8
22.40 Personne ne bouge !
Magazine. Présentation :
Philippe Collin, Frédéric
Bonnaud. 0h35. Sting. Inédit.
De la saga Police et ses
5 millions de disques vendus
aux sommets planétaires de
sa carrière solo, retour sur la
vie du rockeur le plus
sympathique et le moins
destroy de l’empire britannique.
23.15 Show Me Your Soul
TF1
FRANCE 2
FRANCE 3
ARTE
M6
français de Kaboul.
14.45 Reportages découverte
Magazine. Made in France.
16.00 Grossesses miracles :
elles se battent pour
devenir mères 8
Documentaire.
17.50 50 mn Inside 8
Magazine. L’actu. - Le mag.
20.00 Le 20h 8
20.50 Quotidien express 8
Talk-show.
14.00 Tout compte fait 8
14.55 Les hors-la-loi
de la nature 8
Série doc. Se nourrir.
16.00 Affaire conclue 8
17.45 5 anneaux d’or 8
18.40 N’oubliez pas
les paroles ! 8
20.00 20 heures
20.45 Stade 2 8
20.50 Vestiaires 8
Série. Contes.
Arena, Christophe Dickès,
Jean-Michel Cohen, Romane
Serda, Thomas Snégaroff.
15.15 Les carnets de Julie 8
17.15 Trouvez l’intrus 8
17.55 Questions pour un super
champion 8
19.00 19/20
20.00 Tout le sport 8
20.30 Zorro 8
Série. Zorro et l’homme
de la montagne.
fait dates 8
17.20 Tapis persans d’Ispahan,
le retour d’une vieille
tradition
18.05 Cuisines des terroirs
18.35 Arte reportage
19.30 Le dessous des cartes 8
19.45 Arte journal
20.05 Vox pop 8
20.35 Karambolage 8
20.45 Athleticus
Série. Tribunes de tennis.
main de fer.
14.30 Chasseurs d’appart’
Jeu. Présentation : Stéphane
Plaza. Trois agents immobiliers vont se transformer
en chasseurs d’appart’ pour
trouver des biens à des clients
dans des secteurs qu’ils ne
connaissent pas forcément.
19.45 Le 19.45
20.25 Scènes de ménages
Série.
20.50 SÉRIE DOCUMENTAIRE
21.00 SÉRIE
Jeu. Prés. : D. Brogniart. 2h20.
Inédit. Dans l’archipel des
Yasawa, aux Fidji, les anciens
naufragés de «Koh-Lanta» espèrent prendre leur revanche.
Série. Policière. Fra. 2018.
Saison 6. Avec Bruno Debrandt, Julie Delarme. 2 épisodes. Inédits. Léonard Mills,
gynéco-obstétricien, est
retrouvé mort, congelé.
22.40 Tirage Euro Millions
22.42 Résultats du Trio Magic,
Magic 4 et Banco
22.45 Le court du jour
22.50 Vinyl
Série. Drame. EU. 2016.
Saison 1. Avec Bobby
Cannavale, Olivia Wilde.
Dans les années 1970, l’agent
Richie Finestra est à la recherche de nouveaux talents.
0.40 Passe-moi les jumelles
23.20 Vendredi, tout est permis
avec Arthur 8
Divertissement. Présentation :
Arthur. 1h50. Spéciale autour
du monde. Inédit. Invités : Julie de Bona, Cartman, Gérémy
Crédeville, Philippe Lelièvre,
Manu Lévy, Antonia de Rendinger, Vitaa.
Des personnalités de tous
horizons se soumettent à des
improvisations déjantées.
RTS UN
RTS DEUX
13.20 Faut pas croire 8
13.55 Les hors-la-loi
de la nature
14.50 Dossiers criminels
15.40 Columbo
17.15 Madam Secretary 8
18.45 Les saisons
de «Pique-assiette» 8
19.20 Swiss Loto
19.30 Le 19h30 8
20.10 Le meilleur pour la fin 8
Divertissement.
13.15 Le 12h45
13.45 Interface
Magazine.
14.00 Castle
15.00 Au cœur du sport 8
15.35 Arrow
16.20 Royal Pains
17.55 Bones
19.30 Le 19h30 signé 8
20.00 Résultats du Trio Magic,
Magic 4 et Banco
Jeu.
22.50 MacGyver
Série. Action. EU. 2016.
Saison 1. Avec Lucas Till,
George Eads, Tristin Mays.
Une affaire personnelle.
Mac et l’équipe enquêtent
sur un crime qui rappelle le
fameux Tueur du zodiac des
années 1970.
23.35 NCIS : Los Angeles
Série. (3 épisodes).
2.15 Sons of Anarchy
SAMEDI
20.55 FILM
ASTÉRIX ET OBÉLIX :
MISSION CLÉOPÂTRE
20.10 HOCKEY SUR GLACE
21.00 DIVERTISSEMENT
20.55 JEU
20.55 FILM TV
LES MYSTÈRES
DE LA BASILIQUE
HC LUGANO/ZSC LIONS
THE VOICE
N’OUBLIEZ PAS LES PAROLES !
Championnat de Suisse.
Playoffs, Finale match 2. En
direct. Quatrième de la saison régulière, le HC Lugano
est favori face aux ZSC Lions.
Divertissement. Présentation : Nikos Aliagas, Karine
Ferri. 2h25. Inédit. Après avoir
réussi leur audition finale, les
talents passent une étape
décisive : les duels !
Jeu. Prés. : Nagui. 2h35. Invitée, notamment : Valérie Damidot. Spéciale animateurs.
Inédit. Six animatrices et
animateurs jouent au profit
d’associations caritatives.
22.45 Sport dernière
Magazine. 0h35.
Cette émission fait le point
sur les résultats des événements sportifs survenus dans
la soirée.
23.20 Résultats du Trio Magic,
Magic 4 et Banco
23.25 Bessie 8
Film TV. Biographie.
1.10 Faut pas croire 8
1.40 Interface
23.25 The Voice, la suite 8
Divertissement. Présentation :
Nikos Aliagas, Karine Ferri.
1h10. Inédit.
Les téléspectateurs découvrent les coulisses de l’émission, au travers d’images
inédites et d’interviews exclusives. Sans oublier la prestation exceptionnelle de Palmer,
qui interprétera «Syndrome».
0.35 Les experts 8
RTS UN
RTS DEUX
12.20 Géopolitis
12.35 Ensemble
12.45 Le 12h45
13.20 Pardonnez-moi
14.05 Major Crimes
15.30 MacGyver
16.55 Scorpion 8
18.25 Sport dimanche 8
19.30 Le 19h30 8
20.10 Mise au point 8
Magazine. Courrez,
vous êtes fliqués.
FC Zürich 8
Football. Championnat
de Suisse. 29e journée.
En direct.
18.00 Sport dernière 8
18.20 Faut pas croire 8
18.55 Pardonnez-moi
19.30 Le 19h30 signé 8
20.00 Ensemble
20.10 Les Hyp-Gags
de Messmer 8
Divertissement.
Film. Comédie. Fra. 2001.
Réal. : A. Chabat. 1h47. Avec
Monica Bellucci. Cléôpâtre
confie à l’architecte Numérobis l’édification d’un palais.
22.45 Astérix et Obélix
contre César 8
Film. Comédie. Fra-All. 1999.
Réalisation : Claude Zidi. 1h45.
Avec Christian Clavier.
En 50 avant J.-C., toute la
Gaule est occupée par les
Romains, à l’exception d’un
petit village.
0.35 The Secret 8
Film. Thriller.
2.15 Le 19h30 8
MONUMENTS ÉTERNELS
X-FILES
Film TV. Policier. Fra. 2017.
Réal. : F. Guérin. 1h30. Inédit.
Avec Isabel Otero, Marwan Berreni. Louise Chaland enquête
sur le meurtre d’un sculpteur.
Série doc. Architecture. 2014.
Réal. : P. Cuissot et O. Julien.
1h25. Les secrets du Colisée.
Gros plan sur l’amphithéâtre
romain, ancêtre des temples
de nos loisirs modernes.
Série. Science-fiction. EU. 2018.
Saison 11. Avec David Duchovny.
2 épisodes. Inédits. Deux adolescentes manquent de s’entretuer, chacune se croyant
face au monstre «Ghouli».
23.30 On n’est pas couché 8
Talk-show. Présentation :
Laurent Ruquier. 2h50. Inédit.
Laurent Ruquier reçoit une
personnalité politique et des
artistes venus de différents
horizons. Pour animer les
débats, Laurent Ruquier est
secondé par un duo de choc :
Christine Angot et Yann Moix.
2.30 Les enfants de la télé 8
3.50 Code promo 8
22.30 La face 8
Film TV. Drame. Fra. 2015.
Réalisation : Marc Rivière.
1h30. Avec Bruno Solo, Hippolyte Girardot, Julia Faure.
Un homme, procureur de la
République, assiste sans réagir à la noyade accidentelle
d’une jeune fille.
0.00 Soir/3 8
0.30 Doña Francisquita 8
Opéra.
22.15 Odyssée Pluton 8
Documentaire. Science et
technique. EU. 2015. Réalisation : Terri Randall. 0h55.
De 2006 à 2015, la sonde New
Horizons a parcouru plus de
4 milliards de kilomètres pour
rejoindre Pluton.
23.10 Streetphilosophy
Magazine. Amour.
23.40 Square idée
0.05 Court-circuit
22.50 X-Files
Série. Science-fiction. EU.
Avec David Duchovny, Gillian
Anderson, Mitch Pileggi.
5 épisodes.
Mobilisés sur le meurtre brutal du jeune fils d’un policier
dans une forêt, attribué à un
animal selon la police, Scully
cherche un suspect humain
tandis que Mulder pense à un
acte de sorcellerie.
TF1
FRANCE 2
FRANCE 3
ARTE
M6
de l’Andalousie.
16.00 Pompiers :
leur vie en direct 8
Série documentaire. Pompiers
au féminin.
17.15 Sept à huit - Life 8
Magazine.
18.15 Sept à huit 8
Magazine.
20.00 Le 20h 8
20.35 TF1 Rendez-vous sport 8
Magazine.
prendre sa place
13.00 13 heures
13.20 13h15, le dimanche... 8
14.20 Les enfants de la télé 8
15.50 Code promo 8
16.55 Stade 2
18.00 Vivement dimanche
prochain 8
19.05 19h le dimanche 8
20.00 20 heures
20.30 20h30, le dimanche 8
20.50 D’art d’art 8
13.35 Cyclisme 8
Amstel Gold Race. Dames.
En direct.
14.45 Cyclisme 8
Amstel Gold Race. Dames.
En direct.
17.15 8 chances de tout
gagner ! 8
17.55 Le grand slam 8
19.00 19/20
20.00 Tout le sport 8
20.30 Zorro 8
15.35 Le défi des bâtisseurs
17.05 Michael Jackson :
naissance d’une légende
18.35 Les «Danses slaves»
de Dvorák par l’Orchestre
philharmonique de Berlin
Concert.
19.15 Cuisines des terroirs
19.45 Arte journal
20.05 Les îles Cook, bienvenue
au paradis !
20.45 Athleticus
et Pascal.
15.15 Maison à vendre
17.20 66 minutes
18.40 66 minutes :
grand format
19.45 Le 19.45
20.05 Sport 6
20.20 E=M6
Magazine. Billes d’eau, sable
magique, crayon 3D : les
jouets tendance qui défient la
science !
20.55 FILM
21.00 MAGAZINE
DIMANCHE
21.05 SÉRIE
20.40 SÉRIE DOCUMENTAIRE
21.00 FILM
20.55 FILM
20.55 SÉRIE
L’ARME FATALE
LES ROUTES DE L’ESCLAVAGE
TAXI
LOLO
LES ENQUÊTES DE MORSE
GUET-APENS
CAPITAL
Série. Policière. EU. 2017. Saison 2. Avec Clayne Crawford.
2 épisodes. Inédits. Riggs et
Murtaugh vont faire équipe
avec Peterson, un vieil agent
des services secrets.
Série doc. Historique. Fra.
2018. Réal. : D. Cattier et J.
Gélas. 0h50. 476 - 1375 : audelà du désert. Inédit. L’empire arabe tisse un immense
réseau de traite d’esclaves.
Film. Action. Fra. 1998. Réal. :
Gérard Pirès. 1h27. Avec F.
Diefenthal. Pour mener son
enquête, un jeune inspecteur
de police contraint un taxi à
lui servir de chauffeur.
Film. Comédie. Fra. 2014.
Réal. : J. Delpy. 1h39. Inédit.
Avec V. Lacoste. Violette vient
de rencontrer un homme,
mais son fils est prêt à tout
pour nuire à cette relation.
Série. Policière. GB. 2018.
Saison 5. Avec Shaun Evans.
Les infiltrés. Inédit. Morse
enquête sur des meurtres qui
gravitent autour d’une école
renommée.
Film. Policier. EU. 1972. VO.
Réal. : S. Peckinpah. 1h57.
Avec Steve McQueen. Poursuivis par des truands, un braqueur et son épouse prennent
la fuite vers le Mexique.
Mag. Prés. : B. Cadeac. 2h05.
Fraudes et abus : enquête sur
la France qui triche ! Inédit.
Au sommaire notamment :
«Travail au noir : les milliards
dissimulés !».
21.30 Les routes
de l’esclavage 8
Série doc. 1375-1620 :
pour tout l’or du monde.
22.25 Tous les buts !
22.40 Homeland : Irak année
zéro - Avant la chute
Film. Doc. Irak. 2014. Réal. :
Abbas Fahdel. 2h20.
Une famille irakienne avant la
chute de Saddam Hussein.
1.25 Pardonnez-moi
22.45 Taxi 3 8
Film. Action. Fra. 2002. Réalisation : Gérard Krawczyk.
1h30. Avec Frédéric Diefenthal, Samy Naceri, Bernard
Farcy, Marion Cotillard.
Un policier marseillais traque
des gangsters qui commettent
leurs méfaits déguisés en
Pères Noël.
0.25 New York,
police judiciaire 8
22.40 Faites entrer l’accusé 8
Magazine. Présentation : Frédérique Lantieri. 1h40. Muller
contre Muller.
Un soir de novembre 1999,
la brigade de recherches de
Bouxwiller reçoit un appel du
docteur Muller.
0.25 Histoires courtes 8
Mag. Cycle : limite, limite...
1.20 13h15, le dimanche... 8
2.05 19h le dimanche 8
22.30 Les enquêtes de Morse 8
Série. Policière. GB. 2016.
Saison 3. Avec Shaun Evans,
Roger Allam, Jack Laskey.
Le mangeur d’hommes.
Ingrid Hjort, une jeune fille au
pair âgée de 22 ans, a disparu.
L’inspecteur Thursday est
inquiet.
0.05 Soir/3 8
0.30 La dame d’onze heures 8
Film. Policier.
22.55 Cluedo
Film. Comédie. EU. 1985. VO.
Réalisation : Jonathan Lynn.
1h33. Avec Eileen Brennan,
Tim Curry, Madeline Kahn.
Dans un inquiétant manoir, un
marjordome reçoit six invités
à qui il attribue une nouvelle
identité.
0.25 Move!
1.20 Nijinski
Ballet.
23.05 Enquête exclusive
Magazine. Prés. : Bernard de
La Villardière. 2h55.
Planète millionnaire :
la vie extravagante des ultrariches. Inédit.
À seulement 25 ans,
Emir Bahadir est l’héritier
d’un gigantesque empire
immobilier turc.
La folle vie des princes milliardaires du Koweït. Inédit.
22.35 Jour polaire
Série. Thriller. Fra. 2016.
Saison 1. Avec Leïla Bekhti.
2 épisodes. Inédits.
La découverte, en Laponie,
d’un Français décapité oblige
les polices française et suédoise à coopérer.
0.30 Cold Case
Série. Histoire de prof.
1.10 Sport dimanche 8
2.00 Le 19h30 8
16
VENDREDI 13 AVRIL 2018
FERMETURE DU CINÉMA NORD-SUD POUR
TRAVAUX DE RÉNOVATION
GENÈVE
Provisoirement fermé.
CAROUGE
DON’T WORRY, HE WON’T GET FAR ON
FOOT. De Sant Gus Van. VO ven/sam/
dim/lun 18:15 (16/16)
113 min
Rue de la Servette 78, 022 733 19 00 NORD-SUD
FLUIDØ. De Shu Lea Cheang. VO dim/
lun 20:30
4 place des Volontaires, 022 328 09 26
LES MUSÉES DU VATICAN - 2D. De
Pianigiani Marco. VO sam 11:00 95 min
PINOCCHIO. De D’Alo Enzo. VF ven 10:30
75 min
THE THIRD MURDER. (Le troisième
meurtre) De Kore-Eda Hirokazu. VO
ven/sam/dim/lun 15:15 20:45 (16/12)
124 min
HOTEL JUGOSLAVIJA. (Hôtel
Yougoslavie) De Wagnières Nicolas. VO
ven/sam/dim/lun 17:30 (16/16) 78 min
NI JUGE, NI SOUMISE. De Hinant Yves,
Libon Jean. VF ven/sam/dim/lun 15:30
19:00 (16/16)
99 min
WALTER PFEIFFER - CHASING BEAUTY. De
Schumacher Iwan P. VO ven/sam/dim/
lun 21:00 (14/12)
89 min
BIO
47 Rue Saint-Joseph , 022 301 54 43
SPOUTNIK
CINÉMA CDD GENÈVE. Programme du
mercredi 11 au mardi 17 avril.
projections tous les jours à 18:00 +
20:00.
CHIEN. De Samuel Benchetrit. vendredi
13 avril, 20:00. lundi 16 avril, 18:00.
LONGING. De savi Gabizon. samedi 14
avril, 20:00. lundi 16 avril, 20:00.
DANS LE LIT DU RHÔNE. De Mélanie
Pitteloud. samedi 14 avril, 18:00. mardi
17 avril, 18:00.
I AM TRULY A DROP OF SUN ON EARTH.
D’Elene Naveriani. dimanche 15 avril,
18:00. mardi 17 avril, 20:00.
SARAH JOUE UN LOUP-GAROU. De
Katharina Wyss. vendredi 13 avril,
18:00. dimanche 15 avril, 20:00.
3, sentier des Saules, Genève
GENÈVE
CERN ET LE SENS DE LA BEAUTÉ. De
Valerio Jalongo. VO lun 20:30
75 min
FANTASTIC MR. FOX. De Anderson Wes.
VF ven/sam 13:50 (10/8)
88 min
LES HEURES SOMBRES. De Wright Joe.
VO ven/sam/dim 20:40. VO lun 18:00
(14/12)
125 min
L’INSULTE. De Doueiri Ziad. VO ven/sam
15:30 (16/12)
112 min
L’INTELLIGENCE DES ARBRES. De Julia
Dordel et Guido Tölke. VO ven/sam/dim
19:10. VO lun 16:30
80 min
DES MOUTONS ET DES HOMMES. De
Karim Sayad. VO ven/sam/dim 17:40
78 min
VIES EMPOISONNÉES - LES DESSOUS DE
L’INDUSTRIE CHIMIQUE. D’Arthur Bouvart
& Jules GiraudatVO ven 19:00. Dans le
cadre du Festival du Film Vert 2018.
DANS LE LIT DU RHÔNE. De Mélanie
Pitteloud. VF ven 20:15. Intervention
de: la réalisatrice du ilm Mélanie
Pitteloud, Christophe Ebener, Président
des pêcheurs à Genève, FSPG, Dr.
Emmanuel Castella, Hydrobiologiste,
participe au suivi scientiique de la
restauration hydrologique et écologique
du Rhône français. Dans le cadre du
Festival du Film Vert 2018.
www.festivalduilmvert.ch.
8, Boulevard de Saint-Georges, 022 329 45 02
CINÉLUX
ISLE OF DOGS. De Anderson Wes. VO
ven/sam/lun 14:00 16:20 18:40 21:00.
VO dim 18:40 21:00 (12/10)
101 min
OPÉRA PASSION : MACBETH (ROYAL
OPERA HOUSE 2018). De Lloyd Phyllida.
VO dim 14:00 (12/12)
210 min
LE CITY
3, Pl. des Eaux-Vives, 022 736 89 20
DEMAIN GENÈVE. De Chollet Gregory,
Fernandes Elisabete. VF ven/sam/dim/
lun 14:15 16:20 18:30 20:40. VF mar
20:45 (12/8)
91 min
FORTUNA . De Roaux Germinal. VO ven/
sam/dim/lun 18:35 (14/12)
106 min
LADY BIRD. De Gerwig Greta. VO ven/
sam/dim/lun 16:30 (12/8)
93 min
THE SONG OF SCORPIONS (LE CHANT DES
SCORPIONS). De Singh Anup. VO ven/
sam/dim/lun 14:00 (14/12)
119 min
THREE BILLBOARDS OUTSIDE EBBING,
MISSOURI. De McDonagh Martin. VO
ven/sam/dim/lun 20:50 (16/14)
115 min
HUMAN FLOW. De Weiwei Ai. VO ven/
sam/dim/lun 18:10 (14/12)
141 min
LA MORT DE STALINE. De Iannucci
Armando. VO ven/sam/dim/lun 15:55
21:00 (16/16)
106 min
UN NOUVEAU JOUR SUR TERRE. De
Webber Peter, Dale Richard. VF ven/
sam/dim/lun 13:50
95 min
23 rue des Eaux-Vives, 022 736 04 22
LES SCALA
PARTENARIAT
LE COURRIER
CINÉMAS
CINEMA CDD
EMPATHY - A STORY OF ANIMAL RESPECT
TOLD BY A SKEPTIC. (Empathie -
l’histoire du respect des animaux
racontée par un sceptique) VO ven
18:00. Dans le cadre du Festival du Film
Vert 2018.
INTRATERRESTRE - UN CONTACT
ÉPHÉMÈRE. VF ven 20:15. Suivi d’un
débat avec Véronique Servais,
anthropologue des relations hommesAnimaux, professeure, Université de
Liège, Claudine Burton-Jangros,
sociologue, professeure, Université de
Genève. Dans le cadre du Festival du
Film Vert 2018.
www.festivalduilmvert.ch.
1, route de Malagnou, Genève
MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE
LES CINÉMAS DU GRÜTLI. Programme du
mercredi 11 au mardi 17 avril.
MIA ET LE MIGOU. De Jacques-Rémy
Girerd (France, 2008) vf. Salle: Michel
Simon 11 Avril 15:00.
MOBILE HOMES. De Vladimir de
Fontenay (Canada, 2017) vost Salle:
Henri Langlois 11 Avril 15:15
14 Avril 17:15, 15 Avril 21:15.
Salle: Michel Simon 13 Avril 17:00
MATAR A JESÚS. De Laura Mora
(Colombie, Argentine, 2017) vost
Salle: Michel Simon 11 Avril 17:15, 12
Avril 21:00, 15 Avril 21:15, 16 Avril 21:15,
17 Avril 21:00.
Salle: Henri Langlois 12 Avril 16:45.
13 Avril 19:15, 13 Avril 21:15, 14 Avril
19:15, 15 Avril 19:30, 16 Avril 19:00, 17
Avril 19:15.
OSS 117: LE CAIRE NID D’ESPIONS. De
Michel Hazanavicius (France, 2006)
vofr
Salle: Henri Langlois 11 Avril 17:30, 15
Avril 15:15
UNE DERNIERE TOUCHE. De Rolf Lyssy
(Suisse, 2017) vost.
Titre original: Die letzte Pointe
Salle: Michel Simon 11 Avril 19:30, 12
Avril 17:00, 14 Avril 17:00, 14 Avril
19:00, 15 Avril 15:00, 16 Avril 19:15, 17
Avril 17:00
Salle: Henri Langlois 12 Avril 18:45, 13
Avril 17:15
THE MIRACLE WORKER. De Arthur Penn
(USA, 1962) vost.
Salle: Henri Langlois 11 Avril 20:00
LE CRIME DE MONSIEUR LANGE. De Jean
Renoir (France, 1936) vofr.
Salle: Michel Simon 12 Avril 19:00
THE SEARCH. De Michel Hazanavicius
(France, Géorgie, 2013) vost.
Titre original: The Search
Salle: Henri Langlois 12 Avril 20:45, 17
Avril 16:45
IN THE FADE. De Fatih Akın (Allemagne,
France, 2017) vost.
Titre original: AUS DEM NICHTS
Salle: Michel Simon 13 Avril 19:00, 14
Avril 21:00
15 Avril 19:15
Salle: Henri Langlois 16 Avril 17:00
OSS 117: RIO NE RÉPOND PLUS. De Michel
Hazanavicius (France, 2009) vofr
Salle: Michel Simon 13 Avril 21:00
Salle: Henri Langlois 16 Avril 21:00
TESNOTA. De Kantemir Balagov (Russie,
2017) vost
Salle: Henri Langlois 14 Avril 21:15
UNE VIE DIFFICILE. De Dino Risi (Italie,
1961) vost
Titre original: Una vita diicile
Salle: Michel Simon 15 Avril 17:00
RAZZIA. De Nabil Ayouch (France,
Maroc, 2017) vost
Salle: Henri Langlois 15 Avril 17:15
AURORE. De Blandine Lenoir (France,
2017) vofr
Salle: Michel Simon 16 Avril 14:00, 16
Avril 16:30
Salle: Henri Langlois 16 Avril 14:15
TRANSIT. De Christian Petzold
(Allemagne, 2018) vost
Titre original: Transit
Salle: Michel Simon 17 Avril 19:00
LE REDOUTABLE. De Michel
Hazanavicius (France, Italie, 2017) vofr
Salle: Henri Langlois 17 Avril 21:15
Maison des Arts du Grütli,
16, rue Général-Dufour, www.grutli.ch
LES CINÉMAS DU GRÜTLI
JARDINES DE PLOMO. D’Alessandro
Pugno. VO sam 11h15. Dans le cadre du
Festival du Film Vert 2018.
LES SENTINELLES. De Pierre Pézerat. VF
sam 14.00. Intervenante: Anne
Mahrer, ancienne conseillère nationale
et victime de l’amiante. Dans le cadre
du Festival du Film Vert 2018.
PLASTIC CHINA. De Jiu-Liang Wang. VO
sam 16:00. Intervenants: Noé Forissier,
Membre du GLIP (Genève Libérée de la
Pub), Julie Thomas, co-fondatrice et
vice-présidente de l’association Zéro
Waste Genève, René Longet, auteur du
livre «Planète, sauvetage en cours - une
responsabilité collective» et VicePrésident du Conseil d’Administration
des SIG. Dans le cadre du Festival du
Film Vert 2018.
AU-DELÀ DES LIGNES ROUGES (BEYOND
THE RED LINES). De Luciano Ibarra. VO
sam 18:00. Intervenants: Olivier de
Marcellus, Membre fondateur
d’Alternatiba Léman et collectif
Breakfree Suisse, Monsieur Guillaume
Durin, chercheur associé au CEDRATS,
Engagé dans les mouvements de justice
climatique. Dans le cadre du Fesitvl du
Film Vert 2018.
L’ÉVEIL DE LA PERMACULTURE. D’Adrien
Bellay. VO sam 20:00. Intervenants:
Pascal Perracini, Horticulteur,
permaculteur, Monica Huber,
Thérapeute, permacultrice, Letizia
Caniglia, Co-fondatrice de Genève
cultive. Dans le cadre du Festival du
Film Vert 2018.
VIGIA + LE SOMMEIL DES ANIMAUX. De
Marcel Barelli. VF dim 11:15. Suivi d’une
visite des animaux de la ferme. Dans le
cadre du Festival du Film Vert 2018.
FUKUSHIMA - LES VOIX SILENCIEUSES. De
Chiho Sato et Lucas Rue. VF dim 14:15.
Suivi d’un débat avec René Longet,
auteur du livre «Planète sauvetage en
cours - Une responsabilité collective» et
Vice-Président du Conseil
d’Administration des SIG. Dans le cadre
du Festival du Film Vert 2018.
UN MONDE SANS TRAVAIL ? De Philippe
Borrel. VF dim 16:15. Suivi d’un débat
avec Sophie Swaton, Maître
d’enseignement et de Recherche en
Durabilité Opérationnelle et en
Philosophie Economique à la Faculté
des Géosciences de l’université de
Lausanne. Dans le cadre du Festival du
Film Vert 2018.
LA COLÈRE DANS LE VENT. D’Amina
Weira. VF dim 18:15. Intervenantes:
Géraldine Viret, Porte-parole de Public
Eye (anciennement Déclaration de
Berne), Isabelle Chevalley, Conseillère
Nationale. Dans le cadre du Festival du
Film Vert 2018.
L’EMPIRE DE L’OR ROUGE. De JeanBaptiste Malet & Xavier Deleu. VO dim
20:15. Dans le cadre du Festival du Film
Vert 2018. http://www.
festivalduilmvert.ch.
Meinier, GE, www.meinier.ch
FERME DE LA TOUVIÈRE
ANY DAY NOW. De Travis Fine, VO mar
20:00. USA, 2012, 97 min. Dans le
cadre du ciné-club de l’association
Dialogai, «Politiques» (du 27 mars au
12 juin).
5, rue du Levant, Genève, dialogai.org DIALOGAI
VERSOIX
TESNOTA. De Kantemir Balagov. VO ven
20:30. VO sam 16:00. VO mar 20:00
118 min
RAZZIA. De Nabil Ayouch. VO ven 16:00.
VO sam 20:30. VO lun 20:00 119 min
BRAGUINO. De Clément Cogitore. VO ven
18:30. VO dim 20:00
49 min
Avenue de Lavaux 36, 021 711 31 91
CITYCLUB
CINÉMA
CINÉMA BELLEVAUX. Programme du
mercredi 11 au mardi 17 avril.
A GHOST STORY. De David Lowery, 2017,
États-Unis, HD, VOstFR, 92’, 16/16 ans.
SA à 15:00 & 20:45 | DI à 20:45.
9 DOIGTS. De F.J. Ossang, 2017, France/
Portugal, DCP, VF, 99’, 16/16 ans. SA, DI
à 19:00.
THE LAST FAMILY. De Jan P.
Matuszynski, Pologne, 2016, DCP,
VOstFR, 123’, 16/16 ans. SA, DI à 16:45.
NOVEMBER. De Rainer Sarnet, 2017,
Estonie/Pays-Bas/Pologne, DCP,
VOstFR, 115’, 16/16 ans. DI à 14:45.
OUT OF VIOLIN #5. Performance sonore
en quadriphonie, 60’ Patricia Bosshard
& J-B Bosshard. Vendredi 13 avril à
20:30.
RENCONTRE AVEC DAVID BOSC. David
Bosc & Pierre Fankhauser Soirée
proposée par Tulalu!? Lundi 16 avril à
20:00.
Lausanne, route Aloys-Fauquez 4,
CINÉMA BELLEVAUX
cinemabellvaux.ch
ZINÉMA. Programme du mercredi 11 au
mardi 17 avril.
Projections tous les jours de la semaine
à 16:00+18:00+20:00+22:00.
Projections dimanche à
10:00+12:00+14:00
(+16:00+18:00+20:00+22:00).
Zinema est ouvert tous les jours de
15H30 A 24:00, (sauf le dimanche de
9h30 à 24:00).
Premier cinéma miniplex d’art & d’essai
de Lausanne.
WAJIB. D’Annemarie Jacir. Tous les
jours, 16:00 (1).
SARAH JOUE UN LOUP-GAROU. De
Katharina Wyss. Tous les jours, 16:00
(2).
ET AU PIRE ON SE MARIERA. De Léa Pool.
Tous les jours, 18:00 (1).
HOTEL JUGOSLAVIJA. De Nicolas
Wagnières. Tous les jours, 18:00 (2).
WALTER PFEIFFER - CHASING BEAUTY.
D’Iwan Schumacher. Tous les jours,
20:00 (1).
DES MOUTONS ET DES HOMMES. De
Karim Sayad. Tous les jours, 20:00 (2).
I AM TRULY A DROP OF SUN ON EARTH.
D’Elene Naveriani. Tous les jours, 22:00
(1).
LONGING. De Savi Gabizon. Tous les
jours, 22:00 (2).
NI JUGE NI SOUMISE. De Jean Libon &
Yves Hinant. Dimanche 15 avril,
10:00+12:00+14:00 (1).
CHINA’S VAN GOGHS. Dimanche 15 avril,
De Haibo Yun & Tianqi Kiki Yu.
10:00+12:00+14:00 (2).
Lausanne, 4, rue du Maupas, www.zinema.ch
ZINÉMA
CINÉMA OBLO. Programme du mercredi
11 au mardi 17 avril.
CYCLE RUSSE - QUELQUES JOURS DE LA
VIE D’OBLOMOV. De Nikita Mikhalkov,
VO / ST Fr, 16/16 ans, ven 20:00.
Lausanne, avenue de France, www.oblo.ch/
CINÉMA OBLO
cinema
LEYSIN
TAXI 5. De Franck Gastambide. VF ven
par ton nom) De Luca Guadagnino . VO
ven 20:30
130 min
CUORI PURI (COEURS PURS). De Roberto
De Paolis. VA sam 18:30
115 min
LADY BIRD. De Gerwig Greta. VO ven
18:30 (12/8)
93 min
Route de Saint Loup, 022 755 27 18
CINEVERSOIX
VAUD
LAUSANNE
SCAFFOLDING (LES DESTINÉES D’ASHER).
De Matan Yair. VO sam 18:30
90 min
coniance dans l’art) De Benoît Rossel.
VO sa 20h30. En présence du
réalisateur.
86 min.
LE CHANT DES SCORPIONS (THE SONG OF
SCORPIONS). D’Anup Singh. VO di 16:00.
119 min.
ABC
La Chaux-de-Fonds, 11, rue du Coq
NEUCHÂTEL
CINÉMA MINIMUM. Programme du
mercredi 11 au amrdi 17 avril.
nouvelles séances samedi à 16:00 et
22:00 (+ 18:00 + 20:00).
+ nouvelle séance dimanche à 16:00 (+
18:00 + 20:00).
WALTER PFEIFFER - CHASING BEAUTY.
D’Iwan Schumacher. mercredi 11 avril,
18:00. vendredi 13 avril, 20:00.
dimanche 15 avril, 18:00. lundi 16 avril,
20:00.
THE THIRD MURDER. De Hirokazu
Kore-Eda. mercredi 11 avril, 20:00. jeudi
12 avril, 18:00. samedi 14 avril, 20:00.
lundi 16 avril, 18:00. mardi 17 avril,
20:00.
L’INTELLIGENCE DES ARBRES. De Julia
Dordel & Guido Tölke. jeudi 12 avril,
20:00. samedi 14 avril, 22:00.
LONGING. De Savi Gabizon. vendredi 13
avril, 18:00. mardi 17 avril, 18:00.
TESNOTA. De Kantemir Balagov. samedi
14 avril, 18:00. dimanche 15 avril,
20:00.
LE VOYAGE DE RICKY (PROJECTION PPUR
ENFANTS). De Toby Genkel & Reza
Memari. samedi 14 avril, 16:00,
dimanche 15 avril, 16:00.
Neuchâtel, La Case à Chocs,
20 quai Philippe-Godet
CINÉMA MINIMUM
BERNE
TAVANNES
GASTON LAGAFFE. De Pierre-François
Martin-Laval. VF ven 17:00. VF sam
14:00
85 min
RED SPARROW. De Francis Lawrence. VF
ven 21:00. VF sam 16:30
139 min
THE MERCY (LE JOUR DE MON RETOUR).
De James Marsh. VO sam/lun 20:00
101 min
Grande Rue 28, 032 481 43 29
LE ROYAL
ANNONCE CONCERNANT
LES HORAIRES DE CINÉMA
Chères lectrices, chers lecteurs,
Depuis plusieurs semaines, vous
aurez noté que nos pages cinéma
vous ofrent des horaires parfois peu
étayés. Cette situation est due à un
changement informatique auprès
des partenaires qui nous
fournissaient ces informations
jusqu’à présent et ne dépend
malheureusement pas de nous.
Nous cherchons un moyen d’assurer
des horaires complets, homogènes
et lisibles chaque mercredi et pour
chaque édition du week-end, à
l’intention de notre lectorat romand.
En attendant, il arrivera
ponctuellement que nos pages ne
soient pas aussi complètes que nous
le souhaiterions, faute d’accès à des
sources directes.
Nous vous présentons, chères
lectrices, chers lecteurs, nos excuses
pour ces désagréments et vous
promettons de tout mettre en œuvre
pour bientôt vous proposer une
meilleure solution. D’ici-là, nous
vous remercions pour votre
patience.
La rédaction
APPELS D’URGENCE
Service du feu
Police secours
Urgences sanitaires, ambulances
La Main tendue (24h24)
sos enfants
118
117
144
143
147
GENÈVE
Pharmacie Pharma24, 38 boulevard
de la Cluse, HUG , 022 808 00 18
A partir de samedi 14 avril
PharmaciePharma24, 38 boulevard de
la Cluse, HUG , 022 808 00 18
Médecine: 022 372 33 11 ou
téléphone 022 382 33 11. Hôpital
cantonal,
Rue Micheli-du-Crest 24, 24h24
SOS Médecins à domicile:
022 748 49 50. 24h24,
SOS Inirmières: 022 420 24 64.
24h24
Maternité: 022 382 42 36,
(Obstétrique/accouchements)
022 382 68 16 (Gynécologie)
Bd de la Cluse 32. 24h24
Pédiatrie: 022 382 45 55 , Hôpital
des enfants, rue Willi-Donzé 6 24h24
Lu-ve de 18h à 24h, week-end et jours
fériés de 08h à 24h (téléphone
obligatoire):
022 305 04 58 ,Clinique des
Grangettes, ch. des Grangettes 7,
Chêne-Bougeries
022 719 61 00, Hôpital de la Tour,
av. J.-D. Maillard 3, Meyrin
Psychiatrie: 022 305 41 11.
Belle-Idée, 2 ch. Petit-Bel-Air,
Chêne-Bourg. 24h24.
Dentiste: 022 346 64 44
Permanence Champel, ch. Malombré 5
022 346 64 44
Permanence Servette, av. Wendt 60
022 733 98 00
Lu-Ve 8h-19h, Sa 8h-17h
Les Di et jours fériés 9h-17h
Champel ou Servette en alternance
VAUD
YVERDON-LES-BAINS
Pharmarcie de garde:
PharmaciePlus Yverdon-Gare, 10,
avenue de la Gare, Yverdon, Lundi–
vendredi, Samedi–dimanche
07:30–20:30, 08:30 – 20:30.
Urgences, central téléphonique des
médecins de garde: 0848 133 133.
17:00 20:00. VF sam 17:00
LE REGENCY
Classic Hôtel, 024 493 06 06
JURA
PARTENARIAT
LE NOIRMONT
TAXI 5. De Franck Gastambide. VF ven
20:45. VF sam 17:00 20:00
NON HO L’ETÀ (JE N’AI PAS L’ÂGE). De
Olmo Cerri. VO lun 20:30
Rue de la Rauracie 13a,
Le Noirmont, 032 953 11 57
93 min
CINELUCARNE
Table ronde
« Souveraineté alimentaire : vers la
concrétisation d’une société meilleure »
TRAMELAN
HOSTILES. De Scott Cooper. VF dim
20:00
135 min
TAXI 5. De Franck Gastambide. VF ven
20:30. VF sam 17:00
RICHARD THE STORK. De Toby Genkel et
Reza Memari, avec les voix de Tilman
Döbler, Christian Gaul. VF ven 15:00. VF
sam 10:00
85 min
DIE LETZTE POINTE (LA DERNIÈRE
TOUCHE). De Rolf Lyssy. VO sam 14:00
90 min
Cinéma 1, 0324874561 LE CINÉMATOGRAPHE
NEUCHÂTEL
LA CHAUX-DE-FONDS
CALL ME BY YOUR NAME. (Appelle-moi
IN ART WE TRUST. (Nous plaçons notre
CINÉMA ABC. Programme du mercredi 11
au mardi 17 avril.
FORTUNA. De Germinal Roaux. VO tlj
sauf samedi 20h45.
106 min.
DES MOUTONS ET DES HOMMES. De
Karim Sayad. VO sa 16:00.
78 min.
SARAH JOUE UN LOUP-GAROU. De
Katharina Wyss. VO ve, di 18h15.
86 min.
PANIQUE TOUS COURTS. De Vincent Patar
et Stéphane Aubier. VF di 15:00. 45 min.
KOKOSCHKA, OEUVRE-VIE. De Michel
Rodde. VF sa 17h30. Projection en
présence du réalisateur.
90 min.
17 avril 2018
19h30
Maison de Quartier Sous Gare, Lausanne
Intervenants :
• Giulia Onori, Semaine du goût
• Alice Glauser, Paysanne et parlementaire
• Michelle Zufferey, Uniterre
• Un consommateur averti
Table ronde animée par Philippe Bach,
du journal Le Courrier
LE COURRIER
MOTS CROISÉS
AGENDA CULTURE
«ARTS LOINTAINS SI PROCHES DANS
LA REGARD DE SILVIA BÄCHLI».
Musée ouvert tlj 11h-17h. 20.03.201828.10.2018.
TABLE RONDE, QUEL MODÈLE POUR
L’AVENIR DE LA PRESSE SUISSE ? Di
15 avril 17h30. Après la projection du
ilm «Le Printemps du jouirnalisme». En
compagnie du réalisateur Frédéric
Gonseth, coprésident de FIJOU,
association «Financer le journalisme»,
de Nadja Schnetzler, cofondatrice de
Republik, nouveau média en ligne
suisse alémanique lancé grâce à un
inancement participatif et de Gustavo
Kuhn, corédacteur en chef du
«Courrier». 15.04.2018.
Musée Barbier-Mueller, 10 rue Jean-Calvin,
022 312 02 70
Gland, Théâtre de Grand-Champ,
2, chemin de la Serine
ÉVÈNEMENTS
GENÈVE
«POTIÈRES D’AFRIQUE, AU CŒUR
D’UNE TRADITION
CONTEMPORAINE». 16.03.201809.09.2018.
Musée Ariana, avenue de la Paix
«JEAN MOHR, UNE ÉCOLE
BUISSONNIÈRE», PHOTOGRAPHIES.
11h-18h, fermé lundi, entrée libre.
28.03.2018-15.07.2018.
Maison Tavel, Vieille-Ville,
rue du Puits-Saint-Pierre
L’ESPRIT DE GENÈVE, UNE
TRADITION HUMANITAIRE EN
DÉCLIN?. Di 15 avril 16h-16h30.
15.04.2018.
RICOLA, QUI L’A INVENTÉ ? LES
ORIGINES DE L’INDUSTRIE DES
PLANTES MÉDICINALES SUISSES. Di
15 avril 15h-15h30. 15.04.2018.
LA TRADITION HORLOGÈRE SUISSE,
UNE TRADITION MONDIALISÉE. Di 15
avril 14h-14h30. 15.04.2018.
MEG, Musée d’ethnographie de la Ville
de Genève, 65-67 boulevard Carl-Vogt
TRADITIONS D’ÉTHIOPIE ET DE
L’ÉRYTHRÉE, PRÉSENTÉES PAR DES
REQUÉRANT-E-S D’ASILE ET DES
RÉFUGIÉ-E-S. Sa 14 avril à partir de
17h30. Conférence, ilm, vente
d’artisanat, bufet à partir de 19h30 et
spectacle de danse 19h3-20h30. Org.:
assoc. Juskici et AMIC. 14.04.2018.
Jussy, grande salle des fêtes, www.jussy.ch
NEUCHÂTEL
«SAVEZ-VOUS PLANTER LES
CHOUX?». Exposition temporaire
autour de l’histoire du jardin potager.
24.03.2018-03.03.2019.
La Chaux-de-Fonds, Musée paysane et artisanal,
148, rue des Crêtets, 032 967 65 60,
www.chaux-de-fonds.ch/musees/mpa/
expositions/mpa-a-venir
BIENNE ET JURA BERNOIS
«SPEED-BOOKING». Ma 17 avril de
19h à 20h, but: faire découvrir ses livres
préférés en quelques minutes.
17.04.2018.
Bienne, Bibliothèque de la Ville
CONFÉRENCES
VALAIS
VIGNES ET NATURE. Ve 13 avril à
18h30. 13.04.2018.
Forum des Vignes, Fully, Mazembroz
NEUCHÂTEL
UN ÉCRIVAIN AU REGARD
SATELLITAIRE, DU MONDE À
TABA-TABA, ET RETOUR. Ve 13 avril
20h15, avec Patrick Deville. 13.04.2018.
La Chaux-de-Fonds, Club 44, rue de la Serre 64,
www.club-44-ch, 032 913 45 44
RENCONTRES LITTÉRAIRES
GENÈVE
SIGNATURE AVEC MARINA SKALOVA.
Sa 14 avril 12h. 14.04.2018.
Librairie Le Parnasse, 6, rue de la Terrassière
LUKAS BÄRFUSS ET MATHIEU
BERTHOLET. Lundi 16 avril 19h30
rencontre et lectures sur le thème de la
mort choisie. 16.04.2018.
MRL Maisond e Rousseau et de la Littérature,
40, Grand-Rue, www.m-r-l.ch
DANSE
VAUD
«TUESDAY IS DANCEDAY» - UNE
PROPOSITION DE GREGORY
STAUFFER. Tous les ma sauf les 10 et
24 avri,l «Tuesday is Danceday», Ma 17
avril 18h30-19h30. Entrée libre, sans
inscription, événement ouvert à tout le
monde. 17.04.2018.
Lausanne, Théâtre Arsenic, 57, rue de Genève,
www.arsenic.ch
VALAIS
«ZOCCOLI SOK SOK SOKOLI». A 19h ve
13 et sa 14 avril. 13.04.2018 et
14.04.2018.
Sierre, Théâtre Les Halles
VAUD
GENÈVE
«IMPASSE». Di 15 avril 17h ilm d’Elise
Shubs dès 16 ans. En présence de la
réalisatrice, dégustation aux saveurs
macédoniennes. 15.04.2018.
«THE GOLD FISH AND THE INNER
TUBE», RUTH CHILDS ET STÉPHANE
VECCHIONE. A 20h30 du 11 au 15 avril
sauf sa 19h et di 18h. 11.04.201815.04.2018.
Yverdon-les-Bains, L’Echandole, place
Pestalozzi, www.echandole.ch
VALAIS
FESTIVAL DE PÂTES. Ve 13 avril dès
18h30. 13.04.2018.
Vionnaz, local des jeunes, bâtiment scolaire
CAROLE ROUSSOPOULOS, «LA VIDÉO
POUR CHANGER LE MONDE».
Exposition. Des visites animées par les
comédiens Pauline Epiney et Fred
Mudry ont lieu les 26 avril, 24 mai, 28
juin, 12 juillet, 13 septembre et 4
octobre, à 19h. 13.04.2018-28.10.2018.
Martigny, Médiathèque Valais,
15 avenue de la Gare
EXPOSITION LAURE JOSS. Du je au di
15h-18h, présence de l’artiste les 14, 22
et 28 avril ainsi que le 6 mai.
13.04.2018-06.05.2018.
Vouvry, espace culturel (20, Grand-Rue)
LITTERA-DÉCOUVERTE SALON DU
LIVRE DE JEUNESSE. Du ve 13 au di 15
avril. Proclamation des vainqueurs du
concours litt. di 16h30 au centre sportif.
avec Xavière Devos, Nathalie Novi,
Denis Kormann. 10’000 livres en accès
libre. ateliers et animations gratuits.
13.04.2018-15.04.2018.
Saint-Maurice, Médiathèque Valais
et Centre sportif, www.litteradecouverte.com
JURA
BOURSE AUX VÉLOS. Sa 28 avril
9h30-11h30. 28.04.2018.
Cour du Château de Delémont
MARCHÉ DE PRINTEMPS. Di 15 avril
9h-17h. 15.04.2018.
Bonfol, complexe sportif du village
BRUNCH À LA PAROISSE. Sa 14 avril
8h30-11h. 14.04.2018.
Paroisse réformée de Tramelan,
Maison de paroisse
EXPOSITION D’ICÔNES. 13.04.201815.04.2018.
Courfaivre, Maison des Oeuvres
PRÉSENTATION DU LIVRE DE
L’APOCALYPSE. Di 15 avril et 29 avril
de 10h à midi. 15.04.2018 et
29.04.2018.
Centre chrétien de Porrentruy
EXPO «IRRÉDUCTIBLE»
VAUD
«IRRÉDUCTIBLE», L’EXPOSITION DES
150 ANS DU «COURRIER». A l’occasion
du festival Visions du Réel. Sa 14 avril
14h-21h, di 15 avril 13h-22h, lu 16 avril,
ma 17 avril, me 18 avril 17h30-22h, je
19 avril 17h30-22h. 14.04.-19.04.2018.
17
MÉMENTO
VENDREDI 13 AVRIL 2018
ADC, salle des Eaux-Vives,
82-84, rue des Eaux-Vives
HOMINAL/ÖHRN, MARIE-CAROLINE
HOMINAL ET MARKUS ÖHRN. Je 12 et
di 15 avril à 19h; les 13, 14, 17 et 17 avril
à 20h. 12.04.2018-18.04.2018.
Théâtre de l’Usine, 11, rue d e la Coulouvrenière,
www.theatredelusine.ch, 022 328 08 18
THÉÂTRE
GENÈVE
«UN SI GENTIL GARÇON», DE JAVIER
GUTIERREZ, MISE EN SCÈNE DE DENIS
LAVALOU ET CÉDRIC DORIER. Ve 13
avril 20h. Sa 14 avril 20h. Di 15 avril
18h. 05.04.2018-15.04.2018.
Théâtre du Grütli, 16, rue Général-Dufour,
www.grutli.ch, billetterie 022 888 44 88
«FRIDA KAHLO, AUTOPORTRAIT
D’UNE FEMME», DE RAUDA JAMIS,
MISE EN SCÈNE YVAN RIHS ET
MARTINE CORBAT, PRODUCTION : CIE
L’HYDRE FOLLE. En semaine 20h, sauf
jeudi 19h, dimanche 18h, lundi relâche.
- Représentations du jeudi à 19h suivies
d’une table ronde abordant la question
de la représentation et la place de la
femme dans l’art. Prochaine table ronde
je 12 avril à 20h45, sur le thème LA
REPRÉSENTATION ET LA PLACE DES
FEMMES DANS LES MILIEUX
ARTISTIQUES. ENTRE VIE PRIVÉE, VIE
PUBLIQUE, QUELS SONT LES ENJEUX
EN MATIÈRE D’ÉGALITÉ?, avec
Natacha Koutchoumov co-directrice de
la Nouvelle Comédie de Genève,
Federica Martini historienne de l’art
professeure à l’Ecole cantonale d’art du
Valais, Angela Marzullo artiste féministe
performeuse Genève, Marion Schulze
sociologue UNINE/UNIBAS.
Introduction par Sandrine Salerno
conseillère administrative, Genève.
10.04.2018-22.04.2018.
Théâtre Le Galpon, route des Péniches,
www.galpon.ch, Genève, 022 321 21 76
«ÉGOCRATIE», DE & PAR LIONE,L
RUDAZ ET GASPARD BOESCH. Ma, me,
ve 20h, je/sa 19h, di 17h, relâche les lu.
10.04.2018-21.04.2018.
Théâtre Cité Bleue, 46, avenue de Miremont
«LUXE, CALME», DE MATHIEU
BERTHOLET. Ve 13 avril 20h. Sa 14
avril 19h. Di 15 avril 17h. 10.04.201815.04.2018.
La Comédie de Genève, boulevard des
Philosophes, www.comedie.ch, 022 320 5001
«PROCESSUS KAFKA», FRANZ
KAFKA. ADAPTATION: DANIEL WOLF.
Ve 13 avril 20h30. Sa 14 avril 19h. Di 15
avril 19h. Ma 17 avril 20h30. Me 18 avril
19h. Je 19 avril 19h. Ve 20 avril 20h30.
Sa 21 avril 19h, Di 22 avril 19h. Ma 24
avril 20h30. Me 25 avril 19:00. Je 26
avril 19h. Ve 27 avril 20h30. Sa 28 avril
19h. Di 29 avril 19h. 10.04.201829.04.2018.
ZERMATT UNPLUGGED. 13.04.201814.04.2018.
Carouge, Théâtre Alchimic, www.alchimic.ch,
rue Industrielle, 022 301 68 38
Sion, Point 11
«C’EST DÉJÀ DEMAIN, 7». Je/sa dès
19h30, ve dès 20h30. 12.04.201814.04.2018.
Théâtre du Loup, Acacias, chemin de la Gravière,
et La Gravière, www.theatreduloup.ch,
022 301 31 00
«COUPER LA TÊTE», GÉRARD
GUILLAUMAT EN FILATURE, ISABELLE
CHLADEK. A 19h le 13 avril. 13.04.2018.
Théâtre Saint-Gervais, 5, rue du Temple,
www.saintgervais.ch
«LA FOURMI ET LA CIGALE». Je 12
avril 19h, ve 13 avril 20h, sa 14 avril
19h. 12.04.2018-14.04.2018.
Chêne-Bourg, salle du Point Favre,
www.pointfavre.ch
«GRANDE PAIX», D’EDWARD BOND,
MISE EN SCÈNE D’ERIC SALAMA. Ma,
je, sa à 19h. Me et ve à 20h. Di à 18h.
Relâche le lundi. 13.04.-29.04.2018.
Théâtre du Grütli, 16, rue Général-Dufour,
www.grutli.ch, Maison des Arts du Grütli,
022 888 44 88,
[email protected]
VAUD
«UNE TEMPÊTE D’1H12» D’ISABELLE
BONILLO, D’APRÈS «LA TEMPÊTE»
DE WILLIAM SHAKESPEARE. Par le
T-âtre IBonillo. - Représentations du 10
au 22 avril à 19h, relâche le lundi 16
avril. 10.04.2018-22.04.2018.
Lausanne, place de la Louve, réservations
(places limitées) au 079 205 39 51
«AUTOMNE», DE JULIEN MAGES,
MISE EN SCÈNE DE JEAN-YVES RUF.
Je 19h, ve 20h30, sa 19h, di 17h. avec
Yvette Théraulaz et Jacques Michel.
12.04.2018-15.04.2018.
Théâtre La Grange de Dorigny, 021 692 21 24,
www.grangededorigny.ch
SOIRÉE LA MAIN MISE. Ve 13 avril
21h-2h du matin. 13.04.2018.
GUILLAUME PILET (CH). THE
DRAMATICON/ WORK IN PROGRESS.
Ve 13 avril 19h30 entrée libre.
13.04.2018.
LOTO DE L’ARSENIC. Di 15 avril
dès 14h. 15.04.2018.
Lausanne, Théâtre Arsenic,
57, rue de Genève, www.arsenic.ch
VALAIS
«IRIS ET MOI». Ve 13 avril 20h30, sa
14 avril 19h, di 15 avril 17h, je 19 avril
19h, ve 20 avril 20h30, sa 21 avril 19h,
di 22 avril 17h. 12.04.-22.04.2018.
www.zermatt-unplugged.com
BALIMUPRHY. Ve 13 avril dès 20h30.
13.04.2018.
BIENNE ET JURA BERNOIS
FESTIVAL POP ET METAL CORMOROCK. Ve 13 et sa 14 avril. 13.04.2018
et 14.04.2018.
JURA
«LES PETITS COCHONS 3, LE
RETOUR», DE CLAUDE-INGA BARBEY.
Spectacle dès 4 ans. Me 15h, sa 17h, di
11h et 17h. 11.04.2018-29.04.2018.
TMG Théâtre des Marionnettes de Genève, 3 rue
Rodo, www.marionnettes.ch, 022 807 31 07
MATINÉE MUSICALE EN FAMILLE,
CAMERATA DU LÉMAN. Di 15 avril à
11h, Bach, Tchaïkovski, Warlock,
Moussorgsky. 15.04.2018.
Salle Frank Martin, rue de la Vallée
JURA
«UNE SI PETITE VALISE». Ve 13 avril
19h30, sa 14 avril 19h30, di 15 avril
17h, jeune public. 13.04.-15.04.2018.
Porrentury, Les Hospitalières,
www.tempsdanse.net
VALAIS
LA PETITE LANTERNE, EN AVANT LA
MUSIQUE. Sa 14 avril, de 10h à 11h,
enrtre 4 et 6 ans, cinéma pour jeune
public. 14.04.2018.
Martigny, Médiathèque Valais, 15, avenue de la
Gare, www.mediatheque.ch/valais
MUSIQUES
VALAIS
«CONCERTS AU CHÂTEAU». Di 29 avril
et 27 mai à 17h. 21.01.-27.05.2018.
Monthey, Château, www.monthey.ch
BIG BAND ET GRAND ORCHESTRE DE
L’EJMA VALAIS, DIR. PASCAL
WALPEN. Ve 13 avril à 20h30.
Programme: Count Basie, John Clayton,
Don Ellis, Randy Brecker, Carlos Jobim
et Fred Sturm. 13.04.2018.
Martigny, Maison de la Musique
7
8
9
10
5
OLGA ZHUKOVA, ORGANISTE. Di 15
avril à 17h. 15.04.2018.
9
7
Eglise Saint-Marcel, Delémont
IMAGIN’ARTS. A 20h ve 27 et sa 28
avril. 27.04.2018 et 28.04.2018.
10
Saint-Ursanne, halle des fêtes
QUATUOR VIVAT DE SAINTPÉTERSBOURG. Me 18 avril 20h.
18.04.2018.
Eglise de Lajoux
NEUCHÂTEL
PIANO ET VIOLONCELLE, ALEXANDRE
THARAUD ET JEAN-GUIHEN
QUEYRAS. Lu 16 avril à 20h15.
Programme: J. S. Bach, Brahms et
alban Berg. Concert de la 125e saison de
la Société de Musique. 16.04.2018.
La Chaux-de-Fonds, salle de musique
GENÈVE
THE REALS, SORTIE DU DOUBLE
VINLY «NUISANCE SONORE». Ve 13
avril 21h30. 13.04.2018.
THE BAD PLUS. Sa 14 avil 21h30.
14.04.2018.
AMR/Sud des Alpes, 10, rue des Alpes,
www.amr-geneve.ch
LES CONCERTS DE JUSSY, SERGUEI
MALOV, VIOLON ET ALTO. Di 15 avril
17h. 15.04.2018.
Temple de Jussy, www.jussy.ch
JILIANE RICKENMANN QUARTET,
JAZZ MODERNE. Ve 13 avril 21h, portes
20h30. 13.04.2018.
PIERCE WARNECKE ET RODOLPHE
LOUBATIÈRE DUO (FRANCE). Di 15
avril 21h, concert 21h30. 15.04.2018.
ENFANTS / TOUS PUBLICS
GENÈVE
6
4
8
Saint-Maurice, La Bouche Qui Rit
Boudry, La Passade, 032 841 50 50,
www.lapassade.ch
5
3
Saignelégier, Café du Soleil, 032 951 16 8
ENSEMBLE MAZAJ DE PALESTINE. Ve
13 avril 19h. 13.04.2018.
NEUCHÂTEL
4
2
6
«LES NUITS SONT TOUJOURS TROP
COURTES À HARLEM». Ve 13 avril et sa
14 avril à 20h. 13.04.2018 et
14.04.2018.
«LILY ET SES CAMARADES». Ve 13
avril, sa 14 et di 15 avril, sa 21 et di 22
avril, sa 28 et di 29 avril, ve/sa 20h, di
17h. 13.04.2018-29.04.2018.
3
1
GRAND TÉTRAS, LAURENT MOUCHE,
JULIEN BERBERAT, RÉGIS SAUVAIN,
BAPTISTE WILLEMIN, JÉRÉMIE
ACKERMANN. Sa 14 avril 21h. Et en in
de soirée IMPURE WILHELMINA.
14.04.2018.
La Sportive, sous-sol, 45, rue de Carouge,
www.jazz-agmj.ch
Sion, aula du Collège des Creusets,
079 244 58 50
2
Halle polyvalente de Cormoret
Sion, Le Petit Théâtre, rue du Vieux-Collège 9,
www.petitheatre-ch, 027 321 23 41
«CALIGULA» D’ALBERT CAMUS. Ve 13
avril et sa 14 avril à 20h30 par
l’atelier-théâtre du LCC. 13.04.2018 et
14.04.2018.
1
N° 3858
HORIZONTALEMENT
1. Amateur de rouge. Le volant a les siens. 2. Mouvement de terrain. 3. Ville
aux sept collines. Tenir les commandes. 4. Causer des dommages. Vers
l’Oubangui charrie. 5. Annonce la fin du service. Travailles à la main.
6. Degré. Engagement hasardeux. Points opposés. 7. En panne de
développement. 8. Abolira une loi. 9. Ville des Hautes-Alpes. Prénom féminin
cher à Aragon. 10. Juste avant la in. Corrections faites à la main.
mots croisés n° 3858
VERTICALEMENT
1. Première en peinture. 2. Bel et bien ini. A dos d’âne. 3. Personne bien
conservée. Artiste français aux multiples facettes. 4. Faire pousser des pouah
de senteur. Est du métier. 5. Personnel. Traite avec ménagement. 6. Trois
lettres pour quelques lignes. Un des cinq Grands Lacs. 7. Des femmes en
colère. 8. Ville de Hongrie. Espèce de poule mouillée. 9. A la base de nombreux
colorants. Le sélénium. 10. Feras monter la pression.
SOLUTIONS DU N° 3857
HORIZONTALEMENT X 1. Césarienne. 2. Hôte. Suies. 3. Alertera. 4. Rires.
Oser. 5. Lee. UMP. Ta. 6. Enrênées. 7. Sn. Mâle. Ce. 8. Eliminer. 9. Orienter.
10. Skis. Secte.
VERTICALEMENT X 1. Charles. Os. 2. Eolienne. 3. Stérer. Loi. 4. Aère.
Emirs. 5. Tsunami. 6. Ise. Méliès. 7. Européenne. 8. Nias. Etc. 9. Né. Et.
Crêt. 10. Estrade. Ré.
Temple de Plainpalais
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Administration et rédaction à Genève:
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ARTISTES. lu 16 avril 20h. 16.04.2018.
Corédacteurs en chef:
Laura Drompt, Gustavo Kuhn.
Directrice administrative:
Eva Fernandez.
Editeur: Nouvelle Association du Courrier
(NAC), Genève.
Président: Jean-Jacques Isaac.
Imprimeur: Atar Roto Presse, Genève.
Tirage contrôlé REMP 2017: 7200 abonnés
Librairie-café Les Recyclables
(53, rue de Carouge) www.recyclables.ch
«CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL
GANDINI, INAUGURATION DES
GRANDES ORGUES APRÈS
RESTAURATION, RÉCITAL D’ORGUE
PAR ALESSIO CORTI, ORGANISTE DE
MILAN. Ve 13 avril 20h. Programme:
oeuvres de J. S. Bach, felix
Mendelssohn-Bartholdy et Franz von
Liszt. 13.04.2018.
«CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL
GANDINI, INAUGURATION DES
GRANDES ORGUES APRÈS
RESTAURATION. Sa 14 avril 14h-15h,
AUDITION DE LA CLASSE D’ORGUE DU
DU CONSERVATOIRE DE MUSIQUE DE
GENÈVE, 15h-18h, portes ouvertes avec
visite et présentation de l’orgue par Ilic
colzani et Ettore Bastici, facteurs d’orgue
de Côme/Como (Italie). 14.04.2018.
«CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL
GANDINI, INAUGURATION DES
GRANDES ORGUES APRÈS
RESTAURATION. Sa 14 avril 19h,
RÉCITAL D’ORGUE PAR ANDREA
MACINANTI, ORGANISTE DE
BOLOGNE. Programme: œuvres de J. S.
Bach, C. W. Gluck, P. Fumagalli, M. E.
bossi, Giacomo Puccini et O. Ravanello.
14.04.2018.
«CONCERTS DE LANCY» - FESTIVAL
GANDINI, INAUGURATION DES
GRANDES ORGUES APRÈS
RESTAURATION. Di 15 avril 17h. .
CONCERT DE CLÔTURE PAR
CLÉMENCE TILQUIN, SPORANO,
GÉRARD MÉTRAILLER, TROMPETTE,
DIEGO INNOCENZI, ORGUE.
Programme: oeuvres de A. Melani, V.
Petrali, M. Reger, F. P. Tosti et Giuseppe
Verdi. 15.04.2018.
Eglise Notre-Dame des Grâces, Grand-Lancy,
5, avenue des Communes-Réunies,
www.festivalgandini.org,
www.concertsdelancy.ch, 022 757 15 63
PARTENARIAT
18
LE COURRIER
MÉMENTO
VENDREDI 13 AVRIL 2018
HOMMAGE
CONVOIS FUNÈBRES
Lucienne Gerdil:
un engagement persistant
Vendredi 13 avril
ucienne nous a quittés cette
semaine. Depuis plusieurs
mois, elle luttait contre un
cancer. Après plusieurs chimiothérapies, à plus de 80 ans, son
corps n’a plus résisté. Et nous
sommes tristes.
Durant de très nombreuses
années elle s’est engagée dans de
vastes domaines qui semblaient
la porter: l’enseignement primaire, la musique et les chœurs, et surtout des associations de
nature citoyenne.
Nous avons particulièrement partagé avec elle son implication dans le cadre de l’Association de lecteurs du Courrier (ALC)
durant plus de vingt années.
De sa part arrivaient des propositions et des actions, que ce
soit sur des stands, dans les rues ou lors de manifestations diverses. Elle partageait avec nous ses rélexions, ses doutes, ses
critiques constructives. Mais nous communiquait aussi beaucoup de joie, des rires et des chants entraînants.
Elle savait maintenir un bel esprit et une cohésion dans un
groupe. Elle le faisait aussi bien avec l’équipe de ses idèles amies,
ou lors de ses escapades musicales hivernales du côté de l’Alsace,
dans l’animation de ses cours de lûte avec des jeunes ou encore
dans l’aide apportée à une population déshéritée de Roumanie
durant plusieurs années.
Lucienne est restée idèle à elle-même et à ses convictions
spirituelles qu’elle approfondissait depuis l’adolescence dans sa
paroisse de la Servette; plus tard et en d’autres lieux, avec
d’autres personnes, comme dans sa communauté de base. Mais
elle lisait beaucoup, se renseignait, observait et restait critique
tant envers les institutions ecclésiales que politiques, en gardant
un esprit très ouvert. Combien de fois n’a-t-elle pas échangé avec
des connaissances ce qu’elle avait jugé pertinent dans la revue
Golias?
Lucienne nous stimulait, les plus jeunes comme les plus âgés.
Elle restait attachée à ses proches, à sa famille, et la mort accidentelle d’un de ses neveux l’a marquée fortement.
Nous pouvions sentir chez elle une grande sensibilité, une
compréhension des autres, une empathie manifeste. Lucienne
était aussi une bonne vivante, joyeuse et sereine; mais elle pouvait s’emporter, réagir vivement, en particulier devant des situations d’injustice, de racisme, de sexisme ou d’inégalité. Si elle a
donné autant d’énergie pour le développement de «son journal»
Le Courrier, elle n’a pas hésité, à un âge où beaucoup lèvent le
pied, à se lancer dans l’engagement politique, chez les Verts de
sa commune.
Reconnaissons aussi qu’elle savait inviter et mijoter de succulents petits plats… Elle aimait animer des fêtes, des anniversaires. Que de fois n’a-t-elle pas cherché parmi de vieux vêtements chaussures et chapeaux de toutes formes et couleurs ain
de construire des costumes improvisés! Elle excellait à inventer
des chansons sur des airs connus pour marquer tel ou tel événement.
Nous étions heureux avec Lucienne. Elle nous manque déjà.
L
Jean-Pierre Clerc,
membre de l’Association
des lecteurs du Courrier
et de la Nouvelle Association
du Courrier.
GENÈVE
Ses sœurs et son frère,
Madeleine et Antoine Julliard
Denise et Christian Delmotte
Jean-François Gerdil et Bernadette Babel Gerdil
Geneviève Bosson, leur sœur de cœur
Monsieur l’abbé Claude Stucki, ami de Lucienne et de toute
la famille,
Ses neveux et nièces et leurs enfants;
Alexandre Julliard
Nicolas Julliard et Julie Enckel-Julliard, Léontine et Rosalie
Frédéric et Elise Julliard, Clémence et Augustin
Jérôme Delmotte
Bruno et Constance Delmotte, Jeanne et Gabriel
Guillaume et Nivo Gerdil, Louis
Feu Thomas Gerdil
Tous les descendants des familles Gerdil et Vigny
ont la profonde tristesse d’annoncer le décès, le mardi 10 avril 2018,
à l’âge de 81 ans de
Lucienne GERDIL
La cérémonie religieuse aura lieu le lundi 16 avril à 15 heures au
Centre Œcuménique de Meyrin-Cité.
Adresses de la famille: Madeleine Julliard, Case postale 35,
1299 Crans-près-Céligny.
Jean-François Gerdil, Sur les quais 35,
1342 Le Pont
En souvenir de Lucienne, vous pouvez faire un don à une œuvre
humanitaire.
L’Association de lecteurs du Courrier, la Nouvelle
Association du Courrier et l’équipe du journal
sont dans la peine d’annoncer le décès de
Lucienne GERDIL
Lucienne a été membre du comité de l’ALC durant de nombreuses
années et une de ses représentantes à la NAC. Le Courrier était cher
à son cœur et durant toutes ces années elle a œuvré au sein de
l’ALC pour poursuivre l’aventure du journal. Nous présentons nos
condoléances à sa famille.
Pour les obsèques, prière de se référer à l’avis de la famille.
Gilberte Andrey, née Follonier,
décédée à 75 ans le 8 avril,
cérémonie religieuse en la chapelle
du Centre funéraire de Saint-Georges
(Petit-Lancy, 13, chemin de la Bâtie)
à 10h45. Olivio Bilati, décédé à 84
ans, cérémonie religieuse en l’église
de Sainte-Croix à Carouge à 10h30.
Andrea Bono, Chancy. Luigi Creti,
décédé à 76 ans, cérémonie au
Centre funéraire de Saint-Georges à
14h45. Pierre Darier cérémonie
religieuse en la cathédrale SaintPierre à 14h30. Michel Delétraz,
décédé à 75 ans, recueillement au
temple de Plan-les-Ouates (173,
route de Saint-Julien) à 14h30.
Jean-Pierre Dudan décédé à 62 ans,
cérémonie au Centre funéraire de
Saint-Georges à 15h45. Genna
Francioli, née Cassol, décédée à 82
ans le 8 avril, cérémonie religieuse
au Centre oecuménique de Meyrin à
10h30. Antoinette Gehrig, Genève.
Margrit Irma Huber, recueillement au
cimetière de Saint-Georges à 14h.
Daniel Jayet, cérémonie religieuse au
temple de Dardagny à 14h, suivie de
l’ensevelissement au cimetière de
Dardagny (GE). Lisette Kleijn,
décédée à 77 ans, cérémonie
religieuse en l’église Saint-Paul à
14h30. Gilbert Kreis, cérémonie à la
chapelle du cimetière Saint-Georges
à 14h15. Renée Kuffer, Genève.
Thierry Mallard, Genève. Virginie
Moreillon-Cotter, décédée à 99 ans,
cérémonie en la chapelle du Centre
funéraire de Saint-Georges à 13h.
Christian Olivieri, décédé à 52 ans,
cérémonie d’adieu au Centre
funéraire de Saint-Georges à 16h.
Thérèse Oppliger, née Castella,
décédée à 85 ans, cérémonie d’adieu
à l’église Saint Jean XXIII (PetitSaconnex, chemin A.-Pasteur) à 14h.
Denise Passaquin, décédée à 90 ans,
cérémonie en la chapelle du Centre
funéraire de Saint-Georges à 16h.
Magda Senn-Barbu, décédée le 5
avril en Allemagne, à Essen.
Notre-Dame de Sion à 10h30. Colette
Van de Maele, née Hoenraet, veuve
de Jacques, messe en son souvenir à
la chapelle de l’EMS de Gravelone à
Sion à 10h30. Suzanne Moulin, née
Delasoie, veuve de Rémy, cérémonie
religieuse en l’église Saint-Michel à
Martigny-Bourg à 10h. Jean-Noël
Rybicki, cérémonie d’adieu en
l’église de Champlan à 17h.
VAUD
Claude Barbey, décédé à 58 ans,
culte en la chapelle du Centre
funéraire de Vevey à 13h30. Philippe
Bovel, décédé à 90 ans, cérémonie
d’adieu au temple de La Tour-dePeilz à 14h15. Albert Bubi, décédé à
56 ans, culte d’adieu au Centre
funéraire de Montoie chapelle B à
13h30 suivie des honneurs. Louis
Dépraz, décédé à 82 ans, cérémonie
d’adieu au Centre funéraire de
Montoie (Lausanne) chapelle A à
16h. Eric Charles Dufour, décédé à 95
ans, culte au Centre funéraire de
Montoie (Lausanne) chapelle A à
14h30. Fausta Falciola Rossi,
décédée à 82 ans, messe en l’église
catholique du Sacré-Coeur, à
Montreux, à 14h. Suzanne JunodGiroud, décédée à 92 ans, cérémonie
d’adieu en la chapelle de Beausobre
à Morges (avenue de Vertou) à 11h.
Franco Loparco, décédé à 52 ans,
cérémonie à l’église catholique de
Saint-Prex à 10h, honneurs à 10h45.
Jean-Luc Mercier, décédé à 48 ans,
culte du dernier adieu en l’église de
Corserey à 14h30. Ron Pass,
recueillement en sa mémoire au
Centre funéraire régional de Nyon à
14h. Marc Pilet, cérémonie d’adieu
en la chapelle B du Centre funéraire
de Montoie (Lausanne) à 16h30.
Irma Scheidegger, décédée à 92 ans,
culte au temple de Nyon à 14h. Roger
Siegrist, cérémonie d’adieu au
temple de Clarens (Vaud) à 14h30.
Gabrielle Wagnières-Roy, Vuiteboeuf.
Andreas Zünd, décédé à 66 ans,
culte d’adieu au temple d’Yverdonles-Bains à 14h.
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VALAIS
Gert Ebener, messe
d’ensevelissement en la cathédrale
MÉTÉO
La section des Verts du Grand-Saconnex
a la tristesse de faire part du décès de
Madame Lucienne GERDIL
Enseignante et membre idèle de la section.
Pierre Eckert et Alvina Garcia,
coprésidents
Laurent Jimaja,
conseiller administratif
Vendredi. Temps assez ensoleillé et généralement sec avec des passages
nuageux parfois denses le long du Jura et les régions de plaine limitrophe.
Faible risque d’averses. Plus nuageux sur le versant sud des Alpes valaisannes
et le long du Jura avec une tendance aux averses plus marquée. Maximum de
15° à 18°. Tendance au foehn dans les vallées alpines. Samedi. Temps assez
ensoleillé. Dans la région du Simplon et le long du versant sud des Alpes,
nuageux avec un risque d’averses. Maximum de 19° à 21°. Foehn dans les
vallées alpines. Dimanche. Temps en partie ensoleillé et généralement sec.
Plus nuageux dans la région du Simplon et le long du versant sud des Alpes et
encore quelques averses, Maximum de 20° à 22°.
météosuisse
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Musique >> La Datcha - Maison culturelle, Le Romandie
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Camille Porte
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1205 Genève
le MAG
CULTURE
19
CULTURE
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
«Les Visages cachés de ma ville 2», création collective à découvrir sur la scène de la Comédie dès mardi prochain. CAROLE PARODI
A la Comédie de Genève, Myriam Boucris monte deux pièces en miroir avec des migrant-e-s et
des étudiant-e-s. Reportage dans les coulisses d’un travail de médiation et de création
VISAGES À NU
CÉCILE DALLA TORRE
Médiation théâtrale X Journée grise.
Il tombe des trombes d’eau à Genève ce
lundi de mars. On franchit le seuil de la
salle Caecilia, rue Carteret, à deux pas
des Grottes. A l’abri, passé le sas d’entrée
faisant un peu ofice de salle à manger,
on pénètre dans l’antre décati de cet ancien théâtre qui sert de salle de répétition
à la Comédie de Genève. Il est 16h30 et
des poussières. Une vingtaine de personnes forment une ronde sur le plateau.
L’atelier vient de démarrer par le travail
sur les instruments de musique pédagogiques, disposés en fond de scène. Chaque
participante s’en est approprié un, une
étape facilitant le dialogue à venir. Il est
maintenant l’heure de s’échauffer le
corps et la voix. Celle de la metteure en
scène Myriam Boucris (lire interview
page suivante), au milieu d’eux, perce
l’espace.
«On ne réléchit pas, on écoute et on
répète après moi. On va créer son
propre son, et se laisser porter par le
chœur. L’oreille se laisse guider, et elle
fait ça très bien. Elle n’a pas besoin du
cerveau», prévient l’artiste, passée par
l’art lyrique. Ils se lancent ensuite des
accessoires – couettes, pinceaux, baguettes, entre autres – pour apprendre
à mesurer leur geste tout en continuant de chanter. Parce que sur un
plateau de théâtre, des imprévus surviennent et il faut apprendre à ne pas
se laisser décontenancer.
S’apprivoiser
Depuis le mois d’octobre, des étudiants
de l’université de Genève, des jeunes
femmes pour la plupart, dont plusieurs
en psychologie, se retrouvent chaque
lundi avec des personnes migrantes
pour travailler collectivement autour
des Visages cachés de ma ville 2. La pièce
sera à l’afiche de la Comédie de Genève
dès mardi prochain. Quatre comédiens
professionnels, Céline Goormaghtigh,
Alicia Packer, Peter Palasthy et Mathieu Ziegler font corps avec le groupe.
Ils ont travaillé toute la journée sur
l’autre spectacle, entièrement écrit par
Myriam Boucris celui-là – Migrrr –, qui
sera présenté en miroir de cette création collective.
L’heure d’une petite pause thé et gâteaux faits maison a sonné. La deuxième partie de la séance se déroule de
l’autre côté du plateau, où une petite
scène est montée. Liliana Dias, qu’on
appelle Lily, vidéaste, est installée en
face, ordi portable ouvert. Habituée au
monde du cinéma, elle a suivi l’ensemble du processus de création des
Visages cachés de ma ville 2 et pris une
série de photographies, à découvrir
dans l’exposition en marge du spectacle à la Comédie. «Les expressions du
visage se libèrent aujourd’hui», note-telle. Elle a pu constater au il des mois
combien la mise en confiance par la
metteure en scène a permis de s’apprivoiser et d’obtenir une réelle cohésion
de groupe, sans aucune barrière entre
les origines géographiques, sociales ou
professionnelles de ses membres.
«L’oreille se laisse
guider, et elle fait
ça très bien. Elle n’a
pas besoin du
cerveau» Myriam Boucris
A côté d’elle, Myriam Boucris se
mouille les doigts avant de frotter les
tiges d’un instrument posé sur la table
pendant qu’un petit groupe de six
interprètes, silhouettes courbées et
abattues, dont Céline Goormaghtigh,
prépare son entrée en scène sur les
sonorités étranges produites par
l’instrument. Au sol, leurs six corps
tournent sur eux-mêmes et roulent en
dessous du rideau blanc percé de trous
en fond de scène.
Puis ils répètent de nouveau leur
entrée en scène, soudés, dans une
marche âpre et dificile à l’image d’un
vécu douloureux. On entendra ensuite
la voix d’Ana, racontant son histoire à
un journaliste, avant celle de Luna.
Installé sur des chaises devant eux, le
reste du groupe observe. Au mur, le découpage scénique est très clair: 25 petits écriteaux blancs se succèdent en
une longue colonne pour dresser la
liste des scènes qui composent la pièce,
un titre par écriteau.
Respirer sous les cheveux
Un chant de Myriam Boucris retentit
en arabe avec rage. «Ne pas coller le
chant à la rapidité de vos mouvements», glisse-t-elle. Le rideau blanc a
avancé au milieu de la scène, et les comédiens sont désormais passés derrière. Des empreintes digitales sont
projetées sur leur corps. On marque
une autre pause à la in de cette scène.
Veronica Segovia, costumière, rend visite au groupe pour préparer leurs costumes. «On va être le plus proche possible de la vie de tous les jours. Il ne faut
pas que ce soient des costumes mais des
vêtements de scène.»
«Membres à travers le mur.» Ainsi
s’intitule la scène suivante. Seuls un
bras, des jambes, des cheveux traversent physiquement le rideau blanc,
élément clé du décor des Visages cachés
de ma ville 2. Dans un premier temps,
on ne verra pas le visage des interprètes. «Lily, tu peux nous envoyer la
Mer rouge? Ali, ne regarde pas ton
pied», glisse Myriam Boucris. Au même
moment, ce rideau devient écran de
projection où défilent des paysages
lointains, territoires franchis par les
migrants. Certains participants se
parlent espagnol entre eux. Puis on entend Céline Goormaghtigh demander,
et formuler elle-même la réponse: «Qui
est-ce qui a gagné la course de l’Escalade cette année? Un Erythréen.»
On enchaîne sur la scène des corps
empilés. Myriam Boucris montre comment procéder. «Ceux qui veulent essayer d’être en dessous peuvent le
faire.» Ali veut bien. Il traduit en érythréen à deux femmes. Tout le monde
s’entraîne alors. Quelques-unes enilent
un pantalon de survêtement vert ou
bordeau pour qu’on distingue mieux les
corps sur fond noir sur la photo qu’est
en train de prendre Lily. «On peut se
mettre visage sur visage», prévient Myriam Boucris. «Ne vous inquiétez pas,
on arrive à respirer sous les cheveux.»
Elsa tente l’exercice en s’installant la
première au sol avant que Matylda aux
bras tatoués ne s’allonge sur elle. «Tu
pourras glisser gentiment par derrière»,
lui recommande la metteure en scène.
Puis on applaudit Elsa, qui était en
dessous. Et c’est au tour des hommes de
tenter l’exercice. Santo, Mohamed,
Mathieu s’y mettent. Pendant ce temps,
tout le monde est passé voir Veronica
dans l’autre pièce, qui a pris leurs
mesures pour les costumes. La in de
journée est presque là. On se sépare. Et
la vie de tous les jours, quelle qu’elle
soit, reprend pour chacun. I
Les Visages cachés de ma ville 2/Migrrr,
du 17 avril au 5 mai, Comédie de Genève,
www.comedie.ch
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MAG À LA UNE
20 leWEEK-END
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
«’Médier’ n’est pas éduquer»
Interview X Aller vers des personnes
qui ne vont pas forcément voir des
spectacles et réunir des populations
qui n’ont pas l’habitude de l’être, voilà
comment Myriam Boucris définit la
médiation théâtrale.
Tignasse brune, corps souple et gracieux, Myriam Boucris est un doux
mélange d’affection et de fermeté. Deux
qualités avec lesquelles la metteure en
scène, comédienne, chanteuse et auteure installée depuis une quinzaine
d’années à Genève encadre la vingtaine de participants à l’atelier réunissant migrants, étudiants et professionnels de la scène. Entre les répétitions de
Migrrr et des Visages cachés de ma ville 2,
présentés en diptyque à La Comédie de
Genève la semaine prochaine, elle revient sur le parcours de médiation
qu’elle a mis en place l’an dernier au
sein de l’institution genevoise avec sa
compagnie Tohu Wa Bohu.
Quelle visée a votre projet de médiation
théâtrale?
Myriam Boucris: L’idée est d’aller
vers des personnes qui ne vont pas
forcément voir des spectacles et de
réunir des populations qui n’ont pas
l’habitude de l’être. L’année dernière,
nous avons mis en contact des élèves
du cycle et des personnes en situation
d’exclusion dans Les visages cachés de
ma ville 1. Cette année, des étudiants et
des migrants participent au projet des
Visages cachés de ma ville 2.
L’an prochain, pour le troisième volet, nous réunirons des personnes en
situation de handicap et des personnes
qui ne le sont pas. Le but est de faire se
rencontrer des populations qui ne se
connaissent pas et qui se découvrent
avec nous, à travers des médiums dont
ils n’ont pas l’habitude. Ça change les
codes et ça crée la surprise. On se regarde et on s’écoute autrement.
A vous voir travailler avec des migrants
sur le plateau lors de la création des
Visages cachés de ma ville 2, on sent
que votre pratique n’est pas nouvelle et
qu’elle vous tient à cœur.
Oui, on parle de médiation maintenant, mais ça fait longtemps que cela
existe sans porter ce nom. Ce qui est
intéressant, c’est de voir à quel point on
peut approfondir le rapport à l’autre.
Depuis plusieurs années, j’essaie de décliner des processus où l’on fait un chemin ensemble. Nous faisons connaissance avec les instruments de musique,
leurs vibrations, de manière un peu
singulière. Ensuite, on se raconte, puis
l’on crée ensemble un spectacle, sur le
thème de l’exclusion l’an dernier, et de
la migration cette année.
La médiation théâtrale pose un certain
nombre d’enjeux…
Que propose-t-on à un public qui n’en
est pas un? Comment fait-on vivre le
spectacle vivant en allant chercher
d’autres yeux que ceux déjà convaincus? Ce n’est pas seulement en leur donnant des billets gratuits, en leur faisant
découvrir des instruments ou en les
faisant venir au spectacle. Le parcours
de médiation, c’est autre chose. Il faut
sentir la parole de chacun. C’est à nous
de leur faire expérimenter.
Quels sont les différents publics ayant
suivi votre atelier depuis octobre?
Une cinquantaine de personnes, migrants et étudiants confondus, sont
passées par l’atelier cette année. Très
vite, les étudiants savaient si c’était ce
qu’ils recherchaient. Pour les personnes migrantes, il est arrivé que leur
participation dépende de leurs disponibilités. Certains ont essayé de le suivre
mais n’y sont pas parvenus. Pour
d’autres, on suppose qu’ils ont été intimidés, ou pas intéressés – ils ne sont
pas venus nous expliquer pourquoi ils
renonçaient. Le groupe a été stabilisé à
une vingtaine de participants. Seize
nous ont suivi jusqu’au bout. La moitié
sera parmi nous sur le plateau: assez
merveilleusement, quatre personnes
issues de la migration et quatre étudiants.
Comment le projet était-il présenté au
départ?
Nous avons proposé de faire ensemble
du théâtre, d’explorer le son, de se rencontrer et de raconter son histoire.
Ceux qui sont restés sont ceux qui ont
été accompagnés au départ, entre
autres par une personne de l’association Camarada, qui les guide encore
aujourd’hui. Une autre accompagnante était elle-même érythréenne,
étudiante, née ici, à l’origine d’un cours
de français destiné à des Erythréens.
Un jeune participant était parrainé par
deux femmes, dont une travaille à la
Comédie. Sans ces associations – Camarada, la Roseraie et Aspasie, avec
laquelle nous avons dû inalement renoncer à la collaboration car c’était
trop dur sur le terrain –, le travail n’aurait pas pris cette dimension-là.
Comment la confiance s’installe-t-elle
avec les personnes migrantes qui
viennent découvrir l’atelier?
Pour la plupart d’entre elles, on connaît
l’histoire qu’elles ont bien voulu nous
raconter, mais on ne sait pas où elles
vivent à Genève, ni quel est leur métier.
On ne leur demande pas d’expliquer
pourquoi elles sont là. Ce n’est pas le but.
Nous commençons par jouer ensemble
des instruments, faire des jeux. Il s’agit
de se connaître autrement. Le temps est
aussi une des clés de notre travail.
Votre approche de la médiation se base
en grande partie sur le travail de la voix,
un élément fondateur de votre propre
parcours artistique.
J’ai commencé le théâtre très tôt.
Comme je faisais aussi de la musique et
de la danse, j’ai été orientée vers le
chant lyrique, un peu à ma surprise. Ce
n’était pas ma culture familiale, mais
ça m’intéressait de travailler la voix. Je
me suis alors formée au Conservatoire
supérieur de Paris en opéra, où j’ai appris énormément pour la technique
vocale. C’était par contre une prison
dorée, le carcan était trop serré. Ma
mère chantait très bien, tout le temps.
Ça m’a constituée, bercée.
«Passer par
un parcours de
médiation et le
traverser avec les
participants ouvre
bien d’autres portes
que de se rendre au
spectacle»
Myriam Boucris
La voix devient ici passeuse d’émotion…
Très souvent, le son raconte au-delà du
mot. Dans nos civilisations, on s’en
rend moins compte car on le réprime.
Mais lors de mes voyages en Afrique de
l’Ouest en particulier, c’était assez fascinant de voir qu’on passe de la danse
au chant, au jeu. On exprime ses émotions avec tout son corps, sa voix. Je
n’aurai jamais fini d’explorer cette
question. C’est d’ailleurs pour cela que,
cette année, j’ai osé engager une danseuse, Noémie Alberganti, et une comédienne qui a fait beaucoup de danse,
Céline Goormaghtigh.
Les structures sonores pédagogiques
créées par les frères Bachet sont aussi
l’un de vos principaux outils de travail.
Ils ont la particularité d’être très vibratoires, accessibles et résistants, un outil
rare. On en retrouvera quelques-uns
Myriam Boucris et les participant-e-s à son atelier. LILIANA DIAS
sur scène. J’ai ajouté à ce panel certains
de mes instruments de prédilection: les
hang, les tambours d’eau, ou calebasses, et les udus, instruments en
terre cuite inventés par les femmes du
Bénin, avec lesquels elles allaient chercher de l’eau au puits. Il y a aussi les
pianos à pouces, fabriqués dans plusieurs matériaux de récupération
– boîtes à sardines, boîtes en bois, calebasses, etc.
Comme Caillou l’an passé, Migrrr est un
spectacle que vous avez écrit, alors que
Les Visages cachés de ma ville (1 et 2),
présentés en seconde partie de soirée,
émane du travail en atelier avec les
participants.
Je n’ai pas la prétention d’écrire. Je suis
traversée par des choses. Jamais je n’ai
mis en scène d’autres textes que les
miens, parce que je peux les prendre
comme un matériau malléable. Je les
livre aux comédiens et ils peuvent en
faire ce qu’ils veulent. Cette liberté est
essentielle à mes yeux. C’est une latitude complète de rechercher au même
titre le son, le geste et le mot. Sinon, il y
a une sorte de diktat du mot, avec lequel j’ai de plus en plus de mal au
théâtre. Le verbe explique parfois trop
de choses.
Présenté en diptyque avec Les Visages
cachés de ma ville 2, Migrrr est monté
avec ces professionnels qui ont travaillé
avec vous toute l’année. Migrrr, autour
de la migration, renvoie à Caillou, qui
mettait en scène un homme sans
domicile fixe. Etait-ce voulu?
Les deux spectacles se répondent, tout
simplement parce qu’il est question
d’un homme à la rue dans Caillou, et
d’une femme dans sa cave dans Migrrr.
C’est aussi parce que ça m’intéressait
de donner à entendre et à voir ceux
qu’on n’entend pas. Et ceux qu’on n’ose
pas regarder parce que c’est impudique. Dans Caillou, ça m’a passionné
de montrer qu’on puisse ne serait-ce
qu’être là et être vu. Le spectacle a d’ailleurs beaucoup dérangé.
L ou i s e, d a n s M ig r r r, e s t u n
personnage rugueux qui vit dans sa
cave. Elle est remontée contre la société,
contre les gens qui nous envahissent,
contre le fait qu’il faut s’inquiéter de la
misère du monde, mais qu’on pourrait
s’occuper d’elle ici. Elle tient ce discourslà. Arrive ensuite une femme migrante
qu’elle congédie au départ, mais qu’elle
init par accueillir pour une raison qui
la surprend elle-même.
Ces deux personnages, ce sont nous.
J’ai migré, il y a longtemps. On est mélangé aussi par la peur d’être envahi.
On n’ose jamais le dire. On reproche à
ceux qui ont migré il y a longtemps
d’être encore plus durs sur ces questions aujourd’hui. Mais il serait plus
sain d’avouer qu’on est tous traversés
par les mêmes peurs.
On vous entend parfois vous exprimer
en espagnol pendant l’atelier. La langue
ne semble pas être un obstacle à la
communication, ni pour vous ni pour les
participants.
Nous avons pris soin de cela et intégré
des personnes en capacité de traduire
le tigrigna, par exemple. Les deux participantes érythréennes ont ainsi exprimé dans leur langue ce qu’elles
n’avaient pu dire autrement, en parti-
culier les histoires de leurs enfants qui
les ont rejoints ici et qui sont de loin les
plus dures que nous ayons entendues.
Certes, la langue a permis d’en arriver
là, mais tous les échanges non verbaux
par lesquels nous sommes passés y ont
aussi contribué.
On vous entend également chanter en
arabe dans Les Visages cachés de ma
ville 2.
Cette langue me vient de mes ancêtres,
de mon grand-père paternel. Je l’ai un
peu apprise pour pouvoir la chanter. La
langue vient d’elle-même, avec ce que
ça raconte. J’en ai l’habitude avec l’opéra. J’ai chanté en tchèque, par exemple,
alors que je ne connaissais pas la
langue. Je chante aussi ici une courte
berceuse en érythréen, que les femmes
m’ont fait travailler. Elles riaient de me
faire apprendre quelques mots dans
leur langue. J’y tenais beaucoup. Il y
aura également un chant dans une
«non-langue»: viendront des sons et
des syllabes, sur le mode de l’improvisation.
Finalement, selon vous, quel rôle doit
jouer la médiation?
La médiation a le vent en poupe aujourd’hui. J’espère qu’on restera attentif au fait que «médier» n’est pas éduquer. Ce n’est pas donner la bonne
parole à quelqu’un, mais «passer par».
Passer par un parcours de médiation et
le traverser avec les participants ouvre
bien d’autres portes que de se rendre au
spectacle. On active les ressources
qu’ils ont en eux-mêmes, la voix, le fait
de se raconter, de faire ensemble.
PROPOS RECUEILLIS PAR CDT
LIVRES leMAG
LE COURRIER
WEEK-END
VENDREDI 13 AVRIL 2018
AFFLUX ET AUTRES FLOTS
Récit X En septembre 2015,
des centaines de milliers de migrants frappent aux portes de
l’Europe. Mais la forteresse
érige ses murs et beaucoup
sont reconduits aux frontières.
D’autres, hommes, femmes et
enfants, se noient bien avant
d’accoster. Sous le coup de la
colère et de l’impuissance, Marina Skalova se
met à écrire. Profond et percutant, Exploration
du lux prend les termes à la lettre pour sonder
la manière dont l’Europe a abandonné sa politique d’asile face au prétendu «aflux» de réfugiés, elle qui s’est construire sur l’idée du «plus
jamais ça». Des extraits de ce beau texte ont
paru sous forme de chroniques dans les revues
en ligne remue.net et libr-critique.
D’une prose ample, nette et luide, dont le
ton faussement naïf permet toutes les questions, l’auteure met en résonance lux migratoires, lux corporels, lux d’informations, lux
inanciers et lux marins. Dans ce mouvement
qui abolit les frontières, elle nous met face à
nos contradictions de manière très ine, jetant
des passerelles entre le corps et le politique.
Douloureuse, la thématique n’a rien d’une
pose pour Marina Skalova, qui navigue entre
les langues, les cultures et les identités. Née à
Moscou en 1988, elle a vécu à Paris, Stuttgart,
Berlin et Bienne avant de poser ses valises à
Genève. Poète et traductrice, elle propose des
ateliers d’écriture à des personnes exilées.1 A
quoi bon ce texte? s’interroge-t-elle d’ailleurs
dans une coda poétique: «ce que la langue peut
encore / à part polluer davantage / les mots sur le
papier coûtent cher / comment ne pas ajouter au
bruit». Que restera-t-il de ces mots? Une trace,
simplement, une tentative de dire, avant que
les vagues ne coupent la parole. Telle est
l’humble conclusion de ce grand petit livre. APD
1
silencesdelexil.net
Marina Skalova, Exploration du flux, Ed. Seuil, coll. Fiction
& Cie, 2018, 66 pp.
Vernissages sa 14 avril à 12h, librairie Le Parnasse
(Genève) et sa 21 avril à Payot-Genève de 14h30 à16h30.
BLUES D’UN LOSER MAGNIFIQUE
Roman X Un travail, du
t emps pou r écr i re, u ne
femme aimée… André Pastrella se sent heureux et n’en
revient pas. Mais la mort
soudaine de sa compagne
bouleverse ce fragile équilibre. Entre comportements
absurdes, blagues potaches,
crise mystique et cuites à répétition, il init par
perdre son travail et son appartement. Son
conseiller au chômage l’inscrit à un stage de
réinsertion et de motivation pour cas désespérés, dirigé d’une main de fer par la belle Judith
qui cache bien ses failles. Contre toute attente,
son désir pour la coach sera salvateur…
C’est avec plaisir qu’on retrouve André Pastrella, l’alter ego de Joseph Incardona, dans ce
Banana Spleen qui clôt sa trilogie autobiographique. On avait suivi son enfance de secundo
à Genève dans Permis C (BSN Press, 2016), et
ses premières tentatives d’écriture, entre alcool et petits boulots, dans Le Cul entre deux
chaises – le premier roman d’Incardona, paru
en France en 2002, épuisé et réédité dans une
version remaniée chez BSN Press, tout comme
Banana Spleen.
Ici trentenaire, André Pastrella est en
pleine crise existentielle dans une Genève interlope. Derrière son attitude irresponsable et
ses petites combines, derrière son refus viscéral de se plier aux normes, pointe un rêve immense pour lequel la paresse n’est plus de
mise: écrire. André se sait écrivain, il croit en
son talent.
Romancier proliique, scénariste et cinéaste,
Incardona donne un aperçu des nouvelles de
son héros et ses propres références ne sont pas
loin, parfois citées explicitement – Fante, Kerouac, Bukowsky, cette littérature américaine
du XXe siècle qui infuse aussi sa veine noire.
Dans des passages où le fantasque se mêle à
l’inquiétude, il brosse le portrait d’un homme
à part, oppressé par une société qui veut le forcer à entrer dans le moule. Sexe et alcool lui
donnent accès à une forme de liberté, tandis
que l’humour est un voile pudique jeté sur la
douleur. Entre grain de folie et profondeur, un
mélange détonnant qui va droit au cœur. APD
Joseph Incardona, Banana Spleen, BSN Press, 2018,
310p.
21
Diane Peylin, Matthieu Berthod et Pierre Crevoisier ont pêché dix récits
fabuleux dans les mers froides de l’Alaska, à découvrir dans Marins d’encre
VISIONS DU NORD
Le bédéiste
Matthieu
Berthod plonge
dans le
surnaturel.
MATTHIEU
BERTHOD
Un bémol: les phrases courtes, souvent sans verbe, induisent un
rythme haché qui freine souvent la
lecture – on regrettera que ce style
soit présent dans chacun des récits.
Au milieu de l’ouvrage se découpent les planches en noir et blanc
de Matthieu Berthod qui signe
«L’Iqyax», du nom de ces canots traditionnels taillés dans de l’os et du
bois lotté, recouverts de peau et enduits d’huile de poisson. Une embarcation légère que le narrateur achète
à un pêcheur avant de s’élancer imprudent sur des flots agités. Naufrage, sauvetage, étonnantes rencontres… Le bédéiste valaisan imagine la collision entre deux mondes
dans une histoire alliant profondeur, surnaturel et sens de l’ellipse.
La ille-oiseau
ANNE PITTELOUD
singulières, engagées, humanistes,
qui débouchent sur des livres et des
ilms – à voir sur leur site.1
Collectif X C’est une contrée mythique, souvent fantasmée, un territoire glacé à la beauté sauvage que
quelques excentriques partagent avec
les animaux, une «ultime frontière»
où la vie est rude. Sylvie Cohen et
Marc Decrey découvrent l’Alaska en
2012, à bord de leur voilier: «Nous
nous disions chaque jour que, si nous
étions écrivains, nous tiendrions le
début d’un roman», observent-ils en
prologue à Marins d’encre. Cinq ans
plus tard, ils convient à bord trois auteurs. Résultat: ce livre qui rassemble
dix récits, et un ilm du même nom. Il
faut dire que le couple de journalistes,
qui navigue depuis 2007 hors des
sentiers battus, a le goût du partage:
à bord de Chamade, ils invitent artistes
et scientifiques afin de «donner du
sens» à leurs expéditions. Ce sont les
«projets Chamade»: des explorations
Equipage rêveur
Pour Marins d’encre, ils ont donc embarqué les écrivains Diane Peylin et
Pierre Crevoisier, ainsi que Matthieu
Berthod, auteur de bande dessinée.
Un équipage rêveur, ouvert aux rencontres et à l’inattendu, qui s’est immergé dans ces lieux fantastiques
pour les restituer teintés d’imaginaire. Et si leurs récits relètent trois
sensibilités singulières, on y retrouve les échos d’une même réalité
transformée en iction.
Ainsi les pages de Marins d’encre
sont imprégnées de brouillard, de
vent et de silence, de visions fugaces
d’ours et de saumons; elles parlent de
villages à l’abandon sur les âpres collines, de pêcheurs et de chercheurs
d’or, de solitude, de la sensualité d’un
lieu chargé de légendes où vivent
Le surréalisme
comme antidote
au vertige
Philosophie X «Ce qui
nous touche si vivement dans les luttes
entre frères, ce n’est pas
qu’elles soient, entre
toutes, funestes: c’est
qu’ici se montre l’essence de la guerre, et la
source de nos fureurs»,
lit-on au début de Solitude de la Raison de Ferdinand Alquié.
L’oeuvre du philosophe français (19061985) explore les formes empruntées par
le travail et la technique dans la modernité, et réléchit aux conditions de viabilité de la philosophie rationaliste. Elle
connaît une seconde vie grâce aux Editions de la Table Ronde.
C’est avec l’espoir d’apaiser cette déchirure perpétuelle qu’est né l’humanisme, où la primauté de la Raison était
censée mener à un état harmonieux de
l’espèce, développe Alquié dans Solitude
de la Raison. Mais dans la raison s’inscrit
aussi l’élan qui pousse l’humain à transformer les choses et détruire leur ordre
naturel. L’ironie du sort veut que ce soit
justement cette toute puissance détachée
toujours les descendants indigènes.
Au large des côtes, entre Russie et
Alaska, les Aléoutiennes jettent en
effet leur collier d’îlots volcaniques
où la culture et la langue aléoutes,
avec ses k qui claquent, dessinent un
intriguant arrière-plan.
Entre deux mondes
C’est la Française Diane Peylin qui
ouvre le recueil, en cinq nouvelles
portées par des personnages marquants. Il y a ce fils en quête d’un
père disparu, dont la trace retrouvée
lui rappelle la folie; la passion qui lie
Grace, dont le mari est parti chercher de l’or, au marin Akiak, lors
d’un bref été arctique; plus loin, un
pêcheur entend un saumon lui parler, une femme maltraitée fête un
jour spécial, une ouvrière mexicaine
s’épuise à la conserverie de poisson.
Autant d’histoires où l’environnement inlue sur l’intimité, dans un
dialogue entre le dehors et le dedans.
du monde qui le condamne à cette agitation inutile qu’est devenue la vie, laquelle
s’accompagne d’une indifférence désabusée – où lucidité et mauvaise foi font front
commun.
Comment sortir de cette impasse?
Alquié en appelle à la métaphysique,
«seule voie par laquelle la raison puisse
échapper à sa solitude». En d’autres
termes, une quête de transcendance au
moyen de la vérité cartésienne. Cependant conscient des limites du rationalisme, il décide d’en repousser les bornes
par le truchement du surréalisme.
Puisque celui-ci cherche à «réaliser
contre toutes les divisions, contre tous les
dualismes, l’unité de l’esprit et du désir et,
par là, celle du monde et de l’homme».
C’est donc dans cette synthèse (du désir et de la raison) qu’a lieu une expérience qui ne laisse rien perdre de
l’homme et où, pourtant, s’insinue le
monde en tant que tel.
Dans cette veine, Alquié consacre des
pages, entre autres, à Sartre, Bachelard
ou Merleau-Ponty. Solitude de la Raison ne
fait pas mention des nouvelles technologies ni des réseaux sociaux – ses textes
datent de plus d’un demi siècle. Il pose
malgré tout un diagnostic précis sur le
malaise de notre époque.
JOSÉ ANTONIO GARCIA SIMON
Ferdinand Alquié, Solitude de la Raison, Ed. La
Table Ronde, 2018, 272 pp.
Pour finir, Pierre Crevoisier livre
quatre très beaux récits où s’exprime
la magie des lieux et où vie et mort
se côtoient; il y est question de
contacts avec un autre monde et de
iliation, de récit des origines, d’un
temps qui nous dépasse. Ici, un enseignant fraîchement débarqué se lie
avec la petite Anastasia, qui se sent
oiseau et projette son envol; là, un
navigateur découvre le village abandonné d’Unga, dont une maison s’illumine étrangement la nuit; plus
loin, un pêcheur passé par-dessus
bord se souvient de son père, chasseur de baleines et démineur sur l’île
d’Adak; enfin, un conte narre le
«congrès des choses vivantes», qui
rassemble pour une trêve tous les
êtres sur l’île originelle – jusqu’à l’arrivée de l’homme.
L’auteur romand laisse le mystère
infuser ses lignes, dans une attention aux vibrations du monde qui se
relète également dans son écriture.
Précise, imagée et poétique, elle
nous entraîne dans un voyage dont
on ne se lasse pas. I
1
chamade.ch
Diane Peylin, Matthieu Berthod, Pierre
Crevoisier, Marins d’encre, Ed. Slatkine, 2018,
199 pp.
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MAG MUSIQUE
22 leWEEK-END
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
Phénomène de la scène alternative nord-américaine, le groupe de San Diego signe avec Jericho Sirens un
quatrième album aussi tendu qu’accrocheur. John Reis, guitariste au poignet vengeur, se conie
HOT SNAKES, PUNK TOUJOURS
«post-hardcore», mélodies désaxées et énergie brute.
John Reis avait à peine 19 ans
quand il a rencontré Froberg et
formé Drive Like Jehu. «C’était
avant internet et Youtube, j’utilisais les références dont je disposais, Black Flag, Fugazi, Die
Kreuzen, Wipers, Mission of
Burma, Sonic Youth.» Des
adeptes du tumulte ayant tous
un penchant pour la recherche.
«Ils me donnent envie d’explorer
ma guitare, de chercher de nouvelles approches excitantes.»
Indéniablement, Reis possède
sa signature propre, un jeu qui
doit beaucoup à son poignet habilité à ferrailler les cordes sans
ménagement. «J’ai un son de
guitare nu, sans réverbération,
qui me pousse vers des rythmiques insistantes pour remplir
l’espace. Mais j’aime y glisser des
subtilités, comme si Johnny Ramone rencontrait Glenn Branca
(pape de la guitare minimaliste
expérimentale, ndlr).»
Hystérie générale
Guidé par la guitare de John Reis (au centre), Hot Snakes emmène en tournée ses deux batteurs. IRINA RAIU
RODERIC MOUNIR
Disque X Les raisons de désespérer du rock sont nombreuses,
à commencer par cette fichue
obsession rétromaniaque pour les
glorieuses décennies passées.
Mais tout n’est pas perdu et Hot
Snakes se charge de nous requinquer avec un magistral coup de
pied aux fesses. Le groupe réunit
quatre vétérans de la scène punk
nord-américaine qui lirtent dangereusement avec la cinquantaine. Leur envie d’en découdre
est à l’image de la lame de fond
qui porte le surfeur exhibé sur la
pochette de Jericho Sirens.
Les Serpents Chauds n’ont jamais mordu aussi fort que sur ce
quatrième album phénoménal,
qui paraît chez Sub Pop, label
éclectique qui a révélé Nirvana
The Shins, Fleet Foxes, Shabazz
Palaces.
Voilà donc Hot Snakes dans
de bonnes mains, d’autant que
Sub Pop en proite pour rééditer
les trois premiers disques du
groupe, les inusables Automatic
Midnight (2000), Suicide Invoice
(2002) et Audit in Progress
(2004). Quatorze ans d’attente,
ce fut long. Le groupe séparé en
2007 avait bien repris la route
trois ans plus tard, donnant à
l’Usine de Genève (en 2011) un
concert dont on ne s’est pas remis. «On parlait de faire un
disque depuis notre reformation,
mais les concerts en ont appelé
d’autres et on a pris du retard»,
explique John Reis, guitariste
cofondateur de Hot Snakes,
contacté chez lui à San Diego.
Mélodies désaxées
Le ton de Jericho Sirens est donné
d’emblée par «I Need a Doctor»,
une attaque de panique, un appel à l’aide scandé sur des
guitare cisaillantes, tempo
affolé, la voix de Rick Froberg
frisant la crise nerveuse. La mélodie est pourtant bien là qui
surnage dans le chaos comme
toujours chez Hot Snakes. «Candid Cameras» prend la tangente,
syncopes et dissonances appuyées. «Why Don’t It Sink In?»
renchérit d’une brève giclée
hardcore sous la barre des deux
minutes. Coups de barre pop,
«Si x Wave Hold-Dow n» et
«Death Camp Fantasy» char-
rient leurs mélodies lumineuses,
démonstration d’un talent
d’écriture éprouvé.
«Composer pour Hot Snakes
est naturel pour moi, je n’ai pas
à me poser de question. Ce
groupe est ma priorité et on parle
déjà d’enregistrer le prochain
disque.» Des propos rassurants
venant de John Reis, habitué à se
disperser. Quand il ne tourne pas
avec Rocket From The Crypt (son
big band punk à section de
cuivres) ou avec The Sultans,
projet plus rock’n’roll, le guitariste réactive avec Rick Froberg
l’entité qui les a lancés et soudés,
Drive Like Jehu, au statut culte.
Dans la première moitié des années 1990, cette formation aux
compositions denses et bruitistes
enrichissait la grammaire du
John Reis parle de «déconstruire
le rock’n’roll comme un cheeseburger», guidé par Charlie
Feathers, Link Wray, Bo Diddley,
légendes de la six-cordes. Il ne
nie pas que la tension qui imprègne Jericho Sirens soit liée au
climat général. Une réaction viscérale plus qu’un discours politique: «J’ai grandi sous Reagan,
très en colère. J’ai connu Rick à
un pique-nique anarchiste sur le
campus (rire). Mais dire combien je déteste Trump me semble
vain. Le changement basé sur le
racisme et le sexisme? Une vaste
plaisanterie! L’hystérie générale
nous donne juste envie de foncer
dans le tas.»
John Reis a été un pivot de la
scène de San Diego avec ses
groupes et son propre label Swami, provisoirement en sommeil.
Aux côtés de Drive Like Jehu,
des formations aussi diverses
que les mélancoliques The Black
Heart Procession ou les frénétiques The Locust ont fait de la
cité californienne un point névralgique de l’activité underground. «Je ne suis pas nostalgique, c’est un truc de vieux. J’ai
adoré le sentiment de communauté, la solidarité qui cimentait
cette scène. Internet a facilité
l’accès à la musique, enlevant
un peu de magie mais permettant à chacun de découvrir plein
de musiques différentes. J’ai
connu le temps où il fallait
ramer pour trouver un disque
des Stooges ou des Ramones en
ville, comment regretter ça?»
Deux batteurs
Intarissable, John Reis devenu
père de famille brûle du même
feu qu’à 20 ans. Son côté bad boy
et son jeu nerveux en imposent,
mais celui qui collectionne les
pseudonymes (Speedo, Slasher,
The Swami) reste un passionné
et un moteur. «J’ai toujours voulu jouer de la guitare, tourner et
ensuite produire des groupes et
éditer des disques.»
Ces prochains mois, le groupe
sillonnera les Etats-Unis pour
défendre Jericho Sirens. L’Europe
patientera jusqu’à l’automne.
John Reis, Rick Froberg et le bassiste Gar Wood seront lanqués
d’une paire de batteurs extraordinaires, Jason Kourkounis et
Mario Rubalcaba. Qui se partagent sur scène les titres respectivement interprétés en studio,
situation inhabituelle. «Jason et
Mario ont eu des engagements
parallèles à l’activité intermittente de Hot Snakes, il a donc
fallu partager le poste. Au inal,
nous voilà avec deux batteurs. Il
y a des problèmes plus graves
que d’avoir deux des meilleurs
batteurs du monde!» I
Hot Snakes, Jericho Sirens, Sub Pop
(distr. Irascible),
Altin Gün ravive la flamme du rock anatolien
Disque X Le groupe néerlando-turc
revisite les standards psychédéliques
des années 1960-1970 sur un premier
album. A découvrir sur scène à Paléo
cet été.
Alors que la chape de l’AKP étouffe un
peu plus chaque jour la Turquie, et que
ses artistes et intellectuels résistent
tant bien que mal à la censure, il est bon
de rappeler que le pays a connu une effervescence contre-culturelle dans les
années 1960-1970. Un âge d’or du rock
psychédélique anatolien incarné par
Erkin Koray, Baris Manço, Cem Karaca,
Edip Akbayram ou le groupe Mogollar.
Cheveux longs, moustaches et guitares
trempées dans le fuzz lorgnaient vers
l’Occident, mais le chant était en turc.
Ces succès qui ont marqué leur époque,
loin d’être ringardisés, vivent une seconde jeunesse.
Car entre-temps, internet a ouvert
la malle aux trésors et une fièvre de
découvertes s’est emparée d’un public
global et de DJs et musiciens globe-trotteurs. C’est des Pays-Bas que nous vient
Altin Gün, formation où des rockers
néerlandais côtoient une chanteuse et
un claviériste-luthiste turcophones. Et
jourd’hui sonorisateur des concerts
d’Altin Gün. «On a formé le groupe et
ça a fonctionné dès la première répétition», relate la chanteuse. Passée par
quelques formations sans lendemain,
elle n’a pu que succomber à ce répertoire-là. «J’ai grandi avec ces chansons
et avec le télécrochet pour enfants
qu’animait Baris Manço, une rockstar
en Turquie. On ne l’aurait manqué
pour rien au monde.»
La chanteuse Merve Dasdemir fait équipe avec des musiciens néerlandais. IRINA RAIU
c’est un label genevois, Bongo Joe, qui
publie l’album On. Un mélange de mélodies traditionnelles, de guitares wahwah et de grooves funky qui fonctionne
à merveille, avec une touche désuète
débordant d’affection pour ces standards dépoussiérés.
Tout a commencé quand Jasper Verhulst, bassiste auprès du folkeux Jacco
Gardner, a rapporté d’un voyage à
Istanbul une pile de vinyles de rock
anatolien aux pochettes écornées – un
coup de foudre. Merve Dasdemir lui est
alors présentée par ami commun, au-
Altin Gün compte aussi dans ses
rangs Ben Rider à la guitare, Gino
Groeneveld aux percussions, Erdinc
Ecevit Yildiz aux claviers, chant et saz
(luth à long manche), un nouveau
batteur remplaçant depuis peu Nic
Mauskovic, qui joue sur On. Le motif de
guitare récurrent de «Kirsehir’in
Gulleri» fait mouche dès la première
écoute: «Ce titre est signé Neset Ertas,
un musicien folk très populaire qui
savait exprimer les sentiments les plus
profonds, conie Merve Dasdemir. C’est
génial de pouvoir rendre hommage à
mes héros, de manière idèle mais pas
trop.» On est curieux de savoir pourquoi l’Anatolie fut l’épicentre de la
scène musicale turque. «Géographi-
quement, elle se situe à un carrefour et
a subi les inluences tant occidentale,
soviétique qu’orientale», explique la
chanteuse.
Altin Gün a fait une prestation remarquée aux dernières Transmusicales de Rennes. Depuis la sortie du
disque, les dates s’enchaînent et le
groupe jouera à Paléo cet été. Récemment, il a donné à Istanbul un concert
à guichet fermé où le public conquis est
parti au quart de tour. On songe évidemment au climat actuel, loin de l’âge
d’or qu’évoque – pensions-nous – le
nom Altin Gün, «journée dorée» en
français. Or c’est une simple traduction
Google... «Jasper a associé deux mots et
obtenu cette expression, qui rappelle
une tradition turque où les futures mariées reçoivent une pièce d’or. Je croyais
qu’il le savais, mais pas du tout.» Pour
le reste, Merve Dasdemir préfère s’abstenir. «Il y aurait beaucoup à dire sur la
situation en Turquie et nos espoirs pour
l’avenir, mais je préfère laisser la politique en dehors du groupe. La musique
est faite pour rassembler.» RMR
Altin Gün, On, Les Disques Bongo Joe
(distr. Irascible).
En concert le 17 juillet au Paléo Festival.
CINÉMA leMAG
LE COURRIER
WEEK-END
VENDREDI 13 AVRIL 2018
23
Rencontre avec le Lausannois Germinal Roaux, orfèvre du noir et blanc,
qui signe un sublime second long métrage primé à Berlin
PROPOS RECUEILLIS PAR
MATHIEU LOEWER
HUMANISME AU SOMMET
«Fortuna» X Un prénom, un
destin. Celui de Fortuna, réfugiée
éthiopienne hébergée pour l’hiver
à l’hospice du Simplon. Elle y vi
vra son premier amour dans l’ad
versité, comme pour se donner un
avenir en des temps incertains.
Portrait d’une adolescente éprou
vée mais déterminée, Fortuna
raconte aussi le dilemme moral
d’une communauté religieuse
confrontée à la «misère du mon
de» – qu’on rechigne à accueillir.
Dificile toutefois d’évoquer une
œuvre dont la grâce est d’abord
esthétique, de traduire en mots la
bienveillance de son regard, ses
silences habités par le vent, la
poésie intime de ses images en
noir et blanc au cadre carré
On pourrait définir Fortuna
par ce qu’il n’est pas: un ilm de
plus sur les migrants, un exer
cice de style déplacé ou un mélo
plombé. Car cette méditation en
montagne nous tire vers le haut,
en invoquant par la voix rauque
et ronde de Bruno Ganz des
valeurs niées aujourd’hui. Une
citation de l’Evangile de Jean
pourrait aussi résumer son cre
do: «Le vent soufle où il veut.»
Mais mieux vaut encore donner
la parole à son auteur, le Lau
sannois Germinal Roaux, dé
couvert en 2014 avec le déjà re
marquable Left Foot Right Foot et
doublement primé à Berlin pour
ce magniique Fortuna.
Un film qui parle de réfugiés
est par définition «engagé».
Et pourtant, le terme ne convient
pas forcément à Fortuna...
Germinal Roaux: Au sens po
litique, non. L’art est pour moi
engagé à partir du moment où il
a vocation à être utile et pas seu
lement à divertir. J’aborde des
questions de société qui nous
concernent tous, en proposant
un pas de côté par rapport à la
manière dont ces sujets sont
traités dans les médias. Face à
cet aflux d’images qui nous dé
sensibilise, la poésie, le temps
donné pour réléchir permettent
de nous «resensibiliser» à des
questions fondamentales, au
delà du thème de la migration.
D’où vous est venu le désir
d’aborder ce sujet?
Tout a commencé grâce à ma
compagne, qui travaille dans
des classes d’accueil avec des
réfugiés mineurs non accom
pagnés. En rencontrant ces ado
Découverte
lors d’un
casting à
Addis-Abeba,
Kidist Siyum
Beza incarne
à merveille la
jeune réfugiée
éthiopienne
Fortuna.
VEGA
DISTRIBUTION
racontais tous les jours l’histoire
du film comme un conte; et le
lendemain, je lui demandais ce
qu’elle en avait retenu. Il y avait
toujours de petites choses un peu
différentes dans sa compréhen
sion, qui sont venues étoffer son
personnage. La foi si forte de For
tuna vient de Kidist. On était
dans l’improvisation guidée,
avec sa capacité à se projeter
dans des situations où elle réagit
ensuite de manière spontanée.
De l’autre côté, Bruno Ganz
apprend son texte à la virgule
près. C’est un immense comé
dien qui m’impressionne depuis
longtemps – Les Ailes du désir est
le film qui m’a donné envie de
faire du cinéma à 14 ans. Nous
avons aussi beaucoup discuté de
son rôle. Comme il ne voulait
pas improviser, j’ai écouté des
heures d’enregistrements où il
parle en français, à la radio ou à
la télévision, pour m’inspirer de
son phrasé et donner l’impres
sion que ces mots sont de lui.
Vous dites que le noir et blanc
correspond aux histoires que
vous avez envie de raconter...
lescents, j’ai été bouleversé par
leurs histoires, leurs parcours:
ceux qui ont traversé le désert et
attendu des mois en Libye, ceux
qui ont perdu leurs parents en
mer ou qui sont venus seuls.
Leur vécu a touché ma ibre hu
maniste et mon intérêt pour
l’adolescence. Cet âge est déjà
difficile, mais dans de telles
conditions... Je les trouvais forts,
admirables de courage, de rési
lience, de capacité à s’intégrer.
Tous mes ilms ont commencé
par une rencontre. Les ques
tions que je pose dans Fortuna
sont très sincères et person
nelles, ce sont les rélexions que
m’inspire leur situation.
Fortuna n’est-il pas autant
le portrait d’une adolescente,
comme Let Foot Right Foot,
que celui d’une réfugiée?
Oui, c’est aussi l’histoire d’une
jeune ille qui devient une fem
me. La dernière image du film
dit cela, avec le feu comme sym
bole de transformation. Ses pro
blèmes existentiels ne sont pas
seulement ceux d’une réfugiée.
Après, la manière dont un ilm
se construit reste mystérieuse.
Je remplis des petits carnets avec
des idées qui un jour se rejoi
gnent. Fortuna est un mille
feuille de plusieurs sujets: la mi
gration, l’accueil, la foi, le pas
sage à l’âge adulte, avoir un en
fant à 14 ans.
Pourquoi avez-vous placé
cette histoire dans le contexte
très particulier de l’hospice
du Simplon?
Je n’y avais pas pensé au départ,
puis j’ai lu que le monastère
d’Einsiedeln en Suisse aléma
nique avait ouvert ses portes
aux réfugiés, parce que les cen
tres d’accueil aux alentours
étaient pleins. Cet endroit m’a
fait penser à l’hospice du Sim
plon, où j’avais fait des photos.
J’avais été attiré par l’énergie du
lieu. En découvrant ce long
bâtiment, comme un bateau
échoué dans un cirque de mon
tagnes, je m’étais dit qu’il fau
drait y tourner un ilm! La vieille
bâtisse de l’ancien monastère,
aujourd’hui désaffectée, est un
décor incroyable. Ce lieu per
mettait aussi d’évoquer des
questions spirituelles qui ont
nourri le scénario.
La scène clé du débat entre les
chanoines questionne le rôle de
l’Eglise, peu investie dans les
affaires du monde. Peut-on y voir
aussi un plaidoyer humaniste
adressé à nous tous?
Absolument. Comment sortir
des dogmes, ceux de l’Eglise ou
de la société? On y revient dans
le dernier face à face entre l’édu
cateur et le chanoine joué par
Bruno Ganz. L’un considère que
Fortuna doit avorter, l’autre est
sensible aux besoins de cette
jeune femme. On peut entendre
les arguments de chacun. At
on le droit de lui imposer «pour
son bien» ce qu’elle refuse? Il
faut être capable de s’ouvrir au
point de vue de l’autre, appren
dre la nuance... comme l’adoles
cent qui devient adulte. Après
avoir lu le scénario, les chanoi
nes se sont demandés s’ils de
vaient accueillir des réfugiés
– d’autant que ce monastère sur
un col est voué à l’accueil des pè
lerins et des voyageurs égarés.
Vous venez du documentaire, par
la photographie et votre premier
film. Qu’en reste-t-il dans votre
approche de la fiction?
Mes films partent toujours du
réel. Pour construire mes per
sonnages, j’ai besoin d’observer,
de comprendre. Au casting
aussi, je cherche des interprètes
proches du rôle. Pas pour les
«utiliser» – je n’aime pas ce
mot – mais pour leur donner
une voix, une possibilité de s’ex
primer. Naïvement, j’avais pen
sé faire appel à des réfugiés,
mais on ne peut pas demander à
des jeunes qui ont vécu un tel
traumatisme de le rejouer. Par
contre, des réfugiés irakiens, sy
riens, afghans et africains ont
fait de la iguration, notamment
dans la scène de la descente de
police au monastère. Je peux
être maniaque sur le cadre et la
photographie, mais je laisse vo
lontiers une grande liberté aux
acteurs.
Comment diriger des acteurs
aussi différents que Bruno Ganz
et la jeune débutante Kidist
Siyum Beza?
Je n’ai jamais donné le scénario à
Kidist, pour éviter de lui imposer
ma vision du personnage. Pen
dant les trois semaines de répéti
tion, avec une interprète, je lui
C’est ma langue, je n’arriverais
pas à m’exprimer autrement ar
tistiquement. Quand j’écris une
scène, je la vois en noir et blanc.
J’imagine des photos, des ta
bleaux: une Africaine dans la
neige, les frères montant vers
l’église dans la nuit avec leurs
lanternes... Mais je dois toujours
défendre ce choix, alors qu’on ne
demande jamais à un réalisa
teur pourquoi il veut tourner
son ilm en couleur! Dans Fortuna, je travaille sur les contras
tes, sur la gamme des dégradés
entre l’obscurité absolue et la
lumière pure. Le noir et blanc
n’a rien de binaire, c’est l’anti
manichéisme, l’art de la nuance.
Vous affirmez encore que «le
spectateur est engagé de façon
très différente devant un film en
noir et blanc». Comment?
Un film en noir et blanc nous
met dans un état particulier.
L’image n’étant pas terminée,
elle nous rend acteur de ce qu’on
voit. Je recherche le même effet
dans la narration, à travers la
contemplation, ou en posant des
questions au lieu de donner des
réponses. Pour que chacun
puisse avoir sa propre percep
tion du ilm selon son vécu. Cela
vient de mon expérience du ci
néma. Les ilms qui m’ont trans
formé sont ceux pour lesquels
j’ai dû faire un effort, réléchir,
m’ennuyer un peu. I
Habiter l’espace et le temps
Visions du Réel X En compétition internationale, Stories of the Half-Light
met en lumière le quotidien de sansabris dans un centre de nuit en périphérie d’une grande ville italienne.
La 49e édition du Festival Visions du
Réel s’ouvre ce vendredi à Nyon, avec
une nouvelle directrice artistique, Emi
lie Bujès, qui porte un programme haut
en couleurs: 174 ilms dont 80 en com
pétition, un focus sur la Serbie et ses
plus belles productions, et un Prix
Raiffeisen Maître du Réel remis cette
année à Claire Simon.
En compétition internationale, Stories of the Half-Light du cinéaste italien
Luca Magi s’ancre dans les murs d’un
centre de nuit, Rostom, dans les fau
bourgs de Bologne. Le réalisateur, qui y
a aussi travaillé pendant cinq ans, dé
livre un objet d’une intimité fulgurante,
où les moments d’attente qui s’imposent
à ces êtres en transit provoquent
échanges et confessions.
Oscillant entre un ressassement per
pétuel et des envies d’ailleurs, les prota
gonistes partagent leurs regrets et es
poirs avec une caméra profondément
intégrée dans le paysage. Le séjour
dans ces dortoirs n’est pourtant qu’une
solution éphémère pour Leonardo, un
ancien détenu, Alexandro, désireux de
repartir en Roumanie, ou Blessing, une
femme enceinte que l’on voit écrire
dans ses carnets.
Si les paroles des résidents sont poi
gnantes, les choix de réalisation per
mettent de les sublimer. Ainsi, le ci
néaste n’intervient presque jamais
derrière la caméra: oubliant les ques
tions intrusives, le film sait capter le
temps du rêve et révèle par bribes des
moments d’une rare vérité. Les mots
résonnent comme une écriture auto
matique, détachés de toutes contraintes
extérieures apparentes, et délivrent au
spectateur une série d’intenses mo
ments suspendus.
Le ilm est conduit par la voix off de
David, un résident qui relate ses im
pressions sur un mode abstrait au fil
des jours, permettant au récit d’alterner
deux niveaux de réalité. Ainsi, lors
qu’Alexandro se recueille au bord de
l’eau, y lançant des cailloux, le son l’en
vironnant dévoile peu à peu la puis
sance évocatrice d’un narrateur qui
devient le liant de toute une commu
nauté: «Chaque jour n’est qu’un long
moment d’attente avant de retourner
au lit, dans une chambre avec d’autres
gens, dans l’espoir que tu vas te reposer
et oublier tes pensées.»
Se focalisant longuement sur les vi
sages souffrants ou illuminés par un
simple regard sur l’extérieur, les images
invitent le spectateur à la contempla
tion. A travers des cadrages si serrés
qu’un simple mouvement de tête sufit
à les faire disparaître, ces portraits se
détachent aussi de tout contexte spa
tiotemporel et se révèlent au plus
proche de leurs expressions. Puis, ca
ché par la fumée de cigarettes, l’envi
ronnement des oubliés est habité par le
mystère. Et la brume s’immisce par
tout, à l’image de la première séquence
à vol d’oiseau, où le chemin entre les
arbres est à peine visible.
Dans ce ilm, les protagonistes sont
reliés par une impossibilité apparente
d’avancer. Leurs regards portés vers
l’extérieur sont pourtant emplis d’espé
rance. Leurs mots délivrent bien plus
qu’un témoignage; ils pénètrent au plus
profond de notre être. ADRIEN KUENZY
Lu 16 avril à 19h15 (projection suivie d’un débat),
ma 17 à 12h30, Nyon. Festival du 13 au 21 avril,
www.visionsdureel.ch
MAG DER
24 leWEEK-END
LE COURRIER
VENDREDI 13 AVRIL 2018
NOIR,
C’EST NOIR
GUY OBERSON L’artiste fribourgeois expose
un très beau travail au Locle, d’après des photos
de Diane Arbus et Robert Mapplethorpe.
AURÉLIE LEBREAU
Beaux-arts X Silhouette adolescente recouverte d’un pull
noir et d’un jean, Guy Oberson
peauine l’accrochage qu’il présente au Musée des beaux-arts
du Locle (MBAL), sous le titre
Naked Clothes: after Arbus and
Mapplethorpe. Il évolue calme et
dou x pa rm i ses œuv res si
denses, comme pour les laisser
vivre et s’exprimer par ellesmêmes. Ce qu’elles ne se privent
pas de faire. Dans une forte dominance de noirs, accrochées
sur des murs blancs, elles attirent le spectateur, presque impérieuses par leur force et leur
mystère. Travaillant à Lentigny
et à Paris où il possède également un atelier, et dans une
moindre mesure à Berlin, Guy
Oberson détaille dans la cafétéria du musée neuchâtelois les
ingrédients de son art.
Trois portes d’entrées
L’artiste s’est inspiré de deux
monuments de la photographie
américaine, Diane Arbus (19231971) et Robert Mapplethorpe
(1946-1989), pour présenter
35 œuvres dans l’une des salles
du très beau musée neuchâtelois. «Arbus est connue pour ses
portraits de rue et les gens à la
marge qu’elle photographiait,
un thème qui m’intéresse beaucoup également. Mapplethorpe,
dont je ne suis pas un fan absolu, au contraire d’Arbus, saisis-
sait des corps d’athlètes, sculptés, très beaux. Mais ces deux
igures ont en commun d’avoir
phot og raph ié c om me de s
peintres. A savoir que les modèles, dont de nombreuses stars,
se pressaient chez Mapplethorpe pour poser comme ils
l’auraient fait pour un peintre.
Quant à Arbus, elle ne cachait
pas son appareil, ses modèles
étaient consentants.» Entre les
clichés quasi cliniques et extrêmement travaillés de Mapplethorpe et la pulsation de la rue
saisie par Arbus, Guy Oberson
retient une voie unique fruit de
ces deux univers. De photos mythiques, il forme un support
«pour dire des choses plus intimes. Je crois d’ailleurs n’avoir
jamais créé un travail si personnel», conie l’artiste.
Guy Oberson énonce les trois
portes d’entrée qui lui permettent de créer. «C’est vrai que
les photos, que je prends moimême ou celles d’autres personnes, sont l’une des bases de
mon processus créatif. Elles
m’offrent la liberté de m’impliquer intimement», éclaire le
peintre. Qui peut aussi réaliser
des aquarelles en voyage, avant
de les décliner à l’huile ou à la
pierre noire en atelier. «Outre
l’observation bi ou tridimensionnelle, la mémoire et l’imagination sont les deux autres voûtes
qui structurent mon travail.»
Les œuvres de Guy Oberson
– qui n’a pu se consacrer entièrement à sa carrière artistique
qu’à 40 ans, après avoir été
peintre en bâtiment, restaurateur d’art et socio-éducateur –
sont reconnaissables par bien
des aspects. L’un d’eux est cette
touche suggestive imposée à ses
sujets. Cette facture floue, cotonneuse, que l’on observe volontiers sur des aquarelles, mais
que Guy Oberson décline aussi
sur ses huiles et ses pierres
noires. «Mes œuvres peuvent
avoir un aspect moins ini que
d’autres, mais c’est ainsi qu’elles
dégagent, à mes yeux, une énergie différente, une poésie.»
«Je crois n’avoir
jamais créé un
travail si
personnel»
Guy Oberson
La virtuosité de l’artiste réside certainement dans le fait de
parvenir à unir le doux et le duveteux à l’âpre et au sombre.
Car si l’homme chaleureux sourit volontiers, le peintre, lui, dévoile un univers souvent enténébré. Plein de portraits au
regard impénétrable – à l’image
de l’âme humaine peut-être? –,
de corps tantôt segmentés, tantôt recroquevillés, de paysages
proches de l’abstraction tant ils
sont fragmentés, de chambres
d’amants vides, de robes enfantines sans illette dedans.
Guy Oberson posant dans son atelier de Lentigny. ALAIN WICHT
La seconde signature de Guy
Oberson est incontestablement
l’utilisation de la pierre noire,
que l’on manie le plus souvent
sous forme de crayon ou de
craie. «J’ai découvert cette technique en 2002 et j’avoue que
cela fut une véritable révélation. Je n’ai alors fait que cela
durant trois à quatre mois. Et
l’on peut effectivement afirmer
que c’est ma signature», reconnaît l’artiste.
Abondamment utilisée à la
Renaissance, à l’occasion avec
de la sanguine et de la gouache
blanche, la pierre noire – dont
l’intensité rappelle l’encre de
Chine et le velouté du pastel –
est souvent liée à l’esquisse ou
au dessin préparatoire. Guy
Oberson, lui, l’emploie comme
technique inale, même sur de
conséquentes surfaces. «Ce qui
génère un travail très physique,
d’autant plus que je procède
souvent à des rayures», sourit le
plasticien. L’emploi de son
propre corps comme outil, la
représentation du corps en général et sa finalité, autant de
déclinaisons qui le captivent.
La politique, un sujet
Avec sa compagne, l’écrivaine
Nancy Huston, l’artiste originaire de Mézières a effectué ces
dernières années plusieurs
voyages. En Alberta, où l’extraction de sables bitumineux
engendre d’importants dégâts
écologiques. A Ramallah où de
nombreux Palestiniens vivent
dans des conditions précaires.
Ces périples ont nourri son travail. «Je suis engagé dans la vie,
et donc dans mon travail. Mais
je pense que la politique doit demeurer un sujet et non la inalité d’une démarche artistique»,
analyse un Guy Oberson en
pleine rélexion. «Entre ce que le
peintre a voulu dire et ce que
reçoit le spectateur, il peut y
avoir des différences et ce n’est
pas grave. Les œuvres nous
échappent. L’idéal étant que l’on
ressente quelque chose en regardant une peinture, même
des siècles plus tard.»
«En ce moment je travaille
pour la Fondation Vallet à
Vercorin sur ce que je nomme
Densité d’une absence, en mêlant
Derborence de Ramuz et la igure
de Pénélope de L’Odyssée.» Et
après la présentation d’une série
de portraits début avril au
Grand Palais, avec la Galerie C
de Neuchâtel, durant Art Paris,
il exposera prochainement à la
galerie Niederhauser à Lausanne. On y retrouvera le chanteur Arthur H ou Nora, une
femme sans abri qui dort sur le
palier de l’atelier parisien de
Guy Oberson… LA LIBERTÉ
Musée des beaux-arts du Locle, jusqu’au
27 mai, avec aussi les expositions de
Todd Hido, Garry Winogrand et Thibault
Brunet, www.mbal.ch