138
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
C A STE LO S
DA S O R D E N S
M I LITA R E S
17 As far as the Art History is concerned, apart from
27 It must be pointed out, in this document, that there is
D. Gualdim Pais’ masterships and, in a lesser degree,
D. Pedro Alvito’s, there subsist an enormous amount
of omissions in the understanding of the Templar masters role either in the introduction or implementation
of new devices or techniques inherent to the military
architecture. For the global understanding of the different representatives of the Templar Order in the Portuguese territory as well as of their political-military
relevancy over nearly two centuries, see Capêlo, 2003
(reed. 2008).
a diference between the oppida — generally referring
to fortiied settlements — of Tomar, Zêzere and Almourol, and the cases of Cardiga and Pinheiro, where
the type of defensive structure present is not speciied.
18 his subject is dealt with in “A Toponímia”, Oliveira,
2010, pp. 222–240.
19 his castle consisted of two concentric rectangular
enclosures, and is generally considered as the primeval example of the use of a centralized pattern by the
Europeans in the Latin East. As for the Belver castle,
it has also got a centralized plan, although exhibiting
a circular coniguration.
20 he name of this famous monument derives from
the ancient toponymy Hosn-al-Akrad, which meant
“Kurds castle”, for having belonged, since the second third of the eleventh century, to these soldiers of
Homs’ emir. he Le Crat, or Castrum Crati designation appearing in the documents, shows the reason for
awarding the Crato toponymy to the small town that,
from the mid fourteenth century, became the seat of
the Hospitaller Order in Portugal.
21 We point out, in this matter, the works of Mário Jorge
Barroca. See Barroca, 1990–1991, 1996–1997.
22 See Barroca, 1995.
23 Although no copies of the work of the Roman author
are known at the dawn of the Portuguese kingdom, all
leads to the possibility of his principles, kept through
the ancient monuments that have persisted over the
Castelos
Ordens
times,das
having
beenMilitares
applied to the new military consAtas
do Encontro Internacional
tructions.
24 he role of the militia in the re-settlement of newly-
conquered areas and their further exploitation has
passed not only by the construction of diferent miliDireção-Geral
do Património
Cultural
(DGPC)
tary structures
hyerarchized
between
them, but also
by
numberless
cult
buildings
–
for
whose construction
Coordenação Científica
they
enjoyed
a relative
freedom – erected at irst with
Isabel
Cristina
Ferreira
Fernandes
very scarce means, to serve a population settlement.
Edição
(GEsOS – Município de Palmela)
25 Oliveira, 2010.
Lisboa, março de 2014
26 See Azevedo, 1937, p. 24.
28 We are referring to the example of the Atalaia settle-
ment, as well as to that of other isolated towers, which
were certainly used to complement the defence of this
territory, as it appears to be the case of a structure located on the right bank of the Zêzere, near the A23 viaduct.
29 Kennedy, 1994, p. 62.
139
Les moineaux de l’Hôpital.
Fortification du Dodécanèse
hospitalier en 1513
NICOLAS FAUCHERRE
Professeur d’histoire de l’art et d’archéologie des mondes médiévaux
Aix-Marseille Université – LA3M (UMR 7298 du CNRS)
Mon enquête concerne trois ouvrages d’artillerie — alors désignés comme moineaux
mais que nous qualiions aujourd’hui de caponnières — rapportés en 1513–1514 sous le magistère du grand-maître des Hospitaliers de Saint-Jean Fabrizio del Caretto (1513–1521), amiral
génois de la lotte lors du siège de 1480, dans les fossés des trois principales places fortes de
l’Ordre dans le Dodécanèse, Cos, Rhodes et Bodrum.
Le début de ce magistère correspond à la montée des périls pour les Hospitaliers
à Rhodes; in des querelles dynastiques en Turquie et alliance avec le shah de Perse, construction d’une lotte de guerre par Selim et conquête de l’Égypte en 1512, font du Dodécanèse
chrétien une enclave désormais incongrue en territoire ennemi. Les ouvrages que nous allons
analyser montrent à la fois la parfaite connaissance par les ingénieurs de l’Ordre des formules
de pointe pour l’artillerie à poudre alors en gestation en Occident — immédiatement avant
l’invention fondamentale, dans la décennie suivante, du système bastionné — et l’anticipation
de ce que va être l’assaut invisible des Turcs en 15221. Le combat souterrain, par sape ou par
mine, particulièrement fécond dans le champ ottoman à partir de la prise de Constantinople,
connaît à cet égard une difusion rapide en Méditerranée dans la première décennie du XVIe
siècle. Il permet à l’assaillant de cheminer en souterrain dans des galeries boisées ou en tranchée aérienne pour venir placer une charge de poudre dans la fondation du mur d’escarpe, ain
d’y pratiquer une brèche. Les réponses les plus adaptées pour la défense sont le déploiement
140
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
de galeries de contremine à la base des murs d’escarpe et l’adjonction de casemates de lanquement dans le fond du fossé de l’enceinte, qu’elles soient communication en caponnière
traversant ce fossé ou moineau, simple cofre de pierre le lanquant depuis le corps de place2.
Comme nous allons le voir, toutes ces formules ont existé dans ce laboratoire de la guerre
moderne que constitue le Dodécanèse hospitalier entre les deux sièges turcs de 1480 et de 1522.
À Rhodes, deux moineaux ont été réalisés qui fermaient les deux extrémités du front de
terre de la formidable enceinte; le grand-maître Pierre d’Aubusson, mort en 1503, venait alors
d’en achever la réactualisation générale. Le premier, au nord-ouest, bat toujours le secteur
de la langue de France, au pied du palais des Grands-Maîtres; le second, au sud-est, barrait
le raccord du fossé de la langue d’Italie avec le front de mer (baie d’Arcandia) (Fig. 1).
Le seul conservé, celui du front de France, constitue un long cofre de pierre de 20 m de
long, 5,50 m de large et 4 m de hauteur, implanté en prolongement d’un autre ouvrage casematé frappé aux armes d’Aimery d’Amboise (1505–1512) et daté de 1511. La chronologie du
secteur, qu’Albert Gabriel n’a pu étudier que sommairement à partir des blasons3, est encore
mal établie (Fig. 2). Au creux de l’angle rentrant que forme l’enceinte au pied du palais des
Grands-Maîtres, la porte Saint-Antoine, du milieu du XVe siècle, était précédée d’une chaussée
surélevée doublant le front occidental du Collachium, mise en place par Pierre d’Aubusson.
La porte d’Amboise est percée en 1512 dans un énorme boulevard détaché qui permet de supprimer le rentrant que formait l’angle de l’enceinte; son blasonnement suggère une chronologie
discontinue entre 1490 et 1514.
Contre l’extrémité septentrionale de ce boulevard s’appuie un ouvrage rectangulaire allongé daté de 1511, à deux niveaux de feu, l’un casematé et l’autre aérien, ouvert à la gorge dans
le fossé intérieur. Le blasonnement suggère donc qu’il a été fait un an avant la porte d’Amboise
et cinq ans avant la portion la plus septentrionale désaxée du boulevard, frappée des armes de
Caretto (Fig. 3) avec la date 1516 portée au revers4. Il était donc peut-être primitivement libre
sur ses deux côtés, simplement relié au corps de place par le mur batardeau barrant le fossé
intérieur. Équipé de larges embrasures carrées, il est encore curieusement archaïque par son
parapet continu couronné en forme de V très aplatis, discret rappel du merlon gibelin.
C’est collé devant ce curieux ouvrage, légèrement divergeant par rapport à lui, qu’on est
venu rapporter le moineau qui nous intéresse (Fig. 4). Il porte, très endommagées, les armes
de Caretto et la date de 1514. Il n’avait pas été prévu lors du creusement du fossé, puisque
la contrescarpe, marquée aux armes d’Amboise avec la date 1507, forme un angle juste sur l’axe
de l’ouvrage casematé d’Amboise, à 18 m à l’est du moineau Caretto; celui-ci, redressé vers
le nord pour prendre en enilade le fossé du jardin des Grands-Maîtres, est venu éventrer
la casemate d’axe de l’ouvrage d’Amboise pour en faire sa porte de desserte.
LES MOINEAUX DE L’HÔPITAL. FORTIFICATION DU DODÉCANÈSE HOSPITALIER EN 1513
L’ouvrage (Fig. 5) est tracé avec une grande intelligence tactique, ses deux fronts enilant
totalement les fossés nord et est grâce à la divergence progressive des quatre embrasures qui
percent chacun de ses lancs, de plus en plus diagonalisées vers la gorge, sa tête étant tracée en éperon aveugle pour être battue en enilade sans angle mort depuis les courtines adjacentes, en tout
cas au nord5. Ses murs, épais d’1,60 m, sont donc chacun percés de quatre embrasures à la française
(à double ébrasement sur plan en X), de 40 cm de large, surmontées d’une fente de visée (Fig. 6).
Elles sont ouvertes à 10 cm au-dessus du sol, ce qui conirme l’emploi de veuglaires à chargement par
la culasse. La ventilation par quatre larges évents sommitaux traversant la calotte de pierre (Fig. 7)
atteste du souci d’évacuation des fumées toxiques caractéristiques de l’emploi de cette arme. Le
lanc droit est également équipé d’une poterne basse à la racine de l’ouvrage. Diamétralement
opposé vers l’attaque, le lanc gauche est équipé à la tête d’un puits de contremine permettant de
lancer un rameau dès que les travaux de mine de l’assaillant sont localisés à l’écoute.
Le second moineau attesté, sur le front d’Italie, occupait l’autre extrémité du front de
terre, barrant le fossé face à la baie d’Arcandia, mouillage de la lotte turque en 1480. Ce secteur
de la Juiverie, disloqué par l’attaque turque de 1480, a fait l’objet d’observations archéologiques
récentes, qui ont montré la densité d’occupation antique (Fig. 8). On ne connaît pas la date
du moineau disparu, mais il était adossé contre un boulevard réalisé par d’Aubusson et relié
par une communication en caponnière casematée à l’énorme boulevard d’Italie que Caretto
réalise de 1515 à 1517 (Fig. 9). La contrescarpe du fossé, quant à elle, est blasonnée d’Amboise.
D’après l’arrachement qui en subsiste (Fig. 10), il s’agissait d’un moineau à deux niveaux dont le
supérieur à ciel ouvert, de 6,10 m de large, avait des murs épais respectivement de 140 cm vers
le sud et de 103 cm vers le nord. Il était voûté en plein cintre, percé d’une embrasure en lanc
droit et d’une poterne en lanc gauche, et surmonté d’une plate-forme à parapet. D’après les
observations archéologiques sommaires, il était placé à la rupture de pente du fossé, entre une
douve baignée par la mer au nord et un fossé sec au sud. Sa tête était donc vraisemblablement
prolongée par un batardeau dont l’arrachement est peut-être visible en contrescarpe.
Ces deux moineaux, qui barrent les deux extrémités du front de terre et le battent d’enilade, sont essentiels à la compréhension globale du système de défense au temps de Caretto. En
efet, ils conirment la volonté de retrancher totalement le fossé des iniltrations latérales, pour
en faire une zone de circulation de la défense à l’abri des regards de l’assaillant dans la première
phase du siège. Ils étaient, à cet égard, associés à plusieurs escaliers pas-de-souris adossés à la
gorge des boulevards détachés et à la contrescarpe, qui prouvent que le fossé servait précisément de desserte pour ces ouvrages créés par d’Aubusson et pour un probable chemin-couvert.
Ce système de défense global à deux moineaux en pince de crabe barrant les accès au front
d’attaque de la place se retrouve dans plusieurs villes françaises répondant aux prescriptions
141
142
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
de Louis XII après l’attaque suisse contre Dijon à l’automne 1513, comme à Blaye, à Troyes,
à Poitiers, à Grenoble, et à Bayonne.
Au château de Narangia dans l’île de Cos, formidable ensemble commandant le port
construit avec les pierres de l’Asclépieion (Fig. 11), le moineau sert de soubassement au pont
reliant le château intérieur du milieu du XVe siècle et l’enveloppe extérieure du début du XVIe
siècle (Fig. 12), dont le boulevard circulaire sud-ouest et le secteur de la tête du pont intérieur
sont construits par Caretto en 1514, selon la chronologie établie à partir des blasons par Amedeo Maiuri en 19246. Non signalé par les auteurs antérieurs, le moineau de sous le pont a été
découvert en mai 2012 à l’occasion d’un voyage d’étude, mais n’a pu faire l’objet d’un relevé
archéologique (Figs. 13 et 14)7. L’attribution à Caretto ne repose que sur la similitude des canonnières carrées à évent connues ailleurs dans l’œuvre de ce grand-maître.
L’ouvrage, construit en matériaux de remplois antiques très disparates, est long de 22 m
et large de 4,90 m; il est prolongé par une arche de 7 m de long enjambant le fossé, adossée
à la contrescarpe du fossé intérieur. Sa voûte en berceau porte la chaussée du pont d’accès au
château intérieur, fortement inclinée vers lui. La casemate, large de 2,30 m et percée d’évents
sommitaux sortant dans le pavement du pont, est desservie par trois poternes jadis barrées de
forts vantaux, une sur chaque lanc à la racine de l’escarpe et une dernière en tête, sous le pont;
le moineau servait ainsi de rotule de distribution retranchée entre les deux enceintes et vers le
fossé intérieur. Les embrasures pour veuglaire posé, comme à Rhodes, sont très larges (plus de
40 cm) et abondamment ventilées (Fig. 15).
Ce moineau du pont s’inscrit dans une typologie connue pour la France dans les premières
décennies du XVIe siècle, dont deux sont repérés sous les accès aux châteaux d’Angers et de
Dieppe, un autre à la porte de Bourgogne à Mézières. Leur difusion est de toute évidence liée à la
possibilité qu’ils ofrent d’une circulation retranchée à l’insu de l’assaillant entre corps de place
et ouvrages extérieurs, comme à la faculté d’ofrir des tirs rasants battant le fossé d’enilade.
Au château Saint-Pierre de Bodrum, le moineau occupe le raccord entre le front de terre et
le front du port, dont il bat à revers la bouche. La porte d’accès au château le longe ainsi sur tout
son lanc gauche. La chronologie de l’ouvrage, esquissée par Maiuri8, a été récemment renouvelée par Jean-Bernard de Vaivre9. Il a montré l’importance fondamentale, pour le grand-maître
Caretto, de l’œuvre du capitaine Jacques Gastineau, resté en poste seulement deux ans à partir de
mars 1512, qui initie le doublement du front de terre par une énorme cuirasse équipée pour l’artillerie, repousse d’autant la contrescarpe du fossé, aménage l’accès la traversant puis empruntant un terre-plein longeant le port avant de pénétrer dans le château dos à la mer (Figs. 16 et 17).
Au cœur du dispositif, il conçoit le plus gros moineau jamais réalisé dans le monde occidental (31,80 x 10,80 m), qui commande à la fois l’entrée du port à revers, le fossé et la porte de
LES MOINEAUX DE L’HÔPITAL. FORTIFICATION DU DODÉCANÈSE HOSPITALIER EN 1513
la nouvelle enceinte (Fig. 18). L’étude des blasons permet d’en ainer la chronologie. Commencé
par le sud (il y porte les armes du grand-maître Guy de Blanchefort, décédé en 1513 avant
d’arriver à Rhodes), il est terminé par le nord après l’élection en décembre 1513 de Caretto,
dont il porte les armes.
Le plan de feu y est particulièrement savant, associé à une ventilation abondante au droit
de chaque embrasure (Figs. 19 et 20). Le lanc gauche, de plus de 4 m d’épaisseur, est percé de
quatre embrasures de gros calibre pour pièces d’artillerie sur roues ou sur chevalet, implantées
en éventail divergeant pour couvrir tout le secteur du port et son entrée à revers. Le lanc droit,
plus maigre, est percé de deux embrasures encadrant la porte de part et d’autre et de trois
autres enilant le fossé et le pied de contrescarpe. A la gorge, deux renfoncements pourraient
constituer, l’un un petit magasin à poudre de batterie, l’autre un puits de contremine, malgré
l’assiette rocheuse.
Ainsi, le magistère de Caretto, commencé en 1513, est marqué par la systématisation de
moineaux en pierre et de communications en caponnière retranchées dans les places fortes
les plus exposées de l’ordre en Dodécanèse. Cette campagne de renforcement conséquente
correspond aux modèles suscités par le roi de France Louis XII dans les mêmes années sur
ses frontières terrestres face aux Espagnes. A cet égard, on peut dire qu’en France, 1513 est
“l’année des moineaux”, vue la multiplication de ces ouvrages de fond de fossé dans toutes
les places fortes de la frontière, et même à Paris (enceinte dans le secteur du Carrousel), dix ans
seulement avant leur abandon au proit du système bastionné.
Le front de terre de Rhodes connaît plusieurs types de casemates, du simple cofre couvert en pierre sur le front de France au cofre à deux niveaux ou encore à la communication
en caponnière casematée sur le front d’Italie, le tout destiné à interdire toute circulation ofensive dans le fossé par des feux rasants d’enilade et à servir de galerie d’écoute pour localiser le creusement de la mine adverse. A Cos, dans les mêmes années, le moineau est placé
sous la chaussée d’accès entre les deux enceintes du château et sert de rotule de distribution
aux circulations retranchées du fossé. Enin, à Bodrum, le plus gigantesque de tous barre sur
un lanc le front d’attaque terrestre du château Saint-Pierre et bat de l’autre l’entrée du port.
Ces travaux d’adaptation aux feux rasants de l’artillerie et à la mine explosive constituent,
pour les forteresses hospitalières du Dodécanèse, la campagne de renforcement la plus cohérente avant le choc inal qui les va balayer.
143
144
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
Fig. 1
Rhodes, localisation des deux moineaux des fronts de France et d’Italie, verrous de l’accès au fossé
du front de terre, dessin Elias Kollias.
Fig. 2
Rhodes, perspective du secteur nord-ouest, Gabriel.
LES MOINEAUX DE L’HÔPITAL. FORTIFICATION DU DODÉCANÈSE HOSPITALIER EN 1513
Fig. 3
145
Fig. 4
Rhodes, blason et inscription Caretto criblées de balles sur
le boulevard du front de France.
Rhodes, vue générale du moineau depuis le sud
(Photo J.-B. de Vaivre).
Fig. 5
Rhodes, relevés du moineau. Archives des dessins du Ministère de la Culture de Grèce, Architecte K. Manoussou-Della,
dessinatrice K. Katsouri, vers 2010.
146
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
Fig. 6
Rhodes, moineau, embrasure à évent.
Fig. 7
Rhodes, intérieur du moineau vu vers le nord (Photo J.-B. de Vaivre).
LES MOINEAUX DE L’HÔPITAL. FORTIFICATION DU DODÉCANÈSE HOSPITALIER EN 1513
Rhodes, plan archéologique du secteur d’Italie
(K. Manoussou-Della), en A, emplacement du moineau disparu.
Fig. 9
147
Fig. 8
Fig. 10
Rhodes, communication en caponnière battant des deux
côtés, encombrée après une forte tempête.
Rhodes, front d’Italie, arrachement du moineau.
148
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
Fig. 11
Plan du château de Cos, d’après A. Maiuri ; en A, boulevard Caretto ; en M, moineau du pont.
Fig. 12
Cos, vue générale de l’entrée du château intérieur avec le pont depuis le boulevard Caretto.
LES MOINEAUX DE L’HÔPITAL. FORTIFICATION DU DODÉCANÈSE HOSPITALIER EN 1513
149
Fig. 13
Cos, élévation ouest et plan schématique non coté du moineau du pont.
Fig. 14
Fig. 15
Cos, élévation interne d’une embrasure et coupe
schématique du moineau du pont.
Cos, embrasure carrée surmontée d’un évent/visée.
150
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
38
48
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9
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31
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26
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4
23
37
22
22
35
Fig. 16
Bodrum, plan du château par phases chronologiques, J.-B. de Vaivre d’après A. Maiuri. Le moineau est le numéro 42.
1. Tour de France
2. Bastion Naillac
3. Tour Schlegelholtz
4. Tour du port
5. Mur Naillac
6. Tour d’Italie
7. Réduit central
8. Courtine Muscetulla
9. Tour d’Angleterre
10. Courtine méridionale primitive
11. Accès initial à la tour de d’Angleterre
12. Porte nord de la tour d’Angleterre
13. Emplacement des travaux disparus
de fr. William Dawnay et des deux
connétables Morlena et Frogier.
14. Tour F, ou tour d’Allemagne,
construite par fr. Pierre Guiteau
15. Courtine septentrionale initiale élevée
par fr. Jean Cotet en 1460
16. Section construite par fr. Nicolo
Corognia
17. Tour H, élevée durant le magistère
Fluvià
18. Tour E, noyée plus tard dans la
courtine est
19. Porte et barbacane la Geltrù
20. Courtine occidentale
21. Rampe Aymer
22. Section du terre-plein occidental
construite par fr. Constanzo Operti
23. Section du terre-plein occidental
achevée par fr. Jacques Aymer
24. Bastion Cardona (et porte 7)
25. Section de la courtine occidentale
montée par Rochechinard
26. Batterie Saint-Simon
27. Mur élevé par fr. Jean Cotet
28. Section de la courtine commencée
par Saint-Simon
29. Chapelle
30. Emplacement de la pierre commé
morant l’achèvement de la dernière
chapelle
31. Mur élevée par Provana
32. Porte (nº5) élevée par Docwra
33. Porte (nº6) élevée par Aymer
34. Môle antique
35. Port du château Saint-Pierre
36. Basse-cour
37. Passage San-Marti
38. Contrescarpe Gatineau, 1512
39. Contrescarpe Gatineau, 1513
40. Contrescarpe Gatineau, 1514 et
porte (nº1)
41. Bastion Gatineau, 1512
42. Moineau Gatineau, 1513
43. Tour B et terre-plein Shefield, 1514-15
44. Jonction de la fin des travaux Shefield
et début des campagnes Hamburch
45. Mur d’escarpe Hamburch, 1516-18
46. Portail Hamburch
47. Courtine médridionale renforcée par
Mesnil-Maupas, 1519-20
48. Courtine orientale renforcée par
Mesnil-Maupas, 1519-20
49. Renforcement de la courtine par
Airasca, 1522
50. Fossé nord
LES MOINEAUX DE L’HÔPITAL. FORTIFICATION DU DODÉCANÈSE HOSPITALIER EN 1513
151
Fig. 17
Bodrum, vue aérienne du château Saint-Pierre depuis le nord; le moineau est indiqué par une flèche blanc.
Fig. 18
Bodrum, vue générale du moineau depuis la contrescarpe.
152
IV – FORTIFICAÇÕES DA ORDEM DO TEMPLO E DA ORDEM DO HOSPITAL
0
Fig. 19
Bodrum, plan du moineau levé en 1986.
Fig. 29
Bodrum, vue intérieure de la casemate (Photo J.-B. de Vaivre).
1
5m
LES MOINEAUX DE L’HÔPITAL. FORTIFICATION DU DODÉCANÈSE HOSPITALIER EN 1513
FAUCHERRE, Nicolas (2010) – Le mineur ottoman du
siège de 1522, inventeur de l’archéologie urbaine? In
FAUCHERRE, Nicolas; PIMOUGUET-PÉDAROS,
Isabelle, eds. – Les sièges de Rhodes de l’Antiquité à la
période moderne. Rennes: Presses Universitaires de
Rennes, pp. 287–295.
1
Cf. Migos, 1990, pp. 5–28; Faucherre, 2010, pp. 287–
–295. Ma gratitude va à Jean-Bernard de Vaivre qui
a été mon guide et mon sésame en bien des occasions.
2
Le moineau, ouvrage rasant blindé en pierre par le
dessus, est un ouvrage caractéristique de la fortiication polygonale, au sein de laquelle les tirs d’action
lointaine, placés au sommet de la forteresse, sont distincts de ceux de défense rapprochée, percés dans les
moineaux, qui ne rentrent en action qu’au moment
où l’assaillant descend au fossé après qu’il ait éteint
les feux supérieurs; ce système polygonal, largement
difusé dans le second XVe siècle, va disparaître pour
plus de quatre siècle (1530–1870) avec la difusion du
système bastionné, avant de s’imposer à nouveau dans
la fortiication Séré-de-Rivières.
3
Gabriel, 1921; le moineau est juste signalé en p. 34.
4
Sur la face externe de cette portion du boulevard, trois
blasons viennent frapper l’escarpe. L’un célèbre “Frater
Petrus Daubusson cardinalis et magister erexerat”, les
deux autres “Frater Fabricius de Caretto magister collapsam a fundamentis restituit”, dont l’un avec la date
“1514”. Comme les cadres à rinceaux et colonnettes
sont identiques pour les trois, on peut suggérer que
Caretto a repris depuis le fondement l’ouvrage de son
illustre prédécesseur en rappelant l’ouvrage antérieur.
5
Le relevé du moineau n’avait pu être réalisé en 1986,
lorsque je l’ai découvert, parce que la casemate était
comblée. Je dois les relevés présentés ici à l’obligeance
de Katerina Manoussou-Della, architecte du patrimoine pour la ville de Rhodes. Son plan ne mentionne
toutefois pas la divergence progressive des canonnières
du lanc gauche, nettement visible comme en lanc
droit de l’ouvrage, tout comme sa coupe n’aiche pas la
divergence des évents dans la calotte, légèrement biaisés pour ne pas sortir dans le faitage.
6
Maiuri, 1921–1924, pp. 275–289.
7
Ma gratitude va à Bernard de Grandmaison qui, le premier, a eu l’initiative de se fauiler dans la casemate,
ce qui vaut désormais à l’ouvrage le nom de “moineau
Bernard” ! Malgré mes demandes réitérées à l’éphore
des Antiquités du Dodécanèse, je n’ai pas encore obtenu
l’autorisation de relever et d’étudier l’ouvrage, mais une
mission de relevés plus complète se prépare pour 2014.
8
Maiuri, 1921, pp. 291–331, et plus particulièrement p. 319.
9
De Vaivre, 2010, pp. 69–135, et plus particulièrement
les pp. 122–124.
GABRIEL, Albert (1921) – La cité de Rhodes, topographie,
architecture militaire. Paris: De Boccard.
MAIURI, Amedeo (1921–1924) – I castelli dei cavalieri
di Rodi a Cos e a Budrum (Alicarnasso). Annuario
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