Sanctuaire de faune de Manas
Facteurs affectant le bien en 2002*
- Activités illégales
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Modification du régime des sols
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Construction d'un barrage (problème résolu);
- Insurrection du peuple Bodo;
- Destruction des infrastructures du parc (problème résolu);
- Arrachage illégal de la végétation;
- Braconnage
- Nécesssité de permettre la collaboration transfrontalière pour la gestion du site
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2002
Montant total approuvé : 165 000 dollars E.U.
1997 | Contribution towards the implementation of an Emergency ... (Approuvé) | 90 000 dollars E.U. |
1997 | Contribution to the implementation of an Emergency ... (Approuvé) | 75 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2002**
janvier 1997: mission du Centre du patrimoine mondial; février 2002: visite sur le terrain par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2002
La visite du Sanctuaire de faune de Manas a été organisée durant une mission de l’UICN dans l’Assam du 5 au 16 février 2002, avec la coopération du ministère de l’Environnement et des Forêts, du Bureau de l’UNESCO à New Delhi (Inde) et du Centre du patrimoine mondial. Les principales conclusions de la mission sur l’état de conservation de Manas sont les suivantes :
(a) Le climat d’insécurité crée un « environnement propice » à plusieurs éléments négatifs contribuant à un mauvais usage des ressources du site. Il semble y avoir une pratique considérable de braconnage organisé d’animaux sauvages, d’abattage d’arbres illégal, d’empiètements et d’actes de vandalisme à l’intérieur du site. Il règne un clair sentiment d’incertitude et de doute parmi le personnel du site.
(b) Sur les trois « Ranges » qui se répartissent les opérations de gestion et de protection, seul le Bansbari Range (c’est-à-dire la zone centrale du site) peut être qualifié de raisonnablement fonctionnel. L’insurrection empêche la reprise des activités de protection dans les massifs oriental et occidental où les rapports signalent des pratiques de braconnage répandues et la coupe illégale d’arbres et de produits forestiers autres que le bois, y compris des plantes médicinales.
(c) La direction du site a du mal à répondre activement aux questions ayant trait à l’aire protégée. Par exemple, aucun plan de gestion n’a été approuvé. L’absence de données fiables ne facilite pas la formulation de stratégies de gestion appropriées et/ou d’activités pour un développement durable. Cependant, un plan de gestion provisoire est en cours d’achèvement.
(d) Le budget de fonctionnement, l’infrastructure, l’équipement et la structure administrative sont inadaptés aux besoins actuels. Il n’y a pas assez de personnel expérimenté et qualifié pour traiter les aspects quotidiens de la gestion des aires protégées.
(e) Les infrastructures restreintes et/ou mal entretenues (routes, communications, etc.) et les services publiques dont disposent les villes et les villages autour du site (tourisme et infrastructure des transports et du marketing limités) réduisent les options de conception et de mise en œuvre de projets de développement économique durable en zone rurale en faveur de la conservation.
(f) La pauvreté et la pression démographique font du développement et de la mise en œuvre des solutions pour soulager la misère et des solutions économiques au niveau communautaire des tâches qui relèvent du défi et qui dépassent probablement l’expérience, la capacité et les moyens du personnel en place.
Les programmes communautaires d’éco-développement semblent axés sur la mise en place d’infrastructure qui ne sont que faiblement liés à la mobilisation d’appui de la population pour réaliser les objectifs prioritaires de conservation du site. Ils ne contribuent pas vraiment à résoudre les nombreux problèmes que pose la gestion du site. Le niveau imprévisible des ressources financières et techniques limite la capacité du Directeur et du personnel à mettre en œuvre les programmes de gestion et de développement de manière successive et ordonnée. Le site impose une stratégie d’interprétation et de conservation globale et intégrée, qui nécessite la mise en place d’un processus de planification de la gestion transparent, faisant appel à la consultation et impliquant des acteurs multiples : les collectivités locales, les écoles, les visiteurs, le personnel de protection et du site, ainsi que le gouvernement local et les autres organisations qui travaillent à l’intérieur et autour du site.
Le Directeur et le personnel affirment que seule une très petite population de rhinocéros unicornes vit encore sur le site. Les chercheurs qu’ont rencontrés les membres de la mission estiment que leur nombre pourrait être inférieur à dix. Les massifs oriental et occidental étant effectivement « interdits » au public et la présence du personnel de protection étant limitée à quelques endroits, il est difficile d’évaluer exactement l’impact des mesures destinées à réduire les menaces de braconnage du rhinocéros. Il est certain, cependant, que la population de rhinocéros à l’intérieur et autour de Manas est gravement menacée.
En ce qui concerne les progrès de mise en œuvre du plan de réhabilitation adopté en 1997 et la durabilité des efforts de réhabilitation, la mission a indiqué que les 165.000 dollars alloués par l’UNESCO au titre de l’Assistance d’urgence ont permis de financer les projets approuvés et l’achat d’équipement. Ces activités aident, bien que lentement, à rétablir la présence de personnel pour assurer la gestion de Manas. Les deux hors-bord en fibre de verre achetés avec le deuxième paiement ne sont sans doute pas les mieux adaptés pour les travaux à entreprendre.
Le Département des Forêts de l’Assam a ouvert un compte en fiducie qui a la potentialité de couvrir les frais de gestion et d’exploitation des deux sites du patrimoine mondial (Manas et Kaziranga) situés dans l’Assam. Le Directeur du site a dressé une liste des projets prioritaires ; si un financement pouvait être obtenu, ces projets pourraient contribuer de manière notoire à améliorer la gestion de la plupart des zones autres que celles qui sont menacées par les activités des insurgés et des militants.
De bonnes relations de travail existent entre le Sanctuaire de faune de Manas et le Parc national royal de Manas (Bhoutan) et la mission a pu avoir des discussions informelles avec un membre du personnel du Parc royal de Manas. Un membre du personnel du Parc royal de Manas a fait savoir que la conjoncture actuelle ne se prête guère à l’avancement d’une proposition de site transfrontalier du patrimoine mondial. La pratique du braconnage et l’insurrection qui règne de part et d’autre de la frontière internationale sont très préoccupantes pour les autorités bhoutanaises et le Département royal des Forêts du Bhoutan a fermé l’école locale et les autres installations communautaires, relogé les familles de la base du Parc et envisage de remplacer d’ici peu les personnels du Département des Forêts et du Parc national par une unité de l’armée.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2002
26 COM 21A.11
Ensemble monumental de Hampi (Inde)
Le Comité du patrimoine mondial,1. Exprime sa satisfaction au Gouvernement indien et au Gouvernement de l'Etat du Karnataka pour la création d'un « Service de gestion de l'aire de patrimoine mondial de Hampi » afin d'assurer une coordination effective de la conservation et des activités de développement dans le périmètre des aires du patrimoine mondial de Hampi ;
2. Encourage l'État partie et les autorités concernées à poursuivre leurs efforts de formulation d'un plan de gestion d'ensemble et, à cette fin, demande au Centre du patrimoine mondial de continuer à coopérer avec les autorités concernées ;
3. Invite l'État partie à présenter une demande de coopération technique pour mobiliser des ressources et des compétences nationales et internationales afin de finaliser ce plan de gestion d'ensemble ;
4. Demande à l'État partie de rendre compte, avant le 1er février 2003, des progrès accomplis visant à supprimer les menaces sur le site par des mesures correctives, ainsi que de l'état de conservation du site, pour examen à sa 27e session en juin/juillet 2003;
5. Décide de maintenir le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril.26 COM 21A.4
Sanctuaire de faune de Manas (Inde)
Le Comité du patrimoine mondial,1. Note avec préoccupation les menaces permanentes d'insurrection et leur impact sur l'état de conservation du site, en particulier dans les massifs oriental et occidental, mais observe également plusieurs mesures de conservation positives, notamment: la finalisation du plan de gestion qui attend l'approbation du Gouvernement d'Etat, la reconstruction progressive des camps et des postes de garde et la présence accrue du personnel chargé des opérations de gestion sur le site ;
2. Invite le Gouvernement indien et le Gouvernement d'Etat de l'Assam à chercher à inscrire la question de l'état de conservation de Manas à l'ordre du jour des discussions et du dialogue avec les chefs des militants et des rebelles, ainsi que dans les pourparlers bilatéraux sur ce point entre l'Inde et le Bhoutan ;
3. Note avec satisfaction que les relations de travail cordiales entre le personnel du site et ses homologues du Parc royal de Manas au Bhoutan contribuent à la conservation du site ;
4. Note avec satisfaction que le Gouvernement a inscrit Manas dans le cadre du Projet Eléphant et facilite le travail des commissions de développement économique en vue d'améliorer la planification participative et les projets de développement rural ;
5. Invite le Centre et l'UICN à coopérer avec l'État partie pour trouver les moyens de financer un certain nombre de projets préparés par le Directeur du site et la possibilité d'utiliser le fonds fiduciaire créé par le Gouvernement d'Etat de l'Assam comme un mécanisme de financement susceptible d'attirer les bailleurs de fonds internationaux et nationaux ;6. Invite l'État partie à envisager de convier une autre mission UNESCO/UICN dans les quatre années à venir pour constater les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations de la mission entreprise par l'UICN en février 2002 ;
7. Décide de maintenir le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril.Le Comité pourrait souhaiter adopter le texte suivant :
« Le Comité note avec préoccupation la menace permanente d’insurrection et son impact sur l’état de conservation du site, en particulier dans les massifs oriental et occidental. Il invite le Gouvernement indien et le Gouvernement de l’Assam à chercher à inscrire la question de l’état de conservation de Manas à l’ordre du jour des discussions et du dialogue avec les chefs des militants et des rebelles, ainsi que dans les pourparlers bilatéraux entre l’Inde et le Bhoutan sur les questions de sécurité frontalière. Malgré les menaces continuelles qui pèsent sur les valeurs de patrimoine mondial du site, le Comité note avec satisfaction qu’un plan de gestion provisoire est en cours d’achèvement, que la reconstruction progressive des camps et des postes de garde se poursuit et que la présence de personnel chargé des opérations de gestion sur le site augmente peu à peu. Les relations de travail cordiales entre le personnel du site et ses homologues du Parc royal de Manas au Bhoutan contribuent aussi à la conservation du site. Le Comité invite le Centre et l’UICN à examiner avec l’Etat partie la liste des projets potentiels élaborés par le Directeur du site et les moyens d’en financer l’exécution, en particulier pour mettre en place des processus de planification de gestion transparents et en consultation, une planification participative et l’exécution d’activités en faveur du développement rural, l’éducation relative à l’environnement, la recherche, l’interprétation et les activités de sensibilisation en matière de conservation. Le fond fiduciaire créé par le Gouvernement de l’Assam pourrait être considéré comme un mécanisme de financement susceptible d’attirer les bailleurs de fonds internationaux et nationaux. Le Comité engage l’Etat partie à envisager de convier une autre mission UNESCO/UICN dans les deux prochaines années pour constater les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations de la mission. Le Comité décide de maintenir le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril. »
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.