Papers by Samuel Challéat
L’ENA hors les murs, magazine des Anciens Élèves de l’ENA (http://www.aaeena.fr/publications/la-r... more L’ENA hors les murs, magazine des Anciens Élèves de l’ENA (http://www.aaeena.fr/publications/la-revue), a publié en juillet-août derniers un numéro thématique sur la nuit, sur les nuits : Voyages au bout de la nuit. Le Collectif RENOIR y a signé un papier intitulé “Des nuits blanches sous un ciel noir ? La protection de la nuit, nouvelle préoccupation des territoires”. Nous mettons ci-dessous à disposition cet article qui brosse un tour d’horizon des questions liées à la mise en protection de la nuit, à sa mise en ressource et à sa patrimonialisation.
Actes en ligne de la Journée d’études sur les effets de la participation, atelier "Les effets sur les mobilisations collectives : la construction des territoires", Oct 2011
Résumé : L’appel « Sauvons la nuit ! » résume à lui seul tout l’enjeu d’une perception émergente... more Résumé : L’appel « Sauvons la nuit ! » résume à lui seul tout l’enjeu d’une perception émergente de la lumière artificielle comme objet de dommages. Lancé en 1995 par des acteurs issus pour l’essentiel des milieux de l’astronomie amateur et professionnelle cherchant à alerter les citoyens et les décideurs sur une nouvelle nuisance, cet appel est désormais relayé par les écologues et les médecins sous la forme d’un nouveau champ de savoir scientifique relatif aux effets et impacts écologiques et sanitaires de la lumière artificielle. Les savoirs – qu’ils soient vernaculaires ou scientifiques, « profanes » ou « experts » – ainsi développés ne vont cependant pas sans susciter, depuis plusieurs années, de vifs conflits entre ces nouveaux acteurs et d’autres, plus institutionnels et historiquement bien ancrés dans le paysage national et international de l’éclairagisme. Nous montrons ici comment, cognitivement, a été construit le problème des nuisances et pollutions lumineuses, et comment les dissonances d’échelles entre les référents – culturels, territoriaux – des acteurs continuent à sous-tendre la conflictualité dérivant des usages contradictoires de la nuit. Mais des modes de participation émergent, qui ne sont pas sans effet, tant sur la fabrique de la décision en matière d’éclairage que sur les acteurs eux-mêmes. Évolutions de la manière de dire, évolution du savoir, du savoir-faire, effets sur les processus décisionnels, mais aussi – surtout – évolution culturelle mettant en exergue la positivité de la nuit.
Mots-clés : Nuit, lumière artificielle, nuisances lumineuses, pollutions lumineuses, territoires, jeu d’acteurs, gouvernance des territoires, conflits d’usage, participation.
Abstract: The call to "Save the night!" sums up the whole issue of an emerging perception of artificial light seen as a source of damage. Launched in 1995, essentially by actors from the astronomical community, both amateur and professional, seeking to alert citizens and policymakers to a new form of pollution, this appeal has since been taken up by ecologists and doctors with the development of a new field of scientific knowledge concerning the effects and impact of artificial light on the environment and health. However, the resulting knowledge - be it informal or scientific, non-specialized or expert – has for several years now given rise to heated conflicts between these new actors and others, more institutional and historically well rooted, both nationally and internationally, in the domain of lighting. We show here how, cognitively, the problem of light pollution was built up, and how the divergence in scale between the actors’ points of reference – cultural and territorial – remains the basis of a conflict arising from contradictory uses of night. But emerging patterns of participation are having some effect, both on decision-making in lighting as well as on the actors themselves. Thus we can note changes in discourse and in the evolution of knowledge and of skills, effects on decision-making processes, but also – most importantly – a cultural evolution highlighting the positivity of night.
Keywords: Night, artificial light, light pollution, territories, actors’ interactions, territorial governance, use conflicts, participation.
Natures Sciences Sociétés, 2014
Résumé : Cet article explique la naissance d’un problème environnemental, la pollution lumineuse,... more Résumé : Cet article explique la naissance d’un problème environnemental, la pollution lumineuse, appréhendé comme une controverse sociotechnique. Sur une quarantaine d’années, en appui sur la démarche de l’acteur réseau, il retrace les conditions de son émergence, de sa transformation et de sa diffusion aux échelles locales, nationales et transnationales, traversant différents champs professionnels et disciplinaires. Sa mise à l’agenda politique débouche sur des décisions institutionnelles qui peinent à le saisir dans toutes ses dimensions sociale, scientifique et spatiale. La dissémination spatiale de la controverse dans les zonages et le processus de normalisation apparaît alors comme une réponse régulatrice partielle et segmentée à ce problème.
Abstract: Our paper explains the birth of an environmental problem, i.e. light pollution, viewed as a socio-technical controversy. Supported by the actor-network approach, it traces over forty years the conditions of its emergence, transformation and dissemination to local, national and transnational levels and through various professional disciplines. Schematically, “environmentalists” uphold a holistic approach of “nocturnality” and define artificial light as a pollutant. Facing them, the “technicist” defends a segmented approach and defines artificial light as a nuisance. The introduction of this controversy into the political agenda leads to institutional decisions that grasp with difficulty all its social, scientific and spatial dimensions. The spatial spread of the controversy in the zoning and standardization process appears as a partial and segmented regulatory response to this problem.
Sciences Humaines Combinées, 2011
La nuit n’est pas un espace-temps inexploré par le géographe [Deleuil, 1994 ; Fiori, 2000 ; Mosse... more La nuit n’est pas un espace-temps inexploré par le géographe [Deleuil, 1994 ; Fiori, 2000 ; Mosser et Devars, 2000 ; Paquot, 2000 ; Gwiazdzinski, 2002, 2005 ; Mos- ser, 2003, 2005, 2007 ; Mallet, 2009], mais il reste jeune et nécessite donc d’être observé, afin d’être cerné, dans une globalité parfois déroutante, mais souvent sti- mulante. Si la nuit, et plus spécifiquement la nuit urbaine, a effectivement été ap- préhendée par le chercheur, il s’agit souvent – encore aujourd’hui – d’analyser comment cet espace-temps peut être optimisé dans ses différents usages, notamment par la lumière artificielle qui les accompagne. Prenant le contre-pied de ces démarches, nous proposons ici de montrer le renversement qui s’opère actuelle- ment quant aux considérations de cette lumière artificielle, la faisant passer du statut quasi-exclusif de progrès technologique à celui d’une source de gêne, de nuisance, voire même de pollution.
Bulletin de l'Association des Géographes Français, 2011
Résumé : Notre société occidentale entretient une relation complexe avec la nuit, espace-temps pr... more Résumé : Notre société occidentale entretient une relation complexe avec la nuit, espace-temps protégé des cadences diurnes qui favorise la réflexion, l’imaginaire, la création, l’écoute et le rapprochement de l’autre, tout en révélant la ségrégation, la peur, et donc la restriction. Nous mettons en regard de l’éclairage urbain des pays développés – véritable projet lumière porteur d’une symbolique forte – les coûts socioculturels, écologiques et sanitaires engendrés par la lumière artificielle. Une caractérisation de ces différents impacts de la lumière artificielle nocturne à l’aide d’outils conceptuels de l’économie de l’environnement permet de définir comme réelles pollutions les dé- gradations écologiques et sanitaires, et comme nuisance la diminution – voire la perte – de l’accessibilité au ciel étoilé. Nous montrons comment le bien environnemental « ciel étoilé » a été saisi par les astronomes pour porter un projet positif intégrant dé- sormais l’environnement nocturne dans son ensemble : « Sauver la nuit ». Des opposi- tions à ce projet ont jalonné son histoire, mais les nécessaires économies d’énergie et les contraintes budgétaires des collectivités territoriales amènent désormais les acteurs locaux à reconsidérer avec plus d’intérêt les différentes propositions faites par les as- sociations de « protection du ciel et de l’environnement nocturnes ». Mais la difficile efficience des mécanismes de marchandage dans le cadre du « théorème de Coase » nous amène à soutenir que la protection de ces biens publics purs, non appropriables et non marchandisables, doit être prise en charge par la puissance publique.
Mots-clés : nuit, éclairage public, lumière urbaine, empreinte lumineuse, nuisances et pollutions lumineuses, gouvernance des territoires.
Abstract: Our Western society has a complex relationship with night, the period of time which is protected from diurnal rhythms and which both facilitates thought, reflection, the imagination, creativity, listening to others and coming together while, at the same time, reveals segregation, fear and hence restriction. We consider urban lighting in developed countries – a real project with a strong symbolic value - in relation to the socio-cultural, ecological and health costs of artificial light. Describing the different impacts of artificial nocturnal light with the help of concepts drawn from environmen- tal economics makes it possible to see damage to health and the environment as well as the reduction - and even the loss - of accessibility to the starry sky as significant sources of pollution. We show how the starry sky, considered as environmental prop- erty, has been seized on by astronomers in their promotion of “Save the night”, a sub- stantial project which now concerns the nocturnal environment in general. From its inception, the project has met with opposition, but the essential energy-saving measures and budget restrictions of communities have brought about an increased lo- cal interest in the different propositions put forward by associations for the “protec- tion of the nocturnal sky and environment”. The questionable efficiency of the “Coase Theorem” bargaining mechanisms, however, leads us to maintain that the protection of this totally public property, which can be neither appropriated nor marketed, must be the responsibility of public authorities.
Keywords: night, public lighting, urban lighting, light footprint, light pollution, terri- torial governance.
Éclairer la ville autrement. Innovations et expérimentations en éclairage public (Ed.: Jean-Michel Deleuil), 2009
Durant la période nocturne, la lumière constitue l’un des marqueurs principaux de l’activité huma... more Durant la période nocturne, la lumière constitue l’un des marqueurs principaux de l’activité humaine, activité avérée (éclairage festif, éclairage événementiel, etc.) ou activité possible (éclairage fonctionnel et permanent de voies de circulation, éclai- rage sécuritaire des zones commerciales, éclairage de bâtiments de bureaux vides). Si elle est indispensable à certaines fonctions, la lumière n’en est pas moins altératrice de la nuit, du noir, des moments nocturnes (au sens astronomique du terme) bref, d’une ressource naturelle commune.
La nuit, qui nécessite – ou permet, selon les cas – l’usage de lumière artificielle pour la plupart des activités, est une ressource en accès libre pour l’Homme. ressource qui n’a aucune valeur de marché (comme l’air par exemple) et que tout un chacun peut exploiter avec pour seuls coûts apparents, ceux des infrastructures déployées et ceux de l’énergie électrique nécessaire à la production de lumière. Ne sont que très rarement considérés les coûts environnementaux, sociaux ou sanitaires de cette perte du noir, ce qui entraine souvent une surestimation des bénéfices que l’on peut tirer de l’éclairage artificiel nocturne en termes de mise en valeur du patrimoine, d’image de marque de la ville, de vie sociale nocturne, de facilité de déplacements, ou de sécurité par exemple. Les décisions en matière d’éclairage public sont donc prises au regard des bénéfices qui en seront tirés et des coûts directement supportés par les décideurs, sans tenir compte des coûts sociaux, culturels, sanitaires et environnementaux qui seront supportés par la société et l’écosystème dans son ensemble. Cette logique n’est pas sans rappeler la « tragédie des biens communs », menant à une surexploitation des ressources en accès libre.
Au moment où, pour la première fois dans l’histoire de l’éclairage urbain, se posent chez beaucoup de concepteurs!lumière les questions de surintensité des flux lumineux, de réduction des niveaux d’éclairement pour ne pas transformer la nuit en milieu urbain en un jour permanent, il convient de mener une réflexion multidisciplinaire approfondie pour arriver à concilier les fonctions consensuelles de l’éclairage public avec une certaine « sauvegarde » du noir, du nocturne comme ressource culturelle, sociale, sanitaire et comme biotope. Cette prise en considération de tous les coûts de la lumière artificielle doit passer avant tout par une nouvelle vision de l’éclairage public, avant de s’appliquer à tous les types d’éclairage que l’on trouve dans la ville nocturne. L’arrivée de nouveaux acteurs, comme les associations dites « de défense du ciel nocturne », dans les processus de concertations préalables à toute nouvelle installation d’éclairage public force les acteurs de l’aménagement du territoire à se pencher sur la problématique de la pollution lumineuse.
La réflexion ici menée se propose donc tout d’abord de présenter, au vue des connaissances actuelles, les différentes facettes de la problématique de la pollution lumineuse, puis de montrer comment, dans la pratique, une concertation et une réflexion interdisciplinaire entre les acteurs locaux intéressés de près ou de loin par la lumière pourraient amener à prendre en considération de façon plus systématique cette problématique dans la mise en place d’un nouvel éclairage public.
Bilan final (SANS LES ANNEXES) du programme MSHS-Toulouse (2014) CÉPYMAC. Le « ciel étoilé » des ... more Bilan final (SANS LES ANNEXES) du programme MSHS-Toulouse (2014) CÉPYMAC. Le « ciel étoilé » des Pyrénées et du Massif Central : une nouvelle ressource environnementale pour les territoires de montagne.
CÉPYMAC est un projet de recherche exploratoire reposant sur une intuition : les pollutions et les nuisances lumineuses issues des grandes métropoles rendent l’accès à l’observation du ciel étoilé de plus en plus rare ce qui, en retour, peut constituer une aubaine pour les espaces de faible densité. Le Sud-Ouest de la France nous semble particulièrement propice à l’exploration de ce phénomène, comme en atteste le projet de Réserve Internationale de Ciel Etoilé du Pic du Midi de Bigorre, ou encore le portage du label « Ville et village étoilé » dans plusieurs Parcs Naturels Régionaux (Quercy, Millevaches en Limousin, Volcans d’Auvergne, Morvan notamment). Les problématiques de la gouvernance territoriale et environnementale induites par la logique de préservation du ciel étoilé sont d’autant plus prégnantes dans le cadre d’une recomposition de l’architecture institutionnelle locale autour du processus de métropolisation de Toulouse, dont la notoriété et le rayonnement industriel sont construit sur le secteur aérospatial.
Appréhender les dynamiques d’acteurs qui opèrent autour du nouveau bien environnemental « ciel étoilé » représente selon nous une piste de recherche originale et stimulante pour les sciences sociales. En effet, considérer la nuit et son ciel étoilé à travers des démarches de labellisations amène à la construction de ressources territoriales spécifiques. Ce processus nous conduit à formuler la question suivante : comment, de ces projets de valorisation du ciel étoilé, émergent de nouvelles ressources dans les territoires de montagne ?
M@ppemonde, 2014
Résumé — Les portails de géovisualisation interactive, mis en place sur Internet à la suite de l’... more Résumé — Les portails de géovisualisation interactive, mis en place sur Internet à la suite de l’emblématique Google Maps, sont plébiscités par le public. Ils donnent à voir d’en haut la surface de notre planète, et plus spécifiquement du territoire français dans le cas du Géoportail. Pourtant, il est interdit de s’approcher trop près de certains objets : sur le territoire national, quelque 150 sites sont dissimulés par l’IGN. Nous questionnons ici la pertinence et l’efficacité de cette opération imposée au principal organisme de production et de diffusion d’informations géographiques en France, en comparaison avec les moyens mis en œuvre par d’autres pays.
Dissimulation • Géovisualisation • Imagerie • Information • Secret • Stratégie
Abstract — Interactive geo-visualization portals, created on the Internet in the wake of the iconic Google Maps, are highly appreciated by the public. They offer an overhead view of our planet and in the case of Géoportail, it offers a more focused view of French territory. However, it is forbidden to get too close to certain objects. On French national territory, roughly 150 sites are in fact hidden by the IGN. This paper questions the relevance and efficiency of this operation, which is imposed on the key organization that produces and broadcasts spatial information in France, when compared with the means used by other countries.
Dissimulation • Geo-visualization • Imagery • Information • Secret • Strategy
Resumen — El público plebiscita los portales de geovisualización interactiva desarrollados a continuación del emblemático Google Maps. Permiten ver desde arriba la superficie del planeta, más específicamente del territorio francés en el caso de Geoportal. Sin embargo hay que recordar que está prohibido acercarse de algunos objetos: en el territorio nacional unos 150 sitios se encuentran escondidos por el IGN. Preguntamos la pertinencia y la eficiencia de la operación impuesta al principal organismo de producción y de difusión de informaciones geográficas en Francia, comparando con los medios usados en otros países.
Disimulación • Estrategia • Geovisualización • Imágenes • Información •
Grimper, Mar 2015
La libération, en janvier 2015, d’une voie dans le Dawn Wall par les deux grimpeurs américains To... more La libération, en janvier 2015, d’une voie dans le Dawn Wall par les deux grimpeurs américains Tommy Caldwell et Kevin Jorgeson est, en quelque sorte, l’achèvement magnifique d’une drôle d’histoire qui a débutée il y a plus de quarante ans, en 1970. La première ascension de cette partie de la face sud-est d’El Capitan – la plus raide et la plus dangereuse – avait alors suscité débats et controverses (au nom de « l’éthique » bien sûr, comme il se doit en escalade...), notamment autour de l’équipement installé et de la médiatisation qui a entouré cette première. Cette fois-ci heureusement, pas de polémique : Tommy et Kevin ont fait « proprement » cette First Free Ascent. Mais à l’ère des réseaux sociaux, leur épopée a elle aussi été très largement relayée en quasi direct, et même reprise et diffusée dans les médias grand public, bien au-delà de la petite sphère de la presse magazine spécialisée. Tous les grimpeurs n’ont pas la chance d’avoir une couverture reportage assurée par le National Geographic, de faire la Une du New York Times, et encore moins d’être félicités par le président des États-Unis en personne ! Pour mettre en perspective l’énorme écho qu’a eu cet exploit et en interroger quelques-unes des significations, nous vous proposons un (tout) petit retour sur quelques points de l’histoire du Dawn Wall et de son écrin, le Parc National du Yosemite...
Grimper, Sep 2014
Comme le terme « sport » est devenu pansémique (il peut aujourd’hui tout – et donc rien ! – voulo... more Comme le terme « sport » est devenu pansémique (il peut aujourd’hui tout – et donc rien ! – vouloir dire : les habits peuvent être « sportswear », le design d’une voiture citadine peut être « sport », etc.), il ne suffit plus de dire que l’escalade est devenue un sport pour comprendre ses évolutions et leurs ressorts. Nous pouvons rappeler la définition du sport donnée par Pierre Parlebas dans son Lexique commenté en science de l’action motrice, pour qui il s’agit de « l’ensemble des situations motrices codifiées sous forme de compétition et institutionnalisées », mais il apparaît plus intéressant de se pencher sur les processus de transformation qui font d’une pratique – un jeu par exemple – un sport. Le terme « sportivisation » (ou « sportification » si l’on souhaite faire l’anglicisme) est alors régulièrement employé, notamment en sociologie du sport, pour conceptualiser ces évolutions vers une conformation du jeu corporel à des règles sportives et à une mise en compétition par l’intermédiaire d’institutions qui en sont garantes, le tout dans des espaces dédiés (terrains, stades, structures artificielles d’escalade, etc.). L’application d’une approche constructiviste à cette grille de lecture est particulièrement pertinente : quelle que soit la discipline sportive, la mise en compétition ne se fait pas en un jour, et les règles du jeu ou encore les fédérations sportives sont bien des construits humains. En ce qui concerne les mutations des pratiques dans l’escalade depuis les années 1970, cette approche est également riche d’enseignements, notamment du point de vue institutionnel et dans la lecture des clivages et des tensions qui peuvent exister entre les différents types de pratiques de l’escalade (falaise, terrain d’aventure, bloc, indoor, etc.). Enfin, au moment où la compétition en escalade cherche à prendre la voie de l’olympisme, cette lecture est l’occasion d’effectuer un parallèle entre ces évolutions et les valeurs et exigences des Jeux, avec en arrière plan plusieurs questions. L’escalade, historiquement activité de pleine nature, essentielle et éthique, peut-elle s’accommoder des carcans du sport ? Plus simplement, l’escalade s’est-elle construite suivant les mêmes schémas que ceux observés dans les autres sports ? Et dans l’affirmative, l’olympisme (avec ses dérives, observées dans nombre d’autres sports ayant déjà franchi le pas) doit-il pour autant constituer une finalité absolue pour l’escalade ? Pour amorcer quelques réflexions qui pourront aider chacun à se forger sa propre opinion, nous commencerons par regarder comment, au cours des quarante dernières années, le processus de sportivisation a modelé le paysage de l’escalade. Nous verrons ensuite que les questionnements, les tensions voire les conflits qui ont inéluctablement accompagné – et accompagnent encore – ce processus ne sont pas propres à l’escalade : l’histoire et la sociologie du sport nous apprennent qu’ils structurent toute pratique sportive, jusqu’à structurer le sport dans son ensemble. Enfin, en nous penchant sur les valeurs véhiculées par l’olympisme – entre discours et réalités – et sur les débats suscités par une éventuelle entrée de l’escalade dans ce mouvement, nous ouvrirons des pistes de réflexion pour ne plus penser les Jeux comme l’horizon ultime de la grimpe.
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Papers by Samuel Challéat
Mots-clés : Nuit, lumière artificielle, nuisances lumineuses, pollutions lumineuses, territoires, jeu d’acteurs, gouvernance des territoires, conflits d’usage, participation.
Abstract: The call to "Save the night!" sums up the whole issue of an emerging perception of artificial light seen as a source of damage. Launched in 1995, essentially by actors from the astronomical community, both amateur and professional, seeking to alert citizens and policymakers to a new form of pollution, this appeal has since been taken up by ecologists and doctors with the development of a new field of scientific knowledge concerning the effects and impact of artificial light on the environment and health. However, the resulting knowledge - be it informal or scientific, non-specialized or expert – has for several years now given rise to heated conflicts between these new actors and others, more institutional and historically well rooted, both nationally and internationally, in the domain of lighting. We show here how, cognitively, the problem of light pollution was built up, and how the divergence in scale between the actors’ points of reference – cultural and territorial – remains the basis of a conflict arising from contradictory uses of night. But emerging patterns of participation are having some effect, both on decision-making in lighting as well as on the actors themselves. Thus we can note changes in discourse and in the evolution of knowledge and of skills, effects on decision-making processes, but also – most importantly – a cultural evolution highlighting the positivity of night.
Keywords: Night, artificial light, light pollution, territories, actors’ interactions, territorial governance, use conflicts, participation.
Abstract: Our paper explains the birth of an environmental problem, i.e. light pollution, viewed as a socio-technical controversy. Supported by the actor-network approach, it traces over forty years the conditions of its emergence, transformation and dissemination to local, national and transnational levels and through various professional disciplines. Schematically, “environmentalists” uphold a holistic approach of “nocturnality” and define artificial light as a pollutant. Facing them, the “technicist” defends a segmented approach and defines artificial light as a nuisance. The introduction of this controversy into the political agenda leads to institutional decisions that grasp with difficulty all its social, scientific and spatial dimensions. The spatial spread of the controversy in the zoning and standardization process appears as a partial and segmented regulatory response to this problem.
Mots-clés : nuit, éclairage public, lumière urbaine, empreinte lumineuse, nuisances et pollutions lumineuses, gouvernance des territoires.
Abstract: Our Western society has a complex relationship with night, the period of time which is protected from diurnal rhythms and which both facilitates thought, reflection, the imagination, creativity, listening to others and coming together while, at the same time, reveals segregation, fear and hence restriction. We consider urban lighting in developed countries – a real project with a strong symbolic value - in relation to the socio-cultural, ecological and health costs of artificial light. Describing the different impacts of artificial nocturnal light with the help of concepts drawn from environmen- tal economics makes it possible to see damage to health and the environment as well as the reduction - and even the loss - of accessibility to the starry sky as significant sources of pollution. We show how the starry sky, considered as environmental prop- erty, has been seized on by astronomers in their promotion of “Save the night”, a sub- stantial project which now concerns the nocturnal environment in general. From its inception, the project has met with opposition, but the essential energy-saving measures and budget restrictions of communities have brought about an increased lo- cal interest in the different propositions put forward by associations for the “protec- tion of the nocturnal sky and environment”. The questionable efficiency of the “Coase Theorem” bargaining mechanisms, however, leads us to maintain that the protection of this totally public property, which can be neither appropriated nor marketed, must be the responsibility of public authorities.
Keywords: night, public lighting, urban lighting, light footprint, light pollution, terri- torial governance.
La nuit, qui nécessite – ou permet, selon les cas – l’usage de lumière artificielle pour la plupart des activités, est une ressource en accès libre pour l’Homme. ressource qui n’a aucune valeur de marché (comme l’air par exemple) et que tout un chacun peut exploiter avec pour seuls coûts apparents, ceux des infrastructures déployées et ceux de l’énergie électrique nécessaire à la production de lumière. Ne sont que très rarement considérés les coûts environnementaux, sociaux ou sanitaires de cette perte du noir, ce qui entraine souvent une surestimation des bénéfices que l’on peut tirer de l’éclairage artificiel nocturne en termes de mise en valeur du patrimoine, d’image de marque de la ville, de vie sociale nocturne, de facilité de déplacements, ou de sécurité par exemple. Les décisions en matière d’éclairage public sont donc prises au regard des bénéfices qui en seront tirés et des coûts directement supportés par les décideurs, sans tenir compte des coûts sociaux, culturels, sanitaires et environnementaux qui seront supportés par la société et l’écosystème dans son ensemble. Cette logique n’est pas sans rappeler la « tragédie des biens communs », menant à une surexploitation des ressources en accès libre.
Au moment où, pour la première fois dans l’histoire de l’éclairage urbain, se posent chez beaucoup de concepteurs!lumière les questions de surintensité des flux lumineux, de réduction des niveaux d’éclairement pour ne pas transformer la nuit en milieu urbain en un jour permanent, il convient de mener une réflexion multidisciplinaire approfondie pour arriver à concilier les fonctions consensuelles de l’éclairage public avec une certaine « sauvegarde » du noir, du nocturne comme ressource culturelle, sociale, sanitaire et comme biotope. Cette prise en considération de tous les coûts de la lumière artificielle doit passer avant tout par une nouvelle vision de l’éclairage public, avant de s’appliquer à tous les types d’éclairage que l’on trouve dans la ville nocturne. L’arrivée de nouveaux acteurs, comme les associations dites « de défense du ciel nocturne », dans les processus de concertations préalables à toute nouvelle installation d’éclairage public force les acteurs de l’aménagement du territoire à se pencher sur la problématique de la pollution lumineuse.
La réflexion ici menée se propose donc tout d’abord de présenter, au vue des connaissances actuelles, les différentes facettes de la problématique de la pollution lumineuse, puis de montrer comment, dans la pratique, une concertation et une réflexion interdisciplinaire entre les acteurs locaux intéressés de près ou de loin par la lumière pourraient amener à prendre en considération de façon plus systématique cette problématique dans la mise en place d’un nouvel éclairage public.
CÉPYMAC est un projet de recherche exploratoire reposant sur une intuition : les pollutions et les nuisances lumineuses issues des grandes métropoles rendent l’accès à l’observation du ciel étoilé de plus en plus rare ce qui, en retour, peut constituer une aubaine pour les espaces de faible densité. Le Sud-Ouest de la France nous semble particulièrement propice à l’exploration de ce phénomène, comme en atteste le projet de Réserve Internationale de Ciel Etoilé du Pic du Midi de Bigorre, ou encore le portage du label « Ville et village étoilé » dans plusieurs Parcs Naturels Régionaux (Quercy, Millevaches en Limousin, Volcans d’Auvergne, Morvan notamment). Les problématiques de la gouvernance territoriale et environnementale induites par la logique de préservation du ciel étoilé sont d’autant plus prégnantes dans le cadre d’une recomposition de l’architecture institutionnelle locale autour du processus de métropolisation de Toulouse, dont la notoriété et le rayonnement industriel sont construit sur le secteur aérospatial.
Appréhender les dynamiques d’acteurs qui opèrent autour du nouveau bien environnemental « ciel étoilé » représente selon nous une piste de recherche originale et stimulante pour les sciences sociales. En effet, considérer la nuit et son ciel étoilé à travers des démarches de labellisations amène à la construction de ressources territoriales spécifiques. Ce processus nous conduit à formuler la question suivante : comment, de ces projets de valorisation du ciel étoilé, émergent de nouvelles ressources dans les territoires de montagne ?
Dissimulation • Géovisualisation • Imagerie • Information • Secret • Stratégie
Abstract — Interactive geo-visualization portals, created on the Internet in the wake of the iconic Google Maps, are highly appreciated by the public. They offer an overhead view of our planet and in the case of Géoportail, it offers a more focused view of French territory. However, it is forbidden to get too close to certain objects. On French national territory, roughly 150 sites are in fact hidden by the IGN. This paper questions the relevance and efficiency of this operation, which is imposed on the key organization that produces and broadcasts spatial information in France, when compared with the means used by other countries.
Dissimulation • Geo-visualization • Imagery • Information • Secret • Strategy
Resumen — El público plebiscita los portales de geovisualización interactiva desarrollados a continuación del emblemático Google Maps. Permiten ver desde arriba la superficie del planeta, más específicamente del territorio francés en el caso de Geoportal. Sin embargo hay que recordar que está prohibido acercarse de algunos objetos: en el territorio nacional unos 150 sitios se encuentran escondidos por el IGN. Preguntamos la pertinencia y la eficiencia de la operación impuesta al principal organismo de producción y de difusión de informaciones geográficas en Francia, comparando con los medios usados en otros países.
Disimulación • Estrategia • Geovisualización • Imágenes • Información •
Mots-clés : Nuit, lumière artificielle, nuisances lumineuses, pollutions lumineuses, territoires, jeu d’acteurs, gouvernance des territoires, conflits d’usage, participation.
Abstract: The call to "Save the night!" sums up the whole issue of an emerging perception of artificial light seen as a source of damage. Launched in 1995, essentially by actors from the astronomical community, both amateur and professional, seeking to alert citizens and policymakers to a new form of pollution, this appeal has since been taken up by ecologists and doctors with the development of a new field of scientific knowledge concerning the effects and impact of artificial light on the environment and health. However, the resulting knowledge - be it informal or scientific, non-specialized or expert – has for several years now given rise to heated conflicts between these new actors and others, more institutional and historically well rooted, both nationally and internationally, in the domain of lighting. We show here how, cognitively, the problem of light pollution was built up, and how the divergence in scale between the actors’ points of reference – cultural and territorial – remains the basis of a conflict arising from contradictory uses of night. But emerging patterns of participation are having some effect, both on decision-making in lighting as well as on the actors themselves. Thus we can note changes in discourse and in the evolution of knowledge and of skills, effects on decision-making processes, but also – most importantly – a cultural evolution highlighting the positivity of night.
Keywords: Night, artificial light, light pollution, territories, actors’ interactions, territorial governance, use conflicts, participation.
Abstract: Our paper explains the birth of an environmental problem, i.e. light pollution, viewed as a socio-technical controversy. Supported by the actor-network approach, it traces over forty years the conditions of its emergence, transformation and dissemination to local, national and transnational levels and through various professional disciplines. Schematically, “environmentalists” uphold a holistic approach of “nocturnality” and define artificial light as a pollutant. Facing them, the “technicist” defends a segmented approach and defines artificial light as a nuisance. The introduction of this controversy into the political agenda leads to institutional decisions that grasp with difficulty all its social, scientific and spatial dimensions. The spatial spread of the controversy in the zoning and standardization process appears as a partial and segmented regulatory response to this problem.
Mots-clés : nuit, éclairage public, lumière urbaine, empreinte lumineuse, nuisances et pollutions lumineuses, gouvernance des territoires.
Abstract: Our Western society has a complex relationship with night, the period of time which is protected from diurnal rhythms and which both facilitates thought, reflection, the imagination, creativity, listening to others and coming together while, at the same time, reveals segregation, fear and hence restriction. We consider urban lighting in developed countries – a real project with a strong symbolic value - in relation to the socio-cultural, ecological and health costs of artificial light. Describing the different impacts of artificial nocturnal light with the help of concepts drawn from environmen- tal economics makes it possible to see damage to health and the environment as well as the reduction - and even the loss - of accessibility to the starry sky as significant sources of pollution. We show how the starry sky, considered as environmental prop- erty, has been seized on by astronomers in their promotion of “Save the night”, a sub- stantial project which now concerns the nocturnal environment in general. From its inception, the project has met with opposition, but the essential energy-saving measures and budget restrictions of communities have brought about an increased lo- cal interest in the different propositions put forward by associations for the “protec- tion of the nocturnal sky and environment”. The questionable efficiency of the “Coase Theorem” bargaining mechanisms, however, leads us to maintain that the protection of this totally public property, which can be neither appropriated nor marketed, must be the responsibility of public authorities.
Keywords: night, public lighting, urban lighting, light footprint, light pollution, terri- torial governance.
La nuit, qui nécessite – ou permet, selon les cas – l’usage de lumière artificielle pour la plupart des activités, est une ressource en accès libre pour l’Homme. ressource qui n’a aucune valeur de marché (comme l’air par exemple) et que tout un chacun peut exploiter avec pour seuls coûts apparents, ceux des infrastructures déployées et ceux de l’énergie électrique nécessaire à la production de lumière. Ne sont que très rarement considérés les coûts environnementaux, sociaux ou sanitaires de cette perte du noir, ce qui entraine souvent une surestimation des bénéfices que l’on peut tirer de l’éclairage artificiel nocturne en termes de mise en valeur du patrimoine, d’image de marque de la ville, de vie sociale nocturne, de facilité de déplacements, ou de sécurité par exemple. Les décisions en matière d’éclairage public sont donc prises au regard des bénéfices qui en seront tirés et des coûts directement supportés par les décideurs, sans tenir compte des coûts sociaux, culturels, sanitaires et environnementaux qui seront supportés par la société et l’écosystème dans son ensemble. Cette logique n’est pas sans rappeler la « tragédie des biens communs », menant à une surexploitation des ressources en accès libre.
Au moment où, pour la première fois dans l’histoire de l’éclairage urbain, se posent chez beaucoup de concepteurs!lumière les questions de surintensité des flux lumineux, de réduction des niveaux d’éclairement pour ne pas transformer la nuit en milieu urbain en un jour permanent, il convient de mener une réflexion multidisciplinaire approfondie pour arriver à concilier les fonctions consensuelles de l’éclairage public avec une certaine « sauvegarde » du noir, du nocturne comme ressource culturelle, sociale, sanitaire et comme biotope. Cette prise en considération de tous les coûts de la lumière artificielle doit passer avant tout par une nouvelle vision de l’éclairage public, avant de s’appliquer à tous les types d’éclairage que l’on trouve dans la ville nocturne. L’arrivée de nouveaux acteurs, comme les associations dites « de défense du ciel nocturne », dans les processus de concertations préalables à toute nouvelle installation d’éclairage public force les acteurs de l’aménagement du territoire à se pencher sur la problématique de la pollution lumineuse.
La réflexion ici menée se propose donc tout d’abord de présenter, au vue des connaissances actuelles, les différentes facettes de la problématique de la pollution lumineuse, puis de montrer comment, dans la pratique, une concertation et une réflexion interdisciplinaire entre les acteurs locaux intéressés de près ou de loin par la lumière pourraient amener à prendre en considération de façon plus systématique cette problématique dans la mise en place d’un nouvel éclairage public.
CÉPYMAC est un projet de recherche exploratoire reposant sur une intuition : les pollutions et les nuisances lumineuses issues des grandes métropoles rendent l’accès à l’observation du ciel étoilé de plus en plus rare ce qui, en retour, peut constituer une aubaine pour les espaces de faible densité. Le Sud-Ouest de la France nous semble particulièrement propice à l’exploration de ce phénomène, comme en atteste le projet de Réserve Internationale de Ciel Etoilé du Pic du Midi de Bigorre, ou encore le portage du label « Ville et village étoilé » dans plusieurs Parcs Naturels Régionaux (Quercy, Millevaches en Limousin, Volcans d’Auvergne, Morvan notamment). Les problématiques de la gouvernance territoriale et environnementale induites par la logique de préservation du ciel étoilé sont d’autant plus prégnantes dans le cadre d’une recomposition de l’architecture institutionnelle locale autour du processus de métropolisation de Toulouse, dont la notoriété et le rayonnement industriel sont construit sur le secteur aérospatial.
Appréhender les dynamiques d’acteurs qui opèrent autour du nouveau bien environnemental « ciel étoilé » représente selon nous une piste de recherche originale et stimulante pour les sciences sociales. En effet, considérer la nuit et son ciel étoilé à travers des démarches de labellisations amène à la construction de ressources territoriales spécifiques. Ce processus nous conduit à formuler la question suivante : comment, de ces projets de valorisation du ciel étoilé, émergent de nouvelles ressources dans les territoires de montagne ?
Dissimulation • Géovisualisation • Imagerie • Information • Secret • Stratégie
Abstract — Interactive geo-visualization portals, created on the Internet in the wake of the iconic Google Maps, are highly appreciated by the public. They offer an overhead view of our planet and in the case of Géoportail, it offers a more focused view of French territory. However, it is forbidden to get too close to certain objects. On French national territory, roughly 150 sites are in fact hidden by the IGN. This paper questions the relevance and efficiency of this operation, which is imposed on the key organization that produces and broadcasts spatial information in France, when compared with the means used by other countries.
Dissimulation • Geo-visualization • Imagery • Information • Secret • Strategy
Resumen — El público plebiscita los portales de geovisualización interactiva desarrollados a continuación del emblemático Google Maps. Permiten ver desde arriba la superficie del planeta, más específicamente del territorio francés en el caso de Geoportal. Sin embargo hay que recordar que está prohibido acercarse de algunos objetos: en el territorio nacional unos 150 sitios se encuentran escondidos por el IGN. Preguntamos la pertinencia y la eficiencia de la operación impuesta al principal organismo de producción y de difusión de informaciones geográficas en Francia, comparando con los medios usados en otros países.
Disimulación • Estrategia • Geovisualización • Imágenes • Información •