Résumés La mise en tourisme des grottes ornées est délicate du fait de la vulnérabilité des œuvres pariétales. Les impératifs de conservation se traduisent par leur soustraction à l’espace public. Les grottes ornées sont alors considérées...
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La mise en tourisme des grottes ornées est délicate du fait de la vulnérabilité des œuvres pariétales. Les impératifs de conservation se traduisent par leur soustraction à l’espace public. Les grottes ornées sont alors considérées comme un patrimoine invisible. Cependant, en vue de satisfaire les enjeux de transmission, plusieurs techniques de restitution peuvent être mobilisées, parmi lesquelles la construction de fac-similés. Tel est le cas pour la grotte Chauvet-Pont-d’Arc (Ardèche), dont l’espace de restitution, baptisé « Caverne du Pont d’Arc », ouvrira au printemps 2015.
L’article vise à interroger dans quelle mesure un fac-similé rend un patrimoine invisible visible et accessible. Se combinent alors des enjeux d’accessibilité géographique mais également d’accessibilité sensorielle et cognitive : par la mise en œuvre de technologies innovantes, alliant les principes de l’anamorphose et de la reproduction à l’échelle 1, la copie réalisée garantit aux visiteurs une expérience similaire à la visite de la grotte originale, si ce n’est de qualité supérieure en mobilisant le registre de l’hyper-réalité.
Ce cas d’étude amène, au final, à questionner la nature du fac-similé et de possibles transferts de patrimonialité. Les principaux critères de la patrimonialisation sont convoqués et passés en revue : la copie ne présente-t-elle pas la rareté, l’authenticité, la valeur scientifique, l’ancienneté et la capacité à susciter l’émotion ? La copie, en tant que lieu d’expérience touristique des valeurs patrimoniales, peut-elle alors se substituer à la grotte originale ?
Titre : Fac-similés et transfert de patrimonialité : discussion autour de la grotte ornée Chauvet-Pont-d’Arc, Ardèche
Mots-clés : grottes ornées, fac-similé, processus de patrimonialisation, transfert de patrimonialité, grotte Chauvet–Pont-d’Arc, France.
The tourist development of rock art caves is problematic as rock art paintings are vulnerable. As the caves have to be closed to preserve the paintings, they could be qualified as an invisible heritage. Nevertheless, in order to hand down this kind of heritage, several technical measures are possible, including the making of a facsimile. This is the case for the Chauvet cave for which the copy will open in 2015.
This paper considers how a facsimile technique turns this invisible heritage into a visible one. Both technical and emotional accessibility are interconnected: the new high technologies, mixed anamorphosis and 1:1 scale reproduction processes, shall give the visitors a similar experience as in the original cave, maybe even more intense because of the use of enhanced virtual reality.
This case study led us to explore a transfer of the heritage values between the copy and the original cave. The main heritage criteria are reviewed: does not the copy present the rarity, the authenticity, the scientific value, the ancientness and the capacity to kindle emotion? As the copy is the place of the heritage and sensorial experience, could it be qualified as a heritage object?
Title: Facsimiles and transfer of heritage value: discussion about the rock art cave Chauvet-Pont-d'Arc, Ardèche
Keywords: rock art caves, facsimile, heritage process, transfer of heritage values, Chauvet-Pont-d’Arc cave, France.
La apertura al turismo de las cuevas decoradas resulta delicada debido a la vulnerabilidad de las obras murales. Los imperativos de conservación llevan a sustraerlas al espacio público. Las cuevas decoradas llegan a considerarse entonces como un patrimonio invisible. Sin embargo, con vistas a responder a los retos de transmisión, se puede recurrir a varias técnicas de restitución, entre las cuales la construcción de facsímiles. Tal es el caso para la cueva Chauvet-Pont-d'Arc (Ardèche), cuyo espacio de restitución, bautizado "Caverne du Pont d'Arc" (Caverna de Pont d'Arc), abrirá sus puertas en la primavera del 2015.
El artículo pretende plantear en qué medida puede un facsímil convertir un patrimonio invisible en visible y accesible. Se combinan entonces unos retos de accesibilidad geográfica, pero también de accesibilidad sensorial y cognitiva: con la puesta en práctica de unas tecnologías innovadoras, conjugando los principios de la anamorfosis y de la reproducción a escala 1, la copia realizada garantiza al visitante una experiencia similar a la visita de la cueva original, tal vez de mayor calidad al mobilizar el registro de la hiperrealidad.
Este caso lleva, al final, a cuestionarse la naturaleza del facsímil y posibles transferencias de patrimonio. Los distintos criterios de patrimonializacíon son mobilizados y revisados: ¿La copia no brinda la rareza, la autenticidad, el valor científico, la antigüedad y la capacidad de despertar la emoción? ¿La copia, como lugar de experiencia turística de los valores patrimoniales, puede entonces sustituir la cueva original?
Título: Facsímiles y transferencias de patrimonio : discusion sobre la cueva decorada Chauvet-Pont-d'Arc, Ardèche
Palabras clave: cuevas decoradas, facsímil, procesos de patrimonialización, transferencia de patrimonio, cueva Chauvet-Pont-d'Arc, France.