Books by Stefan Kristensen
La sensation d’être soumis à une contrainte implacable peut déclencher une souffrance intense, un... more La sensation d’être soumis à une contrainte implacable peut déclencher une souffrance intense, une activité délirante, ou bien une créativité irrépressible. Elle peut prendre la forme d’une « machine » à influencer. Cette figure majeure de la maladie psychique depuis deux cents ans est le point de départ et le fil conducteur pour éclairer la structure complexe et paradoxale de la subjectivité. Loin d’être un outil technique, elle est un enjeu existentiel et esthétique. De Tausk à Szondi et Maldiney, de Merleau-Ponty à Guattari et Deleuze, de Deligny à Nauman et Duchamp, de Sobchack à Epstein et Godard, et enfin, à nouveau, de Merleau-Ponty à Guattari, on voit émerger les contours d’une subjectivité en tension, toujours déjà habitée d’une altérité qui la garde en mouvement. Et l’ontologie de la chair apparaît finalement comme un champ essentiellement politique.
Extrait de l'introduction:
"On sait que Godard a souvent revendiqué une vertu philosophique pou... more Extrait de l'introduction:
"On sait que Godard a souvent revendiqué une vertu philosophique pour son cinéma. Ainsi par exemple, lorsque Régis Debray lui demande, dans un entretien diffusé sur Arte en 1995, s’il aurait voulu être philosophe, Godard lui répond du tac au tac: «Mais je le suis ! Et je suis assez détesté à cause de ça. Je fais de la philosophie en regardant deux choses: la pensée et le mouvement. Je pense que je suis arrivé à dire que le cinéma, ce sont des formes qui pensent». La profession de foi philosophique de Godard est presque devenue un lieu commun, et il me semble qu’il est temps de se demander comment il pense et quelles sont les positions auxquelles il aboutit. C’est sur cette corde raide que se situe la présente étude: prendre au sérieux Godard comme philosophe, chercher à exprimer de manière philosophique, c’est-à-dire discursive, les positions qu’il soutient dans ses films."
Arménographie est un projet documentaire sur la «transnation» arménienne, un essai de mettre en i... more Arménographie est un projet documentaire sur la «transnation» arménienne, un essai de mettre en images et en mots l’expérience collective de la dispersion.
Livre + DVD
Dans la philosophie du 20e siècle, particulièrement de tradition phénoménologique, la question de... more Dans la philosophie du 20e siècle, particulièrement de tradition phénoménologique, la question de l'expression occupe une place centrale. L’enjeu consiste à savoir si le sens de la perception est structuré différemment de celui du langage et, si tel est le cas, à comprendre, d'une part, comment se produit le passage de l’un à l’autre et, d'autre part, comment décrire le mouvement de l’expression à proprement parler. Le parcours tracé dans ce livre commence chez Husserl et Gurwitsch, qui procèdent à une dissociation progressive du sens perceptif et du sens langagier. Cette dissociation entraîne Merleau-Ponty dans les perplexités du «paradoxe de l’expression»: si le sens exprimé est déjà tout entier contenu dans la perception, à quoi bon l'exprimer; au contraire, si c’est l’expression qui forme le sens de la perception après coup, comment être certain de ce qu'on a perçu? Or il se trouve qu’une telle brèche, ou rupture, a son pendant dans la structure de la subjectivité. L’objectif de ce livre est dès lors aussi de réviser notre conception de la subjectivité et de comprendre que le sujet n’aurait littéralement rien à vivre s’il n’était pas déchiré de l’intérieur.
Edited Books by Stefan Kristensen
This issue of Metodo brings together five contributions with different approaches to the relation... more This issue of Metodo brings together five contributions with different approaches to the relation of subjectivity and singularity, or more precisely between the becoming of a self and the experience of its singularity, thereby extending the limits of phenomenological questioning. While it may be true that the mainstream of the phenomenological tradition followed the Husserlian project of an epistemology grounded in the first person’s experience, we, along with the authors of the essays gathered here, claim the possibility for phenomenological research to describe all types of subjectivation, all modes of emergence of the self, and not only the classical account polarized by epistemological aims.
Pour saisir notre humanité dans son environnement et non du dessus, pour s’opposer à la séparatio... more Pour saisir notre humanité dans son environnement et non du dessus, pour s’opposer à la séparation entre nature et société, humain et non-humain, art et vie, les artistes sont indispensables. Si l’art a un rôle à jouer aujourd’hui, ce serait de faire naître un sentiment d’appartenance au monde.
La bête et l’adversité, projet conçu et réalisé par l’association Utopiana, met en valeur des activités de médiation et de réflexion en vue d’une réappropriation collective et individuelle de savoirs et de moyens de production, et cherche à stimuler un imaginaire capable de dépasser les clivages usuels entre l’humain et le reste du monde.
Ce recueil d’œuvres poétiques, théoriques et philosophiques active des processus contingents qui aménagent des possibilités de changements sociaux et environnementaux par la réinvention de nos modes d’existence et met en place des situations propices à une réflexion sur les manières d’être dans l’adversité, qui se construisent avec les non-humains.
Avec: David Abram, Clarissa Alcantara, Ana Teresa Barbosa, Anna Barseghian et Elisabeth von Samsonow, Belle Benfield, Ursula Biemann et Paulo Tavares, Christian Bili, Gilles Clément, Collectif Ajaso, Didier Demorcy, Annabelle Dufourcq, Thierry Fontaine, Amy Franceschini & Futurefarmers, Coco Fusco, Aurélien Gamboni et Sandrine Teixido, Flore Garcin-Marron, Barbara Glowczewski, Jean-Christophe Goddard, Geoffroy Grignon, Alexandre Joly, Andreas Kressig, Stefan Kristensen, Vanessa Mayoraz, Isabelle Papaloizos, Andrey Prigov, Aurélien Reymond, Philippe Roch, Andrew Scott Ross, Marie Velardi.
Olivier Bardin. L'implication des regards
Introduction à un volume collectif à paraître chez MetisPresses, Genève. Avec des contributions d... more Introduction à un volume collectif à paraître chez MetisPresses, Genève. Avec des contributions de Serge Margel, Jan Blanc, Judith Ickowicz, Marie Theres Stauffer, Jean-Marie Gallais, Pierre-Lin Renié, Pascale Cassagnau, Fabien Vallos.
Edité en collaboration avec Marie Theres Stauffer
Comme nul autre, le 20e siècle aura été marqué par l’expérience génocidaire et les exterminations... more Comme nul autre, le 20e siècle aura été marqué par l’expérience génocidaire et les exterminations de masse. Ces événements ont imprimé une marque indélébile dans l’histoire de l’humanité, et ont suscité pour cette raison une réflexion inédite qui tente de prendre la mesure de l’expérience de l’extermination de groupe. Que signifie être la cible d’un plan d’extermination du groupe auquel on appartient ? Comment y survit-on ? Quelles sont les oreilles pour entendre un tel témoignage ? De quoi témoigne-t-on lorsqu’on a passé par la sujétion la plus ultime ? Peut-on produire une preuve de cette expérience ? Les textes réunis dans ce volume tentent d’indiquer des réponses à ces questions, afin de commencer à mieux cerner cette figure à la fois aporétique et incontournable qu’est le témoin à l’époque de la survivance.
La préparation du premier cours de Merleau-Ponty au Collège de France, Le monde sensible et le mo... more La préparation du premier cours de Merleau-Ponty au Collège de France, Le monde sensible et le monde de l’expression (1953), est un document remarquable dont la publication était attendue depuis longtemps. À mi-chemin de son œuvre, le philosophe entame une critique de ses premiers travaux ainsi qu’une réélaboration qui engage plusieurs directions fondamentales de sa recherche à venir. Que ce soit dans l’analyse de la vision en profondeur, de la perception du mouvement ou encore de l’éveil du schéma corporel dans l’action et la relation avec autrui, Merleau-Ponty revisite sa phénoménologie pour dégager les dimensions expressives de la vie perceptive, dans une réforme radicale de la notion de conscience. La publication de ce cours inédit ouvre donc des perspectives d’interprétation nouvelles sur l’évolution d’une philosophie dont l’actualité n’est plus à démontrer tant son influence sur la pensée contemporaine grandit. Elle offre enfin une illustration majeure des relations si fécondes que cette philosophie a su entretenir avec la neurologie, la psychologie de la forme, la psychanalyse, ou encore les arts visuels.
Papers by Stefan Kristensen
Psychoanalytic Dialogues, 2024
The aim of this article is to present the work of the French child
psychoanalyst Françoise Dolto ... more The aim of this article is to present the work of the French child
psychoanalyst Françoise Dolto (1908–1988) and to explore possible
contributions to current debates in relational psychoanalysis. We pre-
sent the historical and conceptual relationship between relational
psychoanalysis and French psychoanalysis. Within this context, we
will discuss certain key concepts (e.g., unconscious body image, need
and desire, symbolic castrations) of Dolto who, in our view, provides an
intersubjective understanding of the unconscious that resembles cur-
rent relational approaches such as Jessica Benjamin’s theory of recog-
nition. We shall discuss Dolto’s embodied understanding of the
unconscious and the role of language and intercorporeal resonance
and will compare it to Benjamin’s relational approach.
Chiasmi International, 2023
In contemporary art, a growing number of artists experiment with non-humans in their actual artwo... more In contemporary art, a growing number of artists experiment with non-humans in their actual artworks. This paper examines the issues related to such practices with reference to Jakob von Uexküll’s analyses of the configuration of meaningful worlds by non-human animals, as well as Merleau-Ponty’s and Deleuze-Guattari’s interpretations of Uexküll’s ideas. Uexküll maintained that every living being lives in a world with meaning; Merleau-Ponty understood this claim as situating the beginning of culture in the creativity of non-humans; Deleuze and Guattari emphasized the melodic and rhythmic dimension of this creativity, mainly interpreted as territorialization processes. These elements are paramount to understanding what is at stake with artworks featuring non-humans: considering projects proposals from Agnes Meyer-Brandis, Tomas Saraceno, Ana Maria Lopez Gomez and other contemporary artists, the conclusion is that an artwork featuring an encounter between two territorializing movements has the potential to transform the human range of perception.
PHI/PSY. Journal of Philosophy and Psychoanalysis, 2022
This paper asks the question how the subject develops a sense of a continuous self, spanning over... more This paper asks the question how the subject develops a sense of a continuous self, spanning over several separate singular experiences, a very much debated question in contemporary phenomenology. In order to do this, it examines the link between affectivity and the constitution of basic subjectivity in Paul Schilder’s work and in Françoise Dolto, two clinicians whose thinking relied on the notion of body schema and/or body image. The intimate link between affectivity and the structure of subjectivity established through the clinical practice of both authors is then put in connection with the contemporary debates about minimal selfhood. The main claim is that in order to go from an thin momentary self tied only to the particular experience to a diachronic continuous self, something more than reflexivity of the self is needed: a desiring relation with the caring others. If this holds, we have formulated a crossing between the psychoanalytic and the phenomenological tradition.
Décadrages, 2023
Ici et ailleurs est un film qui fait charnière entre deux périodes de la production de Jean-Luc G... more Ici et ailleurs est un film qui fait charnière entre deux périodes de la production de Jean-Luc Godard. Entre la période du Groupe Dziga Vertov, de 1969 à 1973 environ, et l’installation à Grenoble et la fondation du studio de production SonImage, il y a ce film et l’autocritique qu’il contient, qui résonne comme un congé donné à la démarche militante et l’ouverture d’une autre démarche. Mais le statut et la portée de cette autocritique sont complexes et demandent encore à être interprétés. S’agit-il d’un congé donné au cinéma militant ? S’agit-il de la recherche d’un autre cinéma politique? Quelles sont les implications esthétiques de cette critique politique?
La rencontre cinématographique avec autrui, 2020
Les films de Bruno Dumont montrent des visages et des paysages dans une interaction et une intric... more Les films de Bruno Dumont montrent des visages et des paysages dans une interaction et une intrication très spécifique. Le but du présent essai est de décrire et de caractériser cette relation, afin de répondre à la question de l’identification avec les personnages. Comment se fait-il que l’on s’identifie si difficilement aux personnages de Dumont, alors même qu’ils sont montrés (on devrait dire dépeints) de manière si réaliste?La rencontre d’autrui au cinéma repose sur des ressorts mystérieux, et l’examen de quelques personnages centraux dans les œuvres «flandriennes» de Dumont donne une piste pour saisir comment nous comprenons l’apparition et l’expression d’un autre humain, ou même d’un autre vivant quel qu’il soit. Il me semble que pour suivre cette piste, il convient de saisir ensemble l’expressivité d’un paysage et celle d’un visage, parce que c’est un tel lien qui dit avec la plus forte clarté l’identité d’un humain, son attachement à la terre qu’il contemple et dans laquelle il se fond.
In Analysis, 2019
Le champ de la psychanalyse actuelle est plus ouvert que jamais à des croisements et à des fécond... more Le champ de la psychanalyse actuelle est plus ouvert que jamais à des croisements et à des fécondations réciproques ; la phénoménologie aujourd’hui cherche aussi de nouveaux moyens pour élargir ses outils et décrire avec plus de précision des phénomènes tels que le désir, l’angoisse ou encore la spatialité du corps. Dans ce contexte, l’œuvre de Guy Félix Duportail (1952–2018) mérite un détour : ce qu’il a mis en évidence, c’est la possibilité de combiner ou plutôt de corriger mutuellement, la pensée de Merleau-Ponty et celle de Lacan (dans sa version tardive des années 1970), et ainsi d’explorer le potentiel de la topologie pour visualiser les relations du sujet incarné avec l’espace et avec les autres.
Dans cette étude, c’est l’opération de Duportail qui est au centre, sa portée et ses limites. Le but est de prendre la mesure de l’apport de Duportail sur le concept de corps, sa nature à la fois organique et relationnelle, et de situer la limite entre le corps vécu subjectivement et le corps comme être biologique.
Pour ce faire, j’expose sa stratégie en focalisant sur sa critique de la conception merleau-pontienne de l’inconscient, à savoir le privilège excessif, chez le phénoménologue, de la dimension du désir, et donc de l’imaginaire, au détriment de celle du symbolique. Selon la démonstration de Duportail, l’ontologie de Merleau-Ponty devrait être corrigée en pratiquant des trous, ou des coupures, dans le tissu de la chair du monde, seule condition pour que le sujet préserve son unité et ne se fonde pas dans le monde.
Le bilan intermédiaire de cette tentative est la nécessité de mieux comprendre la pulsion de mort : est-ce qu’elle justifie l’introduction d’une forme de dualisme ontologique (vie-mort, être-néant) ou bien est-ce que c’est toujours de l’intérieur de la vie que la mort fait sens ? Cette question fera l’objet d’un second article qui examinera de plus près la manière dont Duportail rend compte de la vie pulsionnelle et le mettra en dialogue avec les développements de Freud dans Au-delà du principe de plaisir et avec la philosophie des machines désirantes de Deleuze et Guattari.
Some schizophrenic patients witness that they are being manipulated at a distance by a sophistica... more Some schizophrenic patients witness that they are being manipulated at a distance by a sophisticated machine or by evil-minded people using a machine. The question about the essence of such strange "machines" does have a long history, dating back to at least Viktor Tausk's essay on his patient Natalya A. The present paper aims at proposing a political interpretation of the existential situation of the schizophrenic subject facing this kind of delusions. In so doing, I examine how the precursory symptoms of the delusion have been described, starting with Clérambault's notion of "mental automatism," comparing it with the "anomalous self-experiences" recently analyzed by Parnas and his colleagues. This confrontation leads to an interpretation of the delusion in terms of an experience of powerlessness, constituting the core of the schizophrenic experience. The claim is then that the notion of the "machine" proposed by Deleuze and Guattari in the anti-Oedipus might help to shed light on this phenomenon.
Paper presented at the Annual Conference of the Merleau-Ponty Circle 2015, Worcester Polytechnic ... more Paper presented at the Annual Conference of the Merleau-Ponty Circle 2015, Worcester Polytechnic Institute, and published in the last issue of Chiasmi International.
Synthèse de mes travaux depuis 15 ans, rédigée en vue de la soutenance de mon Habilitation à diri... more Synthèse de mes travaux depuis 15 ans, rédigée en vue de la soutenance de mon Habilitation à diriger des recherches (HDR), le 27 juin 2016, Université de Toulouse Jean-Jaurès.
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Books by Stefan Kristensen
"On sait que Godard a souvent revendiqué une vertu philosophique pour son cinéma. Ainsi par exemple, lorsque Régis Debray lui demande, dans un entretien diffusé sur Arte en 1995, s’il aurait voulu être philosophe, Godard lui répond du tac au tac: «Mais je le suis ! Et je suis assez détesté à cause de ça. Je fais de la philosophie en regardant deux choses: la pensée et le mouvement. Je pense que je suis arrivé à dire que le cinéma, ce sont des formes qui pensent». La profession de foi philosophique de Godard est presque devenue un lieu commun, et il me semble qu’il est temps de se demander comment il pense et quelles sont les positions auxquelles il aboutit. C’est sur cette corde raide que se situe la présente étude: prendre au sérieux Godard comme philosophe, chercher à exprimer de manière philosophique, c’est-à-dire discursive, les positions qu’il soutient dans ses films."
Livre + DVD
Edited Books by Stefan Kristensen
La bête et l’adversité, projet conçu et réalisé par l’association Utopiana, met en valeur des activités de médiation et de réflexion en vue d’une réappropriation collective et individuelle de savoirs et de moyens de production, et cherche à stimuler un imaginaire capable de dépasser les clivages usuels entre l’humain et le reste du monde.
Ce recueil d’œuvres poétiques, théoriques et philosophiques active des processus contingents qui aménagent des possibilités de changements sociaux et environnementaux par la réinvention de nos modes d’existence et met en place des situations propices à une réflexion sur les manières d’être dans l’adversité, qui se construisent avec les non-humains.
Avec: David Abram, Clarissa Alcantara, Ana Teresa Barbosa, Anna Barseghian et Elisabeth von Samsonow, Belle Benfield, Ursula Biemann et Paulo Tavares, Christian Bili, Gilles Clément, Collectif Ajaso, Didier Demorcy, Annabelle Dufourcq, Thierry Fontaine, Amy Franceschini & Futurefarmers, Coco Fusco, Aurélien Gamboni et Sandrine Teixido, Flore Garcin-Marron, Barbara Glowczewski, Jean-Christophe Goddard, Geoffroy Grignon, Alexandre Joly, Andreas Kressig, Stefan Kristensen, Vanessa Mayoraz, Isabelle Papaloizos, Andrey Prigov, Aurélien Reymond, Philippe Roch, Andrew Scott Ross, Marie Velardi.
Edité en collaboration avec Marie Theres Stauffer
Papers by Stefan Kristensen
psychoanalyst Françoise Dolto (1908–1988) and to explore possible
contributions to current debates in relational psychoanalysis. We pre-
sent the historical and conceptual relationship between relational
psychoanalysis and French psychoanalysis. Within this context, we
will discuss certain key concepts (e.g., unconscious body image, need
and desire, symbolic castrations) of Dolto who, in our view, provides an
intersubjective understanding of the unconscious that resembles cur-
rent relational approaches such as Jessica Benjamin’s theory of recog-
nition. We shall discuss Dolto’s embodied understanding of the
unconscious and the role of language and intercorporeal resonance
and will compare it to Benjamin’s relational approach.
Dans cette étude, c’est l’opération de Duportail qui est au centre, sa portée et ses limites. Le but est de prendre la mesure de l’apport de Duportail sur le concept de corps, sa nature à la fois organique et relationnelle, et de situer la limite entre le corps vécu subjectivement et le corps comme être biologique.
Pour ce faire, j’expose sa stratégie en focalisant sur sa critique de la conception merleau-pontienne de l’inconscient, à savoir le privilège excessif, chez le phénoménologue, de la dimension du désir, et donc de l’imaginaire, au détriment de celle du symbolique. Selon la démonstration de Duportail, l’ontologie de Merleau-Ponty devrait être corrigée en pratiquant des trous, ou des coupures, dans le tissu de la chair du monde, seule condition pour que le sujet préserve son unité et ne se fonde pas dans le monde.
Le bilan intermédiaire de cette tentative est la nécessité de mieux comprendre la pulsion de mort : est-ce qu’elle justifie l’introduction d’une forme de dualisme ontologique (vie-mort, être-néant) ou bien est-ce que c’est toujours de l’intérieur de la vie que la mort fait sens ? Cette question fera l’objet d’un second article qui examinera de plus près la manière dont Duportail rend compte de la vie pulsionnelle et le mettra en dialogue avec les développements de Freud dans Au-delà du principe de plaisir et avec la philosophie des machines désirantes de Deleuze et Guattari.
"On sait que Godard a souvent revendiqué une vertu philosophique pour son cinéma. Ainsi par exemple, lorsque Régis Debray lui demande, dans un entretien diffusé sur Arte en 1995, s’il aurait voulu être philosophe, Godard lui répond du tac au tac: «Mais je le suis ! Et je suis assez détesté à cause de ça. Je fais de la philosophie en regardant deux choses: la pensée et le mouvement. Je pense que je suis arrivé à dire que le cinéma, ce sont des formes qui pensent». La profession de foi philosophique de Godard est presque devenue un lieu commun, et il me semble qu’il est temps de se demander comment il pense et quelles sont les positions auxquelles il aboutit. C’est sur cette corde raide que se situe la présente étude: prendre au sérieux Godard comme philosophe, chercher à exprimer de manière philosophique, c’est-à-dire discursive, les positions qu’il soutient dans ses films."
Livre + DVD
La bête et l’adversité, projet conçu et réalisé par l’association Utopiana, met en valeur des activités de médiation et de réflexion en vue d’une réappropriation collective et individuelle de savoirs et de moyens de production, et cherche à stimuler un imaginaire capable de dépasser les clivages usuels entre l’humain et le reste du monde.
Ce recueil d’œuvres poétiques, théoriques et philosophiques active des processus contingents qui aménagent des possibilités de changements sociaux et environnementaux par la réinvention de nos modes d’existence et met en place des situations propices à une réflexion sur les manières d’être dans l’adversité, qui se construisent avec les non-humains.
Avec: David Abram, Clarissa Alcantara, Ana Teresa Barbosa, Anna Barseghian et Elisabeth von Samsonow, Belle Benfield, Ursula Biemann et Paulo Tavares, Christian Bili, Gilles Clément, Collectif Ajaso, Didier Demorcy, Annabelle Dufourcq, Thierry Fontaine, Amy Franceschini & Futurefarmers, Coco Fusco, Aurélien Gamboni et Sandrine Teixido, Flore Garcin-Marron, Barbara Glowczewski, Jean-Christophe Goddard, Geoffroy Grignon, Alexandre Joly, Andreas Kressig, Stefan Kristensen, Vanessa Mayoraz, Isabelle Papaloizos, Andrey Prigov, Aurélien Reymond, Philippe Roch, Andrew Scott Ross, Marie Velardi.
Edité en collaboration avec Marie Theres Stauffer
psychoanalyst Françoise Dolto (1908–1988) and to explore possible
contributions to current debates in relational psychoanalysis. We pre-
sent the historical and conceptual relationship between relational
psychoanalysis and French psychoanalysis. Within this context, we
will discuss certain key concepts (e.g., unconscious body image, need
and desire, symbolic castrations) of Dolto who, in our view, provides an
intersubjective understanding of the unconscious that resembles cur-
rent relational approaches such as Jessica Benjamin’s theory of recog-
nition. We shall discuss Dolto’s embodied understanding of the
unconscious and the role of language and intercorporeal resonance
and will compare it to Benjamin’s relational approach.
Dans cette étude, c’est l’opération de Duportail qui est au centre, sa portée et ses limites. Le but est de prendre la mesure de l’apport de Duportail sur le concept de corps, sa nature à la fois organique et relationnelle, et de situer la limite entre le corps vécu subjectivement et le corps comme être biologique.
Pour ce faire, j’expose sa stratégie en focalisant sur sa critique de la conception merleau-pontienne de l’inconscient, à savoir le privilège excessif, chez le phénoménologue, de la dimension du désir, et donc de l’imaginaire, au détriment de celle du symbolique. Selon la démonstration de Duportail, l’ontologie de Merleau-Ponty devrait être corrigée en pratiquant des trous, ou des coupures, dans le tissu de la chair du monde, seule condition pour que le sujet préserve son unité et ne se fonde pas dans le monde.
Le bilan intermédiaire de cette tentative est la nécessité de mieux comprendre la pulsion de mort : est-ce qu’elle justifie l’introduction d’une forme de dualisme ontologique (vie-mort, être-néant) ou bien est-ce que c’est toujours de l’intérieur de la vie que la mort fait sens ? Cette question fera l’objet d’un second article qui examinera de plus près la manière dont Duportail rend compte de la vie pulsionnelle et le mettra en dialogue avec les développements de Freud dans Au-delà du principe de plaisir et avec la philosophie des machines désirantes de Deleuze et Guattari.
Im Zentrum der psychoanalytischen Praxis steht die Erfahrung von einem Hin-und-Her zwischen Körper und Sprache. Die Rede des Analysanden sowie des Analytikers hat auf das körperliche Wohlbefinden eine Wirkung, zuweilen selbst eine heilende Wirkung, wie zum Beispiel bei gewissen psychosomatischen Erkrankungen. Es gibt auch verletzende bzw. kränkende Worte, aber die Frage, die ich hier stellen möchte, ist die Frage nach den Möglichkeitsbedingungen einer solchen Wechselwirkung. Unter den Psychoanalytikern in Frankreich ist Françoise Dolto diejenige, die am meisten über diese Frage reflektiert hat. Ihr Hauptbegriff des Körperbildes (image du corps) dient ihr genau zur Beantwortung.
Anna Barseghian was born in Soviet Armenia into a family of survivors of the Armenian Genocide. Her family was from the plan of Mush, now in southeastern Turkey. She grew up with the story of Gulizar, a young girl who was abducted by a Kurdish tribal chief, but who resisted and became a hero in her homeland. When traveling in the area, we became aware that Gulizar’s story was also well known to the Kurdish population now living there. We then collected a series of testimonies from people who have a relation with her story, and images from the area: traces and ghostly presences of the Armenians from Mush. This became the video installation Spectrography, shown in Geneva and Valence in 2013 and Istanbul in 2015. Our aim was to show how the ghosts are still present and influence everyday life in Anatolia today. We discovered that
not only the survivors but also the dead were witness to the Catastrophe.
der Hintergrund des Bildes selbst eigentlich besteht. Die Fragestellung ist bereits u.a. bei Maurice Merleau-Ponty in seinem Aufsatz zum Kino formuliert, dann von Jean-François Lyotard radikalisiert worden. Lyotard benutzt in seinem Buch Discours, figure psychoanalytische Begriffe, um eine Theorie des (Hinter-)Grunds als Raum der Triebregungen zu skizzieren. Der Schriftsteller und Erzieher Fernand Deligny macht diesen Ansatz in seinen Schriften zum Wesen des Bildes und in seiner Praxis mit autistischen Kindern fruchtbar. Am Ende meiner Reflexion sollte die Frage, ob eine Erfahrung des rein Bildlichen möglich sei, plausibel gemacht werden.
philosophy of perception and move on to a philosophy of ,expression‘, which would uncover the ambiguity of corporeal practice as the difference between institution and sedimentation of sense. The unconscious in the sense of a social phenomenon surprisingly becomes a field of encounter between the later philosophy of Merleau-Ponty and the schizoanalysis of Guattari and Deleuze.
fil de ses images, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2014
Organisation : Louis-Albert Serrut