Videos by Pierre Alain Mariaux
After the restoration of the Great Shrine of Saint Maurice, the conservation-restoration team (De... more After the restoration of the Great Shrine of Saint Maurice, the conservation-restoration team (Denise Witschard and Romain Jeanneret) replaced the first silver plate on the wooden core of the shrine, in the presence of Abbot Jean Scarcella and some members of the canonical community. 21 views
Exhibition / Exposition by Pierre Alain Mariaux
ENG - The reliquary of saint Maurice unveiled. We celebrate the Maurices this Sunday, September 2... more ENG - The reliquary of saint Maurice unveiled. We celebrate the Maurices this Sunday, September 22nd. A good opportunity to discover the masterpiece of the Abbey treasure of Saint-Maurice d'Agaune: the great shrine containing the relics of this roman soldier who was martyred around 300 not far from what will become the eponymous abbey at the gates of the Valais. Davide Pesenti invites us to unravel the mysteries of this reliquary with Pierre Alain Mariaux, art historian and custos of the treasure, and Romain Jeanneret, one of the restorers of the abbey treasure. Go to: https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/le-reliquaire-de-saint-maurice-devoile?id=10693116
FRA - Le reliquaire de Saint-Maurice dévoilé. On fête les Maurice, ce dimanche 22 septembre. Occasion propice pour aller à la découverte de la pièce maîtresse du trésor de lʹAbbaye de Saint-Maurice: la châsse contenant les reliques de ce soldat romain martyrisé vers lʹan 300 non loin de ce qui deviendra lʹAbbaye éponyme aux portes du Valais. Davide Pesenti nous propose de percer les mystères de ce reliquaire en compagnie de lʹhistorien de lʹart Pierre Alain Mariaux et du conservateur-restaurateur Romain Jeanneret. Aller à: https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/le-reliquaire-de-saint-maurice-devoile?id=10693116
L’exposition « Reliquaire en chantier. La raison des gestes » présente les travaux de restauratio... more L’exposition « Reliquaire en chantier. La raison des gestes » présente les travaux de restauration en cours de la Grande châsse de saint Maurice, l’un des reliquaires les plus importants du trésor de l’Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune. Elle se concentre sur l’étude de la châsse, son état de conservation et les différentes phases de transformations qu’elle a subies. Face à un objet d’art, l’historien conduit un travail d’identification qui permet de le replacer dans son temps et son lieu de création, c’est-à-dire de le dater et de le localiser. Dans le cas de la Grande châsse, cette approche essentielle est singulièrement compromise car l’objet, stylistiquement hétérogène, n'offre pas de programme iconographique précis et présente un aspect composite qui révèle clairement des strates chronologiques distinctes. L’état « bricolé » du reliquaire et les diverses traces de réutilisation et de réparation que l’on peut observer ici et là, ont amené la plupart des auteurs à considérer qu’il avait été, sinon fabriqué du moins fortement transformé au XVIIe siècle, en réutilisant des fragments originaux de reliquaires médiévaux. Bien qu’il ait été récemment prouvé que cela n’est pas le cas, il reste néanmoins difficile d’approximer la date et le lieu de fabrication de cet objet composite, en utilisant les instruments habituels de l’histoire de l'art, à savoir les comparaisons iconographiques et l’analyse stylistique, puisque les réponses proposées jusqu’ici restent peu satisfaisantes.
Cependant, nous avons opéré depuis quelques décennies un retour à l’artefact dans le sens d’un material turn (ou tournant matériel). A cet égard, les médiévistes s’efforcent plus particulièrement d’équilibrer les qualités haptiques (ou tactiles) et optiques de l’objet. Il s’agit là d’une amélioration épistémologique indéniable qui a permis non seulement des (re)découvertes et des réattributions précieuses, mais aussi de restituer avec profit la matérialité et l’agentivité dans le discours historien. Ce « tournant » exige une meilleure intégration des contributions spécifiques des chercheurs des sciences de la conservation et celles des sciences historiques. Dans le cas présent, nous avons précisément établi ce protocole dès l’entame des travaux, qui devraient constituer à terme l’analyse matérielle la plus complète de l’objet. Nous vous en présentons les résultats intermédiaires.
Etudes diverses by Pierre Alain Mariaux
Art + Architecture en Suisse, 2021
Art + Architecture en Suisse, Dec 1, 2019
Des perles en verre d'Inde du Sud ou du Sri Lanka au bord du Léman Chantal Martin Pruvot et Berna... more Des perles en verre d'Inde du Sud ou du Sri Lanka au bord du Léman Chantal Martin Pruvot et Bernard Gratuze L'évêque dans sa cité au premier millénaire Guido Faccani et Mathias Glaus Le pictor, la paroi et le parchemin Sabine Utz L'intaglio in avorio in epoca tardo carolingia e ottoniana nell'area del lago di Costanza Francesca Pistone … in anderem Licht gesehen … Michael Wolf Ein einzigartiges früh mittel alterliches Gedächtnis Interview mit Stiftsarchivar Peter Erhart
ENGLISH
In this contribution, I present a study published in 1920, which the cultural historian ... more ENGLISH
In this contribution, I present a study published in 1920, which the cultural historian Johan Huizinga dedicated to the museum of history, and propose it to the French-speaking reader (to my knowledge for the first time). Beyond the context in which the Dutch historian works - the reorganisation of the Rijksmuseum's collections - he offers a new perspective on the history museum, focusing on the status of the object as a vehicle for historical experience. Wishing to defend the discipline “History,” Johan Huizinga develops a thought between the evocation dear to the Romantics and factual knowledge, but which is not confused with them. Resolutely modern, it proposes a middle way that reconciles the two material and spiritual approaches.
FRENCH
Dans cette contribution, je présente une étude parue en 1920, que l’historien de la culture Johan Huizinga a consacrée au musée d’histoire, et la propose au lecteur francophone (à ma connaissance pour la première fois). Au-delà du contexte dans lequel intervient l’historien hollandais – la réorganisation des collections du Rijksmuseum –, il propose un regard inédit sur le musée d’histoire, s’intéressant au statut de l’objet comme vecteur de l’expérience historique. Souhaitant défendre la discipline historique, Johan Huizinga développe une pensée entre l’évocation chère aux Romantiques et la connaissance factuelle, mais qui ne se confond pas avec elles. Résolument moderne, il propose une voie médiane qui réconcilie les deux approches matérielle et spirituelle.
In this paper, I consider the historical object as a locus within a network. This requires to mai... more In this paper, I consider the historical object as a locus within a network. This requires to maintain a constant balance between semantics and materiality, between the temptation to babble and the quiet, restrained observation of the object. I will illustrate this approach by studying some Romanesque and early Gothic reliquaries kept within the abbey treasure of Saint-Maurice d'Agaune, which I will consider both from a technical and material point of view and from the angle of ornament and decoration, with emphasis on the "Great shrine of Saint Maurice", whose restoration began a little over a year ago.
Résumé
Dans cet article, je considère l'objet historique comme un locus au sein d'un réseau. Cela m’impose de veiller à maintenir l’équilibre entre sémantique et matérialité, entre la tentation du babillage et l’observation retenue, tranquille, de l’objet. J’illustrerai cette démarche par l’étude d’une partie du trésor de l’ababye de Saint-Maurice d'Agaune, en m’attachant plus particulièrement à quelques reliquaires romans et du premier gothique, que je considérerai tant d'un point de vue technique et matériel que sous l’angle de l’ornement et du décor, en mettant l'accent sur la « Grande châsse de saint Maurice », dont la restauration a commencé il y a un peu plus d’un an.
Etudes de Lettres, 1994
Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besi... more Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print-und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. Die systematische Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern bedarf ebenfalls des schriftlichen Einverständnisses der Rechteinhaber. Haftungsausschluss Alle Angaben erfolgen ohne Gewähr für Vollständigkeit oder Richtigkeit. Es wird keine Haftung übernommen für Schäden durch die Verwendung von Informationen aus diesem Online-Angebot oder durch das Fehlen von Informationen. Dies gilt auch für Inhalte Dritter, die über dieses Angebot zugänglich sind.
Cristianesimo nella storia, 1993
Zeitschrift für Schweizerische Archäologie und Kunstgeschichte, 1996
A "gothic" ivory diptych in the collections of the Historical Museum in Lausanne (Switzerland) sh... more A "gothic" ivory diptych in the collections of the Historical Museum in Lausanne (Switzerland) shows a conspicuous resemblance to comparable ivory tablets in Salzburg and London. Several details seems to indicate that the three pieces probably are based on a single model. Yet, close study of the Lausanne diptych raises doubts about its authenticity... and indeed, C14 method revealed that the piece has been crafted around 1800.
Drafts by Pierre Alain Mariaux
La Grande châsse de saint Maurice, l'un des reliquaires les plus importants du trésor de l'abbaye... more La Grande châsse de saint Maurice, l'un des reliquaires les plus importants du trésor de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune (Valais, Suisse), est actuellement en cours de restauration. La mise à nu du reliquaire a permis de résoudre la question de sa transformation au cours de son existence, supposée par plusieurs auteurs. Or, le système original de fermeture consiste en un couvercle cloué sur le corps de la châsse, qui scelle définitivement l'accès aux reliques. L'âme en bois de la châsse n'a donc pas subi de modifications au cours du temps: il n'était sans doute pas prévu de rouvrir le reliquaire une fois les reliques déposées à l'intérieur. A la fin du 16e siècle, le corps du saint est partagé entre l'abbaye et le duc de Savoie: une ouverture "sauvage" est pratiquée dans le fond de la châsse à cet effet. La châsse est visitée une nouvelle fois en 1668, comme en témoignent plusieurs sceaux scellant la trappe de fond. C'est plus particulièrement à interroger l'identité de ces sceaux qu'est consacrée cette note de recherche, qui permet d'écarter définitivement une date de fabrication de l'objet au 17e siècle (plus d'informations sur www.opusagunum.ch).
Books by Pierre Alain Mariaux
With its Romanesque bell tower that stands at the foot of a soaring cliff, the Abbey of Saint-Mau... more With its Romanesque bell tower that stands at the foot of a soaring cliff, the Abbey of Saint-Maurice d'Agaune presents its visitors with 1500 years of history. From the Early Middle Ages, the memory of the martyrdom of Mauritius and his companions in the Theban Legion, who were massacred for refusing to obey an order that contravened their faith, endowed the site with great prestige in the Christian world. Testimony of the strength of the cult of Mauritius, the Abbey's treasure is unique for the quality and diversity of its pieces. This guide investigates the history and iconography, as well as the material nature, of the objects of which the treasure is comprised. Through high-definition videos of six emblematic medieval pieces, this publication offers a new understanding of the Abbey and its treasure.
Un ouvrage collectif paru à la fin de 2015, consacré à la muséalisation de l'art médiéval. Pendan... more Un ouvrage collectif paru à la fin de 2015, consacré à la muséalisation de l'art médiéval. Pendant longtemps, les œuvres médiévales n’ont pas été reconnues comme art, et c’est non sans résistance qu’elles ont trouvé le chemin du musée, en raison d’une prétendue infériorité de leur valeur artistique. Par ailleurs, ces œuvres apparaissent le plus souvent au spectateur moderne sous une forme fragmentaire, détachées de leur contexte premier. Les exposer de manière appropriée en contexte muséal représente aujourd’hui encore un véritable défi pour les conservateurs de musée et les responsables de collections. Les différentes études réunies dans ce volume sont consacrées aux modes de présentation et d’exposition des œuvres médiévales, de la fin du Moyen âge à nos jours. Parcourir l’histoire des dispositifs, dans un cheminement réflexif, donne un sens aux tâches et aux exigences de la culture muséale contemporaine.
Si les importants catalogues des collections royales et princières ont suscité de nombreuses étud... more Si les importants catalogues des collections royales et princières ont suscité de nombreuses études, certains mécènes, certes moins connus mais tout aussi importants, n’ont pas encore reçu toute l’attention qu’ils méritaient. C’est dans cet esprit que les auteurs de cet ouvrage se sont penchés sur quelques-uns des aspects de la commande artistique en France au XVe siècle, telle l’analyse des mécénats d’Anne de Bretagne ou des Bourbon par exemple, afin de tracer un portrait moins sélectif, sans doute aussi plus riche, du commanditaire.
Durant cette période, le phénomène du mécénat concerne un large milieu social – on y retrouve des rois et des reines, des princes, des ducs, mais aussi une certaine bourgeoisie – et se manifeste dans toutes les formes de l’art : l’architecture et la sculpture, la peinture et la miniature, le vitrail ou les arts dits mineurs.
Trésor et collections au Moyen âge by Pierre Alain Mariaux
Codex Aquilarensis, 2022
The altar represents the center of ecclesial sacredness. As a spatial, liturgical, and symbolic f... more The altar represents the center of ecclesial sacredness. As a spatial, liturgical, and symbolic focal point, it is a complex place, at once that of the conversion of the Eucharistic species and that of the veneration of relics. It thus appears as one of the essential points of contact between what is human, material, or carnal, and what is sacred or divine. Let us consider it all together as the place of the presence and the place of presentation (exhibition). In the following pages, I address the question of the altar as the place of presentation, which will allow me to develop a reflection on the notion of display (or desploi) in the Middle Ages. In doing so, I will note
that the creation of framing devices during the twelfth and thirteenth centuries - choir barriers and reliquaries, whatever their formal complexity and including when they are openwork or transparent - participates in the phenomenon of distancing the laity from the place or places where the sacred presence is negotiated. This distancing is to the advantage of the mediators of the sacred for whom, so the hypothesis defended, these devices are intended.
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Dans une étude récente de grande ampleur et riche d'implications, Philippe George souligne avec j... more Dans une étude récente de grande ampleur et riche d'implications, Philippe George souligne avec justesse que le « trésor » s'harmonise parfaitement avec les « reliques », par la mise en valeur du corps du ou des saints patrons, et par conséquent joue un rôle capital dans la construction identitaire d'une collectivité, dont la fondation et le devenir dépendent en grande partie de son « trésor de reliques » 1 . Le trésor se fait ainsi tour à tour et concurremment mémoire, conscience historique, dépôt, terme d'une visite pèlerine, lieu d'une monstration intentionnelle, témoin en un mot, mais témoin qui semble toujours se construire autour des reliques qu'il contient, au point que les deux vocables recouvrent souvent la même réalité. Dans nombre de vies de saints, de récits de miracles ou de translations, « trésor », thesaurus, désigne en effet le corps du saint en question, accompagné des épithètes d'usage qui relèvent du domaine de la valeur économique : riche, précieux, inestimable, etc. Un exemple devrait suffire, qui marquera au mieux ce recouvrement.
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Videos by Pierre Alain Mariaux
Exhibition / Exposition by Pierre Alain Mariaux
FRA - Le reliquaire de Saint-Maurice dévoilé. On fête les Maurice, ce dimanche 22 septembre. Occasion propice pour aller à la découverte de la pièce maîtresse du trésor de lʹAbbaye de Saint-Maurice: la châsse contenant les reliques de ce soldat romain martyrisé vers lʹan 300 non loin de ce qui deviendra lʹAbbaye éponyme aux portes du Valais. Davide Pesenti nous propose de percer les mystères de ce reliquaire en compagnie de lʹhistorien de lʹart Pierre Alain Mariaux et du conservateur-restaurateur Romain Jeanneret. Aller à: https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/le-reliquaire-de-saint-maurice-devoile?id=10693116
Cependant, nous avons opéré depuis quelques décennies un retour à l’artefact dans le sens d’un material turn (ou tournant matériel). A cet égard, les médiévistes s’efforcent plus particulièrement d’équilibrer les qualités haptiques (ou tactiles) et optiques de l’objet. Il s’agit là d’une amélioration épistémologique indéniable qui a permis non seulement des (re)découvertes et des réattributions précieuses, mais aussi de restituer avec profit la matérialité et l’agentivité dans le discours historien. Ce « tournant » exige une meilleure intégration des contributions spécifiques des chercheurs des sciences de la conservation et celles des sciences historiques. Dans le cas présent, nous avons précisément établi ce protocole dès l’entame des travaux, qui devraient constituer à terme l’analyse matérielle la plus complète de l’objet. Nous vous en présentons les résultats intermédiaires.
Etudes diverses by Pierre Alain Mariaux
In this contribution, I present a study published in 1920, which the cultural historian Johan Huizinga dedicated to the museum of history, and propose it to the French-speaking reader (to my knowledge for the first time). Beyond the context in which the Dutch historian works - the reorganisation of the Rijksmuseum's collections - he offers a new perspective on the history museum, focusing on the status of the object as a vehicle for historical experience. Wishing to defend the discipline “History,” Johan Huizinga develops a thought between the evocation dear to the Romantics and factual knowledge, but which is not confused with them. Resolutely modern, it proposes a middle way that reconciles the two material and spiritual approaches.
FRENCH
Dans cette contribution, je présente une étude parue en 1920, que l’historien de la culture Johan Huizinga a consacrée au musée d’histoire, et la propose au lecteur francophone (à ma connaissance pour la première fois). Au-delà du contexte dans lequel intervient l’historien hollandais – la réorganisation des collections du Rijksmuseum –, il propose un regard inédit sur le musée d’histoire, s’intéressant au statut de l’objet comme vecteur de l’expérience historique. Souhaitant défendre la discipline historique, Johan Huizinga développe une pensée entre l’évocation chère aux Romantiques et la connaissance factuelle, mais qui ne se confond pas avec elles. Résolument moderne, il propose une voie médiane qui réconcilie les deux approches matérielle et spirituelle.
Résumé
Dans cet article, je considère l'objet historique comme un locus au sein d'un réseau. Cela m’impose de veiller à maintenir l’équilibre entre sémantique et matérialité, entre la tentation du babillage et l’observation retenue, tranquille, de l’objet. J’illustrerai cette démarche par l’étude d’une partie du trésor de l’ababye de Saint-Maurice d'Agaune, en m’attachant plus particulièrement à quelques reliquaires romans et du premier gothique, que je considérerai tant d'un point de vue technique et matériel que sous l’angle de l’ornement et du décor, en mettant l'accent sur la « Grande châsse de saint Maurice », dont la restauration a commencé il y a un peu plus d’un an.
Drafts by Pierre Alain Mariaux
Books by Pierre Alain Mariaux
Durant cette période, le phénomène du mécénat concerne un large milieu social – on y retrouve des rois et des reines, des princes, des ducs, mais aussi une certaine bourgeoisie – et se manifeste dans toutes les formes de l’art : l’architecture et la sculpture, la peinture et la miniature, le vitrail ou les arts dits mineurs.
Trésor et collections au Moyen âge by Pierre Alain Mariaux
that the creation of framing devices during the twelfth and thirteenth centuries - choir barriers and reliquaries, whatever their formal complexity and including when they are openwork or transparent - participates in the phenomenon of distancing the laity from the place or places where the sacred presence is negotiated. This distancing is to the advantage of the mediators of the sacred for whom, so the hypothesis defended, these devices are intended.
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FRA - Le reliquaire de Saint-Maurice dévoilé. On fête les Maurice, ce dimanche 22 septembre. Occasion propice pour aller à la découverte de la pièce maîtresse du trésor de lʹAbbaye de Saint-Maurice: la châsse contenant les reliques de ce soldat romain martyrisé vers lʹan 300 non loin de ce qui deviendra lʹAbbaye éponyme aux portes du Valais. Davide Pesenti nous propose de percer les mystères de ce reliquaire en compagnie de lʹhistorien de lʹart Pierre Alain Mariaux et du conservateur-restaurateur Romain Jeanneret. Aller à: https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/le-reliquaire-de-saint-maurice-devoile?id=10693116
Cependant, nous avons opéré depuis quelques décennies un retour à l’artefact dans le sens d’un material turn (ou tournant matériel). A cet égard, les médiévistes s’efforcent plus particulièrement d’équilibrer les qualités haptiques (ou tactiles) et optiques de l’objet. Il s’agit là d’une amélioration épistémologique indéniable qui a permis non seulement des (re)découvertes et des réattributions précieuses, mais aussi de restituer avec profit la matérialité et l’agentivité dans le discours historien. Ce « tournant » exige une meilleure intégration des contributions spécifiques des chercheurs des sciences de la conservation et celles des sciences historiques. Dans le cas présent, nous avons précisément établi ce protocole dès l’entame des travaux, qui devraient constituer à terme l’analyse matérielle la plus complète de l’objet. Nous vous en présentons les résultats intermédiaires.
In this contribution, I present a study published in 1920, which the cultural historian Johan Huizinga dedicated to the museum of history, and propose it to the French-speaking reader (to my knowledge for the first time). Beyond the context in which the Dutch historian works - the reorganisation of the Rijksmuseum's collections - he offers a new perspective on the history museum, focusing on the status of the object as a vehicle for historical experience. Wishing to defend the discipline “History,” Johan Huizinga develops a thought between the evocation dear to the Romantics and factual knowledge, but which is not confused with them. Resolutely modern, it proposes a middle way that reconciles the two material and spiritual approaches.
FRENCH
Dans cette contribution, je présente une étude parue en 1920, que l’historien de la culture Johan Huizinga a consacrée au musée d’histoire, et la propose au lecteur francophone (à ma connaissance pour la première fois). Au-delà du contexte dans lequel intervient l’historien hollandais – la réorganisation des collections du Rijksmuseum –, il propose un regard inédit sur le musée d’histoire, s’intéressant au statut de l’objet comme vecteur de l’expérience historique. Souhaitant défendre la discipline historique, Johan Huizinga développe une pensée entre l’évocation chère aux Romantiques et la connaissance factuelle, mais qui ne se confond pas avec elles. Résolument moderne, il propose une voie médiane qui réconcilie les deux approches matérielle et spirituelle.
Résumé
Dans cet article, je considère l'objet historique comme un locus au sein d'un réseau. Cela m’impose de veiller à maintenir l’équilibre entre sémantique et matérialité, entre la tentation du babillage et l’observation retenue, tranquille, de l’objet. J’illustrerai cette démarche par l’étude d’une partie du trésor de l’ababye de Saint-Maurice d'Agaune, en m’attachant plus particulièrement à quelques reliquaires romans et du premier gothique, que je considérerai tant d'un point de vue technique et matériel que sous l’angle de l’ornement et du décor, en mettant l'accent sur la « Grande châsse de saint Maurice », dont la restauration a commencé il y a un peu plus d’un an.
Durant cette période, le phénomène du mécénat concerne un large milieu social – on y retrouve des rois et des reines, des princes, des ducs, mais aussi une certaine bourgeoisie – et se manifeste dans toutes les formes de l’art : l’architecture et la sculpture, la peinture et la miniature, le vitrail ou les arts dits mineurs.
that the creation of framing devices during the twelfth and thirteenth centuries - choir barriers and reliquaries, whatever their formal complexity and including when they are openwork or transparent - participates in the phenomenon of distancing the laity from the place or places where the sacred presence is negotiated. This distancing is to the advantage of the mediators of the sacred for whom, so the hypothesis defended, these devices are intended.
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La table des matières des deux volumes est également donnée en pièce jointe.
Dans la chronique de l'abbaye de Saint-Gall qu'il écrit vers le milieu du XIe siècle, Ekkehart IV rapporte l'apparition de la Vierge dans l'atelier de Tuotilo, un artiste élégant dans la ciselure et la peinture. Marie ne se contente pas d'aider l'artiste dans sa tâche, précise le chroniqueur, elle lui enseigne également ce qu'il doit faire. C'est à analyser les implications de cette aide divine que sont consacrées les pages qui suivent. Une fois écarté le modèle apostolique donné par Luc, peu pertinent dans le contexte, je souhaite montrer que le travail artistique ne peut se concevoir au Moyen Âge sans l'aide d'une vertu divine, qui transforme l'artiste en «théodidacte».
Abstract
In his chronicle of Saint-Gall Abbey, Ekkehart IV tells his reader that the Virgin miraculously appeared in Tuotilo's workshop, an elegant artist in carving and painting, while he was executing some metalwork. Mary not only helped the artist but also instructed him what to do. The following pages are devoted to studying the implications of this divine help. Once the apostolic model of Luke is put aside, I would like to show that in the Middle Ages artistic work cannot be conceived whithout this divine help, which transforms the artist into a « theodidact ».
A lire les iconographes du siècle passé, dans le mouvement general de renouveau de l'art religieux au XIXe siècle, une ambiguïté propre à l'image chrétienne peut être mise au jour. En effet, celle-ci porte en germe avec elle un soupçon d'« apocryphie », dont l' origine doit être recherchée dans l'emploi à des fins politiques, au mains dès la Révolution, d'une iconographie essentiellement chrétienne. C'est à dégager cette articulation que sont consacrées les quelques lignes qui suivent.
Session organizer: Pierre Alain Mariaux (Neuchâtel)
To what extent is the perception of the medieval reliquary subject to an economy of light metaphorically understood as a sacred presence? The contributions in this session will look at how goldsmith’s objects, especially vasa sacra et non sacra react to light, whether artificial or natural, when displayed on the altar, placed in fixed or temporary display devices, or moved during processions. We will also analyze how this external illumination relates to the figuration and materialization of interior light, as manifested on the object itself by the implementation of luminous materials (Gold, Silver, etc.), rock crystal windows, or the presence of precious stones. The proposed analysis cannot be separated from the biography of the objects under investigation.
The staging of light in and around the reliquary reveals presence without fixing it. The manipulation of light produces vibrating, scintillating or shimmering effects that create diaphanous impressions; this is an express condition for constructing the visual rhetoric of sanctity (C. Hahn). Set on a reliquary, for example, the colored gemstones—mainly emeralds, amethysts, and sapphires, but also sard with their liquid effects—express its purely luminous dimension, while the rock crystal forms a membrane between the celestial and the terrestrial (Rev 4, 6). The object unveils the double dimension of a screen: it both conceals and reveals, making full use of its diaphanous quality.
Contributions, which may be submitted in German, English, French or Italian, on the relationship between materiality and light are welcome, with a particular focus on goldsmith’s objects. Contributions may focus for example on the study of artificial and/or natural light in the place of worship and its consequences on the perception of reliquaries, particularly during their display and ostension. The question of textual sources dealing specifically with the perception of reliquaries in situ should also be considered.
La réflexion méthodologique portera sur l’analyse des textes et de l’iconographie selon les supports (pierres gravées, céramique peinte, peintures murales, …), ainsi que sur les interrelations entre analyse littéraire et visuelle. Les doctorants choisiront un aspect de leur thèse qu’ils présenteront sous l’angle de la méthode utilisée, en prenant de préférence une facette qui leur pose problème et dont ils aimeraient pouvoir débattre. Une table ronde finale portera sur la question des transmissions et re-sémantisations de schémas iconographiques de l’Antiquité au Moyen âge.
asperity, a story of origin and filiations. The study of receptions of art, however, informs us
of interrupted passages and undermines the notion of a coherent historio graphy. Recent
studies have shown with renewed vigor how works of art can be, when traveling, vectors of
diffusion of iconographic, technical, stylistic knowledge. But what about cases where the
object that is displaced is not welcomed smoothly, assimilate d, admired, but instead arouses
embarrassment, misunderstanding, or even refusal? The phenomena of resistance, rejection,
or transformation aimed at making an object acceptable in a new context are all equally
revealing of the nature of the cultures involved and of their possibilities of interaction and
exchange.
We are soliciting proposals for papers on the refusal or transformation of objects of all kinds
of forms throughout the Middle Ages. What is important to the organizers is to observe these
reactions in connection with an object transfer, whether in space or in time. Reflections
centered on material traces of manipulation and adaptation of objects will be
just as welcome as those that illustrate these phenomena using written sources. Resistance to
the form, typology, material, iconography, or any other aspect of the materiality of the
objects, are all within the field of interest of the session. Also of interest are the reasons
behind taste, political, religious, cultural which can explain rejections or manipulations.
Proposals on instances related to Switzerland would be particularly welcome.
Deadline: October 31, 2018
Please send your paper proposal of up to one page to:
[email protected]