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2019
Dossier
Künstlerischer Austausch im Frühmittelalter
Échanges artistiques au haut Moyen Âge
Scambi artistici nell’alto Medioevo
Inhalt | Contenu | Contenuto
Zum Thema
4
Saint-Maurice
12
Remploi ou recyclage ? Regarder le haut Moyen Âge
Pierre Alain Mariaux
18
Venetier auf der Reichenau?
Romina Schiavone
28
«Frühes Mittelalter»: eine Ausstellung
in Sitten und Lausanne
Interview mit Lionel Pernet und Patrick Elsig
33
Die Gaben Kaiser Heinrichs II. in der Ausstellung
«GOLD & RUHM»
Sabine Söll-Tauchert
36
Des perles en verre d’Inde du Sud
ou du Sri Lanka au bord du Léman
Chantal Martin Pruvot et Bernard Gratuze
44
L’évêque dans sa cité au premier millénaire
Guido Faccani et Mathias Glaus
52
Le pictor, la paroi et le parchemin
Sabine Utz
62
L’intaglio in avorio in epoca tardocarolingia
e ottoniana nell’area del lago di Costanza
Francesca Pistone
70
… in anderem Licht gesehen …
Michael Wolf
78
Ein einzigartiges frühmittelalterliches Gedächtnis
Interview mit Stiftsarchivar Peter Erhart
16
Reichenau-Niederzell
19
Völker und Kulturen in der Schweiz des Frühmittelalters
Martin Roch
Rubriken
Arnex-Bofflens
Müstair
71
30
82
Billet de la présidente
84
Aktuell | Actuel | Attuale
85
Bücher | Livres | Libri
86
Auslandreisen | Voyages à l’étranger | Viaggi all’estero
88
Impressum | Impressum | Colophon
a+a 4/2019
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Dossier 1
Pierre Alain Mariaux
Remploi ou recyclage ?
Regarder le haut Moyen Âge
Au cours de l’année 2019, le haut Moyen Âge s’invite avec deux expositions
présentées à Sion (puis à Lausanne) : Aux sources du Moyen Âge, et Bâle :
Gold + Ruhm. Même si elles ne s’inscrivent pas dans le même faisceau
d’attention – la première présente les résultats de l’archéologie médiévale
menée depuis plus de quarante ans en Suisse romande, la seconde célèbre
le millénaire de la fondation de la cathédrale de Bâle –, toutes deux signalent l’intérêt renouvelé pour une période largement méconnue.
Pour qui s’intéresse à la culture matérielle haut
médiévale dans une perspective historique, voire
esthétique, il n’existe guère de synthèse récente.
La publication qui accompagne la première exposition vise à corriger cela, mais ne dispense pas
d’un sérieux effort historiographique : la culture
matérielle des siècles reculés peine toujours à
être reconnue pour sa qualité, selon des critères
propres, et souffre d’une typologie héritée du XIXe
siècle qui la confine aux « arts appliqués ». Cette
expression ne rend toutefois pas justice des voies
subtiles de la création au cours du haut Moyen
Âge, encore moins de l’équilibre recherché entre
matière, forme et décor, qui caractérise à mon
avis la production artisanale médiévale dans son
ensemble. Je propose de conduire une étude de la
production des arts appliqués en Suisse romande
dans les premiers siècles qui suivent la christianisation, fondée avant tout sur une étude matérielle
rigoureuse. À mon sens, celle-ci doit s’intéresser
Fig.1 et 2 Joseph Gantner,
Histoire de l’art en Suisse,
1 : Des origines à la fin de
l’époque romane, pp.75 et 76,
Neuchâtel, 1941
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k+a 4/ 2019
aux matériaux mis en œuvre (or, argent, ivoire, os,
etc.) et aux techniques (damasquinage, sertissage,
taille, gravure, etc.), identifier et interroger les possibles situations de remploi, et considérer le décor
et les inscriptions, lorsqu’il y en a1.
Pour les historiens de l’art préoccupés d’ancrer
cette production régionale, éventuellement nationale, dans les grands courants artistiques européens, le haut Moyen Âge n’a pas, à proprement
parler, d’existence sinon celle d’être une période
coincée entre deux floraisons à haute valeur ajoutée, l’Antiquité et le Moyen Âge. Au mieux, cet âge
« sombre » est donc une phase de transition, avec
ses hoquets, ses retards, ses accélérations. De plus,
la culture matérielle qu’il a produite est perçue
par eux comme la résultante conflictuelle de la
rencontre houleuse du classicisme antique et de
l’abstraction nomade. Un exemple devrait suffire.
Dans son Histoire de l’art en Suisse (1941)2, Joseph
Gantner oppose ainsi le caractère immatériel et
abstrait, la simplification « barbare » à la pondération organique des formes chère à l’esprit antique.
C’est un facteur exogène, qualifié d’inorganique
et d’ornemental poursuit l’auteur, qui signale une
opposition consciente à l’art classique où la représentation humaine est centrale. Passée la collision
frontale de ces deux cultures que tout oppose, il
dévoile ce qui lui semble une progressive reconquête de la figure humaine, qu’il débusque dans
l’étude de l’évolution du décor des plaques-boucles
(fig. 1 et 2) et qu’il nomme « la succession typologique, qui va de l’ornement pur à la représentation figurale »3. Le modèle herméneutique mis en
avant par Gantner, soutenu par une explication
psychologique, repose donc sur une prétendue loi
de l’évolution des styles, selon laquelle on passerait d’une forme archaïque simple à des compositions complexes et raffinées au sein desquelles
la représentation humaine figure naturellement
un sommet. L’évolution s’achève au IXe siècle
avec les Carolingiens, alors que la composante
barbare se résorbe définitivement. On comprend
les limitations d’une telle approche : dès lors que
l’on postule un progrès dans les arts, l’histoire
comparatiste ne peut que conclure à des « retards
stylistiques » et faire surgir de nombreux anachronismes artistiques, appelés à coexister au sein
d’espaces partagés. Le raisonnement en termes
de centre et périphérie s’applique ici de manière
Fig. 3 Coffret de Teudéric,
sud-ouest de l’Allemagne ?,
1ère moitié du VIIe siècle ?
(Trésor de l’Abbaye de
Saint-Maurice, inv. 5).
H : 12,5 cm ; L : 19 cm ;
l : 6,5 cm. © Trésor de
l’Abbaye de Saint-Maurice.
Photo Jean-Yves Glassey
et Michel Martinez
Fig. 4 Coffret de Teudéric,
sud-ouest de l’Allemagne ?,
1ère moitié du VIIe siècle ?
(Trésor de l’Abbaye de
Saint-Maurice, inv. 5).
H : 12,5 cm ; L : 19 cm ;
l : 6,5 cm. Détail de la face :
camée de verre, atelier
mérovingien ?, autour de
600. © Trésor de l’Abbaye
de Saint-Maurice. Photo
Jean-Yves Glassey et
Michel Martinez
violente et laisse bien peu de place à d’autres développements4.
Ainsi perçue, la culture matérielle est avant
tout l’héritage d’une histoire politique écrite par
la recherche, francophone principalement, qui
qualifie d’invasion le flux inégal des migrations
des peuplades germaniques des IVe et Ve siècle.
« Envahir » suppose en effet un rapport de force
entre l’envahisseur et l’envahi, qui se résout dans
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Dossier 1
Fig. 5 Moulage d’une
intaille romaine (onyx)
située sur le côté gauche
de la face principale du
coffret de Teudéric, autour
de 1960, Lion marchant.
© Trésor de l’Abbaye de
Saint-Maurice. Photo
Abbaye de Saint-Maurice
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l’intégration ou la disparition de l’un ou de l’autre :
c’est par exemple le sort des Burgondes, dont la
formidable acculturation au monde gallo-romain
se dilue au final dans l’adoption même de la
langue « romane ». La culture matérielle contemporaine de ces événements, abordée de manière
mécanique, est étudiée à travers le même filtre de
la conquête : on parle ainsi de confrontation, de
résistance, de rejet ou de survivance (des formes,
etc.). Pourtant, l’étude rapprochée des objets produits ouvre sur une explication tout autre. Il apparaît alors que les artisans du haut Moyen Âge font
preuve d’une compréhension des formes antiques,
qu’ils sont capables d’émuler. En agissant de la
sorte, ils se posent en héritiers de la manière ancienne, que celle-ci s’exprime dans des matériaux,
des procédés ou des formes. La présentation de ce
phénomène comme une « survivance » ne permet
pas de mettre en évidence le caractère conscient de
leur démarche, occasion de repenser les notions
d’imitation et de remploi, et de préciser les voies
continues de la création depuis la fin de l’Antiquité. Un regard porté sur un objet singulier peut ici
servir d’illustration.
Le coffret reliquaire de Teudéric (fig. 3), du
nom du prêtre qui en ordonna la fabrication dans
la première moitié du VIIe siècle, se présente
comme un coffret surmonté d’un toit à deux pans5.
Il se compose d’une âme d’argent sur laquelle sont
clouées des plaques d’or animées d’un cloisonné
au réseau très recherché, présentant des alvéoles
en fer de lance, en goutte, en pétale, etc. Le cloisonné reçoit des grenats taillés sur paillon d’or, qui
forme un tapis lumineux sur lequel ressortent les
pierres gravées et taillées, serties en cabochon. Au
centre de la face prend place un pseudo-camée de
verre teinté en deux couches, noir et blanc, orné
d’un portrait d’un homme de profil (saint Maurice ?) (fig. 4). Le recours à un pseudo-camée est
relativement fréquent à cette époque : on trouve,
par exemple, un portrait en camée de verre sur
l’une des fibules rondes de Charnay-lès-Mâcon
contemporaine du coffret, le plat supérieur de la
reliure du Codex de Lebuinus en présente deux, le
Crucifix de Didier en dispose près d’une vingtaine,
pour s’arrêter à quelques exemples seulement6. À
Saint-Maurice, la présence de ce « camée » au milieu d’intailles en remploi (cornaline, calcédoine,
onyx) (fig. 5), datées du Ier au IIIe siècle, est comprise par la critique comme le résultat malheureux de la tentative des orfèvres haut-médiévaux
d’imiter un modèle antique ; je pense au contraire
qu’il s’agit pour ces derniers d’exposer, à l’endroit
le plus en vue de la belle face du reliquaire, leur
habileté technique.
Car, si l’on prend la peine d’analyser les matériaux mis en œuvre et leur dispositif, on ne peut
être que frappé par le soin apporté lors de la fabrication du coffret. Autour du pseudo-camée, le
décor forme une couronne de couleur bleue, rythmée de quatre gouttes (vertes à gauche et à droite,
bleues en haut et en bas). De part et d’autre, un
motif de quatre pierres serties en cabochon, liées
entre elles par un filet de perles se poursuivant
vers le centre de la plaque, encadre le médaillon
de verre. Une perle de plus grosse taille marque
la croisée des filets. Le rampant de la face majeure aligne cinq pierres serties en alternance : de
gauche à droite, on trouve un grenat, un saphir,
une cornaline, un saphir et un grenat. Comme
sur la face avant, un filet de perles les relie entre
elles et souligne, là encore, le centre de la plaque.
Les petits côtés du coffret reproduisent le même
schéma décoratif (fig. 6-7) : les pignons sont frappés d’un cabochon, tandis que les plaques sont
décorées de perles formant une croix latine, ornée en son centre d’un cabochon (un saphir sur le
côté droit, un quartz sur le côté gauche). À la base
de la croix, deux intailles sont serties. Les petits
côtés révèlent un dispositif réfléchi, organisé en
fonction de la taille, de la forme et de la couleur
des pierres : à droite, le pignon reçoit un onyx, et
deux cornalines à la base ; à gauche, c’est un verre
aux reflets bleutés qui occupe le pignon, tandis
qu’on retrouve deux cornalines à la base. Toutes
ces pierres sont des intailles antiques disposées de
façon à ce que les figures demeurent lisibles. De
plus, une partie des verres bleus et verts est antique et traitée en remploi, tout comme un cabochon de verre rouge.
Sur le coffret de Teudéric, la présence de la
matière antique s’exprime ainsi à travers deux
régimes de visibilité en quelque sorte, à la fois
manifeste et cachée. Elle est selon moi l’indice
d’une mise en œuvre qui cherche à émuler plutôt
qu’à imiter, dans le sens où elle s’exerce à la fois de
manière visible et invisible. On reconnaît du verre
antique refondu sur un second objet du trésor abbatial de Saint-Maurice, l’aiguière de Charlemagne
réalisée dans le courant de la première moitié du
IXe siècle (fig. 8). Dans ce dernier cas, on pourrait
estimer qu’il s’agit uniquement de réparations des
plaques d’émail qui animent l’objet, mais qui sont
littéralement fondues dans le corps premier de l’aiguière. Il est vraisemblable que l’observation fine
d’autres objets du premier Moyen Âge conduirait
à des découvertes similaires.
Le phénomène médiéval de la réutilisation
de matériaux est habituellement perçu sous les
deux angles idéologique et économique. Dans ces
deux cas, l’acte de montrer est décisif. On désigne
volontiers cela du terme de remploi, que le matériau remployé soit fonctionnel (colonne, chapiteau, etc.) ou ornemental (ainsi de la petite tête
en lapis-lazuli de Claudia Livia Julia, remontée
sur le crucifix de l’archevêque Heriman, conservé
au Kolumba Museum de Cologne). Mais lorsqu’il
s’agit de matériau brut, on désigne le même phénomène par le terme de recyclage, récurrent si
l’on se fie au corpus légal romain dès le Ier siècle
avant J. C.7. Ce qui change toutefois, c’est la visibilité des éléments en remploi qui se font plus présents au cours du IIIe siècle et se poursuit pendant
les siècles suivants. Dans le secteur artisanal de
Fig. 6 Coffret de Teudéric,
sud-ouest de l’Allemagne ?,
1ère moitié du VIIe siècle ?
(Trésor de l’Abbaye de
Saint-Maurice, inv. 5). H :
12,5 cm ; L : 19 cm ;
l : 6,5 cm. Détail : petit
côté droit. © Trésor
de l’Abbaye de SaintMaurice. Photo Abbaye
de Saint-Maurice
Fig. 7 Coffret de Teudéric, sud-ouest de l’Allemagne ?, 1ère moitié du VIIe
siècle ? (Trésor de l’Abbaye
de Saint-Maurice, inv.5).
H : 12,5 cm ; L : 19 cm ;
l : 6,5 cm. Détail : petit
côté gauche. © Trésor
de l’Abbaye de SaintMaurice. Photo Abbaye
de Saint-Maurice
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Dossier 1
sur l’historicisation d’un objet ou d’un ensemble
d’objets, que l’on associe au passé de manière
consciente. Le remploi est ainsi l’indice d’une
conscience non seulement historique, mais également artistique, que les artisans du haut Moyen
Âge réclament à travers leur production, en reprenant également les méthodes antiques ; afficher
le lien avec le passé au moyen de ces éléments
rapportés laisse entendre une rupture et donc
un retour, tandis que le recyclage invisible des
matériaux plaide pour une continuité des pratiques. Cela a une conséquence directe sur notre
traitement du remploi. À côté du remploi par adsorption existe ainsi un remploi par absorption.
Calqué sur le phénomène chimique qui décrit un
phénomène de surface par lequel des ions ou des
molécules depuis une phase liquide, gazeuse ou
d’une solution solide se fixent sur une surface solide, le remploi par adsorption désigne l’agglutinement sur une âme présente d’éléments rapportés
du passé. À l’inverse, le remploi qui résulte de la
composition cachée de matériaux contemporains
et passés peut être qualifié de remploi par absorption. Les artisans du haut Moyen Âge pratiquent
les deux, et peuvent ainsi légitimement se réclamer du passé.
Notes
1 Cet article poursuit la réflexion que j’ai initiée dans
« Trésors ecclésiastiques » et « Au fil d’un parcours
savant : l’histoire de l’art du Haut Moyen Âge », in Aux
sources du Moyen Âge. Entre Alpes et Jura de 350 à 1000,
Gollion, 2019, pp.110-112.
2 Joseph Gantner, Histoire de l’art en Suisse, 2 vol., I :
Des origines à la fin de l’époque romane, Neuchâtel, 1941.
3 Ibid., p. 77.
4 Enrico Castelnuovo, Carlo Ginzburg, « Domination
Fig. 8 Aiguière dite de
Charlemagne, Atelier
carolingien (Aix-la-Chapelle ?), 1ère moitié du IXe
siècle ? (Trésor de l’Abbaye
de Saint-Maurice, inv.6).
H : 30, 6 cm ; L : 11, 3 cm ;
Ø (pied): 11.3 cm. © Trésor
de l’Abbaye de Saint-Maurice. Photo Jean-Yves Glassey et Michel Martinez
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Sion Sous-le-Scex Est, le repérage en fouille de
déchets de production de verre témoigne ainsi
non seulement de la présence d’un atelier fonctionnel entre la fin du Ve et le début du VIe siècle,
mais également de la continuité de la pratique qui
consiste à recycler le verre ancien pour en fabriquer du nouveau, principalement comme agent
colorant8.
La prégnance du filtre idéologique empêche
donc de comprendre le remploi de matériaux
comme un phénomène qui relève également du
processus de fabrication. Certes, la conscience du
remploi répond à une esthétique des spolia qui se
retrouvent ainsi exhibés. Mais elle ouvre aussi
symbolique et géographie artistique dans l’histoire
de l’art italien », in Actes de la Recherche en Sciences
sociales, 40 (1981), pp.50-72.
5 Pierre Alain Mariaux, « Coffret reliquaire de Teudéric »,
in L’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, 515-2015, 2 vol.,
Gollion, 2015, II : Le trésor, pp.108-111. Le coffret a été
fabriqué en Souabe, si l’on se fie à l’onomastique ; en
revanche, Rudolf Schnyder, « Kunst und Kunsthandwerk »,
in Ur- und frühgeschichtliche Archäologie der Schweiz, VI :
Das Frühmittelalter, Bâle, 1979, pp.165-184 (ici pp. 177178), estime qu’il a été produit dans un atelier burgonde
actif pendant le règne de Clovis II (639-657).
6 Respectivement : Saint-Germain-en-Laye, Musée
d’Archéologie nationale, inv. MAN 34702, VIIe siècle ;
Utrecht, Catharijneconvent, inv. ABM h1, première moitié
du IXe siècle, avec reprises ultérieures ; Brescia, Musei
Civici d’Arte e Storia, Santa Giulia, première moitié du
IXe siècle.
7 Sophie Wolf, Cordula M. Kessler, Willem B. Stern
et Yvonne Gerber, « The Composition and Manufacture
of Early Medieval Coloured Window Glass from Sion
(Valais, Switzerland). A Roman glass-making tradition
or innovative craftsmanship ?», in Archaeometry, 47, 2,
2005, pp. 361-380.
8 Yuri A. Marano, « Fonti giuridiche di età romana (I secolo a.C. - VI secolo d.C.) per lo studio del reimpiego », in
Riuso di monumenti e reimpiego di materiali antichi in età
postclassica : il caso della Venetia, Trieste, 2012, pp.63-84.
Bibliographie
Aux sources du Moyen Âge. Entre Alpes et Jura de 350 à
1000, Gollion, 2019.
J.-D. Blavignac, Histoire de l’architecture sacrée du
quatrième au dixième siècle dans les anciens évêchés
de Genève, Lausanne et Sion, 2 vol., Lausanne, Paris,
Londres, Leipzig, 1853.
J. Gantner, Von den helvetisch-römischen Anfängen
bis zum Ende des romanischen Stils (Kunstgeschichte
der Schweiz : von den Anfängen bis zum Beginn des
20. Jahrhunderts, 1), Frauenfeld, 1968 (1ère éd. 1936).
P. Ganz, Geschichte der Kunst in der Schweiz von den
Anfängen bis zur Mitte des 17.Jahrhunderts, Bâle, 1960.
J. R. Rahn, Geschichte der bildenden Künste in der
Schweiz : von den ältesten Zeiten bis zum Schlusse
des Mittelalters, 3 vol., Zurich, 1873-1876.
R. Schnyder, « Kunst und Kunsthandwerk », in Ur- und
frühgeschichtliche Archäologie der Schweiz, VI : Das
Frühmittelalter, Bâle, 1979, pp.165-184.
H. P. Spycher, La Suisse médiévale, 4 : Des Romains aux
Carolingiens : le haut Moyen Âge, Lausanne, 1988.
L. Steiner, « Le Bas-Empire et le Haut Moyen Âge »,
in Archéologie suisse, 18 (1995), 2, pp.89-100.
D. Thurre, « Richesse des parents pauvres », in Nos
monuments d’art et d'histoire, 38 (1987), 3, pp.414-430.
L’auteur
Zusammenfassung
Blickpunkt Frühmittelalter
Wiederverwendung oder Recycling?
In der traditionellen Geschichtsschreibung sind Brüche und Veränderungen zwischen den einzelnen Epochen von grossem
Interesse. Auch unser Verständnis des
Frühmittelalters wird von dieser Sichtweise
geprägt. Betrachtet man jedoch Materialien
und Elemente, die zur Erschaffung von Objekten verwendet wurden, ergibt sich ein gegenteiliges Bild. Kontinuität hinsichtlich
der ausgewählten Materialien und Gegenstände, der Fortführung bestimmter Praktiken
oder Verfahren und der Kreation von Formen
prägt hier die Situation. In dieser Studie gehe
ich am Beispiel des Teuderigus-Reliquiars –
eines in der Abtei Saint-Maurice aufbewahrten Meisterwerks der mittelalterlichen
Goldschmiedekunst – näher auf diese Materialfrage ein.
Riassunto
Riutilizzo o riciclaggio?
Guardare l’alto Medioevo
La tradizione storiografica si interessa
notoriamente alle cesure fra le varie epoche
e influisce pertanto anche sulla nostra comprensione dell’alto Medioevo. In realtà, uno
sguardo ravvicinato sulla materialità degli
oggetti prodotti in quell’epoca disegna un
ritratto affatto diverso. Si tratta piuttosto
di fenomeni di continuità che riguardano i
materiali utilizzati, la conservazione di pratiche o procedimenti, nonché la creazione delle
forme. Nel presente contributo l’attenzione
alla materialità verte in particolare sul cofanetto di Teodorico, uno dei capolavori dell’oreficeria altomedievale conservati presso
l’abbazia di Saint-Maurice.
Pierre Alain Mariaux est professeur d’histoire
de l’art médiéval à l’Université de Neuchâtel
et conservateur du trésor de l’Abbaye
de Saint-Maurice.
Contact :
[email protected]
[email protected]
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