Papers by Tratnjek Bénédicte
aggiornamento hist-geo
Il n’est pas rare que la géographie soit encore perçue comme un catalogue de connaissances qui én... more Il n’est pas rare que la géographie soit encore perçue comme un catalogue de connaissances qui énumère les lieux, les pays, les capitales, les fleuves et rivières, les montagnes. Et ce, y compris pour des étudiants qui se destinent à enseigner l’histoire-géographie [1] ou les lettres-histoire-géographie [2]. La géographie a longtemps porté cette image qui l’enferme aujourd’hui encore dans une image négative. Face à des étudiants en première année de licence 1 en histoire, faire accepter un cours de géographie obligatoire dans leur cursus revient souvent à faire face à des réticences assez profondes, qui reflètent une image enfermante d’une géographie qui, pourtant, « n’est plus ce que vous croyez »[3]. En tout début d’année, lors de 5 séances de 2 heures chacune de travaux dirigés (TD) – dont une qui consiste en une évaluation ! –, le défi est tout d’abord de faire comprendre ce qu’est la géographie, avant d’entamer des exercices plus « traditionnels ». « La géographie : pourquoi ? »[4]. Tout comme François Arnal face à ses élèves d’hypokhâgne à qui il propose de dessiner une île, « c’est l’occasion de déconstruire les représentations spatiales et l’image classique de la géographie afin d’ouvrir plus largement le champ des outils possibles et les concepts de la géographie »[5]. Et peut-être de susciter un intérêt plus vif pour la géographie et ses manières de décrypter le Monde tel qu’il s’offre quotidiennement aux citoyens.
SOMMAIRE :
- Le contexte de l'exercice
* À la recherche de l'« intention cartographique »
* À la recherche de la géographie... dans la bande dessinée
- Pourquoi la géographie ?
- Représenter la géographie
Commentaire d'un dessin d'enfant bosnien représentant la guerre à la frontière entre la Krajina e... more Commentaire d'un dessin d'enfant bosnien représentant la guerre à la frontière entre la Krajina et la Bosnie-Herzégovine entre 1991 et 1995.
Tratnjek, Bénédicte, 2009, “Le manga, ça sert aussi à faire de la géographie ?”, Cafés géographiq... more Tratnjek, Bénédicte, 2009, “Le manga, ça sert aussi à faire de la géographie ?”, Cafés géographiques, rubrique “Brèves de comptoir”, 13 décembre 2009, en ligne : http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1760
Fiche du CICDE, Jan 27, 2015
Les migrations provoquées par les guerres sont à la fois des conséquences des conflits armés et d... more Les migrations provoquées par les guerres sont à la fois des conséquences des conflits armés et des facteurs de conflictualités tant à l’échelle des espaces d’accueil (territoires à intégrer dans la gestion de la crise) qu’à l’échelle des systèmes de conflits (à l’échelle régionale, avec des risques de déstabilisation des territoires de transit et/ou des territoires d’accueil des migrants de guerre).
Pour comprendre l’impact des migrations de guerre, il convient de prendre en compte différentes typologies, qui permettent d’appréhender la diversité des profils, tels qu’ils s’intègrent différemment dans les territoires d’accueil.
Cafés géographiques, Apr 25, 2013
Tratnjek, 2013, « Corée du Nord : la carte et la pomme (de la discorde ?) », Cafés géographiques,... more Tratnjek, 2013, « Corée du Nord : la carte et la pomme (de la discorde ?) », Cafés géographiques, rubrique « Brèves de comptoir », 25 avril 2013, en ligne : http://cafe-geo.net/coree-du-nord-la-carte-et-la-pomme-de-la-discorde/
Cafés géographiques, Feb 19, 2013
Cafés géographiques, Feb 9, 2013
Lettre de l'IRSEM, Nov 28, 2012
Champs de Mars, Jul 2011
Que signifie "vivre la guerre" pour des populations civiles qui voient leur ville devenir un "cha... more Que signifie "vivre la guerre" pour des populations civiles qui voient leur ville devenir un "champ de bataille" ? De nombreux travaux se sont intéressés à la guerre urbaine, devenue incontournable dans les opérations de coercition comme dans celles d'imposition/maintien de la paix. La "guerre urbaine" focalise sur les modalités de combat dans un milieu difficile au coeur des populations. Pourtant, cette approche cache un autre aspect de la guerre dans la ville : celle du vécu des populations qui doivent (sur)vivre. Interroger les civils dans la ville en guerre met en exergue un autre aspect de ces guerres : celui des difficultés quotidiennes d'une population qui doit assurer sa protection, et se retrouve parfois contrainte à quitter la ville. A la fois refuge et cible, la "ville en guerre" est un espace d'enfermement pour les populations civiles, dans lequel s'nacre une géographie de la peur de "l'Autre". Ce papier propose de confronter les pratiques spatiales et les imaginaires spatiaux, pour montrer les échelles de l'enfermement comme agent de recomposition des territoires vécus, des territoires appropriés, des territoires identitaires, des territoires sociaux et des territoires politiques. Il s'agit non pas de mener une étude de cas, mais de montrer l'enfermement et le repli communautaire comme agents de construction d'une "nouvelle" urbanité et vecteurs de conflictualités dans l'immédiat après-guerre.
What does it mean "to live in War" to civilian populations who see their city becoming a "battle field" ? Many studies focused on "Urban Warfare", and on how to fight in a difficult environment. However, this approach hides another aspect of the War in Cities: the experiences of people who have to live in this unfriendly environment. Questioning civilians in a City at War highlights another aspect of these wars: the daily challenges of a population that should protect itself, and sometimes finds itself forced to leave their home. Both shelter and target, the "City at War" is a place of confinement for civilians. In this place, a "Geography of Fear" emerges. This paper confronts spatial practices and spatial imaginary, and shows the scales of confinement as an agent of territorial restructuring of the city.
Champs de Mars, Jul 2011
Le lien civil/conflit paraît évident : la discrimination entre combattants et non-combattants a m... more Le lien civil/conflit paraît évident : la discrimination entre combattants et non-combattants a marqué la littérature juridique et les réflexions sur la protection des personnes vulnérables dans les conflits armés. Pourtant, la réalité du terrain est très éloignée de cette dichotomie conceptuelle. Ce numéro de revue est le fruit d'une recherche collective élaborée par de jeunes chercheurs et présente une double caractéristique. La posture adoptée est pluridisciplinaire. L'objectif est de croiser les approches, les terrains et les périodes étudiées : histoire contemporaine, droit, sociologie des acteurs, science politique et géographie ont été mobilisés dans ce numéro dans le but de montrer l'importance d'un décloisonnement académique et de souligner le dynamisme de la recherche stratégique française. Les articles interrogent autant les civils dans la guerre (victimes, vulnérabilité, déplacements forcés...), que les civils face à la guerre (militarisation de la société civile, fragilisation de l'économie, blocus dans l'approvisionnement en vivres...) voire les civils contre la guerre (gestion des conflits par les civils via le rétablissement de l'économie, de la vie politique, de la société civile, participation à la réflexion sur la défense civile, sur la protection des populations dans les guerres...).
Champs de Mars
Le lien civil/conflit paraît évident : la discrimination entre combattants et non-combattants a m... more Le lien civil/conflit paraît évident : la discrimination entre combattants et non-combattants a marqué la littérature juridique et les réflexions sur la protection des personnes vulnérables dans les conflits armés. Pourtant, la réalité du terrain est très éloignée de cette dichotomie conceptuelle. Ce numéro de revue est le fruit d'une recherche collective élaborée par de jeunes chercheurs et présente une double caractéristique. La posture adoptée est pluridisciplinaire. L'objectif est de croiser les approches, les terrains et les périodes étudiées : histoire contemporaine, droit, sociologie des acteurs, science politique et géographie ont été mobilisés dans ce numéro dans le but de montrer l'importance d'un décloisonnement académique et de souligner le dynamisme de la recherche stratégique française. Les articles interrogent autant les civils dans la guerre (victimes, vulnérabilité, déplacements forcés...), que les civils face à la guerre (militarisation de la société civile, fragilisation de l'économie, blocus dans l'approvisionnement en vivres...) voire les civils contre la guerre (gestion des conflits par les civils via le rétablissement de l'économie, de la vie politique, de la société civile, participation à la réflexion sur la défense civile, sur la protection des populations dans les guerres...).
Lettre de l'IRSEM, Jun 4, 2012
Armées d'aujourd'hui, Feb 2012
France Culture, Dec 14, 2011
Cahiers ADES, Mar 2010
Publication apériodique, les « Cahiers ADES » rassemblent sur des thématiques illustrant les prog... more Publication apériodique, les « Cahiers ADES » rassemblent sur des thématiques illustrant les programmes du laboratoire ADES, des travaux de doctorants et de chercheurs explorant des pistes de recherche nouvelles ou constituant une étape rédactionnelle menant à des ouvrages plus achevés. Les « Cahiers ADES » se veulent avant tout une publication relativement informelle ouvrant sur la discussion et la réflexion scientifiques.
Uploads
Papers by Tratnjek Bénédicte
SOMMAIRE :
- Le contexte de l'exercice
* À la recherche de l'« intention cartographique »
* À la recherche de la géographie... dans la bande dessinée
- Pourquoi la géographie ?
- Représenter la géographie
Pour comprendre l’impact des migrations de guerre, il convient de prendre en compte différentes typologies, qui permettent d’appréhender la diversité des profils, tels qu’ils s’intègrent différemment dans les territoires d’accueil.
What does it mean "to live in War" to civilian populations who see their city becoming a "battle field" ? Many studies focused on "Urban Warfare", and on how to fight in a difficult environment. However, this approach hides another aspect of the War in Cities: the experiences of people who have to live in this unfriendly environment. Questioning civilians in a City at War highlights another aspect of these wars: the daily challenges of a population that should protect itself, and sometimes finds itself forced to leave their home. Both shelter and target, the "City at War" is a place of confinement for civilians. In this place, a "Geography of Fear" emerges. This paper confronts spatial practices and spatial imaginary, and shows the scales of confinement as an agent of territorial restructuring of the city.
SOMMAIRE :
- Le contexte de l'exercice
* À la recherche de l'« intention cartographique »
* À la recherche de la géographie... dans la bande dessinée
- Pourquoi la géographie ?
- Représenter la géographie
Pour comprendre l’impact des migrations de guerre, il convient de prendre en compte différentes typologies, qui permettent d’appréhender la diversité des profils, tels qu’ils s’intègrent différemment dans les territoires d’accueil.
What does it mean "to live in War" to civilian populations who see their city becoming a "battle field" ? Many studies focused on "Urban Warfare", and on how to fight in a difficult environment. However, this approach hides another aspect of the War in Cities: the experiences of people who have to live in this unfriendly environment. Questioning civilians in a City at War highlights another aspect of these wars: the daily challenges of a population that should protect itself, and sometimes finds itself forced to leave their home. Both shelter and target, the "City at War" is a place of confinement for civilians. In this place, a "Geography of Fear" emerges. This paper confronts spatial practices and spatial imaginary, and shows the scales of confinement as an agent of territorial restructuring of the city.
Mitrovica est une ville divisée par la ligne de fractures qui sépare les aires de peuplement majoritairement serbe au Nord du Kosovo et majoritairement albanais au Sud. Cette ville est devenue un géosymbole de la division et de la haine intercommunautaires qui déchire ce pays nouvellement indépendant. Haut-lieu de tensions, la ville de Mitrovica est régulièrement déchirée par de nouvelles violences. Si le pont Ouest est le géosymbole le plus médiatisé, les enjeux liés à l’identité, la mémoire des lieux et la lutte intercommunautaire ne se limitent pas à ce lieu. Les espaces de la mort sont souvent peu analysés dans cette perspective. Pourtant, ils recouvrent plusieurs problématiques tant par leur localisation que leur symbolique.
La guerre du Kosovo a entraîné des violences entre les communautés, particulièrement violentes dans la ville de Mitrovica. Le traitement des corps peut être analysé au regard de l’appartenance communauté et du lieu de la mort. Certains ont pu recevoir une sépulture en fonction du lieu où est intervenu leur décès, tandis que d’autres corps sont devenus de véritables armes dans lesquelles étaient cachées des mines. Dans l’immédiat après-guerre, on peut analyser la possibilité pour les familles d’enterrer ou non leurs proches comme un facteur supplémentaire de tensions entre les communautés. De plus, les lieux destinés à accueillir les morts sont devenus de véritables lieux de mémoire, destinés à montrer à « l’Autre » le poids des tensions encore existantes dans la ville.
Fruits de la longue histoire du peuplement, les autres lieux de la mort, notamment les cimetières, sont l’objet de pratiques spatiales qui vont à l’encontre de l’enfermement communautaire des populations de Mitrovica. Cette ville est divisée par la rivière Ibar, qui marque la limite entre des espaces clos : un quartier majoritairement serbe au Nord, un quartier quasi exclusivement albanais au Sud, et quelques poches de minorités. Traverser le pont, réel symbole de la division des communautés, n’est pas anodin : si le pont semble d’emblée être un lieu de l’échange et du passage par excellence, le pont de Mitrovica est devenu un point de tension, une frontière mentale, qu’il faut traverser pour atteindre les cimetières. Ce passage est devenu un symbole du rejet de « l’Autre ». On peut également analyser le recueil des familles dans les cimetières en termes de sécurité.
Les lieux d’enterrement ne concordent pas avec la répartition actuelle des populations, mais l’on assiste à une réappropriation de l’extrême-Nord de la ville par les Albanais. Les territorialisations de la ville sont donc affectées par des stratégies identitaires qui s’appuient à la fois sur une distanciation volontaire de « l’Autre » et sur la protection de lieux identifiés comme porteurs de l’identité communautaire. Les espaces de la mort prennent alors une autre perspective, dans la mesure où il ne s’agit plus de pouvoir se rendre dans ces lieux de recueillement, mais de les intégrer dans la lutte identitaire qui oppose les Serbes et les Albanais. La sacralisation des cimetières albanais entre dans les logiques d’appropriation de territoires dans la ville par les deux communautés majoritaires. Les lieux de la mort n’ont pas seulement pour fonction d’être le lieu de destination des morts, mais bouleversent les représentations quant à l’identité des territoires urbains. Les cimetières sont des lieux qui font partie des logiques de recomposition territoriale et identitaire de l’après-guerre.
- l'économie urbaine dans la guerre (destructions, urbicide, dysfonctionnements urbains),
- l'économie urbaine de guerre (financer la guerre, acteurs en armes, "mort de la ville"),
- l'économie urbaine en guerre (l'ancrage économique de la guerre dans la ville par-delà le temps des combats, question de la reconstruction).
L'approche par la géographie permet de procéder à des changements d'échelles, qui mettent en exergue la nécessité de ne pas penser l'économie qu'à l'échelle des Etats et des équilibres mondiaux.
Dossier actualisé (1e version : 9 février 2013) de ressources commentées sur les liens entre géographie et littérature à partir des textes des Cafés géographiques, accompagné de sa bibliographie/sitographie complémentaire (nombreuses ressources disponibles en ligne).
En ligne : http://www.carnetsdegeographes.org/PDF/appel_contributions_geographies_emotions.pdf