« Le fascisme ne passera pas. » Ce mot d'ordre, dirigé contre des adversaires divers et succe... more « Le fascisme ne passera pas. » Ce mot d'ordre, dirigé contre des adversaires divers et successifs, inscrit sur des tracts ou des calicots, scandé par des générations de militants, a traversé, depuis les évènements de février 1934, une bonne partie du XXe siècle. Le premier mai 2002, après le premier tour de l'élection présidentielle où Jean-Marie Le Pen était arrivé en deuxième position, il était encore clamé dans les rues des principales villes du pays par de jeunes manifestants. Dans cet ouvrage, Gilles Vergnon propose une synthèse sur un objet politique longtemps négligé par l'historiographie ou, plus récemment, devenu le prétexte à diverses polémiques. Abordée dans une perspective longue, des années 1920 où s'invente l'antifascisme à l'ombre de Mussolini, aux métamorphoses des années 1970-2000 quand il se colore d'antiracisme, cette étude s'attarde particulièrement sur les années 1934-1936, quand l'antifascisme devient, sous la bannière de la « République démocratique et sociale », un phénomène de masse et un puissant levier unitaire pour les gauches françaises. Au-delà, elle permet d'éclairer, sous un angle particulier, plusieurs décennies d'histoire du système partisan français, ainsi que le rapport des gauches à la République
Loin des fronts? Commémorations en actions, Lyon, Libel, 2020, 2020
Les commémorations de 2013-2014 ont entrecroisé centenaire de la 1e guerre mondiale et 70e anniv... more Les commémorations de 2013-2014 ont entrecroisé centenaire de la 1e guerre mondiale et 70e anniversaire de la Libération de la France. Le Président de la république François hollande et le Premier ministre Manuel Valls (les "hautes autorités") ont marqué de leur présence les cérémonies commémoratives des grands maquis du Sud-Est de la France, avec un contenu et un type de cérémonies différents de leurs prédécesseurs.
L’objet de cette étude est de tenter de produire une analyse des relations que nouent dans les an... more L’objet de cette étude est de tenter de produire une analyse des relations que nouent dans les années phares du programme commun, de 1972 à 1976, François Mitterrand et le PS, d’une part avec l’Internationale socialiste, d’autre part avec les principaux partis socialistes et social-démocrates d’Europe. L’arrivée d’une nouvelle équipe de direction après Épinay, même équilibrée par le maintien au secrétariat international de Robert Pontillon et de cadres issus de la SFIO, et surtout la signatur..
À l’origine de ce colloque, organisé à Lyon en mars 2009 et devenu aujourd’hui un ouvrage collect... more À l’origine de ce colloque, organisé à Lyon en mars 2009 et devenu aujourd’hui un ouvrage collectif, il y eut une volonté : celle d’un travail productif, organisé par cinq historiens de plusieurs institutions bien distinctes dont les démarches scientifiques sont loin d’être semblables, gage de pluralités méthodologique et problématique au sein d’une discipline fort riche – dans le domaine scientifique également, la coopération vaut bien mieux que la mise en concurrence, et un travail véritabl..
2014, année sans pareille? Retour sur une double commémoration 1. L'année 2014 a été marq... more 2014, année sans pareille? Retour sur une double commémoration 1. L'année 2014 a été marquée en France par une double commémoration: le centenaire du début de la Première guerre mondiale et le 70 e anniversaire des débarquements alliés suivis de la libération de l'essentiel du territoire national. Mais ces deux anniversaires n'ont eu ni le même poids ni le même sens. Le premier qui ouvrait «le plus grand cycle commémoratif depuis organisé en France depuis le bicentenaire de la Révolution » commémorait un événement mondial, qui intéressa jusqu'en Chine ou aux antipodes. Le second célèbre un événement français scandé par la libération progressive du territoire, ce qui n'est, à l'exception de la Belgique, pas le cas d'autres pays européens: l'Italie reste coupée en deux par la «Ligne gothique» et la « fête de la Libération » le 25 avril, correspond à la libération des grandes villes du nord du pays (Gênes, Milan, Turin…) en 1945; quant à la Pologne, on y dit souvent que la « vraie» libération commence en 1989…
Les « evenements » du printemps 1968 ont ete vecus et ressentis de maniere beaucoup plus diversif... more Les « evenements » du printemps 1968 ont ete vecus et ressentis de maniere beaucoup plus diversifiee que ne le laisse penser une memoire parisienne etroite bien que dominante. Comment Mai 68 se deroula-t-il dans les departements depourvus d’universite et peu industrialises, ou dans les centres industriels « de province » et les capitales regionales ? Dans les milieux professionnels aussi opposes que les forces de l’ordre, les cheminots, les enseignants ou les hospitaliers ? Dans les forces politiques alors au second plan comme les centristes, les giscardiens, la « gauche non communiste », l’extreme droite ou les gaullistes de gauche ? Cet ouvrage apporte des reponses precises et neuves sur ces questions.
« Le fascisme ne passera pas. » Ce mot d'ordre, dirigé contre des adversaires divers et succe... more « Le fascisme ne passera pas. » Ce mot d'ordre, dirigé contre des adversaires divers et successifs, inscrit sur des tracts ou des calicots, scandé par des générations de militants, a traversé, depuis les évènements de février 1934, une bonne partie du XXe siècle. Le premier mai 2002, après le premier tour de l'élection présidentielle où Jean-Marie Le Pen était arrivé en deuxième position, il était encore clamé dans les rues des principales villes du pays par de jeunes manifestants. Dans cet ouvrage, Gilles Vergnon propose une synthèse sur un objet politique longtemps négligé par l'historiographie ou, plus récemment, devenu le prétexte à diverses polémiques. Abordée dans une perspective longue, des années 1920 où s'invente l'antifascisme à l'ombre de Mussolini, aux métamorphoses des années 1970-2000 quand il se colore d'antiracisme, cette étude s'attarde particulièrement sur les années 1934-1936, quand l'antifascisme devient, sous la bannière de la « République démocratique et sociale », un phénomène de masse et un puissant levier unitaire pour les gauches françaises. Au-delà, elle permet d'éclairer, sous un angle particulier, plusieurs décennies d'histoire du système partisan français, ainsi que le rapport des gauches à la République
Loin des fronts? Commémorations en actions, Lyon, Libel, 2020, 2020
Les commémorations de 2013-2014 ont entrecroisé centenaire de la 1e guerre mondiale et 70e anniv... more Les commémorations de 2013-2014 ont entrecroisé centenaire de la 1e guerre mondiale et 70e anniversaire de la Libération de la France. Le Président de la république François hollande et le Premier ministre Manuel Valls (les "hautes autorités") ont marqué de leur présence les cérémonies commémoratives des grands maquis du Sud-Est de la France, avec un contenu et un type de cérémonies différents de leurs prédécesseurs.
L’objet de cette étude est de tenter de produire une analyse des relations que nouent dans les an... more L’objet de cette étude est de tenter de produire une analyse des relations que nouent dans les années phares du programme commun, de 1972 à 1976, François Mitterrand et le PS, d’une part avec l’Internationale socialiste, d’autre part avec les principaux partis socialistes et social-démocrates d’Europe. L’arrivée d’une nouvelle équipe de direction après Épinay, même équilibrée par le maintien au secrétariat international de Robert Pontillon et de cadres issus de la SFIO, et surtout la signatur..
À l’origine de ce colloque, organisé à Lyon en mars 2009 et devenu aujourd’hui un ouvrage collect... more À l’origine de ce colloque, organisé à Lyon en mars 2009 et devenu aujourd’hui un ouvrage collectif, il y eut une volonté : celle d’un travail productif, organisé par cinq historiens de plusieurs institutions bien distinctes dont les démarches scientifiques sont loin d’être semblables, gage de pluralités méthodologique et problématique au sein d’une discipline fort riche – dans le domaine scientifique également, la coopération vaut bien mieux que la mise en concurrence, et un travail véritabl..
2014, année sans pareille? Retour sur une double commémoration 1. L'année 2014 a été marq... more 2014, année sans pareille? Retour sur une double commémoration 1. L'année 2014 a été marquée en France par une double commémoration: le centenaire du début de la Première guerre mondiale et le 70 e anniversaire des débarquements alliés suivis de la libération de l'essentiel du territoire national. Mais ces deux anniversaires n'ont eu ni le même poids ni le même sens. Le premier qui ouvrait «le plus grand cycle commémoratif depuis organisé en France depuis le bicentenaire de la Révolution » commémorait un événement mondial, qui intéressa jusqu'en Chine ou aux antipodes. Le second célèbre un événement français scandé par la libération progressive du territoire, ce qui n'est, à l'exception de la Belgique, pas le cas d'autres pays européens: l'Italie reste coupée en deux par la «Ligne gothique» et la « fête de la Libération » le 25 avril, correspond à la libération des grandes villes du nord du pays (Gênes, Milan, Turin…) en 1945; quant à la Pologne, on y dit souvent que la « vraie» libération commence en 1989…
Les « evenements » du printemps 1968 ont ete vecus et ressentis de maniere beaucoup plus diversif... more Les « evenements » du printemps 1968 ont ete vecus et ressentis de maniere beaucoup plus diversifiee que ne le laisse penser une memoire parisienne etroite bien que dominante. Comment Mai 68 se deroula-t-il dans les departements depourvus d’universite et peu industrialises, ou dans les centres industriels « de province » et les capitales regionales ? Dans les milieux professionnels aussi opposes que les forces de l’ordre, les cheminots, les enseignants ou les hospitaliers ? Dans les forces politiques alors au second plan comme les centristes, les giscardiens, la « gauche non communiste », l’extreme droite ou les gaullistes de gauche ? Cet ouvrage apporte des reponses precises et neuves sur ces questions.
J. Bouchet (ed.) Retour sur les "années noires", 2023
Au-delà de sa dimension première de catastrophe nationale, la défaite française de mai-juin 1940 ... more Au-delà de sa dimension première de catastrophe nationale, la défaite française de mai-juin 1940 marque le point de bascule d'une guerre européenne à une guerre planétaire. Elle n'a jamais nourri une mémoire conforme à l'importance de l'événement.
Les candidatures successives d'Alain Krivine en 1969 et 1974, d'Arlette Laguiller en 1974, au nom... more Les candidatures successives d'Alain Krivine en 1969 et 1974, d'Arlette Laguiller en 1974, au nom respectivement de la Ligue communiste (LC) puis du Front communiste révolutionnaire (FCR), et de Lutte ouvrière (LO) marquent les points de départ d'une participation constante de deux des trois principaux courants trotskystes français aux consultations électorales, en particulier les élections présidentielles. Cet engagement interroge l'historien sous trois angles. Elle indique d'abord, incontestablement, un «effet 1968», prolongé au moins jusqu'en 2017, qui oppose un « avant» marqué par des candidatures éphémères à un long «après". Elle montre la présence d'une stratégie des organisations concernées, et révèle aussi la présence de deux cultures politiques très dissemblables.
RÉSUMÉS
L’auteur de L’antifascisme en France, de la marche sur Rome aux manifestations anti-Le ... more RÉSUMÉS L’auteur de L’antifascisme en France, de la marche sur Rome aux manifestations anti-Le Pen du 1er mai 2002 s’interroge ici sur ce qui constitue une des composantes majeures de l’identité des gauches françaises. Le parti choisi a été d’étudier l’antifascisme par le bas et d’évaluer sa capacité à rassembler, d’en étudier le contenu et la généalogie. Cette étude s’est appuyée principalement sur la consultation du fonds 517-1 de l’Internationale, des fonds des Archives départementales, du fonds de la Ligue des droits de l’Homme conservés à la BDIC. Pour l’entre-deux-guerres et la relation entre le mouvement communiste et l’antifascisme, deux moments sont distingués : le premier antifascisme, de 1921 à 1926, proto-histoire de l’antifascisme ; le second antifascisme, à partir de février 1934, dans lequel le parti communiste développa une stratégie originale, qui le mit progressivement en position de force dans le mouvement antifascite. En effet, à ses débuts, en février 1934, ses mots d’ordre « fermés », sectaires, l’isolaient. Mais, très rapidement, avant même le pacte d’unité d’action de juin 1934, il rééquilibra le rapport de force en sa faveur. Ce résultat s’explique par le rôle central du comité Amsterdam-Pleyel, lié au parti communiste, mais qui acquit une liberté d’action importante et qui, ainsi, fournit un langage, un cadre d’action dans lequel se reconnaissaient les composantes du mouvement antifasciste, initialement éloignées du parti communiste. Il s’agit, avant tout, des innombrables comités qui se multiplièrent après le 12 février 1934 et dont les mots d’ordre reflétaient l’inspiration à la fois républicaine et de défense du mouvement ouvrier (« rouges-bleus », pour reprendre la terminologie de Gilles Vergnon). Ainsi, le Parti communiste, par sa plasticité, sa capacité à mettre sur le même plan les nouvelles pratiques militantes, le républicanisme, la perspective révolutionnaire joua désormais les premiers rôles dans le mouvement antifasciste, sans cependant l’instrumentaliser entièrement.
Michel Dreyfus (ed.) Crise de la Gauche? Cancel Culture, décolonialisme et universalisme, 2022
Le vocable « antifascisme » désigne, tout particulièrement en France, à la fois une histoire char... more Le vocable « antifascisme » désigne, tout particulièrement en France, à la fois une histoire chargée de fierté et de passion, intriquée à celle des gauches socialiste et communiste à compter des « jours ensoleillés du Front populaire » … et un présent aussi mince politiquement et socialement qu'éruptif, bruyant et même à contre-tendance de son histoire.
In Laurent Jalabert et Stéphane Le Bras (dir.), La Résistance dans le Sud-Ouest au regard d'autre... more In Laurent Jalabert et Stéphane Le Bras (dir.), La Résistance dans le Sud-Ouest au regard d'autres espaces européens, Pau, Cairn, 2016, p. 171-182. L'historien ou le simple curieux ne peuvent que constater l'évident décalage entre l'importance historique de certains maquis en 1943-1944, et leur devenir mémoriel contrasté depuis la guerre. Ainsi, la concentration des maquis d'Auvergne au mont Mouchet, au printemps 1944, n'a pas laissé de vraies traces mémorielles à l'échelle nationale: tel n'est pas le cas du maquis du Vercors qui eu, après la guerre, un destin mémoriel à la hauteur, voire au-delà de son importance historique.
Bringing together leading scholars from a range of nations, Rethinking Antifascism provides a fas... more Bringing together leading scholars from a range of nations, Rethinking Antifascism provides a fascinating exploration of one of the most vibrant sub-disciplines within recent European historiography. Through case studies that exemplify the field’s breadth and sophistication, it examines antifascism in two distinct realms: after surveying the movement’s remarkable diversity across nations and political cultures up to 1945, the volume assesses its postwar political and ideological salience, from its incorporation into Soviet state doctrine to its radical questioning by historians and politicians. Avoiding both heroic narratives and reflexive revisionism, these contributions offer nuanced perspectives on a movement that helped to shape the postwar world.
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Papers by gilles Vergnon
L’auteur de L’antifascisme en France, de la marche sur Rome aux manifestations anti-Le Pen du 1er mai 2002 s’interroge ici sur ce qui constitue une des composantes majeures de l’identité des gauches françaises. Le parti choisi a été d’étudier l’antifascisme par le bas et d’évaluer sa capacité à rassembler, d’en étudier le contenu et la généalogie. Cette étude s’est appuyée principalement sur la consultation du fonds 517-1 de l’Internationale, des fonds des Archives départementales, du fonds de la Ligue des droits de l’Homme conservés à la BDIC. Pour l’entre-deux-guerres et la relation entre le mouvement communiste et l’antifascisme, deux moments sont distingués : le premier antifascisme, de 1921 à 1926, proto-histoire de l’antifascisme ; le second antifascisme, à partir de février 1934, dans lequel le parti communiste développa une stratégie originale, qui le mit progressivement en position de force dans le mouvement antifascite. En effet, à ses débuts, en février 1934, ses mots d’ordre « fermés », sectaires, l’isolaient. Mais, très rapidement, avant même le pacte d’unité d’action de juin 1934, il rééquilibra le rapport de force en sa faveur.
Ce résultat s’explique par le rôle central du comité Amsterdam-Pleyel, lié au parti communiste, mais qui acquit une liberté d’action importante et qui, ainsi, fournit un langage, un cadre d’action dans lequel se reconnaissaient les composantes du mouvement antifasciste, initialement éloignées du parti communiste. Il s’agit, avant tout, des innombrables comités qui se multiplièrent après le 12 février 1934 et dont les mots d’ordre reflétaient l’inspiration à la fois républicaine et de défense du mouvement ouvrier (« rouges-bleus », pour reprendre la terminologie de Gilles Vergnon). Ainsi, le Parti communiste, par sa plasticité, sa capacité à mettre sur le même plan les nouvelles pratiques militantes, le républicanisme, la perspective révolutionnaire joua désormais les premiers rôles dans le mouvement antifasciste, sans cependant l’instrumentaliser entièrement.