Papers by Marie-Hélène Blanchet
The history of the Palaiologan period (1261–1453) has traditionally been understood as an era... more The history of the Palaiologan period (1261–1453) has traditionally been understood as an era of decadence and decline heralding the end of Byzantium. This view is very old and goes back to eighteenth-century authors such as Charles of Montesquieu and Edward Gibbon. Despite more nuanced narratives, this pattern is still widely in use in the current historiography. In this article, we discuss this declinist approach to the period through six questions that we consider particularly significant in the construction of this interpretative scheme:
1. Roman identity, Hellenic identity, Greek (protonational) identity?
2. An Empire that was no longer one: the end of the universalist ideology?
3. The project for union between the Churches: a red herring?
4. The strengthening of the Patriarchate of Constantinople’s authority versus the weakening of the imperial power?
5. The decadence of the State?
6. Byzantines and Ottomans, two rival empires?
The aim of this historiographical review is to highlight the basis of the teleological approach applied to the Empire’s history during the last centuries of the Middle Ages.
Cambridge Intellectual History of Byzantium, 2017
Direct contact with the Latins, such as took place at the Council of
Ferrara-Florence (1438-1439)... more Direct contact with the Latins, such as took place at the Council of
Ferrara-Florence (1438-1439), did profoundly and durably mark the Byzantines. This encounter should be considered as the culmination of a cultural rapprochement with the west which was initiated at the end of the thirteenth century, but also as a turning point in the relations between the two confessions, because the union eventually failed. In this chapter, I try to understand the cleavages which made Latin thought seem strange to the majority of Byzantines, not necessarily incomprehensible, but very different from their own intellectual tradition.
M.-H. BLANCHET et F. GABRIEL (éd.), Réduire le schisme ? Ecclésiologies et politiques de l’Union entre Orient et Occident (XIIIe-XVIIIe siècles), Paris 2013 (Monographies du Centre de recherche d’histoire et civilisation de Byzance, 39), p. 181-196., 2013
The Orthodox Synaxis was created in the second half of the 1440s in Constantinople, after its mem... more The Orthodox Synaxis was created in the second half of the 1440s in Constantinople, after its members broke with the official Orthodox Church, which had remained faithful to the Union with Rome since the Council of Florence (1439). It expressed a traditional anti-Roman ecclesiology, but also an innovative one, as it called on all Christians hostile to the papacy, especially the Hussits, to join it in order to unite under its aegis. Thus the Synaxis claimed to challenge the Roman see in the supervision of authentic Christians.
I. BILIARSKY (éd.), Laudator temporis acti. Studia in memoriam Ioannis A. Božilov. II, Ius, imperium, potestas, litterae, ars et archaeologia, Sofia 2018, p. 156-166, 2018
Revue des études byzantines, 2009
Revue des études byzantines , 2003
D. SEARBY (ed.), ‘Never the twain shall meet’? Latins and Greeks learning from each other in Byzantium, Proceedings of the International Conference Stockholm, 24-26 June 2015, Berlin 2018 (Byzantinisches Archiv, Series philosophica, 2), p. 115-129, 2018
A. BERGER [et al.] (ed.), Koinotaton doron. Das späte Byzanz zwischen Machtlosigkeit und kultureller Blüte (1204-1461), Berlin (Byzantinisches Archiv, 31), p. 17-37, 2016
A côté des frères Kydonès, un traducteur de Thomas d'Aquin jusque-là inconnu a travaillé lui auss... more A côté des frères Kydonès, un traducteur de Thomas d'Aquin jusque-là inconnu a travaillé lui aussi au XIVe siècle à la traduction du De rationibus fidei. L'article envisage toutes les identifications possibles d'Atoumès.
Revue des études byzantines , 2012
« Louis Ellies Du Pin (1657-1719), historien de Byzance », dans La culture gallicane. Références et modèles (droit, ecclésiologie, histoire), actes du colloque de l’IRCOM et du CERPHI, Paris, 12-13 mai 2006, dans Revue de l’histoire des religions 226/3, 2009, p. 399-412
TRAVAUX ET MÉMOIRES by Marie-Hélène Blanchet
TRAVAUX ET MÉMOIRES, 2021
La période dont traite ce volume est encadrée par deux chutes, celle de 1204 et celle de 1453. Ce... more La période dont traite ce volume est encadrée par deux chutes, celle de 1204 et celle de 1453. Ces événements retentissants ont polarisé l’attention des historiens, suscitant des études nombreuses qui sont allées, pour certaines, jusqu’à mettre en doute la pérennité de l’Empire byzantin après 1204, en considérant ces deux siècles et demi comme l’épilogue d’une longue histoire impériale. La prise de Constantinople par les croisés en 1204 a, de fait, ouvert une période marquée par des crises multiples, que la conquête de la capitale en 1261 par la dynastie des Paléologues n’a pas résolues, tandis que d’autres périls se sont surajoutés : rivalités avec d’autres puissances régionales (en Épire, en Bulgarie, en Serbie, dans le Péloponnèse), prosélytisme de l’Église latine d’un côté et conversions à l’islam de l’autre, chute des rendements agricoles, bouleversements démographiques suscités par l’irruption de la peste noire ou l’arrivée de nouvelles populations turques acculées par l’expansion mongole… La conquête ottomane de Constantinople en 1453 a ainsi pu apparaître comme la conséquence logique d’un long processus d’affaiblissement entamé au début du XIIIe siècle.
Books by Marie-Hélène Blanchet
Религиозен разцвет : България XIII–XV в. : Доклади от Международната научна конференция. София, 12 – 13 юли 2019 г. = Floraison Religieuse Bulgarie XIIIe – XVe s. = Religious Bloom Bulgaria 13th – 15th c, 2021
Религиозен разцвет : България XIII–XV в. : Доклади от
Международната научна конференция. София, 1... more Религиозен разцвет : България XIII–XV в. : Доклади от
Международната научна конференция. София, 12 – 13 юли 2019 г. =
Floraison Religieuse Bulgarie XIIIe – XVe s. = Religious Bloom Bulgaria
13th – 15th c. : Proceedings of the International Scholars Conference. Marco Scarpa, Stilyana Batalova. Marie-Helene Blanchet (eds.) .
Sofia, 12 – 13 July 2019. . Sofia 2021. – 352.
L’histoire des Églises autocéphales – gouvernées de manière indépendante sans autorité ecclésiast... more L’histoire des Églises autocéphales – gouvernées de manière indépendante sans autorité ecclésiastique supérieure, mais sans renoncer à la communion interecclésiale – est généralement exposée dans les termes de la controverse et construite à l’aune des revendications politico-identitaires contemporaines. En ce sens, elle est fidèle à son creuset moderne : les nationalismes balkaniques du XIXe siècle, qui présentaient le statut des Églises locales des nouveaux États comme la simple continuation des Églises autocéphales médiévales. Pour dépasser ce récit des origines, avec ses pièges sémantiques, et aborder le sujet de manière critique, ce livre reprend à nouveaux frais le dossier sur la longue durée, seule à même de montrer les franches ruptures entre les pratiques anciennes et la théorie récente. Au sein d’une géographie cohérente, celle du monde slave depuis la Russie jusqu’aux Balkans, ce volume historicise les contextes dans lesquels, du IXe au XXIe siècle, prennent sens les tentatives d’autocéphalie, d’abord intimement liées aux décisions impériales byzantines et aux défis géopolitiques du moment. Avec les notions de schisme et de frontière, les autocéphalies sont des phénomènes particulièrement révélateurs des dynamiques d’une communauté qui prend conscience d’elle-même et qui veut accéder au gouvernement de soi.
This book comprises two parts. The first, with a historical focus, allows us to place the Assumpt... more This book comprises two parts. The first, with a historical focus, allows us to place the Assumptionists’ works in the broader context of Catholic scholarly activity at the turn of the 19th-20th century, retracing the great stages in the development of Byzantine Studies within their congregation: the foundation of the Kadiköy center, on the Asian shore of Istanbul (Constantinople), their stay in Bucharest from 1937 to 1947, and then their settling to France. In the second part, the different fields of research they covered are addressed , each paper dwelling on a specific topic such as Ecclesiastical Geography and Topography, Dogmatic Theology, Spirituality, Liturgics, Art History, Sigillography, Numismatics, Epigraphy, Textual Criticism, etc. By means of these very specific topics we propose an in-depth analysis of Assumptionist historiography. Taken together, these contributions aim to evaluate Assumptionist’s works as a whole, rather than a collection of disparate articles and books.
Les conciles œcuméniques de Nicée, Constantinople et Chalcédoine ont fixé et promulgué des profes... more Les conciles œcuméniques de Nicée, Constantinople et Chalcédoine ont fixé et promulgué des professions de foi chrétiennes valables universellement. Pourtant, l’évolution de l’Église latine a conduit à modifier, avec le Filioque, un Symbole qui était tenu pour sacré et invariable par les Églises orientales. Dès lors, l’instrument même de la communion devient objet de discorde et de polémique, surtout quand il s’agit de formaliser l’Union des Églises. De la fin de la période byzantine jusqu’au XVIIIe siècle, les controverses qui en découlent donnent lieu à diverses professions de foi qui sont ici analysées. Certains chapitres proposent une approche collective des implications de l’Union sur l’expression du Credo, tant à Byzance, Kiev, Rome ou Paris, que chez les chrétiens arabes. D’autre part, une attention particulière a été portée à des cas individuels, ceux d’empereurs ou d’impératrices comme Jean V Paléologue et Théodora Paléologina, ou de patriarches comme Jean Bekkos, Cyrille Loukaris et Dosithée de Jérusalem. De nouvelles éditions critiques de ces textes figurent en annexe de plusieurs chapitres.
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Papers by Marie-Hélène Blanchet
1. Roman identity, Hellenic identity, Greek (protonational) identity?
2. An Empire that was no longer one: the end of the universalist ideology?
3. The project for union between the Churches: a red herring?
4. The strengthening of the Patriarchate of Constantinople’s authority versus the weakening of the imperial power?
5. The decadence of the State?
6. Byzantines and Ottomans, two rival empires?
The aim of this historiographical review is to highlight the basis of the teleological approach applied to the Empire’s history during the last centuries of the Middle Ages.
Ferrara-Florence (1438-1439), did profoundly and durably mark the Byzantines. This encounter should be considered as the culmination of a cultural rapprochement with the west which was initiated at the end of the thirteenth century, but also as a turning point in the relations between the two confessions, because the union eventually failed. In this chapter, I try to understand the cleavages which made Latin thought seem strange to the majority of Byzantines, not necessarily incomprehensible, but very different from their own intellectual tradition.
TRAVAUX ET MÉMOIRES by Marie-Hélène Blanchet
Books by Marie-Hélène Blanchet
Международната научна конференция. София, 12 – 13 юли 2019 г. =
Floraison Religieuse Bulgarie XIIIe – XVe s. = Religious Bloom Bulgaria
13th – 15th c. : Proceedings of the International Scholars Conference. Marco Scarpa, Stilyana Batalova. Marie-Helene Blanchet (eds.) .
Sofia, 12 – 13 July 2019. . Sofia 2021. – 352.
1. Roman identity, Hellenic identity, Greek (protonational) identity?
2. An Empire that was no longer one: the end of the universalist ideology?
3. The project for union between the Churches: a red herring?
4. The strengthening of the Patriarchate of Constantinople’s authority versus the weakening of the imperial power?
5. The decadence of the State?
6. Byzantines and Ottomans, two rival empires?
The aim of this historiographical review is to highlight the basis of the teleological approach applied to the Empire’s history during the last centuries of the Middle Ages.
Ferrara-Florence (1438-1439), did profoundly and durably mark the Byzantines. This encounter should be considered as the culmination of a cultural rapprochement with the west which was initiated at the end of the thirteenth century, but also as a turning point in the relations between the two confessions, because the union eventually failed. In this chapter, I try to understand the cleavages which made Latin thought seem strange to the majority of Byzantines, not necessarily incomprehensible, but very different from their own intellectual tradition.
Международната научна конференция. София, 12 – 13 юли 2019 г. =
Floraison Religieuse Bulgarie XIIIe – XVe s. = Religious Bloom Bulgaria
13th – 15th c. : Proceedings of the International Scholars Conference. Marco Scarpa, Stilyana Batalova. Marie-Helene Blanchet (eds.) .
Sofia, 12 – 13 July 2019. . Sofia 2021. – 352.
Pour appréhender ces évolutions extérieures et leurs répercussions intérieures complexes, et étudier ces phénomènes de transformation, dévitalisation et refondation de la plupart des institutions traditionnelles de l’Empire, nous développons au sein de ce séminaire des travaux fondés sur des sources littéraires grecques, mais aussi sur les archives grecques et latines, ainsi que sur les sources slaves et turques. Cette enquête passe par une confrontation entre les données tirées des actes de la pratique et le discours, ce dernier masquant souvent sous un apparent conservatisme des mutations peu visibles (analyse des usages de la rhétorique).
Pour appréhender ces évolutions extérieures et leurs répercussions intérieures complexes, et étudier ces phénomènes de transformation, dévitalisation et refondation de la plupart des institutions traditionnelles de l’Empire, nous développons au sein de ce séminaire des travaux fondés sur des sources littéraires grecques, mais aussi sur les archives grecques et latines, ainsi que sur les sources slaves et turques. Cette enquête passe par une confrontation entre les données tirées des actes de la pratique et le discours, ce dernier masquant souvent sous un apparent conservatisme des mutations peu visibles (analyse des usages de la rhétorique).
Pour appréhender ces évolutions extérieures et leurs répercussions intérieures complexes, et étudier ces phénomènes de transformation, dévitalisation et refondation de la plupart des institutions traditionnelles de l’Empire, nous développons au sein de ce séminaire des travaux fondés sur des sources littéraires grecques, mais aussi sur les archives grecques et latines, ainsi que sur les sources slaves et turques. Cette enquête passe par une confrontation entre les données tirées des actes de la pratique et le discours, ce dernier masquant souvent sous un apparent conservatisme des mutations peu visibles (analyse des usages de la rhétorique).
Pour appréhender ces évolutions extérieures et leurs répercussions intérieures complexes, et étudier ces phénomènes de transformation, dévitalisation et refondation de la plupart des institutions traditionnelles de l’Empire, nous développons au sein de ce séminaire des travaux fondés sur des sources littéraires grecques, mais aussi sur les archives grecques et latines, ainsi que sur les sources slaves et turques. Cette enquête passe par une confrontation entre les données tirées des actes de la pratique et le discours, ce dernier masquant souvent sous un apparent conservatisme des mutations peu visibles (analyse des usages de la rhétorique).
Pour appréhender ces évolutions extérieures et leurs répercussions intérieures complexes, et étudier ces phénomènes de transformation, dévitalisation et refondation de la plupart des institutions traditionnelles de l’Empire, nous développons au sein de ce séminaire des travaux fondés sur des sources littéraires grecques, mais aussi sur les archives grecques et latines, ainsi que sur les sources slaves et turques. Cette enquête passe par une confrontation entre les données tirées des actes de la pratique et le discours, ce dernier masquant souvent sous un apparent conservatisme des mutations peu visibles (analyse des usages de la rhétorique).
Pour appréhender ces évolutions extérieures et leurs répercussions intérieures complexes, et étudier ces phénomènes de transformation, dévitalisation et refondation de la plupart des institutions traditionnelles de l’Empire, nous développons au sein de ce séminaire des travaux fondés sur des sources littéraires grecques, mais aussi sur les archives grecques et latines, ainsi que sur les sources slaves et turques. Cette enquête passe par une confrontation entre les données tirées des actes de la pratique et le discours, ce dernier masquant souvent sous un apparent conservatisme des mutations peu visibles (analyse des usages de la rhétorique).
BOOK LAUNCH AT CORPUS CHRISTI COLLEGE, RAINOLDS ROOM
(MERTON ST, OXFORD OX1 4JF)
TUESDAY 25TH APRIL 2017
2.00 PM – 6.00 PM
ECCLESIOLOGY AND POLITICS BETWEEN EAST AND WEST
Réduire le schisme ? Ecclésiologies et politiques de l’Union entre Orient et Occident (XIIIe-XVIIIe siècles), éd. Marie-Hélène Blanchet et Frédéric Gabriel, Paris, Association des Amis du Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, 2013 (Monographies, 39).
L’Union à l’épreuve du formulaire : Professions de foi entre églises d’Orient et d’Occident (XIIIe-XVIIIe siècle), éd. Marie-Hélène Blanchet et Frédéric Gabriel, Paris, Association des Amis du Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, 2016 (Monographies, 51).
Organisé par Marie-Hélène BLANCHET, Frédéric GABRIEL, Laurent TATARENKO
Sous l’égide de l’École française de Rome, du laboratoire Orient et Méditerranée (CNRS, Paris), de l’École normale supérieure de Lyon, du Labex Resmed (Paris), du Labex CoMod (Lyon), de l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (CNRS, Lyon)
Rome, 23-25 novembre 2016
École française de Rome (piazza Navona, 62 – salle des colloques)
PROGRAMME DE LA SECONDE SESSION :
Pratiques de l’indépendance et rapports d’entités, entre unité(s), schismes et Églises sœurs
Par définition, l’Église est « une ». Sous l’apparente simplicité de la qualification se loge une souplesse remarquable de pensées et de pratiques de l’unité, qui se sont déployées au cours de l’histoire dans diverses directions. L’autocéphalie est l’une d’elles et renvoie à l’origine, dans le cadre du christianisme oriental, aux archevêques et aux métropolites élus localement sans requérir l’intervention d’une instance supérieure. Toutefois, le terme a fini par désigner les Églises qui cherchent à faire reconnaître leur indépendance institutionnelle. À côté des questions propres à la géographie ecclésiastique et à l’ecclésiologie, suscitées par la dialectique entre une légitimité fondée sur la validation extérieure et des aspirations centrifuges de la part des structures religieuses locales, l’autocéphalie renvoie également à des histoires politiques et culturelles spécifiques. Ainsi, apparue précocement avec l’archevêché chypriote, elle s’est surtout développée dans le monde slave, marqué à partir de l’époque médiévale par un fractionnement croissant des pouvoirs en place. Avec l’étude critique de ces évolutions sémantiques et pratiques, nous adopterons une démarche comparatiste pour analyser les relations entre Églises autocéphales et pouvoirs politiques dans l’Europe orientale et balkanique au cours des Xe-XXe siècles. Cette seconde session porte sur les enjeux ecclésiaux de l’autocéphalie : fonctionnement interne des Églises autocéphales, séparation d’avec le patriarcat de Constantinople, relations avec l’Église romaine et les Églises uniates.
Rome, 5-7 novembre 2015
Institut Pontifical Oriental (piazza di Santa Maria Maggiore, 7 – Aula Magna)
École française de Rome (piazza Navona, 62 – salle de séminaires, rez-de chaussée)
Organisé par Marie-Hélène BLANCHET, Frédéric GABRIEL, Laurent TATARENKO
Sous l’égide de l’École française de Rome, de l’Institut d’histoire de la pensée classique (CNRS, Lyon), du laboratoire Orient et Méditerranée (CNRS, Paris), de l’École normale supérieure de Lyon, du Labex CoMod (Lyon), du Labex Resmed (Paris), avec la collaboration de l’Institut Pontifical Oriental (Rome)
Par définition, l’Église est « une ». Sous l’apparente simplicité de la qualification se loge une souplesse remarquable de pensées et de pratiques de l’unité, qui se sont déployées au cours de l’histoire dans diverses directions. L’autocéphalie est l’une d’elles et renvoie à l’origine, dans le cadre du christianisme oriental, aux archevêques et aux métropolites élus localement sans requérir l’intervention d’une instance supérieure. Toutefois, le terme a fini par désigner les Églises qui cherchent à faire reconnaître leur indépendance institutionnelle. À côté des questions propres à la géographie ecclésiastique et à l’ecclésiologie, suscitées par la dialectique entre une légitimité fondée sur la validation extérieure et des aspirations centrifuges de la part des structures religieuses locales, l’autocéphalie renvoie également à des histoires politiques et culturelles spécifiques. Ainsi, apparue précocement avec l’archevêché chypriote, elle s’est surtout développée dans le monde slave, marqué à partir de l’époque médiévale par un fractionnement croissant des pouvoirs en place. Avec l’étude critique de ces évolutions sémantiques et pratiques, nous adopterons une démarche comparatiste pour analyser les relations entre Églises autocéphales et pouvoirs politiques dans l’Europe orientale et balkanique au cours des Xe-XXe siècles.
Jean-Claude Cheynet fait ainsi partie d’une espèce rare, celle des « byzantinistes complets ». Il connaît Byzance comme l’on connaît une personne aimée que l’on a fréquentée longtemps sans jamais être déçu. Il sait les rouages de l’administration, les méthodes de la diplomatie, les attitudes des dirigeants comme celles des simples citoyens du menu peuple ; il déchiffre les enjeux et les dangers de la politique étrangère, les relations avec l’Église et avec son clergé supérieur ; bref, il connaît Byzance de l’intérieur comme s’il y avait vécu. L’Empire byzantin n’a pas de secrets pour cet érudit passionné et passionnant. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’il ait su transmettre cette passion aux nombreux élèves qu’il a eus pendant sa longue et fructueuse carrière de professeur à la Sorbonne. Il est aussi symptomatique que Jean-Claude Cheynet n’ait pas hésité à consacrer du temps et des efforts continus au service de la byzantinologie. Il assura la direction de laboratoires scientifiques dépendant du CNRS ; il supervisa des éditions de documents, des études relatives aux sources historiques et fut responsable de revue ; enfin, il dirigea les thèses de jeunes byzantinistes qui continuent aujourd’hui son œuvre. En un mot, c’est un collègue estimé, un maître aimé et un savant accompli. La place de Jean-Claude Cheynet dans la hiérarchie du petit monde des byzantinistes (Roberto S. Lopez nous estimait un millier dans le monde) se trouve au sommet et y restera longtemps.
Hélène Ahrweiler