L'histoire de la rencontre entre deux personnes qui souffrent, l'une dans sa chair, poliomyélite, l'autre dans son âme, une culpabilité insurmontable.
Suite à une opération qui a mal tourné, un chirurgien français (d'origine égyptienne, tout comme Gilbert Sinoué), se retire sur l'île de Patmos pour essayer d'échapper à ses Erynies. Mais, on le sait depuis l'antiquité, ces dernières ne nous lâchent jamais et nous forcent à des exploits, contre nous-même surtout, avant de nous laisser retrouver la paix de l'âme.
Le roman est agréable à lire, mais pourquoi ai-je toujours eu l'impression que je devinais, avant les personnages, ce qui allait leur arriver ? Pourquoi faut-il attendre la toute fin de l'histoire pour être un peu "surprise" ? Pourquoi, alors que le sujet est profondément humain, ai-je tout le temps eu l'impression d'un alignement de bons sentiments, de déballage de grandes vérités ?
"C'est pourtant simple, mon ami. Nous avons toujours une vie à sauver. Sans doute pas totalement, pas définitivement, mais elle existe. Tous les jours, sans le savoir, nous passons à côté de futurs suicidaires.
Lorsqu'il avait prononcé ces mots, jamais le docteur Papadakis n'aurait pu imaginer combien il disait vrai."
Décidément, je n'ai pas croché ! Et peut-être encore moins du fait du décor, l'île de Patmos, avec une impression de papier mâché, comme si le Routard avait pris la peine de rester un peu plus longtemps en Grèce et avait pris la peine de lire Kazantzakis.