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jeudi 23 avril 2015

Gilbert Sinoué : L'HOMME QUI REGARDAIT LA NUIT, Flammarion, 2012


L'histoire de la rencontre entre deux personnes qui souffrent, l'une dans sa chair, poliomyélite, l'autre dans son âme, une culpabilité insurmontable.

Suite à une opération qui a mal tourné, un chirurgien français (d'origine égyptienne, tout comme Gilbert Sinoué), se retire sur l'île de Patmos pour essayer d'échapper à ses Erynies. Mais, on le sait depuis l'antiquité, ces dernières ne nous lâchent jamais et nous forcent à des exploits, contre nous-même surtout, avant de nous laisser retrouver la paix de l'âme. 

Le roman est agréable à lire, mais pourquoi ai-je toujours eu l'impression que je devinais, avant les personnages, ce qui allait leur arriver ? Pourquoi faut-il attendre la toute fin de l'histoire pour être un peu "surprise" ? Pourquoi, alors que le sujet est profondément humain, ai-je tout le temps eu l'impression d'un alignement de bons sentiments, de déballage de grandes vérités ? 

"C'est pourtant simple, mon ami. Nous avons toujours une vie à sauver. Sans doute pas totalement, pas définitivement, mais elle existe. Tous les jours, sans le savoir, nous passons à côté de futurs suicidaires.
Lorsqu'il avait prononcé ces mots, jamais le docteur Papadakis n'aurait pu imaginer combien il disait vrai."

Décidément, je n'ai pas croché ! Et peut-être encore moins du fait du décor, l'île de Patmos, avec une impression de papier mâché, comme si le Routard avait pris la peine de rester un peu plus longtemps en Grèce et avait pris la peine de lire Kazantzakis. 

mardi 5 mars 2013

Khaled Al Khamissi : TAXI, Actes Sud, 2009

On le sait bien, les chauffeurs de taxi du sud aiment bavarder avec leurs clients. Combien de journalistes en mal d'inspiration commencent leur article en relatant les propos tenus par le taxi entre l'aéroport et leur hôtel ?

Mais quand il s'agit d'un écrivain, les propos tenus (dans la réalité ou dans la fiction) prennent une autre dimension. En 56 dialogues, Khaled Al Khamissi dresse le portrait de l'Egypte des années 2005-2006, au moment où Moubarak allait se faire réélire pour la dernière fois, mais cela on ne l'a su que plus tard ! Ce qui frappe toujours en Egypte, et plus particulièrement au Caire, c'est l'humour de ses habitants et leur capacité à surmonter leurs difficultés en passant par ce biais.

"J'aimerais beaucoup prévenir le ministre de l'information qu'on est en fait cent fois plus intelligents que lui et qu'on comprend ce qui se passe dans le monde deux cents fois mieux que lui. Mais où est-ce que je peux trouver ce ministre pour le lui dire ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Il faudrait que je lui envoie un télégramme ? Ou est-ce que je risque d'être arrêté à cause d'un télégramme ? Qu'est-ce que j'y peux, c'est plus notre pays, maintenant c'est le leur. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent et nous, mieux vaut qu'on s'occupe de nos affaires".

Tous les aspects de la vie de tous les jours sont abordés, des difficultés financières aux tracasseries administratives, en passant par la montée des islamistes en passant par l'éducation des enfants à coups de leçons particulières....  Certains passages m'ont rappelé ce que je vois en Grèce !

Un livre où si la colère ne gronde pas (encore) on sent une société désillusionnée et qui nous fait mieux comprendre les émeutes et la révolution qui est en cours actuellement dans ce pays fascinant.