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Signes, langage, société

4L1SL01P - S1 L1

Partie : Signes, langage

Caroline Mellet
Descriptif
CM en deux parties
 Partie sémiologie« : Signes Langage » (Caroline Mellet) : : L'objet de ce cours est de s'intéresser
non seulement aux langues, aux signes linguistiques et à l'activité de parole, mais à toutes les
formes de langage, à toutes sortes de signes et aux diverses modalités de la communication. Nous
vivons dans un univers de signes, où tout peut être considéré comme signe (tel habit, tel arbre,
telle couleur, etc.) si tant est que l'on s'attache à interpréter sa présence dans telle ou telle situation.
Il est possible d'attacher un langage à tous les êtres vivants, dès lors que quelque chose dans leur
comportement peut être relié à de l'expression volontaire, à une signification et à une forme de
codification. La communication est un mode de relation entre les individus, qui ne se réduit pas à
de la transmission d'information, dont les mécanismes sont complexes et qui régule toutes les
relations intersubjectives. C'est dire combien ces questions sont essentielles pour quiconque
s'intéresse à l'être humain dans sa dimension psychique ou sociale.

 Partie Société :« Langages Sociétés humaines » (Christine Pauleau) : Certaines sciences dites
connexes se consacrent plus spécifiquement à une approche du langage associant les sciences du
langage à une autre science humaine, notamment la sociologie (sociolinguistique), l'ethnologie
(ethnolinguistique), la psychologie (psycholinguistique).
Evaluation

 QCM 1h  en fin de semestre ds la période des


examens
 30mn questions sur partie sémiologie + 30mn
questions sur partie. société.. 
 Sujet donné  en début d'heure avec les 2QCM
Informations pratiques

 15H30-17H30
 Amphi E2
 Espace coursenligne commun Mme Pauleau et Mme Mellet
 Clé d’accès pour autres que SDL = société
 Tutorat en ligne pour tous > « Tutorat CM « Signes, langage, société »
 Léo Peinturier mercredi 10H-11H
 Julie Halbout jeudi 19H-20H
Bibliographie

 Benveniste E., Problèmes de linguistique générale. Tome 1, en particulier chap. 5, Gallimard, 1966.
 Eco U., le Signe. Histoire et analyse d'un concept. Livre de poche, 1988.
 Jakobson R., Essais de linguistique générale. Tome 1, en particulier chap. 5, Minuit, 1963.
 Malmberg B., le Langage, signe de l'humain. Picard, 1979.
 Saussure F. de, Cours de linguistique générale. 1916, Payot, 1986.
 -Arrivé M., Gadet F., Galmiche M., La grammaire d'aujourd'hui, guide alphabétique de
linguistique
 française, Flammarion, 1986.
 -Ducrot O., Schaeffer J.M., Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Seuil, 1995.
 -Siouffi, G. & D. Van Raemdonck, 1999, 100 fiches pour comprendre la linguistique, Paris, Bréal.
 Peirce CS , Ecrits sur le signe, Le Seuil, 2017)
Objectifs cours partie « Signes, lanqage »

 Introduire aux sciences du langage au sein des sciences humaines

 Introduire à la sémiologie

 Etudier des relations entre sémiologie et linguistique


Cours 1

Les sciences du langage comme discipline


scientifique
Plan

 Introduction : Définition des sciences du langage

 2. la langue, une préoccupation ancienne

 3. Saussure et l’invention de la linguistique

 4. Les différentes disciplines de la linguistique

 5. les spécificités d’une approche en sciences du langage


Introduction : Définition des sciences du
langage
> Discipline scientifique des sciences humaines qui cherche
à comprendre l’activité de langage à travers la description
des langues dans leurs différentes dimensions : structure,
fonctionnement , variations, évolution, apprentissage,
pathologie, usages.
> Champ très vaste (« les » sciences du langage)
1. La langue, une préoccupation ancienne

Platon et la réflexion sur la relation entre les mots et les choses : Cratyle (366 avt JC))
 Cratyle :
 "D'après Cratyle que voici, il existe une dénomination correcte naturellement adaptée à chacun
des êtres : un nom n'est pas l'appellation dont sont convenus certains en lui assignant une
parcelle de leur langue qu'ils émettent, mais il y a, par nature, une façon correcte de nommer
les choses, la même pour tous, Grecs et Barbares." 
 Hermogène
 « Ma foi, Socrate, pour ma part, malgré tous les entretiens que j'ai eus avec lui et avec beaucoup
d'autres, je n'ai pu me laisser persuader que la rectitude de la dénomination soit autre chose que
la reconnaissance d'une convention. A mon avis, quel que soit le nom qu'on assigne à quelque
chose, c'est là le nom correct. (…) Car aucun être particulier ne porte aucun nom par nature,
mais il le porte par effet de la loi, c'est-à-dire de la coutume de ceux qui ont coutume de
donner les appellations".
1. La langue, une préoccupation ancienne

Aristote et la réflexion sur le pouvoir de l’usage du langage : Rhétorique (329-


323 avt JC) d’Aristote


« Quand nous possèderions la science la plus exacte, il est certains   hommes
qu'il ne nous serait pas facile de persuader en puisant notre   discours à cette
seule source »
1. La langue, une préoccupation ancienne

Période humaniste (16e sc) : un intérêt de plus en plus marqué pour les langues
vernaculaires et les langues “exotiques”
• première grammaire imprimée d’une langue d’Amérique : 1558

• le développement de la langue française


➢1539 : le français devient la langue officielle dans l’administration
➢1549 : La Deffence et Illustration de la langue Françoise (Joachim du Bellay)
➢1550 : Traité de la grammaire française (Meigret)
1. La langue, une préoccupation ancienne

.17 esc Le «  bon usage » et la grammaire normative :la langue française


devient un instrument politique
 Louis XIII :
 1635 : création de l’Académie française par Richelieu
 Louis XIV :
 1647 : Vaugelas, Remarques sur la langue française (1647)
« Le mauvais se forme du plus grand nombre de personnes, qui presque en toutes
choses n'est pas le meilleur, et le bon au contraire est composé non pas de la pluralité,
mais de l'élite des voix, et c'est véritablement celui que l'on nomme le maître des
langues. Voici donc comment on définit le bon usage : c'est la façon de parler de la
plus saine partie de la Cour »
1. La langue, une préoccupation ancienne

Port -Royal ( 17esc) et la recherche des principes auxquels obéissent toutes les
langues
 1660 : Grammaire générale et raisonnée  (A. Arnaud et  C.Lancelot)
 •formuler les principes auxquels obéissent toutes les langues,
 •définir le langage, dont les langues particulières ne sont que des réalisations
particulières
 •le langage est une représentation de la pensée logique > il existe des principes
universels gouvernant toutes les langues
1. La langue, une préoccupation ancienne

 19esc la grammaire comparée et la recherche des familles de langues


 « La langue sanskrite quelle que soit son antiquité est d’une structure admirable plus parfaite que le grec, plus
riche que le latin, et plus raffinée que l’une et l’autre. On lui reconnaît pourtant plus d’affinités avec ces deux
langues dans les racines des verbes et dans les formes grammaticales qu’on ne pouvait l’attendre du hasard. Cette
affinité est telle en effet qu’un philologue pour examiner ces trois langues semble croire qu’elles sont sorties d’une
source commune qui peut-être n’existe plus. Il y a une raison semblable mais qui n’est pas tout à fait victorieuse
pour supposer que le gotique et le celtique, bien qu’idiomes très différents, ont eu la même origine que le sanskrit
et on pourrait ajouter le persan à cette famille si c’était ici le lieu de discuter des questions relatives aux antiquités
de la Perse » William Jones The Sanskrit Language, 1786

>Comparer entre elles les langues pour tenter de cerner certaines    parentés, certaines filiations
 > établir des correspondances entre les langues  par exemple par la confrontation des mots de deux langues ou
plusieurs langues données. Il doit y avoir ressemblance pour la forme et le sens entre les mots.

 Exemples : son et sohn/have et habe


1. La langue, une préoccupation ancienne

 L’hypothèse d’une langue-mère : l’indo-européen (Franz Bopp 1816)


-une langue reconstituée
>Les branches des langues indo-européennes

o les langues balto-slaves ;(bulgare, russe, polonais, serbe, tchèque)


o les langues celtiques ( breton, le gallois, l’écossais, finlandais)
o les langues germaniques (allemand, anglais, danois, néerlandais, suédois)
o les langues helléniques ; (grec, mycénien, dorien, phrygien, achéen)
o les langues indo-iraniennes  (sanskrit, langues tsiganes, hitite, persan, farci)
o les langues romanes (italiques) (espagnol, catalan, italien, français, portugais, corse, roumain)
o  l’albanais
o L’arménien
1. La langue, une préoccupation ancienne
Bilan

 de nombreuses questions linguistiques abordées : les fonctions du langage, la relation


entre le signe et le réel, la relation entre le langage et la pensée, l’origine et l’évolution des
langues, etc

 des approches plurielles provenant de champs et de courants différents : philosophie,


philosophie du langage, grammaire, histoire des langues, comparatisme, etc). > pas d’étude
unifiée de la langue

 le 19è siècle est marqué par une approche diachronique et comparative des langues
2. Saussure, fondateur de la
linguistique
 Linguiste suisse (1857-1913 )
     > Cours de linguistique générale (1916)
 se donne pour objectifs :
dégager les lois générales propres à toutes les langues
délimiter le champ d’étude de la linguistique/ tracer une
frontière entre ce qui est extérieur à la linguistique et ce qui lui
est propre
    Exemple ; distinguer la linguistique de la physiologie
   physiologie : concerne l’étude de l’émission physique des
sons
Le cours de Linguistique générale

➢ Publié à titre posthume en 1916


➢ Il ne s’agit pas d’une œuvre écrite directement par LF de Saussure
➢ Il s’agit de notes de cours rédigées par deux élèves qui ont suivi le cours de
linguistique générale donné en Suisse, Charles Bally et Albert Sechehaye,
➢ Trois cours sur la linguistique générale, en 1906-1907, 1908-1909 et 1910-1911
2.Le cours de linguistique générale

 Définition de l’objet et des tâches de la linguistique

 « La matière de la linguistique est constituée d’abord par toutes les manifestations du langage
humain, qu’il s’agisse des peuples sauvages ou des nations civilisées, des époques archaïques,
classiques ou de décadence, en tenant compte, dans chaque période, non seulement du langage correct
et du « beau langage », mais de toutes les formes d’expression. Ce n’est pas tout : le langage échappant
le plus souvent à l’observation, le linguiste devra tenir compte des textes écrits, puisque seuls ils lui font
connaître les idiomes passés ou distants »
 le linguiste prend appui sur toutes les manifestations du langage humain:
 Géographiques
 -historiques
 Sociales
 orales et écrites
2.Le cours de linguistique générale

➢ Définition des objectifs de la linguistique


➢ décrire toutes les langues
➢ dégager les lois générales propres à toutes les langues
➢ délimiter le champ d’étude de la linguistique/ tracer une frontière entre ce qui est extérieur à la
linguistique et ce qui lui est propre
 Exemple ; distinguer la linguistique de la physiologie
 -physiologie : concerne l’étude de l’émission physique des sons

➢ Une linguistique descriptive


2.Le cours de linguistique générale

 La distinction langage/langue/parole

 Le langage = une faculté


 « la faculté de constituer une langue, c’est-à-dire un système de signes distincts correspondant à des
idées distinctes. »
 Le langage n’est pas spécifique aux humains
 Les humains ont plusieurs systèmes de signes (exemple : code de la route, les codes vestimentaires, etc)
 Le langage articulé est le plus complexe de tous les systèmes de signes

 Distinction entre langue et parole


2.Le cours de linguistique générale
 « La langue […] est le produit que l’individu enregistre passivement ; elle ne suppose jamais de préméditation,
La parole est au contraire un acte individuel de volonté et d’intelligence »
 
 « C’est un trésor déposé par la pratique de la parole dans les sujets appartenant à une même communauté,
un système grammatical existant virtuellement dans chaque cerveau, ou plus exactement dans les cerveaux
d’un ensemble d’individus ; car la langue n’est complète dans aucun, elle n’existe parfaitement que dans la
masse »
 «  D’autre part, l’individu a besoin d’un apprentissage pour en connaître le jeu ; l’enfant ne se l’assimile
que peu à peu. Elle est si bien une chose distincte qu’un homme privé de l’usage de la parole conserve la
langue, pourvu qu’il comprenne les signes vocaux qu’il entend »
 « On peut la localiser dans la portion déterminée du circuit où une image auditive vient s’associer à un concept.
Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l’individu, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier ; elle
n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté.
.
 La langue existe dans la collectivité sous la forme d’une somme d’empreintes déposées dans chaque cerveau, à
peu près comme un dictionnaire dont tous les exemplaires, identiques, seraient répartis entre les individus (voir
p. 30). C’est donc quelque chose qui est dans chacun d’eux, tout en étant commun à tous et placé en dehors de
la volonté des dépositaires. Ce mode d’existence de la langue peut être représenté par la formule : 1 + 1 + 1 +
1… = 1 (modèle collectif). »
2.Le cours de linguistique générale
2.Le cours de linguistique générale

 Linguistique diachronique et linguistique synchronique


 « il faudrait partout distinguer selon la figure suivante : 1° l’axe des
simultanéités (AB), concernant les rapports entre choses coexistantes, d’où toute
intervention du temps est exclue, et 2° l’axe des successivités (CD), sur lequel on ne peut
jamais considérer qu’une chose à la fois, mais où sont situées toutes les choses du premier
axe avec leurs changements. »
 « nous préférons parler de linguistique synchronique et de linguistique diachronique.
Est synchronique tout ce qui se rapporte à l’aspect statique de notre science,
diachronique tout ce qui a trait aux évolutions. De
même synchronie et diachronie désigneront respectivement un état de langue et une
phase d’évolution. »
2.Le cours de linguistique générale

• Saussure fondateur de la linguistique : bilan

 une linguistique de la langue

 une linguistique descriptive

 une linguistique synchronique


3.Les différentes disciplines de la
linguistique
 Phonologie : étude des sons dans leur dimension fonctionnelle, en tant que phonèmes.

  Morphologie : étude de la forme des mots

 Lexicologie : étude du lexique et de son organisation

 Syntaxe : étude de la combinaison des mots pour former des phrases

 sémantique : étude du sens des mots


3.Les différentes disciplines de la
linguistique
…...mais aussi

 la diachronie : étude de l’évolution de la langue et des langues


 la socio-linguistique : l’étude des variations sociales des langues
 l’analyse du discours : l’étude de la relation entre la langue et la société
 la pragmatique linguistique : l’étude du langage comme action
 la psycholinguistique : l’étude des processus cognitifs dans le traitement et la production du langage
 le traitement automatique des langues : l’étude des outils pour le traitement des langues naturelles
4.Les sciences du langage : une approche
spécifique en sciences sociales
1. Une attention portée à la dimension formelle des mots, des phrases, des textes et
des discours
 -les sciences du langage ne sont pas une étude de contenu
 -accordent de l’importance 
 -aux choix opérés par les locuteurs
 Asseyez-vous
 Prenez place, je vous en prie
 -aux choix opérés par les langues
 la question est posée de la relation entre langage, perception et pensée
4.Les sciences du langage : une approche
spécifique en sciences sociales
 2. La langue ne fait pas que décrire la réalité, elle agit : 
 les actes de langage

“Baptiser un bateau, c’est dire (dans les circonstances appropriées) les mots « Je baptise... » etc.
Quand je dis, à la mairie ou à l’autel, etc., « Oui [je le veux]» , je ne fais pas le reportage d’un
mariage : je me marie.. Quel nom donner à une phrase ou à one énonciation de ce type? Je propose de
l’appeler une phrase performative ou une énonciation performative ou - par souci de brièveté - un «
performatif ». Le terme < performatif» sera utilisé dans une grande variété de cas et de constructions
(tous apparentés), à peu près comme l’est le terme « impératif ». Ce nom dérive, bien sûr, du verbe
[anglais perform, verbe qu’on emploie d’ordinaire avec le substantif « action » : il indique que produire
l’énonciation est exécuter une action “ (Austin, How to do things with words, 1964)
4.Les sciences du langage : une approche
spécifique en sciences sociales
 3. Les langues contraignent en partie  la perception et la pensée
 la notion de valeur


➢la
signification  est la relation entre le signifiant et le signifié, indépendamment des autres mots de la langue (exemple)
➢La valeur fait intervenir les relations d’un mot avec les autres mots du même système, c’est-à-dire de la même langue ou en
comparant des langues entre elles :

  « Quelques exemples montreront qu’il en est bien ainsi. Le français mouton   peut avoir la même signification que l’anglais sheep,
mais non la même valeur,   et cela pour plusieurs raisons, en particulier parce qu’en parlant d’une pièce de   viande apprêtée et servie
sur la table, l’anglais dit mutton et non sheep. La   différence de valeur entre sheep et mouton tient à ce que le premier a à côté   de
lui un second terme, ce qui n’est pas le cas pour le mot français »
 En Français : mouton > à la fois l’animal et la viande
 En anglais sheep > animal
  la valeur est déterminée par les autres mots du système
 « La distinction des temps, qui nous est si familière, est étrangère à certaines langues ; l’hébreu ne connaît pas même celle, pourtant
fondamentale, entre le passé, le présent et le futur. Le protogermanique n’a pas de forme propre pour le futur « 

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