1 Capitalisme
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PLAN
I. LESSOR DU CAPITALISME A. Les fondements de lconomie capitaliste B. Caractristiques de la socit capitaliste C. Evolution de la socit capitaliste II. LES ECONOMIES SOCIALISTES : LA TRANSITION VERS LE CAPITALISME A. Les fondements de lconomie socialiste B. Dveloppement et crise des conomies socialistes C. La transition vers lconomie de march
I. ESSOR DU CAPITALISME
A. Les fondements de lconomie capitaliste
1. Les fondements juridiques et conomiques Le droit de proprit et la libert conomique - Le dveloppement du capitalisme repose principalement sur la reconnaissance du Droit de proprit des biens de consommation et des biens de production (installations, machines). Dans les systmes prcapitalistes, l'artisan possdait dj ses outils de travail. On parlera de capitalisme lorsque les propritaires des moyens de production ne les utilisent pas eux-mmes, mais les mettent la disposition des salaris. Le dveloppement du capitalisme peut donc se caractriser par une extension du salariat. Karl Marx insistera sur le fait que le rapport qui s'tablit entre les propritaires des moyens de production et les salaris est un rapport la fois de domination et d'exploitation, les conomistes libraux avanceront au contraire que la combinaison des facteurs de production (capital et travail) au sein de l'entreprise, cre les conditions de la collaboration entre capitalistes et salaris.
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Marchands
Marchands contrlant la production
Les marchands achtent des produits aux artisans pour les revendre
Artisans
Les marchands fournissent les Travailleurs matires premires aux travailleurs et domicile leur donnent une rmunration forfaitaire en change de la production Les marchands rassemblent dans un mme lieu les travailleurs Il y a sparation des capitalistes propritaires de leurs outils de production et les salaris propritaires de leur force de travail Travailleurs des manufactures Salaris
- A ct de la proprit prive des moyens de production, il convient de lui associer un autre concept, la libert conomique. Celle-ci suppose la fois la libert d'entreprise et la libert d'change.
Par libert d'entreprise, on entend que toute personne possdant le capital ncessaire peut crer une entreprise destine produire des biens et services marchands. Bien entendu, cette personne accepte le risque de perdre son capital en cas d'chec. Par libert d'change, on considre que toute personne a le droit d'acheter, de stocker ou de vendre des produits (soit pour son usage priv, soit afin de raliser un profit). La libert conomique, institue en France par Turgot (1774), a t raffirme sous la Rvolution Franaise.
Ce principe sert de fondement ce que l'on appelle l'conomie de march, dans laquelle la loi de l'offre et la demande fixe les variations du prix. Le libre fonctionnement du march permet de dterminer : ce qu'il faut produire, comment il faut le produire, comment le revenu sera rparti entre les diffrents agents conomiques.
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Ce qu'il faut produire La production est oriente en fonction des seuls besoins solvables. S'il y a pnurie du bien, la hausse des prix stimule la production et rduit la demande. S'il y a abondance du bien, la baisse des prix diminue la production et augmente la demande.
Comment faut-il produire La combinaison des facteurs de production dpend de leur productivit marginale et de leur prix. Si un facteur est rare, son prix sera lev, et son utilisation faible. Si un facteur est abondant, son prix sera faible et son utilisation importante.
Comment se rpartit le revenu La loi de l'offre et la demande dtermine les prix des diffrents facteurs de production. La valeur du bien sera rparti entre le facteur capital (c'est le profit) et le facteur travail (ce sont les salaires).
2. Les fondements idologiques Les concepts du profit et de la rationalit - Le capitalisme ne pourrait se dvelopper dans une socit o l'accumulation de richesse serait prohibe ou considre comme moralement interdite. Dans ces conditions, la recherche du profit devient une finalit essentielle pour l'entrepreneur capitaliste. Mais ce qui caractrise encore davantage ce dernier, c'est l'utilisation qu'il en fait. Le profit doit tre principalement rinvesti sous la forme d'achats de biens d'quipements (on parle d'accumulation du capital). Ceci permettra d'une part d'augmenter les capacits de production et de moderniser l'entreprise, d'autre part d'accrotre les ventes (donc de faire du profit). On retrouve ici la logique capitaliste.
- La thorie conomique considre gnralement que les entreprises capitalistes ont un comportement rationnel de maximisation du profit sous une contrainte de production. En d'autres termes, toute dcision doit faire l'objet d'une rflexion au pralable. Il s'agit pour l'entreprise, de slectionner les objectifs (mthode cots/avantages) afin de les intgrer dans une politique globale. Le dveloppement du capitalisme s'est donc accompagn du dveloppement du calcul conomique.
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Trois industries sont particulirement concernes : le textile, lnergie et la mtallurgie. Lindustrie textile ft la premire tre mcanise. En 1733, John Kay invente la navette volante (the flying shuttle). Il est ainsi possible de tisser 4 fois plus vite et des tissus plus large. Le temps ncessaire un ouvrier pour filer une livre de coton passe de 500 heures 3 heures. De 1770 1841, la production anglaise de textile sera multipli par 125 et les prix entameront une baisse vertigineuse. Cest la gnralisation du port des sous-vtements dans les classes populaires. Lapparition de la machine vapeur valorise une nouvelle ressource, le charbon. Entre 1763 et 1765, James Watt perfectionne la machine vapeur en lui associant un rgulateur, un tiroir distribution, un balancier, un volant. Entre 1750 et 1850, la production anglaise de charbon est multiplie par 10. Lusage de la vapeur va rvolutionner les transports : le bateau vapeur de Robert Fulton (1807), la locomotive vapeur de Stephenson (1813). Lusage de nouveaux procds de fabrication (affinage de la fonte en 1784 par Henry Cort), le fer est utilis dans de nombreux ouvrages (ponts, chemins de fer, immeubles).
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La seconde rvolution industrielle couronnait le ptrole et l'lectricit, des matriaux comme le plastique et l'aluminium se rpandaient dans le domaine industriel. C'tait la dcouverte du moteur explosion, et le dveloppement de l'automobile. La troisime rvolution, met en avant quant elle, l'nergie atomique (3/4 de l'lectricit devient nuclaire). Les matriaux composites tels que les alliages, le cramique font leur entre. C'est l'heure de l'informatique et de la robotique. Les distances et les frontires s'estompent devant le transport arien et la mise au point d'avions de plus en plus perfectionns et puissants. Chaque rvolution technologique a ainsi donn naissance des branches motrices qui ont impuls la croissance conomique, tant par la distribution des revenus (salaires, intrt...) que par l'ampleur des achats effectus auprs d'autres branches (consommations intermdiaires...). Ainsi au XXme sicle, l'automobile a jou le rle qui avait t celui des chemins de fer un sicle plus tt. De nos jours, l'informatique et l'lectronique jouent le rle de firmes motrices. La dveloppement de la socit capitaliste dcouvre rapidement les concepts de production et consommation de masse. L'mergence de nouvelles branches, nouveaux produits, s'accompagne dans un premier temps par une nouvelle organisation du travail.
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- Les transformations technologiques issus de la rvolution industrielle anglaise et le mouvement des enclosures vont engendrer une augmentation de la population des villes industrielles et un dclin de la population des campagnes. Le taux durbanisation (pourcentage de la population totale habitant dans des villes) sera multipli par 3,4 en 90 ans, passant de 14% en 1750 48,3% en 1840. Dans le mme temps, titre de comparaison, le taux durbanisation de la France passait de 10,3 14%. On voit donc, par cette double comparaison (dans le temps et entre lAngleterre et la France), combien cette modification de la composition de la population place lAngleterre dans la position singulire de leader de la rvolution industrielle. De son ct, le pourcentage de la population agricole passe de 46% 28.6% entre 1750 et 1850. La population agricole a ainsi quitt les campagnes pour aller dans les villes. Ceci a fourni une main-doeuvre bon march et favoris lessor de lindustrie. - Les enclosures vont enfin engendr un vaste mouvement de concentration des terres. Les petits et moyens propritaires, faute denclore leurs terres, les vendront aux landlords, qui devinent des Gentlemen Farmers. Cette appellation dsigne ainsi la Noblesse de la Gentry qui a cherch mettre en valeur des terres et possder les moyens juridiques lui permettant de recueillir les bnfices de ses investissements.
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Llment le plus important de la mthode scientifique repose sur le principe de la tche individuelle. La spcialisation du travail, seule susceptible damliorer le rendement, implique une division des tches et une parcellisation issues dune dcomposition en oprations lmentaires. Cest lide que plus le travail est spcialis (mesur par le nombre de rptitions) et plus le temps requis pour la ralisation dune tche est moindre. Donc, pour quun travail soit bien fait, il doit tre parcellis, car plus un ouvrier ralise les mmes mouvements, plus il augmente sa productivit. Chaque homme reoit des instructions dcrivant en dtail (ce quil faut faire, comment le faire, en combien de temps) la tche quil convient dexcuter. Lorganisation scientifique consiste principalement prparer et excuter des tches (observation, mesure, utilisation du chronomtre).
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- Il faudra attendre la premire guerre mondiale et la mobilisation de lindustrie pour constater une gnralisation de lorganisation scientifique du travail (Taylor, mort en octobre 1915, ne pourra pas constater le succs de sa mthode).
Les prceptes tayloristes seront mis en application par Henri Ford (1863 1947) sous la forme dun :
Travail la chane Standardisation des produits (c'est la fameuse Ford T, un modle unique, sans option, de couleur noire, construite ds 1912 75 000 exemplaires par an) Salaire aux primes (pour accrotre le rendement et rduire l'absentisme) Le fordisme se rattache une nouvelle forme du rapport salarial, qui se gnralisera dans les grands pays capitalistes aprs la seconde guerre mondiale. La notion de rapport salarial dsigne lui mme, aussi bien l'organisation de la production (mise en place du taylorisme) que le mode de formation et d'utilisation du revenu des salaris (dveloppement du pouvoir d'achat des salaris parallle au dveloppement de la production).
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Le fordisme ft remis en cause dans les annes 70 pour diverses raisons : * La diversification de la demande : en effet, la diffrenciation des biens (qualit, colorie, taille...) devient un obstacle la standardisation de la production grande chelle. * L'introduction de nouvelles technologies bases sur l'lectronique et l'informatique est incompatible avec l'Organisation Scientifique du Travail. Ces nouvelles technologies ont ainsi conduit un enrichissement des tches. L'individu se distingue par une relle comptence, un besoin de responsabilits. * La forte acclration de la comptitivit internationale qui s'est traduite par une suraccumulation du capital et donc une sous-utilisation des capacits productives installes.
* La monte des luttes sociales (fin des annes 60) et la crise du procs de travail (lutte contre les cadences) ont entran une baisse de la productivit et une hausse des salaires et des cots salariaux (cotisations sociales)
* Le cot de plus en plus lev des capitaux emprunts, notamment aprs l'adoption de politiques montaires trs rigoureuses tendant faire augmenter les taux d'intrt. * Enfin, le renchrissement successif et brutal de l'nergie (1973 -1974). La crise ptrolire sera l'tincelle qui dstabilisera le systme.
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Hausse de la productivit
Hausse de la production
Hausse de la consommation
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L'actionnariat s'est fortement dvelopp autour des mcanismes d'mission d'actions, de participation, de fusion, d'absorption et fait apparatre une nouvelle forme de proprit. L'actionnariat peut tre trs dispers (compos d'pargnants qui ont une dmarche de placement) ou concentr (certains actionnaires ont un pouvoir de dcisions prpondrant, banques, groupes industriels...).
La prsence des salaris parmi les actionnaires peut tre soit prvue par la loi (cas de la participation en France), soit le rsultat d'une reprise (RES). L'Etat enfin, peut tre actionnaire unique ou majoritaire dans le cadre d'une nationalisation. Il peut donc accorder une autonomie de gestion l'entreprise ou la grer directement.
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3.
Par nouveau capitalisme, on sous-entend ici que le capitalisme fordiste serait en train de passer la main, de se modifier On assisterait ainsi lmergence dun capitalisme patrimonial dont les principes forgs outre-Atlantique (modle anglo-saxon) seraient en train de se rpandre par le biais de la mondialisation. Ce nouveau capitalisme reposerait sur trois piliers : Un pilier financier : Rle important donn aux marchs financiers, les firmes sont cotes la Bourse, la notion de Return on Equity (ROE) tend sinstaller dans les comparaisons entre entreprises. Monte en puissance des produits structurs (marchs terme, subprime) Un pilier salarial : Lventail des revenus tend stendre, la dispersion des salaires saccentue et les rmunrations divergent (1 15 ou 1 300 ?) Un pilier productif : les services (76% de lemploi salari en France) prennent le relai, les entreprises sont mises en rseau, via internet et les NTIC
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SMIC au 1er janvier 2012 : 9.22 brut horaire, soit 1398,37 brut mensuel . Dispersion : (1 300 !) pour du fixe, (1 522 ! pour le salaire total fixe et variable.
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4. La diversit du capitalisme
Leffondrement du communiste a longtemps t prsent comme le signe de la toute puissance du systme capitaliste. Les annes 90 ont ainsi t prsentes comme une priode de transition pour la plupart des conomies de lEst. De nombreux travaux contemporains (Crouch, Streeck [1996] ; Hall et Soskice [2001] ; Boyer [2003] ; Amable [2005]) ont toutefois cherch montrer que le capitalisme ntait pas uniforme, quil fallait parler de diversit ou de varit du capitalisme, ainsi les pays disposeraient dune certaine libert pour choisir le degr de solidarit/quit compatible avec les mcanismes du march. Il ny aurait pas de modle unique du capitalisme mais une sorte de meeting pot dans lequel il convient de puiser les lments vitaux. Le modle franais peut tre ainsi compar au modle allemand, au modle danois, au modle sudois ou au modle anglais. Ltude de ces modles permet de mettre en vidence les variables qui contribuent son efficacit : relation march / tat / association; articulation politiques conjoncturelles et politiques structurelles; mode de gouvernance des entreprises; politique sociale; dialogue social; les valeurs sociales.
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II. LES ECONOMIES SOCIALISTES : LA TRANSITION VERS LE CAPITALISME Les conomies socialistes sont apparues la suite de ruptures dordre politique (guerre ou rvolution), leur dification repose sur une doctrine et leur fonctionnement est insparable de celui de lEtat. Les conomies socialistes se sont pendant longtemps distingus des conomies capitalistes par leurs fondements idologiques, politiques, juridiques et conomiques. On a toutefois assist depuis le milieu des annes 80, une remise en cause des grands principes socialistes. Ce grand virage, dont lcho a t largement comment dans les pays capitalistes, signifierait-il que lconomie de march a mis fin des annes de concurrence. Lconomie de march aurait elle triomph ?
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- De lexploitation (critique de la proprit prive des moyens de production). La transition du socialisme vers le communisme, doit saccompagner de la disparition de la classe bourgeoise en tant que classe sociale dominante et exploiteuse. - De lindividualisme (critique de lintrt priv et de la recherche du profit). Lhomme doit avant tout se dvouer lintrt gnral. Il faut privilgier les modes de satisfaction collectifs des besoins. - De lingalit (critique de lingalit en gnral). Il faut promouvoir lgalit des situations, lgalit de laccs linstruction.... - Des valeurs du pass (critique des traditions et de la religion). 26
La planification
La disparition de la proprit prive des moyens de production a eu pour consquence de remettre en cause lexistence de lconomie de march. En labsence de prix de march et de libert des agents conomiques, il ft trs vite dcid, aprs la Rvolution dOctobre en Union Sovitique dunifier toute lactivit conomique daprs un plan applicable dans tout lEtat . Il sagit en fait, par un ensemble de techniques de prvision, dagir sur les dcisions des diffrents agents conomiques de faon atteindre des objectifs dtermins. Le premier plan ne sera cependant mis en place quen 1928 sous lre stalinienne. La planification imprative et centralise permet de dterminer :
- Les objectifs de production et les prix : la production de biens et services est dcide sur la base de leur utilit sociale et non en fonction dune demande prive ou dun profit. Le plan permettra de faire des arbitrages entre consommation prive et consommation collective, entre consommation prsente et consommation future. - Les techniques de production : Le plan doit permettre de choisir entre diffrentes techniques de production afin dviter le gaspillage des ressources et de raliser le plein emploi du facteur travail. - La rpartition des revenus doit tre galitaire. Deux principes sont ici plbiscits : le travail manuel ne doit pas tre sous-pay par rapport au travail intellectuel, et les travaux les plus pnibles doivent tre les mieux rmunrs. Enfin, la masse des salaires doit tre compatible avec la valeur des biens de 29 consommation produits au cours de la priode.
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Ces investissements productifs dirigs vers lindustrie sont toutefois alls davantage vers la construction dusines nouvelles et lutilisation dune quantit supplmentaire de machines, que vers le renouvellement et la modernisation de lquipement industriel. Laccumulation du capital dans lindustrie tait donc plutt extensive quintensive. Cette politique a eu linconvnient de freiner laccumulation du capital dans lagriculture et le niveau de la production agricole. Le modle de consommation tait quant lui relativement loign de celui des pays capitalistes. La consommation collective a t substitue la consommation individuelle. On a mis ainsi laccent sur le dveloppement des services collectifs gratuits (sant, ducation, loisirs...) et du secteur des biens de production. Ceci a entran un certain retard dans des activits telles que la fabrication de biens durables, de biens dquipement, dautomobiles et la construction de logements. De nos jours, les mnages sovitiques restent encore largement sous-quips.
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C. La transition vers lconomie de march 1. Des Rformes lconomie de march - Les dysfonctionnements au sein de lconomie planifie ont conduit la plupart des pays socialistes mettre en oeuvre une srie de rforme. En 1987, souvre en URSS, la priode de la PERESTROIKA. - Celle-ci consiste essentiellement dans la cration dun secteur priv, labandon de la planification imprative et lautonomie des entreprises dEtat. Toutefois, ces rformes ont pour consquence daffaiblir le systme plutt que de dynamiser lconomie. - A la suite du coup dEtat manqu du 19 Aot 1991, se produisent certains bouleversements : Interdiction du Parti Communiste le 7 Novembre 1991, Disparition de lUnion Sovitique le 8 Dcembre 1991, Dmission de M. Gorbatchev le 25 Dcembre 1991. De nouveaux tats indpendants apparaissent : la Russie (B. Eltsine est nomm prsident le 12 Juin 1991), lUkraine, ...formant entre eux une communaut (CEI) aux liens bien incertains. Il sagit tout simplement de rompre avec lorganisation politique et conomique hrite de la Rvolution dOctobre.
La majorit des pays dEurope de lEst sengag dans lconomie de march. Cette transition seffectue sur trois axes : la libralisation des prix (systme doffre et de demande), louverture des frontires (dissolution du COMECOM en 1991, convertibilit externe des monnaies) et la privatisation des entreprises (transfert de la proprit dEtat au priv). 34
Cette transition vers lconomie de march a entran toutefois de graves dsquilibres conomiques.
Le dficit extrieur (la part des ex-pays socialistes dans le commerce mondial est ainsi passe de 10 3%) et lendettement sont devenus les principaux maux des pays de lEst.
Deux lments peuvent expliquer cette crise : - linflation importante et la baisse du pouvoir dachat des salaris provoques par la libralisation des prix et linadquation entre loffre et la demande de biens de consommation (forte pression de la demande et faiblesse de la production) ;
- la baisse de la production et laugmentation du chmage causes par la suppression des subventions de lEtat et le manque de comptitivit des entreprises face la concurrence trangre.
Face ces difficults, les pays de lEst choisiront deux stratgies de dveloppement relativement distinctes. Certains pays comme la Pologne, la Rpublique Tchque, la Russie ont mis sur un changement rapide de l conomie. Il sagit dune thrapie de choc qui doit la fois faire voluer les mentalits, le comportement des agents conomiques, et moderniser lappareil de production. Dautres comme la Hongrie, ont prfr limiter lampleur du choc. La 35 libralisation des prix et louverture vers lextrieur se sont faits progressivement. LEtat continue subventionner quelques entreprises en difficult.
2. La Voie Chinoise La libralisation de lconomie chinoise commena en 1978 dans les campagnes, et ft poursuivie en 1984 dans lindustrie et les villes. A partir de 1992, sous linfluence de Deng Xiao Ping, le Parti Communiste Chinois se rallie au Socialisme de March. Ce dveloppement dun capitalisme la Chinoise, seffectue dans trois directions : - Un rle croissant jou par les entreprises prives (la cration dentreprises individuelles ou de socits prives est possible mais soumis autorisation, ainsi en 1992, il y avait 3500 socits anonymes). - Lamnagement de marchs de capitaux libres (cration de Bourses des Valeurs Shangha et Shenzhen), et dveloppement dun systme bancaire priv ct des banques dEtat. La Chine reprend possession de Hong Kong en 1997. - Lextension des zones franches. En 1979, quatre zones franches (Shenzhen prs de Hong Kong, Zhuzai prs de Macao, Shanthou et Xiamen face Taiwan). accueillaient les capitaux trangers. En 1984, quatorze villes ctires (dont Shangha) vont bnficier des mmes privilges.
Contrairement ce qui sest pass en Union Sovitique, le rle de ladministration centrale et locale est rest trs dterminant. Lmergence du secteur priv seffectue sous le contrle de ladministration, et les chefs dentreprises sont encore obligs de ngocier leurs objectifs avec les organes de tutelle. 36