De Bouches À Oreilles N°225 Mars 2012

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De Bouches Oreilles

RGION E
MMAS

: N22 Mars 2012

PAYS

DE

L O I R E P ros 5 : 3 ,0 0 e u

OITOU

CHARENTE

La bouche ouverte

Mon Amrique mo Daniel, compagnon i... Poitiers.

Parole ...

Daniel, compagnon
la communaut de Poitiers...
Le jardin de la Matauderie...

Ce mois-ci, nous vous proposons le tmoignage de vie de Daniel RETAILLE, compagnon la communaut de Poitiers, qui vient de signer la onzime Perle de Vie (voir page 5)... Voici donc de larges extraits de Mon Amrique moi... Cest Daniel, dit lAmricain, qui parle... aprs quelques mots de Bernard Dutilloy, responsable de la communaut de Saintes. Prface de Bernard Dutilloy (extraits) ... En lisant Daniel, je pense au pote Ren Char, et a ses "transparents" ces tres luni-solaires qui vont et viennent avec pour unique richesse la posie de leurs rves. Daniel c'est l'homme des lments ; de la terre d'abord qu'il aime nettoyer, ensemencer... De feu ; celui qui l'habite et toujours le fait avancer malgr les embches. Enfin homme de l'eau mais attendez de le lire, vous comprendrez.. MA "FAMILLE" Je suis n Versailles en 1954. 58 ans le 27 janvier 2012, avec le signe du Verseau ! C'est un sujet de conversation trs intressant les signes du zodiaque Mon contexte familial ? J'ai d avoir des parents jusqu' l'ge de deux ou trois ans et aprs j'ai t plac la DASS J'ai pas de souvenirs de mes parents La mre pas du tout. Le pre je l'ai vu bien plus tard Ni photo, ni rien Peuttre quand mme un souvenir C'tait pendant la guerre d'Algrie, le pre revenant de la guerre d'Algrie, sans doute en permission, j'tais dans le berceau mes yeux voyaient Il buvait le champagne et j'ai le souvenir d'un doigt sur mes lvres, comme a dans le berceau, a m'a marqu... DE FAMILLE EN FAMILLE D'ACCUEIL Avec la Dass, vers trois ou quatre ans, je ne sais pas trop j'ai t plac dans des familles, la premire sur Sanois ct d'Argenteuil dans le 95, prs de Sartrouville... Mes premires annes de maternelle, je commenais aller l'cole, tout seul, pied, et on revenait la maison. Les familles nous gardaient un an ou deux, pas plus. J'ai donc chang de famille, la Dass voulait pas qu'on s'attache, c'tait pas dans leur intrt. Une dame arrivait, ou un homme, ils nous prenaient en voiture avec nos affaires et on tait parti ailleurs... Beaucoup de familles vivaient de la Dass, aprs guerre la France se reconstruisait C'est plus tard que j'ai t en Foyer Tout petit comme a, de famille en famille, il faut avoir du caractre... J'ai atterri Ballancourt sur Essonne. C'tait bien. Je ne sais plus o a se situe. L c'tait une famille qui tait trs bien, parce qu'ils gardaient un chteau... L j'tais en pleine nature, en plein air. On jouait au lance pierre, aux arcs Y'avait trois filles du mme nom, qu'ils gardaient aussi, dans les mmes ges que moi. ON ME MET DANS UN ORPHELINAT

... Une ancienne maison de bonnes surs reprise par la Dass. Les monitrices, ils les appelaient les cheftaines. Une dame qui faisait la cuisine etc J'y suis rest 3 ans, dans les annes 65/66/67 j'avais une douzaine d'annes. L'cole finissait et j'ai commenc un apprentissage chez un pltrier peintre vitrier. J'tais pas pay, j'tais un arpette. Je me tapais 5 kms en vlo matin et soir pour aller bosser, c'tait dur. APPRENTISSAGE ET PREMIERS BOULOTS Et puis je suis revenu Paris au Mesnil St Denis en 1968, o j'ai travaill en apprentissage horticulture, de 14 16 ans La Dass m'avait dit : "Si tu te tiens pas l, tranquille, tu vas en maison de correction !" J'tais oblig de me tenir tranquille... Aprs l'apprentissage, j'ai fait deux ou trois patrons J'ai fait par exemple le Parc de St Cloud : nettoyer le parc etc Ca me plaisait pas trop, j'ai foutu le camp. Le boulot me plaisait mais on recevait des ordres, des commandements : moi, depuis tout petit, j'ai toujours eu des ordres et des commandements, alors j'ai un peu envoy tout chier ! Quand est-ce qu'ils vont me foutre la paix !!! C'est a le problme ! JE FAIS MON SERVICE MILITAIRE Et 18 ans, j'tais dj l'arme, j'avais devanc l'appel... J'tais Villacoublay dans les Yvelines, base d'aviation, base prsidentielle ! Je faisais mes 12 mois normaux j'tais aux petits oignons ! Les engags savaient que j'tais de la Dass et j'avais tout ce que je voulais. Ils m'aimaient bien! Incroyable ! Y'avait aussi des PFAT (ndlr : personnel fminin de l'arme) l-dedans, nous on tait des petits jeunes de 18 ans, et les PFAT de 20 ans, ouhhhh ben ouais !!! Oh sans plus on restait camarades ...Une fois que les classes taient finies, ils m'ont donn un poste : oprateur radio. Quand les avions dcollaient de Toulouse, de Blagnac, je recevais l'appel en morse. Je l'crivais sur un papier, c'tait dcalqu, et je le renvoyais la base d'arrive. Ils me faisaient confiance... Ca marchait trs bien. Je leur avais dit : "C'est bien beau votre truc, je veux bien

le faire, mais pas toute la journe !" - "Pourquoi ?" - "Parce que moi il me faut de l'air !" Et l'aprs-midi, je plantais les arbres dans la caserne de Villacoublay ! Les trous taient faits, y'avait la terre Ils m'ont dit : "Voil la pelle, tu plantes les arbres !" J'tais heureux, impeccable : le matin, oprateur radio et l'aprs midi dehors Puis j'ai repris 6 mois d'arme en Allemagne, du ct du Lac de Constance... L j'ai bien bu, des chopes de bire J'en ai profit pour visiter l'Allemagne, l'Italie par Turin, la Suisse et un peu l'Autriche... J'tais heureux. L'Etat s'occupait de moi, il me payait en francs et en marks, j'avais des sous, et j'en ai profit. Finalement, c'est la Dass qui m'a donn cette habitude de "promenade", en changeant souvent de maison en maison Je me disais : "Aprs tout, si c'est a la vie, pourquoi pas ?" RETOUR A LA VIE CIVILE JE ME MARIE ET J'AI DEUX ENFANTS La boite o je travaillais tait coule ! Alors oblig de retrouver d'autres boites, Clause, Truffault, mais a payait pas ! Je logeais dans un Foyer de Jeunes Travailleurs, Versailles, qui avait un directeur assez trapu, costaud. Quand a n'allait pas, il nous tapait dessus aussi, lui ! Moi j'tais pas violent mais j'tais rebelle : je savais que y'avait des enfants qui avaient leurs parents, et moi j'avais pas les miens, a me travaillait ! Alors je pensais qu' m'amuser. Entre chercher un foyer chercher d'autres emplois les emplois j'en ai fait un paquet, a durait pas trop longtemps non plus a payait pas et puis l'poque, on changeait de patron quand on voulait. Si un patron payait plus que l'autre, on changeait. C'tait une chane indfinie A cet ge l, on commence s'intresser aux femmes Elle s'appelait Josette. En fait cette fille avait dj un enfant de quelqu'un et puis moi je suis intervenu l-dessus, j'ai reconnu l'enfant etc On s'est maris en 1977, j'avais 23 ans, et elle 2 de moins. Je m'tais retrouv une famille, je m'tais dit : "Ca va peut-tre m'aider !" En fait a m'a pas aid du tout. Ca a dclin... En fait, les deux premires annes, a allait, on a eu deux enfants en plus de son fils Sbastien : Virginie et Nicolas, qui ont maintenant plus de 30 ans... J'AI UNE PREMONITION : UN GROUPE ! Et puis, dans cet HLM, on tait au 7me, je rflchissais mon avenir : "Moi ou elle, il faut qu'on fasse quelque chose!" Alors je ne sais pas si c'est des visions, dans mon esprit, j'ai vu un truc de groupe, un groupe. Qu'est-ce que a voulait dire l'poque ? J'en savais rien, rien du tout ! Et puis en fait le groupe il s'est avr plus tard que je l'ai trouv ! C'tait Emmas ! Et puis le temps a pass Le rgisseur m'a dit que si je ne peux plus payer, il peut me trouver plus petit Mais j'ai dit : "Non, non, c'est mme pas la peine, je prfre m'en aller" Et je suis parti en douce Entre temps ma femme tait partie aussi elle s'tait retrouv un mec, elle a emmen les enfants. Moi je lui avais dit : "Je ne sais pas ce que je vais devenir, j'en sais rien Prends les enfants avec toi et on verra plus tard" JE TAILLE LA ROUTE Moi, l-dessus, j'ai taill la route, dans les annes 80... J'ai fait comme Nino Ferrer : le Sud ! Le Sud ! J'ai travers toute la France je logeais dans n'importe quoi, dans des vieilles

Daniel et son pendule...


maisons au bord des routes, abandonnes, dans des vieux garages abandonns de Total A l'poque, y'avait pas beaucoup de locaux pour les routards, Coluche n'existait pas ! Chez les curs, a marchait pas toujours, certains fermaient leurs volets 6h du soir pour viter les routards, a m'est arriv Orange ! Pour manger, j'ai jamais fait la manche J'avais un peu d'argent et j'achetais du lait Gloria, que je buvais - a me nourrissait en mme temps - et des sandwichs que je payais. Dans ces moments-l, je ne buvais plus d'alcool. A l'poque aussi, on pouvait s'arrter, travailler un petit peu, et s'en aller... Je veux dire aussi que j'ai fait la route tout seul, pas avec quelqu'un d'autre, ni avec un animal Tout seul ! S'il m'arrive quelque chose, ce sera de ma faute. Comme j'tais trs trs croyant parce que j'ai t lev l-dedans, je me disais : "Si je fais pas de conneries, tout ira bien !" Aide-toi et le ciel t'aidera JE RENCONTRE EMMAS J'ai atterri Aramon dans le Gard, dans une communaut Emmas. La premire fois que je rencontrais Emmas. Et c'est l que j'ai connu Michel Rio, un compagnon menuisier qui est venu aprs dans Fraternit... C'tait Tony le responsable l'poque avec un adjoint, Dominique. "Voil, je suis sur la route On m'a dit de venir ici." Ca s'est bien pass A l'poque, le pcule tait pas fort, ils compensaient avec des cigarettes Un jour, avec Tony, a s'est mal pass Des bricoles qui me plaisaient pas, qui nous plaisaient pas, on tait plusieurs se rebeller. Du coup, nous voil partis Montpellier, chez Lucien le responsable, Mauguio dans l'Hrault. C'tait sur la cte. On a fait a en vlo, c'tait pas trs loin. C'tait un coin entour de vignes. Une communaut moyenne. Le contexte des responsables, pas terrible, pas de femmes, que des hommes. Et puis y'avait des problmes entre communauts, des conflits, alors c'tait pas la peine de rester. Avec Michel Rio, on tait du mme accord. Il m'a expliqu son histoire familiale, moi je lui ai racont la mienne, on tait devenus bien ensemble. De Montpellier, on a fait en vlo Poitiers, toujours avec Michel, en 84. Pourquoi Poitiers ? A cette poque, on disait de Poitiers : "On peut y aller mais c'est trs difficile d'entrer! Alors que c'tait faux, archi-faux, c'taient des racontars... En arrivant, on voit un petit bonhomme qui descend de son chelle de son grenier avec son bret sur la tte : c'tait

Yves Godard qui nous a reus. C'tait l'poque de Jeanne qui tait responsable l'Auberge, en ville. Y'avait de la place... On a log l'Auberge. Y'avait un grand dortoir et des piaules plusieurs : on s'en fichait, du moment qu'il y avait un lit Y'avait trs peu de tls une l'Auberge. On jouait beaucoup aux boules, on discutait, c'tait bien. Une bonne ambiance, on discutait de chacun d'o il venait, ce qu'il avait fait Tout le monde tait content d'aller se coucher en ayant racont son petit brin de vie ! POITIERS EXPLOSE DE COMMUNAUTES ! Ca a t l'explosion Poitiers ! L'explosion pour moi c'tait l'ouverture des autres communauts, je suis arriv au bon moment ! Y'avait les communauts de Fraternit qui s'ouvraient presque en mme temps. Moi j'ai ouvert Saintes en 86, dans la premire quipe avec Pia et Bernard On a fait un camp de jeunes, une partie Saintes, une partie St Jean d'Angly, pendant quatre mois. L je me suis bien retrouv parce que on m'a fait confiance: "Tu seras responsable des mtaux, ferraille etc Tu superviseras les jeunes etc..." Ils m'avaient fait confiance, a c'tait bien ! Ca s'est bien pass. On tait 7 ou 8 pour s'occuper du camp de jeunes. La communaut a commenc une anne aprs, le temps de trouver les locaux. Je suis retourn, j'ai fait toute la tranche pour l'arrive d'eau les toilettes - y'avait pas de toilettes ! - il a fallu creuser des trous dans la terre pour les faire, y'avait rien. C'est une maison qui avait dj brl, elle avait t reconstruite. Elle tait inoccupe et c'est Emmas qui l'a occupe... L on comptait pas trop les heures, on bossait ! A Saintes, j'y suis rest un certain temps aprs je ne me rappelle plus trs bien Aprs je suis revenu sur Poitiers et j'ai un peu fait la navette Saintes/Poitiers/Saintes/Poitiers Au niveau boulot, depuis mon apprentissage, c'est les espaces verts qui me plaisent. En communaut, j'ai quand mme commenc par la ferraille et les mtaux. Avec un ancien qui s'appelait Henri Lemnie. C'est lui qui m'a appris. La ferraille, les mtaux, je ne savais pas ce que c'tait ! Il m'a appris : du laiton, du platin, du machin Ca m'a plu quand mme J'ai mme fait le mnage la Matauderie pendant 2 ou 3 ans, fallait bien le faire ! Les annes ont pass Aprs j'ai demand qu'on me mette au jardin, y'avait un grand jardin J'ai atterri au jardin et aprs j'en n'ai plus boug. JE REVOIS MES ENFANTS C'est grce au minitel : Bernard - de Saintes - a contact une dame que j'ai vue qui m'a aid faire un courrier ma femme pour voir si elle tait d'accord pour que je revoie les enfants. Y'a pas eu de problme. Je les ai vus. C'est moi qui me suis dplac... Depuis, les enfants ne m'ont pas fait signe, ni conserv de relations Et avec ma femme, c'tait clos ! Je serais bien rest en Champagne pour tre pas loin, mais je trouvais pas de boulot. Alors j'ai t oblig de revenir Saintes. JE QUITTE EMMAS PENDANT 9 ANS

Parole ...

Arrive Saintes avec Yves Godard.


J'tais Pisany, chez un copain qui a bien voulu m'hberger... J'ai trouv du boulot : j'ai fait les "Brigades Vertes" Saintes, dbroussaillage, taillage tout a Puis un emploi de maonnerie... Et puis il a ferm la boite et l je me suis dit : "Vu l'ge que j'ai, j'arrte ! Et la solution pour que je finisse tranquillement, c'tait Emmas quoi ! JE SUIS RADIESTHESISTE ! Comment a m'est venu ? Un jour, j'ai lu un article o le gars expliquait comment il faisait un pendule avec un bout de chane et un machin ! Je me suis dit : "Je vais essayer !" J'ai essay et j'ai russi le faire Et aprs j'ai cherch aller plus loin, en savoir plus. J'ai lu qu'on pouvait chercher ceci, qu'on pouvait chercher cela, pleins de trucs Chacun a un don Dans tout ce global de racontars, j'ai choisi un sujet : l'argent a me plait pas mais "objets trouver" a j'aime mieux. Je fais de mal personne quand je trouve des objets dans le sous-sol ! Une fois on m'a fait appel pour trouver de l'eau. C'tait Pisany, au Chteau de Pisany, y'avait le propritaire qui me dit : "Tiens, je voudrais bien que tu me dises o il y a de l'eau", alors qu'il avait dj prvu son coup. Il y avait dj un gars qui tait pass et qui avait dit o il y avait de l'eau. Et moi je suis tomb au mme endroit qu'il avait trouv, 2 centimtres prs ! Il avait pas fait de trace, mais il avait mis un caillou. Il m'a dit : "Alors l, chapeau, je reconnais que tu es un vrai radiesthsiste !" En fait, il me prenait pour un charlot. HUIT JOURS DE MARCHE AVEC YVES GODARD En 2008, mon retour Poitiers, j'ai vu un papier de Yves Godard qui fait accompagnateur de marche, surtout vers Compostelle. Y'avait un petit trajet de Saintes Poitiers. Comme j'avais envie de causer avec lui, j'ai fait une marche avec lui, de Poitiers Saintes, que par la campagne. On est arriv au bord de la Charente, l'Arc de Triomphe. On a bien discut de tout ce qu'on tait devenu JE COMPTE FINIR MA VIE A EMMAS Depuis 3 ans je suis Poitiers, je fais mon petit train train, je vais pas m'amuser faire le sac pour aller ailleurs quoi faire ? Je suis pas toujours d'accord avec les volutions actuelles dans Emmas je sais bien qu'il faut qu'elles existent ces volutions, cause de l'Europe, sur les dchets, le traitement etc mais je suis un peu perdu... Tmoignage recueilli par Georges Souriau. (voir page 5 pour acqurir le Perle Vie complet !)

Parcours de vie...

La 11me Perle de vie est sortie !


Cest quoi ces Perles de Vie ??? Cest une aventure qui a commenc en 2007 aux Peupins... Cela faisait un moment que Bernard disait Michel (alias Capitaine) : Depuis le temps que tu nous racontes plein dhistoires de ta vie, ce serait bien que tu crives tout a pour en faire profiter tout le monde ! Lide a fait son chemin dans la tte de Capitaine... Un beau jour, il a achet un cahier tout neuf, une pochette de stylos Bic toute neuve, il a pris une semaine de vacances Primelin en Bretagne, et il a crit... A son retour, il est venu me voir comme convenu pour que je transcrive son rcit... Ce genre de boulot a sappelle faire le ngre... et cest passionnant ! En fait, Michel sest assis prs de lordi sur lequel je devais taper son texte... il a ouvert son cahier... il men a dict trois lignes... et finalement il a ferm le cahier et ma racont de bouche oreille pendant des heures ses souvenirs denfance et son parcours sur les routes et dans Emmas... Le Perle de Vie n1 est sorti en avril 2007, ctait donc Chienne de vie de Michel Guillas... Bon an mal an, 10 autres ont suivi... 9 racontent lhistoire de compagnons et compagnes qui sont passs plus ou moins longtemps par les Peupins... Les 2 autres viennent de la Ferme de lEspoir de Chtellerault et de la communaut de Poitiers... Si vous tes intresss, nhsitez pas les commander. Les bnfices vont la commission solidarit Emmas Peupins... Bonne lecture ! Le ngre de service : Georges Souriau.

Si vous voulez commander des Perles de Vie ? :


BON DE COMMANDE adresser Georges Souriau Emmas Peupins 79140 LE PIN

Le groupe Emmas ou M : .......................................................... Adresse : .......................................................................................... ............................................................................................................... Dsire recevoir les " PERLES DE VIE " suivants : nombre ..... ..... ..... ..... ..... ..... ..... ..... ..... ..... .....

1 Chienne de Vie (Michel Guillas) 2 De la souffrance la dlivrance (Paul Marmoux)) 3 Pour moi la vie va commencer (Jean Paul Dardier) 4 Qu'on me donne l'envie(Yves Gilhet) 5 Accroche-toi(Daniel Renard/Viviane Fuseau) 6 Moi Jean Claude dit TGV (Jean Claude Vinet) 7 La Renaissance (Pascal Bonnard) 8 Mes 20 ans dexil (Luli David) 9 Le bandit au repos (Jules Watel) 10 Ma vie nest quun rve (Jean Grard Brethez) 11 Mon Amrique moi (Daniel Retaille) JOINDRE CHEQUE lordre Emmas Peupins Solidarit Nombre de Perles de Vie X 3 =

10 JGrard Brethez 11 Daniel Retaill

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Merci et bonne lecture...

Rsistance...

Faisons ensemble le choix ..

Mobilisons nos voies(x)


pour une socit plus solidaire
Au moment o notre pacte social est en pril, o notre socit a choisi le tout conomique en niant les Hommes et Femmes au profit de notes AAA qui les crasent, nous devons raffirmer que le seul investissement prenne, celui que nous faisons tous les jours pour porter les valeurs dEmmas, est un investissement humain ! Le 22 janvier 2007 disparaissait l'Abb Pierre, mais sa voix porte toujours ! 5 ans aprs, le combat continue et c'est avec la mme indignation et la mme volont de lutter contre la misre et ses causes que le Mouvement a dcid d'interpeller les candidats l'lection prsidentielle pour attirer leur attention sur des enjeux majeurs de notre socit dans laquelle les pauvres sont de plus en plus pauvres, ignors , stigmatiss Mobilisons nos voies(x)... pour porter la parole des sans voix !
La France compte aujourdhui plus de 8 millions de personnes en situation de pauvret, un tiers dentre elles sont des enfants et plus de 10% de ces 8 millions de personnes ont entre 18 et 25 ans. Prs dun franais sur 10 est au chmage. Avec un revenu mensuel de moins de 900 , on compte 1,7 millions de travailleurs pauvres en incapacit de vivre dcemment, de se loger, de se nourrir, de se soigner. Plus de 3,5 millions de personnes sont mal-loges et prs de 133 000 personnes sont aujourdhui la rue dont 29% dtrangers. Ces situations intolrables de dtresse que cumulent souvent les plus fragiles dentre nous sont indignes de notre pays. Elles sont le rsultat de politiques qui ont men inexorablement la dconstruction de notre pacte social en stigmatisant les plus dmunis et en faisant peser sur eux les consquences dune crise dont ils ne sont pas responsables ! Aujourdhui, notre socit est au bord de lexplosion sociale et 2012 doit tre lanne du changement. Il est temps de prendre bras le corps les problmes de lexclusion qui mine notre socit. Dautres voies, dautres modles sont possibles. Cest le pari que le mouvement Emmas a fait depuis 60 ans en dmontrant jour aprs jour, que chacun pouvait trouver sa place dans un systme fond sur la dignit des personnes, lefficacit dun modle conomique innovant et respectueux de lenvironnement. Ensemble, aujourdhui et pour demain, continuons dinventer. Osons changer notre regard, prendre des risques. Considrons la richesse et le potentiel de tous ceux qui composent notre socit. faisons enfin le choix dinvestir dans lhumain ! Mesdames et messieurs les candidats, ceci est notre voie, ceci doit tre votre engagement !

Christophe DELTOMBE Prsident dEmmas France

ENSEMBLE FAISONS LE CHOIX DINVESTIR DANS LHUMAIN !

Christophe DELTOMBE Prsident dEmmas France.

Troisime campagne :
6

Moins dinsertion, cest plus dexclusion !

dinvestir dans lhumain... Christophe Deltombe.

Nouvelles...

Esteville : un message de Jean Rousseau Esteville nest pas un muse !


Suite larticle paru sur le dernier BO, concernant le muse de labb Pierre Esteville, Jean Rousseau, prsident dEmmas International, nous adresse le message suivant, pour rtablir les priorits dans cette affaire ! Dont acte ! Merci Jean !
Juste une petite remarque l'intention des lecteurs du BO, qui a son importance s'agissant de l'abb Pierre. A Esteville, nous avons cr le "Centre abb Pierre-Emmas, lieu de vie et de mmoire", en tant attentifs son nom, - Parce que ce n'est pas un muse (il y a un centre d'accueil) et part la chambre du Pre, on n'y conserve rien, on prsente sa vie en photos, films, images... et le dynamisme de notre mouvement aujourd'hui. - Parce qu'on ne veut pas que les gens lui donnent le nom de muse, les gens d'Emmas en premier ! Le message de l'abb Pierre est plus vivant que jamais, le mouvement Emmas aussi ! Jean Rousseau

TOUJOURS DACTUALITE :
Cette citation de Thomas JEFFERSON, 3me Prsident des Etats Unis de 1801 1809 : "Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos liberts que des armes entires prtes au combat. Si le peuple amricain permet un jour que des banques prives contrlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la rcession, jusqu'au jour o leurs enfants se rveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise."

Communaut de Poitiers
Eh bien voil, encore une page qui se tourne : la vente de la maison des Coquelicots, Poitiers, le Petit Naintr, 4 rue de la Croix... Une premire pense ceux qui lont ouverte... Une autre ceux qui ont particip la rnovation... La vie de toutes ces annes, dans cette maison o il y a eu de la joie, des douleurs et de la tristesse. Merci aussi La et Rene, qui nous en avaient fait don avec leur coeur. Moi Daniel, qui suis le dernier, a ferm la maison... je me rappelle de la chanson des gentils petits coquelicots... Quoi dire encore ? Que cette maison a eu une grande histoire dEmmas. Si nous voyageons dans nos penses, nous nous rappellerons de tout cela. Merci encore La et Rene

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Chques lordre de

EMMAS BO, adresss :

Daniel compagnon de la Matauderie Poitiers


(Interview p 1/4 : cest le mme Daniel !)

Journal De BOUCHES OREILLES


Emmas Peupins 79140 LE PIN

Parole de Tchadien...

Quitte mourir, jaime mieux mourir dans mon pays !Aboubakar


Ainsi parle ABOUBAKAR, compagnon la communaut dAngers venu du Tchad et du Darfour... Cest Jean Claude Duverger qui la interview...
aussi. Lorsque les rebelles sont partis moi aussi je quitte la capitale. Je cache ma famille car les militaires cherchaient les gens, puis je reviens N'Djamena. Je me cache dans le quartier chrtien chez un ami, ils ne pensent pas m'y trouver. Je quitte dfinitivement la capitale et me dirige vers le Soudan. J'arrive dans une ville qui s'appelle El Geneina dans le Darfour ouest. Tu arrives au Soudan que vas-tu faire ? J'avais de l'argent et comme j'ai un cousin paternel qui habite au Soudan alors je vais le rejoindre. Lui ne parle pas ma langue mais il parle l'arabe et comme durant mes tudes j'ai tudi en deuxime langue l'arabe alors nous allons nous comprendre. Je prends une voiture et direction Khartoum, la capitale. J'ai mis une semaine pour arriver Khartoum. Dans les villes je changeais de voiture et les routes sont difficiles, ce sont bien souvent des pistes. De temps autre c'tait un camion. Le voyage est trs difficile et trs fatigant. J'arrive Khartoum, la ville est mieux que Ndjamena, plus calme et les gens plus gentils. Je trouve mon cousin qui est un petit commerant dans les vtements. Je reste avec lui durant 5 mois. Moi, je serais bien rest ici mais mon cousin m'avertit que sans papiers c'est difficile et dangereux. Il y a des Tchadiens arrts puis renvoys dans leur pays. Tu dois aller dans un autre pays. Va dans un pays Europen, tu seras protg car aucun pays Arabe ne te protgera. Rejoins la Libye, il y a des solutions pour toi. Aprs 8 jours de trajet j'arrive en Libye. C'est un voyage trs difficile et trs dangereux car il y a les coupeurs de route, des rebelles Soudanais. Nous tions plusieurs rejoindre la Libye. Il a fallu changer plusieurs fois de voiture car la route est longue avec tous ses dangers Arriv en Libye il

Aboubakar de quelle origine es-tu ? Je suis originaire d'un pays africain appel le Tchad. Ce pays est devenu indpendant en 1960. Avant c'tait sous domination franaise. Nous tions dans la Francophonie. Moi j'ai quitt mon pays en 2008. Pour quelle raison? Pour des problmes politiques ? Peux-tu nous parler de ta vie au Tchad... comment vivais-tu ? Moi je travaillais, j'avais un magasin d'alimentation. Mais la vie au Tchad tait trs difficile avec la famille du prsident Idriss Deby Itno. Il est prsident depuis 1990 par une prise de pouvoir par les armes. Je donnais de l'argent, pour les impts mais aussi de l'argent non rembours. Des gens venaient acheter pour l'Etat, ils devaient me payer, mais rarement j'tais rembours. Les Tchadiens sont fatigus aprs vingt ans de pouvoir. Nous vivions sous la crainte, il n'y a pas de scurit. Cette inscurit elle est partout, dans les forts, dans les villes, nous sommes en inscurit. Tu te promnes en voiture, ils t'arrtent te demandent de l'argent et si tu ne payes pas ils tuent toute la famille. Tu as une famille l bas ? Oui, je suis mari et j'ai une petite fille. O vivent-ils ? Toujours au Tchad, je les ai cachs dans un petit village pour les protger avant de partir. Le 2 fvrier 2008 il y a eu un coup d'tat dans la capitale N'Djamena. On a tu des moutons et nous avons fait la fte avec les rebelles. Mais deux jours aprs, les rebelles quittent la capitale : c'est bizarre pour nous. Nous tions fatigus par le prsident, les gens ont tout cass, les meubles... De l'argent a t pris, des trsors

y a beaucoup de Soudanais et de Tchadiens mais trs peu de scurit. Kadhafi la tlvision disait que les noirs taient bien mais avec la population c'tait autre chose. Je n'ai jamais vu autant de racisme. Dans la rue les Libyens se mettent plusieurs pour t'attaquer et te voler. La police arrive mais c'est toi qui va en prison. Je me retrouve avec la mme peur qu'au Tchad et je me dis : "Quitte mourir, j'aime mieux mourir dans mon pays". J'arrive avoir des faux papiers mais je ne travaille qu'un deux mois de ci de l. Je reste 10 mois comme cela. Je fais le jardinier avec un ami et je me cache chez lui. Puis j'ai trop peur, a ne peut pas continuer comme cela. Comme j'ai de l'argent alors Comment vas-tu rejoindre l'Europe ? Je veux rejoindre la France car c'est le seul pays que je connaisse. J'ai entendu parler de ce pays, il y a beaucoup de libert, d'espoir pour moi. Je cherche une solution pour venir en France. Une personne me dit : "Je vais chercher des papiers pour toi. De vrais passeports Libyens". C'est comme cela que je me retrouve Charles de Gaulle. Avec l'argent qui me restait, j'ai achet une place d'avion pour rejoindre la France le pays de libert. a m'a cout 4000 les papiers et le billet d'avion. Mon ami de Libye m'a aid car ce que j'avais n'tait pas suffisant. Comment tu t'y retrouves dans cet norme aroport ? Ayant peur que les papiers ne soient pas accepts par la France et que j'ai trop peur d'tre renvoy en Libye, alors je vais aux toilettes, je dchire mes papiers et les jette dans les W.C.. Puis je vais voir la police et leur dclare que je suis demandeur d'asile politique. Je cherche un avocat pour m'aider. Ils me mettent neuf jours

en rtention puis me librent. Nous sommes en quelle anne ? En 2008. Aprs cette libration que fais-tu ? Je vais Paris, la police me donne une autorisation de 8 jours pour faire les dmarches. Je trouve des Soudanais qui me disent : "Il faut aller Angers, l bas ils sont gentils tu seras bien accueilli". J'arrive Angers et je me retrouve avec des Soudanais et des Tchadiens. Je leur demande o il faut aller pour faire les dmarches du droit d'asile. Un Tchadien m'accompagne l'espace d'accueil pour traduire, car moi je ne parle pas le franais. Je leur explique ma situation, l'assistante sociale me dit d'appeler le 115. Pendant ce temps je dors au squat et je passe plusieurs nuits la communaut Emmas d'Angers. Je suis all aussi dans la Doutre la Petite Maison. Le matin il faut partir 7 heures et retour 18 heures. Durant ce temps, je suis dans la rue toute la journe. Cela dure 4 mois ensuite l'espace accueil me dirige vers Chteauroux dans un foyer Cada, l j'y reste presque deux ans. Durant ce temps je passe par l'O.F.P.R.A pour obtenir des papiers. La rponse est ngative, je prends un avocat qui me cote 800 . Je dois passer devant le juge de Paris en mars 2012. N'ayant pas obtenu mes papiers, je dois quitter le Cada. Je fais appel la communaut de Chteauroux, il n'y a pas de place. J'appelle le 115 2 ou 3 fois mais je me retrouve dans la rue durant 1 mois. J'ai vu des enfants dans la rue. Je croyais que la loi franaise vitait cela c'est bizarre. Comment arrives-tu Angers ? J'ai quand mme travaill 3 mois la communaut de Chteauroux. Comme je n'avais pas de nouvelle pour mes papiers je me dis : "Moi je connais Angers alors". Je retourne Angers et me fais oprer de la thyrode. Je demande avoir un titre de sjour maladie. Comment se passe ton arrive la communaut d'Angers ? Ils sont trs gentils avec moi. Ici je me sens en scurit j'ai du travail et me sens tranquille. Je peux me reposer mais ma famille me manque beaucoup. Je n'ai pas de nouvelles de ma femme et de ma petite fille. J'ai eu des nouvelles de mes parents par tlphone. Ici dans cette communaut il n'y a pas de racisme, je me suis senti bien accueilli. Notre entretien se termine,quel ge as-tu ? J'ai bientt 28 ans. Je suis n un 1er avril

Merci Aboubakar, compagnon la communaut d'Angers. Janvier 2012. JC Duverger 9

De Bouches Oreilles
R
GION

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: N225 Mars 2012

PAYS

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LOIRE

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E HARENT POITOU C

Bonjour ! De temps en temps nous aimerions avoir un Bouches Oreilles plus guilleret, plus jovial, qui donne des nouvelles sympas, raconte des histoires lgres, pourquoi pas un peu ol ol ! H bien non, le Bouches Oreilles c'est toujours du lourd, du vcu, du costaud : les paroles de Daniel ou de Aboubacar nous vont droit aux tripes, les interpellations de Christophe notre prsident sont fortes et percutantes ; Florence notre dlgue gnrale a rencontr un Collge des compagnons passionn et engag, Martial nous fait un discours Num 225 - 16 pages trs digne (presque martial) l'occasion de l'inauguration de la nouvelle 1/4 : Interview de Daniel, compagnon Poitiers. salle de vente de Niort et enfin 5 : La 11me Perle de Vie est parue ! 6 : Mobilisons nos voies (x) suite... comme d'habitude Emmas Naintr 7 : Nouvelles : Esteville... Poitiers... 8/9 : Parcours dAboubakar, companous rappelle nos fondamentaux de gnon Angers. l'accueil inconditionnel avec une prio- A : Edito... B/C : Collge des Compagnons Les Peupins le 8 mars 2012. rit envers les plus dmunis que sont D/E : Inauguration Niort-Prahecq le 1 mars 2012., dun entrepot bric brac. souvent les sans-papiers. F/G : Collectif migrants de Chtellerault. Bravo Bruno d'avoir su fdrer Directeur DE Publication : ARRU Bernard plusieurs associations autour d'un RdacteurS : duverger JCLAUDE et SOURIAU Georges si noble objectif... Imprim par Les Ateliers du Bocage Emmas Peupins - 79140 Le Pin bientt Bernard

Edito

Le pince oreilles

Sommaire

Compagnons...

Collge des Compagnons


Les Peupins, le 8 mars 2012
Les communauts, compagnes et compagnons prsents :
Fontenay le Comte (Ludovic, Pierre), Peupins (Pierre Yves, Franoise, Francis, Alain, Pauline + Christian-rgion), Angoulme (Grard, Benjamin, Didier), Saintes (Jocelyne, Dominique, Anthony), Nantes (Roger, Frdric), Angers (Bertrand, Alain, Grard, Emmanuel), Chtellerault (Vittorio, Fabrice, Alex, Solne), Cholet (Thierry, Didier, Anthony), Laval (Bernard, Grard, Abdel). Nous tions donc 30 venant de 9 communauts, dont 2 stagiaires la prsence bien apprcie. Florence DELAMOYE, dlgue gnrale d'Emmas France, tait des ntres, dune part pour nous aider prendre en compte les enjeux du Congrs doctobre prochain et aussi pour tre au plus prs de cette instance originale dans le mouvement quest ce Collge de Compagnons... Elle ne fut pas due... lambiance fut par moment chaude et houleuse... mais cest pour la bonne cause !!! Animation et compte-rendu : Bernadette Parent et Georges Souriau.

Thme : le CONGRES EMMAS du 29 au 31 octobre 2012 Faites comme vous savez faire ! abb Pierre...
Florence DELAMOYE, nous a rappel les objectifs du Congrs : comment on se motive tous ensemble pour les 5 annes venir ? Pas entre lus du mouvement mais tous ensemble, le "trpied" et les trois branches confondues 900 personnes venues de tous les groupes de France Grce aux dbats en cours - comme celui d'aujourd'hui - le texte final d'orientation pour le Congrs sera tabli en juin
Ci-dessous des extraits de nos dbats...
Florence Delamoye

Accueil/Accompagnement des personnes


SOUHAITS : Se rappeler qu'tre Emmas c'est d'abord accueillir ! Un accueil o davantage de femmes avec enfants pourraient tre accueillies Nos cts doivent tre ouvertes l'volution de la socit... Nous pensons que le mouvement doit progresser dans ce sens de l'accueil des plus dmunis... SOUCIS : Accueil des sans papiers, oui, mais les communauts manquent de place, faute de moyens... Accueil des personnes fragiles : partenariats ncessaires avec hpital, IMP etc car c'est difficile grer humainement. Ne pas se substituer aux institutions qui existent dj pour ces personnes. DANGER : L'objectif n'est pas d'abord la "finance", mais c'est garder notre porte ouverte, et Rgis, ami du Peux, nous fait visiter le site.

donc accueillir celles et ceux qui arrivent, aujourd'hui on n'est plus en 54 ou en 89 - et faire avec Attention aux grosses communauts qui ont tendance devenir des "usines" ! C'est l'ensemble des communauts qui pratique l'accueil inconditionnel et chaque communaut fait selon ses capacits dans tel ou tel type d'accueil C'est la Branche Communautaire d'aider la "mutualisation" de l'ensemble HUMOUR ? Dire qu'on se pose encore la question si on doit accueillir des femmes en Ct ? On devrait en tre se demander comment on accueille les homosexuels !

Francis comp au Peux et sa presse plastique

Renforcer les groupes et/ou en crer ?


SOUHAITS : Nous sommes d'accord pour que des communauts naissent dans des milieux dfavoriss o le mouvement est absent, milieux ruraux comme la Creuse par exemple, ou milieux citadins comme des banlieues problme C'est tout simplement continuer notre combat : "Et les autres !"... C'est aux quipes rgionales d'tre attentives aux demandes locales d'associations qui veulent entrer dans le mouvement Pour de tels projets, y intgrer d'autres associations, dans un collectif unique, pourquoi pas ? LIMITES : Ncessit de bien tudier les diffrents lieux d'implantation. Nous devrons veiller ne pas nous marcher sur les pieds Le choix de petites annexes ou antennes rattaches des groupes existants semble plus viable

Un mot dhistoire :
Nous tions sur un lieu plein dHistoire ! - En 1977 - il y a 35 ans - est ne au Peux une communaut daccueil de handicaps et de valides manant de la Cit des Cloches... - En 1983, la communaut rejoint le mouvement Emmas et stend sur Maulon... - En 1992 se cre lentreprise dinsertion les Ateliers du Bocage, branche 3 dEmmas... qui fournit encore lessentiel du travail aux compa( suivre...) gnons qui rsident au Peux...

Financement du mouvement :
SURTOUT DES QUESTIONS : La question des partenariats est difficile parce que tous les partenariats ne sont pas de la mme espce ni de la mme importance... Comment faire le tri ? Et si on les refuse tous, que devient le Salon ? et certains salaris d'Emmas France ? Mais il vaut peut-tre mieux avoir moins de moyens et ne pas "perdre son me" ! PROPOSITIONS : Il faut diversifier nos ressources, mieux nous adapter aux nouvelles matires premires existantes telles que le plastique ou autres optimiser nos sources de revenus , que se soit dans les espaces de ventes ou dans la valorisation du recyclage. Financements extrieurs : diffrencier ce qui est du droit commun de la personne et de la famille (comme l'allocation logement la prime pour l'emploi) et ce qui est soutien financier d'une entreprise qui demande toujours un "retour sur investissement", en publicit ou autre !

Porter la parole des exclus, interpellation et dnonciation :


CONVICTION : Interpeller, oui, on a tendance s'tre endormi depuis quelques annes, refaire du porte porte pour prcher la parole de l'Abb Pierre... Nous sommes en partenariat avec pas mal d'associations de soutien aux plus dmunis... Nous pensons qu'il faut que le mouvement continue dans ce sens l pour tre davantage et influer sur les politiques publiques... Il faut du poids politique donc s'associer mais aussi porter des combats seuls s'il le faut. En mme temps, l'ouverture va de soi puisque "Tout est notre sujet car tout vient chez nous !" Parfois des difficults avec des partenaires associatifs mais des exemples comme le collectif "migrants" de Chtellerault nous rassure

Nos communauts sont associations de lutte contre l'exclusion ET actrices de l'conomie solidaire :
Nous sommes avant tout une association de lutte contre les plus exclus, tout en tant un acteur de l'conomie solidaire en lien avec ce qui existe. On cre du lien tout en protgeant notre plante, nous sommes un vritable acteur de l'environnement.

Prochain Collge des Compagnons : 14 juin Fontenay le Comte Le thme : actualit des travaux du Chantier Compagnons de la Branche Communautaire. Bndicte Demonque sera des ntres.

Courage tous !!!

Inauguration...

Communaut de Niort (Prahecq)


Inauguration dune nouvelle salle de vente
Ctait le jeudi 1 mars 2012 aprs-midi... Un message de Monique, responsable : La journe s'est trs bien passe, nous avons eu droit quelques discours dont celui de Monsieur Claude ROULEAU, le maire de Prahecq, et celui de Genevive GAILLARD, la dput-maire de Niort. Par contre, il n'y avait pas un seul journaliste cause des vacances scolaires ! Nous, qui comptions sur un article de presse une semaine avant notre braderie, sommes dus... Tout va bien Monique, et le discours de Martial, ton co-responsable, a d tre repris par la presse locale... En tout cas, nous le publions ci-dessous pour diffuser toute notre rgion le dynamisme de la communaut de Niort, tout trpied confondu ! Nous vous souhaitons la meilleure russite possible pour ce nouvel outil qui vous permettra daccueillir mieux et plus... !

Un modle original : la communaut Emmas !


Emmas c'est avant tout un regard diffrent port sur l'autre:
Un compagnon ce n'est pas le paum, le coupable, l'exil mais un homme ou une femme riche de potentiel, qui a toute sa place dans la socit. C'est pourquoi, ds qu'il y a physiquement une place, quiconque se prsente la porte d'une communaut est certain d'tre accueilli, quel que soit son parcours. Emmas ce n'est pas un mouvement caritatif, dans lequel quelques personnes bien intentionnes porteraient secours et assistance d'autres dans la souffrance, tout en les maintenant dans l'assistanat. Emmas, c'est un mouvement dans lequel forts et faibles s'unissent pour permettre ceux qui, seuls, n'en ont plus la force de se remettre debout. Et qu' leur tour, ils puissent en aider d'autres. C'est la solidarit. L'intuition novatrice et fondatrice du mouvement Emmas, est de rendre leur dignit aux plus dmunis, de leur permettre de retrouver confiance en eux, leur rythme, par l'exercice d'une activit utile, solidaire et tourne vers les autres ment, mais au contraire une possibilit d'accder la libert d'tre soi en aidant les autres. C'est pour pallier le manque d'argent et parce qu'ils refusaient de vivre de la mendicit, que les premiers compagnons ont eu l'ide de rcuprer et de revendre du matriel. Au dbut, il s'agissait de matires premires, comme le papier, les chiffons ou la ferraille. Et puis les communauts sont passes la rcupration d'objets, de textile et de meubles, prservant un travail de qualit dans certains mtiers comme la menuiserie et l'bnisterie. Plus tard et toujours dans un souci d'adaptation leur environnement, les communauts ont largi leur savoir-faire la rparation du matriel lectrique et lectronique. Ce modle conomique a certes permis aux communauts de maintenir leur indpendance financire et donc leur libert d'action et de

Emmas promeut un modle alternatif...


Ainsi, en affectant tout ou partie du fruit du travail de ces personnes vers la solidarit, le mouvement Emmas promeut un modle alternatif o travailler ne constitue pas un asservisseBravo les compagnons...

Compagnons dEmmas, vous pouvez tre fiers !


parole, mais galement positionn les groupes Emmas comme des acteurs incontournables de la prvention des dchets et donc de la protection de l'environnement puisque 75% des produits collects sont valoriss grce aux savoir-faire des compagnons. Toutes ces activits, le courage et la volont des compagnons, des bnvoles et responsables ont permis qu'aujourd'hui la communaut de Niort-Prahecq a pu investir dans l'amlioration des conditions de vie, par la rnovation de l'habitat et par la cration de ce nouvel outil de travail qu'est "l'entrept bric brac" que nous inaugurons. Celuici permet de mettre l'abri bibelots, mobiliers et autre puriculture, et de mieux valoriser les dons des particuliers. bien encore nos actions ponctuelles au Bengladesh, lors des inondations dvastatrices de 2009, en Indonsie auprs de la Fondation Yayasan Perghibur, en Hati lors du tremblement de terre de l'an pass. Enfin la participation active chaque anne au Salon mondial d'Emmas International qui mobilise 3 4 jours d'activits intenses au service des autres puisque la totalit des produits des ventes est donne pour les projets d'aide aux plus dmunis.

Projets et mercis...
Que d'activits solidaires, durables et de protection de l'environnement partir des excdents de notre socit ! Et ce n'est pas fini : d'autres projets vont voir le jour comme le regroupement sur un seul site du bric brac de Niort et de la plate-forme de textile TRIO. Alors merci tous les bnvoles, tous ceux qui nous soutiennent d'une manire ou d'une autre, Monsieur le Maire de Prahecq qui nous a toujours facilit la vie, l'architecte qui nous a fait grce de ses honoraires, bien d'autres encore, bien sr aux trs nombreux donateurs sans qui rien de tout cela ne pourrait exister. Mais au-del des remerciements habituels, je profite de l'occasion qui m'est donne de dire publiquement que vous pouvez tre fiers, compagnons d'Emmas, de travailler dans cette intelligence de "servir premier le plus souffrant", dveloppant le sens de la solidarit, de la mutualisation et du faire-ensemble.

Emmas-Prahecq : de la solidarit du local linternational...


De fait, l'activit s'amplifie, permettant audel des ncessits de fonctionnement, de dvelopper des solidarits locales, rgionales, nationales, europennes et internationales. En effet, la communaut est investie tous les chelons, tant par les compagnons, les bnvoles que les responsables. Que ce soit par la participation rcente aux maraudes CCAS de Niort et de la Croix Rouge, par l'accueil et la formation aux questions de solidarit inter-gnrationnelle des jeunes en service civique d'Unis'Cits, par la participation de compagnons sur des chantiers, tel que celui de reconstruction de Srebrenica, la participation au collectif Pologne, celui de Roumanie, ainsi qu' la commission traitant des questions migratoires et du trafic des tres humains, que ce soit encore par notre implication dans les instances du mouvement au niveau europen. Mais c'est aussi l'envoi de conteneurs pour soutenir les groupes au Burkina Faso, au Bnin, au Sngal, en Cte d'Ivoire. Le soutien de l'accs l'eau potable au Lac Nokou, notre participation financire trs rgulire au dveloppement de la Mutuelle Sant Afrique. Ou
Martial et Monique (Resp) et le Prsident

La nouvelle salle

Claude Rouleau maire de Prahecq et Genevive Gaillard dput-maide de Niort

Droits humains...

Collectif migrants Chtellerault


3me runion publique pacte citoyen
Laccueil des migrants : lexemple de Chtellerault
Comme vous avez pu le suivre par pisodes sur le Bouches Oreilles, la communaut Emmas de Chtellerault, aprs avoir ft ses 30 ans de multiples manires pour informer les organismes publics, les associations locales et tous les citoyens, continue dinterpeller tous azimuts... Avec bonheur, un Collectif Solidarit Migrants sest constitu, compos dassociations locales et de personnes militantes... Au fil des mois, des partenariats ponctuels se mettent en place, dont la participation ces runions organises : Pacte pour les droits et la citoyennet... (vous pouvez lire ci-dessous qui en fait partie). Nous donnons volontiers la parole la Ligue des Droits de lHomme (Philippe Pineau), et aux Assistantes Sociales de Secteur (Christelle Daubign et Maryline Douet), qui chacun de leur point de vue, analysent la situation, contribuant ainsi une prise de conscience chre au mouvement Emmas, en rfrence cette affirmation de labb Pierre : Devant toute humaine souffrance, selon que tu le peux, emploie-toi non seulement la soulager sans retard, mais encore dtruire ses causes. Emploie-toi non seulement dtruire ses causes, mais encore la soulager sans retard. Nul nest, srieusement, ni bon ni juste ni vrai, tant quil nest rsolu, selon ses moyens, se consacrer dun cur gal, de tout son tre, lune comme lautre de ces deux tches. Elles ne peuvent se sparer sans se renier ! En ces temps dlections, une phrase mditer ?

Parole la Ligue des Droits de lHomme tire, et la philosophie d'Emmas : l'accueil


Le 10 fvrier Chtellerault, le froid n'a pas empch la salle polyvalente de la MPT de se remplir, puisque 120 personnes rpondirent l'invitation des partenaires locaux du Pacte pour les droits et la citoyennet (Amnesty International, Attac, Collectif Solidarit Migrants, Confdration paysanne, Emmas, Ligue des droits de l'Homme, Syndicat des Avocats de France) de dbattre sur le thme : "L'accueil des migrants: l'exemple de Chtellerault". Une salle grave et chaleureuse pour traiter un sujet qui ne fait pas dbat dans la Cit du Bon Accueil. Les gens savent en effet qu'un rseau de solidarit est bien prsent dans cette ville ouvrire en souffrance et qu'il pallie le dficit d'engagement des institutions publiques pour tenter de rendre effectifs les droits fondamentaux des personnes trangres : l'exemple du logement social, inaccessible aux personnes sans papiers illustre parfaitement cette situation. Alain Fontaine et Stphane Melchiori, responsables d'Emmas International, invits de la soire, ont rappel la richesse du phnomne des migrations (qui n'est pas, contrairement ce qui est dit, un phnomne massif), la ralit de la circulation des migrants (souvent l'intrieur d'un mme pays comme au Brsil), la plupart du temps un flux de voisinage, l'absurdit (y compris en terme de cots) de la politique de reconduite la froninconditionnel. Ensuite, la LDH, le Collectif Solidarit Migrants (auquel participent de nombreux membres des associations signataires du Pacte citoyen et le Secours catholique), Emmas et le Syndicat des Avocats de France tmoignrent de la concordance totale entre les pratiques de la Prfecture de la Vienne et la politique xnophobe du gouvernement, du vcu quotidien des migrants, notamment des enfants, en termes d'ducation, de sant, d'habitat, du parcours tourment des demandeurs de titre de sjour, des obstacles sciemment organiss, compliquant par l mme le travail d'accompagnement des associations humanitaires et citoyennes. En point d'orgue, deux personnes migrantes, demandeurs d'asile - l'une d'Afrique, l'autre d'Europe de l'Est - relatrent le long et difficile chemin qu'ils doivent accomplir en France pour obtenir le titre de sjour qui leur permettra de vivre normalement. Il revenait Alain Fontaine de clore cette belle rencontre. Le dlgu gnral d'Emmas International, impressionn par la force de solidarit manant des associations chtelleraudaises d'aide aux migrants, souligna combien la ncessit de ne jamais perdre de vue l'humanit des hommes devait tre au cur de toute politique migratoire. pour la LDH Philippe Pineau

Parole aux Assist Soc de secteur


Parmi les lois les plus importantes de lutte contre la prcarit de ces 26 dernires annes, on a vu la mise en place du RMI, qui s'est transform depuis 3 ans en RSA. Cette allocation a l'avantage de permettre une rgularit de ressources mme si cela reste un revenu minimum. Toutefois on se rend compte que, comme pour tout un chacun, les charges augmentent de manire disproportionne par rapport aux revenus et fortiori par rapport aux minima sociaux qui ne peuvent couvrir qu'une petite partie des charges mensuelles. Pour tayer nos propos, nous proposons de s'attarder un peu sur la Pyramide de Maslow - cf tableau ci-contre - qui dfinit une classification hirarchique des besoins humains. Toutes les observations faites en regardant la Pyramide concernent chacun d'entre nous. Dans le contexte socioconomique actuel o les personnes qui ont des minima sociaux ne peuvent plus assurer leurs besoins primaires, il est facile de comprendre que pour les personnes migrantes, la situation est d'autant plus fragile puisqu'ils ne peuvent accder des minima sociaux et donc une rgularit des revenus indispensable la satisfaction des besoins primaires. Il y a peu de possibilits d'aide pour ces familles, cependant : Dans le dpartement de la Vienne, il est possible de solliciter une allocation mensuelle ds lors qu'il y a la prsence d'enfant. Cette allocation n'est pas verse dans tous les dpartements. Quel qu'en soit le nombre, l'allocation est de 250 par mois maximum. Pour donner un ordre d'ide, un couple avec deux

enfants peut percevoir dans le cadre du RSA un revenu maximum de 841,99 , toutes ressources confondues : allocations familiales etc Au niveau social, nos marges de manuvre sont trs limites, et on constate que l'inscurit permanente dans laquelle vivent les familles migrantes, n'est pas sans consquence sur le bien-tre des enfants. Si les marges de manuvre sont extrmement limites sur le plan alimentaire, elles le sont encore plus dans le domaine de l'hbergement. Actuellement, compte tenu de l'volution lgislative, nous sommes amenes faire appel de plus en plus aux Associations pour tenter de rpondre aux besoins primaires de ces familles et nous sommes un relais parmi d'autres dans le ddale des dmarches administratives. Nous consacrons une grande part de notre travail l'coute de leurs angoisses permanentes, gnres pour une grande part par la peur de la reconduite la frontire. Christelle Daubign et Maryline Douet

PHOTOS: 30 ans dEmmas Naintr Juillet 2011 Ferme de Nonnes

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