Souffles

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LES SOUFFLES ET AUTRES BRUITS CARDIAQUES

ANORMAUX

OBJECTIFS

- Citer et décrire les bruits cardiaques normaux

- Citer les principes de description d’un bruit cardiaque anormal

- Décrire :

o Le souffle du rétrécissement aortique


o Le souffle d’insuffisance aortique
o Le souffle d’insuffisance mitrale
o Le souffle du rétrécissement mitral
o Le souffle du rétrécissement pulmonaire
o Le frottement péricardique
o Le souffle du canal artériel persistant

1. DEFINITION

Ce sont des bruits anormaux provenant d’un dysfonctionnement


cardiaque.

Leur identification clinique est indispensable à la procédure


diagnostique.

2. ETUDE SEMEIOLOGIQUE

Elle est basée sur l’auscultation et la palpation.

2.1 Résultats de l’auscultation


a. Identification des bruits cardiaques normaux

Les variations de pressions dans les cavités cardiaques et les mouvements


valvulaires déterminent les bruits cardiaques :
- B1 : Bruit sourd et grave, de tonalité sourde « TOUM », mieux perçu
à la pointe, contemporain de la fermeture des valves auriculo-
ventriculaire
- B2: Le deuxième bruit s'ausculte à la base, aux foyers aortique et
pulmonaire. Il correspond à la fermeture des valves sigmoïdiennes.
- Intervalle B1-B2 = « petit silence » = systole
- Intervalle B2-B1 = « grand silence » = diastole
- Parfois B3 : il est sourd et grave, peu intense, proto-diastolique,
surtout audible chez le jeune en décubitus dorsal ou latéral gauche
au niveau de l'apex. Il prend son origine dans les parois
ventriculaires lors du remplissage rapide.
Les phases du cycle cardiaque sont:
- Protosystolique: début de systole
- Mésosystolique: milieu de systole
- Télésystolique: fin de systole
- Holosystolique: toute la systole

b. Description des bruits cardiaques anormaux

L’auscultation doit préciser en cas de bruit cardiaque anormal


surajouté :

- Le temps : systolique ou diastolique


- Le siège : quel foyer? Quelle topographie en utilisant comme
repère, les espaces intercostaux en abscisse, le sternum et la ligne
médio claviculaire en ordonnée. L e siège est le site où le bruit est
maximum.
- Les irradiations : ce sont les directions dans lesquelles se projette
le bruit anormal
- L’intensité : 1/6 : difficilement audible, 2/6 net mais discret, 3/6
intensité moyenne non frémissant, 4/6 intense avec un
frémissement à la palpation, 5/6 : très fort, assourdissant et
frémissant perçu avec le bord latéral du stéthoscope posé sur le
thorax, 6/6 audible en éloignant le stéthoscope de 1 ou 2 cm d
thorax.
- La tonalité : grave, audible avec la cupule du stéthoscope
aigu: audible avec la membrane du stéthoscope
- Le timbre : “jet de vapeur “, “râpeux”, “musical”…
- Les modifications liées aux positions et à la respiration et après
l’administration d’agent pharmaceutique vasodilatateurs ou
constricteurs.

2.2 Apports des autres temps de l’examen

- L’inspection recherchera une déformation thoracique, une


turgescence des veines jugulaires, une cyanose…
- La palpation de l’aire précordiale recherchera un frémissement.
- Un examen complet est indispensable à la recherche étiologique du
souffle.

3. LES SOUFFLES

3.1 Définition

C’est un bruit durable audible lié aux vibrations qu’engendre


l’écoulement du sang d’une zone de haute pression vers une zone de
basse pression.

Les souffles sont un signe d’une dysfonction vasculaire ou d’une


communication anormale entre deux cavités.
3.2 Les souffles fonctionnels

Ils ne sont pas dus à une lésion organique valvulaire. Ils sont dus :

- soit à la modification du fonctionnement valvulaire par une


anomalie d’une autre structure (dilatation cavitaire)
- soit à de simples remous dans un cœur normal
- Soit à une augmentation du débit transvalvulaire.

Ils sont en général brefs, de timbre doux, méso ou télésystoliques,


perçus le long du bord gauche du sternum entre le 2e et le 4e
espace intercostal gauche, d'intensité faible jamais frémissants ++
+, n'irradiant peu ou pas.

3.2 Les souffles systoliques organiques:

Ils correspondent aux souffles de sténose des valves ventriculo-


artérielle ou d’insuffisance des valves ventriculo-artérielles.
a) Le souffle du rétrécissement aortique

C’est un souffle systolique, bien détaché de B1 et B2 maximum au


2ème EICD, irradiant surtout aux vaisseaux du cou en général intense >
3/6. Timbre : rude et râpeux mieux perçu en position assise penchée en
avant et en expiration forcée.

b) Le souffle de rétrécissement pulmonaire


Il diffère du précédant par :
- Son siège : 2e EICG
- Son intensité toujours forte
- Ses irradiations plutôt dorsales

c) Le souffle d’insuffisance mitrale


C’est un souffle systolique occupant en général toute la systole ;
commence avec B1 et finit au début de B2.

Siège au foyer mitral irradie dans l’aisselle gauche intensité variable.


Timbre doux et aspiratif mieux perçu en décubitus latéral gauche,
inspiration forcée.

d) Le souffle d’insuffisance tricuspidienne

Il diffère du précédent foyer tricuspidien et son augmentation en fin


d’inspiration.

e) Le souffle de CIV

C’est un souffle systolique, maximum au 4e, 5e EICG, irradie de façon


égale dans toutes les directions (rayon de roue), en général intense,
timbre plutôt doux.

3.3 Les souffles diastoliques

Toujours organiques+++

a) Le souffle d’insuffisance aortique

C’est un souffle diastolique, siégeant au foyer aortique, irradiant vers le


bas, le long du bord gauche du sternum ; souvent maximum avec 3e
EICG, en général peu intense, de timbre doux, mieux perçu en position
assise ou debout penchée en avant en apnée expiratoire.

b) Le souffles d’insuffisance pulmonaire

Il diffère du précédent. Son siège au foyer pulmonaire.

3.4 Les souffles systoliques et diastoliques

a) Les doubles souffles


Il s’agit d’une succession d’un souffle systolique et d’un souffle

dastolique séparés par un silence émanent d’un même orifice.

Exemple: Sclérose aortique entraînent une insuffisance et un rétrecissement


aortique = maladie aortique

b) Les souffles continus

Ils correspondent à la communication permanente entre deux cavités


de pression différentes.

L’exemple typique est celui de la persistance du canal artériel :

- siège: maximum sous la clavicule gauche irradie dans la région


claviculaire est renforcé en télésystole et en protodiastole
- intensité: 4/6é, frémissent(il efface B1 et B2)
- timbre: bruit de “tunnel”

4. AUTRES BRUITS SURAJOUTES

a) Les roulements

Ce sont des bruits faiblement audibles principalement dus à


l’écoulement du sang à travers un orifice auriculo ventriculaire rétréci.

Roulement diastolique du rétrécissement mitral (RM)

C’est un bruit sourd diastolique d’intensité de crescendo dans la


diastole, siégeant au foyer mitral, irradie vers l’aisselle gauche, de
timbre grave, souvent intense associé à un frémissement dit cataire.

C’est un des constituants de l’onomatopée de DUROZIEZ qui signe le


RM.

Autres : le rétrécissement tricuspidien qui est rare.


b) Les rythmes à 3 temps

Ils sont dus à l’adjonction d’un bruit supplémentaire

Le bruit de galop

C’est un bruit diastolique sourd grave témoignant d’une insuffisance


(altération) myocardique souvent associé à une tachycardie. Le galop
gauche est perçu à la pointe et dans l’aisselle, mieux perçu en
décubitus latéral gauche, parfois seulement après effort. Il témoigne
d’une insuffisance ventriculaire gauche. Souvent le galop droit s’entend
mieux dans la région xiphoïdienne quand il est intense, le galop est
palpable.

Le claquement d’ouverture de la mitrale

C’est un bruit diastolique bref et sec, perçu après le début du 2 e bruit. Il


fait partie de l’onomatopée de DUROZIEZ qui signe le RM.

Les dédoublements des bruits du cœur

Le dédoublement espacé B1 est perçu en cas d’insuffisance aortique ou


de bloc de branche.

Le dédoublement espacé de B2, invariable avec la respiration est un


signe d’hypertension pulmonaire.

Les clicks

Le click est un bruit systolique très bref intense perçu à la pointe et


évoquant une ballonisation ou un prolapsus mitral.

c) Le frottement péricardique

Il traduit la friction l’un contre l’autre de 2 feuillets péricardiaques


altèrés.
- C’est un bruit systolique, diastolique ou systolo diastolique. Dans ce
dernier cas on parle de va et vient.
- Il est perçu en région mésocardiaque hors des foyers valvulaires
- Sans irradiation
- D’intensité variable selon position et la pression du stéthoscope
- Timbre rugueux, superficiel comparé au frottement de cuir neuf ou
froissement de papier ou de soie.

Il traduit une péricardite sèche.

4. LES MODIFICATIONS DES BRUITS PHYSIOLOGIQUES

4.1 Assourdissement ou Abolition

Un assourdissement de tous les bruits peut témoigner d’une altération


myocardique mais aussi d’un isolement relatif du myocarde par :

- un épanchement péricardique
- un emphysème pulmonaire
- une obésité

Un assourdissement de B1 au foyer mitral est fréquent d’avec l’IM. Il en


est de même au foyer tricuspidien.

Un assourdissement de B2 au foyer aortique accompagnant un souffle


éjectionnel témoigne de l’origine orificielle voire de la sévérité de la
sténose idem au foyer pulmonaire.

4.2 Accentuation ou éclat des bruits

L’éclat permanent de B1 à un orifice auriculo-ventriculaire témoigne du


rétrécissement valvulaire : mitral- tricuspidien…

L’éclat intermittent de B1 signe un bloc atrio-ventriculaire complet


L’éclat de B2 au foyer pulmonaire signe une hypertension artérielle
pulmonaire.

L’éclat de B2 au foyer aortique est en rapport avec une hypertension


artérielle ou une aortite.

CONCLUSION

La variation de l’auscultation cardiaque est multiforme. Sa


connaissance nécessaire à une bonne stratégie diagnostique.

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