Semiologie Respiratoire
Semiologie Respiratoire
Semiologie Respiratoire
1-1 – INSPECTION
Le sujet est examiné dévêtu jusqu’à la ceinture, avec un bon éclairage. Il est d’abord placé en
position assise, puis allongé sur le dos, pour examiner la partie antérieure du thorax.
Le thorax normal est symétrique. Les côtes sont légèrement obliques de haut en bas et d’arrière
en avant.
Chez l’adulte normal, le rapport entre diamètre antéro-postérieur et diamètre transversal est
d’environ ½.
Chez le nourrisson, il est égal à 1.
* Déformations
- Asymétrie par rétraction, avec affaissement d’un hémithorax. Les côtes sont plus tombantes
et les espaces intercostaux pincés. Les causes peuvent être pulmonaires (séquelles fibreuses
d’une pneumopathie, trouble de ventilation) ou pleurales (séquelles de pleurésie séro-
fibrineuse, purulente ou d’hémothorax).
- Asymétrie par voussure, avec augmentation unilatérale des dimensions thoraciques (rares).
Les côtes sont plus horizontales et les espaces intercostaux élargis. On peut l’observer dans
les épanchements pleuraux abondants, le pneumothorax, les kystes géants sous tension,
certaines tumeurs.
- Déformation du squelette :
Cyphoscoliose
Thorax en « entonnoir » (dépression de la partie inférieure du sternum)
Thorax en « carène » (déplacement en avant du sternum).
Elle se traduit par un réseau veineux superficiel apparent sur le thorax, avec des veines
dilatées et flexueuses. Elle est en général associée à une turgescence jugulaire et traduit une
obstruction ou une compression de la veine cave supérieure, le plus souvent par une tumeur.
* Oedème
- Un œdème unilatéral, de la base du thorax, peut parfois être observé au cours des
pleurésies purulentes.
- Fréquence :
Elle est normalement chez l’adulte de 12 à 16 par minute. Chez l’enfant, elle est de 24 à
40 par minute. Elle peut être augmentée (tachypnée) ou ralentie (bradypnée).
- Type respiratoire :
Il est soit abdominal, utilisant le diaphragme, soit thoracique supérieur. Il existe souvent
un mode intermédiaire, avec utilisation prédominante du diaphragme. On notera l’état de la paroi
abdominale et l’utilisation des muscles respiratoires accessoires.
L’ ampliation thoracique :
Elle peut être diminuée globalement dans l’emphysème et dans l’asthme grave. Il s’y
associe une distension et un tirage sus-sternal ou inter-costal.
Elle peut être diminuée unilatéralement, suggérant une pathologie pleurale ou pulmonaire
sous jacente.
Le tirage
Il est caractérisé par une dépression inspiratoire anormale des creux sus-claviculaires,
de la région sus-sternale ou des espaces intercostaux et traduit la difficulté pulmonaire à suivre
l’expansion de la cage thoracique. Il peut s’observer dans les asthmes graves, dans l’emphysème, dans les
fibroses pulmonaires, ou dans les obstructions laryngées ou trachéales. La contraction inspiratoire des
sterno cléido mastoïdien définit le pouls respiratoire, signe de mise en jeu des muscles respiratoires
accessoires
Le rythme
A RETENIR
MORPHOLOGIE THORACIQUE
Emphysème Pneumothorax
Bronchite chronique Pleurésie
Asthme Kyste aérien
Cyphoscoliose Atélectasie
Thorax en carène Séquelles pleurales
Thorax en entonnoir Séquelles de pneumopathie
Volets costaux
1-2 – PALPATION
Elle complète les renseignements fournis par l’inspection sur le rythme et l’amplitude
respiratoire.
Elle renseigne surtout sur la transmission des vibrations vocales. Le thorax se comporte
comme une caisse de résonance, vis-à-vis des vibrations laryngées, surtout sur les voix graves.
1-2.1 – Technique
On applique la main bien à plat successivement sur les différentes régions de chaque
hémithorax, en faisant parler le malade à vois haute. Les vibrations sont plus importantes pour
certaines syllabes, et l’on peut demander au sujet de répéter le nombre 33 ou 44. On palpe et on
compare toujours des zones symétriques du thorax.
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1-2.2 – Résultats
Une paroi épaisse, notamment chez l’obèse, ou une voix de faible intensité ou de tonalité
aiguë peuvent gêner l’interprétation de la palpation.
La palpation permet :
A RETENIR
PALPATION
1-3 – PERCUSSION
1-3.1 – Technique
1-3.2 – Résultats
- la matité est une diminution de la sonorité. Son intensité est moins grande et sa tonalité
moins grave. Le timbre est peu différent.
La matité est franche, absolue, avec sensation de résistance au doigt, dans les
épanchements liquidiens de la plèvre. La matité des condensations pulmonaires est moins franche, sans
sensation de résistance au doigt.
A RETENIR
PERCUSSION
MATITE TYMPANISME
1- 4 – AUSCULTATION
Décrite par LAENNEC en 1816, c’est une étape très importante de l’examen respiratoire.
On pratique l’auscultation « médiate » par l’intermédiaire d’un « stéthoscope ». L’auscultation
« immédiate » directement à l’oreille, n’est plus guère utilisée.
1-4.1- Technique
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La malade doit respirer profondément et régulièrement par la bouche, en évitant de
faire du bruit avec les lèvres. Le pavillon du stéthoscope doit être bien appliqué sur la paroi thoracique.
On ausculte de façon méthodique l’ensemble du thorax, en arrière, en avant, latéralement et dans les
régions axillaires, en comparant chaque côté avec le côté opposé. On écoute la respiration calme, les
mouvements respiratoires profonds, l’expiration forcée, la toux et éventuellement la voix.
Ils sont provoqués par les courants d’air turbulents passant par le larynx, la trachée et
les grosses bronches, entraînant des vibrations et des oscillations des parois bronchiques. Ces bruits
doivent franchir le matelas pulmonaire, puis la paroi thoracique, pour atteindre le pavillon du
stéthoscope. Ils sont ainsi atténués et filtrés. Les fréquences basses se transmettent mieux que les
fréquences hautes.
- le « bruit bronchique » (ou « bruit trachéo-bronchique »), est dû aux turbulences de l’air
dans la trachée et dans les bronches de plus de 4 mm de diamètre. Il est perçu en avant,
dans la région présternale haute et la base du cou, devant la trachée, dans les régions sous-
claviculaires, et en arrière, entre le rachis et les omoplates.
C’est un bruit soufflant, continu, de grande intensité, de hauteur élevée, entendu aux
deux temps de la respiration.
Il peut être aboli, avec silence respiratoire, en cas d’interposition entre le poumon et la
paroi d’une lame gazeuse (pneumothorax) ou d’une poche liquidienne (pleurésie).
Ils résultent :
Un souffle est caractérisé par son temps respiratoire, son intensité, sa tonalité et son
timbre.
- Le souffle tubaire, perçu aux deux temps, mais à prédominance inspiratoire, est intense,
rude, de tonalité élevée. Il s’entend au voisinage d’une zone de condensation pulmonaire, avec
comblement alvéolaire. Le poumon densifié n’exerce plus son rôle de filtre et transmet les
bruits bronchiques jusqu’à la paroi.
On l’observe dans la pneumonie, où les alvéoles sont remplis d’un bloc fibrino-leucocytaire : dans
l’atélectasie, où les alvéoles sont rétractés et vides d’air, et dans toutes les affections entraînant une
condensation parenchymateuse.
* BRUITS SURAJOUTES
• Bruits continus
Ce sont des sons inspiratoires ou expiratoires, dont la durée est au moins égale à 100
millisecondes. Ils sont appelés sibilants ou sifflements et ronchus ou ronflements.
Les sibilants sont des râles aigus, sifflants, perçus à l’auscultation, entendus parfois à l’oreille à
la bouche du sujet, parfois même à distance, souvent par le malade lui-même se traduisent par des
sifflements aigus, polyphoniques et désordonnés.
On les entend surtout dans l’asthme. Ils sont dus à la diminution du calibre bronchique et à la
mise en oscillation des parois des bronches à différentes distances. Leur hauteur varie d’un point à
l’autre du thorax du fait du calibre différent des bronches spasmées. C’est donc la superposition de
sifflements multiples. Ils sont entendus aux deux temps de la respiration, surtout à l’expiration.
On entend parfois des sifflements de fin d’inspiration localisés aux bases. Ils sont
contemporains de l’ouverture tardive et incomplète de bronchioles partiellement sténosées,
entourées d’un parenchyme rigide. Ils peuvent s’entendre dans certaines fibroses
interstitielles.
RONCHUS ou RONFLEMENTS
INSPIRATOIRES ET EXPIRATOIRES
MODIFIES PAR LA TOUX
• Bruits discontinus
Ils sont provoqués par le bullage de l’air dans les sécrétions trachéobronchiques, ou
par l’égalisation brutale des pressions de part et d’autre des parois de bronches sub-
sténosées.
On les entend :
- dans les fibroses interstitielles où ils sont provoqués par l’ouverture tardive et
brutale des bronchioles dans les territoires pulmonaires distaux rigides. Ils ont
ici la même signification que les sifflements de fin d’inspiration.
Les rales sous-crépitants sont plus ou moins humides, d’intensité plus ou moins
forte, perçus aux deux temps de la respiration
En fait, tous ces bruits discontinus, brefs et explosifs peuvent être regroupés sous
le terme général de crépitements (« crackles » des anglo-saxons).
Cet examen est vu sous l’angle pneumologique : tout malade doit être examiné
complètement, même s’il vient pour un symptôme d’apparence banale, mais nous n’envisageons
ici que l’examen qui a une relation directe avec les maladies thoraciques.
2 – LA CYANOSE
Il s’agit d’une coloration bleuâtre, parfois violacée des téguments et des muqueuses.
Elle apparaît quand le taux d’hémoglobine réduit, est supérieur à 5 g pour 100 ml
dans le sang capillaire. Ce taux, pour un sang contenant une quantité normale d’hémoglobine
totale (15 q/100 ml) correspond à une forte hypoxémie et à une forte désaturation. Elle
peut donc être inapparente en cas d’anémie, et exagérée par une polyglobulie.
La cyanose est le plus souvent due à une insuffisance respiratoire. Elle s’accentue à
l’effort. Elle conduit à l’examen des gaz du sang. Elle peut aussi être due à une diminution du
taux d’oxygène dans l’air inhalé (atmosphère confinée, altitude), à des troubles de
l’hématose par shunt droit-gauche anatomique ou fonctionnel, à une stase circulatoire,
d’origine cardiaque, à des anomalies de l’hémoglobine, etc…
3 – L’HIPPOCRATISME DIGITAL
C’est l’élargissement des extrêmités des doigts (et des orteils) avec bombements
des ongles « en verre de montre », donnant aux doigts un aspect en « baguettes de
tampour ».
4 – L’EXAMEN CARDIOVASCULAIRE
- Examen du cœur
- Palpation hépatique : Elle peut montrer un gros foie de stase, avec douleur à la
pression et reflux hépatojugulaire.
- Etat des veines périphériques :la recherche d’une phlébite doit être systématique
chez tout malade fébrile. Il s’agit de mettre en évidence une diminution de la souplesse et une douleur
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à la palpation très prudente de la face interne du mollet, de même qu’à la dorsiflexion du
pied. En comparant la température des deux genoux, on constate que le genou est moins
froid du côté de la phlébite, témoin d’un élément inflammatoire. On recherche également
des signes analogues à la palpation de la cuisse et éventuellement un douleur au toucher
pelvien, pouvant faire évoquer une localisation pelvienne de la phlébite.
La constatation d’un œdème des membres inférieurs est à rapprocher de celle d’un
gros foie avec reflux hépatojugulaire, l’ensemble s’inscrivant en faveur d’une insuffisance
cardiaque droite.
5 – L’EXAMEN NEUROLOGIQUE
Des troubles neurologiques proprement dits (céphalées, déficit moteur) peuvent être
le signe de la localisation cérébrale d’une atteinte pulmonaire (cancer bronchique).
Enfin, chez tout malade ayant une pneumopathie aiguë, on peut observer s’il est
alcoolique, un delirium tremens – ou à un degré moindre une prédélirium – avec état
confusionnels, incoordination motrice, subcoma ou coma, tremblement de tout le corps, ou
seulement des extrêmités des membres ou de la langue. Il faut savoir en rechercher les
signes encore frustes afin d’en instituer le traitement précoce.
La démarche diagnostique ou thérapeutique pneumologique se fait parfois à partir d’un signe, plus
souvent à partir d’un regroupement de signes (ou syndrome).
1 – SYNDROMES PLEURAUX
Introduction
Les forces de rétraction élastique du poumon tendent à diminuer le volume pulmonaire.
L’élasticité de la cage thoracique tend à agrandir le volume de celle-ci ; il en résulte une pression
négative (par rapport à la pression atmosphérique) dans la cavité pleurale, entre les deux feuillets
(pariétal et viscéral).
En pathologie, cette cavité peut ne plus être virtuelle. Selon son contenu, on parlera de :
- pneumothorax, si elle contient de l’air
- pleurésie, si elle contient du liquide
- pleurésie purulente (ou empyème ou pyothorax) si elle contient du pus
- hémothorax, si elle contient du sang
- chylothorax, si elle contient de la lymphe
- hydropneumothorax, si elle contient du liquide et de l’air
Si la paroi pleurale est elle-même épaissie, sans qu’il y ait forcément d’épanchement, on parle de
pachypleurite.
dépendent de l’étiologie : par exemple les 3 A (asthénie, anorexie, amaigrissement) avec fièvre
vespérale et sueurs nocturnes en cas de tuberculose
- une toux sèche, quinteuse, souvent déclenchée par les changements de position
- une douleur à type de point de coté est le signe le plus fréquent
o survenant à l’inspiration profonde ou à la toux,
o augmentant aux changements de position,
o irradiant dans l’épaule
- une dyspnée à type de tachypnée superficielle.
o D’autant plus que l’épanchement est abondant
o D’autant plus que le poumon sous-jacent est malade
o D’autant plus que le malade est couché du coté sain
Trépied pathognomonique
Abolition du MV
Abolition des VV
Matité franche
1.1.4. Radiographie
Après ponction une radiographie permettra d’évaluer l’état du parenchyme pulmonaire. Si une
atteinte pulmonaire s’associe à l’épanchement pleural, l’échographie thoracique ou le scanner permettent
de guider la ponction.
L’épanchement liquidien pose surtout un problème diagnostique étiologique, mais parfois une
mauvaise tolérance domine le tableau et impose une ponction en urgence. Cette mauvaise tolérance peut
être due à une pleurésie de grande abondance ou à une affection associée.
Transsudat Exsudat
Nombre de cellules < 500/mm3 >1000/mm3
Protides <30 gr/L >30gr/L
Protides plèvre/sang <0,5 >0,5
LDH plèvre/sang <0,6 >0,6
Cholestérol <0,6 gr/L >0,6 gr/L
Spontané ou traumatique.
L’idiopathique est le plus fréquent (plus de 80 % des cas) : touche avec prédilection les sujets masculins
longilignes entre 20 et 30 ans.
1.2.4 – La radiographie
● un simple décollement de quelques centimètres peut donner les mêmes signes fonctionnels et va
évoluer spontanément vers la guérison.
● un pneumothorax bilatéral, un pneumothorax à soupape, ou un pneumothorax survenant chez un
insuffisant respiratoire peuvent mettre en jeu le pronostic vital et doivent être traités en urgence
par l’évacuation de l’air.
● un pneumothorax avec bride est le témoin d’adhérences pleurales anciennes
● l’hémopneumothorax est le plus souvent lié à un saignement par rupture d’une bride (Urgence +++).
Définition
Ensemble des signes observés quand existe une condensation du parenchyme pulmonaire du fait
de la présence de produits pathologiques au sein des alvéoles ou d’une obstruction bronchique.
Son origine la plus fréquente est infectieuse (bactérienne ou virale), mais il peut également être
d’origine vasculaire (infarctus pulmonaire) ou tumorale (de façon directe du fait de la masse, ou
indirecte par atélectasie).
● systématisées (occupant la totalité d’un lobe ou d’un segment sans le dépasser), ou non systématisées
(ne respectent pas les limites des lobes ou des segments).
L’examen clinique doit toujours être conduit en comparant la zone pathologique aux autres zones
saines et au poumon controlatéral.
Palpation : augmentation de la transmission des vibrations vocales plus ou moins patente selon
l’étendue de la zone de condensation pulmonaire.
Percussion : matité, moins franche que dans les épanchements liquidiens, ne se déplaçant pas
avec la position du malade.
L’opacité est le plus souvent triangulaire à sommet hilaire, les bords du triangle étant
rectilignes. La surface occupée par le segment, le lobe ou le poumon atteint est normale, il n’y a pas de
réduction volumétrique.
L’existence d’un bronchogramme aérien est un très bon élément pour confirmer l’origine
parenchymateuse de cette condensation contrastant avec l’intégrité de l’arbre bronchique qui apparaît
bien en contraste du parenchyme pulmonaire condensé.
Si la condensation est d’origine vasculaire (infarctus pulmonaire), il existe fort peu de signes à
l’auscultation. A la radiographie l’opacité est périphérique, triangulaire à sommet hilaire.
Elles sont le plus souvent d’origine bronchique et liées à une obstruction des bronches de gros
calibre.
Le parenchyme sous-jacent qui n’est plus aéré est le siège d’une rétraction : C’est une
atélectasie avec réduction du volume du parenchyme pulmonaire dans le territoire atteint. Selon la
topographie on parlera d’atélectasie segmentaire, lobaire ou pulmonaire. Un syndrome de condensation
pulmonaire systématisée rétractée peut être liée à une atteinte plus distale (certaines dilatations des
bronches, etc…).
Les signes généraux et les signes fonctionnels sont le plus souvent présents mais variables selon
l’étiologie.
Atélectasie lobaire
supérieure Gauche
Les signes fonctionnels sont le plus souvent plus bruyants. La dyspnée, d’effort ou de repos, est
le plus souvent présente, ainsi que la toux.
3.1 – RAPPEL
La compression ou l’irritation
de l’un ou plusieurs d’entre eux
réalise une association de signes cliniques dépendante de la topographie, appelée « syndrome
médiastinal ».
Les limites du médiastin sont en haut le défilé cervico-thoracique, en bas le diaphragme, en avant
la paroi thoracique, en arrière les vertèbres, latéralement les plèvres médiastines droite et gauche.
Le médiastin est divisé en médiastin antérieur, moyen et postérieur dans le sens antéro-
postérieur et en médiastin supérieur, moyen et inférieur.
a) Manifestations nerveuses
Elles sont liées soit à l’irritation des nerfs soit à leur section fonctionnelle.
- Atteinte du nerf phrénique : son irritation peut donner un hoquet, une compression plus
sévère, une paralysie phrénique qui se manifeste par une dyspnée et une asymétrie des
mouvements thoraciques, avec ascension paradoxale d’un hémi-diaphragme en radioscopie
(l’hémidiaphragme paralysé remonte à l’inspiration profonde).
- Atteinte du nerf récurrent gauche : sa lésion sous la crosse de l’aorte provoque une
paralysie de la corde vocale avec dysphonie. Le nerf récurrent droit décrit sa croisse à la
limite supérieure du thorax sous l’artère sous-clavière et n’est donc pas atteint au cours des
syndromes médiastinaux.
- Atteinte du plexus brachial : les racines C8-D1 sont à la limite supérieure du thorax. Leur
irritation se traduit par une douleur descendant sur le bord interne du bras et le 5ème doigt,
associée à des troubles sensitifs dans le même territoire (cancer du sommet, syndrome de
Pancoast-Tobias).
b) Manifestations vasculaires
- une cyanose localisée aux mains et au visage (nez, lèvres, pommettes, oreilles, ongles, doigts)
Accentuée par la toux et l’effort. Elle est due au ralentissement circulatoire et à la
distension des réseaux veineux et capillaires sous-cutanés.
- un œdème de topographie caractéristique de la face de la base du cou et de la partie antéro-
supérieure du thorax et des bras (œdème en pélerine), respectant le dos, effaçant le relief
claviculaire, rénitent ne prenant pas le godet. Il est plus marqué le matin et en position
couchée
- une turgescence veineuse qui atteint les veines jugulaires, mais aussi les veines sublinguales,
veines des fosses nasales, veines rétiniennes (visibles au fond d’œil). Elle peut entrainer
épistaxis et hémoptysies.
o Ces éléments du trépied veineux s’intensifient en position couchée ou par inclinaison du
tronc en avant : signe de la bèche de Sorlano
- une circulation collatérale débutant par des vibices violacées ou télangiectasies visibles sur
les faces antérieures et latérales du thorax. Elle prédomine dans les 2/3 supérieurs du
thorax et peut prendre un développement considérable. Le flux sanguin est dirigé de haut en
bas (de cave sup vers cave inf) : sa compression augmente le gonflement du cou et de la
face ; à la décompression le remplissage se fait de haut en bas (la pression veineuse au
membre supérieur est très augmentée). L’atteinte de la veine cave supérieure peut se
produire à différents niveaux.
- Une somnolence et des céphalées de fin de nuit
c) Manifestations digestives
d) Manifestations respiratoires
Principes généraux
Le cliché de face permet d’affirmer le siège médiastinal d’une anomalie ; le cliché de profil est très utile
pour situer l’anomalie dans le médiastin antérieur (en avant du plan des gros vaisseaux), dans le
médiastin postérieur (en arrière du plan trachéo-bronchique), ou dans le médiastin moyen (entre les
deux précédents).
L’opacité médiastinale anormale, pour être visible, doit faire saillie dans le parenchyme pulmonaire : elle
apparaît alors comme une opacité homogène, à limites nettes, car soulevant en pente douce la plèvre
médiastinale, et habituellement de forme arrondie. Sa limite interne par contre se perd dans l’opacité
médiastinale normale.
- les clartés de la trachée (refoulée par un goître par exemple) et de la bifurcation trachéale
(élargie par des adénopathies sous-carénaires).
- Ou l’hyperdensité de l’œsophage opacifié par la baryte (refoulé par un tumeur à son contact).
Le diagnostic étiologique des tumeurs médiastinales est très orienté par la topographie de l’anomalie.
- les goîtres, à droite plus qu’à gauche, parfois calcifiés, refoulant la trachée
- les tumeurs et kystes thymiques
- les tumeurs dysembryoplasiques
- et au contact du diaphragme, les kystes pleuro-péricardiques.
Le médiastin moyen est le siège habituel des adénopathies médiastinales et de façon plus rare des
kystes bronchogéniques.
C’est le siège privilégié des adénopathies médiastinales, latérotrachéales les plus visibles (à
droite le ganglion de l’azygos, à gauche le ganglion de la fenêtre aorto-pulmonaire dont il inverse la
concavité habituelle), ainsi que des ganglions intertrachéobronchiques et hilaires (pédiculaires).
L’atteinte tumorale des ganglions latéro-trachéaux droits est la cause la plus habituelle du syndrome de
compression cave supérieur.
Parmi les causes les plus fréquentes d’adénopathies médiastinales, on trouve le cancer
bronchique primitif, les métastases, d’autres cancers, les lymphomes, hodgkiniens ou non, la sarcoïdose,
la tuberculose primaire, en général unilatérale, les pneumoconioses. Les localisations ganglionnaires de
ces trois dernières maladies
peuvent se calcifier.
Dans le médiastin
postérieur, les tumeurs sont
essentiellement neurogènes :
le neurinome, lorsqu’il est
volumineux, marque son
empreinte sur l’arc postérieur
de la côte supérieure.
De toutes les
anomalies thoraciques, les
tumeurs du médiastin sont
celles qui ont le plus bénéficié
de l’apport de la
tomodensitométrie et de la
résonance magnétique
nucléaire (RMN, appelée aussi
imagerie par résonance
magnétique, RM).
L’IRA se définit comme l’impossibilité pour le système ventilatoire de maintenir les échanges
gazeux à un niveau compatible avec la survie autonome de l’organisme.
1. Signes généraux
Asthénie habituelle
Cyanose
Hypersudation, discrète donnant une impression de peau poisseuse, ou profuse. Elle est
due à l’hypercapnie
2. Signes respiratoires
Dyspnée +++
3. Signes cardio-vasculaires
3 – Signes Paracliniques
b) L’E.C.G.
5.1.Endoscopie bronchique
L’endoscopie bronchique est devenue un examen indispensable dans le bilan diagnostique de nombreuses
affections respiratoires. Elle peut participer à la thérapeutique (endoscopie « interventionnelle »).
Technique
L’essentiel des examens endoscopiques bronchique est effectué au fibroscope souple depuis 1975.
Le fibroscope bronchique, tube souple à fibres de verre ou de vidéo endoscope souple peut être utilisé
chez l’adulte et l’enfant. De maniement aisé, facilement accepté par le patient sous anesthésie locale, la
fibroscopie bronchique visualise les bronches sous segmentaires de 5ème ou 6ème ordre. Les
prélèvements bronchiques sont effectués grâce à des pinces de petite taille. Il est possible de biopsier
par voie trans-bronchique du tissu pulmonaire. On peut réaliser aussi des aspirations dirigées et des
biopsies des bronches périphériques, par la technique du lavage broncho-alvéolaire, une étude
« poumon profond ».
Son utilisation nécessite une parfaite connaissance de la topographie bronchique et aussi des contre-
indications et des risques possibles. La fibroscopie entraîne une hypoxie modérée qui nécessite des
précautions chez l’insuffisant respiratoire hypoxique et chez les coronariens. Il existe un risque
hémorragique ou de pneumothorax lors des biopsies pulmonaires périphériques.
Le bronchoscope rigide ne visualise que la trachée, les bronches principales et lobaires ; il est utilisé
sous anesthésie générale. Son calibre (3 à 12 mm) permet l’extraction des corps étrangers, le passage
de pinces à biopsie de fort calibre, et les traitements par laser et cryothérapie, la pose de prothèse
trachéo-bronchique. Les prélèvements au niveau des bronches lobaires supérieures ou du segment apical
du lobe inférieur sont difficiles et nécessitent une instrumentation spéciale. Chez le nourrisson et le
jeune enfant, le bronchoscope rigide n’est plus utilisé, le plus souvent sous anesthésie générale que pour
l’extraction des corps étrangers.
Indications
X Recherche de tumeur bronchique.
C’est la cause majeure de réalisation d’une endoscopie bronchique qui conduit à la réalisation de biopsies
bronchiques.
Les signes conduisant à cette recherche sont :
- un syndrome d’irritation bronchique retrouvé chez un patient à risque (tabac)
- une hémoptysie massive de faible abondance
- une image thoracique anormale d’allure tumorale ou atélectasie
Compte tenu de la richesse de la flore buccale (106 germes/ml) l’étude de l’expectoration pour examen
bactériologique ne doit être faite que lorsqu’un germe non saprophyte peut être incriminé, comme le BK.
Le tubage gastrique est utile chez les sujets suspects de tuberculose pulmonaire et qui n’expectorent
pas. Les sécrétions dégluties et accumulées la nuit dans l’estomac sont prélevées par tubage. Seule la
recherche directe du bacille acido-alcoolo-résistant suivie de culture sur milieu de Löwenstein est faite.
Pour être valable, le tubage est effectué le plus tôt possible le matin, à jeûn.
Les prélèvements fibroscopiques représentent en théorie un excellent moyen pour obtenir des
sécrétions non souillées. En pratique, le passage du fibroscopie par les voies respiratoires supérieures
provoque une contamination par la flore oropharyngée. On réalise donc des prélèvements « protégés »
par une sonde dont l’extrêmité est protégée par une autre sonde lors de son passage dans le tube du
fibroscope. Il est aussi possible de faire des prélèvements dirigés dans des territoires malades, après
injection de sérum si le sujet n’est pas sécrétant.
La ponction trans-trachéale (ponction transcutanée directe de la trachée cervicale) est un autre
moyen sûr de recueillir des sécrétions sans aucune contamination pharyngée.
* Bactériologie :
- Recherche de bacilles tuberculeux : elle se fait sur un expectorat classique, sur le produit d’un tubage
gastrique ou sur les sécrétions recueillies en fibroscopie. Une culture sur milieu de Lowenstein est faite
systématiquement. Trois examens minimum sont nécessaire lorsqu’on recherche une tuberculose et que
le premier examen est négatif.
- Flore banale : la flore microbienne pathologique comprend des germes gram positifs ou gram
négatifs (pneumocoque, staphylocoque, klebsiella, pseudomonas…), aérobies ou anaérobies. Une
quantification du ou des germes isolés est nécessaire. Pour être pathogène, un germe doit être
trouvé à un taux supérieur à 106 germes/ml. L’antibiogramme est réalisé sur les germes isolés
ayant cette concentration. La présence de Neisseria, d’Hemophilus parainfluenzae, de
streptocoque alpha hémolytique traduit une contamination par la flore buccale et n’est pas
considérée comme pathogène, mais uniquement comme le fait de germes saprophytes bucco-
pharyngés. La constatation de candida albicans dans l’expectoration n’a pas de valeur
pathologique (en dehors des immunodéprimés).
Dans les suppurations bronchiques ou pulmonaires, le nombre de leucocytes trouvé dans l’expectoration
est généralement supérieur à 2000/mm3. Des polynucléaires éosinophiles sont notés dans certains états
pathologiques (asthme, poumon éosinophile). La recherche de cellules tumorales est un examen de
réalisation délicate et elle nécessite un cytologiste entraîné. Elle permet de dépistage de cancer
bronchique proximal, surtout épidermoïde ; les cellules recueillies peuvent être d’origine pharyngo-
laryngée. Cette recherche de cellules tumorales est utilisée lors des endoscopies bronchiques et dans
les jours suivant celles-ci.
* Minéralogie :
Dans certains cas, l’expectoration est mise dans un flacon contenant du formol et est envoyé à un
laboratoire spécial pour la recherche de particules minérales inhalées (amiante, silice).
* Biochimie et rhéologie :
L’analyse biochimique des sécrétions bronchiques n’est pas un examen de routine. La mesure de la
viscosité est rarement réalisée.
5.2.3.Biopsies bronchiques
Au cours de l’endoscopie bronchique, les biopsies sont faites, soit sur des bronches apparemment saines
(sarcoïdose), soit sur des bronches oedématiées ou infiltrées, soit sur des bourgeons tumoraux. En
raison de la petitesse des prélèvements effectués lors d’une fibroscopie bronchique, il est nécessaire de
faire plusieurs biopsies au même endroit.
La biopsie st souvent complétée, pour les prélèvements distaux, par un brossage bronchique qui, en
desquamant la bronche, apporte des éléments cytologiques importants. La lecture des prélèvements est
délicate ; les résultats sont toujours confrontés aux autres données cliniques, radiologiques et
biologiques.
5.2.4.Lavage broncho-alvéolaire
Le lavage broncho-alvéolaire est surtout indiqué dans les pneumopathies interstitielles : parfois à titre
diagnostique comme dans l’histiocytose X, souvent à titre évolutif en surveillant l’amélioration ou
l’évolution vers la fibrose comme dans la sarcoïdose.
Dans la pathologie infectieuse des immunodéprimés, il cherche à mettre en évidence l’agent causal
(Pneumocystis carinii, Aspergillus, bactéries, virus).
Normal Pathologique
Microbiologie Stérile BK
Champignons (A. fumigatus)
Pneumocystis carinii
Bactéries gram + ou –
Minéralogie Amiante
Silice
Technique
La ponction pleurale est un geste que tout praticien doit être capable d’effectuer.
La ponction se fait en pleine matité, chez un sujet en position assise, soit en arrière si le malade est calé
penché en avant, sur une table avec des coussins, soit latéralement le bras écarté, sur un sujet fatigué
allongé. On ne doit pas ponctionner trop bas : la pointe de l’omoplate constitue le repère postérieur, le
sixième espace (au-dessous du mammelon) en zone axillaire. On utilise une aiguille de Küss ou équivalent
montée sur la seringue pour éviter l’introduction d’air dans la plèvre. On réalise une anesthésie locale
intradermique puis sous-cutanée (5 ml de xylocaïne* à 1 ou 2 %) de l’espace intercostal. On ponctionne au
bord supérieur de la côte inférieure pour éviter le paquet vasculo-nerveux. Dans les épanchements
abondants, on monte un robinet à 3 voies ou une tubulure à perfusion que l’on relie à un bocal, en position
déclive pour une évacuation progressive et lente.
Elle est facile à réaliser lorsqu’il existe un épanchement pleural. Les seules contre-indications sont les
syndromes hémorragiques et le traitement anticoagulant. Elle est pratiquée avec une aiguille d’Abrams
ou de Castelain, sous anesthésie locale. Le prélèvement est de taille suffisante pour une analyse
anatomopathologique de la plèvre pariétale, mais il est effectué à l’aveugle.
Thoracoscopie
Clinique des Maladies Respiratoires – Hopital Calmette – CHRU – LILLE. 31
Dans un certain nombre de pleurésies, l’examen du liquide et l’examen histologique de la biopsie pleurale
ne permettent pas de faire un diagnsotic étiologique. On a recours à la thoracoscopie. Après avoir vidé
le liquide pleural que l’on remplacera pas de l’air (pneumoséreuse), on introduit par un trocard un tube
rigide muni d’un éclairage dans l’espace pleural. On explore la plèvre pariétale, diaphragmatique et
viscérale et on réalise des biopsies dirigées sur les zones anormales.
La thoracoscopie permet également le talcage de la plèvre dans les épanchements chroniques ou les
pneumothorax récidivants.
Les adénopathies interbronchiques, latérotrachéales drainent les lymphatiques pulmonaires. .Les chaînes
ganglionnaires cervicales et sus-claviculaires sont parfois envahies par les processus pathologiques des
chaînes médiastinales.
Médiastinoscopie
Cette exploration chirurgicale se fait sous anesthésie générale et intubation. Elle consiste à introduire
dans la gaine conjonctive péritrachéale un tube muni d’une optique. Elle est de réalisation délicate, mais
explore facilement les régions prétrachéales et latérotrachéale, jusqu’à la bifurcation trachéale. Son
rendement est excellent (95 à 100 % de diagnostics dans la sarcoïdose). Elle est parfois utilisée en
préopératoire dans les cancers bronchiques pour rechercher un envahissement ganglionnaire du
médiastin.
Elle peut être remplacée par l’exploration médiastinale par voie chirurgicale antérieure, par le 2ème
espace intercostal.
Lorsque les lésions pulmonaires sont proches de la paroi, il est possible de faire des biopsies
directement à travers la paroi sous contrôle radiologique (amplification de brillance ou scanner). Les
Les affections pulmonaires diffusent peuvent justifier une biopsie chirurgicale par thoracoscopie qui
permet des prélèvements de taille très supérieure à celle de la biopsie transbronchique. De même, les
lésions pulmonaires superficielles localisées, sont aisément accessibles sous thoracoscopie chirurgicale.
C’est un acte chirurgical avec ouverture du thorax. Le chirurgien explore l’hémithorax correspondant
(hile et parenchyme pulmonaire), et réalise des biopsies en zone saine et en zones pathologiques après
repérage à la vue et au palper.