Syndrome Cavitaire
Syndrome Cavitaire
Syndrome Cavitaire
LE SYNDROME CAVITAIRE
I. INTRODUCTION
1-1 Définitions
Le syndrome cavitaire est un ensemble de signes, cliniques et/ou radiologiques, qui traduisent
la présence d’une ou de plusieurs cavités au sein du parenchyme pulmonaire.
1-2 Intérêt
La majorité des cavités résultent d’une perte de substance liée à une nécrose au sein d’une
condensation, d’une masse ou d’un nodule pulmonaire. La nécrose peut être d’origine tumorale,
infectieuse ou ischémique. Cette perte de substance est expulsée par voie bronchique, remplacée
par de l’air.
La toux
Ses caractéristiques sont variables. On en précisera notamment :
- le mode d’installation : brutale ou progressive,
- la durée d’évolution : aigue ou chronique,
- la périodicité, l’horaire : matinal, nocturne…,
- les circonstances de survenue, facteurs déclenchant, calmant,
- la productivité
- …
Les expectorations
Ses caractéristiques sont variables également. Il faudra en préciser :
- Le Mode de début et ancienneté : Installation brutale ou progressive, aiguë (moins de
trois semaines), chronique (plus de 3 semaines, ancienne remontant à l’enfance ou
l’adolescence).
- La fréquence, L’horaire et la périodicité
- Le caractère spontané ou provoqué par certaines positions
- L’aspect : La couleur conduit à parler d’expectoration :
muqueuse : expectoration blanchâtre, visqueuse ou grisâtre épaisse,
purulente : expectoration jaunâtre, verdâtre,
mucopurulente : expectoration visqueuse blanc- jaunâtre, compacte,
sanglante : soit des filets de sang striant une expectoration muqueuse (crachat
hémoptoïque), soit du sang mêlé à l’expectoration donnant une couleur rouge brun ou
d’une émission de sang pur (hémoptysie), séreuse : expectoration transparente, fluide et
aérée,
- L’odeur : fétide, fade, …
- La quantité : Elle pourra être obtenue en utilisant un verre gradué transparent.
- …
NB : vomique : rejet brutal d'un flot de pus suite à une effraction d'une collection purulente
pulmonaire ou pleurale dans une bronche.
L’hémoptysie
Il faudra en préciser :
- Mode de début et ancienneté
Installation brutale, foudroyante avec mise en jeu du pronostic vital ou progressive
aiguë (moins de trois semaines) ou chronique (plus de 3 semaines).
- La fréquence, L’horaire et la périodicité : intermittente, permanente, capricieuse,
récidivente, nocturne, sans horaire particulier …
- Le caractère spontané ou provoqué : par certaines positions, effort, …
- L’aspect : sang rouge vif, spumeux, noirâtre, mêlé à des aliments, aux expectorations …
- La quantité : Elle pourra être obtenue en utilisant un verre gradué transparent.
minime à faible abondance (< 50 cc), moyenne abondance (50 à 200 cc),
grave (soit en une seule fois > 200ml, soit fractionnée > 500ml en 24 heures).
- Le retentissement hémodynamique, respiratoire : signes de choc hémodynamique et/ou de
signes de détresse respiratoire aiguë.
La dyspnée
On en précisera les caractères, notamment :
- le mode d’installation : brutale ou progressive, la durée d’évolution : aigue ou chronique
- la périodicité, l’horaire : matinal, nocturne…
- les circonstances de survenue, facteurs déclenchant, calmant, fréquence
- L’intensité : Classification NYHA (New York Heart Association) ou SADOUL ou MRC
2.2.SIGNES GENERAUX
2.3.SIGNES PHYSIQUES
Les signes physiques ne sont mieux perçus que lorsque certaines conditions sont remplies. La
cavité doit être de :
o Volume suffisant.
o Siège superficiel.
o Creusée au sein d’un bloc de condensation.
o Disposer d’une bronche de drainage perméable (cavité ouverte).
Signes :
Inspection : Thorax normal, Asymétrie thoracique (voussure côté atteint) et/ou Une diminution
de l’ampliation thoracique du côté atteint.*
Palpation : Vibrations vocales normalement perçues, diminuées ou augmentées en regard des
foyers de condensation parenchymateuse souvent associées, suivant l’étendue des lésions.
Percussion : Sonorité pulmonaire normale, Tympanisme localisé ou diffus, Tympanisme
surmontant une zone de submatité
Auscultation : Diminution du murmure vésiculaire, Bruits surajoutés à type de:
Râles caverneux ou râles consonants : gros râles humides, forts, et métalliques.
Râles crépitants
Souffle cavitaire traduisant la transmission exagérée du souffle laryngo-trachéal à travers
une cavité aérienne creusée dans le parenchyme pulmonaire. C’est un bruit intense, de
tonalité basse et de timbre creux. Il est entendu aux deux temps de la respiration, à
prédominance inspiratoire. Il est semblable au bruit obtenu en soufflant dans les deux mains
regroupées en conque. Le souffle cavitaire, associé aux râles caverneux, réalise lors de la
reprise de la toux, un ‘’’bruit de gargouillement’’.
Souffle tubaire
Pectoriloquie aphone : transmission anormalement nette de la voix chuchotée avec
détachement des syllabes.
Retentissement exagéré de la toux
Paroi de la cavité
Elle n’est bien visible que lorsqu’elle est entourée de parenchyme normalement aéré. Elle est
considérée comme épaisse si ≥ 3 mm.
Elle peut être difficile à appréciée lorsqu’elle est entourée d’une condensation ou d’une masse
pulmonaire. Elle est alors considérée comme épaisse.
Cette épaisseur très variable constitue un argument en faveur de bénignité ou malignité. Il faut
mesurer la zone où la paroi est la plus épaisse.
La paroi peut être régulière ou irrégulière et nodulaire.
Contenu de la cavité
Le contenu peut être aérique pur ou aérique et liquidien (sang, pus, sécrétions, nécrose liquéfiée
…). Ceci se traduit alors par un niveau hydro-aérique (opacité dense homogène à limite
supérieure nette, horizontale, surmontée d’une clarté avasculaire)
Le contenu peut être partiellement solide (séquestre, pus, tumeur, caillot, matériel parasitaire …)
sous forme d’opacité +/- dense, +/- hétérogène cernée par de l’air. L’image est différente selon
que l’opacité est mobile ou fixée à la paroi.
Permet de mieux apprécier les cavités situées dans les zones apicales.
4.4. Scanner thoracique Examen le plus sensible, permet une meilleure visualisation
o Des cavités de petite taille
o De cavités siégeant au sein d’opacités hétérogènes
o Des limites et du contenu
o Des lésions associées
o Des rapports de voisinage
V. CONCLUSION
Les lésions pulmonaires excavées sont fréquentes en pratique pneumologique. Leurs étiologies
sont dominées par les infections, notamment la tuberculose.L’analyse sémiologique précise, à
travers un examen physique minutieux et l’imagerie thoracique, permet le plus souvent une
bonne orientation étiologique.Cependant il est important de noter qu’aucune image radiologique
n’est pathognomonique d’une étiologie particulière.
Syndrome cavitaire DES Pneumologie 12/06/13